L'Humanité
Panique(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinNoyés Implacable calendrier, filant aussi vite qu’un vol d’étourneaux, sans vraiment savoir dans quelle direction ses vents nous porteront. Ce miroir du temps, comme une mise en abîme, inciterait plutôt à la rêverie. Mais les désarrois potentiels de promeneurs solitaires – pourtant ni misanthropes ni mal lunés – n’ont rien pour nous retenir, encore moins nous préoccuper plus que de raison. Sous les clapotis de l’actualité, le nez écrasé sur la vitre, l’heure redevient grave face à l’essentiel. Car, dans une semaine, nous y serons donc, à ce premier tour de la présidentielle. Et nous saurons en quoi et pourquoi les cinq dernières années passées, qui n’auront servi à rien, pèseront ou non dans la balance des mécomptes à la lumière d’un bilan si affligeant qu’il nécessite des techniques de précision pour y voir clair. Les bonnes âmes qui pensaient que le « plus rien ne sera comme avant » de Mac Macron allait se traduire par un aggiornamento avec les politiques antérieures savent depuis longtemps à quoi s’en tenir. Par les gilets jaunes puis la pandémie, qui ont collé au mur tous ses projets et le sens même de sa politique capitaliste décomplexée, l’homme devait soi-disant se réinventer. À un détail près. Il s’est bel et bien réinventé… résolument à droite, comme en atteste la présentation antisociale de son programme pour les cinq annés futures. Le « ni gauche ni droite » s’est définitivement transformé en « ni gauche ni gauche » et les crédules qui s’attendaient à ce que le « nouveau chemin » de la Macronie emprunte une rive « progressiste » se sont noyés au milieu du fleuve en crue, emportés par le courant libéral.
Aveu Ajoutons à ce panorama que le niveau d’abstention devient l’un des grands enjeux du premier tour, avec le danger que celui-ci dépasse les 30 % des inscrits, ce qui constituerait le record des onze présidentielles de la Ve République. Le politologue Jérôme Jaffré expliquait cette semaine dans le Figaro : « Cela montrerait que la cassure entre les citoyens et le vote constatée aux municipales et aux régionales persiste. Et que la présidentielle perd de sa force comme expression de la volonté nationale. » Et il ajoutait cette sorte de prédiction : « Une forte abstention, c’est un risque électoral pour Marine Le Pen dont la base sociale y est la plus sujette. C’est un risque politique pour Emmanuel Macron qui, au soir du premier tour, subirait une pluie de critiques pour avoir minoré la campagne et refusé les débats entre les candidats, qui mobilisent les électeurs. » À partir de ce constat lucide, une espèce de peur panique s’empare ces jours-ci de l’Élysée. « Le risque de l’extrême droite est là », aurait dit Mac Macron à ses conseillers, selon le Canard enchaîné, leur précisant : « On n’attaque plus Marine Le Pen sur la radicalité de son programme ni sur sa crédibilité. On s’est habitués à Le Pen. » L’état-major du prince-président-candidat a même constaté le coup de mou en ces termes : « Sur le pouvoir d’achat, nous sommes au-dessous de la main, pas à la hauteur des préoccupations. » Ou encore : « La droitisation du discours n’est pas compensée par des mesures de gauche. Le “en même temps” a glissé vers “à droite toute”. Cela explique que les chiffres se resserrent au second tour. » Bel aveu.
Mépris Jusque-là, sa stratégie s’avérait limpide. Après avoir siphonné la gauche libérale et la droite dite « classique », Mac Macron a ultradroitisé tous ses choix en vue de ce qu’il croyait être son assurance-vie : Fifille-la-voilà. En est-il encore certain ? Sa responsabilité est d’ores et déjà historique : en balisant la voie à son adversaire préférée, en lui abaissant un pont-levis, n’a-t-il pas mis en péril la démocratie, sinon la République elle-même ? À moins qu’un autre scénario ne s’impose dans les jours qui viennent et ne renverse la table. Le bloc-noteur aime cette formule : Mac Macron, c’est le programme économique de Fifille-la-voilà, plus le mépris de classe ; Fifille-la-voilà, c’est le programme économique de Mac Macron, plus le mépris de race. Les Français ne veulent ni de l’un, ni de l’autre…
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin Opex 360
Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
L'Humanité
Le gouvernement Mitsotakis accusé de bâillonner les médias
ActuGrèce La droite au pouvoir depuis 2019 cherche à faire taire les critiques, sans ménagement... Sur injonction politique, la justice poursuit les journalistes auteurs de révélations gênantes. Ce qui vaut à Athènes un rapport cinglant dénonçant les attaques contre l’information.
Thomas LemahieuC’est un rapport dévastateur pour le gouvernement Nouvelle Démocratie (droite), accusé d’ « avoir exacerbé la crise systémique frappant la liberté de la presse en Grèce ». Selon la coalition européenne Media Freedom Rapid Response (MFRR), qui travaille notamment avec la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et Reporters sans frontières (RSF), le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir à Athènes depuis juillet 2019, cherche à « contrôler le message » et à « faire taire les voix critiques ». « Cela intervient dans un marché médiatique polarisé et fragmenté politiquement, dénoncent les auteurs du document paru il y a quelques jours. Les publications comme les journalistes individuels qui sont du point de vue idéologique du côté de l’opposition ou qui se tiennent simplement sur une position neutre sont ciblés par le gouvernement qui leur réserve un traitement différencié mettant à mal leurs activités professionnelles. Cela s’accompagne d’une grande opacité autour des budgets publicitaires étatiques et, en l’occurrence, de leur distribution opérée sur la base de la ligne politique des médias. »
des journalistes d’investigation attaqués pour « concours à une conspiration »
Dans son rapport, MFRR pointe l’enquête bâclée après l’assassinat de Giorgos Karaïvaz, un journaliste célèbre pour ses révélations sur le milieu du crime organisé. L’organisme ajoute les restrictions à la liberté de l’information affectant les journalistes couvrant la gestion de la crise migratoire dans les îles de la mer Égée, mais également dans le cadre des manifestations de rue dans tout le pays. Le document, qui dénonce également des « procédures bâillons », s’attarde sur les cas emblématiques de Kostas Vaxevanis et de Gianna Papadakou. Ces deux journalistes d’investigation ont participé à la mise en lumière des plus grands scandales de corruption (Novartis) et d’évasion fiscale (liste Lagarde) au cours de la dernière décennie et sont à présent poursuivis pour « concours à une conspiration », en partenariat avec des magistrats, contre plusieurs ministres et personnalités liés à la droite au pouvoir (lire l’Humanité du 8 février). D’après Pavol Szalai, l’un des spécialistes des Balkans à RSF interrogé par Euractiv, « la situation en Grèce est en train de devenir similaire à celle de la Hongrie ».
« Le rapport souligne comment la Grèce est devenue un pays problématique sur les questions liées à la liberté de la presse et à la démocratie », a immédiatement réagi Alexis Tsipras, l’ancien premier ministre et dirigeant de Syriza. À droite, les proches de Mitsotakis ont choisi de faire le dos rond et se paient même le luxe de tenter une contre-offensive. « C’est dommage qu’un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois à la presse grecque et à ses responsables, et aux institutions de notre pays, rétorque le porte-parole du gouvernement Yiannis Economou dans un communiqué. La Grèce est un pays européen régi par l’État de droit, et l’indépendance de la presse y est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d’expression et de critique sont une pratique quotidienne. »
Grèceliberté de la presse France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
Opex 360
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Que savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
France24 - World
Spain allows supermarket rationing to prevent shortages
Issued on: 31/03/2022 - 04:13
NEWS WIRES
Spanish supermarkets can legally ration consumer purchases of certain products under a new provision published Wednesday in the state's official bulletin.
The text, which provides legal cover, says the restrictions can be applied "exceptionally and when there are extraordinary circumstances or force majeure that justify it".
The move came as empty shelves appeared in many supermarkets due to the combined effect of a truck drivers' strike and the Ukraine war.
Most of the empty shelves have been due to an ongoing lorry drivers' strike over soaring diesel prices, which began on March 14 and has curbed supplies of milk, flour, rice and other basic goods.
Three weeks ago, Spanish supermarkets began rationing the sale of sunflower oil to stop customers from stockpiling over shortage fears due to Russia's invasion of key supplier Ukraine.
The text was introduced as part of the government's emergency plan to address the economic impacts of the war.
"It provides legal certainty so they can limit the number of articles purchased and thus avoid hoarding but mostly so that there is enough for all consumers," Reyes Maroto, minister for industry, commerce and tourism, told reporters.
"We are also responding to a need that distribution companies have flagged to us which has become apparent due to the transport strike."
Spain has been struggling with a wave of social unrest over runaway inflation and rising prices, with lorry drivers striking, production stoppages and mass protests by farmers and fishermen.
Soaring energy prices have also driven Spain's inflation rate to a 37-year high, jumping to 9.8 percent in March up from 7.6 percent in February.
Earlier this week, the government unveiled plans to offer 16 billion euros ($17.5 billion) in direct aid and loans for families and companies hit by the impact of Russia's invasion of Ukraine.
(AFP)
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SPAIN
Spanish workers brave the chill in protest at austerity
European states take steps to counter Covid-19 surge as Omicron spreads
Thousands protest against abortion in Madrid
Opex 360
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
France24 - World
Does this video show Ukrainian soldiers shooting at Russian prisoners of war?
Issued on: 31/03/2022 - 16:18
Thomas Eydoux
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A video shared widely online as early as March 27 purports to show, according to its caption on YouTube, Ukrainian soldiers shooting Russian prisoners of war (POW) in their legs. The FRANCE 24 Observers team analysed the video and was able to pinpoint its location. Despite some suggestions that the scene was staged, we have found no evidence to question the authenticity of the events shown in the video.
In its entirety, the video is 3 minutes and 38 seconds long. It shows men in military uniforms wearing white armbands lying on the ground with their hands tied behind their backs, they're visibly seriously injured. One of the men has a white bag over his head.
The person filming reveals the man's face, which shows him in agony. At the end of the video, three more prisoners get out of a civilian vehicle. One of the men, wearing a blue armband, fires a gun at these prisoners' legs at close range. These men fall to the ground and the video ends.
The head of the Ukrainian armed forces Valerii Zaluzhnyi claimed on March 27 that Russia was "filming and distributing staged videos" of inhumane treatment of Russian POWs with the aim of discrediting the Ukrainian armed forces.
However, Oleksiy Arestovych, an adviser to Volodymyr Zelensky, announced in an interview posted on Telegram that the Ukrainian government would investigate the events shown in this video. In a post on his Instagram account, he added: "I would like to remind our soldiers, civilians and defence forces that mistreating prisoners of war is a war crime."
Meanwhile, Kremlin spokesman Dmitry Peskov called for an investigation into these "monstrous" images on March 28.
If the video is authentic, the soldiers' actions could violate the Geneva Convention related to the Treatment of Prisoners of War, adopted in 1949, which prohibits soldiers from mistreating captured POWs during international armed conflict.
A video filmed near Kharkiv, Ukraine
The potential geolocation of this video was proposed by an online investigator. The FRANCE 24 Observers team was able to independently verify this localisation, to confirm that the video was indeed filmed at a dairy plant in Malaya Rohan', a village less than 10 km east of Kharkiv, Ukraine's second-largest city. Kharkiv has been under siege by Russian forces since the invasion began on February 24.
Ukrainian forces recaptured the town of Malaya Rohan' on March 28, according to AFP.
Although we can determine the video's location, it's more difficult to ascertain exactly when the video was taken. We do know that the first time the video appeared online was on March 27.
Plus, there are no traces of snow on the ground or on nearby objects in the video. Weather records from Kharkiv indicate that the region was covered in snow between February 24 and March 11. Therefore, it's likely that the video was filmed at some point between March 11 and 27.
Blue and white armbands
Men wearing white and blue armbands in the video suggest that the video was taken during the current conflict, during which Russian forces have often identified themselves with white armbands, while Ukrainians have worn blue or yellow armbands.
Almost all the men who are bound on the floor in this video are wearing white armbands, while the soldiers who are mistreating and shooting at them wear blue armbands.
Still, none of these elements constitutes proof that Ukrainian soldiers took part in this incident. Indeed, the armbands could have been worn to stage the scene.
The prisoners are being questioned in Russian. According to the BBC, which asked a language expert to analyse the video, the accents of the people with blue armbands "are in line with what you'd expect from Ukrainians speaking Russian". The British channel also explains that a man on the ground is accused of "bombing Kharkiv".
The video's authenticity called into question
On March 28, a pro-Ukrainian Twitter account posted a 10-second excerpt of the video, in higher quality. The post's caption said in Russian: "These men deserve an Oscar! Remember the video with the shots in the legs? Here's a repeat performance."
Two days later, the same account posted a montage of edited clips of the video with the caption, "Ready for the details? Part 2". It claims to show evidence of blank bullets, fake wounds and actors to prove that the incident was staged by Russians to discredit Ukrainian forces.
There's no blood in the video and the men don't moan or scream after being shot. But according to experts interviewed by the BBC, this can happen: lack of blood is sometimes a feature of a gunshot wound, especially on someone with a tourniquet, and the men may not have cried out due to shock.
Ukrainian soldiers taking prisoners in the Kharkiv area
Our colleagues at Checknews, the fact-checking unit of Libération, also analysed these videos. They found a video posted by soldiers in the Kraken unit, the armed wing of an extremist Ukrainian party that's linked to the Azov Regiment.
In a video posted on March 26 on a Telegram channel linked to Azov, we can see fighting between Russians and Ukrainians in the Kharkiv region. The Ukrainian soldiers are seen taking prisoners. Libération was able to locate at least one place where this fighting took place around 5 km from the dairy plant in Malaya Rohan'.
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Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu
ActuDes paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.
Marine CyglerIl y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.
L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.
Des fossiles uniques
Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.
De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.
Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.
La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.
La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.
Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques.
La géographie et le vivant
Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.
Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)
« Un changement climatique brutal »
Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?
En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.
Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?
Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.
En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?
Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34 millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.
Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?
Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.
sciencesgéologiepaléontologie Opex 360
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
L'Humanité
Proche-Orient. En Israël, le spectre de l’« État islamique » ressurgit
ActuPour éteindre les critiques sur les failles des services de renseignement après les trois attaques djihadistes perpétrées sur le sol israélien, Tel-Aviv mène des opérations musclées. Certains craignent un embrasement à la veille du ramadan.
Lina SankariFrappé à trois reprises en une semaine, Israël est en état de sidération. Aucune alerte n’aurait été lancée par les services de renseignement, selon les informations du quotidien national Haaretz publiées après l’attaque de mardi à Bnei Brak, une ville ultraorthodoxe de la banlieue de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a ouvert le feu sur des passants depuis une voiture avant d’être abattu par la police. Des médias locaux assurent qu’il s’agit d’un Palestinien ayant passé quatre ans dans les geôles israéliennes et originaire de Yaabad, en Cisjordanie occupée. « Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…). Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière », a martelé le premier ministre israélien, Naftali Bennett, en référence aux deux précédentes attaques des 22 et 27 mars.
Dans une vidéo, les assaillants ont prêté allégeance à Abou Al Hassan Al Hachimi Al Qourachi, le nouveau calife de l’« État islamique ». De précédents attentats perpétrés au nom du groupe djihadiste avaient été menés en territoire israélien en 2017. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas, quand ses rivaux islamistes du Hamas ont, eux, salué une opération vue comme « une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints ». Dans un premier temps, le mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza avait estimé que l’attentat de dimanche constituait une riposte au sommet inédit du Néguev qui actait la normalisation des relations entre Israël, l’Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en présence des États-Unis.
La crainte d’une escalade
Pour éteindre le feu des critiques sur les failles des services israéliens et l’action du gouvernement, la police a dit se placer en alerte « contre-terrorisme » et l’armée a annoncé déployer des renforts en Cisjordanie. Mercredi, les militaires multipliaient les arrestations dans le cercle familial de l’auteur de l’attentat de Bnei Brak. Dans ce contexte, d’aucuns redoutent un mois de ramadan, qui doit débuter en fin de semaine, particulièrement tendu. Le souvenir de l’embrasement de 2021 et de la guerre de onze jours entre le Hamas et Tel-Aviv faisant suite aux provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, sous administration de la Jordanie, est prégnant. À l’époque, contre l’avis des cercles sécuritaires, les forces de police avaient forcé l’entrée de la mosquée al-Aqsa, symbole politique et religieux. Le député suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir avait également choisi la fête sainte pour défier les Palestiniens alors que des familles étaient sommées de quitter leur logement au profit de colons dans le quartier de Cheikh Jarrah.
Pour parer à ce scénario, le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu, mardi à Amman, avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et mercredi avec le président Isaac Herzog. Le souverain a appelé « à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l’esplanade des Mosquées et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade ». Mais l’émotion suscitée par la menace djihadiste en Israël annonce d’ores et déjà une présence musclée.
israëlétat islamique EIramadan France24 - World
A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'
Issued on: 01/04/2022 - 12:56
Claire PACCALIN
The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".
LONG READFighting endometriosis: ‘I don’t know what it means to be free from pain’
COVID-19Success of online medical portal Doctolib highlights the French state’s failure to digitise
FRANCE IN FOCUS
The growing anger of French midwives
L'Humanité
Le sarcophage de Notre-Dame de Paris
ActuArchéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.
Anna MussoUn sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.
Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.
sciencesnotre-dame-de-parisarchéologie Opex 360
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
L'Humanité
Que vaut la science ?
ChroniqueSylvestre HuetQuelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?
Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »
Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.
L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.
la chronique scientifique de sylvestre huet France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClimate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
European scientists set new record in production of nuclear fusion energy
Down to Earth
Winter droughts: The new normal?
France24 - World
Sri Lankan security forces deployed in capital after a day of protests, unrest
Issued on: 01/04/2022 - 05:53
NEWS WIRES
Security forces were deployed across the Sri Lankan capital on Friday after protesters tried to storm the president's home in anger at the nation's worst economic crisis since independence.
The South Asian nation of 22 million people is facing widespread shortages of essential goods and sharp price rises, weighed down by enormous debt.
Police in Colombo said they arrested 45 people after Thursday night's unrest, in which one man was critically injured.
A curfew put in place overnight was lifted early Friday morning, but police and military presence was beefed up around the city, where the burnt-out wreckage of a bus was still blocking the road to President Gotabaya Rajapaksa's house.
On Thursday night, protesters lit tyres on fire to barricade a main road into the capital.
Hundreds of people, rallied by unidentified social media activists, marched on Rajapaksa's home demanding his resignation, setting two military buses and a police jeep ablaze and using bricks to attack officers.
Security forces fired into the crowd and used tear gas and water cannon to disperse the demonstrators. It was not immediately clear if they used live rounds or rubber bullets.
Rajapaksa was not at home during the melee, according to official sources, but top military officials went into a huddle to discuss the crisis.
A live broadcast of the demonstration by a private television network abruptly stopped after what journalists said was pressure from the government.
However, videos shared on social media showed men and women shouting "lunatic, lunatic go home" and demanding that all members of the powerful Rajapaksa family step down.
The president's elder brother Mahinda serves as prime minister while the youngest -- Basil -- holds the finance portfolio. The eldest brother Chamal is agriculture minister while nephew Namal holds the cabinet post for sports.
Sri Lanka's predicament has been driven by the Covid-19 pandemic, which torpedoed tourism and remittances.
Many economists also say it has been exacerbated by government mismanagement and years of accumulated borrowing.
Colombo imposed a broad import ban in March 2020 in a bid to save foreign currency needed to service its $51 billion in foreign debt.
Out of fuel
Diesel shortages had sparked outrage across Sri Lanka in recent days, but the protests had been in various towns and not aimed at any top leader.
But on Thursday diesel was unavailable at stations across the island, according to officials and media reports.
The state electricity monopoly said it had enforced a 13-hour power cut from Thursday -- the longest ever -- because it did not have diesel for generators.
Public transport is crippled, as diesel is the main fuel used for buses and commercial vehicles.
"We are siphoning off fuel from buses that are in the garage for repairs and using that diesel to operate serviceable vehicles," Transport Minister Dilum Amunugama said.
Reservoirs, which provide more than a third of electricity demand via hydropower plants, were also at dangerously low levels.
Several state-run hospitals have stopped conducting surgeries as they have run out of essential life-saving medicines.
The government has said it is seeking a bailout from the International Monetary Fund while asking for more loans from India and China.
IMF spokesman Gerry Rice told reporters in Washington on Thursday that such talks should begin "in the coming days", with Sri Lanka's finance minister expected in the US capital.
(AFP)
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Focus
Sri Lanka on the brink of bankruptcy: Consumers hit hard by soaring inflation, food shortages
REVISITED
Wounds of Sri Lanka's civil war remain impossible to heal
Le Monde
Taxation des carburants : « L’exécutif n’a pas réussi à concilier fin du mois et fin du monde »
Alors que s’achève le quinquennat d’Emmanuel Macron, le gouvernement n’est pas parvenu à préserver le pouvoir d’achat et à accélérer la sortie du pétrole. La guerre en Ukraine a achevé de sonner le glas de cette double ambition, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Décidément, la taxation du carbone sera la promesse la moins tenue du quinquennat Macron, qui s’achève. L’exécutif n’a pas réussi à concilier fin du mois et fin du monde, préserver le pouvoir d’achat, tout en accélérant la sortie du pétrole. Le prix des carburants en est le symbole. La promesse de campagne de 2017 comportait une hausse de la taxe carbone et la fin du gazole non routier, utilisé dans le BTP.
Après les « gilets jaunes », la guerre en Ukraine a sonné le glas de cette ambition. Le gouvernement a décrété une aide de 18 centimes TTC par litre d’essence (en métropole) et reporté la réforme de la fiscalité du gazole non routier. Les trois quarts du plan de résilience de 6 milliards d’euros destiné à contrer les effets de l’explosion du prix de l’énergie subventionneront l’essence. Le contraire de ce qui était prévu.
Choc énergétique, croissance ralentie : en Europe, le spectre de la stagflationCela étant dit, il y avait urgence à contrer ce choc majeur, qui touche en priorité les ménages les moins nantis. Si, en temps normal, le budget transport des Français représente en moyenne de 5 % à 7 % de leurs revenus, les 20 % les plus modestes y consacrent autour de 15 %, et ce chiffre a probablement grimpé à 20 % avec les dernières hausses de prix. D’ailleurs, tous les voisins de la France ont dégainé des plans du même type. De la Suède à l’Espagne, c’est le grand retour des subventions à l’essence, à coups de baisses de taxe, dont les taux sont assez proches, car ils sont harmonisés en Europe.
Subventionner le bien ou compenser les personnes
La nécessité politique et sociale est évidente. Partout, les révoltes grondent face à l’envolée des prix à la pompe. Impossible d’adapter son comportement de manière aussi brutale, notamment pour les Français à bas revenus résidant en zone rurale, et donc dépendant personnellement et professionnellement de la voiture. Dès lors, les gouvernements ont une alternative : subventionner le bien ou compenser les personnes.
Le plus simple et rapide est de réduire les taxes. Mais ce n’est évidemment par le plus vertueux. En premier lieu, parce que cela supprime ou réduit l’incitation à économiser l’énergie, ce qui reste l’objectif absolu. En second lieu, parce qu’il est très difficile ensuite de revenir à la situation précédente et l’on risque donc de transformer une mesure d’urgence en situation pérenne. On le constate avec la difficulté à en finir avec l’avantage fiscal au gazole non routier.
L’irrésistible hausse des prix de l’énergieReste la solution de compenser les personnes. C’est ce que le gouvernement a fait avec le chèque énergie. La mesure a l’avantage de pouvoir cibler les populations à aider en priorité en fonction de leurs revenus. La Suède a ainsi mis en place une aide de 90 euros aux propriétaires de voiture. La mesure est complexe à mettre en œuvre et comporte des effets de seuil. Elle serait néanmoins plus égalitaire et probablement moins onéreuse qu’un arrosage massif. Tout cela, les pouvoirs publics le savent, mais ils sont pris par l’urgence et l’ampleur de la hausse. L’urgence de la fin du mois, qui ne doit néanmoins pas nous détourner de celle de la fin du monde.
L'Humanité
Imprévoir
ChroniqueCynthia FleuryCes deux dernières années ont vu le retour de l’incertitude et de l’imprévu dans nos vies et nos imaginaires. Alexis Lavis consacre un essai à ce dernier, agrémenté d’un questionnement : Que faire lorsqu’on ne sait plus ? (Autrement, 2021).
Avant d’aller travailler avec les pensées de Confucius, Yan Hui, Laozi, Zhuangzi, une escale chez Sacha Guitry qui dit si clairement notre rapport à la surprise, à savoir « mauvais » : « Oh que je n’aime pas cela ! L’idée même d’une surprise ne me dit rien de bon. (…) Tout ce qui peut nous être agréable, nous le souhaitons n’est-ce pas ? (…) Le jour où notre vœu se réalise enfin, nous sommes enchantés, mais nous ne sommes pas surpris. (…) Je prétends que toute surprise peut être considérée comme un désagrément. » Et ces derniers mois ont hélas donné raison au dramaturge, écrivain et cinéaste si loquace. Par ailleurs, ce n’est pas parce que la science travaille avec les notions de chaos, de hasard, d’aléatoire, de relativité, de mécanique quantique, etc. qu’elle n’est pas en guerre contre l’imprévu… Elle se présente comme résolument déterministe. Pour goûter les charmes de l’imprévu, il faut peut-être aller du côté du tao pour expérimenter ce qu’Alexis Lavis nomme, en écho auxdites pensées bouddhiques, le « jeûne de la volonté » et la « sise », ou comment vouloir le non-vouloir et vivre l’obéissance au sens d’ob-odio, autrement dit « aller au-devant par l’écoute ». Dès lors, obéir n’est pas se soumettre mais quitter le champ du vouloir et du prévoir pour celui de l’écoute, et aller au-devant des événements par l’accueil. Autre proposition de l’ordre de l’esthétique et éthique de vie, trouver la sise, ce mot balzacien pour dire, à partir du participe passé féminin de seoir, comment il est possible d’aller vers le seoir. Corollaire de cette sise, la « seyance », qui transforme le « seyant » en substantif, pour signifier cette aptitude à « se tenir avec ».
Chacun comprend ici qu’il s’agit de concevoir la juste assiette, posture, style, geste, accommodement, écoute, accord, harmonie… pour arpenter ce monde de montagnes russes sans éprouver de la nausée. Les pensées orientales prennent le contrepied des pensées occidentales lorsqu’elles défendent le « calme », comme marqueur du succès d’une vie, lorsqu’elles prônent comme leitmotiv le « shikantaza », ou littéralement « juste s’asseoir », en somme lorsqu’elles revendiquent les bienfaits et subtilités de la méditation, ou chacun trouve sa sise sur son séant.
Il ne s’agit pas de renoncer au fait de prévoir, mais à celui de tout prévoir. Il y a dans ce « reste » d’imprévu la preuve d’une décence de l’homme, nous dit l’auteur, et surtout une humilité bien pragmatique qui lui évitera bien des déconvenues.
La chronique de Cynthia Fleury France24 - World
Biden orders record emergency oil release at 'moment of peril for the world'
Issued on: 31/03/2022 - 21:42
NEWS WIRES
President Joe Biden on Thursday launched the largest release ever from the U.S. emergency oil reserve and challenged oil companies to drill more in an attempt to bring down gasoline prices that have soared during Russia’s war with Ukraine.
Starting in May, the United States will release 1 million barrels per day (bpd) of crude oil for six months from the Strategic Petroleum Reserve (SPR), he said.
“This is a moment of consequence and peril for the world, and pain at the pump for American families,” Biden said at an event at the White House.
“It’s also a moment of patriotism,” Biden said, as he asked oil company executives to serve their customers and American families, instead of the investors they have rewarded with billions of dollars in dividends.
He also called on Congress to make companies pay a fee if they are sitting on thousands of unused oil and gas leases and wells on public lands.
Biden’s 180 million-barrel release is equivalent to about two days of global demand, and marks the third time Washington has tapped the SPR in the past six months.
It will more than cover oil exports to the United States from Russia, which Biden banned this month. Russia typically produces about 10% of the world’s crude, but only accounts for 8% of U.S. liquid fuel imports.
But the release will fall short of a loss of about 3 million bpd of Russian oil which the International Energy Agency estimates will be caused by Western sanctions and as global buyers avoid the oil.
Biden also called on U.S. oil companies to drill more, and for boosts in production of electric vehicles and batteries.
The Biden administration has worked with allies in the IEA in recent weeks to coordinate releases which will bring the total volume to global markets to well over 1 million barrels per day, the official said.
The IEA, the world’s energy watchdog, may announce a release when its 31 member states meet on Friday. The group, representing industrialized nations including the United States, but not Russia, presided over the fourth coordinated oil release in its history on March 1 of over 60 million barrels of crude - its largest yet. The U.S. portion of that release was about half of the total.
Oil prices plunged about 5% on the news of the latest U.S. reserve draws while OPEC+, a production group including Saudi Arabia and Russia, stuck to a modest deal to slowly ramp up output.
‘Use it or lose it’
The Biden administration has long said that energy companies are sitting on thousands of unused leases and are slow to open the spigot. Biden called for a “use it or lose it” policy that will seek to push oil companies to take advantage of unused oil leasing permits.
“We do think there should be consequences if you’re sitting on unused approved permits for production on federal lands,” a senior administration official told reporters before Biden spoke.
Oil companies say they like to have a deep inventory of permits to give them flexibility on future planning and that labor and logistical constraints can be a headwind in using them.
Biden also invoked the Defense Production Act to support the production and processing of minerals and materials used for large capacity batteries used in electric vehicles – such as lithium, nickel, cobalt, graphite, and manganese. He also called on Congress to pass his plan to move the country toward clean energy policies.
(REUTERS)
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Energy Security
France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'
Business Daily
France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022
US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia
France24 - World
Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Issued on: 31/03/2022 - 12:52
Tom WHEELDON
Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.
Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.
Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.
These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.
‘Extremely vulnerable’
Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.
The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation.
Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”.
Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021.
‘Competitive co-operation’
Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis.
The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.
A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.
Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.”
In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.
“It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.
‘Longstanding interests in Ukraine’
At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism.
Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – perhaps Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter.
And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law.
Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia.
So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow.
This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.”
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Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’
Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat
Business Daily
Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy
France24 - World
Israeli forces kill Palestinian in W.Bank: Palestinian ministry
Issued on: 01/04/2022 - 15:54Modified: 01/04/2022 - 15:52
Ramallah (Palestinian Territories) (AFP) – Israeli forces shot dead a Palestinian on Friday during clashes in the flashpoint occupied West Bank city of Hebron, the latest in a surge of violence, the Palestinian health ministry said.
The 29-year-old Palestinian was shot and killed "with live ammunition", the ministry said in a brief statement.
The Palestinian Wafa news agency named the man killed as Ahmad al-Atrash, a former detainee who spent six years in an Israeli prison.
Asked by AFP, the Israeli army had no immediate comment.
Clashes erupted in the centre of Hebron between Palestinian residents and Israeli forces, an AFP journalist said.
The clashes come amid heightened tensions ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan.
The Palestinian Red Crescent said it also treated 70 people injured in clashes with the Israeli army on Friday in the Nablus area of the northern West Bank.
On Thursday, Israeli security forces raided the West Bank city of Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state.
Two Palestinians were killed in clashes, the health ministry said.
Also in the West Bank, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the West Bank city of Bethlehem.
The escalation in violence follows attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.
A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukranian nationals and an Israeli-Arab policeman.
Israel captured the West Bank from Jordan in the Six-Day War of 1967.
It has since built a string of settlements across the territory that are considered illegal under international law but are home to some 475,000 Israelis.
© 2022 AFP
Le Monde
SANS TITRE
- L’évacuation des civils à Marioupol, qui sont plus de 160 000 à être coincés dans la ville martyre, selon les dernières estimations, tourne à l’épreuve de force entre la Russie, l’Ukraine et les Occidentaux. Le ministère de la défense russe a annoncé l’instauration d’un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures vendredi, afin de permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers Zaporijia. Mais les Occidentaux jugent les engagements de Moscou insuffisants. Kiev, de son côté, a annoncé l’envoi de quarante-cinq bus pour évacuer les civils du port assiégé.
- Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, jeudi. Joe Biden, qui se dit lui aussi « sceptique » sur le retrait partiel annoncé par les Russes, a estimé que le président russe, Vladimir Poutine, « semblait s’isoler », après avoir « limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers ».
- Dans son discours vidéo nocturne à la nation, Volodymyr Zelensky a annoncé, vendredi, avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise ». Il a également déclaré qu’après le retrait des troupes russes du nord et du centre du pays la situation se tendait dans le Sud et dans l’Est, où les forces russes se préparent à de nouvelles attaques puissantes.
- Les Russes ont abandonné la centrale nucléaire de Tchernobyl, qu’ils occupaient depuis le début de la guerre, en emmenant des membres de la garde nationale ukrainienne, pris en « otage » , selon Kiev. Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est aujourd’hui à Kaliningrad, en Russie, pour discuter de la sûreté nucléaire en Ukraine avec de hauts responsables russes.
- Dès le 1er avril, les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » devront avoir des comptes en roubles, faute de quoi la Russie ne les livrera pas, a annoncé M. Poutine, jeudi. L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, les Européens refusant le paiement en roubles exigé par Moscou, a réagi le ministre de l’économie français, Bruno Le Maire. Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars, comme cela est « écrit dans les contrats », a assuré le chancelier allemand, Olaf Scholz.
- Les producteurs de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont annoncé, sans surprise, une nouvelle ouverture modeste de leurs vannes d’or noir, ignorant les appels à alléger la pression sur les prix accentuée par la guerre. Le président des Etats-Unis, confronté à une inflation record minant sa popularité, a, lui, ordonné de puiser 1 million de barils par jour dans les réserves stratégiques de pétrole pendant six mois.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :
Factuel. A Marioupol, l’évacuation des civils tourne à l’épreuve de force entre la Russie et les Occidentaux
Reportage. « Aujourd’hui, nous sommes tous égaux et unis pour défendre l’Ukraine. Le reste, on en reparlera après la guerre » : à Kiev, les artistes entrent en résistance
Factuel. Sur le paiement du gaz en roubles, Russie et Union européenne défendent leur version
Tribune. « Les modalités habituelles de l’aide occidentale peuvent avoir des effets contre-productifs »
Factuel. L’armée russe a quitté Tchernobyl en prenant avec elle des prisonniers
Analyse. La souveraineté alimentaire à l’épreuve de la guerre en Ukraine
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
France24 - Monde
Commission sur l'inceste : les pistes pour protéger les enfants des violences sexuelles
Publié le : 31/03/2022 - 09:11
FRANCE 24
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La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) publie jeudi ses propositions pour protéger les enfants des crimes sexuels. Parmi ses préconisations, une obligation claire faite aux médecins de signaler leurs soupçons, et l'accès systématique à des soins psychotraumatiques pour toutes les victimes.
"La justice doit se mettre à hauteur d'enfant". Il s'agit d'une des recommandations de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), publiées jeudi 31 mars. La Ciivise préconise notamment que les médecins aient une obligation claire de signaler leurs soupçons et que toutes les victimes aient accès à des soins spécialisés en psychotrauma.
"L'urgence" est de venir en aide aux 160 000 enfants victimes chaque année de violences sexuelles, selon la Ciivise, qui appelle à changer en profondeur le fonctionnement d'institutions pour construire une "culture de la protection".
Créée par le gouvernement, la Ciivise, dont les travaux commencés il y a un an continuent jusqu'en 2023, publie à mi-parcours ses "conclusions intermédiaires", avec vingt préconisations sur quatre axes : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire des violences sexuelles, la réparation notamment par le soin et la prévention.
Médecin, enseignant, juge des enfants... Tout professionnel en lien avec l'enfant devrait lui poser la question de l'existence de violences sexuelle, sans attendre que l'enfant en parle de lui-même. Et les signaler en cas de soupçon.
Les médecins, particulièrement bien placés pour les détecter, ne sont à l'origine que de 5 % des signalements, relève le rapport.
"Il faut établir des normes claires pour les médecins : repérage systématique et, si soupçon, obligation de signalement", explique le coprésident de la Ciivise, le juge des enfants Édouard Durand. Outre le secret médical et la proximité avec la famille, le risque de poursuites disciplinaires "inhibe" les médecins, relève-t-il.
🔎La CIIVISE publie aujourd'hui ses conclusions intermédiaires. 🗣️En quelques mois, la CIIVISE a reçu plus de 11 000 témoignages. Elle a auditionné de nombreux experts, effectué des déplacements dans plusieurs services spécialisés.#inceste #ViolencesSexuelles pic.twitter.com/LYXNYwpMdJ
March 31, 2022"La justice doit se mettre à hauteur d'enfant"
La pédopsychiatre toulousaine Eugénie Izard a été condamnée en décembre 2020 par le conseil de l'ordre des médecins à une suspension d'activité après avoir signalé des maltraitances sur une enfant. La Ciivise recommande de "suspendre les poursuites disciplinaires à l'encontre des médecins protecteurs".
Hasard du calendrier, une audience du Conseil d'État est prévue jeudi sur cette décision de l'ordre des médecins.
"La loi est imprécise. Signaler est laissé au libre arbitre du médecin. Mais les parents agresseurs portent plainte devant le conseil de l'ordre. Beaucoup de médecins redoublent de prudence et évitent de faire des signalements", a déclaré le Dr Izard à l'AFP.
Une fois les violences sexuelles repérées, "la justice doit se mettre à hauteur d'enfant", selon la Ciivise, qui recommande que les auditions des enfants suivent un protocole spécifique (NICHD) neutre et bienveillant, dans des dispositifs adaptés (Uaped ou salles Mélanie).
Ces auditions, dont l'enregistrement est déjà obligatoire, devraient être systématiquement visionnées par tous les magistrats au cours de la procédure.
"Ils le sont peu car nous, les magistrats, avons la culture du dossier écrit, des retranscriptions d'audition. Or, observer la peur, le dégoût, les expressions d'un enfant qui évoque une scène n'a pas le même impact que de les lire", explique le juge Durand.
Des préconisations réalistes et réalisables
Alors que 70 % des plaintes pour violences sexuelles infligées aux enfants sont classées sans suite, la Ciivise souhaite que ces décisions soient "expliquées verbalement à la victime" par le procureur de la République.
La société doit aussi garantir aux victimes des soins spécialisés en psychotrauma. S'ils sont reçus tôt, dans l'année qui suit le traumatisme, ils peuvent éviter l'installation ou l'aggravation d'un psychotraumatisme.
La Ciivise demande que la victime puisse faire appel de la décision pénale sur la culpabilité et la peine. Actuellement, en tant que partie civile, elle ne peut faire appel que sur les dommages et intérêts, pas sur la culpabilité.
"Si le prévenu est relaxé ou condamné à une peine avec sursis, seul le procureur peut actuellement faire appel. La victime ne peut faire appel que sur le montant des indemnités", explique le juge Durand.
La Ciivise réitère deux préconisations déjà faites en octobre : la suspension de plein droit de l'autorité parentale et du droit de visite d'un parent poursuivi pour inceste sur son enfant, et son retrait systématique en cas de condamnation.
"Nos préconisations sont réalistes et réalisables, elles peuvent être mises en œuvre rapidement et améliorer la protection : aller chercher les enfants en danger, lutter contre l'impunité des agresseurs et soigner les victimes", estime le coprésident de la Ciivise.
En un an de travaux, la Ciivise a reçu 11 400 témoignages. Et 150 personnes ont témoigné lors de six réunions publiques organisées à travers la France.
Avec AFP
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Christine Angot remporte le prix Médicis avec un récit poignant sur l'inceste
Le Parlement renforce la protection des mineurs victimes de violences sexuelles
ActuElles
Inceste en France : la guerre du silence patriarcal
L'Humanité
Feu! Chatterton :« Rester présent à l’autre »
EntretienMusique Avec Palais d’argile, disque d’or, Feu! Chatterton signe un chef-d’œuvre au carrefour de la grande chanson française et de l’opéra rock électroacoustique, qu’il présente en tournée.
Fara C.Dommage pour les Victoires de la musique, qui n’ont toujours pas décerné de trophée au groupe Feu! Chatterton, se contentant de nominations (cinq au total, dont trois en 2022). Et chapeau bas au public, grâce auquel le groupe parisien a vu Palais d’argile être certifié d’or, à l’instar de ses deux autres disques. Il est rare que s’imbriquent aussi finement écriture poétique, invention musicale et questionnement politique comme en ce foudroyant manifeste artistique. La longue tournée du quintet fera notamment escale en quatre Zénith – le 14 avril à Paris, puis en novembre à Nantes, Toulouse et Lille.
Tous compositeurs et arrangeurs des chansons, Arthur Teboul, chanteur et auteur-philosophe aux textes saisissants, Clément Doumic et Sébastien Wolf (guitares, claviers), Antoine Wilson (basse) et Raphaël de Pressigny (batterie) nous emportent à bord de ballades électro, de cuivres aux diaprures d’aube ou de ténèbres, de guitares et de claviers édifiant des cathédrales soniques avec une maestria évoquant Pink Floyd. À la réalisation, Arnaud Rebotini, astre de l’électronique et des synthétiseurs analogiques, instille aux machines souffle et sueur. On est happé par cet hallucinant Palais d’argile, à la croisée de la grande chanson française et de l’opéra rock électroacoustique. Rencontre avec Arthur Teboul, porte-voix du groupe.
La création que vous alliez présenter aux Bouffes du Nord, à Paris, au printemps 2020 a été annulée à la suite du premier confinement. N’a-t-elle pas fourni la matrice de votre troisième album ?
Exactement. Nous y avions travaillé à fond. Nous avons contré notre frustration en remettant l’ouvrage sur le métier, de sorte à adapter ce projet scénique à la forme discographique. Garder un bon moral, cultiver la joie, c’est un combat, un engagement. Il faut veiller à aller chercher en soi la moindre source de consolation et d’allégresse.
Dans votre disque, vous auscultez notre société « connectée » où, pourtant, les individus sont de plus en plus isolés…
Aujourd’hui, connexion signifie souvent « lien », mais ça passe par un écran, lequel, en réalité, se dresse entre soi et l’autre. Tout ça nous interroge. Comme tout le monde, nous sommes pendus à nos téléphones. Pratiques, ingénieux, les écrans ont permis aux artistes, durant le confinement, de ne pas trop se couper de leur public en se produisant via les réseaux sociaux. Pour ce qui nous concerne, nous essayons de ne pas en oublier les dangers. Alors qu’on est constamment assailli de notifications et autres signaux, comment habiter le présent ? Rester présent à l’autre, mais aussi à soi, ça devient rare et précieux. Nous, en tant que musiciens – surtout maintenant, car nous sommes en tournée –, nous avons la chance inouïe de pouvoir nous ancrer dans l’instant, dans le pur partage avec le public chaque fois que nous montons sur scène.
Comment accueillez-vous cette mélancolie que l’on sent poindre au détour de certains de vos vers, comme dans Ces bijoux de fer ?
Je me soigne par le cœur. La poésie est, pour moi, une potion qui adoucit la mélancolie. J’écoute, par exemple, la Mémoire et la mer ou À toi, de Léo Ferré. Lors de notre tournée, nous chantons tous les soirs l’Affiche rouge et, chaque fois, nous éprouvons la même émotion, en totale communion avec le public. C’est particulièrement réconfortant alors que l’on observe la montée de l’extrême droite en France et aux quatre coins du monde et que la guerre a éclaté à nos portes. Depuis longtemps, nous avions envie de porter cette chanson, fruit de la rencontre de deux passeurs de génie – Aragon, Ferré – et d’un héros si humble, si humain, Missak Manouchian, fusillé en 1944 avec les autres membres de son réseau de résistants. J’ai les larmes aux yeux chaque fois que je chante ce poème inspiré de l’ultime lettre de Missak à sa femme : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand (…) /Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent. » C’est d’une grandeur incommensurable. La situation prévalant de nos jours nous rappelle, soixante-dix-huit ans après, l’actualité aiguë de ce texte.
Comment votre auditoire réagit-il à cette chanson ?
C’est toujours un moment fort du concert. « Ils étaient vingt et trois étrangers et nos frères pourtant », morts pour la France… Avec l’Affiche rouge, l’intime et le politique s’embrassent avec une puissance prodigieuse.
Palais d’argilewww.feuchatterton.frMusique France24 - Monde
Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
Juliette Halliez
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
France24 - Monde
La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 18:55
Cyril PAYEN
Cyril PAYEN
Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.
Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.
Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.
>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"
"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"
Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.
Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.
Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin
Reportage
Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu
GUERRE EN UKRAINE
Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes
L'Humanité
Orhan Pamuk « J’ai plus de chance que Tolstoï »
EntretienLittérature L’auteur d’Anna Karénine n’avait pas Internet, déclare l’écrivain turc, prix Nobel en 2006. Il publie en France les Nuits de la peste, un roman-monde qu’il portait en lui depuis quarante-cinq ans. Il l’évoque, ainsi que son pays et l’état de nos sociétés.
Muriel SteinmetzTraduit en 40 langues, Orhan Pamuk est titulaire de nombreux essais et romans, entre autres Livre noir, Neige (prix Médicis étranger 2005), Mon nom est rouge, Istanbul… Son dernier opus, les Nuits de la peste, traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes et publié chez Gallimard (1), est en librairie depuis le 10 mars.
Votre roman se déroule au fil d’une pandémie. Avez-vous eu la prémonition de ce qui allait atteindre la planète ?
Je ne savais pas ce qui allait arriver. Toute une littérature annonçait l’arrivée d’une pandémie foudroyante se répandant partout. Il y a eu un essai de Bill Gates et un film. En avril 2020, Donald Trump affirmait que le virus allait rapidement disparaître, alors qu’il se propageait à toute vitesse. Mon roman se passe en 1901. Sa temporalité est différente de celle d’aujourd’hui. Il faut alors un mois à la peste, qui sévit en Chine, pour arriver à Londres. L’idée d’écrire sur cette pandémie, je la porte en moi depuis quarante-cinq ans ! À 19-20 ans, je lisais la Peste, d’Albert Camus. J’ai enseigné cette année ce roman à Columbia, dans le cadre de mon cours sur le roman politique. Le texte de Camus est une allégorie politique sur l’invasion nazie en France. C’est un roman moraliste, avec d’un côté les bons, de l’autre ceux qui font du marché noir et ne songent qu’à sauver leur peau. Si j’ai gardé en moi l’idée d’un livre sur la peste pendant presque un demi-siècle, mon approche a évolué avec le temps. Je me suis intéressé à la façon dont l’Occident considère l’Orient, et les musulmans comme des êtres éminemment fatalistes. J’étais peut-être sous l’influence du livre d’Edward Saïd, l’Orientaliste. J’ai aussi lu des rapports écrits par des chercheurs britanniques, à Shanghai et à Hong Kong ; j’ai compulsé des analyses de médecins, pour certaines lisibles sur Internet. Après ces lectures, mon sujet a encore évolué. Il a gagné en épaisseur, en intérêt. Je me suis plongé dans des ouvrages sur la quarantaine, dans des cas d’épidémie de choléra en Pologne ou à Florence. Imposer une quarantaine a toujours été problématique. Quelle que soit l’époque, il y a toujours des protestations, voire des soulèvements. On l’a vu récemment.
J’ai alors affiné mon sujet. J’ai décidé d’écrire un livre sur les conflits qui surgissent quand les dirigeants imposent une quarantaine. Je comptais situer mon livre au Moyen Âge. Et puis, j’ai découvert que, en 1894, a sévi ce qu’on a appelé « la troisième épidémie de peste ». En vingt ans, il y a eu plus de dix millions de morts en Asie. Pas un seul en Occident. Intéressé par les problèmes entre Orient et Occident, ce sujet s’est alors imposé à moi. Quant au moment choisi pour ce roman, il correspond au début du déclin des grands empires et de l’émergence de petits États. Et la façon dont une nation peut naître d’une langue.
Je savais qu’il y aurait un jour l’émergence d’une épidémie, mais je ne savais pas ce qu’elle serait, ni qu’elle arriverait au moment de la rédaction de mon livre. J’ajoute une anecdote. Certains amis me disaient : « Écrire sur la peste ? Mais qui va s’intéresser à une histoire pareille ? » Et puis, la pandémie est arrivée. Mon livre est sorti il y a un an, en Turquie. Il s’est vendu à plus d’un quart de million d’exemplaires ! De tous mes romans, c’est celui qui s’est vendu le plus vite et le mieux. Ensuite, il y a eu le confinement et les Turcs se sont mis à ne plus rien acheter qu’en ligne. Un jour que je marchais avec mon garde du corps dans l’avenue principale d’Istanbul, je suis passé devant la plus grande librairie de la place. J’y ai vu, en vitrine, mon roman exposé par pyramides entières. Personne pour l’acheter. Les gens étaient cloîtrés chez eux. Alors, voyez-vous, je n’ai finalement pas eu tellement de chance.
Les Nuits de la peste contiennent à la fois une intrigue policière, une infinité d’histoires entrecroisées, un roman de mœurs sur la Belle Époque au versant oriental, un précis d’études politiques, un tableau exhaustif des effets de la maladie… Une véritable tragi-comédie humaine, telle que le XIXe siècle a pu en produire…
Je suis d’accord sur tout. Quant à l’aspect tragi-comique, j’avais décidé, bien avant la pandémie, qu’il fallait de l’humour, car mon sujet est vraiment terrible – histoire de donner un peu d’air au lecteur. Les gens meurent, tombent comme des mouches, mais les pages sont pleines d’ironie. Je lisais mon texte à haute voix à ma compagne. Je lui demandais : « Est-ce que tu trouves ça drôle ? Est-ce que ça te fait rire ? » C’est une combinaison entre horreur, ironie et humour. Vers la fin, l’horreur prévaut.
Depuis quand avez-vous œuvré à ce roman-monde ?
J’ai commencé à l’écrire en 2017, trois ans et demi avant le début de la pandémie, en mars 2020, en Europe. Mais, comme je vous l’ai dit, je portais ce livre en moi depuis quarante-cinq ans.
Cela a lieu sur une île imaginaire, Mingher. Est-ce une réduction de la Turquie. Et pourquoi une île ?
Quand on écrit un roman, on vit en imagination dans l’endroit que l’on est en train d’inventer. J’aime la Méditerranée du Sud, la Turquie, la Grèce. Avec Mingher, j’ai en somme voulu vivre en imagination dans une île de mon choix. Mingher s’inspire de trois îles : la Crète, que j’adore ; l’île de Principe, à une heure et demie au large d’Istanbul et où je passe mes étés et, enfin, l’île de Meis-Kastellorizo, ou Château-Rouge en français, au sud de la Turquie, si petite qu’on ne la trouve même pas sur une carte. C’est la partie la plus à l’est de la Grèce. Les Grecs viennent y acheter des tomates. J’aime aller là-bas. C’est un peu comme respirer dans un conte de fées. J’aime les petits endroits comme le Monténégro. Je raffole de la poésie des lieux isolés. Dans de tels espaces, l’Histoire va plus vite, elle se développe plus rapidement. Sur ma petite île, ce que les Français ont vécu en deux cents ans s’est passé en seulement quatre mois. Est-ce une Turquie en miniature ? Je vais être honnête avec vous, s’il y a une part de vérité dans votre question, alors je ne vous répondrai pas ! L’allégorie dit la vérité en la dissimulant. Voulez-vous vraiment que j’avoue ici ? Je vous ferai une seule confession : le dernier mot du livre est « liberté » pour l’île de Mingher. Il résonne, bien sûr, avec notre présent. La liberté à Mingher est aussi valable ailleurs. Je ne vous en dis pas plus.
N’est-ce pas d’abord un grand livre sur l’Histoire, implicitement conçu comme un miroir de votre pays ? Peut-on le lire comme une parabole en sous-main ?
Oui, mais si c’est une parabole, je ne vais pas vous l’expliquer.
Avez-vous en tête le nombre de personnages que vous avez créés dans ce roman ?
Je ne les ai pas comptés, mais j’ai fait un index de tous mes personnages. Il est absent de la première édition. L’ouvrage aurait été trop volumineux, donc plus cher.
Vous avez aussi dessiné une carte de l’île ?
Quelle joie ! Je planifie davantage mes romans que mes amis écrivains. Je divise l’histoire en chapitres avant même de commencer la rédaction du texte. S’il s’agit d’un roman historique, je dispose d’une masse considérable de documents, livres ou photocopies de livres. J’ai de très nombreux carnets avec toutes mes idées sur les chapitres. Au milieu de ce carnet, donc à la double page centrale, j’ai dessiné une carte de l’île. J’ai la chance d’avoir des éditeurs qui suivent de près mon travail et qui me font des remarques sur les personnages au fur et à mesure. Impossible de commettre des erreurs. J’ai beaucoup plus de facilité que Tolstoï, car moi, j’ai Internet. Lui n’a pas eu cette chance ! Vladimir Nabokov a prouvé que, dans Anna Karénine, Tolstoï a commis de nombreuses erreurs chronologiques.
Il semble que, dans l’écriture, la multiplicité des situations, des conflits, des contradictions entre les êtres progresse par contagion, à l’instar de la pandémie. Constitue-t-elle une sorte de modèle scientifique dans la respiration du texte ?
J’avais deux grandes idées : isoler les gens dans le cas d’une pandémie, à l’instar du Décaméron, de Boccace (1313-1375 – NDLR). Comme je vous l’ai dit, je comptais écrire un roman situé au Moyen Âge, dans une sorte de logement-dortoir avec des personnages mis en quarantaine. J’aime les situations d’isolement. Mon autre idée était de réaliser un panorama de l’Empire ottoman au moment de son déclin. En Turquie, actuellement, il y a une véritable propagation de l’ottomanisme. Il s’agit d’une glorification de l’Empire ottoman dans ce qu’il a pu avoir de plus agressif. Moi aussi, j’aime l’Empire ottoman, mais au temps de son déclin et dans l’aspect mélancolique de ce déclin. N’oubliez pas que si vous êtes agressif et victorieux, un jour vous aussi vous déclinerez. J’ai passé mon enfance, comme je l’ai écrit dans Istanbul, au milieu des ruines de l’Empire ottoman. Mes grands-pères, mais aussi mes arrière-grands-pères, ressemblaient aux médecins et aux bureaucrates que je dépeins dans mon livre.
Un personnage essentiel est celui de la princesse Pakizê. Sa parole est concrète, hors de toute contrainte idéologique ou religieuse. La vérité surgit donc de la bouche d’une femme…
Deux choses à dire. D’abord, en vieillissant, je prends en compte ce politiquement correct, qui est aussi naïf – et Houellebecq se moquerait de ma naïveté –, qui me force à m’identifier à des personnages féminins. Ensuite, il m’a semblé intéressant de montrer les 70 dernières années des harems ottomans, avec ces filles des sultans éduquées à l’occidentale. Elles apprenaient à jouer du piano, elles lisaient Balzac. Elles étaient instruites et sophistiquées. On avait du mal à leur trouver des maris à la hauteur. Elles épousaient souvent des gouverneurs du type de Sami Pacha. Ces hommes étaient assez vulgaires.
Votre position en Turquie, malgré ou à cause de la renommée, est-elle toujours incertaine ? On sait qu’Erdogan ne vous laisse pas tranquille…
Il n’y a pas de liberté de parole en Turquie. Lors de l’ouverture du procès qui a été attenté contre ce livre, mes avocats m’ont mis en garde, tout en m’assurant que ça allait passer. Je ne finirai pas en prison. Donc, dites aux lecteurs de l’Humanité de ne pas s’inquiéter pour moi. J’ai eu peur. Lorsque j’ai été convoqué dans le bureau du juge d’instruction, il m’a demandé si j’avais insulté Atatürk. J’ai demandé : « À quelle page ? » Il m’a répondu qu’il ne savait pas, mais énormément de lecteurs s’étaient plaints par lettres…
Dans quel état voyez-vous votre pays aujourd’hui ?
Dans notre démocratie, seules les élections comptent, mais pas la liberté de parole. Or, une démocratie sans liberté de parole n’est plus une démocratie.
Que vous inspire l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine ?
Je suis avec le peuple ukrainien, qui a choisi librement son système politique et son président. Poutine se comporte comme les anciens empereurs coloniaux. Son empire est mort, mais il se croit encore au temps soviétique. Il affirme « ça, c’est ma région ! », contre la volonté du peuple ukrainien. Autrefois, juste après la Première Guerre mondiale, il y avait une idée prisée par les communistes : le droit d’une nation à choisir elle-même son propre destin, autrement dit son autodétermination. C’était le grand principe des Nations unies, aujourd’hui battu en brèche par Poutine. Bien sûr, les États-Unis, eux-mêmes, font régulièrement fi de ce principe, mais cela ne signifie pas pour autant que Poutine a raison.
orhan pamuk France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes
Publié le : 01/04/2022 - 13:31
FRANCE 24
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Achraf ABID
Roméo LANGLOIS
Catherine NORRIS-TRENT
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Dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, une des principales villes attaquées par l'armée russe depuis le début de l'invasion du pays, les quartiers sont pilonnés nuit et jour par l'artillerie russe. Lorsque les sirènes retentissent, les derniers habitants courent se terrer dans les abris souterrains. Reportage de nos envoyés spéciaux Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.
Au nord de Kharkiv, Saltivka est une zone sinistrée. Pilonné jour et nuit par l'artillerie russe, ce quartier résidentiel a vu tous ses habitants fuir, ou presque.
Quelques irréductibles, comme Ludmylla, 75 ans, ont choisi de rester, alors même qu'un missile a frappé son immeuble dix jours auparavant. Voilà cinq semaines qu’elle se terre dans son abri, avec son voisin Sanya, un mécanicien à la retraite.
"Tout le monde est parti, confie la professeure de musique à la retraite. Les bombardements sont effrayants. Aujourd’hui encore ils bombardent, et la nuit dernière a été terrible".
"Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad"
À Kharkiv, les pluies de bombes russes rythment le quotidien. Elles ont déjà fauché 300 civils au moins.
"Je n’aurais imaginé Poutine capable de ça, ajoute-t-elle, en larmes. Comment peut-il s’en prendre ainsi à des femmes et à des enfants ?"
Et d'ajouter : "mon père s’est battu pour défendre Stalingrad. Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad. Même les animaux ne font pas ça. Ordure !"
Ludmylla veut rester chez elle. "J’ai eu beaucoup de mal à obtenir cet appartement, je suis tellement heureuse de l’avoir, dit-elle. Je ne veux aller nulle part ailleurs, je ne partirai pas".
"Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est"
D'origine russe, Sanya, qui exclut lui aussi de partir, se dit dépassé par cette guerre.
"Nous menions une vie paisible, tout le monde s’entendait bien. Ce n’est pas vrai que la langue russe a été interdite ici. Moi je suis ethniquement russe, je parle russe, je parle mal ukrainien. Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est".
Sa vie entière est réduite à un tas de gravats à cause du missile qui a frappé l'immeuble, un étage au-dessus de son appartement. Sa fille a fui à l’ouest du pays. Il ne lui reste plus que les os de son chat, tué pendant la frappe.
"Je ne partirai pas d’ici. Ici c’est mon pays, ma patrie, ma ville. Ici c’est chez moi", conclut-il.
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Guerre en Ukraine
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
Info ou intox
Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
El País (ESP)
Una vuelta por toda España desde el sofá de casa
NETFLIXNetflix y Turespaña lanzan ‘Spain Travel Guide’, un mosaico de pequeñas historias inspiradas en series y películas de la plataforma que conforman la esencia del país
Los tableros de ajedrez donde Anya Taylor-Joy —en el papel de la joven y genial ajedrecista Beth Harmon de la serie de Netflix Gambito de dama — mueve ficha y da jaque mate a sus adversarios masculinos mientras clava en ellos sus intensos ojos fueron fabricados en Rechapados Ferrer, una empresa familiar fundada a finales de los años cincuenta ubicada en La Garriga (Barcelona). Los claustros de piedra y la biblioteca del instituto IES Novariz, “el más bonito de Galicia”, donde transcurre buena parte de la trama de El desorden que dejas, están en el monasterio San Salvador de Celanova, a unos 25 kilómetros de Ourense, mientras que los brumosos exteriores de la serie protagonizada por Inma Cuesta y Bárbara Lennie se rodaron en Celanova, Ribadavia, Allariz, el cañón del Sil y las termas romanas de Bande. El bosque ficticio de Brokilón que aparece en la oscura serie de espada y brujería The Witcher se inspiró en tres espacios naturales de la isla de La Palma: el bosque de Los Tilos, La Zarza y Cubo de la Galga. Y hasta Navarrete, una de las paradas en La Rioja del Camino de Santiago, llegan numerosos curiosos que quieren conocer el pueblo natal de Paquita Salas, la protagonista de la ficción creada por Javier Calvo y Javier Ambrosi.
El crecimiento de las producciones audiovisuales realizadas o ambientadas en España ha acercado a personas de todo el mundo la cultura, el patrimonio y la riqueza del país. Y según un informe de BASIS Researc, que evaluó en 2010 el impacto de las películas y series de televisión en el interés por la cultura y las tradiciones españolas, el contenido de Netflix tiene un impacto particularmente significativo en el deseo de los espectadores de visitar el país o conocer sus cultura y costumbres. Para el estudio se encuestó a más de 13.000 personas y se analizaron 30 títulos.
La conclusión es que las grandes historias son una buena forma de viajar desde el sofá, y que también contribuyen a hacer visible (y apetecible) España como destino y dar a conocer nuestras costumbres, historias, arte, gastronomía, artesanía…
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Con esta premisa, el Instituto de Turismo de España, Turespaña, y Netflix acaban de lanzar la guía digital Spain Travel Guide, “un mosaico de pequeñas historias que conforman la esencia de España”, realizado en colaboración con ETHIC y la Dirección General de Industria Alimentaria. Esta particular guía recorre las 17 comunidades y las dos ciudades autónomas de Ceuta y Melilla vinculando contenidos de la plataforma con historias y protagonistas de cada región.
“La colaboración de Turespaña con Netflix a través de esta guía permite potenciar el turismo cinematográfico que no solo contribuye a poner en valor los escenarios en que se ruedan las producciones, sino que refuerza, a través de los personajes, las emociones y las experiencias que se experimentan viajando virtualmente o en persona”, declaró la ministra de Industria, Comercio y Turismo, Reyes Maroto, quien también destacó que “viendo las series y películas de Netflix descubrimos España, sus paisajes, sus tradiciones y sobre todo, sus gentes. Un país apasionante con historias infinitas, tradiciones milenarias, moderno, alegre, monumental, diverso y creativo. Un país con mucho talento”.
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Con un formato de mapa esquemático de colores con una sección para cada comunidad, Spain Travel Guide permite descubrir la artesanía, la música o la agricultura, el estilo de vida y la capacidad de la sociedad española para ofrecer experiencias únicas a los viajeros. Algo que se refleja en muchas de las series, películas y documentales que se producen en España para Netflix mostrando algún aspecto del país.
El eje central de esta guía son los testimonios de los propios habitantes, gracias a cuyas historias se descubre un turismo muy diverso. A lo largo de sus secciones, se refleja un territorio lleno de contrastes entre sus ciudades y sus entornos rurales, en los que la cultura, la gastronomía, el patrimonio histórico, la moda, la naturaleza o el deporte se presentan como sorprendentes alternativas para aquellos que quieren explorar España de una manera diferente.
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Creando nuevas historias
En paralelo, ambas entidades anuncian el concurso de cortos ¿Cómo dirías que es España sin decirlo? Está abierto a alumnos de centros de formación de grado superior, escuelas de cine y universidades que dispongan de estudios audiovisuales, cine o imagen y sonido. Con él se invita a los participantes a crear historias en formato audiovisual “inspiradas en valores y atributos, tangibles o intangibles, de España y ofrezcan un enfoque que destaque la diversidad y singularidad de sus territorios, ciudades y pueblos”, según los organizadores.
Los guiones deberán poner en valor “los principios del desarrollo sostenible, a través de, al menos uno, de los tres pilares enunciados por Turespaña: el territorio, las personas y el patrimonio”. Se valorará especialmente la autenticidad de los relatos, promoviendo un turismo que no se base en una única estación en zonas concentradas, sino que se extienda a lo largo de todo el año y en áreas menos conocidas por el turismo tradicional. Los equipos optarán a cinco premios otorgados con una dotación económica de 7.000 euros para producir, filmar y postproducir su corto. El plazo de inscripción comienza el 1 de mayo y finaliza el 31 de mayo de 2022. Las bases del concurso y los proyectos ganadores se harán públicos en la página del proyecto.
Las dos iniciativas forman parte del Acuerdo de Colaboración entre Turespaña y Netflix, firmado en junio de 2021, para el diseño de nuevos productos turísticos en torno a la industria audiovisual que fortalezcan la marca turística España, y se suman al video promocional “¿Cómo dirías que es España sin decirlo?”, que mostraba rincones icónicos y aspectos de la geografía, la cultura y el estilo de vida españoles a través de fragmentos de las películas y series producidas por Netflix en España.
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L'Humanité
Amalia
BilletMaurice Ulrich« Habemus Papam ! »(Nous avons un pape !) peuvent se dire les catholiques du monde entier et c’est heureux, au moins pour eux, car ce n’était pas gagné. Dans un livre d’échanges avec des personnes en grande précarité, intitulé Des pauvres au pape, du pape au monde (éd. du Seuil), François se raconte. On apprend ainsi qu’il est un lecteur assidu de Baudelaire et des Fleurs du mal, de Verlaine, mais aussi qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, Amalia, à qui il avait annoncé qu’il deviendrait prêtre si elle ne l’épousait pas. Sinon, au vu de son intérêt pour les questions sociales, certains prétendent, dit-il, « qu’il est communiste ». En d’autres termes, si Amalia lui avait dit oui, on aurait eu quelques chances de retrouver François à table avec elle et leurs gosses en train de lire l’Huma, en mangeant une bonne viande accompagnée d’une bonne bière. Ça vaut les hosties et le vin de messe. On comprend qu’au Vatican, on se pose des questions. Parution aujourd’hui, et ce n’est pas un poisson !
le billet de Maurice Ulrichvaticanpape françois L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa L'Humanité
Vos mots pour la paix
ÉvénementVos mots pour la paix
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
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Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
***
Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
***
Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
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On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
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Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
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STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
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En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
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« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
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L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
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Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
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Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
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Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
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C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
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À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
***
« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
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Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
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Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
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Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
***
Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
***
Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
***
La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
***
Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
***
Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
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Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
***
J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
***
Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
***
De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
***
Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
***
Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
***
Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
***
J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
***
HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
***
Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
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Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
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Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
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La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
***
Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
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Tribunes pour la paix en Ukraine
Le débatLes armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.
Une solidarité internationaliste concrète
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.
Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.
Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.
Regard depuis l’autre rive de la Russie
Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)
La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.
Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.
Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !
La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.
Faire de la paix une priorité politique
Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France
Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.
La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.
Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?
Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.
Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.
Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.
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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement L'Humanité
SNCF. Manifestation du 31 mars : le coup de semonce des cheminots
ActuLa CGT appelle les salariés de la SNCF à une manifestation nationale à Paris, ce jeudi. Une irruption revendicative dans la dernière ligne droite de la campagne avec un objectif : « Alerter sur les choix politiques qui peuvent conduire à l’amélioration ou au contraire à l’effondrement du service public ferroviaire », eplique le syndicat.
Marion d'AllardLe rendez-vous a été pris il y a déjà plusieurs semaines. Ce jeudi, dix jours avant le premier tour d’un scrutin décisif, les cheminots, à l’appel de la CGT, vont battre le pavé parisien. Une irruption revendicative dans la dernière ligne droite de la campagne avec un objectif : « Alerter sur les choix politiques qui peuvent conduire à l’amélioration ou au contraire à l’effondrement du service public ferroviaire », assure le syndicat. « On entend partout parler de la relance du transport ferroviaire, de ses vertus environnementales, mais sur le terrain, tous les jours nous constatons la dégradation de nos conditions de travail et du service rendu aux usagers », déplore Sébastien Nugou, secrétaire de la CGT cheminots en Centre-Val de Loire.
Dans sa région, la situation s’est détériorée d’année en année, inexorablement. « Là, maintenant, il faut arrêter le massacre, tranche le conducteur TER, les quinquennats se suivent et se ressemblent, les services publics sont systématiquement dans le collimateur ». Aujourd’hui, poursuit-il, « on est à l’os à l’effectif, on a du mal à former les nouveaux agents ».
Une politique du tout-digital
Des postes d’aiguillage aux ateliers de maintenance, la difficulté de la tâche quotidienne, le manque de considération et les rémunérations au rabais n’incitent plus aux candidatures. « On n’arrive pas à recruter, nos métiers ne sont plus attractifs. La direction tente de nous acheter à coups de primes, mais ça ne marche pas, les primes ne sont pas cotisées », souligne Safia Benrabah, embauchée à la téléphonie ferroviaire par SNCF Réseau. Un phénomène aggravé par la perte du statut pour les nouveaux entrants, mise en œuvre par la réforme de 2018.
À la paie rabougrie s’ajoute la dégradation des conditions de travail, conséquence des multiples réorganisations pensées pour réduire les coûts de production, dénonce Régis Roux. Sur son secteur de Brétigny (Essonne), les fermetures de guichets se multiplient dans la foulée d’une politique du tout-digital qui complique la vie des usagers et exclut, de fait, « ceux qui n’ont pas de carte de crédit, ne sont pas à l’aise avec les automates, comme les personnes âgées ou encore les personnes à mobilité réduite, qui ne bénéficient pas de l’accueil en gare auquel ils ont pourtant droit », explique le responsable CGT
Depuis des mois, les mobilisations s’enchaînent. Parfois victorieuses, comme il y a quelques semaines, lorsque les cheminots en lutte ont réussi à faire reculer la direction sur son projet de réorganisation des équipes de contrôleurs. « On a mené la bataille, et on a gagné, la direction a reculé », se félicite Régis Roux. Mais pas question d’en rester là. « Aujourd’hui, la situation devient ubuesque car d’un côté la direction ferme les guichets en gare et, de l’autre, elle renforce les contrôles de billets inopinés. En somme, l’entreprise met les moyens pour le contrôle de la fraude mais pas pour l’accès aux titres de transport », déplore le syndicaliste.
La rationalisation n’épargne pas non plus la maintenance des infrastructures. « À Blois, reprend Sébastien Nugou, ils ont fusionné trois brigades voies (équipes chargées de la surveillance et de la maintenance des rails – NDLR). Résultat : les cheminots sont désormais obligés de prendre leur service dans une ville où ils n’habitent pas, de s’y rendre avec leur propre véhicule. » Un non-sens à l’heure où les prix à la pompe atteignent des sommets.
Idem pour la maintenance du matériel roulant. « Les trains sont de moins en moins amenés dans les ateliers, ce sont les agents qui se déplacent, sur des kilomètres, pour aller réparer des pièces avec leur caisse à outils », poursuit Sébastien Nugou. En bientôt vingt ans de service, le cheminot a vu la situation basculer. « Quand j’ai commencé, lorsqu’il y avait trop de passagers, on rajoutait une ou deux voitures et tout le monde avait une place assise. Aujourd’hui, on entasse les voyageurs, on ne touche plus à la composition des trains. »
Ces péripéties quotidiennes font perdre le sens de leur mission aux cheminots de la SNCF et les démissions, y compris chez les « anciens », sont de plus en plus nombreuses, relèvent les syndicalistes. D’autant plus dans un contexte où l’ouverture à la concurrence menace en sus les agents d’un transfert dans une entreprise privée concurrente. « L’avenir des cheminots se complique, déplore Safia Benrabah, on se bat juste pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. »
Pour contrer cette trajectoire funeste, la CGT exige non seulement que la SNCF redevienne une entreprise publique et intégrée, mais également qu’elle fixe un objectif de développement par l’offre : « 1 000 trains de marchandises supplémentaires d’ici à 2050 et le passage de 15 000 à 20 000 trains de voyageurs par jour », avance le syndicat. Et pour les cheminots, le syndicat revendique une politique massive d’embauche, de formation et l’élaboration d’un « nouveau statut social de haut niveau ».
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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale L'Humanité
VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
L'Humanité
VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
L'Humanité
Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français
VidéoLors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Lina SankariInterpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienComme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.
La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.
Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »
Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.
L'Humanité
Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel
EntretienMarina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.
Michaël MélinardSophie JoubertLes cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.
Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.
La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.
Témoignages
« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »
De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.
Comment avez-vous créé ces ateliers ?
Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.
Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.
Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.
Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?
Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.
Pourquoi ?
Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.
Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?
Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.
« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »
Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.
Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.
En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.
Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.
Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante.
« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »
Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.
Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.
Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.
L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine L'Humanité
Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé
ActuL’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.
Vadim KamenkaEntre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».
En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticableMoins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».
Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.
Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.
Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbierL’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité
Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.
Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».
Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.
Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vieCôté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.
Un sommet Poutine-Zelensky presque actéSur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».
Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que, « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.
RussieUkraineGuerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana
ReportageLa ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage
Pierre BarbanceyMykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.
Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.
© Alfred Yaghobzadeth
Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.
D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.
Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…
« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »
Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.
Guerre en UkraineUkraine L'Humanité
La guerre des mots
ÉditorialLaurent MouloudEn période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.
Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.
Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.
Guerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Hongrie. "La guerre isole Viktor Orban"
EntretienLes élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien
Gaël De SantisL’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.
La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?
Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.
Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.
C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.
Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?
Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.
Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?
Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.
Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?
On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.
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Un sommet Poutine-Zelensky presque acté
ActuAu sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.
C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.
Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.
Crimée et donbass provisoirement exclus
L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.
Guerre en UkraineRussieVolodymyr ZelenskyVladimir Poutine L'Humanité
Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales
ActuAccentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.
Marc de Miramon Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.
Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menaceL’Assemblée de l’ONU divisée
En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.
En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.
Une vague anti-occidentale en Afrique
Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »
Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »
Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.
Des populations à bout de souffle
Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.
Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.
Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle. »
La cynique gestion des flux migratoires
Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks »).
« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrainCet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.
Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1. Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.
Pour une « humanité présente partout »
« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il. En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »
Guerre en Ukraineafriquefaminesécurité alimentaire L'Humanité
Direct guerre en Ukraine. Possible arrêt des livraisons de gaz, attaque sur le sol russe, évacuation de Marioupol : l'actu du 1er avril
Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affrontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.
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En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable
ActuDe nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).
Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »
L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.
Pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant
Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.
Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.
La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.
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McKinsey a-t-il «travaillé gratuitement» pour la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?
Océane HerreroWladimir Garcin-BersonLA VÉRIFICATION - Eric Zemmour a accusé sur RTL le cabinet de conseil de collusion avec le président sortant.
LA QUESTION. Les concurrents d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle continuent de faire enfler la «polémique McKinsey», liée au recours jugé abusif aux cabinets de conseil durant la mandature. La conférence de presse organisée mercredi soir par la ministre de la Transformation publique Amélie de Montchalin et du ministre délégué aux Comptes Publics Olivier Dussopt à ce sujet n'a pas permis d'éteindre le débat, relancé une nouvelle fois par Eric Zemmour sur RTL, ce jeudi matin. L'ancien polémiste a réattaqué en accusant Emmanuel Macron de collusion avec les cabinets de conseil, et ce dès la campagne présidentielle de 2017.
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«Emmanuel Macron a utilisé une vingtaine de membres du cabinet McKinsey pendant sa campagne électorale de 2017. Ils l'ont fait à titre gratuit, donc c'était déjà une illégalité, puisqu'on sait le prix de ces conseillers et ils n'ont pas à travailler gratuitement», a ainsi avancé Eric Zemmour. «Et, comme par hasard, [...], en 2018, l'État paie à McKinsey 300 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est un milliard. Comme retour d'ascenseur, on fait difficilement mieux. Emmanuel Macron a renvoyé l'ascenseur à McKinsey, qui a travaillé gratuitement pour sa campagne. Le président d'En Marche a été un ancien de McKinsey», poursuit-il.
Plusieurs salariés de McKinsey ont en effet fait campagne auprès d'Emmanuel Macron en 2017. Pour autant, peut-on vraiment dire que le cabinet de conseil a «utilisé» ses membres pour épauler la campagne «à titre gratuit» ?
VÉRIFIONS. Contactées par nos soins, les équipes d'Eric Zemmour reconnaissent une «formulation maladroite» en ce qui concerne les montants des missions confiées au cabinet de conseil. Les 300 millions de dépenses en 2018, qui ont grimpé à 1 milliard d'euros en 2021, ne correspondent pas seulement aux missions de McKinsey, mais à celles de tous les cabinets sollicités par l'État. Ces chiffres ont été établis par la commission sénatoriale consacrée au recours aux cabinets de conseil, qui a rendu ses conclusions mi-mars, avant d'être confirmés par Amélie de Montchalin cette semaine.
Reconquête ! réaffirme en tout cas l'analyse portée par Eric Zemmour : McKinsey aurait bénéficié d'un «retour d'ascenseur» de la part du gouvernement, une fois Emmanuel Macron élu. Le président sortant a, de fait, travaillé à plusieurs reprises avec le cabinet de conseil, avant même le début de son mandat. En 2015, alors qu'il était ministre de l'Économie et qu'il travaillait sur le projet de loi «Noé» (pour «nouvelles opportunités économiques»), Emmanuel Macron a eu recours aux services de McKinsey, relate Mediapart. La firme a alors proposé de réaliser cette mission pro bono, c'est-à-dire non rémunérée.
Participation à titre personnel
Plusieurs salariés du cabinet de conseil ont, par la suite, intégré l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron. À partir de 2016, certains d'entre eux ont ainsi apporté un soutien plus ou moins actif au candidat Macron. Parmi les soutiens les plus investis, Karim Tadjeddine, désormais partner en charge du secteur public. Des e-mails de ce salarié de McKinsey ont été dévoilés dans les «Macron Leaks» : des pirates non identifiés ont fait fuiter des milliers d'échanges entre les deux tours de l'élection présidentielle. On y découvre que Tadjeddine a utilisé son adresse email professionnelle pour échanger avec d'autres responsables de la campagne. Interrogé à ce sujet par la commission d'enquête du Sénat, il a concédé qu'il s'agissait là d'une «erreur».
Il n'est pour autant pas possible d'en déduire que McKinsey a «fait campagne gratuitement» pour Emmanuel Macron, sachant que les salariés de McKinsey investis dans la campagne y participaient sur leur temps libre. «Nos statuts nous interdisent de travailler, à titre payant ou pro bono, pour des organisations ou des personnalités politiques», avait ainsi assuré Karim Tadjeddine devant la commission d'enquête.
Il ne serait d'ailleurs pas autorisé que McKinsey œuvre en tant qu'entreprise pour la campagne. Dans son rapport sur l'influence des cabinets de conseil, la commission d'enquête du Sénat écrit qu'à «l'instar des autres entreprises, la participation d'un cabinet de conseil à une campagne électorale n'est pas autorisée», citant l'article 52-8 du code électoral. Plus précisément, il «ne peut y avoir de don de la part d'une personne morale», quelle que soit la nature du don - y compris un «service». En revanche, une entreprise peut participer, en tant que prestataire valorisé, à une campagne, précise maître Louis Le Foyer de Costil, avocat en droit électoral et droit des élus.
De son côté, un salarié peut tout à fait s'engager bénévolement dans une campagne, sur son temps privé. Attention cependant : si la personne fournit une prestation d'un niveau professionnel, cela peut être valorisé dans les comptes de campagne. Un graphiste qui ferait une illustration particulièrement léchée, ou un consultant qui ferait un rapport particulièrement étayé pour un candidat pourrait ainsi voir leur prestation chiffrée, sans quoi il s'agirait d'une prestation offerte.
Mais la frontière entre le bénévolat et la prestation offerte est ténue, concède l'avocat : «c'est compliqué dans les faits, quand on apporte une expertise professionnelle qu'on vend, en temps normal», comme dans le cas d'un consultant qui vend «son temps et son cerveau», explique-t-il. Autrement dit, si le bénévolat «dépasse le raisonnable» en fournissant un service d'un niveau professionnel, cela pourrait être valorisé et donc payé, mais cela reste une «zone grise» que doit surveiller la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP).
Un document se loge tout particulièrement dans cette «zone grise» : il s'agit d'un «benchmark» réalisé par Guillaume de Ranieri, en charge de la défense et de la sécurité chez McKinsey. Investi dans la campagne d'Emmanuel Macron, il réalise pour les équipes un PowerPoint reprenant les codes typiques du «livrable» de cabinet de conseil, dans lequel il compare les propositions des autres candidats à la présidentielle sur les questions de défense et de sécurité. Roland Lescure, porte-parole de LREM, déplore pour sa part que les «Macron Leaks» aient dévoilé des noms de militants qui, «justement en raison de leurs obligations professionnelles», souhaitaient rester anonymes.
Positions importantes
Certains salariés de McKinsey engagés dans la campagne ont en tout cas obtenu des postes à responsabilité dans la Macronie, à l'instar de Mathieu Maucort, devenu directeur de cabinet du secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi, ou d'Ariane Komorn, cheffe du pôle engagement d'En Marche ! jusqu'en 2021. Paul Midy, auquel Eric Zemmour a fait allusion, est désormais directeur général de LREM après avoir travaillé de 2007 à 2014 chez McKinsey.
Au-delà de la proximité idéologique de ces consultants avec le macronisme, McKinsey aurait-il donc profité de l'engagement de ses salariés pour obtenir davantage de missions auprès de l'État, comme le sous-entend Zemmour ? Force est de constater que de 2018 à 2020, la part des marchés remportés par McKinsey est congrue : 1% des dépenses de conseil de l'État sur la période. En revanche, durant la crise sanitaire, le cabinet américain est devenu le premier en termes de dépenses de l'État (12,33 millions), notamment grâce à ses missions liées à la distribution de vaccins.
En principe, c'est un accord-cadre qui régit l'attribution des contrats et qui institue un système de remise en concurrence entre les cabinets attributaires (marchés subséquents) ou un système de «tourniquet» censé permettre une rotation entre cabinets de l'attribution des missions. Les multiples contrats de McKinsey durant la crise relèvent, eux, d'une exception : le «droit de suite», censé permettre d'assurer la continuité d'une mission, comme le précise la commission sénatoriale.
En résumé, certains salariés de McKinsey ont bien participé à la campagne d'Emmanuel Macron à titre personnel, mais certaines pratiques tombent dans la «zone grise» de ce qui est autorisé pendant la campagne. Rien ne prouve en revanche que le cabinet en tant que tel a «travaillé gratuitement» pour la campagne, ce qui n'est par ailleurs pas autorisé. Quant à savoir si Emmanuel Macron aurait «renvoyé l'ascenseur» à McKinsey une fois président, cela ne se vérifie pas dans les chiffres des missions accordées par l'État : McKinsey n'a représenté que 1% des dépenses de conseil de 2018 à 2020. Le cabinet a en revanche tiré son épingle du jeu durant la crise sanitaire, en étant le cabinet ayant obtenu la proportion de dépenses la plus importante.
Sollicité par nos soins, le cabinet McKinsey n'a pas donné suite.
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Amélie de Montchalin et Olivier Dussopt tenaient mercredi soir une conférence de presse pour répondre à la polémique sur le recours aux cabinets de conseil.
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Penser le paysage
ChroniqueQu’est-ce qu’un paysage ? Seulement « la partie d’un pays que la nature présente à un observateur » ? Seulement un « spectacle », comme nous dit Pétrarque ? Une image, un tableau dont il s’agirait de saisir la composition ? Pourquoi pas. Mais est-ce seulement par la vue que l’on peut accéder à ce « spectacle » et que signifie, en vérité, « regarder » ? Voici quelques-unes des questions que posent François Jullien, philosophe et sinologue, dans un livre ensemble savant et captivant. Son titre (original !) ? Vivre de paysage.
Vincent RoyVivre de paysageLa Chine est la première civilisation à avoir pensé le paysage en le nommant « montagne(s) – eau(x) ». Ainsi, par cette dénomination même, nous écarte-t-elle des « partis pris ». Elle implique la corrélation du Haut et du Bas, de l’immobile et du mouvant, de ce qui a une forme et de ce qui n’en a pas, de ce qu’on voit et de ce qu’on entend. Le regard chinois sur le paysage implique encore le perceptif et, partant, l’affectif. Les formes ici deviennent des flux ; de ces formes se « dégage une dimension ‘’d’esprit’’ qui fait entrer en connivence ». Si bien que le paysage n’est plus une affaire de vue mais « du vivre » – il faut lire les pages superbes de Jullien sur la comparaison entre les représentations européennes et chinoises du paysage en peinture et notamment le passage dans lequel il souligne « que les concepts de peinture et de paysage en Chine étaient portés à s’accorder ».
« Regarder n’est pas neutre, unitairement abstrait, mais se module et se répartit selon des positions diverses entre lesquelles on évolue », relève l’auteur de la Philosophie du vivre (Gallimard-Folio n° 602).
Il nous engage, au fond, à penser ce qui « fait » paysage plutôt que ce qu’il « est ». Le changement de perspective est radical. D’autant que notre « Nouveau monde mondialisé » ne fait plus qu’UN paysage. Il est grand temps de « reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde ».
Entre les montagnes et les eaux
La chronique littéraire de Vincent Roy Le Figaro
En couple, peut-on être heureux avec des projets de vie différents ?
PSYCHOLOGIE - Avoir un enfant, partir à la campagne, gagner beaucoup d'argent... Si l'on est pas accordés sur ces sujets, faut-il douter ?
À en croire Saint-Exupéry, «aimer, […] c'est regarder ensemble dans la même direction». Sur le papier, certes, l'idée tient. Seulement en pratique, l'affaire n'est parfois plus vraiment la même. L'un veut un enfant, l'autre non. L'un déborde d'ambition, construit minutieusement sa carrière et tient à s'enrichir, l'autre se satisfait d'un mode de vie minimaliste. L'un rêve de campagne, l'autre ne pourrait pas se passer de la ville… De l'amour dans le couple, il y en a. Mais les désirs de vie des partenaires peuvent se désaccorder, au point de fragiliser l'union et de laisser place aux doutes. Est-on vraiment «faits» l'un pour l'autre ? L'histoire a-t-elle une issue quand on aspire à prendre des chemins divergents ? Et si, oui, peut-on y trouver le bonheur malgré tout ?
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Qu'il s'agisse d'une envie de parentalité, du désir de vivre dans un certain cadre ou d'une vision particulière de la vie professionnelle, «avoir des désirs différents n'est pas antagoniste à la réussite du couple», répond d'emblée la psychologue clinicienne Lucie Roger. Avoir envie d'un autre scenario que celui du ou de la partenaire est tout à fait courant. Comment passer au travers quand on sait qu'au sein du couple, chacun vient d'univers différents ? «On ne sort pas avec son jumeau», rappelle avec amusement la thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert. Sans oublier que si les deux parties du duo arrivent avec un modèle d'union idéale en tête, chacun veut s'épanouir individuellement dans la relation, en plus de le faire à deux. Le «je» est tout aussi important que le «nous». C'est ce qui fait la richesse de la rencontre mais cause parfois le désordre de l'union.
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Le désir, une force en mouvement
«Au départ, l'amour gomme toutes les aspérités, mais nos différences finissent par nous heurter», souligne Violaine Patricia Galbert. En clair, une fois la lune de miel passée, le système se fissure. Or, on a tendance à penser qu'un couple «qui réussit» le doit à une ribambelle de compromis et de sacrifices par amour pour l'autre. Seulement, «si l'on est dans un rapport purement sacrificiel, cela ne fonctionne pas», tranche la psychologue Lucie Roger. Certes, la négociation, le compromis et le deuil font partie du couple, qui n'est pas une comédie romantique, mais la relation ne peut s'y réduire ; au risque d'être malheureux.
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On a souvent en tête que si l'autre ne partage pas la même envie, l'histoire est condamnée. Ou pire, que l'on se condamne soi-même à cohabiter avec ce sacrifice qui nous empêchera d'être heureux. Mais Lucie Roger le rappelle : «une envie n'est qu'une projection», pas un ordre. Autrement dit, inutile de prendre peur quand un conjoint parle d'avoir un bébé. Il ne l'exige pas à l'autre et cet enfant ne sera pas imposé dans la minute. La psychologue poursuit : «le désir est une force en mouvement, qui n'est pas figé». Selon la professionnelle, on doit pouvoir entendre l'envie de l'autre sans fermer catégoriquement la porte.
Une envie n'est qu'une projection
Rappelons aussi que le désir ne se résume pas à un «je veux» ou «je ne veux pas». Il peut être teinté de réserves, d'interrogations, d'inquiétudes. «On imagine par exemple que concevoir un enfant se passe comme dans un Walt Disney, et que l'on devrait forcément en avoir très très très envie. Mais un bébé ne naît pas forcément d'un désir plein et absolu», remarque Lucie Roger. Idem pour le cadre de vie souhaité. On peut avoir envie de vivre à la campagne sans être sûr de se sentir prêt à sauter le pas parce qu'on adore la facilité de la vie en ville. Pour toutes ces raisons, la psychologue appelle à prendre son temps, pour se laisser la possibilité de voir ses désirs se préciser et se rejoindre.
De nouveaux modèles
En marge du cliché du couple idéal, dont les partenaires seraient en phase sur tous les plans, on invente également de nouvelles règles du jeu, plus personnelles. De quoi maintenir l'union et faire en sorte que chacun y trouve son compte. Du côté du cadre de vie, de nouveaux modèles émergent déjà. Avec ou sans enfant, on peut s'octroyer le luxe de vivre séparément. Valéria Salomé, consultante en relations humaines, résume ce mode de vie par l'expression «relations de rencontre». On ne se retrouve que pour le meilleur, on existe à deux au fil de rendez-vous galants, plutôt qu'en partageant une routine.
Bien sûr, le respect des choix de l'autre est indispensable à la cohabitation sereine. La thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert prend l'exemple de l'argent, «un moteur de nos vies», estime-t-elle. Il faut que celui qui ne gagne pas ou peu d'argent laisse l'autre libre de son choix d'en gagner et de le dépenser comme il l'entend. Mais aussi que celui qui gagne davantage, ne passe pas son temps à reprocher à l'autre de ne pas être dans cette quête, et potentiellement d'être dépendant lors d'activités onéreuses. Violaine Patricia Galbert souligne qu'il peut être compliqué pour celui qui fait «vivre» le foyer, d'accepter que l'autre ne contribue pas à la même hauteur. Mais l'admiration est l'ingrédient qui peut aider à y parvenir : «Il est militant, c'est un artiste… La valeur va se trouver ailleurs, comme dans l'engagement», évoque-t-elle.
La clef : communiquer
Quels que soient les sujets de discorde du couple, il ne s'agit pas d'essayer de convaincre l'autre. Laisser à chacun sa liberté de décision est primordial, insistent les spécialistes. En revanche, le «nous» doit être un espace de discussion, où chacun a le droit de déposer son désir, où l'on doit s'écouter mutuellement.
Valéria Salomé rappelle que si l'on ne maîtrise pas nos sentiments, on a en revanche du pouvoir sur la qualité de notre relation. Mais pour que cette dernière fonctionne, encore faut-il «se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner», note-t-elle. La clef du bonheur du couple se niche à l'endroit même où se trouve le problème : la communication de nos désirs intimes, avant que cela ne nous apparaisse comme une impasse.
Se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner
D'ailleurs, c'est bien cette absence de communication dès les débuts de la relation qui impacterait les unions des mois ou des années plus tard, selon la thérapeute conjugale, Violaine Patricia Galbert. Le couple irait vite, au point de louper des étapes cruciales de discussion qui nous permettent de savoir ce que veut l'autre. «Avant, il y avait les fiançailles, puis le mariage, ce qui nous laissait le temps d'élaborer. Aujourd'hui, on réfléchit moins à ce qui se joue, on vit dans une espèce d'utopie», observe de son côté la psychologue Lucie Roger.
En abordant les «sujets qui fâchent», on peut trouver un terrain d'entente, «négocier» la trajectoire du couple. Soit en accordant nos désirs, soit en acceptant de ne pas être toujours d'accord sur ce que l'on veut. Seulement il y a une limite. Le processus ne doit aucunement enfermer et laisser l'un dans l'attente indéfinie que l'autre accède au désir. La rupture peut alors être une option qui libère les deux parties.
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Moins brutale ou sanglante qu'un coup de poing, la gifle revêt pourtant une dimension émotionnelle plus forte. Ce qui explique pourquoi celle infligée par l'acteur à Chris Rock le soir des Oscars sidère autant.
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Le Figaro
L'élection présidentielle pourrait-elle entraîner un million de cas de Covid-19 supplémentaires ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé que la tenue du vote pourrait entraîner un million de cas supplémentaires.
LA QUESTION. Mercredi 30 mars, le gouvernement a confirmé que les personnes testées positives au Covid-19 pourront aller voter pour la présidentielle, les 10 et 24 avril. «Voter est un droit constitutionnel» et «il ne peut y avoir d'entrave au fait de participer aux élections», a rappelé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lors d'un point presse. Il a toutefois précisé : «Nous leur (les personnes à risques, NDLR) recommandons de porter un masque. C'est un appel à la responsabilité individuelle, puisqu'il n'y aura pas de passe sanitaire et de passe vaccinal ou de test exigé».
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Mais d'un point de vue épidémiologique, cela en inquiète plus d'un. Sur RTL, le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé que les élections pourraient entraîner un million de cas supplémentaires : «Entre deux tours électoraux, cela fait beaucoup de monde et si on est dans une incidence de circulation virale très intense, à plus de 1000 pour 100.000 habitants, il pourrait y avoir un million de cas supplémentaires en deux semaines». L'élection présidentielle pourrait-elle entraîner un million de cas de Covid supplémentaires ?
VÉRIFIONS. Aujourd'hui encore, l'épidémie continue de sévir en France. À la date du 31 mars, près de 170.000 nouveaux cas ont été détectés tandis que 21.000 personnes sont actuellement hospitalisées et 551 patients sont traités en services de soins critiques, selon les dernières données de Santé publique France. Le taux de positivité continue de progresser et s'élève désormais à 31,2%
Au cours de ces deux dernières années de crise Covid-19, ce n'est pas la première fois que les Français vont aux urnes, a rappelé Gabriel Attal le 28 mars sur Public Sénat : «On a pu tenir des élections quand il y avait des vagues très fortes de Covid». «C'est effectivement une situation à laquelle nous avions été confrontés en mars 2020, lors des élections municipales», commente Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier. «Et à l'époque, le taux d'incidence était quand même très élevé et il y avait sûrement un sous-dépistage», rappelle-t-il. Finalement, les élections n'ont pas eu d'impact sur les contaminations. «Nous étions dans un pourcentage de différence», précise l'épidémiologiste.
Les élections régionales et départementales qui s'étaient déroulées les 20 et 27 juin 2021 n'avaient pas non plus généré d'incidence évidente sur les contaminations. Toutefois, une différence est à noter pour les élections présidentielles qui approchent. Depuis le 14 mars, les gestes barrières ne sont plus obligatoires, et ils ne vont pas être réinstaurés le temps des élections. En effet, dans un communiqué publié le 30 mars, le gouvernement a fait savoir que le port du masque et la distanciation sociale, bien que recommandées, ne seraient pas obligatoires. Le nombre d'électeurs par bureau de vote n'est pas non plus limité.
Une augmentation de la transmission transitoire a peu d'impact
Alors, l'absence des gestes barrières pourrait-elle cette fois-ci avoir une incidence sur la transmission de Covid-19 ? Pour Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, ces élections, qui vont faire interagir des millions de Français, représentent un «petit risque». «Petit, précise-t-il à nouveau, car la dynamique devrait, à partir de la semaine prochaine, s'inverser et peut-être arriver vers le pic et la décrue épidémique. Cela représente une tendance forte, et l'élection ne devrait pas la contrecarrer». De plus, les interactions dans les bureaux de vote seront très courtes : «Les personnes font la queue, restent quelques minutes pour voter et généralement s'en vont». C'est ce qu'on appelle une transmission transitoire, «le signal dans les données est trop dilué et tombe dans l'intervalle de confiance», note à son tour Mircea Sofonea.
Si le nombre de cas positifs devrait logiquement augmenter, peut-il toutefois atteindre le million, comme l'affirme Gilles Pialoux ? Pour répondre à la question, Mircea Sofonea a modélisé la situation des élections présidentielles. Une analyse à «prendre avec précaution», selon lui, car nous sommes encore à 10 jours de ladite date. Pour cela, il a pris l'ordre de grandeur des fêtes de fin d'année 2020. «En intégrant ces données, cela donne un potentiel de +1 million de cas supplémentaires lors des élections si on augmente de 50% le nombre de transmission au cours des deux tours». Au final, selon lui, «un million de cas est envisageable dans le cas d'une transmission importante. Mais ça n'aura pas un impact dramatique sur les hospitalisations.»
En résumé, d'après les modélisations de Mircea Sofonea, il est effectivement possible d'atteindre le million de nouveaux cas positifs pendant les deux tours de la présidentielle. Toutefois, en raison des courtes interactions entre les personnes dans les bureaux de vote, il serait étonnant que nous en arrivions là. Le professeur Flahault porte toutefois une attention particulière aux dizaines de milliers d'assesseurs, qui vont par contre être confrontés à des interactions bien plus longues. Pour leur sécurité, il leur recommande de porter un masque FFP2 et d'avoir un passe vaccinal à jour.
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HISTOIRES DE SAVOIR - Aucun flocon de neige ne ressemble à un autre. Quelles sont les catégories de cristaux de neige? Comment se développe un flocon? La chronique de Jean-Luc Nothias.
L'Humanité
Portes ouvertes sur deux ateliers d’artistes
ChroniqueJean-Claude LebrunDeux énoncés d’apparence contradictoire, dans l’opuscule de Minuit, délivrent le sens de la double entreprise d’écriture : « Pendant la guerre, plus que jamais c’est dans l’art que Monet va se réfugier pour se tenir à l’écart du boucan du monde » ; « ce qu’il dépose, jour après jour, sur la toile (…), c’est la vie même, dans ses infinies variations, métamorphosée en peinture. » Autrement dit, la création à la fois comme retrait et comme action au cœur profond des êtres et des choses. L’idée n’est pas neuve, mais il n’est jamais inutile de rappeler la dialectique paradoxale qui associe la pleine appréhension du réel à une absence et une solitude préliminaires.
Dans l’Urgence et la patience (2012) et Made in China (2017), Jean-Philippe Toussaint donnait à voir l’avancée et le creusement d’une réflexion sur sa propre pratique. Il poursuit aujourd’hui par l’entremise d’une fiction et d’un glossaire, dans la collection « Secrets d’écriture ». Si la vision de Claude Monet sortant de sa maison le matin à Giverny, longeant le haut du jardin et pénétrant dans son vaste atelier, renvoie à l’imagerie traditionnelle autour du maître de l’impressionnisme, les considérations qui l’accompagnent éclairent de singulière façon le quotidien à la fois répétitif et sans cesse renouvelé du geste artistique. Semblable en cela au redémarrage journalier de l’écriture. Une combinaison de recul critique et d’immersion renouvelée. Jean-Philippe Toussaint s’attache aux dix dernières années (1916-1926) de la vie du peintre, quand les Nymphéas marquent l’apogée du double mouvement, avec leur reprise sans fin. Dans un temps « à jamais suspendu », quand Monet n’est plus que peinture.
À mettre en regard, dans l’autre volume, de l’analyse d’une scène de la Vérité sur Marie, lorsque le pur-sang Zahir se déchaîne et vomit dans la soute d’un Boeing 747 : « Nous ne sommes pas dans un avion en vol mais au cœur même de la littérature », un cheval en effet jamais ne vomit. Jean-Philippe Toussaint a choisi d’assumer l’image impossible qui lui était initialement venue à l’esprit. Car, à chaque fois, il ne s’agit pas de reproduire mais de produire. On comprend mieux alors le « c’est vous l’écrivain », prononcé par son éditeur Jérôme Lindon en leitmotiv de ce livre qui constitue une véritable mine sur la dynamique et les conditions concrètes de l’écriture.
Le Figaro
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
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REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Vincent JollyPropos recueillis par Vincent Jolly. Photographe anonyme (pour raison de sécurité)
«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture … tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal cherche quelque chose à ajouter.
Que dire de plus ? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser ? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois ? « C'est vraiment terrifiant : les guirlandes de Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas. »
Risquer 15 ans de prison
Le nom de cet inconnu qui nous parle, et dont les photographies illustrent ces pages, vous ne le connaîtrez pas. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que sa crédibilité en tant que témoin et sa légitimité en tant que journaliste sont incontestables. Pourquoi l'anonymat ? « Depuis un mois, ce qu'on a le droit ou pas de faire quand on est journaliste n'est vraiment plus clair… Je préfère ne pas prendre le risque. » Quel risque ? Celui d'être jugé comme un traître sous le coup de la loi votée le 4 mars dernier à l'unanimité par la Douma, chambre basse du Parlement, et qui peut sanctionner jusqu'à 15 ans de prison quiconque « diffuse de fausses informations sur l'armée russe , surtout si elles entraînent de graves conséquences pour les forces armées ».
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Texte de loi au vocabulaire volontairement approximatif pouvant, en somme, s'appliquer à n'importe qui véhiculant une image de la Russie à rebours de ce que le Kremlin souhaite diffuser. Avec l'ancienne doctrine soviétique d'Andreï Jdanov, « si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous » érigée en nouvel évangile de sa politique intérieure, Vladimir Poutine a été très clair : « Le problème est dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l'ouest, NDLR), et pas ici avec la Russie. […] Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. » Et d'ajouter : « Le peuple russe est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres. Le peuple russe peut les recracher comme un moucheron qui a atterri dans leur bouche. » Traître, racaille, moucheron… C'est ainsi que Vladimir Poutine désignerait la personne qui a pris ces photos et qui nous raconte ce qu'elles montrent de Moscou.
Comme l'image de ces Moscovites déposant des gerbes de fleurs là où l'opposant Boris Nemtsov a été assassiné, le 27 février 2015, sur un pont à quelques centaines de mètres du Kremlin. Sept ans jour pour jour après son assassinat, alors que l'invasion militaire russe de l'Ukraine venait de commencer, des habitants sont venus rendre hommage à celui qui enquêtait sur l'implication du Kremlin dans le Donbass séparatiste.
« Les gens venaient, posaient les fleurs et repartaient assez vite car on ne pouvait pas s'attarder », raconte le journaliste. « Ça a duré plusieurs heures, et puis ils en ont arrêté quelques-uns. Beaucoup venaient aussi pour voir qu'ils n'étaient pas seuls à être contre la guerre. » Se sentir seul et impuissant devant les actions de son pays, et ce depuis plus d'un mois. « J'ai peu de souvenirs de la journée du 24 février, quand on a appris l'invasion de l'Ukraine. Au départ, on n'y croyait pas. Et puis, on a compris. Les gens sont sortis assez naturellement dans les rues du centre de Moscou, vers la place Pouchkine où il y avait déjà beaucoup de policiers. »
Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. Avec, selon nos informations recoupées auprès de sources sur place, plus de 15.000 arrestations depuis le 24 février, dont presque la moitié serait des femmes, selon OVD-Info, une ONG indépendante russe. Des interpellations qui se soldent par des amendes allant de 200 à 3000 euros, ou des peines de prison si le concerné est un récidiviste. Les personnes affichant une attitude contre la guerre, en brandissant des panneaux ou par une autre action publique, sont rapidement arrêtées.
Fermeture des médias indépendants
Depuis ce 24 février, comme pour beaucoup de Russes ne soutenant pas Poutine, c'est donc une sorte de demi-vie que traverse notre interlocuteur : des journées passées chez soi à regarder les groupes Telegram et Signal pour avoir des informations autres que celles véhiculées par les médias officiels – les autres ont cessé leurs activités. Comme témoigne cette photographie des locaux de la chaîne Dozhd (littéralement « la pluie »), un média indépendant et très populaire, entièrement fermé. Et mardi dernier, Novaïa Gazeta , dernier journal indépendant encore ouvert, a cessé à son tour son activité.
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Les médias officiels, notre source ne les regarde pas ; même pas pour se faire une idée de l'ampleur des mensonges qui y sont récités par les présentateurs. « C'est une propagande tellement bien rodée, tellement efficace, poursuit l'anonyme. Et c'est une machine qui ne date pas d'hier : c'est un discours qui prend ses origines depuis quinze ans. » Cette répression contre les opinions dissonantes du Kremlin afflige une population sous le choc : depuis un mois, les ventes de somnifères et d'antidépresseurs ont doublé, selon un gros groupe pharmaceutique et 36.6, une chaîne de pharmacies.
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C'est donc toute une atmosphère que ces photographies tentent de retranscrire, tissant une sorte de narration silencieuse du récit parcellaire de cet « autre côté » de la guerre russo-ukrainienne. Comme cette longue file d'attente devant un bâtiment : « Ces gens faisaient la queue pour retirer de l'argent à un distributeur automatique de la banque Tinkoff, raconte la voix. Une banque en ligne où, sur son application, on peut voir où il y a encore du liquide à retirer. Tout le monde voulait retirer des dollars avant que ce soit interdit. » Ou celle de l'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports de la capitale, où beaucoup se sont précipités pour sortir du pays peu après l'invasion du 24 février.
Pourquoi Vnoukovo ? « C'est l'aéroport depuis lequel opère Turkish Airlines, qui a gardé ses vols pour Istanbul, précise notre interlocuteur. Pour partir rapidement, les Russes ont privilégié la Turquie , l'Arménie, la Géorgie ou les Émirats… là où on n'a pas besoin de visa pour entrer. J'ai vu des gens tellement déterminés à partir qu'ils payaient un billet 1000 euros, 2000 euros même alors qu'en temps normal c'est 10 fois moins cher. » Pourquoi lui n'a pas souhaité quitter le pays ? « Je veux continuer à travailler sur mes projets, sur l'effet psychologique de cette guerre sur la population russe. Et essayer de comprendre pourquoi tant de gens soutiennent le Kremlin malgré ses mensonges, explique-t-il. Même si c'est de plus en plus dur, car les gens se referment sur eux-mêmes. Ils ont peur d'être dénoncés. » Ce soutien à Poutine, que certains estiment à 80% de la population, n'est pas forcément ancré dans la réalité, selon un autre journaliste que nous contactons. « Le silence d'une personne ne veut pas forcément dire son approbation », lance-t-il.
Notre source a pu se rendre à une célébration pro-Poutine, qui s'est déroulée le 18 mars dernier au stade Loujniki et dont les images d'une foule l'acclamant ont été largement diffusées. « Mais beaucoup de ces gens sont des employés du gouvernement et ont été fortement invités, forcés même, à se rendre sur place, témoigne-t-il. Beaucoup ont d'ailleurs quitté le stade après le discours de Poutine qui est arrivé au milieu du concert, sans en voir la fin. » Et de poursuivre : « C'est aussi ça le souci : beaucoup de Russes dépendent complètement du gouvernement pour vivre. Du coup, ils ne peuvent pas s'y opposer, au risque de tout perdre. »
Une débâcle militaire et économique
Cependant, peu à peu, cet édifice monolithique se fissure. Nos informations confirment que les prix de certains produits ont été multipliés par deux, parfois par dix. Même le papier est devenu une denrée rare. Une hausse dont les origines sont simples : tous les produits fabriqués en Russie utilisent des composants fabriqués à l'étranger. Et puis il y a le bilan humain : ces hommes partis sans le savoir à la guerre et qui ne reviendront pas.
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Tandis que le Kremlin continue de faire état d'à peine 1300 morts, les informations qui circulent parlent de 15.000 tués en reprenant les chiffres du ministère de la Défense ukrainien. Et les désertions du côté de l'armée russe sont nombreuses ; les histoires de gardes nationaux (les Omon) renvoyés pour avoir refusé de prendre part aux combats, aussi. L'augure, peut-être, d'une débâcle précédant la fin du conflit : en début de semaine, l'Ukraine annonçait avoir libéré Irpin des forces russes et le Kremlin disait vouloir se concentrer sur l'est du territoire, revoyant ses plans militaires à la baisse.
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Le Figaro
Remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants à partir du 1er avril : les réponses à vos questions
Julien Da SoisComment en bénéficier ? Quel est son montant ? Le Figaro fait le point sur cette mesure destinée à faire face à l'envolée des prix à la pompe.
Un geste pour le portefeuille des Français, en pleine flambée des prix à la pompe. À partir de ce vendredi 1er avril, une remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants sera octroyée dans toutes les stations-service, pour quatre mois. Une mesure gouvernementale annoncée par Jean Castex mi-mars, dans le cadre du «plan de résilience» destiné à faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et dont les modalités ont été précisées depuis.
Quel montant ? Comment y avoir droit ? Quels carburants concernés ? Le Figaro fait le point.
À combien s'élève la remise sur les carburants ?
Le gouvernement avait initialement communiqué sur une remise de 15 centimes d'euro par litre de carburant. Un montant hors taxes, qui pourra finalement grimper à 18 centimes toutes taxes comprises (TTC) dans certains territoires, en raison de différences en matière de TVA. «La TVA étant de 20% sur le continent en métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», a détaillé le ministère de la Transition écologique.
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Comment bénéficier de la remise ?
Contrairement à ce qui était souhaité initialement par le gouvernement, le prix remisé sera affiché sur les totems et sur les pompes. Le consommateur «payera donc directement le prix remisé du carburant», indique le ministère de l'Économie dans un communiqué. À l’origine, l'exécutif souhaitait que la ristourne soit appliquée seulement au moment de payer. Une option écartée pour des raisons pratiques. Toutefois, «pour assurer une meilleure lisibilité des prix des carburants pendant les 4 prochains mois, les distributeurs et les stations-service feront mention systématiquement de la remise de l'État», explique Bercy.
Quels sont les carburants concernés ?
Le décret du gouvernement liste les carburants concernés par la remise. On y trouve le gazole, le gazole non routier (GNR), les essences (SP95, SP98-E5, SP-95-E10), le gaz pétrole liquéfié carburant (GPL-c), le gaz naturel véhicule (GNV) sous forme comprimée (GNC) ou liquéfiée (GNL), le super-éthanol (E85) et l'éthanol diesel (ED95). Sont exclus les carburants aériens, y compris l'essence d'aviation, ainsi que les combustibles.
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Qui peut en bénéficier ?
Tous les Français, aussi bien les particuliers que les professionnels, peuvent en bénéficier. Y auront droit «les agriculteurs, les artisans, le BTP, les taxis, les routiers, tout le monde… Les pêcheurs aussi», a énuméré Jean Castex mi-mars dans Le Parisien. «Sont concernés tous les publics, indépendamment du régime fiscal dont bénéficie le carburant consommé», confirme le décret gouvernemental.
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S'applique-t-elle bien dans toutes les stations-service ?
La remise sera bien appliquée dans toutes les stations-service de France, a assuré le gouvernement jeudi. Vous pouvez comparer les prix proposés par les stations près de chez vous grâce à notre outil en ligne.
Le doute subsistait sur la capacité de certaines petites stations-service indépendantes d'appliquer la ristourne dès le 1er avril. Car, à la différence du plan initial du gouvernement, ce seront les «metteurs à la consommation», c'est-à-dire les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution de carburants (importateurs, raffineurs de pétrole...), qui doivent recevoir la subvention gouvernementale de 15 centimes d'euro hors taxe. «L'aide est ensuite rétrocédée aux stations-service ou aux professionnels, et répercutée jusqu'au consommateur final», déroule Bercy. Autrement dit, pour pouvoir appliquer la remise, les stations-service doivent d'abord se réapprovisionner avec du carburant à prix remisé. Sauf que «les petites stations-service indépendantes, souvent situées en zone rurale, peuvent ne renouveler leur cuve que tous les 10 voire 20 jours», concède le ministère.
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Pour éviter à ces stations de devoir vider leurs stocks avant de pouvoir appliquer la remise, le gouvernement a proposé un dispositif d'avance forfaitaire de 3000 euros, à rembourser au plus tard le 16 septembre. D'abord réservé aux stations qui vendent moins de 50 m3 par mois de carburants, il a été étendu à celles dont les débits sont inférieurs à 100 m3 par mois. De quoi permettre de «rendre la remise tarifaire accessible à la quasi-totalité des stations-service pour application au 1er avril», indique la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) dans un communiqué.
Quelles autres initiatives privées ?
À côté de cette remise gouvernementale, Jean Castex a appelé mi-mars les pétroliers et les distributeurs à «fournir aussi un effort de leur côté» et à «faire un geste complémentaire». Un appel entendu notamment par TotalEnergies. Son PDG, Patrick Pouyanné, a annoncé sur Twitter le 16 mars que la ristourne de 10 centimes par litre, appliquée depuis mi-février par le pétrolier dans les quelques 1150 stations du groupe installées en milieu rural, serait étendue à «toutes les stations-service» du groupe en France à compter du 1er avril.
Du côté de la grande distribution, Système U, dont «la marge de manœuvre est très étroite», de l'ordre «1,5 centime» par litre sur le carburant, va «contribuer à ce petit geste de 1 à 2 centimes, [...] là où c'est possible», a indiqué son président Dominique Schelcher sur Franceinfo. Les autres enseignes n'ont pas annoncé de geste similaire. Mais certaines, comme E.Leclerc, Carrefour, Intermarché ou Casino, multiplient les opérations promotionnelles depuis plusieurs mois. Cela a encore été le cas le week-end dernier de plusieurs d'entre elles. Casino va ainsi va ainsi renouveler son opération de remboursement en bon d'achat. Le gouvernement compte sur le jeu de la concurrence pour voir les gestes se multiplier.
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Jusqu'à quand pourra-t-on en bénéficier ?
La mesure sera effective jusqu'au 31 juillet. Annoncée le 12 mars par Jean Castex dans Le Parisien, elle a été actée par un décret publié au Journal officiel le 26 mars dernier. Elle a surtout nécessité plusieurs discussions avec les distributeurs, les fournisseurs ou encore les pétroliers afin que les quelque 11.000 stations-service du territoire puissent l'appliquer. «Je pense en particulier aux petites stations-service rurales, ça sera plus difficile pour elle que pour les grands distributeurs ou les grands pétroliers qui sont sur autoroute», avait souligné Bruno Le Maire sur LCI le 14 mars.
Et après le 31 juillet ?
La ristourne annoncée par l'exécutif est «une mesure d'urgence», qui n'a pas vocation «à durer», a souligné Barbara Pompili mi-mars sur RTL. En cas de réélection d'Emmanuel Macron, elle ne sera donc pas prolongée au-delà du 31 juillet. Mais l'exécutif actuel indique qu'elle sera remplacée par un autre dispositif. Évoqué par Barbara Pompili et Bruno Le Maire mi-mars, celui-ci a été explicité par Jean Castex le 21 mars sur TF1.
Le premier ministre a dit vouloir un dispositif «plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes», et une «deuxième clé d'entrée» pour «ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup».
Combien coûte la mesure à l'Etat ?
La mesure coûte à l'État environ trois milliards d'euros «sur les quatre mois à venir», ont confirmé jeudi des sources gouvernementales. Soit plus que le surplus de TVA engrangé via la hausse des prix des carburants, a-t-on noté, balayant d'un revers de la main les critiques selon lesquelles l'État se serait «fait de l'argent» sur le dos des consommateurs. Au total, 26 milliards d'euros ont été mis sur la table pour faire face à l'inflation touchant l'énergie.
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Le Figaro
Procès du 13-Novembre : des images et des sons de l'attaque du Bataclan diffusés à l'audience
Guillaume PoingtCOMPTE-RENDU D'AUDIENCE - Des clichés et des enregistrements sonores captés le soir de l'attaque dans la salle de spectacle ont été diffusés ce vendredi en début d'audience.
La salle d'audience du palais de justice de Paris grouille de monde. Les bancs de la salle principale, parfois clairsemés, débordent ce vendredi. La veille, le président Jean-Louis Périès a annoncé la diffusion de photos et d'enregistrements sonores captés durant l'attaque du Bataclan. «La salle n'a jamais été aussi pleine !», constate une partie civile. «Il y a des gens qui viennent pour le spectacle», ironise une autre. Les gendarmes sont sur les dents. Craignant des fuites, ils mettent en garde les journalistes : il faudra ranger les téléphones portables durant la diffusion.
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Dans la salle d'audience, les parties civiles sont en rangs serrés. On s'encourage, on se tient par l'épaule ou par la taille, on s'embrasse, on se salue de loin, on se sourit. Des biscuits et des bonbons circulent. Deux costauds, tatoués, se prennent dans les bras, tout près d'un couple de sexagénaires enlacé. Un peu plus loin, une femme à la chevelure vert fluo pioche une sucrerie. Qui sont-ils ? Des rescapés, des proches de victimes ? La pudeur invite à ne pas leur demander à cet instant.
Près de l'entrée, une femme débat avec un gendarme. Fallait-il montrer des photos à l'audience ? «Si ça leur fait du mal ça prouve que les mecs réalisent ce qu'ils ont fait», estime un homme. «Abdeslam est mort de rire depuis tout à l'heure, normal...», croit savoir une jeune femme. La tension est palpable. Certaines parties civiles soupirent ou font les cent pas. Dans l'allée centrale, une jeune femme tatouée, casque de musique autour du cou, trépigne. «Ça commence par quoi ?», questionne une partie civile. «Par les trucs», lui répond-on.
«Regarde devant toi et cours !»
La sonnerie retentit à 13h28. «L'audience est reprise, veuillez vous asseoir», lance le président d'une voix grave. Le premier enregistrement sonore, d'environ deux minutes, retrace l'attaque du Bataclan par les terroristes. On entend quelques notes du titre «Kiss The Devil» du groupe «Eagles of Death Metal» puis des tirs de Kalachnikov qui claquent. Ces tirs sont entrecoupés de hurlements, parfois stridents, et d'un brouhaha sourd venant du public. Les tirs claquent, s'arrêtent puis reprennent, exactement comme l'ont décrit de nombreux rescapés à la barre tout au long du procès. Le deuxième enregistrement, à l'étage du Bataclan, est relativement inaudible.
Le troisième enregistrement dure plus de cinq minutes : c'est l'assaut final de la BRI, la Brigade de recherche et d'intervention. «Je reste là si jamais il ouvre la porte», démarre un policier. «Allez les gars, allez, allez, allez !», entend-on ensuite. Des tirs d'armes lourdes retentissent à intervalles réguliers sans qu'on sache précisément s'ils émanent des policiers ou des terroristes. «Bélier, bélier !», crie un homme à la moitié de la vidéo.
Quelques secondes plus tard, c'est la libération des otages. «Mon mari, mon mari !», hurle une femme délivrée. «Allez, dépêchez-vous ! Allez, allez, on lève les bras ! Tout droit, tout droit ! (...) Regarde devant toi et cours ! On s'arrête pas !», crie un policier aux otages, tandis que l'enregistrement prend fin. Sur les bancs, certaines parties civiles soupirent. D'autres baissent les yeux ou sèchent leurs larmes. «Ça va ?», demande une jeune femme à une autre en lui prenant la main.
Une cinquantaine de photos sont ensuite diffusées à un rythme relativement rapide. On voit des vêtements éparpillés, dont une veste beige et une écharpe grise, juste à l'entrée du Bataclan. Près du bar, plusieurs corps inertes sont étendus. Plusieurs endroits du Bataclan sont montrés : le hall, la fosse, des zones proches des issues de secours... Des dizaines de cadavres encore tout habillés, avec des traînées de sang rouge foncé sur le plancher du Bataclan, sont visibles. De nombreux vêtements sont éparpillés dans la fosse. Un cliché en surplomb, pris du balcon, montre l'horreur de l'attaque islamiste. «On voit de nombreux corps», répète le président tandis que les clichés défilent. Ces derniers ont été soigneusement choisis pour que les victimes ne soient pas identifiables. On devine néanmoins un jeune homme, vêtu d'un jean et d'un t-shirt rouge.
Une photo de l'étage montre enfin des traces de sang importantes en bas d'un escalier et des restes du corps du terroriste Foued Mohamed-Aggad. La diffusion est terminée puis l'audience suspendue quelques instants. Une jeune femme griffonne les pages d'un carnet d'une écriture appliquée. «Je vais aller me fumer une clope», souffle une autre. Les visages sont fermés et des larmes coulent. On se prend à nouveau dans les bras.
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Le Figaro
Temps de travail: la justice donne tort à la mairie de Paris
La justice administrative a annulé une disposition du règlement de la mairie de Paris qui offre trois jours de RTT supplémentaires à ses agents au titre d'une pénibilité spécifique à la capitale.
La justice administrative a annulé une disposition du nouveau règlement du temps de travail de la maire PS de Paris Anne Hidalgo qui offre trois jours de RTT supplémentaires à ses agents au titre d'une pénibilité spécifique à la capitale.
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«La sujétion dite +ville-capitale+ est entachée d'illégalité» et ce point de règlement doit «être annulé», a déclaré le tribunal administratif de Paris dans un jugement rendu le 24 mars et dont l'AFP a obtenu copie vendredi. En décembre, le juge des référés de la cour administrative d'appel de Paris avait déjà confirmé l'ordonnance du tribunal administratif suspendant cette disposition.
C'est donc un nouveau revers judiciaire pour la maire dans le dossier dit des 1607 heures, qui l'oppose au gouvernement depuis juillet 2021, et l'adoption par sa majorité de gauche du nouveau règlement de travail pour les 52.000 agents parisiens. La candidate socialiste à la présidentielle voulait faire appliquer la loi du 6 août 2019 qui a mis fin aux situations dérogatoires et impose les 35 heures hebdomadaires aux agents publics depuis le 1er janvier, tout en activant «le maximum de leviers possibles» pour en «limiter l'impact».
Une moyenne de 33,5 heures par semaine
Selon la Cour des comptes, les agents de la Ville travaillent en moyenne 1552 heures annuelles au lieu des 1.607 voulues par la loi. Selon l'adjoint (PS) aux ressources humaines Antoine Guillou, cela représente une moyenne de 33,5 heures par semaine. Ce dernier défendait donc cette sujétion pour les agents parisiens, exposés, selon le règlement, «à des niveaux importants de bruit et de pollution atmosphérique et soumis à des conditions de travail particulières du fait de la sursollicitation du territoire et des services publics parisiens».
Mais pour le tribunal administratif, «la Ville de Paris n'établit pas que la nature de leurs missions et la définition des cycles de travail qui en résultent seraient de nature à justifier une réduction de la durée annuelle de travail». Le tribunal administratif a également annulé l'autre disposition du règlement, contestée par le préfet d'Ile-de-France, qui prévoyait une entrée en vigueur progressive des nouveaux cycles de travail au cours du premier semestre 2022, voire au 1er septembre, pour la direction des affaires scolaires.
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La mairie, qui avait anticipé cette issue en démarrant dès janvier les discussions avec les syndicats afin de «limiter l'impact de cette annulation», ne fera pas appel de la décision car cela «aurait retardé les choses», a expliqué Antoine Guillou à l'AFP. Parmi les «mesures alternatives», l'adjoint socialiste envisage une sujétion qui «tienne compte de l'usure professionnelle liée à l'âge» pour les métiers pénibles, ou une augmentation du plafond de RTT pour les agents aux horaires variables. Antoine Guillou reproche au gouvernement un «cadre réglementaire particulièrement imprécis, comme en témoignent les grandes différences du contrôle de légalité» suivant les préfectures, estime-t-il.
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L'Humanité
Affaire McKinsey : l’argument du complotisme brandi pour éviter les vrais sujets
ActuDeux semaines après le rapport de la commission sénatoriale qui révélait qu’un milliard d’euros avaient été dépensés en 2021 pour des missions de cabinets de conseil privés, la majorité voit la polémique gonfler et peine à y faire face. Aucun élément matériel ne permet de crier au conflit d’intérêts. Mais il y a un problème de fond auquel le gouvernement refuse de répondre, dénonce Éliane Assassi, rapporteure communiste de la commission d’enquête : « L’influence des cabinets privés sur les décisions politiques. »
Florent LE DUNerveuse, la Macronie ? L’exécutif a bien du mal à assumer son recours croissant aux cabinets de conseil – pour au moins 2,4 milliards d’euros depuis 2018 – et paraît très embarrassé par « l’affaire McKinsey », du nom de l’entreprise qui symbolise le poids de ces prestataires privés dans l’administration publique.
Amélie de Montchalin envoyée au charbon
La majorité a tardé à réagir au rapport de la commission d’enquête sénatoriale du 17 mars, qui révélait ce « phénomène tentaculaire ». Elle a, depuis, choisi la diversion comme ligne de défense : dénoncer des « fausses informations » et « manipulations politiques ». Des termes utilisés par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, envoyée au charbon mercredi soir, avec son homologue chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, pour une conférence de presse improvisée qui soulignait la confusion de l’exécutif.
« Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme », a assuré Olivier Dussopt. Ce qui n’est pas tout à fait exact...
Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron lui-même répondait à la polémique sur le milliard d’euros dépensé auprès de cabinets privés en 2021 en ces termes : « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. (…) S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! » Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, est même allé jusqu’à parler de « complotisme ».
Le principe du « tourniquet »
En insistant sur ces points, la Macronie cherche à allumer un contre-feu pour détourner l’attention sur les faits et le fond de l’affaire. Certes, des doutes peuvent être émis sur certains liens étroits entre la Macronie et des cabinets privés, McKinsey en tête. Plusieurs de ses consultants ont participé bénévolement à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 tandis que des marcheurs ont rejoint ensuite le cabinet.
Affaire McKinsey. Accro aux cabinets de conseil, l’État se sabordeDe plus, la commission d’enquête demande des explications sur l’enchaînement de plusieurs prestations attribuées à McKinsey, alors que le principe du « tourniquet », selon lequel l’État ne doit pas faire appel à la même entreprise plusieurs fois d’affilée, aurait dû s’appliquer. Le tout agrémenté du scandale d’évasion fiscale du cabinet, qui ne paye aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans, ses bénéfices étant déclarés dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis).
Des scénarios que les consultants « priorisent »
Des questionnements sont donc légitimes, mais aucun élément matériel ne permet de crier au conflit d’intérêts. Si le gouvernement est attaqué, c’est principalement pour son choix de payer des cabinets de conseil, au détriment de l’administration, pour accompagner, voire déterminer des politiques publiques. « Le gouvernement use de différentes ficelles pour ne pas venir sur le vrai sujet, qui est l’influence des cabinets privés sur les décisions politiques », dénonce Éliane Assassi, rapporteure communiste de la commission d’enquête.
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves« Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme », a assuré Olivier Dussopt. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Par une multitude d’exemples, le rapport de la commission parlementaire montre que les cabinets influencent la prise de décisions publiques. L’accord-cadre qui régit le recours aux consultants stipule même que leur intervention peut couvrir « la phase de contribution à la prise de décision stratégique ». Dans les faits, quand ils interviennent en amont de l’écriture d’une mesure, les consultants proposent plusieurs scénarios et « priorisent » l’un d’entre eux, influençant donc la décision finale.
Faire un état des lieux de notre administration
Le gouvernement balaye cette problématique et répète qu’il n’a « rien à cacher », quand bien même les sénateurs ont eu besoin de trois mois d’enquête pour révéler ce système opaque. Les ministres n’assument pas et en minimisent les conséquences : « Est-ce qu’en ayant recours aux cabinets, nous remettrions en cause la qualité de l’administration et de ses hauts fonctionnaires ? » a demandé Amélie de Montchalin, avant de répondre « non ».
Ces recours disqualifient les fonctionnaires qui pourraient faire le même travail, il y a un sentiment de perte de sens.
Delphine Colin, de l’Union fédérale des syndicats de l’État CGT
Les intéressés ne sont pas de cet avis : « Ces recours disqualifient les fonctionnaires qui pourraient faire le même travail, il y a un sentiment de perte de sens », ressent Delphine Colin, de l’Union fédérale des syndicats de l’État CGT. La commission d’enquête publie aussi plusieurs témoignages d’agents subissant, sans avoir été mis au courant, l’arrivée de consultants venus avec mépris leur apprendre leur travail.
« Un système s’est installé, qui tend à remplacer des pans entiers de notre administration par des cabinets privés, déplore Éliane Assassi. Mais pourquoi ne fait-on pas un état des lieux de notre administration pour savoir si des compétences métiers manquent et comment les renforcer ? »
Le programme présidentiel d’Emmanuel Macron, visant toujours plus de réductions des dépenses publiques, ne démontre ni remise en question ni volonté de modifier ce choix politique. En dépit de son coût, pour les finances publiques comme pour l’organisation de l’État.
Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-vacabinet de conseil McKinseyEmmanuel MacronPrésidentielle 2022fonction publique L'Humanité
La dynamique de l’espoir
ÉditorialCédric ClérinFace aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.
Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?
C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.
Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.
Présidentielle 2022gaucheFabien Roussel Le Figaro
Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray: «Derrière l’élection présidentielle, il y a un véritable enjeu de civilisation»
Jean-René Van der PlaetsenGRAND ENTRETIEN - Ils publient chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Ils ont accepté de débattre de la portée de cette élection que boudent, à tort, les Français.
LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’avez-vous pensé l’un et l’autre de cette étrange campagne électorale qui, en vérité, n’a pas eu lieu?
Franz-Olivier GIESBERT. - Cette campagne n’était pas étrange, mais effrayante, au ras du sol, indigne d’un grand pays. La pire que j’ai connue depuis soixante ans que je m’intéresse à la politique. Il ne faut pas incriminer seulement les candidats: ils avaient des excuses, à commencer par la guerre en Ukraine qui a tout vitrifié. Mais sur ce que cette guerre révèle, par exemple, j’aurais aimé qu’on essaye de traiter une question vitale: sans défense commune, l’Europe est une proie, aujourd’hui pour Poutine, demain pour Erdogan ou un autre. Notre faiblesse était, pour le président russe, comme une invitation à l’agression. Si l’on prend la peine de se mettre dans la tête de cet homme qui ne croit qu’au rapport de force, on peut dire que l’Occident l’a, par son inconsistance, poussé au crime.
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Il est urgent que nous nous réarmions moralement et militairement. Que les commentateurs mettent en avant, dans l’affaire ukrainienne, la prétendue responsabilité de l’Otan qui, comme le dit bien Macron, est en état de «mort cérébrale» et sur laquelle nous autres, Européens, nous ne pouvons plus compter, c’est bien le signe que notre pays est déphasé. Comme s’il était devenu une petite province auto et ethnocentrée. Nos soi-disant «élites» s’accrochent toujours aux vieilles lunes de l’autre siècle, elles ont l’esprit congelé.
La principale faute des États-Unis, c’est d’avoir dit avant le conflit, par la voix de leur président, Joe Biden, qu’en aucune façon ils ne mourraient pour l’Ukraine. Un des lointains prédécesseurs de Biden, Ronald Reagan, avait un slogan qui résumait tout: «Peace through strength»(«La paix à travers la force»). Quand on n’a pas la force et qu’on ne fait plus peur, on a la guerre, la preuve par l’Ukraine. Reagan est l’homme par qui est arrivée la chute du communisme. Quand il se rendit compte que l’Union soviétique était à genoux, il lui a tendu la main, à la surprise générale, au sommet de Reykjavik, en 1986. Il est dommage qu’il n’ait pas géré la suite. Je crois qu’il aurait, lui, su aider la Russie quand elle s’est effondrée peu après.
Michel ONFRAY. - Je ne crois pas qu’on puisse dire que cette campagne n’ait pas eu lieu. Elle a bel et bien eu lieu, et a été voulue comme telle par Macron, qui a trouvé un angle d’attaque approprié: il joue la carte présidentielle avec morgue et mépris - ce qui est bien dans son genre. Il prétend n’avoir rien à voir avec la valetaille des différents candidats: il est au-dessus, au-delà, chef de l’État et chef de guerre, eu égard à son actuel statut de tête de gondole de l’Europe maastrichienne.
Il fait une campagne de type monarchiste, dont la légitimité s’impose par la seule existence de sa personne. Cet homme se voudrait performatif, mais cette grâce est réservée aux meilleurs: il est là, pourquoi d’autres ont-ils l’arrogance de lui demander de légitimer cette présence par une onction démocratique dont c’est l’obligation constitutionnelle le quinquennat finissant? C’est la psychologie d’un enfant-roi qui croit que tout lui est dû.
Quels étaient les sujets prioritaires dont il fallait débattre selon vous et qui n’ont pas été traités?
Michel ONFRAY. - La question a été traitée par Éric Zemmour qui l’a franchement posée, c’est celle de la civilisation. Quelle civilisation voulons-nous? Zemmour a répondu: celle d’avant, garantie identité nationale. Mélenchon a lui aussi donné sa réponse: celle de maintenant et du futur, garantie créolisation avec abolition de l’identité nationale par le métissage. Zemmour lutte contre le grand remplacement, Mélenchon lutte pour, c’est la créolisation.
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Les autres - macroniens, socialistes, écologistes, centristes, communistes, sinon trotskistes - sont sur ce sujet des satellites de Mélenchon, tout comme Le Pen et Dupont-Aignan sont, toujours sur ce sujet, des satellites de Zemmour.
Pour ma part, je ne suis pour aucune de ces trois solutions. Mais c’est un autre sujet…
Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un « non sujet », ce qui est hélas, révélateur des temps que nous vivons
Franz-Olivier GIESBERT. - J’ai été frappé que n’aient quasiment pas été évoqués, sauf par Valérie Pécresse, les moyens de réaliser le redressement économique et industriel qui s’impose, si la France ne veut pas tomber au niveau des nations de troisième zone. Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un «non-sujet», ce qui est, hélas, révélateur des temps que nous vivons: elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries.
Qu’est-ce que notre pays, finalement? Un grand centre de transit? Une mère nourricière d’intérêts particuliers? Un puzzle de communautés et de corporatismes? J’aurais aimé qu’on cherche à la redéfinir pour la réincarner, la faire revivre. Européen convaincu, je ne suis pas suspect de souverainisme, mais nous ne pouvons plus accepter qu’une France molle continue de se diluer dans une Union européenne qui, elle-même, est sans moelle ni défense, un géant économique certes, mais un nain militaire, donc politique, alors que des prédateurs sont à nos portes.
En somme, nous devons repenser notre idée de la France et celle de l’Europe. Vaste programme, aurait dit de Gaulle. Refuser la défense européenne comme Mélenchon, Le Pen ou autres, c’est suicidaire, c’est-à-dire accepter la finlandisation de l’Europe, sa perte de souveraineté, sa vassalisation progressive.
La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers
La politique de l’immigration, la place de l’islam en France, la garantie de la sécurité pour tous, le savoir-vivre ensemble, ou encore les moyens accordés à la politique de défense ne sont-ils pas, effectivement, des sujets plus importants que la fiscalité sur les successions, la suppression de la redevance audiovisuelle - voire le maintien du pouvoir d’achat via des distributions de bons d’essence?
Michel ONFRAY. - Vous avez raison… Faute de poser le débat en termes de civilisation, il ne reste qu’à penser, parler et agir comme un premier ministre faisant sa déclaration de politique générale après en avoir informé son supérieur hiérarchique… C’est inévitable quand on reste dans l’Europe de Maastricht, où le chef de l’État français n’est plus qu’un ministre de la Commission dont la feuille de route n’est pas rédigée à l’Élysée mais à Bruxelles… La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers.
Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries
Franz-Olivier GIESBERT. - Comme vous avez raison! Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries. Les candidats se sont intéressés, à juste titre, aux questions liées au pouvoir d’achat et je ne le leur reprocherais pas, mais tous ou presque en sont restés là. Cela en dit long sur le défaitisme qui gangrène le pays.
Il s’appuie sur un aveuglement général: sur la plupart des grands sujets que vous citez, on se raconte des histoires. Il y a un déni de réalité qui, à mes yeux, accélère le déclin. Quand on ne pointe pas les problèmes, on n’a aucune chance de les régler et ils ne peuvent que s’aggraver. En matière d’immigration, par exemple, si nous avons une politique, c’est bien celle du chien crevé au fil de l’eau: nous subissons. Le paradoxe est que, tout en étouffant sous un étatisme grandissant, nous souffrons d’un manque d’État!
Les incessantes interventions effectuées sur les marchés depuis des années par les banques centrales masquent une triste réalité, qui est que la France, percluse de dettes, sans industrie ni commerce extérieur, est l’homme malade de l’Europe. Les programmes des uns et des autres vous paraissent-ils à la hauteur de l’enjeu, qui est le redressement économique du pays?
Michel ONFRAY. - Votre terrible constat est juste. Mais alors, pourquoi la France est-elle un pays contributeur de l’Europe qui, endetté et malade, fait partie des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent? Comment un chef d’État peut-il accepter que le pays ruiné, dont il est censé présider aux destinées, se ravage plus encore au profit d’autres pays européens, comme la Pologne (qui, le moment venu, achète des avions américains pour sa propre armée et non des Rafale…) ou la Hongrie, qui s’avèrent l’un et l’autre des importants pays bénéficiaires nets? La France a-t-elle vocation à faire fonctionner les économies de Chypre, de la Grèce ou du Portugal, plutôt que l’économie française? Les maastrichiens répondent oui…
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Franz-Olivier GIESBERT. - Le déficit chronique de notre commerce extérieur - 84,7 milliards en 2021 - montre que nous dépensons beaucoup plus que nous ne produisons, contrairement à l’Allemagne ou même l’Italie qui affichent, elles, de gros excédents. Le phénomène ne date pas de Macron: cela fait des décennies que nous dégringolons la pente. Ce n’est pas la faute de l’Europe ni du libéralisme, mais du laxisme de nos politiques publiques. Tout a une fin, même l’endettement de l’État! Comment peut-on s’imaginer que cette situation durera encore longtemps? Ç’aura été, hélas, l’un des angles morts de la campagne présidentielle.
Vous êtes tous les deux convaincus que nous traversons une crise civilisationnelle majeure. Est-il encore possible selon vous de préserver notre modèle social et républicain français?
Franz-Olivier GIESBERT. - Face à l’essor économique de la Chine et, bientôt, de l’Inde, on ne peut nier que l’Occident soit entré en déclin - soit dit en passant, les vrais déclinistes sont ceux qui nous serinent que le monde entier envie notre modèle social ou de santé. La bonne blague! Il faut les réformer si on veut les préserver. Sur la République et les valeurs héritées du siècle des Lumières, en revanche, ne transigeons pas: soyons fiers de nous, de notre culture. L’Occident a encore beaucoup d’atouts, mais le mal est en nous, d’où il faut l’extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l’autoflagellation, la maladie de la repentance. Dans un discours de 2021, Poutine ne disait pas autre chose, qui dénonçait notre «discrimination inversée» ou notre tendance à effacer des pages de notre histoire. Du haut de son virilisme, il nous considère un peu comme des «dégénérés».
La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations
Michel ONFRAY. - Sur le principe de la réserve d’Indiens, qui consiste à préserver notre modèle social et républicain, oui… Mais à quoi bon continuer à faire semblant d’être Français quand le chef de l’État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du show-biz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu’il existe une culture française et qu’on n’a pas besoin de faire jouer L’École des femmes par des hommes de couleur pour faire passer la pilule du texte versifié?
Un nouveau danger est apparu ces dernières semaines à l’Est, et il se nomme Vladimir Poutine. Comment l’Europe doit-elle, selon vous, se comporter envers lui, et la France peut-elle jouer un rôle particulier dans cette affaire?
Michel ONFRAY. - La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations. Que pèse Emmanuel Macron face à Poutine, à Erdogan, à Xi Jinping ou, jadis, à Trump, qui feignait de brosser de fausses pellicules sur le revers de son veston devant les caméras du monde entier? Pour jouer un rôle diplomatique, il faut disposer d’une monnaie d’échange. Or, nous n’avons plus rien à mettre dans le jeu…
Quant à l’Europe, elle saisit l’opportunité de cette crise pour se constituer et faire avancer sa crédibilité. De la même manière que cette Europe a montré son impéritie dans la crise de la Covid, chaque pays remplaçant le solidaire par le solitaire, alors que l’emprunt qui permet le «quoi qu’il en coûte» inféode plus profondément encore la France à cet État impérialiste qu’est l’Europe maastrichienne. L’Europe se sert de la guerre pour avancer ses pions. Elle prend sans donner.
Franz-Olivier GIESBERT. - Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme. Si abjecte que soit cette guerre contre l’Ukraine, elle ne doit pas nous amener à rompre toute forme d’échange, y compris, même s’il est aléatoire, avec l’actuel président russe, lequel n’est pas éternel, contrairement à ce qu’il semble croire. Il faut avoir l’après-Poutine en tête. Puisse-t-il commencer le plus vite possible.
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Vous êtes tous les deux des admirateurs du général de Gaulle et nostalgiques de sa façon de conduire et diriger le pays. Pensez-vous que la France puisse, comme si souvent au cours de son histoire, ne se redresser qu’avec l’aide d’un homme providentiel?
Michel ONFRAY. - Un homme peut être providentiel quand il dispose d’un peuple susceptible de l’être aussi et de lui donner l’occasion de le devenir. Quand de Gaulle l’est, c’est parce qu’il parvient à mobiliser ce qu’il y a de meilleur en l’homme, autrement dit: ce qui procédait d’un millénaire de culture morale judéo-chrétienne, alors que le dernier demi-siècle d’histoire de France a cultivé ce qu’il y a de pire dans l’homme: l’égocentrisme, le narcissisme, l’individualisme, l’immoralité, la vanité, la futilité, l’addiction, l’hédonisme vulgaire, la veulerie…Le héros a besoin de l’héroïsme de ceux qui le constituent. À défaut de cette énergie, l’homme providentiel n’est plus possible, ni même pensable. Il n’y a plus que des Néron, et la plupart du temps: aux petits pieds…
Franz-Olivier GIESBERT. - De Gaulle est, comme Churchill, une exception. D’une certaine façon, l’homme providentiel court les rues, il se découvre en marchant, une fois qu’il est arrivé au pouvoir. Ronald Reagan et Margaret Thatcher avaient été tous deux très sous-estimés au départ ; or, ils ont remis sur les rails l’un l’Amérique, l’autre le Royaume-Uni. Quant au social-démocrate Gerhard Schröder, venu de l’aile gauche de son parti, jouisseur impénitent, grand amateur de vin blanc, qui aurait cru qu’il allait révolutionner et relancer à ce point l’Allemagne au cours de son deuxième mandat?
De même, qui aurait pu prévoir que l’ancien acteur de série télé Volodymyr Zelensky deviendrait, à l’occasion de la guerre en Ukraine, l’une des grandes figures mythologiques du XXIe siècle? La France n’a aucune raison de désespérer: son heure viendra à nouveau quand elle aura à sa tête quelqu’un, une femme ou un homme, qui devant les épreuves dira, comme le général de Gaulle, au lieu de capituler: «Quand on veut, on peut!»
En attendant de Gaulle…, de Franz-Olivier Giesbert, Albin Michel, 320 p., 19,90 €.
Foutriquet, de Michel Onfray, Albin Michel, 370 p., 19,90 €.
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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France, mais les hospitalisations restent relativement stables. Pour le médecin urgentiste, il faut accepter de laisser circuler le virus, tout en continuant de protéger les populations fragiles.
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GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.
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Le Figaro
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
Pierre AvrilREPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
Envoyé spécial à Lviv.
Ces dernières semaines, la pompeuse statue de Stepan Bandera attire les Ukrainiens débarqués à Lviv des quatre coins du pays. À la faveur de la guerre, la figure de cet ancien combattant nationaliste antisoviétique est devenue consensuelle. Pour le Kremlin, il est l’image tutélaire du nazi, inspirant les actes et les paroles du gouvernement Zelensky. Pour le peuple, qui ploie sous les bombes de l’armée russe, il est passé du statut de personnage controversé à celui de héros.
«Bandera a combattu pour la liberté et l’indépendance de sa nation, ces valeurs que nous chérissons aujourd’hui et qui font que nous, Ukrainiens, sommes un peuple ouvert aux autres», explique Natalia, venue photographier la statue avec son mari Alexandre et sa sœur Olga, trois quinquagénaires arrivés de Jytomyr, à l’ouest de Kiev, hébergés dans une colocation. C’est à Lviv, pour sa part, que Stepan Bandera signa - quelques mois avant l’opération Barbarossa - la déclaration d’indépendance du pays, rejetée par le régime nazi mais auquel il collaborera in fine.
L’autre capitale
«Sous l’Union soviétique (qui l’a fait assassiner à Munich en 1959), Bandera passait pour un traître mais c’était simplement un homme qui aimait son pays», renchérit Roman Khalipova venu de Kharkiv, l’une des villes ukrainiennes les plus russophiles qui soient, actuellement sous le feu de Moscou. Déjà victime des guerres d’indépendance postsoviétiques (Abkhasie), Roman Khalipova avait trouvé refuge, au début des années 1990, dans l’est de l’Ukraine. Aujourd’hui, il a émigré vers son extrême ouest.
Lviv a longtemps été une terra incognita pour les Européens. Maintenant, on découvre que la Russie et l’Ukraine sont deux pays différents et notre ville concentre justement cet esprit national
À Lviv, les particularités d’une géographie ukrainienne cachant les divisions politiques du pays, ne comptent plus guère. Ayant accueilli jusqu’à 200.000 personnes par jour, la ville frontalière de la Pologne absorbe à présent les différences. Malgré son septième rang en termes de population (700.000 habitants), elle est devenue l’autre capitale du pays, suppléant Kiev encerclée.
La Pologne, la France, l’Italie, la Croatie, la Hongrie, la Lettonie et la Lituanie y ont déplacé leur ambassade. En Ukraine, les maires et gouverneurs locaux jouent un rôle essentiel, y compris en matière de défense. Les Chinois, les Arméniens et les Georgiens y ont aussi leurs représentations, bien qu’à effectifs réduits. L’ambassadeur lituanien effectue fréquemment la navette entre Lviv et Kiev, distantes de 500 kilomètres. Les autres puissances, comme les États-Unis et l’Allemagne, ont préféré se replier en Pologne.
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«Outre le fait d’envoyer un signal très fort à l’Ukraine, notre présence à Lviv permet de mieux identifier les besoins spécifiques du gouvernement et d’y répondre dans des délais très courts», se félicite au Figaro l’ambassadeur de France, Étienne de Poncins. Ainsi Kiev avait-il besoin de camions de pompiers dotés de grandes échelles que Paris lui a livrés en vingt-sept exemplaires en trois semaines.
Les «héros» du soulèvement
C’est à Lviv qu’a été publié, en 1776, le premier journal d’Ukraine, en langue française, la Gazette de Leopold, alors que la ville galicienne était une province autrichienne. Après être passées entre de multiples mains conquérantes, de l’empire austro-hongrois à la Pologne en passant par l’URSS et le IIIe Reich, la cité, jalouse de son indépendance, agrège désormais la diversité. Dans les rues et les magasins, le russe s’y fait plus fréquemment entendre que les années précédentes. Quant à la plupart des ukrainophones, encouragés par la politique de préférence linguistique de l’ex-président Petro Porochenko, ils se remettent sans trop de difficultés à la langue de Pouchkine.
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Lors de la révolution pro-occidentale de 2014, c’est de Lviv que venaient, en grand nombre, les gardiens des barricades érigées sur la place Maïdan de Kiev. Nombre d’entre eux grossirent les rangs du Secteur droit, le bataillon ultranationaliste, reconverti depuis sans succès dans la politique. Après avoir combattu loin de leur ville d’origine, jusque dans le Donbass contre les séparatistes prorusses, les «héros» du soulèvement - ou membres de l’Action antiterroriste, comme on les appelait à l’époque - reposent désormais sur leurs terres. Huit ans plus tard, la relève est prête. Depuis le début de la guerre, 20.000 personnes de la région se sont portées volontaires pour partir au front.
«On y est très bien accueillis», se réjouissent à l’unisson les réfugiés croisés dans cette ville relativement épargnée par les bombardements. Elle leur offre un répit, durable ou provisoire, sur la route de l’exil. La majorité des quelque 4 millions de déplacés y ont transité. Les centres humanitaires fonctionnent à plein régime. Dominante dans la région, l’Église gréco-catholique travaille activement aux côtés de l’Église orthodoxe - plus influente à l’est- ainsi que la protestante.
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«Lviv a longtemps été une terra incognita pour les Européens. Maintenant, on découvre que la Russie et l’Ukraine sont deux pays différents et notre ville concentre justement cet esprit national. C’est une cité (située dans une cuvette, NDLR) d’où il est difficile de se défendre et préférable de vivre et commercer», théorise Petro Radkovets, qui ne l’a jamais quittée depuis sa naissance.
Lorsqu’il n’assiste pas ses compatriotes réfugiés dans l’église Jean-Paul-II, cet homme original, arborant des moustaches à la Dali et portant manteau et chapeau melon d’un même noir, effectue des visites guidées. J’effectue un travail de réhabilitation mentale , explique-t-il devant la statue du roi Daniel qui trône dans le centre-ville. Au milieu des années 1200, Danilov était monarque de Galicie, résistant à l’invasion des forces mongoles, artisan d’un rapprochement avec l’Occident. Ce jour-là, le public de Petro Radkovets est réduit à deux femmes et quatre enfants, des réfugiés de Berdiansk, ville proche de l’enfer de Marioupol. Un moment de détente pour la petite famille, loin des informations sur la guerre, qui «rendent fou», explique le guide.
Une fausse normalité
La cohabitation entre Lviviens et réfugiés n’est pas exempte d’anicroches. Parfois, les premiers font sentir aux seconds «qu’ils sont des victimes et nous des privilégiés», se plaint un chauffeur de taxi local. Les frictions n’ont jamais dégénéré. Le maire de Lviv, Andriy Sadovy, prévoit la mise à disposition de logements de longue durée. «La guerre continue», rappelle l’élu lors de ses apparitions publiques, tout en précisant que «la ville poursuit sa vie». L’entre-deux est difficile à gérer. Le maire participe à sa façon à l’effort de guerre, tout en s’efforçant de préserver le moral de la population. Le 18 mars, 109 poussettes vides ont été exposées dans la rue, afin de symboliser les enfants tués à cette date. Cette commémoration fut pénible, confie le maire. «Je ressentais comme un malaise à être ici, relativement en sécurité, alors qu’ailleurs nos compatriotes se font régulièrement bombarder. Il faut du temps pour absorber ce sentiment», a-t-il confié.
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Un faux sentiment de normalité s’installe. L’après-midi, près du monument au poète national Taras Chevtchenko, les passionnés d’échecs poussent assidûment leurs pièces. L’opéra est fermé, mais dimanche 27 mars un concert a été donné en plein air devant le bâtiment. Après une période d’impunité due au déclenchement des hostilités, les employés de la mairie recommencent à infliger des amendes pour stationnement interdit. «Ce n’est pas parce que c’est la guerre qu’on peut se garer n’importe où. Maintenant il y a trop d’embouteillages et l’anarchie routière nous confronte à un problème de sécurité publique», justifie un agent devant un véhicule en infraction.
Toutefois, les sirènes d’alerte retentissent quotidiennement. Au moins une fois par jour, les clients de l’hôtel Victoria les plus disciplinés descendent au sous-sol dans la salle de jeux de l’établissement - inexploitée - transformée en abri antiaérien. D’autres restent dans leurs chambres, en particulier lorsque l’alarme retentit au milieu de la nuit. «Même ici, il est impossible de sentir en sécurité. Il ne faut pas oublier que l’autonomie de ces missiles est de mille kilomètres», tempère Ruslan, jeune serveur d’un restaurant japonais, qui se dit «hanté» par les bombardements ayant émaillé sa fuite de Kiev.
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En ville, le couvre-feu est toujours en vigueur. L’alcool est interdit depuis la guerre, les restaurants ferment leurs portes à 20 heures, mais les marchands de kebab et les kiosques à café effectuent la rallonge pour les retardataires. Plusieurs carrefours de la ville sont surmontés de sacs de sable, des bâtiments sont entourés de herses. Mais ces installations ont surtout valeur de symbole - à l’inverse des multiples check-points qui filtrent les accès à la ville.
Les vingt inhumations militaires enregistrées depuis plus d’un mois dans le cimetière Lytchakivskiv rappellent pourtant les cruautés de la guerre. Le chiffre n’a pas grande signification: de multiples dépouilles tardent depuis des semaines à être rapatriées de l’est. Le 25 mars, c’est Volodymyr Rourak qui a été enterré, devant sa jeune veuve éplorée et son garçon de huit mois, lequel semble ignorer la gravité de la scène. La tombe toute fraîche voisine avec le carré des héros de Maïdan qui occupe une place à part, en contrebas de la nécropole, où le drapeau ukrainien flotte au-dessus des stèles de marbre. «Il était un bon camarade», disent les amis du défunt.
Volodymyr était un réserviste qui, après avoir combattu à Maïdan, a retrouvé un guichet comptable à Lviv, avant de repartir au début de la guerre. Il appartenait à la brigade du roi Daniel. Il est mort à Popasna, un village situé sur la ligne de front séparant le territoire séparatiste prorusse de Louhansk. À 1300 kilomètres de sa ville, tout à l’est.
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DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
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REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
Le Figaro
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Thomas EngrandWladimir Garcin-BersonDÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
La déclaration a pris de court les Occidentaux. «J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles», a annoncé Vladimir Poutine mi-mars. Une réponse aux sanctions décidées par l'Occident à la suite de l'offensive en Ukraine, dont le gel d'actifs russes. Une semaine plus tard, le président russe a précisé que les acheteurs de gaz russe des pays «inamicaux» devraient payer en roubles dès le 1er avril, sous peine d'être privés d'approvisionnements. Les acheteurs doivent donc «ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes», et payer avec, sous peine de voir les contrats «arrêtés», a indiqué le chef de l'État.
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Si la décision peut paraître technique, elle touche un domaine capital, le gaz restant l'une des exportations majeures du pays vers les vingt-sept, dont ceux-ci peuvent difficilement se passer. Les envois sont donc un instrument politique en même temps qu'un moyen de soutenir l'économie nationale et de financer la guerre.
Pourquoi cette décision ? Des experts formulent des avis divergents. Le but évident est d'ordre monétaire : «Vladimir Poutine a dans l'idée de soutenir le rouble», en forte chute depuis le début de la guerre en Ukraine, explique Isabelle Méjean, professeur à Sciences Po Paris et spécialiste du commerce international. Un plongeon qui renforce l'inflation. Sur ce point, la mesure semble produire des effets, puisque la demande de roubles va être plus importante, renforçant sa valeur. «Il y a eu un léger redressement depuis l'annonce», pointe l'économiste qui pose la question «de la pérennité» de ce rebond. Il «peut y avoir une stabilisation partielle du rouble», mais elle restera limitée, nuance Jonathan Hackenbroich, expert en sanctions et questions géoéconomiques à l'ECFR.
Un impact progressif
Plus largement, les effets économiques de cette mesure sont moins extrêmes qu'il n'y paraît, selon plusieurs experts. «Depuis mars les entreprises qui reçoivent des devises, comme Gazprom, doivent déjà en échanger 80% du montant contre des roubles», souligne Philippe Martin, doyen de l'école d'affaires publiques de Sciences Po Paris. Désormais, la part de devises convertie en roubles monte à 100%.
Cette mesure pourrait aussi renforcer le contrôle des géants énergétiques russes et des élites économiques en les empêchant de conserver une partie des dollars et euros qu'elles recevaient, alors qu'elles «ont tout intérêt à garder le maximum de devises étrangères face à l'effondrement de la monnaie russe», explique Isabelle Méjean. Un moyen de «serrer la bride», en interne, selon Thomas Grjebine, responsable du programme Macroéconomie et finance internationales au CEPII.
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En outre, le risque de change va devoir être supporté par les importateurs. «Il y a toujours un coût à convertir ses devises. Il s’est considérablement renchéri depuis la mise en place des sanctions contre la Russie», pointe Isabelle Méjean. Enfin, les contrats liant la Russie à ses fournisseurs planifient les paiements à l'avance, non à la réception du gaz. «Certains ont déjà payé les sommes pour tout 2022», prévient Anna Creti, directrice de la chaire d'économie du gaz à Paris Dauphine. Cette mesure, si elle entre véritablement en vigueur, n'aura qu'un impact progressif dans le temps, analyse-t-elle.
Une décision politique
Certains experts voient avant tout une décision politique, arguant que Vladimir Poutine ne pouvait rester sans réponse face à la pluie de sanctions. Il y a ainsi un intérêt domestique, «pour montrer qu'on est fort. On montre les muscles, c'est de la communication politique», détaille Thomas Grjebine. En interne, «cela crée aussi un parallèle entre la Russie et les autres grandes puissances, comme les États-Unis, qui paient leurs importations dans leur monnaie nationale. Symboliquement, la Russie est une grande puissance, elle veut être payée en roubles. Il y a un côté symbolique pour l'opinion russe et le grand public», ajoute-t-il.
Le timing de l'annonce initiale, juste avant les sommets réunissant les leaders occidentaux, n'est pas non plus anodin. «C'est clairement politique», sourit Jonathan Hackenbroich. L'énergie est une arme, et le président russe montre qu'il est prêt à l'utiliser.
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Des zones d'ombre
De nombreux points d'interrogation demeurent. D'abord, les échanges risquent d'en sortir complexifiés. «Cela crée aussi de l'incertitude», pouvant accentuer la pression sur des marchés déjà à fleur de peau. De quoi mener à une hausse des cours et du prix final payé par le consommateur. Ensuite, cela signifie que les opérateurs devront se procurer du rouble pour payer le gaz, dans un contexte où les entreprises et les banques rechignent à en avoir, pour des raisons d'image et du fait des sanctions.
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Autre point particulièrement conflictuel, la décision implique une renégociation des accords. «Les contrats gaziers sont de long terme, entre 10 et 20 ans, et extrêmement verrouillés», prévient Anna Creti. L'immense majorité est libellée en dollars et un parti ne peut décider unilatéralement de changer la devise. «La décision de Vladimir Poutine va obliger les parties prenantes à renégocier ces contrats, ce qui va prendre du temps». Beaucoup plus que le «délai d'une semaine», donné par le chef d'État. «On ne peut pas changer les règles des contrats, qui sont souvent à long terme», confirme l'expert du CEPII.
Les renégociations seraient-elles entamées en position de force par la Russie ? Pas forcément : les Européens peuvent l'emporter, «mais il faut une coordination parfaite», met en garde Anna Creti. Car si ces derniers montrent un attachement certain au gaz russe, malgré la guerre en Ukraine, la Russie a elle aussi drastiquement besoin de l'argent européen. La Chine est un client potentiel, mais «on ne peut arrêter un pipeline comme ça et rediriger rapidement les exportations vers un autre point du globe». La date joue aussi en faveur de l'UE : «on sort juste de l'hiver, la demande en gaz baisse. Un tel chantage aurait été beaucoup plus efficace à la fin de l'automne», conclut Anna Creti. Les Européens peuvent aussi refuser de suivre ces règles et continuer de payer en dollars, avance Jonathan Hackenbroich : «si l'Ouest veut suivre ce qu'exige Poutine, il faut renégocier les contrats. Mais je ne suis pas sûr que ce soit vraiment ce qu'il faille faire [...]. Il faut voir si Poutine irait jusqu'à refuser des paiements, de l'argent dont il a besoin», détaille-t-il.
«Rupture de contrat»
Pour l'heure, si l'annonce russe vise à «diviser l'alliance» occidentale, les vingt-sept semblent unis. Le groupe gazier polonais PGNiG a ainsi annoncé le lendemain de la déclaration de Vladimir Poutine qu'il continuerait à régler ses achats de gaz russe conformément au contrat en cours et refuserait les paiements en roubles réclamés par Moscou. Même son de cloche en Allemagne, pour qui un tel changement représente une «rupture de contrat». Vienne a elle aussi rejeté la demande, de même que Paris. «Les contrats doivent être exécutés dans la monnaie prévue», a affirmé Bruno Le Maire, ajoutant que la France et l'Allemagne se préparaient à un scénario dans lequel «il n'y aura plus de gaz russe». Pour l'Europe, l'annonce est un signal de plus de l'urgence à se dégager des matières premières russes.
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De leur côté, les officiels ukrainiens se montrent critiques. «C'est une réponse désespérée, analyse une responsable du ministère ukrainien de l'Énergie, de passage à Paris à l'occasion de la réunion ministérielle de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Il comprend que l'Europe est sérieuse dans sa volonté de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes, mais cette manœuvre ne marchera pas, il y a des contrats bilatéraux qu'on ne peut pas changer unilatéralement». En outre, ajoute-t-elle, le «rouble n'est pas liquide», c'est-à-dire que les entreprises occidentales comme les banques ne peuvent aisément s'en procurer ou procéder à des transactions.
Rouble ou autre devise, les experts pointent qu'à la fin, «l'Europe continue de donner des ressources à Poutine pour faire sa guerre», grince Philippe Martin. L'économiste va plus loin en qualifiant «d'inutiles» les sanctions prisent par les pays occidentaux tant qu'elles ne passeront pas par un embargo du gaz russe. «Si on veut vraiment mettre des sanctions plus fortes, la seule solution est l'embargo», renchérit Thomas Grjebine. Une option écartée pour l'instant.
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L'Humanité
Services publics : jeu de dupes à droite et au RN
ActuEnjeu de campagne Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen sont étrangement muets sur le devenir du service public. Privatisations, suppressions de postes, coupes budgétaires : leurs véritables desseins sont inquiétants.
Clotilde MathieuLes candidats de droite et d’extrême droite avancent à pas de loup sur les services publics. La raison de cette prudence : avec la pandémie, le regard des Français a changé sur ces derniers. Selon un sondage Kantar réalisé en janvier, ils sont 52 % à avoir une image positive de leurs services publics. Un niveau jamais atteint depuis 2004. Si bien que, de la République en marche au Rassemblement national en passant par « Les Républicains », les partis des candidats qui s’étaient lancés dans une course aux suppressions de postes de fonctionnaires en 2017 (120 000 pour Macron, 500 000 pour Fillon) ont dû changer de braquet. Seule la prétendante LR, Valérie Pécresse, s’est autorisée à annoncer un plan de suppression de 150 000 postes de fonctionnaires, avant de préciser que 50 000 postes seraient réaffectés dans la santé, l’éducation et la police. Les candidats savent qu’ils avancent en terrain miné : les promesses de coupes claires dans les effectifs des fonctionnaires ont laissé place à celles de « recrutements » ou de « revalorisations » des rémunérations.
Des promesses comme autant de plans de communication
Pourtant, en passant aux cribles discours, débats et entretiens, on s’aperçoit vite que l’austérité budgétaire est toujours d’actualité. À l’image des 50 milliards d’euros d’effort budgétaire annoncés par Emmanuel Macron associés aux 15 milliards d’euros de baisses d’impôts promis aux entreprises, ou encore du « passage d’un poids de 55,7 % des dépenses publiques dans le PIB en 2022 au seuil symbolique de moins de 50 % de la richesse nationale dès 2027 », comme le propose Marine Le Pen dans la revue en ligne Acteurs publics. Ces choix des candidats ne laissent guère de doute sur leurs conséquences sur les services publics.
Certes, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a annoncé dans la précipitation une augmentation du point d’indice, gelé depuis douze ans. Elle s’est bien gardée d’en donner l’ampleur. Et renvoie la mesure à juillet, soit après les élections législatives. De leur côté, Valérie Pécresse et Marine Le Pen annoncent une hausse des rémunérations ciblée sur les personnels de santé et des Ehpad grâce à des primes pour la première ou une revalorisation de 10 % pour la candidate d’extrême droite. « Le discours change, ils y sont obligés, mais dans les actes, dans nos administrations, le compte n’y est pas, analyse Céline Verzeletti, responsable confédérale de la CGT. Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons eu par des mobilisations », poursuit la responsable confédérale, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique. Elle liste le Ségur de la santé, le Grenelle de l’éducation.
D’ailleurs, seuls ou à côté des salariés du privé, les fonctionnaires ont multiplié les actions, y compris pendant la campagne présidentielle, plusieurs fois en janvier, puis le 17 mars, avant une nouvelle journée ce jeudi, à l’appel de la CGT des services publics. Une combativité « retrouvée », « indispensable » qui doit s’inscrire dans la durée, estime la syndicaliste. Car, regrette Céline Verzeletti, même en pleine pandémie, dans la santé, les luttes n’ont pas empêché les fermetures de lits, de services dans les hôpitaux.
Même les promesses de nouvelles embauches d’infirmières ou d’aides-soignantes sont autant de plans de communication. « Tous nos hôpitaux, toutes nos structures cherchent à recruter, explique Delphine Girard, de la CGT santé. La réalité, c’est qu’elles n’y arrivent pas. » Aujourd’hui, entre 150 000 et 200 000 infirmières diplômées en âge de travailler n’exercent plus, souligne la syndicaliste. Sans compter que beaucoup de jeunes qui souhaitent se former n’y arrivent pas. « Les plans de recrutement ne sont jamais suivis de plans de formation avec des budgets consacrés », dénonce Delphine Girard. Or, d’ici à 2030, ce sont, en plus des besoins immédiats, plus de 220 000 emplois d’infirmières et d’aides-soignantes qui seront nécessaires, dixit France Stratégie.
Derrière les odes aux fonctionnaires, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont dressé leur feuille de route dans la loi de transformation de la fonction publique, adoptée en 2021, à l’unanimité des parlementaires LaREM et LR. Marine Le Pen, en s’abstenant lors du vote à l’Assemblée nationale, ne s’y est pas non plus opposée. Et avoue, dans Acteurs publics, ne pas vouloir « modifier les règles en vigueur ». Or, cette loi-cadre, expliquent les syndicalistes, est un véritable « big-bang » comparable à celui de la loi travail dans le privé, et dont la mise en œuvre dans les collectivités et administrations devrait s’étaler jusqu’en 2025.
supprimer les « petits avantages » des travailleurs de l’ombre
Une loi tentaculaire dont la première attaque a porté sur le temps de travail des fonctionnaires territoriaux, avec le passage aux 1 607 heures obligatoires, l’équivalent de 35 heures hebdomadaires et de 25 jours de congé dans l’année. Alors que, jusqu’ici, les agents bénéficiaient de régimes dérogatoires. Une réforme qui vise à gommer la pénibilité et les spécificités des métiers et qui supprime les « petits avantages » aux travailleurs de l’ombre. À l’instar de ceux qui ramassent, par exemple, les poubelles la nuit, les week-ends, en horaires décalés pour une paie « 25 % inférieure » à celle du privé, lance Thomas Barby, secrétaire général de la CGT Toulouse Métropole, lequel a fait grève durant près d’un mois pour obtenir la reconnaissance de la pénibilité des éboueurs toulousains. Après les communes et intercommunalités, ce sera au tour des départements et des régions de mettre en place cette réforme.
La deuxième étape de la loi dans le moule de laquelle se coulent Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen consiste à modifier le statut général de la fonction publique en code général. Une manœuvre visant à « privatiser très facilement des missions de service public », explique Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Et la syndicaliste de prendre l’exemple de l’agent d’une ville qui externaliserait la cantine scolaire : « En perdant son statut de fonctionnaire, l’agent basculerait dans les effectifs de l’entreprise » prestataire, poursuit-elle. Fini l’emploi à vie. Une fois repris, avec son contrat privé, l’ex-fonctionnaire pourrait dès lors perdre son emploi si son entreprise perdait par la suite l’offre publique. Alors qu’aujourd’hui, la collectivité qui privatise le service se doit de trouver à son agent « un autre poste dans la collectivité », poursuit Natacha Pommet.
Les politiques de baisse des dépenses passent aussi par la multiplication des contractuels , souvent moins bien payés. Depuis l’an dernier, les administrations sont autorisées à recruter des contrats de projet, comme dans le privé. Ceux-ci pourront être inférieurs à un an et concerner toutes les catégories hiérarchiques (A, B, C), alors que jusqu’ici, le recours à ces personnels précaires était limité par la loi.
À ce jeu du poker menteur, la promesse d’une hausse du point d’indice apparaît comme une vaste farce, une pure « promesse de campagne », quand durant tout un mandat, le candidat en tête des sondages s’est refusé à une telle concession, la jugeant « bien trop coûteuse », rappelle Céline Verzeletti. Certes, poursuit-elle, l’inflation galopante a changé la donne mais elle sera « minime », prédit la fonctionnaire. La question est désormais d’en connaître l’ampleur, alors que les agents « accusent une perte de pouvoir d’achat de 11,5 % », calcule Natacha Pommet, dont l’organisation revendique une hausse de 10 %, suivie d’une phase de négociation. Les syndicats restent sur leur garde, car rien n’assure que dans trois mois, après les élections, Emmanuel Macron ne se dédira pas en prétextant une situation budgétaire inadéquate.
La crainte est aussi de voir se développer un service public à la carte. Une « différenciation territoriale » appelée de ses vœux par Marine Le Pen, mais aussi par le parti «Les Républicains», et qui consisterait selon Emmanuel Macron à « mettre beaucoup plus de fonctionnaires sur les territoires ». Un discours en écho aux colères des gilets jaunes dénonçant les déserts de service public. Un leurre, pointe Thomas Barby, CGT Toulouse Métropole. Dans sa ville, le maire a « réaffecté les agents » dans de plus petites structures, là où « il n’y a plus aucun service public », à l’image des « maisons de services publics », appelées France Service. Sans nouvelle embauche, sans dotation supplémentaire, les agents devront être ultrapolyvalents, tiraillés entre les ordres de leur direction de service et l’élu en charge du territoire, pour in fine fournir, selon Thomas Barby, un service public « toujours plus dégradé ».
Présidentielle 2022fonctionnairesEmmanuel MacronValérie Pécresse L'Humanité
électorat volatil, scrutin incertain
Actudémocratie Un quart des électeurs qui se déclarent certains d’aller voter ne savent toujours pas quel bulletin ils glisseront dans l’urne. Une donnée qui ouvre la possibilité à des dynamiques de dernière minute.
Cyprien CaddeoVoter, oui, mais pour qui ? À dix jours du scrutin, la part d’électeurs qui disent être certains d’aller voter mais sans être sûrs de leur candidat reste haute. Un caractère volatil qui rend de fait les résultats du vote plus imprévisibles. « On pose la question de l’intention de vote dans notre enquête quotidienne et on a un quart environ d’interrogés qui nous disent qu’ils peuvent encore changer d’avis, explique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. C’est à peu près autant qu’en 2017 à la même période, mais plus qu’en 2012. » De quoi potentiellement changer la donne dans la dernière ligne droite.
l’effondrement des repères partisans
Cette volatilité ne touche pas de la même façon les différents électorats, donc les différents candidats. Selon l’Ifop, il y a deux grands profils d’électeurs volatils : « Il faut distinguer la volatilité sociologique de la volatilité stratégique. » Ainsi, d’un point de vue sociodémographique, on retrouve parmi les indécis les primo-votants (18-24 ans), qui hésitent à 38 %, tout comme les électeurs des classes populaires, qui déclarent s’intéresser le moins à la politique. C’est surtout chez ces votants-là que l’imprévisibilité du vote est la plus forte.
En cause : l’éclatement d’une offre politique parfois perçue comme confuse par les moins initiés à la question politique, et l’effondrement des repères partisans. En conséquence : les choix sont de moins en moins déterminés par une appartenance ou même une simple sympathie partisane, mais davantage par des vécus individuels. Ou encore des causes spécifiques d’engagement : antiracisme, climat, droits LGBT, cause animale… C’est particulièrement vrai pour la jeunesse, qui se retrouve à devoir choisir, si toutefois elle va voter, entre plusieurs partis de gauche se revendiquant de ces luttes.
Questions stratégiques et vote utile
Mais il existe aussi une volatilité politique, qui tient aux rapports de forces de la campagne. Les électeurs se posent des questions stratégiques et s’interrogent sur l’opportunité d’un vote utile : le phénomène s’observe à gauche (50 % des électeurs d’Anne Hidalgo, 39 % de ceux de Yannick Jadot et 38% de ceux de Fabien Roussel ne sont pas sûrs de voter pour eux) comme à droite (27 % des électeurs de Valérie Pécresse, 21 % chez Éric Zemmour). La plus faible incertitude à droite s’explique toutefois par la part plus importante de classes moyenne ou supérieure et de seniors, au vote réputé plus stable, parmi leurs sympathisants. Par ailleurs, les électorats des deux favoris des sondages apparaissent comme les moins volatils (17 % pour Emmanuel Macron, 19 % pour Marine Le Pen).
À cela s’ajoute toujours l’incertitude autour du taux de participation, qui touche là encore en particulier l’électorat populaire ou jeune. La participation elle-même est volatile, avec des électeurs qui peuvent finalement ne se décider à aller voter que le jour même du scrutin, ou au contraire qui considèrent soudain que cela n’en vaut plus la peine. Le récit médiatique sur un résultat quasi joué d’avance, avec un duel Macron-Le Pen présenté comme inévitable ou presque, pourrait être un facteur de démobilisation des électeurs les moins motivés ou les plus aquoibonistes.
Présidentielle 2022 L'Humanité
La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
Présidentielle 2022gaucheFabien RousselJean-Luc Mélenchon Le Figaro
Giel Don Bosco, ce «Poudlard» où frère Benjamin met les jeunes au travail
REPORTAGE - Afin de réconcilier les jeunes avec l’école, l’équipe a instauré une méthode oscillant entre bienveillance et discipline.
Envoyée spéciale à Giel-Courteilles (Orne)
«Cela ressemble à Poudlard», avance fièrement frère Benjamin, directeur des études du collège de Giel Don Bosco, dans l’Orne, et membre de la communauté de Don Bosco. Dotée d’un sourire hollywoodien, cette star des réseaux sociaux (13.000 abonnés sur Instagram!), nous mène de la gare d’Argentan, en Normandie, à cette imposante bâtisse.
Fondé il y a cent cinquante ans, cet ancien orphelinat agricole poursuit sa mission en proposant désormais un collège-lycée avec des filières professionnelles dès la quatrième et des BTS. Giel Don Bosco, qui accueille les élèves peu importe leur niveau, est un lieu prisé pour son internat, où logent 250 jeunes. Ses résultats sont excellents (95% de réussite au bac pro en 2021), alors que les frais de scolarité restent abordables pour un internat (3500 euros par an).
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Afin de réconcilier les jeunes avec l’école, l’équipe a instauré une méthode oscillant entre bienveillance et discipline. Premier ingrédient de leur équilibre: la musique. Les enfants sont à bonne école. Chanteur lui-même, frère Benjamin a fondé en 2016, la chorale CapCœur, composée d’enfants de toutes confessions. À 10 heures ce mercredi, les sixièmes préparent des chants, qu’ils entonneront lors des fêtes religieuses. Les veillées, prières, et la messe relèvent du volontariat. Même si les familles sont rarement pratiquantes, frère Benjamin se réjouit qu’un collégien sur quatre assiste à l’aumônerie. «Je n’ai pas été spécialement séduite par l’enseignement catholique, mais plutôt par l’internat», avoue Lilia, 11 ans.
Les jeunes sont constamment occupés
La bienveillance représente un autre pilier du fonctionnement de l’école. «Les jeunes habitent loin de leur famille la semaine, donc ils éprouvent souvent le besoin de se confier», expose-t-il. À cet égard, le bureau de frère Benjamin s’apparente à un cabinet de psychologue, avec au mur un dessin qui restitue les quatre étapes de la communication non violente, «très efficace», souligne-t-il, pour apaiser les conflits.
Enfin, les jeunes sont constamment occupés. À 17 h 45 sonne l’étude. Le silence règne, sous le regard attentif de Francis Martel, quinquagénaire aux bras fermement croisés. À lui seul, il incarne l’âme de Giel. Pendant que les jeunes planchent sur leurs devoirs, on entendrait une mouche voler.
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Dans le dortoir masculin des collégiens, «Martel» prend les portables, sauf entre 19 h 30 et 21 h 30. Les lits sont impeccablement faits. Pour mener à la baguette ces cinquante-cinq élèves, il s’appuie sur des auxiliaires aux postes tournants, qui chronomètrent le temps passé dans la douche et les toilettes (7 minutes maximum), nettoient la salle de bains, ramassent les téléphones. Le vendredi, il compte les points: les plus sages jouissent de récompenses (gâteaux, livres, télévision) ; les turbulents écopent de punitions écrites. Du côté des filles, le dortoir se pare de douceur maternelle. Christine, la surveillante, organise des rituels réconfortants: des goûters, des échanges de cadeaux pour Noël, des modifications de chambres à leur convenance. Surtout, elles savent la trouver à n’importe quelle heure de la nuit.
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La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.
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Le Figaro
Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois
Le FigaroL'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
Les deux juges d'instruction de Toulouse chargés de l'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar, une infirmière de 33 ans qui s'est volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), vont mener de nouvelles auditions de parties civiles ce vendredi 1er avril à partir de 9h.
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Il s'agit notamment de cinq parties civiles représentées par Me Mourad Battikh et entendues pour la première fois : l'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de l'infirmière.
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Une série d'auditions
Une nouvelle série d'auditions est actuellement menée par les deux magistrates en charge du dossier. Les voisins du couple Jubillar ont été entendus il y a quelques jours, rapporte ainsi France Bleu . En janvier, la mère du mari de l'infirmière, Nadine Jubillar, avait été à nouveau convoquée.
Mis en examen le 18 juin 2021 pour «meurtre sur conjoint», Cédric Jubillar se trouve actuellement toujours en détention provisoire. Ses quatre demandes de remise en liberté ont été rejetées.
Des expertises ont récemment établi que le téléphone du mari de la disparue était éteint durant la nuit du drame. Un détail qui met à mal la version de Cédric Jubillar, qui avait assuré aux enquêteurs avoir mis son téléphone en mode avion. Cette fonctionnalité permet la géolocalisation d'un individu, contrairement à un appareil éteint.
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Treize personnes interpellées pendant une troisième nuit de violences à Sevran et Aulnay
Plusieurs faits de violence ont éclaté à Sevran à la suite de la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi.
Regarder la vidéoAffaire Jubillar : le téléphone du mari de la disparue était éteint durant la nuit du drame
Ce détail met à mal la version de Cédric Jubillar, qui avait assuré aux enquêteurs avoir mis son téléphone en mode avion. Une fonctionnalité qui permet la géolocalisation d'un individu, contrairement à un appareil éteint.
Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : le suspect interpellé a été mis en examen et écroué
Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
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Vote des seniors, la ruée vers l’or gris
ActuPrésidentielle. Les personnes âgées devraient encore très majoritairement voter à droite au premier tour. Mais, par rapport à 2017, Emmanuel Macron doublerait son score dans cette catégorie, au détriment de Valérie Pécresse.
Florent LE DU« Les vieux ne rêvent plus », chantait Jacques Brel. Mais ils votent toujours. De plus en plus nombreux (ils représentent désormais 20% de la population), les plus de 65 ans sont aussi la catégorie d’âge qui se mobilisera le plus, selon une enquête Ipsos du 28 mars : 89 % d’entre eux seraient « certains ou presque certains » de se rendre aux urnes le 10 avril, contre 78 % des inscrits. Un électorat « informé, fortement politisé et doté en moyenne d’un patrimoine important qui aura un rôle déterminant dans les résultats de ces élections », dresse Luc Rouban, politologue au Cevipof.
Aucun candidat ne fait l’économie d’une opération séduction auprès des plus âgés, en témoigne une proposition que tous partagent : revaloriser les petites retraites (à hauteur d’un Smic revalorisé pour Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, à 1 100 euros pour Emmanuel Macron et l’extrême droite).
Valérie Pécresse a mis le paquet pour les séduire
Cet électorat vote aussi traditionnellement à droite, et sans doute plus encore pour cette présidentielle. « Ce qui change, c’est que, historiquement, les seniors choisissaient majoritairement la droite parlementaire comme LR », note Luc Rouban. En 2017, 40 % des plus de 70 ans avaient choisi François Fillon, « ce qui reflétait notamment la sociologie d’une tranche d’âge plus conservatrice ». En 2022, ils devraient être deux fois moins à voter pour Valérie Pécresse (20 %). Sa campagne moins traditionaliste que celle de son prédécesseur peut expliquer en partie cette érosion. Pourtant, la présidente d’Île-de-France mise encore beaucoup sur le vote des personnes âgées. « Il faut dire aussi que dans les autres catégories, elle stagne à 5 % », observe Jérôme Fourquet, de l’Ifop. Elle a pourtant mis le paquet pour séduire les seniors. Dans ses discours comme dans son programme, « de loin celui qui contient le plus de propositions à destination des personnes âgées », note le magazine spécialisé Géroscopie. En plus d’un attirail de mesures pour faciliter les prises en charge à domicile, Valérie Pécresse veut défiscaliser les droits de succession jusqu’à 200 000 euros par enfant et défend un programme économique qui répond aux aspirations de nombreux seniors. « C’est le groupe d’électeurs qui place le plus souvent la réduction des déficits publics en tête des priorités, ils sont aussi très attentifs aux mesures pour le patrimoine, la compétitivité », indique Luc Rouban.
La gauche n’atteindrait que 18 % du vote des plus de 70 ans
Problème pour Valérie Pécresse : son camp n’est plus celui qui représente le mieux le libéralisme économique. Emmanuel Macron est passé par là et a siphonné le vote LR chez les plus de 65 ans. Alors que 17 % d’entre eux ont voté pour lui au premier tour de 2017, 35 % des plus de 70 ans opteraient cette année pour le président de la République. « Le Macron de droite, réformateur, libéral, plaît beaucoup, estime Jérôme Fourquet. Les seniors sont aussi très légitimistes, la prime au sortant s’applique particulièrement chez eux. Ses décisions pour protéger les plus âgés pendant la crise Covid ont pu jouer aussi, comme sa façon d’affronter la crise des gilets jaunes. » La guerre en Ukraine aurait aussi accéléré le départ d’électeurs LR vers le président-candidat. « L’image d’un président institutionnellement solide dans le contexte d’une crise internationale a particulièrement séduit les électeurs âgés de droite », estime le politologue du Cevipof. Et ce particulièrement auprès des retraités les plus précaires, peu échaudés par l’augmentation de la CSG au début du quinquennat.
Pour Jérôme Fourquet, ce sont même eux, les seniors, qui « assurent la réélection de Macron ». Plus de 75 % des plus de 65 ans voteraient pour le président sortant dans un deuxième tour contre Marine Le Pen, selon Ipsos (80 % en 2017). « L’attachement à la démocratie et à la paix, qu’ils savent fragiles, peut expliquer leur rejet de Le Pen », selon Luc Rouban. Celle-ci n’obtiendrait que 11 % du vote des seniors, moins qu’Éric Zemmour (12 %), qui a séduit une partie de la bourgeoisie âgée, notamment avec son discours sur la sécurité.
Quant à la gauche, elle n’atteindrait en cumulé que 18 % du vote des plus de 70 ans au premier tour selon Ipsos (dont 7 % pour Jean-Luc Mélenchon et 4 pour Fabien Roussel). Pourtant, et alors que l’autonomie figure parmi les trois principales préoccupations de cette catégorie d’âge, les propositions les plus ambitieuses dans ce domaine viennent de ce camp : en finir avec le caractère lucratif des Ehpad, multiplier les maisons de retraite, renforcer concrètement leur pouvoir d’achat, créer un service public de l’aide à l’autonomie, revaloriser, former et recruter des aides à domicile… Des améliorations des conditions de vie à portée de vote, faut-il encore savoir « rêver ».
Présidentielle 2022seniorsÉlections 2022Emmanuel Macron Le Figaro
Quatre choses à faire pour rebondir professionnellement après un burn-out
Laetitia LienhardNOS CONSEILS - Alors que le nombre de Français concernés a explosé depuis le début de la pandémie, Le Figaro vous aide à adopter la bonne stratégie pour transformer cette épreuve en force.
Surmenage, perte de sens, sentiment d'iniquité… Le burn-out est une épreuve de vie qui n'est pas simple à dépasser. Et ce phénomène concernait pas moins de deux millions et demi de salariés fin septembre 2021, un chiffre en hausse de 25% par rapport au mois de mai de la même année, d'après le dernier baromètre OpinionWay. Le Figaro dresse les différentes étapes à suivre pour surmonter cette période difficile et rebondir professionnellement.
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1. Identifier les origines du burn-out
«Il faut d'abord identifier quels éléments ont généré le burn-out tels qu'une surcharge de travail, un manque de reconnaissance ou une perte de sens afin de s'en prémunir dans l'avenir », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Il est nécessaire de comprendre précisément ce qui a provoqué ce mal-être pour que cette période ne se transforme pas en un traumatisme qui empêcherait d'avancer et qui provoquerait certains blocages au travail.
Repérer les éléments qui ont conduit à cet épuisement permet ensuite de s'orienter vers un choix professionnel qui correspond mieux à ses attentes et à ses besoins. «Les questions de fond à se poser sont : “Qui suis-je dans ma vie?” et “Qui je souhaite être demain?”, “Comment j'aligne mon projet professionnel avec cela ?”, mais également “Qu'est-ce que je recherche désormais pour m'épanouir dans ma vie professionnelle”, et “à quoi je dois être vigilant pour éviter que cela se reproduise?”», pointe Nadia Guiny, fondatrice du cabinet de coaching Ellyance. Ce travail sur soi peut notamment être facilité par un accompagnement auprès d'un psychologue ou d'un coach. Plusieurs mois sont souvent nécessaires pour se remettre de cette épreuve psychologique.
2. Se tourner vers un environnement de travail adéquat
Une fois que les causes du burn-out ont été identifiées, cela permet de s'orienter vers un environnement de travail plus proche de ses nouveaux besoins. Plusieurs options sont alors possibles. Il suffit parfois de changer d'environnement de travail en changeant d'entreprise sans forcément opérer un virage professionnel à 180 degrés. « Changer de société peut être une bonne option lorsque la personne ressent que son burn-out est purement lié à l'organisation du travail interne à cause notamment d'une surcharge de travail ou d'une pression trop forte», explique la coach.
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Lorsque l'épuisement professionnel n'a pas provoqué de traumatisme par rapport au métier exercé, l'option de se lancer à son compte est également envisageable. « Une des causes du burn-out est souvent liée à un manque de contrôle sur l'organisation du travail. Créer sa propre structure permet alors de reprendre la main dessus et de créer une organisation qui répond à ses propres besoins », affirme le psychologue du travail. Une création d'entreprise est tout de même énergivore et nécessite de continuer à faire attention à soi-même pour que ce nouveau projet professionnel réussisse. « Lancer son entreprise nécessite énormément d'énergie car il faut des compétences dans de nombreux domaines : en communication, en finance, en administratif, etc. La problématique centrale d'un burn-out est souvent une mauvaise gestion de son énergie, il faut cependant donc bien faire attention à ne pas aller au–de-là de ses limites même lorsqu'on travaille pour soi-même», met en garde Nadia Guiny.
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De logisticienne à vendeuse de fruits et légumes sur les marchés ou encore de notaire à chanteuse lyrique, certains font également le choix de changer radicalement de profession. « Lorsque cet épuisement professionnel leur provoque un rejet du métier exercé et ils ne se sentent pas aptes à réaliser les mêmes missions même dans un environnement de travail différent, certains changent radicalement de filière et de métier. Dans ce cas-là, ce qu'il faut garder en tête, c'est la recherche d'un nouveau métier qui soit en accord avec ses propres valeurs », explique Nadia Guiny, du cabinet de coaching Ellyance.
A contrario, l'option de revenir au même poste et dans la même entreprise est également possible mais doit être envisagée seulement à certaines conditions. « Il est nécessaire que le burn-out n'ait pas été causé par l'environnement de travail mais uniquement en lien avec le comportement de la personne concernée en s'étant par exemple imposée une trop grosse pression et un niveau d'exigence très élevé sans que cela n'ait été demandé par l'entreprise », explique la coach. Uniquement dans ce cas-là et si le salarié a bien identifié les réglages à effectuer avec lui-même, un retour au même travail est alors à considérer.
Quelle que soit l'option choisie, l'élément clef est que le poste réponde bel et bien à ses propres besoins d'accomplissement. « Un des dangers à la suite d'un burn-out est de se tourner vers un emploi qu'on ne considère pas de qualité pour éviter de s'investir à nouveau et de souffrir», raconte Marc Durin-Valois. Un choix peu opportun puisque le manque d'accomplissement finira par se faire ressentir.
3. En faire une force face aux recruteurs
Lorsque l'envie de travailler se fait à nouveau sentir, il est temps de réfléchir aux explications à donner pour justifier cette période sur son CV lors des entretiens d'embauche. «La meilleure option est la transparence. Lorsque plusieurs mois se sont écoulés avant la recherche d'un nouvel emploi, il est important de préciser sur le curriculum vitæ à propos de la période concernée «reconstruction d'un projet professionnel» ou une formation que l'on a pu effectuer sur cette durée», affirme Nadia Guiny.
Parler sincèrement de cette épreuve aux recruteurs peut ensuite être vu comme une force lors des entretiens d'embauche. « L'avoir dépassé est une preuve de rebond, de résilience. En discuter ouvertement permet également de montrer que ce n'est pas un fardeau mais une expérience de vie qui nous a rendus plus fort », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Expliquer ce qui a concrètement provoqué le burn-out est tout de même indispensable : « Cela permet aux recruteurs de comprendre ce qu'il s'est passé », précise-t-il.
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4. Repérer les implications positives de ce burn-out
«Même si c'est un moment difficile, l'épuisement professionnel pousse les personnes qui le vivent à être acteur de leur vie et à prendre des décisions fortes», conclut Nadia Guiny, coach. Rebondir professionnellement et personnellement à la suite d'un burn-out est une étape complexe mais c'est effectivement une opportunité pour mieux se connaître, faire des choix importants et en ressortir plus fort.
Guerre en Ukraine : Poutine menace de priver l'Europe de gaz dès vendredi
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Le Figaro
«Un emballement pour un dossier vide» : l'agression présumée raciste d'une collégienne à Chambéry finalement classée sans suite
Guillaume PoingtRÉCIT - En décembre 2021, une mère avait dénoncé l'agression raciste de sa fille de 11 ans, Anna-Chloé, sur les réseaux sociaux. Des artistes, militants et associations avaient pris position en sa faveur.
En décembre dernier, l'affaire «Anna-Chloé» enflammait les réseaux sociaux. La collégienne de 11 ans assurait avoir subi une agression raciste de la part d'élèves de son établissement à Chambéry, qui lui avait laissé une importante blessure au visage. L'affaire avait mobilisé artistes, militants d'extrême gauche et associations qui avaient pris fait et cause pour la version de la jeune fille. Trois mois plus tard, le soufflé est retombé et l'affaire a été classée sans suite par le parquet de Chambéry. Le dossier n'est toutefois pas clos : l'avocat de la mère d'Anna-Chloé, Me Mourad Battikh, a annoncé le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la saisine d'un magistrat instructeur. Mais l'emballement provoqué par cette affaire interroge, tant la narration initiale d'une supposée agression raciste couverte par un établissement scolaire est en totale contradiction avec ce que l'enquête a établi.
L'histoire débute le 16 décembre 2021 sur Facebook. «Je suis la maman d'Anna-Chloé en classe de 6e D au collège privé catholique Le Rocher (Notre-Dame-du-Rocher, NDLR) à Chambéry. Depuis la rentrée, elle subit des violences verbales, racistes et même physiques», écrit une femme de 28 ans d'origine camerounaise sur une page intitulée «Justice pour Anna-Chloé».
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La mère de famille y relate la chute de sa fille de 11 ans dans la cour du collège la veille. Cette chute a occasionné une blessure impressionnante au visage de la fillette et une fracture du nez, comme le montrent des photos sous la publication. «Ce matin 16 décembre 2021, je me suis rendue à l'école pour savoir ce qui s'était passé et si possible voir les caméras de surveillance sur la cour et j'ai été froidement reçu par le chef d'établissement. Il m'a dit que ses caméras n'ont pas de sauvegarde des événements (...) Je veux que justice soit faite pour ma petite Chloé», conclut la mère d'Anna-Chloé, laissant entendre que sa fille a subi une agression raciste. Transportée à l'hôpital après sa chute, la collégienne de 11 ans est opérée du nez. À son réveil, elle assure à sa mère avoir été «poussée dans le dos». Une plainte est alors déposée.
Un emballement sur les réseaux sociaux
Très vite, l'affaire s'emballe. Le message de la mère d'Anna-Chloé devient viral : sur Facebook, où il totalise 18.000 partages, mais aussi sur Twitter et Instagram. De nombreuses personnalités dénoncent «l'agression raciste» vécue par la fillette ou partagent son histoire. Parmi elles, l'acteur Omar Sy, le chanteur Mokobé du groupe 113, la journaliste Aïda Touihri, la chanteuse Alizée, le présentateur Christophe Dechavanne ou encore l'animateur Cyril Hanouna. Ce dernier dénonce «une affaire inadmissible» dans un tweet du 18 décembre.
Sur Twitter, plusieurs militants de gauche - le journaliste Taha Bouhafs, le député de la France Insoumise (LFI) Éric Coquerel ou encore David Guiraud (LFI) et Thomas Portes (ex-PCF) -, partagent «le témoignage terrible de la maman d'Anna-Chloé sur sa fille victime de racisme à l'école».
Les associations antiracistes ou communautaires ne sont pas en reste. «Nous apportons notre soutien à Anna Chloé et sa famille en lui souhaitant un prompt rétablissement. Nous espérons que l'établissement scolaire de la jeune fille en fera de même et s'engage à retracer les faits et mettre en place tout ce qui est nécessaire», écrit ainsi SOS Racisme le 19 décembre.
La militante antiraciste Assa Traoré relaie également sur son compte Instagram un appel au rassemblement à Paris. La Ligue de défense noire africaine (LDNA), dissoute par le gouvernement et qualifiée de «raciste» par le ministre de l'Intérieur, évoque elle aussi l'affaire sur sa page Facebook. Tout comme certains médias communautaires. «Negro News», suivi par 800.000 personnes sur Facebook et se définissant comme «le premier média d'information de la population noire de France», publie notamment une photo du visage d'Anna-Chloé. «Une jeune fille noire tabassée dévisagée et insultée par des enfants blancs à Chambéry», peut-on lire en légende.
La polémique monte après les fêtes de fin d'année. Le 3 janvier 2022, Cyril Hanouna invite la collégienne et sa mère dans l'émission TPMP (Touche pas à mon poste !, NDLR). «J'ai senti des mains me pousser», réitère Anna-Chloé. Une élève témoin de la scène n'aurait «pas été auditionnée» par les enquêteurs, accuse Me Battikh, l'avocat de la mère d'Anna-Chloé. Présent sur le plateau, l'avocat du directeur du collège, Me Pierre Perez, explique quant à lui que la collégienne est tombée toute seule. Une hypothèse corroborée par l'enquête diligentée par le parquet : l'adolescente était «seule» à cet endroit de la cour au moment de sa chute. Me Mourad Battikh, évoque par ailleurs plusieurs épisodes de harcèlement sur «deux-trois mois» envers Anna-Chloé : il cite notamment un incident du 29 novembre où la collégienne aurait été molestée «la tête dans un casier» et traitée de «grosse baleine noire».
Le personnel du collège menacé de mort
Cet emballement sur les réseaux sociaux et dans les médias s'accompagne d'un déferlement de haine envers le directeur du collège «Notre-Dame-du-Rocher» de Chambéry et l'équipe enseignante. Disponible sur les pages blanches, l'adresse personnelle du proviseur est diffusée sur Internet. Plusieurs centaines de menaces de mort (mails et appels téléphoniques, parfois de l'étranger) sont reçues par l'établissement : il est question de «brûler le collège» et de s'en prendre à la famille du proviseur. L'affaire est prise au sérieux par les autorités. Le collège est désormais surveillé par la police tandis que le directeur et sa famille sont placés sous la protection des gendarmes. Très affectés par les accusations de racisme envers le collège, certains enseignants sont mis en arrêt maladie. Fin décembre, l'avocat du proviseur du collège, Me Pierre Perez, finit par porter plainte contre la mère d'Anna-Chloé et les auteurs des menaces de mort pour «incitation à la haine et à la violence».
La plainte classée sans suite
La plainte déposée par la mère d'Anna-Chloé est finalement classée sans suite, annonce le procureur de la République de Chambéry, Pierre-Yves Michau, mardi 22 mars. Guerre en Ukraine et élection présidentielle obligent, la nouvelle passe presque inaperçue dans les médias. «L'enquête menée par le commissariat de Chambéry sous la direction du parquet, qui a permis en particulier l'audition de très nombreux témoins, a en effet démontré qu'aucune des infractions dénoncées n'était établie», écrit le procureur dans un communiqué.
«Anna-Chloé est tombée toute seule dans cette cour de récréation, c'est incontestable. Nous avons entendu des dizaines de témoins - enseignants, surveillants, élèves, pompiers -, et tous disent qu'elle est tombée toute seule», précise au Figaro Pierre-Yves Michau. «Mais elle a eu le malheur d'heurter ce banc ferré avec son visage», poursuit le procureur. Au total, la brigade des mineurs de Chambéry - mobilisée plusieurs jours sur l'affaire -, a réalisé une trentaine d'auditions.
«Le dossier montre qu'Anna-Chloé avait des problèmes de stabilité liés à un surpoids important. Elle tombait fréquemment, notamment en cours de gym», explique de son côté Me Pierre Perez, l'avocat du proviseur du collège. «Le 15 décembre, elle était à la traîne pour rentrer après la sonnerie et a couru. Elle avait ses lacets défaits : plusieurs témoignages du dossier le montrent. Elle est tombée toute seule devant des collégiens, deux surveillants et quatre professeurs qui rentraient à l'intérieur. On a l'absolue certitude que personne ne l'a poussée», poursuit l'avocat, qui cite le dossier.
Le procureur réfute également les «épisodes de harcèlement» évoqués dans TPMP par Me Mourad Battikh. Le magistrat confirme en revanche un épisode : une bousculade et des injures réciproques entre Anna-Chloé et une autre élève, fin novembre 2021, «comme ça arrive 250.000 fois par jour dans une cour de récréation», dit-il. «Malheureusement, aujourd'hui, des élèves de 11-12 ans s'insultent régulièrement dans les cours de récréation en des termes très grossiers», poursuit-il.
Comment peut-il y avoir un tel emballement dans un dossier aussi vide ?
L'affaire laisse un goût amer à l'avocat du directeur du collège, menacé pendant plusieurs semaines. «La mère a pris une photo de sa fille avec une coupure impressionnante. Elle lance ça sur les réseaux sociaux et les gens prennent pour argent comptant ce qu'on leur dit sans rien vérifier. Comment peut-il y avoir un tel emballement dans un dossier aussi vide ?», s'insurge Me Pierre Perez. Surtout depuis le drame de l'assassinat de Samuel Paty, tué par un terroriste islamiste après d'une campagne de harcèlement en ligne déclenchée par le mensonge d'une élève.
La mère d'Anna-Chloé ne veut pas en rester là
Après le classement sans suite de sa plainte, la mère d'Anna-Chloé a de son côté réagi sur Facebook dans plusieurs publications. «Une bataille de perdue mais le combat continue. On veut fermer les yeux parce que NOIRE ?», questionne-t-elle. Elle en appelle à l'Unicef, l'Unesco ou encore Amnesty International. «J'exige les images de vidéosurveillance du 15 décembre 2021 qui démontrent comment ma fille est tombée seule. Ensuite vous pourrez classer votre affaire», écrit-elle également. Les caméras du collège, très anciennes, donnent en effet sur la cour de récréation mais n'enregistrent pas d'images, filmant seulement en temps réel. Une preuve, pour les soutiens d'Anna-Chloé, que le collège cache des choses. «Aujourd'hui je remets ce problème entre les mains de Dieu Tout Puissant lui qui sait tout et qui voit tout. Je m'abandonne à lui car il est le Seul qui peut nous rendre justice», conclut la mère d'Anna-Chloé.
La décision de classement sans suite est une honte et intervient après une enquête expéditive et partielle
Contacté par Le Figaro, l'avocat de la mère d'Anna-Chloé, Me Mourad Battikh, estime que «la décision de classement sans suite est une honte et intervient après une enquête expéditive et partielle». «Dès le départ, le procureur de la République de Chambéry a publiquement affirmé que les faits n'étaient pas caractérisés alors qu'Anna-Chloé, la principale intéressée, n'avait toujours pas été auditionnée par les officiers de police judiciaire. Les déclarations de différents témoins ont en revanche été prises pour argent comptant lorsqu'il s'est agi de soutenir qu'Anna-Chloe avait chuté seule le jour des faits», poursuit-il. Me Mourad Battikh conclut : «Nous sommes consternés d'apprendre que l'enquête aurait également permis d'établir que les faits de harcèlement moral et d'injure publique à caractère raciste que nous dénoncions n'étaient pas établis, alors même que ces faits se sont répétés entre septembre et décembre 2021, et qu'Anna-Chloé n'a jamais été interrogée à ce sujet».
Reste un dernier élément non négligeable dans cette affaire : qu'est devenu l'argent récolté par la mère d'Anna-Chloé ? Dans le sillage de son message du 15 décembre 2021, plusieurs cagnottes ont en effet été lancées sur Leetchi pour «payer les honoraires d'avocat et des dépenses non prises en charge». La première cagnotte avait permis de récolter 30.000 euros. Au total, plusieurs dizaines de milliers d'euros pourraient avoir été récoltées. Contactée, la mère d'Anna-Chloé nous écrit qu'elle «ne souhaite plus parler de cette affaire aux médias».
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En Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice
Alexandre DevecchioENQUÊTE - Les élections législatives hongroises se tiendront le dimanche 3 avril. Viktor Orbán va tenter de décrocher un quatrième mandat consécutif. L’occasion d’explorer le laboratoire politique qu’est devenue en douze ans la Hongrie du premier ministre nationaliste et conservateur.
Envoyé spécial à Budapest
Je ne me suis jamais senti aussi libre que depuis que j’enseigne en Hongrie», explique le philosophe libéral américain Peter Boghossian, très applaudi par un public d’une centaine de personnes majoritairement composé de jeunes conservateurs. Démissionnaire de l’université de Portland où il a fait l’objet d’une chasse aux sorcières menée par une administration et des étudiants woke, le professeur a trouvé «asile politique» dans le pays de Viktor Orbán où il affirme avoir «renoué avec la liberté de penser et de s’exprimer», à rebours de la cancel culture qui fait des ravages aux États-Unis. Ce 17 février, sa conférence, qui porte justement sur le wokisme, est organisée par le Mathias Corvinus Collegium (MCC) de Budapest. Si l’institution, dont le but est de détecter et faire émerger les élites hongroises de demain, se présente comme indépendante et non partisane, elle est en réalité proche du premier ministre hongrois, et de son parti, le Fidesz. À peine deux mois avant les élections législatives, plus que la bataille politique, le MCC mène celle des idées et, davantage que la prochaine échéance électorale, prépare déjà la prochaine décennie. L’objectif est d’inscrire la «révolution conservatrice», dont le premier ministre est le fer de lance, dans le temps long.
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S’il l’emportait de nouveau lors des élections du 3 avril, Viktor Orbán obtiendrait son quatrième mandat consécutif, son cinquième depuis 1998. Après douze ans de règne ininterrompu, il est confronté à l’usure du pouvoir. Pour la première fois, le chef du Fidesz doit, en outre, faire face à une opposition unie contre lui. Les chefs des six partis, comprenant notamment les libéraux, les socialistes, les écologistes et même le Jobbik (originellement d’extrême droite, voire néonazie), se sont rassemblés autour d’un candidat unique au poste de premier ministre, Péter Márki-Zay, un indépendant actuellement maire d’une petite ville du sud du pays. L’élection s’annonce serrée et l’opposition peut au moins espérer priver le Fidesz de sa majorité des deux tiers. Mais Orbán, porté par l’effet drapeau lié à la guerre en Ukraine, conserve une avance dans les derniers sondages. Et demeure favori à sa propre succession. En un peu plus d’une décennie, il s’est imposé comme un phénomène politique, a donné un visage et une voix à la Hongrie, mais est aussi apparu comme l’un des dirigeants les plus controversés d’Europe. S’il est perçu comme un modèle à imiter par une partie des droites nationalistes et conservatrices européennes (Marine Le Pen et Éric Zemmour ont fait tous deux le déplacement à Budapest pour être adoubés), Orbán est la bête noire de Bruxelles et des élites progressistes. Assimilé à la «lèpre populiste» par Emmanuel Macron, il est, depuis la guerre en Ukraine, bien qu’il ait voté les sanctions européennes contre la Russie, présenté comme «un Poutine hongrois».
Un objet politique non identifié
L’universitaire américain Yascha Mounk voit dans l’hégémonie politique de Viktor Orbán un danger pour les institutions de la démocratie libérale et redoute qu’à terme il ne puisse plus être chassé du pouvoir. Pour la philosophe conservatrice Chantal Delsol, Orbán est avant tout un défenseur de la souveraineté et de l’identité à l’heure où l’Europe de l’Ouest et les institutions européennes considèrent ces notions comme révolues. Laure Mandeville, grand reporter au Figaro et auteur d’un essai à paraître sur les régimes «populistes», Les Révoltés d’Occident (Éditions de l’Observatoire), décrit Viktor Orbán comme «un objet politique non identifié» dont le logiciel idéologico-politique est un mélange de «protectionnisme national et social», de «conservatisme culturel» et d’«autoritarisme institutionnel». S’il est, selon elle, caricaturé par la gauche en raison de sa fermeté en matière d’immigration et de son rejet du progressisme sociétal, elle regrette qu’une partie de la droite ferme les yeux sur ses entorses à l’État de droit. La journaliste, qui a vécu en Russie, récuse cependant la comparaison avec Vladimir Poutine, rappelant l’opposition historique d’Orbán au régime soviétique: le 16 juin 1989, sur la place des Héros de Budapest, celui qui n’était encore qu’un jeune militant aux cheveux longs avait en effet exigé, au péril de sa vie, le retrait des troupes russes de Hongrie. Mandeville souligne «la différence de nature» entre le poutinisme et le orbanisme. Le premier a anéanti toute forme de contre-pouvoir en Russie, tandis que le second concentre beaucoup de pouvoir, mais doit tout de même affronter une véritable opposition, qui, lorsqu’elle est rassemblée, pèse près de 50% des suffrages. En vérité, la Hongrie d’Orbán est devenue un véritable laboratoire politique qu’il convient d’explorer pour comprendre la recomposition du paysage politique actuel.
Souverainisme économique et politique
La révolution conservatrice d’Orbán s’est faite par étapes. Dans les coulisses du MCC, Balázs Orbán *, 36 ans, principal conseiller du premier ministre, retrace la lente évolution idéologique de son mentor. Lors de son premier mandat, en 1998, Orbán a pour modèle le chancelier allemand Helmut Kohl et est considéré comme le «bon élève» de l’Europe. Ce n’est que dix ans plus tard, après une défaite électorale en 2002 et huit ans d’opposition, qu’il opère sa première rupture avec le modèle occidental. Après la crise financière de 2008, la gauche au pouvoir avait appliqué dans les deux dernières années les cures d’austérité prescrites par Bruxelles et le FMI, conduisant le pays à la quasi-faillite. Lors de son retour aux affaires en 2010, Orbán comprend que cette crise marque un changement d’époque et referme l’ère globale ouverte dans les années 1990. Le nouveau premier ministre renvoie le FMI, et au mépris des règles fixées par Bruxelles, met en place une politique interventionniste dans les secteurs stratégiques, imposant par exemple une baisse des prix de l’énergie de 20%. Les entreprises étrangères qui souhaitent investir en Hongrie bénéficient de subventions considérables et d’exemptions fiscales, mais en échange, elles ont l’interdiction de licencier et doivent s’installer dans les régions du pays que l’État souhaite développer. Cette approche dirigiste se conjugue à une logique libérale de baisse massive des impôts et des aides sociales.
Loin de la faillite annoncée, la croissance bondit et le chômage décroît, passant depuis 2017 sous la barre des 4%. Balázs Orbán est convaincu que la longévité politique de Viktor Orbán s’explique en grande partie par ce spectaculaire redressement économique. Un point de vue partagé par le vice-premier ministre, Gergely Gulyás. Depuis son bureau situé au bord du Danube, à quelques pas de l’emblématique et majestueux Parlement hongrois, inspiré du palais de Westminster de Londres, le numéro deux du gouvernement dresse fièrement le bilan économique d’Orbán. Depuis 2010, plus d’un million d’emplois ont été créés en Hongrie. Et en cette année électorale, fort d’un rebond de croissance de 7 %, parmi les plus importants d’Europe, le gouvernement a augmenté le salaire minimum de 20%, instauré un treizième mois des retraites et restitué l’impôt sur le revenu dans sa totalité à toutes les familles ayant au moins un enfant.
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Si le premier mandat du nouveau Orbán est consacré à la reconquête de la souveraineté économique hongroise, le deuxième est marqué par le retour de la souveraineté politique, de nouveau à la faveur d’une crise internationale: celle des migrants. Pendant la seule année 2015, près de 400.000 migrants ont traversé la Hongrie, située au centre de l’Europe et point de passage obligé de la route migratoire des Balkans, pour rejoindre l’Allemagne. Non seulement Viktor Orbán s’oppose à leur accueil et aux orientations de Berlin et de Bruxelles mais prend des mesures radicales pour contenir les flux de populations qui entrent dans l’espace Schengen, fermant les frontières et mettant en place une clôture barbelée longue de 175 kilomètres entre la Hongrie et la Serbie. Les pays de Visegrád, groupe informel réunissant la Hongrie, la République tchèque, la Slovaquie et bien sûr la Pologne, bientôt rejoints par l’Autriche, font front commun, fermant en cascade leurs frontières et rejetant la politique des quotas voulue par Bruxelles. C’est à cette époque qu’Orbán va devenir le symbole décrié de «la poussée populiste et nationaliste» en Europe centrale. Comme l’explique l’intellectuel bulgare Ivan Krastev, la crise migratoire a fait apparaître le choc des cultures entre une Europe de l’Est, dont l’histoire récente est marquée par son combat pour l’indépendance nationale face à la présence soviétique, et qui demeure attachée à sa souveraineté et son identité, et l’Europe de l’Ouest, dont la majorité des élites sont favorables à un modèle européen post-national et multiculturaliste.
Conservatisme culturel
Lors du troisième mandat d’Orbán, la fracture entre la Hongrie et l’Union européenne s’est encore creusée, notamment autour des questions de société et celles liées à l’État de droit. Le conservatisme culturel défendu par Viktor Orbán, qui a fait inscrire dans la Constitution les «racines chrétiennes» de la Hongrie, «le mariage comme union de vie entre un homme et une femme» ou encore «la protection de la vie dès la conception», apparaît en décalage avec le libéralisme sociétal promu par l’Union européenne. La loi sur la protection de l’enfance adoptée par le Parlement hongrois le 15 juin 2021, qui vise à interdire l’intervention des associations LGBT à l’école et prévoit que les cours d’éducation sexuelle devront être assurés par des organisations agréées par l’État et respecter l’«identité constitutionnelle» du pays et «sa culture chrétienne», a été jugée discriminatoire par nombre de dirigeants européens. Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron ont notamment estimé qu’elle n’était pas compatible avec «les valeurs européennes» tandis que le Suédois Stefan Löfven a averti que ses concitoyens n’avaient pas envie «d’envoyer de l’argent à un pays» agissant de la sorte. Dans la foulée de ces tensions, l’UE, avec l’aval de la Cour de justice européenne, a pris la décision de ne pas valider le plan de relance de la Hongrie, privant le pays de plus de 7 milliards de fonds européens. Plus que la loi, l’Union affirme viser les manquements de la Hongrie à l’État de droit, notamment en matière de transparence des marchés publics ou d’indépendance des médias et de la justice.
Démocratie Illibérale
Sur ces points, les critiques de l’UE ne sont pas entièrement infondées. Viktor Orbán, qui a lui-même théorisé le concept de «démocratie illibérale», dessine un État fort et extrêmement centralisé dans lequel l’exécutif s’arroge des pouvoirs considérables au mépris des corps intermédiaires considérés comme des entraves néfastes à l’action politique. La longévité d’Orbán a également conduit à une forme de népotisme. András Kósa, rédacteur en chef d’un site d’information indépendant, affirme que depuis 2010 la plupart des journaux régionaux sont entre les mains d’entrepreneurs proches du gouvernement tandis que les médias publics, sous influence, n’invitent pas les membres de l’opposition. Boris Kálnoky, directeur de l’école des médias du MCC et ancien correspondant pour le quotidien allemand Die Welt, nuance ce constat car les médias publics ont toujours été, selon lui, proches du gouvernement du jour et la principale chaîne de télévision privée, la plus regardée par les Hongrois, est une chaîne d’opposition. Kálnoky rappelle qu’après la chute de l’ancien régime, les médias ont été privatisés, mais continuaient à être dirigés par des communistes. «Les conservateurs ont compris que le paysage médiatique, intellectuel et culturel était dominé par la même intelligentsia, explique-t-il. Orbán a demandé publiquement à des hommes d’affaires proches de ses idées d’acheter ou de fonder des médias. C’est en cela que l’on peut parler de “révolution conservatrice” car, pour le Fidesz, il ne s’agit pas simplement de gouverner, mais aussi de changer le paysage médiatique et de faire émerger de nouvelles élites.»
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Selon lui, le Fidesz est paradoxalement victime de sa majorité écrasante! «L’électorat hongrois a commis l’erreur de donner une majorité des deux tiers à Fidesz, ce qui lui a permis d’occuper toutes les positions de pouvoir et a privé l’opposition de contre-pouvoir», analyse-t-il.
Une avant-garde?
Judit Varga, la jeune et énergique ministre de la Justice, véritable star du gouvernement, voit dans les critiques de l’UE visant l’État de droit en Hongrie un prétexte, convaincue que ce qui est visé, en réalité, est la législation hongroise sur la famille et les frontières, et plus largement leur modèle de société. «L’État de droit était censé limiter la volonté politique, constate-t-elle. Il est aujourd’hui devenu un moyen de mettre en œuvre, d’imposer une politique progressiste.» Et de rappeler que c’est la liberté et la responsabilité des peuples de décider de leur politique familiale ou de leur politique d’immigration. «C’est pourquoi, explique-t-elle, le gouvernement hongrois a décidé de soumettre sa loi sur la protection de l’enfance au référendum pour bien montrer à l’Europe que c’est une décision du peuple souverain et qu’elle ne peut pas interférer. Nous avons fait la même chose il y a quelques années sur la question de l’immigration.» Le vote aura lieu le même jour que les législatives, un moyen de cliver le débat et de piéger l’opposition, pour la première fois réunie sous la même bannière, qui rêvait de faire du scrutin un référendum anti-Orbán.
L’enjeu dépasse cependant la réélection du premier ministre. Pendant une vingtaine d’années après la chute du mur de Berlin, les pays d’Europe centrale se sont employés à imiter au cours de leurs transitions démocratiques les modèles politiques occidentaux. Le pari du Fidesz est aujourd’hui, tout au contraire, de faire de la Hongrie, et plus largement de l’Europe centrale, l’avant-garde de la recomposition politique européenne. Judit Varga est convaincue que, malgré les apparences, son pays n’est pas isolé et que des dizaines de millions de citoyens voient dans son gouvernement un espoir, celui d’«une Europe forte de ses nations fortes, qui reste proche des valeurs et des traditions chrétiennes, proche des citoyens». La fracture entre l’Europe de l’Est et l’Europe de l’Ouest s’inscrit, selon elle, dans une fracture entre les élites européennes et leurs peuples qui traverse en réalité tout le continent. L’élection présidentielle française qui livrera son verdict quelques semaines après les législatives hongroises sera observée avec attention à l’Est…
*Balázs Orbán, conseiller du premier ministre, Viktor Orbán, partage avec lui le même nom de famille, mais aucun lien de parenté.
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L'Humanité
Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
carburantshausse des prix carburantshausse des prix Le Figaro
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À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
pétroleéconomieÉnergiecarburants Le Figaro
«L’Histoire et l’élection»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Nul besoin des slides d’un cabinet de conseil pour comprendre que la France n’est pas à la veille d’une élection ordinaire. Les catégories habituelles, celles qui ordonnent nos réflexions et guident nos commentaires, sont profondément perturbées par la conjugaison de crises immédiates - Covid, guerre en Ukraine - et d’inquiétudes collectives - déclassement économique, mutation démographique, réchauffement climatique. Le semblant de campagne qui nous mène péniblement jusqu’au premier tour est aussi terne que le climat est dramatique. L’enchâssement des crises accélère un phénomène antérieur: la désaffiliation d’un nombre toujours plus grand de citoyens. C’est l’immense intérêt de l’étude menée par Dominique Reynié et la Fondation pour l’innovation politique de restituer dans leur analyse électorale la gravité des temps. Ce serait, en effet, désastreux si l’Histoire en marche réduisait à l’anecdote le rendez-vous démocratique.
Si Zemmour, Le Pen, Mélenchon ont d’abord minoré la menace venue de l’Est, le chef de l’État a pu laisser croire qu’elle justifiait de tout emporter sur son passage, même la délibération civique. La guerre en Ukraine pourtant ne remplace pas le mal français, elle s’y ajoute.
Si les périls s’accumulent, la tyrannie de l’instant ne doit surtout pas s’imposer. Il est urgent de lui opposer, pour les dix jours à venir, les vertus de la distance, de la réflexion, de la comparaison, de la rumination même, sans lesquelles la raison cède à la compulsion, l’esprit à l’épiderme.
Mille outils, dans notre société démocratique, sont à notre portée. Sondages, journaux, professions de foi, meetings, émissions, réseaux sociaux nous renseignent, nous éclairent. S’y pencher, c’est mesurer, malgré les apparences, un degré d’incertitude rarement atteint à quelques jours d’un premier tour. Nos représentations, clivages, réflexes se rattachent trop souvent à des périodes qui n’ont plus rien à voir avec celle que nous vivons. Depuis trois ans, les jours sont des semaines, et les mois, des années. Quand s’enchaînent de tels bouleversements, et ce n’est pas une formule d’usage, tout est possible.
Présidentielle 2022: «La vitalité d’une démocratie»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Présidentielle 2022: «LR et LREM doivent-ils s'allier ?»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Plusieurs élus LR pensent rejoindre Emmanuel Macron s'il est réélu. Si cela peut leur permettre de peser dans les décisions du quinquennat à venir, Maxime Tandonnet estime qu'il leur sera difficile de conserver leur liberté de parole.
Après le meeting au Trocadéro, Éric Zemmour peut-il rebondir ?
ENTRETIEN - Le candidat, en baisse dans les sondages, a néanmoins rassemblé plus de 50.000 personnes à Paris ce 27 mars. Pour Jean-Philippe Dubrulle, directeur d'études à l'Ifop, Éric Zemmour a cherché à se «présidentialiser pour donner un nouveau souffle à sa campagne.
L'Humanité
Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
pouvoir d'achatessencecarburantspétrole Le Figaro
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
Alain BarluetREPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
De notre correspondant à Moscou
Le 24 février dernier, à 8 heures du matin, Irina (1), 22 ans, a été réveillée en sursaut par son petit copain: «Ira, lève-toi, nous sommes en guerre», lui a-t-il dit. Depuis ce moment précis qu’elle n’oubliera jamais, la jeune étudiante moscovite est passée par toute la palette des sentiments: le choc, la sidération, la colère et la frustration de ne pas pouvoir protester.
Un mois plus tard, la jeune femme, longs cheveux blonds et yeux en amande surlignés de noir, est attablée au Flip Bar. Autour d’elle des étudiants révisent leurs cours en dégustant des cappuccinos. La Haute École de l’économie, une université réputée de la capitale où Irina étudie le journalisme, est juste de l’autre côté de la rue. Son émotion n’est pas retombée. «La chose la plus effrayante pour moi a été de constater que j’étais en minorité: la majorité des étudiants soutient l’“opération militaire spéciale” - je l’appelle comme cela car on risque la prison si on utilise un autre mot», relève-t-elle.
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Attitude neutre
Considérée comme un établissement «libéral», la Haute École de l’économie de Moscou a été reprise en main après les manifestations antigouvernementales de 2019. Le corps professoral a été profondément remanié. «Notre recteur a signé une lettre en soutien à l’opération militaire au nom de toute l’université ; j’ai alors rédigé un appel en proposant aux étudiants de réagir», raconte Irina. Mais, en réponse, sur le tchat de Vkontakte (le Facebook russe), où sont inscrits cinq cents étudiants, elle reçoit aussitôt une volée de bois vert. «J’ai entendu qu’en fait l’Ukraine préparait une attaque contre nous, que tout était la faute de l’Otan.» Une de ses amies placarde une affiche «Non à la guerre» dans les couloirs de la fac - elle est arrachée au bout de cinq minutes.
«En cours, les profs n’abordent même pas le sujet, alors que nous sommes dans une école de journalisme.» «Les étudiants n’en parlent pas beaucoup entre eux non plus», poursuit Irina. Et lors des rares discussions, c’est toujours les mêmes arguments qui reviennent, relate-t-elle: «Où étais-tu depuis huit ans? C’est l’Ukraine qui a commencé cette guerre, ce sont les médias soutenus par les Occidentaux qui déforment l’information…»
Des propos auxquels souscrit volontiers Igor, 22 ans lui aussi, étudiant en maîtrise au MGIMO, le «Sciences Po moscovite». «Le 24 février, lorsque j’ai appris la nouvelle, j’étais heureux que l’on règle cette question, que la Russie puisse défendre les enfants assassinés de Donetsk et la population prorusse (dans l’est de l’Ukraine, NDLR). Cela aurait dû être fait depuis bien longtemps, depuis 2014 même», souligne-t-il. «Après que des dizaines de personnes ont été brûlées à Odessa (le 2 mai 2014) et que personne n’ait été tenu responsable, il m’est clairement apparu que, tant que l’Ukraine existerait sous sa forme actuelle, ce serait un État terroriste antirusse et qu’il faudrait, tôt ou tard, résoudre la question», assène-t-il encore. Le jeune homme raconte avoir beaucoup discuté, au début, avec ses camarades de cours. «Personne n’était ouvertement opposé à l’opération. Les gens étaient surtout inquiets pour l’économie , affirme-t-il. Puis tout le monde s’est calmé. La plupart ont maintenant une attitude neutre, comme si cela ne les concernait pas…»
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Selon Denis Volkov, le directeur du Centre Levada, le plus fiable pour les études d’opinion, deux tiers des Russes soutiendraient l’opération en Ukraine, contre un quart ou un cinquième qui s’y opposeraient. «Concernant les jeunes, les chiffres sont à peu près de cinquante-cinquante», relève l’expert. La crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile. L’état d’esprit de la jeunesse apparaît toutefois assez évolutif. «Au pic du conflit, il est normal qu’elle soit assez braquée contre l’Occident, comme en 2014 après l’annexion de la Crimée», explique Denis Volkov. «Nous manquons encore de données, mais les jeunes Russes vont probablement retrouver une attitude plus favorable envers l’Occident, comme cela avait le cas dès la fin 2015», ajoute-t-il. Pour lui néanmoins, le contexte répressif exclut toute «action de masse» de la part des jeunes.
«L’Occident et le monde entier demandent aux Russes de descendre dans la rue. C’est une utopie, malheureusement», relève Tatiana, 22 ans, étudiante, militante féministe et LGBT. «Ceux qui ne vivent pas dans ce pays ne comprennent pas que si vous sortez pour protester, vous serez battu au poste de police, vous serez renvoyé de l’université ou vous perdrez votre emploi», explique-t-elle, en avouant éprouver pour cela de la «culpabilité». «Je ne suis pas prête à mourir pour la Russie», lâche Tatiana. À la différence de «la moitié de mes amis», elle n’a pas quitté le pays et reste à Moscou. Pour l’instant.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
El País (ESP)
SANS TITRE
El pico de gallo es una de las salsas más populares de México. Este picadillo de verduras y hierbas se suele usar para refrescar tacos, quesadillas y todo tipo de preparaciones, además de para darles un empujón de sabor (y de picante). El origen de su nombre se desconoce, y cómo no, hay un montón de teorías nada fiables al respecto, que van desde su presunto parecido a la comida de las gallinas a la más presunta todavía manera que tenían de comerlo con las manos antiguamente.
Insultantemente fácil de hacer, para poner un pico en la mesa no hay más que picar unos cuantos ingredientes y mezclarlos. Admite múltiples variaciones (nosotros te damos tres), y las cantidades son perfectamente adaptables al gusto de quien cocine. En España, la mayor dificultad puede consistir en encontrar jalapeños u otros chiles mexicanos frescos, pero en caso de necesidad se puede tirar de envasados en conserva o de otro tipo de guindillas. En el vídeo de arriba tienes la receta clásica, los tuneos y algunos consejos de uso en comidas cotidianas.
PICO DE GALLO TRADICIONAL
Ingredientes
Para 4 personas
-
½ cebolla
-
2 tomates medianos
-
2 cucharadas de cilantro fresco
-
1 chile jalapeño fresco (en su defecto, otro tipo de chile o jalapeño en conserva)
-
1 lima
-
Sal
Preparación
- Picar fina la cebolleta. Si se quiere que pierda un poco de potencia, dejarla en remojo en agua con un chorrito de vinagre unos 10 minutos.
- Picar los tomates, desechando las semillas (que se pueden usar para untar pan, por ejemplo), y ponerlos en un bol.
- Picar el cilantro y añadirlo al tomate.
- Eliminar las semillas y las venas blancas del jalapeño. Picarlo y añadirlo a la mezcla anterior
- Colar la cebolla si la has tenido en remojo, y sumarla a la mezcla.
- Aderezar con zumo de lima y sal al gusto. Servir a temperatura ambiente.
PICO DE MANGO
Ingredientes
Para 4 personas
Preparación
- Picar fina la cebolla. Si se quiere aflojar su potencia, dejarla en remojo con agua y un chorrito de vinagre unos 10 minutos.
- Picar el mango en trocitos pequeños.
- Picar el cilantro y mezclarlo con el mango.
- Colar la cebolla, si se ha tenido en remojo, y añadirla a la mezcla anterior..
- Aderezar con Tajín. Probar y corregir con zumo de lima y sal al gusto.
PICO DE PEPINO Y CACAHUETES
Ingredientes
Para 4 personas
Preparación
- Pelar y picar el pepino, desechando la parte central si tiene muchas semillas, y ponerlo en un bol.
- Picar el aguacate, la cebolla, el cilantro, el jalapeño y los cacahuetes, y sumarlos a la mezcla.
- Aliñar con zumo de lima y sal.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com
El País (ESP)
SANS TITRE
El pico de gallo es una de las salsas más populares de México. Este picadillo de verduras y hierbas se suele usar para refrescar tacos, quesadillas y todo tipo de preparaciones, además de para darles un empujón de sabor (y de picante). El origen de su nombre se desconoce, y cómo no, hay un montón de teorías nada fiables al respecto, que van desde su presunto parecido a la comida de las gallinas a la más presunta todavía manera que tenían de comerlo con las manos antiguamente.
Insultantemente fácil de hacer, para poner un pico en la mesa no hay más que picar unos cuantos ingredientes y mezclarlos. Admite múltiples variaciones (nosotros te damos tres), y las cantidades son perfectamente adaptables al gusto de quien cocine. En España, la mayor dificultad puede consistir en encontrar jalapeños u otros chiles mexicanos frescos, pero en caso de necesidad se puede tirar de envasados en conserva o de otro tipo de guindillas. En el vídeo de arriba tienes la receta clásica, los tuneos y algunos consejos de uso en comidas cotidianas.
PICO DE GALLO TRADICIONAL
Ingredientes
Para 4 personas
-
½ cebolla
-
2 tomates medianos
-
2 cucharadas de cilantro fresco
-
1 chile jalapeño fresco (en su defecto, otro tipo de chile o jalapeño en conserva)
-
1 lima
-
Sal
Preparación
- Picar fina la cebolleta. Si se quiere que pierda un poco de potencia, dejarla en remojo en agua con un chorrito de vinagre unos 10 minutos.
- Picar los tomates, desechando las semillas (que se pueden usar para untar pan, por ejemplo), y ponerlos en un bol.
- Picar el cilantro y añadirlo al tomate.
- Eliminar las semillas y las venas blancas del jalapeño. Picarlo y añadirlo a la mezcla anterior
- Colar la cebolla si la has tenido en remojo, y sumarla a la mezcla.
- Aderezar con zumo de lima y sal al gusto. Servir a temperatura ambiente.
PICO DE MANGO
Ingredientes
Para 4 personas
Preparación
- Picar fina la cebolla. Si se quiere aflojar su potencia, dejarla en remojo con agua y un chorrito de vinagre unos 10 minutos.
- Picar el mango en trocitos pequeños.
- Picar el cilantro y mezclarlo con el mango.
- Colar la cebolla, si se ha tenido en remojo, y añadirla a la mezcla anterior..
- Aderezar con Tajín. Probar y corregir con zumo de lima y sal al gusto.
PICO DE PEPINO Y CACAHUETES
Ingredientes
Para 4 personas
Preparación
- Pelar y picar el pepino, desechando la parte central si tiene muchas semillas, y ponerlo en un bol.
- Picar el aguacate, la cebolla, el cilantro, el jalapeño y los cacahuetes, y sumarlos a la mezcla.
- Aliñar con zumo de lima y sal.
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El País (ESP)
Portugal con niños: planes para sacarle el máximo partido a un viaje en familia
PORTUGALEn Lisboa está el acuario de interior más grande de Europa, en Lourinhã espera una exposición con dinosaurios a tamaño real y en Coimbra se puede conocer el país en miniatura
Portugal tiene multitud de lugares de interés para los más pequeños: la capital del país, Lisboa, concentra la mayor oferta con museos y el acuario de interior más grande de Europa, pero también es de lo más entretenido visitar la exhibición de dinosaurios a tamaño real que espera en Lourinhã, además de varios parques temáticos y de actividades en la naturaleza en la región norte.
Viajar con niños siempre requiere una buena planificación: elegir un lugar de vacaciones y un alojamiento adecuados, y asegurarse de que ellos también disfrutan con actividades de su interés. En este sentido, Portugal es un destino ideal para visitar en familia. A su ya popular cultura y gastronomía, se suma una gran oferta de planes infantiles en diferentes puntos del territorio. Aquí van unas ideas.
Despertando su curiosidad en Lisboa
La cultura es uno de los emblemas de la capital portuguesa. Además de diferentes monumentos y otros puntos de interés que se pueden visitar con los pequeños, Lisboa ofrece lugares para aprender y despertar su curiosidad mientras se divierten. Uno de ellos es el Pavilhão do Conhecimento (Pabellón del Conocimiento), situado en el barrio Parque de las Naciones, en la ribera del río Tajo. Es el espacio museístico dedicado a la ciencia y la tecnología más importante del país, y presta especial atención al público más joven. Las exposiciones —de todo tipo, desde cómo funcionan las diferentes partes del cuerpo humano, por qué tenemos alergias, cómo se potabiliza el agua o el mundo del circo— se articulan en torno a espacios interactivos y están disponibles en varios idiomas, también en castellano. Las entradas para niños de 3 a 11 años cuestan 7 euros, de 12 a 17 años, 8 euros, y para los adultos el precio es de 10 euros.
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A tan solo unos metros de distancia se encuentra el Oceanario de Lisboa, el mayor acuario de interior de Europa. El edificio está rodeado completamente de agua, simulando un puerto flotante, pero lo más sorprendente está en su interior: hasta 16.000 ejemplares de más de 400 especies marinas. Entre todos ellos, los que más miradas y fotografías atraen son las nutrias marinas, aunque los más pequeños pueden sentir predilección por los centenares de peces payaso —el protagonista de la película Buscando a Nemo— que colorean de naranja el gigantesco acuario. La entrada de adultos (de 13 a 64 años) cuesta 19 euros. Menores de 4 a 12 años y mayores de 65 años, 13 euros. También disponen de entradas familiares más económicas.
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Una propuesta para conocer esta ciudad de una manera diferente es hacerlo subido a un vehículo anfibio que recorre durante una hora y media algunos de sus rincones emblemáticos, tanto por las calles como navegando por el Tajo. Hippotrip es la empresa que se encarga de estas curiosas visitas guiadas (a partir de 17 años, 28 euros; de 2 a 16, 16 euros) que tienen como punto de partida el área de Doca de Santo Amaro, una de las zonas más vibrantes y modernas de Lisboa con multitud de bares y restaurantes.
Dinosaurios en Lourinhã y un Portugal en miniatura en Coimbra
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Que el museo portugués dedicado a los dinosaurios se encuentre en la localidad de Lourinhã, a una hora en coche de Lisboa, no es casualidad. Cerca de aquí se descubrió en 1982 un nido con más de 100 huevos de dinosaurio, aunque se tardarían casi dos décadas en anunciarlo. En Dino Parque, el mayor museo al aire libre de Portugal, explican estas y otras curiosidades sobre dinosaurios, además de ofrecer un recorrido por los cuatro periodos de la Tierra en los que vivieron antes de su extinción. Toda esta información se complementa con una exposición que reúne más de 180 especies a tamaño real. Entrada: menores de 4 a 12 años, 8,50 euros; a partir de 13 años, 11,05 euros; descuentos por la compra online.
Si se opta por conocer más a fondo la historia y cultura del país hay que visitar la ciudad de Coimbra, famosa por su vida estudiantil y su universidad. El paseo por las riberas del río Mondego, que la divide en dos, es también un magnífico plan para toda la familia. Cruzando el puente de Pedro e Inés hacia el barrio de Santa Clara se llega al parque temático Portugal dos Pequenitos, un espacio lúdico y pedagógico con reproducciones en miniatura del patrimonio arquitectónico nacional. Como si de un parque infantil se tratase, se muestran ejemplos de casas tradicionales y de monumentos como el monasterio de los Jerónimos, la torre de Belém y el convento de Cristo, en Lisboa, o la Universidad de Coimbra. Entrada gratuita para niños hasta los 2 años; de 3 a 13 años, 7 euros, y adultos, 12 euros.
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Oporto y Vila Real: aventuras en la naturaleza y en alta mar
A los amantes de las historias de navegantes y piratas les espera un plan perfecto en Oporto, otra joya portuguesa que bien merece una visita de varios días. En la ribera del Duero, de camino entre emblemáticos lugares como el mirador de Bandeirinha da Saúde y el palacio de la Bolsa, se encuentra el Mundo de los Descubrimientos. Este espacio temático e interactivo que se recorre con paseos en canoas recrea las aventuras de los navegantes portugueses durante siglos, cruzando océanos para descubrir mundos desconocidos (de 3 a 12 años, 9 euros; a partir de 13 años, 15 euros; descuentos en la compra online y visitas disponibles en castellano). Como actividad adicional, se puede disfrutar de los exóticos menús que ofrece su restaurante, Mundo de Sabores, con platos típicos de Portugal, África, India, China, Japón y Brasil.
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Para un plan divertido y al aire libre se puede optar por Magikland en Penafiel, a unos 50 kilómetros al este de Oporto. Es un parque de atracciones poco concurrido dedicado exclusivamente al público infantil (de 3 a 12 años) con entretenimientos de todo tipo y zonas verdes y de restauración para pasar el día. En la temporada de verano también funciona como parque acuático con varias piscinas y toboganes. Los precios por la jornada completa son de 12,5 euros para niños de 3 a 12 años, y de 18,5 euros a partir de los 13 años.
Las familias más activas pueden realizar multitud de actividades en la naturaleza en el parque Pena Aventura, en el distrito de Vila Real. Un enclave montañoso situado a menos de una hora de Galicia y perfecto para montar a caballo, practicar senderismo, rafting, escalada… Para los más intrépidos, también disponen de una montaña rusa que discurre por un pinar y una tirolina de 100 metros de longitud. La mayoría de las actividades son aptas para niños mayores de 6 años, aunque también tienen otras adaptadas a los más pequeños, como los paseos en poni (precios según la actividad).
Si planea visitar Portugal en breve o por Semana Santa, hay que tener en cuenta que el país mantiene todavía restricciones sanitarias por la covid-19. Es necesario el certificado de vacunación de la UE si se entra al país por vía aérea o marítima (esquema completo o esquema completo con dosis de refuerzo, de prueba y recuperación), o prueba PCR negativa (realizada 72 horas antes del embarque) o prueba rápida de antígenos negativa (24 horas antes del embarque). Los menores de 12 años están exentos de certificado y test. Si se accede por vía terrestre, el Gobierno portugués también recomienda disponer de estos documentos, aunque debido a la ausencia de controles fronterizos no se exigirá su presentación.
En los establecimientos de ocio y restauración se ha eliminado la exigencia del certificado de vacunación para su acceso. La mascarilla sigue siendo obligatoria en interiores y en el transporte público, no así en exteriores desde el pasado mes de septiembre.
Es un país amable y fácil de recorrer. Las empresas de transporte público ofrecen a menudo descuentos para menores de 12 años, o incluso viajes gratuitos, como en el caso del tranvía de Lisboa. Si se opta por el coche, la red de carreteras con peaje facilita los tiempos de desplazamiento, pero es importante obtener la tarjeta que habilita el pago telemático en aquellas vías privadas donde no se dispone de cajero físico. Se pueden adquirir en las oficinas de correos de Portugal, áreas de servicio o en la página oficial de Toll Card.
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Le Figaro
La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?
Hugues MaillotLA VÉRIFICATION - Lors d'un entretien avec des journalistes russes, le président Zelensky a estimé que «la guerre peut rapidement se terminer», alors que la question de la «neutralité» de l'Ukraine est de plus en plus envisagée.
LA QUESTION. Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».
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Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?
VÉRIFIONS. Et considérons avant toute chose un élément essentiel : aucun analyste ne peut prédire ce qu'il y a dans la tête de Vladimir Poutine et ne peut donc connaître les «objectifs» qu'il s'est fixés en attaquant l'Ukraine. D'après le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, il faut en distinguer deux : le «ziel», qui concerne les buts purement militaires et le «zweck», qui traduit les buts politiques qui en découlent. Si le premier objectif se constate plus ou moins aisément sur le terrain, le second est difficilement appréciable. Or, il semble que la guerre ne prendra réellement fin que quand les objectifs politiques seront a minima remplis… ou quand l'armée russe sera vaincue, ce qui paraît, pour l'heure, hautement improbable. Les déclarations du chef du Kremlin et de ses subordonnés, depuis le début de la guerre, permettent en revanche d'en esquisser les contours : Vladimir Poutine pourrait être intransigeant sur la démilitarisation de l'Ukraine, donc sa neutralité, la «dénazification» et le statut de la Crimée et du Donbass.
Des avancées diplomatiques
Lundi et mardi, les pourparlers ont abouti à une étape importante. «C'est la première fois que, sur les bases des fondamentaux de la Russie, les deux parties ont commencé à discuter sérieusement», explique au Figaro Jean de Gliniasty*, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l'IRIS. L'Ukraine a fait un pas en avant, en envisageant un statut neutre, prérequis de Moscou. Mais pas à n'importe quel prix. Les négociateurs ukrainiens ont bien conscience qu'ils ne pourront pas intégrer l'Otan et réclament un «accord international» avec plusieurs pays garants qui lui fourniraient une assistance militaire en cas d'agression. En contrepartie, l'Ukraine «ne déploiera sur son territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique».
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Là où le bât blesse, c'est que Kiev a choisi «de remettre à plus tard le statut de la Crimée et du Donbass», souligne Jean de Gliniasty. Surtout, cette question devrait être réglée par référendum, comme l'a annoncé Volodymyr Zelensky. «C'est un risque de fragilité supplémentaire d'un éventuel accord», prédit l'ancien diplomate. De fait, le statut de la Crimée et du Donbass semble être un objectif essentiel pour Vladimir Poutine, quand bien même on en ignore les limites (celles des républiques séparatistes ou des deux oblasts de Donetsk et Lougansk ?). C'est sans doute pour cette raison que le Kremlin a décidé de concentrer ses forces sur le Donbass et donc sur Marioupol. D'autant que la prise de cette ville, assiégée depuis le début de la guerre, pourrait suffire à «satisfaire les exigences russes» en matière de «dénazification», estime Jean de Gliniasty, puisque c'est ici que combat le régiment Azov, régulièrement accusé d'épouser des thèses néonazies.
Pas assez d'atouts pour négocier en position de force
Ce redéploiement des troupes russes démontre parfaitement que les négociations dépendent intimement du rapport de force militaire. Vladimir Poutine sait que le gros des troupes ukrainiennes (à peu près 40%) se situe dans le Donbass. Pour l'heure, «les Russes n'ont pas assez d'atouts sur le terrain pour négocier en position de force», analyse l'ancien ambassadeur de France à Moscou. «Ils vont donc mettre la priorité sur la destruction des forces armées traditionnelles du Donbass», estime-t-il.
L'érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur.
En parallèle, l'armée russe ne devrait pas se désengager entièrement de Kiev ou de Kharkiv, pour garder par l'état de siège une coercition diplomatique. Mais l'état actuel des combats démontre pour l'heure une stabilisation du rapport de force militaire, avec des contre-offensives ukrainiennes sporadiques. «On a quand même l'impression que les deux parties sont déterminées à continuer la lutte mais fatiguées», résume Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la FRS.
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Et pour cause, l'armée russe semble avoir atteint ces derniers jours son «point culminant», un autre concept de Clausewitz, détaillé dans une note de la FRS, publiée à la mi-mars. «Ce dernier explique comment la puissance de combat de l'attaquant s'érode en général avec le temps, compte tenu des pertes, de l'élongation des lignes de communication de ses forces et du besoin de les protéger», expliquent ses deux auteurs, Philippe Gros et Vincent Tourret. «Cette érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur, si ces dernières ne s'effondrent pas non plus». C'est ce qui semble se produire chez les troupes russes : «Marioupol est coupée en deux, mais la progression est assez lente. Les Russes mettent beaucoup de temps pour prendre le contrôle de la ville, ce qui est le signe de capacités limitées», explique Olivier Kempf.
Vers un conflit gelé ?
Cette situation influe forcément sur les négociations. Tant que l'un ou l'autre des belligérants n'aura pas l'occasion de sortir la tête haute de ce conflit, la paix paraît impossible et la guerre se poursuivra. «La guerre va continuer tant que Poutine n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain : Marioupol et le Donbass, voire toute la bande de terrain entre la Crimée et Kherson», juge l'ancien général. «Tant qu'il y aura des forces et des gains territoriaux, même centimètre par centimètre, Poutine ne s'arrêtera pas», ajoute-t-il. De son côté, l'Ukraine ne peut pas abandonner maintenant, pour des raisons évidentes. Une partie de son territoire est occupée, il y a des morts, un pays détruit et des millions de personnes en exil. «Même si on est dans une guerre d'usure, les deux parties pensent qu'il y a encore militairement des options et ne vont donc pas négocier à fond, tant qu'il reste des forces», ajoute Olivier Kempf.
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Le risque désormais, c'est que la guerre se transforme en conflit gelé. «Il peut y avoir une option avec de petites progressions très localisées, où le conflit s'enracine sur les positions actuelles», prévoit le chercheur. Et pendant ce temps-là, les morts se poursuivront et «les négociations seront également gelées». Une situation sur laquelle les Occidentaux peuvent cependant peser. «Parmi les paramètres des négociations, il y aura forcément la levée des sanctions et une garantie donnée aux Ukrainiens, implicite ou explicite», assure Olivier Kempf. «Si on ne pèse pas vers la paix et si on laisse juste Russes et Ukrainiens discuter ensemble, nous encourageons le gel du conflit», juge-t-il.
En résumé, la vraie négociation, et donc l'éventualité d'un accord de paix, «débutera quand chacun estimera qu'il a suffisamment d'atouts dans sa manche pour discuter en état de force», estime Jean de Gliniasty. Pour l'heure, la situation militaire ne pèse pas en faveur d'une issue rapide de la guerre : la Russie n'a pas atteint ses objectifs et l'Ukraine offre une résistance farouche qui ne met pas les négociateurs dans la meilleure des postures. Si les pourparlers ont progressé à Istanbul, un accord de paix ne paraît pas envisageable en l'état et la guerre «va encore se compter en semaines», conclut Olivier Kempf.
*Jean de Gliniasty est notamment l'auteur de Petite Histoire des relations franco-russes, paru en février 2021 chez l'Inventaire.
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.
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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.
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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.
Au Nord, la bataille de Kiev suspendue
Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.
Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.
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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.
Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?
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Cécile Charlap : «Après 38 ans, c'est la ménopause sociale : on n'est pas physiologiquement stérile, mais on doit l'être socialement»
ENTRETIEN - Longtemps taboue, la ménopause interroge la place des femmes dans la société. Aujourd'hui, les regards changent, les schémas sexistes s'effacent, le cinéma, la pub, les réseaux sociaux donnent une nouvelle visibilité aux quinquas et plus...
Fanny Ardant amoureuse du quadragénaire Melvil Poupaud dans Les Jeunes Amants, Emma Thompson en veuve de 55 ans qui (re)découvre le sexe dans Good Luck To You, Leo Grande (bientôt en France), Carrie, Miranda et Charlotte qui parlent ménopause et libido dans And Just Like That (la suite de Sex and the City), la sexagénaire Caroline Ida Ours qui s'affiche en sous-vêtements pour Darjeeling… À en croire nos écrans, les campagnes publicitaires ou les défilés de mode conviant des mannequins silver, une métamorphose est en route : les femmes de 50 ans et plus gagnent du terrain dans de nouvelles images visant à déplacer le curseur sur les représentations du vieillissement féminin.
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Jusqu'ici centrées sur la menace des désagréments physiques et les inégalités de genre, les histoires abordant la vie des femmes de 50, 60, 70 ans et plus n'étaient que déficiences, dépression et long déclin. Or, si la vie sous ménopause n'est pas un long fleuve tranquille, elle n'a pas les mêmes conséquences pour toutes et n'est pas synonyme de rupture de libido ou d'isolement social. Cécile Charlap (1), sociologue à l'université de Toulouse Jean-Jaurès, revient sur la perception de cette transformation et sur les récits qui émergent pour aider les femmes à mieux l'appréhender.
En vidéo, «Ménopausées», la bande-annonce
Madame Figaro. - Les femmes de 50 ans et plus sont mieux représentées dans les récits. Comment l'expliquer ?Cécile Charlap. - Par la perméabilité de la culture qui se nourrit des changements sociaux et les reflète. Dans le sillage de la prise de conscience récente de l'invisibilisation des femmes et de leur vieillissement, la fiction a fait des efforts pour montrer la richesse des expériences et représenter de plus en plus de personnages vivants, incarnés, avec du désir et en quête de plaisir, y compris après 50 ans. Je pense aux Jeunes Amants, avec Fanny Ardant, à la série britannique The Split, sur une avocate quinquagénaire spécialiste du divorce, ou au film Aurore, avec Agnès Jaoui. La réalisatrice Blandine Lenoir y donnait à voir un corps de femme au moment de la ménopause, qui n'était ni érotisé ni disqualifié, mais montré dans sa réalité et, surtout, chargé de vitalité. Il faut cependant se méfier de l'arbre qui cache la forêt. Quand on regarde les travaux de l'association professionnelle des comédiens et comédiennes de France, les statistiques ne sont toujours pas bonnes : si, dans l'Hegaxone, une femme majeure sur deux a plus de 50 ans, moins de 10 % des rôles leur sont attribués au cinéma. On préférera filmer des jeunes, en dépit du bon sens parfois. Comme dans Eiffel, où les amoureux, censés avoir peu d'écart d'âge, sont joués par Romain Duris et Emma MacKey, qui a vingt-deux ans de moins que lui.
Quid de la représentation du corps qui évolue, comme dans la campagne publicitaire #commejesuis de Darjeeling ?Je ne crois pas que les marques soient des acteurs de changement volontaires : leurs choix sont dictés par la visée d'un nouveau marché potentiel, pas par un quelconque engagement. Néanmoins, quelle que soit leur motivation, les images qu'elles véhiculent illustrent des tendances sociales et contribuent à façonner notre regard. Le fait que des fillettes et des petits garçons voient des corps moins homogènes, avec des bourrelets, des rides ou des carnations différentes, construit la possibilité de s'identifier autrement.
Les réseaux sociaux, et notamment les comptes dédiés à la vie des quinquas et plus, font-ils aussi bouger les lignes ?Dans le prolongement des mouvements féministes, ils font sortir certains sujets du placard : les règles, l'endométriose, les poils, la ménopause… Sur ce dernier point, beaucoup de comptes se concentrent cependant sur le «problème médical» autour duquel de nombreux coachs gravitent. Du marketing, là encore. Il faut se réapproprier les récits sur la ménopause, et quelques comptes avec une perspective féministe en parlent déjà différemment, en axant le propos sur la démédicalisation et de nouvelles ressources sociologiques, historiques ou psychologiques. Je pense à @jaipiscineavecsimone, à @menopausestories, de Sophie Kune, l'autrice de Ménopausée et libre !, (Éd. Marabout), ou à la page Facebook «Les Tentes rouges». S'inspirant de la tradition des moon lodges amérindiennes, où les femmes s'isolaient avec leurs «sœurs» pendant leurs menstruations, cette association met en place des groupes de parole entre femmes sur les questions de grossesse, de sexualité ou de ménopause, dans une logique d'empowerment par le collectif.
En Grande-Bretagne, les grandes entreprises sont en train de mettre en place des politiques dédiées avec des congés ménopause
Justement, comment les femmes de plus de 50 ans sont-elles aussi devenues des symboles d'empowerment ?Dans la sphère professionnelle, ce qui est en jeu, ce sont les compétences, l'expérience. À ce titre, et grâce aux prises de conscience des politiques et des entreprises sur les inégalités persistantes, les femmes accèdent de plus en plus au leadership. Mais il ne faut pas généraliser : les opportunités, les images et les ressentis dépendent du milieu dans lequel on évolue. L'appréhension du corps ne sera pas la même pour une ouvrière, dont c'est l'outil de travail, que pour une cadre supérieure, avec un devoir de représentation. Les femmes de pouvoir vivent, par exemple, les bouffées de chaleur comme un stigmate à effacer et ont recours à des traitements hormonaux pour rester performantes. En Grande-Bretagne, les grandes entreprises sont en train de mettre en place des politiques dédiées avec des congés ménopause et des espaces pensés pour mieux vivre les manifestations désagréables de celle-ci. Quant à la question de l'empowerment dans la sphère sociale, il y a encore beaucoup de progrès à faire : les femmes que j'ai interviewées parlaient souvent de transparence, d'un sentiment d'exclusion du marché amoureux et du jeu de la séduction, lié à l'amalgame entre ménopause et perte de féminité.
Qu'est-ce que la «ménopause sociale», terme que vous utilisez pour parler des femmes après 40 ans ?Je l'ai emprunté à l'ethnologue Yvonne Verdier. Notre société produit des normes, dont celles du «bon âge» pour faire un enfant, situé entre 25 et 38 ans environ. Après cette période, c'est la ménopause sociale : on n'est pas physiologiquement stérile, mais on doit l'être socialement. Cela se traduit notamment dans le discours médical, qui parle de grossesse à risque ou gériatrique.
Après 38 ans, c'est la ménopause sociale : on n'est pas physiologiquement stérile, mais on doit l'être socialement
Un autre carrefour flou, voire hypocrite, concerne la fin de la fécondité, souvent associée à une fin supposée de la sexualité. Est-ce là l'ultime tabou à la ménopause ?L'ultime tabou, c'est la sexualité des seniors, quel que soit le sexe. Regardez combien cette question est invisibilisée en Ehpad. Pour les quinquagénaires et sexagénaires, le curseur est plus difficile à placer : le corps et la sexualité de l'homme dérangent moins que ceux de la femme, sauf si, à 50 ans, elle en fait dix de moins. On peut en voir la conséquence sur les actrices qui, sans doute par peur de ne plus exister, n'acceptent pas le vieillissement. Là encore, les fictions ont un rôle essentiel à jouer : le sens de ce qui est beau ou laid tient de la construction du regard, de ce qu'on nous a habitués à voir.
Clélia Odette : l'autre regard
Pour faire évoluer ce regard, conviendrait-il également de sortir du registre purement médical ?Au tournant du XXe siècle, la perspective hormonale a émergé et la ménopause a été pensée comme une carence à pallier, calculée par rapport au taux hormonal des femmes en période de fécondité. Or, avec cette idée d'articulation entre féminin et fécondité, on ancre les femmes ménopausées dans un imaginaire de décrépitude. On acte leur disqualification là où le vieillissement masculin reste synonyme de maturité, d'expérience, de bonification. Dans nos représentations, l'homme est désirable et fertile plus longtemps que les femmes. Il vieillit graduellement, contrairement aux femmes qui fanent subitement. À cause de cette construction sociale, l'étude et la prise en charge de l'andropause peinent à s'imposer au sein même de la communauté médicale.
Pour projeter plus de possibles à l'entrée dans la ménopause, faut-il former autrement les médecins, notamment les gynécologues ?Les médecins sont aussi des êtres sociaux, et tous ces nouveaux récits de la ménopause ont un effet sur leur formation, leur approche et leurs pratiques. Les choses ont déjà changé : après l'âge d'or de l'hormonothérapie dans les années 1960-1970, des enquêtes à partir de 2000 ont identifié un lien entre ce type de thérapie et les risques de cancer, faisant chuter les prescriptions. Les questions de genre et de santé sont aussi de plus en plus travaillées dans la recherche médicale : cela a des répercussions sur l'ouverture du discours.
Avec cette libération de la parole et des corps, y a-t-il un risque d'injonction à l'épanouissement chez les 50 ans et plus ?Les médias et les réseaux sociaux véhiculent une injonction au bien vieillir qui touche tous les aspects de la vie, y compris la sexualité. Mais ce n'est pas propre à la ménopause, cela concerne tous les âges. Pour comprendre les constructions sociales autour de la ménopause, les changements liés à ce cap et la façon de mieux les vivre, il faut donc puiser dans d'autres récits. Par exemple, le livre Qui a peur des vieilles ?, de Marie Charrel (Éd. Les Pérégrines), ou bien des podcasts : Vieilles, et alors ?, réalisé par Charlotte Bienaimé pour Arte Radio, ou Ménopause pour tout le monde de Perrine Kervran, réalisé par Annabelle Brouard pour France Culture. Toutes ces ressources ne pensent pas la ménopause comme un handicap ou un déclin, mais comme une nouvelle étape, une transformation pour laquelle il convient d'être écoutée et bien accompagnée.
(1) La Fabrique de la ménopause, de Cécile Charlap, Éd. CNRS, 2019.
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ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
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La politesse, arme de séduction massive
Pierre De BoishueEXTRAITS EXCLUSIFS - Dans un essai à la fois divertissant et érudit dont nous publions des extraits en avant-première, le lexicologue Jean Pruvost dresse un panorama historique de ces bonnes manières qui ont longtemps été l’apanage de la civilisation et de l’art de vivre français.
Rien de plus courtois qu’écrire sur la politesse. En cette période troublée, marquée par la culture envahissante du «clash» et de l’invective, Jean Pruvost a cette élégance-là. Son ouvrage, La Politesse. Au fil des mots et de l’histoire (Tallandier), constitue un puissant remède à la morosité ambiante en même temps qu’un délicat manuel du savoir-vivre ensemble. Avec un sens précis de la nuance, l’auteur a en outre la civilité (voire l’urbanité!) de se montrer drôle dans l’analyse de son sujet. L’humour? Un ingrédient essentiel dans le riche cocktail des bonnes manières.
D’une plume alerte, ce lexicologue de profession multiplie les références historiques et littéraires à travers les âges pour radiographier tous les raffinements de l’éducation française (souvent bien différente de celle de nos voisins…). Dans cet essai vivant, les bons mots et les traits d’esprit s’enchaînent comme dans les salons des siècles passés. Jean-Loup Chiflet, connu pour son amour de notre langue, remarquablement mise à l’honneur ici par Jean Pruvost, appréciera le travail.
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Puisant aussi dans son vécu, l’expert adopte volontiers un ton léger ou personnel entre deux considérations savantes. Les anecdotes ne manquent pas. «Où êtes-vous né?» lui avait jadis demandé un examinateur du code de la route. Réponse étonnée: «À Saint-Denis.» Et son interlocuteur de relever de manière acerbe: «Vous êtes né dans la ville où l’on enterre les rois, mais vous n’en avez pas la politesse.» À la grande stupéfaction de l’intéressé, qui s’interroge encore sur la nature exacte de la faute de goût involontaire l’ayant probablement privé de son permis…
L’étude des différentes conceptions de la notion séduit autant que l’analyse de son évolution. À quand le début de l’histoire? «… Un voyage dans le temps s’imposera, en commençant par les origines lointaines du mot et de sa famille, explique Jean Pruvost dans son avant-propos. Le verbe “polir” en fait-il d’ailleurs partie? Faut-il par exemple y inclure l’usage ancien et argotique du verbe “polir”: se livrer en douceur au vol le plus éhonté?» Des personnages oubliés défilent, comme l’abbé Girard et Pierre Lafaye, qui établirent il y a plusieurs siècles des distinctions précises entre les synonymes proches.
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Au gré des pages, les problématiques pratiques apparaissent. Faut-il passer devant ou derrière une dame dans un escalier? À quelle distance se tenir l’un de l’autre? Des savants auraient tranché cette âpre question: un face-à-face entre un Norvégien et un Égyptien est susceptible d’inspirer bien des malentendus. Jean Pruvost convoque Sartre, La Rochefoucauld, Vigny, Jean Dutourd, Francis Blanche ou Dominique Noguez. Sans oublier Michel Laclos, auteur de cette merveilleuse définition à destination des amateurs de mots croisés: «Article du code civil».
Extraits
La politesse à la cour
D’évidence, les monarchies et leur cour sont à l’origine de bien des codes de politesse. Si au XVe siècle, Louis XI, surnommé l’ «universelle aragne» par ses détracteurs tant son activité diplomatique fut intense et redoutable, ne se répandait pas en grandes politesses dans sa «suite» que, d’ailleurs, il ne souhaitait pas fastueuse, en revanche, on doit à François Ier une cour qui fut très stimulante pour les courtisans en matière de manières. L’image qui fut la sienne du «père des arts et des lettres» n’est en rien imméritée, tant il accorda de l’attention et du soin à tous les arts, qu’il s’agisse de la musique, de l’architecture, de la peinture ou des lettres, dont il fut le protecteur très apprécié. L’influence forte de sa mère Louise de Savoie que l’art de la Renaissance passionnait, l’enseignement qu’il reçut de François Desmoulins, son professeur de latin, ou de l’Italien Gian Francesco, le prédisposèrent à bénéficier pleinement de la pensée italienne, en partant par ailleurs d’une langue italienne qu’il parlait couramment. Enfin, les campagnes d’Italie qui ouvrirent son règne furent également propices à introduire de nouvelles idées dans le royaume de France.
Riche de cette formation et d’un charisme exceptionnel, il sera vite reconnu selon ses vœux comme le prince de la Renaissance et, comme tel, put instaurer, pour ainsi dire le premier en France, une cour affirmant son pouvoir royal. Cette cour, forte de plusieurs milliers de personnes, se déplaçant de château en château, fit l’admiration de toute l’Europe tant elle fut brillante.
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Étienne de Jouy, à la fois librettiste, journaliste critique et chansonnier, n’hésite pas à s’en faire l’écho dès 1814, dans ses «satires de la vie parisienne», rassemblées dans L’Hermite de la Chaussée-d’Antin. Évoquant ainsi François Ier et son intérêt pour l’Italie, il souligne combien «cette première passion […] développa cette élégance de mœurs, cette politesse recherchée, ces manières de gentilhomme (comme il le disait lui-même) qui répandirent tant d’éclat sur son règne». Ladite cour, en rassemblant selon son gré et l’excellence de son goût des artistes, des personnalités diverses et des grands du royaume, sans compter les invités étrangers, donna le ton à l’Europe, et constitua le prototype des cours du XVIIe siècle, celle de Louis XIII puis celle de Louis XIV qui connut son apogée à Versailles. En faisant naître un mot: l’«étiquette».
La politesse en voyage
«Les nations, comme les hommes, meurent d’imperceptibles impolitesses. C’est à leur façon d’éternuer ou d’éculer leurs talons que se reconnaissent les peuples condamnés», s’écrie Ulysse, l’ambassadeur des Grecs, dans l’acte II de La guerre de Troie n’aura pas lieu, publié en 1935. Aussi peut-on sourire des rites de chacun, en oubliant les nôtres ; ils sont pourtant des lieux intenses de susceptibilité, la pire qui soit, parce qu’elle est non dite.
Les guides sont riches en conseils quant à la politesse quel que soit le pays visité. On aurait tort de ne pas les prendre pour ce qu’ils sont: le rappel des délicatesses envers l’autre à ne pas oublier. On repère aisément des points communs en fonction des espaces où l’on se trouve. On ne serre pas par exemple la main d’une femme musulmane, on la salue en portant la main droite à son cœur. Tout comme dans maints pays d’Orient, le primat de la main droite est récurrent, la main gauche étant considérée comme impure, intime, voire proche du diable. Et si on porte le regard sur les pieds, en montrer la semelle en terre musulmane, c’est assimiler la personne qui l’aperçoit à ce qu’elle foule. Et c’est ainsi qu’on conseille de ne pas croiser les jambes et de bien garder les pieds à plat, un conseil qu’on trouvera aussi dans d’anciens manuels du savoir-vivre occidental. Le diable se niche dans le détail: ainsi, on évite de faire un signe à quelqu’un avec la main pour l’appeler, c’est perçu dans un grand nombre de pays comme du mépris, on ne fait signe de la sorte qu’aux animaux. Enfin, on conseille dans le monde arabe ou indien de ne pas s’extasier devant un bel objet de la demeure où l’on est invité, une tradition voulant en effet qu’on vous l’offre.
Tout cela a du sens, au-delà des aspects religieux, on se situe dans une délicatesse cultivée, qui demeure forte dans certains pays. On se rappelle du Napolitain au franc-parler proposant d’offrir la montre à son ami français l’admirant dans une vitrine, qui a grand tort de l’accepter, ce qui lui vaut d’être vertement rappelé à la raison: le premier se devait de la proposer au second et ce dernier, de la refuser. L’impolitesse calculée peut parfois être déçue: devant la belle voiture de mon ami tunisien, je me suis extasié, mais cela n’a pas fonctionné, il ne me l’a pas offerte. Tout évolue.
La politesse à tu et à toi
En 2013, Frédéric Vitoux présentait sur le Bloc-notes de l’Académie française l’Éloge du vouvoiement (ou du voussoiement) en rappelant tout d’abord l’hypothèse d’une pratique remontant sans doute à Dioclétien. Au IIIe siècle, en effet, cet empereur mit fin à la crise politique en divisant «l’Empire romain entre Orient et Occident, chacun des deux nouveaux Auguste [c’est-à-dire empereurs] étant assisté lui-même d’un César» choisi par ses soins. Aussi, lorsque l’un des quatre souverains «parlait non pas en son nom propre mais au nom des trois autres», il passait à la première personne du pluriel, usant donc du latin nos. Il lui était alors répondu par la deuxième personne du pluriel, le latin vos. Le «vous» de politesse ou de majesté était né.
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En examinant l’époque contemporaine et en résonance avec les statistiques, Frédéric Vitoux ne pouvait manquer de constater le recul progressif du vouvoiement dans la conversation courante à la fin du siècle dernier, et ce faisant «la violence que les partisans du tu imposent à nos rapports sociaux» qu’il assimile à l’une des conséquences de mai 1968. La volonté «de bannir toute hiérarchie, toute barrière entre les individus, leurs âges, leurs fonctions…» faisait encore écho à la formule de Roland Barthes évoquant «le tutoiement, ruine de mai». Il ne fait aucun doute en effet qu’il y eut une mouvance de ce type avec des dérapages médiatiques. Chacun se souvient de Karl Zéro, cadet d’une famille très lettrée, clamant comme il se doit souvent sa «nullité» à l’école - pour certains nantis culturels, c’est supposé valorisant… - et faisant carrière dans le journalisme satirique et burlesque. Il est retenu dans l’histoire par son volontaire tutoiement des personnalités invitées au «Vrai Journal», sous prétexte que les journalistes et les personnalités politiques se tutoient parfois en coulisses parce qu’ils se connaissent, puis se vouvoient naturellement devant les caméras.
«J’avais voulu retourner le truc», expliquera plus tard Karl Zéro. Un «truc» fondé sur un mépris affiché, destiné à choquer des auditeurs et spectateurs, non sans leur procurer le vague plaisir putassier de la déstabilisation grossière, faisant oublier au passage le vrai travail d’information, un «truc» qui serait impossible en anglais. Cela étant, comme le signale Frédéric Vitoux, cette goujaterie ne peut exister que par «la docilité des personnalités invitées, trop heureuses de s’exprimer, même à de telles conditions». On peut lire en 1694 dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française: «Il tutoye tout le monde. On ne luy fait pas plaisir de le tutoyer.» Le tutoiement peut effectivement être tout simplement vulgairement agressif, l’antithèse de la politesse. Que dire par exemple d’un représentant du pouvoir tutoyant une personne en situation d’émigration?
Si l’on met de côté ces «trucs» de bateleurs qui souhaitent «faire l’intéressant» selon la formule de nos grands-mères, ce double jeu possible entre le vouvoiement et le tutoiement demeure d’une grande richesse dès lors qu’on en use dans le registre de la délicatesse et de la courtoisie. «Il faut aimer tout autant le vous de la séduction que le tu qu’échangent ensuite les amants», rappelle l’auteur du délicieux Dictionnaire amoureux des chats. Et dans un autre contexte, Frédéric Vitoux, modèle de courtoisie, souligne combien le tutoiement du bourreau à ses victimes, ou celui du pouvoir totalitaire sur une personne méprisée qu’on assimile volontairement à un «zéro», implique alors qu’en passant par un néologisme «le tutoielitarisme est un totalitarisme». Le tutoiement sans affection, sans tendresse ou complicité, devient l’antithèse de la politesse qui passe par le respect de l’intelligence de l’autre […].
À l’autre extrême, rencontrer des couples qui se vouvoient, comme c’en était le cas au Grand Siècle, est devenu rare. Selon Étienne Kern, qui a examiné à la loupe ce jeu de la politesse instauré à travers l’usage alternatif du «tu» et du «vous», on compterait encore dans le premier quart de notre siècle 20.000 personnes pratiquant le vouvoiement en famille. Les statisticiens nous informent par ailleurs que plus de 80% des gendres et des brus vouvoient leurs beaux-parents.
La politesse en absurdie
Dans Le Tintamarre, œuvre posthume d’Alphonse Allais rassemblant divers écrits, se trouve reprise une lettre du 18 mai 1879 où on peut lire de plaisants propos sur la politesse. Alphonse Allais y déclare par exemple que «le comble de la politesse», c’est de «s’asseoir sur son derrière et de lui demander pardon». L’auteur facétieux récidive d’ailleurs allègrement en affirmant que «le comble de la politesse», c’est aussi de «refermer la fenêtre derrière soi après s’être jeté dans le vide». Associée à l’apogée d’un phénomène, et confirmant la place très élevée qu’occupe la politesse dans nos comportements, la notion de «comble» fait aussi dire en 1939 à Marcel Jouhandeau, dans De l’abjection, que «la sainteté n’est peut-être que le comble de la politesse». Il est vrai que pour être en odeur de sainteté auprès de ses prochains, il convient de témoigner d’une politesse sans faille!
À la série des jeux sur les mots fondée sur la devinette de ce qui serait «le comble» de quelque chose, font aussi écho les définitions des mots croisés ou fléchés, dont l’objectif affirmé, réjouissant, est de présenter un mot sous une facette inattendue. En 1946, Romain Coolus, auteur dramatique et coauteur du Dictionnaire de l’Académie de l’humour français, proposait ainsi cette définition de la politesse: «usage hors d’usage». Avancer l’idée que la politesse se perd est toujours gagnant, c’est un cliché qu’on adopte trop souvent à partir d’un certain âge.
Illustrer également l’humour par l’absurde reste assez fréquent, on a par exemple déjà cité le propos de Francis Blanche et de Pierre Dac selon lequel «l’exactitude étant la politesse des rois, un prématuré ne pourra jamais régner». Il faudrait y ajouter la pratique du paradoxe, telle qu’on la repère dans un proverbe persan propre à cultiver la politesse: «La politesse est une monnaie qui enrichit celui qui la dépense.» Et voici la politesse devenue un investissement.
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Le Figaro
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
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Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard
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INFOGRAPHIE - La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés.
Charles LescurierNicole TriouleyreService InfographieDe tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.
Un emblème national
Leurs pièces d’étoffe sont généralement rectangulaires, dans un rapport de 2 sur 3, à savoir 2 unités de largeur pour 3 unités de longueur. Ils possèdent majoritairement trois bandes horizontales ou verticales. Sauf à de rares exceptions, l’avers et le revers sont identiques. Les couleurs les plus employées sont le rouge, le blanc et le bleu. Certains comportent un blason ou des symboles : une croix, des étoiles, un croissant, un bâtiment, une arme… ou encore une devise. D’autres comme le drapeau ukrainien représentent un paysage.
Un moyen de communication
À terre, ils marquent l’appartenance à une nation, à un groupe, à une organisation. En mer, ils servent au dialogue. Un alphabet international de pavillons aide les équipages en cas d’urgence. À chaque lettre et à chaque chiffre correspond un fanion standardisé. Chacun d’eux possède en plus une signification propre, par exemple celui de la lettre « O » veut dire également « un homme à la mer ». Les signaux pour les urgences médicales sont les plus élaborés avec des combinaisons à plusieurs drapeaux.
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L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
essencehausse des prixpouvoir d'achatTarification de l'énergie L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
aménagement du territoirecarburantsTarification de l'énergie L'Humanité
Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes Le Figaro
Combien coûtent les études au Canada pour les étrangers?
Par
Ludovic Hirtzmann •
Publié le 31/03/2022 à 13:10
• Mis à jour le 31/03/2022 à 13:11
Si près de 15 000 étudiants français se bousculent chaque année pour aller poursuivre leurs études au Canada, c’est parce que les études sont plus accessibles qu’aux États-Unis. Mais elles restent chères pour un étudiant français.
Quel étudiant n’a pas rêvé de partir suivre des cours à Vancouver ou encore à Montréal? Au-delà de l’exotisme, il y a bien sûr la double compétence et une certaine ouverture d’esprit que l’on acquiert à l’étranger. Cependant, tout cela a un coût. «Si l’on considère les droits de scolarité par rapport à la capacité de payer des familles, c’est au Québec où l’enseignement universitaire est le plus abordable en Amérique du Nord», avance Olivier Bégin-Caouette, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal, non sans reconnaître: «Les droits de scolarité pour les étudiants internationaux sont, bien entendu, plus élevés, puisque ces étudiants ne contribuent pas au système éducatif canadien par leurs impôts.»
» LIRE AUSSI - Notre dossier spécial: étudier et travailler au Canada
Si au Canada anglais et au Québec, les études sont nettement moins chères qu’aux États-Unis, un Français doit s’attendre à payer en moyenne 10 000 dollars de droits de scolarité par année universitaire au Québec. Cela n’est qu’une moyenne basse. Grâce à des accords entre Paris et Québec, les étudiants français paient les mêmes droits que les étudiants canadiens anglais. Un Américain sera lui considéré comme un étudiant «international» et paiera entre «20 000 et 50 000 dollars» par an, annonce le premier vice-principal de l’Université McGill, Fabrice Labeau. C’est en partie pourquoi, bon an, mal an, plus de 80 % des Français étudient au Québec, car au Canada anglais où il n’existe pas d’accords intergouvernementaux, les droits pour une année en commerce à l’University of British Columbia (UBC) atteignent 53 000 dollars par an. Selon la chaîne canadienne CBC, les étudiants étrangers contribuent chaque année pour 22 milliards de dollars à l’économie canadienne.
L’Université Concordia évalue le prix d’un logement à 1 000 dollars par mois à Montréal
«Les études sont vraiment chères ici pour des étudiants pauvres comme moi qui ne peuvent bénéficier d’aucune aide financière de leurs parents», conte Noa Fragneau, étudiante à McGill. Il y a bien des bourses, mais elles sont loin de couvrir le montant des droits de scolarité et du coût de la vie. Outre les visas, les billets d’avion, il faut ajouter d’autres frais nécessaires. Ce sont par exemple les manuels scolaires, les assurances, les diplômes, les cotisations aux associations étudiantes et sportives... Sans oublier le séjour sur place. L’Université Concordia évalue le prix d’un logement à 1 000 dollars par mois à Montréal, sans compter les frais de subsistance.
Après 2015, les frais de scolarité ont augmenté de 300 %
Tant le coût de la vie que les droits de scolarité sont à la hausse depuis une décennie. En 2021-2022, l’Alberta a augmenté les frais de scolarité de ses universités de 7,5 % en moyenne et le Québec de 3,9 %. McGill envisage une hausse de 4 % en 2022-2023. La situation s’est dégradée au fil des ans. En vertu d’une entente signée en 1978, les étudiants français payaient les mêmes droits de scolarité que les Québécois jusqu’en 2015. Las, les droits ont subitement augmenté de 300 % pour nos compatriotes, sans que les autorités françaises ne réagissent à l’époque. À défaut d’avoir la capacité de payer, de nombreux étudiants s’endettent. Et ce n’est pas toujours suffisant. Dans certaines provinces comme la Colombie-Britannique, même en travaillant, de nombreux étudiants internationaux doivent faire appel aux banques alimentaires, comme le rapportait fin février la chaîne de télévision CBC. Sylvain Bourdon, professeur et co-titulaire de la chaire de recherche sur la jeunesse du Québec à l’Université de Sherbrooke, conclut: «Étudier est un investissement viable et même très profitable, si on arrive à le financer et qu’on obtient son diplôme. Lorsqu’il y aura un resserrement du marché de l’emploi, ce sera toutefois bien autre chose.»
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Une retraitée propose de loger deux Ukrainiennes privées de logement
Actualité
Anne, 62 ans, a été touchée par l’histoire de Ludmila et de Victoria, deux Ukrainiennes ne trouvant pas de centre d’hébergement parce qu’elles ont un chien.
Par Marine Richard
Mis à jour le 01/04/22, 08:17
Publié le 01/04/22, 04:00
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Voir l'annonceMercredi, Le Figaro vous retraçait l’histoire de deux Ukrainiennes, Victoria et Ludmila, qui après avoir fui la guerre, sont arrivées à Rennes (35), en Bretagne. Les deux réfugiées n’ont pas réussi à trouver de logement à cause de leur chien. «En cas de morsure d’un animal dans un centre d’hébergement collectif, la responsabilité de l’opérateur gestionnaire est engagée», répond la préfecture, contactée par Le Figaro. Ce qui explique la réticence des centres d’hébergements à accepter les animaux.
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Ce jeudi, Anne, une retraitée de 62 ans, envoie un mail à la rédaction du Figaro en proposant d’accueillir les jeunes ukrainiennes et leur chien chez elle, à Ploumoguer (29), une commune du Finistère d’un peu plus de 2.000 habitants, située à 25 kilomètres de Brest. «J’ai lu votre article en buvant mon café. J’aime beaucoup les animaux et je me dis que, si j’étais dans la même situation, je ne pourrais pas partir sans mon chien, quitte à dormir dans la rue», témoigne Anne. Ce serait la première fois qu’elle ouvre sa porte à des réfugiés. «Depuis quelque temps, je voulais accueillir quelqu’un mais j’hésitais vis-à-vis de mon terrier tibétain qui aime bien les bébés et les personnes âgés mais pas les enfants qui le taquinent. Là, il s’agit de deux femmes donc ça devrait bien se passer», estime-t-elle. Son chien s’accommoderait de la présence d’un autre animal mais il lui faudrait un peu de temps pour s’acclimater, surtout si c’est un mâle, nous explique la jeune retraitée.
Anne, qui est prête à accueillir Ludmila et Victoria dans sa maison de 150 mètres carrés «le temps nécessaire», vit seule au rez-de-chaussée de la maison. À l’étage, une salle de bain, un W.-C., une grande chambre et une petite chambre. La vie commune s’organiserait autour de la salle à manger, de la véranda et de la bibliothèque. Le seul bémol, c’est qu’Anne est à 3 kilomètres du petit bourg de Ploumoguer et à deux heures et demie de Rennes. «Je suis à la campagne donc si elles veulent trouver un travail ou sortir, elles seraient un peu isolées», prévient la retraitée.
» LIRE AUSSI - Réfugiés ukrainiens: ces Français qui ouvrent leur cœur et leur foyer
Contactée par Le Figaro pour lui soumettre la proposition d’Anne, l’association Solidarité Bretagne Ukraine, qui existe depuis 2014 et représente la voix des Ukrainiens, répond que, malgré la louable attention de la retraitée, les deux femmes ne pourront sûrement pas accepter sa généreuse offre. «L’une des cousines a un handicap physique et éprouve des difficultés à se déplacer. Elle ne pourra pas monter les escaliers qui conduisent à l’étage», explique Ivanna Baron, vice-présidente de l’organisation caritative. De plus, «les deux femmes ont trouvé un médecin généraliste qui parle russe à Rennes, ce qui est plutôt rare donc elles ne peuvent pas partir loin de Rennes», assure Antonina Nouvion, traductrice bénévole à l’association Solidarité Bretagne Ukraine, en contact avec les deux femmes.
Un logement par un ami du mari de Brigitte Bardot
La bonne nouvelle? D’autres propositions commencent à affluer. Un ami du mari de Brigitte Bardot se porte également volontaire pour les accueillir. «J’ai reçu 4 propositions d’hébergement, toutes en dehors de Rennes pour le moment», recense Keti Petrova, bénévole de Solidarité Bretagne Ukraine, qui prend en charge les offres de logements faites aux deux femmes. Tout ce qui relève de la solidarité citoyenne doit aussi passer par la préfecture. «Les familles qui veulent accueillir des réfugiés ukrainiens ne doivent pas se décourager si elles n’ont pas encore été contactées même si ça fait longtemps qu’elles ont déposé leur demande. La préfecture passe d’abord par les moyens étatiques avant de passer par les familles bénévoles mais celles-ci vont être contactées car on compte de plus en plus de déplacés», affirme Keti Petrova.
Le Figaro
Guerre en Ukraine: en riposte aux sanctions, Moscou prend en otage les multinationales sur son sol
VU D'AILLEURS - Les groupes fuyant la Russie craignent la saisie de leurs usines. Aucune politique de nationalisation n'est actée, tempère un expert.
Par Pierre-Alexandre Sallier (La Tribune de Genève)
On parlera d'un avertissement à destination d'un pays hostile – la Suisse. La semaine dernière, la saisie pour «plusieurs millions» de montres chez Audemars Piguet à Moscou est intervenue alors que Berne s'apprêtait à reprendre à son compte les sanctions européennes interdisant d'envoyer des articles de luxe en Russie.
Les agences internationales de leasing aéronautique – à qui il avait été demandé de rapatrier près d'un demi-millier d'appareils loués aux compagnies aériennes russes – ont essuyé une riposte similaire. Désormais, une loi autorise Aeroflot et ses homologues à réimmatriculer leurs Boeing loués à l'étranger. Afin de les garder en Russie.
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Le message envoyé vaut pour toutes les multinationales encore dans le pays. Vous nous quittez? Dans ce cas, merci d'oublier ce que vous laissez derrière vous. Selon un décompte de l'université américaine de Yale, 450 grands groupes ont annoncé leur retrait total de Russie.
«Autant de mesures de réciprocité décidées alors que l'Occident avait déjà saisi pour quelque 300 milliards de biens russes et que, en Suisse, les fermetures de comptes par des banques comme UBS placent des entreprises comme Aeroflot, Litasco ou Gazprom dans l'incapacité de payer leurs fournisseurs», rétorque Guy Mettan, président de la Chambre de commerce Suisse-Russie.
Auchan s'explique
«À l'heure actuelle, la Russie ne dispose pas de base légale formelle autorisant la confiscation des actifs de sociétés ou ressortissants issus de pays hostiles (ndlr: dont la Suisse)», tempère cependant Dimitri Lavrov, avocat associé au sein du cabinet NexLaw à Genève.
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Mais le souvenir de ce XXe siècle apocalyptique - auquel le pouvoir russe ne cesse de faire référence - a de quoi rendre méfiant tout grand patron traitant avec Moscou. Qu'il ferme tout ou qu'il reste en Russie, sous la vindicte du gouvernement assiégé de Kiev, la menace est déjà intégrée dans son état-major.
Partir serait «considéré comme une faillite préméditée, donnant lieu à des expropriations» et reviendrait à «faire cadeau de l'entreprise» au régime russe, a ainsi tenté d'expliquer jeudi, dans «La Voix du Nord», le responsable de structure familiale à la tête des enseignes françaises Auchan, Leroy Merlin et Decathlon.
Employant 1800 personnes dans le pays, Heineken n'a pas dit autre chose, lundi, en annonçant que son départ complet ne serait effectif que lorsqu'un repreneur aurait été trouvé pour ses activités. Et ce «afin de minimiser le risque de nationalisation».
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Cette retraite de Russie du brasseur néerlandais intervient après qu'il a successivement annoncé l'arrêt de tout nouvel investissement, puis renoncé à ses exportations vers le pays, à ses campagnes publicitaires locales et aux profits générés en Russie.
En clair, les mesures qui ont été prises jusqu'à présent par Nestlé. Interrogée à maintes reprises sur les raisons de son maintien, la multinationale de Vevey n'a jamais évoqué la crainte d'une nationalisation. Servant avant tout la population russe, ses six usines apparaissent pourtant tout aussi stratégiques que les chaînes de montage AvtoVAZ à l'arrêt - faute de composants importés - laissées derrière lui par Renault la semaine dernière.
Arme de dernier recours
À Moscou, cette question des expropriations n'est pas tranchée. «Le 7 mars, le parti majoritaire Russie Unie (ndlr: soutenant le président Poutine) a déposé une proposition de loi - soutenue par la Commission législative - prévoyant la nationalisation des actifs de sociétés étrangères ayant décidé de quitter la Russie, mais ce n'est pas allé plus loin pour l'instant», explique le spécialiste de la clientèle russe.
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«La Commission législative a également proposé une alternative - toute société détenue à 25% au moins par un individu ou une entité d'un pays hostile décidant d'arrêter ses activités en Russie pourrait se voir placée sous administration étatique», poursuit ce fin connaisseur des sanctions dans le domaine bancaire.
En cas de retour, la mesure serait levée. Alors qu'en cas de refus de cette mise sous tutelle, la société s'exposerait à la vente aux enchères forcée de ses parts. «Mais il n'y a eu, à ma connaissance, aucun débat sur cette option à ce stade au niveau parlementaire», pointe Dimitri Lavrov.
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Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
Le Figaro
Guillaume Néry, à contre-courant
Valérie SasportasPORTRAIT - Quadruple champion du monde, réalisateur, photographe médiatique, l’apnéiste français entend désormais transmettre les enseignements qu’il a rapportés des profondeurs des océans.
«La lettre s’est écrite d’un trait, les mots sont venus sans effort et leur écho résonne encore» en lui, au moment où Guillaume Néry achève son récit, Nature aquatique, qui vient de paraître aux Éditions Arthaud. «Chère Méditerranée, ce matin, comme chaque matin depuis qu’il nous est permis de nager et plonger à nouveau en toi, nous étions ensemble», écrit le champion français d’apnée en préambule. «Si j’avais la certitude que tu m’es devenue indispensable, il m’aura fallu être privé de tes caresses pendant ces deux mois de printemps pour comprendre que la vie sans toi n’a littéralement aucune saveur. Tu m’as tellement manqué!», poursuit-il.
À lire aussiGuillaume Néry, apnéiste: «Ce qui arrive aujourd’hui est une dérive de notre emprise sur la nature»
C’est une lettre d’excuses à la mer qui «engloutit nos crimes» et «agonise» tandis que «nous restons sourds à (ses) cris de détresse». Une lettre qui aurait dû être lue en direct sur France Inter par Augustin Trapenard, dans son émission «Lettres d’intérieur». Mais celle-ci a été interrompue à la fin du premier confinement. Et Guillaume Néry a finalement décidé d’en faire un livre, manière de ponctuer le récit qu’il mûrissait depuis 2017.
«Je suis un scientifique, rappelle ce spécialiste de la plongée en poids constant (descente et remontée en palmant), fils d’une prof de maths et d’un technicien en médecine nucléaire. Un scientifique qui rêvait, enfant, d’être astronaute, a pensé un temps devenir astronome, avant finalement d’aller conquérir les abysses. «J’avais besoin d’un squelette pour écrire, insiste-t-il. Et quand il est devenu vraiment clair, j’ai pu rentrer dedans.» La lettre est à la fin du livre. Au commencement, il y a l’accident.
Ce jour où, à 33 ans, Guillaume Néry est presque mort. Le 10 septembre 2015, le quadruple champion du monde descend jusqu’à 139 mètres - soit la plongée en apnée la plus profonde de l’histoire - à cause d’une erreur de mesure de l’organisation qui le conduit dix mètres trop bas. Coma. «L’accident est un point de bascule et non un point de rupture», souligne le Niçois.
Courts-métrages
De passage à Paris pour la promotion de son livre, il nous donne rendez-vous quai de la Marne, dans le 19e arrondissement, au bord du canal de l’Ourcq où, un soir d’hiver froid et pluvieux, son besoin d’immersion aquatique fut tel qu’il plongea dans ses eaux sombres. On fait la moue. «On peut s’y baigner, non? Depuis plusieurs années, il paraît que la qualité de son eau s’est vraiment améliorée», sourit-il. Arrivé en Vélib’, vêtu d’un jean, de sneakers, d’une microdoudoune Moncler, barbe de trois jours et cheveux blonds coiffés en bun, ce père d’une petite fille de 10 ans, Maï-Lou, cultive à 40 ans un look d’«adulescent». Son image, ses performances artistiques l’ont rendu célèbre autant que ses records.
Son photographe, Franck Seguin, a rapporté de ses plongées des prises de vue éblouissantes. Comme celles où on le voit danser avec des cachalots. Dans son livre il décrit sa rencontre avec eux: «Des géants immobiles, verticaux, suspendus, dressés en monolithes de chair sur fond bleu, autour desquels je promène mon étourdissement.» Seuls mammifères marins capables d’onduler à plus de 3000 mètres, ils composent le point d’orgue de son troisième film. Réalisateur, ses courts-métrages, Free Fall, Ocean Gravity, One Breath Around the World, tournés avec Julie Gautier, sa compagne jusqu’en 2019 et mère de sa fille, ont été vues sur internet des centaines de millions de fois. La pop star Beyoncé a même été séduite pour un clip avec eux.
L’apnée constitue déjà un exercice d’abstinence
Hors l’univers des apnéistes, sa notoriété n’a pas encore atteint celle du pionnier Jacques Mayol, incarné par Jean-Marc Barr dans Le Grand Bleu. Quel blues quand il l’a revu pour le faire découvrir à sa fille, pendant le confinement! À regretter de ne pas avoir de baignoire pour «quelques petites apnées au fin fond» comme en fait dans le film l’oncle du héros qui plonge dans sa baignoire un masque sur le nez.
La privation occupe une part importante de son récit. «L’apnée constitue déjà un exercice d’abstinence», écrit Guillaume Néry. «Le vide dans les poumons creuse le vide dans les pensées», poursuit-il, expliquant que «l’espace béant devient un réceptacle où s’enracine une conscience existentielle». Il exporte l’expérience, rythme sa vie de parenthèses de vide -jeûne, froid, silence, solitude -, pour «équilibrer le trop-plein de (son) quotidien». Une forme de méditation. Mais la privation subie du premier confinement l’a angoissé au plus haut point. On lit: «Je suffoque.» Puis: «Paradoxalement, je n’ai jamais autant respiré.»
«Part de chance»
Néry ne veut pas se plaindre. Il le sait, c’est un privilégié: il vit de sa passion. Pourtant l’empêchement a étouffé ce plongeur privé de sa propre nature, de son besoin d’être sous l’eau en retenant son souffle pour se sentir vivant. Il confie: «Ce moment où je suis en apnée, je change tous les repères de mon rapport au monde. Tous les sens sont bouleversés, la vision, le son assourdi, le toucher - je suis dans cette espèce de caresse avec l’eau. Il n’y a plus de goût, plus d’odorat. C’est un choc qui m’amène inévitablement à me retrouver à l’intérieur du corps. Je développe alors une écoute sensorielle. Et on n’est jamais autant conscient de sa propre nature que lorsqu’on est dans ce moment où on suspend le souffle, qui est ce qui nous définit du point de vue du vivant.»
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L’épreuve du confinement est détaillée dans son récit, écrit pour «essayer de transmettre ce pouvoir que l’on a de devenir maître de son destin». Mais, nuance-t-il «je ne veux surtout pas faire croire que parce qu’on le veut, automatiquement on va le pouvoir. Il y a aussi une part de chance». À présent qu’il a mis à distance sa quête effrénée pour le mètre de plus en compétition (mais il ne s’interdit pas de relever le défi pour lui-même), la mer est devenue son lieu de ressourcement et l’écriture lui ouvre de nouveaux horizons.
«C’est un peu comme l’apnée, finalement, écrire. Je vais sous l’eau, je me coupe de la frénésie et puis j’ai ce moment à moi.» Guillaume Néry espère avec ses mots seuls faire naître nos propres images.
Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés
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Le Figaro
Neige et verglas ce vendredi, 4 départements en vigilance orange
Le FigaroUne météo hivernale s'est abattue sur la France ce vendredi 1er avril.
De la neige en avril ! L'épisode neigeux qui avait commencé jeudi se poursuit ce vendredi, toujours des Hauts-de-France jusqu'au centre de la France selon La Chaîne Météo. Davantage de départements sont concernés par l'alerte météo : quatre ont été placés en alerte orange ; le Pas-de-Calais, le Nord, la Seine-Maritime et la Somme. Vingt-huit autres se situent en risque important. La neige est arrivée en début de nuit, par la Belgique et descend en direction de l'île de France, du Centre et du Massif central. Un vent fort de secteur nord-est se fera ressentir, il accentuera la sensation de froid et pourra former des congères. Les températures ressenties se feront très fraîches.
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De son côté, Météo France a étendu vendredi matin son alerte orange neige et verglas à 22 départements, du Nord et de la Normandie, du Massif Central, des Pyrénées et des Alpes, invoquant un «épisode neigeux notable». L'organisme de prévisions météorologiques avait déjà placé 11 départements en vigilance orange dès jeudi.
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La météo dans votre région
Dans les Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie et Centre, la neige continue de tomber, essentiellement dans la matinée, accompagnée d'un vent du Nord-Est, indique La Chaîne Météo dans son bulletin. Celui-ci sera fort sur les côtes, allant jusqu'à 100km/h, et un peu plus léger dans les terres avec 70km/h. La neige pourra recouvrir jusqu'à 7 cm dans les Hauts-de-France, 10 cm pour les plateaux picards les plus élevés, et 5 cm en Haute-Normandie et sur le bassin Parisien. Les températures maximales ne dépasseront pas les 5°C.
Dans le Nord-Ouest, des cumulus arrivent en Bretagne et Pays de la Loire, interrompant l'apparition du soleil et apportés par un vent du Nord intense et très froid. L'Orne et l'est du Calvados seront sous la neige, et la Basse-Normandie limitrophe de la région touchée.
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Dans le grand Sud-Ouest, le soleil revient mais les températures resteront très fraîches. La neige ne concerne que le Limousin, contrairement à la Nouvelle-Aquitaine qui sera moins touchée. Dans le Pays basque, des précipitations tomberont, tandis que les Pyrénées seront elles aussi confrontées à la neige, à 400-500 mètres d'altitude.
Dans le Nord-Est, la neige tombera légèrement en Champagne-Ardenne, avec un ciel violé sur toute la journée et des températures là aussi très basses. L'Alsace et les Vosges devraient être concernées par des chutes de neige venant d'Allemagne, d'abord en altitude puis sur les plaines.
Dans le Centre-Est, les températures seront brutalement basses particulièrement dans la partie ouest du Rhône et de la Saône. Au niveau des Alpes, la chute se fera plus progressive. Du Morvan au Stéphanois, en passant par la Loire et l'Auvergne, la bise et la neige resteront toute la journée. Les vallées et le Lyonnais connaîtront plutôt des averses jusqu'à la nuit de vendredi à samedi.
Dans le Sud-Est, un fort vent soufflera avec mistral, tramontane et vent d'Ouest en Corse notamment. Les caps les plus exposés seront sujets à des rafales de plus de 130km/h, contre 100km/h pour le reste de la région. Le ciel restera couvert en Corse, et relativement voilé en PACA. Un risque d'orage s'annoncera l'après-midi avec du grésil entre la frontière italienne et les Alpes-Maritimes.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
Tempête Eunice : plusieurs morts en Europe et près de 85.000 foyers privés d'électricité en France
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La météo du mardi 29 mars : retour des nuages et températures en baisse
Après une hausse des températures ces derniers jours, le climat printanier laisse place à une météo plus mitigée ce mardi avec quelques précipitations et des températures plus fraîches.
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Virginie Efira : «La manière dont mon compagnon me regarde me plaît terriblement !»
Marion LouisEn exclusivité, l'actrice incontournable du cinéma français, prochaine maîtresse de cérémonie à Cannes, nous confie librement sa relation au corps, à l'image, au succès. Une leçon de confiance, ponctuée d'humour, pour toutes les femmes.
On l'imaginait solaire, sympa, cash, drôle, sensuelle. Virginie Efira est solaire, sympa, cash, drôle, sensuelle. Et bien plus encore. Subtile, profonde, ancrée… La tête dans les étoiles et les pieds sur terre. Avec une conscience très vive des contradictions de la vie. «Il arrive qu'au milieu de tragédies, qu'elles soient mondiales ou intimes, subsiste malgré tout un espace de légèreté ou d'humour, comme une forme de résistance», ne manque-t-elle pas de souligner d'emblée. «C'est aussi la force de l'être humain. On peut même se dire qu'il y a des endroits où la féminité est réprimée, et que c'est une chance de pouvoir l'exprimer chacune à sa façon et librement», ajoute l'ambassadrice Cartier. Et c'est avec une immense simplicité et générosité qu'elle nous a parlé beauté.
Virginie Efira, la Cover Story
Madame figaro .– Que signifie pour vous « être belle » ?Virginie Efira.– C'est un gros cliché, mais c'est l'acceptation de soi. Pas forcément évident. Et quitte à enfiler des perles : quand on aime très fort, ça rend beau ! C'est aussi dans l'œil de celle ou de celui qui regarde que se cache la beauté réelle. Ce qui compte surtout pour un acteur ou une actrice a plus à voir avec le charisme. C'est une question de mouvement, de regard, de caractère, de sensibilité, parfois de confiance en soi ou, en tout cas, de savoir quoi faire avec ses doutes.
Justement, à propos de doutes : dans les interviews, vous avez souvent parlé de vos complexes…Je suis rarement en contemplation ravie devant moi-même. Mais, avec l'âge, j'ai quand même perdu quelques hontes, gênes ou complexes. Peut-être que j'ai perdu aussi la volonté de plaire à tout le monde, un projet forcément voué à l'échec, ce qui libère un peu ! Le regard que je porte sur moi dans les films ou sur les photos est quand même assez distancié. Comme s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Du coup, je reçois les avis positifs ou négatifs avec le même recul, ça ne touche pas vraiment l'intime. Dans la vie, le regard qu'on porte sur soi est en mouvement constant, mais il a une importance capitale. J'ai le sentiment que s'il faut passer par les autres pour mieux se comprendre, l'inverse est vrai aussi.
En vidéo, En attendant Bojangles, la bande-annonce
Pensez-vous qu'il existe un cliché de la « beauté à la française » ?Le modèle belge me semble quand même un peu plus flou… La Fashion Week n'est pas omniprésente à Bruxelles ! Le modèle français serait une silhouette très fine, une sexualité dissimulée avec une forme de décontraction ? En Belgique, le rapport au corps est plus direct, moins pensé. Ça se voit aussi dans la manière de bouger. D'où mes complexes en arrivant en France. Je me voyais comme une gentille provinciale «sympatoche» et un peu vulgaire. Quelqu'un qui ne possédait ni la grâce ni les codes permettant de réaliser ses désirs de cinéma. Et, plus problématique, qui n'avait pas non plus ce qu'il fallait pour être aimée. Je pouvais éventuellement être désirée, mais pas davantage. Et je choisissais des relations confirmant mes croyances ! Je n'ai plus ces complexes. Pour le moment, en tout cas. Il y en a d'autres, mais moins constituants.
Comment avez-vous réussi à surmonter ces peurs ?Je pense avec tendresse à la jeune fille à couettes qui hurlait à la télé dans des émissions pour ados ! Parce que je vois un peu la honte que je ressentais vis-à-vis de moi-même et la volonté enthousiaste d'essayer de la combattre ! Le fait de manquer à ce point de confiance en moi m'offrait en même temps une possibilité de mouvement. J'étais curieuse de rencontres et d'expériences. C'est un peu bizarre, mais cela me fait penser aux Mémoires de Jean-Pierre Chevènement, Qui veut risquer sa vie la sauvera. À force, je ne suis rendu compte qu'échouer n'était pas bien grave. Et puis j'ai fini par rencontrer des gens qui m'ont aidée à me trouver valable. Les complexes physiques suivent ce mouvement-là. On perd l'envie de ressembler à quelqu'un qu'on n'est pas. Travailler avec la réalisatrice Justine Triet pour le film Victoria m'a permis de lâcher certains complexes : ceux d'une certaine opulence, d'une solidité physique ou de ne plus être d'une extrême jeunesse. Parce qu'elle sait regarder. Et qu'elle m'aime bien. La maternité et la rencontre amoureuse sont évidemment aussi des facteurs déterminants d'un meilleur rapport à soi-même.
Quand la société vous valorise, vous pouvez vous imaginer que vous êtes formidable!
Le succès rend belle ?Oui, mais peut rendre con aussi ! Quand la société vous valorise, vous pouvez vous imaginer que vous êtes formidable ! Le succès peut clairement vous aider à vous sentir mieux, mais s'il est votre seul but, il finit par vous rendre laide car vous aurez peur de le perdre. Parce que ce désir ne sera jamais totalement assouvi. Il y aura toujours quelqu'un qui en a plus que vous…
Vous sentez-vous concernée par le mouvement body positive ?Au cinéma, j'aime voir des corps différents dans tous les sens du terme. Mais, moi, quand je me suis retrouvée nue dans Benedetta , de Paul Verhoeven, j'ai quand même travaillé à rendre le mien un peu plus mince et plus musclé. J'étais très body positive, mais apparemment très peu courageuse ! On a aussi parfois des choses inscrites en nous qui sont compliquées à faire bouger.
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Dans quels films vous trouvez-vous le plus belle ?Dans les films que je préfère, tout court. Je dirais ceux de Justine Triet, même quand je suis dans un sale état. C'était la première fois où j'étais vraiment filmée dans une forme de « globalité ». J'ai hâte de voir celui de Rebecca Zlotowski (Les Enfants des autres, avec Roschdy Zem, NDLR). J'ai aimé être regardée par elle. Et aussi quand je ne me reconnais pas trop, comme dans En attendant Bojangles , de Régis Roinsard, qui fait référence à d'autres féminités que la mienne, à des héroïnes que j'admire. Ces actrices dont je peux percevoir quelque chose d'intime qui n'appartient qu'à elles, malgré les rôles : Catherine Deneuve, Gena Rowlands, Natalie Wood, Jeanne Moreau… Leur filmographie est un portrait en creux de ce qu'elles sont.
Dans En attendant Bojangles et dans Benedetta, il y a des scènes de nu, voire assez osées ? C'était difficile ?Les scènes de nudité, je les vis bien, mais avec la trouille et le besoin de me sentir en confiance totale avec le réalisateur ou la réalisatrice. En aucun cas je ne ferais une scène nue qui me semblerait purement illustrative. Quand je me promène nue dans En attendant Bojangles, avec juste un chapeau et des chaussures, j'ai eu le sentiment que j'allais m'évanouir juste avant la prise. Dans la vie, je suis très pudique, mais au cinéma ce n'est pas tout à fait moi. Dans Benedetta, les scènes d'amour avec Daphné Patakia, avec qui je m'entendais très bien, étaient très préparées, quasi chorégraphiées. Le réalisateur Paul Verhoeven est d'une gentillesse extrême, donc tout semblait facile. C'était même assez drôle à faire.
Qu'avez-vous fait physiquement pour préparer un rôle et jusqu'où seriez-vous prête à aller ?Je suis prête à ce qu'il faut, je crois. Le cinéma français est moins porté sur les métamorphoses que le cinéma américain. Je n'ai jamais eu à perdre ou à prendre beaucoup de poids. Mais, souvent, la préparation d'un rôle passe par le corps. Là, je viens de terminer un film où je joue une femme qui n'a pas trop le temps de s'occuper d'elle, car elle travaille comme une folle, s'occupe de ses enfants et a beaucoup de gros ennuis. Je ne me suis plus maquillée, et j'ai retrouvé le costume du confinement : pantalon informe et oubli du soutien-gorge. Si je joue un personnage avec une féminité plus exacerbée, je mets des talons, même le week-end. Mais, bon, quand je jouais une nonne, je ne me mettais pas en soutane le dimanche soir…
Votre corps : ami ou ennemi ?L'amour du sport et du dépassement physique n'est malheureusement pas inscrit dans mes gènes. Donc, je me force, à intervalles plus ou moins réguliers. Avec un coach, parfois du MihaBodytec. Pour l'alimentation, il n'y a qu'une seule réponse : manger équilibré, ne pas se resservir mille fois comme j'en suis capable. Boire plus de trois verres de vin un soir me transforme le lendemain en morfale, c'est très impressionnant. Alors, je fais attention. J'ai parfois consulté des diététiciens. Pas pour leurs conseils – je sais ce qu'il faut manger et qu'il vaut mieux ingurgiter des brocolis que des pizzas –, mais pour respecter la « sagesse alimentaire » de façon suivie, je devais passer un « pacte » avec quelqu'un d'autre : j'ai du mal à me discipliner toute seule. Pour Bojangles, j'ai aussi pris des cours de danse, parce que je n'étais pas spécialement à l'aise avec mon corps en mouvement. J'ai adoré ça. Je me suis rendu compte que les blocages étaient surtout mentaux. J'avais décidé depuis longtemps que j'avais la grâce d'un hippopotame. J'ai essayé de m'imaginer autrement et d'y croire. Et ça marche. Bon, pas si vous voulez devenir Beyoncé ou Ginger Rogers, mais quand même un peu.
Votre mère a été esthéticienne. Que vous a-t-elle appris ? Et, à votre tour, que transmettez-vous à votre fille de 8 ans, Ali, sur la féminité, la beauté ?Oui, le salon de beauté était juste en bas de chez nous. Aujourd'hui, ma salle de bains contient de quoi crémer toute l'Île-de-France ! Je me souviens aussi du contact charnel de ses massages du visage. Tradition que j'ai reprise, et qui est fortement appréciée par ma fille. Je ne me souviens pas avoir reçu de conseils esthétiques précis, et je n'en transmets pas non plus. Sauf sur les choses basiques, bien sûr. Je me vois mal faire un remake esthétique de Karaté Kid. Cela passe plus par l'image de la féminité que l'on donne, par les odeurs… On reproduit toujours inconsciemment certaines choses. Avec ma fille, j'essaie surtout d'y mettre une forme d'humour ou de distance. Elle a quand même une mère qui démarre son métier par une heure devant un miroir, je ne vais pas trop en rajouter. Après, elle a forcément un goût pour le déguisement, que je trouve assez joyeux. J'essaye surtout de la convaincre que sa valeur propre est ailleurs que dans l'apparence et que, en même temps, s'amuser avec est plutôt chouette ! Il lui arrive, bien sûr, de me donner des conseils, mais est-il bien utile de mettre un crop top à 44 ans ?
J'essaye de convaincre ma fille que sa valeur propre est ailleurs que dans l'apparence
Un conseil antistress ?Avoir un ou des moments strictement à soi. Ce qui est très compliqué, et davantage encore pour une femme. Du temps pour lire, écouter de la musique ou la radio, faire une sieste, un massage… Un luxe inouï et pourtant nécessaire. Ce qui marche aussi, c'est de relativiser les raisons du stress. J'ai une fâcheuse tendance à ne pas hiérarchiser les problèmes. Alors, je fais des listes, pour ne pas vouloir tout réaliser dans la demi-heure. Le seul vrai remède, c'est quand même d'aimer et d'être aimée. Bien plus efficace qu'un soin de peau ! En revanche, je ne fais ni yoga ni méditation, et je ne suis pas sûre que ma définition de la pleine conscience soit exactement celle qu'il faudrait. Mais je rêve sans sommeil paradoxal, j'aime le silence, et j'éprouve parfois la douce sensation de me sentir appartenir au monde… Alors, peut-être que ça compense ?
Comment appréhendez-vous le temps qui passe ?Sans trop y penser. J'étais plus angoissée par le passé. Quand les premières rides sont apparues, ça m'a renvoyé directement à ma condition d'être périssable ! Maintenant, je me suis habituée et je fais avec. Mais je préfère que mon maquillage ne les accentue pas, et si je surprends mon reflet sous un néon, je ne suis pas enchantée, mais ça va. Et je ne transige plus avec le démaquillage du soir ! Comme je les trouve beaux chez les autres, j'essaye de trouver ces signes du temps acceptables chez moi aussi ! J'ai remarqué aussi que toutes les femmes plus âgées que je trouve belles s'occupent d'elles de façon modérée. Elles sont surtout définies par la curiosité de ce qui les entoure. Il faut d'abord changer notre propre regard. La jeunesse a énormément d'attraits, mais les autres âges aussi.
La chirurgie esthétique, incontournable ou impensable ?Je suis contre l'idée de propager un seul modèle de beauté. L'esthétique Instagram est effrayante. Un modèle de nez ou de fesses parfaites, quelle tristesse ! Après, c'est difficile d'avoir un avis global sur la chirurgie esthétique. Ça dépend de chacun, du lien qu'on a avec soi, de ses complexes. Ce n'est pas à prendre à la légère en tout cas. C'est compliqué, et plus encore pour une actrice, qui joue avec des expressions et des émotions. Je comprends la pression que peuvent ressentir certaines comédiennes – et peut-être davantage encore dans le système américain, plus marchand –, mais le charme, c'est le mouvement, le vécu, donc le contraire de ce qui fige les traits. J'aimerais vous dire que je ne fais que manger des carottes, mais ce ne serait pas vrai. Il existe pas mal de techniques plus soft pour garder une belle peau. Mais c'est assez onéreux. Je fais de la mésothérapie, de la radiofréquence aussi. Ça stimule le collagène, je crois ! En tout cas, ce n'est ni agressif ni irrémédiable. On a juste l'impression d'avoir passé dix jours au sanatorium, ce qui, après un tournage éprouvant, est tout à fait bienvenu !
À écouter : le podcast de la rédaction
Votre routine beauté ?Thermale ! De l'eau très chaude et très froide sur le visage me donne le sentiment d'être un peu réparée. Puis, une très bonne crème de jour et un produit contour des yeux. C'est une zone très fragile chez moi, alors je veille à ce qu'elle soit superhydratée. En tournage, la Hyaluronic Hydra-Powder By Terry me donne l'impression d'être un peu lissée. Je manie aussi pas mal le recourbe-cils. Il m'arrive parfois de mettre des faux cils, mais uniquement du cil à cil. Ça prend dix-huit ans pour les mettre, mais le résultat est bien plus naturel. Très grande préoccupation des sourcils aussi ! Je trouve les miens trop clairs, et je les fonce toujours au pinceau avec un peu de poudre ! Sinon, avec Amélie Bouilly, ma maquilleuse, on privilégie toujours le naturel. Donc, pas de fond de teint sur l'ensemble du visage ni de poudre, parce que ça fige les traits. Juste un peu de Dior Forever Skin Glow sur les cernes et les arêtes du nez. J'ai aussi découvert récemment les produits Augustinus Bader, assez déments pour l'hydratation. Et, depuis mille ans, je porte le parfum Philosykos, de Diptyque. Parfois le Parfum Prodigieux, de Nuxe.
Votre blondeur, c'est votre signature ?J'ai l'impression que brune ou rousse, ça donnerait le signal «Attention, je vais faire un rôle de composition !», et ça me gênerait un peu. Et j'aime – attention, révélation choc ! – le cheveu propre et soyeux ! Je pense que ça vient de ma fascination pour le chignon impeccable et la blondeur de Kim Novak, ou pour celle de Gena Rowlands, qui, même déglinguée, reste bien coiffée.
Un «beauty faux pas» que vous regrettez ?J'en ai fait douze milliards ! Un peu moins aujourd'hui, parce que j'ai quand même appris ce qui me va ou pas. J'ai un physique qui peut vite vriller vers le côté texan des choses, si vous voyez ce que je veux dire. J'aime le contrarier par des lignes pures et graphiques. Mais j'ai beaucoup d'affection pour mon ex-côté cagole, une ignorance des codes assez touchante, un manque de confiance qui me poussait à surcharger en féminité exubérante.
Votre compagnon (l'acteur Niels Schneider, NDLR) vous donne-t-il des conseils ?Ah, ah ! Non. Mais sa manière de me regarder et de regarder les femmes me plaît terriblement ! Ce qui le touche ne sera jamais stéréotypé, toujours particulier. Tous les hommes ne sont pas en quête d'une femme qui pourrait rassurer leur virilité, heureusement ! Être regardée par lui est probablement ce qui me fait aller bien.
Bientôt au cinéma dans Don Juan, de Serge Bozon.
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Mort d'Alisha, 14 ans, noyée à Argenteuil : deux collégiens jugés à partir de lundi
Guillaume PoingtINFO LE FIGARO - Le procès aura lieu à huis clos devant le tribunal pour enfants de Pontoise. Les mis en cause encourent au maximum 20 ans de prison.
Deux collégiens mis en cause dans la mort d'Alisha, une jeune fille de 14 ans violemment frappée puis noyée dans la Seine en mars 2021 à Argenteuil (Val-d'Oise), seront jugés à huis clos du lundi 4 au vendredi 8 avril devant le tribunal pour enfants, a appris Le Figaro du parquet de Pontoise.
À lire aussi«Il a beaucoup changé depuis qu’il traîne avec sa copine»: quel engrenage a conduit à la mort d’Alisha à Argenteuil ?
Les deux collégiens, un garçon et une fille de 15 ans, avaient été mis en examen en mars 2021 pour l'assassinat de leur camarade de classe puis écroués dans les quartiers pour mineurs de deux établissements pénitentiaires. Étant mineurs, ils encourent au maximum 20 ans de prison. Contactés par Le Figaro, les avocats de la partie civile et de la défense n'ont pas souhaité s'exprimer.
Jetée dans la Seine «encore consciente»
Alisha, 14 ans, avait succombé à un guet-apens sous le viaduc de l'autoroute A15, d'après les éléments révélés à la presse il y a un an par l'ex-procureur de Pontoise, Éric Corbaux. Au bout d'un petit chemin sinueux à l'écart des habitations, la jeune fille aurait été brutalement frappée puis jetée dans le fleuve, encore consciente.
«Le jeune homme, qui était resté dissimulé derrière un pilier, se serait approché de la victime, lui aurait donné par surprise des coups au visage et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol», avait détaillé le procureur en conférence de presse. Le collégien lui aurait ensuite donné des coups de pied dans le dos et la tête alors qu'elle était au sol. Alisha, qui gémissait les yeux ouverts, aurait alors été attrapée par le jeune homme et sa petite amie avant d'être jetée dans la Seine, sept mètres plus bas, du haut d'une «plateforme» en béton.
«Amourette» et «futilités» adolescentes
Les relations au sein du trio scolarisé en classe de troisième au lycée professionnel Cognacq-Jay, «trois amis au début», s'étaient dégradées au fil des semaines, entre amourettes et «futilités» adolescentes, avait détaillé le procureur. La situation s'était envenimée au point que leur lycée avait temporairement exclu les deux suspects pour le harcèlement de la victime. Le téléphone d'Alisha avait notamment été piraté et des photos d'elle en sous-vêtements diffusées sur Snapchat. Plusieurs bagarres entre Alisha et la collégienne mise en cause avaient également eu lieu. Les deux mis en examen devaient passer en conseil de discipline le lendemain du drame.
En garde à vue, les deux adolescents n'avaient «pas fait part non plus d'un remords immédiat», avait déclaré à l'époque Éric Corbaux. «Ce serait bien de ne pas juger coupables ces enfants à l'emporte-pièce, en conférence de presse. Il y a une instruction, il y aura un procès, mon client a le droit à une défense», avait répliqué sur Twitter Me Frank Berton, l'avocat du collégien mis en examen.
Lors d'une marche blanche en hommage à Alisha, le 14 mars 2021, sa mère, la voix étouffée par les sanglots, avait déclaré au micro : «Alisha me manque, elle était ma meilleure amie. Je me sens seule, on m'a arraché une partie de moi». Sérieuse à l'école et bonne élève, Alisha voulait devenir expert-comptable, après avoir envisagé d'embrasser la carrière de policière. La jeune fille aimait les choses simples : dessiner, voir ses copines, passer du temps en famille ou encore faire des promenades au bras de sa mère.
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Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois
L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.
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Cet individu de 37 ans est déjà connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
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Die Hard 5 (W9): pourquoi il n’y aura pas de suite avec Bruce Willis
- Par
Nathalie Chuc
- Mis à jour
le 01/04/2022 à 16:13
- Publié
le 01/04/2022 à 13:15
La chaîne du groupe M6 diffuse le dernier et ultime volet de la franchise à succès dans lequel joue l’acteur.
Lundi dernier, W9 programmait Die Hard 4 - Retour en enfer (2007): cet opus est le premier Die Hard de la saga à être assez décevant, même s’il a été rentable au box-office. Pas de quoi clamer un bon vieux «Yippee ki yay» et cela ne va pas en s’arrangeant avec Die Hard 5: Belle journée pour mourir (2012), diffusé ce soir (suivi de la rediffusion de Die Hard 4). C’est l’occasion de revenir sur l’information concernant l’acteur, tombée mercredi dernier: la famille de Bruce Willis a annoncé qu’il mettait fin à sa carrière, à 67 ans. Il a, hélas, récemment été diagnostiqué d’aphasie, un trouble du langage peu connu du grand public, causé par des lésions cérébrales comme celles résultant d’un traumatisme crânien.
Pas de Die Hard 6, en tout cas pas avec Bruce Willis
Il n’y aura donc pas de Die Hard 6, en tout cas pas avec Bruce Willis. On peut parier qu’Hollywood relancera la franchise avec une préquelle dans laquelle on suivrait les aventures d’un John McClane des années 70. De toute façon, il vaut mieux ne retenir que les trois premiers excellents opus de la franchise. Ces dernières années, beaucoup d’articles, dans le monde entier, titraient: «que se passe-t-il avec la carrière de Bruce Willis?» Chacun s'interrogerait sur le mauvais tournant qu’avait pris la filmographie du héros de Piège de Cristal . Il y a quelques jours, en marge des Oscars, les Razzie Awards, l’académie des prix qui récompense les pires films, spectacles et acteurs de l’année, avait carrément créé une catégorie spéciale Bruce Willis en raison des huit mauvais films d’action dans lequel il a joué en 2021 (un record): en compétition avec lui-même, c’est le «nanar galactique» Cosmic Sin (Prime video) qui avait remporté le prix infamant. Dans ces films, il y joue uniquement des anciens flics, ex-agent de la CIA, etc. Bref, des ex John McClane...
Une spirale de films «direct-to-video»
Depuis 2012, l’acteur était tombé dans une spirale de films «direct-to-video» (tous des navets, a priori) du producteur Randall Emmett. Bruce Willis semblait se «gâcher» en cachetonnant de la sorte. En 2013, il s’est fait éjecter de la franchise de Silvester Stallone, Expendables , car il demandait un trop gros cachet pour un temps de tournage minimum: rien de moins que quatre millions de dollars pour quatre jours de tournage. Sylvester Stallone, avec qui il était pourtant en bons termes, n’a pas du tout apprécié d’autant qu’il lui proposait trois millions.
Willis a aussi tourné des scènes pour Woody Allen dans Café Society (2016) mais là aussi, il a été viré du film et a été remplacé par Steve Carell. Selon les rumeurs, il avait du mal à retenir ses répliques. On comprend maintenant les difficultés, qu’on imagine angoissantes, auxquelles était confronté Bruce Willis. Peut-être les symptômes de son aphasie commençaient-ils déjà à se faire sentir et l’on peut parier que le comédien a accepté tous ces films «de série B» pour mettre définitivement sa famille à l’abri du besoin et faire un dernier grand tour de piste.
John McClane a fait naître des héros comme Jack Bauer
Cette carrière, depuis 2012, était devenue presque gênante pour ceux et celles qui avaient de l’estime pour Bruce Willis. Ce dernier est quand même celui qui a changé le visage du cinéma d’action via Piège de Cristal (1988) et ses suites. John McClane a fait naître des héros comme Jack Bauer (24 heures Chrono ), à savoir des types pas spécialement musclés ni de grande taille mais auxquels on peut s’identifier. John McClane/Bruce Willis alliait force, intelligence, humour et charisme. Il était tout aussi talentueux et séduisant dans la série culte Clair de Lune, iconique dans les trois premiers Die Hard, sans parler de Incassable , Le Cinquième Élément, Armageddon , L’Armée des 12 singes, La mort vous va si bien, Le Bûcher des vanités, Sixième Sens , Pulp Fiction, Hudson Hawk, gentleman cambrioleur (pour les vrais connaisseurs) , Looper (son dernier BON film!), Moonrise Kingdom… Il nous a aussi fait rire dans Friends ou That ’70s Show … Merci Monsieur Bruce Willis!
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Le Figaro
Marta Ortega, la flamboyante héritière de 38 ans qui dirige désormais l'empire Zara
Sabrina PonsLa femme la plus puissante d'Espagne. Ce 1er avril, Marta Ortega prend la présidence de l'empire du prêt-à-porter espagnol Inditex, qui compte notamment la marque Zara. Le groupe a été fondé par son père Amancio Ortega, qui a jugé sa fille apte à reprendre le navire.
Au siège, la «Zarina» n'a pas de bureau. Celle que les médias espagnols surnomment ainsi travaille dans un open space, avec les équipes de Zara. C'est ce qu'a toujours fait son père, Amancio Ortega, première fortune d'Espagne et magnat de la mode de 85 ans qui a fondé la marque espagnole avec sa première épouse Rosalia, en 1975, puis le groupe Inditex en 1985. Les employés de la firme connaissent bien cette Galicienne pur jus, âgée de 38 ans, qui reprendra l'empire du vêtement espagnol en tant que présidente non exécutive, à partir du 1er avril 2022. Elle est la fille du patron, évidemment. Sa passion pour la mode minimaliste, émaillée de nuances colorées, a aussi fait d'elle une des meilleures ambassadrice du groupe. Ses tenues sobres, mode, et efficaces sont faciles à copier. Mais surtout, derrière ses yeux noirs et son carré blond un peu flou, se dessine l'histoire d'une succession cruciale, sur fond de dynastie familiale.
Pendant des années, tout indiquait que la plus jeune des trois enfants de Amancio Ortega (Sandra, Marcos et Marta) était celle qui avait été choisie pour hériter de l'empire galicien, évalué à environ 87 milliards d'euros. Le patriarche y pensait depuis longtemps, mais le sujet est resté secret défense. Pour autant, la récente nomination de Marta sonne comme l'aboutissement d'une longue passation de pouvoir familiale qui a débuté en 2011, quand son père, Amancio, a quitté la présidence.
"Elle connaît mieux la mode que son père"
Voilà quinze ans que Marta Ortega se fait les dents dans l'entreprise qui compte aujourd'hui plus de 175 000 employés. Ce qui lui a permis de connaître les rouages de la machine Inditex. Elle est passée par tous les départements, ou presque, sans vraiment occuper de poste officiel. Ces dernières années, elle supervisait la mode féminine chez Zara aux côtés de la responsable des collections, Beatriz Padín, tout en développant l'image de la marque. D'elle, le journaliste Xabier R. Blanco, auteur de plusieurs livres sur Inditex dont Amancio Ortega. De zéro a Zara, dit qu'elle "connaît mieux la mode que son père".
Ce qui se traduit en faisant shooter, depuis 2017, les campagnes de l'enseigne par les photographes Steven Meisel et Mario Sorrenti, pointures du secteur. En optant pour une esthétique visuelle proche, désormais, de celle d'un magazine de mode. Ou encore en lançant des collections premiums avec des personnalités ; dernièrement c'était avec Charlotte Gainsbourg. Marta Ortega travaille également son réseau, notamment par le biais d'événements mode où elle implique son nom. Pas plus tard que début décembre, elle accueillait toute l'intelligentsia de la mode à La Corogne, où s'est tenue avec son "soutien personnel" la première rétrospective de Peter Lindbergh. Naomi, Kate Moss, Linda Evangelista, Claire Waight Keller, Emmanuelle Alt... Au total, une centaine de designers, artistes, stylistes, photographes, acteurs, mannequins et influenceurs s'est pressée pour rendre hommage au photographe décédé en septembre 2019. Preuve qu'il est loin le temps où Zara était méprisé par les grands de ce monde.
La collection de Charlotte Gainsbourg pour Zara
Les dés de l'ascension de Marta ont été jetés alors qu'elle avait 23 ans. Le père la missionne secrètement à Londres pour un poste de vendeuse dans un magasin Zara, situé à deux pas de l'European Business School où elle effectue alors des études de commerce "sans grand succès mais avec ténacité", indique le quotidien espagnol El Pais . Elle expliquera plus tard au Wall Street Journal que la première semaine, elle ne se pensait pas capable de "survivre". "Mais ensuite, c'est comme si tu devenais accro à la boutique." De son identité, elle ne dira rien à ses collègues, même si certains ont repéré la Rolex qu'elle porte au poignet.
Rien d'étonnant : le secret est la marque de fabrique du clan Ortega. Ce qui ne va pas empêcher la benjamine, dans les années qui suivent, d'apparaître comme une figure médiatique, soucieuse de glamouriser l'image d'une famille qui refuse de jouer les codes de l'apparat. Ses parents préfèrent rester à l'abri des curieux et mener une vie normale dans leur quartier, à La Corogne.
Jésuites et jet set
En août 2021, Marta enfreint pour la première fois l'une des règles sacrées du père : ne pas accorder d'interview à la presse. Elle rompt le silence dans le Wall Street Journal, où elle est présentée comme "l'arme secrète de Zara". Le supplément du journal économique américain lui consacre sa Une où elle apparaît immortalisée par le photographe de mode Steven Meisel. Si cet entretien, réalisé au siège d'Inditex, à La Corogne, ne revient pas sur les accusations de travail forcé de la minorité ouïghoure en Chine dont le groupe fait l'objet, il a toutefois un but bien précis : introniser officiellement la fille d'Amancio Ortega, qui n'occupe aucun poste de direction dans le groupe (elle en a, en revanche, dans les divisions immobilières de l'empire familial), comme celle qui pourrait prendre sa place. De fait, l'article écarte toute spéculation sur le rôle du reste de la fratrie, les deux aînés du père, nés de son premier mariage avec Rosalía Mera, décédée en 2013 à la suite d'une attaque cérébrale survenue pendant des vacances d'été à Minorque.
À écouter, le podcast de la rédaction :
On sait peu de choses sur le type de relation que Marta entretient avec sa demi-sœur, Sandra, de 15 ans son aînée, et son demi-frère Marcos, le fils cadet de l'homme d'affaires, atteint d'une grave paralysie cérébrale. Mais il suffit de prêter attention aux détails pour déceler le fossé qui existe entre eux. Le fait de naître Ortega n'est pas un gage d'égalité en matière d'éducation. Sandra a fait toute sa scolarité dans le public tandis que Marta a étudié chez les Jésuites de La Corogne, puis passé son baccalauréat dans un établissement huppé en Suisse. Alors que sa sœur, deuxième fortune d'Espagne, recherche la discrétion absolue -ses irruptions médiatiques sont inexistantes- Marta apparaît régulièrement dans les pages mondaines espagnoles.
Passionnée d'équitation, elle participe à des compétitions professionnelles de saut d'obstacles. Elle s'affiche aussi au premier rang du défilé de haute couture de Valentino, dont le créateur Pierpaolo Piccioli est un ami proche. Et prend part à de nombreuses soirées de gala où sont également présentes Charlotte Casiraghi et la reine Letizia d'Espagne.
Deux mariages
Marta a donc pris des libertés médiatiques face à l'ostracisme légendaire de son père. Et est même parvenue à le convaincre d'en faire autant à l'occasion de ses deux mariages. L'un, avec le jockey Sergio Álvarez Moya, en 2012, où il est apparu fringuant et tout sourire (le couple donne naissance à un petit garçon et se sépare en 2015, sans tumulte, ni fracas). L'autre, avec le mannequin Carlos Torretta, en 2018, à l'occasion duquel Amancio Ortega a mis le paquet : les festivités ont été célébrées avec les prestations musicales de Chris Martin, Norah Jones et Jamie Cullum.
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Tout porte à croire que le second époux de Marta a su trouver sa place. Outre le fait qu'il est le père de son deuxième enfant, il se montre de plus en plus impliqué dans l'entreprise de ses beaux-parents, où il travaille désormais à la communication de Zara. La presse espagnole les dit complices, et pas seulement sur le plan privé. Carlos Torretta s'affiche toujours aux côtés de son épouse : aucune apparition publique sans sa présence, et chez Zara, il n'est jamais loin. L'homme se veut être un soutien sans faille pour l'héritière, comme une arme secrète face aux défis qui l'attendent. Parce qu'ils sont nombreux.
À l'annonce de sa nomination, l'action a dévissé de 6%. La passation de pouvoir est mal passée chez les investisseurs. Leur message ? Après le départ de Pablo Isla qui a assuré la présidence pendant dix ans, Marta Ortega doit convaincre de ses capacités à conduire la croissance du géant de prêt-à-porter chahuté par la crise sanitaire, s'armer face à de nouveaux concurrents agressifs, comme Shein, imposer un programme de développement durable exigeant, affronter les accusations de travail forcé de la minorité Ouïghoure en Chine... Autant d'obstacles qui pourraient être l'œuvre d'une nouvelle vie.
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Distribués en abondance, ces objets en toile sont censés être une alternative écologique aux sacs en plastique. Pourtant, ils constituent un problème environnemental de par leur fabrication, et leur utilisation limitée.
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Le Figaro
Avec Si tu me payes un verre par Renaud, la chanson française trinque
Olivier NucLe chanteur énervant dévoile une reprise de Serge Reggiani qui annonce un album de reprises le 6 mai. Son titre ? Métèque.
Cela ressemble à de l'acharnement thérapeutique... Renaud a lancé un nouveau titre jeudi, une reprise du grand Serge Reggiani. Une ode à l'amitié et aux sociabilités nées sur le coin de zinc. Le petit bar de Mister Renard ? La Closerie à Paris, on ne se refait pas. L'établissement sert de décor au clip qui accompagne cette chanson. Une vidéo dans laquelle on retrouve Jean-Paul Rouve dans le rôle du pot de fleurs ou du bon copain dont on ne sait s'il sourit par gêne ou par pitié. Comme il nous semble inutile de commenter plus avant ce titre, nous avons imaginé la conversation qui a pu se tenir entre le chanteur et son directeur artistique avant l'enregistrement. Mais, bien entendu, toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite.
« - Allo, Renaud ?- Ouais, qui est à l'appareil ?- C'est ton directeur artistique. Tu vas bien ?- Ça va bien, merci.- Tu as écrit des chansons ? On aimerait bien sortir un nouvel album cette année.- J'ai écrit un truc qui s'intitule Corona Song.- Non, non, pas celle-là. On voudrait de nouvelles chansons.- ...- Allo, Renaud, tu es toujours à l'appareil ? J'ai l'impression que ça coupe.- ... - Renaud, la connexion a l'air mauvaise. Tu me rappelles?- ... - Bon. S'il y a des chansons que tu voudrais chanter, tu nous dis. On est prêts à tout. Tu te souviens de Serge Reggiani ? Si tu me payes un verre, ça peut être bien. Tu vois, un truc simple. Du piano-voix. Et puis, après, tu vois, tu pourras la chanter en duo avec Bénabar.- ...- Renaud ? On n'aurait qu'à tourner le clip à la Closerie des Lilas, tu vois. Bon, je réserve le studio. Allez, à bientôt [bip, bip, bip...]»
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Décès de Taylor Hawkins : le batteur des Foo Fighters avait consommé opiacés et antidépresseurs
Les médecins légistes continuent de travailler «à l'éclaircissement total des faits qui ont abouti à la mort» de Taylor Hawkins, retrouvé mort dans un hôtel de Bogota vendredi, a précisé le parquet.
Ukraine : le chef Tugan Sokhiev soutenu par l'orchestre du Capitole de Toulouse face à la mairie
Les musiciens veulent continuer à travailler avec le maestro russe que la mairie avait contraint à se positionner depuis l'invasion en Ukraine, conduisant à sa démission.
Les Foo Fighters annulent la suite de leur tournée après la mort du batteur Taylor Hawkins
Par la voix de Dave Grohl, le groupe de rock américain, nommés dans trois catégories lors de la 64e cérémonie qui a lieu dimanche à Las Vegas, a renoncé à tous ses prochains concerts.
Le Figaro
Au Musée Guimet, les samouraïs tombent le masque
Eric Biétry-RivierreLe temple parisien des arts asiatiques évoque l’apogée de ces maîtres de guerre aux XVIIe et XVIIIe siècles, puis leur dissolution dans le mythe et le folklore.
En 2018, le Musée Guimet présentait un exceptionnel ensemble d’armes et d’armures des seigneurs de la guerre au Japon, les daimyos. Dans ce sillage, ce haut lieu des arts asiatiques à Paris se penche sur la figure du samouraï. Celle-ci se met particulièrement à rayonner à partir des années 1600. Après un siècle et demi de guerre, l’archipel s’est unifié sous une nouvelle famille, les Tokugawa. Le règne de cette dynastie a duré plus de deux cent cinquante ans. La ville d’Edo (aujourd’hui Tokyo), qui était alors la nouvelle capitale, donne son nom à la période.
Les Tokugawa, avec leurs responsables militaires - les shoguns - et les daimyos -, ont apporté paix et croissance. Progressivement, les samouraïs à leur service (8 % de la population environ) se sont mis à fréquenter davantage les cours que les champs de bataille. Ainsi, il faut plus volontiers appréhender les katanas et les wakizashis présentés - lame longue et lame courte formant un ensemble (le daisho) -, comme des instruments de prestige et de cérémonie. Ces attributs chéris par-dessus tout par leurs propriétaires rivalisant de motifs ornementaux toujours plus raffinés.
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À partir de ses collections (plus quelques prêts parisiens), le musée a bâti un parcours où l’on n’en saura guère sur l’art de la ferronnerie, mais beaucoup sur les canons de l’apparat. La beauté seule de lames d’un acier exceptionnel, minutieusement épuré et feuilleté, chefs-d’œuvre d’un ensemble de techniques très en avance, capables d’allier finesse et solidité, tranchant et courbure obtenue en dix secondes lorsque la matière chauffée à 800 °C est soudainement refroidie dans l’eau, n’est pas ici la question. C’est dommage, car l’âme même du samouraï est concentrée là. Tout comme demeure la tension du bushido dans les arcs très fins et asymétriques, malheureusement ici également peu présents.
Grimace sidérante
En revanche, l’orgueil, la noblesse, l’image sociale et mondaine du samouraï transparaissent bien dans les vitrines. Ainsi celle révélant une collection de gardes ouvragées (tsubas) aux mille scènes miniatures ou courts poèmes gravés dans une couleur nuit, cuivre et or. Ou bien dans un mélange de cuivre, zinc et plomb, matériaux lourds contribuant au bon équilibre de l’arme.
L’apparat, ce sont aussi ces ensembles d’aiguillons, armes complémentaires du daisho, véritables bottes secrètes. Et encore ces tressages recouvrant les poignées ou les lourds nœuds d’attache, extrêmement complexes, véritable art en soi. Pareillement admirables, ces fourreaux en patchwork de galuchat, merveilles de maroquinerie. Ou encore cette paire d’étriers à damasquinures d’argent, rarissime car elle date du Ve ou du VIe siècle de notre ère. Ce n’est pas la pièce la plus ancienne du parcours. Pour évoquer les origines du samouraï, une terre cuite en figurant un a été installée en guise de prologue. Elle date de l’an 400 environ. Le personnage arbore déjà un katana.
Non loin, tout un jeu de casques mi-effrayants mi-amusants est sorti pour la première fois des réserves, après d’importantes restaurations. Certaines de ces protections sont ornées d’une libellule, «insecte symbole de courage, car il ne recule pas», indique Sophie Makariou, présidente du lieu et commissaire avec Vincent Lefèvre, le directeur de la conservation. Celui en forme de lapin aux oreilles rabattues exprime l’intelligence et la détermination. L’homme qui le portait faisait savoir à tout un chacun que lui non plus ne reculait jamais. On le remarque sur plusieurs des lamelles en fer laqué noir. Elles protégeaient ingénieusement la nuque. Au devant, soie, crin de cheval ou poil d’ours font des moustaches aux parties frontales, accentuant l’effet de grimace sidérante.
Cet expressionnisme de l’ardeur belliqueuse a tôt marqué les esprits, c’était d’ailleurs son but. Dans le kabuki, ses masques et ses gravures, les acteurs n’ont fait que pousser le trait. Ils ont mimé le courage. Mais ils sont aussi allés souvent jusqu’à la caricature, comme le montrent nombre d’estampes colorées. Dans l’imaginaire du XVIIIe siècle le samouraï vient à ressembler au gendarme de notre théâtre de guignol. Il peut être rouge de colère, importun, agité. Loin du samouraï adepte du rituel du thé, cultivant la littérature, la poésie du haïku, voire finançant quelque troupe du théâtre nô. De magnifiques photographies, parfois colorées, avec des estampes essentiellement de cette période Edo, parmi lesquelles une quinzaine dues au maître Hiroshige, rappellent tout de même l’aura initiale, positive.
Mais les temps changent. Le port du sabre est interdit en 1876 au Japon. Dès lors le samouraï se fondra définitivement dans le folklore ou le mythe. Jusqu’aux mangas modernes, ou même jusqu’à Star Wars et son Dark Vador en costume martial japonisant. Son effigie, jouet en plastique, produit dérivé, conclut la visite de manière quelque peu risible.
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On peut le regretter, à l’instar de l’écrivain Yukio Mishima mentionné aux murs par un de ses portraits photographiques reproduit en grand. En 1970, il s’est suicidé par éventration rituelle (seppuku). Était-ce donc le dernier des ronins, ces samouraïs sans maître, qui, tel notre Don Quichotte, erraient sans boussole dans un monde sans plus de rime ni raison?
«L’Arc et le sabre. Imaginaire guerrier du Japon», au Musée national des arts asiatiques-Guimet (Paris 16e), jusqu’au 29 août. Catalogue Nag/RING, 120 p., 16,50 €. Tél.: 01 56 52 53 00. www.guimet.fr
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Jaume Plensa, le sculpteur métaphysique
REPORTAGE - Exposé partout dans le monde, l’artiste catalan est en vedette en France ce printemps. Humanisme et partage sont ses priorités.
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Au cœur de Paris où il a brillé, la rétrospective du Petit Palais révèle plus qu’un peintre mondain. Sous son pinceau, c’est toute l’inventivité d’une période foisonnante qui s’exprime.
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PORTRAIT - À 96 ans, le grand sculpteur italien ouvre pour la première fois son atelier milanais en exposant les œuvres de ses débuts. Rencontre avec un artiste dont le succès repose surtout sur l’utilisation de la géométrie.
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Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
pierre bourdieuSociologiecolonialisme L'Humanité
Bande dessinée Eux aussi ont construit la France
Prescription culturePierre SernaAlors que le Portugal est empêtré dans trois guerres coloniales, en Angola, en Guinée-Bissau et au Mozambique, 700 000 Portugais décident de quitter leur pays entre 1955 et 1975, fuyant aussi la pauvreté et la dictature de Salazar. Maçons, plâtriers, carreleurs, il leur est difficile d’échapper à cette trilogie de métiers qui leur est assignée. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils ? De quoi leurs rêves étaient-ils faits ?
Cette bande dessinée ouvre un pan d’une histoire restée trop longtemps invisible, parce que les Lusitaniens se fondaient dans la masse. L’album révèle un récit invisibilisé car leur communauté n’intéressait pas une France regardant souvent, avec une pointe de mépris, la péninsule Ibérique réduite à son exotisme, ses vieux dictateurs et ses populations dociles.
Avec finesse et subtilité, Chico au dessin et Afonso au scénario racontent les galères de deux hommes, Mario et Nel, et d’une femme, Eva. Tout le succès de la bande dessinée consiste à montrer simplement les embûches lors du passage de la frontière, les travaux imposés pour masquer la clandestinité, la vie dans les bidonvilles, le labeur mal payé sur les chantiers, les baraques, la peur de la police. L’espoir quand même. Pour Nel, arrivant d’un pays catholique, apostolique et romain, il prend la forme d’une improbable Paname coquine et, pour Mario, l’espérance a le visage d’Eva. Le bonheur aussi revient, celui de la révolution des Œillets libérant enfin le Portugal en 1974, et celui de la naissance d’Olivier. Les couleurs d’Émilie Rouge, qui joue sur toute la palette des bruns, bleus et gris, loin d’affadir le récit lui confèrent une belle tenue, comme une dignité retrouvée pour tous ces Portugais enfin offerts à voir.
bande dessinée Le Figaro
«Il y a eu des moments un peu compliqués...»: Jimmy Mohamed révèle les raisons de son départ de «Balance ton post!» sur C8
FIGARO LIVE - Le médecin du «Magazine de la santé» a sorti un livre intitulé Zéro contrainte - Surtout ne changez rien! aux éditions Flammarion. Invité du «Buzz TV», il en profite pour revenir sur son expérience avec Cyril Hanouna.
TV MAGAZINE. - Dans Zéro contrainte - Surtout ne changez rien!, vous donnez à vos lecteurs 48 astuces simples pour rester en bonne santé. Si l’un d’entre eux boit du soda à chaque repas, fume du cannabis, et dort trois heures par nuit, lui promettez-vous vraiment de ne rien changer?Jimmy MOHAMED. - L’objectif n’est pas de faire de grands bouleversements, mais de prendre conscience que les petits changements du quotidien, comme le sommeil, nous permettent de vivre plus longtemps et en bonne santé. Si vous dormez mal et que vous fumez, vous aurez tôt ou tard des maladies. En France, on est très bon pour la médecine curative, mais sur la prévention, nous ne sommes pas très performants. L’idée est de prendre soin de sa santé avant de tomber malade. N’attendez pas d’avoir des symptômes pour prendre soin de vous!
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Il existe de nombreux livres autour de la santé. Quelle est la valeur ajoutée du vôtre?Toutes les astuces sont prouvées scientifiquement. Derrière chaque conseil que je vous donne, se cache une étude qui valide ce que j’écris. Ce sont des conseils que l’on peut appliquer au quotidien sans trop faire d’effort. On sait qu’il est conseillé de manger des fruits et légumes, faire de l’activité physique mais on ne le fait pas. Pourquoi? Parce qu’on en a marre des injonctions. Cela fait deux ans que l’on nous dit ce qu’il ne faut pas faire. Mais ces petites modifications du quotidien peuvent réellement nous aider.
Vous êtes chroniqueur dans «Le Magazine de la santé» chaque jour à 13h40 sur France 5. Quel rôle occupez-vous dans cette émission présentée par Marina Carrère d’Encausse?C’est du décryptage. L’information n’a jamais été aussi disponible! On a besoin d’experts et d’intervenants dont c’est le métier. Le mien étant la médecine, j’ai cette chance de pouvoir expliquer aux téléspectateurs des phénomènes qui sont parfois complexes. On explique des notions de santé du quotidien qui sont aussi parfois chiantes. Quand je vous parle du rein, vous n’avez pas spécialement envie d’écouter. Mon défi est de rendre les trucs ennuyants un peu sympas, selon les données de la science.
«Nous, les médecins, on a parfois dit tout et son contraire sur le Covid-19»
Jimmy Mohamed, invité du «Buzz TV» le vendredi 1er avril 2022.
Depuis l’arrivée du Covid-19 en France, de nombreux médecins interviennent à la télévision. Est-ce une bonne nouvelle pour la médecine?C’est une très bonne chose quand on invite des experts. Les journalistes avaient besoin d’un éclairage à travers les médecins. Par contre, et je m’inclus dedans, on a parfois franchi certaines limites. On donnait notre opinion sur ce qu’il fallait faire. Or, la politique est extrêmement compliquée. Nous, les médecins, on a parfois dit tout et son contraire, ce qui a entraîné un climat de méfiance, et de défiance vis-à-vis de la médecine.
Entre l’écriture, et la télévision, reste-t-il encore de la place pour votre métier?J’ai eu tellement mal à devenir médecin! Cela représente plus de dix ans d’études et de sacrifice. Avant de commencer à vivre normalement, on a travaillé jour et nuit, on a tenu des gardes à l’hôpital. Donc ce métier, je ne l’abandonnerai jamais! Tout ce que je fais à côté, c’est du bonus. La télé s’arrêtera un jour ou l’autre. Les livres et la radio aussi. Mais la médecine, ça ne s’arrêtera jamais. Aujourd’hui, je garde une activité quasiment à temps complet car à SOS Médecins, je peux travailler tôt le matin, tard le soir et les week-ends.
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Vous avez été chroniqueur dans «Balance ton post!», l’émission de débat animée par Cyril Hanouna, sur C8. Pourquoi avez-vous quitté ce talk-show?Comme pour la politique, je n’avais pas à communiquer mes choix personnels, et mes opinions religieuses. Ça ne concerne que moi! Je me suis beaucoup exprimé, voire peut-être un peu trop. C’était très sympa. C’était un moment incroyable d’être dans une émission télévisée que tout le monde regardait, avec un poids énorme sur la société. Je m’étais même dit que j’allais faire changer certaines choses. Et puis, mon domaine d’expertise étant la santé, mon opinion personnelle n’est pas plus pertinente que celle d’un autre. Donc je ne le regrette pas, même si c’était une parenthèse extraordinaire avec Cyril Hanouna. Une page se tourne et peut-être qu’une autre s’ouvrira un autre jour.
Avez-vous mal vécu certaines altercations verbales?Cette émission est une forme de bagarre télévisuelle, qui s’apparente à un concours de punchlines. Ce n’est pas forcément de celui qui sera le meilleur, mais de celui qui aura le meilleur mot au bon moment, avec le bon argument parfois. Il y a eu des moments un peu compliqués, et c’est peut-être aussi l’une des raisons pour lesquelles je ne fais plus ça. En tant que médecin, a-t-on vraiment envie de m’entendre parler de sujet de société? Je ne suis pas sûr. Il fallait mettre un peu les débats de côté pour se concentrer sur la médecine, et c’est pourquoi je suis au «Magazine de la santé» sur France 5.
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Le Figaro
C'est une bonne situation, ça, ministre ? Marlène Schiappa sort son dixième livre depuis son arrivée au gouvernement
Claudia CohenLa cadence d'écriture de Marlène Schiappa surpasse celle du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui a publié quatre livres depuis le début du quinquennat.
L'histoire d'amour entre les politiciens français et la plume est bien connue. Au fil des décennies, nombreuses furent les personnalités à s'être essayées au délicat exercice de l'écriture, en publiant romans, essais et autobiographies. Dans ce domaine, l'actuel ministre délégué à la citoyenneté Marlène Schiappa excelle. Depuis son entrée au gouvernement il y a cinq ans, elle a publié pas moins de dix ouvrages.
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Son petit nouveau, qui sortira en juin prochain aux éditions de l'Observatoire, s'intitulera C'est une bonne situation, ça, ministre ? (une référence à la réplique culte du film Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre). Au fil des pages, l'ancienne secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes répondra aux questions que peuvent se poser les Français sur le quotidien de ministre, les journées à l'Élysée, le protocole et ses liens avec le président Emmanuel Macron.
Son précédent livre, Sa façon d'être à moi (Stock), racontait une histoire d'amour entre une mère de famille parisienne et un journaliste politique du Figaro. Sorti en octobre 2021, le roman est loin d'avoir rencontré un franc succès puisqu'il s'est écoulé à moins de 500 exemplaires.
Pseudo de Marie Minelli
Son premier livre Les Lendemains avaient un goût de miel (Charleston) en tant que membre du gouvernement fut publié en juin 2017, quelques jours après sa nomination en mai. Un an plus tard, Marlène Schiappa sortait trois essais : La Culture du viol (L'Aube) ; Le Deuxième sexe de la démocratie (L'Aube) ; Si souvent éloignée de vous : lettres à mes filles (Stock).
En 2019, elle publiait Une et indivisible : L'Urgence de défendre la République (l'Aube) et un autre ouvrage sous le pseudo de Marie Minelli: Osez l'orgasme féminin. L'année 2020, deux livres de Marlène Schiappa faisaient à nouveau leur entrée sur les étals des librairies: Entre toutes les femmes : Onze rencontres exceptionnelles (Grasset) ainsi que Les Droits des femmes face aux violences (Dalloz).
Quant aux Français qui souhaiteraient opposer à Marlène Schiappa la formule «emploi du temps de ministre», pour souligner le fait qu'elle dédirait beaucoup de temps à l'écriture de ses livres, la ministre avait déjà rétorqué dans les colonnes de Madame Le Figaro: «moi je ne fais pas de sport, j'écris des livres, je ne vois pas pourquoi ce qui serait permis à ces éminents ministres me serait interdit»
La cadence d'écriture de Marlène Schiappa surpasse donc celle du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, qui a publié quatre livres depuis le début du quinquennat. L'homme politique, qui a eu le droit à son personnage miroir dans le dernier roman de Michel Houellebecq Anéantir (Flammarion) («Bruno Juge, le plus grand ministre de l'Économie depuis Colbert»), avait pour sa part rencontré un franc succès l'an passé avec son ouvrage L'ange et la bête (Gallimard).
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En difficulté financière, le gratuit 20 Minutes annonce un plan social
INFO LE FIGARO - Le plan annoncé mercredi par la direction du journal gratuit concerne une trentaine de postes. La distribution est arrêtée dans plusieurs régions.
Squeezie bouscule le marché de la bande dessinée
Le plus gros Youtubeur français sort jeudi Bleak, une adaptation de sa série de vidéo la plus populaire. Déjà 70.000 exemplaires ont été vendus en précommande.
Editis promet aux libraires une part minimum du prix du livre
Le numéro deux français de l'édition «s'engage» à ce «qu'aucune librairie ne soit rémunérée en dessous de 36%» à compter du 1er juillet.
Le Figaro
«Ne vous bradez pas»: 5 conseils pour négocier votre premier salaire
Par
Julien Badr •
Jenny Gaultier •
Publié le 01/04/2022 à 06:00
Décrocher son premier emploi et négocier ainsi son premier salaire peut s’avérer délicat sans expérience professionnelle préalable. Jenny Gaultier et Julien Badr, cofondateurs du Mercato de l’emploi, réseau national de recruteurs indépendants, passent en revue les cinq points forts que vous devez mettre en avant pour bien négocier votre premier salaire.
1. Mettez en avant votre profil de «digital native»
Vous êtes adepte des réseaux sociaux: vous avez grandi avec Snapchat ou Instagram, vous animez une chaîne de gaming sur Twitch, vous êtes créateur de contenu sur Youtube… Sachez que votre compétence vaut de l’or. En effet, la transformation digitale qui impacte l’économie impose aux entreprises d’innover et de s’entourer de talents qui maîtrisent les nouveaux codes du digital. Ainsi, Il faut mettre en avant son agilité numérique en donnant un exemple de ce que vous faites qui pourraient être utiles à l’entreprise. Avant l’entretien, n’hésitez pas regarder aussi ce que font les équivalents de l’entreprise sur des marchés étrangers plus «matures» comme aux États-Unis et en Asie. Cela pourrait vous donner des idées sur ce que devrait accomplir l’entreprise pour être plus performante. Et surtout, comment vous pourriez l’aider à le réaliser. En clair, il faut montrer la valeur ajoutée que vous allez apporter au futur recruteur.
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2. Valorisez votre implication sportive et associative
Avoir le sens des responsabilités, le goût du défi et un esprit collectif sont des valeurs plébiscitées par l’entreprise. Peu importe sa taille et son secteur d’activité. Si vous pratiquez un sport, si vous êtes membre actif d’une association, si vous montrez votre «engagement» dans des projets à impact (par exemple, la lutte contre le réchauffement climatique), cela pourra être valorisé par l’entreprise sous forme de «soft skills» ou de «savoir être» du futur collaborateur.
3. Soyez «incollable» sur la rémunération que vous méritez
Il faut arriver à l’entretien avec des éléments objectifs et incontestables qui vont fixer un cadre à la négociation. Ainsi, avant l’entretien, il est crucial de bien se renseigner sur la rémunération - à laquelle vous pourriez prétendre - suivant différents critères: secteur d’activité, diplôme, taille de l’entreprise, etc. Vos sources d’informations sont multiples: la presse économique et étudiante, les fiches de postes pour des jobs équivalents publiées sur LinkedIn, le «bureau d’emploi» de votre école de commerce ou d’ingénieurs qui pourra vous indiquer le salaire de démarrage…
L’objectif est de proposer une fourchette de salaire cohérente, réaliste et justifiée pour négocier sur de bonnes bases. N’hésitez pas à demander au recruteur «d’abattre son jeu» en premier et de contre-argumenter sereinement. L’idée n’est pas de rentrer dans «une bataille de chiffres», mais de présenter simplement et objectivement vos prétentions salariales.
4. Pariez sur les éléments annexes de rémunération
Au-delà du salaire fixe, n’oubliez pas les autres éléments qui vont compter pour valoriser votre rémunération: part variable du salaire, primes et commissions, tickets-restaurants, chèques vacances, etc.… La part variable doit être un facteur de motivation et indiquée clairement. Là encore, elle doit intégrer des éléments objectifs. Exemple: la part variable sera de 5000 euros annuel brut si le chiffre d’affaires que vous générez a une croissance de +10% sur l’année. Avant l’entretien, il peut être intéressant de se rendre sur la page dédiée à la marque employeur sur le site de l’entreprise qui recrute. À travers le témoignage de salariés, vous pourrez être au fait des pratiques de l’entreprise sur ce sujet.
5. Négociez une évolution de la rémunération dans le temps
Il peut être pertinent de négocier une rémunération sur 2 ans avec des objectifs à réaliser à différentes étapes. Par exemple: tous les 6 mois. L’intérêt est de montrer votre envie de vous inscrire dans le projet de l’entreprise. Quoi qu’il en soit, il est indispensable «de ne pas se brader» pour obtenir le poste souhaité. Bien matérialiser dès le départ votre salaire et son évolution vous permettra d’avoir de réelles perspectives dans l’entreprise. Commencer à un niveau de salaire trop bas n’est pas recommandé. Le rattrapage de son salaire et sa revalorisation sont toujours plus difficiles à négocier par la suite.
Le conseil Bonus: ayez confiance en vous!
Ce n’est pas parce qu’on démarre sa carrière professionnelle, que l’on doit se «dévaloriser» auprès de personnes plus expérimentées. Bien au contraire. Votre fraîcheur, votre énergie, votre enthousiasme, votre agilité, votre dynamisme ne nécessitent pas d’avoir 15 ans d’expérience professionnelle. Ce sont vos forces. Pensez-y. Soyez fiers de ce que vous avez déjà accompli, y compris dans votre vie personnelle. Pensez à des moments de réussite qui sont à votre actif afin d’aborder votre entretien dans les meilleures conditions.
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Le Figaro
Phoebe Dynevor, Helena Bonham Carter, Emma Corrin… Le casting «royal» du remake anglais de Dix pour cent
Leonie DutrievozLe remake britannique de la série Dix pour cent se dévoile en images. Jeudi 31 mars, Amazon Prime Video a dévoilé un premier teaser qui promet un casting royal.
«Bienvenue à Nightingale Hart. J'espère que vous serez très heureuse ici.» Non, ce n'est pas le nom d'une petite bourgade d'Angleterre mais bien celui de l'agence artistique qui sera au centre du remake britannique de la série française Dix pour cent . Intitulé Ten Percent, la série a dévoilé, jeudi 31 mars, les premières images de son casting dans un teaser. Il semblerait que les créateurs du show soient fans de la famille royale. Une grande partie du casting de la série The Crown semble avoir ainsi signé auprès de cette nouvelle agence. Les spectateurs pourront alors retrouver dans leur propre rôle, Emma Corrin, qui interprète Lady Diana dans la saison 4 de The Crown, ou encore Helena Bonham Carter, qui joue Margaret, la sœur d'Elizabeth II dans les saisons 3 et 4.
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Certains acteurs annoncés pour la saison 5 feront aussi leur apparition dans le remake, comme Dominic West (le prince Charles) ainsi qu'Olivia Williams (Camilla Parker Bowles). Pour rester dans le thème il semblerait que Phoebe Dynevor, qui joue Daphné Bridgerton dans La Chronique des Bridgerton, fasse aussi partie du casting de la série.
Humour British
Aux côtés des habitués de Buckingham Palace, David Oyelowo (Selma), Jessica Oyelowo (A United Kingdom), Himesh Pasel (Yesterday), Kelly Mcdonald (Boardwalk Empire) ou encore David Harewood (Homeland) feront partie de la série. Pour la petite note française, Clémence Poésy, apparue dans Harry Potter et la Coupe de feu, devrait aussi faire une apparition. Pour s'occuper de tous ces acteurs, Jack Davenport, Lydia Leonard, Maggie Steed et Prasanna Puwanarajah prendront le relais de Camille Cottin, Grégory Montel, Liliane Rovère ou Thibault de Montalembert dans le rôle des agents de stars. Si le scénario s'inspire directement de la version française, les créateurs de la série n'ont pas hésité à y ajouter sa touche d'humour british. Ten Percent devrait sortir ce 28 avril au Royaume-Uni sur Amazon Prime Video. Aucune information concernant sa sortie en France n'a été annoncée pour le moment.
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Le Figaro
«Koh-Lanta»: il n’y aura qu’une seule saison du jeu d’aventures cette année
- Par
Emilie Paul
- Mis à jour
le 01/04/2022 à 15:30
- Publié
le 01/04/2022 à 15:29
Contrairement à d’habitude, la chaîne n’a pas prévu de tourner une nouvelle édition du jeu d’aventures présenté par Denis Brogniart et produit par Adventure Line Production.
Depuis 2009, TF1 diffuse deux saisons de «Koh-Lanta» par an. Un choix qui a longtemps porté ses fruits mais qui au fil des années a prouvé ses limites. En effet, les téléspectateurs les plus assidus sont nombreux à faire part de leur lassitude à voir aussi souvent le jeu d’aventures à l’antenne. Encore plus ces dernières années au vu du rythme des émissions. Et pour cause, il ne s’est passé exactement que deux mois et vingt jours entre la finale des «Armes secrètes» et le lancement de «La Légende». Et seulement que deux mois et huit jours entre la finale de «La Légende» et le lancement du «Totem maudit».
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Une fréquence bien trop rapprochée qui a certainement éprouvé la fidélité des téléspectateurs qui semblent déserter «Koh-Lanta» un peu plus à chaque saison. Pour preuve, il suffit de regarder les résultats d’audiences. Pour ne citer encore que les dernières saisons du jeu, le premier épisode du «Totem maudit», diffusé le 22 février dernier, a attiré 4,5 millions de personnes, soit 20,2 % de part d’audience. Tandis que le lancement de «La Légende», le 24 août 2021, a réuni, lui, 5,6 millions de téléspectateurs, soit 29,3 % de PDA. Presqu’un million d’écart sépare les deux saisons. Avant cela, les débuts des «Armes secrètes», le 12 mars 2021, ont rassemblé 5,7 millions de personnes, soit 27,2 % du public.
«Il n’y a pas de tournage en cours d’une nouvelle saison de “Koh-Lanta”»
Xavier Gandon, directeur des antennes TV et digitales du groupe TF1
Une tendance à la baisse qui a vraisemblablement forcé à TF1 à changer son fusil d’épaule. Dans une interview accordée à nos confrères de puremedias.com, Xavier Gandon, directeur des antennes TV et digitales du groupe, a révélé que «Koh-Lanta» ne connaîtrait qu’une seule édition cette année. «Il n’y a pas de tournage en cours d’une nouvelle saison et il n’y aura donc pas de deuxième saison de “Koh-Lanta” à la rentrée», a-t-il affirmé. Un choix lié aussi, certainement, à la multitude de nouveaux programmes à venir ces prochains mois sur la chaîne.
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En programmant les deux dernières saisons de «Koh-Lanta» le mardi soir au lieu du traditionnel vendredi, TF1 a également bousculé les habitudes des fans du jeu. Si les audiences restent fortes, notamment en replay et sur les cibles, celles-ci restent décevantes. En 2021, plusieurs épisodes de «La Légende» sont passés sous la barre des 4 millions de téléspectateurs et France 3 a souvent devancé TF1. Un scénario qui s’est reproduit depuis le lancement du «Totem maudit».
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Le Figaro
La police était «prête à arrêter» Will Smith après sa gifle aux Oscars
Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
La police était prête à arrêter Will Smith après que l'acteur a giflé l'humoriste Chris Rock sur la scène des Oscars dimanche dernier, a affirmé jeudi 31 mars le producteur de la cérémonie.
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Le producteur Will Packer était présent aux côtés de Chris Rock lorsque des policiers sont venus parler à ce dernier après l'incident. «Nous sommes prêts à aller le chercher tout de suite, vous pouvez porter plainte, nous pouvons l'arrêter», ont-ils dit à l'humoriste, a raconté Will Packer à la chaîne de télévision ABC. Selon lui, Chris Rock ne voulait pas en arriver là. Lorsque les policiers ont fini d'expliquer les choix qui s'offraient à lui et ont demandé «Voulez-vous que nous agissions d'une manière ou d'une autre?», il a répondu «non», a poursuivi le producteur. Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de son épouse Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie - une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle avait révélé souffrir voici quelques années - qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. L'artiste de 53 ans, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La Méthode Williams, a depuis lors présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie des Oscars.
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Cette dernière a entamé une procédure disciplinaire à son encontre et doit de nouveau se réunir le 18 avril pour décider d'éventuelles sanctions. L'Académie des Oscars a assuré qu'il avait été demandé à Will Smith de quitter la soirée des Oscars après la gifle - sans préciser toutefois par qui et dans quel cadre - mais que l'acteur avait refusé. Dans le bref extrait de son interview à ABC, qui doit être diffusée en intégralité vendredi, Will Packer a assuré pour sa part ne pas avoir parlé à Will Smith.
Chris Rock s'est pour la première fois exprimé publiquement sur le sujet mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston. «Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle», a-t-il dit.
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RÉCIT - Acheté par Apple TV+ à Sundance, le film a fait de l'ombre aux Oscars à The Power Of The Dog et écrit une page du septième art américain avec sa distribution sourde. Rencontre avec sa réalisatrice Sian Heder et sa révélation comique Troy Kotsur.
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Valeurs Actuelles
Laurent Dandrieu distingué par l’Académie française pour “La Confrérie des intranquilles”
Jeudi 24 juin, l’Académie française a rendu publique la liste de ses Grands Prix annuels. Parmi les 65 distinctions, l’une couronne le dernier livre de notre rédacteur en chef culture, Laurent Dandrieu (photo), récompensé par un prix d’Académie. Parue en novembre dernier aux Éditions de l’Homme nouveau, la Confrérie des intranquilles réunit 21 portraits d’auteurs, de Montaigne à François Sureau en passant par Chateaubriand, Francis Scott Fitzgerald, Pierre Drieu la Rochelle, Paul Morand, Jacques Chardonne, Félicien Marceau, Julien Green, Hergé, Jean Anouilh, Jacques Perret, Alexandre Vialatte, Jean Raspail ou Sempé… Dans l’article qu’il consacrait dans Valeurs actuelles à ce livre à l’occasion de sa parution, Frédéric Rouvillois notait : « Ces vingt et un intranquilles tout étonnés de se retrouver ensemble, l’auteur leur prête une fonction commune : celle d’être “les éclaireurs du sens” . Ceux qui découvrent, qui explorent et qui éclairent. »
“La Confrérie des intranquilles”, de Laurent Dandrieu, Éditions de l’Homme nouveau, 208 pages, 20 €.
France24 - Monde
En direct : reprise des pourparlers, Moscou accuse l'Ukraine d'avoir frappé à la frontière russe
Publié le : 01/04/2022 - 06:42Modifié le : 01/04/2022 - 16:15
Yona HELAOUA
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Marc DAOU
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Alix LE BOURDON
L'UE doit tenter de persuader la Chine de retirer son soutien à Moscou, lors d'un sommet virtuel, vendredi. Par ailleurs, les négociations russo-ukrainiennes ont repris, alors que le Kremlin a fait état d'une frappe contre un "dépôt de carburant" dans l'ouest de la Russie. Sur le terrain, les troupes russes entament un retrait de la région de Tchernihiv et des alentours de Kiev, où d'"intenses" combats se poursuivent. Suivez notre direct.
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15 h 29 : Macron reçoit Ivan Fedorov, maire de Melitopol et ex-otage
"On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé", a dit Emmanuel Macron à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Élysée avec quatre députées ukrainiennes.
L'élu ukrainien avait été enlevé le 11 mars par les forces russes, avant d'être libéré quelques jours plus tard à l'occasion d'un échange de prisonniers. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à aider à le faire libérer.
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15 h 15 : le gouvernement ukrainien refuse de confirmer la frappe en Russie
Les Russes ont signalé vendredi matin l'attaque par des hélicoptères ukrainiens d'un dépôt de carburant à l'aube dans la région de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontalière avec l'Ukraine.
Le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer cette frappe. "Je ne peux ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée, car je n'ai pas toutes les informations militaires entre mes mains", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
L'Ukraine n'a pas à "assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe", a renchéri le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, refusant lui aussi de confirmer ou non.
L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.
Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'œuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.
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14 h 00 : d'"intenses" combats rapportés près de Kiev
Des batailles "intenses" se déroulent au nord et à l'est de Kiev, a déclaré vendredi le maire de la capitale ukrainienne. "Le risque de mourir (à Kiev) est assez élevé, et c'est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est le suivant : s'il vous plaît, ne revenez pas tout de suite", a déclaré Vitaliy Klitschko, en lançant un avertissement aux habitants qui ont fui la ville.
Le gouverneur régional de Kiev avait déclaré dans la matinée que les forces russes se retiraient dans certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d'autres.
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13 h 11 : les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence
Le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski a indiqué sur sa chaîne Telegram continuer les négociations par visioconférence. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il précisé.
Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d'un accord. Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée.
Les Russes ont assuré, en gage de bonne foi, réduire leurs opérations militaires en direction des villes de Kiev et Tcherniguiv. En revanche, Moscou compte renforcer son offensive dans l'Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass.
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11 h 10 : les troupes russes se retirent de la région de Kiev, selon le gouverneur
Le gouverneur de l'oblast (région) de Kiev, Oleksandre Pavlyouk, a indiqué vendredi sur Telegram qu'une partie des troupes russes qui assiégeaient la capitale avaient pris la direction de la Biélorussie.
"Nous observons des mouvements coordonnés de colonnes de véhicules russes d'importance variable", a-t-il dit.
L'armée russe a notamment quitté Hostomel, dont l'aérodrome avait été la cible d'une spectaculaire opération aéroportée au premier jour de l'invasion russe, le 24 février, a précisé le gouverneur.
La ville d'Hostomel est située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, au nord de celle d'Irpin qui a été reprise cette semaine par l'armée ukrainienne après de violents combats.
D'après Oleksandre Pavlyouk, les forces russes ont en revanche entrepris de consolider leurs positions à Bucha, ville située entre Irpin et Hostomel.
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10 h 09 : les troupes russes se retirent de région de Tchernihiv, selon le gouverneur
Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est de Kiev, a déclaré vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer.
Le ministère russe de la Défense a annoncé cette semaine qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, mais hormis des mouvements de troupes près de Kiev, aucun retrait significatif n'a été confirmé pour le moment.
Selon le gouverneur, Viatcheslav Tchaus, des soldats russes sont encore déployés au nord de Tchernihiv, en direction de la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et il est prématuré de baisser la garde.
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9 h 15 : plus de 6 800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France
Plus de 6 800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué.
Selon les derniers chiffres de la "cellule Ukraine" installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6 873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.
Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h00, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5 266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà "multiplié par 20 depuis le 8 mars".
Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, Grenoble ou encore Lyon.
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8 h 47 : "Les forces russes continuent d'avancer dans Marioupol"
Le point sur le terrain avec le correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg.
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7 h 49 : un responsable russe accuse l'armée ukrainienne d'avoir attaqué un dépôt de pétrole en Russie
Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.
"Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude", a-t-il déclaré sur son compte Telegram.
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6 h 30 : un sommet UE-Chine pour dissuader Pékin d'aider Moscou
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'exprimant au nom des Vingt-Sept, s'entretiendront vendredi 1er avril en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping.
"La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l'influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n'était pas l'objet initial du sommet, ça le devient nécessairement", a indiqué mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.
"Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires" ou "si elle aide Moscou à contourner" les sanctions, en augmentant ses achats d'hydrocarbures ou par une aide financière, explique un responsable européen.
Avec AFP et Reuters
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Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
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Laurent Dandrieu : “Le patrimoine n’est pas une chose poussiéreuse, mais il nous constitue”
Dans la Confrérie des Intranquilles, son dernier livre paru aux éditions de L'Homme Nouveau, Laurent Dandrieu a rassemblé 21 de ses auteurs de chevet. De Montaigne à François Sureau en passant par Chateaubriand, Drieu la Rochelle, Anouilh, Cioran ou Hergé, le rédacteur en chef des pages cultures de Valeurs actuelles offre une cure d'altitude mentale.
Le Figaro
Victime de surmenage, Valérie Lemercier s'évanouit sur scène
Le FigaroLa comédienne, qui vient de recevoir le César de la meilleure actrice pour Aline, a perdu connaissance alors qu'elle jouait la pièce Les Sœurs Bienaimé au théâtre Antoine jeudi soir. Son entourage, rassurant, parle de «fatigue».
Valérie Lemercier a causé une grande frayeur aux spectateurs du théâtre Antoine qui étaient venus la voir dans la soirée du jeudi 31 mars. Alors que la comédienne, - qui vient de recevoir le César de la meilleure actrice pour son époustouflante composition dans Aline -, donnait la réplique à Isabelle Gélinas, ses jambes se sont dérobées sous elle.
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Témoins de cet évanouissement inattendu, les spectateurs ont cru dans un premier que ce n'était qu'une péripétie de la comédie de mœurs écrite par Brigitte Buc. Mais très vite, le «rideau» demandé dans l'affolement par la comédienne Isabelle Gélinas a fait comprendre au public qu'il ne s'agissait pas d'un évanouissement théâtral mais bel et bien d'un malaise.
Sur tous les fronts
Les pompiers appelés par la direction du théâtre, sont arrivés dans un bref délai et ont tout de suite administré les premiers soins à la comédienne. Au bout d'une demi-heure, Valérie Lemercier a repris ses esprits et ses soignants ont estimé que son état ne nécessitait pas une hospitalisation en urgence. Un diagnostic confirmé par un entourage rassurant, qui a laissé filtrer que l'actrice « va bien, elle est juste très fatiguée».
Il est vrai que depuis deux ans, Valérie Lemercier se mobilise sur tous les fronts. Au cinéma, elle aura été à l'affiche de Forte en 2020, d'Aline (qu'elle a aussi réalisé) en 2021 et enfin d'Irréductible en 2022. C'est finalement la pièce Les Sœurs Bienaimé, une comédie rocambolesque où elle est sur scène avec Isabelle Gélinas, qui aura eu raison de ses forces.
Aline de Valérie Lemercier en 2021, avec Valérie Lemercier, Sylvain Marcel, Danielle Fichaud...
L'Académie des Oscars «condamne» la gifle de Will Smith et ouvre une enquête
L'Académie a condamné lundi l'incident survenu la veille lors de la soirée de gala, durant laquelle l'acteur Will Smith a giflé l'humoriste Chris Rock après une blague sur les cheveux ras de son épouse.
La police était «prête à arrêter» Will Smith après sa gifle aux Oscars
Dès dimanche soir, la police de Los Angeles avait fait savoir que Chris Rock avait refusé de porter plainte et qu'aucune poursuite n'était engagée à ce stade.
Bruce Willis, le long crépuscule d'une carrière détonante, achevée par la maladie
Star hollywoodienne des années 1990 et 2000, l'acteur de 67 ans connaissait un passage à vide depuis près de dix ans après avoir enchaîné les grosses productions.
Le Figaro
Céline, 37 ans : «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé»
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HÉRITAGE MAUDIT (4/5) - Comment se construire lorsqu'on a été élevé par des parents défaillants ou malades ? Pour Le Figaro, les adultes d'aujourd'hui racontent l'enfance abîmée d'hier.
Margaux d'AdhémarCéline a 37 ans et elle est bipolaire. Son mari aussi. Son frère aussi. Son père aussi. «C'est de famille», s'esclaffe-t-elle, ajoutant qu'ils vivent tous «très bien avec». «Enfin, même si mon père s'est suicidé», s'empresse de nuancer la trentenaire. Patrick avait 62 ans, et, malgré cette fin tragique, sa vie de famille, «il l'a réussie, main dans la main avec sa bipolarité».
Céline, c'est un petit bout de femme avec une coupe à la garçonne. Il fait beau aujourd'hui et elle a mis une robe bleue. Elle n'enlèvera ses lunettes de soleil qu'une fois à bord de sa Renault Twingo, me laissant découvrir des yeux bleus perçants assortis à ses boucles en forme de larmes. «Ça ne se voit pas comme ça, parce que je prends des médocs, mais je suis bipolaire». Elle le dit avec légèreté, presque sur le ton de la coquetterie. Mais, bien sûr, il n'en est rien : depuis quelques années, Céline, sa mère et son mari se battent pour que les familles soient davantage informées sur les troubles bipolaires. Une maladie «chronique, comme le diabète, les pathologies rhumatologiques, cardiaques... que l'on peut apprivoiser pour vivre avec», assure-t-elle.
Une maladie qui ne dit pas son nom
Lorsque Chantal, la mère de Céline, et Patrick se sont rencontrés, il n'avait pas encore été diagnostiqué bipolaire. «Il se trouvait dans une phase hypomaniaque, il était donc presque impossible de détecter la maladie : il avait plein de grands projets, il voulait beaucoup voyager, il prévoyait de faire le Paris-Dakar... On le disait simplement hyperactif, et cela n'était pas sans déplaire à ma mère». Jusqu'au jour où Patrick se rend à l'enterrement de l'un de ses jeunes cousins éloignés.
Là, «il a disjoncté». De retour au domicile familial, Patrick confie à Chantal apercevoir son propre visage sur les étiquettes des bouteilles de vin. Puis sur l'écran de la télévision. Céline a 8 ans et elle dort. «Comme, très probablement, à chaque fois qu'il a fait des crises», ajoute-t-elle, affirmant «ne jamais avoir vu» son père dans cet état de quasi-transe qui peut parfois toucher les personnes bipolaires. Le médecin traitant est appelé et Patrick est immédiatement envoyé à l'hôpital.
C'est le premier souvenir d'enfance de Céline : la chambre d'hôpital de son père. «Avant mes 8 ans, je n'en ai pas», souffle-t-elle. Et ce souvenir est très bref : « j'ai vu dans sa chambre qu'il avait un poste de radio. Je me suis dit que j'étais contente qu'il puisse écouter de la musique». Le reste, Céline ne s'en souvient pas, ou si peu. «J'ai peut-être occulté certaines choses», concède-t-elle, à demi-mot. Mais Céline ne perd rien de sa contenance sévère, impassible et digne, quoique affable.
À sa mère, le psychiatre dit qu'«on va lui faire une chimiothérapie et tout ira mieux». Infirmière en oncologie, Chantal pense alors que son mari a une tumeur au cerveau. «Nous sommes en 1992 et les médecins emploient alors avec difficulté le terme de l'époque pour désigner la bipolarité, la 'psychose maniaco-dépressive». Patrick lui-même ne sait pas de quoi il est atteint. «Il savait qu'il avait des fluctuations dans le cerveau, point barre».
La suite n'est qu'une longue déchéance professionnelle pour le père de Céline : «c'était quelqu'un de gentil, mais sa maladie le gênait dans son travail. Il disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait un vrai souci avec l'autorité, la hiérarchie». Brillant ingénieur, Patrick erre de licenciement en licenciement. Chaque mise à pied le plonge un peu plus dans la dépression.
«Ces pensées qui me font vivre un enfer»
«Quand j'étais au collège, la plupart du temps, je voyais mon père faire des allers-retours entre le canapé et le lit. Le seul moment de véritable joie, ce fut lorsque, vers mes 12 ans, il a commencé à venir me chercher après les cours. C'était sa sortie du jour, ça lui permettait d'avoir un cadre, d'avoir quelque chose à faire dans la journée». Céline garde espoir : «quand les personnes atteintes de troubles bipolaires sont dans un parcours de soin et comprennent l'enjeu de ne pas arrêter son traitement du jour au lendemain, le rétablissement est possible». Alors, durant ces courts trajets entre l'école et la maison, Céline tente d'être enjouée, espérant soulager son père. Elle lui parle beaucoup. Lui ne dit (presque) jamais rien.
Jusqu'au jour où Patrick s'enfuit. Céline se trouve alors chez ses grands-parents paternels. C'est là qu'elle passe le plus clair de son temps, en compagnie de son frère. C'est un peu sa maison d'enfance. «Ma mère voulait que l'on connaisse autre chose que la maladie alors, dès qu'elle pouvait, elle nous envoyait chez nos grands-parents ou chez les voisins. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai jamais vu mon père en crise», s'interroge-t-elle. Ce jour-là, Céline entend le téléphone sonner et, curieuse, attrape le combiné. À l'autre bout du fil, elle reconnaît la voix de sa mère qui, affolée, demande à sa grand-mère si elle n'a pas vu Patrick. «La tension était palpable», se rappelle Céline. Elle en a encore des frissons : elle se souvient de cette boule immense qui avait alors attrapé son ventre, puis sa gorge. S'est-il suicidé ? Lorsque Chantal explique à sa grand-mère que le médecin a demandé si Patrick avait pris son savon et sa brosse à dents - et c'est bien le cas -, la famille est rassurée. Céline, malgré son jeune âge, comprend ce qui est en train de se nouer. Patrick sera retrouvé quelques heures plus tard, sain et sauf.
Alors, le jour où Céline apprend que son père s'est suicidé, elle est prête. Quand sa mère l'appelle, elle sait déjà. Rien qu'à sa façon de dire «Céline», elle a compris.
Cela fait maintenant sept ans que le père de Céline est décédé. La jeune femme essaye de ne pas trop y penser, se remémorant, de temps à autre, uniquement les bons souvenirs qu'elle garde de lui. Mais lorsqu'elle a entendu à la radio la chanson de Stromae, «L'enfer», inévitablement, elle a pensé au jour fatidique. «Il disait souvent qu'il ne vivrait pas vieux. La souffrance extrême l'a poussé à mettre à exécution un scénario bien ficelé». Comme Ophélie, il s'est couché dans l'eau et s'est noyé dans une rivière, à proximité de l'établissement où il était hospitalisé.
Si Patrick n'aura laissé à Céline presque aucun souvenir d'enfance, il lui aura toutefois légué une chose : sa bipolarité. Elle découvre qu'elle en est atteinte à 28 ans. «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé : mon frère est de type 1 et je suis de type 2», lance-t-elle d'un air amusé. La différence ? L'ampleur et la fréquence du phénomène : le type 1 présente des dépressions profondes avec des phases maniaques intenses où l'humeur est considérée comme «élevée» ou «irritable», alors que le type 2, plus régulier, alterne entre des phases de dépression et des phases hypomaniaques plus atténuées.
Quelques années après le décès de son père, Céline rencontre, lors d'une conférence sur la bipolarité, un homme de type 1, Thomas. Une complicité particulière naît tout de suite entre eux. «Entre bipolaires, on se comprend. Il m'aide quand j'ai des crises et, si je dis des choses qui dépassent ma pensée, il sait que ce n'est pas moi qui parle, mais que c'est la maladie». Et quand la maladie parle, c'est un peu comme si c'était le père de Céline qui parlait. «Je me dis que je dois probablement avoir les mêmes réflexes que lui».
Aujourd'hui, Céline n'a qu'un rêve, avoir des enfants. Et peu importe s'ils sont bipolaires. Car pour cette jeune trentenaire, la bipolarité est loin d'être un «héritage maudit». C'est ce pour quoi, avec sa mère et son mari, elle se bat : en témoigne son implication dans un groupe d'entraide pour les personnes ayant des troubles bipolaires ainsi que pour leurs proches à Limoges. Une antenne de l'association «Argos 2001» avec comme mot d'ordre : espoir, dignité et inclusion. «On est différents, c'est tout. C'est une autre façon de percevoir le monde».
L'Humanité
Enquête Prédateurs de la finance
Prescription culturePierre-Henri LabCyprien Boganda, journaliste à l’Humanité, publie une passionnante enquête sur le capital-investissement ou « Private Equity ». Cette activité qui consiste à acquérir tout ou partie du capital d’entreprises au prétexte de financer leur redressement est devenue une des pratiques dominantes du monde de la finance car parmi les plus juteuses. Les fonds d’investissement qui s’y adonnent gèrent près de 4 000 milliards d’euros d’actifs au plan mondial. Extrêmement documenté, ce livre s’appuie aussi sur les travaux de sociologues et d’économistes spécialistes du sujet. L’auteur est parvenu à réaliser des entretiens avec des acteurs de ce monde d’habitude enclins à la discrétion afin de préserver leurs affaires. Il a également recueilli la parole de dirigeants d’entreprises et de salariés victimes de ces prédateurs financiers et de la violence de leurs pratiques. Explorant la genèse outre-Atlantique de ces fonds, Cyprien Boganda suit la trace de Georges Doriot, un Français proche du collaborateur Pierre Laval et soutien des nazis. Il nous conte l’essor des fonds à la faveur de l’élection de Reagan et l’émergence de Blackstone ou d’Apollo. Mais l’histoire du capital-investissement est aussi l’histoire du capitalisme français. L’auteur retrace comment l’évolution de la législation nationale a permis son développement dans les années 1980. Au final, l’ouvrage montre comment cette industrie financière fait système avec ses lobbies et relais politiques, la complicité des banques et des services de l’État pour capter les richesses créées par les salariés et les transférer vers les paradis fiscaux.
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Tribulations d’un gynécologue anglais à l’hôpital public
Prescription cultureTélévision En six épisodes trépidants, cette série britannique diffusée sur Canal Plus raconte comment le manque de moyens casse le personnel soignant. Brillant.
Caroline ConstantEst-il fou, ou juste débordé par la vie et son travail, ce jeune gynécologue ? Dans les premières minutes de This Is Going to Hurt (littéralement : « ça va faire mal »), il est légitime de se poser la question : Adam Kay (Ben Whishaw), le héros de cette série médicale, se réveille dans sa voiture parce qu’il n’a pas eu l’énergie de rentrer chez lui, épuisé par une trop longue garde. Il rencontre sur un parking une femme enceinte qui commence à accoucher, la fait monter dans un monte-charge et la fait sauter à pieds joints de l’engin, en pleine ascension. Plus tard, il l’opère en tenue de ville, menace une patiente de la jeter dehors si elle persiste à tenir des discours racistes, en renvoie une autre dans ses foyers en l’ayant à peine auscultée. Sa collègue Tracy, une sage-femme d’expérience, le décrit plus tard par trois termes cassants : « Orgueilleux, malhonnête, arrogant. » Et il y a de ça, dans un premier temps, où le garçon donne tout son sens à l’expression de « violences gynécologiques ». Et sans suspense pour le spectateur, car c’est le titre de cet épisode, il commet une erreur médicale. Qui l’oblige à repenser son rapport aux autres.
This Is Going to Hurt, au travers d’Adam Kay, raconte le quotidien d’un service de gynécologie en Angleterre : son manque de moyens abyssal, son obligation de formation – comme dans nos CHU – dans des conditions rocambolesques. La course contre la montre qu’induit le sous-effectif ; les horaires à rallonge, la pression y sont le lot quotidien du personnel.
Une « dramédie » qui questionne les rapports hommes-femmes
Le personnage principal ne cesse d’évoluer dans ces six épisodes. Ses collègues forment des personnages secondaires attachants. À commencer par Shruti (Ambika Mod), une jeune interne qu’il prend sous son aile, et par les « deux » Tracy (Michele Austin), et « Tracy la stressée », toujours très inquiète de passer à côté d’un diagnostic vital pour une patiente et son bébé.
La série, une « dramédie », prête à sourire parfois, à pleurer souvent. Contrairement à la plupart des séries médicales, elle ne se déroule pas dans un service d’urgences, mais dans un service de gynécologie où se jouent aussi des questions de rapports entre les hommes et les femmes. En 2014, sur le même thème, TF1 avait déjà tenté Interventions, avec Anthony Delon dans le premier rôle. La série anglaise est, a contrario, tirée d’une histoire vraie, celle d’Adam Kay, qui l’a racontée dans un livre, Ça risque de faire mal !.
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Asservir l’histoire ? Non merci !
Prescription cultureEssai Un ouvrage d’un collectif d’historiens s’élève contre les thèses falsificatrices d’Éric Zemmour afin de le comprendre pour mieux le combattre.
Louis PoulhèsLe candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour aime l’histoire, dit-il. C’est aussi le cas de nombre de Français, que « l’histrionneur », comme l’intitule Pierre Serna, cherche à attirer ainsi dans ses filets. Pour autant, son but n’est ni de faire connaître ni de faire comprendre une histoire, fût-elle réduite à un récit strictement national. Il s’agit bien au contraire de la soumettre à un projet politique vénéneux, dont la haine de l’autre est le principal fondement. Bâtir le roman fantasmagorique d’un manifeste idéologique pour un fascisme du XXIe siècle. En d’autres termes, asservir l’histoire pour mieux asservir les citoyens.
Contre un tel projet mortifère, un ensemble de dix historiens réagit une nouvelle fois pour le déconstruire. Ils ne sont ni les seuls ni les premiers. Rappelons les seize historiens réunis dans Zemmour contre l’Histoire (collection « Tracts », Gallimard), Laurent Joly avec la Falsification de l’Histoire : Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs (Grasset), ou Gérard Noiriel avec le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République (la Découverte) pour les plus récents.
Alors, un livre de plus ? Nullement, tant ce travail, pourtant réalisé dans l’urgence, est particulièrement fouillé et éclairant. Ce n’est pas seulement le vernis pseudo-historique du politicien d’extrême droite, ses raccourcis manipulateurs ou tout simplement son ignorance et ses mensonges qui sont débusqués, mais le socle de son projet politique qui est mis au jour dans ce livre, page après page : sur l’affaire Dreyfus (Vincent Duclert), les juifs et l’histoire coloniale de l’Algérie (Raphaëlle Branche), l’exemple du Rwanda (Chantal Morelle, Françoise Thébaud et Sandrine Weil) ou la vision du communisme (Sylvain Boulouque).
comment Le candidat d’extrême droite entend réhabiliter Pétain et Vichy
Tout n’est certes pas dit de la xénophobie et de la vision décliniste de l’histoire que promeut le personnage. On peut regretter en particulier l’absence d’une étude spécifique sur sa misogynie et son islamophobie. Dans la richesse des articles proposés, on me permettra cependant de citer le décryptage magistral du thème des « grandes invasions et de la chute de l’Empire romain » par Florian Mazel, qui permet à Zemmour d’illustrer le thème du prétendu « grand remplacement », l’étude solide de Léo Rosell « de la Résistance et des conquêtes de la Libération », qui décrypte avec finesse la réhabilitation de Pétain et de Vichy, et plus encore l’analyse pénétrante et fondamentale de Pierre Serna, « Quand gloser sur la Révolution française permet de mieux cacher le projet d’une révolution nationale » ou comment le polémiste réactionnaire s’invente une histoire de la Révolution française pour servir son projet masqué, celui d’une révolution nationale comme la France en a connu entre 1940 et 1944. Toute une série de contributions qui invitent à se procurer rapidement ce livre lumineux. Pour comprendre. Et combattre.
HistoireÉric Zemmour Le Figaro
Légitime défense: que dit la loi ?
Ronan PlanchonENTRETIEN - En déplacement ce jeudi 31 mars en Charente-Maritime, le chef de l'État a réagi à la mise en examen d'un agriculteur qui a tué un cambrioleur entré chez lui, en affirmant qu'il était «opposé à la légitime défense. Jacques-Henri Robert décrypte ces propos.
Jacques-Henri Robert est professeur émérite de l'université Paris-Panthéon-Assas , Codirecteur de la revue Droit pénal (éd. LexisNexis), expert du Club des juristes.
LE FIGARO. - En déplacement ce jeudi 31 mars en Charente-Maritime, le chef de l'État a réagi à la mise en examen d'un agriculteur qui a tué un cambrioleur entré chez lui. «Je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c'est très clair et c'est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d'un pays où prolifèrent les armes et où l'on considère que c'est aux citoyens de se défendre», a-t-il dit. Que dit le droit à ce sujet ? Les citoyens ont-ils le droit de se défendre en cas d'agression ? Dans quel cadre ?
Si Emmanuel Macron est vraiment «opposé à la légitime défense» , il devra demander au Parlement d'abroger les articles 122-5 et 122-6 du Code pénal qui consacrent cette institution vieille comme la civilisation. L'alinéa 1er du premier de ces textes est ainsi rédigé: «N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte». L'alinéa 2, qui fut très âprement discuté lors de l'examen du projet de Code pénal, atténue la portée du principe en cas de défense des biens et non de la vie ou de l'intégrité personnelle de l'agressé: «N'est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l'exécution d'un crime ou d'un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu'un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l'infraction». Les blessures infligées à un voleur peuvent donc être justifiées, et même son homicide si la personne attaquée n'a pas voulu donner la mort.
Si elle est poursuivie devant les juridictions pénales, le justiciable qui allègue la légitime défense doit apporter la preuve de l'attaque et de la proportion des moyens employés pour la repousser. Cependant, il en est dispensé dans les deux cas énumérés à l'article 122-6 du Code pénal: «1° Pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité ; 2° Pour se défendre contre les auteurs de vols ou de pillages exécutés avec violence». C'est alors au ministère public qu'il appartient de démontrer que le défenseur a excédé la permission de la loi. Le premier cas visé par l'article 122-6 était celui de l'agriculteur charentais agressé.
Pour comprendre les propos d'Emmanuel Macron , il faut les interpréter comme s'appliquant seulement au meurtre commis volontairement en état de légitime défense.
Notre législation est conforme à la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales dont l'article 2, relatif à la protection du «droit à la vie de toute personne», contient un paragraphe 2 ainsi conçu : «La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans le cas où elle résulterait d'un recours à la force absolument nécessaire : a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale…».
L'abolition de la légitime défense ne serait donc pas une entreprise raisonnable. Pour comprendre les propos d'Emmanuel Macron, il faut les interpréter comme s'appliquant seulement au meurtre commis volontairement en état de légitime défense. Ils visent aussi l'usage des armes à feu ; mais leur détention ne peut pas être complètement interdite et elle est déjà étroitement surveillée grâce au Code de la sécurité intérieure. Politiquement, Emmanuel Macron répond à Éric Zemmour qui, au contraire, a proposé l'introduction dans notre législation du «droit de défense excusable», qui serait selon lui un «droit de riposte» dont bénéficieraient les policiers, mais également les «commerçants et citoyens braqués».
D'un point de vue juridique, le fait que l'agriculteur de Charente soit en présence de son enfant au moment du cambriolage peut-il entrer en compte pour apprécier la «légitime défense» ?
Il a pu craindre pour la vie de cette enfant, personne vulnérable, ce qui justifie la défense d'autrui, prévue par l'article 122-5. Il bénéficie de toute façon de présomption de légitime défense posée par l'article 122-6, 1° relatif à l'effraction nocturne.
L'appréciation de la légitime défense semble difficile. Y a-t-il ou non un flou juridique à ce sujet ?
La rédaction prudente des textes du Code pénal est le fruit d'une expérience judiciaire pluri-centenaire et on ne peut guère l'améliorer. Mais il est vrai qu'elle laisse aux juges un grand pouvoir d'appréciation que la chambre criminelle s'efforce utilement d'encadrer. En effet, avant de comparaître devant la cour d'assises, les personnes mises en accusation peuvent former un pourvoi devant la Cour de cassation : elle motive très soigneusement ses arrêts, soit qu'elle renvoie les défenseurs, comme n'importe quel autre accusé, devant la cour d'assises, soit qu'elle censure leur mise en accusation. On ne peut pas taxer sa jurisprudence de «floue», mais elle reste une œuvre humaine qui ne relève pas d'une science exacte.
Le Code pénal ne mérite pas d'être modifié. La sévérité ou l'indulgence dans l'encadrement de la légitime défense ne dépend que des juridictions.
Et surtout, les décisions des cours d'assises, fondées sur l'intime et secrète conviction des jurés populaires qui ne répondent que par «oui» ou «non» aux questions qu'on leur pose, sont imprévisibles. Dans les départements qui souffrent le plus de la violence, les jurys sont sévères avec les malfaiteurs et corrélativement cléments avec leurs victimes qui se défendent.
En 2018, la cour d'assises des Alpes-Maritimes a condamné à cinq ans de prison avec sursis le bijoutier de Nice qui avait fait la une de l'actualité, pour violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner, tout en écartant la légitime défense. Depuis, la loi a-t-elle évolué?
Le bijoutier a été condamné parce que, si ses biens étaient effectivement attaqués, l'usage d'une arme à feu contre un cambrioleur déjà en fuite a été jugé disproportionné, bien qu'il n'ait pas été animé par l'intention de tuer. Et il n'a essuyé qu'une peine correctionnelle et non criminelle, ce qui a permis l'octroi d'un sursis. La loi a été bien interprétée et il n'y avait aucune raison de la modifier à la suite de cette affaire.
Selon vous, le principe de légitime défense est-il trop sévèrement encadré en France?
Le Code pénal ne mérite pas d'être modifié. La sévérité ou l'indulgence dans l'encadrement de la légitime défense ne dépend que des juridictions. Il est vrai que, quand elle est saisie des arrêts de mise en accusation, la chambre criminelle ne penche pas du côté du laxisme mais dans ce cas, elle n'a pas le dernier mot, qui appartient aux cours d'assises.
Jean-Marc Leclerc: «Sevran, la délinquance se rappelle aux candidats à l’Élysée»
ANALYSE - Ce week-end, alors que les projecteurs restent encore largement braqués sur l’Ukraine, à Sevran, une ville de Seine-Saint-Denis emblématique des violences urbaines, et dans plusieurs communes environnantes, des scènes d’émeute ont eu lieu après la mort d’un délinquant présumé lors d’une action de police.
Sevran: «Le communautarisme favorise la hausse des violences»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Des quartiers de Seine-Saint-Denis sont en proie à des émeutes depuis le décès d'un homme, lors d'un contrôle de police, le 26 mars 2022. Pour l'enseignant Guylain Chevrier, cette violence s'explique en partie par un échec de la politique d'intégration dans les territoires à forte population immigrée.
Céline Pina: «Pourquoi 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon un sondage CSA/CNews, paru le 24 mars, 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public. Cette interdiction serait légitime, car le voile opère une rupture d'égalité entre les sexes, argumente l'essayiste.
Le Figaro
Mort à 78 ans de Patrick Demarchelier, la simplicité en objectif
Valérie DuponchelleDISPARITION - Emporté par une longue maladie, le portraitiste de la Princesse Diana s'est imposé par des photos à la simplicité royale et au naturel réinventé.
Patrick Demarchelier restera associé au visage radieux de la Princesse Diana qu'il photographia à Londres en 1990 pour le British Vogue sur une idée de sa légendaire rédactrice en chef, Liz Tilberis. Assise sur le sol, les épaules nues et bronzées, les dents étincelantes comme ses perles et sa tiare souveraine, à peine cachée d'un voile blanc comme une mariée le soir des noces, la princesse de Galles a cette beauté heureuse et affirmée de Vénus.
Ce portrait en noir et blanc, à la fois sensuel et pudique, d'une simplicité formelle qui décuple son audace, fera de Patrick Demarchelier le portraitiste personnel de Diana, devenant ainsi le premier photographe de la famille royale britannique qui n'est pas anglais. Après le divorce si médiatique et acide d'avec le Prince Charles, Demarchelier continua de photographier cette belle Anglaise à la recherche du bonheur. Il est mort à 78 ans le 31 mars, vraisemblablement à Saint-Barth, des suites d'une longue maladie qu'il avait un temps contrecarrée.
L'annonce de sa mort a été faite dans la nuit de jeudi à vendredi sur son compte Instagram (892.000 abonnés). «C'est avec une grande tristesse que nous annonçons la disparition de Patrick Demarchelier le 31 mars 2022, à l'âge de 78 ans. Il laisse derrière lui sa femme Mia, ses trois fils Gustaf, Arthur, Victor et trois petits-enfants», peut-on lire sur un post.
Né en 1944 au Havre (Normandie), Patrick Demarchelier commence la photographie à l'âge de 17 ans. À 20 ans, il emménage Paris pour réaliser son rêve : devenir photographe de mode. «Nous avons commencé au même moment au magazine Elle. Je sortais de l'armée après les Arts déco, je dessinais mais je ne voulais pas être artiste comme tout le monde dans ma famille», nous raconte de sa voix douce le photographe Gilles Bensimon, de juste un an son cadet. «Tous les lundis, nous nous retrouvions devant le directeur artistique pour essayer de faire de petites choses. Rien ne lui a été facile, mais Patrick avait une intelligence particulière, une façon d'analyser les choses et le métier, très simplement. Il était stratège, lucide, comme le bon joueur d'échecs qu'il était, il observait le monde de la mode et entendait le comprendre pour y progresser. Il est parti très tôt à New York. J'avais du succès dans mes premières campagnes de pub, Dim, etc., je suis resté à Paris», poursuit-il.
Son rêve l'emmène donc à New York en 1975 où Demarchelier débute comme assistant photographe avant de commencer à photographier pour la bible de la mode : Vogue. «Ses débuts furent très durs. Il parlait mal anglais, n'était pas au fait de ce milieu et des mondanités, mais il analysait tout, tout le temps, il était très conscient. Il a compris la compétition entre les titres de la presse mode et a su en tirer parti», souligne Gilles Bensimon, très ému de voir partir son pair et contemporain.
Le jeune Demarchelier a vu l'exemple d'un Richard Avedon et d'un Irving Penn, ses références, a construit son chemin à travers deux magazines, le Harper's Bazaar et l'édition américaine de Vogue, avant de travailler pour de grandes marques de mode dont Chanel, Dior ou encore Armani. En quarante ans de carrière, il a fait poser les plus grands top models des années 90, de Naomi Campbell, rieuse et sauvage, à Cindy Crawford, romanesque et majestueuse même torse nu. Ou les icônes d'Hollywood, de Nicole Kidman, femme fatale ou future mère, à Madonna, bombe ultrasexe, prête à tout pour marquer l'objectif.
Bientôt devenu un pilier de la photographie de mode, il en est devenu la référence au point d'être cité à plusieurs reprises dans le film de David Frankel, Le diable s'habille en Prada, satire vache où Meryl Streep campe en 2006 un personnage inspiré d'Anna Wintour, redoutable rédactrice en chef du Vogue américain.
«Avec la mort de Patrick Demarchelier, c'est la moitié de ma vie qui part», résume d'un souffle Carlyne Cerf de Dudzeele, légende du Vogue américain où cette «fashion stylist» créa en 1988 la première couverture d'Anna Wintour. «Nous avons fait ensemble les plus belles photos sans jamais cessé de rire, du matin au soir. C'était la légèreté et la joie de vivre. Cela n'existe plus dans la mode ! J'étais toujours là sur les shootings comme avec un fouet, mes idées bien arrêtées, je n'étais pas le genre à attendre que le photographe prenne une photo. Mais Patrick était spécial. Il avait le don de la simplicité. Et la simplicité, c'est ce qu'il y a de plus chic. Un, deux, trois, c'était fait, la lumière était parfaite, la photo sublime. Il était direct, indifférent au snobisme. Il pouvait avoir la plus belle fille ou la princesse Diana assise sur un tabouret, il se tournait vers moi, continuait de me parler et me faisait rire», se souvient-elle. «J'ai fait une vingtaine de couvertures de Photo avec lui, il était un photographe extraordinaire, rigoureux et sympathique, d'une simplicité incroyable, il faisait rire les filles qui se bousculaient pour travailler avec lui», nous confie Eric Colmet Daage, directeur du magazine Photo à la grande époque. «Il a photographié tous les mannequins du monde, de façon assez simple, des photos toujours parfaites, un peu à la Richard Avedon. Ses très beaux portraits formaient un nouvel académisme comme l'ont prouvé ses portraits royaux. Il était rapide. Je lui ai envoyé Kate Moss et Carla Bruni à New York en 1993 pour faire la couverture du numéro 500 de Photo. Dès le lendemain, il m'a envoyé une photo sublime d'elles deux, nues mais chastes, qui est devenue une couverture historique».
«J'ai rencontré Patrick dans les années 80. Je venais de rentrer au Vogue Paris», se souvient la Fashion Stylist parisienne, Barbara Baumel. «Le premier jour, la rédactrice en chef, Francine Crescent, me demande d'appeler Patrick Demarchelier à New York. Je n'avais jamais appelé New York ni un photographe si connu ! J'ai fait ma première cover du Vogue Paris avec lui et Brooke Shield pour le spécial Couture de Septembre 1983 au nouveau studio de Patrice Haddad, Première Heure. Par la suite , nous avons continué quelques Shoots ensemble pour le Vogue. Patrick représentait cette génération de photographes d' «easy life» qui travaillait avec légèreté, simplicité, passion de la vie et humour.»
Un style qu'il revendiquait comme simple et épuré : «Les gens comme Guy Bourdin ou Helmut Newton ramènent le sujet à eux-mêmes, moi je m'efface (...). Je préfère que ce soit le sujet qui s'exprime», confiait-il au journal Le Monde en 2008 alors que le Petit Palais lui consacrait une exposition. En 2005, Demarchelier avait signé le célèbre calendrier culte Pirelli qui met la beauté des femmes et leur sex-appeal spectaculaire en avant. Une consécration pour de nombreux photographes de mode. Ces dernières années, sous la pression du mouvement Metoo et l'évolution des mentalités qui en a découlé, ils préfèrent se recentrer, comme Steve McCurry ou Annie Leibovitz, sur la dignité des femmes ou les femmes de caractère.
Ce même monde de la mode qui l'encensait, a pris ses distances avec Demarchelier dès 2018 lorsque plusieurs femmes l'ont accusé de harcèlement sexuel. Il a toujours nié les faits mais le groupe Condé Nast (propriétaire de Vogue, Glamour...) a mis fin à leur relation de travail. Le quotidien américain The Boston Globe avait publié en février de cette année les témoignages de sept femmes, dont l'une des anciennes assistantes du photographe. Figure incontournable du monde de la mode, avant d'être rattrapé par des accusations de harcèlement sexuel, l'épilogue cruel du succès.
Vendredi 1er avril, sur son compte Twitter, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode préfère louer un «portraitiste brillant» qui a fait «briller la mode française et internationale dans le monde entier». «Repose en paix Patrick Demarchelier. Merci pour tous ces bons souvenirs et ces photos magiques et intemporelles», a réagi le top Cindy Crawford sur son compte Instagram. Une façon de tourner la page.
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Le Figaro
«Vous pouvez sortir si vous le souhaitez»: Apolline de Malherbe agacée par l’attitude de Jean Lassalle lors de son interview sur BFMTV
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 01/04/2022 à 14:18
- Publié
le 01/04/2022 à 11:24
VIDÉO - Le candidat à l’élection présidentielle et l’animatrice ont ferraillé à plusieurs reprises au long des vingt-trois minutes qu’a duré leur échange, ce vendredi matin.
«Il faut rassembler ce grand pays perclus de petites blessures ajoutées les unes aux autres depuis des années», assurait Jean Lassalle, ce vendredi, en début d’interview, dans la matinale de RMC et BFMTV. Ponctué de «laissez-moi finir», l’échange, d’une durée de 23 minutes, fut tendu entre l’animatrice Apolline de Malherbe et le candidat du parti Résistons!.
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Jean Lassalle envisageait il y a deux semaines de retirer sa candidature, s’estimant insuffisamment convié par les médias. Il en a fait grief à la journaliste: «On va enfin pouvoir commencer ce débat qu’on aurait pu avoir depuis deux ou trois ans si vous m’aviez invité», tonne le député béarnais évoquant l’importance selon lui, d’intégrer le vote blanc dans la détermination des suffrages. «N’allez pas me refaire ce cinéma!», répond Apolline de Malherbe, avec une impatience qu’elle peine à masquer.
"Cette campagne est pourrie, pour une fois pas par les politiques mais par vous les journalistes".Jean Lassalle invité de Questions de confiance pic.twitter.com/cIg6Oc1Iyb
April 1, 2022Autres points d’accroche, quand Jean Lassalle insiste sur le fait que BFMTV et RMC appartiennent au milliardaire Patrick Drahi. L’ancien maire de la commune de Lourdios-Ichère assure d’ailleurs que la chaîne d’informations en continu «a contribué au désordre» du pays. «Aucun problème, n’hésitez pas, vous pouvez sortir si vous estimez que vous n’êtes pas à votre place», coupe Apolline de Malherbe, la béarnaise lui montant au nez. Jean Lassalle: «Surtout pas, je veux profiter de ces quelques secondes que j’attends depuis sept, huit ans.»
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«Vous dites qu’Emmanuel Macron est le candidat des médias?», interroge ensuite l’ancien joker de Jean-Jacques Bourdin. «Je ne dis pas que Macron a été élu par les médias, je suis assez grand... Et je sais que vous avez fait un master de sociologie politique et que vous êtes une littéraire de haut rang...», reprend le député. «On ne s’intéresse pas à moi mais à vous», l’interrompt Apolline de Malherbe. «Mais moi je m’intéresse aussi à vous. Est-ce que ça ne vous gêne pas de poser des questions aussi essentielles et vous de ne vous en poser aucune?» La journaliste, au contact «tous les matins des auditeurs de RMC», assurera «s’en poser» suffisamment.
"Cette campagne est pourrie, pour une fois pas par les politiques mais par vous les journalistes".Jean Lassalle invité de Questions de confiance pic.twitter.com/cIg6Oc1Iyb
April 1, 2022À VOIR AUSSI - 2022: Jean Lassalle dénonce une «dictature molle, celle de la finance spéculative mondiale»
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Le Figaro
Coupe du monde 2022 : cinq questions pour tout comprendre au tirage au sort
Sébastien FerreiraQui peut affronter qui ? Quels continents seront les plus présents ? La France est-elle tête de série ? Découvrez le mode d'emploi au tirage au sort de la Coupe du monde 2022.
C'est ce 1er avril que l'équipe de France connaîtra, comme d'autres grandes nations, ses premiers adversaires à la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre). Mais les Bleus, garantis d'être parmi les têtes de série, ne peuvent pas affronter tout le monde. On vous explique tout.
Combien d'équipes et de groupes ?
32 équipes seront réparties dans 8 groupes pour la phase de poules. Il y aura donc 4 nations par groupe, qui s'affronteront chacune une seule et unique fois. Seuls les deux premiers de chaque groupe seront qualifiés en 8es de finale. La formule, en vigueur depuis 1998, est classique. Mais ne vous y habituez pas trop : le Mondial passera à 48 équipes dès 2026.
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Quels continents sont les plus représentés ?
Comme d'habitude, l'Europe et ses 13 tickets d'entrée sera le continent le plus visible à la Coupe du monde. Derrière, cela dépendra de ce que donnent les barrages intercontinentaux. L'Afrique aura 5 représentants, l'Amérique du Nord et Centrale 3 ou 4, l'Amérique du Sud 4 ou 5, l'Asie 5 ou 6 (en incluant le Qatar, pays organisateur) et l'Océanie zéro ou 1.
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Deux pays d'un même continent peuvent-ils s'affronter ?
Oui, mais seulement s'ils viennent du continent européen. La raison est simple : il y aura plus de nations européennes (13) que de groupes (8). Impossible donc d'appliquer de façon stricte les critères géographiques, en vigueur pour les autres continents. Vous ne verrez jamais un Brésil-Argentine ou un Japon-Corée du Sud en phase de poules, mais vous verrez peut-être un France-Croatie ou un Angleterre-Allemagne.
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Qui seront les têtes de série et comment sont-elles définies ?
Le pays organisateur est toujours tête de série et reversé d'office dans le groupe A, puisqu'il jouera le match inaugural. Une aubaine pour le Qatar, 52e nation au classement Fifa. Car oui : le reste des têtes de série est décidé sur la base du classement de la fédération internationale. La France, 3e nation mondiale, est donc tête de série, tout comme la Belgique, le Brésil, l'Argentine, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal. Pour les Pays-Bas (10e) et l'Allemagne (11e), ce sera le chapeau 2.
Comment va-t-on faire avec les barrages en juin ?
Suite à son invasion par la Russie, l'Ukraine a vu son match de barrage face à l'Écosse être reporté au mois de juin. C'est d'ailleurs à cette période qu'auront lieu les fameux barrages intercontinentaux (qui ne concernent que les continents américains, l'Asie et l'Océanie). Il y aura donc pas moins de 3 équipes qualifiées pour le Mondial bien après le tirage au sort de ce vendredi. Paradoxe ? Un peu, mais la Fifa a prévu le coup.
Les trois «retardataires» seront automatiquement placés dans le chapeau 4. Le classement Fifa ne s'appliquera donc pas pour eux. Une petite injustice pour certaines équipes comme le pays de Galles, 20e nation mondiale, qui, s'il sort victorieux de son barrage, se serait théoriquement retrouvé dans le chapeau 2. Mais il n'était pas simple non plus de repousser le tirage au sort de plusieurs mois. Question d'organisation.
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Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Hongrie: Viktor Orban prêt pour quatre ans de plus
Thomas LaffitteDÉCRYPTAGE - Le premier ministre hongrois sans discontinuer depuis 2010 est donné favori, dimanche, des législatives.
Budapest
À en croire les sondages, il n’y aurait plus aucun suspense. Viktor Orban, à la tête de son parti ultraconservateur, le Fidesz, est donné vainqueur par l’intégralité des enquêtes d’opinion. Certaines anticipent même une très large victoire du premier ministre, qui brigue un quatrième mandat consécutif depuis son retour au pouvoir en 2010. «Je n’arrive pas à me souvenir d’un moment où les étoiles ont été si bien alignées à 19 jours des élections», s’est amusé Viktor Orban, illustrant toute la confiance qui habite ses troupes.
Pourtant, ces élections législatives avaient été annoncées comme inédites. Pour la première fois en douze ans, les six principaux partis de l’opposition, incluant les socialistes, les écologistes, les sociaux-démocrates, les libéraux ainsi que l’ancien parti d’extrême droite recentré idéologiquement, se sont unis au sein d’une seule et même coalition. Après les défaites aussi sèches qu’humiliantes de 2014 et 2018, où le Fidesz s’était systématiquement imposé avec une majorité des deux tiers au Parlement, ils avaient accepté d’enterrer la hache de guerre dans le seul but de déloger Viktor Orban du pouvoir.
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À l’automne dernier, les ennemis jurés d’hier ont surpris en désignant leur candidat commun. Plus de 800.000 électeurs ont participé aux premières primaires jamais organisées en Hongrie. Alors que le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, partait favori, son retrait inattendu a permis à Peter Marki-Zay, un chrétien conservateur novice en politique, de l’emporter à la surprise générale. L’espoir renaissait alors dans les rangs de l’opposition. Les primaires avaient montré la capacité mobilisatrice de cette coalition, jusque dans les campagnes, réputées acquises au pouvoir. Dans les rangs du Fidesz, l’inquiétude montait: pour la première fois, ils étaient donnés perdants dans les sondages. Peter Marki-Zay, ardent dénonciateur de la corruption, semblait être ce visage nouveau capable de battre un Viktor Orban vieillissant.
Et puis, plus rien. À l’approche de l’hiver, l’opposition semblait être rentrée dans sa tanière, laissant fondre son avance dans les sondages. Le Fidesz, lui, n’a pas hiberné! Treizième mois de retraite, exemption d’impôt pour les moins de 25 ans, baisse des prix de l’énergie: Viktor Orban a multiplié les cadeaux à l’approche des élections. Pendant ce temps, l’opposition n’arrivait toujours pas à présenter un programme commun, et encore moins à contrôler la parole de son candidat, qui s’est révélé par trop exalté dans ses interventions, multipliant les gaffes et les déclarations hasardeuses.
La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix !
Alors que la guerre en Ukraine venait écraser la campagne électorale dès le 24 février, c’est justement l’une des déclarations de Peter Marki-Zay qui a lancé une des principales campagnes de propagande dont le Fidesz a le secret. Lors d’une interview, «MZP» a déclaré vouloir se plier à toutes les décisions que prendrait l’Otan, y compris si des troupes devaient être envoyées en Ukraine. Il n’en fallait pas plus pour le gouvernement. Très vite, le message, matraqué à coups d’affiches, spots publicitaires sur les réseaux sociaux, à la télévision ou à la radio, est vite passé: «La gauche veut envoyer des soldats hongrois se battre en Ukraine.»
S’affichant en garant de la paix et de la sécurité, et même en faveur de l’accueil des réfugiés ukrainiens, le premier ministre a réussi à complètement tourner la guerre à son avantage en accusant la gauche d’être «le parti de la guerre». «La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix!», écrit Viktor Orban sur Facebook, son réseau social fétiche.
Empire médiatique
L’opposition a bien tenté de répliquer, mais il est difficile de rivaliser avec l’empire médiatique aux mains du Fidesz. Lors de sa seule apparition à la télévision publique, Peter Marki-Zay s’est ainsi vu offrir cinq minutes de temps de parole, soit le minimum légal. «Merci beaucoup d’avoir donné à l’opposition l’opportunité de parler cinq minutes en quatre ans, quand bien même je représente 2,5 à 3 millions de personnes», commençait-il, avant d’essayer de démonter une par une toutes les accusations du pouvoir.
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Peter Marki-Zay avait bien cru pouvoir attaquer Viktor Orban sur sa politique pro-Poutine, mais il a finalement été sur la défensive. Comme l’explique le politologue Robert Laszlo, «le choix entre “l’Est et l’Ouest”, dont l’opposition veut faire le principal enjeu de l’élection, est moins puissant dans l’opinion publique que le choix proposé par le Fidesz entre “la guerre et la paix”».
Malgré une gestion calamiteuse de la pandémie (plus de 45.000 morts dans un pays de moins de 10 millions d’habitants), une inflation galopante et des perspectives économiques peu reluisantes, le leader de la «contre-révolution conservatrice», déjà le plus ancien chef de gouvernement en exercice de l’Union européenne, semble donc prêt à rempiler pour quatre ans de plus.
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
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Le Figaro
Amir Jahanshahi: «L’Iran est prêt pour un accord gagnant-gagnant avec l’Occident»
Renaud GirardENTRETIEN - L’homme d’affaires fait valoir de nouvelles sources de gaz et de pétrole pour l’Europe en cas d’un accord sur le nucléaire entre l’Iran et les États-Unis.
Réfugié politique en France depuis 1979, Amir Jahanshahi est issu d’une grande famille iranienne. Investisseur important en Europe, il ambitionne de rebâtir économiquement l’Iran.
LE FIGARO. - Pourquoi jugez-vous si important que les Américains et les Iraniens reviennent aujourd’hui à leur accord nucléaire de 2015?
Amir JAHANSHAHI. - Depuis le début des années 1970, bien avant la chute du mur de Berlin, l’Occident, aveuglé par son confort, a vécu les grands événements géopolitiques sans chercher à comprendre les raisons profondes des dangers qui menacent aujourd’hui la stabilité du monde. Les Occidentaux n’ont pas cherché des solutions durables pour empêcher, entre autres, ce qui arrive aujourd’hui en Ukraine. Je précise, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, que le responsable est toujours l’agresseur, et non les causes qui l’ont poussé à passer à l’acte.
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On pensait encore, il y a un mois, qu’une troisième guerre mondiale était impossible. En effet, la connivence entre journalistes, intellectuels et services de renseignement a empêché l’Occident d’anticiper et de comprendre les événements majeurs de ces quarante dernières années. Ni l’enracinement de la révolution islamique en Iran, ni l’effondrement de l’Union soviétique, ni les visées hégémoniques chinoises n’ont été anticipés. Le résultat est que nous avons aujourd’hui un vrai risque de trois grands conflits concomitants. En cas d’échec des négociations nucléaires actuelles, le risque est réel d’un conflit au Moyen-Orient avec l’Iran. À cela pourrait s’ajouter une confrontation dans le détroit de Formose.
Que faut-il pour que ce futur accord nucléaire tienne? Que faut-il pour qu’il ne soit pas bafoué à nouveau par les Américains?
Tout accord nucléaire entre mon pays et les États-Unis qui ne serait pas ratifié par le Sénat américain ne sera pas seulement inutile, il aboutira inévitablement à ce qu’il souhaitait éviter: la guerre. Pour que cet accord puisse donner un confort définitif aux États-Unis comme à l’Iran, il faut deux conditions: 1) La garantie pour les États-Unis que l’Iran n’aura pas d’armes nucléaires pour très, très, très longtemps ; 2) La garantie pour l’Iran que la levée des sanctions soit définitive et irrévocable.
Pourquoi cette garantie est-elle importante pour l’Iran?
On a le droit de se tromper une fois. Pas deux fois. Si l’accord n’est pas transformé en traité ratifié par le Sénat américain, aucun grand groupe industriel ou financier occidental ne prendra le risque d’investir dans mon pays. Cet accord n’a d’utilité pour l’Iran que s’il ouvre grand le robinet des investissements et des technologies occidentales.
Mais les conditions de cette ratification existent-elles?
Oui, il existe une cause bipartisane entre les partis démocrate et républicain américains. Une grande cause qui permette de fermer la parenthèse de la prise d’otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1980, laquelle a traumatisé la société américaine au point de ne pas avoir de raisonnement rationnel sur l’Iran - et je les comprends. Cette cause bipartisane existe aujourd’hui, parce que: 1) dans le contexte actuel, il faut éviter à tout prix la guerre avec l’Iran ; 2) quelle que soit la rapidité de l’issue de la guerre en Ukraine, il faut remplacer une grande partie de l’approvisionnement européen en gaz et en pétrole venant de Russie ; 3) l’inflation, qui menaçait déjà les États-Unis et le reste du monde avant le conflit ukrainien, peut exploser et mettre en danger les équilibres économiques de la planète.
Nous pourrons augmenter, en moins de trois ans, nos capacités de production afin de remplacer une partie significative du gaz russe acheté par l’Europe, à condition d’avoir les partenaires occidentaux adéquats pour investir massivement et rapidement dans le développement de nos champs gaziers. Ce gaz sera acheminé directement en Europe par des gazoducs traversant la Turquie
Comment l’Iran peut-il répondre aux préoccupations du Sénat américain?
Mon pays peut assurément empêcher le risque d’un conflit généralisé au Moyen-Orient, régler le problème du remplacement des hydrocarbures russes en Europe et, mécaniquement, faire baisser le prix de l’énergie. L’Iran possède les deuxièmes réserves gazières du monde. Il en a probablement davantage car toutes les prospections n’ont pas été réalisées, par manque de technologie et de moyens financiers. Nous pourrons augmenter, en moins de trois ans, nos capacités de production afin de remplacer une partie significative du gaz russe acheté par l’Europe, à condition d’avoir les partenaires occidentaux adéquats pour investir massivement et rapidement dans le développement de nos champs gaziers. Ce gaz sera acheminé directement en Europe par des gazoducs traversant la Turquie.
Et qu’en est-il du pétrole?
Notre production actuelle est de l’ordre de 2,3 millions de barils par jour. L’Iran a la capacité de la monter à 6,5 millions de barils par jour, très rapidement. Et il peut même produire encore davantage, à condition d’avoir, ici aussi, les partenaires et les technologies occidentales nécessaires.
En quoi l’Iran peut-il contribuer à contenir l’inflation mondiale?
Aucun pays grand producteur de gaz ou de pétrole n’a intérêt à augmenter sa capacité de production pour faire baisser le prix des hydrocarbures. L’Iran est le seul grand pays producteur de gaz et de pétrole qui, partant de quasiment zéro exportation, aura tout intérêt à augmenter massivement sa production, même si cela doit faire chuter les prix.
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Vous êtes un réfugié politique. Vous ne pouvez pas rentrer en Iran. Pourquoi et comment voulez-vous aider votre pays?
Oui, je suis réfugié politique depuis plus de quarante ans et on ne m’autorise pas à fouler le sol de mon pays. Mais cela ne m’empêche pas de vouloir le meilleur pour l’Iran, pour mon peuple. Mais ce «meilleur» doit être réalisable ; ce ne doit pas être une utopie inaccessible ; il ne peut aujourd’hui être qu’économique. Nous pourrons accéder au meilleur, immédiatement, grâce à une levée des sanctions qui soit ratifiée par le Sénat américain. Ce sera très difficile, mais je ferai jouer tous mes réseaux, toutes mes relations, pour parvenir à cette ratification, après la signature d’un nouvel accord nucléaire. J’ai la profonde conviction que la République islamique d’Iran est prête pour un accord gagnant-gagnant avec les États-Unis si, de leur côté, les Américains sont disposés, dans cette période trouble, à accepter qu’il existe une convergence d’intérêts avec mon pays, et que c’est le moment d’en profiter.
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DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
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Le Monde
Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie
Ivanne Trippenbach Franck JohannèsPublié hier à 11h30, mis à jour à 09h38
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Analyse« Le Monde » a passé au crible le projet de la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. Les modifications de la Constitution qu’elle prévoit visent à la mise en place d’un Etat autoritaire.
Une présidente suscitant le rejet, un scandale qui couve et un candidat d’extrême droite en passe de gagner l’Elysée : dans le film Le Monde d’hier, du réalisateur Diastème, sorti en salle ce mercredi 30 mars, le secrétaire général de l’Elysée alerte la cheffe de l’Etat quatre jours avant le premier tour de l’élection : le chef de file de d’extrême droite « ne fait peur à personne pour le moment, mais tu sais comme moi qu’il est très dangereux. Il commencera en douceur, et puis… » Et puis l’« horreur », achève-t-il.
A dix jours du scrutin présidentiel de 2022, l’« horreur » n’est plus associée dans l’opinion à Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a plus que jamais adouci son image quand son programme demeure, lui, toujours contraire aux valeurs démocratiques et républicaines. Celle qui a évité de surfer sur le pouvoir de la rue pour tout miser sur la présidentialité et le respect du processus électoral s’affirme légaliste.
De fait, elle promet de « respecter » la loi et la Constitution, mais elle entend, en réalité, changer l’une et l’autre de fond en comble. La politique prime le droit, assume-t-elle, avec l’ambition de mettre en œuvre un projet qui écorche droits fondamentaux et libertés individuelles, sans lesquels la démocratie n’est que le pouvoir du plus grand nombre et non le respect de tous.
Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielleMarine Le Pen a prévenu : la première mesure qu’elle prendra si elle accède à l’Elysée sera de soumettre par référendum un projet de loi, déjà rédigé, sur l’immigration et l’identité, et dont découle sa politique. Elle videra de son contenu une partie du préambule de la Constitution de 1946 et modifiera au moins six articles de la Constitution de 1958… « sans remettre en cause l’Etat de droit », dit-elle, avec aplomb. « Un avantage considérable », souligne-t-elle toutefois dans son projet, puisque « le Conseil constitutionnel ne peut examiner une loi adoptée par référendum. Elle est donc entièrement applicable sans restriction ».
Il s’agit d’un coup de force constitutionnel qui, s’il était adopté, bouleverserait jusqu’à l’héritage de la philosophie des Lumières et de la Révolution française. Forte du précédent de 1962, où de Gaulle avait instauré par référendum l’élection du président de la République au suffrage universel, elle entend s’appuyer sur l’article 11 de la Constitution, qui ne vise pourtant pas les révisions constitutionnelles. « Ce que Marine Le Pen propose, c’est une sorte de coup d’Etat ! », s’indigne le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Réplique de l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, le potentiel ministre de la justice de la candidate, qui rédige ses textes : « Si le peuple le veut, on le fait. »
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Le Figaro
Clichés de campagne (4/10) : 1981, Mitterrand joue la «Force tranquille»
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EN IMAGES - En 1981, le candidat socialiste, qui se présente pour la troisième fois, est conseillé par le publicitaire Jacques Séguéla. La stratégie adoptée : rassurer en faisant de son ancienneté un atout.
Clémentine MaligorneÉPISODE 4/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...en politique, convaincre c'est séduire. Tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à l'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 1981 qui voit, pour la première fois sous la Ve République, la gauche entrer à l'Élysée.
Dans cette campagne, le paysage politique est clivé à gauche comme à droite. Les Français doivent choisir entre quatre principaux candidats : le président sortant Valéry-Giscard d'Estaing (UDR) ; le maire de Paris et président du RPR, Jacques Chirac ; à gauche, le François Mitterrand (PS), et Georges Marchais, candidat du parti communiste.
Le président sortant, Valéry Giscard d'Estaing, part tardivement en campagne : un mois et demi avant le premier tour. Mais son image n'est plus celle d'il y a sept ans. Avec les chocs pétroliers de 1973 et 1979, le climat social est tendu, le taux de chômage bas des records. En matière de communication, il choisit ce slogan : «Il faut un président à la France», qui prête à l'ironie, comme sur cette affiche. Empêtré dans son costume de président, plombé par l'affaire des diamants de Bokassa, Valéry Giscard d'Estaing ne parvient pas à descendre dans l'arène et à séduire les Français comme en 1974. La magie n'opère plus.
En revanche, à gauche, François Mitterrand, le candidat socialiste, nouvellement converti à la communication politique, va travailler son image sur les conseils avisés du publicitaire d'Euro RSCG Jacques Séguéla. «Le publicitaire va être chargé de travailler sur l'image de François Mitterrand. On a le sentiment que c'est grâce à lui qu'il a été élu. La réalité est plus complexe. Mais il va lui donner l'image d'un candidat rassurant», souligne Christophe Piar, enseignant à Sciences Po et spécialiste de la communication politique. «L'objectif pour François Mitterrand - qui se présente pour la 3e fois - est de gommer son image d'homme pressé et ambitieux, de rassurer et faire de son ancienneté un atout.»
Un slogan et une affiche
Cela va notamment passer par une affiche de campagne et un slogan. «Pour la petite histoire, une première proposition de slogan avait été faite : "l'élan Mitterrand". Mais le projet a été bloqué par Lionel Jospin qui a dit "attention aux cornes"», rapporte Frédéric Fogacci, spécialiste d'histoire politique. Le slogan retenu est : «la force tranquille ». Un slogan rassurant et rassembleur. «Ce slogan ne veut rien dire. Tout repose sur l'homme en lui-même. La Ve République. Il n'y a pas de référence à la gauche, pas de mention du PS», souligne Christian Delporte, historien spécialiste de l'histoire des médias et de la communication politique. En 1981 Mitterrand n'est plus le candidat de l'Union des gauches, il ne fait plus compagne avec les communistes. Il est donc plus libre.
L'affiche de campagne joue encore un rôle important à l'époque. La publicité électorale n'est pas encore encadrée (loi du 15 janvier 1990, dite «loi Rocard»). Il n'est donc pas rare de voir des affiches de 4 mètres sur 3 dans les rues des grandes villes françaises. Voici celle de François Mitterrand en 1981.
Pour l'histoire, cette photo aurait dû se faire devant la cathédrale de Reims. «Mais il y avait trop de brouillard ce jour-là et ça n'a pas pu se faire», rapporte Christian Delporte. Finalement, l'équipe de campagne opte pour un village de la Nièvre en arrière-fond. «Les conseillers de François Mitterrand on fait effacer la croix pour éviter toute connotation religieuse. Ils avaient peur de choquer les plus laïques», ajoute le spécialiste de communication politique. Cette affiche et ce slogan contribuent ainsi à donner l'image d'un candidat de proximité. «L'image renvoyée rassure cette France de gauche sur le plan des valeurs mais qui redoute qu'on touche à son patrimoine», ajoute Frédéric Fogacci.
Pour rassurer encore les Français, François Mitterrand va jusqu'à modifier son physique. Jacques Séguéla le convainc de se faire limer les canines. Il lui conseille aussi de changer de garde-robe, «pour faire moins banquier».
Qualifié pour le second tour, François Mitterrand, affronte, comme sept ans plus tôt, Valéry Giscard d'Estaing lors du débat d'entre-deux tours. Celui qui l'avait taxé d'«homme du passé» en 1974 remporte cette joute verbale en faisant passer le président sortant d'«homme du passif». La gauche fait son entrée à l'Élysée. Une première sous la Ve République.
Le Monde
Guerre en Ukraine : sur le paiement du gaz en roubles, Russie et Union européenne défendent leur version
A compter de vendredi, les pays considérés comme « inamicaux » par Moscou ne pourront plus régler leurs factures en euros ou en dollars. Du moins, officiellement… Car chaque partie semble avoir trouvé le moyen de s’arranger avec les sanctions de l’autre.
Le gaz russe pourrait-il manquer dès demain ? La question n’est pas si incongrue que cela, convient le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (…) il n’y aura plus de gaz russe », a-t-il reconnu, le 31 mars à Berlin, lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck.
A compter du vendredi 1er avril, la Russie ne livrera du gaz aux pays de l’Union européenne (UE) qu’à une condition : les pays considérés comme « inamicaux » – c’est-à-dire opposés à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe – devront régler leurs factures en roubles pour s’approvisionner, plutôt qu’en euros ou en dollars. En cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés », a menacé le chef du Kremlin dans une allocution télévisée, jeudi.
Guerre en Ukraine : Poutine sème le trouble, en imposant le paiement en roubles du gaz russeLa mesure vise notamment à soutenir le cours du rouble, la devise russe s’étant effondrée après de premières sanctions occidentales pour protester contre l’invasion de l’Ukraine. Le gel des avoirs russes à l’étranger représenterait en effet quelque 300 milliards de dollars (271 milliards d’euros). Soit environ la moitié des réserves de la banque centrale russe.
Gazprombank, un intermédiaire bien utile
Tel que conçu par le Kremlin, le dispositif semble permettre, en réalité, à chaque protagoniste de s’arranger avec sa propre interprétation de la situation. Et pour cause, le Kremlin prévoit en effet deux comptes distincts pour les sociétés importatrices. Un compte pour verser leur paiement dans leur monnaie d’origine ; et un autre compte pour convertir tout cela en roubles, par l’intermédiaire de Gazprombank, l’institution bancaire de l’énergéticien russe Gazprom, qui a jusqu’à présent échappé aux sanctions européennes. « Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paie les livraisons, il n’y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devises qui est prévu dans le contrat », a assuré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, jeudi.
Guerre en Ukraine : la Russie en partie débranchée du système financier mondialCe semblant de compromis peut donner lieur à des communications paradoxales, chacun tentant de sauver les apparences dans ce « bras de fer » diplomatique. D’un côté, tout en assurant rester un fournisseur fiable, Vladimir Poutine met en avant son décret. De l’autre, le chancelier allemand, Olaf Scholz, rappelle qu’« il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars ». Et d’ajouter : « J’ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi. (…) Les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront. »
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France24 - Monde
Wall Street ouvre en hausse, encouragée par les chiffres de l'emploi américain
Publié le : 01/04/2022 - 16:10
New York (AFP) – La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, enthousiaste après de bons chiffres de l'emploi aux États-Unis, qui témoignent de la santé de l'économie américaine, peu affectée, pour l'instant, par la guerre en Ukraine et la flambée des prix des matières premières.
Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,24%, l'indice Nasdaq, à forte tonalité technologique, prenait 0,28%, et l'indice élargi S&P 500, 0,24%.
L'ouverture a été bien orientée par le rapport mensuel sur l'emploi, qui a fait état de 431.000 créations de postes en mars.
Si le chiffre est inférieur aux attentes (490.000), il a néanmoins été bien accueilli dans le contexte général d'incertitude qu'a connu l'économie américaine en mars, avec la guerre en Ukraine et le début du durcissement monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).
La révision des créations pour les mois de janvier et février, avec près de 100.000 emplois de plus en net au total (95.000) "a fait mieux que compenser l'écart" entre le chiffre de mars et les prévisions, a commenté, dans une note, Chris Low, du cabinet FHN Financial.
Les investisseurs ont aussi relevé le recul plus marqué que prévu du taux de chômage à 3,6% (contre 3,8% en février), soit quasiment son niveau de février 2020 (3,5%), avant le début de la pandémie de Covid-19.
"Il ne semble pas que l'incertitude géopolitique ait eu un impact significatif" sur l'emploi aux États-Unis, a estimé Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "Tout cela conforte la position de la Fed d'accélérer la normalisation de sa politique monétaire avec de nouvelles hausses de taux et renforce la probabilité d'un relèvement d'un demi-point lors de la prochaine réunion."
Les opérateurs évaluent désormais à 75% la probabilité d'une hausse d'un demi-point, qui serait la première de cette ampleur depuis 2000, à l'issue de la prochaine réunion du comité de politique monétaire, le 4 mai. Il y a un mois seulement, cette probabilité était jugée nulle.
Dans la foulée de la publication du rapport, les taux américains ont bondi, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s'inscrivant à 2,44%, contre 2,33% la veille.
La courbe des taux (graphique qui relie les taux de toutes les échéances des courtes aux longues) s'est un peu plus disloquée, le rendement à 2 ans passant franchement au-dessus de celui à 10 ans, avant de se replier.
Les taux à 2, 3, 5 et 7 ans sont désormais tous passés, brièvement pour certains, au-dessus du rendement de référence à 10 ans, ce qui témoigne d'une inversion de la courbe, phénomène considéré par beaucoup d'économistes et d'investisseurs comme annonciateur d'une récession dans les mois à venir.
Angelo Kourkafas a rappelé que, selon les précédents historiques, une récession ne survient, en moyenne, que 16 mois après une inversion. "Il peut se passer beaucoup de choses d'ici deux ans", a-t-il fait valoir. "Donc oui, c'est un avertissement, mais cela ne marque pas le début d'un mauvais cycle."
La baisse des prix des obligations (le prix évolue en sens opposé des taux) poursuivait un mouvement entamé en début d'année et qui a vu le marché obligataire connaître son plus fort recul trimestriel depuis 1980.
A la cote, GameStop profitait (+5,93% à 176,46 dollars) de la proposition, qui sera soumise à l'assemblée générale, de diviser son action, même si la chaîne de magasins de jeux vidéo n'a pas communiqué de combien.
Les actions chinoises cotées à Wall Street paradait vendredi, aidées par des informations de l'agence Bloomberg selon lesquelles les autorités chinoises envisageraient de donner accès aux comptes de ces sociétés à des auditeurs étrangers.
Le régulateur américain des marchés, la SEC, qui s'appuie sur une loi votée au Congrès, a prévenu ces entreprises qu'en cas de refus de certification par un cabinet agréé, elles pourraient être radiées de la cote dès 2024.
En tête, les géants chinois du commerce en ligne Alibaba (+6,14%), Pinduoduo (+9,25%) et JD.com (+4,10%).
© 2022 AFP
France24 - Monde
Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats
Publié le : 01/04/2022 - 16:09
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.
Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.
Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.
Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
ÉLYSÉE 2022
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Le Figaro
Présidentielle 2022: Emmanuel Macron se (re)pose en rempart face à Marine Le Pen
François-Xavier BourmaudREPORTAGE - Le président-candidat a fustigé ses rivaux d’extrême droite et a souligné leurs divergences, ce jeudi, à Fouras (Charente-Maritime).
Envoyé spécial à Fouras (Charentes Maritimes)
Aux abords de la mairie de Fouras, un quidam s’époumone mollement:«McKinsey, démission!» Le service d’ordre d’Emmanuel Macron l’écarte prestement et quelques partisans du candidat lancent tout aussi mollement des «Macron président!». Il l’est encore pour quelques jours mais il veut le rester cinq ans de plus. Il faut bien faire campagne. Et donc céder aux figures imposées de l’exercice: le déplacement thématique et le bain de foule. Va donc pour Fouras et son ancienne décharge désormais enfouie pour parler d’environnement. Va donc aussi pour une déambulation dans la rue commerçante de la petite ville où les habitants se massent pour apercevoir le candidat, essayer de l’approcher, voire lui glisser quelques mots.
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Le service d’ordre tente d’organiser le trajet et demande aux passants de se regrouper sur le côté droit de la chaussée pour qu’Emmanuel Macron puisse progresser dans la foule. «Il faudrait qu’il bosse un peu plus sur la gauche», rigole un badaud. Mais il reste sur la droite du trottoir. Sur l’extrême droite même. Pour lui, c’est de là que vient la menace avec la progression continue de Marine Le Pen dans les enquêtes d’opinion. Jusqu’à devenir menaçante au second tour. Alors Emmanuel Macron cogne. Sur son adversaire de 2017, mais aussi sur Éric Zemmour. Lors de son dernier déplacement de campagne, lundi à Dijon, il avait déjà mis en garde contre un rapprochement entre la patronne du RN et celui de Reconquête!: «Ça va finir en tandem cette histoire.» C’est le risque. Voir Marine Le Pen bénéficier d’une réserve de voix au second tour grâce aux électeurs d’Éric Zemmour. Alors Emmanuel Macron s’attarde sur les divergences entre les deux, les souligne et les triture comme pour faire apparaître deux extrêmes droites irréconciliables.
Il y en a un qui nous dit « retraite à 64 ans », l’autre nous dit « retraite à 62 ans » alors qu’elle avait dit 60. On n’y comprend plus rien mais on sait une chose, c’est l’extrême droite
«Ils disent qu’ils vont faire meeting ensemble, qu’ils sont main dans la main. Il y en a un qui nous dit “retraite à 64 ans”, l’autre nous dit “retraite à 62 ans” alors qu’elle avait dit 60. On n’y comprend plus rien mais on sait une chose, c’est l’extrême droite», cingle Emmanuel Macron avant de fustiger «un tandem qui arrive clopin-clopant, qui dit tout et son contraire et qui divise le pays». Marine Le Pen donc, «portée par un clan», et Éric Zemmour «le nouveau venu». Tous deux prospèrent sur le rejet qu’Emmanuel Macron suscite dans une partie du pays. Et encore ces derniers jours sur fond d’affaire McKinsey, ce cabinet américain devenu le symbole des dépenses de l’État en missions de conseil. Au cours de sa déambulation, le candidat-président est d’ailleurs interpellé sur le sujet. Se défend encore. Dénonce des «contre-vérités». Tente de se justifier. Mais un sujet chasse l’autre. Il lui faut maintenant parler des retraites. Puis de l’apprentissage. Puis de la santé. Au bout d’une heure de déambulation, il n’a parcouru qu’une centaine de mètres au milieu d’une foule ni totalement bienveillante ni complètement hostile. Quand un groupe de jeunes filles se met à crier: «Trahison politique, inaction climatique!» elles sont rapidement écartées, hilares, dans les bras des membres du service d’ordre. On allait presque l’oublier, mais c’est d’écologie et d’environnement dont Emmanuel Macron vient parler à Fouras.
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Le temps de se réfugier dans le marché aux poissons pour laisser passer une averse brutale, le voilà qui surgit au milieu de la place du village pour un discours façon stand-up au milieu de la foule. Il défend son bilan, sa stratégie énergétique, ses projets pour la biodiversité. Et pique au passage une idée de La France insoumise sur la «planification écologique». «Vous avez plutôt entendu ce mot dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon. N’y voyez pas une conversion de ma part mais je suis pragmatique! Il faut savoir écouter les bonnes idées, les adapter», plaide-t-il. Et peu importe que derrière ce mot, Emmanuel Macron mette exactement l’inverse de ce que défend le leader de LFI. Il s’agit tout de même de lui rendre une sorte d’hommage. Pour l’amadouer aussi. Il ne faudrait pas que Jean-Luc Mélenchon hésite trop longtemps sur la consigne de vote en cas de nouveau second tour Macron-Le Pen.
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INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».
Le Monde
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Editorial du « Monde ». Ce n’est pas parce que l’Europe traverse des temps troublés que les solutions simplistes doivent s’imposer. L’invasion russe de l’Ukraine bouscule des choix énergétiques et agricoles élaborés dans le confort de la paix. La guerre nous oblige à les revisiter dans l’urgence. Si des ajustements s’imposent pour surmonter la crise, ils ne doivent pas pour autant conduire à des révisions inconsidérées qui affaibliraient la lutte contre le changement climatique. Ce que nous gagnerions à court terme, nous le payerions au centuple sur la longue durée.
La première des priorités consiste à prévenir la pénurie de céréales qui se profile dans les prochains mois en Afrique et au Moyen-Orient, alors que la guerre en Ukraine risque de priver la planète d’un tiers des exportations de blé. Le plan pour la sécurité alimentaire proposé par Emmanuel Macron dans le cadre du G7 du 24 mars a le mérite de prendre la mesure de cette urgence en appelant à la transparence, à libérer les stocks disponibles, tout en incitant à plus long terme les pays africains à produire plus pour leur propre consommation.
Pourquoi la guerre en Ukraine menace la sécurité alimentaire mondialeProduire plus, c’est aussi l’injonction qui est lancée par certains à l’Union européenne (UE) au moment où elle vient de décider d’un nouveau cadre agricole dit « Farm to Fork ». Cette stratégie, conçue pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone en 2050, consiste notamment à réduire de moitié l’usage des pesticides et des antibiotiques pour les animaux d’élevage, de 20 % les épandages d’engrais, et de basculer un quart des terres agricoles cultivées vers le bio. Si l’impact de ces mesures varie selon les paramètres pris en compte, la plupart des évaluations prévoient, à l’horizon 2030, une baisse globale de la production agricole européenne.
Cette perspective inquiète sur la capacité de l’UE à répondre aux besoins alimentaires de la planète. L’Europe a certainement un rôle à jouer. Mais la soutenabilité alimentaire mondiale ne doit pas reposer sur ses seules épaules, au prix d’un productivisme suranné. Il faut au contraire profiter de cette crise pour tenter de réduire la dépendance des pays émergents aux importations. Cela passe notamment par une diversification de l’alimentation et le développement de productions locales.
« L’enjeu est d’augmenter la production agricole en Afrique »Si l’urgence de la situation peut justifier un pragmatisme ponctuel en desserrant, par exemple, les contraintes sur les jachères, à plus long terme, il serait dangereux de remettre en cause la stratégie globale. Les enjeux géopolitiques actuels ne doivent pas ralentir la transition écologique, mais inciter, au contraire, à l’accélérer. Cette crise rend évidente l’impasse dans laquelle les énergies fossiles nous ont enfermés. Relancer une agriculture industrielle, dépendante du pétrole et du gaz pour fabriquer ses intrants, n’aurait aucun sens.
Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondialeL’Europe ne doit pas produire globalement plus, elle doit surtout produire différemment pour réconcilier nutrition et environnement, tout en se concentrant sur des objectifs géostratégiques redéfinis. Interrogeons-nous sérieusement sur la composition de notre alimentation. Nous consommons trop de protéines animales. Près de la moitié de la production céréalière mondiale est consacrée à l’élevage. Une réorientation partielle de cette production vers les besoins humains permettrait de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale sans augmenter la production. L’heure est à un changement de modèle, pas au retour à un système low cost qui n’a pas empêché les crises alimentaires à intervalles réguliers, tout en détériorant notre environnement et notre santé.
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France24 - Monde
Le solaire à même de fournir rapidement l'équivalent d'"un à deux EPR", plaide la filière
Publié le : 01/04/2022 - 16:08Modifié le : 01/04/2022 - 16:07
Paris (AFP) – L'énergie solaire pourrait se déployer en France bien plus rapidement qu'aujourd'hui et fournir d'ici 2025 au pays l'équivalent en énergie d'un à deux réacteurs nucléaires, plaide la filière, qui réclame un "plan d'exception" dans un contexte d'urgence énergétique.
La prise de conscience de nos besoins en énergie, sur fond de flambée des prix du gaz et du pétrole, de centrales nucléaires vieillissantes puis de guerre en Ukraine, est l'occasion d'accélérer le développement des ressources renouvelables, souligne Daniel Bour, président d'Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire.
"La France détient le record d'Europe de la lenteur", relève-t-il.
De fait, malgré une année 2021 record avec plus de 2 gigawatts (GW) d'installations nouvelles, elle accuse un retard criant dans la réalisation de ses objectifs solaires, fixés par l’État.
Le pays, qui prévoit 20 GW de capacités installées en 2023, n'en est qu'à 13 GW - mélange de résidentiel, de toitures et d'ombrières grandes et moyennes et de centrales au sol (pour 60%).
Le président Emmanuel Macron a proposé en février à Belfort de décupler les projets pour atteindre 100 GW en 2050.
Mais pour Daniel Bour, Belfort "c'était avant l'Ukraine et la prise de conscience de la dépendance au gaz. Le solaire peut faire plus": 200 GW au moins.
Et pour l'immédiat, il a un plan: réaliser 25 GW supplémentaires d'ici 2025, l'équivalent d'un à deux réacteurs EPR - quand la France ne prévoit pas d'inaugurer de nouveau réacteur avant 2037 (hors EPR de Flamanville en chantier depuis 2012).
Pour le secteur du solaire, l'objectif n'a rien d'extraordinaire: "L'Allemagne, l'Italie... ont déjà fait 10 GW en un an".
"Car les gouvernements avaient une volonté claire de les pousser", souligne Daniel Bour. "En France, l'enjeu n'était pas le même: le pays était plus décarboné", via le nucléaire. "Sauf qu'aujourd'hui, ça a évolué".
Usines en Europe
Pour montrer son efficacité, la profession propose de se concentrer d'abord sur les terrains dégradés, avec une simplification de la procédure d'instruction pour ces sites aujourd'hui soumis aux mêmes contraintes administratives que les sites naturels sensibles.
Anciennes carrières, anciennes mines, zones de déchets enfouis, terrains délaissés d'autoroutes, autour d'aéroports ou de voies de chemin de fer... "l'armée en a aussi", souligne-t-il
Enerplan appelle à "des mesures dérogatoires, pour un temps limité", par directive ou par la loi, pour accélérer le processus d'attribution des permis.
"Le solaire est soumis à trois codes - de l'environnement, de l'énergie, de l'urbanisme - qui peuvent se contredire entre eux et il y a de telles couches d'obligations que cela aboutit à des blocages", décrit Daniel Bour.
"Fonçons là où on peut foncer!", dit le responsable, qui veut aussi rassurer: "quand des terrains posent problème, pas question de dérogation. Mais il y a des terrains dégradés ou pollués pour lesquels on en fait trop; pour ceux-là, il y aurait toujours une étude environnementale, mais abrégée", suggère-t-il.
Le solaire "est facilement mobilisable, et c'est un investissement quasi exclusivement privé", plaide-t-il encore. L’État en a longtemps garanti les prix, mais au niveau actuel du marché de l'électricité, il est désormais bénéficiaire net.
Au fur et à mesure que les panneaux photovoltaïques s'étendent, le secteur ne craint-il pas une montée des réticences, comme pour l'éolien?
"On a besoin d'ici 2025 d'environ 13.000 hectares, 120 ha par département, c'est raisonnable", répond Daniel Bour. "Mais oui, il faut faire attention, ne pas concurrencer l'agriculture, discuter avec la population, s'insérer dans le paysage. Et puis, à quelques exceptions près, on ne favorise pas le modèle des très grandes centrales".
Enfin, le solaire a un autre argument, un autre impératif en fait: l'installation en Europe d'usines de panneaux solaires, insiste-t-il.
Mais le continent n'a-t-il pas déjà perdu la bataille face aux Chinois?
"Pas du tout!" répond Daniel Bour: "La technologie bouge sans cesse, on la trouve partout. Et la crise a surenchéri le coût du transport, s'installer en Europe devient rentable".
"La Chine a inondé le marché car elle disposait d'un grand marché intérieur. Si ici il y a plus de volume, tout naturellement les industriels viendront".
© 2022 AFP
Le Monde
SANS TITRE
Chronique. Retour à un univers bipolaire ? La guerre entre la Russie et l’Ukraine conforterait une division du monde en deux camps. Le « collectif occidental », comme on dit à Moscou, s’oppose au duo Vladimir Poutine - Xi Jinping, chefs de file de la famille des autocrates. Avec, au milieu, le club des puissances émergentes qui se refusent à choisir mais, en l’espèce, pencheraient plutôt du côté de Moscou et Pékin.
Il n’est pas sûr que cette géographie des rapports de force sur la planète survive en l’état à la fin de la guerre russo-ukrainienne. Mais, pour le moment, telle est bien la carte géopolitique de ce qu’on appelle « la nouvelle guerre froide » : d’un côté, les alliés atlantiques, Américains et Européens, et, de l’autre, la Russie de Poutine politiquement appuyée par la Chine de Xi. L’agression contre l’Ukraine soude le camp occidental, celui des démocraties libérales, et elle n’ébranle en rien l’amitié sino-russe, socle du groupe des autocraties.
Les deux camps sont tout proches de l’affrontement sur le théâtre européen – plus qu’ils ne l’ont jamais été durant la première guerre froide, ces années de confrontation entre l’URSS et les Etats-Unis. Une bavure, une erreur de tir ou une provocation dans les jours qui viennent, et le conflit entraîne l’OTAN – dont l’Ukraine n’est pas membre – directement dans les combats. Entre Moscou et Washington, la rupture des relations diplomatiques n’est pas loin. En février encore, la hiérarchie militaire russe gardait le contact avec le Pentagone : cela permet d’éviter le pire. Signe inquiétant : depuis quelques jours, le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef d’état-major, Valéri Guerassimov, ne prendraient plus leurs homologues américains au téléphone.
« Le recours de la Russie à l’arme chimique aurait des conséquences massives », selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTANPeu importe que le propos soit fondé ou non, mais en qualifiant Poutine de « boucher » et de « criminel de guerre », avant de l’exhorter à quitter le pouvoir, Joe Biden a encore accentué la rupture américano-russe. La « nouvelle guerre froide » est aussi dans les mots – même si la fin des combats en Ukraine devra, d’une façon ou d’une autre, passer par un accord entre le Kremlin et la Maison Blanche. Biden conforte tous ceux qui défendent la thèse d’une irréductible hostilité américaine à l’adresse de la Russie. Il a divisé le camp occidental, jusqu’alors uni comme rarement, en amenant l’Allemagne et la France à prendre leurs distances avec un propos qui fleure bon l’époque ou l’Amérique appelait, ici et là, à des « changements de régime ».
Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de BidenCependant, l’amitié « sans limites » liant les présidents russe et chinois ne se dément pas. La Chine de Xi s’abstient de condamner la guerre de Poutine. Sans un seul couac, la machine de propagande pékinoise reprend l’ensemble de la désinformation concoctée au Kremlin pour justifier l’agression contre l’Ukraine. Xi n’a jamais parlé à Volodymyr Zelensky. La Chine a choisi son camp.
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L'Humanité
chronique La vie et la mort en temps de pandémie
Prescription cultureLionel VenturiniQuoi, revenir, déjà, sur la pandémie ? L’écrivain et médecin Christian Lehmann, qui tient pour Libération ses chroniques en temps de pandémie, a rassemblé celles-ci en recueil. Non pour ce fait en soi, mais parce que, oui, tandis qu’une sixième vague se profile, il est important de ne rien oublier des petites solidarités et des grandes compromissions, des faux-semblants comme des mensonges au plus haut niveau – car ceux-là signent aussi un changement d’époque. Entamée en mars 2020, et se poursuivant encore en ligne, cette chronique rageuse et pédagogue, écrite avec le sens de l’histoire et le temps long de l’expérience du praticien, plonge aussi dans les doutes et les espoirs des soignants d’aujourd’hui.
Santécoronavirus covid-19confinement Le Figaro
Le journal du mercato : Bruno Fernandes prolonge à Manchester United
La prolongation de Bruno Fernandes, la priorité du Bayern ou encore la satisfaction de Bosz : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 1er avril 2022.
Manchester United : la prolongation de Bruno Fernandes officialisée
C'était attendu, c'est désormais officiel. Ce vendredi, Manchester United a annoncé la prolongation de contrat de Bruno Fernandes (27 ans) jusqu'en juin 2026 avec une année supplémentaire en option. Son extension comprend également une revalorisation salariale. L'international portugais, qui a rejoint les Red Devils à l'hiver 2020, a inscrit 49 buts et délivré 39 passes décisives en 117 apparitions avec la tunique mancunienne.
Le Bayern Munich pousse pour Ryan Gravenberch
Considéré comme l'un des meilleurs jeunes de sa génération, Ryan Gravenberch attise les convoitises. Notamment celles du Bayern Munich qui aimerait trouver un accord dans les prochaines semaines en vue de boucler sa signature pour cet été. D'après les dernières révélations de Fabrizio Romano, les dirigeants bavarois - qui auraient fait du Néerlandais leur priorité - s'activeraient grandement pour conclure le deal. Les négociations concernant les conditions personnelles seraient désormais bien avancées puisque la proposition de contrat serait même prête. Le Bayern Munich doit toutefois encore s'entendre avec l'Ajax Amsterdam...qui ne devrait pas lâcher sa pépite aussi facilement. Âgé de 19 ans, Ryan Gravenberch a inscrit 2 buts et délivré 5 passes décisives en 26 rencontres d'Eredivisie.
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Gonçalo Inácio aurait prolongé son contrat avec le Sporting CP
Bonne nouvelle pour les supporters du Sporting CP. À en croire le journaliste spécialisé dans le marché des transferts Fabrizio Romano, Gonçalo Inácio (20 ans) aurait prolongé son contrat avec son club formateur. Le jeune défenseur central serait désormais lié aux Lions jusqu'en juin 2026, avec une année supplémentaire en option. Suivi par de nombreuses formations, son nouveau bail comprendrait une clause libératoire de 45 M€.
Peter Bosz «surpris» de l'arrivée de Tetê à l'Olympique Lyonnais
Peter Bosz est un homme heureux. Interrogé ce vendredi sur l'arrivée de Tetê à l'Olympique Lyonnais, l'entraîneur néerlandais n'a pas caché sa surprise et sa satisfaction : «Tetê est un joueur spécial. Je le connaissais depuis longtemps et j'étais surpris de voir qu'un joueur comme Tetê était sollicité par l'OL. Normalement, ce genre de joueur est inatteignable pour l'OL», a confié le technicien rhodanien. Avant d'ajouter : «La situation triste en Ukraine nous a aidés mais il faut savoir que le temps est très court. Il a disputé son premier entraînement avec nous tout à l'heure. Nous n'avons plus beaucoup de temps car dans six semaines, la saison est terminée. Son meilleur poste est ailier droit et pour moi, il ne vient pas empiéter sur le terrain de Romain et Rayan qui sont des joueurs plus axiaux.» Tetê, 22 ans, évoluait au Shakhtar Donetsk. Mais puisque le championnat ukrainien a logiquement été interrompu après l'invasion russe, le Brésilien a eu l'opportunité de signer ailleurs.
Maycon prêté au Corinthians
En plus de Tetê, un autre joueur du Shakhtar Donetsk a trouvé un nouveau point de chute. Il s'agit du Brésilien Maycon. Âgé de 24 ans, le milieu de terrain a été prêté aux Corinthians (Brésil), son club formateur, jusqu'à la fin de l'année 2022. Le gaucher avait quitté la formation de São Paulo à l'été 2018 pour rejoindre le Donbass.
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Le Bayern sur Nkunku, Mbappé et Haaland loin du Barça ou Pochettino reçu à Manchester : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 29 mars 2022.
L'Humanité
Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
pierre bourdieuSociologiecolonialisme Le Monde
L’armée russe a quitté Tchernobyl en prenant avec elle des prisonniers
Selon Kiev, les Russes ont abandonné la centrale nucléaire emblématique qu’ils occupaient depuis le début de la guerre en Ukraine, en emmenant des soldats ukrainiens.
La centrale de Tchernobyl n’est plus occupée par les troupes russes depuis jeudi 31 mars, selon les autorités ukrainiennes. « Il n’y a plus de personnes étrangères [au service] dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl », site de la pire catastrophe nucléaire civile de l’histoire, avait annoncé sur Facebook l’agence d’Etat ukrainienne Energoatom.
Durant leur occupation, les Russes se sont livrés au « pillage de locaux, vol des équipements et d’autres objets précieux », a accusé l’agence. Des spécialistes ukrainiens vont désormais inspecter la centrale en quête de potentiels « engins explosifs », selon la même source.
« En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la garde nationale qu’ils retenaient en otage depuis le 24 février », a déclaré un peu plus tard l’agence sur Telegram, citant des employés. On ignore combien de soldats ukrainiens ont été « pris en otages » par les forces russes.
Guerre en Ukraine : la plus grande centrale nucléaire d’Europe occupée par l’armée russe, après avoir été bombardéeDiscussions entre l’AIEA et la Russie
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a confirmé que le transfert de responsabilité aux autorités ukrainiennes avait été formellement noté « par écrit ». L’instance avait cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s’est inquiétée dimanche de l’absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars.
Son directeur général, Rafael Grossi, a atterri jeudi soir à Kaliningrad, en Russie. Il est prévu qu’il y discute vendredi 1er avril de la sûreté nucléaire en Ukraine avec des hauts responsables russes. Plus tôt dans la semaine, le diplomate avait visité la centrale d’Ioujnooukraïnsk, dans le sud de l’Ukraine, où il avait rencontré des responsables gouvernementaux ainsi que le personnel.
Selon un communiqué, ce voyage vise à mettre en place « des mesures concrètes pour apporter une assistance technique urgente » dans ce pays doté d’un vaste parc nucléaire, soit quinze réacteurs dans quatre centrales en activité, ainsi que plusieurs dépôts de déchets nucléaires. M. Grossi a prévu de tenir une conférence de presse à son retour à Vienne, siège de l’AIEA, vendredi après-midi.
Un réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l’Europe mais surtout l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie. Baptisée zone d’exclusion, le territoire dans le rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est toujours fortement contaminé et il est interdit d’y habiter en permanence. Son dernier réacteur opérationnel a été fermé en 2000. Le réacteur accidenté, recouvert d’une chape d’acier étanche et contenant du magma hautement radioactif, est contrôlé en permanence par des spécialistes. Deux centres de stockage du combustible nucléaire se trouvent par ailleurs dans la zone d’exclusion.
Guerre en Ukraine : le scénario du pire semble écarté dans la centrale nucléaire de Tchernobyl Le Monde avec AFP
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Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Jacky Goldberg
- Kiev s’apprête à envoyer quarante-cinq bus pour évacuer des civils souhaitant quitter Marioupol, ville du sud-est de l’Ukraine, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-première ministre ukrainienne. Le ministère de la défense russe a annoncé l’instauration d’un « régime de silence », soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures vendredi dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils.
- Le directeur du renseignement militaire français, le général Eric Vidaud, va quitter ses fonctions à la suite, notamment, de ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources militaires et proches du dossier. Une source militaire a confirmé le départ immédiat du chef de la direction du renseignement militaire (DRM), conformément à une information du site L’Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des armées évoquant des « briefings insuffisants » et un « manque de maîtrise des sujets ».
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, mercredi, qu’il ne croyait pas aux promesses de Moscou de « réduire radicalement » son activité militaire autour de Kiev et que l’armée ukrainienne se préparait à de nouveaux combats dans l’est du pays. « Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a déclaré M. Zelensky dans une adresse vidéo à la nation, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass.
- « Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd’hui, à Marïnka », une petite ville de l’est de l’Ukraine, a affirmé sur Telegram le chef de l’administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. « Une dizaine d’incendies [causés par ces obus] ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du service national des situations d’urgence », a-t-il poursuivi. Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l’usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d’une convention signée en 1980 à Genève.
- Un haut responsable américain du Pentagone a fait savoir, jeudi soir, que les forces russes commençaient à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, pour aller en Biélorussie. L’armée russe a également commencé à se retirer de l’aéroport d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev, a-t-il ajouté.
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Factuel. Le chef du renseignement militaire français quitte son poste, faute d’avoir suffisamment alerté sur le risque de guerre en Ukraine
Analyse. Entre OTAN, Russie et Ukraine, Erdogan se positionne en faiseur de paix
Reportage. Reprendre ou non Kherson, seule ville passée sous contrôle russe : le dilemme du pouvoir ukrainien
Enquête. Ukraine-Russie : le cinéma en première ligne
Décryptages. Réfugiés ukrainiens : le Royaume-Uni critiqué pour la lenteur de délivrance des visas
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
France24 - Monde
Présidentielle : l'abstention, "seule rivale" d'Emmanuel Macron, selon la presse espagnole
Publié le : 01/04/2022 - 16:01Modifié le : 01/04/2022 - 16:05
Aude MAZOUE
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Au terme d'une campagne "fade", "léthargique" et "décaféinée", la presse espagnole craint que le principal opposant à Emmanuel Macron, donné favori dans les sondages, ne soit finalement une abstention record.
"La grande protagoniste" de la campagne présidentielle française, c'est l'abstention, estime El Periódico, quotidien catalan édité à Barcelone. "Son taux particulièrement élevé – estimé entre 25 % et 35 % ", selon les derniers sondages – menace de devenir la "principale rivale" du président français sortant, Emmanuel Macron, donné grand favori depuis le début de la campagne.
Pourtant, le système politique français est centré sur les élections présidentielles, rappelle le quotidien espagnol. "Ces dernières décennies, les Français ont peu voté aux élections régionales et européennes et de moins en moins aux élections municipales, mais l'élection du chef de l'État – il concentre une bonne partie du pouvoir entre ses mains – a toujours représenté un moment de fort de la politique du pays". Depuis l'instauration de la Ve République en 1958, sur les dix élections présidentielles au suffrage universel direct, dans neuf d'entre elles, la participation a dépassé les 75 % au premier tour, et les 80 % pour cinq d'entre elles. Mais selon les derniers sondages, la participation pourrait se situer entre 63 % et 71 %. "Autrement dit, l'abstention pourrait dépasser le record de 2002, où seuls 71,6 % des Français se sont présentés au collège électoral." La faute à "une campagne électorale insipide", "décaféinée" et "léthargique", considère le journal catalan.
Une non-élection présidentielle ?
Il faut dire que la campagne a été télescopée de plein fouet par la guerre en Ukraine. "En raison des aléas du calendrier, on assiste à une sorte de non-élection présidentielle", explique-t-on dans El Periódico évoquant la succession de crises qui a relégué la course à l'Élysée au second plan. "Le débat électoral, qui en France commençait en septembre de l'année précédant les élections, a tardé à démarrer en raison de la crise du Covid-19. Et puis la volonté de Macron d'annoncer sa candidature le plus tard possible n'a pas aidé non plus. Finalement, il l'a fait le 3 mars, avant-dernier jour de l'échéance."
Pour La Vanguardia, cette abstention traduit surtout "une offre politique très fragmentée, une crise politique structurelle qui fait que les citoyens se méfient de la classe politique et des institutions, à quoi il faut ajouter la lassitude provoquée par la pandémie et le rôle de l'agression russe en Ukraine". Alors que dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, "la fragmentation des partis et l'apparition de formations extrémistes ont suscité une mobilisation des indifférents, en France, c'est l'abstention qui a augmenté, explique de son côté Agenda Pública, le site d'analyses politiques d'El País.
[A LA UNE 20H] Selon un sondage Ifop-Fiducial publié ce lundi, Marine Le Pen réduit l'écart avec Emmanuel Macron, avec 21% des intentions de vote au premier tour contre 28% pour le président sortant #AFP 4/5 pic.twitter.com/4qgcb4pGnj
March 28, 2022Progression constante de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon
Cette abstention s'explique enfin par l'absence de suspense de l'élection. "Les sondages qui annoncent l'actuel chef de l'État grand gagnant des urnes, donnent aux citoyens le sentiment que l'élection est pliée d'avance", rapporte le quotidien espagnol La Razón. À l'heure où les communes françaises se parent des affiches de campagne des douze prétendants à l'Élysée, cette avance du camp Macron peut en apparence sembler une bonne nouvelle pour les centristes. Elle est pourtant dangereuse. "La menace vient surtout de la démobilisation d'une partie de son électorat", poursuit La Razón.
L'autre danger vient naturellement de ses principaux adversaires. À un peu plus d'une semaine du premier tour, les sondages indiquent que "la grande inconnue de la présidentielle sera de savoir qui de Marine Le Pen (Rassemblement national (RN)) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise(LFI)) ira au second tour", avance La Razón. Selon un sondage BVA pour Orange et RTL paru vendredi 1er avril, le chef de l'État recueille en effet 27 % des intentions de vote (-1 point en une semaine), suivi par la candidate RN avec 21 % (+ 2 points), encore loin devant Jean-Luc Mélenchon (15,5 %, +1 point).
Macron et le lourd poids de l'abstention
S'il est donné vainqueur, Emmanuel Macron devra rester vigilant et "surveiller ses concurrents à droite comme à gauche qui appellent désormais au vote utile", souligne La Razón. Car le président sortant n'est pas à l'abri d'un important "front anti-Macron au second tour, mené soit par Le Pen, soit par Mélenchon." Voire par les deux. "Une seule certitude à ce stade : les voix des extrêmes déterminés à chasser Emmanuel Macron n'ont cessé d'augmenter au cours du quinquennat."
Conscient du danger qui le guette, "le président aurait appelé ses conseillers et proches fonctionnaires à la prudence", note La Razón, pour ne pas baisser la garde face à une éventuelle répétition du duel de 2017. Entré tardivement en campagne, davantage porté par la scène internationale, le président sortant a fini par se rendre le 28 mars dans un quartier populaire de Dijon, dans l'Est de la France, avant son grand et unique rassemblement prévu samedi 2 avril au stade de La Défense, près de Paris.
Reste que s'il est élu, l'abstention sera toujours là comme un lourd fardeau à porter. Il est fort possible que dans ce contexte de "non-élection", ce "second mandat soit très tendu et marqué par une atmosphère de forte tension, dans laquelle ses réformes seront sévèrement critiquées", conclut La Razón.
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VU DE L'ÉTRANGERAu Québec, La Presse s'interroge sur l'héritage des Gilets jaunes dans la campagne présidentielle
VU DE L'ÉTRANGERUn bilan d’Emmanuel Macron en demi-teinte, pour le journal The Guardian
VU DE L'ÉTRANGERAvec son sweat militaire, Macron la jouerait-il comme Zelensky ?
Le Figaro
«C'est tout bon» N°1 : du poisson sur toute la ligne
laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Vendredi 1er avril, cette première newsletter gastronomique voit le jour sous le signe du poisson.
Chers gastronomes,
Pour vous donner envie de saliver, goûter, découvrir, cuisiner, peut-être même cogiter… Chaque vendredi, je vous dévoilerai le meilleur de ce qui peut vous mettre en appétit. De mes restaurants préférés, je partagerai l'expérience en vous conviant à ma table, comme si la réservation avait été faite pour deux, Paul, François et les autres… Uniquement une sélection de coups de cœur, car même si tout esprit critique n'est pas écarté, pas le temps pour les aigreurs, les renvois, ces fâcheux maux d'estomac. Je milite sérieusement, mais sans esprit de sérieux, pour l'art de la bonne chère, pour tout ce qui est bon et bien fait. Un principe bienveillant en partie hérité de Maurice Beaudoin, co-fondateur du Figaro Magazine qui m'a embauchée en 1986 pour écrire sur l'art de vivre, déjà. Depuis plus de 40 ans, ses chroniques mettent en avant la créativité de chefs de talent. « Pourquoi ne pas parler que des meilleurs ? » m'a-t-il dit lors du dernier déjeuner qui nous réunissait à la brasserie Chez Georges, autour d'un excellent gigot aux flageolets. Eh bien, c'est exactement ce que l'on va faire : se régaler avec la gourmandise des bons vivants, s'enthousiasmer, s'émouvoir, oser essayer pour avoir une chance d'aimer ce que l'on pensait détester… À nous, les plaisirs joyeux, les partages heureux, un peu de douceur et de légèreté !
Parce qu'il en faut pour tous les palais, nous ferons régulièrement un tour de table des nouveautés, de l'étoilé au bistrot de quartier, avec un focus sur les adresses ouvertes le dimanche - elles sont de plus en plus rares. Puis, comme on fait son marché, guidé par ce qui titille papilles et pupilles, on filera dégoter de beaux produits pour la cuisine, mais aussi pour la table qui mérite d'être dressée avec goût. Enfin, je serai à l'écoute de toutes les idées que vous ne manquerez pas de me suggérer... Pour le plaisir de continuer à partager.
Au programme de cette première, un menu imposé, donc, avec deux expériences immersives dans des restaurants iodés ; un coup de cœur pour une huître sentimentale et un crabe bleu cannibale ; une adresse confidentielle à Saint-Malo que l'on se refile sous le caban…
Bonne lecture et bon week-end
LE MOT DE LA SEMAINE : CARPE (et) DIEM
Inaugurer cette newsletter le 1er avril, un vendredi de surcroît, ne laisse guère de choix : aujourd'hui, c'est poisson sur toute la ligne. Où jeter l'encre ? À Paris, Helen ou Leduc sont des classiques. La Cagouille ne déçoit jamais. Et pour la nouvelle vague des petits derniers, le restaurant Caché, ne va pas le rester longtemps. On s'en reparlera. Des envies de bord de mer, d'embruns, flécheront plutôt un itinéraire sur les côtes françaises : chez Hugo Rœllinger (Le Coquillage, à Cancale), Gérald Passedat (Le Petit Nice, à Marseille), ou Guillaume Roger (Ekaitza, à Ciboure) récemment étoilé... Pour ne citer qu'eux. Des valeurs sûres, des talents reconnus, me direz-vous, un peu trop sérieux pour ce premier jour du mois qui invite à plus d'excentricité, de facétie. Changeons donc radicalement de cap : c'est dans un marché aux poissons tokyoïte que je vous convie. Rendez-vous chez Kodawari Ramen, 12 rue de Richelieu, dans le premier arrondissement de Paris. Cette cantine japonaise ne vient pas d'ouvrir, mais la file d'attente qui s'étire sur le trottoir à toute heure de la journée - 11h45 à 23h sans interruption - ne trompe pas. Son succès a des coefficients de grandes marées. On s'y bouscule et, faute de pouvoir réserver, on fait la queue. Pour vous éviter d'être ventousé sur le trottoir comme une bernique sur son rocher, j'aurai attendu pour vous : 30 minutes. Et alors, ça vaut le coup ?
Franchir le seuil de la porte ne peut laisser indifférent. Vous voilà plongé dans l'ambiance du Rungis nippon, l'ancien Tsukiji fermé en 2018. Serveurs en bottes blanches, tabliers en ciré bleu, caisses de poiscaille... l'illusion est bluffante. On entend même, en fond sonore, des mouettes, des sirènes de bateaux, des voix en VO… Ne manque que l'odeur de goémon. Vous hésitez à sortir votre téléphone portable pour prendre une photo ? Vous êtes bien le seul. Dans ce décor de cinéma, plus Disney que Kawase, se dressent de grandes tables en bois avec bancs ou tabourets. On s'assoit en VIP au bar, face à la cuisine ouverte où l'équipe s'affaire sur fond de marmites fumantes. Ça débite sec. Pas de chichis ici, les verres sont des Duralex, les brocs d'eau sont en plastique. Ambiance cantine. À quelques encablures de la Comédie française, cette mise en scène divertit, amuse, dépayse… Et dans l'assiette, est-ce bon ?
Tartare de daurade au miso
Bien chaloupée entre plats authentiques et plus occidentalisés, la carte vous laisse le choix. Les sardines marinées grillées, lard de colonnata ou l'excellent tartare de daurade au miso, riz, salade d'algues et shitake délicatement lové dans le berceau d'une feuille de shiso ne réclament pas d'avoir la papille débridée.
Pour les ramen, le choix des éléments est plus complexe : on commencera par déterminer le bouillon, clairs ou épais, de sardine de Bretagne ou de daurade de Méditerranée. Puis, s'ajouteront, selon, du porc ibérique, du poulet mariné au Sancho, de la daurade grillée, des Saint-Jacques… Ne pas se tromper. Mais, les conseils avisés des serveurs évitent d'avoir à lorgner avec envie sur le bol du voisin. Tout est fait maison, à partir de produits japonais ou français. On «slurpe» les nouilles maturées 24 h et aplaties à la main, dont le blé vient d'Acy-Romance. Les poissons sont de la marée du jour. En dessert, le riz au lait à la coquille Saint-Jacques façon crème brûlée démâte de façon savoureuse la version originale qui tient la barre depuis le XVIIe siècle. Emballé, c'est pesé ! L'addition ne nous fait pas chavirer. Pour un restaurant de poisson, les prix sont raisonnables (9 € le carpaccio de daurade) et les portions généreuses. Compter environ 30 €. On ressort rassasié... Sur le trottoir, la file des affamés n'a toujours pas diminué.
Kodawari Ramen Tsukiji. 12, rue de Richelieu, Paris 1er (01.42.61.34.60 ; Kodawari-ramen.com)
ET AUSSI
Du marché aux poissons aux fonds marins, il n'y a que quelques brassées. Les repas immersifs, très populaires en Asie, débarquent en France avec, pour rester sur la thématique marine, Under the Sea, (Paris 13e) chroniqué par Alice Bosio dans les colonnes du Figaro. Découvrez en avant-première Ephemera, le premier grand restaurant immersif de France
EN CUISINE
Huître sentimentale…
« Il était bien hardi, celui qui le premier mangea une huître.» Jonathan Swift avait raison, mais sans doute aurait-il trouvé moins frontal de s'attaquer à une bestiole dont la coquille dessine un cœur. C'est au Grau de Leucate, chez l'ostréiculteur Christophe Guinot, alias «Cul d'oursin» que j'ai découvert ce spécimen rare né après dix ans de recherches. Son «façonnage» reste secret. Tout au plus sait-on qu'elle est élevée sur corde, comme toujours dans les étangs de cette région, mais seule et gavée de plancton. Pour en obtenir, il faut s'acoquiner avec le patron en lui commandant très à l'avance. En attendant, les mâchoires aguerries peuvent s'attaquer à sa Petula Spectacular de taille XXL - jusqu'à 2 kilos. On la mâche plus qu'on ne la gobe. Je l'ai dégustée à deux reprises : chez le chef étoilé Laurent Lemal à La Balette, à Collioure, associée à du tapioca, un coulis de cresson, du concombre, une écume de haddock fumé un beurre de rancio et de l'agrume Kabosu. C'était extra. Et chez Christophe, dans son cabanon, où il n'a pas hésité à l'énerver d'un trait de citron vert, d'une pointe de jus d'orange fraîche avant d'y déposer une lamelle d'un bon parmesan. Une idée à retenir même si nature ou avec un bon poivre, il n'y a pas mieux.
Un conseil «Sécher» les huîtres en les disposant à la verticale du plateau, pour ôter l'excès d'iode et raffermir la chair.
Crabe cannibale
Surnommé Terminator, le crabe bleu américain est la nouvelle terreur des étangs de l'Aude, du Roussillon, de la Méditerranée. Cette espèce agressive et vorace a paraît-il une chair aussi bonne que celle du tourteau, les mâles sont très charnus, mais le trouver sur la carte d'un restaurant reste aussi rare qu'il est invasif. Gilles Goujon, à Fontjoncouse, a commencé à faire des essais. À suivre. L'an dernier, Christophe Guinot a livré une dizaine de spécimens à l'Élysée. Il n'a, a priori, pas été élu mets de l'année. Manquait sans doute la voix d'un écologiste pour mettre ce prédateur au menu des cantines scolaires.
La cabane des tontons (09.51.88.12.16) et Chez cul d'oursin (04.68.40.92.06), Grau de Leucate.
C'EST OUVERT LE DIMANCHE
Le bistrot du Rocher. 19, rue de Toulouse, à Saint-Malo (02.99.40.82.05).
Cette adresse malouine m'a été soufflée par un confrère, Sébastien Lapaque, qui, pour être expert en vins nature, n'en est pas moins une fine gueule. On connaissait Le Saint-Placide, le comptoir du Breizh café pour ses crêpes, on a découvert Le bistrot du Rocher, dans une rue discrète de Saint-Malo (intra-muros, ouvert à l'heure du déjeuner). Ça ne paye pas de mine de l'extérieur, mais Sylvain Delaunay y fait une délicieuse cuisine qui prend dans ses rets les amateurs de produits du marché, frais et bien préparés. À l'ardoise, limande sole, aile de raie… La pandémie avait sorti de l'ombre les petits producteurs, les pêcheurs… Ne laissons pas tomber ces chefs fidèles qui les font travailler.
Citation du jour
«Mieux vaut un œuf en paix qu'un bœuf en guerre»
Maximes et réflexions morales de La plaisante sagesse lyonnaise (1920).
À la semaine prochaine !
Le déjeuner du dimanche de… David Charrier
«Le matin, on fait en famille une activité sportive; Puis, on choisit un endroit simple et bon pour un moment de partage... La Table de Catusseau ou Le Jardin au château Petit Faurie de Soutard.»
Gastronomie: effervescence gourmande à Reims
REPORTAGE - La cité champenoise est un véritable havre pour les gastronomes, portée par la table triple étoilée d’Arnaud Lallement. La preuve par quatre.
France24 - Monde
Présidentielle : les municipalités en quête d'assesseurs pour tenir les bureaux de vote
Publié le : 01/04/2022 - 12:07
FRANCE 24
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Les municipalités françaises recherchent activement les assesseurs qui devront tenir les 70 000 bureaux de vote les 10 et 24 avril pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle.
Campagnes de communication, primes aux agents communaux, volontaires choyés : dans le Rhône comme ailleurs, les mairies se mobilisent tous azimuts pour pourvoir les bureaux de vote en assesseurs, dans un contexte jugé "plutôt meilleur" qu'avant.
Les 10 et 24 avril, 48,8 millions de Français inscrits sont appelés à se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle. Volontaires ou choisis, certains prêteront main-forte aux élus pour l'accueil du public et le bon déroulement du vote.
>> À lire sur France24.com : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Chacun des quelque 70 000 bureaux de vote de France devra compter pour ces deux soirées un minimum de deux assesseurs et un secrétaire bénévoles, en plus du président recruté parmi les élus.
"Enfin une bonne excuse pour ne pas aller courir dimanche matin. Devenez assesseur pour l'un de nos bureaux de vote !", suggère sur Twitter la Ville de Lyon, qui a lancé dès début février une large campagne de recrutement de bénévoles sur fond d'abstention croissante.
La Ville de Lyon recherche des assesseurs pour tenir ses 600 bureaux de vote lors du second tour des élections municipales et métropolitaines, qui se déroulera le dimanche 28 juin. https://t.co/8SFWpHu07e pic.twitter.com/hDE3RvPdhi
June 4, 2020"La Ville a toujours pris les devants", explique à l'AFP Bertrand Maes, adjoint chargé de l'administration générale, soulignant l'efficacité de ce type d'appel ces deux dernières années. "On finit toujours par trouver", souligne-t-il, en dépit même du contexte anxiogène du Covid-19 qui a marqué les précédents scrutins.
Dans la capitale des Gaules, pas moins de 608 assesseurs doivent occuper les 304 bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives (12-19 juin). Une formation préalable d'une journée leur est proposée.
"Une situation plus confortable qu'en 2020"
"Pour les élections municipales et métropolitaines de 2020, la Ville avait battu le rappel et chaque bureau de vote avait pu être ouvert", rappelle Bertrand Maes, tout en se rappelant des difficultés logistiques de ce double scrutin dont le second tour avait été décalé en raison du confinement.
Ledion Lakuriqi, au cabinet de la mairie de Saint-Fons, commune de gauche du sud-est lyonnais, admet aussi se trouver dans "une situation plus confortable qu'en 2020", notamment en matière de logistique, vu que "la question des mesures Covid ne se pose plus".
>> À lire aussi sur France24.com : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
À Vaulx-en-Velin, banlieue populaire de Lyon qui enregistre souvent des taux record d'abstention, on parvient à pourvoir les bureaux grâce aux assesseurs désignés par les partis. Chaque candidat peut en effet en désigner un par bureau.
"Si on ne compte pas les élus, ils représentent à peu près 50 % des bénévoles", explique la municipalité socialiste qui compte 20 bureaux.
Du côté de Villeurbanne, commune socialiste aux portes de Lyon, on met plutôt l'accent sur la "démarche citoyenne" d'électeurs fidèles d'une élection sur l'autre. Ceux-ci proposent spontanément d'aider les dimanches de scrutin, indique-t-on à la mairie.
Plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations
Aussi, depuis le mois de décembre, "une bonne centaine de candidatures" ont été reçues pour les 160 postes à pourvoir d'ici au premier tour. Un élan qui s'est accentué "ces dernières semaines", à la faveur de la suspension du passe vaccinal et du port du masque dans une majorité de lieux de la vie publique.
"La situation est plutôt meilleure que ce que nous avons pu connaître ces deux dernières années", ajoute-t-on, satisfait d'être "en situation d'ouvrir les bureaux de vote sans problème le dimanche 10 avril au matin".
Si, le jour du scrutin, des assesseurs ou secrétaires viennent à manquer, deux solutions se présentent : "le président d'un bureau peut recruter sur place parmi les électeurs présents et la municipalité peut solliciter des agents communaux votant à Villeurbanne", explique la mairie.
>> À lire : Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
Dans ce dernier cas, les fonctionnaires bénéficient d'un forfait de rémunération de 300 euros brut, "quelle que soit leur mission au cours de la journée". Et si la pénurie persiste, la réserve civique peut aider à pourvoir en urgence les bureaux dégarnis, notamment via sa plateforme www.jeveuxaider.gouv.fr.
Dans la plupart des municipalités, plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations sont proposés aux travailleurs du dimanche, qui ne sont pas contraints d'assister au dépouillement. "Avec des produits bio et locaux préparés par la cuisine centrale […]. On les chouchoute !", souligne-t-on à Villeurbanne.
Avec AFP
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
ÉLYSÉE 2022
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Le Monde
Guerre en Ukraine : à Marioupol, l’évacuation des civils tourne à l’épreuve de force entre la Russie et les Occidentaux
Moscou a affirmé qu’un couloir humanitaire serait ouvert vendredi 1er avril à partir de 10 heures pour permettre aux habitants de fuir la ville, assiégée, vers Zaporijia. Mais côté occidental, beaucoup doutent que l’opération puisse être menée à bien.
La Russie tiendra-t-elle parole ? Jeudi 31 mars, Moscou a dit accepter la mise en place d’un « couloir humanitaire » pour permettre aux habitants de la ville martyre de Marioupol de fuir la cité, assiégée, isolée et bombardée sans relâche depuis plus d’un mois. Selon le ministère russe de la défense, ce corridor devrait être ouvert vendredi 1er avril « de Marioupol à Zaporijia [à 220 km au nord-ouest de l’Ukraine] à partir de 10 heures, heure de Moscou [9 heures, heure de Paris]». Cette mesure est prise à la suite d’« une requête personnelle du président français et du chancelier allemand auprès du président russe Vladimir Poutine », a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes ont décidé de dépêcher sur place un convoi de 45 bus, afin d’évacuer la population dès que possible. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a précisé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Guerre en Ukraine : pourquoi Marioupol est une cible prioritaire de la RussieLe Comité de la Croix-Rouge internationale (CICR) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés doivent être associés au dispositif. Le CICR a déjà tenté à plusieurs reprises d’organiser des évacuations depuis Marioupol, en vain jusqu’ici. « Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent », a insisté l’organisation.
Terrés dans des caves, sans eau ni nourriture
Plus de 160 000 habitants sont bloqués dans la ville dans des conditions terribles. Ceux qui sont parvenus à partir avec leur propre véhicule, en prenant de gros risques, ont raconté comment les civils vivent terrés dans des caves, privés d’eau, de nourriture et de toute communication, avec des cadavres qui jonchent les rues. L’Union européenne a dénoncé ce blocus comme un « crime de guerre majeur ». La municipalité accuse Moscou d’avoir évacué « contre leur gré » plus de 20 000 habitants de Marioupol en Russie.
L’annonce d’une pause humanitaire dans les combats est d’autant plus attendue qu’elle survient après plusieurs jours de demandes insistantes de la part d’Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat avait lancé jeudi 24 mars à Bruxelles un appel en faveur d’une vaste opération d’évacuation.
Après quelques jours de contacts en tous sens, M. Macron avait pu en parler mardi au président russe Vladimir Poutine – son neuvième appel avec lui depuis le déclenchement de l’invasion par la Russie, le 24 février. Cela n’avait toutefois débouché sur aucune avancée : le chef du Kremlin avait refusé de prendre le moindre engagement, promettant seulement à son interlocuteur de revenir vers lui après avoir étudié la question.
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Le Monde
En Russie, le retour de l’humour noir soviétique
Depuis la guerre déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine, les histoires courtes et satiriques bien connues hier en URSS se propagent. Comme un moyen d’exprimer son opposition, et de contourner la censure.
« Moscou a proposé à Kiev d’organiser une rencontre entre Poutine et Zelensky. Selon des sources non officielles, les travaux pour la construction de la table ont déjà commencé. » La plaisanterie, russe à l’origine, convoque l’image – en pire, sans aucun doute – de l’entrevue entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron séparés par une table de six mètres de long, lors de la visite du chef de l’Etat français à Moscou, le 7 février.
Poutine est en enfer, dit en substance une autre. Au cours d’une permission sur Terre, il se rend dans un bar à Moscou, commande une vodka et s’enquiert avec insistance si la Crimée, le Donbass, Kiev et toute l’Ukraine sont toujours « à nous ». Rassuré par les réponses affirmatives du barman, il demande l’addition. « Cinq euros », lui répond le serveur.
Depuis l’entrée en guerre de la Russie en Ukraine, un florilège d’histoires courtes se propage par le bouche-à-oreille et sur les réseaux sociaux, témoignant du retour en force d’une forme d’expression bien connue hier du monde soviétique : les blagues comme moyen d’exprimer son opposition. Un antidote à la propagande. « L’arme du désespoir », résume le philosophe et essayiste Michel Eltchaninoff, spécialiste de la Russie.
Ukraine : comment Vladimir Poutine réécrit l’histoire La décision prise récemment par le législateur russe d’interdire le mot « guerre » est ainsi tournée en dérision : « Afin de se mettre en conformité avec les exigences de Roskomnadzor [le gendarme russe des communications], le livre de Léon Tolstoï Guerre et Paix a été renommé Opération spéciale et haute trahison. »
Echappatoire
Du temps de la guerre froide, le renseignement américain collectait ces anecdotes, véritable échappatoire pour contrer la censure qui en disait long sur la vie quotidienne en URSS et sur la perception par la population de ses dirigeants. Des années plus tard, en janvier 2017, l’Agence centrale de renseignement (CIA) américaine avait ainsi déclassifié, parmi treize millions de pages mises en ligne, un document adressé à la direction du contre-espionnage de l’époque consacré aux blagues soviétiques.
En vogue sous Staline, l’engouement pour ces mini-satires, parfois difficiles à saisir pour un néophyte, avait atteint un pic avec Leonid Brejnev, au pouvoir de 1964 à 1982, lorsque l’URSS s’était enlisée dans une longue période dite de « stagnation ». Désigné à l’époque comme « notre cher Leonid Ilitch », le secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique était devenu une cible privilégiée.
Elles ressurgissent aujourd’hui avec une intensité inégalée depuis lors. « C’est une forme de thermomètre de l’opinion publique. Plus les blagues sont cruelles, plus elles traduisent l’obsolescence du système, plus elles mettent en avant la contradiction entre les discours et la réalité, et plus elles deviennent intéressantes », relève le chroniqueur radio et humoriste Philippe Meyer. Séduit par leur caractère caustique, auteur d’un recueil d’anecdotes soviétiques parues en 1978 sous le titre Le communisme est-il soluble dans l’alcool ? (Le Seuil), il reste intarissable à leur sujet. « Ce qui se passe aujourd’hui me rappelle cette histoire de deux Tchèques discutant après l’invasion de leur pays [en 1968].L’un dit : “Pourquoi les Russes sont ici ?” L’autre répond : “Parce qu’on les a appelés”. “Jusqu’à quand ?” “Jusqu’à ce que l’on retrouve ceux qui les ont appelés”. »
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France24 - Monde
Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"
Publié le : 01/04/2022 - 08:54
FRANCE 24
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La candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a prôné jeudi soir dans les quartiers nord de Marseille l'"impunité zéro" face aux trafics de drogue. "Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".
Valérie Pécresse, qui veut se démarquer par sa fermeté sur le régalien, à dix jours de la présidentielle, s'est rendue, jeudi 31 mars dans la soirée, dans les quartiers nord de Marseille pour y affirmer, près de points de trafic de drogue, sa volonté d'une "impunité zéro".
"À un moment il faut sanctionner, il faut l'impunité zéro, que la République soit chez elle", a-t-elle affirmé à des journalistes à l'issue d'une visite lors de laquelle elle était accompagnée de ses gardes du corps et de quelques membres de son équipe de campagne.
>> À voir : La campagne de Pécresse s'enlise : à droite, les Républicains pensent à l'après
Peu après 23 h, la candidate LR s'est d'abord rendue à la cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement, où un homme avait été blessé par balles dimanche près d'un point de deal. Mais ce 'plan stup' au pied des tours, qu'elle comptait approcher, avait été déserté peu avant son arrivée.
La candidate s'est ensuite rendue à la cité de La Paternelle, dans le 14e arrondissement, non loin de braseros allumés à l'entrée du quartier, sur un autre point de vente de stupéfiants, où des silhouettes invisibles lançaient des cris d'alerte.
"Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".
"On ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds"
"C'est tout un dispositif très professionnel, avec un premier lanceur d'alerte et une série de contrôles pour arriver au deal en lui-même", lui a expliqué le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier, un de ses accompagnateurs.
"On a affaire à des gens qui ont des moyens colossaux, qui font entre 30 000 et 90 000 euros par jour et utilisent les jeunes comme chair à canon", a expliqué un représentant syndical FO, au commissariat du 15e arrondissement, où la candidate s'est ensuite rendue pour rencontrer les forces de l'ordre.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?
Assurant qu'"on ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds et de la violence", Valérie Pécresse a estimé que les forces de l'ordre "font un travail colossal" : "Mais ça manque d'effectifs, de vidéoprotection et de sanction", a-t-elle ajouté, avant de plaider pour la construction de places de prison et la mise en place d'un "plan d'urgence pour la justice".
La candidate LR, distancée dans les sondages, a critiqué au passage Emmanuel Macron sur ce thème de la sécurité : "Il est venu deux fois à Marseille, il a dit que ça allait changer, que la République serait partout chez elle, et la République n'est pas partout chez elle".
Valérie Pécresse devait poursuivre sa visite vendredi sur le thème régalien en visitant un centre de sécurité et en échangeant avec des forces de l'ordre.
Avec AFP
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Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
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McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
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Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
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Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va
ActuRetraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.
Lola RuscioAprès cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.
Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.
1. Un modèle social menacé de disparition
Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.
2. Un programme économique au service du capital
L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…
Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.
3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration
En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.
4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs
Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.
Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.
Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM France24 - Monde
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Publié le : 31/03/2022 - 15:25
Pauline ROUQUETTE
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À l'approche de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours jugé abusif aux cabinets de conseil, notamment McKinsey, épinglé mi-mars par un rapport sénatorial. Pour les adversaires du président-candidat, l'affaire est le symbole de sa connivence avec les milieux d'affaires.
Pris dans la tempête "McKinsey", l'exécutif se défend comme il le peut, à moins de deux semaines de la présidentielle. Le recours aux cabinets de conseil est "habituel et utile", ont martelé deux ministres lors d'une longue conférence de presse, mercredi 30 mars. Pas de quoi éteindre néanmoins la polémique grandissante sur le cabinet McKinsey & Company épinglé par un rapport sénatorial soulignant un "phénomène tentaculaire".
Le texte, remis le 16 mars par la commission d'enquête du Sénat, dénonce la "dépendance" du gouvernement actuel aux cabinets de conseil et l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine. Les dépenses de conseil des ministères sont ainsi passées de 379,1 millions d'euros en 2018 à 893,9 millions d'euros en 2021.
"Le fiasco de la mission de McKinsey sur l'avenir du métier d'enseignant", "la répartition des contrats pendant la crise sanitaire" ou le recours au cabinet McKinsey malgré les doutes sur sa situation fiscale sont autant d'exemples d'une "opacité" qui renforce le "climat de défiance", déplorent les sénateurs de la commission d'enquête dans un communiqué. France 24 revient sur cette polémique que d'aucuns surnomment déjà le “McKinseygate” et qui arrive au pire moment pour Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.
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Un article de Politico met le feu aux poudres
Le 4 janvier 2021, le site Politico publie un article intitulé "Sluggish coronavirus vaccination rollout poses risks for Macron" ("la lenteur du déploiement de la vaccination contre le Covid-19, un risque pour Macron"). On y apprend que certains aspects de la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement de Jean Castex ont été confiés à des cabinets de conseil, dont l’Américain McKinsey. D’autres comme Accenture, Citwell et JLL sont également cités. Le Canard enchaîné et Mediapart font également des révélations.
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Pourquoi faire appel à McKinsey ?
Le cabinet de conseil américain, surnommé "La Firme", est présent dans une soixantaine de pays. En France, ses bureaux sont basés à Paris et à Lyon. McKinsey fournit du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques diverses. Du conseil dont le gouvernement Castex aurait usé et abusé, comme le souligne le rapport sénatorial publié le 17 mars. "Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe", peut-on lire dans le document, ces cabinets étant, selon les sénateurs, "au cœur des politiques publiques". Au total, rien que pour l'année 2021, ces dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros.
APL, Covid-19... Quelles réformes sont concernées ? Le gouvernement aurait notamment fait appel à McKinsey pour la réforme du mode de calcul des APL (3,8 millions d'euros), la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,3 millions d'euros) ou encore l'organisation d'un colloque international commandé par l'Éducation nationale (496 800 euros), finalement annulé à cause de la pandémie.
La très décriée réforme des retraites est elle aussi concernée. Un rapport en vue de la préparer a été réalisé pour 950 000 euros avant qu'elle ne soit finalement reportée.
>> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises"
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Que reproche-t-on à McKinsey ?
Outre la pertinence et l'utilité de ces contrats, fortement contestées par l'opposition depuis la publication du rapport, c'est la fiscalité du groupe qui est pointée du doigt, les sénateurs allant jusqu'à évoquer un "exemple caricatural d'optimisation fiscale".
Si le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France, "ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans" (entre 2011 et 2020), pointe le rapport. Pourtant, "son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés".
Dans un article publié mercredi, Le Canard enchaîné ajoute que les "redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère" auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Également appelées "prix de transfert" (prix des transactions réalisées entre sociétés d’un même groupe mais résidentes d’États différents), ces redevances sont, "en principe, strictement contrôlées par la DGFiP". Mais dans le cas du cabinet McKinsey, ni "accord préalable de la DGFiP", ni "document de synthèse de quatre pages" n'expliquent comment la société effectue ses calculs.
"McKinsey utilise un mécanisme d'optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des 'prix de transfert' de ses entités en France à la société mère basée au Delaware, un paradis fiscal", dénonce Oxfam France. Pour l'ONG, "le cabinet fait en sorte que de nombreuses dépenses comme les frais d’administration générale ou la mise à disposition de personnels apparaissent comme des charges dans les comptes de la société et lui permettent de réduire ses impôts sur les sociétés jusqu’à zéro".
Selon l'enquête du quotidien Le Monde, McKinsey ne paierait ainsi qu'un forfait fiscal symbolique de 175 dollars par an.
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Comment se défend McKinsey ?
Face au scandale, McKinsey a dit respecter "l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et dit avoir payé l'impôt sur les sociétés "les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France". C'est d'ailleurs ce qu'assurait le dirigeant d'une filiale française dans une audition réalisée en janvier dernier sous serment – et évoquée dans le rapport sénatorial.
Vendredi 25 mars, le Sénat a annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage".
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Quel lien avec Emmanuel Macron ?
Les liens entre l’actuel chef de l’État et le cabinet de conseil sont pointés du doigt dans l'enquête du Monde.
Plusieurs consultants ou anciens consultants du cabinet qui avaient participé bénévolement à la campagne du candidat Macron en 2017 ont ensuite intégré des postes au sein de la Macronie, selon le quotidien.
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Comment se défend le camp Macron ?
Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est passé à l'offensive dimanche afin d'éteindre toute polémique. Il a notamment réaffirmé que le recours aux cabinets de conseil existait sous les mandats de Nicolas Sarkozy et François Hollande, et qu’il entrait dans le strict cadre de la procédure légale d’appels d’offre.
"Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent…", a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. "On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit", a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont "jour et nuit au travail", s’appuient sur "des prestataires" pour les aider, "ne me choque pas".
En réponse aux craintes d'une dépendance des pouvoirs publics envers certains cabinets de conseil, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, qu'"aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État".
"Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités", a-t-elle dit, précisant que la pratique est "répandue", "habituelle" et "utile" dans la "majorité des cas".
Le cabinet McKinsey représente 5 % des dépenses de conseil en stratégie de l'État, a détaillé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Et le gouvernement représente de son côté 5 % du chiffre d'affaires de McKinsey, a-t-il ajouté.
"La situation fiscale de McKinsey est protégée par le secret fiscal, nos services ont diligenté une opération de contrôle à la fin de l'année 2021", a-t-il encore affirmé, se refusant à commenter l'issue ou les conséquences possibles de ce contrôle. "Il n'y a rien à cacher."
🔴 DIRECT | Suivez en direct de Bercy le point presse conjoint des ministres @olivierdussopt et @AdeMontchalin relatif au recours aux cabinets de conseil ⤵ https://t.co/eync5EuqJ3
March 30, 2022 -
Faut-il revoir le recours aux cabinets de conseil ?
Rien à cacher, mais des ajustements à opérer, concède Amélie de Montchalin. Si "l'État assume parfaitement de recourir à des cabinets de conseil dans certaines circonstances", il admet que des améliorations sont nécessaires, affirme la ministre.
Cette dernière veut "réarmer l'État pour renforcer les compétences internes" et prévoit dès 2022 de "réduire d'au moins 15 % le recours aux prestations de conseil externe".
Avec AFP
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France24 - Monde
Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie
Publié le : 01/04/2022 - 09:40
FRANCE 24
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Anne MAILLIET
Les électeurs hongrois doivent choisir dimanche entre reconduire Viktor Orban à la tête du pays ou lui préférer Peter Marki-Zay, le candidat de toutes les oppositions ou presque, davantage tourné vers l'Union européenne.
Les Hongrois votent, dimanche 3 avril, à l'issue d'une campagne tendue dominée par la guerre en Ukraine, avec un léger avantage dans les sondages à Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans mais menacé par une opposition unie pour la première fois.
Le Fidesz, son parti, est "donné gagnant dans les enquêtes d'opinion", mais l'avance est étroite et le dirigeant souverainiste de 58 ans n'a jamais fait face à une telle incertitude, observe Bulcsu Hunyadi, analyste de l'institut indépendant Political Capital. "Toutes les options sont sur la table", dit-il à l'AFP, jugeant cruciale "l'ultime mobilisation" pour convaincre les indécis, estimés à un demi-million dans ce pays de 9,7 millions d'habitants.
Viktor Orban convoque ses partisans ce vendredi dans la ville de Szekesfehervar, à moins d'une heure de route de Budapest. Ce sera l'occasion pour le Premier ministre de marteler son discours de "paix et de sécurité", face à une opposition qualifiée de "dangereuse", des slogans qui se déclinent sur d'immenses affiches électorales.
>> À lire : Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives
Peter Marki-Zay réunit lui ses soutiens samedi dans la capitale, quelques heures seulement avant l'ouverture matinale des bureaux de vote dimanche.
Le gouvernement, qui refuse de livrer des armes à l'Ukraine, "a réussi à circonscrire la problématique" de l'invasion russe en Ukraine "à une question très simple : la Hongrie doit-elle prendre part ou non à la guerre ?", souligne Bulcsu Hunyadi.
"Ce message a été bien plus efficace que celui de l'opposition, qui a axé ses critiques" sur les liens de Viktor Orban avec le Kremlin, estime-t-il. D'autant que les deux ne luttent pas à armes égales, selon lui : "La machine de propagande du pouvoir a joué un rôle décisif" en "déformant la réalité" et les propos de l'opposition, affirme l'expert, d'autres évoquant aussi un système électoral dévoyé pour favoriser le Fidesz.
Le choix "de l'Europe, pas de l'Est"
"Les règles du jeu sont absolument équitables", répond le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs, interrogé par l'AFP, pas tendre envers le candidat de l'opposition, une marionnette à ses yeux "qui n'a ni parti ni groupe au Parlement".
Peter Marki-Zay, atypique maire conservateur de 49 ans, a il est vrai la tâche difficile de rassembler derrière lui six partis hétéroclites, qu'ils soient de droite, sociaux-démocrates ou écologistes. Unis par leur volonté de faire tomber "l'autoritaire" Orban, ils appellent à stopper la transformation "illibérale" entreprise depuis 2010, au prix de nombreuses atteintes à la démocratie selon Bruxelles.
>> À voir : À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban
Le choix "n'a jamais été aussi simple", insiste Peter Marki-Zay. Il faut faire "celui de l'Europe, pas de l'Est", dit-il, en référence au rapprochement avec Moscou et Pékin opéré par un dirigeant hongrois très critique de l'UE.
Viktor Orban a d'ailleurs été directement ciblé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l'a appelé dans un message vidéo à choisir son camp. En retour, le gouvernement a accusé le pays voisin de tentative d'interférence dans les élections.
"Si l'isolement est le prix à payer pour protéger les intérêts hongrois, le Premier ministre n'hésitera pas", commente Zoltan Kovacs, rappelant "la dépendance de la Hongrie" aux pétrole et gaz russes. Et d'insister sur "l'expérience" de Viktor Orban, "doyen des dirigeants en exercice de l'UE".
Soutien de Donald Trump à Viktor Orban
Un homme "coriace, intelligent et qui aime son pays", avance de son côté Donald Trump. L'ancien président américain lui a apporté avant le scrutin son "soutien le plus complet".
Si le porte-parole vante par ailleurs "le succès économique" de la Hongrie, l'opposition n'a pas manqué d'étriller la politique "irresponsable" des autorités, sur fond d'inflation galopante et de faiblesse du forint, la monnaie locale, face à l'euro.
Pendant la campagne, le gouvernement a multiplié les mesures pour séduire les électeurs, du plafonnement des prix des carburants aux ristournes fiscales.
>> À voir : En Hongrie, Viktor Orban joue la carte anti-LGBT avant les élections de 2022
"Mais toutes ces largesses, qui étaient censées être l'arme secrète du pouvoir, ont été effacées" par la hausse vertigineuse des prix", remarquait cette semaine devant des journalistes Andras Biro-Nagy, de l'institut Policy Solutions.
Les élections, accompagnées d'un référendum en lien avec la loi anti-LGBT+ qui s'est retrouvé totalement éclipsé dans les débats, seront pour la première fois surveillées par plus de 200 observateurs internationaux sur fond de craintes de fraude.
Avec AFP
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POUTINE OU L'EUROPE ?Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives
État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives
REPORTAGE
À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban
L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite Le Monde
Election présidentielle 2022 : Thierry Solère, le baron noir d’Emmanuel Macron
L’ancien organisateur de la primaire de la droite en 2016 est désormais une des pièces maîtresses du chef de l’Etat en vue de sa réélection. Conseiller de l’ombre, doté d’un CV riche en mises en examen, Thierry Solère s’emploie à recruter à droite pour Emmanuel Macron.
La salle des fêtes de l’Elysée paraît figée dans le temps, avec ses chandeliers et ses lourdes tentures rouges. Nicolas Sarkozy offre sa tournée de médailles de l’ordre du Mérite, en cette soirée de l’hiver 2008. Un jeune conseiller général des Hauts-de-Seine, inconnu du grand public, se trouve parmi les épinglés. Thierry Solère a 35 ans. Il est proche de Jean Sarkozy, un des fils de l’ancien président de la République, et navigue dans le milieu politique depuis près de quinze ans. Son oncle, l’amiral Jean-Luc Delaunay, a été le chef d’état-major particulier de Jacques Chirac. « Ah ! Le neveu de l’amiral », lui lançait avec chaleur l’ancien président de la République lorsqu’il croisait cet enfant de l’Ouest parisien.
« Ce n’est pas parce que vous êtes un de mes amis de longue date qu’il ne fallait pas vous distinguer », commence par se justifier Nicolas Sarkozy. Puis, le chef de l’Etat glisse au récipiendaire une de ses maximes dont il a le secret, à la fois sage et naïve. « Peu importe dans quel sens on s’engage, cher Thierry, l’important, c’est de s’engager ; c’est de ne pas être avare de ses sentiments ; c’est de mettre son expérience, son talent, son entregent au service de son pays », conseille-t-il. La leçon a porté ses fruits.
Thierry Solère a aujourd’hui 50 ans. Sa silhouette de colosse s’est arrondie. Son expérience s’est renforcée à l’épreuve des batailles politiques. D’un paquet d’affaires judiciaires, aussi, qui lui valent un chapelet de mises en examen, notamment pour « fraude fiscale » et « détournement de fonds publics ».
Catégorie des « messagers »
Après avoir longtemps servi la droite – en particulier comme organisateur de la primaire de 2016 –, le député (la République en marche, LRM) des Hauts-de-Seine officie désormais en tant que conseiller politique d’Emmanuel Macron (bénévole, précise-t-il). Il est devenu l’une de ses pièces maîtresses en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril. Thierry Solère occupe un bureau au deuxième étage à l’Elysée, qui a jadis accueilli le chef de l’Etat lorsqu’il était secrétaire général adjoint de la présidence sous François Hollande. Il s’agace qu’on le sache. L’influence se passe de publicité.
Immuable besogne que celle de Thierry Solère, vieille comme le pouvoir. Ce prince de la « popol » (politique politicienne), sorte de Talleyrand moderne, qui survit à tous les régimes, n’appartient pas à la catégorie des tribuns, des législateurs pointilleux ou des idéologues. Plutôt celle des « messagers ». Le mot nous est lâché par Edouard Philippe, qui hésitait avec celui de « négociateur ».
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Le Figaro
Jean-Yves Le Drian au Figaro: «Je ne vois aucune inflexion des Russes»
Isabelle LasserreENTRETIEN EXCLUSIF - Le ministre français des Affaires étrangères juge que le but du président russe est une «occupation intégrale» du pays dont il nie «l’existence même» en tant qu’État.
LE FIGARO. - Vous avez dit il y a une quinzaine de jours que le pire était devant nous. Le pire, depuis les nouvelles négociations, est-il derrière nous?
Jean-Yves LE DRIAN. - Non, parce que la guerre, la guerre totale, continue. Elle continue partout: autour de Kiev, dans le Donbass, dans le nord-ouest de l’Ukraine et à Marioupol, ville martyre qui subit un siège dramatique, avec des dizaines de milliers de personnes prises en otages. Je ne vois aucun élément concret sur le terrain qui signale à ce stade une réelle et durable inflexion des Russes. Même si la progression de leurs forces est plus lente que le Kremlin ne l’espérait, je n’ai remarqué aujourd’hui aucun recul significatif, ni même de réel cessez-le-feu, le soi-disant «régime de silence» annoncé hier par les Russes pour quelques heures à Marioupol étant clairement insuffisant.
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Comment expliquez-vous le décalage entre les propos relativement optimistes de Moscou et Kiev sur les négociations et le scepticisme des Occidentaux?
Il ne faut pas se tromper. Les discussions d’Istanbul n’ont marqué aucune percée par rapport aux pourparlers qui se déroulent depuis trois semaines. Les mêmes sujets ont été évoqués et sur le fond il n’y a pas eu d’avancée substantielle. La «neutralité» de l’Ukraine, les garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine, les méthodes pour qu’elles soient validées, le statut des territoires de Donetsk et de Louhansk et celui de la Crimée sont des sujets de discussion depuis des semaines. Mais il faut d’abord un cessez-le-feu et un agenda de retrait des forces russes. Sur toutes ces questions, nous soutenons l’Ukraine et sa souveraineté et nous condamnons l’agression russe. La seule nouveauté d’Istanbul, c’est la volonté de publicité qui a été donnée aux négociations, notamment par la partie russe.
Quelle en est la raison?
S’agit-il de permettre aux forces russes de se régénérer ou d’une vraie volonté de négocier? Tant que nous ne voyons pas de preuves concrètes de vrai cessez-le-feu global et de désengagement militaire significatif sur le terrain, je pencherai pour la première hypothèse.
La partie ukrainienne a également beaucoup communiqué…
Oui. Le président ukrainien a fait, courageusement, des ouvertures sur la neutralité. Il veut montrer que les Ukrainiens sont dans une position de négociation. Il veut sans doute aussi protéger son peuple en forçant l’imposition d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations.
L’Europe s’est affirmée comme puissance, elle est restée unie et a montré qu’elle était capable de prendre rapidement des décisions d’ampleur
Volodymyr Zelensky dit que les Européens ont peur de la Russie. Est-ce le cas de la France?
La France souhaite que la guerre s’arrête, qu’un cessez-le-feu global soit mis en œuvre le plus rapidement possible. Elle veut que la souveraineté de l’Ukraine se base sur les éléments fondamentaux du droit international.
La France pourrait-elle être l’un des garants de la sécurité de l’Ukraine, si un statut de neutralité était adopté?
La question des garanties doit être examinée entre la Russie et l’Ukraine. Nous sommes à l’écoute des propositions de Volodymyr Zelensky. Si elles nous sont faites, nous les évaluerons avec beaucoup d’attention positive. Ce qui est sûr, c’est qu’une neutralité ne peut pas fonctionner sans garanties de sécurité. Ce sera aux deux parties d’en définir les contours.
Sentez-vous une évolution de Vladimir Poutine?
Toute la question est de savoir quelle est sa stratégie. S’agit-il d’une revendication territoriale, la conquête des oblasts du Donbass, ce qu’il n’avait pas réussi à faire en 2014? Ou s’agit-il d’une guerre de révisionnisme historique, qui l’amène à considérer que l’existence même de l’Ukraine en tant que pays souverain défendant des valeurs qui ne sont pas celles de l’autorité russe doit être remise en cause? Le but est-il de récupérer des territoires qui selon Vladimir Poutine appartiennent à la Russie ou est-il l’occupation intégrale de l’Ukraine et son intégration pour en faire un État croupion? Si j’en juge par les discours du président russe, c’est pour l’instant la deuxième hypothèse qui prévaut. En tout cas, c’est le moteur de l’agression russe. A-t-il les moyens de la mettre en œuvre dans la durée? C’est la question qui se pose.
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Quels scénarios de fin de l’histoire imaginez-vous?
De toute façon, il faudra une négociation. C’est la raison pour laquelle le président de la République veut maintenir un canal de discussion obstiné et régulier avec Vladimir Poutine. Mais cette guerre a déjà eu trois effets que Poutine n’avait sans doute pas anticipés. Elle a produit un triple réveil. D’abord, elle a contribué à renforcer la nation ukrainienne, sa solidité, sa fierté, son unité, et ce n’était pas gagné d’avance. Ensuite, elle a provoqué un réveil de l’Union européenne. Vladimir Poutine espérait sans doute que les pays européens se diviseraient. Mais l’Europe s’est au contraire affirmée comme puissance, elle est restée unie et a montré qu’elle était capable de prendre rapidement des décisions d’ampleur. Ce n’est déjà plus la même Europe qu’avant la guerre. L’UE a décidé de mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et elle a renforcé sa posture sécuritaire en adoptant la boussole stratégique et en s’engageant à augmenter ses capacités. Enfin, la guerre a réveillé l’Otan. Il y a quelques mois, l’Alliance s’interrogeait sur son propre devenir. Aujourd’hui elle revient à ce qui fait son fondement, la défense collective de l’espace euroatlantique. Cela fait beaucoup! En un mois, on a assisté à une forme de basculement de l’histoire, dont la crise ukrainienne a été le vecteur.
Emmanuel Macron doit-il continuer à téléphoner à Vladimir Poutine malgré le manque de résultats?
Oui car il faut faire preuve d’une obstination totale et d’une détermination permanente. Il faut aussi créer des liens qui permettront un jour d’établir une communication entre Poutine et Zelensky. Les discussions ne sont pas forcément chaleureuses. Mais il importe qu’elles aient lieu. Emmanuel Macron s’engage dans cet effort diplomatique sans naïveté. Il le fait pour assumer les responsabilités particulières qui incombent à la France.
Sommes-nous en train de revenir à la guerre froide, avec un affrontement idéologique et politique entre deux blocs?
Du temps de la guerre froide, il n’y avait pas de guerre en Europe. Cela ne veut pas dire qu’il faut y revenir. La réalité aujourd’hui, c’est qu’il y a une guerre en Europe. Il faudra bien un jour revenir à la sécurité et à la stabilité sur le continent et remettre sur la table les principes de la charte de Paris de 1990, qui posait comme base la non-utilisation de la force entre États. Cette étape sera indispensable dans un second temps. Là où la Russie évoque une guerre contre l’Occident, nous disons qu’il s’agit d’une rupture des fondamentaux de la communauté internationale. En aucun cas nous ne devons nous prêter à cette interprétation russe du conflit. Nous devons au contraire rassembler sous les principes des Nations unies. Il faut réadapter et revoir les règles de stabilité en Europe car toutes sont caduques, mais il faut également revenir aux bases du droit international.
Emmanuel Macron s’est distancié de Joe Biden quand il a affirmé en Pologne que Poutine ne devrait plus être au pouvoir. Y a-t-il une divergence de vues entre la France et les États-Unis?
Non. Il existe au contraire une unité de vue entre les deux pays. L’objectif des alliés, c’est la souveraineté de l’Ukraine, son intégrité territoriale et un cessez-le-feu. Il n’y a pas d’autre objectif.
Après la guerre, l’Union européenne ne sera plus la même qu’avant et l’Ukraine ne sera plus non plus la même
Dans quel cas le conflit pourrait s’étendre à l’Occident?
Au dernier sommet de l’Otan, les alliés ont réaffirmé avec force et unité que le moindre mètre carré de l’Alliance atlantique serait défendu. Vladimir Poutine le sait.
Pensez-vous que l’Ukraine a vocation à rejoindre un jour l’Union européenne?
Au sommet de Versailles, les Vingt-Sept ont très clairement dit que le destin de l’Ukraine était européen. Après la guerre, l’Union européenne ne sera plus la même qu’avant et l’Ukraine ne sera plus non plus la même. Il faudra se reparler à ce moment-là.
Qu’avez-vous appris depuis le début de la guerre?
La première constatation, c’est qu’un conflit gelé n’est jamais un conflit fermé. Et ça doit être une leçon pour tous les conflits gelés dans le monde. La deuxième, c’est que lorsqu’un conflit est gelé, des médiations doivent être lancées pour le fermer. La troisième, c’est que la Russie a érigé une doctrine qui s’appuie sur un révisionnisme historique, sur une instrumentalisation de l’histoire, sur un retour à l’autoritarisme d’empire et qu’elle estime que rien ne peut s’opposer à une telle démarche.
Rétrospectivement, la France a-t-elle commis des erreurs dans sa relation avec Vladimir Poutine?
Non. Les actions de Vladimir Poutine sont basées sur une idéologie qui se manifeste par une dérive autoritaire à l’intérieur, par une dérive d’annexion et de subordination à l’extérieur et par une dérive d’instrumentalisation des démocraties. Il est difficile de contrer une idéologie.
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Mais quand même… Ne pensez-vous pas que si on l’avait arrêté en 2014, en prenant des sanctions plus fortes au lieu de miser sur un rapprochement avec le Kremlin, il aurait été dissuadé?
Il est difficile de refaire l’histoire. On a toujours considéré qu’il fallait parler à la Russie car c’est une évidence géographique et parce qu’il faut réaffirmer nos valeurs, notre attachement à la charte de Paris. Le narratif russe tente de donner des explications a posteriori.
Vous n’avez pas peur que les progrès faits par l’Europe retombent comme un soufflé quand la guerre sera finie?
Je ne le crois pas. Les pas franchis sont considérables. Quand l’Union européenne décide de mettre fin, avec un calendrier précis, à sa dépendance énergétique, c’est une étape majeure. Quand elle décide d’adopter la boussole stratégique, c’est aussi une étape majeure. Je ne vois pas de retour en arrière possible.
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
France24 - Monde
La colère explose au Sri Lanka face à la crise, la sécurité renforcée
Publié le : 01/04/2022 - 11:30
FRANCE 24
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Les forces de sécurité ont été déployées dans toute la capitale sri-lankaise vendredi, après que des manifestants, en colère contre la pire crise économique que connaît le pays depuis son indépendance, ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président.
La capitale du Sri Lanka a été placée, vendredi 1er avril, sous haute sécurité après que des centaines de manifestants ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président lors d'une nuit de violences et de colère, en réaction à la grave crise économique qu'endure le pays.
La nation d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse pire sa récession depuis son indépendance en 1948, ne soit pas en mesure de rembourser ses dettes.
Deux bus militaires et une jeep de la police incendiés
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de personnes se sont dirigées vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. Ils ont incendié deux bus militaires et une jeep de la police, jeté des briques sur les forces de l'ordre et barricadé une route principale de Colombo avec des pneus enflammés.
Une personne a été grièvement blessée et la police a déclaré que cinq officiers avaient été blessés dans des affrontements. Quarante-cinq personnes ont été arrêtées.
Les forces de police ont tiré sur la foule et utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants. La nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat.
Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une large interdiction d'importation en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité.
Les dernières données officielles publiées vendredi font état d'une l'inflation de 18,7 % en mars dans la capitale Colombo, le sixième record mensuel consécutif. Les denrées alimentaires sont particulièrement touchées avec une hausse des prix record de 30,1 %.
Jeudi, le diesel était introuvable dans l'intégralité des stations de l'île, selon les autorités et les médias, obligeant l'Etat à imposer une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée, faute de diesel pour les générateurs.
Plusieurs hôpitaux publics ont cessé d'effectuer des opérations chirurgicales par manque de médicaments.
Le couvre-feu a été levé tôt vendredi matin
"La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe pour créer l'instabilité dans notre pays", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique.
Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence de la police et de l'armée a été renforcée dans la ville où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.
Selon des sources officielles, le chef de l'État n'était pas chez lui pendant la manifestation. Une émission en direct diffusée par un réseau de télévision privé s'est brusquement arrêtée après ce que les journalistes ont qualifié de pression de la part du gouvernement.
Mais des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montrent des hommes et des femmes criant "fou, fou, rentre chez toi" et exigeant la démission du clan présidentiel.
Le gouvernement inclut trois frères du président, parmi lesquels le Premier ministre et le ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.
La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19, qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et par des années d'emprunts accumulés.
Le gouvernement a déclaré qu'il cherchait un renflouement auprès du Fonds monétaire international (tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.
Le porte-parole du FMI, Gerry Rice, a déclaré jeudi aux journalistes à Washington que ces discussions devraient commencer "dans les prochains jours", le ministre des finances du Sri Lanka étant attendu dans la capitale américaine.
Avec AFP
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BILLET RETOUR
Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes
Focus
Le Sri Lanka au bord de la faillite : l'inflation s'envole, les pénuries s'aggravent
Valeurs Actuelles
La Passion de Notre-Dame
Le Monde
Bactérie E. coli : comment des pizzas Buitoni ont été débusquées par les autorités sanitaires
C’est au terme d’une véritable enquête policière que cette préparation a été incriminée dans l’épidémie d’insuffisances rénales qui, depuis le début de l’année, a tué deux enfants ou adolescents et touché des dizaines d’autres en France métropolitaine.
Mercredi 30 mars, Santé publique France (SPF) a confirmé le lien – suspecté depuis la mi-mars – entre la consommation de pizzas surgelées Buitoni et plusieurs dizaines de cas d’infections graves, chez des enfants et des adolescents, qui ont tué deux d’entre eux. Douze régions sont touchées : Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Ile-de-France, Bretagne, Grand-Est, Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val de Loire, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie et Occitanie.
C’est, de fait, une épidémie très inhabituelle d’infections alimentaires, des syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), qui sévit en France métropolitaine depuis le début de l’année. Chaque année, environ 160 cas de SHU sont notifiés à SPF, qui a mis en place un dispositif de surveillance de cette maladie depuis 1996. Diarrhée souvent sanglante, douleurs abdominales et parfois vomissements : 3 à 10 jours après la contamination, ces symptômes apparaissent et peuvent évoluer, après une semaine, vers une insuffisance rénale. Grande fatigue, pâleur, diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées, et parfois convulsions en sont alors les signes avant-coureurs. La prise en charge, à l’hôpital, repose notamment sur des transfusions sanguines et/ou des dialyses. Environ 10 % des enfants atteints font ainsi une forme sévère.
Chez l’enfant, ce syndrome est le plus souvent dû à une bactérie Escherichia coli. Une fois ingéré, ce germe infectieux libère ses toxines dans le tube digestif, où elles vont détruire les cellules intestinales. Ces toxines gagnent aussi la circulation sanguine, qui les transporte jusqu’aux petites artères des reins. Là, elles créent « des brèches, explique Matthieu Jamme, néphrologue et médecin réanimateur, dans un tweet. Ces brèches vont être colmatées » mais leur réparation entraîne un rétrécissement, voire une occlusion, des petites artères rénales.
Les reins, dont l’alimentation en oxygène s’appauvrit, se mettent à dysfonctionner. D’où l’insuffisance rénale « qui, si elle n’est pas traitée rapidement, va être responsable d’une accumulation de déchets dans le sang pouvant être responsable d’un arrêt cardiaque », ajoute Matthieu Jamme. Sans aller jusqu’à cette extrémité, « 30 % des patients qui font des formes sévères conservent des séquelles rénales », indique le professeur François-Xavier Weill, responsable de l’unité bactéries pathogènes entériques de l’Institut Pasteur. En cas de symptômes évocateurs, il faut donc immédiatement consulter un médecin.
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Le Figaro
Gaston Lagaffe: le sort du nouvel album suspendu aux décisions de justice
Les éditions Dupuis ont choisi de différer la parution, «dans un souci d'apaisement», depuis que la fille de Franquin a annoncé saisir les juges belges.
Les éditions Dupuis, qui ont publié un premier gag de Gaston Lagaffe dessiné par un nouvel auteur, ont indiqué jeudi suspendre les prochaines publications, le temps du procès intenté par la fille du dessinateur décédé Franquin, qui s'oppose à toute nouvelle version.
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L'hebdomadaire Spirou daté du 6 avril contient en dernière page une planche signée du Canadien Delaf, qui reprend le héros créé par le Belge André Franquin. Spirou promettait en outre «une gaffe par semaine» sur sa une. Mais mardi 29 mars, Isabelle Franquin, fille et unique ayant droit du dessinateur, avait annoncé avoir saisi la justice belge pour faire interdire «toute promotion et prépublication» de ces nouvelles aventures.
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Franquin «a toujours exprimé de son vivant, de manière continue et répétée, sa volonté que Gaston ne lui survive pas sous le crayon d'un autre dessinateur», avançait-elle.
Contacté par l'AFP, Dupuis a expliqué que l'hebdomadaire était «imprimé très en avance». Cette planche n'a donc pas pu être supprimée de la version papier. «Par souci d'apaisement, nous avons pris l'initiative de suspendre la suite de la prépublication en attendant la décision judiciaire», a ajouté dans un communiqué la maison d'édition belge de bande dessinée. L'affaire doit être plaidée à Bruxelles le 16 mai.
Esprit fidèle à la série de Franquin
L'avocate d'Isabelle Franquin, Martine Berwette, interrogée par l'AFP, a estimé «fâcheux» que paraisse une planche. «C'est précisément pour empêcher ces prépublications et vignettes que la procédure en référé a été engagée dans l'attente d'une décision sur le fond», a-t-elle poursuivi. L'avocat de Dupuis, Alain Berenboom, interrogé mardi, estimait que «le principe même de faire un nouvel album n'est pas contraire au droit moral» puisque Franquin, en cédant ses droits sur le personnage, a signé une clause prévoyant l'éventualité de relancer la série avec un autre auteur. Dupuis ajoute que le nouveau Gaston Lagaffe est «tout à fait respectueux de l'œuvre d'André Franquin». Il reprend fidèlement le graphisme et l'esprit de la série publiée entre 1963 et 1997.
Cette renaissance, qualifiée d'«illégale» par Isabelle Franquin, avait été révélée il y a dix jours au festival d'Angoulême par Stéphane Beau jean, directeur éditorial de Dupuis. «C'est une prise de risque. Quitte à relancer la série, nous nous sommes dit qu'il ne servait à rien de le faire petit bras. Parce que c'est un des personnages les plus emblématiques de la BD franco-belge», avait-il alors expliqué à l'AFP. L'album Le Retour de Lagaffe par Delaf doit paraître le 19 octobre, avec un tirage de 1,2 million d'exemplaires.
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Benoît Peeters, philosophe des bulles
PORTRAIT - Le biographe d’Hergé, cocréateur de la série Les Cités obscures avec Schuiten, fin connaisseur du 9e art, publie un ouvrage où il synthétise l’histoire de la BD.
Marcello Quintanilha, Fauve d'or à Angoulême 2022: «Jair Bolsonaro est la pire personne qui soit pour le Brésil»
INTERVIEW - L'auteur d’Écoute jolie Márcia, prix du meilleur album de l'année lors de la 49e édition du festival, était de passage à Paris. L'occasion d'un entretien à bâtons rompus sur le statut des artistes dans son pays.
Le Monde
Le soutien militaire aux Ukrainiens provoque le malaise de l’opinion en Italie
Rallié aux sanctions contre Moscou en dépit de sa dépendance aux livraisons de gaz russe, le gouvernement de Mario Draghi est plus divisé sur la question des livraisons d’armes à Kiev.
Toujours impeccable, souriant et cordial, l’ancien président du conseil Giuseppe Conte n’est pas, d’ordinaire, coutumier des coups de sang en public. Pourtant, jeudi après-midi, en plein direct sur Instagram, alors que le chef politique du Mouvement 5 étoiles (antisystème) était interrogé sur ses rapports avec son partenaire de coalition, le Parti démocrate (centre gauche) s’est soudain emporté : « Ça ne marche pas comme ça. Nous ne sommes la succursale d’aucun autre parti politique, nous ne sommes le succédané de personne ! »
Quelques heures plus tôt, le secrétaire du PD, Enrico Letta, avait qualifié d’« irresponsable » les réticences du M5S aux mesures devant porter les dépenses militaires italiennes à 2 % du PIB, en réaction à l’invasion russe de l’Ukraine. « Penser que nous instrumentalisons cette question des dépenses militaires, c’est hors de toute logique (…), ça veut dire qu’on ne se connaît pas ! »
Une reculade
Finalement, après des jours de tension entre le M5S et le chef du gouvernement, Mario Draghi, un compromis a été trouvé afin d’éviter de mettre en danger le gouvernement lors du vote au Sénat du « décret Ukraine », qui a finalement été adopté jeudi à une large majorité (214 « oui » contre 35 « non »).
Guerre en Ukraine : En Italie, une forte mobilisation pour les civils ukrainiensMais, dans les faits, il est difficile de voir dans cet arbitrage autre chose qu’une reculade : alors que le texte initial prévoyait de porter l’effort militaire à 2 % du PIB d’ici à 2024, cette augmentation souhaitée par les alliés de l’Italie n’est plus définie que comme « graduelle » et l’échéance est reportée à 2028. Une éternité en ces temps de guerre à l’est de l’Europe.
Malgré ce vote, qui offre à la majorité un peu de répit, la question est loin d’être réglée. Car, en creux, c’est bien la position italienne dans le jeu diplomatique en cours qui est en cause. Rallié aux sanctions contre Moscou en dépit de sa dépendance aux livraisons de gaz russe (40 % de l’approvisionnement italien), le gouvernement de Mario Draghi semble avoir plus de difficultés à maintenir l’unité dans ses rangs sur la question de l’opportunité de fournir des armes à l’armée ukrainienne.
La question provoque des réticences à droite, notamment au sein de la Ligue (extrême droite), naguère ouvertement prorusse. Mais elle agite surtout le Mouvement 5 étoiles, en constante perte d’influence dans l’opinion (les sondages le créditent désormais de 15 % d’intentions de vote), mais qui reste de loin la première formation du Parlement italien.
L’Italie cherche à diminuer sa dépendance au gaz russePacifisme et réticences
A ses débuts, la formation fondée par l’humoriste Beppe Grillo professait un pacifisme radical, allant jusqu’à remettre en question l’alliance avec les Etats-Unis et l’appartenance de l’Italie à l’OTAN. Aussi les réticences exprimées par Giuseppe Conte ne viennent-elles pas de nulle part. On pourrait même parler de retour aux sources pour le mouvement, à moins d’un an d’élections législatives qui s’annoncent à haut risque pour lui. C’est aussi, pour l’ancien président du conseil, l’occasion de renforcer sa position à la tête du parti, en mettant en porte-à-faux son principal adversaire en interne, le ministre des affaires étrangères, Luigi Di Maio, forcé par sa position à s’aligner strictement sur les positions de Mario Draghi.
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France24 - Monde
Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : Loïk Le Priol placé en rétention en France
Publié le : 31/03/2022 - 23:44
FRANCE 24
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Le militant d'ultradroite Loïk Le Priol, arrêté en Hongrie il y a dix jours, est arrivé jeudi soir à Paris et va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour l'"assassinat" de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu.
Loïk Le Priol, soupçonné d'avoir tué par balle l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu le 19 mars à Paris, a été placé jeudi 31 mars en rétention judiciaire à son arrivée à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en provenance de Budapest, a indiqué une source judiciaire sollicitée par l'AFP.
Le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant du mouvement d'ultradroite Groupe union défense (GUD), va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour "assassinat", dix jours après son interpellation en Hongrie.
L'ex-commando marine, visé par un mandat d'arrêt européen, avait été arrêté dans la nuit du 22 au 23 mars au poste-frontière de Zahony près de l'Ukraine où il a prétendu vouloir combattre.
Il devait passer la nuit à l'aéroport avant son transfert vendredi au tribunal judiciaire de Paris, selon une source aéroportuaire.
Après son passage devant le juge d'instruction, une audience devant le juge des libertés et de la détention devra statuer sur un contrôle judiciaire ou un placement en détention provisoire.
Romain Bouvier incarcéré
Dans cette affaire, deux autres personnes ont déjà été mises en examen et écrouées.
Proche de Loïk Le Priol, Romain Bouvier, 31 ans, a été mis en examen pour "assassinat" et deux délits liés à la détention d'armes. Soupçonné d'avoir lui aussi tiré sur Aramburu, il a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris.
Une femme de 24 ans, présentée comme la petite amie de Loïk Le Priol, a également été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire. Elle est soupçonnée d'avoir conduit le soir des faits un véhicule appartenant à Loïk Le Priol.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'ex-rugbyman argentin âgé de 42 ans a été tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.
Radicalité et violence
Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Son ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être "fiché S" par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont précisé à l'AFP des sources proches du dossier.
Il doit comparaître, tout comme Romain Bouvier, devant un tribunal, en juin, pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir roué de coups et humilié avec trois autres membres du mouvement d'ultradroite.
Leur contrôle judiciaire leur interdisait d'entrer en contact.
Avec AFP
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Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Le Figaro
Pourquoi Kylian Mbappé a les sites de paris sportifs dans son viseur
Gilles FestorDÉCRYPTAGE - L'attaquant du Paris SG s'en est pris sur les réseaux sociaux à Winamax, jeudi. Une sortie qui sert son bras de fer entamé la semaine passée contre certains partenaires de l'équipe de France, dont un site de paris sportifs.
Un homme, censé représenter le père de Kylian Mbappé, montrant ses fesses dénudées au public dans un stade avec le commentaire : «Wilfrid Mbappé lors du but de son fils contre l'Afrique du Sud». L'humour très décalé, même la mauvaise blague, du site Winamax concernant le clan de l'attaquant de l'équipe de France dans un tweet publié jeudi n'a pas du tout plu au joueur qui a sévèrement taclé l'entreprise dans la foulée. «Le danger des paris en ligne… ne plus avoir de limite. Un peu de respect svp», a commenté le buteur parisien. La sortie médiatique du champion du monde, rare sur les réseaux sociaux, intervient alors qu'il a fait l'impasse la semaine dernière sur une opération prévue avec plusieurs sponsors officiels de l'équipe de France lors du dernier rassemblement des Bleus à Clairefontaine.
Un geste fort pour protester contre la gestion collective du droit à l'image chez les Bleus ? Selon Le Parisien, ce sont surtout les collaborations avec KFC et Coca-Cola (pour les problèmes de malnutrition) mais aussi un site de paris sportifs, Betclic (en raison des risques d'addiction au jeu), qui poseraient problème. L'opérateur n'était toutefois pas concerné par le shooting prévu avec les Bleus mardi dernier.
Pour le clan Mbappé, il s'agirait avant tout d'un positionnement éthique et moral, plutôt qu'un bras de fer destiné à renégocier le montant de certaines primes. L'attaquant parisien perçoit 25.000 euros par match qu'il reverse à des associations caritatives, il est notamment parrain de l'association «Premiers de cordée» qui vient en aide aux enfants hospitalisés et/ou en situation de handicap. «Il est important que les joueurs soient en harmonie avec les publicités auxquelles ils participent. Ils ont pour leur jeune public un rôle de modèle. Ce rôle doit être manié avec précaution», a déclaré Delphine Verheyden, l'avocate de Kylian Mbappé dans un entretien accordé à L'Équipe. Au cours de cet échange, cette dernière avait insisté sur l'engagement de son client avec une marque de nourriture bio pour enfants. «Cela ne veut pas dire que lui-même est totalement irréprochable dans ce qu'il consomme, mais plutôt qu'il veut porter les bons messages vers les plus jeunes qui sont influencés par leurs idoles», avait-elle précisé, ne faisant aucunement mention des sites de paris sportifs français.
Les sites de paris sportifs soutiennent Kylian Mbappé pour un «jeu responsable»
À la suite de la polémique de la semaine passée, ces derniers, regroupés sous l'AFJEL (Association Française de Jeu en Ligne) ont d'ailleurs tenu à préciser dans un communiqué qu'ils défendaient «un modèle de jeu et de communication responsables.» L'association, dont fait partie Betclic, a même «apporté son soutien à Kylian MBappé et sa famille et indiquer son attachement aux valeurs du sport et au respect des joueurs et de leur entourage, valeurs qu'elle a toujours défendues».
Le tweet de Winamax, si on était cynique trente secondes, tombe à point nommé par rapport à cette polémique. Cette sortie sur les réseaux sociaux conforte tous ceux qui soutenaient la position de Mbappé la semaine dernière
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«Le tweet de Winamax, si on était cynique trente secondes, tombe à point nommé par rapport à cette polémique. Cette sortie sur les réseaux sociaux conforte tous ceux qui soutenaient la position de Mbappé la semaine dernière», analyse de son côté Vincent Chaudel. Le fondateur de L'Observatoire du sport business croit à la sincérité de Kylian Mbappé dans ce combat qui n'est, selon, lui, pas motivé par l'appât de gains plus élevés. «S'il voulait faire exploser le système actuel, de la convention relative à la cession du droit collectif à l'image que chaque international signe, avant sa première sélection, pour négocier individuellement, il risquerait vraiment d'avoir un bad buzz en termes d'image immédiatement après. On pourrait alors lui reprocher d'avoir fait jouer la carte de l'éthique pour une histoire de gros sous, un peu comme s'il clamait : "Je veux tout pour moi". Or, c'est déjà parfois ce que ses détracteurs lui reprochent sur le terrain : cette obsession des statistiques, qu'ont souvent les grands champions. Il ne faudrait pas que ces critiques déteignent sur son côté business.»
Mbappé, une stratégie de business basée sur la rareté, semblable à celle de Federer
«Je le pense honnête et sincère dans sa démarche. Sur le plan du business, son entourage mène une stratégie fondée sur la rareté qui consiste d'abord à sélectionner les sponsors. Quand vous êtes demandé, ce qui est le cas pour Mbappé et que vous n'avez pas beaucoup de sponsors, vous les faites payer très cher. Il tente de se construire une belle image, un peu comme celle d'un Roger Federer», ajoute Vincent Chaudel qui estime malgré tout que la position de Mbappé pose un problème sur fond pour le football français.
«Les tops joueurs comme Kylian Mbappé ont l'embarras du choix en matière de sponsors, ce qui n'est pas vrai pour tous les internationaux. Si on enlève les têtes de gondole d'un partenariat, les sponsors ne mettront plus les mêmes montants sur les contrats. Cela aura des conséquences sur les revenus de la Fédération française de football dont la mission est de développer ce sport et par ruissellement, le football amateur», prévient le spécialiste.
Sur les réseaux sociaux, les détracteurs de Kylian Mbappé soulignent que le buteur participe depuis plusieurs années aux campagnes de publicité pour un autre opérateur de paris sportifs, Unibet, mais avec le Paris SG cette fois. Sauf que la situation n'est contractuellement pas du tout la même qu'en équipe de France. «Avec le Paris SG, il y a un lien de subordination directe avec l'employeur. Mbappé peut négocier sur le sujet avec ses dirigeants mais il devra le faire dans le cadre de son contrat établi sur une durée fixe», détaille Vincent Chaudel. Selon nos informations, les représentants du joueur tiennent absolument à mieux maîtriser à l'avenir ces engagements qui feront l'objet de tractations, que ce soit avec le Paris SG s'il prolonge, ou avec un autre club s'il venait à quitter la capitale cet été.
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France-Afrique du Sud: Pourquoi le match des Bleus ne débutera … qu'à 21h15
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L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans France24 - Monde
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
Publié le : 31/03/2022 - 18:47
FRANCE 24
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Vladimir Poutine a annoncé, jeudi, que les consommateurs de gaz russe de pays "inamicaux" devront avoir des comptes en roubles en Russie pour régler leurs factures. Cette mesure doit concerner plusieurs États, principalement ceux de l'Union européenne.
De l'eau dans le gaz russe entre Moscou et l'Union européenne. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a annoncé jeudi 31 mars que les pays consommateurs de gaz russe devront avoir des comptes en roubles pour régler leurs factures, et ce dès le vendredi 1er avril.
Le prix du gaz reste, cependant, libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars.
L'UE est le principal client de la Russie et elle cherche depuis l'offensive en Ukraine à se sevrer de sa dépendance aux hydrocarbures russes.
Les Européens, comme d'autres pays, "doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain (vendredi)", a déclaré Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens. Ce décret confie les opérations à Gazprombank, filiale du géant gazier Gazprom.
Vladimir Poutine a ajouté qu'en cas de refus, "les contrats en cours seront arrêtés".
Pas de changement
Le président russe a rappelé que cette mesure était une réponse au gel de quelque 300 milliards de dollars de réserves en devises dont la Russie disposait à l'étranger, une sanction décidée par les Occidentaux en représailles à l'offensive russe en Ukraine.
Dès lors, imposer l'achat de roubles à ses clients "renforce la souveraineté économique et financière" de la Russie, selon le président russe.
Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie.
>> À voir, notre Focus : L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
Vladimir Poutine a insisté sur le fait que le paiement en roubles n'aurait aucun effet sur les volumes ou les prix, alors que ceux-ci sont formulés dans la plupart des contrats en devises étrangères.
De facto, comme l'avait expliqué le Kremlin jeudi matin, les acheteurs devront effectuer une opération de change en Russie. "Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paie les livraisons, il n'y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat", a souligné Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Il a précisé que Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que leurs conseillers, avaient discuté en détail du nouveau système mercredi. Le chancelier allemand a néanmoins assuré jeudi que les paiements continueront de se faire en euros.
"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué Olaf Scholz lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.
Réduire la dépendance
Le gaz russe est crucial pour l'UE, qui cherche depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine à se défaire de cette dépendance. Les Vingt-Sept veulent désormais des achats en commun de gaz et les États-Unis vont augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe.
Par ailleurs, la Commission européenne a mené des inspections surprises en Allemagne dans des locaux de Gazprom qu'elle suspecte d'avoir fait monter les prix du gaz en Europe en abusant de sa position dominante.
La décision de passer à une facturation en roubles doit permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions, mais la privera d'une source de devises. D'ores et déjà, la Russie oblige ses exportateurs, y compris Gazprom, à convertir 80 % de leur chiffre d'affaires en roubles.
Ces mesures et un taux d'intérêt directeur à 20 % ont permis à la monnaie russe de se reprendre. Après avoir considérablement dévissé dans la foulée du début de l'offensive russe, le 24 février, elle revient à des niveaux proches de ceux d'avant l'assaut.
Selon les chiffres de la Banque centrale russe, ses réserves – qui incluent encore les 300 milliards bloqués – sont passées entre le 18 février et le 25 mars de 643,2 à 604,4 milliards de dollars, donnant une idée des interventions pour soutenir l'économie russe depuis un mois.
Avec AFP
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Pour l’Ukraine, la Russie utilise la liaison gazière comme une "arme géopolitique"
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Le plan européen pour remplacer le gaz russe
L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Figaro
Les humoristes peu inspirés par une présidentielle qui finit «en queue de poisson»
Christophe Alévêque, Laurent Gerra, Stéphane Guillon, les pensionnaires du théâtre des Deux Ânes et leurs confrères tentent de faire vivre une «morne» campagne électorale.
Il semble révolu le temps des Coluche, Guy Bedos et autres chansonniers qui attendaient la présidentielle avec délectation pour brocarder à l'envi les aspirants à la fonction suprême. Aujourd'hui, faute de manque d'aspérité des candidats, - dépassés par la guerre en Ukraine qui remet au second plan les thèmes sociétaux classiques -, les humoristes en vue peinent à faire rire avec «une présidentielle morne, apparaissant jouée d'avance».
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Stan, l'un des fondateurs des Goguettes, n'hésite d'ailleurs pas affirmer: «Par rapport à 2017 avec des rebondissements quotidiens, cette campagne ne prend pas.» Ce groupe musical s'est fait connaître par des reprises parodiques. Actualité géopolitique oblige, Ne me quitte pas de Brel est devenu Je ne flippe pas, avec la guerre en Ukraine, invitée surprise de la campagne. Ils fêteront l'entre-deux-tours à L'Olympia le 18 avril en détournant des succès de la chanson: «nous ne sommes pas des militants. On aime brocarder sans être dans l'insulte, ni la vulgarité».
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Comme eux, Christophe Alévêque, Laurent Gerra, Stéphane Guillon ou encore les pensionnaires du théâtre des Deux Ânes, dernier haut lieu de l'art des chansonniers, tentent de faire vivre cette campagne pas comme les autres. Même sans la situation en Ukraine, qui s'est imposée à la une de l'actualité, «cette présidentielle est atrophiée par l'absence de vrais débats», estime Jacques Mailhot, à la tête du théâtre des Deux Ânes qui, depuis plus d'un siècle, célèbre l'art de la satire politique.
Et c'est Jacques Mailhot qui revient savamment sur l'art de la caricature politique, le sel du talent des humoristes de la butte Montmartre et d'ailleurs depuis toujours: «Le chansonnier est plus près du journaliste pas sérieux, avec un côté ubuesque et une écriture à fleurets mouchetés. Il est vrai que les primaires nous ont gâtés mais la campagne se termine en queue de poisson... »
Du libre penseur au «vieux con»
Au théâtre du Rond-Point, Christophe Alévêque surprend en «vieux con», titre de son nouveau spectacle : «l'ordre moral a fait basculer le libre penseur tendance anar que je suis dans le camp des vieux cons». Dépité par le forfait de Christiane Taubira dont il a milité pour la candidature en 2017, il se désole sur scène que «la parole soit de plus en plus cloisonnée. Soit on est progressif soit on est réac.» Il se produira le soir des deux tours, «Pour se sentir moins seul», afin de commenter les résultats en direct.
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Stéphane Guillon, qui joue au théâtre Tristan-Bernard, à deux pas du QG d'Emmanuel Macron, fera de même pour le second tour. Chroniqueur sur France Inter, Guillaume Meurice se transforme en candidat farfelu au Café de la Gare avant une tournée, en brocardant les stéréotypes des vrais prétendants.
À l'affiche aussi d'un one man show sur l'actualité, Olivier Lejeune qui a animé les campagnes de 1974 et de 1981 avec son «Pot pour rire, Mr le Président !», propose un jeu de société pour animer les dimanches familiaux. Les enjeux ? «Séduire les électeurs avec des promesses». Un seul prétendant manque à l'appel: Eric Zemmour. L'éditeur du jeu, Lansay, ne croyait pas à sa candidature lors du lancement de la fabrication.
À la radio ou la télévision, Charline Vanhoenacker et Sophia Aram sur Inter, Philippe Caverivière et Laurent Gerra sur RTL, tout comme Nicolas Canteloup sur TF1, surfent aussi sur la campagne. Mercredi, avec la voix de Jean Castex, Laurent Gerra, suivi par 1,8 million d'auditeurs, a promis ainsi des «bonbons» en cas de vote Macron, et des fessées pour un bulletin Le Pen, Mélenchon ou Zemmour.
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Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.
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Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
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Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.
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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur
Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.
Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque
Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.
Une nature au sommet
À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.
www.explorenicecotedazur.com
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L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté France24 - Monde
Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Publié le : 28/03/2022 - 16:21
David RICH
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En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.
Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan".
Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe".
Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé ?
Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite.
Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable.
Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde.
I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr
March 27, 2022En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie ?
Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité.
Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit.
Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw
March 27, 2022Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout ?
Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive.
Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.
Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse.
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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
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Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden
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Le Monde
Avignon, 1 001 expériences à partager
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.
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Un bouillon de culture à Avignon
Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.
Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.
Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?
Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.
Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.
La robinsonnade aux portes de la cité !
L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.
www.avignon-tourisme.com
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L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite Le Figaro
Placements: et si vous mettiez des fonds indiciels dans votre portefeuille?
Jorge CarassoNOS CONSEILS - Les ETF, qui répliquent la performance d’un indice, offrent des rendements dignes des meilleurs fonds, mais surtout des frais réduits à la portion congrue.
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Mais en attendant, il existe déjà des parades pour limiter ce coût à l’intérieur de son contrat: souscrire des ETF, des fonds qui répliquent la performance d’indices boursiers (CAC 40, DAX, MSCI World… ). Ils peuvent être souscrits via n’importe quelle banque ou courtier (ils s’achètent comme une action) ou par l’intermédiaire de contrats d’assurance-vie ou de PER de spécialistes (Yomoni, Nalo, WeSave, Ismo…). Sur ces supports, les frais de gestion sont réduits à la portion congrue, autour de 0,25 % par an, à comparer aux 1,5 à 2 % prélevés sur les fonds traditionnels. Sur un contrat 100 % ETF, cela porte le total des frais - distributeur, assureur - autour de 1 %.
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Faut-il s’attendre à une chute du marché immobilier cette année?
DÉCRYPTAGE - L’immobilier reste une valeur refuge. Mais évaluer l’impact futur de la guerre en Ukraine, du retour de l’inflation ou de la hausse des taux n’a jamais été aussi difficile.
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France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
Le Figaro
Aurez-vous un 10/10 à ce test sur les expressions de nos grand-mères?
Félicie de Terves«Un drôle d’argousin», «un drôle de paroissien»... Connaissez-vous ces expressions au parfum désuet?
Si nos grand-mères nous qualifient d’ «argousins», est-ce à dire qu’elles nous comparent à ces préposés du monde carcéral? L’étymologie du mot «argousin» est en effet issu du portugais «algoz», «bourreau», avec influence de l’espagnol «alguacil», qui désigne un agent de prison. Mais un «drôle d’argousin», expression aux sonorités cocasses, qui n’est pas sans rappeler Gargantua ou Béhanzin, le dernier roi du Dahomey dont le nom déclenchait le rire, renvoie aussi bien à un «drôle de zèbre», soit un «zouave», un «zozo»... En somme une personne un peu «zinzin», ainsi que l’indique Jean Maillet dans son ouvrage 365 expressions préférées de notre grand-mère.
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Le saviez-vous? Le «paroissien» est souvent qualifié de «drôle» quand il désigne, non le fidèle d’une paroisse, mais plutôt un individu peu recommandable bien que sympathique. Le mot est attesté dès 1585 dans les Contes et discours d’Eutrapel, de Noël du Fail. Son icône cinématographique? Bourvil, dans le film Un drôle de paroissien. L’acteur interprète un bourgeois oisif, Georges Lachaunaye, qui tire ses revenus et ceux de sa famille en dévalisant les troncs des églises parisiennes... Ferez-vous un 10/10 à ce test?
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Connaissez-vous ces mots insolites et cocasses de la langue française?
QUIZ - «Flafla», «ridicoculiser»... Ces drôles de termes papillonnent dans la langue française. Florilège.
Pâques, épiphanie, mardi gras: connaissez-vous ces fêtes chrétiennes?
QUIZ - Ces noms de fête sont courants dans le calendrier liturgique. Mais savez-vous ce qu'ils signifient et pourquoi nous les célébrons? Le Figaro vous propose de le découvrir en un court test.
Le Monde
Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.
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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence
Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !
Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.
Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.
Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.
D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée
Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.
Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !
Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences
Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.
www.tourismeprovencemediterranee.com
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Valeurs Actuelles
Après les trahisons, les LR marseillais veulent « redresser la première formation politique des Bouches-du-Rhône »
France24 - Monde
VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel France24 - Monde
Des prisonniers russes se sont-ils fait tirer dessus par des soldats ukrainiens ?
Publié le : 31/03/2022 - 16:23
Thomas Eydoux
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Une vidéo relayée par plusieurs canaux dès le 27 mars 2022 affirme montrer, selon une légende sur YouTube, des "soldats ukrainiens tirer dans les jambes de prisonniers de guerre russes". La rédaction des Observateurs a analysé le contenu de la vidéo et a pu géolocaliser la scène. Si des suspicions de mise en scène ont été avancées par certains analystes sur les réseaux sociaux, aucun élément probant ne permet de remettre en question l'authenticité de la scène à ce stade.
Dans sa totalité, la vidéo dure 3 minutes et 38 secondes. On y voit des hommes en uniforme avec brassards blancs allongés sur le sol, les bras attachés dans le dos, visiblement blessés grièvement. L’un des hommes blessés a un sac blanc qui lui recouvre la tête. La personne qui filme lui dégage le visage : on peut alors y voir l’homme blessé, dont le visage est abîmé, vraisemblablement à l’agonie. À la fin de la séquence filmée, trois nouveaux prisonniers descendent d’un véhicule civil. C’est alors qu’un des hommes avec des brassards bleus tire dans les jambes des trois prisonniers à bout portant. Les hommes s’écroulent, blessés. La vidéo est terminée.
Le chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, a affirmé le 27 mars que la Russie "filmait et diffusait des fausses vidéos", avec pour objectif de discréditer le traitement ukrainien des prisonniers de guerre russes.
Cependant, Oleksiy Arestovych, un conseiller de Volodymyr Zelensky, a annoncé dans une interview diffusée sur Telegram le même jour que le gouvernement ukrainien allait enquêter sur ces actes. Dans une publication sur son compte Instagram, il a ajouté : "Je voudrais rappeler à nos soldats, civils et forces de défense que maltraiter des prisonniers de guerre est un crime de guerre."
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a annoncé, le 28 mars, demander une enquête, en parlant d'images "monstrueuses".
Si ces images s'avèrent authentiques, elles seraient contraires à la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, adoptée en 1949 et interdisant aux soldats de maltraiter des hommes captifs en temps de combats.
La vidéo a été tournée près de Kharkiv, en Ukraine
Un internaute a proposé une géolocalisation de la séquence vidéo. La rédaction des Observateurs de France 24 a indépendamment vérifié la localisation et est en mesure d’affirmer qu’elle a bien été tournée dans une usine laitière à Malaya Rohan, un petit village à moins de 10 km à l’est de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, assiégée par les forces russes depuis le début de leur invasion le 24 février. Selon l'AFP, les forces ukrainiennes ont repris le village de Malaya Rohan aux Russes le 28 mars.
Même si le lieu où la vidéo a été tournée est connu, la date exacte ne l'est pas en revanche. La première occurrence de la vidéo en ligne est dans un tweet du 27 mars. Sur la séquence vidéo, aucune trace de neige n’est visible au sol ou sur les objets environnants. Les archives de la météo à Kharkiv indiquent que la région était couverte de neige entre le 24 février et le 11 mars. La vidéo a donc vraisemblablement été filmée entre le 11 et le 27 mars 2022.
Brassards bleus et brassards blancs
La présence dans la vidéo de brassards bleus et blancs suggère qu'elle date du conflit de 2022, pendant lequel les forces russes portent souvent des brassards blancs et les Ukrainiens des brassards bleus ou jaunes, visiblement pour se reconnaître entre eux. Parmi les hommes blessés au sol, les mains dans le dos, presque tous portent des brassards blancs. Quant aux soldats qui les maltraitent et leur tirent dessus, ils portent des brassards bleus.
Pour autant, aucun de ces éléments ne constitue une preuve de l’implication de soldats ukrainiens dans cette affaire, les brassards pouvant avoir été portés juste pour la scène.
Les prisonniers sont questionnés en russe. Selon la BBC, qui a demandé à ses linguistes d’analyser la vidéo, l’accent des personnes au brassard bleu est "concordant avec une personne ukrainienne qui parle russe". La chaîne britannique explique également qu’un homme au sol est accusé "d’avoir bombardé Kharkiv".
Des internautes doutent de l'authenticité de la vidéo
Le 28 mars, un compte Twitter pro-ukrainien poste un extrait de dix secondes de la même vidéo, de qualité nettement meilleure, avec la légende suivante en russe : "Ces hommes méritent un Oscar ! Vous vous souvenez de la vidéo avec les tirs dans les jambes ? Voilà une répétition de la performance."
Le 30 mars, le même compte poste un montage des parties de la même vidéo avec une légende en anglais : "Prêts pour les détails ? Partie 2." Il affirme démontrer, preuves à l’appui selon lui, que c’est une mise en scène russe. Balles à blanc, fausses blessures et acteurs : pour l’internaute, c’est une opération de propagande de la part de la Russie, qui viserait à discréditer l’armée ukrainienne.
Pourtant, des experts interrogés par la BBC affirment que le manque de sang est parfois caractéristique de blessures par balle (en plus avec un garrot). Aussi, ils expliquent qu’il est possible que des hommes touchés par balle ne gémissent ou ne crient pas, par effet de choc.
Des soldats ukrainiens aperçus dans la zone de Kharkiv quelques jours avant avec des prisonniers russes
Nos confrères de CheckNews du quotidien français Libération ont également enquêté sur ces vidéos. Ils expliquent avoir trouvé une vidéo postée par des soldats de l'unité Kraken, le bras armé d’un parti extrémiste ukrainien (proche du bataillon Azov).
Dans une vidéo publiée le 26 mars sur une chaîne Telegram liée à Azov, on voit que des combats ont lieu entre Ukrainiens et Russes dans la région de Kharkiv. Des prisonniers sont faits par les soldats ukrainiens. Libération a géolocalisé au moins un endroit où les combats se sont déroulés, à environ 5 kilomètres de l'usine laitière de Malaya Rohan.
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Pâques : cinq maisons avec grand jardin, à louer pour une chasse aux œufs inoubliable
Yan Bernard-GuilbaudJean-Marc De JaegerPierre MorelClaire RodineauNOTRE SÉLECTION - Ces maisons d'exception, dotées d'une forêt privée, d'un parc avec rivière ou d'un jardin labyrinthique se prêtent à merveille à la traditionnelle chasse aux œufs en chocolat. Et elles sont disponibles le week-end du 15 avril !
La plus mystérieuse (Bretagne)
Cette bâtisse en pierres du XIVe siècle est construite sur un bras de mer (rien que ça !) et traversée par une rivière, La Ria de Crach. Blottie dans un parc, elle est dotée d’une terrasse avec vue sur la rivière, de cinq chambres et trois salles de bains ainsi que d’une salle de bibliothèque en boiseries, qui ravira tous les amoureux des livres. Côté déco, c'est très rustique : poutres, meubles en bois brut et cheminées anciennes. Tout y est, même la touche de mysticisme si bretonne avec la petite chapelle creusée dans la pierre ! Le point de départ idéal pour découvrir le Morbihan, terre de légendes, et les célèbres menhirs de Carnac.
Pour qui ? Une tribu fan de Harry Potter.
Quel budget ? 409 € la nuit pour dix personnes maximum sur Abritel.fr
La plus familiale (Nouvelle-Aquitaine)
Avec une superficie de 360m² sur trois niveaux, cette maison rénovée dispose de 5 chambres (dont un dortoir pour 4 personnes) et 4 salles de bains, de quoi loger confortablement 12 personnes. Côté déco, on aime le confort moderne mixé aux meubles de famille. Bon point pour la cuisine parfaitement équipée et ses grands fourneaux. Côté activités, le grand jardin arboré d'un hectare est parfait pour cacher les œufs de Pâques tandis que la magnifique piscine au sel taillée dans une ancienne carrière de pierre accueillera aussi les plus petits avec sa zone spéciale enfants de 30 cm de profondeur. Les plus grands profiteront de nombreuses activités sportives à proximité : canoë sur la Garonne et la Dordogne, randonnées équestres ou pédestres, accrobranche… Sans oublier le patrimoine riche et varié de la région qui ravira les amoureux d'histoire comme les amateurs de bons vins.
Pour qui ? Des familles hédonistes et sportives.
Le budget ? 3745 € la semaine, 12 personnes sur casalino.fr
VOIR LE DOSSIER - Nouvelle-Aquitaine : le guide de voyage du Figaro
La plus forestière (Maine-et-Loire)
Cette belle maison aux volets vert céladon est un véritable terrain de jeu géant pour les petits comme les grands. Piscine, toboggan, trampoline, piscine et surtout, elle donne sur une forêt de 30 hectares, idéale pour cacher des œufs - en plus du grand jardin clos ! Dans la maison, sept chambres, deux salons, une cheminée. Des vélos permettent de partir explorer la région, ses châteaux de la Loire ou ses villages troglodytiques. Le site de location de maisons Mi Casa Es Tu Casa propose en outre des services hôteliers : baby-sitter, cuisinier et femme de ménage sur demande.
Pour qui ? Une tribu de petits (et grands) enfants.
Le budget ? 2600 € la semaine et 650 € la nuit (ménage compris) pour 14 personnes maximum sur Mi Casa Es Tu Casa.
La plus vaste (Nouvelle-Aquitaine)
Avec une superficie de 55 hectares, il sera tout aussi fastidieux de disposer les œufs que de les retrouver. Le Domaine de la Fage compte trois maisons réunissant dix chambres et huit salles de bains, pouvant accueillir jusqu'à 29 personnes. Piscine chauffée, terrain de tennis, salle de billard, aire de jeux pour enfants… Tout est prévu pour se détendre en famille ou avec un (très grand) groupe d'amis. La propriété offre un point de chute idéal pour la découverte du Périgord noir et de ses villes (Sarlat-la-Canéda, Périgueux et Bergerac), villages (on y compte une dizaine labellisée «Plus Beaux Villages de France») et sites (pré)historiques (grottes de Lascaux, musée national de Préhistoire à Eyzies…). A moins de dix minutes en voiture, on arrive sur les bords de la Dordogne et de la Vézère.
Pour qui ? Une grande tribu ou des familles qui veulent se retrouver.
Le budget ? 4 960 € les trois nuits du 15 au 18 avril 2022 (trois nuits minimum) pour 29 personnes sur Douce France locationou Abritel.
La plus isolée (Auvergne-Rhône-Alpes)
Passez le portail marquant l'entrée du domaine et admirez votre petit royaume. Un parc arboré de huit hectares avec un étang où la pêche est autorisée (barque à disposition). Au bout du chemin qui borde le lac, la maison surélevée de 110 m² peut accueillir jusqu'à 8 personnes et compte deux salles de bains et trois chambres dont une en mezzanine. Dehors, vous aurez l'embarras du choix pour cacher les œufs en chocolat. Après que les cloches sont passées, on s'assoit sur le ponton pour observer canards, hérons et écureuils. Les commerces les plus proches sont situés à dix minutes de voiture. Le parc Vulcania ou le Volcan de Lemptegy sont à 35 km, et le puy de Dôme à 40 km.
Pour qui ? Les amateurs de pêche et amoureux de la nature en quête de tranquillité.
Le budget ? 618 € les deux nuits, frais de ménage compris, pour huit personnes sur Airbnb.fr.
Tulipes, jonquilles et coquelicots : où admirer les plus belles floraisons du printemps en France
Elles annoncent le retour des beaux jours. À l'heure où nos campagnes se couvrent de bourgeons, balade bucolique dans les plus beaux paysages fleuris de l'Hexagone.
Voyage au Maroc et Covid-19 : test, passe vaccinal... Les conditions pour y voyager au printemps
Le royaume a rouvert ses frontières aux voyageurs étrangers. Mais sous conditions, qui se durcissent notamment pour les enfants.
SNCF : les dessous du nouveau train «Ouigo lent»
ENQUÊTE - Le 11 avril, la SNCF lancera son nouveau service « Ouigo à petite vitesse » entre Paris -Lyon et Paris -Nantes, calqué sur le modèle des trains Corail d'autrefois. Quels seront les bénéfices pour les voyageurs ?
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La crise corse, nouveau péril pour le gouvernement
France24 - Monde
Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Publié le : 31/03/2022 - 20:32
Bahar MAKOOI
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Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.
L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros).
Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes.
Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.
Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul.
Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre.
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis.
"Ils ne feront jamais de concessions"
"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.
Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.
"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".
Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine.
Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes
"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.
"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ils perçoivent toute concession sur ce thème comme une défaite vis-à-vis de l’Occident, qui, à leurs yeux, insiste pour qu'ils scolarisent les jeunes filles avec la constante volonté de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".
Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.
"Ne punissez pas tous les Afghans"
Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf.
"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane".
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles
L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 France24 - Monde
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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Le Figaro
Voyage en Asie et Covid: les allègements se multiplient pour les touristes ce 1er avril
Pierre MorelLes conditions d'entrée s'assouplissent encore à partir de ce vendredi dans de nombreux pays asiatiques. Test, formulaire, assurance voyage... Voici les conditions pour s'y rendre et nos conseils de visites pour les retrouvailles avec le continent.
Le meilleur dans une séparation, ce sont les retrouvailles. Il est enfin temps de savourer les nôtres avec le continent asiatique. Ces dernières semaines, plusieurs pays d'Asie s'ouvrent de nouveau au tourisme après deux ans de fermeture quasi complète. Nombre d'entre eux prévoient un nouvel allègement des conditions d'entrée dès ce 1er avril, tandis que d'autres, comme la Chine et le Japon, restent toujours inaccessibles aux touristes.
Quelques formalités conditionnent toutefois le départ. Banal test de dépistage, simple assurance voyage ou ridicule formulaire de santé : rien de nature à escamoter une excitation nourrie par deux ans de privation.
Nos conseils pour organiser votre voyage vers les temples de l'Inde, les plages de Thaïlande, les forêts du Cambodge, les grottes du Vietnam ou les théiers du Sri Lanka.
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Cambodge
Le pays avait supprimé le 17 mars l'obligation de se faire tester avant le départ et à l'arrivée, uniquement pour les voyageurs disposant d'une preuve de vaccination.
- Le conseil de la rédaction
Dans le sud du pays, le surprenant camp de luxe Shinta Mani Wild profite d'un domaine de 330 hectares entre le Parc national des Cardamomes du Sud et celui de Kirirom. Il abrite un camp de ranger dévoué à la protection de la forêt, qui invite les touristes dans des expéditions de sauvetage de la nature menacée par les braconniers et les bûcherons illégaux. Retrouvez notre reportage au Cambodge.
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Corée du Sud
La quarantaine est levée depuis le 1er avril pour les touristes vaccinés. Sont considérées comme ayant un schéma vaccinal complet les personnes ayant reçu trois doses de vaccin ou une deuxième dose moins de 180 jours (6 mois) avant l'arrivée dans le pays. Un test PCR négatif de moins de 48 heures est requis à l'embarquement. Deux tests sont obligatoires pendant le séjour : un PCR à l'arrivée à l'aéroport de Séoul-Incheon, un antigénique au 6e ou 7e jour.
- Le conseil de la rédaction
Ne pas planter ses baguettes dans le riz, parler à voix basse dans les transports en commun, retirer ses chaussures en entrant chez l'habitant... N'oubliez pas d'adapter votre conduite aux us et coutumes locales. Nos conseils pour ne pas faire de faux pas au Pays du Matin calme.
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Inde
Le pays des maharajas a levé le 14 février l'obligation de quarantaine imposée aux voyageurs. Les touristes français doivent effectuer un test PCR moins de 72 heures avant leur départ et s'enregistrer sur le portail Air Suvidha.
- Le conseil de la rédaction
Dans la région du Gujarat, sur la côte ouest du pays, les routes chaotiques mènent à des trésors insoupçonnés. Temples classés au patrimoine mondial et huttes spartiates où l'on boit du chai, danses traditionnelles et offrandes rituelles, zébus blancs et buffles d'ébène... Retrouvez notre reportage dans la région qui a vu naître Gandhi.
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Malaisie
Après deux ans de fermeture, le pays rouvre aux touristes vaccinés le 1er avril. Un test PCR négatif de moins de 48 heures est demandé avant le départ et un test antigénique est requis à l'arrivée. De même, le pays exige une assurance couvrant les frais liés au Covid-19 à hauteur de 20.000 dollars au minimum.
- Le conseil de la rédaction
Au pied d'une forêt tropicale de 10 millions d'années, sur l'île de Langkawi, se love The Datai, le plus ancien et le plus luxueux resort malaisien. Un formidable poste d'observation de la nature faite de labyrinthes aquatiques, de falaises vertigineuses et de forêts émeraudes. Notre reportage sur l'île de Langkawi.
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Thaïlande
La Thaïlande a mis fin le 1er février à la quarantaine obligatoire pour les voyageurs vaccinés. Le test PCR avant le départ n'est plus requis depuis le 1er avril, mais deux tests restent obligatoires pendant le séjour : un PCR à l'arrivée et un antigénique dans les cinq jours. Les autorités demandent une assurance maladie couvrant au moins 20.000 dollars de frais médicaux. Dans les régions appliquant le programme «Sandbox» (Phuket, Koh Samui, Koh Tao, Koh Phangan, Koh Chang, Pattaya, Koh Sichang, Na Chom Tian et Bang Sare), les vaccinés sont exemptés de tests et de quarantaine à l'arrivée. Dans le reste du pays, il faut suivre le programme «Test & Go». Les détails dans cet article.
- Le conseil de la rédaction
À quelques kilomètres de Phuket et de ses nuées de touristes, découvrez l'île de Koh Yao Noi pour ses mangroves et de ses plages de cocotiers, et l'île Hong pour ses hérons et ses rudes falaises. Tapirs, cerfs sambar, panthères noires, ours malais et éléphants se la coulent douce dans le Parc national de Khao Sok, plus au nord. Retrouvez notre reportage au pays du sourire.
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Singapour
À partir du 1er avril, les personnes vaccinées peuvent entrer dans la Cité-État sans quarantaine, avec seulement un test PCR ou antigénique effectué 48 heures avant le départ. Une assurance couvrant les frais liés au Covid-19 à hauteur de 30.000 dollars minimum est exigée, et un formulaire en ligne doit être rempli au plus tard trois jours avant le départ.
- Le conseil de la rédaction
La mégapole développe sans cesse de nouveaux projets allant dans le sens de l'écologie, du bien-être et du divertissement. Pour s'en convaincre, promenez-vous dans les jardins suspendus et dans des quartiers atypiques comme Kampong Gelam ou Little India. À la descente de l'avion, ne manquez pas le Jewel, un complexe végétalisé au sein même de l'aéroport de Changi. Nos incontournables dans la Cité-État.
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Sri Lanka
Le pays a allégé ses conditions d'entrée en décembre 2021. Depuis le 1er mars, les voyageurs vaccinés sont exemptés de test avant le départ. Il faut toutefois faire une demande de visa en ligne et souscrire une assurance voyage de 12 dollars couvrant les risques liés au Covid-19 à hauteur de 75.000 dollars.
- Le conseil de la rédaction
À 150 km à l'est de Colombo, on emprunte les routes sinueuses des montagnes à la rencontre de l'or vert du pays. Des plantations de théiers recouvrent les vallons à perte de vue. Dans les manufactures, on découvre les différentes étapes de fabrication devant les presses, séchoirs et tamis. Noir, vert ou blanc, le thé que dégusté ici gardera une saveur exceptionnelle. Retrouvez toutes nos idées pour explorer le Sri Lanka.
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Une situation politique et économique tendue
Vietnam
Près de deux ans après avoir fermé à double tour son territoire, le Vietnam a renoué avec le tourisme international le 14 février. Les personnes vaccinées peuvent y retourner à condition de se faire dépister avant le départ (PCR de 72 heures ou antigénique de 24 heures). Les Français obtiennent à l'arrivée un visa gratuit valable 15 jours, sans démarche préalable.
- Le conseil de la rédaction
Classée au patrimoine mondial par l'Unesco en 1993, la baie d'Hạ Long attire de nombreux voyageurs. À 160 kilomètres au sud, sa petite sœur la Baie d'Hạ Long terrestre est moins fréquentée. On y part en excursion à bord d'une barque à rames pour explorer les grottes où ont été tournées des scènes du drame romantique français, Indochine. Retrouvez nos idées pour organiser vos retrouvailles avec le Vietnam.
Safari au Kenya : les six parcs et réserves incontournables
C'est la saison ! Grand comme la France et peuplé de 53 millions d'âmes, le Kenya est le pays du safari par excellence. Les plus beaux parcs nationaux à découvrir.
Tulipes, jonquilles et coquelicots : où admirer les plus belles floraisons du printemps en France
Elles annoncent le retour des beaux jours. À l'heure où nos campagnes se couvrent de bourgeons, balade bucolique dans les plus beaux paysages fleuris de l'Hexagone.
L'Humanité
Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux
ActuPromesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.
Julia HamlaouiL’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.
Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication. Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.
Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la « dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.
Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.
Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen France24 - Monde
Cameroun : du pain sans blé, le pari gagnant d'un boulanger de Yaoundé
Publié le : 31/03/2022 - 16:15
Laura MOUSSET
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Farine de patate douce, manioc, maïs... Depuis des années, Guy-Marcel Nganta propose du pain "made in Cameroun", sans blé. Depuis que la guerre en Ukraine fait flamber le prix de cette céréale, ce boulanger de Yaoundé a ainsi vu ses ventes plus que doubler.
Le Figaro
Les livres coups de cœur du mois d'avril du Figaro littéraire
Roman, portrait politique, récit historique... La rédaction vous propose cinq ouvrages à lire.
Le mois d'avril. Le retour des beaux jours, les arbres bourgeonnent et les livres fleurissent sur les étals des librairies. Dans la forêt de romans, BD, mangas, essais et documents qu'abritent ces lieux littéraires, il est parfois difficile de s'y retrouver. Quel ouvrage choisir ? Quel titre ? Quel auteur ? Le Figaro littéraire vous propose de découvrir ses cinq coups de cœur.
L'ai-je bien descendu ?, de François Bazin
Dans un livre savoureux, François Bazin compile des portraits assassins et enlevés de personnalités politiques à travers les âges. On le sait, la politique est une discipline assez importante pour que les écrivains acceptent d'y consacrer le meilleur de leur talent: pour célébrer ou pour éreinter. L'affaire ne date pas d'hier. François Bazin nous en donne la preuve dans son dernier ouvrage. Que faut-il pour réussir dans cet exercice ? Un personnage et une plume...
Lire notre critique de L’ai-je bien descendu ? de François Bazin : l’art du portrait politique
Le Paquebot, de Pierre Assouline
En 1932, le bateau «Georges Philippar» quitte Marseille pour le Japon. Au programme: détente et jeux. Les élections en Allemagne et des avaries répétées du bateau vont gâcher la fête... Pierre Assouline, membre de l'académie Goncourt, biographe chevronné (Simenon, Hergé, Gaston Gallimard…) raconte cette traversée historique dans Le Paquebot, navire de papier de fort tonnage (près de 400 pages). C'est sa première vraie grande traversée, plus de 18.000 kilomètres pour rallier Yokohama. Le dernier-né des récentes Messageries maritimes est long de 172 mètres, large de 20 et compte 8 entreponts. Les 358 passagers sont pris en charge par 347 membres d'équipage...
Lire notre critique de Le Paquebot de Pierre Assouline : la croisière ne s’amuse plus
L'océan est mon frère, de Jack Kerouac
L'océan est mon frère, œuvre inédite de l'écrivain américain, est un roman inachevé, mais parfaitement travaillé, réfléchi. 1942. Après le désastre de Pearl Harbor, les États-Unis ont fait leur entrée dans la Seconde Guerre mondiale. Sur la côte Est, un jeune citoyen américain, d'origine canadienne, natif de Lowell, vient de s'engager dans la marine marchande. Il a 20 ans ; son nom: Jack Kerouac. Après plusieurs mois passés en mer, Kerouac retourne brièvement à l'université de Columbia, s'engage dans la Navy avant de se rétracter. La séquence suivante, et déterminante, fait déjà partie de l'histoire: la rencontre à New York d'Allen Ginsberg et de William Burroughs, puis celle de Neal Cassady, le Dean Moriarty de Sur la route. La Beat Generation était née. Le cargo Dorchester deviendra, dans L'océan est mon frère, le Westminster, voué au transport de matériel militaire à destination de l'Europe...
Lire notre critique de L’océan est mon frère, de Jack Kerouac : le premier roman inédit qui annonce Sur la route
LuAnne sur la route avec Neal Cassady et Jack Kerouac, de Jean-François Duval
L'écrivain suisse retrace la dynamique du célèbre trio et notamment de LuAnne, la femme qui inspira Jack Kerouac, dans un livre étincelant. Marylou est célèbre, LuAnne Henderson est anonyme. C'est elle pourtant qui fut l'égérie aux boucles blondes de Sur la route, elle, la première femme de Neal Cassady, elle, l'amante de Kerouac, elle, enfin, que Ginsberg demanda en mariage. Jean-François Duval, spécialiste de la Beat Generation, a rencontré cette héroïne oubliée à bord d'une Chevy rouge et, inspiré de son témoignage, il a publié un «roman vrai» extraordinaire. Tout commence à Denver en 1945. LuAnne est ado, elle vend des hamburgers, elle rencontre Neal Cassady, enfant des rues et délinquant. Elle a 15 ans, lui, 19 ans quand ils se marient...
Lire notre critique de LuAnne sur la route avec Neal Cassady et Jack Kerouac, de Jean-François Duval
La Cécité des rivières , de Paule Constant
Un médecin retourne en Afrique, où il a grandi. Une magnifique géographie de la douleur. Paule Constant écrit qu'il y a parfois dans les paroles qui passent un mot qui retient votre attention, une phrase qui vous éblouit et cache le reste, «quelques mots jetés qui vous embrasent». La Cécité des rivières fit cet effet-là sur Irène, la jeune journaliste qui accompagne le scientifique Éric Roman, nouveau Prix Nobel de médecine. Ce dernier effectue une tournée en Afrique et revient, un demi-siècle après, dans le pays où il a vécu, auprès de son père médecin-capitaine dans un hôpital de brousse. Irène s'est déplacée avec Ben, un photographe expérimenté… La cécité des rivières est aussi appelée «onchocercose», une maladie infectieuse qui peut rendre aveugle…
Lire notre critique de La cécité des rivières de Paule Constant: le cœur des ténèbres
Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle
Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.
Regarder la vidéoMoment de sidération aux Oscars 2022: Will Smith frappe Chris Rock sur scène
VIDÉO - Le comédien de La Méthode Williams a réagi à une blague de l'humoriste sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Il est remonté sur scène en pleurs et a tenté de s'excuser pour son geste, condamné par l'Académie des Oscars.
Regarder la vidéoL'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
Regarder la vidéo France24 - Monde
La Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
Publié le : 31/03/2022 - 06:45Modifié le : 31/03/2022 - 22:49
FRANCE 24
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La Russie a affirmé qu'un couloir humanitaire permettant l'évacuation de civils serait ouvert vendredi à Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine que les forces de Moscou essaient de conquérir depuis des semaines. Vladimir Poutine a, par ailleurs, signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi. Retrouvez le fil du 31 mars.
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2 h 37 : des photos montrent des attaques russes contre des stocks de céréales en Ukraine
Des images du gouvernement américain que Reuters a pu consulter montrent ce qu'un responsable américain a décrit comme des dégâts causés à des installations de stockage de grain dans l'est de l'Ukraine.
Les deux images en noir et blanc montrent de longs bâtiments rectangulaires situés dans l'est de l'Ukraine, d'abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés par ce qu'une légende nomme "cratères d'impact" en mars.
Le responsable américain, commentant ces images, a indiqué que les États-Unis avaient des informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de manière répétée les installations de stockage de grain en Ukraine. "À la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques", a-t-il déclaré.
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1 h 31 : l'UE va demander à la Chine de ne pas aider la Russie dans le conflit en Ukraine
Les dirigeants européens et chinois se réuniront vendredi à Bruxelles pour un premier sommet en deux ans, au cours duquel Bruxelles souhaite obtenir de Pékin l'assurance qu'il ne fournira pas d'armes à la Russie et n'aidera pas Moscou à contourner les sanctions occidentales imposées après l'invasion russe de l'Ukraine.
Des responsables européens au fait des préparatifs du sommet ont déclaré que toute aide apportée à la Russie porterait atteinte à la réputation internationale de la Chine et compromettrait ses relations avec ses principaux partenaires commerciaux, l'Europe et les États-Unis.
Les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, Ursula von der Leyen et Charles Michel, s'entretiendront avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis avec le président Xi Jinping.
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1 h 14 : la présidente du Parlement européen se rend à Kiev
Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter qu'elle était "en route pour Kiev". En arrivant à destination, elle serait la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.
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0 h 41 : Zelensky dit que la situation est compliquée dans certaines régions, limoge de hauts responsables
Le président ukrainien a déclaré jeudi que la situation dans le sud du Donbass restait extrêmement compliquée et a répété que la Russie renforçait ses troupes près de la ville assiégée de Marioupol.
Lors d'une allocution vidéo, Volodymyr Zelensky a par ailleurs indiqué avoir limogé deux hauts responsables des services de sécurité nationales au motif qu'ils étaient des traîtres.
Le président ukrainien, qui a souvent recours à un langage imagé, a déclaré que les Russes étaient si mauvais et si désireux de détruire qu'ils semblaient venir d'un autre monde, "des monstres qui brûlent et pillent, qui attaquent et sont déterminés à tuer".
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23 h 46 : les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl avec des otages, selon Kiev
"En quittant la centrale nucléaire de Tchernobyl, les occupants russes ont pris avec eux des membres de la Garde nationale qu'ils retenaient en otages depuis le 24 février", a déclaré sur Telegram l'agence d'État ukrainienne Energoatom, citant des employés.
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22 h 41 : après des discussions en Ukraine, le chef de l'AIEA se rend en Russie
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) va s'entretenir, vendredi, avec de hauts responsables russes, après une visite en Ukraine, où le gendarme onusien du nucléaire espère envoyer des experts rapidement.
"@RafaelGrossi vient d'arriver à Kaliningrad pour des discussions demain (vendredi) avec de hauts responsables russes", a tweeté l'Agence, en publiant une photo de son directeur à la sortie de l'avion.
.@RafaelMGrossi is in Kaliningrad for talks w/ senior Russian officials tomorrow. This follows discussions with senior Ukrainian government officials yesterday to review steps that need to be taken to immediately deliver urgent nuclear safety and security assistance to #Ukraine.
March 31, 2022 -
22 h 01 : les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
"Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a indiqué sur Facebook l'agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
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21 h 40 : rien de "concret" signalant une "inflexion des Russes", selon Le Drian
Les forces russes en Ukraine ne montrent "aucun élément concret" de recul ni de désengagement en dépit des récentes déclarations du Kremlin, a estimé dans une interview au Figaro le ministre français des Affaires étrangères.
"Je ne vois aucun élément concret sur le terrain qui signale à ce stade une réelle et durable inflexion des Russes", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "Même si la progression de leurs forces est plus lente que le Kremlin ne l'espérait, je n'ai remarqué aujourd'hui aucun recul significatif, ni même de réel cessez-le-feu".
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20 h 50 : la Russie annonce un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
Le ministère russe de la Défense a annoncé l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol, ville du sud de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, vers Zaporijjia, a rapporté l'agence de presse Tass.
Moscou dit répondre ainsi à une demande effectuée auprès du président russe, Vladimir Poutine, par le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz.
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20 h 17 : interdire les importations d'énergie russe plongerait l'Allemagne dans une crise historique
L'Allemagne pourrait connaître sa pire crise économique depuis près de 80 ans en cas d'arrêt ou de perturbations sur le long terme des importations de gaz et de pétrole russes, a déclaré le directeur général du groupe allemand BASF, l'un des plus grands consommateurs d'électricité du pays.
"Cela pourrait plonger l'économie allemande dans sa plus grande crise depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale", a dit Martin Brudermüller, le directeur général de BASF, au journal FAZ, ajoutant que cela constituait également une menace existentielle pour les PME allemandes.
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20 h 10 : Biden "sceptique" face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes
Le président américain, Joe Biden, s'est dit "sceptique" face aux annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes pour concentrer l'offensive en Ukraine sur la région du Donbass, dans l'est du pays.
Il a par ailleurs estimé que Vladimir Poutine "semblait s'isoler", et a dit avoir "des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers", tout en disant ne pas avoir de "preuves irréfutables".
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19 h 33 : la Russie annonce garder dans le pays tous les avions étrangers loués
Tous les avions étrangers loués se trouvant toujours en Russie, après la rupture des contrats de location occidentaux, vont rester dans le pays, a fait savoir le vice-Premier ministre russe, Youri Borisov, à la télévision publique.
Les sanctions occidentales imposées contre la Russie ont contraint des firmes occidentales à mettre fin à des contrats de location avec des compagnies aériennes russes. Plus de 500 appareils sont concernés.
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19 h 21 : le Pentagone table désormais sur un conflit "prolongé"
Le recentrage de l'effort de guerre russe sur le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit "prolongé", a prévenu un haut responsable du Pentagone.
Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont "abandonné" l'aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais "nous continuons à penser que c'est un repositionnement", a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat.
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17 h 25 : Washington cible le secteur technologique russe
Washington a annoncé de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, visant cette fois le secteur technologique, dont le plus important fabricant russe de semi-conducteurs, afin, entre autres, d'empêcher le contournement des sanctions occidentales.
Le département américain du Trésor a indiqué qu'il ciblait "21 entités et 13 individus dans le cadre de sa répression contre les réseaux de contournement des sanctions (imposées au) Kremlin et des entreprises technologiques, qui jouent un rôle déterminant dans la machine de guerre de la Fédération de Russie".
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17 h 19 : la Russie sanctionne les dirigeants de l'UE et la plupart des députés européens
La Russie a annoncé interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine.
"Les restrictions s'appliquent aux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d'organes militaires européens, ainsi qu'à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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16 h 10 : à Kharkiv, grande ville proche de la frontière russe, les bombardements se poursuivent. Le point avec notre envoyé spécial, Roméo Langlois
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16 h 07 : le Danemark va envoyer 800 soldats en Lettonie
Le Danemark va déployer 800 soldats en mai en Lettonie pour le compte de l'Otan, après avoir reçu la demande formelle de l'alliance atlantique, a annoncé jeudi la Première ministre danoise.
Après l'invasion de l'Ukraine et face aux vives tensions avec la Russie, Copenhague avait placé ce bataillon en alerte, en plus de renforts terrestres et aériens déjà envoyés dans les pays baltes et en Pologne.
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16 h 07 : de nombreux soldats russes quittent Tchernobyl, selon l'Ukraine
De nombreux soldats russes déployés sur le site nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, ont quitté les lieux et se dirigent vers la frontière biélorusse, annonce jeudi la compagnie nucléaire ukrainienne Energoatom.
Seule une poignée de militaires restent déployés sur le site de la centrale nucléaire à l'arrêt depuis l'accident de 1986, dont ils se sont emparés aux premiers jours de l'offensive russe contre l'Ukraine à la fin février.
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15 h 58 : l'Europe continuera à payer le gaz russe en euros ou dollars, assure Scholz
Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est "écrit dans les contrats", a répondu Olaf Scholz à Vladimir Poutine, qui exige des paiements en roubles.
"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué le chancelier allemand lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.
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15 h 44 : la France et l'Allemagne se "préparent" à un arrêt potentiel des livraisons de gaz russe
L'Allemagne et la France se "préparent" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, à Berlin.
"Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe (...) c'est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons", a-t-il détaillé, lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck.
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15 h 40 : Moscou ne livrera pas de gaz aux clients occidentaux refusant de payer en roubles
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré avoir signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi, et prévoyant la suspension des contrats en cours s'ils n'obtempèrent pas.
Les sociétés importatrices de gaz devront ouvrir un compte en roubles dans une banque russe pour se soumettre à cette nouvelle condition, a ajouté Vladimir Poutine, qui a présenté cette mesure comme un moyen de renforcer la "souveraineté" de la Russie face aux sanctions occidentales, dont le gel d'une partie des avoirs de sa banque centrale.
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14 h 51 : "La paix a plus de valeur que les diamants, le pétrole et le gaz" russes, affirme Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien a appelé la Belgique à livrer des armements pour aider son peuple à combattre les troupes russes, notamment à Marioupol, jugeant la paix plus importante que le commerce avec la Russie.
Volodymyr Zelensky a fait une allusion au commerce de diamants, dont la ville belge d'Anvers est une place forte en Europe. "Je pense que la paix a beaucoup plus de valeur que les diamants, que les accords avec la Russie, que les bateaux russes dans les ports, plus aussi que le pétrole et le gaz russes, donc aidez-nous !", a-t-il lancé au Parlement belge.
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13 h 37 : plus de 4 millions de réfugiés, une "crise humanitaire massive"
Quelque 40 000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine. Cet exode est, slon l'ONU, une crise humanitaire massive. Le point à Medyka, à la frontière polonaise, avec notre envoyé spéciale, Pauline Godart.
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13 h 19 : l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires"
Les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine et l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires" de la part de Moscou, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
"Selon nos informations", la Russie "essaie de regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass, et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d'autres villes", a estimé Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse. Moscou avait dit mardi réduire "radicalement" son activité en direction de Kiev et Tchernihiv.
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13 h 15 : des employés ukrainiens Leroy-Merlin en guerre ouverte contre la filiale
Après le bombardement d'un magasin Leroy-Merlin à Kiev le 20 mars, des employés ukrainiens de l'enseigne appellent la maison-mère à cesser ses activités commerciales avec la Russie. Ce qu'elle a refusé de faire. Notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg, a rencontré certains salariés.
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12 h 09 : Londres sanctionne des "propagandistes et médias d'État" russes
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des "propagandistes et médias d'État" russes, dont les propriétaires de RT et Sputnik pour contrer les "mensonges" du Kremlin en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"La guerre (du président russe Vladimir) Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges", a indiqué la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss dans un communiqué, "et ce dernier train de sanctions en date vise les propagandistes éhontés qui véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine".
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11 h 22 : le CICR prêt à diriger les opérations d'évacuation des civils piégés à Marioupol
Le Comité international de la Croix-Rouge s'est dit prêt "à diriger" les opérations d'évacuation des civils assiégés dans la ville de Marioupol à partir de vendredi, à condition d'avoir les garanties nécessaires, selon un communiqué de l'organisation.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir un cessez-le-feu ce jeudi et l'ouverture de couloirs d'évacuation des civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnée par les forces russes.
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9 h 24 : rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien "d'ici une ou deux semaines"
Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kuleba, pourraient se rencontrer "d'ici une ou deux semaines" a assuré jeudi leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
"Il pourrait y avoir une réunion à plus haut niveau, au moins entre les ministres d'ici une ou deux semaines", a-t-il déclaré dans un entretien télévisé, ajoutant qu'il était "impossible d'avancer une date" et sans précision de lieu.
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8 h 45 : Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol
Kiev s'apprête à envoyer jeudi 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol, ville assiégée du sud-est de l'Ukraine où Moscou a annoncé une trêve, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne.
"Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie (CICR) était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol", en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur Telegram. "Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus", a-t-elle ajouté. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a-t-elle précisé.
"Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent", a insisté l'organisation depuis Genève, disant espérer un lancement dès vendredi.
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6 h 44 : les conseillers de Poutine craignent de lui dire la vérité, selon le renseignement britannique
Les conseillers du président russe Vladimir Poutine "ont peur de lui dire la vérité" sur sa stratégie de guerre "défaillante" en Ukraine, a affirmé jeudi le directeur des renseignements britanniques (GHQ), Jeremy Fleming, dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra.
"Nous avons vu des soldats russes – à court d'armes et le moral en berne – refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré Jeremy Fleming. Ces remarques font écho à celles des renseignements américains publiés par la Maison Blanche la veille, indiquant que Vladimir Poutine était "mal informé" par ses conseillers sur l'évolution de l'opération russe.
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6 h 37 : un cessez-le-feu à Marioupol
Un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, débute dès 10 h (9 h à Paris) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie.
"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a précisé le ministère russe de la Défense.
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6 h 30 : une nouvelle offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine
Les forces ukrainiennes se préparent à une nouvelle offensive russe dans l'est de l'Ukraine, alors que Moscou y renforce ses troupes après avoir subi des revers près de Kiev, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui reste sur ses gardes.
Lors d'une allocution vidéo, le président ukrainien a déclaré que le départ des forces russes des alentours de Kiev et Tchernihiv n'était pas la conséquence d'un retrait mais plutôt "du travail de nos défenseurs". Il a ajouté que l'Ukraine voyait "un renforcement des forces russes en vue de nouvelles frappes sur le Donbass et nous nous y préparons".
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Guerre en UkraineQuand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens
DÉCRYPTAGE
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
Valeurs Actuelles
Le combat de Jean-François Illy, le “commissaire courage”, pour laver son honneur après son limogeage public
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être France24 - Monde
En Algérie, Antony Blinken dénonce l'impact dans le monde arabe de l'invasion russe en Ukraine
Publié le : 31/03/2022 - 11:10
FRANCE 24
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Antony Blinken a affirmé mercredi que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé. Le secrétaire d'État américain achevait en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale de plusieurs jours.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé, mercredi 30 mars, que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé, en achevant en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale.
Arrivé en provenance du Maroc, le rival régional de l'Algérie, Antony Blinken s'est entretenu à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc.
Bien que l'Algérie, fervente soutien des Palestiniens, y soit farouchement hostile, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait "soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d'autres pays à s'y joindre".
Mais son principal message a porté sur la guerre en Ukraine.
"Dans le cas de l'Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime", a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l'Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie, de crainte de compromettre leurs relations avec Moscou.
Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l'invasion russe de l'Ukraine avait eu un impact direct sur la région, avec la hausse des prix que la guerre a occasionnée.
"Hausse des prix des produits alimentaires"
"Je pense que l'impact est ressenti. Même si le conflit se déroule loin de la région, en Europe, il a un impact direct sur la vie des peuple de la région notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier le blé", a-t-il dit.
"J'ai compris de mes discussions avec de nombreux collègues ces derniers jours que cette douleur est ressentie d'une manière aiguë dans cette région. La plupart des pays importent au moins la moitié de leur blé", dont la Russie et l'Ukraine sont parmi les principaux fournisseurs, a-t-il ajouté.
Sa visite survient alors que les relations entre l'Algérie et le Maroc traversent une grave crise, au cœur de laquelle se trouve la question du territoire disputé du Sahara occidental, qui oppose depuis des décennies Rabat aux indépendantistes sahraouis soutenus par Alger.
S'il avait réitéré à Rabat le soutien américain au plan d'autonomie --"sérieux, crédible et réaliste"-- présenté par le Maroc pour régler le "différend", il s'est gardé de le faire à Alger, dans un apparent souci de ne pas froisser ses hôtes.
Il s'est ainsi contenté d'affirmer que Washington "continue de soutenir les efforts de l'ONU" et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. "Il n'y a pas eu de changement dans notre position".
L'administration Biden s'est montrée jusqu'à présent moins empressée que la précédente --celle de Donald Trump-- qui avait promis en décembre 2020 d'ouvrir un consulat à Dakhla, au Sahara occidental, en reconnaissant la souveraineté marocaine sur ce territoire en contrepartie de la normalisation de relations entre le Maroc et Israël.
La crise entre les deux poids lourds du Maghreb a culminé avec la rupture de leurs relations diplomatiques en août 2021 à l'initiative d'Alger.
À la suite de cette rupture, l'Algérie a fermé en octobre le gazoduc Maghreb-Europe acheminant du gaz algérien à l'Espagne et transitant par le Maroc.
Selon des informations de presse, l'Algérie a opposé une fin de non-recevoir à une demande américaine d'augmenter l'acheminement de gaz vers l'Europe en rouvrant ce gazoduc Maghreb-Europe lors d'une récente visite de la sous-secrétaire d'État américaine Windy Sherman à Alger.
Antony Blinken n'a pas évoqué ce dossier lors de sa conférence de presse.
Avec AFP
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la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
La chronique de l’éco
L'inquiétude des pays d'Afrique du Nord face à l'envolée des prix du blé
Valeurs Actuelles
Régis Le Sommier, l’œil du reporter de guerre
« Alors, qu’est-ce que ça fait d’être considéré comme un “agent de l’étranger” ? » Lorsque nous rencontrons Régis Le Sommier, le 4 mars, à Paris, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en est à son neuvième jour. Le média pour lequel il travaille, RT, autrefois Russia Today, est dans une sacrée panade.
Mardi 1er mars au soir, les vingt-sept pays de l’Union européenne (UE) se sont accordés pour confirmer l’interdiction sur tous les supports de RT et de l’agence de presse Sputnik, accusés d’être des « outils de propagande » du Kremlin. Le 27 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait en effet annoncé vouloir interdire la diffusion de ces deux médias dans l’Union européenne. « C’est regrettable pour les 176 salariés de RT France. Avec ces conneries, les gens finissent par s’imaginer que nous sommes des types habillés en gris, tous russes évidemment, qui bricolons des ordinateurs au fond d’une cave », ironise notre vis-à-vis.
Mais déjà, son visage clair d’éternel jeune homme se rembrunit. Le Sommier poursuit : « On plaisante, on plaisante, mais le coût humain de cette décision est considérable. » La considère-t-il comme dénuée de fondement ? « Je n’ai aucune naïveté : RT France est un média d’influence russe ; cela étant, il n’a pas de caractère fondamentalement propagandiste. J’ajoute que la France et la Russie ne sont pas officiellement en guerre. Cette interdiction ne me semble donc pas justifiée. »
Quand j’ai signé chez RT France, ce n’était certainement pas pour réciter chaque matin le catéchisme du Kremlin
Le grand reporter en veut pour preuve les trois grands sujets qu’il a traités pour la chaîne depuis six mois : les élections fédérales allemandes qui ont conduit à la victoire du social-démocrate Olaf Scholz, un documentaire à Mayotte, l’île oubliée, ainsi qu’une interview au Mali de la compagne du journaliste Olivier Dubois, seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin.
« Y voyez-vous un biais pro-russe ? Soyons sérieux. Quand j’ai signé chez RT France, en août 2021, après vingt-cinq ans de grands reportages à Paris Match, ce n’était certainement pas pour réciter chaque matin le catéchisme du Kremlin. J’ai toujours pu dire ce que je voulais à l’antenne, y compris sur la société militaire privée Wagner, dont je ne me suis pas privé de souligner les exactions », explique-t-il, en mimant machinalement le geste du fumeur, un ticket de caisse roulé en forme de cigarette entre l’index et le majeur.
« Oui, je sais, plaisante-t-il. J’avais arrêté pendant près de vingt ans, avant de reprendre de façon idiote lors d’un reportage au Brésil en pleine crise du Covid. Mais c’est de l’histoire ancienne, je suis à nouveau non-fumeur. Bref, ces gestes sont à mettre sur le compte du stress et du coup de déprime occasionnés par la fin de l’aventure RT. »
À l’épreuve du maccarthysme “woke”
Dans son malheur, le journaliste a tout de même eu un peu de chance. Il a échappé à la mention en forme d’avertissement – « Média affilié à un État, Russie » – introduit par le réseau social Twitter sur les comptes des journalistes qui ont collaboré, fût-ce de façon épisodique, à un média d’influence russe. « Oui, c’est curieux » souffle-t-il, songeur, avant de reprendre un ton plus expressif : « Tout cela est quand même effrayant. Nous assistons là un mélange de bellicisme, notamment de la part d’intellectuels qui ne mettent pas leurs idées en action, et de “woke”. » « De “woke” ? », insiste-t-on, étonné. « Absolument. Nous assistons à des choses dantesques ; prenez l’exclusion des chats russes des compétitions ou expositions internationales, la déprogrammation du Bolchoï de l’Opéra Royal de Londres, l’exclusion de la Russie des Jeux paralympiques, ou encore la censure de Dostoïevski de certaines universités italiennes. C’est ça le “woke”», lâche-t-il, consterné.
Quelques jours avant notre rencontre, il a manqué de s’étrangler en buvant son café à la lecture d’un article du Monde qui posait cette question : « Faut-il continuer à diffuser les artistes russes, jouer leur musique ou exposer leurs œuvres au nom de l’universalité de la culture, ou boycotter toute collaboration ? » Notre grand reporter a beau retourner la question dans tous les sens, il ne comprend toujours pas qu’on puisse se la poser : « Non, mais ce sont des malades », s’esclaffe-t-il.
Pourquoi n’allez-vous pas en Ukraine pour résister à Poutine ?
Ce fils de sous-marinier n’est pas plus tendre avec les bellicistes de salon auxquels il reproche parfois de se payer de mots. Le sémillant professeur de philosophie Raphaël Enthoven, si disert d’ordinaire, en a même perdu son latin. C’était le 27 février, sur Twitter, au quatrième jour de l’offensive russe en Ukraine. Remonté comme un coucou après un tweet du géopolitologue et ex-député européen FN, Aymeric Chauprade, qui s’inquiétait du « niveau de punition [auquel] l’Est et l’Ouest [étaient] arrivés en 3 jours », Enthoven avait émis ce gazouillis : « À l’attention des raisonneurs, des munichois, des planqués, des frocs baissés et des suceurs de tyrans, il est BEAUCOUP plus dangereux de se coucher devant Poutine, que de lui résister. On ne flatte pas la force. On l’arrête. » Régis Le Sommier, qui passait par là, a aimablement calmé les ardeurs du philosophe, en rappelant, à toutes fins utiles, « [qu’en] leur temps, Ernest Hemingway et George Orwell avaient troqué leurs machines à écrire pour un fusil (ils avaient quand même gardé un bloc-notes) et s’étaient rendus en Espagne combattre le fascisme ». Et de lui demander, avec une fausse naïveté, « Pourquoi n’allez-vous pas en Ukraine pour résister à Poutine ? »
Bien senti, mais un peu facile, est-on tenté de dire. Sur ce point, Le Sommier tient à dissiper tout malentendu ; ce n’est pas le soutien à l’Ukraine, sans doute sincère, qui l’agace, mais les proclamations péremptoires qui ne coûtent rien : « Le problème d’Enthoven, mais cela vaut également pour BHL ou Glucksmann, c’est qu’ils se contentent de formules déclamatoires, sans jamais articuler le courage intellectuel avec l’action. » Ce à quoi l’éditorialiste de Franc-Tireur Magazine a répondu dans un autre tweet : « Une guerre se gagne quand chacun est à sa meilleure place, et je suis (à regret) plus efficace avec un clavier qu’avec une mitraillette. » Le Sommier n’est toujours pas convaincu : « Ces gens-là n’ont pas couvert la guerre. Ils ne voient pas ses conséquences. C’est une manière de penser qu’on retrouve souvent chez les personnes qui n’ont pas fait leur service militaire », analyse-t-il, un brin taquin. Une critique qui ne peut lui être retournée.
À l’encre de l’histoire
Vingt-huit années se sont écoulées depuis son premier reportage à Deauville, en 1994, sur les traces d’un chien mutilateur d’équidés : « Un pitbull, je crois bien. » Le début d’une aventure de vingt-cinq ans qui l’amènera à courir le monde dans le but de le raconter. Du suicide collectif des membres de l’Ordre du Temple solaire à une immersion chez les talibans, en passant par la couverture de nombreux théâtres de guerre, en Irak, Syrie, ou plus récemment au Sahel, Le Sommier a trempé sa plume à l’encre de l’histoire, celle qui se joue sous nos yeux sans que nous en ayons toujours conscience. Cette expérience, il la consigne dans un livre à paraître prochainement, La vérité du terrain (Bouquins). Certainement le plus personnel de sa bibliographie : « Je tente modestement d’expliquer les transformations du monde auxquelles j’ai assisté au cours des deux dernières décennies. Je me place à la hauteur des hommes, de ceux qui vivent ou subissent les conséquences de telle ou telle décision, de tel ou tel bouleversement. Vous savez, à la fin, c’est toujours le peuple qui trinque. »
La suite ? D’abord la sortie du livre, ensuite, il verra. Son proche entourage ne se fait guère de souci pour lui. Quand il a appris la suspension de Russia Today, son ami Emmanuel Razavi, lui aussi grand reporter, lui a rappelé par SMS cette phrase d’Albert Londres répliquant à un éditorialiste qui lui reprochait de ne pas être dans la ligne : « Messieurs, vous apprendrez à vos dépens qu’un reporter ne connaît qu’une seule ligne, celle du chemin de fer. » L’auteur de la citation n’a pas été choisi au hasard par Razavi : « J’ai consacré un long portrait à Régis dans mon dernier livre – Grands Reporters : confessions au cœur des conflits (Bold) –, je le tiens pour un très grand dans la continuité de Londres et de Kessel. Comme eux, il n’a jamais suivi qu’une ligne, celle du réel. »
Étrangement, cette qualité essentielle du journalisme lui a valu de nombreux emmerdements. Parmi la ribambelle de personnalités prestigieuses qu’il a interviewées, les présidents américains George W. Bush et Barack Obama, ou encore le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (cette liste n’est pas exhaustive), il en est une à laquelle on lui a sévèrement reproché d’avoir donné la parole.
Le courage de la vérité
Nous sommes alors en 2014. Trois ans après le début de la révolution syrienne, Régis Le Sommier obtient d’interviewer le maître de Damas, Bachar Al-assad. Si l’échange est abondamment repris aux États-Unis, il suscite de vives critiques en France ; l’historien Jean-Noël Jeanneney allant jusqu’à faire dans les colonnes du Monde un parallèle avec l’interview de Hitler par Bertrand de Jouvenel au printemps 1936. Un entretien dans lequel il insistait sur la volonté de paix du chancelier allemand.
Certains confrères reprochent encore à Le Sommier d’alimenter la propagande du président syrien sans s’être rendu auprès des rebelles. « Bullshit », siffle l’intéressé, avant de répondre point par point à ces critiques. « Contrairement à Jouvenel, je n’éprouvais aucune fascination pour un interlocuteur. Je n’avais pas non plus d’intérêt, ni de relation particulière avec la Syrie. Quant à la seconde critique, j’y réponds indirectement dans mon prochain livre. Certes, je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de couvrir le camp rebelle, mais quand l’occasion s’est présentée, à la sortie de la Ghouta, je l’ai saisie », explique-t-il, sans aigreur. Au vrai, il se contrefiche de ce qu’on pense de lui. « À raison, soutient son vieux pote Cyril Hofstein, grand reporter au Figaro Magazine. Régis est un excellent professionnel. Les crachats qu’il reçoit sont des médailles. Notre boulot est de dire ce que l’on voit et de permettre au lecteur de se faire une opinion. De ce point de vue, il a toujours rempli sa mission, sans que transparaisse jamais son opinion. »
Le courage de la vérité, c’est encore Le Sommier qui en parle le mieux : « Notre profession ne peut tolérer le mensonge, elle doit raconter la réalité. Idéalement, un journaliste doit être capable de dire du mal d’une cause dont il pense du bien. » D’où son aversion pour la figure du journaliste-militant. « On ne peut pas être journaliste et militant. Les deux sont respectables. Mais le militantisme induit qu’on a une cause et qu’on est prêt à mentir pour celle-ci. Prenez Hugo Clément, c’est de la connerie », soupire-t-il. « C’est aussi valable pour Taha Bouhafs », suggère-t-on, a priori sans grand risque de se tromper. Mauvaise pioche : « Oui, mais lui, au moins, c’est plus clair. Son biais est parfaitement assumé. Il ne prétend pas être impartial. »
Avant de prendre congé de lui, nous posons une ultime question. Serait-il prêt à interviewer Vladimir Poutine dans un tel contexte ? « Bien sûr », répond-il sans hésitation. Au risque d’être à nouveau traîné sur la claie ? « Y aller, sentir, voir, pour comprendre le monde, en tout cas essayer, c’est la seule chose qui m’importe. »
L'Humanité
Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes
ActuChien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.
Théo GobbiUn foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.
Faciliter l‘apprentissage
Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.
Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.
Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.
Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.
3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »
Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?
On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que
le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.
Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?
Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.
Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?
Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.
Famille France24 - Monde
Santé : la France des déserts médicaux
Publié le : 01/04/2022 - 14:14
Pauline GODART
Claire PACCALIN
Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?
SANTÉ
Les principales annonces du plan santé d'Emmanuel Macron
SANTÉLe système de santé français, une gloire en déclin en Europe
Valeurs Actuelles
Corse : « La violence des jeunes insulaires n’est pas fondamentalement illégitime »
France24 - Monde
Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?
Publié le : 01/04/2022 - 12:39
Raphaël KAHANE
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Le président russe accepte des corridors humanitaires à Marioupol mais sans offrir de garanties de sécurité. Il exige le paiement en roubles du gaz russe après avoir autorisé l'euro. Que vaut encore la parole de Vladimir Poutine ? "On va plus loin" avec François Durpaire et Gauthier Rybinski.
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François DURPAIRE, Historien à l'université de Cergy-Paris, spécialiste des États-Unis, auteur de "Histoire des Etats-Unis" (éditions PUF, novembre 2020)
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
LE FIL DU 30 MARSLa Russie se concentre sur le Donbass, Le Drian et Zelensky sceptiques sur une désescalade
LE FIL DU 31 MARS
La Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
L'Humanité
Échapper aux décibels des collègues
ActuAprès de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !
Mélanie MermozAprès deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.
Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.
Des espaces dédiés à des tâches précises
Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.
droit du travail France24 - Monde
Gaz russe : le trouble jeu de Vladimir Poutine
Publié le : 01/04/2022 - 11:18
Christophe DANSETTE
Vladimir Poutine a signé jeudi un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en roubles dès le 1er avril. "Si ces paiements ne sont pas faits (...) les contrats existants seront interrompus", a-t-il menacé. Ces menaces sont-elles sérieuses ? Quel est exactement le plan de Vladimir Poutine ? Décryptage
Focus
L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
La chronique de l’éco
Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles
La chronique de l’éco
Gaz russe : Berlin active son plan d'urgence contre des ruptures d'approvisionnement
L'Humanité
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.
Lea DesportesC’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.
À Champagney, la fraternité
Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.
À Emberménil, vivre pour l’égalité
Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.
À Pontarlier, la liberté
Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage.
Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.
Vingt-cinq lieux de mémoire
Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.
Découverteesclavageabolition de l'esclavage New York Times - World
Ukraine Live Updates: Some Evacuations Begin in Besieged City of Mariupol, Official Says
Kyiv April 1, 5:31 p.m.
Moscow April 1, 5:31 p.m.
Washington April 1, 10:31 a.m.
The mayor’s office said buses had left the city, although the International Committee of the Red Cross warned that the effort remained “extremely complex.” Two Ukrainian helicopters crossed into Russian territory and fired on an oil depot, the first time Russia has reported a Ukrainian airstrike on its territory since the war began.
Megan Specia and Dan Bilefsky
A fragile evacuation effort from the port city of Mariupol was at least partly underway on Friday for civilians trapped for weeks by relentless Russian attacks, providing some temporary relief from a siege that has become a symbol of Ukraine’s agony.
An adviser to the mayor’s office said that buses with civilians had left the city after Russia had agreed to open the humanitarian corridor. But the International Committee of the Red Cross warned that the effort to evacuate civilians remained “extremely complex,” and past attempts have been upended when fighting resumed.
On the military front, Ukrainian helicopters, flying low, crossed into Russian territory early Friday and fired on an oil depot in the city of Belgorod, according to a Russian regional governor. The airstrike, which would be a first for Ukrainian forces since Russia’s invasion began on Feb. 24, appeared to be an embarrassment for Russia’s military, which said last week that Ukraine’s air force had been “practically destroyed.”
And the International Atomic Energy Agency is looking into reports that the Russian troops who seized the shuttered nuclear plant at Chernobyl in northern Ukraine five weeks ago may have left the plant this week because of radiation poisoning. The agency’s chief said on Friday that he had held talks with nuclear officials in Ukraine and Russia, but that there had been no discussion of the reported radiation poisoning.
In other developments:
Peace talks between Russian and Ukrainian officials resumed by video link on Friday. Ukraine’s government has said it is willing to discuss forsaking any aspirations to joining NATO and making territorial concessions if other nations provide security guarantees.
Three days after Russia said it would reduce its presence around Ukraine’s capital, Kyiv, and the country’s north, Britain’s Defense Ministry said in an assessment on Friday morning that air and missile strikes had continued in the Chernihiv and Kyiv regions.
Leaders from China and the European Union met on Friday for their first summit in two years, in a meeting that was likely to be overshadowed by the war.
Hundreds of Syrian fighters are en route to join Russian forces in Ukraine, effectively returning the favor to Moscow for helping President Bashar al-Assad of Syria crush rebels in his country’s 11-year civil war.
Megan Specia
The International Committee of the Red Cross warned on Friday afternoon that the planned effort to evacuate civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol remained “extremely complex,” despite indications from an adviser to mayor’s office earlier in the day that some buses had begun taking people out of the city.
“There are a lot of moving parts, and not all the details are yet in place to ensure that this happens in a safe manner today,” the organization said in a statement.
It said, however, that it remained hopeful that the full evacuation would happen on Friday and that it had a team in place to assist.
The efforts came after Russia agreed to open a humanitarian corridor to allow people to leave Mariupol. Pyotr Andryuschenko, the mayor’s adviser, said around noon local time that buses had left the city for nearby Berdyansk before heading to another city further north.
Around that time, the Mariupol City Council published a video of a convoy with a note that said, “Almost 2,000 people will be taken away by buses alone!” But the Red Cross remained more cautious about whether the full evacuation, and a planned delivery of desperately needed supplies into the city, would hold.
Thousands of residents remain stranded in Mariupol, which Russian troops have surrounded for weeks, and the few people who have managed to escape have painted a harrowing picture of deteriorating conditions.
The I.C.R.C said that “if and when” an evacuation does happen, the organization’s role “as a neutral intermediary will be to lead the convoy out from Mariupol to another city in Ukraine.” By Friday afternoon, however, the organization was still unable to confirm which city that would be, and said the two sides had yet to agree on it.
According to its latest information, the organization said the evacuation push would include up to 54 buses and several civilian vehicles. But it has been a challenge to ensure that all of the details are agreed on by both sides, communicated down the chain of command and passed on to the people of Mariupol, the organization said.
“The details that we insist are cemented in place include the exact safe passage route, its exact start time and its duration,” the statement said. “We have to be certain that a cease-fire holds. We have to be certain that this humanitarian convoy can safely move through military checkpoints.”
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The New York Times
Russia has mounted a brutal siege around the port city of Mariupol for more than a month, framing it as the key to a war of liberation. In reality, it’s a campaign against a city that is critical to Russia’s strategy — it would help open an important supply route and serve as a symbol of victory. A new episode of “The Daily” podcast examines what is happening inside Mariupol and what the fighting means for the future of Russia’s war on Ukraine.
Listen to ‘The Daily’: Inside Mariupol
Ivan Nechepurenko
Russia and Ukraine began another round of talks on Friday as Moscow officials continued to send conflicting reports on their progress this week.
Speaking at the end of his visit to India on Friday, Sergey V. Lavrov, Russia’s foreign minister, said that the talks “must continue” and that “progress had been made.” His comments seemed to contradict those made this week by Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, who said that there had been “no breakthroughs.”
The mixed messaging from Moscow has prompted analysts to argue that the talks are only a cover for Russia, meant to mask its troops’ efforts to retreat from the areas around Kyiv, the capital, and Chernihiv, and to turn its focus to the Donbas region in eastern Ukraine, where the most intense fighting is taking place.
“Today Moscow has one goal — to regroup its forces to take the Donbas under control,” Tatiana Stanovaya, a nonresident scholar at the Carnegie Moscow Center, said Wednesday on Telegram. “All these ‘negotiations’ are needed only to justify such a regrouping.”
The talks were conducted via video link on Friday, hours after helicopters fired on a Russian fuel depot in Belgorod. Ahead of the negotiations, Mr. Peskov addressed the attack directly, saying that it did “not create comfortable conditions” for resuming peace talks.
The Russian Defense Ministry did not mention the airstrike during its regular war briefing on Friday. But residents of Belgorod, a Russian city located less than 20 miles from the Ukrainian border, raised questions about how such a brazen attack could be possible after the military reported that the Ukrainian air force had been “practically destroyed” last week.
Ukrainian officials would not confirm or deny that their armed forces were responsible for the airstrike on Friday.
Russian conservative commentators and journalists have expressed surprise over the strike. Vladimir Solovyov, a popular state television host in Russia, asked on Twitter, “Who is responsible for air defense in the Belgorod region?”
Many Russian pro-Kremlin observers have felt similarly unsettled by the continuing talks with the Ukrainian representatives, insisting that anything short of capturing all of Ukraine would amount to defeat.
Vladimir Medinsky, the head of the Russian delegation, said before the talks on Friday that Moscow’s positions on Crimea and Donbas “have not changed.”
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Keith Bradsher
As Xi Jinping, China’s top leader, concluded an online summit with European leaders, Beijing issued a statement calling for friendship between Europe and China but mentioning Ukraine only once and Russia not at all. European officials had hoped that China, as a big buyer of Russian fossil fuels, would agreed to put pressure on President Vladimir Putin to compromise on Ukraine. But the Chinese statement seemed to indicate that Chinese leaders remain committed to their close partnership with Russia.
Matthew Mpoke Bigg
The head of the International Atomic Energy Agency said that he had spoken with nuclear officials in Ukraine and Russia, but that there had been no discussion of reports that Russia’s troops may have experienced radiation poisoning while they held the shuttered Chernobyl nuclear plant during the war. He said that the radiation situation around the plant was “quite normal,” but that there was “a relatively higher level of localized radiation because of the movement of heavy vehicles.”
Matthew Mpoke Bigg
The head of the International Atomic Energy Agency, Rafael M. Grossi, began a news conference on Friday in which he was expected to address reports that Russian soldiers experienced radiation poisoning at the shuttered Chernobyl nuclear plant in northern Ukraine.
Megan Specia
The International Committee of the Red Cross warned that the effort to evacuate civilians from the besieged city of Mariupol “remains extremely complex.” “We hope to have the necessary conditions to do this evacuation as soon as possible,” the organization said in a statement posted on Twitter, noting that “if and when a safe passage happens,” the organization would lead a convoy to another city.
Sameer Yasir
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, was in New Delhi on Friday for talks, looking to shore up trade with India as international sanctions continue to crush Russia’s economy.
Mr. Lavrov’s visit had been expected to focus on devising a new payment mechanism to facilitate trade between India and Russia as a way to work around Russia’s exclusion from the SWIFT payment system as part of sanctions because of its invasion of Ukraine. But neither side mentioned the issue in their statements to reporters afterward.
Daleep Singh, an American official visiting New Delhi, told journalists on Thursday that there would be “consequences to countries that actively attempt to circumvent or backfill the sanctions.”
India has been hesitant to criticize Russia, a longtime ally, in its invasion of Ukraine and has abstained from several United Nations resolutions on the matter. Mr. Lavrov may also meet with Prime Minister Narendra Modi on Friday evening, according to Indian news reports.
On Friday, Mr. Lavrov praised India for its neutral stance and its focus on “real, legitimate national interests,” appearing to allude to continuing discussions to import discounted Russian crude oil.
“India is taking this situation in the entirety of effect, and not just in a one-sided way,” he said in a news conference after the talks. “These days, our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine.”
During Mr. Lavrov’s visit, India was expected to request a timely delivery of military equipment it bought last year from Russia to bolster its border defense against China, despite a risk of sanctions from the United States, following Russia’s annexation of Crimea.
“People often do not realize that Russian hardware and diplomatic facilitation help India offset China’s pressure on India at their disputed borders,” said Sreeram Chaulia, the dean of the Jindal School of International Affairs near New Delhi.
“To counterbalance China, it is true that India needs the U.S. and Europe,” Mr. Chaulia said. “But it is equally true that Russia quietly but concretely enables India to keep China under check.”
Keith Bradsher
China issued a cautiously worded statement at the end of an online meeting between Premier Li Keqiang, the country’s second-highest official, and E.U. leaders before a separate discussion by European leaders with Xi Jinping, China’s top leader. The statement cited the Ukraine war only briefly at the end, with no mention of Russia.
Megan Specia
Evacuations have begun in the besieged city of Mariupol, according to an adviser to the mayor’s office, after Russia agreed to open a humanitarian corridor there. Buses have begun leaving the city for nearby Berdyansk, before heading to another city further north.
Ivan Nechepurenko
Russia and Ukraine began another round of talks via a video link, said Mykhailo Podolyak, a member of the Ukrainian delegation. On Tuesday, the Ukrainian side presented proposals on how to end the war at an in-person meeting in Istanbul. Russia’s foreign minister, Sergei V. Lavrov, said that Moscow was preparing its reaction.
Victoria Kim
As Russian troops pulled out of Ukraine’s shuttered Chernobyl nuclear plant five weeks after seizing it, an international nuclear watchdog agency is looking into reports that some of the soldiers are experiencing radiation poisoning.
Rafael Mariano Grossi, the International Atomic Energy Agency’s director general, was scheduled to speak at a news conference on Friday afternoon at the agency’s headquarters in Vienna after meeting with senior government officials from Ukraine and Russia.
Russian troops left the plant and the nearby city of Slavutych on Thursday, according to Energoatom, Ukraine’s state-run energy company. Three convoys of soldiers who left the site were headed north toward Belarus, the I.A.E.A. said in a statement.
The agency said it was working to confirm local news media reports that Russian soldiers were leaving the site because some had been exposed to high levels of radiation there.
The agency also said it would send experts and safety and security supplies to Ukraine to ensure safety at Chernobyl, where the worst nuclear disaster in history occurred in 1986.
A Pentagon spokesman, John F. Kirby, cast doubt on the reports that Russian soliders had suffered radiation sickness, saying in a news conference on Thursday that “at this early stage” the troop movement appeared to be “a piece of this larger effort to refit and resupply and not necessarily done because of health hazards or some sort of emergency or a crisis at Chernobyl.”
Russia seized the decommissioned plant early in its invasion of Ukraine, raising concerns about radiation levels and safeguarding at the site, where spent fuel still requires round-the-clock maintenance.
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Megan Specia
President Vladimir V. Putin of Russia is “a man in a cage that he built himself” because of his decision to invade Ukraine, and he has damaged both his own nation and its army, Britain’s defense minister, Ben Wallace, said on Thursday.
“Russia is a lesser country rather than a greater country as a result of him knowingly and deliberately breaking international law by invading,” Mr. Wallace said in the interview with Sky News. “President Putin is not the force he used to be.”
Mr. Wallace said that Mr. Putin would live not only with the consequences of what he had done to Ukraine, but also with “the consequences of what he has done to his own army,” citing large losses.
He said that international allies had agreed to supply more military equipment to Ukraine, including armored vehicles and long-range artillery and ammunition.
Mr. Wallace also said that Russian forces appeared to be regrouping and shifting their operational focus toward the south and east of Ukraine, but he cautioned that it could be disastrous for civilians.
“We have seen it before,” he said. “It always gets worse. It goes for more civilian attacks, more civilian areas.”
Despite Russia’s claims this week that it would reduce activity in the north and west of Ukraine, air and missile strikes have continued in the Chernihiv and Kyiv regions in the north, Britain’s Defense Ministry said early Friday.
But Ukrainian forces have retaken two villages south of Chernihiv along a key route to Kyiv, the capital, the ministry said.
Megan Specia
Residents of the Ukrainian city of Mariupol were poised on Friday to receive assistance and a safe evacuation route amid a deepening humanitarian crisis there, as an aid convoy was headed to the southern port city.
Just after noon local time, there were indications from local officials that some evacuations had begun, though their extent was unclear. It was also still unknown whether the much-needed aid had reached those remaining in the city.
Russian troops have surrounded Mariupol for weeks, and the few residents who have managed to escape have painted a dire picture of deteriorating conditions there.
After Russia’s Defense Ministry agreed on Thursday to a temporary halt in hostilities, both sides said they would open a humanitarian corridor to allow for evacuations and aid deliveries. On Friday morning, thousands of residents were waiting to see whether the relief would arrive.
Because communication with the city has been largely cut off, it was difficult to immediately know whether the planned humanitarian corridors would hold. But around noon, the Mariupol City Council published a video of a convoy with a note that said, “Almost 2,000 people will be taken away by buses alone!”
Just after 11 a.m., the International Committee of the Red Cross, which is involved in the aid effort, posted a video from a staff member who was traveling to Mariupol. “We are currently on the move from Zaporizhzhia to go to Mariupol in order to ensure safe passage of the civilians who desperately want to flee the city,” the staff member said in the clip, which was posted on Twitter.
A passageway for evacuating people from the city of Melitopol, farther west, had also been agreed upon, according to Ukrainian officials, and people from both cities were expected to make their way to Zaporizhzhia, a city farther north.
Ivan Fedorov, the mayor of Melitopol, speaking to Ukrainian national television on Friday morning, said that an evacuation convoy was gathering near the city’s fire department and that there were hopes that up to 2,000 residents would be able to evacuate.
There were reports on Thursday from a Ukrainian official that Russian forces had stopped some evacuation buses heading to Mariupol. The International Committee of the Red Cross said in a statement that it was “desperately important that this operation takes place.”
“The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it,” the organization added.
Foreign citizens also remain in the city, including about 30 from Turkey, Mevlut Cavusoglu, the country’s foreign minister, said on Friday in televised remarks. He said that Turkish buses were waiting for them outside Mariupol.
“There are many civilians there, many wounded people,” Mr. Cavusoglu said. “They have to be evacuated, too, and treated.”
Safak Timur contributed reporting.
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Steven Erlanger
BRUSSELS — The European Union on Friday is holding its first summit meeting with China in two years, with tensions high over Beijing’s support for Russia’s war in Ukraine, its record on human rights and its trade boycott of Lithuania for hosting a representative office of Taiwan.
The summit meeting is virtual and will produce no joint statement or any precooked agreement, and there will be no joint news conference. But China and the bloc are each other’s largest trade partners, with China doing more than six times as much trade with Europe than with Russia, European officials said in pre-summit briefings.
So while the meeting will feature tensions over Ukraine, with the Europeans pressing Beijing’s leaders, President Xi Jinping and Prime Minister Li Keqiang, not to provide any material or financial support to Russia’s war, the effort will be to try to manage the relationship, the officials said.
China has always been eager to divide European Union countries from the United States and even from one another, said Philippe Le Corre, a China expert and a senior fellow at Harvard’s Kennedy School of Government and at the Carnegie Endowment.
But with China’s positions on Ukraine, its “no limits” friendship with Russia, its attacks on NATO, its actions in Xinjiang and Hong Kong, its refusal to let the world investigate the origins of the coronavirus pandemic and its moves against Lithuania, Mr. Le Corre said, “China has an increasingly bad image in Europe, too.”
China will most likely insist that it is for peace and will help with humanitarian aid in Ukraine without pulling back from its alliance with Russia, the E.U. officials said. China is also unhappy with how closely Brussels has aligned itself with Washington over Ukraine. The state broadcaster CCTV wrote in an editorial on Tuesday that Europe, “which has been repeatedly stabbed in the back by the United States,” should not make the same mistakes and be “dragged into danger by the U.S.”
But, essentially, Europe-China relations are frozen. The big accomplishment of the last summit meeting, in December 2020, just before President Biden took office, was a Comprehensive Agreement on Investment. That deal was much criticized by the European Parliament and by Washington. And after China responded to E.U. sanctions by penalizing members of the European Parliament, the Parliament refused to consider ratifying the agreement, which is now considered dead.
Ben Dooley
Prime Minister Fumio Kishida of Japan on Friday rejected Russian demands to pay for gas deliveries in rubles, a day after he said the island nation would continue cooperating with Russia on energy projects deemed vital to its energy security.
President Vladimir V. Putin of Russia has warned that all natural gas imported from Russia must be paid for in rubles starting Friday — or risk having the supplies shut off.
The standoff could create a dilemma for Japan as the resource-poor nation tries to balance its tough position on Russia’s invasion of Ukraine with a dependence on fossil fuels that was hardened by the closure of most of the country’s nuclear power plants after the Fukushima meltdown in 2011.
Japanese companies are partners with the Russian energy firms on offshore oil and gas projects near northern Japan. One liquefied natural gas project, Sakhalin-2, supplies about 8 percent of the liquefied natural gas used by Japanese power companies. As of 2019, the fuel accounted for about 34 percent of Japan’s electricity production.
Mr. Kishida said on Thursday that Japanese companies would not pull out of Sakhalin-2, which he described as “extremely important to Japan’s energy security.”
“To provide time to secure a sustainable alternative, our nation’s policy is not to withdraw from the project,” he said in remarks to Parliament. But the government is “advancing measures intended to lessen energy dependence on Russia,” he added.
Shell, a major investor in Sakhalin-2, which is 50 percent owned by Russia’s Gazprom, said in late February that it was pulling out of the project.
While Japan has been quick to place a range of economic sanctions on Russia, it has been careful to avoid the energy sector, where it is heavily dependent on imported fuels.
Japan’s domestic energy rates have been rising steeply in recent months. That poses a potential threat both to Japan’s fragile economy, which has struggled to rebound from the pandemic, and to Mr. Kishida’s political fortunes. He will face a key parliamentary election this summer and has been cautious to avoid any policies that might threaten his chances of securing a comfortable majority.
Hisako Ueno and Makiko Inoue contributed reporting.
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Anton Troianovski and Haley Willis
Two low-flying Ukrainian helicopters crossed into Russian territory early Friday and fired on an oil depot in the city of Belgorod, a regional governor said — the first time Russia has reported a Ukrainian airstrike on its territory since the war began.
The strike appeared to be an embarrassment to Russia’s military, which said last week that Ukraine’s air force had been “practically destroyed.” Ukraine’s military had previously only managed to hit Russian territory with ground-launched missiles.
Belgorod, which has a population of about 400,000, sits less than 20 miles from the Ukrainian border. The region has been a staging ground in recent weeks for Russian troops entering eastern Ukraine.
Video posted to VKontakte and verified by The New York Times shows two helicopters firing at the oil depot on the eastern edge of the city. Although it was not possible to determine whether the helicopters were Ukrainian, the footage confirmed that an airstrike caused a fire at the site. Other video of the aftermath shows the facility continuing to burn into the daylight.
Two people were injured in the episode, according to the region’s governor, Vyacheslav Gladkov.
“The fire at the oil depot happened as a result of an airstrike of two helicopters of the Armed Forces of Ukraine that entered the territory of Russia at low altitude,” Mr. Gladkov said in a social media post on Friday.
Firefighters, he added, “are trying to localize the fire as quickly as possible. Nothing threatens the population.”
Sameer Yasir
Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, was in New Delhi for talks on Friday, hoping to shore up trade with India as Russia is battered by international sanctions. India, a longtime ally of Russia, has refrained from explicitly criticizing it for its invasion of Ukraine. On Thursday, Daleep Singh, a U.S. official visiting New Delhi, warned that there would be “consequences” for countries that help Russia evade sanctions.
Anton Troianovski
Two Ukrainian helicopters crossed into Russia and struck an oil depot in the city of Belgorod, injuring two people, a regional governor in Russia said early Friday. The comments by the governor of the Belgorod region, Vyacheslav Gladkov, mark the first time Russia has reported an airstrike on its territory since the start of the war. Ukraine has previously attacked Russian territory with ground-launched missile strikes.
Megan Specia
Air and missile strikes have continued in the Chernihiv and Kyiv regions of northern Ukraine despite claims by Russia that it has reduced activity in those areas, Britain’s Defense Ministry said early Friday. Ukrainian forces have also retaken two villages south of Chernihiv along a key route to Kyiv, the capital, it said.
Ben Dooley
Prime Minister Fumio Kishida of Japan on Friday rejected Russian demands to pay for gas deliveries in rubles. He had said a day earlier that Japan would continue cooperating with Russia on natural gas projects deemed vital to the island nation’s energy security. President Vladimir V. Putin has warned that starting Friday, countries must pay in rubles for all natural gas imported from Russia, or risk having the supplies shut off.
John Yoon
Australia will provide Ukraine with the Australian-built armored troop carriers known as Bushmasters, Prime Minister Scott Morrison said on Friday. President Volodymyr Zelensky had asked for the vehicles in a video address to the Australian Parliament on Thursday. It was not immediately clear how many of the troop carriers Australia would send. Mr. Morrison pledged on Thursday to send $18 million in additional military aid to Ukraine.
Alyssa Lukpat
Roberta Metsola, the president of the European Parliament, said on Thursday that she was on her way to Kyiv. After meeting with the chairman of Georgia’s Parliament on Wednesday, she posted emojis of the flags of Georgia, Moldova and Ukraine on Twitter, adding that the countries “belong to European family.”
Alyssa Lukpat
The United States has made “limited additional progress” in getting consular access to all American citizens detained in Russia, and not just the W.N.B.A. star Brittney Griner, said Ned Price, the State Department spokesman, at a news briefing on Thursday.
Alyssa Lukpat
Britain and more than two dozen countries agreed on Thursday to send more military aid to Ukraine, including artillery, armored vehicles, training support and air and coastal defense systems, Ben Wallace, Britain’s defense secretary, said in a statement.
Alyssa Lukpat
Britain’s Ministry of Defense said Thursday on Twitter that intelligence showed that Russia was redeploying at least 1,200 troops from Georgia to Ukraine, suggesting that Russia has sustained unexpected losses.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 31 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/SV5bl19zq3🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/e1x4jsAZnx
Alyssa Lukpat
Ukrainian officials said the country had dispatched a convoy of 45 buses on Thursday to evacuate people trapped in the besieged port of Mariupol after Russia agreed to a cease-fire.
Hours later, a deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, said in a videotaped statement on Telegram that the convoy had been stopped by Russian forces in the coastal city of Berdyansk. It wasn’t clear how long the convoy would be detained.
Ms. Vereshchuk, the deputy prime minister for the reintegration of the temporarily occupied territories, said about 30 buses were waiting outside Berdyansk in the hope they would be allowed on Friday to go through to Mariupol, which had been under heavy bombardment for weeks. She said that about 600 refugees from Berdyansk boarded buses and would be taken to Zaporizhzhia on Friday morning.
A team from the International Committee for the Red Cross was also preparing to try and enter Mariupol with two trucks of aid, including food, water, medicine and other supplies, officials for the organization in Geneva said.
The Russian defense ministry said on Thursday it would open an evacuation corridor from Mariupol to Zaporizhzhia on Friday morning at the request of French and German leaders. The ministry said it wanted the United Nations refugee agency and the Red Cross to participate in the evacuation.
Ms. Vershchuk said on Thursday morning the Ukrainian side would honor a cease-fire to allow the evacuation to take place and that the government would “do everything possible to ensure the buses arrive in Mariupol.”
“Our military has fully confirmed and guarantees a full cease-fire,” she said. “So, at 9 a.m. we will start the evacuation.”
She said Russian soldiers had confiscated 14 tons of food and medicine that had been taken into another occupied town, Melitopol, on a dozen buses that had been sent in to evacuate people.
Previous attempts to halt the fighting and allow civilians to leave Mariupol have failed when fighting resumed on the main roads out of the city. Some civilians have made it through on their own, traveling through Russian checkpoints and braving land mines and artillery fire, often with white fabric tied to their cars and signs reading “children.”
Ms. Vereshchuk said on Thursday afternoon that more than 1,400 people had reached Zaporizhzhia in their own cars on Thursday, with roughly 600 of them coming from Mariupol and the rest from other towns held by the Russians.
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Alyssa Lukpat
The Ukrainian government has received more than 25,000 applications in the last few days to repair damaged homes and apartments, President Volodymyr Zelensky said. He promised that the government would “return to our people everything that the occupiers destroyed.”
Helene Cooper and Eric Schmitt
WASHINGTON — Russia is running its military campaign against Ukraine out of Moscow, with no central war commander on the ground to call the shots, according to American officials who have studied the five-week-old war.
That approach may go a long way to explain why the Russian war effort has struggled in the face of stiffer-than-expected Ukrainian resistance, the officials said.
The lack of a unifying military leader in Ukraine has meant that Russian air, ground and sea units are not in sync. Their disjointed battlefield campaigns have been plagued by poor logistics, flagging morale and between 7,000 and 15,000 military deaths, senior U.S. officials and independent analysts say.
It has also contributed to the deaths of at least seven Russian generals as high-ranking officers are pushed to the front lines to untangle tactical problems that Western militaries would leave to more junior officers or senior enlisted personnel.
A senior American official said that NATO officials and the intelligence community had spent weeks waiting for a Russian war commander to emerge. No one has, leaving Western officials to conclude that the men making decisions are far from the fight, back in Moscow: Defense Minister Sergei K. Shoigu; Gen. Valery Gerasimov, the chief of the general staff of the Russian military; and even President Vladimir V. Putin.
On Wednesday, Biden administration officials, citing declassified U.S. intelligence, said that Mr. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s problems in Ukraine. The intelligence, American officials said, also showed what appeared to be growing tension between Mr. Putin and Mr. Shoigu, who was once among the most trusted members of the Kremlin’s inner circle.
Russian officials have disputed the American intelligence assertion, with the Kremlin on Thursday calling it a “complete misunderstanding” of the situation that could have “bad consequences.”
But it is hard to run a military campaign from 500 miles away, U.S. military officials said. The distance alone, they said, can lead to a disconnect between the troops who are doing the fighting and the war plans being drawn up in Moscow. Instead of streamlining the process, they said, Russia has created a military machine that is unable to adapt to a quick and nimble Ukrainian resistance.
A second senior American official said that Russian soldiers, who have been taught not to make a single move without explicit instructions from superiors, had been left frustrated on the battlefield, while Mr. Putin, Mr. Shoigu and General Gerasimov continued to plot increasingly out-of-touch strategy.
This top-down approach means that Moscow transmits instructions to generals in the field, who then transmit them to troops, who are told to follow those instructions no matter the situation on the ground.
“It shows up in the mistakes that are being made,” said retired Gen. Wesley K. Clark, who served as NATO’s supreme allied commander for Europe during the Kosovo war.
Last week, Ukrainian forces blew up the Russian warship Orsk, which had docked in southern Ukraine. Describing the incident, General Clark asked: “Who would be crazy enough to dock a ship in a port” before first securing the area?
That the Russian planners who sent the Orsk into the port were inattentive to the potential danger shows that no one is questioning decisions coming from the top, officials said. The troops at the bottom are not empowered to point out flaws in strategy that should be obvious, they said.
Military analysts said a complex chain of events, originating with a broken-down command structure that begins in Moscow, had led to the deaths of the Russian generals.
“I do not see the kind of coherent organizational architecture that one would have expected given the months of exercises and presumably even longer period of planning in advance of the invasion,” retired Gen. David H. Petraeus, who served as the head of the military’s Central Command and as the top commander in Iraq and Afghanistan, said in an email.
In an American war command structure, a four-star field commander would coordinate and synchronize all subordinate air, land and naval forces, as well as special operations and cyberoperations. The campaign would have a main objective, a center of gravity, with operations supporting that goal.
In the case of the deaths of some of the Russian generals, for instance, the problem originated far away from the battlefield, when Moscow did not respond quickly enough after Ukraine jammed Russian communications, the analysts said.
Mr. Putin’s own dishonest portrayal of the mission of the Russian military may have hurt its ability to prosecute the effort, which the Russian president initially presented publicly as a limited military operation.
General Clark recalled teaching a class of Ukrainian generals in 2016 in Kyiv and trying to explain what an American military “after-action review” was. He told them that after a battle involving American troops, “everybody got together and broke down what happened.”
“The colonel has to confess his mistakes in front of the captain,” General Clark said. “He says, ‘Maybe I took too long to give an order.’”
After hearing him out, the Ukrainians, General Clark said, told him that could not work. “They said, ‘We’ve been taught in the Soviet system that information has to be guarded and we lie to each other,’” he recalled.
Mr. Putin’s decision to send the Chechen warlord Ramzan Kadyrov to the besieged Ukrainian city of Mariupol this week for a victory lap despite the fact that Mariupol has not fallen yet demonstrates the Russian president’s continued belief that the biggest battle is the information one, said Andrei Soldatov, a Russian security services expert.
The feared Chechen “is a general, not a real military commander,” he said, adding, “This shows that what Putin still believes is that propaganda is the most important thing here.”
Russian officials are now signaling that Mr. Putin might be lowering his war ambitions and focusing on the eastern Donbas region, though military analysts said it remained to be seen whether that would constitute a meaningful shift or a maneuver to distract attention ahead of another offensive.
The Russian army has already committed more than half of its total combat forces to the fight, including its most elite units. Moscow is now tapping reinforcements from outside Russia, including Georgia, as well as rushing mercenaries from the Wagner Group, a private military company, to eastern Ukraine.
Mr. Putin has also signed a decree calling up 134,000 conscripts.
“They seem to have no coherent concept of the amount of force it will take to defeat the Ukrainian regular and territorial forces in urban terrain, and to retain what they destroy or overrun,” said Jeffrey J. Schloesser, a retired two-star Army general who commanded U.S. forces in eastern Afghanistan. “Hundreds of thousands of more Russian or allied troops will be necessary to do so.”
Alyssa Lukpat
President Volodymyr Zelensky of Ukraine said in his nightly speech that the country has removed two generals for being “antiheroes” who did not support their homeland. He did not give specifics. The generals worked for Ukraine’s Security Service, which is the country’s intelligence and law enforcement agency.
Valerie Hopkins
LVIV, Ukraine — Two weeks after Valeriy, an actor and amateur photographer, settled in western Ukraine after fleeing his home in Kyiv, he was stopped and questioned by the local police.
Someone had reported him as he strolled around the city photographing its squares, churches and other landmarks — many now buttressed with sandbags.
The police officers took him to their car and scrolled through the recent photos on his mobile phone, leafed through his sketchbook, and checked what channels he subscribed to on the social messaging app Telegram.
“They were even reading my memes to check if I am making fun of us or them,” he said in an interview, meaning Ukrainians or Russians. Luckily for him, the officers found a meme of ragtag Russian soldiers with televisions for heads — an allusion to the intense propaganda Moscow is churning out — and let him go.
Valeriy, 32, who asked that his full name not be used for fear of recriminations, is not alone in having to look over his shoulder. With Russia’s full-scale invasion of Ukraine now into its second month, suspicion has settled like a fog over the country, joining anger and unity as the dominant emotions.
Ukrainians have been shaken by reports of “dyversanti” — saboteurs and diversionary groups working for Russia who mix into the civilian population, sow confusion and mistrust, and possibly even alert the enemy to potential targets. Civilians who were already living in fear are seeing spies everywhere.
“With this level of anxiety, and trying to find sources of danger, the more you imagine things when you don’t know what the beast looks like,” Valeriy said.
In the first weeks of the war, the police and administrators fielded more than 17,000 calls a day about supposedly suspicious activity, Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky, said in an interview. Now law enforcement bodies are fielding about 10 percent of that volume, he said. But that’s still more than 1,000 a day.
There are legitimate reasons for suspicion. During the first month of the war, Ukraine’s intelligence agency, the S.B.U., dismantled 20 saboteur groups and apprehended 350 more saboteurs, a spokesman, Artem Dekhtiarenko, said last week.
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Alyssa Lukpat
At least 148 children have been killed during shelling and air raids in Ukraine, the country’s defense ministry said Thursday on Twitter. The ministry also said that more than 10 million people have fled their homes and 15 airports have been destroyed.
Helene Cooper
Asked about unconfirmed reports that some of the Russian soldiers who are leaving the Chernobyl nuclear facility in Ukraine had suffered radiation sickness, the Pentagon press secretary, John F. Kirby, said that “at this early stage” the troop movement appeared to be “a piece of this larger effort to refit and resupply and not necessarily done because of health hazards or some sort of emergency or a crisis at Chernobyl.”
Ben Hubbard, Hwaida Saad and Asmaa al-Omar
BEIRUT, Lebanon — Hundreds of Syrian fighters are en route to join Russian forces in Ukraine, effectively returning the favor to Moscow for helping President Bashar al-Assad crush rebels in an 11-year civil war, according to two people monitoring the flow of mercenaries.
A first contingent of soldiers has already arrived in Russia for military training before heading to Ukraine, according to a Western diplomat and a Damascus-based ally of the Syrian government. It includes at least 300 soldiers from a Syrian army division that has worked closely with Russian officers who went to Syria to support Mr. al-Assad during the war.
And many more could be on the way: Recruiters across Syria have been drawing up lists of thousands of interested candidates to be vetted by the Syrian security services and then passed to the Russians.
Syria has grown in recent years into an exporter of mercenaries, a grim aftereffect of years of war that gave many men combat experience but so damaged the country’s economy that people now struggle to find work. So they have deployed as guns-for-hire to wars in Libya, Azerbaijan, the Central African Republic — and now Ukraine.
“In general, money is the motivation,” said Bassam Alahmad, the head of Syrians for Truth and Justice, an advocacy group that has researched the Syrian mercenary trade. Some Syrians feel loyalty to Russia because of its support for Mr. al-Assad, he said, while others sign up to fight because they simply need the money and believe recruiters’ promises that they will have noncombat jobs, such as guarding bases or oil facilities.
“Some people don’t mind fighting, but there are groups that are definitely taking advantage of people’s needs,” Mr. Alahmad said. “The result is the same: People are paying this price. People are participating in wars that aren’t theirs.”
On Wednesday, John Kirby, a Pentagon spokesman, said the United States believed that about 1,000 mercenaries from the Wagner Group, a Russian military contractor, are focused on the eastern Donbas region of Ukraine, where Russia has installed two separatist enclaves. Mr. Kirby added that Wagner was believed to recruit from Arab countries, including Syria and Libya.
Syria’s long-running war drew in foreign powers such as Iran, Turkey, Russia and the United States, all of which worked with Syrian military groups on the ground to advance their interests.
Some of those partnerships now facilitate mercenary traffic.
Russia and Turkey together dispatched about 10,000 Syrian fighters to bolster their preferred sides in the conflict in Libya, Mr. Alahmad said, and Turkey sent about 2,000 Syrians to Azerbaijan during last year’s war in the disputed territory of Nagorno-Karabakh.
Russia has sent small numbers of Syrians as far as Venezuela, where Moscow has interests in the oil industry.
Using mercenaries is not considered a war crime under the Geneva Conventions, but there is a separate United Nations treaty that criminalizes it. Ukraine is a signatory to that treaty, but Russia is not.
“What we are seeing is predatory recruitment,” said Sorcha MacLeod, the chair of the United Nations Working Group on the use of mercenaries. “They are taking advantage of the poor socioeconomic situation that these people find themselves in.”
The war in Ukraine could pull in large numbers of Syrians, given the scope of the battle, the high number of Russian dead and wounded and Russia’s close ties with the Syrian military. But much about the deployments and activities of Syrian mercenaries remains murky because of the covert nature of their work.
Western officials, experts tracking the issue, recruiters and returned fighters described a messy system in which men with few options scramble for limited opportunities to risk their lives for salaries they could not match at home.
The war in Ukraine has caused interest to spike, and recruiters have launched registration drives across Syria to gather names of men who want to go, according to Mr. Alahmad and a recruiter in southern Syria who is signing men up. The recruiter spoke on condition of anonymity, like others in this article, for fear of repercussions from the Syrian government.
Recruiters often collect payment for registration, and scams are rife.
The recruiter in southern Syria said he started his work after a scammer who had promised him a job in Libya took his money and abandoned him near the city of Latakia in northwest Syria with no way to return home.
He said he had signed up multiple groups to go to Libya, and recently got word that the Russians want as many as 16,000 Syrians to fight in Ukraine. Applicants must be between 20 and 45 years old and weigh between 110 and 200 pounds, he said, adding that those with military experience get priority and that all recruits must be vetted by the Syrian security services.
He and his partner charge applicants about $7 to apply and earn $25 for each one who is accepted, he said. The lack of other work and a currency collapse that has made basic items like bread and cooking gas exorbitantly expensive in Syria have driven up interest in Ukraine, with the promise of earning $1,000-$2,000 a month.
While some other recruiters play up the benefits and minimize the dangers, he said he makes the danger clear.
“Some people are selling it to them as if they’re going to heaven,” he said. “You are not going to heaven.”
The roughly 300 soldiers already in Russia are from the 25th Division of the Syrian Army, known as the Tiger Forces, which are seen as elite and work closely with Russian officers. The Russians have offered them $1,200 a month for six months with a $3,000 bonus when they return to Syria, said the Syrian government ally.
Their families are promised $2,800, plus $600 a month for one year, if their loved ones are killed in combat, he said, adding that in Syria, those soldiers earn about $100 a month, while soldiers from less elite units earn less than $50 per month.
A commander of a militia made up of fighters from Syria and neighboring countries that received Russian support during the Syrian war said his group had sent another contingent of 85 men to Russia. They included Lebanese, Iraqis and Syrians, he said, adding that more were on the way.
“The Russians helped us when needed it, and now it’s time to give back part of what they offered us,” the commander said.
A Syrian man who returned recently from fighting in Libya said he had gone solely for the money, but would never do it again.
Once he was in Libya, where he guarded oil and other facilities, his three-month contract was extended to six, and his salary was cut from $1,000 to $800 a month, he said. His food, water and lodging were supposed to be covered, but he said he slept in a tent with other men, ate mostly rice and bread and had to buy drinking water.
He was happy to make it home and used his earnings to clear his debts and open a cigarette shop, he said. But his activities had left a social stain that could hurt his marriage prospects, he said.
He tells anyone who will listen not to go to Ukraine.
“People who go there will die,” he said.
Raja Abdulrahim contributed reporting from Jerusalem.
An earlier version of this article referred incorrectly to a statement by John Kirby, a Pentagon spokesman. He said that the Wagner Group is believed to recruit Syrians, not that Syrians are among the 1,000 mercenaries focused on the Donbas region of Ukraine.
France24 - Monde
Surfer contre la pollution chimique
Publié le : 01/04/2022 - 11:26
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Élise DUFFAU
Alors que la pollution plastique des mers et des océans défraie régulièrement la chronique, elle n’est pas la seule à affecter notre planète. L’eau dans laquelle nous nous baignons est en effet envahie par une myriade d’ennemis invisibles : les polluants chimiques.
Pour détecter la pollution, le mieux, c’est parfois de se jeter à l’eau ! À Biarritz, en Pays basque, c’est ce que font les militants de Surfrider Foundation Europe, une ONG environnementale luttant pour la protection et la mise en valeur de l'océan, du littoral et des vagues. Militants, mais aussi cobayes... Pendant leurs parties de glisse, ces surfeurs d’un nouveau genre équipent leurs combinaisons de petits capteurs, semblables à des capsules de café. Ces capteurs absorbent les polluants chimiques pendant les heures passées dans l’eau et sont ensuite envoyés à l’Ifremer de Nantes, où Farida Akcha, chargée de recherche en écotoxicologie marine, les analyse afin de détecter la présence de polluants chimiques, métaux lourds en tête.
Planctonid, dépolluer par les algues
Mais une fois ce constat établi, existe-t-il des moyens pour dépolluer les océans des particules chimiques et, demain, pouvoir surfer et nager dans une eau plus pure ? C’est ce à quoi travaille Planctonid Environnement, une start-up spécialisée dans la culture de microalgues. À l’usine Yara de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), la production d’engrais entraîne d’importants rejets de polluants chimiques dans l’eau, notamment de l’azote et du phosphore. L’entreprise a donc fait appel à Planctonid afin de trouver une solution. Cultivées à proximité de l’usine dans des photobioréacteurs, les microalgues sont nourries avec les rejets de l’usine. Elles absorbent les produits chimiques, permettant ainsi de purifier l’eau. Une sorte de station d’épuration végétale. Reste cependant à améliorer cette technologie énergivore. Comme toutes les plantes, les algues sont gourmandes en lumière, et donc en énergie.
>> À lire : "Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète"
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Green washing ?
ActuNettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.
Marie MersierPréserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.
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Harassment Case Tests Women’s Rights in Costa Rica’s Close Election
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In Sunday’s runoff, voters will decide between a candidate found to have sexually harassed junior employees at the World Bank and a former president once accused of corruption.
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By David Bolaños and Anatoly Kurmanaev
SAN JOSÉ, Costa Rica — He was demoted from a senior position at the World Bank because of sexual harassment. Now, the economist Rodrigo Chaves — who has campaigned as a populist outsider in an election marked by anger at traditional politicians — leads the polls to become Costa Rica’s next president on Sunday.
It’s an unexpected rise to prominence in a country that has taken a lead role in the advancement of progressive policies in Central America, underlining how the desire to punish political elites for economic stagnation is overshadowing most other issues.
In 2019, Mr. Chavez was reprimanded by the World Bank for what was shown to be a pattern of sexual misconduct against junior employees, though the details of his behavior were made public by a Costa Rica newspaper only in August — details the presidential candidate has repeatedly rebutted.
Mr. Chaves’s denial and downplaying of a documented history of sexual harassment come two years after another Costa Rican politician, the former president and a Nobel Peace Prize laureate, Óscar Arias Sánchez, narrowly avoided prosecution for sexual abuse, in a scandal that shook the country.
Mr. Arias was accused in 2019 of sexual assault or misconduct by at least nine women, emerging as one of the most significant #MeToo cases in Latin America. However, in December 2020, the charges brought against him by two of the women were dropped.
Human rights activists now say that Mr. Chaves’s bid for power threatens to undermine progress in Central America’s most liberal and egalitarian nation.
“The message that this is sending to society is that sexual abuse is something minor, something not serious,” said Larissa Arroyo, a Costa Rican human rights lawyer. “This campaign is normalizing and legitimizing the abuse.”
Mr. Chaves and his press office didn’t respond to an interview request.
Mr. Chaves languished in obscurity until his alliance with Pilar Cisneros, a prominent female Costa Rican journalist, who presented him to Costa Rican voters as an experienced administrator who would tackle corruption.
Just a day after Ms. Cisneros joined Mr. Chaves’s campaign in August, the local newspaper La Nación made public the World Bank’s investigation that found he demonstrated a pattern of sexual harassment against junior female employees between 2008 and 2013.
Mr. Chaves responded by downplaying the findings: “Those who have kidnapped the nation are already showing their fear of the candidacy of Rodrigo Chaves.” he said in a video address posted on social media hours after the article’s publication.
The revelations did little to damage Mr. Chaves’s campaign. When the investigation was revealed, he was polling at just 2 percent. By the first round of national elections, held in February, he had earned enough votes to move onto the presidential runoff.
Ms. Cisneros came to Mr. Chaves’s defense, helping to shield him from the full impact of the revelations. “Do you think that Pilar Cisneros would have supported a sexual harasser?” she told the local media in January. The next month, she won a congressional seat for Mr. Chaves’ party.
Ahead of the final vote on Sunday, the state-run University of Costa Rica found Mr. Chaves narrowly leading against his opponent: a former Costa Rican president, José María Figueres. In a poll of 1,000 voters conducted by the university on March 24-28, Mr. Chaves led by 3.4 percentage points, slightly above the survey’s margin of error of 3.1 percent.
A separate poll published by the University of Costa Rica on March 1 found that only 13 percent of voters thought that harassment accusations against Mr. Chaves were false. But 45 percent said that the accusations would not influence their vote.
Mr. Chaves has benefited from the unpopularity of his opponent, Mr. Figueres, who has been marred by accusations of corruption during his first term in office in the 1990s. Mr. Figueres, who leads the country’s oldest and largest political party, the National Liberation Party, is accused of receiving payments in the early 2000s from a French telecommunications company in return for preferential treatment while he was president.
Mr. Figueres has denied the accusations, and prosecutors who investigated the payments, which occurred after he stepped down, did not press charges.
However, in the eyes of many Costa Ricans, Mr. Figueres and his party have come to represent the venality and elitism of the country’s political system, which many believe is no longer able to solve the country’s economic problems, said Ronald Alfaro, who leads the University of Costa Rica’s Center of Political Studies and Investigation.
Costa Rica’s tourism-reliant economy suffered greatly from the pandemic — in 2020, its gross domestic product saw its greatest drop in four decades. While parts of the economy bounced back, the country is struggling to rein in rising food and fuel costs.
“The accusations end up canceling each other,” Mr. Alfaro said. “Voters end up casting their ballots not for the candidate they like but against the candidate they believe has more fleas than the other,” he said.
Turned off by the scandals around both candidates, most Costa Ricans appear to have lost interest in the election. Only a quarter of all registered voters cast their ballots for either Mr. Chaves or Mr. Figueres in the first round of elections, which had the lowest turnout in 70 years.
Documents from the World Bank’s internal tribunal and labor union show that Mr. Chaves was punished in 2019 after two female employees filed harassment complaints. At the time, he was the bank’s country head for Indonesia, a director-level position overseeing billions of dollars of lending to one of the world’s largest developing economies.
The women said Mr. Chaves made attempts to kiss junior employees on the mouth, made sexual comments about their appearances and repeatedly made unwelcome invitations to hotel rooms and dinners. The identities of the women have not been made public.
One woman, who reported to Mr. Chaves, told the tribunal that he “commented that he liked it when she bent over, then proceeded to drop an item and ask her to pick it up for him,” a request she said she refused.
Mr. Chaves was demoted and his salary was frozen, but the bank stopped short of explicitly calling his behavior sexual harassment. He left the organization days later and returned to his native Costa Rica to become the finance minister for the president, Carlos Alvarado.
The Costa Rican Communication Ministry said the current government had been unaware of the harassment case, and that Mr. Chaves told its members at the time that he returned because he wanted to spend his retirement with his elderly mother.
Within six months, Mr. Chaves left his ministry position and announced a presidential bid with a little-known political party, promising to “return power to citizens” by holding referendums on important policy topics.
Despite Mr. Chaves’s departure from the World Bank, his accusers brought an appeal to the internal tribunal to review the bank’s misconduct investigation.
“The facts of the present case indicate that Mr. C’s conduct was sexual in nature and that he knew or should have known that his conduct was unwelcome,” the tribunal said in its June ruling. A World Bank official said the bank did not dispute the facts of the case as presented in the ruling.
Even before the ruling was issued, in January 2021, the organization banned Mr. Chaves from its premises and imposed a rehiring ban. The bank’s sister organization, the International Monetary Fund, said it also restricted Mr. Chaves’s access to its premises.
In the months since, Mr. Chaves has denied or misrepresented the findings; instead, he’s said that the World Bank found little more than an allegation against him, referring to the bank’s initial decision not to call his wrongdoings sexual harassment.
He has also said that he can freely visit the World Bank’s offices — contradicting the bank’s ban on his access — and that as president he will continue doing business with the bank, which has $2.3 billion in outstanding loans in Costa Rica.
Mr. Chaves has also promised to “revise” the laws on in vitro fertilization and abortion, which have been made more accessible by recent presidential decrees. Abortion is legal in Costa Rica when the pregnancy threatens a woman’s health.
These measures threaten to derail the slow but noticeable advances in women’s reproductive rights under the recent governments, said Ms. Arroyo, the human rights lawyer. She said the proposals also would damage Costa Rica’s role in the advancement of social rights in a deeply socially conservative region where abortion is largely banned and where violence against women goes mostly unpunished.
Costa Rica’s political stability and strong democracy have long made it an outlier in a region dominated by authoritarians and organized crime, and the country has achieved one of Latin America’s highest levels of social inclusion, in areas ranging from access to education and health care to civil rights.
“If Costa Rica declines in its protection of women’s rights,” Ms. Arroyo said, “it’s most likely that the rest of the neighboring countries will not have this example to keep moving forward.”
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France24 - Monde
Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage
Publié le : 31/03/2022 - 23:00
Anthony SAINT-LÉGER
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Alexandre CAPRON
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Après plus d'un mois de conflit, Ukrainiens comme Russes assurent détenir plusieurs villes d'Ukraine, images à l'appui. Qu'en est-il du port stratégique de Marioupol ? Les deux camps diffusent abondamment des vidéos de propagande sans que celles-ci puissent attester que l'un ou l'autre contrôle effectivement la cité portuaire.
témoignage
Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol
LE FIL DU 22 MARSDeux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation
LE FIL DU 28 MARS
L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol
L'Humanité
Les acouphènes savent se faire entendre
ActuEn France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.
André GoulvenAvoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).
Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.
L’importance de faire un bilan auditif
En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.
Santé New York Times - World
‘I Feel Shame’: Pope Apologizes to Indigenous People of Canada
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Pope Francis also promised to visit Canada as part of a process of healing and reconciliation over the church’s involvement in an abusive system of residential schools.
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By Elisabetta Povoledo and Ian Austen
VATICAN CITY — Pope Francis apologized on Friday for the Roman Catholic Church’s involvement in a system of Canadian boarding schools that abused Indigenous children for 100 years, an announcement that comes after the discovery last year of signs of unmarked graves with the remains of dozens of children.
“I feel shame — sorrow and shame — for the role” that Catholics played “in the abuses you suffered and in the lack of respect shown for your identity, your culture and even your spiritual values,” Francis said.
Francis also promised he would travel to Canada, where he would be better able to “express to you my closeness” as part of a process of healing and reconciliation.
Francis spoke during an audience at the Apostolic Palace with 62 delegates from Canada’s three largest Indigenous groups, who had traveled to the Vatican in the hope that he would apologize to survivors in Canada. This was the first apology to the Indigenous people of Canada from a pope and was a reversal of Francis’s earlier position.
From the 1880s to the 1990s, the Canadian government ran a system of compulsory boarding schools that a National Truth and Reconciliation Commission called a form of “cultural genocide.” The Catholic Church operated about 70 percent of the schools in the system.
About 150,000 Indigenous children were separated from their families and sent to these residential schools, where abuse, both physical and sexual, was widespread, along with neglect and disease. Murray Sinclair, the former judge who headed the commission, estimates that at least 6,000 children went missing.
Whether the Vatican knew about the extent of abuses at the schools while they were open is unclear. The Catholic orders that operated them have been slow to open their records to the National Centre for Truth and Reconciliation, an archive and research body.
Friday’s audience, which began with prayers in the languages of various Indigenous groups, including the “Our Father” sung by members of the Inuit delegation, ended an emotional — and at times painful — weeklong encounter at the Vatican, part of a journey that began decades ago.
“For 40 years plus I’ve been on this walk to Rome,” said Wilton Littlechild, the former grand chief of the Confederacy of Treaty Six First Nations in Alberta and Saskatchewan, said at a media briefing on Thursday.
In private sessions earlier this week with Métis, Inuit and First Nations delegates, Francis heard story after painful story of the abuse suffered at the hands of Catholic educators at the schools. Delegates — including survivors, leaders, elders, youth and spiritual advisers from various nations — said that the pope had listened attentively and had expressed his sorrow. The delegates said this week that they believed the pope’s commitment to healing open wounds was sincere.
Immediately after Friday’s meeting, delegates said that they were overjoyed and somewhat surprised by the papal apology, and that they looked forward to greeting the pope in Canada, where he would be able to apologize directly to survivors and their families.
“The pope’s words today were historic, to be sure. They were necessary and I appreciate them deeply,” said Cassidy Caron, president of the Métis National Council. “And I now look forward to the pope’s visit to Canada, where he can offer those sincere words of apology directly to our survivors and their families whose acceptance and healing ultimately matters the most.”
Natan Obed, the president of Inuit Tapiriit Kanatami, the national Inuit organization, said his group was looking forward to “working with the Canadian Council of Bishops and the Vatican to not only plan for this message to be brought to Canada” but also “see action that really will be the hallmark of this reconciliation journey with the church.”
“Today is a day that we’ve been waiting for certainly one that will be uplifted in our history,” said Gerald Antoine, the Dene national chief, saying that the apology had been “long overdue.”
“It’s a historical first step, however, only a first step. More needs to be done,” he said.
In addition to asking Francis to come to Canada to apologize to survivors and their families, the delegates asked Francis to repatriate artifacts in the collections of Vatican Museums and open the Vatican archives so that researchers could comb through records and documents regarding the residential school system.
The delegates also asked Francis to revoke a 1493 papal bull issued by Pope Alexander VI that had given Spain authority over the newly discovered lands of the Americas, allowing the Spanish to colonize and enslave the Indigenous peoples and convert them to Catholicism. The papal bull, which informed the “doctrine of discovery,” was “used for centuries to expropriate Indigenous lands and facilitate their transfer to colonizing or dominating nations,” according to the United Nations.
Indigenous groups in Canada say that while the theories of racial superiority that underlie the doctrine have long been discredited, it continued to surface in legal disputes over land until 2014. The Supreme Court of Canada ruled that year, without naming the papal bull, that the idea that no one owned land until it was claimed by Europeans “never applied in Canada.”
When Taylor Behn-Tsakoza, a co-chair of the National Youth Council of the Assembly of First Nations, met with Francis on Thursday, she spoke “a lot about the doctrine of discovery,” she said. She asked him to rescind the papal bull, she said, and replace it with a new formal document that valued Indigenous people and their culture.
“We didn’t just come here to complain,” she said. “We offered him solutions as well.”
Phil Fontaine, another delegate and former residential-school student who, as national chief of the Assembly of the First Nations, first traveled to the Vatican in 2009 to ask for an apology from Pope Benedict XVI, said this visit had been decidedly different. There appeared to be real commitment on the part of Pope Francis “to fix things to better the lives of our people. And the first step in that is the apology. And then we work out together the work that needs to be done to address all of the very difficult situations that exist in so many parts of the country,” Mr. Fontaine said. “This is a wonderful start to the process of engagement.”
The apology won’t heal every survivor, but it will open a door, said Ms. Caron. “Survivors are at different stages of the healing journey,” she said. “Some turned away from the church and they say they don’t need an apology to heal, but for others, it was very much necessary.”
“It changes the direction we continue to move forward,” Ms. Caron added.
The church softened its stance on apologizing last year, after three Indigenous groups announced that ground-penetrating radar had discovered of signs of many hundreds of unmarked graves containing human remains, mostly those of children.
The first announcement came in May when a First Nation in British Columbia reported that a geophysical survey indicated that the remains of 215 people lay across a river from the grounds of the former Kamloops Indian Residential School. The anthropologist who conducted the survey said that the size of many of the remains suggested that they were children, like among the missing.
“The eyes of the world have been upon us all week, in part because of what transpired in Kamloops,” Mr. Fontaine of the Assembly of First Nations said this week. “News of the discovery went worldwide and I am convinced at that point the church had nowhere else to go in terms of moving forward with us.”
Chief Antoine, the Dene national chief, said that the Indigenous people of Canada were looking forward to the pope’s visit and that he hoped they would be “active partners” in planning it and in determining the sites Francis would travel to. “Why? Because it’s our home,” he said. “And our family needs to be involved in it.”
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France24 - Monde
En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Publié le : 31/03/2022 - 17:04Modifié le : 31/03/2022 - 17:07
FRANCE 24
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Les Nations unies ont appelé, jeudi, la communauté internationale à soutenir l'Afghanistan et à mettre fin à la "spirale de la mort" menaçant l'économie du pays, lors d'une conférence de donateurs. Le secrétaire général de l'ONU s'est également alarmé des moyens de survie de certains Afghans, qui "vendent leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille".
L'ONU au chevet de l'Afghanistan. L'organisation internationale a appelé le monde, jeudi 31 mars, à soutenir financièrement Kaboul pour rompre une "spirale de la mort" qui menace son économie.
Les Nations unies tentaient de mobiliser 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) pour le pays gouverné par les Taliban depuis août 2021 et en plein effondrement économique, lors d'une conférence des donateurs, co-organisée par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar.
L'organisation espère ainsi tripler le montant demandé en 2021, dans le plus grand appel de fonds jamais lancé pour un seul pays, alors qu'elle n'a jusqu'à présent obtenu que 13 % de la somme nécessaire.
Dans le discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à une "action immédiate" sans laquelle "nous faisons face à une crise de la faim et de malnutrition en Afghanistan".
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a-t-il mis en garde. Certains "vendent déjà leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille", s'est-il alarmé.
"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions"
Les Taliban ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août 2021, après le retrait précipité des forces étrangères dirigées par les États-Unis. La crise humanitaire dans le pays s'est rapidement aggravée depuis.
L'ONU plaide depuis des mois pour un allègement des sanctions occidentales infligées à Kaboul depuis le retour au pouvoir des insurgés. Près de 9,5 milliards de dollars de la banque centrale afghane sont gelés depuis août par Washington.
"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions sur les plus vulnérables", a estimé Antonio Guterres. "La communauté internationale doit trouver des moyens d'épargner le peuple afghan".
Les Taliban ont suscité l'indignation, la semaine dernière, en ordonnant la fermeture des écoles secondaires de filles quelques heures seulement après avoir autorisé leur réouverture pour la première fois depuis leur prise de pouvoir. "Il n'y a tout simplement aucune justification pour une telle discrimination", a affirmé Antonio Guterres.
Tout en condamnant ces fermetures, les Nations unies et les pays co-organisateurs de la conférence ont insisté sur le fait que la communauté internationale ne devait pas abandonner le peuple afghan, dont 60 % dépend de l'aide internationale.
Le coordinateur humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths, a averti que les services de base comme la santé et l'éducation étaient désormais "à genoux", tandis que des millions de personnes n'avaient pas accès au travail et contractaient des prêts pour survivre, 80 % des dépenses des ménages étant consacrées à la nourriture. Le pays subit en outre sa pire sécheresse depuis des décennies.
Donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir"
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré qu'il était important pour les Taliban d'entendre de la part du monde musulman que "les enseignements de l'islam ne confinent pas les femmes".
"Nous devons condamner très fermement et parler très clairement aux Taliban de toute violation des droits humains, mais nous ne devons pas non plus abandonner l'Afghanistan. Nous avons abandonné l'Afghanistan une fois, et nous savons quel en a été le résultat", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni s'est engagé à verser 380 millions de dollars au cours du prochain exercice financier, et qu'au moins 50 % de cette aide serait destinée aux femmes et aux filles.
Majed Al-Ansari a déclaré que l'objectif de la conférence était de donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir" en se regroupant pour assurer la survie et le respect des droits de l'Homme dans le pays. "L'Afghanistan peut être une cause perdue ou une lueur d'espoir", a-t-il déclaré.
Avec AFP
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JOURNÉE MONDIALE DE L'EAULe manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre
L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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The Saturday profile
At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N. M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — have made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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New York Times - World
After the Protesters Left, an Illicit Weed Began Growing in Parliament’s Garden
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New Zealand officials say anti-vaccination protesters seeded cannabis during a three-week occupation.
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By Natasha Frost
When anti-vaccination protesters finally cleared out of New Zealand’s Parliament grounds after a three-week occupation, they left behind a scene of destruction and disorder — the charred remains of a children’s playground, camping equipment and human waste, among other items.
This week, a man eating lunch in the Parliament garden spotted something else left behind by protesters — cannabis seedlings nestled among the brassicas and marigolds.
The unidentified man told Radio New Zealand, the national broadcaster, that he might not have “inhaled” back in university, but he had a “fairly good idea” what kind of plants were sprouting “just meters away from the debating chamber.”
The discovery prompted a swift operation by groundskeepers to find, uproot and destroy the plants sneakily seeded in the Parliament’s garden in the capital, Wellington.
“We are weeding out the weed,” Trevor Mallard, the speaker of Parliament, assured New Zealanders in a statement.
The discovery raised questions about what other surprises protesters might leave behind as a new anti-vaccination group took to social media to plan another protest for Friday.
A representative for the grounds told the national broadcaster that “a lot” of marijuana seeds had been scattered around by protesters. Seedlings for cilantro, tomatoes, other vegetables and herbs were also left behind. The man who originally found the marijuana plants pronounced it “a shame,” and added, “The law is the law.”
In New Zealand, the possession and manufacture of recreational cannabis remain illegal after 53 percent of voters voted against legalizing marijuana in a 2020 referendum. In the lead-up to the vote, Prime Minister Jacinda Ardern declined to throw her support behind either side to avoid, she suggested, influencing the outcome. Later, she revealed she had voted in favor of legalization.
The protest over the country’s strict vaccine mandates lasted 23 days and attracted hundreds of people from across the country. The crowd grew to include conspiracy theorists and others who descended on the site to rage against various grievances. What began as a peaceful protest resembling a music festival ended in dramatic and sometimes bloody clashes with the police. Fires broke out. Protesters wielded fire extinguishers, paint-filled projectiles and other homemade weapons. Dozens of officers were injured.
Weeks later, relations between the New Zealand government and protesters against the vaccine mandate remain strained.
Last Wednesday, Ms. Ardern announced that the country would move away from its vaccine requirements and abandon other Covid restrictions, including ending vaccine passes in shops and other venues, even as the Omicron variant has caused widespread outbreaks.
But some groups are pushing for a complete end to those restrictions. A new anti-vaccine group announced plans to protest in Wellington on Friday, prompting workers to put up fences around Parliament and police officers to turn out.
In the end, only a few people showed up to protest at a war memorial near Parliament. The rain had begun to fall — perfect for seedlings but not, apparently, for protesters.
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France24 - Monde
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
Publié le : 30/03/2022 - 22:07
Christophe BOISBOUVIER
Roselyne FEBVRE
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé mercredi un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis le Quai d'Orsay, à Paris. Après les annonces faites la veille par le Kremlin, selon lesquelles Moscou réduirait radicalement son activité militaire autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine, le ministre, prudent, ne lit que du "déclaratif". Et aucun acte sur le terrain, notamment pas à Marioupol, dont il qualifie le siège par l'armée russe d'"effroyable".
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, répond aux questions de Roselyne Febvre de France 24 et Christophe Boisbouvier de RFI, dans le cadre d'un entretien exclusif, depuis le Quai d'Orsay, dans la capitale française, Paris.
La veille, mardi 29, l'état-major russe avait promis de "réduire radicalement" ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv. Des déclarations qui suscitent de relatifs espoirs diplomatiques, d'autant qu'une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens en Turquie donnait lieu mercredi à des discussions substantielles entre Kiev et Moscou.
"Mais je ne vois là que des déclarations, et pas d'actes", tranche d'emblée le chef de la diplomatie française, rappelant que des négociations se sont tenues depuis trois semaines, sans avancées concrètes sur le terrain.
Jean-Yves Le Drian alerte sur une situation "effroyable" dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, actuellement sous le feu russe, et où "200 000 personnes sont prises en otage".
"Ce qui se passe à Marioupol est effroyable et ce qui va s’y passer est la responsabilité de la Russie", ajoute le ministre, pour qui un cessez-le-feu est le prérequis indispensable à toute négociation diplomatique crédible. Il étaye son propos d'une image : "On ne négocie pas avec un revolver sur la tempe".
Un accord "imminent" sur le nucléaire iranien
Le chef de la diplomatie française s'est exprimé sur les autres dossiers diplomatiques nationaux et internationaux, parmi lesquels les négociations sur le programme nucléaire iranien qui se déroulent à Vienne. Il affirme que toutes les parties, Iran inclus, sont "d'accord sur le contenu, et que "la signature d'un accord est imminente".
"Il serait une très bonne chose que l'on n'ajoute pas une crise de prolifération nucléaire à la guerre qui se déroule en Ukraine", se réjouit prudemment Jean-Yves Le Drian sur France 24 et RFI.
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À Alger, Le Drian appelle à "une relation apaisée" entre la France et l'Algérie
Décryptage
Guerre en Ukraine : la France a vendu des équipements militaires à la Russie jusqu’en 2020
Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"
L'Humanité
Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan
ActuCette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.
Anna MussoLe 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.
La topologie « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie.
Décrit comme un « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ». « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo.
sciencesmathématiques France24 - Monde
Atteint d'aphasie, l'acteur Bruce Willis met fin à sa carrière
Publié le : 30/03/2022 - 19:30
FRANCE 24
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Âgé de 67 ans, l'acteur américain Bruce Willis a annoncé mercredi mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Les capacités cognitives de l'acteur, qui souffre d'aphasie, ne lui permettent plus de poursuivre son activité, explique sa famille sur Instagram.
Le célèbre acteur de films d'action Bruce Willis, 67 ans, met fin à sa carrière en raison de "problèmes de santé", notamment des troubles du langage, a annoncé mercredi 30 mars sa famille.
"Notre bien-aimé Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d'aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui", écrit sa famille sur Instagram.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Rumer Willis (@rumerwillis)
Le message est signé par l'épouse de l'acteur, Emma Heming Willis, ainsi que son ex-femme Demi Moore et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.
Star de films d'actions
D'après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l'aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. "Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite", expliquent-ils.
Bruce Willis s'était d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série "Clair de lune" aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action "Die Hard" en 1988 ("Piège de cristal" en français) qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane.
Le film avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l'une des références du genre.
Après une série de succès jusque dans les années 2000, l'étoile de l'acteur avait pâli et il n'avait plus connu les mêmes succès commerciaux.
Avec AFP
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Oscars 2022Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock
Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice
New York Times - World
Prosecutor Asks Turkey to Turn Khashoggi Murder Case Over to Saudis
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All 26 suspects accused in the killing of Jamal Khashoggi, the dissident Saudi journalist, in Istanbul in 2018 are Saudi nationals.
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By Safak Timur
ISTANBUL — A Turkish prosecutor said on Thursday that his country should drop its case against suspects in the killing of the journalist Jamal Khashoggi, bowing to a demand from Saudi Arabia as Turkey tries to mend relations with the kingdom.
The prosecutor told the court hearing the case that it was pointless to continue because none of the 26 accused, all Saudi nationals, is in custody, or even in Turkey, and Turkish law does not allow defendants to be convicted in absentia, the Demiroren news agency reported.
The court said it would request an opinion from the Justice Ministry and postponed the next hearing to April 7, according to Reporters Without Borders of Turkey and Mr. Khashoggi’s fiancée, Hatice Cengiz, who was present in court.
Mr. Khashoggi, a Saudi citizen who wrote opinion columns for The Washington Post, had been critical of his country’s crown prince and de facto ruler, Mohammed bin Salman. He went to the Saudi consulate in Istanbul in October 2018 to obtain documents allowing him to marry Ms. Cengiz.
He was murdered and dismembered inside the Saudi consulate by Saudi agents who had flown there explicitly to kill him and then quickly returned to Saudi Arabia, according to the Turkish and Western governments. U.S. intelligence agencies have concluded that Prince Mohammed himself ordered the killing, and a United Nations investigation found that it had been carefully planned and endorsed by high-level Saudi officials.
The Saudi government has denied any involvement by its leaders. Mr. Khashoggi’s remains have never been found.
In the weeks after the killing, the Turkish government pursed a calculated media strategy of releasing revelations piecemeal from its investigation into the assassination, including flight records, surveillance video and the Saudis’ use of an elaborate ruse involving a Khashoggi look-alike. The Turks’ approach repeatedly embarrassed the kingdom and forced it to backtrack from denials it had issued.
The case heightened tensions between Prince Mohammed and President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, who has cast himself as a leader of the kind of democratic and Islamist movements in the Middle East that the Saudi royal family sees as a threat to its rule.
Turkish prosecutors had called for life imprisonment for 24 Saudi suspects accused of taking part in the killing, and up to five years in jail for two others accused of concealing evidence, Demiroren reported.
But on Thursday the prosecutor said the case should be handed over to Saudi Arabia, as that country has demanded. Around the same time, Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in an interview with the broadcaster A Haber that there are currently “important steps” being taken to normalize relations with Saudi Arabia.
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France24 - Monde
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Publié le : 31/03/2022 - 14:16
FRANCE 24
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Deux Palestiniens ont été tués jeudi lors d'une opération israélienne dans le camp palestinien de Jénine, en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Dans la même matinée, un Palestinien a poignardé un passager dans un bus dans le sud de la Cisjordanie le blessant grièvement, avant d'être abattu par un autre passager armé.
Les forces israéliennes ont abattu, jeudi 31 mars, au moins deux Palestiniens au cours d'une opération en Cisjordanie, annonce le ministère palestinien de la Santé. Au cours d'un incident distinct, un Palestinien a poignardé et blessé un passager dans un autobus israélien près d'une colonie juive de Cisjordanie avant d'être abattu par un autre passager, a déclaré l'armée israélienne.
La situation semble s'envenimer en Israël et dans les Territoires palestiniens dans la foulée d'une attaque meurtrière près de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts, dont deux ouvriers ukrainiens et un policier arabe israélien, dans la banlieue de la métropole israélienne.
Après cette attaque, les forces israéliennes ont mené, tôt jeudi matin, une opération dans le camp palestinien de Jénine, secteur du nord de la Cisjordanie occupée. Deux jeunes palestiniens, âgés de 17 et 23 ans, ont été tués "par les forces d'occupation israéliennes qui menaient une incursion dans le secteur de Jénine", a indiqué le ministère palestinien de la Santé. D'autres responsables ont aussi fait état de blessés graves dans ces affrontements armés.
>> À re(voir) : La colère face aux dérives de l'Autorité palestinienne
De son côté, le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien après le Hamas et très présent dans le secteur de Jénine, a demandé à ses membres de se placer en état d'alerte. "À la lumière des événements dans le camp (...) le secrétaire général du Jihad islamique annonce une mobilisation générale des brigades Al-Qods (branche armée)", a indiqué ce mouvement dirigé par Ziad Nakhalé, basé à Damas.
Un Palestinien poignarde le passager d'un bus
Plus tard dans la matinée de jeudi, dans un bus circulant près de Elazar, colonie israélienne du sud de la Cisjordanie, un Palestinien a poignardé un passager, le blessant grièvement, avant d'être abattu par un passager armé aussi à bord, a indiqué l'armée israélienne.
À Jérusalem, le député d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, connu pour ses déclarations incendiaires sur les Palestiniens, s'est rendu jeudi matin sur l'esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple par les juifs, quelques jours avant le début des célébrations du Ramadan.
"Toute la nuit, le Hamas m'a menacé, disant que j'étais sur la ligne de mire, et m'a dit de ne pas venir ici. Je dis au porte-parole du Hamas : tais-toi", a déclaré sur place M. Ben Gvir à la tête du parti "sionisme religieux".
En 2000, la visite controversée du chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur l'esplanade avait servi de déclencheur à la seconde Intifada, soulèvement palestinien.
"Je ne comprends pas pourquoi Israël ne l'élimine pas (le porte-parole du Hamas) dans une élimination ciblée, c'est un terroriste (...) Ma visite ici a pour but de faire passer un message simple, je n'abandonne pas et je ne capitule pas, et Israël ne doit pas capituler devant ces terroristes qui veulent tous nous tuer", a-t-il déclaré en marchant devant le Dôme du Rocher escorté par des gardes.
L'esplanade des Mosquées, sous autorité de la Jordanie mais dont les points d'entrées sont contrôlés par Israël depuis la prise de Jérusalem-Est en 1967, avait été le théâtre l'an dernier pendant le ramadan, le mois de jeûne musulman, de heurts musclés entre l'armée israélienne et des Palestiniens.
Les heurts, qui ont fait des centaines de blessés, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre les islamistes du Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.
Au cours des derniers jours, de hauts responsables israéliens, dont le président Issac Herzog et le ministre de la Défense Benny Gantz, se sont rendus en Jordanie pour s'entretenir avec le roi Abdallah II qui, de son côté, a rendu visite au président palestinien Mahmoud Abbas dans l'espoir d'apaiser la situation à l'approche du ramadan, débutant en fin de semaine cette année.
Ces incidents se produisent dans la foulée de plusieurs attaques meurtrières commises ces derniers jours en Israël, faisant 11 morts au total.
Avec AFP et Reuters
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
France24 - World
Anti-war protester arrested in Russia for holding up a poster saying 'two words'
The Observers
Issued on: 01/04/2022 - 11:36
A video showing police arresting a woman during a Moscow protest against the war in Ukraine on March 13 went viral earlier this month. The woman was holding a sign that said, in Russian, “two words” – a reference to an anti-war slogan. Cleverly, her sign doesn’t feature the “war”, as a new law bans the spread of what the government considers false information about the invasion they call a “special operation".
A woman attended a protest on March 13 in Moscow against the war in Ukraine, carrying a sign reading “two words” in Russian, a reference to the popular anti-war slogan in Russian “niet voyne", which roughly translates as “no to the war”. The woman was arrested by at least seven officers who were wearing riot gear.
Activatica, the Russian independent media outlet that filmed the arrest, sent our team a second video, showing another woman being arrested after reciting a pacifist poem, proof that police are cracking down even on indirect speech.
The cameraman who caught the arrest on camera while filming for Activatica, which is opposed to the war, sent us a longer version of the video. In it, he interviews the woman shortly before her arrest. She hesitates to express herself on camera.
170 euro fine instead of 15 years in prison
During their hearing on March 21, the two women were convicted of “violating the established order by participating in a public event” and “disobeying the police”. Each woman was fined the equivalent of 170 euros.
However, if the women had used the word war, they might have been given much harsher sentences. Since the law signed by Russian President Vladimir Putin on March 4, people convicted of spreading “false information” about the Russian army, could receive a sentence of up to 15 years in prison.
In an effort to circumnavigate this censorship, many anti-war activists have started to hold up blank signs or signs marked with coded messages.
The independent Russian NGO OVD-Info says more than 15,000 protesters have been arrested in Russia since the start of the war.
>> Read more on The Observers: How Russian YouTubers are trying to get around censorship
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Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?
AgorasLa 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.
Anna MussoL’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?
Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.
Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?
Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.
Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?
Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.
Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…
Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…
Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?
Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.
Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.
Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…
Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?
Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…
Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.
Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.
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Russia-Ukraine War
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A Nation of Spy-Catchers: Fear of Saboteurs Has Ukrainians on Edge
There are checkpoints, hotlines and apps for reporting suspicious activities. Ukrainians worry about saboteurs mixing among them, sowing mistrust and spreading misinformation.
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By Valerie Hopkins
LVIV, Ukraine — Two weeks after Valeriy, an actor and amateur photographer, settled in western Ukraine after fleeing his home in Kyiv, he was stopped and questioned by the local police.
Someone had reported him as he strolled around the city photographing its squares, churches and other landmarks — many now buttressed with sandbags.
The police officers took him to their car and scrolled through the recent photos on his mobile phone, leafed through his sketchbook, and checked what channels he subscribed to on the social messaging app Telegram.
“They were even reading my memes to check if I am making fun of us or them,” he said in an interview, meaning Ukrainians or Russians. Luckily for him, the officers found a meme of ragtag Russian soldiers with televisions for heads — an allusion to the intense propaganda Moscow is churning out — and let him go.
Valeriy, 32, who asked that his full name not be used for fear of recriminations, is not alone in having to look over his shoulder. With Russia’s full-scale invasion of Ukraine now into its second month, suspicion has settled like a fog over the country, joining anger and unity as the dominant emotions.
Ukrainians have been shaken by reports of “dyversanti” — saboteurs and diversionary groups working for Russia who mix into the civilian population, sow confusion and mistrust, and possibly even alert the enemy to potential targets. Civilians who were already living in fear are seeing spies everywhere.
“With this level of anxiety, and trying to find sources of danger, the more you imagine things when you don’t know what the beast looks like,” Valeriy said.
Suspicions run particularly high in Lviv, near the Polish border. Because it has been largely spared the destruction and horror of cities further east, it has become a magnet for Ukrainians seeking safety, as well as a transit point for those headed to Poland. As such, its population has grown temporarily by up to 400,000, local officials say.
That has put a lot of unfamiliar faces on Lviv’s streets, and raised the antennae of those who live there permanently.
In the first weeks of the war, the police and administrators fielded more than 17,000 calls a day about supposedly suspicious activity, Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky, said in an interview. Now law enforcement bodies are fielding about 10 percent of that volume, he said. But that’s still more than 1,000 a day.
Police officers and members of the Territorial Defense, a volunteer unit of the Ukrainian army, patrol the streets of Lviv and check cars at roundabouts. Men serve at checkpoints on the entrance to every city or village nearby, reserving the right to check documents.
Lviv’s neo-Renaissance opera house functioned throughout the two world wars, its director said. But now, it is not staging operas publicly because of fears that saboteurs may attempt a provocation, its director, Vasyl Vovkun, said in an interview. Instead, the theater has focused on filming and publishing performances, like a recent short ballet about Ukraine’s plea to impose a no-fly zone over the country.
There are legitimate reasons for suspicion. During the first month of the war, Ukraine’s intelligence agency, the S.B.U., dismantled 20 saboteur groups and apprehended 350 more saboteurs, a spokesman, Artem Dekhtiarenko, said last week.
And Mr. Kozytsky wrote on his Telegram channel that on Saturday, a day when Russian missiles struck two industrial facilities in Lviv, the police had stopped a suspicious car and checked the phones of the two men inside. He said they found videos and photos showing the movements of Ukrainian military. “They also had photos of the passports of men with Luhansk registration and many contacts with Russian numbers,” he said.
The assertions could not be independently verified.
Ukrainians of all stripes have tried to help the authorities in any way they can. Patriotic, militaristic music blares from the speakers of every restaurant and cafe. The Italian protest song “Bella Ciao” has been recast in Ukrainian with lyrics celebrating the donated American-made Javelin missiles and Turkish Bayraktar drones being used by the troops.
And ordinary civilians can join the fight by reporting suspicious activities. An app, eVorog, a wordplay that means “there is an enemy,” asks people to report any suspected military activity. It has received more than 200,000 submissions in a month, according to the Patrol Police, a subdivision of the police responsible for public order.
With the war at the forefront of everyone’s minds, people are nervous, especially newcomers. Anton Ivanov, a 36-year-old IT specialist from Kyiv who settled in his uncle’s Lviv apartment, was visited by the police and the Territorial Defense. Surprised that anyone would show up at his door, he asked the men knocking who they were.
The armed, uniformed men were asking the same question.
“They demanded our IDs, wanted to see who we are, where we are going, and why we are staying here,” Mr. Ivanov said. “They asked if we were hiding someone.”
It turned out that the neighbors in their leafy residential neighborhood had become suspicious about a car with license plates not from Lviv, and someone phoned the police. Once the documents had been checked, they moved on.
In another cobblestone neighborhood, Natalia Kovtun, 71, has been refusing to open the basement bomb shelter in her apartment building out of fear that a nefarious actor could plant a bomb there.
“What if someone tries to break into here, and bring a bomb here?” she asked one of her neighbors. “Do you understand what will happen? We will all fly up, the entire house. We have really unprotected doors and it is easy to break the lock to come into our yard.”
In the nearby Ternopil region, two groups of men grew so suspicious that they reported each other to the police.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden announced he would release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves over the next six months.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
“There was a conflict situation between unknown citizens who considered each other dyversanti,” the Ternopil police wrote on Facebook on March 18. One group followed and then reported several men who appeared suspicious to them; the other group also called the police to report that they were being chased and felt threatened by “an unknown aggressive man.”
“We warn citizens: Do not try to detain unknown persons on their own, or threaten them with weapons or physical confrontation,” the regional police wrote.
The perception is that while Russian forces cannot send their armies to surround Lviv, the enemies — individuals and small groups who can blend in with the other hundreds of thousands of outsiders — are already within.
A law enforcement official, who declined to be identified because of the tense atmosphere in the city, pointed out that Ukraine and Russia have been fighting for eight years in the East. He shared stories of recent apprehensions of saboteurs posing as humanitarian workers. “Of course they have had time to carefully prepare,” he said.
A 10 p.m. curfew is in effect, though the streets are mostly empty by nightfall. Mysterious messages get passed around warning that the Russians plan to target representatives of western embassies or aid agencies that have moved from Kyiv.
Previous attacks in the West were also supported by local assets.
An amateur aviator from Lutsk, northeast of Lviv, where the military airport was hit twice, had been providing information to Russian security services since at least 2017, the S.B.U. found after detaining the man earlier this month. They accused him of communicating with the Russians about the activities of the military during the first week of the war.
“People are enraged,” the mayor of Lutsk, Ihor Polishchuk, said in a recent interview. “The person who was detained had posed as a civic activist,” he said, adding that the man’s arrest had “increased the level of suspicion of possible spies.”
The S.B.U. reported similar instances of assistance in attacks on the military airports in the cities of Ivano-Frankivsk and Vinnytsia.
The trepidation in Lviv has only grown since the missile strikes on the city on Saturday.
Lviv’s regional administration and Ukraine’s intelligence agency have resisted providing full details about targets, and have lashed out at journalists for showing images of the aftermath of the strikes, saying these give the Russian forces information that helps them decide whether or not to launch more projectiles.
Valeriy, the actor and photographer, said that his encounter with the police was an invasion of privacy he would not have tolerated in peacetime, but that it was conducted in an “appropriate manner” and for a good cause.
“There is a fine line between paranoia and vigilance,” he said.
“At the end of the day, if it’s the former, it’s just inconvenient for an innocent person. If not — then someone dies.”
Yevhenii Poliakov and Anna Ivanova contributed reporting.
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France24 - Monde
Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié
Publié le : 31/03/2022 - 09:00
FRANCE 24
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Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique et de maladresse en matière de politique étrangère, le Premier ministre pakistanais se trouvait davantage sur la sellette, mercredi, après que son principal allié l'a lâché à quelques jours d'une motion de censure. Dimanche, Imran Khan a attaqué ses adversaires et accusé un "complot étranger" de vouloir le renverser.
L'avenir du Premier ministre pakistanais Imran Khan paraissait très incertain, mercredi 31 mars, son principal allié l'ayant lâché à quelques jours d'une motion de censure à haut risque pour le chef du gouvernement.
Aucun Premier ministre dans l'histoire du pays n'a terminé son mandat, et Imran Khan pourrait bien connaître le même sort.
Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique et de maladresses en politique étrangère, l'ancienne gloire nationale de cricket est confrontée à sa plus grave crise politique depuis son élection en 2018.
L'économie du pays est dans le marasme avec une inflation galopante, une roupie faible et une dette écrasante.
Les débats sur la motion doivent débuter jeudi et le vote pourrait avoir lieu dès ce week-end. Le temps pour le Premier ministre de tout faire pour limiter les défections au sein de son propre parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), et de s'assurer du soutien d'une multitude de petites formations alliées.
Intensification des attaques du TTP
Sur le plan sécuritaire, le gouvernement doit aussi faire face à une intensification des attaques du mouvement taliban pakistanais TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), qui a annoncé mercredi vouloir lancer une "offensive printemps du ramadan", qui visera les forces de sécurité pakistanaises.
Cette "offensive" du TTP, qui doit débuter le premier jour du mois du ramadan, soit dimanche ou lundi, prévoit notamment "des attentats suicide, des embuscades, des attaques avec des mines", a déclaré le porte-parole du groupe, Mohammad Khorasani.
Cette annonce a suivi la revendication par le TTP d'une attaque qui tué six soldats pakistanais, selon l'armée, dans le nord-ouest du pays, frontalier avec l'Afghanistan.
Imran Khan devait initialement s'adresser à la nation dans la soirée, mais la déclaration a finalement été annulée, sans autre raison.
Sur le papier, le PTI et ses partenaires de la coalition disposent de 176 sièges sur les 342 membres de l'Assemblée.
Mais mercredi, les cinq membres du Mouvement Muttahida Qaumi (MQM-P) ont annoncé qu'ils voteraient la motion de censure avec l'opposition, qui détenait jusque là un total 163 sièges.
Le chef du MQM-P, Faisal Subzwari, a tweeté que son parti avait finalisé un accord avec l'opposition, dirigée par le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
Quelques heures plus tard, un des poids lourds du MQM-P, Syed Amin Ul Haque, ministre des Technologies de l'information et des télécommunications, a annoncé sa démission du gouvernement Khan.
"Complot étranger"
Une dizaine de députés du PTI ont également indiqué leur intention de censurer le Premier ministre.
Le PML-N et le PPP ont dominé la politique nationale pendant des décennies, avec des périodes de pouvoir ponctuées de coups d'État militaires, jusqu'à ce qu'Imran Khan forge une coalition en promettant notamment aux électeurs de balayer des décennies de corruption.
Certains analystes disent qu'Imran Khan a également perdu le soutien crucial de l'armée, clef du pouvoir politique pakistanais.
Depuis l'indépendance en 1947, le Pakistan a connu quatre coups d'État militaires, et au moins autant de coups d'État infructueux, et le pays a passé plus de trois décennies sous le régime de l'armée.
Si Imran Khan est renversé, un nouveau gouvernement sera probablement dirigé par Shehbaz Sharif (PML-N), le frère de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, destitué en 2017 pour corruption présumée et emprisonné, puis libéré sous caution en octobre 2019 pour raisons médicales.
Pour sortir de l'impasse, Imran Khan pourrait aussi annoncer des élections anticipées, alors que les prochaines doivent avoir lieu avant octobre 2023.
Dimanche, lors d'un rassemblement dans la capitale de dizaines de milliers de ses partisans, le Premier ministre a attaqué violemment ses adversaires et accusé un "complot étranger" de vouloir le renverser.
"Nous avons été menacés par écrit mais nous ne transigerons pas sur les intérêts nationaux", a lancé Imran Khan, sans donner de détails ni fournir de preuves.
Avec AFP
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DÉCRYPTAGEPakistan : la stratégie du "bon et mauvais Taliban" se retourne contre Islamabad
Au Pakistan, attaque meurtrière contre une mosquée chiite de Peshawar
DROITS DES FEMMESAyesha Malik, première femme à la Cour suprême pakistanaise
France24 - Monde
Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
AFP
Juliette Halliez
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
L'Humanité
Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens
ActuLa Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…
Jérémie BazartLa peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.
La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent
Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.
Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens.
Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS
Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.
La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.
Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue
Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.
Des disparités régionales
Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.
Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.
Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…
(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022
Point de vue
« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »
Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS
Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?
Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.
Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?
Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.
Que pensent les historiens de votre travail ?
Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…
Propos recueillis par J. B.
sciencespestepollenHistoire France24 - Monde
Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front
Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45
Laura MOUSSET
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Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.
France24 - World
On the ground: Residents of Ukraine's Kharkiv caught in the line of fire
Issued on: 01/04/2022 - 09:32
FRANCE 24
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Romeo LANGLOIS
Catherine NORRIS TRENT
Achraf ABID
Russian forces are continuing to bomb residential areas in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, on a daily basis. The shelling has reduced much of the city to a wasteland and nearly all the residents have fled. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent went to meet some of them.
Ludmyla, 75, is one of five people left in her block on the outskirts of Ukraine’s second-largest city.
Russian artillery pounds the outskirts of Kharkiv day and night. Ludmyla, whose building was hit in a strike on March 23, became emotional as she described the shelling.
“It’s so scary,” she said. “Last night was terrifying and all day today was too.”
Another family has fled the shelling to seek safety elsewhere but they still bring food to the city’s residents out of solidarity.
“We come back every day to see our neighbours,” said Ariel. “But we always go home before the evening. We just bring them supplies and then we go back.”
Click on the player above to watch the report in full.
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WAR IN UKRAINETurkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
WAR IN UKRAINE
Live: Russia-Ukraine talks resume but hit a snag over Moscow's air strike accusation
L'Humanité
La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre
ActuRecherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.
Anna MussoLes répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.
l’iss va-t-elle quitter son orbite ?
Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17 lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.
« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.
Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.
Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.
« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.
Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.
« La science au service de la paix »
De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.
En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »
sciencescoopérationGuerre en Ukraine France24 - World
Live: Russia-Ukraine talks resume but hit a snag over Moscow's air strike accusation
Issued on: 01/04/2022 - 07:31
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Russia and Ukraine on Friday resumed peace talks by video conference as Moscow accused Kyiv of carrying out its first air strike on Russian soil, further dashing hopes of any de-escalation in President Vladimir Putin's war against Ukraine. Follow our live blog for the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].
3:54pm: EU's von der Leyen warns China of 'reputational damage' if it backs Russia
The EU's top officials warned China's leaders at a summit Friday not to help Russia wage war on Ukraine or sidestep Western sanctions, European Commission head Ursula von der Leyen said.
"It would lead to a major reputational damage for China here in Europe," von der Leyen said after the video talks with Chinese President Xi Jinping.
3:51pm: 'European governments should be worried'
"European governments should be worried; gas markets are worried," Georg Zachmann, a senior fellow on energy and climate policy at Bruegel, tells FRANCE 24 in the video below.
3:50pm: Ukraine says Russian forces pushed back around Kyiv
Russian forces are being pushed back around Kyiv but fighting is still fierce in some areas near Ukraine's capital, Ukrainian officials said on Friday.
Russia said during negotiations on Tuesday that it would scale down operations in the Kyiv and Chernihiv regions, both of which are in northern Ukraine, but officials in both regions say fighting has continued in some areas.
3:14pm: EU agrees to stockpile equipment, drugs against chemical, nuclear incidents
The European Union has agreed to launch a stockpiling operation to boost its defences against chemical, nuclear and biological incidents amid concerns over the conflict in Ukraine, according to EU documents and people familiar with the matter.
The stockpiling of protective gear and medicines is expected to last weeks, potentially a few months, and is meant to expand reserves available to the EU population and partner countries, including Ukraine.
The supplies will also include decontamination equipment, gloves, masks and other material for chemical, biological, radiological and nuclear defence (CBRN), two people familiar with the matter told Reuters on Friday.
3:10pm: Russia using church as staging ground for Kyiv attack, US official says
Russian forces are using a church site 22 miles northwest of Kyiv as a staging ground for their assault on the Ukrainian capital, a senior US administration official said on Friday.
"Military personnel are situated both on the grounds of the church and the surrounding residential area," the official said on condition of anonymity and without citing evidence.
3:07pm: Zelensky says he and Macron discussed Mariupol evacuation plan
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday he had spoken to French President Emmanuel Macron about the need to implement an initiative by Paris to help civilians evacuate the besieged city of Mariupol.
"The initiative of France on humanitarian corridors from Mariupol must be implemented!," Zelensky said on Twitter after the call.
2:48pm: Russia offers to 'explain' Ukraine situation to Gérard Depardieu
The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses".
The 72-year-old star took up Russian nationality in 2013 and became a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.
"He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, accusing Ukraine of bombarding civilians in the country's east. "If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better."
2:45pm: Europe pursues unified Russian gas payment
European governments and companies were working on Friday on a common approach to President Vladimir Putin's demand that they pay for Russian gas in roubles as the threat of an imminent halt in supplies eased. European capitals have been on alert for a disruption to gas imports for weeks as Putin seeks retaliation over the West sanctioning Russia for invading Ukraine.
But the Kremlin said on Friday it would not immediately turn off gas exports to Europe as payments on deliveries due after April 1 come in the second half of this month and May. "If Putin turns off the gas it might only be for a relatively short period of time, he needs our money and cannot reroute all the natural gas," a European gas trader, who declined to be named, told Reuters.
1:02pm: Russia-Ukraine peace talks resume
Russia and Ukraine on Friday resumed peace talks by video conference, after Moscow reported a Ukrainian strike on a fuel depot in western Russia, a negotiator said.
"We are continuing talks by video conference," Moscow's chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "Our positions on Crimea and Donbass have not changed."
12:34pm: Lavrov praises India’s stance on Ukraine war
Russia's foreign minister praised India's approach to Ukraine on Friday, as he held talks likely aimed at pressing New Delhi to resist Western pressure to condemn Moscow's invasion.
“These days our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine... (We) appreciate that India is taking this situation in the entirety of facts, not just in a one-sided way,” Sergei Lavrov said in New Delhi as he met counterpart S. Jaishankar.
“Friendship is the key word to describe the history of our relations and our relations were very sustainable during many difficult times in the past,” Lavrov said, speaking in English.
11:40am: Ukraine has shown ‘much more understanding’ of the situation in Crimea and Donbas, says Lavrov
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that some progress had been made at peace talks with Ukraine and that Moscow was preparing its response to Ukrainian proposals.
Speaking at a briefing after talks with his Indian counterparts, Lavrov said that peace talks with Ukraine needed to continue but that Kyiv had shown “much more understanding” of the situation in Crimea and Donbas and the necessity of its neutral status.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
11:15am: Russian forces withdrawing from Chernihiv area, says local governor
Russian forces are withdrawing from the Chernihiv region of northern Ukraine but have not yet left entirely, the local governor said in a video address on Friday.
“Air and missile strikes are (still) possible in the region, nobody is ruling this out," Governor Viacheslav Chaus said, adding that Ukrainian forces were entering and securing settlements previously held by Russian troops.
Chaus said it was still too early for Ukrainian forces in the Chernihiv region to let their guard down as Russian troops “are still on our land". Russia said on Tuesday it would scale down operations in the Chernihiv and Kiev regions.
10:59am: ‘Not yet clear’ if Mariupol evacuations will happen on Friday, says Red Cross
The Red Cross said it was "not yet clear" that the evacuation of civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol would go ahead as planned on Friday.
"We remain hopeful, we are in action moving towards Mariupol ... but it's not yet clear that this will happen today," Ewan Watson, a spokesman for the International Committee of the Red Cross, told reporters in Geneva, as an ICRC team of three cars and nine staff headed towards the city.
09:05am: Ukraine air strike on petrol depot in Russia's Belgorod, says local official
“There was a fire at the petrol depot because of an air strike carried out by two Ukrainian army helicopters, who entered Russian territory at a low altitude,” Vyacheslav Gladkov wrote on his Telegram channel.
Two employees at the storage facilities were injured as a result of the fire, he said in another post. Some 170 personnel were trying to put out the blaze, according to Russia's emergencies ministry. Rosneft, which owns the facility, told Russian news agencies that it had evacuated staff from the premises.
On Wednesday, explosions could be heard from an arms depot in Belgorod but the authorities did not provide any explanation for the blasts.
Belgorod lies some 40 kilometres (25 miles) from Russia's border with Ukraine and some 80 kilometres from the Ukrainian city of Kharkiv, which has been pummelled by Russian forces since Moscow launched its war on February 24.
08:54am: French actor criticises Putin’s 'crazy, unacceptable excesses' in Ukraine
French actor Gérard Depardieu, who has praised Russian President Vladimir Putin in the past, has criticised his “crazy, unacceptable excesses” in Ukraine.
Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday: “the Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin.”
Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to “Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".
08:14am: Russia preparing for 'powerful strikes', says Zelensky
Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia is consolidating and preparing “powerful strikes” in the country’s east and south, including besieged Mariupol, where a new attempt will be made Friday to evacuate civilians from the devastated city.
Russia meanwhile threatened to turn off its gas taps to Europe if payments are not made in rubles, as US President Joe Biden ordered a record release of strategic oil reserves to ease soaring US prices.
Over a month into Russia's invasion of its neighbour, Vladimir Putin's troops have devastated cities like Mariupol with shelling, killing at least 5,000 people in the port city alone.
In peace talks this week, Russia said it would scale back attacks on the capital Kyiv and the city of Chernigiv, but Ukrainian and Western officials have dismissed the pledge, saying Moscow's troops were merely regrouping.
“This is part of their tactics,” said Zelensky in a late-night address.
07:15am: EU to push China at virtual summit to not support Russia
Chinese President Xi Jinping will hold the videoconference with EU leaders Charles Michel and Ursula von der Leyen, carrying through on an annual exercise that was skipped last year as tensions simmered.
"The meeting will focus on the role we are urging China to play, to be on the side of the principles of international law without ambiguity and exert all the necessary influence and pressure on Russia," said French European affairs minister Clement Beaune, whose country holds the EU's rotating presidency.
“This was not the initial purpose of the summit but it necessarily became one,” Beaune said, though he insisted other topics such as climate and trade “would not disappear”.
The EU-China summit is usually an effort to deepen trade ties. But, last year's exchange of tit-for-tat sanctions over the plight of China's Uyghur minority, followed by Beijing's trade coercion of EU-member Lithuania over Taiwan, soured preparations for the meeting.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
France24 - Monde
Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche
Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37
Laura MOUSSET
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Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.
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Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
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Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
ÉLYSÉE 2022
Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
L'Humanité
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus
DécryptageLe réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.
Marine CyglerRéduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux
Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.
Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.
Conséquences darwiniennes
Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsMais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.
Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend
Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »
La perdrix des neiges repoussée en altitude
Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.
De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.
Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux Valeurs Actuelles
“Je suis opposé à la légitime défense” : Emmanuel Macron réagit à la mise en examen d’un agriculteur ayant mortellement blessé un cambrioleur
Le chef de l’État était en déplacement en Charente-Maritime jeudi 31 mars pour évoquer son bilan écologique. À cette occasion, Emmanuel Macron s’est exprimé sur un fait divers survenu cette semaine dans la ville de Longré, dans le nord du département de la Charente. Un homme d’une trentaine d’années a été mis en examen pour meurtre après avoir tiré mortellement sur un quadragénaire entré par effraction à son domicile vendredi dernier. « Je suis contre la légitime défense », a réagi le président de la République, au micro d’Europe 1.
D’après les premiers éléments de l’enquête, le tireur est un agriculteur qui a ouvert le feu à deux reprises avec un fusil de gros calibre sur un groupe de quatre cambrioleurs qui s’étaient introduits à son domicile. L’un des cambrioleurs a été tué par les tirs, a indiqué Aude de Vallée, substitut du procureur d’Angoulême. L’auteur des coups de feu était alors seul à son domicile, accompagné de sa fille de 3 ans. Les faits se sont déroulés entre 22 heures et 23 heures vendredi 25 mars.
« Le Far West »
En visite, le président-candidat a réagi en insistant sur le rôle de l’ « État de droit ». « Chacun doit avoir la sécurité et c’est le devoir de la puissance publique de l’assurer », a-t-il déclaré au micro d’Europe 1. Et d’ajouter : « Mais, je suis opposé à la légitime défense. Donc ça, c’est très clair et c’est intraitable parce que sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d’un pays où prolifèrent les armes et où l’on considère que c’est aux citoyens de se défendre ». Sur la sécurité dans le monde rural, Emmanuel Macron a annoncé qu’il créerait « 200 brigades de gendarmerie pour être plus présents sur le terrain ».
Le président de la République n’a toutefois pas souhaité se prononcer sur cette affaire en particulier. « Je ne vais pas juger d’un fait divers. Je vous donne les règles », a-t-il déclaré.
France24 - Monde
Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
Publié le : 30/03/2022 - 22:47
FRANCE 24
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mercredi qu'il avait décidé de dissoudre le Parlement, suspendu depuis l'été dernier. Cette annonce, effectuée à la télévision publique, est survenue après que le ministre de la Justice a ordonné l'ouverture d'une enquête contre des membres du Parlement, accusant ceux-ci de "conspirer contre la sécurité de l'État".
La crise politique en Tunisie franchit un nouveau cap. Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, mercredi 30 mars, la dissolution du Parlement, huit mois après l'avoir suspendu pour s'arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021.
Kaïs Saïed a fait cette annonce lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale qu'il a présidée, quelques heures après que quelque 120 députés ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle, au cours de laquelle ils ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles décidées depuis par le président.
"J'annonce aujourd'hui en ce moment historique la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple pour préserver l'État et ses institutions, et pour préserver le peuple tunisien", a déclaré Kaïs Saïed dans une vidéo diffusée par la présidence.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire.
Une séance en ligne de l'Assemblée suspendue
Le 22 septembre, le chef de l'État a officialisé ses pleins pouvoirs par des "mesures exceptionnelles" qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d'amender les lois.
À l'appel du Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, 120 députés (sur un total de 217) ont participé mercredi à cette plénière en ligne, présidée par Tarek Fertiti, vice-président du Parlement, un indépendant.
Le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, également chef du parti Ennahdha, n'a pas participé à cette plénière.
Cent-seize députés ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d'un seul homme dans le pays berceau du Printemps arabe.
Les députés, dont des élus d'Ennahda et des indépendants, ont appelé en outre à l'organisation d'élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
Avec AFP
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En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction
En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed
Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement
Valeurs Actuelles
Eric Dupond-Moretti visé par une nouvelle plainte pour “prise illégale d’intérêt”
Le syndicat majoritaire chez les magistrats a déposé une nouvelle plainte contre Eric Dupond-Moretti, selon les informations de BFM TV, diffusées jeudi 31 mars. Il lui reproche d’avoir profité de ses fonctions de ministre de la Justice pour demander des comptes sur la gestion d’une magistrate, tandis qu’un « grave incident » les avait opposés quand il était avocat. Dans sa plainte devant la Cour de justice de la République (CJR), l’Union syndicale des magistrats (USM) juge que ces faits relèvent d’une « prise illégale d’intérêts ».
Une enquête administrative
D’après l’USM, la directrice de cabinet du ministre a demandé le 1er juillet dernier à l’Inspection générale de la justice (IGJ) un « examen de situation » de la cour d’appel de Cayenne, qui est une juridiction présidée par Marie-Laure Piazza. L’objectif : « appréhender notamment les répercussions » de son organisation « sur la santé des magistrats et fonctionnaires ». Après un rapport, qui a été rendu en décembre, le cabinet du Premier ministre a demandé à l’IGJ le 24 janvier l’ouverture d’une enquête administrative « sur les incidents et comportements de Mme Piazza », précise le syndicat.
De son côté, Matignon a confirmé cette demande d’ouverture d’une enquête, relayent plusieurs médias parmi lesquels Le Point. La chancellerie a fait savoir que ce dossier relevait du Premier ministre en vertu du décret de « déport » qui implique que le ministre soit écarté de toutes les affaires en lien avec ses anciens clients ou dans lesquelles il a été impliqué.
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec France24 - World
Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election
Issued on: 01/04/2022 - 09:26
NEWS WIRES
FRANCE 24
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After a tense campaign dominated by Russia's invasion of neighbouring Ukraine, Hungarians will vote in a general election on Sunday with polls giving the edge to incumbent nationalist Prime Minister Viktor Orban.
But for the first time in its 12 years in office Orban's Fidesz party will face a united opposition coalition.
Fidesz's poll lead is narrow and "all options are on the table", Bulcsu Hunyadi, analyst with the independent Political Capital institute, told AFP.
Hunyadi says the "mobilisation in the last few days" will be key in turning out the estimated half a million undecided voters in the country of 9.7 million.
On Friday Orban, 58, will hold a final rally in the town of Szekesfehervar, less than a hour from the capital Budapest, while his rival from the opposition coalition Peter Marki-Zay will hold his last event in the capital on Saturday, just a few hours before polls open the next morning.
Orban will doubtless use the opportunity to drive home his message that he represents "peace and security", in contrast to the "dangerous" opposition -- slogans which chime with Fidesz's huge election posters.
Propaganda machinery
While going along with support for Kiev at an EU level, Orban's government has refused to let weapons for Ukraine cross its territory and, says Hunyadi, has managed to boil the war down "to one very basic question: whether Hungary should be involved or remain out".
"This message has been much more effective than the opposition's criticism of the government" for its closeness to Russia.
Added to this is the fact that "Fidesz's propaganda machinery is far more effective than the opposition's capability to reach voters".
Other critics point out that reforms to the electoral system over Fidesz's time in office have also benefited the party.
The government dismisses such worries.
"It is an absolutely level playing field," government spokesman Zoltan Kovacs told AFP.
As for Marki-Zay, Kovacs insists he is a mere "figurehead who has no party" and no MPs.
Conservative Marki-Zay gained prominence by defeating Fidesz to become mayor of the town of Hodmezovasarhely but has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik through to liberals, greens and social democrats.
They are united by the goal of removing Orban and dismantling the "illiberal" model of democracy Fidesz has built since 2010, prompting repeated run-ins with Brussels.
The choice before Hungarians "has never been so simple", says Marki-Zay, 49.
He says the country must choose the path "of Europe, not of the East", an allusion to the government's rapprochement with Moscow and Beijing.
International 'isolation'
Orban's government has also hit back at Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who singled Orban out for criticism over his close ties to Russian President Vladimir Putin.
In return the Hungarian government has accused Ukraine of attempting to interfere in Sunday's election.
Hungary's neutral stance on the war has left it at odds with even traditional allies such as Poland which have adopted an explicitly anti-Russian position.
But according to Kovacs, when it comes to defending Hungary "if the price is isolation... then the PM is ready to go for it".
While Kovacs said he "respected" Poland's view that Russian gas imports could be phased out by the end of the year, he insisted there was no feasible way to make Hungary less dependent on them.
He presents Orban as the seasoned "doyen of European politics" and boasts of the "economic and social success" Hungary has enjoyed over the past 12 years.
The opposition however says Fidesz's "irresponsible" economic management has left the country ill-equipped to combat galloping inflation and the effects of the weakness of Hungary's forint currency against the euro.
The campaign has seen the government cap energy prices and promise voters various financial sweeteners.
However, while these measures were meant to be Fidesz's "secret weapon", "the problem... is that inflation is eating it up", Andras Biro-Nagy, analyst at Policy Solutions institute, told reporters this week.
The election will be held at the same time as a referendum on LGBT issues amid criticisms that a law passed last year was homophobic.
The polling will for the first time be monitored by a team of more than 200 international observers who will monitor the fairness -- or otherwise -- of the vote.
(AFP)
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Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him
Hungary’s Orban, opposition rival hold rallies as election race heats up
In the papers
Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : la France est “une dictature molle” et “cette campagne est pourrie” estime Jean Lassalle
« Je me suis rendu compte que nous étions sous le joug d’une dictature qui pousse les plus grands esprits à s’écraser, a estimé Jean Lassalle, vendredi 1er avril, au micro de BFM TV et RMC. Nous sommes dans une dictature molle, la dictature de la finance, et ces messieurs qui ont entrecroisé toutes leurs affaires. » Le candidat de « Résistons ! », invité d’Apolline de Malherbe, était interrogé sur la situation internationale, et plus précisément au sujet des relations diplomatiques franco-russes, en plein conflit russo-ukrainien. C’est dans ce contexte qu’il a jugé que le président russe, Vladimir Poutine, était « conseillé par Emmanuel Macron ». Après quoi, il a argué que « cette campagne [présidentielle était] pourrie ».
« N’allez pas provoquer » Vladimir Poutine
Dans le détail, pour Jean Lassalle, qui avait rendu visite au dictateur Bachar al-Assad en janvier 2017, la France est un régime dictatorial. « Vladimir Poutine est complètement dérangé et conseillé par Emmanuel Macron qui lui dit : ‘Sors de ta solitude, sinon la Russie s’effondra et toi aussi’ », a-t-il jugé ensuite, toujours auprès de nos confrères. Celui qui a toujours plaidé pour parler à tout le monde, y compris à Bachar al-Assad et Vladimir Poutine donc, juge que le dirigeant français « provoque » le chef de l’Etat russe. « Si vous voulez lui parler, n’allez pas le provoquer ! », a-t-il lancé.
Jean Lassalle (@jeanlassalle) : « Cette campagne est pourrie » pic.twitter.com/IPTEBRPd0T
— BFMTV (@BFMTV) April 1, 2022
Jean Lassalle, candidat éliminé au premier tour de l’élection présidentielle en 2017, avec 1,17 % des voix, a précisé à Apolline de Malherbe qu’il se présentait une nouvelle fois dans le but de rassembler un pays « perclus de petites blessures qui se sont infectées ». Le député français a fustigé une campagne présidentielle « pourrie », avant de qualifier Emmanuel Macron de « candidat des médias » : « Cette campagne est pourrie, pour une fois pas par les politiques, parce qu’on savait qu’ils étaient d’une lâcheté crasse et j’en fais partie, mais par vous, les journalistes. » Et de conclure : « On ne savait pas que les journalistes l’étaient autant, lâches ! »
New York Times - World
Imran Khan Defiantly Refuses to Resign as Pakistan’s Leader
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Prime Minister Khan, who faces the prospect of being removed from office by Parliament, accused the United States of mounting a conspiracy to topple his government.
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By Salman Masood and Christina Goldbaum
ISLAMABAD, Pakistan — Facing the near certain prospect of being removed from office in a no-confidence vote in a matter of days, Prime Minister Imran Khan of Pakistan refused to resign in a defiant speech on Thursday, doubling down on his allegations of a foreign conspiracy against him and deepening a political crisis that has embroiled the country for weeks.
In a televised speech, Mr. Khan accused the United States of a conspiracy to topple his government by inciting a political campaign to remove him from office. He also declared that he would face the no-confidence vote in Parliament, which is expected on Sunday, despite having lost a parliamentary majority this week.
“I have never accepted defeat,” Mr. Khan, the former international cricket star turned politician, said. “I always fight till the last ball. I want the entire nation to see on that day who sold their conscience.”
For weeks, Pakistan has been gripped by a political crisis after Mr. Khan, 69, appeared to lose support from the country’s powerful military last year and a coalition of opposition parties moved to vote him out of office this month.
The tide appeared to turn against him this week, after some members of his political party defected and several parties in his governing coalition split away — appearing to give the opposition the 177 votes, five more than needed in the 342-member National Assembly to remove him from office.
With his political support slipping away, Mr. Khan has scrambled to keep his coalition intact: He gathered thousands of supporters at a rally in Islamabad on Sunday, replaced the chief minister of Punjab to retain the support of one allied party and repeatedly denounced opponents as part of a foreign conspiracy against him.
In recent days, he has centered his political messaging around a purported letter that contained threats to his government. Officials said the letter was written by a former Pakistani ambassador to the United States, who conveyed threats by a “senior foreign official.”
“We received an official document which we must say is against our people,” Mr. Khan said in the speech on Thursday, adding that the letter warned that “Pakistan can face severe consequences if I survive no confidence.”
At a political rally on Sunday, he displayed a piece of paper that he took from his pocket, which he said was evidence of a foreign conspiracy but did not say by which country. He has revealed few other details about the letter and has not provided a copy to Parliament or to the news media.
In his speech on Thursday, he identified the threatening country as the United States, which has long been a favorite target of his political speeches.
He said that American officials said that Pakistan “will have to suffer” if he remained as prime minister.
“No reason was stated,” he said. “They are treating Pakistan as if we are their slaves.”
American officials dismissed Mr. Khan’s characterization of events.
“There is no truth to these allegations,” a State Department spokeswoman said Thursday, speaking on condition of anonymity in line with diplomatic protocol.
Opposition politicians have cast doubt on the letter’s authenticity and Pakistani security officials have dismissed it as an internal diplomatic communication that Mr. Khan has misrepresented.
The political crisis comes as Pakistan, home to 220 million people and the second-largest Muslim population in the world, wrestles with double-digit inflation that has pushed the cost of basic goods, like food and fuel, beyond many Pakistanis’ reach. The economic challenges have fueled criticism that Mr. Khan has mismanaged the economy and failed to deliver on his touchstone promise of creating an Islamist welfare state.
As dissatisfaction with his government grew, his opponents announced their intention to move for a no-confidence motion in Parliament. Since securing the votes needed to oust him from office, opposition leaders have urged him to resign and have assailed his claims of an international conspiracy as undermining the country’s democratic process.
“He has been advised by some people to call a democratic process an international conspiracy,” said Bilawal Bhutto Zardari, chairman of the opposition Pakistan Peoples Party. “They are only doing it for their own interests — not the country’s interest. This is against the country. This is against our Constitution, democracy and the nation.”
Lawmakers had been expected to begin debate on the no-confidence vote on Thursday evening, but the National Assembly session was adjourned within minutes of opening after a boisterous protest by the opposition when the government tried to delay the debate.
If Mr. Khan is voted out of office, lawmakers will choose an interim prime minister to serve until the next general election, scheduled for 2023. Many analysts expect they will select Shehbaz Sharif, an opposition leader.
Mr. Sharif is the younger brother of former Prime Minister Nawaz Sharif and is the former chief minister of Punjab, the country’s most populous and prosperous province.
In his speech Thursday night, Mr. Khan defended his government’s three-and-a-half year record, claiming that he outperformed his rivals’ past governments, and emphasized the earlier achievements in his life.
“I am a very fortunate person,” he said. “God gave me everything, fame, money.” He said that he entered politics to make Pakistan an independent, self-respecting country.
Mr. Khan also warned that even if he lost the no-confidence vote, he would not let the conspiracy against him succeed, hinting that he may seek to return to Parliament as a member of the opposition.
“The people will neither forget nor forgive you,” he said, referring to his opponents. “Neither will they forgive those who are handling you. The people will always remember that you sold your country. Through a foreign conspiracy, you tried to topple a government that had an independent foreign policy.”
Salman Masood reported from Islamabad, Pakistan, and Christina Goldbaum from Kabul, Afghanistan.
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L'Humanité
Russie et coopération
ChroniqueSylvestre HuetL’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.
En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.
Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.
L’apport russe à la science mondiale n’est pas négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.
La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.
la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en UkraineVladimir Poutine France24 - World
Israeli forces kill Palestinian in W.Bank: Palestinian ministry
Issued on: 01/04/2022 - 16:24Modified: 01/04/2022 - 16:22
Ramallah (Palestinian Territories) (AFP) – Israeli forces shot dead a Palestinian on Friday during clashes in the flashpoint occupied West Bank city of Hebron, the latest in a surge of violence, the Palestinian health ministry said.
The 29-year-old Palestinian was shot and killed "with live ammunition", the ministry said in a brief statement.
The Palestinian Wafa news agency identified the dead man as Ahmad al-Atrash, who had previously served six years in an Israeli prison.
Asked by AFP, the Israeli army had no immediate comment.
Clashes erupted in the centre of Hebron between Palestinian residents and Israeli forces, an AFP journalist said.
Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.
The clashes come amid heightened tensions ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan.
Hebron hosts a disputed holy site, known to Muslims as the Ibrahimi mosque and to Jews as the Cave of the Patriarch, which is revered by both faiths.
The Palestinian Red Crescent said it also treated 70 people wounded in clashes with the Israeli army on Friday in the Nablus area of the northern West Bank.
On Thursday, Israeli security forces raided the West Bank city of Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state.
Two Palestinians were killed in clashes, the health ministry said.
Elsewhere in the West Bank the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.
The escalation in violence follows an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.
A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukranian nationals and an Israeli-Arab policeman.
A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out by assailants linked to or inspired by the Islamic State group for the first time.
Ramadan tensions last year escalated into an 11-day war between Israel and Hamas, the Islamist group that controls Gaza.
Israel captured the West Bank from Jordan in the Six-Day War of 1967.
It has since built a string of settlements across the territory that are considered illegal under international law but are home to some 475,000 Israelis.
Peace talks between Israelis and Palestinians have been frozen for years.
Ramadan tensions last year escalated into 11 days of bloody conflict between Israel and Hamas, the Islamist group that controls the Gaza Strip.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Willy Schraen votera Emmanuel Macron, les chasseurs divisés
« Plus de chasse » si Jean-Luc Mélenchon venait à être élu. Manque de clarté chez Valérie Pécresse ou Marine Le Pen, perçue comme une « animaliste primaire »… il n’en fallait pas plus pour pousser Willy Schraen dans les bras d’Emmanuel Macron. Dans une interview accordée au Parisien, mardi 29 mars, le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) a annoncé voter pour le président sortant dès le premier tour, qui ne l’a « jamais déçu ». Une annonce qui passe mal chez certains chasseurs sur les réseaux sociaux. « Il s’est fait endormir », « quelle déception », « le voilà bien grillé », entre deux soupçons d’intérêt personnel…
Ce serait mal connaître le patron des chasseurs depuis 2016 et conseiller municipal de Bayenghem-les-Eperlecques (Nord), connu pour sa gouaille et ses sorties médiatiques à revers de la pensée dominante. « Il fait énormément pour la chasse et se met en danger », rappelle l’influenceuse Johanna Clermont. S’il a décidé de voter Emmanuel Macron, c’est parce que le locataire actuel de l’Elysée « n’a pas abîmé la chasse durant son mandat ». Surtout, si calcul politique il y a, il est électoral, voulant à tout pris voir un candidat anti-chasse s’installer au pouvoir.
Faire barrage aux « anti-chasses »
Les positions de Marine Le Pen ont bien évolué depuis cinq ans. Elle qui, en 2017 avait axé sa campagne sur la défense des ruraux, multiplie depuis un an et demi, des sorties hasardeuses sur la chasse et la condition animale. La présidente du RN parle désormais d’interdire la chasse à courre, tout ce qui entraîne des souffrances, et évoque la création d’un statut de l’animal, « ce dont rêve L214 », souligne Thierry Coste, conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs, qui déplore que la candidate ne voit dans la chasse « que de la régulation ».
Valérie Pécresse semble disqualifiée également, après avoir signé la charte régionale soumise par L214, l’ennemi juré des éleveurs et des chasseurs. Une charte qui demande la limitation des subventions destinées à la chasse, à proposer des alternatives végétales dans la restauration collective, d’engager la fin de l’élevage intensif et de créer une délégation de la condition animale. La présence d’un chasseur sur sa liste aux dernières régionales ne réconciliera pas les deux partis, ce « en-même-temps » demandant un grand écart trop important.
Yannick Jadot s’étant prononcé pour l’interdiction de la chasse le week-end et les vacances scolaires, est devenu l’ennemi public numéro 1 des chasseurs. Seuls Fabien Roussel et Eric Zemmour trouvent grâce aux yeux de Willy Schraen, le premier « vivant la chasse », et le second promouvant cette activité. « Seulement voilà : que feront-ils au second tour ? », s’interroge le patron de la FNC. Leurs soutiens iront à des candidats qui perçus comme un danger pour l’avenir de la chasse. Avec ce calcul, il ne restait plus qu’Emmanuel Macron…
Un vote devenu protestataire
Il savait toutefois que sa prise de position allait cliver parmi les chasseurs. En 2017, leur vote s’était partagé en quatre quarts entre Macron, Fillon, Le Pen et la gauche. Mais depuis dix ans, le vote des chasseurs est devenu protestataire, au fur et à mesure des attaques menées par les écologistes, pour se reporter vers le Rassemblement national.
L’enjeu n’est pas négligeable électoralement. Quatre millions de Français détiennent un permis de chasse, dont un million qui le renouvelle chaque année. Le vote des chasseurs, bien que varié, pourrait faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Mais c’est sur le long terme, qu’ils attendent des avancées. « Depuis vingt ans, on a un président de la République très sympa pendant les élections mais qui n’engage pas de réforme ensuite », déplore le conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs. La position de Willy Schraen n’est toutefois pas une consigne de vote, affirme-t-il et ne sera pas forcément suivi par l’ensemble des chasseurs. « Son annonce aura un poids limité », glisse-t-on dans les milieux de la chasse.
On sait ce qu’a fait Macron.
Pendant ce temps, « a respecté le contrat de confiance » scellé avec la FNC. « Il a fait le job, on sait ce qu’il a fait », note Thierry Coste. En premier lieu, la réforme de la chasse et la baisse des prix du permis arraché par Willy Schraen au ministre de l’Ecologie… Nicolas Hulot en 2018, grâce à l’intervention du président de la République. Emmanuel Macron veut-il s’assurer du soutien de cette frange électorale ? Pas seulement, « il a toujours baigné dans cet univers, à Amiens c’est incontournable », explique le conseiller politique de la FNC.
Avec le gouvernement, les relations ont été tumultueuses parfois, mais à l’écoute la plupart du temps. « Ça s’est très bien passé avec Gérald Darmanin au sujet des armes et avec Julien Denormandie sur les questions sanitaires », rapporte Thierry Coste. Seule ombre au tableau, l’interdiction des chasses traditionnelles par le Conseil d’Etat à l’automne dernier, qui avait entraîné des dizaines de milliers de chasseurs dans les rues de Mont-de-Marsan et d’Amiens. Leur cible ? La ministre de l’Ecologie Barbara Pompili. « Ses réponses sont restées insuffisantes », déplore l’influenceur-chasseur “Richard sur Terre”.
En lutte contre « la chasse-bashing »
Pour endiguer « le sentiment de chasse-bashing » dans la société, Willy Schraen espère ne plus voir d’écologistes au gouvernement. « Il n’y a pas de raison de sous-traiter l’écologie aux écologistes », rappelle Thierry Coste. Emmanuel Macron aurait-il promis un poste à Willy Schraen ? « Non », répond-t-on parmi ses proches qui rappelle que les seuls à lui avoir proposé un secrétariat d’Etat, étaient Xavier Bertrand et Gérard Larcher. Du côté de la FNC, on plaide plutôt sur un transfert de compétences au sein du gouvernement : l’Ecologie pour les questions de climat, de transport et d’énergie et l’Agriculture pour la biodiversité, les espaces agricoles et forestiers.
« Schraen-Pompili dans le même gouvernement paraît incompatible, illogique », décrypte l’influenceur, qui souhaite « arrêter de mettre des militants au gouvernement ». Sans pour autant remanier tout le gouvernement, la star des chasseurs, Johanna Clermont espère plutôt « ne plus avoir de membres du gouvernement, de députés ou de maires anti-chasses ». S’il ne faut pas voir la politique que par ce petit bout de la lorgnette, leur positionnement sur la casse « révèle une tendance » pour la gestion des autres sujets.
Chasser semble aujourd’hui devenir tabou dans la société française. Même si les anti-chasses restent « une très faible frange la population », les insultes et les menaces sont quotidiens pour Johanna Clermont, accentués par les réseaux sociaux. « Il y a une manipulation de l’information, nous sommes piétinés par Hugo Clément et compagnie… », regrette Richard sur terre, qui alarme sur « le climat explosif » qui règne parmi les chasseurs. S’ils sont dans l’attentisme, en cas de nouvelle déception, « le printemps pourrait être mouvementé », prévient-il. Un remake des grandes manifestations de chasseurs à Paris en 1998 ? Les mobilisations de l’automne 2021 à Mont-de-Marsan et à Amiens n’ont été qu’un avant-goût. Une nouvelle manifestation était prévue en mars dernier à Paris. Elle a été annulée… ou reportée.
Valeurs Actuelles
[Tribune] McKinsey, un outil à trahir l’intérêt de la France
Le scandale McKinsey qui éclate en France depuis quelques jours est bien loin de se limiter aux seuls gros titres des médias mainstream affirmant que McKinsey est accusé d’évasion fiscale de grande envergure. Il est probable qu’une telle évasion ait eu lieu, probable qu’elle se chiffre en millions d’euros et probable qu’Emmanuel Macron prenne son peuple pour des idiots lorsqu’il se déclare choqué par un tel procédé. Lui qui a fait gagner plus d’un milliard d’euros d’argent public français à McKinsey et autres cabinets de conseil privés, durant la seule année 2021 pour leurs prestations auprès de l’intégralité des ministères de son gouvernement. Nous y reviendrons.
Le scandale McKinsey est en effet loin de se résumer à cette partie émergée de l’iceberg. Bien plus qu’un scandale fiscal c’est d’abord et avant tout une affaire de trahison philosophique. J’avais alerté dès le mois de février 2021, suite à un article du journal américain Politico, sur la façon dont les lobbies américains, les cabinets de conseil, étaient en train de faire main basse sur les affaires de la France.
Était-il normal que les réunions sur la campagne de vaccination Covid-19 au ministère de la Santé soient dirigées par un consultant de McKinsey et non par un représentant de l’État ?
Était-il normal que McKinsey pilote le plan de relance économique de notre pays et obtienne des contrats de défense ? Que le service national soit dévolu au Boston Consulting Group ? Que Microsoft Corporation décroche des subventions publiques pour centraliser les données de santé des Français malgré l’avis de la CNIL ? Malgré l’avis de la CJUE ? Cédric O avait déclaré que le gouvernement reviendrait sur cette gestion des données de santé françaises par un gestionnaire américain après les prochaines élections car la période actuelle était “sensible” politiquement. Pensent-ils déjà avoir gagné ? Toujours est-il que Monsieur O a depuis annoncé qu’il quittera la politique après la présidentielle…
Était-il normal que les réunions sur la campagne de vaccination Covid-19 au ministère de la Santé soient dirigées par un consultant de McKinsey et non par un représentant de l’État ? Il est dès lors surprenant que tout le monde se scandalise aujourd’hui de ce qui était déjà notoire et scandaleux il y a un an de cela. Un an dites-vous ?
Mais Emmanuel Macron lui-même, interrogé sur cette affaire a pensé se dédouaner en affirmant que la pratique de l’État de recourir à des cabinets de conseil privés existait déjà sous les mandats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. La pratique n’est tout simplement jamais devenue aussi massive et assumée que sous le mandat de ce président, candidat à la réélection.
Mêmes causes, mêmes acteurs, mêmes effets
Il n’est donc pas étonnant qu’outre-Rhin, les mêmes causes aient pu avoir les mêmes effets. Ursula von der Leyen, alors ministre allemande de la Défense, avait déjà suscité le scandale en 2018. Et pour cause, à ce poste, elle avait dilapidé près de 100 millions d’euros d’argent public pour rémunérer plusieurs cabinets de consultants… dont McKinsey. Le résultat est sans appel ; au moment où suite à l’invasion de l’Ukraine chaque pays de l’Union européenne compte ses troupes, ses matériels de combat, ses munitions, le chef d’état-major de l’armée allemande (Bundeswehr) déclare que « la Bundeswehr est plus ou moins à sec » face aux besoins de l’Alliance atlantique. Beau résultat.
On ne s’étendra pas sur l’influence grandissante des lobbies sur la Commission européenne depuis que Madame von der Leyen en est devenue la présidente. Cisco, Bill Gates, Global Citizen, Pfizer, autant d’acteurs avec lesquelles la Commission signe de nombreux contrats, qui peuvent se compter en milliards d’euros comme on l’a vu avec l’achat de milliards de doses de vaccins Pfizer.
Des élites unies par l’idéologie mondialiste
Que David von der Leyen, fils d’Ursula, ait été associé du cabinet McKinsey n’est pas un crime en soi. De même que Victor Fabius soit également associé de ce même cabinet, cabinet qui a inspiré la stratégie vaccinale du gouvernement français, validée par le Conseil constitutionnel dont le président est son père Laurent Fabius ne démontre pas qu’il y ait eu autre chose que de faibles interférences. Mais cela démontre de façon éclatante et spectaculaire, la proximité idéologique qui existe entre tous ces différents acteurs.
En France, le rapport publié par le Sénat sur le rôle des cabinets de conseil privés sur l’action gouvernementale montre que tous les secteurs sont touchés et tous les sujets les plus explosifs du dernier quinquennat ont été impactés par ces officines.
L’optimisation de la logistique hospitalière qui a laissé nos hôpitaux si démunis face à l’épidémie. La gestion des radars routiers, qui furent l’un des symboles de la colère des Gilets jaunes. La distribution des professions de foi électorales, dont la gestion catastrophique lors des dernières élections régionales et départementales avait été reconnue par le ministre de l’Intérieur lui-même.
Capgemini, Deloitte, McKinsey, autant d’associés de la start-up nation chère à notre “Mozart de la politique” ayant fait ses classes chez Rothschild. On comprend bien désormais, d’où pouvaient provenir ses brillantes idées lorsque membre de la Commission Attali, Emmanuel Macron proposait de se débarrasser de la dissuasion nucléaire « qui ne servait à rien » car cela permettait d’économiser 4 milliards d’euros.
Ce qui est une faute morale, c’est la volonté d’un président, d’un gouvernement, élus par les Français, de mettre les plus grands corps de notre administration, de l’Inspection générale des Mines et des Ponts à la Cour des Comptes, aux ordres des cabinets de conseil étrangers dont la logique profonde ne sera jamais celle de l’intérêt du peuple, mais de la rentabilité financière qu’engendreront les “réformes des services publics”.
Les Français bénéficiaires de l’Aide pour le Logement, seront ravis d’apprendre que c’est McKinsey qui avait proposé la réduction de 5 euros de cette aide consacrée aux plus démunis. McKinsey qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis dix ans…
La France est pourtant, historiquement, le pays du monde qui a été le précurseur du concept d’État. Son administration a jusqu’à il y a peu été grandement réputée dans le monde entier. L’École nationale d’Administration était le symbole de l’excellence intellectuelle française. Emmanuel Macron a bénéficié de cet enseignement d’excellence lui permettant de mettre ses capacités au service de l’intérêt public. Après quelques années comme Inspecteur des Finances, il a préféré se recycler dans le privé pour signer le contrat du siècle actant la fusion entre Nestlé et Danone, gagnant personnellement plusieurs dizaines de millions d’euros avec cette affaire. Son droit.
Mais en revanche, devait-il avoir le droit de dilapider, brader, mépriser, reléguer, tous les hauts fonctionnaires de notre administration, payés par les Français pour servir les Français ? Devait-il avoir le droit de mettre l’intégralité de l’administration française sous la coupe des cabinets de conseil américains ? Juridiquement peut-être. Mais philosophiquement ?
Car ce n’est pas le cabinet McKinsey et autres sociétés privées étrangères qui sont en soi le problème. Ce qui est une faute morale, c’est la volonté d’un président, d’un gouvernement, élus par les Français, de mettre les plus grands corps de notre administration, de l’Inspection générale des Mines et des Ponts à la Cour des Comptes, aux ordres des cabinets de conseil étrangers dont la logique profonde ne sera jamais celle de l’intérêt du peuple, mais de la rentabilité financière qu’engendreront les “réformes des services publics”.
Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et leurs puissants homologues ne sont finalement que les meilleurs soldats d’une idéologie qu’ils nous imposent à tous, nous citoyens français et européens : le capitalisme mondialisé sous influence américaine.
Et les Français dans tout ça ? Ils se retrouvent trahis. Et de cette trahison, McKinsey n’est que l’outil.
France24 - World
Spurs reaching Champions League would be 'miracle': Conte
Issued on: 01/04/2022 - 16:22Modified: 01/04/2022 - 16:20
London (AFP) – Tottenham manager Antonio Conte believes it will be a "miracle" if his side qualify for next season's Champions League.
Spurs are three points behind fourth-placed Arsenal after battling back into the race to finish in the top four.
Manchester United sit one point adrift of Conte's men in fifth, with both teams having played a game more than the Gunners.
Tottenham can temporarily climb above Arsenal if they beat Newcastle by two goals on Sunday before their north London rivals visit Crystal Palace on Monday.
But Conte still believes it would be a miraculous feat for Tottenham to reach the Champions League after an inconsistent season that saw the Italian hired to replace the sacked Nuno Espirito Santo in November.
"Before it's right to underline that this target is very, very difficult. We are not the only team that wants to try to do this miracle," Conte told reporters on Friday.
"There's also Arsenal, that in this moment has an advantage, and then there is United. United is the team that in this season are struggling a lot.
"There are a top four, who at this moment are stronger clubs than the others, for many reasons. Chelsea, Liverpool, City and United. Last season Liverpool struggled to reach a Champions League place.
"Then Liverpool have taken this place. And this season it depends on United. At the moment we are among the teams that have to try to stay very close and exploit if someone fails this season."
Frustrated by a series of poor results and a difficult January transfer window, Conte has hinted he could quit Tottenham in February.
However, four wins in their last five league games have put Tottenham's season back on track.
And finding a way to qualify for the Champions League would completely alter the volatile Italian's mood.
"If you ask me about the past, about our possibility to reach a place in the Champions League, I could say to do it'd be very difficult," Conte said.
"Now after five months I'm seeing great improvement of my team and we have to fight until the end.
"To play Champions League next season is important for me, the club, the players, the fans. Everybody.
"Because to play Champions League is totally different to Europa League or Europa Conference League or not playing in UEFA competition."
© 2022 AFP
France24 - Monde
Le général Éric Vidaud, le chef du renseignement militaire français, remercié
Publié le : 31/03/2022 - 02:31
FRANCE 24
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Armelle CHARRIER
Éric Vidaud, le chef du renseignement militaire français, quitte son poste, sept mois après sa nomination. Ce départ prématuré est le résultat d'une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, mais aussi d'une réorganisation en interne, rapportent des sources à l'AFP.
Le chef du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, quitte ses fonctions. Il se voit notamment reprocher une mauvaise analyse des intentions russes vis-à-vis de l’Ukraine avant le déclenchement du conflit, rapportent des sources militaires et proches du dossier à l'AFP, mercredi 30 mars.
Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site l'Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des Armées évoquant des "briefings insuffisants" et un "manque de maîtrise des sujets".
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM "fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité", a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. "Ce qui s'est passé lui donne raison", a-t-elle fait valoir.
"On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service", a souligné pour sa part une source proche du dossier.
Un poste occupé durant sept mois
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP, qui a elle aussi requis l'anonymat, le départ du haut-gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas.
Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Un de ses faits d'armes était la neutralisation, le 3 juin 2020, d'Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, tué lors d’une opération conduite dans le nord du Mali par les forces françaises. Il était notamment revenu sur la traque de ce chef jihadiste lors d'un entretien accordé en juin 2021 à France 24.
Sa nomination à la DRM avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
La DRM jugée "défaillante"
Début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans Le Monde des divergences d'analyses entre Français et Américains sur la question d'une possible invasion de l'Ukraine. "Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l'Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d'autres options" pour faire chuter le président Volodymyr Zelensky, avait-il reconnu.
De fait, les Américains ont obtenu du renseignement de très grande qualité sur les préparations russes et avaient décidé, plusieurs semaines avant l'invasion, d'en publier une partie pour tenter notamment de faire pression sur le président russe Vladimir Poutine.
"Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique", a expliqué à l'AFP Alexandre Papaemmanuel, professeur à l'Institut des études politiques (IEP) à Paris et spécialiste du renseignement.
"La France fait de même. Elle dit en interne, au sein de la communauté et au reste du monde, qu'elle a été défaillante", a-t-il ajouté. Pour autant, il estime que la DRM ne saurait être la seule à blâmer et qu'elle souffre en particulier de moyens insuffisants, d'un problème d'image et d'une organisation des services en silos.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées : "La France va déployer 500 hommes en Roumanie"
L'Entretien de France 24
Général Éric Vidaud, commandant des opérations spéciales : "Innover pour surprendre l'ennemi"
Mort du chef d'Aqmi au Sahel : un "coup de pied dans la fourmilière"
Valeurs Actuelles
La web-série du président-candidat Emmanuel Macron fait un flop
Un raté de l’équipe de communication ? Selon le magazine Challenges, le programme web retraçant les coulisses de la campagne d’Emmanuel Macron, ne connait pas un succès fulgurant. Au lendemain de la déclaration officielle de la candidature du président sortant, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron publiait sur la plateforme YouTube une première vidéo d’une web-série sobrement intitulée « Le Candidat ». Un feuilleton hebdomadaire narrant le quotidien du chef de l’Etat. Le premier épisode a été visionné 350 000 fois, tandis que le second comptabilise 148 000 vues. Le troisième chapitre cumule 96 000 vues quand le dernier dépasse poussivement les 70 000 visionnages.
« Les Françaises et les Français sentent tout »
Dans le premier épisode long de quatre minutes trente, on observe le président de la République montant au pas de course les escaliers vers son bureau, talonné par son chien Némo. Puis, lors d’une séquence face caméra, il explique les raisons de sa candidature tardive : « Aussi longtemps qu’il y a eu l’épidémie, je ne pouvais pas je pense me projeter dans autre chose et là les dernières semaines, les derniers jours, les dernières heures ont été marquées par l’évolution de la guerre en Ukraine ». Le style, soigné, fait référence aux codes des documentaires de la plateforme de streaming Netflix.
« Est-ce que dorénavant je peux vous appeler monsieur le candidat ? », interroge à la fin de la vidéo une voix que l’on devine derrière la caméra. « Oui bien sûr, vous êtes là pour le candidat », sourit Emmanuel Macron. La voix renchérit : « Mais est-ce que c’est pas un peu plié ? [L’élection présidentielle ndlr] ». « Non pas du tout, répond Emmanuel Macron en hochant la tête. Alors ça, détrompez-vous complètement. » Avant de poursuivre : « Les Françaises et les Français sentent tout. Ils ne donnent pas leur confiance comme ça ».
France24 - Monde
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 18:33
Cyrielle CABOT
Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, les négociateurs russes et ukrainiens présents lors des pourparlers en Turquie ont salué, mardi, des avancées "significatives". Kiev a formulé plusieurs concessions, mais différents points de friction demeurent avec Moscou.
Le 24 février, lorsque Vladimir Poutine annonce l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, il justifie son action par une volonté de "dénazifier" et "démilitariser" le pays. Un mois plus tard, mardi 29 mars, Kiev et Moscou ont montré pour la première fois, en Turquie, des signes d'ouverture laissant espérer une issue diplomatique. Plusieurs questions ont été au centre des discussions durant ces nouvelles négociations : la "neutralité" de l'Ukraine, son intégration dans l'Union européenne ou encore l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre.
Après trois heures d'échanges à Istanbul, des "premières avancées" ont été constatées, avec une délégation russe qui a pour "la première fois, au lieu d'énoncer des ultimatums à l'Ukraine, commencé à écouter les propositions ukrainiennes", a félicité sur BFMTV mercredi matin, Igor Zhovka, le conseiller spécial et chef adjoint du cabinet de président ukrainien.
De timides espoirs douchés par le Kremlin. "Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré mercredi à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de "positif" le fait que la partie ukrainienne ait "enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit".
"Une Ukraine neutre" et des "garanties sécuritaires"
Les négociateurs ukrainiens ont en effet formulé une série de propositions touchant à certains points cruciaux des négociations. Parmi eux, la question de la "neutralité" de l'Ukraine, réclamée par Moscou.
"Adopter ce principe de neutralité revient, a minima, pour l'Ukraine, à accepter de n'intégrer aucune alliance militaire, qu'il s'agisse de l'Otan, mais aussi de l'Organisation du traité de sécurité collective, une alliance qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan", explique auprès de France 24 Marie Dumoulin, ancienne diplomate et directrice du programme Europe élargie à l'European Council for Foreign Relations (ECFR).
Volodymyr Zelensky avait fait un premier pas, le 27 mars, lors d'une interview pour des médias russes, se disant "prêt à accepter" cette condition de Moscou. "Les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État" font partie des clauses de la négociation, a-t-il admis. "Nous sommes prêts à l'accepter (...) Ce point des négociations (...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il assuré.
À Istanbul, les négociateurs ukrainiens ont réitéré ces propos et sont même allés plus loin, en proposant que leur pays n'héberge aucune base militaire étrangère. "Mais en échange de cette concession, Kiev réclame des 'garanties sécuritaires' qui me paraissent difficilement acceptables par Moscou", poursuit Marie Dumoulin. Pour se protéger, l'Ukraine demande en effet que plusieurs pays occidentaux se portent "garants" de sa sécurité, via un traité international, et interviennent en cas d'attaque. La liste des pays en question est longue : les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Chine (les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU avec la Russie), la Turquie, l'Allemagne, la Pologne ou encore Israël.
"Autant dire que cela ressemble beaucoup à l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord", note Marie Dumoulin. "J'ai du mal à voir comment Moscou accepterait un scénario où l'Ukraine n'intègre pas l'Otan mais peut bénéficier de cette aide étrangère…"
"Cette proposition est par ailleurs un signe d'ouverture de la part de Volodymyr Zelensky, mais ce n'est pas une annonce aussi retentissante qu'il n'y paraît", poursuit-elle. Certes, adhérer à l'Otan était l'une des principales revendications de l'Ukraine ces dernières années. En février 2019, le pays avait d'ailleurs inscrit dans sa Constitution son aspiration à intégrer l'Union européenne et l'alliance militaire. "Mais depuis le début de la guerre, Kiev a compris que l'Otan n'était pas forcément prête à l'accueillir dans ses rangs."
Enfin, Volodymyr Zelensky a d'ores et déjà annoncé que cette "neutralité" ne sera pas mise en place sans la tenue préalable d'un référendum, et que ce dernier n'aurait lieu qu'une fois que les soldats russes se seraient retirés du pays. "Et pour le moment, Vladimir Poutine ne semble pas prêt à se désengager complètement", explique Marie Dumoulin.
Vers une Ukraine divisée en deux ?
Cette condition pose par ailleurs la question de l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre. "Cela risque d'être vraiment le point d'achoppement des négociations", estime la spécialiste.
Jusque-là, la Russie expliquait avoir l'ambition de "dénazifier" l'ensemble du territoire ukrainien. Vendredi, un commandant russe a créé la surprise en annonçant "concentrer, désormais, le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass", ce territoire où se trouvent les deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk – reconnues par Moscou le 22 février dernier. "Cela peut être interprété de deux façons : soit cela montre une perte de puissance de la part des Russes, soit cela montre un changement de stratégie où Vladimir Poutine veut se concentrer sur la création d'un corridor reliant le Donbass et la Crimée, et lui donnant le contrôle sur la mer d'Azov."
>> À lire aussi : La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
"Quoi qu'il en soit, et quelle que soit l'ampleur des territoires que la Russie parviendra à contrôler, elle n'aura certainement pas envie de les rendre et l'Ukraine ne souhaitera pas les céder", poursuit-elle.
Dimanche, le chef des renseignements ukrainiens, Kyrylo Budanov, a évoqué une hypothèse selon laquelle Moscou souhaiterait un "scénario à la coréenne", faisant référence à la division de la Corée en deux pays distincts en 1953. "La Russie avait proposé quelque chose d'assez similaire en 2019, en proposant de se désengager sur l'ensemble de la ligne de contact dans le Donbass et d'en faire une zone démilitarisée sur quelques kilomètres de largeur", explique Marie Dumoulin. "Cela avait été refusé par Kiev car ça aurait consisté à figer le conflit."
De leur côté, mardi, les Ukrainiens ont proposé d'exclure les territoires du Donbass des négociations. Concernant la Crimée, ils proposent de geler son statut pendant quinze ans. "Là encore, ça peut bloquer du côté de Moscou. Pour eux, la Crimée est un territoire russe et le débat est clos", explique la spécialiste.
Volodymyr Zelensky "fait un pas", "mais ne capitule pas"
Face à ces derniers pourparlers, la spécialiste reste sceptique quant à l'illusion d'une sortie de crise. "Selon moi, à ce stade, il est encore impossible d'envisager un compromis entre les deux États", estime-t-elle. "L'Ukraine est galvanisée par sa résistance, plus solide que prévue. Elle est prête à céder sur la question de l'Otan, mais pas encore sur sa souveraineté. La Russie, elle, estime avoir encore la supériorité militaire pour poursuivre les combats."
De nombreux points restent par ailleurs en suspens, notamment sur une possible adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
"Je pense qu'à travers ces propositions, Volodymyr Zelensky veut montrer qu'il est prêt à faire le premier pas, à la fois à la communauté internationale et aux Russes", résume la chercheuse. Et de conclure : "Mais à ce stade, il n'en est pas à la capitulation".
Et si à l'issue des négociations mardi, le vice-ministre de la Défense russe, Alexandre Fomine, a annoncé que Moscou allait "réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", dans le nord de l'Ukraine, les observateurs occidentaux restent sceptiques y voyant plutôt un redéploiement des troupes. Et le scepticisme s'est fait d'autant plus fort, mercredi, alors que la Russie est accusée d'avoir bombardé un centre de la Croix-Rouge à Marioupol et la ville et à Tchernihiv.
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Guerre en UkraineLa Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
RUSSIE VS OTAN
La bataille du ciel ukrainien ne passe pas forcément par une "no-fly zone"
France24 - Monde
Gifle lors des Oscars : l'Académie assure que Will Smith a refusé de quitter la cérémonie
Publié le : 31/03/2022 - 05:57Modifié le : 31/03/2022 - 05:59
FRANCE 24
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L'Académie des Oscars a déclaré, mercredi, avoir demandé à l'acteur de "La Méthode Williams" de quitter la cérémonie de remise des prix après qu'il a infligé une gifle en public à l'humoriste Chris Rock, dimanche. Une requête que Will Smith a ignorée. L'institution a entamé une procédure disciplinaire contre lui.
Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars après avoir giflé l'humoriste Chris Rock, comme l'Académie des Oscars le lui avait été demandé, a annoncé l'institution mercredi 30 mars.
"Si nous souhaitons préciser qu'il a été demandé à Will Smith de quitter la cérémonie et qu'il a refusé, nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment", a écrit dans un communiqué l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie – une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années – qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'oeil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
L'artiste de 53 ans, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "La Méthode Williams", a depuis présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie des Oscars.
Réagissant pour la première fois publiquement, Chris Rock a, de son côté, déclaré au début d'un spectacle à Boston qu'il était "encore en train de digérer ce qui s'est passé". Il n'a pas souhaité porter plainte après son agression.
La menace d'une "action disciplinaire"
Le conseil d'administration de l'Académie s'est réuni, mercredi, et a "ouvert la procédure disciplinaire à l'encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l'Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l'intégrité de l'Académie", selon le communiqué.
L'institution reine du cinéma américain donne à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".
Une éventuelle "action disciplinaire" à son encontre sera discutée lors d'une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l'exclusion de Will Smith de l'Académie, qui compte près de 10 000 membres.
Harvey Weinstein, magnat déchu d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, avait été exclu de l'Académie en plein mouvement #MeToo en 2017. Quelques mois plus tard, elle avait aussi expulsé le réalisateur Roman Polanski et l'acteur Bill Cosby.
Les dirigeants de l'académie "scandalisés"
Beaucoup à Hollywood demandent à l'organisation de sanctionner Will Smith pour son acte de violence, qui a selon eux injustement éclipsé les autres vainqueurs de la soirée.
Dans une lettre adressée mercredi matin aux membres de l'Académie, les dirigeants se disent "scandalisés" et "bouleversés" par le "comportement inacceptable et nuisible" de l'acteur.
"La retransmission de la 94e cérémonie des Oscars, dimanche, devait être une célébration des nombreuses personnes de notre communauté qui ont accompli un travail incroyable au cours de l'année écoulée", indique la lettre, signée par le président de l'Académie, David Rubin, et la directrice générale Dawn Hudson.
Wanda Sykes, l'une des trois présentatrices qui animait la soirée de gala des Oscars, a déclaré que l'incident l'avait littéralement "rendue malade". "Et je suis encore un peu traumatisée", a-t-elle assuré lors d'un talk show animé par l'humoriste Ellen DeGeneres. Elle-même humoriste, Wanda Sykes a estimé que Will Smith n'aurait jamais dû être autorisé à rester dans la salle et à recevoir son trophée après un tel geste.
Avec AFP
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Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice
Oscars 2022Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock
France24 - Monde
Quand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 15:01
Des journalistes ukrainiens, des fonctionnaires, des militants des droits civils et même des citoyens opposés à l'invasion de leur pays sont détenus arbitrairement par les forces russes. Selon certains, cette stratégie est utilisée pour semer la peur dans les communautés locales, les détentions forcées pouvant durer d'un jour à deux semaines.
Le 23 mars, par un matin glacial, des membres des forces russes ont frappé à la porte de Svetlana Zalizetskaya qui habite à Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine. Croyant la voir à l'intérieur, ils se sont retrouvés nez à nez avec ses parents âgés. "Je n'étais pas à la maison à ce moment-là", confie-t-elle à France 24. Les trois hommes armés ont fouillé l'appartement en le mettant "sens dessus dessous", avant d’emmener son père de 75 ans dans un lieu inconnu.
Directrice du journal local Holovna Gazeta Melitopolya et du site d'information RIA-Melitopol, Svetlana Zalizetskaya avait fui la ville quelques jours auparavant. "J'ai été intimidée par Galina Danilchenko", a-t-elle ajouté, en faisant référence à la maire intérimaire pro-russe qui a remplacé Ivan Fedorov, lui-même enlevé le 11 mars puis finalement libéré en échange de neuf conscrits russes.
"[Galina Danilchenko] m'a demandée de devenir propagandiste de la Russie et de commencer à faire des reportages en soutien de l'occupation. Elle a essayé de me convaincre en me promettant une grande carrière à Moscou", explique Svetlana Zalizetskaya, qui a refusé cette proposition. Par crainte de représailles, elle a préparé ses affaires pour quitter la ville. Quelques jours plus tard, elle a reçu un appel lui apprenant que son père avait été pris en otage.
"Leur demande était claire : il serait libéré si je me rendais", explique-t-elle. Svetlana Zalizetskaya a refusé une nouvelle fois la proposition russe. "Alors ils ont exigé que je ferme RIA-Melitopol", précise-t-elle.
Le 25 mars, deux jours après l'enlèvement de son père, elle a publié sur Facebook un message annonçant le transfert de son site d'information à des tiers "en échange d'une évacuation" et "sur le territoire contrôlé par l'Ukraine" qui, selon elle, "fournissent des informations objectives". Elle partage toujours des articles de RIA-Melitopol sur sa page Facebook, mais déclare qu'elle n'a consenti à aucune autre coopération depuis son message.
Son père a été libéré, plus tard, le même jour, relativement indemne mais privé des médicaments dont il avait besoin et fortement choqué par son enlèvement. Bien que Svetlana Zalizetskaya soit soulagée, la colère qu'elle ressent est palpable. "Je considère ce genre d’actions des forces d'occupation comme du terrorisme", ajoute-t-elle, tout en se disant déterminée à poursuivre son travail de journaliste pour documenter les horreurs auxquelles les Ukrainiens sont confrontés dans les territoires occupés par la Russie.
#Ukraine: le père de la rédactrice en chef de RIA-Melitopol Svitlana Zalizetska a été libéré hier soir après avoir été pris en otage par l'armée russe cette semaine. Elle a refusé de coopérer et a transféré le contrôle de son site d'information à des tiers https://t.co/JkaTCLJDXN
March 26, 2022
Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste ou un proche a été détenu par les forces russes en Ukraine. La mission de surveillance des Nations unies, présente sur le terrain et qui recense les enlèvements, a constaté que 21 journalistes et militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l’invasion russe, lancée le 24 février. Les familles sont souvent maintenues dans l'ignorance, sans rien savoir de l'endroit où sont détenus leurs proches, sans aucune idée de ce qui leur arrive. Sur les 21 personnes enlevées, seules neuf d’entre elles "auraient été libérées", selon l'ONU.
L'ONG Reporters sans frontières a publié, de son côté, une série de témoignages alarmants concernant la détention, la torture, l'intimidation et les menaces auxquelles sont confrontés les professionnels des médias en Ukraine.
Un terrain "de plus en plus dangereux" pour les journalistes
Selon l'ONU, de nombreux auteurs d'enlèvements viennent des régions de Kherson, Louhansk et Zaporijie, où se trouvent des "Républiques" autoproclamées alliées à la Fédération de Russie et à des groupes armés pro-russes. Des cas ont également été signalés dans certaines parties de Kiev, Kheron, Donetsk, Soumy et Tchernihiv.
"Il est de plus en plus dangereux pour les journalistes et les rédacteurs de rester dans les régions occupées par la Russie", prévient Sergiy Tomilenko, président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine, interrogé par France 24. "Ils sont isolés dans ces territoires, souligne-t-il. Ils ne peuvent pas partir".
Les fonctionnaires locaux sont également la cible de détentions. Des enlèvements présumés ont également été signalés dans des villes du nord, notamment à Nova Kakhovka, où le secrétaire du conseil municipal a disparu, et à Bucha, où, selon la BBC, six membres du conseil local ont été détenus puis finalement libérés.
L'ONU a constaté que 24 agents publics et fonctionnaires des autorités locales ont été détenus dans les régions contrôlées par la Russie. Treize d'entre eux auraient été libérés, mais le lieu et le sort des 11 autres restent inconnus.
L'analyste politique Mattia Nelles, normalement basé à Kiev mais désormais résidant en Allemagne, a suivi de près les enlèvements signalés dans l'est et le sud de l'Ukraine. Selon lui, les forces russes vont s’en prendre à "toute personne qui dénonce activement l'occupation" et sont particulièrement promptes à arrêter ceux qui appellent à manifester.
"J'ai même entendu parler de deux cas à Kherson où des personnes ont été arrêtées au hasard à des points de contrôle après que les forces russes eurent fouillé leurs téléphones et trouvé de nombreux canaux pro-ukrainiens ouverts sur leur [application] Telegram, indique-t-il. Mon ami, qui vit là-bas, dit qu'il ne prend plus jamais son téléphone quand il sort".
"Vous pourriez être le prochain"
Mattia Nelles, son épouse ukrainienne et ses beaux-parents ont réussi à fuir le pays très tôt, même si une grande partie de leur famille vit toujours à Svatove, une ville située dans la région de Louhansk. Le 26 mars, des voisins ont informé son oncle que les forces russes étaient venues le chercher. "La raison n'était pas claire, mais nous avons supposé que c'était parce qu'il est un vétéran. Il avait servi comme médecin en 2016 et en 2018 pour l'armée ukrainienne dans le Donbass."
Alors qu’il s’était caché, son oncle a été retrouvé par les forces russes qui l'ont arrêté pour interrogatoire. "Cela a duré trois heures", précise Mattia Nelles. "Et il s'est avéré qu'ils recherchaient son gendre, un soldat actif enregistré au domicile de mon oncle. D'où la confusion."
Son parent proche a finalement été libéré et, bien que profondément bouleversé, il n'a pas été blessé. D'autres, comme le fixeur ukrainien de Radio France torturé durant neuf jours, n'ont pas eu la même chance.
"Il y a différents degrés de sévérité dans la manière avec laquelle [les occupants russes] traitent les gens", explique l’analyste politique. "J'imagine que c'est du cas par cas. Cela dépend du degré de résistance de la personne, de son engagement dans l'armée ukrainienne ou du problème qu'elle peut poser pour les occupants."
Cela dépend également de ce que les forces russes veulent obtenir de leurs détenus. En évoquant l'enlèvement du père de Svetlana Zalizetskaya, Sergiy Tomilenko a expliqué que cette affaire était un exemple évident des tentatives russes de neutralisation des médias ukrainiens en utilisant la stratégie de la carotte et du bâton.
"Tout d'abord, ils arrêtent les journalistes locaux, tentent de les intimider en leur faisant dire qu'ils soutiennent l'occupation", a-t-il déclaré. Si cela échoue, les forces russes "exigent simplement qu'ils cessent de couvrir l'actualité".
Le but de ces enlèvements est clair : instiller la peur dans les populations locales, ce qui permet aux forces russes d'exercer plus facilement leur contrôle.
Et pour certains, cela semble fonctionner. Sergiy Tomilenko entend parler chaque jour de nouveaux enlèvements et connaît un nombre croissant de collègues journalistes qui ont peur de quitter leur maison. "À Kherson, deux collègues ne sont plus sortis de chez eux depuis deux semaines", dit-il.
Pour faire face à cette situation, les ONG de défense des droits de l'Homme en Ukraine établissent des listes de personnes disparues et font campagne pour faire la lumière sur ce qui se passe sur le terrain. L'Union nationale des journalistes ukrainiens a également publié une série de recommandations à l'intention des journalistes à l’œuvre dans les territoires occupés, leur demandant de s'abstenir de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux et d'utiliser des pseudonymes s'ils travaillent comme correspondants locaux pour des médias internationaux ou nationaux.
Mais le sentiment d'intimidation suscité par les enlèvements peut même être ressenti par les âmes les plus courageuses. "Le message envoyé est le suivant : ‘Si vous osez parler, vous pourriez être le prochain', conclut Mattia Nelles. C'est terrifiant. Surtout pour ceux qui occupent un quelconque poste officiel".
Cet article est une adaptation du papier disponible en version originale ici.
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L'Entretien de France 24
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
CYBERARMÉEGuerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications
Publié le : 30/03/2022 - 13:55Modifié le : 30/03/2022 - 17:11
Aude MAZOUE
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Après avoir décidé d'exercer son "droit au silence" au début de l'audience, Salah Abdeslam, principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre, est finalement sorti de son mutisme pour livrer à la cour quelques bribes de réponses sur son parcours lors de la soirée du 13 novembre 2015.
"Monsieur Abdeslam, levez-vous s'il vous plaît", ordonne le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, devant une salle comble. Les plaignants et la presse sont en effet venus en nombre, mercredi 30 mars, pour assister à ce que certains décrivent comme l'audience la plus attendue du procès.
Derrière la vitre de son box, l'unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre, cheveux courts, polo et pantalon noirs, s'exécute pour répondre aux nombreuses questions qui taraude la cour depuis le début du procès. Mais à la surprise générame, Salah Abdeslam déclare dans un premier temps vouloir "faire usage de mon droit au silence". Brouhaha de déception dans l'assistance.
>> À lire : Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Avec ses faux silences, Salah Abdeslam fait du teasing et "ne dit finalement rien d'autre que l'EI a raison", assure Me Chemla, avocat de la partie civile. #proces13novembre pic.twitter.com/ey0CPiadrv
March 30, 2022De nombreuses zones d'ombre subsistent concernant le parcours de Salah Abdeslam le soir du 13 novembre 2015. Pourquoi a-t-il abandonné son gilet explosif ? Pourquoi a-t-il abandonné sa voiture dans le 18e arrondissement de Paris avant de se rendre à Montrouge, en banlieue sud, après avoir déposé le commando du Stade de France ? Quel projet meurtrier avait-il au départ ?
"J'insiste", reprend Jean-Louis Périès. "Moi aussi, monsieur le président, j'insiste aussi : je ne souhaite pas m'exprimer aujourd'hui", rétorque Salah Abdeslam, debout, les mains croisées devant lui. "C'est un droit que j'ai, je n'ai pas à me justifier sur ça", répond-il calmement. "J'ai déjà fait des efforts, j'ai gardé le silence pendant six ans, c'était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j'ai changé d'avis, j'ai dit des choses, je me suis exprimé à l'égard des victimes, mais là je peux plus m'exprimer, j'y arrive plus. J'ai pas à me justifier. C'est pour qu'on ne me qualifie pas à nouveau de provocateur que je ne veux pas donner mes raisons."
C'est "une position dangereuse", a souligné le président. "Face à des non-réponses, on risque de vous en attribuer qui ne vous seront pas favorables", a-t-il prévenu. Les questions du président se heurtent une à une au mutisme de l'accusé, assis sur son banc, masque noir au visage, le regard fixé droit devant lui.
Effectivement, Salah Abdeslam "ne s'est pas fait sauter parce qu'il manque de courage", estime Bruno Poncet, victime de l'attentat du Bataclan. #proces13novembre pic.twitter.com/crcStAytxk
March 30, 2022"Une pensée pour les victimes, car c'est une journée importante pour elles", poursuit Nicolas Le Bris, avocat général, qui rappelle que les plaignants attendaient aujourd'hui tout particulièrement les réponses que Salah Abdeslam avait promises. Puis le ministère public assène que l'accusé prend "plaisir" à garder le silence. Et de conclure : "Ce silence qui apporte malgré tout à l'audience qu'on a bien la confirmation que la lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Vous auriez pu apporter vos réponses après votre pseudo-buzz. Pas une once de courage chez vous, c'est vraiment de la lâcheté à l'état brut."
Devant l'insistance de Me Josserand-Schmidt, avocate de la partie civile, qui lui pose calmement plusieurs séries de questions, Salah Abdeslam finit par prendre son micro pour justifier son silence. "M'exprimer ou garder le silence, ça ne sert de rien du tout. J'aurais aussi voulu entendre cette mère de six enfants qui sont morts parce qu'ils ont perdu la vie sous les bombardements français", avance l'accusé, qui souligne l'inéquité de son procès car, selon lui, l'État français, qui a largué des bombes en Syrie, n'est pas sur le banc des accusés.
"Ce procès est une tribune pour Salah Abdeslam, il parlera de ce qu'il ce qu'il voudra", estime Me Samia Mkatouf à qq minutes de l'audience. #proces13novembre pic.twitter.com/KmXb3hgbst
March 30, 2022Répondant à Me Josserand-Schmidt, l'accusé explique ensuite pourquoi il a pleuré en voyant la dernière fois sa compagne. "Ma fiancée, je l'aimais sincèrement et je voulais me marier avec elle. Si j'ai pleuré, c'est parce qu'à ce moment là, elle avait parlé de projets d'avenir, d'enfants, d'appartement, et à ce moment-là je savais que j'allais partir en Syrie. C'était ça qu'on m'avait proposé. Parce que j'avais soutenu l'État islamique et que je pourrais avoir de graves problèmes et qu'on m'avait dit que le mieux pour moi, c'était d'aller là-bas. Voilà, c'est ce que je voulais dire."
Persévérante, l'avocate évoque alors la question de la ceinture explosive qu'il n'a jamais déclenchée. Salah Abdeslam a raconté à ses complices en Belgique qu'elle était défectueuse. "Était-ce un mensonge ?", l'interroge l'avocate. Haussant les épaules, il finit par répondre d'une petite voix : "C'est ça. [...] J'avais honte, peut-être... Non pas peut-être, balbutie Salah Abdeslam. J'avais honte de ne pas aller jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans".
Pour Me Gérard Chemla, avocat de la partie civile, Salah Abdeslam fait du "teasing" avec ses prises de parole en annonçant qu'il va parler suscitant l'intérêt de la presse et des victimes "pour ne finalement dire ou pas pas grand chose d'autre que l'État islamique a raison". Il ajoute : "Salah Abdeslam a mis l'assistance dans une situation de preneur d'otage : il y a déjà eu beaucoup de victimes à cause de l'EI au moment des attentats, de grâce, au moment du jugement, ne soyons plus ses victimes".
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Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
Procès des attentats du 13-novembre : de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de la logistique
France24 - Monde
États-Unis : le lynchage devient un crime fédéral après plus d'un siècle de tentatives
Publié le : 30/03/2022 - 17:50
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a signé mardi la première loi fédérale à interdire le lynchage aux États-Unis. C'est l'aboutissement de décennies de lutte, alors que le Congrès a échoué 200 fois à s'opposer à ces crimes racistes qui ont profondément marqué l'histoire du pays.
Ils ne sont que trois à avoir voté contre : Thomas Massie, élu du Kentucky, Andrew Clyde, représentant de la Géorgie, et Chip Roy, du Texas. L'opposition de ce trio de républicains n'avait pas empêché la Chambre des représentants des États-Unis d'adopter fin février, à une écrasante majorité, une loi rendant illégal le lynchage au niveau fédéral.
Le Sénat avait ensuite validé le texte à l'unanimité et le président Joe Biden a signé, mardi 29 mars, l'Emmett Till Antilynching Act, mettant fin à plus de 100 ans de tentatives infructueuses d'interdire à l'échelle fédérale cette pratique raciste et barbare qui a profondément marqué l'histoire des États-Unis.
Environ 6 500 victimes de lynchage
"Le lynchage représentait un acte de pure terreur afin d'imposer le mensonge que tout le monde n'avait pas le droit d'être aux États-Unis, que les individus ne naissaient pas tous égaux", a affirmé Joe Biden, peu après avoir signé le texte de loi.
L'Emmett Till Antilynching Act a été nommé ainsi en mémoire à un adolescent afro-américain, Emmett Till, qui avait été lynché en 1955 dans l'État du Mississippi après avoir été accusé d'avoir "sifflé" une femme "blanche" dans la rue. Son meurtre brutal par deux individus racistes dans le sud du pays a été l'un des actes fondateurs du mouvement pour les droits civils au États-Unis, rappelle le New York Times.
La nouvelle loi prévoit une peine de 30 ans de prison pour quiconque aurait commis un lynchage, dorénavant défini comme le fait d'avoir organisé un crime haineux qui a eu pour conséquence le décès ou des blessures graves infligées à la victime.
Cette nouvelle législation a une "portée essentiellement symbolique, d'interprétation historique", souligne Paul Schor, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis au Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones de l'Université Paris Cité, contacté par France 24.
Le lynchage tel qu'il a été pratiqué après la guerre civile américaine (1865) et jusqu'à la fin des années 1950, n'existe plus. C'était un acte de terreur politique qui, afin de conforter la politique suprémaciste dans les États du Sud, a été défini "par les organisations de droits civiques comme l'exécution extrajudiciaire par plusieurs individus d'une personne accusée d'un crime", rappelle Paul Schor. Environ 6 500 personnes, presque exclusivement des Afro-Américains, en ont été victimes sur cette période.
Ces meurtres racistes tolérés – voire encouragés – par les autorités locales pouvaient être décidés pour des faits aussi anodins que frapper à la porte d'une femme "blanche" ou ne pas s'adresser à un officier de police de l'Alabama en l'appelant "Mr", rappelle le Washington Post.
La signature par Joe Biden de l'Emmett Till Antilynching Act vient enfin "affirmer que dans ce pays lyncher des Noirs n'est pas et n'a jamais été acceptable", se réjouit le Washington Post dans un éditorial.
Le président américain s'est d'ailleurs attaché à accentuer cette dimension historique de la signature en "s'entourant de personnes qui sont soit des descendants de victimes de lynchage soit des représentants des mouvements des droits civiques", note Paul Schor. Joe Biden avait notamment convié à ses côtés l'arrière-petite-fille de la journaliste et activiste Ida B. Wells qui avait été, à la fin du 19e siècle, la première à lancer une campagne pour faire interdire le lynchage.
Quelque 200 tentatives ratées d'interdire le lynchage
Mais c'est une interdiction qui intervient "scandaleusement beaucoup trop tard. Près d'un siècle trop tard", regrette le Washington Post dans son éditorial. Le Congrès s'y est repris à plus de 200 fois avant de parvenir à adopter une loi fédérale contre cette pratique.
Les efforts législatifs ont débuté en 1900 quand George Henry White, le seul représentant afro-américain au Congrès à l'époque, avait tenté de faire interdire cette pratique à l'échelle fédérale. Mais il avait échoué face à l'obstruction des élus des États du Sud.
Un schéma qui s'est reproduit encore et encore au fil des ans, malgré le soutien de sept présidents américains aux différents projets de loi présentés devant le Congrès. En 2005, le Sénat a même décidé de s'excuser officiellement de n'avoir jamais réussi à faire interdire le lynchage.
Même le texte que Joe Biden a signé a bien failli être enterré. Il a fallu attendre trois ans avant qu'il arrive sur la table du Bureau ovale. Le sénateur républicain du Kentucky Rand Paul avait d'ailleurs fait échouer une première mouture de cette loi, car le lynchage y était défini de manière "trop large" à son goût. Il voulait, et a obtenu, que seuls les actes ayant entraîné la mort ou les blessures graves soient visés par la loi…
Des lynchages modernes ?
Historiquement, l'opposition à ces efforts antilynchage est moins venu du banc des républicains que de celui des démocrates des États du Sud. Ce sont eux qui, après la guerre civile de 1860, étaient parmi les plus ségrégationnistes, rappelle l'historien Louis P. Masur, dans un article d'opinion paru dans le Washington Post. Ils accusaient les républicains des États du Nord de vouloir faire interdire le lynchage uniquement pour s'attirer les votes des Afro-Américains…
Ces représentants des États du Sud ont d'ailleurs longtemps affirmé qu'il n'y avait aucune raison d'adopter une telle loi car des textes interdisant le lynchage existaient au niveau local. Ce qui est vrai, "sauf que personne ne le respectait", souligne Louis P. Masur. C'est pourquoi "pendant des décennies les militants des droits civiques se sont tournés vers le gouvernement des États-Unis afin d'adopter un texte au niveau fédéral", précise Paul Schor.
Si l'adoption de la nouvelle loi reste avant tout une manière pour le président démocrate de réparer un manquement législatif historique, le texte pourrait s'avérer de nouveau utile. Il avait été présenté au Sénat, en 2020, après les meurtres cette année-là de George Floyd par un policier et d'Ahmaud Arbery, poursuivi et abattu par trois individus alors qu'il faisait un jogging. Des faits divers racistes qui avaient, rappelle la BBC, fait apparaître le spectre d'une forme moderne de lynchage.
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France24 - Monde
Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix
Publié le : 01/04/2022 - 15:07
David RICH
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Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.
"La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".
Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).
Haro sur les médias français
Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.
Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.
Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.
Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.
Un "complot" pour "discréditer l’armée"
Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché.
💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ
March 17, 2022De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée.
Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible".
"Le cancer de l’impunité"
Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.
"Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il.
Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat".
Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS).
De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie.
Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao
March 30, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma
Décryptage
Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel
La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali
France24 - Monde
Sénégal : l'exposition Picasso ouvre à Dakar
Publié le : 01/04/2022 - 13:23Modifié le : 01/04/2022 - 13:35
Sarah Sakho
Un demi-siècle après la première présentation de son travail dans la capitale sénégalaise, Picasso revient à Dakar, cette fois au Musée des Civilisations noires. Pablo Picasso a été largement influencé on le sait par les masques et statuettes du continent. Nos correspondants Sarah SAKHO et Elimane NDAO l'ont visité en avant-première.
France24 - Monde
Tunisie : le président Kaïs Saïed exclut la tenue d'élections législatives anticipées
Publié le : 01/04/2022 - 04:48
FRANCE 24
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Au lendemain de la dissolution du Parlement, le président tunisien Kaïs Saïed a indiqué jeudi soir que des élections législatives ne pourraient pas se tenir dans un délai de trois mois.
La Tunisie n'organisera pas d'élections législatives dans un délai de trois mois, a déclaré tard jeudi 31 mars le président tunisien Kaïs Saïed lors d'une réunion avec la Première ministre Najla Bouden, selon une publication diffusée sur le compte Facebook de la présidence tunisienne.
Kaïs Saïed a dissous mercredi le Parlement, suspendu depuis l'été dernier, après que les élus se sont réunis virtuellement pour voter contre des mesures décidées l'an dernier par le chef de l'État.
Le Parti destourien libre (PDL), parti d'opposition qui, selon les sondages, serait majoritaire au Parlement si des élections étaient organisées, a exhorté Kaïs Saïed à convoquer des élections anticipées après la dissolution du Parlement.
Abir Moussi, présidente du PDL et soutien de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, a estimé que Kaïs Saïed n'avait pas d'autre choix, selon la Constitution, et devrait convoquer des élections dans un délai de trois mois.
Le président tunisien a précédemment indiqué qu'il formerait un comité chargé de travailler à une nouvelle Constitution, qu'il soumettrait à un référendum en juillet avant d'organiser des élections législatives en décembre.
Avec Reuters
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Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement
Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
La Tunisie face au défi de l'eau : les autorités traquent les forages agricoles
France24 - World
On the ground: Residents of Ukraine's Kharkiv caught in the line of fire
Issued on: 01/04/2022 - 15:47Modified: 01/04/2022 - 15:51
Catherine NORRIS TRENT
Russian forces are continuing to bomb residential areas in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, on a daily basis. The shelling has reduced much of the city to a wasteland and nearly all the residents have fled. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent went to meet some of them.
L'Humanité
Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes
EntretienÀ l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.
Anna Musso
Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences
En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.
Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?
La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.
Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?
En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…
Est-ce spécifique à la France ?
Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.
La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.
Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?
On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.
À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?
Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.
En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.
Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?
Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.
Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?
La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !
https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars France24 - World
Energy crisis: IEA to hold emergency meeting to tackle soaring oil prices
Issued on: 01/04/2022 - 15:41Modified: 01/04/2022 - 15:45
The International Energy Agency will hold an emergency meeting on Friday among consuming nations to discuss a new release of strategic reserves alongside a plan by the United States to pump massive supplies starting in May to cool soaring oil prices. Western sanctions on Russia after their invasion of Ukraine are expected to see a loss of about 3 million barrels per day of Russian oil in April, according to the IEA. FRANCE 24's Anthony Mills reports from Vienna, Austria.
Valeurs Actuelles
[Tribune] Pétition contre la propagande écologiste à l’école
Jamais rassasié, l’écologisme est un Moloch qui traque perpétuellement de nouvelles proies à broyer entre ses dents vertes. Cette fois, c’est sur l’école qu’il a jeté son dévolu : un “manifeste” a été publié le 10 mars par France info pour faire de l’écologie une nouvelle matière principale. Notamment porté par des personnalités du monde du spectacle et des sportifs de haut niveau, il affiche au premier rang de ses soutiens un certain Lenny, âgé de 6 ans, dont on imagine que trop bien le bourrage de crâne qu’il a dû subir. (Le dénommé Mahé, autre soutien, lui âgé de trois semaines, est probablement davantage protégé pour l’instant que ses parents ne le sont du ridicule.)
Lenny, pas plus peut-être que l’ancienne Miss France ou le chef cuisinier qui figurent également parmi les principaux soutiens, n’est probablement au courant de l’effondrement de notre pays dans les classements internationaux sur les performances éducatives. Il s’agit pourtant là d’un sujet autrement crucial pour l’avenir de notre pays que celui de savoir s’il conviendrait de prêcher à l’école pour “consommer moins” (un point du manifeste qui devrait faire rire jaune pas mal d’éducateurs des zones défavorisées).
La réalité est que les programmes scolaires accordent déjà une place considérable, et même excessive, aux problématiques environnementales. Du CP à la Terminale, l’écologisme anxiogène est partout. Nul élève ne peut y échapper. Physique-chimie mais aussi français, éducation physique et même histoire de l’art : dans les programmes, tous les domaines enseignés passent déjà sous les fourches caudines des questions environnementales, du développement durable et de la propagande pour une « transition écologique » dont le bien-fondé est présenté comme allant de soi.
Le temps scolaire n’étant pas élastique, tous ces thèmes transversaux, au mieux sympathiques, mais souvent de la pure propagande, sont enseignés aux dépens des savoirs véritables fondamentaux. Certes, on saura toujours prétendre que comparer des empreintes carbone pour “démontrer” qu’il ne faut pas prendre l’avion, c’est “raisonner” et “faire des mathématiques”. Ceux qui appellent à faire de l’écologie une matière principale à l’école ne posent pas la question du personnel enseignant qui serait à mobiliser pour cela. Il est vrai que bien des associations et ONG au-dessus de tout soupçon ne demanderaient sûrement pas mieux que de se dévouer, moyennant finances et reconnaissance institutionnelle…
La bonne nouvelle, c’est que deux semaines après son lancement en fanfare, le manifeste n’a pour ainsi dire toujours pas réussi à rassembler un nombre significatif de signatures. L’agit-prop écologiste saura sûrement régler ce problème en rameutant les signatures pavloviennes qu’ils ont en réserve, mais nous ne sommes pas obligés de les laisser faire sans réagir. Deux jours à peine après son lancement sans aucun moyen médiatique comparable, une contre-pétition a déjà réussi à se porter à mi-hauteur en nombre de signatures. Elle peut être signée ici par tous ceux qui veulent montrer au Moloch que nous défendrons chèrement notre école.
BBC
SANS TITRE
A scheme to match Ukrainian refugees with people in the UK who want to give them a home has launched.
The UK government's Homes for Ukraine, which began last month, allows people to bring refugees into the country - but the sponsor must know the name of the refugee. As of 31 March, there had been 32,200 visa applications via the scheme, with 4,700 visas issued.
The new scheme - run by the charity Reset Communities and Refugees - will "match" refugees and sponsors who did not previously know each other.
Refugee organisations recently warned the Homes for Ukraine scheme could become "Tinder for sex traffickers". The BBC has reported on wider concerns about woman and children being exploited after fleeing Ukraine.
But Kate Brown, chief executive of Reset Communities and Refugees, said there would be "fair and rigorous" systems in place.
"This is an extraordinary moment for the refugee welcome movement in the UK," she said.
"With 200,000 people signed up to offer their homes under the Homes for Ukraine scheme, and hundreds of thousands more offering support, we are in a position to help more refugees than ever before."
We recently reported on two sisters who have arrived in Edinburgh as part of the scheme - read more here.
As we've been reporting Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has been meeting his counterpart in India.
Following their Delhi meeting Lavrov praised India for not judging the conflict in Ukraine in a "one-sided way".
India has not joined the widespread condemnation of Russia's invasion and is a major buyer of Russian arms.
But Lavrov's Indian counterpart, Subrahmanyam Jaishankar, "emphasised the importance of cessation of violence and ending hostilities".
In pursuing ties with Russia, India may be seeking to find support against China, with which it was involved in a deadly border clash with in 2020.
Complicating matters, China too has stopped short of condemning Russia's actions in Ukraine.
Paul Kirby
BBC News Online Europe editor
Russia has shifted most of the focus of its war to eastern Ukraine, after a series of setbacks especially around the capital Kyiv. This push into the area known as Donbas could signal a more prolonged conflict, says the US.
What would Vladimir Putin need before he could claim his goal of "liberating" Ukraine's old industrial heart and is that possible?
Russian forces have already triggered a humanitarian catastrophe in the east, reducing Mariupol to ruins, but they have failed to inflict defeat on Ukraine's military. Warning of a new onslaught on the east, President Volodymyr Zelensky vowed: "We will fight for every metre of our land."
Why Putin wants to control Donbas
The Russian president has repeatedly made the unfounded accusation that Ukraine has carried out genocide in the east.
When the war began, two-thirds of the eastern regions were in Ukrainian hands. The rest was run by separatists, who created Russian-backed statelets during a war that began eight years ago.
If Russia were to conquer both big regions, then the next step could be to annexe them too, just like it did with Crimea in 2014.
Read further analysis of the situation in the east of Ukraine here.
The chief of the International Atomic Energy Agency will head a safety mission to the Chernobyl nuclear power plant in Ukraine, after Russian troops were reported to have left the site.
Rafael Mariano Grossi said it would be the first of several such missions in Ukraine.
He told a news conference that Russian troops leaving the area was a step in the right direction, Reuters reports.
And he said radiation levels were "quite normal" around the site.
Some Russian troops were still in the exclusion zone around the Chernobyl nuclear power plant on Friday morning, the head of Ukraine's state nuclear company Energoatom said.
The facility is infamous for the 1986 disaster in which one of the reactors on the site exploded.
You can read more here.
As we’ve
been reporting, Russian president Vladimir Putin signed an order on Thursday
stating “unfriendly” foreign countries must pay for gas in roubles or risk supplies being cut.
The order will begin affecting payments from late April.
Speaking to
reporters, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said there is not an immediate threat to Europe’s
supplies.
"Does this mean that if there is no confirmation in roubles, then gas supplies
will be cut off from April 1? No, it doesn't, and it doesn't follow from the decree.”
Russia supplies the European Union (EU) with about 40% of its gas imports, and 30% of its oil, which are mainly paid for in euros and dollars.
Read more on this story here.
As we reported earlier, three vehicles from the International Committee of the Red Cross are travelling towards the southern port city of Mariupol to begin civilian evacuations.
It's understood that the three vehicles will later lead a bigger convoy of 54 Ukrainian buses and private cars taking residents out of the besieged city.
Here's a selection of some photos from Mariupol.
Mariupol has been under weeks of heavy bombardment, with mayor Vadym Boychenko telling the Reuters news agency that almost 5,000 people, including around 210 children, have been killed in the city.
Buildings across the city have been destroyed by consistent shelling, including those in residential areas and public buildings such as hospitals, shopping centres and a theatre.
The port city has been a key target for Russia's military throughout the conflict due to its proximity to Crimea, a peninsula that was annexed by Russia in 2014.
Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba says he cannot confirm or deny reports of Ukraine's involvement in the strike on the fuel depot in Belgorod, as he did not have the military information.
"I am a civilian," he told reporters in Warsaw, according to AFP.
Ukraine's defence ministry has also declined to comment, with Reuters quoting spokesman Oleksandr Motuzyanyk saying: "Ukraine is currently conducting a defensive operation against Russian aggression on the territory of Ukraine, and this does not mean that Ukraine is responsible for every catastrophe on Russia's territory...
"I will not confirm or deny these allegations."
The governor of the region said the attack was carried out by two Ukrainian helicopters, but Ukraine has not claimed responsibility.
You may remember that French actor Gerard Depardieu took up Russian citizenship in 2013 after leaving France for tax reasons.
The star, who received his Russian passport in person from Vladimir Putin, has now accused the Russian president of "crazy, unacceptable excesses" in Ukraine.
The comments have led to a response from the Kremlin, with Mr Putin's spokesman, Dmitry Peskov, saying the actor probably did not completely understand the situation in Ukraine and offered to explain it.
Read more on this story here.
More now on the attack on an oil storage facility in the Russian city of Belgorod, some 40km (25 miles) north of the Ukraine border.
The local governor said the attack was carried out by two Ukrainian helicopters - though Ukraine has not claimed responsibility.
If confirmed, it would be the first time Ukrainian aircraft have flown into Russian airspace to hit a target.
The footage in this video has been verified by the BBC but its source cannot be confirmed.
You can watch video below of the moment missiles strike the depot.
The death toll from a Russian missile strike on a regional administrative building in the southern city of Mykolaiv has risen to 28, its governor Vitaliy Kim says.
A rocket tore a hole through the nine-storey building, which included Kim's offices, shortly before 09:00 local (06:00 GMT) on Tuesday morning.
Shortly after the strike Kim had said the majority of people in the building had "miraculously" escaped, adding that he had not been there as he "overslept".
We have some more from the International Committee of the Red Cross (ICRC) on their evacuation mission to Mariupol.
A spokesman for the group says it will act in a neutral intermediary role to lead the convoy out from Mariupol and to another Ukrainian city.
"We remain hopeful, we are in action moving toward Mariupol, but it’s not yet clear that this will happen today."
He goes on to say: "We're running out of adjectives to describe the horrors that residents in Mariupol have suffered.
"The situation is horrendous and deteriorating, and it’s now a humanitarian imperative that people be allowed to leave, and aid supplies be allowed in.
"The people of Mariupol have suffered weeks of heavy fighting, with dwindling water, food and medical supplies."
The ICRC says that piecing together safe passage for the route with the parties has been "extremely complex" and "ensuring that all the details are agreed upon and well understood by all sides, and then communicated down the chain of command, and to the residents of Mariupol, is a challenge".
Ukrainian forces are pushing back Russian troops north-east and north-west of the capital Kyiv, Reuters news agency reports an adviser to Ukraine's President Volodymyr Zelensky as saying.
Oleksiy Arestovych said the besieged port city of Mariupol was still holding out after weeks of bombardment but Russian forces were now trying to encircle the northern city of Chernihiv.
You can see more details of Russia's invasion and Ukraine's response here.
If you're just joining us, here's a recap of what's been happening today:
On the ground:
On the diplomatic stage
Russian President Vladimir Putin will speak by phone with his Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan on Friday, the Kremlin said, according to Reuters news agency.
It comes after Istanbul hosted Russian-Ukrainian peace talks on Tuesday.
Erdogan has said Turkey is ready, in principle, to act as a security guarantor country for Ukraine, but details of such a format would need to be worked out.
Ukraine has proposed adopting neutral status - that is, not joining military alliances like Nato or hosting military bases - in return for countries offering to be guarantors of its security.
Erdogan spoke to Ukrainian President Volodymyr Zelensky by phone on Thursday.
Ankara has offered to mediate in the conflict between Russia and Ukraine.
As we've been reporting, efforts to evacuate civilians out of the besieged southern port city of Mariupol are continuing today.
The International Committee of the Red Cross has said it plans to lead a convoy later of 54 Ukrainian buses and private cars out of the city, which has faced weeks of bombardment.
As our updated map below shows, Russian forces have been tightening their grip on Mariupol over the last month.
Capturing the city would give Russia control of the Azov Sea coastline between Russia and Crimea.
Reports of Ukrainian military helicopters targeting an oil storage depot in Russia do not create conditions conducive to continuing peace talks, according to Kremlin spokesman Dmitry Peskov.
Earlier today, the governor of Russia's Belgorod region, which lies north of Ukraine, said that an oil depot was ablaze following an attack by two Ukrainian helicopters.
Peskov was asked at his daily press briefing whether the reported attack amounted to an escalation of the conflict.
"Of course, this is not something that can be perceived as creating conditions comfortable for the continuation of negotiations," he replied, as reported by the Interfax news agency.
Peskov redirected further questions regarding the reported strikes to Russia's law enforcement agencies, according to the report.
He also said authorities were doing everything to reorganise the fuel supply chain and avoid disruption of energy supplies in Belgorod.
Russian forces are withdrawing from the Chernihiv region of northern Ukraine but have not yet left entirely, the local governor has said.
Speaking in a video address on Friday, Viacheslav Chaus said: "Air and missile strikes are (still) possible in the region, nobody is ruling this out," Reuters news agency reported.
He added that Ukrainian forces were entering and securing settlements previously held by Russian troops.
Chaus said it was still too early for Ukrainian forces in the Chernihiv region to let their guard down as Russian troops "are still on our land."
Russia said on Tuesday it would cut back operations around Chernihiv and the capital Kyiv in an effort to "boost mutual trust" in peace talks.
But Chaus previously told the BBC attacks had continued overnight into Wednesday.
Chris Mason
Political Correspondent
I’m in Goole in East Yorkshire — at the biggest ambulance
factory in the UK.
Dozens of white vans are parked up round the back, which
emerge from the warehouse ready to go as ambulances on our streets here at home.
But today, they are also spray-painting and refitting chunky old
military vehicles here to turn them into battlefield-ready ambulances for
Ukraine.
The first completed ones will leave this evening - and be in Ukraine in a few days' time.
Hear more about how this has happened on Radio 4's PM this afternoon at 5pm.
Jonathan Beale
BBC defence correspondent in Odesa
As we've been reporting, Russian authorities have accused Ukraine of carrying out an air attack on an oil depot in Russian territory.
If confirmed - and Ukraine is yet to claim responsibility for the attack in Belgorod, near the Ukraine border - it would be the first known time Ukrainian aircraft have flown into Russian airspace to strike a target, bringing the war home to Russia.
Ukrainian helicopter pilots have
plenty of experience of flying low and fast to avoid being detected by military
radar and air defence systems. They’ve been doing exactly that in the Donbas
region in eastern Ukraine for years. I experienced and witnessed the extraordinary skills of the
Ukrainian military pilots in 2018 – flying barely metres above the tree line and
telegraph poles.
But if these reports are correct - flying at night, well into
Russian territory, to launch an attack on an enemy fuel depot would have required
extraordinary bravery - as well as finely-honed flying skills.
Low-flying helicopters are still
vulnerable to short-range air defence systems. Flying at night would have
lessened that risk, but heightened the danger of hitting an object near the
ground.
This alleged attack alone will not
dramatically alter the battle. But it could show Ukraine has managed to keep
its air force functioning, and give a huge boost to the morale of Ukraine's
military.
We are now hearing from the Kremlin as Russia responds to the alleged Ukrainian attack on a Russian oil depot in Belgorod.
The Kremlin says that the strike on the fuel depot does not create comfortable conditions to continue peace talks, Reuters reports.
A spokesman adds that Russian President Vladimir Putin has been briefed on the incident and says everything is being done to reorganise the fuel supply chain to avoid disruption in the town, Reuters says.
New York Times - World
North Korean ICBM Launch May Have Been Fake. It’s Still Important.
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South Korea says Kim Jong-un disguised an older missile as a new one to exaggerate his country’s weapons achievements when he badly needs political leverage.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — When North Korea conducted its most powerful intercontinental ballistic missile test to date last week, it said it launched the Hwasong-17, its newest and biggest ICBM. In a propaganda blitz, the country’s state media released a Hollywood-style video of its leader, Kim Jong-un, personally guiding the test launch in a sleek leather jacket and sunglasses at Pyongyang International Airport.
South Korea now says it may have been a ruse.
In a report to the National Assembly on Tuesday, the South Korean Defense Ministry endorsed what some analysts had already suspected: North Korea actually fired its older Hwasong-15 ICBM — which was tested in 2017 — and exaggerated Mr. Kim’s weapons achievements by falsely claiming a successful Hwasong-17 launch.
Mr. Kim badly needs to strengthen his diplomatic leverage with the United States and South Korea, and a successful new launch may have helped. But more important, South Korean officials said, Mr. Kim used the launch and a crude, fake presentation of video and photos to demonstrate his infallible leadership to the long-suffering people of North Korea.
The country will celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and North Korea’s founder, next month. With his economy hobbled by international sanctions and the pandemic, Mr. Kim has often used such occasions to focus on his growing nuclear capabilities and to show off his power.
“We suspect the latest launch had more to do with domestic considerations,” the Defense Ministry said in its parliamentary report.
When North Korea first unveiled the Hwasong-17 during a military parade in October 2020, it appeared to be the largest mobile-launcher ICBM the world had ever seen. Some analysts suspected that, unlike the Hwasong-15, which is built to carry a single warhead, the Hwasong-17 appeared to be designed to carry multiple nuclear warheads. A successful launch would have marked a significant milestone in North Korea’s ICBM program.
North Korea began testing the Hwasong-17 this year. On Feb. 27 and March 5, it tested the missile’s first-stage booster rocket and other components, but not at full range. In its third test, conducted on March 16, something went wrong, and the rocket exploded in the sky near Pyongyang, the capital, shortly after liftoff.
“The explosion was visible to the naked eye, as its debris rained down through the sky over Pyongyang,” Ha Tae-keung, a South Korean lawmaker, told reporters this week. “Pyongyang citizens were shocked, and it could even have led to some instability.” South Korean officials said Mr. Kim likely used the successful test flight of the Hwasong-15 disguised as the Hwasong-17 on March 24 as damage control.
“Now that Pyongyang citizens had witnessed the failure, they needed to send a message of success and do so quickly in order to prevent rumors from spreading and to ensure regime stability,” the Defense Ministry said in its parliamentary report. “So they launched a Hwasong-15 model whose reliability had been confirmed through a test in 2017.”
The Hwasong-17 is bigger and longer than the Hwasong-15. Its first-stage booster rocket has four nozzles, while the Hwasong-15 has only two. But Mr. Kim’s propagandists edited and combined video footage and photos from the earlier Hwasong-17 tests with those from the Hwasong-15 last Thursday, creating the illusion of a successful Hwasong-17 launch, South Korean officials said.
North Korea’s ICBM Tests
March 24, 2022
North Korea launches its most powerful ICBM to date, with a flight time of nearly 71 minutes.
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Nov. 2017
The Hwasong-15 sets the country's previous records for ICBM height and flight time.
July
2017
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July 2017
The Hwasong-14, tested twice in one month, is the first ICBM launched by North Korea. Experts say the missile can travel over 6,000 miles, enough to reach the continental United States.
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March 24, 2022
North Korea launches its most powerful ICBM to date, with a flight time of nearly 71 minutes.
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The Hwasong-15 sets the country's previous records for ICBM height and flight time.
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The Hwasong-14, tested twice in one month, is the first ICBM launched by North Korea. Experts say the missile can travel over 6,000 miles, enough to reach the continental United States.
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By The New York Times
While unsuspecting North Koreans may have been fooled, the alleged fakery did not escape the scrutiny of South Korean defense officials and private analysts.
The weather around Pyongyang last Thursday was overcast, but some photos of the test released by North Korean media showed a fine and clear day. The test took place in the afternoon, but in some photos and video footage, the shadow of Mr. Kim at the test site suggests that he was inspecting a test in the morning. (All three previous Hwasong-17 tests, including the one that failed, took place in the morning.)
The engine burn time and trajectory data from the test also hinted at a Hwasong-15 rather than the Hwasong-17, South Korean officials said. And lastly, satellite and other data indicated that the missile had two nozzles, not four, officials said.
With no free news media allowed in North Korea, it is extremely difficult to verify official claims independently. When North Korea conducts a weapons test like the one last Thursday, outside analysts have few sources of information other than North Korean state media and a small amount of data released from Seoul or Tokyo. And in North Korea, propaganda routinely trumps the truth.
The Significance of North Korea’s Missile Tests
An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:
U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.
Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.
An escalation. North Korea started a new round of testing in September after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.
The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”
Still, it is unusual for the South Korean military to dispute a North Korean claim so publicly and with so much detail. Some analysts say the South Korean military has a history of downplaying the power of its Northern rival.
The South Korean military may also have been particularly upset by the launch because it came in the middle of a rocky presidential transition in Seoul: President-elect Yoon Suk-yeol told the Defense Ministry to move out of its current location so he could use it for his presidential office after his inauguration on May 10.
Hwasong-17 or not, the North’s latest missile launch still violated U.N. resolutions and the country’s self-imposed moratorium on ICBM tests. It also demonstrated significant technological advances. The missile soared 3,852 miles into space, compared with an altitude of 2,796 miles that the Hwasong-15 achieved in its last test in November 2017.
The main question appears to be whether the weapon was an improved and more powerful version of the Hwasong-15 or the same Hwasong-15 equipped with more fuel and a lighter payload allowing it to fly higher.
“We should not pay too much attention to whether this was a Hwasong-15 or 17,” said Kim Dong-yup, an expert on the North Korean military at the University of North Korean Studies in Seoul. “I don’t think you can generate such flight data by just reducing the payload or using a little more fuel. This clearly marks a technological advance.”
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France24 - World
McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’
Issued on: 01/04/2022 - 16:10Modified: 01/04/2022 - 16:11
Tom WHEELDON
As Emmanuel Macron enjoys a substantial poll lead ahead of April’s French presidential vote, his opponents are trying to capitalise on revelations that spending on consultancy firms soared to nearly €1 billion during his presidency. But the controversy looks unlikely to torpedo his re-election campaign.
Just over five years ago the upstart ex-economy minister Macron surfed to the top of the polls and rode that wave all the way into the Élysée Palace after a financial impropriety scandal kiboshed conservative frontrunner François Fillon.
This time Macron is the subject of an alleged scandal, as his electoral opponents focus on a Senate report which revealed earlier this month that public spending on management consultants more than doubled from 2018 to 2021, climbing from €379 million in 2018 to almost €893 million in 2021. The report also suggested that a major recipient of this spending, McKinsey, paid no corporation tax in France over the past decade, an allegation the US firm denies.
This comes after Politico broke the story in early 2021 that France was relying on McKinsey’s advice amid an initially sluggish Covid jab rollout.
While the extensive use of such firms is common practice in many Anglophone countries, in France the government is expected to rely on the highly-regarded civil service to administrate instead of drafting in private contractors.
>> 'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
To assess the so-called McKinsey affair’s significance for the presidential campaign, FRANCE 24 spoke to Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.
Smith suggested that, for people who already disliked Macron, the affair entrenches the idea that he is a haughty “president of the rich” – but it is unlikely to shift the dial for an incumbent riding high in the polls.
What seems to have motivated the French state to pay so much money for consulting services, especially when that work is done by the civil service?
Emmanuel Macron has spoken already about how a lot of these were one-off projects, and that was the main justification. He said it was cheaper to hire consultants to do such projects than to commission new civil servant roles, to pay their salaries and pensions. He also spoke about how – although he hasn’t cut the civil service — he inherited a reduced civil service, so he felt there were gaps in capacity. So Macron justified it through the response to Covid. McKinsey consultants have been involved in testing programmes, vaccination, the health pass; all big-ticket items that needed a state response.
Macron was very keen to point out that the consultants were involved in technical matters – delivery and so on – not policy. And he’s trying to justify their use as an economical measure, a way to save money rather than expanding the civil service and therefore state spending.
How does the McKinsey affair affect Macron’s image?
The difficulty with it is that it reinforces the image of the “president of the rich”; it reinforces the image of Macron as someone of the boss class, someone flashy. It gives a powerful rhetorical tool to his opponents, who are able to point to the crisis in purchasing power, the struggles around people paying for food and fuel – and point to already rich people getting richer thanks to the state.
It also creates difficulty for Macron because of the corporation tax issue. That has the whiff of scandal about it. Already if you look at what his opponents have said, you’ve got [populist Rassemblement National leader] Marine Le Pen talking about a “national scandal”, you’ve got [far-left La France Insoumise leader] Jean-Luc Mélenchon and [far-right candidate] Éric Zemmour talking about how they wouldn’t employ consultants.
So the McKinsey affair supplies a weapon that they can wield against him.
Macron’s great appeal has been on competence. The greatest weakness many of his opponents have is that – in all honesty – I think most French people look at them and don’t think they could run the country. Anything that weakens that sense of propriety and competence around Macron is something his opponents will seize on.
But is the affair enough to change the dynamic, less than ten days before the first round on April 10?
I think it will add to the dossier for people who already dislike Macron. I don’t think it’s likely to put people off voting for Macron if they are inclined to do so.
I don’t think this marks a dramatic shift. Governments use consultants. François Hollande used consultants. Nicolas Sarkozy used consultants. This is part of how governments work.
Macron has a technocratic appeal. He talks about getting the job done as efficiently as possible; getting the best people in to do the job. That’s one way of looking at this whole thing and I think that’s how many people will look at it.
I think [the McKinsey affair] is a mini-scandal, a weak weapon to use against Macron. But this close to the election I think it’s all [his electoral adversaries] are going to be able to throw at him.
Many of Macron’s opponents have a much more populist appeal. Le Pen and Mélenchon will talk about corrupt elites and the idea that this is representative of that type of politics.
So [the McKinsey affair] is something that his opponents – for want of bigger scandals – will want to use to contrast themselves with Macron’s technocratic stance. This affair will reinforce and galvanise the opposition that Macron already faces, and as we can see that remains a sizeable opposition from people with a much more populist framing.
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2022 FRENCH ELECTIONSFrench left in disarray as right, far right dominate presidential campaign
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
Valeurs Actuelles
Au 1er mars, le nombre de détenus en France est repassé au-dessus des 70 000 personnes
C’est un seuil qui, dans les prisons françaises, n’avait plus été atteint depuis le début de la crise sanitaire, deux ans auparavant. Selon des chiffres officiels publiés jeudi 31 mars et cités par CNews, le nombre de détenus en France est repassé au-dessus des 70 000 personnes. Dans le détail, les 188 établissements pénitentiaires comptaient, au 1er mars dernier, 70 246 détenus pour 60 619 places opérationnelles. Un chiffre qui implique une densité carcérale globale de 115,9 %, contre 105,9 % il y a un an. A savoir qu’un mois auparavant, le 1er février, le nombre de personnes incarcérées avait déjà frôlé cette barre symbolique, avec 69 964 détenus.
13 545 détenus en surnombre
En l’espace d’une année, 5 841 détenus supplémentaires ont été dénombrés, ce qui implique une croissance de 9,1 % de la population carcérale, notent nos confrères. D’après les données statistiques du ministère de la Justice, 13 545 détenus sont à l’heure actuelle considérés comme en surnombre, en comparaison avec les places disponibles au sein des établissements pénitentiaires. Plus précisément, la densité carcérale s’établit à hauteur de 137,7 % dans les maisons d’arrêt. C’est là-bas que sont incarcérés les détenus en attente de jugement – et de ce fait présumés innocents – ainsi que ceux qui ont été condamnés à de courtes peines.
Dans le même temps, quarante-six prisons françaises affichent aujourd’hui une densité supérieure à 150 %, observe CNews. Dans six établissements, cette densité dépasse même 200 % ; par exemple, 214,9 % à Bordeaux-Gradignan et 212,8 % à Fontenay-le-Comte ou à Perpignan. A cause de ce phénomène de surpopulation, 1 665 prisonniers sont désormais forcés de dormir sur des matelas posés à même le sol. Un an plus tôt, le 1er mars 2021, ils étaient 848 dans cette situation.
New York Times - World
In Hungary, Viktor Orban Remakes an Election to His Liking
The populist prime minister, a hero to many American conservatives, has changed voting rules and legalized ‘voter tourism’ as he stands for re-election
Prime Minister Viktor Orban of Hungary during the Fidesz party’s congress in Budapest, in November.Credit...Bernadett Szabo/Reuters
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By Matt Apuzzo and Benjamin Novak
BUDAPEST — During the dark winter of the 2020 coronavirus wave, the Hungarian government set up a website so anxious residents could sign up for the news on the pandemic. For months, the system sent out updates about the virus, testing and where to get vaccinated.
But last month, long after the vaccination drive had peaked, the system blasted out a very different type of alert: an email claiming, falsely, that opponents of Prime Minister Viktor Orban were agitating to drag Hungary into the war in Ukraine.
“This is cheating,” said Klara Dobrev, a Hungarian member of the European Parliament and one of those accused in the email. “Using public money for obviously party propaganda? This is obviously election fraud.”
In more than a decade in power, Mr. Orban has not hesitated to use the levers of government power to erode democratic norms and cement one-party rule. He has rewritten the Constitution, remade the courts and used state-run and privately owned television stations — even school textbooks — to advance his agenda or push misinformation about his rivals.
He has always justified his brand of what he calls “illiberal democracy” by pointing out that, like other European leaders, he has won free and fair elections. Now, though, as he stands on Sunday for re-election against an unexpectedly organized opposition, Mr. Orban is using the power of his office to shape the contours of the election more to his liking.
He has unleashed a fresh round of election law changes that benefit his party. He put an inflammatory but ultimately symbolic L.G.B.T. referendum up for a vote, a move that is likely to rally his most strident supporters. And he legalized the registration of voters outside of their home districts — a common practice, until now criminal, that is known as “voter tourism.”
All of that is playing out in a media echo chamber, since Mr. Orban has cemented control of public television to the point where stories, photos and guests are handpicked to align with his talking points. Many of the largest independent news outlets have been taken over by Mr. Orban’s supporters.
The situation is considered so extraordinary that the Organization for Security and Cooperation in Europe, an intergovernmental organization, is sending observers to monitor the elections. It is only the second time in the European Union’s history that the group has started a full-scale monitoring operation on an E.U. member.
“We are very, very far away from a fair electoral environment,” said Robert Laszlo an election analyst with Political Capital, an independent Hungarian policy center.
Mr. Orban, a canny political survivor who relishes a fight, has given no indication he is worried about the election monitors or the outcome. “I can’t remember the last time the stars aligned so well, 19 days before an election,” he declared at a rally this month.
When The New York Times asked Mr. Orban’s office for a comment on the election law changes, Rajmund Fekete, the chief of staff for the spokesman, replied in an email that they did not plan to comment and would respond “with other means.” He would not elaborate.
Hungary’s elections come at a challenging moment for democracy worldwide, as governments chip away at bedrock principles like academic freedom, free speech and judicial independence. Mr. Orban, who is seeking his fourth consecutive term and fifth overall, has become a hero among many American conservatives, who are also locked in their own fights over voting laws and access to the polls.
When it comes to election fairness, Hungary now more closely resembles the Soviet era than the free elections that followed the fall of Communism, according to the Swedish nonprofit group V-Dem, which rates countries on a host of democratic indicators.
“Election fraud doesn’t start at 7 a.m., when the polls are open,” Ms. Dobrev said. “Election fraud has been going on in Hungary for years.”
Signing the Papers
In the tiny village of Kispalad, at the northeastern tip of Hungary along the border with Ukraine, the mayor summoned a local woman to the town hall to sign some papers. It was mid-2014, and the mayor, a member of Mr. Orban’s party, was locked in a tight re-election race.
The woman, Jozsefne Sanko, was a seasonal cucumber-picker and would soon be out of work. If Ms. Sanko signed the papers, the mayor said, she’d be guaranteed public-assistance jobs for her and her family.
“There is no work around here,” her son Adam Sanko said in an interview. “So my mom signed the papers.”
In signing, Ms. Sanko attested that 135 Ukrainians lived in her tiny home. That made them eligible to vote in Hungarian elections.
The mayor’s offer was part of a common tactic in Hungary called voter tourism, which allows nonresidents to register using addresses in Hungary. On Election Day, they cross the border by car, bike or bus, then vote and return home.
Until recently, voter tourism was a type of fraud. Ms. Sanko and the mayor received fines in 2020 after what she had done became a local scandal.
But Mr. Orban has legalized the practice for the upcoming election. He is popular in these rural villages, but since the government refuses to make historical voter data public, it is impossible to know whether voter tourism has changed the outcome in any of these small districts.
Mr. Sanko believes it can. In every election, he said voters arrive from out of the country with lists of names they are expected to vote for. “Now, this is totally legal,” he said.
Voter tourism also has something of a mail-in equivalent.
Hungarian citizens can mail in their ballots, but only if they do not have a residence in the country. That overwhelmingly applies to ethnic Hungarians in neighboring countries like Romania and Serbia, a constituency whose votes Mr. Orban has courted for years.
By contrast, roughly 100,000 Hungarian citizens live in the United Kingdom, a more left-leaning voting bloc that includes students and foreign workers. But voters in Britain must travel in person to London or Manchester to cast ballots. Mr. Orban’s government has rejected calls to open more polling places.
A Supermajority in Name Only
To understand one of the ways Mr. Orban has reshaped democracy, consider this: When his political party, Fidesz, won the last two national elections, it received less than half the votes, yet still secured a two-thirds supermajority in Parliament. The supermajority has allowed Mr. Orban to ram through changes to the Constitution as part of his illiberal agenda.
The explanation lies in Hungary’s complex electoral system: The country is divided into 106 districts, each of which elects a member to Parliament, much like members of Congress are seated in the United States. But then another 93 seats are awarded to political parties based on a unique formula.
Mr. Orban changed that formula for handing out seats in dramatic fashion to benefit Fidesz. Parties that win big in the district elections can get extra seats — a move that is expected to pad Fidesz’s winning margin in Parliament if it realizes big wins in gerrymandered districts.
He has also made it harder for small parties to get any seats at all under the formula. But to counter him, Socialists, Greens, centrists, fiscal hawks and Christian conservatives have united behind the economist Peter Marki-Zay in a long shot bid to beat Mr. Orban, or at least shatter his supermajority since Mr. Marki-Zay has a six-party coalition behind him.
Mr. Laszlo, the independent election analyst, estimates that because of the gerrymandered districts and new election rules, the opposition will need to win by as much as six percentage points to unseat Mr. Orban.
“There’s a debate among the opposition on whether you should even take part in the election, whether you legitimize it by taking part in it,” said Gergely Karacsony, the mayor of Budapest and a leading opposition politician.
Gerrymandering is just one problem for the opposition. Television time is another.
Early on a Wednesday morning, less than three weeks before the election, the leader of the opposition party, Mr. Marki-Zay, was given his first and only appearance on Hungary’s largest public television station.
“Thanks for allowing the entire opposition five minutes in the past four years to speak,” Mr. Marki-Zay said during his appearance. “That I could not come here until now is likely for the same reason that Viktor Orban is unwilling to partake in a live debate. It’s much easier to lie, defame and to conduct a smear campaign.”
Because Mr. Orban controls public television, and his allies dominate private media, voters are inundated with coverage that favors him. Opposition parties can’t pay for political advertising on television because it is illegal — even though the public channels regularly put out “public service” announcements that critics say are thinly veiled ads for Mr. Orban or his agenda.
Stories that criticize Mr. Orban’s favorite targets — the billionaire George Soros or the European Union, for example — are welcome. Photos of women and children who are refugees, for example, were prohibited, as they might garner sympathy and undermine Mr. Orban’s hard-line anti-immigration stance.
“There was an explicit order against this,” said Andras Rostovanyi, who was an editor with the state broadcaster M1 until the end of 2019.
In one news meeting, a recording of which was obtained by Radio Free Europe, an editor is heard telling reporters that the station does not support Mr. Orban’s opponents, and anyone who objects to that policy can leave.
This control over the media has helped Mr. Orban shield from public view what might have been a vulnerability: his political ties to Moscow and his fondness for the Russian president, Vladimir V. Putin.
With Russian troops laying siege to civilians in nearby Ukraine, Mr. Orban might have faced pointed questions about his past support of Mr. Putin; instead, he has simply rewritten the narrative.
One example is a pro-Orban website and Facebook page “Numbers and Facts,” which links to it. Both post the same content. Every day, they churn out headlines that cheer Mr. Orban. Their content argues that the West is to blame for the war, that Russia has legitimate territorial claims to parts of Ukraine, that Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, is a murderous dictator and that the Russian invasion was defensive.
Such views might have lived and died among the Facebook page’s community of 85,000, but the pro-Orban television station PestiTV started a weekly news show late last year that it said was produced in collaboration “with the highly successful Numbers and Facts.”
So the message that Mr. Orban is the voice of reason and his opponents are warmongers echoes across all media: from the fringes of Facebook and pro-Orban news outlets to public broadcasters and even Hungary’s vaccine alert system.
Patrick Kingsley contributed reporting.
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Valeurs Actuelles
Yvelines : des professeurs exercent leur droit de retrait après des tirs de mortiers d’artifice
La tension monte au lycée Jean-Rostand de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines. Depuis plusieurs jours, l’établissement est la cible de débordements que les enseignants ne peuvent plus tolérer. Comme l’indique CNews ce 2 décembre, des tirs de mortiers d’artifice ont été tirés dans l’enceinte du lycée, alors que des incendies avaient aussi été lancés plusieurs jours auparavant. Face à ce déferlement de violences, le personnel de l’établissement a fait valoir son droit de retrait lors d’une réunion qui s’est tenue mardi 30 novembre.
Un établissement en proie à la violence
Cette « accumulation d’incidents graves » a nécessité l’intervention des pompiers et des policiers à plusieurs reprises. Dans cet établissement comptabilisant plus de 1 000 élèves, les professeurs et autres agents ne se sentiraient plus en sécurité et démunis face au manque de moyens pour contrer la violence ambiante. En 2018 déjà, des cocktails Molotov avaient été jetés par des jeunes sur des policiers lors d’un blocage de l’établissement. De plus, un poste de CPE (Conseiller principal d’éducation) a été supprimé.
Yvelines : les dernières actualités
France24 - World
Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
Issued on: 31/03/2022 - 07:59
Benjamin DODMAN
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Unruffled by defections and the rise of a far-right challenger, Marine Le Pen has steadied her ship in the final stretch of France’s presidential campaign, pulling ahead of rivals as she closes in on a replay of her 2017 duel with Emmanuel Macron.
As he walked off the stage following his latest fiery address in Marseille on Sunday, an exhausted Jean-Luc Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest.
“Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, the veteran leftist added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”
The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen have a shot at the Élysée Palace. It is also the third time the two candidates are vying for the elusive vote populaire – the working-class electorate that was once solidly left-wing but has since drifted to the far right.
French presidential election © France 24
As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. With just 10 days to go before the first round on April 10, Le Pen is polling in second place behind the incumbent, President Emmanuel Macron. Crucially, polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.
Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago. A poll by the Ifop-Fiducial group published on Monday indicated Macron would win by just 53% versus 47% for Le Pen – a gap narrow enough to send alarm bells ringing in the president’s camp.
Pollsters have warned that such figures are to be taken with a pinch of salt, pointing to an unprecedented number of voters who are unsure who to vote for or indeed whether to vote at all. Still, Le Pen’s solid ratings underscore the resilience of the National Rally leader, who was upstaged by her noisier rival on the far right – the former pundit and political upstart, Éric Zemmour – for much of the campaign.
Battle on the far right
Zemmour’s provocative outbursts offered him unrivalled exposure during the first months of campaigning, while his ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
Instead, the leader of the National Rally appears to have seen off her turbulent challenger, who is now regarded as a very long shot for the April 24 run-off.
“Le Pen may have lost some of her cadres, but the voters who have long backed her and her party are still there,” said Jérôme Sainte-Marie, head of the PollingVox institute, in an interview with FRANCE 24. “She is simply rebuilding her electorate from 2017.”
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims have helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences-Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
“Le Pen has one clear advantage, she has learned from her father the pitfalls politicians must avoid if they are to broaden their appeal: the gaffes, the wrong words, the ill-judged statements that forever haunt candidates and banish them to the fringes,” she told FRANCE 24.
>> Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
The National Rally leader has noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she has studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, has clumsily referenced.
Instead, the veteran far-right candidate has demonstrated a measure of empathy and flexibility, said Alduy, noting that she “immediately spoke in favour of welcoming Ukrainian refugees when war broke out” – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
The strategy appears to be paying off. According to an Ipsos study published by Le Monde on Monday, the number of people who see Le Pen as a threat has dropped two points since January to 51%. While 50% of people surveyed said they would “under no circumstance” vote for her, the figure was higher for both Zemmour (64%) and Mélenchon (53%).
On the surface, her party’s election platform has also undergone a makeover, abandoning some of the more controversial policies from 2017. Gone are the promises to quit the Eurozone, achieve “zero immigration” or ban dual nationality. Le Pen has also softened her stance on societal issues, dropping her opposition to gender-parity policies and shelving plans to call a referendum on reinstituting the death penalty.
When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former Front National – turning it from radical to bland. But party officials have welcomed the shift in perception, noting that some analysts have stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.
Jordan Bardella, the party’s youthful number two, defended the strategy earlier this month at a gathering of rival right-wing candidates hosted by the ultra-conservative magazine Valeurs Actuelles, which has actively pushed Zemmour’s campaign.
“All the changes we have made over the past five years have been designed to transform what had long been a protest pitch into a path that is politically viable, juridically applicable and politically serious – in short, into a platform for government,” he said, striking a pragmatic tone that contrasted markedly with anti-systemic language of past campaigns.
The cost of war
Le Pen’s best efforts to appear “presidential” could easily have been derailed by the outbreak of war in Ukraine, which upended a lacklustre campaign and offered Macron a wartime bump in the polls.
Like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that feature a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
Instead, the war has highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
“Le Pen was very quick to blame Putin for the war and then shift the discussion to the war’s impact on people’s purchasing power, which has been her mantra since the start of the campaign,” Alduy noted.
While condemning Putin’s aggression, the far-right leader has criticised Western sanctions against Russia, flagging their impact on French households already saddled with surging energy prices. She has promised to tax the big energy companies that make “fat profits” from the crisis, a stance popular with her core, working-class electorate. At the same time, she has bolstered her ideological credentials with talk of limiting benefits to French nationals.
The campaign’s general shift towards the concerns of low-income workers has played into Le Pen’s hands, validating her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.
While her rivals have bickered on TV sets and Macron has focused on the international stage, the National Rally leader has spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She has cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing how she plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
A lot of this has taken place below the media’s radar, fostering the impression that – as Mélenchon claimed in Marseille – Le Pen was somehow rising in the polls “without even campaigning”.
Macron’s polar opposite
While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to voters, said Alduy, noting that “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”
The strategy is aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said PollingVox’s Sainte-Marie.
“Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he said. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”
That social bloc has identified the National Rally leader as Macron’s polar opposite, and the one with the best chance of defeating him in the second round on April 24, Sainte-Marie added: “She represents a vision of the world and social categories that are the exact opposite of ‘Macronism’, making her a natural recipient of the anti-Macron vote.”
The trouble for Le Pen is that her working-class voters are also among those most likely to shun the polls. It was the case in last year’s regional elections, when the National Rally suffered its worst defeat in years amid record levels of abstention.
“We’re talking about an economically vulnerable segment of the population that is typically torn between voting against the system or shunning the system,” Sainte-Marie explained. “In the absence of a mobilising campaign, anti-systemic parties tend to be hurt most by abstention, as was the case in the latest regional elections.”
Le Pen has clearly identified the threat of low turnout among her voters as the main obstacle en route to the second round. She has pleaded with supporters to turn out in large numbers on April 10.
“Don’t listen to those who claim all is lost and Macron will win,” she told a crowd of several hundred in the northern town of Bouchain earlier this month. “They’re trying to demobilise you, to demoralise you, to make you give up – in truth, to switch off the people of France. But we won’t let them. Rise up to say enough is enough!”
Whether or not Le Pen’s supporters “rise up” will depend, in large part, on their perception of her chances of victory, said Sainte-Marie.
“It’s the big unknown factor, whether voters will resign themselves to the inevitability of Macron’s re-election,” he said. “Frankly, the circumstances of this campaign are so extraordinary we simply cannot make a prediction.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In European Classrooms, Questions About a War So Close to Home
As many in Europe have grappled with the shock of facing a war on their doorstep, teachers say they are facing tough questions posed about the conflict by worried children.
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By Emma Bubola
HORSHAM, England — As they returned from playing tag at recess on a recent sunny morning, the red-cheeked children had lots of questions.
“Russia is big enough, why does he want more land?” Max, 11, his eyes on an atlas, asked his teacher about President Vladimir V. Putin of Russia. Jessica, 11, stood with a knee on her chair. “Why are most crazy people men?” she wondered. Issy, 11, turned to the teacher: “Would you stay and fight for your country?”
Tara Harmer, a teacher of 36 years, paused to think. “It’s a difficult one, isn’t it?” she said in her elementary school classroom in Horsham, a town in southern England. “My instinct would be to protect you,” she reasoned. “Yes, I think I would fight for my country.”
As Europeans have grappled with the shock of facing a war on their doorstep and a frenzied news cycle, many teachers have had little time to process what was happening — they had to provide answers, and fast.
“I have had 100 questions,” said Sandro Pellicciotta, who teaches geography at a high school in the northern Italian city of Bologna. “And to be honest I am quite afraid of saying some nonsense.”
Schoolchildren today were born long after the Balkan conflicts of the 1990s, and some were toddlers when the war in Syria was at its height. No conflict they are old enough to remember has been so widely displayed on their TikTok feeds as the war in Ukraine, or so close to home.
The distance between their world and that of geopolitics has telescoped, and teachers have struggled to assuage fears that this war might affect them all. After two years of a pandemic, they also say the war has undermined their efforts to convince children that the world is not a hostile place.
Teachers across Europe, many reached by telephone, described the challenges they were facing in the classroom and the questions they had been asked.
In Marseille, a 10-year-old student raised his hand to say he felt like hiding. An 18-year-old boy in Warsaw worried he might be called up to fight, and a 16-year-old in Milan said she could not imagine what the future held for her. In Tuscany, a boy wondered if someone had bombed the Eiffel Tower after watching a faked video of an attack in Paris.
Governments around Europe have acknowledged the challenges that the war in Ukraine poses for teachers and have drafted guidelines for them.
The British Department for Education said the situation “raises issues some schools and teachers may never have encountered before.” It advised teachers to “establish the facts” and promote discussion, and provided resources to fight disinformation.
In France, the government said teachers should explain the common history of Russia and Ukraine, but make clear that it “does not substantiate the thesis that Ukraine, a sovereign state, does not have the right to independence.” According to the guidelines, teachers should also not insist on discussing the war if students are reluctant to do so.
Stanislaw Dutka, a teacher in Warsaw, agreed with this approach, but on the first day after the invasion, his seventh-grade students asked to stop the lesson and talk about Ukraine.
First, he gave them papers to draw and calm down, then he asked if they had something to say.
“All the hands went up,” he said. “It was sort of auto therapy.”
In February, Mr. Pellicciotta’s students were intent on grilling him about whether there would be a war. When it started, they wanted to know more. “If you were in Putin’s shoes, would you have attacked?” a student asked him.
In a conflict that has been called the world’s “first TikTok war,” children and teenagers have had access to a mass of information that is often unverified and troubling, and may trigger anxieties. Mr. Pellicciotta said he was happy that his students came to him with questions, so that he could explain what was false and what was not.
He said understanding geography was critical. “The beauty of geography is that it gives you tools to interpret reality,” he said. “It does not give you answers.” He displayed a map of Ukraine, showing how it had access to the sea and its plains, coveted resources for an ambitious foreign leader.
What was hard, he said, was to give an unbiased account in classes that were divided between students who saw Mr. Putin as “cool and tough” and others who called him a “beast.”
For other teachers, bias was not an issue.
“It’s such a blatant imperialistic war,” said Thor Alexander Almelid, a teacher at a Norwegian elementary school in the Oslo area. “It’s simply a question of right and wrong.”
In his seventh-grade classroom, he pulled down the world map — which he said was still conveniently from the 1980s, depicting the Soviet Union — and explained that the world had been near the precipice before, but that diplomacy held back a nuclear war. Ultimately, though, he said that they just had to hope it would not happen.
“I did my best to calm them and reassure them,” he said. “But I don’t want to lie to my students.”
With younger children, the balance between truth and reassurance has leaned toward the latter.
“Putin is a bit like that, he fights with his neighbors — don’t your parents fight with their neighbors?” Jessica Scambiato Licciardi, a primary schoolteacher in Sicily, said to her third-grade class.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden announced he would release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves over the next six months.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
When one child told her that Mr. Putin had killed children in hospitals, she answered that it happened by mistake. “I just cannot tell them that they kill children,” she said. “It’s too hard.”
Still, when fighter jets flew over the school — as they often do, because of a base nearby — a shiver went through the class. “Is the war coming here?” one asked. “Do we have Russians here?”
Ms. Licciardi explained that there were Russians in Italy, but that they were not evil and were not going to make a war.
Nicky Cox, the editor of First News, a British newspaper for children distributed in classes, said her publication had tried to deliver that message, too.
“We don’t want Russian children to be picked on and bullied because of Putin,” she said. “We know that it’s happening.”
When Emeline Boutaud, a high-school teacher in Paris, saw images of the invasion on TV while on vacation, she immediately thought of her students.
“How can I find the words?” said Ms. Boutaud. “I myself don’t understand it.”
When she returned to the class, she was relieved when a volunteer from a news literacy organization joined her for a workshop about the war in Ukraine.
Members of the organization, Entre les Lignes, or Between the Lines, have in recent weeks toured French schools and explained that no, Mr. Putin did not want to “rebuild the U.S.A.,” as one confused student had said, and that threatening to use a nuclear bomb does not necessarily mean he was “going to do it.”
Sandra Laffont, the organization’s founder, said she was shocked by the level of dread among the 10-year-olds she recently visited in Marseille. She showed the distance between France and Ukraine on a map, and explained that France was not on the brink of war. But she said that teachers must feel comfortable with the fact that they will not have all the answers.
“Like why did Putin do this,” she said. “I don’t have an answer to that.”
Many students, though, have come up with their own solutions.
Jessica, from Ms. Harmer’s class in England, suggested that Ukrainians could dry rivers with “thousands of sponges” so that Russian tanks would crash into the empty ditches. For Ajay, 11, the answer to the conflict was evident in his atlas.
“They are just two different countries,” he said. “One is big and green the other is small and pink.”
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France24 - World
Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
Issued on: 30/03/2022 - 11:24
Romain BRUNET
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French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.
This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.
From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.
Cleaning up politics
Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.
Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.
>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)
Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.
Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.
>> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
A collaborative, lateral style
Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.
Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.
In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".
'Make Our Planet Great Again'
Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".
But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.
pic.twitter.com/3g5LYO9Osj
June 1, 2017And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.
Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.
In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.
Gender equality
Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.
During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.
Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.
And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.
Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.
This article has been abridged and translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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El País (ESP)
Por los monasterios olvidados de Castilla y León
LONELY PLANETUn viaje lleno de historia, magia y leyendas grabadas en piedras centenarias: del románico y romántico San Juan de Duero, en Soria, a los restos del convento de Extramuros, en Madrigal (Ávila); de la memoria del Cid en San Pedro de Arlanza (Burgos) al inaccesible monasterio de los Ángeles en las segovianas hoces del Duratón
Más información en la guía Lonely Planet En ruta por Castilla y León y en www.lonelyplanet.es
Sus esqueletos de piedra resisten al paso del tiempo creando románticas imágenes que sugieren historias envueltas en el misterio. Son los monasterios y conventos abandonados que encontramos dispersos por toda España, pero muy especialmente por Castilla y León. Proponemos una ruta siguiendo la estela de estos edificios que en otros tiempos fueron centros de poder y misticismo, y que hoy apenas se mantienen en pie, un viaje que nos llevará a descubrir las ruinas del antiguo monasterio de San Antón en Castrojeriz, en pleno Camino de Santiago; a contemplar cómo la naturaleza devora el monasterio de San Jerónimo de Guisando con el telón de fondo de la sierra de Gredos; a disfrutar del majestuoso esqueleto de San Pedro de Arlanza, en Burgos, o a descubrir la magia que envuelve el monasterio de Granja de Moreruela en la Moraña zamorana.
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Abadía de San Antón, Castrojeriz (Burgos)
El Camino de Santiago sigue más vivo que nunca, pero aquí y allá surgen al paso los restos de conventos, monasterios, hospederías y hospitales que antaño guiaban a los caminantes. Un buen ejemplo es el antiguo convento de San Antón en Castrojeriz, que los peregrinos encuentran unos kilómetros antes de llegar a este pueblo burgalés. Construido en el siglo XIV, estuvo regido por los monjes antonianos para atender a los caminantes enfermos. Todavía hoy pasar por debajo del arco del antiguo atrio del convento tiene un significado especial. Es como una puerta al pasado de la que solo quedan las viejas columnas y los muros, el techo hace mucho que desapareció. Un enorme rosetón desafía al tiempo y en el exterior se pueden ver las alacenas que durante siglos emplearon los monjes para dejar a los caminantes pan y vino.
A pesar del estado de ruina, este antiguo hospital de peregrinos es la puerta de entrada al pueblo por la calle Real, donde se pueden ver las iglesias de Santo Domingo y de San Juan, la colegiata de Nuestra Señora del Manzano y las ruinas del castillo.
Si dejamos el vehículo en Castrojeriz y desde el alto de Mostelares continuamos a pie un poco más allá de la cima, disfrutaremos de la vista emblemática de los campos de Castilla y su mar de cereal, que se extiende hasta donde alcanza la vista.
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San Pedro de Arlanza, Hortigüela (Burgos)
Este monasterio benedictino rodeado por el río Arlanza, en Hortigüela, un pequeño pueblo de Burgos, se puede calificar rotundamente como una bellísima ruina. Los libros hablan de él como “la cuna de Castilla”, pues su historia es larga y se remonta al conde Fernán González, el legendario noble castellano al que se atribuyen los orígenes del hasta entonces inexistente reino de Castilla. También la fundación de San Pedro de Arlanza (aunque otros documentos apuntan a que fue su tío, el conde Gonzalo Téllez, quien auspició hacia el año 912 su fundación), donde fue enterrado junto con su esposa Sancha. Después de la desamortización del XIX, los sepulcros fueron trasladados a Covarrubias y el cenobio quedó abandonado.
Aunque lo veamos derrumbado y apenas con cuatro muros en pie, fue uno de los centros monásticos más importantes del primero condado y luego reino de Castilla. Los restos más antiguos que se conservan corresponden a la iglesia y datan de 1080. También se pueden ver la torre del siglo XII y parte del claustro y de la sala capitular. Como en tantos otros casos, muchos de sus tesoros fueron expoliados o vendidos, como los fragmentos de su bello conjunto de frescos —un bestiario de animales fantásticos como sirenas, grifos, dragones hoy repartido por el Museu Nacional d'Art de Catalunya (Barcelona) y The MET Cloisters (Nueva York)—, o la portada románica que se exhibe en el Museo Arqueológico Nacional (MAN) de Madrid.
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Santa María de Rioseco, Villarcayo (Burgos)
Antes de llegar a Villarcayo, en el escondido valle de Manzanedo, el desfiladero de los Hocinos conduce a una cueva sorprendente. Estamos en Las Merindades de Burgos, tierra de monasterios e iglesias medievales. Pero la cueva de la Mosquita guarda, además, un monasterio muy especial: una ermita rupestre de los siglos VIII y IV en el pequeño pueblo de Incinillas. Cerca de allí sobreviven las majestuosas ruinas de lo que fue un próspero y monumental monasterio: Santa María de Rioseco. En sus buenos tiempos contó con más de un centenar de monjes blancos de la orden del Císter y todo tipo de dependencias, entre las que estaban la hospedería y el hospital, además de granjas, molinos, batanes y ventas. Los monjes crearon en Rioseco una explotación agrícola modélica e introdujeron muchos nuevos cultivos en el valle.
Como para tantos otros monasterios españoles, el siglo XIX significó el final: tras la guerra de la independencia y las desamortizaciones, llegaron la desidia, el olvido y el expolio. Desde 2010, el colectivo Salvemos Rioseco trabaja para consolidar los restos del edificio, dar a conocer su importancia patrimonial y realizar visitas guiadas en horarios concertados.
Santa María de los Valles, Torresandino (Burgos)
Hace más de 200 años que nadie habita el convento de Santa María de los Valles, en la Ribera del Duero, en Burgos. Es tan poco conocido que sus ruinas son difíciles de encontrar, porque hay que acceder por caminos no asfaltados y vías pecuarias. Durante años se han ido desmantelando sus muros para construir casas. Sigue siendo de propiedad privada y los muros que aún quedan en pie sirven a menudo de corral para ganado.
En sus orígenes fue un convento carmelita, fundado en el siglo XIII en torno a unas pequeñas cuevas al borde del páramo, pero la iglesia actual, de estilo gótico, es del siglo XIV. Una vez más, la desamortización del siglo XIX fue la causante de su abandono y del reparto de su patrimonio entre diferentes iglesias de la provincia. Hoy solo quedan los muros de la iglesia, la sacristía y restos de las bodegas el refectorio.
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San Jerónimo de Guisando, El Tiemblo (Ávila)
Cuatro grandes toros de granito se alzan en el cerro de Guisando, en el término municipal de El Tiemblo (Ávila), en las estribaciones de la sierra de Gredos. Son los famosos berracos de piedra de origen vetón, datados entre los siglos IV y III antes de Cristo, donde se firmó en 1468 el tratado entre el rey Enrique IV y su hermana Isabel (futura Isabel la Católica) que la reconocía como heredera al trono de Castilla. Antigua ruta de paso entre Ávila y Madrid, por ella merodeaban los bandidos que acechaban a los viajeros para desvalijarlos. Para evitarlo, los Jerónimos instalaron aquí un monasterio, en un entorno magnífico, a pocos kilómetros del lugar donde todavía hoy pacen los toros de piedra.
Declarado bien de interés cultural (BIC), el cenobio fue en sus orígenes una modesta ermita rupestre hasta que en el siglo XIII Juana Fernández, aya de la princesa Leonor de Castilla, cedió a los monjes los terrenos donde construyeron su primer monasterio, al que dos siglos más tarde se añadiría la renacentista ermita de San Miguel. Tras la desamortización de Mendizábal (1836-1837) pasó a manos privadas. A finales del siglo XIX se le añadieron unos jardines de estilo romántico, a la moda de la época. Hoy se pueden visitar, previa reserva, los jardines, la iglesia, el claustro y, si las condiciones meteorológicas lo permiten, las cuevas (eremitorio) y la ermita de San Miguel.
Convento Agustino de Extramuros, Madrigal de las Altas Torres (Ávila)
En su día fue llamado “el Escorial de Castilla”, por su estilo herreriano y por el tamaño enorme de la construcción. Fue un monasterio muy importante en el que se escribieron páginas de la historia de España, como la muerte de Fray Luis de León en 1591, y entre sus muros se impartieron clases de Filosofía, Humanidades, Leyes y Teología. El edificio está fuera del recinto amurallado de Madrigal de las Altas Torres, y aunque en su día fue un convento de tamaño inmenso y de incalculable valor, hoy solo quedan en pie algunos de sus muros que han logrado resistir al abandono.
Desde entonces, el edificio ha sido utilizado como granero, establo, silo y cantera de piedra para otras construcciones. Hoy solo se conserva en parte la iglesia, la fachada principal y el claustro, que es lo mejor conservado y llamativo del conjunto. Sus ruinas están consolidadas, y se puede visitar gratuitamente lo que queda en pie.
Santa María de la Sierra, Collado Hermoso (Segovia)
Cuando uno va por la carretera segoviana entre Torrecaballeros y Pedraza puede observar a lo lejos, entre el bosque de pinares y de robles, las ruinas de un monasterio que a la distancia parece blanco y envuelto en magia, con un rosetón hueco contemplando el panorama desde lo alto. Es lo que queda del monasterio cisterciense de Santa María de la Sierra, en Collado Hermoso, a solo 20 kilómetros de la ciudad de Segovia. Parece ser que ya existía a principios del siglo XII, aunque el templo definitivo fue levantado entre 1220 y 1270 bajo la orden del Císter.
Si por algo llaman la atención estas ruinas es por el admirable trabajo de consolidación que se hizo hace años. Elena Goded Rambaud, bióloga experta en tintes y tejidos, adquirió (y rescató del abandono) la ruinosa abadía, que estaba en manos privadas, para dar forma al proyecto Ábbatte, una pequeña firma que crea objetos textiles de alta calidad hechos a mano utilizando fibras y tintes naturales. Gracias a su restauración, hoy podemos apreciar las tres naves, los cinco tramos, y los arranques de las bóvedas de cañón apuntadas que las cubrían. En la fachada principal hay una portada con arquivoltas apuntadas decoradas y encima un gran rosetón cegado, todo dentro de un gran arco apuntado. Además de visitas guiadas, en este lugar se organizan seminarios, cursos y conferencias en torno al textil, la moda y el color.
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Convento de la Hoz, Sebúlcor (Segovia)
Cuesta llegar hasta las remotas ruinas de Nuestra Señora de Los Ángeles, el convento de la Hoz fundado en el año 1231 por la orden franciscana en el meandro más pronunciado de los cañones del río Duratón, cerca de Sebúlcor. Lo más sencillo es acercarse hasta allí en canoa, en las rutas guiadas por el parque natural de la Hoces del Duratón que organizan varias empresas de la localidad. También se puede acceder a pie, pero fuera de la época de cría de los buitres leonados, que va de enero a julio, y siempre que el caudal del Duratón sea bajo y permita caminar por su orilla (antes de la visita hay que consultar en el centro de visitantes del parque, ya que existen fechas y zonas de acceso restringido). Otra opción es contemplarlo, con su aire romántico y misterioso, desde la cresta rocosa sobre la que se asienta el monasterio benedictino, una vista maravillosa, aunque hay que arrimarse con cuidado al borde, sobre todo si se va con niños.
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Iglesia rupestre de Olleros de Pisuerga (Palencia)
Desde fuera es difícil imaginar lo que vamos a encontrar bajo tierra. Una torre con espadaña nos avisa de la ubicación del eremitorio rupestre de los santos Justo y Pastor en Olleros de Pisuerga, una pedanía de Aguilar de Campoo dentro del geoparque de Las Loras, en Palencia. De estilo románico, se cree que sus dos naves cubiertas con bóvedas de cañón y sus dos ábsides semicirculares fueron excavados a pico en la roca madre entre los siglos IX y XIII.
Todo el monasterio está dentro de la montaña, excepto la torre del campanario, que se deja ver a unos metros de la iglesia. Con la puerta orientada hacia el oeste, el sol penetra en su interior cada 21 de junio, en el solsticio de verano, iluminando el altar. Por los alrededores del pueblo se ubican otros eremitorios rupestres, como el Santa María de Mave, y una necrópolis antropomorfa del siglo VIII.
Desde Olleros, cruzando el río Pisuerga, podremos aprovechar para caminar hasta el cañón de la Horadada, que toma su nombre de una abertura o túnel natural por el que hay que abrirse paso a través de los cortados, y el paraje protegido de Las Tuerces, una meseta caliza con espectaculares formaciones rocosas.
Santa Cruz de la Zarza, Ribas de Campos (Palencia)
En la vega del río Carrión, en plena Tierra de Campos, encontramos otro de esos templos en ruinas que en su día tuvieron una intensa vida monacal: Santa Cruz de Ribas, también conocido como Santa Cruz de la Zarza. Es un antiguo cenobio de la orden premonstratense, situado entre Ribas de Campos y Monzón de Campos, en Palencia. Fue fundado en el siglo XII y estuvo funcionando hasta el XVIII, cuando su final se precipitó con un gran incendio, una inundación y la desamortización de Espartero en 1841. Desde entonces el edificio ha ido languideciendo, aunque la iglesia y sala capitular se conservan en buen estado. Actualmente está en obras de rehabilitación. Información sobre visitas: 609 47 86 34.
Monasterio de San Salvador, Nogal de las Huertas (Palencia)
Muy cerca de Carrión de los Condes, el monasterio románico más antiguo de Palencia es otra de esas ruinas románticas que sigue contándonos muchos siglos de historia. Fue fundado en el año 1063 y es clave en la aparición del estilo de Cluny en España. De su parte más antigua solo se conserva la cabecera cuadrada, y de la ampliación del siglo XIII apenas quedan sus arcos apuntados y la portada meridional con arquivoltas, lo más reconocible de la iglesia. En el siglo XIX fue abandonado, pasó a manos particulares y se fue deteriorando poco a poco. En 2004 se iniciaron obras de restauración, aunque el edificio continúa en mal estado y falta mucho para que los vecinos consigan ver consolidado este valioso monumento.
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Santa María de Moreruela, La Moraña (Zamora)
A solo 50 kilómetros de la ciudad de Zamora, en Tierra de Campos, está el paraíso ornitológico de las lagunas de Villafáfila. Es una zona poco conocida y visitada que, además de sus atractivos para el turismo de aves, tiene diversos tesoros artísticos y paisajísticos. Es aquí, muy cerca de la laguna, donde se encuentra uno de los primeros monasterios cistercienses edificados en la península Ibérica (data del siglo XII): es el de Santa María de Moreruela, unas ruinas que asombraron a grandes escritores como Miguel de Unamuno.
Nada más entrar en lo que queda en pie de lo que fue un edificio grandioso se percibe una sensación sobrecogedora. La grandiosa cabecera de la iglesia y el tamaño de las bases de los pilares de la nave central indican la magnitud que tuvo. Siguiendo el ejemplo de Cluny, este templo medieval mezcla el románico y el gótico con maestría. Llama la atención la cantidad de marcas de cantero grabadas en los muros de piedra, y aún resisten algunos restos de policromía, aunque el conjunto fue siempre de gran sobriedad, siguiendo la norma cisterciense.
Su época de mayor esplendor fue el siglo XIII, cuando los monjes contaban con más de 50 propiedades repartidas entre Salamanca y Portugal, además de salinas en la zona de las lagunas de Villafáfila, aceñas, molinos, derechos sobre algunas villas e incluso explotaciones mineras en la sierra de la Culebra. El monasterio no es el único edificio en ruinas de la zona: hay palacios y castillos, y también pueblos vacíos repartidos por una de las regiones españolas más afectadas por la despoblación.
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San Juan de Duero (Soria)
San Juan de Duero, a las afueras de la ciudad de Soria, es mucho más que una joya del románico español: todavía impresiona lo que queda en pie de este antiguo monasterio construido por caballeros hospitalarios de San Juan de Jerusalén, con su aire mágico y la exótica mezcla de estilos —románico con influencias árabes y bizantinas— de su maravilloso claustro. El lugar impresionó tanto a Bécquer que le inspiró su relato de terror La leyenda del monte de las Ánimas, y Gerardo Diego le dedicó asimismo un poema. Frente al claustro, junto al río, pueden observarse los restos de las antiguas murallas de Soria.
La falta de techumbre le da un aire aún más onírico y misterioso. Su abandono desde el siglo XVIII no ha impedido que se conserve su preciosa arquería y su sencilla iglesia, que también destaca por los singulares templetes adosados a los muros de su cabecera.
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Monasterio de La Armedilla, Cogeces del Monte (Valladolid)
Emplazado en la zona oriental de Valladolid, sus orígenes se remontan al siglo XII, cuando era poco más que una ermita dependiente de los monjes cistercienses de Santa María y San Juan de Sacramenia (Segovia). En 1402 pasó a manos de los jerónimos, que durante los siglos XV y XVI edificaron un claustro con tres alturas con las dependencias monacales, una gran iglesia gótico renacentista con portada plateresca e incluso un palacio que servía como residencia temporal de los duques de Alburquerque, señores de Cuéllar.
A partir del siglo XIX, la historia se repite: desamortización y abandono, dispersión de su patrimonio por todo el mundo y destrucción progresiva de los edificios. Pero en las últimas décadas la situación del edificio movilizó al pueblo y en 2017 se creó la Asociación de Amigos del Monasterio de La Armedilla. Su labor ha conseguido sacar el templo de la Lista Roja de Patrimonio gracias a las obras que han consolidado su estructura. Aunque todavía queda mucho por hacer, hoy es más sencillo y seguro visitarlo.
Santa María de Sandoval, Villaverde de Sandoval (León)
El Camino de Santiago está salpicado de monumentos que conservan todo su esplendor junto con otros que han quedado en el olvido y la ruina, como Santa María de Sandoval, que fue en otro tiempo uno de los monasterios cistercienses más importantes del norte peninsular. Se alza en la localidad leonesa de Villaverde de Sandoval y mantiene en muy buen estado su iglesia (todavía sigue abierta al culto), aunque el resto del complejo, como el claustro renacentista, o bien ha desaparecido o está en estado de ruina.
Gracias a que la iglesia todavía se mantiene abierta hoy podemos contemplar los diferentes estilos artísticos del edificio, desde el románico de los ábsides y capiteles de la iglesia hasta el gótico tardío de su prolongación. Durante el siglo XX el lugar fue expoliado y es fácil ver algunos capiteles y columnas en otros edificios del pueblo, incluso en pequeñas viviendas o almacenes para herramientas. Afortunadamente, en los últimos años se han hecho trabajos de rehabilitación y en 2021 se anunció su salida de Lista Roja de Patrimonio.
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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#SaccageParis : certains membres du mouvement ont-ils des ambitions politiques ?
Il y a un an, naissait sur Twitter le mouvement #SaccageParis, par le biais duquel des Parisiens fustigent, depuis lors, le mauvais entretien du patrimoine et le manque de propreté dans les rues de la capitale française. Ces derniers jugent par ailleurs que la gestion d’Anne Hidalgo est mauvaise. Désormais, certains membres du mouvement semblent vouloir aller plus loin, en s’invitant dans le jeu électoral, alors que les prochaines élections municipales se tiendront en 2026, rapporte Le Parisien, vendredi 1er avril.
« Pas un mouvement politique, mais un mot d’ordre »
« Leur nouvelle notoriété va flatter leurs egos… Je ne serais pas étonné d’en retrouver certains sur des listes aux prochaines élections municipales », confie un adjoint de la maire de Paris, dans les colonnes du quotidien régional. Ainsi, dans les couloirs de la mairie de Paris, un certain nombre d’élus semblent de plus en plus convaincus que des adeptes de #SaccageParis sont tentés par une aventure politique, comme ce fut le cas, avant eux, de plusieurs membres des Gilets jaunes.
Le mouvement #SaccageParis est fait de « Parisiens [qui] font d’énormes concessions pour vivre dans la capitale : ils payent des loyers élevés, subissent la pollution… et cette population de plus en plus gentrifiée supporte de moins en moins les atteintes à son cadre de vie », éclaire, auprès du Parisien, Philippe Moreau-Chevrolet, spécialiste en communication politique. Selon lui, « ce n’est pas un mouvement politique, mais un mot d’ordre ». « La question est surtout de savoir dans quelle mesure il peut peser sur les prochaines élections, conclut-il ensuite, pour étayer son raisonnement. Un homme ou une femme politique qui saurait capitaliser là-dessus pour affaiblir un peu plus Anne Hidalgo avec une grosse structure sur le terrain aura sa carte à jouer. »
« Notre force vient de notre indépendance »
L’internaute PanamePropre, membre « fondateur » de #SaccageParis, interrogé par nos confrères au sujet d’éventuelles ambitions politiques, dit tenir à l’indépendance du mouvement : « Nous allons continuer en espérant qu’Anne Hidalgo et sa majorité nous écouteront. Qu’ils arrêteront d’être dans le déni et [dans] le dénigrement. Notre force vient aussi de notre anonymat et de notre indépendance » Même son de cloche du côté d’un autre membre, qui estime que 2026, « c’est tellement loin ! » pour se projeter. Et PanamePropre de conclure, pour rejeter toute récupération politique : « Si notre hashtag est si populaire et que la ville est dans cet état-là, c’est aussi parce que l’opposition n’a pas fait son boulot pendant des années. »
BBC
Gerard Depardieu: Kremlin responds to actor's Putin criticism
The Kremlin has hit back after French actor Gerard Depardieu accused Russian President Vladimir Putin of "crazy, unacceptable excesses" in Ukraine.
Depardieu said the Russian people were not responsible for their president's behaviour.
Mr Putin's spokesman, Dmitry Peskov, said the actor probably did not completely understand the situation in Ukraine and offered to explain it.
Depardieu left France for tax reasons and took Russian citizenship in 2013.
He received his Russian passport from President Putin in person in the Black Sea resort of Sochi.
At the time, the actor and the president shook hands and hugged each other, with Depardieu describing Russia as "a great democracy".
In 2015, Ukraine banned him from entering the country for five years after he supported Russia's annexation of Crimea.
Despite this, the actor denounced the war in Ukraine shortly after it began in February and called for negotiations.
Depardieu's criticism of the Russian leader was made to French news agency AFP on Thursday.
"The Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin," he said.
Depardieu has also said he will donate all the proceeds from three nights of concerts in Paris, starting on Friday night, to "Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".
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France24 - World
Football world looks to Doha ahead of World Cup draw
Issued on: 01/04/2022 - 08:20
NEWS WIRES
The draw for this year's World Cup takes place in the shadow of Doha's skyscrapers on Friday, with the focus for the evening on the actual football after a build-up dominated by the many off-field issues surrounding the awarding of the tournament. The draw will be broadcast live on FRANCE 24 at 5:30pm Paris time (GMT + 2).
It is the most controversial World Cup in history, with Qatar dogged ever since it was named host in 2010 by accusations of vote-buying -- which were hotly denied -- and questions over the country's suitability.
From human rights concerns to the ongoing war in Ukraine, it has been impossible to keep the spotlight solely on the sport, but FIFA president Gianni Infantino has repeated, as he did on Thursday, that it "will be a fantastic and unique World Cup".
“We never will have another World Cup where eight stadiums are all within 50 kilometres, fans can watch several games in a day and there is no travel for teams,” he insisted ahead of the first World Cup to be played in November and December.
The move away from the usual June and July slot was forced upon FIFA by the heat in the region at that time of year, but the competition is finally approaching and excitement about the draw itself is inevitable.
Friday's event at Doha's Exhibition and Convention Center, with former World Cup winners such as Cafu and Lothar Matthaeus among the draw assistants, will have holders France among the top seeds in Pot One.
Germany not among top seeds
That will be comprised of the top seven nations in the FIFA rankings as well as debutants Qatar, at 51st one of the lowest-ranked teams at the World Cup but with privileged status as hosts.
World number one nation Brazil, Belgium, Lionel Messi's Argentina, England, Spain and Cristiano Ronaldo's Portugal are the other top seeds, with the latter benefiting from European champions Italy's absence.
That also means Germany, after their surprise group-stage exit at the 2018 World Cup, are the biggest name in Pot Two, which also contains the Netherlands and Croatia, runners-up four years ago.
African champions Senegal, Japan and Robert Lewandowski's Poland are among the names in the third pot, and Canada will be in the fourth pot in their first appearance since 1986.
Three places still to be decided
Yet while fans of the 29 qualified nations from around the world will eagerly tune in for the draw, three spots have still to be decided in the last 32-team World Cup before it expands to 48 teams in 2026.
Russia's invasion of Ukraine is partly to blame. Ukraine's qualifying play-off semi-final against Scotland was postponed until June as a result, with the winner of that match facing Wales for a place in Qatar.
There are also two intercontinental play-offs to come in Qatar in June, with either Australia or the United Arab Emirates getting to face Peru for one berth and Costa Rica playing New Zealand for the other.
The tiny Gulf state of under three million people stunned the world when it was awarded the hosting rights, and it has been readying itself ever since.
Seven of its eight venues have been newly built, while Doha also opened a new metro system in preparation for welcoming fans from around the world.
Over 800,000 tickets have already been snapped up, and by the time the matches get underway construction should be finished on the promenade on Doha's Corniche.
‘Unacceptable consequences’
However, concerns remain over the treatment of gay and transgender supporters coming to a country where homosexuality is illegal, as well as over the working conditions of hundreds of thousands of migrant labourers in the country, including those who built stadiums.
Thursday's FIFA Congress in Doha saw Lise Klaveness, head of the Norwegian Football Federation, speak out to say that the 2018 and 2022 World Cups had been awarded "in unacceptable ways with unacceptable consequences."
“Human rights, equality, democracy, the core interests of football were not in the starting XI until many years later,” she said.
“There is no room for employers who do not secure the freedom and safety of World Cup workers.”
The chief executive of Qatar's World Cup Supreme Committee, Hassan al-Thawadi, countered by saying he was disappointed that Klaveness had made no attempt to talk to Qatari authorities before speaking out.
He said the first World Cup in the Middle East would leave “truly transformational social, human, economic and environmental legacies.”
(AFP)
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FOCUS
Controversy overshadows Qatar's preparations for 2022 FIFA World Cup
Ex-FIFA official convicted, PSG official cleared in Swiss corruption trial
Qatar confirms interest in hosting the 2032 Olympic Games
France24 - World
Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13
Aude MAZOUE
Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.
A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10.
French presidential election © France 24
On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.
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Eugénie, 18, defending ‘Christian values’
Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.
A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.
“It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron.
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Marc, 57, dreading a ‘great replacement’
“I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.
Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
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Ana, 53, from Fillon to Zemmour
Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.
A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”.
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Florent, 40, yearning for order
Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.
“When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.
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Séverine, 42, disappointed by Le Pen
A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.
While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.”
This article was adapted from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONPushing far-right agenda, French news networks shape election debate
France 2022: The Campaign
French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
BBC
Bruce Willis: Razzies cancel 'worst performance' award over health issues
Organisers of the Razzie Awards, which are given to the year's worst films, have cancelled the recent "honour" they gave to actor Bruce Willis after the announcement about his health issues.
On Wednesday, his family revealed he has the brain disorder aphasia.
Ceremony bosses said it was "not appropriate" to award prizes to those whose medical conditions may have affected their performances.
Willis was given his own category for worst Bruce Willis performance in 2021.
Of the eight films nominated, Cosmic Sin was judged most worthy winner. The other movies in contention included American Siege, Apex, Deadlock and Out Of Death.
The recipients of this year's Razzies, also known as the Golden Raspberry Awards, were revealed on Saturday. Days later, it was announced that Willis was stepping away from his acting career after being diagnosed with the condition, which impedes a person's ability to speak and write.
Willis, 67, is best known for playing John McClane in the Die Hard films, which made him a star.
Razzie organisers said they reached their decision after "much thought and consideration".
"If someone's medical condition is a factor in their decision making and/or their performance, we acknowledge that it is not appropriate to give them a Razzie," they said.
The award ceremony's Twitter account tweeted on 30 March that they were "truly sorry for Bruce Willis diagnosed condition", adding: "Perhaps this explains why he wanted to go out with a bang in 2021.
"Our best wishes to Bruce and family."
They also made clear they heard about the diagnosis "at the same time everyone else did".
Support for Bruce Willis
Willis's wife, Emma Heming Willis, posted her thanks on Instagram stories for comments she had received since her husband's condition was revealed.
"Your love, support, compassion, prayers really help. I'm grateful. Thank you from the bottom of my heart," she said.
Actor John Travolta, who starred alongside Willis in Pulp Fiction and Look Who's Talking, also sent a message of support to his friend.
A post shared by John Travolta (@johntravolta)
Former Friends star Matthew Perry, who appeared in the hit TV show with Willis, added: "I'm so sorry to hear what you are going through, but you're still the coolest man I've met in my entire life. You will remain in my prayers for a long long time."
Shelly Duvall Razzie also cancelled
Organisers said they were also cancelling their nomination of Shelley Duvall, who was shortlisted at the first Razzies for her performance in 1980 film The Shining.
"We have since discovered that Duvall's performance was impacted by Stanley Kubrick's treatment of her throughout the production," they said.
"We would like to take this opportunity to rescind that nomination as well."
In an interview with Vulture in February, founders John JB Wilson and Maureen Murphy expressed regret for that award, saying: "I would take that back."
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Valeurs Actuelles
Le combat de Jean-François Illy, le “commissaire courage”, pour laver son honneur après son limogeage public
En novembre 2007, le commissaire Jean-François Illy a failli mourir pour la Police. Tabassé et laissé pour mort par un groupe de racailles à Villiers-le-Bel, il a été décoré de la Légion d’honneur et gagné le surnom de ”commissaire courage”. Aujourd’hui, l’ancien directeur départemental de la sécurité publique du Bas-Rhin et des Alpes-Maritimes ne comprend toujours pas pourquoi son administration essaye depuis 2019 de se débarrasser de lui après une enquête qu’il juge à charge. Deux ans après avoir été limogé publiquement, lors des vœux du syndicat Unsa-Police en janvier 2020, par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, Jean-François Illy dénonce un véritable procès d’intention et contre-attaque tous azimuts. Il veut laver son honneur en contestant devant le Conseil d’État le décret du 3 juin 2021 le plaçant en retraite d’office. La plus haute juridiction administrative devrait examiner très prochainement sa requête.
Lynché à Villiers-le-Bel
Jean-François Illy, 57 ans, n’est pas n’importe qui dans la Police. Il en est même une emblématique figure avec la réputation de meneur d’hommes. Il a été choisi pour diriger la police des Alpes-Maritimes après avoir piloté la traque de Chérif Chekat, l’auteur de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg ayant fait cinq morts et une dizaine de blessés le 11 décembre 2018. Or, le 10 janvier 2020, sans avoir pu avoir accès à son dossier, assure t-il, le fonctionnaire a été démis de ses fonctions de patron des policiers des Alpes-Maritimes. Sa hiérarchie lui reproche, parmi d’autres fautes, d’avoir utilisé la carte de service et sa voiture de fonction à des fins personnelles lorsqu’il était à la tête de la sécurité publique du Bas-Rhin. Le haut fonctionnaire, qui s’est expliqué devant l’IGPN sur ce qui ne sont pour lui que « des maladresses ou négligences », n’a d’ailleurs jamais fait l’objet d’une condamnation pénale ou d’un redressement fiscal.
« Jeté en pâture comme un chien »
Pour ses avocats, Hervé de Surville, du barreau de Nice, et Denis de la Burgade, avocat au Conseil d’État, la décision est irrégulière. « D’abord, il y a un gros problème juridique, car le décret est intervenu au terme d’une procédure disciplinaire, alors que M. Illy était en rechute de blessures en service, et que sa situation aurait dû être purgée au préalable par une commission de réforme. Comment peut-on mettre à la retraite d’office un fonctionnaire en arrêt maladie des suites d’une grave blessure intervenue en service avec un syndrome post traumatique ? », interrogent ses avocats, qui soulèvent par ailleurs d’autres points devant le Conseil d’État.
En effet, argumentent-ils, le commissaire n’a notamment jamais eu connaissance de ce que son administration lui reprochait, avant la saisine du conseil de discipline qui s’est tenu le 7 octobre 2020. Mais l’argument principal devant la juridiction administrative suprême est « la disproportion flagrante et manifeste de la sanction proposée par le Conseil de discipline et l’insuffisance de la motivation. Une telle décision est totalement disproportionnée par rapport à la réalité du dossier, et pièces à l’appui, argument contre argument, l’objectif est de rétablir l’honneur d’un grand serviteur de la République », indiquent encore ses avocats.
« Si le commissaire Illy accepte certaines erreurs de gestion, car il était avant tout un commissaire de police opérationnel reconnu par ses pairs et sa hiérarchie, il n’avait pas à être jeté en pâture comme un chien. Un policier est aussi un citoyen dont les droits doivent être respectés », ajoute l’avocat niçois. « En six ans, le Sgami [secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur, ndlr] a conduit des contrôles budgétaires annuels, or, aucun clignotant ne s’est allumé, ni aucune observation n’a été faite », constatent ses conseils. Pour appuyer leur démonstration de disproportion, ces derniers citent plusieurs cas de commissaires de police, condamnés au pénal pour des faits graves, mais beaucoup moins fortement sanctionnés que leur client au niveau administratif par les conseils de discipline.
Une enquête à charge
Les avocats du commissaire, estiment que Jean François Illy a été « lâché par son administration et lynché par une enquête à charge, accusatoire, et inquisitoire ». Ce “grand flic” « n’arrive pas à accepter cette sanction démesurée de mise à la retraite d’office, lui qui a toujours servi sans compter, la police, son ministère et son pays », assènent ses défenseurs qui révèlent qu’une distinction devant lui être légitimement attribuée lui a finalement été retirée en catimini. Après avoir coordonné la neutralisation de Chérif Chekat, la médaille de la sécurité intérieure, échelon or, devait en effet lui être décernée aux côtés de 340 autres fonctionnaires dont une grande partie ont été proposés par lui-même en tant que chef de service. Or, il a été exclu de la liste.
Son avocat a adressé pas moins de six plaintes pénales au procureur de la République de Paris contre « la police des polices » pour « faux en écriture publique, escroquerie au jugement et dénonciation calomnieuse ».
« Ce retrait de médaille a eu lieu alors que l’action opérationnelle de Jean-François Illy n’a jamais été remise en cause, mais au contraire saluée par le président de la République dans son discours pro-noncé à Strasbourg, le 1er octobre 2019, lors de la remise de Légion d’honneur à l’un des policiers ayant mis hors d’état de nuire le terroriste. Comment peut-on nommer un fonctionnaire à la tête de la police des Alpes-Maritimes pour ses mérites, et ensuite, pour de simples suspicions, refuser de le décorer alors qu’aucune sanction n’existe à cette date ? », s’interroge Hervé de Surville qui parle d’une « condamnation avant jugement au mépris des plus élémentaires droits de la défense ».
Deux ans après avoir été « traité comme un malpropre », Jean-François Illy, bien que très affecté comme sa famille, reste très combatif. Il a non seulement saisi le Conseil d’État, mais attaque également l’IGPN. Son avocat parisien, Yassine Maharsi, a en effet adressé pas moins de six plaintes pénales au procureur de la République de Paris contre « la police des polices » pour « faux en écriture publique, escroquerie au jugement et dénonciation calomnieuse ».
Pourquoi un tel acharnement ?
Ses avocats disent « ne pas comprendre pourquoi leur client a subi un tel acharnement de la part de son administration » et ne peuvent s’empêcher de penser que le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, « a été instrumentalisé pour rendre les choses irrémédiables ». Jean-François Illy, que la République promettait aux plus hautes fonctions, se retrouve au ban de son administration. Ce policier, père de sept enfants, doit s’acquitter de plusieurs pensions alimentaires. Or, bien que mis à la retraite d’office du jour au lendemain, il ne perçoit toujours pas sa pension de retraite à la suite d’incroyables tracasseries administratives pour la constitution de son dossier. Il manque toujours un document de son administration pour le finaliser. « Je reste confiant dans la décision à venir du Conseil d’État, pour obtenir justice et laver mon honneur », confie à Valeurs actuelles le “commissaire courage”, lâché par sa hiérarchie après avoir été porté aux nues.
New York Times - World
Macron Goes on Defensive Over Use of McKinsey and Other Consultants
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President Emmanuel Macron’s opponents have criticized the French government for paying at least a billion dollars last year to private consulting firms.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
PARIS — In a sedate presidential race overshadowed by pandemic and war, it’s the one issue that has so far managed to ruffle an otherwise supremely confident President Emmanuel Macron: McKinsey.
Yes, McKinsey, the American consulting firm.
With about a week left before the French go to the polls, McKinsey and its proximity to Mr. Macron’s government has unexpectedly emerged as a campaign issue — putting Mr. Macron on the defensive and forcing his ministers to try to extinguish the controversy.
The other presidential contenders, frustrated for months by Mr. Macron’s refusal to debate, have seized on McKinsey as a way to hit at what polls have long shown to be one of his great weaknesses: Mr. Macron’s image as an arrogant and aloof president of the rich, prone to a solitary and secretive decision-making style, out of touch with the concerns of ordinary French people.
The issue had been percolating for a few weeks since the release of a damning report by the Senate showing that McKinsey and other firms — highly paid and politically unaccountable private consultants — earned at least $1 billion last year to do work on sensitive matters for the government.
That amount followed already yearly increases in work for McKinsey and other consulting firms during Mr. Macron’s five-year presidency and a sharp acceleration during the coronavirus pandemic and France’s vaccine rollout.
The 380-page Senate report, which stemmed from a four-month inquiry, described the firms’ influence on the government as “tentacular,” detailing how private consultants routinely sat in on ministry meetings and anonymously wrote government reports.
It added that the government’s use of consultants had become “a reflex,” with consulting firms being “involved in most of the major reforms” in France, such as the overhaul of housing benefits or of unemployment insurance.
The issue rose to the surface this week after Mr. Macron finally began holding full-fledged campaign events and was confronted several times with it. Mr. Macron reacted angrily, at times justifying the practice of hiring consultants and then trying to deflect responsibility.
“I’m not the one who signs the contracts,” Mr. Macron said during a campaign stop in Dijon, eastern France this week, adding, “a lot of stupid things have been said in recent days.”
Learn More About France’s Presidential Election
The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.
But as the issue stuck, the government went on the defensive, scheduling a news conference for Thursday and then moving it up to Wednesday evening at the last minute.
Chloé Morin, a political scientist at the Jean-Jaurès Foundation, a Paris-based think tank, said that the issue struck several sensitive chords among the French public and played on a particular vulnerability for Mr. Macron, a former investment banker who as a politician has made it his mission to bring businesslike efficiency to the structures of the state.
“One of the criticisms leveled at Emmanuel Macron since 2017 is that he is the president of the rich, a president of the private sector, a president who’s from the world of finance, and in France, there is a great distrust of the world of consultants and finance,” Ms. Morin said. “And so this revives the image of a president serving the interests of big donors and big banks.”
Before entering politics, Mr. Macron worked at the investment bank Rothschild. As president, while the overall economy has grown, his policy mix of tax cuts and deregulation has tended to favor the wealthy.
Mr. Macron’s presidency is also remembered for a series of disdainful comments he has leveled at ordinary people and their everyday concerns — an attitude that fueled the Yellow Vest movement of demonstrations against Mr. Macron’s economic policies.
The growing reliance on private, confidential consultants also reinforces the impression of Mr. Macron’s management style. As president, he has embraced, more than any of his immediate predecessors, the concentration of powers afforded the presidency in France’s Fifth Republic. During his presidency, as well as during his campaign for re-election, Mr. Macron has governed largely in secrecy, relying on his right-hand man, the general secretary of the Élysée Palace, Alexis Kohler.
Caroline Michel-Aguirre, a French investigative reporter who co-wrote “The Infiltrators,” a book on the growing presence of consulting firms within the state apparatus, said that the government’s use of consulting firms “was set up in a secret way” and posed “a democratic issue.”
“It took the involvement of the National Assembly, our book, a Senate inquiry commission and a controversy for the government to finally announce” that it would publish figures on government contracts with consulting firms, Ms. Michel-Aguirre said.
Mr. Macron remains the favorite going into the first round of voting on April 10. But he has slipped a bit in the polls. His main rival, the far-right leader Marine Le Pen, has been visiting communities in rural France and focusing laserlike on a single issue: the rising cost of living, made worse by the war in Ukraine and increasing fuel prices.
Ms. Le Pen and most of Mr. Macron’s other political opponents have seized on the consulting firms to accuse Mr. Macron of selling off the state.
The Senate’s report said that the situation raised issues about the state’s “sovereignty in the face of private firms” and about “the proper use of public funds.”
Who Is Running for President of France?
The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:
The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.
A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.
A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.
The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.
A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.
The opposition-led report focused on McKinsey, even though it represents only 1 percent of government consulting spending and earned far less than French consulting firms. The Senate described McKinsey as having an outsize influence.
Karim Tadjeddine, the head of the public sector for McKinsey’s French branch, has known Mr. Macron for years, having worked with him as part of a government commission in 2007 and participated in his 2017 election campaign, according to leaked emails from WikiLeaks. Many former McKinsey employees have also joined Mr. Macron’s campaign or administration.
“These are people who talk to each other, who know each other, who have been on different commissions together and who, in the end, helped Emmanuel Macron to come to power, sometimes with a bit of a conflict of interest,” Ms. Michel-Aguirre said.
Amélie de Montchalin, a junior minister in charge of the public sector, pushed back against the criticism, saying at the news conference on Wednesday that there was “nothing to hide” and denouncing what she called “gross manipulations” from political opponents.
Ms. de Montchalin said that the government had taken note of the Senate report and would limit the use of consulting firms in the future, while introducing rules to regulate the practice.
The Senate report also targeted McKinsey as an example of the sometimes questionable work of consulting firms for the government. The American firm was paid half a million dollars for an advisory mission on “the future of teaching,” which did not yield any tangible results according to government accounts cited in the report.
Asked about that mission during a parliamentary hearing in January, Mr. Tadjeddine appeared incapable of describing it in concrete terms.
What’s more, the senators accused McKinsey of not having paid any corporate tax in France for at least a decade, thanks to an elaborate scheme of tax avoidance.
In a statement released on Saturday, McKinsey said that it respected “applicable French tax and social rules” and that “its operating subsidiary paid six years of corporate income tax” in France from 2011 to 2020. A spokesman for the company said it declined to comment further.
Olivier Dussopt, a junior minister for public accounts, said at the news conference that an inquiry into McKinsey’s French branch had been opened at the end of last year, but he declined to comment on the investigation, which is still underway.
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France24 - World
France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'
Issued on: 31/03/2022 - 18:58
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin announced Thursday that all EU purchases of Russian gas must be made in roubles starting April 1, a demand immediately rejected by French and German officials who said they were preparing for a possible halt in Russian supplies. Europe will not be "blackmailed" by Putin, Germany's economy minister said.
President Vladimir Putin on Thursday warned "unfriendly" countries, including all EU members, that they would be cut off from Russian gas unless they opened an account in roubles to pay for deliveries.
"They must open rouble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said during a televised government meeting.
"If such payments are not made, we will consider this a breach of obligations on the part of our buyers with all the ensuing consequences," Putin said.
Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.
Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."
French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.
On a visit to Berlin, Le Maire said both nations were "preparing" for the possibility "there is no longer any Russian gas".
While the United States banned the import of Russian oil and gas, the European Union – which received around 40 percent of its gas supplies from Russia in 2021 – has retained deliveries from Moscow.
According to the decree, all payments would be handled by Russia's Gazprombank, a subsidiary of state energy giant Gazprom. Buyers will transfer payments into a Gazprombank account in foreign currency, which the bank will then convert into rubles and transfer into the buyer's ruble account.
Western countries have piled crippling sanctions on Moscow since its invasion of Ukraine, including the freezing of its $300 billion of foreign currency reserves.
US State Department spokesperson Ned Price said that Putin's demand for payment in roubles is a sign of Moscow's economic and financial "desperation" caused by Western sanctions.
Diplomatic tit for tat?
Russia on Thursday said it would expand the list of EU figures banned from entering the country over its "anti-Russian" actions.
"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the Russian foreign ministry said in a statement.
Others include "high-ranking officials ... as well as public figures and media workers who are personally responsible for promoting illegal anti-Russian sanctions, inciting Russophobic sentiment and infringing the rights and freedoms of the Russian-speaking population", the statement added.
After the introduction of sanctions, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries that now includes the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others.
Propping up the rouble
Putin spokesman Dmitry Peskov said the new payment method would not affect the price of deliveries stipulated in contracts. "Those who receive Russian gas ... they just acquire roubles for the amount in currency which is stipulated in the gas contract," he told reporters.
German Chancellor Olaf Scholz said Thursday that Western countries would continue paying for Russian gas in euros or dollars, as previously stipulated. "We looked at the contracts for the gas deliveries," Scholz told reporters in Berlin. "They say that payments are made in euros, sometimes in dollars ... and I made clear in my conversation with the Russian president that that will remain the case," he said, referring to a telephone call with Putin on Wednesday.
While the EU refrained from an energy embargo against Russia, the bloc announced plans to slash imports of Russian gas by two-thirds this year.
Although payments for gas in roubles would allow Russia to support its national currency, it would also deprive Moscow of a source of foreign currency. The Kremlin has also hinted that it may seek payments in roubles for other exports too.
Russia has already obliged its exporters, including Gazprom, to convert 80 percent of their revenue into roubles.
According to Russia's Central Bank, its reserves – including the frozen $300 billion – decreased between February 18 and March 25 from $643.2 to $604.4 billion.
(FRANCE 24 with AFP)
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Ukraine crisisNord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Energy securityReliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies
El País (ESP)
La mejor croqueta de España se come en Madrid
MADRID FUSIÓNMiguel Carretero, del restaurante Santerra, gana la octava edición del concurso de Madrid Fusión, feria gastronómica que también ha distinguido a Pedro Aguilera, del Mesón Sabor Andaluz, como cocinero revelación
Tras las ponencias en Madrid Fusión de reconocidos cocineros del ámbito nacional, como Dabiz Muñoz y Rodrigo de la Calle, e internacional, como Gastón Acurio (Astrid & Gastón) o René Redzepi, chef del Noma —actualmente considerado el mejor restaurante del mundo—, la tercera y última jornada del congreso gastronómico ha tenido dos nombres propios. El de Miguel Carretero, del restaurante Santerra, en el madrileño barrio de Salamanca, como artífice de la mejor croqueta de España, y el de Pedro Aguilera, nombrado cocinero revelación.
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Con motivo del 20º aniversario de Madrid Fusión, celebrado en el recinto ferial de Ifema desde el lunes bajo el lema Más allá del producto, el concurso en busca de la mejor croqueta de jamón ibérico de España este año ha sido más especial que nunca. Han competido seis de los siete ganadores del certamen celebrado hasta la fecha. Tras la cata a ciegas de un jurado compuesto por cocineros, periodistas gastronómicos y especialistas en alimentación y en la que se han valorado el sabor, la integración de sus ingredientes, el punto de sal, su textura y aspecto, Miguel Carretero, triunfador del concurso celebrado en 2018, se ha alzado de nuevo con la victoria. "Una croqueta con una textura de bechamel perfecta, con el interior muy cremoso, delicada en el rebozado, que se come en dos mordiscos y con una proporción perfecta de jamón", la ha descrito el jurado.
"Nosotros hemos mejorado la croqueta con la que ganamos hace cuatro años", ha reconocido Carretero. La croqueta elegida "Campeona de campeones" está hecha con leche de vaca, jamón y está rebozada con panko (una especie de pan rallado japonés). “El secreto es la selección de buenos productos, controlar mucho la bechamel y tratarla muy bien técnicamente”, ha explicado Carretero, quien asegura que “jamás” la quitará de la carta de su restaurante madrileño.
La croqueta está disponible en la Barra de Santerra desde su apertura en 2017, así como en la carta del restaurante gastronómico situado en la planta baja del espacio de la calle General Pardiñas, también en Santerra Neotaberna —espacio que dirige Miguel Carretero— y en el delivery del grupo.
Además, se ha entregado el premio Croqueta de Oro al cocinero Iván Cerdeño, que también participaba en el concurso y ostenta dos estrellas Michelin en su restaurante del Cigarral del Ángel, en Toledo, “en reconocimiento a las sucesivas veces que su receta original ha llevado al triunfo a algunos de sus discípulos finalistas en años anteriores”. “La croqueta es un bocado que representa tradición y hogar, yo aprendí a hacerla con mi madre, mis tías y mis abuelas", ha dicho a Efe Cerdeño, para quien esta delicia debe tener "mucho gusto a jamón", que él lo infusiona en leche.
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En Madrid se puede probar también otro bocado premiado en Madrid Fusión, y del mismo grupo gastronómico. En la ciudad espera el mejor bocadillo de España, Ventresca madurada. Un bocado ideado por Máximo Benagues, de la Neotaberna Santerra en la madrileña calle Ponzano. Su suculenta composición: ventresca de atún rojo madurada en grasa de entrecot y emparedado entre lonchas de pan de cerveza, con tartar de piquillos confitados, ajo, salsa de piparras encurtidas, mostaza antigua, queso cheddar ahumado, canónigos y cerveza.
Aguilera, una joven promesa reconocida
Un jurado, formado por más de 80 expertos en gastronomía, ha galardonado también este miércoles a Pedro Aguilera con el premio Cocinero Revelación 2022 de Madrid Fusión. El chef gaditano, de 33 años, está al frente del restaurante Mesón Sabor Andaluz, en la localidad de Alcalá del Valle, en la sierra de Cádiz. Un mesón rústico en el que se elaboran “platos modernos, sabrosos y bien resueltos”, y en el que “dialoga con la despensa de proximidad, se recrea en el universo vegetal e interpreta la tradición con criterios de alta cocina”, escribía sobre su propuesta gastronómica José Carlos Capel, crítico gastronómico de El Viajero, el pasado mes de diciembre.
Antes de regresar en 2020 al restaurante familiar, Aguilera ejerció durante cuatro años como jefe de cocina junto al prestigioso chef Ricard Camarena en Valencia (con dos estrellas Michelin) y también pasó por los fogones de Almanaque, casa de comidas en Cádiz.
De entre los ocho candidatos, en segunda posición ha quedado Elisabeth Nolla, jefa de cocina de Normal, en Girona. Es el restaurante que Joan, Josep y Jordi Roca abrieron en 2021 para "representar el legado de la cocina matriarcal con toda la cultura que la acompaña". Adrián San Julián ha completado el podio. "En Yume Gastro (Avilés) ha consolidado un estilo moderno fundamentado en su conocimiento de los sabores y recetas tradicionales en el que deja al descubierto una elegancia que sorprende", ha destacado sobre su trabajo el jurado.
Aguilera coge el testigo de Juanjo Sahuquillo y Javier Sanz, al frente de Cañitas Maite en Albacete. Una distinción que se concede desde el año 2003 y que en anteriores ocasiones ha galardonado a chefs hoy mundialmente reconocidos, como Dabiz Muñoz, Ricard Camarena o Rodrigo de la Calle. Un premio que “subraya el atrevimiento y la capacidad juvenil que albergan muchos restaurantes recién abiertos y que son una ventana al futuro de la profesión”, según destaca la organización.
Ingredientes: 2,4 litros de leche de vaca doble crema; 250 gr. de mantequilla; 250 gr. de harina floja; 0,3 litros de nata (33% MG); 10 hojas de gelatina; 350 gr. de jamón ibérico Joselito cortado a cuchillo; 1 hueso de jamón ibérico; harina; huevo, y panko.
Elaboración
1. Derretir la mantequilla y añadir la harina en dos tandas, cocinar a fuego bajo hasta que la harina esté completamente cocinada.
2. Infusionar por otro lado los huesos de jamón con la leche.
3. Añadir la leche caliente al roux a chorro y remover continuamente a fuego suave, hasta tener la bechamel lisa. Añadir el jamón picado, remover durante un minuto y poner sal.
4. Aparte, calentar la nata, añadir la gelatina que previamente hemos hidratado y derretido. Colar esta mezcla y añadir la nata a la masa, removiendo hasta bajar su temperatura.
5. Verter en una bandeja y cubrir con papel film para refrigerar durante una noche.
6. Hacer bolas, pasar por harina, huevo y panko.
7. Freír en aceite de oliva suave a 190 grados, dejar reposar y servir.
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BBC
I definitely don't see a time ever living apart from Maggie – Deena Lilygren
Deena Lilygren, a mother in her 40s, has been living with her best friend Maggie Brown for years in Kentucky, US. During the time they’ve been co-habiting, Brown met her future husband. He moved in with the pair of best friends, proposed to Brown, they got married and eventually, all three of them bought a house together.
When he moved in with them – and again when he proposed – Brown told him she and Deena “were a package deal”, says Lilygren. “She wanted to be sure he didn’t have the expectation that so many people seem to have – that marriage is the time when you let go of your friends.”
Brown and Lilygren have a relationship that goes beyond most friendships. Lilygren considers them “platonic life partners”, meaning they are each other’s primary partners – the way people often relate to spouses or romantic partners, only romance and sex don’t factor into their relationship.
Barely uttered in the past, the phrase ‘platonic life partners’ has been popularised lately by two women in their 20s from Singapore, April Lee and Renee Wong. The pair discuss their platonic life partnership (PLP) on TikTok, where Lee has more than 51,000 followers. They cemented their friendship as a PLP when Wong moved from Singapore to Los Angeles to live with Lee in September 2021. As Lee put it in a piece about their partnership for Refinery29, they were not just best friends but “supportive financial partners”, helped each other reach their life goals more effectively and wanted to be together not just temporarily as roommates, but for the long haul.
The popularity of their story elicited a string of coverage on this type of committed friendship, including among men. But relationships like these aren’t wholesale new – in some cases, they have roots back to the 18th Century. While some of those were certainly queer relationships in disguise, it’s quite possible many were just like Lee and Wong – the term ‘PLP’ just wasn’t around to describe them.
For some who are currently in PLPs, like Lilygren, the phrase is an important way to not just define their living situations, but also stress the value of non-romantic partnerships. “As a culture, we really devalue friendship when compared to relationships like marriage – we're expected to have transient, secondary friendships that become marginalised when one friend gets married,” says Lilygren, “and there really isn't a word for a friend who is a partner in life.” ‘PLP’ fills that void.
Among the first documented platonic life partnerships were the Ladies of Llangollen in the late 18th Century (Credit: British Museum)
‘Boston Marriages’
From colonial times up until about 1850, people entered life partnerships – marriages – for “pragmatic” reasons, says Eli Finkel, professor at Northwestern University, Illinois, US, and author of The All-Or-Nothing Marriage: How the Best Marriages Work. “The distinct functions of marriage during this era revolved around basic survival – literally things like food, clothing and shelter,” he says. For women – who were kept out of the workforce and unable to make a living independently – having a husband was key to getting by.
This changed for many in places like the US and Britain by the late 1800s, however. There, middle class women could attend college, paving the way for them to enter the workforce, explains US-based LGBTQ historian Lillian Faderman. Women no longer had to rely on husbands for income, and some chose to live with other women instead.
Around this time, the term ‘Boston Marriage’ popped up to describe “two women living together in a long-term, committed relationship”, says Faderman. (While she adds that no one knows for sure where the term came from, some suspect it could have originated with the 1866 Henry James novel The Bostonians, which featured a possibly romantic relationship between two women.) “Whether those were lesbian relationships or how many of those were lesbian relationships… we’ll never know,” she says, “because that sort of thing was not committed to paper – people didn’t talk openly about sex between women.”
This story is part of BBC's Family Tree series, which examines the issues and opportunities parents, children and families face today – and how they'll shape the world tomorrow. Coverage continues on BBC Future.
What was committed to paper were the musings of Eleanor Butler, half a couple known as the Ladies of Llangollen, two wealthy women who had the financial resources in the late 1700s to run away from their families in Ireland and live together in what was often referred to as a “romantic friendship”. Butler referred to her life partner and cohabitator, Sarah Ponsonby, as her “beloved”, and detailed their days together in her diary, but never mentioned a sexual relationship.
Although it remains impossible to know the true nature of these historical relationships, as historians suggest, such “romantic friendships” were common enough at the time that it’s quite possible some were non-sexual, serving as the precursors to the PLPs of today.
‘It feels inextricable’
From the mid-1800s up through the 1960s, Finkel says marriage had left the “pragmatic era” and landed in the “love-based era”, meaning people formed lifelong partnerships for love and intimacy, rather than survival. Industrialisation brought young people to cities, making them, “for the first time ever… geographically and economically independent of their families”, says Finkel. With this freedom came an emphasis on “emotional fulfilment” in lifetime matches.
The 1960s, he adds, brought another shift in what people largely looked for in life partners in the Western world. “Love and intimacy remain necessary, but they’re no longer sufficient,” he says. Marriages today also must “afford the ability for people to be authentic and pursue personal growth”.
In other words, marriages and life partnerships have evolved to a point at which many expect their significant other to be their everything, fulfilling multiple roles including sexual partner, cohabitator, co-parent, emotional support system and financial partner, among other things. That can be a lot to ask of one person, and “many relationships are buckling under the strain”, adds Finkel.
PLPs offer an alternative way to engage in long-term relationships. A platonic partner isn’t expected to fulfil sexual and romantic needs, and those with a PLP don’t see their romantic partners as their primary emotional support system. Some merge finances with their PLP, as many might expect from a married couple, and others don’t, or do partially. Lilygren and Brown don't have joint checking accounts, says Lilygren, “but at this point, we've all gone in together on so many items for the house, including furniture, that it feels inextricable”.
Overall, entering a PLP has a lot in common with entering a marriage. Some even do get married, in part for the legal rights that come with the arrangement (like ensuring their partners will be considered their ‘next of kin’), or to show their commitment to each other to family members and friends who may not otherwise understand. The practical discussions about how to share a life still apply, along with added negotiations about how to incorporate each member’s romantic partners into the relationship and/or living arrangement.
PLPs occur between men as well as women (Credit: Getty Images)
People who aren’t familiar with PLPs often struggle with the idea two people can share such deep intimacy and not have a sexual relationship. It took Florida-based Jay and Krystle, who talked about their PLP to The Cut, going viral on TikTok about their relationship for their family and friends to finally grasp that they were totally platonic, in spite of their marriage. For Lilygren, writing about her relationship with Brown is what ultimately helped explain the trio’s arrangement to Brown and her husband’s families.
“They started taking us more seriously as a family unit, which is beautiful,” says Lilygren. But the article also received some backlash. “There were a lot of negative comments online because people cannot imagine that our situation isn't sexual, which is too bad.”
These days, while stigma against those who identify as LGBTQ+ hasn’t been eradicated, and some queer couples haven’t come out or don’t publicly identify that way, it's less likely that people living with platonic partners are doing so to conceal romance. Increased acceptance of queer sexual orientations has made it easier for many people to be in openly queer relationships. Instead, as more young people talk publicly about their decisions to enter PLPs, they’re spreading the word that it’s an option for lifelong partnership. Lilygren wrote openly about dating women in her HuffPost article, and her PLP is married to a man. They plan to stay platonically devoted for the long run.
“I definitely don't see a time ever living apart from Maggie,” says Lilygren. “I've been seeing someone for two years now, and while I'm committed to our relationship, my living arrangement makes me happy, and I don't want to do anything to disrupt it.”
BBC
In this first batch alone, the team identified more than 1,600 genes in chickpeas that were new to science
Imagine an eerie slice of concrete on a frozen northern isle, holding a vault of seeds against the end of the world. The words "seed bank", might conjure up the so-called Doomsday Vault, on the island of Svalbard. There, collections of the world's crops are held in stasis in case of future need, like a catastrophic volcanic eruption, a world war, or rapid sea level rise.
But what most people don't fully comprehend is that the Vault is primarily a back-up, a very placid hard drive of genetic material from a kaleidoscope of far more active facilities all around the world. These gene banks are managed by foundations, universities and governments. In some circles, the World Vegetable Center in Taiwan is famed for the completeness of their aubergine collection. Peppers, too, are a specialty, and gene bank manager Maarten van Zonneveld has a particular yen for the mung bean.
More than 132,000 samples of rice varieties reside in the International Rice Genebank in the Philippines. Wheat and corn and their little-known wild relatives swell the storage facilities of the International Maize and Wheat Improvement Center not far from Mexico City. Other crops have their devotees, and their collections, dotted around the globe.
By and large, these resources are available to plant breeders looking to create better, hardier, or tastier crops. "The gene bank is part of open science," says van Zonneveld. It's there to serve.
If you want to study the gene history of a particular plant, a seed bank is a good place to start (Credit: Sarayut Thaneerat/Getty Images)
But with the rise of large-scale genome sequencing, these repositories are starting to play a new role. If you want to know the evolutionary history of the chili pepper, or how to breed a chickpea that can survive climate change, the seed bank is an intriguing dataset to draw on. It's not just for Doomsday. It's for the day after tomorrow.
When you have information about a plant's genetics, you can correlate its genes to its appearance, hardiness and other qualities. This makes it easier to choose promising parents for potential future varieties. It can also make it easier, once you have bred new plants and have a thousand twiggy saplings of apple, for instance, to pick the ones that are going to have the features you like the most. With a snip of leaf tissue, you can generate a sequence revealing which got their father's cold hardiness as well as their mother's convenient height for picking fruit, rather than having to grow and observe them for years. All the others go by the wayside.
In this context, a seed bank's tens-of-thousands of samples, or accessions, as they are generally known, start to look like rich pickings for anyone trying to understand how crops tick. Rajeev Varshney, presently at Murdoch University in Australia, put a vast sequencing project in motion when he was at the International Crops Research Institute for the Semi-Arid Tropics in India. The seed bank there has more than 20,000 accessions of chickpeas and their relatives, as well as massive collections of millet and sorghum and other crops, some varieties of which have been wiped out in their original homelands.
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In the fall of last year, Varshney and his colleagues published full genomes of more than 3,300 accessions of chickpeas and their relatives, one of the largest crop genome sequencing efforts ever. That's just the beginning, he says: "We had a plan to sequence all accessions… we have the data for another 10,000." In this first batch alone, the team identified more than 1,600 genes in chickpeas that were new to science, which may provide leads on new ways to breed disease and climate change resistance into the crop. It helped sketch a family tree suggesting that chickpeas went through a period of unpopularity some thousand years ago; a relatively small number of plants from back then seem to be the ancestors of all living varieties.
In another big sequencing effort published in 2021, Pasquale Tripodi at CREA Research Centre for Vegetable and Ornamental Crops in Italy and colleagues sequenced snippets of DNA from more than 10,000 accessions of peppers. Comparing data from peppers held in five different seed banks, they created a family tree which allowed them to trace the long-ago movement of pepper varieties back and forth between Europe and Asia, presumably along trade routes.
Seed banks such as the one located on Norway's island Svalbard are intended to protect agriculture from future disasters (Credit: Arterra/Universal Images Group/Getty Images)
Although this work sequenced only part of the peppers' genomes, it allowed the researchers a glimpse into the plants' history that would not have been possible without genetic technology.
As more and more research groups sequence the bounty that seed banks hold, we may uncover not only the hidden travels of these familiar crops and their wild relations, but the genes that might be our saving grace in times of climate uncertainty. The World Vegetable Center, like other seed banks, is making an effort to put genetic and other information in a format that crop breeders can easily browse, says van Zonneveld. "For many breeders, it's a challenge to select from 10,000 accessions. Where do you start?" he says.
Instead, seed banks put together curated collections of just a few hundred accessions. These might be centred around a theme – plants tested and proven to thrive in a hydroponic farm set-up, plants that don't blanch when salt water soaks their soil, or plants which handle drought well, for instance. Genetic information and detailed physical descriptions can be presented together. Then breeders who work for companies, universities, or other institutions can go shopping, in a sense, for the traits they are hoping to introduce to crops. It's a way get an easy sense of what the banks have to offer.
They're meant to be more than vaults, after all – they're active repositories of what lives on the planet, on hand to produce what might live here in the future.
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
Publié le : 31/03/2022 - 18:17
Sébastian SEIBT
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Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts.
Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.
Voiture blindée et yacht démesuré
Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland, universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.
>> Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.
Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg.
Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.
Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.
Des sanctions “atténuées”
Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux.
>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?
Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.
Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions.
Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.
“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques.
Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.
Risque de dommages collatéraux
L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.
Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital,
Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.
En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”.
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France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois BBC
Ukraine war: Gruesome evidence points to war crimes on road outside Kyiv
Footage of Russian troops shooting a man with his hands up on a highway outside Kyiv at the beginning of March was shared around the world. Now the Russians have been pushed out of the area and the BBC's Jeremy Bowen has been to see the grim aftermath of their short-lived occupation.
This report contains material some viewers will find disturbing
We counted 13 bodies on a nightmarish stretch of road not much more than 200 yards long, between Mria and Myla, villages whose Ukrainian names translate as Dream and Sweetheart.
Two of the dead are confirmed as Ukrainian civilians who were killed by the Russians. The others have not been identified yet - they lie where they were killed - but only two are wearing recognisable Ukrainian military uniforms.
Our BBC team was able to get to the area, on the main E-40 highway as it approaches Kyiv, because Ukrainian forces had captured the sector only 10 hours earlier.
The marks of battle and of heavy shelling were everywhere. Petrol stations and a hotel that was well-known for its spa and restaurant were in ruins. Shell holes and craters pockmarked both carriageways.
Ukrainian troops changing a wheel in the ruins of a roadside garage said the Russians were about 4km (2.5 miles) away and had pulled their remaining men and armour back after a hard fight, lasting several days, in the early hours of the morning.
Warning: Graphic video ahead
Left behind in the heart of the desolation were the dead bodies, and a mass of questions and concerns about who they were and how they died.
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Some answers already exist for a couple who were killed by the Russians and left to decompose on 7 March. Their rusty, shrapnel riddled car lies in the road next to one of the petrol stations, reduced to a shell by fire. Next to it are the burnt and twisted remains of a body that is just about recognisable as the remains of a man. A wedding ring is still on the corpse's finger. Stretched out inside the hulk of their car is what is left of the incinerated body of a woman, the mouth opened in what looks like a scream.
Their deaths were filmed by a Ukrainian drone on 7 March, operated by the Bugatti unit of Territorial Defence. The unit released the video, which was republished by news organisations around the world. It caused outrage because it showed the cold-blooded killing of a man who had raised his arms to show he was harmless, in the classic gesture of surrender.
The bodies, the BBC discovered in an investigation this month, are of Maksim Iowenko and his wife Ksjena. They were part of a convoy of 10 civilian vehicles who were trying to escape the Russians and get to Kyiv.
As they drove down the road, they spotted a Russian tank in position, dug into the grass verge. The drone video shows it was clearly marked with the letter V, one of the identifiers used by the Russian armed forces. The other cars did quick U-turns and drove away at speed. But Maksim's car stopped, most likely because it was hit.
As soon as the car stopped, Maksim leapt out and raised his hands. Within seconds he was shot dead. His wife was killed in the car. Also in the car were their six-year-old son and the elderly mother of one of Maksim's friends. Both of them survived and were eventually released by the Russian soldiers.
They were found walking back down the road, and the woman told her family that Maksim was shouting that a child was in the car when he was killed. Both survivors, according to the Bugatti drone unit, are now safe but deeply traumatised.
Warning: Graphic images ahead
The car is now burnt out, but it was not on fire after the attack. One hypothesis must be that the bodies and the car were set on fire by the Russians to destroy the evidence of what they had done. The Bugatti Unit has submitted its drone video to the Ukrainian authorities and to the Metropolitan Police in London.
More burnt cars and dead bodies line the road for the next few hundred yards. No video has emerged to show what happened. A credible working assumption for any investigation must be that the other dead people were killed by the tank crew, or other Russian soldiers.
Attempts have been made to destroy the other bodies. Some have been left to rot where they were killed. But other corpses have been piled up and surrounded by tyres. Charred clothing indicates attempts were made to set fires around them. Tyres are flammable and must have been placed there as an accelerant.
The emplacement where the tank was dug in has a clear arc of fire across the area where the 13 bodies are lying. The tank has gone but debris was left by its crew, including Russian army field rations. In the woods nearby is at least one other tank, which has been burnt out after being hit by an anti-tank missile.
A Ukrainian soldier produced a wallet he had found in the tank. He emptied out Russian identity papers, bank notes in the Russian currency, the rouble, and small change in Belorussian coppers. The major thrust to the north-west of Kyiv came from invaders who had crossed the border from Belarus, Moscow's ally.
Close by the knocked out tank are the remains of a chaotic camp, with dugouts, chairs and a long table piled high with the remains of food and drink. They are all surrounded by big piles of garbage, rotten food and empty bottles of alcohol. Ukrainian soldiers said shops at the petrol stations were looted.
Next to the table is a large pair of bolt-cutters. Piles of unburied rubbish scattered in a forward position are usually a sign of undisciplined soldiers.
We decided to drive two or three kilometres further down the road, after Ukrainian soldiers said more Russian armour had been destroyed.
In a small village, a Russian tank and two armoured personnel carriers were broken and burnt. Some of the wreckage was still smoking. The force of the weapon that destroyed the tank blew off its turret and main gun, which lay upside down and half buried in a crater around 15 yards away.
In the pine woods on either side of the road Ukrainian soldiers were digging trenches and fox holes with shovels. Others were patrolling. It was far too early to say whether the Russians were gone for good, or whether they would be back.
What is clear though is that Russian forces, under continued pressure from Ukrainian soldiers, have been forced to yield strategic territory around Kyiv. Every time they move back, the Ukrainian capital and its people become a little safer.
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As and when the Russians leave, more evidence is likely to emerge of civilians having been killed - backing up the many stories that have emerged of such incidents.
The gruesome scenes on the road were more than simply the terrible deaths of human beings who had become victims of President Putin's decision to invade. It is also a crime scene, with evidence that should be collected and preserved for an investigation whenever this war ends.
Under the laws of war civilians are protected, and when they are killed in defiance of those laws, their deaths amount to war crimes.
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Gironde : le ras-le-bol d’un maire et ses habitants après les tirs de mortiers réguliers près de la prison
Une exaspération générale. A Gradignan, en Gironde, le maire de la ville Michel Labardin a profité du dernier conseil municipal pour évoquer une nouvelle fois la gêne occasionnée par des tirs de mortiers d’artifice sur la commune. Comme l’a fait savoir Sud Ouest, ces tirs sont régulièrement effectués par des proches de détenus aux abords du centre pénitentiaire. Face à ce fléau incessant, Michel Labardin, également adhérent de l’association Territoires et Prisons, a demandé à la préfecture une surveillance permanente autour de ce secteur.
« 14 juillet toute l’année »
« La vie des riverains est devenue un véritable enfer », a alerté l’élu, soulignant que le phénomène sévit le soir et la nuit depuis plusieurs années. A Gradignan, les rues et quartiers impactés subissent les nuisances sonores des tirs plusieurs fois par semaine. Le maire précise que ceux-ci ne durent généralement que quelques minutes, et les forces de l’ordre ne parviennent pas à intercepter les auteurs des faits, qui s’échappent rapidement. « C’est le 14 juillet toute l’année », a déploré une mère de famille concernée par les tirs de mortiers. « Les habitants et leurs enfants sont réveillés en sursaut. Certains ont déménagé », a soufflé Michel Labardin, qui estime que « la sécurité publique n’est pas garantie autour du centre pénitentiaire ». Désormais, l’élu compte sur l’Etat pour lui fournir des moyens supplémentaires qui permettront enfin à Gradignan de retrouver sa sérénité.
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France24 - Monde
Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine
Publié le : 25/03/2022 - 16:02
Guillaume GRALLET
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La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.
Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer France24 - Monde
Mondial-2022 : suivez en direct le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar
Publié le : 01/04/2022 - 14:43Modifié le : 01/04/2022 - 16:24
Romain HOUEIX
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Le tirage au sort de la Coupe du monde de football 2022 est prévu vendredi à Doha, au Qatar. Les 29 équipes déjà qualifiées connaitront leurs adversaires. Suivez en direct cet évènement à partir de 18 h sur notre liveblog et dans notre édition spéciale.
Tous les qualifiés ne sont pas encore connus mais le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 a lieu vendredi 1er avril à Doha. À l'issue de celui-ci, on connaitre les 8 groupes de 4 équipes qui s'affronteront pour le prestigieux trophée du football du 21 novembre au 18 décembre 2022.
>> À lire aussi : Tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar
Le tirage au sort débute à 18 h (heure de Paris) à Doha. L'édition spéciale de France 24 commence à 18 h 15 et peut être suivi en haut de cette page.
Si le liveblog ne s'affiche pas, actualisez la page.
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Revue de presse
Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"
FOOTBALLMondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar
Valeurs Actuelles
“Elle ne pourrait pas tenir plus d’une semaine” : un député de Haute-Marne alerte sur les failles de l’armée française
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, de nombreuses questions sont progressivement soulevées sur la capacité de l’armée française à lutter en cas de conflit. Comme l’a indiqué le député haut-marnais François Cornut-Gentille à France 3 le 31 mars, l’armée est « obsolète » et « vit sur des vieux schémas de conflit ». L’élu, qui est l’un des meilleurs spécialistes des questions de défense à l’Assemblée nationale, s’inquiète pour l’avenir. « Il va de soi qu’on a des militaires compétents et dévoués et quand on regarde nos sous-marins, nos avions, on a du matériel sophistiqué », explique-t-il. Mais la réalité n’est pas si rose, comme il le précise : « Si on me demande si on est au niveau en cas de conflit de haute intensité, la réponse est clairement non », ajoute-t-il, en précisant que la France connaîtrait de « grosses difficultés ».
Déni dangereux
François Cornut-Gentille va même plus loin, et estime que « selon l’intensité du conflit, on peut tenir de quelques jours à quelques semaines, pas plus ». Un présage inquiétant que le député évoque depuis de nombreuses années déjà. « Nous vivions pendant des années dans l’illusion d’une paix durable », raconte l’élu qui regrette que « personne [n’ait cru] aux risques d’une nouvelle guerre sur le sol européen ». Et puis, l’invasion russe en Ukraine en février dernier a cassé toutes les prédictions. Les choses sont claires pour le député de la Haute-Marne : il faut non seulement revoir le budget dédié à l’armée à la hausse, mais aussi réorganiser totalement la stratégie française en matière de défense pour avoir une chance de lutter efficacement et durablement en cas de guerre.
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BBC
War in Ukraine: Russia accuses Ukraine of attacking oil depot
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An oil storage depot is on fire in a Russian city just north of Ukraine after what the local governor said was an attack by two Ukrainian helicopters.
A video shared on Twitter shows a blaze near apartment blocks in Belgorod, some 40km (25 miles) from the border.
Some clips appear to show rockets hitting the oil depot.
However, Ukrainian aircraft have not struck targets in Russia previously. Governor Vyacheslav Gladkov's claim was not confirmed by Ukrainian officials.
President Vladimir Putin's spokesman also blamed Ukraine for the fire and said the incident "cannot be perceived as creating comfortable conditions for continuing the talks" with Kyiv. So far those peace talks have made little progress.
Russian authorities were doing everything to reorganise the fuel supply chain and avoid disruption of energy supplies in Belgorod, spokesman Dmitry Peskov, said.
The city of 370,000 lies just north of Ukraine's second city Kharkiv, which has been heavily shelled by Russian artillery and remains surrounded by Russian forces.
Governor Gladkov said in a Telegram message "there was a fire at the oil depot because of an air strike carried out by two Ukrainian army helicopters, which entered Russian territory at low altitude". "Nobody was killed," he added.
He said emergency workers were trying to contain the fire as quickly as possible and that there was "no threat" to residents. The emergencies ministry posted video of the blaze on Telegram.
Russia's Interfax news agency reported that residents nearby were evacuated and two people were injured at the depot. It said eight fuel tanks were on fire and nearly 200 firefighters were on the scene. The depot is run by Russian state oil firm Rosneft.
Later queues of cars formed at local petrol stations, but Mr Gladkov said Belgorod's fuel supplies were still plentiful.
Russia's RIA Novosti news agency says the blaze in three of the tanks has been extinguished, but there is still a risk of the fire spreading.
On 29 March several explosions were reported at an ammunition depot near Belgorod.
Ukraine is yet to claim responsibility for this attack, but if it were confirmed it would be the first time that Ukrainian aircraft have flown into Russian airspace to hit a target. bringing the war home to Russia.
Ukrainian helicopter pilots have plenty of experience of flying low and fast to avoid being detected by military radar and air defence systems. They've been doing exactly that in the Donbas region in eastern Ukraine for years. I experienced and witnessed the extraordinary skills of the Ukrainian military pilots in 2018 - flying barely metres above the tree line and telegraph poles.
But if these unconfirmed reports are correct - flying at night, well into Russian territory, to launch an attack on an enemy fuel depot would have required extraordinary bravery - as well as finely-honed flying skills.
Low-flying helicopters are still vulnerable to short-range air defence systems. Flying at night would have lessened that risk, but heightened the danger of hitting an object near the ground.
The Mi-24, or Hind helicopter, is known as the "flying tank". Its rockets would have been the weapon deployed to target the oil depot in Belgorod, Russia.
This alleged attack alone will not dramatically alter the battle. But it could show Ukraine has managed to keep its air force functioning, and give a huge boost to the morale of Ukraine's military.
A well-known Ukrainian journalist in Kyiv, Yury Butusov, posted on Facebook that it was a missile attack at 05:50 local time (02:50 GMT) by "two Ukrainian Mi-24 combat helicopters, which flew from Ukraine to Russian Belgorod over low altitudes, inconspicuous for Russian anti-aircraft defence".
Vladimir Soloviev, host of a staunchly pro-Kremlin current affairs programme on Russian state TV, asked in a tweet: "Question. Who is in charge of the Belgorod air defences? Have the bases of the helicopters that delivered this strike been destroyed? When will a safe zone be set up in Belgorod region?"
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WATCH: Missiles strike oil depot in Belgorod, Russia
Russian troops leave Chernobyl, Ukraine says
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France24 - Monde
Ligue des champions féminine : l'OL renverse la Juve et rejoint le PSG en demi-finale
Publié le : 01/04/2022 - 08:20
FRANCE 24
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Les Lyonnaises ont renversé la Juventus (3-1) jeudi à Lyon et joueront donc une demi-finale 100 % française de la Ligue des champions féminine contre leurs rivales du PSG, qualifiées mercredi (2-2 après prolongations) aux dépens du Bayern Munich.
Battu 2 buts à 1 par la Juventus Turin au match aller, le 23 mars, l'Olympique Lyonnais s'est imposé 3 à 1, jeudi 31 mars, dans son Groupama stadium en quarts de finale retour de la Ligue des Champions et affrontera le Paris Saint-Germain en demie.
Le PSG et l'OL se sont notamment déjà affrontés en finale à Cardiff en 2017 pour une victoire aux tirs au but des Lyonnaises, lesquelles ont également éliminé les Parisiennes en demie en 2020 avant d'être sorties, à leur tour, par les Franciliennes, dès les quarts de finale en 2021.
Les deux matches se disputeront les 23 ou 24 avril pour le match aller à Lyon et le 30 avril ou le 1er mai pour le retour. L'autre demi-finale opposera le FC Barcelone, tenant du titre, à Wolfsburg.
Hegerberg marque, Bacha décisive
Face à la Juventus, l'OL a dû patienter une demi-heure pour prendre la mesure de son adversaire et mener 2-0 en deux minutes.
La Norvégienne Ada Hegerberg, malade et absente à l'aller, titulaire au poste d'avant-centre, a montré la voie et ouvert la marque en reprenant au second poteau un centre délivré de l'aile gauche par Selma Bacha, alignée comme arrière latérale (33e).
À ce moment de la rencontre, l'internationale française avait déjà été décisive, mais sur une phase défensive quand elle avait su se sacrifier pour repousser un tir de la Suédoise Lina Hurtig (23).
Après l'ouverture du score, Melvine Malard a rapidement doublé l'écart, elle aussi en marquant de la tête, à la réception d'un centre venu de la droite par l'Américaine Lindsay Horan (35e).
Domination sans partage
Les Lyonnaises, dominatrices sans partage avec une bonne animation offensive mais sans être assez tranchantes et réalistes dans la zone de décision, ont attendu longtemps avant de se mettre définitivement à l'abri.
C'est l'Américaine Catarino Macario, buteuse au match aller, et déjà dangereuse sur un tir arrêté par la gardienne internationale française de la Juve, Pauline Peyraud-Magnin (63), qui a porté le score à 3-0 à la sortie d'un beau contrôle orienté sur un centre de Delphine Cascarino depuis l'aile droite (73).
Et heureusement, car en fin de match, cinq minutes après son entrée en jeu, Andrea Staskova a réduit le score de la tête sur corner, remettant la pression sur l'OL dans une nouvelle démonstration de la fébrilité de la défense lyonnaise (84). Mais les joueuses de Sonia Bompastor ont tenu bon jusqu'au coup de sifflet final.
Le rêve d'un premier sacre européen
Mercredi, l'équipe féminine du PSG s'était qualifiée en éliminant le Bayern Munich à l'issue du quart de finale retour conclu en prolongation (2-2), au Parc des princes, une semaine après sa victoire en Allemagne (2-1).
Les Parisiennes avaient pris les devants par Sandy Baltimore (17e), avant d'être dépassées par des réalisations de Saki Kumagai (19e) et Klara Bühl (54e). L
e billet pour le dernier carré, déjà atteint les deux saisons précédentes, a été obtenu en prolongation par l'entrante Ramona Bachmann (112e) devant plus de 27 000 supporters, un record pour la section féminine du PSG.
Les partenaires de la capitaine Grace Geyoro, qualifiées en finale de Coupe de France et actuelles deuxièmes du Championnat, tenteront de se rapprocher d'un premier titre tant recherché par le PSG en Ligue des champions, femmes et messieurs confondus.
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Valeurs Actuelles
Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde
Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.
Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.
L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.
À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.
Un voisinage divisé
« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »
« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »
Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.
En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.
Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.
L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier BBC
Russia says it won't cut off gas supplies yet in rouble payment row
Russia has said it will not cut off gas exports to Europe yet in a standoff over its demand to be paid in roubles.
Russian president Vladimir Putin signed a decree on Thursday stating buyers must pay in roubles through Russian bank accounts from Friday.
The Kremlin said this would not affect shipments which were already paid for, with payments for deliveries after 1 April due in mid-April at the earliest.
The country is seeking to shore up the rouble as Western sanctions bite.
"Does this mean that if there is no confirmation in roubles, then gas supplies will be cut off from 1 April? No, it doesn't, and it doesn't follow from the decree," Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said.
The EU said it was talking to energy companies about how to pay for gas.
Ditte Juul Jorgensen, the director general of the European Commission energy directorate, tweeted that the EU was "working closely with member states and operators... to establish a common approach on currency payments for gas contracts with Russia".
Since Russia invaded Ukraine Western nations have placed sanctions on Russian companies and individuals.
Unlike the US and Canada, the EU has not placed bans on oil or gas, as its member nations are heavily reliant on it.
Russia supplies the European Union (EU) with about a third of its gas and oil imports which are mainly paid for in euros and dollars.
The EU has no easy substitutes if supplies are disrupted, but at the same time, Russia is making €400m (£340m) per day from gas sales to the bloc and it has very few options for rerouting this supply to other markets.
Member states in the EU have been on alert for any disruption to Russian gas imports as tension continues between Russia and the West over the Ukraine invasion.
On Wednesday, Germany and Austria took the first steps towards gas rationing. Germany urged consumers and companies to reduce consumption in anticipation of possible shortages, while Austria said it was tightening its monitoring of the gas market.
A crunch point appeared to be in the offing when Moscow issued a decree on Thursday requiring foreign buyers of Russian gas to open rouble accounts from Friday or else risk being cut-off.
Moscow did, however, offer a mechanism for buyers to obtain roubles via the state-run Gazprombank.
The bank has escaped sanctions from the EU to allow energy trading to continue.
The UK has imposed sanctions on Gazprombank, but imports less than 5% of its gas from Russia.
UK and Dutch wholesale gas prices fell on Friday after the announcement that Russian gas supplies would not be halted immediately.
Westbound flows of Russian gas via major routes were steady on Friday.
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Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
BBC
SANS TITRE
#bbcfootball
Jimmy K: Why is no-one highlighting how unfair it is to Ukraine, Wales and Costa Rica that the WC draw is happening now? If any of those three nations qualify they should be seeded in Pot 3. But because FIFA did not delay the draw, they have been unfairly demoted to Pot 4
It is increasingly likely that Scotland's World Cup qualifier against Ukraine will go ahead in June, a Ukrainian football expert has said.
The match had been due to be played at Hampden last week, with the winner then playing Wales for a place in the tournament in Qatar later this year.
It was rescheduled for June after Russia invaded, but there have been fears Ukraine would not be able to play.
Journalist Andrew Todos said he believed the game would go ahead.
Many of Ukraine's top international players play in their domestic league, and all men aged between 18-60 had been banned from leaving the country under its martial law rules.
However, Mr Todos told BBC Radio Scotland's Lunchtime Live programme that players from Dynamo Kyiv - one of Ukraine's biggest clubs - had now been given special permission by the ministry of sport to play friendly matches outside of the country.
Read more here.
Usually all the teams would be known before the World Cup draw but this year three positions are yet to be decided for two different reasons.
Two intercontinental finals will be played in Qatar on 13 and 14 June. Costa Rica and New Zealand meet in one and in the other Peru will play the winner of the United Arab Emirates v Australia, who meet in the Asian play-off in Doha on 7 June.
Those games were moved from March because of knock-on effects of the Covid pandemic in each continent. All the Oceania qualifiers were played from 17 to 30 March in a mini-tournament in Qatar.
One of the three European play-off routes has been delayed because of the Russian invasion of Ukraine.
Scotland's semi-final against Ukraine at Hampden Park was postponed from March until an unspecified date in June when it is hoped Ukraine will be in a position to play.
The winner of that game will face Wales, who beat Austria in their semi-final, in Cardiff a few days later for a place at the World Cup.
Former England captain David Beckham is an ambassador for the Qatar World Cup.
"It’s a
massive moment for everyone in Qatar and very inspiring. I’ve always talked
about the legacy of the World Cup for Qatar - but also the legacy of the World
Cup everywhere," he said.
"That’s what the World Cup brings to a nation - it’s an
inspiring moment. For Qatar, it’s a chance to show off the country and its love
of football, its history and culture. Having some of the biggest players in the
sport descend on Qatar is a huge moment for the country and region.
"Fans are going to have a great experience. In the past, fans have had to travel between
games but in Qatar, they’re going to be able to go to more than one match a day
because it is such a compact tournament.
"I think the fans will enjoy what Qatar
has to offer. There will be great food, a warm welcome from the local people
and lots to see and enjoy besides the football."
The Sports Desk
With the spotlight on Qatar for the World Cup draw, the Sports Desk Team assess whether football can bring progress in a country blighted by human rights concerns.
We hear from a migrant worker on the tough conditions endured while building World Cup stadia and bring you a rare interview with the man in charge of delivering the tournament Hassan Al-Thawadi.
Plus, what should we expect from the players themselves? Should they use their platforms to address human rights concerns or focus on the football?
Listen to the views of England captain Harry Kane and Croatia midfielder Lovro Majer.
Download or listen to the show here.
#bbcfootball or 81111 on text (network rates may apply)
Who do you want England or Wales/Scotland to get in the draw today?
Any dark horses you want to avoid?
Drop us a text or tweet.
Pot 1 (seeded teams): Qatar, Brazil, Belgium, France, Argentina, England, Spain, Portugal.
Pot 2: Mexico, Netherlands, Denmark, Germany, Uruguay, Switzerland, USA, Croatia.
Pot 3: Senegal, Iran, Japan, Morocco, Serbia, Poland, South Korea, Tunisia.
Pot 4: Cameroon, Canada, Ecuador, Saudi Arabia, Ghana, Wales/Scotland/Ukraine*, Costa Rica/New Zealand*, UAE/Australia/Peru*.
*play-offs to be finished in June
Jermaine Jenas hosts the draw from the Doha Exhibition & Conference Centre. It will be live on BBC TV and online from 16:45 BST.
The entire show will be available uninterrupted on the BBC Red Button, iPlayer, BBC Radio 5 live and this page. BBC One will show it from 16:45-18:00 BST with the final half an hour on BBC Two.
Ex-England captain Alan Shearer, former Nigeria striker Efan Ekoku and ex-Scotland forward James McFadden plus journalists Julien Laurens and Tim Vickery will be among the BBC guests, with Jonathan Pearce commentating on the draw.
There will also be extensive coverage of the draw and reaction to it on BBC Radio 5 Live with presenter Rick Edwards on the red carpet in Doha and football correspondent John Murray providing commentary live from the draw ceremony.
And I'll live texting it here.
Hello and welcome to live text, TV and radio coverage of the Fifa World Cup Qatar 2022 draw.
England will discover their opponents, while Wales and Scotland will find out who they could face if they get through June's play-offs.
Let's go.
New York Times - World
Ireland’s Last ‘Magdalene Laundry’ Will Become a Memorial
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A compound in Dublin where unmarried mothers and other unwanted women were incarcerated to work in abject conditions had been earmarked as a site for a budget hotel.
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By Ed O’Loughlin
DUBLIN — Ireland’s last surviving “Magdalene laundry,” where thousands of unmarried mothers and other unwanted women were forced to work without pay in abject conditions, often until they died, is to be preserved as a state-funded memorial to all victims of incarceration and abuse in church and state-run institutions, the Irish government has announced.
The government’s move on Tuesday overturned a previous decision by Dublin City Council, the owner of the former convent and laundry, which closed down in 1996, to sell the site for redevelopment as a budget hotel.
Operated most recently by the Sisters of Charity and Refuge, an order of Roman Catholic nuns, the high-walled compound in Dublin’s deprived north inner city was the last “Magdalene laundry” to close down, and is the only one that has not been demolished.
The decision to preserve it as a public memorial and education center followed a lengthy campaign by organizations representing survivors of the laundries and other former institutions of incarceration, such as “industrial schools” for unwanted or unruly children, county workhouses and so-called mother-and-baby homes, where women pregnant out of wedlock were confined in often abysmal conditions, until they gave birth. In the mother-and-baby homes, many women were separated from their children, who were secretly put up for adoption by doctors, or the church.
Roderic O’Gorman, Ireland’s minister for children, equality, disability, integration and youth, said the establishment of what will be known as the National Centre for Research and Remembrance would be an important step in addressing a traumatic legacy.
“Over the past three decades, Ireland has had a difficult reckoning with its history of institutional abuse,” Mr. O’Gorman said. “This center will provide a place of reflection and remembrance, while also ensuring that future generations can fully understand the appalling impact of those institutions.”
Prof. Katherine O’Donnell, co-director of Open Heart City, an activist group which campaigned to preserve the site in public ownership, said the government’s announcement was “an enormous step forward” for a campaign that has always been based on the voices of surviving women and children.
“This will be a place where we can reflect on all the other parts of what we call our dark heritage, the places where our country failed its citizens,” she said. “And we will be brought to think about how we can do things better in future. Many survivors of institutions of abuse have said for decades now that they want to be part of educating and informing young people about what went on.”
According to the government announcement, the new center will preserve the laundry’s buildings and be fully funded by the state. The National Museum of Ireland will take charge of the memorial, while the National Archives will collect, preserve and unseal hundreds of thousands of government-held documents relating to the laundries, schools and homes that have remained closed to scholars, and even to the survivors themselves.
Gary Gannon, a local member of Parliament who campaigned against the sale of the site, said it was “incredible” to see such a full vindication of years of grass-roots pressure.
“It’s the first time in the history of Ireland that we’ve fully opened ourselves to being truthful about this part of our past,” he said.
Elizabeth Coppin, who was born to an unmarried mother in a “county home” in Kerry, raised in an abusive “industrial school” and later transferred to a series of church-run laundries, said she welcomed the announcement, but that the government needed to do more for survivors.
She said she and her fellow survivors were still waiting to receive a health benefits package promised by a previous government several years ago, and that they still did not have access to their own birth and medical records.
“They’ve made promises before, but all we’ve received are little crumbs,” she said.
The Gloucester Street Laundry, which took its name from a road now known as Sean McDermott Street, usually had around a hundred inmates, who worked long hours, in appalling conditions, for no pay and inferior food.
Named after Mary Magdalene, a biblical figure often portrayed as a repentant prostitute, the laundries were seen as places of lifelong penance for “fallen” women and girls, even though many inmates were transferred there from orphanages and state-appointed homes. Inmates were often returned by the police when they tried to escape. At least a dozen such laundries are known to have operated in Ireland since the 19th century.
Although supported by state funding and contracts, most of these institutions of incarceration were run for profit by Catholic religious orders, and poor living conditions, physical abuse, hard work and lack of medical facilities led to high mortality rates.
Many dead inmates were buried in secret.
Catherine Corless, a historian in County Galway, used Freedom of Information requests to show that almost 800 infants had died in a mother-and-baby home at Tuam between 1925 and 1961, with only two registered burials. A recent exploratory investigation of the site found a large amount of human remains in what appeared to be a sewage tank.
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France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
BBC
Bruno Fernandes: Manchester United midfielder extends deal to 2026
Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Man Utd
Manchester United midfielder Bruno Fernandes has signed a one-year contract extension with the club.
The 27-year-old, who joined in January 2020 for an initial £47m, is now under contract until 2026 and this new deal includes an option for a further one-year extension.
Fernandes has scored 49 goals in 117 matches in all competitions for United.
"There's so much more I want to achieve here, and that's the same for the rest of the squad and staff," he said.
"More than anything, we want to give the fans the success that they deserve," added Fernandes, who has also contributed 39 assists.
"We have shared some great moments, but the best is yet to come from myself and this team."
Manchester United football director John Murtough said Fernandes was the "ultimate professional" and praised the Portugal international for performing "remarkably consistently" since his arrival.
"Bruno, like everyone across the football club, remains hugely ambitious and determined to deliver sustained success on the pitch to get us back to challenging for titles," Murtough added.
Fernandes was deemed a key signing upon arriving and won the club's Matt Busby Player of the Year award despite only joining midway through the season and also took it last season.
No player has created more goals for the club since he joined and he was the club's top scorer with 28 goals in all competitions last season.
However, his form this season has drawn some scrutiny and United have slipped to sixth in the Premier League table in a turbulent campaign that has seen manager Ole Gunnar Solskjaer sacked and Ralf Rangnick take charge as interim head coach.
BBC Sport football reporter Simon Stone:
Amid a period of turmoil at Old Trafford, Manchester United see this move as a pointer towards what they hope will be a brighter future.
Fernandes changed United's fortunes immediately after his arrival in 2020 and while some critics complain about his use of the ball, he remains one of United's most potent attacking weapons and has an instinctive desire to attack, which was not always present before his signing from Sporting Lisbon.
It is also a statement around the type of player United want to build their squad around.
This deal will catapult Fernandes into the club's top earners, not at the Cristiano Ronaldo, Raphael Varane or David de Gea level, which is in excess of £350,000-a-week but the next tier down, which includes Marcus Rashford.
The key for United now is to ensure the players Fernandes has around him are not only of the same level ability wise, but actually complement him.
New York Times - World
Kenya’s Supreme Court Rejects President’s Plan to Amend Constitution
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Civil society groups had criticized the proposal as an attempt to expand presidential power and strengthen the elite’s grip on national politics.
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By Abdi Latif Dahir
NAIROBI, Kenya — Kenya’s top court on Thursday quashed an initiative by the president to amend the Constitution, dealing a major blow to a plan that could have cemented his ability to shape the country’s political future ahead of an election that will decide his successor.
The decision by the Supreme Court comes several months after two lower courts — the High Court and the Court of Appeal — both declared the initiative unconstitutional, on the grounds that Kenyan law did not allow a sitting president to initiate and promote amendments to the Constitution.
President Uhuru Kenyatta did emerge victorious on one front, however, with the Supreme Court ruling that he could not be sued because as president he has legal immunity — overturning the judgment of the two lower courts that Mr. Kenyatta had violated the country’s laws and could be sued.
The president’s initiative would have introduced a series of constitutional amendments that broadened the scope of the executive branch, adding new positions for prime minister, two deputies and a leader of official opposition. It would also have created 70 new constituencies, adding dozens of new lawmakers to a Parliament that already has 349 members.
The courts in Kenya, an East African nation of more than 53 million people, have in recent years increasingly served as a counterweight to the president. The judiciary has accused President Kenyatta of flouting their decisions. He is only the fourth president since Kenya declared independence from Britain in 1963, and the son of the nation’s founding father and first president, Jomo Kenyatta, who served for 15 years until his death in 1978.
On Thursday, the seven-judge bench delivered its decision to a packed courtroom in the capital, Nairobi, with people across the country following the six-hour-long announcement of the ruling on television, radio or online.
“I endorse the findings of the two superior courts that the president ought not to be a player and an umpire in the amendment process,” said the chief justice, Martha Koome.
Mr. Kenyatta and his attorney general, Paul Kihara Kariuki, made no immediate comment on the ruling.
The verdict is expected to have a significant impact on the general election on Aug. 9 in which the deputy president, William Ruto, will face off against a former prime minister, Raila Odinga. Mr. Kenyatta, who has served as president for 10 years and cannot run again, has fallen out with his deputy, Mr. Ruto, and endorsed Mr. Odinga to become the nation’s fifth president.
The Supreme Court’s decision could strengthen the hand of Mr. Ruto, who had come out against the initiative as a waste of public resources in a nation facing mounting debt, poverty and biting drought.
Kenya’s elections have been dogged by ethnic violence, accusations of vote rigging and, in recent years, disinformation.
The efforts to amend Kenya’s Constitution were first introduced in 2018, when Mr. Kenyatta and Mr. Odinga reconciled after contentious 2017 elections that led to an outburst of deadly violence. The two leaders said the project, known as the Building Bridges Initiative, would introduce much-needed reforms and end the winner-take-all political system that inflames competition among ethnic groups for power and resources.
Yet from the beginning, the proposals received widespread criticism from legal and civil society leaders, who said Kenya, already saddled with debt, couldn’t afford an expanded legislature and executive.
Observers also pointed out that Mr. Kenyatta and Mr. Odinga championed the initiative as a way to create a broad coalition that would undermine Mr. Ruto’s presidential ambitions.
Many activists also saw the project as an attempt to water down the Constitution, passed through a 2010 referendum with an almost 70 percent majority, and viewed by many Kenyans as a progressive document that set the country on a new course. The amendments also created a position for a judiciary ombudsman appointed by the president, which the country’s former chief justice said would erode the judicial branch’s independence.
“The public interpreted this effort to change the Constitution as a backdoor attempt by the elite to claw back the power that was taken away from them by the 2010 charter,” said Murithi Mutiga, the program director for Africa at the International Crisis Group. “It was seen as arrogant, as a power grab and as a jobs-for-the-boys scheme.”
Three years after the proposal was first introduced, those concerns found backing in the courts last year.
In May, a five-judge bench declared the initiative “unconstitutional, null and void,” stating that Parliament and the people, not the president, had the authority to initiate changes to the Constitution. The judges also said Mr. Kenyatta had contravened the country’s governing laws and could be sued while in office.
In August, the Court of Appeal also rebuffed the government, noting that “the days of an unaccountable presidency are long gone” in Kenya.
Experts called the rulings from both courts a rebuke of Mr. Kenyatta, who clashed with courts in the past and even promised to “fix” the judiciary after the Supreme Court nullified his win following the 2017 elections. Mr. Kenyatta was later re-elected in a repeat election which the opposition boycotted.
The courts’ rulings also signaled to the political class that they weren’t above the law and that their “actions were subject to auditing” both by the public and the courts, said Waikwa Wanyoike, a Kenyan constitutional lawyer.
The rulings, he said, demonstrated “how potent the 2010 Constitution was and the fact that it had created not just in theory but practically some strong institutions and the evidence was in the judiciary.”
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France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
France24 - Monde
Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar
Publié le : 31/03/2022 - 15:49
Nicolas BAMBA
On connaît 29 des 32 équipes qui disputeront la phase finale de la prochaine Coupe du monde au Qatar. L'Italie, championne d'Europe en titre et quadruple championne du monde, sera encore la grande absente. France 24 fait le bilan des éliminatoires et livre le mode d'emploi du tirage au sort des groupes, qui aura lieu vendredi, à Doha.
Sacrée championne du monde en 2018 en Russie, l'équipe de France remet sa couronne en jeu cette année. Pas cet été, comme le veut la tradition, mais au crépuscule de 2022. Ainsi en a-t-il été décidé pour ce mondial au Qatar, prévu du 21 novembre au 18 décembre. Le tirage au sort des groupes se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h 15 (heure de Paris) et sera diffusé en direct sur France 24 et France24.com.
Cette Coupe du monde sera la deuxième à se dérouler en Asie, après l'édition 2002 organisée par la Corée du Sud et le Japon. Un seul ancien champion du monde manquera à l'appel : l'Italie. Si les sept autres anciens vainqueurs (Angleterre, Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne, France et Uruguay) n'ont connu aucune difficulté majeure, le ciel est tombé sur la Squadra Azzurra, quadruple championne du monde.
L'Italie reste encore une fois à la maison
La sortie de route de l'Italie est l'un des principaux enseignements des éliminatoires. Alors qu'elle avait son destin en main, la Nazionale a cédé la première place du groupe C à la Suisse lors de l'ultime journée.
Barragistes, les Italiens espéraient disputer une finale tendue face au Portugal. Mais ils n'ont même pas eu l'occasion de défier la bande à Cristiano Ronaldo, car en demi-finale des barrages, la Macédoine du Nord est venue scalper les champions d'Europe chez eux, à Palerme.
L'Italie ne disputera donc pas la Coupe du monde 2022. Un vrai séisme sur la planète foot – et c'est la deuxième fois d'affilée que cela arrive. En 2018, déjà, la Squadra Azzurra avait chuté en barrages, face à la Suède.
La Russie bannie à cause de la guerre
Pays organisateur et quart-de-finaliste en 2018, la Russie sera elle aussi absente. Elle devait affronter la Pologne en demi-finale des barrages, et éventuellement la Suède en finale. Mais l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, le 24 février, a provoqué la disqualification de la Russie, ainsi qu'un chamboulement du calendrier des barrages.
En raison du conflit en cours, la demi-finale des barrages entre l'Écosse et l'Ukraine a été reportée au mois de juin. Le vainqueur affrontera dans la foulée, en finale, le pays de Galles. Il reste donc un 13e et dernier qualifié à déterminer dans la zone Europe : l'Écosse, l'Ukraine ou le pays de Galles.
L'Océanie de retour ?
En juin, en plus du verdict pour l'Europe, on connaîtra aussi le dénouement des deux autres derniers barrages. L'un d'eux opposera le Pérou au vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis. À noter cette particularité concernant les Australiens : en 2006, ils ont quitté la Confédération du football d'Océanie pour rejoindre la Confédération asiatique de football, dans le but de disposer de meilleures chances de disputer la Coupe du monde.
Ainsi, la Nouvelle-Zélande est l'unique représentant de la confédération océanique encore en lice. En barrages, les "All Whites" vont affronter le Costa Rica, avec l'espoir de se qualifier pour la troisième phase finale de Coupe du monde de leur histoire, après 1982 et 2010.
>> Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde
Les qualifiés pour l'Europe (UEFA) :
- Allemagne
- Angleterre
- Belgique
- Croatie
- Danemark
- Espagne
- France (championne du monde 2018)
- Pays-Bas
- Portugal
- Pologne
- Serbie
- Suisse
Les qualifiés pour l'Afrique (CAF) :
- Cameroun
- Ghana
- Maroc
- Sénégal (champion d'Afrique 2022)
- Tunisie
Les qualifiés pour l'Asie (AFC) :
- Arabie saoudite
- Corée du Sud
- Iran
- Japon
- Qatar (pays organisateur, champion d'Asie 2019)
Les qualifiés pour l'Amérique du Sud (Conmebol) :
- Argentine (championne d'Amérique du Sud 2021)
- Brésil
- Équateur
- Uruguay
Les qualifiés pour l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes (Concacaf) :
- Canada
- États-Unis (champions d'Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes 2021)
- Mexique
Ultimes barrages en juin 2022 :
- Pays de Galles - Écosse ou Ukraine
- Costa Rica - Nouvelle-Zélande
- Pérou - Australie ou Émirats arabes unis
Mode d'emploi du tirage au sort
La cérémonie se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h (heure de Paris). Les équipes qualifiées sont réparties au départ dans quatre chapeaux. Elles sont tirées au sort les unes après les autres, du chapeau 1 au chapeau 4. Elles se retrouvent dans huit groupes (de A à H) composés chacun de quatre équipes. Chaque groupe sera composé d'une équipe de chaque chapeau.
Les 32 équipes sont réparties dans les quatre chapeaux selon leur rang au classement mondial de la Fifa, sauf le Qatar, placé d'office dans le chapeau 1 (celui des nations les mieux classées) grâce à son statut de pays organisateur. Les derniers barragistes, eux, iront dans le chapeau 4, qu'importe leur classement.
Lors du tirage au sort, deux équipes de la zone UEFA peuvent se retrouver dans le même groupe. En revanche, deux équipes d'une même autre zone (CAF, AFC, Conmebol, Concacaf) ne peuvent s'affronter au premier tour.
Chapeau 1
- Qatar
- Brésil
- Belgique
- France
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New York Times - World
Elecciones en Costa Rica: una contienda reñida entre acusaciones de acoso sexual y corrupción
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En la segunda vuelta, programada para el domingo, los votantes decidirán entre un candidato acusado de acoso sexual en el Banco Mundial y un expresidente que una vez fue acusado de corrupción.
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Por David Bolaños y Anatoly Kurmanaev
SAN JOSÉ, Costa Rica — Fue degradado de un alto cargo a uno menor en el Banco Mundial por acoso sexual. Ahora, el economista Rodrigo Chaves —quien ha hecho campaña como un populista al margen del sistema político en unas elecciones empañadas por la ira contra los políticos tradicionales— lidera las encuestas para convertirse en el próximo presidente de Costa Rica el domingo.
Es un ascenso inesperado a la prominencia en un país que ha asumido un papel de liderazgo en el avance de los derechos sociales en Centroamérica, lo que subraya cómo el deseo de castigar a las élites políticas por lo que consideran respuestas gubernamentales inadecuadas a los desafíos de la región opaca la mayoría de los otros asuntos.
En 2019, el Banco Mundial reprendió a Chávez por lo que se demostró que era un patrón de conducta sexual inapropiada contra subalternas, aunque los detalles de su comportamiento solo se hicieron públicos en agosto en un periódico de Costa Rica, información que el candidato presidencial ha refutado en diversas ocasiones.
La negación de Chaves y la minimización de un historial documentado de acoso sexual se producen dos años después de que otro político costarricense, el expresidente y premio Nobel de la Paz, Óscar Arias Sánchez, evitara por poco ser procesado por abuso sexual, en un escándalo que sacudió al país.
Arias fue acusado en 2019 de agresión sexual o conducta inapropiada por al menos nueve mujeres, emergiendo como uno de los casos más significativos del #MeToo en América Latina. Sin embargo, en diciembre de 2020, se retiraron los cargos presentados contra él por dos de las mujeres.
Los grupos de derechos de género dicen ahora que la apuesta de Chaves por el poder amenaza con socavar el progreso en la nación más liberal e igualitaria de Centroamérica.
“El mensaje que están mandando a la sociedad es que el abuso sexual es algo menor, no es algo grave”, dijo Larissa Arroyo, una abogada de derechos humanos costarricense. “Esta campaña está normalizando y legitimando el abuso”.
Chaves y su oficina de prensa no respondieron a una solicitud de entrevista.
Chaves languidecía en la oscuridad hasta su alianza con Pilar Cisneros, una prominente periodista costarricense, que lo presentó a los votantes costarricenses como un gerente experimentado que le haría frente a la corrupción.
Justo un día después de que Cisneros se uniera a la campaña de Chaves en agosto, el periódico local La Nación hizo pública la investigación del Banco Mundial que descubrió que había demostrado un patrón de acoso sexual contra empleadas júnior entre 2008 y 2013.
Chaves respondió restando importancia a los hallazgos: “Ya están demostrando el miedo de la candidatura de Rodrigo Chaves los que tienen secuestrado a este país”, dijo en un mensaje en video publicado en las redes sociales horas después de la publicación del artículo.
Las revelaciones apenas perjudicaron la campaña de Chaves. Cuando se reveló la investigación, Chaves solo contaba con un dos por ciento en las encuestas. En la primera vuelta de las elecciones nacionales, celebrada en febrero, había obtenido suficientes votos para pasar a la segunda vuelta presidencial.
Cisneros salió en defensa de Chaves, ayudándolo a protegerse de los plenos efectos de las revelaciones. “¿Ustedes creen que Pilar Cisneros hubiera apoyado a un acosador sexual?”, dijo a los medios locales en enero. Al mes siguiente, ganó un escaño en el Congreso por el partido de Chaves.
En vísperas de la votación final del domingo, la Universidad de Costa Rica encontró que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre su oponente, el expresidente José María Figueres. En una encuesta realizada con 1000 votantes llevada a cabo por la universidad del 24 al 28 de marzo, Chaves lideró por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por arriba del margen de error de la encuesta de 3,1 por ciento.
Otra encuesta publicada el 1 de marzo por la universidad reveló que solo el 13 por ciento de los votantes pensaba que las acusaciones de acoso contra Chaves eran falsas. Pero el 45 por ciento dijo que las acusaciones no influirían en su voto.
Chaves se ha beneficiado de la impopularidad de Figueres, su oponente, quien se ha visto salpicado por acusaciones de corrupción durante su primer mandato en la década de 1990. Figueres, quien lidera el mayor y más antiguo partido político del país, el Partido Liberación Nacional, está acusado de recibir pagos a principios de la década de 2000 de una empresa de telecomunicaciones francesa a cambio de un trato preferente mientras era presidente.
Figueres ha negado las acusaciones y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron tras el fin de su mandato, no presentaron cargos.
Sin embargo, a los ojos de muchos costarricenses, Figueres y su partido han llegado a representar la venalidad y el elitismo del sistema político nacional, que muchos creen que ya no es capaz de resolver los problemas económicos del país, dijo Ronald Alfaro, quien dirige el Centro de Investigación y Estudios Políticos de la Universidad de Costa Rica.
La economía costarricense, dependiente del turismo, se vio muy afectada por la pandemia: en 2020, su producto interior bruto experimentó la mayor caída en cuatro décadas. Aunque gran parte de la economía se recuperó, el país ahora tiene dificultades para frenar el aumento de los precios de los alimentos y el combustible.
“Las acusaciones acaban anulándose mutuamente”, dijo. “Los votantes acaban votando no por el candidato que les gusta, sino contra el que creen que tiene más pulgas que el otro”, dijo.
Decepcionados por los escándalos que rodean a ambos candidatos, la mayoría de los costarricenses parecen haber perdido el interés en las elecciones. Solo una cuarta parte de los electores registrados votaron por Chaves o Figueres en la primera ronda de las elecciones, que se vio empañada por la participación más baja de los últimos 70 años.
Documentos del tribunal interno del Banco Mundial y del sindicato muestran que Chaves fue sancionado en 2019 después de que dos empleadas presentaran denuncias de acoso. En ese momento, era el jefe de país del banco para Indonesia, un puesto de nivel de director que supervisa miles de millones de dólares de préstamos a una de las mayores economías en desarrollo del mundo.
Las mujeres afirmaron que Chaves intentó besar en la boca a las empleadas de menor rango, hizo comentarios sexuales sobre su apariencia y realizó repetidas invitaciones no deseadas a habitaciones de hotel y cenas. Las identidades de las mujeres no se han hecho públicas.
Una de las mujeres, que estaba subordinada a Chaves, declaró al tribunal que este “comentó que le gustaba que ella se agachara, y luego procedió a dejar caer un objeto y a pedirle que lo recogiera para él”, petición que, dijo, rechazó.
Chaves fue degradado y se le congeló el sueldo, pero el banco no llegó a calificar explícitamente su comportamiento de acoso sexual. Dejó la organización días después y regresó a su Costa Rica natal para convertirse en el ministro de Hacienda del presidente Carlos Alvarado.
El Ministerio de Comunicación de Costa Rica dijo que el actual gobierno no había tenido conocimiento del caso de acoso y que Chaves le dijo a sus integrantes que volvió porque deseaba pasar su jubilación con su madre de edad avanzada.
A los seis meses, Chaves dejó su puesto en el ministerio y anunció una candidatura presidencial con un partido político poco conocido, prometiendo “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares sobre temas políticos importantes.
A pesar de la salida de Chaves del Banco Mundial, quienes lo acusaron presentaron un recurso ante el tribunal interno para que revisara la investigación de mala conducta del banco.
“Los hechos del presente caso indican que la conducta del señor C. era de naturaleza sexual y que sabía o debería haber sabido que su conducta no era bienvenida”, dijo el tribunal en su fallo de junio. Un funcionario del Banco Mundial dijo que el banco no discutía los hechos del caso tal y como se presentaban en la sentencia.
Incluso antes de que se emitiera la sentencia, en enero de 2021, la organización prohibió a Chaves la entrada en sus instalaciones y le impuso una prohibición de recontratación. La organización hermana del banco, el Fondo Monetario Internacional, dijo que también restringió el acceso de Chaves a sus instalaciones.
En los meses transcurridos, Chaves ha negado o tergiversado las conclusiones; en su lugar, ha afirmado que el Banco Mundial encontró poco más que una acusación contra él, refiriéndose a la decisión inicial del banco de no calificar sus malas acciones de acoso sexual.
También ha dicho que puede visitar libremente las oficinas del Banco Mundial —contradiciendo la prohibición del banco de acceder a sus oficinas— y que como presidente seguirá haciendo negocios con el banco, que tiene 2300 millones de dólares en préstamos pendientes en Costa Rica.
Chaves también prometió que “revisará” una reciente flexibilización de las restricciones a la fecundación in vitro y al aborto. El aborto es legal en Costa Rica cuando el embarazo pone en peligro la salud de la mujer.
Estas medidas amenazan con desbaratar los lentos pero notables avances en los derechos reproductivos de las mujeres bajo los últimos gobiernos, dijo Arroyo, la abogada de derechos humanos. Dijo que las propuestas también dañan el papel de Costa Rica en el avance de los derechos sociales en una región profundamente conservadora desde el punto de vista social, donde el aborto está ampliamente prohibido y donde la violencia contra las mujeres queda mayormente impune.
La estabilidad política y la sólida democracia de Costa Rica han sido durante mucho tiempo una excepción en una región dominada por el autoritarismo y el crimen organizado, y el país ha alcanzado uno de los niveles más altos de inclusión social de América Latina, desde el acceso a la educación y la atención sanitaria hasta los derechos civiles.
“Si Costa Rica cae en los derechos de las mujeres, lo más probable es que todos los demás vecinos también no tengan este referente para poder seguir avanzando”, dijo Arroyo.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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BBC
Miami Open: Naomi Osaka to face new world number one Iga Swiatek in final
Last updated on 8 hours ago8 hours ago.From the section Tennis
Naomi Osaka fought back to beat Belinda Bencic and set up a Miami Open final against incoming world number one Iga Swiatek of Poland.
Japan's Osaka beat the Swiss 4-6 6-3 6-4 to reach her first final since she won the 2021 Australian Open.
She is now ranked 77th in the world as she continues her return from a break from the sport.
Second seed Swiatek, who won the Indian Wells title last week, beat American Jessica Pegula 6-2 7-5.
Swiatek is the first player to reach the finals of both American hard-court events since Victoria Azarenka, who won both tournaments in 2016.
She is on a 16-match winning streak and and has won 18 consecutive sets.
Swiatek has not faced Osaka since 2019, with the Japanese winning in straight sets, but has since gone on to lift her maiden Grand Slam title at the 2020 French Open.
"My second match on the WTA Tour, when I felt I am doing a breakthrough, was against Osaka," she said.
"Even though I lost that match, it inspired me to work harder because she was number one back then.
"Right now I feel like I am on a different level, so I can actually compete. I'm really excited."
Osaka looked emotional after sealing victory over Bencic, who had won their past three encounters.
The four-time Grand Slam champion had her Australian Open title defence ended in the third round in January and is playing just her fourth event of the year.
She will rise back into the top 30 should she win the title.
"I feel like if I was negative for a split second, I would have lost the match today," Osaka said.
"I have to keep pumping myself up and I haven't played as many matches as a lot of these other players so I just have to keep learning."
The final takes place on Saturday at 16:00 BST.
L'Humanité
Les classes populaires peuvent bousculer le scénario
AnalyseLe vote est un droit acquis chèrement. Chaque bulletin de vote à l’élection présidentielle sera utile au sens où il pèsera sur la politique qui sera mise en œuvre pour les cinq prochaines années. Celle-ci a et aura des conséquences sur la vie quotidienne de chacune et de chacun. Ainsi, le vote pour telle candidate ou tel ou candidat n’a pas la même signification selon les intérêts que ce dernier défend.
Patrick Le HyaricDu Président sortant à Mme Pécresse et aux extrêmes droites, c’est sous une forme ou une autre le service aux puissances d’argent contre les travailleurs et les privés d’emploi.De manière plus ou moins violente, ils promettent la chasse aux plus démunis en montrant d’un index vengeur ce qu’ils appellent la fraude sociale sans dire un mot, aucun, des oligarques français qui par leur sport favori, la fraude fiscale, spolient la France.Cette véritable fraude représente l’équivalent des budgets de la justice et de l’Éducation nationale réunis.
Et en chœur, voici qu’ils veulent reculer l’âge ouvrant droit à la retraite et torpiller les ressources de la sécurité sociale en abaissant les cotisations. L’abstention des catégories populaires, à leur corps défendant, est une façon de voter contre leurs intérêts. Les milieux les plus favorisés ne s’y trompent pas. Cet électorat se rend quatorze fois plus aux urnes que celui des familles populaires. Ils créent ainsi un rapport de force en leur faveur.
Ne nous trompons pas ! L’abstention populaire est encouragée par le complexe médiatico-sondagier qui annonce jour après jour les résultats du premier tour, comme si les jeux étaient fait d’avance. Ils instillent ainsi l’idée que cette élection ne comptera pour rien puisqu’elle va répéter le même scénario qu’en 2017.
Pas la peine d’aller voter, braves gens annoncent-ils de concert, puisque le résultat de l’élection est déjà fait.
De ce point de vue, la presse nationale macronienne dominicale est édifiante. Elle organise ouvertement le duel Macron-Le Pen. Ce scénario que rejette une majorité de nos concitoyens. L’objectif de cette manipulation est de mobiliser les électorats macronistes et d’extrême droite tout en poussant la partie de l’électorat, qui rejette ces institutions anti-démocratiques de personnalisation du pouvoir, à ne pas s’exprimer par le vote puisque les jeux seraient déjà faits.
C’est l'auto reconduction du monarque qui est recherchée.
Pire, cette orchestration du débat politique vise, dans le cadre de l’élection, l’effacement de tout projet de rupture politique, sociale, écologique, tant les programmes des droites et des extrêmes droites sont proches les uns des autres.
Et maintenant, voici le prétexte totalement fallacieux, de la nécessité d’élire un président « protecteur » de la nation en cette période où la folle guerre du maitre du Kremlin angoisse et inquiète tout un chacun.
Le seul protecteur de la nation est le peuple uni et éclairé grâce aux débats démocratiques, publiques, parlementaires, sur la base d’une action et d’une voix indépendantes de la France en faveur de la sécurité et de la paix.
Précisément, il manque aujourd’hui une initiative politique d’ampleur pour obtenir, sous l’égide de l’ONU, une conférence européenne pour la sécurité, la paix et le désarmement en Europe.
Le système institutionnel construit pour éviter toute rupture majeure avec le système capitaliste risque de tourner en roue libre et sans contrôle si celles et ceux qui ont intérêt à un changement de politique, de pouvoir et de société ne s’expriment pas en utilisant par-delà leurs histoires et leurs opinions, le bulletin de vote qui le permet : celui qui porte le nom de Fabien Roussel.
Le dégoût des catégories populaires des politiques mises en œuvre contre elles, la non-reconnaissance dont elles sont victimes, conduisent à élargir l’impasse dans laquelle les forces de l’argent et leurs fondés de pouvoir veulent les pousser : reconstituer le piège du scénario de la précédente présidentielle.
À une notable différence près ! L’extrême haine de Mme Le Pen a été cette fois rendue plus présentable aux regards des horreurs de M. Zemmour, mis en piste l’été dernier à cette fin et pour préparer une union des droites d’un nouveau genre.
Un dispositif qui videra de son sang le parti créé pour M. Sarkozy. Une partie des élus de celui-ci allant s’abriter sous l’aile de M. Macron avec des fractions socialistes, une autre construisant avec les extrêmes-droites l’équivalent du parti de la droite nord américaine. Le parti du président se positionnant comme le parti démocrate États-unien.
C’est le dispositif rêvé des forces du capital car il bouche toute issue transformatrice. Ainsi, les débats présentés sous un faux décor pluraliste ne porteraient plus qu’entre des solutions de droite et des solutions de droite. Aucune de ces forces là ne propose une autre répartition des richesses et une autre manière de les produire ; Aucune d'elles ne veut garantir la sécurité sociale et promouvoir un nouveau partage de la valeur issue du travail.
Au contraire, leur objectif est de diminuer sans cesse la contribution du capital au financement des écoles, de la santé ou de la transition environnementale. Tout l’opposé du programme de Fabien Roussel qui propose de partir des besoins humains pour vivre mieux dans une cohérence inédite, conjuguant création de richesses nouvelles, répartition des fruits de celle-ci, révolution fiscale et mobilisation des banques jusqu'à la banque centrale européenne . Cette aspiration majoritaire de nos concitoyens qu’il faudrait transformer en vote positif.
Les enjeux et les périls sont immenses : combat contre le réchauffement climatique, reprise de l’inflation grevant le pouvoir d’achat populaire, apparition de nouveaux virus appelant à muscler les systèmes de santé, retour de la guerre en Europe et lourdes menaces sur les sécurités énergétiques et alimentaire, perte de souveraineté industrielle et agricole, surarmement en cours…
Tout ce qui a été vanté par les droites, sa variante macroniste et d’autres comme étant la mondialisation heureuse tombe à l’eau.
En ce sens, le vote communiste est celui du dépassement de l’actuel système pour qu’enfin les travailleurs et les créateurs, la jeunesse comme les plus âgés, puissent ouvrir une nouvelle page en prenant leur destin en main. Voilà qui serait efficace !
Conjugué aux luttes sociales, le vote est un acte important , utile, efficace pour ouvrir un processus de transformation sociale, écologique et démocratique, de paix et de coopération entre nations et peuples. Le vote communiste le permet. Il est une contribution à la recherche d’une unité populaire large sur la base d’une progression des idées et des forces de gauche et pour un recul frontal de celles, nauséabondes, d’extrême droite. Il est le vote pour se défendre et pour ouvrir une perspective de changement de politique et de pouvoir. Les classes populaires peuvent bousculer, dans l’isoloir, par leur vote, le scénario préétabli contre elles.
Présidentielle 2022 France24 - World
French military spy chief quits after failure to predict Russian invasion
Issued on: 31/03/2022 - 16:00
NEWS WIRES
France's military intelligence chief is leaving his post after Paris failed to accurately predict in contrast to other Western allies that Russia would launch a full-scale invasion of Ukraine, several sources with knowledge of his exit said.
General Eric Vidaud, who has led the Direction of Military Intelligence (DRM) since only last summer, is to immediately step down from his post, a military source, who asked not to be named, told AFP.
The source confirmed a report on the l'Opinion website citing an internal defence ministry investigation that criticised "insufficient briefings" and "failure to master the issues."
Another source told AFP that there had been rumours within the army concerning the departure of the general in recent days, with it possible that another post could have been offered to him, though in the end this was not the case.
In the months before the invasion of Ukraine by Russian President Vladimir Putin on February 24, France's assessments had contrasted with the gloomy predictions by allies including the US and Britain who warned a major military assault was imminent.
Senior figures from President Emmanuel Macron's government insisted there was no suggestion of a full-scale invasion and Macron kept diplomacy going to the last minute, meeting Putin in person in the Kremlin and trying to set up a summit with US President Joe Biden.
The issue is particularly sensitive as Macron has largely avoided campaigning for the presidential election in April to focus on dealing with the war, aiming to burnish his image as a global statesman.
'The Americans were right'
In early March, France's top general Thierry Burkhard admitted in an interview with Le Monde newspaper that there had been differences in the analyses between France and the US over what would happen in Ukraine.
"The Americans said the Russians were going to attack and they were right," said Burkhard, who has won admirers during the conflict for his frank assessments of the situation.
"Our services rather thought that the invasion of Ukraine would have a monstrous cost (for Russia) and that the Russians had other options" to achieve their goals, he said.
In fact, the Americans had high-quality intelligence on Russian preparations and took the unprecedented decision, several weeks before the invasion, to make the information public in an attempt to put pressure on Putin.
Alexandre Papaemmanuel, professor at the Institute of Political Studies (IEP) in Paris and a specialist in intelligence, said Washington had employed a new tactic in using intelligence to try to pressure a foreign leader.
He said France was well aware that its own intelligence had failed on this occasion, though he added that the DRM should not be the only branch of the security services to take the blame.
Le Monde said the DRM had often found itself sidelined by France's powerful foreign intelligence service, the General Directorate for External Security (DGSE), famous abroad thanks to the hit TV series "The Bureau."
But Papaemmanuel said: "The warning is for the entire (intelligence) community. You have to be efficient and meet all the threats."
A military source said the DRM's main role was provide intelligence on operations, and not on intentions.
Its services had concluded that Russia "had the means to invade Ukraine and what happened showed that it was right," the source said.
Le Monde said the Ukraine war had exposed the differences between the intelligences services of France and those of the UK and US, which have larger budgets and more room for manoeuvre in terms of surveillance law.
"Even if this reliance on Anglo-Saxon intelligence has existed for a long time, particularly in the fight against terrorism and in space, the war in Ukraine has shed light on it in a crude way," the paper wrote.
(AFP)
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AS IT HAPPENED
As it happened: Russia pledges to allow humanitarian corridor into Mariupol
The France 24 Interview
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
BBC
SANS TITRE
(Credit: Bathysphere Productions)
Onoda: 10,000 Nights in The Jungle
Lieutenant Hiroo Onoda had a remarkable life story. One of the Japanese "holdouts", Onoda refused to believe that World War Two ended in 1945. Convinced that reports of Japan's surrender were faked, he hid on a small island in the Philippines, carrying on his own personal guerrilla campaign as the months turned to years and then decades, only handing over his sword in 1974. "It's a famous, fabulously knotty, semi-surreal story, fraught with allegorical potential," says Jessica Kiang in Variety, "but... it is somewhat surprisingly made, by French director Arthur Harari, into a potent, satisfying saga of old-school, muscular filmmaking." Yûya Endô plays the younger Onoda, and Kanji Tsuda plays his older self in a drama that excels both as a monumental war epic and a sensitive character study. The Lieutenant wasn't a lunatic, Harari suggests, but a dutiful soldier who stuck to his own beliefs, as we all do.
Released on 15 April in the UK and Ireland
(Credit: Giles Keyte/See-Saw Films, Courtesy of Netflix)
Operation Mincemeat
In 1943, as British forces were preparing to invade Sicily, a group of intelligence officers formulated an elaborate scheme to throw the enemy off the scent. This stranger-than-fiction film tells the story of the officers who drew up a set of fake plans for an invasion of Greece, planted the plans on a corpse dressed in a Royal Marines uniform, and then dumped the corpse off the coast of Spain, in the hope that it would eventually fall into German hands. If that sounds like the plot of a far-fetched espionage novel rather than a real-life story, it could be because one of the officers behind the ruse was Lieutenant Commander Ian Fleming, later the author of the James Bond novels. In Operation Mincemeat, Fleming is played by Johnny Flynn, alongside Colin Firth, Matthew Macfadyen, Kelly Macdonald, Penelope Wilton and Jason Isaacs. "It's actually about the creation of fiction, which is one of the things that makes it really, really fascinating," the director John Madden told Total Film. "It's such a strange idea, it really ought not to work, and as the story unfolds, there are many, many, many reasons that it might not work."
Released on 15 April in the UK and Ireland, 27 April in France and 11 May in the US
(Credit: Katalin Vermes/ Lionsgate)
The Unbearable Weight of Massive Talent
Nicolas Cage has brought his own brand of pop-eyed manic intensity to blockbusters and indie movies for 40 years, but in The Unbearable Weight of Massive Talent, writes Marya E Gates at RogerEbert.com, he "delivers one of the most complex, yet crowd-pleasing performances of his career". The twist is that he is playing himself, or a parody of himself, anyway. A past-it movie star who hasn't had a big payday since the years of The Rock and Face/Off, Cage now owes $600,000 (£458,000) in hotel bills, so when his agent (Neil Patrick Harris) mentions a million-dollar offer to attend the lavish birthday party of a super-fan (Pedro Pascal) in Spain, he accepts. The next problem is that the super-fan might just be an international arms dealer, and Cage might just have to become the action hero he has often played. This postmodern concept "could easily begin to feel like a gimmick," says Gates, "but the filmmakers... craft something transcendent."
Released internationally on 22 April
(Credit: IFC Films)
Cow
No relation to such recent films as Dog, with Channing Tatum, or Pig, with Nicolas Cage, Cow is a revelatory documentary directed by Andrea Arnold (American Honey, Fish Tank). Its subject is Luma, a Holstein Friesian cow who lives on an English dairy farm. But unlike most agricultural documentaries, this one has no voiceover, and the farm workers and vets are barely glimpsed. Instead, Arnold shows life from Luma's perspective. Her evident distress as she is shunted from field to lorry to milking parlour for years will make every viewer consider switching to oat milk. "Cow is tender, respectful, and incredibly visceral," says Rachael Sampson at Film Inquiry. "It has heart, soul and oozes empathy. On a personal note, I have not cried like that in a long time."
Released on 8 April in the US
(Credit: Columbia Pictures)
Morbius
By my count, the release date of Morbius has been pushed back six times, but now we can finally see Sony's latest superhero – well, sort of. Like Venom, Dr Michael Morbius (Jared Leto) wavers between being a superhero and a supervillain, having accidentally transformed himself into a "pseudo-vampire": super-strong, super-fast, but with an unfortunate thirst for blood. Morbius is originally a Marvel character, like Spider-Man and Venom, but this film is not part of the Marvel Cinematic Universe. Matt Smith plays Milo, another pseudo-vampire who is less conflicted about blood-sucking, and Michael Keaton returns as The Vulture, the villain from Spider-Man: Homecoming. It's hard to imagine that Leto's immortal demon-scientist in Morbius will be as weird as his fashion designer in House of Gucci, but we live in hope.
Released on 31 March in the UK and Ireland, and 1 April in the US and Canada
(Credit: Alamy)
Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore
In the third of five planned Fantastic Beasts films, Albus Dumbledore (Jude Law) and Newt Scamander (Eddie Redmayne) clash with the dark forces of Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen, taking over from Johnny Depp) in the 1930s. The previous instalment, The Crimes of Grindelwald, was the most over-complicated and underwhelming of the films set in JK Rowling's Wizarding World, but Steve Kloves, who wrote the Harry Potter scripts, has joined Rowling as co-screenwriter this time, and several scenes are set at Hogwarts, so maybe they can conjure up some of the old magic. They could even answer the series' most pressing question: when did Dumbledore swap the three-piece suits he wears in Fantastic Beasts for the floor-length robes he wears in Harry Potter?
Released on 8 April in the UK, Australia and New Zealand, and 15 April in the US and Canada
(Credit: Aidan Monaghan/ Focus Features)
The Northman
Robert Eggers' first two films, The Witch and The Lighthouse, were horror-dramas that balanced meticulously researched period authenticity with all-out hallucinatory freakiness. His third film, The Northman, is in the same vein, but on a far bigger scale. Inspired by the Medieval Scandinavian story of Amleth – also the model for Shakespeare's Hamlet – The Northman is a brutal revenge thriller that boasts volcanoes, sea crossings, huge battles, and an A-list cast, including Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy and Björk. Alexander Skarsgård is its Conan-like hero, a Viking prince whose father (Ethan Hawke) is murdered by his uncle (Claes Bang). Eggers confirmed to IGN that The Northman is "a big epic adventure story that is for mass audiences. Is it still a Robert Eggers movie…? Absolutely."
Released on 15 April in the UK and Ireland, and 22 April in the US and Canada
(Credit: Alamy)
Petite Maman
Céline Sciamma follows up Portrait of a Lady on Fire with another intimate and tender tale of female-bonding – and it's another triumph. The heroine of Petite Maman is eight-year-old Nelly (Joséphine Sanz). After her grandmother's death, Nelly plays in the woods near her mother's childhood home, and meets Marion (Gabrielle Sanz, Joséphine's twin), a girl of her own age and with remarkably similar features. The pair play together every day, fast becoming close friends. This "modern fable... goes straight into my list of the greatest films ever made for children of all ages," wrote Mark Kermode in The Observer. "Whether you are six or 60, this astonishingly insightful and heartbreakingly hopeful cinematic poem will pierce your heart, broaden your mind and gladden your soul, even as you wipe away tears." And all in just 72 minutes.
Released on 22 April in the US
(Credit: Paramount/ Sega)
Sonic the Hedgehog 2
When the crazed Doctor Robotnik (Jim Carrey) returns to Earth from the mushroom planet with his sidekick Knuckles (voiced by Idris Elba), it's up to a blue alien hedgehog (Ben Schwartz) and an alien fox with two tails (Colleen O'Shaughnessey) to stop these villains conquering the world with the power of the giant Master Emerald. Got all that? True, it doesn't make any sense if you haven't played the video game on which this live-action / animated children's movie is based. But the first Sonic the Hedgehog film was fun, and its director, Jeff Fowler, thinks that the sequel is better. "It is much bigger in scope, but also in humour," he told Collider, "and of course, what good is any of that if there's no heart or emotion? We've worked really hard not to get too carried away with set pieces and action and adventure, but also continue to tell Sonic's story, and develop him as a character."
Released on 1 April in the UK and Ireland, and 8 April in the US and Canada
(Credit: Ben Blackall/ Focus Features)
Downton Abbey: A New Era
BBC Culture's Caryn James enjoyed the "elegance and glittering production values" of the first Downton Abbey film, which was released in 2019. "The movie is so sumptuous and enticing," she wrote, "that it's possible to overlook its many cinematic flaws." The sequel, once again scripted by Julian Fellowes, promises to be even more sumptuous and enticing. One storyline has a film crew renting the Crawleys' stately home, so the residents have to put up with a bossy director (Hugh Dancy) and an egotistical actor (Dominic West). In the other storyline, the Dowager Countess (Maggie Smith) reveals that she has inherited a villa in the south of France, so the family heads down to the Riviera to investigate. Don't expect any hard-hitting social commentary, but do expect lashings of "glamour, manners and wealth".
Released on 29 April in the UK and Ireland and 20 May in the US and Canada
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L'Humanité
Le nouveau RSA contraire aux droits humains
ChroniquePatrick Le HyaricEst-ce un cabinet de conseil, comme McKinsey, qui en l’échange d’une forte rémunération, a conseillé au président-candidat de forcer les citoyens contraints de vivre avec un revenu de solidarité active (RSA) à travailler jusqu’à 20 heures par semaine ?
Pourquoi s’acharner sur ces deux millions de personnes - dont près de 30% ont plus de 50 ans et le quart sont éligible à l’allocation adulte-handicapé - qui touchent cette allocation de 572 € par mois ?
Et pourquoi, en revanche, ne rien réclamer aux cinq personnes les plus riches de France, qui à elles seules possèdent plus que les 27 millions les plus pauvres ?
Elles bénéficient pourtant de la part de l’État d’avantages fiscaux en tout genre et sans commune mesure avec la chiche allocation accordée au titre du RSA.
À ces milliardaires, aucune contrepartie n’est réclamée ! Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populaire les plus pauvres d’entre nous, et ainsi fragmenter la société, quand si peu d’actions sont engagées pour empêcher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.
Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de MacronEst-ce pour satisfaire droite et extrême droite dont le thème de l’assistanat est un cheval de bataille favori ? Ces mêmes forces qui rêvent de fournir une main d’œuvre sous-payée à 6,64 € de l’heure soit 20% en deçà du SMIC horaire net.
Ajoutons, que celles et ceux qui travailleront ainsi n’en retireraient aucun bénéfice pour leur droit à la retraite puisque cette allocation est exonérée de cotisation. Dans le contexte actuel d’inflation, si l’allocataire du RSA doit prendre sa voiture pour effectuer ce travail devenu obligatoire, cela pourrait lui coûter plus que ce qu’il reçoit. Le pouvoir veut donc transformer un outil de lutte contre la pauvreté en instrument politique de redressement moral de citoyens désignés fainéant et ennemi de la caissière de supermarché qui touche 850 € de retraite ou encore de l’ouvrier qui trime pour un salaire de misère et du paysan qui travaille sans compter son temps, toute l’année…
Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-vaL’objectif de cette forfaiture est de diriger les regards des exploités vers plus pauvres qu’eux pour maintenir ce système de telle sorte que les plus fortunés puissent continuer à spéculer et amasser des magots dont un smicard ou un allocataire du RSA n’a pas idée des montants astronomiques.
Ce projet est pensé comme l’ont été les lois dite « Hartz » qui visaient à libéraliser le marché du travail en Allemagne. Elles ont abouti à une contre réforme des allocations versée aux chômeurs allemands pour les obliger à accepter ce qui a été baptisé « les jobs à 1 € » (Ein-Euro Jobs) soit 15 à 30h de travail par semaine rémunérées entre 1 € et 2,50 € de l’heure.
Ceci se fait au nom de l’idéologie macroniste de plus en plus affirmée selon laquelle les citoyens ont des devoirs avant d’avoir des droits. Cette orientation est totalement à rebours de l’esprit et de la lettre de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui stipule que les droits ne peuvent être soumis à aucune condition.
On ne demande à personne de mériter ses droits. Cette idéologie de classe est également contraire à l’article 11 du préambule de la constitution de 1946 qui précise que : « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».
Elle est aussi contraire à l’article 2 de la convention N° 29 relative au travail forcé adopté le 28 juin 1930 dont les conséquences politiques peuvent être redoutables puisqu’elle signifie ceci : « Aux fins de la présente convention, le terme « travail forcé ou obligatoire » désignera tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ».
Ainsi, pour offrir des travailleurs quasi gratuitement au patronat, les droites sont prêtes, dans un silence assourdissant, à brader le corpus des droits des citoyens et des travailleurs codifiés dans une série de textes fondamentaux. Leur projet est celui d’une dé-civilisation alors que le monde du travail réclame une sécurité de vie, de la naissance à la retraite.
rsasmic Valeurs Actuelles
Jean Lassalle et la France périphérique, l’histoire sans fin
Jean Lassalle a été de tous les combats ces cinq dernières années. De son gilet jaune enfilé en dépit du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, à ses colères contre le passe vaccinal, le député des Pyrénées-Atlantiques souhaite faire entendre la voix des ‘gaulois réfractaires’. En mal de temps de parole dans les médias, c’est par la proximité et la flamboyance que le candidat veut se démarquer dans la dernière ligne droite de la campagne.
Rendez-vous est donné à Lourdios-Ichère, le 9 mars dernier. L’enfant du pays, maire durant quarante ans, puis député, se lance alors dans un tour de France en bus, pendant un mois. Ils sont des dizaines à s’être rassemblés pour l’acclamer, devant son bus à impériale, sérigraphié aux couleurs de sa campagne. Sur le toit, Jean Lassalle salue toutes les personnes qu’il peut croiser, accompagné d’un concert de klaxon, d’Oloron à Bayonne, en passant par Mauléon et Saint-Jean-Pied-de-Port. Il remontera ensuite vers le nord-ouest de la France avant de finir à Toulouse, le 6 avril prochain.
Redonner de l’activité aux territoires
Loin des « paquitos » du salon de l’Agriculture, le candidat se veut sérieux, affairé et à l’écoute de ses interlocuteurs. Dans la rue, Jean Lassalle enchaîne les selfies autour de lycéens ou de villageois. « Ils me connaissent depuis des années et pourtant, ils n’ont toujours pas marre de moi », sourit-il. Si au déjeuner, le fondateur de Résistons! esquisse quelques pas de danse au son des « Fêtes de Mauléon », il préfère garder sa voix pour le meeting prévu le soir-même à Bayonne. L’heure est au travail.
Dans cette ville basque, il visite une usine spécialisée dans la peinture de composants aéronautiques. Loin des usines Airbus à Toulouse, les 220 employés ont réussi à passer la première crise sans trop de dommages, continuant de fournir les Rafales, les Airbus A320, A330, les Falcon et des hélicoptères. Pour cette entreprise d’une vingtaine d’années, l’objectif est désormais de passer la deuxième crise. « Quand on dépensait 35 000 euros par mois en énergie, la facture est désormais de 74 000 euros mensuels », s’inquiète Pierre Pourillou, fondateur du groupe Lophitz.
Parmi les jeunes entrepreneurs accueillis dans une pépinière à Saint-Palais, la problématique est autre, depuis l’entrée de la commune dans la communauté d’agglomération. Ici, les jeunes porteurs de projets économiques sont hébergés, aidés dans leur développement et dans leur autonomie. Après quatre ans, ils volent de leurs propres ailes. La pépinière a déjà lancé une vingtaine d’entreprises et des zones d’activités entre 2000 et 2016, avant de voir le système être « alourdi ». De son côté, Jean Lassalle répond en proposant de défiscaliser « l’installation d’entreprises dans les communes de moins de 15.000 habitants ».
La campagne, le grand plan quinquennal de Jean Lassalle
Une proposition qui entre dans le cadre de sa « grande cause nationale », celle de « reconstruire la campagne ». Le candidat entend réorganiser l’État et les territoires, à contre-pied de la loi NOTRE, qu’il pourfend. « L’État doit être un symbole, un outil à la disposition des communes », présente-t-il, souhaitant que les contrôleurs soient remplacés par des « facilitateurs ». « Il faut aider plutôt qu’emmerder », souligne le candidat. Et pour montrer que les villages n’ont pas vocation à mourir sur des ruines, Jean Lassalle fait un arrêt impromptu à l’Hôpital-Saint-Blaise, commune de 73 habitants, « l’un des plus beaux villages de France », s’émerveille-t-il.
Fidèle à lui-même, le député descend du bus et s’enfonce dans les ruelles. Il revient quelques instants plus tard, en compagnie de Dominique Uthurralt, le maire de la commune, élu depuis 1977. « De son village voué à la mort, il en a fait une œuvre d’art », glorifie Jean Lassalle, élu la même année quelques kilomètres plus loin. De son initiative, l’église romane a été restaurée et remis au goût du jour. Puis ce fut au tour du bourg, jusqu’à aujourd’hui accueillir plus de 30 000 visiteurs par an et un millier de pèlerins. « Ce qui se fait ici, on peut le faire partout », insiste le candidat qui veut consacrer « 3 milliards d’euros par an » durant son quinquennat à la ruralité. Un budget pioché dans les 28,5 milliards d’euros de contribution de la France au budget de l’Union européenne. Une manière également de « démontrer à nos compatriotes du XVIe arrondissement à Paris qu’ils ne payent pas d’impôts pour rien », lorsqu’ils sont dédiés aux campagnes.
Des campagnes qui sont « les plus grands gisements d’emplois », assure Jean Lassalle qui prend exemple sur Mauléon-Icharre, anciennement un grand bassin d’activités. « Une génération s’est levée, un élément de fierté pour toute une région », se félicite-t-il en mettant en avant « la volonté inébranlable des hommes, le territoire et le savoir-faire ». Mais pour pouvoir redonner une attractivité à la ruralité, le candidat souhaite remettre au goût du jour les lignes de trains latérales, baisser la TVA à 5,5 % sur les hydrocarbures, recréer des hôpitaux, recruter 100 000 infirmiers et payer les études des médecins « qui exerceront au moins six ans dans les campagnes ».
Une campagne sans visibilité
Un projet qu’il décrit depuis des années dans une série d’ouvrages écrits depuis ses bureaux de l’Assemblée nationale ou de sa maison à Lourdios-Ichère. Désormais, c’est à travers toute la France qu’il souhaite le présenter, en cherchant la campagne au meilleur ratio qualité-prix. La tournée d’un mois lui coûtera quelques 80 000 euros sur les 800 000 euros alloués par l’État comme à tous les candidats ayant recueillis plus de 500 parrainages. Un budget qui ne doit « surtout » pas être dépassé, n’étant pas sûr de recueillir les 5 % de suffrages nécessaires au remboursement de la campagne.
Qu’importe, le candidat s’offre des images sympathiques et une visibilité de terrain, alors qu’il est écarté de la plupart des plateaux de télévision et de radios, qui doit « permettre aux citoyens de s’intéresser à l’élection ». Au fil des villes traversées, Jean Lassalle s’offre des réunions publiques, devant près de 200 personnes à Bayonne, le 9 mars dernier. Bain de foule sous l’air de Bella Ciao, il dénonce les conditions de la campagne présidentielle, « une foutaise », selon lui. « Elle est là pour vous tromper, vous obliger de choisir entre les candidats des plus grandes fortunes », s’agace-t-il. Le ton est lent, le texte improvisé, mais le discours authentique, « la marque de fabrique de sa campagne », glisse l’un de ses militants. Bernard Arnaud, Xavier Niel et Vincent Bolloré en prennent pour leurs grades, ce dernier accusé d’avoir « sorti un monsieur pas si désagréable de prime abord, vaguement tribun, au discours qu’aucun d’entre nous n’aurait plus cru possible en 2022 ».
Crédité de moins de 5 % dans les sondages, Jean Lassalle n’a pas eu la couverture médiatique espérée avant le début de la campagne officielle. « On m’a moqué avec un mépris méprisable », témoigne-t-il. Malgré les appels du pied de la majorité présidentielle, le fondateur de Résistons ! s’en prend régulièrement à Emmanuel Macron. Il s’est d’ailleurs rendu à sa première sortie en tant que candidat, lundi 7 février, devant un parterre de Français présélectionnés. « J’y suis allé, j’ai attendu trois heures avant d’être jeté comme un chien », dénonce le député qui a ironisé sur les réseaux sociaux la réponse qui lui avait été apporté : « C’est une rencontre avec les Français. » « Je suis donc déchu de ma nationalité », avait-il répondu.
Dans le même temps, sept autres candidats débattaient sur le plateau de LCI autour de la journée des droits des femmes. Pécresse, Jadot, Zemmour, Le Pen, Macron, Mélenchon, Hidalgo… Mais pas Jean Lassalle. Il ne baissera toutefois pas les bras et s’engagera « jusqu’au bout », promet-il, avec ses armes. Celle d’être l’un des porte-paroles d’une France en colère, en mal de représentativité, de considération et d’attention de la part de ses gouvernants. Ses militants, souvent impliqués dans le mouvement des Gilets jaunes, croient percevoir un « frémissement » dans cette campagne, le député des Pyrénées-Atlantiques pourrait bien créer une petite surprise et arriver devant… La maire de Paris.
France24 - World
As it happened: Russia pledges to allow humanitarian corridor into Mariupol
Issued on: 31/03/2022 - 06:54
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The Russian defence ministry said it would allow a humanitarian corridor to be established from Mariupol to Zaporizhzhia starting on Friday, Tass news agency reported, after a request to Russian President Vladimir Putin from French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].
6:05am: Governor says Russian fuel storage close to border is on fire
A fire broke out at a fuel storage facility in the Russian city of Belgorod located close to the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, two days after the province was rocked by blasts at an arms depot.
Two people were hurt in Friday's fire, Gladkov said on Telegram, and residents of three city streets were being evacuated.
5:50am: Ukraine-Russia negotiations to resume Friday
Negotiations aimed at ending the five-week war were set to resume even as Ukraine braced for further attacks in the south and east.
2:10am: RIA: Senior Russian official says confrontation with Moscow is not in EU's interest
Russia will respond to European Union sanctions and says the 27-nation bloc might realize that a confrontation with Moscow is not in its interests, RIA cited a senior foreign ministry official as saying on Friday.
"The actions of the EU will not remain unanswered ... the irresponsible sanctions by Brussels are already negatively affecting the daily lives of ordinary Europeans," Nikolai Kobrinets told the news agency.
12:15am: US: Russia is redeploying troops from Georgia to Ukraine
Russia is redeploying elements of its forces from Georgia to reinforce its invasion of Ukraine, British military intelligence said on Thursday.
"Between 1,200 and 2,000 of these Russian troops are being reorganised into 3x Battalion Tactical Groups," Britain's Ministry of Defence said.
11:30pm: Russian troops leave Ukraine's Chernobyl, take hostages
Russian troops on Tuesday vacated Ukraine's Chernobyl nuclear power plant after weeks of occupation, but took an unspecified number of captive Ukrainian servicemen with them, officials in Kyiv said on Thursday.
"As they ran away from the Chernobyl nuclear power plant, the Russian occupiers took members of the National Guard, whom they had held hostage since Feb 24, with them," the state nuclear agency Energoatom said in a statement on Telegram, citing plant workers.
It was unclear how many Ukrainian servicemen had been taken away.
10:10pm: US to impose more sanctions targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors
The U.S. Commerce Department will impose further sanctions in the coming days targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors, adding 120 entities from Russia and Belarus to its entity list, the White House said on Thursday.
That will bring the number of Russian and Belarusian parties added to the list to more than 200 since the invasion of Ukraine began, spokesperson Kate Bedingfield told a news conference.
10:00pm: Italy, Germany agree on importance of ongoing sanctions against Russia
Italian Prime Minister Mario Draghi and German Chancellor Olaf Scholz agreed in a phone call on the importance of keeping up sanctions against Russia, which are "proving very effective," Draghi's office said in a statement on Thursday.
The phone call between the two leaders comes after Russian President Vladimir Putin threatened to halt contracts supplying Europe with a third of its gas unless they are paid in Russian currency, his strongest economic riposte so far to crushing Western sanctions over his invasion of Ukraine.
9:15pm: Russia vows to open Mariupol humanitarian corridor on April 1
The Russian defence ministry said it would open a humanitarian corridor from the besieged city of Mariupol to Zaporizhzhia on Friday, Tass news agency reported.
It quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying Moscow was acting on a request that French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz had made to Russian President Vladimir Putin.
8:20pm: Putin may have placed some of his advisors 'under house arrest'
US President Joe Biden said that Russian President Vladimir Putin may be "isolated" and could have placed some of his advisors under "house arrest."
In his first public remarks on Western assessments about Kremlin tensions over the war in Ukraine, Biden also said he was "skeptical" about Moscow's claim to be scaling back its onslaught in parts of the country.
7:45pm: Rouble payment a 'last-ditch bid to prop up the Russian currency'.
Russian President Vladimir Putin said that "unfriendly" countries, including all EU members, will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries from April. FRANCE 24's international affairs editor Philip Turle sees Putin's decision as a "last-ditch bid to prop up the Russian currency".
6:30pm: Red Cross seeks assurances for safe passage of civilians as aid convoy heads to Mariupol
A convoy of buses approached the southern Ukrainian city of Mariupol on Thursday to try to deliver humanitarian supplies and bring out civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk and the Red Cross said. Vereshchuk said 45 buses were on their way to Mariupol after the International Committee of the Red Cross (ICRC) confirmed Russia had agreed to open a safe corridor.
In Geneva, the ICRC said its convoy was on its way but called on both sides to agree to the exact terms for the safe passage of civilians. It said that its two trucks had arrived in the city of Zaporizhzhia with aid items and medical supplies.
“For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms including the route, the start time and the duration,” ICRC spokesperson Ewan Watson said.
“It’s desperately important that this operation takes place. The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it,” he said.
5:50pm: Russia bans top EU leadership
Russia's foreign ministry will expand its list of European Union figures banned from entering the country in response to sanctions imposed on Moscow over its military actions in Ukraine.
"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the ministry said in a statement.
4:55pm: Ukrainian forces 'managing to make some advances to the east of Kharkiv'
FRANCE 24's special correspondent in Kharkiv, Catherine Norris-Trent, reports that she can hear loud explosions and that fierce fighting is under way in the outskirts of the city. Ukrainian forces have managed to make some gains to the east of Kharkiv, she added:
3:50pm: Germany, France reject Putin’s demands to pay for gas in roubles as ‘blackmail’
Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.
Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."
French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.
Russia on Thursday also said it had barred the European Union’s top leadership from entering the country in response to what it described as anti-Russian policies.
3:45pm: Putin says foreign buyers of Russian gas must now pay in roubles
Russian President Vladimir Putin said Thursday that "unfriendly" countries – including all EU members – will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries starting April 1.
"They must open ruble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said in televised remarks, adding that missing payments will lead to "existing contracts being stopped".
3:15pm: Norwegian PM says Putin 'intends' to allow access to Mariupol
Norwegian Prime Minister Jonas Gahr Stoere said Russian President Vladimir Putin had assured him Russia would contribute to securing humanitarian access to civilians in the Ukrainian city of Mariupol.
During an hour-long phone call with the Russian president, Stoere said he urged Putin to end the war in Ukraine, pull out Russian troops and enable humanitarian access.
“We have very limited expectations of what could be achieved, but nothing should be left untried in the situation we are now in,” Stoere said.
Commenting on their discussions about the need for humanitarian access to civilians in the port city of Mariupol, Stoere said: “My impression is that he confirms Russia’s intention to contribute to that.”
Stoere added, however, that only actions on the ground could tell whether Russia delivers on the promises or not.
2:30pm: Foreign fighters prepare to battle
Foreign fighters are entering Ukraine to join the military resistance against the Russian offensive. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports on the recruitment process from Shegyni, Ukraine.
2:25pm: Ukrainian forces 'on guard for a potential renewed offensive' near Kyiv
FRANCE 24's correspondent in Kyiv says that Ukrainian forces around the capital remain on guard, as they fear that Russian troops could be preparing to resume offensive operations in the area.
12:17am: Russia has destroyed most of Ukraine's defence industry, says presidential adviser
Russia has destroyed almost all of Ukraine's defence industry, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych said on Thursday in a video address where he welcomed the terms of a proposed peace deal as a win for Ukraine.
"They have practically destroyed our defence industry," Arestovych said.
He said under a peace agreement discussed with Russia on Tuesday, Ukraine would be protected from future threats by international security guarantees that Russia would not be able to veto.
"This is an ideal agreement that improves our position several times over in a fundamental way," he said.
11:51am: IAEA to monitor occupied Ukrainian nuclear plants, says Ukrainian official
The UN nuclear watchdog will establish online monitoring missions to the Russian-occupied Chernobyl and Zaporizhzhia nuclear plants in Ukraine, the head of Ukraine's state nuclear company said on Thursday.
Energoatom CEO Petro Kotin said the International Atomic Energy Agency (IAEA) should use its influence to ensure Russian nuclear officials do not interfere in the operation of nuclear plants occupied by Russian forces that invaded Ukraine last month.
"(The IAEA) can influence this and they must influence this, and this question will be discussed," Kotin said.
11:32am: ICRC says ready to lead evacuations from Mariupol, deliver aid
Teams from the International Committee of the Red Cross are on their way to the besieged Ukrainian city of Mariupol with aid supplies and stand ready to evacuate civilians, it said on Thursday.
Ewan Watson, ICRC spokesperson, said Ukraine and Russia must agree on the exact terms of the operation, which is planned for Friday, adding that "tens of thousands" of lives depend on its success.
"For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms, including the route, the start time, and the duration," Watson told Reuters in Geneva.
Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said on Thursday he was working with the International Committee of the Red Cross (ICRC) on the return of Ukrainians who have been "abducted or forcibly relocated" to Russia.
11:25am: Some people arriving in Poland are already trying to get back to Ukraine
More than 2.3 million Ukrainians have so far crossed into Poland but as many as 380,000 people have returned to Ukraine. Some are struggling to find lodging and work in Poland while others have elderly relatives they left behind when they fled. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports from the border crossing at Medyka, Poland.
11:11am: Ukrainian president urges Dutch parliament to stop all trade with Russia
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday asked the Dutch parliament for weapons, reconstruction aid and to halt all business with Russia in response to the invasion of his country.
"Stronger sanctions are needed so that Russia doesn't have a chance to pursue this war further in Europe," he told lawmakers via video link. "Stop all trade with Russia."
10:46am: Ukraine's Zelensky says others may be emboldened if Russia not punished
Ukrainian President Volodymyr Zelensky told Australia's parliament on Thursday that Russia must be held accountable for past wrongs, warning that a failure to punish Moscow may encourage other countries to wage war against their neighbours.
Zelensky called for new and tougher sanctions to retaliate against Russia's invasion of Ukraine and suggested that years of failure to rein in the global power had emboldened Moscow.
"If we don't stop Russia now, if we don't hold Russia accountable, then some other countries of the world who are looking forward to a similar war against their neighbours will decide that such things are possible for them as well," Zelensky said in the video address, according to an official translation.
9:35am: Turkey says oligarch Abramovich 'sincerely' working to end war
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday that Russian oligarch Roman Abramovich, who is sanctioned by European nations over Russia's invasion of Ukraine, was "sincerely" working to end the war.
He has been liaising between Kyiv and Moscow since the invasion began on Feb. 24, Cavusoglu said.
Abramovich made a surprise appearance at Ukraine-Russia negotiations in Istanbul on Tuesday.
9:12am: Turkey working to bring together Ukraine, Russia foreign ministers again
Turkey is working to bring together the Ukrainian and Russian foreign ministers for talks after hosting peace negotiations in Istanbul this week, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday, adding the meeting could happen within two weeks.
Negotiators from Ukraine and Russia held the first face-to-face talks in more than two weeks in Istanbul this week, during which Ukraine presented written proposals to stop the Russian invasion.
Speaking to broadcaster A Haber, Cavusoglu said Turkey had not seen the full implementation of the decisions from the talks in Istanbul, including the withdrawal of Russian forces from some areas, but added significant progress was still made.
9:09am: Europe must stop buying Russian oil and gas, Lithuania's president says
Europe must stop buying oil and gas from Russia and should apply new sanctions over the Russian invasion of Ukraine, Lithuania's president Gitanas Nauseda said on Thursday.
"Europe must stop buying Russian gas and oil, because the Kremlin regime uses this money to finance destruction of Ukrainian cities and attacks on peaceful civilians," Nauseda told a joint news conference with the Danish prime minister.
"The fifth sanction package must deliver a maximum blow to the Kremlin regime," he said.
8:00am: Russian units are leaving the northern areas of Kyiv because they have been chased out, says Zelensky
The Ukrainian president said in his video address to the people last night that although some Russian units are leaving the north of Kyiv, they are not leaving as a tactical manoeuvre but because they have been chased out. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from the capital.
8:29am: Kyiv sends 45 buses to evacuate civilians from Mariupol
A convoy of Ukrainian buses set out for the southern port city of Mariupol on Thursday to try to reach trapped civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
She said the International Committee of the Red Cross had confirmed that Russia had agreed to open a humanitarian corridor to the besieged city where tens of thousands of civilians remain after weeks of Russian bombardment.
The city mayor said this week that up to 170,000 residents were trapped in Mariupol with no power and dwindling supplies.
7:31am: Eastern Ukraine braces for fresh Russian offensive
Ukrainian forces are preparing for new Russian attacks in the east of the country as Moscow deploys more troops there after suffering setbacks near the capital Kyiv, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.
7:25am: UK military intelligence says Russian shelling, missile strikes continue in Chernihiv
Russian shelling and missile strikes have continued in Chernihiv despite Russian statements indicating an intended reduction of military activity around the area, British military intelligence said on Thursday.
Russian forces continue to hold positions to the east and west of Kyiv despite the withdrawal of a limited number of units, the Ministry of Defence said in a statement. "Heavy fighting will likely take place in the suburbs of the city in coming days."
6:37am: Moscow announces Mariupol ceasefire
The Russian defence ministry announced a local ceasefire Thursday to allow civilians to be evacuated from Ukraine's besieged port city of Mariupol.
A humanitarian corridor from Mariupol to Zaporizhzhia, via the Russian-controlled port of Berdiansk, would be opened from 10am (07:00 GMT), the ministry said Wednesday.
"For this humanitarian operation to succeed, we propose to carry it out with the direct participation of the UN High Commissioner for Refugees and the International Committee of the Red Cross," the ministry statement said.
The Russian ministry asked Kyiv to guarantee the "unconditional respect" for the ceasefire through written notification to the Russian side, the UNHCR and ICRC before 6am (03:00 GMT) Thursday.
6:30am: US, UK say fearful advisors misled Putin on Ukraine war
President Vladimir Putin is being misled by fearful advisors as his Ukraine invasion goes awry, with mutinous Russian troops sabotaging equipment and even accidentally shooting down their own aircraft, US and British intelligence agencies say.
The close allies, whose spies have played up Russia's failures and highlighted Kremlin divisions, said Putin's advisors were "too afraid" to tell him the full truth about battlefield reverses and the real impact of sanctions.
Hours after the White House released its withering intelligence assessment, Britain's GCHQ spy agency chief Jeremy Fleming said Thursday that the Russian leader had overestimated his military's ability to secure a rapid victory.
"We've seen Russian soldiers – short of weapons and morale – refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," Fleming said in a prepared speech to the Australian National University in Canberra.
"And even though Putin's advisors are afraid to tell him the truth, what's going on and the extent of these misjudgements must be crystal clear to the regime."
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
BBC
Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation
An ongoing pandemic, global conflict and general uncertainty have put a spotlight on every country's need to be more agile and adaptable in recent years. By being able to implement flexible policies and solutions based on new information, governments can more effectively serve citizens and travellers in a rapidly changing world.
To capture this ability to adapt and respond to obstacles, US News & World Report introduced the new Agility index this year as part of their annual best countries rankings, creating a list of the top nations ranked by their ability to be adaptable, dynamic, modern, progressive or responsive.
These factors are more important than ever to travellers, many who are starting to travel internationally again for the first time in two years. As seen by the stream of new Covid-19 variants, conditions on the ground can shift rapidly and travellers may find more security visiting those countries with a strong track record of adjusting their policies appropriately and swiftly.
We spoke to residents and policy experts in some of the most highly ranked countries to find out what makes for an agile country and what travellers should expect when touching down.
The US showed adaptability in many areas, including food delivery services (Credit: Halbergman/Getty Images)
The United States
Ranked at the top of the Agility index, the US may not have implemented a federally mandated lockdown like many other Western countries, but its market-driven economy enabled an adaptability that spurred quick innovation in the face of the Covid-19 crisis.
"Look at how fast delivery services and restaurants were able to alter their businesses, delivering food to people's homes," said John Rose, a California resident and chief risk and security officer for travel company Altour. "There wasn't a lot of unnecessary regulation saying that restaurants can't deliver food or can't operate with just a handful of people."
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The food industry was just a microcosm of the flexibility of the country overall, said Rose, as other businesses were able to quickly adapt to the pandemic landscape, whether it was producing masks or hand sanitiser, or enabling technology like video conferencing to allow people to work from home more efficiently.
Different states were able to enact wildly different policies depending on their specific needs as well, which created 50 unique ways to respond to the pandemic. "California and Florida handled the pandemic in polar opposite ways, with California having extreme lockdowns and Florida balking at every restriction," said Rose. "And yet both their economies did really well. It came down to strong leadership of a policy."
At the national level, mask mandates in airplanes and airports enabled travellers to continue travelling here with confidence as well, which kept travel and its economic benefits open throughout the pandemic. The government still requires international travellers to be fully vaccinated.
Travellers should know that vaccine rates among residents vary widely by state and even county, with some cities having a much higher vaccination rate and readiness to welcome visitors back safely. Rose recommends checking the county you're visiting rather than at the state levels, for the most accurate information.
Melbourne endured six lockdowns and more than 260 days under restrictions during the pandemic (Credit: Kieran Stone/Getty Images)
Australia
Australia, ranked second overall in the Agility index, with its strongest scores in responsiveness and adaptability, took a very different approach to the US, implementing strict lockdowns that kept the island nation's caseloads at worldwide lows. In the face of the later waves of Covid, however, the country quickly moved from an elimination strategy to reopening completely, based on a nearly 95% vaccination rate among adults 16 and older.
"Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation," said Kate Slater, a strategy consultant and travel writer based in Sydney, who writes at Kate Abroad. She also notes the country implements a state/territory response, giving multiple different approaches in how to handle the ongoing challenges.
As an example, New South Wales, the biggest state with the largest airport, announced in December 2021 that it would remove isolation requirements for international visitors, which led the federal government to speed up re-opening international borders in February 2022 for vaccinated travellers. Travellers should check the state and territorial arrival requirements, as each may be different and can change on short notice. The country also just announced the lifting of its ban on cruise arrivals, as of 17 April 2022, though passengers will still be required to be vaccinated.
The country's strict lockdowns did encourage locals to travel domestically, which created a boom in new openings in less touristy regional destinations. "For instance, in the Southern Highlands in New South Wales, historic manor houses have transformed into boutique hotels," said Slater. "It's become Australia's answer to the Cotswolds." She recommends hotels Osborn House, Berrima Vault House and Briars, and the new regional art gallery Ngununggula.
Travel restrictions during the pandemic instigated a domestic tourism boom in South Korea (Credit: GoranQ/Getty Images)
South Korea
Ranking sixth overall in the Agility index – and scoring high on its ability to be dynamic (a place of constant change and energy) and progressive – South Korea received accolades early in the pandemic for keeping its case counts low, with aggressive testing and isolation for the infected. Yet, with cases now hitting record numbers, the country continues to move forward with its plan to roll back many restrictions, confident in the collective vaccination rate and its ability to handle hospital load.
"South Korea was a 'success story' fighting against the Covid-19 pandemic in key part due to previous experiences from SARS in 2003 and MERS in 2015," said Hyesong Ha, assistant professor at Nazarbayev University Graduate School of Public Policy, who conducted research on the most agile governments during the pandemic. "Due to experience and knowledge gained from the past policy failures, the Korean government implemented quick tests, tracing and treatments, and established KCDC (Korean Center for Disease Control and Prevention), an agile headquarters with professionalism, independence and authority to coordinate crisis response."
Travel restrictions were a challenging but necessary part of their policy, according to Jenny Ly, who writes about travel at Go Wanderly. But she took advantage by immersing herself in travel within the country itself. "I used the opportunity to find hidden gems that most people might have missed," she said. One of her favourites was Ihwa Mural Village in Seoul, where bright, colourful paintings adorn nearly every wall. "The village is a heaven on Earth for any admirer of art as it hosts numerous captivating murals, small art museums and art centres," she said.
International visitors will have an easier time travelling here now, since as of 1 April 2022 vaccinated travellers qualify for mandatory seven-day quarantine exemption by registering their vaccination history online.
Belgium residents are looking forward to the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet (Credit: Frans Sellies/Getty Images)
Belgium
Placing 16th in Agility overall, Belgium's high performance in the adaptability subranking (coming in fourth) outranked all of its European counterparts. Residents pride themselves on their ability to adapt, a cultural necessity after its history of occupation by the Romans, French, Dutch and Germans, pointing to its multilingual society and its ability to play host to the European Union in its capital of Brussels.
Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA
"Belgium is a country of dialogue and compromise, inevitable when you have different languages and such a complex political structure," said resident Jurga Rubinovaite, founder of the family travel blog Full Suitcase. "Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA."
Rubinovaite felt like the politicians were good at listening to advice, admitting they didn't know everything and learning from mistakes to adjust.
It wasn't just the government that was adaptable; Rubinovaite notes that businesses quickly changed as well, with restaurants offering takeaway and food trucks, clothing shops moving online, and museums offering virtual tours. "Even the monks at Sint-Sixtus Abbey started selling their world-famous (and very difficult to get) Westvleteren beer online during the pandemic," she said. She also saw a huge leap forward in terms of digitisation, as mobile and card payments replaced cash, and students received new iPads and laptops for learning.
Nearly all Covid restrictions have been removed in Belgium now, paving the way for the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet and music festivals. The Royal Museum of Fine Arts Antwerp, home to works by Rubens and van Eyck, will finally be reopening to the public in September 2022, after a 10-year renovation.
São Paulo is one of the world's "vaccine capitals", with a 100% vaccination rate (Credit: Matt Mawson/Getty Images)
Brazil
Brazil was the highest South American country in the Agility index (ranked 23rd) as well as in its ability to be dynamic (ranking fifth). Though residents admit the government stumbled in its pandemic response at first, the healthcare system was able to move quickly and efficiently to vaccinate the large population, including a near 100% vaccination rate in largest city São Paulo, making it one of the "vaccine capitals" of the world.
With fewer resources than larger economies, the country could not afford to endure a lengthy lockdown, so residents had to do their own part to wear masks and maintain social distancing. But many believe not stopping the economy helped the country emerge from the pandemic. "Brazilians see themselves as survivors and we always find a way to get through crises," said resident Natalie Deduck, co-founder of travel planning company Love and Road. "Inside our hearts, we always hope for better days."
Those days may finally be here as many restrictions like mask mandates have been lifted. Travellers must still provide a negative Covid test, a health declaration and proof of vaccination. Deduck notes that Brazil is more than its big cities and the Amazon, and visitors should consider a trip to southern Brazil with its beach cities like Florianópolis and Aparados da Serra National Park, which has family-run hotels and farm stays.
BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.
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France24 - Monde
Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie
Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56
Marie SCHUSTER
Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.
Valeurs Actuelles
Bouches-du-Rhône : 530 kg de cannabis découverts dans le véhicule d’un homme arrêté lors d’un contrôle routier
Le contrôle routier ne s’est pas déroulé comme prévu. Samedi 26 mars, les gendarmes du peloton autoroutier de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) ont mis la main sur 530 kg de cannabis. En effet, comme le rapporte France 3, un automobiliste a été arrêté en fin d’après-midi, à la jonction des autoroutes A7 et A8, près de Marseille. Les agents ont constaté que le conducteur était « en train de faire usage d’un téléphone au volant ».
Mise en examen
Mais au moment de contrôler l’individu, les gendarmes ont été « intrigués » par son « attitude suspecte ». Une forte odeur de cannabis se dégageant du véhicule, les militaires ont procédé à la fouille de la voiture et découvert l’importante quantité de stupéfiants. La demi-tonne de cannabis était entreposée dans des sachets de 100 grammes, eux-mêmes stockés dans des valises, cartons et sacs de sport. Au total, la saisie est évaluée à plus de quatre millions d’euros. Le conducteur a été mis en examen et placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Luynes, à Aix-en-Provence. Une enquête a été ouverte et confiée à la section de recherches de Marseille.
Marseille : les dernières actualités
BBC
You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino
Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.
As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.”
That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.”
Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work.
In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?
For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)
The rise of coasting
Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.”
For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.”
While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.”
Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”
Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.”
Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.”
Addressing the coasting problem
While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward.
For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.”
While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”
Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)
For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.”
Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.”
Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino.
If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.”
Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual.
Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.”
France24 - Monde
Dans les méandres des marais de Bourges
Publié le : 01/04/2022 - 11:40
FRANCE 24
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Découverte des marais de Bourges et de ceux qui les peuplent : les maraîchers. Cet espace naturel préservé de plus de 135 hectares est façonné par la main de l'homme depuis plus d’un siècle, depuis que des jésuites ont transformé ces marécages en jardins potagers, parfaitement irrigués. Un écosystème unique, exceptionnel mais aussi fragile. Des associations se battent pour maintenir le difficile équilibre entre l'homme et la nature.
ELEMENT TERRE
Une sécheresse en hiver
La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"
En France, la mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale
L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche Valeurs Actuelles
Marseille, bientôt ville-test pour la légalisation du cannabis ?
La question du cannabis divise dans l’Hexagone. Si de nombreux Français restent encore fermement opposés à toute dépénalisation ou légalisation, à Marseille, des élus et des associations pensent avoir trouvé une piste pour résoudre le problème. Lors d’une série de conférences organisées au parc Chanot pour le « Forum pour la légalisation », ils ont proposé de faire de Marseille une ville-test pour la régularisation du cannabis, rapporte France Bleu Provence, samedi 19 mars. Selon les organisateurs de l’événement, en finir avec l’illégalité de cette drogue permettrait de freiner les trafics, et de réduire les violences en tout genre qui en résultent.
« Ce serait extrêmement simple d’en faire pousser »
Favorable à la légalisation, l’écologiste Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille, propose même de cultiver la plante dans la ville : « Il faut trouver des terrains, geler des terrains fertiles pour produire (…) Dans notre territoire, ce serait extrêmement simple d’en faire pousser massivement ». Si l’élu souhaite une production et une vente contrôlée par les collectivités, il reconnaît que cette éventualité provoquerait une violente résistance des dealers de la cité phocéenne.
Car à Marseille, les trafics de drogues gangrènent de nombreux quartiers et causent déjà plusieurs morts chaque année. Selon l’Office central de la lutte contre le crime organisé (OCLCO), plus de 90 personnes ont perdu la vie en 2021 dans des règlements de compte liés à un trafic de stupéfiants.
Marseille : les dernières actualités
BBC
In a survey of 7,500 adults around the world, 44% said they did not trust sustainability claims
Green. Bio. Natural. Clean. Organic. Eco-friendly. Sustainable.
These are words we are confronted with constantly: on billboards, online and on TV. They are pervasive in advertising and appear on the products we see on supermarket shelves. But what do they really mean and how do companies use them to convince environmentally conscious consumers to buy their products?
Rising public enthusiasm for climate action has led to a surge in corporate climate claims, making it increasingly difficult for consumers to distinguish between good environmental practices and misleading statements, a practice now referred to as "greenwashing".
The common denominator for all greenwashing is that it exploits a grey zone – it's misleading, but it can be true, according to Peter Seele, a professor in corporate social responsibility and business ethics at the Università della Svizzera italiana in Switzerland.
"That's the tricky part of greenwashing and why companies get away with it," he says.
In Coming Clean, BBC Future uncovers the tricks and misdirections that we should all look out for when we see claims about sustainability.
In a previous article in the series, Isabelle Gerretsen reported on the adverts that were banned for misleading climate claims. But not all misdirections are so clear. Sometimes companies use environmental buzzwords which, while not innaccurate, give a misleading or unverifiable sense of sustainability. In this article, we explain why this language is so convicing.
Greenwashing is rampant in online marketing, according to a study by the European Union and national consumer protection authorities. It found many environmental claims on companies' websites are exaggerated, false and potentially illegal. In an analysis of online traders last year, the EU Commission assessed 344 "seemingly dubious claims" and found that in 42% of cases national authorities had reason to believe the claim was false, deceptive or could potentially qualify as unfair commercial practices under EU rules.
Vague language is a common telltale sign of greenwashing, says Seele. Brands will use vague buzzwords such as "green", "sustainable" or "eco-friendly" to make their business seem environmentally conscious, but without substantiation, they "don't mean much in themselves", he says. "There's no ultimate definition of what sustainability is. It's an empty word."
Another trend is companies linking sustainability to other issues that consumers care about, such as personal health. "The term 'healthy' can very easily be attached to 'planet', 'people' and 'lifestyle'," says Sarah Duncan, a sustainability consultant and author of the Ethical Business Book. The food and cosmetics industry use words like "clean", "pure" and "natural" to portray their products as being both good for the planet and people's health, she says.
The word "green" has positive connotations that other colours do not (Credit: Getty Images)
Greenwashing is pervasive in the fashion industry, too. According to a report by the campaign group Changing Markets Foundation, 59% of environmental claims made by European fashion brands, including Zara and H&M, are unsubstantiated or misleading to consumers and flouted guidelines set by the UK's Competition and Markets Authority (CMA). The claims were evaluated against official CMA guidelines on climate claims and independently verified by the Changing Markets Foundation. The CMA’s guidelines include criteria such as that claims must reflect the whole life cycle of the brand, product, business or service and durability and disposability information must be clearly explained and labeled.
Zara and H&M were approached for comment. A spokesperson for Zara says "[the report] has noted that Zara was the most comprehensive at substantiating and verifying its sustainability claims, and that it clearly communicates material characteristics across its main collections". At time of publication, H&M had not replied.
Brands are eager to highlight the sustainability of the materials in their clothes, and will frequently use words such as "organic", "natural", "recyclable" or "recycled", says Sigal Segev, associate professor of advertising at Florida International University.
"People tend to confuse organic with environmentally friendly," she says. "Maybe they don't use pesticides when they grow the cotton, but what happens next? There are so many phases in the product life cycle – what happens after you harvest the cotton and process it?"
"Organic cotton is highly water intensive and has led to huge amounts of degradation," she says. Organic cotton yields might be lower than conventional cotton yields, meaning more water and land is needed per kilogram of cotton produced.
Organic cotton is highly water intensive and can be damaging if grown in drought-prone areas of the world (Credit: Getty Images)
Generally, cotton is grown in drought-stressed areas of the world, so whether it is organic or not its production puts pressure on a fragile environment. It takes roughly 1kg of conventional cotton lint to make one pair of jeans, but this requires around 8,500 litres (1,870 gallons) of water on average, according to a report by the World Wide Fund for Nature (WWF).
Orsola de Castro, co-founder and global creative director of non-profit Fashion Revolution which campaigns for reform of the fashion industry, says environmental buzzwords distract from many fashion brands' business models, which are fueled by rapid consumption.
"Would the world be a better place if we produced the same amount of materials, but it was all organic?" she says. "Probably not. Anything that is borne out of excess will have an excessive carbon footprint."
"Are materials still natural if they are drenched in chemicals? They may be natural at the start of the process, but not at the very end," adds de Castro. "Polyester, whether it's recycled or not, still sheds millions of microfibres."
The International Union for the Conservation of Nature (IUCN) estimates that textiles produce 35% of the microplastics entering the world's oceans, in the form of synthetic microfibres. A single clothes wash could release more than 700,000 microfibres into wastewater, according to a study by researchers at the University of Plymouth.
Why are consumers susceptible to greenwashing?
Brands use positive language that appeals to consumers' social responsibility and environmental consciousness, says Dirk Holtbrügge, chair of international management at Friedrich-Alexander-University in Germany.
"We tend to think in opposites. Green is always positive, grey is always negative," he says. For example, we associate the colour green with "joy", "pleasure" and "contentment". "Green has a positive impact. We assume companies [promoting green products] are doing something positive," adds Holtbrügge.
The "bio" label on food products sold in Europe means the product was grown following EU regulations on organic farming (Credit: Getty Images)
Likewise the prefix "bio" – for example, in words like "biodegradable" or "bio-based" elicits positive emotions in consumers, and can help to change feelings towards terms that are more ambiguous like "organic". Similar patterns have been observed with the prefix "eco".
In the image above, tomatoes sold in Germany are labelled with an EU-regulated "Bio" sticker, which means they are grown following guidelines on organic farming, but other uses of the word "bio" might not follow such strict rules.
Sustainability is becoming a priority for many consumers and brands are tapping into that.
Sustainability experts offer this advice:
A Unilever market research survey of 20,000 people in five countries found that a third of consumers are choosing to buy from brands they believe are doing social or environmental good. And 21% of people said they would actively choose brands if they highlighted their sustainability credentials more clearly on their packaging and in their marketing, the survey found.
"Why are greenwashing words so convincing? Maybe because we want to be easily convinced and to feel like we're making the right purchasing decision," says Duncan. "In some respects, marketing [teams] are grasping for words that consumers want to hear."
"Green is the new black in many ways," says Segev. "It's become a status symbol. Being an environmentally conscious consumer adds to people's sense of self."
A study by Baylor University in Texas analysed the motivations for buying a hybrid car of consumers aged 60 and older. They found that their satisfaction was influenced by social values, such as prestige and pride, as well as value and price.
"The findings suggest that elderly consumers are concerned about how they appear to others when driving a hybrid car," the researchers said. "They believe that driving a hybrid car builds a positive self-image of the people who drive them."
Greenwashing claims also tap into consumers' sense of guilt. "The guilt is kicking in," says Segev. "People are thinking 'this is the least I can do, not only for myself, but also for future generations'."
It can be challenging to check the source of clothes made with mixed fibres (Credit: Getty Images)
"These claims make us feel better about our overconsumption, our consumerism," says Duncan. "But the reality is that we should all be buying less."
Then there's the fact that most consumers are not in a position to fact-check these claims and look into the details. "We have to rely on the claims made by brands because we don't have the time, the resources or the expertise to check and verify them," says Holtbrügge.
In a survey of 7,500 adults around the world by the Capgemini Research Institute, almost half believed that they did not have the necessary information to verify the sustainability claims on products, and 44% said they did not trust these claims.
The same language is often used in legitimate and misleading climate claims, making it very difficult for the consumer to distinguish between the two, says Segev.
She discovered this when she carried out an experiment for a 2020 study. Together with other researchers, Segev selected an advert for storage freezer bags and created two versions: one which complied with the US Federal Trade Commission's Green Guides and featured substantiated, clear claims, and the other which featured the same claims, such as "manufactured with 25% less plastic", but without substantiation.
Participants were unable to draw a distinction between the two and rated the misleading advert as less deceptive than the legitimate version. "It was only when we gave them guidelines on how to spot greenwashing, that they could detect the difference," says Segev.
Seele says consumers have a responsibility to call out greenwashing. "The less people speak up, the more likely we will have even more greenwashing," he says.
But given all these pitfalls, how can consumers avoid greenwashing?
Be wary of vague claims that aren't backed up or green packaging and labels, which don't provide any further information, says Duncan. Consumers can also use websites such as the Ethical Consumer to find out more about a brand's sustainability record. "It goes behind the scenes in every area and is a good way to get to grips with products," she says.
Some consumers find it difficult to know which claims to trust (Credit: Getty Images)
There are also transparency tools for specific industries, such as the Higg Index, launched by the Sustainable Apparel Coalition, which assesses fashion companies' sustainability record throughout the supply chain.
"We are putting the data in the hands of consumers," says Amina Razvi, executive of the Sustainable Apparel Coalition. "They can click on a product claim [to check] the substantiation."
Environmental certificates, awarded by third parties, are another tool available to consumers looking to fact-check green claims and understand more about the products they are buying.
Concerned about allegations of greenwashing, many companies are now turning to independent organisations, such as the Global Ecolabelling Network and Climate Neutral, to legitimise their climate claims.
But labels can be confusing as many companies and industries have also developed their own certificates and benchmarks. Cosmetics giant L'Oreal, for example, gives every product an A-E ranking, based on its carbon and water footprint, as well as the packaging used through its lifecycle.
Seele says this is a form of "self regulation" and that it has its limits. "Certificates can also be part of greenwashing. Some are reliable and some are not," he says.
A report from the Changing Markets Foundation published in 2022 looked at 10 of the largest third-party certification schemes in the UK and scored them on how clear they were about how their certificates were measured (on factors like transparency and independence). Five of the 10 schemes were found to not clearly address 50% or more of their factors, meaning it is difficult to independently verify those schemes certificates.
"The average consumer cannot really tell whether an independent organisation has inspected this product and verified it or not," says Holtbrügge.
"I always look out for sensationalism," says de Castro. "Sustainable solutions are often quiet."
An earlier version of this article included Burberry among the brands that were analysed to produce the 59% statistic in the CMF report. While they are named in the report, their claims were not analysed to produce this statistic. We have corrected the piece accordingly.
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New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis noticioso
Las conversaciones de paz podrían ser simples tácticas rusas, según los analistas
Mientras surgían señales de avance durante las conversaciones de paz, algunos observadores consideraron que podrían ser una maniobra para ganar tiempo antes de una nueva ofensiva rusa.
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Por Steven Erlanger
BRUSELAS — El martes, mientras los enviados avanzaban en las negociaciones de paz, Rusia ofreció concesiones que mostraron un rumbo más realista para la guerra en Ucrania y al mismo tiempo indicaron que no existía ningún apuro en poner fin al conflicto, según diplomáticos y analistas.
El viceministro de Defensa de Rusia, Alexander Fomin, presentó la decisión de “reducir de manera drástica” la actividad militar alrededor de la capital ucraniana, Kiev, y una ciudad al norte, Chernígov, como gesto “para aumentar la confianza mutua en negociaciones futuras”.
Pero el avance ruso en el norte ya se había estancado, los soldados alrededor de Kiev asumen posiciones defensivas ante los contrataques ucranianos en ese lugar y cerca de Sumy, al este del río Dniéper, donde a Rusia se le ha dificultado rodear al Ejército ucraniano.
“Desescalada es un eufemismo para retirada”, afirmó Lawrence Freedman, profesor emérito de Estudios Bélicos en el King’s College de Londres. “Rusia está ajustando sus metas a la realidad, porque la guerra es muy empírica”, comentó. “No es una estrategia decir que se están concentrando en el Donbás, porque en realidad eso es todo lo que pueden hacer”.
No obstante, la retirada no es una rendición y otros advierten que el progreso que se logró el martes no significa que Rusia esté lista para hablar con seriedad sobre poner fin a la guerra. Eso requeriría un mejor resultado que el presidente ruso, Vladimir Putin, pudiera presentar ante sus gobernados como una victoria.
El martes, los ucranianos reanudaron un proceso de 15 años de negociaciones sobre el estatus de Crimea y señalaron que el control de la región del Donbás podría debatirse en reuniones entre Putin y el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski. Rusia ha mencionado que solo agendaría una reunión entre ambos mandatarios después de que estuviera listo un borrador del acuerdo de paz.
Algunos analistas opinan que un acuerdo como ese tendría que, como mínimo, darle a Rusia control de Mariúpol, una asediada ciudad portuaria en Ucrania que todavía, de alguna manera, se resiste a caer, para crear una ruta terrestre segura entre dos áreas ocupadas por Rusia: Crimea al oeste y el Donbás al este. También aseguran que tendría que ceder el control de las dos regiones administrativas en el Donbás: Lugansk y Donetsk, que Putin ya declaró como repúblicas independientes.
“Rusia no tiene cómo negociar de manera seria porque debe tener un mejor desempeño en la guerra”, opinó François Heisbourg, un analista francés en temas de defensa de la Fundación para la Investigación Estratégica. “Esta es una oportunidad para los rusos de consolidarse, reorganizarse y retirarse de lugares fuera de su alcance en términos logísticos, en los que ya se han quedado sin alimentos y sin municiones”.
Algunos funcionarios occidentales veteranos estuvieron de acuerdo con esto y mencionaron que los rusos experimentan graves carencias de proyectiles de artillería y otros tipos de munición, por lo que necesitaban reabastecerse.
Putin tampoco terminará con facilidad la guerra, aseveró Heisbourg. Si se hace del control del área al este del río Dniéper, “eso podría ser suficiente por ahora, pero reconstruirá su Ejército y continuará”.
Robin Niblett, director de Chatham House, una institución de investigación en Londres, opinó que, para ambos bandos, “las negociaciones no son serias, en el sentido de que en este momento son una continuación de la guerra, no una solución”. Rusia puede concentrarse en el este y a Ucrania le será difícil pasar de su defensa ágil a contrataques serios, relató. “Y Putin no se ha olvidado de Kiev”.
Incluso si Putin puede controlar y “conformarse” con otra porción de Ucrania en el este, “Ucrania tiene que estar de acuerdo y, si no, no creo que levantemos las sanciones”, indicó Niblett.
Su colega Mathieu Boulègue, un académico francés que estudia al ejército ruso, está de acuerdo en que Rusia no negocia con buena voluntad, sino que “evalúa el ambiente y participa para ganar tiempo, para reagruparse y reequipar a su Ejército y ganar más terreno”.
Los militares rusos parecen haber tomado el control de lo que podría llamarse la fase 2 de una operación fallida, dijo, que debería haber sido la fase 1. Tomar Mariúpol, el puente terrestre y el Donbás “habría sido el plan militar maduro”. La guerra moderna es a medias guerra de información, dijo Boulègue, “y el éxito es lo que uno hace de ella”, especialmente en un entorno mediático represivo como el que existe ahora en Rusia.
La incapacidad de las fuerzas rusas para capturar ciudades y mantener el territorio es evidente después de un mes, dijo, “por lo que los objetivos estratégicos han tenido que cambiar”.
Pero retirarse completamente de Kiev permitiría a los ucranianos reforzar la región del Donbás y les daría una victoria significativa, insinuó en un tuit Michael Kofman, director de Estudios sobre Rusia en CNA, una institución de investigación de defensa en Virginia.
Durante un viaje a Marruecos, el secretario de Estado de Estados Unidos, Antony Blinken, también compartió sus dudas sobre la promesa de Rusia sobre reducir las hostilidades. “Una cosa es lo que Rusia dice y otra es lo que hace”, expresó el martes. “Estamos enfocados en lo último. Y lo que Rusia hace es continuar con la brutalidad dirigida a Ucrania y su pueblo, y eso sigue mientras hablamos”.
Rusia no dejó de combatir tras la anexión de Crimea en 2015, sino que respaldó de manera activa a los separatistas en el Donbás, explicó Ian Bond, un exdiplomático británico en Rusia y director de política exterior del Centro para la Reforma Europea. “Soy escéptico sobre el hecho de que los rusos abandonen la guerra”, comentó. “Ya hemos visto esta película en 2014 y 2015. Veo esto solo como una pausa”.
Ian Garner, un historiador de propaganda rusa, destacó en Twitter que “la Rusia de Putin —de hecho, la Rusia postsoviética— se ha involucrado en conflictos reprobables e interminables durante años”, para lo que citó los casos de Transnistria en Moldavia, Abjasia en Georgia y en el Dombás, todas son áreas en otros países en los que las fuerzas rusas respaldan movimientos separatistas. “Estos conflictos no han concluido, tal vez, más bien están en el intermedio”, precisó.
El martes, el principal negociador ucraniano, Mykhailo Podolyak, sugirió tras las conversaciones que ambos bandos hablaban en serio sobre la neutralidad para Ucrania; un tratado que garantice su seguridad a través de Estados miembros de la OTAN como Estados Unidos, el Reino Unido, Turquía, Francia y Alemania, así como un cese al fuego y corredores humanitarios.
Funcionarios ucranianos y de Occidente también indicaron que Rusia estaría dispuesta a aceptar que una Ucrania desmilitarizada se uniera a la Unión Europea, siempre y cuando renunciara a unirse a la OTAN o a albergar a cualquier fuerza extranjera.
No obstante, analistas de seguridad cuestionaron la sinceridad de un acuerdo como ese.
Bond estimó que el problema con el concepto de neutralidad de Ucrania es que hasta el momento ninguno de los países que quiere que la garantice aceptaría hacerlo. Sería como una membresía a la OTAN con defensa colectiva con otro nombre, por lo que es muy poco probable, señaló.
Por otro lado, la membresía a la Unión Europea, agregó Niblett, representaría el mayor peligro para Putin, quien ayudó a fomentar la revuelta de 2014 en Ucrania cuando obligó al entonces presidente Víktor Yanukóvich a incumplir un acuerdo comercial con el bloque. Si Ucrania se uniera ahora, narró Niblett, el país desarrollaría su economía incluso más rápido, en contraste con Rusia, “y acabaríamos con una Corea del Sur junto a una Corea del Norte y no creo que Putin acepte eso”.
Por cierto, subrayó, los tratados de la Unión Europea también incluyen una promesa de defensa colectiva.
Aun así, apuntó Boulègue, la Unión Europea necesita darle a Ucrania una respuesta clara sobre sus posibilidades de membresía. “Ya que eso conduzca o no a la membresía de la Unión Europea, no es decisión de Rusia, pero la Unión Europea necesita ser absolutamente clara sobre el futuro de Ucrania de ahora en adelante. Es lo que la moral dice que se debe hacer”, enfatizó.
Lara Jakes colaboró con este reportaje desde Rabat, Marruecos.
Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger
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L'Humanité
Les œuvres des femmes sont comme rayées de l’Histoire
Entretien Même si New-York, Moscou, ou Berlin, pendant les années folles, sont des centres culturels majeurs, c’est Paris qui devient un lieu d’émancipation pour les artistes femmes. La raison ? Avant la première guerre mondiale s’étaient déjà développées des classes d’art mixtes. Entretien avec la réalisatrice Anne Solen Dougue
Emma d'AversaComment est né le projet du documentaire ?
Camille Morineau et Lucia Pesapane, historiennes de l’art, ont travaillé trois ans sur une exposition au Musée du Luxembourg à Paris (Pionnières, artistes dans le Paris des Années Folles, N.D.L.R.), qui les met à l’honneur. Elles m’ont ensuite contactée pour réaliser un documentaire. Le film est un complément à l’exposition et non pas un copier-coller. Les œuvres des femmes sont très peu exposées et dorment dans les réserves, comme à Beaubourg. Leurs écrits ne sont presque pas étudiés. C’est comme si elles étaient rayées de l’Histoire. Selon les chiffres du Haut Conseil de l’égalité datant de 2018, les femmes représentent 60 % des étudiants en arts, 40 % des artistes et 10 % des récompenses.
Comment ont-elles fait pour vivre de leur art ?
Toutes ne viennent pas de milieux aisés. Lolita Lempicka appartenait à l’aristocratie russe, mais sa famille a été ruinée par la révolution de 1917. Les Américaines avaient en général plus de moyens et étaient même parfois mécènes ou collectionneuses. Elles vendaient parfois des portraits ou des sculptures, très en vogue à l’époque. Elles n’avaient pas peur de passer des Beaux-arts aux Arts Appliqués. Sonia Delaunay réalisait des peintures sur toile, des costumes, des décors de spectacle ou des marionnettes. Joséphine Baker, quant à elle, a fait de son nom une marque en commercialisant des produits de beauté.
En passant de muse à créatrice, comment ces femmes ont-elles inventé de nouvelles façons de représenter leur corps ?
Suzanne Valadon, dans le tableau La chambre bleue, ne sexualise pas le corps de la femme étendue sur le divan. Joséphine Baker danse avec une liberté totale en important des mouvements venus des États-Unis et en caricaturant les clichés à son égard. Gabrielle Chanel libère aussi les femmes grâce à la mode : les vêtements s’assouplissent, la silhouette devient androgyne, les femmes adoptent la coupe garçonne. Lorsque Suzy Solidor célèbre en chanson les amours saphiques et Gerda Wegener peint Lili Elbe son compagnon et première personne à avoir recours à une opération de transition, elles contribuent à faire évoluer la notion de genre.
artistesdroits des femmeschaneljoséphine baker Valeurs Actuelles
Nancy : un adolescent interpellé après avoir tenté de ravitailler la prison en stupéfiants et lames de scies à métaux
Son petit manège a pris fin. Le 30 mars 2022 à 3h du matin, un adolescent a été repéré par une patrouille de police près du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville. Comme l’a fait savoir Actu.fr, le jeune homme âgé de 16 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour avoir coupé le grillage de la prison et déposé un colis. Le mineur pensait pouvoir agir en toute discrétion mais a été pris en flagrant délit par les agents.
Colis dangereux
Lors de son audition, l’adolescent a avoué aux policiers qu’il avait pour mission de livrer ce colis en échange de 150 euros. A l’intérieur du paquet, les fonctionnaires ont découvert des stupéfiants et des cigarettes, mais aussi des lames de scie à métaux, un objet très coupant et dangereux. Le mineur, qui a reconnu les faits, a confié qu’il devait ravitailler des détenus. Il devra répondre de ses actes devant le juge pour enfants, devant lequel il est convoqué le 4 mai prochain.
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BBC
China: Peeking into the private lives of livestreamers
By Zubaidah Abdul Jalil and Tessa WongBBC News
From a pigeon expert to a professor, a new photo series seeks to shed light on one of China's fastest growing communities - livestreamers.
Chinese photographer Huang Qingjun is no stranger to capturing the intimate personal lives of ordinary Chinese. In 2003, he embarked on a unique project - documenting the possessions that people across China own.
The project series - called Jia Dang, or Family Stuff - has taken him across a multitude of provinces for nearly two decades, snapping families as they lay out all their worldly possessions.
In the latest instalment of his project, Mr Huang has turned his lens on people who make their living from livestreaming.
Livestreaming exploded in popularity during the pandemic, providing hours of entertainment as millions were confined to their homes for weeks on end.
It was not just viewers who were hooked. More digitally-savvy entrepreneurs also went online to peddle goods. In February 2020 at the height of China's Covid-19 epidemic, Taobao, the Chinese platform which sees the largest number of livestreaming sales, saw an increase of 719% in new sellers across the country.
And as lockdowns continue to be imposed across provinces and cities, the appetite for livestreaming content has remained strong.
"In the past two years, people's daily life and consumption habits have changed a lot," Mr Huang tells the BBC.
"Now people in the post-pandemic era perceive society through smartphones, and short broadcasts and livestreaming have become a window for individuals to showcase their talents."
Perhaps more importantly, livestreamers have presented some respite from loneliness, especially at a time when restrictions and quarantine have left many starved of human connection and company.
"The 'iron friendships' between the audience and the livestreamer, forged in the livestream broadcast room, is also part of what sustains the spirit of people,'" says Mr Huang.
In his earlier photo series, Mr Huang had to travel to some of the remotest parts of China to persuade people to pose for him. Some of them had never even been photographed in their lives, much less owned a camera.
They often displayed their meagre yet prized possessions: a television, a few pots and pans, and several pairs of worn shoes.
But he has now focused on a group of technology-savvy people from diverse backgrounds, ranging from a chemistry professor and a food deliveryman to a pigeon aficionado and a noodle seller.
Many of his subjects this time are pictured turning their own lenses on themselves, surrounded by professional filming equipment, electronic appliances and sporting goods.
"By focusing on [the livestreamers'] belongings … and the tools they rely on for their livelihood, we can see the changes of an era," says Mr Huang.
"With the rapid development of Chinese society, the living standards of Chinese people have also undergone great changes, and more families enjoy the dividends brought by this development."
The World Bank estimates China's gross national income per capita has grown more than tenfold in two decades, from $940 (£714) in 2000 to $10,550 in 2020, creating a swelling middle class with disposable income.
But the photographer adds that living through a pandemic has forced many to re-think their patterns of consumption.
"Now people have recognised the importance of the environment, and every household has begun to sort their rubbish [for recycling]," he says. "Because the pandemic has too many uncertainties, it also has had a great impact on people's incomes and household consumption patterns."
Mr Huang hopes this gradual orientation away from excessive consumerism will serve as inspiration for his next instalment of the series.
"I hope that I can do a minimalist lifestyle in the future," he says. "And the last work of my Family Stuff series will be of my own belongings."
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Putin threatens to cut off Europe's gas supply if not paid in roubles
Issued on: 01/04/2022 - 11:24
Russian gas continues to flow into Europe after President Vladimir Putin threatened to cut off supplies unless they are paid in roubles, a demand rejected by European leaders as a breach of contract. However, Putin's decree does include a mechanism under which foreign buyers would set up special accounts at Gazprombank, which would convert foreign currency payments into roubles on their behalf. Plus, workers at an Amazon warehouse in New York could be heading for a landmark victory for organised labour following a vote on whether to unionise.
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Guerra Rusia-Ucrania
La construcción de Vladimir Putin
El recorrido de 22 años en los que el líder de Rusia pasó de estadista a tirano.
El presidente Vladimir Putin durante una entrevista con el New York Times en 2003Credit...James Hill para The New York Times
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Por Roger Cohen
PARÍS — El 25 de septiembre de 2001, el presidente ruso Vladimir Putin se dirigió al Parlamento alemán en lo que llamó “el idioma de Goethe, Schiller y Kant”, aprendido durante su estancia en Dresde, Alemania, como oficial del KGB. “Rusia es una nación europea amiga”, declaró. “La paz estable en el continente es un objetivo primordial para nuestra nación”.
El líder ruso, que el año anterior, a los 47, había sido elegido tras un ascenso meteórico desde la oscuridad, pasó a describir los “derechos y libertades democráticos” como el “objetivo clave de la política interior de Rusia”. Los miembros del Bundestag se pusieron de pie para aplaudir la reconciliación que Putin parecía encarnar en Berlín, una ciudad que durante mucho tiempo simbolizó la división entre Occidente y el mundo totalitario soviético.
Norbert Röttgen, un representante de centroderecha que durante varios años dirigió la Comisión de Asuntos Exteriores del Parlamento, fue una de las personas que se levantó para aplaudir la intervención del líder ruso. “Putin nos cautivó”, dijo. “Su voz era bastante suave, en alemán, una voz que te tienta a creer lo que te dicen. Teníamos ciertos motivos para pensar que había una perspectiva viable de unión”.
Hoy, esa unión está hecha trizas. Ucrania arde, asolada por el ejército invasor que Putin envió para demostrar su convicción de que la nacionalidad ucraniana es un mito. Más de 3,7 millones de ucranianos se han convertido en refugiados; la cifra de muertos se incrementa en una guerra de más de un mes de duración y esa voz ronroneante de Putin se ha transformado en el furioso discurso de un hombre encorvado que tacha de “escoria y traidores” a cualquier ruso que se resista a la violencia de su cada vez más estricta dictadura.
Este mes, Putin prometió que a sus opositores —una “quinta columna” manipulada por Occidente— no les irá bien, mientras hacía una mueca por el estancamiento de la guerra relámpago que tenía prevista en Ucrania. Los verdaderos rusos, dijo, “los escupirían como un mosquito que se les metió en la boca por casualidad” y así lograrán la “necesaria autodepuración de la sociedad”.
Este distaba de ser el lenguaje de Kant y era más bien el de la exaltación nacionalista fascista mezclada con la juventud de Putin en San Petersburgo, tan dura y pendenciera.
Entre estas voces de razón e incitación, entre estos hombres en apariencia diferentes, se encuentran 22 años de poder y cinco presidentes de Estados Unidos. Mientras China ascendía, mientras Estados Unidos luchaba y perdía sus guerras eternas en Irak y Afganistán, mientras la tecnología conectaba al mundo en una red, un enigma ruso comenzaba a formarse en el Kremlin.
¿Se equivocaron Estados Unidos y sus aliados, por exceso de optimismo o ingenuidad, con Putin desde el principio? ¿O con el tiempo se transformó en el belicista revanchista de la actualidad, ya sea por la percepción de una provocación occidental, por la acumulación de agravios o por la vertiginosa intoxicación de un gobierno prolongado y —desde el inicio de la pandemia de COVID-19— cada vez más aislado?
Putin es un enigma, pero también es una figura tremendamente pública. Visto desde la perspectiva de su temeraria apuesta en Ucrania, surge la imagen de un hombre que aprovechó para considerar casi todos los movimientos de Occidente como un desprecio a Rusia, y quizás también a sí mismo. A medida que aumentaban los agravios, poco a poco, año a año, la diferencia se difuminaba. En efecto, se convirtió en el Estado, se fusionó con Rusia, sus destinos se fundieron en una visión cada vez más mesiánica de la restauración de la gloria imperial.
De las cenizas del imperio
“Creo que, para Putin, la tentación respecto a Occidente era que lo veía como instrumento para construir una gran Rusia”, dijo Condoleezza Rice, la exsecretaria de Estado que se reunió varias veces con Putin durante la primera fase de su gobierno. “Siempre estuvo obsesionado con los 25 millones de rusos atrapados fuera de la Madre Rusia por la desintegración de la Unión Soviética. Una y otra vez lo planteó. Por eso, para él, el fin del imperio soviético fue la mayor catástrofe del siglo XX”.
Pero si el resentimiento irredentista estaba al acecho, junto con la sospecha de un espía soviético hacia Estados Unidos, Putin tenía otras prioridades iniciales. Era un patriota servidor del Estado. La Rusia poscomunista de la década de 1990, gobernada por Boris Yeltsin, el primer líder del país elegido libremente, se había desmoronado.
En 1993, Yeltsin ordenó bombardear el Parlamento para reprimir una insurgencia; murieron 147 personas. Occidente tuvo que proporcionar a Rusia ayuda humanitaria, tan grave era su colapso económico y tan generalizada su pobreza extrema que grandes sectores industriales fueron vendidos por un precio irrisorio a una clase emergente de oligarcas. Para Putin, todo esto representaba el caos. Una humillación.
“Odiaba lo que le ocurría a Rusia, odiaba la idea de que Occidente tuviera que ayudarla”, dijo Christoph Heusgen, principal asesor diplomático de la excanciller alemana Angela Merkel entre 2005 y 2017. El primer manifiesto político de Putin para la campaña presidencial de 2000 consistía en revertir los esfuerzos de Occidente por transferir el poder del Estado al mercado. “Para los rusos”, escribió, “un Estado fuerte no es una anomalía contra la que luchar”. Al contrario, “es la fuente y el garante del orden, el iniciador y el principal motor de cualquier cambio”.
Pero Putin no era marxista, aunque reinstaurara el himno nacional de la época de Stalin. Había visto el desastre de una economía planificada centralizada, tanto en Rusia como en Alemania Oriental, donde sirvió como agente del KGB entre 1985 y 1990.
El nuevo mandatario trabajaría con los oligarcas creados por el caótico capitalismo de libre mercado y el clientelismo, siempre y cuando le demostraran una lealtad absoluta. De no ser así, serían expulsados. Si esto era una democracia, era una “democracia soberana”, una frase adoptada por los principales estrategas políticos de Putin, que hace hincapié en la segunda palabra.
Marcado, hasta cierto punto, por su ciudad natal, San Petersburgo, construida por Pedro el Grande a principios del siglo XVIII como una “ventana hacia Europa”, y por su experiencia política inicial allí, desde 1991, cuando trabajaba en la alcaldía para atraer inversiones extranjeras, Putin parece haberse abierto con cautela a Occidente al principio de su mandato.
En el año 2000, habló con el expresidente Bill Clinton de la posibilidad de que Rusia entrara en la OTAN, una idea que nunca llegó a concretarse. Conservó un acuerdo de asociación de Rusia con la Unión Europea firmado en 1994. En 2002 se creó un Consejo OTAN-Rusia. El hombre de San Petersburgo rivalizaba con el Homo Sovieticus.
Se trataba de un delicado acto de equilibrio, para el que el disciplinado Putin estaba preparado. “Nunca hay que perder el control”, le dijo al director de cine estadounidense Oliver Stone en The Putin Interviews, un documental de 2017. Una vez se describió a sí mismo como “un experto en relaciones humanas”. Los legisladores alemanes no fueron los únicos que se dejaron seducir por este hombre de rasgos impasibles e intención implacable, perfeccionados como agente de inteligencia.
“Hay que entender que viene del KGB, mentir es su profesión, no es un pecado”, comentó Sylvie Bermann, embajadora de Francia en Moscú de 2017 a 2020. “Es como un espejo, se adapta a lo que ve, de la forma en que fue entrenado”.
Pocos meses antes del discurso en el Bundestag, Putin conquistó al expresidente George W. Bush, quien, tras su primer encuentro en junio de 2001, dijo que había mirado a los ojos del presidente ruso y que le había parecido “muy directo y digno de confianza”. Yeltsin, igualmente convencido, ungió a Putin como su sucesor apenas tres años después de su llegada a Moscú en 1996.
“Putin se orienta de forma muy precisa hacia una persona”, me dijo en una entrevista en 2016 en Washington Mijaíl Jodorkovski, quien era el hombre más rico de Rusia antes de cumplir una década en una colonia penal siberiana y de que su empresa fuera disuelta por la fuerza. “Si quiere caerte bien, te caerá bien”.
La última vez que vi a Jodorkovski, en Moscú en octubre de 2003, fue pocos días antes de su detención por agentes armados por cargos de malversación. Me había hablado entonces de sus audaces ambiciones políticas, un delito de lesa majestad inaceptable para Putin.
El ascenso del autócrata
La finca presidencial boscosa de las afueras de Moscú era cómoda pero no ornamentada. En 2003, los gustos personales de Putin aún no eran de grandiosidad palaciega. Los guardias de seguridad paseaban por el lugar, mirando con atención los televisores que mostraban modelos de moda en las pasarelas de Milán y París.
Putin, como le gusta hacer, nos hizo esperar durante muchas horas. Parecía una pequeña demostración de superioridad, una pequeña descortesía que infligiría incluso a Rice, similar a la de llevar a su perro a una reunión con Merkel en 2007, cuando sabía que a ella le daban miedo los perros.
“Entiendo por qué tiene que hacer esto”, dijo Merkel. “Para demostrar que es un hombre”.
Cuando por fin comenzó la entrevista con tres periodistas del New York Times, Putin se mostró cordial y concentrado, cómodo en su fuerte dominio de los detalles. “Estamos firmemente en el camino del desarrollo de la democracia y de la economía de mercado”, dijo, y añadió: “por su mentalidad y cultura, el pueblo de Rusia es europeo”.
Habló de “buenas y estrechas relaciones” con el gobierno de Bush, a pesar de la guerra de Irak, y dijo que “los principales principios del humanismo —derechos humanos, libertad de expresión— siguen siendo fundamentales para todos los países”. La mayor lección de su educación, dijo, fue “el respeto a la ley”.
En ese momento, Putin ya había tomado medidas drásticas contra los medios de comunicación independientes, había llevado a cabo una brutal guerra en Chechenia que supuso la destrucción de Grozni, su capital, y había colocado a funcionarios de seguridad —conocidos como silovikí— al frente de su gobierno. A menudo eran viejos compañeros de San Petersburgo, como Nikolai Patrushev, actual secretario del Consejo de Seguridad de Putin. La primera regla de un oficial de inteligencia es la sospecha.
Cuando se le preguntó por sus métodos, el presidente se enfureció e insinuó que Estados Unidos no podía reclamar ninguna superioridad moral. “Tenemos un proverbio en Rusia”, dijo. “Uno no debe criticar al espejo si uno tiene la cara torcida”.
La impresión predominante fue la de un hombre dividido tras su inquebrantable mirada. El francés Michel Eltchaninoff, autor de En la cabeza de Vladimir Putin, dijo que había “un barniz de liberalismo en su discurso a principios de la década de 2000”, pero la atracción de restaurar el poder imperial ruso y así vengar la percepción de que Rusia era relegada a lo que el presidente Barack Obama llamaría “una potencia regional”, fue siempre el impulso más profundo de Putin.
Nacido en 1952, en una ciudad que en ese entonces se llamaba Leningrado, Putin creció a la sombra de la guerra de los soviéticos con la Alemania nazi, conocida por los rusos como la Gran Guerra Patria. Su padre fue gravemente herido, un hermano mayor murió durante el brutal asedio alemán de 872 días a la ciudad, y un abuelo había trabajado para Stalin como cocinero. Los inmensos sacrificios del Ejército Rojo para derrotar al nazismo no eran abstractos, sino palpables dentro de su modesta familia. Desde joven, Putin aprendió, como suele decir, que “al débil se le vence”.
“Occidente no valoró lo suficiente la fuerza del mito soviético, el sacrificio militar y el revanchismo en él”, dijo Eltchaninoff, cuyos abuelos eran todos rusos. “Cree profundamente que el hombre ruso está dispuesto a sacrificarse por una idea, mientras que al hombre occidental le gusta el éxito y la comodidad”.
Putin dio una muestra de esa comodidad a Rusia en los primeros ocho años de su presidencia. La economía avanzaba a todo vapor y la inversión extranjera llegaba a raudales. “Fue tal vez la época más feliz de la vida del país, con niveles de prosperidad y de libertad nunca igualados en la historia de Rusia”, dijo Alexander Gabuev, investigador principal del Centro Carnegie de Moscú.
Gabuev, que, como miles de rusos liberales, huyó a Estambul desde que comenzó la guerra en Ucrania, añadió que “había mucha corrupción y concentración de riqueza, pero también mucha bonanza. Y recuerda que en los años noventa todo el mundo era más pobre que una rata”. Ahora la clase media podía ir de vacaciones a Turquía o Vietnam.
El problema para Putin era que la diversificación de la economía depende del Estado de derecho. Él había estudiado Derecho en la Universidad de San Petersburgo y decía respetarlo. En realidad, el poder resultó ser su imán. Despreciaba las sutilezas legales. “¿Por qué iba a compartir el poder cuando podía vivir del petróleo, el gas y otros recursos naturales, y de una redistribución suficiente para mantener a la gente contenta?”, dijo Gabuev.
Timothy Snyder, un destacado historiador del fascismo, lo expresó en estos términos: “Habiendo jugado con un Estado de derecho autoritario, sencillamente se convirtió en el oligarca en jefe y convirtió al Estado en el mecanismo ejecutor de su clan oligárquico”.
Sin embargo, el país más grande de la Tierra, que se extiende a lo largo de 11 husos horarios, necesitaba algo más que la recuperación económica para volver a ponerse en pie. Putin se había formado en un mundo soviético que sostenía que Rusia no sería una gran potencia si no dominaba a sus vecinos. Los rumores a las puertas del país pusieron en entredicho esa doctrina.
En noviembre de 2003, la Revolución de las Rosas en Georgia puso a ese país camino a Occidente. En 2004 —el año de la segunda expansión de la OTAN tras la Guerra Fría, que incluyó a Estonia, Lituania, Letonia, Bulgaria, Rumanía, Eslovaquia y Eslovenia—, en Ucrania estallaron protestas callejeras masivas, conocidas como la Revolución Naranja. Estas manifestaciones también surgieron del rechazo a Moscú y la aceptación de un futuro occidental.
Ahí comenzó el giro de Putin de la cooperación con Occidente a la confrontación. Sería lento, pero la dirección general estaba marcada. Una vez, cuando Merkel le preguntó cuál había sido su mayor error, el presidente ruso respondió: “Confiar en usted”.
El enfrentamiento con Occidente
A partir de 2004, se hizo evidente un claro endurecimiento de la Rusia de Putin, lo que Rice, exsecretaria de Estado, denominó “una ofensiva en la que empezaron a circular estas historias de vulnerabilidad y contagio democrático”.
Antes de que terminara ese año, el mandatario eliminó las elecciones para los gobernadores regionales, convirtiéndolos en personas designadas por el Kremlin. Debido a su propaganda indiscriminada, la televisión rusa se parecía cada vez más a la televisión soviética.
En 2006, Anna Politkovskaya, una periodista de investigación que criticaba los abusos de derechos humanos en Chechenia, fue asesinada en Moscú el día del cumpleaños de Putin. Otro crítico del Kremlin, Alexander Litvinenko, antiguo agente de inteligencia, que había calificado a Rusia de “estado mafioso”, fue asesinado en Londres, envenenado con una sustancia radiactiva por espías rusos.
Para Putin, la expansión de la OTAN hacia países que habían formado parte de la Unión Soviética o de su imperio de Europa del Este en la posguerra representaba una traición estadounidense. La amenaza de una democracia occidental exitosa a sus puertas parece haber evolucionado hasta convertirse en una amenaza más inmediata para su sistema cada vez más represivo.
“La pesadilla de Putin no es la OTAN, sino la democracia”, dijo Joschka Fischer, exministro alemán de Relaciones Exteriores que se reunió varias veces con Putin. “Son las revoluciones de colores, las miles de personas en las calles de Kiev. Una vez que abrazó una ideología imperial y militar como base de una Rusia como potencia mundial, fue incapaz de tolerar esto”.
Aunque Putin ha presentado a una Ucrania de tendencia occidental como una amenaza para la seguridad rusa, se trataba más bien de una amenaza para su propio sistema autoritario. Radek Sikorski, exministro polaco de Relaciones Exteriores, dijo: “Por supuesto, Putin tiene razón en que una Ucrania democrática integrada en Europa y con éxito es una amenaza mortal para el putinismo. Esa, más que la pertenencia a la OTAN, es la cuestión”.
Al presidente ruso no le gustan las amenazas mortales, ya sean reales o imaginarias. Si alguien dudaba de la crueldad de Putin, en 2006 los convenció de ella. Su aversión a la debilidad lo hizo proclive a la violencia. Sin embargo, las democracias occidentales tardaron en asimilar esta lección básica.
Necesitaban a Rusia, y no solo por su petróleo y gas. El mandatario ruso era un importante aliado potencial en lo que se conoció como la guerra global contra el terrorismo. Coincidía con su propia guerra en Chechenia y con una tendencia a verse a sí mismo como parte de una batalla civilizatoria en nombre del cristianismo.
No obstante, Putin se sentía mucho menos cómodo con la “agenda de la libertad” que Bush anunció en el discurso de su renovación de mandato en enero de 2005, un compromiso para promover la democracia en todo el mundo en aras de una visión neoconservadora. En cada movimiento a favor de la libertad, Putin veía ahora la mano oculta de Estados Unidos. ¿Y por qué Bush no iba a incluir a Rusia en su ambicioso programa?
Al llegar a Moscú como embajador de Estados Unidos en 2005, William Burns, ahora director de la CIA, envió un mensaje sobrio, en el que se disipaba todo el optimismo de la posguerra fría. “Rusia es demasiado grande, demasiado orgullosa y demasiado consciente de su propia historia como para encajar en una ‘Europa entera y libre’”, escribió. Como relata en sus memorias, The Back Channel, Burns añadió que el “interés de Rusia por desempeñar un papel distintivo de Gran Potencia” causaría “a veces problemas significativos”.
Cuando François Hollande, el expresidente francés, se reunió con Putin varios años después, se sorprendió al ver que se refería a los estadounidenses como “yanquis”, y en términos mordaces. Estos yanquis “nos han humillado, nos han puesto en segundo lugar”, le dijo Putin. La OTAN era una organización “agresiva por naturaleza”, utilizada por Estados Unidos para presionar a Rusia, incluso para agitar movimientos democráticos.
“Se expresó de forma fría y calculadora”, dijo Hollande. “Es un hombre que siempre quiere demostrar una especie de determinación implacable, pero también con un tono de seducción, casi de dulzura. Un tono agradable se alterna con arrebatos brutales, que así se hacen más eficaces”.
Cuanto más seguro estaba de su poder, más parecía que Putin volvía a la hostilidad hacia Estados Unidos en la que se había formado. Los bombardeos de la OTAN sobre Belgrado en 1999, durante la guerra de Kosovo, y la invasión de Irak por parte de Estados Unidos en 2003, ya le habían infundido una sana desconfianza hacia las invocaciones estadounidenses de la Carta de las Naciones Unidas y el derecho internacional. Convencido del excepcionalismo de Rusia, de su destino inevitable de ser una gran potencia, no podía soportar el excepcionalismo estadounidense, la percepción de que Estados Unidos lanzaba su poder en nombre de un destino único, de una misión inherente para difundir la libertad en un mundo en el que Estados Unidos era la única potencia hegemónica.
En 2007, estos rencores llegaron a su punto álgido en el feroz discurso que Putin pronunció en la Conferencia de Seguridad de Múnich. “Un Estado y, por supuesto, en primer lugar Estados Unidos, ha sobrepasado sus fronteras nacionales en todos los sentidos”, declaró ante una audiencia conmocionada. Tras la Guerra Fría se había impuesto un “mundo unipolar” con “un centro de autoridad, un centro de fuerza, un centro de toma de decisiones”.
El resultado era un mundo “en el que hay un solo amo, un solo soberano y, al final, esto es pernicioso”. Más que pernicioso, era “extremadamente peligroso”, y su consecuencia era que “nadie se siente seguro”.
La amenaza de la expansión de la OTAN
Después del discurso que Putin pronunció en Múnich, Alemania aún tenía esperanzas. Merkel, quien creció en Alemania del Este, y habla ruso con fluidez, había entablado una relación con el mandatario. Putin puso a sus dos hijos en la escuela alemana de Moscú tras su regreso de Dresde. Le gustaba citar poemas alemanes. “Había una afinidad”, dijo Heusgen, el principal asesor diplomático de Merkel. “Un entendimiento”.
Sin embargo, trabajar con Putin no significaba que se le podía influir. “Creíamos con firmeza que no sería bueno incorporar a Georgia y Ucrania a la OTAN”, dijo Heusgen. “Traería inestabilidad”, agregó. Heusgen señaló que el artículo 10 del Tratado de la OTAN establece que cualquier miembro nuevo debe estar en condiciones de “contribuir a la seguridad del área del Atlántico Norte”. Merkel no tenía claro cómo harían eso ambos países.
Sin embargo, durante el último año de la presidencia de Bush, Estados Unidos no estaba dispuesto a transigir. Bush quería un “plan de acción para la adhesión” de Ucrania y Georgia, un compromiso específico para incorporar a ambos países a la alianza, que se anunciaría en la cumbre de la OTAN de abril de 2008 en Bucarest, Rumania. La expansión de la OTAN había garantizado la seguridad y la libertad de 100 millones de europeos liberados del imperio totalitario soviético; no debía detenerse.
En su calidad de embajador, Burns se opuso. En un mensaje a Rice, que en ese momento era confidencial, escribió: “La entrada de Ucrania en la OTAN es la más evidente de todas las líneas rojas para la élite rusa (no solo para Putin)”. En más de dos años y medio de conversaciones con los principales actores rusos, desde los matones idiotas de los oscuros recovecos del Kremlin hasta los más agudos críticos liberales de Putin, todavía no he encontrado a nadie que vea a Ucrania en la OTAN como algo distinto a un desafío directo a los intereses rusos”.
Ya en febrero de 2008, Estados Unidos y muchos de sus aliados habían reconocido la independencia de Kosovo de Serbia, una declaración unilateral que Rusia rechazó por considerarla ilegal, así como una afrenta a una nación eslava. Bermann, exembajadora de Francia en Moscú, recordó que el ministro de Relaciones Exteriores ruso, Sergey Lavrov, le advirtió en aquel momento: “Tenga cuidado, es un precedente, se utilizará en su contra”.
Francia se unió a Alemania en Bucarest para oponerse al plan de acción para la adhesión a la OTAN de Georgia y Ucrania. “Alemania no quería nada”, recordó Rice. “Dijo que no se podía acoger a un país con un conflicto congelado como Georgia”, en alusión al tenso enfrentamiento entre Georgia y las repúblicas separatistas de Osetia del Sur y Abjasia, apoyadas por Rusia.
A lo que el Sikorski, ministro de Relaciones Exteriores polaco, replicó: “¡Ustedes fueron un conflicto congelado durante 45 años!”.
Fue difícil hacer concesiones. La declaración de los líderes de la OTAN manifestó que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”. Pero nunca se aprobó un plan de acción que hiciera posible esa adhesión. Ucrania y Georgia se quedaron con una promesa vacía, condenadas a vagar indefinidamente en una tierra de nadie estratégica, mientras que Rusia enfureció y dejó entrever una división que podría aprovechar más adelante.
“Hoy vemos la declaración y pensamos que fue el peor de los mundos”, dijo Thomas Bagger, el saliente principal asesor diplomático del presidente alemán.
Putin acudió a Bucarest y pronunció lo que Rice describió como un “discurso emotivo”, en el que sugería que Ucrania era un país inventado, destacaba la presencia de 17 millones de rusos en ese territorio y calificaba a Kiev como la madre de todas las ciudades rusas, una afirmación que luego se convertiría en su obsesión.
Para Sikorski, el discurso de Putin no fue sorprendente. Ese año había recibido una carta de Vladimir Zhirinovski, un feroz nacionalista ruso que entonces era vicepresidente de la Duma, en la que sugería que Polonia y Rusia se repartieran Ucrania. “No respondí”, dijo Sikorski. “No nos dedicamos a cambiar las fronteras”.
Sin embargo, a pesar de todas las diferencias, Putin todavía no se había endurecido hasta la hostilidad absoluta. El presidente Bush y Rice se dirigieron a Sochi, el centro turístico favorito de Putin, en la costa del Mar Negro.
Putin mostró los lugares previstos para los Juegos Olímpicos de Invierno de 2014. Les presentó a Dmitri Medvédev, su viejo socio que se convertiría en presidente en mayo, como parte de una maniobra coreografiada para respetar los límites constitucionales rusos de los mandatos, pero permitir que Putin regrese al Kremlin en 2012 tras un periodo como primer ministro.
Hubo bailarines cosacos. Algunos estadounidenses bailaron y el ambiente era muy bueno.
Tres meses después, estalló una guerra de cinco días en Georgia. Rusia la calificó de operación de “imposición de la paz”. Tras haber provocado un impetuoso ataque georgiano contra sus fuerzas de representación en Osetia del Sur, Rusia invadió Georgia. Su objetivo estratégico era neutralizar cualquier ambición de adhesión de Georgia a la OTAN; lo que se consiguió en gran medida. Moscú reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur, integrándolas en Rusia.
Putin, a su manera deliberada, había dado un primer ultimátum, sin una respuesta occidental significativa.
Nosotros contra ellos
El 7 de mayo de 2012, mientras una salva de 30 cañonazos resonaba en Moscú y policías antimotines camuflados acorralaban a los manifestantes, Putin regresó a la presidencia rusa. Nervioso y cada vez más convencido de la perfidia y la decadencia de Occidente, había cambiado en muchos aspectos.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.
En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.
Todo ello pese a los intentos del gobierno Obama de “reajustar” las relaciones con Rusia durante los cuatro años que pasó en el cargo el menos duro Medvédev, que siempre estuvo en deuda con Putin.
Sin embargo, la idea de que Putin supusiera una amenaza seria para los intereses de Estados Unidos fue descartada en Washington, porque toda la atención estaba centrada en derrotar a Al Qaeda. Después de que el gobernador Mitt Romney dijera que la mayor amenaza geopolítica a la que se enfrentaba Estados Unidos era Rusia, el presidente Obama se burló de él.
“La Guerra Fría acabó hace más de 20 años”, dijo Obama a modo de lección despectiva durante un debate presidencial de 2012.
Rusia, bajo la presión de Estados Unidos, no emitió su voto en 2011 en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas para una intervención militar en Libia, que autorizaba “todas las medidas necesarias” para proteger a los civiles. Cuando, en opinión de Putin, esta misión se transformó en la búsqueda del derrocamiento de Muamar el Gadafi, asesinado por las fuerzas libias, el presidente ruso montó en cólera. Para él fue una confirmación más de la ilegalidad con que actuaba Estados Unidos internacionalmente.
Había algo más en juego. “A Putin lo atormentaba la brutal eliminación de Gadafi”, dijo Mark Medish, quien fue director principal de asuntos rusos, ucranianos y euroasiáticos en el Consejo de Seguridad Nacional durante la presidencia de Clinton. “Me dijeron que repetía los videos una y otra vez”. La eliminación de un dictador se sintió como algo personal.
Michel Duclos, quien fungió como embajador de Francia en Siria y que ahora es asesor especial del Institut Montaigne de París, un grupo de expertos, considera que Putin tomó la “decisión de una repolarización” definitiva en 2012. “Se había convencido de que Occidente estaba en decadencia tras la crisis financiera de 2008”, afirmó Duclos. “El camino a seguir era la confrontación”, agregó el experto.
En este enfrentamiento, Putin se había armado con refuerzos culturales y religiosos. Se presentó a sí mismo como la encarnación machista de los valores cristianos ortodoxos conservadores contra el abrazo irreligioso de Occidente al matrimonio entre personas del mismo sexo, el feminismo radical, la homosexualidad, la inmigración masiva y otras manifestaciones de “decadencia”.
Según Putin, Estados Unidos y sus aliados pretendían globalizar estos valores subversivos bajo la cobertura de la promoción de la democracia y los derechos humanos. La Santa Rusia se opondría a esta nefasta homogeneización. El putinismo, tal y como ahora se concretaba, se oponía a un Occidente impío y acechante. Moscú volvió a tener una ideología. La de la resistencia conservadora, y atraía a los líderes de la derecha en toda Europa y más allá.
También era, al parecer, un reflejo de algo más. Cuando, en el documental de Oliver Stone, se le pregunta a Putin si alguna vez tiene “días malos”, su respuesta es: “No soy una mujer, así que no tengo días malos”. Presionado un poco por el generalmente deferente Stone, el presidente ruso opina: “Es la naturaleza de las cosas”.
Más tarde, Stone le pregunta sobre los homosexuales y los militares. “Si se ducha en un submarino con un hombre y sabe que es gay, ¿tiene algún problema con eso?”. Putin responde: “Bueno, prefiero no ir a la ducha con él. ¿Para qué provocarlo? Pero ya sabes, soy un maestro del judo”.
Esto, aparentemente, pretendía ser una broma.
Pero Putin no estaba bromeando sobre su desafío conservador a la cultura occidental. Le permitió desarrollar su propio apoyo en Europa entre los partidos de la derecha dura, como la Agrupación Nacional Francesa, antes Frente Nacional, que recibió un préstamo de un banco ruso. El nacionalismo autocrático revivió su atractivo, desafiando al liberalismo democrático que el líder ruso declararía “obsoleto” en 2019.
Una serie de escritores e historiadores fascistas o nacionalistas con ideas místicas sobre el destino y la suerte de Rusia, entre los que destaca Ivan Ilyin, influyeron cada vez más en el pensamiento de Putin. Ilyin veía al soldado ruso como “la voluntad, la fuerza y el honor del Estado ruso” y escribió: “Mi oración es como una espada. Y mi espada es como una oración”. Putin lo citó con frecuencia.
“En el momento en que Putin vuelve al Kremlin, tiene una ideología, una cobertura espiritual para su cleptocracia”, dijo Snyder, el historiador. “Ahora Rusia se extiende hasta donde su líder decida. Se trata de la Rusia eterna, una mezcla de los últimos 1000 años. Ucrania es nuestra, siempre nuestra, porque Dios lo dice, y no importan los hechos”.
Cuando Putin viajó a Kiev en julio de 2013, en una visita para conmemorar el 1025° aniversario de la conversión al cristianismo del San Vladimir el Grande, prometió proteger “nuestra patria común, la Gran Rus”. Más tarde mandó erigir una estatua de Vladimir frente al Kremlin.
Para Ucrania, sin embargo, esa “protección” rusa se había convertido en poco más que una amenaza apenas velada, independientemente de los amplios lazos culturales, lingüísticos y familiares entre ambos países.
“Polonia ha sido invadida muchas veces por Rusia”, dijo Sikorski, ex ministro de Relaciones Exteriores polaco. “Pero recuerden que Rusia nunca invade. Solo acude en ayuda de las minorías rusoparlantes en peligro”.
Un líder envalentonado
A lo largo de 22 años, el ejercicio del poder de Putin es, en muchos sentidos, un creciente estudio de la audacia. En un principio, con la intención de restaurar el orden y ganarse el respeto internacional —especialmente en Occidente—, se convenció de que una Rusia rica en ingresos petroleros y en nuevo armamento de alta tecnología podía pavonearse por el mundo, desplegar la fuerza militar y encontrar escasa resistencia.
“El poder, para los rusos, son las armas. No es la economía”, dijo Bermann, exembajadora de Francia, que siguió de cerca la constante militarización de la sociedad rusa por parte de Putin durante su estancia en Moscú. Le llamó especialmente la atención el grandioso despliegue de videos de armamento nuclear e hipersónico avanzado presidido por el presidente en un discurso a la nación en marzo de 2018.
“Nadie nos escuchó”, proclamó Putin. “Escúchennos ahora”. También dijo: “Los esfuerzos por contener a Rusia han fracasado”.
Pareciera que Putin creía que era la encarnación del destino místico de la gran potencia rusa, lo que desaparecería todos los obstáculos. “Cuando lo conocí, había que inclinarse un poco para entender lo que decía”, dijo Rice, la ex secretaria de Estado. “He visto a Putin pasar de ser un poco tímido, a algo tímido, a arrogante y ahora megalomaníaco”.
Un momento importante en esta evolución parece haber llegado con la decisión de última hora de Obama en 2013 de no bombardear Siria después de que Bashar al-Assad, el presidente sirio, cruzara una “línea roja” estadounidense contra el uso de armas químicas. En su lugar, Obama llevó el caso de la guerra a un Congreso reticente, y bajo la persistente amenaza estadounidense y la presión de Moscú, al-Assad accedió a la destrucción de las armas.
La vacilación parece haber dejado una impresión en Putin. “Creo que fue decisivo”, dijo Hollande, el expresidente francés, que había preparado aviones de guerra para participar en el ataque militar previsto. “Decisivo para la credibilidad estadounidense, y eso tuvo consecuencias. Después de eso, creo que Putin consideró débil a Obama”.
Ciertamente, Putin intensificó rápidamente sus esfuerzos para expandir el poder ruso.
Ucrania, al derrocar a su líder respaldado por Moscú en un sangriento levantamiento popular en febrero de 2014, y al rechazar de facto las seducciones multimillonarias de Putin para unirse a su Unión Euroasiática en lugar de buscar un acuerdo de asociación con la UE, cometió lo imperdonable. Para Putin esto era el espectro devorador de la revolución de colores hecho realidad. Fue, insistió, un “golpe de Estado” respaldado por Estados Unidos.
A esto le siguió la anexión de Crimea por parte de Putin y la orquestación del conflicto militar en el este de Ucrania que creó dos regiones separatistas respaldadas por Rusia.
Dos décadas antes, en 1994, Rusia había firmado un acuerdo conocido como el Memorándum de Budapest, por el que Ucrania renunciaba a su vasto arsenal nuclear a cambio de la promesa de respetar su soberanía y las fronteras existentes. Pero Putin no estaba interesado en ese compromiso.
Heusgen señaló que el punto de ruptura para Merkel llegó cuando le preguntó a Putin sobre los “hombrecitos verdes” —soldados rusos encubiertos— que aparecieron en Crimea antes de la anexión rusa en marzo de 2014. “No tengo nada que ver con ellos”, respondió Putin, de manera poco convincente.
“Le mintió: mentiras, mentiras, mentiras”, aseguró Heusgen. “A partir de entonces, Merkel dejó de creer en todo lo que le decía”. Ella le decía a Obama que el líder ruso “vivía en otro mundo”.
Más tarde, cuando Putin ordenó a las fuerzas rusas entrar en Siria y, en 2016, se embarcó en el feroz bombardeo de Alepo, Merkel le dijo que el bombardeo tenía que parar. Pero el líder ruso no quiso.
“Dijo que había algunos combatientes chechenos y terroristas allí, y que no los quería de vuelta, y que bombardearía todo Alepo para deshacerse de ellos”, dijo Heusgen. “Fue de una brutalidad absoluta. Es decir, ¿qué tan brutal se puede ser?”.
Mentiras y brutalidad: los métodos básicos de la última versión de Putin estaban bastante claros. Para cualquiera que estuviera escuchando, Lavrov, el ministro de Relaciones Exteriores, lo había puesto de manifiesto en la Conferencia de Seguridad de Múnich de 2015.
En un discurso tan violento como el de Putin en 2007, Lavrov acusó a los ucranianos de participar en una orgía de “violencia nacionalista” caracterizada por purgas étnicas dirigidas contra judíos y rusos. La anexión de Crimea se produjo porque un levantamiento popular exigió “el derecho de autodeterminación” en virtud de la Carta de las Naciones Unidas, afirmó.
Estados Unidos, según Lavrov, estaba impulsado por un deseo insaciable de dominio mundial. Europa, una vez terminada la Guerra Fría, debería haber construido “la casa común europea” —una “zona económica libre” desde Lisboa hasta Vladivostok— en lugar de ampliar la OTAN hacia el este.
Pero no muchos escuchaban. Estados Unidos y la mayor parte de Europa —a excepción de las naciones más cercanas a Rusia— se dejaron llevar por la convicción, pocas veces cuestionada, de que la amenaza rusa, aunque creciente, estaba contenida; de que Putin era un hombre racional cuyo uso de la fuerza implicaba un análisis serio de costos y beneficios; y que la paz europea estaba asegurada. Los oligarcas siguieron haciendo de “Londresgrado” su hogar; el Partido Conservador de Gran Bretaña se alegró de recibir dinero de ellos. Figuras prominentes de Alemania, Francia y Austria aceptaron con gusto sinecuras rusas bien pagadas. Entre ellos, Gerhard Schröder, excanciller alemán, y François Fillon, ex primer ministro francés. El petróleo y el gas rusos llegaron a Europa.
Destacados intelectuales, como Hélène Carrère d’Encausse, secretaria perpetua de la Académie Française y especialista en historia rusa, defendieron a Putin con firmeza, incluso en el período previo a la guerra de Ucrania. “Estados Unidos se dedicó a humillar a Rusia”, dijo a un entrevistador de la televisión francesa, sugiriendo que la disolución simultánea de la OTAN y el Pacto de Varsovia habría servido mejor al mundo.
En cuanto al expresidente Donald Trump, nunca tuvo una palabra crítica para Putin, prefiriendo creerle a él antes que a sus propios servicios de inteligencia acerca de la intromisión rusa en las elecciones de 2016.
“En retrospectiva, deberíamos haber empezado hace tiempo lo que ahora tenemos que hacer a toda prisa”, dijo Bagger, el alto diplomático alemán. “Reforzar nuestro ejército y diversificar los suministros de energía. En lugar de ello, seguimos adelante y ampliamos los flujos de recursos procedentes de Rusia. Y arrastramos un ejército vaciado”.
Y añadió: “No nos dimos cuenta de que Putin se había metido en una mitología histórica y pensaba en categorías de un imperio de 1000 años. No se puede disuadir a alguien así con sanciones”.
La guerra en Ucrania
Lo impensable puede ocurrir. La guerra elegida por Rusia en Ucrania es una prueba de eso. Viendo cómo se desarrollaba, Bermann me dijo que le habían recordado unas líneas de La mancha humana, de Philip Roth: “Lo peligroso del odio es que, una vez empiezas a sentirlo, lo experimentas cien veces más de lo que esperabas. Una vez empiezas, no puedes detenerte”.
En el aislamiento provocado por la COVID-19, aparentemente redoblado por la germofobia que ha llevado al líder ruso a imponer lo que Bagger llamó “medidas extraordinarias” para cualquiera que se reúna con él, pareció que todas las obsesiones de Putin sobre los 25 millones de rusos perdidos en su patria durante la desintegración de la Unión Soviética cobraron fuerza.
“Algo pasó”, dijo Bermann, que fue recibida por un sonriente Putin cuando presentó sus credenciales como embajadora en 2017. “Habla con una nueva rabia y furia, una especie de locura”.
Rice quedó igualmente impactada. “Algo es definitivamente diferente”, dijo. “No controla sus emociones. Algo está mal”.
Después de que el presidente de Francia, Emmanuel Macron, se reunió con Putin en extremos opuestos de una mesa de seis metros el mes pasado, declaró a los periodistas que el mandatario le pareció más rígido, aislado e ideológicamente inflexible que en su reunión previa celebrada en 2019. Los asistentes de Macron describieron a Putin como físicamente cambiado, con la cara hinchada. “Paranoico” fue la palabra elegida por el principal asesor diplomático del presidente francés para describir un discurso de Putin justo antes de la guerra.
El hecho de que Ucrania tocó a Putin de alguna manera bastante perturbadora es evidente en el tratado de 5000 palabras sobre “La unidad histórica de rusos y ucranianos” que escribió en su aislamiento el verano pasado y que ordenó distribuir a los miembros de las fuerzas armadas. Con argumentos que se remontan al siglo IX, dijo que “de hecho, Rusia fue despojada”. Ucrania es ahora el hogar de “radicales y neonazis” que pretenden borrar cualquier rastro de Rusia.
“Nunca permitiremos que nuestros territorios históricos y las personas cercanas que viven en ellos sean utilizados contra Rusia”, escribió. “Y a los que emprendan tal intento, me gustaría decirles que así destruirán su propio país”.
En retrospectiva, su intención es bastante clara, muchos meses antes de la invasión. Así se lo pareció a Eltchaninoff, el autor francés. “La religión de la guerra se había instalado”, dijo. “Putin había sustituido lo real por un mito”.
¿Pero por qué ahora? Putin había llegado a la conclusión de que Occidente es débil, dividido, decadente, entregado al consumo privado y a la promiscuidad. Alemania tenía un nuevo líder y Francia unas elecciones inminentes. Había logrado consolidar una asociación con China. Materiales de inteligencia deficientes lo convencieron de que el Ejército ruso sería recibido como libertador en, al menos, grandes extensiones del este de Ucrania. La COVID-19, dijo Bagger, “le había dado una sensación de urgencia, de que el tiempo se estaba acabando”.
Hollande, el expresidente, tenía una explicación más sencilla: “Putin estaba ebrio de su propio éxito. En los últimos años, ha ganado mucho”. En Crimea, en Siria, en Bielorrusia, en África, en Kazajistán. “Putin se dice a sí mismo: ‘Estoy avanzando en todas partes. ¿Dónde estoy en retirada? ¡En ninguna parte!’”.
Eso ya no es así. De un solo golpe, Putin impulsó a la OTAN, puso fin a la neutralidad suiza y al pacifismo alemán de posguerra, unió a una Unión Europea que había estado fragmentada, perjudicó a la economía rusa de cara a los años por venir, provocó un éxodo masivo de rusos educados y reforzó lo mismo que negó que hubiera existido, de una manera que resultará indeleble: la nacionalidad ucraniana. Se ha visto superado por el ágil y valiente presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, un hombre del que se burló.
“Ha deshecho en un abrir y cerrar de ojos los logros de su presidencia”, dijo Gabuev, el investigador principal del Carnegie de Moscú, ahora en Estambul. Para Hollande, “Putin ha cometido lo irremediable”.
El presidente Joe Biden ha llamado a Putin “bruto”, “criminal de guerra” y “asesino”. “Por el amor de Dios, este hombre no puede seguir en el poder”, dijo en Polonia el sábado. Sin embargo, el líder ruso conserva profundas reservas de apoyo en Rusia, y un férreo control sobre sus servicios de seguridad.
Que el poder corrompe es bien sabido. Una inmensa distancia parece separar al hombre que se ganó el Bundestag en 2001 con un discurso conciliador y al líder que despotrica contra los “traidores nacionales” seducidos por Occidente que “no pueden prescindir del foie gras, las ostras o las llamadas libertades de género”, como dijo en su discurso sobre escoria y traidores de este mes. Si la guerra nuclear sigue siendo una posibilidad remota, es mucho menos remota que hace un mes, un tema de conversación habitual en las mesas de toda Europa mientras Putin persigue la “desnazificación” de un país cuyo líder es judío.
Es como si, tras coquetear con una nueva idea —una Rusia integrada en Occidente—, Putin, que cumplirá 70 años este año, volviera a algo más profundo en su psique: el mundo de su infancia tras la victoria de la Gran Guerra Patria, en la cual Rusia regresaba para liberar a los ucranianos del nazismo y Stalin recuperaba su estatura heroica.
Con su asalto a los medios de comunicación independientes completado, su insistencia en que la invasión no es una “guerra” y su liquidación de Memorial International, la principal organización de derechos humanos que narra la persecución de la era de Stalin, Putin ha vuelto a sus raíces en un país totalitario.
Röttgen, que se puso de pie para aplaudir a Putin hace 21 años, me dijo: “Creo que en este punto o gana o está acabado. Acabado políticamente, o acabado físicamente”.
Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen
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France24 - World
Video investigation: How civilians were targeted by heavy bombing in Kharkiv, Ukraine
The Observers
Issued on: 31/03/2022 - 16:53
Poline Tchoubar
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Since the Russian invasion of Ukraine began on February 24, the eastern city of Kharkiv has been the site of severe bombing. While the Russian Ministry of Defence has claimed since February 27 that it is only hitting strategic military targets, amateur images verified and analysed by the FRANCE 24 Observers team show how the strikes have impacted civilians. In this video investigation, we look at the types of weapons and their trajectory.
"I don't know what state our building is in, but the neighbourhood is in ruins..."
Maria and Alla had to leave Kharkiv after spending six days in a basement while bombs fell on their neighbourhood. Now, they stay updated on Ukrainian Telegram channels, where every day videos are posted showing residential areas hit by strikes.
More than 150 videos verified by British NGO Centre for Information Resilience showed damage to civilian infrastructure between February 24 and March 22. Why are these strikes causing such extensive damage? Amateur footage has documented the use of cluster munitions, which cause extensive collateral damage. Footage of rocket debris also provides clues about where the weapons may have been launched from.
>> Read more on The Observers: Russian shelling hits Kharkiv city centre
On March 18, Human Rights Watch denounced the deadly attacks on civilians in Kharkiv. According to the organisation, these attacks deprive civilians of access to food and medicine, as well as services such as electricity, heating and water.
>> Read more on The Observers: Civilian buildings in Kharkiv in crosshairs of Russian shelling
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Orléans : un important arsenal de guerre découvert lors d’une perquisition
Une découverte stupéfiante. Alors qu’ils menaient une perquisition à Orléans le 28 mars, les enquêteurs de la police judiciaire ont mis la main sur un important arsenal de guerre. Au total, cinq pistolets, trois fusils, une kalachnikov, 350 munitions, une grenade et des gilets pare-balles ont été découverts. Comme l’a rapporté France 3 le 31 mars, Trois personnes suspectées d’avoir participé à une fusillade en juin 2021, et vivant à ce domicile, ont été interpellées. Au lendemain de leur arrestation, le trio a été présenté à un magistrat, mais les individus ont « fait usage de leur droit au silence en garde à vue et devant le juge d’instruction ». Ils ont ensuite été mis en examen pour tentative d’assassinat, et deux d’entre eux ont également été mis en examen pour détention d’armes.
Une affaire de plusieurs mois
L’affaire remonte au 1er juin 2021 lorsque vers 1h du matin, la police est intervenue au quartier Saint-Marc après l’appel d’un témoin ayant entendu des coups de feu. Un homme « violenté » ayant visiblement reçu « de nombreux coups au visage » a dans le même temps été transporté aux urgences. Cette nuit-là, les enquêteurs ont découvert « de nombreuses traces de sang », « trois véhicules impactés par des tirs » et « une vingtaine de douilles de calibres divers ». Les suspects avaient pris la fuite, mais les enquêteurs ont fini par remonter à eux neuf mois après les faits. Il s’agit de trois individus issus de la communauté tchétchène, dont deux d’entre eux sont déjà connus des services de police. Pour l’heure, ils sont incarcérés et seront présentés au juge des libertés et de la détention ce 1er avril.
Orléans : les dernières actualités
BBC
How we pay the bills: Skipping meals and fewer car journeys
By Johny CassidyBBC News
About 22 million households are about to have to pay a lot more for their energy bills, a move that could push millions into poverty.
As warnings grow of the worst drop in living standards since records began, the BBC will be following a number of people throughout the year to see how they are managing.
'We're cutting down on car journeys and stopped buying fresh fruit'
Ruchita Green has been thinking about spiralling costs for months, as she has watched petrol and food prices go up.
The 38-year-old lives near Grimsby in Lincolnshire with her husband Darren, a teacher, their three children and her husband's parents.
Their energy bill is already high at £198 a month, which includes the cost of heating an annexe in their home where Darren's parents live. They haven't yet summoned the courage to read their meter, but they are bracing themselves for a steep rise, and to have to tighten their belts. The average annual bill is likely to increase by £693, according to Ofgem - a rise like that would add another £58 to their monthly outgoings.
"We're really starting to worry about how it's all going to work," Ruchita says.
Darren's salary of about £2,750 a month is their main source of income. Ruchita runs a business teaching people how to cook Indian food in their own homes, but it doesn't bring in much and margins are tight. "If a client decides they want to have meat for starters and meat as part of the main course my heart sinks," she says. She will soon have to decide whether to increase her prices, or only cook cheaper vegetarian meals. She worries either might also cause a drop in her business.
The weekly petrol bill for their car has gone from £20 to £30 a week, so she's started to cut down on journeys. For the weekly shop, she's been buying cheaper brands, and buying tinned fruit instead of fresh, and they've cut down on takeaways, which she thinks has saved them at least £80 a month. She's also changed childminder, saving about £20 a week.
Another area they've had to cut down on is on some of their other children's after-school activities, which Ruchita says has been tough on their eldest children, aged 11 and six. "They ask me why can't we do multi-sports any more and I have to tell them it's because we can't afford it."
At the moment they're just about managing, Ruchita says, but she is aware that further increases could have a bigger impact.
'I'm juggling things to make everything add up - it doesn't'
Esme Buxton often doesn't earn enough to make ends meet, and regularly relies on family for help.
She got a shock in December when her energy supplier told her the £30 monthly direct debit she'd been paying hadn't been enough to cover her energy bills, and it was increasing to £66. "They then put it up to £75 in February, and then again to £95 in March," she says.
The 30-year-old lives in a one-bedroom flat in Cheltenham which she shares with her Romanian rescue dog Arlo, and works as a freelance photographer and marketer. She says that the seasonal nature of wedding photography means she finds it hard to balance the books.
She knows she is fortunate that her family will help, and she keeps a tight rein on her spending, but looking at her budget from February it's easy to see just how precarious things are.
"I earned £1,188 in February. My total bills came to £1,603. I got £500 of a top-up loan from my dad and grandad," she says. "That left me with a grand total of £85 for any extras."
Those little extras are things like going swimming or to the gym or to have a coffee in the park with her mum. She was able to go to the cinema this month because of an offer she got with her mobile phone supplier, but as for things like eating out or the pub, they're all gone for the moment.
"I'm constantly worried about money and think about it all the time. I'm always juggling things in my head to try and make everything add up, which it doesn't."
As well as her £595 rent, £94 council tax and the money for other utility bills such as water and her phone, Esme also puts £300 aside every month for her annual tax bill. But the tax money is what she'll dip into if an unexpected bill comes in, like when she had to pay for a new wheel for her bike after it was stolen from outside her flat.
"The bike saves me money on public transport, so I knew I really needed to get it," she says, "but that money will have to be paid back from next month's budget which will leave me short again."
To help cut back, she now only uses the heating in the evening. She's even bought an air fryer in an attempt to stop using her oven. "The air fryer is great," she laughs. "I made donuts in it the other day."
Esme is also trying to cut back on her food budget. She's allowing herself around £30 a week and now almost exclusively shops in her local Lidl. She has noticed the cost of fresh fruit going up and now buys frozen.
The one thing she says she can't really cut back on is food for her dog Arlo. "I try to shop around online to get a good deal, but even with doing that I'm spending nearly £50 feeding her every month," she says. "I also have to pay pet insurance. If anything happened to her I wouldn't be able to afford the vet bills. All these things add up."
'If I eat late in the morning, I don't have to eat again until evening'
Andrew McIntyre owes his energy supplier £1,200, and his monthly bill is about to go up from £75 to £120 a month.
The 57-year-old lives off universal credit, and already regularly faces a shortfall between what he's got coming in and what he needs to pay on bills.
As he gets ready to go to a local food charity for a free meal - something he does one day a week and likes to get dressed up smartly for - he explains that it means he's had to choose between paying his rent and heating his flat.
"Every month I'm robbing Peter to pay Paul," he says. Andrew gets £325 a month in universal credit, and £351 a month in housing benefit. He has no savings. He pays £400 for rent, leaving him with £276 for food and bills.
Andrew tries to keep his energy use to a minimum. "During the winter I put on extra layers to keep warm," he says. "If I am really cold sitting watching TV in the evening, I'll get inside my sleeping bag on the sofa and keep warm like that."
He allows himself about £80 a month on food, but that includes him skipping meals. "If I can eat late in the morning then I don't have to eat again until my evening meal," he says.
He has time to go to different supermarkets in his hometown of Walsall in the West Midlands to find the cheapest deals. "I know the price of everything," he laughs. "A change of only a few pence really makes a difference to how far my money will go."
The rest of his money goes on paying his phone bill, water bill and council tax.
It's particularly important for Andrew that he keeps up with his rent. In 2009, he lost the factory job he'd worked at for nearly 29 years and split from his long-term partner, and he found himself living on the streets for seven months.
"I'll never forget the experience and how it hit me," he says. "If I have to choose between keeping a roof over my head and paying my electric bill, it's an easy choice. There's no way I'll ever end up homeless again."
Andrew says he really did feel close to the edge at times, but he's also strangely positive now about the experience.
"I can sit on my settee in the evening and be thankful for what I've got. I don't have a lot, but what I do have I'm thankful for," he says.
We're keen to talk to people who are willing to disclose their incoming and outgoing income as well as track their finances over the year. If you would like to take part email haveyoursay@bbc.co.uk.
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Can India stay out of it? While West sanctions Russia, Delhi maintains historic ties
Issued on: 31/03/2022 - 20:24
François PICARD
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François PICARD
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It's that old adage: your friends' friends are not always your friends. Over the years, India has drifted towards the United States, partly due to its border tensions with China. But even the invasion of Ukraine cannot break the historic ties binding Delhi to Moscow – from arms and oil imports to the non-aligned strategic autonomy that steered India through the Cold War. So can India stay out of it? Can anyone? If nations don't actively oppose an invasion, do they enable it?
Produced by Alessandro Xenos, Léopoldine Iribarren, and Antonia Kerrigan.
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Leela JACINTO, Senior Editor, France24.com
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Manoj KEWALRAMANI, Chair of Indo-Pacific Studies, Takshashila Institution
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Guerra Rusia-Ucrania
Cuando Nokia se retiró de Rusia, quedó un vasto sistema de vigilancia
La empresa finlandesa desempeñó un papel clave para permitir el ciberespionaje de Rusia, según muestra una serie de documentos, lo que plantea cuestiones de responsabilidad empresarial.
La sede en Moscú del servicio de inteligencia del FSB, que utiliza una red de vigilancia a la que Nokia ayudó a funcionar sin problemas.Credit...Agence France-Presse — Getty Images
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Por Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik
Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik, quienes reportean sobre tecnología, examinaron más de 75.000 documentos para este artículo.
Este mes, Nokia anunció que detendría sus ventas en Rusia y denunció la invasión a Ucrania. Sin embargo, la firma finlandesa no hizo mención de lo que estaba dejando atrás: el equipo y el software que conectan la herramienta más poderosa de vigilancia digital del gobierno con la red de telecomunicaciones más grande de la nación.
La herramienta fue utilizada para rastrear a simpatizantes del líder de la oposición rusa, Alexéi Navalny. Los investigadores mencionaron que habían interceptado las llamadas telefónicas de un enemigo del Kremlin que luego fue asesinado. Lo más probable es que la herramienta, llamada Sistema para Actividades de Investigación Operativa (SORM, por su sigla en ruso), también se esté usando en este momento, mientras el presidente Vladimir Putin elige y silencia las voces que se oponen a la guerra dentro de Rusia.
Durante más de cinco años, Nokia proporcionó el equipo y los servicios para vincular el SORM con el proveedor de servicios de telecomunicaciones más grande de Rusia, MTS, según los documentos de la empresa que obtuvo The New York Times. Aunque Nokia no fabrica la tecnología que intercepta las comunicaciones, los documentos expusieron cómo trabajó con empresas rusas ligadas con el Estado para planear, optimizar y resolver problemas de conexión del sistema SORM con la red de MTS. El principal servicio de inteligencia rusa, el Servicio Federal de Seguridad (FSB, por su sigla en ruso), utiliza el SORM para escuchar conversaciones telefónicas, interceptar correos electrónicos y mensajes de texto y rastrear otras comunicaciones por internet.
Los documentos, de un periodo que va de 2008 a 2017, muestran, a un detalle que no se había revelado, que Nokia sabía que estaba habilitando un sistema de vigilancia ruso. La tarea fue esencial para que Nokia hiciera negocios en Rusia, donde se había convertido en uno de los principales proveedores de equipos y servicios para hacer funcionar las redes de varios clientes de telecomunicaciones. El negocio produjo cientos de millones de dólares en ingreso anual, incluso cuando Putin se volvió más beligerante en el extranjero y más controlador en casa.
Durante años, las empresas multinacionales sacaron el máximo provecho de una creciente demanda rusa por nuevas tecnologías. Ahora, la indignación mundial en torno a la guerra más grande que se ha visto en territorio europeo desde la Segunda Guerra Mundial está forzándolas a reexaminar su influencia.
El conflicto en Ucrania ha cambiado por completo la idea de que los productos y los servicios son agnósticos. En el pasado, las empresas tecnológicas argüían que era mejor permanecer en mercados autoritarios, aunque eso implicara obedecer leyes creadas por autócratas. Facebook, Google y Twitter han tenido dificultades para encontrar un equilibrio cuando han sido presionadas para censurar, ya sea en Vietnam o en Rusia; mientras que en China, Apple trabaja con un socio propiedad del Estado para almacenar información de los usuarios a la que pueden acceder las autoridades. Intel y Nvidia venden chips por medio de revendedores en China, lo cual les permite a las autoridades comprarlos para el funcionamiento de computadoras de vigilancia.
Las lecciones que saquen las empresas de lo que está ocurriendo en Rusia podrían tener consecuencias en otros países autoritarios donde se venden tecnologías avanzadas. Una regulación que le da poder al Departamento de Comercio de Estados Unidos para impedir que las empresas, entre ellas proveedores de equipo de telecomunicaciones, vendan tecnología en esos lugares fue parte de un proyecto de ley, llamado Ley Estados Unidos Compite, que aprobó la Cámara de Representantes en febrero.
“Deberíamos tratar a la tecnología sofisticada de vigilancia de la misma manera que a la tecnología sofisticada de drones o misiles”, dijo el representante Tom Malinowski, demócrata y miembro de la Cámara de Representantes por Nueva Jersey, quien fue subsecretario de Estado para los derechos humanos en el gobierno de Obama. “Necesitamos controles apropiados para la proliferación de este tipo de tecnologías al igual que sobre otros asuntos delicados de seguridad nacional”.
Andrei Soldatov, un experto en vigilancia digital e inteligencia rusa que revisó algunos de los documentos de Nokia a petición del Times, comentó que, sin el involucramiento de la empresa en el SORM, “habría sido imposible crear un sistema de ese tipo”.
“Seguramente sabían cómo se iban a usar sus dispositivos”, dijo Soldatov, quien en la actualidad es investigador en el instituto Center for European Policy Analysis.
Nokia no negó la autenticidad de los documentos y comentó que, según la ley rusa, debía fabricar productos que permitieran que un operador de telecomunicaciones de Rusia se conectara con el sistema SORM. De acuerdo con la empresa, otros países hacen demandas similares y esta debe decidir si ayuda a que funcione internet o retirarse por completo. Nokia también mencionó que no había fabricado, instalado ni dado servicio al equipo del SORM.
La empresa señaló que cumple las normas internacionales, que usan muchos proveedores de equipos de redes centrales y cubren la vigilancia gubernamental. Nokia hizo un llamado a los gobiernos para que establezcan reglas de exportación más claras sobre dónde se podía vender la tecnología y declaró que “condena de manera inequívoca” la invasión de Rusia a Ucrania.
“Nokia no puede controlar, acceder ni interferir con ninguna capacidad legal de intercepción en las redes que poseen y operan nuestros clientes”, mencionó la empresa en un comunicado.
MTS no respondió a las solicitudes para ofrecer comentarios.
Los documentos que revisó el Times formaban parte de casi dos terabytes de correos electrónicos internos de Nokia, esquemas de red, contratos, acuerdos de licencia y fotos. La empresa de ciberseguridad UpGuard y el sitio web de noticias TechCrunch informaron anteriormente sobre algunos de los documentos que vinculan a Nokia con el sistema de vigilancia estatal. Tras esos informes, Nokia restó importancia al alcance de su implicación.
Sin embargo, el Times obtuvo un caché de datos más amplio que muestra el profundo conocimiento de Nokia sobre el programa. Los documentos incluyen correspondencia sobre el envío de ingenieros de Nokia para examinar el SORM, detalles del trabajo de la compañía en más de una decena de sitios rusos, fotos de la red MTS vinculada al SORM, planos de los centros de la red e instrucciones de instalación de una empresa rusa que fabricó el equipo de vigilancia.
Después de 2017, que es cuando terminan los documentos, Nokia siguió trabajando con MTS y otras empresas rusas de telecomunicación, según los anuncios públicos.
El SORM, el cual se remonta al menos a la década de 1990, es parecido a los sistemas que utilizan las agencias del orden en todo el mundo para intervenir teléfonos y vigilar objetivos criminales. A los fabricantes de equipos de telecomunicaciones como Nokia a menudo se les exige garantizar que este tipo de sistemas, conocidos como intercepción legal, funcionen sin problemas dentro de las redes de comunicación.
En las democracias, por lo general, la policía debe presentar una orden judicial antes de buscar datos de proveedores de servicios de telecomunicación. En Rusia, el sistema SORM elude ese proceso, pues funciona como una caja negra de vigilancia que puede tomar los datos que quiera el FSB sin ninguna supervisión.
En 2018, Rusia fortaleció una ley para exigirles a las empresas de internet y telecomunicaciones que divulgaran datos de comunicaciones a las autoridades, incluso sin una orden judicial. Las autoridades también exigieron que las empresas almacenaran conversaciones telefónicas, mensajes de texto y correspondencia electrónica hasta durante seis meses y el historial de navegación web durante 30 días. El SORM trabaja en paralelo con otro sistema de censura que Rusia ha desarrollado para bloquear el acceso a sitios web.
Agrupaciones, abogados y activistas de la sociedad civil han criticado al gobierno ruso por utilizar el SORM para espiar a los rivales y los críticos de Putin. Según ellos, casi pueden asegurar que el sistema se usa para reprimir el disentimiento en contra de la guerra. Este mes, Putin prometió eliminar de la sociedad a los rusos pro-Occidente, a quienes llamó “escoria y traidores”, y su gobierno ha desconectado servicios de internet extranjeros como Facebook e Instagram.
Nokia es famosa por ser una de las pioneras de los teléfonos móviles, un negocio que vendió en 2013 después de que Apple y Samsung comenzaron a dominar el mercado. Ahora, la mayor parte de sus 24.000 millones de dólares en ventas anuales provienen de los servicios y equipos de telecomunicaciones que ofrecen para el funcionamiento de las redes telefónicas. Casi 480 millones de dólares de las ventas anuales de Nokia provienen de Rusia y Ucrania, menos del dos por ciento de su ingreso total, según la firma de investigación de mercado Dell’Oro.
La década pasada, el Kremlin se tomó más en serio el tema del ciberespionaje y les exigió por la vía legal a los proveedores de equipo de telecomunicaciones que brindaran una entrada para espiar. Si Nokia no hubiera obedecido, en teoría, competidores como Huawei, el gigante de las telecomunicaciones chinas, habría estado dispuesto a hacerlo.
Para 2012, Nokia estaba proporcionando servicios y equipo para la red de MTS, según los documentos. Entre los documentos del proyecto firmados por personal de Nokia había un diagrama de la red que describía cómo el tráfico telefónico y de datos debía fluir al SORM. Fotografías con anotaciones mostraban un cable etiquetado con la sigla SORM que estaba conectado al equipo de la red, al parecer para documentar el trabajo de los ingenieros de Nokia.
Diagramas de flujo mostraban cómo los datos se transmitían por toda Rusia hasta Moscú y las oficinas de campo del FSB, donde los agentes podían usar un sistema de cómputo para buscar las comunicaciones de las personas sin su conocimiento.
La mayoría de los detalles sobre el uso del programa se ha mantenido en secreto. “Nunca sabrás que se llevó a cabo una vigilancia”, comentó Sarkis Darbinyan, un abogado ruso que cofundó Roskomsvoboda, una agrupación para defender los derechos digitales.
Sin embargo, se ha filtrado información sobre el SORM gracias a casos judiciales, agrupaciones de la sociedad civil y periodistas.
En 2011, se filtraron a los medios de comunicación unas llamadas telefónicas embarazosas realizadas por el líder de la oposición rusa Boris Nemtsov. Soldatov, quien cubrió el incidente como reportero de investigación, dijo que las grabaciones telefónicas procedían de la vigilancia SORM. Nemtsov fue asesinado cerca del Kremlin en 2015.
En 2013, un caso judicial que involucraba a Navalny incluyó detalles sobre sus comunicaciones que se cree que fueron interceptadas por el SORM. En 2018, algunas comunicaciones de los partidarios de Navalny fueron rastreadas por el SORM, dijo Damir Gainutdinov, un abogado ruso que representó a los activistas. Dijo que los números de teléfono, las direcciones de correo electrónico y las direcciones de protocolo de internet se habían fusionado con la información que las autoridades recopilaron de VK, la mayor red social de Rusia, que también está obligada a proporcionar acceso a los datos de los usuarios a través del SORM.
“Estas herramientas se utilizan no solo para procesar a alguien, sino para completar un expediente y recopilar datos sobre las actividades de alguien, sobre sus amigos, parejas, etc.”, dijo Gainutdinov, quien ahora vive en Bulgaria. “Los agentes del servicio federal de seguridad, debido al diseño de este sistema, tienen acceso ilimitado a todas las comunicaciones”.
En 2015, el SRM estaba atrayendo la atención internacional. Ese año, el Tribunal Europeo de Derechos Humanos calificó al programa como un “sistema de vigilancia secreta” que se desplegaba de forma arbitraria sin suficiente protección contra los abusos. El tribunal dictaminó finalmente, en un caso presentado por un periodista ruso, que las herramientas violaban las leyes europeas de derechos humanos.
En 2016, MTS recurrió a Nokia para que le ayudara a mejorar su red en amplias zonas de Rusia. MTS estableció un ambicioso plan para instalar nuevo hardware y software entre junio de 2016 y marzo de 2017, según un documento.
Según los documentos, Nokia realizó tareas relacionadas con el SORM en instalaciones de al menos 12 ciudades rusas, lo cual demuestra cómo la red estaba conectada con el sistema de vigilancia. En febrero de 2017, un empleado de Nokia fue enviado a tres ciudades ubicadas al sur de Moscú para examinar el SORM, de acuerdo con cartas que un ejecutivo de Nokia envió a empleados de MTS para informarles del viaje.
Nokia trabajó con Malvin, la firma rusa que fabricó el equipo del SORM que usaba el FSB. Un documento de Malvin les indicaba a los socios de la firma que se aseguraran de ingresar los parámetros correctos para operar el SORM en equipos intercambiables. También les recordaba que les notificaran las contraseñas, los nombres de usuario y las direcciones IP a los técnicos de Malvin.
Malvin es una de varias empresas rusas que obtuvieron contratos lucrativos para la fabricación de equipo cuyo fin era analizar y revisar datos de telecomunicaciones. Algunas de esas empresas, incluida Malvin, eran propiedad de una sociedad tenedora, Citadel, la cual estaba bajo el control de Alisher Usmánov, un oligarca vinculado con Putin que ahora es blanco de sanciones de Estados Unidos, la Unión Europea, el Reino Unido y Suiza.
Malvin y Citadel no respondieron a solicitudes para ofrecer comentarios.
Otros documentos de Nokia especificaban cuáles eran los cables, los enrutadores y los puertos que se debían usar para conectarse con el sistema de vigilancia. Los mapas de redes mostraban cómo el equipo de otras empresas, entre ellas Cisco, se conectaban a cajas del SORM. Cisco se negó a ofrecer comentarios.
Para los ingenieros de Nokia en Rusia, el trabajo relacionado con el SORM a menudo era mundano. En 2017, un técnico de Nokia fue enviado a trabajar a Oriol, una ciudad unos 360 kilómetros al sur de Moscú.
“Trabaja en el análisis del SORM”, le dijeron.
Michael Schwirtz colaboró con este reportaje.
Adam Satariano es un corresponsal de tecnología que reside en Europa, donde su trabajo se centra en la política digital y la intersección de la tecnología y los asuntos internacionales. @satariano
Paul Mozur es corresponsal especializado en temas de tecnología y geopolítica en Asia. Formó parte de un equipo que ganó el Premio Pulitzer 2021 en la categoría de servicio público por la cobertura de la pandemia de coronavirus. @paulmozur
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L'Humanité
Au vitriol Une « remigration » aux relents de déportation
ActuÀ quelques jours du premier tour, Éric Zemmour détaille son projet politique inhumain qui rappelle les concepts les plus abjects de l’histoire du XX e siècle.
Benjamin KönigBenjamin KönigPuisqu’il se prétend fin lettré, Éric Zemmour devrait méditer quelques minutes la citation de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » En déchaînant un flot de violence verbale et de haine sur le refrain trop connu, hélas, du « Sauveur de la France », il ouvre la pire boîte de Pandore qui soit : celle de la purge et de la violence physique. Quand il sort de son chapeau l’idée venue des groupuscules néonazis et identitaires de « remigration », à laquelle il compte consacrer un ministère de plein exercice, il ne peut en ignorer les conséquences. Dimanche, au meeting du Trocadéro qui ressemblait furieusement à un rassemblement d’un parti fasciste, la foule ne s’y est pas trompée : elle a traduit ses propos et scandé « Dehors les Arabes ! » Sur place, on a entendu bien d’autres slogans abjects : « Remigration, oui ! », « Les frontières ouvertes, mais pour sortir ! », sans oublier des choquants « Macron assassin » qui ont davantage fait réagir, médiatiquement comme politiquement. Les choses sont claires : Éric Zemmour est prêt à toutes les outrances, prêt à promettre que l’État va déporter – il ne s’agit ni plus ni moins de cela, bien que ce mot soit chargé d’histoire –, un million de personnes. Pour commencer. « Des délinquants, des fichés S, des clandestins, des criminels », selon lui, grâce à des « charters », en lien avec « les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » pour voir « comment on peut organiser cela ». La cible est établie, et ses militants l’ont très bien compris : les migrants africains. Qu’ils aient des papiers ou non, pour Éric Zemmour et ses partisans, ils resteront toujours des étrangers : il les appelle d’ailleurs des « Français de papier ». Sur les réseaux sociaux, les militants identitaires relaient une vidéo glaçante, où ils célèbrent des images d’arrestations violentes et d’expulsions. À la fin, un avion décolle. Sa compagnie ? Air Algérie.
Éric ZemmourPrésidentielle 2022Immigrationdéportation BBC
Assam: 'Mysterious' giant stone jars found in India
Researchers have uncovered giant "mysterious" jars in India that may have been used for ancient human burial practices.
The 65 sandstone jars were found scattered over four sites in the north-eastern state of Assam.
They vary in shape and size. Some of the jars are tall and cylindrical, while the others are partly or fully buried in the ground.
Similar stone vessels have previously been found in Laos and Indonesia.
The details of the discovery - which involved researchers from three universities in India and Australia - were published in the Journal of Asian Archaeology journal this week. The research was led by Tilok Thakuria from North-Eastern Hill University and Uttam Bathari from Gauhati University.
"We still don't know who made the giant jars or where they lived. It's all a bit of a mystery", said Nicholas Skopal, a researcher at the Australian National University who was part of the research team.
Although it is still not clear what the giant jars were used for, the researchers believe they were "likely associated with mortuary practices".
"There are stories from the Naga people (an ethnic group in north-eastern India) of finding the Assam jars filled with cremated remains, beads and other material artefacts," Mr Skopal said.
Dr Thakuria told the BBC that "presently the jars are empty", and they were once possibly covered with lids.
"The next step in this project is to excavate and extensively document features of these jars," Dr Thakuria said.
Similar sites were discovered in Assam and neighbouring Meghalaya state in the past, researchers said.
Some 10 sites containing more than 700 jars have been uncovered in Assam so far, Dr Thakuria said. They believe these jars date back to before 400 BC.
The researchers said they had searched a very limited area in Assam and that there "are likely to be a lot more [such sites] out there. We just don't yet know where they are".
"The longer we take to find them, the greater chance that they will be destroyed, as more crops are planted in these areas and the forests are cut down," Mr Skopal said.
The jars in Laos which were uncovered in 2016 were believed to have been placed in Xieng Khouang province at least 2,000 years ago.
Researchers had then discovered three different types of burials: bones placed in pits with a large limestone block on top, bones buried in ceramic vessels, and a single body in a grave.
"The size and structure of the jars found in Assam and Laos are very similar. There's some variation in shape and size though. The ones in Assam are more bulbous, whereas the ones in Laos are more cylindrical," Mr Skopal said.
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The history of India in one exhibition
Plain of Jars burial rituals discovered
Prehistoric art hints at lost civilisation
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France24 - World
'I Died 22 Times': War as a consumer good with photographer Rafael Heygster
Issued on: 01/04/2022 - 11:44Modified: 01/04/2022 - 11:47
Erin Ogunkeye
To some people, war may be an abstraction that they only imagine happening elsewhere. Or perhaps it's something that they have experienced personally, either directly or indirectly. Either way, the concept of war extends far beyond the battlefield, appearing in computer or video games, at weapons trade fairs or in movies. In short, some argue it has become a consumer good much like any other. Photographer Rafael Heygster explores this theme in his photo exhibit "I Died 22 Times". He joined us for Perspective to tell us more.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Un homme poignardé à mort à Paris
Un habitant du quartier Glacière, dans le 13e arrondissement de Paris, est mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau au niveau du torse et du visage, selon nos informations. La victime, qui est décédée vers 2 heures du matin, dans la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, a été attaquée par plusieurs individus d’un quartier voisin, précise une source policière.
Cette nouvelle agression mortelle est loin d’être un cas isolé. Il y a quelques jours, toujours selon nos informations, un vigile de La Défense avait été violemment agressé par un individu. Les faits s’étaient déroulés au sein du centre commercial Westfield Les 4 Temps, à Puteaux, en région francilienne. L’individu recherché pour avoir violemment frappé le vigile a été interpellé et placé en garde à vue pour « violences volontaires aggravées » avec ITT supérieure à 8 jours, lundi 28 mars, à Sarcelles dans le Val-d’Oise. Et cela, après plusieurs jours de cavale. La victime, quant à elle, se trouve encore dans le coma.
Plus d’informations à suivre…
BBC
Chip shortage: Has Europe's plan arrived too late?
By Chris BaraniukTechnology of Business reporter
All his customer wants is a white, standard model, manual transmission VW Golf. But Umesh Samani, a car salesman in Stoke-on-Trent, can't say when it will arrive.
It could be many months, or he fears even a year until delivery.
Extraordinary delays have hit car dealerships up and down the country during the pandemic.
Mr Samani, who is also chairman of the Independent Motor Dealers Association, says manufacturers often tell him the computer chip shortage is to blame. Europe's car makers did not stockpile enough chips from their suppliers - mostly based in Asia - at a time of booming global demand.
This and other factors have led to shuttered car factories and fewer new cars entering the market.
"Used car prices have just gone unbelievable - almost a 30% increase on some of the models," says Mr Samani, while recounting stories of Range Rovers that have added £6,000 to their price tags in just 12 months. There are also people selling used cars for a higher price than they paid for them.
The chip shortage has exposed just how dependent the world is on semiconductor manufacturers in Asia, with the vast majority of chips produced by TSMC in Taiwan alone.
Among those who want to wrestle back some of that market share is the European Commission (EC), which in February announced a Chips Act.
The EC will plough 43bn euros (£36bn) of public and private investment into Europe's semiconductor industry. The Commission hopes to, among other things, increase the region's share of global chip manufacturing - from less than 10% to 20%.
But can Europe really catch-up with the rest of the world? And could this mean the European Union's (EU) car industry - the second largest in the world - will be shielded from future supply shocks in the long-run?
More technology of business:
First of all, it is worth noting that not only is the EU currently well behind on chip production, it must also compete with big investment elsewhere.
China poured $33bn (£25bn), purely in subsidies, into its own chip manufacturing industry in 2020. South Korea, also plans to spend almost half a trillion dollars via support packages, tax incentives and other measures over the next decade.
In order for Europe and the US - which also has ambitions to increase its market share in this sector - to truly compete, huge sums of money are required from both public and private sources, says Anisha Bhatia, an analyst at GlobalData.
But spending it is important, she argues, for geopolitical and business reasons, since Asia currently totally dominates the semiconductor industry.
"There needs to be a little more balance," she argues.
The trouble is that Europe is behind on multiple fronts, not just the manufacturing of chips.
There are also relatively few firms within the EU that design new chips for use in technology products. That is in stark contrast to the US, which already has a sizeable semiconductor design industry. US firms lead the way in determining which chips actually get made.
There is little sense in spending huge sums of money on manufacturing capabilities in a region as expensive for that sort of thing as Europe, without having more control over chip design, explains Alicia Garcia-Herrero, chief economist for Asia-Pacific at Natixis, an investment bank.
"I'm not sure this is the right strategy, to be frank," she says, referring to the Chips Act, "We should spend more money on design."
This sentiment is backed up by a report from German think tank, Stiftung Neue Verantwortung (SNV), which published a policy brief last year on the lack of semiconductor manufacturing in Europe. The report suggests that with few Europe-designed chips, any new chip factories, or "fabs", in the region would need to seek orders from elsewhere, such as the US.
"Why would [US firms without semiconductor-manufacturing capabilities] choose to manufacture their chips not in South Korea, Taiwan or the United States but in Europe?" the brief asked.
There are other problems, too. Chip makers have been offering smaller and smaller "node sizes", currently measured in nanometres (nm), to indicate the ever greater technical achievements of their manufacturing processes.
Also, semiconductors are manufactured on large discs called wafers, which are then split into thousands of smaller pieces - the individual chips themselves.
Over time, the size of these wafers has increased to allow more chips to be made at once. Cutting-edge chips are generally made on 300mm wafers today, says Koray Köse, an analyst at Gartner.
While Europe does have some production capacity for 300mm wafers, it is very far behind the US and Asia.
That leads to the question - what sort of chips Europe should be aiming to produce and why - as Europe is currently behind on everything and must choose its battles.
"There is no Apple, or Foxconn, manufacturing location in Spain that would consume gazillions of 300mm wafer products," says Mr Köse.
European industry, in general, does not require many of the cutting edge, sub-10mm chips, says Julia Hess at SNV, who adds, "The demand in Europe is basically focused on industrial and automotive demands and these kind of chips do not rely on cutting edge fabrication."
In theory, Europe could try to improve its capacity for producing the older, larger chips.
But this strategy wouldn't be easy to do either, because of equipment constraints and the fact that many countries around the world - including those with much lower costs - are trying to do this right now.
It is also worth noting that current headaches with chip production, although still ongoing, are beginning to clear up. Analysis from Gartner suggests that there will actually be a global surplus of chips again in around two years' time.
It's not that Europe can't improve its position in the semiconductor industry, but these analysts tend to agree that reacting to the recent shortage by attempting to boost manufacturing alone would not be a straightforward, or wise, decision.
And as Jan-Peter Kleinhans, also of SNV, says, trying to shore-up production of chips in Europe to shield the car industry from future supply shocks will likely not be effective, since the industry will still, inevitably, rely on global supply chains.
"A modern car needs hundreds of different chips sourced from countless fabs worldwide," he says. "How does it increase your resilience against supply disruptions if you source [a percentage] of those chips domestically?
Instead, he suggests, car makers and other industries in Europe should make their supply chains more resilient by making them more transparent - and stockpiling chips in advance of the next crisis.
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L'Humanité
Une histoire féministe des Années folles
ActuTélévision France 5 diffuse un documentaire qui montre la contribution essentielle des femmes aux mouvements artistiques des années 1920.
Sohir BelabbasElles sont restées dans l’ombre de Toulouse-Lautrec, Picasso ou Brassaï. Et la liste est longue de ces femmes, qui, durant les Années folles, ont fait de Paris une fête et le centre d’un tourbillonnement culturel international : Sonia Delaunay, Tamara de Lempicka, Suzanne Valadon, Joséphine Baker… Un regard à soi propose de redonner à ces artistes la place de pionnières que l’histoire de l’art leur a longtemps déniée.
Qu’elles soient sculptrices, écrivaines, photographes ou architectes, leurs œuvres racontent la modernité de cette période libératrice de l’après-guerre. À ce moment de l’histoire, enfin, les étudiantes parisiennes qui fréquentent les écoles et académies d’art y bénéficient du même enseignement que les garçons. Mais elles veulent apprendre à regarder le monde autrement. « Écrire comme un homme ne m’intéresse pas, je veux écrire comme une femme », disait ainsi l’écrivaine Anaïs Nin. Le corps féminin est le centre de leur création artistique et un outil d’exploration pour interroger le genre. « Des femmes dénudées du regard masculin », commente la voix d’Anaïs Demoustier. Androgyne, comme Suzy Solidor, lesbienne, comme Claude Cahun, ou transgenre, comme Lily, les femmes brouillent les genres et transgressent les normes. À l’encontre de l’esprit bohème, elles osent vendre leurs œuvres pour garantir leur indépendance financière.
Écartées des catalogues d’exposition
Les nouveaux modes narratifs qui émergent alors, comme le cinéma parlant et la photographie, ont laissé le champ libre à une création sans tradition masculine. La Souriante Madame Beudet, de Germaine Dulac, montre l’ennui d’une femme mariée. C’est un film d’avant-garde, résolument féministe. Ces femmes inventent un nouveau rapport au réel et au progrès. L’architecte Charlotte Perriand décloisonne ainsi la cuisine et utilise les matériaux industriels pour embellir les intérieurs.
Mais ces Années folles ne furent pas qu’euphorie. Le ton patriarcal domine la critique et les femmes sont écartées des catalogues d’exposition. « On a bien fait de s’amuser, on savait que ça ne durerait pas », souligne la chanteuse Suzy Solidor. Cette parenthèse folle, c’est l’histoire du féminisme. Le documentaire de 54 minutes est très dense tant la production est prolifique. Beaucoup de ces œuvres sont visibles au musée du Luxembourg, à Paris, jusqu’au 10 juillet, dans le cadre de l’exposition « Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles ».
Histoireartistesdroits des femmesdocumentaire France24 - World
'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?
Issued on: 31/03/2022 - 21:24
Tom Burges WATSON
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Shirli SITBON
In this edition of the show, we examine the so-called "McKinsey Affair", an issue that French President Emmanuel Macron's opponents have described as a scandal. The incumbent is under fire for paying expensive fees to management consultants for their services in the public sector. Macron's opponents say he should have given precedence to France's highly trained civil servants. Could this issue hurt his presidential campaign?
French presidential election © France 24
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Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
People & Profit
Election economics: French presidential candidates lay out spending plans
Valeurs Actuelles
Au Mans, une mère de famille originaire de Djibouti jugée pour l’excision de ses trois filles
Elle doit répondre de ses actes. Mercredi 30 mars, une femme de 39 ans originaire de Djibouti a été jugée devant la cour d’assises de la Sarthe. Comme l’a indiqué Ouest France, la trentenaire a dû répondre de faits de complicité de violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente. La mère de famille est accusée d’avoir, sous prétexte d’une « coutume », fait exciser ses trois filles. C’est un examen médical pratiqué sur les fillettes qui a permis de révéler une ablation de l’extrémité de leur clitoris, une pratique interdite en France. Le père de famille, lui aussi suspecté dans le dossier, est décédé en 2017.
« Tradition familiale »
Le début de l’affaire remonte au mois de septembre 2013. Les propos-chocs de l’une des fillettes, scolarisée à l’IME (Institut médicoéducatif) du Mans, a poussé l’établissement à alerter la justice. « Coupé le zizi. Coupé le chouchou », aurait-elle confié. Les excisions auraient eu lieu lors de séjours à Djibouti entre 2007 et 2013. La mère de famille, musulmane pratiquante et vêtue d’un voile islamique, a admis le recours à une sage-femme qui est intervenue pour cet acte au prix de 5 000 francs djiboutiens, soit 20 euros. Elle-même excisée, l’accusée a indiqué que sa vie sexuelle était épanouie. Arrivée de Djibouti il y a de nombreuses années pour « fuir une vie difficile », elle a obtenu la nationalité française en 2005, mais a assumé vouloir conserver la coutume de l’excision par « tradition familiale ». Le verdict est attendu ce jeudi 31 mars 2022. L’accusée encourt quinze ans de réclusion criminelle.
Le Mans : les dernières actualités
L'Humanité
Vendre des journaux, c'était le service public de Catherine
Un jour avecCatherine Lemoine tient une boutique de presse dans le 14e arrondissement de Paris depuis vingt ans. Durant toute ces années, elle n'a jamais réussi à gagner un Smic. Arrivée à la retraite, elle ferme sans repreneur. Rencontre avec une passionnée qui exerce un métier en voie de disparition.
Sohir BelabbasDéballer les titres, découvrir Télérama ou le dernier Diplo, remballer les invendus. Il y a encore deux ans, Catherine affectionnait ces gestes quotidiens. Mais à 63 ans, elle n’a plus la niaque et cherche un repreneur. Ce ne sera sans doute pas un marchand de journaux. « Qui veut faire ça ? Plus personne ! »
Catherine s’y est pourtant échinée pendant vingt ans. Par amour pour la presse et la littérature. Et aussi parce qu’elle voulait échapper au salariat après son licenciement de Marks & Spencer. À deux pas de chez elle, elle reprend alors la boutique du « pépé », dont l’allure témoigne de la longue implantation du magasin dans le quartier. Désuet pour certains. Mais l’emblématique plume rouge, en bois, posée en relief sur l’enseigne fait tout son charme. Ce point vente de presse a plus de 70 ans.
Petits prix, petites marges
Lunettes vissées sur la tête, Catherine peste d’emblée contre tous ces journaux et revues qui dégorgent du présentoir mural de sa boutique de 20 mètres carrés. « Le problème, ce sont les quantités, regardez comme c’est collé, comment voulez-vous que les gens voient les titres ? »
La loi Bichet de 1947, qui permet de garantir une diffusion équitable de la presse sur tout le territoire, ne lui donne pas le choix de ce qu’elle met en rayon. Une quinzaine de magazines de cuisine, des revues sur la chasse au sanglier ou la pêche à la carpe… « Qui va acheter ça ici, à Paris ? » tempête-t-elle.
Une loi promulguée en 2019 prévoit de donner le droit aux marchands de recevoir les bons titres dans les bonnes quantités. En vain. Ils sont imposés, donc facturés. Ils finiront par être invendus et remballés dans un carton, quand le distributeur l’aura décidé. Pas de remboursement mais un avoir sur les prochaines factures. Trois mois d’attente parfois pour retourner des magazines à 15 euros, ça pèse sur sa trésorerie. Il y a quelques années, sa banque a voulu hypothéquer sa petite entreprise. « Je ramenais ça à la maison, c’était stressant. »
Petits prix, petites marges
Aux étagères de la boutique sont suspendus des photomontages réalisés par un ancien journaliste du Routard. Le voilà justement qui prend deux Libé, pour soutenir Catherine. Sur une vente de journal, elle réalise une marge moyenne de 20 %. Petites marges sur petits prix. « Je n’ai jamais touché un Smic en vingt ans, même en travaillant sept jours sur sept. » Entre le loyer, les factures et l’Urssaf, Catherine peine aujourd’hui à se verser 500 euros de salaire. La crise sanitaire et la liquidation de Presstalis en 2020, principal distributeur de presse, ont fini d’aggraver une situation très fragilisée par le développement de la presse numérique et de l’abonnement.
Mais elle refuse qu’on se lamente sur son sort : « Mon mari touche sa retraite de fonctionnaire, j’ai trois grands enfants qui ne sont plus à charge, j’habite un logement social, je ne suis pas Cosette. » Il ne reste plus que deux marchandes de presse dans ce grand quartier parisien, contre six à son arrivée.
En juin 2020, nous avions rencontré Catherine dans son point presse :
Là voilà qui sort énergiquement de son échoppe. « Oui, c’est bien le Femina d’hier », assure la marchande de journaux à cette personne âgée en fauteuil roulant, de sortie pour venir chercher son magazine. Depuis le confinement, Catherine livre certaines d’entre elles. Considérée comme commerce essentiel, sa boutique est restée ouverte. Elle n’a jamais vendu autant de mots croisés que durant cette période. Et surtout, « les gens étaient contents de se voir ».
Une amicale clientèle
Si Catherine n’a pas pu bénéficier de fonds de solidarité lié à la crise, elle bénéficie en revanche du soutien de ses quelques clients. Comme ce lecteur de l’Humanité, parti en province cette semaine et pour qui elle met de côté les exemplaires. Ou cette infirmière à la retraite, devenue une amie, qui lui commande parfois des livres pour ses petits-enfants.
En cet après-midi ensoleillé, elles se remémorent, clope au bec sur le trottoir, le temps où Catherine organisait des pots, des dédicaces. Car la passionnée de Proust a toujours vendu des livres. Et même, un temps, des disques de musique classique. Diversifier davantage sa boutique pour mieux marger ? « Je m’entends bien avec l’épicier et le boulanger, je ne veux pas leur casser la baraque en vendant des cacahuètes. »
Son activité l’a surtout épanouie dans le lien aux autres. « On va être tristes quand elle va partir, confie son amie, mais je comprends, elle a donné. » Et elle a accompli un service d’utilité publique. Catherine touche sa retraite depuis quelques mois. Elle veut consacrer son énergie à faire de la marche, s’occuper de sa petite-fille et voyager avec son mari. Ce soir, elle a encore deux cartons d’invendus. Bientôt, ce seront ses propres cartons qui trôneront dans sa boutique.
presse écritediffuseurs de presse BBC
Are we entering a 'golden age' for trade unions?
By Anne CassidyBusiness reporter
Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.
Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.
She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.
"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.
"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."
In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.
Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.
One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.
Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.
And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.
Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.
The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".
Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".
One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.
Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.
"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."
To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."
Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.
Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".
Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.
"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."
Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.
"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."
Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.
With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.
Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.
"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.
As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.
However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.
Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.
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France24 - Monde
Raffineries illégales au Nigeria : des conséquences sur la santé et l'environnement
Publié le : 30/03/2022 - 12:12Modifié le : 30/03/2022 - 12:43
L'armée nigériane engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisi. C'est jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière pour les population. Reportage dans le delta du Niger.
Valeurs Actuelles
Charente : un homme mis en examen après avoir mortellement touché un cambrioleur avec son fusil
C’est un drame aux lourdes conséquences qui s’est joué dans la nuit de vendredi 25 au samedi 26 mars. Comme l’a fait savoir Charente Libre, quatre individus se sont introduits au domicile d’un agriculteur à Longré, en Charente, aux alentours de 22h. L’homme, qui se trouvait avec sa petite fille de trois ans, a ouvert le feu avec son fusil sur les cambrioleurs et a mortellement touché l’un d’entre eux. En effet, un homme de 44 ans a reçu une balle au niveau du thorax, et a succombé à l’hôpital de Ruffec situé à une vingtaine de kilomètres, et vers lequel il a été transporté par les trois autres membres du groupe.
Légitime défense ?
Ce sont des soignants qui ont découvert un « corps déposé » devant l’entrée des urgences et présentant des « plaies par balle ». Dans la nuit, l’hôpital a reçu plusieurs appels de personnes souhaitant avoir des nouvelles de l’homme blessé. Un lien a ensuite été établi entre ce même individu et des coups de feu entendus à Longré quelques heures plus tôt par deux jeunes filles présentes à proximité du lieu des faits. L’auteur des coups de feu a été arrêté et placé en garde à vue. Âgé de 35 ans et inconnu des services de police, l’agriculteur a expliqué s’être senti menacé et avoir agi en état de légitime défense. Une enquête pour meurtre a été ouverte et le mis en cause a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire.
Charente : les dernières actualités
L'Humanité
Le retour du capitaine Marleau, du premier au dernier amour
Prescription cultureTélévision. La capitaine de gendarmerie à la chapka est de retour, avec des épisodes inédits. Dont un qui compte parmi les plus réussis de la série...
Caroline ConstantCapitaine Marleau, Deux femmes, une coiffeuse et sa cliente, Lily (Marie Dompnier) et Geneviève (Claire Nebout), discutent tranquillement mais âprement. La seconde reproche à la première d’être la maîtresse d’un homme marié. La coiffeuse ne proteste même pas, et annonce qu’elle part. Et interrompt donc, de facto, cette relation amoureuse.
Quelques instants plus tard, entre dans la boutique un homme, bien plus âgé que Lily. Frédéric (Gérard Darmon) est amoureux fou de la jeune femme qui l’éconduit. Avant d’être retrouvée, au petit matin, empoisonnée au cyanure. Dans le village, c’est la consternation : Lily était une jeune femme si discrète, si méritante, si bonne coiffeuse… Qui aurait donc bien pu lui en vouloir ?
Des suspects multipliés comme des petits pains
Arrive la capitaine Marleau (Corinne Masiero), chapka au vent et langue bien pendue. Elle se met dans la poche le gendarme du cru, le lieutenant Harsarski (Élie Semoun), qui la regarde d’emblée avec les yeux de Chimène. Et lance son enquête tous azimuts : les propriétaires du salon de coiffure, l’appartement de la jeune femme, ses comptes.
Portrait. Corinne Masiero, grande gueule et belle âmeDans les affaires de la victime, Marleau trouve des lettres d’amour et une invitation à la première d’Othello par une troupe de théâtre locale. Très vite, Marleau comprend que Frédéric et Lily étaient amants, que la femme et l’ex-maîtresse de l’ex-bellâtre étaient affreusement jalouses, et que tout cela multiplie les suspects comme des petits pains. Elle va aussi découvrir, forcément, des secrets bien gardés et bien moins reluisants.
Une vision engagée du monde
Cet épisode de Marleau compte parmi les plus réussis de la collection. Toujours en verve, la capitaine multiplie comme à son habitude les piques à l’égard de ses contemporains, et distille au fil de l’épisode sa vision engagée du monde.
Entretien sur le divan de Frédéric Pierrot, le psy d'«En thérapie»Mais l’essentiel est aussi ailleurs dans cet épisode. D’abord dans la très jolie relation qui se noue entre le directeur de théâtre, un homme qui se sent vieillir et qui a senti vibrer, avec cette jeune Lily, les émois d’un « dernier amour », comme on a un « premier amour ».
La poésie de ce personnage, qui tait tout ce qu’il ressent, se complète avec le côté terrien de Marleau, qui exprime tout ce qu’elle pense. Son métier de metteur en scène est d’emballer et d’habiller un texte, quand celui de Marleau est de dévoiler la vérité. Il est dans la douleur, et c’est paradoxalement à Marleau, qui est l’antithèse de la confidente, qu’il peut dévoiler sa détresse : sa femme (merveilleuse Anne Alvaro) ne peut évidemment pas l’écouter.
Les ravages de Frédéric-Darmon
Marleau va se faire un plaisir d’observer ce couple dysfonctionnel. Tout en s’amusant des ravages que le personnage de Frédéric-Darmon a provoqués, tout au long de sa vie, dans la gent féminine. Entre les personnages de Darmon et Masiero, se noue aussi une relation entre boutades et confidences, désenchantement et agacement, lassitude et entrain.
Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...Enfin, Marleau est au théâtre. Et c’est un petit bonheur de voir Corinne Masiero, qui a débuté sur scène, s’épanouir sur les planches, se déguiser, feinter, improviser.
corinne masierogerard darmonélie semounSéries télévisées L'Humanité
Le PSG poursuit l’aventure européenne et bat un record
ActuFootball Le Paris Saint-Germain s ’est qualifié, mercredi, pour la demi-finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich. Une belle soirée pour les coéquipières de la capitaine Grace Geyoro.
Mejdaline MhiriLeur sang n’est pas froid, il est glacé. Malgré les embûches, les footballeuses du PSG demeurent imperturbables. Alors que les départs de joueuses majeures à l’intersaison (Endler, Paredes) ont bouleversé les équilibres sur le terrain, alors que l’agression de Kheira Hamraoui le 4 novembre divise le vestiaire (1), alors que Stephanie Labbé, la gardienne titulaire, s’est retirée en janvier pour soigner sa santé mentale, alors que le manager Ulrich Ramé a été contraint au repos à la suite d’un infarctus, les Parisiennes restent debout.
Dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, elles avaient déjà réalisé une partie du boulot en Allemagne. Le 22 mars, au match aller, le PSG s’était imposé à Munich (1-2) grâce à un doublé de l’internationale tricolore Marie-Antoinette Katoto. Mercredi, il s’agissait de finir le travail.
enroulé du pied gauche
Si les joueuses de Didier Ollé-Nicolle commençaient la rencontre en pressant leurs adversaires, les Allemandes prenaient rapidement les commandes de la partie. Et c’est contre le cours du jeu que Sandy Baltimore inscrivait le premier but parisien (17e) par un enroulé du pied gauche venu du côté droit du terrain pour finir dans la lucarne opposée. Sauf que les Parisiennes étaient fébriles sur le plan défensif : Saki Kumagai égalisait sur l’action suivante (19e) et la tension montait d’un cran, crispant chaque collectif sur ses positions.
Et à ce jeu-là, les protégées de Jens Scheuer furent les premières à se libérer. Malgré les absentes côté allemand, dont sept en raison du Covid, Lea Schüller permettait aux Bavaroises de reprendre l’avantage (1-2 à la 55e).
affluence exceptionnelle
Au terme du temps réglementaire, les deux formations étaient dos à dos (3-3 sur les deux matchs cumulés). Mais au bout de leur effort, les Franciliennes démontraient une nouvelle fois leur solidité. Rentrée au début des prolongations, la Suissesse Ramona Bachmann profitait d’un centre d’Ashley Lawrence pour frapper et délivrer le Parc (2-2 à la 112e).
Il restait alors huit minutes à tenir. La tribune Auteuil levait les bras en scandant bien fort « Paris ! » Les ultras, en nombre, chantaient, tambourinaient, accompagnant leurs favorites. Finalement, le coup de sifflet final d’Esther Staubli permettait au DJ de lâcher le « Together » des Village People résonnant dans tout le stade, synonyme de demi-finale.
Mais mercredi soir, l’événement était presque autant en dehors que sur le terrain. Le record d’affluence pour supporter les Parisiennes a été battu. Il était jusque-là de 19 912 personnes lors d’un PSG-Barcelone en 2017. Pour ce quart de finale de la Ligue des champions, le club de la capitale a annoncé avoir dépassé les 27 000 spectateurs (soit plus de la moitié de la capacité de l’enceinte, portée à 47 929). Tout le match, des gros plans des tribunes apparaissaient sur le grand écran. Les visages de jeunes filles et garçons s’époumonant pour porter leurs athlètes s’enchaînaient. Avec des tickets d’entrée débutant à 6 euros, l’événement était bien accessible à toutes et tous.
Néanmoins, ce qui s’est déroulé de l’autre côté des Pyrénées impressionne encore davantage. Dans l’autre rencontre de la soirée, Barcelone écrasait le Real Madrid (5-2) devant 91 553 personnes. Un record mondial.
psgfootball féminin France24 - World
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Issued on: 31/03/2022 - 14:06
NEWS WIRES
Israeli forces killed at least two Palestinians on Thursday, the Palestinian health ministry said, in clashes that erupted during a raid in the occupied West Bank that followed deadly Arab attacks in Israel.
In a separate incident, a Palestinian stabbed a passenger on an Israeli bus near a Jewish settlement in the West Bank and was shot dead by another passenger, the Israeli military said.
The national ambulance service said the man who was stabbed had suffered moderate wounds.
Earlier, the Israeli military said its forces and border police entered the refugee camp in the city of Jenin to "apprehend terrorist suspects".
"During the operation, terrorists opened fire at our forces. Israeli troops returned fire that struck the gunmen. An Israeli soldier was slightly wounded," the military said in a statement.
The Palestinian health ministry said two Palestinians, aged 17 and 23, were killed in the clashes.
Palestinian President Mahmoud Abbas said in a statement that "continued raids and daily killings of our people and the daily crimes by settlers will lead the region towards more tension and escalation".
On Tuesday, a Palestinian gunman from the Jenin area shot dead five people in the Tel Aviv suburb of Bnei Brak before he was killed by police. The shooting, condemned on Tuesday by Abbas, raised to 11 the number of people killed by Arab attackers in Israel over the past week to 11.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett spoke late on Wednesday with U.S. President Joe Biden. The U.S. Embassy said Biden had expressed "his deepest condolences following the horrific terrorist attacks".
Bennett has announced a series of measures to deal with what he has described as a new wave of attacks, saying more police would be put on city streets and security would be tightened in areas bordering the West Bank.
(REUTERS)
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Four killed in knife attack in southern Israel
Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack
Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks
New York Times - World
‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador
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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.
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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar
María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.
“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.
La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.
La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.
El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.
“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.
“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.
El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.
Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.
El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.
Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.
“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.
“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.
El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.
El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.
“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.
Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.
Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.
Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.
El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.
Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.
Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.
Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.
“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.
Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.
“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.
En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.
Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.
Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
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Vigile agressé à La Défense : le suspect mis en examen
Le suspect avait été interpellé à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, et placé en garde à vue lundi 28 mars. Cet homme âgé de 37 ans et d’origine congolaise a été mis en examen. C’est ce que rapporte le parquet de Nanterre au Figaro ce jeudi 31 mars. L’individu est accusé d’avoir violemment tabassé un agent de sécurité du centre commercial Westfield Les Quatre Temps, à La Défense dans les Hauts-de-Seine, le 23 mars dernier. Il serait aussi défavorablement connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
Le vigile « toujours hospitalisé »
Mercredi 30 mars, le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire contre le suspect ayant pour « objectif d’éclairer les circonstances du différend ayant donné lieu à ces violences contre un vigile ». L’agent de sécurité de 62 ans et d’origine thaïlandaise est d’ailleurs « toujours hospitalisé à ce jour avec un pronostic vital engagé », a indiqué le parquet au Figaro.
Une vidéo d’une rare violence
Les faits avaient eu lieu mercredi 23 mars. Et la scène d’une grande violence avait été immortalisée par une caméra de vidéosurveillance. Vers 21 heures, ce jour-là, l’agent de sécurité a été roué de coups par un individu en plein cœur du centre commercial Westfield Les Quatre Temps de La Défense. Sur les images de vidéosurveillance, on apercevait un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le faisait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage. L’agresseur avait ensuite pris la fuite, laissant la victime au sol.
L'Humanité
« Après 2014, la médiatisation a cassé les idées reçues »
EntretienRugby Avec la diffusion des matchs de la Coupe du monde 2014, la discipline a pris son envol chez les féminines. Mais, pour l’ex-internationale Maylis Bonnin, l’égalité hommes-femmes est encore loin d’être acquise.
Éric SerresLe tournoi féminin des Six-Nations a débuté le week-end dernier avec une victoire des Bleues face à la Squadra Azzurra (39-6). Samedi, elles affronteront les Irlandaises pour leur deuxième match. À quelques mois de la Coupe du monde, du 8 octobre au 12 novembre 2022, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, Maylis Bonnin, ancienne internationale au palmarès impressionnant (de 1999 à 2006, trois Grands Chelems, un titre de championne d’Europe et une 3e place à la Coupe du monde), fait le point sur l’état de santé du rugby chez les féminines en France.
Entre le rugby joué à votre époque et celui d’aujourd’hui, voyez-vous des différences ?
Bien sûr. Il est plus rapide, il est aussi plus technique. Après, au niveau de l’intensité et de l’impact, c’est pareil. C’est toujours aussi dur lorsque l’on joue l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande. Ce qui a évolué par contre, ce sont les temps d’entraînement pour les joueuses. Les clubs Élite préparent bien plus les filles que de mon temps. On s’entraînait douze heures par semaine, aujourd’hui je pense que l’on n’est pas loin des vingt heures. Après, au niveau encadrement, c’est un peu pareil. Enfin, dernière différence, les filles qui jouent au haut niveau ont toutes ou presque appris le rugby très jeunes. Cela a une répercussion sur le bagage technique.
À quel âge avez-vous débuté ?
J’ai commencé à 18 ans. C’est Pierre Villepreux, qui était à l’université de Limoges, qui me l’a enseigné. Il a mis toute une génération de filles qui étaient en Staps au rugby. Nous n’avions pas le choix. Si on voulait l’enseigner aux élèves plus tard, il fallait forcément l’apprendre. En parallèle, il a créé un club féminin où il n’y avait que les étudiantes de ses cours. Si j’ai été ensuite détectée par l’équipe de France, je pense que c’est grâce à lui. Il m’a enseigné la lecture du jeu, ce qui a fait la différence malgré mon manque de technique par rapport à certaines.
Le rugby au féminin semble avoir fait peu à peu sa place dans le monde de l’Ovalie. Le regard a-t-il changé ?
Il y a eu une bascule en 2014, au moment de la Coupe du monde qui se déroulait en France. Comme celle-ci avait été décalée au mois d’août et que les médias n’avaient rien à se mettre sous la dent, ils se sont emparés de l’événement. À leur grande surprise, non seulement il y avait du monde dans les stades, mais en plus l’Audimat était bon. Si vous ajoutez à cela les réseaux sociaux, cela a eu un effet boule de neige. Donc, si cela intéresse les médias, les clubs et les instances se sentent obligés d’y mettre plus de moyens. Aujourd’hui, ceux qui ne se passionnent pas pour le ballon ovale ne s’étonnent plus de voir des filles le manier. Ce n’était pas le cas à mon époque. On considérait que c’était une activité brutale, donc réservée aux seuls garçons. La médiatisation a cassé les codes.
Bernard Laporte, lors de sa campagne pour la présidence de la FFR, avait exposé cinq objectifs pour les féminines : contrats fédéraux, féminisation des institutions, atteindre les 30 000 licenciées en 2025, réformer les compétitions Élite et fédérales. A-t-il tenu ses promesses ?
Il y a une accélération qui est intéressante. Sur les effectifs, je crois que l’on a dépassé la barre des 30 000 licenciées. Dans les commissions, les filles prennent de plus en plus de place. Les contrats fédéraux sont là. Reste que, pour les montants, il y a mieux à faire. Les sacrifices des filles qui sont au haut niveau sont les mêmes que ceux des garçons. Mais l’on est plutôt sur la bonne voie. Après, en tant que femme, je vais vous dire que cela n’est jamais assez.
Ne devrait-on pas arriver peu à peu à une professionnalisation du rugby féminin, comme cela s’est fait chez ses homologues masculins ?
Il faut penser à une chose : l’après-carrière. Ce que gagnent actuellement les filles ne pourra jamais leur permettre de vivre et, surtout, d’avoir le temps de préparer sereinement une reconversion. Le double projet, je trouve cela beaucoup plus intéressant. Car cela protège en cas de blessure importante. Il faut simplement qu’il y ait une entente entre les écoles, les universités et les entreprises pour instaurer une certaine souplesse afin que les filles puissent pratiquer leur sport.
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rugby féminin France24 - World
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
Issued on: 31/03/2022 - 00:22
In an interview with FRANCE 24 and RFI on Wednesday, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said talks between Russian and Ukrainian envoys had led to various declarations but "no action", adding that it was time Russia made some moves toward conciliation. He also warned of an "appalling" situation unfolding in the port city of Mariupol in southern Ukraine.
The French minister for Europe and foreign affairs, Jean-Yves Le Drian, answered questions from Roselyne Febvre of FRANCE 24 and Christophe Boisbouvier of RFI (Radio France internationale).
Russia pledged to "radically reduce" its military activities in the regions of Kyiv and Chernihiv after talks on Tuesday between Russian and Ukrainian envoys in Istanbul. But the promise was met with scepticism from both Ukrainian and Western officials.
"But I see only declarations but no action,” Le Drian said, noting that three weeks of intermittent negotiations have not led to concrete progress on the ground.
Le Drian warned of an "appalling" situation in the port city of Mariupol in southern Ukraine, currently facing a Russian offensive.
"What is happening in Mariupol is appalling and what is going to happen there is Russia's responsibility," Le Drian said.
The foreign minister also addressed other pressing international issues, including negotiations on the Iran nuclear programme taking place in Vienna. He said all parties, including Iran, are "in agreement on the content” and that "the signing of an agreement is imminent".
"It would be a very good thing if we did not add a nuclear proliferation crisis to the war that is taking place in Ukraine," Le Drian said.
Click on the video player above to watch the full interview.
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Blinken speaks with French FM Le Drian on Russian military activity in Ukraine
Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : l’attaque attribuée à Kiev sur un dépôt de pétrole russe pèsera sur les pourparlers, avertit Moscou
« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations. » Ces propos Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, vendredi 1er avril, après la destruction à l’aube d’un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, rapporte notamment BFM TV. De cette façon, selon Moscou, cette attaque attribuée à l’armée ukrainienne devrait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens ayant vocation à mettre fin à l’offensive en Ukraine.
Emmanuel Macron : « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés »
« Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés », a confié Emmanuel Macron au maire de Melitopol, vendredi 1er avril, après s’être dit « bouleversé » par son enlèvement. Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être libéré cinq jours plus tard.
Emmanuel Macron au maire de Melitopol: « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » pic.twitter.com/fz30pzWWQI
— BFMTV (@BFMTV) April 1, 2022
Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris
Ce vendredi, les pourparlers russo-ukrainiens dont l’objectif est de mettre fin au conflit en Ukraine ont repris, d’après le négociateur du Kremlin, Vladimir Medinski. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, comme le relate 20Minutes, en référence à deux régions ukrainiennes ; l’une que la Russie a annexée en 2014, et l’autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.
La France immobilise deux hélicoptères appartenant à un oligarque russe
Le magazine Forbes a révélé que les autorités françaises avaient immobilisé deux hélicoptères qui appartiennent à l’oligarque russe Alisher Ousmanov. Cette opération s’est déroulée au cours de la semaine dernière, sur la Côte d’Azur. Le premier hélicoptère est un Airbus EC-175, qui a été cloué au sol par les policiers le 22 mars dernier au Castellet. Le second est un Eurocopter EC-155, immobilisé à Monaco le 25 mars. A savoir que les deux engins avaient été radiés le 3 mars, et ne pouvaient plus voler. Au total, les deux hélicoptères valent 26 millions de dollars.
Mykolaïv : au moins 24 morts dans la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental
En s’appuyant sur les données du ministère ukrainien de l’Intérieur, le compte Twitter du Parlement ukrainien a fait savoir ce vendredi que le bilan de la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental à Mykolaïv était désormais passé à 24 morts, relaye BFM TV.
Macron va recevoir le maire de Melitopol
Emmanuel Macron s’apprête à recevoir, en fin de matinée vendredi 1er avril, le maire de Melitopol (Ukraine) qui avait été capturé par les Russes : Ivan Fedorov. L’information a été communiquée à BFM TV par le palais de l’Elysée. Dans le détail, Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être finalement libéré cinq jours plus tard. Celui-ci sera accompagné d’une délégation composée de quatre députés ukrainiens. Lorsque cette rencontre aura pris fin, le dirigeant français s’entretiendra une nouvelle fois par téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Marioupol : l’évacuation de ce vendredi pas garantie
« Il n’est pas certain que l’évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol puisse avoir lieu aujourd’hui, a réagi ce vendredi Ewan Watson, un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, dont les propos sont cités par France Info. Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité. »
Les autorités ukrainiennes enjointes à enquêter sur de possibles crimes de guerre
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a enjoint ce vendredi les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, après la diffusion d’images qui semblaient montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes, observe BFM TV. Ainsi, sur une vidéo diffusée le 27 mars, on pouvait distinguer trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d’autres hommes armés. Ces derniers leur tiraient ensuite dans les jambes.
La guerre en Ukraine fait flamber l’inflation de la zone Euro
Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record au cours du mois de mars – à 7,5 % sur un an – d’après Eurostat, cité par 20Minutes. Et cela, alors même que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l’énergie. En février dernier, l’inflation avait atteint 5,9 % pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ceci représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l’office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997.
France : plus de 6 800 élèves ukrainiens scolarisés
Désormais, plus de 6 800 enfants ukrainiens sont scolarisés dans des écoles, collèges et lycées situés en France, relate 20Minutes ce vendredi. Et cela, principalement dans les académies de Nice et de Versailles. L’annonce a été faite le même jour par le ministère de l’Education nationale, par le biais d’un communiqué.
Les Russes se repositionnent afin d’attaquer à l’est
Dans une adresse vidéo diffusée au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait savoir que l’armée russe se repositionnait dans l’est du pays, en prévision « d’attaques puissantes », relaye BFM TV. Le port assiégé de Marioupol serait notamment dans le viseur du pays de Vladimir Poutine. « Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous », a précisé ensuite le président ukrainien.
Par ailleurs, Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire situé au nord-est de Kiev, a déclaré ce vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l’invasion russe avaient commencé à se retirer, précise France 24.
Le Russie accuse Kiev d’avoir attaqué un dépôt de pétrole
Ce vendredi, un responsable russe a accusé l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod, qui se trouve dans l’Ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes.
Volodymyr Zelensky dit avoir limogé deux généraux « traîtres »
Dans son discours vidéo publié au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, Volodymyr Zelensky a confié avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise », relate BFM TV. « Aujourd’hui, une autre décision a été prise. Concernant les antihéros. Je n’ai pas le temps de m’occuper de tous les traîtres immédiatement. Mais progressivement, ils seront tous punis, a déclaré le dirigeant ukrainien. C’est pourquoi l’ex-chef du Département principal de la sécurité intérieure du Service de sécurité, Naumov Andriy Olehovych, et l’ex-chef du Bureau du Service de sécurité de l’Ukraine, dans la région de Kherson, Kryvoruchko Serhiy Oleksandrovych, ne sont plus généraux. »
Attaques russes contre des stocks de céréales
Des clichés du gouvernement américain que l’agence de presse Reuters a pu consulter montrent ce qu’un responsable américain a décrit comme étant des dégâts causés à un certain nombre d’installations de stockage de grain dans l’est de l’Ukraine, relaye France 24. Les deux images, en noir et blanc, laissent voir des bâtiments rectangulaires, d’abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés. Une légende évoque des « cratères d’impact » apparus en mars. Le responsable américain, qui commente ces images, a précisé que les Etats-Unis disposaient d’informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de façon répétée les installations de stockage de grain dans le pays. « A la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques », a-t-il assuré.
Marioupol : l’ouverture d’un couloir humanitaire attendue
Un couloir humanitaire doit s’ouvrir ce vendredi matin afin de permettre aux habitants de Marioupol d’évacuer en direction de Zaporojie, indique 20Minutes. Kiev, qui a promis 45 bus, assurait la veille en avoir envoyé 17. Pour l’heure, aucune autre information n’a filtré au sujet de ce couloir, dont la tenue semble fragile en dépit de l’implication de pays tiers, à l’instar de la Grèce ou de la France, ainsi que des promesses de la Russie.
Un sommet pour dissuader Pékin d’aider Moscou
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, s’entretiendront ce vendredi en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis le président Xi Jinping, rapporte France 24. « La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l’influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n’était pas l’objet initial du sommet, ça le devient nécessairement », a fait savoir il y a quelques jours le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dont les propos sont cités par le média.
Un responsable européen, dont les propos sont cités par nos confrères, a évalué la situation en ces termes : « Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu [et] des corridors humanitaires » ou bien « si elle aide Moscou à contourner » les sanctions, en augmentant ses achats d’hydrocarbures, ou encore par une aide financière.
Otan : la France prend les commandes de la défense du ciel
En Estonie, la France a pris le relais de la Belgique sur les missions de police du ciel, observe 20Minutes. Le commandant Hubert, chef du détachement aérien français auprès de l’OTAN pour les quatre prochains mois, indique que « de temps en temps on est envoyés sur de la surveillance des frontières dans les pays baltes et en Pologne », relatent nos confrères. « On vérifie qu’aucun avion ne traverse les frontières sans qu’il soit détecté par les radars au sol », a précise-t-il. A savoir que la France a envoyé quatre Mirage 2000-5 qui tourneront dans une zone qui est dans le même temps calme et surexposée. « Evidemment on fait attention à ce qu’on fait », reconnaît l’officier français. Depuis le début de l’offensive russe, l’Otan s’évertue à ne pas devenir un belligérant tout en renforçant son flanc Est.
Les exportations agricoles russes n’iront plus qu’aux pays « amis »
Dans un message publié sur le réseau social Telegram et repéré par BFM TV, l’ex-président russe Dmitri Medvedev s’est exprimé au sujet de la « sécurité alimentaire » en Russie. « Nous n’allons livrer de la nourriture et des produits agricoles qu’à nos amis » désormais, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « Heureusement, nous en avons beaucoup, et ils ne sont pas en Europe ou en Amérique du Nord. » Il a également fait savoir que la liste des produits interdits à l’importation pourrait être rallongée à l’avenir, dans le but de frapper cette fois les pays « ennemis ».
Yannick Jadot veut un embargo sur le gaz
« On est sur 700 millions d’euros de recettes par jour » en lien avec la vente de gaz et de pétrole russe, qui financent la guerre ainsi que « les crimes de guerre » en Ukraine, a jugé Yannick Jadot, candidat à l’élection présidentielle, ce vendredi au micro de France Info.
Russie : Kiev accusée d’avoir attaqué un dépôt de pétrole
Un responsable russe a accusé ce vendredi l’Ukraine d’avoir conduit une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » situé dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes. « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a détaillé sur son compte Telegram Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod.
Dupont-Aignan fustige « un conflit qui va faire souffrir les Français »
Vendredi matin, Nicolas Dupont-Aignan était invité sur le plateau d’Europe 1. « On est entraînés dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente », a-t-il jugé, au sujet de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe.
Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril 2022, après 37 jours d’offensive russe. Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est du pays, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », a mis en garde la veille un haut responsable du Pentagone, comme l’indique Le Monde. Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (dans le nord du pays) et ont « abandonné » l’aéroport militaire d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Toutefois, « nous continuons à penser que c’est un repositionnement », a réagi auprès des médias ce même responsable, qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux ou qu’ils sont écartés définitivement des combats. »
New York Times - World
A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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L'Humanité
Samba-Mayela : une médaille et un cri
ChroniqueMejdaline MhiriSept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.
Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).
Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.
Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri Opex 360
L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQuand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
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Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
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Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
France24 - World
Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms
Issued on: 31/03/2022 - 08:20
NEWS WIRES
Pakistan Prime Minister Imran Khan's future looked increasingly in doubt Wednesday after a key coalition partner switched allegiance ahead of a parliamentary no-confidence vote this weekend.
No prime minister in the country's history has seen out a full term, and Khan is facing the biggest challenge to his rule since being elected in 2018, with opponents accusing him of economic mismanagement and foreign-policy bungling.
"He will fight until the last over and the last ball," Interior Minister Sheikh Rashid Ahmed told reporters, using a cricket analogy to describe Khan – one of the sport's all-time international greats before he entered politics.
Debate on the no-confidence motion is due to start Thursday, leaving Khan scrambling to keep his own Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) members on side – as well as a slew of minority parties.
The country's government is also battling to contain a rise in militancy by the Pakistani Taliban, which on Wednesday announced a Ramadan offensive against security forces.
The group said it will start on the first day of the Islamic fasting month, which begins on Sunday or Monday.
The military said six of its troops had been killed near the border with Afghanistan on Wednesday in an attack claimed by the TTP.
Khan had been due to address the nation on Wednesday evening, but it was later postponed without a reason.
On paper Khan's ruling PTI and coalition partners have 176 seats in the 342-member assembly, but on Wednesday the Muttahida Qaumi Movement (MQM-P) said its seven lawmakers would vote with the opposition, which has a combined 163 seats.
More than a dozen PTI lawmakers have also indicated they will cross the floor, although party leaders are trying to get the courts to prevent them from voting on Sunday.
In the past, Pakistan parties have also resorted to physically preventing lawmakers from voting against key legislation by blocking access to the national assembly, leading to cat-and-mouse chases and even accusations of kidnapping.
Senior MQM-P leader Faisal Subzwari tweeted Wednesday that his party had finalised an agreement with the opposition, led by the Pakistan People Party (PPP) and Pakistan Muslim League (PML-N).
Hours later, MQM-P heavyweight Syed Amin-Ul-Haque announced his resignation as tech minister in Khan's cabinet.
Feuding dynasties
The PML-N and PPP dominated national politics for decades until Khan forged a coalition against the usually feuding dynastic groups.
He was elected after promising to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism, but has struggled to maintain support with inflation skyrocketing, a feeble rupee and crippling debt.
Some analysts say Khan has also lost the crucial support of the military – claims both sides deny – and Pakistan's army is key to political power.
There have been four military coups – and at least as many unsuccessful ones – since independence in 1947, and the country has spent more than three decades under army rule.
If Khan loses next week's vote, a new government could be headed by PML-N's Shehbaz Sharif, the brother of former prime minister Nawaz Sharif, who has not returned since being released from jail to get medical treatment abroad.
Also given a senior role will likely be the PPP's Bilawal Bhutto Zardari, son of assassinated former prime minister Benazir Bhutto and ex-president Asif Zardari.
One card up Khan's sleeve could be to call an early election – the next one must be held before October 2023.
"The best option in this situation would have been fresh elections to enable the new government to handle economic, political and external problems faced by the country," said political analyst Talat Masood, a retired general.
"The country is heading towards something unpredictable... where there is going to be a lot of chaos and problems."
Hassan Askari, another political analyst, agreed.
"The long-term political repercussion of the evolving situation will be instability, continued conflict in politics and inability to cope with economic challenges that Pakistan is currently facing," he said.
Khan has railed against his domestic opponents for weeks, but on Sunday told a rally in the capital that a "foreign conspiracy" was also plotting his removal.
"We have been threatened in writing but we will not compromise on national interests," he said, without offering evidence or details.
(AFP)
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AF-PAK SECURITYPakistan’s ‘good Taliban-bad Taliban’ strategy backfires, posing regional risks
India accidentally fired missile into Pakistan because of 'technical malfunction'
Gunfight and bomb blast at Pakistani Shiite mosque kills dozens
New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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Valeurs Actuelles
[Vidéo] Guerre en Ukraine : Dupont-Aignan fustige “un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français”, mais qui aurait pu être réglé intelligemment
L’offensive russe en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril, 37 jours après son commencement. La veille, un haut responsable du Pentagone a estimé que le conflit risquait de se « prolonger ». Invité à s’exprimer au sujet de cette guerre, ce vendredi, sur les ondes d’Europe 1, Nicolas Dupont-Aignan a réagi en ces termes : « La seule chose que je sais, c’est qu’on est en train d’être entraînés dans un conflit dangereux pour l’Europe, qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et qu’on peut encore le régler par une position intelligente. »
« Les souffrances terribles du peuple ukrainien »
Après quoi, le candidat de Debout la République a jugé que sortir de ce conflit était « la meilleure façon d’éviter les souffrances terribles du peuple ukrainien ». Qu’appelle-t-il une position intelligente ? « La neutralité de l’Ukraine, l’autonomie constitutionnelle du Donbass – qui était prévue par les accords de Minsk, mais n’a pas été respectée par l’Ukraine, même si la Russie est bien sûr l’agresseur –, et enfin, des élections bien supervisées par l’ONU, avec le retrait des troupes russes », a répondu Nicolas Dupont-Aignan.
Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022
Le même jour, Yannick Jadot s’est lui aussi exprimé au sujet du conflit en Ukraine, mais sur le plateau de France Info. « On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine, a confié le candidat écologiste à l’élection présidentielle, après avoir été interrogé au sujet de sa volonté de mettre en place un embargo sur le gaz russe. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE. »
🗣 Embargo sur le gaz russe ? ➡️ “On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE”, dit Yannick Jadot. pic.twitter.com/sjLNNopZxq
— franceinfo (@franceinfo) April 1, 2022
France24 - World
Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab
Issued on: 30/03/2022 - 22:37
NEWS WIRES
Tunisia's President Kais Saied announced Wednesday that he was dissolving the country's parliament, eight months after suspending it in a July power grab.
"Today, at this historic moment, I announce the dissolution of the Assembly of Representatives of the people, to preserve the state and its institutions," he said.
He made the announcement at a meeting of the National Security Council, hours after parliamentarians held a plenary session online and voted through a bill against his "exceptional measures".
Saied denounced parliament's move as a "coup attempt" and said those responsible had "betrayed" the nation.
The former law professor, elected in 2019 amid public anger against the political class, on July 25 last year sacked the government, froze the assembly and seized wide-ranging powers.
He later gave himself powers to rule and legislate by decree and seized control over the judiciary in what rivals saw as further blows to democracy in the birthplace of the 2011 Arab Spring uprisings.
Saied's moves were initially welcomed by many Tunisians sick of the often stalemated political system that emerged from a revolution that overthrew longtime dictator Zine El Abidine Ben Ali.
But an increasing array of critics say he has moved the country, which also faces a grinding economic crisis, down a dangerous path back towards autocracy.
(AFP)
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Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
ENVIRONMENTTunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy
Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
Opex 360
Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Guerre en Ukraine : la Croix Rouge prête “à diriger” l’évacuation de Marioupol vendredi
La guerre n’est pas près de se terminer. Au 36e jour de conflit en Ukraine, un nouveau cessez-le-feu à Marioupol devrait permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. Mais l’Élysée reste toutefois prudent à cet égard. Volodymyr Zelensky ne croit pas non plus à une réduction de l’activité militaire de la Russie, tant que des actes ne seront pas montrés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays.
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, ont annoncé jeudi soir les autorités ukrainiennes. « Il n’y a plus de personnes étrangères (au service) dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl », a indiqué sur Facebook l’agence d’Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe
L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe (…) c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », a-t-il ajouté.
La Russie essaie de « renforcer son offensive », prévient l’Otan
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a émis des doutes quant aux récentes annonces de la Russie de réduire son activité militaire, relate BFM TV. Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 31 mars, Jens Stoltenberg a donc assuré que les troupes russes « ne se retirent pas mais se repositionnent » en Ukraine. D’après les « informations » de l’Otan, la Russie tenterait de « regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass ». Le secrétaire général de l’Otan a ajouté : « Et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d’autres villes. »
Le Royaume-Uni annonce des sanctions contre les « propagandistes et médias » russes
Le gouvernement britannique va imposer une nouvelle série de 14 sanctions à l’encontre de « propagandistes et médias d’Etat » russes qui « véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine », relaie BFM TV. À savoir, les propriétaires de Russia Today et de Sputnik. « La guerre de Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges », a déclaré Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, dans un communiqué.
Putin’s war on Ukraine is founded on lies. Today I have announced new sanctions targeting Russian state media and the Kremlin mouthpieces who spew Putin’s propaganda.
This includes Mikhail Mizintsev, responsible for the appalling shelling of Mariupol 👇 https://t.co/iz1yQh6xgP pic.twitter.com/cpkELBuk1Y
— Liz Truss (@trussliz) March 31, 2022
Jean-Yves Le Drian se rend en Finlande, en Estonie et en Lituanie
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit effectuer un déplacement en Finlande, en Estonie et en Lituanie. Le chef de la diplomatie française doit arriver en Finlande vers 17 h 30 (heure de Paris) pour tenir une conférence de presse à Helsinki. Il se rendra ensuite en Estonie et en Lituanie, vendredi 1er avril.
#Finlande #Estonie #Lituanie | Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères effectue un déplacement en 🇫🇮, en 🇪🇪 et en 🇱🇹 le 31/03 et le 01/04.
Déclaration → https://t.co/ygrFHiqycH pic.twitter.com/aoKKqrHbF6
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) March 31, 2022
La Croix Rouge prête à diriger l’évacuation de Marioupol
Le Comité international de la Croix Rouge s’est dit prêt « à diriger » les évacuations des civils encore bloqués à Marioupol dès vendredi 1er avril. La Croix Rouge a toutefois précisé dans un communiqué qu’elle souhaitait obtenir les garanties nécessaires à cette opération, relate BFM TV. Un cessez-le-feu a commencé ce jeudi 31 mars dès 9 h du matin pour pouvoir mettre en place un couloir humanitaire.
45 bus envoyés par Kiev pour l’évacuation de Marioupol
L’évacuation de civils à Marioupol devrait prendre forme après un cessez-le-feu qui a commencé à 9h ce jeudi 31 mars. Pour aider, Kiev s’apprête à envoyer 45 bus pour faire la route en direction de la ville ukrainienne de Zaporojie. « Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus », a confirmé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, relaie BFM TV.
Des soldats russes refusent d’obéir, selon les renseignements britanniques
Le directeur de l’agence de renseignement britannique Government Communications Headquarters, Jeremy Fleming, a révélé ce jeudi 31 mars que certains soldats russes ne voulaient plus combattre, relate BFM TV. Lors d’un discours, Jeremy Fleming a indiqué : « Nous avons vu des soldats russes, à court d’armes et démoralisés, refuser d’obéir aux ordres. » D’autres combattants n’hésiteraient pas à « saboter leur propre équipement », et même à « abattre accidentellement leur propre avion ».
Zelensky doute de la réduction de l’activité militaire russe
« Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a indiqué le président ukrainien dans une vidéo. Volodymyr Zelensky ne croit pas à une réduction de l’activité militaire promise par Moscou. D’après lui, l’armée russe se préparerait à attaquer la région du Donbass, relate BFM TV. Face à cette possibilité, le chef de l’Etat ukrainien a promis : « Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire. »
L’Élysée reste « prudent » après l’annonce d’un cessez-le-feu à Marioupol
Mercredi 30 mars, l’Élysée a réagi à l’annonce de Moscou de permettre un cessez-le-feu pour évacuer les civils restés à Marioupol. Pour l’instant, la présidence de la République française reste sceptique : « Nous sommes très prudents à ce stade, car ce n’est pas la première fois que la Russie fait une annonce de ce type. » Comme le relaie BFM TV, des « exigences » seraient à satisfaire pour que « les évacuations soient possibles ». Or, Vladimir Poutine avait promis à Emmanuel Macron, lors de leur appel téléphonique du mardi 29 mars, « qu’il reviendrait vers lui » à ce sujet. Mais « il ne l’a pas fait », pour l’heure. L’Élysée va donc « vérifier tout cela ».
Des propos réitérés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Sur CNews ce jeudi 31 mars, il a déclaré : « C’est vrai qu’à plusieurs reprises déjà la Russie a eu l’occasion de prendre de tels engagements ou de tenir de tels propos qui ne se sont pas vérifiés ensuite sur le terrain. » Ainsi, « on ne se fie qu’à une chose, c’est aux actes et aux faits », a indiqué Gabriel Attal. Avant de déplorer : « Ce qui est certain, c’est que la situation à Marioupol est une situation de désolation absolue. »
Gabriel Attal : «La situation à Marioupol est une situation de désolation absolue», dans #LaMatinale pic.twitter.com/bjJBO85l7N
— CNEWS (@CNEWS) March 31, 2022
L'Humanité
Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem
Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.
France24 - World
'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home
Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37
Sam BALL
More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.
L'Humanité
Comment consolider le système des retraites ?
ChroniqueJean-Christophe le DuigouL’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.
Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance » dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.
Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale. Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.
Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.
Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?
Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.
Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.
réforme des retraites Opex 360
Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.
Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.
Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
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Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
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Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
Valeurs Actuelles
Tchétchènes, les diables de Poutine
Il y a un mois, sur la grande place de Grozny, le président tchétchène a réuni douze mille de ses meilleurs hommes pour un envoi théâtral, mais bien réel, vers le front ukrainien. Barbes longues, équipements de combat flambant neufs, armes lourdes, véhicules blindés, rien ne manque aux kadyrovtsy, appelés ainsi du nom d’Akhmat Kadyrov, leur fondateur, père de l’actuel président de la petite république du Caucase nord. “Akhmat Sila !” (“force à Akhmat !”) est leur cri de guerre, suivi invariablement d’un “Allahu akbar !” (“Dieu est le plus grand !”). Dans son discours ce jour-là, Ramzan Kadyrov met en garde : « Je veux donner des conseils à l’actuel président Zelensky, pour qu’il appelle notre président, le commandant suprême Vladimir Vladimirovitch Poutine et s’excuse de ne pas avoir fait un pas vers nous à temps. Faites-le pour sauver l’Ukraine. Demandez pardon et acceptez toutes les conditions posées par la Russie. » Une séquence de propagande largement relayée sur les réseaux sociaux russes et tchétchènes comme le canal Telegram Intel Slava Z.
Depuis le XIX e siècle, la figure du “bandit tchétchène” s’est imposée dans l’imaginaire collectif russe (Ukraine incluse). On menaçait à l’époque les enfants pas sages de l’arrivée imminente d’un individu de cet acabit. Au tournant des années quatre vingt-dix, la chute de l’URSS réveille l’indépendantisme des républiques du Caucase.
Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase
Vont suivre les effroyables guerres de Tchétchénie, qui seront la hantise des soldats russes. Dans ces conflits, on verra l’action des mafias russes qui gangrènent l’État, les services secrets du monde entier à la manœuvre et l’arrivée des djihadistes arabes. Ces derniers transforment une lutte d’abord nationaliste en conflit islamiste. Le danger de voir les 15 millions de musulmans de Russie faire scission devient une réalité. Arrivé au pouvoir, Vladimir Poutine réagit brutalement : « Nous irons buter les terroristes jusque dans les chiottes ! », déclare-t-il. Et ce n’était pas une image.
À Grozny, les hommes d’Akhmat Kadyrov forment un clan puissant, mais leur islam est l’islam traditionnel tchétchène, largement soufi. L’islam d’importation et l’arrogance croissante des mercenaires arabes, financés par les Turcs et différents fonds du Golfe, leur wahhabisme, les irritent de plus en plus. La rupture est vite consommée. Poutine en tire partie. Il négocie avec Kadyrov un statut d’autonomie de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie. Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase, mettant fin à l’influence étrangère dans la région. Certains Tchétchènes les suivent. Ce sont eux qui combattent aujourd’hui dans les rangs de l’armée ukrainienne. Ce sont eux que Kadyrov appelle les sheitan (diables). Depuis, la Tchétchénie s’est reconstruite, apaisée, une bourgeoisie s’est même constituée à Moscou, où elle est considérée.
Avant cela, les kadyrovtsy ont mené sans pitié l’élimination des derniers wahhabites présents dans la République. Ramzan Kadyrov lui-même a pris part aux combats – il ne quitte d’ailleurs que rarement sa tenue militaire. Certaines ONG occidentales reprochent la persécution systématique des homosexuels en Tchétchénie jusqu’à ce jour. Cette question des droits de l’homme fait que Kadyrov est interdit de séjour aux États-Unis.
En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep.
Les kadyrovtsy ont été d’abord intégrés au ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie comme force de police auxiliaire. Depuis 2016, ils font partie de la Rosgvardiya (garde nationale créée à ce moment) qui comprend principalement des unités d’Omon (l’équivalent de nos gendarmes mobiles) et de SOBR, des forces d’intervention rapide, de type GIGN. À leurs qualités guerrières sont venues s’ajouter les formations reçues par les forces d’élites russes, du GRU (renseignement militaire) et des Spetsnaz (forces à destinations spéciales) Alpha et Vympel.
À ce titre, les Tchétchènes ont été déployés à partir de 2017 comme force de police militaire en Syrie dans le cadre du soutien apporté par Moscou à Damas. Partageant l’islam sunnite avec une grande partie des Syriens, cette force a été un atout sur le terrain. Selon des témoignages enregistrés d’anciens combattants de cette guerre, plusieurs éléments salafistes se sont rendus après avoir été interpellés en tchétchène par radio. En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep. Il a demandé la même chose pour l’Ukraine, les kadyrovtsy étant notamment déployés au siège de Marioupol. Comme sur le terrain, l’affrontement se fait également via les réseaux sociaux. De l’autre côté, les bataillons d’Azov, où l’on préfère les tatouages de croix gammée aux longues barbes. On y trempe les balles dans de la graisse de porc pour tuer les Tchétchènes. Une propagande à laquelle Kadyrov a répondu en invitant les gens d’Azov « à ne pas fuir et à attendre leur arrivée pour le vrai combat ».
Le paradoxe est ainsi qu’une force musulmane se tient désormais dans le même camp que la Russie. Cette même Russie que Vladimir Poutine décrit à l’envi comme le bastion des valeurs orthodoxes, recevant à cet égard l’appui du patriarche Cyrille. L’islam soufi du Caucase se retrouve finalement plus proche de l’orthodoxie chrétienne dans une alliance des traditions contre notre Occident libéral et progressiste, jugé décadent et auquel ils refusent de ressembler. Un phénomène à suivre, d’autant que les monarchies du Golfe, dans leur ensemble, ont refusé de condamner l’offensive russe en Ukraine.
Opex 360
Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
France24 - World
Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv
Issued on: 30/03/2022 - 17:53
Sam BALL
A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour évacuer des civils
Ce mercredi 30 mars marque le 35e jour de la guerre en Ukraine. Un nouveau cessez-le-feu doit premettre l’ouverture d’ un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. « Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge », a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils
Le ministère russe de la Défense annonce l’instauration d’un « régime de silence », à partir de 10 heures (heure locale), ce jeudi 31 mars, dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils, rapporte Le Figaro. Cette mesure doit permettre d’ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère.
La France ne voit « pas de percée » dans les négociations russo-ukrainiennes
« La guerre continue. Pour l’instant il n’y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté » dans les négociations russo-ukrainiennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, relaie BFMTV.
Emmnauel Macron condamne le bombardement d’un bâtiment de la Croix-Rouge
Le président de la République a réagi après que l’armée russe a bombardé un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol, rapporte Le Figaro. « Le CICR est un acteur neutre et impartial, qui ne peut être pris pour cible. Pas plus que les civils, les soignants ou les malades. À nouveau, avec force : trêve et respect du droit humanitaire ! », a-t-il écrit sur Twitter.
Biden évoque des capacités militaires « supplémentaires » pour l’Ukraine
Le président des États-Unis a appelé, ce mercredi 30 mars, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer des capacités militaires « supplémentaires » nécessaires pour aider l’armée ukrainienne à « défendre son pays », relate BFMTV.
Au moins 200 habitants dans la banlieue nord-ouest de Kiev
Théâtre de féroces combats, 200 civils ont été tués depuis le début de l’invasion russe dans la ville d’Irpin, a annoncé le maire Oleksandre Markouchine, relaie Le Figaro. « Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu’environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement », a-t-il affirmé.
Des bombardements sur un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol
Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, relate BFMTV. « Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol. Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations concernant les victimes », a indiqué Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Les pourparlers n’ont rien donné de « prometteur », assure le Kremlin
Après les négociations à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que les pourparlers n’avaient rien donné de « très prometteur », relate BFM TV. « Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a confirmé Dmitri Peskov à la presse. Volodymyr Zelensky avait pourtant assuré avoir reçu des signaux « positifs » après les négociations.
Quatre millions de réfugiés ukrainiens
Le nombre de réfugiés ukrainiens a dépassé les 4 millions, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, exactement 4 019 287 Ukrainiens ont quitté leur pays. La Pologne accueillerait déjà 2,3 millions de réfugiés, relate BFM TV.
La ville de Tcherniguiv « bombardée toute la nuit »
Le gouverneur de la région du nord de l’Ukraine a annoncé sur Telegram ce mercredi 30 mars que des bombardements ont eu lieu « toute la nuit » dans la ville de Tcherniguiv. Et ce, malgré la promesse de la Russie de réduire son offensive dans cette zone, relate BFM TV. Des infrastructures civiles auraient été détruites selon le gouverneur. La ville de Tcherniguiv serait privée d’eau et d’électricité.
Washington prévient les Américains en Russie d’un risque d’arrestation
Le département d’Etat a averti ses ressortissants américains, installés ou situés en Russie, qu’ils risqueraient une « arrestation ». Et ce, à cause de la position des Etats-Unis dans la guerre en Ukraine, relate BFM TV. Washington a évoqué « la possibilité de harcèlement de citoyens américains » par les autorités russes, « y compris (d)’arrestation ». Le département d’Etat a également rappelé aux Américains de ne pas se rendre en Russie, ou de quitter immédiatement le pays.
Plus de 5 200 élèves ukrainiens scolarisés en France
Le ministère de l’Éducation nationale a indiqué, mardi 29 mars, que 5 266 élèves ukrainiens étaient actuellement scolarisés en France, rapporte Le Figaro. Un chiffre qui se serait « multiplié par 20 depuis le 8 mars ». D’ici la semaine prochaine, le nombre d’enfants venus d’Ukraine scolarisés en France pourrait même doubler, passant la barre des 10 000. Le ministère a assuré avoir « encore de la capacité d’accueil » pour ces élèves.
Une levée des sanctions possible si la guerre est « terminée »
À la suite d’une nouvelle session de négociations entre la Russie et l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué dans une vidéo partagée sur Telegram qu’une levée des sanctions à l’encontre de Moscou ne sera possible que lorsque la guerre sera « terminée », relaie BFM TV. Le président ukrainien s’est montré très clair dans son message : « Il ne faut pas s’attendre à ce que les négociations entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu’une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous. »
L'Humanité
Le (petit) coup de pouce de l’Élysée
Cyprien BogandaCarburant À quelques jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat se devait de faire un geste face à la flambée des prix du carburant. Une remise d’un montant de 15 centimes d’euro hors taxes par litre va être accordée à partir de ce 1er avril sur chaque plein d’essence jusqu’au 31 juillet. Avec la TVA, cette réduction atteindra 18 centimes en France métropolitaine. Cette réduction s’applique à tous les carburants, précise le gouvernement. L’opposition juge ce geste manifestement insuffisant. Le candidat Fabien Roussel (PCF) préconise par exemple un plafonnement du plein à 1,70 euro le litre, contre 2 euros actuellement dans de nombreuses stations-service. Cy. B.
L'Humanité
Débrayage chez Webhelp
Cyprien BogandaCentre d’appels Chez Webhelp, les syndicats SUD et CFDT dénoncent un « blocage complet » des négociations en pleine négociation annuelle obligatoire. Ils appellent à la grève sur le site d’Étrelles (Ille-et-Vilaine), qui compte 650 collaborateurs, ce 1er avril. Dans un tract cité par le Journal de Vitré, ils fustigent la volonté de la direction de « baisser la rémunération des salariés » en revoyant à la baisse une prime de fidélisation, « un acquis » depuis une dizaine d’années. Ils accusent plus largement la politique salariale de l’entreprise, citant des cas de salariés touchant 1 600 euros brut par mois après dix années d’ancienneté. Cy. B.
centres d'appels France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
Valeurs Actuelles
Trump demande à Poutine de révéler des informations sur le fils de Biden qui a travaillé en Ukraine
Plus d’un an après sa défaite à l’élection présidentielle, Donald Trump tente toujours de déstabiliser Joe Biden. L’ancien président américain est revenu sur les accusations, qu’il a n’a cessé de répétées, concernant les activités de Hunter Biden durant son passage dans un groupe gazier en Ukraine. L’ex-chef d’Etat prétend que le fils de Joe Biden aurait perçu illégalement 3,5 millions de dollars, rapporte CNews.
Donald Trump en appelle à Vladimir Poutine
Dans une interview diffusée mardi par le média Real America’s Voice, Donald Trump assure que Hunter Biden et sa « famille » ont reçu « beaucoup d’argent » de la part de l’épouse d’un maire de Moscou en 2014. « Elle lui a donné 3,5 millions de dollars. Etant donné que Poutine n’est pas exactement un ‘fan’ de notre pays […] Je pense qu’il aurait la réponse et qu’il devrait la rendre publique », a-t-il affirmé.
Lors de la campagne présidentielle en 2020, le candidat des républicains avait déjà demandé à Joe Biden, « pourquoi, par curiosité, la femme du maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à votre fils ». Le candidat démocrate avait réfuté les accusations.
Lorsque Joe Biden était vice-président des États-Unis, Hunter Biden est devenu l’une des cibles favorites de Donald Trump qui lui reproche ses intérêts économiques en Ukraine et en Chine. Pour fragiliser la position de l’ancien membre du gouvernement de Barack Obama, le milliardaire américain l’a même accusé d’avoir obtenu le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger l’entreprise gazière Burisma de poursuites pour corruption. Pour répondre aux attaques, l’opposition démocrate avait tenté de désister Donald Trump pour avoir fait pression sur l’Ukraine afin qu’elle enquête sur son rival politique et les activités commerciales de son fils.
France24 - World
'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar
Issued on: 22/03/2022 - 18:23
Sam BALL
As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.
New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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L'Humanité
Grève des éboueurs à Saint-Étienne
Luis Reygadareconnaissance Lancée le 29 mars, à l’appel de l’Unsa, la grève des agents de collecte de Saint-Étienne (Loire) s’étend à d’autres villes de la métropole pour réclamer des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail. « Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, à 5 heures du matin, on doit être opérationnel. C’est un boulot usant et risqué… On demande un peu de reconnaissance », explique Pierre Giry, conducteur. Dans un communiqué, le syndicat CGT des agents territoriaux stéphanois a dénoncé « la volonté de briser (la) grève » du maire et président de la métropole (Gaël Perdriau, LR) avec l’envoi d’agents municipaux pour « ramasser les ordures ménagères en lieu et place des grévistes ». L R.
éboueurssaint-étiennegrèves Valeurs Actuelles
Israël : des attaques terroristes à Tel Aviv font au moins cinq morts
Nouvelle attaque à Tel-Aviv mardi 29 mars 2022. Au moins cinq personnes ont été tuées à l’arme automatique en banlieue de la métropole israélienne, rapporte BFM TV. Nos confrères du Figaro ont de leur côté indiqué que 11 personnes seraient décédées. La police a affirmé avoir abattu l’assaillant. Il s’agit de la troisième attaque en Israël en une semaine. Quelques jours plus tôt, dans le nord d’Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation djihadiste Etat islamique. Les assaillants ont été abattus par les forces de police.
Un homme a ouvert le feu sur des passants
Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. Sur des vidéos diffusées par les réseaux sociaux, le tueur aux cheveux courts paraît déterminé. La police israélienne est rapidement intervenue sur place.
L’individu a été abattu par les forces de l’ordre au cours d’un échange de tirs. Il s’agirait d’un Palestinien, originaire de la région de Jénine en Cisjordanie, berceau de la mouvance islamiste, rapporte Le Figaro. L’assaillant aurait été arrêté en 2013 pour des infractions à la sécurité et aurait purgé une peine de six mois de prison. Il se trouvait, selon la presse locale, en Israël de manière illégale. Les enquêteurs sont à la recherche d’éventuels complices. Le raid meurtrier n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.
Les Etats-Unis et la France condamnent les faits
La France a rapidement réagi après cette attaque en fin de soirée mardi 29 mars. Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers ». Sur Twitter, le président français a encore écrit : « Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau. »
Le terrorisme a une nouvelle fois frappé Israël. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 29, 2022
Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également condamné « l’attaque terroriste ». Comme le relaie BFM TV, mercredi 30 mars, le chef de la diplomatie américaine a jugé que « cette violence est inacceptable ». « Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur », a déploré Anthony Blinken.
Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
BBC
Ukraine war: The Syrians signing up to fight for Russia
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Russia says it has signed up some 16,000 recruits from the Middle East to fight with its forces in Ukraine.
Social media in Syria has been flooded with requests for people to join Russian troops in return for up to $7,000 for deployment.
One former Syrian regime soldier who has been offered thousands of dollars to fight in the war told BBC News Arabic that his country's broken economy means hundreds of Syrians are putting themselves forward.
New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.
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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.
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By Emily Schmall
AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.
When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.
When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.
They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.
“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”
The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.
That unity, however, has recently frayed.
A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.
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INDIA
Detail
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Auroville
Pondicherry
INDIA
Bay of
Bengal
TAMIL NADU
Madurai
SRI
LANKA
Gulf of
Mannar
50 mileS
By The New York Times
The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.
Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.
But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.
They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.
The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.
But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.
Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.
The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.
Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.
“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.
Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.
Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.
“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.
The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.
“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.
The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.
“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”
Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.
“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”
Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.
“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.
The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.
Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.
Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.
Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”
“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”
Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.
While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.
Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.
“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”
Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.
Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.
“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”
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Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
Opex 360
L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.
Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.
Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
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Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
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Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
au système américain THAADCependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament
Issued on: 01/04/2022 - 04:33
NEWS WIRES
Tunisia's parliamentary elections won't be held within the next three months, President Kais Saied said late on Thursday during a meeting with Prime Minister Najla Bouden, according to a Facebook post by the president's office.
Saied issued a decree on Wednesday dissolving parliament, which has been suspended since last year, after it defied him by voting to repeal decrees that he used to assume near total power.
The Free Constitutional Party, an opposition party that polls project would be the biggest in parliament if elections were held, urged Saied to call early elections following the dissolution of parliament.
Abir Moussi, the party head and a supporter of late autocratic president Zine El Abidine Ben Ali, said that Saied has no choice, according to the constitution, and should call elections within three months.
"I don't know how they get this interpretation," Saied said on Thursday, referring to article 89 of the constitution.
He has previously said he will form a committee to rewrite the constitution, put it to a referendum in July then hold parliamentary elections in December.
Tunisia's main opposition party, the Islamist Ennahda, rejects Saied's move to dissolve parliament and will boycott any referendum he calls to restructure the political system unilaterally, its leader, Rached Ghannouchi, said earlier on Thursday.
Saied's opponents accuse him of a coup when he suspended the chamber last summer, brushed aside most of the 2014 constitution and moved to rule by decree as he set about remaking the political system.
Tunisia's 2014 constitution says the parliament must remain in session during any exceptional period of the kind announced by Saied last summer and that dissolving the chamber should trigger a new election, though he has not yet announced one.
(REUTERS)
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Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog
Opex 360
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAllemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…
Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAllemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…
Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAllemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…
Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
@armees_gouv— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieuxDes propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-BourbonLa loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Contraception. La pilule a de moins en moins la coteDifficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth El País (ESP)
SANS TITRE
Las ensaladas suelen tener dos atributos principales: crudo y simple. Y está bien, el día a día requiere de soluciones rápidas y fáciles para nuestros ritmos ajetreados. El mínimo esfuerzo y resultados deliciosos es lo que todos andamos buscando (para estos momentos esta ensalada de escarola será tu salvación). Sin embargo, en días especiales también podemos hacerles un hueco a las preparaciones largas y algo más elaboradas.
En esta receta intervienen dos técnicas que pueden elevar nuestras ensaladas a un nivel superior: el encurtido y la curación en sal. Ambas modifican el producto aportándole nuevas características. Encurtir consiste en sumergir en una disolución de vinagre hortalizas, verduras e incluso frutas que aporta acidez, conserva el producto y mantiene su textura crujiente. La curación en sal es un proceso mediante el cual el alimento se cubre con sal, especias y, de forma opcional, azúcar, obteniendo un producto distinto del que partimos. Un pescado, por ejemplo, al reducirse el contenido de agua, tendrá una textura más firme y sabor salado, con los toques especiados que hayamos elegido.
Además de aplicadas a esta receta, puedes usarlas a tu gusto en muchos otros platos. Un bote de encurtidos en la nevera puede salvarte un picoteo, alegrar cualquier guiso de legumbres o equilibrar un sándwich de queso. Guarda el pescado curado en sal laminado en un recipiente con aceite y sírvelo simplemente con ese mismo aceite o escurrido en unas tostadas con mantequilla. Las dos son técnicas de conservación, así que prepáralas con antelación para usarlas cuando quieras.
Solo queda montar el plato: unos pocos ingredientes más y tendremos la ensalada perfecta. Además, no le hace falta ni vinagreta: un buen chorro de aceite de oliva virgen extra es más que suficiente. En el plato, junto con la naranja y el pomelo, la sal que aporta la lubina y la acidez de la cebolla encurtida se crea el equilibrio necesario para disfrutar de esta ensalada.
Dificultad
La de quitarle las espinas al pescado.
Ingredientes
Para 2 personas
Para la lubina curada
- 1 lomo de lubina de ración
- Sal gruesa
- Azúcar
- Mostaza
- Semillas de anís
Para la cebolla encurtida
- 1 cebolla morada
- Vinagre de manzana
- Sal
- Azúcar
- Pimienta en grano
- Semillas de mostaza
Para la ensalada
- 1 pomelo
- 1 naranja
- 1 endivia
- 2 puñados de rúcula o escarola
- Aceite de oliva virgen extra
Preparación
-
Cortar la cebolla en juliana. Rellenar un frasco y cubrir con 75 ml de vinagre, 75 ml de agua, una cucharadita de sal, dos de azúcar, y unos granos de pimienta y mostaza. Guardar en la nevera durante al menos 24h.
-
Limpiar el lomo de lubina quitando las espinas. Hacer una mezcla con un una taza de sal y ⅓ de taza de azúcar, una cucharada de mostaza, ¼ de vaso de agua y media cucharada de anís en grano.
-
Cubrir bien el lomo de lubina con la mezcla, tapar con papel film y poner un peso encima. Dejar en la nevera durante dos horas.
-
Cortar los gajos de la naranja y el pomelo. Reservar el jugo.
-
Sacar las hojas de la endivia.
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Limpiar el lomo de lubina bajo el grifo y cortar en láminas finas.
-
Montar la ensalada combinando unos gajos de naranja y pomelo, la endivia, la lubina y un poco de cebolla encurtida. Echar por encima el jugo de los cítricos. Regar con un buen chorro de aceite de oliva y terminar con unos trozos de escarola o rúcula.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution
Issued on: 31/03/2022 - 23:36
Georja Calvin-Smith
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In tonight's show: Kenya's top court blocks President Uhuru Kenyatta's bid to change the constitution. The controversial "Building Bridges Initiative" was proposed as a way to make politics more inclusive, but judges ruled it to be unconstitutional.
Also, Tunisia's main opposition party rejects President Kais Saied's dissolution of parliament and vows to boycott his planned referendum. The assembly was dissolved after more than 100 MPs took part in an online vote against the leader's 2021 power grab.
And South Africa's Khoi community is split on how to best protect their heritage on a site in Cape Town earmarked to house Amazon's African headquarters. Judges ordered a stop to construction, but some of the indigenous locals are eager for the jobs the development might bring.
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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
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Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
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Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
Opex 360
L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
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Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
demande de propositions« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
L'Humanité
Pour rire de bon cœur dans la forêt des Ardennes
Prescription cultureTHÉÂTRE « Comme il vous plaira », la comédie de Shakespeare est ici adaptée par Pierre-Alain Leleu et mise en scène par Léna Bréban. Dans ce tourbillon, les comédiens sont malicieux et parfaits.
Gérald RossiUn ou deux rideaux, quelques (fausses) plantes, une nature en trompe-l’œil, un château livré à l’imagination de chacun, des lumières savamment dosées, et voilà tout le décor de cette mouture particulièrement enlevée de « Comme il vous plaira ». Cette comédie du bon William Shakespeare, écrite en 1599, jouée pour la première fois peut-être en 1603, est adaptée ici par Pierre-Alain Leleu, alors que la remarquable mise en scène est due à Léna Bréban. Un duo qui, avec la complicité de toute la troupe, propose un spectacle plus que réjouissant.
Tout finira bien, et l’on est loin des drames sombres du roi Lear ou de Roméo et Juliette, par exemple, même s’il y est aussi -et même beaucoup- question d’amour. Oliver (Adrien Dewitte), un des fils de feu le duc Roland des Bois, joue les tyrans, et maltraite son frère cadet, le bel Orlando (Lionel Erdogan). Lequel finit par s’enfuir, comme d’ailleurs l’ensemble de la compagnie, dans les taillis de la forêt des Ardennes. L’intrigue n’est pas des plus simples, mais elle n’en est que plus savoureuse.
Rosalinde (remarquable Barbara Schulz) , bannie par son oncle se déguise en garçon, prend le nom de Ganymède, et joue au mec en compagnie de sa cousine Célia, devenue un temps Aliena (épatante Ariane Mourier). Le Bouffon (Pierre-Alain Leleu) passe par là, pas moins déjanté que le berger souffre douleur (Adrien Urso), Phébé la jeune bergère illuminée (Léa Lopez), un duc (on s’y perd presque) et le domestique interprétés avec malice par Jean-Paul Bordes, sans oublier un autre duc et le lutteur de foire (Éric Bougnon).
Tout ce petit monde, dans des costumes dépareillés et parfaits comme il se doit (signés Marion Rebmann) n’a pas assez de la scène pour partager ces aventures de chasse, de trahisons, de cache-cache, d’amour déçu et retrouvé… Alors Léna Bréban a prévu des entrées et des sorties des comédiens depuis la salle, avec des apparitions aussi au balcon, histoire de placer chaque spectateur au centre de l’aventure. Avec en prime une pluie de petits billets, sur lesquels on lit par exemple : « Et toi, reine du soir, qui brille sans tambour, éclaire un peu les mots que j’ai couchés ici, et fait briller le nom de l’amour de ma vie, Rosalinde mon cœur ».
Et ce n’est pas tout. Les rythmes d’une batterie survitaminée saluent l’ouverture du rideau, et des rythmes pop, chantés sur place ponctuent l’aventure, sans jamais la dénaturer ni grincer de quelque anachronisme. « Comme il vous plaira » file à toute vitesse, sans fausse note ni musicale ni de goût. Et si l’on rit souvent c’est sincèrement et de bon cœur. Un bonheur dont il ne faut pas se priver en ces temps sombres. Dans les forêts comme à la ville.
Théâtre France24 - World
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
Issued on: 31/03/2022 - 10:31
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Russia's invasion of Ukraine is having a "deadly" impact and threatening security in the Arab world, particularly through spiralling wheat prices, US Secretary of State Antony Blinken said in Algiers Wednesday.
He was speaking on the final leg of a trip that began with an unprecedented summit in an Israeli kibbutz, attended by Blinken and the foreign ministers of Egypt, the Jewish state and three Arab countries that normalised ties with it in 2020.
Addressing journalists in Algiers, he said that while Russia's invasion of Ukraine seemed distant, it has already had "deadly consequences for citizens in the region".
"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," he said.
This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.
North African nations are heavily dependent on wheat imports and Blinken earlier said they were facing "disaster" over the massive shock the war dealt to already tight supplies.
Both Russia and Ukraine are major wheat producers, and Moscow also exports vast amounts of oil and gas.
Blinken said there was "a clear aggressor and a clear victim" in the Ukraine conflict.
"It's important to stand with the victim and to stand for the principles that have also been violated," he said.
Blinken met Algeria's President Abdelmadjid Tebboune after holding talks with Foreign Minister Ramtane Lamamra.
It was his first visit as top US diplomat to the North African country, a Moscow ally and a major gas producer that has faced calls to boost exports to Europe after prices soared.
But Blinken made no mention of that subject during a press conference after his meetings on Wednesday.
Soured Algeria ties
The top US diplomat had flown in on Wednesday morning from Algeria's arch-rival Morocco, which in 2020 normalised ties with Israel under a deal that sparked renewed tensions between Algiers and Rabat over the disputed territory of Western Sahara.
Relations between Washington and Algiers had also soured as a result of Morocco's normalisation deal, brokered under then-president Donald Trump.
As a quid pro quo for normalisation, the Trump administration recognised Moroccan sovereignty over Western Sahara, a phosphate-rich desert territory where Algeria has long backed the Polisario independence movement.
In Rabat on Tuesday, Blinken had voiced support for a Moroccan autonomy plan for the Western Sahara, which he described as "serious, credible and realistic".
In Algiers on Wednesday, he refrained from mentioning the Moroccan plan, instead voicing Washington's support for United Nations mediation.
"We're very focused on diplomacy and on advancing a resolution through diplomacy," he said, insisting that there had been "no changes" in Washington's position.
US 'values' UAE ties
Officials in Algeria, a longtime supporter of the Palestinian cause, have voiced concerns over Morocco's normalisation with Israel, particularly over the possibility their rival could access advanced Israeli military technology.
Bahrain and the UAE were the other countries to establish formal ties with Israel in the last months of the Trump administration.
Blinken said on Wednesday that he hoped that the "real practical benefits" to normalisation would encourage other Arab nations to follow suit.
But he re-emphasised that the normalisation process was "not a substitute for dealing with the conflict between Israelis and Palestinians" and reaching a two-state solution.
The Palestinians have described the 2020 deals, which broke with decades of Arab consensus that Israel should not be recognised in the absence of a peace deal creating a Palestinian state, as a stab in the back.
Israel was keen to cast its summit, attended by the foreign ministers of Morocco, Bahrain and the United Arab Emirates, as an alliance of powers against its arch-foe Iran.
Israel is fighting a regional shadow war against Iran and accuses it of seeking a nuclear bomb, something Tehran denies.
The summit in Israel came after the UAE has come under cross-border missile and drone attack from Yemen's Iran-backed Huthi rebels.
Blinken said Wednesday that during talks the day before with the UAE's de facto ruler Mohammed bin Zayed he expressed Washington's strong support.
"One of the things I made very clear to him is the value that we attach to that partnership," he said.
(AFP)
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AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war
WEB DOCUMENTARYSixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
L'Humanité
La VOD de la semaine - « Les Tueurs de la lune de miel » de Leonard Kastle
Prescription cultureCet unique film noir de Leonard Kastle sur un couple meurtrier brille par sa totale absence de glamour, son aspect pragmatique et brut. Très moderne pour les années 1970, il offre une vision cynique de l’Amérique moyenne et un tableau au vitriol de la condition humaine.
Vincent OstriaIl n’y a une chose que s’est bien gardé de faire Leonard Kastle, le réalisateur du film culte, « les Tueurs de la lune de miel » (1970), c’est d’accorder le moindre soupçon de glamour à ses deux personnages principaux, Ray (Tony Lo Bianco) et Martha (Shirley Stoler). Ce couple de tueurs de femmes solitaires en quête d’âme sœur est l’anti-Bonnie and Clyde — célèbres et séduisants amants criminels sur lesquels était sorti un film à succès peu avant. Kastle, lui, peint en noir et blanc et au vitriol un tableau de l’Amérique moyenne de son époque. Non seulement ses meurtriers sont sordides et inhumains — une infirmière aux traits épais, et un latin-lover de pacotille —, mais leurs victimes naïves et mesquines ne sont pas mieux loties et représentent elles aussi certaines tares états-uniennes (comme la bigoterie ou le patriotisme exacerbé). S’inspirant d’un fait divers réel, Kastle ne cherche aucunement à mettre en scène la réalité de façon convenable. Ce film brut est anti hollywoodien au possible : son direct peu travaillé, filmage presque documentaire. Bref, absence de stylisation à tous les étages. C’est un film noir sans aucun des clichés habituels du genre. Il n’y a ni femme fatale sexy, ni gangsters, ni policiers. Juste un couple assez médiocre dont le seul lien solide semble être la cupidité, qui se caractérise par une absence absolue de scrupules et une cruauté aveugle, presque inconsciente. C’est pour cela que « les Tueurs de la lune de miel », bien qu’un peu oublié aujourd’hui, malgré sa réputation dans les cercles cinéphiles, est une œuvre totalement hors-norme, totalement moderne. Le plus étonnant étant le fait qu’à l’origine il devait être réalisé par Martin Scorsese, qui n’avait encore tourné qu’un seul film. Mais celui-ci fut renvoyé après seulement une semaine de tournage parce que les producteurs trouvaient qu’il perdait du temps en voulant faire du style. Quand on voit le résultat final, on ne peut que saluer cette initiative. Scorsese n’avait pas l’innocence géniale de Leonard Kastle, un compositeur d’opéra qui n’avait jamais fait de cinéma, et fut catapulté scénariste puis réalisateur par un ami producteur. Ce résultat étonnant est en partie dû à l’ignorance de Kastle des conventions du cinéma de genre. Il appelle un chat un chat. Peut-être est-ce en raison de cette intransigeance qu’il n’a jamais réussi à tourner un deuxième long métrage, bien qu’il ait longtemps essayé.
« Les Tueurs de la lune de miel » de Leonard Kastle. Etats-Unis, 1970, 1 h 47.
A voir sur universcine.com ou lacinetek.com
vod France24 - World
French presidential election: Macron campaigns on the theme of the environment
Issued on: 01/04/2022 - 15:25Modified: 01/04/2022 - 15:33
Seeking re-election, French President Emmanuel Macron arrived in Fouras, Charente-Maritime on Thursday, ten days before the first round of the presidential election. FRANCE 24's Marie Schuster reports.
Valeurs Actuelles
“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
Opex 360
La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
spécialitésEn effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
L'Humanité
La santé retrouvée de Peter Doherty
Prescription cultureMusique Le chanteur anglais sort The Fantasy Life of Poetry & Crime, l’album qu’on n’espérait plus. Une réussite due au remarquable travail du musicien français Frédéric Lo.
Clément GarciaOn n’attendait plus grand-chose de Peter Doherty, l’écorché vif de la scène rock anglaise, habitué aux tabloïds et trimbalant sa gloire passée comme un fardeau. Le chanteur n’avait pourtant pas démérité, ressuscitant héroïquement il y a vingt-cinq ans, avec son groupe The Libertines, un rock fiévreux promis à un énième enterrement. Se sont ensuivis différents projets erratiques et éthérés, dont le groupe Babyshambles et une poignée d’albums solos sans grande ambition. Et des prestations scéniques catastrophiques qui nourrissaient la chronique glauque d’une carrière en plein abîme.
entre les deux rives de la manche
Il en a fallu du temps pour que la lumière revienne. Le brumeux exalté, ankylosé par les ans et les verres, opère à la quarantaine un prompt retour avec un album somptueux, The Fantasy Life of Poetry & Crime, conçu dans sa retraite normande, près des falaises d’Étretat, et à quelques encablures de son Albion adorée grâce au concours capital du producteur et compositeur français Fréderic Lo. Personnage aussi discret qu’essentiel, Lo a marqué de sa griffe subtile les bandes originales des films de Christophe Honoré, les chansons d’Alex Beaupain, d’Alain Chamfort et surtout de Daniel Darc, qu’il a tiré d’un long sommeil en réalisant son chef-d’œuvre rédempteur, Crèvecœur. Une sorte de muse qui prodigue ses bonnes ondes aux âmes errantes.
Les Anglais voient souvent dans la France ce que les Français imaginent de l’Angleterre. Du malentendu à l’entente cordiale, il n’y a souvent qu’une feuille de papier. En témoigne cet album qui opère des allers-retours passionnants entre les deux rives de la Manche. Les compositions « made in France » de Frédéric Lo se mêlent parfaitement au chant parlé et aux syllabes perchées dans les aigus de Doherty. Il y a du Ray Davies, l’âme des Kinks, dans cet humour et cette manière de conter l’amour, l’amitié, la dualité et la versatilité qui nichent en chacun de nous. The Epidemiologist nous plonge dans une mélancolie doucereuse, quand The Ballad of déploie ses ailes vers des arrangements moelleux et cuivrés. Les confessions troublantes du ténébreux Yes I Wear a Mask précèdent les paradis artificiels convoqués par Rock & Roll Alchemy, quand You Can’t Keep It From Me Forever nous rappelle les meilleures heures pop du jeune Doherty.
un romantisme un brin décadent
The Fantasy Life of Poetry & Crime, au titre si délicieusement british, révèle une complicité absolue, fusionnelle. Lo a beau avoir composé l’ensemble des morceaux, difficile de ne pas sentir l’implication totale de Doherty, qui retrouve dans ces douze morceaux sa voix à la beauté fragile, toujours juste quand elle titube. L’ex-rock star avait sûrement besoin de cet écrin parfait pour exprimer son romantisme un brin décadent, sa sensibilité à fleur de peau, son attrait assumé pour l’Hexagone et ses passions littéraires et artistiques : s’y croisent les fantômes d’Arsène Lupin, Romain Gary, Victor Hugo, Dashiell Hammett, Jean Seberg, Baudelaire et encore Daniel Darc. Un album délicat, apaisé et serein, comme une renaissance.
Musiquepeter dohertyrock France24 - World
Qatar rights overshadows FIFA congress in World Cup year
Issued on: 01/04/2022 - 13:08Modified: 01/04/2022 - 13:31
Yinka OYETADE
FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar took centre stage at the global body's annual congress on Thursday with president Gianni Infantino forced to defend progress made by the Gulf state on human rights.
Valeurs Actuelles
Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant
TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».
Le gaz finalement concerné
À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation Valeurs Actuelles
Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021
La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.
C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.
Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »
Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.
Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Costa Ricans to vote for new president in runoff elections Sunday
Issued on: 01/04/2022 - 04:14
NEWS WIRES
Costa Ricans head to the polls on Sunday to elect a new president, facing a choice between a candidate once investigated for corruption and another once demoted over sexual harassment allegations.
Both centrist former president Jose Maria Figueres and conservative ex-finance minister Rodrigo Chaves deny the allegations.
Campaigning has focused on how the hopefuls would address Costa Rica's central troubles: an external debt that is 70 percent of GDP, high levels of poverty -- at 23 percent -- and unemployment -- at 14 percent -- and corruption scandals in the public sector.
Chaves was a surprise qualifier for Sunday's run-off, having polled fourth ahead of February's first round.
He was the favorite in the most recent opinion polls, with almost 42 percent support, compared to 38 percent for Figueres, whose father Jose Figueres was also president.
But some 18 percent of people say they are undecided, which is what makes this election so hard to call.
"It's very difficult to pin down what either Figueres or Chaves want to do," said economist and analyst Daniel Suchar.
Suchar said the country frequently faces the same problem, with voters focusing on the candidates -- and their foibles -- rather than their policies.
'Lifting economy is priority'
Costa Rica has been described as the "happiest" country in Latin America, but its vital tourism industry was hard hit by the coronavirus pandemic.
Alongside Peru, it suffered the largest fall in employment figures in the region between 2019 and 2020, a drop of 14 percent.
"At a socioeconomic level the country has radically deteriorated, even before the pandemic with structural unemployment and the weak situation of public finances," said Alejandro Molina, an analyst from the National Policy Observatory at the University of Costa Rica.
Tourism is one of the major motors of the local economy and Costa Rica is a world leader in environmental protection, making it a key eco-tourism destination.
"The priority right now is lifting and reactivating the economy... and creating employment options for the great quantity of unemployed people," 35-year-old auditor Andres Fonseca told AFP in the capital San Jose.
Whoever wins the election will face the challenge of governing without a parliamentary majority, and will thus need to work with opposition parties to pass any policies.
Both men have reached this final stage of the election despite the specter of past scandals.
Chaves, who spent six months as finance minister in the outgoing government, was investigated over sexual harassment complaints brought by multiple women while he was a senior official at the World Bank.
He was demoted, though not fired, and has dismissed his behavior as "jokes" that were "misinterpreted due to cultural differences."
For some of his supporters, Chaves's history has nothing to do with Costa Rica's election.
"I hope he will bring salvation... Those that criticize him are not in the economic situation that most of the population is in," said Rolando Gutierrez, a supporter.
Analyst Gina Sibaja said Chaves' continued appeal shows sexism is deep-rooted in the country.
"Those who lose the most are us women... He was victimized by his punishment and that has generated empathy, although mostly amongst men given that harassment in Costa Rica is an everyday occurrence."
Chaves, an economist who worked for 30 years at the World Bank, has been campaigning on corruption reform, vowing to "clean the house."
'They don't represent us'
Figueres, president from 1994-99, was investigated for allegedly taking some $900,000 from French engineering firm Alcatel, which has admitted to bribing officials.
The ex-president, who worked abroad at the time as executive director of the World Economic Forum (WEF), refused to give evidence in the case in 2004 and returned to Costa Rica only in 2011 when the investigation expired.
His father was the one who abolished Costa Rica's army as president in 1948.
Figueres has focused on his experience on the campaign trail, and criticized his opponent's lack of it.
"I will vote for Figueres because Costa Rica needs a change," said one of his supporters, Karla Zuniga.
"The economy has been destroyed and there is no clear decision making."
Figueres represents the centrist National Liberation Party (PLN), which won nine out of 15 elections between 1953 and 2010.
Chaves leads the newly formed right-wing Social Democratic Progress Party.
But at least one portion of the electorate is unimpressed with the choice on offer.
"Neither of them represents us," said Rocio Jimenez, a member of the Women to the Fore collective.
"They represent the whole patriarchal structure and neither of them will defend women's rights."
Some 3.5 million of Costa Rica's five million people are eligible to vote.
(AFP)
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The France 24 Interview
Costa Rica's president says climate change is 'biggest challenge of this generation'
Reporters
Costa Rica: A climate success story
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden announced he would release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves over the next six months.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
Opex 360
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie El País (ESP)
SANS TITRE
El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.
Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.
Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.
Dificultad
La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.
Ingredientes
Para 4 personas
- 350 g de arroz jazmín
- 4 chalotas picadas
- 2 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
- 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
- 10 tallos de cilantro
- 12 langostinos crudos
- 1 cucharada de mantequilla
- 1 cucharada de aceite de oliva
- Sal
Tom yum
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450 ml de leche de coco
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300 ml de agua
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12 cabezas de langostino
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La piel de una lima y su zumo
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2 cucharadas de salsa de pescado
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3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)
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1 cucharada de aceite de oliva
Preparación
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Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.
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Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.
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En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.
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Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.
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Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.
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Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.
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L'Humanité
Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas
ActuAlors que les idées d’extrême droite infusent la campagne électorale, les chercheuses Christine Bard et Christèle Lagier, invitées pour les journées intersyndicale Femmes, ont analysé comment cette idéologie misogyne pouvait attirer un vote féminin. Ces journées regroupent des militant-es de la CGT, de la FSU, et de l’Union Syndicale Solidaires qui travaillent ensemble depuis 1998.
Kareen JanselmeLe féminisme d’extrême-droite n’existe pas
« Quand on est historienne des féminismes, on est obligée de faire de l’histoire de l’anti-féminisme et donc de l’extrême droite. » L’universitaire Christine Bard insiste : « Attention aux mots : il n’y a pas de féminisme d’extrême-droite ». L’habillage ne fait pas la militante… Même si Marine Le Pen, seule femme aujourd’hui à la tête d’un parti important dans le paysage politique, raconte sa féminité sur un blog, un livre, à la télévision au travers d’émission à grande écoute comme « Ambition intime » sur M6, son détournement du langage et l’utilisation de mots références n’en cachent pas moins une idéologie contre l’émancipation des femmes. Quant à Eric Zemmour, « on commence à réaliser que son discours est porteur d’un imaginaire sexuel viriliste, de culture du viol (…) Un imaginaire fondé sur la domination, l’autorité masculine, la soumission féminine que la nature justifierait » a détaillé Christine Bard lors des journées intersyndicales femmes du 25 mars, en présence de syndicalistes de la CGT, FSU et Solidaires.
banalisation de l’extrême droite, et acculturation
L’extrême droite a toujours défendu une conception traditionnelle et réactionnaire des rôles sexués, et dénoncé le progrès féministe comme une menace pour le couple, avec la possibilité de divorcer, ou pour la famille, quand celle-ci s’éloignerait du foyer pour aller travailler. L’arrivée de Marine le Pen comme présidente du FN est récente, « inimaginable il y a 25 ans ». Pour la chercheuse, « quelque chose a changé, comme une banalisation de l’extrême droite, et une acculturation, mais ces femmes leader ont toujours un lien avec l’homme puissant qui les a faites ce qu’elles sont ». Opportuniste, la communication de la numéro 1 du RN a évolué : en 2016, elle instrumentalisait la rhétorique féministe contre les migrants en dénonçant les viols à Cologne en Allemagne. En 2017, elle rendait hommage à Simone Veil, et utilisait plus tard le truchement d’un roman-photo pour s’adresser aux femmes.
Pour autant, les électrices voteraient-elles pour Marine Le Pen parce qu’elle est du même sexe ? « Il n’y a pas de conscience féministe, pas de combat qui pourrait réunir cet électorat de femmes pour l’extrême droite », estime Christèle Lagier, politiste à l’université d’Avignon. « Depuis début 2000, les femmes encartées (classe moyenne haute et classe populaire) avaient toutes voté Sarkozy en 2007, puis sont revenues vers Marine Le Pen », remarque la maîtresse de conférence qui travaille précisément sur le vote FN et les femmes depuis plusieurs élections. Pour elle d’ailleurs, ce sont les hommes qui parlent le plus de leur porte-drapeau en tant que femme. Cette identité de genre cache en fait bien d’autres raisons pour lesquelles on vote FN (ou RN), assure Christèle Lagier. Si cet électorat est volatil et très mouvant, l’universitaire a remarqué une attitude grégaire devant les urnes : le vote est entraîné par le groupe, le couple, la famille.
« S’il n’est toujours pas facile de déclarer qu’on vote à l’extrême droite, analyse-t-elle, celles qui disent voter RN sont souvent en couple, issues de milieux sociaux où l’on poursuit moins ses études. Elles se marient généralement car cela offre une stabilité sociale. Mais leur intérêt pour la politique est étroitement lié à leur niveau de diplôme, tout comme la légitimité pour en parler. Les discussions politiques et échanges se font donc exclusivement à l’intérieur du couple. » Pour cette chercheuse en sciences politiques, il n’y a rien d’évident à ce que ces femmes votent Marine Le Pen car c’est une femme. La moitié des votes RN proviennent des employés et des ouvriers. « Les femmes votent ainsi parce qu’elles sont précaires et dépendantes des environnements familiaux. Plus qu’une question de genre et de race, c’est une question sociale. »
Pour Christine Bard, au-delà du vote, l’adhésion des femmes à ces mouvements est expliquée parfois par l’ « agentivité », c’est-à-dire la capacité d’agir : « des chercheuses ont expliqué que ces femmes se retrouvaient là en adéquation avec leur éducation, avec l’impression d’une petite prise sur le monde, en agissant dans des rassemblements, en collant des affiches. » Si l’historienne trouve la thèse intéressante, elle n’en relève pas moins que ces mouvements sont conservateurs et non émancipateurs. Pour elle, comme pour l’historienne Rita Thalmann qu’elle aime citer, les femmes ont une responsabilité politique. « On augmente la conscience de genre en augmentant la conscience politique » assure-t-elle. Alors, s’ils existent bien des associations féministes qui agissent contre l’extrême droite, la vague est courte et la chercheuse alerte sur les difficultés à dénoncer, s’opposer, s’organiser face « à ce qui devient un danger de plus en plus sérieux ».
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[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien
Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.
C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.
Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.
On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes
Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.
Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !
La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien
Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.
Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.
L'Humanité
Premières recommandations pour protéger les mineurs
ActuVIOLENCES SEXUELLES Dans ses conclusions intermédiaires, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants appelle à un repérage systématique par les professionnels et à un meilleur traitement judiciaire.
Camille BauerLes violences sexuelles sur mineurs sont un phénomène massif, mais caché. Dans ses conclusions intermédiaires, publiées jeudi, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime à 160 000 le nombre de victimes annuelles. Il s’agit en majorité de filles (90 % des cas) et l’agresseur est dans 73 % des cas un membre de la famille. En cas d’inceste, c’est même le père dans un cas sur trois, selon les résultats d’un questionnaire auquel plus de 5 000 personnes ont répondu.
recueillir la parole traumatisée
Signe que ces violences sont bien au cœur d’un système de domination, les enfants porteurs de handicap ont 2,9 fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Pourtant, ces enfants victimes « sont invisibles », déplore la Ciivise. Elle évoque « une sous-révélation massive » et souligne que le faible nombre de condamnations « montre que les agresseurs bénéficient largement d’un système d’impunité ».
Face à ce constat, la Ciivise appelle à changer en profondeur le fonctionnement d’institutions pour mettre en place une « culture de protection ». Celle-ci commence par « le repérage systématique » des victimes, qui est la première des vingt préconisations pouvant être mises en œuvre rapidement qu’elle a recensées. « La priorité, c’est d’aller chercher les victimes pour les mettre en sécurité », a rappelé sur Franceinfo le coprésident de la Ciivise, le juge Édouard Durand. Les professionnels en contact avec des enfants doivent toujours leur « poser la question de l’existence des violences sexuelles, notamment de l’inceste », même en l’absence de signes. Une cellule nationale de soutien devrait être mise en place pour les aider à recueillir cette parole traumatisée.
Les médecins figurent au premier rang de ces professionnels qui peuvent repérer les enfants victimes de violences sexuelles. Le nombre de signalements qu’ils réalisent est pourtant encore très faible (5 % du total en 2014). Trop souvent, le respect du secret professionnel est invoqué pour expliquer une absence de réaction. Des soignants ayant informé l’autorité judiciaire sont même poursuivis et sanctionnés par l’ordre des médecins. La Ciivise appelle donc à « clarifier l’obligation de signalement par les médecins » et à la « suspension de toute procédure disciplinaire pendant l’enquête pénale à la suite d’un signalement » que l’un d’eux aurait effectué.
Il importe, enfin, que l’autorité judiciaire sorte du déni. Actuellement, 70 % des plaintes concernant des violences sexuelles contre les enfants sont classées sans suite. Pour améliorer cette situation, une meilleure prise en compte de la parole de l’enfant est nécessaire, tout au long de la procédure. Cela passe par la mise en place des conditions adéquates d’audition et par le recours à des experts formés sur ces problématiques. Par ailleurs, la Ciivise demande que les enfants victimes soient informés verbalement de l’avancée de la procédure et qu’en cas d’acquitement, ils puissent faire appel devant les tribunaux.
ciiviseincesteViolences sexuelles Valeurs Actuelles
[Edito] Quand le wokisme s’attaque à Cyrano
Comme le con d’Audiard, le woke ose tout. Et si le con n’a pas conscience de l’être, le woke, lui, prend sa bêtise pour de l’audace, ses ridicules pour de la bravoure, son idéologie bornée pour un insurpassable courage intellectuel. Plus il repousse loin les frontières du crétinisme, plus son petit torse creusé par la fragilité blanche se bombe de fierté militante. Et se demande déjà ce qu’il va bien pouvoir inventer pour terrasser encore un peu plus l’hydre intersectionnelle de la dictature majoritaire. Tout, absolument, doit en effet se transformer en champ de bataille de la lutte finale pour une société inclusive, où les minorités les plus diverses ne soient non seulement plus reléguées à la marge, mais acquièrent enfin la position centrale que leur ont méritée des siècles d’“oppression”. Quitte à embringuer de force ceux qui constituent ces supposées “minorités” dans des combats dont ils n’ont que faire. Quitte aussi à repousser sans cesse les bornes du risible.
Le Cyrano qui sort sur nos écrans en est une preuve éclatante. Le film est l’adaptation d’une comédie musicale américaine ; comme si l’idée de voir les vers de Rostand remplacés par des roucoulades sirupeuses ne suffi sait pas, la version de Joe Wright opère un détournement majeur : si Cyrano y est empêché de déclarer sa flamme à Roxane, ce n’est plus à cause de son nez un peu trop… long, mais parce qu’il est nain – pardon, membre de la communauté des gens de petite taille… Ce qui ne l’empêche pas d’être mousquetaire et d’embrocher des adversaires qui font trois fois sa hauteur. Plus de tirade du nez, donc, pas même le « C’est un peu court jeune homme » qui, dans ce contexte, aurait pu être interprété comme une moquerie nanophobe… Peter Dinklage, qui incarne ce Cyrano de poche, ne plaisante pas avec le sujet : l’acteur s’était fait récemment remarquer en protestant contre la vision “stéréotypée” convoyée par Blanche-Neige …
Un acteur noir dans une Europe du XVIIe
Dans cette Europe du XVIIe qui était scandaleusement blanche, le rôle de Christian est tenu par un acteur noir, Kelvin Harrison Jr, pour qu’on ne suspecte pas les gens de petite taille de monopoliser la lutte contre les stéréotypes ; au point qu’on se demande pourquoi diable l’actrice qui joue Roxane, Haley Bennett, n’est issue d’aucune minorité – encore que, puisqu’elle est assez rondelette, elle est peut-être là pour protester contre la grossophobie…
Universal a hésité à sortir le film au pays de Rostand, le déprogrammant un temps, au vu sans doute des réactions pour le moins perplexes des premiers critiques. Mais le studio hollywoodien a probablement craint de se voir taxer de timidité woke, tant cette idéologie déconstructrice repose pour une large part sur l’intimidation. Et pensant avoir derrière elle le souffle puissant du vent de l’histoire. Car, n’en doutons pas, nous n’en sommes qu’au début et on tentera sans nul doute, dans les années à venir, de nous imposer un James Bond homosexuel, un Vercingétorix africain, une Jeanne d’Arc transgenre, un Obélix anorexique et un Astérix végan… Raison de plus pour faire de ce Cyrano new age une preuve que le ridicule tue encore et lui opposer, comme l’aurait fait Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, un rédhibitoire “non, merci” !
* Laurent Dandrieu est rédacteur en chef Culture à “Valeurs actuelles”.
L'Humanité
L’homme du jour. Libre Flot
Homme du jourOlivier ChartrainEn détention provisoire depuis le 8 décembre 2020, Libre Flot a entamé le 27 février une grève de la faim pour que sa demande de liberté provisoire, toujours refusée jusqu’ici malgré un avis favorable des services pénitentiaires, soit enfin acceptée. Son avocat, Me Hervé Kempf, l’a vu, le 29 mars, à l’hôpital de la prison de Fresnes, où il avait été placé cinq jours plus tôt. Inquiet, il le décrit comme « livide » et « sous perfusion pour ne pas sombrer ». Après trente-deux jours sans s’alimenter, il pèse 47 kg, contre 63 en temps normal. Libre Flot, c’est un nom de guerre, au sens premier du terme : Florian, son vrai prénom, fait partie de ces jeunes Français partis en Syrie, en 2017, pour combattre Daech aux côtés des troupes kurdes du YPG (Unités de protection du peuple). À ce titre, il a participé à la libération de Raqqa.
Mais, à son retour, il est placé sur écoute par les services de renseignement, qui craignent que ces militants entraînés au combat commettent des actes violents une fois rentrés en France. Avec sept autres personnes, Libre Flot est mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». On lui reproche d’avoir eu l’intention de commettre une action violente contre les forces de l’ordre. Ce qu’il nie farouchement. Mais tandis que les sept autres ont été remis en liberté, lui, considéré comme le « chef » d’un projet terroriste, est resté enfermé et a même été placé à l’isolement. C’est parce que toutes ses voies de recours ont été épuisées en vain qu’il a commencé une grève de la faim.
Ses soutiens, de plus en plus nombreux, ont organisé un rassemblement de soutien le 29 mars à Paris. Traité comme un terroriste de Daech alors qu’il les a combattus, Libre Flot garde espoir et, dans sa cellule, écoute… Anne Sylvestre. Drôle de terroriste.
Valeurs Actuelles
Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”
« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.
Épopée vendéenne
Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.
De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.
Autres diversifications
Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.
BBC
UK farmers call for weedkiller ban over Parkinson’s fears
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Environment & Rural Affairs Team
Some British farmers are calling for a ban on the UK production of toxic weedkiller Paraquat, saying studies suggest it could be a factor in the onset of Parkinson's Disease. It comes as hundreds of US farm workers pursue a legal case against its manufacturer, alleging it knew the risk and failed to warn them.
Andy Pollard was once a farm manager who could leap into his tractor cab. But now his limbs are rigid and his body contorts with spasms. He has advanced Parkinson's Disease, and can no longer control his own movements.
He spent decades spraying herbicides on his land and, unaware of any danger, didn't use protective equipment.
"Paraquat was a really good thing to use - or so we thought," his wife Sue says. "Andy would be driving around the fields and the spray would be going everywhere."
She had thought it was a coincidence that the only people she knew with Parkinson's were farm workers, then read about the potential connection with the chemical.
"Why hasn't it been regulated and stopped?" she asks. "We've got a lot of people in the same situation."
Paraquat was first manufactured in the UK in the early 1960s and is sold globally - 377 companies have registered it for sale.
It is one of the world's most popular and effective herbicides, millions of farmers have used it to kill weeds. But it is also one of the most dangerous and has caused thousands of poisoning deaths.
Its manufacturer Syngenta says claims of a link between Paraquat and Parkinson's are not supported by scientific evidence, stating it has undergone more than 1,200 safety studies.
Andy regularly visits a Dorset farm run by charity Countrymen UK, founded by Julie Plumley after her father John was diagnosed with Parkinson's.
The 30-acre working farm sells beef and lamb. In the yard, instead of tractors is a fleet of mobility scooters. "The farmers come here not because they're ill," Julie explains, "but because they want to get on with living."
Parkinson's Disease is believed to be the world's fastest-growing neurological condition. It affects neurons in a specific area of the brain called the substantia nigra.
It is degenerative, gradually leading to tremors and stiffness in the limbs. Global studies show rural, agricultural areas often have higher rates of the disease.
Julie explains her childhood farm was owned by the local council, so her father had to meet certain conditions. "He had to use chemicals, because if you got too many dock leaves or thistles, they could take money away from you. Paraquat was the pesticide all the farmers used."
He would carry a backpack filled with the chemical and spend hours hand-spraying the fields. "He would have his sleeves rolled up, his arms bare, the liquid dripping down."
John developed the disease in his 40s and always believed there was a connection to the chemicals. His suspicion deepened when his neighbour Ken Barnes was diagnosed around the same time - he was also in his 40s and had also been using Paraquat for years.
Ken now visits Julie's farm. He has a twinkle in his eye, but his clarity of speech has gone. "It's a horrible disease," says his wife Sue. "It's taken his life away."
She says its manufacture in the UK and export should be stopped. "I wouldn't want my son, who's got farming qualifications, ending up like his father."
Paraquat has not been authorised for use in the EU since a court ruling in 2007. That is still the case in the UK after Brexit but it is still made - under the brand name Gramoxone - at Syngenta's plant in Huddersfield. It is exported to countries such as the US, Japan and Australia, with a fifth of exports going to the developing world.
In the US, nearly 900 farmers and field workers have joined forces to sue the manufacturer, claiming not only is there a link between Paraquat and Parkinson's, but that Syngenta has deliberately hidden the health risks from the authorities.
Syngenta rejects the claims made in the remaining multidistrict litigation case, which is due to come to court later this year.
The company's most recent financial statement shows that the company has already paid $187.5m into a settlement fund. But it said the company believes that all of these claims are without merit and the payment is simply to keep the claims from going any further.
Toxicologist Prof Jon Heylings worked for Syngenta and its predecessor companies for more than 20 years. After retiring, he turned whistleblower, and has given evidence as an expert witness in the US legal action.
He said farmers who used it without protective equipment, damaging their skin, should be worried. "If they went out the next day and actually used it again, and the next day, you could absorb more Paraquat through the skin, into the blood and then into the brain," he says.
"The issue is really does it actually cause Parkinson's when it gets into the brain? That's one of the key issues around the whole exposure. And if this chemical does cause Parkinson's, who is responsible?"
There is no scientific consensus and many conflicting studies on any possible association between Paraquat and Parkinson's.
In the UK, research charity Cure Parkinson's said exposure was "a well-recognised environmental risk factor" but Parkinson's UK said studies show "a small increased risk" at most.
In the US, a 17-year-long study found Paraquat contributed to Parkinson's onset and progression. And research by the National Institute of Environmental Health Sciences - part of the US Department of Health - found people who used Paraquat developed Parkinson's two-and-a-half times more often than non-users.
But the US regulator, the Environmental Protection Agency, says an updated study couldn't replicate those results and no clear link was found.
But there are scientists who believe Syngenta is putting profit before product safety and public health.
Prof Heylings has a Syngenta regulatory strategy document from 2003 written while Paraquat was still being used by UK farmers. Its author acknowledges a growing number of studies "citing a correlation between incidence of Parkinson's Disease and herbicide use, including Paraquat".
He explains: "Syngenta are trying to influence researchers who are working on Paraquat and also influence the direction of the research because the last thing Syngenta wants is a big blow up on Parkinson's. So the strategy was to downplay anything to do with the potential neurotoxicity of Paraquat that could lead to Parkinson's."
It said: "In our view, Jon Heylings is technically not qualified to comment on Paraquat and Parkinson's Disease. He is certainly not aware of Syngenta's research on the issue, which was mostly conducted from 2008 onwards, after he left the company. We spent tens of millions of dollars investigating Paraquat and Parkinson's disease - and this figure doesn't include the monetary value of internal expert time."
In a statement, Syngenta said it had invested hundreds of millions of dollars over the product lifetime to ensure its safety.
"Paraquat has been the subject of more than 1,200 safety studies submitted to, and reviewed by, regulatory authorities around the world. Recent thorough reviews performed by the most advanced and science-based regulatory authorities including the United States and Australia continue to support the view that Paraquat is safe."
Photos by Claire Marshall
See the full story on Countryfile on BBC1 at 17:30 BST on 3 April and afterwards on the iPlayer.
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L’écrivain Saki : entre humour et nihilisme
On peut dire ce qu’on voudra du déclin du christianisme : le système religieux qui a produit la Chartreuse verte ne pourra jamais vraiment mourir. La preuve ontologique de Hector Hugh Munro, alias Saki (1870-1916), est, révérence garder, plus irréfutable que celle de saint Anselme et d’un usage plus quotidien. Les Anglais nomment humour ce que les autres, avec beaucoup plus de peine et d’emphase, appellent métaphysique. Quand la folie des hommes s’appesantit avec ses guerres, ses virus, ses campagnes électorales, quoi de plus salutaire que cette cure intensive de Saki que nous permettent les Éditions Noir sur Blanc avec le Parlement infernal, soit l’intégrale de ses nouvelles ?
Saki le dandy
C’est M. Gérard Joulié, poète, angliciste et sakiste à trois poils, si l’on nous permet le mot, qui en est le maître d’œuvre. Ernst Jünger avait jadis révélé l’existence de l’internationale shandyste, ceux qui font du Tristram Shandy, de Sterne, leur livre de chevet ; nul doute qu’existe de la même façon une internationale sakiste, qui soit d’ailleurs intersectionnelle avec la précédente. Cette édition, censée intégrale, est placée sous l’invocation de Vladimir Dimitrijevic, le légendaire éditeur de L’Âge d’homme qui l’avait publiée (à une douzaine de nouvelles près) en 2003. Qu’est-ce qu’un humoriste ? Un dandy qui s’astreint à la bienveillance, par souci de ses frères humains ; car le dandysme est une ascèse et Beau Brummell (à qui nous devons Baudelaire, et Barbey d’Aurevilly) pèse plus lourd, en définitive, dans l’histoire de l’esprit occidental que toutes les Lumières et leur train.
Quelle est la question ? Comme on dit chez Alice, auparavant chez Hamlet : Reginald, le héros de Saki, la pose à son tour, en revenant d’une garden-party dont il a indolemment dynamité l’ennui convenu : « Est-ce qu’une cravate abricot n’eût pas été mieux assortie à mon gilet lilas ? »
Nihilisme
Saki est un nihiliste de réaction. L’apothéose moderne du rien lui ferait attendre à son tour les cosaques et le Saint Esprit, si seulement ils pouvaient le désennuyer. Le monde doucement absurde que Reginald s’amuse à ranimer – tâche impossible, il le sait mieux que quiconque, à côté de lui Sisyphe est un songe-creux puéril -, ce monde est mitoyen de l’inconnu, où la rassurante hypocrisie des convenances n’a plus cours. Le jeune garçon sauvage qu’un autre de ses héros découvre dans les bois, que sa tante recueille, peigne et vêt en proposant de l’appeler Gabriel-Ernest, « un prénom qui sonne agréablement », devient à la chute du jour un loup-garou qui dévore les enfants du voisinage. C’est ainsi que l’humoriste nonchalant se révèle un maître inquiéteur. « Dans cette nature libre et sauvage, une joie de vivre panique semblait s’allier mystérieusement à la terreur des réalités invisibles. »
Chez Saki, en effet, le grand Pan n’est pas mort et l’insensée de la Musique sur la colline qui ne veut pas le croire le paiera de sa vie. Elle pousse la négligence jusqu’au sacrilège, jusqu’à jeter la grappe de raisin que son mari, plus avisé, avait apportée en offrande à une statuette du dieu dans une clairière : « J’ai jeté la grappe. C’était d’un ridicule […] . Songe à ce que les gens pourraient dire s’ils l’apprenaient. » Un garçon sauvage, non pas loup-garou cette fois mais joueur de pipeau invisible, la surprend à sa promenade : « Derrière un entrelacs de branchages, un enfant au visage hardi et fin, au teint hâlé par le soleil, la dévisageait d’un air mauvais. » Elle sera bientôt piétinée par un cerf, « mais ses yeux exprimaient une autre terreur que celle de sa mort imminente, et dans ses oreilles retentissait l’écho d’un rire d’enfant équivoque et cristallin ». (On notera que la promeneuse avait vu le cerf poursuivi par une meute et qu’elle en avait été transie de compassion. Et puis le son du pipeau avait rompu les chiens et le cerf s’était retourné contre celle qui le plaignait. Les bons sentiments n’amadouent pas l’ordre des choses, surtout quand les dieux se vengent à travers lui.)
Un dieu “aux pensées rouges et aux dents blanches”
On se venge beaucoup chez Saki ; gentiment, comme Reginald ou son double adolescent Clovis Sangrail, de l’absurdité de la vie mondaine qui transforme les gens en automates, ou plus cruellement, comme Conradin, l’orphelin condamné que sa tutrice tyrannise pour son bien, qui élève en cachette un furet, son seul confident, qu’il appelle Sredni Vashtar (le titre de la nouvelle), qu’il joue à vénérer comme un dieu de la mort, un dieu « aux pensées rouges et aux dents blanches » et qui, un jour, avant de s’échapper, égorge la tutrice abusive. Ce que dit Saki quand il ne s’amuse plus : que les anciens dieux congédiés sont toujours là, dans l’ombre, où ils attendent, Thomas Hardy l’avait dit avant lui, D. H. Lawrence le redira ensuite, autrement ; mais c’est bien de la même chose qu’il s’agit, que l’anglais nomme awe, qu’on ne sait pas nommer en français, peut-être en latin : mysterium tremendum, en le caractérisant par l’effroi qu’il suscite. Awful, l’adjectif, dans son sens premier, est insondable comme l’abîme.
« Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais » : Omar Khayyam était son poète de chevet, c’est chez lui que Saki a trouvé son nom de plume, celui d’un échanson à qui le poète s’adresse ( « O Saki, tu vois ma tristesse / Et le degré de mon ivresse » ; et que ce nom désigne aussi un singe arboricole – en trouve-t-on en Birmanie, où il est né ? – ne devait pas être pour lui déplaire). Hector Hugh Munro est en effet né aux Indes, quand la reine Victoria en était l’impératrice ; comme Orwell quelques années plus tard, et comme lui, il y retournera après ses études secondaires, sans s’attarder à Oxford ou à Cambridge.
Voyage en extrême-Orient
Il se fera journaliste, pour écrire et voyager, et s’en souviendra dans sa nouvelle la Méthode Yarkand, du nom d’une ville de la Chine où la « mode migratoire » déplace la rédaction d’un journal, qui ne laisse à Londres qu’un garçon de bureau tenir une permanence. Des brigands chinois enlèvent la rédaction au complet et réclament une rançon au garçon de bureau, qui escamote la lettre et empoche les salaires du rédacteur en chef et de ses collaborateurs. Pour le journal, il le remplit avec des articles de réserve et ce qu’il tire des anciennes collections, sauf les éditoriaux de politique étrangère qu’il écrit lui-même avec une véhémence qui finit par inquiéter le gouvernement. L’imposture dure huit mois, elle aurait pu durer davantage. Saki avait compris le secret du journalisme, formulé un peu plus tôt par Raul d’Ávila Pompeia : « L’actualité est la même à toutes les dates. »
« Il y a de tout dans l’humour », disait Jules Renard, à qui l’on ne reprochera que sa timidité française, avec son article partitif : il y a tout dans l’humour, à commencer par le vertige. Les nouvelles de Saki se ramènent quelquefois à des choses vues, la Vieille Ville de Pskov, par exemple, où le voyageur retrouve l’âme de la Russie d’autrefois, loin de « la Saint-Pétersbourg moderne, avec sa déprimante atmosphère nouveau riche » (en français dans le texte) ; où encore ce « promeneur rustique » inconnu qu’il croise dans un chemin de campagne, Judkin et ses paquets, qui se révèle un ancien favori des dieux : « La fête était finie […] . Et c’est le même homme qui jadis avait su dresser un pursang et le faire caracoler dans toute la gloire de ses muscles », qui avait « tutoyé les fauves dont les yeux reflétaient les étoiles », qui « maintenant était là occupé à faire éclore des œufs dans une couveuse ». Et le narrateur l’imagine : « Tandis que le train m’emporterait vers Londres, Judkin, sa courge sous le bras et un panier de dahlias à la main, se dirigerait d’un pas lourd et traînant vers le presbytère. »
Des enfants otages d’une tante sadique
Écrire, c’est permettre de voir, en dessillant les yeux du lecteur, en le réveillant des lieux communs. Un lieu commun, justement, appelle “esprit” ce qui est la vie même de la pensée, que l’on épingle alors comme une exception : « La princesse faisait partie de ce genre de femmes qu’on imagine allant nourrir ses poules sous la pluie. » Tout est dit en une phrase, tout commentaire est superflu, ce qu’on appelle un “bon mot” n’est rien d’autre qu’un mot à sa place. Dans le Jardin d’Éden, les archanges, qui évidemment sont anglais, confessent leur embarras ; si Adam et Ève ne mangent pas du fruit défendu, comment Milton pourra-t-il écrire son poème immortel ? Mais Ève ne veut rien entendre : « “On nous a dit de ne pas en manger, et nous n’en mangerons pas”, déclara-[t- elle] en tapant du pied. Sa décision était prise. »
Une nouvelle de Saki a pour titre la Vie entravée et toute son œuvre proteste contre cette “entrave” ; il y est question d’animaux dans un zoo, mais les hommes ne traitent les animaux que comme ils se traitent eux-mêmes, en s’ingéniant à désenchanter le monde, à devenir les propagateurs et les prisonniers de la banalité moderne : « Nous sommes capables de mener notre petite vie stupide et irréelle dans nos misérables petits enclos en nous persuadant que nous sommes des êtres libres et sans entraves, menant une existence raisonnable dans un cadre raisonnable. » Il n’y a guère que les animaux et les enfants pour échapper à cette malédiction et sauver l’honneur – à titre individuel et provisoire.
Les enfants sont souvent les otages d’une tante sadique, comme ce fut le cas pour Saki lui-même, élevé en Angleterre par sa grand-mère paternelle et ses tantes, sa mère était morte et son père en Birmanie : ils se défendent comme ils peuvent, en laissant par exemple leur tante marâtre tomber dans une citerne vide ( le Cabinet de débarras ) ou, quand ils ont grandi, en faisant disparaître sous la glace d’un étang l’épouse acariâtre qui veut effacer leurs souvenirs d’enfance ( la Guerre sainte). Un cygne blessé vient ici en renfort ; les animaux tiennent leur partie, comme instruments du destin ou messagers de l’inconnu, dont ils ont la terrible ironie : ainsi des loups des Carpates qui viennent dévorer ensemble les deux ennemis héréditaires réconciliés, une nuit avant Noël ( les Intrus ). Saki est un parfait gentleman : il donne toutes les explications que la logique réclame et avec lui la bienséance est toujours sauve. Ainsi dans les Invités, qui se passe aux Indes : « La présence du léopard s’expliquait facilement. Il devait rôder autour des enclos où les chèvres étaient parquées quand la rivière a débordé, et il a grimpé l’escalier extérieur conduisant à la salle de bains de l’évêque en prenant soin d’apporter une chèvre. »
Saki, ou plutôt le lance sergeant Munro du 22e bataillon des Royal Fusiliers, mourut en 1916 « sur les bords de la Somme par un jour de grand air traversé de bombes », comme le rappelle son traducteur. Il avait quarante-cinq ans. Deux ans plus tôt, trop vieux pour être mobilisé, il avait rejoint la cavalerie comme engagé volontaire. Il est affreusement commun d’être pacifiste.
Le Parlement infernal, nouvelles intégrales, Saki, Les Éditions Noir sur Blanc, 848 pages, 29 €.
New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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BBC
Facebook in 'bare-knuckle' fight with TikTok
The chief executive of a political consulting firm has responded to a report alleging Meta paid his company to "undermine" TikTok.
Internal emails, apparently seen by the Washington Post, allegedly suggested Targeted Victory's campaign aimed to show TikTok "as a danger to American children".
Zac Moffatt tweeted that the Post's report mischaracterised their work and "key points are simply false".
The BBC approached Meta for comment.
A spokesperson said: "We believe all platforms, including TikTok, should face a level of scrutiny consistent with their growing success."
Paper push
The "bare-knuckle" campaign allegedly included placing opinion pieces and letters to the editor in US regional news outlets "promoting dubious stories about alleged TikTok trends that actually originated on Facebook", the Post journalists wrote.
None of the opinion pieces or letters to the editor revealed that a Meta-funded group had been pushing them, the paper added.
In response to the article, Mr Moffat tweeted that: "The story infers that the words of the letters to the editor were not the authors' own, nor did they know of Meta's involvement. That is false. They will confirm that."
In internal emails, the paper claimed, Targeted Victory urged its partners to get stories into local media that linked TikTok to dangerous trends.
"Dream would be to get stories with headlines like 'From dances to danger: how TikTok has become the most harmful social media space for kids'," one Targeted Victory staff member allegedly wrote in an email apparently seen by the Post.
Challenges
The paper alleged that Targeted Victory encouraged operatives to amplify reports of dangerous trends linked to TikTok.
This included a purported Devious Licks challenge, which encouraged damage to school property, and reports of a rumoured Slap a Teacher challenge, which an investigation by news site Insider suggested did not in fact exist.
But journalistic investigations, the Post said, suggested that stories about both challenges began to spread on Facebook.
Following publication, Randi Weingarten, president of the American Federation of Teachers - a large US teaching union - accused Facebook of fanning the flames of Devious Licks and terrifying "teachers, students and parents across America as a result".
Those fears were echoed by TikTok itself. In response to the article, the company told the BBC: "We are deeply concerned that the stoking of local media reports on alleged trends that have not been found on the platform could cause real world harm."
Responding to the article, technology journalist Casey Newton wrote on his newsletter Platformer that the effect went beyond inconvenience, but it risked inspiring people to carry out the purported challenges.
"Even the fact that Meta might have helped to inspire such copycats ought to have been enough to kill this project when it was still being white-boarded," he wrote.
Mr Moffatt tweeted that The Post itself had reported on the purported TikTok challenges.
Media strategies
Targeted Victory describes itself as "right-of-centre", but Mr Moffatt said it managed "bipartisan teams".
In 2016, Mr Moffatt met with Meta chief executive Mark Zuckerberg as part of a group of high-profile conservative figures following allegations - which the firm denied - that it tampered with its Trending Topics feature, to promote "progressive" views.
Now it is Mr Moffatt's work with Meta that is attracting scrutiny. However, this latest incident is not the first time the strategies of firms hired by the social media giant have been criticised.
In 2018, the New York Times exposed tactics used by a public relations company, Definers, hired by Facebook.
The paper said the firm circulated a document falsely claiming anti-Facebook campaign group Freedom From Facebook was backed by the financier George Soros.
Mr Zuckerberg said he had not been aware of the Definers actions and said the company would no longer work with the firm.
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L'Humanité
Scandale sanitaire. Ce qu'il faut savoir sur la bactérie E. Coli qui a contaminé des pizzas Buitoni
ActuLes autorités sanitaires ont établi un lien avec les pizzas Buitoni et les nombreux cas d’intoxications alimentaires à la bactérie Escherichia Coli. Une vague de contaminations sans précédent en France.
Alexandra ChaignonAvec deux enfants décédés et une quarantaine de cas avérés pour le moment, la vague de contaminations par la bactérie Escherichia coli est sans précédent en France. Mais après plusieurs semaines d’investigation, les autorités sanitaires en ont enfin trouvé l’origine.
Des analyses « ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelés de la gamme Fraich’Up de la marque Buitoni (Nestlé) contaminées par des bactéries Escherichia coli », a annoncé la Direction générale de la santé.
Voir les lots contaminés sur le site Rappel.conso du gouvernement.
Jusqu’à présent, les autorités évoquaient un « lien possible », et avaient déjà procédé un rappel massif de ces produits depuis deux semaines. De son côté, Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses.
La France connaît en effet depuis fin février, une recrudescence de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas provoquent une insuffisance rénale, qui se manifeste notamment chez les enfants. Deux sont décédés à la suite de ces contaminations. Au total, selon le dernier décompte établi mercredi 30 mars, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d’évaluation.
En l’absence de symptômes dans les 15 jours, suivant la consommation, il est également rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Les autorités rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d’apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements. La consultation s’impose aussi si, dans les quinze jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur ou une diminution du volume des urines qui deviennent plus foncées. « En l’absence de symptômes dans les 15 jours, suivant la consommation, il est également rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter », conclut la DGS.
Des complications dans de rares cas
La bactérie Escherichia coli désigne en réalité toute une famille de bactéries, qui sont loin d’être toutes dangereuses pour la santé. Elles sont en effet présentes dans l’appareil digestif, où certaines jouent un rôle dans le bon fonctionnement de l’organisme.
Mais quelques variétés peuvent néanmoins provoquer des intoxications, notamment celles « productrices de shigatoxines », comme c’est le cas avec l’épidémie actuelle. Dans la majorité des cas, elles ne sont pas graves et se traduisent par des maux de ventre et des diarrhées, trois ou quatre jours après l’ingestion. Cependant, elles peuvent, dans de rares cas, provoquer des complications, chez les jeunes enfants et les personnes âgées, et notamment le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit pas une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins.
Transmissible à l’homme principalement par des aliments contaminés, la bactérie est détruite au-delà de 70 °C. Ce qui soulève des interrogations quant à la vague de contaminations. Comment ces pizzas, cuites avant d’être surgelées, ont-elles pu conserver la bactérie. Pour l’instant, personne n’a de réponse. « Nous explorons différentes hypothèses pour savoir comment les contaminations ont pu se produire malgré la cuisson de la pizza », a expliqué sur France Inter l’épidémiologiste Gabrielle Jones, de Santé Publique France.
sécurité alimentaireagroalimentaire BBC
Chris Rock did not want Will Smith ejected from Oscars, producer says
The producer of the Oscars has said he prevented Will Smith from being "physically removed" from the ceremony because "Chris Rock did not want that".
Will Packer said he had been told the bosses of the organising academy had planned to have the actor ejected after he slapped the comedian on stage.
"I had not been a part of those conversations," Packer said.
"So, I immediately went to the Academy leadership that was on site and I said, 'Chris Rock doesn't want that'."
Packer told ABC's Good Morning America, in his first interview since the incident, that he had he had told academy bosses: "Rock has made it clear that he does not want to make a bad situation worse."
He added: "That was Chris's energy. His tone was not retaliatory. His tone was not angry.
"So I was advocating what Rock wanted at that time, which was not to physically remove Will Smith at that time, because, as it has now been explained to me, that was the only option at that point.
"It has been explained to me that there was a conversation that I was not a part of to ask him to voluntarily leave."
EXCLUSIVE: #Oscars producer Will Packer tells Good Morning America about the frenetic aftermath of actor Will Smith slapping host Chris Rock live on stage on Hollywood’s biggest night. https://t.co/AeoYcGkM32 pic.twitter.com/8z35t8TPFw
Packer also described how Rock told police officers at the ceremony he did not want Smith to be arrested.
"They were saying, you know, this is - battery was the word they used at that moment. They said, 'We will go get him. We are prepared. We're prepared to go get him right now. You can press charges. We can arrest him'.
"They were laying out the options, and as they were talking, Chris was being very dismissive of those options. He was like, 'No, I'm fine'. He was like, 'No, no, no', Even to the point where I said, 'Rock, Let them finish'.
"The other LAPD officers finished laying out what his options were and they said, 'Would you like us to take any action?' And he said, 'No'. He said, 'No'."
Smith has apologised for striking Rock over a joke about his wife, Jada, while Packer and the Academy of Motion Picture Arts and Sciences have come under scrutiny for their responses.
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Packer, who produced the 2015 Oscar-nominated film Straight Outta Compton and 2017's Girls Trip, told the programme that Smith also apologised to him the morning after.
"He said, 'This should have been a gigantic moment for you', and he expressed his embarrassment, and that was the extent of it."
'Oh no, not like this'
The producer had initially assumed Smith's appearance on stage was something he and Rock had planned, he explained.
"I figured, OK, he's going to say something or come at him, something funny is going to happen because that's the nature of Chris and that's the nature of Will, so let's see what happens.
"Once I saw Will yelling at the stage with such vitriol, my heart dropped and I just remember thinking: oh no, not like this."
After the film awards finished on Sunday, a police spokesperson said: "The individual involved has declined to file a police report.
"If the involved party desires a police report at a later date, LAPD will be available to complete an investigative report."
On Wednesday, the Academy of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the Oscars, released a statement saying: "While we would like to clarify that Mr Smith was asked to leave the ceremony and refused, we also recognise we could have handled the situation differently."
The organisation has started disciplinary proceedings against Smith, and its board will meet on 18 April to discuss what action to take.
That could include "suspension, expulsion, or other sanctions permitted by the bylaws and standards of conduct", it said.
Rock said on Wednesday, as he hosted the latest leg of his US tour in Boston, that he was "still processing what happened".
Rock, who was greeted with a standing ovation by fans, also denied some reports in US media that he had spoken to Smith since the incident.
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Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups
ReportageSoixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite.
Pia de QuatrebarbesQui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.
Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.
Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »
Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».
De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups.
le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges
Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…
« Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.
Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.
Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».
L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il.
Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes
Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).
Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné.
Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.
Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.
Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.
Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence
Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.
Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer
L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.
L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il.
Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence
Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.
La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.
Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.
Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.
Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…
La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?
Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue
« On se focalise trop sur les chiffres »
Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .
Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?
Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.
Pourquoi est-ce un problème ?
Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?
À quel niveau se situe « l’acceptable » ?
Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…
Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.
La question du comptage et des tirs de prélèvement
Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.
Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.
loupsfaune sauvageBiodiversité BBC
Artificial pancreas to revolutionise diabetes care in England
By Fergus WalshMedical editor
Nearly 900 patients with type 1 diabetes in England are testing a potentially life-changing artificial pancreas.
It can eliminate the need for finger prick tests and prevent life-threatening hypoglycaemic attacks, where blood sugar levels fall too low.
The technology uses a sensor under the skin.
It continually monitors the levels, and a pump automatically adjusts the amount of insulin required.
Six-year-old Charlotte, from Lancashire, is one of more than 200 children using the hybrid closed loop system.
Her mother, Ange Abbott, told us it has made a massive impact on the whole family.
"Prior to having the loop, everything was manual," she said. "At night we'd have to set the alarm every two hours to do finger pricks and corrections of insulin in order to deal with the ups and downs of Charlotte's blood sugars."
About 400,000 people in the UK have type 1 diabetes, a condition where the body can't produce insulin, the hormone which regulates blood sugar levels.
NHS England says it is the first nationwide test of the technology in the world, and it comes 100 years after the first diabetes patient received insulin injections.
The hybrid system is not completely automated, because the amount of carbohydrates being eaten at mealtimes needs to be inputted.
Charlotte's consultant Dr May Ng, a paediatric endocrinologist at Ormskirk District General Hospital, thinks the new technology has huge potential.
"I think it's absolutely fantastic. I've been practising for 25 years in children's diabetes and it's a game-changer," she said.
"To be able to improve the quality of life, to be able to see that most of their blood glucose readings are within that target range, it's very exciting."
For Ange, the constant monitoring means that Charlotte can go back to being the child she was.
"She loves days out with her friends and sleepovers, but we had to stop these as soon as she was diagnosed because other people couldn't manage her diabetes.
"Now we can allow her to go out for these social occasions when we're not there."
Yasmin Hopkins, 27, from London, has also received an artificial pancreas as part of the pilot.
She was diagnosed with type 1 diabetes 15 years ago and had struggled to maintain her blood sugar levels.
Yasmin told us she finds the new technology liberating.
"I wake up now and I can do a normal day's work, or go on a dog walk without being concerned," she said.
"Before, I felt like I'd have been at risk from some of the long-term complications of diabetes, whereas now I don't see that happening."
If blood sugar levels are not kept under control, diabetes patients risk long-term damage to their heart, kidneys, eyes and nerves.
Prof Partha Kar, NHS national speciality adviser for diabetes, said: "Having machines monitor and deliver medication for diabetes patients sounds quite sci-fi like, but technology and machines are part and parcel of how we live our lives every day.
"It is not very far away from the holy grail of a fully automated system, where people with type 1 diabetes can get on with their lives without worrying about glucose levels or medication."
Chris Askew, chief executive of Diabetes UK, said: "This technology has the potential to transform the lives of people with type 1 diabetes, improving both their quality of life and clinical outcomes."
To date, 875 patients have joined the pilot, which will enrol up to 1,000 people. The results will be part of an assessment by the National Institute for Health and Care Excellence, which is considering where to roll out the technology more widely.
It comes after NICE recommended that everyone in England with type 1 diabetes be offered some form of continuous glucose monitoring via a sensor attached to the skin.
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Artificial pancreas for children hailed a success
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Valeurs Actuelles
Les nouvelles chaussures de l’élégance
Double Bexley
La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.
149 €. www.bexley.fr
Revisité Tod’s
Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com
Made in England Edward Green
Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.
1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com
Légèreté John Lobb
John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.
Prix sur demande. www.johnlobb.com
Élancé Emling
La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.
450 €. www.emling.fr
Collaboration Weston-Uniforme
J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.
1 150 €. eu.jmweston.com
Monochrome Crockett & Jones
Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.
575 €. eu.crockettandjones.com
Gentleman Berluti
Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com
BBC
US astronaut and Russian cosmonauts return to Earth
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Nasa astronaut Mark Vande Hei and Russian cosmonauts Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov shared a capsule on their flight back to Earth from the International Space Station (ISS).
Mr Vande Hei logged a US space-endurance record of 355 consecutive days in orbit as he finished his second ISS mission.
It was Mr Dubrov's first space flight, while Mr Shkaplerov was ending his rotation as the latest ISS commander, accumulating a total 708 days in space.
There has been concern that tensions over the war in Ukraine may have an impact on the long cooperation on the ISS between Russia and the US.
Valeurs Actuelles
Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés
Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.
Six nouveaux restaurants étoilés
Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.
La province à l’honneur
Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.
La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.
L'Humanité
L’État mange sa parole climatique
Marie-Noëlle BertrandJustice Agira, n’agira pas ? L’État avait jusqu’au 31 mars pour dire quelles mesures il compte prendre pour respecter les engagements climatiques de la France. Saisi par Grande-Synthe, commune du littoral du Nord menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’État, en juillet 2021, avait donné neuf mois au gouvernement pour « prendre toutes mesures utiles » afin de tenir l’objectif que s’est fixé le pays de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Mais à dix jours de la présidentielle, l’exécutif n’avait toujours pas présenté le moindre argument. Libre au Conseil d’État, à présent, de rouvrir l’instruction du dossier et de convoquer une nouvelle audience entre les parties. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer plusieurs mois. M.-N. B.
Climatjusticegrande-syntheRéchauffement climatique BBC
Sri Lanka: Protest at president Rajapaksa's home turns violent
By Ayeshea PereraBBC News
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Sri Lankan police imposed curfew and fired tear gas at demonstrators protesting dire food, fuel and power shortages outside the president's house.
Agitated protesters stormed through barricades, and were accused of setting fire to a bus on Thursday night.
President Gotabhaya Rajapaksa blamed the events on "extremist elements".
Sri Lanka is in the midst of a foreign exchange crisis that has crippled its economy.
Faced with 13-hour power cuts, a lack of fuel, essential food items and medicines, public anger has reached a new high.
The protest outside the President's house began peacefully, but participants say things turned violent after police fired tear gas, water cannons and also beat people present.
Protesters retaliated against the police by pelting them with stones.
On Friday morning, police arrested 45 people although no charges have been made against them yet.
The demonstrations mark a massive turnaround in popularity for Mr Rajapaksa who swept into power with a majority win in 2019, promising stability and a "strong hand" to rule the country.
Critics have been pointing to rank corruption and nepotism - his brothers and nephews occupy several key ministerial portfolios - as one of the main reasons for the situation the country has found itself in.
News reports that the president and his ministers are exempt from the power cuts, along with opulent displays of wealth by family members, have only increased anger.
The government has been blaming the crisis on the pandemic's impact on tourism - one of the island nation's main sources of foreign revenue - along with a series of attacks on churches on Easter Sunday 2019 which led to a marked drop in tourists.
But experts say that this crisis has been a long time in the making.
"This is an implosion, an accumulated outcome of what has been building up for a couple of decades and as usual there is no one to take responsibility for it. Of course, the present government is directly responsible for its wilful mismanagement of the crisis since they came into power in 2019 by sheer incompetency, arrogance and of course corruption," Jayadeva Uyangoda, a political scientist and commentator, told the BBC.
Sri Lanka's former deputy central bank governor WA Wijewardena told the BBC that Sri Lanka made a fundamental mistake in not integrating with the global economy after the end of a civil war in 2009 which saw its economy grow at rates of almost 9%.
"Exports which accounted for 33% of Gross Domestic Product (GDP) in 2000 have now fallen to 12% and remain at that level," he said.
In the more immediate term, a government refusal to let the Sri Lankan rupee depreciate also took a massive toll on its foreign reserves.
Accordingly, foreign reserves which stood at $7.6bn (£5.8bn) at the end of 2019 have now fallen to a level of $2.3 bn; of those reserves, usable reserves have fallen to some $300mn.
Mr Wijewardena feels things will get a lot worse before they get better, as there is no sustainable flow of foreign exchange for the heavily import-reliant country.
Sri Lanka no longer has enough dollars to buy essential items like fuel to power vehicles or even generate power.
As a result, the country's electricity board has been imposing power cuts that have grown longer and longer in duration. On Thursday, power was switched off for 13 hours, with 16-hour cuts expected in the coming days.
This has disrupted businesses, education and day to day life for millions.
Long lines have been reported outside fuel stations, while people have also had to queue up for hours in the heat to buy items like cooking gas cylinders with sometimes tragic results.
Five elderly people have died after collapsing in queues over the last few weeks.
Shortages in food items and essential medicines are also being reported from across the country.
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An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’
Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”
Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times
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By Farnaz Fassihi
Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.
The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.
“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”
For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.
His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.
After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.
“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”
If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.
Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.
The Altercation Between Will Smith and Chris Rock
The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.
Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.
If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”
Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.
“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”
Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.
But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.
As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.
Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.
“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”
Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.
In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”
He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)
In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.
Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.
Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”
If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”
Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.
He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.
In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.
He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.
Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.
When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”
That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.
“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”
If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”
Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”
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Valeurs Actuelles
Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux
C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.
Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.
Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.
BBC
Tonga eruption: Robot boat to map explosive volcano's aftermath
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
The UK is sending a robot boat to survey the Tonga underwater volcano that blew its top in January.
Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai's eruption caused one of the fiercest volcanic explosions in more than a century as gas-rich magma met cold seawater.
It sent a plume of ash and vapour halfway to space and generated a tsunami that swept across the Pacific.
The uncrewed surface vessel will gather data to help researchers understand precisely what happened.
Called Maxlimer, the 12m-long robot based in Essex, England, will spend several weeks directly on top of Hunga-Tonga's submerged opening, or caldera, mapping its current shape.
It will also lower cameras and instruments to measure environmental conditions, such as the oxygen content of seawater and its turbidity, or cloudiness. These are factors that would impact marine life.
Sea-Kit International, the small British company that developed Maxlimer, is able to monitor and control the USV from anywhere. And during its survey, to take place in June, mission operations will be run out of the firm's headquarters in the village of Tollesbury on the Essex coast.
That's a separation of 16,000km (10,000 miles). It's all done over satellite.
The project is being funded by the Nippon Foundation of Japan and organised by New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research (NIWA), together with Seabed2030, which is an international effort to properly chart Earth's ocean floor.
NIWA will begin the investigations around the volcano this month using its Research Vessel Tangaroa.
It will deploy a multitude of instruments to measure water properties and to retrieve samples from the seafloor.
But the crewed ship will not be permitted to spend extended periods over the caldera. Only Maxlimer will be allowed to do that - for obvious reasons.
"Other vessels taking part would struggle to get health and safety sign-off. But an uncrewed surface vessel can do 'the dull, the dirty and the dangerous'; and this is potentially quite dangerous," explained Wendy Hems, the mission lead for Sea-Kit.
"Obviously, we don't want to lose Maxlimer but it's safer for people to do it this way and we're going to get a lot of data because of it," she told BBC News.
Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai began erupting at the end of 2021. The explosion unleashed a few weeks later on 15 January was astonishing.
It touched literally every corner of the globe as atmospheric waves spread out in all directions to complete a full circumnavigation.
Scientists continue to debate the energy involved in the blast but by most measures it was at least as powerful as the 1991 eruption of Mount Pinatubo in the Philippines, and may even have got close in scale to the catastrophic 1883 Krakatoa event in Indonesia.
Certainly, the volcanic plume was seen to climb to incredible heights by satellites - to at least 55km (35 miles) in altitude. The so-called Kármán line, which is often quoted as the atmospheric boundary with outer space, is at 100km (60 miles).
Of course, for the Kingdom of Tonga, it was the effects on people and property that mattered.
"The tsunami ran up to 15m (50ft) above sea level, and inundation was up to 1,700m (a mile) inland," said Taaniela Kula, of the Tonga Geological Services.
"These waves in one evening destroyed over 600 structures, including at least 300 residential houses, displacing 1,525 persons and causing four deaths. As a country we're building back slowly. We hope this research will help in an effort to protect our nation and others like us in the future."
Scientists think the ferocity can be explained in part by the relatively shallow depth of the seawater covering the caldera, which was about 200m at the time.
This was just enough to drive strong interactions with molten rock when it rose up into the caldera. If the water was much deeper, its weight would have suppressed activity.
The Tonga Eruption Seabed Mapping Project (TESMaP) is keen to learn what the opening to the volcano looks like now.
It's possible that some portion of the volcano's flanks collapsed in the eruption. Almost certainly there were sediment slides. Such movements could have been generators for the tsunami.
Both RV Tangaroa and Maxlimer will deploy echosounders to trace the depth and shape of the seafloor at high resolution.
The volcano has an elevation of some 1,800m from the ocean bed. By the time the two vessels have surveyed the seamount, they will have acquired data across at least 8,000 sq km (3,000 sq miles).
Between New Zealand and Tonga there are 76 undersea volcanoes that run along the seafloor ridge known as the Kermadec Arc. Eighty percent of these volcanoes are known to be active.
Kevin Mackay is a marine geologist with NIWA and will lead the Tangaroa cruise.
He said: "When Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai erupted with tragic and devastating results, we knew we were going to have to rewrite the science books to understand what happened on 15 January. Through this project, we will gain in-depth knowledge of the post-eruptive changes and the marine environment around Hunga-Tonga because our understanding currently is poor, especially in the deep ocean."
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[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
BBC
Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78
Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.
Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.
The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.
Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.
A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)
The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.
Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."
Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".
"I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.
Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."
Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.
"I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.
Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.
"He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."
Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.
"Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."
He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.
In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.
In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.
In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".
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Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
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L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian
par Laurent Lagneau · 1 avril 2022
Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.
Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.
L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.
Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.
Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].
« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.
En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.
Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.
A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.
Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.
De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.
« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.
BBC
'I went back to the north with my tail between my legs'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.
And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.
Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.
It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.
Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.
He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.
"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.
"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."
Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.
Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.
Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.
Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.
These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.
From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.
"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."
From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.
His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.
After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.
"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."
"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."
However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.
Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.
Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.
Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.
But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."
Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.
But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.
To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.
He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.
"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.
He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.
"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."
You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc
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Valeurs Actuelles
1830 ou la révolution introuvable
À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.
Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?
Sous les pavés, Louis-Philippe
« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.
Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?
“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.
Opex 360
Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.
D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].
Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.
« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.
Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.
« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.
Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur
de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».
L'Humanité
Mégabassines : la bataille de l’eau reprend
ActuLutte Un rassemblement est prévu, ce week-end, contre ces dispositifs d’irrigation qui divisent les agriculteurs des Deux-Sèvres. La tension risque de monter.
Cette année, dans le sud des Deux-Sèvres, le printemps sera « maraîchin »… et crispé. À l’appel du collectif Bassines non merci (BNM), des milliers de personnes sont attendues, ce week-end, près de Mauzé-sur-le-Mignon. Ici, a été mis en eau le premier bassin géant d’irrigation du département. Quinze autres devraient suivre. Une vingtaine d’organisations politiques, syndicales et environnementales s’y opposent.
Outre BNM, la coalition rassemble la Confédération paysanne, la LPO, des militants du PCF, ainsi que le collectif Plus jamais ça (CGT, FSU, Greenpeace, Oxfam ou Attac)… Tous se sont donné rendez-vous jusqu’à dimanche pour un « Printemps maraîchin », afin de défendre l’environnement, l’agriculture paysanne et la non-privatisation de l’eau.
La partition, toutefois, n’est pas aussi évidente. Car la FNSEA, syndicat majoritaire, n’est pas seule à défendre ces « retenues ». Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) questionne ce système, sans s’y opposer frontalement. De même, le groupe PCF de Nouvelle-Aquitaine appelle à « calmer le jeu » dans cette bataille qui oppose les exploitants. « L’eau ne doit pas être une source de bagarre, résume Alain Baché, son président. D’accord pour changer de modèle. Encore faut-il le faire avec les agriculteurs, et non pas contre eux. »
1,5 million de m2 de terre plastifiés en zone humide
De quoi s’agit-il ? Ces mégabassines sont alimentées en eau puisée dans les nappes phréatiques durant l’hiver afin de la restituer en été, lorsqu’elle manque aux cultures. Le volume de celle de Mauzé-sur-le Mignon atteint les 260 000 m3, pour une surface de plus de 3 hectares. D’autres sont plus conséquentes. « Au total, 1,5 million de m2 de terre seront plastifiés, dans l’une des premières zones humides de France », estime Julien Le Guet (BNM). L’ensemble constitue une aberration climatique, estime-t-il, quand le système génère une évaporation de 20 % et risque d’asphyxier les cours d’eau. Surtout, mis en place par une coopérative d’agriculteurs rassemblant 450 exploitants, le dispositif s’apparente à une privatisation d’un bien commun. « Les plus gros sont aussi ceux qui disposeront du plus fort droit de tirage », poursuit Julien Le Guet, qui y voit la marque « d’un modèle agricole intensif ».
Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, porteuse du projet, s’inscrit en faux : « Sortons des postures. Les études montrent un impact positif de ce type de bassins sur l’environnement. Ils sont l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. » Les volumes, au reste, sont alloués par l’établissement du Marais poitevin, fait-il valoir. « Ces autorisations de prélèvement sont réévaluées chaque année, à l’inverse des droits d’eau, immuables. » Il assure vouloir « en faire un outil public ».
Sur place, l’ambiance reste tendue. À plusieurs reprises, les opposants ont entrepris des actions de « débachage », très mal vécues par certains agriculteurs. En retour, les contrôles d’identité et les contraventions se sont multipliés. En février, des policiers armés de mitraillettes étaient postés à l’entrée des villages. Mi-mars, une caméra militaire a été découverte près de l’habitation du père de Julien Le Guet. La préfecture de Vendée a, depuis, reconnu qu’elle avait été installée là par la police.
agriculture Opex 360
Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
BBC
The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed
The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"
More like this: – Coda and the films treating deaf people with respect – Power of the Dog and the toxic cowboy – Why Spielberg's West Side Story is a masterpiece
Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.
If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.
But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control.
There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.
Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)
After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.
The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.
We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.
The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too.
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L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
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Les partis politiques ont-ils un avenir ?
AgorasDémocratie Hégémoniques jusqu’alors, les formations traditionnelles sont bousculées depuis 2017 par l’émergence de mouvements concurrents fortement marqués par la personnalisation de la vie politique. Pour autant, les partis n’ont pas dit leur dernier mot.
Pierre-Henri LabÀ en croire les sondages, l’élection présidentielle 2022 pourrait être marquée par un nouveau recul des partis politiques traditionnels. Présidentialisation du régime, personnalisation et professionnalisation de la vie politique affaiblissent ces organisations pourtant essentielles à la vie démocratique et la participation des citoyens. Si les partis sont mortels, leur fin n’est pas inéluctable. En renouant avec leur rôle formateur, ils peuvent regagner en crédit auprès de la population.
En quoi la République en marche (LaREM) se distingue-t-elle des autres partis politiques ?
Prisca Thevenot C’est mon premier engagement, effectuer une comparaison est donc difficile. Cependant, mes échanges avec des porte-parole d’autres partis montrent des choses détonantes au sein de LaREM. Ils se sont étonnés que j’accède à de telles responsabilités sans avoir été responsable d’une section locale ou sans détenir préalablement de mandat électif. Au sein de LaREM, personne n’a été choqué qu’une « militante de base » accède à ces responsabilités. C’est beaucoup plus fluide. On peut passer facilement de militant à élu ou responsable.
Est-ce cette nouveauté qui vous a poussée à vous engager ?
Prisca Thevenot La lecture du livre d’Emmanuel Macron , Révolution, a été déterminante. La facilité avec laquelle on peut s’impliquer dans LaREM a ensuite fait que je me suis engagée. Il ne doit pas y avoir de barrières à l’entrée des partis. Une barrière à l’entrée fait de l’engagement un investissement. On doit pouvoir entrer ou sortir d’un mouvement de façon assez simple et fluide au regard de nos vies personnelles qui vont extrêmement vite aujourd’hui.
Renouvellement du personnel politique, possibilité d’accéder plus rapidement à des responsabilités... est-ce là l’originalité des nouvelles formations politiques comme la France insoumise (FI) ou LaREM ?
Frédéric Sawicki Le sociologue Jacques Ion a parlé de « l’engagement Post-it », en opposition à l’engagement total pour qualifier le fait que les militants n’acceptent plus aujourd’hui une remise de soi totale à l’organisation et privilégient des actions ponctuelles et ciblées selon leurs disponibilités. Le modèle de l’engagement total est souvent accolé aux organisations du passé. Il évoque particulièrement le PCF et son intégration très forte de militants aguerris et convaincus, disposés à donner beaucoup de temps et d’efforts. De fait, les militants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Ils sont plus éduqués et plus happés par d’autres obligations. Les militants d’hier pouvaient s’engager beaucoup parce que les femmes s’occupaient de l’intendance en restant au foyer. Désormais, hommes et femmes travaillent. Aujourd’hui, faire de la politique à plein temps suppose souvent d’être rémunéré pour cela.
LaREM, FI et Reconquête ! sont des partis personnels. L’élection présidentielle est l’élection phare. Elle a dévoré toutes les autres. Ce processus renforce la personnalisation de la compétition politique. Les partis qui continuent de s’appuyer sur des réseaux de militants et d’élus, de s’inscrire dans la durée et de construire un projet, sont confrontés à la nécessité de s’en remettre à un leader. Le découplage des partis vis-à-vis de la société a ouvert la voie à des outsiders, des entrepreneurs politiques individuels qui, entourés d’un cercle de fidèles, sur la foi d’un projet, tentent de damer le pion aux organisations anciennes.
La forme « parti » demeure-t-elle pertinente ?
Jean Quétier Au XIXe siècle, c’est de et par le mouvement ouvrier que sont nés les partis politiques. Il s’agissait de trouver une solution à la relégation de la classe ouvrière et de mettre à mal la domination des élites traditionnelles. Le parti politique s’invente comme une forme politique démocratique. Il s’agit de penser une organisation qui va fonctionner sur le mode de la représentation avec une base qui va décider collectivement de l’orientation politique. L’émergence des partis politiques avec des statuts qui régissent leur fonctionnement, des congrès qui se réunissent à échéances régulières, a permis d’ouvrir la voie à de nouvelles organisations et à la promotion de la politique pour le plus grand nombre. Cette capacité à promouvoir des militants issus du monde ouvrier et des milieux populaires a été singulièrement la force du PCF.
Si, à gauche, des organisations comme FI sont capables de mobiliser de façon ponctuelle des franges plus larges de la société, demeure le problème de l’inscription dans la durée. Comment dépasser ces moments de fulgurance que sont les campagnes électorales ? Durant les cinq années passées, les organisations qui prétendaient s’affranchir de la forme parti ont peiné à inscrire un engagement réel dans la durée. Le modèle du parti politique, qui a cette capacité à mobiliser dans la durée et décorrélé de l’attachement à un individu, me semble être une force plus qu’une faiblesse.
Prisca Thevenot La forme des mouvements politiques a dû être revue car la société s’est transformée. Dans les rencontres auxquelles je participe, s’exprime la volonté de pouvoir avoir un engagement en pointillé. Il ne s’agit pas de quelque chose de volatil ou de futile mais d’adapté à la vie personnelle. Cela permet d’avoir une diversité de profils au sein de l’organisation. Cela permet d’avoir un mouvement représentatif de la société. Quant à la personnalisation du mouvement, je ne m’en cache pas, je me suis engagée grâce à Emmanuel Macron et pour Emmanuel Macron. Maintenant, LaREM n’existe pas que pour lui. Ce n’est pas vrai que le mouvement n’a pas existé pendant cinq ans. Je l’ai vécu de l’intérieur. Nous avons participé à l’élaboration d’un certain nombre de projets de loi ou de mesures.
L’absence d’un parti avec des militants n’a-t-elle pas créé des difficultés durant le quinquennat ?
Prisca Thevenot Dans les réunions publiques auxquelles je participe, je croise des nouvelles têtes et c’est heureux, mais il y a aussi beaucoup de gens qui étaient déjà là, il y a cinq ans. Les militants ne sont pas là tous les soirs ou tous les week-ends. La durée est là, c’est l’intensité de l’engagement qui varie. C’est la façon de militer qui est différente. C’est pourquoi je préfère d’ailleurs parler d’engagés que de militants.
Ne craignez-vous pas que la personnalisation n’aboutisse à la disparition de LaREM quand Emmanuel Macron mettra un terme à sa carrière politique ?
Prisca Thevenot Nous sommes en capacité de constamment nous dépasser. LaREM n’est pas une machine à gagner, c’est une machine à faire. On saura travailler au jour d’après.
La crise des partis politiques peut-elle leur être fatale ?
Frédéric Sawicki Les partis politiques de la première moitié du XXe siècle entretenaient des liens réguliers et fréquents avec de multiples groupes d’intérêt, des organisations amies, syndicales ou associatives. Les partis jouaient un rôle d’intégration sociale et d’agrégation des intérêts. Ils ont perdu progressivement ces deux fonctions. Leur ancrage social s’est rétracté en même temps que les milieux sur lesquels ils s’appuyaient ont disparu et que la télévision s’est substituée de plus en plus au militantisme de terrain. Ils ont conservé plus longtemps une fonction programmatique. Les années 1970 ont été l’apogée de cela avec le programme commun de la gauche. Puis les partis ont délégué ce travail à des think tanks. La personnalisation a aussi conduit chaque candidat à se constituer sa propre écurie d’experts.
Les partis ne conservent plus aujourd’hui que la fonction de sélection des candidats. Quand on veut se présenter à la présidentielle et qu’on n’a pas de parti, on doit en créer un. Ce n’est pas simple. C’est ce que Macron, Mélenchon et aujourd’hui Zemmour ont su bâtir. Mais leur parti s’est révélé trop fragile pour conquérir des positions locales. Faire de la politique dans une démocratie de grande taille dont la vie est rythmée par de nombreuses élections suppose en effet d’avoir un appareil pour sélectionner des milliers de candidats et leur apporter un soutien logistique. Pourtant, les partis sont menacés de perdre cette dernière fonction.
Pendant les municipales, on a vu apparaître des listes citoyennes et lors des élections régionales ou européennes, des petites listes liées à des groupes d’intérêt comme le parti animaliste, par exemple. LaREM et FI vont être confrontés à la question de l’après. C’est probablement la dernière candidature de Jean-Luc Mélenchon et le dernier mandat d’Emmanuel Macron, s’il est réélu. Les organisations personnelles risquent d’être victimes de ce qui les a créées. C’est-à-dire d’entreprises personnelles qui vont s’affronter les unes et les autres et les dépecer.
Pour l’avenir, on peut imaginer deux scénarios. Celui d’une vie politique totalement fluide avec des coalitions électorales qui se font et se défont au rythme des élections ou celui d’une renaissance face aux risques que fait peser cette fluidité, autrement dit une prise de conscience à gauche comme à droite de la nécessité d’avoir un minimum d’organisations permanentes et structurées à l’avenir.
À gauche, chacun voit bien la nécessité que socialistes, écologistes, insoumis et communistes se reparlent et débattent de ce qu’ils font pour les législatives, de quelles formes d’organisation ils peuvent se doter pour éviter de disparaître tout simplement du paysage politique. On ne peut pas aborder un scrutin majoritaire à deux tours, chacun pour soi.
Quelles seraient les transformations à opérer pour que les partis retrouvent leur audience ?
Frédéric Sawicki Les partis politiques auraient un rôle plus important si nous avions un régime parlementaire digne de ce nom. Le recours à une forte dose de proportionnelle, voire à une proportionnelle intégrale aux législatives obligerait le président à composer avec une majorité plurielle. La question d’une réinversion du calendrier électoral qui replace les élections législatives avant la présidentielle se pose aussi. Sur le plan interne, les partis devraient s’attaquer aux effets pervers de l’hyperprofessionnalisation, au manque de démocratie et à la nécessité de s’adapter aux conditions pratiques de vie des citoyens et à leurs attentes en termes de participation. Les partis sont des instances de formation essentielles à la démocratie, mais aussi à la formation des élus.
Ce qui a fait la grandeur du Parti communiste français, c’est son appareil de formation qui a permis la promotion d’élus et de cadres du mouvement ouvrier et populaire. Ce n’est pas à l’école que l’on se forme à la politique. La politique, c’est des savoir-être, des savoir-faire et des compétences. Je plaide pour qu’une part de l’argent public consacré au financement des partis soit allouée à la formation, mais aussi à la recherche. Les partis doivent disposer d’une expertise autonome pour produire leur programme. Enfin, je pense qu’il serait bien d’instaurer un parrainage pour la présidentielle par un nombre important de citoyens. Cela obligerait les partis à aller à leur rencontre. Cela redonnerait le sentiment aux citoyens que les partis sont des canaux de médiation importants et qu’ils ont la main sur eux.
Êtes-vous favorable au recours à la proportionnelle pour les prochaines législatives ?
Prisca Thevenot Je suis favorable à ce que le sujet soit mis sur la table. Je ne suis pas favorable à une proportionnelle intégrale. Je ne suis pas sûre qu’on ait besoin d’un président de la République qui soit en permanence empêché. On a vu que certains groupes de l’opposition ont systématiquement voté contre le gouvernement, quel que soit le texte.
Quelles transformations apporter aux partis politiques ?
Jean Quétier Le risque est de n’appréhender la question des partis que du point de vue de leur fonction électorale. Ce qui fait la force d’un parti comme le PCF, c’est justement la capacité qu’il a eue, au cours de son histoire, à être à la fois sur le terrain institutionnel et une force ancrée dans la société. Les critiques apportées à la forme parti tournent autour de l’enjeu démocratique, en particulier sur le plan interne. Paradoxalement, les modèles alternatifs au parti politique tels qu’ils s’incarnent dans LaREM ou FI ont tendance à combiner des caractéristiques problématiques. Tout en se proposant de dépasser les limites démocratiques des organisations traditionnelles, elles reconduisent des traits délétères que pointait déjà Marx : l’anarchie et la subordination à un chef charismatique. Manuel Cervera-Marzal parle d’« anarcho-césarisme » à propos de FI.
Le renouveau de la forme parti ne pourra avoir lieu que si les partis portent un regard sur ce que furent leurs faiblesses et leurs points forts, en insistant sur ces derniers. Je pense à l’ancrage populaire, dans le cas du PCF. Celui-ci n’est pas que le produit d’une conjoncture, il est aussi lié à des principes volontaristes mis en place pour promouvoir des militants issus des milieux populaires. Il ne s’agit pas évidemment de les réactiver tels quels, mais de réfléchir à ce qui a fait leur efficacité. La force des partis comme le PCF est aussi d’avoir été en quelque sorte des laboratoires où s’élaborait une réflexion collective. Gramsci a mis en évidence cette fonction des partis politiques avec sa conception renouvelée des intellectuels et de leur rôle. Pour lui, tous les membres d’un parti doivent être considérés comme des intellectuels, au sens de cette nouvelle capacité de réflexion collective. Il faut aussi assumer un discours positif sur la forme parti qui, plutôt que d’entretenir l’idée que ce se sont des outils du passé, donne envie.
partis politiques Opex 360
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
Opex 360
Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
L'Humanité
le billet. Welcome, Médor !
ActuMarc de Miramon Marc de Miramon Hostile à toute migration en provenance des pays du Sud, voilà que le Royaume-Uni se réveille pour ouvrir en grand ses bras aux réfugiés ukrainiens, mais pas seulement. L’affaire agite la presse et mobilise l’administration de Boris Johnson : comment faciliter l’accueil de ceux qui fuient la guerre, leur chat ou leur chien sous le bras ? Le gouvernement britannique précise dans un communiqué officiel qu’un « nouveau processus simplifié » a été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit (et qui) n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets pour leurs animaux de compagnie ». Tout cela avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », pour lesquelles tous les coûts seront couverts. Si « l’Humanité Magazine » compatit évidemment au sort des pauvres chiens et chats ukrainiens attachés à leur maître – et réciproquement –, rappelons que le Royaume-Uni dispute avec le Danemark la première place, en Europe continentale, des pays ayant mis en place les mesures les plus cruelles pour décourager l’immigration d’autres réfugiés fuyant la guerre, qu’il s’agisse des Afghans, des Yéménites ou des Syriens.
Guerre en Ukraineréfugiés UkraineCharivari Guerre en Ukraineréfugiés Ukraine L'Humanité
Année d’élections et pouvoir d’achat menacé par l’inflation
ActuÀ quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, qui sera suivie en juin de celle des députés, les hausses des prix du pétrole, du gaz, des céréales et des oléagineux sont en train de réduire le pouvoir d’achat des Français. Les ménages aux revenus modestes sont les plus impactés par ces hausses. Raison de plus pour analyser les propositions des candidats avant d’aller voter le 10 avril
Gérard Le PuillOn apprenait hier que le SMIC pourrait augmenter en mai prochain d’un montant pouvant varier de 2,4 % à 2,6 % en fonction du niveau de l’inflation pour les premiers mois de l’année 2022. Pour mémoire, il n’avait augmenté que de 0,9 % en janvier, sans le moindre « coup de pouce » de la part du gouvernement. Mais, depuis cette date, les prix des produits pétroliers et du gaz ne cessent d’augmenter. Cette inflation est partie pour durer en raison notamment de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Dans ce contexte, la remise à la pompe, dont on nous dit qu’elle sera de 18 centimes par litre pendant quatre mois, ne réduira guère la facture des smicards et des autres salariés qui n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour se rendre au travail. La facture énergique réduira aussi le pouvoir d’achat des millions de retraités et retraitées dont les pensions payées par la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (CNAV) n’ont augmenté que de 1,1 % en janvier de cette année après seulement 0,4 % pour toute l’année 2021.
Une inflation durable et spéculative en 2022
Plusieurs notes publiées hier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) montrent que l’inflation sera à la fois durable et spéculative dans les prochains mois. La note portant le numéro 86 nous indique qu’en février 2022, « les prix de production de l’industrie française augmentent de 0,8 % sur un mois et de 20,1 % sur un an ». Le texte de cette note précise que « dans le sillage des cours du pétrole, les prix des produits du raffinage continuent d’augmenter sur un mois (+11,1 % après +12,6 %) et accélèrent sur un an (+75,3 % après +65,5 %) ».
Concernant l’alimentation, la note de l’INSEE qui porte le numéro 91 indique qu’en février 2022 « les prix agricoles à la production sont en hausse de 14,4 % par rapport à ceux de février 2021. Hors fruits et légumes, les prix agricoles à la production augmentent de 16,3 % sur un an ». Mais ces chiffres s’arrêtent le 28 février et ne prennent pas en compte la spéculation qui s’est considérablement amplifiée sur les matières premières agricoles comme le blé, le maïs, le colza, le soja et le tournesol depuis un mois. Pour en avoir une idée, il faut savoir que la tonne de blé tendre rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 274 € le 22 février dernier. La tonne de maïs cotait 245 € à Creil et la tonne de colza 739 € contre 500 € un an plus tôt et 400 € en février 2020. Le 29 mars dernier à Rouen, la tonne de blé cotait 365 €, la tonne de maïs à Creil 347 €, la tonne de colza au même endroit 991 €.
D’une façon générale, ces hausses ne profitent même pas aux producteurs car ils ont vendu tout ou partie de leur récolte sur le marché à terme, avant ou après l’été 2021. En juillet 2021, la tonne de blé ne cotait que 210 € au port de Rouen, avant d’évoluer autour de 270 € d’octobre 2021 à février 2022. Il en allait de même pour le maïs, autour de 250 € la tonne de septembre 2021 à février 2022. C’est parce que la Russie est le premier exportateur de blé au monde et l’Ukraine le cinquième que les prix flambent depuis un mois, car les exportations de ces deux pays sont à l’arrêt. C’est aussi parce que le prix du pétrole restera durablement élevé, suite à la décision de l’OPEP de n’augmenter la production que modérément, que les prix pétroliers resteront durablement élevés. Il en ira de même pour les céréales et les oléagineux. Car des pays comme les États-Unis, le Brésil et quelques autres, produiront plus d’éthanol pour les moteurs à essence à partir du blé et du maïs, plus de diester pour les moteurs diesel à partir des graines de colza, de soja, de tournesol sans oublier l’huile de palme dans certains pays. Les réservoirs des véhicules entrent ici en concurrence avec les estomacs des humains.
Vers de nouvelles augmentations dans l’alimentation
En France, les hausses des prix des céréales et des oléagineux vont augmenter les coûts de production du pain, des pâtes, les huiles de table et bien d’autres produits. D’autant plus que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz va aussi augmenter les coûts des transports et ceux de la transformation des céréales en produits consommables dans les usines de l’agroalimentaire comme dans les fours des boulangers.
Alors que nous allons voter dans moins de dix jours au premier tour de l’élection présidentielle, il apparaît clairement que la question du maintien et de l’amélioration du pouvoir d’achat devient vitale pour l’immense majorité des salariés comme des retraités. Il faudra donc se méfier des propositions de candidats comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et quelques autres qui proposent d’augmenter le salaire net en réduisant les cotisations salariales et patronales dont ont besoin la Sécurité sociale et les caisses de retraite pour accomplir leurs missions au service de la population. Ce n’est pas de cette manière que l’on prépare les jours heureux que propose Fabien Roussel, candidat communiste à cette élection présidentielle.
inflation BBC
In pictures: Behind the shop facade
Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.
His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.
And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.
"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.
"He was still opening his shop, every day, in his 80s."
Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.
In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.
Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.
And the family lived above the business.
Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.
And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.
"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.
The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.
Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.
And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.
"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.
"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.
"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."
In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.
And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.
"He was so kind," she said, "he included me in everything.
"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."
One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.
"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.
"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."
Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.
"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.
From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.
The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.
Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.
One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.
Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".
Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.
The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.
It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.
Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.
"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.
"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.
"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."
After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.
"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.
"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.
"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."
Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.
Grover's other work can be seen on his website.
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Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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BBC
Oscars fashion: Red carpet in pictures
After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.
Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.
There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.
Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.
Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.
Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.
His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.
Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.
Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.
First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.
Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.
Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.
British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.
Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.
Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.
One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.
Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.
Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?
Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.
West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.
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