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Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots
By Annika HammerschlagDakar
One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.
Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.
The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.
One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.
His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.
"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."
Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.
Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.
"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."
The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.
The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.
One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.
From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.
The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.
Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.
The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.
During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.
Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.
Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.
He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.
"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."
Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:
At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:
As was the work of French artist Louisa Marajo:
Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:
And these sculptures by Abdou Fary Faye:
Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:
The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.
One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.
"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.
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Les députés allemands se sont mis d’accord sur le fonds de 100 milliards d’euros destiné à leurs forces armées
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Le 27 février dernier, le chancelier allemand, Olaf Scholz, fit part de son intention de créer un fonds spécial doté de 100 milliards d’euros afin de remédier aux carences – largement documentés par plusieurs rapports successifs – de la Bundeswehr [forces armées fédérales allemandes, ndlr].
« Face au tournant historique engagé par l’agression de Vladimir Poutine [contre l’Ukraine], notre principe est le suivant : tout ce qui est nécessaire pour garantir la paix en Europe sera mis en œuvre. L’Allemagne y apportera sa propre contribution solidaire. […] Nous allons à partir de maintenant, d’année en année, investir plus de 2 % du PIB dans notre défense, afin de disposer à terme d’une Bundeswehr performante, ultramoderne et dotée de technologies de pointe qui nous assure une protection fiable », avait alors expliqué M. Scholz.
Seulement, ce fonds « spécial » devant être abondé par de la dette supplémentaires, sa création supposait alors de contourner le « frein à l’endettement », c’est à dire les règles budgétaires inscrites dans la Constitution allemande [ou Loi fondamentale]. Or, pour cela, M. Scholz devait obtenir l’aval des deux-tiers des députés siégeant au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr]. Sa majorité étant insuffisante, il lui a donc fallu ouvrir des négociations avec les parlementaires chrétiens-démocrates [CDU/CSU] afin de trouver un accord.
Ce qui vient donc d’être fait, après plusieurs semaines de discussions difficiles entre le gouvernement et l’opposition conservatrice, la seconde reprochant au premier sa frilosité pour soutenir l’Ukraine face à la Russie et exigeant des garanties sur l’utilisation de cette manne de 100 milliards d’euros ainsi que sur les règles d’acquisition des nouveaux équipements destinés à la Bundeswehr. Ainsi, les écologistes souhaitaient pourvoir utiliser une partie de cette somme pour soutenir les pays partenaires et financer la cybersécurité… Ce qui était exclu pour la CDU/CSU.
Quoi qu’il en soit, la création de ce fonds spécial a été dictée par la nécessité de faire remonter rapidement en puissance les forces armées allemandes, ce qui nécessite un effort « important et de longue haleine », était-il souligné dans l’exposé des motifs du projet de loi.
Reste à voir quels seront les capacités qui seront acquises prochainement… « Nous avons identifié ce dont nous avons besoin pour assurer la défense nationale et celle de l’Alliance à l’avenir », a assuré Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, citant les systèmes de vision nocturne et les hélicoptères de transport lourd [HTL]. « Nous y avons déjà réfléchi, ce qui signifie que nous pourrons commencer dès que ce fonds spécial sera disponible. Il est important que tout s’organise très rapidement pour que la Bundeswehr soit correctement équipée », a-t-elle ajouté.
C’est « un bon compromis qui fera que l’OTAN pourra compter sur nous », a commenté, de son coté, Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.
L'Humanité
Plateforme. L’île de Pâques, un mythe écologique qui cache l’horreur humaine
Nos recommandations culturellesYoutubeur à la fibre scientifique, Léo Grasset démonte, dans ses dernières vidéos, la théorie selon laquelle les habitants de l’île de Pâques ont succombé à un désastre écologique. Une hypothèse qui ferait oublier les insanités de l’esclavage.
Antoine PoncetDirtyBiology, YouTube
Quand la maison brûle, il faut alerter. Mais défendre l’écologie en s’appuyant sur la disparition des premiers habitants de l’île de Pâques n’est pas la bonne méthode. Pour cause, cet exemple cache une autre vérité : la violence des esclavagistes européens. « Si chercher une légitimité à son mouvement militant par des exemples historiques est toujours un peu bancal, le faire quand l’exemple est bidon, c’est carrément problématique », résume Léo Grasset, créateur de la chaîne DirtyBiology.
Dans une première vidéo, publiée le 13 mai dernier, le vidéaste revient sur la théorie dite de l’effondrement, popularisée par le livre éponyme du géographe américain Jared Diamond. Pour l’auteur, les premiers habitants de Rapa Nui auraient abattu les palmiers géants endémiques, transformant l’île en caillou désertique, provoquant un épisode de famine, des guerres tribales, et pour finir, l’extinction de la population. Cette théorie, largement répandue, trouve un écho particulier dans le contexte actuel d’urgence climatique.
«Un modèle de résilience dans un environnement très fragile»
L’ennui, c’est qu’elle n’est « pas uniquement scientifique » et relève plutôt du « mythe écologique », selon le youtubeur aux 1,3 million d’abonnés. Il pointe un certain nombre de travaux de recherche qui arrivent à une conclusion opposée à celle de Jared Diamond. « Au lieu de s’éteindre par leur propre stupidité, les habitants de Rapa Nui ont été un modèle de résilience dans un environnement très fragile », synthétise Léo Grasset. Il invite toutefois à ne pas blâmer le géographe américain : « Jared Diamond a certes raconté plein de conneries sur l’île de Pâques, mais il a quand même eu le mérite de prendre une position assez argumentée et polarisante pour générer un débat scientifique très stimulant. »
À travers ce mythe, se joue une certaine image de l’humanité. C’est que, si les Rapanuis n’ont pas disparu à cause d’une catastrophe écologique, ils ont été victimes de l’ignominie de l’esclavage. Les explorateurs européens ont embarqué les hommes pour les soumettre au travail forcé. La plupart n’ont jamais remis les pieds sur l’île. Les autres sont revenus avec la variole, qui a décimé la population restante.
Ce double épisode de DirtyBiology comprend une grande partie de reportage. Covid oblige, Léo Grasset n’a pas pu visiter l’île de Pâques, mais s’est rendu aux Marquises, qui comportent de nombreux points communs. Il présente avec une clarté absolue les différents facteurs, culturels et environnementaux, qui expliquent pourquoi certaines cultures du Pacifique sont plus prospères que d’autres. Les deux vidéos alternent entre paysages spectaculaires, interludes poétiques signés par l’artiste Eupholie et notes d’humour, marque de fabrique de la chaîne. Une analyse complète, rigoureuse, à la résonance on ne peut plus actuelle.
youtubeécologieRecherche scientifiqueesclavage France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
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Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
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Comment les épisodes de sécheresse affectent la France
Publié le : 31/05/2022 - 12:35
Natacha VESNITCH
Sonia BARITELLO
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Des terres qui ont soif, des cours d'eau asséchés, des incendies, des maisons qui se fissurent... Les sécheresses en France sont de plus en plus fréquentes. Face à cette situation, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme et appellent à revoir notre modèle agricole et, plus globalement, notre façon de consommer. Il s'agit, selon eux, de la seule voie possible pour préserver les réserves en eau, un or bleu aussi rare que précieux.
C'est une conséquence du réchauffement climatique : les sécheresses se multiplient. Et la France ne fait pas exception. Rarement les premiers mois de l'année auront été aussi secs dans l'Hexagone. L'eau manque et les agriculteurs sont les premiers témoins de ce constat alarmant.
Face à ces sécheresses récurrentes, certains agriculteurs pensent avoir trouvé la solution miracle : les méga-bassines, d'immenses retenues d'eau qui leur servent à irriguer leurs champs. Mais ce système est très controversé.
Florence Habets, hydroclimatologue et directrice de recherche au CNRS, est l'invitée de cette émission pour parler du manque d'eau en France.
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Journée mondiale des abeilles
En France, la sécheresse menace aussi les abeilles et les récoltes de miel
La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse
URGENCE CLIMATIQUE
Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique
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Un F/A-18 Super Hornet aux couleurs chinoises
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Basé à la NAS Oceana [Virginie], le Fighter Squadron Composite 12 [VFC-12] est l’un des trois escadrons « agresseurs » de l’Escadre de soutien tactique [Tactical Support Wing] de l’aéronavale américaine, les deux autres étant les VFC-13 et VFC-111, lesquels sont encore dotés de F-5 Tiger.
Pour plus de réalisme lors des entraînements, les avions de ces unités portent les couleurs d’adversaires potentiels. Durant la Guerre Froide, leur livrée était la même que celle des appareils soviétiques [voire de ceux appartenant au Pacte de Varsovie]. Puis, dans les années 1990, ces escadrons « agresseurs » ont adopté les codes et couleurs en vigueur au sein des forces irakiennes, voire iraniennes.
Cela étant, au tournant des années 2000, cette pratique est devenue moins courante. Et, par facilité, l’étoile rouge des avions soviétiqus [et désormais russes] est devenue la marque distinctive des « agresseurs », dont la mission, pour rappel, consiste à tenir le rôle d’une force adverse [REDAIR].
Ainsi, les F/A-18 Hornet du VFC-12 ont adopté, en 2012, la livrée des Su-35 Flanker-E russes. Mais depuis qu’elle met progressivement en oeuvre des F/A-18E/F Super Hornet, cette unité s’est mise à l’heure chinoise. Ce qui, sauf erreur, est inédit.
F/A-18E Super Hornet of VFC-12 Aggressor SQ in PLAAF J-11 camouflage scheme. 🇺🇸🇨🇳Source: Grant Little / USAF, USMC & USN Aggressor/Adversary Aircraft pic.twitter.com/cALot8fZC2
— Stefan Knippschild (@StefanKnippsch3) May 22, 2022
En effet, des photographies montrant l’un de ses nouveaux avions aux couleurs de l’Armée populaire de libération [APL] ont été diffusées via les réseaux sociaux. S’il porte évidemment les marques de l’US Navy ainsi que celle du VFC-12, le F/A-18 Super Hornet en question a une livrée quasiment identique à celle d’un Shenyang J-11. Probablement que d’autres appareils connaîtront un tel sort, ne serait-ce que pour reprendre les couleurs du J-15 « Flying Shark », le chasseur embarqué chinois que les pilotes de l’aéronavale américaine auront sans doute plus de chances de rencontrer…
L'Humanité
Amin, né à Kaboul, peut désormais regarder son passé en face
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Flee, documentaire multi-primé, raconte l’histoire vibrante et vraie d’un jeune Afghan réfugié au Danemark.
Gérald RossiVoilà un formidable documentaire d’animation, choisi par Arte pour célébrer ses 30 ans. Un film récompensé plus de 80 fois, notamment à Cannes en 2020, avec trois nominations aux oscars. Le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen, qui endosse le rôle de l’intervieweur d’Amin, le héros, a choisi d’inclure des images d’archives de journaux télévisés dans le récit, pour en renforcer l’authenticité. Ainsi, tout est vrai, ou presque, dans Flee (« fuir », en anglais), car le nom du jeune Amin n’est pas le sien : il a été modifié pour des raisons de sécurité.
Dans les années 1980, Amin est un adolescent de Kaboul, en Afghanistan. Avec sa famille, il fuit les combats et les horreurs des talibans. Les voilà en Russie pour plusieurs années, clandestins. Puis c’est la fuite, seul, destination le Danemark. Il a 16 ans quand il découvre Copenhague. Aujourd’hui, il a 36 ans, et est devenu un universitaire brillant qui vit avec Kasper, son compagnon danois.
peur et violences des jeunes années
À la question « Que signifie le mot “maison” pour toi ? », Amin répond : « C’est un endroit où je me sens en sécurité. Un endroit que je ne suis pas contraint de quitter. Ce n’est pas quelque chose de temporaire. » Cet échange pourrait passer pour banal, mais il prend sa force dans ce récit dévoilant une personnalité sensible qui n’oubliera jamais la peur et les violences de ses jeunes années. Aujourd’hui, par le truchement de l’animation, Amin peut parler de son homosexualité, de ses passions, sans peur, en regardant son passé en face. Parfois, des séquences en noir et blanc, au fusain, esquissent dans le récit les moments les plus durs, les plus déchirants. Et ils ne font que solidifier la force de l’ensemble. C’est la première fois qu’Amin témoigne ouvertement. Revendiquant seulement un droit superbe et qui devrait être universel, celui de vivre en liberté.
Télévisioncinéma d'animationArte New York Times - World
‘Sin mango, no hay vida’: el cambio climático afecta a los agricultores de la India
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Las altas temperaturas primaverales han devastado los cultivos de la fruta más querida del país. “Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo un agricultor.
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Por Suhasini Raj
MALIHABAD, India — Ninguna fruta en la India es tan universalmente amada y tan esperada como el mango, que, durante un periodo breve cada año, refresca y endulza los largos días de verano.
Los mangos se añaden a los kebabs, se utilizan en platillos agrios y se hacen puré con menta para preparar bebidas refrescantes. Los conocedores discuten con vehemencia sobre cuál de las decenas de variedades de la India (cada una con un sabor, color y textura distintos) es la mejor y discrepan cortésmente sobre la manera correcta de comer la fruta: cortándola en rebanadas o chupando el jugo directamente de la parte superior.
Pero, este año, este ritual centenario está en peligro. El calor abrasador que ha azotado al norte de la India semanas antes de lo habitual arrasó con las cosechas de mango, lo que amenaza un modo de vida para los miles de pequeños agricultores que cultivan la fruta y los millones de personas que la consumen.
La ola de calor es un claro ejemplo del reto al que se enfrenta la India para garantizar su seguridad alimentaria a medida que se agravan los efectos del cambio climático, lo que empeora sus dificultades para elevar la productividad agrícola hasta los niveles internacionales con el fin de alimentar a una población creciente de casi 1400 millones de personas.
Los peligros de un futuro más caluroso son dolorosamente visibles en una pequeña granja de Malihabad, uno de los principales distritos de cultivo de mangos del norte, donde Mohammed Aslam cuida unos 500 árboles.
Hace unos meses, sus árboles de mango eran la viva imagen de la salud, con sus hojas de color verde intenso que brillaban sobre la tierra bien hidratada y sus ramas con racimos perfectos de flores blancas. Luego, la India vivió el mes de marzo más caluroso en los 122 años de los que se tiene registro, con temperaturas promedio de casi 33 grados Celsius que llegaron a alcanzar los 40 grados. Las flores de mango se marchitaron y murieron antes de dar fruto.
Prácticamente ninguno de los árboles de Aslam, repartidos en 1,6 hectáreas, produjo mangos. En un año normal, habrían dado más de 11 toneladas de la fruta.
“Nunca había visto este fenómeno en mi vida”, dijo una tarde reciente mientras miraba su granja en el estado de Uttar Pradesh, lamentándose por los miles de dólares que iba a perder por la mala cosecha.
Aslam es uno de los cientos de agricultores que han visto con impotencia cómo el calor intenso de marzo se prolongaba hasta el abril más caluroso de los últimos 50 años y se alargaba hasta mayo. En un informe publicado el lunes, los climatólogos aseveraron que las posibilidades de que se produzca una ola de calor de este tipo en la India han aumentado al menos 30 veces desde el siglo XIX.
El calor ha superado con creces la temperatura óptima para la fertilización de los árboles de mango, que ronda los 25 grados Celsius, señaló Dheeraj Kumar Tiwari, científico de una universidad agrícola de Uttar Pradesh.
La India es el mayor productor de mangos del mundo, con casi el 50 por ciento de la cosecha mundial. Gran parte se consume en el país, pero también exporta decenas de millones de dólares en mangos cada año a los Emiratos Árabes Unidos, el Reino Unido, Alemania y Estados Unidos. En la última década, la India ha intentado entrar a los mercados de otros países de la Unión Europea.
En el pasado, el crecimiento de las exportaciones se ha visto limitado por el aumento del costo de los mangos indios en comparación con los de países como Brasil, Perú, Israel y Pakistán. La India se ha esforzado por aumentar la productividad, lo que reduciría los costos.
Incluso antes del calor extremo, las exportaciones de mango de la India se habían visto muy perjudicadas por las interrupciones en la cadena de suministro durante la pandemia, y el año pasado los envíos al extranjero se redujeron casi un 50 por ciento. La principal organización exportadora de la India esperaba que este año hubiera un gran cambio, ya que los gobiernos de la India y de Estados Unidos habían simplificado las condiciones del intercambio comercial.
No obstante, el mal tiempo ha afectado a las cosechas no solo en el norte de la India, sino también en el sur, que se ha visto afectado por lluvias fuertes y prematuras.
En Uttar Pradesh, el centro neurálgico del cultivo del mango en el norte, un funcionario de agricultura del gobierno calculó que la producción de mango en el estado caería cerca de un 20 por ciento este año. La Asociación de Productores de Mango señaló que la producción en el cinturón de cultivo de mango del norte se reduciría cerca de un 70 por ciento.
En el estado de Andhra Pradesh, en el sur, las fuertes lluvias retrasaron un mes la floración de las plantas de mango. Cuando los frutos brotaron, hacía demasiado calor y muchos se cayeron de las ramas antes de tiempo.
B. Sreenivasulu, subdirector del departamento de horticultura del distrito de Chittoor, en Andhra Pradesh, afirmó que durante las fuertes lluvias que azotaron la zona en noviembre y diciembre, cuando se produce la floración, las granjas se inundaron y muchos árboles de las riberas fueron arrancados.
El cultivo de mangos en el distrito, el más productivo del estado, se ha reducido al menos un 30 por ciento esta temporada. “Esta vez, el efecto del cambio climático fue muy visible”, dijo Sreenivasulu. “Como nunca”.
El empeoramiento de las condiciones amenaza los cultivos de mango, cuyas raíces se remontan a cientos de años atrás.
El distrito de Malihabad, en Uttar Pradesh, es conocido por sus deliciosas variedades, como el Dasheri, que lleva el nombre de un poblado de la zona. En el distrito viven muchas familias que cultivan esta fruta desde hace al menos tres generaciones. La mayoría de los agricultores de Malihabad tienen parcelas pequeñas y dependen exclusivamente del mango para su subsistencia.
Jyotsna Kaur Habibullah, quien dirige un mercado de agricultores, inició un festival del mango en 2013 en Malihabad para revivir la tradición de comer mangos directamente del huerto y que los consumidores pudieran estar en contacto directo con los agricultores.
“La comida está intrínsecamente ligada a la cultura de las personas, y los mangos juegan un papel importante no solo en la comida de la región, sino también en el arte y los textiles, también en forma de motivos y poesía”, dijo Habibullah. “La conexión emocional y psicológica de los mangos no es solo con su sabor, sino también con su vínculo con la cultura del lugar y se trata de un legado que no podemos dejar morir”.
Una tarde reciente, teniendo como fondo la serena belleza de los huertos de mangos que se alinean a ambos lados de una carretera tranquila de Malihabad, los agricultores que se habían reunido en un puesto de la carretera expresaron su preocupación por el futuro. Hablaron de diversificar su producción con otras frutas y verduras o de vender sus tierras.
Nadeem Ahmad, agricultor de mangos de tercera generación, dio un largo suspiro mientras entraba en su pequeña granja junto a la autopista. Señaló los árboles que por lo general están cargados de fruta en esta época del año.
“Con todo el dolor de mi corazón, tendré que empezar a talar estos árboles si continúa este patrón”, dijo. “El alma de un agricultor se estremece al ver estos árboles sin fruto”.
Al otro lado de la granja de Ahmad, Aslam aseveró que vivía en una “tensión constante” por un rendimiento de la cosecha de mangos que era apenas un 5 por ciento del de años anteriores. Su hijo de 14 años dijo que no quería seguir con el negocio familiar cuando fuera mayor.
“No habrá suficiente fruta ni siquiera para mis hijos”, dijo Aslam, con su frente cuadrada y arrugada bajo el fuerte sol de la tarde. Señaló que las dificultades lo habían obligado a posponer la boda de su hija.
“Sin mango, no hay vida”, concluyó, con palabras que se fueron apagando con su voz.
Karan Deep Singh colaboró con este reportaje desde Nueva Delhi.
Suhasini Raj ha trabajado durante más de una década como periodista de investigación en medios de comunicación indios e internacionales. Se unió al Times en 2014 y tiene su base en el buró de Nueva Delhi.
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Après la Pologne, la Belgique plaide pour exclure les dépenses militaires des règles budgétaires de l’UE
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Dans un rapport publié ce mois-ci, la Cour des comptes a estimé que le ministère des Armées aurait à trouver des marges de manoeuvre budgétaires – et donc à faire des choix capacitaires – au regard de l’état des finances publiques, lequel s’est aggravé sous l’effet des mesures prises durant la pandémie de covid-19, avec un déficit public de 7% du PIB et une dette publique d’environ 120% du PIB. Qui plus est, le contexte actuel favorise l’inflation… et donc une hausse de ce que l’on appelle les coûts des facteurs [notamment pour ce qui concerne l’énergie].
En clair, la France dépasse allègrement les fameux critères de Maastricht de la zone euro, [un déficit et une dette ne devant respectivement pas dépasser 3% et 60% du PIB, ndlr], lesquels ont été suspendu pendant la crise du covid-19. Cela étant, la Commission européenne a entamé un réexamen des règles de la gouvernance économique de l’Union… Et certaines voix se font entendre pour les assouplir, afin de faciliter les investissements en matière de transition écologique…
Mais ce réexamen pourrait aussi être l’occasion de mettre sur la table une idée déjà ancienne : celle consistant à « sortir » les dépenses militaires de ces critères budgétaires. On aurait pu penser que la France allait porter une telle revendication en profitant de sa présidence du Conseil de l’Union européenne… D’autant plus qu’elle arrangerait ses affaires.
Ainsi, en décembre 2013, alors qu’il était ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait plaidé, à l’instar d’un certain Bruno Le Maire, qui a conservé son portefeuille de ministre de l’Économie dans le nouveau gouvernement, pour sortir les surcoûts des opérations extérieures du calcul des déficits. « La France participe à la sécurisation de l’Europe. À ce titre, il serait donc logique que ces modérations financières puissent être exclues des calculs de déficit minimum européen », avait-il dit.
En février 2015, M. Le Drian était revenu à la charge, affirmant que « l’idée d’exclure les dépenses militaires du calcul des déficits publics [commençait] à être entendue au niveau européen. » Et d’ajouter : « Il faut continuer dans cette direction ». Seulement, l’affaire en resta là. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui ne fait que confirmer une tendance amorcée avec l’annexion de la Crimée, va-t-elle faire bouger les lignes?
En tout cas, la ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, a remis cette proposition sur la table, sur les ondes de la RTBF, le 30 mai, alors que la Belgique envisage de porter ses dépenses militaires à 2% du PIB à l’horizon 2035 [contre 1,54% actuellement]. Ce qui ne va pas sans susciter quelques tensions au sein de la majorité gouvernementale, les écologistes et les socialistes n’y étant pas favorables parce qu’un tel effort, selon eux, pourrait se faire aux depens des politiques sociales et environnementales…
« Il faut prendre le temps de la réflexion, d’analyser l’évolution de la situation géopolitique, du conflit en particulier, des capacités lacunaires identifiées par l’Union européenne, du nouveau concept stratégique de l’Otan, mais ce n’est pas fermer la porte par dogmatisme… Augmenter le budget de la Défense n’est pas indécent quand on a une guerre sur le continent européen, mais cela ne doit pas se faire au détriment de l’augmentation du pouvoir d’achat, de la sécurité sociale ou des services publics », a d’abord fait valoir Mme Dedonder, membre du PS belge.
Aussi, a-t-elle continué, la solution serait d’obtenir un accord au niveau européen pour « que les dépenses de défense ne soient plus comptabilisées dans la dette publique ». Le Premier ministre belge, Alexandre de Croo, doit « défendre cette position à cet échelon », a-t-elle insisté.
Une telle proposition pourrait-elle se concrétiser désormais? Ce n’est pas exclu étant donné que, pour la plupart, les pays membres de l’UE ont annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires… C’est notamment le cas de l’Italie, où il est question d’une hausse de 10 milliards dès cette année [*] mais aussi celui des États dits « frugaux », comme les Pays-Bas [+2 milliards, qui vendront s’ajouter à une première hausse de 3 milliards déjà prévue en 2022] et, bien évidemment, l’Allemagne, qui va revoir sa Loi fondamentale pour créer un fonds spécial de 100 milliards d’euros destiné à la Bundeswehr.
En outre, la Belgique n’est pas la seule à pousser cette idée : la Pologne y est également favorable. En mars, le chef du gouvernement polonais, Mateusz Morawiecki, a assuré qu’elle gagnait même du terrain au sein du Conseil européen.
La guerre en Ukraine « a complètement bouleversé l’ordre géopolitique en Europe et en fait dans le monde entier » et « si la Pologne souhaite dépenser prochainement 3% de son PIB pour sa politique de défense, alors que d’autres pays y consacrent 1%, il ne serait pas normal que nous soyons pénalisés par la Commission Européenne pour dépassement du déficit budgétaire au niveau de 3% », a plaidé M. Morawiecki.
[*] Finalement, Un accord politique a été trouvé fin mars pour porter les dépenses militaires à 2% du PIB italien d’ici 2028, une hausse de 1,5 milliard du budget de la Défense étant envisagée dès cette année
L'Humanité
Molières 2022. Alex Vizorek : « Un plateau digne du festival de Cannes ! »
EntretienL’humouriste présente ce soir la cérémonie des molières qui récompensent le spectacle vivant. Il est lui-même nommé dans la catégorie spectacles d’humour. Entretien.
Caroline ConstantC’est votre deuxième présentation des molières. Vous avez un goût pour cet exercice ?
Quand l’Académie m’a sollicité, j’ai été flatté : ça signifie qu’ils ont bien aimé la première fois. Et vous savez ce que c’est qu’un artiste flatté, il dit oui. J’aime l’exercice, car j’aime le talent des autres. Ça m’amuse de téléphoner à des artistes, de leur demander s’ils ont envie de faire un sketch, une chanson, un petit quelque chose.
Vous avez présenté la cérémonie avant la pandémie, et celle d’après pandémie…
Je suis la parenthèse pandémique ! L’an dernier, il y avait eu une cérémonie, au Châtelet, avec des distanciations. Il fallait qu’elle existe pour dire « on est encore là », mais elle était le symbole de la difficulté du milieu d’exister. Les gagnants étaient dans la salle, à cinq sièges d’écart, le molière sortait du sol pour que personne ne le touche… C’est tout ce dont on n’a pas envie. C’est la journaliste Marie-Sophie Lacarrau qui l’a présentée, et c’était juste : c’est difficile de faire le show devant quatre personnes.
Ça vous fait quel effet d’être nommé, de surcroît ?
Cela n’était pas prévu, évidemment. J’ai accepté de présenter avant que l’Académie ne me fasse cet honneur. Les récompenses, c’est assez touchant. Et pour la vie d’un spectacle, c’est un gage de qualité, un peu comme une étoile au Michelin. Je serais content d’avoir le molière sur ma cheminée. Mais si je ne gagne pas, je vous assure que je continuerai la soirée !
Les audiences des molières ne sont jamais très élevées…
En 2019, nous avons réalisé la plus mauvaise des audiences. Nous étions programmés sur France 2, après un téléfilm sur Molière qui traînait dans leurs cartons depuis des lustres. C’était un mauvais calcul. Cette année, à l’inverse, c’est en prime time, sur France 3, il y a un plateau digne du festival de Cannes, avec Vanessa Paradis, Laetitia Casta, Isabelle Huppert, Jacques Weber… J’espère que le public regardera en se disant : ces gens de théâtre ont l’air de s’amuser, si on allait s’amuser avec eux en allant voir leur spectacle ?
ALEX VIZOREK : « ON MÈNE DES COMBATS AVEC L’HUMOUR EN BANDOULIÈRE »Comment se porte le spectacle vivant dans cet après-Covid ?
Je suis assez mal placé pour faire un commentaire, parce que ça va plutôt bien pour moi, et plus globalement pour les humoristes. Le public a envie de rire. On doit reconvaincre les gens que passer une soirée au théâtre, ce n’est pas Netflix. C’est joyeux, et après on boit un verre tous ensemble. C’est une démarche de société, que tout le monde a instinctivement en soi.
Cérémonie des molières, France 3, 21 heures.
Alex VizorekMolièrefrance 3Théâtre New York Times - World
‘Es una jugada de poder’: la expansión del Grupo Wagner respalda la influencia rusa en África
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Más conocida por sus mercenarios, la red también extrae diamantes, propaga desinformación y respalda autócratas para incrementar la influencia de Rusia en ese continente.
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Por Declan Walsh
Los mercenarios disfrutan de un auge en África, donde se les contrata para combatir en algunos de los conflictos más largos del continente. Tal vez la organización más famosa es Wagner Group, una nebulosa red que combina la fuerza militar con intereses comerciales y estratégicos y que ahora está a la vanguardia de la expansión de las ambiciones rusas en África.
En las guerras de Mali, República Centroafricana, Mozambique y Libia han participado combatientes de Wagner. Se alían con líderes en problemas y comandantes de milicias que pueden pagar por sus servicios en efectivo o con lucrativas concesiones mineras de metales preciosos como el oro, los diamantes y el uranio. Las tropas de Wagner han enfrentado acusaciones frecuentes de tortura, asesinato de civiles y otros abusos.
Pero Wagner es mucho más que un simple esquema de intercambio de armas por oro. Al operar a través de una extensa red de empresas fachada se ha convertido en sinónimo de operaciones de amplio espectro apoyadas por el Kremlin en más de una decena de países africanos. Wagner se inmiscuye en política, respalda a autócratas y orquesta campañas de propaganda digital. Dona comida a los pobres y produce películas de acción que transcurren en África. Incluso ha organizado un certamen de belleza.
El Kremlin niega cualquier vínculo con Wagner. Pero funcionarios estadounidenses y europeos, así como la mayoría de expertos, dicen que es una herramienta no oficial del poderío ruso, un modo barato y refutable para que el presidente Vladimir Putin extienda su alcance, reafirme sus reservas frente a las sanciones occidentales y amplíe su influencia en un continente en el que la simpatía por Rusia sigue siendo relativamente elevada.
“Es una jugada de poder por parte de Rusia”, dijo Pauline Bax, directora adjunta para África en el International Crisis Group. “A través de Wagner quiere averiguar hasta qué medida puede propagar su influencia en África. Creo que los resultados han sorprendido a mucha gente”.
Aquí mostramos cómo se ha extendido Wagner Group por África y por qué sus operaciones son cada vez más importantes para Putin.
De dónde viene el nombre de Wagner y cómo llegó hasta África
El Grupo Wagner surgió durante el primer ataque de Putin a Ucrania en 2014, cuando sus mercenarios lucharon junto a los separatistas prorrusos en la región del Donbás. Su comandante era Dmitry Utkin, un comandante retirado de las Fuerzas Especiales Rusas que se dice que es un admirador de la historia y la cultura nazi.
El nombre del grupo, y la sigla militar de identificación de Utkin, proviene del compositor Richard Wagner, el favorito de Hitler. Algunos de los combatientes del grupo comparten esta ideología: en África y el Medio Oriente se han fotografiado símbolos nórdicos antiguos que les gustan a los extremistas blancos en equipos que son propiedad de Wagner.
Wagner se extendió a Siria en 2015, con la tarea de apoyar al presidente Bashar al Asad y apoderarse de los campos de petróleo y gas, según dijeron funcionarios estadounidenses. En 2016, Putin otorgó a Utkin honores militares durante un banquete en el Kremlin. Un año después, Estados Unidos le impuso sanciones a Utkin por sus actividades con Wagner.
El grupo se fue a África en 2017 al parecer bajo la guía de Yevgeny Prigozhin, un magnate ruso conocido como “el cocinero de Putin”.
Prigozhin, como Putin, es de San Petersburgo, donde alguna vez regentó un puesto de perros calientes antes de abrir un negocio de banquetes que prosperó gracias a lucrativos contratos con el Kremlin. Estados Unidos lo sancionó en 2018 por denuncias de que financió una fábrica de trolls rusos acusados de entrometerse en la elección presidencial en 2016.
En África, Wagner empezó a aconsejar a dictadores en dificultades, a poner en marcha campañas de desinformación y a desplegar equipos de observadores electorales falsos, según autoridades occidentales, expertos e investigadores de Naciones Unidas. Empresas vinculadas a Prigozhin operaban minas de oro y diamantes.
Prigozhin niega cualquier relación con Wagner e incluso ha cuestionado la existencia del grupo. “La leyenda de Wagner es solo una leyenda”, dijo en una respuesta por escrito a un cuestionario.
Técnicamente eso puede ser correcto: Wagner, que ya no es una sola empresa, se ha convertido en el nombre de una red rusa no oficial que abarca el continente, según dicen los expertos.
Desde 2016, Estados Unidos ha impuesto al menos siete conjuntos de sanciones a Prigozhin, sus empresas y sus socios, identificando su yate y sus tres jets privados. Facebook y Twitter han eliminado cientos de cuentas falsas operadas por sus asociados. Medios de investigación rusos han documentado sus vínculos cercanos a Putin y al ministerio ruso de Defensa.
Ese perfil hace de Prigozhin una figura muy distinta a otros oligarcas rusos que hicieron sus fortunas a través de las privatizaciones rusas en los años noventa, dicen los expertos.
“No es un empresario independiente per se”, dijo Samuel Ramani del Royal United Services Institute, una organización sin fines de lucro con sede en Londres y autor de un libro de próxima publicación sobre Rusia en África. “Sus intereses de negocios están estrechamente unidos a lo que hace Wagner y recibe una tajada por ser intermediario en los acuerdos entre líderes africanos y el Kremlin”.
¿Dónde opera Wagner?
Una de las primeras incursiones de Wagner en el continente fue un desastre.
En 2019, desplegó alrededor de 160 combatientes en la región de Cabo Delgado, una zona en el norte de Mozambique rica en gas y de mayoría musulmana. Pero en cuestión de semanas, los rebeldes de una filial local del Estado Islámico mataron al menos a siete soldados de Wagner, dijeron funcionarios estadounidenses. Meses más tarde, los rusos se retiraron.
Parece que Wagner aprendió de esos errores en la República Centroafricana, adonde llegó en 2018 para proteger al asediado presidente Faustin-Archange Touadéra. Luego de entrenar a las fuerzas locales de seguridad, ayudó al ejército a repeler una gran ofensiva islamista a principios de 2021.
Pero esos avances modestos tuvieron un alto precio: investigadores de Naciones Unidas averiguaron que efectivos de Wagner mataron civiles, saquearon casas y dispararon contra feligreses en una mezquita. Los críticos dicen que la operación se enfocó en regiones donde las empresas de Prigozhin extraen diamantes.
En Libia, los combatientes de Wagner apoyaron un fallido asalto a Trípoli, la capital, en 2019, liderado por Khalifa Hifter, un comandante ávido de poder. Miles de efectivos de Wagner siguen destacados en cuatro bases por toda Libia, sobre todo cerca de los campos petroleros del país, dicen las autoridades occidentales y los analistas.
En Sudán, Wagner consiguió concesiones de minería de oro e intentó, sin éxito, salvar al líder autoritario del país, el presidente Omar Hassan al Bashir, depuesto en abril de 2019.
Ahora, el principal socio sudanés de Wagner es el general Mohamed Hamdan, un poderoso comandante paramilitar que voló a Moscú en vísperas de la guerra en Ucrania para reunirse con altos funcionarios rusos.
Tal vez la operación más contenciosa de Wagner sea en Mali, adonde las fuerzas de Wagner llegaron en diciembre de 2021 en medio de lo que el Departamento de Estado estadounidense calificó como “un aluvión de desinformación dirigida para ocultar su llegada y actividades”. Pronto sus combatientes se unieron a la lucha contra los insurgentes islamistas.
Pero para mediados de abril, Wagner había estado involucrado en más de una decena de incidentes en los que murieron casi 500 personas, según investigadores y reportes de Naciones Unidas.
Más que mercenarios
Además de proporcionar pistoleros a sueldo, Rusia ha tratado de moldear la política de al menos una decena de países africanos con redes sociales y campañas de influencia política.
El año pasado, el departamento del Tesoro de Estados Unidos identificó lo que llamó “una compañía fachada para las operaciones de influencia de Prigozhin en África”, que dijo que había patrocinado misiones de observación en Zimbabue, Madagascar, la República Democrática del Congo, Sudáfrica y Mozambique.
En 2019, dos rusos empleados por Prigozhin se reunieron con un hijo del exdictador libio Muamar Gadafi, solo para terminar en la cárcel. Después, una empresa vinculada a Prigozhin realizó una película sobre el calvario de los rusos que presentaba a sus captores como sádicos y violentos. Los detenidos fueron liberados en diciembre de 2020.
“¡Los rusos no abandonan a los suyos!”, dijo Concord, la empresa relacionada a Prigozhin, en un comunicado.
Desde octubre de 2019, se han cerrado más de 300 cuentas falsas de Facebook e Instagram vinculadas a Prigozhin que, según esas redes sociales, estaban dirigidas a una decena de países africanos.
Wagner también lucha a través de la cultura popular. En la República Centroafricana, las empresas de Prigozhin patrocinaron un concurso de belleza, fondearon una estación de radio y el año pasado estrenaron una película, Touriste, que glorificaba las acciones de los mercenarios de Wagner en ese país.
En diciembre se emitió en la televisión rusa otra película financiada por Prigozhin, esta vez sobre los sangrientos infortunios de Wagner en Mozambique. Wagner mantiene una presencia discreta en ese país: luego de que sus combatientes se retiraron en 2020, dejaron atrás una célula de ciber combate empleada por el gobierno mozambiqueño, dijo un funcionario de seguridad occidental en África, mencionando reportes de inteligencia europeos.
Recompensas para Putin
Putin indicó las ambiciones de Rusia en África en una cumbre de líderes africanos en Sochi en 2019. En esa ocasión describió al continente como un lugar de “oportunidades significativas” para el Kremlin.
Los analistas dicen que esa expansión forma parte del deseo más amplio de Putin de restablecer a Rusia como una gran potencia, lo que lo enfrentaría en parte con China, Turquía, los Emiratos Árabes Unidos y otros países que han competido por una posición en África a medida que disminuye la influencia occidental en ese continente.
Algunos líderes africanos se sienten atraídos a Moscú debido a las armas: Rusia se ha convertido en el mayor proveedor de armas de África. Pero Putin también está aprovechando profundas corrientes históricas y políticas.
Muchos países africanos se han mostrado renuentes a unirse a la condena occidental hacia Rusia por su ataque a Ucrania, algunos debido a las persistentes simpatías de la época de la Guerra Fría pero muchos otros por su frustración hacia lo que consideran como un desinterés occidental hacia África.
En África occidental, Rusia está aprovechando la ola de opiniones contra Francia en países como Mali, donde la llegada de efectivos de Wagner condujo a la salida de soldados y diplomáticos franceses este año. Un golpe militar en Burkina Faso fue bien recibido por los manifestantes que ondeaban banderas rusas. Y, en Camerún, las autoridades firmaron un acuerdo de defensa con Rusia en abril que algunos han visto como posible precursor de un despliegue de Wagner.
Para noviembre está prevista otra cumbre entre Rusia y África. En esta ocasión la sede propuesta es la ciudad natal de Putin, San Petersburgo, que también es la base de operaciones de Prigozhin.
Elian Peltier colaboró con la reportería desde Dakar, Senegal.
Declan Walsh es el corresponsal principal para África. Antes estuvo radicado en Egipto, desde donde cubría el Medio Oriente y Pakistán. Antes trabajó para The Guardian y es el autor de The Nine Lives of Pakistan. @declanwalsh
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L’ONU constate une hausse « exponentielle » des violences au Mali depuis le début de cette année
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Depuis que la France a commencé à réorganiser son dispositif militaire au Sahel, avec la rétrocession de trois bases avancées de Barkhane aux Forces armées maliennes [FAMa], et qu’elle a annoncé, plus tard, son retrait du Mali en raison notamment du recours de Bamako aux services du groupe paramilitaire russe Wagner, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, avec une hausse « exponentielle » des exactions commises contre les populations civiles.
Tel est en effet le constat établi par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] dans son dernier rapport trimestriel, lequel couvre la période allant du 1er janvier au 31 mars 2022 [.pdf]. Ainsi, elle a pu documenter « 449 incidents », notamment dans les régions du centre. « Au total, 812 civils [dont 573 tues, 107 enlevés/disparus et 55 illégalement détenus] ont été directement affectés par les actes de violences », affime-t-elle. Et d’ajouter : « Ces données représentent une augmentation de 151% comparativement au trimestre précédent. »
Cette hausse est en partie due aux actions des groupes armés terroristes [GAT], comme le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS], ce dernier étant revenu en force dans la région de Ménaka.
« Les groupes armés tels que JNIM, EIGS et autres groupes similaires ont été les principaux auteurs des actes de violence contre les civils au cours de la période sous examen [410 atteintes
aux droits de l’homme, soit 50% des violations et atteintes documentées]. En effet, après une relative accalmie entre janvier et début février, les attaques de ces groupes ont repris en fréquence et en intensité, faisant plusieurs victimes civiles. Peu de localités sont épargnées par ces groupes qui étendent de plus en plus leurs zones d’opérations et renforcent leur présence en plusieurs endroits dans les régions du centre et du nord ainsi que dans certaines zones du sud du pays », affirme le rapport de la MINUSMA.
Mais la hausse des violences constatées durant ce premier trimestre est surtout le fait des FAMa, « accompagnées de personnels militaires étrangers ». À ce propos, le document évite soigneusement la moindre référence au groupe russe Wagner, dont la présence est réfutée par les autorités maliennes de transitions, celles-ci parlant plutôt « d’instructeurs ».
Ainsi, la MINUSMA a documenté 320 violations des droits de l’homme qu’elle attribue aux FAMa… alors qu’elle n’en avait constaté 31 au cours du dernier trimestre 2021. « Au total, 248 civils ont été tués […]. La majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule, à l’exception des 16 villageois membres de la communauté dogon exécutés dans le village Tonou [commune de Dinangourou, cercle de Koro, région de Bandiagara] le 27 janvier 2022 », lit-on dans le rapport.
Ce bilan pourrait être encore plus élevé, la MINUSMA n’ayant pas eu les coudées franches pour enquêter sur les conséquences de l’opération menée par la FAMa dans la localité de Moura, en mars dernier. « Bien que le nombre exact de morts ne soit pas encore précisé, au moins 203 personnes ont été tuées selon les autorités maliennes, mais certaines estimations suggèrent que le nombre pourrait atteindre plus de 500. Outre les exécutions sommaires, les forces de sécurité auraient également violé, pillé, arrêté et détenu arbitrairement de nombreux civils », avance-t-elle dans son rapport.
Quoi qu’il en soit, la Russie entend renforcer son appui à la junte malienne. La semaine passée, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre un « danger réel d’apparition d’enclaves d’anarchie [au Mali] où vont agir librement des combattants de groupes illégaux armés ». Et d’ajouter : « Cela menace l’intégrité territoriale du pays, et nous l’avons déjà dit plusieurs fois à nos collègues français. […] Nous comprenons, mais n’apprécions pas les tentatives de la France et d’autres pays de l’UE de prétendre à un rôle dominant en Afrique et dans d’autres régions ».
« Le mécontentement [de la Paris] face au désir des autorités maliennes de demander de l’aide à des forces de sécurité étrangères n’est rien d’autre qu’une récidive de mentalité coloniale dont les Européens devaient s’être débarrassés depuis longtemps », a par ailleurs estimé M. Lavrov, alors qu’il venait de s’entretenir avec Abdoulaye Diop, son homologue malien.
Cela étant, et à en croire le rapport trimestriel de la MINUSMA, ces « enclaves » décrites par M. Lavrov sont déjà une réalité… Dans le centre du Mali, « le JNIM, l’EIGS et d’autres groupes armés similaires ont continué d’imposer, par la violence, leur interprétation et application de la ‘charia’ [la loi islamique], en imposant aux femmes le port du voile (noir) et aux hommes celui de la barbe et de pantalons courts […], ainsi qu’en ordonnant la fermeture des écoles et leur transformation en écoles coraniques », affirme le document.
Et celui-ci a en outre identifié une « tendance nouvelle », consistant pour ces GAT à « retourner dans les villes et villages pour vérifier le respect des nouvelles règles de vie qu’ils imposent aux communautés ». Et de conclure : Cette évolution « pourrait être interprétée comme le signe d’une radicalisation croissante et d’une volonté plus grande de contrôler les populations locales. »
New York Times - World
Putin’s Shadow Soldiers: How the Wagner Group Is Expanding in Africa
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Best known for its mercenaries, the Wagner Group also mines diamonds, spreads disinformation and props up autocrats in an effort to grow Russia’s footprint.
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By Declan Walsh
Mercenaries are enjoying a resurgence in Africa, hired to fight in some of the continent’s most intractable conflicts. Perhaps the most famous outfit is the Wagner Group, a nebulous network that combines military force with commercial and strategic interests, now at the vanguard of Russia’s expanding ambitions in Africa.
Wagner fighters have been active in the wars of Mali, Central African Republic, Mozambique and Libya. They ally with embattled leaders and militia commanders who can pay for their services in cash, or with lucrative mining concessions for precious minerals like gold, diamonds and uranium. Wagner troops have faced frequent accusations of torture, civilian killings and other abuses.
But Wagner is far more than a simple guns-for-gold scheme. Operating through a sprawling web of shell companies, it has become a byword for a broad spectrum of Kremlin-backed operations in over a dozen African countries. Wagner meddles in politics, props up autocrats and orchestrates digital propaganda campaigns. It donates food to the poor and produces action movies set in Africa. It has even organized a beauty pageant.
The Kremlin denies any link to Wagner. But American and European officials, as well as most experts, say it is an unofficial tool of Russian power — a cheap and deniable way for President Vladimir V. Putin to expand his reach, bolster his war chest against Western sanctions, and expand his influence on a continent where sympathy for Russia remains relatively high.
“It’s a power play by Russia,” said Pauline Bax, deputy Africa director at the International Crisis Group. “Through Wagner, it wants to see to what extent it can spread its influence in Africa. I think the results have surprised a lot of people.”
Here’s a look at how Wagner has spread across Africa, and why its operations are increasingly important to Mr. Putin.
How Wagner Got Its Name, and Went to Africa
Wagner emerged during Mr. Putin’s first assault on Ukraine in 2014, when its mercenaries fought alongside pro-Russian separatists in the Donbas region. Its commander was Dmitry Utkin, a retired Russian Special Forces commander said to be fascinated by Nazi history and culture.
The group’s name, and Mr. Utkin’s military call sign, is taken from the composer Richard Wagner, Hitler’s favorite. Some of the group’s fighters share that ideology: Ancient Norse symbols favored by white extremists have been photographed on Wagner equipment in Africa and the Middle East.
Wagner expanded to Syria in 2015, tasked with bolstering President Bashar al-Assad and seizing oil and gas fields, American officials said. In 2016, Mr. Putin awarded Mr. Utkin with military honors at a banquet in the Kremlin. A year later, the United States imposed sanctions on Mr. Utkin for his activities with Wagner.
The group turned to Africa in 2017 under the apparent guidance of Yevgeny V. Prigozhin, a Russian tycoon known as “Putin’s chef.”
Like Mr. Putin, Mr. Prigozhin hails from St. Petersburg, where he once ran a hot-dog stall before setting up a catering business that prospered on lucrative Kremlin contracts. The United States indicted him in 2018 on accusations that he financed a Russian troll factory accused of meddling in the 2016 presidential election.
In Africa, Wagner began to advise tottering dictators, run social media disinformation campaigns and deploy teams of fake election monitors, according to Western officials, experts and United Nations investigators. Companies linked to Mr. Prigozhin operated gold and diamond mines.
Mr. Prigozhin denies any link to Wagner, and has even questioned the group’s existence. “The Wagner legend is just a legend,” he said in a written response to questions.
He may be technically correct: No longer a single company, Wagner has become the brand name for an unofficial Russian network spanning the continent, experts say.
Since 2016 the US. has imposed at least seven sets of sanctions on Mr. Prigozhin, his companies and his associates, singling out his yacht and three private jets. Facebook and Twitter have removed hundreds of fake accounts run by his associates. Russian investigative news outlets have documented his close ties to Mr. Putin and the Russian defense ministry.
That profile makes Mr. Prigozhin quite different from other Russian oligarchs who made their fortunes through Russian state privatizations in the 1990s, experts say.
“He’s not an independent businessman per se,” said Samuel Ramani of the Royal United Services Institute, a London-based nonprofit, and the author of a forthcoming book on Russia in Africa. “His business interests are very tightly tied to what Wagner does, and he gets a cut by being a middleman in deals between African leaders and the Kremlin.”
Where Wagner Works
One of Wagner’s earliest forays on the continent was a disaster.
In 2019 it deployed about 160 fighters to the gas-rich, Muslim-majority Cabo Delgado region, in northern Mozambique. But within weeks, rebels with a local Islamic State affiliate killed at least seven Wagner troops, American officials said. A few months later, the Russians pulled out.
Wagner appeared to learn from those mistakes in Central African Republic, where it arrived in 2018 to protect the besieged president, Faustin-Archange Touadéra. After training local security forces, it helped the army to repel a major Islamist offensive in early 2021.
But those modest gains came at a high cost: United Nations investigators found that Wagner forces killed civilians, looted homes and shot worshipers at a mosque. Critics noted that the operation focused on regions where Mr. Prigozhin’s companies were mining for diamonds.
In Libya, Wagner fighters supported a failed assault on the capital, Tripoli, in 2019 by Khalifa Hifter, a power hungry commander. Thousands of Wagner fighters remain stationed at four bases across Libya, mostly near the country’s oil fields, Western officials and analysts say.
In Sudan, Wagner obtained gold mining concessions and tried, unsuccessfully, to save the country’s autocratic leader, President Omar Hassan al-Bashir, who was toppled in April 2019.
Now Wagner’s main Sudanese partner is General Mohamed Hamdan, a powerful paramilitary commander who flew to Moscow on the eve of the war in Ukraine for meetings with senior Russian officials.
Perhaps Wagner’s most contentious operation is in Mali, where Wagner forces arrived in December 2021 amid what the U.S. State Department called “a barrage of targeted disinformation to hide its arrival and activities.” Its fighters quickly joined the fight against Islamist insurgents.
But by mid-April, Wagner had been involved in more than a dozen incidents in which nearly 500 people died, according to researchers and United Nations reports.
More Than Mercenaries
In addition to providing hired guns, Russia has tried to shape the politics of at least a dozen African countries with social media and political influence campaigns.
Last year the U.S. treasury department identified what it called “a front company for Prigozhin’s influence operations in Africa” that it said had sponsored phony monitoring missions in Zimbabwe, Madagascar, the Democratic Republic of Congo, South Africa and Mozambique.
In 2019, two Russians employed by Mr. Prigozhin met with a son of the former Libyan dictator, Muammar el-Qaddafi, only to get thrown in jail. A Prigozhin-linked company later made a movie about the Russians’ ordeal, portraying their captors as violent sadists. The detainees were released in December 2020.
“Russians don’t abandon their own!” said Mr. Prigozhin’s company, Concord, in a statement.
Since October 2019, Facebook has shut down over 300 fake Facebook and Instagram accounts linked to Mr. Prigozhin that it said targeted a dozen African countries.
Wagner fights through popular culture, too. In Central African Republic, Mr. Prigozhin’s companies sponsored a beauty contest, funded a radio station, and last year released a movie, “Touriste,” that glorified the actions of Wagner mercenaries in that country.
In December, another Prigozhin-financed movie aired on Russian TV, this time about Wagner’s bloody misadventures in Mozambique. Wagner maintains a discreet presence in that country: after its fighters withdrew in 2020, they left behind a small cyberwarfare cell that is employed by the Mozambique government, a Western security official in Africa said, citing European intelligence reports.
The Payoff for Putin
Mr. Putin signaled his ambitions for Russia in Africa at a summit of African leaders in Sochi in 2019, when he described the continent as a place of “significant opportunities” for the Kremlin.
That expansion is part of Mr. Putin’s broader desire to re-establish Russia as a great power, analysts say, pitting him in part against China, Turkey, the United Arab Emirates and other countries that have jockeyed for position in Africa as Western influence wanes.
Some African leaders are drawn to Moscow by weapons: Russia has become the largest arms supplier in Africa. But Mr. Putin is also tapping into deep historical and political currents.
Many African nations have been reluctant to join Western condemnation of Russia’s assault on Ukraine — some because of lingering Cold War sympathies, but many others out of frustration with what they see as Western disregard for Africa.
In West Africa, Russia is exploiting a growing wave of anti-French sentiment in countries like Mali, where the arrival of Wagner operatives led to a departure of French soldiers and diplomats this year. A military coup in Burkina Faso was welcomed by demonstrators waving Russian flags. And in Cameroon, officials signed a defense agreement with Russia in April that some saw as a possible precursor to a Wagner deployment.
A second Russia-Africa summit is scheduled for November. This time, the proposed venue is Mr. Putin’s home city of St. Petersburg — which also happens to be Mr. Prigozhin’s base of operations.
Elian Peltier contributed reporting from Dakar, Senegal.
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L'Humanité
Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée
ActuLégislatives Candidat pour la Nupes dans la 10e circonscription de Paris, qu’il connaît bien, l’ancien coprésident de la FCPE veut porter, outre la volonté de sauver l’école, une autre façon de faire de la politique.
Olivier ChartrainEn ce jeudi de l’Ascension, nous sommes à la lisière sud de Paris, dans cette ceinture de chlorophylle où, entre périphérique et grands boulevards, les espaces verts de la Cité universitaire internationale s’intercalent entre stades et parcs. C’est dans l’un de ces derniers, le parc Kellermann, qu’une petite troupe s’est donné rendez-vous devant une affiche aux couleurs de la Nupes. Sur celle-ci, au-dessus du visage de Jean-Luc Mélenchon, figurent ceux du candidat de la 10e circonscription, Rodrigo Arenas, et de sa suppléante, Ouns Hamdi.
Ballon de foot au pied et blouson sur le dos, il arrive, Rodrigo, que tout le monde n’appelle que par son prénom – et que les lecteurs de l’Humanité connaissent pour avoir lu ses interventions dans nos colonnes, comme coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves). Mais aujourd’hui, pas de tracts, pas de prise de parole : le candidat et ses soutiens se sont donné rendez-vous pour un… pique-nique. « Un moment de convivialité et de cohésion », explique-t-il, avant un grand porte-à-porte prévu le soir. « En France, on a cette culture où militer doit être un sacrifice, reprend-il. Mais c’est fini, ça ! On a des militants sur le pont depuis des mois, qui viennent de tous les horizons, on fait des AG avec 100 ou 150 personnes… On a le droit de se détendre, de se connaître. On doit faire culture commune. On a été trop divisés. »
menu varié
Celles et ceux qui installent nappes et gobelets sur un carré de pelouse, entre jeux pour enfants et terrain de foot, viennent de toute la gauche, d’EELV au PCF en passant par Génération.s, FI, le PS et même le POI (Parti ouvrier international). Le menu est tout aussi varié : pinard, saucisson, houmous et bonbons Haribo. « À la FCPE, on n’a jamais demandé aux gens de quel parti ils étaient ou n’étaient pas , c’est l’école qui nous rassemblait. Même chose avec la Nupes, on sait où on veut aller ensemble : la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros net tout de suite, sauver l’école publique… » C’est parce qu’il a touché les limites de l’engagement associatif qu’il a décidé de franchir le pas de la politique nationale : « J’ai vu que beaucoup de solutions venaient de la société civile mais, à force de taper dans un mur comme l’était Blanquer, on comprend qu’il faut passer de l’autre côté. »
Sans changer de vision pour autant : « J’en ai marre qu’on parle à notre place. On ne doit plus se contenter de la délégation de pouvoir – même à gauche, on fonctionne comme ça, depuis toujours ! Nous devons partir des propositions des associations, des syndicats, de la société civile. Ils savent ce dont ils ont besoin. » Il désigne Hugo, son tout jeune directeur de campagne, en pleine partie de pétanque : « Je l’ai connu en 2016, quand il s’est fait virer de son lycée qu’il avait tenté de bloquer pour protester contre la loi travail. On doit créer les conditions pour que les jeunes viennent à la politique en s’affranchissant de nos vieux codes. Et ils sont nombreux dans notre assemblée de campagne. Blanquer, lui, voulait mettre des zéros aux lycéens qui avaient manqué des cours pour aller manifeste r pour le climat ! » Avec Rodrigo Arenas, l’école n’est jamais bien loin. « Un moratoire sur les fermetures de classes sur tout le territoire », voilà la première mesure qu’il souhaiterait voter s’il est élu député, parce que « quand on ferme une école, on ferme un village, on handicape un quartier. Et c’est valable pour l’hôpital et tous les services publics ».
L’hypothèse est sérieuse : dans sa circonscription, il affronte la sortante LaREM Anne-Christine Lang, une proche de Blanquer, rapporteure de la loi « pour l’école de la confiance » , si mal nommée. Mais la gauche y est arrivée en tête au premier tour de la présidentielle. Et, s’il habite en Seine-Saint-Denis, il connaît bien le terrain puisque son père, réfugié chilien arrivé en France à la fin des années 1970, vit ici. Il connaît ces HLM « en brique rouge » où une population paupérisée, souvent âgée, a pris la crise du Covid de plein fouet : « Même ceux qui penchent vers le RN, il faut aller les chercher. Pourquoi on ne leur parle plus ? Ce sont nos voisins, il faut les récupérer, leur apporter des réponses politiques. On n’a pas le choix. Nous sommes le camp de l’espérance, il faut le traduire en actes. On n’a pas le droit de décevoir. »
Législatives 2022rodrigo arenasNupesfcpe Opex 360
Le président Biden exclut de livrer à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Les forces ukrainiennes sont a priori en grande difficulté dans le Donbass, leurs adversaires russes ayant quasiment achevé l’encerclement des villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk, les deux dernières de la région de Louhansk à être encore sous le contrôle de Kiev.
Aussi, pour briser l’offensive russe et compléter les nombreuses pièces d’artillerie lui ont été livrées [ou promises], comme les obusiers M777 américains, les six CAESAr français ou encore les 18 KRAB polonais [cette liste n’étant pas exhaustive], l’état-major ukrainien souhaite disposer d’une capacité de frappe dans la profondeur. C’est à dire des lance-roquettes multiples de plus longue portée, comme les M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] et M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], qui, en plus des roquettes M31, peuvent tirer des missiles tactiques MGM-140 ATACMS, d’une portée de 300 km.
« Certains partenaires évitent de donner les armes nécessaires par peur de l’escalade. Escalade, vraiment? La Russie utilise déjà les armes non nucléaires les plus lourdes, brûle les gens vivants. Peut-être qu’il est temps […] de nous donner des MLRS », a en effet affirmé Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelinski, le président ukrainien, via Twitter, le 27 mai. Et d’insister : « Il est difficile de se battre lorsque vous êtes attaqué depuis une distance de 70 km et que vous n’avez rien pour riposter ».
Le même jour, le New York Times et CNN, s’appuyant sur des confidences faites par des responsables américains, ont indiqué que l’administration Biden avait approuvé la livraison de tels systèmes aux forces ukrainiennes et qu’une annonce serait faite dans les prochains jours…
The US will send HIMARS to Kyiv, likely loaded with M31 GMLRS rockets that each carry 200 lbs of explosives – slightly more than the 192 lb TNT equivalent in a Mk-82 500-lb bomb. By comparison, 155-mm artillery shells carry about 18 lbs of explosives each. https://t.co/yYdS85djl9
— John Ismay (@johnismay) May 27, 2022
Sauf que, le lendemain, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a indiqué qu’aucune décision n’avait été encore prise, faute de consensus au sujet de ce possible envoi de MLRS à Kiev, certains ayant estimé que le président russe, Vladimir Poutine, pourrait considérer un tel transfert comme une « provocation ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, avait prévenu en affirmant que « la militarisation de l’Ukraine par l’Occident est une menace directe pour la sécurité européenne et mondiale ».
Finalement, et alors que les États-Unis ont lancé un programme d’aide à l’Ukraine doté de 40 milliards de dollars [lequel a donné lieu à des spéculations sur de possibles livraisons de systèmes M270 et M142, nldr], le président américain, Joe Biden, a annoncé sa décision, d’une manière abrupte.
« Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a en effet déclaré le locataire de la Maison Blanche, ce 30 mai, en répondant à des journalistes.
Cela étant, l’US Army n’est pas la seule à être dotée de tels systèmes d’artillerie. La British Army en dispose également. Or, dans un entretien à Bloomberg TV, le 27 mai, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a plaidé pour que les Occidentaux fournissent une capacité de frappe dans la profondeur aux forces ukrainiennes… Et donc des MLRS. De telles armes, a-t-il fait valoir, permettraient à l’Ukraine de « se défendre contre l’artillerie » des forces russes, d’autant que celles-ci « continuent de grignoter du terrain » dans le Donbass.
New York Times - World
Accused of Fakery, and Seeking Vindication on Everest’s Peak
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A disgraced Indian climber, who continues to maintain he already climbed the mountain once before, made sure to have lots of photos and videos taken.
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By Bhadra Sharma and Sameer Yasir
KATHMANDU, Nepal — For two years, the Indian climber was banned from mountaineering in Nepal, accused of faking a summit of Mount Everest by doctoring photos of his ascent. A steep fall followed: A major award was revoked hours before he was to receive it from India’s president. People in his home village, he said, called him a fraud.
Now, the climber, Narender Singh Yadav, has found redemption. On Wednesday, five days after he scaled Everest — documenting it with dozens of photos and videos taken from various angles, as well as testimony from Sherpas — he was handed a certificate by the authorities in Kathmandu, Nepal’s capital, attesting to his achievement.
Mr. Yadav, 26, said he reached the peak of the world’s highest mountain early on Friday, just a few days after the end of his ban — a six-year prohibition, applied retroactively to his disputed climb in 2016. As the news spread, people offered sweets to each other in the northern Indian state of Haryana, where he lives with his parents.
“This time I summitted in six days, without acclimatization,” Mr. Yadav, who maintains he did not fake his previous climb, said in an interview. “It was to show to all the people who defamed me. I have suffered a lot.”
“For me, May 27, 2022, is my rebirth,” he added. “It’s a new beginning.”
For years, Nepal, one of Asia’s poorest nations and the site of most Everest climbs, has been struggling to root out fraudulent summiteers. Tourism officials in Kathmandu said dozens of those faking their Everest credentials came from India, where successful climbers are often given national awards and jobs in state government, as well as other perks.
In recent years, expedition organizers say, the number of people, including amateur mountaineers, trying to climb Everest has increased. This has prompted Nepal’s government to start screening potential climbers more rigorously.
The fraudulent summiteers are often called out on social media by veteran climbers and Sherpas after they publish claims of their ascent.
In the case of Mr. Yadav, when he and another climber, Seema Rani Goswami, asserted that they had reached the top of Everest, Sherpas and other climbers questioned their claim.
When Mr. Yadav’s pictures appeared on Facebook, mountaineers pointed out an oxygen mask with no tube connecting it to an oxygen tank, no reflections of snow or mountains in a man’s sunglasses, and limp flags in a place known for lacerating winds.
Nepal’s tourism department, the body responsible for expeditions, proceeded anyway with providing Mr. Yadav a certificate recognizing him as an Everest summiteer, based on briefings from a liaison officer and an expedition agency.
But the issue resurfaced in 2020, when the Indian government selected Mr. Yadav as a recipient of the Tenzing Norgay Award, a prestigious mountaineering commendation.
After the announcement, Indian mountaineers and Sherpas, including Mr. Yadav’s own expedition leader, took to social media, contending that he had faked the summit.
Tourism officials in Nepal later imposed the ban on Mr. Yadav, and the offer of the Tenzing Norgay Award was rescinded even as he was in rehearsals for the award ceremony. He said an Indian officer broke the news by informing him and his accompanying parents that he had to return the blue jacket given to athletes.
“I had done everything for the award,” he said. “But suddenly, they told me, ‘Deposit the coat and go home.’”
Mr. Yadav said his parents endured humiliation from his relatives and taunting from other villagers.
“Villagers called me fake, a fraud,” he said. “For them, it was a matter of shame.”
Mr. Yadav, the son of an Indian Army soldier, said he had practiced his summit for two years during the coronavirus lockdown, when climbing at Everest was suspended. He stayed with expedition leaders and worked on his mountaineering skills, he said.
He arrived in Nepal in April, he said, and after getting permission, flew on May 21 to Everest Lukla, a small town in northeastern Nepal, and then went on to Everest base camp by helicopter.
Mr. Yadav said he started the expedition from base camp at around 1 a.m. on May 22 and reached the peak at 5:02 a.m. on May 27.
“I saw the first sunlight from the top,” he said. “And then I sang the national anthem of India.”
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L'Humanité
Orque dans la Seine. Pourquoi le sauvetage a-t-il été un échec
EntretienEn perdition dans les eaux de la Seine depuis quinze jours, le cétacé n’a pu être sauvé par les équipes de Sea Shepherd. lamya Essemlali, présidente de l’ONG, alerte : « Il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. » Entretien
Marion d'AllardAlors que le sauvetage de l’orque dans la Seine s’est soldé par un échec, la présidente de Sea Shepherd France dénonce la lenteur de la réaction des autorités qui a, selon elle, contribué à la dégradation de l’état général de l’animal et conduit à son décès.
Comment expliquez-vous l’échec de l’opération de sauvetage ?
Le temps de réaction a été trop long. Lorsque l’orque a été aperçue pour la première fois dans l’estuaire du Havre, il y a une quinzaine de jours, elle était en bonne santé apparente. Mais l’État n’a pas décidé d’intervenir. Jeudi dernier, Sea Shepherd a déclaré publiquement mettre à disposition trois de ses bateaux. Les autorités, dans la foulée, ont décidé, samedi, de tenter une opération d’incitation acoustique visant à guider l’animal jusqu’à la mer. Elle a échoué. Nous n’avons finalement eu l’autorisation de mettre nos embarcations à l’eau que dimanche, soit après que la décision d’euthanasier l’animal a été prise. Nous avons mobilisé 11 personnes qui ont patrouillé jusqu’au milieu de la nuit. Ce lundi matin, quelqu’un nous a signalé la présence de l’orque. Quand nous sommes arrivés, elle était déjà morte. Dans un premier temps, le guidage par son était une bonne idée. Il aurait dû être suivi par des manœuvres en bateaux, mais à un stade beaucoup plus précoce. Nous n’avons pas été associés aux prises de décision en amont, il y a eu comme une paralysie, un attentisme. C’est regrettable et frustrant.
Comment une orque, seule, s’est retrouvée prise au piège dans la Seine ?
C’est primordial de le savoir. L’autopsie apportera des réponses. L’analyse de l’oreille interne, par exemple, permettra de comprendre s’il y a eu un problème avec le bruit ambiant – lié entre autres au chantier de construction d’éoliennes à proximité –, avec un parasite ou une maladie. Elle a peut être été exclue de son groupe ou s’est égarée. Quand les vétérinaires ont réussi à l’approcher, samedi, ils ont constaté que l’orque était recouverte de mycose, présentait des plaies ouvertes et des cartilages à vif. La présence prolongée dans l’eau douce et polluée comme la Seine a clairement affaibli l’animal. L’orque n’est pas physiologiquement adaptée à l’eau douce. La flottabilité n’est pas la même que dans l’eau salée, et elle s’épuise à nager. La nourriture ne lui convient pas non plus.
Est-ce un phénomène exceptionnel ?
C’est un phénomène relativement rare. Pour autant, on le constate de plus en plus souvent, et il faut s’attendre à ce que ce genre de situation se répète. La multiplication des perturbations anthropiques comme la pollution, la surpêche, le changement climatique, le bruit désoriente les grands mammifères marins. En la matière, nous sommes très inquiets quant à la multiplication des projets de parcs éoliens offshores dont les promoteurs obtiennent systématiquement des dérogations pour s’implanter dans les aires marines protégées, les zones Natura 2000… On est en train de sacrifier la biodiversité marine au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Au dernier One Ocean Summit, Emmanuel Macron a d’ailleurs affiché son ambition de soutenir la création d’immenses parcs éoliens en mer.
Biodiversité New York Times - World
Relief, Reunions and Some Anxiety as Shanghai (Mostly) Reopens
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With daily infections in low double digits, there’s pressure to shake the city back to life, reviving the factories, companies and supply lines vital to China’s economy.
By Chris Buckley
They strolled and cycled through their own city like dazed tourists. They hopped onto ferries once again, crossing the Huangpu River, and crowded onto the famed Bund waterfront. They honked car horns and lit fireworks.
As Shanghai eased one of the longest, toughest lockdowns anywhere since the pandemic began, many of its 25 million residents celebrated being free to move around. The reopening on Wednesday came after Shanghai’s two-month siege against Covid had set off public anger over shortages of food and medicine as well as the harsh enforcement of quarantine rules.
For now at least, that anger gave way to relief after the government wound back many restrictions. During the day, people — all wearing masks — basked in the novelty of previously mundane pleasures like meeting friends and relatives, strolling in parks, and driving through streets that had been largely empty since early April. Hairdressers were, as in many cities freed from lockdowns, busy. Subway lines were open but quiet.
“Everyone had these problems at the time and felt a bit confounded about what to do,” said Tang Xianchun, a Shanghai resident. Earlier in the lockdown, she had been irate about dwindling supplies and residents with chronic illnesses being denied entry to hospitals, sometimes with deadly consequences.
“But those problems came to be resolved, and now everyone is feeling good that the restrictions are lifting,” Ms. Tang said in a telephone interview. “I’m more eager to catch up with family and friends, chat and meet face to face. That’s what I missed most.”
Shanghai ordered residents to stay home and businesses to shut from early April to try to stifle the spread of the Omicron variant. City leaders had initially said they could contain the outbreak with limited restrictions. But China’s leader, Xi Jinping, and other top officials ordered tougher measures as infections climbed to more than 20,000 each day.
With daily infections now falling to low double digits, the government has launched an urgent effort to revive factories, companies and supply lines vital to China’s sagging economy. On Tuesday, Shanghai recorded 15 infections.
“The task of speeding up the economic and social recovery is increasingly urgent,” Shanghai city leaders said in a letter to residents. “We will put all our energy into fully restoring regular production and life.”
Yet even as the authorities eased the lockdown, they retained some major restrictions on movement, such as checkpoints for entering housing compounds. And despite the economic and social pain of lockdowns, China’s leaders have insisted on sticking with their strategy of eliminating virtually all Covid cases. That has left many residents and business owners in Shanghai wondering: What does going back to normal mean? How long will it last?
“I feel like that harm from the pandemic measures is worse than the harm of the virus itself. Everyone’s really stir crazy after two months locked up,” Summer Wang, a graduate student in Shanghai, said in an interview. “Now I always want to be ready at any time with about two months of supplies so I can have some sense of security.”
The uncertainty and anxiety about the future could impede Shanghai’s — and China’s — recovery. Officials have been cautiously lifting some restrictions on residents and selected companies since midway through May.
China’s economy slowed sharply in April and May, in large part because of Shanghai’s lockdown. The restrictions have also hurt many shops and small businesses, which are big generators of jobs. Over 10 million students in Chinese universities, many in Shanghai, are about to graduate and enter the job market.
The Shanghai lockdown also set off small-scale protests by residents and dissent that unsettled Communist Party officials, vigilant against any signs of discontent.
Some residents banged pots and pans at night to vent their anger. They shared a mournful six-minute video, “Voices of April,” that chronicled suffering during the lockdown. Some lawyers and academics — sizable groups in this heavily middle-class city — called for rethinking the “zero Covid” strategy that Mr. Xi put in place after the pandemic took off in Wuhan, central China, in early 2020.
“You feel like you’re carrying a really heavy weight on your life,” Vera Liu, an academic in Shanghai, said in an interview. She said that she and her husband had discussed moving back to the United States, where they both received their doctoral degrees.
“All of our parents and relatives are here and they are getting old,” she said. “But after this lockdown, as a parent, I have to seek a better option for my son.”
Despite the easing, hundreds of thousands of Shanghai residents remain locked in their housing compounds because of recent infections in their areas. Under China’s stringent rules, being in the vicinity of a confirmed infection is enough to land someone in a quarantine facility.
People must still undergo regular Covid testing to use public transport or enter many public places. Many company managers and shop owners are uncertain how to restore business to full capacity when Covid policies, including testing rules, still hold back the movement of workers and goods within and beyond the city.
“It felt like running a marathon; you thought you were close to the finish, but then there was another mountain to cross,” Yang Benli, a co-owner of a chain of cafes in Shanghai, said of the darkest days of the lockdown. “Our vegetable and steak suppliers haven’t fully restored deliveries yet, but mainly it’s because of staffing shortages, as Shanghai still has locked down areas.”
The uncertainty also hangs over many companies and multinationals with offices and operations in Shanghai. The city and surrounding Yangtze River delta region are an artery of the Chinese economy, creating a big share of its manufactured goods, high tech, exports and tax revenues.
Huang Changming, a manager of a garment company with offices in Shanghai and a factory outside the city, said getting back to normal production could take two months. “As long as Shanghai gets back to work, other areas will do the same.”
Still, Eric Zheng, the president of the American Chamber of Commerce in Shanghai, said: “It’s going to take a while for companies to resume ‘normal’ — that’s quote-unquote normal — operations.”
“It’s a gradual process to bring people back and there’s all the logistics bottlenecks,” he said in a telephone interview. “Are your suppliers in a position to resume normal operations? That’s another big question.”
Despite those doubts, the reopening of Shanghai will come as a relief to Mr. Xi, who is set to claim a third five-year term as China’s leader at a Communist Party congress later this year.
Mr. Xi and other Chinese officials maintain that their zero-tolerance strategy has spared the country the millions of deaths that the virus has inflicted in the United States, Europe and other richer countries. China has officially recorded 5,226 deaths from Covid, though the real number is probably higher, because China typically classifies Covid-related deaths more narrowly than many other countries. Shanghai has counted 588 deaths from the recent outbreak.
Yu Zhonghuan, a retired engineer in Shanghai, said he would use his new freedom to press officials to explain how his wife died. Doctors said she had suffered from a lung infection, but he believed that she succumbed to Covid in late April after being infected with the coronavirus while in hospital.
“Even if they ignore me, I want to go and find the coroner’s office to demand an autopsy,” he said by telephone. “I don’t hold out any hopes, I know suing won’t produce results, but I’ll just keep pushing.”
Alexandra Stevenson and Isabelle Qian contributed reporting, and Liu Yi and Li You contributed research.
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Opex 360
La Pologne mise sur la Corée du Sud pour se doter d’obusiers et de véhicules de combat d’infanterie
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
Ces derniers jours, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que Varsovie avait l’intention de se procurer 6 batteries de défense aérienne Patriot PAC-3 [en plus des 2 systèmes commandés en 2018 dans le cadre du programme Wisla] et 500 lance-roquettes multiples M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System] supplémentaires, alors que les 20 exemplaires acquis en 2019 pour 365 millions d’euros ne seront livrés qu’à partir de 2023.
De telles annonces augurent de gros contrats pour l’industrie américaine de l’armement, après l’achat de 250 chars M1A2 Abrams, de 32 chasseurs-bombardiers F-35A et d’hélicoptères d’attaque [le choix n’est pas encore arrêté mais on sait qu’il se fera entre l’AH-64E Guardian et l’AZ-1 Viper]. Même ces contrats seront en partie exécutés en Pologne, celle-ci ne devrait pas être la seule à profiter du renforcement des capacités des forces terrestres polonaises.
En effet, ce 30 mai, M. Blaszczak a annoncé que la Pologne et la Corée du Sud vont accentuer leur coopération en matière d’armement et de recherche, notamment dans les domaines de l’infanterie mécanisée et de l’artillerie. Il a d’ailleurs signé, à cette fin, un accord avec Lee Jong-Sup, son homologue sud-coréen.
« En dotant l’armée polonaise d’équipements modernes, nous devons faire tout notre possible pour, d’une part, utiliser au maximum le potentiel de l’industrie polonaise de l’armement et, d’autre part, pour équiper nos troupes de matériels produits en Corée dès que possible », a déclaré le ministre polonais de la Défense.
Les services de ce dernier ont ensuite précisé que la Pologne est en quête de canons et de véhicules de combat d’infanterie sud-coréens dans le cadre de cette coopération.
S’agissant de l’artillerie, l’armée polonaise a déjà commandé 122 exemplaires de l’AHS Krabe, c’est à dire un obusier de 155 mm monté sur le châssis [chenillé] du K9 Thunder, produit par le sud-coréen Hanwha Defence. Sur les 80 qui lui ont été livrés, elle vient d’en céder 18 aux forces ukrainiennes. Probablement que l’accord en question doit permettre de les remplacer… et d’accélérer la production de ceux qui restent encore à livrer.
Min. @mblaszczak: Deliveries of new equipment for🇵🇱 Armed Forces are important, in regards to the war that is going on abroad. It is vital that 🇵🇱Army is equipped with the modern, proven equipment, and it is the equipment produced by Korea. pic.twitter.com/LCkQDZ1dDp
— Poland MOD 🇵🇱 (@Poland_MOD) May 30, 2022
Quant aux véhicules de combat d’infanterie [VCI], les forces polonaises disposent de deux modèles principaux : le KTO Rosomak, fruit d’une coopération avec Patria [359 exemplaires livrés depuis les années 2000], et le BWP-1, dont environ 800 unités ont été héritées de la période soviétique.
Pour le moment, le ministère polonais de la Défense n’a pas précisé le type de VCI produit en Corée du Sud qui serait susceptible de l’intéresser. En effet, Hanwha Defense propose au moins deux modèles : le K21, un engin d’environ 25 tonnes doté d’une tourelle de 40 mm et de missiles anti-chars, et l’AS-21 Redback, un véhicule de 42 tonnes armé d’un canon de 30 mm. C’est, pour comparer, l’équivalent du KF-41 « Lynx » de l’allemand Rheinmetall.
Normalement, les BWP-1 doivent être en partie remplacés par le Borsuk, un VCI de 40 tonnes [au combat] développé et conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW], filiale du groupe polonais PGZ. Visiblement, il serait donc question de l’épauler par des AS-21 Redback ou des K-21.
En revanche, et alors que le président polonais, Andrzej Duda, s’est récemment emporté contre les promesses « non tenues » de l’Allemagne concernant le remplacement des chars T-72 cédés à Kiev par des Leopard 2, il n’a pas été question d’un achat de K-2 Black Panther, dont le fabricant, Hyundai Rotem, a développé une version dédiée aux besoins de la Pologne.
Photo : AS-21 – Hanwha Defence
L'Humanité
Épidémie. La peste porcine africaine à notre frontière
ActuUn cas de cette maladie, fatale pour les cochons mais sans danger pour les humains, a été détecté dans une ferme allemande, à 6 kilomètres de la frontière avec l’hexagone.
Marie-Noëlle BertrandAprès la grippe aviaire, la peste porcine : les éleveurs n’ont décidément pas de répit face aux épidémies. Cette fois, ce ne sont pas les producteurs de volailles mais de cochons qui sont en alerte. Le ministère de l’Agriculture a fait savoir, le vendredi 26 mai, qu’un foyer de peste porcine africaine avait été repéré dans une exploitation en Allemagne. Le virus n’a a priori pas encore franchi la frontière mais il n’en est plus loin : la ferme affectée ne se trouve qu’à six kilomètres de la France. Il s’agirait d’un élevage en plein air, situé à Forchheim am Kaiserstuhl, à moins de 40 kilomètres de Colmar. La totalité du cheptel, soit 35 porcs, a été abattue. « Aucun cas n’a été identifié à ce stade au sein de la faune sauvage dans la zone alentour », précise le ministère français. Il n’empêche : ce « premier cas mis en évidence à la frontière occidentale de l’Allemagne (…) de l’autre côté du Rhin » inquiète les autorités.
En lien avec la Commission européenne, une zone de protection et de surveillance a été mise en place côté Allemagne, où l’on prévoit d’ « intensifier les recherches de carcasses de sangliers et contrôler les exploitations agricoles aux alentours ». Côté France, le ministère de l’Agriculture lancera une cellule de crise « la semaine prochaine » avec « l’ensemble des professionnels et services de l’État ».
Inoffensive pour les humains, qui ne peuvent pas l’attraper, la peste porcine africaine est, en revanche, fatale pour les porcs, les sangliers et les phacochères dans les dix jours qui suivent l’infection, selon l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et ne connaît ni traitement, ni vaccin.
La France a signé un accord avec la Chine
Seul remède, à l’échelle d’une exploitation touchée : abattre tous les animaux, voire ceux des fermes alentours. Inutile de préciser que les conséquences économiques liées au virus peuvent être lourdes pour les éleveurs. Au niveau national, le pays est susceptible de perdre son statut d’indemne, ce qui implique une limitation voire une interdiction des exportations en dehors de l’Union européenne, non seulement des porcs vivants, mais aussi des denrées à base de viande de porc.
Les États négocient généralement des accords de « régionalisation », pour que leurs régions indemnes puissent continuer à exporter. La France a ainsi signé, en décembre, un accord avec la Chine, premier importateur de porc au monde, lui permettant de continuer à exporter ses produits vers ce client majeur, quand bien même un cas de peste porcine africaine survenait sur le territoire.
Le virus se transmet d’un animal à un autre par la consommation de denrées infectées - par exemple si des porcs domestiques sont nourris avec des restes - ou par contact avec tout support contaminé. Il peut, en outre, survivre plus de deux mois dans des viandes et charcuteries issues d’animaux atteints.
Depuis janvier 2020, des cas ont été signalés dans 38 pays répartis sur les cinq continents. Plus de 1,1 million ont été répertoriés chez des porcs domestiques, et plus de 34 000 parmi les sangliers, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). En Europe, l’Italie, dont la faune sauvage est touchée, a mis en place un plan d’urgence dans la région de Rome, où huit cas ont été recensés depuis le début de l’année.
élevageviande de porcAllemagnepeste porcine New York Times - World
‘Allinllachu.’ Google Translate Adds Quechua to Its Platform.
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The addition of one of the most widely spoken Indigenous languages in the Americas could help public servants and health workers connect with their communities. (And by the way, “allinllachu” means hello.)
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By Mitra Taj
LIMA — When Irma Alvarez Ccoscco heard that the language she has spoken her entire life, Quechua, had been added to Google Translate, she hurried to her computer to try it out.
“I said: ‘This is it. The day has finally arrived,’” Ms. Alvarez Ccoscco, a poet, teacher and digital activist, recalled in a phone interview. She started with some basic sentences. “I didn’t want to be disappointed,” she said. “And yes, it worked.”
It was more than a new tool for communication; it was vindication that Quechua and its several millions of speakers in South America deserved greater voice and visibility, Ms. Alvarez Ccoscco said.
She and other Quechua activists had been making that argument for years. After all, Quechua is one of the most widely spoken Indigenous languages in the Americas. But now, “a company as big as Google says so,” she said. “It’s like saying to the world, ‘look, here we are!’”
Quechua — or more precisely southern Quechua, the main language in the Quechua linguistic family — was one of 24 languages that Google added to its translation service this month. Collectively, they are spoken by some 300 million people. Many, like Quechua, are mostly oral languages that have long been marginalized, spoken by Indigenous or minority groups.
Google said the aim was to include languages that are underrepresented in technology to “connect communities all over the world.”
The tool could also help health care workers, teachers, civil servants, police officers and others connect with speakers in their own communities.
“In the Andes, there’s a lack of bilingual professionals in very critical fields,” said Dr. Américo Mendoza-Mori, a Quechua-speaking scholar at Harvard University who studies Indigenous and linguistic identity. “There are millions of speakers that need to be served and treated as citizens of their own country.”
Eliana Cancha, a 26-year-old Peruvian nurse, said only two health workers out of 10 speak the Quechua language that is widely used in the region where she works, forcing many patients to try to explain what is ailing them by pointing at parts of their body.
“They can’t express themselves with the doctor as they should be able to,” said Ms. Cancha, a native Quechua speaker. “That means they’re not getting proper treatment.”
Quechua emerged among farmers and pastoralists in the central Andes of Peru more than 1,500 years ago. By the fifth century, it had expanded into two main groups, with even more variants, and by the 15th century, the Incas adopted one of them as the lingua franca of their vast empire, stretching from Colombia to Argentina.
Today, Quechua languages are estimated to be spoken by some 8 million to 10 million people in South America — mainly in Peru, Bolivia and Ecuador. Southern Quechua is by far the most widely spoken, with as many as seven million speakers.
Until recently, Google Translate’s machine-learning system needed to see translations of a language into other languages it knows to master it, said Isaac Caswell, a research scientist at Google Translate. But the tool has so much experience now that it can learn to translate a new language with little more than the text in that language.
Mr. Caswell likened the learning process to a polyglot being locked up in a room with nothing but a stack of books in a new language; if given enough time, the polyglot could figure it out.
Underrepresented languages like Quechua have a growing online presence and so Google’s translation model learned the language by culling the public web for text written in that language.
“As more communities come online, it’s more possible to do this sort of thing,” Mr. Caswell said.
Lingala, a Central African language, was also just added to Google Translate, though it is spoken by some 45 million people. European languages like Swedish, Finnish or Catalan with much smaller numbers of native speakers have been on the translation tool for years, mainly because they have been overrepresented in online text, Mr. Caswell said.
“People are celebrating,” said Maryk Francq Mavie Amonga, a production assistant for the multilingual news service Africanews and a native speaker of Lingala. “There are many places that don’t know of us yet.”
A little over a decade ago, Quechua was barely on the internet, said Ms. Alvarez Ccoscco, the activist.
But she and other Quechua language activists have been busy digitizing dictionaries, adapting open-source software to Quechua, writing Quechua-language blogs and e-magazines, and offering up Quechua versions of everything from colonial screeds and short stories to video games.
“Google is really joining this existing ecosystem of digital efforts of making sure that the language is there,” said Dr. Mendoza-Mori, the Harvard scholar.
He said there was a growing movement in the Quechua-speaking community in recent years that has embraced the language and fought stereotypes that portray the language as a relic of the past or a cultural curiosity.
Yeni Erazo, 24, a health administrator in Lima, said that while her family raised her to take pride in speaking Quechua, she was bullied for speaking it at elementary school. Even at the prestigious university she attended, she said, “people would look at me weird.”
But she found a group of native Quechua speakers who not only liked to speak Quechua, but liked to speak it loudly, as she did. Together, they made a digital magazine in Quechua focused on cultural identity, with 11 editions so far, and now she is working on a series of TikTok videos to promote more Quechua discussion on social media.
“When I speak in Quechua, I feel like myself,” she said. “Why shouldn’t I take pride in it?”
After the Spanish conquest of the Incan Empire in 1532, Quechua came to be seen as a sign of backwardness or a source of suspicion by the new ruling class. Its use was officially banned after the Indigenous leader Túpac Amaru II led a revolt that swept the southern Andes in the late 18th century, ending with his public torture, dismemberment and beheading.
Still, Quechua speakers continued to make up a majority of Peru’s population in the early 20th century.
But by 2017, the percentage of Peruvians who identified Quechua as their first language was just 14 percent.
As Quechua speakers migrated from the Andean highlands to cities — some seeking opportunity, others uprooted by conflict — the language was not passed on to new generations.
In the ’80s and ’90s, bloody battles between leftist insurgents and state security forces decimated Quechua-speaking villages, leaving behind so many tortured bodies and mass graves that the families of “the disappeared” are still collecting their remains today.
In Lima, where many fled to escape, “you couldn’t speak Quechua openly because you’d be considered a communist, a terrorist,” said Ricardo Flores, a Quechua rapper, historian and teacher who grew up partly in San Juan de Lurigancho, a district in the capital with a high concentration of Quechua speakers.
Mr. Flores said that even today, “guys in markets and parks, they pretend they don’t speak it.”
“But they do,” he said. “They just do it at home.”
A stigma has hung so heavily over Quechua that it is not clear if the language is growing or in decline, Mr. Mendoza-Mori said. While Peru’s last census registered an uptick in speakers of the language, it may only be because more people are willing to acknowledge they speak it, he said.
Even as Quechua speakers celebrated its inclusion on Google Translate, a law professor at a prominent university in Lima made headlines for asking why it was still spoken, praising French, German and Italian as languages of culture and science.
Other important strides have been made. In 2016, Peru’s state media channel TVPerú added a Quechua-language news shows to its daily programming. In 2019, a doctoral student, Roxana Quispe Collantes, wrote and defended the first thesis in Quechua in Peru.
Of all the translations of Quechua that Ms. Alvarez Ccoscco tried, she said one in particular filled her with pride: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku.”
It was a line written by the Peruvian writer José María Arguedas in a poem dedicated to Túpac Amaru II, which she said Google translated more or less correctly to, “We’ll get farther than you ever dreamed.”
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New York Times - World
‘The Killings Didn’t Stop.’ In Mali, a Massacre With a Russian Footprint.
Civilian deaths have spiked in Mali since Russian mercenaries of the Wagner Group began operating alongside the military. In late March, hundreds were executed in the village of Moura.
A New York Times investigation identified sites where people were killed and thrown into mass graves, and other locations where dozens of motorcycles were burned in March in the town of Moura in Mali. Credit...
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By Elian Peltier, Mady Camara and Christiaan Triebert
BAMAKO, Mali — On the last Sunday in March before Ramadan, thousands of merchants and villagers filled the market of Moura, in central Mali, trading cattle in a vast pen and stocking up on spices and vegetables in the town’s sandy alleys.
Suddenly, five low-flying helicopters thrummed overhead, some firing weapons and drawing gunfire in return. Villagers ran for their lives. But there was nowhere to escape: The helicopters were dropping soldiers on the town’s outskirts to block all the exits.
The soldiers were in pursuit of Islamist militants who have been operating in the region for years. Many of the soldiers were Malians, but they were accompanied by white foreigners wearing military fatigues and speaking a language that was neither English nor French, locals said.
The foreigners, according to diplomats, officials and human rights groups, belonged to the Russian paramilitary group known as Wagner.
Over the next five days in Moura, Malian soldiers and their Russian allies looted houses, held villagers captive in a dried-out riverbed and executed hundreds of men, according to eight witnesses from Moura and more than 20 Malian politicians and civil society activists, as well as Western military officials and diplomats.
Both Malian soldiers and foreign mercenaries killed captives at close range, often without interrogating them, based on their ethnicity or clothes, according to witnesses. The foreigners marauded through the town, indiscriminately killing people in houses, stealing jewelry and confiscating cellphones to eliminate any visual evidence.
However, using satellite imagery, The New York Times identified the sites of at least two mass graves, which matched the witnesses’ descriptions of where captives were executed and buried.
The Malian authorities and military did not respond to multiple requests for comment.
Mali has been fighting armed militants for the past decade, initially with the help of French and later European forces. But as the relationship has deteriorated between France and the Malian military junta, which seized power last year, French forces are withdrawing from Mali, and the Wagner Group has moved in — a step denounced by 15 European countries and Canada, as well as the United States.
The Wagner Group refers to a network of operatives and companies that serve as what the U.S. Treasury Department has called a “proxy force” of Russia’s ministry of defense. Analysts describe the group as an extension of Russia’s foreign policy through deniable activities, including the use of mercenaries and disinformation campaigns.
Since it appeared in Ukraine in 2014, its operatives have been identified working in Libya, Syria and countries in sub-Saharan Africa, including the Central African Republic, Mozambique, Sudan, and now Mali. They ally with embattled political and military leaders who can pay for their services in cash, or with lucrative mining concessions for precious minerals like gold, diamonds and uranium, according to interviews conducted in recent weeks with dozens of analysts, diplomats and military officials in Africa and Western countries.
The Malian authorities hailed the Moura attack as a major victory in their fight against extremist groups, claiming to have killed 203 fighters and arrested more than 50 others, but making no mention of civilian casualties. They have denied the presence of Wagner operatives, saying only that they have a contract with Russia to provide “instructors.”
However, Russian foreign minister Sergey V. Lavrov said in May on Italian television that Wagner was present in Mali “on a commercial basis,” providing “security services.”
Witnesses and analysts say the death toll in Moura was between 300 and 400 by their most conservative estimates, with most of the victims civilians.
“From Monday to Thursday, the killings didn’t stop,” said Hamadoun, a tailor working near the market when the helicopters arrived. “The whites and the Malians killed together.”
Bara, a cattle trader from Moura, said, “They terminated all the youth of this area.”
The witnesses, fearing retribution, spoke to The Times on condition that they be identified only by their first names. They were interviewed after fleeing Moura and taking refuge elsewhere in Mali.
The death toll in Moura is the highest in a growing list of human rights abuses committed by the Malian military, which diplomats and Malian human rights observers say have increased since the military began conducting joint operations with the Wagner Group in January.
In central Mali, nearly 500 civilians have been killed in the joint operations, including in Moura, according to confidential reports from the U.N. mission in Mali seen by The Times and a database compiled by Héni Nsaibia, a senior researcher at the Armed Conflict Location & Event Data project, or ACLED. Some abuses could amount to crimes against humanity, the U.N. said in one report.
On Monday, the U.N. mission said human rights violations committed by the Malian military against civilians had increased tenfold between the end of 2021 and the first quarter of this year. In Moura, the security forces “may have also raped, looted, arrested and arbitrarily detained many civilians,” according to the mission, which is preparing a report on the incident.
Militaries in the Sahel, the vast sub-Saharan region that cuts across Africa, have long been accused of killing their own people — including after training by Western instructors. But the particular human rights violations in Mali fit a pattern of abuses — including torture, beatings and summary executions — reported in other countries where Wagner mercenaries have been deployed.
The Wagner Group is believed to be led by Yevgeny V. Prigozhin, a Russian oligarch with close ties to President Vladimir Putin. In a written response to questions sent by The Times, Mr. Prigozhin praised Mali’s current leader, its military and its actions in Moura. But he denied the presence of Wagner contractors in Mali, calling it “a legend” that the group even exists.
He added, “Wherever there are Russian contractors, real or fictional, they never violate human rights.”
In December, the European Union imposed sanctions on eight people, though not Mr. Prigozhin, connected to the group, accusing it of looting natural resources, fueling violence and violating international law.
In Mali, about 1,000 Wagner mercenaries have been deployed to at least 15 military bases, security outposts and checkpoints, including former French bases and facilities funded by the European Union, according to a French military official and a senior diplomat based in Mali.
Sorcha MacLeod, chair of the U.N. working group on the use of mercenaries, said human rights abuses and war crimes increased wherever mercenaries were deployed. “They have no incentive to end the conflict, because they are financially motivated,” she said.
A Slow-Motion Massacre
A hard-to-reach town of mud brick buildings in the floodplain of the Inner Niger Delta, Moura is known for its “galbal,” or livestock market, which draws thousands of buyers and merchants every Sunday.
The region is home to many herders and farmers of the Fulani ethnic group, who are prime recruits for the militants, and often, victims of the violence too.
Since 2015, the Katibat Macina, a local affiliate of the terrorist group Al Qaeda, has had a grip on the area, collecting taxes and forcing men to grow their beards.
“They are the government in the region,” said Hamadou, a herder who was held by the soldiers.
On the day of the attack, armed Islamist militants were roaming Moura, their motorcycles parked nearby. When the helicopters approached the town, some villagers climbed on the roofs their houses to see what was happening. Some militants tried to flee on motorcycles, while others fired at the helicopters.
Malian soldiers rounded up captives and held them under guard at two sites: an area southwest of the town, not far from the galbal, and a dried riverbed east of the town, the villagers said in interviews.
The mass executions began on the Monday, and the victims were both civilians and unarmed militants, witnesses said. Soldiers picked out up to 15 people at a time, inspected their fingers and shoulders for the imprint left by regular use of weapons, and executed men yards away from captives.
Meanwhile, Russian mercenaries chased people in the streets and broke into houses. “The white soldiers were killing anyone trying to flee,” said Bara, the cattle trader, who was taken to the riverbed.
On Tuesday, Malian soldiers used the mosque’s loudspeakers to order everyone still hiding in houses to get out. Russian mercenaries made sure they did.
Modi, a 24-year-old resident, said two white men with guns shot through the door of his house, narrowly missing him. He ran to the riverbed, hoping he would be safer with the Malian soldiers.
When Hamadou, the herder, left his house on Tuesday, he said he discovered “cadavers everywhere.”
With the stench becoming unbearable, soldiers ordered those who had wheeled carts to collect bodies, and others to collect dry grass. The soldiers doused some of the bodies with fuel and set them on fire, in full view of the captives.
More interrogations followed on Wednesday, which women and children were ordered to witness. Soldiers pushed captives wearing the short pants or boots that could affiliate them with militants to walk around a house which they said contained a machine that could identify jihadists, eyewitnesses said, noting that this was likely a bluff. The soldiers executed a few men, and forced others into helicopters.
The soldiers and their Russian allies left on Thursday, after killing six last prisoners in retaliation for four who had escaped. A Malian soldier told a group of captives that the soldiers had killed “all the bad people,” said Hamadou.
The soldier apologized for the good people who “died by accident.”
All of the victims were Fulani, according to the survivors. Corinne Dukfa, Sahel director at Human Rights Watch, which published a report on Moura, said the violence would likely push more Fulani into the arms of Islamist groups.
Deadly Joint Operations
Since the military began conducting joint operations with Wagner mercenaries, “the distinction between civilians and fighters” — already barely respected — has “completely disappeared,” said Ousmane Diallo, a West Africa researcher with Amnesty International.
In early March, 30 charred bodies were discovered near the military base of Diabaly, where Malian soldiers and Wagner operatives have been deployed, weeks after a similarly sized group of men was abducted, according to U.N. peacekeepers in Mali and the French military.
In early April, Malian security forces and Russian mercenaries executed seven young children near the town of Bandiagara, according to the French military. In mid-April, the Malian military said it killed 18 Islamist militants and rounded up hundreds of others at a livestock market in the town of Hombori. But among those injured and taken to a clinic were older people, women and children, according to witnesses. At least one of those killed was also a civilian.
Investigators from the U.N. peacekeeping mission in Mali have so far been denied access to Moura. Russia and China blocked a vote at the U.N. Security Council on an independent investigation.
Some Malians in these regions are losing trust in the government.
“We thought the white soldiers would free us from jihadists, but they are more dangerous,” said Oumar, who said his brother was among the 18 victims in Hombori. “At least jihadists don’t fire at anyone moving.”
Ten days after the siege ended, two government ministers brought food and donations to Moura, claiming that the army had brought peace and security. On Malian television, local officials praised the military operation.
Soon after, the militants returned and kidnapped the deputy mayor. He hasn’t been heard from since.
As villagers were at worship one evening in late April, said Bara, the trader, three militants arrived and announced that anyone who valued their lives should leave the village before 6 a.m. the next day. It has since emptied out.
“We had a home,” Bara said, “but we’re now strangers in our own country.”
Elian Peltier reported from Bamako, Mali; Mady Camara from Dakar, Senegal; and Christiaan Triebert from Leeuwarden, Netherlands. Declan Walsh contributed reporting from Nairobi, Kenya, and Christoph Koettl from New York.
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L'Humanité
Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (2/3)
Le débatAprès deux années de crise sanitaire, les services hospitaliers et les personnels épuisés vivent une situation intenable. Des lits sont supprimés. Les services d’urgences sont submergés.
Jérôme SkalskiLa catastrophe actuelle est le résultat de choix idéologiques visant à marchandiser les soins. Il faut faire une révolution pour rendre l’humain prioritaire.
Michel Limousin, médecin, co-animateur du comité « Pas de profit sur la pandémie »
Ce n’est pas un fait nouveau, nous l’avions vu venir depuis des années et dénoncé. Mais, aujourd’hui, le désastre est là. La première raison de cet état est d’ordre idéologique : la pensée dominante libérale, partagée aussi bien par la droite que par les sociaux-démocrates (Sarkozy, Hollande, Macron…), affirme que la santé est un marché, que le secteur privé est l’avenir et l’efficacité, et que tout ce qui est public est à proscrire. La main invisible du marché remplacerait la main des soignants… Ainsi, diverses mesures ont-elles été mises en place depuis des années. Les « réformes » vont toutes dans le même sens.
Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (1/3)Première réforme : réduire les cotisations patronales et transférer la gestion de la Sécurité sociale vers l’État. Ainsi les tours de vis se font sans débat public. Il s’ensuit une pénurie de ressources pour l’assurance-maladie qui ne peut plus financer le système de santé, en particulier les hôpitaux publics. Quant aux mutuelles, les réformes de leurs statuts d’inspiration européenne les poussent dans l’impasse de la démutualisation.
Deuxième réforme : réduire de façon drastique le nombre de médecins, d’infirmières, de manipulateurs radio, etc. Cela aboutit à ce qu’on appelle les déserts médicaux. La situation ne peut être corrigée rapidement. L’ensemble des secteurs est touché : la prévention, la protection maternelle et infantile, les médecins scolaires, les médecins du travail disparaissent et les services fondent à vue d’œil. Les médecins généralistes, les urgentistes, les réanimateurs, les psychiatres font défaut. Ceux qui restent vont dans le privé, qui a été libéré de toutes contraintes. Cette politique est conduite de façon systématique depuis 1971.
Troisième réforme : fermeture d’hôpitaux, de services et de lits. Cette politique remonte à l’époque de Giscard. Sous Hollande, les lits ont continué à être fermés. Et sous Macron, malgré l’épidémie de Covid, c’est plus de 4 000 lits éliminés par an. Les capacités d’accueil de l’hôpital public ont été liquidées. Il n’y a plus aucune marge de manœuvre. Ainsi, lors de la première vague de l’épidémie, on a décidé froidement de laisser mourir sans soins pertinents 15 000 personnes âgées en Ehpad, faute de places à l’hôpital ! La crise est cruelle. Les services d’urgence eux-mêmes ferment, faute de personnel. Même dans les CHU.
Quatrième réforme : la gestion des hôpitaux. Pour faire passer la pénurie, le libéralisme a inventé l’autoritarisme. Le personnel est maltraité, déplacé en permanence. Il est « encadré » par une politique technocratique. Le sens de son métier lui échappe. Les salaires sont bloqués et lamentables. Le personnel finit par démissionner. Cela aboutit à une aggravation qui va dans le sens souhaité.
Le temps est venu d’une révolution. Celle qui consiste à dire que le développement de l’humain est la priorité, qu’il est utile de mettre les moyens dans la santé, qu’une nouvelle politique est possible pour des jours heureux. L’insupportable, ça suffit.
Les malades deviennent des clients et les soignants sont amenés à produire des actes et non plus des soins. Le 7 juin, le personnel va manifester.
Mireille Carrot, membre de la direction confédérale de la CGT, en charge de la santé
Voilà plusieurs années maintenant que le déclin de notre système de santé est en route. Toutes les réformes menées par les gouvernements ces dernières décennies se sont inscrites dans une volonté de réduire les dépenses d’assurance-maladie. On a assisté à des réorganisations, des restructurations, des regroupements de structures se traduisant par des fermetures de lits, voire d’établissements et des tensions sur les effectifs, qu’ils soient médicaux, soignants, y compris dans toutes les autres catégories techniques ou administratives qui concourent à une prise en charge globale des malades. On externalise pour se centrer sur le « cœur de métier », c’est-à-dire le soin, mais dans une logique d’accroissement de productivité permanente, où les malades deviennent des clients et les soignants sont amenés à produire des actes et non plus à prodiguer des soins.
Plus personne ne s’y retrouve : les délais d’attente dans le public ou en secteur 1, conventionné, sont interminables. En revanche, ceux qui en ont les moyens peuvent s’offrir des consultations ou interventions dans le secteur privé avec des dépassements d’honoraires pouvant atteindre des montants exorbitants. Il s’agit bien de cela quand on parle de médecine à deux vitesses. La volonté de mettre en place un numerus clausus mais aussi de préserver la liberté d’installation se paie cher aujourd’hui et prendra non seulement des années mais nécessitera une réelle volonté politique pour inverser la tendance. Le personnel, quant à lui, n’en peut plus. Mal payés, mal considérés, avec une tension permanente qui s’est accrue durant la pandémie, une perte de sens de leur métier, un épuisement professionnel sans précédent, ils sont nombreux à fuir, changer de structure pour aller voir ailleurs si c’est mieux ou, le cas échéant, à changer de métier. Si la crise du Covid a mis en exergue l’effondrement de notre système de santé, avec des retards dans les soins entraînant des pertes de chances, parfois même à l’origine de nombreux décès, aucune mesure significative n’a été prise.
La seule solution serait un véritable changement de paradigme : redonner du souffle à notre système de santé. Cela passe par former, recruter, ouvrir des lits, des hôpitaux de proximité, créer des centres publics de santé. Cela nécessite un financement par l’assurance- maladie à la hauteur des besoins avec une prise en charge à 100 % des soins et la fin du secteur privé lucratif pour les établissements de santé, mais aussi pour les laboratoires et les groupes pharmaceutiques. La Sécurité sociale doit être financée par les cotisations sociales, elle doit être gérée par les représentants des assurés sociaux. Oui, nous avons besoin d’actes politiques en rupture avec ceux menés toutes ces dernières années !
À l’initiative de la CGT, neuf organisations appellent à la mobilisation dans tous les hôpitaux de France, le 7 juin, pour demander une hausse générale des salaires, des recrutements immédiats de personnel, ainsi que l’arrêt de toutes les fermetures de services et de lits.
Santéhôpitalsystème de santé New York Times - World
Israel Moves Blood Bank Underground to Safeguard It From Attacks
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The barrages of rockets fired at Tel Aviv last year underscored the vulnerability of a crucial national resource.
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By Isabel Kershner
RAMLA, Israel — When the sirens warning of incoming rockets split the skies, Israel’s national blood bank moves into high alert to keep the nation’s blood supply safe. The heavy machinery for blood processing, plasma freezers and centrifuges are transferred to a basement bomb shelter, a cumbersome operation that takes 10 to 12 hours.
That is about to change.
By the end of the year, the blood bank will be relocated to a bright, state-of-the-art subterranean facility built to withstand chemical, biological and conventional weapons, including a direct hit from a large missile, as well as earthquakes and cyberattacks.
With war in Europe underscoring the vulnerability of hospitals and other essential facilities, the new, nearly completed, $135 million facility is being described by officials as the world’s most protected known blood bank.
“It will save the lives of our loved ones, our frontline workers and our soldiers in times of routine emergencies and conflict,” Benny Gantz, Israel’s defense minister, said at the building’s dedication ceremony, “and it will serve as a model to the world.”
Since the late 1980s, the central blood bank has been housed in a stately but increasingly impractical facility on the campus of the Sheba Medical Center in a Tel Aviv suburb. Its glass walls and panoramic windows flood the building with light.
But in recent years, as the Tel Aviv area has increasingly become a target of rocket attacks, the building has been judged unsafe.
“We had 2006, 2008, 2014, etc., etc.,” said Prof. Eilat Shinar, the blood services director for Magen David Adom, the Israeli emergency service responsible for the national blood reserves, ticking off a decade and a half of conflicts in Lebanon and Gaza.
During Israel’s deadly conflict with militant groups in Gaza in 2014, scores of technicians were cloistered in the cramped, underground quarters for 52 days to ensure a steady blood supply for both the country’s civilian hospitals and its military.
In addition, Israel sits on two seismic faults that in the event of a major earthquake would leave only the lobby of the existing center intact.
The new facility — the Marcus National Blood Services Center, named for the American philanthropists Bernard Marcus, the co-founder of Home Depot, and his wife, Billi, who donated $35 million to the project — is in Ramla, a central city at the juncture of several of the country’s main highways, close to Ben-Gurion International Airport and the headquarters of the military’s Home Front command.
The operation will move in phases from the old facility to the new one in the coming months. The new center has three floors above ground and three below, with the processing lab, engine rooms, electrical generators and the blood vault all underground.
The vault, 50 feet down, is cocooned in concrete and steel, and has a separate air supply and filtering system. Moshe Noyovich, the engineer overseeing the project, said the inventory of blood components stored in the vault should suffice for four or five days of war.
The main generator room sits behind another set of massive blast doors, one of about 80 blast doors in the new building, some with airlocks and safety chambers between them.
Israel’s population has grown since the late 1980s from about 4.3 million to over 9 million. The new facility will be able to process double the amount of blood, a capacity that is expected to suffice for at least the next 30 years.
The building’s planners are counting on the facility’s tons of concrete and reinforced steel to protect the nation’s blood supply in the event of war. But for good measure, they also attached a small, plastic-cased mezuza to the door post leading to the vault.
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L'Humanité
Qui succèdera à Philippe Martinez à la tête de la CGT ?
ActuLe secrétaire général de la CGT a annoncé, ce mardi, qu’il ne briguera pas un nouveau mandat. Il propose pour lui succéder Marie Buisson, coanimatrice du collectif citoyen Plus jamais ça.
Stéphane GuérardLa CGT s’apprête à tourner une page de sa riche histoire. Secrétaire général depuis début 2015, Philippe Martinez a annoncé, ce mardi, à la commission exécutive de la confédération (CEC) qu’il ne briguera pas un nouveau mandat. Le prochain congrès, prévu du 27 au 31 mars 2023 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), aura notamment pour tâche de lui trouver un successeur.
Ou plutôt une successeure, puisque le leader de la Confédération a appelé à « franchir un nouveau cap, donner un signe fort à toutes les syndiquées, toutes les militantes en élisant pour la première fois une femme à la tête de notre organisation ».
Toute l'histoire de la CGT dans ce hors-série que nous avions publié à l'occasion des 120 ans de la Confédération, et qui reste disponible à la vente.
Ce faisant, il a avancé le nom de Marie Buisson pour lui succéder. À 53 ans, la dirigeante de la fédération de l’éducation, de la recherche et de la culture (Ferc-CGT) est surtout connue pour son rôle au nom de la centrale de Montreuil au sein du collectif Plus jamais ça, rassemblant des organisations environnementalistes, citoyennes ou syndicales comme Greenpeace, Oxfam, Attac, Solidaires ou la FSU.
« Je ne suis ni fatigué, ni blasé, ni usé »
Dans son intervention que nous nous sommes procurée, l’ancien salarié de Renault et leader de la fédération de la métallurgie propulsé, il y a sept ans, en urgence, à la tête de la CGT pour succéder à Thierry Lepaon ne bat pas en retraite. À 61 ans, il n’a d’ailleurs pas encore atteint les conditions pour ouvrir ses droits à pension, ironise-t-il.
Sa décision, il assure ne pas l’avoir prise à l’issue du dernier Conseil confédéral national (CCN), au cours duquel oppositions et prises de distance s’étaient exprimées au grand jour. Mais, à l’issue du congrès de Dijon de 2019. « Je ne cède à aucune pression de qui ou de quoi que ce soit. (…) Je ne suis ni fatigué, ni blasé, ni usé », assure-t-il.
Revendiquant « une CGT toujours plus ouverte vers d’autres, à l’écoute d’un monde qui change, qui bouge et notamment le monde du travail », mais aussi « une CGT indépendante vis-à-vis du patronat et du pouvoir, mais également des partis politiques », le leader des mobilisations contre la loi travail de 2015 ou la réforme des retraites de 2019-2020 « pense qu’il faut garder une certaine stabilité et une continuité dans la composition de la future direction confédérale » afin d’achever les chantiers en cours. Cités pêle-mêle : l’adaptation de la Confédération aux nouveaux rapports au travail et la démocratie interne.
La décision de Philippe Martinez de ne pas briguer un nouveau mandat et de hâter sa succession en propulsant Marie Buisson comme la candidate de la stabilité a surpris, le scénario le plus communément admis en interne étant une reconduction puis un passage de relais après un ou deux ans. Au sein même de la CEC, ce mardi, l’initiative a déconcerté, certains membres demandant le report du vote. La proposition du leader de la CGT a finalement obtenu 32 voix pour, 3 voix contre, 3 abstentions, trois membres n’ayant pas pris part au scrutin.
Un long processus
« Cette initiative risque de raviver le débat entre deux lignes qui se sont fait jour ces derniers mois au sein de la Confédération, analyse Baptiste Giraud, universitaire spécialiste du syndicalisme. Celle autour de Philippe Martinez, qui estime que le syndicalisme doit se rapprocher des ONG et des associations citoyennes pour combattre efficacement le capitalisme en portant les problématiques sociales au cœur des enjeux environnementaux et économiques. Et celle portée par certaines fédérations et unions départementales de poids, qui appellent au contraire à un renforcement du syndicat comme mouvement de masse en assumant un ancrage revendicatif. »
Le processus de désignation qu’a lui-même enclenché Philippe Martinez est encore long. C’est au CCN de valider in fine la désignation, lors du prochain congrès. Une réunion intermédiaire de l’instance est prévue en août.
Dans cet intervalle de dix mois jusqu’au congrès, l’actuel secrétaire général devra convaincre du bien-fondé de sa démarche. « Sa candidate ne semble pas être celle qui mettra en œuvre un droit d’inventaire, analyse Stéphane Sirot, historien du syndicalisme. Ses potentiels concurrents se trouvent face à un double défi : formuler une contre-proposition politique vis-à-vis de l’orientation de la Confédération, tout en s’opposant à la candidature d’une femme. Il y a dix ans, Bernard Thibault avait tenté en vain de faire de même en proposant la candidature de Nadine Prigent. Mais, aujourd’hui, la question de la place des femmes au sein de la CGT est devenue un enjeu majeur. »
cgtphilippe martinezcollectif Plus jamais ça L'Humanité
Quatre bras
BilletMaurice UlrichPhotographiés dans ce beau noir et blanc qui sied si bien aux vedettes, des modèles évoquent leur métier présumé sur de grandes affiches apparues récemment. « Avec Shiva, je balaye les préjugés », ou bien « Avec Shiva, je fais briller mon métier ». Shiva est une des grandes entreprises françaises de ménage avec 5 000 employées et employés, une centaine d’agences, un taux de croissance, ces dernières années, de 30 %. Son directeur général, Michel Dauman, vante volontiers, sur BFM Business ou ailleurs, la liberté des employés qui peuvent choisir leurs horaires de ménage, travailler un peu quand ils veulent et comme ils veulent… D’ailleurs, il est opposé au CDI, le contrat à durée indéterminée, qui ne correspond plus, dit-il, aux services actuels et n’offre pas assez de souplesse. Sinon, il a une philosophie : si vous voulez que le monde change, commencez par changer vous-même. On comprend l’idée : Shiva dans le panthéon hindou est la divinité aux multiples bras, c’est pratique. Mais on attend l’affiche qui dira : « Eh, oh, doucement, moi je n’en ai pas quatre ! »
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
Christian Astolfi, l’histoire ouvrière au corps
Un jour avecDans De notre monde emporté, prix du livre France Bleu, l’écrivain né à Toulon, ancien ouvrier, raconte la fin des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer et les morts de l’amiante.
Sophie JoubertIl a quitté l’école pour travailler à l’arsenal de Toulon et vit aujourd’hui à Marseille dans un lycée au nom d’écrivain, Antonin-Artaud, où sa compagne est conseillère principale d’éducation (CPE). Un métier qu’il a lui-même exercé pendant vingt-cinq ans, avant de prendre sa retraite et de se consacrer à l’écriture. S’il semble sinueux et heurté, semé de paradoxes, le parcours de Christian Astolfi est parfaitement cohérent, inscrit dans une histoire et une classe à laquelle il n’a jamais cessé d’appartenir. « Je suis issu d’une histoire ouvrière. Je suis né à Toulon, en face de La Seyne-sur-Mer, et toute ma famille a travaillé à l’arsenal, qui entretient les navires de la marine nationale. »
Une fibre minérale qui empoisonne lentement les corps
La voix est grave, teintée d’accent du Sud. Les phrases prennent leur temps, ponctuées par des silences et quelques « d’accord ? » qui cherchent l’écoute plus que l’approbation. Christian Astolfi parle et écrit à l’économie, sans effets ni mots superflus, préférant « montrer plutôt que dire ». Documenté mais pas autobiographique, De notre monde emporté (1), son quatrième roman publié, retrace la fin des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer (Var), survenue en 1989 après cent trente années d’existence. Jeune ouvrier passionné de jazz, le narrateur, Narval – un surnom emprunté à un bar de Toulon –, voit son monde se défaire quand tombe l’annonce de la fermeture des chantiers navals pour des raisons économiques.
Tandis que les camarades luttent pour conserver leur emploi sur fond d’espoirs suscités par l’arrivée de la gauche au pouvoir, l’amiante, bombe à retardement, empoisonne lentement les corps. « L’un de mes oncles est mort de l’amiante et mon père, atteint de fibrose, est mort d’un mésothélium (cancer de la plèvre). Je me suis aperçu que l’amiante était plus qu’une maladie. C’ est une fibre minérale terriblement efficace, utilisée un peu partout, qui a été un marqueur de l’histoire économique et politique. Je voulais montrer comment elle abîme les corps, ce qu’elle fait des vies. »
Né à Toulon en 1958 dans une famille corse où « il y a de tout, des gendarmes et des gangsters », Christian Astolfi entre à 16 ans à l’arsenal de Toulon, comme son père mécanicien et grand amateur d’opéra. Il y restera trois ans, antimilitariste au milieu des militaires, exerçant le métier de charpentier-tôlier puis intégrant un service hygiène et sécurité. « De multiples professions se croisent, c’est une ambiance graisseuse, bruyante, très chaude, les matelas d’amiante s’effritent, on s’assoit dessus pour faire ses pauses, j’ai vu des gens avec des doigts sales et donc probablement avec des poussières d’amiante, en train de fumer. Donc ils ne faisaient pas que l’inhaler, ils l’ingéraient. Je ne comprends toujours pas le regard de l’État français là -dessus », témoigne-t-il.
Admirateur d’annie ernaux et de Mathieu Riboulet
À plus de 20 ans, il suit des cours du soir, décide de reprendre des études d’ergonomie et quitte l’arsenal. « Je suis parti parce que je n’avais pas choisi d’y être. Quand on a 16 ans et qu’on ne veut plus de l’école, qu’on est dans une famille qui a la sécurité de l’emploi avec l’arsenal, on vous dit que c’est une solution pour être tranquille, mais j’ai compris que je me trompais. » Après un DESS d’ergonomie à Paris-V, il est « aspiré » par le monde du consulting et ses injonctions à la rentabilité, sent qu’il est « récupéré ». Nouvelle bifurcation, qui sera cette fois la bonne : il entre à l’éducation nationale et devient CPE dans les quartiers Nord de Marseille. De retour à Toulon pour des raisons familiales, il crée avec des collègues le « Lycée des possibles », un programme pour les « décrocheurs », des jeunes de plus de 20 ans déscolarisés qui lui rappellent son propre parcours. « Je crois fort aux rencontres, au fait que rien n’est écrit. J’étais sur un rail et j’en suis sorti, je me suis construit comme ça, donc c’était à moi d’être passeur. Et puis, les livres, ça sert aussi à ça. »
Arrivée tardivement dans sa vie à la faveur d’une rencontre dans un train, l’écriture ne va toujours pas de soi. « J’ai jeté deux ou trois livres avant de publier. Je suis lent, il faut que je passe le “point de côté”, comme disent les coureurs de fond », avoue cet admirateur de Mathieu Riboulet, écrivain du corps, et d’Annie Ernaux pour sa façon de mêler l’intime et le social. « J’adorerais la rencontrer et échanger avec elle sur la Place. Cette histoire est aussi la mienne, en partie. Je ne suis pas un transfuge de classe, c’est important, au nom de toute ma famille issue de la classe ouvrière. Quoi que je fasse, je reste de là. »
Littératurechantiers navalsUn jour avec L'Humanité
Urgences en péril : la carte des 120 hôpitaux concernés, les témoignages de soignants
Premier planÀ Bordeaux, Rennes ou encore Oloron-Sainte-Marie, rares sont les hôpitaux épargnés par la crise de ces services vitaux. Partout, bricolages et bouts de ficelle soutiennent l’édifice. Pour combien de temps ? La parole à celles et ceux qui sont encore et toujours en première ligne pour pallier le manque de moyens.
Cécile RousseauLoan NguyenAu moins 120 services d’urgence contraints de limiter leur activité en France. L’ampleur est inédite. Des hôpitaux de proximité aux CHU, tous les établissements publics sont désormais touchés. Face à cette situation, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, promet de nouvelles mesures avant cette saison estivale qui s’annonce chaotique.
Pour Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale, il est plus que temps d’agir. « On se demande comment on va continuer à tenir avec les collègues qui démissionnent. Tant qu’il n’y aura pas d’augmentation significative des salaires et des recrutements massifs, ça continuera de se dégrader. » La CGT et neuf syndicats et collectifs appellent à une journée d’action nationale le 7 juin prochain.
1. Alerte rouge au CHU de Bordeaux
Les urgences du CHU, classé parmi les meilleurs du pays, ne peuvent plus accueillir les malades se présentant spontanément la nuit. Pour faire le tri à l’entrée de 17 heures à 22 heures : des bénévoles de la protection civile et un agent de sûreté chargés de la mise en lien avec le 15 (Samu). Entre 22 heures et 8 heures du matin, une seule personne répond à l’interphone. Du jamais-vu. « Est-ce que bientôt des bénévoles feront fonctionner tout le service ? Je ne reproche rien à ceux de la protection civile mais ce n’est pas comme avoir un infirmier régulateur à l’accueil », pointe Gilbert Mouden, représentant de SUD santé, avant de constater : « De nombreux malades arrivent désormais entre 8 heures et 9 heures du matin. Ils diffèrent leur entrée alors qu’il peut s’agir de pathologies graves. »
De son côté, Alain Es-Sebbar, secrétaire de la CGT de l’hôpital, relève que ce dispositif « pose des problèmes d’intimité. On demande aux patients ce qu’ils ont alors qu’ils sont les uns à côté des autres ». Cet aménagement est parti pour durer. 40 % des médecins manquent à l’appel et la pénurie de paramédicaux est réelle. « On nous dit qu’il va falloir apprendre à travailler comme ça, mais on ne s’y résout pas. Olivier Véran nous avait annoncé des milliers d’emplois pour l’hôpital public qu’on n’a jamais vu venir », déplore Gilbert Mouden.
Les médecins de ville refusent de jouer les rustinesEn interne, la débrouille a pris le dessus depuis un moment. En janvier dernier, une tente de la protection civile avait déjà été installée pour désaturer les urgences. Au quotidien, des intérimaires contribuent à maintenir à flot le service et son bloc opératoire. Des étudiants en médecine répondent au 15. Christophe (1), infirmier dans le secteur, ne supporte plus cette succession de bricolages : « Je me suis retrouvé à déshabiller un patient dans le couloir, derrière un paravent, avant de le perfuser, et à sonder un autre malade avant de lui demander de retourner attendre des heures sur son brancard. Ce n’est ni fait, ni à faire. »
2. Le personnel submergé à Rennes
Les urgences de la capitale bretonne ont enregistré un record. Le 16 mai, 256 passages ont été comptabilisés pour une moyenne de 180 en temps normal. Alors que certains patients se retrouvent à attendre dix à douze heures sur des brancards, la tension monte. Une aide-soignante a été agressée le 17 mai.
Si la situation s’est considérablement tendue ces dernières semaines, entraînant un droit d’alerte des syndicats, c’est que les fermetures d’urgences se sont multipliées sur le territoire. « À Redon (Ille-et-Vilaine) mais aussi Laval (Mayenne), égrène Lionel Lepagneul, secrétaire adjoint de la CGT. Celles de l’hôpital Saint-Grégoire à Rennes vont aussi fermer pour quinze jours en juin. La médecine de ville n’est pas non plus en capacité de répondre à la demande. Même au plus fort de la pandémie, il n’y avait jamais eu autant d’affluences. »
Comment tuer l’hôpital publicDouze postes ont pourtant été créés aux urgences du CHU en décembre 2021 (au détriment d’autres services). Insuffisant pour faire face au tsunami. « Nous avons demandé au moins quatre postes supplémentaires. Un de nos médecins en a tellement marre qu’il part bientôt pour ouvrir une librairie. Actuellement, les aides-soignantes se retrouvent à faire le brancardage. Ça veut dire qu’elles quittent temporairement leurs patients pour aller en radiologie, par exemple. Imaginez les conséquences quand il y a 256 passages… »
Quant aux sociétés d’intérim, elles peinent à trouver des candidats. En interne, le pôle de remplacements tourne déjà à plein régime. Le planning de cet été n’est pourvu qu’à 50 %, laissant augurer un possible report de vacances . « C’est une catastrophe annoncée, souffle Marion (1), infirmière. On en parle entre nous dans les couloirs. Des collègues sont en burn-out et on a le sentiment de faire de l’abattage. »
3. À Oloron-Sainte-Marie, un sursis jusqu’à quand ?
Une mobilisation sans précédent. Le 10 mai, 3 000 soignants, habitants et élus politiques se sont rassemblés pour obtenir la réouverture des urgences de la bourgade de 10 000 âmes. Si la perspective d’un baisser de rideau d’une durée de quatre mois s’éloigne et que le service a rouvert partiellement le 11 mai, l’incertitude plane. Un seul médecin titulaire est présent, les quatre autres sont en arrêt maladie, alors que l’effectif complet devrait être de onze.
Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à StrasbourgEn temps normal, les urgences tiennent déjà grâce à la solidarité. Des médecins militaires de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) viennent faire des gardes et une nouvelle convention vient d’être signée avec la base de Pau. « Des médecins généralistes ou des spécialistes d’autres services de l’hôpital interviennent aussi depuis des années. Notre mobilisation a permis de faire connaître la situation : des médecins ont spontanément appelé la direction et celle-ci a cherché plus intensément », explique Noémie Banes, ex-présidente du collectif Inter-Urgences et ancienne infirmière aux urgences. Rien n’est gagné pour autant.
Des vides restent à combler dans le planning en juin. La perspective de l’été, avec l’afflux de touristes et les fêtes de village, inquiète . « Le prochain service est à une heure de route, voire deux pour les personnes habitant dans la vallée. Personne ne comprend comment on a pu en arriver là », glisse-t-elle.
4. Hécatombe de praticiens à Grenoble
En Isère, les soignants sont plus que jamais en voie de disparition . « La semaine dernière, 14 ou 15 médecins ont démissionné des urgences, parce qu’ils n’en pouvaient plus des conditions de travail. Même si on n’est pas en sous-effectif au niveau des infirmières et des aides-soignantes, cela se répercute forcément sur elles », déplore Sara Fernandez, secrétaire générale de la CGT au CHU de Grenoble.
D’après la syndicaliste, la direction tente de boucher les trous en recrutant des titulaires et des intérimaires, mais les médecins d’autres services sont aussi mis à contribution. « On demande aux spécialistes de faire des demi-gardes de 18 heures à minuit en plus de leurs consultations en journée, ça ne va pas tenir longtemps », alerte-t-elle.
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »D’autant que, dans l’agglomération, plusieurs établissements ferment partiellement leurs urgences de nuit, augmentant mécaniquement les flux arrivant à l’hôpital grenoblois. « Ces derniers jours, les collègues commençaient déjà la journée avec 60 patients aux urgences, alors que la capacité maximale est de 55. Le moindre patient qui arrive en plus au cours de la journée, ça crée une accumulation qui nous met en difficulté », ajoute-t-elle.
Comme pour beaucoup d’autres services d’urgence, le problème d’engorgement qui se pose ne relève pas uniquement d’une situation interne au service, mais d’un dysfonctionnement lié à toute la chaîne de soins . « Plus de 120 lits ont été fermés au CHU de Grenoble ces dernières années dans tous les services à cause du sous-effectif. On manque aussi de lits d’aval à l’extérieur, dans les centres de rééducation ou les Ehpad. Résultat : on ne peut pas hospitaliser tous les patients qui en ont besoin », dénonce la syndicaliste.
5. À Saint-Étienne, les lits portés disparus
Dans la cité stéphanoise, le manque de lits d’aval risque de peser sur les urgences . « La direction du CHU a décidé de fermer le service court séjour gériatrie cet été faute de personnel. Au moindre pépin style Covid ou canicule, on se dit que ce sera la catastrophe, avec des personnes âgées qui vont attendre un temps infini ou être renvoyées chez elles », pointe Cyril Vidal, responsable CGT de l’hôpital.
La situation alarmante du Samu dans la Loire a aussi des répercussions sur la prise en charge des malades. « Le transport des patients est effectué de manière complètement aléatoire à cause de nombreux arrêts maladie. On doit faire appel à des ambulances privées qui ne disposent parfois pas de l’habilitation ou de la dotation médicale pour transporter certains patients. »
« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpitalD’après le syndicaliste, l’hôpital s’apprête en outre à réduire la voilure pour les urgences psychiatriques. « Pourtant, cette unité avait déjà été pointée du doigt par le contrôleur des lieux de privation de liberté. On est déjà obligés de recourir beaucoup à la contention physique, de placer des préados ou des ados à l’isolement pour les protéger des patients adultes », déplore-t-il.
Face à cette situation préoccupante, la direction du CHU a annoncé vouloir recruter massivement en CDI en transformant 600 CDD en contrats pérennes et embaucher 140 personnes supplémentaires. « C’est un plan de communication pour dire “on fait ce qu’on peut” mais, en réalité, tous les candidats potentiels savent déjà que c’est une arnaque et que le CDI dans la fonction publique hospitalière est un statut au ras du plancher », juge Cyril Vidal, qui estime que cette situation résulte « d’une stratégie de pénurie organisée par la direction générale de l’offre de soins pour que le privé puisse récupérer l’activité ».
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Lundi de Pentecôte : est-ce qu'on travaille ? Est-ce qu'on est payé ?
Le lundi de Pentecôte, qui tombe cette année le lundi le 6 juin 2022, est un jour férié chômé... ou pas. Et il doit être payé, sauf s’il est prévu comme Journée de solidarité. Explications.
Daniel RoucousLundi de Pentecôte est un jour légal férié, mais pas chômé comme le 8 mai ou autres jours fériés, sauf le 1er mai. Mais ce jour, qui tombe le 6 juin cette année, peut être prévu comme Journée de solidarité.
Il y a deux possibilités :
C’est donc un jour légalement férié mais pas chômé, ce qui veut dire que tout employeur peut donc imposer à ses salariés, en CDI comme en CDD, de travailler ce jour-là (sauf pour les jeunes travailleurs de moins de 18 ans hors secteurs du commerce, restauration et hôtellerie).
Ceux et celles (en CDI comme en CDD) qui travaillent ce jour là perçoivent leur rémunération habituelle mais pas de majoration sauf conventions collectives, usages ou accords d’entreprise le prévoyant.
Celles et ceux qui ne travaillent pas sont payés (il s’agit d’un jour férié payé). Attention les salariés au service de l’employeur depuis moins de 3 mois peuvent ne pas être rémunérés ce jour-là.
Référence : article L3133-3 du code du travail.
Celles et ceux qui travaillent ce jour là ne sont pas payés. Même chose pour celles et ceux qui ne travaillent pas, sauf si un accord collectif ou une convention collective prévoient que c’est payé ou encore possibilité de donner une journée de RTT (c’est souvent le cas) voire un jour de congé.
Références : articles L3133-7 à L3133-10 et article L3133-11 du code du travail.
Comment fonctionne la Journée de solidarité ?
A l’origine elle avait lieu le lundi de Pentecôte. Depuis 2008, elle est fixée n’importe quel jour férié chômé (sauf le 1er mai) par accord collectif (d’entreprise, de branche, interprofessionnel), à défaut par l’employeur après consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.
Selon ces accords, cette journée de solidarité consiste pour les salariés à :
- travailler une journée de 7 heures gratuitement (pas de rémunération),
- ou à prendre une journée de RTT ou un jour de congé comme c’est le plus souvent le cas,
- ou encore à effectuer 7 heures supplémentaires non rémunérées fractionnées dans l’année.
Ce n’est pas compensé par un repos compensateur, mais attention : les heures travaillées au-delà de 7 heures doivent être payées comme heures supplémentaires
A noter : les salariés qui changent d’employeur en cours d’année et ont déjà donné une journée de solidarité, ne sont pas tenus à en effectuer une autre et s’ils le font, cette journée donne lieu à rémunération supplémentaire et repos compensateur.
Pour les employeurs cette solidarité prend la forme d’une CSA (contribution solidarité autonomie) de 0,30% sur les salaires.
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L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La Colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
L'Humanité
Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
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Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»
EntretienLes associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.
Stéphane GuérardBaisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.
En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?
Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.
Comment les associations s’adaptent-elles ?
On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.
Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?
Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.
Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?
Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…
Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?
Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.
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Ce que redoute Emmanuel Macron
ÉditorialSébastien CrépelQuelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.
Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.
Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.
Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.
Éditorial
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Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
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Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
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Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
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Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.
Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.
Nous sommes de toutes les batailles
Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.
Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.
Réussir cette formidable Fête populaire
Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.
Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.
Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.
Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.
Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.
Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
C’est pour toutes ces raisons que nous en appelons à votre participation financière, à la solidarité des ami·e·s, abonné·e·s, lectrices et lecteurs. Dans le même temps, nous lançons une grande opération d’abonnement à nos journaux. Il est indispensable de développer la lecture et l’abonnement pour comprendre, analyser, se forger une opinion pour être armés dans la bataille idéologique que mènent les droites et les extrêmes-droite. Ensemble, relevons ce défi.
Pour participer Remplissez ce bulletin et envoyez-le accompagné de votre chèque libellé à l’ordre de Presse et pluralisme - Souscription Fête de l’Humanité à l’adresse :
Directeur de l’Humanité - Souscription pour bâtir la Fête de l’Humanité, 5, Rue Pleyel, 93528 Saint-Denis Cedex
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Fête de l'HumanitéSouscription pour L'HumanitéFête de l'Humanité 2022 L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
L'Humanité
Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
Gouvernement BorneTransition écologique L'Humanité
Maman douce et papa fort
ChroniqueViolaine de Filippis AbateDimanche, nous fêtions les mères. Petits, vous élaboriez probablement à l’école des dessins et autres bougeoirs en pots de yaourt. Cette année, j’ai donc reçu mon premier cadeau pensé par l’éducation nationale, une carte m’indiquant : « Maman, tu es la plus douce. » Entre les lignes, on nous rappelle donc que notre première caractéristique, en 2022, est toujours d’être une petite-chose-tellement-mignonne.
La Fête des mères mobilise ce que la société attend encore de nous : être délicates et ne pas déborder. Ne pas être « trop » : ni trop intrépides, ni trop téméraires, ni trop légères, ni trop imprudentes, ni trop intellectuelles, ni trop fortes, ni trop indomptables, ni trop résolues. Donc, il faut également être moins, ou paraître moins, laisser penser : paraître moins courageuses, moins décisionnaires ; combien de fois entendons-nous : « Si tu veux séduire un homme, laisse-le penser que c’est lui qui décide. » Il doit être celui qui fait le premier pas, qui invite, de manière générale celui qui décide. Je pose d’ailleurs la question : n’est-ce pas fatigant d’être « celui qui décide » ? En infantilisant les femmes, vous, les hommes, vous créez aussi votre propre prison, celle du mâle alpha des magazines féminins : l’homme courageux, fort, riche. Vous générez ainsi votre propre pression sociale et financière, votre carte « papa-winner » à côté de maman-douce, l’assistée. Les féministes se battent pour détruire ces rôles emprisonnant tout le monde. Nous ne nous battons pas contre les hommes. Nous nous battons pour une société plus juste, où chacun pourrait être ce qu’il veut être, sans être encore et toujours barricadé dans un rôle.
Ces rôles ont été façonnés par des siècles d’inégalités entre sexes, où les hommes se sont satisfaits d’écrire, de réfléchir, de penser à la place et pour les femmes. Sous l’Empire romain, les Matronalia célébraient déjà les femmes mariées, stigmatisant les autres. En France, la version moderne de la Fête des mères est née localement en 1906, de l’initiative de l’Union fraternelle des pères de famille méritants, en Isère. Ces hommes sélectionnaient des femmes à qui ils délivraient le diplôme de « Haut mérite maternel » pour leur nombre d’enfants et leur obéissance aux règles conservatrices. Sur les banderoles de la première édition, on pouvait lire : « J’encourage le doux hymen ; j’honore, je glorifie et je récompense la maternité. » La cérémonie se terminait par la Marseillaise. Le travail, la famille, la patrie, c’est ainsi que la Fête des mères a été nationalisée par un autre homme, et pas n’importe lequel, le maréchal Pétain.
Les valeurs portées par la tradition de la Fête des mères n’ont donc rien d’ambivalent : il s’agissait, et il s’agit toujours, de correspondre à l’image de la mère de famille douce, docile, soumise.
L'Humanité
Quelle audace de pleurnicher !
ChroniqueCharlotte RecoquillonLe défilé des responsables politiques versant des larmes de crocodile après le massacre de dix-neuf enfants et deux enseignants dans une école du Texas, mardi dernier, est insupportable. Que cette émotion soit sincère ou non, elle masque leur responsabilité directe dans la mise en place de politiques publiques qui génèrent ce type d’événement.
Chef des hypocrites, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a déclaré que le problème était la santé mentale du meurtrier, alors qu’il a diminué de 211 millions de dollars le budget alloué à ce service. Cela s’ajoute à la dégradation de l’encadrement des élèves dans tout le pays. Selon un rapport de l’Association américaine des droits civils (Aclu), six millions d’élèves vont dans des écoles publiques où il n’y a pas de psychologue mais des policiers. Or, un rapport de 2018 montre que les subventions fédérales ayant servi à financer la police dans les écoles du Texas ont débouché sur une augmentation des punitions, une baisse de la réussite scolaire et des inscriptions à l’université. Surprise ! La police n’est pas un facteur de réussite scolaire ! Autre politique publique pas particulièrement propice à la prévention en matière de violence par armes à feu et de santé mentale, l’accès aux armes à feu est de plus en plus facile. Greg Abbott, d’après qui on n’aurait vraiment pas pu deviner que ce jeune déséquilibré allait commettre une telle horreur, a promulgué en 2021 une loi levant la nécessité de permis pour porter une arme. Cette mesure a été adoptée peu de temps après une autre tuerie au cours de laquelle un jeune de 17 ans a tué dix élèves de son lycée à Santa Fe, en 2018. Aujourd’hui, comme à chaque fois, les Républicains (et d’autres) mettent en avant la responsabilité des détenteurs d’armes et non pas des armes elles-mêmes. Ce n’est pas complètement faux – les armes ne tirent pas seules –, mais les chiffres montrent que, plus il y a d’armes, plus il y a de morts. Réguler plus strictement l’accès aux armes est aussi un enjeu de santé publique quand on sait que deux tiers des morts par arme à feu sont dues à des suicides. Les enquêtes sur les violences domestiques montrent également que le nombre de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint a augmenté. L’association Everytown for Gun Safety avance un chiffre spectaculaire : 1 million de survivantes ont déclaré avoir été blessées par balle ou visées par leur partenaire !
Mais comment savoir quel rôle jouent les armes dans ces phénomènes sociaux ? Ce serait utile de se tourner vers des recherches publiques, par exemple. Malheureusement, depuis 1996, une loi interdit au ministère de la Santé de financer des recherches qui pourraient être utilisées pour promouvoir ou justifier le contrôle des armes à feu. Utilisation astucieuse de l’influence des lobbies sur les élus, n’est-ce pas ? En tout cas, quelles que soient les responsabilités, la catastrophe d’Uvalde confirme que la police n’est pas la réponse à la violence, aux problèmes sociaux, pas même aux appels désespérés d’écoliers.
États-Unisarmes à feuvente d'armesfusillade Le Figaro
«J'ai vu des femmes se faire toucher»: des témoins dénoncent des agressions sexuelles au Stade de France
Guillaume PoingtTÉMOIGNAGES - Agissant en bandes, des voleurs en ont vraisemblablement profité pour «peloter des jeunes filles et des femmes», rapportent des policiers et des spectateurs.
Vols à l'arraché, spectateurs dépouillés mais aussi agressions sexuelles ont marqué le samedi soir cauchemardesque au Stade de France, en marge de la rencontre Liverpool - Real Madrid. «C'est un truc de fou ce qui s'est passé. Je n'avais jamais vu ça, des équipes de blédards de Barbès, de Saint-Denis.... J'ai vu des femmes se faire toucher la poitrine, ils ont arraché des sacs», assure un policier présent sur le dispositif de sécurité. Un second fonctionnaire, lui aussi sur le terrain samedi, confirme des agressions sexuelles commises aux abords du stade. «J'ai entendu des histoires de mains baladeuses mais je n'ai rien vu», poursuit un troisième, plus prudent.
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«On a eu des remontées de terrain à ce sujet mais ça ne s'est pas matérialisé par des interpellations ou des dépôts de plainte», explique Erwan Guermeur, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP police FO 93. Contacté, le parquet Bobigny répond «ne pas avoir été informé de faits de cette nature». Cela ne signifie pas que des agressions sexuelles n'ont pas eu lieu. Dans le chaos - violences et vols à l'arraché en pagaille -, il était en effet bien compliqué pour les forces de l'ordre, débordées, de caractériser l'infraction. Le fait que les victimes soient étrangères, et seulement de passage dans la capitale pour quelques heures, n'a pas non plus facilité les dépôts de plainte, précise une source policière.
J'ai vu des filles de moins de 12 ans pleurer parce qu'elles ont été touchées par ces monstres
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Sur les réseaux sociaux, des agressions sexuelles sont en tout cas bel et bien confirmées par certains supporters espagnols et anglais. «J'ai vu des filles pleurer parce que des mecs les avaient touchées», écrit Luis, un supporter du Real Madrid, sur Twitter. Il évoque «des groupes de 30 à 40 personnes se précipitant contre les familles madrilènes pour les voler et plus encore» à leur sortie du stade.
Contacté, ce supporter présent à Saint-Denis samedi nous confirme ses écrits : «J'ai vu des filles de moins de 12 ans pleurer parce qu'elles ont été touchées par ces monstres. Ces gars ont touché des mineures». Interrogé dans la version espagnole du quotidien 20 Minutes , un fan du Real Madrid rapporte des faits de même nature. «Les supporters du Real Madrid et de Liverpool se sont regroupés pour former des boucliers et mieux se défendre. Puis j'ai découvert que beaucoup de filles avaient été déshabillées et volées», témoigne-t-il.
D'autres fans m'ont averti de protéger ma fille car ils avaient vu des jeunes locaux essayer de peloter des jeunes filles et des femmes dans la foule
Paul, un supporter de Liverpool de 49 ans, était lui aussi à Saint-Denis, accompagné de sa fille de 19 ans. Tous deux se trouvaient dans la file d'attente vers le Stade de France avec les 20.000 fans de Liverpool. «De plus en plus de jeunes locaux ont commencé à apparaître dans la foule à mesure que nous approchions du stade. Ils étaient agressifs envers les supporters de Liverpool et notre crainte était qu'ils aient des couteaux», nous explique Paul.
Il poursuit : «Un jeune en particulier a ciblé ma fille et a essayé de mettre son bras autour d'elle. Il était avec deux autres jeunes. Il a commencé à exiger qu'elle lui dise son nom d'utilisateur Snapchat. Il a continué en étant de plus en plus agressif et en essayant de l'attraper. Un fan de Liverpool, plus grand que moi, l'a protégée et a repoussé le gars. Ce fan a déclaré que ces gars avaient touché des filles et les avaient pelotées». À plusieurs reprises, d'autres fans de Liverpool le mettent en garde : «Ils m'ont averti de protéger ma fille car ils avaient vu des jeunes locaux essayer de peloter des jeunes filles et des femmes dans la foule. Nous avons vu un jeune local chassé par plusieurs fans car il venait de tenter de voler et de toucher une femme. Nous avons entendu de nombreuses histoires de femmes qui avaient été touchées de manière inappropriée».
Selon le supporter anglais, «cela semblait être une tactique pour provoquer une bagarre ou une altercation en ciblant délibérément une petite amie, une femme ou une fille et en attendant que l'homme - un petit ami, un mari ou un père exerce des représailles contre le jeune». «Je pense que c'est ce qu'ils voulaient. Si vous réagissez et les attaquez, ils peuvent faire n'importe quoi, y compris vous poignarder», estime Paul.
«Nous étions tellement excités d'aller à Paris - l'une des plus belles villes du monde, du moins le pensions-nous -, et cela s'est transformé en catastrophe. Le fait qu'un membre du gouvernement français ait tenté de rejeter la responsabilité de toute la catastrophe sur les fans de Liverpool, malgré le poids des preuves vidéo racontant une histoire très différente, est tout simplement stupéfiant», conclut le supporter anglais.
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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
Regarder la vidéo«Challenger», l'influenceur entré au Stade de France trois jours après s'être mis en scène tirant à la Kalachnikov
Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Finale de la Ligue des Champions: «Des voyous des cités procèdent à de la délinquance d'opportunité»
INTERVIEW - Matthieu Valet, porte-parole et secrétaire national adjoint du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), analyse les raisons des débordements en marge de la rencontre Liverpool - Real Madrid.
Le Figaro
Fiasco du Stade de France : «Les choses auraient pu être mieux gérées», reconnaît la porte-parole du gouvernement
Marius BocquetQuatre jours après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des Champions, Olivia Grégoire indique qu'Emmanuel Macron soutient «totalement» Gérald Darmanin mais «attend des pistes pour que ça ne se reproduise plus».
Deuxième Conseil des ministres et deuxième polémique à désamorcer pour Olivia Grégoire. Une semaine après avoir dû répondre de la nomination de Damien Abad, accusé de viols, au ministère des Solidarités, la porte-parole du gouvernement a réagi au fiasco du stade de France. Samedi soir, le coup d'envoi de la finale de la prestigieuse Ligue des champions, entre le Real Madrid et Liverpool (1-0) a été retardé de plus de trente minutes en raison de problèmes d'accès des supporters. L'avant-match a été marqué par des scènes chaotiques autour du stade, sans faire de blessé grave. «Est-ce qu'on aurait pu faire les choses mieux ? Oui», a reconnu Olivia Grégoire, avant de souligner qu'il n'y avait pas eu de «drame».
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Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de faire toute la transparence sur les incidents survenus aux abords du stade de France samedi soir, a poursuivi la porte-parole du gouvernement. Le chef de l'État a déclaré au Conseil des ministres qu'il «attend de son gouvernement la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité», a martelé Olivia Grégoire. Alors que la France organise la Coupe du monde de rugby en 2023 et accueille les Jeux olympiques en 2024, beaucoup s'interrogent sur sa capacité à assurer la sécurité de grands événements sportifs internationaux.
Macron soutient Darmanin
La porte-parole du gouvernement a par ailleurs assuré à l'issue du Conseil des ministres que Gérald Darmanin avait «toute la confiance du président de la République». Le ministre de l'Intérieur est sous le feu des critiques depuis samedi en raison de sa communication autour des incidents. Son chiffre de «30.000 à 40.000 supporters britanniques sans billets ou avec des billets falsifiés», bien loin du nombre de 2800 «faux-billets scannés» évalué par la Fédération française de football (FFF) et l'UEFA, l'instance européenne organisatrice de la compétition, est notamment contesté. Gérald Darmanin sera auditionné par les sénateurs avec la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, ce mercredi à 17 heures.
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Stade de France : pour Jean-François Copé, «ça ne sert à rien de s'acharner sur Gérald Darmanin»
L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Incidents au Stade de France : «Des jeunes des quartiers alentour ont tenté de s'engouffrer», affirme Amélie Oudéa-Castéra
La ministre des Sports affirme que 30 à 40.000 personnes étaient sans billets ou munies de billets falsifiés.
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La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
L'Humanité
Plus d’armes, plus de morts
ChroniqueChristophe PrudhommeUne approche en termes de santé publique du nouveau massacre dans une école aux États-Unis peut permettre de replacer le débat autour de la notion d’intérêt collectif. En tant que médecin travaillant depuis plus de trente-cinq ans au Samu 93, je prends en charge un certain nombre de patients blessés par arme à feu. Le contexte est soit celui d’un suicide, soit celui d’une agression. La plupart du temps, les armes sont des armes de poing, avec un seul impact. En l’absence d’organe vital touché, la plupart des patients transportés à l’hôpital ont un bon pronostic. Lors de l’utilisation d’armes de guerre, avec des projectiles à haute vélocité, la mortalité initiale est beaucoup plus importante. Ces armes sont peu fréquentes en France, à la différence de ce qui existe outre-Atlantique. Un élément central des études épidémiologiques est qu’il existe une corrélation directe entre le nombre d’armes à feu dans un pays et le nombre de morts : 120 armes pour 100 000 habitants aux États-Unis et 33 000 décès contre 20 armes pour 100 000 habitants en France (dont une grande partie d’armes de chasse) et 1 800 décès (dont 80 % de suicides).
Un autre chiffre inquiétant est que, en 2020, les décès par arme à feu sont devenus la première cause de mortalité chez les enfants et les adolescents aux États-Unis (4 400 morts). Certains pro-armes, dont Donald Trump, évoquent le fait que la plupart des massacres seraient provoqués par des personnes souffrant de troubles mentaux. Il s’agit là d’une affirmation démentie par les études scientifiques, même si des drames largement médiatisés peuvent le laisser penser. Enfin, dernier chiffre affolant : la police américaine a tué plus de 1 000 personnes par balles en 2021.
L’ensemble de ces données doivent donc nous amener à réfléchir aux solutions pour diminuer la mortalité liée aux plaies par armes à feu, en mettant en avant des priorités de santé publique. Cela passe d’abord par la prévention. En premier, il est nécessaire de diminuer le nombre d’armes en circulation. Deuxièmement, il faut contrôler leur achat, puis assurer leur traçabilité. Troisièmement, sans vouloir restreindre les libertés individuelles, il semble important de conditionner l’octroi d’une autorisation de port d’armes à un examen de santé physique et psychologique. Quatrièmement, le surarmement des forces de sécurité, notamment des polices municipales, comme cela est préconisé dans certains programmes politiques, ne peut qu’augmenter mathématiquement le nombre de blessés et de morts, y compris du côté de ceux qui auront été armés soi-disant pour améliorer leur sécurité. Quand on met le doigt dans cet engrenage, il n’y a plus de limites, comme cette proposition faite par certains aux États-Unis d’armer les enseignants ! « Ce que tu gagneras par la violence, une violence plus grande te le fera perdre », avait prévenu Gandhi.
Santéarmes à feutueriesÉtats-Unis L'Humanité
L’éternel retour de Copi
ChroniqueJean-Pierre LéonardiniThibaud Croisy a mis en scène l’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer, pièce écrite par Copi en 1971 (1). Cela fait cinquante ans, et pas une ride. Il émane encore de ce texte lapidaire, tout de cruelle innocence, un parfum de jeunesse intempestive. La scène se passe dans un pays froid, on songe à la Russie. Il sera fait allusion à des loups, à des cosaques, à des traîneaux. Autour d’Irina (Helena de Laurens), belle jeune fille aboulique, objet d’amour inatteignable, se meuvent d’insolites figures. Il y a Madre, sa génitrice supposée (Frédéric Leidgens), Madame Garbo (Emmanuelle Lafon) qui enseigne le piano, l’officier Garbenko (Arnaud Jolibois Bichon) et le général Pouchkine (Jacques Pieiller). Ce petit monde théâtral d’ironie parodique (on parle aussi d’un « docteur Feydeau ») se transforme à vue en un étrange collectif désirant où le genre, comme on dit, en voit de toutes les couleurs. Des sujets supposés féminins sont des hommes repentis. Ils avoueront s’être métamorphosés. Une logique folle irrigue l’œuvre, striée par un flux de fantasmes tragico-drolatiques, portés par de coupantes répliques sans cesse aux confins de l’imprévisible.
Copi (né à Buenos Aires en 1939, mort du sida à Paris en 1987), qu’on revoit en jeune homme maigre aux multiples talents, savait apparaître en scène en toute excentricité. Jadis et naguère, Savary, Lavelli, Arias et Marcial Di Fonzo Bo ont tour à tour illustré son théâtre, du côté de la fantasmagorie psychédélique. Thibaud Croisy opte pour l’épure, sur une aire de jeux quasiment sans points d’appui. L’étrangeté naît de postures, de gestes inattendus (voir Frédéric Leidgens, mère au crâne rasé, Jacques Pieiller virevoltant en Mandrake le magicien) et de silences savamment calculés. Entrées et sorties s’effectuent en fond de scène par un couloir au pied d’un mur textile qu’on dirait de glace noire (scénographie de Sallahdyn Khatir), sous des lumières d’entre chien et loup (Caty Olive). Thibaud Croisy, ressuscitant Copi, le traite à juste titre comme le classique qu’il est désormais.
La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini L'Humanité
La rupture de travail aux torts de l’employeur
ChroniqueChristophe VigneauAvocat du barreau de Paris
Le mécanisme de la résiliation judiciaire permet à un salarié de saisir le conseil de prud’hommes d’une demande de rupture de son contrat de travail aux torts de l’employeur. En cas de manquement grave retenu à l’encontre de celui-ci, le juge prononcera la résiliation du contrat de travail, qui prendra les effets d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse, voire nul selon les griefs retenus, avec les indemnités afférentes. La Cour de cassation développe sur ce sujet une jurisprudence assez exigeante dès lors qu’il s’agit de reconnaître le manquement grave de l’employeur, lui rendant ainsi imputable la rupture du contrat de travail.
Le conseil de prud’hommes de Meaux n’a pourtant pas hésité à prononcer cette résiliation judiciaire du contrat de travail dans une affaire concernant une salariée victime de harcèlement moral matérialisé par une surcharge de travail et un management autoritaire.
La salariée, responsable ressources humaines, devait connaître en effet, après douze ans au sein de la société, un changement radical de ses conditions de travail à l’occasion de la fermeture de l’usine et de l’arrivée d’un nouveau directeur aux méthodes qualifiées par le jugement de « brutales ». Non seulement sa charge de travail et ses responsabilités devaient considérablement augmenter et cela sans soutien de sa hiérarchie, mais elle devait subir les crises d’autoritarisme et l’absence de ménagement du nouveau directeur.
Elle finira par s’effondrer sur son lieu de travail, ce qui nécessitera une hospitalisation de six jours suivie d’un arrêt de travail de vingt jours. Ce malaise sera reconnu comme un accident de travail par décision de justice.
L’intérêt de cette décision du 14 avril 2022, rendue en formation paritaire par le conseil de prud’hommes de Meaux, est de montrer qu’une surcharge de travail associée à un management brutal, voire vexatoire, justifie une résiliation judiciaire du contrat de travail aux torts de l’employeur.
Défendue par maître Hervé Tourniquet, la salariée obtiendra des dommages et intérêts pour harcèlement moral mais aussi pour manquement à l’obligation de sécurité, ainsi qu’une indemnité pour licenciement nul.
La demande de résiliation du contrat de travail de la salariée, ainsi justifiée au regard du harcèlement moral subi, prend les effets d’un licenciement non pas sans cause réelle et sérieuse mais nul, entraînant la mise à l’écart du barème d’indemnisation, souvent dénommé barème Macron, dont la Cour de cassation vient récemment d’affirmer la légalité au regard des textes internationaux.
Chronique juridique Le Figaro
Le Kremlin dit ne rien savoir des circonstances de la mort du journaliste français
EN COURS : Mis à jour le 1 juin 2022 à 14:05
Le Kremlin a indiqué mercredi ne pas avoir d'informations quant aux circonstances de la mort d'un journaliste français en Ukraine lors d'un bombardement attribué aux forces russes.
«Pour tirer des conclusions, il faut des informations détaillées sur où cela a eu lieu, dans quelles circonstances, ce qui est la vérité, ce qui ne l'est pas. Nous n'avons pas de telles informations», a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, à la presse.
» LIRE AUSSI - Journaliste français tué en Ukraine : qui est chargé de l'enquête ?
Il a renvoyé vers «le ministère de la Défense», compétent selon lui en la matière, et qui ne s'est pas exprimé sur le sujet deux jours après les faits.
Le pape s'élève contre le blocage des exportations de céréales
Le pape a appelé mercredi à mettre fin au blocage des exportations de céréales de l'Ukraine, défendant le «droit universel à l'alimentation» et rejetant l'utilisation du blé comme «arme de guerre».
«Le blocage des exportations de céréales de l'Ukraine, dont dépend la vie de millions de personnes, notamment dans les pays les plus pauvres, est très préoccupant», a déclaré François, 85 ans, à la fin de son audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre à Rome.
Le souverain pontife a demandé à ce que «tout soit mis en oeuvre pour résoudre cette question et garantir le droit universel à l'alimentation». «S'il vous plaît, n'utilisez pas le blé, un aliment de base, comme une arme de guerre!», a-t-il lancé.
A Monaco, l'oligarque russe Boris Rotenberg privé de compte en banque
L'oligarque russe Boris Rotenberg, résident monégasque, a saisi un tribunal de Monaco pour contraindre une banque à lui ouvrir un compte après la fermeture du sien en début d'année, a-t-on appris mercredi auprès de son avocate.
Boris Rotenberg, 65 ans, qui a fait fortune dans le secteur du bâtiment et travaux publics et détient aussi un passeport finlandais, a été inscrit avec son frère Igor sur la liste des proches du régime russe frappés de sanctions individuelles par l'Union européenne le 8 avril en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine depuis le 24 février.
La Russie dit prendre des mesures pour «minimiser» l'impact de l'embargo sur son pétrole
La Russie est en train de prendre des mesures qui permettront de «minimiser» l'impact de l'embargo sur le pétrole russe décidé par l'Union européenne pour punir Moscou de son offensive en Ukraine, a affirmé mercredi le Kremlin.
«Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l'Europe, pour nous et pour l'ensemble du marché mondial de l'énergie. Mais il y a une réorientation (de l'économie russe) qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Les dirigeants de l'Union européenne ont trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire drastiquement leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année.
Washington «jette de l'huile sur le feu» en livrant de nouvelles armes à l'Ukraine, estime le Kremlin
Le Kremlin a accusé mercredi Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev pour repousser l'offensive russe en Ukraine.
«La ligne des Etats-Unis est de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien. De telles livraisons n'encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«Les Etats-Unis jettent délibérément et soigneusement de l'huile sur le feu», a-t-il ajouté. Les négociations de paix entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis la fin mars, lorsque la Russie a retiré ses troupes autour de Kiev et annoncé concentrer ses efforts dans l'Est de l'Ukraine.
Les séparatistes prorusses affirment progresser près d'Avdiivka, dans le Donbass
Les séparatistes prorusses d'Ukraine ont affirmé mercredi avoir enregistré un gain tactique en coupant l'une des deux seules routes menant à la ville d'Avdiïvka dans la région du Donbass, contrôlée par les forces ukrainiennes près du bastion rebelle de Donetsk.
Cette annonce intervient alors que la Russie et ses supplétifs séparatistes concentrent le gros de leurs efforts dans la région du Donbass, dans l'Est de l'Ukraine, théâtre de combats acharnés, notamment dans la ville de Severodonetsk.
Le village de Novosselovka 2, situé en périphérie d'Avdiïvka, «a été libéré de l'occupation ukrainienne» et les forces séparatistes «ont pris le contrôle d'une portion» de l'autoroute voisine, a déclaré sur Telegram la «milice populaire» des autorités séparatistes de la région de Donetsk.
Les exportations de gaz russe en baisse de 27,6% sur la période janvier-mai 2022 sur un an
Les exportations de gaz russe ont chuté de 27,6% entre janvier et mai 2022 par rapport à cette même période de 2021, a annoncé mercredi le géant russe Gazprom, sur fond de bras de fer russo-européen depuis l'offensive contre l'Ukraine.
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«Les exportations vers les pays de l'étranger lointain (ne comprenant pas les pays de la CEI, NDLR) se sont établies à 61 milliards de mètres cube, soit 27,6% (23,2 milliards de mètres cubes) de moins que pour la même période de 2021», indique le groupe sur la messagerie Telegram.
Le Danemark vote sur son entrée dans la défense de l'UE après 30 ans d'exception
Après 30 ans d'exception, les Danois se rendaient mercredi aux bureaux de vote pour décider de l'entrée de leur pays dans la politique de défense de l'Union européenne, dans un énième effet domino de l'invasion de l'Ukraine.
Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65% d'intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00 locales (6h GMT) et fermeront à 20h (18h GMT) pour des résultats attendus en fin de soirée mercredi vers 23h (21h GMT).
L'Allemagne va livrer un système de défense aérienne
L'Allemagne, critiquée par Kiev pour ses envois limités d'armes, va livrer un système perfectionné de défense aérienne susceptible de «protéger une grande ville des raids» russes, a annoncé mercredi Olaf Scholz.
«Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l'Allemagne, le système Iris-T», a annoncé le chancelier allemand devant le Bundestag.
Ce système «permettrait à l'Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes», a fait valoir le dirigeant allemand assurant que son pays allait «envoyer davantage d'armes» à Kiev. Ce système de défense aérienne est développé par le fabricant allemand Diehl.
Aide militaire à l'Ukraine: Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
La livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l'Ukraine, dont des lance-roquettes multiples, «renforce le risque» d'une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a mis en garde mercredi Moscou.
» LIRE AUSSI - Les lance-roquettes multiples américains annoncés en Ukraine changeront-ils la donne?
«Toute livraison d'armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d'un tel développement», a déclaré le vice-ministre de la Diplomatie russe Sergueï Riabkov à l'agence RIA Novosti, qui l'interrogeait sur l'éventualité d'une confrontation armée entre Washington et Moscou après l'annonce de nouvelles livraison d'armes à Kiev.
Les forces russes contrôlent près de 70% de Severodonetsk, pour le gouverneur régional de Lougansk
Les forces russes contrôlent maintenant près de 70% de la ville clé de Severodonetsk, a indiqué le gouverneur régional de Lougansk Serguiï Gaïdaï ce mercredi. «Des troupes ukrainiennes se sont repliées sur des positions plus avantageuses», a-t-il ajouté via la messagerie Telegram.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: une frappe russe sur Sloviansk fait trois morts et six blessés
Sanctions russes: Le Pen prédit des «conséquences cataclysmiques» pour le pouvoir d'achat des Français
Marine Le Pen a mis en garde mercredi contre les «conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français» du sixième paquet de sanctions contre la Russie décidé en début de semaine par Bruxelles, accusant le gouvernement de «mentir» sur la situation économique du pays.
» LIRE AUSSI - L’embargo européen sur les approvisionnements russes attise la flambée du pétrole
«Cette décision va avoir des conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français, ça va contribuer à aggraver le prix évidemment du pétrole et, accessoirement, du gaz et donc de l'électricité», s'est inquiétée sur France 2 la finaliste de la dernière présidentielle.
«La politique doit prendre le pas sur l'économie» pour le patron du Medef
Les sanctions économiques infligées à la Russie en lien avec la guerre en Ukraine vont «faire mal» aux entreprises françaises et européennes mais «la politique doit prendre le pas sur l'économie» dans les circonstances actuelles, a affirmé mercredi le patron du Medef.
«Il faut accepter un certain ralentissement économique pour montrer collectivement à la Russie qu'on n'accepte pas l'agression qui a lieu», a jugé sur franceinfo Geoffroy Roux de Bézieux, au lendemain de la révision à la baisse de la croissance française au premier trimestre 2022 (-0,2% contre une croissance nulle initialement mesurée par l'Insee).
» LIRE AUSSI - Ukraine: sous pression, la plupart des fleurons français sont contraints de préparer leur retraite de Russie
«Quand on se prive de l'énergie russe et indirectement du blé ou du colza ukrainien, c'est un mal nécessaire», a ajouté le patron des patrons, quelques jours après que les 27 États membres de l'Union européenne ont décidé d'un embargo progressif sur les importations de pétrole russe. «On doit être solidaires des décisions des 27, qui sont difficiles à prendre. C'est au politique de décider, pas aux chefs d'entreprises», a poursuivi Geoffroy Roux de Bézieux.
«On est dans un moment où la politique doit prendre le pas sur l'économie. Ca va faire mal (...)», mais «l'enjeu derrière c'est le droit international, c'est quelque chose qui dépasse l'horizon des profits trimestriels ou annuels».
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine fin février, qui a fait flamber les cours des matières premières, plusieurs indicateurs économiques ont viré au rouge.
Les Russes «consolident leurs positions» dans le centre de Severodonetsk
Les forces Russes «consolident leurs positions» dans le centre de Severodonetsk, ville stratégique de l'est de l'Ukraine, a indiqué mercredi matin le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï.
«Les Russes poursuivent leur assaut et consolident leurs positions dans le centre de Severodonetsk», devenue capitale administrative de la région de Lougansk pour les autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Lougansk en 2014 par les séparatistes prorusses appuyés par Moscou, écrit le gouverneur sur Telegram. Les forces russes mènent aussi des attaques sur les quartiers nord, sud et est, a-t-il ajouté.
Mardi soir, le gouverneur avait annoncé que les forces russes contrôlaient «la majeure partie de la ville». «Ils continuent de détruire l'infrastructure et les installations industrielles», avait-il également indiqué.
«Près de la moitié de la ville est probablement occupée maintenant par les forces russes, dont des combattants tchétchènes», a par ailleurs déclaré le ministère britannique de la Défense sur Twitter.
» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: l’armée russe sur le point de prendre le contrôle de Sieverodonetsk, ville clé du Donbass
La Suisse met son veto à une demande du Danemark d’envoyer des blindés suisses en Ukraine
Le gouvernement suisse a mis son veto à une requête du Danemark d’envoyer des véhicules blindés suisses en Ukraine, citant sa politique de neutralité selon laquelle elle ne fournit pas des armes dans des zones de conflit, rapporte la télévision suisse SRF ce mercredi.
Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
Même poussif et tardif, le consensus des Vingt-Sept au Conseil européen pour réduire de 90% leurs importations de pétrole d’ici la fin de l’année est une bonne nouvelle pour l’unité du continent. Mais il ne suffira sans doute pas à recoller les morceaux du puzzle européen, qui s’est défait au bout de trois mois de guerre.
» NOTRE DÉCRYPTAGE - Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
Des milliers de civils ne peuvent évacuer Severodonetsk
Les combats, trop dangereux, empêchent l'évacuation des civils, ce qui a fait dire au gouverneur qu'il n'y a «désormais aucune possibilité de quitter» la ville mardi, au lendemain de la mort dans cette zone du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, qui accompagnait un véhicule humanitaire évacuant des habitants.
Il pourrait rester 12.000 civils dans la ville, selon le Norwegian Refugee Council (NRC), une ONG dont l'essentiel du personnel en Ukraine y était basé jusqu'à l'invasion russe du pays le 24 février.
Selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar, un des objectifs de Moscou est «d'encercler les troupes ukrainiennes et de compliquer la situation en nous faisant chanter plus tard avec ces troupes encerclées, ce qu'on peut appeler en général un "chaudron"».
Un réservoir d'acide nitrique touché par les Russes à Severodonetsk
Un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, a été «touché» mardi par une frappe russe, a annoncé le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï en appelant les habitants à ne pas sortir des abris anti-aériens.
Ce dernier a appelé les habitants de cette ville «détruite à 90%» à rester dans les abris et à «préparer des masques pour le visage trempés dans une solution de soude» après qu'un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique a été «touché» par une frappe russe.
» À VOIR AUSSI - Ukraine: «Quelques milliers» de crimes de guerre présumés identifiés dans le Donbass
«Compte tenu de la présence d'une production chimique à grande échelle à Severodonetsk, les frappes de l'armée russe dans cette ville, avec des bombardements aériens aveugles, sont tout simplement folles», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo mardi soir.
«Mais au 97e jour d'une telle guerre, cela n'étonne plus que, pour les militaires russes, pour les commandants russes, pour les soldats russes, toute folie soit absolument acceptable», a-t-il ajouté.
La mère de Frédéric Leclerc-Imhoff répond aux accusations d’un leader séparatiste de la RPL
Au lendemain de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, JRI pour BFMTV tué alors qu’il effectuait un reportage dans l’est de l’Ukraine, sa mère a tenu à réagir publiquement aux propos d’un leader séparatiste de la République populaire de Lougantsk (RPL), cité par l'agence de presse russe Tass, déclarant que le journaliste français serait en réalité un «mercenaire engagé dans la livraison d'armes aux forces armées».
» LIRE AUSSI - Journaliste français tué en Ukraine : qui est chargé de l'enquête ?
» À VOIR AUSSI - Emmanuel Macron adresse ses condoléances aux proches et collègues du journaliste de BFMTV Frédéric Leclerc-Imhoff
«Je suis la maman du jeune journaliste que vous avez tué hier. Votre communiqué me donne la nausée. Bien sûr vous cherchez lâchement à vous dédouaner mais sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire. Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime.»
«Malgré la douleur, je sais pourquoi mon fils est mort, ajoute-t-elle. Un jour, les véritables responsables de cette absurdité criminelle devront rendre des comptes.»
» LIRE AUSSI - Frédéric Leclerc Imhoff, journaliste français de 32 ans tué en Ukraine : «souriant», «discret», «altruiste»… ses collègues lui rendent hommage
Manœuvre des forces nucléaires russes
Les forces nucléaires russes sont en train de faire des manœuvres dans la province d’Ivanovo (Russie), selon l’agence de presse russe Interfax, citant le ministère de la Défense mercredi.
» À VOIR AUSSI - Ukraine: les Russes ouvrent les portes de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia
Près de 1000 soldats sont en train d’exercer d’intenses manœuvres en utilisant plus de 100 véhicules, dont les lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux Yars, aurait déclaré le ministère.
» LIRE AUSSI - Quelle serait la capacité de destruction d’une arme nucléaire tactique ?
Washington renforce son soutien militaire à l’Ukraine
Les États-Unis ont annoncé mardi soir l'envoi de «systèmes de missiles plus avancés» à l'Ukraine, sur le point de céder, dans l'est, la ville de Severodonetsk, où une usine chimique a été bombardée par les forces russes.
Le président américain Joe Biden a écrit mardi dans le New York Times que son pays allait «fournir aux Ukrainiens des systèmes de missiles plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clé sur le champ de bataille en Ukraine». Il s'agit, selon un haut responsable de la Maison-Blanche, de Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c'est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers, d'une portée de 80 kilomètres environ. Ces équipements font partie d'un nouveau volet plus large d'assistance militaire américaine à l'Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné mercredi.
» LIRE AUSSI - Les lance-roquettes multiples américains annoncés en Ukraine changeront-ils la donne?
Toujours soucieux de ne pas être considéré comme cobelligérant, Joe Biden a insisté sur le fait qu'il «n'encourage pas» et «ne donne pas à l'Ukraine les moyens de frapper» sur le territoire russe. Pour des spécialistes, les Himars pourraient changer le rapport de force militaire sur le terrain, alors que l'armée ukrainienne semble reculer dans le Donbass face à la puissance de feu de Moscou.
Bonjour à tous, bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
Le Kremlin dit ne rien savoir des circonstances de la mort du journaliste français
Le Kremlin a indiqué mercredi ne pas avoir d'informations quant aux circonstances de la mort d'un journaliste français en Ukraine lors d'un bombardement attribué aux forces russes.
«Pour tirer des conclusions, il faut des informations détaillées sur où cela a eu lieu, dans quelles circonstances, ce qui est la vérité, ce qui ne l'est pas. Nous n'avons pas de telles informations», a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, à la presse.
» LIRE AUSSI - Journaliste français tué en Ukraine : qui est chargé de l'enquête ?
Il a renvoyé vers «le ministère de la Défense», compétent selon lui en la matière, et qui ne s'est pas exprimé sur le sujet deux jours après les faits.
Le pape s'élève contre le blocage des exportations de céréales
Le pape a appelé mercredi à mettre fin au blocage des exportations de céréales de l'Ukraine, défendant le «droit universel à l'alimentation» et rejetant l'utilisation du blé comme «arme de guerre».
«Le blocage des exportations de céréales de l'Ukraine, dont dépend la vie de millions de personnes, notamment dans les pays les plus pauvres, est très préoccupant», a déclaré François, 85 ans, à la fin de son audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre à Rome.
Le souverain pontife a demandé à ce que «tout soit mis en oeuvre pour résoudre cette question et garantir le droit universel à l'alimentation». «S'il vous plaît, n'utilisez pas le blé, un aliment de base, comme une arme de guerre!», a-t-il lancé.
A Monaco, l'oligarque russe Boris Rotenberg privé de compte en banque
L'oligarque russe Boris Rotenberg, résident monégasque, a saisi un tribunal de Monaco pour contraindre une banque à lui ouvrir un compte après la fermeture du sien en début d'année, a-t-on appris mercredi auprès de son avocate.
Boris Rotenberg, 65 ans, qui a fait fortune dans le secteur du bâtiment et travaux publics et détient aussi un passeport finlandais, a été inscrit avec son frère Igor sur la liste des proches du régime russe frappés de sanctions individuelles par l'Union européenne le 8 avril en raison de la guerre menée par Moscou en Ukraine depuis le 24 février.
La Russie dit prendre des mesures pour «minimiser» l'impact de l'embargo sur son pétrole
La Russie est en train de prendre des mesures qui permettront de «minimiser» l'impact de l'embargo sur le pétrole russe décidé par l'Union européenne pour punir Moscou de son offensive en Ukraine, a affirmé mercredi le Kremlin.
«Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l'Europe, pour nous et pour l'ensemble du marché mondial de l'énergie. Mais il y a une réorientation (de l'économie russe) qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Les dirigeants de l'Union européenne ont trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire drastiquement leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année.
Washington «jette de l'huile sur le feu» en livrant de nouvelles armes à l'Ukraine, estime le Kremlin
Le Kremlin a accusé mercredi Washington de «jeter de l'huile sur le feu» après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev pour repousser l'offensive russe en Ukraine.
«La ligne des Etats-Unis est de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien. De telles livraisons n'encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«Les Etats-Unis jettent délibérément et soigneusement de l'huile sur le feu», a-t-il ajouté. Les négociations de paix entre Kiev et Moscou sont au point mort depuis la fin mars, lorsque la Russie a retiré ses troupes autour de Kiev et annoncé concentrer ses efforts dans l'Est de l'Ukraine.
Les séparatistes prorusses affirment progresser près d'Avdiivka, dans le Donbass
Les séparatistes prorusses d'Ukraine ont affirmé mercredi avoir enregistré un gain tactique en coupant l'une des deux seules routes menant à la ville d'Avdiïvka dans la région du Donbass, contrôlée par les forces ukrainiennes près du bastion rebelle de Donetsk.
Cette annonce intervient alors que la Russie et ses supplétifs séparatistes concentrent le gros de leurs efforts dans la région du Donbass, dans l'Est de l'Ukraine, théâtre de combats acharnés, notamment dans la ville de Severodonetsk.
Le village de Novosselovka 2, situé en périphérie d'Avdiïvka, «a été libéré de l'occupation ukrainienne» et les forces séparatistes «ont pris le contrôle d'une portion» de l'autoroute voisine, a déclaré sur Telegram la «milice populaire» des autorités séparatistes de la région de Donetsk.
Les exportations de gaz russe en baisse de 27,6% sur la période janvier-mai 2022 sur un an
Les exportations de gaz russe ont chuté de 27,6% entre janvier et mai 2022 par rapport à cette même période de 2021, a annoncé mercredi le géant russe Gazprom, sur fond de bras de fer russo-européen depuis l'offensive contre l'Ukraine.
» LIRE AUSSI - Comment l’Europe veut se sevrer du gaz et du pétrole russes
«Les exportations vers les pays de l'étranger lointain (ne comprenant pas les pays de la CEI, NDLR) se sont établies à 61 milliards de mètres cube, soit 27,6% (23,2 milliards de mètres cubes) de moins que pour la même période de 2021», indique le groupe sur la messagerie Telegram.
Le Danemark vote sur son entrée dans la défense de l'UE après 30 ans d'exception
Après 30 ans d'exception, les Danois se rendaient mercredi aux bureaux de vote pour décider de l'entrée de leur pays dans la politique de défense de l'Union européenne, dans un énième effet domino de l'invasion de l'Ukraine.
Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65% d'intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche.
Les bureaux de vote ont ouvert à 8h00 locales (6h GMT) et fermeront à 20h (18h GMT) pour des résultats attendus en fin de soirée mercredi vers 23h (21h GMT).
L'Allemagne va livrer un système de défense aérienne
L'Allemagne, critiquée par Kiev pour ses envois limités d'armes, va livrer un système perfectionné de défense aérienne susceptible de «protéger une grande ville des raids» russes, a annoncé mercredi Olaf Scholz.
«Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l'Allemagne, le système Iris-T», a annoncé le chancelier allemand devant le Bundestag.
Ce système «permettrait à l'Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes», a fait valoir le dirigeant allemand assurant que son pays allait «envoyer davantage d'armes» à Kiev. Ce système de défense aérienne est développé par le fabricant allemand Diehl.
Aide militaire à l'Ukraine: Moscou dénonce un risque accru de confrontation russo-américaine
La livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l'Ukraine, dont des lance-roquettes multiples, «renforce le risque» d'une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a mis en garde mercredi Moscou.
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«Toute livraison d'armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d'un tel développement», a déclaré le vice-ministre de la Diplomatie russe Sergueï Riabkov à l'agence RIA Novosti, qui l'interrogeait sur l'éventualité d'une confrontation armée entre Washington et Moscou après l'annonce de nouvelles livraison d'armes à Kiev.
Les forces russes contrôlent près de 70% de Severodonetsk, pour le gouverneur régional de Lougansk
Les forces russes contrôlent maintenant près de 70% de la ville clé de Severodonetsk, a indiqué le gouverneur régional de Lougansk Serguiï Gaïdaï ce mercredi. «Des troupes ukrainiennes se sont repliées sur des positions plus avantageuses», a-t-il ajouté via la messagerie Telegram.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: une frappe russe sur Sloviansk fait trois morts et six blessés
Sanctions russes: Le Pen prédit des «conséquences cataclysmiques» pour le pouvoir d'achat des Français
Marine Le Pen a mis en garde mercredi contre les «conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français» du sixième paquet de sanctions contre la Russie décidé en début de semaine par Bruxelles, accusant le gouvernement de «mentir» sur la situation économique du pays.
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«Cette décision va avoir des conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d'achat des Français, ça va contribuer à aggraver le prix évidemment du pétrole et, accessoirement, du gaz et donc de l'électricité», s'est inquiétée sur France 2 la finaliste de la dernière présidentielle.
«La politique doit prendre le pas sur l'économie» pour le patron du Medef
Les sanctions économiques infligées à la Russie en lien avec la guerre en Ukraine vont «faire mal» aux entreprises françaises et européennes mais «la politique doit prendre le pas sur l'économie» dans les circonstances actuelles, a affirmé mercredi le patron du Medef.
«Il faut accepter un certain ralentissement économique pour montrer collectivement à la Russie qu'on n'accepte pas l'agression qui a lieu», a jugé sur franceinfo Geoffroy Roux de Bézieux, au lendemain de la révision à la baisse de la croissance française au premier trimestre 2022 (-0,2% contre une croissance nulle initialement mesurée par l'Insee).
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«Quand on se prive de l'énergie russe et indirectement du blé ou du colza ukrainien, c'est un mal nécessaire», a ajouté le patron des patrons, quelques jours après que les 27 États membres de l'Union européenne ont décidé d'un embargo progressif sur les importations de pétrole russe. «On doit être solidaires des décisions des 27, qui sont difficiles à prendre. C'est au politique de décider, pas aux chefs d'entreprises», a poursuivi Geoffroy Roux de Bézieux.
«On est dans un moment où la politique doit prendre le pas sur l'économie. Ca va faire mal (...)», mais «l'enjeu derrière c'est le droit international, c'est quelque chose qui dépasse l'horizon des profits trimestriels ou annuels».
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine fin février, qui a fait flamber les cours des matières premières, plusieurs indicateurs économiques ont viré au rouge.
Les Russes «consolident leurs positions» dans le centre de Severodonetsk
Les forces Russes «consolident leurs positions» dans le centre de Severodonetsk, ville stratégique de l'est de l'Ukraine, a indiqué mercredi matin le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï.
«Les Russes poursuivent leur assaut et consolident leurs positions dans le centre de Severodonetsk», devenue capitale administrative de la région de Lougansk pour les autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Lougansk en 2014 par les séparatistes prorusses appuyés par Moscou, écrit le gouverneur sur Telegram. Les forces russes mènent aussi des attaques sur les quartiers nord, sud et est, a-t-il ajouté.
Mardi soir, le gouverneur avait annoncé que les forces russes contrôlaient «la majeure partie de la ville». «Ils continuent de détruire l'infrastructure et les installations industrielles», avait-il également indiqué.
«Près de la moitié de la ville est probablement occupée maintenant par les forces russes, dont des combattants tchétchènes», a par ailleurs déclaré le ministère britannique de la Défense sur Twitter.
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La Suisse met son veto à une demande du Danemark d’envoyer des blindés suisses en Ukraine
Le gouvernement suisse a mis son veto à une requête du Danemark d’envoyer des véhicules blindés suisses en Ukraine, citant sa politique de neutralité selon laquelle elle ne fournit pas des armes dans des zones de conflit, rapporte la télévision suisse SRF ce mercredi.
Les Occidentaux divisés sur les buts de la guerre menée par l’Ukraine
Même poussif et tardif, le consensus des Vingt-Sept au Conseil européen pour réduire de 90% leurs importations de pétrole d’ici la fin de l’année est une bonne nouvelle pour l’unité du continent. Mais il ne suffira sans doute pas à recoller les morceaux du puzzle européen, qui s’est défait au bout de trois mois de guerre.
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Des milliers de civils ne peuvent évacuer Severodonetsk
Les combats, trop dangereux, empêchent l'évacuation des civils, ce qui a fait dire au gouverneur qu'il n'y a «désormais aucune possibilité de quitter» la ville mardi, au lendemain de la mort dans cette zone du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, qui accompagnait un véhicule humanitaire évacuant des habitants.
Il pourrait rester 12.000 civils dans la ville, selon le Norwegian Refugee Council (NRC), une ONG dont l'essentiel du personnel en Ukraine y était basé jusqu'à l'invasion russe du pays le 24 février.
Selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Malyar, un des objectifs de Moscou est «d'encercler les troupes ukrainiennes et de compliquer la situation en nous faisant chanter plus tard avec ces troupes encerclées, ce qu'on peut appeler en général un "chaudron"».
Un réservoir d'acide nitrique touché par les Russes à Severodonetsk
Un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, a été «touché» mardi par une frappe russe, a annoncé le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï en appelant les habitants à ne pas sortir des abris anti-aériens.
Ce dernier a appelé les habitants de cette ville «détruite à 90%» à rester dans les abris et à «préparer des masques pour le visage trempés dans une solution de soude» après qu'un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique a été «touché» par une frappe russe.
» À VOIR AUSSI - Ukraine: «Quelques milliers» de crimes de guerre présumés identifiés dans le Donbass
«Compte tenu de la présence d'une production chimique à grande échelle à Severodonetsk, les frappes de l'armée russe dans cette ville, avec des bombardements aériens aveugles, sont tout simplement folles», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo mardi soir.
«Mais au 97e jour d'une telle guerre, cela n'étonne plus que, pour les militaires russes, pour les commandants russes, pour les soldats russes, toute folie soit absolument acceptable», a-t-il ajouté.
La mère de Frédéric Leclerc-Imhoff répond aux accusations d’un leader séparatiste de la RPL
Au lendemain de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, JRI pour BFMTV tué alors qu’il effectuait un reportage dans l’est de l’Ukraine, sa mère a tenu à réagir publiquement aux propos d’un leader séparatiste de la République populaire de Lougantsk (RPL), cité par l'agence de presse russe Tass, déclarant que le journaliste français serait en réalité un «mercenaire engagé dans la livraison d'armes aux forces armées».
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«Je suis la maman du jeune journaliste que vous avez tué hier. Votre communiqué me donne la nausée. Bien sûr vous cherchez lâchement à vous dédouaner mais sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire. Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime.»
«Malgré la douleur, je sais pourquoi mon fils est mort, ajoute-t-elle. Un jour, les véritables responsables de cette absurdité criminelle devront rendre des comptes.»
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Manœuvre des forces nucléaires russes
Les forces nucléaires russes sont en train de faire des manœuvres dans la province d’Ivanovo (Russie), selon l’agence de presse russe Interfax, citant le ministère de la Défense mercredi.
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Près de 1000 soldats sont en train d’exercer d’intenses manœuvres en utilisant plus de 100 véhicules, dont les lanceurs de missiles balistiques intercontinentaux Yars, aurait déclaré le ministère.
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Washington renforce son soutien militaire à l’Ukraine
Les États-Unis ont annoncé mardi soir l'envoi de «systèmes de missiles plus avancés» à l'Ukraine, sur le point de céder, dans l'est, la ville de Severodonetsk, où une usine chimique a été bombardée par les forces russes.
Le président américain Joe Biden a écrit mardi dans le New York Times que son pays allait «fournir aux Ukrainiens des systèmes de missiles plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clé sur le champ de bataille en Ukraine». Il s'agit, selon un haut responsable de la Maison-Blanche, de Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c'est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers, d'une portée de 80 kilomètres environ. Ces équipements font partie d'un nouveau volet plus large d'assistance militaire américaine à l'Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné mercredi.
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Toujours soucieux de ne pas être considéré comme cobelligérant, Joe Biden a insisté sur le fait qu'il «n'encourage pas» et «ne donne pas à l'Ukraine les moyens de frapper» sur le territoire russe. Pour des spécialistes, les Himars pourraient changer le rapport de force militaire sur le terrain, alors que l'armée ukrainienne semble reculer dans le Donbass face à la puissance de feu de Moscou.
Bonjour à tous, bienvenue dans ce live
Bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. Trois mois après le début de l’invasion russe, suivez ici les dernières avancées des forces russes et ukrainiennes, ainsi que les réactions et décisions internationales.
Vous pouvez retrouver les événements de la journée d’hier ici.
Guerre en Ukraine: l'Église orthodoxe ukrainienne rompt avec le patriarche Kirill
La branche moscovite de l'Église orthodoxe ukrainienne a annoncé vendredi rompre avec la Russie en raison de l'offensive lancée par Vladimir Poutine et soutenue par Kirill.
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
La Russie annonce un nouveau tir réussi de missile hypersonique Zircon
Qualifiée d'«invincible» par Vladimir Poutine, cette nouvelle arme a une portée maximale d'environ 1000 kilomètres.
Regarder la vidéo Le Figaro
Guerre en Ukraine: l’artillerie, l’arme clé dans la bataille du Donbass
Nicolas BarotteDÉCRYPTAGE - L’enjeu du combat d’artillerie est d’imposer des pertes lourdes à l’adversaire pour briser ses lignes.
Six Caesar servent au combat en Ukraine sur les 76 dont dispose la France. Sur les réseaux sociaux, de premières images de ces canons d’artillerie tirant des obus de 155 mm ont d’ailleurs commencé à circuler. D’une portée de 40 km, précis et automoteurs, c’est-à-dire installés sur un châssis de camion à roues, les Caesar font la fierté de l’armée de terre. Une à deux semaines de formation ont été nécessaires pour permettre aux soldats ukrainiens d’en maîtriser l’usage, au moins les bases. Les Caesar ont la réputation d’être complexes. Malgré leur nombre symbolique, ils contribuent à rééquilibrer le rapport de force sur le terrain face à la puissance de feu russe. Ils complètent la livraison des obusiers M777 américains de 155 mm aussi, d’une portée de 25 à 28 km. 108 ont été promis. «Plus de 80 sont utilisés dans le combat tous les jours», dit-on au Pentagone. D’autres pays, comme la Slovaquie ou la République tchèque, ont aussi livré des armes. Bratislava a offert par exemple deux Zuzana.
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L’artillerie est l’arme clé dans la bataille du Donbass. Pour tenir, Kiev réclame non seulement des équipements, des munitions (200.000 obus ont été fournis), mais aussi des systèmes plus performants. Mais lundi, le président américain Joe Biden avait freiné les ardeurs de son allié. «Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant frapper à l’intérieur de la Russie», avait-t-il indiqué. Washington craint que les Ukrainiens ne franchissent une ligne rouge en frappant les lignes intérieures de la Russie. Alors, si les États-Unis se sont engagés mardi à fournir des lance-roquettes multiples Himars, ils ne livreront pas les munitions qui permettent de tirer à plusieurs centaines de kilomètres. Ces équipements, dont le nombre n’a pas été précisé, ont une portée de 80 km avec des munitions classiques. Un haut responsable de la Maison Blanche a indiqué que «les Ukrainiens avaient fourni des assurances sur le fait qu’ils n’utiliseraient pas ces systèmes contre le territoire russe.»
Dans le Donbass, la masse est a priori du côté russe. Avant la guerre, l’Ukraine revendiquait 1800 pièces d’artillerie de type russe, dont 185 BM-21 Grad, les «orgues de Staline». La Russie disposait d’un peu moins de 5000 pièces dont 2000 BM-21. Moscou peut aussi déployer des pièces lourdes de 230 mm, des munitions thermobariques, des Smerch d’une portée de 50 km… Les forces russes assurent aussi utiliser des munitions Krasnopol d’une précision accrue. Leurs lignes logistiques permettent un approvisionnement constant en munitions.
Détruire pour ouvrir la voie
L’essentiel dans l’artillerie «ce n’est pas le canon mais l’obus», prévient une source militaire française. «Les grosses pièces permettent des destructions massives, d’attaquer des villes. Les BM-21 ont un effet de saturation pour traiter de grandes surfaces», poursuit-on. Détruire pour ouvrir la voie. L’offensive est combinée avec des tirs de missiles et un appui aérien.
Mais le combat est peut-être plus équilibré que prévu. «Russes et Ukrainiens ont sans doute déployé 400 pièces de part et d’autre» dans le Donbass, ajoute la source militaire. Mais l’Ukraine risque d’être à court de munitions de 122 ou 152 mm. Les armes occidentales utilisent, elles, du 120 et du 155 mm. Certaines munitions, compatibles avec les M777 comme les Excalibur, permettent d’accroître la précision avec un système de guidage. Mais leur livraison n’a pas été annoncée.
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L’enjeu du combat d’artillerie est d’imposer des pertes lourdes à l’adversaire pour briser ses lignes. Mais il ne se limite pas à une compétition de puissances de feu. La rapidité de décision et la précision des tirs font aussi la différence. «L’artillerie est une arme savante», a résumé Ryan Noordally, sous-officier de la Royal Artillery, dans un podcast du Collimateur, édité par l’Irsem. Sa portée de plusieurs kilomètres impose de localiser des cibles grâce à des équipes de reconnaissance, des drones (parfois en lien direct avec l’obusier pour les unités ukrainiennes), des radars ou des moyens de détection acoustiques. Les Ukrainiens exploitent aussi des sources ouvertes ou cyber. Un reportage de propagande sur le front russe a ainsi permis à un téléspectateur ukrainien de localiser une unité! Un autre a géolocalisé son téléphone volé par un soldat russe, a raconté Ryan Noordally. En 2014 lors de la guerre du Donbass, les artilleurs ukrainiens avaient quant à eux été victimes d’un cyberpiège. Ils avaient téléchargé sur leur portable une application d’aide au tir… infecté par un logiciel russe renvoyant à l’adversaire leur localisation.
La formation des soldats par les Occidentaux et l’adaptation de leur doctrine ont permis à l’armée ukrainienne de résister à l’adversaire. En touchant les postes de commandement russes, elle a démontré un savoir-faire. L’armée ukrainienne a aussi appris à disperser ses équipements sur le terrain et à les rendre mobiles pour qu’ils soient moins vulnérables. Depuis le début de la guerre, la Russie a aussi modifié son usage de l’artillerie en faisant bouger ses lignes. Les ripostes ukrainiennes ont donc su faire mouche.
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Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux
Premier planLa gauche coalisée promet de mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie mensuelle de 1 063 euros pour les 18-25 ans en études ou en formation.
Cyprien CaddeoUn contraste. D’un côté, les affiches et autres tracts « Macron président des jeunes », slogan clinquant massivement distribué par l’organisation de jeunesse des marcheurs, les « Jam » (Jeunes avec Macron), pendant la campagne présidentielle et au-delà. De l’autre, les images, que chacun a encore bien en tête, de files d’attente de jeunes précaires qui n’en finissent plus de s’étendre, devant les banques alimentaires du pays, constituées en urgence face aux conséquences de la crise sanitaire.
Un jeune sur cinq vit en France en dessous du seuil de pauvreté (réévalué par l’Insee à 1 102 euros en novembre 2021) ; 16 % d’entre eux sont au chômage. Et les moins de 25 ans n’ont toujours pas accès au RSA. « Il y a en France une partie de la jeunesse qui a le droit de voter pour le président mais qui n’a pas le droit au minimum social », résume Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Ce n’est peut-être pas pour rien si le « président des jeunes » a été réélu en avril essentiellement par les plus âgés, réalisant ses meilleurs scores chez les plus de 65 ans.
Face à cela, les forces de gauche coalisées dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) souhaitent mettre en place « dès la rentrée 2022 » une allocation d’autonomie pour les jeunes, en cas de victoire aux législatives, les 12 et 19 juin. Son montant serait fixé à 1 063 euros mensuels, au niveau du seuil de pauvreté. Elle serait ouverte à tous les jeunes de 18 à 25 ans (voire 16 ans pour les lycéens en formation professionnelle), en études ou en formation.
« À 18 ans, on est majeur légalement, mais pas ce n’est pas vrai économiquement »
L’objectif ? Garantir aux jeunes les meilleures conditions d’apprentissage . « Le constat, c’est que de plus en plus d’étudiants issus des classes populaires sont contraints d’avoir un emploi en parallèle de leurs études, explique Emma Fourreau, elle-même étudiante, coanimatrice des Jeunes insoumis et candidate de la Nupes dans le Calvados. Or on sait que faire une double journée, c’est moins de temps consacré aux révisions, aux devoirs à rendre et au repos. C’est un facteur d’échec. Il ne peut y avoir d’égalité à l’université sans revenu d’autonomie. » La nécessité de travailler pour payer ses charges s’ajoute aux déterminismes sociaux qui pèsent déjà sur les milieux les plus défavorisés, qui ne peuvent profiter du même capital social, culturel et, évidemment, économique que les enfants de cadres supérieurs. Les plus favorisés n’ont pas à se poser la question d’avoir un travail à côté, un temps précieux dans un milieu de plus en plus compétitif après les réformes des dernières années.
À ceux qui n’accèdent jamais aux études supérieures, s’ajoutent aussi ceux qui abandonnent le marathon en cours de route, faute d’argent. Autant de compétences qui s’évaporent. « Le pays a tout intérêt à avoir la jeunesse la mieux formée possible ! clame Léon Deffontaines, secrétaire général du Mouvement jeunes communistes de France (MJCF). L’objectif à terme, c’est que chaque jeune soit en emploi ou en formation. » Parallèlement, les jeunes salariés profiteront d’autres mesures, comme la hausse du Smic à 1 500 euros et la revalorisation des rémunérations pour les alternances ou les apprentissages (ces derniers seront alignés sur le Smic complet).
La mesure reprend ce que proposent de longue date les organisations de jeunesse, comme les Jeunes communistes, chez qui elle s’est appelée « revenu étudiant », ou encore les syndicats lycéens ou universitaires. Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef, salue ainsi une mesure qui va « dans le bon sens » : « Quand on est étudiant ou en formation, on est des travailleurs en devenir, donc utiles à la société. À 18 ans, on est majeurs légalement, de plein droit, mais ce n’est pas vrai socialement, ni économiquement. C’est un âge intermédiaire et de dépendance. La proposition de la Nupes nous semble être une mesure qui montre que les jeunes sont partie intégrante de la société, en tant que salariés en d evenir. »
D’autant que la situation reste tout aussi urgente qu’il y a quelques mois : « La crise sanitaire s’est relativement résorbée en termes de cas hospitalisés, mais ses conséquences économiques, elles, ne se sont pas résorbées, reprend Imane Ouelhadj . Or la contribution à la vie étudiante et de campus a augmenté à 95 euros au lieu de 92. C’est 3 euros qui font la différence dans un contexte d’inflation où le prix de l’alimentaire et des loyers augmente déjà. Sur les Crous, les loyers devraient être gelés mais les charges vont augmenter. » Et ce ne sont pas les éventuelles bourses qui suffisent à compenser cela : moins de 20 % des étudiants sont boursiers et plus de la moitié d’entre eux sont à l’échelon zéro bis, c’est-à-dire 1 042 euros sur dix mois, soit 100 euros par mois seulement.
Une mesure financée en partie par la hausse d’impôts sur les gros héritages
Alors, pourquoi ne pas simplement revaloriser les bourses en réformant les échelons ? L’allocation d’autonomie pour les jeunes soulève en effet une critique sur son caractère universel. Faut-il donner 1 063 euros à des jeunes qui ont des parents aisés pour assurer leurs arrières ? N’est-ce pas finalement donner de l’argent à des riches qui n’en ont pas besoin ? « L’idée est de considérer les jeunes comme des adultes autonomes et de troquer une solidarité familiale aléatoire et inégalitaire par une solidarité nationale, où personne n’est exclu du mécanisme, répond le communiste Léon Deffontaines. Un fils ou une fille de bourgeois aura le droit aussi à cette aide, mais par ailleurs ses parents auront payé plus d’impôts et davantage participé à la solidarité nationale qu’aujourd’hui. »
En résumé : à partir du moment où tout le monde participe, à hauteur de ses moyens, à l’effort fiscal, tout le monde a accès aux mêmes droits. Or, l’allocation d’autonomie pour les jeunes serait financée en partie par la hausse des impôts sur les gros héritages et la nouvelle fiscalité sur les entreprises. Prendre au capital pour assurer l’autonomie des travailleurs de demain : du Robin des bois dans le texte.
Législatives 2022NupesétudiantsJeunesse Le Figaro
Mauresmo sur la programmation de Djokovic-Nadal : «J'ai été voir Delphine Ernotte pour crever l'abcès»
Romain SchneiderLa nouvelle directrice de Roland-Garros est revenue mercredi matin notamment sur la polémique autour du quart de finale Djokovic-Nadal programmé en session de nuit et sur Prime Vidéo.
Les programmations nocturnes
«Je suis dans ma première année en termes de programmation de tournoi. J'apprends et ce n'est pas simple. Il est certain que l'horaire du match du soir peut poser question. On fera à la fin du tournoi un debrief, pour voir ce qui a bien fonctionné et moins bien fonctionné. En tout cas, le match Nadal – Djokovic a fini à 1 h 20 et c'était encore plein, quasiment personne n'est parti du stade. Sur tous les autres matches, il y avait du monde. Je pense qu'il y avait un vrai enthousiasme pour les gens qui travaillent en journée et qui ne viennent qu'en soirée.
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Pour les téléspectateurs, j'ai moins de recul, mais j'ai aussi des retours de la part de personnes qui sont heureuses de voir du tennis le soir quand ils travaillent la journée. Après on peut se demander si démarrer à 11 heures du matin ferait plus de sens. Sur les neuf sessions de soirée, on n'a eu qu'un seul croisement un peu chaud, avec 20 minutes de retard sur l'entrée des joueurs sur le terrain pour la night session d'Alcaraz dimanche. Mais globalement, ça s'est plutôt bien passé de ce côté-là.»
Nadal Djokovic en gratuit sur Prime Vidéo
«J'avais l'impression qu'il n'y avait pas de bonne solution. Autant sur les autres programmations, c'était assez clair, autant là, c'était plus flou. Il y a eu beaucoup de discussions. On a dû trancher en prenant tous les éléments en compte et, à la fin, on était plus dans le gris que dans le blanc ou le noir.»
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Les propos de Delphine Ernotte (directrice France TV) dans le Figaro
«J'ai demandé à la voir hier matin et on s'est vu hier après-midi, à 14h30-15h. Entretemps, il y a eu son interview . Je n'ai pas l'habitude de passer par presse interposée. Pour moi, c'est toujours en face-à-face qu'on dit les choses. Il y a eu du mécontentement, oui. Même si elle était très en colère et même si certaines choses qu'elle a pu dire ne m'ont pas plu, je suis quand même allée la voir. Au bout de trois quarts d'heure, c'était plus apaisé.
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On a pu crever l'abcès. On ne va pas se fâcher avec France Télévisions, la Fédération ne veut pas ça, personne ne veut ça. On a dû faire face à la gestion autour de ce match que personne ne pensait retrouver un jour en quart de finale. On s'est posé toutes ces questions car c'était ce match-là. Il se peut qu'une telle configuration ne se représente plus ou très peu dans les années à venir.»
L'accès au transport pour les matches se terminant après une heure du matin
«C'était un point qui sera clé à l'avenir. Il faudra avoir une réflexion pour ce qu'on peut mettre en place avec la Ville de Paris, notamment pour éventuellement retarder les derniers métros. Il faudra effectivement envisager des choses sur ce point car, pour l'instant, nous ne proposons rien pour les spectateurs une fois qu'ils quittent le stade.»
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Le match Djokovic - Nadal
«Ils n'arrêtent pas de me bluffer tout simplement, ce sont des matches à part entre ces deux-là. Ce que Rafa a envoyé sur les premiers jeux, c'est monstrueux. La réaction de Novak est également incroyable. Comme tout le monde, je suis très impressionnée. Physiquement mais aussi mentalement».
Un seul match féminin programmé en dix sessions nocturnes
«Ce n'est pas un regret au regard des confrontations qu'on avait et au vu de ce qu'on voulait proposer aux spectateurs comme match unique. Pour un match unique, c'est plus difficile de programmer un match féminin si l'affiche n'est pas très forte. En tant que femme, aussi en tant qu'ancienne joueuse, je ne me sens pas mal ou je ne trouve pas ça injuste de dire qu'aujourd'hui, il y a plus d'attrait pour les matchs masculins».
Le cas des Russes en cas de victoire
«On y a réfléchi. On restera fidèle à notre position en termes de neutralité. Il n'y aura pas de cérémonie ni d'hymne ou de drapeau en cas de victoire russe».
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Roland-Garros : Le dilemme de Toni Nadal, entraîneur de Felix Auger-Aliassime : « J'aimerais que mon neveu remporte Roland-Garros »
Le légendaire entraîneur de Rafael Nadal, devenu l'entraîneur de l'espoir canadien, s'apprête à vivre un drôle de match ce dimanche en 8es de finale de Roland-Garros contre... son neveu Rafael Nadal.
«C'est trop tard», Nadal et Djokovic pointent du doigt la programmation de nuit à Roland-Garros
Les deux joueurs qui ont terminé leur marathon de 4h12 à 1h16 du matin ont fait part de leur mécontentement.
Roland-Garros : Nadal-Djokovic sur France TV ou en payant sur Prime Video, Amélie Mauresmo va devoir trancher
Entre une diffusion gratuite du choc des quarts de finale sur le service public en journée ou un passage en payant sur Amazon le soir, la direction du tournoi hésite.
L'Humanité
Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »
EntretienFace au projet néolibéral de la députée LaREM sortante, le communiste Amadou Deme, candidat de la Nupes dans l’Essonne, veut mobiliser ceux qui ont intérêt à un « monde plus juste et solidaire ». Entretien.
Lola RuscioInvesti par la Nupes dans la quatrième circonscription de l’Essonne (Longjumeau – Limours), le candidat PCF Amadou Deme s’engage à relayer dans l’hémicycle la voix des oubliés. Face à lui, la députée LaREM sortante Marie-Pierre Rixain s’accroche à son siège, quand la droite « Les Républicains », représentée par Jérémy Martin, espère bien se refaire une santé. Pour éviter ce scénario, le candidat de gauche appelle à la mobilisation des classes populaires.
Dans votre campagne, vous évoquez les thèmes du pouvoir d’achat et du développement des services publics. Pourquoi ?
Parce qu’il y a urgence à agir. Qu’il s’agisse des jeunes, des retraités, des salariés, tous ont des fins de mois extrêmement difficiles. Les prix augmentent, tandis que les rémunérations stagnent. Même pour les plus âgés, les pensions avoisinent rarement plus de 900 euros par mois, alors que les loyers coûtent souvent autour de 700 euros. Ces situations sont profondément injustes dans un pays aussi riche que la France. Et, les entreprises du CAC 40 continuent d’engranger des bénéfices colossaux, c’est insupportable. Pour soutenir les Français, il faut immédiatement bloquer les prix des carburants et des produits de première nécessité, augmenter le SMIC à 1 500 euros, puis les salaires et les pensions. De même, pourquoi le grand patronat ou le gouvernement seraient les seuls à imposer leurs choix en matière de retraite ? Emmanuel Macron prépare une nouvelle régression sociale avec son projet de report de l’âge de départ à 65 ans. Face à cette réforme dangereuse pour les salariés, il faut s’unir pour imposer la retraite à 60 ans.
Comment ce « vivre mieux » se déclinerait-il à l’échelle de votre circonscription ?
Dans les quartiers populaires comme dans les zones rurales, il faut réinvestir dans les services publics de proximité comme la Poste ou Pôle emploi. Au niveau local, nous plaidons pour la sauvegarde de l’hôpital de Longjumeau avec son service d’urgence et sa maternité. Cet établissement public a déjà trop souffert des politiques d’austérité avec lesquelles il faut rompre si on veut garantir une offre de soins variée. Enfin, maintenir le couvre-feu sur l’aéroport Paris-Orly est indispensable pour limiter les nuisances sonores.
Depuis 1988, les droites règnent sur cette circonscription. Le rassemblement de la gauche peut-il changer la donne ?
Au fil des semaines, on observe un enthousiasme autour de notre candidature. Dans les quartiers populaires de Longjumeau, où la France insoumise a réalisé des scores importants au premier tour de l’élection présidentielle, on sent une vraie dynamique, l’espoir renaît. C’est aussi le fruit de notre campagne de proximité, puisque nous multiplions, avec ma suppléante Marie Colson, les rencontres avec les associations, les élus locaux, les habitants, le porte-à-porte. L’accueil est souvent très bon. Des mères de famille incitent les jeunes à voter, à s’engager en politique, quand d’autres s’investissent pour la première fois dans une campagne électorale. Si les quartiers populaires, les commerçants, les petites entreprises votent, on peut battre la députée macroniste. Bref, nous avons besoin de la force de ceux qui aspirent à un monde plus juste et solidaire.
NupespcfLégislatives 2022essonne Le Figaro
«Ça victimise le conjoint qui n'a pas travaillé»: après une rupture, ces femmes qui refusent la prestation compensatoire
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Ce droit permet à une ex-épouse, ou plus rarement à un ex-époux, de toucher une importante somme d'argent au moment du divorce. «Ce système présente les femmes comme des créatures faibles», dénonce l'avocate Olivia Uzan.
Début mai, Antoine*, 36 ans, a appris que sa femme, qui lui demande le divorce, demandera aussi une prestation compensatoire. «Je ne savais même pas ce que c'était» soupire ce père de deux enfants.
Sa femme, nommons-la Claire, lui a parlé «d'une sorte de pension alimentaire mais pour [elle]». Antoine la lui devrait au nom du sacrifice de sa vie professionnelle auquel elle a consenti pour élever les enfants : Claire n'a jamais pu garder un emploi car Antoine est marin, absent six mois par an. Après la séparation, elle vivra plus chichement. Selon la loi, son futur ex-mari lui doit une compensation. «Mais c'est un choix de vie qu'on avait fait ensemble... s'étonne Antoine, mon salaire payait la maison, les appartements qu’on a achetés et dont la moitié lui reviendra... C'est elle qui décide de partir et je devrais la rembourser ?»
La prestation compensatoire évoquée par Claire a été créée par la loi du 11 juillet 1975, qui introduit le divorce par consentement mutuel. Selon le Code civil, elle est fixée par un juge et destinée «à compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives».
Cette prestation, instaurée à une époque où les femmes ne représentaient que 34% de la population active (contre 49% en 2016) est calculée selon une kyrielle de critères : durée du mariage ; leurs qualifications et leurs situations professionnelles ; les conséquences des choix professionnels faits par l'un des deux pendant la vie commune pour l'éducation des enfants ou pour favoriser la carrière de son conjoint au détriment de la sienne, etc. D’un montant médian de 25.000 euros, elle est habituellement versée en une fois sous forme d'un capital. Demandée dans seulement 19% des divorces, elle est accordée dans 80% des cas. Neuf fois sur dix en faveur de la femme.
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En 20 ans de métier, l'avocate Olivia Uzan a constaté que ce système suscite un vif sentiment d'injustice chez les débiteurs. Les hommes, donc. «Je trouve de moins en moins de justification à la prestation compensatoire.» Et ce, en raison de ses convictions féministes. «Est-ce qu'on ne gagnerait pas en autonomie en cessant de compter sur cette sortie de mariage ? Au nom de l'indépendance, les femmes pourraient choisir de ne pas dépendre d'une manne masculine.» Pour elle, la prestation compensatoire devrait être réservée aux personnes qui risquent de «tomber dans l'indigence».
Dans une tribune signée dans Le Monde en 2019, la spécialiste a appelé les épouses les plus aisées à renoncer à ce droit. «Ce système présente les femmes comme des petites créatures faibles qui auront forcément plus de mal à rebondir après une rupture. En les présentant de cette façon, il les incite à l'être.»
« Je me débrouille, je ne dois pas ce que j'ai à Monsieur. »
«Est-ce se sacrifier que de rester à la maison avec les enfants ? s'interroge Olivia Uzan. Certains peuvent trouver plus de joie dans la vie domestique. Le problème de la prestation compensatoire est qu'elle victimise le conjoint qui n'a pas travaillé. On s'imagine qu'il s'agit toujours d'une femme de grand patron qui a aidé son mari à accélérer sa carrière en organisant des dîners. Alors que c'est un cliché. »
L'éternelle victime ?
C'est parce qu'elle ne se considérait pas comme une victime que Sandra, 38 ans, comptable à Roanne, a renoncé en 2020 à demander une prestation compensatoire à son ex-mari. Après 11 ans de mariage, elle pouvait prétendre à 18.000 euros environ, lui soutenait son avocate. Sandra et Florian s’étaient mariés à 25 ans. Elle était alors informaticienne, lui métallurgiste.
Après sa seconde grossesse, Sandra s'est arrêtée, elle n'a repris un emploi que deux ans plus tard. Quand ils se sont séparés, elle touchait 1500 euros par mois - en tant que comptable désormais. Florian, 2700 net. Il y avait disparité de revenus ; le mariage avait visiblement empêché Sandra de s'enrichir, l'avait visiblement freinée dans sa carrière. Une injustice semblait s'être tramée.
Pas du tout, dément Sandra : «J'ai arrêté de travailler parce que j'ai fait une dépression liée au travail. J'ai obtenu une rupture conventionnelle avant de reprendre des études.» Pour devenir comptable, elle est restée, deux ans durant, sur les bancs de la fac. «Je touchais 900 euros par mois grâce au chômage et mon mari, 2500 euros. On partageait tout.» Jamais Florian ne lui a reproché de mettre moins au pot commun.
Quand Sandra a repoussé l'alléchante perspective de la compensation, son entourage l'a traitée de «dingue». «On me disait “ce sera un bon départ pour un bien immobilier”. Mais je ne comprenais pas au nom de quoi j'y avais droit. Je n'ai rien perdu pendant mon mariage, mon ex-mari ne m'a contrainte à rien et il a partagé son argent avec moi, on n'avait qu'un seul compte.» Son renoncement, Sandra le qualifie de féministe. «Je me débrouille, je ne lui dois pas ce que j'ai aujourd'hui.»
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En 2019, Fanny Vivier, 30 ans, vendeuse dans une épicerie, a renoncé à son droit pour le même motif. Elle était mariée depuis sept ans à Ulysse, fonctionnaire de catégorie C, quand ils ont décidé de divorcer. Fanny était alors mère au foyer après avoir officié comme manutentionnaire. Elle s'était arrêtée pour s'occuper des enfants, de leur garçon malade notamment. «Quand j'ai parlé du divorce à mon avocate, elle m'a demandé si je voulais une prestation compensatoire mais je n'en voyais pas le sens». S'occuper des enfants était aussi son choix. Et elle ne croit pas avoir été pénalisée. «Je pars du principe suivant : quand c'est décidé à deux, on est quittes. Après tout, on vivait sur son salaire à lui.»
Choisir ou ne pas choisir, telle n'est pas la question
Après que Me Olivia Uzan a publié sa tribune, elle a reçu plusieurs réactions. Aucune des féministes. «J'ai l'impression que le sujet ne les intéresse pas. Sans doute parce qu'une forme d'archaïsme persiste et qu'il est confortable de garder des avantages acquis, même si leurs fondements ne sont ni justes ni féministes.» Les féministes feraient-elles l'autruche ? En réalité, si elles ne contestent pas le principe de la prestation compensatoire, c'est qu'elles n'en font pas du tout la même lecture qu'Olivia Uzan.
Dans leur ouvrage Le Genre du capital (2019, La Découverte), les sociologues Sibylle Gollac et Céline Bessières s'inquiètent plutôt des conditions trop strictes de ce mécanisme qui empêche certaines femmes d'en bénéficier (si la disparité de revenus n’est pas conséquente, si le couple n'est pas marié...) Alors qu'elles pâtiraient toutes de la vie conjugale. À cause notamment du moindre investissement des hommes dans les tâches domestiques qui contraint ces dames à faire les lessives, s'occuper des enfants presque sans aide parfois. Au risque de ralentir leur carrière professionnelle, leur progression salariale. ce qui, in fine, les place dans la position de celle qui peut s'arrêter de travailler pour les enfants puisqu'elle gagne moins.
Bref, le choix de la femme dans le contexte du couple serait soumis à la pression du système.
Économiste, auteur de Traitement juridique des conséquences économiques du divorce, Cécile Bourreau-Dubois considère qu'il n'est pas pertinent de savoir qui a fait le choix, dans un couple, d'arrêter de travailler. Ce qui compte, «c'est le coût de la rupture pour les partenaires, point.» Elle ose une comparaison avec la fusion d'entreprises : «Quand deux entreprises nouent un partenariat, que cela se passe mal et qu'il y a rupture commerciale, celle qui a subi un dommage peut demander des comptes à l'autre. C'est normal. Tant que le partenariat fonctionne, on ne cherche pas à savoir qui en a été à l'origine. Eh bien, un couple est, entre autres choses, un partenariat économique.»
Mais, lui objecte-t-on, les conjoints débiteurs qui ne sont pas à l'origine du divorce, n’ont-ils pas raison de trouver injuste d’être à la fois quittés et à la fois sommés de payer ? «Même si on est, entre guillemets, le coupable de la rupture, on a des droits.» répond-elle. Dont celui de ne pas s'appauvrir.
*Ce prénom a été modifié
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L'Humanité
Un parlement de la Nupes « constructif et insolent »
ActuLa Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté lundi soir son nouveau parlement, composé de syndicalistes, d’intellectuels, d’artistes, de militants associatifs, de responsables d’ONG et d’élus. Jean-Luc Mélenchon espère que cette instance perdurera et fera preuve d’audace même en cas de victoire de la Nupes aux législatives, au motif qu’il « est impossible de changer la société aussi fondamentalement que nous en avons l’ambition sans une implication populaire de masse ».
Aurélien SoucheyreLe parlement de l’Union populaire s’est élargi au moment de devenir celui de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), en passant de 300 à 500 membres. Présenté lundi soir à Paris, il a vocation à « construire une culture politique commune pour gagner la bataille culturelle » et à marquer des points « partout où on peut faire reculer le règne de l’argent et faire primer l’humain », a fait savoir sa présidente Aurélie Trouvé, insoumise et ancienne d’Attac. « Le rassemblement des mouvements culturels, syndicaux et associatifs est forcément utile. Nous avons trop souvent souffert et vécu des moments de solitude extrême à l’Assemblée et au Sénat. Il faut articuler les combats au Parlement et en dehors. Reste à savoir quelle forme cela prendra », ajoute Éliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat, qui devient vice-présidente du parlement de la Nupes, aux côtés de la secrétaire nationale du PS Corinne Narassiguin, de l’eurodéputée EELV Marie Toussaint, de la coordinatrice de Génération.s Sophie Taillé-Polian et des insoumis Manon Aubry et Eric Coquerel.
De nombreuses personnalités, artistes, intellectuels et syndicalistes ont aussi rejoint ce nouveau parlement de la Nupes. Comme les historiennes Mathilde Larrère et Ludivine Bantigny, les économistes Eloi Laurent et Thomas Coutrot, le psychanalyste Roland Gori, les écrivains Christian Salmon et Eric Vuillard, l’ancien rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité Nicolas Cadène, les sociologues Monique Pinçon-Charlot et Ugo Palheta, l’ancienne secrétaire générale du SNES FSU Frédérique Rolet, la présidente de l’association Mieux voter Chloé Ridel, celle de Notre affaire à tous Clotilde Batho, les réalisatrices Eva Darlan et Françoise Davisse…
« J’espère que cette alliance à gauche durera le plus longtemps possible », a annoncé l’historienne Laurence De Cock, qui s’est décidée à rejoindre le parlement de la Nupes sur la question des écoles. « L’école est sous respiration artificielle. Nous sortons laminés de cinq années de blanquérisme », s’indigne celle qui considère que « comme l’hôpital, l’école doit être réparée ». Cette union à gauche est également saluée par l’ancienne secrétaire nationale de la Confédération paysanne Geneviève Savigny, qui insiste : « je ne pouvais pas faire autrement que d’être là ». « Sur tous les sujets où je me suis battu, c’est toujours l’union qui nous a aidés à avancer », abonde Denis Quinqueton, codirecteur de l’Observatoire LGBT +, pour qui ce parlement est « une très bonne idée ».
« Le champ politique, le champ syndical, le champ associatif ne se confondent pas », observe pour sa part Karl Ghazi. « Et pourtant on ne gouverne pas de la même manière quand gouvernement et mouvement social avancent ensemble que quand ils s’affrontent et que les syndicats sont sur le reculoir », ajoute le porte-parole de la CGT Commerce et Services de Paris. Celui qui se bat depuis plus de vingt ans pour des salaires justes, pour l’égalité professionnelle, pour la démocratie en entreprise et contre les contrats ubérisés précise être là « par adhésion aux propositions de la Nupes ». « Ma volonté est de me battre de toutes mes forces pour la victoire la plus large possible et pour faire grandir la Nupes dans le cadre de ce parlement », indique-t-il. « Nous sommes au pied du mur : le modèle productiviste, le modèle capitaliste nous conduisent droit dedans », affirme également la journaliste Marie-Monique Robin, membre du parlement.
« Je sais très bien que la pérennité de ce parlement n’est pas acquise », a ensuite mesuré Jean-Luc Mélenchon, qui considère pourtant que cette instance est une « nécessité ». « Il est impossible de changer la société aussi fondamentalement que nous en avons l’ambition sans une implication populaire de masse, qui intervient directement dans les affaires de l’État », a argumenté l’insoumis devant le premier secrétaire du PS Olivier Faure, le secrétaire national d’EELV Julien Bayou, et le porte-parole du PCF Ian Brossat. Celui qui deviendra premier ministre si la Nupes remporte les législatives, expose que les grandes réformes à mener ne pourront pas se faire uniquement depuis l’Assemblée nationale. « C’est très compliqué d’être à la fois le pouvoir et les contre-pouvoirs, mais c’est pourtant cet exploit qu’il va falloir que nous fassions si nous voulons aller aussi loin que nous voulons dans les ruptures », a-t-il poursuivi, appelant à ce que le parlement de la Nupes soit « constructif et insolent envers le pouvoir même si c’est nous qui l’exerçons ».
La raison ? La situation d’urgence sociale, écologique et démocratique, d’une part. Mais aussi la nature même du système en place, qui ne peut pas être renversé de A à Z en un seul jour, estime-t-il. « Il va falloir remettre en route une mécanique que nous réprouvons : la croissance. Nous avons besoin d’un peuple qui ne soit pas muré dans la survie », insiste Jean-Luc Mélenchon, au motif que les citoyens ont besoin de sécurité pour bâtir une transformation profonde en pleine conscience. Parallèlement à cette relance de la croissance, le gouvernement de la Nupes devra « engager fermement, rudement, les changements fondamentaux pour changer le système », en faisant preuve « d’audaces » comme aucune autre génération, prévient Jean-Luc Mélenchon, qui affirme voir poindre « une conscience écologique, une conscience sociale, oserai-je dire une conscience communiste spontanée » chez les citoyens, ainsi qu’une « perception du fait que le futur se construit dans la rupture ».
Se disant certain que « le bloc populaire peut être le premier parti de France le soir des législatives » et qu’une page nouvelle est en train de s’écrire à gauche, il s’est montré confiant pour les 12 et 19 juin qui viennent.
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Jean-Christophe Cambadélis prépare ses troupes
ActuPS Avec 200 socialistes, l’ex-premier secrétaire du parti lance un manifeste visant à refonder une prétendue « gauche de gouvernement ».
Naïm Sakhi«Personne ne pense, au PS, que le parti d’Épinay doit continuer. Maintenant, la question à se poser, c’est le relance-t-on sous le pavillon mélenchoniste ou sous celui de la social-démocratie ? » En conférence de presse, lundi, Jean-Christophe Cambadélis n’a toujours pas digéré l’entrée du PS dans la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). L’ex-premier secrétaire, qui avait appelé il y a quelques semaines le PS à « s’autodissoudre », estime désormais que l’arrivée de Jean-Luc Mélenchon à Matignon « nous conduirait dans la situation de la Corée du Nord ». C’est pourquoi il a lancé un manifeste : « Être social-démocrate en 2022 ». Ce texte, signé par 200 « socialistes ou anciens », principalement issus du club de réflexion de l’ex-député de Paris, la Nouvelle Société, vise à refonder une prétendue « gauche de gouvernement ». « La puissance du capitalisme est une condition impérative pour construire une économie sociale et écologique de marché, dans l’objectif de parvenir à une économie décarbonée », écrivent-ils, loin de la rupture avec les politiques néolibérales prônée par la Nupes.
l’option sociale-libérale
D’autant que, pour Jean-Christophe Cambadélis, « la dynamique n’est pas là », autour de la Nupes. En cause, selon lui, l’absence d’une gauche « réaliste et sociale-démocrate », capable de « réunir l’ensemble des forces de gauche » pour « mobiliser les abstentionnistes ». L’ex-patron du PS est de plus persuadé que la radicalité portée par les insoumis, aujourd’hui dominants à gauche, n’est pas à même de convaincre les électeurs modérés de quitter les rangs macronistes. « Les divergences sont telles que la Nupes explosera aux élections européennes », poursuit l’ancien dirigeant, pour qui l’enjeu est de « remettre le PS sur une ligne sociale-démocrate ou d’en recréer un ». Il se donne d’ailleurs un an pour écrire un programme « fondamental », sur le modèle du SPD allemand, capable de « changer profondément la société ». Mais cette prise de position s’inscrit surtout dans la préparation du prochain congrès socialiste, prévu à la fin de l’année.
« Olivier Faure a des défauts, mais il a une qualité : sa plasticité. Il est extrêmement attentif aux rapports de force », assure Jean-Christophe Cambadélis. « Plus l’opposition interne va se coordonner, plus la direction du PS devra prendre en compte cette option au congrès », insiste-t-il. Une option qui consiste donc à remettre le PS sur une ligne sociale-libérale, celle-là même qui a discrédité la formation, tout en propulsant Emmanuel Macron à la tête de l’État. Tout un programme. N. S.
parti socialisteNupesjean-christophe cambadelis Le Figaro
Rachida Dati a signalé au procureur le député LREM Gilles Le Gendre pour «harcèlement sexuel et moral»
Jean CittoneLa maire du 7e arrondissement de Paris s'est saisie d'accusations d'une ex-collaboratrice à l'égard de l'ancien président du groupe LREM à l'Assemblée.
Rachida Dati s'en va t’en guerre contre la majorité présidentielle à Paris. Alors que le premier tour des élections législatives approche à grands pas, la maire du 7e arrondissement a saisi le procureur contre le député LREM de Paris Gilles Le Gendre, selon une information du Parisien . L'ex-garde des Sceaux juge que l'élu est mis en cause dans des affaires de harcèlement moral et sexuel, lorsqu'il était à la tête du groupe LREM à l'Assemblée nationale (2018-2020).
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Pour demander l'ouverture d'une enquête judiciaire, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy fonde en partie ses accusations sur un article récent de Mediapart, qui rappelle des allégations déjà formulées en 2018 à l'égard de Gilles Le Gendre, lors de son élection à la tête du groupe LREM à l'Assemblée. Celles-ci arguaient de «comportements inappropriés» du parlementaire « à l'égard d'au moins une collaboratrice parlementaire». À l'époque, Gilles Le Gendre avait déjà nié les faits qui lui étaient reprochés.
Dans sa saisine au procureur de Paris ce lundi 30 mai, Rachida Dati rappelle les différentes mises en cause dont le député a fait l'objet depuis 2020 et estime que ces éléments «paraissent devoir justifier l'ouverture d'une enquête, tout particulièrement au regard de la gravité des faits, de la qualité de leurs auteurs présumés et de l'enceinte institutionnelle où ils se seraient produits».
Gilles Le Gendre accuse Rachida Dati de «dénonciation calomnieuse»
Le député de Paris estime dans un communiqué que l'ex-garde des Sceaux ravive «la rumeur ayant servi à une manipulation grossière pour tenter d'empêcher son élection à la présidence du groupe LREM en 2018». La collaboratrice parlementaire avec laquelle il aurait possiblement eu un comportement inapproprié n'avait pas souhaité donner suite. Le député est désormais candidat à sa réélection dans la 2e circonscription de Paris, qui englobe une partie du 7e arrondissement, celui de Rachida Dati. Il aura notamment face à lui le candidat des Républicains Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e.
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La temporalité de la mise en lumière de cette affaire par Rachida Dati interroge par ailleurs le macroniste. «À quelques jours d'une élection dans une circonscription dont je suis le député sortant elle, l'une des maires, soutien de l'un de mes concurrents, il est facile d'imaginer les motivations de cette témoin de moralité auto-proclamée», a réagi Gilles Le Gendre. L'élu rappelle qu'aucune plainte n'a été déposée contre lui. Il a demandé à son avocat «d'engager des poursuites pour dénonciation calomnieuse».
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Stade de France : pour Jean-François Copé, «ça ne sert à rien de s'acharner sur Gérald Darmanin»
L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Législatives 2022 : Ensemble! en tête mais pas certain d'avoir la majorité absolue, selon un sondage
La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
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L'Humanité
Riposte de gauche en pays ciottiste
ReportageLégislatives Dans les vallées transfrontalières, à l’est des Alpes-Maritimes, la Nupes se présente comme seul vrai barrage contre l’extrême droite.
Émilien UrbachBreil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Ici, dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, les 12 et 19 juin prochains, voteront les habitants de la vallée de la Roya, ceux de la Bévéra, du Paillon et du littoral de Beaulieu à Menton. Pour les militants de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), l’enjeu principal est de barrer la route à l’extrême droite. Celle-ci mène, dans ces vallées proches de la frontière italienne, une violente campagne anti-immigration. Si elle présente pas moins de trois candidats, celui qui se fait le plus entendre n’est autre que Damien Rieu. Transfuge lepéniste au sein de Reconquête !, l’ancien porte-parole de Génération identitaire compte surfer sur la dynamique de son camp au deuxième tour de la présidentielle. Appuyée par le positionnement pro-Zemmour du député (LR) Éric Ciotti, chef de la droite azuréenne, l’extrême droite est arrivée en tête pratiquement partout dans cette circonscription. « Ce vote est surtout un vote anti-Macron », affirme Catherine, militante communiste, sur le marché de Breil-sur-Roya, ce mardi 24 mai, au côté de la candidate PCF suppléante de la Nupes, Fabienne Revillet.
Ici, le président de la République est associé au sentiment de mépris vécu par la population lors de la tempête Alex. Marie, marchande de semis bio sur le marché peut en témoigner. « Elle vient de recevoir une convocation au commissariat pour avoir manifesté lors de la venue de Macron, après la tempête », raconte Lorène, avocate et militante de la Nupes. La jeune femme s’était approchée du président avec un message de colère inscrit sur la paume des mains. « Ils disent qu’il s’agit d’évoquer les faits, mais c’est surtout un moyen de mettre la pression, reprend Lorène. Le climat est détestable. » Et il joue manifestement en faveur des candidats d’extrême droite.
Cependant s’est aussi développé, ces dernières années, dans ce territoire, un large élan de solidarité avec les exilés bloqués à la frontière franco-italienne. Sur le marché, devant l’étal d’Emmaüs, fondé par Cédric Herrou, Sylvain Gogois, un militant PCF, évoque son expérience avec Salomé qui vient d’arriver dans la vallée. « J’ai hébergé jusqu’à 20 personnes, se rappelle-t-il. Mon épouse a été condamnée pour délit de solidarité. Mais il y a aussi d’autres combats. Celui contre la métropolisation imposée par Christian Estrosi. Ou contre la circulation des camions afin de favoriser les transports ferroviaires. »
Des batailles que Sophie Bournot-Poulet, candidate PCF titulaire, entend porter à l’Assemblée nationale. « Nous pouvons renverser la table, confie-t-elle, ce samedi 28 mai, à Touët-de-l’Escarène. Moi, je me retirerai en faveur du candidat en position de battre l’extrême droite. Mathématiquement, nous pouvons être celui-là. Il faut convaincre les électeurs un par un. »
La Nupes multiplie les rendez-vous pour y parvenir. Le vendredi 27 mai, le duo était à Saorge, pour l’arrivée de la course cycliste dédiée au souvenir de Virgile Barel, député PCF du Front populaire, en 1936. Le lendemain, les candidates et militants se donnaient rendez-vous sur la côte. « C’est plus compliqué à Menton ou à Beausoleil, explique Catherine, on y croise beaucoup de touristes et de gens plus fortunés que dans les vallées. Mais il y a aussi une grande partie de la population qui a besoin que les choses changent. » Le prochain temps fort devrait se dérouler samedi 4 juin avec la programmation, à Breil-sur-Roya, de l’humoriste Guillaume Meurice. À cette occasion, la Nupes organisera un débat sur l’égalité hommes-femmes. Un autre sujet primordial pour ce duo de candidates, ayant la particularité, dans cette circonscription, d’être 100 % féminin et 100 % communiste.
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À Montargis, le collectif Ibiza se jette à l’eau pour la Nupes
ActuCampagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre Bruno Nottin et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Vendredi, un groupe d’activistes anti-Blanquer est venu prêter main-forte à la campagne du candidat de la Nupes.
Olivier ChartrainMontargis (Loiret), envoyé spécial.
Une petite foule s’est rassemblée sur les gradins qui bordent le canal de Briare, en plein cœur de Montargis, pour le meeting de Bruno Nottin, candidat PCF-Nupes pour les législatives. Et soudain, devant eux surgit… Jean-Michel Blanquer lui-même ! Le ministre défroqué – au sens littéral du terme puisque sous sa veste de costume il porte un simple caleçon de bain – toise le public avec mépris puis lance un tonitruant : « Bonsoir les gauchistes ! » Et tout le monde éclate de rire. Car tous savent déjà que ce Blanquer-là est en réalité « Jean-Michel Planquer », ou Nour Durand-Raucher dans la vraie vie, conseiller EELV de Paris mais surtout parfait sosie du vrai Blanquer et âme du collectif Ibiza. Ce groupe informel de militants s’est fait connaître en dansant en maillot de bain en plein mois de janvier sous les fenêtres du ministère de l’Éducation nationale, afin de dénoncer ce ministre en vacances à Ibiza à la veille d’une rentrée sous la menace d’une nouvelle vague de Covid.
Le vendredi 27 mai, ils sont arrivés à une dizaine à la gare de Montargis pour mobiliser autour la campagne de la Nupes contre le candidat Blanquer, directement parachuté depuis l’Élysée. Direction le lac de Châlette-sur-Loing, tout proche, pour une baignade collective – vrai-faux ministre en tête – et une réunion rapide sur une table de pique-nique. L’argent réuni grâce à une cagnotte a servi à imprimer un millier de tracts avec, au recto, le portrait de « Jean-Michel Planquer » et, au verso, le vrai bilan du vrai Blanquer : 7 500 suppressions de postes de professeurs en cinq ans, triplement des démissions, salaires inférieurs de 20 % à la moyenne des enseignants dans l’OCDE, catastrophique réforme du bac, Parcoursup…
Entre ces activistes essentiellement parisiens et les militants locaux, on se regarde un peu, mi-amusés, mi-étonnés, mais la sauce prend. Joanna, aide-soignante non loin de là, pose l’ambiance dans la circonscription : « Benoît Digeon (le maire LR de Montargis – NDLR) est un ancien commerçant, il a fait poser une guirlande à 43 000 euros dans la principale rue du centre-ville. Imagine ce qu’on aurait pu faire avec cet argent pour les habitants des quartiers populaires de Chautemps ou de la Chaussée… où il ne va jamais ! » Mais trêve de discussion, il faut passer à l’action. La troupe s’ébranle vers le cœur de ville, enfile maillots de bain et colliers de fleurs à la terrasse d’un café, sous les regards interloqués des clients, puis envahit la rue avec une sono tonitruante qui diffuse une version électro de Vamos a la playa.
« Je n’ai pas envie qu’il casse la circonscription ! »
Un dispositif qui ne suffit pas à détromper certains passants, comme ce couple persuadé d’avoir croisé le vrai Jean-Michel Blanquer, après que le faux a pris la pose devant… la vraie permanence – fermée – de l’ancien ministre. Alicia, elle, sait parfaitement pourquoi elle est là : « Blanquer a cassé l’école pendant cinq ans, explique cette professeure des écoles et militante à SUD éducation. Je n’ai pas envie qu’il casse la circonscription ! » Marie, enseignante elle aussi, est carrément venue tout exprès de l’Essonne : « Il faut dénoncer son bilan pitoyable, ce qu’il a fait au service public. Il était temps qu’il s’en aille, et je serais très contente qu’il n’y ait pas de suite à son histoire ! » « Tous les enseignants de France regardent Montargis et attendent la sanction de Blanquer ! » résume Ian Brossat, porte-parole du candidat Fabien Roussel à la présidentielle, lors du meeting.
« Nous sommes forts parce que nos adversaires reprennent les batailles que nous menons depuis des années », lance à son tour Bruno Nottin. Comme celle de la construction d’un IUT dans ce territoire sans enseignement supérieur. Ou celle d’un centre de santé, alors que les habitants doivent se débrouiller avec une petite dizaine de médecins : « À Montargis, on le demande depuis douze ans ; à Châlette, on l’a fait ! » tonne le candidat. Sa suppléante, Francine Phesor, connaît bien le sujet : aide-soignante et adjointe chargée de la santé au sein de la municipalité communiste de Châlette, elle nous précise que le centre municipal de santé, ouvert fin 2017, reçoit désormais « 5 000 patients par an, dont plus de la moitié (53 %) ne vient pas de Châlette mais du reste de l’agglomération. »
Dans cette circonscription qui a toujours été à droite, « nous avons une fenêtre », estime Bruno Nottin. Ce qu’est venu confirmer un sondage Ifop pour le JDD, paru dimanche : derrière le candidat RN, en tête avec 28 %, Blanquer (23 %) et Nottin (22 %) s’y tiendraient dans un mouchoir de poche – avec, au vu de cette journée de vendredi, des dynamiques bien différentes. Qui sait ce qui se passerait le 19 juin si le candidat de la gauche enfin rassemblée affrontait, selon ses propres termes, « l’imposture sociale » du RN ?
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École: «Le prochain problème sera le niveau et l’existence même des professeurs»
TRIBUNE - Dans les salles de classe, Jean-Michel Blanquer n’est pas regretté et les causes de la nomination de Pap Ndiaye indiffèrent. L’école est dans un tel état que des sujets plus pressants préoccupent les enseignants, argumente le professeur de philosophie Adrien Louis.
Docteur en philosophie, professeur au lycée et chargé de cours d’histoire politique à l’université du Littoral-Côte d’Opale. Adrien Louis est l’auteur de deux ouvrages remarqués, «Leo Strauss, philosophe politique», tiré de sa thèse et préfacé par Pierre Manent (CNRS Éditions, 2019) ainsi que «Les meilleurs n’auront pas le pouvoir. Une enquête à partir d’Aristote, Pascal et Tocqueville» (PUF, 2021), Prix Émile Perreau-Saussine de philosophie politique. Ce prix récompense l’œuvre d’un chercheur en sciences humaines de moins de 40 ans.
Au lycée, la politique menée par Jean-Michel Blanquer n’était guère appréciée. Sa réforme du baccalauréat, dont nul n’a jamais bien vu à quel problème elle entendait répondre, a certainement réussi à compliquer la vie des enseignants et des administrateurs, pour un résultat globalement stérile, et dans le détail ubuesque.
Ainsi, en ce joli mois de mai, les élèves de terminale ont passé leurs deux épreuves de spécialité (avec quelques jours banalisés pour leurs révisions, car les vacances de Pâques n’y suffisaient point), leurs épreuves de sport, certaines épreuves de langue, et de temps à autre, ils peuvent aller en cours pour les disciplines évaluées en contrôle continu.
Comme les moyennes de contrôle continu doivent, quant à elles, reposer sur un nombre significatif de notes, et que ce nombre doit être - équité oblige - le même pour tous les élèves, il faut bien sûr que chaque professeur organise plusieurs devoirs par trimestre, mais aussi qu’il prévoie des rattrapages systématiques pour les élèves absents. L’absence au rattrapage donne lieu à une convocation «officielle» à un deuxième rattrapage, pour lequel l’absence est sanctionnée d’un zéro.
Cette judicieuse machinerie, tournant à plein régime pour nos élèves les plus motivés, sera bientôt parfaitement huilée et à la hauteur de la simplification tant espérée du bac. En attendant, certaines classes de seconde et de première ont déjà eu leur conseil de classe du troisième trimestre, si bien que le mois de juin est presque officiellement, pour les quelques élèves qui s’obstineront à venir, le premier mois des «vacances apprenantes».
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Qui le croirait? Toutes ces mesures ne redonnent pas le moral aux enseignants. Mais qui en a cure? Quand on considère la désinvolture avec laquelle notre ministère s’est récemment vanté d’avoir anticipé la carence de candidats admissibles aux Capes de mathématiques et d’allemand, on ne sait ce qui est le plus terrifiant, de la légèreté ou du cynisme ambiants. Car ce que chacun peut prévoir sans grand risque de se tromper, c’est que bientôt plus aucun concours ne trouvera assez de candidats compétents pour venir éduquer nos enfants. Notre prochain problème ne sera donc plus le niveau des élèves, mais le niveau et l’existence même des professeurs. Notre ministère se félicitera-t-il alors d’avoir si bien prévu la dégradation qu’il aura si bien orchestrée? Dans les couloirs, il se dit qu’il envisage plutôt de supprimer purement et simplement les concours de recrutement. Il est de sage politique de dérober à la conscience publique un problème qui devient un peu trop criant.
Dans ce contexte, il n’est guère étonnant que la nomination de Pap Ndiaye n’ait suscité aucun émoi particulier en salle des professeurs. Dans ces modestes régions, il importe peu que le nouveau ministre symbolise la méritocratie dont il se dit le «pur produit», ou la pensée décoloniale. Sans expérience d’enseignement dans le primaire ni dans le secondaire, sans préoccupation connue pour ce sujet, il sera de toute façon au service d’un président dont la principale proposition éducative aura été, durant sa maigre campagne, d’annexer l’augmentation des salaires des professeurs à leur volonté (bientôt commandée) de remplacer leurs collègues absents. Même si Emmanuel Macron est revenu sur cette proposition, il n’en fallait guère plus pour saisir la haute idée qu’il se fait des professeurs (qui n’ont, en l’état, que le salaire qu’ils méritent, et qui n’auront, dans l’avenir, que le plaisir d’augmenter leur «pouvoir d’achat»), sa grande ignorance du fonctionnement des établissements scolaires et la pauvreté de sa réponse à la faillite de notre système éducatif.
Aveuglement et impuissance
Ainsi, ce que Pap Ndiaye symbolise bien malgré lui, ce n’est ni la méritocratie, ni la diversité, ni le wokisme. C’est plutôt l’éternelle reconduction d’une politique qui ne veut rien entendre de ce que les enseignants peuvent dire et suggérer, puisqu’elle est persuadée d’avoir les bons principes dont ils ne sont, pour leur part, que les mauvais agents récalcitrants ou fainéants. Car après tout, n’est-ce pas de leur faute si les élèves ont un faible niveau? N’est-ce pas leur rôle de les éduquer? Rappelons que Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, trouve déplacé que les enseignants s’inquiètent des remontrances islamistes de certains élèves, puisque c’est précisément leur mission d’éclairer une jeunesse ardente. À droite comme à gauche, on est ainsi à peu près convaincu que si les professeurs se plaignent de leur métier, c’est tout simplement parce qu’ils ne savent pas bien l’exercer. Et c’est pourquoi le ministère de l’Éducation n’est généralement pas en reste pour alimenter le mépris envers ses propres agents. Cette «belle maison de la vie», comme l’a appelé Jean-Michel Blanquer lors de sa passation de pouvoirs, se retrouve alors si pleine de rancœur, que chacun attend la première occasion d’en sortir, et que personne ne se presse à sa porte.
Mais laissons là nos doléances, et faisons une simple remarque. Comment ne pas voir dans tout cela un dysfonctionnement très profond de notre régime politique et administratif? Car à l’école aussi bien qu’à l’hôpital, il ne paraît pas raisonnable que la haute administration puisse être à ce point sourde à ce qui se dit sur le terrain, et que la parole de terrain soit à ce point impuissante. C’est parce qu’il y a trop d’aveuglement d’un côté, et trop d’impuissance de l’autre, que nos administrations publiques se retrouvent dans une situation morale et matérielle si dégradée, enfermées dans un cercle de mépris, d’ignorance et d’inefficacité. Il aura fallu cinq ans à notre président pour envisager de mener des politiques un peu plus concertées avec les différents acteurs de la vie sociale. Espérons qu’il ne lui faille pas cinq ans de plus pour comprendre que la concertation du pouvoir avec la réalité ne devrait pas tenir au bon vouloir du prince, mais à la structure même d’un régime représentatif.
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L’éditorial du Figaro: «Chaos au stade de France: les yeux grands fermés»
Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.
Daniel Riolo: «Le fiasco du Stade de France n'a rien à voir avec les supporters anglais mais beaucoup avec des jeunes de cités»
ENTRETIEN - Contrairement à ce qu'affirment les autorités, les débordements en marge de la finale de la Ligue des Champions n'ont pas été causés par des supporters anglais, explique le journaliste sportif Daniel Riolo. Selon lui, ces événements révèlent un problème global de sécurité en France.
Mathieu Bock-Côté: «Déconstructionnisme, première riposte»
CHRONIQUE - Banalisation de concepts comme racisme systémique et privilège blanc, autodafés, destruction de statues, écriture inclusive... C’est une nouvelle révolution culturelle qui bulldoze à grande vitesse l’Occident.
Le Figaro
Fiasco du Stade de France : pour Marine Le Pen, Gérald Darmanin «devrait démissionner»
Dinah CohenLa candidate du RN estime également que le ministre devrait «présenter ses excuses» aux Britanniques.
Marine Le Pen fait monter la pression sur le ministre de l'Intérieur. Quatre jours après les scènes de violence qui ont émaillé la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, la candidate malheureuse de la présidentielle souligne les «mensonges» de Gérald Darmanin, lequel maintient le scénario d'une «fraude massive» de faux billets. Selon elle, il s'agit là d'une situation «gravissime» qui doit le mener à démissionner.
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«La France a donné le spectacle de ce qu'elle est en train de devenir, c'est-à-dire une zone de non-droit général.» Opposante d'Emmanuel Macron, la candidate à sa réélection aux législatives dans le Pas-de-Calais ne manque pas de fustiger l'action de l'exécutif. Sur France 2 mercredi 1er juin, elle s'indigne de voir Gérald Darmanin maintenir auprès des médias sa version concernant des milliers de faux billets. «Qu'un ministre vienne à la télévision mentir comme il l'a fait, c'est très grave, parce qu'il n'y a dans son propos ni neutralité, ni vérité, ni probité», insiste-t-elle.
«Un fiasco pareil»
Désormais, la députée sortante ne se contente plus de critiquer la gestion de la situation. «Dans n'importe quelle démocratie, face à un fiasco pareil qui s'est déroulé devant 400 millions de téléspectateurs et qui donne de la France une image déplorable, il devrait de lui-même considérer qu'il doit partir», affirme-t-elle. Avant d'appuyer ses propos sur les réseaux sociaux, en écrivant clairement : «Gérald Darmanin devrait démissionner.»
Pour Marine Le Pen, il s'agit également de présenter des excuses aux Britanniques. Car «M. Darmanin a commis une diffamation à l'égard des supporters de manière générale et des supporters anglais en particulier». «Si on ne veut pas rajouter une crise diplomatique, il devrait présenter ses excuses», conclut-elle.
Stade de France : pour Jean-François Copé, «ça ne sert à rien de s'acharner sur Gérald Darmanin»
L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
Incidents au Stade de France : «Des jeunes des quartiers alentour ont tenté de s'engouffrer», affirme Amélie Oudéa-Castéra
La ministre des Sports affirme que 30 à 40.000 personnes étaient sans billets ou munies de billets falsifiés.
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La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
Le Figaro
Cambriolages : le classement des villes les plus ciblées par les malfrats
Paul CarcenacEXCLUSIF - Nous avons classé toutes les villes de plus de 20.000 habitants selon l'intérêt qu'elles représentent pour les cambrioleurs, mesuré sur les dernières cinq années. Découvrez si votre commune figure dans une zone où les risques sont élevés.
Les vacances d'été sont bientôt là. Pour les cambrioleurs aussi, c'est la haute saison. «Il y a eu une industrialisation de leurs pratiques, pointe Alain Bauer, professeur de criminologie au conservatoire national des Arts et Métiers. Ce sont surtout des bandes organisées venues de pays de l'Est, qui viennent faire une petite semaine de cambriolage, où ils multiplient les opérations sur un territoire très restreint». Ils écument les maisons ou les appartements d'une même ville, sur des laps de temps très courts avant de repartir, en camionnette, en bus, voire en avion dans leur pays. Les pistes sont alors brouillées. Jusqu'à ce qu'ils reviennent dans la même commune, ou un peu plus loin si la sécurité des habitations s'est trop améliorée à leur goût. «Ce sont des gens affûtés, ce ne sont plus des amateurs éclairés», poursuit l'auteur de La criminologie pour les nuls.
En conséquence, si l'on observe le phénomène sur le temps court, on peut voir une explosion des chiffres de cambriolages sur quelques semaines sans raison apparente. Mais en observant ces données sur plusieurs années, on peut comprendre quelles sont les villes les plus prisées de ces bandes organisées.
Grâce aux statistiques du ministère de l'Intérieur, nous avons classé les 444 villes françaises de plus de 20.000 habitants selon le taux moyen d'effractions perpétrées entre 2016 et 2021.
Dans le tableau ci-dessous, vous pouvez donc rechercher la place de votre commune au panthéon des cambrioleurs.
A Rezé, un fléau bien connu
La ville de Rezé, 42.000 habitants, et aussi plus globalement la banlieue de Nantes (Orvault, Saint-Sébastien-sur-Loire), est particulièrement touchée. Selon Jean-Christophe Faës, adjoint à la tranquillité publique, interrogé il y a quelques jours dans nos colonnes, «il y a, au fur et à mesure des années, un déplacement de ce type de délinquance depuis Nantes vers les communes alentour». À Rezé, donc, pour faire face, on se dirige vers la création d'une police municipale, avec un vote consultatif de la population. C'est une problématique qui ne date pas d'hier. «Chaque cambriolage est un cambriolage de trop, mais les remontées que l'on a dessinent une amélioration», confiait au Figaro Jean-Christophe Faës, le mois dernier. Deux squats qui ont désormais été évacués servaient il y a encore quelques mois de base arrière pour de jeunes cambrioleurs.
En plus de la problématique du vol, la violence s'invite aussi en ville avec ces malfrats. En août dernier, pris en flagrant délit en train de dévaliser un magasin Kiloutou, une zone commerciale de la ville de Rezé, les cambrioleurs ont foncé en voiture sur les policiers qui ont dû tirer 24 coups de feu pour les immobiliser.
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Dans la suite de notre palmarès, on retrouve aussi des zones situées dans d'autres grandes métropoles régionales comme Toulouse (Blagnac, Tournefeuille), Lyon (Sainte-Foy-lès-Lyon, Saint-Genis-Laval) ou encore Bordeaux (Villenave-d'Ornon, Eysines). Il s'agit souvent de la même typologie de villes : des banlieues résidentielles proches de grandes métropoles régionales. Elles appartiennent à ce que l'on appelle le milieu rurbain. La densité y est plus faible qu'en ville. Les malfrats peuvent y trouver des habitations à visiter, mais pas uniquement. «Il ne faut pas oublier les pillages de hangars et de lieux de stockage, situés dans les zones industrielles», note Alain Bauer.
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À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
L'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»
TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
L'Humanité
UE-Russie. La grande déconnexion
ActuLe Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.
Gaël De SantisLes dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.
La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs.
Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie L'Humanité
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2
ActuPour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.
Bruno OdentL’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.
Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».
Un risque accru de black-out
Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.
Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.
Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement « à l’horizon 2030 ».
La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.
Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.
AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine L'Humanité
Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk
ActuEngagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.
Vadim KamenkaDans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.
Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.
Des défaites successives
Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.
L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.
Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».
Ukraineliberté de la pressejournalistesGuerre en Ukraine Le Figaro
La réforme des retraites est «indispensable» et «nous la ferons», affirme Olivia Grégoire
Après la réforme avortée du premier quinquennat, le dossier, crucial, s'annonce comme l'un des plus délicats du nouveau gouvernement.
La réforme des retraites est «indispensable» et «nous la ferons parce qu'il nous faut financer de grandes priorités», «notamment la question de l'autonomie, de la dépendance», a affirmé mercredi la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. «Le pourquoi de cette réforme a été rappelé avec force par le président de la République», a expliqué la secrétaire d'Etat, soulignant que «l'objectif de la réforme», promise pendant la présidentielle par le candidat Emmanuel Macron, «n'est pas de rester bloqué sur le sujet de l'âge légal qui n'est ni un totem ni un tabou».
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Porté en étendard par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, le dossier des retraites, crucial, s'annonce comme l'un des plus délicats du nouveau gouvernement. Après la réforme avortée du premier quinquennat, la deuxième tentative de repousser l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 65 ans s'accompagne d'une carotte supplémentaire : le président a promis à tous les retraités une pension minimale de 1100 euros par mois, et des aménagements au seuil des 65 ans pour les carrières longues et certains métiers pénibles. Pas de quoi amadouer les syndicats, qui clament déjà leur opposition à la réforme, deux ans et demi après avoir appelé à des grèves qui avaient paralysé les transports dans le pays.
«Double objectif»
«C'est une réforme que nous faisons pour dégager des marges de manœuvre pour financer le progrès social dans notre pays et un meilleur accompagnement de nos concitoyens», a-t-elle insisté lors de son compte rendu du conseil des ministres. «L'objectif de la réforme des retraites dépasse le seul sujet des retraites, il y a derrière la volonté de ce gouvernement de financer les réformes à venir du prochain quinquennat (...), parmi lesquels la réforme de la dépendance, mais plus largement la réforme de la santé, et d'autres à venir», a poursuivi la porte-parole. «Nous refusons de (les) financer par une augmentation d'impôts et nous refusons de (les) financer en laissant la dette aux générations à venir», a-t-elle ajouté.
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«Ces choix se traduiront dans la réforme des retraites avec le double objectif, qui est fixé par le président de la République au gouvernement, à la fois la poursuite de l'objectif du plein emploi et en même temps la nécessité pour nous tous de travailler un petit peu plus longtemps de façon progressive», a précisé la porte-parole.
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Fonderie MBF : 200 anciens salariés attaquent aux prud'hommes
La cour d'appel de Dijon avait confirmé mi-décembre la liquidation de la fonderie automobile, prononcée à la suite de l'absence de repreneur.
Le patron de la CGT Philippe Martinez passera la main en 2023
Celui-ci a proposé que Marie Buisson, secrétaire générale de la Ferc-CGT (fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture), lui succède.
L'Humanité
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe
DécryptageDepuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage
Gaël De SantisLes guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.
8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP
1 Une accélération de l’Europe de la défense
L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentPar ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine2 L'affirmation du rôle des États-Unis
Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.
Guerre en Ukraine. Biden, « roi » d’Europe, pense à PékinCe sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.
9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP
3 Une politique de souveraineté énergétique
Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.
Ukraine. Berlin suspend Nord Stream 2. Les conséquences ?Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.
Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités4 Un groupe de Visegrad désormais divisé
La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.
Europe. L'ami encombrant des ultraconservateurs5 Un renouveau de la politique d’asile
Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur paysGuerre en UkraineUnion européenne Le Figaro
Otan, Grèce, Syrie: Erdogan ravive les tensions avec l’Occident
DÉCRYPTAGE - Alors que la guerre en Ukraine a renfloué le crédit diplomatique de la Turquie, la voici maintenant soupçonnée d’utiliser cet avantage pour faire ressurgir ses rancœurs envers plusieurs alliés.
À Istanbul
Au regard des standards de Recep Tayyip Erdogan, 2021 fut une année calme entre Ankara et ses partenaires occidentaux. Une éclaircie, ou un répit, après deux années orageuses pendant lesquelles le président turc avait pris livraison d’un système de défense anti-aérienne russe (les S-400), lancé une offensive contre les forces kurdes en Syrie, envoyé des bateaux flanqués de flottilles militaires en quête d’hydrocarbures dans des eaux contestées de l’est de la Méditerranée, défié un navire français au large de la Libye, insulté Emmanuel Macron en doutant de sa santé mentale… Entre autres.
Les sanctions sont tombées sur ce pays membre de l’Otan depuis 1952, mais décrit désormais comme «déloyal» et «agressif», «provocateur» ou «expansionniste». Les États-Unis l’ont exclu du programme de fabrication de l’avion de chasse F-35, réclamant son renoncement aux S-400 russes. Plusieurs États européens l’ont privé de ventes d’armes pour dénoncer son incursion militaire en Syrie. L’Union européenne a adopté des représailles et en a promis d’autres, plus lourdes, par solidarité avec la Grèce et la République de Chypre, ses deux États membres en Méditerranée orientale.
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Si l’année 2021 fut globalement plus apaisée, les esprits s’échauffent à nouveau à mesure que l’été approche. Les crises guettent, non seulement avec l’UE (le contentieux gréco-turc n’a pas évolué, et Tayyip Erdogan a clamé la semaine dernière ne plus vouloir avoir affaire au premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, accusé de monter Washington contre Ankara), mais aussi au sein de l’Otan. Alors que la guerre en Ukraine a renfloué le crédit diplomatique de la Turquie, intermédiaire privilégié entre Moscou et Kiev, la voici maintenant soupçonnée d’utiliser cet avantage pour faire ressurgir ses rancœurs envers plusieurs alliés.
«Erreur tactique»
Ces dernières semaines, coup sur coup, Recep Tayyip Erdogan a menacé de lancer une nouvelle offensive contre les forces kurdes en Syrie (les YPG) et bloqué la candidature de la Suède et de la Finlande à l’Otan, que l’agression russe a convaincues de rejoindre l’Alliance. Le président turc accuse les deux pays de soutenir politiquement, financièrement et même militairement ces combattants kurdes qu’Ankara considère comme des terroristes, d’abriter sur leur sol des individus recherchés, et d’imposer un embargo sur les exportations d’armes vers la Turquie.
La Suède et la Finlande sont loin d’être les seuls pays à subir ces griefs. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, a annoncé mardi la convocation des ambassadeurs de France et d’Allemagne «en raison des manifestations organisées» par les militants kurdes dans ces pays. Mais sans le feu vert de Recep Tayyip Erdogan, Stockholm et Helsinki n’adhéreront pas à l’Otan. Cela le place en position de force, du moins veut-il le croire, sûr aussi de l’importance de la Turquie au sein de l’Alliance.
«Le raisonnement du pouvoir semble être: j’ai cette opportunité de négocier leur adhésion, qu’est-ce que je peux bien obtenir en retour?», avance Ünal Çeviköz, évoquant des négociations avec les pays nordiques mais aussi, et peut-être surtout, avec les États-Unis (à défaut des F-35, la Turquie veut acquérir de nouveaux avions F-16).
Taper sur l’Occident rapporte toujours des points dans l’électorat. Tayyip Erdogan l’utilise et il continuera de l’utiliser
Élu du principal parti d’opposition (Parti républicain du peuple, CHP), cet ancien ambassadeur n’est pas tendre avec Stockholm et Helsinki, qu’il accuse de «ne pas se montrer sensibles à la lutte de la Turquie contre le terrorisme». Mais il déplore la méthode. Selon lui, le président turc a la fâcheuse habitude de porter au niveau collectif (Otan ou UE) ses différends avec tel ou tel État membre. «Avec la Suède et la Finlande, il s’agit de problèmes dans nos relations bilatérales. C’est dans ce cadre que la Turquie devrait exprimer ses attentes légitimes et chercher une solution, tout en agissant à l’Otan pour que ses préoccupations intègrent la stratégie de l’Alliance, plaide Ünal Çeviköz. Tenter de négocier leur adhésion, c’est à mon sens une erreur de politique étrangère. Une erreur tactique.»
Erreur ou pas, Tayyip Erdogan maintient le cap, conscient que, sur le principe, ses opposants (à l’exception du parti pro-kurde HDP) lui donnent raison, à la fois sur les inquiétudes de sécurité nationale, les critiques envers Helsinki et Stockholm, et cette possible nouvelle opération en Syrie. «Contrairement à ce que certains voudraient croire, l’opposition n’est pas particulièrement pro-occidentale, observe Çigdem Nas, chercheuse à la Fondation pour le développement économique (IKV). Lorsque Devlet Bahçeli (l’allié ultranationaliste de Tayyip Erdogan, NDLR) a proposé il y a quelques jours de sortir la Turquie de l’Otan, le chef du CHP a appelé à fermer les bases américaines en Turquie. C’est à celui qui sera le plus nationaliste. Taper sur l’Occident rapporte toujours des points dans l’électorat. Tayyip Erdogan l’utilise et il continuera de l’utiliser.»
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Il y est d’autant plus poussé qu’il affrontera les urnes dans un an, en juin 2023, au cours d’élections présidentielle et législatives qui s’annoncent risquées pour lui. L’inflation en roue libre (70 % en avril) fait grimper le mécontentement. Or, bien au-delà du blocage actuel sur l’élargissement de l’Otan, le sentiment que l’Occident agit contre la Turquie traverse toute la société. Il est ancré dans des faits anciens ou plus récents, tel le soutien fourni par les États-Unis et d’autres États occidentaux aux forces kurdes syriennes dans le cadre de la lutte contre le groupe État islamique.
Inflation galopante
«On nous appelle à la solidarité, mais la Turquie est restée très seule ces dernières années au sein de l’Otan», estime Tolga, un ingénieur de 42 ans qui n’a jamais voté pour Recep Tayyip Erdogan, mais porte le discours d’une bonne partie de ses concitoyens. «Nous avons affronté de graves menaces à nos frontières sud. Non seulement les autres membres de l’Otan ne nous ont pas soutenus, mais ils ont retiré leurs défenses antiaériennes de la frontière turco-syrienne (en 2015), puis donné des armes à nos ennemis tout en refusant de nous en vendre, au moment même où nos soldats mourraient dans des opérations pour lutter contre ces menaces.»
Tolga trouve donc «normal que la Turquie bloque l’adhésion de pays qui ne la soutiennent pas, et conduise de nouvelles offensives en Syrie si besoin. Ça ne veut pas dire que je voterai pour Erdogan. Mais sur sa politique étrangère, il a tout mon soutien.» Même si Recep Tayyip Erdogan finit par lever son veto à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, les rancœurs et motivations qui poussent la Turquie - et non pas seulement son président - à agir comme elle le fait vis-à-vis de l’Occident ont des racines profondes. Et ces tensions ressurgiront à la moindre occasion.
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Cessez-le-feu en Ukraine, céréales, soldats d'Azovstal : ce que Macron, Scholz et Poutine se sont dit
Alors que couve une crise alimentaire mondiale en raison du blocage des exportations de céréales russes et ukrainiennes, les trois chefs d'État se sont entretenus ce samedi.
Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
ENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
Guerre en Ukraine : des élus communistes russes lancent un appel à Poutine pour arrêter l'offensive
L'initiative a été lancée par des élus de l'Assemblée locale de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Leur direction a promis de les sanctionner.
L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine Le Figaro
Roland-Garros : «Ça me rend fou»... Les places vides pendant Nadal-Djokovic font bondir les internautes
Gilles FestorAu bout de la nuit, des tribunes du court Philippe-Chatrier, dans les parties basses, n'étaient pas entièrement occupées. Une situation incompréhensible pour de nombreux téléspectateurs.
À Roland-Garros
C'était le match le plus attendu de ce début d'année 2022, une finale avant l'heure et, sans doute, l'un des derniers affrontements de l'Histoire entre Rafael Nadal et Novak Djokovic dans un tournoi du Grand Chelem. L'affiche, qui a débuté sur le Court Philippe Chatrier à 21h00 s'est terminée à 1h16 du matin dans une ambiance électrique mais avec des tribunes, dans la partie basse de l'enceinte surtout, clairsemées par endroits. Difficilement compréhensible pour ce match événement qui se jouait à guichets fermés.
Les images ont fait bondir les internautes sur les réseaux sociaux. «Ça me rend dingue», fulmine la journaliste Estelle Denis. «Je veux les noms et l'adresse des 17 personnes qui ont laissé ces sièges vides», écrit le comédien Pierre Antoine Damecour habitué des plateaux de La chaîne L'Équipe avec un trait d'humour grinçant, accompagnant son tweet d'une photo prise en tout début de rencontre. Quelques minutes plus tard, les retardataires occupaient bel et bien les sièges qui leur étaient destinés.
«Les places vides à Roland Garros ça me rend fou. Certains achètent des places et ne viennent pas, ça rend fou alors que je donnerais n'importe quoi pour voir ce Djoko Nadal en vrai», lâche exaspéré un autre utilisateur du réseau social qui résume l'amertume de certains téléspectateurs pointant du doigt ces places libérées, dans les loges notamment, là où la caméra s'attarde souvent aux changements de côté.
Des clichés pris depuis la tribune de presse par nos soins, à 23h39 précisément, soit plus d'une heure et demie avant la fin de la rencontre, montrent effectivement qu'un nombre non négligeable de sièges des parties inférieures du court Central étaient libres, dans les tribunes latérales et les loges de quatre places (bien garnies tout de même) mais aussi en tribune présidentielle, là où les spectateurs sont invités. Dans la partie haute du court Philippe-Chatrier en revanche, difficile de trouver un emplacement disponible. Le 59e affrontement entre Nadal et Djokovic, s'est donc déroulé dans un stade quasiment plein jusqu'à 1h16 du matin.
Les places vides sur les grands courts, un problème pris à bras le corps par la direction du tournoi
Le phénomène des places vides à Roland-Garros est récurrent. La nouvelle direction, consciente de la mauvaise image que cela renvoie du tournoi tous les ans alors que la billetterie fonctionne à plein régime, avait pris des mesures pour mettre un terme au problème. En cas de faible affluence constatée (sous les 50% environ), les spectateurs munis de tickets donnant accès aux courts annexes («Annex'Up») avaient ainsi la possibilité de venir sur les courts principaux après avoir été prévenus par un SMS, explique Les Echos .
À lire aussiSoirée spectacle, ambiance survoltée… Les sessions de nuit à Roland-Garros, «un vrai succès populaire»
En cas d'affluence importante au cours de la journée, ces visiteurs étaient priés de laisser leurs sièges aux détenteurs de tickets prioritaires pour ces courts. Mais malgré ces bonnes intentions et des progrès notables, le Court Philippe-Chartier a parfois sonné creux à la mi-journée et en début d'après-midi, notamment lorsque les matches féminins étaient programmés, mais pas uniquement.
À VOIR AUSSI – Course de 70 mètres et finition de sang-froid : le but extraordinaire du Français Théo Hernandez avec l'AC Milan contre l'Atalanta le 15 mai dernier (2-0)
Roland-Garros : Le dilemme de Toni Nadal, entraîneur de Felix Auger-Aliassime : « J'aimerais que mon neveu remporte Roland-Garros »
Le légendaire entraîneur de Rafael Nadal, devenu l'entraîneur de l'espoir canadien, s'apprête à vivre un drôle de match ce dimanche en 8es de finale de Roland-Garros contre... son neveu Rafael Nadal.
«C'est trop tard», Nadal et Djokovic pointent du doigt la programmation de nuit à Roland-Garros
Les deux joueurs qui ont terminé leur marathon de 4h12 à 1h16 du matin ont fait part de leur mécontentement.
Roland-Garros : Nadal-Djokovic sur France TV ou en payant sur Prime Video, Amélie Mauresmo va devoir trancher
Entre une diffusion gratuite du choc des quarts de finale sur le service public en journée ou un passage en payant sur Amazon le soir, la direction du tournoi hésite.
L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix Le Figaro
Pédocriminalité dans l'Église : des réparations allant jusqu'à 60.000 euros proposées aux victimes
Le montant des réparations sera évalué en fonction de la gravité des faits de violences sexuelles, de la gravité des «manquements» de l'Église et de la «gravité des conséquences sur la santé».
L'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) va proposer aux victimes de pédocriminalité dans l'Église catholique des réparations financières allant jusqu'à 60.000 euros, a annoncé sa présidente mercredi 1er juin.
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«Au 31 mai, on a 736 personnes victimes qui se sont adressées à nous», dont «un peu plus de la moitié qui, dès le départ, demandent une réparation financière, sans l'avoir nécessairement chiffrée», a déclaré lors d'une conférence de presse Marie Derain de Vaucresson, présidente de cette structure qui s'adresse aux victimes de prêtres ou de laïcs dans divers lieux d'Église (hors congrégations). Elle a présenté la démarche retenue par sa structure pour évaluer la réparation financière, quand elle est demandée par la victime.
Une «échelle de gradation de gravité de la situation»
Cette réparation «ne comprend pas de plancher», mais pourra aller jusqu'au «montant maximal» de «60.000 euros», un montant qui se «situe dans la fourchette très supérieure des indemnisations de justice civile», fait valoir l'instance. Pour affiner sa démarche, l'Inirr a construit une «échelle de gradation de gravité de la situation» selon trois axes, qui vont chacun de 1 à 10. La première échelle évalue la gravité des faits de violences sexuelles, la deuxième mesure la gravité des «manquements» de l'Église, la troisième évalue «la gravité des conséquences sur la santé» (physique, mentale et sociale).
Dans certains cas, des majorations seront possibles, si ont été constatés un éventuel comportement d'emprise ou des conséquences sur la vie scolaire ou professionnelle par exemple. Après établissement d'une synthèse établie par un «référent» avec la victime, c'est un collège de 12 experts (composé de spécialistes du soin, du droit, du médico-social et d'un prêtre victime spécialisé dans l'accompagnement des victimes d'abus) qui statuera sur la demande, avant envoi du dossier au Fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs (Selam), le fonds créé par l'épiscopat, qui lui procédera au virement.
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Marie Derain a indiqué qu'au 10 juin, l'Inirr transmettrait au Selam les dix premiers dossiers sur lesquels elle aura statué. Le plafond de 60.000 euros est le même que celui proposé par la Commission reconnaissance et réparation (CRR), qui elle traite de dossiers entre instituts catholiques et victimes de ces derniers. Cette commission a en revanche prévu une évaluation et barème différents, comportant 7 niveaux, avec un plancher à 5000 euros. Ces deux commissions ont été créées à la suite de la publication à l'automne du rapport de Jean-Marc Sauvé qui a documenté l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Église depuis 1950.
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À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
L'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Liverpool-Real Madrid : qui sont les personnes interpellées aux abords du Stade de France ?
FOCUS - Au moins 105 individus ont été arrêtés à Saint-Denis en marge de la finale de la Ligue des Champions.
L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes retombées des évènements du Stade de France, le retour de l'inflation et le duel entre Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussiStade de France: sous le feu des critiques, Gérald Darmanin accuse le trafic de billets
PODCAST - Gérald Darmanin est-il le maillon faible du gouvernement ?
Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Véronique Reille Soult, présidente de l'institut de Backbone Consulting. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro ; d'Anne de Guigné, journaliste au service Économie du Figaro ; et de Marc Landré, rédacteur en chef et responsable du service Économie France du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?», «L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?» et «Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?»
Gérald Darmanin va-t-il devenir le maillon faible du gouvernement ?
Alors que les échauffourées du Stade de France le week-end dernier ont entraîné une polémique quant à la gestion des évènements, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est depuis la cible de toutes les oppositions, et notamment de la droite, pour sa défense sur la responsabilité des violences commises. Le membre du gouvernement a même dû s'expliquer lundi lors d'une conférence de presse puis à l'occasion d'un 20h. De quoi fragiliser l'exécutif à quelques jours des législatives.
L'inflation va-t-elle changer la donne du quinquennat ?
C'est le sujet qui occupera le début de la prochaine législature : le pouvoir d'achat des Français face à la hausse galopante des prix. Thématique qui avait également agité la campagne présidentielle. Pour éviter un nouveau mouvement social, le gouvernement présentera donc dès fin juin un projet de loi pour tenter de redonner un peu de marge de manœuvre financière aux plus modestes.
Jean-Luc Mélenchon va-t-il être le premier opposant à Emmanuel Macron ?
Et si le second quinquennat du président de la République était plus agité que le premier à l'Assemblée nationale ? C'est en tout cas ce qui devrait advenir si la Nupes et Jean-Luc Mélenchon parvenaient à s'imposer comme les principaux opposants parlementaires, avec un large groupe. Si la droite, deuxième ensemble politique au Palais Bourbon jusque-là, était une dans l'opposition «responsable», la gauche, unie, pourrait bien davantage secouer l'action politique et animer le débat autour des prochaines réformes.
» Voir l'émission du mardi 31 mai :
Stade de France : pour Jean-François Copé, «ça ne sert à rien de s'acharner sur Gérald Darmanin»
L'ancien député LR et maire de Meaux déplore une «erreur d'analyse totale» du président de la République, qui consiste à «surtout ne rien dire de mal de ce qui se passe dans les quartiers» pour ne pas «énerver» les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.
«La lumière doit être faite», «humiliation pour la France»... L'opposition s'indigne après le match Liverpool-Real Madrid
Gérald Darmanin a désigné les supporters britanniques comme étant coupables du chaos au Stade de France.
Législatives 2022 : Ensemble! en tête mais pas certain d'avoir la majorité absolue, selon un sondage
La coalition présidentielle obtiendrait entre 275 à 310 sièges contre 170 à 205 pour la Nouvelle union populaire écologique et sociale.
L'Humanité
Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine El País (ESP)
SANS TITRE
Si nos dan a probar un vino y nos dicen que vale 50 euros, es posible que nos sepa mejor que otro de 10. Y no es que seamos una panda de esnobs: nuestro cerebro nos predispone a disfrutar más de los vinos caros cuando sabe que lo son, como apuntó un estudio publicado en la revista Nature en 2017.
¿Qué pasa cuando no conocemos el precio? ¿Realmente los vinos son mejores por el hecho de tocarnos más el bolsillo? Para responder a estas preguntas, fuimos a la feria Vinos Off The Record y pedimos a expertos y winelovers que probaran a ciegas tres vinos de características similares -Rioja, 100% uva tempranillo-, pero diferente coste: uno de cinco euros (Alcorta Audaz Crianza 2017), uno de 25 (Conde de los Andes 2015) y otro de 40 (Ukan Crianza 2018). ¿Cuál gustó más? Mira el vídeo de arriba y lo descubrirás.
El País (ESP)
SANS TITRE
Si nos dan a probar un vino y nos dicen que vale 50 euros, es posible que nos sepa mejor que otro de 10. Y no es que seamos una panda de esnobs: nuestro cerebro nos predispone a disfrutar más de los vinos caros cuando sabe que lo son, como apuntó un estudio publicado en la revista Nature en 2017.
¿Qué pasa cuando no conocemos el precio? ¿Realmente los vinos son mejores por el hecho de tocarnos más el bolsillo? Para responder a estas preguntas, fuimos a la feria Vinos Off The Record y pedimos a expertos y winelovers que probaran a ciegas tres vinos de características similares -Rioja, 100% uva tempranillo-, pero diferente coste: uno de cinco euros (Alcorta Audaz Crianza 2017), uno de 25 (Conde de los Andes 2015) y otro de 40 (Ukan Crianza 2018). ¿Cuál gustó más? Mira el vídeo de arriba y lo descubrirás.
L'Humanité
Le 7e art du chacun pour soi
Nos recommandations culturellesCinéma Trois stars d’horizons différents sont réunies pour un film. Le tournage vire à la bataille d’ego surdimensionnés. Une comédie loufoque autour des affres de la création servie par un trio d’acteurs éblouissants.
Michaël MélinardDuo de cinéastes producteurs, les Argentins Gaston Duprat et Mariano Cohn traînent souvent leurs guêtres et leur caméra dans les milieux artistiques. Ainsi, en 2017, Citoyen d’honneur renvoyait dans son village natal un prix Nobel de littérature après trente années d’exil. Deux ans plus tard, ils imaginaient, dans Un coup de maître, une escroquerie sur fond de conflit entre un peintre et son galeriste. Le récit de Compétition officielle s’inscrit dans l’univers cinématographique pour en démystifier jusqu’à la caricature les coulisses. Dit comme ça, on pourrait presque croire au pitch d’un film de Ruben Östlund transposé dans l’environnement du 7e art, une sorte de The Square sud-américain. Mais si, à l’instar du double lauréat de la palme d’or, le duo cultive un humour caustique, Gaston Duprat et Mariano Cohn aiment leurs personnages pétris de contradictions mais terriblement humains.
Dans ce long métrage, ils réunissent trois figures du cinéma hispanophone. Et non des moindres : Penélope Cruz, Antonio Banderas et Oscar Martinez. Leur rencontre savoureuse vire à l’aigre dans une bataille d’ego, entre poker menteur et mise en échec. À l’origine, il y a un octogénaire revenu de tout. Humberto Suarez (José Luis Gomez), homme d’affaires à succès, veut laisser une trace indélébile. Quoi de mieux que de financer un film pour se gorger d’importance en endossant le costume flatteur de mécène ? Qu’importe qu’il n’y connaisse rien, Humberto s’entoure systématiquement des meilleurs. Mais il y va du cinéma comme du sport. L’addition d’individualités talentueuses n’apporte pas les résultats escomptés sans engagement collectif. À la mise en scène, le pseudo-philanthrope choisit l’excentrique Lola Cuevas (Penélope Cruz), icône féministe au début de carrière fulgurant qui l’a vue remporter des prix dans de prestigieux festivals et collectionner les dithyrambes de la critique. La suite s’est avérée plus chaotique et ce projet représente pour elle un bon moyen de se relancer. Devant la caméra, deux comédiens adulés se donnent la réplique. Le premier, Félix Rivero (Antonio Banderas), est une star internationale. Belle gueule, corps entretenu, il domestique son insatiable libido au prix d’une vie sentimentale fournie. Quelques cartons au box-office, de prestigieuses récompenses dont un oscar ont assis l’aura de cet acteur bankable par excellence. Ivan Torres (Oscar Martinez) sort d’un autre moule. Passeur exigeant, travailleur forcené, ce metteur en scène et comédien a une haute idée du théâtre. Très vite, les tensions affleurent. Chacun veut tirer la couverture à lui sous le regard intrigué et amusé de la cinéaste.
la propension des œuvres à dépasser le simple divertissement
Avec ce long métrage, Duprat et Cohn continuent de confronter l’art et la finance, d’explorer les rapports de classes et de forces dans le monde de la culture. Car la création leur sert de loupe afin de dénicher le grain de sable qui grippe les rouages. Rôle des spéculateurs, égoïsme maladif, mépris des petites mains, les cinéastes tapent souvent là où ça fait mal. Leur processus de démystification passe par le détournement d’archétypes et des situations inattendues. Telle cette séquence où la cinéaste demande aux comédiens d’apporter leurs plus prestigieuses récompenses pour les tailler en pièces. La composition des plans intègre des lignes, des formes géométriques dans une architecture moderne froide et désincarnée. Une manière de rappeler une création encadrée, en liberté surveillée. Le récit se nourrit de l’apport du coscénariste Andrés Duprat, très fin connaisseur des milieux artistiques après avoir été, dix ans durant, directeur des arts visuels au ministère de la Culture argentine, avant de prendre la tête du musée des Beaux-Arts de Buenos Aires. Il interroge la place du cinéma dans notre imaginaire, la propension des œuvres à dépasser le simple divertissement.
En outre, les comédiens s’en donnent à cœur joie, très à l’aise dans un exercice d’autodérision où les clins d’œil à leurs carrières respectives pullulent. En tête, Penélope Cruz, pétillante dans ce registre comique. Sa fougue intacte, son charisme offrent un supplément de folie à son personnage de réalisatrice autoritaire et décalée. Antonio Banderas semble, lui, constamment se moquer de son parcours hollywoodien, de l’opportunisme et de la mégalomanie des superstars. Quant à Oscar Martinez, il caricature avec maestria l’archétype du metteur en scène élitiste.
Satire loufoque, Compétition officielle raille les travers du 7e art. Cette comédie hilarante, échevelée, assume avec bonheur une immoralité crapuleuse.
cinéma Le Figaro
Tulum, le joyau du Mexique, miné par le crime organisé
REPORTAGE - En 2021, l’État côtier du Quintana Roo a accueilli plus de 12 millions de touristes. Mais ce joyau de l’économie mexicaine a été troublé par les violences alors que plusieurs fusillades marquantes ont éclaté ces derniers mois.
Envoyé spécial à Tulum (Mexique)
Il est 23 heures lorsque l’inspecteur Armando Portillo et son collègue Ricardo Diaz Marin commencent leur garde de 24 heures. Les deux policiers municipaux entament leur nuit de patrouille dans les rues de Tulum, station balnéaire huppée de l’État du Quintana Roo. Dans le centre-ville, l’ambiance est comme tous les soirs à la fête, les bars et restaurants sont remplis de touristes venus lâcher prise et profiter de la douceur des Caraïbes.
«De toute évidence, les délits les plus fréquents sont liés au trafic de drogue. C’est une zone touristique et les gens viennent ici pour se divertir, pas toujours de la manière la plus saine. C’est pour ça que nous nous attaquons à ce point-là, parce qu’évidemment si les gens viennent ici pour consommer cela génère de la violence», explique l’inspecteur Armando Portillo.
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Une violence devenue symptomatique dans toute la région. Dans la nuit du samedi 21 mai, une fusillade a éclaté au cœur de la «quinta avenida», artère commerçante et touristique de la station balnéaire de Playa del Carmen. Deux personnes ont été blessées dont un mineur. Deux semaines plus tôt, une fusillade faisait un mort et six blessés dans un bar de Cancun. Tulum n’est pas en reste. Deux morts et un blessé dans un restaurant branché du centre-ville en février. En octobre dernier la mort d’une influenceuse indienne et d’une touriste allemande avait suscité un tollé médiatique.
Le tourisme est pourtant primordial pour les Tulumenses, la ville double sa population les mois les plus fréquentés de novembre à mars. «Nous ne pensons pas que pour créer une ville sûre il faut arrêter le tourisme, bien au contraire nous voulons éradiquer cette violence pour que les gens viennent ici en toute confiance», souligne l’inspecteur.
Tulum, 46.000 habitants, est à l’aune d’un bouleversement économique sans précédent. Les complexes hôteliers se construisent par dizaines dans la jungle. Le train touristique dit «train maya» devrait circuler en 2023, et la même année, un nouvel aéroport international devrait être inauguré à Tulum.
Poumon économique
Plus largement, toute la région est un poumon économique pour le pays. Avant la pandémie, le tourisme représentait environ 8 % du PIB mexicain. «Nous devons suivre le développement que connaît Tulum. Les yeux du monde sont rivés sur nous, beaucoup de personnes, d’investisseurs souhaitent venir ici», confie Oscar Alberto Aparicio Avendaño, le nouveau directeur de la police municipale de Tulum. Arrivé il y a seulement sept mois, après une carrière dans la police fédérale, il est chargé d’appliquer la nouvelle stratégie sécuritaire de la ville. Marciano Dzul Caamal a été élu en juin dernier sous l’étiquette Morena, celle du parti du président Andrès Manuel Lopez Obrador.
«L’idée générale du président Marciano Dzul Caamal est justement de renforcer la police, les formations, les salaires des policiers», dit le chef de la police locale qui se vante d’une augmentation de 20 % des salaires des fonctionnaires: «Nous faisons partie des mieux payés au niveau régional.»
Des salaires attrayants pour motiver les troupes et attirer davantage de fonctionnaires de police. «Aujourd’hui nous avons plus de 280 fonctionnaires, l’idée est d’arriver à la moyenne d’un policier pour 100 habitants qui est la moyenne nationale», soit 400 officiers d’ici à trois ans. À titre de comparaison, en France la moyenne est de 3,3 policiers pour 1000 habitants.
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La police municipale de Thulium ne peut endiguer seule la délinquance et le narcotrafic. «Tous les jours nous avons une réunion avec le chef de la police d’État, et la Guardia nacional», précise M. Aparicio Avendaño. Cette dernière unité de sécurité a été créée par le président Andrès Manuel López Obrador dès son élection. La Guardia nacional est une police chargée d’assurer la sécurité au niveau fédéral, dans tout le Mexique.
Après la mort des touristes allemande et indienne, le président de la République mexicaine a décidé de créer un bataillon touristique de la Guardia nacional. Ces hommes vêtus d’un treillis blanc patrouillent dans toutes les zones touristiques du pays. Sur les plages paradisiaques de la Riviera Maya, il est fréquent de les voir zigzaguer entre les vacanciers allongés sur le sable. 4000 hommes de cette unité spéciale sont postés le long du littoral du Quintana Roo.
Une corruption endémique
Une présence qui rassure les étrangers comme Adrien Durand qui a posé définitivement ses valises à Tulum. «Ils ont beaucoup renforcé les contrôles. Il y a une présence militaire et policière très forte à Tulum», explique le jeune homme de 25 ans.
Cet ancien Parisien s’est installé il y a quelques mois dans la petite ville pour investir dans l’immobilier touristique «Je peux me permettre de sortir jusqu’à 5 heures du matin, de marcher dans la rue sans me poser de questions. Je sais que je peux être une victime collatérale, mais grâce à la présence policière je me sens plus en sécurité.»
Tout le monde espère que ces nouveaux renforts vont permettre d’inverser les courbes de l’insécurité à Tulum. Entre janvier et septembre 2021, 65 homicides ont été répertoriés dans la station balnéaire, soit une augmentation de 80 % par rapport à la même période en 2020.
Il y a peut-être trois ans que la corruption et la délinquance ont commencé à exploser ici. Avant c’était un village tranquille, pacifique. Il y a dix ans, tu pouvais marcher la nuit dans la rue, il ne se passait rien. Aujourd’hui, c’est très dangereux
Edgar de Leon Lopez a été témoin de cette explosion de la violence «Il y a peut-être trois ans que la corruption et la délinquance ont commencé à exploser ici. Avant c’était un village tranquille, pacifique. Il y a dix ans, tu pouvais marcher la nuit dans la rue, il ne se passait rien. Aujourd’hui, c’est très dangereux.» Originaire du Chiapas, cet homme vend des glaces dans le quartier de «la Invasion», un bidonville au cœur de Tulum. Installé ici depuis dix ans, il rêve d’un avenir meilleur aux États-Unis loin de l’insécurité et des difficultés économiques.
Dans ce quartier pauvre, beaucoup d’habitants travaillent dans la construction ou comme personnel de chambre dans les hôtels. Rafael Barajas vient en aide aux habitants du quartier, victimes d’extorsion de la part des forces de l’ordre. «Les forces de l’ordre imposent à la population des formes de séquestration express, ils volent la quinzaine (le salaire de 15 jours) aux travailleurs du bâtiment, aux personnes les plus pauvres de cette société», dénonce le militant. Cet activiste dirige l’Observatoire citoyen de Thulium. Sur sa page Facebook, il dénonce les abus de pouvoir de la police.
Le chef de la sécurité publique Oscar Alberto Aparicio Avendaño a d’ailleurs présenté ses excuses dans une vidéo après que deux policiers ont exigé de l’argent à un ressortissant français. «Zéro tolérance à la corruption. Je ne vais pas permettre que de mauvais éléments fassent du mal à la famille tulumense», a dit le chef de la police dans cette vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 2 février.
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Sur ce sujet aussi le travail est colossal. Selon une dernière étude de l’Institut mexicain des statistiques, 77 % des habitants du Quintana Roue considèrent que leur police municipale est corrompue, contre 65 % pour la moyenne nationale.
«Si nous avons une communauté corrompue, des citoyens corrompus, comment espérer que la police ne le soit pas alors que les effectifs viennent de cette société. C’est facile de dire ces policiers sont corrompus, mais d’où viennent-ils, ils viennent de familles dont ces valeurs sont communes et répandues», tente de justifier Oscar Alberto Aparicio Avendaño.
Pour lui, recréer ce lien de confiance entre la société et sa police est le cœur de la lutte contre l’insécurité et le trafic de drogue: «Si nous recevons l’aide des citoyens, du personnel des hôtels, des restaurants pour nous indiquer qui est en train de vendre de la drogue dans leurs établissements. Je pense que nous pourrions faire baisser le trafic de manière considérable.»
Nous n’allons pas arrêter la délinquance avec un fusil. Nous en viendrons à bout grâce aux actions de prévention, de proximité, de formation, visant à offrir un accès à la santé à tout le monde, un travail digne, un salaire digne
L’ambition est de profiter du développement économique de la ville pour créer une société vertueuse. «Nous n’allons pas arrêter la délinquance avec un fusil. Nous en viendrons à bout grâce aux actions de prévention, de proximité, de formation, visant à offrir un accès à la santé à tout le monde, un travail digne, un salaire digne. Si nous n’avons pas cela, ce tissu social, nous ne pouvons pas commencer à travailler sur le thème de la sécurité», conclut le responsable de cette nouvelle stratégie.
Les promesses de la nouvelle administration sont d’autant plus ambitieuses que les chiffres de l’insécurité atteignent des records dans la région.
En 2021, l’État du Quintana Roo comptait 217,5 délits pour 100.000 habitants, et atteignait la triste seconde place des États les moins bien placés, selon les chiffres du ministère de la Sécurité publique. Entre janvier et mars 2022, 131 homicides volontaires ont été recensés dans cet État.
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L'initiative a été lancée par des élus de l'Assemblée locale de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Leur direction a promis de les sanctionner.
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L'Humanité
Cinéma. Broadway n’est pas en Amérique
Nos recommandations culturellesUne bande de pickpockets survit dans un cinéma désaffecté d’Athènes. Christos Massalas filme la débrouille dans un pays miné par la violence et la crise économique.
Sophie JoubertUn homme et une femme font l’amour au téléphone. Gros plan sur les bouches et les visages. L’homme jouit vite, douloureusement. Alors que la caméra dézoome sur un gardien qui stoppe net l’échange, on comprend que les amants sont séparés par la vitre d’un parloir de prison. Flash-back. Nelly (Elsa Lekakou), danseuse de cabaret érotique et vaguement prostituée, rencontre Markos (Stathis Apostolou), un voyou sans envergure hypnotisé par ses exhibitions de pole dance. Un soir, le prince charmant enlève sa belle et lui fait l’amour brutalement par terre, dans un parc. Au petit matin, Cendrillon étale le contenu de son sac et propose à son amant de se shooter en sniffant de l’essence. La romance a du plomb dans l’aile. Prenant Nelly par la main, Markos lui ouvre les portes de Broadway, un cinéma désaffecté en plein centre d’Athènes où il vit avec Rudolph et Mohammad, un couple homosexuel, le Serrurier, receleur et homme de main de Markos, et Lola, un adorable petit singe soi-disant atteint de la rage qu’il ne faut en aucun cas libérer de sa cage. Dans une minuscule pièce fermée à clé, Nelly découvre Jonas, dont le visage défiguré est bandé comme celui de l’homme invisible. Recherché par un des plus gros truands d’Athènes, il est à la fois caché et emprisonné pour des raisons assez obscures.
l’envers du décor, les marges au cœur de la ville
Sur la terrasse chauffée à blanc, l’enseigne de guingois évoque les lettres de la colline d’Hollywood sur laquelle aurait soufflé un ouragan. Paradis décati envahi par les cafards, Broadway conserve de sa splendeur passée une incroyable réserve de costumes, avec perruques, robes en lamé et trucs en plumes. C’est là que la bande va puiser l’inspiration pour imaginer un coup de génie : Nelly et Jonas, habillé en femme fatale et renommé Barbara, danseront dans la rue pendant que leurs complices feront les poches des spectateurs.
Premier long métrage de Christos Massalas, auteur de plusieurs courts métrages primés, Broadway témoigne d’abord de la fascination du réalisateur pour ce lieu immense et labyrinthique, métaphore d’un pays miné par la crise, en proie à la violence et à la désespérance. Loin des monuments et des quartiers touristiques d’Athènes, le cinéaste filme l’envers du décor, installant les marges au cœur de la ville. Contraints de vivre dans l’ombre parce qu’ils sont homosexuels, prostitués, travestis ou sans-papiers en cavale, les personnages sont les visages d’un Autre, en majuscule, que la société relègue. Tous les personnages de ce conte contemporain partagent une part d’enfance, une naïveté blessée, un goût du jeu, de la magie et de l’illusion. On pense parfois à Almodovar pour l’excès, la théâtralité, l’ambiguïté sexuelle et le travestissement. La musique, composée par Gabriel Yared ( 37°2 le matin, l’Amant, le Patient anglais…) mêle les reprises de tubes de comédies musicales comme Fame et la variété grecque des années 1970. Remarquablement interprété par des acteurs au visage souvent impénétrable, Broadway est un étrange mélange de film noir et de romance déglinguée où les membres de la bande survivent tant bien que mal, un pour tous et chacun pour soi. Dommage que la fin aux allures de rédemption soit un peu convenue, moins radicale que le reste du film.
cinéma Le Figaro
La météo du mercredi 1er juin : les fortes chaleurs sont de retour
Les chaleurs estivales s'imposent dans le sud de la France, ce mercredi 1er juin. Le temps est agréable des Côtes de la Manche à la Corse, mais des nuages orageux sont attendus dans le centre de la France.
Mercredi 1er juin, le beau temps est au rendez-vous sur une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo* . Malgré la présence de nuages, le ciel est ensoleillé. De fortes chaleurs sont attendues, il fait jusqu'à 33°C à Toulouse.
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La météo dans votre région
En Bretagne, Pays de la Loire et Île-de-France, les nuages sont nombreux le matin mais le ciel est dégagé l'après-midi. Les températures sont fraîches, elles descendent jusqu'à 2°C en début de journée, et sont, au maximum, comprises entre 16 et 27°C.
En Normandie et Hauts-de-France, la matinée est agréable mais quelques nuages couvrent le ciel dans l'après-midi, avec un risque de précipitation au nord de la Seine. Les minimales sont comprises entre 3 et 9°C et les maximales entre 15 et 22°C.
Du Centre-Val de Loire au Grand-Est et en Bourgogne-Franche-Comté, les nuages se font nombreux mais le temps reste ensoleillé. Les températures maximales sont comprises entre 20 et 25°C.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est couvert et l'après-midi des nuages orageux se multiplient, accompagnés d'averses. Les maximales se situent entre 23 et 32°C.
En PACA et en Corse, le beau temps est au rendez-vous. Le ciel est dégagé, malgré la formation de quelques nuages dans l'après-midi. Les températures maximales sont de 24 à 32°C.
En Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, quelques averses surviennent au nord de Bordeaux mais dans le reste de la région le soleil s'impose partout. Les minimales sont comprises entre 12 et 19°C et les maximales entre 24 et 33°C.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro
La météo du dimanche 29 mai : une journée ensoleillée mais des températures basses en matinée
La journée de la fête des mères s'annonce ensoleillée sur l'ensemble du territoire, à l'exception de quelques nuances grises dans le Nord. La matinée sera en revanche très fraîche.
Regarder la vidéoLa météo du lundi 30 mai : soleil et températures très fraîches en matinée
La plupart des régions se réveilleront avec du soleil mais des températures très basses, avant que l'après-midi ne fasse gagner quelques degrés.
Regarder la vidéo Le Figaro
L’énigme de la disparition du requin mégalodon s’éclaircit
Stéphany GardierDÉCRYPTAGE - Les dents géantes de ce carnivore, l’un des plus grands ayant peuplé la planète, sont au centre des recherches menées par les scientifiques pour comprendre son extinction.
Otodus megalodon fait partie des plus grands carnivores ayant jamais peuplé notre planète, mais comme d’autres animaux de son envergure, tels le Tyrannosaurus rex, on ne le trouve aujourd’hui plus que dans des films à grand spectacle ou des bandes dessinées. Si des fictions comme la BD Carthago ou le film En eaux troubles entretiennent le mythe de spécimens de mégalodons vivants encore dans des zones reculées des océans, les scientifiques eux s’accordent sur le fait que ce requin géant a disparu il y a un peu de plus de 2,5 millions d’années. Les causes de cette disparition subite restent cependant toujours débattues. Les travaux publiés mardi 31 mai dans la revue Nature Communications par une équipe de recherche internationale apportent de nouveaux indices pour éclairer le mystère de l’extinction de ce requin aux «dents géantes».
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Ce sont d’ailleurs ces dents, dont certaines tiennent à peine dans une main humaine, qui sont au centre des recherches menées par Jeremy McCormack, chercheur à l’Institut Max Planck à Leipzig (Allemagne) et ses collègues. Les scientifiques ont utilisé une méthode de géochimie basée sur la quantification de deux isotopes du zinc (64Zn et 66Zn) pour tenter de préciser l’alimentation du mégalodon et d’autres espèces de poissons. Ceci permet de définir la position trophique des animaux (leur position dans la chaîne alimentaire, entre les prédateurs et leurs proies) et ainsi de mieux comprendre leur évolution dans leur écosystème. Cette méthode a l’avantage de«refléter l’alimentation d’une espèce sur une période étendue» alors que les méthodes classiquement utilisées (analyse du contenu des estomacs de fossiles, marques de morsures ou restes dans les fèces fossilisées par exemple) ne fournissent qu’«une image à un moment précis des interactions entre les prédateurs et leurs proies», soulignent les auteurs dans leur publication.
«Cette technique est déjà utilisée pour étudier les chaînes trophiques terrestres mais n’avait jamais été validée pour étudier l’évolution d’animaux tels que les requins, relève Gilles Cuny, professeur au Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisé (LEHNA) de l’université Lyon-1. C’est une grande avancée technique qui a nécessité un gros travail en amont.» En effet, avant d’analyser les teneurs en zinc dans les dents fossiles, les chercheurs ont travaillé sur plus de 20 espèces de poissons vivantes, dans plusieurs régions du globe, de la Californie à l’Islande en passant par les côtes israéliennes. Des animaux élevés dans des aquariums et des piscicultures ont également été étudiés. Leur alimentation totalement contrôlée a permis de confirmer les hypothèses des scientifiques sur le lien entre le rapport des isotopes de zinc et la nourriture des poissons. Plus l’animal a une place élevée dans la chaîne trophique plus le rapport des deux isotopes de zinc est faible, expliquent ainsi les auteurs de la publication.
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Ce sont ensuite les dents fossiles de poissons qui ont été passés au crible. Les chercheurs ont pu analyser des dents datées du début miocène au début du pliocène, soit une période s’étendant environ entre -23 et -5 millions d’années. Les données confirment la position trophique élevée du superprédateur qu’était Otodus megalodon et montre qu’elle était bien proche de celle de Carcharodon carcharias, le grand requin blanc qui existait déjà à cette époque mais qui lui, a réussi à survivre jusqu’à maintenant. Les deux espèces ont donc pu être en compétition pour chasser le même type de proies. «Ce qui est très intéressant dans cette étude c’est qu’elle montre une modification de la position trophique de O. megalodon au cours du temps. Ceci pourrait indiquer un changement de son alimentation avec une spécialisation sur les mysticètes, les ancêtres des baleines que nous connaissons aujourd’hui», souligne Gilles Cuny. Or le refroidissement des océans à la fin du pliocène aurait amené ces baleines à migrer vers la zone arctique, où les eaux étaient devenues plus riches en nourriture. «Megalodon, limité thermiquement, n’a sans doute pas pu suivre ses proies de prédilection pour rester dans des eaux plus chaudes, avance Gilles Cuny. Mais dans ces eaux-là il s’est retrouvé en compétition avec un grand prédateur plus généraliste que lui, le grand requin blanc.» Et la taille du mégalodon n’a sans doute pas joué en sa faveur, plus gros et donc moins agile le requin aux dents géantes n’a peut-être pas réussi à se nourrir suffisamment et scellé le sort de sa lignée. «Cette publication apporte des arguments cohérents avec la fin de la lignée des Odontus: plus le régime alimentaire d’une espèce est spécialisé, plus elle est vulnérable aux changements environnementaux, rappelle Gilles Cuny. Mégalodon était un requin exceptionnel mais le grand requin blanc certes plus petit était plus en capacité de s’adapter et donc de survivre.» Le grand blanc reste aujourd’hui le plus grand requin carnivore mais c’est le requin-baleine, amateur uniquement de plancton, qui avec ses 18 mètres en moyenne, conserve le titre de plus gros poisson du monde.
Pourquoi sommes-nous attirés par les personnes minces ?
PSYCHOLOGIE - Si l'attirance pour une autre personne s'explique biologiquement par les phéromones, la perception d'un corps bien portant est socialement construite.
Des tatouages pour soigner les âmes et embellir les corps abîmés
Après une mastectomie ou pour masquer une alopécie ou une scoliose, les tatouages «thérapeutiques» ont le vent en poupe.
Les effets indésirables graves des médicaments en forte hausse
DÉCRYPTAGE - Plus de 8 % des hospitalisations sont liées à un effet indésirable. Or 16 % de ces accidents pourraient être évités.
L'Humanité
Les transgressions d’une caissière de cinéma porno
Nos recommandations culturellesReprise Variety, film de 1983, suit la dérive et les expériences d’une jeune femme qui dépasse sans en avoir l’air les codes de la masculinité triomphante. Ludique et précurseur.
Vincent OstriaSorti en France de façon assez confidentielle en février 1985, Variety (1) fut tourné par Bette Gordon dans le sillage de la no wave new-yorkaise de l’époque, comme l’indiquent les stridences jazzy de la BO due à John Lurie, musicien et également acteur découvert par Jim Jarmusch. Narrant les expériences de Christine, une jeune caissière de cinéma porno de la 42e Rue (le quartier chaud de Manhattan) incarnée par Sandy McLeod, cette œuvre pionnière préfigure le rejet de la domination masculine et l’appropriation par les femmes de certaines prérogatives du sexe dit fort – phénomène aujourd’hui désigné par le terme anglais « empowerment ». En effet, Christine n’est pas une victime passive ; elle ne paraît pas offusquée par la vulgarité et l’obscénité des hommes. Au contraire, elle veut en savoir plus et transgresser le territoire trouble de leur libido. D’abord, en épiant les projections de films X et en regardant les spectateurs (honteux). Ensuite, en entrant dans les sex-shops, qu’elle arpente sans complexe.
Certes, le film n’est pas poussé dans ses retranchements et reste soft dans ses représentations (aucune scène hard). Ce n’est pas une expérience de débauche, ni de libertinage. Christine est avant tout une voyeuse qui n’a pas froid aux yeux. De même, elle espionne un client distingué du cinéma qui l’a invitée à assister à un match de baseball. Il y a là une amorce d’intrigue policière sur les magouilles du milieu de l’alimentation et de la restauration à New York qui n’est qu’effleurée. Bette Gordon n’est pas Sidney Lumet. Tout en s’immergeant avec audace dans les bas-fonds new-yorkais, elle ne pousse pas l’exploration dans tous ses prolongements romanesques. À la place, elle offre un regard presque stylisé sur le sujet. D’ailleurs, quand Christine débite ses fantasmes sexuels à son petit ami journaliste, qui semble assez prude et distant, elle le fait sur un mode poétique et de bon aloi.
Un instantané piquant
C’est bien un film sur le sexe, la transgression et le questionnement de la prééminence masculine, mais il ne se présente pas comme un pamphlet amer ou agressif. C’est une œuvre classiquement documentaire et sans fioriture. Cela explique en partie son intemporalité. En définitive, Variety est un instantané piquant, rendu émoustillant par son suspense – voir la scène où Christine s’introduit dans la chambre de motel de l’homme qu’elle suit et fouille dans ses affaires –, qui distille la nostalgie d’une époque où un simple pas de côté par rapport aux normes sociales prenait des allures de révolution copernicienne. Aujourd’hui, il serait bien plus difficile de provoquer et de choquer.
En complément du film, signalons une exposition de photos de Nan Goldin (2), célèbre chroniqueuse de la zone new-yorkaise, prises lors du tournage, où elle tient même un petit rôle (celui de Nan, une amie de Christine). À voir à partir du 2 juin au Paris Cinéma Club.
cinéma Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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Législatives 2022 : en Corrèze, Hollande et Cazeneuve s'affichent en frondeurs contre la Nupes
L'ancien président et son premier ministre étaient en Corrèze pour soutenir une candidate socialiste dissidente dans la 1ère circonscription du département.
Législatives 2022: la «génération Mélenchon» cherche à s’implanter
DÉCRYPTAGE - Trois jeunes cadres LFI ont reçu des circonscriptions très favorables. Au risque d’être accusés de parachutage.
Législatives 2022: bataille confuse à gauche en Occitanie dans le fief de Carole Delga
DÉCRYPTAGE - Le Comminges est le bastion de Carole Delga, qui fut maire et députée de la 8e circonscription.
Le Figaro
«Mélenchon, union, soumission»
Yves ThréardL’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
La révolution mélenchonienne aura-t-elle lieu? Mirabeau disait de Robespierre: «Cet homme ira loin car il croit tout ce qu’il dit.» Grand admirateur de Robespierre, Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore trouvé son Mirabeau pour chanter son éloge. Mais, à défaut de rentrer dans l’histoire, il lui arrive de se persuader que l’avenir lui appartient. Mieux encore: il vient de convaincre tous les éclopés de la gauche de s’unir derrière lui. Ainsi les élections législatives seraient-elles à leur portée! Sans être lui-même candidat - ce qui est très fort -, il leur fait miroiter la victoire et sa propre installation à Matignon. Joli coup médiatique qui affole ses adversaires, y compris à l’Élysée: et si la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), dont personne ne connaît la juste prononciation, obtenait effectivement la majorité à l’Assemblée nationale?
Inutile de jouer à se faire peur, cela n’arrivera pas. En revanche, l’hypothèse que cette coalition devienne la première force d’opposition au Palais Bourbon n’est pas invraisemblable. Imagine-t-on alors que la présidence de la commission des finances lui revienne, comme il est de coutume depuis 2007? Serait-elle confiée au remuant François Ruffin? L’ambiance dans l’Hémicycle serait explosive. En 1981, François Mitterrand avait, certes, fait entrer des ministres communistes au gouvernement, mais, quarante ans plus tard, les rôles sont inversés. C’est la gauche radicale, celle de toutes les outrances, qui a le dessus sur ce qu’il reste de la social-démocratie. Avec, à sa tête, un Jean-Luc Mélenchon qui clame, en toute modestie: «La République, c’est moi», qui flatte les communautarismes et use de toutes les démagogies populistes, qui compare la police à une bande, qui vit dans le culte d’Hugo Chavez et qui veut dénoncer les traités européens…
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À l’approche du vote, les dissidences se multiplient, et la Nupes pourrait voir ses espoirs électoraux sérieusement déçus les 12 et 19 juin prochains. Surtout, une fois le scrutin passé, cette coalition, aussi gazeuse qu’artificielle, devrait difficilement résister à la défense des idées et des intérêts de chacune de ses composantes. Avec Mélenchon, c’est l’union dans la soumission, sinon rien.
Droite: «En attendant le patron»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
«Les Français ont fini par se persuader que leur salut ne viendra pas de la politique»
TRIBUNE - Pour l’écrivain Xavier Patier, le peu d’intérêt que suscitent les élections législatives est symptomatique de l’ennui qui ronge la vie politique française. Derrière cette désaffection se cachent des aspirations qu’il serait dangereux de ne pas prendre en compte, argumente-t-il.
Le Figaro
Les résultats exceptionnels de l’École internationale bilingue, école primaire près du parc Monceau à Paris
REPORTAGE - Logée dans un splendide hôtel particulier à côté du parc Monceau, cet établissement séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde.
Imaginez qu’après une balade au parc Monceau de Paris, il vous suffise de faire quelques mètres après la grille du parc pour pénétrer dans votre hôtel particulier. C’est ce que vivent chaque jour, après leur promenade, les élèves de l’École internationale bilingue (EIB), encadrés par leurs professeurs, et reconnaissables à leur tenue de rigueur bleu marine et à leur gilet de sécurité orange fluo. Ce vendredi 11 mars, le hall de l’immeuble est encombré de cartons éparpillés. «Ils sont destinés à recueillir des dons destinés aux Ukrainiens, qui seront confiés à la Croix-Rouge», explique Jean-Xavier Moreau, le directeur général. Une action logique pour une école fondée en 1954 par Jeanine Manuel, une ancienne résistante qui avait formé le vœu de former des personnalités «prêtes à jouer un rôle dans les affaires internationales». Aujourd’hui, cette école privée sous contrat appartient au groupe Globeducate (qui possède aussi le Cours Hattemer). L’EIB est aussi présente sur quatre autres sites en région parisienne. Elle séduit les familles de la bourgeoisie parisienne libérale, désireuse d’offrir un cadre éducatif ouvert sur le monde. Du reste, cet établissement bon chic bon genre a formé de très nombreuses personnalités du spectacle comme l’écrivain, comédien et cinéaste Nicolas Bedos, le producteur de cinéma Dimitri Rassam ou la comédienne Marilou Berry.
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L’établissement affiche des résultats exceptionnels: 95% des 900 élèves de l’école primaire Monceau intègrent ensuite le collège puis le lycée de l’EIB, où le taux de réussite au bac est de 100%, avec 96% de mention dont 79% de mention bien et très bien. Avec de tels scores, il est logique que l’établissement soit pris d’assaut par les parents d’élèves: si les frais de scolarité ne sont pas excessifs (6500 euros par an, avec possibilité de bourse couvrant 50% maximum des frais), la sélection à l’entrée est rigoureuse. «Elle repose d’une part sur l’étude des bulletins scolaires, et d’autre part sur un entretien avec l’élève et ses parents, explique Jean-Xavier Moreau. L’attitude de l’enfant doit correspondre à l’esprit de l’école: s’il coupe la parole à ses parents ou pose les pieds sur la table basse, son admission sera loin d’être acquise».
Des élèves répartis en groupes de niveau
Mais une fois passées les fourches caudines, place à la bienveillance et à l’épanouissement des élèves, qui ne sont pas à plaindre. Ils bénéficient de 2500 mètres carrés sur 5 étages où ils disposent d’un «Fab Lab» (laboratoire de fabrication) doté d’une imprimante 3D et de découpeuses laser. Et les professeurs utilisent des tableaux numériques interactifs. Mais au-delà des ressources matérielles, ce sont surtout les méthodes pédagogiques qui font la différence. «Les élèves ont le droit à l’erreur», souligne Marie-Hortense Zeller, chef d’établissement de l’école primaire. Ensuite, pour les langues, «ils sont répartis dans des groupes de compétence correspondant à leur niveau (bilingue, débutant, intermédiaire etc.), où ils ne se sentent pas dévalorisés face à des élèves trop avancés».
Les élèves utilisent la méthode de Singapour
Évidemment, l’école favorise le bilinguisme: à l’école primaire, 25% du temps d’enseignements est consacré à la langue de Shakespeare, sous forme de jeux collectifs ou de comptines de 3 à 5 ans, et de vocabulaire et grammaire de 6 à 11 ans. En maths, la méthode de Singapour qui consiste à utiliser la visualisation pour résoudre des calculs, est plébiscitée. Emma, 10 ans, en CM2, apprécie aussi d’apprendre la musique, ainsi que la préparation du spectacle de fin d’année, Les Misérables. Eden, sa consœur, préfère l’informatique et le fait de «pouvoir utiliser un iPad». Enfin, l’esprit d’équipe et le travail en petits groupes sont encouragés. Ainsi les élèves du CM1 à la terminale peuvent-ils participer au «Challenge robotique» , où des équipes doivent construire une petite voiture en Lego et la faire évoluer sur un circuit. Reste que, dans cette école, le bilinguisme ne se limite pas à l’anglais: «les élèves peuvent apprendre l’espagnol à partir du CM1, et le chinois dès le CE2, indique Marie-Hortense Zeller, afin de favoriser l’ouverture des élèves à l’international». Une ambition qui entre en résonance avec le vœu initial de la fondatrice de l’école.
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À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
L'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Liverpool-Real Madrid : qui sont les personnes interpellées aux abords du Stade de France ?
FOCUS - Au moins 105 individus ont été arrêtés à Saint-Denis en marge de la finale de la Ligue des Champions.
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Exposition. L’esprit de Weimar en clair-obscur
Nos recommandations culturellesLe Centre Pompidou passe à l’heure allemande. Au cœur d’une exploration pluridisciplinaire du Berlin d’hier et d’aujourd’hui, l’établissement consacre un événement à la Nouvelle Objectivité, expression artistique de l’Allemagne des années 1920.
Clément GarciaNouvelle Objectivité , en allemand Neue Sachlichkeit . Ce nom formel, axiomatique, froidement explicite, donné en 1925 par le critique d’art Gustav F. Hartlaub à l’avant-garde allemande, rencontre un immédiat succès. Le penchant germanique pour le concept, ironiseront certains. Cette adoption large et enthousiaste – l’expression est utilisée dans des chansons et pièces de théâtre – empêche toutefois de circonscrire la Nouvelle Objectivité à un mouvement, encore moins à une école. Elle raconte plutôt l’air d’un temps que restitue avec intelligence le Centre Pompidou en présentant une exposition ambitieuse, « Allemagne/Années 1920/Nouvelle Objectivité/August Sander ».
Les illusions idéalistes enfouies sous le charnier de la Grande Guerre
Ce temps, c’est celui de la République de Weimar, expérience démocratique éphémère née sur les cendres de la guerre et de l’écrasement de la révolution spartakiste, sur fond de développement urbain – avec son prolétariat miséreux et ses nuits folles –, de massification et standardisation de la production. Les rêveries expressionnistes et les illusions idéalistes enfouies sous le charnier de la Grande Guerre ont laissé place à l’autopsie du corps social et de ses contradictions. Il ne s’agit plus « d’ergoter sur le sens des événements mais d’y intervenir habilement », soutenait le philosophe et psychiatre Karl Jaspers. « Je ne fais que parler/Comme la réalité elle-même/ (La sobre réalité, insensible à tes qualités/Lasse de tes défauts) », ajoutait Bertolt Brecht.
Le risque de trop embrasser ces années foisonnantes guettait les deux commissaires, Angela Lampe et Florian Ebner. Grâce à une construction habilement thématisée, ils ont su en rendre l’esprit et les multiples enjeux. Divisée en huit parties conçues comme autant d’angles d’analyse, l’exposition met en scène la pluridisciplinarité de cette Nouvelle Objectivité : collage, peinture, théâtre, design, gravure, musique, cinéma. Avec, en coupe transversale, une « exposition dans l’exposition » consacrée au travail d’August Sander (1876-1964), pionnier de la photographie documentaire, témoin de son temps avec une impressionnante galerie de portraits destinés à nourrir son œuvre majeure, les Hommes du XXe siècle. L’emboîtement des clichés de Sander avec les thématiques met autant en évidence l’ampleur et la profondeur de son travail que l’obsession, parfois déroutante, de la typologie sociale qui habite l’Allemagne weimarienne.
Quand Sander, proche des courants progressistes, portraitise des corps de profession et divers profils sociaux placés sur un pied d’égalité grâce la participation active des sujets, les peintres formulent une critique acerbe des conditions sociales en pleine évolution. Leur travail semble emprunter aux primitifs flamands la neutralité des regards, souvent hagards, un réalisme, voire un naturalisme, qui immerge le spectateur dans l’époque. L’essentiel se joue dans les arrière-plans, sur un détail, la présence d’objets précis, parfois la pose, qui indiquent une position sociale masquée derrière des traits passifs.
Le Profiteur, d’Heinrich Maria Davringhausen, le Portrait de la journaliste Sylvia von Harden, d’Otto Dix, Don Pepe, de Carlo Mense, témoignent d’un regard acide et objectivé. Margot, de Rudolf Schlichter, portrait en plan taille, saisit par la pose fatiguée du modèle dont la main supporte une cigarette, son décor urbain défraîchi tout en lignes saillantes. Un certain malaise se fait jour devant une désincarnation qui confine à la nature morte. Des natures mortes, des vraies, d’ailleurs nombreuses, soulignent les intérieurs standardisés, les lignes géométriques d’ampoules, de livres ou de fers à repasser. L’ambiguïté de cet « ordre froid », selon les mots d’Angela Lampe, rationalisation déshumanisée et objectivation tous azimuts d’une époque, dont on connaît le terrible épilogue, est manifeste.
Portrait émouvant d’un peuple de travailleurs de l’ombre et de mendiants infirmes
On comprend toutefois pourquoi la Nouvelle Objectivité a pu séduire les intellectuels communistes, le réel étant ici expurgé de toute projection idéelle. Aux intentions interprétatives, pourrions-nous dire en paraphrasant Marx (ou Jaspers cité plus haut), succède, pour les artistes les plus engagés, une volonté transformatrice par le renversement dialectique de cet « ordre froid ». Et à la question de l’organisation sociale et a fortiori politique des masses, répond celle de leur dignité comme de leur représentation esthétique. La révolution russe, bien sûr, est passée par là. On l’observe dans la peinture de Franz Wilhelm Seiwert comme dans les gravures de Gerd Arntz et les isotypes, pictogrammes à vocation universelle créés par Otto Neurath, dirigeant de l’éphémère République des conseils de Bavière. Mais aussi dans les travaux architecturaux du Bauhaus ou le mobilier conçu en série par Marcel Breuer.
C’est encore le cas quand Sander fait voyager son objectif dans les marges de la « Grande Ville » et tire le portrait émouvant d’un peuple de chômeurs, colporteurs, travailleurs de l’ombre et mendiants infirmes. L’Allemagne en ces années-là, ses villes et singulièrement Berlin, connaît, en parallèle, une vie nocturne intense. Les soirées interlopes réservées à la bourgeoisie bohème poussent à l’indifférenciation des genres. « Transgression », l’une des thématiques de l’exposition, donne à voir le travail pour aquarelle de Jeanne Mammen sur les modes androgynes et les amours lesbiens, mis en regard avec les scènes sexuelles, sordides et torturées de George Grosz où plane l’ombre de Mackie le surineur.
Cette exposition érudite s’insère dans un vaste et riche cycle pluridisciplinaire qui entend faire dialoguer pendant deux mois, à travers la danse (Sasha Waltz, Eszter Salamon), le théâtre (Thomas Ostermeier), le cinéma (édition spéciale de la Berlinale), l’architecture (Raumlabor) ou la musique (Yetundey, Brandt Brauer Frick), le Berlin contemporain et celui des années 1920. Les points communs ne manquent pas : apparition de nouveaux médias aux usages contradictoires, appétence pour la pluridisciplinarité, troubles dans le genre, montée des périls… Les réflexions, non plus, sur ce que dit l’art de la société et sur ce que Berlin « la rouge », Phénix toujours renaissant, dit de notre époque.
« Allemagne/Années 1920/Nouvelle Objectivité/August Sander », exposition jusqu’au 5 septembre au Centre Pompidou. Cycle de rencontres, spectacles, cinéma, concerts jusqu’au 3 juillet. berlincentre pompidouRépublique de WeimarAllemagne L'Humanité
Exposition. Grandeur des œuvres de petite taille
Nos recommandations culturellesLe domaine de Chaumont-sur-Loire accueille une quinzaine d’artistes aux œuvres fragiles et délicates, dont Jaume Plensa, Miquel Barcelo ou Christiane Löhr.
Maurice UlrichLa grande beauté peut être de petite taille : cette année, pour sa Saison d’art 2022, ce n’est pas dans les différentes installations de son beau parc en bordure de Loire que le domaine de Chaumont-sur-Loire le prouve, mais dans les humbles et minimales architectures végétales de l’artiste allemande Christiane Löhr (née à Wiesbaden en 1965). Avec de simples tiges de plantes, des graines, assemblées en ogives ou en buissons délicats, elle offre au visiteur un monde tout en délicatesse et en douceur qu’un souffle peut faire trembler et pourrait tout aussi bien défaire. On est à l’opposé d’un univers prétentieux, voire totalitaire, que ce soit dans l’art ou dans la politique. L’artiste nous invite à éprouver la fragilité des choses, à l’image de la nôtre.
Comme chaque année, et même s’il faut attendre encore pour une installation annoncée de Miquel Barcelo (né à Majorque en 1957), une quinzaine d’artistes sont les invités de cette saison. Dans la grande cour de la ferme, trois hautes figures de bronze de Jaume Plensa (né à Barcelone en 1955) nous accueillent. L’artiste catalan, de renommée internationale, présent également au musée de Céret, dans les Pyrénées-Orientales, à l’occasion de sa réouverture, fait surgir de ce qui semble des troncs d’arbres des figures humaines et féminines tout en douceur aux yeux clos, comme dans un rêve intérieur et serein. Là aussi, il est question de l’éphémère, de fragilité. « Il est vital pour moi, dit-il, de laisser le silence respirer, de laisser la chose intouchable, comme l’amour ou le désir, s’exprimer. C’est une sorte de lien entre notre mémoire collective et l’immensité… »
Méditation permanente
La Saison d’art 2022 de Chaumont c’est aussi, pour la directrice du domaine, Chantal Colleu-Dumond, l’occasion de donner à voir, ou revoir, dans la suite des grandes salles du château, l’œuvre d’artistes importants. C’était, l’an passé, le cas du grand Paul Rebeyrolle (1926-2005). Il s’agit cette année de Jean Le Gac (né à Alès-Tamaris, en 1936). Dessinateur exceptionnel, d’abord professeur d’arts plastiques, exposé au Centre Pompidou dès 1977, il conçoit très vite ses œuvres comme autant de récits faisant appel au dessin, donc, mais aussi à la photographie, aux textes et aux mots. Il ne s’agit pas d’illustrations, mais d’une sorte de méditation permanente mêlant la grande histoire à la sienne, la figure du peintre à celles du temps, présent ou passé, à des figures symboliques, voire mythiques. On vit autant le récit que sa remarquable maîtrise de l’image, dans son auto mise en scène. Il parle de « la folle entreprise que tente l’artiste par la fiction du peintre » : désigner dans l’œuvre à la fois « le visible et l’invisible qui la borde ».
On se doit de signaler les sculptures de Françoise Vergier (né à Grignan, en 1952), franchement baroques, voire déjantées, comme la Déesse de la lune verte, la belle sculpture en bois brûlé d’Alison Stigora (née à Philadelphie, en 1982) dans le parc, les matières modifiées par la lumière d’Evi Keller (né en Allemagne, en 1968). Le festival Chaumont-Photo-sur-Loire prendra le relais de la Saison d’art à l’automne, alors que le Festival international des jardins fête sa 30e édition. Un hôtel, Le Bois des chambres, est désormais ouvert sur le domaine pour mieux accueillir des rencontres mensuelles, les Conversations sous l’arbre.
Saison d’art 2022 à Chaumont-sur-Loire, jusqu’au 30 octobre.Expositionschaumont-sur-loire Le Figaro
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
Aude BariétyENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Petite révolution en Belgique francophone. Qui pourrait rejaillir sur les très nombreux étudiants français qui y vont pour tenter médecine. À partir de 2023, l’examen d’entrée en études de médecine-dentisterie en Fédération Wallonie-Bruxelles sera remplacé par un concours d’entrée. Une réforme qui reverrait à la baisse le pourcentage d’étudiants étrangers autorisés à y faire leur cursus.
Ce n’est pas la première fois que nos voisins belges modifient les modalités de sélection en médecine. Au milieu des années 1990, la décision est prise de réglementer l’offre médicale en fixant chaque année un nombre de médecins agréés par l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (Inami). Sans tergiverser, la Flandre met en place un examen d’entrée, qui devient en 2017 un concours, respectant ainsi le nombre de numéros Inami qui lui est accordé.
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À l’inverse, la Fédération Wallonie-Bruxelles teste différents filtrages (en fin de troisième année, en fin de première année), passe plusieurs années sans aucune sélection, avant d’instaurer en 2017 un examen d’entrée. Mais les francophones diplôment toujours un nombre de médecins dépassant le nombre de numéros Inami qui leur est attribué, piochant chaque année dans le stock de numéros des années suivantes et constituant ainsi une «dette» grandissante. «Il faut bien le reconnaître, cela a constitué une certaine cacophonie», admet Vincent Blondel, le recteur de l’université catholique de Louvain.
Satisfaction des universités
Pendant plus d’un demi-siècle, cette dichotomie entre les néerlandophones et les francophones empoisonne la vie politique belge. Les tensions sont telles que, en 2021, le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke, tape du poing sur la table. Via un projet de loi, il menace de mettre en place un système de délivrance d’attestations de contingentement en fin de première année d’études, qui seules permettraient d’obtenir un numéro Inami, laissant ainsi les autres étudiants ayant réussi leurs examens sans perspective d’avenir. Un projet inacceptable pour les francophones.
Des négociations s’ouvrent entre le gouvernement fédéral, compétent sur les questions de santé, et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, chargé de gérer l’enseignement supérieur dans la partie francophone du pays. Les deux parties parviennent finalement à un accord au printemps 2022. En échange de la garantie que tous les étudiants recevront bien un numéro Inami à l’issue de leurs études, et d’un calcul «plus fin» des besoins en matière d’offre médicale par la commission de planification fédérale, la Fédération Wallonie-Bruxelles s’engage à remplacer à partir de 2023 son examen par un concours d’entrée, comme le pratique déjà la Flandre. Pour 2028, les quotas sont fixés à 744 pour la partie francophone et 1104 pour la partie néerlandophone. Ils évolueront en fonction des besoins pour les années suivantes.
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«Je ne dis pas que c’est le grand soir, mais je pense que cela va apaiser les relations entre les communautés. On a la preuve qu’on est capables de fonctionner ensemble sur la base d’un fédéralisme mature», se réjouit auprès du Figaro Valérie Glatigny, ministre du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, notamment chargée de l’Enseignement supérieur. «Nous clôturons un chapitre épineux qui s’est éternisé pendant plus de vingt-cinq ans. Nous repartons d’une feuille blanche sur la base d’une estimation objective des besoins par la commission de planification fédérale», réagit le ministre fédéral de la Santé.
Les universités concernées, au nombre de cinq, se disent également satisfaites. «C’est la solution la plus respectable au vu de l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de la tête des étudiants», commente Nicolas Mavroudakis, doyen de la faculté de médecine à l’ULB. «C’est une bonne solution, je suis heureux de l’issue de ces négociations», renchérit Vincent Blondel, le recteur de l’UCL. «Ça permet aux étudiants d’étudier sereinement», complète Françoise Smets, doyenne de la faculté de médecine de l’UCL.
Les étudiants partagés
Les étudiants sont quant à eux partagés. Si tous se félicitent de la garantie d’obtenir un numéro Inami à la sortie de leurs études, certains rappellent leur opposition à toute forme de sélection, qu’elle prenne la forme d’un examen ou d’un concours. «Les étudiants soulignent que l’enseignement secondaire en Belgique est très inégalitaire et donc que, s’il y a une sélection dès l’entrée en études de médecine, ceux qui ont été moins favorisés dans le secondaire seront pénalisés», résume Françoise Smets. «L’enseignement secondaire belge est connu pour être l’un des plus inégalitaires de l’OCDE», insiste Yazdan, en deuxième année à l’UCL.
Ceux qui ont le plus de chance de réussir «sont ceux qui viennent d’un milieu favorisé. Le concours va renforcer le caractère élitiste des études de médecine et favoriser un entre-soi social dans la profession», estime Lucas van Molle, président de la Fédération des étudiants francophone (FEF). «Nous pouvons comprendre cette position, reprend Françoise Smets. Mais nous pensons qu’une sélection reste indispensable pour plusieurs raisons. Et qu’il vaut mieux qu’elle ait lieu à l’entrée pour éviter à ceux qui échouent de perdre un an, deux ans ou trois ans, et pour faire disparaître toute idée de compétition entre étudiants par la suite.»
Le vrai problème, ce n’est pas “concours ou examen ?”. Pour moi, la question, c’est de savoir si, sur le long terme, le nombre de médecins sera suffisant
Tiziana, en quatrième année à l’ULB, est également d’avis qu’«il faut bien sélectionner quelque part». «Il y a beaucoup de jeunes qui veulent faire médecine. On ne peut pas prendre tout le monde… De toute façon, le vrai problème, ce n’est pas “concours ou examen?”. Pour moi, la question, c’est de savoir si, sur le long terme, le nombre de médecins sera suffisant.»
Côté flamand, les réactions sont plus que mitigées. «Pas certain que tous les doyens flamands voient cet accord d’un bon œil», glisse un francophone. «Certains sont encore très rancuniers, parce que la Fédération Wallonie-Bruxelles ne s’est pas mise en ordre aussi vite et efficacement que la Flandre.» Par la voix de sa vice-présidente, Valérie Van Peel, le parti N-VA dénonce quant à lui un «pardon général», et ce «seulement en échange de la promesse d’organiser un concours d’admission». La ministre Valérie Glatigny l’assure pourtant: l’examen d’entrée en médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles aura bel et bien lieu cet été pour la dernière fois. Ou plutôt pour les dernières fois, puisque deux sessions sont organisées, une le 5 juillet, l’autre le 27 août.
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Les candidats peuvent se présenter soit à la première, soit à la deuxième, soit aux deux. L’examen est composé de deux épreuves comportant chacune quatre matières: une de connaissance et compréhension des matières scientifiques (chimie, biologie, physique, mathématiques), l’autre de communication et analyse critique de l’information. Pour être reçu, un candidat doit obtenir une moyenne supérieure à 10 sur 20 dans chacune des deux parties, avec un minimum de 8 sur 20 dans chacune des huit matières. Cet examen est extrêmement sélectif. En 2021, 5443 candidats s’étaient présentés à la session de juillet, 3975 à la session d’août. 483 avaient été retenus à la première session (soit 8,9%), 744 à la seconde (soit 18,7%).
Adieu aux notes minimales
Dès 2023, l’examen sera remplacé par un concours d’entrée, qui devrait avoir lieu en une session unique organisée à la fin du mois d’août. Les modalités de ce concours ne sont pas encore totalement définies, mais les huit matières qui composaient déjà l’examen d’entrée devraient être maintenues. «La vraie différence, c’est que, plutôt que de prendre tous ceux qui ont plus de 10/20, on prendra le nombre d’étudiants qui a été négocié», explique Vincent Blondel.
Autre différence de taille: adieu les notes minimales dans chacune des matières. Troisième différence: la baisse du pourcentage d’étudiants non-résidents autorisés à suivre des études de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles. «Le gouvernement envisage une réduction du nombre maximal (de non-résidents, NDLR), passant de 30 % à 15 %, afin de garantir une offre de soins suffisante à la population et de limiter le risque de pénurie lié à des praticiens qui quittent le territoire au terme de leurs études, et ne contribuent donc pas au renouvellement de la force de travail», est-il indiqué dans le communiqué du 26 mai. Ce changement «envisagé» pourrait bouleverser la donne pour les jeunes étrangers désireux de devenir médecins.
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Notamment les étudiants français, qui sont de plus en plus nombreux à tenter leur chance en Belgique, attirés par la proximité des universités, la qualité de la formation et l’utilisation du français comme langue d’études et de travail. En 2017, 13,4% des jeunes qui présentaient l’examen d’entrée en études de médecine étaient de nationalité française ; en 2021, ils étaient près de 35% . Plus globalement, aujourd’hui, la moitié des candidats à l’examen d’entrée sont non-résidents. Le quota maximum de 30% d’étudiants non-résidents a été atteint pour la première fois l’année dernière. À l’avenir, si ce quota diminue de moitié, il pourrait être atteint chaque année. La fin de l’eldorado belge pour les étudiants francophones, venus de France et d’ailleurs?
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REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Photographie. L’idée de l’amour se laisse-t-elle capturer ?
Nos recommandations culturellesL’essence de l’amour, sa complexité, son mystère sont au centre de l’exposition collective « Love Songs »qui a lieu, en ce moment, à la Maison européenne de la photographie et qui rassemble des œuvres issues de la collection ou prêtées par les auteurs eux-mêmes.
Magali JauffretL’exposition « Love Songs, photographies de l’intime », conçue par Simon Baker, l’actuel directeur de la Maison européenne de la photographie, se veut « une tentative délibérément sentimentale de repenser l’histoire de la photographie à travers certains de ses noms les plus célèbres et de ses œuvres les plus marquantes ». Deux des quatorze séries présentées en sont les piliers : The Ballad of Sexual Dependency, de Nan Goldin, et Sentimental Journey, de Nobuyoshi Araki, sans compter, dans un autre genre, Tulsa, de Larry Clark.
Le parcours de l’exposition commence par l’Œil de l’amour (1952) du Suisse René Groebli, 95 ans. Cette série regorge de touchantes preuves poétiques de l’amour fou de ce photographe pour son épouse Rita, enregistrées dans le huis clos de l’hôtel parisien où les jeunes mariés séjournaient. Le sentiment amoureux est porté à de tels sommets que tous les objets par elle approchés sont touchés par la grâce. L’Américain Emmet Gowin, lui, ne cesse de capter des images de la force intérieure de son épouse Edith (1967) parce que « les photographies sont un moyen de retenir intensément un moment de communication entre un être et un autre ».
Passion amoureuse et journal intime
Suivent les fameux clichés du Japonais Araki, 82 ans, auteur de plus de 500 livres, documentant, au quotidien, telle une fiction, son voyage de noces (1971) avec sa jeune femme Yoko, puis, en 1989, l’essai photographique Winter Journey (1989) racontant, cette fois, le décès de sa muse et son tourment dont il ne guérira jamais.
Dans l’autre partie du bâtiment, sont présentées les images de la passion amoureuse vécue par Hervé Guibert (1955-1991) et Thierry Jouno. Photos douces, délicates, discrètes qui ne dévoilent guère. C’est aussi la façon de faire d’Alix Cléo Roubaud (1952-1983) qui, captant des moments parfois très érotiques avec son mari Jacques Roubaud, reste suggestive, jamais voyeuse.
Autant dire qu’on a l’impression d’un grand écart avec les clichés, devenus iconiques, de Nan Goldin, 69 ans, qui, tenant un journal intime aux couleurs saturées de sa propre vie, s’est vite retrouvée confrontée à la violence de ses partenaires, aux effets de la drogue et au partage des rôles dans le couple.
Le second étage présente des travaux plus contemporains, réalisés depuis les années 2000. Très touchantes sont les séries de Sally Mann, 69 ans qui a capté la déchéance du corps malade de son mari et la correspondance enflammée, inédite, échangée entre le Chinois RongRong et la Japonaise Inri qui, éloignés l’un de l’autre en 2000, se photographient nus sur des rehausses colorées et s’écrivent des mots doux sur les bords des tirages.
L’autoportrait amoureux que dresse, en 2011, le couple de photographes JH Engström et Margot Wallard retient l’attention par son côté brûlant ; on est touché par l’œuvre de la Japonaise Hideka Tonomura sur la relation adultère de sa mère, par celle de Lin Zhipeng sur une jeunesse chinoise en train de se débarrasser de nombreux tabous…
« Love Songs, photographies de l’intime », exposition jusqu’au 21 août à la MEP, 5-7, rue de Fourcy, Paris 4e. mep-fr.org Love Songs, photographies de l’intime, coédité par la MEP et l’Atelier EXB, 224 pages, 45 euros.photographieExpositions Le Figaro
Stade de France : un journaliste peut-il être empêché de filmer par un service de sécurité ?
Claudia CohenLA VÉRIFICATION - Lors de la finale de la Ligue des Champions samedi, des journalistes ont expliqué avoir été empêchés de filmer des scènes de tension par des agents de sécurité privés. Étaient-ils dans leur bon droit ?
LA QUESTION. Le chaos fut le plus total samedi au Stade de France. Parmi les multiples incidents et débordements qui se sont déroulés durant cette soirée de finale de la Ligue des Champions, plusieurs journalistes ont expliqué avoir été empêchés de filmer par les services de sécurité. D'autres, comme le Britannique Steve Douglas, journaliste sportif à l'agence de presse The Associated Press (AP), racontent au Figaro avoir été pris à partie par des stadiers alors qu'ils filmaient les tensions entre des agents de sécurité et des individus sans billets qui venaient de franchir les grilles du Stade.
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«Un agent était en train de mettre au sol un fan sans ticket qui avait réussi à pénétrer le parvis du stade de France, détaille-t-il. Alors que je filmais, un autre agent en veste orange m'a pris par le bras pour m'emmener dans une cabine privée à quelques mètres de là. Il m'a enlevé mon accréditation, l'a prise en photo et s'est ensuite emparé de mon portable pour supprimer mes vidéos». Après cet épisode de quelques minutes, le membre du service de sécurité redonne à Steve son portable et son accréditation et lui autorise à nouveau l'accès à l'enceinte sportive.
Un autre journaliste d'AP, Rob Harris, est venu appuyer les propos de son confrère en expliquant sur Twitter à sa communauté de 166.000 abonnés que «le personnel de l'UEFA a dû intervenir pour empêcher le personnel de sécurité de s'en prendre aux médias qui filmaient, alors que des gaz lacrymogènes étaient déployés». Étaient-ils dans leur bon droit ? Un journaliste peut-il être empêché de filmer une scène par un service de sécurité ?
VÉRIFIONS. Dans l'enceinte d'un lieu privé, les Français sont contraints de respecter, en plus de la loi, un règlement intérieur. Dans celui du Stade de France, il est mentionné à l'article 31 que «les prises de vues et enregistrements sonores ne peuvent être réalisées dans le Stade de France sans une autorisation expresse du Consortium Stade de France ou des personnes habilitées par lui». Le Stade de France étant désigné en préambule comme «le bâtiment à proprement parler», la partie en plein air du périmètre situé à l'intérieur des grilles, dans laquelle les journalistes pris à partie par le service de sécurité se trouvaient, n'est pas concernée. Il serait ainsi difficile pour les agents de sécurité de s'appuyer sur ce règlement pour justifier une interdiction de filmer.
Informations d'intérêt public
De plus, Me Guillaume Sauvage précise qu'à l'égard du règlement intérieur d'un lieu privé, il y a toujours une «mise en balance à faire entre ledit règlement et la liberté d'expression». «Un journaliste qui filme des éléments à caractère informatif susceptibles de relever de l'intérêt public est souvent considéré dans son bon droit», explique l'avocat spécialiste du droit de la presse.
Une exception aurait toutefois pu être faite si le journaliste qui filme est susceptible de mettre en danger «physiquement» et «matériellement», en posant par exemple une caméra sur pied au milieu d'un passage ou d'une foule, la sécurité des individus autour de lui. Or, d'après les vidéos consultées par Le Figaro, Steve Douglas ne se trouvait pas dans cette situation puisqu'il filmait loin des scènes de tensions et depuis son téléphone portable à la main.
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Enfin, concernant la suppression a posteriori d'une vidéo filmée par un journaliste, les avocats contactés par Le Figaro évoquent tous un arbitraire attentatoire à la liberté d'informer. «Un service de sécurité privée n'ayant aucune prérogative pour l'exiger, il s'agit d'un processus d'intimidation d'ordre privée qui caractérise une entrave à la liberté d'information», interprète Me Guillaume Sauvage. Si débat il y a, il se déporterait plutôt dans un tribunal autour des conditions de diffusion des images.
Il existe par ailleurs des dispositifs de protection de l'identité de certains fonctionnaires, tel que le GIGN ou le Raid, mais tel n'était pas le statut des agents de sécurité privée concernés en l'espèce. «Il n'y a pas de fondement juridique qui empêche un journaliste de filmer les forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions. Néanmoins, si une vidéo, une fois diffusée, contient une identification particulière d'un membre des forces de l'ordre parmi ceux qui bénéficient de cette protection, avec la précision par exemple de son nom et son lieu de travail, elle peut ainsi être jugée problématique», précise Me Sauvage.
Silence des principaux concernés
Réagissant aux événements qui se sont déroulés samedi au Stade de France, Reporter sans Frontières (RSF) a condamné avec fermeté l'intervention des services de sécurité privée dans le travail des journalistes. «@RSF_inter condamne une atteinte au droit à l'information lors du match #UCLfinal le 28/5 au Stade de France. Les agents de sécurité ont contraint des journalistes à supprimer une vidéo de leur intervention contre les supporters & empêché d'autres journalistes de la couvrir», a écrit l'organisation sur Twitter. RSF explique au Figaro qu'elle évoquera le sujet le 7 juin prochain lors d'une réunion avec le ministère de l'Intérieur et des responsables du stade de France.
Selon les données de la Fédération Française de Football (FFF) dévoilées dans un communiqué de presse mardi soir, 1650 agents de sûreté et d'accueil avaient été déployés au Stade de France le soir de la finale de la Ligue des Champions (contre 1300 habituellement), en anticipation d'une éventuelle présence de personnes sans billets ou en possession de faux billets. Contactés par Le Figaro, La FFF et le Stade de France n'ont répondu à nos sollicitations. Tout comme le ministère de l'Intérieur et le ministère des Sports. De son côté, l'UEFA rappelle qu'elle a mandaté lundi un rapport indépendant sur les événements qui se sont déroulés samedi et que la «Fédération Française de Football était responsable de la sécurité dans le périmètre du stade».
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En résumé, un journaliste ne peut être empêché de filmer par un service de sécurité que dans de très rares exceptions. En l'espèce, les juristes interrogés par Le Figaro sont unanimes quant au fait que les scènes autour du Stade de France ne peuvent légitimement relever de ces exceptions, d'autant qu'ils ne s'agissaient pas de fonctionnaires de police, mais de simples agents de sécurité.
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Le Figaro
Manifestation du 1er Mai : une infirmière jugée pour avoir agressé un pompier à Paris
Elle est accusée d'avoir donné plusieurs coups à un pompier en intervention dans le cortège parisien du 1er Mai. Gérald Darmanin avait dénoncé des «violences inacceptables».
Après un renvoi, la manifestante suspectée d'avoir agressé un pompier lors du défilé parisien du 1er-Mai comparaît ce mercredi 1er juin après-midi devant le tribunal judiciaire de Paris.
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La prévenue comparaît devant le tribunal correctionnel pour «violences sur personne chargée d'une mission de service public, outrage, rébellion, participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations lors d'une manifestation et entrave à l'arrivée des secours destinés à combattre un sinistre dangereux pour les personnes».
Des «violences inacceptables»
Sur les vidéos prises lors de la manifestation du 1er-Mai diffusées sur les réseaux sociaux, on voit la suspecte, casque orange sur la tête, tenter d'arracher la lance à incendie d'un pompier en train d'éteindre un feu allumé par des manifestants. Après plusieurs essais infructueux, elle lui assène deux coups sur le casque avant d'être maîtrisée. Ce geste avait suscité de larges condamnations sur les réseaux sociaux, tandis que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé des «violences inacceptables».
À l'issue de 48 heures de garde à vue, cette femme de 38 ans avait été déférée en comparution immédiate le 4 mai dernier. À l'audience, la prévenue, très éprouvée, souvent en larmes, avait fait valoir son droit d'obtenir le renvoi de son procès. Elle s'est présentée comme «salariée CDI formatrice dans le domaine de l'hygiène» après avoir été «aide-soignante pendant le Covid».
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Interrogée un peu plus tôt par le procureur sur son risque de réitération des faits, l'ancienne infirmière avait répondu : «Je travaille, j'ai un CDI, je suis une maman, j'aime mes enfants». L'une de ses avocates, Me Alice Becker, avait reformulé la question du ministère public : «Pouvez-vous dire au tribunal que vous n'irez plus en manifestation ?». «C'est sûr à 100%, je signe tous les documents pour ça», avait répondu la suspecte, qui contestait par ailleurs une partie des faits reprochés. Les «violences, ça ne s'est pas du tout déroulé comme le résumé médiatique en a été fait», avait expliqué l'une de ses avocates.
Le procureur de Paris avait requis son placement en détention provisoire jusqu'au procès, une «mesure exceptionnelle» légitimée selon lui par la «certaine forme de dangerosité» de la prévenue. «Il y a quant à l'état d'esprit de madame des interrogations», a glissé le procureur. Le tribunal avait finalement prononcé un contrôle judiciaire assorti d'une interdiction de manifester à Paris et de détenir ou porter une arme, ainsi que d'une expertise médico-psychologique.
Plainte contre le parquet de Paris
L'une des deux avocates de la mise en cause, Me Alice Becker, avait estimé la vie de sa cliente «détruite» par les 48 heures de garde à vue et la médiatisation des faits. Sa consœur Me Aïnoha Pascual avait évoqué sa «vie compliquée de mère isolée», qui est par ailleurs convoquée prochainement par la justice en tant que victime de violences, dans une autre affaire.
Les deux avocates avaient en outre annoncé une plainte contre le parquet de Paris et la police qu'elles accusent de «fuites massives et scandaleuses (d'informations) dans ce dossier» à la «médiatisation déplorable». De son côté, le pompier a un «préjudice moral» mais pas de blessure physique, selon son avocat, Me Jérôme Andréi, qui défend aussi la brigade de sapeurs-pompiers de Paris, partie civile.
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Faux billets, débordements: 105 interpellations en marge de la finale de la Ligue des Champions
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Le Figaro
Prison, perte de voix, échange avec Ronaldo, Zidane et le «supermarché»: les bonnes feuilles de l'autobiographie de Tony Vairelles
Sébastien FerreiraL'ancien attaquant des Bleus, Tony Vairelles, raconte le calvaire qu'est devenue sa vie depuis plus de dix ans dans un livre. Et partage aussi quelques bons moments de sa carrière de footballeur.
Les plus âgés connaissent le formidable attaquant, champion de France avec Lens en 1998 et international français (8 sélections, 1 but). Les plus jeunes le connaissent par l'affaire qui porte son nom. Tony Vairelles et trois de ses frères ont été condamnés à de la prison ferme pour violences avec arme, le 16 mai 2022 au tribunal de Nancy, pour des faits qui remontent à octobre 2011. En attendant de connaître le résultat de l'appel, Tony Vairelles sort sa biographie, ce jeudi 2 juin, intitulée «Balles au centre» (Hugo Sport). Il y raconte ses 5 mois de détention provisoire, les déchirures dans sa famille qui n'ont épargné ni sa femme, ni son fils, la perte momentanée de sa voix. Mais aussi les bons souvenirs de sa vie sur les pelouses, entre un quasi-échange contre un jeune Cristiano Ronaldo ou des discussions informelles avec son coéquipier de l'époque, Zinédine Zidane. Morceaux choisis.
L'arrivée en prison : «je me suis servi de mon expérience de footballeur»
Octobre 2011. Tony Vairelles ne le sait pas encore, mais il part pour 5 mois de détention provisoire. Curieux hasard, il les fait à Metz, lui le gamin de Nancy, le rival local. Sa célébrité l'empêche de passer inaperçu.
«D'ailleurs, très peu de temps après mon arrivée, je reçois une bordée d'injures. Au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, quand tu sors pour la promenade, tu longes tout l'immeuble du grand quartier. Et là, j'entends des insultes de partout : "Vairelles enc…" et j'en passe… Tu ne peux pas baisser la tête, tu ne peux pas faire celui qui a peur, sinon t'es mort. Tu ne peux pas, non plus, avoir une mauvaise réaction. Si tu fais un doigt ou un bras d'honneur, tous les prisonniers risquent de le prendre pour eux, même ceux qui ne t'ont rien fait. Ce serait irrespectueux vis-à-vis de ces gars qui ne demandent rien, tranquilles dans leur coin.
Ça paraît sans doute assez incroyable mais à ce moment-là, je me suis servi de mon expérience de footballeur, quand je jouais un match à l'extérieur, et qu'une minorité de supporters adverses m'insultaient, comme à Saint-Symphorien. J'ai toujours pris sur moi, par respect pour toutes les autres personnes dans le stade qui ne faisaient rien de mal. Eh bien là, je réagis pareil. J'avance sans répondre mais en gardant la tête haute. Je suis déjà accusé à cause d'une rixe sur le parking de cette discothèque, je ne veux surtout pas que l'un de mes gestes provoque une bagarre ou une échauffourée dans la prison. Certains seraient bien trop contents de sauter sur l'occasion pour dire que ça se passe toujours comme ça, avec les Vairelles…»
Le prisonnier qui faisait du slam
En prison, Tony Vairelles est discret. Il veut sortir vite et sans faire de bruit. Mais entre deux séances de musculation, il sympathise avec un autre détenu, Thierry Coignard. Un homme «incarcéré pour une arnaque aux voitures étrangères» et à la passion étonnante : le slam.
«Le slam, c'est cette forme moderne de poésie qui allie écriture, oralité et expression scénique. La surprise est totale, sidérante, lorsque je mets le doigt sur ce talent caché de mon pote. Je tombe par hasard sur quelques textes de slam rapportés dans la cellule de Thierry par une surveillante de la prison, je jette un œil dessus machinalement et je suis très impressionné en les lisant. C'est poignant, super bien tourné.
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Au départ, franchement, je ne crois pas Thierry quand il m'assure que ça vient de lui. D'autant qu'avec lui, j'ai trouvé mon maître en matière de fautes d'orthographe ! J'en fais beaucoup mais lui, c'est le champion du monde, c'est encore bien pire que moi ! Il faut dire que Thierry n'est pas allé à l'école, ou très peu, il écrit de manière phonétique. Je finis pourtant par avoir la preuve de son talent. Oui, c'est bien Thierry Coignard qui sort ces mots si frappants, ces phrases incroyablement enivrantes.
Un jour, je lui parle de ma relation fusionnelle avec mon père. Dès le lendemain, il me fait un petit texte de slam sur le sujet. C'est magnifiquement raconté ça me touche au cœur et ça me montre bien toute la force de son slam. À partir de là, je vais commencer à m'y intéresser de plus près, moi aussi. Prendre le stylo pour me défouler ou pour évacuer ma tristesse, ça me fait du bien entre quatre murs, même si je n'ai pas du tout le niveau de Thierry dans l'écriture, loin de là. Le slam contre le blues !»
Son fils qui voulait «rejoindre Papa au Paradis»
Tony Vairelles est en prison lorsque Guydjo, son premier fils (et unique à l'époque), fête ses 7 ans. Ses cinq mois de détention provisoire laisseront des traces, aussi bien sur lui que sur sa famille.
«Je donne l'image du gars qui va bien, imperturbable. C'est ma manière de les protéger tant bien que mal. Impossible pourtant, totalement impossible, de faire le bon acteur tout sourire lors du premier parloir. Et pour cause, c'est Audrey qui l'obtient un peu plus vite que prévu pour une bien triste raison. Elle vient de faire une fausse couche, peu de temps après avoir eu la joie de m'annoncer dans une lettre qu'elle était enceinte pour la deuxième fois… Un violent coup en pleine face pour moi, pour nous. Un de plus ! Le genre de mauvaise nouvelle déjà bien difficile à accepter, à surmonter, en temps normal dans le cocon familial. Alors imaginez en prison…
Audrey arrive, quand même, à me présenter les choses de façon positive, en me disant que ce n'était pas la bonne période pour préparer l'arrivée de notre deuxième enfant. Audrey n'a pas tort sur le fond, d'autant qu'il faut prendre soin du petit Guydjo, veiller énormément sur lui, dans ce tourbillon de malheurs et de chagrin. Au début, ma femme et mes parents viennent au parloir sans Guydjo. Je n'ai pas envie que le petit de six ans découvre ça, l'univers carcéral. Mais Audrey finit par l'emmener parce qu'il est en train de dépérir et de grossir.
À force de ne pas me voir pendant plusieurs semaines, Guydjo croit qu'on lui cache quelque chose, il en vient même à penser que je suis mort… Un jour, Audrey le retrouve en pleurs sous la douche, en train de dire : "Je veux rejoindre Papa au Paradis." Je l'ai seulement appris après la prison, sinon je serais devenu fou, je crois ! Même chose avec la lettre au père Noël écrite par Guydjo qui ne veut qu'un cadeau : son papa. Ou encore pire, ce jour où ma femme ne trouve plus Guydjo, un mercredi après-midi de retour à la maison juste après un parloir.
Le plombier vient de passer pour réparer une fuite, il repart avec sa camionnette. Audrey appelle le petit pour le goûter, pas de réponse… S'ensuit un interminable moment de panique, les scénarios les plus inimaginables et les plus dramatiques tournent en boucle dans la tête d'Audrey : le plombier, la camionnette… Elle crie de plus en plus fort, mais rien. Elle hurle dans notre rue et là, tout en haut de la colline qui surplombe notre maison, Audrey aperçoit Guydjo avec son sac à dos, acheté quelques jours avant, à sa demande, avec une lampe de poche, des gâteaux et une boussole. Et Guydjo qui lui dit : "Je pars délivrer Papa…" Cela me donne encore des frissons quand j'en reparle aujourd'hui.»
Ses origines gitanes : «ça faisait de moi le parfait coupable»
En cinq mois au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, Tony Vairelles n'a eu qu'une seule altercation avec un détenu. De quoi compromettre aussi bien sa sécurité que ses espoirs de sortie rapide. D'autres détenus évitent le débordement in extremis. Ils l'appellent par son prénom. Ce sont des gitans, dont Tony Vairelles partage les origines.
«Je n'ai jamais fait le barbot avec mes origines gitanes. Je n'ai jamais non plus renié ces origines. Je suis toujours resté neutre pour une simple et bonne raison : je n'ai jamais connu le mode de vie des gitans, je n'ai jamais habité dans une caravane ou quelque chose comme ça. […] Les médias ont un peu évoqué mes origines gitanes durant ma carrière de footballeur, sans que ce soit de façon négative. Mais dès que je me suis retrouvé accusé dans cette affaire de fusillade, elles m'ont injustement desservi en termes d'image. Du jour au lendemain, on a commencé à parler de "Tony le gitan"… Comme si les accusations étaient normales pour un gars comme moi, avec de telles origines.
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Ça faisait de moi le parfait coupable, plus que jamais ! Doublement stupide, compte tenu de mon innocence et du fait que je n'ai jamais eu un quotidien de gitan… Pour la première fois de ma vie, j'ai compris ce que peuvent malheureusement endurer les personnes victimes de discrimination. Je n'avais jamais été confronté à ça, moi le petit blond, puis le grand blond une fois devenu adulte… ça m'a fait mal parce que ce n'était pas vrai, d'abord. Et ça m'a fait mal, aussi, pour les gitans. Dans la communauté gitane, comme dans toutes les communautés, il doit y avoir des mauvaises personnes, mais aussi beaucoup de bonnes personnes, comme les hommes qui m'ont peut-être évité de sérieux problèmes lors de cette promenade au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu.»
Son changement de voix : «toutes les personnes au bout du fil pensent que c'est mon fils qui est en ligne»
Les jours qui suivent ses cinq mois de détention provisoire sont durs. Ils sont même pires que ceux passés en prison. De premières séquelles apparaissent :
«J'entre dans une période de ma vie plus noire qu'une tenue de rugby des All Blacks. Beaucoup de choses, beaucoup de repères, s'écroulent autour de moi en peu de temps. Je suis complètement déboussolé. J'en perds ma voie et ma voix. La voie tracée depuis tant d'années avec ma famille, mais aussi ma propre voix. Quelques jours après ma libération qui a fait tant parler, j'entends, en effet, ma voix changer très bizarrement. Tout dans les aigus. Loin, très loin, de la voix bien plus grave d'un adulte. J'ai l'impression d'avoir subitement la voix d'un gamin de huit ans, c'est plus que déstabilisant.
Quand je reçois un coup de téléphone et que je réponds, toutes les personnes au bout du fil pensent que c'est mon fils qui est en ligne. Un jour, d'ailleurs, je décroche et j'entends : "Salut, tu pourrais me passer ton papa ?"… Je ne peux pas rester comme ça. Je vais consulter un premier ORL mais il m'explique qu'il ne peut rien faire : j'ai une corde vocale paralysée et il n'existe pas de remède miraculeux, selon lui. Je prends d'autres avis médicaux et c'est la même chose. L'angoisse ! J'en viens à me demander si je vais retrouver une voix normale. On me conseille, alors, d'aller voir un microkinésithérapeute.
Je suis dubitatif, je crains l'arnaque, j'ai peur de tomber sur le genre de charlatan qui n'est là que pour te taxer cinquante euros. Mais je vais quand même prendre rendez-vous. Fort heureusement ! En deux jours, cette séance de microkiné me permet à la fois de reparler normalement et de découvrir l'origine de tout ça Cette extinction de voix, c'est une séquelle de mes cinq mois en prison. Un choc psychologique parce que j'ai gardé trop de choses en moi.»
Zidane et l'anecdote du supermarché
«Un jour, avec les Bleus, on est invités à la soirée des Trophées de l'UNFP. On patiente en coulisses avant de monter sur scène. Je suis en compagnie du gardien Lionel Letizi, mon ami. Je lui raconte comment ça se passe lorsque je vais en courses à Lens, à quel point ça me fait plaisir d'avoir ce contact avec les supporters. Et là, il y a Zinédine Zidane qui entend la conversation. Zizou n'en revient pas, je me souviens de sa phrase : "Tu fais encore tes courses au supermarché, toi, Tony ?" Surpris de ma vie "normale", en fait.
En même temps, Zinédine Zidane, lui, est dans une autre galaxie depuis ses deux buts en finale de la Coupe du monde 1998 face au Brésil (3-0). Autant j'aurais aimé avoir le parcours et la réussite de footballeur de Zidane, autant je n'aurais pas apprécié d'avoir sa vie, sans relations directes avec les supporters, sans pouvoir être proches des gens. Lorsque tu deviens une icône mondiale, tu ne t'appartiens plus, c'est magnifique et triste à la fois.»
L'échange avec Cristiano Ronaldo qui n'a jamais eu lieu
Été 2002. Tony Vairelles sera en fin de contrat dans un an à Lyon, où il craint ne pas avoir la confiance de l'entraîneur, Paul Le Guen. L'OL joue un match amical contre le Sporting Portugal, où entraîne son ancien coach à Nancy, Laszlo Bölöni. L'attaquant tricolore apprend que le Sporting est prêt à le recruter en échange d'un futur sextuple Ballon d'Or, dont on ignorait encore l'étendue du potentiel.
«À la fin de cette rencontre de préparation, Laszlo Bölöni vient me voir, il ne tourne pas autour du pot, il me dit franchement qu'il souhaite me recruter au Sporting Lisbonne. Je lui réponds que ça m'intéresse compte tenu de ma situation contractuelle à l'OL et compte tenu du prestige du Sporting, ce n'est pas rien ! Laszlo Bölöni m'expose clairement la situation : le club n'a pas les moyens de payer un transfert.
Pour tenter de me faire venir, le Sporting va formuler à Lyon une proposition d'échange contre deux joueurs. Dans la conversation, Laszlo Bölöni me donne le nom des deux joueurs de Lisbonne en question. Et parmi eux, il y a... Ronaldo ! Ce nom me fait tilt ! Cristiano n'est pas du tout célèbre à l'époque, il est trop jeune mais son nom retient tout de suite mon attention et pour cause, c'est le même nom que Ronaldo, le fenomeno brésilien, le joueur vedette du moment sur la planète. J'aurais donc pu être échangé contre deux joueurs dont Cristiano Ronaldo.»
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Le Figaro
Bordeaux : un homme mis en examen après le viol d'une femme de 74 ans
Guillaume PoingtÂgé de 29 ans et déjà connu de la justice, le suspect a été placé en détention provisoire.
Un homme de 29 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire mardi 31 mai après le viol d'une femme de 74 ans, a appris Le Figaro auprès du parquet de Bordeaux. Une information judiciaire a été ouverte.
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Les faits ont eu lieu dimanche 29 mai vers 16h au domicile de la victime dans le quartier du Grand Parc. L'auteur présumé des faits a suivi la septuagénaire à sa descente du tramway, nous précise le parquet, confirmant des informations de Sud Ouest et 20 Minutes . Le suspect a été interpellé quelques minutes après la commission du crime grâce à la réactivité de la victime, qui a appelé les services de police, et l'intervention de ces derniers présents non loin des faits.
Le suspect a reconnu le viol lors de sa garde à vue et expliqué «être tombé amoureux de la victime après l'avoir croisée dans la rue». Originaire de Mayotte, il présente un casier judiciaire avec trois mentions : vol en réunion et rébellion avec arme en 2014 et usage de stupéfiants en 2018.
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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
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Le Figaro
Alain Cojean, restaurateur humaniste
Marc LandréPORTRAIT - Le fondateur de la chaîne de restauration du même nom est un patron hors norme, mû par ses projets humanitaires. Il vient de publier un livre sur son parcours singulier.
Tous les Parisiens connaissent son nom, qui orne les façades de la chaîne de restaurant qu’il a fondée en 2001 et revendue en 2019: Cojean, pour Alain Cojean. Dans une autobiographie poignante, Nourritures célestes, qu’il vient de publier chez Mama Éditions, le restaurateur breton se livre sans tabou, dévoilant les aspects les plus intimes de sa vie (il avoue avoir repeint en rose la voiture de son prof d’anglais au lycée, pris du LSD à la fac à Rennes, essayé les filles et les garçons…) sans jamais verser dans l’impudeur.
Car ce qui caractérise ce fan de Louis de Funès et de Tintin, c’est sa singularité. «C’est un extraterrestre», jure Bernard Boutboul, le président de Gira Conseil, cabinet spécialisé dans la consommation alimentaire hors domicile. «Alain est un ovni», abonde William Lebedel, le président de l’ONG Friendship France. «Il est hors norme», confirme Alain Sebah, son ami depuis plus de quarante ans, et ancien boss chez McDo.
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Et c’est vrai qu’Alain Cojean est à part, unique même. Un modèle d’humanité qui transpire la gentillesse, une référence de «mignoncité» (littéralement ce qui est mignon) , qui a l’obsession de rendre le monde meilleur. «Alain est authentique et s’intéresse plus aux autres qu’à lui-même», compile Alexandre Mars, entrepreneur philanthrope à la tête de la fondation Epic.
Un idéaliste empathique qui rêvait, petit, de devenir minéralogiste (il collectionne, entre autres hobbys, les pierres) et a fini par devenir, malgré lui, un entrepreneur inspirant pour la nouvelle génération. «Alain n’est pas un restaurateur mais un procurateur de plaisir, tant pour ses équipes que ses clients, plaide Bernard Boutboul, encore impressionné, deux décennies plus tard, par le parcours de son ami. Il a fait tout le contraire de ce qui se faisait à l’époque en matière de restauration: il a inventé le fast-food cher, qualitatif et féminin; il a ouvert son premier établissement dans une rue non passante en face d’un sex-shop ; il a imposé en France le concept de la restauration libre-service; il n’était ouvert que cinq heures par jour, surpayait ses collaborateurs…»
Des valeurs de simplicité et de partage
Pendant plus de quinze ans, ce fils de notaire autoritaire a mis tout ce qu’il avait, à commencer par ses valeurs de simplicité et de partage, dans son enseigne. Tous les midis, il revêtait le tee-shirt bleu ciel des équipiers Cojean pour servir dans ses restaurants, se postant là où le manageur lui disait de se mettre. «Il n’y avait pas de hiérarchie, pas d’organigramme: tout le monde, de l’équipier au patron, était habillé pareil. Alain fonctionnait à la confiance, à la responsabilité et au respect. Il aimait tous ses collaborateurs, dont il connaissait toute la vie et qu’il recrutait au feeling. L’ambiance était incroyable: personne ne se marchait dessus et on formait une vraie famille, dont il était le patriarche respecté», rapporte Juliette Beraza, ex-directrice qualité de l’enseigne.
Il n’y avait pas de hiérarchie, pas d’organigramme: tout le monde, de l’équipier au patron, était habillé pareil. Alain fonctionnait à la confiance, à la responsabilité et au respect
Une équipe à qui cet humaniste, réputé pour sa pugnacité, a d’ailleurs reversé plus de la moitié du chèque qu’il a touché lors de la vente de ses parts de l’entreprise… «Alain a toujours été visionnaire, le prototype du dirigeant de demain, en avance sur son temps», confirme William Lebedel. «Personne ne me croit quand je raconte comment ça se passait dans les restaurants, on me prend pour un fou», souffle Alain Cojean.
Révolté par l’injustice
Rien pourtant, si ce n’est l’amour de sa mère qui lui a transmis son humanité et sa bienveillance, ne le prédestinait à une telle carrière. Le jeune champion de judo avait en effet son avenir tracé: comme son père, il ferait des études de droit et deviendrait notaire. Mais dans son petit village de Taulé, à 8 kilomètres de Morlaix à la pointe du Finistère, il avait d’autres rêves, faisait les 400 coups avec ses copains Marc, Serge ou Loïc, falsifiait ses bulletins de notes, flambait sur les routes en mobylette, avait maille à partir avec les gendarmes… Décalé, déjà.
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Devenu quelques années plus tard premier clerc de notaire à Rennes, il plaquera tout pour monter à Paris et intégrer… McDo, comme simple équipier, avant d’en gravir les échelons (il recevra en 1991 l’«award» du salarié de l’année à Chicago des mains du président monde de l’enseigne) et finir directeur de la R&D (recherche et développement) au siège. De son passage pendant quinze ans chez le roi du fast-food, il retiendra, pour sa chaîne de restauration - qui comptait 35 établissements à Paris lorsqu’il l’a cédée en 2019 et servait 20.000 clients par jour -, deux prérequis: la qualité du produit et une organisation millimétrée.
Mais Alain Cojean est plus qu’un restaurateur discret qui a partagé quelques soirées alcoolisées dans les années 1980 avec Serge Gainsbourg et connaît par cœur le répertoire d’Elton John. C’est un écorché vif en quête d’amour avec un grand A, qui a passé des nuits à l’hôpital à tenir la main de malades du sida en fin de vie. Un grand angoissé révolté par l’injustice, qui reversait 10 % des résultats annuels de son entreprise à sa Fondation Nourrir Aimer Donner pour soutenir des projets favorisant l’accès à l’eau et à la nourriture des populations les plus défavorisées sur la planète.
Les activités humanitaires, sa vraie passion
Une aventure commencée en 2011 à Calcutta lors d’un voyage privé - avec la création de l’atelier Shuktara Cakes, du nom des orphelins sourds et muets dont il s’était pris d’affection - qu’il perpétue aujourd’hui avec sa nouvelle fondation, Le Moël, du patronyme de sa mère, décédée en 2013. «Il est habité par quelque chose de plus grand que lui et a toujours fait de l’argent pour financer ses activités humanitaires, sa vraie passion», insiste Bernard Boutboul. «Le millième des sommes dépensées chaque année dans la conquête spatiale suffirait à éradiquer la misère dans plusieurs pays, voire dans le monde», s’insurge d’ailleurs ce stressé de la vie qui, à 60 ans, se ronge toujours les ongles et dont le modèle dans la vie est… l’abbé Pierre.
Le millième des sommes dépensées chaque année dans la conquête spatiale suffirait à éradiquer la misère dans plusieurs pays, voire dans le monde
L’avenir de ce moine soldat hypersensible, qui croit à la médiumnité (il a aussi écrit son livre pour «donner espoir aux gens qui souffrent et sont dans le deuil») et porte sempiternellement le même uniforme (jean noir, tee-shirt gris et pull breton), est d’ailleurs lié à ses engagements de vie. Il vient de déposer les statuts d’une «maison» pour animaux en fin de vie en Bretagne et développe un nouveau projet business, tout aussi improbable: l’ouverture d’un restaurant végétarien payant pour ceux qui ont les moyens et gratuit pour les plus nécessiteux. «C’est une folie, sans modèle économique. Du pur Cojean», applaudit Alain Sebah. Un futur succès, et pas que médiatique, à n’en pas douter…
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Les 10 plus belles terrasses de Bordeaux
LA SÉLECTION DU FIGARO - Confidentielle, végétalisée, festive ou avec vue, voici nos tables favorites au grand air pour un verre, un déjeuner ou un dîner dans la capitale girondine.
Guide Michelin: l’étoile verte, mode d’emploi
DÉCRYPTAGE - Lancée il y a deux ans par le Guide Michelin, cette distinction récompense aujourd’hui 87 tables en France pour leur écoresponsabilité. Une initiative louable mais qui souffre du flou entretenu sur ses critères d’attribution.
L'Humanité
Théâtre. Un mois à Versailles en compagnie de Molière
Nos recommandations culturellesLa 26e édition du Mois Molière propose, en juin, des dizaines de spectacles, dont plusieurs créations et une fournée de découvertes.
Gérald RossiDepuis quatre cents ans, Jean-Baptiste Poquelin, alias Molière, est chez lui à Versailles. La légende voudrait que non seulement il y ait fréquenté le roi Louis XIV, mais qu’il ait également partagé sa table. Dernier point qui, compte tenu de l’étiquette d’alors, semble improbable. Qu’importe. Depuis vingt-six ans, en juin, le Mois Molière lui rend hommage, et à travers lui au spectacle vivant. Ce rendez-vous propose (à prix modestes), dans une soixantaine de lieux, une cinquantaine de spectacles de théâtre, plus de soixante concerts et soirées musicales, des rencontres et des scènes ouvertes aux amateurs.
Plusieurs des spectacles présentés à Versailles prendront ensuite le chemin du Festival off d’Avignon, tel le Misanthrope que met en scène Thomas Le Douarec, qui confesse que « ces quatre cents ans (lui) ont donné envie de monter un Molière, dont la modernité perdure dans notre époque malade ». Ronan Rivière, lui, a choisi la Foire de Madrid, d’après Félix Lope de Vega, spectacle qui sera repris à Paris. « Cette tragi-comédie de 1587 a sans doute inspiré Molière », dit-il.
S’il est beaucoup question de l’auteur du Médecin malgré lui, que met par exemple en scène Nicolas Rigas, sur des musiques de Charles Gounod (eh oui…), Molière n’est pas le seul auteur sur l’affiche versaillaise. Parmi les surprises, signalons le Montespan, de Jean Teulé, mis en scène par Étienne Launay. Jouée plusieurs semaines dans le tout petit Théâtre parisien de la Huchette, la pièce sera transportée sur la scène de la Grande Écurie (plus de 600 spectateurs chaque fois), ce qui nécessite des ajustements, pour conserver la fluidité et l’énorme cocasserie de cette histoire finalement bien triste. Le Montespan se donnera ensuite lui aussi dans la cité des papes.
Favorites et cocu
Cette aventure, dans laquelle nous retrouvons Louis XIV, est pour partie celle de la marquise de Montespan, qui devint favorite du roi, avant d’être supplantée par Madame de Maintenon, et « régna » sur la cour de France pendant une dizaine d’années. Mais c’est surtout du côté de l’époux, Louis-Henri de Pardaillan, marquis de Montespan, que se joue toute l’affaire adaptée par Salomé Villiers. Cette dernière, qui interprète les personnages féminins de cette galerie, est simplement parfaite face à un mari certes cocu, mais refusant obstinément sa condition et toujours follement amoureux. Simon Larvaron est ce noble désargenté qui fait scandale, portant haut et fort le deuil de son amour. Même son carrosse, par sa volonté, était orné de cornes remarquables.
Il s’agit sur le plateau de faire défiler quarante-quatre ans d’histoire et 26 personnages évoluant dans 21 lieux. La mission n’est pas simple à trois comédiens. Mais elle est incontestablement réussie. Le troisième homme, qui se démultiplie encore un peu plus que ses deux compères, est Michaël Hirsch, joliment survolté. La scène à la cour d’Espagne déclenche à elle seule des salves de rire. En fait on s’amuse de bout en bout. Étienne Launay défend l’idée que « l’on raconte cette histoire comme une troupe de comédiens arrivant sur la place d’un village ». On s’y croit, et c’est fichtrement réussi.
Le Mois Molière (à Versailles en juin), 01 30 21 51 39 ThéâtreMolière Le Figaro
Zone euro : le taux de chômage se maintient au plus bas en avril, à 6,8%
Pour l'ensemble de l'UE, le taux de chômage a aussi atteint un plancher historique de 6,2% en avril.
Le taux de chômage de la zone euro est resté stable en avril par rapport à mars, à 6,8% de la population active, son plus bas niveau historique, a annoncé mercredi Eurostat.
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Depuis décembre, cet indicateur est au plus bas depuis que l'office européen des statistiques a commencé à compiler cette série en avril 1998. Pour l'ensemble de l'UE, le taux de chômage s'est maintenu à 6,2% en avril, également un plancher historique. Le marché du travail a profité du fort rebond de l'économie européenne entamé au printemps 2021, après la récession liée à la pandémie de Covid-19.
La guerre en Ukraine menace les prochains mois
La guerre en Ukraine, qui commence déjà à pénaliser l'activité, jette une ombre sur les perspectives des prochains mois, les perspectives de croissance en Europe ayant été revues drastiquement à la baisse tandis que l'inflation s'envole. Mais les conséquences ne sont pas encore visibles sur les chiffres de l'emploi.
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Bruxelles a abaissé en mai de 1,3 point sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour la zone euro en 2022, à 2,7%, et augmenté de 3,5 points sa prévision d'inflation, à 6,1%, par rapport aux chiffres annoncés le 10 février avant le déclenchement de l'offensive russe. Sur un an, en avril, taux de chômage a baissé de 1,4 point dans la zone euro et de 1,3 point dans l'UE.
Un taux de chômage particulièrement en chute chez les jeunes
L'amélioration a été encore plus marquée chez les jeunes. Le taux de chômage des moins de 25 ans a chuté de 4,7 points par rapport à avril 2021 dans la zone euro pour atteindre 13,9%, le même taux que dans l'UE. Quelque 13,26 millions d'hommes et de femmes restaient cependant sans emploi parmi les 27 pays membres, dont 11,18 millions dans les 19 pays partageant la monnaie unique.
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Dans l'UE, les taux de chômage les plus élevés en avril ont été enregistrés en Espagne (13,3%), en Grèce (12,7%) et en Italie (8,4%). En France, 7,2% de la population active était au chômage, selon les données harmonisées d'Eurostat. La République tchèque (2,4%), l'Allemagne (3%) et la Pologne (3%) affichaient les taux de personnes sans emploi les plus faibles.
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Cour des comptes: pourquoi Moscovici met en garde contre le niveau d'endettement de la France
DÉCRYPTAGE - Pierre Moscovici prévient que le redressement des finances publiques nécessitera des efforts sans précédent, avec 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.
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Elizabeth II, une monarque abonnée aux records
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INFOGRAPHIE - Sa Majesté fête son Jubilé de Platine, qui marque les 70 ans de son couronnement. En Europe, à ce jour, seul Louis XIV a régné plus longtemps qu'elle.
Nicole TriouleyreService InfographieElizabeth II jubile encore. La reine d'Angleterre célèbre cette année son Jubilé de Platine. C'est le neuvième jubilé royal depuis 1809 et le roi George III, mais la reine Elizabeth est la première à fêter son Jubilé de Platine.
Si Lilibet - le surnom donné à Elisabeth II par les siens quand elle était enfant - est propulsée sur le trône le 6 février 1952, le sacre a lieu quinze mois plus tard afin de laisser passer une période appropriée après la mort d'un monarque. Couronnée le 2 juin 1953 à l’âge de 27 ans, la fille de George VI devient la souveraine du Royaume-Uni et le chef du Commonwealth, organisation qui regroupait à l’époque 54 États.
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Pour la première fois, le couronnement est télévisé en mondovision dans huit pays, dont la France. Près de 20 millions de Britanniques (soit 40 % de la population à l'époque) suivent la cérémonie sur le petit écran, en noir et blanc, sur la BBC. En Angleterre, la télévision devient alors un véritable phénomène de société. L'audience télévisuelle mondiale du couronnement est estimée à 280 millions de téléspectateurs, la cérémonie ayant duré 6 heures. En 2011, le mariage de Kate et William a été vu en direct par 2 milliards de téléspectateurs.
Durant ses 70 dernières années, elle a mis sa vie au service des Britanniques. Son visage est partout (billets de banque, timbres, boîtes aux lettres ...) et sa popularité est immense. La monarque est également abonnée aux records. En tant que reine, Elizabeth II a voyagé dans plus de 110 pays et effectué plus de 150 visites dans les pays du Commonwealth, dont 22 fois au Canada. Selon les calculs de The Daily Telegraph , elle a fait l'équivalent de 42 fois le tour de la terre avant d'arrêter ses déplacements à l'étranger en novembre 2015 à l'âge de 89 ans.
Elle voit se succéder quatorze premiers ministres différents, dont Churchill, Thatcher, Blair et Johnson. À la Maison-Blanche, elle a côtoyé depuis 70 ans tous les présidents de Truman à Biden, sauf un, Lyndon B. Johnson. Cheffe de l'Église anglicane, Elizabeth II a rencontré quatre papes en visite officielle: Jean XXIII, Jean-Paul II, Benoit XVI et François.
Depuis 2015, elle est le souverain britannique ayant régné le plus longtemps, dépassant la durée de son arrière-arrière-grand-mère la reine Victoria. Et comme le dit si bien l'hymne national, qui fait aujourd'hui la fierté du peuple anglo-saxon : «God Save the Queen».
Louis XIV détient toujours la couronne
Si elle se maintient sur le trône jusqu'à l'été 2024, la reine d’Angleterre pourrait battre un nouveau record. Celui de dépasser le temps de règne du Roi-Soleil (72 ans, 3 mois et 18 jours), si on compte la régence de sa mère Anne d'Autriche. À la mort de son père en 1643, Louis XIV a quatre ans seulement, il est trop jeune pour régner. C'est donc sa mère qui assure la régence avec son principal ministre, le cardinal italien Jules Mazarin. Le 7 juin 1654, il est officiellement sacré et couronné, à l'âge de 15 ans, Roi de France et de Navarre dans la cathédrale de Reims. Six ans plus tard, Louis XIV épouse Marie-Thérèse d'Autriche, la fille du roi d'Espagne qui lui donnera six enfants. Louis XIV meurt le 1er septembre 1715, à la veille de son 77ème anniversaire. Un âge rarement atteint à cette époque. Le règne du Roi-Soleil est le plus long de l'histoire de France. Avec lui, la France s'est beaucoup agrandie. Elle est alors le pays le plus peuplé d'Europe, et le plus puissant. Le pays a vécu le Grand Siècle, une période «riche» avec la construction notamment du château de Versailles. Il laisse la couronne à son arrière-petit-fils, Louis XV, âgé de cinq ans.
Le plus long règne en cours
Âgée de 96 ans, Elizabeth Alexandra Mary Windsor est également la doyenne des souverains en exercice. En Europe, la reine Margrethe II de Danemark (82 ans) et le roi Charles XVI Gustave de Suède (76 ans) cumulent à ce jour respectivement 50 ans et 48 ans à la tête de leur royaume. Hors d'Europe, le Sultan Hassanal Bolkiah (75 ans) règne en monarque absolu à Brunei depuis plus de 54 ans et Mswati III (54 ans), roi d’Eswatini (ex-Swaziland) depuis 36 ans.
Au repos forcé depuis plusieurs mois, la reine d'Angleterre se prépare à des festivités qui vont permettre aux Britanniques de se retrouver du 2 au 5 juin autour de 200.000 événements à travers le pays. Selon une étude publiée par le groupe de réflexion British Future, deux tiers des Britanniques sont intéressés par le jubilé et une majorité estime qu'il représente l'occasion de rassembler. Ils sont 58% à vouloir conserver la monarchie, tandis que 25% estiment que la fin du règne d'Elizabeth II serait le bon moment pour que le Royaume-Uni devienne une République. Mais, souligne l'étude, le soutien moins important chez les jeunes et au sein des minorités ethniques traduit la nécessité pour la monarchie de se moderniser si elle veut rester ancrée dans le cœur de tous les Britanniques.
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Le Figaro
Au Japon, les femmes ne pourront prendre la pilule abortive qu'avec l'accord de leur conjoint
Tiphaine HonnetD'ici fin 2022, le gouvernement japonais devrait permettre aux femmes d'avorter sans intervention chirurgicale, à condition d'avoir l'aval de leur partenaire, rapporte The Guardian ce mardi 31 mai.
Elles ne pourront bientôt plus avorter sans l'accord de leur conjoint. Au Japon, l'utilisation de la pilule abortive, dont la mise sur le marché devrait être autorisée d'ici la fin d'année, sera soumise au bon vouloir du conjoint et non pas de la principale concernée, rapporte ce mardi 31 mai le journal The Guardian dans ses colonnes. Ce consentement est déjà requis sur l'archipel pour les avortements chirurgicaux, à l'instar de onze autres pays dans le monde, comme le déplore l'OMS. De quoi entraîner la colère des associations militantes locales, dénonçant une nouvelle atteinte aux droits reproductifs des femmes.
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Un accord problématique et un coût prohibitif
«Le “consentement du conjoint” devient un problème lorsqu'il y a un désaccord avec ce dernier, ou lorsque le conjoint force la femme à accoucher contre sa volonté» , s'inquiète Kumi Tsukahara, membre de l'association Action for Safe Abortion Japan. «Être forcée de poursuivre une grossesse non désirée est une violence et une forme de torture», ajoute la militante.
Autre obstacle et non des moindres : le coût prohibitif d'un avortement médicamenteux, non pris en charge par l'assurance maladie nationale. Selon les médias japonais, la facture pour une dose unique pourrait s'élever à 100 000 yens, soit environ 725€, et leurs utilisatrices devront prendre ce traitement sous une stricte surveillance médicale, pouvant aller jusqu'à l'hospitalisation.
En vidéo, "J'ai moi-même avorté", la député Clémentine Autain témoigne de son IVG
Un recul pour les droits des femmes
Au Japon, l'IVG est autorisée depuis 1948, la pilule contraceptive depuis 1999, cette dernière ayant été accordée seulement dans le contexte de l'homologation du Viagra. Les militants dénoncent le manque d'intérêt porté à la santé des femmes par le gouvernement et la communauté médicale, majoritairement masculine. «Les femmes ne sont pas la propriété des hommes. Leurs droits, et non ceux de l'homme, doivent être protégés», réclame Mizuho Fukushima, députée de l'opposition et membre du Parti social-démocrate.
La politicienne parle en connaissance de cause puisque la politique restrictive et discriminatoire du Japon à l'égard des droits propres au corps des femmes a déjà causé des conséquences tragiques par le passé. L'année dernière, une femme de 21 ans a été arrêtée après que le corps de son nouveau-né a été retrouvé dans un parc, raconte The Guardian. Condamnée à une peine de prison avec sursis, elle a déclaré au juge qu'elle n'avait pas pu avorter car elle n'avait pas obtenu eu l'accord de son partenaire. D'autres femmes, victimes d'agression sexuelles, se sont vues également refuser le droit d'avorter par plusieurs cliniques japonaises.
Au Japon, une école de médecine condamnée après avoir durci l'examen d'entrée pour les femmes
Condamnée pour discrimination sexiste, le 19 mai dernier, l'université Juntendo à Tokyo a dû verser une amende de 8 millions de yens (59.000 euros). Un débat qui n'est pas sans précédent au sein des établissements scolaires japonais.
De jeunes Anglaises lancent une pétition pour retirer les tenues d'écolières dans les sex-shops
Des lycéennes ont dénoncé le harcèlement sexuel qu'elles subissent au quotidien à cause de leur uniforme, hyper-sexualisé dans l'industrie pornographique.
Le Figaro
Sécurité routière : 2944 morts en 2021 en métropole, selon le bilan définitif
La Sécurité routière enregistre une baisse de la mortalité sur les routes de 9% par rapport à 2019. Elle a néanmoins augmenté chez les cyclistes.
Un total de 2944 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine en 2021, selon le bilan définitif publié mercredi 1er juin par la Sécurité routière, soit une baisse de 9% par rapport à 2019, année de référence avant la pandémie de Covid. Le bilan provisoire publié fin janvier faisait état de 2947 décès.
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La mortalité routière l'an passé est en hausse de 16% par rapport à 2020 (2550 morts), année où elle était descendue à son plus bas niveau depuis l'après-Guerre, sous l'effet de la réduction de la circulation causée par la crise sanitaire. 2021 a également été marquée par des restrictions de déplacement et la fermeture des boîtes de nuit, au premier semestre. La mortalité routière est en baisse pour les automobilistes (1414 tués), les deux-roues motorisés (668 décès) et les piétons (414, -14% par rapport à 2019).
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Elle a en revanche fortement augmenté chez les cyclistes, dont 227 ont perdu la vie (+21%), dans un contexte de développement des modes de déplacements doux. Selon l'association Vélos&Territoires, citée par la Sécurité routière, la pratique cycliste a augmenté de 14% en zone rurale, de 20% en zone périurbaine et de 31% en zone urbaine en 2021 par rapport à 2019. La mortalité des utilisateurs d'EDPM (Engins de déplacement personnels motorisés, soit les trottinettes électriques, monoroues...) a de son côté plus que doublé (24 décès contre 10 en 2019). Par ailleurs, 275 personnes sont décédées sur les routes d'Outre-mer (+8%).
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À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
L'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»
TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
L'Humanité
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarès
ActuClap de fin de la 75e édition, qui s’est achevée le 28 mai. Voici la liste des récompenses qui ont été décernées lors de la cérémonie de clôture.
Palme d’Or«Sans filtre», de Ruben Östlund
Grand Prix«Close», de Lukas Dhont et «Stars at noon», de Claire Denis
Prix du Jury«Les Huit Montagnes», de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et «Eo», de Jerzy Skolimowski
Prix de la mise en scènePark Chan-Wook, pour «Decision to leave».
Prix du scénarioTarik Saleh, pour «Boy from heaven»
Prix d’interprétation féminineZar Amir-Ebrahimi, pour «Holy Spider» (Les Nuits de Mashhad)
Prix d’interprétation masculineSong Kang Ho, pour «Les bonnes étoiles»
Palme du court-métrage«The water murmurs», de Jianing Ghen
Mention spéciale du court-métrage«Lori», de Abinash Bikram Shah
Caméra d’Or«War Pony», de Riley Keough et Gina Gammell
Mention spéciale de la caméra d’Or«Plan 75», de Chie Hayakawa
Prix spécial du 75e festival«Tori et Lokita», de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Palme d’or d’honneurForest whitaker, Tom Cruise
Prix C.S.T. de l’artiste-technicienAndreas Franck, Bent Holm, Jacob Ilgner, Jonas Rudels pour «Sans filtre» de Ruben Östlund
Prix de la jeune technicienne de cinéma, décerné par la C.S.T.Marion Burger, pour «Un petit frère» de Léonor Serraille
Festival de Cannes 2022cinéma Le Figaro
Avez-vous un important patrimoine ? Découvrez le simulateur du Figaro
Jean-Bernard LitzlerYoussr YoussefFIG DataEXCLUSIF - Grâce à des données inédites, situez votre patrimoine immobilier par rapport à celui de l'ensemble des propriétaires français.
Évaluer la valeur d'un bien immobilier n'a jamais été aussi accessible avec la multiplication des sites d'estimation et la mise en ligne de la base de données publiques DVF (demandes de valeurs foncières) permettant de retrouver les prix de vente enregistrés par les notaires. En revanche, situer son patrimoine immobilier par rapport à celui du reste des Français est bien plus délicat. L'Insee mène régulièrement une enquête Histoire de vie et Patrimoine depuis 1986 dont nous avons utilisé ici la septième édition. Elle décrit finement les actifs financiers, immobiliers et professionnels des ménages, ainsi que leurs emprunts.
Parallèlement, nous avons eu recours à une étude publiée en novembre dernier sur les multipropriétaires et, enfin, dernière pièce du puzzle : la valorisation du patrimoine immobilier des différents déciles (découpage en dix tranches selon les revenus) des propriétaires immobiliers français. Une donnée que l'Insee a partagée à notre demande.
Méthodologie
Le montant du patrimoine total et immobilier ainsi que le nombre de logements désignent ceux de l'ensemble du ménage. Par conséquent, le simulateur permet de se situer parmi l'ensemble des ménages ou l'ensemble des ménages propriétaires, selon le champ précisé.
Le patrimoine brut correspond au montant total des actifs détenus par un ménage incluant le patrimoine immobilier brut (la résidence principale, les éventuelles résidences secondaires, l’immobilier de rapport - c’est-à-dire rapportant un revenu foncier -), les actifs financiers du ménage, et les actifs professionnels. Il inclut également le patrimoine « résiduel » : les biens durables (voiture, équipement de la maison, etc.), les bijoux, les œuvres d’art et autres objets de valeur.
Le patrimoine net est égal au patrimoine brut duquel est déduit le montant des emprunts contractés pour acquérir les différents types de patrimoine, et qui n'a pas encore été remboursé.
La personne de référence du ménage est un représentant du foyer, généralement l'individu le plus âgé qui apporte les ressources. Dans cet article, il sera aussi confondu avec le référent fiscal, qui paye la taxe d'habitation pour les propriétaires.
En termes de données dont nous disposons : le seuil le plus haut en patrimoine immobilier est celui des 5% les plus riches parmi ceux qui sont propriétaires, tandis que pour le patrimoine total c'est le seuil des 1% des Français les mieux dotés.
Si le montant du patrimoine immobilier indiqué dans le simulateur est inférieur à 5 millions d'euros, seules les valeurs entre 0 et 5 millions d'euros s'affichent sur la carte du patrimoine immobilier pour une vision à bonne granularité du résultat. Autrement, ce sont toutes les données qui s'affichent.
À VOIR AUSSI - Vincent Bryant : «L'immobilier, c'est 40% des émissions de CO² dans le monde»
L'Humanité
Festival de Cannes. Des films et d’autres facettes de la société ukrainienne
ActuQuatre longs métrages ont été présentés, loin de la propagande médiatique. Sergei Loznitsa, réalisateur de The Natural History of Destruction, s’élève « contre le boycott de la culture russe ».
Pierre BarbanceyL’Ukraine était bien présente au Festival de Cannes. Il y a d’abord eu cette intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors de la cérémonie d’ouverture. Du jamais-vu en 75 éditions. Le Festival apportera-t-il désormais chaque année son soutien à un peuple soumis à la guerre, à l’invasion et à l’occupation ? « Le Festival n’a cessé d’accueillir, de protéger et de réunir les plus grands cinéastes de leur temps », s’est borné à rappeler le président du jury, Vincent Lindon, mais cette manifestation n’est jamais allée aussi loin.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsLe Festival de Cannes – toutes sections confondues – avait invité des cinéastes ukrainiens, et pas seulement par solidarité. Des longs métrages qui ont montré une autre facette de la société ukrainienne. Ainsi en est-il de Butterfly Vision, présenté à Un certain regard, première réalisation de Maksym Nakonechnyi. Lilia, une jeune femme engagée dans l’armée ukrainienne, spécialiste de la reconnaissance aérienne par drone, est faite prisonnière par les Russes. Elle est torturée, violée et tombe enceinte. C’est la guerre du Donbass, qui dure depuis 2014. L’occasion pour Nakonechnyi de nous montrer une société ukrainienne rongée par la militarisation et le racisme – Tokha, le petit ami de Lilia, fait partie d’un groupe paramilitaire. Quand il n’est pas au front, il va, avec ses acolytes tatoués, attaquer les camps de Roms, jusqu’à en tuer un. Dans les rues, les Ukrainiens ne sont pas non plus vraiment en empathie avec ces combattants, comme le constate Lilia à ses dépens.
Pamfir, de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, dresse aussi un tableau sans concession de la région de Tchernivtsi, pauvre et corrompue, à la frontière entre l’Ukraine et la Roumanie, là où sévit la contrebande. Mariupolis 2 a également été projeté. Ce documentaire très décevant doit plus au fait que le réalisateur lituanien, Mantas Kvedaravicius, a été tué sur place il y a peine deux mois qu’à ses qualités propres.
La démarche de Sergei Loznitsa, en revanche, était plus originale et plus profonde avec The Natural History of Destruction, un documentaire sur la destruction des villes allemandes par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur, à contre-courant de ses homologues ukrainiens, s’est élevé « contre toute interdiction totale du cinéma russe et contre le boycott de la culture russe ». Lauréat du prix France Culture cinéma, qui lui a été remis durant le Festival, Sergei Loznitsa a expliqué : « Certains de mes compatriotes ont réagi à cette prise de position en exigeant cette fois de boycotter également mes films – entre autres, mes films sur la guerre d’aujourd’hui et sur les guerres passées, Donbass, Maïdan, Babi Yar. Il est particulièrement saisissant que ces mêmes films – Donbass et Maïdan – aient déjà été interdits quelques années plus tôt. Cela s’était produit dans la Russie totalitaire, sur ordre du FSB (Service fédéral de sécurité – NDLR) . Aujourd’hui, les “activistes” ukrainiens exigent la déprogrammation de ceux-ci dans l’Union européenne démocratique. Il faut donc constater à grand regret que, sur certains points, le programme d’actions de ces “activistes” ukrainiens rejoint le programme que se donne le FSB russe. »
Festival de Cannes 2022Ukraine Le Figaro
Ultradroite: Loïk Le Priol jugé pour le passage à tabac en 2015 d'un ancien président du Gud
Il est jugé aux côtés de quatre autres personnes pour violences aggravées en réunion, avec menace d'une arme et préméditation.
Le militant d'ultradroite Loïk Le Priol, principal suspect dans le meurtre en mars de l'ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu, comparaît ce mercredi 1er juin à Paris pour le passage à tabac en 2015 d'un ancien responsable du groupuscule d'extrême droite Gud.
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L'ancien commando marine, en détention provisoire depuis le 1er avril, comparaît avec quatre autres personnes: Romain Bouvier, lui aussi mis en examen et incarcéré pour l'assassinat du rugbyman, Logan Djian, qui a succédé à la victime à la tête du Gud, et deux autres jeunes hommes de leur entourage. Âgés de 25 à 32 ans, ils sont poursuivis pour violences aggravées en réunion, avec menace d'une arme et préméditation. Certains, récidivistes, encourent dix ans de prison. Le dossier arrive devant le tribunal correctionnel après trois renvois. Le dernier, le 20 octobre, pour cause de contamination au Covid-19 d'un des prévenus.
La victime contrainte de «se déshabiller entièrement»
Les faits datent de plus de six ans et demi: un soir d'octobre 2015, Loïk Le Priol se trouve à une fête chez Édouard K. En fin de soirée, il demande à ses comparses de l'y rejoindre. Selon l'enquête, le jeune homme, fortement alcoolisé, a alors «reçu de nombreux coups de pied et de poing, a été menacé à l'aide d'un couteau, puis a été contraint de se déshabiller entièrement», pendant que Loïk Le Priol filme la scène. En mars 2016, Mediapart met en ligne des extraits des vidéos et un article décrivant la scène. À l'époque, l'affaire fait surtout du bruit pour un détail: selon le média en ligne, la caution de Logan Djian aurait été payée via une société créée par Axel Loustau, alors trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, signe de la proximité entre l'ex-Front national et ces individus ultraviolents.
Les images accréditent la préméditation, selon l'accusation, car la première séquence montre le groupe dans la rue, «élaborant une stratégie et répétant une scène de violence». En revanche, les «raisons» de ce passage à tabac «demeurent obscures», reconnaît l'accusation, y compris pour Édouard K., qu'on entend dire à ses agresseurs: «pour quel motif ?» «T'as trop parlé. (...) Quand on parle on agit derrière», lui répond Loïk Le Priol, avant de l'humilier: «t'es qu'une merde (...) C'est toi l'idole du fascisme ? C'est toi le patron du Gud ?» Édouard K. avait réactivé en 2010 le Groupe union défense (Gud), syndicat étudiant réputé pour ses actions violentes, et l'avait dirigé jusqu'en 2012. Logan Djian lui avait succédé.
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Loïk Le Priol et Romain Bouvier ont refait parler d'eux récemment: ils sont soupçonnés d'avoir ouvert le feu et tué Federico Martin Aramburu après une altercation dans un bar de Paris, le 19 mars. Ils seront arrêtés quatre jours plus tard, le premier en Hongrie et le second dans la Sarthe. Partie civile, Édouard K. ne sera pas présent à l'audience, a indiqué à l'AFP son avocat, Léon-Lef Forster. Il lui a été reconnu douze jours d'incapacité totale de travail pour ses blessures physiques et trente jours pour le «retentissement psychologique».
Radié de l'armée
«Il n'est pas dans une démarche de vengeance. Il attend du procès que les personnes qui l'ont agressé se rendent compte du traumatisme qu'il a subi, de l'humiliation qu'il a vécue», a-t-il expliqué. Il «veut complètement tourner la page», «y compris des engagements politiques» qui ont été les siens, a ajouté Me Forster. Trois des prévenus ont déjà condamné pour des violences. Les antécédents de Loïk Le Priol sont les plus lourds: quatre condamnations, dont deux peines d'un an et quatre mois de prison avec sursis prononcées en 2017, pour des faits de 2015.
Surtout, l'envers de son parcours de militaire d'élite est souligné par l'accusation: engagé dans les forces spéciales au Mali et à Djibouti entre 2013 et 2015, il a signé un protocole d'accord à Djibouti pour échapper à des poursuites, accusé par une prostituée de l'avoir «étranglée et frappée». Rapatrié en France en juillet 2015 pour stress post-traumatique, il sera radié de l'armée pour son comportement violent. «Tu sais que j'en ai buté plus d'un des mecs là-bas ? (...) Le coupe-gorge, ça va très vite», avait lancé le jeune homme à Édouard K. pendant son agression.
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Paris : une jeune femme tuée par un automobiliste qui fuyait un contrôle de police
La jeune femme, âgée de 25 ans, n'a pu être ranimée par les pompiers. L'automobiliste ainsi que le passager ont été interpellés et placés en garde à vue.
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Le jeune homme, suivi par des dizaines de milliers d'adolescents sur les réseaux sociaux, s'est décrit «en Syrie», tirant avec un fusil d'assaut. Selon nos informations, un signalement a été demandé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Finale de la Ligue des Champions: «Des voyous des cités procèdent à de la délinquance d'opportunité»
INTERVIEW - Matthieu Valet, porte-parole et secrétaire national adjoint du Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP), analyse les raisons des débordements en marge de la rencontre Liverpool - Real Madrid.
L'Humanité
Cinéma. Cannes, capitale de la diversité
Nos recommandations culturellesDu politique, du social, l’émergence de jeunes réalisatrices françaises… Le Festival confirme la vitalité d’un septième art qui ne s’interdit aucun territoire.
Michaël MélinardIl a beau faire grise mine dans les salles, qui peinent à retrouver une fréquentation similaire à celle d’avant la pandémie, le cinéma va bien. Merci pour lui. Même si le niveau de la compétition a semblé moins dense que l’année passée, les œuvres présentées sur la Croisette ont prouvé la vitalité de la création. Dans un Festival de Cannes d’emblée placé sur le terrain politique – brillant discours inaugural de Vincent Lindon, direct avec le président ukrainien –, des auteurs se sont approprié cette question. Bien sûr, il y a la comédie de Ruben Östlund, Sans filtre, une palme d’or qui lorgne du côté du grand public et assume avec gourmandise sa trivialité. Le message est clair.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsIl suffit de gratter le vernis pour découvrir la vulgarité et le mauvais goût d’ultrariches qui se vantent d’avoir fait fortune « en vendant de la merde » (sic) ou des armes. Le cinéaste suédois s’amuse à les torturer. C’est souvent très drôle, avec un petit côté « marxisme pour les nuls ». Pas sûr en revanche que Sans filtre fasse bouger les lignes d’un iota.
Des œuvres qui mettent la société face à ses responsabilités
D’autres cinéastes se sont attelés de manière plus fine à ces thématiques politique et sociale. C’est le Roumain Cristian Mungiu, oublié du palmarès, qui, dans R.M.N., ausculte le délire raciste des habitants d’un village de Transylvanie avec un fabuleux climax dans la salle municipale. Ce sont Luc et Jean-Pierre Dardenne observant, dans Tori et Lokita, les difficultés d’une adolescente et par capillarité de son petit frère face à l’impossibilité d’obtenir une régularisation. Du cinéma à l’os, pas toujours très aimable, qui, en miroir, met la société face à ses responsabilités. C’est aussi le réalisateur états-unien James Gray, à nouveau snobé par le jury cannois. Malgré six sélections, dont cinq en compétition, il est toujours reparti les mains vides. C’est assez hallucinant pour l’un des plus grands cinéastes américains vivants et des films comme Two Lovers, The Yards, La nuit nous appartient. Dans Armageddon Time, il dessine une amitié entravée entre deux enfants, l’un juif, l’autre noir, dans le New York de l’entame des années 1980. Sans avoir l’air d’y toucher, il enregistre la fin de l’espoir suscité par la lutte pour les droits civiques et le triomphe d’un ultralibéralisme réactionnaire.
Palme d'or. Sans filtre, milliardaires de tous les pays, coulez !Des cinéastes souvent intéressés par l’enfance et l’adolescence
Comme un clin d’œil à l’émergence d’un nouveau cinéma oriental, réalisé par des cinéastes nés ou installés en Europe, le jury a récompensé deux films flirtant avec le cinéma de genre. Le Suédois Tarik Saleh dénonce le double jeu de l’État égyptien et des autorités religieuses dans un thriller somptueux, Boy from Heaven, où affleurent les inégalités sociales. Le Danois Ali Abbasi fustige, dans les Nuits de Mashhad, la misogynie des Iraniens saluant les féminicides perpétrés par un tueur en série désireux de nettoyer une ville sainte de ses prostituées. Si la sélection française en compétition n’était pas très emballante – l’impression étant amplifiée par le grand prix attribué au faible Stars at Noon de Claire Denis –, les autres sections ont confirmé l’émergence de nombre de jeunes cinéastes talentueux. Souvent intéressés par l’enfance et l’adolescence. Dans les Pires, Romane Gueret et Lise Akoka installent un tournage dans une cité de Boulogne-sur-Mer, l’occasion d’interroger l’accès à la culture et l’inclusion des habitants de quartiers populaires dans la création. Emmanuelle Nicot suit, dans le splendide Dalva, l’évolution d’une préadolescente victime d’inceste. Lola Quivoron va dans Rodéo là où le cinéma s’aventure rarement. Elle filme des adeptes du «cross-bitume», une pratique dangereuse consistant à rouler vite et à faire des figures à moto, la plupart du temps sans casque. D’ailleurs, ses propos sur cette pratique ont fait polémique. La sortie du film dans les prochains mois devrait dissiper le malentendu.
À l’autre bout de la planète, Chie Hayakawa s’inquiète pour les vieux, proies d’un libéralisme glouton. Dans Plan 75, la Japonaise imagine l’adoption d’une loi visant à favoriser une euthanasie des seniors, considérés comme un poids pour la société. Le pitch est mortifère mais son cinéma tend plutôt du côté de la vie, d’un encouragement à privilégier la rencontre au virtuel. Lukas Dhont ne dit pas autre chose dans Close. Avec son histoire d’amitié fusionnelle entre deux jeunes garçons, c’est le droit de se voir, de se toucher, de se sentir qu’il revendique. Un cinéma des câlins d’après Covid. Une thérapie tactile après de longs mois de distanciation physique imposée.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
«J’ai détruit mon corps en pensant que ça irait mieux»: le regret de Mila, redevenue femme après un changement de sexe
Agnès LeclairTÉMOIGNAGE - Après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ pour cette «détransitionneuse» ne peut pas être total.
L’époque où elle s’appelait «il» est révolue. À 26 ans, Mila* a tourné la page de la transidentité. La jeune fille qui s’était transformée en homme est redevenue une femme. Un gars, une fille… Depuis un peu plus d’un an, Mila est ce que l’on appelle une «détransitionneuse». Sa chevelure châtain, plaquée en arrière, encadre un visage aux traits fins. Sa voix a retrouvé des tonalités moins graves. À l’état civil pourtant, elle est encore un homme. Une étape qu’il lui reste à franchir car il faut le temps de prouver à la justice qu’elle ne reviendra pas une nouvelle fois en arrière. Aujourd’hui, elle déroule d’une voix posée les années où elle a vécu dans la peau d’un homme. Comme un souvenir déjà ancien.
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Mais après sept ans de testostérone et plusieurs opérations chirurgicales, le retour à la case départ ne peut pas être total. «J’ai détruit mon corps, mais on m’y a aidée. J’ai détruit mon corps en pensant que ça irait mieux. (…) Je n’ai plus de seins. Je n’ai plus d’utérus. Je n’ai plus d’ovaires. Je dois dealer avec les conséquences désastreuses de ma transition», écrivait-elle fin 2021, traversée par une «terrible colère». Un an plus tard, la colère s’est atténuée. Mila a repris le fil de sa vie là où elle l’avait laissé, à l’adolescence. Comme si sa transition n’avait été qu’une parenthèse. «Je me suis refait la même coupe de cheveux qu’à l’époque. Je me suis enfin penchée sur les problèmes que j’avais occultés en transitionnant», explique-t-elle. Quel regard porte-t-elle cette période? À l’adolescence, élève d’un collège catholique d’une petite ville de province, Mila comprend qu’elle est attirée par les filles. Au lycée, ses préférences se confirment. Mais être «une fille qui aime les filles» la met mal à l’aise. Elle en conclut qu’elle était destinée à être un garçon. D’autant qu’en pleine agitation du vote de la loi mariage pour tous, elle se fait traiter de «sale lesbienne». Sur des forums dédiés à la communauté trans, sa conviction d’être née dans le mauvais corps se renforce. «Cela fait un peu bizarre au début. Il y a des moments de doute où l’on se demande si on n’est pas en train de s’inventer une vie. Mais à 16 ans et demi, le cerveau arrive facilement à s’accrocher à cette idée. Et puis une fois qu’on s’est lancé, il semble impossible d’en sortir», témoigne-t-elle.
Pendant toute cette période, je n’ai eu aucun suivi psychologique
Arrivée à Paris, elle se tourne vers des associations trans où on lui conseille un médecin complaisant qui délivre des ordonnances de testostérones sans poser trop de questions. «Au premier rendez-vous, il m’a dit:“Quand je vous vois, je vois un homme”. Cela a été très rapide», rapporte Mila. Le jour de ses 18 ans, elle se fait sa première piqûre d’hormones. Pendant quelques années, ce traitement lui suffit car son corps se métamorphose rapidement. Sa voix mue. Elle devient «velue comme un ours». Son visage et ses épaules s’épaississent. Et puis, peu à peu, Mila ne supporte plus son corps. «Mon sexe, mes seins me dérangeaient. Avec la “testo”, j’ai pris du poids et un début de ventre est apparu. Je suis devenue obsessionnelle, je comptais toutes mes calories. J’étais au bord de l’anorexie», se souvient-elle. Amère, elle dénonce: «Pendant toute cette période, je n’ai eu aucun suivi psychologique.»
«J’étais comme anesthésiée»
Un peu avant ses 21 ans, elle subit une première opération - une hystérectomie - pour se débarrasser de douleurs gynécologiques et faciliter son changement de sexe. Certes, elle n’a « jamais voulu avoir d’enfants» mais savoir que l’on ne pourra jamais en avoir est «différent». En 2018, un tribunal acte son changement de sexe à l’état civil. Mila, devenue Milo, commence sa vie d’adulte comme «Monsieur». Pour faire correspondre complètement ses papiers à son identité, elle subit une mammectomie (ablation des seins) un an plus tard. Son dernier lien avec la féminité est rompu. Reste un torse «plat et balafré».
Mon mal-être est allé crescendo. Après les régimes drastiques, j’ai développé une tendance à la boulimie. Je ne voyais plus personne en dehors de ma famille. Je n’avais plus de vie amoureuse. Ma vie sociale était détruite. Pourtant, à aucun moment je ne remettais en cause ma transidentité
«À cette époque, j’étais clairement en dépression, décrypte-t-elle. Mon mal-être est allé crescendo. Après les régimes drastiques, j’ai développé une tendance à la boulimie. Je ne voyais plus personne en dehors de ma famille. Je n’avais plus de vie amoureuse. Ma vie sociale était détruite. Pourtant, à aucun moment je ne remettais en cause ma transidentité. J’étais comme anesthésiée, déconnectée de mes émotions.» C’est en poussant la porte d’un psy que Mila recommence à se poser des questions. Elle fait également une rencontre décisive avec une femme qui a suivi le même chemin qu’elle: «Ensemble, nous avons pu avancer, nous poser toutes les questions qui étaient trop difficiles à affronter seules. Sans son soutien, ce cheminement aurait été impossible». Le retour en arrière ne se fait pas d’un coup. Pendant quelques mois, Mila se considère comme «non binaire». «Une étape jusqu’au jour où j’ai compris que je n’étais pas et ne serais jamais un homme. Et surtout compris que j’étais une femme.»
«Réveillée d’un long cauchemar»
Pour se retrouver, il ne suffit pas d’arrêter la testostérone. En l’absence d’ovaires, Mila doit prendre des œstrogènes pour renouer avec sa féminité. Il lui faut aussi accepter l’irréversible. «Aujourd’hui, je suis mutilée. Cela a été un gros deuil de me rendre compte que les médecins m’avaient laissé me stériliser à 21 ans et que j’avais ruiné mon corps, confie-t-elle. Heureusement, j’ai échappé à un début de calvitie. J’ai pu retrouver mon visage et ma peau n’a pas été trop abîmée.» Avec le recul, elle analyse ce passage vers un autre genre comme une forme «misogynie intériorisée» qu’elle a finalement réussi à surmonter. Aujourd’hui, Mila éprouve le sentiment de s’être «réveillée d’un long cauchemar» et a accepté d’avoir fait fausse route. Elle refuse de laisser le désarroi altérer son grand sourire. Sa seule inquiétude est pour les enfants trans et les adolescents qui s’engagent dans une transition.
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«Avant 25 ans, le cerveau n’a pas fini de se développer. Souvent, les regrets apparaissent à partir de cette période de la vie, quand les tourments de l’adolescence ont fini de nous tirailler. Comment est-ce possible de laisser des mineurs prendre ce type de décision? C’est une aberration totale», interpelle-t-elle. Alors, bien qu’il lui ait fallu du temps pour accepter de raconter son histoire, de faire confiance, elle juge important de faire entendre sa voix pour mettre en garde.
*Le prénom a été modifié.
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ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
El País (ESP)
24 horas en Talavera de la Reina, la ciudad de la cerámica
24 HORASMurales de azulejos y talleres salpican esta localidad de Toledo que conserva un formidable recinto amurallado. Un día muy completo que incluye un paseo entre puentes al amanecer y piragüismo en el Tajo al caer el sol
Alfonso XI le regaló la ciudad a María de Portugal al casarse en septiembre de 1328 y, desde entonces, Talavera se apellida de la Reina. Es una población grande (unos 84.000 habitantes), la segunda mayor de Toledo después de la capital. Grande y alargada como el río Tajo que la baña. Pero es llanísima, ideal para andar y ver cosas sin cansarse. Mires donde mires (en las iglesias, en las paredes, en los bancos públicos, en los restaurantes…) hay azulejos. Esta es la ciudad de la cerámica.
08.00 Paseo entre puentes y después unos churros
Una buena manera de empezar el día, con energía, es pasear, trotar o pedalear por ambas márgenes del Tajo, uniendo el puente de Castilla-La Mancha (1) y el Reina Sofía (2). El primero es un gigante atirantado de 192 metros de altura, construido con no pocos contratiempos entre 2007 y 2011. El segundo, un coloso de hierro de 426 metros de longitud, inaugurado en 1908. Por el camino veremos también el puente Viejo o Romano, que de esto último solo tiene los cimientos, porque es del siglo XV. Son seis kilómetros, incluida la vuelta por la orilla contraria. Para recargar las pilas hay dos buenas churrerías: Mariana (plaza del Padre J. de Mariana, 1) (3) y San Isidro (calle Gregorio de los Ríos, 3) (4).
10.00 La ciudad amurallada
Casi dos kilómetros de murallas rodeaban la vieja Talavera, un formidable cerco del siglo X que fue reforzado en el XIII con 17 torres albarranas, ocho de las cuales se conservan completas. La mejor panorámica de las murallas se obtiene desde la esquina de la ronda del Cañillo con la calle Carnicería, frente a la oficina de turismo. Cerca hay tres visitas obligadas: el museo Etnográfico (5), que ocupa una almazara del siglo XVIII; las ruinas romanas del antiguo hospital de la Misericordia (6), hoy centro cultural Rafael Morales, en la muy céntrica e histórica plaza del Pan, y el museo de Cerámica Ruiz de Luna (7), que exhibe una extraordinaria colección de alfarería talaverana de los siglos XVI al XX dentro de lo que fue un convento agustino. El primer sábado del mes, en esta parte de la ciudad, se celebra un mercado medieval.
12.30 Más cerámica
La cerámica de Talavera, cuya elaboración fue declarada en 2019 patrimonio cultural inmaterial de la humanidad por la Unesco, abarrota no solo el citado museo, sino toda la ciudad. En la oficina de turismo dan un mapa para seguir la llamada Ruta de los Murales. El mejor lo veremos en la ronda del Cañillo, junto al museo Etnográfico: un homenaje a los pescadores del río Tajo de 17x3 metros, obra de Antonio García Cerro, en cuyos azulejos aparecen retratados con increíble viveza muchos vecinos. Además, hay 10 talleres visitables. El de San Ginés (8), por ejemplo, es famoso por haber creado el panel de azulejos pintado a mano más grande del mundo para el Centro de Convenciones de Orán, en Argelia: ¡2.101 metros cuadrados!
14.30 Importante dejar hueco para el postre
Para comer bien a un precio excelente una buena opción es el Kiosko Puente Romano (654 96 91 06) (9), que está junto al puente Viejo, en la margen izquierda del Tajo. El conejo al ajillo es su especialidad número uno. Otro lugar donde no se pasa hambre es en la cervecería Tubilla (Francisco Arroyo, 1) (10), cerca de la plaza del Pan. Ponen tapas generosas, y son gratis con una consumición. Los buenos lugares para picar y comer se suceden en la calle de la Corredera del Cristo: La Madrileña (en el número 36) (11), El Emblema (en el 32) (12), Jauja (en el 16) (13)… No tomaremos en ellos nada de postre. Nos reservaremos para los dulces magistrales que elabora en la pastelería Goxua (Santa Leocadia, 5) Rafael Sánchez, discípulo de Pedro Subijana en su restaurante Akelarre, o para las pastas de vino que salen por el torno del convento de San Bernardo (San Bernardo s/n) (14).
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16.30 Jardines del Prado y de La Alameda
Para dar un garbeo digestivo o echar una cabezada en un bonito banco, bien alicatado, son perfectos los jardines del Prado (15). Aquí se alza la basílica de Nuestra Señora del Prado, de corte barroco, que fue un templo romano consagrado a la diosa Ceres y cristianizado en 602 para dar cobijo a la patrona de la ciudad. Según Felipe II, era la reina de las ermitas y, según frase repetida en todas las guías modernas, es la Capilla Sixtina de la cerámica. En el parque de La Alameda (16), que está al lado, hay un lago grandecito, de más de 200 metros de largo, con dos puentes revestidos de azulejos. Más de uno, al despertar de la siesta, creerá estar en el parque sevillano de María Luisa.
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18.00 Kayak por el Tajo o la adrenalina del wakeboarding
El club de piragüismo Talak organiza rutas en kayak por el Tajo recorriendo las zonas más llamativas de Talavera de la Reina. Si elegimos las últimas horas del día, veremos cómo se pone el sol río abajo y cómo se iluminan los puentes y los monumentos. Pero si remar no nos parece un plan demasiado apetecible, cogeremos el coche y nos acercaremos al Wake Park Center (17) del embalse de Cazalegas, a 15 kilómetros de la ciudad. Allí se puede practicar wakeboarding (esquí acuático sobre tabla) arrastrados por un cable que pende de una torre equipada con poleas y un motor eléctrico. No se trata solo de deslizarse. Hay rampas y barandas para realizar maniobras, rotaciones y saltos. Y tiene también una zona chill out para recobrar el aliento tomando un cóctel en un ambiente surfero.
21.30 Cena con raíces o exótica
Una estrella Michelin avala el buen hacer de Carlos Maldonado, ganador de la tercera edición de MasterChef, en su restaurante Raíces (18), donde la cerámica talaverana también es protagonista. Tampoco cenaremos mal en Mazinger (19): cocina japonesa de vanguardia en un local recién remodelado del casco histórico, con restos a la vista de la primitiva muralla. Si después apetece una copa, está La Sastrería (20), que los que saben dicen que es una de las mejores coctelerías de España. Dos sitios idóneos para alargar la noche son Circus (21), en el antiguo mercado de Abastos, y el cercano Arrabal (22), en una de las torres albarranas. Y para terminar con la lista de lugares óptimos, dos recomendaciones para irse después a la cama, céntricos e impecables: Blue Windows House (23) y Be Live City Center (24).
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Le Figaro
Kate Moss et Johnny Depp aperçus en pleine fête 6 jours après l'intervention du mannequin au procès contre Amber Heard
Six jours après le témoignage de la top model au procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard, l'ancien couple phare des années 1990 a été surpris ensemble lors d'un concert auquel participait l'acteur et musicien.
Des retrouvailles vingt-cinq ans plus tard. En attendant le verdict du procès qui l'oppose à Amber Heard, Johnny Depp a pris l'avion direction le Royaume-Uni pour se rendre à un concert du guitariste Jeff Beck au Sheffield City Hall, le mardi 31 mai. L'acteur, qui est monté sur scène pour quelques accords de guitare, a ensuite fait la fête avec son ancienne compagne Kate Moss. Au début des années 1990, les deux célébrités ont entretenu une relation de quatre ans qui s'est soldée par une rupture en 1997.
En vidéo, Johnny Depp et Jeff Beck au Sheffield City Hall
La star de Pirate des Caraïbes est montée sur scène pour jouer quelques morceaux à la guitare dont What's Going On de Marvin Gaye et Little Wing de Jimi Hendrix, avant que la fête ne se prolonge en coulisses où le mannequin de 48 ans l'attendait. Selon une source proche de Johnny Depp, c'est lui-même qui aurait convié la mère de Lila Grace Moss-Hack à venir le voir, peut-être pour la remercier d'avoir témoigné en sa faveur au procès contre Amber Heard par écran interposé depuis Londres, le mercredi 25 mai.
«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers»
C'est ce qu'a affirmé Kate Moss lors du procès qui a opposé les anciens amants terribles d'Hollywood. Celle que l'on surnomme la Brindille est revenue sur les circonstances d'un accident qui a donné lieu à des rumeurs dont s'est emparée Amber Heard pour appuyer ses accusations contre le père de Lily-Rose, 23 ans, et Jack Depp, 20 ans.
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«Nous quittions la pièce et Johnny l'a quittée avant moi. Il y avait eu un orage et en partant de la chambre j'ai glissé dans les escaliers. Je me suis fait mal au dos. J'ai crié parce que je ne savais pas ce qui s'était passé», a expliqué la compagne de Nikolai von Bismarck depuis 2015.
L'actrice d'Aquaman , quant à elle, a décidé de s'isoler dans le désert californien en attendant le verdict du jury, attendu d'ici à la fin de la semaine, comme le rapporte le magazine Mirror .
Elon Musk réagit (tardivement) au procès de Johnny Depp et Amber Heard
Alors qu'il avait refusé de témoigner, le milliardaire est sorti du silence, vendredi 27 mai, soit à la fin des confrontations.
Emmanuelle Béart poste de rares photos de ses trois enfants
A l'occasion de la Fête des Mères, dimanche 29 mai, l'actrice a partagé des photos de ses trois enfants sur son compte Instagram.
«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard
Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.
Le Figaro
«Jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire» : la mère du journaliste français tué en Ukraine se confie
Marie-Liévine MichalikAlors que la Russie accuse Frédéric Leclerc-Imhoff, tué d'un éclat d'obus dans le Donbass alors qu'il couvrait le conflit pour BFMTV, d'avoir été un «mercenaire étranger», sa mère veut protéger sa mémoire.
«Sachez que jamais vous ne réussirez à salir sa mémoire.» Après les accusations des forces séparatistes russes de Lougansk, le qualifiant de «mercenaire étranger», «complice des forces d'extrême droite», sa mère, écœurée, a témoigné dans un message retranscrit par BFMTV. «Votre communiqué me donne la nausée, écrit-elle. Tout le monde ici connaît son engagement professionnel et personnel pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête, toutes notions qui semblent bien éloignées de ce qui vous anime.»
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Le jeune journaliste de la chaîne d'information en continu a été tué d'un éclat d'obus alors qu'il accompagnait des civils à bord d'un bus humanitaire. C'était son deuxième voyage en Ukraine pour y relater la guerre qui dure depuis près de 100 jours. Sa mère a tenu à rappeler l'engagement humain et professionnel du journaliste décrit par ses collègues comme un homme «discret» et «souriant».
«Malgré la douleur, je sais pourquoi mon fils est mort, poursuit-elle. Un jour, les véritables responsables de cette absurdité criminelle devront rendre des comptes.» Une enquête a été ouverte par le Parquet national antiterroriste, confiée ensuite à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine.
La mère de famille conclut par «une pensée pour «toutes les mères ukrainiennes qui pleurent leurs enfants, tous les enfants ukrainiens qui pleurent leurs parents et toutes les mères russes qui ont vu trop tôt leurs jeunes partir soldats, qui ne les reverront pas et qui se demandent pourquoi.»
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«Ça victimise le conjoint qui n'a pas travaillé»: après une rupture, ces femmes qui refusent la prestation compensatoire
ENQUÊTE - Ce droit permet à une ex-épouse, ou plus rarement à un ex-époux, de toucher une importante somme d'argent au moment du divorce. «Ce système présente les femmes comme des créatures faibles», dénonce l'avocate Olivia Uzan.
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Le Figaro
Parcoursup 2022: les résultats d’admission seront en ligne ce jeudi
Par
Emma Ferrand •
Publié le 26/05/2021 à 15:45
• Mis à jour le 01/06/2022 à 12:23
La plateforme Parcoursup ouvre la phase principale d’admission dès ce jeudi 2 juin. Un moment de stress pour les 936.000 candidats qui ont émis des voeux.
Ce jeudi 2 juin, à partir de 19 heures, les premières réponses d’admission pour la rentrée prochaine seront dévoilées sur la plateforme d’orientation Parcoursup. Au total, 936.000 candidats attendent avec impatience de savoir par mail et sur leur portail Parcoursup s’ils seront acceptés ou non dans les formations pour lesquelles ils ont formulé des vœux. Toutes les réponses ne seront pas publiées ce jeudi. Elles s’étaleront jusqu’au 15 juillet prochain. Les recalés de la phase principale peuvent aussi postuler en procédure complémentaire du 23 juin au 16 septembre.
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Ce jeudi, la plateforme sera dans un premier temps en mode «consultation», puis au cours de la soirée, les candidats pourront commencer à répondre aux propositions qui leur ont été faites. Pour chaque vœu formulé, les candidats vont recevoir quatre réponses possibles: «oui», «oui si» (pour un vœu en licence, incluant une remise à niveau pour renforcer les compétences de l’étudiant), «en attente» et «non».
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Des délais de réponse à respecter
Pour chaque proposition qu’il a reçue entre le 2 et le 6 juin inclus, le candidat a jusqu’au 7 juin à 23h59 pour donner sa réponse. Pour les propositions d’admission reçues à compter du 7 juin, le candidat dispose de 2 jours pour répondre. Si le candidat ne répond pas à ses propositions d’admission, elles seront annulées et envoyées à d’autres étudiants sur liste d’attente. La phase principale d’admission se termine le 15 juillet.
À noter également: ce n’est pas parce qu’un candidat accepte une proposition qu’il doit pour autant renoncer aux vœux pour lesquels il est «en attente».
Chaque matin, les dossiers des candidats sont mis à jour en fonction de l’évolution des listes d’attente. Les élèves sont informés par SMS, mail et via l’application Parcoursup (téléchargeable dès le 2 juin) dès qu’ils reçoivent une proposition.
Les différentes réponses formulées sur Parcoursup
Si la réponse est «oui» ou «oui si». Si le candidat est accepté dans plusieurs propositions, il ne doit en accepter qu’une seule. Pour ce faire, il peut accepter définitivement l’une des propositions en répondant «oui» à une seule proposition. Il libère ainsi des places dans toutes les autres formations où une proposition lui a été faite. Sinon, il peut maintenir un «oui» (et un seul) et maintenir ses vœux «en attente» dans tous les vœux qui l’intéressent encore.
Si les réponses sont «en attente». Le candidat doit faire preuve de patience dans le cas où tous ses vœux sont encore «en attente». Au fil des jours, les listes d’attente peuvent être modifiées en fonction des choix de filière des autres candidats.
Si la réponse est «non». Cela ne concerne que les formations sélectives, comme les classes préparatoires, les BTS, BUT, IEP, Ifsi, etc. La réponse est alors claire: le candidat n’a pas la possibilité la formation pour laquelle il avait candidaté.
À l’occasion de l’ouverture de la phase principale d’admission, les équipes de Parcoursup se mobilisent pour accompagner les candidats. Elles se tiennent prêtes à répondre à leurs questions via le numéro vert 0 800 400 070. La messagerie «contact», accessible depuis le dossier Parcoursup du candidat, ainsi que des sessions de tchats et des messages via les réseaux sociaux de Parcoursup permettent également de joindre facilement un spécialiste si besoin.
Les équipes de Parcoursup restent joignables
«Enfin, un accompagnement spécifique est prévu pour les candidats qui ont exclusivement demandé des formations sélectives et dont les candidatures n’auraient pas été retenues par les formations qu’ils ont demandées. Les équipes Parcoursup prendront rapidement contact avec eux par mail et téléphone pour leur présenter les solutions possibles», expliquent les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur dans un communiqué de presse. Avant d’ajouter: «Ils pourront notamment revoir leur projet avec les équipes de leur lycée ou un service d’orientation pour se préparer au mieux à la phase complémentaire qui débutera le 23 juin 2022. Ils pourront à compter de cette date faire de nouveaux vœux pour des formations qui ont encore des places disponibles.»
Contacts en cas de problème:
•Le numéro vert 0 800 400 070 qui sera exceptionnellement ouvert samedi 4 juin de 10h à 16h et lundi 6 juin de 10h à 18h ;
•La messagerie «contact», accessible depuis le dossier Parcoursup du candidat ;
•Des sessions de tchats avec les équipes de Parcoursup ;
•Des campagnes d’appels téléphoniques dédiées, à des moments clés de la phase d’admission, pour nouer un contact direct avec les candidats (ou leur famille) ;
•Les réseaux sociaux Parcoursup.
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L'Humanité
Prix spécial du jury. Les frères Dardenne
ActuJean-Pierre et Luc Dardenne ont décroché un prix unique, celui du 75e festival de Cannes, pour leur film « Tori et Lokita ».
Emilio MesletÀ Cannes, il existe deux types de cinéastes primés : ceux qui restent centrés sur leur nombril et ceux qui se servent de la lumière pour faire passer un message politique. Jean-Pierre et Luc Dardenne, dont les films sociaux parlent pour eux, appartiennent à la seconde catégorie. Samedi, les frères belges ont reçu le prix du 75e anniversaire du Festival pour leur dernier film, Tori et Lokita.
Festival de Cannes 2022. Tout le palmarèsUne récompense qu’ils ont dédiée à Stéphane Ravacley, « un boulanger de Besançon ». Ce dernier, maintenant candidat de l’union de la gauche aux législatives, « a fait une grève de la faim pendant onze jours pour qu’on n’expulse pas de France son apprenti guinéen ». Devant les caméras du monde entier, les réalisateurs deux fois palmés d’or ont voulu saluer « un grand acte de résistance » dont ils se sont inspirés pour leur long métrage.
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Festival de Cannes. Gros plan sur les jeunes cinéastes françaises
Nos recommandations culturellesLongtemps accaparée par les cinéastes mâles, la quinzaine cannoise s’ouvre de plus en plus à leurs homologues féminines. Revue d’effectifs parmi les réalisatrices émergentes.
Michaël MélinardCinq films réalisés ou coréalisés par des femmes en lice pour la palme d’or parmi les vingt et un longs métrages en compétition, la parité a encore du chemin à faire. Mais le Festival de Cannes (et ses sections parallèles), le premier à avoir signé la charte 50/50 en 2018, accorde une place de plus en plus grande aux réalisatrices. D’ailleurs, si on élargit le cadre, on découvre un panorama plus égalitaire. Neuf films sur les 20 d’Un certain regard, 10 sur les 23 de la Quinzaine des réalisateurs, 3 sur les 7 de la Semaine de la critique et 4 sur les 9 de l’Acid sont l’œuvre de femmes cinéastes. Parmi elles, les jeunes Françaises ont le vent en poupe. L’engouement n’est pas nouveau. L’année dernière, le jury présidé par Spike Lee a décerné sa palme à « Titane », de Julia Ducournau. Cette année, Léonor Serraille, 37 ans, caméra d’or en 2017 (le prix qui récompense, toutes sections confondues, le meilleur premier long métrage) pour « Jeune Femme », est le fer de lance de ces jeunes cinéastes talentueuses. Elle découvre la compétition avec « Un petit frère », récit de l’installation d’une mère célibataire ivoirienne en banlieue parisienne dans les années 1980.
La découverte de nouveaux talents
Dans la sélection Un certain regard, surtout axée sur la découverte de nouveaux talents, Lola Quivoron présente « Rodeo », film sur une jeune femme qui tente d’intégrer un groupe de motards. Romane Gueret et Lise Akoka se sont déjà fait un nom dans la websérie avec « Tu préfères ? » et le court métrage avec « Chasse royale ». Véritable fiction avec une veine documentaire, « les Pires » raconte le tournage d’un long métrage dans une cité du nord de la France. Les acteurs de ce film dans le film sont des enfants qui y résident. Le langage cru, les accents, les prolos à l’écran servent aussi une réflexion sur l’imaginaire au cinéma.
Un thriller fantastique
À la Quinzaine, Léa Mysius, révélée avec « Ava », signe « les Cinq Diables », un thriller fantastique autour d’une petite fille dotée d’un nez exceptionnel, capable de reconnaître et de reproduire toutes les odeurs. Elle découvre un pan du passé de sa mère, incarnée par Adèle Exarchopoulos, avec l’arrivée de Julia, la sœur de son père, sortie du décor depuis dix ans. Dans « Revoir Paris », Alice Winocour rassemble Virginie Efira et Benoît Magimel sur fond de trauma terroriste. Mia Hansen-Love, avec huit longs métrages à son actif, est une habituée de la Croisette. Après « Bergman Island » l’an passé, elle revient à la Quinzaine avec « Un beau matin », des retrouvailles entre des personnages portés par Léa Seydoux et Melvil Poupaud.
Devant et derrière la caméra
À la Semaine de la critique, Emmanuelle Nicot signe le splendide « Dalva », autour de l’inceste, avec une très jeune fille amoureuse de son père. Dans « Tout le monde aime Jeanne », Céline Devaux dévoile Blanche Gardin en femme surendettée. Avec « Alma Viva », la Franco-Portugaise Cristèle Alves Meira évoque, dans une atmosphère surnaturelle, le déchirement d’une famille après la mort de l’aïeule dans un village menacé par un incendie de forêt.
À l’Acid, Fanny Mollins observe, dans « Atlantic Bar », la clientèle d’un débit de boissons amené à fermer ses portes. Enfin, en séance spéciale, Diam’s officie devant et derrière la caméra en cosignant avec Houda Benyamina (caméra d’or avec « Divines ») et Anne Cissé « Salam », un documentaire sur sa vie.
Festival de Cannes 2022cinéma L'Humanité
Festival de Cannes. As Bestas : dans la montagne, les sentiers de la haine
ActuLe cinéaste espagnol, Rodrigo Sorogoyen, auteur des excellents El Reino ou encore Madre, raconte la fracture sociale dans un petit village de Galice dans un terrifiant et grandiose thriller.
Cyprien CaddeoLe meilleur film de la sélection cannoise n’est pas en compétition. Dommage. Présenté en section « Cannes Premières », ovationné lors de sa projection officielle, « As Bestas », le nouveau thriller politico-social du talentueux Rodrigo Sorogoyen, a roulé sur la Croisette.
Un couple de Français qu’on devine embourgeoisés, campés par Marina Foïs et Denis Ménochet, s’est installé dans un hameau reculé et pauvre au coeur des montagnes de Galice. Eux ont des rêves de retour à la terre, veulent retaper les maisons abandonnées, développer le bio. La néo-ruralité dans toute sa splendeur. Cela leur attire l’ire de deux frangins galiciens, paysans à la présence inquiétante. Ils feront tout pour que les « colonisateurs français » plient bagage. D’abord, les moqueries, le racisme ordinaire. Puis les humiliations. Puis le harcèlement. Puis la violence.
Impossible dialogue
On pense très fort à Délivrance de John Boorman. Dans le film traumatique de 1972, des hommes d’affaires d’Atlanta partis explorer le « Sud profond » en canoë sont massacrés par des rednecks qui ne supportaient pas que des bourgeois violent leurs terres. Derrière la violence, se racontait la grande fracture sociale, quasi anthropologique, de l’Amérique. Cela marche toute aussi bien en Europe. Les inquiétants frères, tués à petit feu par la sinistrose et le déclassement, remplacent ici les Tom Sawyer dégénérés de Boorman. La plaie entre les deux mondes, bourgeoisie en exil des grands centres urbains et ruralité appauvrie, elle, souffre des mêmes causes et produit les mêmes effets.
Loin d’un film méprisant sur son sujet, As Bestas raconte au-contraire l’impossibilité du dialogue entre deux classes sociales qui évoluent dans le même environnement, mais l’appréhendent de manières radicalement opposées. Faute de pouvoir se comprendre, les protagonistes se jaugent de loin, se scrutent, apprennent à se haïr. C’est dans ce décalage que s’infiltre la tension, que Sorogoyen fait doucement monter comme un venin, et qu’éclosent ses monstres.
Marina Foïs explosive
Le cinéaste espagnol apporte un soin particulier à ses personnages, chacun, à leurs façons, des bêtes prises au collet de la montagne, comme le suggère le titre. Les quatre principaux protagonistes ont chacun le droit à une scène d’anthologie. Marina Foïs, en retrait dans la première partie du film, explose dans la seconde à l’occasion d’un face-à-face d’une violence inouïe avec sa fille (Marie Colomb) - Rodrigo Sorogoyen prouvant là qu’il est un directeur d’acteurs autant à l’aise dans la langue de Molière que de Cervantès. L’actrice française aurait pu prétendre à un prix. Tant pis, reste l’immense plaisir d’avoir vu un grand film.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
Union de façade derrière Jean-Luc Mélenchon pour masquer les divisions
Sophie de RavinelANALYSE - Étouffées par la dynamique dont profite la Nupes, les tensions sous-jacentes devraient ressurgir à l’issue des législatives.
Main dans la main, ou presque. Lundi soir dans le 10e arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon l’Insoumis, Julien Bayou l’écologiste et Olivier Faure le socialiste se sont retrouvés pour le lancement d’un «parlement de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale», structure destinée à encadrer leur rassemblement aux législatives. Fabien Roussel le communiste, qui se tient à distance de l’ex-candidat à la présidentielle, était représenté par plusieurs dirigeants du PCF dont son prédécesseur, le sénateur Pierre Laurent.
«Il est impossible de changer la société aussi fondamentalement que nous en avons l’ambition sans implication populaire de masse», a prévenu Jean-Luc Mélenchon. Portant une de ses vestes fétiches du moment, une forestière couleur bois, souriant, détendu, presque jovial, le leader des Insoumis a enrobé ses partenaires de clins d’œil et de bons sourires, ironisant sur les adversaires communs.
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«La peur, c’est tout ce qu’ils ont, et ils recommencent la vieille musique qu’un homme de mon âge a déjà entendue», a ironisé le député sortant de Marseille. «Avant, c’était les chars de l’Armée rouge qui allaient arriver en moins de 48 heures. On nous les avait promis, on ne les a jamais vus. Pourtant il y a eu des communistes au gouvernement.» Rires dans la salle. Plus sérieusement, Jean-Luc Mélenchon a reconnu que «certaines caisses seront vidées». «Mais pas celles de l’État ou des braves gens. Ce seront celles de ceux qui ont plus et qui vont devoir donner beaucoup plus.»
Le bloc populaire peut être le premier parti de France le soir du premier tour de l’élection législative. C’est l’objectif que nous pouvons nous donner
À condition encore qu’il puisse devenir premier ministre après avoir obtenu la majorité absolue à l’Assemblée, soit 289 députés a minima. Sur ce point, les instituts de sondages ne laissent que peu d’espoir… Vice-président d’OpinionWay, Bruno Jeanbart observe une mobilisation de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, «mais pas une surmobilisation» pourtant indispensable. «Il est plus mobilisé que l’électorat de Marine Le Pen, mais moins que celui d’Emmanuel Macron et surtout celui de Valérie Pécresse, qui est assez âgé.» Il note aussi que «la moitié des électeurs de l’écologiste Yannick Jadot ne suivent pas la Nupes». En même temps, Bruno Jeanbart reconnaît que l’on n’y voit «pas très clair» et qu’il faut attendre «la dernière semaine avant le premier tour» pour que le paysage apparaisse. Selon lui, la Nupes pourrait créer la surprise «en devenant la deuxième force qualifiant le plus de candidats, comme LR en 2017…»
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Jean-Luc Mélenchon le sait. Si sur les affiches électorales de certains candidats de la Nupes - pas tous - sa photo apparaît à côté de celle du candidat avec la mention «premier ministre», si le mot d’ordre «Mélenchon à Matignon» reste le même lors des porte-à-porte, l’objectif commun consiste à transformer une éventuelle défaite en victoire. «Quoi qu’il arrive, vainqueur ou perdant de peu, une force immense est là et le premier résultat qu’on observera (…) c’est que pour la première fois depuis tant d’années, nous aurons battu le RN et de loin», a lancé Mélenchon à ses partenaires. «Le bloc populaire peut être le premier parti de France le soir du premier tour de l’élection législative, a-t-il insisté. C’est l’objectif que nous pouvons nous donner.» Tout sourire, il a humé l’air de la campagne: «Ça sent bon!»
Des dissidents nombreux
Les partenaires, socialistes ou écologistes, entendent profiter de cette dynamique, sans prêter d’attention aux dissidents, pourtant nombreux. On compte 400 candidats divers gauche hors Nupes dont 118 réunis sous la bannière du PRG. Autant de dissidents écologistes dont la moitié réunie dans l’alliance entre Jean-Marc Governatori et Corinne Lepage. Il faudra aussi compter sur environ 400 candidats animalistes.
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Député européen écologiste, ancien patron d’EELV, David Cormand évacue l’opposition la plus forte à la Nupes à gauche, incarnée par François Hollande (lire ci-dessous) ou Carole Delga. «Dans la tête des gens, dit-il, François Hollande et Bernard Cazeneuve sont le monde d’avant et le camp d’en face. Quant à Carole Delga, on verra, mais je pense que tous leurs candidats vont faire des scores dérisoires. Ceux qui pensent comme eux voteront Emmanuel Macron.»
Lui-même reconnaît que le slogan «Mélenchon à Matignon» est «un produit d’appel». «Même les gens qui ne sont pas fans de lui se disent qu’ils ont intérêt à voter pour la Nupes.» Opportunisme? Cormand vante «une stratégie d’unité ayant produit une véritable campagne législative, comme il n’y en a plus eu depuis très longtemps». Sans chercher à gommer les aspérités, notamment programmatiques. «On n’a jamais parlé de supprimer nos différences et c’est exposé sur la place publique», dit-il, ironisant sur des attaques «classiques, celles des forces conservatrices qui s’attaquent aux forces du changement accusées d’être source de désordres, utopistes…»
Il y a des territoires où vous mettez Jean-Luc Mélenchon en très gros sur l’affiche, vous gagnez, mais ce n’est pas le cas partout
Même pragmatisme chez les socialistes. Le leader des Insoumis n’est pas toujours mis en avant sur leurs affiches, comme sur celles de certains écologistes. «Il y a des territoires où vous mettez Jean-Luc Mélenchon en très gros sur l’affiche, vous gagnez, mais ce n’est pas le cas partout», justifie le patron des socialistes, Olivier Faure, en campagne pour sa réélection en Seine-et-Marne. «C’est générationnel, les retraités ont un problème avec Mélenchon, sa forme de caractère, ses colères, sa radicalité, mais les jeunes pas du tout», ajoute Christophe Clergeau, secrétaire national socialiste.
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Le mariage de raison à gauche a-t-il déjà une date de péremption? Au lendemain des législatives, chaque camp disposera d’un groupe qui lui est propre et des tensions ne manqueront probablement pas de réapparaître lors des votes ou de l’attribution des postes clés, malgré une volonté affichée de coordination. Au-delà des pronostics parfois pessimistes sur la durée de vie de leur intergroupe, Insoumis, écologistes, communistes et socialistes espèrent avant tout parvenir à constituer des groupes solides, source de financement public et de pérennité politique pour leurs mouvements respectifs.
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L'ancien président et son premier ministre étaient en Corrèze pour soutenir une candidate socialiste dissidente dans la 1ère circonscription du département.
Législatives 2022: la «génération Mélenchon» cherche à s’implanter
DÉCRYPTAGE - Trois jeunes cadres LFI ont reçu des circonscriptions très favorables. Au risque d’être accusés de parachutage.
Législatives 2022: bataille confuse à gauche en Occitanie dans le fief de Carole Delga
DÉCRYPTAGE - Le Comminges est le bastion de Carole Delga, qui fut maire et députée de la 8e circonscription.
Le Figaro
«Tous les patrons que je rencontre sont dans une grande incertitude», déclare le patron du Medef
Laetitia LienhardEntre l'inflation et le conflit en Ukraine, le contexte économique apparaît incertain pour les chefs d'entreprise.
Alors que le produit intérieur brut (PIB) s'est finalement contracté de 0,2% au premier trimestre en France, les chefs d'entreprises français semblent naviguer dans «l'incertitude».
À lire aussiLe Medef se dit favorable à des mesures ciblées en faveur du pouvoir d'achat
À VOIR AUSSI - États-Unis: Joe Biden reçoit le patron de la Fed pour une rare entrevue autour de l'inflation
«Tous les patrons que je rencontre sont dans une grande incertitude», a déclaré ce mercredi, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, sur France Info. «D'un côté, l'activité n'est pas catastrophique même s'il y a une baisse de la consommation au mois d'avril et semble-t-il au mois de mai. Et en même temps, il y a beaucoup de nuages noirs à l'horizon, beaucoup d'incertitude. On rentre dans un monde qu'on ne connaît pas bien, le monde de l'inflation», a-t-il ajouté.
L'inflation a effectivement connu une nouvelle accélération en France au mois de mai, à 5,2% sur un an, dépassant la barre des 5% pour la première fois depuis septembre 1985. De son côté, le recul de la consommation des ménages est encore plus marqué que ce qu'avait estimé précédemment l'Institut national de la statistique, le pouvoir d'achat des ménages ayant chuté de 1,9% au premier trimestre, grevé par l'inflation.
L'embargo sur le pétrole russe «va faire mal»
À cela viennent s'ajouter le conflit en Ukraine et le nouvel accord des Vingt-sept pour un embargo sur le pétrole russe. «C'est un mal nécessaire. La politique doit prendre le pas sur l'économie» en ce moment, pour Geoffroy Roux de Bézieux. L'embargo «va faire mal», assure-t-il, mais «il faut assumer». Malgré ce contexte incertain pour les chefs d'entreprise, «je ne vois pas des patrons démoralisés ou en train de licencier. Au contraire, on est plutôt en train d'embaucher», affirme le patron du Medef.
En ce qui concerne l'augmentation des salaires par les entreprises, demandée par Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, «les entreprises ont joué le jeu», affirme Geoffroy Roux de Bézieux en mettant en avant qu'en moyenne, il y a eu «3% de hausse de salaire en début d'année, ce qui représente 3 entreprises sur 4». « Il y a des entreprises qui vont distribuer des primes ou rouvrir des négociations, mais c'est celles qui le peuvent», arguant qu'avec la conjoncture actuelle, notamment la hausse des matières premières, certaines ont leurs marges en baisse.
Mais pour réussir à convaincre de nouveaux salariés de les rejoindre, les entreprises en manque de main-d'œuvre n'auront pas le choix. «Les salaires vont être revus car on n'arrive pas à embaucher. La loi de l'offre et la demande a basculé en faveur des salariés», pour Geoffroy Roux de Bézieux. «Je ne connais pas de patrons qui n'ont pas de mal à embaucher . On a structurellement devant nous un problème d'offre d'embauche» à cause de la démographie
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L'organisation patronale propose également la création d'une prime défiscalisée spéciale «carburant» qui soit adaptée au kilométrage des gens et qui serait financée par les entreprises qui le peuvent, alors que 78% des Français prennent leur voiture pour aller travailler, rappelle le patron du Medef.
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Boris Johnson envisage d'abandonner les kilos pour revenir aux pounds
Le premier ministre britannique n'est plus contraint par les règles européennes qui imposent les unités métriques.
Guerre en Ukraine : Poutine se dit prêt à aider à exporter «sans entraves» les céréales de l'Ukraine
Le président russe s'est entretenu à distance avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
Russie: la réponse à l'énigme du rouble
VU D'AILLEURS - Malgré la guerre contre l'Ukraine, la monnaie russe s'est fortement appréciée. Comme si Vladimir Poutine avait tout parfaitement planifié. Pourtant, le renforcement du rouble masque une situation extrêmement problématique pour le dirigeant russe.
Le Figaro
L’animateur Patrick Sabatier va publier son premier roman
La star de la télévision des années 1980, aujourd’hui sur Europe 1, s’est lancé dans l’écriture à l’âge de 70 ans. Son éditeur évoque un livre d’inspiration autobiographique.
Patrick Sabatier tourne la page? L’ancien animateur phare du petit écran devient romancier à l’âge de 70 ans. C’est son éditeur qui a annoncé la nouvelle dans un communiqué, ce mardi 31 mai. Ce tout premier livre s’intitulera La Lettre et devrait paraître aux éditions du Rocher le 21 septembre prochain.
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Sa maison d’édition donne plus de détails sur la thématique du roman et indique que l’auteur en herbe s’est fortement inspiré de la vie de ses parents pour cet ouvrage «en trompe-l’œil où récit personnel, souvenirs et saga romanesque s’entremêlent habilement et où la sincérité de l’écrivain nous touche au plus profond». La Lettre s’articule autour de la vie d’Emma, née en 1924 à Rome, qui aura deux enfants dont l’un deviendra une vedette de la télévision. Une référence évidente à son propre parcours dans l’audiovisuel.
Une émission sur Europe 1
Il s’agit d’un nouveau tournant dans la carrière de Patrick Sabatier. Après un grand succès dans les années 1980 chez TF1, le producteur a connu une traversée du désert entrecoupée de changements de chaînes. France 5 à l’époque dénommée La Cinq, TMC, Match TV ou encore Cap 24. À partir de 2008, France 2 lui permet de retrouver une stabilité grâce au jeu «Mot de passe» qu’il présentera pendant huit ans.
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Après un nouvel arrêt, Cyril Hanouna aide l’animateur à succès des années 80 à relancer sa carrière en 2019. Mais après un an seulement, C8 ne renouvelle pas ses émissions, intitulées «Vendredi vérité: 60 secondes chrono» et «On se retrouve chez Sabatier». L’ancienne vedette n’est pas réapparue sur le petit écran. En février dernier, il a finalement rejoint les équipes d’Europe 1, où il présente depuis tous les dimanches l’émission «L’invité en questions».
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Le Figaro
Le désamour immobilier de Paris, c’est déjà fini!
Actualité
Paris n’est plus boudée par les Franciliens. Les prix qui s’érodent dans la capitale font remonter le volume des ventes.
Par Marine Richard
Mis à jour le 01/06/22, 08:06
Publié le 01/06/22, 04:00
Voir l'annonceVoir l'annonce- Paris 18ème (75)
- Appartement
Voir l'annonceVoir l'annonceVoir l'annonce«Paris redevient à la mode», assure Me Thierry Delesalle, président de la commission des statistiques immobilières et notaire à Paris. Après une phase de désintérêt due à une soif d’espace et de verdure pendant les confinements successifs qui a notamment profité aux villes moyennes, le marché parisien retrouve un niveau de ventes élevé, selon les statistiques des notaires sur le marché immobilier résidentiel ancien en Île-de-France au premier trimestre 2022.
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En l’espace d’un an, les ventes ont progressé de 18% à Paris. Le marché parisien est le plus dynamique de l’Île-de-France avec un nombre de transactions conséquent. La raison? Une modération des prix de vente (-1,2% en un an) qui encourage les potentiels acquéreurs à acheter. Les prix du mètre carré sont passés de 10.600 € à 10.520 € en 12 mois. Pour les mois à venir, les prix devraient d’ailleurs peu évoluer (+0,3% d’avril à juillet).
Moins de 10.000 € le mètre carré
Six arrondissements se situent même sous la barre des 10.000 € le mètre carré: le 12e (9680 €), le 13e (9240€), le 15e (9950 €), le 18e (9630 €), le 19e (8830 €) et le 20e (9010€). Le 15e rejoint ainsi les arrondissements périphériques à moins de 10.000 € le mètre carré.
La commune de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine (92), est même plus chère que Paris. Son prix au mètre carré est plus élevé que dans la capitale, soit 11.450 €, en hausse de 7% en un an.
«Les volumes de vente sont importants et les négociations sont intéressantes. Le marché parisien est fluide et dynamique avec un équilibre pour les vendeurs et pour les acquéreurs», analyse Me Thierry Delesalle. Le nombre de ventes trimestrielles d’appartements anciens à Paris a donc bondi de 13% en 10 ans.
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Un mouvement de retour à Paris commence à se dessiner selon Me Thibault Gallot-Lavallée, notaire à Neuilly-sur-Seine: «De jeunes couples qui habitaient Paris ont ensuite déménagé dans des villes comme Bordeaux (33), Le Mans (72) ou l’Eure (27) et sont revenus pour acheter un pied-à-terre à Paris», observe-t-il. Alors que ces familles avaient décidé de quitter Paris et de travailler en région, elles reviennent travailler sur site à Paris 2 à 3 jours par semaine et elles télétravaillent en région le reste de la semaine. Lorsqu’elles sont sur site, elles logent dans un pied-à-terre qui prend la forme d’une petite surface, souvent un studio. Un moyen de revoir leurs familles et de se constituer un patrimoine.
L'Humanité
Compétition. Les sables mouvants de l’Iran
Nos recommandations culturellesAprès la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.
Pierre BarbanceyLeila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45
Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.
Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.
Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Mohammadzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.
Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.
Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.
Festival de Cannes 2022 Le Figaro
«Big Business» N°91 : pénurie de lait pour bébés aux USA, ou la souveraineté à l'envers
Bertille BayartLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Dépendants de leur production nationale, les États-Unis se trouvent confrontés à une improbable pénurie.
Chers abonnés,
C'est une histoire de fou, si emblématique de cette nouvelle réalité de l'économie occidentale post-Covid : celle des pénuries. Les États-Unis, première puissance économique du monde, manquent de lait en poudre pour nourrisson («baby formula» en anglais). Si vous êtes en ce moment contrarié par la vue des rayons huiles et moutardes, vides, dans votre supermarché, imaginez le désarroi des parents américains, raconté par exemple dans ce podcast, parfois contraints au système D pour alimenter leur bébé. Ils trouvent des solutions par la mobilisation des réseaux sociaux, où chacun guette les magasins où des boîtes sont encore vendues, aux tentatives de fabrication maison.
Cette situation dure depuis des semaines - les premières mesures de rationnement dans les supermarchés datent de la mi-avril - et il faudra encore six à huit semaines, selon le New York Times , pour espérer un retour à la normale.
Que s'est-il passé ? Un problème de contamination bactérienne dans une usine du groupe Abbott dans le Michigan a conduit le groupe à procéder en février à un rappel massif de ses produits, et les autorités à suspendre sa production. Jusque-là, tout est normal.
Si ce problème sanitaire a dégénéré en pénurie, c'est du fait de la structure du marché américain du lait infantile : très concentré, et très protégé. Abbott détient 42% du marché. Avec le numéro deux, Reckitt, le duo pèse 80%. La moitié de la production d'Abbott venait de sa seule usine du Michigan. Ce marché bien tenu est mis à l'abri par des normes sanitaires mais aussi par des barrières tarifaires, avec des taxes à l'importation de 17,5%. Donald Trump avait notamment souhaité protéger la production made in USA de la concurrence canadienne. Dernier point, les contrats publics, conclus au niveau de chaque État dans le cadre des programmes sociaux aux jeunes mamans, sont octroyés chacun à un seul fabricant. À ces facteurs s'est ajoutée la pénurie d'huile de tournesol, qui entre dans la composition du lait en poudre, du fait de la guerre en Ukraine.
Le résultat, c'est que face à un problème exceptionnel, le marché n'a pas pu prendre le relais. Il a fallu que la FDA (Food and drug administration) accorde des exemptions réglementaires pour commencer à faire venir du lait infantile fabriqué ailleurs. Le président des États-Unis a invoqué le Defense production act (DPA), pour que les industriels et leurs fournisseurs priorisent leurs efforts et leurs ressources vers la fabrication de lait pour bébés. Et puis, à l'américaine, Washington a mis en scène un pont aérien de l'Europe vers les États-Unis, avec des appareils militaires pleins des précieuses boîtes livrées par le Suisse Nestlé. Danone participe également à l'effort de guerre, depuis son site de Liverpool. Joe Biden a tweeté pour saluer cette «Operation Fly Formula».
Je retiens de cette histoire une leçon de souveraineté par le contre-exemple. A priori, les États-Unis paraissaient avoir construit leur souveraineté sur un produit stratégique, entièrement fabriqué sur leur sol. Au final, ils se retrouvent à dépendre, quand même, de la production internationale. Il leur faudra plus ou moins autant de temps pour sortir de cette crise qu'il en fallut pour venir à bout de la pénurie de masques au début de la crise sanitaire il y a deux ans. Autant dire que les questions de souveraineté ne doivent pas, ou pas seulement, s'apprécier au travers du prisme de la géographie de la production, mais bien par la capacité de diversification. Il ne faut jamais se mettre dans la main d'un seul fournisseur, étranger bien sûr, mais aussi national. La solution est certainement plus dans l'ouverture du marché plutôt que dans la seule constitution de stocks nationaux, proposée par la FDA.
BLM 2
Puisque nous parlons de souveraineté, j'ai proposé dans ma dernière chronique de modifier légèrement le titre de Bruno Le Maire - dont il faut lire ce portrait écrit par Tristan Quinault-Maupoil - pour ce deuxième quinquennat qu'il entame à Bercy. Plutôt que ministre de l'Économie, des Finances, et de la souveraineté industrielle et numérique, je préférerais le savoir ministre de l'Économie et de la souveraineté financière, industrielle et numérique. Car pour dire les choses, la tenue des comptes publics, dont dépendent nos coûts de financement redevenus une préoccupation avec la remontée des taux, ne paraît pas franchement prioritaire en cette période préélectorale malgré la pression européenne. La preuve avec le projet de loi pouvoir d'achat qui s'annonce. Aucun des choix qui étaient possibles ne semble devoir être fait : la ristourne carburant (18 centimes aujourd'hui) continuera à s'appliquer et ne sera pas, ou pas tout de suite, remplacée par un dispositif réservé aux seuls gros rouleurs; le prix du gaz va rester bloqué, sans que soit saisie l'opportunité d'une petite hausse à l'été; et toutes les retraites, même les plus élevées, seront revalorisées.
Enfin, souveraineté toujours : c'est l'argument désormais avancé pour justifier l'existence de l'État actionnaire. C'est ce que m'a expliqué Martin Vial, le patron de l'Agence des participations de l'Etat (APE), qui quitte ses fonctions ce 1er juin. L'époque n'est plus aux privatisations.
La souveraineté économique redevient un critère majeur de la politique actionnariale de l'État. Je ne pense pas qu'avant longtemps, l'État sortira du capital d'entreprises de défense ou énergétiques au nom de simples considérations patrimoniales.
Post-mortem chez Lafarge
Je vous avais signalé il y a quelques mois («Big Business» N°76) que le nouveau ton employé chez Holcim dans le dossier qui met en cause Lafarge SA (les deux groupes ont fusionné en 2015 ) pour complicité de crime contre l'humanité en Syrie augurait de suites. C'est fait. Alors que la Cour d'appel de Paris a confirmé la semaine dernière la mise en examen de Lafarge SA, Holcim a engagé une procédure, devant le tribunal de commerce de Paris, contre plusieurs anciens responsables du groupe français, dont l'ex-PDG Bruno Lafont. Selon «L'Obs» qui a révélé cette information, Holcim demande 100 millions d'euros à l'ancien PDG, aux ex-directeurs Bruno Pescheux, Frédéric Jolibois et Christian Herrault, ainsi qu'à l'intermédiaire Firas Tlass, pour obtenir réparation du «préjudice de réputation», «préjudice moral lié à la dégradation du moral et du bien-être de ses salariés», et «préjudice financier». Cette procédure restera en sommeil dans l'attente de la fin de l'instruction, mais cela s'inscrit dans la droite ligne de l'audition du président d'Holcim Beate Hess, fin novembre 2021. Selon les extraits publiés par «Le Parisien», le Suisse n'avait pas mâché ses mots devant les enquêteurs pour tracer une ligne entre son groupe actuel et le passé : «Holcim […] est victime des actes délétères de quelques anciens cadres de Lafarge. Holcim a été trahi.»
Cette semaine, il fallait lire aussi:
Passion française. Dans le New Yorker, cet article raconte la folie française pour les cures thermales. Une passion qui, devinez quoi, se nourrit de la politique de remboursement.
Passion japonaise. Nos civelles font l'objet d'un trafic international, aux méthodes dignes du trafic de drogue ! À lire, cet article publié dans Les Échos.
Passion pétrole. L'appétit de pétrole ne faiblit pas, malgré le réchauffement climatique et les sanctions contre la Russie. Les prix vont probablement rester élevés, comme l'explique le gérant de hedge fund Pierre Andurand, un français qui fait référence dans son domaine, dans cette interview.
À la semaine prochaine,
Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr
La semaine de 4 jours testée à grande échelle au Royaume-Uni
Une soixantaine d'entreprises participeront à ce test, qui doit concerner quelque 3000 employés.
Nadal-Djokovic : la grosse colère de la présidente de France Télévisions
INFO LE FIGARO - Delphine Ernotte met en garde contre une privatisation des grands événements sportifs par les plateformes américaines comme Amazon.
Cour des comptes: pourquoi Moscovici met en garde contre le niveau d'endettement de la France
DÉCRYPTAGE - Pierre Moscovici prévient que le redressement des finances publiques nécessitera des efforts sans précédent, avec 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.
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Malgré son cancer, Val Kilmer reprendra son rôle dans le remake de Willow produit par Disney+
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 01/06/2022 à 12:27
- Publié
le 01/06/2022 à 11:12
L’acteur, qui incarnait le mercenaire Madmartigan dans le long-métrage de Ron Howard, est annoncé au casting de cette série qui débarque en novembre prochain. Sans qu’on sache s’il apparaîtra vraiment à l’écran.
À la fin des années 1980, Val Kilmer était devenu une superstar américaine. Un succès dû à Top Gun bien sûr (on le revoit dans la suite actuellement en salles), mais aussi à Willow. Dans ce film de Ron Howard sorti en 1988, il incarnait le mercenaire Madmartigan. L’acteur aujourd’hui âgé de 62 ans et atteint d’un cancer de la gorge, reprend, apprend-on sur le site Yahoo Entertainment, ce rôle dans le remake de Disney+. La série sera diffusée le 30 novembre prochain.
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De quelle manière? L’information n’est pas très claire. «Nous voulions que son personnage fasse partie de l’histoire», explique Jonathan Kasdan, cocréateur de Willow avec Wendy Mericle et ancien scénariste de Solo: A Star Wars Story . «Parce que nous tournions pendant la crise sanitaire, il n’a pas pu venir au Pays de Galles tourner avec nous. Mais il tient tout de même une place importante dans la série. Ce qui nous ravit.» S’il n’a donc pas tourné dans cette première saison, sera-t-il présent en chair et en os dans les suivantes? Atteint par son cancer de la gorge depuis 2015, Val Kilmer parle avec beaucoup de difficultés. Dans Top Gun: Maverick, sa voix a été artificiellement recréée.
Warwick Davis, lui, reprendra le rôle-titre. Avec quelques années de plus. Idem pour Joanne Whalley qui retrouve le sien, celui de Sorsha. Le film de 1988 racontait une destinée épique dans un monde plongé sous la domination d’une sorcière diabolique. Un enfant capable de renverser le pouvoir venait au monde. Willow, magicien amateur, aidait à le protéger. Sorsha, fille de la méchante reine, les pourchassait mais finissait par tomber amoureuse de Madmartigan (Val Kilmer) et changer de camp. Dans le reste du casting de la série, on retrouve notamment Erin Kellyman, vue dans Falcon et le Soldat de l’hiver . Ron Howard, le réalisateur du film original, fait partie de l’équipe des producteurs.
Bande-annonce de la série Willow
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L'Humanité
Compétition. Avec Close, Lukas Dhont danse avec sa caméra
Nos recommandations culturellesCe deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.
Michaël MélinardClose, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45
Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu caméra en main.
Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux formalisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proximité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.
Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.
Compétition Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »
Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9
Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.
Festival de Cannes 2022cinémabelgiqueCinéma japonais Le Figaro
La PMA pour toutes croule sous la demande
Agnès LeclairLes femmes célibataires représentent plus de la moitié des candidates à la procréation médicalement assistée.
Moins d’un an après le vote de la loi de bioéthique, les demandes de PMA pour toutes ne cessent d’augmenter. Au premier trimestre 2022, 5126 nouvelles demandes de consultations de couples de femmes et de femmes célibataires pour une procréation médicalement assistée avec don de spermatozoïdes ont été enregistrées, selon les derniers chiffres du comité de suivi de la loi. 2562 consultations ont été menées sur cette période pour ces nouvelles patientes, soit 854 par mois contre 653 par mois entre le 16 octobre et le 31 décembre 2021. 53 tentatives de PMA ont été réalisées.
Le nombre de prises en charge «s’accélère fortement», selon l’Agence de la biomédecine. Alors que les délais d’attente s’élèvent à près de quinze mois pour ces PMA avec don, cette prise en charge reste «très lente», dénonce Virginie Rio, du collectif Bamp!, une association de patients de l’assistance médicale à la procréation. «Les Cecos (Centre d’étude et de conservation des ovocytes et des spermatozoïdes humains) sont débordés. On savait que cela allait être difficile, car les couples hétérosexuels infertiles qui ont recours à la PMA galéraient déjà avant le vote de la loi. Cette situation était prévisible! Il n’y a qu’une trentaine de centres publics autorisés à faire du don de gamètes en France, souligne-t-elle. Aujourd’hui, des femmes quadragénaires se voient refuser des PMA alors que la loi les y autorise. D’autres continuent d’aller à l’étranger dans des cliniques privées car elles ne peuvent pas se permettre d’attendre».
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La forte proportion de femmes célibataires qui consultent en vue d’une PMA est un élément marquant de ce bilan. Les candidates à la maternité en solo représentent plus de la moitié des nouvelles demandes (53 % contre 47 % pour les couples de lesbiennes). «Après le vote de la loi, les femmes en couple sont venues en nombre, mais cette demande s’est un peu tarie dans les derniers mois. En revanche, les demandes de femmes célibataires continuent d’augmenter de manière impressionnante. La loi a libéré quelque chose. Nombre d’entre elles étaient sans doute freinées par le fait de devoir aller à l’étranger et par le coût de la démarche. Nous essayons d’absorber ce nouveau flux et de réduire les délais au maximum, mais nous n’y arrivons pas vraiment. Les moyens, notamment humains, sont encore insuffisants», relève le Pr Michaël Grynberg, chef de service médecine de la reproduction et préservation de la fertilité au sein de l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart (Hauts-de-Seine).
Une forte demande de la part des femmes seules
La PMA des femmes seules est un «impensé de la loi de bioéthique», pointe Virginie Rio. «Le nombre de demandes est impressionnant. Cela apparaît comme une surprise car le discours politique a été centré sur les couples de femmes. Pour les équipes médicales, cela soulève des questions éthiques qui n’ont pas été travaillées en amont, comme les demandes émanant de femmes très jeunes.»
Dans ce contexte tendu, les centres de PMA refusent certains profils. «La loi n’est pas complètement appliquée dans la pratique», dénonce Virginie Rio. Le Pr Michaël Grynberg regrette pour sa part que les textes donnent de faux espoirs à des femmes en les autorisant «à réaliser des inséminations artificielles entre 43 et 45 ans avec un très faible pourcentage de réussite». Pour s’organiser au mieux, l’AP-HP a par ailleurs décidé d’adopter une stratégie de prise en charge commune afin d’éviter que des patientes multiplient les demandes dans différents centres.
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L’autoconservation des ovocytes suscite également un intérêt de plus en plus vif. 2 553 femmes désireuses de congeler leurs gamètes ont fait une demande de consultation au premier trimestre 2022, soit 851 par mois contre 587 par mois à la fin de l’année 2021. 238 d’entre elles ont pour l’instant été prises en charge.
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À Lyon, des cortèges «en non-mixité» défileront lors de la Marche des Fiertés
L'an dernier, la tenue pendant la marche des Fiertés de cortèges «non-mixtes», notamment réservés «aux personnes racisées,» avait déjà été critiquée.
La fête des mères remplacée dans certaines écoles par la «fête des gens qu'on aime»
TÉMOIGNAGES - Des enseignants renoncent à célébrer les fêtes des mères et des pères afin de s'adapter «à la diversité des situations familiales». D'autres résistent à cette évolution.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
Le Figaro
Cyril Hanouna annonce la fin d’une de ses émissions sur C8 et convoite Laurent Ruquier
- Par
Sarah Lecoeuvre
- Mis à jour
le 01/06/2022 à 10:58
- Publié
le 01/06/2022 à 09:15
Dans une interview au Parisien, l’animateur star dresse le bilan de la saison et se projette pour la rentrée avec notamment le retour de «Face à Baba».
«On va arrêter “Balance ton post”.» Dans une interview accordée au Parisien , Cyril Hanouna annonce l’arrêt de son émission hebdomadaire du jeudi soir, diffusée en deuxième partie de soirée sur C8 depuis septembre 2020. En revanche, «Face à Baba», programme inventé pour l’élection présidentielle 2022 et qui a accueilli Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse ou encore Marine Le Pen, reviendra «une fois toutes les deux semaines en prime sous une nouvelle formule».
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«On aura plusieurs invités qui ont fait l’actu, de la première ministre au chef de la sécurité du Stade de France», complète l’animateur-producteur qui rappelle aussi que le talk-show «a battu un record d’audience sur la TNT avec plus de 2 millions de téléspectateurs (pour une émission en première partie de soirée)». Le premier numéro avec Éric Zemmour avait effectivement rassemblé 2,21 millions de personnes et 10,5% du public le 16 décembre 2021.
Marlène Schiappa chroniqueuse?
Depuis qu’il règne en maître à C8, Cyril Hanouna a toujours aimé débaucher des stars de télé boudées ou complètement écartées par leur groupe d’origine à l’instar de William Leymergie, Patrick Sabatier, Vincent Lagaf’, Benjamin Castaldi ou encore Julien Courbet. Cette année, Cyril Hanouna convoite une nouvelle personnalité: Laurent Ruquier. «Si j’ai un mec à faire venir sur C8, c’est lui», assure celui a déjà recruté son compagnon Hugo Manos dans «TPMP People». «On voulait qu’il anime un prime un peu culturel en hebdo. Pour moi, Laurent fait partie des animateurs les plus talentueux, avec Jean-Luc Reichmann. Je l’adore. Il sait tout faire», souligne-t-il, précisant toutefois que l’intéressé avait décliné sa proposition.
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«Mais on reviendra à la charge la saison d’après. Pareil à la fin du contrat de Michel Drucker», complète le conquérant Cyril Hanouna qui a, de son côté, reconduit son contrat avec la chaîne du groupe Canal+, trois saisons supplémentaires (jusqu’à 2026) à 35 millions d’euros par an. Côté chroniqueurs, il adorerait que sa bande s‘agrandisse avec des anciens du gouvernement comme Jean-Baptiste Djebbari ou Marlène Schiappa. Pour cette dernière, il a aussi en tête un projet de libre antenne. «Je lui ai parlé d’une émission intitulée “Allô Marlène” où elle aiderait des gens le soir. Plus en radio, d’ailleurs. Mais on n’a pas le diffuseur», ajoute-t-il..
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Le Figaro
Un rare exemplaire de la première édition de Harry Potter à vendre : 230.000 euros, prix de départ
L'exemplaire du premier tome de la saga, dans l'édition publiée à 500 exemplaires en 1997, est signé par J. K. Rowling.
Une première édition de Harry Potter et la pierre philosophale, comportant quelques erreurs et signée par l'auteur J.K. Rowling, va faire l'objet d'une vente privée chez Christie's à Londres. La maison de vente aux enchères invite à faire des offres à partir de 200.000 livres (234.679 euros).
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Il s'agit de l'un des 500 exemplaires du livre qui ont été imprimés lors d'un premier tirage en 1997 avec couverture cartonnée. Trois cents d'entre eux ont été envoyés à des bibliothèques. L'exemplaire vendu par Christie's, dans le cadre de sa prochaine exposition The Art of Literature: Loan and Selling Exhibition, fait partie des 200 autres.
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«Il y a quelques éléments qu'ils semblaient avoir mal compris dans la production du livre», a déclaré Mark Wiltshire, spécialiste des livres imprimés et co-commissaire de l'exposition. «Sur la quatrième de couverture, par exemple, "philosophale", qui est bien sûr un mot-clé... est mal orthographié "philospher", ce "o", ce deuxième "o" est manquant. De même, à la page 53, dans la liste des objets que les élèves doivent emporter à Poudlard, "une baguette" est répétée deux fois.»
Alors que J.K. Rowling était inconnue à l'époque, le livre sur le monde magique des sorcières et des magiciens est devenu un énorme succès dans le monde entier, engendrant une série entière et une énorme franchise cinématographique. «À bien des égards, ce livre est la manifestation physique d'un souvenir magique pour tant de gens et c'est ce qui le rend si désirable», a déclaré Mark Wiltshire. La présentation de lots de la vente Art of Literature de Christie's est ouverte au public du 7 au 15 juin.
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Un Pont de Waterloo de Monet, entre brume et lumière, en vente fin juin à Londres
Datée de 1904, la toile impressionniste devrait s'évaporer à plusieurs dizaines de millions de dollars chez Christie's, moins d'un mois après la vente à 75,9 millions d'une vue du Parlement britannique signée du même peintre.
L'Humanité
Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence
Nos recommandations culturellesAvec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.
Michaël MélinardPlan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52
Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.
En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.
Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie.
Festival de Cannes 2022Cinéma japonais L'Humanité
Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît
ActuDans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.
Pierre BarbanceyAtlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn
C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.
La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.
Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.
Un Certain Regard À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin
Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48
Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.
Festival de Cannes 2022Arlescinéma Le Figaro
Finale de la Ligue des champions au Stade de France : 40.000 fraudeurs... Ou à peine 3000?
Luc LenoirLA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué une «fraude massive et industrielle» à l'entrée, principalement du fait de supporters Britanniques. L'UEFA n'a de son côté scanné que 2860 faux billets.
LA QUESTION. Albion a-t-elle été à ce point perfide ? À en croire le gouvernement français, le grand chambardement qui aura entouré la finale de la Ligue des Champions samedi 28 mai à Paris aurait une origine : le débarquement des fraudeurs britanniques, venus saturer les abords du Stade de France. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a ainsi évoqué lundi «une fraude massive et industrielle». «30.000 à 40.000 supporters britanniques se sont présentés devant le stade, sans billet ou avec un faux billet. 70% des billets présentés au préfiltrage étaient faux», annonçait le ministre, qui précisait plus tard qu'une enquête sur le sujet avait été ouverte par le parquet de Bobigny. De son côté, l'UEFA a annoncé n'avoir scanné que «2860» billets frauduleux, soulignant qu'il pouvait en exister plus. Quelle estimation réelle de la fraude peut-on faire ?
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VÉRIFIONS. Bien entendu, l'ensemble des billets disponibles a été vendu, soit 80.000 places pour le Stade de France. Si l'on ajoute 40.000 supporters munis de faux billets ou tentant d'entrer sans document, l'ensemble des personnes en déplacement vers la plaine Saint-Denis en cette fin de journée, samedi 28 mai, aurait été d'environ 120.000 personnes.
Un chiffre qui ne correspond pas à la réalité des estimations de transports vers la zone. La RATP indique au Figaro avoir acheminé 69.000 personnes via la ligne 13 du métro et les RER B et D opérés avec la SNCF (la ligne 12, moins fréquentée, est en cours de comptabilisation). Le ministère de l'Intérieur a cité le chiffre de 16.000 personnes venues en cars, portant ainsi le total des spectateurs venus en transports collectifs à 85.000.
Encore faut-il à cette étape retrancher les 6000 fans madrilènes accueillis dans leur «fan zone» dans le parc de la Légion d'Honneur à Saint-Denis, et donc venus par les mêmes lignes de RER et de métro. 79.000 personnes ont donc fait le déplacement vers le stade en transports en commun ou en car. Il faudrait, pour arriver à 110.000 ou 120.000 entrants, que 31.000 à 41.000 autres personnes soient venues en voiture personnelle, taxi ou VTC, ou via la ligne 12. Mardi, la Fédération Française de Football allait toutefois dans le sens du ministère en annonçant dans un communiqué que «110.000 personnes s'étaient rendues au Stade de France» sur la base d'informations recueillies auprès de ses partenaires opérateurs du match, et en assurant que «35.000 personnes supplémentaires, en possession de faux billets ou sans billets», avaient causé les troubles.
Il faudrait ainsi imaginer des dizaines de milliers de Britanniques prenant d'assaut le Stade pour entrer illégalement... Mais sur place, aucun témoignage ne corrobore cet afflux massif. Selon Pierre Barthélémy, avocat de supporters français interrogé par BFMTV, «ce serait la moitié du stade, personne n'a constaté autant de monde repartir au moment du match», constate-t-il, ajoutant que «pour avoir attendu une heure à la porte des supporters de Liverpool, on a constaté qu'il y a eu environ dix interpellations pour faux billet».
Deux stades de filtrage
Au-delà des estimations officielles, un seul chiffre est pour l'instant certain, celui de l'UEFA, qui a annoncé avoir scanné 2860 faux billets. Mais il n'est pas pour autant fiable pour obtenir une vue d'ensemble de la fraude, car obtenu en «second filtrage». Un premier filtrage était réalisé par des agents privés, pour contrôle d'éventuels objets dangereux, auquel l'UEFA a rajouté un contrôle au stylo chimique des billets papiers, ou un premier contrôle de QR Code en cas de billet numérique. L'UEFA n'a pas communiqué sur la fraude au premier barrage, qui aurait permis de connaître précisément l'ampleur du phénomène. La FFF évoque «plus de 60% de faux» à un préfiltrage effectué au niveau du RER, selon les stadiers qu'elle employait. Le Figaro a interrogé la Fédération mais n'a pas encore obtenu de précisions sur la détermination de ce pourcentage, notamment s'il repose sur l'ensemble des entrées ou celles des fans britanniques.
Après ce premier arrêt, les spectateurs avançaient vers un second point de contrôle, présentant leur billet à des bornes, pour un passage au tourniquet. D'autres agents de sécurité étaient chargés de surveiller les éventuels débordements, et de procéder à une palpation. C'est à cette étape que les quelque 2860 billets frauduleux ont été détectés. Les machines ont d'ailleurs bientôt cessé de fonctionner, et des scènes de débordement ont été filmées. Ce chiffre semble donc incomplet, mais il est difficile de se baser sur cette quantité pour extrapoler et obtenir «30.000 à 40.000» tentatives de fraude.
Quant à la police, elle n'était pas chargée de ces missions, mais d'assurer la sécurité sur place. Comme l'indique la Préfecture de Police au Figaro, «les contrôles étaient assurés des agents privés, les forces de l'ordre étant positionnés avant le premier barrage en mission bélier et en appui feu en cas de détection d'un individu dangereux, et entre les deux barrages pour des patrouilles».
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Les Britanniques sans billet étaient dans leur «fan zone»
Le gouvernement n'accuse pas les 30.000 à 40.000 personnes de fraude, mais additionne les faux billets et les «sans-billets». Beaucoup de ces derniers s'étaient en fait dirigés vers l'autre «fan zone», près de la place de la Nation. Des vidéos mouvementées prouvent d'ailleurs, s'il en était besoin, la présence de nombreux supporters de Liverpool à cet endroit. Le parc jaugé à 44.000 personnes y était rempli. Ronan Evain, de l'association Football Supporters Europe, estimait d'ailleurs l'affluence de la «fan zone» à 45.000 personnes, qualifiant de «délirante» l'estimation de fraude du gouvernement. «Les faux billets, c'est le lot de toute finale. Mais nullement dans les proportions annoncées. On n'est pas du tout dans une fraude à grande échelle», conclut-il.
Les chiffres du gouvernement de 30.000 à 40.000 «fraudeurs ou personnes sans billets» ne sont donc plausibles que si l'on intègre ce deuxième espace dédié aux fans britanniques. Malgré cela, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a maintenu ses accusations de manque de rigueur et de contrôle des supporters par le club de Liverpool, ainsi que ses critiques de l'UEFA. L'organisation «doit comprendre ce qui s'est passé», estime-t-elle, précisant que cette dernière a accepté qu'il n'y ait pas un recours exclusif à l'application mobile, qui aurait empêché les falsifications de billet.
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Le club a répondu au gouvernement français par la voix de son président Tom Werner, qui a demandé des excuses, et décrit des fans «traités comme du bétail» et «agressés par des gangs» à Saint-Denis. Quant à l'UEFA, elle a annoncé l'ouverture d'une enquête indépendante sur le fiasco de la finale. Interrogée par Le Figaro, l'institution confirme que Liverpool avait bien demandé des billets papier.
Un dernier élément semble enfin corroborer les estimations officielles, sans les confirmer néanmoins puisqu'il s'agit d'une note d'avant-match de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) datée du 25 mai, qui prévoyait «environ 50.000 supporters anglais présents dans la capitale française et qui ne seront pas détenteurs de billets». Le document souligne que certains fans «seront en possession de faux billets et tenteront de les utiliser pour accéder au stade», mais n'indique pas dans quelle proportion.
En résumé, les chiffres avancés par le gouvernement ne permettent pas de confirmer une fraude massive au Stade de France. Des tentatives de fraude ont bien été observées, mais la grande majorité des fans britanniques «sans billets» se sont plutôt dirigés vers la fan zone qui leur était dédiée sur le cours de Vincennes à Paris. Cela représente en effet plusieurs dizaines de milliers de personnes, parfois turbulentes... mais fort éloignées géographiquement du lieu du match.
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Le Figaro
Les films et séries à voir en juin sur Netflix
Qui dit début du mois dit nouveautés sur la plateforme avec des programmes inédits comme Nouvelle École, de l'humour avec La Tour Montparnasse infernale ou encore des séries à succès façon Peaky Blinders.
Pour se décrocher la mâchoire
La Tour Montparnasse infernale (1er juin)
Floor is Lava (3 juin)
Love & Anarchy (16 juin)
Snoop Dogg's F*cn Around Comedy Special (16 juin)
Seul face à l'abeille (24 juin)
Pour avoir des sueurs froides
La Dernière Maison sur la gauche (1er juin)
Une mère parfaite (4 juin)
Le Daim (19 juin)
Pour sortir des sentiers battus
Akira (1er juin)
Robin des Bois (1er juin)
Lara Croft : Tomb Raider, le berceau de la vie (1er juin)
Spriggan (18 juin)
En vidéo, le documentaire de Jennifer Lopez : Halftime
Pour en savoir plus
Mr. Good : Flic ou baron ? (3 juin)
Jennifer Lopez : Halftime (14 juin)
Dans la peau de nos animaux (22 juin)
Pour partir en Corée
Demain (6 juin)
My Liberation Notes (6 juin)
Money Heist Korea (24 juin)
Pour les fans de nouveauté
Borgen, le pouvoir et la gloire (2 juin)
Le Haut du panier (8 juin)
Nouvelle école (9 juin)
Bastard !! – Heavy Metal, Dark Fantasy (30 juin)
Pour sentir battre son cœur
First Kill (10 juin)
Patient (15 juin)
Loving (15 juin)
Pour connaître enfin la suite
Peaky Blinders (10 juin)
Umbrella Academy (22 juin)
Pour retourner en enfance
The Florida Project (1er juin)
Le Monde secret des Emojis (1er juin)
Spider-Man : New Generation (30 juin)
Adèle Exarchopoulos : «Les enfants sentent tout. D'après mon expérience avec mon fils, j'y crois énormément»
L'actrice est sur la Croisette dans Les Cinq Diables, de Léa Mysius, où elle interprète la mère d'une petite fille aux pouvoirs magiques.
Regarder la vidéo
Julia Ducournau, réalisatrice de Titane : «Je refuse de m'interdire des choses à cause d'une prétendue bienséance»
En 2021, avec Titane, elle est devenue la deuxième réalisatrice de l'histoire du Festival de Cannes à recevoir la Palme d'or. Rencontre avec une audacieuse dont l'univers radical bouscule les stéréotypes.
Déborah Lukumuena : «Je n'ai pas eu de modèles dans le cinéma car il n'y a pas grand monde qui me ressemble physiquement»
L'actrice découverte dans Divines est l'une des figures importantes d'un cinéma en pleine révolution. Elle était l'invitée du 5ème talk Women In Motion, à Cannes.
L'Humanité
Congés payés annuels : passé le délai du 31 mai, il n’est pas (toujours) trop tard
ActuLe 31 mai arrive, et tous les congés acquis durant l’année devront être soldés à cette date, au risque de les perdre. Toutefois, il est possible de reporter un reliquat, sous conditions.
Mélanie MermozPlus que quelques jours avant le 31 mai ! Dans la majorité des entreprises, à cette date, vous devez avoir pris tous vos congés. C’est en effet à ce moment que se clôt la période de référence. Pour éviter de les perdre, certains se résolvent à « poser des jours » en catastrophe au mois de mai, mais cela ne suffit pas toujours.
En cas de congé maternité ou d’arrêt maladie
S’il vous reste des jours de congé, est-ce possible de les reporter à l’année suivante ou sont-ils perdus ? Tout dépend d’abord de la raison pour laquelle vous n’avez pas pu prendre ces congés. En cas de congé maternité, de congé d’adoption (L.3141-1) ou d’arrêt maladie, vous êtes en droit de les reporter. En cas d’arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident de travail, vous bénéficiez évidemment aussi de ce droit au report. Attention toutefois, si vous tombez malade pendant vos congés, les jours de congé qui tombent pendant l’arrêt maladie sont considérés comme pris et ne peuvent être reportés.
En dehors de ces cas, tout dépend de l’entreprise où vous travaillez. Si votre temps de travail est annualisé, un accord d’entreprise ou de branche peut prévoir que les congés non pris au 31 mai puissent être posés avant le 31 décembre. Des conventions collectives ou des accords d’entreprise, ou simplement l’usage, peuvent aussi autoriser le report des congés payés au-delà du 31 mai. Sinon, il est toujours possible de le demander à votre patron, mais il n’est pas tenu d’accepter.
Empêchement et indemnités
Si vous n’avez ni pu prendre vos congés ni les reporter, il peut être possible d’en obtenir le paiement. Cela dépend toutefois des raisons qui vous ont poussé à ne pas prendre ces congés. Si ce sont des considérations personnelles, votre employeur n’est pas tenu de vous payer ces journées de congé, elles sont alors perdues. En revanche, si votre employeur vous a empêché de prendre vos congés, il est tenu de vous verser une indemnité compensatrice.
Si vous aviez posé des dates de congé et qu’il vous les a annulées, c’est simple. Si votre charge de travail vous a conduit à ne même pas envisager de les poser, c’est plus compliqué, il faudra pouvoir prouver la faute de votre employeur devant les prud’hommes, des dommages et intérêts pourront alors vous être versés. Afin de garantir le droit au repos des salariés, il est interdit de leur proposer de remplacer la prise des congés par le paiement de ces journées.
S'il existe un compte épargne-temps
Les entreprises qui ont mis en place un compte épargne-temps (CET) font toutefois exception. Les salariés peuvent alors reporter une partie de leurs congés (au-delà de quatre semaines), qui sont accumulés et peuvent être utilisés à l’occasion d’un congé sabbatique ou pour permettre un départ en retraite précoce. Certains accords permettent que, dans le cadre d’un CET, les jours de congé accumulés (au-delà de la cinquième semaine) puissent être payés.
Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait proposé de généraliser les CET, de les rendre transférables et de permettre de payer les jours non pris. Alors que les fins de mois deviennent de plus en plus difficiles, certains pourraient être tentés de sacrifier leur droit au repos.
droit du travail Le Figaro
Assurance vie, prêts immobiliers, droit au compte bancaire... Ce qui change au 1er juin
Théo GIANGRÉCOL'arrivée du mois de juin s'accompagne de nombreuses nouveautés. Le Figaro fait le point sur les dispositifs qui entrent en vigueur.
Le mois de juin marque également le coup d'envoi de nouveaux dispositifs qui pourraient directement vous concerner.
Ce qui change dès le 1er juin
- Des frais de gestion plus transparents pour le Plan Epargne Retraite et l'assurance-vie
Très populaires auprès des Français, les Plans Épargne Retraite (PER) et les contrats d'assurance-vie vont connaître une certaine amélioration de la transparence de leurs conditions à partir du premier jour du mois. En effet, les distributeurs devront afficher, sur leur site internet, l'ensemble des frais de gestion relatifs à ces deux produits d'épargne. Un rapport du Comité Consultatif du secteur financier de juillet 2021 avait déjà montré que «l'information sur ces frais est peu accessible sur les sites internet de nombreux établissements, avec des informations très parcellaires». L'objectif est donc d'afficher clairement les frais totaux; éléments absolument nécessaires au client afin que ce dernier dispose de l'ensemble des informations nécessaires à une meilleure comparaison des offres.
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Ces frais seront d'ailleurs répertoriés au sein d'un tableau standard faisant alors l'inventaire des différentes catégories de droits d'entrée, de frais annuels et ponctuels que l'on peut trouver selon les types de contrats souscrits. Ce tableau récapitulatif des différentes catégories de PER et d'assurance-vie est le fruit d'un accord conclu le 2 février 2022, entre les différents producteurs et distributeurs français de ce type de contrats, sous l'égide du Ministère de l'Économie.
- Un accès facilité aux prêts immobiliers pour les anciens malades du cancer
Il s'agit d'une avancée fondamentale pour les personnes ayant vaincu le cancer ou l'hépatite C. Cinq ans après leur guérison, les anciens malades pourront désormais obtenir un crédit immobilier, aux mêmes conditions ou obligations que les autres. La Loi n°2022-270 du 28 février 2022 cherche ainsi à « mettre fin aux discriminations injustes dont sont victimes nombre d'emprunteurs immobiliers ayant été malades, ou l'étant encore », comme l'avait précédemment souligné le Sénat. Ce droit à l'oubli couvrait, jusqu'à présent, une période de 10 ans. Cette nouvelle disposition devrait être étendue, au plus tard le 31 juillet prochain, pour de nouvelles maladies, comme le diabète. Par ailleurs, pour l'ensemble des emprunts inférieurs à 200.000 € et dont l'échéance de remboursement intervient avant les 60 ans du futur bénéficiaire du prêt, le questionnaire de santé qui lui était jusqu'ici demandé sera supprimé. De plus, aucun examen médical ne peut être demandé à l'assuré de la part de l'assureur.
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Enfin, cette même loi ouvrira également la possibilité, à partir du 1er juin, de résilier et de changer à «tout moment d'assurance emprunteur», et ce, «sans frais» pour les nouveaux prêts, et à partir du 1er septembre pour les contrats en cours à cette date.
Ce qui devrait changer au cours du mois
- Simplification des procédures entourant le droit au compte bancaire
Les personnes ayant fait la demande d'ouvrir un compte bancaire et qui n'ont pas reçu de réponse dans les 15 jours suivants pourront, à partir du 13 juin, se tourner directement vers la Banque de France. Un décret datant du 13 mars 2022 a donc facilité les recours de particuliers - dépourvus de compte de dépôt - directement auprès de la principale institution bancaire du pays. La fourniture de la preuve de la démarche entreprise remplacera donc, à partir de cette date, l'attestation de refus d'ouverture de compte produit par la banque concernée; document souvent difficile, voire impossible à obtenir.
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Avec ce nouveau dispositif, la Banque de France pourra choisir l'établissement bancaire situé à côté du domicile du demandeur ou un établissement de son choix. Une fois désignée, la banque devra, dans les trois jours, indiquer aux demandeurs l'ensemble des documents nécessaires qu'il devra fournir en vue d'ouvrir un compte. En cas de refus, elle devra en informer obligatoirement les raisons auprès de la Banque de France.
- Début de la phase d'admission principale sur Parcoursup
À partir du 2 juin, les étudiants recevront sur le portail Parcoursup les premières propositions d'admission. Ils devront obligatoirement répondre à chacune d'entre elles selon les délais indiqués sur leur dossier. Pour les élèves n'ayant reçu aucune proposition d'admission, ceux-ci pourront, à partir de cette date, demander un accompagnement individuel ou collectif dans leur lycée. À l’issue de cette phase «d'admission principale», la phase «d'admission complémentaire» ouvrira, elle, le 23 juin.
- Fin de la prolongation du plafond de 38€ des titres-restaurant
Alors que celui-ci avait été prolongé en février dernier, le plafond de paiement de 38 euros des titres-restaurants (Ticket restaurant, Chèque déjeuner, Pass restaurant...) prendra fin le 30 juin prochain. Cette mesure avait été prise pour soutenir un secteur de la restauration lourdement impacté par la crise sanitaire. Le plafond était auparavant établi à 19€.
- Fin de la déclaration de ses impôts en ligne pour les départements de la Zone 3
Les habitants des départements de la Zone 3, soit allant de la Meuse (55) à Saint-Pierre-et-Miquelon (975) ont jusqu'au mercredi 8 juin pour faire leur déclaration d'impôts en ligne. Les départements de la Zone 2 [de la Corse à la Meurthe-et-Moselle] ont jusqu'au mardi 31 mai.
Les fortes chaleurs révèlent les difficultés de la filière de fraises françaises
Le sud-ouest de la France a particulièrement été touché par cette vague de chaleur qui a engendré des pertes records de fraises.
Crise de l'énergie : Londres veut prolonger la vie de ses centrales à charbon
Cette décision est liée aux risques de coupures d'électricité qui pourraient affecter les foyers anglais l'hiver prochain.
Le Figaro
Guerre en Ukraine: les Danois votent sur leur participation à la défense de l’UE
DÉCRYPTAGE - L’État membre de l’UE, l’un des plus eurosceptiques, va se prononcer par référendum sur la levée de la dérogation sur la politique de défense et de sécurité qui lui est octroyée depuis trente ans.
À Copenhague
L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a changé la donne au Danemark, l’un des États membres les plus eurosceptiques de l’Union européenne, qui organise mercredi un référendum sur la levée de la dérogation sur la politique de défense et de sécurité commune octroyée, à sa demande, par ses partenaires depuis trente ans. «Face à une Russie agressive, nous devons tous nous serrer les coudes au sein de l’Otan mais aussi de l’UE», a martelé durant la campagne la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, plaidant vigoureusement pour «une coopération de défense européenne forte dans un monde peu sûr où nous devons participer pleinement».«Dans un continent en guerre, le Danemark est trop petit pour rester seul», constate-t-elle encore, exhortant les Danois à voter oui pour montrer «leur solidarité avec la famille européenne face à un ennemi imprévisible».
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Cet appel est soutenu par 10 des 13 partis du Parlement, et largement entendu par l’opinion. Même le socialiste Holger K. Nielsen, à l’origine de cette exemption, a reconnu que «l’unité et la solidarité européenne sont nécessaires après l’agression de Poutine contre l’Ukraine». Selon un dernier sondage diffusé à la veille du scrutin, 65 % des citoyens s’apprêtent à mettre le bulletin «Ja» dans l’urne, un chiffre record, contre 35 % de «Nej». 22 % sont encore indécis. Ce ralliement spectaculaire à la politique de défense européenne est nourri par l’inquiétude croissante face à la poursuite de l’invasion russe en Ukraine, selon les sondeurs.
«Les Russes arrivent!» Comme un signe prémonitoire, une banderole sur la façade du musée de Bornholm, l’île du royaume scandinave la plus exposée dans la mer Baltique, annonce une exposition sur l’arrivée des soldats soviétiques libérateurs en 1945 et qui ont mis plus de onze mois pour en partir. «Les Russes, qui ont bombardé Bornholm pour déloger les Allemands et qui l’ont occupée pendant près d’un an, ont laissé des souvenirs douloureux. Et soixante-dix-sept ans après, les insulaires sont toujours marqués par ce passé, préoccupés par leurs voisins imprévisibles», explique l’historien et directeur de Bornholms Museum, Jacob Bjerring-Hansen. «La peur d’une nouvelle invasion soviétique et d’une troisième guerre mondiale était grande durant la guerre froide, car Bornholm faisait face au rideau de fer», rappelle-t-il.
e pense, à l’instar de la majorité des 40.000 habitants, que l’Alliance atlantique menée par les États-Unis est absolument le garant de notre sécurité
L’agression de la Russie en Ukraine «a fait renaître la crainte dans les esprits des gens qui misent plus sur le parapluie protecteur de l’Otan que sur la défense européenne pour se protéger des Russes», note-t-il. Âgé de 3 ans lors du débarquement de l’Armée rouge, Carl Ilsoee, ancien officier de réserve, partage le même sentiment. «Je pense, à l’instar de la majorité des 40.000 habitants, que l’Alliance atlantique menée par les États-Unis est absolument le garant de notre sécurité.»
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«Le référendum sur la suppression de l’exemption sur la défense commune joue un moindre rôle. L’Otan et surtout son fer de lance américain nous rassurent le plus», confie Carl Ilsoee. Il a été «soulagé» de voir le 27 mai un bataillon d’artillerie US participer à des manœuvres conjointes avec les forces danoises, «Defender-Europe 22», à l’aéroport de Ronne, avec simulation de tirs de roquettes Himars, qui peuvent atteindre des cibles jusqu’à plusieurs centaines kilomètres, mettant l’enclave russe de Kaliningrad, sur la rive en face de la Baltique, à portée de tir.
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Climat de tension
En dépit de ce climat de tension créé par Moscou, le Parti du peuple danois (DF, populiste), à Bornholm, défend bec et ongles, avec la Liste de l’unité (extrême gauche) et les Nouveaux Bourgeois, le maintien de la dérogation sur la défense européenne. «La défense et la sécurité de notre pays, et de Bornholm en particulier, sont mieux garanties par l’Otan et nos alliés américains qu’avec l’UE qui aspire, comme le souhaite le président français Macron, à créer une armée commune dont nous ne voulons pas», insiste sa représentante Linda Kofoed Persson.
Point d’ancrage stratégique dans la nouvelle situation sécuritaire en Europe, Bornholm est devenue en pleine campagne référendaire un sujet de discorde entre Copenhague et Moscou. L’ambassadeur russe à Copenhague, Vladimir Barbin, a mis en garde contre les manœuvres dano-américaines visant à entraîner une sécurisation rapide de Bornholm et de la mer Baltique. «Elles contribuent à accroître les tensions dans cette zone de la Baltique et font de l’île une tête de pont militaire potentielle pour les États-Unis.» D’autant que le gouvernement danois a décidé, le 10 février, d’accueillir pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale des troupes et du matériel américain sur son sol. Mais un oui à l’engagement danois dans la politique de défense de l’UE va affaiblir l’Otan, avancent les partisans du non lors de la campagne en demi-teinte sur l’île, à l’image du reste du pays.
Le Danemark n’a pas suffisamment de ressources en hommes et en matériel pour participer pleinement aux missions de l’UE, de l’Otan et de l’Onu
À 160 km de là, la chef du gouvernement a balayé cet argument lors de sa tournée, samedi, dans les rues de Copenhague. Interpellée par Anna, une infirmière, à ce sujet, elle a rappelé que «le secrétaire général de l’Otan l’a dit très clairement: renforcer la politique de défense de l’UE, c’est renforcer l’Alliance atlantique». Mais pour le chercheur Peter Viggo Jakobsen, de l’Académie de défense, «le Danemark n’a pas suffisamment de ressources en hommes et en matériel pour participer pleinement aux missions de l’UE, de l’Otan et de l’Onu, même si le gouvernement et le Parlement ont décidé de porter le budget de la Défense à 2,0 % du PIB dans les années à venir». Il ajoute: «Si les soldats danois doivent participer à des missions militaires de l’UE, cela se fera aux dépens d’autres opérations de l’Otan et les Nations unies. Il n’y a pas le choix.»
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Distribuant des roses, la première ministre se dit «persuadée que le Danemark peut jouer sur plusieurs fronts». À Brian, un eurosceptique qui craint «le spectre d’une armée européenne commandée par Bruxelles», elle assure que «le traité de l’UE ne le prévoit pas et que cela ne risquait pas d’arriver». Et d’ajouter pour le convaincre: «il y a besoin d’une coopération européenne en matière de défense plus musclée, au cas où un président américain du style de Trump se détournerait de l’Europe. Mais nous choisirons nous-mêmes les missions militaires de l’UE auxquelles nous voulons participer.»
Confiante à la lecture des sondages, tous concordants, elle a néanmoins une seule crainte: l’abstention d’électeurs qui pensent que la partie est déjà gagnée. Elle pourrait selon des analystes, profiter au camp du «Nej».
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
DÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
Guerre en Ukraine : des élus communistes russes lancent un appel à Poutine pour arrêter l'offensive
L'initiative a été lancée par des élus de l'Assemblée locale de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Leur direction a promis de les sanctionner.
Livraisons d'armes à l'Ukraine : Poutine met en garde Scholz et Macron contre une «déstabilisation» ultérieure
Lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz, le président russe a mis en garde sur les risques d'une «inondation» de l'Ukraine «avec des armes occidentales».
L'Humanité
Quand l’eczéma a la peau dure
ActuPeau sèche ou irritée, démangeaisons, plaques rouges... Bien que non contagieux, les symptômes de l’eczéma dit atopique peuvent perturber ou gâcher la vie sociale. Cette affection cutanée débute souvent au plus jeune âge pour évoluer par poussées et finir par disparaître à l’adolescence. Mais pas toujours.
Gaëlle BrièreTout d’abord, faisons le point sur l’eczéma. Il en existe deux types : l’eczéma allergique de contact et l’eczéma atopique, celui qui nous intéressera ici. « L’eczéma atopique est une maladie génétique liée à un fonctionnement anormal de la peau (plus poreuse aux irritants et aux allergènes) et du système immunitaire (système immunitaire hyperréactif) », selon la Fondation Eczéma. Cette maladie inflammatoire touche plus de 2,5 millions d’adultes en France (1).
Elle apparaît chez l’enfant entre 3 mois et 2 ans, et évolue ensuite par poussées pour enfin disparaître vers l’adolescence. Toutefois, dans 10 % des cas, elle persiste à l’âge adulte et peut également se déclarer chez près de 20 % des patients de plus de 20 ans (1). Les symptômes de la maladie se caractérisent par la peau sèche ou très sèche, des plaques rouges qui se situent souvent sur les mains, le visage ou les grands plis, des squames et des démangeaisons, des suintements, un épaississement de la peau, des marques de grattage.
Dans une version plus aiguë, la dermatite atopique chronique se transformera en dermatose grave avec des poussées vésiculeuses ou suintantes. On comprend dès lors les conséquences physiques et psychiques que ces poussées peuvent engendrer. Par ailleurs, les crises de démangeaisons peuvent être très intenses et fréquentes, de jour comme de nuit. Moral en berne, confiance en soi très atteinte, lien à l’autre et vie sociale altérés… l’eczéma véhicule des dommages collatéraux qui nécessitent parfois une prise en charge psychologique afin de soutenir les patients.
Plus persistant chez les femmes
Si l’eczéma est lié à une altération de la fonction barrière de la peau et fréquemment aussi à des antécédents génétiques (en général, il n’est pas rare que l’un ou les deux parents en souffrent aussi), de nombreux facteurs peuvent le favoriser. Citons, par exemple, le frottement avec de la laine ou des tissus synthétiques, la chaleur, la sueur, une hygiène un peu trop décapante de notre peau qui assèche cette dernière et, bien sûr, le stress. Un cercle vicieux, car si le stress accentue les crises d’eczéma, l’eczéma génère aussi beaucoup de stress. Enfin, une étude publiée fin 2021 par des chercheurs de l’université de Vérone (2) avance un lien probable entre période prémenstruelle et crises exacerbées de la maladie chez certaines patientes. Une piste intéressante à explorer, l’eczéma atopique touchant majoritairement les femmes.
Si l’on peut, dans un premier temps, adopter quelques gestes afin de préserver sa peau des agressions extérieures tout en lui apportant un maximum d’hydratation avec des émollients adaptés, il sera nécessaire de consulter un dermatologue ou un médecin afin de prendre en charge l’aspect purement physique de ce trouble. Les praticiens prescriront soit un traitement à base de corticoïdes, soit, lorsque c’est nécessaire, des traitements par voie générale qui viennent contrer l’inflammation. Sans oublier l’importance de la composante psychique, que l’on peut accompagner par l’hypnose ou encore l’acupuncture.
Santé L'Humanité
Recettes. Avec le printemps, vient le temps des asperges
ActuReconnue depuis l’Antiquité pour son goût subtil, l’asperge est aussi un légume aux vertus diurétiques particulièrement bon pour la santé.
Noé BlouinL’histoire de l’asperge a pris racine sur les rives sablonneuses du Nil. D’abord cultivée par les Égyptiens pour ses vertus médicinales en – 3000 avant notre ère, elle a par la suite remonté l’Europe au rythme des conquêtes grecques et romaines. Si l’Occident l’a laissée de côté durant le Moyen Âge, la cour de Louis XIV en a fait peu à peu un mets prisé à Versailles, puis en France, où la culture s’est propagée dans le nord du Pays. En Orient, où son aura n’a jamais faibli, elle était considérée comme aphrodisiaque en raison de sa forme suggestive.
De nos jours, une trentaine de variétés sont cultivées en France, entre le Sud-Ouest – la précoce asperge blanche des Landes possède même une IGP (indication géographique protégée) –, le Sud-Est et l’Alsace. À l’instar du vin, c’est surtout le terroir de production qui donne son goût et sa consistance au produit. S’il en existe aussi de pourpres, les asperges vertes et les asperges blanches sont les plus célèbres. Il s’agit en réalité du même légume, mais cultivé de manière différente. Les blanches poussent à l’abri du soleil, bien enfouies sous des butées dans la terre et d’épaisses bâches qui empêchent les pointes de recevoir la lumière. Lors de la récolte, les tiges sont lavées et stockées dans la foulée pour qu’aucun rayon lumineux ne vienne altérer son goût doucement amer et sa couleur ivoire. Les turions d’asperges vertes sont quant à eux récoltés une fois que la pointe émerge d’une vingtaine de centimètres du sol. Leur saveur est légèrement sucrée et douce, et ils peuvent se consommer sans être épluchés.
Riche en vitamine B9
En bon légume annonciateur du printemps, l’asperge se déguste fraîche de la mi-avril à la mi-juin. Il en existe bien évidemment en bocal, disponibles toute l’année, mais leur provenance n’est que très rarement française. Il est toutefois possible de faire des conserves maison, si l’on désire s’en délecter en hiver, notamment dans de savoureux veloutés. On peut aussi les blanchir quelques minutes à l’eau bouillante avant de les stocker huit mois au maximum au congélateur. Sur l’étal du primeur, il vaut mieux choisir des asperges droites, fermes et cassantes. À noter que plus sa partie basse est humide, plus elle a été récoltée récemment. Une fois achetées, elles se gardent environ trois jours dans un linge humide au réfrigérateur, mais, une fois cuites, il est impossible de les conserver.
Comme la plupart des légumes, l’asperge est riche en fibres et en nutriments utiles à l’organisme. Mais c’est surtout pour sa teneur en vitamine B9, une substance essentielle à la croissance cellulaire, contenue dans la tige, qu’elle est plébiscitée par les nutritionnistes. Composée à plus de 90 % d’eau, elle est également pauvre en calories. Précision : l’asperge verte est légèrement plus riche que la blanche, avec une petite trentaine de calories pour 100 grammes, contre une vingtaine pour sa cousine. Les deux sont aussi d’excellentes diurétiques et très efficaces contre la rétention d’eau dans l’organisme.
Tagliatelles d’asperges vinaigrette et leur merlu au court-bouillon
Ingrédients pour 4 personnes Une botte d’asperges d’un beau calibre (environ 1,5 kg), 1,2 kg de merlu, 1 oignon, 33 cl de vin blanc, 1 échalote, Sel et poivre, 1 carotte, 1 bouquet garni, 3 c. à soupe d’huile d’olive, quelques brins de persil, 1 c. à café de moutarde, 1 citron 2 c. à soupe de vinaigre de vin (ou balsamique).
- Si cela n’est pas déjà fait par le poissonnier, enlever la tête et la queue puis vider, écailler et laver le merlu.
- Verser le vin blanc et 33 cl d’eau dans une grande cocotte, ajouter la carotte épluchée et grossièrement découpée, l’oignon et le bouquet garni. Cuire à feu vif un bon quart d’heure. Baisser ensuite le feu et plonger le poisson dans le bouillon.
- Laisser mijoter le tout jusqu’à la cuisson du merlu (environ un quart d’heure). Retirer le poisson du feu et le laisser refroidir. Le bouillon peut se congeler pour réaliser une future sauce ou une soupe.
- Découper l’asperge en fines lamelles dans le sens de la longueur à l’aide d’une mandoline ou d’un économe large. Les asperges vertes n’ont pas besoin d’être épluchées. On peut cependant retirer les petites aspérités triangulaires le long de la tige, moins agréables à manger que le reste.
- Mettre à bouillir une casserole d’eau salée. Y plonger les tagliatelles d’asperges pendant 2 à 3 minutes, puis les retirer. Réaliser une vinaigrette avec l’huile d’olive, le vinaigre, une pointe de jus de citron, la moutarde, le persil haché et l’échalote finement ciselée. Enlever l’arête centrale et la peau du poisson, dresser tous les éléments et servir avec la vinaigrette.
Stérilisateur. Le gaz, ça conserveQualité gustative discutable et empreinte carbone souvent importante, les asperges en bocal n’ont pas vraiment bonne réputation. Mais à cause de leur courte saison de récolte, si l’on désire en manger toute l’année, pas le choix, il faut les conserver. Voilà pourquoi opter pour un stérilisateur à gaz, plus économique que l’électrique et également pratique pour toutes sortes de mets. Stérilisateur à gaz Guillouard, à partir de 64,90 euros
Casserole. Une cuisson à la verticaleLa meilleure façon de cuisiner des asperges. Tout en verticale, cette casserole spécialement conçue pour les asparagacées permet une cuisson homogène entre la pointe tendre, chauffée à la vapeur d’eau, et la base plus dure, placée tout près du feu. Casserole à asperges Horwood, de Bijenkorf, 27,99 euros
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Bon et sainrecettes Le Figaro
Affaire Mis et Thiennot : une septième requête en révision déposée
Raymond Mis et Gabriel Thiennot avaient été condamnés en juillet 1950 pour le meurtre d'un garde-chasse qu'ils ont toujours nié.
Les familles de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, condamnés il y a plus de soixante-dix ans pour le meurtre d'un garde-chasse qu'ils ont toujours nié, ont déposé mercredi 1er juin une septième requête en révision en vue de leur réhabilitation, a annoncé leur avocat.
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«C'est une septième requête et nous espérons la dernière qui vient demander à la commission d'instruction de la Cour de révision d'annuler les condamnations de Raymond Mis et Gabriel Thiennot prononcées en 1950», a déclaré Me Pierre-Emmanuel Blard. La demande émane des familles des deux hommes, la veuve et les trois enfants de Gabriel Thiennot, décédé en 2003, et l'ancienne compagne de Raymond Mis, mort en 2009.
Une «erreur judiciaire»
Raymond Mis et Gabriel Thiennot avaient été condamnés en juillet 1950, au terme d'un troisième procès, à quinze ans de travaux forcés pour le meurtre de Louis Boistard, un garde-chasse retrouvé mort le 31 décembre 1946 dans un étang de Saint-Michel-en-Brenne (Indre). Arrêtés avec un groupe d'autres chasseurs, Raymond Mis et Gabriel Thiennot étaient passés aux aveux début 1947 au cours de neuf jours de garde à vue, avant de se rétracter. Ils n'ont ensuite jamais cessé de clamer leur innocence, dénonçant de graves sévices subis et des aveux signés sous la torture.
Les deux hommes ont été graciés en 1954 par le président de la République René Coty, mais cette grâce ne vaut pas annulation de leur condamnation. Dans le long combat pour dénoncer une «erreur judiciaire», poursuivi à leur mort par leurs proches, six précédentes demandes en révision de leur procès ont été rejetées par la justice, la dernière en 2015. La nouvelle requête s'appuie sur une évolution législative qui permet depuis décembre d'obtenir l'annulation de procès-verbaux «dès lors que les aveux ont été obtenus sous la violence», a rappelé Me Blard.
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«Nous demandons à la commission d'instruction d'annuler tous les procès-verbaux sur lesquels Raymond Mis et Gabriel Thiennot ont tenu des propos sous la torture», a expliqué l'avocat des familles. «En dehors des aveux de Raymond Mis et Gabriel Thiennot, le dossier pénal est vide», a-t-il affirmé. La saisine de la commission d'instruction n'est qu'une première étape. Elle devra d'abord statuer sur la recevabilité de la requête, avant d'éventuellement saisir la Cour de révision. Le comité de soutien Mis et Thiennot, très actif depuis des dizaines d'années, tiendra une conférence de presse à 14h00 à la mairie du XIVe arrondissement de Paris.
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ENQUÊTE - Ce droit permet à une ex-épouse, ou plus rarement à un ex-époux, de toucher une importante somme d'argent au moment du divorce. «Ce système présente les femmes comme des créatures faibles», dénonce l'avocate Olivia Uzan.
Études de médecine: la fin de l’eldorado belge pour les Français?
ENQUÊTE - Les étudiants français sont toujours plus nombreux à tenter leur chance en Belgique francophone: en 2021, ils représentaient près de 35% des candidats à l’examen d’entrée. Mais le remplacement de cet examen par un concours pourrait changer la donne.
L'Humanité
Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
www.bioethanolcarburant.combiocarburants L'Humanité
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles L'Humanité
Arles, de monuments en expos
Actu« Puissent les artistes se retrouver à Arles », disait Van Gogh. Mais nul besoin d’un regard digne du maître néerlandais pour en apprécier la splendeur. Patrimoine extraordinaire, offre muséale hors pair et dynamisme solaire : Arles se dévoile au gré d’une balade libre et inspirante.
Marie MersierNichée entre les Alpilles et la Camargue, dont elle est la capitale, Arles est une ville de confluences. Riche d’une histoire de plus de deux mille ans, où s’entremêlent trésors antiques et héritage provençal, la ville n’a eu de cesse de donner vie à un patrimoine singulier et de nourrir la créativité d’une ribambelle d’artistes. Citons évidemment Vincent Van Gogh, Pablo Picasso, Jean Cocteau, mais aussi Christian Lacroix ou le photographe Lucien Clergue. Modeste en taille mais grande par son envergure et son influence culturelle, Arles se goûte en flânant dans les rues à la découverte de monuments inoubliables, en poussant les portes des musées qui ont tant d’histoire(s) à raconter, en se laissant bercer par sa douce lumière, les odeurs et les couleurs merveilleuses de son marché mythique.
À Arles, la culture en fricheSi, dès le mois de juillet et jusqu’à fin septembre, Arles vit au rythme des Rencontres de la photographie (1), y mettre le cap avant la foule et la frénésie estivale lui donne une autre envergure. Et puis, ce ne sont pas les prétextes qui manquent, l’actualité culturelle de la ville étant par ailleurs foisonnante. Suivez nos pas, sur le chemin des richesses ancestrales et ricochets artistiques d’une ville étonnante et élégante.
Tête-à-tête avec huit monuments romains et romans
Afin de faciliter votre déambulation, l’office de tourisme propose deux offres de passes « monuments-musées », dont l’une à 12 euros qui donne accès à quatre monuments au choix, le musée Réattu et un autre musée. Une opportunité, en base ou en complément de l’échappée que nous vous proposons.
Une première promenade au fil de la ville, véritable musée à ciel ouvert, vous offrira un tête-à-tête avec huit monuments romains et romans, inscrits depuis 1981 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité à l’Unesco. À ce sujet, l’exposition « Arles 1981-2021 », visible jusqu’au 12 juin au cloître Saint-Trophime, présente plus en détail l’histoire des monuments arlésiens et les enjeux de ce lien à l’Unesco. Ville celte colonisée par les Grecs, Arles prend son essor au Ier siècle, sous la domination de Rome. Ainsi, après la capitale italienne, c’est ici que l’on admire le plus grand nombre de vestiges romains.
Les thermes de Constantin et le site des Alyscamps
Dans le centre ancien, l’incontournable amphithéâtre romain (ou arènes d’Arles) vous éblouira par sa construction ingénieuse faite de galeries intérieures et extérieures circulaires. Une prouesse —et une beauté— architecturale qui continue d’accueillir de nombreux spectateurs lors, par exemple, de courses camarguaises ou de la Feria du riz, en septembre. À quelques pas d’ici, le théâtre antique mérite également une visite afin d’apprécier ses gradins, son orchestre, son âme de lieu scénique.
Pour mener un peu plus loin cette exploration de l’histoire romaine et parce que l’on en parle moins, direction sous la ville afin d’explorer les cryptoportiques, les fondations souterraines du forum romain, aujourd’hui disparu. Les thermes de Constantin, le site des Alyscamps issu de la nécropole romaine et médiévale, ainsi que les remparts romains et l’église Saint-Trophime complètent ce périple riche de sens et d’histoire. Et afin d’enrichir ce dernier, on ne peut que vous conseiller de découvrir les collections archéologiques arlésiennes, présentées au musée départemental Arles antique.
Le long du rhône
Prendre le pouls de la ville, de sa trame architecturale et de son effervescence artistique s’expérimente en s’aventurant dans les musées et fondations, des écrins pétris d’histoire ou aux tonalités contemporaines (afin de connaître la programmation des divers espaces, nous vous invitons à consulter leurs différents sites Internet). Commençons par le musée Réattu, musée des Beaux-Arts. Établi à la fin du XVe siècle sur les quais du Rhône, le grand prieuré de l’ordre de Malte fut ensuite la maison et l’atelier du peintre arlésien Jacques Réattu. Musée depuis 1868, ce lieu aimante par son incroyable position géographique et ses collections, qui comptent, entre autres, 57 dessins offerts par Pablo Picasso.
Fêtant en mai une année de réouverture, le Museon Arlaten créé à l’initiative du poète Frédéric Mistral, présente quant à lui une collection incroyable de plus de 38 000 objets et documents narrant la vie des habitants de la Provence, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours. Immanquable également, se tisse à la Fondation Van Gogh un dialogue entre l’œuvre d’artistes contemporains et celle du maître hollandais, révélant ainsi son influence à travers le temps. Enfin, situé dans le parc des Ateliers, une ancienne friche ferroviaire, et avec comme édifice emblématique la tour de Frank Gehry, LUMA Arles, en tant que plateforme culturelle innovante où se déploient des ponts entre art, culture, environnement, etc., incarne un regard tourné vers l’avenir.
(1) « Visible ou invisible. Un été révélé ». 53e édition, du 4 juillet au 25 septembre. www.rencontres-arles.com
Rencontres salines en Camargue
Arles est une fenêtre ouverte sur la Camargue, un espace naturel sauvage qui a été reconnu réserve de biosphère par l’Unesco. Chevaux opalins, taureaux, étangs, rizières et unique lieu de nidification des flamants roses en France… la faune et la flore de la Camargue révèlent des écosystèmes précieux. Classés réserve naturelle nationale, les Marais du Vigueirat, situés entre le delta du Rhône et la plaine steppique de la Crau, permettent, lors de visites guidées, d’observer une incroyable diversité d’oiseaux sauvages au fil des saisons. À cheval ou à vélo, divers formats de promenade sont proposés afin de sensibiliser le public au patrimoine naturel, culturel et agricole de la Camargue, tout en utilisant des outils de déplacement écologiques.
DécouverteArles Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
Le Figaro
Pourquoi sommes-nous attirés par les personnes minces ?
Thomas LestavelPSYCHOLOGIE - Si l'attirance pour une autre personne s'explique biologiquement par les phéromones, la perception d'un corps bien portant est socialement construite.
L'été approche, et avec lui, les traditionnels régimes printaniers. Réduire son tour de taille reste une préoccupation largement partagée dans la population : d'après un sondage réalisé par l'institut marketing YouGov en juillet 2019, 62% des Français déclarent avoir « un peu » ou « beaucoup » de kilos à perdre. Près d'un sur trois a déjà hésité à se mettre en maillot de bain à cause de son poids.
La préférence accordée à la minceur trouve sa meilleure illustration pendant la période estivale, mais elle perdure toute l'année. Cette inclination a fait l'objet d'une étude menée en 2015 par l'université d'Aberdeen en Écosse, qui a interrogé 1300 personnes dans dix pays aussi divers que l'Iran, la France, la Chine ou le Nigeria. Il en ressort que les femmes jugées les plus attirantes avaient un indice de masse corporelle (IMC) de 19. Or un IMC est jugé sain ou normal lorsqu'il se situe entre 18,5 et 25. En dessous de 18,5, l'individu est considéré comme trop maigre. D'après l'équipe de chercheurs écossais, s'il existe un tel consensus international en faveur de la minceur, c'est que celle-ci est assimilée plus ou moins consciemment à la jeunesse, à une bonne santé et à une fertilité abondante. A contrario, une personne obèse risque de développer du diabète ou des maladies cardiovasculaires.
Pression sur les Françaises
Une autre étude sur le sujet, publiée en 2013 par l'Institut national d'études démographiques (Ined), comparait les normes corporelles de 13 pays dans quatre continents. La France se distingue à deux niveaux. C'est à la fois le pays où l'écart de corpulence entre hommes et femmes est le plus élevé (IMC moyens respectifs de 26 contre 23,5), mais aussi celui où la plus forte proportion de femmes veut perdre du poids, juste derrière la Corée du Sud. « La minceur constitue un idéal de réussite sociale car elle est associée à l'image d'une femme active, décrypte Caroline Demily, psychiatre au centre hospitalier Le Vinatier, à côté de Lyon. Or beaucoup de Françaises travaillent. Ajoutons que la tradition d'excellence tricolore dans les secteurs de la mode et de la beauté a infligé des diktats très forts en termes de corpulence ».
Que dit la science à ce sujet ? L'attirance pour une autre personne s'explique biologiquement par les phéromones, par des hormones comme l'ocytocine, par des neurotransmetteurs tels que la dopamine, mais aussi par des prédispositions génétiques. « La compatibilité génétique semble même prédominer sur les autres facteurs, précise le Dr Demily. Nous sommes 'programmés' pour faire perdurer l'espèce. C'est pourquoi nous sommes attirés par des personnes en bonne santé, susceptibles d'enfanter ». Un portrait-robot caractérisé notamment par la minceur de l'individu.
« Désormais, l'élite recherche la minceur »
Mais cela n'a pas toujours été le cas. La perception d'un corps bien portant a en effet évolué dans l'histoire. « Il y a deux siècles, les gens aisés étaient corpulents, et la minceur n'était pas un signe d'opulence, mais de pauvreté, rappelle l'anthropologue Gilles Boetsch, chercheur au CNRS. Puis, lors de la révolution industrielle, la population a grossi. Désormais, l'élite recherche la minceur. Il suffit de regarder les patrons du CAC40, quasiment aucun n'est gros ». Aujourd'hui, l'obésité est, souvent à tort, associée à une forme de laisser-aller. D'après un sondage réalisé en février pour la plateforme de prévention de l'obésité Fedmind, deux Français sur trois pensent que le surpoids est avant tout un problème de volonté.
La volonté de maigrir pour se conformer au modèle sociétal peut en retour s'avérer douloureuse, voire pathologique. Cette quête est aggravée par l'influence des réseaux sociaux. « Très tôt, les jeunes filles sont bombardées de photos transformées sur Snapchat ou TikTok, qui leur renvoient un idéal de beauté inaccessible », pointe Caroline Demily. Or il existe un écart criant entre la réalité et les modèles de corps présentés comme désirables. D'après la Ligue contre l'obésité, 47% des Français sont en surpoids, et l'obésité continue de progresser. « L'idéal de minceur fonctionne surtout dans l'imaginaire, il relève largement du fantasme », résume Gilles Boetsch. Une tentative éperdue de se conformer au modèle dominant peut engendrer des troubles de la perception de soi, des dérèglements alimentaires ou de l'anorexie. La chirurgie esthétique connaît un énorme succès chez les moins de 35 ans, au point que certaines patientes demandent au médecin de ressembler à leur filtre Instagram…
Nouvelle tendance ?
Dans la lignée du mouvement MeToo, on voit toutefois émerger une conception moins restrictive de la beauté. « Des marques de mode font défiler des femmes en taille 40 ou 42. C'est une évolution positive », estime Caroline Demily. Des mannequins plus proches de Madame Tout-le-Monde, qui s'habille, en France, le plus souvent avec ces tailles-là.
Enfin, alors qu'historiquement, les contraintes physiques ont davantage pesé sur les femmes que sur les hommes, ces derniers se préoccupent davantage de leur physique. « Les grandes maisons nous montrent des modèles masculins plus minces qu'il y a quelques années. Il y a une forme de rattrapage entre les deux genres », poursuit la psychiatre. En témoigne aussi la tendance des vêtements unisexes, conçus pour être confortables pour tous quel que soit son genre. De quoi alléger, peut-être, la pression à la minceur qui pèse sur les femmes...
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Des tatouages pour soigner les âmes et embellir les corps abîmés
Après une mastectomie ou pour masquer une alopécie ou une scoliose, les tatouages «thérapeutiques» ont le vent en poupe.
Orque dans la Seine: l'animal en difficulté va être euthanasié
Les experts ont diagnostiqué au mammifère une maladie à «un stade très avancé, au point qu'elle causerait d'importantes souffrances à l'animal».
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
L'Humanité
Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Alain Bentolila: «Depuis vingt ans, nous n'avons presque rien fait pour lutter contre l'illettrisme»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon un rapport de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche, 5% des jeunes de 16 ans seraient en situation d'illettrisme en France. Pour le linguiste, cette situation condamne ceux qui la vivent à l'incapacité de nommer le réel.
Alain Bentolila est linguiste, professeur à l'université Paris-Descartes. Il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages concernant notamment l'illettrisme des jeunes adultes et l'apprentissage de la lecture et du langage chez l'enfant.
Une part importante des élèves empruntent le long couloir de l'illettrisme qui, de la maternelle jusqu'en 3ème, traverse l'école de la République. Ils ont toujours été en retard sur les compétences affichées. Ils ont souffert d'un déficit majeur de vocabulaire à six ans ; ils ont acquis quelques aptitudes au déchiffrage des mots à huit ans alors qu'ils auraient dû pouvoir comprendre des textes d'une quinzaine de lignes ; ils sont difficilement parvenus à repérer quelques informations ponctuelles à douze ans quand on attendait qu'ils fussent des lecteurs autonomes capables de lire avec autant d'efficacité un conte, un énoncé de mathématique ou un texte scientifique. Ils ont très tôt endossé le costume de l'échec et ne l'ont plus quitté.
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Six enfants sur cent vont à l'école élémentaire pendant plus de dix ans et ne comprennent pas un texte court et simple ; six autres sont condamnés à une lecture de surface n'ouvrant à aucune distance, à aucune critique. À l'entrée au collège, 12 % des élèves se trouvent donc aujourd'hui en difficulté de lecture suffisamment sérieuse pour handicaper leurs apprentissages disciplinaires. Brutalement livrés à eux-mêmes devant les exigences du collège, ces élèves vont s'enfoncer, année après année, dans le long couloir de l'illettrisme. Ils vont vivoter pendant deux ou trois ans en ne tirant aucun parti de leurs études ; l'institution les passera par pertes et profits. L'école primaire les a maintenus en survie sans vraiment parvenir à les remettre à niveau ; le collège les achève. Il y a là comme une espèce de scandale. Sur 100 élèves en difficulté en sixième, 94 % le seront encore en classe de troisième. Ils n'auront pas leur brevet des collèges à une époque où le baccalauréat ne garantit plus rien. Une minorité d'entre eux, plus habiles dans des domaines pratiques, obtiendront un CAP parce qu'à la longue et, malgré des insuffisances notoires dans les matières générales, on considérera que, somme toute, ils le méritent bien.
Mais – et cela est essentiel - ce CAP ou BEP si difficilement obtenu, ils l'auront décroché par défaut. Ils auront été orientés vers ces filières non parce qu'ils avaient envie d'exceller dans un métier manuel mais parce qu'on leur a dit qu'ils n'étaient bons qu'à cela. Tant que nous accepterons que le couloir de l'illettrisme débouche «naturellement» sur l'enseignement technique et professionnel, nous marquerons cette filière au fer de la honte et de la frustration.
Plus on avance dans ce couloir qui traverse notre école, plus se font rares les portes de sortie, plus s'affirme la conscience de l'échec, plus lourd pèse un découragement qui engendrera la révolte et la violence.
De la grande section de l'école maternelle jusqu'à l'âge de 16 ans, les chiffres s'inscrivent avec une constance têtue et effrayante. Tous les élèves en difficulté en maternelle ne sont évidemment pas promis à l'illettrisme ; mais plus on avance dans ce couloir qui traverse notre école, plus se font rares les portes de sortie, plus s'affirme la conscience de l'échec, plus lourd pèse un découragement qui engendrera la révolte et la violence.
Lorsqu'ils sortent de ce couloir où ils n'ont appris que la frustration, la rancune et le repliement, ils sont promis à l'enfermement linguistique. Ils sont alors contraints de renoncer à exercer ce pouvoir propre à l'humain de transformer, quelque peu que ce soit, les autres et le monde par l'exercice pacifique de la langue orale ou écrite.
L'illettrisme incite ceux qui le subissent au constat ponctuel et à la qualification radicale ; il rend donc difficile la mise en cause des mots d'ordre définitifs et des principes explicatifs du monde faussement présentés comme universels. Un élève privé de réel pouvoir linguistique, en difficulté de conceptualisation et d'argumentation, ne pourra pas prendre une distance propice à la réflexion et à l'analyse. Il sera certainement plus perméable à tous les discours sectaires et intégristes qui prétendront lui apporter des réponses simples, immédiates et définitives. Il pourra plus facilement se laisser séduire par tous les stéréotypes qui offrent du monde une vision dichotomique et manichéenne. Il se soumettra plus docilement aux règles les plus rigides et les plus arbitraires pourvu qu'elles lui donnent l'illusion de transcender les insupportables frustrations quotidiennes d'une vie privée de sens.
Au sortir de l'école, bien des enfants de ce pays ont à affronter un monde dans lequel l'excès de crédulité se révèle souvent fatal. Un monde où discours et textes de nature totalitaire, sectaire et intégriste se présentent sous le couvert d'une parfaite correction grammaticale, articulés souvent selon une argumentation sans faille. La réfutation de ces textes suppose que l'on ait été formé à la mise en cause, au questionnement, à l'exigence, que l'on ne tienne rien de ce qui est dit ou écrit pour acquis , qui que soit celui qui l'a exprimé. Être capable de vigilance et de résistance contre toutes les utilisations perverses du langage, être prêt à imposer ses propres discours et ses propres textes en accord avec sa juste pensée, voilà ce que l'on doit à nos jeunes si l'on veut qu'ils contribuent à donner à ce monde un sens honorable.
L'impuissance à communiquer avec ceux qui ne leur ressemblent pas leur rendra impossible toute tentative de débat pacifique, tolérant et maîtrisé.
La langue orale et écrite doit permettre de rassembler, de transcender les clivages, de guérir les déchirures. Elle ne peut certes pas annihiler les différences religieuses et sociales, mais peut les rendre audibles les unes aux autres. C'est ainsi qu'elle contribuera à préserver le lien social et à éviter que ce pays ne devienne un conglomérat de groupes imperméables les uns aux autres, prêts à tous les affrontements, à toutes les violences. L'impuissance à communiquer avec ceux qui ne leur ressemblent pas leur rendra impossible toute tentative de débat pacifique, tolérant et maîtrisé. Elle les condamne à vivre dans un monde devenu hors de portée des mots, indifférent au verbe. Ils ignorent ce temps où l'on peut s'exprimer voire s'affronter avec des mots, plutôt que d'en venir aux mains… Ou aux armes. L'illettrisme a réduit certains jeunes de ce pays à utiliser d'autres moyens que le langage pour imprimer leurs marques: ils saccagent, ils meurtrissent, ils tueront parce qu'ils ne peuvent se résigner à ne laisser ici-bas aucune trace de leur éphémère existence. Leur violence se nourrit de l'impuissance à convaincre, de l'impossibilité d'expliquer, du dégoût d'eux-mêmes et de l'Autre. La violence aujourd'hui est muette.
Il faut dénoncer cette tendance à la mode qui tente d'édulcorer les détresses sociales et culturelles, de maquiller certains handicaps douloureux, en les diluant dans le concept flou de la diversité culturelle sous le prétexte démagogique d'éviter la stigmatisation.
Avoir du mal à lire et encore plus à écrire n'a rien d'identitaire ; cela aggrave la marginalisation sociale et rend plus improbables les chances d'en sortir. Pour être politiquement correct, faut-il se contenter de décrire, admiratif et amusé, les astucieuses stratégies de citoyens qui s'échinent à contourner les obstacles quotidiens que leur imposent leurs difficultés de lecture et d'écriture ? Faut-il, pour échapper à l'accusation de conservatisme s'ébahir devant la vivacité et le pittoresque d'une langue des jeunes qui enferme plus qu'elle ne libère ? Faut-il enfin au nom du droit à la différence (et à l'indifférence) accepter que certains soient privés d'aller au plus loin d'eux-mêmes découvrir l'écrit d'un autre et qu'il leur soit interdit de proposer leur pensée à l'intelligence d'un autre avec une chance d'être compris ? Si les hommes et les femmes en situation d'illettrisme ont droit à notre respect et à notre solidarité, l'illettrisme qui rend difficile l'exercice de leur citoyenneté n'est en rien acceptable ; la description sociologique de ce phénomène ne lui confère aucune lettre de noblesse socioculturelle.
Tous ceux qui entretiennent avec la langue orale et écrite des malentendus douloureux se trouvent vivre plus difficilement que les autres.
Que ce concept recouvre des difficultés linguistiques de nature et de degrés fort différents, nul n'en doute ; qu'il renvoie à des situations sociales et culturelles diverses, nous en sommes convaincus. Pour autant tous ceux qui entretiennent avec la langue orale et écrite des malentendus douloureux se trouvent vivre plus difficilement que les autres ; ils ont moins de chance de décider de leur destin social ; ils sont plus vulnérables devant des textes sectaires et intégristes.
L'illettrisme pose ainsi à notre pays un problème qui dépasse de très loin la seule question du lire et de l'écrire. Être illettré aujourd'hui c'est être empêché de participer à l'essor de ce pays parce que l'on est privé des moyens minimums nécessaires à la promotion sociale et économique. Être illettré aujourd'hui, c'est être enfermé dans un cercle étroit de connivence et de proximité, coupé de la communication sociale et de la culture commune. Être illettré aujourd'hui, c'est être vulnérable face à des discours et à des textes dangereux portés par des individus sans scrupule. Être illettré enfin, c'est être plus immédiatement porté au passage à l'acte violent parce que l'argumentation, l'explication est devenue difficile. L'illettrisme en bref accompagne souvent la précarité et la marginalisation et rend infiniment difficiles les chemins de sortie. Il est donc urgent d'agir avec autant de pertinence que d'ambition.
Qu'a-t-on réellement fait pour faire reculer l'illettrisme en France chez les adultes ? Depuis plus de vingt ans on s'indigne au vu des chiffres de l'illettrisme ; on exhorte les enseignants, les formateurs, les parents, on en appelle aux bénévoles on crée des agences inutiles et pourtant la situation s'est lentement mais sûrement détériorée. Est-ce à dire que l'on n'a pas affecté de crédits à l'insertion sociale ? Loin s'en faut ! Mais dans tous ces programmes d'insertion, la lutte contre l'illettrisme est restée le parent pauvre. L'essentiel a trop souvent été de présenter des statistiques honorables de placements professionnels d'autant plus précaires qu'est négligée la maîtrise nécessaire des savoirs de base. La réforme essentielle sur l'apprentissage n'aura que peu d'effet si elle ne prend pas en compte l'incapacité de certains jeunes à lire et à écrire avec précision et efficacité.
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Le Figaro
Justice: le nouveau pôle «cold cases» suscite déjà des inquiétudes
Angélique NégroniLe manque de moyens de cette structure créée il y a trois mois affaiblit l’espoir des familles concernées par des crimes non résolus.
À peine créé, le pôle judiciaire national dédié aux «cold cases» suscite des inquiétudes. Installée en mars dernier, cette structure qui répond à un vrai besoin connaît un démarrage poussif. Loin du tableau enthousiasmant dressé il y a quelques jours par la juridiction de Nanterre, qui abrite ce tout nouveau service, des avocats et des associations qui œuvrent dans les affaires non élucidées ont fait part de leur désarroi.
Au sortir d’un entretien, ce mardi, avec la juge Sabine Kheris, qui dirige le pôle, ils se sont alarmés du manque de moyens alloués à la juge qui, par surcroît, n’a récupéré que très peu de dossiers. Sept au total, dont les quatre concernant le tueur en série Michel Fourniret, dont elle s’occupait déjà à Paris où elle exerçait jusqu’alors. «Elle pourrait déjà traiter une quarantaine d’affaires», souligne Me Corinne Herrmann. «On est un peu dépités», reconnaît aussi Éric Mouzin, le père de la petite Estelle, disparue en 2003.
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Ces regrets sont en réalité proportionnels à l’espoir qu’a fait naître ce pôle, considéré comme «une grande avancée», selon Ferouze Bendouiou. Depuis trente-cinq ans, cette femme se bat pour que l’on continue à enquêter sur la disparition de sa sœur, Charazed, volatilisée en 1987. Pour Me Didier Seban, il ne faudrait pas que cette structure reste une coquille vide. Outre les moyens jugés insuffisants, il faut aussi, selon lui, doter la justice d’un mode d’emploi clair pour qu’un dossier soit facilement transféré à la juge Sabine Kheris.
De nouveaux outils
Or ces trois mois d’existence montrent que cela coince de tous les côtés. Par méconnaissance, des procureurs et des juges d’instruction ne savent pas s’ils doivent se délester de certains «cold cases». Une récente circulaire adressée aux juridictions a d’ailleurs, selon Me Herrmann, ajouté de la confusion à la confusion. Des magistrats rechigneraient également à remettre leurs dossiers, pourtant en sommeil depuis des années, tout simplement parce qu’ils leur appartiennent. «Il faut changer les méthodes de travail», insiste Me Seban. L’installation de ce pôle doit, selon lui, être l’occasion de faire cesser les rivalités entre la police et la gendarmerie, mais aussi entre le parquet et les juges d’instruction.
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Pour résoudre ces affaires anciennes, cette structure doit, selon les avocats, s’appuyer sur de nouveaux outils, comme la création d’un fichier recensant la liste des crimes non résolus. On en est loin. «Aujourd’hui un procureur est incapable de donner le nombre de meurtres non élucidés sur son ressort», se désole Me Seban. Il souhaite aussi qu’à chaque dossier transféré à Nanterre, les scellés suivent. Or, faute de place et malgré le risque d’une mauvaise conservation, ils sont appelés à rester dans les juridictions locales. Tandis que Me Seban souhaite rapidement être reçu par le garde des Sceaux pour lui faire part de ses inquiétudes, Sabine Kheris, quant à elle, laisse sa porte ouverte aux associations. «Elle accepte de nous associer à la réflexion de sa nouvelle tâche», rapporte Éric Mouzin. Un rendez-vous est d’ailleurs fixé en octobre prochain. Avant cela, en septembre, la magistrate, aujourd’hui seule, sera épaulée par deux autres juges.
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L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes Le Figaro
Les ayants droit d'Isaac Hayes furieux de voir Donald Trump récupérer Hold On I'm Coming
David Porter et les héritiers du chanteur se sont insurgés contre l'utilisation de l'hymne soul par l'ancien président américain à la convention du lobby des armes à feu samedi.
Aux États-Unis, trouver un hymne pêchu sur lequel faire swinger les militants du Parti républicain coule de moins en moins de source. Déjà étrillé pour avoir diffusé des morceaux de Neil Young, des Rolling Stones, des Village People ou encore de Linkin Park, Donald Trump essuie maintenant les critiques des ayants droit de Hold On I'm Coming, le single qui avait popularisé le duo Sam and Dave en 1966. L'ancien président américain a diffusé la tonifiante chanson soul en clôture de son intervention à la convention de la National Rifle Association (NRA), samedi. Ce qu'ignoraient les créateurs du morceau.
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«On m'a fait savoir que Donald Trump a utilisé la chanson Hold On I'm Coming dans l'un de ses discours, s'est étonné dimanche sur Twitter David Porter, l'un des deux compositeurs survivants du morceau. Je n'ai pas approuvé et je n'approuverai pas l'exploitation de la chanson pour n'importe lequel de ses projets !». Les ayants droit d'Isaac Hayes, le second musicien crédité pour ce classique single soul du milieu des années 1960, ont également précisé ne pas avoir été consultés par les organisateurs du discours de samedi.
«Les héritiers et la famille d’Isaac Hayes n'ont pas approuvé et n'approuveront jamais l'utilisation de Hold On I'm Coming, de Sam and Dave, par Donald Trump lors de ses week-ends à la convention de la NRA», a également indiqué dès samedi soir le compte Twitter officiel du producteur et compositeur mort en 2008.
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La diffusion non autorisée de la chanson n'est pas l'unique motif d'indignation soulevé par l'intervention de Donald Trump à la convention de la NRA. Comme l'ensemble de la manifestation, le discours de l'ancien président américain a essuyé une volée de bois vert pour ne pas avoir été reprogrammé à une date ultérieure, par respect aux victimes de la fusillade du 24 mai qui a fait 22 morts dans une école primaire d'Uvalde, au Texas. Donald Trump a ainsi été critiqué pour avoir écorché le nom de plusieurs victimes, en majorité latino-américaines et pour continuer à s'opposer à toute régulation des armes à feu dans le pays.
En amont de l'ouverture de la convention annuelle de la NRA, plusieurs artistes censés intervenir samedi au grand concert «pour la liberté, les armes à feu et le Deuxième amendement» ont annoncé leur retrait de l'événement, par respect aux victimes de la tuerie. Le rockeur Don McLean ou encore le chanteur country Lee Greenwood se sont ainsi abstenus de chanter sur scène afin de respecter la mémoire des 19 enfants et deux adultes assassinés par un homme de 18 ans, lui-même abattu par les forces de police. Fidèle à ses habitudes de fin de discours, Donald Trump n'a, pour sa part, pas transigé sur la coutumière esquisse de quelques pas de danse face aux militants de la NRA.
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Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux
Ghislain de MontalembertDÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.
«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.
1 - Les prêts familiaux non déclarés
Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »
2 - Des variations de revenus suspectes
Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».
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3 - Un train de vie incohérent
Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »
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4 - Une résidence pas assez principale
Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».
Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.
PODCAST - L'impôt est-il juste? Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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5 - Un IFI insuffisant
« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».
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6 - Une banque étrangère
Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.
-7 - L'abus de Pinel
Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».
8 - Le faux démembrement de propriété
La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »
9 - La location meublée en SCI
Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !
10 - La pension alimentaire abusive
De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».
L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité Le Figaro
Les plus beaux jardins parisiens pour profiter du beau temps
Laurie ChamardAmélie ComSophie De SantisLA SÉLECTION DU FIGARO - À l’occasion du festival Rendez-vous aux jardins (du 3 au 5 juin), voici des écrins agréables où se poser. À Paris et dans les alentours.
À la Bibliothèque Nationale de France
Le lieu : l’architecte Dominique Perrault s’est inspiré du cloître médiéval pour créer, au centre de la BnF, un jardin. Au sens littéral, cet espace est un endroit «sacré», car inaccessible… sauf à quelques rares exceptions. De partout pourtant on le voit, de l’espace déambulatoire menant aux salles de lectures, ou du haut de l’esplanade où les arbres de trente mètres de hauteur ne sont pas si loin. Perrault a voulu créer un petit morceau de la forêt de Fontainebleau en y amenant la même essence d’arbre, des pins sylvestres. Transplantés à l’âge adulte d’une carrière normande qui devait disparaître, ils se mélangent au pin d’Alep ajouté récemment. Au milieu de la ville, l’espace est calme, on n’y entend que le chant des oiseaux et le souffle du vent.
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La meilleure heure pour s’y poser : dès que les portes s’ouvrent, car les occasions sont rares! La visite guidéeest proposée le 4 juin entre 10 h 30 à 18 heures.
Le + : l’état laissé «sauvage» avec des pissenlits de plus d’un mètre de hauteur.
Bibliothèque nationale de France, Quai François-Mauriac (13e). bnf.fr
Musée Rodin
Le lieu : toutes saisons subliment ce jardin. En été, à la recherche d’ombre, on la trouve sous les arbres entourant l’hôtel Biron. Que l’on soit assis sur un banc ou en promenade, notre visite se mêle à la contemplation des œuvres de Rodin. Il y a le célèbre Penseur, bien sûr, avec pour arrière-plan l’hôtel des Invalides, mais aussi La Porte de l’enfer ou Le Monument aux bourgeois de Calais, dont le bronze interagit parfaitement avec la végétation environnante. Chaque recoin de verdure a son œuvre - qui apprécie que l’on prenne son temps pour l’observer -, et le lieu fournit le cadre méditatif dont nous avons besoin. L’odeur des tilleuls accompagne l’agréable visite guidée proposée les 4 et 5 juin.
La meilleure heure pour s’y poser: 16 h 30, quand le soleil commence à descendre.
Le +: la beauté des œuvres du sculpteur, bien entendu.
77, rue de Varenne (7e). musee-rodin.fr
Jardins passagers de la Villette
Le lieu: au cœur de la Villette se trouve, presque caché, ce jardin aux allures sauvages créé en 2001. À l’origine: une halle aux moutons sur une dalle de béton de 3000 m². Le sol a été conservé mais est méconnaissable aujourd’hui, recouvert de verdure. En se promenant on passe par toutes sortes de paysages: forêt, prairie, friche, une mare et même une ruche! Les habitants du quartier y louent de petits potagers, et des associations et groupes d’ateliers pédagogiques prennent soin des bacs de végétaux. Ici, aucun produit phytosanitaire, c’est le «jardinage naturel» qui est utilisé. Le lieu est ouvert à la visite tous les week-ends. À l’occasion du festival Les Rendez-vous aux jardins, des visites commentées sont organisées les 4 et 5 juin prochains.
La meilleure heure pour s’y poser : 15 heures, dans le coin forêt, pour échapper à la chaleur étouffante de la ville.
Le +: c’est un espace adapté aux handicaps: bacs de jardinage pour fauteuils roulants, plaques explicatives pour non-voyants.
Les Jardins passagers au parc de la Villette (19e). lavillette.com
Jardin 21
Le lieu: créé en 2018 dans le parc de la Villette, le Jardin 21 est un lieu éphémère ouvert uniquement l’été. Situé au bord du canal de l’Ourcq à la frontière de Pantin, il est à la fois un potager et un centre d’animation hyperdynamique. On peut s’asseoir autour d’une table, d’une palette de bois ou sur un transat pour profiter du soleil et d’une nature qui reprend ses droits au milieu des gens, dans cette friche. Lors de ce moment de détente, il est possible de s’abreuver de boissons locales et artisanales tels des jus, vin et autres cocktails. Des activités sont proposées: marchés, ateliers, séance de yoga… La réouverture a lieu vendredi 3 juin avec le collectif El Hey, qui lancera un DJ set.
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La meilleure heure pour s’y poser: 19 heures, l’heure de l’apéro.
Le +: pouvoir écouter de la musique en plein air au milieu des potagers.
12A, rue Ella-Fitzgerald (19e). jardin21.fr
Le jardin aux habitants du palais de Tokyo
Le lieu : en contrebas de l’avenue du Président-Wilson, seize lopins de terre longent les hauts murs du Palais de Tokyo. Entretenu amoureusement, depuis vingt ans, par des jardiniers amateurs et privilégiés, le jardin est né d’une friche. À l’époque, l’artiste Robert Milin est invité par Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud, anciens directeurs du musée, pour concevoir une œuvre rue de la Manutention. La réflexion de l’artiste est portée sur les interactions entre les personnes et les territoires. Il conçoit alors un terrain sur lequel il invite une quinzaine de Parisiens et de Franciliens qui donneront vie à sa création. Aujourd’hui aucune parcelle n’est disponible, et chacune est l’expression de son faiseur. Dans la petite rue cachée, le parfum des roses embaume. Derrière une haute grille, on peut à certaines heures se frayer un chemin dans le jardin sauvage et admirer les fresques murales.
La meilleure heure pour s’y poser: y passer plutôt l’après-midi en semaine quand il fait chaud et que la rue est déserte.
Le +: pour l’anniversaire de l’œuvre, le Palais de Tokyo consacre une exposition au lieu. Les visages de cette aventure humaine et artistique y sont montrés en majesté sur les cimaises du musée.
2, rue de la Manutention (16e). palaisdetokyo.com
Les jardins Albert-Kahn
Le lieu: ravins, rivières, nivellements de terrain… les jardins Albert-Kahn offrent quatre hectares de bonheur vert aux portes de Paris. C’est sa passion pour l’art horticole qui pousse dès 1910 le banquier à réaliser une œuvre végétale à l’entrée de Boulogne-Billancourt, encore vivante aujourd’hui. Dans ce parc dit «à scènes», on est surtout fasciné par les rondeurs et la poésie du jardin japonais, tout en symbiose avec l’étonnante architecture de Kengo Kuma. Laissez-vous guider par le dédale de chemins, le pont laqué rouge et les petits cours d’eau. Du Japon à la forêt vosgienne, on voyage parmi les conifères, les cèdres de l’Atlas ou les épicéas du Colorado… Récemment réaménagé, le jardin accueille deux nouvelles maisons traditionnelles japonaises (dédiées aux cérémonies du thé). Pour en connaître tous les secrets, on choisit la visite commentée par un jardinier.
La meilleure heure pour s’y poser: dans la fraîcheur du matin.
Le +: le cours de yoga en famille le 18 juin à 10 heures, tarif: 10 € et 7 €.
Musée et jardin Albert-Kahn, Boulogne-Billancourt (92).albert-kahn.hauts-de-seine.fr
La maison de Balzac
Le lieu: la jolie demeure où résida Balzac entre 1840 et 1847 accueille un jardin de 650 m² récemment refait. Aujourd’hui dans l’environnement urbain du 16e arrondissement, elle était, à l’époque de l’auteur, entourée de champs, de vignes et des pâturages du village - non encore annexé - de Passy. C’est dans cette maison qu’a été entièrement rédigée La Comédie humaine. Après une plongée dans l’univers de l’écrivain par la visite de sa maison, le jardin est ouvert à la rêverie. On y trouve des bosquets, des vignes et des arbres fruitiers dont la couleur se reflète dans la peinture verte des volets. Si la maison faisait honte à Balzac de son temps, son jardin lui donne aujourd’hui un charme discret.
La meilleure heure pour s’y poser: un dimanche à 10 heures (avec un livre!)
Le + : la majestueuse vue sur la tour Eiffel.
Maison de Balzac, 47, rue Raynouard (16e). maisondebalzac.paris.fr
Le Family Festival du Jardin d’acclimatation
Le lieu: bien connu des parents franciliens, le Jardin d’acclimatation propose pléthore d’activités et d’attractions pour petits et grands. Poumon de la capitale et écrin Second Empire, le plus vieux parc de loisirs de France a été créé en 1860 par un paysagiste de Napoléon III, inspiré par Hyde Park. Très longtemps, il abritera beaucoup d’animaux exotiques. Les Parisiens de la deuxième moitié du XIXe siècle s’y pressent pour voir les girafes, zèbres, kangourous, guépards ou encore antilopes qui peuplent les lieux. Les 18 et 19 juin prochains, le parc et la Fondation Vuitton s’associent pour organiser le Family Festival. Cette deuxième édition de la manifestation s’articule autour des expositions de la fondation: «Simon Hantaï. L’exposition du centenaire» et «La Couleur en fugue». Concerts, ateliers artistiques, spectacles, danse ou encore pratiques sportives sont proposés aux familles dedans et dehors.
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La meilleure heure pour s’y poser: après avoir visité une exposition de la Fondation Vuitton, vers 15 heures.
Le +: la possibilité d’y passer une journée entière sans tomber en panne d’idées d’activités pour les plus jeunes.
Carrefour des Sablons, bois de Boulogne (16e). jardindacclimatation.fr
Domaine de Chamarande
Le lieu: en lieu et place d’un petit château datant de 811, l’architecte Nicolas de l’Espine bâtit en 1654 un exemple parfait de l’architecture Louis XIII. Certes petit, pour Pierre Mérault, son propriétaire fraîchement anobli, il est le signe de son ascension sociale. Avec les époques, les propriétaires défilent. Avec eux, des modifications importantes et une attention particulière sur les jardins. À la française d’abord, anglais et romantiques plus tard, des plans d’eau et des fontaines y sont créés. En 2001, le lieu est dédié à la culture et à la création contemporaine par le conseil général de l’Essonne. À partir du 4 juin, l’artiste d’origine mongol Odonchimeg Davaadorj dévoile une série d’œuvres inédites. Intitulée «Bardo», l’exposition se déroule dans le cadre de la saison Je suis un animal, orchestrée par le domaine.
La meilleure heure pour s’y poser: le matin avant la foule, déambuler dans le parc qui sert d’écrin aux œuvres de la collection du Fonds départemental d’art contemporain de l’Essonne.
Le +: l’autre exposition, intitulée «Devenir (un autre) animal», à découvrir dans le château.
38, rue du Commandant-Arnoux (91). chamarande.essonne.fr
Au fond du jardin
Le lieu : l’indication est claire, c’est au fond du jardin que tout se passe. Une fois la porte franchie, il faut traverser une première salle intérieure et se diriger vers la cour qui nous accueille pour le déjeuner. Le carrelage extérieur donne le ton, l’ambiance est familiale et l’impression d’être à la campagne nous fait perdre nos repères. Les plantes longent les murs et donnent un peu d’air à cette terrasse largement exposée au soleil. D’un côté des parasols, de l’autre une verrière avec guirlande lumineuse pour le soir. Au menu: pizza, pâte, salade ou plat classique français. La cuisine est soignée et généreuse pour un prix abordable.
La meilleure heure pour s’y poser: 13 heures avec l’envie de prolonger cette pause tout l’après-midi.
Le +: la grande diversité de la carte, nous ne pouvons que recommander la salade italienne (16 €), rafraîchissante en ces jours de beau temps.
39, rue Pelleport (20e). aufonddujardin-paris.business.site
Les Belles Plantes
Le lieu: décoration soignée, menu méditerranéen et surtout terrasse bucolique, c’est l’adresse parfaite pour les repas d’été. La carte fait la part belle aux mets simples, frais et de saison. On y va à l’heure du goûter, qui prendrait des allures d’apéritif à base de mezze, arancini ou burrata des Pouilles accompagnés d’un spritz au St-Germain ou au limoncello, histoire de changer de l’amertume de l’Aperol. Le tout confortablement installé dans les fauteuils en osier à l’ombre de la pergola de canisse installée sur la terrasse du jardin.
La meilleure heure pour s’y poser: au déjeuner le week-end, avec une planche de mezze (17 €) ou tout autre plat méditerranéen léger.
Le +: un havre de paix ouvert tout au long de la journée, pour faire une pause après une visite du Muséum d’histoire naturelle.
47, rue Cuvier (5e). restaurant-lesbellesplantes.com
Le Café Renoir du Musée de Montmartre
Le lieu: bien à l’écart du tumulte parisien, le temps semble s’être arrêté dans les jardins du Musée de Montmartre. On plonge ici dans une époque à l’endroit où Auguste Renoir, Suzanne Valadon et son fils, Maurice Utrillo, Émile Bernard ou encore Raoul Dufy ont imaginé leurs œuvres. Et dessiné les contours de ce qui deviendra, un peu plus tard au Montparnasse, le style de l’École de Paris. S’il ne s’agit pas là de romantisme au sens artistique du terme, le jardin, quant à lui, s’y prête parfaitement. À l’ombre du grand érable ou dans les chemins que l’on se fraye dans la nature foisonnante. Les quelques tables du Café Renoir invitent à faire une pause autour du petit plan d’eau circulaire plein de nénuphars en fleur.
La meilleure heure pour s’y poser: avec son amant et un café glacé (5 €) les après-midi chaudes de l’été.
Le +: la vue au fond du jardin qui surplombe les vignes de la butte.
12, rue Cortot (18e). museedemontmartre.fr
La maison de l’architecture
Le lieu: un ancien couvent datant du début du XVIIe siècle joliment réhabilité dans les années 2000, après avoir été squatté par des street-artists et ravagé par un incendie. Devenu depuis le siège de la Maison de l’architecture Île-de-France, ce magnifique endroit dans le 10e arrondissement, entre la gare de l’Est et le Canal Saint-Martin, avec son enfilade de colonnes, voit passer toute la profession, pour des rencontres et autres colloques. Même si on y pénètre par un premier jardin, c’est dans son arrière-cour arborée que l’on vient passer un moment agréable autour d’un verre ou d’une simple salade. Les bobos de l’Est parisien apprécient l’ambiance très décontractée de ce café caché. Et y viennent en famille pour partager le rituel du brunch du dimanche (25 €).
La meilleure heure pour s’y poser: à l’heure de l’apéro pour une bière ou un mojito «à la cool».
Le +: une oasis de verdure au cœur du quartier effervescent de la gare de l’Est.
Maison de l’architecture Île-de-France, 148, rue du Faubourg-Saint-Martin (10e). maisonarchitecture-idf.org
Benoît, le bistrot de Ducasse à Paris, accueille une nouvelle chef mais a-t-il vraiment changé?
CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Boiseries, comptoir, vitres gravées, nappes en coton, murs roux, salon à l’étage… Il y a dans le séculaire bistrot des Halles, un sacré caramel de nostalgie.
À la Maison Caillebotte, Hans Reichel mis à nu
Le peintre allemand naturalisé français est exposé au milieu du célèbre parc qui inspira tant les impressionnistes.
Critique: au Théâtre du Rond-Point, François Morel chante les marins
CRITIQUE - Avec ses fidèles, François Morel a imaginé un spectacle où la joie de vivre le dispute à la fantaisie et à la facétie.
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique Valeurs Actuelles
Étienne Blanc (LR) : « C’est bien une question de civilisation qui aurait dû être au cœur de la campagne présidentielle des Républicains »
Valeurs actuelles. Quel regard portez-vous sur la bérézina électorale enregistrée par le parti aux dernières présidentielles ? Faut-il attribuer cela à une erreur de casting dans le choix de Valérie Pécresse ou à un défaut de ligne idéologique ?
Une campagne présidentielle est d’une nature très particulière. Ce n’est pas une confrontation de plusieurs catalogues de mesures ponctuelles. Il s’agit de parler de la France, de son avenir, et de choisir celui ou celle qui l’incarnera le mieux. Je pense que Valérie Pécresse ne l’a pas compris. Elle n’a pas su répondre au profond sentiment de déclassement que les Français ressentent. Ce déclassement, ils le vivent au quotidien avec les difficultés de l’hôpital, de la justice, du système éducatif. Ils le ressentent cruellement au regard de notre éviction du Mali et de manière plus générale de l’Afrique. Ne parlons pas de l’humiliation et de l’affaire des sous-marins australiens. Dans une campagne présidentielle, il faut incarner une fierté française. Cette élection aurait aussi dû permettre aux Républicains de répondre à la forte inquiétude des Français sur les dérives de l’islam politique. Un sondage révélait récemment qu’une majorité de musulmans, dans certains quartiers, considèrent que la loi du Coran est supérieure au Code civil. Il faut des réponses fortes à l’épineuse question de la compatibilité entre démocratie et théocratie. C’est bien une question de civilisation qui aurait dû être au cœur de la campagne présidentielle des Républicains. Hélas ça n’a pas été le cas.
Avez-vous tenté de faire infléchir la campagne sur ces thématiques ?
J’ai alerté à de nombreuses reprises mes collègues élus, à Lyon comme à Paris. Nos électeurs, traditionnellement acquis au parti Les républicains, nous le disaient très régulièrement : ils étaient sensibles aux analyses d’Éric Zemmour, lequel mettait enfin des mots sur des réalités qu’ils vivaient au quotidien. Dans de multiples réunions qui regroupent militants et élus, je voyais l’amplification de ce phénomène. C’est la raison pour laquelle, tout comme Julien Aubert, j’avais proposé qu’Éric Zemmour soit intégré à la primaire des Républicains. Cette simple proposition d’ouvrir le débat a créé un véritable tollé et a été repoussée. Et nous avons effectivement perdu les électeurs de droite. Pourtant, ceux qui nous demandaient de mettre ces questions au cœur du débat présidentiel sont des Français de bon sens, dont il faut comprendre les inquiétudes et parfois les peurs. À ces questions, Les Républicains auraient dû répondre de manière plus puissante, avec leurs mots et leurs convictions qui ne sont pas les mêmes que celles de Reconquête! ou du Rassemblement national. Nos électeurs ont eu le sentiment qu’une fois de plus nous mettions la poussière sous le tapis par crainte, par peur ou par déconnexion des réalités.
À l’heure où la gauche et l’extrême gauche abordent les législatives sous une étiquette commune, n’est-il pas temps pour la droite française de dépasser les clivages partisans et de refonder un mouvement qui défende l’identité, le patriotisme et la souveraineté ?
La droite est majoritaire en France mais elle est parcellisée. Je crois beaucoup plus à une reconstruction qu’à un rassemblement. Se rassembler cela voudrait dire se rapprocher de Reconquête! et du Rassemblement national. On le sait, ce rapprochement rendrait Les Républicains radioactifs. C’est par les idées, par les convictions, que nous parviendrons à dessiner un socle majoritaire. Ni Marine Le Pen ni Éric Zemmour ne gagneront les prochaines élections présidentielles. Les Républicains peuvent l’emporter mais ils doivent désormais choisir une ligne politique claire et dépourvue d’ambiguïté. Ils doivent s’affranchir d’une espèce de peur insupportable lorsqu’il convient d’aborder des questions essentielles comme la souveraineté, l’identité, la nation, notre histoire, notre culture et la civilisation dont nous sommes les héritiers.
Pourquoi Éric Zemmour ne peut-il pas effectuer ce rassemblement que vous appelez de vos vœux ?
Éric Zemmour a fait selon moi deux erreurs : tout d’abord il a formulé des analyses intellectuelles qui ont provoqué un déchaînement médiatique, comme la place des femmes, l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ou encore lors de la crise ukrainienne. Il a été maladroit, démontrant son inexpérience politique. Un excellent intellectuel n’est pas forcément un excellent candidat. Et puis sa seconde erreur a été, dès le soir du premier tour, d’appeler à rejoindre Marine Le Pen alors même qu’il avait affirmé qu’elle ne pouvait pas être élue à la présidence de la République. Les Français n’ont pas compris cette incohérence. Alors même qu’il bénéficiait d’un véritable crédit dans l’opinion du fait de ses analyses politiques, ces deux erreurs l’ont marginalisé et discrédité.
Pourtant Éric Zemmour a appelé au rassemblement dès le premier tour. Dès lors pourquoi avoir refusé sa main tendue à ce moment ?
Éric Zemmour a surgi dans le paysage politique en qualité de polémiste. Les partis politiques traditionnels ne pouvaient pas se rassembler autour de sa candidature. En revanche, ce qui est certain, c’est qu’aucun rassemblement ne pourra se faire sans LR. En l’état actuel, Les Républicains constituent le groupe majoritaire au Sénat sous la férule de Bruno Retailleau tandis que Gérard Larcher en assure encore la présidence. Il faut espérer que ce parti aura un groupe à l’issue des prochaines élections législatives. Mais au-delà de ça, LR c’est aussi et surtout un maillage territorial extrêmement présent dans les communes, les intercommunalités, les départements et les régions. On ne peut pas nier cette force. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je suis membre du groupe au Sénat. Cette force doit se structurer intellectuellement. Elle doit être capable de discuter des thématiques abordées par Éric Zemmour. C’est par les idées, par le débat, que l’on peut espérer une reconstitution des Républicains. Cette reconstruction va prendre du temps.
Fondamentalement la droite française ne continue-t-elle pas de pâtir de la création de l’UMP en 2002 pensée à l’époque comme le mariage des deux droites irréconciliables pour paraphraser Manuel Valls ?
Je le pense oui. En créant l’UMP, on a neutralisé à la fois le centre et la droite : chacun de ces pôles rechignent à évoquer ses propres convictions, de peur que l’autre ne s’enfuie. Je pense que Jacques Chirac en créant l’UMP a affaibli notre famille politique, le centre a rejoint Emmanuel Macron, et la droite Éric Zemmour et Marine Le Pen. Un parti est un lieu de débat. Le drame de LR, c’est qu’on ne parle plus de rien. C’est le vide des idées. Au final, on se retrouve avec un centre mou, sans saveur qui n’intéresse pas les électeurs. Quand on fait 4,7 % à une élection présidentielle, c’est qu’on n’intéresse plus les électeurs ! Nous ne sommes pas sur les sujets sur lesquels les électeurs nous attendent et, quand nous le sommes, nous tenons un discours absolument incompréhensible et inaudible.
Dans ces conditions, une nouvelle déroute aux législatives ne serait-elle pas le meilleur moyen de recomposer la droite ?
Jouer le pire n’est jamais la meilleure des solutions. Pour que Les Républicains se rétablissent, il faudrait qu’il reste un peu de braise pour raviver le feu. Nous verrons si c’est le cas aux législatives. Si LR parvient à reconstituer un groupe cela sera possible. Surtout si Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue. Et puis il reste à LR une force avec les élus locaux et un groupe puissant au Sénat.
Vous n’envisagez donc pas la disparition des LR à l’issue des législatives ?
LR peut en effet disparaître, même si je ne le souhaite pas. Les idées que Les Républicains ont portées sous la Ve République ne disparaîtront pas quant à elles. LR peut porter une droite de conviction. Encore faudrait-il que ce parti accepte de se reconnaître de droite ! Et cela, ce n’est pas gagné.
Qui doit prendre la relève des LR parmi les personnalités actuellement présentes dans le parti ?
Cette question devra être tranchée une fois les résultats des élections législatives connus. En fonction des résultats, nous serons en mesure de déterminer quelle personnalité est la plus à même de reprendre le parti.
L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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Sciences Po Lyon, de la fabrique des élites au laboratoire du wokisme
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Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
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« L’équivalent de 30 terrains de foot » : en Moselle, un projet de parc photovoltaïque sur une zone naturelle ne passe pas
« Ici, ce n’est pas un no man’s land », « Stop le désastre », « Terre agricole = culture et pâturage »… C’est autour de ce type de pancartes qu’une centaine de personnes se sont rassemblées pacifiquement, à Porcelette samedi 21 mai, pour protester contre la construction d’un parc photovoltaïque dans la commune mosellane de 2 500 habitants.
Tout commence en mars dernier. Par l’intermédiaire d’un article dans la presse locale et d’une publication sur Facebook, la mairie – centriste – annonce la signature d’un bail avec la société Verso Énergie pour l’implantation future de panneaux photovoltaïques. Un projet pour lequel elle percevra un loyer annuel de 80 000 euros hors taxes, indexé sur le prix de l’énergie. Mais qui n’a pas tardé à déclencher la colère des riverains.
Surpris, ceux dont les logements se situent à quelques mètres seulement de l’emplacement prévu décident rapidement de se mobiliser en créant le collectif La Heide (nom du lieu-dit). « On s’est concertés entre nous, de façon assez naturelle. Car un parc aussi proche des habitations, c’est une première en France », regrette Frédéric Cours, l’un des porte-paroles de 48 ans. Après une pétition récoltant quelque 500 signatures, le collectif décide alors d’organiser une action pour faire entendre ses revendications.
Un site classé en zone naturelle
Si les habitants sont vent debout contre le projet, ce n’est pas seulement en raison de sa proximité avec les habitations. Prévu pour s’étendre sur plus de 16 hectares, soit « l’équivalent de 30 terrains de football », le parc sera construit sur un site classé zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) par Géoportail, une plateforme publique.
« On est pour l’énergie verte, mais pas au détriment du biotope », explique le porte-parole de La Heide. Avant d’énumérer : « Il y a de nombreux gibiers. Des animaux à poils, à plumes… Même des espèces protégées, reconnues par le GECNAL, qui nous soutient également. » En effet, le collectif peut compter sur l’appui du Groupement d’Études et de Conservation de la Nature en Alsace-Moselle, une association de droit local.
L’incompréhension ne s’arrête pas là. Le collectif n’est pas opposé au projet en soi, mais bien en raison de son emplacement. « Pourquoi le faire à cet endroit ? Il y a des friches industrielles inexploitées à moins d’un kilomètre à vol d’oiseaux. Et aussi un parc existant de 40 hectares dans la commune, qui pourrait être agrandi », suggère Frédéric Cours, questionnant également la pertinence de panneaux photovoltaïques dans le Nord-Est, l’une des zones « les moins ensoleillées de France ».
Le collectif « ne veut pas politiser » le sujet
À l’approche des élections législatives, le sujet pourrait avoir son importance dans la circonscription. Hélène Zannier, députée de la majorité présidentielle et candidate à sa réélection, a notamment reçu un des membres du collectif à sa permanence. Ayant fait le déplacement lors de l’action du 21 mai, elle dit avoir constaté « la beauté du site » et « la diversité de la flore ». Et assure, sur les réseaux sociaux, qu’elle travaillera à « trouver des pistes de solutions acceptables par tous ».
Interpellée sur le projet du parc #photovoltaïque à Porcelette, j'ai rencontré ce matin les habitants inquiets par l'impact sur leur #environnement. Je vais contacter au plus vite le Maire, la DREAL et l'exploitant afin de trouver des pistes de solutions acceptables par tous. pic.twitter.com/ZEyN0WHn3L
— Hélène Zannier (@HeleneZannier) May 21, 2022
Clément Galante, président des Jeunes CNIP (Centre national des indépendants et paysans) et candidat de Reconquête, également présent au rassemblement, dénonce quant à lui « une aberration » et plaide pour « une écologie enracinée et de bon sens ». Mais pour Frédéric Cours, pas question d’être instrumentalisé à des fins électorales par quelque candidat que ce soit : « Ce que les politiques vont en faire, on ne maîtrise pas. Vont-ils tirer la couverture vers eux ? Je ne sais pas. Toutes les personnes qui veulent nous aider seront accueillies les bras ouverts, mais on ne veut surtout pas politiser le sujet ! »
Marie-France Guerriero, maire (Union de la droite et du centre) de la commune, a également échangé avec le collectif. « Nous sommes en phase d’études pour trois ans. Rien n’est fait ! Le développeur doit consulter les services de contrôles et administratifs pour obtenir leur accord », déclarait-elle dans le Républicain Lorrain le 19 mai dernier, ajoutant que « des réunions de concertation » seront organisées. De leur côté, les membres du collectif La Heide se disent « motivés » pour tenir la mobilisation sur la durée.
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Le glyphosate ne peut être considéré comme cancérogène, selon l'Agence européenne des produits chimiques
L'herbicide est actuellement classé comme pouvant provoquer des «lésions aux yeux» et étant «toxique pour les milieux aquatiques».
Les preuves scientifiques disponibles ne permettent pas de classer le glyphosate, un herbicide controversé utilisé massivement à travers le monde, comme cancérogène, a estimé mardi l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA).
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«Le Comité d'évaluation des risques de l'ECHA a formé son opinion scientifique indépendante: le classement actuel du glyphosate ne change pas», a déclaré à l'AFP le directeur de l'évaluation des risques de l'ECHA, Mark Rasenberg. Le glyphosate, l'un des herbicides les plus utilisés au monde, est classé actuellement comme pouvant provoquer des «lésions aux yeux» et étant «toxique pour les milieux aquatiques». «Après un examen approfondi des preuves scientifiques, le Comité conclut une nouvelle fois qu'un classement du glyphosate comme cancérogène n'est pas justifié», a souligné l'ECHA dans un communiqué. Cette évaluation est indispensable à la Commission européenne pour décider de la prolongation ou non de l'autorisation délivrée à l'herbicide dans l'UE.
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Une autorisation automatiquement prolongée
L'autorisation actuelle, étendue en 2017 pour cinq ans, expire le 15 décembre 2022, mais elle sera automatiquement prolongée jusqu'à la fin du processus d'évaluation, à moins qu'un risque particulier ne soit identifié entretemps. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) avaient reporté à juillet 2023 les conclusions de l'EFSA sur «tous les risques possibles de l'exposition au glyphosate pour les animaux, les humains et l'environnement», un rapport initialement attendu au «second semestre 2022», afin de pouvoir «prendre en considération» des centaines de contributions. La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides s'était déclarée «profondément préoccupée» par ce report.
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Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé le glyphosate en mars 2015 comme étant «cancérogène probable» pour les humains. Le Groupe d'évaluation du glyphosate, composé de quatre États membres rapporteurs (France, Hongrie, Pays-Bas et Suède), doit rendre d'ici «fin septembre» à l'EFSA un avis actualisé, avant une série de consultations et les conclusions finales du régulateur.
La France s'est donnée pour objectif de sortir de l'essentiel des utilisations de ce désherbant classé comme «cancérogène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2021, avant une interdiction totale en 2023. Des organisations agricoles s'y opposent, pointant l'absence de produit alternatif.
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DÉCRYPTAGE - Pierre Moscovici prévient que le redressement des finances publiques nécessitera des efforts sans précédent, avec 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.
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CHRONIQUE - Dans son ouvrage, Albert Bourla - qui était aux commandes depuis quinze mois à l’arrivée de la pandémie - nous plonge dans les coulisses de la mise au point du vaccin anti-Covid.
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Charles Fiasson, filleul du général de Gaulle et ancien LR : « Éric Zemmour est le dernier des gaullistes »
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
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Législatives 2022 : La réconciliation surprise entre La Ligue du Sud et le Rassemblement national
En 2017, la campagne législative dans la 4e circonscription du Vaucluse avait été fratricide au sein du camp national, sous forme de revanche personnelle. Résultat, Jacques Bompard ne devançait que de 441 voix le Front national au premier tour. Le patron de la Ligue du Sud l’emportait ensuite de justesse au second tour face à Carole Normani (LREM). « La plus belle des victoires », se souvient l’ancien maire d’Orange.
Cinq ans plus tard, le scénario aurait pu se répéter. La famille Bompard a été l’un des premiers soutiens d’Éric Zemmour. Aux dernières régionales, la liste Zou ! devait préparer le terrain pour le compte de l’essayiste, contre Thierry Mariani. Du côté du RN, la stratégie est de “faire la peau” à Reconquête ! et à tous ceux qui les ont approchés de près ou de loin. La Ligue du Sud semble pourtant passer entre les mailles du fi let.
Une entente que l’on doit à la députée sortante, Marie-France Lorho, qui avait suppléé à Jacques Bompard. L’élue réussit l’exploit de réconcilier, un temps, le RN et le parti localiste vauclusien pour la première fois depuis 1995. À l’Assemblée nationale, l’Orangeoise travaille « en bonne intelligence » avec ses voisins et se rapproche du maire RN de Camaret-sur-Aigues, Philippe de Beauregard. « On l’a vue de plus en plus souvent là-bas », se souvient un militant du RN. Elle s’y affi cha même aux côtés de Sébastien Chenu, en décembre, qui lui aurait proposé de rejoindre le RN. Ce qu’elle refusa.
Damien Broc est alors investi par le RN dans la 4e circonscription. La campagne débute par une réunion postsecond tour de présidentielle, où les militants marinistes apprennent le parachutage d’Alexandre Varaut, l’avocat de Marine Le Pen. « Hurlements des militants », se souvient l’un d’eux. La candidate défaite à la présidentielle pense trouver un entre-deux : Broc sera son suppléant. La suite du scénario se joue en trois jours de négociations, jusqu’à la commission d’investiture. Marie-France Lorho apprendra sa nomination par un coup de téléphone de Marine Le Pen. « C’est O.K. pour toi », lui lance-t-elle.
Une alliance pérenne ?
« Il s’agit d’un soutien, pas d’un ralliement », précise-t-on du côté de la Ligue du Sud. Marie-France Lorho pourrait toutefois rejoindre le groupe RN. « Je n’y vois pas d’inconvénient, si on garde nos spécifi cités », commentet- elle. Son mentor, Jacques Bompard, ne s’y oppose pas non plus « quand les idées sont les mêmes ». Mais en cas de confl it sur un vote, « elle s’est engagée à voter selon les idées de la Ligue », rappelle-t-il en prévenant que « si elle se rallie au RN, elle manquera de parole à ses engagements ». La députée sortante n’exclut pour autant pas de prendre un jour sa carte au RN. « On verra plus clair les 12 et 19 juin », glisse-t-elle.
Éric Zemmour a accepté de soutenir cette candidature, au demeurant le choix de l’ancien journaliste était pressenti. Contre toute attente, Marine Le Pen a aussi donné son aval. « Mets toutes les chances de ton côté », a-t-elle répondu à Marie-France Lorho. Si cette entente se voulait « nationale » à l’origine, elle ne sera « qu’une anecdote », regrette Jacques Bompard. La candidate veut alors faire de cette triple alliance « un bel exemple » pour l’avenir. Le passif n’est toutefois pas oublié. « Nous ne sommes pas dans le même camp », se résigne Jacques Bompard, qui se souvient des âpres batailles électorales avec le FN. Il appelle Marine Le Pen à se lancer plus ardemment dans la campagne législative. « On ne gagne pas la guerre sans aller à la bataille. »
Le Figaro
Où dormir à Florence ? Dix hôtels avec vue imprenable sur la cité du Lys
LA SÉLECTION DU FIGARO - Sur les rives de l'Arno, Florence déroule ses palais, ses églises, ses jardins, ses musées. Pour la saisir dans son ensemble, du fleuve à ses dômes et ses collines, voici dix adresses panoramiques… pour en prendre plein la vue.
Plaza Hôtel Lucchesi, escale fluviale
Depuis 1860, les clients jouissaient, de la plupart des 92 chambres et suites, récemment rénovées, des méandres argentés de l'Arno et, fenêtres ouvertes, de son doux chuchotement. Mais, pour éblouir davantage, nos contemporains, plus exigeants, le propriétaire a imaginé, sur le toit du Lucchesi, l'Empireo, une terrasse incroyable avec restaurant et piscine, pile face au Duomo. Les cartes des vins, des bières et des mets, en majorité locavore, glorifient à juste titre l'Italie et son riche terroir. Service souriant et efficace, buffet du petit déjeuner copieux dressé sur le rooftop ajoutent aux attraits de ce quatre-étoiles. Parking et voiturier, payants, à réserver. Chambre à partir de 220 € la nuit.
Plaza Hôtel Lucchesi, Lungarno della Zecca Vecchia, 38, 50122 Firenze. Tél. : +39 055 262 36.
Grand Hotel Cavour, escale poétique
Divina Terrazza, tout est dit ! Au septième étage de cet hôtel dont certaines parties datent du Moyen-Âge, et où le poète, philosophe, florentin, Dante Alighieri rencontra sa Beatrice, la vue est une des plus magiques avec l'Arno en fil conducteur. Prendre un verre, dîner « dans le ciel », rien de plus divin, effectivement. À condition de réserver au moins une semaine avant. Le « spot » très prisé affiche vite complet avec sa table, en majorité locavore, ses plats traditionnels et desserts d'anthologie. Comme bien souvent, les meilleures chambres se situent en hauteur, au calme, et dominant les plus beaux monuments. Chambre à partir de 132 € la nuit.
Grand Hotel Cavour, Via del Proconsolo, 3, 50122 Firenze. Tél. : +39 055 266 271.
Hôtel Balestri, escale romantique
Quatre-étoiles de 50 chambres récemment restaurées, égrenées sur cinq étages, le Balestri coche nombre de cases pour les voyageurs exigeants. Premier avantage, flirter, dans le quartier de Santa Crocce, avec l'incontournable Galerie des Offices et le Ponte Vecchio. Deuxième point positif, révéler, non seulement de son rooftop, mais aussi de nombre de terrasses prolongeant les chambres, le Dôme, le Campanile, le Palazzo Vecchio etc. Troisième plus : mobilier Art déco, miroirs anciens, marbres et soieries, participent à l'atmosphère romantique du Balestri, particulièrement appréciée par les couples en voyage de noces. À partir de 240 € la nuit.
Hotel Balestri, Piazza Mentana, 7, 50122 Firenze. Tél. : +39 055 214 743.
Palazzo Guadagni, escale «tchin tchin»
Perché au dernier étage d'un palais du XVIe siècle, dans le quartier de l'Olrarno, cet hôtel vaut tout autant pour la beauté de ses chambres ornées de nombreuses fresques que pour sa loggia, roof bar. À l'heure magique de l'aperitivo, spritz en main, on balaie du regard, dans la rougeur mordorée du couchant, la ville. Du Ponte Vecchio tout proche aux collines encerclant de vert le rouge ocre des toits, on s'émerveille de ce tableau animé aux couleurs flamboyantes. Et, le matin rebelote, on grimpe sur la loggia pour apprécier son petit déjeuner sous un ciel à la palette bleue et or. Bonne chambre, calme, avec vue la 15. À partir de 250 € la nuit.
Palazzo Guadagni, Piazza Santo Spirito, 9, 50 125 Firenze. Tél. : +39 055 265 8376.
LHP River Hotel & Spa, escale «chien-chien»
Le fleuve en vis-à-vis, le cœur historique à dix minutes à pied, un personnel merveilleux, on aime ce cinq-étoiles logé dans un bâtiment du XIXe siècle, méritant une croix d'honneur. On y déjeune et dîne avec plaisir, appréciant la carte des vins plus que parfaite. Et, que celles et ceux incapables de se séparer de leur compagnon à quatre pattes, sachent qu'il est le bienvenu. À condition d'afficher une taille raisonnable. Les chambres les plus agréables, celles au dernier étage, donnant sur le fleuve, concilient vue et sérénité. On se précipite dans l'espace spa jacuzzi, réservé au plus de 18 ans, après avoir arpenté la ville de musée en église, de boutique en bar… Service parking et voiturier bien pratique, 30 € par jour. Chambre à partir de 260 € la nuit.
LHP River Hotel & Spa, Lungarno della Zecca Vecchia, 18, 50122 Firenze. Tél. :+39 055 234 3529.
Hôtel Calimala, escale sportive
Tenu par la famille Torrigiani qui lui impulse une atmosphère amicale et bienveillante, ce boutique hôtel 4 étoiles offre 38 chambres mixant mobilier design, velours, marbre et terrazzo. Et possède un réel trésor : l'Angel roofbar & dining. Outre ses panoramas à 360 degrés époustouflants, il dispose d'un restaurant sans prétention mais agréable, d'un bar extérieur divin, d'un très joli jardin floral et, cerise sur le toit, d'une piscine. L'hiver on se réfugie, au chaud dans le bar intérieur. Qui dit mieux pour vivre pleinement Florence ? Un petit massage en chambre ? Possible et parfait ! Un peu de gym ? Possible aussi dans la salle de fitness. On réserve une chambre en hauteur et si possible de luxe pour sa superficie. Parking et voiturier, de 25 € à 35 €, jour en fonction du véhicule. Chambre à partir de 280 € la nuit.
Hôtel Calimala, Via Calimala, 2, 50123 Firenze. Tél. : +39 055 093 6360.
Hôtel Degli Orafi, escale vigneronne
Ici l'aperitivo, avec pour décor Florence, en rooftop, est sacré. La carte déroule une très jolie sélection de vins italiens, dont ceux de la famille propriétaire Ormanni, qui depuis 1818 élève d'excellents bons crus, de Chianti entre autres. Lors de la récente restauration de l'hôtel, des fresques du XIIe siècle ont été retrouvées permettant de - dater les lieux. Et, dans la bibliothèque quelques livres, dont certains en français, permettent de s'imprégner de l'histoire du quartier. Le matin, le buffet du petit déjeuner servi dans la salle de bal plonge dans l'atmosphère d'une demeure aristocratique au XIXe siècle. Un rien vintages mais spacieuses, les chambres et suites, confortables, assurent un séjour reposant. Choisir, celles aux troisième et quatrième étages (parfaite la 414) et pour un calme absolu, les chambres situées à l'arrière bénéficiant malgré tout, pour certaines, d'une échappée sur le campanile et autres monuments. Parking payant, chambre à partir de 290 €.
Hotel degli Orafi, Lungarno degli Archibusieri, 4, 50121 Firenze. Tél. : +39 055 26622.
Hôtel Brunelleschi, escale épicurienne
Construit au cœur d'une tour byzantine du IVe siècle, la Torre della Pagliazza, et d'une église médiévale, dans le plus strict respect de leur architecture, le Brunelleschi a inspiré Dan Brown, l'auteur du best-seller Da Vinci Code, qui le cite à plusieurs reprises. C'est dire si ce quatre-étoiles historique, de 96 chambres et suites, dégage une ambiance bien particulière avec le Duomo à 50 mètres à pied, se profilant derrière les fenêtres. Le plus, pour les épicuriens, son restaurant 2 étoiles Michelin Le Santa Elisabetta dans la tour, où le chef concocte plats traditionnels toscans, mets terre et mer, assiettes végétariennes et véganes. Plus simple, mais excellente l'Osteria Pagliazza, se prête aux déjeuners en famille ou entre amis. L'excellence, une petite folie pour séjour particulier. À partir de 390 € la nuit.
Hôtel Brunelleschi, Piazza Sant'Elisabetta, 3, 50122 Firenze. Tél. : +39 055 27370.
The Westin Excelsior, escale historique
Figurant en bonne place dans le portefeuille du groupe Marriott, le Westin Excelsior se reflète dans l'Arno depuis sept siècles. Magnifique palais devenu cinq étoiles de 171 chambres et suites, au style et mobilier très différents, les nombreuses œuvres d'art sculptures, tableaux, fresques, témoignent de son riche passé. On choisit sa chambre, pour sa vue et pour sa déco selon la période qu'on apprécie. On grimpe bien sûr pour un cocktail, une collation ou un dîner au roofgarden… Design, le restaurant aux parfums méditerranéens, avec son panorama à 360°, se vit au rythme du soleil et des heures. Avec bien sûr l'orange du couchant en point d'orgue. Comme tous les palaces florentins ses prix sont aussi élevés que son rooftop : à partir de 600 € la nuit.
The Westin Excelsior, Piazza Ognissanti, 3, 50123 Firenze. Tél. : +39 055 2715.
Hotel Lungarno, escale arty
Flambant quasiment neuf, entièrement rénové il y a cinq ans, le Lungarno, cinq étoiles, joue la carte marine chic, avec une décoration en blanc et bleu évoquant celle d'un yacht naviguant sur l'Arno où il est ancré en permanence depuis plus de cinquante ans. Le salon sur l'eau donne l'impression de prendre le large. Ses propriétaires s'enorgueillissent, à juste titre, de leur collection d'œuvres d'art, plus de 450 disséminées dans l'hôtel dont certaines signées de Picasso et Cocteau (pour les Français un rien chauvins). Plusieurs des 65 suites et chambres sont dédiées à un seul artiste. Lors de la réservation, on demande une chambre avec terrasse pour égoïstement, profiter d'une vue exclusive. Et, pendant son séjour on s'attable au Borgo San Jacopo, une étoile plus que méritée au Michelin. Et oui, les animaux sont aussi acceptés dans ce petit musée. Vivre sur un yacht de luxe, entouré d'artistes, se monnaye au prix fort, à partir de 680 € avec le petit déjeuner. Mais on ne vit qu'une fois !
Hotel Lungarno, Borgo S. Jacopo, 14, 50 125 Firenze. Tél. : +39 055 27261.
The Scott Hotel à Bruxelles, l'avis d'expert du Figaro
Un hôtel simple, à la décoration chaleureuse et bien pensée, dans un quartier de Bruxelles agréable à vivre, le tout pour un budget accessible ? On a testé.
Hôtel Haus Im Tal à Munich, l'avis d'expert du Figaro
En plein cœur de la capitale bavaroise, ce boutique hôtel branché joue à fond la carte du minimalisme et brasse large, tout en équilibre. Escale pour startupers en semaine ou repaire de Munichois le week-end, chacun y trouve son compte… On a testé.
On a poussé les portes de l'hôtel des Horlogers, modèle d'écoresponsabilité dans le Jura suisse
Puissant geste architectural au cœur du parc naturel régional de la vallée de Joux, à six kilomètres de la frontière française, cet établissement révèle une nouvelle destination au pays des Helvètes . Nous l'avons testé, quelques jours avant son ouverture.
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A Foix, Gérald Darmanin rend hommage au major Jean-Jacques Bloy, gendarme et « héros du quotidien »
Le Figaro
Comment choisir son premier chat ?
Le FigaroMâle ou femelle, poil long ou court... ? Quel chat est le mieux adapté pour les maîtres inexpérimentés ? Toutes nos réponses.
Que l'on souhaite adopter ou acheter un animal, accueillir chez soi un premier chat suggère que l'on possède peu ou pas d'expérience en la matière. Tout comme pour les chiens, il est alors possible de s'orienter vers une race en particulier. Facilité d'éducation, mode de vie, disponibilité, composition du foyer… À quoi faut-il penser pour choisir son premier chat ?
Quel premier chat pour quel adoptant ?
Choisir un premier chat nécessite de se renseigner a minima sur les différentes races, ainsi que leurs particularités, comme l'entretien, la santé ou le caractère. Pour ce dernier aspect, on observe des comportements récurrents. Il convient néanmoins de bien assimiler que chaque animal demeure unique.
À lire aussi5 races de chats les plus affectueux
On distingue ainsi des races de chat téméraire, voire "sauvage", comme c'est le cas du Savannah, du Bengal ou de l'Ocicat. Pour les chats indépendants, on peut évoquer le Chartreux, l'Angora turc ou l'Abyssin. Pour un chat plus calme, orientez-vous vers le Persan, le Maine coon ou le Ragdoll. Vous souhaitez un chat pour toute la famille ? Le Burmese, le Siamois et le Manx sont des exemples représentatifs de races sociables, douces et affectueuses.
Comment choisir la race de son futur chat ?
Devant tant de possibilités, il est essentiel de bien identifier différents critères de sélection pour choisir votre premier chat. Parmi ceux-ci, on peut s'attarder sur les éléments suivants :
- l'environnement de vie : appartement ou maison, cadre urbain ou à la campagne… ;
- la composition du foyer : personne seule, couple, senior, présence d'enfants ou d'autres animaux de compagnie ;
- la disponibilité du maître, sa profession, la fréquence et la durée de ses absences ;
- le budget à l'achat et celui pour subvenir à ses besoins…
À lire aussiEspérance de vie, calcul en années humaines : tout savoir sur l'âge de votre chat
En ce qui concerne l'animal en lui-même, il est recommandé de se renseigner sur sa santé, son âge, son caractère ou ses besoins physiques et intellectuels. D'où l'importance de concilier le profil de l'adoptant avec celui du félin. Il est déconseillé de se focaliser sur son apparence. Il n'est pas rare qu'un chat vive 15 ans, voire davantage. Son cadre de vie doit lui correspondre et lui permettre de s'épanouir.
Faut-il choisir un premier chat à poil long ou court ?
Choisir un premier chat à poil long ou court ne tient pas uniquement à une préférence esthétique. Il est également question d'entretien. Les chats à poil long ou mi-long nécessitent un brossage fréquent, voire quotidien.
De plus, la perte des poils implique des tâches ménagères tout aussi récurrentes. Il convient alors d'être disponible. Dans le cas contraire, il est recommandé de se tourner vers une race de chat à poil court.
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Quelle est la différence entre mâle et femelle ?
En ce qui concerne le caractère ou le comportement de l'animal, le sexe n'a qu'une influence modérée pour choisir son premier chat.
On reconnaît néanmoins que les mâles aiment la compagnie d'autres animaux tout en disposant d'un vaste territoire. Quant aux femelles, elles présentent un tempérament moins fugueur et sont casanières.
Adopter un animal vous engage, c'est une décision qu'il vous faudra mûrement réfléchir. N'hésitez pas à contacter votre vétérinaire ou le refuge le plus proche de chez vous avant de vous lancer. Ils pourront vous apporter leurs conseils sur la race de chat qui vous conviendra le mieux.
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Passereaux : quels oiseaux composent cette famille ?
Les passereaux ou passériformes constituent le plus grand ordre d'oiseaux au monde. Celui-ci regroupe en effet 6 400 espèces, soit plus de la moitié des oiseaux de la planète. On les voit grimper sur les troncs, voler en groupe ou jaser la nuit venue… Qui sont ces petits oiseaux ?
Le hibou, ce mystérieux rapace qui vit la nuit
Comment le hibou parvient-il à tourner sa face à 270° ? Qu'est-ce qui le distingue de la chouette ? Le Figaro vous présente ce rapace surprenant qui se réveille quand le soleil se couche.
Le donskoy : origine, taille et caractère
Tout comme le sphynx, le donskoy est une race de chat qui se distingue par son physique atypique et son absence de poil.
L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec France24 - World
Live: Russian forces advance in the Donbas as US boosts support for Ukraine
Issued on: 01/06/2022 - 06:00
FRANCE 24
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Kethevane GORJESTANI
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Russian forces have seized half of Severodonetsk, the eastern Ukrainian city that is key to Moscow’s efforts to complete the capture of the industrial Donbas region, the mayor said Tuesday. The Russian advance comes as the United States said it will provide Ukraine with advanced rockets to help it force Moscow to negotiate an end to the war. Follow FRANCE 24’s liveblog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
1:35pm: Pro-Russia separatists claim gains outside eastern Ukraine's Avdiivka
Kremlin-backed separatists in Ukraine on Wednesday claimed they were edging closer to completely encircling the eastern town of Avdiivka after cutting off one of its two main roads.
Together with pro-Moscow separatists, Russian troops have been ramping up attacks on Ukraine's eastern Donbas region that has seen heavy fighting since the start of Russia's military campaign in Ukraine.
The village of Novosselovka 2, located on the outskirts of Avdiivka, "has been liberated" and separatist forces "have taken control of a portion" of the nearby highway, the militia of the self-proclaimed Donetsk People's Republic said on messaging app Telegram. It added that separatists have "finally cut off the Avdiivka garrison from one of the two available supply routes".
AFP could not independently verify these claims.
1:30pm: 'Evolution' in US approach to arming Ukraine
"We've seen an evolution in the US position" on arming Ukraine, said FRANCE 24's International Affairs Editor Douglas Herbert. "The US has been [...] taking the lead in providing Ukraine – up until now; since the invasion – both with financial assistance and military assistance. And we've seen a ratcheting up here."
1:21pm: Head of Severodonetsk administration says just 20 percent of city in Ukrainian hands
Ukrainian forces are holding just 20 percent of the eastern city of Severodonetsk but there is still hope that they can prevent Russia taking full control, the head of the city administration told Reuters in a telephone interview on Wednesday.
Russian forces control 60 percent of the city, while the rest has become "no-man's land", said Oleksandr Stryuk, the Ukrainian head of the city administration, who declined to give his location.
12:58pm: US 'adding fuel to the fire' with new arms supplies, Kremlin says
The Kremlin on Wednesday accused Washington of "adding fuel to the fire" by planning to supply Ukraine with advanced missile systems.
"We believe that the United States is adding fuel to the fire deliberately and on purpose," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters.
"Such supplies" do not encourage Kyiv to resume peace talks, Peskov said, adding that Washington wanted to "fight Russia to the last Ukrainian".
12:30pm: Kremlin blames West, Ukraine for potential global food crisis
The Kremlin said on Wednesday that Moscow was taking measures to "minimise" the effects of a partial oil embargo imposed by EU countries to punish Russia for its military campaign in Ukraine.
"Sanctions will have a negative effect for Europe, us and the whole global energy market," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "But a reorientation is under way (in Russia) that will allow us to minimise the negative consequences."
11:30am: Russia views 'very negatively' new US-Ukraine weapons agreement
"Even though Biden has secured from Zelensky [...] agreement not to use those advanced mid-range rocket systems [against] Russian territory or targeting Russian interests in their territory, then even so the deputy Russian foreign minister has been saying this [...] expected delivery and the general package of military aid announced by the United States is being viewed very negatively in Russia," noted FRANCE 24 International Affairs Editor Angela Diffley. "He says it increases the chances of a US-Russian confrontation."
10:36am: Governor of Luhansk region says Russia controls 70 percent of Severodonetsk
Russian forces are now in control of around 70 percent of Severodonetsk, a strategically important city in Ukraine's east, Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said on Wednesday.
"Some Ukrainian troops have retreated to more advantageous, pre-prepared positions," Gaidai said on the Telegram messaging app.
10:34am: Germany to send IRIS-T air defence system to Ukraine, Scholz says
Germany will supply Ukraine with the IRIS-T medium-range surface-to-air defence system, Chancellor Olaf Scholz said, following pleas from Kyiv as well as German opposition parties to step up heavy weapons deliveries to the country.
"We have been delivering continuously since the beginning of the war," Scholz said on Wednesday, pointing to more than 15 million rounds of ammunition, 100,000 hand grenades and over 5,000 anti-tank mines sent to Ukraine since Russia invaded the country on February 24.
10:03am: Wheat can't be 'weapon of war', Pope says urging lifting of Ukraine block
Pope Francis on Wednesday appealed to authorities to lift the block on wheat exports from Ukraine, saying the grain cannot be used as a "weapon of war".
Speaking at his general audience to thousands of people in St. Peter's Square, he said the block should be lifted because many millions of people depend on wheat from Ukraine, particularly in the world's poorest countries.
8:06am: Russian forces 'inexorably' taking more of Severodonetsk
"The governor of the Luhansk region Serhiy Haidai just posted on his Telegram that Russian forces now control the better part of Severodonetsk – more than half, I take that to mean – but of course it's very hard to know how exactly you calculate these things: are we talking in terms of square metres or the most densely populated parts of the town?" said FRANCE 24's Gulliver Cragg, reporting from Kyiv.
"And the situation is fluid; there are Russian offensives, Ukrainian counter-offensives that push them back. Then the Russians push forward again. But it does seem that over the last few days that – albeit slowly, inexorably – Russian forces are taking more and more of this city of Severodonetsk."
4:02am: Denmark to hold referendum on scrapping EU defence opt-out
Danish voters will on Wednesday decide whether to join the European Union's defence policy, potentially becoming the final hold-out in the bloc to sign up as Russia's invasion of Ukraine forces countries to radically reassess their security.
Denmark is the only member of the 27 nation bloc not in the Common Security and Defence Policy, having secured exemptions from it and the euro currency in a 1993 referendum on the Maastricht Treaty, which laid the groundwork for the modern EU.
If the Danes vote to abolish the opt-out, as polls suggest will be the case, it would mark another significant shift in policy for Europe after Russia launched the invasion in February.
2:17am: US sending Himars multiple rocket system to Ukraine military: official
The United States is sending Himars advanced multiple rocket systems to Ukraine, a US official said Tuesday, ending days of speculation over the latest upgrade of military aid to Kyiv in its fight against Russia.
The Himars use precision-guided munitions, the official, who spoke on condition of anonymity, told reporters. The range is about 50 miles (80 kilometers), with Washington deciding against sending munitions with a far longer range.
"These systems will be used by the Ukrainians to repel Russian advances on Ukrainian territory but they will not be used against Russia," the official said.
12:10am: Ukraine's Zelensky blasts 'crazy' Russia over chemical plant hit
Ukraine's President Volodymyr Zelensky accused Moscow of "madness" Tuesday after Russian troops hit a chemical plant in their bid to complete the capture of a key eastern city.
The battle for control of Severodonetsk has been intensifying this week, with heavy casualties on both sides, as EU leaders haggle over banning Russian gas to punish the Kremlin for its three-month-old invasion of its pro-Western neighbour.
One of the industrial hubs on Russia's path to taking the eastern Lugansk region, Severodonetsk has become a target of massive Russian firepower since the failed attempt to occupy Kyiv.
Russians now control most of the destroyed city, regional authorities said Tuesday, adding that enemy forces had hit a nitric acid tank at a chemical plant and warning people to stay indoors.
"Given the presence of large-scale chemical production in Severodonetsk, the Russian army's strikes there, including blind air bombing, are just crazy," Zelensky said in a video message.
"But on the 97th day of such a war, it is no longer surprising that for the Russian military, for Russian commanders, for Russian soldiers, any madness is absolutely acceptable."
11:05pm: Exclusive: Embedded with the Karpatska Sich battalion in Donbas
The Ukrainian army is determined to slow down Russia's steady advance in the eastern Donbas region as Moscow concentrates its efforts on encircling the area. Reporting from the northwestern frontline in the Donbas, a FRANCE 24 team followed the Karpatska Sich battalion as they fight to halt the Russian advance.
10:05pm: Communication shutdown in Russian-occupied Kherson: Ukraine
Ukrainian officials are reporting a "shutdown of all communications" in the Russian-occupied southern region of Kherson.
In a statement, Ukraine's State Service for Special Communication and Information Protection said there was an unspecified intrusion "by the occupation regime" and equipment had been powered down and cables disconnected.
"The residents of the region are currently left without Ukrainian mobile communication and Internet access, as well as with no means to make national and international phone calls using landline phone devices," the agency said.
9:48pm: Ukrainian forces making some progress in southern region: Zelensky
Ukrainian forces have had some success near the southern city of Kherson and are advancing in parts of the Kharkiv region to the east of Kyiv, said President Volodymyr Zelensky.
"Our defenders are showing the utmost courage and remain masters of the situation at the front despite the fact the Russian army has a significant advantage in terms of equipment and numbers," he said in a late-night address.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
© France Médias Monde graphic studio
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EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
Valeurs Actuelles
[Goldnadel] Opéra de Paris : l’affaire Adélaïde ou l’intolérance à sens unique
Réflexions autour de la mésaventure de cette jeune fille, dont Dieu merci elle survivra, mais qui montre dans ce micro-événement la macro-intolérance des autoproclamés défenseurs de la liberté, de la fraternité et de l’égalité.
Je rappelle brièvement l’histoire de cette jeune fille déjà narrée par le menu sur le site de Valeurs actuelles. Adélaïde est une jeune fille qui souhaitait être embauchée par l’Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris (AROP). Mais dans sa désarmante autant que rafraîchissante candeur, elle exhibe un curriculum vitæ qui montre qu’elle est auparavant passée par des stages à Boulevard Voltaire, l’Incorrect et notre maison Valeurs actuelles qui ont en commun de ne pouvoir être localisés à l’extrême gauche, ce dont ils ne rougissent pas.
La seule vue de ce document par son examinatrice équivaut à la lecture de La Lettre écarlate. Inutile désormais de perdre leurs temps respectifs à la moindre évaluation par la voie de la discussion.
« Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ? », questionne la gente dame avec un franc mépris. Fin de l’histoire, début de nos réflexions.
Premier niveau : si les faits étaient juridiquement établis, il s’agirait à n’en pas douter d’une discrimination politique, judiciairement répréhensible.
Deuxième niveau : ce n’est pas la première fois que des journaux de droite en vente prétendument libre font l’objet d’une discrimination illégale caractérisée. C’est ainsi que le groupe d’extrême gauche Sleeping Giants intimide leurs annonceurs avec un certain succès. Ces géants endormis agissent courageusement anonymement, ce qui n’empêche le Monde et France Inter de les couvrir de roses publiquement.
Troisième niveau : ce n’est pas faire un affreux procès d’intention à notre dame de l’Opéra de postuler que si notre postulante avait exhibé un curriculum vitæ attestant ses passages à Libération ainsi qu’à Mediapart, l’accueil n’eut pas seulement été meilleur mais excellent.
Quatrième niveau : il y a fort à parier que dans ce “contexte” d’autres Adélaïde s’abstiennent déjà d’exhiber des valeurs incorrectes. Je recommande à ce stade l’excellent ouvrage du professeur Gad Saad, titulaire de la chaire de recherches en science comportementale à l’université Concordia de Montréal. Célèbre de l’autre côté de l’eau, il vient de publier Les nouveaux virus de la pensée, sous-titré, Wokisme, cancel culture, racialisme… et autres idéologies qui tuent le bon sens (éditions FYP). Comme votre serviteur, celui-ci recommande de porter un regard psychiatrique sur le contexte médiatique et culturel actuel.
À ce titre, il indique que « le pire des fléaux de la liberté d’expression est l’autocensure ». Ainsi de ces professeurs d’université qui taisent leurs idées démocratiques et universalistes et rasent les murs de peur de gâcher leur carrière. J’y ajouterai donc des jeunes qui veulent entrer dans la carrière et cachent déjà leur passé de crainte d’être barrés.
Cinquième et dernier niveau : dans ce contexte délétère, je puis d’ores et déjà écrire que nous ne sommes plus en liberté. Mais sous la dictature sournoise des géants endormis et des nains éveillés.
Le Figaro
Comment donner un vrai coup d'accélérateur à sa carrière
NOS CONSEILS - Malgré le contexte, les occasions de reprendre en main sa carrière ne manquent pas. À condition de savoir s'y prendre.
Les carrières linéaires ne semblent plus la norme. Pour donner un coup d'accélérateur à leur parcours professionnel, les jeunes cadres n'hésitent plus à utiliser les grands moyens. Leur ambition: accélérer leur carrière, aligner enfin leur métier avec leurs personnalités et leurs aspirations profondes, et pour la plupart, décrocher un meilleur salaire, jusqu'à deux fois ou trois fois supérieur. Exemples et conseils à l'appui, voici comment s'y prendre.
Pour reprendre en main sa carrière, Vincent Ruelle a décidé de retourner sur les bancs de l'école. Il a intégré HEC début 2020 pour suivre un MBA (Master of Business Administration). Ce diplôme créé aux États-Unis est destiné à former des cadres dirigeants de toute la planète au management de haut niveau. Cet ingénieur de formation qui a grandi outre-Atlantique pour suivre son père banquier, a décroché à 22 ans son premier job à Turin, au sein de l'unité de production de Fiat Chrysler. Au bout de trois ans, il n'y trouve plus son compte et décide de tout envoyer promener. «Je voulais accélérer ma carrière, prendre des postes à responsabilités, mais aussi revenir en France pour me rapprocher de ma famille. En tant que superviseur de production, je gagnais 35.000 euros par an. Ce n'est pas ce que j'espérais», explique le jeune homme qui a étudié au sein de l'université du Michigan.
Le MBA, pour changer de pays et de secteur
En août 2019, il remet sa démission à son responsable, et revient en France, à Paris. Un changement qui ne s'est pas fait en un claquement de doigts. «Un test d'entrée au MBA, ça se prépare. J'ai commencé dès le début de l'année 2019», raconte le jeune homme de 27 ans. Après avoir obtenu la note de 700 sur 800 au test GMAT (graduate management admission test), il rédige une lettre de motivation, fournit une lettre recommandation de la part d'un manager, puis passe deux entretiens avec des Alumni, des anciens d'élèves. Son admission validée, il démarche les banques pour solliciter un prêt étudiant et financer la formation de 67.000 euros. «Je n'ai pas eu grandes difficultés à convaincre l'établissement financier. Je savais que mon évolution professionnelle me permettrait de financer très facilement le coût de la formation», explique-t-il. Vincent Ruelle ne s'est pas trompé. Il a été embauché chez Amazon, en tant que responsable des opérations Pathways sur le site d'Orléans, en novembre 2020 avant même de finir le MBA. Un poste à responsabilités – il encadre une équipe de 200 personnes – qui lui a permis de tripler son salaire.
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Quand elle a entamé son MBA à Paris, Leila Bob, aujourd'hui directrice d'investissement chez Impact Partners, une plateforme d'investissement dédiée à l'impact, a aussi dans l'idée d'opérer un changement de carrière plus important. Elle a choisi la formule «full-time» en douze mois : un an de cours à temps plein de janvier à décembre 2018, suivi d'un stage de cinq mois à Abidjan pour valider le MBA et confronter la théorie et la pratique. «Je suis là où je voulais être avant le MBA, et ce n'était pas forcément gagné d'avance», rapporte la trentenaire, détentrice d'un master à Paris Dauphine en conseil et management. Pendant cette année de césure, cette ancienne consultante manager dans une entreprise de technologie et de conseil en organisation de 4000 salariés, passe en revue de façon intensive l'ensemble des disciplines de la gestion pour avoir une vision transversale de l'entreprise, acquiert les principaux concepts et méthodes. Un apport à l'évidence très utile pour cette cadre de 37 ans, qui veut opérer un double saut : un changement de poste et de secteur. «Je me suis posé beaucoup de questions, faire un bilan de compétences, ou un MBA. Ce diplôme était important car j'avais besoin d'une expertise technique et de consolider mon réseau dans un secteur que je ne connaissais pas», explique-t-elle. Leila Dob a évolué dans une classe de 100 élèves venus d'horizons professionnels et culturels très variés. «C'est très enrichissant après avoir passé presque dix ans dans une entreprise où tout le monde réfléchit de la même façon», rapporte-t-elle. Elle a été embauchée au sein du fonds en septembre 2020, six mois après le début de ses recherches, pour analyser des projets d'investissement, réaliser le montage juridique, superviser les chargés d'affaires, s'occuper des partenariats, du business développement et assurer le suivi des projets. Elle affirme qu'elle ne devrait pas tarder à s'investir dans des projets de plus grande ampleur. «Nous avons une volonté d'internationaliser l'impact et de défricher de nouvelles opportunités en France et en Europe», rapporte la directrice d'investissement, qui a connu une progression sensible de sa rémunération.
Suivre les conseils d'un coach pour rebondir
D'autres décident de tout lâcher, et tout recommencer après avoir fait appel à des coachs. En 2021, après plusieurs mois de chômage partiel, la décision s'est imposée à Graciella Badaire. Embauchée en tant que coordinatrice de projets digitaux chez Safran en 2018 après l'obtention de son diplôme de Skema Business school, la jeune cadre de 27 ans décide de remettre en question sa carrière. «J'avais pourtant un beau salaire, je voyageais beaucoup, mais mon travail ne me plaisait plus. Je voulais me sentir plus utile.» Pour y voir plus clair, elle contacte au début du confinement, en mars 2020, un coach spécialiste de la reconversion professionnelle et débute dans la foulée un programme individuel de trois mois à coups d’une séance d'une heure toutes les semaines. Des rendez-vous orientés autour du développement personnel, de la prise d'initiative ou encore de la confiance en soi. «Il y avait beaucoup d'exercices à faire. J'ai dû notamment réaliser un tableau de vie avec des photos et projeter tout ce que je souhaite avoir dans cinq ans», raconte la jeune femme. Après quelques semaines de réflexion et un déclic sur une carrière de responsable de projets digitaux qui ne lui semblait plus la sienne, elle décide de suivre les traces de son père entrepreneur. «Cette aventure m'a aidé à me jeter à l'eau, à créer ma propre entreprise de coaching à domicile et en extérieur», explique Graciella, qui a financé sa reconversion professionnelle avec le Fongecif et suivi une formation au sein du Creps pour devenir coach sportive. Son diplôme obtenu, elle crée dans la foulée, début 2022, sa micro-entreprise, qu'elle prévoit déjà de transformer en société.
L'effet de mode du coaching est indéniable pour entamer une reconversion professionnelle et donner un coup d'accélérateur à sa carrière. Ancien acheteur en réassurance au sein d'un grand groupe, Pierre-Edouard Chaix, a aussi eu recours à un accompagnement personnalisé lorsqu'il s'est rendu compte que son poste ne correspondait plus à sa personnalité. «Il y avait un malaise, une inadéquation entre ce que je faisais et ce que j'avais envie de faire. Au début, j'étais dans l'analyse des risques naturels. La manipulation des données et le côté scientifique du poste me plaisaient. Puis, j'ai pris plus de responsabilités. Mes missions sont devenues de moins en moins techniques, et plus commerciales», explique le jeune homme, qui a monté en 2021 sa start-up Pluvego, une plateforme d'anticipation et de gestion du risque de pluie à destination des entreprises météosensibles. Les avantages d'un grand groupe, la bonne ambiance au travail, le soulagement d'une bière en terrasse en fin de journée ne suffisent plus à gommer l'ennui de ce diplômé de l'école d'ingénieur Centrale Paris. «Je ne me sentais plus à ma place. Je voulais que quelqu'un m'aide à structurer ma pensée, à formaliser ce que je pouvais et ce que je voulais faire», ajoute le Parisien de 36 ans. Il passe plusieurs soirées à naviguer entre les sites internet de différents coachs, à envoyer des mails, à échanger avec eux avant d'en choisir un. Quatre mois après le début du coaching, il y voit déjà plus clair. «Les séances étaient centrées sur le personnel, mes envies, des souvenirs d'enfance. On n'a pas parlé de compétences au début», relate-t-il. Après plusieurs sessions individuelles de test, d'exercices, il se rend compte qu'il se met des barrières qui n'existent pas. «Je considérais ma carrière qu'en progression verticale, à plus forte responsabilité alors que je pouvais rebondir en créant ma société», explique Pierre-Edouard Chaix, qui a investi 1500 euros dans le coaching. Le trentenaire, qui gagnait 80.000 euros par an lorsqu'il était salarié, pense forcément bénéficier d'un retour sur investissement ultérieurement. L'entrepreneur a embauché son premier salarié, un ingénieur en intelligence artificielle. Il prévoit de réaliser une levée de fonds de 250.000 à 500.000 euros auprès de business angels d'ici à la fin de l'année, et d'en boucler une nouvelle, courant 2023, pour se développer en Europe.
S'expatrier pour prendre du galon
En 2020, la moitié des personnes interrogées dans le cadre d'une vaste étude menée sur plus de 200.000 personnes par le Boston Consulting Group et Cadremploi, étaient prêtes à se rendre dans un autre pays pour y travailler. En 2014, les deux tiers des répondants étaient candidats à l'expatriation. Si ces chiffres sont en recul en raison de la crise sanitaire, ils restent cependant élevés. Les salariés considèrent l'expatriation comme un accélérateur de vie professionnelle et l'occasion d'évoluer dans un nouveau cadre et une nouvelle culture. 90% des Français de l'étranger se disent satisfaits de leur expatriation et 84% recommanderaient l'expérience à leur entourage. Un plébiscite encore plus marqué chez les moins de 35 ans qui recommanderaient l'expatriation à un de leurs proches à 92% selon l'Observatoire de l'expatriation menée par la Banque Transatlantique et publiée en 2021.
C'est le pari qu'a souhaité relever Louise Bonnefond, 35 ans. Après 7 ans d'expérience en tant qu'assistante RH dans une société de services, cette jeune femme basée à Lyon a envie d'autre chose. «J'ai toujours souhaité devenir fille au pair, apprendre l'anglais, me frotter à d'autres cultures pour avoir une ouverture d'esprit mais je l'ai toujours mis de côté.» En 2016, elle est démarchée sur LinkedIn par le cabinet Approach People Recruitment pour un poste de consultante en recrutement junior à Dublin. «Je n'ai pas hésité une seconde», se souvient-elle. Pour s'adapter au pays d'accueil, le cabinet lui déroule le tapis rouge : mise à disposition d'un hébergement pendant deux semaines aux frais de l'entreprise, des horaires aménagés le temps qu'elle déniche son appartement, des cours d'anglais avancés pour qu'elle se perfectionne. Une période d'adaptation linguistique a toutefois été nécessaire avant de pouvoir être à l'aise dans les relations de travail. «Cela n'a pas été si simple au début. Il faut faire l'effort de discuter avec des personnes non francophones», raconte la manager, qui trouve aujourd'hui son compte dans l'expatriation. Elle a évolué en moins de deux ans en tant que senior puis manager et triplé la première année son salaire fixe - 70.000 euros hors variable - par rapport à celui de Lyon. Partie en octobre 2016 dans l'idée que cette aventure serait courte, elle semble finalement durer. «Je me suis constitué un groupe d'amis via le travail, les amis d'amis, les réseaux sociaux. Je n'envisage pas de quitter Dublin », dit la jeune femme.
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Les décideurs de Best Western Hotels & Resorts
Le Figaro fait le point sur les mouvements des décideurs dans les entreprises.
Marc Cagniart, un «transformateur» à la Chambre des notaires de Paris
Celui qui était depuis 2020 premier vice-président prend le relais de Me Cédric Blanchet.
Gilbert Espitalier-Noël reprend l’offensive à la tête du géant mauricien Beachcomber
Avec ses trois frères, il est l’héritier de l’entreprise familiale née de la canne à sucre, qui fête cette année les 70 ans de son activité hôtelière.
L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois France24 - World
Exclusive: Embedded with the Karpatska Sich battalion in Ukraine's Donbas
Issued on: 01/06/2022 - 08:09
FRANCE 24
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The Ukrainian army is determined to slow down Russia's steady advance in the country’s eastern Donbas region as Moscow concentrates its efforts on encircling the area. Reporting from the northwestern frontline in the Donbas, FRANCE 24's Jonathan Walsh and Amar al Hameedawi followed the Karpatska Sich battalion as they fight to halt the Russian advance.
Karpatska Sich is one of the many nationalist battalions born out of the 2014 Maidan protest movement and has now been integrated into the Ukrainian army.
The battalion is working to block Russia's advance in the northwest of the Donbas. Based to the south of Izum – a town now held by the Russians – this unit composed of a few hundred men has been tasked with destroying Russian armour.
Dzvin, the unit’s leader, says the West needs to do more: "There is constant artillery fire on our positions,” he said. “The tanks are firing at us too, but we are holding on. We need more anti-tank weapons. I want to send a message to all Western countries: we need help, we have weapons but we need more. Help us to defeat our sworn enemy, who is attacking the foundations of the civilised world.”
Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.
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Live: Russian forces advance in the Donbas as US boosts support for Ukraine
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French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
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Russian forces now control 'most' of Severodonetsk, local governor says
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[Goldnadel] Traitement médiatique spécial pour l’État juif
Le Figaro
La Ruche, Compétition officielle, Elizabeth… Les films à voir ou à éviter cette semaine
Eric NeuhoffConstance JametBenjamin PuechUn éloge crépusculaire de la résilience au féminin, une satire féroce du monde du cinéma ou encore un hommage documentaire à la reine britannique… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Compétition officielle - A voir
Comédie de Mariano Cohn et Gastón Duprat, 1h54
Un milliardaire qui a fait fortune dans l'industrie pharmaceutique est en quête de prestige. Financer un pont qui porterait son nom? Banal. Mieux vaut produire un film, choisir une réalisatrice à la mode. Il a acheté les droits d'un prix Nobel, s'est offert les services d'une cinéaste intellectuelle et lesbienne et rêve déjà de monter les marches au Festival de Cannes. Le scénario, épais comme un bottin, ressemble aux journaux de Peter Beard. Avec Compétition officielle, Gaston Duprat et Mariano Cohn (Citoyen d'honneur ) épinglent avec férocité les tics d'un milieu, exposent la prétention à l'état pur, le tout sur une musique d'Erik Satie. La satire vise le noir de la cible. Les ego en sortent meurtris, brisés, à l'image de ces trophées que la géniale rouquine enfourne dans une broyeuse. Penélope Cruz, véritable tornade d'égocentrisme, s'en donne à cœur joie, couche avec la fille du magnat, pratique de ridicules exercices d'assouplissement. La vanité aura le dernier mot. Cela fait un bien fou. Dans un monde parfait, le film serait remboursé par la Sécurité sociale. E.N.
À lire aussiNotre critique du film Compétition officielle: le bûcher des vaniteux
Variety - A voir
Variety est le nom d'un cinéma à New York. Une salle de Times Square d'un genre particulier, comme celle où Robert de Niro emmène Cybill Shepherd dans Taxi Driver . On y passe des films pornographiques, aux titres évocateurs (La Roulette du sexe, Le Diable au corps). En 1984, la 42e rue n'est pas encore une artère pour touristes épris de Roi Lion et autres musicals. Bien avant la série de David Simon, The Deuce , Bette Gordon montrait dans Variety, inédit en France, un quartier mal famé mais très cinégénique avec ses enseignes en néons rouges et verts. Elle met en scène Christine, jeune et jolie blonde débarquée du Michigan, embauchée comme caissière par José (Luis Guzman, futur acteur de L'Impasse de Brian de Palma) dans ce cinéma dont le hall résonne de gémissements. Christine se met à suivre un client, un homme d'affaires du nom de Louie. La blonde hitchcockienne inverse ici les rôles. La voyeuriste, c'est elle. Sans moralisme, Bette Gordon détourne le regard masculin. Dans ce film sur le désir et le fantasme, Nan Goldin joue une barmaid. Elle était photographe de plateau et ses clichés sont exposés à Paris dans une nouvelle galerie, le Paris Cinéma Club. E.S.
La Ruche - On peut voir
Drame de Blerta Basholli, 1h23
Entre mars 1998 et juin 1999, la guerre du Kosovo opposant séparatistes albanais et forces serbes fit plus de 13.000 morts. Et près de 3000 disparus. Le village à flanc de montagne de Krushë fut l'un des massacres les plus épouvantables du conflit. Cette localité martyre est le théâtre de La Ruche, pudique portrait d'une veuve qui défie le patriarcat de son hameau conservateur. Inspiré d'une histoire vraie, le film a décroché trois prix dans la section internationale du festival américain de Sundance. La réalisatrice Blerta Basholli, formée à l'Université de New York, tisse un film délicat, un éloge crépusculaire de la résilience au féminin, à l'image de son héroïne, incarnée par Yllka Gashi. Le récit égrène la monotonie d'une vie en suspens, faite d'attente à travers la répétition des gestes de cuisine. De cette somme de petits riens, de compliments et d'émotions raréfiés jaillissent la vie, l'espoir, l'énergie d'aller de l'avant. C.J.
À lire aussiNotre critique de La Ruche: l’après-guerre des femmes
Elizabeth, regard(s) singulier(s) - On peut voir
Documentaire de Roger Michell, 1h29
«Elle est si lourde, explique la reine à propos de sa couronne, qu'il m'est impossible de baisser la tête.» La phrase peut s'entendre au figuré. Le tourbillon d'images d'Elizabeth: Regard(s) singulier(s) le rappelle, la souveraine a maintenu le cap de la royauté sans faiblir durant sept décennies. Les Anglais célèbrent cet anniversaire ce jeudi, lors du jubilé de platine. Roger Michell, décédé en septembre 2021 à 65 ans, lui rend hommage à sa manière dans ce film nourri de très nombreuses archives. Il n'y a pas de voix off, les extraits de reportages ou de documentaires habilement montés suffisent. Des extraits de Cléopâtre avec Liz Taylor ou de la série The Crown se glissent à l'écran, du rock et ou de la pop résonnent sur des images de cérémonies officielles. L'excès n'est pas loin, l'hommage frise l'irrévérence. C'est sans doute à cela qu'on voit qu'il est anglais. B.P.
Promising Young Woman avec Carey Mulligan: la revanche sanglante d’une blonde sur Canal +
CRITIQUE - Dans cette acide comédie noire oscarisée post-MeToo,la comédienne britannique campe une trentenaire piégeant les prédateurs sexuels. Dérangeant.
Notre critique du film Compétition officielle: le bûcher des vaniteux
CRITIQUE - Un milliardaire qui cherche à marquer l’histoire décide de produire un film. Penélope Cruz incarne la réalisatrice et Antonio Banderas une star hollywoodienne. Une satire bien vue et féroce sur le cinéma.
Indiana Jones 5: Harrison Ford annonce lui-même la date de sortie de cet ultime épisode
À 79 ans, l'acteur remet une dernière fois le chapeau de l'aventurier pour un long-métrage réalisé par James Mangold, avec Steven Spielberg à la production.
L'Humanité
Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 Valeurs Actuelles
Législatives : dans le Vaucluse, Éric Zemmour adoube son poulain, Stanislas Rigault
Le rassemblement des fidèles du parti Reconquête!, samedi 28 mai à Cheval-Blanc, un village de Vaucluse proche de Cavaillon, avait des allures inhabituelles pour le mouvement. L’événement, organisé dans le jardin d’une luxueuse demeure privée, ressemblait plus à une garden party qu’aux meetings enflammés dont le mouvement a fait sa marque de fabrique. Les quelques centaines de sympathisants et militants ont pu échanger directement dans une ambiance champêtre avec leurs champions : Stanislas Rigault, médiatique président de Génération Z, désormais candidat aux élections législatives dans le Vaucluse, et bien sûr Éric Zemmour, lui-même candidat dans le Var. Marion Maréchal était également attendue, mais a dû annuler sa venue pour raisons de santé, probablement en raison de sa grossesse très avancée.
Après une brève introduction de Stanislas Rigault, c’est Éric Zemmour qui prend le plus longuement la parole. Il brosse rapidement le portrait de son poulain, par un discours élogieux : fils de militaire, fondateur d’un journal étudiant (l’Étudiant libre), qui a su gagner la confiance de Sarah Knafo, lancer Génération Z, et renvoyer dans les cordes le député LFI Alexis Corbière dans un débat tendu en direct à la télévision. « Alexis Corbière, le Staline de l’islamo-gauchisme, avec sa voix hystérique, s’est jeté sur lui comme un prédateur sur sa proie, mais mauvaise pioche… Ce soir-là l’amateur que les idiots considéraient comme un poids plume a envoyé au tapis le poids lourd de la gauche ! ». Au rappel de la séquence, l’auditoire s’enflamme. « Nous le savons tous, Stanislas sera un député remarquable et remarqué, face à la gauche de Mélenchon et à celle de Macron, un député de droite qui fera blêmir de jalousie les LR et le RN, j’en suis certain. »
La foule est souvent très jeune, à l’image du parti, et de Stanislas Rigault lui-même, qui vient d’avoir 23 ans. « À travers toi Stan, j’aimerais m’adresser à tous les autres. Vous êtes des dizaines de milliers de jeunes, et je vous le dis, vous êtes ma plus belle surprise ! Il y a quelques mois, je ne m’attendais pas à être soutenu par tant de jeunes de votre âge. Il y a tant et tant de Stan, 155 de nos champions ont moins de 25 ans », déclare l’ex-candidat à la présidentielle à propos des candidats aux élections législatives.
Une circonscription disputée à droite
« C’est un honneur d’être soutenu par Éric Zemmour et Marion Maréchal. Marion a aussi eu la force de battre ses adversaires dans le Vaucluse très jeune », confie Stanislas Rigault à Valeurs actuelles. En effet, parmi les 550 candidats investis par le parti, c’est bien pour le jeune président de Génération Z que ces poids lourds ont choisi de se déplacer. Il se présente dans une circonscription prometteuse, la deuxième de Vaucluse, comprenant notamment Cavaillon et l’Isle-sur-la-Sorgue. Marine Le Pen y est arrivée en tête, comme dans 110 communes de Vaucluse sur 151, ce qui en fait l’un des départements les plus à droite de France. C’est sur ce territoire que Marion Maréchal avait remporté la députation à seulement 22 ans en 2012, à la faveur d’une triangulaire.
Face à la menace, le RN ne compte pas laisser Reconquête! s’implanter sur ses terres électorales. Le président du parti à la flamme Jordan Bardella est attendu pour une réunion publique à Cavaillon le samedi 4 juin, une semaine plus tard. Un déplacement qui lui permettra de stimuler la campagne de Bénédicte Auzanot, sa candidate, ancienne assistante juridique, conseillère régionale et municipale à Cavaillon. Bien ancrée localement, elle reste peu médiatisée. « Manifestement, Monsieur Bardella nous suit, je vais lui faire une liste des candidats Reconquête!, comme ça il pourra venir partout, ironise Éric Zemmour. Il est venu dans le Var où je me présente, maintenant il vient dans le Vaucluse, c’est lamentable de sa part. J’y vois une stratégie délibérée : non seulement il a refusé l’alliance, mais il cible les candidats les plus connus de Reconquête!, qui est bien son adversaire privilégié, alors qu’il pourrait se battre contre ceux de Mélenchon et de Macron. »
De son côté, le député sortant (LR) Jean-Claude Bouchet a choisi de ne pas se représenter après trois mandats successifs. C’est Élisabeth Amoros, première adjointe à la mairie de Cavaillon, vice-présidente du conseil départemental et ancienne médecin de 73 ans, qui a été investie par le parti pour briguer sa succession. Une candidate qui mise sur l’ancrage local et l’expérience. Lors d’un débat à venir entre plusieurs prétendants aux législatives dans le Vaucluse, Stanislas Rigault pourra croiser le fer avec Julien Aubert, député de la 5e circonscription, énarque et baron local des LR, qui tentera probablement de déstabiliser le nouveau venu. Dans un tweet, il avait qualifié Marion Maréchal d’« instructrice parachutiste » accompagnant Stanislas Rigault en Vaucluse pour son « premier baptême de l’air ». Une allusion au « parachutage » des deux personnalités, qui n’étaient pas originaires de ce département.
Pourtant, après une présidentielle marquée par des dissensions locales au sein de Reconquête!, l’arrivée du jeune ténor du parti a été particulièrement bien accueillie, ralliant à lui les cadres et les militants vauclusiens, grâce à sa notoriété, sa disponibilité et son caractère affable. « Il a plutôt été un facteur d’unité », confie un proche. Entouré d’une équipe aussi jeune que lui, il espère bien marcher sur les traces de Marion Maréchal, et devenir à son tour le benjamin de l’Assemblée nationale.
France24 - World
Dozens protest in Turkey against attempt to close anti-femicide group
Issued on: 01/06/2022 - 10:55
NEWS WIRES
Several hundred women protested outside an Istanbul court on Wednesday ahead of a hearing to close a well-known anti-femicide campaign group.
Waving banners with slogans such as "You will never walk alone!" and "We will stop women's murders," the protesters gathered outside Istanbul's main court to demonstrate against a case to shut down We Will Stop Femicide Platform, one of Turkey's leading feminist organisations.
An Istanbul prosecutor had filed a lawsuit in April, accusing the group of "activity against law and morals".
We Will Stop Femicide Platform campaigns against the murder and abuse of women in the mostly Muslim but officially secular state.
Group representative, Nursen Inal, slammed the trial as politically motivated.
"There's an organised, massive women's groups on the streets, and we believe this court case is an attack against women's struggle for their rights," she told AFP outside the court.
The association was a vocal critic of President Recep Tayyip Erdogan's decision last year to pull Turkey out of the Istanbul Convention, which requires countries to set up laws aimed at preventing and prosecuting violence against women.
Social conservatives in Turkey claim the convention promotes homosexuality and threatens traditional family values.
We Will Stop Femicide has organised large rallies in support of the convention.
The platform says 160 women were killed in Turkey this year, many of the murders committed by family members, and this number stood at 423 last year.
"We are under pressure from the government because we publicise name by name each and every woman's murder," Inal said.
"This contradicts the government's thesis which says women's murder is in the decline."
(AFP)
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TURKEY
Turkey's Erdogan says lifting emergency rule out of question
Perspective
Life in Afghanistan 'has become a prison for most women and girls'
MIDDLE EAST MATTERS
Female social media influencers in Egypt prosecuted for 'attacking family values'
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani Le Figaro
Fraises : quelles variétés choisir ?
Isabelle CouneGariguette, charlotte, mara des bois ou ciflorette... Il existe une quinzaine de variétés de fraises sur le marché. En voici les principales, avec leur période de production et leurs qualités gustatives.
Dans la catégorie des fruits rouges, la fraise tient incontestablement une place de choix dans le cœur des Français.
Quand débute la saison des fraises ?
La gariguette est une variété de fraise précoce. D'un goût sucré acidulé, cette fraise d'un rouge vermillon brillant, juteuse et fondante, est présente de mi-mars à fin juin.
Sucrée et juteuse, d'un rouge orangé, cette variété est très aromatique. Elle s'offre à nous d'avril à juin.
La charlotte arbore une robe rouge sang. Ronde, elle a un goût sucré, avec une note marquée de fraise des bois. Elle est présente d'avril à octobre.
Comme son nom l'évoque, la mara des bois est une variété de fraise très parfumée. Elle a un goût prononcé de fraise des bois. De petit calibre, on la trouve de mai à octobre.
La mariguette fait partie des variétés à gros fruits. De forme allongée, rouge rubis, elle est issue d'un croisement entre la mara des bois et la gariguette. On peut la déguster d'avril à juin.
Comme son nom l'indique, la ronde possède une forme généreuse. De couleur rouge brique, elle a un goût sucré et acidulé. On la retrouve sur les étals d'avril à mi-novembre.
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Quels sont les signes officiels de qualité ?
Le signe Label Rouge assure une qualité supérieure et un taux de sucre.
Quatre variétés de fraise peuvent se prévaloir du label Rouge :
Quant à l'indication géographique protégée (IGP) « fraise de Nîmes » et « fraise du Périgord », elle garantit la provenance de la fraise.
7 conseils pour bien les déguster :
- Choisissez des fraises bien fermes, avec une couleur uniforme, la peau lisse et sans tache.
- Ne les achetez pas un jour d'orage, car elles sont fragiles et tournent facilement.
- Il est préférable de les consommer le jour même, mais elles peuvent se garder 2 ou 3 jours.
- Conservez-les au frais (dans une cave), mais évitez le réfrigérateur. Laissez-les reposer 20 minutes à température ambiante avant de les déguster.
- Lavez-les entières, non découpées et avec leurs sépales, pour éviter de les gorger d'eau. Ne les faites pas tremper, passez-les seulement sous un filet d'eau.
- Enlevez les collerettes délicatement avec la pointe d'un couteau.
- Osez les associations étonnantes : la fraise se marie bien avec le chèvre frais, le basilic, la menthe ou le poivre.
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Peut-on faire un feu dans son jardin ?
Après avoir nettoyé son extérieur, il est tentant de brûler la tonte de pelouse, les feuilles mortes ou les branchages pour s'en débarrasser rapidement. Peut-on faire un feu dans son jardin ? Nos réponses.
Derrière l'étiquette des sachets de graines
Comment lire l'étiquette d'un sachet de graines ? Comment savoir si les graines sont encore bonnes ? Combien y a-t-il de graines dans un sachet ? Qu'est-ce qu'une graine hybride ? Nos réponses.
France24 - World
Nadal wins four-set clash with Djokovic to make French Open semis
Issued on: 01/06/2022 - 01:26
NEWS WIRES
Talks of an end to Rafael Nadal's reign proved premature once again as the claycourt king stayed on course for a record-extending men's 22nd Grand Slam title by beating arch rival Novak Djokovic 6-2 4-6 6-2 7-6(4) in a vintage French Open quarter-final clash on Tuesday.
The 13-time Roland Garros champion, beaten by the world number one in the semi-finals here last year, arrived in Paris on the back of two injuries that had hampered his preparations.
Having already survived a five-set thriller against Felix Auger Aliassime in the previous round, the Spaniard, who has only lost three times at the French Open since his first campaign in 2005, knows every inch of the immense court Philippe Chatrier and Djokovic paid for the reminder.
The Serbian is still stuck at 20 Grand Slam titles after being barred from taking part in the Australian Open by local authorities over his refusal to get vaccinated against COVID-19 - a major that Nadal won.
On the day teenager Carlos Alcaraz, who has been widely tipped as his successor, was knocked out, Nadal threw the punches and had defending champion Djokovic on the ropes in a high octane start under the spotlights.
Djokovic fought back in an 88-minute second set but the 35-year-old Nadal, backed by a partisan crowd, found the resources to end it in four sets despite being a break down in the fourth and set up a meeting with German third seed Alexander Zverev for a place in Sunday's final.
Zverev beat Alcaraz in four sets earlier.
Magic night
"It's a very emotional moment for me. Thank you everyone. It's incredible, the support I get from you. Everyone knows how important it is for me to play here. It's the most important tournament of my career," Nadal said on court after the four-hour-12-minute tug of war.
"Very tough match. Djokovic is one of the best players in history. Playing against him is always a big challenge. Against him there's only one way to play - at your best level from the first point to the last.
"And today was a magic night for me. Unexpected level from me."
A 10-minute opening game, won by Nadal on Djokovic's serve, set the tone of the clash of the heavyweights.
"Rafa, Rafa!" the crowd chanted.
He broke a second time with a trademark forehand winner down the line before wrapping up the first set on serve when Djokovic made his ninth unforced error.
The Serbian fell 3-0 behind in the second, but a poorly-executed drop shot by Nadal allowed him to pull a break back.
A smile appeared on Djokovic's face. In a key 18-minute sixth game, Djokovic broke again on his fifth attempt when Nadal's backhand went wide.
He faced a break point in the following game but Nadal was playing too short and the Serbian bagged his fourth consecutive gale in a spectacular turnaround.
Nadal just managed to hold for 4-4 but cracked on serve at 5-4 as Djokovic levelled the match.
The Mallorcan, however, started the third set in similar fashion as the first, racing to a 4-1 lead and wrapping it up on yet another unforced error from Djokovic.
In a see-saw contest, Djokovic regained the upper hand to open a 3-0 lead in the fourth set but Nadal would not go into a fifth set, breaking back for 4-5 before forcing a tiebreak in which he gave his opponent no chance.
(REUTERS)
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Nadal to face off against Djokovic in quarter-finals after epic last-16 win
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L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
communautésblack panthersMoveÉtats-Unis Le Figaro
BMW X1, la tentation de la montée en gamme
Sylvain ReisserNOUVEAUTÉ - Produite déjà à 1,9 million d’unités en 13 ans, le plus compact des SUV de la firme à l’hélice va céder sa place à une troisième génération plus évoluée, proposant même une version 100 % électrique.
Jusqu’à présent chez BMW, dans la famille des SUV, seul le X3 offrait tous les types de motorisations, de l’essence et du diesel jusqu’au 100 % électrique en passant par l’hybride rechargeable. À partir d’octobre prochain, la troisième génération du X1, le véhicule d’entrée dans la gamme des SUV de la firme munichoise, va suivre la même voie que son grand frère. En fonction de leurs besoins, les automobilistes pourront choisir entre un vaste échantillon de modèles combinant traction ou à quatre roues motrices, à moteur thermique, à hybridation légère 48 V, hybride rechargeable et même 100 % électrique.
Cette troisième génération du X1 pourra passer pour un X3 en réduction. Alors qu’il adopte les derniers codes en vigueur au sein du bureau de style du constructeur, notamment une calandre hypertrophiée et des galbes plus travaillés, le X1 devient plus imposant. Il s’allonge de 53 mm pour atteindre 4,50 m, s’élargit de 24 mm (1,84 m) et se rehausse de 44 mm (1,64 m). Il repose sur un empattement allongé de 22 mm, au profit de l’espace aux jambes des passagers arrière. En option, BMW proposera une banquette arrière coulissante sur une amplitude de 130 mm, sauf pour les versions électrifiées. Dans le meilleur des cas, le volume de coffre atteindra 540 litres. Avec la banquette arrière escamotée, il pourra atteindre 1 600 litres. Il sera amputé de 50 l avec les versions hybrides rechargeables et 100 % électrique.
Une version 100 % électrique
Cette dernière, à quatre roues motrices, sera animée par deux moteurs, un par essieu. La puissance totale est de 313 ch et le couple de 494 Nm. Le constructeur annonce une autonomie comprise entre 438 et 413 km grâce à une batterie de 64,7 kWh, suivant la monte pneumatique et l’équipement. BMW a prévu que la batterie puisse se recharger en 22 kW (chargeur en option) en courant alternatif et jusqu’à 130 kw en courant continu. Sur une borne rapide, il sera ainsi possible de passer de 10 à 80 % de charge en batterie en 29 minutes.
Alors que les 100 km/h seront atteints en 5,7 secondes, la vitesse de pointe sera bridée à 180 km/h. Cette version, qui se reconnaîtra à ses décors bleus BMWi sur la carrosserie, sera lancée en novembre prochain, en même temps que les deux versions hybrides rechargeables, xDrive 25e et xDrive 30e partagées avec la Série 2 Active Tourer. Dans les deux cas, le moteur thermique est le 3-cylindres 1,5 litre qui délivre 136 ou 150 ch. Il est associé respectivement à un moteur électrique de 109 ch ou de 177 ch pour afficher une puissance combinée de 245 ou 326 ch. Grâce à sa batterie de 14,2 kWh qui permet de flirter avec les 90 km de rayon d’action électrique, ces modèles revendiquent une consommation normalisée de 0,8 l/100 km, ce qui équivaut à des émissions de CO2 de 17 g/km. S’ils ont encore cours début 2023, ces versions hybrides rechargeables pourraient bénéficier du bonus écologique réservé aux véhicules électriques.
Dans la gamme des moteurs thermiques, le X1 offrira le choix en entrée de gamme entre les deux versions traction à essence sDrive 18i de 136 ch ou sDrive 18d de 150 ch. Au niveau supérieur, on trouvera deux motorisations à hybridation légère 48 V embarquant un moteur électrique de 19 ch. Le X1 xDrive23i affiche une puissance de 218 ch, le xDrive23d 211 ch. Leur consommation est de respectivement 6,5 l/100 km (146 g/km) et 4,8 l/100 km (125 g/km). Tous les modèles, à l’exception de la version électrique, disposent de la transmission automatique à double embrayage à 7 rapports.
La planche de bord du monospace
Du dernier monospace Série 2 Active Tourer, le X1 ne se contente pas de reprendre sa plateforme UKL. Il hérite de la console centrale flottante entre les deux sièges avant et de la planche de bord avec la double tablette numérique intégrant l’écran de 10,25 pouces pour l’instrumentation et l’écran de 10,7 pouces pour le système d’infodivertissement. Dans le même temps, le X1 accède au dernier cri des assistances électroniques à la conduite nous rapprochant un peu plus de la conduite autonome.
La montée en gamme du X1 se confirme avec la hausse des tarifs. La version d’accès sDrive18i est facturée 42 750 euros en version First Edition, ce qui représente une augmentation de près de 10 000 euros. Le tarif du X1 xDrive 23i débute à 55 460 euros. Quant à celui du iX1 xDrive30, il n’a pas encore été fixé.
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Valeurs Actuelles
Philippe Olivier : « C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite »
Valeurs actuelles. Avec le recul nécessaire, comment décririez-vous la troisième campagne présidentielle de Marine Le Pen ?
Philippe Olivier. On a fait une campagne lucide, pragmatique, novatrice et pleine de promesses pour l’avenir. On a compris que le choix des Français ne se porte que sur deux visions : une vision régalienne et une vision quotidienne.
Est-ce qu’elle était agréable à faire ? Par le passé, les campagnes du Rassemblement national ont souvent donné lieu à des tensions internes, voire des règlements de compte…
Il y avait une grande homogénéité idéologique au sein de l’équipe. On n’avait plus le mec qui nous disait qu’il fallait supprimer le SMIC ou celui qui voulait faire travailler les Français jusqu’à 70 ans… Cette fois, personne n’a tiré la couverture vers lui. Bien sûr, il y a eu des périodes plus compliquées que d’autres. La campagne a quand même commencé avec zéro fonds. Avant d’obtenir le prêt [10,6 millions d’euros auprès d’une banque hongroise, ndlr], on avait du mal à payer les affiches. Pareil pour les parrainages, ce n’était pas du bluff.
On a également réussi à se débarrasser d’un certain nombre de sujets anxiogènes qu’on avait pu porter par le passé. La sortie de l’euro et de l’Union européenne nous avait extrêmement pénalisé en 2017. Cette fois, l’idée de départ était de proposer au pays une vision nationale qui puisse être applicable et réaliste. Depuis que j’ai 17 ans, mon combat a toujours été de sortir notre famille politique de la marginalité. En 1998, je quitte Jean-Marie Le Pen parce qu’il était devenu impossible de le sortir de sa vision polémique. Et Éric Zemmour est en train de nous y ramener. Nos électeurs veulent d’un projet national, pas nostalgique.
Selon vous, Marine Le Pen n’est plus dans la marginalité aujourd’hui ?
Quand vous dites que vous êtes élu du Rassemblement national, ça ne pose aucun problème, dans aucun milieu. Il y a vingt ans, quand je me présentais comme conseiller régional du Front national, les gens tombaient à la renverse. Après, il y aura toujours des gens qui refuseront de voter pour Marine parce que c’est une Le Pen. On leur a expliqué pendant 30 ans que c’était le synonyme du diable…
Vous pensez donc qu’un Le Pen peut être Président ?
Le Pen, c’est comme les Kennedy. Ils font partie intégrante de la vie politique française, c’est comme ça. Et je pense qu’il s’est passé quelque chose avec Marine cette année, une ferveur particulière, une image qui s’est installée, une proximité évidente avec son électorat que je n’avais jamais vu auparavant.
Quand vous avez l’intégralité des médias, des syndicats, des églises, des mosquées, des synagogues contre vous et que vous faites quand même 42 %, c’est pas mal.
On dit souvent que vous avez joué un rôle important dans cette transformation…
Je ne suis qu’un conseiller. Je donne des conseils. Elle les accepte ou non. J’ai avant tout essayé de la libérer, d’elle-même et du parti. Certains nous ont dit que sa décision de quitter la présidence n’était que du cosmétique, mais on ne se rend pas compte du poids que cela représentait pour elle. Elle a pu s’émanciper, même sur le fond. Marine n’avait plus envie de défendre la suppression de la double-nationalité, donc elle l’a enlevé de son programme, sans avoir à rendre des comptes au parti.
Cette campagne à bas bruit n’a-t-elle pas montré ses limites durant l’entre-deux tours, où certains observateurs ont regretté de voir une Marine Pen qui est restée sur la défensive, presqu’en réaction à Emmanuel Macron ?
Elle n’était pas dans la défensive, elle a préféré défendre son projet. Si Marine l’avait trop attaqué, on lui aurait reproché d’être trop agressive et d’oublier ses idées. Comme elle le dit souvent : « je pourrais marcher sur l’eau, on me dirait que je ne sais pas nager…»
Elle n’a tout de même pas réussi à renverser la table et à réellement s’imposer…
Dans toute l’Histoire, il n’y a jamais eu un débat qui a tout changer. Jamais. Seul Zemmour a cru pouvoir prendre 15 points en deux heures…Tous les électeurs que nous avons croisés étaient fiers du débat et de l’image que Marine a renvoyé. Macron, lui, est apparu désinvolte, avachi, menteur, imprécis.
Qu’est-ce qui vous a empêché de rassembler plus largement ?
Quand vous avez l’intégralité des médias, des syndicats, des églises, des mosquées, des synagogues contre vous et que vous faites quand même 42 %, c’est pas mal.
Et pourtant, vous pensiez que la victoire était possible…
Et je le pense toujours. On a pris 9 points en cinq ans. Certains sont venus nous parler d’un “plafond » indépassable. J’ai connu le “Front” à 0 %, et on nous disait déjà qu’on ne dépasserait jamais 1 %. La même chose à 5 %, puis à 10 %, puis à 15 %… Il faut que les électeurs finissent de tirer les conclusions de l’aventure Macron. Ils ne l’ont pas encore fait. Quand ils auront la retraite à 65 ans, l’inflation à 10 %, une immigration qui submergera les quartiers – même les “protégés” -, peut-être qu’ils réagiront. Et s’ ils ne le font pas, ils disparaîtront.
Notre rôle n’est pas de capter l’électorat mélenchoniste, mais d’aller chercher les électeurs de gauche patriote, ceux qui se sont égarés chez les Insoumis, et de les ramener vers le camp national. Au fond, ce n’est pas important si cela fonctionne ou non. C’est notre devoir.
Pendant l’entre-deux tours, vous avez tenté d’attirer l’électorat de Jean-Luc Mélenchon. Finalement, seuls 18 % d’entre eux ont voté pour Marine Le Pen le 24 avril. Est-ce que vous n’avez pas surestimé votre capacité à capter l’électorat de gauche ?
On n’a jamais été dans une vision électorale. On n’est pas cynique, on dit ce en quoi nous croyons. On a une vision sociale, donc on la défend. Il se trouve que cette vision parle aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Très bien. Mais Mélenchon ce n’est pas que ça. Il fait l’union de la gauche sur un programme décolonialiste, indigéniste et donc profondément anti-français. Notre rôle n’est pas de capter l’électorat mélenchoniste, mais d’aller chercher les électeurs de gauche patriote, ceux qui se sont égarés chez les Insoumis, et de les ramener vers le camp national. Au fond, ce n’est pas important si cela fonctionne ou non. C’est notre devoir.
Vous avez toujours balayé d’un revers de main l’idée même d’une “union des droites” que souhaite incarner Eric Zemmour. Pourquoi ?
Vous pensez qu’être de droite signifie forcément aimer la France ? Damien Abad, Eric Woerth, Valérie Pécresse, ils sont là pour sauver la France ? Je ne veux pas réunir la droite, je veux rassembler tous les patriotes, même ceux qui viennent de la France insoumise. Et je ne m’interdis pas de leur parler sous prétexte qu’ils sont “de gauche”. C’est le peuple français qui sauvera la France, pas la droite. On ne peut pas dire à nos électeurs qu’on va s’allier à des politiques qui votent la retraite à 65 ans, c’est impossible. On ne peut pas résoudre la crise identitaire que traverse notre pays si on mène la guerre sociale en parallèle.
Comment expliquer le fait que Zemmour arrive, lui, à capter un électorat bourgeois qui vous a toujours échappé ?
Il y a tout un tas de gens qui portent en eux une forme de mépris de classe. Pour eux, voter Le Pen, c’est vulgaire. Par contre, un éditorialiste du Figaro, là c’est chic. Et même si c’est un peu plus radical sur le fond, ils se disent qu’ils ont le droit de le soutenir, parce que c’est un intellectuel, parce qu’il écrit des bouquins….comme si nous, nous n’étions que des abrutis, incapables d’écrire ou de penser.
Pour avoir traversé plusieurs décennies au côté de Jean-Marie Le Pen, je sais que le discours provoquant, radical, excessif, choquant, ça fait monter, mais ça plafonne. Pour moi, le plafond d’Eric Zemmour, a toujours été autour de 15 %.
Est-ce que vous pensez que cet électorat pourrait, un jour, se rabattre sur le Rassemblement national ?
Le clivage, ce n’est pas les « vraies gens” contre les bourgeois. C’est le peuple, dont la bourgeoisie fait partie, contre l’oligarchie. Ceux qui subissent les décisions contre ceux qui les prennent. Ils ont toute leur place dans notre combat, et ils finiront par s’en rendre compte. Il n’y a rien de plus têtu que les faits. Regardez le nouveau ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye. Vous pensez vraiment que le fils de bourgeois ne va pas être impacté par les programmes scolaires qu’il va installer ? Le gosse va ramener à la maison des travaux qui vont être dérangeants, pour lui mais aussi pour ses parents. Rien ne fait plus progresser les idées nationales que le réel. La crise sanitaire arrive et les Français comprennent que la souveraineté industrielle et les frontières nous protègent. La guerre en Ukraine éclate, et ils se rendent compte des problèmes que posent notre dépendance énergétique extérieure.
Est-ce que le déniaisement du bourgeois sur les questions régaliennes par Eric Zemmour pendant la campagne peut finalement vous servir ?
Il arrive que le diable porte pierre… Zemmour a montré que le projet de Marine était équilibré, et il a certainement participé à sensibiliser une partie de la bourgeoisie à nos idées, longtemps perçues comme tabous sous prétexte qu’elles étaient portées par le RN.
Vous avez été l’un des premiers au RN à prendre au sérieux une hypothétique candidature d’Eric Zemmour. Est-ce qu’en novembre, au plus haut de sa dynamique sondagière, vous avez vacillé ?
Je suis un homme plein de certitudes. Pour avoir traversé plusieurs décennies au côté de Jean-Marie Le Pen, je sais que le discours provoquant, radical, excessif, choquant, ça fait monter, mais ça plafonne. Pour moi, le plafond d’Eric Zemmour a toujours été autour de 15 %. Quand il est monté à 18 %, j’ai très vite pensé à la candidature de Jean-Pierre Chevènement en 2002, qui s’est retrouvé à 5 % après avoir été donné à 15 %. Mais j’avoue que je ne pensais pas qu’il terminerait aussi bas…
Pendant la campagne, vous nous disiez qu’une présidentielle se joue comme une partie d’échec et non comme une partie de bowling. Zemmour a-t-il succombé aux sirènes d’une époque où tout le monde se précipite ?
Une stratégie politique se doit d’être nuancée. Le type qui rentre en politique comme un éléphant dans un magasin de porcelaines se trompe. Je crois que Zemmour a oublié qu’une élection présidentielle se joue en deux tours. Et au second, vous devez séduire des français qui n’ont pas voté pour vous au premier. C’est comme ça. Vous ne pouvez pas le faire si vous êtes trop clivant, brutal ou trop idéologue.
C’est une erreur d’envoyer des militants dans des impasses politiques. Zemmour en est une. Reconquête ne peut pas percer, c’est impossible. Ils sont en train de chauffer des militants qui vont finir déçus, vidés d’une énergie dont on a besoin et qui finiront par tourner le dos à la politique…
Comment expliquez-vous le score final d’Eric Zemmour ?
Pour eux, il ne peut y avoir que deux raisons à leur échec : le vote utile et la guerre en Ukraine. Le vote utile, je l’avais programmé. Il n’y a rien de pire. Vous pouvez être un génie et avoir un tocard en face de vous, les gens préféreront le tocard parce que c’est “plus utile”. Vous ne pouvez pas savoir le nombre de fois où des électeurs de droite, parfois même du Front, sont venus me voir pour me dire qu’ils devaient faire barrage aux communistes. On connaît le phénomène mieux que quiconque : il vous fait perdre un point par jour dans la dernière semaine. Et sans doute que la guerre, ou plutôt ses prises de position sur le sort des réfugiés ukrainiens, ont pu lui faire perdre des voix. Mais la raison principale derrière son score, c’est tout simplement le fait que son offre ne correspond pas aux attentes des Français. C’est tout.
Quel regard portez-vous sur le dispositif de Reconquête, sa force militante et l’engouement que cela a pu susciter chez des électeurs de droite ?
Ils ont bénéficié des réseaux de la Manif Pour Tous et des mouvements conservateurs, qui sont particulièrement efficaces. Cela permet de faire des grands meetings, mais ce n’est qu’une illusion d’optique, de l’entre-soi. Pendant le Grand Débat des Valeurs, j’ai observé leurs militants : ce sont des clones, ils sont tous identiques. Ils ne représentent pas le gamin français qu’on retrouve en province. Il ne faut jamais confondre militants et électeurs. Dans la réalité, les gens ne consacrent que très peu de temps à la chose politique. Ils connaissent le Président, le Premier ministre, leur maire, parfois leur député et quelques figures nationales, comme Marine ou Mélenchon. Je ne suis pas sûr que les candidats investis par Reconquête pour les législatives soient très identifiés. C’est une erreur d’envoyer des militants dans des impasses politiques. Zemmour en est une. Reconquête ne peut pas percer, c’est impossible. Ils sont en train de chauffer des militants qui vont finir déçus, vidés d’une énergie dont on a besoin et qui finiront par tourner le dos à la politique…
Comment avez-vous vécu l’arrivée de Marion Maréchal dans la campagne ? A-t-elle raté son retour en politique ?
Elle a des qualités politiques indéniables, mais elle n’a pas du tout réfléchi à son image, à son positionnement et à sa démarche. Zemmour était persuadé qu’il pouvait tout changer avec un débat, avec un meeting, avec un ralliement. La politique, ce n’est pas ça. Un événement ne change pas fondamentalement les dynamiques d’une campagne, sauf en cas de faits majeurs. C’est sûr que les images de Dominique Strauss-Kahn en tenue orange et les mains dans le dos font mal à sa potentielle candidature socialiste…Il faut avoir beaucoup de modestie en politique. Zemmour pensait que le ralliement de Marion allait être un tournant. Au final, c’est passé inaperçu. Dans une élection présidentielle, le fan club ne rapporte rien. Il ne suffit pas d’aligner ses copains sur la ligne de départ.
Au lendemain du second tour, le RN a tendu la main à Stanislas Rigault, le président de Génération Z. Une rencontre avec Guillaume Peltier était même dans les tuyaux. La porte vers de potentielles alliances avec Reconquête s’est depuis refermée. Pourquoi ?
Lors de son discours, Marine Le Pen assure qu’il y aura, pour les législatives, des candidats du Rassemblement national, mais aussi de l’extérieur, qu’on aurait pu soutenir. Vous reconnaîtrez que c’était une ouverture très importante. 20 minutes après, Zemmour intervient pour nous dire que c’est « la huitième fois que la défaite frappe le nom Le Pen ». Au-delà de la violence symbolique de la phrase, quel est le message qu’il cherche à faire passer ? Il veut nous faire comprendre que tous ceux qui ont soutenu notre camp depuis des décennies sont des losers, qu’il faudrait faire “l’union” sans nous. Quand on fait 7 %, voire moins dans certaines circonscriptions, on ne prétend pas remplacer ceux qui font 25 ou 30 %. La souris ne porte pas l’éléphant. On pense au contraire que Marine Le Pen est non seulement un grand leader national, réputée dans toute l’Europe, mais une chef d’Etat. A partir de là, Zemmour rend impossible la négociation avec Reconquête!. Son projet n’est pas de sauver la France, mais de se débarrasser du RN et de la figure Le Pen. Sa seule présence dans la campagne a failli coûter au “camp national” une place au second tour. On a connu meilleur “sauveur de la France”.
L’union de la droite, c’est une vision dépassée des années 80. Les partis sont comme les civilisations, ils meurent. Et quand c’est mort, ça ne revient pas
De là à punir Philippe Vardon et tous ceux qui tendent la main à Reconquête…
Mais Philippe Vardon n’est pas exclu pour ça ! C’est quelqu’un que je respecte beaucoup, mais il a été en retrait pendant toute la campagne de Marine, il l’a lui-même reconnu. Personne n’est propriétaire de sa circonscription. Pour les législatives, on se doit de désigner des candidats qui ont une loyauté absolue au parti.
Est-ce que cela ne donne pas un côté “le parti ne te doit rien, tu dois tout au parti” ?
Quand vous gérez un groupe politique et que vous avez autant d’idées que d’élus, ça devient très vite complexe. S’il n’y a pas de cohésion sur la ligne, sur la vision, tout devient invivable. Philippe Vardon n’a pas mentionné une fois Marine Le Pen durant toute la campagne. Comment voulez-vous que cela ne devienne pas un problème…
Quelle place peut occuper Reconquête dans la recomposition annoncée du champ politique ?
Reconquête a déjà existé : c’était le MNR (Mouvement national républicain). Il y avait les mêmes figures et la même doctrine, cette idée que la radicalité allait réveiller les consciences. Mais ce n’est pas parce que vous hurlez que vous êtes mieux entendu. Quand, en plus, vous faites le choix de ne vous reposer que sur une seule jambe, le régalien, en oubliant totalement l’autre, le quotidien, vous ne pouvez pas marcher. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes conséquences. Quand je quitte le MNR à cause de certaines dérives, le parti fait alors 1 %. Bruno Mégret nous dit : “de toute façon, on ne peut pas descendre plus bas”. On peut toujours descendre plus bas. En cela, les partis sont mortels. Le soi-disant engouement ne crée pas des bases solides.
Quel est l’enjeu des cinq prochaines années pour le Rassemblement national ?
Il faut terminer la recomposition de la vie politique, réussir à ramener la gauche et la droite patriote derrière nous.
Reconquête a donc bien une place ?
Mais ils ne sont pas à droite ! Reconquête, c’est l’extrême-droite aujourd’hui. Après, il y a des nationaux chez eux qui seront les bienvenus. Tout comme chez LR, des personnalités comme Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau ou Nadine Morano ont des points communs évidents avec nous.
Pour le moment, les personnalités que vous citez semblent plus proches de franchir le pas vers Reconquête que vers le Rassemblement national…
Eh bien qu’ils rejoignent Reconquête, ils feront 2 %. Il n’y a plus que deux rives : Macron d’un côté, et nous de l’autre. Ceux qui restent au milieu finiront par se noyer. Ils peuvent essayer de s’accrocher à la branche Reconquête s’ ils veulent… Tous ces gens doivent comprendre qu’on est sorti du schéma de la guerre, celui qui opposait deux blocs : les socialistes et communistes contre les libéraux et les gaullistes. Ce système a volé en éclats. L’union de la droite, c’est une vision dépassée des années 80. Les partis sont comme les civilisations, ils meurent. Et quand c’est mort, ça ne revient pas. Le Parti socialiste a fini par le comprendre et s’apprête à se dissoudre dans l’extrême-gauche. Les Républicains ne l’ont pas encore accepté.
Entre la droite et nous, ce n’est pas une différence de degré, on n’est pas « d’extrême-droite », c’est une différence de nature. Le nationalisme, il n’est ni de droite, ni de gauche.
Le nom de Jordan Bardella revient souvent quand on évoque « l’après-Marine Le Pen”. Comment jugez-vous son évolution depuis quelques années ?
C’est rare d’avoir quelqu’un d’aussi précoce et d’une aussi grande valeur. On a la chance d’avoir deux personnalités différentes, avec chacun leurs atouts. Pour ce qui est de « l’après », je pense qu’il est encore trop tôt pour se prononcer. A la fin de la séquence électorale, on étudiera ce qui a marché, ce qui a moins marché et on en tirera les conséquences. Marine dit que Jordan ferait un bon candidat, elle n’exclut donc pas qu’il puisse y aller en 2027. Quand vous faites un pari en politique sur quelqu’un, et que ce pari s’avère payant, vous ne pouvez qu’être optimiste. A 19 ans, on le nomme porte-parole. Il est bon. A 23 ans, on le propulse tête de liste aux européennes, ce qui n’est pas un cadeau. Il est très bon. A 26 ans, il devient président par intérim du parti. Il tient la boutique, tout en faisant pleinement campagne pour Marine. A chaque fois qu’on lui a fait confiance, il a réussi.
Qu’est-ce que vous pourriez reprocher à Jordan Bardella ?
Honnêtement, pas grand-chose. Peut-être qu’il ne montre pas encore assez qui il est vraiment. Quand vous passez une soirée avec Jordan, il est très avenant, drôle, sympa. Et c’est vrai qu’on a du mal à le retrouver quand il est sur les plateaux, où il se transforme en une machine de combat. L’humanisation est importante en politique, c’est évident. Marine a fait ce travail sur elle-même relativement tard, mais elle l’a fait quand elle s’est sentie prête.
Il apparaît aussi comme une figure peut-être plus conciliante que Marine Le Pen. Est-ce que Jordan Bardella aurait exclu Jean-Marie Le Pen de son parti ?
Il y a peut-être des injustices qui ont été commises au fil des années mais, globalement, il y a des gens qu’on devait faire partir. Il fallait couper avec Jean-Marie Le Pen, oui. Il nous ramenait à quelque chose qui n’est plus souhaitable. On ne veut pas revenir au Front national des années 1980. Les nostalgiques de cette époque sont très bien chez Zemmour.
Le jour où Jean-Marie Le Pen décède, comment décrirez-vous son impact sur la vie politique française ?
Il restera comme celui qui a fait émerger une famille politique autonome. Il y a une fascination de Zemmour pour LR et “la droite républicaine”. Nous, on n’est pas fasciné par eux. On n’est pas de droite. Entre la droite et nous, ce n’est pas une différence de degré, on n’est pas « d’extrême-droite », c’est une différence de nature. Le nationalisme, il n’est ni de droite, ni de gauche. Je n’ai pas envie que le RN ressemble à LR. Ils sont tout aussi responsables que la gauche de l’état de la France.
L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia France24 - World
Shanghai eases Covid restrictions as two-month lockdown ends
Issued on: 01/06/2022 - 05:25
NEWS WIRES
Shanghai eased a range of Covid-19 restrictions on Wednesday in a step towards returning to normal after a two-month lockdown that confined residents of the megacity to their homes and battered China's economy.
The commercial hub of 25 million people was closed down in sections from late March, when the Omicron virus variant fuelled China's worst outbreak since Covid first took hold in 2020.
After some rules were gradually relaxed over the past few weeks, authorities on Wednesday began allowing residents in areas deemed low-risk to move around the city freely.
"This is a moment that we have been looking forward to for a long time," the Shanghai municipal government said in a statement on social media.
"Because of the impact of the epidemic, Shanghai, a megacity, entered an unprecedented period of silence."
On Wednesday morning, people were seen travelling on Shanghai's subway and heading to office buildings, while some shops were preparing to open.
A day earlier, bright yellow barriers that had hemmed in buildings and city blocks for weeks were taken down in many areas.
The restrictions had hammered the economy of the city, snarling supply chains in China and abroad, and signs of resentment among residents emerged throughout the lockdown.
Deputy Mayor Zong Ming told reporters Tuesday that the easing will impact about 22 million people in the city.
Malls, convenience stores, pharmacies and beauty salons will be allowed to operate at 75 percent capacity, while parks and other scenic spots will gradually reopen, she added.
But cinemas and gyms remain closed, and schools -- shut since mid-March -- will slowly reopen on a voluntary basis.
Buses, subway and ferry services will also resume, transport officials said.
Taxi services and private cars will also be allowed in low-risk areas, permitting people to visit friends and family outside their district.
Not normal yet
But the city government warned that the situation was not yet normal.
"At present, there is still no room for relaxation in consolidating the achievements of epidemic prevention and control," it said.
China has persisted with a zero-Covid strategy, which involves rapid lockdowns, mass testing and long quarantines to try and completely eliminate infections.
But the economic costs of that policy have mounted, and the Shanghai government said Wednesday that "the task of accelerating economic and social recovery is becoming increasingly urgent".
E-commerce professional Chen Ying said ahead of the easing that she still planned to work from home but might treat her two-year-old son to a long-awaited walk outside.
"We should have been free to begin with, so don't expect me to be deeply grateful now they've given it back to us," she told AFP.
Factories and businesses were also set to restart work after being dormant for weeks.
(AFP)
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ON THE GROUND
Locked down Shanghai aims to eliminate Covid over the next week
Valeurs Actuelles
Législatives 2022 : le Rassemblement national ou l’opposition qui s’assume
France24 - World
West Ham footballer Zouma handed community service for cat cruelty
Issued on: 01/06/2022 - 12:11
NEWS WIRES
West Ham defender Kurt Zouma was on Wednesday ordered to carry out 180 hours of community service after he admitted kicking and slapping his pet cat.
A judge at Thames Magistrates Court in east London also banned the 27-year-old France international from keeping cats for five years.
Zouma triggered international outrage after a video of him emerged in February volleying the pet across his kitchen before throwing a pair of shoes at it.
He was seen slapping the Bengal cat's head and saying: "I'll swear I'll kill it." The clip, shared on Snapchat, featured laughing emojis.
It prompted West Ham to fine him £250,000 ($315,000, 294,000 euros). He lost a lucrative sponsorship deal and selection for France.
The Premier League player arrived at court surrounded by burly minders to face a scrum of waiting media and a person dressed up as a cat.
As he went inside, the lone demonstrator gave him a thumbs down.
District judge Susan Holdham told Zouma and his younger brother Yoan, who filmed the incident, that their actions were "disgraceful and reprehensible".
"You must be aware that others look up to you and many young people aspire to emulate you," she said but accepted that both expressed "genuine remorse".
Kurt Zouma pleaded guilty last month to two counts under the Animal Welfare Act of causing unnecessary suffering to an animal.
As well as the community penalty and ban on keeping cats, he was told to pay court costs of nearly £9,000.
Yoan Zouma, 24, admitted one count of aiding, abetting, counselling or procuring his older brother to commit an offence.
He was sentenced to 140 hours of community service.
Yoan, a lower-league footballer, sent the video to a woman he was due to go on a date with but she called off the meeting after seeing the footage.
"I don't think hitting a cat like that is OK -- don't bother coming today," she told him.
The Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, which brought the prosecution, has called the brothers' actions "shocking".
"We hope this case will serve as a reminder that all animals deserve to be treated with kindness, compassion and respect, and that we will not tolerate cruelty by anybody," said RSPCA chief inspectorate officer Dermot Murphy.
West Ham said after the case that it condemned "in the strongest terms any form of animal abuse or cruelty".
"This type of behaviour is unacceptable and is not in line with the values of the football club," it added in a statement.
"Within 48 hours of the footage emerging, we fined Kurt the maximum available to the club," it said. The money had been donated to animal welfare groups.
(AFP)
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Focus
Could the Covid-19 pandemic put an end to bullfighting in Spain?
Footballer Zouma fined by West Ham, dropped by Adidas for mistreating cat
‘Unwell’ footballer Zouma pulled from club’s lineup days after release of cat abuse video
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
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Présidentielle 2022, morne plaine
France24 - World
Daniel Defense, the US gunmaker notorious for ‘aggressive marketing’ targeting young adults
Issued on: 31/05/2022 - 14:55
Sébastian SEIBT
The perpetrator of the massacre in Uvalde, Texas, in which 19 children and two adults lost their lives on May 24 – the worst US school shooting in a decade – used a semi-automatic weapon manufactured by the US firm Daniel Defense, one of the most aggressive marketers of assault weapons, notably targeting young adults.
A week after the Uvalde school shooting, Daniel Defense shied away from attending the National Rifle Association convention.
“Daniel Defense is not attending the NRA meeting due to the horrifying tragedy in Uvalde, Texas, where one of our products was criminally misused,” the company’s vice president of marketing Steve Reed said in a statement. “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in Texas at the NRA meeting.”
Indeed, the killer had acquired an AR-15 DDM4 V7 – Daniel Defense’s flagship semi-automatic rifle – to “celebrate” his 18th birthday. A few days later, he entered Robb Elementary School and carried out the massacre that horrified the world, and shocked the US, even if it was the country's 27th school shooting so far in 2022.
“We are deeply saddened by the tragic events in Texas this week,” read a statement on Daniel Defense’s website posted in the wake of the shooting. “Our thoughts and prayers go out to the families and community devastated by this evil act.”
Daniel Defense also took the opportunity to remove a message – on its website’s home page until the day after the Uvalde massacre – promoting a lottery with a prize of $15,000 to spend on guns or ammunition.
This kind of advertising is typical of Daniel Defense’s aggressive promotional approach. “Daniel Defense is basically the poster child of this egregious, aggressive marketing,” Ryan Busse, a former executive at the gun manufacturer Kimber and now a prominent critic of the US gun industry, told The New York Times.
One particular image – which Daniel Defense posted on Twitter 10 days before the Uvalde massacre – is emblematic of its outré marketing style. It shows a toddler clutching the same type of semi-automatic rifle the Uvalde shooter used, with the biblical proverb: “Train up a child in the way he should go, and when he is old, he will not depart from it.”
An online backlash followed the discovery of this tweet after the Uvalde massacre – prompting Daniel Defense to make its Twitter account private and limit people’s ability to comment on its Facebook page.
Trump fan CEO
This is not the first time, however, that Daniel Defense has received an avalanche of criticism for manufacturing weapons subsequently used in mass shootings. Four of its semi-automatic rifles were part of the arsenal used by the shooter who killed 58 people in Las Vegas in 2017. At the time, Daniel Defense sent its “thoughts and prayers” to victims’ families – but did not change anything about its business practices.
Marty Daniel, the company’s CEO and founder, only expressed regret once – after 27 people were killed in a shooting at a Baptist church in Texas in 2017. Daniel endorsed slightly tightening gun control laws in the aftermath of this massacre, as did the NRA. But he changed his mind a few days later.
Daniel Defense’s website portrays the company’s CEO, a Donald Trump supporter and big donor to Republican candidates, as a jack of all trades who sold windows and fireplaces before finding his métier in gun manufacturing.
It also states that Daniel developed a love for firearms after failing to make his mark in golf. “Daniel Defense got its start because Marty’s golf game sucked,” the website reads. “He would spend most of his free time unwinding on the golf course, until the day a friend invited him to shoot his AR.”
Ever-widening audience
Marty Daniel founded the company in 2000 and won his first contract for the US Army two years later. His company has won more than 100 Pentagon contracts since then.
But Daniel Defense has long been keen to market its wares to private US citizens – courting the general public in its promotional efforts since 2004, upon the expiry of the ban on selling new assault weapons for civilian use that was signed into law by then president Bill Clinton in 1994.
Since then, the company has been keen to convince American gun enthusiasts that they are entitled to the same AR-15s as the soldiers it has equipped over the past two decades – making this point explicit in an advert it unsuccessfully sought to air in local media markets during the Super Bowl in 2014.
Yet Daniel Defense’s marketing ploys have reached an ever-widening audience. The firm is now one of the 25 largest US firearms sellers in a crowded market for its niche, with more than 500 companies making semi-automatic rifles since 2004.
The AR-15 DDM4 V7 used by the Uvalde shooter is one of 19 models Daniel Defense makes that are often marketed to teens. A recent advertising clip shows a teenager practicing shooting, and the company has repeatedly used clips from video games like "Call of Duty" and films such as the "Star Wars" franchise to appeal to fans.
A more famous gun manufacturer, Remington, used the same tricks to sell its weapons to young people. That cost Remington dearly when families of the victims of the 2021 massacre at Sandy Hook Elementary School in Newtown, Connecticut, were awarded a payout of $72 million in a lawsuit for irresponsible marketing after the shooter had used an AR-15 produced by one of the company’s subsidiaries.
This article was translated from the original in French.
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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade
Valeurs Actuelles
Stade de France : Emmanuel Macron a demandé à Gérald Darmanin d’arrêter les « déclarations fracassantes »
Carton jaune. Depuis le fiasco du Stade de France, samedi 28 mai lors de la finale de la Ligue des Champions, Gérald Darmanin a toutes les peines du monde à imposer sa version des faits. Très largement critiqué par toutes les familles politiques – et y compris à l’étranger – le ministre de l’Intérieur aurait même eu le droit à une remontrance d’Emmanuel Macron. Selon les informations de RTL, le président de la République lui aurait effectivement intimé d’arrêter « les déclarations fracassantes ».
Les propos de Gérald Darmanin sur l’existence de 40 000 faux billets, le soir du match, sont tout particulièrement la cible des critiques d’Emmanuel Macron et de son entourage, tout comme ses accusations répétées contre les supporters britanniques : « Il fait n’importe quoi ! Mais pourquoi bomber le torse alors que c’est un terrible échec ? », a tonné un proche du Président tout récemment. « Dire qu’il y avait 40.000 faux billets, c’est se foutre de la gueule du monde », abonde un cadre du parti présidentiel – toujours selon RTL.
« C’est grotesque ! »
Le soir de la finale de la Ligue des Champions, les alentours du Stade de France ont été marqués par un déferlement de violence : plusieurs dizaines d’individus sont parvenus à s’introduire dans le stade sans billet, en escaladant les barrières et en esquivant les stadiers. Surtout, des centaines de supporters britanniques, espagnols et français ont été insultés, agressés ou volés à la fin du match par ce que beaucoup de témoins décrivent comme des « gangs de cités ». Même le maire de Liverpool, Steve Rotheram, s’est fait voler sa montre et son téléphone.
« Je n’ai pas été agressé, on m’a juste volé des choses mais comme je l’ai dit, ma préoccupation majeure, même bien avant ce vol, c’était le fait que je ne me sentais pas en sécurité à l’approche du stade », a-t-il déjà pu raconter, affirmant avoir dû escalader une barrière pour se mettre en sécurité… à la demande de la gendarmerie. L’édile britannique semble en tout cas partager l’avis du plus grand nombre sur les 40 000 faux billets : « Nous savons tous que tout ça a été inventé sur place, c’est grotesque. Je pense qu’ils essaient de dévier l’attention. Parce que ce qu’il s’est vraiment passé samedi, c’est une défaillance de l’organisation ».
France24 - World
Challenges ahead for post-pandemic air travel: 'We didn't expect such a high rebound so fast'
Issued on: 01/06/2022 - 14:50
François PICARD
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A top airline industry official called on Tuesday for calm surrounding recent travel chaos at some airports as people resume flying after the pandemic, blaming the gridlock on temporary delays in getting clearances for new staff. Joining FRANCE 24 is Xavier Tytelman, Aeronautical consultant and former Military Aviator. Commenting on post-pandemic air travel, he says that "we have a rebound that we didn't expect." There has already been record air travel to some destinations, given that "people were not able to come and see their families for two years." Mr. Tytelman now expects to see the highest record ever for air travel during the summer travel season. But the challenges that lie ahead for the tourism industry pale in comparison to freight transport. "We are expecting about a 70 percent increase in the cargo needs in the next few years," explains Mr. Tytelman. "So it's absolutely massive and much more important than what we are facing in the tourism industry."
Valeurs Actuelles
Présidentielle : François Hollande n’exclut pas de se présenter… en 2027
C’est ce qui s’appelle avoir confiance en soi. Lundi 30 mai, François Hollande s’est rendu à Donzenac, en Corrèze, afin d’y soutenir Annick Taysse – candidate socialiste anti-NUPES. A cette occasion, raconte BFMTV, l’ancien président s’est entretenu avec différents journalistes. Un échange au cours duquel il a développé le sens de son engagement contre le rassemblement des gauches à la sauce Mélenchon, mais également abordé son avenir. Car si le patron des Insoumis semble avoir largement pris l’avantage, François Hollande et les siens ne désespèrent pas de ressusciter une formation politique sociale-démocrate.
Or, si une telle chose devait arriver, les dissidents socialistes seraient bien obligés de se trouver un chef. Et qui de mieux que François Hollande lui-même ? Comme Nicolas Sarkozy l’a fait durant dix ans, l’ancien président de la République pourrait tout à fait essayer de régner sur les décombres de sa famille politique. Et même, pourquoi pas, rêver à une candidature lors de l’élection présidentielle de 2027. « Ne fermons pas les portes ! », a-t-il en tout cas glissé à la presse qui l’interrogeait sur une pareille ambition.
(Re)construire
La réplique a été prononcée sur le ton de l’humour, assure BFMTV. En revanche, et sans se projeter aussi loin dans le temps, François Hollande est nettement plus sérieux quant à la résurrection prochaine de la social-démocratie. Surtout, il assume parfaitement que sa tournée de soutien aux candidats dissidents est une première pierre : « Ce que nous faisons là, c’est aussi pour préparer la suite », a affirmé l’ancien chef d’Etat, estimant qu’à travers « cette campagne [des élections législatives, ndlr] se joue la construction – ou la reconstruction – d’une force politique pour 2027 ». Le choix du chef, en revanche, sera vraisemblablement pour plus tard.
Valeurs Actuelles
Bruno Le Maire qualifie Mélenchon de « Chavez gaulois » et dénonce la « soumission à l’islam politique » de LFI
« Je crois à une France libre, pas à une France soumise. » Dans les colonnes du Figaro, mardi 31 mai, Bruno Le Maire ne s’est pas privé d’employer certaines expressions aux accents gaulliens. Général en chef des finances françaises, puisqu’il a récemment été reconduit au poste de ministre de l’Economie, l’ancien député LR s’est même prêté à un périlleux exercice : défendre l’action du gouvernement Borne et les premières semaines du second mandat Macron, largement entachées par l’affaire Abad, l’inflation galopante ou le chaos du Stade de France, au soir de la finale de Ligue des Champions. La meilleure défense étant d’ailleurs l’attaque, c’est d’abord sur Jean-Luc Mélenchon que se sont abattus les traits de Bruno Le Maire.
« Jean-Luc Mélenchon est un Chavez gaulois », attaque le ministre, s’épanchant largement sur le programme porté par la Nupes : « Son programme conduirait tout droit notre pays à la faillite », explique Bruno Le Maire, pour qui « tous les pays qui ont mis en œuvre un projet similaire – collectivisation des moyens de production, augmentation massive des impôts et des charges sur les entreprises (…) – se sont retrouvés sous programme de surveillance du FMI quelques années plus tard ». Pour mieux illustrer son propos, le locataire de Bercy convoque d’ailleurs les exemples de la Grèce, du Venezuela ou de l’Argentine.
Un pic d’inflation qui va durer
Bruno Le Maire ne fait cependant pas que des reproches économiques à la formation de Jean-Luc Mélenchon. Il en critique également la forme, estimant que La France insoumise et la Nupes subissent « l’autoritarisme » de leur leader. Quant au fond, ce n’est guère mieux : auprès du Figaro, l’ancien député LR évoque la « soumission au régime autoritaire de Vladimir Poutine (…), à une vision communautariste et à l’islam politique ». Glissant peut-être, au passage, une référence à l’un des romans phares de Michel Houellebecq, alors que le célèbre écrivain s’est largement inspiré de Bruno Le Maire pour l’un des personnages de son dernier ouvrage, « anéantir ».
Face au feu nourri des critiques de Bruno Le Maire, voici en tout cas Jean-Luc Mélenchon rhabillé pour l’hiver. Reste à mettre en valeur l’action du gouvernement dans les prochaines semaines : « Amortir les chocs, c’est le rôle de l’Etat », estime le ministre lorsqu’il en vient à évoquer l’inflation. « Le gel du prix du gaz, le plafonnement à 4 % des prix de l’électricité, la remise de 18 centimes d’euros par litre de carburant, sont autant de réponses massives et efficaces », continue-t-il, promettant le maintien de certaines mesures et la mise en place de nouveaux dispositifs « dans les mois à venir ». Il en faudra : selon lui, le pic d’inflation devrait durer jusqu’à… la fin 2023.
France24 - World
Iran building collapse feeds protest anger
Issued on: 01/06/2022 - 14:44Modified: 01/06/2022 - 14:43
Paris (AFP) – The deadly collapse of a building in southwestern Iran has accentuated anger over price rises and economic deprivation that sparked protests which have now lasted three weeks and show no sign of abating, observers say.
With video footage showing the use of bitter slogans against the government and even supreme leader Ayatollah Ali Khamenei, the protests present a hugely delicate moment for the Islamic republic's leadership.
Protests have taken place in several Iranian cities since early May over the rise in costs of basic foodstuffs such as bread. But the Abadan building collapse added a new factor of uncertainty.
"The protests present a significant challenge to the Islamic Republic as people on the Iranian streets are no longer blaming the government for their ills, but are directly calling out Ayatollah Khamenei and the clerical regime in its entirety," said Kasra Aarabi, senior Iran analyst at the Tony Blair Institute.
He said the protests are becoming "increasingly widespread" in both cities and more rural areas and are being led by the working class, usually the bedrock of support for the system.
Regular protests concentrated in western and northwestern Iran, home to the country's Arab and Kurdish minorities, had already been taking place for over two weeks when the 10-storey building under construction in Abadan in Khuzestan province collapsed on May 23.
The tragedy, blamed on shoddy construction standards and corruption, left at least 36 dead, according to the official toll. But unconfirmed reports said the real number could be even higher and the developer had not died, as widely reported, but been allowed to flee.
'Shaky situation'
The protests in Abadan, according to Iranian opposition activists, have now continued for seven consecutive nights.
Slogans shouted targeting senior regime officials have included repeated chants of "death to Khamenei", according to footage posted on social media accounts. Hecklers in Abadan drowned out an address by an ayatollah with calls of "shameless".
Protests have spread to other cities including the Gulf hub of Bushehr, where protesters twisted the Islamic republic's traditional mantra of "Death to America" by chanting "our enemy is right in front of us, they lie when they say it is America!"
Opposition group the People's Mujahedin (MEK), said it had confirmed protests in several provinces outside Khuzestan including Hormozgan province, Tehran, Isfahan province, and Fars in the south.
Activists said five deaths among protesters had been confirmed in mid-May even before the Abadan collapse, with extra security forces sent to the city using live fire to quell the protests.
"This shows the shaky and unstable situation Iranian regime is in –- any incident can lead to massive protests which can get out of control –- so a building collapse is looked upon as an existential threat to the system," said Mahmood Amiry-Moghaddam, the director of Norway-based NGO Iran Human Rights.
'Disruptions ongoing'
Abadan, close to the border with Iraq, is hugely symbolic for Iranians. It was there that in 1978 on the eve of the Islamic revolution some 400 people died in an arson attack on a cinema whose doors had been locked shut.
The inferno at the Cinema Rex, one of the deadliest terror attacks in history before September 11, 2001, stirred protests against the shah's regime although responsibility has never been clear.
Arabi said the Abadan building collapse was acting as a "catalyst" for the protests increasing their size but also scope across class divisions.
Activists say that as in previous upsurges of unrest in Iran in recent years -- such as the November 2019 protests over fuel price hike rises -- authorities have deliberately slowed down or cut access to the Internet in the affected areas.
Mahsa Alimardani, senior researcher for the Middle East region at the Article 19 freedom of expression group, said Internet shutdowns during the current protests were highly localised.
"Anecdotal reports are indeed supporting the fact that in areas where protests are occurring there are mobile shutdowns and disruptions ongoing" with mobile and home Internet disconnected in Abadan at night while the protests take place, she told AFP.
'Messy and complicated'
Alimardani said that in these circumstances it was crucial that global social media giants, especially Meta, do not censor video posts by protesters, especially ones with graphic anti-regime slogans.
Instagram and WhatsApp, both owned by Meta, are still not censored in Iran and are the most used applications. Twitter, YouTube, Facebook and Telegram are all blocked in the country.
"Protests are messy and complicated events, and censoring and policing speech is impossible," she said, complaining of "countless cases of takedowns" which hit among others the protest documentation network 1500Tasvir.
The protest anger has spilled over into football, with fans of top Tehran team Esteghlal chanting "Abadan" at a recent match at Tehran's Azadi stadium.
Team captain and national team star Voria Ghafouri is meanwhile reportedly being boycotted by Iranian state media after supporting the protests in a post-match interview.
A group of Iranian filmmakers led by prize-winning director Mohammad Rasoulof published an open letter calling on the security forces to "lay down their arms" in the face of outrage over "corruption, theft, inefficiency and repression" that followed the Abadan collapse.
The waves from the protest were felt at the Cannes film festival when Iranian Zar Amir Ebrahimi accepted her award for best actress.
Tearfully breaking into Persian, the actress, forced to leave Iran after becoming the victim of a sex tape in 2006, said while happy to win "my heart is with the men and women of Abadan".
© 2022 AFP
France24 - World
US, Taiwan launch trade talks in challenge to China
Issued on: 01/06/2022 - 14:38Modified: 01/06/2022 - 14:36
Washington (AFP) – The United States and Taiwan launched talks on Wednesday aimed at deepening their trade ties, in a clear challenge to Beijing.
The process, labeled the US-Taiwan Initiative on 21st-Century Trade, follows an agreement President Joe Biden announced last week with 12 Asian economies, which excluded Taiwan.
Like that effort, the discussions with Taiwan will not involve tariffs or market access -- items that would require congressional approval, officials said.
"Both sides will work at pace... to develop an ambitious roadmap for negotiations for reaching agreements with high-standard commitments and economically meaningful outcomes," the US Trade Representative said in a statement.
Despite the limited scope of the talks, which a senior administration official said was in keeping with the "unofficial" relationship with Taipei, they are likely to anger Beijing which bristles at any sign Washington is treating the self-governing democracy as an independent nation.
China claims sovereignty over Taiwan and opposes its participation in international fora including a Pacific trade pact.
Beijing has engaged in frequent saber rattling to show its displeasure: China on Monday made the second largest incursion into Taiwan's air defense zone this year with Taipei reporting 30 jets entering the area, including more than 20 fighters.
US Secretary of State Antony Blinken accused China of "increasingly provocative rhetoric and activity."
Biden also is under pressure to deepen ties with the island after a bipartisan group of 52 senators urged him to include Taiwan in the Indo-Pacific Economic Framework (IPEF) launched last week, which includes about 40 percent of the global economy.
They argued in a letter to Biden that leaving an important trading partner out would "allow the Chinese government to claim that the international community does not in fact support meaningful engagement with Taiwan."
'Robust' relationship
A senior official said there is still time to add Taiwan to that effort.
"We didn't include Taiwan in the initial launch. However, going forward, we intend to take a flexible and adaptable approach to IPEF participation," the official told reporters.
The official reiterated Washington's "long-standing one China policy," but said the Biden administration also maintains a "robust unofficial relationship with Taiwan and... is committed to deepening it."
Deputy USTR Sarah Bianchi and Taiwan's lead trade negotiator John Deng met on Wednesday to launch the new initiative, which the trade agency said "is intended to develop concrete ways to deepen the economic and trade relationship, advance mutual trade priorities based on shared values, and promote innovation and inclusive economic growth for our workers and businesses."
The first meeting under the initiative will be held in Washington later in June, and will cover customs procedures and regulations, including rules governing agriculture trade, worker rights and the fight against "harmful non-market policies" -- a clear reference to China.
Another administration official said the goal is to produce a "high framework, binding agreement," but gave no timeframe for reaching a deal.
Taiwan is the 10th largest export market for the United States as well as a vital source of semiconductors which are seeing a global shortage, hitting industries that rely on them from autos to smartphones and pushing inflation higher.
The US Commerce Department has launched a separate dialogue with Taipei on technology and investment -- two other areas covered by IPEF.
© 2022 AFP
France24 - World
Kasatkina into maiden Grand Slam semi-final at French Open
Issued on: 01/06/2022 - 14:34
Paris (AFP) – Daria Kasatkina reached her maiden Grand Slam semi-final on Wednesday with a 6-4, 7-6 (7/5) victory over fellow Russian, Veronika Kudermetova.
The 25-year-old Kasatkina, ranked at 20, will face either world number one Iga Swiatek or Jessica Pegula for a place in Saturday's championship match.
Kasatkina, playing in her third career quarter-final at the Slams but first since 2018, has made the semis without dropping a set.
Kudermetova was in her first quarter-final at the majors and the tension was apparent as she committed 50 unforced errors and had to save 12 of 17 break points.
"You could see that the match was really nervous and tight, especially the tie-break," said Kasatkina, a former junior champion in Paris.
"The last few points were super-tight. I'm happy at the end that I won. I'm happy to be in the semis for the first time.
She added: "My box were pretty nervous, especially at the end. Thank you guys and keep calm - it's OK!"
The 25-year-old Kudermetova needed a medical timeout at 5-6 in the second set and battled to save four match points in the tiebreak.
Kasatkina, however, secured victory on her fifth match point courtesy of a sweetly-timed backhand drop shot.
© 2022 AFP
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Even as Russia Bears Down in the East, Some Ukrainians Stay Behind
Carlotta Gall
BAKHMUT, Ukraine — The volunteers listened patiently to the pensioner and stuffed a frozen chicken into her shopping bag.
Olena Tyvaniuk, 70, a slight woman with a stoop, explained tearfully that she needed more than food. She needed drugs. “I have a son, he is 48, he is a paranoid schizophrenic,” she said. “I need medication for him.”
As the towns and cities of eastern Ukraine empty out in the face of the Russian offensive, some residents are choosing to stay on. Like Ms. Tyvaniuk, some are trapped by medical imperatives. Or they are too poor to leave. Or, disillusioned by the longstanding corruption of Ukrainian officials, they think things can’t be worse under the Russians.
Bakhmut, just 10 miles from the front, is largely deserted. There are few cars on the streets except for military vehicles; shops and banks are boarded up. Only one or two cafes and supermarkets are still open.
The only pharmacy is at the hospital where wounded soldiers are brought in from the front. Recently, bloodstained stretchers were propped up against a wall where a wounded soldier, his face bloody and swollen, swathed in bandages, smoked a cigarette with friends.
Yet in the middle of war, even as artillery booms not far away, civilians still walk by in the street, sometimes even with a child in tow.
Ms. Tyvaniuk said her son, who barely leaves his room, was refusing to leave. His medication was running out and the only pharmacy open in the town did not stock the medicine he needed, she said. He had enough left for only four days and was down to cutting slices from his remaining tablets.
“He does not understand the whole situation,” she said. “He does not even know his own address. I cannot leave him, and I never will leave him.”
Ukrainian officials have repeatedly called on civilians to leave eastern Ukraine as Russia has turned the full strength of its forces on seizing the region. But a portion of the population stubbornly refuses to go.
“Those who wanted to go have already gone,” said Ruslan, 42, a volunteer with the Union of Ukrainian Churches who drives people to shelters in western Ukraine. He said his group had evacuated 1,000 people from the Bakhmut area over the past month.
Yet of 20 people who had requested evacuation with his organization on Saturday, only nine took up the offer, he said. He had just risked the drive to the frontline town of Siversk to collect people, but came back empty. “No one wants to go,” he said.
He asked that only his first name be published for fear of retribution from the Russian side.
Most of those remaining are the poor, the old and the infirm, volunteers and health workers said.
“We mostly see the elderly people seeking all kinds of support,” said Islam Alaraj, program manager for psychosocial support in Ukraine for the International Committee of the Red Cross. “They are the most vulnerable and they have plenty of health issues, and they have added psychological issues above that.”
For the most part, Ukrainian health facilities around the country, including psychiatric facilities, are still functional and receiving outside support, Ms. Alaraj said. But as fighting shifts, reaching those in need is becoming more difficult.
“This context is changing in a very fast way,” she said, “and we don’t know all locations and we don’t have access to all locations.”
Many residents interviewed said they could not afford to rent an apartment elsewhere, and feared losing everything they owned if they abandoned their homes. They also voiced distrust of promises of assistance from aid groups or the government.
“They say they do not have money, and that people will deceive them when they get there,” Ruslan said.
“Some of them are waiting for the Russians,” he added. “Let’s face it, there are those who just sit in their basements and wait for someone to bring them humanitarian aid. And for them it does not matter who passes them a package of aid, Russia or Ukraine.”
Police officers serving until last week in the town of Sievierodonetsk said they saw the mood shifting as Russian forces were poised on the edge of the city. They abandoned a last evacuation when residents asked for extra guarantees.
“We don’t force anyone,” Chief Oleh Hryhorov of the regional police said. “Some sympathize with the other side.”
Russian troops were flying drones over the town to gather information on Ukrainian positions and some residents were acting as informers for Russia, he said. Already anticipating a Russian takeover, some residents were reluctant to talk to foreign journalists, he said.
In the town of Siversk, north of Bakhmut and close to the front line, a storekeeper suddenly shooed away customers and closed her doors in the middle of the morning for “stocktaking.” A volunteer ferrying medicines to families by bicycle said people were fearful of every interaction.
Several Ukrainians interviewed expressed bitter disaffection with their government. Many said they could barely survive on their pension, which amounts to as little as $70 a month.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Fighting raged in Sievierodonetsk, the last city in the Luhansk region to remain outside Russian control since the war efforts shifted to the east of the country. Though most of the city’s civilian population has fled in the past few weeks, 12,000 people, many of them elderly, are said to be trapped there in appalling conditions.
Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.
Grain exports. Following the agreement, European leaders are now focusing on ways to prop up Ukraine’s economy, including unblocking huge amounts of grain stuck at Ukrainian ports that are under Russian blockade. Russia’s foreign minister is expected to visit Turkey next week to discuss the possible release of the grain.
Second war crime trial. A Ukrainian court sentenced two Russian soldiers to 11 and a half years in prison for shelling a town in the country’s northeast during the war. It was the second guilty verdict handed down by Ukrainian courts for war crimes since the invasion began.
Lyudmila Krilyshkina, 71, displaced after her home burned down in a rocket attack, wept as she complained that she was not able to draw her pension in Bakhmut. Since the shops were taking only cash, she could not buy food for herself and her parents, she said.
“They need to think of the people,” she said. “We understand there is a war but how are we supposed to survive?”
Another woman waiting to be evacuated complained that only voluntary organizations were helping the people, and that government officials were doing nothing. She asked not to be named for fear of retribution.
Disillusionment with previous corrupt governments helped propel President Volodymyr Zelensky to power in Ukraine. Since the Russian invasion, popular support for him has soared as the country has overwhelmingly backed his determination to fight. Yet there remains a deep, latent cynicism for the government and officials in Ukraine.
Ms. Tvyaniuk said she had spent 12 years fighting for justice after a corrupt court ruled against her and her daughter. Her daughter had successfully sued her former husband for alimony and child care payments but the police never enforced the court order and a judge helped falsify documents to overturn the ruling.
“The police protected the courts and the courts protected the police,” she said. “This happened under Ukrainian rule, and now I don’t know if it would be better under Russian rule or Ukrainian.”
“We don’t know what to expect,” said Ihor, 44, an unemployed laborer sitting outside his apartment block. But he said he and his partner, Olha, 60, would stay and live under Russian rule if its troops seized Bakhmut, adding, “What else is there?”
He complained that the Ukrainian leaders were corrupt and had robbed the country and its workers. “They stole and put everything in their pockets,” he said. “And if Russia takes over, that will be finished.”
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L'Humanité
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la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.
Mode d'emploi
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Anti-femicide group goes on trial in Turkey
Issued on: 01/06/2022 - 14:28Modified: 01/06/2022 - 14:26
Istanbul (AFP) – A prominent Turkish anti-femicide campaign group went on trial on Wednesday accused of activity against law and morals, with several hundred women rallying outside Istanbul's main court in protest.
Prosecutors had filed a lawsuit in April against We Will Stop Femicide Platform, one of the country's leading feminist organisations. If convicted, the group could be shut down.
Protesters outside the court waved banners bearing slogans such as "You will never walk alone!" and "We will stop women's murders", alongside the families of women murdered by men.
We Will Stop Femicide Platform has been campaigning against the murder and abuse of women since its foundation in 2010.
Group representative Nursen Inal slammed the trial, saying it was politically motivated.
"We believe this court case is an attack against women's struggle for their rights," she told AFP.
The hearing adjourned on Wednesday and will resume on October 5.
'Under pressure'
The association was a vocal critic of President Recep Tayyip Erdogan's decision last year to pull Turkey out of the Istanbul Convention, which requires countries to set up laws aimed at preventing and prosecuting violence against women.
Social conservatives in Turkey claim the convention promotes homosexuality and threatens traditional family values.
We Will Stop Femicide Platform says 160 women have been killed in Turkey this year and 423 in 2021, with many murders committed by family members.
"We are under pressure from the government because we publicise, name by name, each and every woman's murder," Inal said.
"This contradicts the government's thesis which says women's murder is on the decline."
In April alone, 24 women were murdered, the group said -- adding that 16 others had died in suspicious circumstances, even though some of these deaths were officially registered as suicide.
We Will Stop Femicide Platform's secretary-general Fidan Ataselim told the court on Wednesday that the group kept a record of femicides because official data is hard to access.
"Nobody is talking about women's suspicious deaths. There is an increase in femicide under the pretext of suicide. We will shed light on covered up murders," she said.
'Unlawful, dangerous'
Ipek Bozkurt, lawyer for We Will Stop Femicide Platform, said femicides were "political" -- and so was the lawsuit.
"This is a move against the platform which strongly condemned the withdrawal from the Istanbul convention. Therefore in our defence, we will explain to the judges why this case lacks legal grounds," she said.
Almost 300 lawyers from across Turkey expressed an interest in defending the group.
Aysun Kilic, from the bar association in the northwestern province of Kocaeli, said We Will Stop Femicide was conducting a careful, up-to-date study about murdered women.
"This is actually the duty of the state," she told AFP.
"While this is the case, we find the lawsuit unlawful, dangerous for women's rights and an attempt to undermine a study on women's killings. This case is harming us and our fight for women's rights," she said.
Melek Onder, another spokesperson of the group, remained defiant. "This legal action empowers us rather than weakens us," she told AFP.
"It's impossible to shut down this platform when women are still becoming victims of femicide," she said.
"We are not desperate at all because we know that they cannot stop our struggle."
© 2022 AFP
L'Humanité
« Le cycle de l’eau relève du bien commun »
Entretienservice public Aux côtés des autres collectivités du territoire, le maire de Grigny, Philippe Rio, a engagé un bras de fer pour en finir avec le monopole de Suez sur la production de l’eau potable.
Julia HamlaouiMaire de Grigny et vice-président de Grand Paris Sud, Philippe Rio veut franchir une étape dans la maîtrise publique de la gestion de l’eau, ce qui passe sur son territoire par le rachat des sites de production aujourd’hui détenus par Suez. Les quatre intercommunalités concernées se sont dotées, ce mardi, des moyens nécessaires au fonctionnement du syndicat mixte créé à cette fin. L’édile reproche également au groupe le manque de transparence. De son côté, contacté par l’Humanité, Suez estime que « l es éléments nécessaires à la bonne appréciation par les collectivités de la gestion d’Eau du Sud parisien sont de fait disponibles ».
Avec d’autres collectivités, vous souhaitez reprendre la main sur la production d’eau. Quels sont les enjeux ?
C’est une question au cœur de la transition écologique et sociale que nous souhaitons. L’eau est un bien commun, personne ne peut se passer d’en boire, d’en utiliser pour se laver ou préparer à manger. Sa gestion relève donc d’un service public d’intérêt général. Or dans notre secteur, qui regroupe au total 1,3 million d’habitants, le groupe Suez détient un monopole. Contrairement à 90 % des cas en France, la propriété des outils de production est ici privée. C’est un anachronisme, une anomalie à laquelle les élus du territoire ont décidé de dire stop. Nous voulons maîtriser l’ensemble du cycle de l’eau : la production, la distribution de l’eau potable et le transport de l’eau sale jusqu’à l’épuration. On a déjà fait de grands pas sur la distribution et l’assainissement avec nos régies publiques, il reste le cœur du réacteur : la production. Nous voulons donc acheter l’usine aujourd’hui détenue par Suez.
Quelles sont les conséquences de cette situation de monopole ?
À partir du moment où nous n’avons pas la propriété des outils de production de l’eau potable, on est pieds et mains liés vis-à-vis d’un vendeur d’eau. C’est ce qui gonfle la facture. Depuis le 31 décembre 2021, nous n’avons d’ailleurs plus de contrat d’eau, car Suez nous proposait un prix de 70 centimes par mètre cube. Or, selon nos calculs, le prix de l’eau s’élève en réalité à 45 centimes. C’est donc le prix que nous avons fixé unilatéralement et à l’unanimité. Faire respecter un juste prix est indispensable, à plus forte raison lorsque le pouvoir d’achat est une préoccupation majeure pour tant d’habitants. Et nous exigeons de la transparence : dans les comptes de la filiale de Suez, certains postes de dépenses renvoient à des « charges extérieures ». Lorsque nous demandons des détails sur cette vingtaine de millions d’euros qui chaque année remonte à la maison mère, le groupe nous oppose depuis trois ans le secret des affaires. C’est antidémocratique et antirépublicain. J’ai saisi la nouvelle directrice générale de Suez en avril, et j’attends toujours une réponse.
Ce rachat implique-t-il un bras de fer avec Suez ?
Suez est d’accord sur le principe d’une cession, mais nous sommes en désaccord sur le prix. Le groupe propose une vente sur la base de la valeur commerciale, estimée à 400 millions d’euros. Mais une usine de production d’eau n’est ni un jean ni un ordinateur, ce n’est pas un bien comme un autre. De surcroît, elle a déjà été payée par les factures des usagers. C’est pourquoi nous refusons ce tarif et voulons acheter le site à sa valeur nette comptable. Mais, là encore, définir ce juste prix nécessite de la transparence.
eaubien communphilippe rio New York Times - World
What Happened on Day 97 of the War in Ukraine
As Russian forces advanced into Sievierodonetsk, Ukraine’s allies in Europe promised to increase aid, cut Russian oil imports and work to ship Ukrainian grain out of the country. Biden said the U.S. would send more advanced rocket systems.
Matina Stevis-Gridneff and Richard Pérez-Peña
BRUSSELS — Russian troops battled their way into the devastated Ukrainian city of Sievierodonetsk on Tuesday, as their slow, brutal offensive in eastern Ukraine shifted from indiscriminate shelling to street fighting, with thousands of civilians still trapped among the ruins.
With Moscow pressing its advance despite heavy losses, Ukraine’s allies looked to new ways to raise the price Russia pays for aggression, while easing the pain it causes elsewhere. A day after the European Union agreed to ban most Russian oil imports, the bloc’s focus shifted to aiding Ukraine and helping it resume food exports that are vital to feeding the world.
Wrapping up a two-day summit meeting in Brussels, E.U. leaders agreed to $9.7 billion in aid to Ukraine this year, albeit with demands attached to fight the corruption that has plagued the country. And Ursula von der Leyen, president of the E.U. executive commission, said the developing global food crisis is “only the fault of Russia,” which has seized or blockaded all of Ukraine’s Black Sea ports.
“The only reason we are struggling with this is because of this brutal, unjustified war against Ukraine,” she said.
Details of the oil embargo have yet to be hammered out, but E.U. officials said that it would reduce imports of Russian oil by 90 percent by year’s end — a severe blow to a major source of revenue for Vladimir V. Putin’s government and its ability to pay for high-tech weaponry.
The agreement reached on Monday allows continued imports through pipelines, effectively exempting Hungary, which relies very heavily on Russian energy, after the Hungarian leader Viktor Orban said a complete embargo would be “an atomic bomb being dropped on the Hungarian economy.” Mr. Orban, who has been friendlier with Mr. Putin than any other E.U. leader, had held up the deal for weeks, raising alarms about the ability of the bloc, which operates by consensus, to continue ratcheting up its actions against Russia.
Some E.U. member countries are calling for confiscating, rather than just freezing, Russian assets abroad, but the Biden administration has so far resisted that move.
In Ukraine, Russia’s military has been trying to cut off the easternmost pocket still controlled by Ukrainian troops, and in particular the eastern tip, Sievierodonetsk, hammering the city for weeks with artillery before trying to take it. Russian troops fought their way into the outskirts of the city on Monday, and on Tuesday were “gradually moving toward downtown,” said Serhiy Haidai, the head of the Ukrainian regional military administration.
But about 12,000 residents, out of a prewar population around 100,000, remain in the ruined city, according to the Norwegian Refugee Council, an aid group, without enough food, water, medicine — or shelter from continued bombardment. Many of them are old or infirm people who were unable or unwilling to join the millions fleeing westward from eastern Ukraine.
“It breaks my heart,” said Jan Egeland, secretary general of the Norwegian Refugee Council and a former United Nations humanitarian coordinator. “It is really a war on the elderly.”
Thousands more Ukrainian civilians remain in cities very near the front lines, like Lysychansk and Bakhmut, and others like Sloviansk and Kramatorsk that are farther west but still in the path of Russian offensives, and all have seen civilians and civilian infrastructure bombarded. An unknown number are still in territory seized by Russia and subjected to Moscow’s increasingly harsh rule in the eastern Donbas region, the Kharkiv area north of it, and the coastal areas to the southwest.
Early in the war, some Russian offensives failed because they were spread too thin. Around Sievierodonetsk and other parts of Donbas, “Russia has achieved greater local successes than earlier in the campaign by massing forces and fires in a relatively small area,” the British defense ministry said Tuesday in its latest intelligence assessment.
Western military analysts say the Russians probably set out to encircle a large pocket, trapping Ukrainian troops as they did those defending the southern city of Mariupol. They have shrunk the pocket, but have so far been unable to cut it off.
Heavy losses have reduced Russia’s fighting strength by about 20 percent, a Pentagon official said Tuesday. Despite a leadership shake-up, U.S. officials say the Russian military’s continued mistakes and plodding pace are worsening its own attrition.
Since they invaded on Feb. 24, the Kremlin’s forces have been stretched by major troop casualties and equipment losses, and by fierce and shrewd Ukrainian resistance, surprising analysts who expected a quick Russian victory.
Now, the Ukrainians are mounting a counteroffensive against the captured southern city of Kherson, partly in hopes of forcing Russia to divert forces from Donbas.
Ned Price, the spokesman for the U.S. State Department, cited statements by several Russian officials indicating that the Kremlin plans to annex the territory it has seized.
“We remain concerned about steps Russia is taking to attempt to institutionalize control over sovereign Ukrainian territory, particularly in the Kherson region,” he said at a news briefing. He added, “Multiple reports indicate Russian forces have forcibly removed legitimate Ukrainian government officials and installed illegitimate pro-Russian proxies.”
On Tuesday, a Ukrainian court concluded the second war crimes trial against captured Russian soldiers, finding two of them guilty of shelling a civilian area, and sentencing them to 11 and a half years in prison. A third trial — which is the first to involve accusations of a sex crime — is expected to begin soon.
The soldiers convicted on Tuesday were accused of shelling Derhachi, a town near Kharkiv, in the northeast — an area where towns and cities are still bombarded by Russian forces, though the Ukrainians have pushed them back several miles. In Derhachi, houses are being destroyed on a regular basis and hundreds of people are still living in underground shelters.
Ukraine’s top prosecutor, Irina Venediktova, wrote on Facebook that a Russian soldier “will be tried for the murder of a civilian man and the sexual abuse of his wife.”
Ukraine is usually one of the world’s biggest exporters of food staples like corn, wheat and sunflower oil, but its output has plummeted as the war has interfered with sowing, harvesting, storing and, most debilitating of all, shipping. Even before the war, global food reserves were low and supply chains disrupted by the pandemic, and the United Nations has predicted that the loss of Ukrainian grain will lead to famine.
Ukraine says the Russian blockade has prevented 22 million tons of grain from leaving Ukraine, and there is limited capacity to shift that to export by trains and trucks. In addition, Ukrainian and international officials charge that Russian forces have targeted grain silos and railways used to transport food, stolen Ukrainian grain stores, and littered farms with explosives, both accidentally and intentionally.
Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said Tuesday that his Russian counterpart, Sergey V. Lavrov, and Russian military officials would visit Turkey to explore a deal to allow grain ships to leave Ukrainian ports.
Matina Stevis-Gridneff reported from Brussels and Richard Pérez-Peña from New York. Reporting was contributed by Matthew Mpoke Bigg and Marc Santora from Krakow, Poland; Valerie Hopkins from Kyiv, Ukraine; Monika Pronczuk from Brussels; Dan Bilefsky from Montreal; Victoria Kim from Seoul; Safak Timur from Istanbul; and Farnaz Fassihi from New York.
Jane Arraf
LVIV, Ukraine — Amid war with Russia, this historic city that is a Unesco world heritage site faces a challenge: how to integrate tens of thousands of Ukrainians displaced from fighting in the east without sacrificing its aesthetics or derailing its efforts to become a sustainable, livable European city.
Several hundred thousand Ukrainians have passed through Lviv, in the west, many crossing into Poland about 40 miles away. But city officials expect about 50,000 of those displaced to remain.
Those who stay have been housed in schools and sports arenas turned into shelters. Recently, hundreds of families have moved into container housing set up in parks and empty lots.
But with permanent housing costing the same as container housing, Anton Kolomeytsev, the city’s chief architect, said Lviv would turn to construction, combining residential and commercial units with green space and recreational facilities.
“When we build a building, we have to think it’s built for not months, not years, but for dozens of years, for centuries,” said Mr. Kolomeytsev, 35, who studied and worked in Vienna, but says his work is shaped by having grown up in Lviv, whose architecture shows a blend of Eastern European, Italian and German influences. “We are in a very rich cultural environment.”
A rendering of one project shows white metal-clad buildings so delicate they appear to almost float on the fields of grass. The vertical lines of the siding flow into peaked roofs above large rectangular windows, while the asymmetrical entranceway contains floor-to-ceiling windows flooding the interior with natural light.
Scheduled to open in two months, it will accommodate 120 people — initially, pregnant women and their children.
The new construction is part of planning by Lviv’s mayor, Andriy Sadovyi, who said he envisioned a new, more resilient Ukraine after this war and is revamping his city’s infrastructure to prepare for an almost constant state of conflict.
“We must be ready for the next Russian invasion,” he said.
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Diego Ibarra Sanchez
Over 100 members of volunteer defense forces exercise early in the morning at an undisclosed location in Ukraine. The military institution was created just before the Russian invasion in February and has been training thousands of civilians. Andriy Andreykiv, a Ukrainian military commander, tries to help the volunteers find mental peace on the battlefield. “Meditation is a mutual training," he said. "It brings stability to all the challenges and also to the opportunities we have in different situations. We presume that during a military mission a soldier needs to be focused, not be afraid, keep calm. He must be composed.”
Michael D. Shear
WASHINGTON — The United States will send Ukraine advanced rocket systems and munitions as part of a new $700 million package of military equipment intended to help the Ukrainians fight back against the Russian invasion of their country, President Biden and White House officials said on Tuesday.
Mr. Biden announced his decision to provide the rocket systems, which can precisely target an enemy from almost 50 miles away, in an Op-Ed published online Tuesday evening by The New York Times. He said the delivery of the advanced weapons would enable Ukraine to “fight on the battlefield and be in the strongest possible position at the negotiating table.”
But a senior administration official said later that the weapons system — the most advanced provided to the Ukrainians to date — was promised only after direct assurances by Ukraine’s leaders that they would not use it against targets within Russian territory.
As the war has dragged on, the Biden administration has progressively widened the array of weaponry it has provided to the Ukrainians, and the latest package will also include Javelin antitank missiles, artillery rounds, helicopters and tactical vehicles. But top administration officials have been concerned about provoking a broader war with President Vladimir V. Putin of Russia by providing equipment that could allow Ukraine to strike deep inside his country.
That has proved to be a tricky line to walk for the president and his advisers since Mr. Putin sent his troops into Ukraine nearly 100 days ago.
In his article on Tuesday, Mr. Biden described his administration’s resolve to support Ukraine in its attempts to repel Russian invaders. But Mr. Biden also offered specific assurances for Mr. Putin that the United States does not intend to provoke a wider conflict or the use of weapons of mass destruction.
“We currently see no indication that Russia has intent to use nuclear weapons in Ukraine, though Russia’s occasional rhetoric to rattle the nuclear saber is itself dangerous and extremely irresponsible,” Mr. Biden wrote. “Let me be clear: Any use of nuclear weapons in this conflict on any scale would be completely unacceptable to us as well as the rest of the world and would entail severe consequences.”
Mr. Biden stated bluntly in his article that he did not seek to overthrow Mr. Putin, despite his off-the-cuff remarks during a speech in Poland earlier this year, when he said the Russian president “cannot remain in power.” On Tuesday, Mr. Biden presented a different view.
“We do not seek a war between NATO and Russia,” he said. “As much as I disagree with Mr. Putin, and find his actions an outrage, the United States will not try to bring about his ouster in Moscow. So long as the United States or our allies are not attacked, we will not be directly engaged in this conflict, either by sending American troops to fight in Ukraine or by attacking Russian forces.”
Mr. Biden’s administration has already sent Ukraine about $5 billion worth of antitank and antiaircraft missiles, unmanned aerial vehicles, helicopters and other military equipment as the European country seeks to repel Russia’s invasion.
Administration officials said the advanced rockets and other equipment will be formally announced on Wednesday, along with a spare parts package that will allow Ukrainians to maintain the artillery equipment that has been provided.
Officials said on Tuesday that Ukraine will be receiving the American High Mobility Artillery Rocket System, or HIMARS, which is a weapon capable of firing satellite-guided rockets that carries roughly the same explosive power as a 500-pound bomb dropped from the air.
The system can strike targets up to 48 miles away, a senior administration official told reporters Tuesday evening, well beyond the range of any artillery Ukraine now uses. According to a report published by the Congressional Research Service in June, the Pentagon has spent about $5.4 billion to buy more than 42,000 such rockets since 1998.
The system could be outfitted with even longer-range rockets, capable of flying nearly 200 miles before striking a target, officials said Tuesday. But Mr. Biden decided against providing those rockets to Ukraine, a senior administration official said.
Mr. Biden had told reporters on Monday that “we’re not going to send to Ukraine rocket systems that can strike into Russia.”
One senior administration official acknowledged that even the rockets with a 48-mile limit could be used to attack targets inside Russia if the system was brought to the Ukraine-Russia border. But the official, who spoke to reporters on condition of anonymity, said that Ukraine’s government had assured the United States that would not happen, and that the administration was comfortable with the assurances.
Mr. Biden made clear in his Op-Ed on Tuesday that it was important for the United States, and other countries, to provide more advanced weapons to Ukraine as the Russian military makes gains in the eastern part of the country.
“Standing by Ukraine in its hour of need is not just the right thing to do,” he wrote. “It is in our vital national interests to ensure a peaceful and stable Europe and to make it clear that might does not make right.”
The tone of Mr. Biden’s article indicated that he believed Americans should prepare for the war to continue for a long time. He said he wrote the article to make the aims of the United States clear “as the war goes on.”
Even as he vowed ongoing military support for Ukraine, Mr. Biden said he continued to hope that the countries could find a diplomatic end to the conflict.
“Ukraine’s talks with Russia are not stalled because Ukraine has turned its back on diplomacy,” he wrote. “They are stalled because Russia continues to wage a war to take control of as much of Ukraine as it can. The United States will continue to work to strengthen Ukraine and support its efforts to achieve a negotiated end to the conflict.”
John Ismay contributed reporting.
Monika Pronczuk and Dan Bilefsky
Policy in Brussels can often move at a glacial pace, trying the patience of even the most seasoned E.U. diplomat. So the speed with which Europe moved to ban Russian oil imports after years of trying to offset dependence on Russian energy is a major show of unity against the Kremlin.
Now, however, Europe faces another daunting task: how to confront a Russian blockade of Ukrainian grain that is threatening to create a global food crisis, and foment hunger and even political instability in Africa. Already hosting millions of Ukrainian refugees, European leaders are concerned about a new wave of African migrants arriving into the bloc.
Unlocking the blockade could prove to be the most serious global challenge yet generated by the Russian invasion as President Vladimir V. Putin uses food as a political weapon.
Ukraine used to be a major global food exporter: it produced 12 percent of the world’s wheat, 15 percent of its corn, and 50 percent of its sunflower oil. But Russia’s blockade of Ukraine’s Black Sea ports has disrupted global supply chains and sent prices for agricultural goods soaring, exposing several countries, especially in Africa, to perilous food shortages.
Speaking to reporters on Tuesday, Ursula von der Leyen, president of the European Commission, the bloc’s executive branch, didn’t mince words. “The only reason why we are struggling now with a food crisis is because of this brutal unjustified war against Ukraine,” she said.
Russia is currently blocking 22 million tons of grain in Ukraine, bombarding houses where wheat is stored, and mining fields, Ms. von der Leyen said. It is also seeking to blame Western sanctions for the food crisis, an accusation Ms. von der Leyen vehemently rejected.
Getting the wheat out of Ukraine will be “tedious and expensive,” she said, but it is “necessary.”
Ms. von der Leyen’s words were echoed by prime minister Mario Draghi of Italy, who said Tuesday that if the West were to “lose the war on food security,” African countries “will feel betrayed.” That, in turn, he added, could have “strategic consequences that are very serious.”
Earlier this month, the commission announced a set of measures to ramp up Ukraine’s exports of blocked grain and oilseed through existing land routes, mainly through Poland and Romania. But there are complex challenges, including the difference in the gauge of railway tracks between Ukraine and its neighbors. Even without that hurdle, railway travel is significantly slower than sending grain by sea.
But there is not much that the European Union alone can do to solve the problem, and E.U. leaders this week also called on the G7, the world’s wealthiest large democracies, and the U.N. to redouble their efforts.
Nevertheless, E.U. leaders can take some satisfaction in agreeing to an embargo on Russian oil arriving in the bloc by sea. It is an unprecedented economic measure that will ban two-thirds of Russian imports, and is expected to hurt both the Kremlin and Europe’s households.
The once unthinkable measure is expected to significantly affect Moscow’s ability to finance the war. The bloc also promised an aide package of $9.7 billion over the rest of this year to cover Ukraine’s reconstruction, with losses inflicted on the country by Russian aggression estimated by Ukrainian authorities to now be at least $650 billion.
The oil embargo was expected to inspire the Kremlin’s ire. Even as the E.U officials were meeting, Russia disrupted supplies of natural gas to the Netherlands, having already done the same to Bulgaria, Poland and Finland over their refusal to pay in rubles, offering a glimpse of Moscow’s willingness to leverage its energy supplies.
The oil embargo is part of the bloc’s sixth package of sanctions against Russia, which have also included barring the country’s largest lender, Sberbank, as well as two other Russian banks from the Swift messaging platform that facilitates international transactions.
The oil ban had been blocked for more than a month by Prime Minister Viktor Orban of Hungary, who maintains warm relations with President Vladimir V. Putin. In the end, he got an exemption from the embargo, undermining European unity and underlining how even one mercurial leader can be an E.U. spoiler.
True to form, Mr. Orban turned to social media to proclaim “victory” for Hungary.
Nevertheless, before Russia’s February invasion of Ukraine, such a robust E.U. ban on Russian oil imports seemed all but impossible to achieve.
Prime Minister Mateusz Morawiecki of Poland, a staunch advocate for strong sanctions against Moscow, hailed the summit as an achievement. “We managed to maintain unity, and today we are even stronger than a couple of days ago,” he said.
Elisabetta Povoledo and Benjamin Novak contributed reporting.
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Ang Li
President Emmanuel Macron of France said his country would continue to “fight against impunity” after the French journalist Frédéric Leclerc-Imhoff was killed on Monday in eastern Ukraine. Mr. Macron also said that France will work with Ukraine to investigate Mr. Leclerc-Imhoff’s murder.
Anushka Patil
President Zuzana Caputova of Slovakia reiterated her country’s support for Ukraine in a meeting with President Zelensky in Kyiv on Tuesday, a day after an E.U. deal to ban most Russian oil imports was reached. Slovakia is heavily dependent on Russian oil but had already indicated it was working on transitioning its supply.
Anushka Patil
President Volodymyr Zelensky did not provide more details on earlier reports from Ukrainian officials that an airstrike had hit a chemical plant in Sievierodonetsk, but he said in his nightly address that with large-scale chemical production in the city, Russian strikes there, “are just madness.”
Russia now controls most of the city, the head of the regional administration, Serhiy Haidai, said in a Telegram update after a day of heavy fighting.
Anushka Patil
President Biden and Prime Minister Jacinda Ardern of New Zealand discussed aid to Ukraine and expressed concerns about global food security during a meeting at the White House on Tuesday, a joint statement said.
Helene Cooper
WASHINGTON — The Russian military, beaten down and demoralized after three months of war, is making the same mistakes in its campaign to capture a swath of eastern Ukraine that forced it to abandon its push to take the entire country, senior American officials say.
While Russian troops are capturing territory, a Pentagon official said that their “plodding and incremental” pace was wearing them down, and that the military’s overall fighting strength had been diminished by about 20 percent. And since the war started, Russia has lost 1,000 tanks, a senior Pentagon official said last week.
President Vladimir V. Putin of Russia appointed a new commander, Gen. Aleksandr V. Dvornikov, in April in what was widely viewed as an acknowledgment that the initial Russian war plan was failing.
Soon after his arrival, General Dvornikov tried to get disjointed air and land units to coordinate their attacks, American officials said. But he has not been seen in the past two weeks, leading some officials to speculate as to whether he remains in charge of the war effort.
Russian pilots also continue to demonstrate the same risk-averse behavior they did in the early weeks of the war: darting across the border to launch strikes and then quickly returning to Russian territory, instead of staying in Ukrainian air space to deny access to their foes. The result is that Russia still has not established any kind of air superiority, officials said.
The Russian military has made some progress in the east, where concentrated firepower and shortened supply lines have helped its forces fight intense battles in recent days. After three bloody months, Russia finally took Mariupol in mid-May, potentially creating a land bridge from the Russian-controlled Crimean Peninsula to the south.
As Russia struggles to move forward, Ukraine has also suffered setbacks. President Volodymyr Zelensky of Ukraine recently said that as many as 100 Ukrainian servicemen might be dying every day in the fighting. And on Tuesday, Russian troops advanced toward the center of Sievierodonetsk, a city that has become a central focus for the military since it shifted its attention to the east.
But some of the areas that Russian forces managed to seize have been quickly contested again, and sometimes retaken, by Ukrainian troops.
Consider Kharkiv. Russia spent six weeks bombarding the eastern city, once home to 1.5 million people, as troops encircled it.
But by May 13, control of the city had flipped again. “The Russians took Kharkiv for a short period of time; the Ukrainians counterattacked and took Kharkiv back,” Defense Secretary Lloyd J. Austin III said at a news conference at the Pentagon last week. “We’ve seen them really proceed at a very slow and unsuccessful pace on the battlefield.”
Ukraine is now pushing Russian troops north and east from Kharkiv, “in some cases all the way back to Russia,” said retired Gen. Philip Breedlove, the former supreme allied commander for Europe. “So now Ukrainians are threatening to cut off Russian lines of supply and pushing their forces to the rear.”
Cutting off Russian supply lines east of Kharkiv would put Russian troops in the same situation they were in after their advance on Kyiv, the capital of Ukraine, at the beginning of the war, officials said. Ukrainian units carrying shoulder-fired Javelin antitank missiles picked off Russian soldiers as miles-long Russian convoys near Kyiv stopped moving forward. The invasion stalled, and thousands of Russian troops were killed or injured. Russia then refocused its mission on the east.
In the early weeks of the war, Russia ran its military campaign out of Moscow, with no central war commander on the ground to call the shots, American and other Western officials said. In early April, after Russia’s logistics and morale problems had become clear, Mr. Putin put General Dvornikov in charge of a streamlined war effort.
General Dvornikov arrived with a daunting résumé. He started his career as a platoon commander in 1982 and later fought in Russia’s brutal second war in Chechnya. Moscow also sent him to Syria, where the forces under his command were accused of targeting civilians.
In Ukraine, he established a more streamlined process. Russian pilots began coordinating with troops on the ground toward a similar objective in the eastern region of Donbas, and Russian units were talking to one another about shared goals.
But the invasion is not “proceeding particularly differently in the east than in the west because they haven’t been able to change the character of the Russian army,” said Frederick W. Kagan, a senior fellow and director of the Critical Threats Project at the American Enterprise Institute. “There are some deep flaws in the Russian army that they could not have repaired in the last few weeks even if they had tried. The flaws are deep and fundamental.”
At the top of that list is the Russian army’s lack of a noncommissioned officers corps empowered to think for itself, Pentagon officials said. American troops have sergeants and platoon leaders and corporals who are given tasks and guidelines and left to accomplish those tasks as they see fit.
But Russia’s military follows a Soviet-style doctrinal method in which troops at the bottom are not empowered to point out flaws in strategy that should be obvious or to make adjustments.
The Ukrainians, after seven years of training alongside troops from the United States and other NATO countries, follow the more Western method and have proved particularly agile at adapting to circumstances, American military officials said.
A two-week fighting pause after the Russian military gave up the fight for Kyiv was not long enough to turn the campaign around, even with a more limited goal, General Breedlove said. General Dvornikov’s “new tactics, resetting the command and control so there was a focused decision maker — all that was right or proper,” he said.
But, General Breedlove added: “Even our army would be hard-pressed to refit, refurbish and reorganize in two weeks after having received such a sound whipping.” When General Dvornikov took control, “the force was thrust back into the battle too quickly. That decision had to have come from Moscow.”
After renewing an assault on the Donbas, Russia has pounded cities and villages with a barrage of artillery. But troops have not followed that up with any kind of sustained armored invasion, which is necessary if they will hold the territory they are flattening, military officials say. That means that Russia may find itself struggling to hold on to gains — as it did in Kharkiv.
Evelyn Farkas, a former senior Pentagon official for Ukraine and Russia in the Obama administration, said Mr. Putin was still too involved in the fight.
“We keep hearing accounts of Putin getting more involved,” said Ms. Farkas, who is now executive director of the McCain Institute. “We know that if you have presidents meddling in targeting and operational military decisions, it’s a recipe for disaster.”
Alan Rappeport and David E. Sanger
WASHINGTON — The devastation in Ukraine brought on by Russia’s war has leaders around the world calling for seizing more than $300 billion of Russian central bank assets and handing the funds to Ukraine to help rebuild the country.
But the movement, which has gained momentum in parts of Europe, has run into resistance in the United States. Top Biden administration officials warned that diverting those funds could be illegal and discourage other countries from relying on the United States as a haven for investment.
The cost to rebuild Ukraine is expected to be significant. Its president, Volodymyr Zelensky, estimated this month that it could be $600 billion after months of artillery, missile and tank attacks — meaning that even if all of Russia’s central bank assets abroad were seized, they would cover only half the costs.
In a joint statement last week, finance ministers from Estonia, Latvia, Lithuania and Slovakia urged the European Union to create a way to fund the rebuilding of cities and towns in Ukraine with frozen Russian central bank assets, so that Russia can be “held accountable for its actions and pay for the damage caused.”
Confiscating the Russian assets was also a central topic at a gathering of top economic officials from the Group of 7 nations at a meeting this month, with the idea drawing public support from Germany and Canada.
The United States, which has led a global effort to isolate Russia with stiff sanctions, has been far more cautious in this case. Internally, the Biden administration has been debating whether to join an effort to seize the assets, which include dollars and euros that Moscow deposited before its invasion of Ukraine. Only a fraction of the funds are kept in the United States; much of it was deposited in Europe, including at the Bank for International Settlements in Switzerland.
Russia had hoped that keeping more than $600 billion in central bank reserves would help bolster its economy against sanctions. But it made the mistake of sending half those funds out of the country. By all accounts, Russian officials were stunned at the speed at which they were frozen — a very different reaction from the one it faced after annexing Crimea in 2014, when it took a year for weak sanctions to be imposed.
Those funds have been frozen for the past three months, keeping the government of President Vladimir V. Putin from repatriating the money or spending it on the war. But seizing or actually taking ownership of them is another matter.
At a news conference in Germany this month, Treasury Secretary Janet L. Yellen appeared to close the door on the United States’ ability to participate in any effort to seize and redistribute those assets. Ms. Yellen, a former central banker who initially had reservations about immobilizing the assets, said that while the concept was being studied, she believed that seizing the funds would violate U.S. law.
“I think it’s very natural that given the enormous destruction in Ukraine and huge rebuilding costs that they will face, that we will look to Russia to help pay at least a portion of the price that will be involved,” she said. “It’s not something that is legally permissible in the United States.”
But within the Biden administration, one official said, there was reluctance “to have any daylight between us and the Europeans on sanctions.” So the United States is seeking to find some kind of common ground while analyzing whether a seizure of central bank funds might, for example, encourage other countries to put their central bank reserves in other currencies and keep it out of American hands.
In addition to the legal obstacles, Ms. Yellen and others have argued that it could make nations reluctant to keep their reserves in dollars, for fear that in future conflicts the United States and its allies would confiscate the funds. Some national security officials in the Biden administration say they are concerned that if negotiations between Ukraine and Russia begin, there would be no way to offer significant sanctions relief to Moscow once the reserves have been drained from its overseas accounts.
Treasury officials suggested before Ms. Yellen’s comments that the United States had not settled on a firm position about the fate of the assets. Several senior officials, speaking on the condition of anonymity to discuss internal debates in the Biden administration, suggested that no final decision had been made. One official said that while seizing the funds to pay for reconstruction would be satisfying and warranted, the precedent it would set — and its potential effect on the United States’ status as the world’s safest place to leave assets — was a deep concern.
In explaining Ms. Yellen’s comments, a Treasury spokeswoman pointed to the International Emergency Economic Powers Act of 1977, which says that the United States can confiscate foreign property if the president determines that the country is under attack or “engaged in armed hostilities.”
Legal scholars have expressed differing views about that reading of the law.
Laurence H. Tribe, an emeritus law professor at Harvard University, pointed out that an amendment to the International Emergency Economic Powers Act that passed after the Sept. 11, 2001, terrorist attacks gives the president broader discretion to determine if a foreign threat warrants confiscation of assets. President Biden could cite Russian cyberattacks against the United States to justify liquidating the central bank reserves, Mr. Tribe said, adding that the Treasury Department was misreading the law.
“If Secretary Yellen believes this is illegal, I think she’s flatly wrong,” he said. “It may be that they are blending legal questions with their policy concerns.”
Mr. Tribe pointed to recent cases of the United States confiscating and redistributing assets from Afghanistan, Iran and Venezuela as precedents that showed Russia’s assets did not deserve special safeguards.
But according to Paul B. Stephan, a law professor at the University of Virginia, the examples of Afghanistan and Venezuela are not comparable because the United States did not recognize those governments as legitimate. He also argued that Mr. Biden would be escalating the conflict with Russia if he conflated cyberattacks with an act of war to justify seizing Russian assets.
“I would find that alarming,” Mr. Stephan said. “We’ve been trying to be stable, rather than destabilizing, in this area.”
He added that Congress could amend the law to clearly grant the United States the authority to confiscate Russia’s assets, but that doing so was likely to lead to complex legal battles between the two countries.
Congress could be heading in that direction. Last month, the House passed the bipartisan Asset Seizure for Ukraine Reconstruction Act, which would encourage the Biden administration to devise a way to liquidate the properties of sanctioned Russian oligarchs and companies, with the proceeds given to Ukraine. But officials say it is one thing to seize the physical assets of oligarchs and another to seize the central bank reserves of countries.
The White House last month released a package of proposals seeking new powers to garnish the assets of sanctioned Russian oligarchs. The process for the federal government to take ownership of assets such as yachts and planes is cumbersome and time-consuming.
Canada also introduced legislation in April that would give its government new authority to seize and sell assets of sanctioned Russian oligarchs and give the proceeds to Ukraine.
Chrystia Freeland, the deputy prime minister and finance minister of Canada, said during the Group of 7 meetings that other countries were considering similar legal frameworks.
“Canada recognizes — and this was a view shared by our G7 partners that Ukraine’s financial needs are huge — the needs for the rebuilding are huge, and it is entirely appropriate for the aggressor to help pay for that rebuilding,” Ms. Freeland said.
As nations debate how to handle the Russian assets, Ukraine passed a law this month that allowed it to confiscate Russian property in the country and use the funds to replenish the national budget. In an address to the World Economic Forum, Mr. Zelensky urged others to follow suit by tracking down, freezing and seizing Russian assets.
“They should be allocated to a special fund,” he said, “that would be used to help all of those affected by the war.”
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Farnaz Fassihi
Linda Thomas-Greenfield, the U.S. ambassador to the U.N., said Tuesday that the U.S. supported a peace plan initiated by Italy to end the war in Ukraine. Thomas-Greenfield said that the U.S. would not become a party to the war and that it would support Ukraine by providing only weapons for it to defend itself inside its borders.
Farnaz Fassihi
Ambassador Thomas-Greenfield also said the U.S. supported all efforts to get Ukrainian grain to the open market. The U.S. is willing to write “comfort letters” for shipping and insurance companies reassuring them that Russia’s fertilizers and grains are not under sanctions, she said.
Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European Union leaders reached a landmark political agreement late Monday to ban the vast majority of the bloc’s Russian oil imports by the end of the year, a measure that was considered impossible in the early stages of the Russian invasion of Ukraine because of the bloc’s high dependency on the fuel.
“Yesterday, in the middle of the night we decided to have a ban on de facto 90 percent of Russian oil imports to the European Union by the end of the year,” Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, told reporters on Tuesday. “And this comes at a time when we see that Russia has disrupted supplies to by now five member states. So our answer has to be very clear.”
European leaders wrapped up their meeting in Brussels on Tuesday, but negotiators will still need to work out technical details in the coming days. E.U. leaders said they had agreed to ban Russian oil arriving in the bloc by sea by the end of the year.
Hungary and its prime minister, Viktor Orban, an occasional ally of Mr. Putin, had been blocking the measure. To win Hungary’s approval, European leaders agreed to allow pipeline imports.
Five European countries import Russian oil by pipeline. Germany and Poland agreed to cut off all Russian imports, including those arriving by pipeline, by the end of the year, but Hungary, Slovakia and the Czech Republic made no such pledge. The three countries are very dependent on Russian oil imports, but Slovakia and the Czech Republic have already indicated that they were working toward switching their supply away from Russia.
As part of the agreement, Hungary also received assurances that, should the pipeline that delivers Russian oil, which runs through Ukraine, be hit, the country would be permitted to import oil without being accused of violating sanctions.
Even with the exceptions to appease Hungary, a small country that represents a tiny fraction of the Russian oil imported by the bloc, the measure will cost the Kremlin billions of dollars a year in revenue while also strategically decoupling Europe from Russia in a lasting way. It will also likely hit Europe hard, as households and businesses are already facing steeper energy prices.
Finbarr O'Reilly
A Ukrainian artillery team on the Donetsk frontlines responded to Russian artillery fire they said was coming from a church about four miles away. They responded with two shells, the first of which struck a tower. The Russian crew fired back, their shell landing about 700 yards from the Ukrainian position. The Ukrainians adjusted their sights and fired three more shells. The Russian gun fell silent.
Monika Pronczuk
European Union leaders wrapped up their meeting in Brussels that brought on a new package of sanctions against Russia, including a long-debated ban on Russian oil. Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, told reporters on Tuesday, “Our answer has to be very clear.”
Monika Pronczuk
The developing global food crisis, Ms. von der Leyen said, is “only the fault of Russia.” She said Russia was blocking 22 million tones of grain in Ukraine, bombarding houses where the wheat is stored, and mining the fields. “The only reason we are struggling with this is because of this brutal, unjustified war against Ukraine.”
Matthew Mpoke Bigg
Fighting raged in Sievierodonetsk on Tuesday as Russian troops advanced toward the center of a city that has become a central focus for President Vladimir V. Putin’s forces since they failed to seize Ukraine’s capital, Kyiv, early in the war and pivoted to the east of the country.
Russian forces had occupied parts of Sievierodonetsk, an industrial city on the Seversky Donets River that is the last in the Luhansk region to remain outside Russian control, and were “gradually moving toward downtown,” the head of the Ukrainian military administration in Luhansk, Serhiy Haidai, said.
“Street fighting continues,” he said. Two civilians had been killed since Monday and four others were wounded.
Most of the city’s civilian prewar population of around 100,000 has fled in the face of a Russian artillery barrage that has endured for weeks, but 12,000 people, many of them elderly, are trapped in appalling conditions, according to an estimate by the Norwegian Refugee Council aid group.
Families and young people have largely left the city. Many of the older people who remain have health problems or disabilities that make flight impossible, according to Jan Egeland, secretary general of the Norwegian Refugee Council and a former United Nations humanitarian coordinator.
“It breaks my heart,” Mr. Egeland said in an interview. “It is really a war on the elderly.” He called for a humanitarian cease-fire to allow for evacuations and the resupply of aid.
Ukrainian authorities halted attempts to evacuate civilians via a road leading to the city of Bakhmut on Monday after a French journalist was killed when the armored bus he was riding in was hit by shrapnel from what Ukrainian officials said was a Russian shell.
A relentless artillery barrage that has damaged as much as 90 percent of the city’s buildings has forced the residents who remain to hide in basements and bomb shelters, emerging briefly to cook food.
Mr. Egeland said he had visited his aid group’s operation in the city just before the war began and found it hard to believe how much had changed since. The group has now lost contact with the only staff member who remained there; in the last phone call with him, the staff member described the situation as horrendous, Mr. Egeland said.
Russian forces have pounded Sievierodonetsk for weeks with artillery. In recent days, they have seized two key points in the northeast of the city, a hotel and a bus station, and have also gained ground in the southeast.
Moscow has gained leverage in its effort to take the city by focusing its forces on the region, according to military analysts. In doing so, it may be starting to correct an error made at the outset of the invasion in February, when spreading its forces across the country contributed to Moscow’s failure to take Kyiv or the country’s second-largest city, Kharkiv.
Russian forces have fired on 46 settlements in the eastern provinces of Donetsk and Luhansk over the past day, killing at least three civilians and wounding seven others, Ukraine’s chief of staff said in a statement on Tuesday.
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Nicole Tung and Dan Bilefsky
Grain production in a war zone is not for the fainthearted or risk-averse.
In early April, when it appeared that Russian forces were retreating from the Kyiv region, employees at Agro-Region, a Ukrainian grain producer, raced to check their fields for unexploded ordnance, mindful that once the crops grew in the spring, it would obscure their view of where potentially lethal shells lay.
The Ukrainian military had laid mines in some of these fields to impede Russian forces seeking to advance on Kyiv, the capital, and then removed them as the position shifted. The emergency services were responsible for removing shells, rockets and missiles. But the risk of an overlooked shell or rocket presented a particular challenge for the staff at Agro-Region, one of dozens of Ukrainian grain producers facing intensifying hurdles as grain exports remain blockaded by Russian forces, choking revenues and threatening a global food crisis.
The company specializes in corn, wheat and soy bean production on farms spread across western and northern Ukraine.
Ivan Volodymyrovych, 27, manager of an Agro-Region facility in Boryspil, a city to the east of Kyiv, which stores and transports grain, said that many staff members had remained throughout some of the fiercest bombardments, determined to continue their work. Farmers sowed the fields, while employees slept under ground at night and kept watch over giant bins where the precious grain is stored.
The ground would shake, he recalled, and staff would find artillery shells — both exploded and unexploded ones — in the fields.
Even after having sowed seeds and cleared the fields of unexploded ordnance, the company is now facing a growing storage crisis because of the Russian blockade. “Right now, one of our biggest problems is not having space to store all the grain because we weren’t able to export it this year,” Mr. Volodymyrovych said.
The war in Ukraine is threatening to drive up global food prices as the country’s southern ports grapple with blockades by the Russian military.
Agro-Region, which produced about 275,000 tons of crops including wheat and grain last year, exported 90 percent of its goods through Black Sea ports before the war broke out. The company is also facing logistical challenges in transporting grain because Ukrainian railways are menaced by Russian attacks, while Russia has taken territory in the east and the south, making it perilous to transport grain to Russian-controlled territories.
Valerie Hopkins
Reporting from Kyiv, Ukraine
A court in central Ukraine sentenced two Russian soldiers on Tuesday to 11 and a half years in prison for shelling a town in the country’s northeast during the war. It was the second guilty verdict handed down by Ukrainian courts for war crimes since Russia’s full-scale invasion began in February.
The court found the soldiers, Aleksandr Bobikin and Aleksandr Ivanov, an artillery driver and a gunner, guilty of shelling the town of Derhachi, north of Kharkiv, from Russia.
“The guilt of Bobikin and Ivanov has been proven in full,” Judge Evhen Bolybok told the courtroom in the Kotelva district court in central Ukraine.
When the proceedings began last week, both men pleaded guilty to being members of a unit that targeted Derhachi with shelling from the region of Belgorod, on the Russian side of the border. The men and their unit had then entered Ukraine and continued attacking the town. They later surrendered to the Ukrainian authorities.
Prosecutors said the soldiers had shelled an educational facility, though no casualties were registered. The defense attorneys argued that both defendants had been following orders.
The two soldiers were charged with violating the laws and customs of war. The charge is laid out by the Geneva Conventions, to which Ukraine is a party. Prosecutors had sought a 12-year sentence.
Derhachi, like Kharkiv and its other northern suburbs, is still regularly targeted by Russian positions less than 10 miles away. Houses are being destroyed on a daily basis, said Vyacheslav Fysun, a local councilman, when New York Times journalists visited over the weekend. Hundreds of people are still living in underground shelters.
The verdict is part of Ukraine’s large undertaking to account for the destruction and death that Russian soldiers have wrought since February. Ukraine’s top prosecutor, Irina Venediktova, has said that there are at least 11,000 investigations underway that could result in war crimes indictments.
Ms. Venediktova also announced on Monday that the first case involving wartime rape had been sent to trial. “Mikhail Romanov will be tried for the murder of a civilian man and the sexual abuse of his wife,” Ms. Venediktova wrote on Facebook on Monday.
The prosecutor said the accused was a serviceman of the 239th Regiment of the 90th Guards Rifle Vitebsk-Novgorod Division of the Russian Armed Forces.
In March, during the occupation of the Brovary district in the Kyiv region, “He shot and killed the owner of a house while intoxicated and raped his wife, together with another occupant immediately after the murder,” Ms. Venediktova wrote. “They threatened the woman with possible violence against her child.”
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Victoria Kim
The European Union’s long-delayed deal to embargo Russian oil, finalized late Monday, effectively exempts Hungary from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia for its invasion of Ukraine.
While Hungary’s prime minister, Viktor Orban, has cast his weekslong opposition to the deal as purely about shielding his country’s economy, it was also the latest step in what has been a decade-long turn of Hungary’s leadership toward closer alignment with Russia, at times at the expense of relations with its fellow members of the European Union and NATO.
The pivot has occurred despite deep-seated suspicion in Hungary of Russian power and influence based on the history of Russian and Soviet troops brutally cracking down on Hungarian uprisings in 1848-49 and in 1956.
Mr. Orban, an avowedly illiberal leader who earlier in his career was a vocal critic of Moscow, has increasingly spoken admiringly of Russia’s president, Vladimir V. Putin, and his brand of nationalism, expressing sympathies for Mr. Putin’s security demands to NATO. He has also painted Hungary’s interests as being distinct from the West by fanning culture wars and fears of liberal values lapping at Hungary’s borders, speaking in March about “the gender insanity sweeping across the Western world.”
Under Monday’s deal, E.U. nations agreed to block imports of Russian oil by sea, which leaves Hungary’s supply intact because it is landlocked and receives its oil by pipeline. The agreement also includes an assurance that should the pipeline be damaged — it runs through Ukraine — Hungary could buy Russian oil by other means without being accused of violating the European blockade.
“Hungary is exempt from the oil embargo!” Mr. Orban declared on his Facebook page Monday. He had previously said cutting off Russian oil “amounts to an atomic bomb being dropped on the Hungarian economy.”
Hungary accounts for only a small fraction of the flow of Russian oil to the E.U.; the embargo will deprive Russia of billions of dollars in revenue regardless of Hungary’s continued imports.
On the eve of Russia’s invasion of Ukraine in February, as other allies were raising alarm about Russia’s buildup of troops near the border, Mr. Orban traveled to Moscow to reaffirm a deal for cheap Russian natural gas that has helped him keep energy prices low at home and maintain political support.
Since the war’s start, Hungary has treaded a fine line, joining the first rounds of sanctions against Russia and accepting Ukrainian refugees, while refusing to allow deliveries of arms bound for Ukraine to go through the country or to accept additional U.S. troops. Mr. Orban won re-election in April for a fourth consecutive term despite criticism that he was cozying up to Mr. Putin, who publicly congratulated him on his victory.
Hungary is more reliant on Russian energy than other European nations, receiving around 80 percent of its gas from the Russian state-run Gazprom and more than half of its oil from Russia. Russia has also heavily invested in the expansion of a nuclear power plant in the country, which generates about half of its electricity.
Dan Bilefsky and Matthew Mpoke Bigg
A day after the European Union agreed to punish Russia with an embargo on billions of dollars’ worth of Russian oil, European leaders on Tuesday were wrestling with how to help Ukraine export millions of tons of grain despite a Russian naval blockade that is battering the Ukrainian economy and threatening a growing global food crisis.
As European leaders wrapped up their meeting in Brussels, Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, the E.U.’s executive branch, blamed Russia amid accusations that President Vladimir V. Putin is weaponizing food.
The developing food crisis is “only the fault of Russia,” Ms. von der Leyen said, adding that Russia was blocking 22 million tons of grain in Ukraine, bombarding houses where the wheat is stored and mining fields.
Fears of a global food crisis are intensifying as Russian attacks on Ukraine’s ability to produce and export grain have stymied the supply of one of the world’s breadbaskets. But overcoming the blockade requires overcoming a host of intractable challenges, including either confrontation or compromise with Russia.
Failure to end the blockade could lead to hunger in some countries and stoke political instability in others, in what may prove to be the most serious global consequence yet of the Russian invasion.
While Western allies are seeking to help bolster Ukraine’s beleaguered economy, fighting in the east of the country has reached pitched levels this week, according to Ukrainian and Russian officials, as Russia directs the might of its artillery and missile systems on an already devastated 75-mile stretch of land straddling the eastern regions of Donetsk and Luhansk. For weeks, Russian forces have rained fire on the last Ukrainian-controlled city in the Luhansk region, Sievierodonetsk, forcing civilians unable to flee to cower in basements and bomb shelters.
Serhiy Haidai, the head of Luhansk regional military administration, acknowledged that Russian forces had occupied parts of Sievierodonetsk and were “gradually moving toward downtown.” But he said they had yet to encircle the city, leaving Ukrainian soldiers a route in and out.
In other developments:
Gazprom, Russia’s state-run energy giant, cut its supply early Tuesday to a Dutch company, GasTerra, because the company had refused to pay in rubles.
The Russian military, in its push to capture eastern Ukraine, is repeating the same mistakes it made during its failed attempt to capture the entire country, senior American officials say.
Top Biden administration officials are warning against international calls to seize Russian central bank assets and use them to fund Ukraine’s reconstruction.
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Safak Timur
Russia’s foreign minister will visit Turkey next week to discuss the possible release of Ukrainian grain from Black Sea ports, his Turkish counterpart said on Tuesday — an effort that faces significant obstacles, but that if successful could help alleviate a food crisis beginning to be felt around the world.
Russia has seized some of Ukraine’s Black Sea ports and blockaded the rest, trapping cargo vessels laden with corn, wheat, sunflower seeds, barley and oats. That has caused exports from Ukraine, ordinarily among the world’s biggest suppliers, to plummet, contributing to rising global food prices and fears of widespread hunger far beyond Ukraine’s borders.
A military delegation will accompany the Russian foreign minister, Sergey V. Lavrov, on June 8 to talk with Turkey’s defense ministry about establishing a safe corridor for vessels carrying grain, the Turkish foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said in a televised interview.
The announcement came one day after President Vladimir V. Putin of Russia told his Turkish counterpart, Recep Tayyip Erdogan, in a phone call that Russia was ready to facilitate the transit of goods under the coordination of Turkey.
Although the presence of sea mines around Odesa, Ukraine’s most important Black Sea port, puts any such operation at risk, Mr. Cavusoglu said they could be cleared within two weeks.
The political obstacles placed by Russia appear more complicated to work around: It is demanding the removal of sanctions on its export vessels and wants to avoid the possibility that Ukrainian grain ships will return carrying weapons.
“We have learned last night that both Putin and Zelensky can cooperate” on the matter of grains, Mr. Cavusoglu said, referring to the Russian leader and President Volodymyr Zelensky of Ukraine.
The United Nations suggested this month that it could cooperate with Russia, Turkey and Ukraine to help reach a compromise, and Turkey has agreed in principle to be part of that effort.
Carlotta Gall
BAKHMUT, Ukraine — The volunteers listened patiently to the pensioner and stuffed a frozen chicken into her shopping bag.
Olena Tyvaniuk, 70, a slight woman with a stoop, explained tearfully that she needed more than food. She needed drugs. “I have a son, he is 48, he is a paranoid schizophrenic,” she said. “I need medication for him.”
As the towns and cities of eastern Ukraine empty out in the face of the Russian offensive, some residents are choosing to stay on. Like Ms. Tyvaniuk, some are trapped by medical imperatives. Or they are too poor to leave. Or, disillusioned by the longstanding corruption of Ukrainian officials, they think things can’t be worse under the Russians.
Bakhmut, just 10 miles from the front, is largely deserted. There are few cars on the streets except for military vehicles; shops and banks are boarded up. Only one or two cafes and supermarkets are still open.
The only pharmacy is at the hospital where wounded soldiers are brought in from the front. Recently, bloodstained stretchers were propped up against a wall where a wounded soldier, his face bloody and swollen, swathed in bandages, smoked a cigarette with friends.
Yet in the middle of war, even as artillery booms not far away, civilians still walk by in the street, sometimes even with a child in tow.
Ms. Tyvaniuk said her son, who barely leaves his room, was refusing to leave. His medication was running out and the only pharmacy open in the town did not stock the medicine he needed, she said. He had enough left for only four days and was down to cutting slices from his remaining tablets.
“He does not understand the whole situation,” she said. “He does not even know his own address. I cannot leave him, and I never will leave him.”
Ukrainian officials have repeatedly called on civilians to leave eastern Ukraine as Russia has turned the full strength of its forces on seizing the region. But a portion of the population stubbornly refuses to go.
“Those who wanted to go have already gone,” said Ruslan, 42, a volunteer with the Union of Ukrainian Churches who drives people to shelters in western Ukraine. He said his group had evacuated 1,000 people from the Bakhmut area over the past month.
Yet of 20 people who had requested evacuation with his organization on Saturday, only nine took up the offer, he said. He had just risked the drive to the frontline town of Siversk to collect people, but came back empty. “No one wants to go,” he said.
He asked that only his first name be published for fear of retribution from the Russian side.
Most of those remaining are the poor, the old and the infirm, volunteers and health workers said.
“We mostly see the elderly people seeking all kinds of support,” said Islam Alaraj, program manager for psychosocial support in Ukraine for the International Committee of the Red Cross. “They are the most vulnerable and they have plenty of health issues, and they have added psychological issues above that.”
For the most part, Ukrainian health facilities around the country, including psychiatric facilities, are still functional and receiving outside support, Ms. Alaraj said. But as fighting shifts, reaching those in need is becoming more difficult.
“This context is changing in a very fast way,” she said, “and we don’t know all locations and we don’t have access to all locations.”
Many residents interviewed said they could not afford to rent an apartment elsewhere, and feared losing everything they owned if they abandoned their homes. They also voiced distrust of promises of assistance from aid groups or the government.
“They say they do not have money, and that people will deceive them when they get there,” Ruslan said.
“Some of them are waiting for the Russians,” he added. “Let’s face it, there are those who just sit in their basements and wait for someone to bring them humanitarian aid. And for them it does not matter who passes them a package of aid, Russia or Ukraine.”
Police officers serving until last week in the town of Sievierodonetsk said they saw the mood shifting as Russian forces were poised on the edge of the city. They abandoned a last evacuation when residents asked for extra guarantees.
“We don’t force anyone,” Chief Oleh Hryhorov of the regional police said. “Some sympathize with the other side.”
Russian troops were flying drones over the town to gather information on Ukrainian positions and some residents were acting as informers for Russia, he said. Already anticipating a Russian takeover, some residents were reluctant to talk to foreign journalists, he said.
In the town of Siversk, north of Bakhmut and close to the front line, a storekeeper suddenly shooed away customers and closed her doors in the middle of the morning for “stocktaking.” A volunteer ferrying medicines to families by bicycle said people were fearful of every interaction.
Several Ukrainians interviewed expressed bitter disaffection with their government. Many said they could barely survive on their pension, which amounts to as little as $70 a month.
Lyudmila Krilyshkina, 71, displaced after her home burned down in a rocket attack, wept as she complained that she was not able to draw her pension in Bakhmut. Since the shops were taking only cash, she could not buy food for herself and her parents, she said.
“They need to think of the people,” she said. “We understand there is a war but how are we supposed to survive?”
Another woman waiting to be evacuated complained that only voluntary organizations were helping the people, and that government officials were doing nothing. She asked not to be named for fear of retribution.
Disillusionment with previous corrupt governments helped propel President Volodymyr Zelensky to power in Ukraine. Since the Russian invasion, popular support for him has soared as the country has overwhelmingly backed his determination to fight. Yet there remains a deep, latent cynicism for the government and officials in Ukraine.
Ms. Tvyaniuk said she had spent 12 years fighting for justice after a corrupt court ruled against her and her daughter. Her daughter had successfully sued her former husband for alimony and child care payments but the police never enforced the court order and a judge helped falsify documents to overturn the ruling.
“The police protected the courts and the courts protected the police,” she said. “This happened under Ukrainian rule, and now I don’t know if it would be better under Russian rule or Ukrainian.”
“We don’t know what to expect,” said Ihor, 44, an unemployed laborer sitting outside his apartment block. But he said he and his partner, Olha, 60, would stay and live under Russian rule if its troops seized Bakhmut, adding, “What else is there?”
He complained that the Ukrainian leaders were corrupt and had robbed the country and its workers. “They stole and put everything in their pockets,” he said. “And if Russia takes over, that will be finished.”
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Matina Stevis-Gridneff and Marc Santora
BRUSSELS — After adopting a sweeping embargo on Russian oil, European Union leaders continuing their summit in Brussels on Tuesday are set to seek further ways to tighten the economic vise on the Kremlin while also looking to prop up Ukraine’s economy, which has been strangled by the Russian invasion.
After working late into the night on Monday to secure agreement on the oil embargo, leaders returned Tuesday morning to confront a thicket of complicated issues related to Ukraine, including looking for ways to unblock huge amounts of grain stuck at Ukrainian ports that are under Russian blockade.
Ukraine produces around 12 percent of the world’s wheat, 15 percent of its corn and half its sunflower oil. The United Nations has warned that shortages created by the Russian blockade could lead to famine in some of the world’s most fragile nations.
At the same time, European leaders are working to expand broad economic support to bolster the Ukrainian economy.
Prime Minister Denys Shmyhal of Ukraine said this week that about one-third of the basic economy in the country had stopped functioning and the country’s economic output had been nearly slashed in half. At the same time, the cost of the humanitarian crisis grows daily. The direct damage war has inflicted on Ukraine’s infrastructure and economy, he said, stands at about $600 billion.
The European Union has been assembling a support package for the reconstruction of Ukraine, which leaders said on Monday would be as large as $9.7 billion to be delivered over the course of 2022 alone.
Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, the E.U. executive arm, said that the assistance package would be coordinated with similar efforts from the United States and others, and said it was clear that “investment comes with reform,” hinting at concerns about corruption and governance in Ukraine that long predated the invasion.
At an intense summit that ended around midnight Monday, European leaders agreed to ban the vast majority of Russian oil imports, delivering billions’ worth of pain to the Kremlin’s finances.
“We want to stop the Russian war machine and stop the financing of this Russian military capacity by implementing sanctions which aim to put pressure on the Kremlin,” said Charles Michel, president of the European Council, which brings together the bloc’s national leaders, late Monday after the deal was announced.
The measure is the capstone of the bloc’s sixth package of sanctions since Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24. It includes other measures that will hurt Russia’s economy, notably barring the country’s largest lender, Sberbank, from the Swift messaging platform that facilitates international transactions alongside two more banks.
The European Union will also phase out the offer of various services such as insurance to Russian entities by European Union companies, and ban E.U. firms from insuring Russian oil transfers.
With the European Union and others preparing to hand over billions to Ukraine in the middle of a war, Ms. von der Leyen stressed the importance of monitoring the funds — a demand by governments in Europe.
“Reform of the administrative capacity, the judicial independence, to fight corruption, to create a conducive environment for the business sector,” she said, adding: “Here, it is important that we really stand together to give Ukraine a fair chance to rise from the ashes and to be able to really leapfrog forward what reconstruction is concerned in investment, but also in the improvement of the state of Ukraine.”
Matthew Mpoke Bigg
The Russian gas giant Gazprom cut its supply at 6 a.m. on Tuesday to the Dutch energy company GasTerra, a spokesman for the Dutch company said. GasTerra, an energy wholesale company and trader of energy sources, said on Monday that it had refused a Gazprom request to settle contracts in rubles, and the Russian company said in response that it would discontinue its supply.
The New York Times
Ukrainians in the eastern region of the country have spent the last week dealing with destruction, injury and death as Russian forces continue their attempts to take over the Donbas.
In the Saltivka neighborhood of Kharkiv, one family’s car rested on its front against a house after a shell exploded next to it. Saltivka came under weeks of sustained bombardment by Russian forces until they were pushed back from the edge of the city earlier this month.
Emergency personnel loaded evacuees into a medical evacuation train run by Doctors Without Borders at the Pokrovsk train station. Efforts to evacuate sick, wounded and older residents from Pokrovsk and the rest of the Donetsk region grow more urgent as Russian forces advanced.
Casualties fill hospitals or, in the worst cases, graveyards. Yurii Kaniuk, a 27-year-old soldier, was buried Saturday in Mykolaiv, by his mother and father, Stefaniia and Ihor Kaniuk.
On the front lines, soldiers spent their time between fighting watching the horizon for activity, sometimes aided by a cigarette. Members of the 95th Air Assault infantry have been sleeping in a farm building at night and hiding from Russian drones during the day.
France24 - World
Brazil's Neymar a doubt for Seoul friendly after foot injury
Issued on: 01/06/2022 - 13:56Modified: 01/06/2022 - 13:55
Seoul (AFP) – Brazil superstar Neymar could miss his side's friendly match against South Korea on Thursday after injuring his foot during training on the eve of the game.
Neymar grabbed his right foot and fell to the turf after colliding with a teammate during the session at Seoul World Cup Stadium on Wednesday.
He was quickly attended to by a trainer and limped off the field, but did not return.
During a pre-match press conference, team doctor Rodrigo Lasmar said Neymar's right foot had swollen and it was too early to determine his status for Thursday's match.
"We'll have to keep an eye on his foot until tomorrow morning," the doctor said through an interpreter.
"Right now, it's difficult to say with any certainty whether he'll be able to play. We'll have to see tomorrow morning."
Lasmar said Neymar had been "traumatised" by a history of right-foot injuries.
Neymar posted an image of his bruised foot on Instagram, showing what appeared to be visible swelling.
Even before this latest injury, Brazil coach Tite was facing some tough selection calls.
While Neymar and most of the team arrived in South Korea last week, six players from Real Madrid and Liverpool only landed Tuesday, three days after their Champions League final in Paris.
"Considering their physical condition and how far they've travelled, it's probably the right thing to do to play them in later matches (instead of Thursday)," Tite told the press conference. "But everyone is eager to play."
Tite said South Korea, coached by Paulo Bento for nearly four years, were "well prepared" ahead of the World Cup.
He singled out captain Son Heung-min for praise, after the Tottenham Hotspur man jointly won the Premier League Golden Boot along with Liverpool's Mohamed Salah.
"Be it his technique, stamina or mental fortitude, he is a perfect player," Tite said. "It is not a coincidence that he won the Golden Boot this year."
Tite said he saw Thursday's match as part of the build-up for the World Cup, and he would demand more than just a win from his team.
"I want to see how our players perform in an away match and establish a standard for ourselves," Tite said.
© 2022 AFP
L'Humanité
De l’audace pour la jeunesse
ÉditorialMaud VergnolComment oublier ces files interminables d’étudiants venus chercher de l’aide alimentaire pendant la crise du Covid ? Comment fermer les yeux devant une jeunesse la tête pleine de rêves mais les mains vides pour les réaliser ? La pandémie a dévoilé cette rupture de « la loi du progrès générationnel », selon laquelle, pour la première fois en temps de paix, une génération est confrontée à des conditions de vie plus mauvaises que la précédente. Ces vingt dernières années, une majorité de jeunes ont sombré dans la précarité permanente, abonnés au chômage, au temps partiel, à la galère quotidienne. Chez les 18-25 ans, un sur dix est aujourd’hui en situation de pauvreté, une progression de 50 % en seulement quinze ans ! 20 % des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté. Un logement indépendant ? Une véritable quête du Graal.
La manière dont la France traite sa jeunesse n’est pas à la hauteur de ce qu’un pays aussi riche devrait lui offrir. En la matière, de la sélection organisée par le dispositif Parcoursup aux emplois au rabais, l’autoproclamé « président des jeunes » a sévèrement failli. Emmanuel Macron s’est contenté de quelques pansements quand les inégalités qui fracturent cette tranche d’âge explosent, recréant une société d’héritiers, dans laquelle l’idéologie du succès, ersatz de la méritocratie républicaine, viendrait sauver les « bons pauvres » qui prendraient la peine de traverser la rue. Pire, quand le président de la République consent à parler de la jeunesse, c’est pour servir de caution à toute une série de reculs sociaux : retraites, baisse des dépenses publiques au nom de la dette… Autant de sales coups emballés dans le joli papier cadeau de l’équité intergénérationnelle.
À l’opposé, la gauche a compris que la jeunesse n’est pas un « problème à traiter » mais bien l’une des solutions aux crises que nous affrontons. Si la Nupes remporte les élections législatives, elle fera voter au Parlement la création d’une garantie d’autonomie de 1 063 euros, l’une de ses mesures phares en faveur de la jeunesse, qui doit redevenir le temps de la découverte, de l’expérimentation, de l’émancipation.
JeunesseautonomieLégislatives 2022Nupes France24 - World
'Something magnetic about her’: French ex-chambermaid Rachel Keke runs for MP after labour battle
Issued on: 31/05/2022 - 16:53
NEWS WIRES
Former chambermaid Rachel Keke took on her employers and won a gruelling battle for better working conditions in the Paris hotel where she cleaned. Now she's running to be an MP.
Keke, 48, will run on a ticket for a new left-wing alliance in France's parliamentary polls in June.
She faces French President Emmanuel Macron's former sports minister, Roxana Maracineanu, in the fight for a seat in the southeastern Paris suburbs.
"I will beat her. She doesn't live here. She's not from the working-class suburbs," Keke told AFP as she campaigned in the district of Chevilly-Larue on the outskirts of the capital.
"What are you coming here for?," Keke said, as if addressing her rival.
"We are the ones who live in deprived areas and do key jobs. We are the ones who are held in contempt and are exploited. So let us defend ourselves in parliament."
Centrist Macron is seeking a legislative majority to push through his domestic agenda following his re-election in April. The left-wing alliance, made up of new faces such as Keke's, threatens to block his programme.
Keke was one of around 20 chambermaids -- most originally from sub-Saharan Africa -- who defied their employers at an Ibis hotel in northwestern Paris to demand better pay and working conditions.
Nearly two years later, in May 2021, the fight against global hotel giant Accor, which owns the Ibis brand, ended in victory. They won a pay increase of between 250 and 500 euros ($270-540) per month.
French legislative elections © FRANCE 24
'Leader of the masses'
MPs from the far-left France Unbowed (LFI) party supported the women throughout the campaign, leading Keke to campaign for them during the presidential election.
But running for MP was not part of her plans, until local LFI official Hadi Issahnane suggested it to her.
"We're not far from her being a symbol of our political struggle -- quite literally. She naturally embodies it," Issahnane told AFP.
LFI MP Eric Coquerel said Keke "has something magnetic about her".
"She's strong, she finds the right words and doesn't need to read from cues when she speaks".
"She's what I call a leader of the masses," he added.
Keke was born in Ivory Coast. Her mother who sold clothes and her father was a bus driver.
After her mother died when she was 12, she looked after her brothers and sisters.
The mother-of-five arrived in France, aged 26, in 2000.
"I love France," Keke said, recalling the stories she heard as a child about her grandfather, who fought in World War II in the southwestern French city of Pau.
Keke started off as a hairdresser before becoming a hotel cleaning lady.
"After my first day I came home aching all over. It was as if I'd been hit everywhere. It was really hard," she said.
Cleaning is a job that "destroys the body", she said.
'Symbolic importance'
LFI leader Jean-Luc Melenchon emerged as the dominant force on the left in April's presidential election.
He missed out on the run-off vote against Macron by a whisker, beaten into third place by far-right candidate Marine Le Pen.
After Macron's win, Melenchon immediately urged voters to hand the left a parliamentary majority to block the president's pro-business reforms. He himself is seeking to become prime minister.
Part of Melenchon's strategy is to push forward new faces such as Keke -- a candidate of "symbolic importance", according to Emeric Brehier, a former Socialist lawmaker now with the Fondation Jean-Jaures think-tank.
"The left are saying, 'We represent the real working classes and we have representatives of these classes,'" Brehier told AFP.
Stephane Ravacley, a baker who went on hunger strike in eastern France to protest at the planned deportation of his young Guinean apprentice, is also running on the left-wing ticket.
Recent opinion polls show the presidential majority and the left-wing alliance are neck-and-neck in the popular vote.
But the two-stage election -- the first round on June 12 and run-offs on June 19 -- and the fact the LFI's popularity is concentrated in specific geographic areas, suggest Macron's bloc is likely to retain a majority in parliament.
Keke said she was not afraid of being surrounded by professional politicians, mostly from a different social class.
"People know the status of a chambermaid. They know I don't have a Master's degree," she said.
"If I'm asked a question I don't understand, I won't answer. The media need to get used to it."
(AFP)
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
French politics
'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest
L'Humanité
Thaïlande. À Bangkok, les ouvrières remportent leur bras de fer
ActuÀ la suite de la mobilisation sur place et de la solidarité internationale, plus d’un millier de salariées d’un fournisseur de l’entreprise de lingerie Victoria’s Secret ont obtenu les indemnités prévues par la loi du pays.
Alexandra Fleisch ViardGaël De SantisLes 1 250 ouvrières d’une usine de textile de Bangkok ont reçu une indemnité de 8,3 millions de dollars (7,3 millions d’euros), ont annoncé, samedi 28 mai, le Consortium des droits des travailleurs (WRC) et le Solidarity Center. En mars 2021, ces ouvrières avaient été licenciées, sans recevoir les indemnités de licenciement pourtant prévues par la loi thaïlandaise, le tout en pleine pandémie de Covid. De nombreuses salariées y étaient en activité depuis plus de dix ans… L’usine, appartenant au groupe Brilliant Alliance Thai, avait fermé ses portes après avoir fait faillite. Elle fournissait notamment la marque de lingerie Victoria’s Secret.
Face à cette situation, les ouvrières licenciées et les représentants syndicaux thaïlandais ont manifesté devant le siège du gouvernement à Bangkok pour obtenir les indemnités dues. La solidarité internationale a également joué, avec la mobilisation de l’ONG états-unienne WRC et du Solidarity Center, lié au syndicat américain AFL-CIO. Ces organisations ont fat pression sur Victoria’s Secret et accompagné les demandes du syndicat local Triumph International Union, qui avait lancé une campagne pour réclamer les indemnités.
Près de 500 millions de dollars sont actuellement dus aux ouvriers du secteur de l’habillement dans le monde.
C’est donc au terme de longs mois de combat que les ouvrières ont obtenu gain de cause, recevant leurs indemnités financées par Victoria’s Secret, qui regrette par ailleurs que le groupe Brilliant Alliance Thai n’ait « pas été en mesure de régler cette affaire tout seul ». C’est la première fois qu’une entreprise paie une telle somme à des ouvriers en Thaïlande. Un message d’espoir pour le monde syndical.
Si cette victoire est à noter, ces cas de non-paiement d’ indemnités après licenciements se multiplient à travers le monde. Selon Scott Nova, directeur exécutif du WRC, ils ne constituent que le « sommet de l’iceberg » car les problèmes ont explosé durant la pandémie, en raison d’une baisse des commandes de vêtements. Il a estimé que près de 500 millions de dollars sont actuellement dus aux ouvriers du secteur de l’habillement dans le monde.
De la responsabilisation des multinationales
Ces événements mettent en lumière la nécessité d’une directive sur la responsabilisation des multinationales, qui attend d’être adoptée par les institutions européennes. « Les atteintes aux droits humains, aux droits des travailleurs et à l’environnement par les multinationales sont systémiques, a déclaré Manon Aubry, coprésidente du groupe La Gauche au Parlement européen. Pour obtenir justice dans un seul cas parmi tant d’autres, ces travailleuses se sont mobilisées d’arrache-pied pendant treize mois. Avec une directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises pour laquelle nous nous battons, le droit garantira la protection des salariés plutôt que d’interminables et difficiles mois de grève. » Les députés communautaires ont d’ores et déjà approuvé une résolution pour une telle directive, qui rend les multinationales responsables des atteintes aux droits sociaux ou à l’environnement de leurs filiales ou sous-traitants. La balle est maintenant dans le camp des États, le Conseil européen n’ayant toujours pas approuvé le texte.
thaïlandeluttesolidarité internationaletextile Valeurs Actuelles
Législatives : à Paris, une fresque considérée comme pro-Nupes accusée de « promotion illégale »
« Vous étiez où le 10 avril? Un autre monde est toujours possible. RDV aux législatives! ». Ce slogan similaire à celui de Jean-Luc Mélenchon utilisé lors du premier tour de la présidentielle a été apposé sur une oeuvre en plein Paris (XIe arrondissement) qui fait débat, rapporte le Huff Post, mardi 31 mai. Elle semblerait soutenir l’alliance soutenir l’alliance de gauche menée par La France Insoumise (LFI) en vue des législatives et est largement critiquée par l’opposition qui dénonce une promotion électorale coûteuse et illégale.
Une subvention de la mairie pour l’association en charge du panneau
Le soutien à la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) semble devenir plus explicite après la publication sur Twitter de l’élue écologiste Chloé Sagaspe. « Les artistes de Street Art à Paris 11 ont un message à vous faire passer ! RDV aux législatives 2022 car un autre monde est toujours possible avec NUPES », a tweeté la conseillère EELV de Paris. Même au sein de la majorité parisienne, l’embarras est total. « Il semble qu’on puisse attribuer à cet artiste une intentionnalité d’afficher un soutien à Mélenchon », a concédé Florent Giry, adjoint au maire de Paris Centre Ariel Weil (PS).
📢Les artistes de #StreetArt à #Paris11 ont un message à vous faire passer !
👉RDV aux #legislatives2022 car un autre monde est toujours possible avec #NUPES #NupesParis ✌️ pic.twitter.com/jLRN2n0t2h
— Sagaspe Chloé (@Csagaspe) May 26, 2022
L’affaire n’en reste pas là. L’association responsable du panneau sur lequel la fresque a été réalisée, MUR (Modulable Urbain Réactif), a reçu en juin 2021 une subvention de 17 000 € pour ses activités. Il n’en fallait pas plus à l’opposition pour dénoncer la promotion illégale qui découle de l’oeuvre. « Les partis de la majorité de la maire PS Anne Hidalgo étant inclus dans l’alliance menée par LFI, c’est une mairie de Paris qui a signé l’accord Nupes et qui subventionne une association qui fait la promotion de Nupes. Ça se passe entre potes », a déploré le conseiller de Paris (LR) Aurélien Véron, cité par le Huff Post. Un signalement de l’affiche à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a été effectué par l’opposition.
France24 - World
Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting
Issued on: 27/05/2022 - 16:29
Tracy MCNICOLL
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Most voters will head to the polls for France's legislative elections on June 12 and 19. But for French residents abroad – who have had representatives of their own in the lower-house National Assembly since 2012 – the vote kicks off online on Friday. French expatriates, who are the only members of the electorate allowed vote via the internet to choose their legislators, will cast ballots in 11 voting districts, from the tiny to the vast.
Ahead of France's presidential election in April, some 1.4 million of the 48.7 million citizens registered to vote had signed up from abroad.
Now set to vote in the country's legislative elections, French expatriates have been sending their own lawmakers to the National Assembly since 2012 to advocate on their behalf on taxation and pension issues; educational and language resources overseas; and consular issues, often those relating to multinational families.
The overseas voting districts range from minuscule District 6 (Liechtenstein and Switzerland) to mammoth District 11, which spans Eastern Europe, Asia and Oceania and represents French nationals based in 49 different countries stretching from Belarus to Tonga.
But the constituency with the most registered voters – more than 230,000 – is District 1, which represents French expats across Canada and the United States.
French voters abroad have four ways to cast their ballots: in person, by proxy, via internet and by mail. The online option returns this year after being suspended for the last legislative elections in 2017 over cyberattack fears in the wake of Donald Trump's election in the United States.
Internet voting for the French legislative first round begins on Friday and runs through June 1. Registered voters who prefer to cast their ballots the old-fashioned way can do so in person at embassies and consulates on June 4 (for voters in the Americas) and June 5 (for voters in other districts abroad).
>> Explainer: How do France's legislative elections work?
Candidates from President Emmanuel Macron's La République en Marche (Republic on the move) party and its ally Le Mouvement démocrate (MoDem) party won 10 of the 11 seats representing French residents abroad in 2017. The only exception was District 8 (Italy, Malta, San Marino, the Holy See, Cyprus, Greece, Turkey, Israel) won by a lawmaker from the centre-right Union of Democrats and Independents (UDI), allied with the conservative Les Républicains party.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Explainer: How do France's legislative elections work?
Valeurs Actuelles
Antisémitisme : l’imam toulousain Tataï en proie à la justice
Justice. En décembre 2017, l’imam Mohamed Tataï avait prononcé un prêche en langue arabe dans lequel il avait appelé au meurtre des juifs.
Il ne pouvait pas s’en tirer comme cela. Mohamed Tataiat, aussi appelé Mohamed Tataï, est poursuivi par la justice pour provocation à la haine, a annoncé le parquet de Toulouse (Haute-Garonne) dans un communiqué paru ce mardi 25 septembre, rapporte Le Figaro. Une information judiciaire qui fait suite au prêche antisémite prononcé et retransmis par vidéo sur les réseaux sociaux par l’imam toulousain en décembre 2017.
« Il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer »
En arabe, le religieux avait cité un hadith ayant pour thème la « bataille finale et décisive » qui verrait s’affronter les musulmans et les juifs. « Les Juifs se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les pierres et les arbres diront : Oh musulman, oh serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer », avait-il déclamé face caméra. Des propos qui lui valent aujourd’hui les chefs d’accusation de « provocation publique, par parole, à la haine ou à la violence en raison de l’origine, de l’ethnie, la nation, la race ou la religion » et de « provocation publique, au moyen de communication au public par voie électronique à la haine ou à la violence ». L’auteur du prêche est visé, tout comme ceux qui ont diffusé les propos sur internet.
Le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête préliminaire après avoir reçu fin juin un signalement de la part du préfet de Haute-Garonne sur des « faits susceptibles de constituer le délit d’incitation à la haine ». Mis face à ses responsabilités, Mohamed Tataï avait invoqué une « traduction pas fidèle » du hadith, tandis que la grande mosquée de Paris avait fini, contrainte par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, par condamner des « propos totalement incongrus » de la part de l’imam.
France24 - Monde
En direct : l'armée russe avance dans le Donbass, Washington renforce son aide à l'Ukraine
Publié le : 01/06/2022 - 07:03Modifié le : 01/06/2022 - 13:51
FRANCE 24
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Les Danois votent par référendum, mercredi, sur l'entrée de leur pays dans la politique de défense de l'Union européenne, après trois décennies d'exception. De son côté, Washington va fournir à Kiev des systèmes de roquette plus avancés. Suivez notre direct consacré à la guerre en Ukraine et ses conséquences.
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14 h 19 : Moscou accuse Kiev et l'Occident d'être responsables d'une probable crise alimentaire mondiale
"Nous sommes potentiellement au bord d'une crise alimentaire très profonde en raison des restrictions illégales à notre encontre et aux actions des autorités ukrainiennes qui ont miné le chemin vers la mer Noire et n'expédient plus de céréales depuis cette région", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
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13 h 40 : le Kremlin assure ne rien savoir des circonstances de la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff
Le Kremlin indique ne pas avoir d'informations quant aux circonstances de la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine lors d'un bombardement attribué aux forces russes. "Pour tirer des conclusions, il faut des informations détaillées sur où cela a eu lieu, dans quelles circonstances, ce qui est la vérité, ce qui ne l'est pas. Nous n'avons pas de telles informations", déclare le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Ce dernier a renvoyé vers "le ministère de la Défense", compétent selon lui en la matière, et qui ne s'est pas exprimé sur le sujet. La déclaration de Dmitri Peskov est la première d'un responsable russe depuis que Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste travaillant pour la chaîne française BFMTV, a été tué lundi par un éclat lors d'un bombardement, alors qu'il suivait une opération humanitaire.
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13 h 06 : la Russie prend des mesures pour "minimiser" l'impact de l'embargo sur son pétrole
La Russie est en train de prendre des mesures qui permettront de "minimiser" l'impact de l'embargo sur le pétrole russe, décidé par l'UE pour punir Moscou de son offensive en Ukraine. "Ces sanctions vont avoir un impact négatif pour l'Europe, pour nous et pour l'ensemble du marché mondial de l'énergie. Mais il y a une réorientation (de l'économie russe) qui va nous permettre de minimiser les conséquences négatives", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
La Russie a jusqu'à présent toujours relativisé la portée des sanctions économiques prises depuis le début de l'intervention en Ukraine par les pays occidentaux. Moscou peut encore compter sur sa manne gazière, dont les Européens sont dépendants. L'effet des sanctions commence toutefois à se faire sentir, avec notamment une accélération de l'inflation. Nombre d'économistes estiment que la situation va s'aggraver dans les prochains mois.
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12 h 40 : d'après Moscou, Washington "jette de l'huile sur le feu" en livrant des armes à l'Ukraine
Le Kremlin accuse Washington de "jeter de l'huile sur le feu" après l'annonce de la livraison de systèmes de missiles américains à Kiev pour repousser l'offensive russe en Ukraine. "La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien. De telles livraisons n'encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
"Les États-Unis jettent délibérément et soigneusement de l'huile sur le feu", a-t-il ajouté. Le président américain Joe Biden a écrit mardi dans le New York Times que son pays allait "fournir aux Ukrainiens des systèmes de missiles plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clé sur le champ de bataille en Ukraine".
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10 h 56 : l'enquête difficile sur les 15 000 crimes de guerre imputés à l'armée russe en Ukraine
Cyril Payen, grand reporter à France 24, revient d'Ukraine où il a recueilli une "litanie de témoignages absolument horribles" dans certaines villes reculées du Donbass, occupées un temps par l'armée russe. Des "villes martyrs", dit-il, tant les crimes de guerre supposés de l'armée russe sont empreints de "barbarie", entre viols et disparitions.
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10 h 20 : le blé ne peut pas être "une arme de guerre" pour le pape François
Lors d'une allocution donnée depuis la place Saint-Pierre, le pape François a appelé les autorités à lever le blocage des exportations de blé d'Ukraine. Aux yeux du souverain pontife, le grain ne peut être utilisé comme "arme de guerre", alors que plusieurs millions de personnes dépendent de la production ukrainienne, en particulier dans les pays les plus pauvres du monde.
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4 h : le Danemark vote sur son entrée dans la défense de l’UE après 30 ans d’exception
Dans un énième effet domino de l'invasion de l'Ukraine, le Danemark vote par référendum sur son entrée dans la politique de défense de l'Union européenne, tournant la page à trois décennies d'exception.
Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions d'électeurs appelés aux urnes, ayant progressé à plus de 65 % d'intentions de vote dans le dernier sondage paru dimanche. Mais la prudence reste de mise du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire "nej" (non) aux référendums sur l'Europe – le dernier en 2015.
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01 h 48 : Washington va fournir à l'Ukraine des systèmes de roquette plus avancés, dit Joe Biden
Le président américain Joe Biden a déclaré que les États-Unis allaient fournir à l'Ukraine des systèmes de roquette plus avancés et des munitions afin de lui permettre de "frapper plus précisément des cibles majeures sur le champ de bataille".
Dans une tribune publiée par le New York Times mardi, le chef de la Maison blanche a ajouté que Washington entendait ainsi permettre à Kiev de disposer d'une "position la plus solide possible à la table des négociations" avec la Russie.
Un haut responsable de la Maison Blanche a indiqué un peu plus tard que les États-Unis allaient livrer à l'Ukraine des systèmes Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c'est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers. Il a précisé lors d'un entretien avec des journalistes que les équipements envoyés à l'armée ukrainienne auraient une portée de 80 km. Il ne s'agit donc pas de systèmes à très longue portée, de plusieurs centaines de kilomètres, comme en détiennent aussi les Américains.
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00 h 56 : les frappes russes à Severodonetsk sont "folles", déclare Volodymyr Zelensky
"Compte tenu de la présence d'une production chimique à grande échelle à Severodonetsk, les frappes de l'armée russe dans cette ville, avec des bombardements aériens aveugles, sont tout simplement folles", a tonné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo mardi soir.
"Mais au 97e jour d'une telle guerre, cela n'étonne plus que pour les militaires russes, pour les commandants russes, pour les soldats russes, toute folie soit absolument acceptable", a-t-il ajouté.
Avec AFP
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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Info ou intox
Des figurants dans les déplacements de Vladimir Poutine ?
France24 - World
In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Alain Bauer : « La cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 est une folie criminelle »
Coût astronomique, chantier colossal, ville impraticable, etc. : nombreuses sont les raisons d’observer avec crainte la lente mise en place des Jeux olympiques de Paris. Sur le plateau de France 5, mardi 31 mai, le criminologue Alain Bauer n’y est pas allé par quatre chemins pour en ajouter une à la liste. Selon lui, c’est très simple : l’organisation de la cérémonie d’ouverture des JO n’est rien de moins qu’une « folie criminelle ». Et s’il fallait être encore plus catégorique : « Il n’y a rien du point de vue de la sécurité et de la sûreté des athlètes, des organisateurs et du public qui n’est envisageable sous cette forme-là. »
Sur le site de Paris 2024, le ton est évidemment tout autre : « Pour la première fois des Jeux olympiques d’été, une cérémonie se déroulera hors stade », explique-t-on, vantant une idée « audacieuse, originale et unique ». Le projet est le suivant : chaque délégation défilera sur sa propre péniche, remontant la Seine d’est en ouest afin de conclure un trajet de six kilomètres devant le Trocadéro. Une belle idée, assurément… mais une gabegie sécuritaire, assure Alain Bauer.
« La cérémonie d’ouverture des #JO de #Paris2024 est une folie criminelle. Il n’y a rien du point de vue de la #sécurité et de la sûreté des athlètes, des organisateurs et du public qui n’est envisageable sous cette forme-là ».
Les explications d’Alain Bauer dans #cdanslair. pic.twitter.com/lfVVBzGTOp
— C dans l’air (@Cdanslair) May 31, 2022
Le risque d’un mouvement de foule
« La préfecture de police y était totalement opposée », révèle le criminologue, qui martèle qu’il est « impossible de sécuriser 12 km de quais sur la Seine ». L’homme craint tout particulièrement l’utilisation de drones kamikazes, puisque les forces de l’ordre savent « protéger des sites statiques avec des dispositifs anti-drones » mais pas une scène mouvante sur l’eau, impliquant des dizaines de bateaux et des dizaines de milliers de spectateurs. Surtout, Alain Bauer redoute le suraccident : un simple mouvement de foule provoqué par une broutille pourrait précipiter des centaines de personnes à l’eau, ou entraîner la collision de certains bateaux. Un contexte dans lequel l’intervention des forces de l’ordre et des secours s’avérerait extraordinairement compliquée.
En somme, résume-t-il : « Toutes les conditions du désastre sont réunies. » « Personne n’arrive à expliquer, autrement que pour des raisons de communication » l’existence de cette « cérémonie invraisemblable […], la plus dangereuse de l’histoire des Jeux olympiques », poursuit Alain Bauer, pointant une forme de caprice de la part d’Emmanuel Macron et Anne Hidalgo. Un enjeu majeur donc, d’autant que les récents déboires du Stade de France ne rassure pas sur la capacité de l’Etat et de ses partenaires à tenir un événement d’une telle envergure.
France24 - Monde
Les débutants de 2017 : révélations, déçus du macronisme et erreurs de casting
Publié le : 01/06/2022 - 07:01Modifié le : 01/06/2022 - 07:03
Romain BRUNET
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L'élection d'Emmanuel Macron en 2017 a permis l'arrivée à l'Assemblée nationale de nombreux députés novices en politique, avec des résultats contrastés. En cinq ans, si certains se sont révélés, d’autres ont été de véritables erreurs de casting, tandis que plusieurs ont été déçus par le macronisme.
Avec entre 15 000 et 20 000 candidats à la candidature émanant de la société civile annoncés par La République en marche (LREM) pour devenir l'un des 577 candidats du parti présidentiel aux élections législatives de 2017, le résultat ne pouvait être que contrasté. "Au sein de La République en marche, les députés qui ont émergé sont ceux qui avaient déjà une expérience en politique, que ce soit comme élu ou comme collaborateur", analyse le sociologue Étienne Ollion, directeur de recherche au CNRS et auteur du livre "Les candidats" (Puf, 2021).
>> À lire : Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
Certains ont toutefois réussi à émerger malgré leur inexpérience, devenant des figures incontournables de la majorité présidentielle au Palais Bourbon. D'autres, en revanche, ont été déçus par les orientations politiques d'Emmanuel Macron et de LREM, au point de ne pas vouloir renouveler leur mandat en 2022. Enfin, plusieurs députés novices en politique ont été de véritbales erreurs de casting, faisant le plus souvent parler d'eux pour de mauvaises raisons. Tour d'horizon de ces différents profils avec quelques exemples.
Yaël Braun-Pivet (députée des Yvelines)
Sa récente nomination comme ministre des Outre-mer du premier gouvernement d'Élisabeth Borne est venue consacrer, à 51 ans, un parcours réussi lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Élue députée des Yvelines en 2017 après avoir été avocate et bénévole au sein de l'association Les Restos du cœur, Yaël Braun-Pivet a rapidement été propulsée à la tête de la commission des lois.
À ce poste, d'ordinaire attribué à des députés expérimentés, elle se fait remarquer en multipliant les bourdes lors des premières semaines de la mandature. Elle confond notamment la loi et le décret et, s'exprimant en commission en pensant que son micro est coupé, critique les députés LREM "vautrés" dans leur chaise. Elle symbolise alors l'incompétence prêtée à ces députés tout juste arrivés à l'Assemblée nationale. Mais bien épaulée en raison de sa fonction de présidente d'une commission et dotée d'une grande capacité de travail, elle fait rapidement oublier ces quelques faux-pas et devient au printemps 2018 rapporteure, au côté de Marc Fesneau, du projet de loi constitutionnelle "pour une démocratie plus représentative, responsable et efficace", qui ne sera finalement jamais voté.
Yaël Braun-Pivet joue également un rôle très politique en présidant la commission d'enquête parlementaire lors de l'affaire Benalla. Elle refuse alors d'auditionner le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler, un très proche d'Emmanuel Macron. Mais preuve de son assurance et de son épaisseur grandissantes, elle n'hésite pas à s'opposer au gouvernement, fin 2020, lors de l'examen du controversé article 24 de la loi Sécurité globale. Yaël Braun-Pivet est désormais candidate à la réélection.
Jean-Baptiste Moreau (député de la Creuse)
Choisi parmi les quatorze premiers candidats présentés par En Marche en avril 2017, Jean-Baptiste Moreau, éleveur dans la Creuse de vaches limousines, symbolise à merveille cette société civile accédant à l'Assemblée nationale.
Au sein de la majorité, il s'impose rapidement comme le député de la majorité spécialiste des questions agricoles et d'alimentation. Il est ainsi président du groupe d'étude sur la modernisation des activités agricoles et la structuration des filières, membre du comité de pilotage de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, rapporteur de la mission d'information sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate et, surtout, rapporteur du projet de loi pour "l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable" (Egalim).
Mais sa plus grande réussite tient sans doute à sa capacité à être entendu sur d'autres sujets. Jean-Baptiste Moreau, 45 ans, est ainsi parvenu à devenir une voix qui pèse sur des sujets comme la légalisation du cannabis ou la laïcité. Au point d'être nommé en 2019 porte-parole de La République en marche et d'être qualifié dans un portrait du Journal du Dimanche de "poids lourd de la majorité". Il est logiquement candidat à sa réélection.
Parmi les révélations, on peut aussi citer : Jean-Baptiste Djebbari (député de la Haute-Vienne puis ministre délégué aux Transports), Nadia Hai (députée des Yvelines puis ministre déléguée à la Ville), Caroline Janvier (députée du Loiret).
Matthieu Orphelin (député du Maine-et-Loire)
Ancien militant d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) et porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot (devenue depuis Fondation pour la nature et l'Homme) de 2012 à 2015, Matthieu Orphelin est élu député du Maine-et-Loire en juin 2017. Proche de l'ancien ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, il incarne l'aile gauche de La République en marche qui pousse pour aller de l'avant en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Habitué des arcanes du monde politique, communicant hors pair, il s'impose rapidement comme l'un des députés les plus en vues de la majorité. Petit à petit, il déchante face à la politique menée par le gouvernement et finit par quitter le groupe LREM en février 2019. Il regrette alors le manque de progrès sur les "enjeux climatiques, écologiques et sociaux" et affirme quelques mois plus tard, à l'occasion des élections européennes de mai 2019 qu'il ne peut voter pour la liste LREM en raison du "trop grand écart" entre le programme annoncé en matière d'environnement et les actes du gouvernement.
Le cas de Matthieu Orphelin est loin d'être isolé. Sur les 314 députés LREM et apparentés en 2017, 48 ont quitté le groupe au cours du quinquennat. Jamais une telle hémorragie au sein du groupe majoritaire, qui a d'ailleurs perdu la majorité absolue en mai 2020, n'avait eu lieu sous la Ve République. Soutien de Yannick Jadot à l'élection présidentielle de 2022, Matthieu Orphelin, 49 ans, a annoncé en février qu'il n'était pas candidat à sa réélection un deuxième mandat de député.
Annie Chapelier (députée du Gard)
Moins médiatique que Matthieu Orphelin, Annie Chapelier, 54 ans, infirmière-anesthésiste de profession, a été et élue députée du Gard en 2017. En janvier 2020, elle aussi quitté le groupe La République en marche en janvier 2020, dénonçant "un mouvement hors sol, indifférent aux territoires" où "des apparatchiks, petits chefs plus ou moins autoproclamés" dictent la ligne politique à "une masse, insignifiante à leurs yeux, à qui on demande une allégeance et une obéissance aveugles". Au-delà de la ligne politique, Annie Chapelier critique surtout le rôle de député. Elle publie Dans "Un Parlement en toc" publié en avril 2022, livre dans lequel elle dénonce l'omniprésence des lobbies, le manque de moyens et le peu de pouvoirs réels accordés aux parlementaires. "Nous ne sommes là que pour un décorum, un jeu de rôle", dénonce-t-elle encore dans une interview sur France Inter le 3 mai. Comme Matthieu Orphelin et environ 70 députés élus avec l'étiquette La République en marche, Annie Chapelier a choisi de ne pas rempiler pour un nouveau mandat.
Parmi les déçus, on peut aussi citer : Jennifer De Temmerman (députée du Nord), Paula Forteza (députée des Français de l'étranger), Cédric Villani (député de l'Essonne).
Joachim Son-Forget (député des Français de l'étranger)
Difficile de faire pire. Radiologue à Genève, Joachim Son-Forget est élu en 2017 député des Français établis en Suisse et au Liechtenstein. Sa première année de mandat se déroule sans accroc, puis viennent les nombreux dérapages. En septembre 2018, il prend la défense du forain Marcel Campion, accusé d'avoir tenu des propos homophobes, puis, en décembre, s'en prend sur Twitter à la sénatrice Europe Écologie-Les Verts Esther Benbassa en l'attaquant sur son physique.
S'en suivent de nombreux tweets jugés indignes d'un député par l'opposition, mais aussi par ses collègues. "Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité", condamne Gilles Le Gendre, le patron du groupe La République en marche à l'Assemblée. Joachim Son-Forget explique avoir souhaité "faire le buzz en utilisant les principes de la psychologie cognitive" et finit par démissionner du groupe LREM fin décembre.
La suite de son mandat n'est qu'une succession de polémiques et de provocations. Il s'affiche en ligne avec des fusils d'assaut. En 2019, il se rapproche de l'extrême droite sur Twitter avec Marion Maréchal en évoquant "une amitié naissante". Début 2020, il diffuse sur le même réseau social le lien permettant d'accéder aux vidéos intimes de Benjamin Griveaux, alors candidat aux municipales à Paris. Puis il devient un fervent défenseur du docteur Didier Raoult pendant la crise du Covid-19. Et finit par soutenir Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022.
"Qu'est-ce que c'est chiant d'être député !", dit-il de son mandat dans un portrait du Monde publié en avril 2020, décrivant le parlementaire comme un "petit notable [qui] ne sert à rien". Pourtant, à 39 ans, le voici candidat à sa réélection, mais cette fois-ci sans étiquette. Face à lui, le parti présidentiel a investi l'économiste Marc Ferracci, un très proche d'Emmanuel Macron.
Martine Wonner (députée du Bas-Rhin)
Sans le Covid-19, elle aurait pu passer pour une simple déçue de la politique menée par Emmanuel Macron. Psychiatre de formation, Martine Wonner est élue députée du Bas-Rhin en 2017 et fait alors partie de l'aile gauche de la majorité présidentielle. Elle vote contre le délai donné à l'utilisation du glyphosate en 2018, elle s'abstient la même année sur la loi Asile et immigration, elle vote contre la ratification du CETA (traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada) en 2019 et se montre régulièrement critique du gouvernement et de la majorité sur les questions sociales.
Mais l'arrivée du Covid-19 en 2020 la fait basculer du côté des complotistes, provoquant son exclusion du groupe LREM. Martine Wonner s'illustre d'abord en prenant la défense du docteur Didier Raoult et en faisant campagne pour laisser les médecins de ville prescrire de l'hydroxychloroquine. Puis, à l'automne 2020, elle affirme à l'Assemblée nationale que le port du masque "ne sert strictement à rien", apparaît dans le documentaire complostiste "Hold-up" et finit en 2021 par cibler les vaccins anti-Covid à ARN messager, qu'elle qualifie de "cochonneries génétiquement modifiées" qui "ne protègent personne". En 2022, elle dénonce d'ailleurs à l'Assemblée nationale les "conséquences délétères de la politique vaccinale" française, coupable de provoquer selon elle "fausses couches, myocardites, péricardites, maladies auto-immunes, syndromes de Guillain-Barré, cancers multiples, maladies de Creutzfeld-Jacob, Sida" et "décès".
Dans son combat antivax, Martine Wonner ne recule devant aucune outrance : elle accuse au printemps 2021 le gouvernement et les soignants de "crimes contre l'humanité" et les qualifie d "assassins", puis manifeste l'été suivant avec Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot, enjoignant les Français opposés aux vaccins anti-Covid à "faire le siège des parlementaires" pour "envahir leur permanence". Alors qu'elle avait promis de ne faire qu'un seul mandat, Martine Wonner, 58 ans, est candidate sans étiquette à sa réélection.
Parmi les erreurs de casting, on peut aussi citer : Marion Lenne (députée de Haute-Savoie), Claire O'Petit (députée de l'Eure), Brune Poirson (députée du Vaucluse et secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire)
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Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille
Cybersécurité
Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger
LREM à l’Assemblée (1/2)
Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
L'Humanité
Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne
ActuCopenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.
Gaël De SantisLes Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.
Les dépenses d’armements, un argument pour le non
On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».
UE-Russie. La grande déconnexionLa politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.
Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.
Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’EuropeDe plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.
Principale voie d’accès russe à la mer du Nord
La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...
Guerre en Ukrainedanemarkfinlandesuède France24 - Monde
En Turquie, des femmes manifestent avant l'ouverture du procès d'une ONG féministe
Publié le : 01/06/2022 - 11:43
FRANCE 24
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Des centaines de femmes ont manifesté, mercredi matin, devant un tribunal d'Istanbul alors que s'ouvre un procès menaçant de dissolution l'une des principales associations de défense des droits des femmes. La plateforme tient notamment le compte et publie régulièrement des rapports sur les féminicides en Turquie.
Des centaines de femmes se sont rassemblées, mercredi 1er juin, devant un tribunal d'Istanbul avant l'ouverture d'un procès qui menace de dissolution l'une des principales et des plus actives associations de défense des droits des femmes, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Tu ne seras jamais seule !", "Nous allons mettre fin aux féminicides !", ont lancé les manifestantes en agitant des bannières violettes, la couleur du mouvement féministe.
Un procureur d'Istanbul a décidé en avril de poursuivre la plateforme "We Will Stop Feminicide" et de demander sa dissolution pour "activités contre la loi et la morale". La première audience du procès s'ouvre mercredi matin.
Duruşma başladı.Salonun içerisinde ve dışarıda yüzlerce kadın davayı takip ediyor. Kadınları durduramazsınız!#KadınlarınDavası pic.twitter.com/rONGgTBVE6
June 1, 2022"Une attaque envers la lutte des femmes pour leurs droits"
Nursel Inal, une des responsables de la plateforme, a dénoncé un procès politique.
"Il y a un mouvement de femmes très organisé en Turquie et nous pensons que ce procès est une attaque envers la lutte des femmes pour leurs droits", a-t-elle déclaré à l'AFP devant le tribunal.
À l'origine du procès, des plaintes déposées par des particuliers qui reprochent aux membres de l'association de "détruire la famille au prétexte de défense des droits des femmes".
La plateforme tient notamment le compte et publie régulièrement des rapports sur les meurtres de femmes.
L'association a aussi organisé plusieurs manifestations pour le maintien de la Turquie dans la Convention d'Istanbul, un traité international établissant le cadre légal et institutionnel de la lutte contre les violences sexistes, dont le pays s'est retiré en 2021.
L'association a dénombré 423 féminicides en Turquie en 2021
Le gouvernement turc a justifié sa décision d'abandonner le traité en lui reprochant d'encourager l'homosexualité et de menacer la structure familiale traditionnelle.
Selon la plateforme, 160 femmes ont été tuées dans les six premiers mois de 2022 en Turquie, dont la majorité par des membres de leur famille.
Le décompte des victimes de féminicides l'an dernier s'est élevé à 423.
"Nous sommes sous la pression du gouvernement parce que nous rendons visible chaque féminicide, en publiant un par un les noms des femmes tuées", estime Nursel Inal. "Nos rapports contredisent le gouvernement qui prétend que le nombre de féminicides est en baisse".
Avec AFP
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Revue de presse
Répression en Turquie : "Les féministes, dernier rempart face à Erdogan"
L’invité du jour
Pénélope Bagieu, autrice : "La génération qui vient après la nôtre est admirable de détermination"
Revue de presse
Féminisme: "On peut le faire !"
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Stade de France : les MENSONGES du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
L'Humanité
États-Unis. AR-15, le fusil fétiche du lobby des armes et des tueurs de masse
ActuPour la National Rifle Association (NRA), il n’y a pas plus « uniquement américain » que ce semi-automatique. On le retrouve dans les « mass shootings » les plus meurtriers. La société Daniel Defense l’a popularisé grâce à un marketing sans bornes et à la vente par correspondance.
Christophe Deroubaix« Le fusil le plus populaire d’Amérique », selon la National Rifle Association. Aussi le fusil préféré des tueurs de masse. Uvalde : AR-15. Buffalo : AR-15. Parkland (2018) : AR-15. Las Vegas (2017) : AR-15. Sandy Hook (2012) : AR-15. AR pour ArmaLite Rifle, du nom de la société qui en a conçu le premier modèle, à la fin des années 1950, dans un but militaire. En 1959, elle le revend à Colt, qui le manufacture dès lors à grande échelle pour l’armée américaine pendant la guerre du Vietnam : le fameux M-16 de Rambo, totalement automatique. Dans sa version civile, c’est une arme semi-automatique : elle tire au coup par coup, mais se recharge toute seule tant qu’il reste des munitions dans le chargeur.
Aussi simple qu’une commande de livres sur Amazon
Disons que l’AR-15 est une arme de semi-guerre. Et en vente libre. Un clic, un virement et hop !, à domicile en moins de 48 heures. C’est exactement la façon dont a procédé Salvador Ramos. Quatre jours après son anniversaire – 18 ans –, il en a acheté un exemplaire pour 1 870 dollars (1 737 euros), puis affiché son reçu sur le réseau social Yubo. Aussi simple qu’une commande de livres sur Amazon. Un colis pas plus lourd que ça : l’AR-15 pèse 2,7 à 3,8 kg, selon les versions, ce qui, en plus de sa fiabilité, en fait l’arme sur laquelle la NRA ne tarit pas d’éloges.
Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armesEn 2016, elle publie sur son site un article sur les « 10 raisons de posséder un AR-15 ». On peut y lire : « Tandis que ceux qui détestent les armes vous feraient penser que l’AR-15 n’est rien d’autre qu’une machine de guerre, en vérité, c’est l’arme de chaque jour – le fusil de chaque homme, fièrement possédé par des hommes et femmes patriotiques de tout âge, de toute couleur et de tout centre d’intérêt. » Recommandé pour la chasse, le loisir et l’autodéfense.
Dernier argument : « Posséder un AR-15 est aussi uniquement américain que le baseball, l’apple pie et le second amendement. C’est un exemple classique de l’exceptionnalisme, l’indépendance et l’ingéniosité américains – toutes choses qui font de nous “la terre de la liberté et la patrie des courageux” (dernière strophe de l’hymne américain-NDLR). »
Un père Noël, cigare aux lèvres, fusil en main
À la liste des singularités américaines, on peut ajouter le « mass shooting ». De préférence donc avec un AR-15, dont 11 millions d’exemplaires sont en circulation, selon CBS News. Si Colt a stoppé sa production en 2019, le modèle est toujours produit par d’autres manufacturiers qui avaient profité de la fin de la licence exclusive de Colt en 1977 pour développer leurs propres modèles.
Quelle audace de pleurnicher !L’un d’eux, Daniel Defense, se distingue. Pas tant pour les qualités intrinsèques de ses armes, ni par sa part de marché (juste 1 %), que pour son agressivité commerciale et politique. Il a d’abord été l’un des pionniers de la vente par correspondance, agrémentée d’offres de paiement en plusieurs fois : « Lancez-vous dans l’aventure maintenant, payez plus tard ! »
La version pour enfants pèse moins d’un kilo et peut contenir jusqu’à 10 cartouches en calibre 22 Long Rifle. Sur le côté, une gravure affiche un crâne de bébé portant une tétine.
Puis a développé une politique de publicités qui font le buzz, multipliant les références au jeu vidéo aussi populaire qu’ultraviolent Call of Duty, dont étaient adeptes Salvador Ramos comme Adam Lanza, le tueur de Sandy Hook (28 morts, dont 20 enfants en 2012). Fin 2021, deux jours après Noël, l’une d’elles présente un homme habillé comme Santa Claus (le père Noël), cigare aux lèvres, casque militaire sur la tête, fusil en main : un MK-18 produit par la maison.
« Un fusil... comme l’arme de papa et de maman »
Rien n’arrête Marty Daniel, le fondateur de Daniel Defense, pas même la limite d’âge. « Un fusil qui tire comme l’arme de papa et de maman » : voilà le sous-titre d’une publicité pour le JR-15, réplique exacte du fusil semi-automatique à destination des enfants. Il pèse moins d’un kilo, mesure 80 centimètres et peut contenir jusqu’à 10 cartouches en calibre 22 Long Rifle. Sur le côté, une gravure affiche des os croisés et un crâne de bébé portant une tétine. Cette arme permettra « aux adultes d’introduire leurs enfants aux sports de tir ». Coût : 389 dollars.
Reportage. Dans les lycées du Texas, des adolescents formés « façon paramilitaire »Le 16 mai dernier, la compagnie publie, sur Twitter et Facebook, une photo d’un jeune garçon assis par terre les jambes croisées, un fusil d’assaut dans ses mains, accompagnée de ce commentaire : « Entraînez un enfant de la façon dont il doit l’être et, quand il sera plus vieux, il ne s’en départira pas. » « Des compagnies comme Daniel Defense glorifient la violence et la guerre dans leur marketing », dénonce Nick Suplina, vice-président d’Everytown for Gun Safety, un groupe qui prône le contrôle des armes, cité par le New York Times.
Un groupe nommé 2nd Amendment Coalition
Après le massacre d’Uvalde, le compte Twitter est passé en mode privé, et Daniel Defense fait profil bas. Lors de la conférence annuelle de la NRA, qui s’est déroulée en fin de semaine dernière à Houston, dans le même État qu’Uvalde, et seulement trois jours après le massacre, le stand que la société avait réservé est resté vide.
Le business reprendra vite ses droits. D’autant que Marty Daniel a un agenda politique. Il ne se contente pas de fabriquer et commercialiser en nombre des armes, il veut aussi vendre le droit à en disposer sans restriction.
En 2013, un an après le massacre de Sandy Hook, il entend diffuser une publicité de 60 secondes à la mi-temps du Super Bowl, la finale du championnat de football américain, l’événement le plus regardé de l’année outre-Atlantique. Il connaît pertinemment la politique de la National Football League (NFL) en la matière : pas de publicité pour des armes. Marty Daniel fait alors le tour des médias conservateurs, dont Fox News, la chaîne préférée des républicains, et son émission phare Fox and Friends, avec ce mot d’ordre : « Appelez la NFL et dites : “Allez, passez cette pub.” »
États-Unis. Donald Trump à la rescousse du lobby des armesCes dernières années, son épouse et lui ont bruyamment manifesté leur soutien à Donald Trump, versant 300 000 dollars à sa campagne et rejoignant un groupe nommé 2nd Amendment Coalition, qui conseille le milliardaire en matière de politique publique sur les armes. Cette dernière se résume assez facilement : aucune loi.
En 2022, le couple a encore donné 70 000 dollars à des candidats républicains. Politiser le business, c’est aussi l’assurance de le faire fructifier. Depuis une semaine, c’est silence radio du côté de Marty Daniel. Un communiqué adresse « pensées et prières » aux familles de victimes. Mais les chaînes de production continuent de tourner.
États-Unisarmes à feutueries France24 - World
Denmark holds referendum on scrapping EU defence opt-out
Issued on: 01/06/2022 - 04:02
NEWS WIRES
Wassim Cornet
Polling stations opened in Denmark for voters to decide Wednesday whether to abandon their country’s 30-year-old opt-out from the European Union's common defense policy.
The referendum is the latest example of European countries seeking closer defense links with allies in response to Russia’s invasion of Ukraine. It follows Sweden and Finland’s historic bids to join NATO, which plans to take up their applications at the end of the month.
Some 4.2 million Danish voters are eligible to cast ballots in the referendum. The “yes” side - in favor of getting rid of the 1992 opt-out - has been ahead in recent months. Polls showed it with around 40% support and the “no” side with 30%.
"The world is changing, and not in a good way. We need to stand together and strengthen the cooperation that strengthens our security," Jakob Ellemann-Jensen, head of the opposition Liberal Party, said as he handed out flyers Wednesday in a last-minute attempt to convince undecided voters to vote “yes.”
Recent polls showed that about 20% of voters remained undecided.
“Unfortunately we are looking forward to a time that will be even more unstable that what we experience now,” Danish Prime Minister Mette Frederiksen said after casting her vote. “I believe it is the right thing for Europe, I believe it is the right thing for Denmark, believe it is the right thing for our future.”
Denmark joining the EU's defense policy would have a relatively modest impact on Europe’s security architecture, particularly compared to Sweden and Finland joining NATO. But Christine Nissen, a researcher with the Danish Institute for International Studies, said both moves were “part of the same story,” and would strengthen military cooperation on a continent stunned by the war in Ukraine.
The main effect of abandoning the opt-out would be that Danish officials could stay in the room when EU colleagues discuss defense topics, and Danish forces could take part in EU military operations.
One of the founding members of NATO, Denmark has stayed on the sidelines of the EU’s efforts to build a common security and defense policy in parallel with the trans-Atlantic NATO alliance. It was one of four opt-outs that Danes insisted on before adopting the EU’s Maastricht Treaty, which laid the foundation for political and economic union.
The waiver means Denmark has not participated in the EU’s discussions on defense policy, its development and acquisition of military capabilities and its joint military operations, such as those in Africa and Bosnia.
In a 1993 referendum, Denmark also opted out of cooperation in EU justice and home affairs, the common currency and citizenship. The citizenship opt-out, which said European citizenship would not replace national citizenship, has since become irrelevant as other members later adopted the same position. But the other provisions remain intact despite efforts by successive government to overturn them.
Danish voters in 2000 decided to stay outside the eurozone, and 15 years later they voted to keep the exemption on justice and home affairs.
(AP)
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Denmark reports 'concerning' spike in Omicron variant as cases triple in 48 hours
Suspect in Norway bow-and-arrow attack was flagged for radicalisation
Denmark to start pulling troops out of Mali after junta's demand
France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections
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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France24 - World
Hurricane Agatha leaves deadly trail in southern Mexico
Issued on: 01/06/2022 - 04:57
NEWS WIRES
The toll from Hurricane Agatha climbed to at least ten dead and around 20 missing in southern Mexico, where heavy rains triggered landslides and flooding, local officials said Tuesday.
The storm, the first hurricane of the Pacific season, was the strongest to make landfall along Mexico's Pacific coast in May since record keeping began in 1949, the US National Hurricane Center (NHC) said.
Agatha weakened as it moved inland with its remnants producing torrential rain Tuesday over Veracruz state.
"Right now we're at around 20 people missing, most of them are in the upper mountains," Oaxaca state governor Alejandro Murat told Radio Formula, adding that "ten who lost their lives were unfortunately preliminarily reported by local authorities."
"When Agatha made landfall, the day ended without any loss of human life, but heavy rains that occurred early Tuesday morning caused rivers to burst their banks and landslides," Murat said earlier in the day.
An earlier toll had repored three dead and eight missing.
Two people aged 18 and 21 years old died when part of a hill collapsed in the community of Santa Catarina Xanaguia, the Oaxaca civil protection office said.
Another woman died and her son was injured in a landslide in Llano del Chillar, it said.
Agatha made landfall Monday near Puerto Angel in Oaxaca as a Category Two hurricane -- the second lowest on a scale of five -- with winds of 165 kilometers (105 miles) per hour.
Mexico is regularly lashed by tropical storms on both its Pacific and Atlantic coasts, generally between the months of May and November.
The deadliest storm to hit Mexico last year was a Category 3 hurricane called Grace that killed 11 people in the eastern states of Veracruz and Puebla in August.
(AFP)
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Mexican President Lopez Obrador wins low-turnout recall vote, early count shows
Mexican authorities evict migrants from makeshift camp near US border
Second Mexican journalist killed in Tijuana in less than seven days
France24 - World
Brazil storm death toll rises to at least 100
Issued on: 31/05/2022 - 22:16
NEWS WIRES
Flooding and landslides triggered by torrential rain have now killed at least 100 people in northeastern Brazil, officials said Tuesday as emergency workers searched for bodies and survivors.
The force of the landslides ripped apart houses in neighborhoods including Jardim Monteverde, a poor community just outside the city of Recife. Locals have likened the roaring surge of mud to a tsunami.
Rescue teams have found dozens of bodies buried after floodwater tore through the neighborhood on Saturday, and said they expect to find more.
At least 14 people remain missing, said disaster management officials for the state of Pernambuco, scene of the latest in a series of deadly weather disasters to hit the country in recent months.
Crews are using dogs trained to sniff for people and planes to locate the missing.
At least 24 municipalities in Pernambuco have declared a state of emergency and more than 6,000 people have lost their homes or been forced to flee.
President Jair Bolsonaro posted a video on Twitter on Monday that showed him flying in a helicopter over the disaster zone where brown flood water inundated large areas and gashes of mud scarred hillsides where houses once stood.
"I tried to land, but the pilots' recommendation was that, given the instability of the soil, we could have an accident. So we decided against it," the far-right president told a news conference.
He recalled a string of devastating floods in Brazil that have killed hundreds of people in recent months, and which experts say are being aggravated by climate change.
The rains began last week but intensified over the weekend. Overnight Friday into Saturday, the rain that fell in some parts of Pernambuco was 70 percent of what would be normal for the whole month of May.
"We never saw so much rain fall in so little time," said 60-year-old retiree Mario Guadalupe.
"I saw the landslide happen. First part of the hill gave way, then it was just a tsunami of mud. It nearly took out my house."
Weather-related tragedies are becoming a familiar script in Brazil. They tend to hit hardest in poor neighborhoods, especially hillside favelas, or slums.
"Climate change could be responsible for the rise in extreme, violent rain that is being detected not only in Brazil but around the world," Jose Marengo, research coordinator at the National Center for Natural Disaster Monitoring and Alerts, told AFP.
In February, 233 people were killed in floods and landslides in the southeastern city of Petropolis, in Rio de Janeiro state.
In January, torrential rains claimed at least 28 lives in southeastern Brazil, mostly in Sao Paulo state.
Bolsonaro drew criticism for sounding dismissive after saying "unfortunately these tragedies happen, a country the size of a continent has its share of problems."
(AFP)
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Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis
environment
Cold wave hits southern Brazil with record-low temperatures
Death toll rises after heavy rainfall in Brazil sparks floods and landslides
Valeurs Actuelles
Belgique : le gouvernement envoie un guide sur l’écriture inclusive à ses fonctionnaires
Les fonctionnaires belges vont devoir se mettre à l’écriture inclusive. S’ils ne sont pas (encore) obligés d’utiliser cette déclinaison écrite du progressisme, le moins que l’on puisse dire est qu’ils y sont fortement incités. En témoigne ce que rapportait la Libre Belgique, le lundi 30 mai dernier. Selon le média wallon, le gouvernement vient d’envoyer à ses ouailles un guide conçu pour encourager ces derniers à « traiter avec respect le genre, et en particulier la place du féminin et des femmes dans la communication ».
Parmi les nombreuses pratiques listées dans ce guide, on trouve notamment ce conseil : mieux vaut ne pas utiliser le terme « secrétaire », jugé discriminant et à connotation sexiste, mais plutôt « employé administratif ». L’ajout de la forme féminine à la fin d’un mot* – ce qui constitue déjà, en soi, une forme d’écriture inclusive – est également jugé déplacé. Selon le guide, « cela suggère qu’elle a une importance subordonnée ».
Bientôt d’autres mesures ?
« Ce guide me semble être un premier pas important », a commenté Sofie Verhalle après l’expédition de ces fascicules. Formatrice en communication “non-genrée” au sein de l’association RoSa – pour Résistance contre l’oppression, le sexisme et l’austérité, elle espère cependant voir émerger d’autres mesures tout aussi pertinentes. En attendant, libre aux fonctionnaires belges de se mettre à la page en feuilletant celles du guide édité par leur employeur.
* Par exemple : un(e) contractuel(le).
France24 - World
Biden says US to send 'advanced rocket systems' to Ukraine
Issued on: 01/06/2022 - 04:22
NEWS WIRES
President Joe Biden on Tuesday confirmed the United States will send more advanced rocket systems to Ukraine with ability to strike what he called "key targets" of Russia's invasion force.
"We will provide the Ukrainians with more advanced rocket systems and munitions that will enable them to more precisely strike key targets on the battlefield in Ukraine," Biden wrote in The New York Times.
A US official told reporters that the weapons being sent are Himars, or the High Mobility Artillery Rocket System.
With precision-guided munitions and a longer range than weapons currently deployed by Ukraine, the multiple rocket launchers represent an important upgrade at a time when the Ukrainians are battling Russian artillery in the east of the country.
The Himars rockets "will enable the Ukrainians to more precisely strike targets on the battlefield from greater distance inside Ukraine and to help them repel Russia," the official said, speaking on condition of anonymity.
"These systems will be used by the Ukrainians to repel Russian advances on Ukrainian territory but they will not be used against Russia."
The Himars are the centerpiece of a $700 million package being unveiled Wednesday, also including air surveillance radars, more Javelin short-range anti-tank rockets, more artillery ammunition, helicopters, vehicles and spare parts, the official said.
Although there'd been speculation for days that Himars were going -- following repeated pleas from Ukraine's outgunned military -- the announcement also made clear the US attempt to help Kyiv's war effort while not being seen as a direct belligerent.
For that reason, the ammunition for the Himars will not include a version able to reach some 186 miles (300 kilometers), out of fear that the Ukrainians would use it to hit deep inside Russia.
They will instead get the version extending about 50 miles (80 km), which is still significantly further than the Ukrainians' present capabilities, the US official said. That means Ukraine's forces will be able to strike at Russian positions with the rockets from relative safety.
The "Ukrainians have given assurances they will not use these systems against Russian territory," the official stressed.
The new weaponry will come from a recently approved fund of $40 billion. Already the Biden administration has sent $4.5 billion in mostly military aid to Ukraine since the war began with Russia's February invasion.
Asked what the United States considers the war aim for Ukraine, the official said it was to put Kyiv "in the strongest possible position at the negotiating table."
While the United States does not want to "prolong the war," it considers it vital that Russia "pay a heavy price for its actions" or it will "send a message to other would-be aggressors that they can take a territory by force," the official said.
"We will not pressure the Ukrainian government in private or in public to make any territorial concessions," the official said.
(AFP)
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WAR IN UKRAINE
Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine
War in Ukraine
US Speaker Pelosi meets Ukraine's Zelensky on unannounced visit to Kyiv
As it happened
At least 20 civilians evacuated from Mariupol's Azovstal steel plant
Valeurs Actuelles
Un lycée change le genre d’une élève sans en aviser les parents
Les faits remontent à la dernière rentrée scolaire de septembre 2021. Lucie, 15 ans, se fait appeler Louis par l’ensemble du corps enseignant de son lycée y compris sur des contrôles écrits. L’élève avait ainsi demandé au personnel éducatif « s’il était possible d’inscrire le prénom Louis sur la liste des élèves étant donné qu’(elle est) un garçon transgenre. [Ses] parents ne le savent pas », explique-t-elle, selon un témoignage recueilli par le Figaro, mardi 31 mai. Une demande visiblement acceptée. Si ses parents n’avaient remarqué « aucun signe avant-coureur » de la transformation de leur fille, ils estiment aujourd’hui que « c’était une façon d’effacer son identité de fille harcelée » et évoquent des photos sur les réseaux sociaux où elle se proclamait « en transition ».
Une “carte de lycéen” découverte
Les parents de l’adolescente ont découvert son changement de genre à l’aide d’une “carte de lycéen” oubliée par leur fille. Stupéfaits par la nouvelle, ils ont demandé des explications au lycée pour « faute grave ». Après plusieurs rendez-vous infructueux, ils ont fini par décider de la changer d’établissement.
Du côté du lycée, on estime avoir suivi la circulaire Blanquer, publiée le 30 septembre dernier. « Si l’élève fait seul la démarche d’aborder la question de son identité de genre auprès d’un personnel de l’établissement, une communication avec les représentants légaux ne doit se faire qu’avec son accord explicite », a assuré au Figaro le proviseur qui ajoute que l’élève « n’a pas souhaité » que son lycée prévienne ses parents. Selon lui, une consigne interne aurait été passée aux professeurs pour rester « neutres dans leurs appréciations ». Face aux accusations des parents, il concède « une seule erreur » : la « carte de lycéen ». « Elle a été rétablie au bout d’une semaine environ », affirme-t-il.
Le lycée a cautionné l’affirmation “transgenre” de la jeune fille
Pour l’avocat des parents, « la communauté éducative ne peut utiliser un autre prénom ou un autre genre sans l’accord des parents ». Me Henri de Beauregard assure que « l’établissement a contribué à enfermer » la jeune fille « dans une situation et à l’éloigner d’eux » en cautionnant l’affirmation “transgenre” de Lucie « dans le dos des parents », selon les propos rapportés par le quotidien. Une situation qui a engendré un retard dans la « prise en charge psychologique adaptée » de l’adolescente et a « aggravé son mal-être ». Sur ce point, l’Éducation nationale botte en touche estimant que les enseignants n’ont « pas été formés à la transidentité ».
Une pétition adressée à l’ancien ministre de l’Éducation visant à annuler la circulaire Blanquer a rassemblé plus de 15 000 signataires. « Cette contagion de cas d’enfants qui, d’un seul coup, affirment être nés dans le mauvais corps, semblent sous emprise idéologique, comme tombés dans une secte, est très troublante », a déclaré Sophie Audugé, déléguée générale de l’association SOS Éducation.
Valeurs Actuelles
La mairie de Paris veut instaurer deux repas « bio ou durables » par semaine dans les cantines scolaires
100% de repas bio ou durables d’ici 2027 dans les cantines scolaires à Paris, c’est l’objectif affiché de la capitale. Le nouveau plan d’alimentation durable de la mairie de Paris a été dévoilé par Audrey Pulvar dans une interview accordée au Parisien, lundi 30 mai. L’adjointe à la maire chargée de la question entend accroître l’offre végétarienne dans les cantines parisiennes en instaurant deux repas végétariens chaque semaine d’ici cinq ans. Elle justifie cette mesure par une volonté de faire baisser « nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la possibilité d’acheter une viande française d’encore meilleure qualité, pour les trois repas carnés ». En plus d’imposer ces deux repas, elle souhaite qu’une alternative végétarienne soit proposée chaque jour aux enfants.
Un comité pour assurer le suivi du projet
Si le dernier plan alimentation durable adopté en 2015 par la Ville de Paris souhaitait diminuer de 20% la part de viandes dans les repas, le nouvel objectif de la mairie est de viser les repas 100 % « bios ou durables d’ici 2027 » dans les cantines parisiennes. La municipalité va également créer « un comité composé de représentants de parents d’élèves, de scientifiques et d’experts en restauration collective » pour suivre les avancées du plan, affirme Audrey Pulvar auprès du quotidien. Parmi les autres axes du projet, on trouve l’ambition de réduire le sucre et le sel dans les repas servis, mais aussi de « favoriser le fait maison ».
Du côté de l’opposition, le projet n’emballe pas. La maire (Horizons) du 9e arrondissement de Paris Delphine Bürkli évoque un « plan obsolète ». Des repas végétariens étant déjà proposés dans son arrondissement. Rachida Dati, cheffe de fil de l’opposition, estime que la municipalité « passe à côté des vrais enjeux » et devrait plutôt garantir une alimentation équilibrée ainsi que l’autonomie des caisses chargées de gérer les cantines.
L'Humanité
Maroc. L'opposition contre la vie chère et les restrictions des libertés
ActuLe Front social marocain a rassemblé, ce dimanche, autour de ces revendications. Craignant un réveil des tensions, les autorités durcissent le ton.
Nadjib TouaibiaL’opposition retrouve un nouveau souffle au Maroc. L’interdiction, le dimanche 29 mai, d’une manifestation nationale n’a pas empêché la tenue d’un sit-in dans le centre-ville de la capitale économique, Casablanca. Le déploiement d’un dispositif policier d’envergure n’a pas dissuadé le Front social marocain, qui rassemble des syndicats et des partis de gauche : Confédération démocratique du travail, Union marocaine du travail, Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (Pads), Congrès national Ittihadi (CNI), Parti socialiste unifié (PSU) et Annahj Addimocrati (la Voie démocratique).
« Nous sommes attachés au droit de manifestation », a déclaré le coordinateur national de l’organisation, Younès Farachen. Le front ne baisse pas les bras : « Nous ne pouvons pas nous taire, nous allons poursuivre notre lutte et organiser d’autres formes de protestation pour exprimer les revendications du peuple marocain opprimé, étouffé par l’inflation et les prix élevés », a-t-il affirmé.
Un gouvernement libéral sous la houlette d’un milliardaire
La colère qui monte prend racine dans les difficultés de la grande majorité des ménages confrontés à une hausse vertigineuse du coût de la vie courante, dans un contexte d’inégalités croissantes. La flambée de prix des denrées alimentaires, de l’électricité et des biens essentiels aggrave les conditions misérables des populations à la périphérie des zones urbaines. Le taux d’inflation a atteint 4,1 % à la fin avril et la croissance devrait osciller entre 1,5 % et 1,7 % en 2022, selon le gouvernement. La sécheresse qui persiste met à plat l’économie rurale et donne un coup fatal aux laissés-pour-compte. Les Marocains aisés, eux, ne se portent pas plus mal à l’abri d’un gouvernement libéral sous la houlette du milliardaire Aziz Akhannouch, un proche du Palais royal.
La fronde est également politique en opposition aux « restrictions des libertés » et à la normalisation avec Israël. Les participants au sit-in ont brandi des drapeaux de la Palestine ainsi que des photos de la journaliste palestinienne d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, morte sous des tirs de l’armée israélienne. Ils n’ont pas hésité à brûler le drapeau israélien sous les yeux des unités de police.
Les précédentes manifestations à l’appel du Front social marocain n’avaient pas été interdites. L’alliance politico-syndicale fait à présent craindre un retour en puissance du mouvement du 20 février 2011 et le réveil du hirak rifain… Un retour de manivelle redoutable dans une démocratie de façade cache-misère.
maroc L'Humanité
John McEnroe : « Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant »
EntretienSi l’ancienne gloire du tennis mondial porte un regard sévère sur son sport, il n’en reste pas moins amoureux, et tente de lui redonner, avec son engagement auprès des jeunes, ce qu’il a lui-même reçu. Entretien
Éric SerresCela faisait trois ans que John McEnroe n’était pas venu à Roland-Garros. L’ancienne gloire du tennis mondial est cette fois-ci bien là pour profiter du spectacle, mais aussi pour parler de formation, de la jeune génération, de son académie, tout en restant très critique vis-à-vis de son sport.
Quel regard portez-vous sur le tennis actuel ?
Excepté les joueurs au top, Nadal, Djokovic, Federer et la nouvelle génération avec Alcaraz, je trouve que le tennis dans son ensemble est devenu très stéréotypé. La technologie avec des raquettes ultraperformantes a tout modifié. Avant, il ne suffisait pas d’être un athlète pour gagner. Les artistes, les stylistes avaient leur mot à dire et ils gagnaient le plus souvent. Aujourd’hui, la force brute prévaut sur le beau jeu. Il y a trop de grands costauds qui envoient des missiles du coup droit ou au service. Le tennis doit se réinventer pour redevenir passionnant.
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »Votre sport est en perte de vitesse, notamment auprès du public. Comment le réinventer ?
Il n’est plus le sport roi dans mon pays et dans le reste du monde car la société a changé. Celle-ci n’a plus le temps. Je pense que de ne plus jouer des matchs en 5 sets serait une piste à défricher. Les matchs qui durent cinq heures, c’est trop. Jouer 4 sets avec, en cas d’égalité à 6 jeux partout, un tie-break en 10 points, est une solution qui pourrait être attractive. Je supprimerais aussi la période d’échauffement. C’est pénible à regarder et ça ne sert à rien. Ils devraient arriver sur le court déjà échauffés. Il y a aussi cette histoire du let au service. Au début de ma carrière on m’aurait dit « on l’arrête », j’aurais trouvé cela stupide. Aujourd’hui, je dirais oui, pourquoi pas ?
Tennis. L’ombre de Yannick Noah plane sur Roland-GarrosVous avez créé à New York, la John McEnroe Tennis Academy. Est-ce une manière de rendre à ce sport ce que vous lui devez ?
Oui, je voulais rendre à New York et au tennis ce qu’ils m’ont donné. Une sorte d’héritage. J’ai été très privilégié dans ma jeunesse et j’aimerais pouvoir offrir à de jeunes talents cette possibilité. Or, aujourd’hui, jouer au tennis est deux à trois fois plus cher que lorsque j’étais enfant. C’est même devenu hors de prix ! À l’adolescence, pour avoir un bon entraîneur et espérer briller au niveau national, il faut avoir un budget minimum de 46 000 euros par an. Grâce à l’académie et aux partenariats que l’on a noués avec certains, comme le programme BNP Paribas Jeunes Talents, on permet à des gamins qui viennent de quartiers défavorisés de s’offrir ce rêve.
Quel est votre rôle à l’académie ?
Mon rôle est juste de les inspirer, de leur donner envie d’aller au bout de leur rêve. Il faut qu’ils ne voient pas en moi le vieux qui jouait avec des raquettes en bois, mais celui qui peut les accompagner, les aider à devenir peut-être un jour un champion. Je peux leur apporter ces clés-là. Mon rôle doit être celui d’un leader, une inspiration. Le reste de mon équipe à l’académie est là pour leur offrir les bases techniques. Mais, pour donner l’envie et le plaisir de jouer à tous ces gamins, il faut aussi réussir à se mettre les parents dans la poche. Ils sont souvent la source du problème dans l’évolution d’un enfant. Ils voient en lui un futur champion beaucoup trop tôt, alors qu’au contraire il faut lui laisser le temps de s’épanouir en tant que personne.
Évidemment, quand on entraîne des futurs joueurs de tennis professionnels, on regarde les qualités sur le court, leurs déplacements, mais il n’y a pas que cela. Il faut aussi les accompagner psychologiquement. On voit de plus en plus de joueurs ou de joueuses qui ont des crises de panique. Naomi Osaka, qui finalement n’a rien connu d’autre que le tennis, en a souffert. Elle n’a pas eu le temps de grandir normalement.
Boris Becker condamné à deux ans et demi de prison fermeCe genre de choses n’existait pas à votre époque ?
Si, cela pouvait arriver. Je me souviens que, pour mon premier Roland-Garros, la fédération américaine m’avait donné 500 dollars et c’est tout. J’avais dû me débrouiller tout seul pour m’inscrire aux qualifications. J’avais dû trouver mon hôtel tout seul. Personne pour m’aider alors que j’étais tout de même numéro un chez les juniors. J’étais un peu perdu. Avec mon académie, c’est justement cela que j’essaie d’éviter en apportant un véritable encadrement à tous les niveaux.
tennisroland-garros France24 - Monde
Le footballeur Kurt Zouma condamné à des travaux d'intérêt général pour avoir maltraité son chat
Publié le : 01/06/2022 - 12:37
FRANCE 24
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Le défenseur international français Kurt Zouma a été condamné mercredi par la justice britannique à 180 heures de travaux d'intérêt général pour avoir maltraité son chat, après la diffusion d'une vidéo devenue virale en février.
La justice britannique a sanctionné Kurt Zouma. Le joueur de West Ham United s'était retrouvé au centre d'un scandale quand, début février, une vidéo compromettante se répandit sur les réseaux sociaux. Celle-ci montrait l'international tricolore donnant un coup de pied et une claque à son chat. La scène avait provoqué des réactions indignées.
Le défenseur a été condamné, mercredi 1er juin, par la justice britannique à 180 heures de travaux d'intérêt général. Kurt Zouma, qui avait plaidé coupable, s'est également vu interdire par le tribunal de détenir un chat durant cinq ans.
La juge Susan Holdham a décrit ses actes comme "honteux et répréhensibles".
La vidéo, où on le voyait donner un coup de pied et une claque à son animal, avait été filmée le 6 février et partagée sur Snapchat par son petit frère Yoan, 24 ans, également footballeur. Lors de la comparution de Kurt Zouma devant le tribunal, le 24 mai, la procureure, Hazel Stevens, avait indiqué que la vidéo avait été tournée après des dégâts commis par les chats qui auraient abîmé une chaise.
Elle avait constaté qu'il y avait eu depuis leur publication "une recrudescence de personnes frappant des chats et publiant les images sur divers réseaux sociaux".
Les deux chats du joueur ont depuis été confiés à la société de protection des animaux RSPCA, qui avait lancé une procédure pour que Kurt et Yoan Zouma soient poursuivis en vertu de la législation pour la protection du bien-être animal.
Le club londonien n'avait pas suspendu son joueur et l'avait même fait jouer un match le soir de la révélation de l'affaire, provoquant une immense vague de protestations. Le joueur avait finalement écopé d'une amende de près de 300 000 euros, la plus élevée possible, infligée par son club. L'équipementier sportif Adidas avait rompu un contrat de sponsoring avec lui.
West Ham avait assuré que, selon les informations dont disposait le club, les chats n'ont "subi aucune blessure physique". Le club avait ensuite assuré que la sanction financière infligée au joueur avait été reversée à des associations de protection des animaux.
Avec AFP
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
From Ukraine’s Front Lines, Bravery and Wreckage
A Ukrainian gun crew fired an M777 howitzer toward Russian positions in the Donetsk region of Ukraine.Credit...Ivor Prickett for The New York Times
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Amid the roar of artillery and bone-rattling explosions, New York Times photographers have borne graphic witness to the fight to survive. These are their stories and images.
Photographs and Text by Lynsey Addario, Finbarr O’Reilly and Ivor Prickett
Through the three months of Russia’s invasion, New York Times journalists have chronicled carnage and courage, ruin and resolve, across the wide arc of combat through eastern Ukraine, where Vladimir V. Putin’s brutal offensive is now concentrated.
At the front line and within easy range of it, they have joined civilians whose homes, families and emotions have been shattered, as well as Ukrainian soldiers — hardened veterans and green volunteers — using tools as modern as surveillance drones and as ancient as trenches.
Amid the roar of artillery, the clatter of small arms and bone-rattling explosions, Times photographers have borne graphic witness to the fight to survive and kill — or just survive. These are their accounts and images from the last few weeks of that fight.
On the front line south of Izium, a Russian-captured city just north of the Donetsk region, two Ukrainian 122-mm guns thundered across the rolling landscape last week. They belonged to an artillery detachment of the 93rd Mechanized Brigade, called in to fire on Russian forces who had pinned down Ukrainian troops.
The camouflaged gunners then worked at lightning speed to conceal their position, moving broken branches to hide from view the smoking barrels of the powerful weapons. A young soldier wearing a bandanna and a determined expression burst out of the greenery, sprinting back into the woods to hide from enemy drones. Soon the team was reloading, aiming and firing again.
Along the same front, a dozen members of the 95th Air Assault Brigade camped in a concrete building at an abandoned farmhouse. Throughout the night, in pairs, they took turns on sentry duty from inside a trench system worming down a hillside, overlooking a valley of rolling wheat fields pockmarked with dark clumps of dirt kicked up by the impact of recent shelling by Russian artillery.
Several nearby buildings had been shattered by shelling, and the thump of artillery exchanges between Ukrainian and Russian troops a few miles north rumbled day and night.
Artem Sandul, 20, pulled on a cigarette under the cover of a wood and mud bunker in the trenches as dawn broke. Until Russia invaded on Feb. 24, he had been flipping burgers at a McDonald’s. Now he was cooking for his fellow soldiers, his commander seemingly keeping him back from the most dangerous shelling a couple of miles up the road, where Ukrainian lines were only 400 yards from Russian lines in some places.
Near Izium, jets, most likely Russian, flew low over Ukrainian positions, firing defensive flares to confuse antiaircraft batteries, then made a sharp turn toward the trenches and screamed by so low that they disappeared behind a tree line before vanishing over the horizon.
On Tuesday, in Vuhledar, about 30 miles southeast of the Russian-occupied Donetsk, an artillery team from the 53rd Brigade responded to Russian artillery fire the soldiers said was coming from inside a church about four miles away.
In Barvinkove, a Ukrainian-held town 20 miles southwest of Izium, a cyclist pedaled past blown-out buildings and a barricade, while at a small base, soldiers drank coffee and a sniper prepared his rifle for a mission. Nearby, Russian forces were trying to push southward, part of a pincer move to trap the Ukrainian troops still holding a pocket of territory in the two eastern provinces of Donetsk and Luhansk.
On the seesawing front line of that pocket lies Bakhmut, a largely evacuated town of blasted building shells, rubble and incinerated vehicles, where two huge craters bracket the administrative building. In newly reinforced defensive positions, Ukrainian soldiers tried to hold off the Russian advance, amid the constant din and ground shudder of artillery fired by both sides.
In that region, Times photographers encountered evidence of Russian losses, too. Ukraine’s Territorial Defense Forces, mostly volunteer fighters, managed to retake the village of Novopil. With Russian troops still less than half a mile away, the evidence of a fierce battle was everywhere, in the wreckage of houses and the stench of dead bodies.
In front of a small shed, the body of a Russian soldier lay where he had been cut down, his clean, well-polished boots at odds with the surrounding devastation. His brown suede belt bore the hammer and sickle of the Soviet Union.
Near Bilohorivka were the ravaged bodies and tanks of hundreds of Russian troops whose disastrous attempt to cross the Seversky Donets River fell to deadly Ukrainian heavy artillery.
But many of those caught in the destruction did not wear uniforms. Vitaliy Kononenko, 47, had just built a new home for his family in the Zaporizhzhia region in southern Ukraine, but before he could bring his wife and children to see it, it was destroyed.
In the train station in Pokrovsk, in the Donetsk region, Anna Vereschak, 43, boarded a westbound evacuation train with her daughters Milana, 5, and Diana, 4, after bombardment forced them from their village. Another woman, Valentina, ushered her blind 87-year-old mother, Nina, onto the train.
Millions of Ukrainians have fled their homes, particularly from the east, taking only what they can cram into a bag or two, often after holding out for weeks or months in basements despite bombardment, hunger and isolation. Some of the fiercest fighting now is around Sievierodonetsk, in the Luhansk region, the easternmost city still held by Ukraine.
In Lysychansk, just across the bombed-out bridge from Sievierodonetsk, three police officers braved artillery fire to collect the bodies of the dead, like a 65-year-old woman known to neighbors as Grandma Masha. Her dog growled and barked from his kennel as they loaded her into a body bag and then their white van.
Grandma Masha could not get the medicine she needed to treat her diabetes, according to a neighbor, Lena, 39. Her son had left with his family and was not able to return when she fell ill.
“It’s a completely stupid war — but no one asked for my opinion,” said Lena, who, like most people interviewed, gave only her first name because she feared for her safety.
In an apartment block in Sievierodonetsk, already partially blasted and burned by shelling, residents huddled in the basement, resigned, at last, to evacuation. They barely reacted to the sounds of explosion and nearby gunfire.
Across the eastern Donetsk and Luhansk provinces, and the southern part of the Kharkiv region, Times photographers found Ukrainian troops in every imaginable phase of daily life in a combat zone.
In an underground bunker were dozens of members of the Carpathian Sich Battalion — eating, sleeping, cleaning their weapons and chatting on cellphones with their wives and girlfriends. Some gathered around a monitor to watch drone video of a recent attack. Most smoked.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Fighting raged in Sievierodonetsk, the last city in the Luhansk region to remain outside Russian control since the war efforts shifted to the east of the country. Though most of the city’s civilian population has fled in the past few weeks, 12,000 people, many of them elderly, are said to be trapped there in appalling conditions.
Russian oil embargo. European Union members finally reached an agreement on a Russian oil embargo and new sanctions against Russia. The long-delayed deal effectively exempts Hungary, which had opposed the embargo, from the costly step the rest of the bloc is taking to punish Russia.
Grain exports. Following the agreement, European leaders are now focusing on ways to prop up Ukraine’s economy, including unblocking huge amounts of grain stuck at Ukrainian ports that are under Russian blockade. Russia’s foreign minister is expected to visit Turkey next week to discuss the possible release of the grain.
Second war crime trial. A Ukrainian court sentenced two Russian soldiers to 11 and a half years in prison for shelling a town in the country’s northeast during the war. It was the second guilty verdict handed down by Ukrainian courts for war crimes since the invasion began.
The floor and walls of the bunker quaked as a tank round hit a nearby building, and small-arms fire followed. Bullets ricocheted off walls outside. The Russians were close.
A handful of Ukrainian soldiers dashed outside to repel the attack, while others collected their weapons and waited by the door in case they were needed. They weren’t; the shooting subsided.
One soldier lit a stove and began frying buckwheat.
At a well-guarded and heavily fortified checkpoint, fighters built more trenches and bunkers, using sandbags and rough-hewn logs, in preparation for a possible Russian advance in their direction. Warned of incoming artillery fire, they ducked into a bunker, and a medic in the group boasted that their hideouts could take almost anything the Russians might fire at them.
The evidence of war was strewn across the ravaged landscape. Wreckage was everywhere, from collapsed buildings and buckled streets to burned-out tanks. A common sight was the tail of a rocket sticking out of the ground, a reminder of the constant danger from above.
The smells and sounds of war were everywhere, too. Few civilians were around, but troops were omnipresent, patrolling, scavenging, resting and building fortifications when they were not fighting.
After their armored vehicle broke down, a dozen soldiers from Ukraine’s 95th Air Assault Brigade recently stood by a roadside near the city of Kramatorsk, smoking, like stranded commuters waiting for a lift.
An attempt to tow them failed, so the soldiers, with their weapons, piled aboard another armored vehicle and set off in the day’s fading light toward the front.
The men of the 93rd Brigade are at the forefront of efforts to hold off the Russian advance south of Izium. Small units of mortar teams have camped out in destroyed villages, battling Russian forces that have thrown everything at them.
They spoke of enduring days of near-constant shelling, sheltering in dank basements, surrounded by jars of pickled vegetables.
Thoughts rarely strayed far from the lethal stakes, but between such harrowing episodes, it was striking how the ordinary business of life, like a highway breakdown, never quite disappeared.
A kiosk in Bakhmut did a brisk trade serving coffee, burgers and sandwiches to soldiers coming and going from the fighting.
In Barvinkove, which has come under heavy Russian bombardment, a few local women were still hawking vegetables and dairy products under the shade of a tree in the town center. A passing soldier, back from the front to refuel, asked to buy some herbs.
The woman refused to take payment for her goods, waving him off and wishing him well.
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New York Times - World
Can Ancient Maori Knowledge Aid Science? Ask These Freshwater Crayfish.
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As a weed choked a New Zealand lake, a tribe found a surprising solution in a centuries-old tool, adding to a pitched debate over how Indigenous knowledge can complement conventional science.
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By Pete McKenzie
LAKE ROTOMA, New Zealand — A riot of native plant life once covered the shallows of Lake Rotomā, one of the many bodies of water that speckle New Zealand’s upper North Island. At night, mottled green crayfish scuttled from the deep to graze beneath the fronds in such plentiful numbers that the local Māori tribe could gather a meal in a few minutes of wading.
These days, the lake bed is carpeted by an alien canopy. Sharply spiraled weeds, introduced by goldfish owners dumping unwanted tanks, form an impenetrable wall around the lake’s edge. Unable to push through it on their daily commute, the crayfish largely vanished.
Now, the local tribe, Te Arawa, and conservation agencies are racing to suppress the weed’s explosive growth as it chokes once-pristine aquatic ecosystems. At Lake Rotomā, the tribe found a surprising solution in a centuries-old tool — and added to a pitched debate about how ancestral Māori knowledge can complement conventional science.
Te Arawa, which has long used woven flax mats, known as uwhi, to cross water and gather food in shallow swamps, is employing modern diving technology to staple uwhi underwater where aquatic herbicide hasn’t worked or shouldn’t be sprayed. It has helped stop the weed’s growth and create new migration routes for the crayfish.
“This is a perfect example of combining mātauranga Māori” — traditional Māori knowledge — “and Western science,” said William Anaru, Te Arawa’s biosecurity manager.
The use of uwhi is an example of the growing prominence in Western societies of Indigenous knowledge systems, accumulated and handed down over centuries.
In Canada, a 2019 law requires the government to consider Indigenous knowledge in regulatory decisions. In New Zealand, researchers inspired by mātauranga have conducted studies on whether kauri forests are harmed by a lack of Māori prayer and on the use of crushed whalebone to treat fungal infections that are devastating native trees.
The phenomenon has proved contentious among academics unused to drawing on amorphous — and sometimes spiritual — knowledge systems. The resulting backlash has split New Zealand’s scientific community, attracted interventions from one of the world’s most prominent academics and prompted a discussion about what it means to “know” something at all.
According to Dan Hikuroa, a senior lecturer in Māori studies at the University of Auckland, mātauranga Māori “spans knowledge, culture, values and worldview.”
It includes everything from systematic observations about what plants grow best in certain areas or which stars to follow across vast oceans, to legends referring to certain rivers as the home of taniwha — unpredictable supernatural beings.
Such legends can be both literal and metaphorical, Dr. Hikuroa said. Understanding a river as the home of a taniwha, for example, helps describe its sinuous appearance and warn of its volatility or capacity to break its banks.
Additionally, mātauranga is not just a collection of knowledge, but also a philosophy underpinned by values like kaitiakitanga and manaakitanga — guardianship and hospitality.
Many of New Zealand’s more traditionally minded scientists, however, see the spiritual and moral aspects of mātauranga as contradictory to conventional science, which is supposed to be value-neutral and limited to knowledge that can be empirically proven.
That tension came to a head last year, when a collection of New Zealand’s top academics published an open letter in The Listener, a major national magazine. In it, they denounced proposed changes to the school curriculum that would “ensure parity” between mātauranga Māori and conventional science and teach that “science has been used to support the dominance of Eurocentric views.”
Kendall Clements, a marine biologist who signed the letter, said they were not trying to disrespect mātauranga, but to emphasize the differences between it and conventional science.
Mātauranga has the “seeds of science,” he said, “but to then say that mātauranga Māori is equivalent to science makes no sense, because there are a whole lot of elements that are not in science, like visions, prophecies and dance.”
Advocates of mātauranga say that misses the point. Dr. Hikuroa agreed that mātauranga is not the same as conventional science. But it is valuable, he said, because it provides alternative explanations about the world and encourages people to think differently.
“In trying to probe that difference, we may collectively come to a better understanding of a solution than if we drew on a single body of knowledge in isolation,” he said.
As an example, Dr. Hikuroa pointed to the construction of a state highway in the early 2000s. It was supposed to run through a swamp that local Māori said was inhabited by a tempestuous taniwha. Engineers had not identified any risks, but rerouted the road to address their concerns. A year later, a major flood hit the area. The redirected road was spared major damage.
A taniwha was the local tribe’s “way of codifying the observation made through years that this place floods from time to time,” Dr. Hikuroa said.
Skeptics, however, say that if the truth of the more spiritual aspects of mātauranga cannot be definitively proved, they cannot be called knowledge.
This tension between traditionally minded scientists and mātauranga advocates, brought to a boil by the open letter in The Listener, spiraled into a fiercely personal debate.
Advocates who had watched for years as scientists dismissed mātauranga as unquantifiable superstitions were sensitive to a perceived lack of respect from the letter’s signatories.
Some alleged that the letter was an example of white supremacy. Waikaremoana Waitoki, the president of the New Zealand Psychological Society, denounced the letter’s “racist tropes” and “moral panic.”
Others were frustrated that the letter’s authors had no expertise in mātauranga. Melanie Mark-Shadbolt, an environmental sociologist, said it was motivated by “a bit of fear” and “a lot of ignorance.”
The signatories, for their part, felt that their positions had been intentionally misconstrued. “I believe the vast majority of people who attacked our letter attacked a misrepresentation,” Dr. Clements said. “Some of that was absolutely deliberate.”
New Zealand’s prestigious Royal Society began investigating whether two of its fellows — the biochemist Garth Cooper and the philosopher Robert Nola — should face disciplinary action for signing the letter. The situation became more tense after the polarizing British biologist Richard Dawkins denounced the Royal Society’s investigation and described mātauranga as “not science and not true.”
The commotion quieted only recently, after the Royal Society dropped its investigation and Dr. Cooper and Dr. Nola chose to resign as fellows. Neither side is happy, but few have the energy to continue fighting.
Outside these ivory tower debates, however, the use of mātauranga carries on.
For Te Arawa, the melding of mātauranga with conventional science has proved successful. Amid the weedy jungle in Lake Rotomā’s shallows, an enormous clearing has emerged.
The tribe turned to uwhi after becoming disillusioned with burlap mats and herbicide, two alternatives that are costlier and involve imported materials that often draw suspicion from local people.
Cory O’Neill, Te Arawa’s lead diver, said that the uwhi placed by his team have been more effective than the burlap mats or ones made of rubber, which can be ripped from the lake bed by accumulated gas from degrading lake weed.
Even better, while the uwhi stops thick weeds, thin gaps in its weave allow more slender native plants to grow through and create new forests of their own. Now, for the first time in decades, crayfish in Lake Rotomā have a clear path to old feeding grounds among the plants they relied on for millenniums.
“We’ve essentially created new mātauranga,” Mr. O’Neill said before carefully tucking his dreadlocks beneath the cap of his wet suit and slipping into the lake. “And we’re going to use it to finish the last of the lake weed off.”
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France24 - World
Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine
Issued on: 24/05/2022 - 20:02
Cyrielle CABOT
With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.
Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.
“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.
“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.
Childbirth policies and migration
But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.
“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”
At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.
‘Putin is obsessed’
“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”
Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.
In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.
In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.
Consequences of the war in Ukraine
But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?
“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”
“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.
But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.
No trust, no babies
Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”
“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.
“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”
This article has been translated from the original in French.
© France Médias Monde graphic studio
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In the papers
The lessons learned after three months of war in Ukraine
Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN
Perspective
Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says
France24 - Monde
Chaos au Stade de France : Emmanuel Macron demande "la transparence" avant l'audition au Sénat
Publié le : 01/06/2022 - 15:01
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a mis la pression sur son gouvernement mercredi et a réclamé "la transparence" quatre jours après les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions. Les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et des Sports Amélie Oudéa-Castéra doivent être auditionnés au Sénat dans l'après-midi.
"On aurait sûrement pu faire mieux". Quatre jours après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France, et face à la polémique, la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire a admis des lacunes, mercredi 1er juin.
Le chef de l'État a demandé au gouvernement "la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité", a-t-elle détaillé à l'issue du Conseil des ministres.
Une attente qui serait même "une obsession" pour Emmanuel Macron, a insisté la porte-parole, tout en appelant à "garder un peu de sang froid, même si les choses sont à améliorer".
À l'approche des élections législatives des 12 et 19 juin, l'affaire a pris un tour hautement politique, notamment sur la capacité française à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris.
"Est-ce que la France est un grand pays capable d'accueillir des grandes manifestations sportives internationales ? Oui et 4 fois oui", a martelé Olivia Grégoire.
Les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et des Sports Amélie Oudéa-Castéra vont se retrouver "sous le feu de questions nourries et précises", des commissions des Lois et de la Culture à partir de 17 h, lors d'une séance ouverte à la presse et retransmise sur le site du Sénat.
"Ce que nous allons essayer de savoir, c'est: où sont les responsabilités et où sont surtout les difficultés", a prévenu le président de la commission des lois François-Noël Buffet (LR) sur Franceinfo.
"Mensonge gravissime"
La controverse reste vive autour du dispositif de maintien de l'ordre en marge du match le plus important de la saisons en Europe, remporté par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool.
Le directeur exécutif du club anglais Billy Hogan a annoncé que la plateforme de collecte des témoignages des supporters des Reds mise en place lundi avait déjà reçu 5 000 réponses en 24 h.
"Des hommes, femmes et enfants, des gens valides et d'autres moins, ont été traités sans discernement au cours de la journée de samedi", a-t-il regretté se disant "horrifié" par ce qu'il a lu.
Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra incriminent depuis samedi soir les supporters britanniques d'être en grande partie responsables des incidents, avec une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets".
Pour autant, les chiffres avancés par le gouvernement français restent très critiqués, en Angleterre comme en France.
Selon Gérald Darmanin, "30 000 à 40 000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés".
Cette situation a, selon les autorités, entraîné près du Stade de France un engorgement massif, des débordements et une intervention des forces de l'ordre, qui n'ont fait aucun blessé grave.
Un "mensonge gravissime", a dénoncé mercredi Marine Le Pen estimant que Gérald Darmanin "devrait de lui-même considérer qu'il doit partir".
"Un ministre qui ment, c'est une mauvaise nouvelle et pas de bon augure pour le quinquennat qui s'annonce", a estimé de son côté l'eurodéputé LFI Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, sur Franceinfo.
Sur le gril, Gérald Darmanin conserve toutefois "toute la confiance du président de la République", a rétorqué Olivia Grégoire.
La Fédération française de football a défendu le dispositif renforcé mis en place aux abords du stade.
Pour l'heure, la FFF et l'UEFA ont évalué à "2 800" le nombre "de faux billets scannés" samedi, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de RMC Sports.
Mais parmi ces 2 800 faux billets peuvent figurer de vrais billets ayant été mal activés, selon Pierre Barthélémy, avocat de groupes de supporters français présent samedi au stade.
Pour leur part, les services de renseignements avaient alerté les autorités dès le 25 mai de la présence "d'environ 50 000 supporters anglais" qui "ne seront pas détenteurs de billets".
Sur le plan judiciaire, trois hommes, des étrangers en situation irrégulière, ont été condamnés mardi en comparution immédiate à des peines allant de six mois de prison avec sursis à dix mois d'emprisonnement ferme pour des vols commis sur des supporters.
Avec AFP
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Heurts au Stade de France : Gérald Darmanin dénonce une "fraude massive" aux faux billets
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France24 - Monde
Foot: Pogba quitte Manchester en catimini
Publié le : 01/06/2022 - 14:30Modifié le : 01/06/2022 - 14:28
Paris (AFP) – Un retour en grande pompe en 2016, un bilan décevant et un départ en catimini: Paul Pogba quitte Manchester United, a annoncé mercredi le club anglais, laissant filer gratis le milieu français.
Si le Paris SG a été évoqué, c'est d'Italie que viennent les informations les plus affirmatives sur sa future destination: la presse y évoque un retour à la Juventus Turin, l'équipe où il a vécu ses plus belles années en club (2012-2016).
L'histoire entre le champion du monde 2018, âgé de 29 ans, et les Red Devils aura été mouvementée et pas totalement accomplie, marquée en 2016 par une indemnité de transfert record à l'époque (105 M EUR), quelques trophées comme la Ligue Europa 2017, mais aussi des blessures, des incompréhensions et quelques sifflets.
Dans un communiqué, les Red Devils ont officialisé le départ de "Manchester United à la fin juin, à l'expiration de son contrat".
Selon les médias italiens, Pogba aurait donné son accord pour revenir à la Juve et accepté de baisser son salaire pour retrouver la "Vieille dame", avec qui il a notamment remporté quatre titres de champion et disputé une finale de Ligue des champions.
La Gazzetta dello Sport évoque la possibilité que le Français utilise la sortie le 17 juin d'un documentaire qui lui est consacré ("Pogmentary") sur Amazon Prime Video pour officialiser sa décision.
Par la petite porte
En attendant, c'est un départ par la petite porte pour "La Pioche", joueur pétri de talent mais trop inconstant aux yeux des supporters de Manchester United, où l'ancien Havrais avait fini sa formation avant d'entamer sa carrière professionnelle en 2011-2012. Il était revenu à prix d'or en 2016, après avoir explosé au plus haut niveau à la Juve.
Blessé à un mollet fin avril, Pogba n'a même pas pu faire ses adieux sur le terrain au public d'Old Trafford, puisque la blessure a mis fin à sa saison en club. "En phase de récupération" selon le sélectionneur Didier Deschamps, il n'a pas été convoqué avec les Bleus début juin pour la Ligue des nations.
Les derniers mois à Manchester ont donc été pénibles pour le Français, sifflé et insulté par une partie du public d'Old Trafford lors d'un match contre Norwich, puis blessé pour ses derniers mois de contrat...
"Paul a eu une saison compliquée avec des blessures et des résultats pas à la hauteur des espérances de son club. Il fait partie des joueurs amenés à changer d'air et de club", a résumé Deschamps samedi.
Indéboulonnable en Bleu
L'étoile du milieu français a décliné en même temps que celle de son club, incapable de revenir au niveau des mastodontes Chelsea, Liverpool et Manchester City. À son palmarès mancunien, Pogba ne compte qu'une Coupe de la Ligue et une Ligue Europa, deux trophées remportés en 2017.
"Il faut être honnête, cela ne me satisfait pas, mais vraiment pas du tout", disait-il en mars dans un entretien au Figaro.
En club, il a largement déçu et irrité les supporters anglais, avec des prestations souvent médiocres, loin de celles qu'il présentait en équipe de France, et ses envies répétées d'aller voir ailleurs.
Hors des terrains, le printemps a aussi été difficile avec un cambriolage pendant un match, avec ses enfants présents à la maison, et le décès en avril de son agent Mino Raiola.
A 29 ans, il ne manque cependant pas de courtisans.
Indéboulonnable en équipe de France, le natif de Lagny-sur-Marne devra faire le bon choix cet été pour s'envoler le sourire aux lèvres, mi-novembre, direction le Qatar où les Bleus espèrent rester maîtres de la Coupe du monde.
La situation de Pogba "ne sera peut-être pas la même en octobre", a dit espérer Deschamps. Pour les cadres comme lui, "il y a toujours un crédit par rapport à ce qu'ils ont pu faire en équipe de France sur la durée, par rapport à la concurrence du moment aussi. C'est un cadre, ce vécu est important, mais à condition d'être à un bon niveau", a-t-il prévenu.
© 2022 AFP
France24 - World
Adrian Zenz, the academic behind the ‘Xinjiang Police Files’, on China's abuse of Uighurs
Issued on: 25/05/2022 - 18:24Modified: 25/05/2022 - 18:53
Sébastian SEIBT
Hacked files revealing the repression of Uighur Muslims in China were published on Tuesday by a consortium of media. Labeled the “Xinjiang Police Files”, these documents owe a lot to one man in particular: Adrian Zenz. In recent years, this German anthropologist has become a central target of Chinese propaganda for his work on the ethnic group’s living conditions.
It’s almost 3am in Minnesota where Adrian Zenz has been living since 2019, but it takes him no more than 30 seconds to respond on Twitter. Yes, he’s willing to answer a few questions, but not for too long. He’s getting tired.
And it’s not only due to being awake this late at night. The German anthropologist, a specialist in China’s treatment of the minority Uighur Muslim ethnic group, has had a busy day.
'Paranoia of the Chinese authorities'
Zenz is the man behind the Xinjiang Police Files, new revelations published on Tuesday 24 May by several media, including French newspaper Le Monde. The documents expose the repressive machinery put in place by Beijing in the Xinjiang region, where the Uighurs live.
“It’s the first time we have police evidence that is unfiltered. It comes from hacking, so censorship is virtually impossible,” Zenz insists. He obtained several thousand computer files containing the records of 20,000 Uighurs who were arrested, along with countless instructions, briefings and police reports dating from between 2000 and 2018 in Xinjiang. The data trove was extracted from hacked servers of the public security bureau (PSB) in two districts of the region.
The documents also include speeches by Chen Quanguo, the Chinese Communist Party’s (CCP) secretary for Xinjiang, as well as notes by simple security officers on individuals detained or under surveillance. “These files show just how paranoid Chinese authorities are about alleged terrorist dangers from Uighurs – from the bottom to the top of the hierarchical ladder,” Zenz says.
The revelations add to the case lodged against Beijing these past years. China has been accused of perpetrating “crimes against humanity” directed at the Uighurs, to use the term adopted by the French National Assembly in a March 2022 resolution.
Further evidence of repression came from visual illustrations of practices carried out by Chinese authorities. The files contain 5,000 photos of Uighurs aged between 3 and 94 years old. “It’s striking to see pictures of 14-to 15-year-old girls who are going to be sent to re-education camps,” Zanz confesses.
In a way, this massive set of documents is the culmination of all the hard work the 48-year-old anthropologist has carried out for years. For many, Zenz is one of the main characters driving the international effort to expose the Chinese government’s repressive policies in Xinjiang.
An accidental encounter with the Uighurs
Zenz has even become the man who “thrust China and the West into one of their biggest clashes over human rights in decades”, according to a 2019 Wall Street Journal piece about the German anthropologist.
A year earlier, Zenz had single-handedly pushed Beijing to back down. As the first reports on China’s treatment of Uighur Muslims came out, China kept saying there was nothing to see in Xinjiang. But Zenz eventually discovered various official Chinese administrative documents online, from purchase orders for equipment to budget reports, that proved internment camps were being constructed.
When that evidence was published, China decided to change its tune. Instead of denying the allegations, authorities began describing the camps as mere training centres.
“Adrian Zenz’s tenacity has hugely contributed to exposing the crimes of the Chinese regime,” says Magnus Fiskesjö, an anthropologist and Uighur specialist at Cornell University, who was interviewed by the Wall Street Journal.
And Zenz didn’t stop there. He was the first to give an estimate of the number, 1 million, of “interned” Uighur people. That figure was later confirmed and taken up by the UN. He was also the first to come across documents establishing the forced labour of Uighurs in 2021, and contributed to a better understanding of the cyber and police apparatuses set up in Xinjiang.
It’s an amazing feat that is all the more impressive because Zenz “didn’t ask for any of this. It happened kind of accidentally, all I was doing was searching for documents available online” he says. He got his anthropology degree from Cambridge University and has very little knowledge from the ground in Xinjiang. He’s only been there “once, 14 years ago, as a tourist,” according to German daily newspaper Suddeutsche Zeitung.
Zenz is a specialist on Tibet, to which he’s devoted most of his work. At the time he was studying in the region, Beijing’s strongman in Tibet was Chen Quanguo, who was carrying out his “pacification” programme in the region. When this CCP dignitary was appointed head of Xinjiang in 2016, Zenz decided to focus on this province instead.
Priority target for Chinese propaganda
In the absence of knowledge from the field, Zenz makes the most of his mastery of Mandarin and the mysteries of the web. After all, for years he had been financing part of his research “thanks to a second job as a programmer for a streaming start-up,” the Wall Street Journal notes.
“It’s impossible to do fieldwork in Xinjiang anyway, and analysing online data is the best opportunity I have to understand what’s going on there,” Zenz explains. He has been blacklisted in China since last year and compares his work to that of a detective. Still, his method has served as an example to others. Whether it’s Shawn Zhang, a Chinese student in Canada who used Google Maps to draw out camp construction sites in Xinjiang, or the Australian Strategic Policy Institute, which runs the Xinjiang Data Project to collect public data on the province.
Between his revelations and the door he has opened for others to follow suit, Zenz has become one of the main targets of Chinese propaganda. Searching his name online, you can find articles criticising him by pro-Beijing publications all over social media and within the first Google search results.
This born-again Christian who works for the US Victims of Communism Memorial Foundation has been portrayed on numerous occasions as a far-right pseudo researcher. He’s even one of the few researchers critical of the Chinese government to have had a double-page spread in the Global Times, one of the country’s leading media outlets.
“I think it’s understandable China is attacking me, they’re actively trying to cover their tracks in Xinjiang,” Zenz admits. “But I was very surprised by the criticism I received by people who feel they have to defend Beijing.” He has found it difficult to come to terms with the deluge of hate he faces, especially since “attacking me calls into question the suffering Uighurs are facing,” he concludes. A suffering that 5,000 photos published on file in the Xinjiang Police Files is difficult to deny.
This article has been translated from the original in French.
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UN rights chief visits China as leaked files show abuse of Uyghur Muslims
China ratifies international labour treaties as scrutiny of treatment of ethnic minorities mounts
UN rights chief's access to China's Xinjiang under scrutiny during visit
France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly, by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and the Battle of Midway (June 1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on
Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on
Why did France lose to Germany in 1940?
Valeurs Actuelles
L’imam de Toulouse Mohamed Tatai poursuivi en appel pour incitation à la haine raciale
« Le Juif se cachera derrière l’arbre et la pierre. Ils diront, Ô musulman, il y a un Juif derrière moi : viens et tue-le ! » Voilà les mots pour lesquels l’imam Mohamed Tataï était jugé en appel pour incitation à la haine raciale devant le tribunal de Toulouse lundi 30 mai, rapporte France Bleu Occitanie. Ces propos ne sont pas directement les siens, il s’agit d’une citation des hadiths du prophète Mahomet faite durant un prêche en arabe tenu dans la Grande Mosquée de Toulouse en décembre 2017, prêche filmé et diffusé. L’imam avait été relaxé en première instance en septembre 2021.
Une personnalité controversée
Le parcours de l’imam laisse entrevoir une personnalité radicale. Mohamed Tataï, quoique vivant en France depuis 37 ans, doit utiliser les services d’un interprète arabophone car il parle mal français. Cela fait grincer des dents sur le banc des parties civiles : « Cinq de ses enfants ont fait des études supérieures et il ne parle pas français ? Disons qu’il refuse de parler français. » Venu témoigner à la barre, l’imam Hassen Chalghoumi, connu pour ses prises de positions tranchées contre l’islam radical, explique : « J’ai visionné le prêche une trentaine de fois. Je l’ai envoyé à 80 imams, tous ont été choqués, y compris en Algérie ou en Égypte. Ce sont des propos graves, dangereux, insupportables. » Avant d’enfoncer le clou : « En 2012, j’étais à Toulouse pour une marche blanche après Merah. On a organisé plusieurs événements contre le terrorisme, mais on n’a jamais eu la chance de voir l’imam Tataï parmi nous. Dans ce prêche, il a utilisé des mots très dangereux : la ‘bataille décisive’. Des mots utilisés par Daesh, le combat entre le bien et le mal, afin de recruter des djihadistes. Il a déroulé un discours victimaire dangereux qu’une jeunesse fragile, sensible, ignorante, peut recevoir comme un appel au meurtre. Ces discours de haine ont mené à la décapitation de Samuel Paty. » Le délibéré du procès aura lieu fin août.
Toulouse : les dernières actualités
France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
France24 - World
Russian forces now control 'most' of Severodonetsk, local governor says
Issued on: 31/05/2022 - 06:02Modified: 31/05/2022 - 09:52
FRANCE 24
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Andrew HILLIAR
Russian forces now control "most" of the eastern Ukrainian city of Severodonetsk after days of fierce fighting, the regional governor of Luhansk said Tuesday. Governor Sergiy Gaiday said "90 percent" of the city was destroyed and there was now no possibility of leaving Severodonetsk. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
2:17am: US sending Himars multiple rocket system to Ukraine military: official
The United States is sending Himars advanced multiple rocket systems to Ukraine, a US official said Tuesday, ending days of speculation over the latest upgrade of military aid to Kyiv in its fight against Russia.
The Himars use precision-guided munitions, the official, who spoke on condition of anonymity, told reporters. The range is about 50 miles (80 kilometers), with Washington deciding against sending munitions with a far longer range.
"These systems will be used by the Ukrainians to repel Russian advances on Ukrainian territory but they will not be used against Russia," the official said.
12:10am: Ukraine's Zelensky blasts 'crazy' Russia over chemical plant hit
Ukraine's President Volodymyr Zelensky accused Moscow of "madness" Tuesday after Russian troops hit a chemical plant in their bid to complete the capture of a key eastern city.
The battle for control of Severodonetsk has been intensifying this week, with heavy casualties on both sides, as EU leaders haggle over banning Russian gas to punish the Kremlin for its three-month-old invasion of its pro-Western neighbour.
One of the industrial hubs on Russia's path to taking the eastern Lugansk region, Severodonetsk has become a target of massive Russian firepower since the failed attempt to occupy Kyiv.
Russians now control most of the destroyed city, regional authorities said Tuesday, adding that enemy forces had hit a nitric acid tank at a chemical plant and warning people to stay indoors.
"Given the presence of large-scale chemical production in Severodonetsk, the Russian army's strikes there, including blind air bombing, are just crazy," Zelensky said in a video message.
"But on the 97th day of such a war, it is no longer surprising that for the Russian military, for Russian commanders, for Russian soldiers, any madness is absolutely acceptable."
11:05pm: Exclusive: Embedded with the Karpatska Sich battalion in Donbas
The Ukrainian army is determined to slow down Russia's steady advance in the eastern Donbas region as Moscow concentrates its efforts on encircling the area. Reporting from the northwestern frontline in the Donbas, a FRANCE 24 team followed the Karpatska Sich battalion as they fight to halt the Russian advance.
10:05pm: Communication shutdown in Russian-occupied Kherson: Ukraine
Ukrainian officials are reporting a "shutdown of all communications" in the Russian-occupied southern region of Kherson.
In a statement, Ukraine's State Service for Special Communication and Information Protection said there was an unspecified intrusion "by the occupation regime" and equipment had been powered down and cables disconnected.
"The residents of the region are currently left without Ukrainian mobile communication and Internet access, as well as with no means to make national and international phone calls using landline phone devices," the agency said.
9:48pm: Ukrainian forces making some progress in southern region: Zelensky
Ukrainian forces have had some success near the southern city of Kherson and are advancing in parts of the Kharkiv region to the east of Kyiv, said President Volodymyr Zelensky.
"Our defenders are showing the utmost courage and remain masters of the situation at the front despite the fact the Russian army has a significant advantage in terms of equipment and numbers," he said in a late-night address.
9:41pm: Ukraine calls for Macron visit before EU French presidency ends
Ukraine's Foreign Minister Dmytro Kuleba has called on French President Emmanuel Macron to visit his country before France's EU presidency ends on June 30.
"It would be good that Macron came during the French EU presidency, and the best thing would be that he comes with more weapons deliveries for Ukraine," he told French news channel LCI.
"That's the most precious aid we can receive from France."
Macron travelled to Moscow and Kyiv shortly before Russia's invasion on February 24 and has not returned to Ukraine since the outbreak of the war.
9:01pm: Russian forces hit nitric acid tank in Severodonetsk
Russian forces struck a tank containing nitric acid at a chemical plant in Severodonetsk that they are trying to seize, said the local governor, calling on people to stay in shelters.
A Russian air strike "hit a tank with nitric acid at a chemical plant", Luhansk regional governor, Sergiy Gaiday, said on Telegram.
"Nitric acid is dangerous if inhaled, swallowed and in contact with skin," said Gaiday. "Do not come out of shelters," he warned.
The Luhansk governor also asked Severodonetsk residents to "prepare protective face masks impregnated with soda solution".
Shelling #Ukrainian civilians isn't enough. Now Russia's gassing them. Russian shelling of Severodonetsk is relentless. 90% of buildings are damaged, bulk beyond repair. Adding to the horror, 🇷🇺 hit a nitric acid tank, enveloping town in a toxic pink cloud https://t.co/VIawnBykfz pic.twitter.com/7jKA7V5W4v
May 31, 20227:50pm: Russia now controls 'most' of eastern city of Severodonetsk
Russian forces now control "most" of eastern Ukraine's Severodonetsk, the scene of fierce battles as the Russian army tries to seize it, the local governor said Tuesday.
"Unfortunately, today, Russian troops control most of the city," the governor of the Luhansk region, Sergiy Gaiday, said in a video.
He said "90 percent" of the city was destroyed and there was now "no possibility to leave Severodonetsk".
Moscow's forces appeared to be advancing in their goal of seizing the key city, with Gaiday several hours earlier saying they controlled "half" of it.
He said that Kyiv's army still "holds the defences in their current positions" and that the Ukrainian military was not in danger of being surrounded.
7:40pm: Canada sanctions Putin's alleged girlfriend, Russian banks
Canada has added President Vladimir Putin's reputed girlfriend as well as 21 Russian officials and four financial institutions to its growing sanctions' list.
"We're targeting banks, oligarchs close to the Putin regime as well as his, I don't know what to call her, his partner," Foreign Minister Melanie Joly told reporters in Ottawa, referring to former gymnast Alina Kabaeva.
Those targeted – including Kabaeva, the Russian Agricultural Bank, Investtradebank and two fund management firms – face asset freezes and a ban on entry into Canada.
The EU has identified Kabaeva as the chairwoman of the board of directors of the National Media Group, a holding company with significant shares in almost all major Russian state media.
6:30pm: EU sanctions mark ‘significant reduction’ of Russian oil imports
Reporting from Brussels at the end of the EU summit, FRANCE 24’s Catherine Nicholson says the 27 leaders of the bloc’s member nations were “celebrating” their agreement on a sixth package of sanctions against Russia since the start of the invasion.
The package includes a ban on Russian oil imports via sea, although there is an exemption for pipeline imports. “Germany and Poland have said they will not use the exemption, they will entirely cut off Russian oil imports making a significant reduction of oil exports for President Vladimir Putin,” said Nicholson.
6:02pm: Zelensky welcomes EU sanctions against Russia
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has welcomed the EU's latest package of sanctions – the sixth since the launch of the Ukraine invasion – against Russia. But Zelensky also criticised what he called the bloc's "unacceptable" delay in reaching the agreement.
"When over 50 days have passed between the fifth and sixth sanction packages, the situation is not acceptable for us," said Zelensky, speaking alongside visiting Slovakian President Zuzana Caputova in Kyiv.
4:11pm: Macron does not exclude additional EU sanctions against Russia
French President Emmanuel Macron said that following a sixth EU package of sanctions against Russia nothing could be ruled out in terms of additional sanctions in the coming weeks.
Speaking to reporters following an EU summit in Brussels, he also said he hoped that in the next days and weeks an agreement with Russia could be found for Ukrainian food exports.
Macron hailed the new EU sanctions on Russian oil imports, noting that it was a "defining" measure that will radically change the way Europeans obtain their energy supply in the future.
4:08pm: EU summit sent ‘strong signal’ of unity: Scholz
German Chancellor Olaf Scholz said the aim of the EU’s latest sanctions on Russian oil imports was to convince Russia to end the war and find a peaceful solution to the war in Ukraine.
Speaking to reporters in Brussels at the end of an EU leaders’ summit, Scholz said the bloc has sent a strong signal of European unity.
The new EU-wide ban will affect Russian oil imports that arrive by sea, but not pipeline oil, following opposition from Hungary.
Scholz said Germany and Poland will continue their efforts to phase out Russian pipeline imports.
3:31pm: Ukraine identifies more than 600 Russian war crime suspects: prosecutor
Ukraine has identified more than 600 Russian war crime suspects and has started prosecuting around 80 of them, according to Kyiv's top prosecutor.
The list of suspects includes "top military, politicians and propaganda agents of Russia", Prosecutor General Iryna Venediktova told a news conference in The Hague.
Venediktova said Estonia, Latvia and Slovakia had decided to join an international investigation team in Ukraine, which was originally formed by Ukraine, Lithuania and Poland in March to enable the exchange of information and investigation into suspected war crimes and crimes against humanity.
They are working with the International Criminal Court (ICC), which launched its investigation into possible war crimes in Ukraine in early March.
3:12pm: Ukraine seizes assets of Russia's Tatneft
Ukraine's State Bureau of Investigation has said it seized assets in Ukraine belonging to companies founded by Russia's Tatneft oil company.
"So far, 115 real estate objects have been seized: oil depots, gas stations, non-residential buildings, land plots and 118 fuel trucks and cars," the Bureau said in an online statement.
2:11pm: Russians control 'half' of eastern Severodonetsk: Ukraine
Russian forces control half of the east Ukraine city of Severodonetsk, said Oleksandr Stryuk, head of the city's military and civil administration, in a live broadcast.
"Unfortunately, the front line divides the city in half. But the city is still defending itself, the city is still Ukrainian, our soldiers are defending it," said Stryuk.
Luhansk regional governor Serhiy Haidai earlier said the situation in the key city in the Donbas was "extremely complicated" with Russian forces taking partial control of the eastern areas of the city.
11:34am: Ukraine court convicts two Russian soldiers of war crimes
A court in Ukraine has convicted two Russian soldiers of war crimes for the shelling of civilian buildings and sentenced both to more than 11 years in prison. Tuesday's verdict concluded the country’s second war crimes trial since the Russian invasion started.
Russian servicemen Alexander Bobykin and Alexander Ivanov were charged with violating the laws and customs of war over the shelling of civilian infrastructure in the Kharkiv region on the first day of the Russian attack on Ukraine. They both stood trial in a court in Ukraine’s Poltava region and pleaded guilty to the charges.
Earlier this month, a court in Kyiv sentenced a 21-year-old Russian soldier to life in prison for fatally shooting a Ukrainian civilian in the first war crimes trial since Russia invaded.
11:09am: More on EU leaders' agreement to ban 90 percent of Russian oil by year's end
The European Union has spent weeks haggling over a proposed total embargo on Russian oil, but the bloc came up against stubborn resistance from Hungarian Prime Minister Viktor Orban. FRANCE 24 Brussels correspondent Dave Keating discusses the ins and outs.
9:48am: Russians control 'part' of east Ukraine city Severodonetsk, governor says
Russian forces have taken partial control of the east Ukraine city of Severodonetsk, the Ukrainian official in charge of the region said Tuesday, as Moscow's army pushed deeper into the Donbas region.
"The situation is extremely complicated. Part of Severodonetsk is controlled by the Russians," Luhansk regional governor Serhiy Haidai said in a statement on social media.
He said Ukrainian forces still retain some areas within the east Ukraine industrial city and that Moscow's troops "cannot move freely through the city".
Haidai also claimed "the enemy is planning an operation to clear the surrounding villages".
After failing to capture the Ukrainian capital, Kyiv, in the early stages of the war, Russia has shifted its focus to the eastern Donbas region and is attempting to consolidate areas under its control.
Severodonetsk, which had a pre-war population of around 100,000 people, is one of several important urban hubs that lie on Russia's path to capturing the entire Luhansk region and east Ukraine's de-facto administrative centre, Kramatorsk.
8:39am: First cargo ship leaves Mariupol since Russia took city, Moscow-backed separatist leader says
A ship has left the Ukrainian port of Mariupol for the first time since Russia took the city and is headed east to Russia with a load of metal, the Russian-backed separatist leader of a breakaway region in Ukraine's Donetsk said on Tuesday.
“Today 2,500 tons of hot-rolled sheets left the port of Mariupol,” Denis Pushilin, the leader of the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, wrote on the Telegram messaging app. “The ship headed for (the Russian city of) Rostov.”
Ukraine said that the shipment of metal to Russia from Mariupol amounted to looting.
Russia seized full control of Mariupol earlier this month when more than 2,400 Ukrainian fighters surrendered at the besieged Azovstal steelworks. Russia said last week that the port had been demined and was open again to commercial vessels.
The capture of Mariupol gave Moscow an overland bridge from mainland Russia through Ukrainian territory occupied by Russian forces and Russia-backed separatists to annexed-Crimea.
7:30am: Paris demands probe after French journalist killed in Ukraine
France has called for an investigation after a French journalist was killed in Ukraine on Monday. The vehicle that 32-year-old BFMTV cameraman Frédéric Leclerc-Imhoff was travelling in, which was being used to evacuate civilians near the city of Severodonetsk, was hit by shelling.
"France demands that a probe be carried out as soon as possible and in transparency on the circumstances of this tragedy," Foreign Minister Catherine Colonna, who was in Ukraine on Monday, said in a statement.
In his nightly video address, Ukrainian President Volodymyr Zelensky offered his “sincere condolences” to Leclerc-Imhoff’s family and colleagues.
1:30am: EU to exclude Russia's biggest bank from SWIFT
EU leaders agreed Monday that their sixth sanctions package targeting Moscow over its invasion of Ukraine will include a measure to exclude Russia's Sberbank from the SWIFT financial messaging system.
Sberbank is Russia's biggest lender, and adding it to the sanctions list will further isolate the country's financial system as sanctions begin to bite, more than three months after its forces invaded Ukraine.
12:40am: Relatives of Ukraine's evacuated Azovstal fighters seek news
Relatives of Ukrainian fighters who remained for weeks under the besieged Azovstal steel works said on Monday they had received no news of the whereabouts of their loved ones since they were evacuated to Russian-controlled areas of Ukraine.
Uncertainty surrounds the fate of hundreds of fighters, most from the Azov battalion, taken into Russian custody in mid-May after essentially being ordered to give themselves up as Russian forces pounded the plant and the city of Mariupol in southern Ukraine.
The relatives, all women, said they had formed a Council of Wives and Mothers, to ensure the fighters were treated in accordance with the Geneva Convention on prisoners of war.
"We were asked to stay silent in order not to make things worse," Tetyana Horko, sister of marine commander Serhiy Horko, told a news conference.
"But one mustn't think that the story of Azovstal heroes is over. They need support, they need to be brought back home."
Sandra Krotevich, sister of the Azov regiment's first deputy commander, Bohdan Krotevich, said relatives had no idea what was happening to the detained fighters.
"Where they are, what's happening to them, in what condition they are, we do not know," Krotevich said.
12:05am: EU leaders agree to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports
EU leaders agreed on Monday to ban 'more than two thirds' of Russian oil imports into the 27-nation bloc, EU Council President Charles Michel said.
"This immediately covers more than two thirds of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine," Michel wrote on Twitter.
The leaders also agreed to cut off the largest Russian bank Sberbank from the SWIFT system and to ban three more Russian state-owned broadcasters, he added.
9:08pm: Gazprom to halt gas sales to Dutch supplier
Russian state gas giant Gazprom confirmed it will halt gas supplies to a Dutch gas trader starting Tuesday due to its refusal to pay for deliveries in roubles, a requirement President Vladimir Putin put forward earlier this year.
GasTerra, based in the northern Dutch city of Groningen, announced the shutoff Monday. It said the move means Gazprom will not deliver some 2 billion cubic metres of gas through October 1, the date the supply contract ends.
In its statement cited by the Russian state news agency TASS, Gazprom said that GasTerra has not paid for the gas supplied in April.
The Dutch trader said it has bought gas from other providers in anticipation of a possible Gazprom shutoff and Dutch Climate and Energy Minister Rob Jetten said in a statement that the government understands the cutoff will “have no effect on the physical delivery of gas to Dutch households”.
GasTerra is a private company that is owned by the Dutch arms of energy giants Shell and Esso and the Dutch government.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
Business Daily
War in Ukraine risks triggering global recession, World Bank warns
Valeurs Actuelles
Montpellier lance dix premiers espaces publics sans tabac
Mardi 31 mai, la municipalité de Montpellier a lancé dix premiers espaces publics ou l’usage du tabac sera proscrit. Une initiative appelée à se généraliser.
Plus de cigarettes dans un certain nombre d’espaces publics montpelliérains. C’est l’initiative qu’a pris la municipalité de Montpellier mardi 31 mai, journée mondiale de lutte contre le tabagisme, rapporte France Bleu Hérault. Pour l’heure, seulement dix parcs et jardins publics de la ville sont concernés, comme le Parc des Pastourelles, le Square Intendance du Languedoc, ou encore le Bois de Montmaur. L’objectif est de lutter contre le tabagisme, mais aussi contre la pollution qu’engendrent les mégots de cigarettes, explique l’adjoint au maire à la Santé.
Mesures incitatives
L’adjoint à la Santé précise tout de même que cette mesure n’est qu’incitative, et la verbalisation des contrevenants éventuels, pas à l’ordre du jour, pour l’instant. Il y aura des panneaux indiquant l’interdiction de fumer à l’entrée des lieux publics concernés. Néanmoins, à terme, la municipalité montpelliéraine souhaite étendre cette interdiction de fumer à d’autres espaces publics de la ville. « C’est une démarche expérimentale qu’il faudra étendre et généraliser à l’ensemble des parcs montpelliérains », explique Charles Sultan, adjoint au maire, délégué à la santé. Depuis 2019, ce sont plus de 3 700 espaces sans tabac qui ont été mis en place dans près de 500 municipalités. France Bleu Hérault précise que 15 millions de Français sont fumeurs, et que 73 000 personnes meurent à cause du tabac chaque année.
Montpellier : les dernières actualités
France24 - World
Liverpool demands apology from French sports minister for Champions League chaos
Issued on: 31/05/2022 - 13:21
NEWS WIRES
Carys GARLAND
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Liverpool chairman Tom Werner has demanded an apology from French sports minister Amelie Oudea-Castera over the treatment of the club’s fans at Saturday’s Champions League final in Paris.
Werner, part of the US-based Fenway Sports Group that owns Liverpool, said in a leaked letter sent to the minister on Monday that he was left in “utter disbelief” at her comments about the chaos.
Oudea-Castera initially blamed Liverpool for helping to cause the mayhem, telling a French radio station that the club failed to properly organise its supporters who went to Paris.
The French government has also claimed “massive” ticket fraud contributed to the chaotic scenes that marred the match with Real Madrid.
The images have tarnished the reputation of the French capital, raising questions about its ability to host major sporting events as it gears up for the 2024 Olympics, as well as the 2023 Rugby World Cup.
“I am writing to you today out of utter disbelief that a minister of the French government... could make a series of unproven pronouncements on a matter of such significance before a proper, formal, independent investigation process has even taken place,” Werner wrote in his letter, leaked to the local Liverpool Echo newspaper.
“Your comments were irresponsible, unprofessional, and wholly disrespectful to the thousands of fans harmed physically and emotionally,” the Boston-based chairman added.
“On behalf of all the fans who experienced this nightmare I demand an apology from you, and assurance that the French Authorities and UEFA allow an independent and transparent investigation to proceed.”
Feedback
UEFA, European football’s governing body, announced later Monday it was opening an “independent report” into the problems at the final that would “examine decision making, responsibility and behaviours of all entities involved”.
The organisation said it has appointed Portuguese politician Tiago Brandao Rodrigues to oversee the report on a pro bono basis on the completion of which they will decide upon a course of action.
Liverpool is asking its supporters who attended the game to complete a feedback form in order to support an investigation, the club said on its website.
Numerous first-hand accounts of the chaos have emerged from fans, which inevitably brought back painful memories of the 1989 Hillsborough disaster in which police crowd control failings led to the deaths of 97 people in a stadium crush.
Then, as at the weekend, police initially blamed ticketless fans but they were exonerated after a lengthy legal fight.
In his letter, Werner called the events in Paris “incredibly dangerous for all who attended” and urged against “a blame game strategy via press conference”.
“I have received countless emails from Liverpool supporters who were frightened to death, and subject to police harassment, pepper spray and tear gas,” he added.
(AFP)
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Real Madrid win 14th Champions League title over Liverpool after late start in Paris
Champions League
French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final
Football
Chaos at Stade de France mars Champions League final
France24 - Monde
Expulsés ou interdits d’entrée dans des magasins : nouvelle série d’intox sur les réfugiés ukrainiens
Publié le : 31/05/2022 - 18:59
Aude Dejaifve
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Une nouvelle série d’intox visant les réfugiés circule sur les réseaux sociaux. Selon certains utilisateurs, des magasins à Prague, en République tchèque, refusent de recevoir des Ukrainiens. En réalité, le média à l’origine des images et les gérants ont multiplié les démentis. Une autre vidéo prétend montrer des réfugiés ukrainiens en Bulgarie se faire expulser, mais il s’agit de réfugiés dans l'attente d’être installés dans de nouveaux logements.
La vérification en bref
- Deux photos affirment montrer deux magasins en République tchèque avec une pancarte "Les Ukrainiens ne sont pas autorisés à entrer". Les propriétaires des magasins ont affirmé n’avoir jamais collé ces affiches, et le média qui les a publiées s’excuse pour l’erreur.
- Une vidéo prétend montrer des réfugiés ukrainiens expulsés d’hôtels en Bulgarie. En réalité, les réfugiés n’étaient pas expulsés, ils attendaient d’être relogés dans d’autres infrastructures.
La vérification en détail
Des magasins tchèques auraient refusé l’entrée à des Ukrainiens
Des publications affirment, photos à l’appui, que deux magasins à Prague auraient affiché sur leurs devantures des pancartes "Les Ukrainiens ne sont pas autorisés à entrer".
Les photos ont été publiées le 26 mai sur la chaîne Telegram prorusse "Intel Slava Z", où elles cumulent plus de 127 000 vues. "Les vendeurs et les gérants disent qu'ils en ont assez des vols constants et du comportement épouvantable des réfugiés", commente l’auteur de la publication.
Les photos ont aussi été partagées sur Twitter le même jour, notamment en tchèque, en espagnol – un compte Twitter identifié par la rédaction comme un compte diffusant de fausses informations –, et en anglais. Elles ont également circulé sur Facebook le 26 mai.
Les images ont été publiées par le journal tchèque anglophone Prague Morning sur son compte Twitter le 26 mai, dans une publication supprimée depuis.
Plusieurs médias tchèques se sont rendus dans les magasins "Punčocháče Karlín" et "Inside", situés dans le nord de Prague, et ont constaté qu’aucune affiche n’était collée sur les devantures des deux magasins.
Capture d’écran de la publication du Prague Morning, avec les photos des affiches supposément collées sur les devantures de deux magasins (archive du site d’information tchèque iDNES). © iDNES
La propriétaire du magasin "Inside" ainsi que celui de "Punčocháče Karlín" ont affirmé à la chaîne de télévision tchèque Seznam n’avoir jamais affiché un tel message sur leurs devantures.
Au journal tchèque Aktualne, Abdel Fattah Salah, le propriétaire du magasin "Punčocháče Karlín", a déclaré : "J'ai beaucoup d'amis d'Ukraine et de Russie. La politique ne m'intéresse pas du tout. C'est un photomontage à cent pour cent. Je viens de Palestine, donc je sais ce que signifie la guerre. J'ai perdu beaucoup d'amis et de la famille. Je ne peux pas être contre l'Ukraine, c’est une catastrophe."
Lenka Vrzalová, vendeuse et mère de la propriétaire du magasin "Inside", a également affirmé que le magasin n’avait jamais collé une affiche de ce type.
Le journal Prague Morning a publié des excuses sur son compte Twitter le 26 mai : "Nous sommes désolés. Nous avons reçu les photos ce matin sur Facebook d'un de nos lecteurs, disant qu'il les avait prises hier après-midi et nous lui avons fait confiance. Veuillez nous excuser pour cette erreur", écrit-il.
Contacté par la rédaction des Observateurs de France 24, le journal s’est expliqué : "Nous avons reçu ces photos d'une personne sur Facebook. Nous avons vérifié son profil, il avait l'air légitime (un Anglais vivant à Prague, de vraies photos, 700 à 800 amis, etc.). Après quelques heures, lorsque nous avons découvert que les photos n'étaient pas réelles, nous avons vu qu'il avait supprimé son profil Facebook. C'était une "belle" escroquerie, vraiment bien réalisée avec Photoshop."
Des réfugiés ukrainiens qui seraient expulsés de Bulgarie
Autre intox : des réfugiés ukrainiens auraient été expulsés d’hôtels en Bulgarie. Des utilisateurs des réseaux sociaux partagent une vidéo où l’on peut voir des réfugiés ukrainiens attendre dans la rue, des valises posées au sol et des enfants jouant autour. Certains comptes affirment qu’ils ont été expulsés pour cause de mauvais comportement, comme cette publication sur Twitter datant du 27 mai.
Les images ont également été partagées sur Twitter le 26 mai par un compte prorusse. Sur cette vidéo visionnée plus de 30 000 fois, l’auteur commente ironiquement : "L’amour de l’Europe est terminé."
Si l’on effectue une recherche sur Google avec les mots "réfugiés ukrainiens", "Bulgarie" et "hôtels" en bulgare, on peut trouver cet article d’information du 31 mai d’Unian, un média bulgare.
L’article explique que les réfugiés ukrainiens, qui étaient jusqu'à présent hébergés dans des hôtels touristiques sur la côte de la mer Noire, ont été réinstallés dans des centres temporaires en raison du début de la saison touristique. Cela concerne ceux qui n’ont pas trouvé d’autre logement depuis leur arrivée en Bulgarie.
Selon l’agence de presse bulgare BTA, depuis le 31 mai, les réfugiés sont relogés dans des centres temporaires dans l'arrondissement de Sarafovo, sur la mer Noire, et à Elhovo, deux villes situées dans le sud-est de la Bulgarie. Le logement des réfugiés dans ces hôtels était une mesure temporaire, selon la vice-Première ministre chargée de la bonne gouvernance, Kalina Konstantinova.
Le média Unian a publié la vidéo des réfugiés le 28 mai sur sa chaîne Telegram, accompagnée d’une citation du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko : "Les réfugiés ukrainiens se trouvant en Bulgarie ont commencé à être relogés dans des hôtels situés sur la côte de la mer Noire."
Oleg Nikolenko avait déclaré au média ukrainien UNN : "Dans le cadre du début de la saison touristique, le gouvernement bulgare a décidé de réinstaller les déplacés temporaires ukrainiens des hôtels de la côte de la mer Noire vers des lieux alternatifs. Nos citoyens pourront continuer à vivre gratuitement dans des dortoirs, des centres de volontaires et d'autres endroits équipés."
La vidéo ne montre donc pas une expulsion, mais une réinstallation prévue des réfugiés ukrainiens dans d’autres infrastructures d’accueil.
Télécharger l'application
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French economy shrank unexpectedly in first quarter amid surging inflation
Issued on: 31/05/2022 - 13:36
NEWS WIRES
France's economy shrank unexpectedly in the first quarter as consumers struggled to cope with surging inflation, official data showed on Tuesday, putting pressure on President Emmanuel Macron heading into legislative elections this month.
The INSEE statistics agency said the euro zone's second-biggest economy contracted 0.2% in the three months through March from the previous quarter. It had previously estimated gross domestic product flatlined during that period.
A breakdown of the data showed consumer spending was weaker than previously estimated, falling 1.5% instead of the earlier 1.3% reading, as households reined in spending on new cars and hotels.
While an outbreak of the Omicron variant of COVID-19 weighed on activity at the start of the year, a surge in consumer price inflation - which INSEE said hit a record 5.8% in May - has dampened household spending.
In the latest sign that inflation is unnerving consumers, INSEE said households cut their spending in April by 0.4%, whereas economists polled by Reuters had forecast on average an increase of 0.8%.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
The French government has so far managed to keep inflation lower than any other EU country apart from Malta thanks to a 25 billion euro package consisting in large part of caps on gas and electricity price increases.
But that has not kept dwindling purchasing power from being the top political issue in legislative elections next month that will determine whether recently re-elected president Macron has a parliamentary majority to govern for the next five years.
Macron's government has promised a new round of measures to boost purchasing power ranging from an increase in base pensions and civil servants' pay to food subsidies for the poor.
France's central bank chief said on Tuesday the latest data on prices only boosted the case for the European Central Bank to exit its exceptional monetary stimulus when its governing council meets next week.
Inflation across the wider euro zone rose to 8.1% in May, another record high, challenging the ECB's view that gradual interest rate increases from July will be enough to tame price growth.
"The latest inflation figures for May in France and other countries confirm the increase we expected and the need for a progressive but resolute monetary policy normalisation," Bank of France Governor Francois Villeroy de Galhau said.
(REUTERS)
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People & Profit
Five more years: What's next for French economy in Macron's second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
Business Daily
New French PM Elisabeth Borne faces mountain of economic challenges
France24 - World
Nadal and Djokovic set for 59th clash in French Open night session blockbuster
Issued on: 31/05/2022 - 08:47
NEWS WIRES
Novak Djokovic renews his 16-year rivalry with Rafael Nadal at the French Open on Tuesday with a semi-final spot at stake and where victory for the world number one could end the 13-time champion’s Roland Garros career.
Nadal, who turns 36 on Friday, puts his record of 109 wins and just three losses in Paris since his title-winning debut in 2005 on the line against the defending champion.
The Spaniard was taken to five sets for only the third time at the tournament by 21-year-old Felix Auger-Aliassime in the fourth round.
In the immediate aftermath of that victory, Nadal admitted that not only was this year’s French Open at stake but possibly his entire playing future.
“I know my situation, and I accept it,” said Nadal, who arrived in Paris unsure if he would be able to take part after suffering a recurrence of a chronic foot injury which has plagued him for most of his career.
“I am just enjoying the fact that I am here for one more year. And being honest, every match that I play here, I don’t know if it’s going to be my last at Roland Garros.”
Who remembers the classic 2013 #RolandGarros semi-final? 🤩🙌Are you ready for the Djokovic-Nadal show tomorrow? 💥@rolandgarros pic.twitter.com/oVhVgSxr1R
May 30, 2022Overall, Djokovic leads Nadal 30-28 since their first career meeting at the 2006 French Open.
Nadal has a 19-8 edge on clay and has won seven of the pair’s nine meetings in Paris.
Djokovic, however, came out on top in the semi-finals at Roland Garros in 2021 on his way to a second title.
That defeat took a physical toll on Nadal who then skipped Wimbledon, the Olympics and the US Open.
With Djokovic deported from Melbourne on the eve of the Australian Open, Nadal seized the opportunity to claim a record-setting 21st Grand Slam title, breaking a tie with Djokovic and Roger Federer.
Both men are playing in the quarter-finals at Roland Garros for the 16th time.
Djokovic has reached the last-eight with ease. He has won 22 sets in a row, a run stretching back to his Italian Open triumph in Rome.
“I’m glad that I didn’t spend too much time on the court up to the quarter-finals, knowing that playing Nadal in Roland Garros is always a physical battle,” said Djokovic.
Night fears
Adding an extra twist was a battle of wills over scheduling which Nadal lost Monday when organisers selected the quarter-final for the night session under the Court Philippe Chatrier lights.
“I don’t like to play on clay during the night, because the humidity is higher, the ball is slower, and there can be very heavy conditions especially when it’s cold,” said Nadal.
Djokovic hinted he would prefer to face Nadal as late as possible.
“All I will say is Rafa and I would make different requests,” he said.
Nadal’s coach Carlos Moya said that the Spaniard’s opinion should have carried weight.
“I wouldn’t say disrespect, but here at Roland Garros, Rafa has credit,” Moya told RMC Sport.
“He has won the tournament 13 times, and if he has a request, you should listen to him. He is part of the history of Roland Garros.”
“But in the end, it is a question of business and we understand that.”
Carlos Alcaraz, who faces Alexander Zverev, said it would have been “unfair” if he was ordered to play after 9pm for the third time.
Alcaraz show
Alcaraz, 19, is the youngest man to make the last-eight in Paris since Djokovic in 2006.
He boasts a 2022 claycourt record of 20 wins against just one loss. For the year, he is 32-3.
The sixth seed had to save a match point to defeat compatriot Albert Ramos-Vinolas in the second round but has otherwise been unburdened by expectations.
Alcaraz tackles third seeded Zverev having defeated the German in the final of the Madrid Masters where he also knocked out both Nadal and Djokovic.
Zverev added spice to the tie by claiming Alcaraz is being favoured by organisers who have given the teenager three matches out of four so far on Chatrier.
The Olympic champion described playing on Chatrier as “completely different” compared to other courts. “It’s like playing on another continent.”
While Djokovic, Nadal, Zverev and Alcaraz battle in the top of the draw, the bottom section has been blown wide open by the fourth round exits of second ranked Daniil Medvedev and number four Stefanos Tsitsipas, the 2021 runner-up.
For a spot in the semi-finals 🤩#RolandGarros pic.twitter.com/I6u4yKUTUa
May 30, 2022As a result, one of Holger Rune, Casper Ruud, Andrey Rublev or Marin Cilic will make Sunday’s final.
(AFP)
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French Open
Nadal easily wins 300th Grand Slam match as Alcaraz, Zverev squeak through
FRENCH OPEN
French Open: Djokovic, Nadal and Alcaraz drawn in the same half
French Open: Djokovic to face former coach, Nadal chases 14th French Open title
L'Humanité
Tennis. « Toute sa carrière, Roger Federer a joué contre sa nature »
EntretienIl est encore le grand absent de cette édition 2022 de Roland-Garros. Mais le champion suisse, bientôt 41 ans, même loin de la terre battue parisienne, reste dans toutes les têtes grâce à la sortie du livre Roger Federer, de Christopher Clarey, journaliste sportif au New York Times et auteur de cette biographie. On y découvre un Federer loin des stéréotypes que l’on a bien voulu lui coller sur le dos.
Pourquoi Roger Federer vous a-t-il intéressé ?
Je couvre le tennis depuis une trentaine d’années. J’ai débuté avec Pete Sampras et André Agassi, James Courier ou encore Michael Chang. Quand ils ont terminé leur carrière, je me suis dit que j’avais vécu la plus belle période du tennis et que ce ne serait plus jamais comme avant. J’avais tort ! Une nouvelle génération émergeait, avec notamment Roger. J’ai découvert quelqu’un de sympathique et toujours accessible en face-à-face alors qu’il devenait une icône. J’ai voulu comprendre le phénomène et ne pas avoir de regret à ne pas suivre jusqu’au bout cette épopée incroyable.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué chez ce joueur. En quoi est-il si différent des autres, les Nadal ou Djokovic ?
Il est simple et sophistiqué à la fois. Federer a une intelligence émotionnelle qui n’est pas souvent la première qualité des grands athlètes. Il s’adapte remarquablement à toutes les situations et il a su évoluer tout au long de sa carrière. Entre le jeune Federer et celui du sommet, il y a un fossé. C’est impressionnant ! En fait, je pense que Federer a fait toute sa carrière en jouant contre sa nature. Il est devenu zen sur le court alors qu’à ces débuts, et même dans la vie, il ne l’était pas. En fait, c’est un garçon fluide, tant dans sa façon de se déplacer sur le court que dans sa manière d’être.
Ce qui est étonnant avec Federer, c’est qu’il n’a pas explosé tout de suite au plus haut niveau. Son apprentissage a été long.
Il n’était en effet pas du tout sûr au début qu’il devienne numéro un mondial. Beaucoup de doutes subsistaient à son sujet. Nombre d’observateurs l’imaginaient devenir un joueur du top 20 ou du top 10. Pas numéro un. Il avait beaucoup de problèmes à gérer ses émotions. Un handicap pour aller plus haut. Entre son titre chez les juniors à Wimbledon et son titre sur la pelouse du centre court chez les grands, cinq années se sont déroulées.
Qu’est-ce qui a fait qu’il y est enfin arrivé ?
Il a énormément travaillé sur son mental, mais je crois qu’il y a une chose essentielle dans son évolution, c’est la mort, en 2002, de son coach des débuts, l’Australien Peter Carter, qui était comme son deuxième père. Ce décès, il l’a conjuré en maximisant enfin tous les talents que l’on voyait en lui. Sans la mort de Peter Carter, pas sûr que Roger serait devenu le grand champion qu’il est. Ce malheur a été le moteur émotionnel qui lui manquait.
Le fait d’avoir sur sa route un joueur comme Rafael Nadal explique-t-il aussi le palmarès et la longévité de Roger Federer ?
La rivalité avec Nadal lui a apporté un supplément d’âme. Il a été pendant cinq à six ans le roi incontesté du classement ATP, mais la présence de l’Espagnol, que ce soit sur la terre battue mais aussi sur les surfaces en dur, l’a obligé à ne pas lâcher prise et à continuer. Pourtant, au-delà de cela, il y a aussi cet amour du jeu qui ne l’a jamais quitté.
Justement, finissons par le jeu. Qu’est-ce que Roger Federer a apporté au tennis du XXIe siècle en dehors de ses multiples titres ?
Il a amené ce qu’on nomme chez nous le « plus one », c’est-à-dire le deuxième coup. Là où les joueurs avaient leur propre filière, c’est-à-dire effectuaient service volée ou jouaient fond de court, Roger, grâce à son coup droit, a réussi à maximiser des attaques en deuxième phase. C’est-à-dire : un service, un retour puis une attaque gagnante la plupart du temps.
Roger Federertennisroger federer France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Ukraine "a son propre rêve" pour le match de barrage contre l'Écosse
Publié le : 01/06/2022 - 14:28
FRANCE 24
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L'Ukraine joue bien plus qu'une demi-finale de barrage pour la Coupe du monde contre l'Écosse, mercredi, à Glasgow. La sélection nationale va défendre la fierté d'un pays attaqué par la Russie et tenter d'apporter un peu de réconfort à une population martyrisée par la guerre. Une rencontre très difficile à préparer pour les joueurs et l'encadrement de la "Zbirna", dont le dernier match officiel remonte au mois de novembre.
Lorsque la Russie a envahi son pays, le sélectionneur de l'Ukraine Oleksandr Petrakov a essayé de s'enrôler dans les rangs des forces armées ukrainiennes. Mais sa demande a été refusée, les autorités lui ayant dit qu'il serait plus utile dans son rôle de sélectionneur en qualifiant l'Ukraine pour la Coupe du monde.
Oleksandr Zinchenko, joueur de Manchester City, a lui aussi confié avoir envisagé de rejoindre l'armée ukrainienne pour défendre son pays. Mais il sera bien sur la pelouse face à l'Écosse, mercredi 1er juin, pour aider l'Ukraine à franchir une nouvelle étape dans la processus de qualification pour le Mondial-2022.
"C'est impossible de décrire ce que nous ressentons. Ce qui se passe dans notre pays est inacceptable. Nous devons arrêter cette agression, tous ensemble. L'Ukraine est un pays de liberté, je n'abandonnerai jamais", a déclaré Oleksandr Zinchenko.
Zinchenko a fait le voyage en Slovénie pour préparer ces barrages, et les joueurs de clubs ukrainiens ont été autorisés à quitter le pays. Il était accompagné d'autres joueurs expatriés comme Andriy Yarmolenko (West Ham) et Roman Yaremchuk (Benfica).
"Tous les Ukrainiens ne souhaitent qu'une seule chose, que cette guerre s'arrête", a ajouté le milieu de terrain. "L'équipe d'Ukraine aussi a son propre rêve, aller à la Coupe du monde. Elle veut donner des émotions incroyables aux Ukrainiens parce qu'ils le méritent en ce moment", a ajouté Zinchenko en terminant, très ému, sa conférence de presse.
Oublier la guerre pendant 90 ou 120 minutes
Le match opposant l'Écosse et l'Ukraine à Glasgow devait initialement avoir lieu en mars mais avait été repoussé après le début du conflit. Le vainqueur de la rencontre affrontera le Pays de Galles à Cardiff, le 5 juin, pour décrocher un billet pour la Coupe du Monde organisée au Qatar en fin d'année et rallier le groupe B avec l'Angleterre, les États-Unis et l'Iran.
"C'est crucial de rester concentré" sur le football et d'essayer d'oublier la guerre pendant 90 ou 120 minutes, a expliqué Oleksandr Petrakov au quotidien slovène Delo, la "Zbirna" s'étant préparée à Brdo pri kranju, à quelque 20 km au nord de la capitale Ljubljana.
"Pendant les entraînements, l'usage des téléphones portables est strictement interdit", a ajouté le coach qui a succédé l'été dernier à Andryi Shevchenko. Les joueurs, a-t-il reconnu, "pourraient être emportés très rapidement", car "leurs pensées sont toujours entraînées ailleurs et il faut les calmer encore et encore, leurs familles sont en Ukraine, leurs amis sur le champ de bataille".
Un match compliqué pour l'Écosse
L'ombre de la guerre planera inévitablement sur cette rencontre. "C'est le match le plus important de notre histoire", assure à l'AFP Iryna Koziupa, journaliste pour le site sportif tribuna.com, qui couvre l'équipe nationale. "Il ne s'agit même plus de football mais d'espoir pour tous les gens en Ukraine. Ce sera un signe que la guerre ne nous brise pas", ajoute-t-elle, expliquant qu'elle va couvrir le match "depuis chez moi, devant mon ordinateur".
"Seul un petit groupe de journalistes a suivi l'équipe en Slovénie, puis en Écosse", explique à l'AFP l'habituel interprète de la sélection, Andriy Bidnyk, mais qui "ne travaille pas pour les journalistes, cette fois". Il est resté chez lui, à Dnipro, ville "encore sûre actuellement, heureusement", précise-t-il. "Ce match contre l'Écosse offre un peu d'air frais, au moins pour un moment", note Andriy Bidnyk. "C'est une chance de gagner une autre bataille, pacifique, celle-là."
Dans ce contexte si particulier, l'Écosse n'a pas le beau rôle, pour tout ce que représenterait une victoire de l'Ukraine, symboliquement. "Nous leur avons donné tout le temps dont ils avaient besoin" (le match avait été reporté, NDLR)", a expliqué le capitaine écossais Andy Robertson à la BBC. "Nous les avons aidés autant que nous le pouvions, mais mercredi soir, nous devons être prêts à nous battre pour nos rêves".
Une qualification finale de l'Ukraine serait une belle histoire, mais "le symbole, c'est la solidarité dont nous avons fait preuve", a expliqué à l'AFP le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin. "Mais sur le terrain, chaque équipe doit jouer. Je suis sûr que l'Écosse jouera comme si de rien était, ce qui est la bonne chose à faire".
Avec AFP
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Guerre en Ukraine : la Fifa exclut la Russie de la Coupe du monde de football
ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
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Rugby. Le Stade Rochelais, l’Europe, l’Europe, l’Europe !
ActuLes Maritimes n’ont cette fois pas raté leur rendez-vous en finale de la Coupe d’Europe à Marseille. Ils se sont imposés face à la province du Leinster (24-21).
Après un double échec en finale de Coupe d’Europe (22-17) et Top 14 (18-8) face à Toulouse l’an passé, le Stade Rochelais, l’un des plus vieux clubs de l’Ovalie française, a gagné samedi son premier titre majeur en battant les Irlandais du Leinster (24-21) en finale de Coupe d’Europe. « C’est énorme, je n’ai même pas les mots », a lâché à l’issue de la rencontre le troisième ligne rochelais et international Grégory Alldritt.
Énorme, comme ces dix dernières minutes à couper le souffle. Les avants rochelais ont pilonné la ligne d’en-but irlandaise vague après vague, coup de casque après coup de casque pour faire plier le Leinster qui pensait pourtant avoir fait le plus dur. Finalement, le demi de mêlée Arthur Retière à la 79e minute, dans un trou de souris, trouvait l’ouverture pour aplatir. Mais rien n’était encore sûr. L’arbitre anglais Wayne Barnes prenait un malin plaisir à vouloir revoir les images « au cas où ». Insoutenable attente pour le XV rochelais, qui retenait sa respiration, imaginant encore une fois passer à presque rien de ce Graal qui lui échappe depuis trop longtemps. La malédiction allait-elle enfin tourner le dos aux Marines, eux qui avaient déjà trébuché si souvent sur la dernière marche – Challenge européen 2019, Top 14 et Champions Cup 2021 ?
Un match qui semblait plié d’avance
Oui, cette fois-ci était la bonne ! L’essai était accordé. Ihaia West, l’ouvreur et buteur néo-zélandais, impeccable – trois transformations (11e, 61e, 79e), 1 pénalité (41e) – délivrait son équipe et le public du stade Vélodrome totalement acquis à la cause des joueurs dirigés Ronan O’Gara. Et pourtant, on leur avait promis l’enfer face à l’armada de la province du Leinster. Les coéquipiers de Johnny Sexton, une horde d’internationaux irlandais, faisaient figure de grands favoris. Quatre étoiles sur le maillot – quatre sacres de champions d’Europe – et une domination indiscutable de cette Champions Cup 2022, au point de laminer le Stade Toulousain en demi-finale, le match semblait plié d’avance pour les bookmakers.
une solidarité sans faille
C’était pourtant compter sans l’appétit des Rochelais, qui s’est transformé samedi en une solidarité jamais mise en défaut durant 80 minutes. Pour contrer la machine si bien huilée des Irlandais, les Maritimes ont livré un match dantesque grâce à leurs avants qui ont su garder au chaud ce maudit ballon aux rebonds parfois capricieux. 61 % de possession, ce n’est pas rien ! « Ce match, on le gagne devant », a expliqué Arthur Retière. Ce match, ils l’ont aussi gagné en n’hésitant pas à jouer tous les coups. Avec trois essais à zéro – Raymond Rhule (10e), Pierre Bourgarit (61e) et Retière (79e) –, La Rochelle n’a finalement eu à subir que la patte de Sexton et ses six pénalités (4e, 8e, 22e, 40e, 47e, 52e) et celle de Byrne (64e). Romain Sazy, joueur emblématique des Maritimes, pouvait enfin se lâcher : « Maintenant, on est champions d’Europe. C’est énorme pour le club, pour sa progression. Il fallait passer par ce moment-là. On a conjuré le sort. » Enfin ! É. S.
France24 - Monde
Dr. Martens fait des enjambées en bourse après un bond des bénéfices
Publié le : 01/06/2022 - 14:24
Londres (AFP) – L'action de la célèbre marque de chaussures britannique Dr Martens bondissait à la bourse de Londres mercredi après la publication de résultats annuels quintuplés et de perspectives optimistes.
Le titre prenait 25% à 269,80 pence vers 10H00 GMT.
Le bénéfice après impôts est ressorti à 181,2 millions de livres et les ventes à 908,3 millions (+18%) pour l'exercice clôturé le 31 mars, tirées par l'Europe et l'Amérique - avec l'Asie toutefois en baisse - avec au total 14 millions de paires écoulées.
Le groupe anticipe une croissance du même ordre pour l'exercice en cours, avec une inflation de coûts qui sera reportée sur les prix de vente.
La célèbre chaussure orthopédique aux épaisses semelles caoutchoutées, utilisée à l'origine par les ouvriers de chantiers avant de devenir un accessoire de mode transgénérationnel, a ouvert 24 magasins lors de l'exercice passé et prévoit d'accélérer les ouvertures pour celui en cours, notamment aux Etats-Unis.
Dr. Martens (prononcer Doc Martens, ndlr), marque fondée en 1960 et indissociable du mouvement punk, met l'accent désormais sur la vente directe auprès des consommateurs notamment en ligne, afin de moins dépendre des revendeurs qui représentent encore la majorité des résultats.
Les ventes en ligne sont ainsi attendues en forte augmentation (+40% au moins).
La marque "résonne encore chez les gens et la loyauté des clients pourrait être une bénédiction à l'heure où les ménages serrent les cordons de leur bourse", remarque Russ Mould, analyste d'AJ Bell.
Dans l'environnement de forte inflation et de pressions sur le budget des consommateurs, "il est impressionnant de voir des entreprises comme Dr. Martens accélérer leurs plans de croissance, même s'il faut noter" que le titre reste sous son niveau d'introduction en Bourse, ajoute-t-il.
L'action avait été lancée en Bourse à 370 pence en janvier 2021.
L'entreprise a son siège dans le centre de l'Angleterre, sur le site de l'usine originelle, mais la majorité de la production provient désormais d'Asie.
© 2022 AFP
L'Humanité
Football. Selma Bacha, la patronne
ChroniqueMejdaline MhiriAnnoncées comme outsiders, elles ont démontré qui étaient les patronnes. Après leur élimination en quart de finale de la Ligue des champions la saison dernière face au PSG, les footballeuses de l’Olympique Lyonnais ont ramené la coupe dans le Rhône samedi 21 mai. À Turin, les coéquipières de la capitaine Wendie Renard ont dominé les Barcelonaises de la tête et des épaules (3-1). En marquant dès la 6e minute, les protégées de Sonia Bompastor ont refroidi d’entrée les tenantes du titre. Et quel but ! S’arrachant sur un duel, Amandine Henry décochait à 30 mètres une frappe surpuissante qui filait nettoyer la lucarne adverse. Un bijou.
Un premier coup dur pour les Espagnoles qui évoluaient pourtant devant un public acquis à leur cause. La tête d’Hegerberg (23e) et le but de Macario (33e) scellèrent l’issue de la rencontre, même si Putellas, ballon d’or 2021, tentait d’inverser le cours du jeu (41e).
Avec ce huitième sacre en dix finales disputées, les Fenottes sont remontées sur le toit de l’Europe. Au sein du collectif, la performance de Selma Bacha, latérale gauche de 21 ans, fut remarquable. Sur le deuxième but, sur un centre parfaitement déposé pour Hegerberg, elle délivrait sa neuvième passe décisive cette saison en Ligue des champions. La meilleure dans ce rôle-là, toutes équipes confondues.
Selma Bacha, nommée dans le onze majeur, a également été désignée meilleure jeune par l’UEFA en Ligue des champions. Omniprésente, surdouée, tranchante. Jean-Michel Aulas, président de l’OL, ne s’y est d’ailleurs pas trompé en lui faisant resigner un contrat l’engageant jusqu’en 2025. Pur produit maison depuis ses 8 ans, la Rhodanienne remportait à 17 ans sa première coupe aux grandes oreilles comme titulaire avec son club de cœur.
Volubile, joyeuse, elle détonnait dans le documentaire les Joueuses, pas là pour danser, réalisé par Stéphanie Gillard. On l’y voyait évoluer au contact de sportives à la longue carrière, les yeux plein d’envie, de respect, avec une pointe d’impertinence aussi, comme face à Amel Majri. « Quand je suis arrivée dans l’équipe, Selma n’arrêtait pas de la ramener. Elle avait fini par se faire casser par Sarah Bouhaddi. Tout le monde l’aime bien mais elle se fait aussi remettre à sa place et grandit dans ce groupe, glisse Stéphanie Gillard. Son sourire est incroyable sur les célébrations de but, et comme dit Wendie : “Ça donne l’ impression que c’ est à chaque fois la première fois.” »
Ses performances lui ont valu d’être appelée par Corinne Diacre sous le maillot bleu à cinq reprises depuis fin 2021. Parions qu’elle sera dans le groupe annoncé aujourd’hui à 13 heures sur TF1 pour disputer l’Euro en juillet en Angleterre.
La chronique sportive de Mejdaline Mhirifootball féminin France24 - Monde
Législatives : le casse-tête du vote par Internet pour les Français de l’étranger
Publié le : 31/05/2022 - 19:14
Bahar MAKOOI
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Le vote en ligne pour les électeurs français de l'étranger a connu plusieurs bugs depuis son ouverture le 27 mai. D'après le Quai d'Orsay, le scrutin par Internet fonctionne de nouveau. Mais critiques et incompréhensions s'accumulent. Ces difficultés, ainsi que les risques de sécurité, font qu'une mise en œuvre à plus grande échelle est encore loin d'être envisageable.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Permettre aux Français de voter à distance. C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron il y a cinq ans visant à "moderniser l’image de la politique". Pour la deuxième fois en France, quelque 1,6 million d’électeurs français de l’étranger inscrits sur les listes électorales consulaires ont la possibilité de voter en ligne pour les législatives. Pour le premier tour, la procédure de vote en ligne a ouvert vendredi 27 mai et s’achève le 1er juin (à 12 h, heure de Paris). Mais des ratés techniques sont d’ores et déjà venus entacher ce test grandeur nature.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux électeurs racontent qu’ils ne sont pas parvenus à finaliser leur démarche et font part de leur colère. Ils ne reçoivent pas le code de validation envoyé à leur adresse électronique et censé leur permettre de voter. "Ça fait quatre fois que j'essaie de voter en ligne pour les législatives de 2022 depuis le Canada", déplorait dans un tweet, dès l’ouverture du vote, Juliette Giannesini, une Française installée à Ottawa.
Ça fait 4 fois que j'essaie de voter en ligne pour #legislatives2022 depuis le #Canada.Impossible, système bloque à l'envoi du courriel de confirmation, "Si au bout de quelques minutes, vous n’avez toujours pas reçu votre code, déconnectez-vous et reconnectez-vous plus tard."
May 28, 2022D’autres ont décidé de laisser tomber. "Rien ne fonctionne, l'assistance du ministère ne m'est d'aucune aide et, visiblement, je suis loin d'être le seul", a relaté mardi Paul Gogo, journaliste basé à Moscou.
Je lâche l'affaire pour le vote en ligne des élections législatives. Rien ne fonctionne, l'assistance du ministère ne m'est d'aucune aide et visiblement je suis loin d'être le seul. Pas super normal, non?
May 31, 2022Un bug lié aux adresses Yahoo! et AOL
Conscient du problème, le Quai d’Orsay indique que "dès l’apparition de ces difficultés, les équipes du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et leurs prestataires ont travaillé sans relâche pour les corriger". Le problème concernait l’envoi des courriels de confirmation aux électeurs utilisant une adresse de messagerie Yahoo! ou AOL, a précisé le Quai d’Orsay. Une solution technique a semble-t-il été mise en œuvre ce mardi et le ministère affirme que le vote à distance fonctionne de nouveau.
"Seul le problème lié aux adresses Yahoo! et AOL a été réglé ce matin… mais il y a encore beaucoup de gens qui n’arrivent pas à voter par Internet. C’est difficilement admissible. Surtout qu’ils étaient censés avoir fait des tests sérieux au préalable", regrettait pourtant en fin de matinée le candidat de la majorité présidentielle dans la 7e circonscription des Français de l’étranger depuis Cracovie en Pologne. Deux tests d’envergure ont en effet été organisés ces derniers mois, selon Franceinfo.
Seul le problème lié aux adresses Yahoo et AOL a été réglé ce matin… mais il y a encore beaucoup de gens qui n’arrivent pas à voter par internet. C’est difficilement admissible en effet. Surtout qu’ils étaient sensés avoir fait des tests sérieux au préalable…
May 31, 2022Le vote numérique à distance était très attendu par ces Français de l’étranger, à l’instar de ceux vivant aux États-Unis et en Australie notamment, qui pour certains doivent faire jusqu'à cinq heures de route, voire prendre l’avion, pour glisser leur bulletin dans l’urne d'une ambassade ou d'un consulat. "Nos électeurs le réclamaient depuis longtemps, y compris pour la présidentielle", confie un membre de l’équipe d’un député des Français de l’étranger, "surpris" que les tests n’aient pas permis de détecter ce bug et jugeant le dispositif "expérimental".
Un raté qui risque de laisser des traces. "La confiance est un élément essentiel dans l’organisation d’une élection. Pour que ce type de dispositif soit généralisé, il faudrait qu’il y ait zéro défaut et aucune faille de sécurité qui pourrait entacher la sincérité globale du scrutin", rappelle Thierry Vedel, chercheur au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po.
Seule l'Estonie vote en ligne pour tous ses scrutins
Le vote en ligne avait déjà été testé pour les élections législatives de 2012. Mais pas lors du scrutin suivant en 2017, en raison de craintes d’éventuelles cyberattaques après les ingérences russes dans la présidentielle américaine. "Les difficultés de connexion rencontrées sont un moindre défaut par rapport aux doutes qu'on peut avoir sur la sécurisation absolue du dispositif", souligne Thierry Vedel, qui estime que le climat actuel n’est pas propice à l’installation d’un système de vote par voie numérique à l’étranger. "Dans le cas des Français de l'étranger, les pouvoirs publics font un arbitrage entre les avantages qu'apporte le vote par Internet en termes d'accès au scrutin et les risques, qu'on espère limités, en termes d'intégrité du processus."
Les États-Unis, qui avaient envisagé un temps de généraliser la possibilité de recourir au vote en ligne, ont freiné le processus après avoir pris la mesure des risques de piratage. En 2020, seuls les militaires, les expatriés ou les habitants de petites circonscriptions isolées ont pu voter par Internet pour élire leur président. Jusqu’ici, l’Estonie est le seul pays européen à avoir opté pour le vote en ligne pour l’ensemble de ses élections, et ce, grâce à l’adoption massive de la carte d’identité électronique à puce et biométrique.
Une menace pour le secret du vote
En France, "on ne l’applique pas pour la présidentielle car s’il y a un problème, on devrait théoriquement annuler l’ensemble du scrutin", explique Thierry Vedel. Dans le cas des élections législatives pour les Français de l’étranger, les risques sont plus "limités". "En cas d’anomalie détectée, il y a la possibilité d’annuler le résultat de l’élection dans une circonscription et d’organiser un nouveau vote. Cela arrive d’ailleurs couramment en cas de fraude ou d’infraction au code électoral."
En outre, pour ce chercheur, le scrutin en ligne questionne le secret du vote. "Si vous votez par Internet, rien ne garantit que vous n’effectuiez pas l’opération devant une tierce personne qui regarde l'écran et sait pour qui vous votez. Il y a de quoi être inquiet car cela peut ouvrir la voie à des pressions ou de la corruption."
L'égalité devant le vote n'étant pas respectée, il pourrait être invalidé ? @Conseil_constit @francediplo_ES#5ecircoFE @StephaneVojetta @manuelvalls https://t.co/xpHHV9tUq6
May 28, 2022Pour le moment, les griefs se concentrent surtout sur l'impossibilité de voter quatre jours durant pour les électeurs disposant d'une adresse Yahoo! ou AOL. Plusieurs candidats dans les circonscriptions de l'étranger confiaient même à Franceinfo "envisager de saisir la justice" pour demander un délai supplémentaire, voire un nouveau scrutin si le vote en ligne n'était pas "rapidement rendu totalement fonctionnel".
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
LREM à l’Assemblée (1/2)
Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille
New York Times - World
Canada Decriminalizes Opioids and Other Drugs in British Columbia
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With opioid deaths skyrocketing in the western province, Canada has temporarily decriminalized the substance and three others for personal use.
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By Vjosa Isai and Catherine Porter
Facing soaring levels of opioid deaths since the pandemic began in 2020, the Canadian government announced Tuesday that it would temporarily decriminalize the possession of small amounts of illegal drugs, including cocaine and methamphetamines, in the western province of British Columbia that has been ground zero for the country’s overdoses.
The exemption, announced by the country’s drug regulator on Tuesday, comes four years after the country legalized the possession and consumption of recreational marijuana and puts Canada among a small group of countries worldwide that have taken steps to decriminalize illicit drugs.
The announcement was applauded by families of deceased opioid users and by peer support workers, and was supported by police associations and British Columbia’s chief coroner, but many harm reduction activists demanded that the government go further by expanding the exemption across the country and increasing the threshold to include larger quantities.
British Columbia declared drug-related deaths a public health emergency in 2016. Since the pandemic, rates of opioid use in the western province flared to alarming levels, with a record 2,224 deaths in 2021, compared to 1,767 in 2020, and one of the highest per capita rates in North America.
“For too many years, the ideological opposition to harm reduction has cost lives,” said Dr. Carolyn Bennett, the federal minister of mental health and addictions, at a news conference on Tuesday.
“Today is a very important day and it is hard to believe that we actually got here,” said Dr. Bonnie Henry, British Columbia’s provincial health officer, adding that when her report calling for the decriminalization of people who use drugs was published in 2018, “there was not a lot of support for it, at any level.”
British Columbia has been a leader in Canada’s harm reduction movement. It opened the first supervised injection site in North America in 2003 in Vancouver, over a decade after it launched the province’s first needle exchange program.
The police in Vancouver already tend to not charge drug users for personal possession in what’s known locally as a “Vancouver bubble,” said Mark Haden, an expert in drug policy and an adjunct professor at the University of British Columbia. “The message is, we are starting to see this as a health problem, not a criminal justice problem,” he said.
The exemption will allow drug users to carry up to 2.5 grams total of four listed substances for personal use — opioids, cocaine, methamphetamines, and MDMA, also known as Ecstasy or Molly.
People over 18 found carrying these drugs, at the prescribed amounts and for their personal use, will not be charged, arrested, or have their drugs seized by the police. Instead, interactions with officers will be used as an opportunity to, if the person wishes, be referred to local health and social services.
The exemption will go into effect on Jan. 31, 2023, and will expire after three years. Even so, it will not apply in certain settings, including airports, schools, child care centers, aboard Coast Guard vessels or helicopters, or for military members.
Decriminalization will allow police to focus on organized crime and drug traffickers, instead of individual users, said Sheila Malcolmson, the provincial minister of mental health and addictions. “We will take this year ahead to ready our justice and health systems,” she added.
“It’s a step in the right direction,” said Guy Felicella, a peer clinical adviser at the B.C. Centre on Substance Use in Vancouver, who, starting at 16, spent decades in and out of jail for drug-related crimes. “Arresting me and incarcerating me for all those years for using drugs never stopped me once from using drugs — even when I went to prison. It didn’t do anything except create stigma and discrimination, shame.”
“It’s unfortunate that it’s just in British Columbia,’’ he added, “and that it’s not right across Canada.”
While calling the move “historic” and “progress,” Leslie McBain criticized the 2.5 grams threshold as “too small for people who are dependent.”
To follow the law, people addicted to opioids and other illicit drugs would have to return to their dealers more regularly, “increasing their chance of getting toxic drugs and being in that dangerous market,” said Ms. McBain, who co-founded the advocacy and support network Moms Stop the Harm in 2016, two years after her son Jordan died from a drug-induced heart attack.
“The organization that is supplying the drugs, that is an illegal crime organization,” said Ms. McBain. “Any time a person has to interact in that dangerous milieu, they are taking a chance.”
Not everyone in Canada celebrated the decision. Chuck Doucette, the president of the Drug Prevention Network of Canada, based in Delta, British Columbia, called the government’s announcement a “cop out.” He said people should be given help with the “issues that led them to use drugs in the first place” and “the help they need to get clean and sober.”
“I think making drug use easier for them is kind of like palliative care,” said Mr. Doucette, who spent 35 years working for the Royal Canadian Mounted Police before retiring, most of which he spent in drug enforcement. “It’s just condemning them to a slow death because of drugs, whereas if you get them off drugs, get them a life back, they can enjoy life.”
The city of Vancouver had also previously applied for an exemption, which is still under review with Health Canada, in March 2021. If approved, the city’s exemption would apply to all amphetamines. Dr. Bennett, the federal minister, said British Columbia’s successful application could provide an example for other municipalities moving to decriminalize drugs for personal possession, including Toronto, which has formally applied. Montreal and Edmonton are considering it.
The approval of any additional applications will depend on the level of drug overdose in the area and other factors, such as whether decriminalization will divert people there from the criminal justice system and “augment” health services, said Dr. Bennett, the federal mental health and addictions minister.
British Columbia has one of the highest per capita rates of drug death across North America, at 42.8 deaths per 100,000 people in 2021, according to provincial data.
In the U.S., the 10 states with the highest level of drug overdose, have rates ranging between 39.1 deaths per 100,000 in Connecticut, to 81.4 deaths per 100,000 in West Virginia, according to the latest mortality data, for 2020, by the Centers for Disease Control.
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France24 - World
Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian
Issued on: 30/05/2022 - 19:39
David GORMEZANO
One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills.
In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.
All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.”
Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector.
‘I started taking classes after the invasion’
Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.
Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian.
Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.
Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.”
‘It’s not just about learning grammar’
Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades.
Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”
The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s.
The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”
‘The Russian language is not guilty’
The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.
“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.”
For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.”
This article was translated from the original in French.
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ON THE GROUND
War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions
AS IT HAPPENED
Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas
AS IT HAPPENED
French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine
L'Humanité
General Electric attaqué en justice
Actuescroqueries Des organisations syndicales de la multinationale américaine ont saisi le Parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale.
Cyprien BogandaAprès des années de mise en garde non suivie d’effet, les syndicats de General Electric (GE) ont décidé de sortir l’artillerie lourde. La CFE-CGC et SUD industrie, représentés par le cabinet de l’ancienne juge Eva Joly, viennent de saisir le Parquet national financier pour blanchiment de fraude fiscale, faux et usage de faux, et recel. La multinationale américaine, qui a racheté une partie d’Alstom en 2014, est accusée d’avoir creusé artificiellement les caisses de l’entité basée à Belfort et d’avoir jonglé avec la localisation de ses bénéfices pour échapper au fisc français. « Depuis 2015, l’entité belfortaine a été mise en déficit artificiel, assure Philippe Petitcolin, de la CFE-CGC, au cours d’une conférence de presse. Il s’agissait de justifier la modération des salaires, la baisse des investissements dans l’outil productif, des plans sociaux, etc. Je rappelle qu’en 2019, l’entreprise voulait supprimer 792 emplois ici et délocaliser des lignes de production en Hongrie. Ce n’est qu’au prix d’une lutte sociale acharnée que nous avons réussi à sauver 300 postes. »
Pas un euro d’impôt versé
Depuis son arrivée en France, explique le syndicaliste, GE n’a pas versé un euro d’impôt sur les sociétés. Des informations ont déjà paru dans la presse sur le mécanisme qui aurait été utilisé par la multinationale pour échapper au fisc (lire notre édition du 31 mai), mais Eva Joly donne des détails supplémentaires. « Entre 2016 et 2019, nous avons constaté la minoration artificielle de l’assiette fiscale pour un montant de 555 millions d’euros, indique-t-elle. Cela s’est fait par le biais de prix de transfert, dont les règles n’ont pas été respectées. » Les « prix de transfert » sont très utilisés par les multinationales pour jongler avec la localisation de leurs profits et réduire ainsi leur taux d’imposition. Ce sont les prix auxquels les filiales d’une multinationale s’échangent des biens matériels (marchandises) ou immatériels (brevets…). Ces prix sont fixés librement par les grands groupes. Exemple théorique : la filiale A vend à très bas prix une marchandise (comme un ordinateur) à une filiale B située dans un paradis fiscal. La filiale B revend cet ordinateur avec une marge très élevée, non imposée, à la filiale C, située dans le pays de consommation.
Dans le cas de GE, le groupe aurait facturé à sa filiale française notamment des redevances pour des brevets pourtant tombés dans le domaine public… Au total, 309 millions d’euros auraient été encaissés par une filiale localisée en Suisse, où les taux d’imposition sont beaucoup plus faibles qu’en France. Tous les montants évoqués par Eva Joly ne représentent probablement qu’une petite partie des flux envolés : « Il ne s’agit au final que de l’étude de trois contrats concernant l’entité de Belfort. À l’échelle de la France, les sommes en jeu sont sûrement considérables, au-delà du milliard d’euros », estiment les syndicats.
Contactée par l’Humanité, la direction de GE assure respecter « les règles fiscales des pays dans lesquels l’entreprise opère ».
general electricfraude fiscale France24 - World
No, these photos aren’t proof that Vladimir Putin is planting actors during official visits
Issued on: 30/05/2022 - 17:21Modified: 31/05/2022 - 14:29
Lots of people online have been circulating two photos of Russian President Vladimir Putin since May 26, claiming that they provide proof that, during official visits, the Russian president isn’t meeting and greeting fishermen and injured soldiers but actors or even government agents playing those roles. But these claims are not substantiated. We took a closer look.
If you only have a minute
- Since May 26, Twitter accounts opposed to the Kremlin have been circulating two photos of Russian President Vladimir Putin on official visits. In one, he meets with injured soldiers, in the other, with fishermen. However, these posts claim that these photos offer proof that the people in the photos aren’t civilians, but rather actors or government agents. These images have since garnered 50,000 likes.
- However, these claims don’t hold water. We dug into the images and discovered the identities of the people featured – and there is no sign that they are actors or agents.
The fact-check, in detail
"When he meets with 'ordinary Russians', they are always represented by trusted actors," says one Tweet. “Bodyguards routinely act as workers/public," claims another. “Putin met with a wounded soldier who, by a strange coincidence, was also a factory worker he previously met,” reads a third. Since May 26, a number of Twitter accounts opposed to Vladimir Putin have been circulating two photos showing the Russian president meeting civilians during official visits.
These Twitter accounts claim to have identified the exact same people in photos of other past official visits to different locations. They say this is proof that the people are actually actors or even Putin’s bodyguards, helping the president to stage official visits.
An injured soldier that Putin already met back in 2017?
The first photo was supposedly taken when Putin visited a hospital in Moscow to meet soldiers injured in the war in Ukraine. Several Twitter accounts claim that one of the soldiers in this photo is the same person who appeared in a 2017 photo taken during another one of the Russian president’s official visits. These accounts claim that the injured soldier is an actor, a bodyguard or even an FSB (Russian Federal Security Service) agent.
To verify these claims, we ran these two images through a reverse image search (click here to find out how). The first photo was indeed taken when the Russian president visited a hospital in Moscow on May 25, 2022. This video, published the same day by British tabloid The Sun, features another angle of the face of the injured soldier.
From this angle, the face of the injured soldier doesn’t look anything like the person who Putin met back in 2017. For example, their hair and the shape of their eyebrows are very different.
Thanks to our reverse image search, we found the original image of the meeting between Putin and the person suspected to be an actor who also played the role of the injured soldier. The photo was published on November 9, 2017 on the Kremlin’s official site. On that day, the Russian president had met workers at Factory 4K3, which manufactures industrial compressors and is located in the Chelyabinsk region.
A video of this meeting was posted on the same site. In the video, the man asks Putin a question and says that his name is Ravil Dautov (or "Равиль Даутов" in the Cyrillic alphabet).
On Factory 4K3’s website, we found another video featuring Ravil Dautov. In this video, published March 17, 2020, three years after Putin’s visit, Dautov is introduced as “assembly line manager”.
This makes it pretty certain that Dautov is indeed a worker at this factory in Tcheliabinsk and not a bodyguard or actor who then went on to play the role of the injured soldier.
Government agents disguised as fishermen?
Several Tweets, similar to this first example, claim that Putin met on several occasions with “fake fishermen”, who were actually government agents.
To look into this second allegation, we carried out another reverse image search, which helped us find the origin of these two photos.
The photo on the left was published on September 10 on the Kremlin’s website. The image shows Putin and former president Dmitri Medvedev’s visit to meet fishermen in the Novgorod region.
The second image also appears on the Kremlin’s website. It’s from January 7, 2017. It shows some people who also appeared in the photo taken in September 2016. But contrary to the claims made on Twitter, the people in the photo are unlikely to be government agents.
The Kremlin site says that the second photo was taken during Christmas mass in the Novgorod Cathedral and that, during that event, Putin again with fishermen from the region who he had first met in 2016. This explains why the men would appear in both photos.
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However, our reverse image search also pulled up an article from January 10 by the NGO Global Voices. This article talks about the two images, explaining that the Kremlin claimed that the two meetings were chance encounters between Putin and the Novgorod fishermen.
However, the article says that, in reality, the event was planned in advance so that Putin would meet “local sympathisers”, like Larisa Sergukhina, who is both an entrepreneur in the fishing industry and a pro-Putin activist.
So even though there is no evidence that Sergukhina was a government agent, her meeting with the president was organised for political aims.
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EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
Issued on: 31/05/2022 - 00:03
NEWS WIRES
EU leaders on Monday backed a ban on most Russian oil imports, after a compromise deal with Hungary to punish Moscow for the war in Ukraine.
The 27-nation bloc has spent weeks haggling over a proposed total embargo on Russian oil but came up against stubborn resistance from Hungarian premier Viktor Orban.
EU leaders meeting in Brussels hatched a compromise deal to exempt deliveries by pipeline from the ban, after Budapest warned halting supplies would wreck its economy.
"Agreement to ban export of Russian oil to the EU. This immediately covers more than two thirds of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine," European Council chief Charles Michel tweeted during the summit.
"Maximum pressure on Russia to end the war."
The head of the EU's executive, Ursula von der Leyen, said the move "will effectively cut around 90 percent of oil imports from Russia to the EU by the end of the year" as Germany and Poland had committed to renounce deliveries via a pipeline to their territory.
The wrangling over the sixth package of sanctions has rocked European unity in the face of the Kremlin's attack on Ukraine after five waves of unprecedented economic punishment on Russia.
Despite the gap in the embargo left by Hungary's opposition, the latest round of sanctions represents some of the most damaging measures taken by the EU so far.
Michel said the package also involved disconnecting Russia's biggest bank Sberbank from the global SWIFT system, banning three state broadcasters and blacklisting individuals blamed for war crimes.
(AFP)
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As it happened
Biden announces more artillery, radars for Ukraine's war against Russia
AS IT HAPPENED
UN again trying to evacuate Mariupol civilians, says Guterres
As it happened
Russia says it will open humanitarian corridors out of Mariupol plant
Valeurs Actuelles
Législatives : dans les Bouches-du-Rhône, Laurent Wauquiez vient soutenir les candidats de la « vraie droite »
Dans la tempête, après les trahisons et une campagne présidentielle catastrophique, il y a des visages qui rassurent. Comme celui de Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA). Ancien ministre et ex-président des LR, il est une voix qui porte encore parmi les adhérents parfois déboussolés par les multiples départs. Celui qui incarnait l’aile droite du parti s’est lancé dans un tour de soutien aux candidats de sa famille politique. Lundi 30 mai, il a fait étape dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille puis à Salon-de-Provence. Un département où la fédération est présidée par le sénateur Stéphane Le Rudulier, qui se félicite de cet appui : « C’est une figure qui compte pour les Marseillais, et l’ensemble des Bucco-Rhodaniens. C’est un coup de boost pour nos candidats, cela compte que des personnalités comme Laurent Wauquiez viennent s’investir aux législatives, alors qu’il n’est pas candidat mais président de région. »
Un soutien à Sarah Boualem-Aubert
Malgré son agenda chargé, ses réseaux aux quatre coins de la France, l’Auvergnat trouve un petit mot pour chaque élu, chaque candidat. À Marseille, il fait étape au Golf de la Salette (XIe arrondissement), sur la première circonscription où Sarah Boualem-Aubert succède au député sortant Julien Ravier, inéligible suite à l’affaire des procurations douteuses dans un Ehpad en 2020. Un territoire sociologiquement très ancré à droite, où ses chances sont réelles.
L’épouse du député de Vaucluse Julien Aubert y affrontera la candidate de la majorité présidentielle Sabrina Agresti-Roubache, productrice de cinéma et conseillère régionale, proche du couple Macron, qu’elle a affronté dans un débat houleux dans les locaux de la Provence quelques heures plus tôt. Laurent Wauquiez prononce un discours devant une centaine de sympathisants, entouré de la sénatrice locale Valérie Boyer, et des autres candidats marseillais comme Didier Réault, Patrick Pappalardo et Sabine Bernasconi.
L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy enchaîne, une heure plus tard, dans le centre-ville de Salon-de-Provence, devant la permanence du candidat David Ytier. Ce dernier, doctorant en droit public, vice-président de la Métropole et adjoint au maire de Salon, est un proche du maire de Cannes, David Lisnard. Il se lance sur la 8e circonscription, aux côtés de sa suppléante Sylvie Miceli-Houdais, maire de Rognac et affrontera le sortant Jean-Marc Zulesi (LREM), et son suppléant Philippe Véran, un entrepreneur très influent dans la ville. Pourtant, Salon-de-Provence, la ville la plus importante de la circonscription, reste un fief de droite et le candidat LR peut compter sur le soutien indéfectible du maire, Nicolas Isnard, présent ce soir-là. « Qu’est-ce que j’aimerais avoir un peu plus de Nicolas au milieu de tous ces maires d’extrême gauche que je me coltine en Auvergne-Rhône-Alpes ! », salue Laurent Wauquiez.
Élections locales, enjeux nationaux
Si l’ancien président du parti a choisi les circonscriptions de Sarah Boualem, 36 ans, et David Ytier, 31 ans, c’est pour mettre en avant la jeunesse, avec des profils prometteurs, sur des territoires gagnables. Du sang neuf apprécié dans un parti à l’électorat âgé, pour qui l’avenir pourrait s’éclaircir.
Malgré le traumatisme des 4,78 % de Valérie Pécresse au premier tour des présidentielles, la conjoncture semble se renverser. D’après plusieurs sondages locaux, les électeurs de droite tentés par Emmanuel Macron semblent se détourner d’un exécutif présidentiel qui multiplie les clins d’œil à l’extrême gauche. Après avoir nommé Élisabeth Borne à Matignon, « une femme de gauche », puis un « wokiste », Pape Ndiaye, à l’Éducation nationale, Emmanuel Macron est resté d’un silence assourdissant sur l’affaire du burkini dans les piscines municipales de Grenoble. Grâce à ce virage à gauche de la majorité, l’espace politique de LR se dégage à droite.
« Il vaut mieux cette clarification »
Sans les personnalités attirées par les sirènes du macronisme, dont Damien Abad est le dernier en date, restent ceux dont la ligne politique de droite est vierge de compromissions. « C’est important qu’il vienne nous soutenir, son positionnement fait écho à ce que je porte dans cette campagne, il parle de travail et d’identité, avec un bon équilibre de la droite », s’enthousiasme David Ytier, à propos de celui qui rappelle ses fondamentaux : sécurité, valeur travail, sérieux budgétaire, refus du communautarisme. Pour Laurent Wauquiez, « il vaut mieux cette clarification, on traînait des non-dits, des personnes qui n’étaient pas fiables. Il vaut mieux repartir d’un bon pied, sur des fondations propres et nettes ». Concernant les transfuges, « la quasi-totalité de ces gens-là sont dehors, je préfère repartir avec un noyau dur. Moi je ne varie pas, je suis convaincu que sur la durée ça paye, et que d’ici deux ans, tout ce qui s’est approché de près ou de loin de la Macronie subira de grosses difficultés », pari l’élu.
Pour espérer sauver le maximum de sièges de députés, les LR misent sur la fidélité à leurs idées, et leur implantation locale. Pour le maire de Salon-de-Provence, Nicolas Isnard : « La droite n’est pas morte, notre force c’est l’enracinement. Nous avons des candidats qui ont prouvé qu’ils étaient solides dans leur gestion, bien plus enracinés que leurs concurrents LREM, qui sont des candidats artificiels. Est-ce que cela va suffire à compenser un mouvement national qui nous est incontestablement défavorable ? C’est le pari que nous avons fait. »
L'Humanité
Brétigny-sur-Orge. « Le 12 juillet 2013, à 17 h 11, je suis devenu orphelin »
ActuJustice. Au procès de l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, l’audition des parties civiles a débuté ce mardi 31 mai. Les victimes, directes et indirectes, ont détaillé leur histoire à la barre et décrit un traumatisme toujours présent.
Marion d'AllardCe mardi, dans la salle d’audience n°3 du tribunal judiciaire d’Évry (Essonne), l’ambiance est pesante. Sur les bancs des parties civiles, les yeux sont rouges, les visages graves. Au 22e jour du procès de l’accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, l’analyse froide de l’infrastructure a laissé place aux récits poignants de ceux qui étaient à bord de l’Intercités Paris-Limoges et sur le quai de la gare le jour de l’accident. C’est au tour des victimes directes ou indirectes du déraillement de passer à la barre. « N’ayez pas peur des mots. Nous sommes là pour les entendre ! » leur lance d’emblée la présidente Cécile Louis-Loyant. Alors, les témoignages qui s’enchaînent – hachés de sanglots, d’hésitations, de longs silences – racontent ce 12 juillet 2013 où sept vies ont été perdues et des dizaines d’autres brisées.
Dominique Daufresne ne s’est pas déplacée, incapable de ressasser, encore, cette journée terrible. Son témoignage est lu à la barre par une autre victime. Ce vendredi de juillet, elle s’est assise à bord du train 3657 en provenance de Paris et à destination de Limoges. Voiture 2. Place 32. « À 17 h 10, tout a basculé. J’ai regardé mon voisin d’en face, je lui ai dit “que se passe-t-il, on décolle ?”, il m’a répondu “non, on déraille”. » Elle raconte le « bruit », le « chaos », « la montagne de ferraille ». Elle se souvient d’avoir pensé, recroquevillée sur son siège en recrachant la poussière des vitres : « Comment on se sort de ce merdier sans mourir ? » En face, une passagère est allongée. « J’étais persuadée qu’elle n’avait plus de jambes. » Depuis bientôt neuf ans, Dominique Daufresne, comme beaucoup d’autres victimes, n’a pas repris le train. « J’y travaille tous les jours. Il y a deux semaines, j’ai réussi à monter dans un train à l’arrêt. » Une victoire sur le traumatisme qui la poursuit encore.
Aucune des victimes n’a retrouvé « une vie normale »
À la barre ce mardi, Thierry Gomès, le président de l’association des familles de victimes, parle à titre personnel. Le 12 juillet 2013, « la voiture 6 du Paris-Limoges a balayé le quai de la gare, écrabouillant mes parents. À 17 h 11, je suis devenu orphelin ». Un silence. Puis l’Orléanais reprend : « Je les ai attendus à la gare de Limoges. Je m’accrochais à l’espoir qu’il ne leur soit rien arrivé. » Les heures passaient. « Le dimanche midi, LCI a affiché un bandeau sur lequel était écrit que deux octogénaires sont morts à Brétigny-sur-Orge », fauchés sur le quai.
Voiture 2, place 4, égrène Christine Mathon. Pendant des années, elle a vécu comme si rien ne s’était passé. Les douleurs physiques ? Elle les a mises sur le compte d’autre chose. « Un véritable déni. » Mais à l’approche du procès, tout est remonté. Les secousses, les bris de verre, sa tête qui cogne plusieurs fois contre une poutrelle en fer…
En voiture 3, Nathalie Montez s’est cramponnée à tout ce qu’elle trouvait pour résister aux secousses. « J’ai repris mes esprits debout, dans le wagon couché sur le quai. La dame à mes pieds hurlait. Il fallait sortir, on nous disait de ne pas regarder par terre… » Le bruit et la panique ont fini par laisser place au silence pesant de l’angoisse. « Je ne peux plus prendre le train et je suis une vraie plaie en voiture. J’imagine toujours le pire, je me mets à pleurer. » Les troubles du sommeil, le stress, les difficultés à se concentrer, à se souvenir, Nathalie Montez décrit l’après-Brétigny comme un parcours du combattant. Un an d’arrêt maladie, un an de mi-temps thérapeutique, les traitements…
Aucune des victimes de Brétigny n’a retrouvé « une vie normale ». Toutes décrivent l’anxiété, les thérapies, les traitements parfois, les échecs professionnels, les troubles personnels… À la barre ce mardi, la multitude des histoires singulières a révélé l’ampleur du traumatisme qui lie les victimes. Comme lorsque Philippe Gardes raconte son 12 juillet. « J’ai pris place dans l’avant-dernier wagon, celui qui est monté sur le quai. Au moment du déraillement, je ne pensais qu’à une chose : comment ce train va-t-il s’arrêter ? J’attendais le choc final, contre un mur ou contre un autre train », raconte-t-il les yeux plantés dans ceux de la présidente du tribunal. Lorsque sa voiture, finalement, s’immobilise, Philippe Gardes se souvient être l’un des premiers à sortir du train. « Je me suis assis sur le quai, poursuit-il. En m’asseyant, j’ai vu un corps sous le train. Il ne bougeait plus. Il était décédé. » Philippe Gardes, alors, marque une pause. Puis se retourne. Il regarde Thierry Gomès et articule, la voix lourde : « Je pense que c’était votre papa. »
brétigny-sur-orgeSNCFjustice France24 - World
Do sanctions work? EU bets on oil embargo while Moscow blocks grain exports
Issued on: 31/05/2022 - 20:47
François PICARD
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François PICARD
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It took one month of haggling for the European Union to agree on a Russian oil embargo that offers an exemption for holdout Hungary. How big or how small a caveat? After all, the EU is reducing dependency on Russian oil by 90 percent. In the long run, it's a further incentive to accelerate the continent's move away from fossil fuels.
In the immediate future, that will not stop Moscow's march on the Donbas, where it is flattening entire cities to achieve its aims. Will the West waver there too? The United States has announced it will not supply Ukraine with long-range weapons that can strike inside Russia. We ask about the timing of that announcement and the message it sends to the Kremlin.
Is it a calibrated response that strikes the right balance between defending against the invasion of sovereign states on NATO's doorstep and needlessly provoking a nuclear-armed Russia? Or a sign that with inflation spiralling at home, the West may start to experience Ukraine fatigue?
Produced by Charles Wente, Elise Marné and Guillaume Gougeon
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Exclusive: Embedded with the Karpatska Sich battalion in Ukraine's Donbas
AS IT HAPPENED
Russian forces now control 'most' of Severodonetsk, local governor says
EU agrees ban on 'more than two thirds' of Russian oil imports
BBC
SANS TITRE
Sarah Rainsford
BBC Eastern Europe Correspondent
Rashod Mahmood asks: Why is it that Ukraine can’t send any food out, yet it can accept deliveries of weapons and billions of pounds in aid?
It boils down to routes and logistics: military support enters Ukraine over land, not by sea, so it’s still able to get in although Russia is doing its best to stop it reaching where it’s needed.
There’ve been multiple missile strikes on the rail infrastructure and air raid sirens howl across Ukraine multiple times every day.
By the way, as Western pundits talk more about possible ‘endgames’ in all of this - with one eye on rising energy prices back home - it’s important to remember that Russia currently occupies way more land than the Donbas. It’s taken territory far along Ukraine’s south coast and is still fighting there, with big implications for Ukraine’s economy.
As for grain exports: firstly, Russia controls the sea routes; then, lots of Ukrainian grain was simply looted by Russia; some stores are located in occupied areas; and whilst there are efforts to export all this vital food via road and rail, it’s impossible to deliver the same capacity that way to global markets.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Philip Withers asks: Why has Nato not moved to protect the Black Sea port of Odesa, given that the Black Sea is international waters?
There are lots of complicated reasons
for this.
Firstly, Nato is not directly
involved in the conflict and wants to keep it that way.
Second, the Montreux Convention,
which regulates maritime access to the Black Sea, gives Turkey a say over which
non-Black Sea states are allowed to pass in and out through the Bosphorus.
Turkey has much closer
relations with Moscow than almost all other Nato members (with the exception of
Hungary) and wants to be seen as a mediator between Russia and Ukraine. Any
move to forcibly break Russia’s blockade of Odesa would inevitably be seen by
Moscow as a hostile move.
Britain and Lithuania
recently indicated that they wanted to see a “coalition of the willing” to
protect commercial shipping in and out of Odesa, in an effort to allow Ukraine
to export its badly needed agricultural products, especially grain, around the
world.
But plans have yet to take
shape. In the meantime a Danish decision to supply Ukraine with American-made
Harpoon missiles, combined with Ukraine’s own Neptune system (which was responsible for
sinking the Moskva, the flagship of Russia’s Black Sea fleet) mean that, for now,
Odesa is not likely to be attacked from the sea.
Steve Rosenberg
BBC Russia editor
Lois Barakat Ichelson says: In light of new EU oil
embargoes, which will be tougher by the end of the year, are the oligarchs organised, powerful and motivated enough to oust President Putin?
He goes on to ask whether there are any other groups or
forces in the country that could remove him.
Considering the highly secretive
nature of Kremlin politics, it’s only natural that there’s lots of rumour and
speculation about the man at the top; after all, it’s Putin who takes all key
decisions in the country.
So… is Vladimir Putin seriously ill? Are the knives
being sharpened ahead of a ‘palace coup’? Are the oligarchs plotting to
overthrow the president?
Much of this, I suspect, is wishful thinking on the
part of President Putin’s detractors. Of course, not everyone in the corridors
of Kremlin power will be happy with what Russia’s doing in Ukraine and the
international sanctions Moscow has brought upon itself.
But, right now, there’s
no hint of an anti-Putin coup – and that includes amongst the oligarchs, whose
wings the Kremlin clipped long ago. Mind you, if you were Vladimir Putin, would
you be taking any chances? That may explain why the head of the Russian
National Guard is an ex-Putin bodyguard. According to Russian media reports,
so, too, is Russia’s new Emergencies Minister, promoted last week.
Read more about the EU's oil embargo here.
Sarah Rainsford
BBC Eastern Europe Correspondent
Fezile Simelane, from the southern African kingdom of Eswatini, asks: How does the BBC and other broadcasters keep
their correspondents safe when reporting from conflict zones such as Ukraine?
Many of the
BBC teams covering the Ukraine war have, unfortunately, reported on wars
before; we also have special training for working in what are designated as
hostile environments and our frontline teams wear protective clothing and
operate with security advisers.
In my own case, I find it helpful that I speak
the language: it really helps not to need a translator if someone is yelling
about something dangerous.
In all conflict zones we also work with fantastic
local producers and drivers and couldn’t do half of what we do without them.
We
all have a choice about whether or not we report from Ukraine and even whether
we go to a specific location at a specific time. Decisions are made as a team.
But sometimes, despite all that, journalists are killed, as happened just this
week in Ukraine. It’s a very sad and sobering reminder of the risk.
Read more about the French journalist killed this week in Ukraine here.
Steve Rosenberg
BBC Russia editor
Joseph Roberts has asked about the state of the Russian economy. How badly is it declining?
The good news for the Kremlin: the Russian economy hasn’t
collapsed.
The bad news: there’s no more good news.
International
sanctions are having an impact: hardly surprising, considering the scale of the
sanctions imposed on Moscow.
Although Russia continues to earn huge amounts of
money each day with its energy exports, sanctions make it difficult to import
key items for the economy: high-tech imports like semiconductors, components and
spare parts for all kinds of equipment.
What’s more, the ability to service
this equipment has been impacted, too.
Under sustained pressure, the Russian
economy is heading for a bumpy autumn and winter. What does this mean for
Russian consumers? In some cases, shortages of certain items and higher prices.
And anyone looking to buy a new car here, watch out. Since sanctions have
sparked a shortage of electronic components and car parts, the Russian
government has eased the safety standards for cars produced in Russia: it’s
dropped the requirement for airbags.
Sarah Rainsford
BBC Eastern Europe Correspondent
Isobel
McRae-Morris asks about reports that some Russian soldiers
have been refusing to fight in Ukraine, with some conscripts deserting their
positions. Is this really happening?
Yes,
although it’s hard to know the scale. The thing is, Russia hasn’t officially
declared war: Vladimir Putin insists on calling his invasion a "special
operation" and that means professional soldiers can refuse to take part. They
can be fired, but they can’t – or shouldn’t - be prosecuted.
Still, it takes
some guts to actually do it. From my own reporting in Ukraine, I know that many
of the Russian soldiers deployed at the start of this invasion were young and
inexperienced; some didn’t know they were going to war, others thought they’d
take Kyiv in days, without resistance.
But the proof of heavy battles and heavy
losses is everywhere, including in the refrigerated train carriages I’ve seen
piled up with dead Russian soldiers. So it doesn’t surprise me that some would
refuse to fight, especially now they've seen for themselves that Ukraine
doesn’t want "liberating". But we’re not seeing reports of mass desertion.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Billy from Merseyside wants to know: Why doesn't Ukraine join Nato?
This is the question that was being asked every day before this phase of
the war began.
In many ways, that ship has sailed. There is no way Nato would
allow a country in the middle of a major war to join the alliance.
Not even Ukraine’s most ardent backers want to see themselves automatically
embroiled in a war against Russia – something Article 5 of Nato’s founding
charter (an attack on one member is regarded as an attack on all) would
necessitate.
Ukraine no longer asks or expects to join in the near future, if
ever.
But as Nato members send ever-more sophisticated military hardware
to Kyiv, slowly replacing Soviet-era kit with Nato standard equipment, Ukraine
is gradually turning into a member of the western alliance.
It’s the exact opposite of what Moscow set out to achieve.
Steve Rosenberg
BBC Russia editor
David
Perdue, in Washington DC, asks: Has Russia’s ground offensive practically stalled? What
further Ukrainian territory will Russia look to occupy, if any?
After initial setbacks, Russian troops seem to be making
gains in eastern Ukraine. But what’s Moscow’s objective? If Russia occupies the
whole of Donetsk and Luhansk regions, will the Kremlin stop or push on
for more territory?
Even if Russia does call a halt, there’s no guarantee it
would be a permanent cessation of hostilities. They say a leopard doesn’t
change its spots… neither, I suspect, would Russia’s president.
In speeches and
articles Vladimir Putin has made it clear that he does not see Ukraine as a
sovereign nation; instead he views it as a territory that belongs historically
in Moscow’s orbit.
After launching his "special military operation", the
Kremlin leader seems to have expected the government in Kyiv to fall quickly.
He even called on the Ukrainian military to rise up and overthrow the Ukrainian
leadership. That didn’t happen.
But that doesn’t mean Vladimir Putin has given up on
the idea of forcing Ukraine back into Moscow’s sphere of influence. Even in the
face of Western sanctions.
Sarah Rainsford
BBC Eastern Europe Correspondent
This question comes from SC Bhargava: Why is it that Ukraine has been mostly defensive? Why has it not attacked military and civilian targets inside Russia?
This is a war Ukraine did not choose and did not
start. It’s defensive in its very nature: the country is fighting for its right
to exist against an all-out Russian attack.
I don’t think you can underestimate
what it has cost Ukraine to stop Russia taking Kyiv and now to try and halt the
advance of Russian troops across the Donbas.
Openly and deliberately targeting
Russia itself would be a major escalation at a time when Ukraine is battling to
hold the line.
The pleas from Kyiv for more weapons from the West are constant.
But the US recently made very clear that the longer-range missiles it will
provide are not for hitting Russian territory: it fears an escalation.
Remember, the West judged it too risky to impose a no-fly zone over Ukraine
when Kyiv was begging for that at the start. As for Ukraine targeting Russian
civilians? That would be a war crime.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
Sheila has a question now: In view of the
economic situation in Europe, how long before there is a decline in support for
Ukraine?
Russia, which is experiencing
real economic hardship as a result of sanctions, must be hoping that time will
work in its favour.
Speaking to members of
Congress last month, Avril Haines, the US Director of National Intelligence,
said Putin was “probably counting on US and EU resolve to weaken”.
With British government
ministers warning of possible power cuts for millions of British customers
later this year, the Kremlin may expect public pressure to undermine western
resolve.
The EU’s difficulty in
getting members to agree to a partial ban on Russian oil also gives a hint of
how hard it is to reach consensus on sanctions on key areas.
But as the latest American
announcements regarding military support show, there’s still a desire among
Ukraine’s allies to give it what it needs to repel Russian advances, perhaps
even to reverse them.
So I don’t see western support
for Ukraine diminishing any time soon.
Steve Rosenberg
BBC Russia editor
The next question comes from reader Jayesh who asks whether Russia and Ukraine are holding any peace talks at the moment on establishing a ceasefire.
Talks between Russia and Ukraine started up soon after the
Russian invasion. There were several rounds of negotiations, but they didn’t
produce any agreement.
For now, the talking’s over. Both sides blame each other
for that. But remember: if Russian forces hadn’t attacked Ukraine in the first
place, there’d be no need for a ceasefire!
It’s likely that developments on the
battlefield will dictate when, how and in what format negotiations resume.
This
week President Erdogan of Turkey talked by phone with his Ukrainian and Russian
counterparts and offered to mediate in the conflict. Russia’s current military
aim appears to be to seize and occupy (or “liberate” as the Russians put it)
the whole of the Donbas region. Moscow may not be ready for a ceasefire until
it manages that.
Sarah Rainsford
BBC Eastern Europe Correspondent
John Inwood asks what the situation is like in
rural parts of Ukraine and other areas, such as Lviv in the west, where there hasn’t
been so much fighting. Is it life as normal or is it on hold?
Life in
western Ukraine can seem relatively normal with busy cafes and streets. But
many people have been displaced from further east and keep an anxious eye on
developments ‘back home’.
A family I know who’d fled Kharkiv were holding out
in Lviv until a couple of weeks ago, when a missile strike nearby scared them
into leaving Ukraine. Now they tell me they finally feel safe and "have even
begun smiling again".
That said, Kyiv has become much busier in the past couple
of weeks as people venture back and in villages away from the frontlines, you
see people out digging their allotments.
But the whole of Ukraine sits
somewhere on a fear spectrum. In Donbas in the east, it’s the terror of constant
shelling; places like Kharkiv are on edge for the next attack, and in towns
that lived through Russian occupation, the damage is far deeper than the
wrecked homes that line the streets.
Paul Adams
BBC Diplomatic correspondent
One reader, Johnny, writes: When are countries going to stop acting scared of Russia and stand
up to them?
Are Ukraine’s Western backers scared
or merely acting cautiously?
Some, like the Baltic republics, have
voiced frustration over what they see as the West’s reluctance to give Ukraine
everything it needs.
But for all Russia’s military
deficiencies – which have been cruelly exposed over more than three months of a
frequently bungled campaign – it is still armed with a vast arsenal of nuclear
weapons which it has hinted it could use.
Western officials continue to believe
that Moscow is unlikely to resort to such doomsday options, but they cannot
simply act as if such dangers didn’t exist.
And while some, including the British
Foreign Secretary Liz Truss, seem happy to talk about expelling Russian forces
from the whole of Ukraine, others see a return to the situation that existed on
the morning of 24 February as a more likely and feasible scenario.
This
would leave Russia in control of the Crimean peninsula, which it annexed in
2014, as well as significant chunks of the eastern Donbas.
We're going to focus now on answering some of the questions you've been sending in recently on the war in Ukraine.
It's been nearly 100 days since Russia invaded and the story remains complex. So we have three of our correspondents here to explain the latest situation.
They are:
If you are just joining us, here are the main headlines on the Ukraine war so far today.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has condemned Russia's strike on a chemical plant in Severodonetsk.
He said "blind air bombing" was "simply madness".
For the past three months, we've been bringing you daily updates with the latest news from the Ukraine war. As the conflict goes on, Russia's objectives have changed and the international response has ramped up. Ukrainians have seen parts of their country changed beyond recognition.
All of this has raised a lot of questions - and you've been sending yours in to us. So from 12:00 (UK time) we're going to dedicate some time to answering them.
We'll have three of our correspondents here to provide explanations: Russia editor Steve Rosenberg, Eastern Europe correspondent Sarah Rainsford and diplomatic correspondent Paul Adams.
The Pope has called for blockades on grain exports to be lifted, saying wheat should not be used as a "weapon of war".
Speaking in his weekly address to those gathered in St. Peter's Square, Pope France said many millions of the world's poorest people depended on wheat from Ukraine, which produces approximately 12% of the globe's wheat.
“I earnestly appeal for every effort to be made to resolve this issue and to guarantee the universal human right to food," he said.
Amid a deepening food crisis, the United Nations is trying to broker a deal to allow the export of Ukrainian grain currently held up in Black Sea ports by Russian military.
Before the war, 90% of Ukraine's exports left via deep ports in the Black Sea, but all are now closed. Russia has seized most of Ukraine's coastline and blockaded the rest.
Ukraine continues to try to export its stores of grain by road, river and rail - but without access to the Black Sea ports it has little chance of meeting its targets, an official at Ukraine's Agriculture Ministry told Reuters last week.
The West has accused Russia of holding the world to ransom; President Vladimir Putin has said he will only allow grain ships to leave the port of Odesa in exchange for the lifting of sanctions.
Read more on Ukraine's export woes.
Russia has completed testing of its hypersonic Zircon cruise missile, a senior military official told the Russian news agency TASS.
It comes after Russia's defence ministry said last week it had successfullytest-fired the cruise missile from a vessel in the BarentsSea to a target some 1,000 km (625 miles) away in the White Sea.
Despite heavy losses in its battle with Ukraine, Russia's President Vladimir Putin has continued to champion the Zircon missile, part of a new generation of weapons systems, which he boasts can travel at nine times the speed of sound.
Speaking on Wednesday, Alexander Moiseyev, commander of the Northern Fleet, said the missile would be deployed full-time on board Russia's Admiral Golovko frigate before the end of the year.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
Russia is now in control of around 70% of the key eastern city of Severodonetsk, according to the governor of the Luhansk region.
Serhiy Haidai said Ukrainian troops were now making a tactical withdrawal to defensive positions further to the west.
Taking the city is a key aim of Russia’s invasion. It would mean they controlled almost all of the Luhansk region, one of two areas that make up the Donbas.
It seems they are getting close to achieving that goal. Haidai wrote on social media that Ukrainian troops had “retreated to more advantageous, pre-prepared positions".
It comes as the US announces a delivery of new, high-tech rocket artillery. They are GPS guided and have a much longer range than the Russian equivalents. While they could be a game changer it seems it will be too late to save Severodonetsk.
Valeurs Actuelles
À Bordeaux, la vie d’un quartier historique pourrie par les consommateurs de crack
Un véritable enfer. Lundi 31 mai, France 3 Nouvelle-Aquitaine s’est fait l’écho de l’inquiétude grandissante des riverains et commerçants du quartier historique Saint-Paul, à Bordeaux, face à l’augmentation du nombre de toxicomanes consommateurs de crack. « Moi ça fait 35 ans que je suis dans le même quartier, dans la même boutique. J’ai vu le quartier s’embellir et là depuis quelques années, je le vois s’enlaidir », explique Danielle Pendanx, la représentante des commerçants du quartier. Elle dénonce la présence d’une association d’aide aux toxicomanes, le Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues (CAARRUD) de la Case. La commerçante s’était d’ailleurs battue contre l’implantation de ce centre d’aide aux « crackeads » il y a dix ans.
Le crack, un véritable fléau contre lequel la mairie de Bordeaux se défausse
Surnommé la « drogue du pauvre », le crack est une drogue particulièrement violente, dérivée de la cocaïne, qui provoque une forte dépendance, quasi-immédiate. Seulement, si les effets sont puissants, ils se diluent très vite, poussant les consommateurs à en prendre davantage et de plus en plus souvent. Face aux incivilités, violences, et nuisances qu’engendrent les toxicomanes, les riverains se tournent naturellement vers la mairie. Mairie de Bordeaux qui se défausse sur l’Etat : « On se rend bien compte que l’espace est un peu trop concentré autour de la Case et du Cours Victor Hugo. On demande à l’Etat d’appliquer l’arrêté », explique Isabelle Faure, adjointe au maire chargée de la prévention et de l’accès aux soins, faisant référence au cahier des charges de la CAARRUD définit par un arrêté préfectoral publié en février dernier. Les riverains ne sont pas près de retrouver de la tranquillité.
Bordeaux : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Face à l’insécurité, le maire du 6e arrondissement de Lyon appelle le gouvernement à lui donner plus de pouvoir
« Messieurs les Ministres, ne faut-il pas donner aux maires d’arrondissement de Paris, Lyon et Marseille, plus de moyens directs dans le domaine régalien ? » Voilà ce qu’a demandé en substance le maire Les Républicains du 6e arrondissement de Lyon, Pascal Blache, dans une lettre adressée aux ministres de l’Intérieur et de la Justice lundi 30 mai, rapporte LyonMag. Depuis quelque temps, l’élu LR constate une recrudescence de la violence à Lyon : des fusillades récurrentes, des rodéos urbains, des agressions à répétition, laissant les habitants terrorisés.
Une lettre en forme d’avertissement
Aussi, Pascal Blache affirme : « Jamais, notre ville des lumières, n’a connu une telle insécurité que depuis quelques mois : Lyon a été classée parmi les villes les plus dangereuses de France en 2022. Il s’agit bien d’insécurité et non d’un simple sentiment d’insécurité », référence à des propos tenus par le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, parlant de « sentiment d’insécurité ». L’édile exige donc des pouvoirs de police pour les maires d’arrondissement, s’interrogeant : « Que dois-je répondre à mes concitoyens, tentés par le vote d’extrême, qui considèrent l’action gouvernementale inefficace et insuffisante dans le domaine de la sécurité ? En l’état, je crains que ceux-ci ne finissent par se faire justice… »
Lyon : les dernières actualités
BBC
Denmark holds referendum on dropping EU defence opt-out
By Adrienne MurrayCopenhagen
Danes are voting in a referendum on whether to scrap a 30-year opt-out and take part in EU defence and security policy.
Denmark is the only EU member that has a so-called defence reservation.
But like its Nordic neighbours, Sweden and Finland, it has been reassessing its security policy since Russia launched its war on Ukraine.
Opinion polls suggest Danes back closer European defence ties, and the result could affect their military future.
Equally, there has been plenty of confusion about what the vote means in a country that is already part of Nato's defensive alliance.
Why this referendum matters
Danish leaders argue the regional security situation has changed, and that calls for Denmark to work more closely with the EU on defence issues.
"I believe with all my heart that we have to vote yes," Prime Minister Mette Frederiksen said during a televised debate on Sunday. "At a time when we need to fight for security in Europe, we need to be more united with our neighbours."
But for that to happen this traditionally Eurosceptic nation needs a seat at the table.
For 30 years, the defence reservation has meant that Denmark plays no part in most European defence and security initiatives.
"Since it was created until now, generally, it has meant a loss of influence," said Christine Nissen of the Danish Institute for International Studies. "We are not able to take part in the negotiations. We have no footprint."
In practical terms the Danes are not invited to meetings, have little influence and cannot take part or finance any military operations. The EU is currently involved in several military missions and voting yes could mean taking part in at least two of them, in Bosnia-Herzegovina and off the coast of Somalia. Ultimately the decision would rest with MPs in Denmark's Folketing.
It would mean joining the EU's Common Security and Defence Policy, and it would open the door to other security-related agencies. As Ms Frederiksen pointed out on the eve of the vote, Denmark is currently unable to work with its European allies on tackling cyber threats.
Nordic shift in defence policy
Within weeks of Russia's invasion of Ukraine, Denmark embarked on a major policy shift. "Historical times call for historical decisions," the prime minister said at the time.
A huge boost to defence spending was agreed by parliament in March, with an extra $1bn set aside over the next two years. That would then rise to 2% of GDP by 2033, in line with Nato membership requirements. That was also when the referendum and plans to phase out Russian gas were announced.
The debate in Denmark is all part of a sweeping overhaul of security policy across the Nordic region.
Sweden and Finland have decided to join Nato, ending decades of neutrality.
Denmark is a founding member of the military alliance, but it is currently weighing up allowing US or other foreign troops to be stationed on Danish territory.
Copenhagen's move is understood to have been influenced by a change of course in neighbouring Germany, which has announced a huge hike in military spending.
"I think one should not underestimate the importance of Germany in Danish politics," said Kristian Soeby Kristensen of Copenhagen University's Centre for Military Studies. He sees the addition of German money adding considerable weight to the EU's defence engine.
Will it pass?
Latest polls suggest as many as 44% of Danes are in favour of scrapping the defence reservation and 28% opposed. However turnout among the eligible 4.3 million voters is expected to be historically low and almost one in five voters are undecided.
"You don't have to do a large research project to conclude that this is a very sluggish election campaign compared with a local election or a parliamentary election," election researcher Roger Buch told Danish newspaper Politiken.
Eleven out of Denmark's 14 parliamentary parties favour dropping the reservation.
Those against include two right-wing Eurosceptic parties and a left-wing group. Among their concerns are fears that deepening EU defence ties might undermine Denmark's place in Nato and uncertainty about military involvement.
Why Denmark has been reluctant in EU
An EU member since 1973, Denmark has often shied away from further integration. And its defence reservation came about after Danes narrowly rejected the 1992 Maastricht Treaty on closer EU integration.
After securing opt-outs on justice, home affairs and the euro, Danes finally accepted the treaty a year later. While the UK was an EU member state, it also had the right to opt in or out of several fields including justice and home affairs policies.
According to think tank Europa, Denmark has used its defence opt-out 235 times over 28 years, but it's been invoked much more frequently in recent years. This is largely due to Europe's increasing number of security-related measures, particularly since Russia's 2014 annexation of Crimea.
Referendums in Denmark on EU-related issues have often ended in a no-vote and this is the ninth so far.
Danes rejected the euro in 2000 and still use the krone. More recently a 2015 referendum on dropping Denmark's judicial opt-out resulted in a no over worries about losing sovereignty on immigration.
Voting ends at 20:00 (18:00 GMT) and the result is expected before midnight.
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Danish ex-minister accused of state secrets leak
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France24 - World
Israel signs historic free trade deal with United Arab Emirates
Issued on: 01/06/2022 - 12:41
Julia KIM
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Israel has signed a free trade deal with the United Arab Emirates – its first with an Arab country. The historic pact builds on the normalisation of ties in 2020 and eliminates tariffs on 96 percent of goods. It aims to bring growth and lower prices to both countries. We take a closer look.
Also this week, Lebanon's newly elected parliament held its first session. Among the 128 MPs are 13 independent newcomers who won seats in the May 15 election. Despite being split on a range of issues, they are determined to dismantle what they describe as the corrupt ruling class from the inside. Our Beirut correspondents Sally Farhat and Zeina Antonios went to meet two of the new lawmakers.
Finally, we take a closer look at Swedish-Egyptian filmmaker Tarik Saleh, who won best screenplay at Cannes Film Festival for his movie "Boy From Heaven". The thriller is set in Cairo's Al-Azhar Mosque, one of the country's most renowned educational institutions for Sunni Muslims. But the film has ruffled feathers in Egypt for its depiction of the power balance between religion and politics.
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Tension in Jerusalem as thousands participate in Israeli ‘flag march’
Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist
Israel's ruling coalition loses majority after left-wing Arab MP quits
BBC
World's biggest plant discovered off Australian coast
By Tiffanie TurnbullBBC News, Sydney
The largest known plant on Earth - a seagrass roughly three times the size of Manhattan - has been discovered off the coast of Australia.
Using genetic testing, scientists have determined a large underwater meadow in Western Australia is in fact one plant.
It is believed to have spread from a single seed over at least 4,500 years.
The seagrass covers about 200 sq km (77 sq miles), researchers from the University of Western Australia said.
The team stumbled upon the discovery by accident at Shark Bay, about 800km north of Perth.
They had set out to understand the genetic diversity of the species - also known as ribbon weed - which is commonly found along parts of Australia's coast.
Researchers collected shoots from across the bay and examined 18,000 genetic markers to create a "fingerprint" from each sample.
They had aimed to discover how many plants made up the meadow.
"The answer blew us away - there was just one!" said Jane Edgeloe, the study's lead author.
"That's it, just one plant has expanded over 180km in Shark Bay, making it the largest known plant on Earth."
The plant is also remarkable for its hardiness, having grown in locations across the bay with wildly variable conditions.
"It appears to be really resilient, experiencing a wide range of temperatures and salinities plus extreme high light conditions, which together would typically be highly stressful for most plants," said Dr Elizabeth Sinclair, one of the researchers.
The species generally grows like a lawn at a rate of up to 35cm a year. This is how researchers estimated it has taken 4,500 years to sprawl to its current size.
The research has been published in the journal Proceedings of the Royal Society B.
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Germany launches €9 all-access public transport ticket
Issued on: 01/06/2022 - 10:26
The new German government is making most public transport across the country available until the end of August for a monthly fee of only €9. The move aims to offset inflation and reduce carbon emissions. Our Berlin correspondents Anne Mailliet and Nick Spicer report. Also in this edition, we see how an EU embargo on Russian oil risks backfiring.
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Debunking videos that claim to show Stade de France violence
Issued on: 31/05/2022 - 23:18
Catalina Marchant de Abreu
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Catalina Marchant de Abreu
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Some social media users have shared videos claiming to show the violence that took place during the Champions League final. Most of these videos were taken out of context and have nothing to do with the Stade de France fiasco. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
BBC
Young people are also leaving due to a lack of opportunities, and many of them don't come back
As I stepped off the ferry onto Thursday Island's main wharf, a gust of wind nearly lifted my sunglasses into the deceptively idyllic Torres Strait – its notoriously shallow waters and razor-sharp reefs have claimed many a ship since Spaniard Luís Vaz de Torres became the first European to navigate this remote passage at Australia's northern tip in 1606.
"The south-east trade winds can get up to 40km per hour during winter, then we get the wild north-westerly winds in the summer that bring the storms," said local guide Sue Johns, as fellow ferry passengers filed onto her waiting tour bus. "That's 12 months of bad hair days," she joked as we rumbled off around the small, hilly isle.
The administrative capital of the Torres Strait Islands, Thursday Island (locally known as "TI") is one of more than 200 islands that once formed part of a land bridge between Queensland's Cape York Peninsula and modern-day Papua New Guinea. That changed around 8,000 years ago, when rising sea levels flooded the landscape at the end of the last Ice Age.
Home to around half of the Torres Strait's 6,000-odd residents, approximately 80% of whom identify as indigenous, TI is not your typical tropical island holiday destination. There are no backpacker hostels or family resorts. With saltwater crocodiles patrolling TI's beaches, it's too risky to take a dip. And then there's the relentless wind. But there's still a great reason to visit this faraway corner of Australia, some 2,700km north of Brisbane. And I'm not talking about the opportunity to drink a pint in Australia's northernmost pub, the Torres Hotel, alongside FIFO (fly in, fly out) workers, most of whom come to work in government jobs ranging from health to defence.
Thursday Island is home to around half of the Torres Strait's 6,000-plus residents (Credit: Genevieve Vallee/Alamy)
Known as "Waiben" to the Kaurareg people of the Inner (or Southern) Islands – which is one of five island clusters represented by the five-pointed star of the Torres Strait Islander flag – TI is the most accessible place to experience Torres Strait Islander culture in its birthplace.
Of Melanesian descent, Torres Strait Islander people have a long history of trading with the people of Papua New Guinea and the Aboriginal communities of Cape York. But they have cultural and linguistic traditions of their own, which vary between each island group and the 18 indigenous communities within them. While most non-indigenous Australians are familiar with key elements of mainland Aboriginal culture and history, few will have heard of Tagai, a key creator deity represented by a constellation of stars in the southern sky that forms the cornerstone of Torres Strait Islanders' spiritual beliefs. Or that, unlike the Aboriginal concept of Dreaming or Dreamtime, Torres Strait Islander culture distinguishes between four main time periods.
With stops at the 19th-Century Green Hill Fort, now a museum, and the island's cemetery, its sprawling Japanese section a reminder of TI's once-prosperous pearling industry, Johns' tour offers a great primer on the history and culture of the Torres Strait, which is also the birthplace of the late Eddie Koiki Mabo, a pioneer of Australia's indigenous land rights movement. There's more to discover on TI than can be squeezed into a day trip, though given the eyewatering cost of hotel rooms, I wasn't surprised to be one of the only tourists left on the island when the afternoon ferry departed for the 70-minute trip to the mainland port of Seisia.
Along with climate change impacts and the blow to the Torres Strait's lucrative rock lobster industry dealt by the coronavirus pandemic, the rising cost of island living is an increasing threat to the continuity of Australia's lesser-known indigenous culture.
The Gab Titui Cultural Centre is a contemporary art gallery and keeping place for cultural artefacts (Credit: Travelscape Images/Alamy)
"Young people are also leaving due to a lack of opportunities, and many of them don't come back," said Rose Ware, an award-winning Torres Strait Islander textiles artist, whose home studio on Hargrave Street can be visited on weekdays. Ware is passionate about engaging the younger generation in Torres Strait Islander culture through her art, some of which takes inspiration from family Totem animals.
"Every Saturday I stick a table downtown, like a little pop-up shop, and these young kids will walk past," she told me. "I ask them, 'Do you want to look at aka's – which means grandmother's – art?' And they walk away with that art, that culture, in their little heads."
Near TI's wharf is the Gab Titui Cultural Centre, the main keeping place for the artefacts and stories of the Torres Strait. During my visit, a superb temporary exhibition charted the impacts of Christianity, with exhibits including a collection of Yumplatok (Torres Strait Creole) "baibols" (bibles).
While not all Islanders readily embraced the arrival of the London Missionary Society on 1 July 1871, Christianity remains the dominant religion, with the Coming of the Light holiday celebrated on 1 July each year among the most important days on the region’s festival calendar.
The Torres Strait Islands’ conversion to Christianity essentially brought an end to cultural traditions such as witchcraft and headhunting; the ritual practice of taking the head of one’s enemy with a bamboo knife known as an upi having earned Islanders a feared reputation among early European explorers to the region. Christianity has also been credited by historians for tempering inter-island warfare, yet the warrior culture of the Torres Strait continues to run deep.
Just a 15-minute ferry ride from Thursday Island, larger, more rugged and sparsely populated Horn Island (Ngarupai) is just one place to learn more about this warrior culture, along with a forgotten chapter of Australia's military history. Only the most dedicated history buffs will have heard of the Torres Strait Light Infantry Battalion stationed on Horn Island (home to the region’s main airport) during World War Two, when it was the most attacked Australian territory after Darwin.
During WW2, Horn Island was one of Australia's most critical defence posts (Credit: Elizabeth Beard/Getty Images)
"Almost every single Torres Strait Islander man of fighting age – 880 of them – enlisted to defend Australia," said tour guide Vanessa Seekee, who has dedicated her life to preserving the region's war heritage since arriving on Horn Island as a teacher in 1994, finding it littered with relics. "That means every family knows someone who served in World War Two." More than 150 military personnel, and 80 civilians, lost their lives during the conflict.
The stories of Australia's only all-indigenous battalion are remembered at the excellent Torres Strait Heritage Museum founded by Seekee and her husband Liberty. A visit is included on Seekee's riveting Horn Island WW2 tour, which took me to several sites, including an anti-aircraft battery at King Point, that have been restored as part of the couple's Horn Island WW2 Conservation Project. Near the airport, the remains of a crashed B-17 bomber – complete with a paperbark tree growing out of the fuselage – was next on the list.
Travelling to more remote Torres Strait Islands communities, most of which are accessed by plane, requires seeking permission from the relevant local council. An easier way to visit is on an adventure cruise with Coral Expeditions. Its itineraries take in Badu and Moa Islands, part of the Western Islands group, which are home to renowned art centres showcasing the vibrant artistic traditions of the Torres Strait including weaving and lino printmaking. Warfare was once one of the main occupations of Badu men – look for skull motifs in prints representing the artists’ heritage.
But island-hopping isn't the only way to experience Torres Strait Islander culture. In 1947, king tides wreaked havoc on Saibai Island, just 4km from Papua New Guinea, prompting an exodus of families to the mainland communities now known as Seisia and Bamaga. The latter is home to the indigenous-owned Cape York Peninsula Lodge, where renowned Torres Strait Islander dance troupe Naygayiw Gigi (Northern Thunder) often perform captivating routines rooted in Saibai traditions.
The door of the Bamaga Tavern is fashioned on a Torres Strait Islander Dhari headdress (Credit: Sarah Reid)
"So much of our culture is stored in stories, and expressing these stories though dance and song is a way to maintain our culture, and our language, which is really important because language is something that's in rapid decline," the troupe's manager Leonora Adidi told me.
So much of our culture is stored in stories, and expressing these stories though dance and song is a way to maintain our culture
In contrast, another important part of Torres Strait Islander culture that is experiencing something of a renaissance is food. Launched on Australian TV in 2021, the region's first culinary series Strait to the Plate introduced audiences to a largely unknown cuisine, influenced by centuries of trade with everyone from Pacific Islanders to the Japanese.
Mer (Murray) Island-born chef Nornie Bero has also had a hand in lifting the profile of Torres Strait Islander cuisine following the success of her Melbourne restaurant and bar Big Esso (Biggest Thank You), which opened in 2021.
While traditional dishes are more commonly served in the home in the Torres Strait, there are a handful of places where visitors can enjoy a literal taste of local culture. Tucking into a plate of namas – a fragrant ceviche-like dish made by curing raw fish in coconut milk – on Roko Island, a former pearl farm transformed into a rustic glamping stay just a short boat ride from Seisia, I couldn’t believe I’d never seen this delicious appetiser on an Australian restaurant menu before. No doubt there’s much more to Australia’s ‘other’ indigenous culture we’d do well to know.
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L'Humanité
Pour une nouvelle monnaie commune mondiale
ChroniquePierre IvorraLa monnaie européenne vient de reprendre un peu de vigueur face au dollar à la suite de déclarations de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), annonçant une prochaine hausse des taux d’intérêt de l’euro. Cette réplique se veut une réponse à la décision de la banque centrale des États-Unis d’augmenter ses propres taux. Depuis plus de dix ans la parité entre les deux monnaies fait du yoyo au gré des politiques monétaires des deux protagonistes mais, bon an mal an, l’euro perd du terrain. Un dollar à la hausse, c’est une facture pétrolière en augmentation, un coût des matières premières libellées en dollars qui explose et une aggravation du déficit commercial pour nombre de pays du continent. Pour limiter les dégâts, la BCE peut augmenter ses taux d’intérêt et obtenir une hausse du taux de change de l’euro, mais une telle décision, en contribuant à rendre l’argent plus cher au sein de la zone monétaire, contribue à affaiblir la croissance, nourrit le chômage. Bref, dans les rapports entre l’euro et le dollar, l’Europe est toujours perdante.
La zone euro n’est pas la seule à souffrir de cette dépendance, tous les peuples du globe en pâtissent, y compris celui des États-Unis. Des pays tentent d’y échapper, ainsi la Chine essaie de développer ses échanges en yuan, sa propre monnaie. On peut comprendre cependant que l’humanité n’ait rien à gagner à substituer une monnaie nationale à une autre. Le PCF, pour sa part, propose la création d’une monnaie commune mondiale échappant à l’autorité et aux intérêts d’un seul État. Cette monnaie commune serait constituée par les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), que celui-ci mettrait à la disposition des pays. Ils pourraient devenir une monnaie commune mondiale alternative au dollar. Cette création monétaire, relayée dans chaque pays par les banques centrales, serait destinée à procurer des avances à très long terme, et à taux très bas, pour financer des projets répondant aux besoins de développement des biens communs et de l’emploi pour toute l’humanité.
La BCE, de son côté, pourrait cesser d’alimenter à bon compte les marchés financiers et les banques qui financent la spéculation. Elle refinancerait à taux zéro ou négatif les crédits qui financent les investissements favorables à une croissance écoresponsable et à l’emploi. Elle soutiendrait par ses prêts le développement des services publics. C’est l’objet du Fonds de développement économique, social et écologique européen solidaire pour le développement des services publics, dont le PCF propose la création.
inflationmonnaie uniquemonnaiedollar France24 - World
Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh
Issued on: 27/05/2022 - 11:55
The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.
Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.
On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".
>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya
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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh
UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar
Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless
L'Humanité
Littérature. Chika Unigwe : « Les rêves de vie meilleure ont de la valeur »
EntretienDans Fata Morgana, l’écrivaine nigériane Chika Unigwe suit la trajectoire de quatre prostituées du quartier Rouge d’Anvers. Une fiction ancrée dans le monde réel qui fait tomber de nombreux préjugés. Entretien
Sophie JoubertNée en 1974 à Enugu, au Nigeria, Chika Unigwe s’est installée en Belgique au milieu des années 1990, après son diplôme de 1 er cycle. Elle y a poursuivi ses études et obtenu un doctorat en littérature. Après dix-neuf années passées dans les Flandres, elle vit aujourd’hui aux États-Unis et enseigne la littérature créative au Georgia College and State University. Fata Morgana (Globe), son deuxième roman, suit quatre personnages féminins, Sisi, Ama, Efe et Joyce, parties du Nigeria pour se prostituer à Anvers (Belgique). Alternant passé et présent, Chika Unigwe allie une solide base documentaire et une tension digne d’un roman noir.
Quelle est la base documentaire du roman ? Avez-vous travaillé à partir de témoignages ?
J’ai toujours eu l’intention de raconter une histoire vraie. En effet, je suis allée dans le quartier Rouge de la ville où je vivais en Belgique. C’est très important pour moi de respecter mes personnages, d’être intègre. Donc, il fallait que j’en apprenne autant que je pouvais sur leur monde. En allant dans ce quartier, j’ai pu éprouver ce qu’avait ressenti Sisi lors de sa première nuit, sa vulnérabilité, sa peur. En parlant avec ces femmes, je voulais comprendre pourquoi elles avaient quitté le Nigeria, mais aussi les détails pratiques – combien coûte le voyage –, tout ce qui était important pour connaître les personnages.
Chacune des femmes a un parcours singulier, l’une a fui la guerre, une autre a été victime d’inceste, Sisi a un diplôme universitaire, ce qui va à l’encontre des préjugés sur les prostituées…
On croit tout savoir sur les gens. On parle très souvent des réfugiés, des migrants ou des prostituées comme s’il s’agissait d’un bloc. On oublie que ce sont des individus avec des désirs et des besoins spécifiques, qu’on doit traiter comme tels et pas seulement comme les membres d’un groupe. C’est une erreur que les gens font très souvent, surtout s’ils sont privilégiés.
Après m’être installée en Belgique, j’ai voulu faire une pause pour travailler entre mes masters et mon doctorat. À l’agence pour l’emploi, celle qui m’a reçue a vu une femme noire et n’a même pas cherché à savoir pour quel emploi j’étais qualifiée, elle m’a tout de suite dit qu’ils avaient besoin de femmes de ménage. Or, je n’aime pas faire le ménage ! L’écriture de ce livre m’a appris à faire attention à mes propres préjugés.
L’écriture de ce livre m’a appris à faire attention à mes propres préjugés.
Trois des quatre femmes savent, en partant en Europe, qu’elles vont travailler comme prostituées. Peut-on réellement parler de choix ?
Je suis toujours très prudente avec l’utilisation du mot « choix ». Oui, elles savaient ce qu’elles allaient faire, mais il y a une différence entre le savoir et y être confrontée. Une fois qu’elles ont fait l’expérience de la prostitution, elles restent car elles ne voient aucune porte de sortie. Elles n’ont pas quitté le Nigeria parce que leur vie était en danger, mais leurs rêves d’une vie meilleure ont de la valeur. À Benin City, la ville d’où viennent beaucoup de travailleuses du sexe, il y a une nouvelle classe moyenne composée de familles dont les mères, les filles, les tantes, les sœurs travaillent dans les quartiers Rouges des villes européennes.
Avant de faire les recherches, tout ce que j’avais entendu sur les prostituées, c’était qu’elles travaillaient pour elles-mêmes. Mais elles le font aussi pour rendre plus facile la vie de leur famille au Nigeria. Quoi qu’on pense de la prostitution, ces femmes travaillent pendant des années pour gagner de l’argent et s’assurer que leurs enfants, leurs parents vivent bien. Je suis allée au Nigeria avec une ONG pour une campagne de sensibilisation et j’ai parlé de mes recherches aux jeunes filles d’une école de Benin City.
Nous leur avons montré un documentaire, nous leur avons dit que tout n’était pas rose, que c’était très difficile. À la fin de la discussion, la directrice de l’ONG, qui avait été elle-même victime de trafic humain, a demandé combien de filles voulaient aller en Europe : presque toutes ont levé la main. Elle a demandé à l’une d’entre elles : « Après tout ce que tu as entendu, pourquoi veux-tu encore aller en Europe ? » Elle a répondu : « Parce que quelqu’un s’est sacrifié pour moi, je dois rendre la pareille. » Tout n’est pas noir ou blanc, il y a plusieurs couches de complexité.
Combien de Nigérianes partent en Europe chaque année ?
Je crois que la Naptip (Agence nationale pour l’interdiction du trafic humain) en compte 10 000 par an, selon les derniers chiffres. C’est sûrement davantage. Certaines paient des managers de groupes de musique qui mettent leur nom sur des listes de danseuses, j’ai entendu parler d’une maison à Bruxelles où les femmes sont vendues aux enchères à des proxénètes. Elles espèrent être achetées car elles ont tout investi pour venir. Dans d’autres cas, les trafiquants ont accès à des ambassades et corrompent des employés pour avoir des visas. Ces femmes arrivent par différentes filières et il est très difficile de savoir des chiffres précis. Je crois que l’Italie et la Belgique ont les nombres les plus élevés de travailleuses du sexe nigérianes, mais elles vont partout.
Quand Sisi arrive, la « Madame » l’envoie au ministère des Affaires étrangères pour demander le statut de réfugiée en sachant parfaitement qu’elle ne l’obtiendra pas. Pourquoi ?
C’est simplement une question de pouvoir, pour que ces femmes sachent qu’elles ne sont rien dans ce pays. Si on vous a pris votre passeport, vous vous sentez sans défense car vous n’existez pas. Donc, dans le roman, c’est une manière pour la Madame de montrer qu’elle a le pouvoir. La différence entre les travailleuses du sexe nigérianes et celles d’Europe de l’Est, c’est que les proxénètes n’ont pas besoin de la drogue pour les contrôler, ils ont des moyens de pression psychologiques et ils les menacent de s’en prendre à leur famille au Nigeria.
Comment avez-vous travaillé les sonorités des différentes voix ?
Le danger dans un roman choral est que toutes les voix aient le même son. J’avais un carnet différent pour chaque personnage. Je notais tout : un grain de beauté sur la joue, le contenu de leur sac, le son de leur voix, leur plat préféré. Et ainsi, dans ma tête, elles étaient toutes distinctes. C’est une technique que j’apprends à mes étudiants en écriture créative : avoir un fichier différent pour chaque personnage, pour éviter qu’ils ne se mélangent.
Pourquoi utilisez-vous le pidgin ?
Au Nigeria, qui est une ancienne colonie britannique, l’anglais est une lingua franca. Mais c’est aussi une façon de différencier les classes sociales. Si on va dans une bonne école ou si on appartient à une certaine classe, on ne peut pas utiliser les langues vernaculaires, le pidgin. Je voulais rendre ce monde de fiction aussi proche que possible du monde réel. L’écrivain Chinua Achebe a dit : « Ne vous trompez pas, quand vous me lisez en anglais, vous lisez du igbo (une des langues vernaculaires du Nigeria) écrit en anglais. » Nous revendiquons notre langue ou nos langues, car même si nous écrivons en anglais standard, nous avons nos propres sensibilités. L’anglais est une langue imposée, donc une des façons de se révolter contre cette imposition, c’est d’écrire dans une langue très nigériane, même si c’est de l’anglais.
Le livre est réaliste mais la fin ne l’est pas du tout… pour quelle raison ?
Je voulais que Sisi ait une revanche. Et pour quelqu’un dans sa position, c’était impossible. Il est très difficile pour les opprimés et les travailleuses du sexe d’obtenir justice, je trouve cela très frustrant. Je voulais donc qu’elle puisse avoir accès à la justice. Mais c’était impossible de son vivant. Une fois qu’elle est morte, personne ne peut plus exercer le pouvoir sur elle. Certains lecteurs l’ont lu comme une métaphore, je ne suis pas sûre que ce soit le cas.
Littératurenigériaprostitution New York Times - World
Rallying on the Streets for a Russian Oil Embargo
By Jeffrey GettlemanMay 31, 2022
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
As European leaders flocked to Brussels to nail down a decision on banning most imports of Russian oil, young activists streamed in, too.
Here’s who they are →
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
They hailed from Poland, Ukraine, Moldova, the Czech Republic, Greece, Italy — all across Europe. Many were in their early 20s. Some were even teens.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
Their mission: Pressure European leaders to impose a total energy embargo on Russia, which they say is crucial to cutting off Russia’s finances and shutting down its war machine.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
On a shoestring budget, they camped out at the Greenpeace office in Brussels and in small hotel rooms in town.
They strategized over croissants, cornflakes and almond milk, mapping out their rallies and their plans.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
They made their own signs, with yellow and blue paint, the colors of Ukraine.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
Dominika Lasota, 20, comes from Poland. She gave up a scholarship to an American university to become a full-time activist. “We are losing time,” she said. “I don’t think people understand that if Europe implements a full embargo on Russian energy, the war could end in eight weeks.”
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
Arina Bilai fled the war in Ukraine. She’s only 16. But she has already met top European leaders and become a powerful voice against the war.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
These activists, though young, are veterans of the climate justice movement. They say that the world’s dependence on fossil fuels causes conflict, and if we really want to end wars like the one in Ukraine, we need to shift to renewable energy now.
Rallying on the Streets for a Russian Oil Ban
The activists were frustrated that Europe’s leaders, at the end of their summit, didn’t embargo all Russian oil and gas. But they still appreciated the progress. “It’s a huge amount of money that won’t be sent to Russia,” said Wiktoria Jedroszkowiak, a Polish activist. “So that’s very cool.”
Read more about the oil embargo:
France24 - Monde
Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
Publié le : 31/05/2022 - 07:01
Romain BRUNET
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L'élection d'Emmanuel Macron en 2017 a permis l'arrivée à l'Assemblée nationale de nombreux députés novices en politique, censés renouveler les pratiques pour "faire de la politique autrement". Cinq ans après, le sociologue Étienne Ollion dresse un bilan mitigé de leur action.
En pleine campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait lancé en 2017 un appel aux citoyens désirant devenir députés. Les candidatures avaient été nombreuses et avaient débouché sur une majorité présidentielle de 308 députés élus sous l’étiquette La République en marche. Parmi eux, quelques personnalités issues de la gauche et de la droite, mais surtout une majorité de députés novices bien décidés, en arrivant à l’Assemblée nationale, à renouveler les pratiques politiques.
Cinq ans après, quel bilan tirer de leur action ? France 24 a interrogé le sociologue Étienne Ollion, directeur de recherche au CNRS et auteur du livre "Les candidats" (Puf, 2021). Selon lui, "changer les visages ne suffit pas si on ne change pas les règles du jeu".
France 24 : Vous avez enquêté sur les députés La République en marche élus en 2017 et en particulier ceux issus de la société civile. Quel bilan général peut-on tirer de leur action ?
Étienne Ollion : Le bilan est assez clair. Si la plupart des députés novices ont été particulièrement actifs en s’investissant pleinement dans leur rôle, ils ont toutefois été rapidement relégués au second plan en terme de capacité d’action. Au sein de La République en marche, les députés qui ont émergé sont ceux qui avaient déjà une expérience en politique, que ce soit comme élu ou comme collaborateur. C’est un élément important à prendre en compte car la promesse d’Emmanuel Macron, en 2017, était de changer les pratiques de la politique en changeant les visages. Or, malgré quelques tentatives pour changer le fonctionnement de l’Assemblée nationale qui n’ont pas abouti, ce discours a disparu. Changer les visages ne suffit pas si on ne change pas les règles du jeu. Finalement, les députés novices se sont retrouvés contraints.
>> Législatives 2017 : "Sur le renouvellement, En Marche ! n’a rien fait d’inédit"
Ces députés ont été moqués à leurs débuts et souvent qualifiés de "députés Playmobil" par l’opposition. Mais Emmanuel Macron les a défendus en leur disant "soyez fiers d’être des amateurs"… A-t-il eu raison ?
C’est vrai, les novices ont été moqués et souvent de manière injuste, car leurs erreurs ne portaient pas à conséquence ou très peu. Quand quelqu’un bégaie car il n’a pas l’habitude de prendre la parole dans l’Hémicycle, ou qu’un autre hésite sur la procédure parlementaire, ce n’est pas bien grave. Et d’ailleurs, les critiques qui portaient sur les gaffes de ces nouveaux venus au palais Bourbon se sont vite arrêtées. Si on veut que la politique soit faite par des gens ordinaires, il ne faut pas s’attendre à ce que tout soit parfait. Quant aux députés "Playmobil", il ne s’agit en réalité que de la version 2017-2022 de l’expression "députés godillots" que l’on pouvait entendre auparavant pour qualifier les députés de la majorité votant systématiquement comme le leur indique le gouvernement. Il n’y a rien de très nouveau.
Pour autant, il n’est pas certain que les députés novices aient pu être "fiers d’être des amateurs" car leur inexpérience les a pénalisés. En arrivant à l’Assemblée nationale, ils n’avaient ni les savoir-faire législatifs, ni les connaissances bien placées – à savoir des collègues à l’Assemblée ou dans les ministères susceptibles de leur donner des conseils ou de les renseigner. Le résultat, c’est que ceux qui savaient quoi faire à l’Assemblée nationale dans les premiers jours et les premières semaines, parce qu’ils étaient déjà en politique avant 2017, se sont retrouvés avec une faible concurrence et ont rapidement pu s’imposer au sein du groupe LREM. Je pense notamment aux anciens jeunes collaborateurs du Parti socialiste comme Sacha Houlié, Pierre Person, Pacôme Rupin ou Aurélien Taché.
>> Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député
Certains novices ont-ils su tirer leur épingle du jeu malgré tout ?
Oui, c’est le cas notamment de députés comme Jean-Baptiste Moreau ou Jean-Baptiste Djebbari, qui a même fini au gouvernement. C’est aussi le cas de Yaël Braun-Pivet, qui est restée à la tête de la commission des lois pendant cinq ans et qui a joué un rôle central dans l’Assemblée nationale, même si ça a parfois pu tanguer. Son cas est intéressant : si elle a su se faire une place, c’est en particulier grâce aux nombreux soutiens dont elle a bénéficié du fait de sa position. Elle avait toute une équipe à sa disposition et était extrêmement bien entourée avec trois administrateurs et les moyens du groupe parlementaire, en plus de ses propres collaborateurs. C’est aussi un cas qui illustre bien qu’avec seulement deux ou trois collaborateurs en temps normal, les députés français n’ont pas les moyens de travailler correctement.
Pour les législatives de 2022, Emmanuel Macron n’a pas renouvelé l’expérience des candidats novices. On voit également que des députés font le choix de ne pas se représenter. Quelle analyse peut-on en tirer ?
En 2017, Emmanuel Macron avait transformé une faiblesse structurelle en une force de communication. Aujourd’hui, il n’en a plus besoin. Environ 70 députés LREM ont choisi de ne pas se représenter pour un deuxième mandat ou n’ont pas reçu l’investiture du parti. Et ces places libres ont été attribuées à des personnes déjà installées dans la vie politique ou dans les structures du pouvoir actuel.
Parmi les partants, certains députés ont été déçus par les orientations politiques et idéologiques prises par Emmanuel Macron. D’autres ont pu constater le peu d’impact du député et la faiblesse du Parlement. Les critiques ont été nombreuses. Yaël Braun-Pivet, qui rempile, a écrit un rapport en décembre 2021 très négatif sur le rôle des parlementaires, estimant qu’il n’était pas possible de continuer comme ça. La députée Annie Chapelier, qui ne se représente pas, a publié, quant à elle, un livre au vitriol intitulé "Un Parlement en toc".
Durant ces cinq années, les députés novices ont finalement servi de révélateurs de ce qu’est la politique aujourd’hui et de ses impacts sur la vie personnelle des élus. C’est un milieu où on ne s’appartient plus, où il y a une dissociation constante entre l’image publique et l’image privée et où la violence est constante, qu’elle soit interne avec pas mal de coups bas entre collègues, ou externes avec des Français en colère qui vous insultent, vous menacent ou, dans certains cas, vont jusqu’à s’en prendre à vous physiquement.
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats
PORTRAITS DE CANDIDATS
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De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives
New York Times - World
Why China Is Miles Ahead in a Pacific Race for Influence
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News Analysis
To many observers, the South Pacific today reveals what American decline looks like. Even as Washington tries to step up its game, it is still far behind, mistaking speeches for impact and interest for influence.
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By Damien Cave
SUVA, Fiji — Take a walk through the city where China’s foreign minister met on Monday with the leaders of nearly a dozen Pacific Island nations, and China’s imprint is unmistakable.
On one side of Suva, the capital of Fiji, there’s a bridge rebuilt with Chinese loans and unveiled with the country’s prime minister standing beside China’s ambassador. On the other, down Queen Elizabeth Drive, sits Beijing’s hulking new embassy, where the road out front has been fixed by workers in neon vests bearing the name of a Chinese state-owned enterprise.
Looming over it all is Wanguo Friendship Plaza, a skeletal apartment tower built by a Chinese company and meant to be the South Pacific’s tallest building, until Fiji’s government halted construction over safety concerns.
Eight years after Xi Jinping visited Fiji, offering Pacific Island nations a ride on “China’s express train of development,” Beijing is fully entrenched, its power irrepressible if not always embraced. And that has left the United States playing catch-up in a vital strategic arena.
All over the Pacific, Beijing’s plans have become more ambitious, more visible — and more divisive. China is no longer just probing for opportunities in the island chains that played a critical role in Japan’s strategic planning before World War II. With the Chinese foreign minister halfway through an eight-nation tour of the Pacific Islands, China is seeking to bind the vast region together in agreements for greater access to its land, seas and digital infrastructure, while promising development, scholarships and training in return.
China’s interest in the Pacific Islands, made more explicit by a series of recently leaked documents, starts with maritime real estate. From Papua New Guinea to Palau, the countries of the region have jurisdiction over an area of ocean three times as large as the continental United States, stretching from just south of Hawaii to exclusive economic zones butting up against Australia, Japan and the Philippines.
Chinese fishing fleets already dominate the seas between the area’s roughly 30,000 islands, seizing huge hauls of tuna while occasionally sharing intelligence on the movements of the U.S. Navy. If China can add ports, airports and outposts for satellite communications — all of which are edging closer to reality in some Pacific Island nations — it could help in intercepting communications, blocking shipping lanes and engaging in space combat.
China has already shown how to accomplish “elite capture” in countries with small populations, major development needs and leaders who often silence local news media. And while the Chinese foreign minister, Wang Yi, did not rapidly secure the sweeping proposal he pitched to a region that has long emphasized sovereignty and consensus, he has already collected a number of smaller victories.
Most significant, in the Solomon Islands, Mr. Wang signed several new agreements, including a security deal that gives China the power to send security forces to quell unrest or protect Chinese investments, and possibly to build a port for commercial and military use.
Chinese officials deny that’s the plan. But the deal — along with others in the Solomons and Kiribati whose details have not been disclosed — has been made possible because of something else that’s visible and much-discussed in the Pacific: a longstanding lack of American urgency, innovation and resources.
To many observers, the South Pacific today reveals what American decline looks like. Even as Washington officials have tried to step up their game, they are still far behind, mistaking speeches for impact and interest for influence.
Read More on the Relations Between Asia and the U.S.
“There’s a lot of talk,” said Sandra Tarte, the head of the government and international affairs department at the University of the South Pacific in Suva. “And not much real substance.”
The Absent American
The Yanks, it is often said, used to be more productive. Many of the airports and hospitals still in use across the Pacific were built by the United States and its allies during World War II.
At some of those old installations, there are memorial plaques in hidden corners, but the infrastructure has mostly been left to decay. Suva-Nausori Airport was constructed by U.S. Navy Seabees in 1942. Eight decades later, it looks as if not much has changed.
Richard Herr, an American law professor in Australia who has been a democracy consultant for Pacific countries since the 1970s, said he often wondered why the Solomon Islands’ main airport — known in World War II as Henderson Field, the site of major battles against the Japanese — had never been rehabbed with American technological expertise.
Any American who passes through Honiara is likely to ask that question. It’s one of many places in the region where the United States is missing in action beyond signs for Coca-Cola.
“The United States doesn’t have a significant presence in the Pacific at all,” said Anna Powles, a senior lecturer in security studies at Massey University in New Zealand. “I’m always shocked that in Washington they think they have a significant presence when they just don’t.”
American officials point out that the United States does have big military bases in Guam, along with close ties to countries like the Marshall Islands. And in February, Antony J. Blinken became the first secretary of state in 36 years to visit Fiji, where he announced that the United States would reopen an embassy in the Solomon Islands and engage more on issues like illegal fishing and climate change.
Fiji’s acting prime minister at the time, Aiyaz Sayed-Khaiyum, called it an American return, and “a very strong philosophical commitment.” The question is whether it’s enough.
Mr. Blinken said last week that “China is the only country with both the intent to reshape the international order and, increasingly, the economic, diplomatic, military and technological power to do it.” He promised that the United States would “shape the strategic environment around Beijing to advance our vision for an open and inclusive international system.”
But that vision in this part of the world has been slow to arrive. The Biden administration took more than a year to release its Indo-Pacific strategy, which is light on specifics and heavy on gauzy phrases (“maximally favorable”) that mostly make sense in clubby gatherings of men in dark suits with flag lapel pins.
Even Republicans and Democrats in Congress who agree that something must be done to counter China have been squabbling for 15 months over a bill to make the United States more competitive — and it still would do little, if anything, for contested places like the Pacific.
The start-up embassy in the Solomons also looks less impressive on closer inspection. Replacing an embassy that closed in the 1990s during America’s post-Cold War withdrawal, the outpost will begin in leased office space with two U.S. staff members and five local hires.
Compared to China’s presence in the region, it is nowhere near an equivalent surge. In Fiji, for example, the Chinese Embassy is centrally located and well staffed with officials who speak better English than their predecessors and often appear in local news media.
The American Embassy, by contrast, sits on a hillside far from downtown Suva in a heavily fortified compound. It covers five nations (Fiji, Kiribati, Nauru, Tonga and Tuvalu), doesn’t have a full-time ambassador — President Biden nominated someone only last week — and is known for being understaffed.
Joseph Veramu, a former U.N. consultant who runs Integrity Fiji, which focuses on values like transparency, said in an interview in Suva that he had invited U.S. embassy officials to events five or six times in recent years. Only once did someone come — without saying much, and refusing to allow photos.
“I guess they must be very busy,” he said.
The Chinese Alternative
Many Pacific Island nations do not welcome another age of great-power competition. As Matthew Wale, the opposition leader in the Solomons, said in a recent interview: “We don’t want to be the grass trampled over by the elephants.”
But what they do want, and what China seems better at providing right now, is consistent engagement and capacity building.
While the United States has shown off Coast Guard vessels it is using to police illegal fishing, China is planning to build maritime transportation hubs and high-tech law enforcement centers where Chinese officers can provide expertise and equipment.
While the United States, and its allies Australia and New Zealand, offers humanitarian aid — after the tsunami in Tonga, for instance — China is offering thousands of scholarships for vocational, diplomatic and disaster-response training, along with “cooperation in meteorological observation.”
“China has always maintained that big and small countries are all equals,” Mr. Xi, the Chinese leader, said in a written message to Pacific foreign ministers on Monday. “No matter how international circumstances fluctuate, China will always be a good friend.”
Pacific Island nations now find themselves deciding how much to trust or resist that friendship. Mr. Wang has yet to gain support for the most sensitive proposals, including collaboration on customs systems and other digital operations of government. In places like Suva, where Pentecostal churches blare praise music over thunderstorms, Chinese Communism may always be eyed warily.
But Monday’s gathering in Suva was Mr. Wang’s second meeting with Pacific Island leaders in the past eight months, and more are planned. Clearly, China intends to keep emphasizing that friendship means building stuff and offering promises of prosperity, while expecting news censorship, resource access and security opportunities in exchange.
The pressing question in this part of the world is: What does friendship mean to America?
Chris Buckley contributed reporting from Sydney, Australia.
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France24 - Monde
Législatives : les clips de campagne du 1er tour
Publié le : 31/05/2022 - 14:09
FRANCE 24
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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.
Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.
Les élections législatives auront lieu comme suit :
- en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
- en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
- dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
- en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022.
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LREM à l’Assemblée (1/2)
Les débutants de 2017 : "Leur inexpérience les a pénalisés"
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
Législatives : la campagne officielle débute, les oppositions entrent dans la bataille
New York Times - World
French Diplomats to Strike Over Loss of Separate Status
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President Emmanuel Macron wants more flexibility to move senior officials between roles, but diplomats see a demotion and potential cronyism.
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By Roger Cohen
PARIS — When France, land of Talleyrand and the general strike, decides to abolish the heart of its diplomatic corps at a time of war in Europe, it is perhaps only natural that its diplomats should respond with fierce indignation.
Irked by a decree quietly promulgated in the government’s Official Journal between the two rounds of the presidential election in April, seven labor unions representing the country’s diplomats have called a strike this week in protest at the “brutal suppression of the diplomatic corps.”
The strike on June 2 would be only the second in the history of Quai d’Orsay — the Paris location of the foreign service that is the shorthand for the institution. It reflects the dismay sweeping through diplomatic ranks.
The change pushed by President Emmanuel Macron would disband the two-century-old corps of senior career diplomats to merge about 800 of them into a “state administrative corps” made up of high-level public servants, who would then be interchangeably picked to serve as, for example, ambassador to Moscow or a director in the Ministry of Solidarity and Health.
This is not precisely what diplomats who spent years studying a difficult language like Russian or Chinese had in mind for themselves. “To be a diplomat is a vocation, a choice of a very particular life,” said Gérard Araud, the former French ambassador to the United States. “Hence the revolt.”
Mr. Araud also noted, “Mr. Macron is a man who does not want to be limited. He does not particularly like rules.”
When in 2019 Mr. Macron embarked on his contested policy of rapprochement with President Vladimir V. Putin’s Russia, he accused diplomats of undermining his efforts, now undone by Mr. Putin’s war in Ukraine.
Mr. Araud said some diplomats saw the suppression of the diplomatic corps as a form of punishment or demotion. They detect in it a reflection of Mr. Macron’s view of a “deep state” blocking his attempts to replace tired French ways with bold initiatives like his outreach to Moscow and, more generally, with a culture of creative disruption. His style of rule during his first five-year term was top-down and personal.
Mr. Macron, now at the start of his second term, has said that he is determined to break up what he sees as cabals of elitism within the French administration — despite the fact that he himself is the product of the elite French school par excellence, the former École Nationale d’Administration, now rebranded as part of the president’s overhaul.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Mr. Macron committed to opening up the clubby world of the overwhelmingly white and predominantly male mandarins who run France after the eruption of the Yellow Vest protest movement in late 2018. The protests highlighted the disconnect between urban elites and overlooked communities in the rural hinterland or underserved projects surrounding big cities.
“This decision will permit nominations motivated by indulging people rather than favoring competence and will lead to the destruction of careers, a loss of expertise and a vocational crisis,” a group of 500 employees of the Foreign Affairs Ministry wrote in an article published last week in the daily newspaper Le Monde. “We are risking the disappearance of our professional diplomats.”
The government argues that the change will lead to greater competence by dispensing with entrenched traditions and an attachment to status, while also giving diplomats more varied opportunities that bring them closer to the reality of French life.
Jean Castex, the former prime minister, said in April that one of the main aims of the change was to “open up” the diplomatic corps and “ensure there is more diversity.”
Mr. Araud, who has retired, said that his chief fear was of an “Americanization” of French diplomacy, in that the change would give Mr. Macron greater discretion to choose ambassadors on a personal whim from all ranks of French public life.
“Diplomats will serve as ambassadors to Burundi,” he said. “Rome or London will be reserved for friends.”
While this does not precisely mirror the practice in the United States of reserving top ambassadorial posts for big donors, the effect would be much the same, Mr. Araud contended.
The government, dismissing the idea that cronyism lies behind the change, says the issue is adaptability and openness. “At the Quai you may want to go to the Ministry of Agriculture for a while, and then return,” Amélie de Montchalin, the former minister of public transformation, told the daily Le Parisien.
That is, however, a dubious proposition. The sub-prefecture of some remote French region may not be the dream of a polished polyglot envoy.
Under Article 13 of the Constitution, the president can already name anybody he chooses as an ambassador. François Mitterrand named a physician and small-town mayor as ambassador to the Seychelles. But in practice, ambassadors have emerged up to now from the diplomatic corps.
The organizers of the strike said they hoped it would lead to a broad consultation permitting everyone at the ministry to express their concerns. “These measures dismantling our diplomatic service are nonsense at a time when war has returned in Europe,” they said in the statement announcing the strike.
“A diplomat who says ‘yes’ means ‘maybe,’ a diplomat who says ‘maybe’ means ‘no,’ and a diplomat who says ‘no’ is no diplomat,” Charles Maurice de Talleyrand‐Périgord, the legendary French diplomat and survivor of regimes from the revolutionary to the regal, once said.
In this case, however, French diplomats, proud of their heritage, seem to have opted for a resounding, “Non.”
Aurelien Breeden and Adèle Cordonnier contributed reporting.
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France24 - Monde
Reportage : au cœur d'un bataillon au front contre l'armée russe dans le Donbass
Publié le : 01/06/2022 - 08:26
Amar AL HAMEEDAWI
Jonathan WALSH
Amar AL HAMEEDAWI
Jonathan WALSH
L'armée ukrainienne tente de freiner, tant bien que mal, l'offensive russe dans le Donbass. Sur le front nord-ouest, le bataillon nationaliste ukrainien Karpatska Sich, fort de quelques centaines d'hommes, est chargé d'empêcher l'avancée des chars de Moscou. Un reportage exclusif de Jonathan Walsh, Amar Al-Hameedawi et Yurii Shyvala.
Karpatska Sich est l’un des nombreux bataillons nationalistes créés en 2014, au moment de Maidan. Ces volontaires sont aujourd’hui intégrés aux forces armées ukrainiennes. L'unité est chargée de bloquer l’avancée russe au nord-ouest du Donbass. Dans leur base, au sud d'Izioum – ville aujourd'hui tenue par les soldats russes –, le chef d'unité Dzvin relate leurs combats et appelle l'Occident à l'aide.
"Il y a des tirs d’artillerie en permanence sur nos positions. Les tanks nous tirent dessus aussi, mais on tient bon", explique-t-il. "On a besoin de plus d’armements anti-chars. Je veux adresser un message à tous les pays occidentaux : nous avons besoin d’aide, nous avons des armes mais il faut nous en donner plus. Aidez-nous à vaincre notre ennemi juré, qui s’en prend aux fondements du monde civilisé."
Alors que les drones russes survolent la zone et que les frappes se rapprochent, Lekhko, membre du bataillon Karpatska Sich, tient le même discours : "Si on avait des armes plus puissantes pour les atteindre, on pourrait contre-attaquer." L'unité dispose de plusieurs tanks T72 datant de l’ère soviétique. "Notre armement est trop vieux pour livrer une guerre moderne. Il nous faudrait l’artillerie et les tanks dont les pays de l’Otan disposent. C’est de ça qu’on rêve, on en a besoin pour gagner cette guerre", estime Dzvin.
Avant de gagner la guerre, il faudra d’abord sauver le Donbass. L’armée ukrainienne ne tient plus qu’une infime partie de cette région.
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Washington muscle son aide militaire à l'Ukraine avec des lance-roquettes perfectionnés
LE FIL DU 31 MAI
Les forces russes contrôlent "la majeure partie" de Severodonetsk, dans le Donbass
France24 - Monde
Crise des services d'urgence : Emmanuel Macron lance une mission d'un mois
Publié le : 01/06/2022 - 11:56
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a effectué, mardi, le premier déplacement de son nouveau mandat en se rendant au Centre hospitalier de Cherbourg avec la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon. À cette occasion, le chef de l'État a lancé une mission d'un mois pour diagnostiquer la crise des services d'urgence.
Hôpitaux engorgés, déserts médicaux croissants, "perte de sens" du métier pour les personnels... la crise de l'hôpital public n'en finit plus malgré le Ségur de la santé organisé en juillet 2021. Emmanuel Macron a confié, mardi 1er juin, une mission d'un mois au professeur François Braun, président de Samu-Urgences de France pour diagnostiquer la crise des services d'urgence.
François Braun devra remettre ses conclusions "au plus tard le 1er juillet" à la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, a précisé le chef de l'État à l'issue d'une visite au centre hospitalier de Cherbourg.
Son rapport "aura vocation à expliquer, territoire par territoire, là où sont les manques, de pouvoir les chiffrer", en particulier les questions de manque de personnel.
Sur cette base, a expliqué le président, des décisions seront prises "pour permettre de mobiliser davantage de médecins, retrouver de l'attractivité dans certains secteurs (...). Ceci à partir de la fin de l'été sera décliné dans chaque territoire".
Accès aux soins de plus en plus difficile
Fermetures de nuit, "délestages" sur d'autres hôpitaux, accès filtrés par les Samu : au moins 120 services d'urgence ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent.
Au total, quasiment 20 % des quelque 620 établissements – publics et privés – hébergeant un ou plusieurs services d'urgence sont touchés. À Cherbourg, à moins d'une urgence vitale, seul un appel préalable au 15 peut ainsi permettre une admission à certaines heures.
Sur tout le territoire, l'accès aux soins de ville devient en outre de plus en plus difficile en raison d'un manque de médecins et d'une saturation des maisons de santé.
"Il y a urgence à agir pour assurer la continuité des soins partout dans les territoires, non plus dans quelques années mais dans quelques semaines", s'est alarmé le président de l'Ordre national des infirmiers, Patrick Chamboredon.
Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), des revalorisations doivent être décidées sans délai et l'hôpital public ne pourra plus, à l'avenir, pallier les faiblesses de tout le système de santé.
Le président Macron, rappelant les changements engagés dans son premier mandat – fin du numerus clausus, Ségur de la santé, etc – a appelé à 'une "vraie révolution collective" du système de santé. À l'issue d'une table ronde avec "tous les acteurs de la santé" (urgentistes, infirmiers, médecins généralistes, administration), Emmanuel Macron a également précisé lancer "à partir de juillet" sa grande conférence sur la santé avec toutes les parties prenantes.
Avec AFP
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Outre-Mer
Guadeloupe : les urgences du CHU au bord de l'implosion
Pénurie de soignants : "Les urgences crient à l'aide depuis des années"
France24 - Monde
Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe
Publié le : 31/05/2022 - 17:58
Sébastian SEIBT
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Bruxelles a décidé, lundi, d’exclure la banque russe Sberbank du réseau Swift. Une sanction qui frappe un établissement financier hors norme à plus d’un titre. Mais dont l’efficacité reste encore à prouver.
Sberbank, enfin. Il a beaucoup été question de la décision européenne prise mardi 31 mai d’instaurer un embargo partiel sur les importations de pétrole russe. À tel point qu’une autre sanction décidée au même moment par les 27 est presque passée inaperçue : celle d'exclure la banque russe Sberbank du réseau interbancaire Swift.
Pourtant, cette décision prise plus de trois mois après la première salve de sanctions contre sept banques russes mises au ban de Swift (VTB Bank, Otkritie, Novikombank, Promsvyazbank, Rossiya Bank, Sovcombank et la Banque de développement de la fédération de Russie) par Bruxelles est loin d’être anodine. En réalité, "le régime de sanctions de l’Union européenne restait peu crédible tant que Sberbank n’y était pas inclus", assure Nicolas Véron, économiste au Peterson Institute for International Economics de Washington et cofondateur du centre de réflexion européen Bruegel.
La banque des "babouchkas"
En excluant une banque du réseau Swift – la principale plateforme interbancaire internationale pour enregistrer et transmettre les ordres de transactions –, l'objectif est de rendre très compliqué pour les clients de cette banque de faire des affaires à l’international. C’est une manière de tenter de paralyser l’activité commerciale d’un pays.
Cette arme n’est cependant vraiment efficace que "s’il n’y a pas de trou dans le dispositif car sinon, les clients d’une banque exclue du dispositif n’ont qu’à ouvrir un compte dans un autre établissement toujours intégré au réseau Swift", souligne Tyler Kustra, spécialiste de l’efficacité des sanctions économiques à l’université de Birmingham.
>> À lire aussi : "Qu’est-ce que le système Swift dont la Russie pourrait être exclue ?"
Et tant que Sberbank continuait à pouvoir utiliser le système Swift, ce n’est pas un trou qu’il y avait dans le dispositif européen des sanctions mais une fosse des Mariannes. Cette banque tient, en effet, une place à part dans le paysage russe, aussi bien historiquement que financièrement. "Il n’y a pas vraiment d’équivalent, dans un autre pays, de banque aussi dominante", assure Nicolas Véron.
L'établissement est l’héritier direct de la banque qui détenait un monopole sur les dépôts des particuliers durant la période soviétique. À ce titre, Sberbank est entrée dans l’ère du capitalisme sauvage russe des années 1990 avec un sérieux avantage de 100 millions de clients et 16 000 succursales dans toute la Russie. "Elle était et reste la banque des babouchkas", résume Sergey Popov, spécialiste de l'économie russe à l'université de Cardiff. C'est-à-dire la banque utilisée par le commun des Russes.
Une implantation historique qui permet à Sberbank de gérer aujourd’hui "près d’un tiers de tous les actifs détenus par des banques en Russie", précise Tyler Kustra. L’UE s’attaque donc à un mastodonte de la finance russe, qui pèse aussi sur la scène internationale : Sberbank était ainsi dans le top 30 des banques européennes avant la guerre alors même qu’elle était déjà soumise à des sanctions internationales depuis l’invasion de la Crimée par la Russie en 2014.
Des activités diversifiées
Sberbank bénéficie aussi d’une place très particulière dans le paysage économique. Officiellement, la banque a été privatisée en 1991, mais son actionnaire principal est… la Banque centrale de la Fédération de Russie. "Il n’y a pas d’autre pays au monde où la banque centrale détient effectivement l’une des plus importantes banques commerciales du pays. C’est non seulement un conflit d’intérêts, mais aussi une situation qui permet à Sberbank de jouer un rôle dans la politique économique et monétaire du pays", souligne Lajos Bokros, ex-ministre des Finances de la Hongrie, dans une tribune publiée par le Financial Times.
Rien de neuf au pays du mélange des genres, entre intérêts privés et publics, pourraient dire les détracteurs du système mis en place sous Vladimir Poutine. Surtout que le président russe a placé à la tête de Sberbank en 2007 Herman Gref, qui avait été son ministre du Commerce depuis 2000.
Pour autant, Sberbank n’est pas aussi inféodé au pouvoir politique qu’on pourrait le croire. "Herman Gref a tout fait pour améliorer la crédibilité de cette institution sur la scène internationale", souligne le Financial Times. Le PDG a aussi essayé de moderniser cette vieille dame en diversifiant ses activités. Désormais, Sberbank gère aussi "une box télé, un haut-parleur intelligent, des services d'e-commerce, d'e-éducation ou encore de télémédecine", souligne le quotidien économique Les Échos.
Herman Gref avait même fait entrer Alexeï Navalny au conseil des actionnaires minoritaires de la banque. "C’est l’un des rares endroits en Russie où tout le monde travaille pour l’État sans pour autant m’éviter comme la peste", assurait en 2018 le célèbre opposant politique à Vladimir Poutine au Financial Times.
Est-ce pour cette (très) relative indépendance que Sberbank a été épargnée par les sanctions européennes depuis le début de la guerre en Ukraine ? Peut-être un peu. Mais une autre raison tient probablement à l’importance économique de la banque. "Il est probable que Bruxelles a attendu le plus longtemps possible pour permettre à des exportateurs européens de continuer à faire des affaires avec des clients en Russie qui ont des comptes chez Sberbank", estime Nicolas Véron.
Les limites des sanctions
Bruxelles a aussi voulu garder des cartouches en réserve. "C’est ce qu’on appelle la montée en puissance des sanctions. L’UE n’a pas sanctionné toutes les banques en même temps afin de pouvoir brandir la menace de faire toujours plus mal à l’économie russe", souligne Sergey Popov. Sans oublier que "les politiciens adorent venir devant les caméras pour assurer qu’ils agissent. C’est pourquoi ils gardent toujours en réserve des institutions à sanctionner même si ce n’est économiquement pas le plus efficace", regrette Tyler Kustra.
En effet, en laissant toujours ainsi des trous dans le dispositif – Alfa Bank (la principale banque privée russe) a, par exemple, encore accès à Swift –, Bruxelles laisse aux oligarques et aux grands groupes russes le temps d’organiser leurs flux financiers.
En outre, "à ce stade, il n’y a de toute façon plus vraiment d’entreprises russes qui font de l’export ou de l’import. Et couper Sberbank du réseau Swift ne fera pas beaucoup de mal aux citoyens russes qui ont leur compte courant dans cette banque puisqu’ils n’ont pas vraiment besoin de faire des transactions internationales", note Sergey Popov.
Bouter une banque hors de Swift est, certes, efficace, mais pas un arrêt de mort. Les sept banques russes ainsi sanctionnées en février "ont aussi été frappées par des mesures bloquantes comme l’interdiction, pour des acteurs européens, de faire des transactions avec les clients de ces établissements", rappelle Nicolas Véron. Ce n’est pas le cas pour Sberbank.
Il y aura donc "probablement des centaines de petits exportateurs qui vont être affectés parce qu’il est trop compliqué pour eux de trouver des alternatives", confirme cet économiste. Mais pour les grands groupes ou les contrats importants, il y aura toujours moyen de contourner cette sanction… comme par exemple en passant par une autre banque, notamment en Chine, qui accepte de valider des transactions avec Sberbank sans avoir recours à Swift.
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ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
France24 - World
Looking back at when Sicilian mafia Cosa Nostra assassinated Italian judges
Issued on: 27/05/2022 - 16:17
Natalia MENDOZA
Natalia MENDOZA
Created on the island of Sicily in the mid-19th century, Cosa Nostra soon became one of the most powerful branches of the Italian mafia. In 1986, the Italian justice system launched a counter-offensive, with the Palermo prosecutor's office leading the charge. Judge Giovanni Falcone became a symbol of the fight against the mafia but on May 23, 1992, he was killed in a car bombing, along with his wife and three bodyguards. His colleague and friend Paolo Borsellino was murdered less than two months later. Three decades on, our correspondents report on how these assassinations by Cosa Nostra sparked an awakening and an ongoing fight against the mafia.
Cosa Nostra (Italian for "our thing") is also nicknamed "The octopus" for its ability to infiltrate all aspects of society. The Sicilian mafia spread from Italy to the US in the 20th century, taking root in major cities like Chicago and New York, the latter famously depicted in the "Godfather" films. The mafia remains active, with thousands of members. But it is hated by many Sicilians for its extortion of "pizzo": protection money from businesses. Today, the fight against them continues.
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ON THE GROUND
Ukrainian refugees in Italy housed in properties seized from mafia
Reporters
Italy's 'Ndrangheta mafia: A trial for the history books
Italy targets 'Ndrangheta crime group in biggest mafia trial in decades
Valeurs Actuelles
Un détenu de la prison de Rennes accuse des surveillants de violences et dépose plainte
Cinq mois après, toujours rien. Lundi 30 mai, l’avocate d’un détenu de la prison de Rennes, qui accuse des surveillants pénitentiaires de violences à son encontre, a dénoncé auprès de Ouest-France l’inertie de la justice dans cette affaire. Les faits remontent au 28 novembre 2021 à la prison de Rennes-Vezin. Ce jour-là, le détenu, âgé de 22 ans, et placé en détention provisoire pour suspicion de meurtre, aurait été agressé gratuitement par des surveillants pénitentiaires. Sauf que la version des surveillants diverge : ceux-ci affirment avoir été agressés par le détenu et auraient dû le maîtriser.
L’avocate monte au créneau
« Ce n’est pas lui qui a commis les violences. Il a été bousculé et plaqué contre le mur », affirme Me Saadaoui, avocate du détenu, qui a demandé à visionner les images des caméras de surveillance de la prison. « On a la preuve qu’il n’a rien fait », assène l’avocate. Et de fait, le détenu a été relaxé par la commission de discipline de la prison. Il a porté plainte contre les surveillants incriminés pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et « usage de faux ». Cependant, la procédure n’avance pas : « Elle a été adressée au procureur le 17 décembre 2021. Depuis, je me renseigne sur l’état d’avancement. On me répond que la plainte est en cours de transmission. Aucun service d’enquête n’a encore été saisi », déplore l’avocate, qui affirme : « Quand un détenu commet un délit, il est rapidement jugé en comparution immédiate. En revanche, le traitement est bien différent quand un détenu dépose plainte. Il ne se passe rien. Il y a une justice à deux vitesses. »
Rennes : les dernières actualités
France24 - World
Nabih Berri: Lebanon’s ‘untouchable’ parliamentary speaker
Issued on: 31/05/2022 - 18:00
Leela JACINTO
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Lebanese lawmakers on Tuesday re-elected Nabih Berri as parliamentary speaker for a seventh consecutive term, cementing the octogenarian politician's reputation as an “untouchable” figure in Lebanese politics. FRANCE 24 profiled the controversial politician on May 19, 2022.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
'Our candidate is Nabih Berri'
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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Lebanon votes in first election since Beirut blast, economic crisis
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
Lebanese parliament re-elects Nabih Berri as speaker for seventh term
Valeurs Actuelles
Prison : en hausse depuis l’année dernière, la densité carcérale globale atteint les 117%
Dans l’Hexagone, le manque de places de prison est un sujet plus que jamais d’actualité. Après avoir progressé trois mois durant, le nombre de détenus dans les prisons françaises s’est désormais stabilisé à 71.000, selon des chiffres officiels en date du 28 mai, repris par France info. Mais le problème de la densité carcérale, lui, ne s’améliore pas. Avec seulement 60.722 places opérationnelles dans le pays, la densité carcérale atteint les 117%, contre 107,5% il y a un an. Elle grimpe même à 138,9% dans les maisons d’arrêt, où sont détenus les individus en attente de jugement et ceux condamnés à des petites peines.
Quatre prisons peuplées à plus de 200%
D’après les chiffres du ministère de la Justice, 46 prisons françaises comptent une densité carcérale de plus de 150%. Dans les centres pénitentiaires de Bordeaux-Gradignan, Perpignan, Foix et Nîmes, le seuil des 200% est même dépassé.
Au total, 86.855 individus écroués étaient recensés au 1er mai, dont 15. 817 faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique (15.064) ou d’un placement extérieur (753). Quant à la proportion de femmes dans la population carcérale totale, celle-ci s’élève à 3,6%, en légère progression par rapport à l’année dernière. Les mineurs écroués, eux, représentent 0,8% du total, en recul de 14,5 % sur un an.
France24 - Monde
Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement
Publié le : 01/06/2022 - 05:24
FRANCE 24
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Retour au travail, réouverture des transports en commun et de certains magasins : la plus grande ville de Chine, Shanghai, reprend vie mercredi après deux mois de confinement pour faire face à l'épidémie de Covid-19. Mais le retour à la normale n'est pas encore pour tout de suite.
Shanghai a levé, mercredi 1er juin, les plus importantes restrictions anti-Covid imposées depuis deux mois à ses 25 millions d'habitants, un pas supplémentaire vers une levée du confinement qui exaspère la population et étrangle l'économie.
Plusieurs mesures avaient déjà été assouplies ces derniers jours à la faveur d'une forte diminution du nombre de cas positifs. Mais la population ne pouvait généralement sortir, au mieux, que pour quelques heures par jour, et à condition d'être dans un quartier sans aucun cas.
Mercredi matin, des Shanghaïens reprenaient le chemin du travail, tandis que certains magasins se préparaient à ouvrir. Le métro et les transports en commun fonctionnaient de nouveau, a constaté l'AFP. "C'est le moment que nous attendions depuis longtemps", s'est félicitée la mairie de Shanghai sur les réseaux sociaux.
Les autorités ont toutefois averti que le retour à la normale n'était pas pour tout de suite. Centres commerciaux, supérettes, pharmacies et salon de beauté ne peuvent fonctionner qu'à 75 % de leur capacité. Les salles de sport et cinémas resteront, pour leur part, fermés et la réouverture des établissements scolaires se fera au cas par cas.
>> À voir, notre reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle
Premiers pas de liberté
Mardi, d'imposantes clôtures jaunes qui empêchaient depuis deux mois les habitants de quitter leur résidence ont été abaissées. Pendant que des ouvriers s'affairaient au démontage des fortifications anti-Covid, des badauds, masqués, profitaient de leurs premiers pas de liberté.
La célèbre artère historique du Bund, en bordure du fleuve Huangpu qui traverse la ville, a repris vie avec des habitants impatients de se prendre en photo.
La mise sous cloche de la plus grande ville de Chine a été un coup de massue pour les Shanghaïens. En dépit d'une hausse vertigineuse de cas positifs en mars, la municipalité avait d'abord écarté l'idée d'un confinement, arguant de l'importance de Shanghai pour l'économie.
Mais les autorités sont revenues sur leur décision début avril pour confiner à la hâte toute la métropole. Certains habitants l'étaient déjà bien avant cette date. Beaucoup ont été exaspérés par les problèmes d'approvisionnement en produits frais et d'accès aux soins médicaux hors-Covid.
Le confinement de Shanghai est le deuxième plus long en Chine depuis le début de la pandémie. En 2020, celui de Wuhan, première ville au monde touchée par le Covid-19, avait duré 76 jours. La mise sous cloche de Shanghai a fragilisé l'économie, pénalisé la production, limité la consommation et perturbé lourdement les chaînes d'approvisionnement.
Avec AFP
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PANDÉMIE
"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle
REPORTAGE
Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes
El País (ESP)
Doce de los mejores vinos rosados españoles
VINOSSon versátiles tanto para tomarse una copa como para acompañar cualquier comida, y además con estas propuestas se acierta seguro
Francia no es solo el mayor vendedor de rosados en el mundo y el segundo mayor productor tras España —que es el mayor exportador mundial de rosado (41% del total), que vende a los franceses sus excelentes graneles—. También es el país con su mayor consumo per cápita y el que marca el estilo más prestigioso y valorado con sus rosados premium de Côtes de Provence, de insobornable palidez, vibrante frutosidad, acidez punzante y elegante sensualidad. Es el vino favorito para el 51% de las mujeres y el 49% de hombres, mayoritariamente con menos de 60 años. Así las cosas, era cuestión de tiempo que en España comenzaran a elaborarse rosados a la provenzal.
Ya existe en el mercado una buena muestra de este tipo de vino, versátil, tanto a la hora de tomarse una copa como excelente compañero de todo tipo de gastronomía. Naturalmente, estos rosados tienen un precio acorde con su calidad y las estrictas exigencias de su elaboración: viñas viejas, selección de uvas, prensados separados por variedad, maceraciones peliculares en frío cortas, aprovechamiento solo del mosto flor (sangrado) y leves crianzas sobre lías o en roble francés nuevo. Estos son algunos de los mejores. Y aumentando.
Le Rosé 2020
- Bodega: Bodegas Antídoto. Carretera de Atauta, 63. San Esteban de Gormaz (Soria).
- Teléfono: 975 35 04 93.
- Web: bertrandsourdais.com.
- DO: Ribera del Duero.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tinto fino y albillo.
- Precio: 60 euros.
- Puntuación: 9,4+/10.
Cata. Extraordinario rosado procedente de un viñedo plantado en 1905, y fermentado en barricas de roble francés con crianza de ocho meses. Tiene un color piel de cebolla pálido y un expresivo aroma donde destacan la incisiva frutosidad, los delicados perfumes florales, las notas especiadas y las hierbas balsámicas. Sabroso, envolvente, fresco y largo.
Flor de Muga 2021
- Bodega: Muga. Barrio de la Estación. Haro (La Rioja).
- Teléfono: 941 31 18 25.
- Web: bodegasmuga.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 20 euros.
- Puntuación: 9,4/10.
Cata. La mejor expresión de viejas garnachas riojanas en un rosado tocado por la gracia de los pequeños tinos de madera de Muga, donde fermenta parcela por parcela, con posterior crianza sobre lías de cuatro meses mínimo. Color rosa pálido y gran propuesta aromática, con un complejo y elegante conjunto frutal, notas florales, hierbas aromáticas, especias y leve presencia de madera. Muy sabroso, fresco, deja un largo recuerdo frutal en boca.
Mara Moura Bastardo 2020
- Bodega: Alma Atlántica (Martín Códax). Calle Burgáns, 91. Vilariño-Cambados (Pontevedra).
- Teléfono: 986 52 60 40.
- Web: almaatlantica.com.
- DO: Monterrei.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: bastardo.
- Precio: 22 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La enóloga de la bodega Martín Códax, Katia Álvarez, elabora este personalísimo vino rosado con la variedad autóctona gallega bastarda, también conocida como merenzao, procedente de una pequeña parcela. Brillante color rosa pálido, con una oferta aromática llena de fruta roja ácida (fresa silvestre), seductoras notas de flor (jazmín) y hierbas balsámicas. Muy sabroso, con buena estructura, de paladar fresco, equilibrado y evocador final.
Marqués de Murrieta Primer Rosé 2021
- Bodega: Marqués de Murrieta. Carretera de Zaragoza, Km. 5. Logroño (La Rioja).
- Teléfono: 941 27 13 80.
- Web: marquesdemurrieta.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: mazuelo.
- Precio: 32,30 euros.
- Puntuación: 9,3/10.
Cata. La histórica bodega riojana elabora su rosado premium con uvas procedentes del Pago La Plana, plantadas hace más de 70 años. Tras la fermentación, permanece sobre lías durante cinco meses. De color rosa pálido, tiene un elegante aroma a fruta negra madura y exótica, en armonía con la oportuna vivacidad cítrica, y notas florales. En boca resulta sabrosamente expresivo, tiene textura cremosa, final cítrico y notable persistencia.
Impromptu Rosé 2021
- Bodega: Hispano Suizas. Carretera N-322, Km. 451,7. El Pontón-Requena (Valencia).
- Teléfono: 962 34 93 70.
- Web: bodegashispanosuizas.com.
- DO: Valencia.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: pinot noir.
- Precio: 22,50 euros.
- Puntuación: 9,2+/10.
Cata. Pablo Ossorio ha creado un rosado moderno, de factura impecable, con una pinot noir mediterránea que fermenta en barricas nuevas de roble americano de 400 litros, donde permanece con sus lías hasta el embotellado. Color rosa pálido de atices dorados, con un elegante aroma a fruta roja madura enriquecida por un fondo de azahar y especias. Muy sabroso y fresco, tiene una presencia destacada en boca, donde resalta la acidez.
Chivite Las Fincas 2019
- Bodega: J. Chivite Family Estates. Carretera NA-132 Km. 3,1. Villatuerta (Navarra).
- Teléfono: 948 81 10 00.
- Web: chivite.com.
- IPG: 3 Riberas.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,90 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Creado en colaboración con el gran cocinero Juan Mari Arzak, ha supuesto una auténtica revolución de los rosados navarros. Fermentado y criado con sus lías durante ocho meses en barricas de roble francés. Color rosa asalmonado, aroma intenso y fresco a frutillos silvestres, cítricos y leves perfumes florales, notas de tostados y especias. Con cuerpo, equilibrado, en boca deja el justo grado de dulzor y acidez para un final persistente.
Pla dels Àngels Rosado 2021
- Bodega: Scala Dei. Rambla Cartoixa, s/n. Escaladei (Tarragona).
- Teléfono: 977 82 70 27.
- Web: cellersdescaladei.com.
- DOQ: Priorat.
- Tipo: rosado joven, 14,5%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 24,95 euros.
- Puntuación: 9,2/10.
Cata. Viejas garnachas plantadas en las laderas norte y este de Montsant sobre suelos arcillosos, donde conservan la necesaria acidez. Tiene una medida crianza sobre lías de cuatro meses en depósito de acero inoxidable. Bonito color rosa tenue, aroma complejo a frutillos silvestres ácidos, elegantes notas florales, recuerdos de hierbas de tocador y planta de campo. De paladar sedoso y gusto fresco, tiene un postgusto muy frutal.
Emina Rosé Prestigio 2021
- Bodega: Emina. Carretera de San Bernardo, s/n. Valbuena de Duero (Valladolid).
- Teléfono: 983 68 33 15.
- Web: emina.es.
- DO: Cigales.
- Tipo: rosado crianza, 13,5%.
- Cepas: tempranillo, garnacha, verdejo, albillo y otras.
- Precio: 14,65 euros.
- Puntuación: 9,1+/10.
Cata. Un rosado tipo provenzal basado en los claretes de Cigales, elaborado por el enólogo Francisco Guerra a partir de la tradicional mezcla de variedades tintas y blancas de los viejos viñedos, con más de 70 años. Tras una corta crianza sobre lías de dos meses consigue un intenso color fresa pálido, aroma de gran carga frutal silvestre, rica en matices florales y herbáceos. Sabroso, complejo, con final de boca frutal y buena persistencia.
Habla Rita 2021
- Bodega: Bodegas Habla. Autovía A-5, Km, 259. Trujillo (Cáceres).
- Teléfono: 927 65 91 80.
- Web: bodegashabla.com.
- AOP: Côtes de Provence.
- Tipo: rosado provenzal, 12,5%.
- Cepas: syrah y garnacha.
- Precio: 24 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Para hacer un rosado provenzal los extremeños de Habla utilizan uvas de Côte de Provence, elaboradas por su enólogo Florent Dumeau. La botella de cristal italiano completa el diseño de un vino que incluye seis meses de crianza sobre lías. De color fucsia pálido, posee un sugerente aroma a fruta tropical y frutillos silvestres, enriquecido con matices florales. En boca es sabroso, fresco y delicado con un final persistente de pletórico afrutado.
Nicte Rosa Pálido 2021
- Bodega: Avelino Vegas. Calle Grupo Calvo Sotelo, 8. Santiuste de San Juan Bautista (Segovia).
- Teléfono: 921 59 60 02.
- Web: avelinovegas.com.
- VT: Castilla y León.
- Tipo: rosado joven, 13%.
- Cepas: prieto picudo.
- Precio: 9 euros.
- Puntuación: 9,1/10.
Cata. Avelino Vegas logra un rosado estilo provenzalcon la mejor relación calidad/precio gracias a las posibilidades de la variedad leonesa prieto picudo, una uva no lo suficientemente valorada. Una pequeña producción lujosamente presentada. Brillante color rubí pálido, aroma intenso a frutillos rojos con perfumadas notas florales y el frescor cítrico. Muy sabroso, amplio, bien dotado de acidez que compensa el punto goloso final.
Alagú Forcallat Rosé 2020
- Bodega: Casa Corredor (MGWinesGroup). Avenida Maisonnave, 28. Alicante.
- Teléfono: 965 92 88 57.
- Web: mgwinesgroup.com.
- DO: no tiene.
- Tipo: rosado crianza, 14%.
- Cepas: forcallat.
- Precio: 11,95 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. La enóloga Laura Ramos, de la bodega Casa Corredor, logra que la variedad forcallat tinta, que ha estado al borde de la desaparición, y criada durante ocho meses con sus lías, ofrezca un rosado caracterizado por su fuerte personalidad. Color piel cebolla pálido, nariz sutil a fruta confitada con notas florales, delicadamente sostenido por un fondo de brioche. En boca resulta sabroso, con frescura, buena estructura, carnosidad y agradable persistencia.
Izadi Larrosa 2021
- Bodega: Izadi. Herrería Travesía II, 5. Villabuena de Álava (Álava).
- Teléfono: 945 60 90 86.
- Web: izadi.com.
- DOCa: Rioja.
- Tipo: rosado joven, 14%.
- Cepas: garnacha.
- Precio: 8 euros.
- Puntuación: 9/10.
Cata. Logrado diseño para un rosado moderno, elaborado con viejas garnachas de más de 70 años, plantadas en vaso a 700 metros altura en la Rioja Alavesa. Pese a carecer de crianza, el vino posee un conseguido perfil provenzal, perceptible ya en su bello color piel de cebolla, aroma intenso a fruta blanca madura acompañada de recuerdos florales y herbáceos. Sensual, sedoso y bien constituido, deja un fresco y largo postgusto.
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France24 - Monde
Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement
Publié le : 29/05/2022 - 12:27
Cyrielle CABOT
Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.
Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux.
Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes.
"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."
"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"
Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.
Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.
Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé."
La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.
Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse.
"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"
Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.
Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."
Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."
"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.
Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée
Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.
Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."
"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500."
De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."
Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021.
Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente.
"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."
Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"
Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement.
"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.
Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle.
"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."
"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."
Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.
Vers une explosion des avortements à la maison
Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.
Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration.
Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom.
Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."
De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."
*Le prénom a été modifié
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REPORTAGE
"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter
États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement
Reporters
États-Unis : le droit à l'avortement menacé
BBC
The only finding that the researchers thought was concerning was the vegan children's lower bone mineral density
In 2010, Ashish Kumar Jain, then 28 and working in the UK as an IT professional, chanced upon an online video that left a deep impact on him. It described the cruelties meted out by the dairy industry, especially to calves. As an expectant parent, and at a time when he was longing to return to India for the birth of his first baby, he says it convinced him and his wife to switch to a vegan diet. Living in Indore, a city in the central Indian state of Madhya Pradesh, the couple decided to raise their child as a vegan, too.
Today his daughter Arul is a healthy, fit 11-year-old and an ardent vegan advocate herself. Raising her as a vegan child wasn't as stressful as addressing concerns from extended family about these choices, says Jain. One factor made the transition particularly easy, he says: India's long history of meat-free cooking. While that tradition tends to be vegetarian rather than vegan, it holds useful lessons on maximising the nutritional power of plant-based meals – which could benefit the growing number of vegan adults and children not just in India, but around the world.
An estimated 400 million people in India (amounting to 39% of the country's population), identify as vegetarian for religious and other reasons, compared to only about 5% in the US. A vegetarian diet is not the same as a vegan diet: it usually includes dairy, for example, whereas a vegan diet avoids all animal products. However, India's vegetarian legacy has resulted in a particularly diverse cuisine of plant-centred dishes easily adapted to vegan requirements.
Coupled with new scientific insights on plant-based diets from researchers around the world, that experience could also help parents answer a crucial question: is a vegan diet safe for children?
Arul Jain follows a vegan diet, and started engaging in vegan activism early on (Credit: Ashish Kumar Jain)
Veganism on the rise
Veganism has been gaining traction around the world, supported by campaigns such as "Veganuary" (which encourages people to go vegan for one month) as well as rising awareness of the climate benefits of a meat- and dairy-free diet. A growing body of research suggests plant-based diets have a range of health benefits for adults.
In India, the growing vegan movement taps into an ancient tradition, with vegan social media groups and influencers highlighting the nutritional power of local cereals, pulses and grains. Indian vegans swap traditional recipes in groups like "Cooking with Millets" ("Let's share our millet journey"), which promotes a cereal crop endemic to India. Vegan influencers tout the benefits of age-old ingredients such as lentils, chickpeas and mung beans. In 2016, the German International Academy, a residential school in Southern Indian city of Chennai, made headlines when it became a fully vegan school.
And while many Indian vegetarians rely heavily on dairy products such as ghee (clarified butter), yoghurt, and paneer (cottage cheese), Jain points out that in the past, this wasn't necessarily the case, as many traditional dishes are dairy-free.
However, for children, the risks and benefits of a vegan diet are somewhat more complex than for adults.
Planning a safe vegan diet
Perhaps the most important aspect to consider is that a growing child needs specific nutrients for each developmental stage. If those are missed, the consequences can be dangerous, especially for younger children. Their food also needs to be particularly nutrient- and energy-dense, because their portions are smaller.
"Infants and children are growing and developing rapidly (especially during infancy) and have very high requirements for certain nutrients while having relatively small stomachs. This means that the foods they are given should have maximum nutrients and enough energy in a relatively small volume," says Mary Fewtrell, professor of paediatric nutrition at University College London's Great Ormond Street Institute of Child Health.
For infants, breast milk is seen as the best way of delivering the nutrition and energy they need to grow, while for toddlers and young children, a vegan diet needs to be carefully planned to ensure it meets their needs.
Misguided veganism has in fact resulted in some rare, avoidable tragedies in that age group. In 2016, a one-year-old child in Milan, Italy was taken away from his parents after blood tests revealed that he had dangerously low levels of calcium after following a vegan diet. Italian media reported that the one-year-old weighed as much as a three-month-old, and his calcium levels were only enough to barely survive. In 2017, a court in Belgium convicted the parents of a seven-month old baby boy who had died from dehydration and malnourishment after being fed a diet of vegetable milk made from oats, buckwheat, rice and quinoa.
For older children, research suggests that a vegan diet can have benefits – but also, some disadvantages.
Vegan food is becoming increasingly popular around the world (Credit: Getty Images)
Groundbreaking research on vegan kids
In 2021, a study published in the American Journal of Clinical Nutrition compared the health outcomes of a vegan, vegetarian and omnivorous diets in Polish children aged 5-10 years. The study recruited 63 vegetarians, 52 vegan and 72 omniovores – the latter eating a diverse diet which included meat and dairy. Malgorzata Desmond, the lead author of the study, is now an honorary research fellow at UCL Great Ormond Street Institute of Child Health.
"Although the number of children in our study was relatively small, this is the largest study of its kind ever performed specifically in vegan children of this age; the first that recruited (over) 50 participants in each plant-based diet group and compared them to carefully matched omnivores," says Desmond.
The study identified both good and bad points for vegan kids, says Fewtrell, who co-authored the study. "The good news was that in comparison to their omnivore peers, the vegan children were leaner and had better markers of cardiovascular risk, such as lower blood cholesterol," she says. This could contribute to their lowering of heart disease later in life. "The downsides were that they were shorter and had lower bone mass than expected for their age."
While vegan kids were 3cm (1.2in) shorter on average, it didn't mean that they were stunted in growth or would always stay short, says Jonathan Wells, professor of anthropology and paediatric nutrition at UCL and another co-author of the study.
"Vegan kids had less fat mass, and tended to weigh less. It's possible that they would reach puberty a little later. We've seen that children who reach puberty later actually extended their growing period because they grow for more years," says Wells. So there was a potential for these kids to grow taller as adults.
The only finding that the researchers thought was concerning was their comparatively lower bone mineral density.
"The bone reaches its optimal density by the early 20s. And so, if you don't build bone density at the time, you're not going to be able to do that later," Wells says. Those who have lower bone mineral density in adulthood will feel its impacts in older age, making them more vulnerable to diseases like osteoporosis as bones slowly grow more brittle. "So vegan diets may have changed the profile of disease that people are more at risk to as they age," says Wells. "Instead of cardiovascular disease [heart disease], they may be prone to bone disease (weaker bones). But it's not like they're unhealthy now."
Some of the study's findings were surprising. For example, the vegetarian children tended to eat more junk food like pizza and soft drinks – a reminder that a vegetarian diet doesn't in itself guarantee a healthy, balanced menu. As might be expected, omnivores had the highest estimated intake of protein, and vegans the lowest – but vegetarians had the highest estimated intake of calcium. (Vegans, it turns out, had the lowest).
And nearly a third of children on either vegetarian or vegan diets in the study were not given any B12 supplements or B12–fortified foods – even though such supplements are commonly recommended for people on a plant-based diet. The Academy of Nutrition and Dietetics in the US for example states that well-planned vegetarian and vegan diets are appropriate for all life stages, including pregnancy, infancy and childhood. But it also adds that vegans need to ensure they take vitamin B12, be it in the form of supplements or fortified foods.
One possible conclusion is that some of these real-life plant-based diets could have had better results, had they included more nutritious ingredients. Or, as the authors state in the paper: "Vegan and vegetarian children need guidelines on how to eat healthfully, beyond advice on supplementation."
More generally, studies of plant-centred diets – so, vegetarian, not just vegan – tend to conclude that they are safe for children. A longitudinal study of children aged from six months to eight years in the US found there was no evidence of clinically meaningful differences in growth or nutritional status for children with a vegetarian diet, compared to their peers. However, the vegetarian kids (the sample also included vegans) faced higher odds of being underweight. The German Society for Paediatric and Adolescent Medicine also took an overall positive stance in a 2019 paper on vegetarian (including vegan) diets for children and teens, stating that "the nutritional needs of growing children and adolescents can generally be met through a balanced, vegetable-based diet", though it adds that a vegetarian diet in childhood and adolescence requires supervision by a paediatrician, and that vegans should supplement B12.
A meat-based diet may also harbour risks of its own, due to the hormones found in meat and milk – though the evidence on this is mixed. "In intensive farming, concentrations of estrogens in milk are higher due to long milking periods," state the authors of one review of studies on estrogens in cow's milk and their potential health effects. They point out that exposure to these hormones can impact children, and disrupt their development in ways that may only become evident in adult life, for example, through a lower sperm count. However, they also argue milk has a number of health benefits. The review concludes that while the amounts of estrogens in cow's milk are too low to affect the health of adult humans, more research should be done on the impact on children, especially during the earliest stages of development.
Vegan mum Bhavya Chandra Prem with her son. Prem followed a vegan diet while she was pregnant, with protein-rich lentils, legumes and tofu (Credit: Bhavya Chandra Prem)
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Back to the roots
In recent years, the global spotlight has often been on plant-based novelties such as vegan cheese or meat-free burgers, which have made it easier for many to switch to a more plant-centred diet. But the focus on these eye-catching innovations can risk missing other ingredients that have been around for centuries – and which could fill some of the potential nutritional gaps of vegan family meals.
Bhavya Chandra Prem, a 33-year-old technical engineer who grew up in the Kunnur district of the Southern Indian state of Kerala, grew up on a predominantly non-vegetarian diet of beef, chicken stew and parathas (an Indian flat bread). She turned vegan almost overnight in 2014 after moving to Spain for university, when a vegan friend and housemate asked her "Why would you want to kill and eat something you love?" A little research showed her the horrific realities of the meat and dairy industry. "I watched a few documentaries like Cowspiracy, Earthlings and I couldn't live a lie and consume meat or diary or fish products. I have been vegan ever since and I haven't looked back," says Prem, who now lives in the Czech Republic.
In 2020, when she learnt that she was pregnant, she had to contend with terrible morning sickness until 22 weeks, and could barely keep anything down except crackers, rice and soup. When that phase passed, she started seeking out healthier and nutrient-dense vegan food with the support of her husband, who is Italian. Her gynecologist said that following a vegan diet wouldn't harm their growing child, as long as she ate high-protein foods.
"I ate different types of dals (split pulses), lentils and legumes and tons of vegetable soups, tofu and soy products," she says. Her favourites were cherupayaru (a curry made with mung beans), and Kerala-style stews, which typically include coconut milk.
In November 2021, her baby boy was born at a healthy 3.6kg (7.9lb), and he is doing well, Prem says. While she adds she doesn't want to impose her own ethical values on her son, she will expose him to more diverse foods beyond meat as he grows older.
Traditional Indian grains and pulses can enrich a vegan diet (Credit: Getty Images)
Protein-rich foods
Edwina Raj, a clinical dietician at the Bengaluru-based Aster CMI hospitals, points out that India's traditional foods offer plenty of options for vegans. "We've seen that some vegans tend to rely too heavily on refined flours and carbohydrates," she says. "Instead, they'll need to focus on complex carbs. We suggest the many varieties of unpolished rice – red, brown, black. As a vegan parent, you'll need to keep in mind the dietary requirements for protein are 1g per kg of body weight and plan your meals accordingly." She recommends millets, lentils, dried green peas and beans as sources of high-quality protein.
Karla Moreno-Bryce (MDA, RD, LD), a vegan Pediatric Nutrition Coach based in Minneapolis, in the US argues that regardless of the family's chosen cuisine, planning healthy vegan meals can be relatively easy.
"Meal prepping for vegan kids just requires a little attention to ensure that key nutrients (iron, zinc, iodine, omega-3s, calcium, Vitamin D, and Vitamin B12) are offered during the day through a variety of plant foods and dietary supplements," she says. "It's particularly important that all vegan kids receive a reliable Vitamin B12 supplement, preferably at the time they begin solid foods. This is a nutrient that naturally lacks in plant foods and a supplement, in addition to fortified foods, is the most reliable source of meeting this important nutrient."
With the right mix of ingredients, she says, parents can offer healthy vegan versions of many different cuisines: "Many vegan parents focus on ensuring that their children's meals consist of vegetables, and while they are important and provide an array of nutrients, they lack the calories to support a child's growth and development. I encourage vegan parents to focus on providing foods rich in iron (such as beans, lentils, and tofu) and fat (such as avocado and nut butters) since these are two important nutrients during periods of rapid growth," says Moreno-Bryce.
To meet his growing vegan child's nutritional needs in India, Ashish Kumar Jain has turned to locally grown leafy vegetables, like local spinaches, methi (fenugreek leaves), cumin seeds, coriander, and curry leaves, as well as nutrient-dense sesame seeds, tofu and finger millet. He substitutes milk with extracts from almonds and coconuts, makes "cheese" from cashews and potatoes, and yoghurt from peanut milk.
"We've never felt deprived of dairy," he says. "And there are many reasons to prioritise veganism that go beyond diet and health – compassion for animals, climate and sustainability. Veganism is a social justice movement, as much as it is a healthy choice."
* Disclaimer: All content within this article is provided for general information only, and should not be treated as a substitute for the medical and dietary advice of healthcare professionals. The BBC is not responsible or liable for any diagnosis or actions taken by a user based on the content of this site. The BBC is not liable for the contents of any external internet sites listed, nor does it endorse any commercial product or service mentioned or advised on any of the sites. The BBC encourages anyone interested in making dietary changes to consult their healthcare provider beforehand. Always consult your own GP if you're in any way concerned about your health or the health of your child.
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El País (ESP)
Un túnel de bambúes gigantes o una araucaria de 48 metros: siete jardines españoles cerca del mar
ESPAÑANo hay mejor forma de vivir la primavera que pasear entre rosas y arte en el museo mallorquín Sa Bassa Blanca o por una floresta de aires tropicales con 170 años de historia en Málaga
Viajar también es decidir que hay que darse un respiro y descansar. En primavera, embriagados por una diversidad de plantas y un fragor de colores y aromas, es buen momento para animarse a descubrir siete jardines históricos, románticos, exóticos o rebosantes de arte. Siete vergeles cuya belleza acompaña cerca del mar.
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Yannick en su rosaleda
Museo Sa Bassa BlancaEsta mansión de estilo arábigo, diseñada por el arquitecto Hassan Fathy, ocupa un paraje de arrebatador atractivo que sirve de inspiración al matrimonio de escultores Yannick Vu y Ben Jakober, titulares de la fundación que da vida al enclave. Aquí, en el norte mallorquín, se produce una fusión perfecta entre sensibilidad y creatividad, naturaleza litoral y arte. “El antiguo huerto de los payeses lo convertí, en memoria de mi hija fallecida, en un hortus conclusus medieval: un jardín cerrado en el que la rosa, la flor más bella del universo, la flor de María, es la protagonista, algo que me encanta compartir”, apunta Yannick. La rosaleda incorpora un centenar de variedades antiguas, tan perfumadas, y se combina con plantas aromáticas, inundando el aire de balsámicas esencias. Este año el periodo de floración viene retrasado.
Las exposiciones de la mansión (entrada: 25 euros) se enseñan en visita guiada y cita previa; su patio se abre como un abanico azul de jacarandas y agapantos invitando a reunirse. También existe un parque de esculturas zoológicas. Pero si algo impresiona es la Galería Nins: medio centenar de retratos infantiles con los cuales se entroncaba la realeza y la alta nobleza en los siglos XVI y XIX. El espacio Sokrates guarda arte contemporáneo de artistas de la talla de James Turrell y Miquel Barceló. Entrada general, 10 euros. Solo rosaleda y parque de esculturas, 5 euros.
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Un río azul de hortensias
Bosque-Jardín de la Fonte Baxa,Fue apodado durante dos décadas El Jardín de Panrico, en alusión a su propietario, el empresario José Javier Rivera, si bien su paisajista desde los inicios, en 1994, fue el valdesano Rafael Ovalle, que actualmente dirige la restauración de este oasis que ha ganado sensiblemente con la nueva gestión municipal. “Fue gracias a su ajardinamiento que esta depresión de 10 hectáreas junto al acantilado generó un clima subtropical en el que las especies se defienden unas a otras. Crecen en abundante pluralidad camelias —entre las variedades más antiguas de Europa—, azaleas, rododendros, así como especies de los cinco continentes, como los helechos arbóreos de Tasmania”, resume Ovalle. Además de los cuatro estanques hay miradores que atrapan: el de la Pirámide, que facilita 360 grados de visión, y el de los Sueños, próximo al mar acabando en las columnas romanas, que brinda quizá la mejor panorámica de Luarca en calidad de pueblo blanco.
Ovalle guarda una sorpresa: ha plantado infinidad de hortensias junto al arroyo, de manera que se convertirá este verano, cuando florezcan, es una suerte de río azul que descenderá por la vaguada hasta el Cantábrico. Las visitas guiadas se contratan aparte; una excelente opción la proporciona Nike García (677 69 82 39; 5 euros, incluida la entrada general de 3 euros).
Homenaje a la sostenibilidad
Jardín de l'Albarda,La Fundación Enrique Montoliu tiene por misión la conservación de la flora y fauna mediterránea. Y a fe que lo ha conseguido si nos atenemos a este vergel valenciano de herencia árabe (entrada, 6 euros; fines de semana, 8) situado al abrigo del macizo del Montgó. Consta de cinco hectáreas —incluida la villa palladiana— con solo cuatro décadas de vida vegetal, y se inspira en el renacentismo italiano de Villa Medici. “Fomentar la jardinería de bajo consumo y ecológica, así como la lucha contra el cambio climático, se traduce en 750 especies de plantas mediterráneas, entre endemismos como la Silene ifacensis, del peñón de Ifach, o especies como el Carduncellus dianius (cardo santo), emblema del parque natural del Montgó”, explica Montoliu. Ni una casa a la vista. El tiempo se dilata internándonos en la zona de líneas formales y, rodeándola, en la de estilo inglés, en cuidado desorden, donde no falta la montaña dotada con cueva, cascada y lago. Por el arbolado pulula la fauna propia de un entorno sostenible: sapos, ranas, ardillas, lagartijas... También son dignos de mención los recitales y conciertos (15 euros). Este domingo 29 de mayo cantará la soprano Mireia Lallart, acompañada al piano por Elena Font.
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El sabor de la historia
Jardín Botánico-Histórico de La ConcepciónTropicalista y lujuriante, de solera vegetal y veteranía histórica. Así se manifiesta esta floresta de hace 170 años, fruto de los anhelos botánicos de los marqueses de Casa Loring. Resulta milagroso que se haya conservado intacto este jardín paisajístico romántico al modo inglés del siglo XIX. Y es de agradecer su fácil acceso junto a la autovía A-45. De tan agradable como es uno apenas es consciente del subibaja que exige esta ladera salpicada de especies tropicales y subtropicales. Del jardín histórico se conservan glicinas que, no contentas con tapizar el cenador de hierro (de 1860), trepan por el arbolado hasta alcanzar 25 metros de altura. Muy cerca está el Museo Loringiano, imponente templete dórico que sirvió de museo arqueológico a sus dueños y que hoy alberga copias de la Lex Flavia Malacitana y del mosaico de Hércules. El jardín histórico se ve abrazado por el botánico, en el que priman las hipérboles: el túnel de bambúes gigantes, palmeras de corpulenta talla, la mayor planta acuática del mundo —la Victoria cruziana amazónica—, cuando no el árbol más talludito de la provincia de Málaga: una araucaria de 48 metros de altura.
El recorrido guiado, también lo hay nocturno (entrada 5,20 euros; el precio de la visita guiada se adecua al número de visitantes), equivale a un tratamiento antiestrés, también durante las horas centrales del día, vista la umbrosidad y humedad imperante. En junio está prevista una intervención artística en el jardín a cargo del colectivo Gabinete Hyde.
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Robles, pétalos y una ferrería
Jardín Botánico de Iturraran,A solo seis kilómetros del mar y de la autopista AP-8, Iturraran se esconde en el corazón del parque natural de Pagoeta, lo que es decir 25 hectáreas de media montaña de un verde denso al beneficiarse de 1.500 milímetros de precipitaciones anuales. “Iturraran cuenta con 5.500 tipos de plantas, desde climas fríos a subtropicales”, explica José Almandoz, jardinero mayor, “y una tierra arcillosa responsable de la mejor colección española de robles (350 especies), arces (150 especies) y magnolias”. Todo el caserío (de entrada gratuita), que conserva el vigamen del siglo XVIII y cobija el centro de interpretación del parque natural, se ve rodeado por un espacioso y exuberante jardín botánico, bien etiquetado, dividido en ocho grandes zonas cuya aspiración visual invita a recorrer despacio sus senderos. Pertenece a la Diputación Foral de Gipuzkoa. No hay día del año en que no florezcan especies; en primavera, un manto blanco cubre los cornejos de Kousa. El Jardín de la Biodiversidad, decorado con rocalla y estanques, constituye un catálogo de especies vascas en peligro de extinción: lo que hay que preservar.
No hay nadie que, junto al aparcamiento, rechace un selfi con la Gunnera insignis, procedente de Costa Rica, de tallos rojizos y hojas descomunales. Los fines de semana se puede combinar la visita con la asistencia a la puesta en funcionamiento del martillo pilón del conjunto ferro molinero de Agorregi (1754), con el que el ferrón obtiene delante del público un lingote de hierro.
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La Ciudad de las Flores
Jardines de la Marquesa y parque municipal, Arucas (Gran Canaria)El clima privilegiado del que disfrutan las islas Canarias a pie de mar, ese que permite moverse todo el año en camiseta, alienta el crecimiento de zonas verdes a cuál más exótica. Tal ocurre en el jardín de la Marquesa, ocho hectáreas propiedad de los descendientes del marquesado de Arucas. Cualquiera que pasee al pie de la montaña del mismo nombre tendrá la retina atestada con 500 especies de palmeras; botánica del sudeste asiático, con el rarísimo árbol del pan; bambúes negros; araucarias que duplican la altura del palacete de 1880, erigido en la característica piedra azul aruquense. La impresión serpenteante, de sabor romántico, se desprende pasando por el túnel de las buganvillas y fotografiando pavos reales. Mediante códigos QR se documentan las especies. Entrada, 6 euros; fin de semana, 8; visitas guiadas, 10 y 12 euros, respectivamente.
Sería un grave error estar en Arucas y, tras pasear por la calle León y Castillo, no internarse en su parque municipal, entre cantoneras de roca que reparten el agua por las acequias y esterlizias (flor representativa de Canarias), sin contar los agapantos, que en estas fechas se tiñen de un blanco y violeta intensos.
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Perdidos en el laberinto
Parque SamàEl parque Samà, a cinco kilómetros del Mediterráneo, es magnífico como alternativa a una jornada playera; o tras las emociones vividas en PortAventura, situado a solo 12 kilómetros. Este jardín-botánico de 14 hectáreas (entrada: 11 euros) traslada a 1881, cuando la nostalgia por Cuba movió al indiano Salvador Samà, marqués de Marianao, a encargar el diseño de un bosque poético a Josep Fontserè. Delante del fino palacio de estilo colonial crecen exotismos botánicos, como yucas brasileñas, castaños de Indias, palmeras daltileras o arbolado filipino. Dejándose llevar por la intuición el paseante desemboca en el armónico entorno del lago, con isla central, Gruta del Pirata, puentes colgantes y el altivo gran ciprés de los pantanos. Algo apartada queda la torre angular, que tan sugerente resulta vista desde la carretera.
Es incuestionable la vocación familiar del recinto, vista la presencia de gamos, guacamayos, tortugas, erizos. Pero, aparte del invernadero, merece la pena acercarse al laberinto vegetal, compuesto de plantas de maíz que empiezan a crecer —y a ocultar los senderos (aquí está la gracia)— a mediados de junio, momento en que se abre al público. Unos carteles dan pistas, con preguntas sobre el desarrollo sostenible, para llegar a su eje, señalado con la escultura del dios Heracles.
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Valeurs Actuelles
Incidents au Stade de France : victime de pickpockets, le maire de Liverpool demande des excuses au gouvernement
Des débordements survenus aux abords du Stade de France, samedi 28 mai au cours de la soirée, ont retardé d’une trentaine de minutes le début de la finale de la Ligue des Champions. Présent aux abords de l’enceinte sportive, Steve Rotheram, maire de Liverpool a avoué avoir été victime de pickpockets qui lui ont dérobé son téléphone, son argent, sa carte de crédit, ses papiers d’identité et ses billets pour le match. « Les gangs étaient bien organisés, ce sont des choses qui arrivent, ce n’est pas grave », affirme-t-il sur RTL, mardi 31 mai 2022. S’il assure ne pas avoir été « agressé », le maire de la ville anglaise a concédé qu’il ne se sentait « pas en sécurité à l’approche du stade ».
Une version des faits « grotesque »
La principale cause de ces nombreux incidents est liée à « une fraude massive », selon Gérald Darmanin. Lors d’une conférence de presse, lundi 30 mai, le ministre de l’Intérieur a estimé que la circulation de nombreux faux billets aux abords de l’enceinte sportive était « le mal à la racine » des incidents. « 30 000 à 40 000 supporters anglais » se sont retrouvés au Stade de France, « soit sans billet, soit avec des billets falsifiés », a-t-il déclaré, visant une nouvelle fois les « supporters britanniques ».
Une version contestée par le maire de Liverpool. Steve Rotheram estime que la défense du ministre de l’Intérieur est « grotesque » et qu’il souhaite « dévier l’attention ». Alors que les autorités françaises ont pointé du doigt les supporters anglais, il demande des excuses de la part du gouvernement, car les fans de Liverpool « ont fait preuve d’une patience et d’un stoïcisme incroyable ».
BBC
Ukraine war: US to send longer-range rockets in latest aid package
By Leo Sands & Robert GreenallBBC News
The US will send Ukraine more advanced rocket systems to help it defend itself, President Biden has announced.
The weapons, long requested by Ukraine, are to help it strike enemy forces more precisely from a longer distance.
Until now, the US had refused the request out of fear the weapons could be used against targets in Russia.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the US was "directly and intentionally adding fuel to the fire" with its weapons deliveries to Ukraine.
Separately, the German government has promised to send an air defence system to Ukraine.
Chancellor Olaf Scholz told MPs that the IRIS-T system was the most modern Germany possessed and would enable Ukraine to defend an entire city against Russian air attacks.
He added that he would provide tracking radar capable of detecting enemy artillery, and multiple rocket launchers.
Balancing act
On Wednesday, Mr Biden said the lethal aid would strengthen Kyiv's negotiating position against Russia and make a diplomatic solution more likely.
Writing in the New York Times, he said: "That is why I've decided that we will provide the Ukrainians with more advanced rocket systems and munitions that will enable them to more precisely strike key targets on the battlefield in Ukraine."
This is a fine balancing act for Mr Biden, as providing more powerful weapons could provoke a reaction from Russia, risking direct conflict between the US and its Nato allies and Moscow.
New weaponry will include the M142 High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS), a senior White House official said - although he did not specify how many of them would be supplied.
The systems can launch multiple precision-guided missiles at targets as far as 70km (45 miles) away - far further than the artillery that Ukraine currently has. They are also believed to be more accurate than their Russian equivalents.
Game-changer for Donbas?
This announcement has been a long time coming and represents one of the most significant military commitments so far.
As they face overwhelming Russian firepower in a grinding, attritional battle for the Donbas, Ukrainian forces complain that they lack firepower.
The HIMARS could change that.
Its GPS-guided rockets are much more accurate than the equivalent Russian systems. It's also much quicker to reload and, as the name suggests, the launch vehicles can move quickly from one location to another.
US and Ukrainian officials will already be having detailed conversations about how and where to use the HIMARS when they arrive.
Ukraine will be looking to hit targets well beyond its current reach - command and control centres, logistics hubs, and the Russian batteries that have Ukrainian troops pinned down in Donbas.
Last month, Ukraine's army chief said that getting the HIMARS units would be "crucial" in allowing it to counter Russian missile attacks.
The US expects Ukraine to deploy the weapons in the eastern Donbas region, where the fighting is most intense, and where they can be used to strike Russian artillery units and forces targeting Ukrainian towns.
White House officials agreed to provide the rockets, they said, only after gaining assurances from President Volodomyr Zelensky that the weapons would not be used to attack targets inside Russia.
"We are not going to send to Ukraine rocket systems that can strike into Russia," Mr Biden wrote on Wednesday.
Mr Zelensky confirmed this in an interview for US network Newsmax.
"We're not interested in what is happening in Russia," he said. "We're only interested in our own territory in Ukraine."
But Dmitry Peskov said Moscow did not trust Mr Zelensky's remarks.
"In order to have trust, we need to have experience of Kyiv fulfilling its promises, but there is none," he said, quoted by Ria news agency.
Addressing the US announcement, he said: "We believe the US is directly and intentionally adding fuel to the fire."
"The US is obviously holding the line that it will fight Russia to the last Ukrainian."
The latest rockets will be the centrepiece of a $700m (£556m) support package for Ukraine that will be formally unveiled on Wednesday, White House officials said.
Helicopters, anti-tank weapons, tactical vehicles and spare parts are to be included in what will be the 11th package of military aid approved by the US for Ukraine since the invasion began in February.
In Wednesday's article, Mr Biden wrote that the US's goal was simply to see a "democratic, independent, sovereign" Ukraine, not to oust Mr Putin from his role as Russian president or to seek broader conflict with Moscow.
He blamed Russia's continued aggression for the stalling of peace efforts, adding that the US would never put pressure on Ukraine to concede any of its territory in return for an end to the conflict.
Directly addressing the risk of nuclear weapons being used in Ukraine, Mr Biden said "we currently see no indication" of this being Russia's intention - but warned that doing so would be unacceptable and bring with it "severe consequences".
Soon after Mr Biden's piece was published, Russian military officials announced that the country's nuclear forces were holding drills in Ivanovo region near Moscow.
The drills involve around 1,000 service personnel and over 100 vehicles. They consist of patrols, setting up missile systems and protecting them from attacks, but missiles will not be launched.
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France24 - Monde
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Publié le : 26/05/2022 - 14:29
Grégoire SAUVAGE
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Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.
Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, Buffalo, Uvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.
Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.
L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.
650 000 armes mises hors circuit
En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.
Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.
>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre
Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.
Une baisse spectaculaire de la violence
De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.
Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.
Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.
Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".
>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi
Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.
Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.
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Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Archives
Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Valeurs Actuelles
Le militant immigrationniste Cédric Herrou relaxé pour avoir qualifié Eric Ciotti de « plus gros porc français »
La condamnation du militant d’extrême gauche Cédric Herrou pour « injure publique » à l’encontre d’Eric Ciotti a été annulée par la Cour de cassation, mardi 31 mai 2022, rapporte France Bleu. En 2018, il avait désigné le député LR de « plus gros porc français ».
La cour d’appel d’Aix-en-Provence l’avait condamné à une amende de 2 000 € avec sursis pour injure publique à l’encontre d’un citoyen chargé d’un mandat public en 2021. Pour expliquer l’annulation de la condamnation, la Cour de cassation a estimé que « le propos poursuivi » était certes « outrageant », mais que « l’opinion de son auteur sur un mode satirique (…) ne dépassait pas les limites admissibles de la liberté d’expression ».
Cédric Herrou a salué la décision de la justice en qualifiant ironiquement de « port » Eric Ciotti. « Justice vient d’être rendue dans mon affaire contre ce port de Ciotti ! La Cour de cassation annule définitivement la condamnation prononcée par la Cour d’appel d’Aix », a-t-il ainsi écrit sur Twitter.
« J’ai trouvé le plus gros porc français »
Les faits remontent à l’année 2018. Face au refus de l’Italie d’accueillir le navire humanitaire L’Aquarius avec 630 migrants à bord, Eric Ciotti avait appelé à renvoyer en Libye des bateaux venant au secours des migrants. Le militant pro-migrants s’était alors emporté sur Twitter : « J’ai trouvé le plus gros porc français qui accueille tout le misérabilisme du monde !! ». Avant d’ajouter le lendemain : « Quand Eric Ciotti dit en 2018 ‘mettons les migrants en Libye’ il dirait en 1940 mettons-les dans les chambres à gaz ».
Cédric Herrou s’est fait connaître en hébergeant dans sa ferme des migrants venus d’Italie principalement. Fervent défenseur de leur cause, il a multiplié les appels pour que les pouvoirs publics leur viennent en aide.
BBC
Shanghai lockdown: Relief and caution as city returns to life
By Robin BrantBBC Shanghai correspondent
It was supposed to last just nine days - a staggered lockdown to lessen the impact on Shanghai's economy, state media said.
It lasted 65 days. It crippled the city and scarred its people.
Restrictions are now being eased as quickly as they were imposed. There's no gradual process over several weeks. Instead there's a big bang - one day when most of the emergency rules and regulations are simply being lifted.
The relief is immense - for generations of some families who've lived together behind a locked front door for more than two months; for workers who've lived in tents inside factories where they've carried on working; for the shop and restaurant owners whose livelihood ground to a halt; for the thousands of people forced to leave their homes and sent to quarantine centres; and for the almost 25 million people who live in Shanghai.
Now the onus is on a full-speed-ahead opening up. Business, transport, production, consumption. The pendulum has swung back.
One businessman I know told me the pressure is on from Shanghai's government to get going - and quickly. They don't want to hear about the "lockdown" anymore.
But this is not going to be a full lifting of the lockdown. It's a significant easing of the restrictions, which will allow most people to move freely around the city. It is a big step back towards "normal". But this is also a new "normal".
At least 650,000 residents are still confined to their homes which remain classified as "sealed off" or "closed off" zones. A basic service has resumed on public transport. Shops have opened, with larger ones operating at 75% capacity. Restaurants can resume serving but dining in is not allowed. Cinemas, museums and gyms remain closed. And most children will not return to face to face schooling.
The freedom granted after more than two months of being locked down comes with conditions attached. These conditions are designed to allow the government to constantly monitor who goes where, when and how healthy they are.
New measures that weren't in place before the lockdown mean all residents will now be required to show a green health code - on their smartphone - to leave their home compound or building and access most places.
Those who wish to move around the city on public transport or go to the bank, a restaurant or a market will be required to show a negative PCR test result, no older than 72 hours.
Getting out of the city remains problematic. Restrictions on travel around Shanghai are being largely lifted, but restrictions on leaving remain.
Any resident travelling to another city in China faces quarantine of between 7-14 days on their return. For now it's easier to fly out of Shanghai to foreign climes than it is to go an hour down the rails on a high-speed train to Hangzhou.
For some this was a harsh but necessary measure to contain Covid-19 and adhere to President Xi Jinping's "zero-Covid" strategy which has, largely, prevented the virus which first emerged here from returning. For others it's been a national - even international - embarrassment, spurred along by political verve, with an almost incalculable impact on the people that live and work here.
China's overall policy of "dynamic zero Covid" remains very much in place.
Any new confirmed cases of Covid-19 in Shanghai will mean people are removed to hospital or a central quarantine facility. Close contacts will also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down - again.
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France24 - Monde
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
Publié le : 26/05/2022 - 20:16
Grégoire SAUVAGE
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Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.
La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.
Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.
Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.
Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994".
Paver la voie de l'élargissement
Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.
Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.
La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.
>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes.
Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.
Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.
L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"
Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.
"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".
C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.
Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".
Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.
Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux.
"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."
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DEMAIN A LA UNE
Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Valeurs Actuelles
Collégien attaqué au sabre dans l’Essonne : huit mineurs interpellés
Un adolescent qui participait à une course d’orientation dans le cadre d’un cours d’EPS a été violemment agressé par une bande. Les faits, rapportés par le Parisien, le 24 mai 2022, se sont déroulés le mercredi 18 mai à Évry-Courcouronnes, dans l’Essonne, aux alentours de 8 h 45. La victime, un élève du collège des Pyramides, courait à proximité du quartier des Épinettes lorsque trois jeunes l’ont agressé avec un katana, c’est-à-dire un sabre japonais. Le garçon de 15 ans, grièvement blessé au niveau de la tête, a été hospitalisé. Il a reçu six points de suture. Après les faits, une rixe s’en est ensuivi, au cours de laquelle un professeur d’EPS a été frappé.
Selon une source proche du dossier citée par le Parisien, la police a procédé à l’interpellation de huit mineurs âgés de 15 et 16 ans. Parmi les interpellés se trouve l’auteur du coup de katana. Déscolarisé, il a tenté de justifier son acte en évoquant « un mauvais regard » tout en estimant que le « coup allait causer une bosse… », selon cette même source. Âgé de 15 ans, il pourrait être jugé pour « violences aggravées ». Les sept autres mineurs ont été placés en garde à vue pour « violences volontaires en réunion ».
« Wallah sale p*** je t’ai mis des coups de katana »
La mère de l’adolescent attaqué a déposé une plainte au commissariat. Contacté par nos confrères, le parquet d’Évry-Courcouronnes a confirmé qu’une enquête avait été ouverte pour « violences aggravées », autrement dit en réunion, avec arme et sur mineur, ainsi que « participation à un groupement en vue de la commission de violences ». L’agression s’est déroulée alors que le garçon courait dans le parc des Coquibus, qui longe le quartier des Épinettes. Un quartier où il semblerait que l’élève ne soit pas le bienvenu, en raison de sa scolarisation en classe de 3e au collège des Pyramides, dans la même ville, note le quotidien régional.
Dans le détail, alors qu’il cherchait des balises en compagnie de deux camarades, l’adolescent est tombé nez-à-nez avec trois jeunes. « Pourquoi vous venez ici ? », leur auraient demandé les individus, d’après la plainte de la victime, consultée par le Parisien. « Comment ça ? », aurait alors répliqué la victime. Après quoi, l’un des jeunes lui aurait asséné un puissant coup de sabre. Dans une vidéo filmée par l’auteur des faits présumés et citée par nos confrères, on voit l’agresseur armé courir après sa victime, en criant : « Wallah sale p*** je t’ai mis des coups de katana. » Puis, on l’entend dire aux élèves des Pyramides : « Revenez ici, vous allez voir. »
Un professeur agressé
Selon le témoignage de la mère de la victime, l’adolescent, choqué et en sang, a été pris en charge par une passante qui l’a conduit jusqu’à un arrêt de bus, détaille le journal. Il a ensuite retrouvé son professeur d’EPS et les pompiers ont rapidement été mobilisés sur place. Mais les violences ne se sont pas arrêtées là. En voyant leur camarade blessé, les autres élèves se sont rués sur les auteurs des faits. Une rixe a éclaté, au cours de laquelle l’enseignant a reçu des coups, en voulant séparer les protagonistes.
BBC
Texas shooting: Uvalde gunman entered door that did not lock
Texas police have said the gunman who shot 21 people dead at a school last week entered through a door that was supposed to lock, but somehow did not.
The Texas Department of Public Safety (DPS), which is investigating the shooting response, confirmed a teacher had initially propped open the door.
But a spokesman on Tuesday said the teacher closed the door once the gunman entered the campus.
Public anger has risen as new details of the shooting emerge.
Initial reports of the gunman getting into the school via an exterior door that was accidentally left open by a teacher had suggested a breach of school policy. Employees at Robb Elementary School are required to keep doors closed and locked.
However, an attorney for the unnamed employee told the San Antonio Express-News on Tuesday that she had closed it and "thought the door would lock because that door is always supposed to be locked".
Don Flanary said the woman had propped the door open with a rock so she could carry food from a car into a classroom, but she "kicked the rock away when she went back in" after realising a gun-wielding assailant was on campus.
Texas DPS spokesman Travis Considine said on Tuesday that video footage verified the door had been shut. He said investigators were now looking into why it had not locked.
"She came back out while on her phone, she heard someone yell, 'He has a gun!', she saw him [the gunman] jump the fence and that he had a gun, so she ran back inside," Mr Considine said, adding that the employee had removed the rock as she re-entered the building.
The DPS also confirmed on Tuesday that Uvalde school district police chief Pete Arredondo had not yet responded to a Texas Rangers' request made "a couple of days ago" for a follow-up interview.
The school and the city police force have faced intense scrutiny since last week's attack.
At a heated news conference on Friday, DPS chief Steven McCraw confirmed 19 police officers had lingered in the hallway as the gunman barricaded himself inside a classroom.
He said the commanding officer had waited until the school janitor arrived with the keys because he did not believe it was still an "active shooter" situation.
"Of course it was not the right decision," Mr McCraw said. "It was the wrong decision."
The first funerals after the shooting took place on Tuesday, as Amerie Jo Garza and Maite Rodriguez, both 10, were laid to rest.
More funerals are planned for Wednesday, including a joint service for Irma Garcia, a 48-year-old teacher, and her husband, who died of a suspected heart attack two days after the shooting.
Meanwhile, President Joe Biden said he plans to meet members of Congress to look for any possible way forward on gun control.
But the prospect of any such measure passing on a polarised Capitol Hill is widely seen as being unlikely.
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Texas shooting response was wrong, says official
US to review response to Texas school shooting
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Valeurs Actuelles
Un homme retrouvé poignardé près de Perpignan
Une macabre découverte. Mardi 31 mai, à Trouillas, un village près de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, le cadavre d’un homme a été retrouvé lardé de coups de couteau, rapporte La Dépêche. La victime portait des traces de coups à l’arme blanche au flanc et dans le dos. La scène du crime a été gelée pour permettre aux gendarmes de commencer les investigations. La terrible découverte a été faite par les habitants du village. Le procureur de la République de Perpignan a annoncé qu’un homme âgé de 32 ans, colocataire de la victime, a été placé en garde à vue.
Le village en émoi
D’après les premiers éléments de l’enquête communiqués par le procureur, la victime serait née en 1982, et serait donc âgée de 40 ans. Le petit village sans histoires de Trouillas est en émoi depuis la funeste découverte intervenue très tôt dans la matinée. Pour l’heure, nul ne sait la ou les raisons de cette mort violente, s’il s’agit d’un meurtre à la suite d’une altercation pour une raison quelconque, ou s’il s’agit d’un assassinat froidement prémédité et le mobile qui l’accompagne. L’enquête devra le déterminer, enquête ouverte pour homicide par le parquet de Perpignan, et confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie des Pyrénées-Orientales et à la section de recherches de la gendarmerie de Montpellier.
Perpignan : les dernières actualités
France24 - Monde
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Publié le : 24/05/2022 - 22:02
Henrique VALADARES
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Trois mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Moscou contrôle désormais un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson et à la Crimée, après la chute le 20 mai de la ville portuaire de Marioupol. Des territoires qui seraient au cœur des négociations entre Kiev et Moscou si elles venaient à reprendre, avec plusieurs scénarios possibles : un rattachement complet à la Russie, la reconnaissance d’une zone autonome ou la reconquête par l’Ukraine.
Serait-ce le signe d’un futur rattachement à l’occupant ? Alors que la guerre en Ukraine est entrée dans son quatrième mois, les nouvelles autorités pro-russes de la région ukrainienne de Kherson ont annoncé lundi 23 mai que la monnaie russe, le rouble, deviendrait la devise officielle de cette partie du sud de l’Ukraine, en parallèle à la hryvnia ukrainienne.
"La région devient une zone à double devise : le rouble va circuler au même titre que la hryvnia. Les sociétés et les entrepreneurs peuvent afficher les prix dans les deux monnaies", a annoncé l'administration civile et militaire pro-russe de cette région dans un communiqué sur son compte Telegram.
Ayant annoncé vendredi 20 mai avoir pris le contrôle total de la cité portuaire de Marioupol, la Russie a pratiquement réussi à assoir son autorité sur un couloir allant du Donbass à la ville de Kherson. Malgré cela, "les forces russes n’ont réalisé que des gains minimes dans l’est de l’Ukraine" depuis quelques jours, a nuancé lundi l'Institut américain d'étude de la guerre (ISW).
Une carte affichant la position des forces militaires en Ukraine, basée sur les données de mardi 24 mai 2022
Map of Ukraine showing position of military forces in Ukraine as of May 24, 0700 GMT #AFPgraphics @AFP pic.twitter.com/yhlvBDuAOJ
May 24, 2022Si les négociations sont au point mort entre Kiev et Moscou depuis fin avril, ces territoires conquis par la Russie pourraient être au centre de leur éventuelle reprise.
"On a au moins trois sorties de crise possibles, en ce qui concerne ces territoires", explique à France 24 Cyrille Bret, spécialiste des relations internationales à l'Institut Jacques-Delors. "Le premier serait le scénario du type Crimée avec un rattachement unilatéral par la Russie ; puis un scénario sur le modèle de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, où la région proclamerait son indépendance et la Russie la reconnaîtrait ; ou alors la reconquête de ces zones par Kiev."
Annexion, comme la Crimée en 2014
Depuis la prise de la région de Kherson, la première grande conquête russe le 3 mars, des responsables locaux et russes ont évoqué la possibilité que toute la région soit rattachée à terme à la Russie. Un scénario que l’adoption du rouble dans cette région pourrait confirmer : fin avril, un responsable local avait déjà affirmé que rouble et hryvnia pourraient circuler pendant une période de transition, avant un passage complet à la monnaie russe. Cette possibilité n'a pas été évoquée lundi par l'administration régionale pro-russe.
"Les autorités pro-russes semblent avoir fait exactement la même chose dans le Donbass [qu’elles contrôlent en partie depuis 2014, NDLR]", explique Michael Bociurkiw, chercheur en relations internationales pour le think tank Atlantic Council. Bien qu’il soit difficile de connaître réellement la situation sur le terrain, "les forces pro-russes semblent faire tout leur possible pour éradiquer tout signe d’appartenance à l’Ukraine. Et cela inclut la monnaie, les statues, les drapeaux ou encore le programme scolaire : une fois que cela est changé, il est très difficile de revenir en arrière", poursuit l’expert.
Une annexion complète – comme l’avait fait la Russie avec la Crimée en 2014 – pourrait s’avérer un pari risqué sur le plan international : elle "serait suivie par de nouvelles sanctions contre Moscou, et Kiev ne reconnaîtrait pas cette extension russe vers l’Ouest, bien évidemment", selon Cyrille Bret.
"Je ne suis pas sûr que la Russie veuille vraiment annexer les territoires conquis", nuance Michael Bociurkiw. "Tout d’abord, il y a eu énormément de dommages infligés aux infrastructures et industries. Puis, dans les 70 % du territoire du Donbass qui échappaient au contrôle des séparatistes pro-russes avant cette guerre, les citoyens sont de plus en plus pro-Ukrainiens : il y aura une résistance très violente aux Russes".
Une indépendance reconnue par Moscou
Les territoires actuellement occupés pourraient aussi proclamer leur indépendance unilatérale, avec la Russie reconnaissant immédiatement cette dernière. Cette option, similaire à ce qui s’est passé pour l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, est le scénario le plus plausible selon les spécialistes interrogés par France 24.
À la suite de la guerre russo-géorgienne de 2008, la Russie a reconnu l’indépendance de ces deux régions séparatistes de Géorgie et y a installé des bases militaires. Toutefois, les autorités ossètes semblent vouloir franchir un nouveau cap : elles ont annoncé le 13 mai dernier l’organisation d’un référendum sur l’intégration de ces territoires à la Russie.
Pour Moscou, "l’option à l’Ossète serait un moyen de maintenir l’Ukraine dans une position de faiblesse en démantelant une partie de son territoire", abonde Cyrille Bret. Mais là encore, selon l’expert, la Russie ferait cavalier seul au niveau international : l’Union européenne, notamment, "ne peut pas accepter la création d’un État par les armes : cela est même contraire à ses principes".
"En février, peu avant la guerre, la Russie avait déjà officiellement reconnu l’autorité des séparatistes sur le Donbass : elle fera probablement de même pour les autres territoires conquis", opine Andrew Wilson.
Si cette hypothèse reste plausible, "elle n’est pas gagnée d’avance : l’Ukraine a d’ores et déjà annoncé qu’elle n’accepterait aucune concession de territoire", ajoute-t-il.
Victoire de Kiev et reconquête
Une intégrité territoriale chère à Kiev, dont "il ne faut pas sous-estimer les capacités militaires ukrainiennes", note Cyrille Bret, qui évoque un troisième scénario : "La reconquête de ces territoires par Kiev est possible".
"Mais pour cela, l’Ukraine devrait adopter une position offensive, alors qu’elle est encore sur la défensive", nuance Andrew Wilson. "La situation sur le terrain est très instable et peut changer à tout moment". D’autant que "militairement, les Ukrainiens font de mieux en mieux, avec de plus en plus de matériel occidental, dont des drones", complète Michael Bociurkiw.
La Russie et l’Ukraine auraient pu s’accorder plus tôt sur "un statut particulier du Donbass, mais il est trop tard pour cela", selon Cyrille Bret. "Après ce qui s’est déroulé à Boutcha notamment, l’Ukraine n’est pas prête à faire des compromis avec une nation qu’elle accuse de pratiquer un 'génocide' ou de crimes de guerre", martèle-t-il.
"Tout ou rien" : les positions se radicalisent
Les "capitales occidentales – Paris, Berlin, et Rome en tête – vont sûrement augmenter la pression dans les prochains jours pour que les Ukrainiens reprennent les négociations avec les Russes", explique Michael Bociurkiw. "Mais l’Ukraine n’accepterait pas de céder du territoire à la Russie ni un statut particulier neutre quelconque, surtout quand les Russes sont connus pour violer les accords passés."
Selon Andrew Wilson, "il n’y aurait une discussion sur le Donbass que si Kiev obtenait assez de garanties sur sa sécurité et se sentait protégée. Mais pour l’instant, l’Ukraine parle de retour aux frontières d’avant le 24 février, et n’acceptera pas un 'match nul' : elle veut reprendre tous les territoires occupés."
"Aucune sortie diplomatique n’est possible pour l’instant, c’est tout ou rien", résume Michael Bociurkiw. Et Cyrille Bret de compléter : "Les négociations sont indispensables et elles devront arriver bientôt, mais pour l’instant aucun des deux côtés n’y est prêt . Les guerres ont tendance à radicaliser les positions de chacun."
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DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
LE FIL DU 23 MAI
L'Ukraine enquête sur quelque 13 000 crimes de guerre russes présumés
Plus de 100 millions de personnes déracinées dans le monde, une première
BBC
SANS TITRE
Swiatek 5-3 Pegula*
David Law
Commentator on BBC Radio 5 Live
I hate to say it but we've just seen the replay of that drop shot [from Swiatek to break serve] - and it was a double bounce. And Swiatek was given the point.
They've just shot themselves in the foot there because that was shown in the stadium.
Swiatek 5-3 Pegula*
Jessica Pegula drops her racquet in annoyance as a loose forehand sees Iga Swiatek hold.
Pegula will have to serve to stay in the set.
*Swiatek 4-3 Pegula
Jessica Pegula is furious as she lets Iga Swiatek wriggle into the lead with an easy error.
The American hits her thigh, resets and then smashes a gorgeous forehand cross-court to go back to deuce. Lovely stuff.
*Swiatek 4-3 Pegula
This is much more like it from Iga Swiatek. Her shoes squeak as she tippy-taps forward and hammers away a forehand to start her service game.
Pegula steps in and sends a short return from Swiatek swinging away to keep pushing Swiatek at 30-30 and some more brilliant defensive work from Pegula forces deuce.
*Swiatek 4-3 Pegula
David Law
Commentator on BBC Radio 5 Live
Swiatek is so difficult to stop when she gets a forehand - there is not only pace on it but it really rears up.
How does she get to these shots, and still be able to control it? Incredible.
*Swiatek 4-3 Pegula
Oh!
Jessica Pegula sends over a lovely drop that Iga Swiatek goes charging towards. The Pole somehow manages to get to the ball before it bounces twice and flick over a winner that a stretching Pegula cannot reach.
Swiatek breaks - and in some style.
Swiatek 3-3 Pegula*
Iga Swiatek is injecting a little bit more pace into her shots now and earns herself two break points as a result.
Swiatek 3-3 Pegula*
Annabel Croft
Former British number one on BBC Radio 5 Live
Very high quality points - they are really pushing each other physically and mentally.
Swiatek 3-3 Pegula*
Swiatek 3-3 Pegula*
A tremendous rally sees both players angling the ball every which way, before Swiatek eventually slides across and sends a short backhand winner over.
Nice. An ace wraps up a love hold for the world number one.
Kudermetova 4-6 6-7 (5-7) Kasatkina
When you're struggling through Wednesday but realise there's a four-day weekend ahead...
*Swiatek 2-3 Pegula
Jessica Pegula swings down some very good serves and sticks in the rallies long enough to see some unforced errors come flying off Iga Swiatek's racquet as she holds to 15.
Annabel Croft
Former British number one on BBC Radio 5 Live Sports Extra
Annabel Croft has been speaking about French Open tournament director Amelie Mauresmo's comments regarding the male-dominated night sessions at Roland Garros...
I understand it. I would not want to be in her position. I thought it was an incredibly honest interview and she gave her reasons. Would you honestly take off Rafael Nadal against Novak Djokovic last night and put a women's match on?
I would hate to be making that draw. There is always the argument you put the players out there to give them that platform and build them up.
We just watched a fabulous match here [Daria Kasatkina beats Veronika Kudermetova] and hardly anyone was watching it. If this had been Nadal against Djokovic it would probably be packed. There is a natural demand and that is what it is. You can't force it.
If Serena Williams was here she has earned that right to be the big draw, she puts bums on seats. It's hard to put a finger on what creates that star quality that attracts people to you. You can't just pretend that it's there. If I was trying to sell tickets, as they are here, they are presumably trying to put the best on show.
There have been periods when the women's game is more interesting than the men's, that was naturally the way it was, but I have to say the women's game has had a bit of a dip lately. It is a star-quality thing that you can't quite put your finger on.
Swiatek 2-2 Pegula*
A wild forehand from Iga Swiatek is flailed out of bounds before three very good, accurate serves close out a quick game.
Swiatek 1-2 Pegula*
Annabel Croft
Former British number one on BBC Radio 5 Live
The pressure on Swiatek is having its impact. It really is her tournament to lose, she's won everything and at some stage it has to catch up with her.
I think she needs to go back to free hitting and put some music in her head.
Swiatek 1-2 Pegula*
David Law
Commentator on BBC Radio 5 Live
Pegula is doing a good job of making this competitive early on.
She is showing that her hard court game, with some patience, is paying off. She's a little like Emma Raducanu in that she is learning clay court tennis on the job.
I'm impressed with her start and perseverance.
*Swiatek 1-2 Pegula
Great defence from Pegula again, and it's Swiatek who is swishing her racquet in frustration as she nets once again.
There's a small shout of "c'mon!" from Pegula as she watches Swiatek net to wrap up a very, very good hold.
Swiatek 1-1 Pegula*
A great shot from Pegula wrongfoots Swiatek, who nets and then makes the American wait while she walks to her towel.
That's a better forehand from Swiatek, however, to keep the game going.
Swiatek 1-1 Pegula*
It's a real mix of very good and very average shotmaking from Iga Swiatek so far.
Jessie Pegula, meanwhile, is serving very well. Another one-two punch takes her to game point, before she throws her head back as a big forehand sails over the tramlines.
Swiatek 1-1 Pegula*
Unforced error number five comes flying off Swiatek's racquet before she's finally able to dart forward and get underneath a Pegula drop shot.
Swiatek goes down the line with a winner that's bound to make her feel better and lets rip on a return of serve to force deuce.
L'Humanité
La femme du jour. Pauline Bureau
La femme du jourLa 33e cérémonie des molières s’est déroulée sur fond de mouvement MeToo. Malgré le refus des organisateurs de laisser s’exprimer Marie Coquille-Chambel au nom du collectif MeToo Théâtre, Pauline Bureau, molière de l’autrice francophone vivante pour Féminines (sur la première équipe féminine de foot en France), ne s’est pas privée de remettre le sujet sur le tapis en évoquant haut et fort les violences sexistes dans le monde du théâtre et rappelant les inégalités persistantes lorsqu’on sait que seulement « 18 % de l’argent public va à des compagnies dirigées par des femmes ». Une réalité que ne parviennent pas à masquer les quelques nominations de femmes à la tête de centres dramatiques nationaux. Messieurs, encore un effort pour partager l’outil de travail et de création…
molières#metoo New York Times - World
‘Allinllachu’. Google Translate añade el quechua a su plataforma
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La incorporación de una de las lenguas indígenas más habladas en América podría ayudar a los funcionarios públicos y a los trabajadores de la salud a conectarse con sus comunidades. (Por cierto, “allinllachu” significa hola).
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Por Mitra Taj
LIMA — Cuando Irma Alvarez Ccoscco se enteró de que el idioma que ha hablado toda su vida, el quechua, había sido añadido a Google Translate, corrió a su computadora para probarlo.
“Dije: ‘Ya, finalmente llegó el día”, recordó. Alvarez Ccoscco, poeta, profesora y activista digital, en una entrevista telefónica. Empezó con algunas frases básicas. “No quise decepcionarme”, dijo. “Y sí, sí funcionaba”.
Era más que una nueva herramienta de comunicación; era la reivindicación de que el quechua y sus varios millones de hablantes en Sudamérica merecían una mayor voz y visibilidad, dijo Alvarez Ccoscco.
Ella y otros activistas del quechua llevaban años impulsando ese argumento. Después de todo, el quechua es una de las lenguas indígenas más habladas en América. Pero ahora, “lo dice una empresa tan grande como Google”, comentó. “Es como decir al mundo: ‘mira, acá estamos’”.
El quechua —o más exactamente el quechua del sur, el principal idioma de la familia lingüística quechua— fue una de las 24 lenguas que Google añadió a su servicio de traducción en mayo. En conjunto, las hablan unos 300 millones de personas. Muchas, como el quechua, son en su mayoría lenguas orales que han sido marginadas durante mucho tiempo, habladas por grupos indígenas o minoritarios.
Google dijo que el objetivo era incluir lenguas poco representadas en la tecnología para “conectar a las comunidades de todo el mundo”.
La herramienta también podría ayudar a los trabajadores de la salud, los profesores, los funcionarios, los agentes de policía y otros a conectar con los hablantes de esas lenguas en sus propias comunidades.
“En los Andes faltan profesionales bilingües en campos muy críticos”, afirma Américo Mendoza-Mori, académico quechuahablante de la Universidad de Harvard que estudia la identidad indígena y lingüística. “Hay millones de hablantes que necesitan ser atendidos y tratados como ciudadanos de su propio país”.
Eliana Cancha, una enfermera peruana de 26 años, dijo que solo dos de cada 10 trabajadores de la salud hablan la lengua quechua que se utiliza ampliamente en la región donde trabaja, lo que obliga a muchos pacientes a tratar de explicar lo que les aqueja señalando partes de su cuerpo.
“No pueden expresarse, o hacerse entender, con los médicos como corresponde”, afirma Cancha, quechuahablante nativa. “Eso quiere decir que no están recibiendo el tratamiento adecuado”.
El quechua surgió entre los agricultores y pastores de los Andes centrales de Perú hace más de 1500 años. En el siglo V, se había expandido en dos grupos principales, con aún más variantes, y en el siglo XV, los incas adoptaron uno de ellos como lengua franca de su vasto imperio, que se extendía desde Colombia hasta Argentina.
En la actualidad, se calcula que entre ocho y 10 millones de personas hablan quechua en Sudamérica, principalmente en Perú, Bolivia y Ecuador. El quechua del sur es, con mucho, el más hablado, con hasta siete millones de hablantes.
Hasta hace poco, el sistema de aprendizaje automático de Google Translate necesitaba ver traducciones de un idioma a otros que conoce para dominarlo, dijo Isaac Caswell, investigador científico de Google Translate. Pero ahora tiene tanta experiencia que puede aprender a traducir un nuevo idioma con nada más que un texto en ese idioma.
Caswell lo comparó con un políglota encerrado en una habitación con nada más que una pila de libros en un nuevo idioma; si se le da el tiempo suficiente, el políglota podría resolverlo.
Las lenguas subreepresentadas como el quechua tienen cada vez más presencia en línea así que el modelo de traducción de Google aprende valiéndose de textos escritos en ese idioma que están disponibles en la web pública.
“A medida que aumenta el número de comunidades en línea, es más posible hacer este tipo de cosas”, afirma Caswell.
El lingala, una lengua centroafricana, también acaba de incorporarse a Google Translate, aunque lo hablan unos 45 millones de personas. Lenguas europeas como el sueco, el finlandés o el catalán, con un número mucho menor de hablantes nativos, han estado en la herramienta de traducción durante años, principalmente porque han estado sobrerrepresentadas en los textos en línea, dijo Caswell.
“La gente lo está celebrando”, dijo Maryk Francq Mavie Amonga, asistente de producción del servicio de noticias multilingüe Africanews y hablante nativo de lingala. “Hay muchos lugares que aún no nos conocen”.
Hace poco más de una década, el quechua apenas existía en internet, dijo Alvarez Ccoscco.
Pero ella y otros activistas de la lengua quechua se han dedicado a digitalizar diccionarios, adaptar software de código abierto al quechua, escribir blogs y revistas electrónicas en quechua y ofrecer versiones en quechua de todo, desde extensos documentos coloniales y cuentos hasta videojuegos.
“Google se está uniendo a este ecosistema existente de esfuerzos digitales para asegurarse de que el idioma está ahí”, dijo Mendoza-Mori.
Dijo que era parte de un movimiento creciente en la comunidad quechuahablante en los últimos años que ha abrazado el idioma y luchado contra los estereotipos que retratan la lengua como una reliquia del pasado o una curiosidad cultural.
Yeni Erazo, de 24 años, administradora de salud en Lima, dijo que, aunque su familia la educó para que se sintiera orgullosa de hablar quechua, fue acosada por hablarlo en la escuela primaria. Incluso en la prestigiosa universidad a la que asistió, dijo, “la gente me miraba de reojo”.
Pero encontró un grupo de quechuahablantes nativos a los que no solamente les gustaba hablar quechua, sino que lo hacían en voz alta como ella. Juntos, hicieron una revista digital en quechua centrada en la identidad cultural, con 11 ediciones hasta ahora, y en este momento trabaja en una serie de videos de TikTok para promover más debates en quechua en las redes sociales.
“Yo me siento yo cuando hablo mi quechua”, dijo. “¿Por qué no debería sentirme orgullosa?”.
Tras la conquista española del Imperio Inca en 1532, el quechua pasó a ser visto como un signo de atraso o una fuente de sospecha por la nueva clase dirigente. Su uso se prohibió oficialmente después de que el líder indígena Túpac Amaru II encabezara una revuelta que recorrió el sur de los Andes a finales del siglo XVIII y que terminó con su tortura, desmembramiento y decapitación en público.
Aun así, los quechuahablantes siguieron constituyendo la mayoría de la población peruana a principios del siglo XX.
Pero en 2017, el porcentaje de peruanos que identificaban el quechua como su primera lengua era solo del 14 por ciento.
A medida que los quechuahablantes migraban del altiplano andino a las ciudades —algunos en busca de oportunidades, otros desarraigados por los conflictos—, la lengua no fue transmitida a las nuevas generaciones.
En los años 80 y 90, las sangrientas batallas entre los insurgentes de izquierda y las fuerzas de seguridad del Estado diezmaron los pueblos quechuahablantes, dejando tras de sí tantos cuerpos torturados y fosas comunes que hasta hoy las familias de “los desaparecidos” siguen recogiendo sus restos.
En Lima, donde muchos huyeron para escapar, “no podías hablar quechua abiertamente porque eras considerado comunista, terrorista”, dijo Ricardo Flores, un rapero, historiador y profesor de quechua que creció en parte en San Juan de Lurigancho, un distrito de la capital con una alta concentración de quechuahablantes.
Flores dijo que aún hoy, “se hacían los desentendidos, algunos señores, en los mercados y en los parques”.
“Pero sí entienden quechua, solo lo reservan para sus casas”.
El estigma ha pesado tanto sobre el quechua que no está claro si la lengua está creciendo o más bien disminuye, dijo Mendoza-Mori. Aunque el último censo de Perú registró un aumento de los hablantes de la lengua, puede ser únicamente porque más personas están dispuestas a reconocer que la hablan, dijo.
Incluso cuando los hablantes de quechua celebraron su inclusión en Google Translate, un profesor de derecho de una importante universidad de Lima fue noticia por preguntar por qué se seguía hablando y alabar el francés, el alemán y el italiano como lenguas de cultura y ciencia.
No cabe duda de que se han hecho avances considerables. En 2016, el canal de medios de comunicación estatal de Perú, TVPerú, añadió un noticiero en quechua a su programación diaria. En 2019, una estudiante de doctorado, Roxana Quispe Collantes, escribió y defendió la primera tesis en quechua en Perú.
De todas las traducciones del quechua que intentó Alvarez Ccoscco, dijo que una en particular la llenaba de orgullo: “Musqusqaykimanta astawan karutaraq chayasaqku”.
Se trata de un verso del escritor peruano José María Arguedas en un poema dedicado a Túpac Amaru II, que, según ella, Google tradujo más o menos correctamente como: “Llegaremos más lejos de lo que nunca soñaste”.
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France24 - Monde
Au Brésil, plus de cent morts dans des inondations et glissements de terrain
Publié le : 31/05/2022 - 22:32
FRANCE 24
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Plus de cent personnes sont mortes dans la région de Récife, dans le nord-est du Brésil, après des pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations et des glissements de terrain, selon le dernier bilan communiqué par les autorités mardi.
Plus de cent personnes sont mortes dans des inondations et glissements de terrain dus à des pluies diluviennes dans la région de Recife, dans le nord-est du Brésil, selon un nouveau décompte annoncé mardi 31 mai par les autorités.
Le gouvernement de l'État du Pernambouc, dont Recife est la capitale, avait recensé 100 morts dans son bilan précédent, dans la matinée. Mais un nouveau communiqué envoyé dans l'après-midi a annoncé que six corps avaient été retrouvés dans deux des zones les plus touchées.
Huit personnes sont toujours portées disparues et plus de 400 pompiers restent mobilisés pour les recherches.
"Ces recherches se poursuivent sans relâche jusqu'à ce que toutes ces personnes soient retrouvées", a affirmé Humberto Freire, responsable de la Défense civile du Pernambouc, cité dans le communiqué.
6 000 personnes sans abri
À Jardim Monteverde, à la limite entre Recife et la ville de Jaboatao dos Guararapes, où plusieurs dizaines de personnes ont été ensevelies par une coulée de boue, les recherches ont pris fin, les corps des trois dernières personnes manquant à l'appel ayant été trouvés mercredi.
Plus de 6 000 personnes de la région de Recife ont perdu leur logement et ont dû être hébergées dans des structures d'accueil, selon le dernier bilan des autorités.
L'état d'urgence a été décrété dans 24 municipalités du Pernambouc. Le président brésilien Jair Bolsonaro a survolé les zones inondées lundi et le gouvernement a débloqué un crédit de 1 milliard de réais (environ 198 millions d'euros) pour venir en aide aux sinistrés.
Des inondations meurtrières récurrentes
Le chef de l'État a été critiqué pour avoir déclaré que ce type de catastrophe était "des choses qui arrivent", après notamment une tragédie similaire qui a fait 233 morts à Petropolis, près de Rio de Janeiro, dans le sud-est, en février.
D'autres inondations meurtrières avaient eu lieu à la fin de l'année dernière dans l'État de Bahia, dans le Nord-Est, puis en janvier dans le Sud-Est, dans les États de Sao Paulo et Minas Gerais.
Entre vendredi soir et samedi matin, il a plu l'équivalent de 70 % de ce qui est normalement attendu pour l'ensemble du mois de mai dans certaines zones du Pernambouc.
"La pluie en soi ne tue pas. Ce qui est mortel, c'est la pluie sur des habitations situées dans des zones à risque", a déploré à l'AFP José Marengo, coordinateur des recherches du Centre national de surveillance et d'alerte des désastres naturels du Brésil (Cemaden). Selon lui, les autorités sont "coupables" d'avoir "permis des constructions dans des zones à risque, où vivent des populations pauvres qui n'ont nulle part où aller".
Avec AFP
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Au Brésil, des pluies torrentielles font des dizaines de morts et de disparus
BBC
Dustin Johnson, Lee Westwood, Ian Poulter: PGA Tour players joining LIV event for money
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Golfcomments213
Leave aside the surprise news that Dustin Johnson will headline the inaugural LIV Golf Invitational near London next week.
The real contest continues to lie outside the ropes and it could not be more significant for the game.
We are now witnessing a battle for the future of men's elite professional golf. Will it remain in the hands of America's PGA Tour, supported by their European-based strategic partners the DP World Tour?
Or will Saudi Arabia-backed upstarts muscle in? LIV Golf Investments, fronted by Greg Norman, is promising to revolutionise the game with a shorter, sharper product that is lucrative enough to attract the biggest names.
It is understood that there are massive signing on fees, running into millions of dollars, so make no mistake, this comes down to money, and the Saudi Public Investment Fund, which is financing Norman's project, has pots and pots of it.
Certainly enough to turn Johnson's head. The 37-year-old US Open and Masters winner sided emphatically with the PGA Tour in February so this is a dramatic change of heart.
"Dustin has been contemplating this opportunity off-and-on for the last couple of years," said Johnson's agent David Winkle in a statement on Tuesday. "Ultimately he decided it was in his and his family's best interest to pursue it."
It is less of a shock that the likes of Spain's Sergio Garcia, England's Lee Westwood and Ian Poulter, and Northern Ireland's Graeme McDowell will be at the Centurion Club in Hertfordshire for next week's shotgun start 54-hole opener.
They made little secret of their interest even though all four were regarded as future European Ryder Cup captains. Occupying that role in coming matches must now be in serious doubt.
DP World and PGA Tour players were refused official permission to take part and sanctions may follow. What action is taken against them remains to be seen.
These players know what they are doing and have signed to a project that is a potential existential threat to the current golfing eco-system. It has £1.6bn worth of backing and a decent chunk of that is heading to their bank accounts.
They are among the 42 names currently revealed for the 48-man tournament next week. Are they rebels or trailblazers?
Will they be banned or fined? And for the Europeans and Americans involved, does this spell the end of their Ryder Cup careers?
There are also implications for events such as the US Open, which takes place the following week, and July's 150th Open Championship.
The various governing bodies are tightly aligned, perhaps more so than at any point in the history of the game.
The United States Golf Association and R&A will therefore be under pressure to support the main tours - who, by the way, they want to convince in the debate over ball distance control.
But these most established governing bodies have a historic duty to protect the "open" nature of their championships. They would surely struggle to bar any Saudi sign-ups eligible to play at Brookline or St Andrews this year.
Like the DP World Tour, the R&A declined to comment when approached by BBC Sport following the Centurion field announcement.
Norman is ready to fight and there is a sense that he would welcome a legal battle. "We will have the players' backs," he has said.
But how safe is Norman in all of this? His recent attempts to brush away questions on Saudi Arabia's human rights record and the murder of Saudi dissident journalist Jamal Khashoggi by saying "we all make mistakes" was roundly criticised.
In the days that followed the highly respected sports executive Sean Bratches departed in what is seen as a big blow to the LIV organisation.
But regarding the golf eco system, LIV feel they are on safe ground to challenge what they view as an unfair monopoly running leading tour golf at the moment. They point to the PGA Tour's non-profit status and their strategic alliance with the DP World Tour.
If bans are imposed, litigation in America seems likely. There are suggestions that it would occur in a California courtroom.
But what jurisdiction might that action have with regards to the Wentworth-based former European Tour? The DP World branded outfit administers tournaments all over the world.
So many questions. Another is where does Phil Mickelson fit into this? The 51-year-old six-times major champion was at the heart of Norman's project until his inflammatory comments were made public in February.
Mickelson was quoted saying the Saudis were "scary" to work with and heavily criticising their regime. At the same time he said it was worth doing business with them for the leverage it provided against a PGA Tour he regards as "greedy".
When these comments were publicised by biographer Alan Shipnuck, Mickelson disappeared from public life.
He pulled out of last month's defence of the US PGA Championship at Southern Hills, having sensationally become the oldest men's major winner just 12 months earlier.
There is still room for him to compete at Centurion but it is currently impossible to know whether this initial LIV Golf Invitational event will mark his golfing comeback.
Next week's tournament is the first of eight invitational events and is up against the Canadian Open which is sponsored by the Royal Bank of Canada, who have been one of Johnson's main backers.
RBC say they are "extremely disappointed" with the player's decision to join the LIV project. That's hardly surprising given his image was used to promote the tournament. It is fair to say that disappointment will be shared in the Florida corridors of power at the PGA Tour.
Attracting the current world number 13, especially after he so emphatically pledged allegiance to the status quo only three months ago is a significant coup for the disruptors.
It suggests other heads could be turned despite their previously strong backing for the PGA Tour. How its commissioner Jay Monahan reacts is the next big question. However, we're not expecting any big moves until the LIV Golf event gets under way on Thursday, 9 June.
Aside from what disciplinary action he might mete out, there are questions over whether he might join forces with the British-based Premier Golf League.
They want to similarly shake up the professional game, but by teaming up with the existing tours.
PGL claim to have pockets deep enough, but there is scepticism within the game on whether that is true and whether their business model is viable.
Either way, the ball is now in Monahan's court. How he reacts will be the next stage in the battle for professional golf's future.
Opex 360
L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».
L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].
« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.
Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».
Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.
L’aéronavale française va accentuer sa préparation au combat de haute intensisté avec l’exercice Ocean Hit 22
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, le Service de l’information aéronautique [SIA] a publié une note [.pdf] pour annoncer la création de onze zones réglementées temportaires [ZRT] et de six zones dangereuses temportaires [ZDT] au large de la Bretagne, à compter du 15 juin prochain. La raison? Un « exercice mettant en œuvre un nombre important d’aéronefs de la défense, français et étrangers, évoluant en CAM de jour, en toutes conditions de vol et à toutes altitudes, nécessitant la création de zones réglementées et dangereuses temporaires ».
L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].
« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.
Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».
Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.
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L’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].
« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.
Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».
Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.
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[.pdf]pdfL’exercice en question sera organisé depuis la base aéronavale [BAN] de Landivisiau. Appelé « Ocean Hit 22 », il s’agit d’un entrainement aéromaritime visant à préparer un engagement de « haute intensité », avec le concours de « navires de la Marine nationale, de troupes de l’armée de Terre et d’aéronefs des forces aériennes suisses, grecques, britanniques et [évidemment] françaises.
Dans le détail, Ocean Hit 22 mobilisera des F/A-18 suisses, des F-16 grecs, des F-35B britanniques ainsi que des Rafale, des Mirage 2000, un E-3F SDCA [Système de Détection et de Contrôle Aéroporté] ainsi qu’un avion ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Ces appareils opéreront aux côtés des Rafale Marine et des E-2C Hawkeye du groupe aérien embarqué [GAé]. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 et des hélicopères NH-90 Caïman seront également de la partie, de même qu’une frégate multimissions [FREMM].
« Les forces en présence s’entraineront à la mise en œuvre d’armement réel en mer, après avoir franchi les défenses ennemies constituées d’aéronefs et de systèmes surface-air modernes », explique la Marine nationale.
Et de préciser : « Afin de préparer les opérations depuis le porte-avions Charles de Gaulle, un des enjeux de l’exercice résidera dans la capacité à travailler depuis différentes bases de départ, dans un environnement rendu complexe par les capacités de renseignement et d’interception Cyber de l’ennemi ».
Il s’agit du second exercice organisé par la Marine nationale en vue de renforcer sa préparation au combat « haute intensité » en six mois. En effet, fin novembre 2021, les manoeuvres Polaris 21 avaient mobilisé 6000 militaires [dont 4000 marins] ainsi qu’un nombre important de navires de surface et d’avions. Ayant opposé deux forces [l’une constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, l’autre autour du porte-hélicoptères amphibie Tonnerre], elles avaient permis de tirer des enseignements précieux.
L'Humanité
Le patriarcat, norme traditionnelle féminine
Nos recommandations culturellesMichaël MélinardCinéma Clara a vu la Vierge. Et murmure à l’oreille des chevaux. C’est suffisant pour que les habitants de son village croient en ses superpouvoirs. Il n’empêche, Clara est toujours, à 40 ans, le souffre-douleur de sa mère. Mais elle semble enfin caresser le désir de s’émanciper. Dans la nature luxuriante d’une forêt costaricaine, Nathalie Alvarez Mesén déplore les normes patriarcales intégrées par les femmes. Sous couvert de traditions et de bienséances religieuses, elles perpétuent un machisme décomplexé. Précédé d’une réputation flatteuse acquise dans des festivals internationaux, le long métrage déçoit. L’actrice principale, Wendy Chinchilla Araya, compose certes une Clara mutique intrigante. Néanmoins, le film reste trop cérébral, trop illustratif et trop lent pour réellement convaincre. M. M.
cinéma France24 - World
Georgia's breakaway region of South Ossetia ditches referendum on joining Russia
Issued on: 31/05/2022 - 00:58
NEWS WIRES
The leader of Georgia's breakaway region of South Ossetia on Monday scrapped plans to hold a referendum on joining Russia which his predecessor had scheduled for July 17.
South Ossetia was at the centre of the Russian-Georgian war in 2008 after which the Kremlin recognised the territory as an independent state and stationed military bases there.
In a decree issued Monday, the Moscow-controlled enclave's president Alan Gagloev invoked "uncertainty of the legal consequences of the issue submitted to a referendum".
The decree also stressed "the inadmissibility of a unilateral decision of a referendum on issues affecting the legitimate rights and interests of the Russian Federation".
Gagloev ordered "to hold, without delay, consultations with the Russian side on the entire range of issues related to the further integration of South Ossetia and the Russian Federation".
On May 13, Gagloev's predecessor, Anatoly Bibilov, signed a decree on holding the referendum, citing the region's "historic aspiration" to join Russia, his office said at the time.
Bibilov lost his bid for re-election earlier this month. Russia has expressed hope that Gagloev will preserve "continuity" in ties with Moscow.
Tbilisi has previously denounced as "unacceptable" plans by South Ossetia to hold a referendum on joining Russia.
Alleged war crimes
Monday's announcement came on the 96th day of Russia's invasion of Ukraine, where Moscow-backed separatists in Donetsk and Lugansk regions have also expressed interest in joining Russia.
The full-scale war on Ukraine has sparked an outpouring of solidarity in Georgia.
In August 2008, Russian forces launched an all-out invasion of Georgia, which was battling pro-Russian militia in South Ossetia, after they shelled Georgian villages.
The fighting ended five days later with a European Union-mediated ceasefire but claimed more than 700 lives and displaced tens of thousands of ethnic Georgians.
The war's aftermath saw the Kremlin recognise the independence of South Ossetia and another separatist region, Abkhazia, which have since remained under Russia's military control.
The conflict marked the culmination of tensions with the Kremlin over staunchly pro-Western Tbilisi's bid to join the European Union and NATO.
In March, the prosecutor of the Hague-based International Criminal Court, Karim Khan, applied for arrest warrants for three current and former South Ossetian officials in connection with war crimes committed against ethnic Georgians.
The alleged crimes included torture, inhuman treatment, illegal detention, violation of personal dignity, hostage-taking and illegal transfers of people.
Last year, the European Court of Human Rights ruled that Russia was responsible for human rights violations in the war's aftermath.
(AFP)
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Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia
ON THE GROUND
Thirty years after Soviet collapse, Russia maintains grip on breakaway Georgian province
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
Valeurs Actuelles
Un homme soupçonné d’avoir violé une septuagénaire à Bordeaux
Il l’aurait suivie, puis violé. Dimanche 29 mai, un homme aurait violé une septuagénaire à son domicile bordelais, rapporte Infos Bordeaux. Au cours de l’après-midi, une femme âgée de 74 ans aurait été suivie dans la rue par un individu âgé d’une trentaine d’années avant de s’engouffrer dans son domicile situé dans le quartier du Grand Parc. Il aurait ensuite abusé de la vieille dame. La victime a pu donner l’alerte, permettant l’interpellation du suspect par la police.
Le suspect nie les faits
Bien qu’arrêté par les forces de l’ordre à proximité immédiate du domicile de la personne âgée, le suspect nie les faits. Le trentenaire a été déféré au parquet mardi 31 mai, en vue de l’ouverture d’une information judiciaire. Les investigations ont été confiées à la sûreté départementale. En 2020, le nombre de viols et d’agressions sexuelles sur des personnes majeures à Bordeaux s’établissait autour de 222 et 234 cas, d’après les statistiques de l’Internaute. Cela représente, d’après la même source, une moyenne de 0,20 % des cas nationaux sur l’année 2020.
Bordeaux : les dernières actualités
New York Times - World
Elecciones en Colombia
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El ‘Trump’ colombiano podría ganar las elecciones presidenciales
Con un discurso populista, y su verbo incendiario, Hernández podría acaparar a los votantes de la derecha que no quieren arriesgarse con Gustavo Petro, el líder de la izquierda colombiana.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — El panorama político de Colombia ha cambiado notablemente en solo 24 horas.
Durante meses, los encuestadores predijeron que Gustavo Petro, un exguerrillero convertido en senador que aspira a ser el primer presidente de izquierda del país, iría a una segunda vuelta presidencial en junio contra Federico Gutiérrez, el candidato conservador que había argumentado que votar por Petro equivalía a “un salto al vacío”.
En cambio, el domingo, los votantes respaldaron a Petro y a Rodolfo Hernández, un exalcalde y un próspero hombre de negocios con una plataforma populista anticorrupción cuyo estatus antisistema, sus declaraciones incendiarias y su enfoque político limitado a un solo tema han hecho que lo comparen con Donald Trump.
La votación, por un izquierdista que ha hecho su carrera atacando a la clase política conservadora y por un candidato relativamente desconocido sin respaldo formal de un partido, representó un repudio al establecimiento conservador que ha gobernado Colombia durante generaciones.
Pero también cambió la situación política para Petro. Ahora es Petro quien se presenta como el cambio seguro, y Hernández es el peligroso salto al vacío.
“Hay cambios que no son cambios”, dijo Petro en un evento de campaña el domingo por la noche, “son suicidios”.
Hernández alguna vez se definió como un seguidor de Adolf Hitler, sugirió combinar los principales ministerios para ahorrar dinero y dice que como presidente planea declarar un estado de emergencia para enfrentar la corrupción, lo que genera temores de que podría cerrar el Congreso o suspender a los alcaldes.
Sin embargo, la derecha tradicional de Colombia ha comenzado a respaldarlo, trayendo consigo muchos de sus votos y haciendo que la victoria de Petro se vea cuesta arriba.
El domingo, Gutiérrez, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad más grande del país, apoyó a Hernández y dijo que el propósito era “cuidar la democracia”.
Pero Fernando Posada, un politólogo, dijo que la medida también era el último esfuerzo de la derecha para bloquear a Petro, cuyo plan para rehacer la economía colombiana “pone en riesgo muchos de los intereses de la clase política tradicional”.
“La derecha colombiana llegó a un escenario tan extremadamente desastroso que incluso prefieren un gobierno que no les ofrece nada con tal de que no sea Petro”, dijo Posada.
Hernández, quien hasta hace unas pocas semanas no era muy conocido en la mayor parte del país, fue alcalde de la ciudad de Bucaramanga, ubicada en la parte norte del país. Hizo su fortuna en la construcción, edificando viviendas para personas de bajos ingresos en la década de 1990.
A los 77 años, Hernández consolidó gran parte de su apoyo en TikTok, una vez abofeteó a un concejal de la ciudad frente a las cámaras y recientemente le dijo a The Washington Post que tenía un efecto “mesiánico” en sus seguidores, a quienes comparó con los secuestradores “con lavado de cerebro” que destruyeron las torres gemelas el 11 de septiembre.
Cuando lo presionaron diciéndole que esa comparación era problemática, rechazó la idea. “Lo que estoy comparando es que después de entrar en ese estado, no cambias de posición. No la cambias”.
Hasta hace apenas unos días, la narrativa política de Colombia parecía simple: durante generaciones, la política había estado dominada por unas pocas familias adineradas y, más recientemente, por un conservadurismo de línea dura conocido como uribismo, fundado por el poderoso líder político del país, el expresidente Álvaro Uribe.
Pero la frustración de los votantes con la pobreza, la desigualdad y la inseguridad, que se vio exacerbada por la pandemia, junto con una creciente aceptación de la izquierda luego del proceso de paz firmado en 2016 con la guerrilla colombiana más grande, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC), pareció cambiar la dinámica.
Para 2022, Petro, quien durante mucho tiempo ha sido el rostro combativo de la izquierda colombiana, pensó que era su momento. Y en los meses previos a las elecciones del 29 de mayo, los votantes acudieron en masa a sus propuestas: una amplia expansión de los programas sociales, detener todas las nuevas perforaciones petroleras en un país que depende de las exportaciones de petróleo y un enfoque en la justicia social.
El argumento era: izquierda contra derecha, cambio contra continuidad, la élite contra el resto del país.
Pero el improbable ascenso de Hernández refleja tanto un rechazo a la élite conservadora como a Petro.
También revela que la narrativa nunca fue tan simple.
Hernández, quien obtuvo el 28 por ciento de los votos, ha atraído a una amplia franja de votantes ansiosos por un cambio pero que nunca podría estar de acuerdo con Petro.
Petro es un exguerrillero que fue miembro de un grupo rebelde llamado el Movimiento 19 de abril (M-19) en un país donde los rebeldes aterrorizaron a la población durante décadas. Y es de izquierda en una nación que comparte frontera con Venezuela, un país sumido en una crisis humanitaria por un gobierno autoritario que reivindica a la izquierda.
Hernández, con su cabello anaranjado y desprolijo y su enfoque político de hombre de negocios, también ha atraído a votantes que dicen que quieren a alguien con la ambición de Trump y que no les preocupa si es propenso a la falta de tacto. (Años después de decir que era seguidor de Adolf Hitler, Hernández aclaró que quería decir que era seguidor de Albert Einstein).
Dos de los mayores problemas del país son la pobreza y la falta de oportunidades, y Hernández apela a las personas diciéndoles que puede ayudarlos a escapar de ambos.
“Creo que él mira a Colombia como una posibilidad de crecimiento. Y en eso creo que se diferencia de los demás candidatos”, dijo Salvador Rizo, de 26 años, consultor tecnológico en Medellín. “Creo que los otros candidatos están viendo una casa que está en llamas y quieren apagar el fuego y preservar la casa. Creo que la opinión de Rodolfo es que hay una casa que puede ser un hotel enorme en el futuro”.
También ha sido un crítico implacable de la corrupción, un problema crónico que algunos colombianos califican como un cáncer.
Al principio, se comprometió a no aceptar dinero de campaña de entidades privadas y dice que él mismo está financiando su candidatura presidencial.
“La gente política roba descaradamente”, dijo Álvaro Mejía, de 29 años, quien dirige una empresa de energía solar en Cali.
Dice que prefiere a Hernández en vez de Petro, un senador desde hace muchos años, precisamente por su falta de experiencia política.
La pregunta es si Hernández podrá mantener este impulso en las semanas previas a la segunda vuelta, mientras figuras políticas clave se alinean con su campaña.
Minutos después de que obtuviera el segundo lugar el domingo, dos poderosas senadoras de la derecha, María Fernanda Cabal y Paloma Valencia, le prometieron su apoyo, y Posada predijo que era probable que otras lo respaldaran.
Uribe, quien apoyó la candidatura de Hernández a la alcaldía en 2015, es una figura cada vez más polémica que aleja a muchos colombianos. Posada pronosticó que no apoyará a Hernández para no restarle votantes.
Si Hernández logra mantener el delicado equilibrio de conseguir los votos de la derecha, sin afectar su imagen, podría ser difícil que Petro logre vencerlo.
Muchos analistas políticos creen que los aproximadamente 8,5 millones de votos que obtuvo Petro el domingo son su techo, y que muchos de los cinco millones de votos de Gutiérrez se sumarán a los seis millones que logró Hernández.
Cuando los resultados quedaron claros, los partidarios de Hernández corrieron a la sede de su campaña en una de las principales avenidas de Bogotá, la capital.
Muchos vestían camisetas, sombreros y ponchos de campaña de color amarillo brillante, que dijeron que habían comprado ellos mismos en vez de que la campaña los repartiera gratis, de acuerdo con los principios de reducción de costos de Hernández.
“Nunca había visto a una persona con las características como las del ingeniero Rodolfo”, dijo Liliana Vargas, una abogada de 39 años, usando un apodo común para Hernández, quien es ingeniero civil. “Es un ser político que no es político”, dijo. “Es la primera vez que estoy totalmente emocionada de participar en unas elecciones democráticas en mi país”.
Cerca de allí, Juan Sebastián Rodríguez, de 39 años, líder de la campaña de Hernández en Bogotá, dijo que el candidato era “un rockstar”.
“Es un fenómeno”, dijo. “Estamos seguros de que vamos a ganar”.
Genevieve Glatsky colaboró en este reportaje desde Bogotá.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.
Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.
Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.
« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.
Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.
Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.
Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.
« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.
Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.
Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.
À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.
« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.
Pour « Red Flag », l’US Air Force préfère des F-35 « agresseurs » aux avions fournis par des prestataires privés
par Laurent Lagneau · 29 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis les années 1970, l’US Air Force organise des exercices de type « Red Flag » depuis les bases aériennes de Nellis [Nevada] et d’Eielson [Alaska] afin d’entraîner ses pilotes de chasse [ainsi que ceux de pays alliés] dans des conditions proches de la réalité. Pour cela, elle a recours à des escadrons « agresseurs » censés reproduire les tactiques d’adversaires potentiels, comme le 64th Aggressor Squadron, ainsi que, depuis quelques années, à des Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD], lesquelles fournissent des prestations dites « ADAIR » [Adversary Air Services] en mettant en oeuvre des avions de combat d’occasion.
Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.
Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.
« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.
Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.
Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.
Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.
« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.
Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.
Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.
À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.
« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.
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Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.
Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.
« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.
Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.
Quoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.
Si, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.
« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.
Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.
Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.
À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.
« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.
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Actuellement, la société Draken International est titulaire du marché, un nouveau contrat d’une valeur de 280 millions de dollars lui ayant été attribué en 2018. Mais, a priori, elle ne le restera plus pour très longtemps.
Seulement, la nature des menaces évoluant sans cesse, avec notamment l’apparition de chasseurs-bombardiers dits de 5e génération en Chine [J-20, FC-31] et en Russie [Su-57, Su-75], l’US Air Force avait fait part, en 2019, de son intention de réactiver le 65th Aggressor Squadron avec 9 F-35A.
« Les escadrons agresseurs améliorent les compétences de nos pilotes depuis le début des années 1970. Ils apportent une dose de réalisme aux exercices et la valeur qu’ils donnent à ces derniers est cruciale. Ces F-35 ‘agresseurs’ permettront de maintenir notre avance sur nos adversaires des années à venir », avait expliqué le général David Goldfein, chef d’état-major de l’US Air Force à l’époque.
Depuis, ce 65th Agressor Squadron n’a toujours pas été réactivé… En revanche, le 64th Agressor Squadron a, pour la première fois, mis en oeuvre des F-35A pendant la session « Red Flag-Nellis 21-3 », l’an passé.
mis en oeuvre des F-35AQuoi qu’il en soit, pour l’US Air Force, les services fournis par Draken International ne correspondent plus à ses besoins. « Ce que nous constatons, maintenant, c’est que ces contrats [de type ADAIR, ndlr] ne sont pas très efficaces à Nellis, pour créer un environnement nécessaire à un entraînement haut de gamme », a en effet déclaré le général David S. Nahom, chef d’état-major adjoint de l’US Air Force, chargé des plans et des programmes, lors d’une récente audition au Sénat.
a en effet déclaréSi, « il y a cinq ou six ans, l’Air Force n’avait pas besoin d’un avion agresseur de cinquième génération », a-t-il dit, la situation a changé étant donné que « la chine dispose désormais de tels chasseurs ». Aussi, a-t-il continué, il est « nécessaire » de proposer des « entraînements plus sophistiqués » tant à Nellis qu’à Eielson.
« Alors que la menace chinoise s’est intensifiée, nous devons intensifier notre entraînement. Et ce que propose le prestataire privé à Nellis n’est pas ce dont nous avons besoin », a insisté le général Nahom.
Pour autant, l’officier n’a pas remis en cause les services fournis par les ESSD spécialisées dans les prestations ADAIR, comme Draken International ou encore ATAC, lesquelles ont par ailleurs massivement investi pour se doter d’avions de combat d’occasion [Mirage F1, F-16, etc]. Pour rappel, le programme ADAIR du Pentagone, d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, vise à founir jusqu’à 50’000 heures de vol d’entraînement aux forces aériennes américaines dans les domaines du combat aérien, de l’appui rapproché, la guerre électronique ou encore le ravitaillement en vol.
Ces ESSD « font un travail formidable pour l’US Air Force », en particulier pour l’entraînement « régulier » des pilotes ou encore pour leur formation. « Ces contrats sont très efficaces », a-t-il dit. Mais pas assez, donc, pour des exercices comme Red Flag.
À noter que l’US Marine Corps [USMC] ne s’inscrit pas dans la même logique. Début mai, il a fait connaître son intention de réactiver un second escadron « agresseur » [le Marine Fighter Training Squadron 402 ou VMFT-402] avec dix F-5N, un avion dont la conception remonte aux années… 1960. Ce qui, avec ceux mis en oeuvre par le VMFT-401, portera cette flotte à une vingtaine d’appareils.
réactiver un second escadron« Confiez-moi quelques centaines d’avions comme le F-5N, avec un canon fiable, un système de visée assisté par ordinateur, quatre [missiles air-air] Sidewinder, des moyens de contre-mesures électroniques, et des pilotes effectuant 40 ou 50 heures de vol par mois, et nous battrons n’importe quelle force aérienne qui ruine son pays en investissant dans des ‘pingouins’ furtifs de cinquième génération », avait assuré le capitaine de vaisseau Dan Pedersen, l’un des créateurs de « Topgun », dans son dernier livre.
BBC
Paul Pogba will leave Manchester United on free transfer
Last updated on 2 minutes ago2 minutes ago.From the section Man Utdcomments835
Paul Pogba will leave Manchester United on a free transfer when his contract expires at the end of June, the club have confirmed.
Pogba, 29, cost United a then-world record £89m when he re-joined the club from Juventus in 2016.
He made 27 appearances in an injury-hit final season in his second spell.
"It was a low-key end to a United career that brought so many individual high moments," the Old Trafford club said in a statement.
"So many beautiful goals, assists and pieces of skill.
"For a boy that joined the academy at 16 to make over 200 United appearances and lift the Youth Cup, along with two major pieces of silverware, is something that should be applauded and celebrated."
Pogba first joined United from French club Le Havre in 2009 as a 16-year-old and was part of the academy side that won the Youth Cup in 2011.
He made just seven senior appearances before his contract expired in July 2012 and he left to join Juventus.
Pogba won eight major honours in Turin, including four successive Serie A titles, before making a record-breaking return to Old Trafford.
He won the EFL Cup and Europa League during his first season at the club but they would prove the only trophies he would lift in his second spell.
A disagreement with then-manager Jose Mourinho saw him lose the vice-captaincy in 2018 and injuries and sporadic form reduced his impact.
Pogba scored 39 goals in 233 appearances across his two spells at the club but his final home appearance against Norwich City in April saw him jeered by his own supporters as he was substituted.
The midfielder has expressed gratitude for the "unconditional support from the fans" in a message on social mediaexternal-link following the club's announcement that he is leaving.
"I feel privileged to have played for this club," he wrote on Twitter.
"Many beautiful moments and memories but most importantly an unconditional support from the fans. Thank you Man Utd."
Simon Stone, BBC Sport
For all the platitudes in their statement, the brutal truth is Manchester United twice paid money for Paul Pogba - as a kid to get him from Le Havre and then when it cost a then-world record £89m to buy him from Juventus - and he has twice left for nothing.
And at no time has Pogba delivered the consistently high level of performance United needed from him.
There have been flashes of inspiration, notably his two-goal contribution to a famous 3-2 comeback win at Manchester City in 2018 and his four assists against Leeds United on the opening day of the season just completed.
But they were too fleeting and compared to the impact of players like Kevin de Bruyne at Manchester City and even Fabinho at Liverpool, Pogba's influence was only occasional.
It seemed as though United spent all that money on Pogba second time around without a plan for how to get the best out of him. It meant that his bouncy off-field persona began to grate.
He fell out badly with Jose Mourinho, who stripped him of the vice-captaincy for agitating for a move away from Old Trafford, and didn't repay the faith Ole Gunnar Solskjaer continued to show in him.
Wherever Pogba goes - and Juventus have not been put off signing him again - it is possible he will be a major influence.
But at Old Trafford, he is destined to appear the epitome of the muddled thinking and profligacy that has left them so far adrift of Manchester City and Liverpool.
Valeurs Actuelles
Deux personnes relaxées et trois condamnées à du sursis dans le drame du balcon effondré d’Angers
La décision est tombée. Mardi 31 mai, la justice a condamné trois personnes et en a relaxé deux autres lors du procès du drame du balcon d’Angers, rapporte le Progrès. Trois personnes ont donc été condamnées à des peines allant de 18 mois à trois ans de prison avec sursis. En revanche, deux autres, l’architecte du bâtiment Frédéric Rolland et le conducteur des travaux Éric Morand, ont été relaxés par le tribunal correctionnel. C’est contre Frédéric Rolland que la peine la plus lourde, quatre ans de prison dont deux ferme, avait été requise, début mars, par le procureur de la République d’Angers. « Les manquements aux obligations professionnelles de l’architecte, bien que partiellement établis par des éléments de la procédure, sont sans lien de causalité certain avec l’effondrement du balcon », a expliqué la présidente du tribunal, lors de la lecture du jugement. Les trois autres prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes allant de 1 000 à 25 000 euros.
Un drame terrible
Le 15 octobre 2016, alors que se tenait une pendaison de crémaillère dans une résidence du centre-ville d’Angers, un balcon où se trouvaient 18 étudiants s’était brutalement effondré, tuant quatre d’entre eux et en blessant quatorze autres. Les corps sans vie de Lou, 18 ans, Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, et Baptiste, 25 ans, avaient été retrouvés dans les décombres par les pompiers.
Angers : les dernières actualités
France24 - World
French journalist killed in east Ukraine while reporting on evacuating civilians
Issued on: 30/05/2022 - 19:00
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
A French journalist was killed Monday during a Russian bombardment that struck a vehicle evacuating civilians from eastern Ukraine, French and Ukrainian officials said.
"Frédéric Leclerc-Imhoff was in Ukraine to show the reality of war," French President Emmanuel Macron wrote on Twitter.
"Aboard a humanitarian bus, alongside civilians forced to flee to escape Russian bombs, he was fatally shot.”
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 2022The 32-year-old reporter was working for BFM TV and was on his second Ukraine reporting trip since the war began on February 24, according to the French news station.
He was near Severodonetsk, a city in Ukraine's east that has been pounded by advancing Russian troops in recent weeks, the French and Ukrainian foreign ministries said in separate statements.
French Foreign Minister Catherine Colonna, who visited Kyiv on Monday, said on Twitter that Leclerc-Imhoff had been killed "by a Russian bombardment of a humanitarian mission while he was carrying out his duty to inform".
"I have spoken with the government of Lugansk and asked President [Volodymyr] Zelensky for an inquiry, and they assured me of their help and support," she wrote.
The French foreign ministry has called for a "transparent inquiry" into the circumstances of his death. Later on Monday, French anti-terrorism prosecutors said they would open an investigation into possible war crimes in relation to the incident.
#Ukraine | Décès du journaliste Frédéric Leclerc-ImhoffLire la déclaration de @MinColonna → https://t.co/prRmoK41wS pic.twitter.com/iHFJNemp69
May 30, 2022Hit by shrapnel
BFM said its journalist had been hit by shrapnel from the bombing and his colleague Maxime Brandstaetter was wounded. Their local fixer Oksana Leuta was not hurt.
"This tragic event reminds us of the dangers faced by all journalists who have been risking their lives to describe this conflict for more than three months now," BFM said in a statement.
Reporting from outside the French embassy in Kyiv, FRANCE 24's Gulliver Cragg explained that the Severodonetsk and Lysychansk area where Leclerc-Imhoff was reporting has come under sustained Russian attack over the past few days.
"Evacuation missions from those cities are dangerous, they don’t happen every day because sometimes the Ukrainian military says it’s too dangerous to go there. The Russians are firing on the roads in that part of the Luhansk region and unfortunately it appears that the humanitarian vehicle that the journalist was travelling on was hit and he was at the front of the vehicle, according to Ukrainian authorities," said Cragg.
Earlier Monday, the governor of Ukraine's eastern Luhansk region, Serhiy Haidai, announced Leclerc-Imhoff’s death in a Telegram post, saying that Russian forces fired on an armored vehicle that was traveling to pick up people for evacuation.
“Shrapnel from the shells pierced the vehicle’s armor, fatally wounding an accredited French journalist in the neck who was reporting on the evacuation. The patrol officer was saved by his helmet,” he wrote.
As a result of the attack, the evacuation was called off, Haidai said.
Haidai posted an image of Leclerc-Imhoff’s Ukrainian press accreditation, and images of what he said was the aftermath of the attack.
(FRANCE 24 with AFP and AP)
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France24 - World
Underwater wonder: The race to save a Marseille cave's prehistoric art
Issued on: 31/05/2022 - 17:53
Sam BALL
The Cosquer Cave, whose entrance is deep under water off the coast of Marseille, France, is home to one of Europe's most stunning examples of prehistoric cave art. But with sea levels rising as a result of climate change, archaeologists are in a race against time to study and preserve the site before it is too late.
Valeurs Actuelles
Canada : une province dépénalise la possession de drogues dures en petites quantités
Depuis le mardi 31 mai, en Colombie-Britannique (Canada), il est désormais possible de posséder et de consommer des drogues dures sous certaines conditions. Le gouvernement de cette vaste province, qui comprend notamment la ville de Vancouver, a décidé de tester cette mesure pour une durée de trois ans, rapporte Le Monde. « Nous faisons ça pour sauver des vies, mais aussi pour que les personnes qui prennent de la drogue retrouvent leur dignité et leur droit de choisir », a expliqué Carolyn Bennett, ministre de la Santé mentale et des dépendances.
Concrètement, posséder et consommer des opiacés (opium, morphine, codéine, héroïne, cocaïne, etc.) n’est plus répréhensible. En cas de contrôle, et si la quantité est inférieure à 2,5g, le consommateur recevra des informations sur les aides médicales auxquelles il peut prétendre. « Je veux être très claire, ce n’est pas la légalisation. Nous n’avons pas pris cette décision à la légère », a cependant précisé Carolyn Bennett.
Epidémie d’overdose
La Colombie-Britannique a pris cette décision alors qu’elle fait face à un tsunami d’overdoses. Selon Le Monde, 2 200 personnes en sont décédées en 2021 dans cette seule province. De janvier 2016 à septembre 2021, le bilan s’établit à 27 000 décès et 29 000 hospitalisations – essentiellement à Vancouver. C’est cette « augmentation inquiétante des surdoses et des décès liés aux opioïdes depuis le début de la pandémie de Covid-19 » qui a poussé les autorités à prendre une telle décision. Selon Carolyn Bennet, la pénalisation de la consommation individuelle serait, en effet, « une opposition idéologique » qui a « couté des vies ».
En prenant une telle décision, les autorités sanitaires locales espèrent favoriser le traitement de la dépendance plutôt que l’amende ou l’emprisonnement. Pour la maire de Vancouver, c’est en tout cas « une étape historique, courageuse et révolutionnaire » et « un jour mémorable ». Du reste, plusieurs villes envisagent déjà de prendre la même décision, comme Montréal ou Toronto. Selon Le Monde, l’Oregon – un état du nord-ouest des Etats-Unis que le quotidien qualifie de « très progressiste » – fonctionne selon ce principe depuis novembre 2020.
France24 - World
Documenting destruction: The race to map Ukraine's historic buildings
Issued on: 30/05/2022 - 17:58Modified: 30/05/2022 - 19:40
Sam BALL
A team of experts is racing against the clock to carry out detailed 3D maps of Ukraine’s historic buildings, hundreds of which have been left severely damaged by three months of brutal warfare. It is hoped the models will conserve the memory of these monuments, help with any future restoration and document the destruction to Ukraine's cultural heritage as a result of Russia's invasion.
BBC
Platinum Jubilee: Who is on - and off - the world's most famous balcony
By Sean CoughlanRoyal correspondent
From royal wedding kisses to celebrations at the end of wars, the balcony at Buckingham Palace in London has been the stage for national moments since Queen Victoria first stepped out there in 1851.
For the Platinum Jubilee, the balcony will once again provide the photo frame for a big occasion, with Queen Elizabeth II and 17 other members of the Royal Family due to appear on Thursday after Trooping the Colour.
"There's been a lot of chat about who is going to be there and who is not," says Pauline Maclaran of the Centre for the Study of Modern Monarchy at Royal Holloway, University of London.
Only "working royals" and their children will appear, which excludes the Queen's son Prince Andrew, and her grandson Prince Harry, and his wife Meghan, the Duchess of Sussex.
This is a "tactful" way of dealing with controversies surrounding the trio, says Prof Maclaran. Prince Andrew stepped down in the wake of the US sex assault civil court case; Prince Harry and Meghan withdrew from their royal roles and have moved to the US.
"Balcony displays are used very strategically by the Royal Family. They're very well aware this makes a statement, it's so important," says Prof Maclaran.
"This is one element they can control, so there are no ambiguous signals," she says. "If they allowed Prince Andrew, you can imagine the response," she says. And for Harry and Meghan it shows there are no "half-in, half-out" royals.
The main players
There have been more than 40 people on the balcony on previous occasions, so limiting the numbers overall is also a deliberate choice.
It sends a message about who are the most important players on the royal stage. It's not just a line up, but a line of succession.
There are suggestions the Queen could make a second balcony appearance on Sunday, putting the succession in tight focus, alongside her heir Prince Charles, her grandson Prince William and great-grandson Prince George.
"It's all very symbolic. It shows the durability of the monarchy, even though the faces change," says Prof Maclaran.
The balcony is very much a royal space. Only two prime ministers have made it on to the balcony - Neville Chamberlain, after negotiating the Munich Agreement with Germany in 1938, and Sir Winston Churchill as crowds celebrated the end of war in Europe in 1945.
There are no formal rules for where people stand, but Prof Maclaran says a clear pattern is discernible.
The Queen is prominently at the front. Around her and never standing far away will be the core group of senior royals, Prince Charles and his wife Camilla, the Duchess of Cornwall, and Prince William and his wife Catherine, the Duchess of Cambridge.
There might be young children stealing the limelight by pulling faces, and there may be suspicions about some jockeying for a spot close to the Queen, but there is an underlying "order of precedence", says Prof Maclaran.
It's an unspoken choreography that senior royals take their places at the central area of the balcony while the rest of the family fan out around the edges, like they're being organised into place by an invisible wedding photographer.
The only exception to the Queen being centre-stage is a royal wedding when the married couple are the balcony stars.
For the jubilee, among the 17 invited to appear will include the Queen's son and daughter-in-law Earl and Countess of Wessex and their two children, and her daughter Anne, the Princess Royal, and her husband, Sir Timothy Laurence. There will also be the Queen's cousins the Duke and Duchess of Gloucester, and the Duke of Kent and Princess Alexandra, who carry out royal engagements on her behalf.
This is more than there were for the Diamond Jubilee in 2012. In the shadow of austerity, there were only six people on the balcony, which was seen as showing a frugal, pared-down image of royalty.
'National moments'
There is another important character not on the balcony - and that's the crowd.
Balcony moments are about "the public honouring the royals and royals honouring the public," says Heather Jones, author and history professor at University College London.
For a monarchy that depends on public consent, this is one of the biggest symbolic stages where the royal family and the public can connect.
Prof Jones says that on big occasions, such as the outbreak of the First World War, it has been the crowd that has demanded the appearance of the Royal Family. She says in 1914 King George V recorded in his diary that he felt the crowd had forced him to appear on the balcony, as the country prepared for war.
When crowds were celebrating the defeat of Hitler in the Second World War, the public were so insistent that there were eight separate balcony appearances.
"There's a sense of running to Buckingham Palace, for these big national moments," she says.
The balcony works well as a platform for projecting the monarchy, says Prof Jones. It makes the royals visible but at the same time keeps a sense of distance.
"There's a kind of remoteness that's really important," believes Prof Jones.
They might seem accessible, but the balcony remains high and out of reach. It helps maintain that royal balancing act of wanting to be relatable as the "national family", but at the same elevated and special.
The crowds this weekend will expect a wave back from the balcony. But that wasn't always the case.
Royal historian Ed Owens says it wasn't until 1934 that the first wave to the crowd came from Princess Marina, the current Queen's aunt by marriage. Until then acknowledging the crowd below had been limited to "bowing a little and smiling awkwardly".
On newsreels after that date you can see royals experimenting with different forms of waving, including the Queen as a girl trying out the type of rotating wave that looks like unscrewing an light bulb.
There are more recent rituals. Prince Charles and Diana became the first to kiss on the balcony after their royal wedding, beginning a tradition followed by Prince Andrew and the Duchess of York and then Prince William and the Duchess of Cambridge.
Collectively these balcony images become like a national family photograph album. Changing generations of royals mark the milestones of family life and mime their thanks to the crowd. Fashions and faces change, but the impression stays the same.
"It's such an expertly choreographed moment," says Mr Owens. It takes decades of practice to look so spontaneous.
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Valeurs Actuelles
Le Havre, épicentre des trafics de drogue par transport maritime
Le Havre reste en France le port le plus utilisé par les trafiquants, avec près de la moitié des saisies de cocaïne en France, livre un gendarme. En 2021, un peu plus de 10 tonnes de cocaïne ont été saisies parmi les 2,5 millions de conteneurs qui y transitent chaque année. Une zone portuaire, grande comme Paris (10 000 hectares), particulièrement difficile à pénétrer pour les services d’enquête. Les trafiquants ont jeté leur dévolu sur cette infrastructure maritime au carrefour des années 2010. Depuis, de nombreuses cargaisons chargées en poudre ont été interceptées, des réseaux démantelés au sein desquels de nombreux dockers, petites mains indispensables à ce mode d’importation, ont été poursuivis et condamnés. « Les tarifs pour graisser la patte à un docker en charge d’un cavalier [cette grue géante utilisée pour le déchargement des conteneurs des navires, NDLR] varient entre 50 000 et 80 000 euros, glisse un agent des douanes. Il leur est demandé de déplacer le conteneur afin de faciliter la tâche aux trafiquants pour accéder à leur came. C’est une faille humaine contre laquelle on ne peut pas grand-chose. » De complices, certains dockers sont aussi devenus victimes après avoir refusé d’obéir aux ordres de leurs commanditaires. Plusieurs affaires d’enlèvement suivi de séquestration de ces employés – rouages essentiels au trafic – ont été mises au jour ces dernières années. Avec, parfois, des issues tragiques.
Des scénarios de plus en plus loufoques
« La surveillance du port du Havre s’est largement accentuée depuis la découverte de ce site comme porte d’entrée privilégiée de la cocaïne en France, poursuit la même source. Du coup, les risques de voir sa marchandise interceptée sont de plus en plus importants. Les trafiquants sont donc sous la pression à la fois de leurs fournisseurs sud-américains, auxquels ils doivent des comptes, et des douanes et de la police. Ce qui exacerbe les enjeux, pour eux ! » Dans le même genre, en octobre dernier, un chômeur et un chef d’entreprise ont été mis en examen pour “enlèvement”, “séquestration” et “association de malfaiteurs”. Les deux hommes sont soupçonnés d’avoir participé à l’enlèvement d’un chauffeur routier au Havre afin de s’emparer de son camion, qui transportait plus de 680 kilos de cocaïne.
Dernier épisode en date, le 22 avril, à la sortie du port. Les enquêteurs de la PJ sont intervenus dans la matinée pour arrêter plusieurs hommes, soupçonnés d’être venus récupérer leur précieuse marchandise et qui se trouvaient dans un semi-remorque. Un suspect a été interpellé et environ 300 kilos de coke ont été récupérés.
Selon plusieurs sources concordantes, d’autres zones portuaires sont visées par les narcotrafiquants depuis quelques années. Parmi lesquelles on retrouve Saint-Nazaire, Marseille et Sète. Et si la pression policière est trop forte, les trafiquants ne sont jamais à court d’idées. Pour preuve, le démantèlement, en avril 2018, d’un gang de huit dealers, originaires de la région parisienne et de Seine-Maritime, qui avaient élaboré un scénario un brin différent de ceux déjà connus de la police. Après avoir fait charger plus de 300 kilos de coke dans un conteneur sur le port de Santos au Brésil, ils s’étaient arrangés, après son déchargement au Havre, pour le faire transiter par train, puis par barge sur la Seine, avant son arrivée au port de Gennevilliers, en plein cœur des Hauts-de-Seine…
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 30 000 soldats russes tués selon Kiev
Des exercices nucléaires au nord-est de Moscou
La Russie organise en ce moment une manœuvre d’ampleur dans la province d’Ivanovo, au nord-est de Moscou. Selon BFMTV, un millier de militaires sont déployés, ainsi que plusieurs missiles RS-24 — un missile balistique intercontinentale de 23 mètres doté de six ogives thermonucléaires. La chaine d’information en continue signale qu’un centre d’essais nucléaires sous-terrain se trouve dans cette province.
30 000 soldats russes tués, selon Kiev
Dans son bilan quotidien, le ministère de l’Intérieur ukrainien annonce avoir tué 30 700 soldats russes. Les données officielles font également état de 1 300 chars détruits, 208 avions et 175 hélicoptères hors de combat.
Втрати ворога станом на 01.06.2022 pic.twitter.com/ho52HEMPjv
— МВС України (@MVS_UA) June 1, 2022
Selon TF1, le bilan fourni par Kiev est cependant largement surévalué – à des fins de propagande. Les services de renseignements occidentaux avançaient plutôt le chiffre de 12 à 15 000 morts à la mi-mai. Selon toute vraisemblance et à en croire plusieurs spécialistes, les pertes ukrainiennes resteraient dans le même ordre de grandeur : entre 15 000 et 20 000 soldats tués depuis le début du conflit.
François Hollande suggère à Macron de se rendre à Kiev
Sur le plateau de BFMTV, mercredi 1er juin, l’ancien président de la République a estimé qu’Emmanuel Macron « devrait aller à Kiev puisqu’il est président de l’Union Européenne ». Selon lui, « la France est attendue, elle est même souhaitée » sur place, alors que de nombreux chefs d’Etat occidentaux ont déjà fait le déplacement.
Le Danemark délibère sur son entrée dans la défense européenne
Les Danois doivent se prononcer aujourd’hui, par référendum, sur l’entrée de leur pays dans la politique de défense de l’Union européenne. Après trente ans de bande à part, le « oui » devrait largement l’emporter : selon BFMTV, 65% des électeurs danois devraient se prononcer en faveur d’un tel rapprochement, dans un pays traditionnellement dubitatif sur l’Europe. 4.3 millions de Danois sont appelés à voter.
Severodonetsk presque totalement contrôlée par les Russes
L’armée russe progresse plus vite dans Severodonetsk qu’elle ne l’a fait à Marioupol. Selon le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, les forces militaires de Moscou « contrôlent la majeure partie » d’une ville qu’il précise être « détruite à 90% ». Mardi soir, Serguiï Gaïdaï a d’ailleurs appelé la population restante à se cacher dans des caves et à préparer des masques de tissu, le « réservoir d’acide nitrique » d’une usine chimique ayant été « touché » par une frappe russe.
L'Humanité
Fahrije s’en va-t-en guerre
Nos recommandations culturellesCinéma Une femme, dont le mari est porté disparu depuis la guerre du Kosovo, monte une petite entreprise malgré l’hostilité des villageois.
Sophie JoubertOn a peu l’occasion de voir des films kosovars, encore moins réalisés par des femmes. Triplement primé au festival américain de Sundance, le premier long métrage de Blerta Basholli se passe dans un village reculé, au bord d’une rivière. Comme beaucoup d’autres femmes, Fahrije attend le retour de son mari, porté disparu depuis la fin de la guerre du Kosovo (1998-1999). Chaque jour, des camions ramènent des corps en décomposition ou des vêtements que les familles doivent identifier. Fahrije, qui vit avec ses deux enfants sous le même toit que son beau-père paraplégique, ne parvient plus à faire face malgré la solidarité d’un groupe de femmes. Les ruches, leur seule source de revenu, ne produisent plus assez d’un miel qui se vend mal. Bravant l’hostilité de sa communauté et de son beau-père, Fahrije va passer son permis de conduire et monter sa petite entreprise en confectionnant des bocaux d’un condiment au poivron.
Inspiré d’une histoire vraie, la Ruche met en scène une société patriarcale où une femme qui travaille est assimilée à une prostituée. Attaquée de toutes parts, y compris par les abeilles qui la piquent à travers sa combinaison d’apicultrice, Fahrije rêve la nuit qu’elle rejoint son mari dans la rivière où ont été jetés les corps de nombreux soldats. Étranges et oniriques, ces scènes récurrentes contrastent avec le réalisme de ce film poignant et sous tension, magnifiquement interprété par Yllka Gashi, actrice connue au Kosovo. S. J.
cinéma France24 - World
Marx, Instagram & nausea: Brutal class satire 'Triangle of Sadness' wins Cannes Palme d'Or
Issued on: 29/05/2022 - 18:37Modified: 29/05/2022 - 18:44
Juliette MONTILLY
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A viciously sharp satire about class conflict, with an already-infamous vomiting and pooping scene, won the Palme d'Or at the Cannes Film Festival on Saturday, the second time Swedish director Ruben Östlund has won the prize. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly take a look at the palmarès.
BBC
It allowed us not only to have food but to teach children and young members to value our lands – Yadira Martínez González
For several weeks back in 2018, Yadira Martínez González suddenly had to feed 15 additional mouths. Her husband's relatives, who had emigrated from Colombia to Venezuela decades ago, returned as part of an exodus of millions leaving a crumbling country.
An economic crisis, attributed to alleged corruption and poor financial management, which the country's president and high ranking officials have denied, had caused inflation to spike by over 860%, according to official data. Martínez González’s work selling her crafts alongside one of the few roads traversing the La Guajira desert wasn't enough to buy food for the nearly 40 people who now made up her family. "We didn't eat that much," she says. "Maybe twice, most likely once every day."
She wasn’t the only one with unexpected guests from Venezuela. Without enough food, animals began to disappear in Martínez González’s rural settlement, Palenstu in La Guajira, one of the more than 2,500 villages – known as rancherías – of the Wayúus, Colombia's most numerous indigenous group. As tensions rose on the dusty ground, satellites and local weather stations showed that rains would not arrive. Without help, crops would fail. A famine seemed imminent.
But it never arrived for the 45 families in Martínez González’s community, nor for 7,000 other people in four municipalities of La Guajira.
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In June 2018, a group from the Food and Agriculture Organization (FAO), the World Food Programme and Action Against Hunger visited the communities. They found that the Venezuelan exodus had expanded the size of Wayúu families in the border by an average of four people, while continued drought had nearly halved crop, milk and meat production. With more people competing for jobs, wages were decreasing, and families were owing money just to buy a little bit of seed.
Coupled with the forecast of below-average rainfall and high temperatures, the organisations knew they needed to act before the crisis reached a crest. They set up a rapid action programme, and by September 2018, they’d deployed a four-step strategy to help communities. Within eight months, they had rehabilitated 18 water wells, distributed seeds, guidance and tools to establish community farms, and sent animal-health brigades to vaccinate and treat about 12,500 cattle, sheep and goats.
The $400,000 (£310,000) programme transformed the communities. Over nine months, the 17 community farms set up by the programme increased the availability of fresh vegetables for families involved from two to four days a week, according to the FAO. In total, the 1,000 households in five municipalities harvested about 115kg (254lb) of food from five different crops – including some new ones, like aubergine, the FAO said. In comparison, families outside the program harvested 35kg (77lb) from far fewer crops.
More importantly, Martínez González says, they recovered their elders' collective mindset towards food. "It allowed us not only to have food but to teach children and young members to value our lands," she says.
A Wayuu family, faced with the migratory crisis, returned to La Guajira near the border with Venezuela (Credit: FAO Colombia)
The intervention, which tried to tackle the crisis well before it struck, is a novel humanitarian response to severe hunger crises. "The issue is not to provide emergency assistance to hand out food, but to create conditions to adapt to drought," says Alan Bojanic, FAO’s representative in Colombia.
Instead of focusing on food donations and cash assistance, these interventions simultaneously build up people's resilience to immediate and future shocks, says sociologist Erin Lentz, who investigates food security and food aid at the University of Texas, Austin.
Early interventions like the one in Martínez González’s settlement are only possible because 40 years ago, after a devastating famine killed about one million people in Ethiopia in the mid 1980s, a group of earth scientists, climatologists, agronomists and data analysts combined forces to ensure that a famine would never again take the world by surprise. They became famine forecasters – and they've been wildly successful in their goal.
[T]hese forecasters can predict the rise of a famine months before it hits. Consequently, they allow local governments to act and international funds to hit the ground before starvation does
"Early warning systems have, by and large, predicted most of the [hunger] crises that we've had recently," says Dan Maxwell, a professor at the Freedman School of Nutrition Science and Policy at Tufts University in the US.
Using real-time analyses of rain and wind patterns, soil moisture levels, river flows, international grain prices, weather variations and satellite data on changes in vegetal cover, combined with information on conflict intensity and humanitarian crisis, these forecasters can predict the rise of a famine months before it hits. Consequently, they allow local governments to act and international funds to hit the ground before starvation does, preventing the worst possible outcome in already food-insecure regions.
In 2016, the Famine Early Warning Systems Network (Fews Net), one of the largest hunger early warning systems currently in place, predicted an unprecedented extreme drought in the Horn of Africa that would later push about 27 million people into severe food insecurity. The alert brought immediate food supplies for two million people in Somalia. Compared to a drought in 2011, early intervention helped to reduce the number of severely hungry Kenyans by over a million, one report found.
"There's a lot of things to be depressed about in the world," says Chris Funk, director of the Climate Hazards Center (CHC) at UC Santa Barbara, which collects most of Fews Net meteorological data. "But I do think it's important to realise that this is [humans] being our best selves."
Wayúu women from the community of Parenska in La Guajira, Colombia, monitor crops planted in an agricultural training centre (Credit: FAO Colombia)
Funk's hero is a 20th-century statistician named Gilbert Walker. An English mathematician obsessed with finding and measuring patterns and cycles, Walker was recruited to lead the Indian Meteorological Department in 1903. It placed an enormous task on his shoulders: to forecast the arrival of monsoon rains – which, just 26 years earlier, had made crops fail, unleashing the worst famine ever recorded in that country.
Walker set out to understand how rains, temperatures and pressure relate to each other and shape global weather patterns. His and others’ work led to the understanding of El Niño and La Niña, periodic changes in the temperature of the Pacific Ocean that can lead to droughts or excessive rains in certain parts of the world. "We're kind of still in his footsteps. We're doing what he set out to try to do," Funk says.
In 1985, as a then-kid Funk watched the Live Aid concert for Ethiopia on his TV, the US Agency for International Development (USAID) was creating Fews Net in a bid to help governments and relief agencies plan their interventions in humanitarian crises.
The task was not insignificant. Seeing the complete picture of drought is like focusing simultaneously on something massive and far away and something tiny nearly grazing your nose. The big, far away aspects are the global variations that affect rainfall: changes in the temperature of winds and the sea surface or fluctuations in atmospheric pressure. Satellites can easily spot those.
But satellites have a hard time seeing things like local soil moisture, vegetal cover, river and stream flows and air temperatures. When these shifts are visible to satellites in space, it's often too late: food aid is already overdue.
Early warning systems are now good at warning about an impending shock, but decision-makers are reluctant to spend dollars until they see the crisis unfolding
Fews Net worked using satellite information and local weather stations' spotty data for years. Then, in 2002, it started funding a small climate research group at UC Santa Barbara called the Climate Hazard Group (now Center).
Co-led by Funk, the team’s first report in 2002 combined scarce historical information on rainfall data in Ethiopia and data on crop conditions in Southern Africa to document the 2002 El Niño’s impacts in the region. As a result, USAID sent some $280 million (£220 million) in food aid.
"More or less, we've been doing a lot of the same thing since," Funk says. "But now we've gotten much better at doing it."
To get better data, the team developed a two-way strategy. First, they managed to get data from a series of European satellites collecting weather information about Europe and Africa since the 1980s. These satellites measure the temperature of clouds and use this as a proxy for rainfall: if the temperature of a particular cloud clump drops below −38C (-36F), it is likely raining on the ground directly under it. With this data, the team mapped the history of rains in Africa.
Simultaneously, they convinced local meteorological agencies to share their weather station data. It's been a slow but rewarding process, says Diego Pedreros, a field scientist for the US Geological Survey and a long-time collaborator of Funk. Throughout the years, they've established partnerships with local researchers, field scientists and government agencies all over the US and in countries like Guatemala, Kenya, Botswana, Niger and Ethiopia. They now receive the information of 2,000 meteorological stations in 17 countries, updated every couple of days.
A woman carries water in Gode, Ethiopia. A devastating famine killed about one million people in Ethiopia in the mid 1980s (Credit: Eduardo Soteras/Getty)
With the ability to now see both the monstrously big and the tiny elements of upcoming droughts, the Climate Hazard Center sends a report every five days to its partners at the US government, humanitarian agencies and international agencies like FAO. The report is a series of maps of hotspots in Africa, Asia and Central America, with real-time rainfall information and projections for the next 15, 30 and 60 days. It also compares current levels to previous years, contextualising the data – is it below or over the average? How likely is it that things will change? How bad is it compared to previous years?
Based on the maps, officers from US government agencies and food security analysts introduce other variables like grain prices, recent economic shocks in local economies and the exacerbation of armed conflicts to create a definitive famine forecast for more than 35 countries. Its work is integral in guiding how to spend USAID's nearly $4bn (£3.2bn) annual food aid budget.
What I find really frustrating is that this happens so frequently, and we're mostly responding in a reactive way – Chris Funk
Early warning about famines has give people a chance to react to and even recover from crises, says Lentz. “I do think this speed really makes a huge difference in keeping people from using worse and worse coping strategies, [ending up in situations] that then they can't get out.”
Still, the information produced by Fews Net doesn't always mean decision-makers will act on time. Early warning systems are now good at warning about an impending shock, but decision-makers are reluctant to spend dollars until they see the crisis unfolding, says Maxwell. "The problem is, by the time you see what's actually happening, it's far too late."
Fews Net and similar tools have warned about troubling signs in Southern Madagascar since May 2021, predicting the continuation, for the third year in a row, of the worst drought in 40 years. By September 2021, Funk was writing articles trying to bring attention. Now, nearly 1.5 million people are living on the edge of starvation, feeding on insects and cactus leaves.
"What I find really frustrating is that this happens so frequently, and we're mostly responding in a reactive way," Funk says.
To fill this gap between forecasts and response, some experts propose, requires looking at famines not as an immediate shock but as the fatal outcome of a larger, quieter emergency often looming over these communities: chronic hunger.
As well as providing emergency assistance in times of crisis, humanitarian organisations can help people to adapt to drought over the longer term (Credit: BrazilPhotos/Alamy)
Response to famine and hunger has been traditionally treated as two separate, almost unrelated issues, says Lentz. Famine responses often focus on bringing momentary attention, while hunger-reduction programs tend to be related to development projects.
Yet, in the real world, hunger and famines are intimately related. When a crisis hits a chronically hungry population, "they already start closer to the edge of acute food insecurity", Lentz says.
Martínez González experienced this first-hand. When she suddenly found herself needing to feed 15 extra mouths, her community's ability to feed themselves had already been deteriorating for nearly a decade. She remembers her family routinely harvesting vegetables when she was a child. Women would cross to Venezuela to buy cheap products there. But starting in 2013, La Guajira went through one of its worst droughts on record. Water wells were damaged or dry. Herders saw most of their animals die. Beans, watermelons, pumpkins, yams, corn and melons grew sparsely, if at all.
When communities get over the shorter term crisis, they're often left more vulnerable to new shocks than before
Venezuela banned any exports of essential foods in 2014, and border patrols began stripping Wayúu women of the few pounds of rice, oil or flour they were bringing home for their families. Then when inflation made food a luxury in Venezuela, thousands of migrants began walking into Colombia and other Latin American nations. By November 2018, about 1.2 million people had settled in Colombia, many of them in La Guajira. The latest estimate shows that nearly 6 million Venezuelans have moved, desperately escaping poverty, violence and hunger. About 1.8 million have stayed in Colombia, more than 106,000 settled in La Guajira, according to Colombian government data.
Yet most humanitarian and state interventions in the peninsula are short-term, and focus on helping people get through the immediate hurdle, says anthropologist Claudia Puerta Silva, who's been working in the region for the last 20 years. When communities get over the shorter term crisis, though, they're often left more vulnerable to new shocks than before, she says. If their resilience is not increased, they can become trapped in a vicious cycle, she says.
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This case of an ongoing crisis coupled with a short-term response is not an exception. A report by the Humanitarian Policy Group found that in 2016, most humanitarian food aid help was concentrated in the same 10 countries, and 86% of that money went to communities where crises had lasted more than three years. "Crises have endured for decades," the report reads, "but humanitarian aid has remained annualised and short term."
A better response, Lentz says, is early interventions that help communities build capacities for the upcoming emergency and the long term. That's precisely what FAO's intervention did in La Guajira, which experiences a continued situation of chronic hunger that can easily spill into famine if circumstances deteriorate.
"Most of the projects that come to La Guajira are emergency projects," says Bojanic, from FAO Colombia. "They’re six-month or one-year projects to address a critical situation. But we know that this is not the answer for such a complicated area."
With the drought forecast in hand, FAO and the community prioritised planting short-cycle, drought-tolerant seeds like maize, cassava and various beans. The project also supported their economic activities, creating an online shop for communities to sell their handicrafts, which came in handy to support them during the Covid-19 lockdowns two years later.
The Ooroko community in La Guajira, Colombia, build blue drinking troughs for animals (Credit: FAO Colombia)
It gives Funk hope that people are using hunger forecasts beyond specific crises. Government agencies in Kenya and Malawi are now using observed conditions to design insurance policies for small farmers expecting variations of drought to help them get loans to increase production when needed. PlantVillage, a partnership of 20 non-profits and local governments, is helping farmers plan for the season ahead by informing them via text or WhatsApp message what kind of seeds might work best in the near future, and whether rains are coming. It has reached about 350,000 farmers in Kenya so far.
These kinds of early, planned interventions can also save millions of dollars. For example, USAID has estimated that about $2.6bn (£2bn) in humanitarian aid could be saved in Kenya, Zambia and Ethiopia over the next 15 years by combining early interventions with small cash transfers for families to have a safeguard in case of emergencies.
In a world where the number of severely food insecure people has doubled in just two years due to conflict, drought and natural disasters, and where climate change is already intensifying drought in many regions, there is more need than ever for early planning to prevent famine.
"Drought is looking for opportunities to create more havoc," Funk says. "If we can build up the resilience of people [with forecasting tools], when these events occur they'll be less catastrophic."
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New York Times - World
Elecciones en Colombia
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‘Es un momento histórico’: la izquierda de Petro y el populismo de Hernández van a segunda vuelta
Los resultados de la primera ronda de votaciones asestaron un duro golpe a la clase política conservadora en Colombia.
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Por Julie Turkewitz
BOGOTÁ, Colombia — Dos candidatos antisistema, el líder de la izquierda Gustavo Petro y el populista de derecha Rodolfo Hernández, tomaron los primeros lugares en las elecciones presidenciales de Colombia, asestando un duro golpe a la clase política dominante y conservadora del país.
Los dos hombres se enfrentarán en una segunda vuelta electoral el 19 de junio, que se perfila como una de las más importantes en la historia del país. Está en juego el modelo económico del país, su integridad democrática y los medios de vida de millones de personas que se sumieron en la pobreza durante la pandemia.
Con más del 99 por ciento de las boletas contadas el domingo en la noche, Petro logró el respaldo de más del 40 por ciento de los votos, mientras que Hernández recibió poco más del 28 por ciento. Hernández superó por más de cuatro puntos de porcentaje al candidato de la clase dirigente conservadora, Federico Gutiérrez, que figuraba en segundo lugar en las encuestas.
La inesperada victoria de Hernández al segundo lugar muestra a una nación deseosa de elegir a cualquiera que no represente a los dominantes líderes conservadores del país.
Según el politólogo colombiano Daniel García-Peña, el enfrentamiento entre Petro y Hernández representa el “cambio contra el cambio”.
Durante meses, las encuestas habían mostrado a Petro, que plantea una modificación al modelo económico capitalista del país, aventajando al exalcalde conservador de Medellín Federico Gutiérrez.
Fue solo recientemente que Hernandez, postulándose con una plataforma populista y anticorrupción, empezó a subir en los sondeos.
Si Petro al final gana en la próxima ronda de votaciones sería un momento histórico para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina, lo que pondría a Colombia en una senda nueva y desconocida.
En su discurso luego de las elecciones, en un hotel cerca del centro de Bogotá, Petro estuvo acompañado por su candidata a la vicepresidencia y dijo que los resultados del domingo mostraban que el proyecto político del actual presidente y sus aliados “ha sido derrotado”.
Luego, rápidamente emitió advertencias sobre Hernández y dijo que votar por él era una regresión peligrosa y desafió al electorado a arriesgarse en lo que calificó como un proyecto progresista, “un cambio de verdad”.
Su ascenso refleja no solo un viraje a la izquierda en toda América Latina, sino un impulso contra los gobiernos de turno que ha cobrado fuerza a medida que la pandemia ha agravado la pobreza y la desigualdad, intensificando la sensación de que las economías de la región están construidas principalmente para servir a las élites.
Ese resentimiento contra el establecimiento político parece haberle dado a Hernández un empujón en la segunda vuelta e indica el poder menguante del uribismo, un conservadurismo de línea dura que ha dominado la política colombiana en las últimas dos décadas y que se llama así por su fundador, el expresidente Álvaro Uribe.
En las mesas de votación de todo el país el domingo, los seguidores de Petro mencionaron esa frustración y un renovado sentimiento de esperanza.
“Es un momento histórico que está viviendo Colombia. No queremos más continuismo, no queremos más Uribismo”, dijo Chiro Castellanos, de 37 años, seguidora de Petro en Sincelejo, una ciudad cercana a la costa caribeña. “Siento que esto es un cambio, es un proyecto de país que no es solo Gustavo Petro”.
Pero en muchos lugares también había temor de lo que ese cambio podría significar, así como llamados a un enfoque más moderado.
“Realmente este país está vuelto nada”, comentó Myriam Matallana, de 55 años, simpatizante de Gutiérrez en Bogotá, la capital. Pero con Petro, dijo, “sería peor”.
Petro ha prometido transformar el sistema económico de Colombia, que dice que alimenta la desigualdad, con la expansión de programas sociales, un alto a la exploración petrolera y el cambio del enfoque del país hacia la industria y la agricultura nacional.
Durante mucho tiempo, Colombia ha sido el aliado más fuerte de Estados Unidos en la región y un triunfo de Petro podría significar un enfrentamiento con Washington. El candidato pidió un reajuste de la relación, lo que incluye cambios en el enfoque de la guerra contra las drogas y una reevaluación de un acuerdo comercial bilateral.
Las elecciones se producen en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones del país, incluido el Congreso, los partidos políticos, el Ejército, la prensa y la Registraduría Nacional, un organismo electoral.
También sucede en momentos en que la violencia va en aumento; a principios de este mes un grupo criminal emitió una orden de inamovilidad que paralizó a una parte considerable del país por al menos cuatro días.
Antes de las elecciones existía la preocupación generalizada de que esos factores podrían afectar el proceso democrático.
“Si nos quedamos en casa diciendo ‘todo el mundo es corrupto’, no vamos a lograr nada”, dijo María Gañan, de 27 años, que votó por Hernández en Bogotá. “Queremos cambiar la historia del país”.
Hernández, quien era relativamente desconocido hasta hace unas pocas semanas, se presentó a los votantes como un candidato anticorrupción, y propuso recompensar a los ciudadanos por denunciar actos de corrupción y nombrar a colombianos que ya residen en el exterior en posiciones diplomáticas, lo que él dice que ahorrará en gastos de viaje y otros costos, además de prohibir festejos innecesarios en las embajadas.
“Hoy perdió el país de la politiquería y la corrupción”, dijo Hernández en una nota que publicó en Facebook para sus seguidores, tras los resultados del domingo.
“Hoy perdieron las gavillas que creerían que serían gobierno eternamente”, añadió.
Pero algunas de las propuestas de Hernández han sido criticadas como antidemocráticas.
En específico, ha propuesto declarar un estado de emergencia por 90 días y suspender todas las funciones judiciales y administrativas para combatir la corrupción, generando temores de que pueda clausurar el congreso o suspender a los alcaldes.
Muchos votantes están hartos del aumento de precios, el alto desempleo, el alza en los costos de la educación, la violencia y los sondeos muestran que una clara mayoría de colombianos tienen una opinión desfavorable del actual gobierno conservador.
Otros candidatos que impulsaron cambios han sido asesinados durante las campañas electorales en Colombia. Petro y su compañera de fórmula, Francia Márquez, han recibido amenazas de muerte, lo que ocasionó que se reforzara su seguridad con guardaespaldas y escudos antibalas.
Sin embargo, la elección también se caracterizó por la ampliación del espectro político.
En cuestión de meses, Márquez, una activista ambiental que, de triunfar se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país, se transformó en un fenómeno nacional, y brindó a las elecciones un enfoque de género, raza y conciencia de clase que pocos candidatos han logrado invocar en la historia del país.
Su popularidad ha sido considerada como el reflejo del profundo deseo de muchos votantes —negros, indígenas, pobres, campesinos— de verse representados en los cargos más altos del poder.
El domingo, Márquez podría haber votado en la capital del país. Pero decidió viajar al departamento suroccidental del Cauca, donde se crió.
“Hoy están partiendo la historia de este país en dos”, dijo poco después de depositar su voto. “Hoy una de los nadies y las nadies, de los históricamente excluidos, se pone de pie para ocupar la política”.
Sofía Villamil, Megan Janetsky y Genevieve Glatsky reportaron desde Bogotá, y Federico Rios desde Suárez, Cauca.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
‘I was terrified’: Andie McDowell’s big regret, the year she skipped Cannes for fear of body shaming
Issued on: 27/05/2022 - 21:45
Juliette MONTILLY
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FRANCE 24 met Andie McDowell at the 75th Cannes Film Festival. The actress shares her memories of the French Riviera, and one big regret: the year she decided to skip the festival for fear of body shaming.
France24 - Monde
Washington muscle son aide militaire à l'Ukraine avec des lance-roquettes perfectionnés
Publié le : 01/06/2022 - 04:34
FRANCE 24
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Les États-Unis ont annoncé, mardi, qu'ils livreraient à Kiev des systèmes perfectionnés de lance-roquettes multiples et mobiles avec une portée d'environ 80 kilomètres, tout en assurant se garder de donner à l'Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières.
Les États-Unis ont annoncé, mardi 31 mai, fournir à l'Ukraine – qui en réclame avec urgence – des systèmes perfectionnés de lance-roquettes multiples et mobiles, mais contre l'assurance qu'ils ne seront pas utilisés pour frapper le territoire russe.
Washington va livrer "aux Ukrainiens des systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine", écrit Joe Biden dans une contribution au New York Times, diffusée mardi par le journal.
Un haut responsable de la Maison Blanche a précisé dans un entretien avec la presse qu'il s'agissait de Himars (High Mobility Artillery Rocket System), c'est-à-dire des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers. Il a indiqué que ces équipements, dont le nombre n'a pas été précisé, auraient une portée de 80 km environ.
Il ne s'agit donc pas de systèmes à très longue portée de plusieurs centaines de kilomètres – comme en détiennent aussi les Américains – mais c'est, néanmoins, un renforcement significatif des capacités ukrainiennes.
Condition posée
Indiquant qu'il voulait que l'Ukraine soit "dans la position la plus forte possible" en cas de négociations avec la Russie, le président américain a lui écrit : "Nous n'encourageons pas l'Ukraine et nous ne donnons pas à l'Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières."
Le haut responsable de la Maison Blanche a, lui, dit que "les Ukrainiens avaient fourni des assurances sur le fait qu'ils n'utiliseraient pas ces systèmes contre le territoire russe."
Depuis le début du conflit, Joe Biden s'est toujours montré soucieux de ne pas fournir des armes qui, selon lui, mettraient les États-Unis en situation de cobelligérants aux côtés des Ukrainiens.
Une assistance militaire de 700 millions de dollars
Ces équipements font partie d'un nouveau volet plus large d'assistance militaire américaine à l'Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné mercredi.
Les Ukrainiens réclamaient depuis un certain temps des lance-roquettes multiples permettant de frapper en profondeur les positions russes tout en disposant leurs batteries plus loin du front.
Les forces russes ont pour objectif affiché de contrôler l'intégralité du grand bassin minier du Donbass, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
Cohésion occidentale réaffirmée
Dans sa tribune dans le New York Times, le président américain assure, au moment où l'armée ukrainienne fait face à une offensive russe extrêmement intense dans l'est du pays, qu'il "ne fera pas pression sur le gouvernement ukrainien, que ce soit en privé ou en public, pour qu'il fasse des concessions territoriales."
Cette mise au point arrive après une série d'appels d'anciens diplomates ou de commentateurs à lancer rapidement des négociations de paix, et dont certains – ainsi que l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger – semblent estimer que cela passera pour Kiev par le sacrifice de certains territoires à l'Est.
Joe Biden, qui a orchestré la réponse occidentale face à Vladimir Poutine, assure enfin dans sa tribune que la cohésion entre Occidentaux reste intacte : si le président russe "s'attend à ce que nous hésitions ou à ce que nous nous divisions dans les prochains mois, il se trompe."
Avec AFPLe résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Invité de l'Économie
Luca Russo, analyste à la FAO : "On risque d'avoir des famines"
Revue de presse
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Embargo européen sur le pétrole russe : Poutine cèdera-t-il aux sanctions ?
Opex 360
L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
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En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
L’avion léger de renseignement « VADOR » de l’armée de l’Air & de l’Espace a été enfin déclaré opérationnel
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLivrés en 2020 au 54e Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », avec deux ans de retard, les deux premiers avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »] auraient dû être déclaré opérationnels au cours de l’été 2021, à l’issue d’une année d’expérimentations conduites sous l’égide de l’équipe de marque ISR du Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM]. Seulement, il n’en a rien été.
En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
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En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
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En effet, selon une information d’Air&Cosmos, il s’est avéré que les boules optroniques Star Saphire, fournies par le groupe américain Teledyne Technologies Inc, via sa filiale FLIR Systems, ne répondaient pas aux attentes, la qualité de leurs images laissant à désirer par rapport à d’autres systèmes, comme les Wescam MX-20, dont sont dotés, par exemple, les Atlantique 2 de la Marine nationale.
Le choix de la boule optronique Star Saphire avait été dicté par des impératifs budgétaires… Seulement, les économies de bouts de chandelles finissent toujours pas coûter cher. Car, évidemment, il a bien fallu remplacer ces systèmes peu performants par d’autres, de meilleure qualité…
Quoi qu’il en soit, et à l’heure où le 1/54 Dunkerque va se séparer de ses deux avions de renseignement électronique Transall C-160 Gabriel, dont le retrait du service a été précipité contre toute attente [c’est à dire sans attendre les Falcon Archange, ndlr], ces deux VADOR ont fini par être déclarés opérationnels. C’est en effet ce qu’a indiqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une récente audition au Sénat [le compte-rendu vient d’être publié, nldr].
« Nous avons aussi procédé au profit de nos forces à des actions d’accélération dans le domaine du renseignement, en particulier concernant le déploiement des avions légers de surveillance et de renseignement. Les deux premiers avions ont fait l’objet d’une mise en service opérationnelle en mars dernier », a en effet affirmé M. Barre, au sujet des capacités ayant fait l’objet d’une attention particulière depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, le programme ALSR avait été notifié à Thales et Sabena Technics en 2016, ces deux industriels étant chargés d’installer des capteurs pour collecter du renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et du renseignement d’origine image [ROIM] à bord de deux Beechcraft King Air 350. Six autres exemplaires seront livrés à l’armée de l’Air & de l’Espace d’ici 2030.
Outre les VADOR, M. Barre a également indiqué que la DGA avait « accéléré la recette en vol de la capacité de renseignement électromagnétique spatiale [CERES], lancée fin 2021, en cours de première utilisation ». Et d’ajouter: « Nos services de renseignement ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satellites. »
La constellation CERES se compose de trois satellites, mis en orbite par une fusée Vega le 16 novembre dernier. Leur mission est de collecter des données permettant de localiser et de caractériser des émetteurs [radars, télécommunications, etc]. Leur mise en service n’était pas attendue de sitôt.
Par ailleurs, M. Barre a dit au mot au sujet des « urgences opérations » afin de doter les forces françaises des capacités dont elles « ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Parmi celles-ci, il a évoqué le système AR-LAD [adaptation réactive pour la lutte anti-drones], lequel a été mis au point par la Section technique de l’armée de Terre [STAT].
« L’enjeu est de doter les véhicules de l’avant blindés [VAB] d’un radar de détection anti-drones et d’un effecteur capable de détruire les drones – une mitrailleuse de 12,7 millimètres – qu’il est prévu de doter également d’une capacité de lancement de grenade », a expliqué le DGA.
L’idée de la STAT est effectivement d’associer un radar à un lance-grenades afin de doter un VAB « AR-LAD » d’une capacité « Airbust ». En clair, la grenade explose à environ deux mètres d’un drone afin de le cribler d’éclats et de provoquer sa chute. Un tel dispositif pourrait notamment être utile contre des essaims de drones.
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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France24 - Monde
Au Mexique, l'ouragan Agatha cause des glissements de terrain meurtriers
Publié le : 01/06/2022 - 04:47
FRANCE 24
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L'ouragan Agatha, qui a touché terre lundi dans le sud du Mexique et a été rétrogradé mardi en tempête tropicale, a causé de fortes pluies et des glissements de terrain meurtriers. Au moins dix personnes sont mortes et une vingtaine portées disparues. Agatha se déplace désormais vers le sud de l'État de Veracruz, qui borde le Golfe du Mexique.
Dix personnes sont mortes et une vingtaine sont portées disparues à la suite de l'arrivée lundi de l'ouragan Agatha – rétrogradé mardi 31 mai en tempête tropicale – sur les côtes de l'État d'Oaxaca, dans le sud du Mexique.
"En ce moment, nous avons une vingtaine de personnes disparues (...) dans les montagnes", a déclaré le gouverneur d'Oaxaca, Alejandro Murat, à Radio Formula. "Dix (personnes) ont perdu la vie", a-t-il ajouté. Un précédent bilan faisait état de trois morts et huit disparus.
"Lorsqu'Agatha a touché terre, la journée s'est terminée sans perte de vie, mais les fortes pluies qui se sont abattues tôt mardi matin ont fait sortir les rivières de leur lit et provoqué des glissements de terrain", avait-il avancé un peu plus tôt à la presse.
Premier ouragan de la saison
Le phénomène, premier ouragan de la saison sur la côte Paficique du Mexique, a touché terre en tant qu'ouragan de catégorie 2 sur l'échelle de Saffir-Simpson (qui en compte 5) lundi après-midi, à l'ouest de Puerto Angel, une bourgade côtière d'environ 2 500 habitants dans l'État d'Oaxaca.
Il était "l'ouragan le plus violent" jamais enregistré sur la côte Pacifique du Mexique au mois de mai depuis 1949, avait assuré lundi le Centre national des ouragans des États-Unis (NHC).
Agatha se déplace mardi vers le sud de l'État de Veracruz (est), qui borde le Golfe du Mexique, provoquant des pluies torrentielles dans cette région et le sud du pays.
Quelque 5 240 touristes ont été identifiés dans la zone à risques, entre les stations balnéaires de Puerto Escondido ou Huatulco, d'après les autorités locales.
Avec AFP
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Le standard F5 du Rafale « devrait être en préparation à partir de 2023 », selon le Délégué général pour l’armement
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Alors que les députés allemands ont fini par voter les crédits nécessaires à sa poursuite [avec des bémols, cependant] et que la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé, en août 2021, « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à sa phase 1B, laquelle doit permettre la mise au point d’un démonstrateur, le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] est toujours suspendu à un accord que doivent conclure Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour le développement de l’avion de combat de 6e génération sur lequel il reposera. Il s’agit du pilier n°1 de ce projet, qui en compte cinq [avion, moteur, cloud de combat, effecteurs déportés et capteurs, ndlr].
Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
Le standard F5 du Rafale « devrait être en préparation à partir de 2023 », selon le Délégué général pour l’armement
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Alors que les députés allemands ont fini par voter les crédits nécessaires à sa poursuite [avec des bémols, cependant] et que la France, l’Allemagne et l’Espagne ont signé, en août 2021, « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à sa phase 1B, laquelle doit permettre la mise au point d’un démonstrateur, le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] est toujours suspendu à un accord que doivent conclure Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus pour le développement de l’avion de combat de 6e génération sur lequel il reposera. Il s’agit du pilier n°1 de ce projet, qui en compte cinq [avion, moteur, cloud de combat, effecteurs déportés et capteurs, ndlr].
Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
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Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
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Pour rappel, Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’exercer la maîtrise d’oeuvre qui lui a été confiée… et donc d’avoir la main sur les commandes de vol [dont il est un spécialiste reconnu], l’architecture fonctionnelle, la furtivité et l’interface homme-machine. Sauf qu’Airbus, à qui reviendra pourtant les deux tiers de la production du NGF, ne l’entend pas ainsi. D’où ce blocage qui s’éternise.
En mars dernier, le Pdg du constructeur français, Éric Trappier, n’a d’ailleurs pas caché son agacement face aux revendications d’Airbus. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », a-t-il dit lors de la présentation des résultats de Dassault Aviation pour l’année 2021.
Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
La phase 1A du SCAF devant se terminer au premier trimestre de cette année, Dassault Aviation a donc réorienté ses ingénieurs vers d’autres activités, faute d’avancée dans les discussions avec Airbus.
Près de trois mois plus tard, le dossier n’a pas avancé d’un iota. Lors d’une audition au Sénat, début mai [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement, Joël Barre, a indiqué que la situation était « toujours bloquée en raison de différences de vues entre Airbus et Dassault ».
« Sur ce point, je défends la position suivante : il existe un accord entre les deux industriels concernant la phase 1B – qui devait être engagée en 2021 et que nous pouvons espérer engager d’ici fin 2022 si nous parvenons à conclure les discussions -, portant sur la période 2022-2025. Il faut qu’Airbus signe le contrat que Dassault lui a proposé », a dit M. Barre.
En outre, a-t-il ajouté, « la France, l’Allemagne et l’Espagne doivent de leur côté souligner qu’un processus d’engagement de la suite du programme a été prévu dans leur accord de coopération signé le 30 août 2021 ». Aussi propose-t-il que les « trois États rédigent une déclaration d’intention indiquant qu’ils saluent la signature des contrats de la phase 1B, et qu’ils appliqueront les dispositions de passage de la phase 1B à la suite – dispositions qui sont prévues dans l’accord de coopération ». Le DGA a dit avoir « fait une proposition à [ses] homologues en ce sens » et attendre « leur retour dans les jours à venir ». Et, depuis, rien n’a bougé…
Par ailleurs, la rencontre de M. Barre avec son homologue allemand, le 10 mai dernier, n’a apparemment rien donné… Pas plus que l’entretien; la veille, du président Macron avec le chancelier Scholz.
« Je suis d’accord […] pour dire que nous devons être fermes à l’égard de la partie allemande concernant les engagements qui ont déjà été pris – en particulier l’organisation industrielle prévoyant une responsabilité claire par pilier. Il faut un maître d’oeuvre et un architecte pour l’avion. Le meilleur du domaine doit être en l’occurrence désigné, soit Dassault France et non Airbus Allemagne. Enfin il faut que l’équilibre entre les deux pays soit apprécié à l’aune de l’ensemble des programmes en coopération », a par ailleurs fait valoir M. Barre.
Seulement, que se passera-t-il se ce blocage persiste, comme la demandé le sénateur Christian Cambon, au DGA? « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », a-t-il d’abord répondu… avant de rappeler que « en tout état de cause, […] nous poursuivons les développements du Rafale, notamment le standard F5 prévu à l’horizon 2035 ».
Justement, et alors que le standard F4 du Rafale est en cours de développement, M. Barre a indiqué aux sénateurs que ce standard F5 « devrait être en préparation à partir de 2023 ».
En tout cas, l’idée d’un possible échec du SCAF fait son chemin… En février, les députés Jean-Louis Thiériot et Patricia Mirallès l’avait évoquée dans leur rapport sur l’engagement de haute intensité, estimant que ce programme devenait de « plus en plus hypothétique », ce qui a été conforté, depuis, par la décision de l’Allemagne de commander des F-35A auprès des États-Unis.
Avant eux, leur collègue Christophe Lejeune s’était gardé d’aller plus loin, soulignant seulement que les retards probables du SCAF allaient rendre nécessaire le développement du standard F5 du Rafale, ne serait-ce que pour permettre la continuité de la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire.
« Il importe de veiller à disposer des moyens de développer un standard F5 robuste et performant, et ce d’autant que le NGF du SCAF n’emportera sans doute pas l’arme nucléaire dès 2040 », avait écrit le parlementaire, dans son avis budgétaire concernant les forces aériennes.
Pour le moment, les contours du Rafale F5 ne sont pas définitivement arrêtés. Dans un entretien donné à DSI, le général Frédéric Parisot, le major général de l’armée de l’Air & de l’Espace, avait confié qu’il « sera doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ». Ce nouveau standard « nous permettra d’améliorer encore la capacité d’entrée en premier du Rafale, avec de nouveaux capteurs et armements, mais également des capacités à communiquer, à collaborer et à être interopérable », avait-il précisé.
Opex 360
Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.
Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022
Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.
Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
#Breaking HQ Video of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in the hands of the Ukrainian Army. 12 of these systems should now be in use#France #UkraineRussiaWar #RussiaUkraineWar #RussiaUkraineConflict #UkraineUnderAttack #UkraineRussianWar pic.twitter.com/6ln5yMtpTH
— The HbK (@The5HbK) May 25, 2022
Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.
En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
Le Délégué général pour l’armement donne des précisions sur les CAESAr cédés à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 28 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le président Macron a annoncé, le 22 avril dernier, que la France livrerait des Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] à l’Ukraine, peu de détails ont été fournis par l’exécutif au sujet des modalités de cette cession. Ce qui a pu donner lieu à la diffusion d’informations contradictoires – et erronées – notamment sur la provenance de ces pièces d’artilleries destinées aux forces ukrainiennes.
Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
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Lors d’une audition au Sénat, le 4 mai dernier [le compte-rendu vient d’être publié, ndlr], le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a donné quelques précisions au sujet de cette livraison de CAESAr à Kiev.
Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
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Quant au nombre de CAESAr reçus par les forces ukrainiennes, M. Barre a avancé le chiffre de six, alors que, jusqu’à présent, il était question de dix à douze pièces. D’autres livraisons sont-elles prévues? Le DGA ne l’a pas précisé.
En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
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Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
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Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
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En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
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Cela étant, on sait qu’au moins quarante artilleurs ukrainiens ont été formés à l’utilisation des CAESAr au camp militaire de Canjuers [Var] et que les premiers exemplaires promis ont été livrés à la 55e Brigade d’artillerie, laquelle n’aura visiblement pas tardé à les mettre en oeuvre à en croire des vidéos diffusées via la réseaux sociaux. L’une d’elle, émanant du ministère ukrainien de la Défense, l’a d’ailleurs été pour remercier la France.
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Ainsi, les exemplaires désormais mis en oeuvre par l’Ukraine ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre. En effet, selon M. Barre, il a « fallu [les] adapter pour les rendre compatibles » avec les « systèmes de commandement ukrainiens, par le biais d’un contrat passé avec Nexter ». Ce qui laisse supposer que la cession de ces CAESAr était prévue bien avant l’annonce de M. Macron, étant donné qu’il aura fallu moins d’un mois pour les adapter et les livrer…
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En revanche, et contrairement à ce qui a pu être dit, ces canons n’ont pas été prélevés sur une commande notifiée à Nexter par un client étranger… mais bien sur la dotation de l’armée de Terre, qui, désormais, ne dispose plus que de 70 CAESAr. Bien qu’interrogé sur le remplacement des exemplaires livrés à l’Ukraine, le DGA n’a rien dit à ce sujet.
Par ailleurs, un autre problème risque de se poser dans le cas – probable – d’un usage intensif des CAESAr livrés à l’Ukraine : celui de l’usure prématurée des tubes [du canon]. En Irak, le détachement « Wagram », qui avait notamment appuyé la manoeuvre des forces irakiennes lors de la reconquête de Mossoul, en avait « consommé » près d’une trentaine durant son engagement [avec quatre pièces, ndlr].
France24 - Monde
Uvalde commence à enterrer ses morts, une semaine après la tuerie dans une école
Publié le : 31/05/2022 - 23:54
FRANCE 24
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Dans la douleur et la colère, les funérailles des victimes de la fusillade d'Uvalde ont commencé, mardi, une semaine après la tuerie dans une école primaire qui a fait 21 victimes, dont 19 enfants. Ces funérailles s'étendront jusqu'à la mi-juin.
Une semaine après le massacre perpétré par un tireur dans une école primaire d'Uvalde, qui a bouleversé l'Amérique, la petite ville texane encore traumatisée enterrait mardi 31 mai ses premières victimes enfantines, partagée entre douleur et colère.
Les funérailles des 19 enfants et deux enseignantes, morts le 24 mai sous les balles de Salvador Ramos, 18 ans à peine, s'étendront jusqu'à la mi-juin.
Le cercueil argenté d'Amerie Jo Garza, fillette souriante qui venait de fêter son dixième anniversaire quand elle a été tuée, a été porté à l'intérieur de l'église Sacred Heart par six hommes portant des chemises avec des œillets rouges. Les participants à la cérémonie s'étaient massés à l'extérieur du bâtiment, encadrés par une importante présence policière.
Amerie Jo Garza, "drôle de petite diva qui 'détestait les robes'" et "avait un grand cœur", rêvait de devenir professeure d'art, avait décrit sa famille dans son avis de décès.
Les funérailles d'une autre victime, Maite Rodriguez, 10 ans, se dérouleront à 19 h (mercredi à minuit GMT). La fillette, qui voulait devenir biologiste marine, était "gentille, charismatique, aimante", a écrit sa mère Ana Rodriguez sur Facebook jeudi. "Et surtout, c'était ma meilleure amie." "Ce cauchemar horrible et insensé, duquel je n'arrive pas à me réveiller, a absolument détruit et fragilisé ma vie et mon cœur", a-t-elle ajouté.
La police s'est "loupée"
La douleur des proches endeuillés se mêlait à la colère face au délai d'intervention de la police, jugé trop long – et qui a entraîné un mea culpa des autorités. Il avait fallu attendre environ une heure pour que les forces de l'ordre interviennent dans la classe où s'était retranché le tireur. Les 19 agents sur place attendaient l'assaut d'une unité spécialisée.
La police s'est "loupée", a ainsi affirmé l'arrière-grand-père d'une des victimes. "Ils peuvent me dire : 'On a fait une erreur. On a pris la mauvaise décision.' Mais mon arrière-petite-fille ne me reviendra pas", a expliqué Ruben Mata Montemayor.
Ce drame, comme ceux qui l'ont précédé, a aussi réveillé les appels à un encadrement plus strict de l'accès aux armes, dans ce pays qui compte plus de pistolets et fusils que d'habitants et connaît régulièrement des fusillades meurtrières. Joe Biden a pu les entendre de première main en se rendant à Uvalde dimanche, des voix scandant : "Faites quelque chose !" alors qu'il passait.
"Protéger les enfants des AR-15"
Le président "doit faire passer des lois pour que nous puissions protéger les enfants des AR-15", l'arme semi-automatique utilisée à l'école Robb, réclamait ainsi Robert Robles, 73 ans.
Ricardo Garcia, 47 ans, qui travaillait à l'hôpital d'Uvalde le jour du drame, racontait ne pas réussir à "ôter de (sa) tête le hurlement des mamans à qui l'on annonçait la mauvaise nouvelle." "Il faut arrêter de vendre des armes, point final", plaidait-il.
L'étroite majorité du parti démocrate au Congrès ne lui permet pas d'adopter seul une législation contrôlant les armes à feu. Mardi, le président a "promis" qu'il irait à la rencontre des élus républicains à ce sujet. Tout texte nécessitera un compromis avec ces conservateurs – traditionnellement plus frileux à légiférer sur le sujet – afin d'atteindre la majorité qualifiée nécessaire.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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MARKETING AGRESSIF
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Tuerie d'Uvalde : la police texane fait son mea culpa
Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron annonce une nouvelle salve « historique » de sanctions contre la Russie
La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 31 mai, au 97e jour de l’offensive menée par la Russie.
L’Ukraine souhaite la visite d’Emmanuel Macron
Le président français est attendu à Kiev. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé Emmanuel Macron à se rendre en Ukraine, dans une interview accordée à LCI. « Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon qu’Emmanuel Macron vienne pendant la présidence française de l’UE, et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a-t-il affirmé, relaie le Figaro.
« La majeure partie » de la ville de Severodonetsk est désormais sous contrôle russe
La ville stratégique de Severodonetsk, à l’est de l’Ukraine, est en passe de tomber sous le contrôle de l’armée russe après de violents avec les forces ukrainiennes. Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï a annoncé que « les soldats russes contrôlent la majeure partie de la ville », relaie le Figaro.
La mère du journaliste tué en Ukraine réagit
Au lendemain de la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images pour BFM TV, sa mère a réagi face aux propos d’un leader séparatiste de la République populaire de Lougantsk (RPL) qui assurait que le journaliste était un « mercenaire engagé dans la livraison d’armes aux forces armées ». Elle a loué « l’engagement professionnel et personnel » de son fils « pour la démocratie, le respect humain et surtout une information libre, impartiale et honnête ».
Emmanuel Macron annonce de nouvelles sanctions contre la Russie
Le président français a dévoilé des sanctions “historiques” contre Moscou. Parmi les mesures retenues, la réduction de 92 % des importations de pétrole russe dans l’UE d’ici la fin de l’année. Les sanctions vont également toucher 80 oligarques, trois chaînes russes et la principale banque russe qui est écartée du système Swift, rapporte le Figaro.
« Quelques milliers » d’affaires de crimes de guerre commises en Ukraine
La procureure générale ukrainienne a annoncé l’identification de « quelques milliers » d’affaires de crimes de guerre dans le Donbass. Les forces armées russes sont en passe de conquérir cette région de l’est de l’Ukraine. « Nous avons identifié quelques milliers d’affaires sur ce que nous voyons dans le Donbass », a-t-elle déclaré, relaie BFM TV.
Deux soldats russes, accusés d’avoir bombardé des villages, ont été condamnés à 11 ans et demi de prison par un tribunal ukrainien, mardi 31 mai. Dans le détail, il leur est reproché d’avoir bombardé au lance-missiles multiple deux villages situés dans la région de Kharkiv, qui se trouve dans le nord-est du pays, rapporte BFM TV. Les deux hommes, prénommés Alexandre Bobykine et Alexandre Ivanov, ont été reconnus coupables de « violation des lois et coutumes de la guerre » à l’issue d’un procès qui avait débuté à la mi-mai, à proximité de la ville de Poltava, d’après l’agence Interfax-Ukraine qui a fait savoir que les deux accusés avaient « totalement reconnu leur culpabilité et dit qu’ils se repentaient ». Comme le rappelle BFM TV, le premier soldat russe jugé pour crime de guerre depuis l’invasion russe, Vadim Chichimarine, avait été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité, le 23 mai à Kiev, pour le meurtre d’un civil.
La Russie se dit prête à rendre les corps de 152 combattants ukrainiens
L’armée russe a découvert les corps de 152 combattants ukrainiens dans l’aciérie Azovstal à Marioupol, et s’est dite prête à les remettre à l’Ukraine, indique France 24. L’annonce a été faite ce mardi par le ministère russe de la Défense. À l’occasion de leurs opérations de recherche dans l’aciérie, où s’étaient retranchés plus de 2 000 combattants ukrainiens – notamment du régiment Azov – pendant plusieurs semaines, avant de se rendre aux forces russes mi-mai, « les soldats russes ont découvert un fourgon isotherme » où se trouvaient les corps, détaille le ministère.
Gazprom suspend les livraisons aux Pays-Bas
Le gazier russe Gazprom a révélé avoir suspendu ce mardi les livraisons de gaz au fournisseur néerlandais GasTerra, en raison de son refus de payer en roubles. Un litige né de l’offensive militaire russe menée contre l’Ukraine depuis fin février. « Gazprom a cessé totalement ses livraisons de gaz à la société GasTerra B.V. (Pays-Bas) du fait du non-paiement en roubles », a précisé dans un communiqué le géant russe, cité par 20 Minutes.
Des canons envoyés par la France prélevés sur les stocks de l’armée de terre
Depuis quelques jours, des canons Caesar sont utilisés en Ukraine. En effet, la France a livré à Kiev six exemplaires de ces pièces d’artillerie produites par Nexter, rapporte BFM TV. À savoir que ce canon est considéré comme l’un des plus efficaces au monde, en raison de sa capacité à tirer avec précision un projectile de 155 mm toutes les six minutes jusqu’à une distance de 40 km. Lesdits canons ont été prélevés sur les stocks de l’armée de Terre.
Un navire commercial a quitté Marioupol pour la Russie
Un premier navire commercial, chargé de métal, a quitté le port ukrainien de Marioupol, conquis par les forces russes afin de rejoindre Rostov-sur-le-Don en Russie, observe CNews. L’annonce a été faite ce mardi par le dirigeant séparatiste prorusse Denis Pouchiline.
« Une partie » de Severodonetsk contrôlée par Moscou
Les forces russes contrôlent maintenant « une partie » de la ville de Severodonetsk, située dans l’est de l’Ukraine, indique BFM TV. Une ville qu’elles pilonnent et essaient de prendre depuis plusieurs semaines. L’annonce a été faite ce mardi par le gouverneur de la région. « La situation est ultra-compliquée. Une partie de Severodonetsk est contrôlée par les Russes », a indiqué sur Telegram Serguiï Gaïdaï, qui est à la tête de la région de Lougansk.
Emmanuel Macron veut « se rendre à Kiev »
Invité de France info ce mardi matin, l’ambassadeur de France en Ukraine est revenu sur les circonstances de la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff. « Le bus a été pris pour cible » par un tir d’artillerie, a-t-il rappelé. D’après Etienne de Poncins, « lors des convois d’évacuation, il y a presque systématiquement des incidents. À Marioupol, un convoi sur deux a été ciblé ». Tandis que les séparatistes pro-russes ont estimé que le journaliste était un « mercenaire », « complice de l’extrême droite », l’ambassadeur a jugé que ces propos étaient « indignes et inadmissibles », avant d’ajouter qu’Emmanuel Macron souhaitait « se rendre à Kiev ».
Journaliste français tué : les « condoléances » de Zelensky
Le président ukrainien a réagi à la mort du journaliste français dans un message vidéo. « Aujourd’hui, dans la région de Louhansk, les occupants ont perturbé l’évacuation de zones de combat, tirant sur une voiture qui allait chercher des civils. Le journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff a été mortellement blessé par un tir », a-t-il détaillé au micro de BFM TV. Et d’ajouter, peu après : « J’adresse mes sincères condoléances à la famille de Frédéric. » Il a ensuite précisé que celui-ci était le 32e membre de la presse à trouver la mort depuis le début de l’offensive russe, le 24 février.
Le journaliste français a été tué « d’un éclat d’obus »
Sur le plateau de France Inter ce mardi, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), a précisé les circonstances du décès du journaliste français. Frédéric Leclerc-Imhoff a perdu la vie, la veille, à cause « d’un éclat d’obus. Obus qui a explosé juste devant ce convoi humanitaire, juste devant le camion blindé dans lequel il se trouvait, qui allait chercher des civils ukrainiens dans le Donbass pour les évacuer ». D’après le secrétaire, cet « obus visait ce convoi ».
Pétrole : « La Russie trouvera d’autres importateurs »
Le représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhail Ulyanov, a jugé que la Russie n’aurait aucun mal à trouver des importateurs pour son pétrole, indique BFM TV ce mardi. Et cela, en réponse notamment à la volonté de l’Europe de cesser ses importations de pétrole russe. « Comme elle l’a justement dit hier, la Russie trouvera d’autres importateurs. Il convient de noter que maintenant, l’UE contredit sa propre déclaration d’hier, a-t-il observé ensuite. Un changement très rapide d’état d’esprit qui indique que l’UE n’est pas en bonne forme. »
Plus de 1 000 entreprises occidentales ont quitté la Russie
D’après les données analysées par la Kyiv School of Economics et relayées mardi 31 mai par 20 Minutes, au moins 1 037 entreprises occidentales ont quitté la Russie depuis le début de la guerre, le 24 février. L’institut avance par ailleurs que près de 21 % de celles qui sont encore présentes ont diminué leur activité et suspendu de nouveaux investissements.
L’UE exclut la Sberbank du système Swift
En début de semaine, l’UE s’est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, relate France 24. Et cela, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou. L’annonce a été faite lundi soir par les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles. « Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank », a détaillé Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu’à maintenant, sept établissements russes ont été privés d’accès à Swift. Cette plateforme de messagerie sécurisée permet des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre différentes banques.
Journaliste français tué : Zelensky promet de l’aide
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna, qui se trouvait lundi à Kiev, a « exigé une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances » du décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, âgé de 32 ans, qui travaillait pour BFM TV. Le parquet national antiterroriste français (PNAT) a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre. L’enquête de flagrance, confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH), porte également sur « les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter », qui était présent au moment des faits et a été blessé à la jambe, a indiqué le PNAT.
La ministre des Affaires étrangères a évoqué avec Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, la mort du journaliste. « Je lui ai demandé de faire tout son possible pour que les autorités ukrainiennes nous aident et permettent le retour [du corps] à sa famille le plus vite possible, une fois que les formalités légales seront accomplies, a fait savoir celle dont les propos sont cités par le Monde. Il m’a promis qu’il aiderait. »
Sur le Donbass, l’étau continue de se resserrer
« La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L’armée russe essaye d’y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs », a fait savoir le président ukrainien Zelensky lundi soir, comme le relate 20 Minutes. Les forces russes ont pour objectif de contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes prorusses appuyées par Moscou ont pris, en 2014, le contrôle partiel. L’armée russe s’évertue notamment à encercler Severodonetsk et à en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines. L’offensive s’est intensifiée au cours des derniers jours.
Un accord sur le pétrole
Ce lundi, les membres de l’Union européenne ont trouvé un accord pour supprimer l’essentiel des importations de pétrole russe, indique BFM TV. Une mesure que Kiev souhaitait depuis un certain nombre de semaines. Dans le détail, les 27 pays membres de l’Union européenne ont approuvé au cours de la soirée un embargo qui couvre plus des « deux tiers » de leurs importations depuis ce pays. L’annonce a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel. Cet accord va permettre de « supprimer une énorme source de financement à la machine de guerre » russe tout en exerçant « une pression maximum » sur Moscou afin de l’inciter à mettre fin à la guerre, a-t-il détaillé sur Twitter.
Dans le même temps, les Vingt-Sept ont approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, comme le relaye de son côté France 24. À savoir que Kiev a chiffré ses besoins à hauteur de 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de « prêts à longue maturité » avec des taux d’intérêts bonifiés, a indiqué une source européenne.
France24 - Monde
Les forces russes contrôlent "la majeure partie" de Severodonetsk, dans le Donbass
Publié le : 31/05/2022 - 06:52Modifié le : 31/05/2022 - 22:51
FRANCE 24
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Kiev a remporté la bataille de l'embargo pétrolier européen, censé assécher le financement de "la machine de guerre" de Moscou. Mais les forces russes continuaient de se concentrer dans l'est de l'Ukraine, mardi, notamment autour de la ville-clé de Severodonetsk, dans le Donbass. Voici le fil du 31 mai.
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23 h 40 : le nouveau chef de la droite européenne soutient l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
L'eurodéputé allemand Manfred Weber a déclaré que l'adhésion à l'UE de l'Ukraine déchirée par la guerre était une priorité, après son élection à la tête du Parti Populaire Européen, la droite pro-européenne en difficulté.
"Le premier message que nous devons donner en ce moment (...) oui, vous pouvez devenir membre de l'Union européenne", a-t-il déclaré dans un discours après avoir été élu lors d'un Congrès à Rotterdam, dans le sud-ouest des Pays-Bas.
"Le PPE soutient le statut de candidat pour nos amis ukrainiens et aussi pour la République de Moldavie", a-t-il ajouté, en présence de l'ancien président ukrainien Petro Porochenko, autorisé à quitter l'Ukraine pour participer à l'événement.
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22 h 40 : reportage exclusif avec les membres d'un bataillon nationaliste ukrainien dans le Donbass
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22 h 10 : Washington salue l'embargo européen sur le pétrole russe
Les États-Unis ont "salué" l'embargo sur les importations de pétrole russe décidé par les 27 pays de l'Union européenne pour "entraver" ce "point fort de la machine de guerre de la Russie".
"Nous saluons l'embargo proposé par l'UE sur le pétrole russe", a dit à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, devant la presse, relevant que les États-Unis, moins dépendants que les Européens à l'égard de l'énergie en provenance de Moscou, avaient déjà annoncé l'interdiction de toute importation d'hydrocarbures russes.
"Nous savons qu'il y a un vaste soutien parmi nos alliés et partenaires, comme nous l'avons vu encore de la part de l'UE, pour entraver le point fort de la machine de guerre de la Russie, à savoir son marché énergétique", a-t-il ajouté. Il a aussi salué les efforts européens pour diversifier les approvisionnements en énergie et développer les renouvelables afin de diminuer la dépendance à l'égard de Moscou "sur le long terme".
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21 h 45 : Moscou dit que c'est aux Ukrainiens et aux Occidentaux d'agir pour débloquer les exportations de céréales
"Les pays occidentaux, qui ont créé une tonne de problèmes artificiels en fermant leurs ports aux navires russes, en supprimant des chaînes logistiques et financières, doivent réfléchir sérieusement à ce qui compte le plus", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en référence aux sanctions contre Moscou. "Soit faire de la com' sur la question de la sécurité alimentaire, soit résoudre ce problème avec des mesures concrètes : la balle est dans leur camp", a-t-il poursuivi, lors d'une visite à Bahreïn.
Le chef de la diplomatie russe a aussi une nouvelle fois appelé l'Ukraine, qui combat depuis trois mois un assaut russe, à déminer ses eaux territoriales autour de ses ports pour permettre le passage en mer Noire de navires chargés de céréales. "Si le problème du déminage est réglé (...), les forces navales russes assureront le passage sans entrave de ces navires vers la mer Méditerranée puis vers leurs destinations", a-t-il affirmé.
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21 h 05 : Kiev souhaite la visite de Macron avant la fin de la présidence française de l'UE
Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a souhaité mardi que le président français Emmanuel Macron, qui ne s'est pas rendu en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, visite Kiev avant la fin de la présidence française de l'UE le 30 juin, dans une interview à la chaîne française LCI.
"Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon qu'Emmanuel Macron vienne pendant la présidence française de l'UE, et le mieux serait qu'il vienne avec d'autres livraisons d'armes pour l'Ukraine. Voilà l'aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France", a déclaré Dmytro Kouleba.
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19 h 35 : "la majeure partie" de Severodonetsk sous contrôle russe, selon le gouverneur de la région
"La majeure partie" de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine en proie à de violents combats entre Russes et Ukrainiens, est désormais sous contrôle de l'armée russe, a annoncé le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, à la télévision ukrainienne, estimant la ville "détruite à 90 %".
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19 h 10 : un réservoir d'acide nitrique touché par les Russes à Severodonetsk
Un "réservoir d'acide nitrique" d'une usine chimique de Severodonetsk, dans l'est de l'Ukraine, a été "touché" mardi par une frappe russe, a annoncé le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï en appelant les habitants à ne pas sortir des abris anti-aériens.
"Ne quittez pas les abris" et "préparez des masques pour le visage trempés dans une solution de soude", a écrit le gouverneur sur Telegram en rappelant que l'acide nitrique pouvait notamment provoquer des lésions aux poumons ou une perte de vision.
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18 h 25 : Volodymyr Zelensky salue les sanctions de l'UE, mais les juge trop tardives
Le président ukrainien a salué l'adoption par l'Union européenne d'un sixième train de sanctions contre la Russie, tout en jugeant inacceptable le délai de négociation pour obtenir un embargo sur le pétrole russe.
"Une cinquantaine de jours séparent le sixième train (de sanctions) du cinquième, c'est une situation qui n'est pas acceptable pour nous", a-t-il déploré lors d'une conférence de presse au côté du présidente slovaque Zuzana Caputova à Kiev.
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17 h 35 : les livraisons de gaz russe au Danemark suspendues à partir de mercredi
La société énergétique danoise Ørsted a annoncé mardi que la livraison de gaz russe vers le Danemark serait suspendue à partir du mercredi 1er juin à 6 h, heure locale, après qu'Ørsted a refusé de régler le paiement en roubles.
"Étant donné qu'il n'y a pas de gazoduc venant directement de Russie au Danemark, la Russie ne sera pas capable de suspendre directement la fourniture en gaz au Danemark et il sera donc possible pour le Danemark de s'approvisionner en gaz. Cependant, cela suppose que le gaz pour le Danemark doit être plus largement acheté sur les marchés européens du gaz", a indiqué Ørsted dans un communiqué.
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17 h 05 : Emmanuel Macron a proposé à Vladimir Poutine de passer par une résolution à l'ONU pour la levée du blocus d'Odessa
Emmanuel Macron a annoncé mardi avoir proposé à Vladimir Poutine le vote d'une résolution à l'ONU pour lever le blocus russe du port d'Odessa afin de permettre l'exportation des céréales ukrainiennes qui y sont bloquées.
"J'ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec (le chancelier allemand) Olaf Scholz samedi dernier, au président Poutine que nous prenions l'initiative d'une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération", a-t-il déclaré à l'issue du sommet européen à Bruxelles.
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16 h 50 : les exportations de pétrole russe diminueront de 90 % "d'ici la fin de l'année", estime Ursula von der Leyen
Après plusieurs semaines de blocage de la part de la Hongrie, les 27 États membres de l'UE ont trouvé un accord sur un embargo progressif sur le pétrole russe. Ce dernier frappera dans un premier temps uniquement le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens d'or noir russe, et pas celui acheminé par oléoduc, ce qui a permis de lever le veto de Budapest.
L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée "dès que possible" et, au total, ce sont 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici la fin de l'année, ont affirmé la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron.
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15 h 55 : Emmanuel Macron s'exprime à l'issue de la réunion extraordinaire du Conseil européen à Bruxelles
Emmanuel Macron a estimé à l'issue d'une réunion extraordinaire du Conseil européen à Bruxelles qu'il ne fallait "rien exclure" en matière de mesures de rétorsion contre la Russie, après l'adoption d'un sixième train de sanctions contre Moscou.
"Ce sixième paquet est un paquet très fort qu'il y a encore quelques semaines personne ne pensait possible. Je pense qu'il ne faut rien exclure pour les semaines qui viennent, tout dépend de l'évolution de la situation sur le terrain" en Ukraine, a-t-il dit à des journalistes.
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15 h 45 : l'Ukraine a identifié "quelques milliers" d'affaires de crimes de guerre dans le Donbass
"Nous avons identifié quelques milliers d'affaires de crimes de guerre sur ce que nous voyons dans le Donbass", a déclaré la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova lors d'une conférence de presse à La Haye, aux Pays-Bas, où elle a rencontré des homologues internationaux.
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13 h 38 : le PIB de l'UE pourrait chuter de 4,2 % en cas d'embargo total sur les énergies russes
L'arrêt des exportations énergétiques russes pourrait provoquer une contraction de 2,5 % à 4,2 % à court terme du produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble de l'Union européenne, souligne la Banque d'Espagne dans un rapport qui vient d'être publié.
Toutefois, l'impact estimé pour la première année d'une éventuelle suspension des livraisons russes devrait diminuer par la suite, ce qui reflète la capacité d'adaptation croissante du bloc pour remplacer les importations en provenance de Moscou, relève la banque centrale.
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13 h 23 : l'UE réticente à l'idée d'un embargo sur le gaz russe
Après l'accord sur un embargo pétrolier, l'embargo sur les achats de gaz à la Russie était dans tous les esprits, mais plusieurs dirigeants européens ont plaidé pour une "pause" et certains ont même exclu l'adoption d'une telle mesure.
Le sixième paquet de sanctions "est un grand pas en avant. Et je pense que nous devrions faire une pause maintenant", a déclaré le Premier ministre belge Alexander de Croo à son arrivée pour la seconde journée du sommet à Bruxelles.
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12 h 59 : les Russes contrôlent "une partie" de Severodonetsk
Le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï, a indiqué sur Telegram que les forces russes contrôlent désormais "une partie" de Severodonetsk, ville de l'Est de l'Ukraine qu'elles pilonnent et essaient de prendre depuis des semaines.
Il a en outre précisé que les Russes "ne peuvent pas avancer librement", des combattants ukrainiens "restant toujours" dans la ville.
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11 h 27 : deux soldats russes condamnés à 11 ans de prison
Un tribunal ukrainien a condamné à 11 ans et demi de prison deux soldats russes accusés d'avoir bombardé au lance-missile multiple deux villages dans la région de Kharkiv, dans le nord-est du pays.
Alexandre Bobykine et et Alexandre Ivanov ont été reconnus coupable de "violation des lois et coutumes de la guerre", à l'issue d'un procès qui avait commencé mi-mai près de la ville de Poltava, selon l'agence Interfax-Ukraine, précisant que les deux accusés avaient "totalement reconnu leur culpabilité et dit qu'ils se repentaient".
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9 h 30 : "Tous les journalistes sont conscients des dangers"
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4 h 45 : la Russie accentue la pression dans le Donbass
Les forces russes progressent dans l'est de l'Ukraine. Elles affrontent les forces ukrainiennes au cœur de Severodonetsk, qui est avec Lyssytchansk une ville-clé des parties du Donbass encore sous contrôle ukrainien.
L'armée russe tente d'encercler Severodonetsk et d'en prendre le contrôle depuis plusieurs semaines, dans une offensive qui s'est intensifiée ces derniers jours, face à laquelle le président Volodymyr Zelensky a reconnu que l'armée ukrainienne était en difficulté.
"La situation dans le Donbass reste extrêmement difficile. L'armée russe essaye d'y concentrer ses forces pour mettre de plus en plus de pression sur nos défenseurs", a déclaré le président ukrainien lundi soir.
Les forces russes visent à contrôler ce bassin minier, dont des forces séparatistes pro-russes appuyées par Moscou ont pris le contrôle partiel en 2014.
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1 h 15 : l'UE exclut la Sberbank, principale banque russe, du système Swift
L'UE s'est accordée pour exclure la principale banque russe, la Sberbank, du système financier international Swift, dans le cadre de son sixième paquet de sanctions contre Moscou, ont annoncé lundi soir les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles.
"Ce train de sanctions comprend des mesures percutantes comme le retrait de Swift de la plus grande banque russe, la Sberbank", a déclaré Charles Michel, le président du Conseil. Jusqu'à présent, sept établissements russes ont été privés d'accès à Swift, plateforme de messagerie sécurisée permettant des opérations cruciales comme des ordres de transferts de fonds entre banques.
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0 h 22 : l'UE accorde 9 milliards d'euros à l'Ukraine pour ses besoins immédiats de liquidités
Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE réunis en sommet à Bruxelles ont approuvé lundi l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie, a annoncé le président du Conseil Charles Michel.
Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
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23 h 52 : l'UE s'accorde pour réduire de plus des "deux tiers" ses importations de pétrole russe
L'Union européenne s'est entendue pour interdire plus des deux tiers des importations de pétrole russe dans le cadre d'un nouveau train de sanctions contre la Russie à la suite de l'offensive en Ukraine, a annoncé lundi soir via Twitter le président du Conseil européen, Charles Michel.
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22 h 01 : ouverture d'une enquête après la mort du journaliste français
Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste de BFMTV tué dans l'est de l'Ukraine alors qu'il accompagnait des civils à bord d'un bus humanitaire près de Severodonetsk.
L'enquête de flagrance confiée à l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) porte également sur "les blessures subies par son confrère Maxime Brandstaetter", présent avec lui lors du reportage, a précisé le Pnat.
Avec AFP
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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Reportage
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Info ou intox
Des figurants dans les déplacements de Vladimir Poutine ?
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Milrem Robotics dévoile le THeMIS Observe, un robot de reconnaissance pour l’infanterie légère
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerOrganisé par le « Battle Lab Terre » sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID] au camp de Beynes, entre les 16 et 23 mai, le défi « CoHoMa » [Collaboration Hommes Machines] a réuni une quarantaine de participants issus du monde de la recherche et de l’industrie dans le but de « préparer la conduite de missions de reconnaissance sur le terrain, par des unités constituées d’un véhicule, d’au moins deux robots terrestres et d’un drone aérien ».
L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
Milrem Robotics dévoile le THeMIS Observe, un robot de reconnaissance pour l’infanterie légère
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerOrganisé par le « Battle Lab Terre » sous l’égide l’Agence de l’innovation de Défense [AID] au camp de Beynes, entre les 16 et 23 mai, le défi « CoHoMa » [Collaboration Hommes Machines] a réuni une quarantaine de participants issus du monde de la recherche et de l’industrie dans le but de « préparer la conduite de missions de reconnaissance sur le terrain, par des unités constituées d’un véhicule, d’au moins deux robots terrestres et d’un drone aérien ».
L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
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L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
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L’enjeu de ce défi était de nourrir la réflexion de l’armée de Terre sur les synergies possibles entre des robots et des soldats. Et donc les travaux de la section « Vulcain », créée l’an passé au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Et cela alors que l’expérimentation de robots mule de type « ROBOPEX » au Mali a donné des résultats plutôt mitigés, selon le ministère des Armées.
Cela étant, le contingent estonien déployé à Gao [Mali] au titre de l’opération Barkhane a quant à lui eu une expérience satisfaisante avec la robot mule « THeMIS » [Tracked Hybrid Modular Infantry System] de Milrem Robotics.
Cet engin « nous a surpris par sa capacité à résister aux conditions difficiles. La chaleur et le terrain accidenté ont mis le véhicule à l’épreuve. Cependant, il s’en est joué facilement », avait ainsi expliqué le lieutenant-colonel estonien Sten Allik. « Les zones urbaines partitionnées peuvent être difficiles et on ne peut pas toujours dépendre du soutien d’un blindé. La possibilité d’apporter une demi-tonne de munitions et d’eau dans des endroits inaccessibles avec un véhicule de transport de troupes a ajouté une grande valeur aux patrouilles et une capacité de combat améliorée », avait-il ajouté.
Le THeMIS se décline en plusieurs versions. Ainsi, le français Nexter s’est appuyé sur son châssis pour développer l’Optio X20, un robot dotée d’une tourelle téléopérée de 20 mm ARX-20. De son côté, MBDA a doté l’engin de Milrem Robotics d’un lanceur de missiles moyenne portée [MMP]. De quoi en faire un « tueur de chars ».
Une nouvelle variante vient d’être présentée par le constructeur estonien. En effet, le 25 mai, il a levé le voile sur le THeMIS Observe, un « nouveau système terrestre autonome » dédié aux missions dites ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance].
Pour cela, Milrem Robotics a fait appel à des industriels européens, dont les allemands Hensoldt [pour la caméra Z:Sparrowhawk] et Rheinmetall [pour le système de protection ROSY – Rapid Obscuring System] ainsi que les français Thales [pour le radar Squire] et Metravib Defence [pour le système de détection acoustique Pearl]. Le THeMIS Observe peut en outre équipé d’un poste de tir télécommandé.
« La combinaison de ces systèmes permet aux unités d’effectuer une identification multi-capteurs sur une seule plateforme et de réagir plus rapidement », a commenté Jüri Pajuste, directeur de la recherche chez Milrem Robotics. Un robot doté de telles capacités ISR augmentera « considérablement la vitesse de réaction d’une unité tactique » tout en donnant la possibilité à celle-ci d’observer un adversaire à une distance de sécurité [et sans avoir à s’exposer], a-t-il souligné.
Le THeMIS Observe sera exposé au prochain salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, avant d’être soumis à la quatrième série de démonstrations du projet iMUGS, lequel vise à développer un système terrestre sans pilote [UGS], grâce à un financement du Programme européen de développement de l’industrie de Défense [PEDID].
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Inde : les catholiques se mobilisent face aux violences perpétrées contre les chrétiens
En Inde, « les attaques contre les chrétiens se multiplient et de plus en plus d’Etats imposent des lois anti-conversion », révèle l’organisation britannique Release International. Par conséquent, le principal groupe de laïcs catholiques du pays a enjoint les autorités à agir, indique Infochrétienne, lundi 30 mars, citant une information recueillie auprès de l’Agence Fides, qui n’est autre que l’organe d’information des Œuvres pontificales missionnaires du Vatican. Ainsi, dans une lettre adressée au Premier ministre fédéral, la All India Catholic Union (AICU) demande aux autorités de prendre des mesures contre la campagne de haine et de persécution qui cible les minorités religieuses – parmi lesquelles les chrétiens et les musulmans – en Inde.
« Des dommages incalculables » causés à la paix
Dans sa lettre, l’organisation centenaire s’est peu après dit « profondément troublée par la haine contre les minorités religieuses qui, ces derniers mois, a fait irruption comme autant de volcans dans la mer de l’harmonie religieuse en Inde », relaye l’Agence Fides. D’après le président national de l’AICU, si la haine « n’est pas contrôlée maintenant », elle « pourrait causer des dommages incalculables à la paix nationale ». Et de poursuivre en ces termes, au sujet de cette haine : « Elle est allée bien au-delà de la polarisation, par le biais des soi-disant ‘lois sur la liberté de religion’ qui criminalisent les mariages interconfessionnels, sous prétexte de freiner les conversions effectuées par la force ou la tromperie. »
Dans sa missive, le président a ensuite tenu à souligner qu’« au fil des siècles, des civilisations anciennes comme l’Inde [avaient] surmonté des périodes de violence pour devenir des leaders de la paix et du développement ». Selon lui, il est désormais important de « tirer les leçons des erreurs commises par d’autres nations, qui ont ruiné leur économie et leur tissu social, et les ont menées au bord du gouffre ».
Peu après, toujours dans le même contexte, il a argué que « les dirigeants politiques et religieux [devaient] agir ensemble pour renforcer la paix et l’amitié ». Et de conclure : « Ils ne peuvent pas détourner le regard de leurs responsabilités. L’Union catholique s’engage à œuvrer pour la paix, l’harmonie entre les groupes religieux et sociaux, et l’intégrité et le progrès de notre pays. »
« De graves violences »
Ce n’est pas la première fois que cette organisation, ainsi que d’autres groupes chrétiens, fustige les lois anti-conversion en Inde. L’AICU a indiqué qu’elle comptait déposer plusieurs recours juridiques contre ces lois. Ce pays est classé 10e dans l’Index mondial de persécution des chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes. Selon cette organisation, depuis 2014, « la persécution contre les chrétiens a considérablement augmenté ». Désormais, ils font les frais « de graves violences ».
France24 - Monde
Répression en Turquie : "Les féministes, dernier rempart face à Erdogan"
Publié le : 01/06/2022 - 07:45
Hélène FRADE
À la une de la presse, ce mercredi 1er juin, la victoire, cette nuit, de Rafael Nadal face à Novak Djokovic, en quarts de finale de Roland-Garros. L'audition, cet après-midi, en France, du ministre de l'Intérieur, sur les incidents survenus au Stade de France, samedi 28 mai. Un procès contre les féministes en Turquie. Et les commémorations du jubilé d'Elisabeth II, qui débutent demain au Royaume-Uni.
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À la une de la presse, la victoire, cette nuit, de Rafael Nadal face à Novak Djokovic, en quarts de finale de Roland-Garros.
"Ici c’est Rafa !" : en français dans le texte, Marca, le quotidien sportif espagnol, exulte. "Rafael Nadal a donné une leçon à Novak Djokovic, l’a renvoyé chez lui et prouvé qui est le roi incontesté de la terre".
#LaPortada ¡Ici c'est Rafa! 🗞️ pic.twitter.com/W9cXhzdrvC
May 31, 2022"Nadal bat Djokovic lors d’une aube volcanique" : El Pais compare la rivalité entre les deux joueurs à celle qui opposa jadis les champions d’échecs Karpov et Kasparov. Prochain rendez-vous pour Rafael Nadal, la demi-finale, vendredi 3 juin, face à l’Allemand Alexander Zverev qui a vaincu l'autre phénomène espagnol du tennis, Carlos Alcaraz.
Elle aussi s’annonce sportive : l’audition, cet après-midi, au Sénat, des ministres de l’Intérieur et des Sports pour s’expliquer sur les incidents du week-end dernier, au Stade de France. Le "fiasco" de la finale de la Ligue des champions fait de nouveau la une de Libération, toujours très remonté contre Gérald Darmanin, qu’il accuse de "mentir" délibérément - d’où le nez de Pinocchio dont on le voit affublé dans un photomontage. "Darmanin refake le match" : Libé ne croit pas au chiffre martelé par le ministre de l’Intérieur de 30 000 à 40 000 personnes sans billets ou munies de faux billets, aux abords du Stade de France, samedi soir - un chiffre "infirmé" notamment par la RATP et les observateurs, selon le journal.
À la une de @Libe mercredi : 🔴 #StadeDeFrance : Darmanin refake le match https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/pxFYTjbPzX
May 31, 2022Incidents au Stade de France, affaire Damien Abad, alors que les difficultés s’accumulent pour le nouveau gouvernement, Les Échos font état d’une autre mauvaise nouvelle : l’accélération de l’inflation en France, +5,2 % en un an, un chiffre sans précédent depuis 1985. Tout cela évidemment tombe on ne peut plus mal pour Emmanuel Macron et sa majorité, à douze jours du premier tour des législatives. Après un mois de silence, le président se serait résolu à "revenir sur scène", d’après L'Opinion, où le dessin de Kak montre Elisabeth Borne, la Première ministre, faisant part de ses doutes à Emmanuel Macron : "Tu étais censé profiter de ton élan"…
A la Une ce matin:🔴 Macron se résout à revenir sur scène🔴 A l’hôpital, des plans et des milliards à foison pour un résultat médiocre🔴 Pap Ndiaye, un ministre sous contrôle de l’ElyséeCliquez pour en savoir plus 👇 pic.twitter.com/rgaz2iR2G0
June 1, 2022À la une, également, la poursuite de l’offensive russe dans le Donbass, où les troupes russes semblent sur le point de prendre le contrôle de la ville-clé de Severodonetsk. The Independent fait état de bombardements russes incessants et d’un "bain de sang" dans la région. Le quotidien britannique s’alarme de voir Severodonetsk devenir "une autre Marioupol", la ville du sud de l’Ukraine, tombée aux mains des Russes le 20 mai. Presque 100 jours après le début du conflit, "la résistance ukrainienne s’effrite face à l’intensification des attaques de l’armée russe", annonce le gratuit 20 minutes. Dans un long texte publié par The New York Times, Joe Biden promet que Washington va renforcer son soutien à l'Ukraine, notamment via la livraison de systèmes de missile plus avancés. Dans le même temps, le président américain assure que les États-Unis ne cherchent pas "une guerre entre l’OTAN et la Russie". "Bien que je ne sois pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou", soutient Joe Biden.
Un mot, également, de l’ouverture, aujourd’hui, en Turquie, du procès de la principale association féministe du pays. L’ouverture du procès de l’ONG "Nous stopperons les féminicides", accusée de "mener des activités contraires au droit et à la morale", totalement passée sous silence par la presse turque, est présentée par Le Figaro comme une nouvelle manifestation de "l’accélération de la répression" en Turquie, où Recep Tayyip Erdogan prépare déjà les élections de l’année prochaine. Le Temps explique que les féministes constituent aujourd’hui "l’ultime rempart" de la société civile face au président turc. D’après le quotidien suisse, "ces femmes, sont les seules, ou presque, à n’avoir pas déserté les rues sous l’effet de la répression de l’après-tentative de putsch de juillet 2016".
La longévité de la reine d'Angleterre - © Chappatte dans @LeTemps, Genève > https://t.co/E1HtuIchu6 pic.twitter.com/3G6efArcmY
June 1, 2022Le Temps consacre sa une à un autre événement, capital outre-Manche : les célébrations du jubilé d’Elisabeth II. 96 ans d’existence, 70 ans de règne, "une longévité exceptionnelle" qui fait des envieux : "Donnez-moi le même thé qu’elle boit", demande une cliente dans un salon de thé, dans le dessin de Chapatte. Elisabeth II, selon la légende, serait plutôt une adepte du Martini. Si les alcools forts lui sont désormais interdits, la souveraine britannique reste une passionnée de corgis, au point que ces adorables toutous courts sur pattes devraient jouer un rôle de premier plan dans les célébrations qui débuteront demain. The Washington Post indique que des images de corgis orneront les objets commémoratifs de ce jubilé, des oreillers, des tasses mais aussi des biscuits, que des sculptures de corgis ont déjà été installées dans les rues de Londres et que lors de la procession finale de dimanche, une marionnette géante de la reine sera entourée d'une meute de corgis marionnettes. Kitsch à souhait. Si les corgis et les célébrations à venir vous hérissent déjà le poil, sachez que The Guardian a concocté un petit guide de survie à votre intention. Le seul quotidien républicain britannique recommande notamment à ses lecteurs insensibles aux charmes de la royauté de se réfugier ces prochains jours… dans des zones inaccessibles à la 3G, la 4G et à la 5G.
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COMPTE-RENDU
Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros
Heurts au Stade de France : Gérald Darmanin dénonce une "fraude massive" aux faux billets
DEMAIN A LA UNE
Jubilé de platine d'Elizabeth II : un record historique pour le Royaume-Uni
BBC
SANS TITRE
(Credit: Sony Music/ Trafalgar Releasing)
1. George Michael Freedom Uncut
It can't be long before someone releases a biopic of George Michael, the Wham-frontman-turned-solo-megastar. But in the meantime, this documentary covers his rise to fame, his evolution from pop pin-up to Grammy-winning musician, his achievements as a gay-rights activist and altruist, and his arrests for drug offences and public lewdness. The film has been billed as "deeply autobiographical", as Michael himself was working on it with co-director David Austin before he died in 2016 at the age of 53. But it includes tributes from his many famous fans, including Liam Gallagher, who calls him a "modern-day Elvis" and Tony Bennett, who says that Michael "raised the bar to a whole new level".
Released internationally on 22 June
(Credit: A24)
2. Marcel the Shell with Shoes On
Yes, this really is a film about a shell with shoes on: specifically, an inch-tall seashell with one googly eye, who is brought to life via stop-motion animation, and voiced by the co-writer, Jenny Slate (Parks and Recreation). Expanded from a series of award-winning shorts, Dean Fleischer Camp's sweet-natured mock-documentary chronicles Marcel's life with his grandmother (another googly-eyed shell, voiced by Isabella Rossellini) and his search for the rest of his shell family. As quirky as it sounds, Marcel the Shell with Shoes On is far more touching than a comedy about a talking shell has any right to be. "It's about having him go through human experiences like loss and loneliness," says Monica Castillo at The Wrap. "When Slate's childlike character grapples with that type of pain for the first time, the result is heart-breaking... But by the film's end, it feels like the cinematic equivalent of a hug."
Released on 24 June in the US
(Credit: Blumhouse/ Momentum Pictures)
3. Dashcam
One of the best films of 2020, Host was a low-budget found-footage horror movie which put a demonic twist on all of our pandemic-related fears. The follow-up from the same director, Rob Savage, and his co-writers, Gemma Hurley and Jed Shepherd, sinks its teeth into the same vein. Shot on an iPhone, the film purports to be drawn from a livestream by a Los Angeles-based musician (Annie Hardy). An outspoken Covid-denier and anti-masker, she flies to London to escape US restrictions and ends up giving an old woman (Angela Enahoro) a lift through the countryside in a friend's car. But the woman is not quite as harmless as she first appears. "Savage, Hurley, and Shepherd have once again proven a canny ability to tap into the darkest corners of the zeitgeist while producing genuinely entertaining and chilling horror," says Jude Dry at IndieWire. "Equal parts confounding, challenging, and insanely fun, Dashcam is horror at its most inventive."
Released on 3 June in the UK, Ireland and the US
(Credit: Warner Bros Entertainment)
4. Elvis
It's been almost a decade since the release of Baz Luhrmann's The Great Gatsby, but the Australian writer-director of Strictly Ballroom, Romeo + Juliet, and Moulin Rouge! is back at last with a typically glitzy and frenetic biopic of The King of Rock 'n' Roll. Austin Butler plays the hip-swivelling Elvis Presley, alongside Olivia DeJonge as his wife Priscilla and Tom Hanks as his manager, "Colonel" Tom Parker, the conniving Dutch carnival worker who reinvented himself as an all-American impresario. "Butler makes a compelling argument for the power of Elvis," says Clarisse Loughrey at The Independent, "at a time when the musician's arguably lost a little of his cultural cachet. So does Luhrmann. And while not everyone will be convinced by their efforts – I know that I'm ready for Elvis to be cool again."
Released internationally on 24 June
(Credit: Media Pro Studio)
5. Official Competition
Penélope Cruz and Antonio Banderas have been two of Spanish cinema's most glamorous superstars for decades, and yet have only rarely acted on screen together. Now, once again, that wrong has been righted by Official Competition, a delicious movie-business satire written and directed by Gastón Duprat and Mariano Cohn. Cruz is a pretentious art-house director who is adapting a Nobel-prizewinning novel. Banderas is a vapid Hollywood action hero who is hired to star in it, and Oscar Martínez joins them as a snooty theatre veteran who grudgingly agrees to play Banderas's brother. The two men aren't keen on each other, and they're even less keen on the demanding director whose eccentric rehearsal methods border on torture. "From film festival press conferences to deadly serious discussions about process to unquenchable rivalries," says Sophie Monks Kaufman at The Playlist, "it hits the nail on the head again and again. Yet it also has a fondness for the characters it depicts, ridiculous as it knows them to be."
Released on 1 June in France, 9 June in Singapore, 17 June in the US and 30 June in Germany
(Credit: Focus Features)
6. Brian And Charles
Not a typical science-fiction movie, Brian and Charles is a low-budget, low-key British comedy starring and co-written by David Earl, a regular in Ricky Gervais's sitcoms. Earl plays Brian, a grumpy inventor who lives in a cottage in a remote corner of rural Wales. When loneliness gets the better of him, he decides to build a robot out of washing machine parts and an old mannequin head, and, three days later, he has an artificially-intelligent, slightly annoying new friend (Chris Hayward, also the co-writer) that he names Charles. Brian and Charles is "this year's sweetest film by a country mile," says Cory Woodroof at Nashville Scene. "It's like an Edgar Wright/Mighty Boosh project thrown into a cotton-candy machine, but also one of the most surprising films about being a parent, even when your son is a 7ft-tall robot who loves cabbages."
Released on 17 June in the US and Canada
(Credit: Universal Pictures)
7. The Black Phone
Having directed the first Doctor Strange in 2016, Scott Derrickson dropped out of the sequel to make a creepy horror film redolent of his 2012 hit, Sinister. Adapted from a short story by Joe Hill, The Black Phone is set in suburban Colorado in 1978. Several local children have been abducted by someone the newspapers are calling "The Grabber", but that doesn't stop one boy, Finney (Mason Thames), talking to a magician (Ethan Hawke) he bumps into after school. Sure enough, Finney finds himself locked away in a soundproof basement. But he's not quite alone. A disconnected phone starts ringing, and soon he is listening to advice from the ghosts of The Grabber's previous victims. The Black Phone "has managed to exceed extremely high expectations in nearly every aspect," says Amelia Emberwing at IGN. "The supernatural element supports the terror, but it's the reality of Finney's situation and Hawke's unnerving Grabber that keep the tension throughout the story."
Released internationally on 24 June
(Credit: Universal Pictures)
8. Jurassic World Dominion
Jurassic World Dominion is the final film in the second trilogy of dino-movies – and it's the first one which really deserves to be called "Jurassic World" rather than "Jurassic Park". Yes, prehistoric monsters are out and about in the wild this time around, rather than being stuck in a theme park. "The world I get excited about is the one where a dinosaur might run out in front of your car on a foggy backroad, or invade your campground looking for food," the film's director, Colin Trevorrow, told fan site Jurassic Outpost. "A world where dinosaur interaction is unlikely but possible – the same way we watch out for bears or sharks." What's even more exciting is that the (human) stars from the first Jurassic film have reunited, so Sam Neill, Laura Dern and Jeff Goldblum will be teaching Chris Pratt and Bryce Dallas Howard how to dodge a hungry T-Rex.
Released internationally on 10 June
(Credit: Disney/ Pixar)
9. Lightyear
After four Toy Story films, everyone's favourite space ranger action figure, Buzz Lightyear, gets to leave Woody and friends behind, and go off on an adventure on his own. Or so you might assume. In fact, the latest Pixar cartoon isn't about the toy. The idea is that the Buzz in Toy Story was a piece of spin-off merchandising, and that this new film is the Hollywood blockbuster which inspired that merchandising in the first place – hence it's Chris Evans rather than Tim Allen who provides Buzz's voice. Confused? To make matters even more complicated, the film-makers have tried to give it the rough-and-ready look of the 1970s and 1980s sci-fi movies which were made before the advent of CGI. "What we focused on was really trying to emulate a cinematic feel and making it chunky," the film's director, Angus MacLane told James White at Empire. "For me, it was important to have that solid feel of the models and motion-control spaceships of movies of that era."
Released internationally on 17 June
(Credit: Nick Wall/ GoodLuckLeoLimited)
10. Good Luck to You, Leo Grande
Good luck to you, Emma Thompson – not that you'll need it. Thompson will get rave reviews for her performance in this charming British comedy drama. And so will her leading man, Daryl McCormack (Peaky Blinders). "We already knew that Thompson is an ageless treasure urgently overdue for her next Oscar nomination," says Tomris Laffley at Harper's Bazaar. "But do also keep an eye on her co-star... It's only a matter of time that he becomes Hollywood's next heartthrob with acting chops to spare." Written by Katy Brand and directed by Sophie Hyde, the film is more-or-less a two-hander, and set almost entirely in one hotel room. Thompson plays Nancy Stokes, a retired religious-education teacher who has just been widowed after three decades in a passionless marriage. Determined to make up for lost time, she hires a suave twenty-something sex worker to do all the things with her that she never did with her husband. But their conversations are just as intimate and revealing as everything else they get up to.
Released on 17 June in the UK and Ireland in cinemas, and the US on Hulu
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : un journaliste français tué par un éclat d’obus, Macron redit “le soutien inconditionnel de la France”
La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 30 mai, au 96e jour de l’offensive menée par Moscou. Les forces russes, qui se sont repliées de la région de Kharkiv avant d’être redéployées vers le Sud, ont progressé en direction des villes clefs de Severodonetsk, pilonnée sans relâche, et de Lyssytchansk, dans le Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que « toutes les infrastructures essentielles [étaient] déjà détruites » à Severodonetsk, ville industrielle et capitale administrative de facto de l’oblast de Louhansk, rapporte BFM TV ce lundi. « 90 % des habitations sont endommagées. Plus des deux tiers des habitations de la ville sont complètement détruites », a également assuré, dans son allocution quotidienne, le dirigeant qui a par ailleurs fait mention de « bombardements constants ».
Mort d’un journaliste français : le parquet national antiterroriste ouvre une enquête
Le pôle crimes contre l’Humanité et crimes de guerre du parquet national antiterroriste a ouvert une enquête, ce lundi 30 mai, après la mort du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, rapporte Le Figaro.
Accrédité par BFM TV, le journaliste reporter d’images de 32 ans a été tué par un éclat d’obus sur le théâtre des conflits en Ukraine, alors qu’il accompagnait des civils à bord d’un bus humanitaire près de Severodonetsk.
Un journaliste de BFM TV tué en Ukraine
Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images envoyé spécial en Ukraine, a été mortellement touché par un éclat d’obus, lundi 30 mai, a annoncé la chaîne d’information dans un communiqué. Après l’annonce, de nombreux messages de soutien ont été adressés par les responsables politiques français. Le président Emmanuel Macron a fait de part de « sa peine » et a rappelé le « soutien inconditionnel de la France » à l’égard de l’ensemble des journalistes qui exercent leur métier sur le théâtre des affrontements.
Âgé de 32 ans, le journaliste a été victime d’un éclat d’obus, alors qu’il suivait une opération humanitaire dans un véhicule blindé, ce lundi. Il était notamment accompagné de son collègue Maxime Brandstaetter, qui a lui été légèrement blessé lors de cette frappe.
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 30, 2022
La chef de la diplomatie française Catherine Colonna, en visite ce lundi en Ukraine, a également réagi juste après l’annonce officielle du décès du journaliste. « La France exige qu’une enquête transparente s’engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame », a-t-elle déclaré dans un communiqué diffusé sur Twitter. Et d’ajouter : « La France réaffirme son engagement constant et déterminé, partout dans le monde, en faveur de la liberté de la presse et de la protection des journalistes et de tous ceux dont l’expression contribue à une information libre et au débat public. »
Joe Biden exclut une livraison à l’Ukraine de systèmes de lance-roquettes
Le président américain Joe Biden a déclaré exclure de livrer à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes (MLRS) à longue portée, rapporte BFM TV, ce lundi. Ces armes, demandées à maintes reprises par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pourraient atteindre la Russie.
Embargo de l’UE sur le pétrole russe : Orban bloque toujours
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a affirmé ce lundi qu’aucun « compromis » acceptable n’a « pour l’instant » été trouvé par les vingt-sept membres de l’UE au sujet d’un embargo européen sur le pétrole russe, rapporte Le Monde.
Catherine Colonna : « Cela ne devrait pas arriver »
La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée ce lundi à Kiev. Une première pour un membre du gouvernement français, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, précise BFM TV. Depuis son arrivée, la ministre s’est notamment rendue devant un mémorial destiné aux victimes de la guerre pour y déposer une gerbe de fleurs.
Lors de son déplacement à Boutcha, elle a fait savoir que la France allait « faire tout son possible pour que la paix revienne », relaye de son côté 20Minutes. « Cela ne devrait pas arriver, il ne faut pas que ça recommence », a martelé la chef de la diplomatie française après s’être rendue dans une église orthodoxe où étaient exposés un certain nombre de clichés des exactions perpétrées. « La France est à leurs côtés [aux côtés des Ukrainiens] avec ses amis, ses alliés, elle va faire tout son possible pour que la paix revienne », a-t-elle affirmé ensuite, avant de réclamer « des sépultures dignes » pour les victimes.
Le difficile travail d’un médecin légiste pendant la guerre
Âgé de 44 ans, Yuri Fenenko est médecin légiste dans la ville de Tchernihiv, située au nord de Kiev. La guerre menée par Moscou a considérablement changé son métier, comme il en a récemment témoigné dans les colonnes du Guardian. « Avant la guerre, j’avais vu des corps complètement déchiquetés par des explosions accidentelles, mais jamais en si grand nombre », a-t-il confié avant de se souvenir du jour où une frappe a touché des personnes qui patientaient devant une épicerie. « Trente personnes ont été tuées et elles ont toutes été amenées dans ma morgue », a-t-il précisé. Le plus traumatisant a été lorsqu’on lui a amené le corps d’une de ses amies. Il était défiguré. « La voiture qu’elle conduisait a heurté une mine alors qu’elle tentait de fuir un village où elle vivait », a-t-il observé, avant d’ajouter ne pas avoir été en mesure de l’autopsier lui-même.
Netflix désormais inaccessible en Russie
La plateforme américaine Netflix est maintenant inaccessible en Russie, a indiqué ce lundi le géant californien du streaming, dernière société occidentale en date à finaliser son retrait du pays à cause de l’offensive menée en Ukraine, comme l’observe BFM TV. Depuis vendredi dernier, le site et l’application ne sont plus disponibles en Russie. « C’est la matérialisation du retrait du marché russe » annoncé en mars, a réagi Netflix, avant de préciser que la plateforme avait attendu la fin d’un cycle de facturation pour prendre une telle mesure.
Melitopol : explosion d’une voiture piégée
Une voiture piégée a explosé ce lundi matin à Melitopol, faisant deux blessés. L’annonce, relayée par 20Minutes, a été faite par l’administration prorusse de cette ville du sud de l’Ukraine occupée par les forces russes, qui accuse Kiev d’être derrière ce qu’elle a qualifié d’« attentat ». « Vers 8 heures du matin, une voiture piégée a explosé dans le centre de la ville », a indiqué l’administration de cette cité située à proximité de la mer d’Azov. Après quoi, elle a fait état de deux blessés : des « bénévoles qui apportaient de l’aide humanitaire » âgés de 25 et de 28 ans.
Une enquête a été ouverte, d’après cette même source. « C’est un acte terroriste cynique du régime de Kiev, un acte destiné à effrayer les habitants de notre ville, un acte dirigé contre les civils », a vivement fustigé Galina Danilchenko, la nouvelle « maire » de la cité installée par les forces russes et dont les propos sont cités par l’agence de presse russe Ria Novosti. Pour rappel, Melitopol a été conquise par les forces russes au cours des premiers jours de l’offensive menée par Moscou. Le 11 mars, son maire, Ivan Fedorov, avait été enlevé par les Russes, avant d’être finalement remis en liberté quelques jours plus tard. Ensuite, une administration prorusse a été mise en place dans la cité.
Chez les officiers russes, des « pertes dévastatrices »
Les officiers intermédiaires russes ont subi un certain nombre de « pertes dévastatrices », a jugé ce lundi le ministère de la Défense britannique, dans son analyse quotidienne de la guerre en Ukraine, relaye 20Minutes. « La perte d’une grande partie de la jeune génération d’officiers professionnels exacerbera probablement les problèmes persistants [de l’armée russe] en matière de commandement et de contrôle », précise ensuite Londres, selon qui ces pertes pourraient conduire à une « nouvelle baisse du moral », ainsi qu’à une « mauvaise discipline ».
Pour renforcer son armée, Berlin contourne les termes de sa Constitution
Après de nombreuses semaines de discussions, le gouvernement et l’opposition conservatrice en Allemagne ont trouvé, au cours de la soirée de dimanche à lundi, un accord en vue de moderniser l’armée nationale face à la menace russe, nous apprend Le Monde. Ce compromis a pour objectif de pouvoir remplir la promesse qu’avait faite le chancelier Olaf Scholz, à la fin du mois de février : débloquer 100 milliards d’euros pour réarmer le pays au cours des prochaines années, mais également moderniser la Bundeswehr, dont les équipements sont désormais vétustes.
Josep Borrell : Vladimir Poutine « se sert du blé comme d’une arme de guerre »
Tandis que la question du blé ukrainien est au cœur de nombreuses inquiétudes et de discussions en Europe, Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a accusé ce lundi Vladimir Poutine de « se [servir] du blé comme d’une arme de guerre », au micro de France Info. « Il y a 20 millions de tonnes de blé stockées en Ukraine. Il faudrait l’exporter, l’amener là où les gens le consomment et faire de la place pour les prochaines récoltes », a-t-il exhorté ensuite, avant de faire allusion à des discussions pour mettre en place des corridors pour exporter le blé produit. Les ports ukrainiens sont aujourd’hui bloqués par les Russes. De ce fait, les exportations sont rendues impossibles. A noter que 12 % des exportations mondiales de céréales viennent d’Ukraine.
Kiev dit reprendre du terrain près de Kherson
« Kherson, tiens bon, nous sommes proches ! » exhorte sur sa page Facebook l’état-major ukrainien, dont les propos ont été repérés par France 24. Dans son point de situation publié au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée ukrainienne a assuré avancer dans la région de Kherson, du côté des villages de Andriivka, de Lozove et de Bilohirka. Côté russe, aucun commentaire n’a été fait dans un premier temps, concernant ces affirmations de l’Ukraine faisant état de « la construction de lignes défensives » par les troupes russes autour de Kherson, notent nos confrères.
Cette offensive ukrainienne intervient alors que les nouvelles autorités de Kherson, désignées par le Kremlin, ont exprimé le souhait d’être rattachées à la Russie. Cette dernière a également fait savoir qu’elle allait permettre aux habitants de demander un passeport russe par le biais d’« une procédure simplifiée ». Si Kherson retombait aux mains de Kiev, ce serait une avancée symbolique très forte. Et pour cause, cette région a entièrement été conquise par l’armée russe depuis son offensive lancée le 24 février. Par ailleurs, la région est stratégiquement située dans le sud de l’Ukraine, non loin de l’embouchure du Dniepr situé sur la mer Noire.
La ministre Catherine Colonna en visite à Kiev
Ce lundi, Catherine Colonna est arrivée à Kiev, depuis la Pologne, en train de nuit. La chef de la diplomatie française est attendue à Boutcha en fin de matinée, puis elle retournera à Kiev au cours de l’après-midi, indique France Info. Au cours de sa visite, la ministre des Affaires étrangères va rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ainsi que son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.
Zelensky va s’adresser aux Européens
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit s’adresser ce lundi, par le biais d’une visioconférence depuis Kiev, aux dirigeants européens réunis à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à son pays, relate 20Minutes. De nouvelles sanctions contre la Russie sont au menu de cette réunion des Vingt-Sept. En plus de l’embargo pétrolier, le paquet de sanctions vise l’exclusion de banques russes du système financier international Swift ainsi qu’une aide à l’Ukraine allant jusqu’à neuf milliards d’euros, pour l’année 2022.
L’Eglise orthodoxe d’Ukraine annonce son indépendance
La branche moscovite de l’Eglise orthodoxe ukrainienne a annoncé le 27 mai sa décision de rompre avec la Russie. Elle a déclaré « sa pleine indépendance » des autorités spirituelles russes, ce qui est une initiative historique : « Nous ne sommes pas d’accord avec le patriarche moscovite Kirill […] en ce qui concerne la guerre en Ukraine », a détaillé dans un communiqué évoqué par Aleteia l’Eglise ukrainienne, à la fin d’un concile dédié à « l’agression » russe contre son pays. Dans le même contexte, elle a prononcé ensuite « la pleine indépendance et l’autonomie de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ». « Le concile condamne la guerre, qui est une violation du commandement de Dieu ‘Tu ne tueras point’, et exprime ses condoléances à tous ceux qui souffrent », peut-on également lire dans ledit communiqué. D’après l’Eglise d’Ukraine, ses relations avec sa direction moscovite étaient « compliquées ou inexistantes » depuis que la loi martiale a été déclarée en Ukraine.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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If their current tenant isn’t able or willing to pay what the landlord is asking for, they know that someone out there will – Josh Clark
Earlier this year, 25-year-old Lauren Odioso was living with three roommates in a three-bedroom flat in northern Manhattan. But when the rent soared in April from $2,600 (£2,075) per month to $5,200, it was too much for the actress to afford.
"My personal current monthly rent would have gone from $866 to $1,733 – almost a $900 increase. My first reaction was shock, and then immediately realising that renewing my lease here was not an option," she says. "I felt pretty angry and helpless.”
Odioso, who bartended in addition to acting, and worked at Starbucks throughout Covid, says she "was already struggling with money after working only service industry jobs throughout the pandemic, and with increased prices in utilities and everyday life in the city". But in May, the financial burden became too much: she left New York altogether, and moved to the cheaper city of Cleveland, Ohio, where she now lives with her boyfriend.
For months, New York City rents have exploded, after dipping to all-time lows amid the pandemic. This has left thousands of renters adrift – and many of them are barely able to financially survive. And this isn’t just limited to major metropolitan centres like New York City: across the US, rents rose a record 11.3% last year. The alarming trend is also on the rise in many cities worldwide. The biggest problem? Experts and analysts fear it may only to get worse from here.
Double or nothing
There are several reasons why so many renters across the globe are facing a crisis of skyrocketing rent.
In New York, London and other cities, many apartments simply sat empty as renters ended leases to ride out lockdowns in more spacious suburbs; for example, New York's population plunged more than 4% due to a pandemic exodus – forcing rents to plummet and leaving landlords scrambling. By late 2020 and early 2021, many in New York were showering prospective renters with perks, like slashed monthly rents, several months for free, waived broker fees or other bonuses.
Across New York City, rents have skyrocketed from the record-low deals of the pandemic, leaving many renters in a panic (Credit: Getty Images)
This is how Shea Long, a software developer, found himself able to live without roommates by the time he turned 30. He moved into a one-bedroom in midtown Manhattan early last year, and paid $2,150 per month rent. He was aware he was getting a deal as part of a mass move by landlords to discount rents amid the pandemic, to keep tenants in place while many others fled the city at its Covid-19 peak.
Then, in April 2022, when he logged into the online payment portal like usual to submit rent, a message popped up: starting in June, he'll be paying $3,650 (£2,912).
The new price tag of his rent is a reality he doesn’t want to swallow, of course – but Long feels he may have no choice but to stay, once he accounts for all the costs of moving, a new security deposit, first month's rent and more. He also wants to avoid the intense anxiety of trying to find a new place that's even available, as inventory is the lowest it's been in New York City since the 2008 financial crisis. "It's not really worth it to go through all the stress" if all those costs are barely cheaper than his 60% rent increase, he says. "Right now, I'm considering getting a roommate again, because this is just eating into my 401(k)" retirement savings.
Long’s conundrum is one many New Yorkers are facing, since re-locating to a cheaper flat now isn’t as simple as browsing real-estate listings. Renters are often finding themselves financially and logistically unable to move from their flats if they want to stay in the city, putting them in unavoidable positions that are squeezing them beyond their means.
This has also been the case for 29-year-old account manager Andy Ward, who moved into a Brooklyn studio last year and had been paying $2,100 per month, with one month free, as a pandemic incentive. But in April 2022, when Ward got an automated email asking him to e-sign his lease renewal agreement, he was greeted with news he now must pay an extra $400 each month.
Sam Chandan, professor of finance at New York University in New York City, and director of its Center for Real Estate Finance Research, says the renters most feeling the squeeze are those in 'workforce housing', or "the rents that are affordable and attainable for the teacher, the fireman, the policeman". So, not only are they unable to stay in their current flat, they could be displaced out of the city altogether. And while big-city living has always favoured the wealthy, some worry this crisis could force out working-class renters, potentially meaning only a certain privileged class of people will be able to live in major cities.
‘They’re not budging at all’
These rent spikes are unlike any a city like New York has seen, experts say. "The pace of rent increases has really run ahead of anything that we've seen in recent memory," says Chandan. "In many cases, rents have risen faster than the median family income."
What's mostly driving that rise is that more people have flocked back to cities in huge droves worldwide, explains Chandan; for instance, more people are moving to New York City now than they did before the pandemic. According to local government, office buildings and schools re-opening played a big role in people relocating to New York, as did the arts and entertainment scene, like Broadway, bouncing back.
"The pendulum has swung. We went from really robust rent growth prior to the pandemic, then to a drop-off and now a rebound." Rents have grown, inventory has shrunk and competition has stiffened. There simply aren't enough spaces to go around, and flats will go to the highest and fastest bidder.
Inflation is also a factor, say experts, since this economic phenomenon drives up housing prices, which prevents would-be homeowners from buying a home. As a result, they keep renting, which can keep rental inventory low and rents high.
And now, the usual tactics renters typically have at their disposal to strike deals with landlords don't really apply in this atmosphere.
"Under normal circumstances, a landlord will always prefer to keep a trustworthy tenant rather than leave their unit vacant for weeks or months and go through the process of finding someone new, and potentially paying for a broker to help them," says Josh Clark, senior economist at Zillow, a US-based real estate listings company. But "now, if their current tenant isn’t able or willing to pay what the landlord is asking for, they know that someone out there will. The extra legwork to find a new tenant is worth it."
When Ward sought advice for how to manage his rent hike on a New York City Facebook group, he says the overwhelming advice was "you have to haggle". He did, but is not making headway with his landlords: "they're not budging at all,” he says. When Ward asked why the rent was going up so much, he says "the rationale I keep getting is just because, point blank, 'this is the marketplace standard'".
Like Long, Ward has weighed the costs of moving versus the costs of staying, and he’s decided he has no choice but to stay put and swallow the price increase. "I don't have the money to move" right now, he says. "I'm kind of trapped."
Rents for city-dwellers have spiked in major cities across the world; in New York, many are being priced out completely (Credit: Getty Images)
What's happening next
And it seems like rents will just keep going up. US mortgage loan company Fannie Mae predicted in a March survey that 67% of renters in the US will see their rents keep rising in 2022.
To better protect renters, Chandan says more needs to be done on the policy level, although that's often an uphill climb: for instance, Berlin passed a law in 2020 that capped rents, yet Germany's high court swiftly struck it down a year later, deeming it unconstitutional.
But since he believes this is a supply and demand issue, Chandan adds another solution is to convert all of that office space that's sat empty for two years into housing. While such a move is expensive and lengthy for cities like New York, researchers estimate it could create as many 14,000 new apartments; the city had taken similar measures with emptied offices in Lower Manhattan in the years following 9/11.
For now, Odioso, now in her new home in Ohio, says many of the people she knows back in New York City who haven’t yet been hit with rent hikes are waiting for the other shoe to drop. "Many of my friends and co-workers are going through the same thing," moving out of Manhattan or out of New York completely, she says. "My friends who haven’t had to renew their leases yet are anxious to find out the damage."
Valeurs Actuelles
“Il pleut de l’argent sur les imbéciles” : Elon Musk en faveur d’une récession économique
« Il pleut de l’argent sur les imbéciles depuis trop longtemps. » Ces propos, repérés par The Guardian, ont été publiés sur Twitter par Elon Musk vendredi 27 mai. Le milliardaire, jamais avare de piques, s’est fait remarquer avec cette nouvelle sortie polémique, alors que les Etats-Unis sont en proie à la menace d’une récession économique. Ce qui, selon l’homme le plus riche du monde, « est en fait une bonne chose ». Et d’ajouter ensuite : « Certaines faillites doivent se faire. […] De plus, tous les trucs de Covid à la maison ont poussé les gens à penser qu’ils n’avaient pas vraiment besoin de travailler dur. Le réveil sera rude ! »
Yes, but this is actually a good thing. It has been raining money on fools for too long. Some bankruptcies need to happen.
Also, all the Covid stay-at-home stuff has tricked people into thinking that you don’t actually need to work hard. Rude awakening inbound!
— Elon Musk (@elonmusk) May 27, 2022
Elon Musk très attaché à la liberté d’expression
Des propos qui se sont retrouvés au cœur d’une polémique. D’autant plus que le patron de Tesla et SpaceX a largement profité de l’abondance des liquidités au cours des dernières années, selon le quotidien britannique. Un argent – parfois qualifié de « magique » par ses détracteurs – qui a fait grimper le titre de Tesla en Bourse à des niveaux impressionnants. Aussi, c’est la valorisation du constructeur automobile, plus puissant que Toyota en dépit des livraisons très faibles en comparaison, qui a permis à Elon Musk d’engranger la fortune qui est aujourd’hui la sienne, assurent nos confrères. En 2019, déjà, il avait profité d’un prêt à hauteur de 465 millions de dollars grâce à un plan de relance fédéral après la crise financière mondiale.
L’entrepreneur, particulièrement attaché à la liberté d’expression, exprime régulièrement son point de vue sur les réseaux sociaux. Le 18 mai, il avait par exemple publié un tweet dans lequel il disait être vent debout contre le parti démocrate qu’il accusait d’être devenu « le parti de la division et de la haine ». Il avait ensuite fait savoir qu’il comptait « voter républicain » lors des élections américaines de mi-mandat, qui se tiendront en novembre prochain.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : l'arme alimentaire de la Russie
Publié le : 01/06/2022 - 10:42
Raphaël KAHANE
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Afin de contourner le blocus russe du port d'Odessa, Moscou se dit prêt à coopérer avec la Turquie pour permettre le transit des céréales actuellement stockées en Ukraine. La Russie est-elle prête à éviter une crise alimentaire mondiale ? "On va plus loin" avec Marie-Roger Biloa et Virginie Herz. Regards croisés aussi sur l'offensive diplomatique d'Israël en direction du Golfe et de l'Afrique.
PRESSIONS
Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe
L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
BBC
SANS TITRE
It was a week after the spring equinox, on a cloudless and hot afternoon. Perhaps a wrong time to venture out for sightseeing in Rajasthan's desert capital of Jaipur, but a perfect one to measure time with shadows cast by the sun. I strode through the frenzy of the Johri bazaar, the city's main market – its coral walls, delicate lattices and Mughal arches – sweeping by as I headed towards the Jantar Mantar, India's mysterious gateway to the stars.
At first glance, this open-air complex filled with strange triangular walls and stairways to nowhere seems out of place: it's neither ornate like the City Palace that surrounds it nor intricate like the revered Govind Dev Ji Temple and Hawa Mahal nearby.
The site – a 300-year-old collection of 20 scientific sculptures called yantra that can measure the positions of stars and planets, and precisely tell the time – had bemused me since my childhood here in Jaipur, when the structures seemed like giant versions of the delicate tools I kept in my school geometry kit. But years later, as a professional architect, I could better comprehend their use. They are ingenious architectural solutions to understanding the mechanics of astronomy, as well as key tools for traditional Hindu astrologers to craft birth charts and forecast auspicious dates.
In 1727, when the region's king, Sawai Jai Singh, conceived Jaipur as his capital and as the country's first planned city, he wanted to design it based on the principles of Vastu Shastra, which draw on nature, astronomy and astrology to inform architecture and placement. He realised that to perfectly align Jaipur with the stars, aid in astrological practices and predict key weather events for crops, he would need instruments that were accurate and accessible.
The Samrat Yantra is an enormous sundial: a 27m-high triangular wall with two semi-circular ramps that radiate like wings from its sides (Credit: MarcelloGoggio/Getty Images)
However, after sending research teams across Central Asia and Europe to collect data based on the knowledge of Islamic and European scientists, Sawai Jai Singh found discrepancies among the readings of the brass instruments that were widely used at the time. To increase accuracy, he scaled up the size of the tools, stabilised them by reducing moving parts and made them resistant to wear and weather by fashioning them out of marble and local stone. Then he used these innovations to build five outdoor observatories in the Indian cities of Jaipur, Delhi, Ujjain, Varanasi and Mathura.
Four Jantar Mantar survive (Mathura’s was demolished), but the one in Jaipur, completed in 1734, is the biggest and most comprehensive. Today, it is a Unesco World Heritage site, not only because it's the best-preserved observatory of its kind in India, but as the Unesco inscription explains, it represents innovations in architecture, astronomy, and cosmology, as well as learnings and traditions from Western, Middle Eastern, Asian, and African cultures.
In Sanskrit, jantar means instruments, and mantar denotes calculator, so each of the yantra in the complex has a mathematical purpose: some are sundials to tell the local time and pinpoint the sun's position on the hemisphere; while others measure constellation and planetary movements to detect zodiac signs and guide forecasts.
The most prominent of all is an enormous equinoctial sundial called the Samrat Yantra, a 27m-high triangular wall with two thin, semi-circular ramps that radiate like wings from its sides. Standing beneath it, my guide pointed out the shadow on one of the ramps as it moved precisely 1mm every second and indicated the local time within an accuracy of two seconds.
The Jai Prakash Yantra measures the sun's trajectory through the Indian Vedic zodiac signs to determine horoscopes (Credit: NurPhoto/Getty Images)
Another yantra, the Jai Prakash, measures the sun's trajectory through the Indian Vedic zodiac signs to determine horoscopes. Its bowl-shaped structure, which is set into the ground, is like an inverted map of the sky, and a tiny metal plate suspended on a crosswire casts a shadow to show the position of a chosen star or planet.
"I used these instruments in my two years of the master's programme quite often," said Neha Sharma, who now holds a doctorate in Jyotish Shastra (Vedic astrology) from Rajasthan University. "Learning to read and calculate from these instruments is still a compulsory part of the curriculum for anyone who wants to pursue astrology as a career option."
However, most of the modern scientific world viewed the Jantar Mantar observatories as a novelty until renowned Indian astrophysicist Dr Nandivada Rathnasree argued that the structures were still pertinent. In her role as the director of Delhi's Nehru Planetarium (from 1999 until her death in 2021), she encouraged students to gain hands-on experience of positional astronomy at the various Jantar Mantar, and pushed for their academic and international recognition.
The Nadivalaya Yantra can calculate the local time and position of the sun in either of the hemispheres (Credit: Shalbha Sarda)
"It was Nandivada Rathnasree who got Jantar Mantar into the limelight in the scientific fraternity," said Rima Hooja, an archaeologist and consultant director of the Maharaja Sawai Man Singh II Museum in the City Palace. "She also played a pivotal role in getting Jantar Mantar Jaipur recognised as a Unesco World Heritage site."
The Jantar Manatar continues to garner fame, not only for its architectural ingenuity but for its classical style. "Superficially, Jantar Mantar may not look like an indigenous architecture," said Kavita Jain, a conservation architect based in Jaipur. "But when you look at it closely, the high-rise sundial is made stable by creating voids in the form of arches. The Hindu canopies crowning the instruments, the marble and the stone used in the construction are all reminiscent of local architectural values."
Today, students, scientists and tourists from many disciplines and cultures across the world understand that Jaipur's Jantar Mantar is much more than a historical monument. Situated at the core of a thriving ancient city of forts and palaces, its monolithic structures continue to mirror the cosmos and create a lasting legacy.
Ancient Engineering Marvels is a BBC Travel series that takes inspiration from unique architectural ideas or ingenious constructions built by past civilisations and cultures across the planet.
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France24 - Monde
Premier accord historique de libre-échange entre Israël et les Émirats arabes unis
Publié le : 01/06/2022 - 12:35
Meriem AMELLAL
Israël et les Émirats arabes unis ont signé mardi un accord "historique" de libre-échange. Les deux pays avaient normalisé leurs relations diplomatiques en 2020. L'objectif de cet accord est d'intensifier les échanges commerciaux qui se sont chiffrés à 900 millions de dollars en 2021.
Au Liban, parmi les députés fraîchement élus au Parlement, treize indépendants sont issus du mouvement de contestation de 2019. Quelles que soient leurs revendications, ils vont devoir côtoyer et composer avec des responsables politiques qu’ils voulaient voir partir. Zeina Antonios, correspondante au Liban, a rencontré deux de ces nouveaux députés.
Le prix du scénario du Festival de Cannes a été attribué à un film égyptien, "Boy from Heaven". Réalisé par Tarik Saleh, Suédois d'origine égyptienne, ce thriller, qui se déroule dans la mosquée d'Al-Azhar au Caire, décrit en détails la lutte de pouvoirs déclenchée par la mort soudaine et spectaculaire du grand imam.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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DÉCRYPTAGE
Législatives au Liban : "Le dégagisme a joué en partie, mais pas assez pour bouleverser le système"
La chronique de l’éco
Israël signe un premier accord de libre échange avec un pays arabe
Cannes 2022
Festival de Cannes : à quelques heures du palmarès, quel bilan pour les critiques de films ?
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 242 enfants tués depuis le début de l’invasion russe, affirme Kiev
La Russie reproche à la France son « rôle actif » en Ukraine
Interrogé sur TF1 dimanche soir, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pointé la France du doigt pour son « rôle actif » en Ukraine. « La France alimente le nationalisme et le néonazisme ukrainiens, elle arme directement l’Ukraine, y compris avec des armes offensives », a-t-il déclaré. Depuis le début du conflit, Paris assure avoir fourni pour 100 millions d’euros de matériels militaires aux forces ukrainiennes.
La ville de Kiev célèbre ses 1. 540 ans
Ce week-end, la capitale ukrainienne fête son 1. 540e anniversaire, alors que le pays entame son quatrième mois de guerre. La ville a tenu à célébrer cet événement, rapporte un correspondant de la radio et télévision britannique BBC, présent sur place.
Kyiv in full song for its birthday….https://t.co/x9DxTiNpi4 pic.twitter.com/wtb32lmkpe
— James Waterhouse (@JamWaterhouse) May 29, 2022
De nouvelles sanctions de l’UE vers la Russie ?
Les représentants des vingt-sept pays membres de l’UE vont examiner dimanche une solution pour débloquer de nouvelles sanctions contre la Russie, dont la mesure phare est un embargo pétrolier d’ici la fin de l’année, rapporte BFM TV. Pour le moment, la mise en place de ces nouvelles sanctions est notamment bloquée par la Hongrie, pays sans accès à la mer, dépendant de Moscou.
L’Allemagne ne livre presque plus d’armes à Kiev
Berlin a réduit au minimum ses livraisons d’armes à l’Ukraine depuis plusieurs semaines, rapporte ce dimanche le quotidien allemand Die Welt. En effet, entre le 30 mars et le 20 mai, deux livraisons seulement ont été effectuées vers Kiev, contenant des mines antichars et des pièces de rechange pour des mitraillettes.
La Russie affirme avoir tué 300 soldats ukrainiens en 24 h
Dans un communiqué ce dimanche, le ministère russe de la Défense revendique la destruction d’un « vaste dépôt d’armes et de munitions » dans la ville natale du président ukrainien, rapporte Le Monde. L’armée russe affirme également avoir abattu, ces dernières vingt-quatre heures, plusieurs cibles militaires dans le Donbass et dans la région de Kharkiv. « À la suite des frappes aériennes russes, plus de 300 [soldats ukrainiens] tués et jusqu’à 50 unités d’équipements militaires et spéciaux des forces armées ukrainiennes ont été détruits », détaille le communiqué.
30 150 soldats russes tués, assure Kiev
Depuis le début du conflit le 24 février dernier, 30 150 soldats auraient été tués, a affirmé l’état-major ukrainien, ce dimanche. En ce qui concerne les pertes matérielles, selon Le Monde, la Russie aurait perdu 1 338 tanks, 3 270 véhicules blindés, 631 pièces d’artillerie, 203 lance-roquettes multiples, 2 240 véhicules et réservoirs de carburant ou encore 504 drones.
Updated losses of the #Russian army according to the General Staff of the Armed Forces of #Ukraine. pic.twitter.com/lAgBDXErGq
— NEXTA (@nexta_tv) May 29, 2022
Zelensky dans l’est de l’Ukraine pour la première fois
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rendu ce dimanche pour la première fois, depuis le début de l’invasion russe, dans l’est du pays à Kharkiv, rapporte BFMTV. « 2.229 maisons détruites à Kharkiv et dans la région. Nous restaurerons, reconstruirons et ferons revenir la vie. À Kharkiv et dans tous les autres villages et villes où le mal est venu », a déclaré le chef d’État ukrainien sur Telegram.
La Serbie prolonge son accord avec la Russie sur le gaz
La Serbie s’est mise d’accord avec Moscou pour une extension de trois ans de son accord d’approvisionnement en gaz russe à bas prix, a annoncé ce dimanche le chef d’État serbe Aleksandar Vučić, rapporte BFMTV. Selon lui, c’est « de loin le meilleur deal en Europe ».
Si la Serbie, candidate pour une adhésion à l’UE, a condamné l’agression russe à l’ONU, elle a toutefois refusé de s’aligner sur les sanctions européennes à l’égard de Moscou.
242 enfants tués en Ukraine
Au moins 242 enfants ont été tués depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, a affirmé le bureau du procureur général ukrainien dans un message publié sur Telegram, samedi 28 mai. Des chiffres qui « ne sont pas définitifs », car les potentielles victimes dans les zones où les combats sont toujours en cours, de même que dans les territoires « temporairement occupés », n’ont pas encore été identifiées.
#RussianWarCrimes pic.twitter.com/yQhBPawM0j
— Офіс Генерального прокурора (@GP_Ukraine) May 28, 2022
Un étau angoissant
Un rapport de l’état-major de l’armée ukrainienne paru ce dimanche 29 mai alerte. Selon lui, l’armée russe serait en train de progresser rapidement autour de la grande ville de Sievierodonetsk, la capitale administrative de l’oblast de Louhansk, dans le Donbass. Comme le précise Le Monde, le rapport souligne que « l’ennemi a mené des opérations d’assaut » dans la zone. Serhi Haïdaï, le gouverneur de l’oblast de Louhansk, a prévenu que « la semaine prochaine sera[it] très dure » pour lutter contre l’armée de Vladimir Poutine, qui a engagé « tous ses moyens pour s’emparer de Sievierodonetsk ». Oleksandr Striouk, le maire de cette ville de 100.000 habitants, a quant à lui voulu transmettre un message rassurant : « Nous pensons que la ville résistera », a-t-il établi. L’élu ukrainien a néanmoins alerté sur la situation sanitaire de la ville, qui manque d’approvisionnement en eau potable, et qui est privée d’électricité depuis deux semaines.
BBC
We try to bring order to chaos – Richard Janssen
Rain lashed the windows. A violent sea pounded the steel hull of the ship and the wind roared with primeval power. It was the middle of the night in the summer of 2010. The Kota Kado, a 230m-long container ship, had run aground outside the port of Hong Kong. Her crew had evacuated but standing on the bridge in his life jacket, prepared for the worst, was salvage master Captain Nick Sloane. He beheld the force of the typhoon that now, in the darkness, raged over the stricken vessel.
Sloane was holed up with just five other members of the salvage team. Days earlier, they had arrived to the South China Sea with the aim of saving the Kota Kado. When typhoons were forecast to batter the grounded ship, Sloane made the decision to stay on board overnight with a skeleton crew. He wanted to feel how the vessel flexed in the storm, to understand where it hit her hardest, knowing that this would inform whatever measures they took next. But it was a very close call.
"We nearly lost her that night," he says.
The world's cargo ships, which transport around 90% of global trade, do not always make it to their destination without incident. According to the Safety and Shipping Review by insurance company Allianz, 27 cargo vessels were lost in major incidents during 2021, and 357 during the past decade. They catch fire. They hit rocks, reefs and sand bars. They malfunction. But they don't always sink. Whenever there's a chance to rescue a large ship, their owners almost always take it because these vessels can be worth hundreds of millions of dollars.
The people that shipping firms call on in such situations are called salvors. And they have seen some extraordinary things at sea. Salvors came to the aid of the huge Ever Given container ship after she ran aground, blocked the Suez Canal, and triggered global supply chain issues last year, for example. But when a ship weighing tens or hundreds of thousands of tonnes gets stuck somewhere, how do you free it?
Removing containers from stricken vessels like the Ever Forward – which ran aground in Chesapeake Bay near Baltimore – is a delicate process (Credit: Jim Watson/AFP/Getty Images)
Sloane, now a director at Resolve Marine Group, was on his way home from a World Cup match in South Africa when his phone rang and he first heard that the Kota Kado had got into trouble. He flew to Hong Kong the next day.
The ship had struck a reef on its way to port, which sliced a hole in her side. Two cargo holds began filling with water and she subsided until she eventually ran into a sediment bank about 25 nautical miles (46km) southwest of her destination. Her bow ploughed into the seabed, trapping her. And as more water flooded on board, the heavily laden ship began to sink.
Many were sceptical that she could be rescued at all, remembers Sloane: "A lot of the surveyors said, 'OK, the ship's completely lost, get ready for a wreck removal contract'." But he thought she still had a chance.
"She kept on sinking and the bow, literally every day, sank another half-a-metre to a metre (1.6-3.2ft)," he says. "It was touch-and-go."
You might also like:
Sloane and his colleagues came up with a plan to reduce the mass of the vessel and pump as much water out of her as possible. This required lighters – barges, which, in Hong Kong, come equipped with large cranes. Luckily, this is often how cargo is unloaded in Hong Kong anyway, so lots of these barges were available and their operators were already well-accustomed to heaving containers off vessels for transport to shore.
Sloane wanted as much cargo removed as possible. In the end, the lighters extricated more than 1,200 individual containers. This sort of operation is time-consuming and difficult, especially given that the Kota Kado was sitting with her bow under water. Plus, the lightest containers tend to be stacked at the top since this helps to lower a ship's centre of gravity and keep her stable – but that means it takes even longer to reach the heavy containers whose removal really makes a difference.
Huge amounts of clay, mud and sand had to be removed to refloat the Ever Given when it became stuck for six days the Suez Canal (Credit: ALP Maritime Services)
Then there were the giant snorkels. To get water out of the vessel, Sloane and his team deposited large pumps under water at the bottom of one of the cargo holds. They also removed hatches on the deck above and welded huge rectangular tubes, or snorkels, onto them before putting them back in place. The snorkels now dangled down into the belly of the ship. Finally, a team of divers connected the pumps below to two sets of hoses that extended vertically up through the snorkels.
The pumps ran flat out, remembers Sloane, to stop water filling the engine room, which contains the most expensive and sensitive machinery.
Eventually, having removed huge volumes of water from the hold, the salvage team was able to fill some of the ship's ballast tanks with air in order to refloat her. Had they tried to do this earlier, the tanks could have ruptured, explains Sloane: "When you get below 10m (33ft), you've got to be very careful about how much pressure you introduce."
Through all of this complicated work, and in spite of not one but two typhoons, the second of which was particularly bad, the Kota Kado was saved and eventually towed to a shipyard for repairs. She is still sailing today, though under a different name.
When ships end up in places they were not really designed for, such as stuck fast in mud or pinned against rocks, the forces of nature can tear them apart. That's why heavy storms presented such a great threat to the Kota Kado.
"Like a paperclip, the more times you bend it, eventually it snaps," says Rosalind Blazejczyk, managing partner and naval architect at Solis Marine Consultants. She explains how problematic it is when a grounded ship is lifted or twisted by successive waves. They can crash into it for hours in a swell or high tide, pushing one end of the vessel up and throwing it down again. Suddenly, steel doesn't seem so strong in those situations. Sloane mentions how his team sometimes weld huge girders to the deck of a ship simply to hold it together.
Blazejczyk says that salvage experts such as herself generally use three dimensional computer models of the ship they are trying to save, in order to better judge the effects of forces acting upon it. "Some ship companies have emergency response services where a model of the ship has been created and is ready to go," she adds.
Salvage teams will place sensors all over the hull to track how it moves and flexes during the operation. Data from those sensors feed into the model automatically, which in turn highlights when a particular part of the ship might be at risk of cracking. Salvors might also use lasers, trained on a stricken ship, to monitor its movement in fine detail.
Tugs that attempt to pull ships free also exert significant forces – but, generally, this alone is nowhere near sufficient to liberate a grounded vessel, says Blazejczyk. This is because the tugs are faced with fighting against what's called the ground reaction force. Blazejczyk recalls one grounding were she calculated that the salvors would have needed 200 tugs to pull the vessel free – an impossible prospect. Instead, teams must often lighten ships somehow or clear away the sediment that has trapped them before they'll budge.
Sometimes there is huge pressure to do this work as quickly as possible. When the Ever Given, one of the largest container ships in the world, got stuck in the Suez Canal on 23 March last year, the ship lay diagonally across the waterway, blocking all traffic. It took six days for her to be freed, during which time more than 200 other vessels were prevented from passing through, leading to a queue of ships more than 60 miles (100km) long as they waited to get through.
A grounding that becomes a blockage tends to be much more high profile. Leendert Muller, managing director of Multraship, recalls the grounding of the container ship the CSCL Jupiter outside the port of Antwerp in 2017. Antwerp is the second-largest port in Europe, after Rotterdam.
Fires on board container ships are a continual hazard on cargo ships, especially when hazardous material not accurately declared (Credit: Indian Coast Guard/GODL India)
"When the trade comes to a stop there, it stops the trade at other ports in Europe because it's a whole chain of trade," explains Muller.
The salvors that came to the aid of the Ever Given, from Boskalis and its subsidiary SMIT Salvage, were well aware of the high stakes. "We try to bring order to chaos," says Richard Janssen, managing director of SMIT. In this case, the Suez Canal Authority used a dredger and excavators to remove a huge volume of mud and sand from below the ship – 30,000 cubic metres (1.06 million cubic feet) in total.
Such was the intensity of public interest in the incident that people starting sharing jokes and memes about the Ever Given on social media. Many poked fun at the seemingly diminutive digger that was pictured heaving sand away from around the massive ship's bow. The vehicle belonged to the Suez Canal authority, not Boskalis or SMIT.
"The digger looks funny because it's relatively small given the size of the vessel but it did actually do a relatively good job," says Janssen, explaining that removing some of the clay from this area helped ensure the Ever Given had enough space to swing free during the refloating operation.
Dredging is a tricky business, too. It's easier to displace sand says Janssen, whereas mud can be more stubborn.
Images of excavators working to clear the silt and mud around the bow of the Ever Given emphasised the enormous scale of the stuck vessel (Credit: UPI/Alamy)
In March, another ship owned by the company Evergreen grounded in mud in Chesapeake Bay, an estuary off the northeast coast of the US. SMIT was again called upon to rescue the Ever Forward, along with local firm Donjon Marine. Initial efforts to tow the vessel free proved unsuccessful so the salvors turned to removing containers one by one. A total of 510 12m (40ft) containers were taken off – though, notably, that's just a fraction of the cargo on a ship that can carry several thousand such containers.
A combination of this cargo removal, dredging and lowering of ballast water levels inside the ship, among other techniques, eventually succeeded in freeing the Ever Forward one month after she ran aground.
Groundings are nightmare scenarios for floating vessels but fires are among the greatest dangers at sea. Despite all of the water that is typically nearby, it can be very hard to put out a blaze in the middle of the ocean. On ships packed with fuel and sometimes highly flammable or explosive cargo, the risks are immense. In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes. Lithium-ion batteries – especially those in electric vehicles – are now considered a growing risk for cargo ships, according to insurers.
In recent years, ships carrying cars have been particularly vulnerable to fires as malfunctions or short circuits have sparked onboard blazes
In 2018, the Maersk Honam, an ultra large container ship 353m (1,158ft) long, caught fire in the Arabian Sea on its way to the Suez Canal. Tragically, five seafarers lost their lives in the incident. But 22 crew members survived – and the ship did too, thanks to the efforts of SMIT Salvage.
"It was a very intense fire in the forward section of the vessel and of course you're assessing, 'How is this fire going to develop over time?'," explains Janssen. Keeping the blaze contained to the front of the ship avoided damage to the engine room and accommodation to the rear. It was the biggest fire SMIT has ever tackled at sea, says Janssen. It burned on board for a month but salvors brought it under control and eventually extinguished it after towing the ship to a port in Dubai.
After the fire was extinguished on board the Maersk Honam, the debris was removed by diggers and eventually the entire bow section was cut off and replaced (Credit: Boskalis)
Later, at a repair yard, the entire bow section of the Honam was cut off and a new one installed so that she could return to service under a new name, Maersk Halifax, a little over a year after the fire.
Blazejczyk notes that one of the difficulties of putting out a fire on a ship is that, while water is essential to tackle the blaze, you don't want to fill the ship's holds up completely, otherwise the vessel will become unstable or simply sink. Plus, fires can damage fuel containers on board, cause explosions, and send huge volumes of contaminants into the sea.
Fuel oil and polluted water left in the sea after ship fires must be recovered and treated, says Captain John Simpson, Blazejczyk's colleague at Solis. "The sums can rise into the millions," he adds.
Navigational technology has improved in recent years, says Muller, which means ship collisions and groundings ought to become less common, on average, with time. But the flipside is that container ships have gotten significantly bigger and more unwieldy in the last decade or two. The container-carrying capacity of the world's largest ships are today 15 times what they were in the late 1960s. The world's largest container ship – the Ever ACE – has a capacity of 23,992 TEUs (20ft equivalent units) and is 399m (1,309ft) long compared to 1,578 TEUs capable of being carried by the 227m (745ft) long Encounter Bay when it entered service in 1969.
With increasing size, the impact of groundings is also getting bigger, says Muller. Sloane adds that it is getting harder to save the largest ships when fires break out or when they do hit sand bars and mud banks.
Learn more about the challenges of sailing some of the world's biggest container ships in the video below:
The worry is that salvors will increasingly face obstacles that are just too great to overcome. And who knows how that could ricochet through global supply chains, if ships keeping getting into trouble along busy canals or outside major ports.
"Off Hong Kong, you could get these barges around it, Chesapeake Bay, they could get barges around it," Sloane adds, referring to the Kota Kado and the Ever Forward. But, he warns, there is a risk that eventually, one of the larger container ships could run aground in a location where it's much harder to access in such a way during any recovery operation.
"That's going to be challenging," he says. "I think it is going to happen."
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France24 - Monde
Alain Frachon : "La Russie est devenue une dictature à l'occasion de la guerre en Ukraine"
Publié le : 01/06/2022 - 12:31
Pauline PACCARD
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Alain Frachon est journaliste, chroniqueur international au journal "Le Monde" et auteur du livre "Un autre monde - L'ère des dictateurs". Dans "Paris Direct", il revient sur la guerre en Ukraine et ce qu’elle dit du rapport de force entre la Russie et l’Occident, mais aussi des liens qui unissent Moscou et Pékin.
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Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg BBC
What are my rights if my flight is cancelled?
Airlines including Tui and EasyJet have cancelled dozens of flights over the half-term holiday, with the travel industry struggling to recruit and train new staff quick enough as demand returns following the pandemic.
Companies say they're facing a number of challenges including staff shortages, air traffic control restrictions, runway works and airport handling delays.
So what are your rights if your flight is cancelled?
Can I claim compensation?
If you're flying from a UK airport on any airline, arriving at a UK airport on an EU or UK airline, or arriving at an airport in the EU on a UK airline, you have a number of rights under UK law.
What you're entitled to depends on what caused the cancellation and how much notice you were given.
If the disruption wasn't the airline's fault and was caused by "extraordinary circumstances" which could not have been avoided even if all reasonable measures had been taken, you won't be eligible for compensation.
This includes issues such as extreme weather or air traffic control strikes.
If your flight is cancelled with less than two weeks notice, you may be able to claim compensation based on the timings of the alternative flight you're offered.
The amount you're entitled to also depends on how far you were travelling. For example:
Can I get a refund?
If your flight is covered under UK law, your airline must let you choose between either getting a refund or choosing an alternative flight.
You can get your money back for any part of the ticket you haven't used. So if you booked a return flight and the outbound leg is cancelled, you can get the full cost of the return ticket refunded.
If you still want to travel, your airline must find you an alternative flight. If another airline is flying to your destination significantly sooner, or there are other suitable modes of transport available, then you have a right to be booked onto that alternative transport instead.
What about food and accommodation?
If your flight is cancelled, airlines must also provide you with other assistance until you're able to fly to your destination.
This includes:
If your airline is unable to arrange assistance, you have the right to organise this yourself and claim back the cost later. In this case, the Civil Aviation Authority advises people to keep receipts and not spend more than necessary.
What if my flight is delayed?
You're entitled to the same assistance if your flight is delayed by more than two hours.
You may also be able to claim compensation if your flight arrives at its destination more than three hours late. Again, the amount is based on how far you're flying.
If you're delayed by more than five hours and no longer want to travel, you can get a full refund.
What if I booked a package holiday?
If you booked a package holiday with a company that's an Abta member and your flight is cancelled, you're entitled to a suitable alternative flight or a full refund.
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Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles
Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.
Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution
Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.
La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.
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Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
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Vignerons: ceux qui osent la grande distribution
Producteurs. Certains vignerons acceptent de vendre dans les supermarchés. Ils viennent de Bordeaux, du sud de la France ou de la Bourgogne, bien décidés à défendre leurs crus locaux.
Célèbre décorateur et architecte d’intérieur, Jean Guyon a débuté petitement (2 hectares) avec un cru bourgeois du Médoc, le Château Rollan de By, dont il a agrandi le domaine et qu’il a porté à des sommets de qualité, ce qui lui a permis de battre bien des crus classés célèbres lors des dégustations à l’aveugle du Grand Jury européen. Il a ensuite développé d’autres châteaux, toujours avec le souci d’améliorer la qualité, comme La Clare, puis Greysac, sans compter une microcuvée de haut niveau, Haut-Condissas. Il explique : « Depuis deux ans, notre partenariat avec Lidl s’inscrit dans une dynamique qualitative avec une sélection minutieuse de grands vins au rapport qualité/prix reconnu. » Un exemple ? Le Château La Clare 2011 (14,99 euros chez Lidl).
Instituteur dans une école spécialisée à Sainte-Geneviève-des-Bois, en 1976, à 25 ans, Marc Parcé est revenu pour s’occuper des 7 hectares de vignes du domaine familial de La Rectorie, à Banyuls. Son frère l’a suivi quelques années plus tard dans ces vignobles pentus aux confins de la frontière espagnole. « 1976 est un millésime qui me tient particulièrement à coeur, car il marque mon retour à la terre, sur la propriété familiale. Je suis d’autant plus fier et ému de présenter un rivesaltes pour cette foire aux vins Carrefour », confie-t-il à propos de ce vin doux naturel (14,90 euros chez Carrefour).
Après sa formation à Beaune, Julie Belland a bourlingué en Nouvelle-Zélande puis en Argentine avant de revenir sur le domaine familial, à Santenay : « Même si j’ai les coudées franches, je prends toutes mes grandes décisions collégialement avec mon père, Roger », explique-t-elle. Si leurs opinions divergent, le dialogue se poursuit. « Je fonctionne à l’intuition, contrairement à lui », reconnaît Julie Belland, tout en louant la rigueur de son père. Avec 23 hectares sur sept villages, ils ont de quoi faire ! Une fierté ? « Le bonheur de proposer un santenay-beauregard dans la foire aux vins Auchan, qui fait du très beau travail. » (santenay-beauregard premier cru 2012, 22,60 euros chez Auchan).
BBC
Ukraine war: Stories of torture emerging out of Kherson
By Caroline DaviesBBC News, Odesa
While his homemade borsch bubbles on the hob, Olexander Guz shows me pictures of his bruised body on his phone.
The injuries, he says, were inflicted by the Russian authorities. "They put a bag on my head," Olexander tells me. "The Russians threatened that I would not have kidneys left."
The BBC has gathered several graphic testimonies of residents in Kherson who say they were tortured.
Warning: this report contains some graphic content that readers may find distressing.
Olexander used to live in Bilozerka, a small village in the Kherson region. He was one of the village's deputies. As a young man he was a conscript in the army, but now runs his own business.
He and his wife were publicly anti-Russia: she attended pro-Ukrainian rallies, he tried to stop Russian troops entering their village.
It wasn't long after Russia took over that soldiers came looking for him.
"They tied a rope around my neck and another around my wrists," he recalls. He says they told him to stand with his legs wide apart while they questioned him.
"When I didn't answer them, they hit me between my legs. When I fell, I started to suffocate. As you try to get up, they beat you. Then they ask again."
Russian troops took control of Kherson, in southern Ukraine, early in the war. Ukrainian TV stations were quickly replaced with Russian state broadcasts. Western products were changed for Russian alternatives.
According to multiple first-hand testimonies, people also began to disappear.
Piecing together what is happening inside Kherson is difficult. As Russia has tightened its grip on the region, people have become increasingly frightened to speak out.
Those who manage to leave often delete all the photos and videos from their phones for fear of being stopped and detained at Russian checkpoints. Olexander sent images of his injuries to his son, who was abroad, for safe keeping before wiping his phone.
It means to corroborate testimonies, it is necessary to speak to multiple people who say they have been victims of torture.
Broken ribs
Oleh Baturin is one of them. He was a journalist for an independent newspaper in the Kherson region. Within days of Russia's invasion, he says he was kidnapped.
"They shouted, 'On your knees'," he says. "They covered my face... and put my hands behind my back. They beat me on the back, ribs and legs... and hit me with the butt of a machine gun."
It was only later, when he went to see a doctor, that Oleh realised they had broken four of his ribs. He says he was imprisoned for eight days. In that time, he heard others being tortured and witnessed a young man's mock execution.
Both Olexander and Oleh are now in Ukrainian-held territory. They provided the BBC with photos of what they said were police reports of the abuse.
Some allegations of torture are particularly graphic. I spoke to one doctor who worked in a hospital in Kherson. He asked to remain anonymous, but provided me with a picture of his hospital ID.
"There were signs of bodily mutilation," he says, listing haematomas (localised bleeding outside blood vessels that appears as a bad bruise), abrasions, cut marks, signs of electrocution, traces of binding on the hands and strangulation marks on the neck.
He says he also saw burns on people's feet and hands, and that one patient told him he was beaten with a hose filled with sand.
"Some of the worst were burn marks on genitals, a gunshot wound to the head of a girl who was raped and burns from an iron on a patient's back and stomach. The patient told me two wires from a car battery were attached to his groin and he was told to stand on a wet rag", the doctor adds.
He believes there were many others severely injured who did not receive treatment.
Some stay at home because they are too intimidated to go outside. And some, he says, are "psychologically pressured" by the Russians. "They threaten that their families will be killed, and they intimidate them in every possible way."
He says he asked the patients why they had been picked by the Russian authorities.
"They were tortured if they did not want to go over to the Russian side, for being at rallies, for being in the territorial defence, for the fact that one of the family members fought against the separatists, some got there randomly."
Some people are afraid their loved ones could be next.
Victoria (not her real name) fears for her parents, who are still in Kherson. Her father used to be in the Ukrainian territorial defence and has already been kidnapped and beaten once, she tells me.
"They dropped him in the middle of a field. When he got home, after a few minutes he burst into tears, even though he is not a sentimental person. I'm trying to help, but it all made me feel like a little girl."
Now Victoria worries it could happen again.
The BBC is not the only one investigating what is going on in Kherson. Both the UN Human Rights Monitoring Mission in Ukraine and Human Rights Watch have told us they are also concerned about the allegations of torture and enforced disappearances.
Belkis Wille, from Human Rights Watch, says the testimony gathered by the BBC is consistent with what they are hearing.
She says the concern is that Russian forces, in areas they are occupying, are continuing to a certain extent to "terrorise the local civilian population and use abusive practices like arbitrary detention and forced disappearance and torture".
"These are potential war crimes we're looking at," she adds.
The Russian Ministry of Defence did not respond to the BBC's request for comment. Previously, the Kremlin spokesperson said allegations of war crimes in Bucha were "obvious fakes and the most egregious ones are staged, as has been convincingly proved by our experts."
Exactly what is happening in Kherson is near impossible to establish from the outside, but as more testimonies are gathered, many paint a picture of fear, intimidation, violence and repression.
Victoria is trying to get her parents out.
"In Kherson, now people go missing all the time," she tells me. "There is a war going on, only this part is without bombs."
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New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : la majorité des onze accusés refusent de comparaître à l'audience
Publié le : 31/05/2022 - 14:47
FRANCE 24
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Le procès des attentats du 13-Novembre a repris, mardi, avec deux heures de retard sur l'horaire prévu. En cause, le refus de comparaître de dix, puis neuf, des onze accusés, par solidarité avec l'un d'entre eux, en raison d'"inquiétudes" sur son état de santé.
Dix accusés du procès des attentats du 13-Novembre, dont Salah Abdeslam, puis neuf à l'issue des sommations d'usage, ont refusé de comparaître mardi 31 mai devant la cour d'assises spéciale de Paris par solidarité avec l'un des leurs, en raison d'"inquiétudes" sur sa santé.
L'audience a repris avec deux heures de retard sur l'horaire prévu avec seulement deux accusés présents dans le box, Mohammed Amri et Farid Kharkhach, sur les onze accusés détenus. Les trois accusés qui comparaissent libres étaient également présents à l'audience.
"À l'issue des sommations, on a encore neuf détenus qui refusent de comparaître", a indiqué le président Jean-Louis Périès à la reprise de l'audience. Il a précisé que "ce mouvement" était lié "au fait que l'un des détenus doit avoir un suivi médical et s'impatiente par rapport à la date de ce suivi".
Selon des avocats interrogés par l'AFP, les accusés absents du box seraient solidaires de l'un des leurs, le Pakistanais Muhammad Usman, qui souffre d'un problème à l'œil et qui était déjà absent de l'audience lundi pour cette raison.
"J'ai essayé de rassurer ses avocats, j'ai pris attache avec la maison d'arrêt. Depuis ce matin, on est sur ce sujet et on fait en sorte d'accélérer cette prise de rendez-vous. On fait le nécessaire", a indiqué le président, sans citer le nom de Muhammad Usman au nom du "secret médical".
"Il ressent des douleurs depuis vendredi"
L'avocat de Muhammad Usman, Me Edward Huylebrouck, a expliqué que le refus de comparaître de son client était "dicté uniquement par les craintes qu'il peut avoir sur son état de santé". "Cela fait treize mois qu'il attend sa deuxième intervention qui devait avoir lieu dans un délai de quatre mois", a-t-il dit. "Il est légitimement inquiet pour son état de santé. Il ressent des douleurs depuis vendredi", a ajouté son conseil, qui demande "un rendez-vous en urgence auprès d'un spécialiste".
"À défaut, on sera contraints de solliciter une expertise pour voir s'il est en état de comparaître", a mis en garde Me Huylebrouck, précisant que son client était "navré qu'on doive en arriver là". "Il souhaite qu'on comprenne sa situation. Son refus de comparaître n'est de gaîté de cœur ni pour nous, ni pour lui", a conclu l'avocat.
Après ces explications, l'audience a repris avec un hommage, par des avocats, aux victimes décédées lors des attentats, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015.
L'audience de mardi devait être consacrée à la suite des plaidoiries des avocats des parties civiles.
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam présente ses "excuses à toutes les victimes"
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam raconte pour la première fois sa nuit d’errance
Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent
BBC
How artificial intelligence 'blew up' tennis
By Chiyo RobertsonBusiness reporter, BBC News
Bridie Lynch has been playing and coaching tennis for most of her life.
As her parents run a local tennis club in Wales, she was immersed in the sport from the age of 14.
One aspect she has noticed is the embrace of technology, at all levels of tennis.
"Tennis is such a technical sport. These days, anyone I play or coach is into tech, be it video analysis or longest rally stats."
She uses a range of apps and techniques for her own matches and coaching including a smartphone-based video system called SwingVision, which breaks down her performance with details such as forehand errors and backhand winners.
"Personally, I like having the tech to enhance my game. I can see a clearer vision of what I can improve, from my swing to my patterns of play," she explains.
Data analytics has been around a long time in sport. Perhaps the best known in example of its use is from 2002, when the Oakland Athletics baseball team used statistical analysis to choose their squad, rather than the wisdom of coaches and scouts, and their favoured metrics.
That experience was the core of Michael Lewis's 2003 best-selling book Moneyball, which later become a film staring Brad Pitt and Jonah Hill.
Tennis has also seen this revolution. "Data blew up our sport," says tennis strategist and coach Craig O'Shannessy.
For him the 2015 Australian Open was a key moment.
As Novak Djokovic and Andy Murray battled on court, powerful computers crunched the data and grouped rally length into three distinct categories, essentially short, medium and long.
"We discovered 70% of all points were each player hitting the ball into the court a maximum of just twice," he says.
Mr O'Shannessy, who worked with Novak Djokovic between 2017 to 2019, says that insight made him realise that the way players practice was all wrong.
"Ninety percent of practice is focused on consistency, but only 10% of the match court is in rallies of more than 9 points," he points out.
"This data changed our sport forever," he says.
That manipulation of data has been taken to a new level.
Coaches now have artificial intelligence (AI), where sophisticated software is fed, or trained, with unimaginable amounts of data. The resulting AI can spot patterns that a human would never be able to see.
"AI can sniff out areas of significances. Humans do a very bad job at layering data, whereas AI can do it in seconds," says Mr O'Shannessy.
So, for example, if Novak Djokovic hits 50 winners from his forehand those shots could be broken down in multiple ways or layers. Perhaps 40 of them came when he was serving and then 35 came on the first shot after the serve.
Finding a pattern of play where Novak hits 35 out of 50 winners in exactly same way is a first, according to Mr O'Shannessy.
"We've stumbled around for decades trying to bring all this together."
AI requires vast amounts of data to train and build accurate algorithms.
Raghavan Subramanian is the head of the Infosys Tennis Platform and has been working with the Association of Tennis Professionals (ATP) since 2015 and with The French Open (also known as Roland Garros) for more than three years.
He has access to videos and statistics from around 700 matches every year. "Valuable data that forms the raw material for all our AI and machine learning systems," says Mr Subramanian.
He said accuracy has improved over the past four years, as more training data has become available.
From the player's point of view it means they can analyse a match with more precision. Using the Roland Garros Players App, they can see exactly the placement of key shots, such as winners, errors and serves.
BBC: Live French Open scores and order of play
"We saw a 51% jump in the use of the RG Players App in 2021, compared to the previous year, with 1,100 players and coaches using AI-powered videos," says Mr Subramanian.
The AI is also speeding up media coverage of the tournament. AI is slicing and dicing data to create video content in seconds, a job that would normally take a multimedia team hours to do.
"Fans are able to access and analyse match highlights and other smart playlists almost immediately after a match."
More technology of business:
Although AI is a becoming a more powerful tool, it will only ever be that says Jérôme Meltz, Chief Information and Data Officer, Fédération Française de Tennis (FFT)
"Human and emotional factors remain a priority and the main element that fuels the drama," he says.
The FFT concedes that AI mostly benefits top tier athletes and it will take time for the gains to spread to the wider public.
"AI for performance enhancement remains mainly for the elite, but very little for the general public," says Mr Meltz.
Back in London, Ms Lynch know what she would like to see: "If you could attach a camera to Federer's chest and see his serve from a different perspective, now that would be great."
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France24 - Monde
Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya
Publié le : 27/05/2022 - 11:52
Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.
Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.
En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.
Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".
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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île
La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya
Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya
New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - Monde
Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"
Publié le : 30/05/2022 - 17:38
David GORMEZANO
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Selon Moscou, “l'opération spéciale” en Ukraine a, entre autres buts, la défense des populations russophones qui seraient persécutées par les nationalistes ukrainiens. Et pourtant, à Kiev et ailleurs dans le pays, de nombreux Ukrainiens de tradition russophone ont décidé d’apprendre ou perfectionner leur ukrainien. Une démarche qui prend une dimension patriotique en temps de guerre. Reportage.
Le samedi 28 mai au matin, à Vychgorod, une douzaine de femmes se saluent en se retrouvant dans une salle de la mairie de cette ville de la grande banlieue de Kiev. Dora et Roxanna ont fui le Donbass en 2014, suite à la prise des régions de Donetsk et Luhansk par des milices pro-russes armées et financées par Moscou. Tatiana et Larissa sont russes et vivent en Ukraine depuis de longues années. Et puis il y a Olga, une Biélorusse qui s’est installée à Kiev en 2020.
Leur point commun : toutes sont russophones et souhaitent perfectionner leur maîtrise de la langue ukrainienne. Tatiana avoue qu’elle a des difficultés à maîtriser l'alphabet ukrainien. Elle vient ici depuis trois ans et fait des progrès, nous dit-elle, mais "dans la vie de tous les jours, je continue à utiliser le russe". Avec son t-shirt aux couleurs de l'Ukraine, Roxanna nous explique qu’elle est de langue maternelle russe. "J’ai appris l’ukrainien à l’école, à Donetsk, mais ce n’est pas ma langue de prédilection. Personne ne nous a jamais forcé à parler ukrainien", nous dit-elle.
Dans ce pays largement bilingue, le conflit avec la Russie fait inexorablement pencher le pays vers l’ukrainien au détriment du russe. Suite à la révolution de Maïdan et la guerre au Donbass, l’ukrainien est devenu obligatoire à l’école en 2017, et une loi a été votée en 2019 pour le rendre obligatoire, par étapes, dans tous les domaines de la vie publique.
Les russophones d'Ukraine tournent le dos au russe
Un sondage réalisé par un institut ukrainien affirme qu’aujourd’hui seuls 16 % des Ukrainiens déclarent que leur langue maternelle est le russe, contre 40 % en 2012. Plus de la moitié des personnes interrogées (51 %) affirment utiliser uniquement l’ukrainien dans la vie courante et un tiers (33 %) affirment utiliser indifféremment le russe et l’ukrainien.
Larissa, née en Russie, vit en Ukraine depuis 40 ans. "Mes enfants parlent ukrainien et ça me gêne de ne pas le parler très bien. En ce moment, c’est un peu une honte de ne pas parler ukrainien en Ukraine. J’ai commencé à prendre des cours ici après l’invasion du 24 février et je regrette de ne pas être venue plus tôt", explique-t-elle.
Jusqu’à début avril, toutes les femmes qui assistent à ce cours vivaient terrées dans leur appartement, se réfugiant dans les caves ou les abris à chaque fois que les sirènes retentissaient. Les troupes russes se sont approchées à une dizaine de kilomètres de la ville avant d’être repoussées par les forces ukrainiennes.
Apprendre l’ukrainien , un acte patriotique
Bien qu’elles aient grandi en parlant russe, la guerre a renforcé leur détermination à maîtriser l’ukrainien, mais aussi à découvrir les grands auteurs et la culture ukrainienne. "Nous avons eu le cas d’une femme qui travaillait à la poste, et ses chefs l’ont fortement incitée à améliorer son niveau d’ukrainien. Mais ici, le plus important c’est de transmettre la culture ukrainienne, de faire connaître les auteurs et les poètes ukrainiens. Ce n'est pas qu’une affaire de grammaire", raconte Dora, originaire de la région russophone de Louhansk.
Le cours de ce samedi a d’ailleurs commencé par la lecture d’un poème patriotique célébrant l’indépendance de la nation et conclu par le traditionnel "Gloire à l'Ukraine, gloire aux héros". Les résistants à l’envahisseur y sont qualifiés de "banderistes", du nom du controversé Stepan Bandera, un nationaliste ukrainien allié aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale mais dont certains partisans ont aussi combattu les Soviétiques et les Polonais dans les années 1940.
Pour Olga, qui a fui la féroce répression du président biélorusse Loukachenko lors des élections d'août 2020, la référence à ce personnage sulfureux de l’histoire tourmentée de l'Ukraine ne pose pas de problèmes. "On peut célébrer tous les résistants qui se sont battus contre les Soviétiques, contre les nazis ou contre les Polonais. L’important, c’est que les Biélorusses ou les Ukrainiens puissent être libres. Nous traversons des moments historiques très difficiles", estime-t-elle.
Avec le déclenchement de l’invasion russe le 24 février, la guerre semble replonger toute la région dans 500 ans d'histoire marquée par les luttes des nations slaves pour exister face à l’impérialisme russe.
En trois mois d’atrocités commises aux quatre coins de l’Ukraine au nom d’une prétendue dénazification et d’un soutien aux populations russophones opprimées, le Kremlin a réveillé un puissant sentiment anti-russe qui gagne même ceux qui ont baigné dans la langue russe pendant des décennies.
"La langue russe n’est pas coupable"
Oleksandr, un jeune professeur de russe rencontré quelques jours plus tôt dans les rues de Kiev, nous a confié qu’avec la guerre, "l’usage du russe va diminuer en Ukraine". Âgé de 23 ans, originaire du Donbass lui aussi, il converse en russe avec notre traductrice qui, elle, s’exprime en ukrainien. Sans difficultés ni pour l’un ni pour l’autre. Cependant, avec l’invasion russe, Oleksandr préfère désormais se présenter comme professeur de littérature étrangère et non plus de russe.
Chez les plus jeunes, l’adieu au russe s’annonce plus radical. Alissa, la fille de Roxanna âgée d’une dizaine d'années qui est venue avec sa mère assister au cours organisé par la mairie de Vyshgorod, dit sans hésiter : "Plus tard, je veux parler ukrainien et anglais. Pas le russe, c’est la langue de l’ennemi."
Dora, la plus érudite du groupe, conclut la séance en lançant une phrase que toutes les participantes semblent approuver. "La langue russe n’est pas coupable de ce que les Russes nous font subir, mais nous ne serons jamais des frères, pas avant des décennies, voire des siècles. Le monde doit comprendre que les Russes n’ont jamais fait autant de mal à une nation qu’à la nôtre. Nous vaincrons." Des paroles qui attestent de l'inexorable divorce entre russophones d'Ukraine et la Russie de Vladimir Poutine.
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L'Humanité
« Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien »
ActuBourses insuffisantes, absence de revenus, inflation, de nombreux jeunes ne s’en sortent plus. La mesure de la Nupes limiterait la pauvreté d’une tranche d’âge oubliée des allocations.
Pablo PatarinÀ Bastille, dans le 11e arrondissement de Paris, comme partout en France, la file d’attente pour l’aide alimentaire destinée aux étudiants est impressionnante. Trois fois par semaine, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes propose aux jeunes de venir remplir leurs paniers de courses sans frais. Masques chirurgicaux, jus de fruits, serviettes hygiéniques : tous les produits de première nécessité y sont proposés. En raison de la faiblesse des bourses, d’une absence de revenus ou de l’inflation, de nombreux jeunes, précaires, viennent y chercher de quoi se sustenter. À l’image de Magalie, étudiante au conservatoire, pour qui cette aide est parfois la seule solution : « Avec 200 euros de CAF, sans bourse, c’est très compliqué. Venir ici me permet d’éviter de réclamer sans cesse à mes parents, qui ont aussi du mal à suivre. » Sur l’année 2020-2021, un étudiant sur deux estime ne pas avoir mangé à sa faim de façon répétée, d’après une enquête de l’association.
À l’aube des élections législatives, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) promet à la jeunesse une allocation d’un peu plus de 1 000 euros par mois, dans l’objectif de résorber la pauvreté parmi une population peu considérée sous le dernier quinquennat. En 2021, l’Observatoire national de la vie étudiante révélait que 40 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur travaillaient en parallèle de leurs études. Un « boulot » qui influence évidemment la réussite de leur parcours.
Afin d’éviter aux étudiants une telle précarité, la Nupes propose, sur les bases du programme de la France insoumise (FI), une « allocation d’autonomie » de 1 063 euros par mois qui s’appliquerait à tous les jeunes jusqu’à 25 ans. L’an passé, la FI avait déjà proposé une loi visant à étendre le RSA aux jeunes entre 18 et 25 ans, finalement refusée par la majorité.
Pour Samuel, étudiant en parfumerie et présent à l’aide alimentaire, ces 1 063 euros lui permettraient de vivre plus sereinement ses études : « Je ne viens pas d’une famille très à l’aise, et le loyer à Paris est très cher. Cette mesure m’aiderait. Et elle serait aussi utile à ma sœur qui rentre bientôt dans le supérieur. » Même son de cloche pour Magalie : « Je ne sais pas comment on peut mettre en place cette aide, mais je sais que j’y serai évidemment favorable. » D’autant que le taux de pauvreté des 18-25 ans est aujourd’hui près de trois fois plus élevé que chez les 65-74 ans. « C’est difficile de se concentrer sur ses études quand on doit constamment réfléchir à gérer son budget au centime près, estime Alma, étudiante en licence de psychologie. Mille euros, ça pourrait vraiment changer mon quotidien. »
Un droit À coupler au blocage des prix
Chef de file FI dans la 2e circonscription de Rennes et pressenti candidat aux législatives, Tao Chéret, lui-même étudiant en droit, s’est retiré dans le cadre des accords de la Nupes. Il estime que cette allocation pourrait être d’un grand secours : « Objectivement, on voit aujourd’hui que, pour les jeunes en difficulté financièrement, les bourses ne suffisent pas. Cette aide permettrait aux étudiants d’être vraiment autonomes de leur famille, de leurs patrons, pour se nourrir correctement et éviter les situations insupportables où l’on voit des centaines d’étudiants faire la queue pour l’aide alimentaire. » La mesure viendrait, explique-t-il, se coupler « au blocage des prix, par exemple. Le RSA, que l’on souhaite rehausser, viendrait prendre le relais ».
Si cette mesure va dans le bon sens à la quasi-unanimité, Alissa, du syndicat Solidaires étudiant-e-s, estime qu’elle reste insuffisante : « C’est encourageant, mais les étudiants et étudiantes ne peuvent pas payer un loyer et vivre décemment avec 1 063 euros, pas plus que les travailleurs et travailleuses. Cela ne suffira pas à abolir l’exploitation étudiante, les “petits boulots” avec des contrats précaires, qui sont l’une des principales sources d’échec à l’université. » Pour Solidaires, la solution viendrait plutôt d’un salaire étudiant, à hauteur du Smic, au minimum.
JeunessePrécaritéNupesétudiants L'Humanité
L’extrême droite de la castagne devant la justice
ActuProcès Deux militants nationalistes ultraviolents, impliqués dans le meurtre du rugbyman Federico Martin Aramburu, comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour des violences perpétrées en 2015 contre un ex-dirigeant du GUD.
Camille BauerL’audience qui s’ouvre ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris devrait permettre d’en savoir plus sur la personnalité et les connexions des auteurs présumés du meurtre, perpétré en mars, de l’ex-international de rugby argentin, Federico Martin Aramburu. Principaux suspects dans cette affaire, Loïk Le Priol et Romain Bouvier, militants d’ultradroite familiers du coup de poing, comparaissent cette fois avec quatre autres personnes pour le passage à tabac, en 2015, d’Édouard Klein, ex-responsable du groupuscule d’extrême droite GUD (Groupe union défense). Les images de cette séance ultraviolente d’humiliations, faites de coups et d’insultes, qu’a filmée Loïk Le Priol, mais dont les motifs « demeurent obscurs » selon l’accusation, ont été publiées en mars 2016 par Mediapart.
Accusé d’avoir tiré à bout portant sur le rugbyman, Loïk Le Priol n’est pas inconnu de la justice. L’acte d’accusation dans l’affaire Klein mentionne quatre condamnations, dont trois pour faits de violence, au casier judiciaire de ce proche du GUD dont il nie avoir été membre. En 2015, il a ainsi tabassé à la sortie d’une boîte de nuit, déjà avec son comparse Romain Bouvier, « deux hommes qui avaient eu le malheur de se prendre en photo adossés à leur précieuse voiture », révèle StreetPress. Fasciné par les armes, viriliste, le militant nationaliste, aujourd’hui âgé de 27 ans, a fait une carrière militaire. Après un passage par l’École des mousses, il s’engage à 17 ans dans les commandos marine avec lesquels il participe aux opérations extérieures de la France au Mali et à Djibouti. En 2015, il est « rapatrié sanitaire en raison d’une pathologie post-traumatique », note l’acte d’accusation. Juste avant ce départ, une prostituée à Djibouti l’accuse d’avoir voulu l’étrangler et de l’avoir frappée. L’affaire se solde par un retrait de plainte à la suite d’un versement d’argent par l’État français.
amitiés bien placées
De retour en France, et malgré ses problèmes psychologiques, Loïk Le Priol se lance dans les affaires. En 2016, il crée la marque de vêtements Babtou Solide Certifié, qui cartonne dans les milieux d’extrême droite. L’enquête de StreetPress montre des membres de la famille de Frédéric Chatillon, un ami de Marine Le Pen, poser pour la marque, tout comme Julien Rochedy, ex-dirigeant du Front national jeunesse. Également proche du GUD, le comparse de Le Priol, Romain Bouvier, a, lui, commencé par fonder à l’université Assas un club pour lequel il réalisait des entretiens avec des intellectuels fascisants.
Le procès qui s’ouvre pourrait aider à comprendre pourquoi, en mars dernier, des personnes avec un tel pedigree et déjà mises en cause pour violences étaient en liberté et, qui plus est, armées. Mediapart a révélé que, après une première incarcération dans l’affaire jugée aujourd’hui, Loïk Le Priol a été libéré, ainsi qu’un autre coaccusé, le dirigeant du GUD Logan Djian, dont la caution a été payée par la société d’Axel Loustau, un autre proche de Marine Le Pen. Alors que l’audience a été reportée deux fois en raison du Covid, l’avocat de Loïk Le Priol a obtenu pour son client la levée du contrôle judiciaire qui le maintenait loin de Paris. Une mansuétude sans laquelle l’ex-rugbyman serait toujours en vie et qui interroge dans un pays où le moindre soupçon d’appartenir à l’ultragauche entraîne la détention provisoire ou une surveillance serrée.
Extrême droitejusticeGUD Opex 360
Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.
En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
Le porte-avions britannique Prince of Wales annoncé en Méditerranée… toujours sans F-35B mais avec des hélicoptères
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de sa participation à l’exercice Cold Response 22, en Norvège, et de son déploiement dans l’océan Arctique, le porte-avions britannique HMS Prince of Wales a présenté la particularité de ne mettre aucun avion en oeuvre depuis son pont d’envol, malgré sa capacité à emporter jusqu’à 36 F-35B, le chasseur-bombardier de 5e génération à décollage court et à atterrissage vertical [STOVL]. Et il en ira de même pour sa prochaine mission.
En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
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En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
Organisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
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En effet, le 26 mai, la Royal Navy a annoncé que le HMS Prince of Wales, qui est actuellement le navire amiral de composante maritime de la force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], vient d’appareiller de Portsmouth pour deux semaines de préparation au large des côtes méridionales du Royaume-Uni. Puis il effectuera des visites au Portugal et en Espagne. Une escale est ainsi prévue à la base navale espagnole de Rota, d’où il participera ensuite aux manoeuvres navales « Flotex ».
a annoncéOrganisé tous les ans par l’Armada Española, cet exercice se tiendra en Méditerranée, avec des unités du Standing NATO Maritime Group 2 [SNMG 2] et de Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 [STMCG 2].
La durée de cette nouvelle mission du HMS Prince of Wales n’a pas été précisée par la Royal Navy. Cela étant, et comme pour les précédentes qu’il a assurées depuis le début de cette année, son pont d’envol sera de nouveau vide de F-35B. Du moins pour le moment… Cela n’est guère surprenant étant donné que la Royal Air Force ne peut en aligner qu’une vingtaine d’exemplaires actuellement.
En revanche, et pour la première fois, le porte-avions britannique emportera deux hélicoptères Merlin « Crowsnest », dont la mission est d’assurer l’alerte avancée et la surveillance aérienne. Cela étant, ce n’est pas le premier déploiement de ces appareils étant donné qu’ils ont pris part au déploiement du HMS Queen Elizabeth dans la région Indo-Pacifique, l’an passé.
À ceux Merlin « Crowsnest » viendront s’ajouter deux hélicoptères Merlin HM2 du 820 Naval Air Squadron, dédiés à la lutte anti-sous-marine. En outre, la Royal Navy annonce également participation de CH-47D Chinook du 27 Squadron de la Royal Air Force [leur nombre n’a pas été précisé] ainsi que celle de V-22 Osprey de l’US Air Force, ces appareils étant basés à Mildenhall.
Quoi qu’il en soit, les opérations aériennes à bord du HMS Prince of Wales seront de nouveau sous-dimensionnées au regard des capacités de navire jaugeant environ 70’000 tonnes à pleine charge.
Photo : Royal Navy
New York Times - World
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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L'Humanité
Mairie d’Aubervilliers, terminus, tout le monde descend
Alexandra ChaignonAubervilliers - Saint-Lazare en vingt minutes. C’est possible, la ligne 12 du métro parisien étant désormais dotée de deux nouvelles stations au nord, à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Cette dernière était l’une des plus grandes villes de la proche couronne qui n’était pas desservie par le métro. La ligne, qui compte déjà 250 000 voyageurs par jour, prévoit d’accueillir, selon la RATP, quelque 40 000 usagers supplémentaires quotidiennement sur ces deux nouveaux tronçons. La station Aimé-Césaire, située à l’angle de l’avenue Victor-Hugo et du boulevard Félix-Faure, à proximité du canal Saint-Denis, dessert un ancien quartier industriel en pleine mutation ainsi que des zones densément peuplées, mais très éloignées des moyens de transport. Quant à la station Mairie-d’Aubervilliers, elle débouche dans le centre-ville. Les élus communistes de la ville lancent une pétition pour que le nom de Jack Ralite, maire de 1983 à 2003, soit associé à cette station qui n’aurait jamais vu le jour sans sa détermination. A. C.
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La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO
— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022
Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
La Chine dénonce la surveillance rapprochée de son porte-avions Liaoning par les forces japonaises
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
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Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
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Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mai, le porte-avions chinois CNS Liaoning a traversé le détroit de Miyako, situé au sud-ouest d’Okinawa, pour se rendre dans le Pacifique occidental avec son escorte, constituée le croiseur de type 055 « Nanchang » [avec ses 112 cellules de lancement vertical et ses puissants capteurs électroniques], la frégate de type 054A « Xiangtan », les destroyers « Xining », « Urumqi », « Chengdu » et « Zhengzou » ainsi que le navire de ravitaillement de type 901 « Hulunhu » et très probablement un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA].
Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO
— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022
Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
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Peu après la traversée de cette flottille chinoise dans la zone économique exclusive [ZEE] japonaise, Tokyo a indiqué avoir mis en alerte le porte-hélicoptères JDS « Izumo » ainsi que des avions de patrouille maritime Kawazaki P-1 et P-3C Orion. Dans le même temps, l’arrivée d’un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln était annoncée dans le secteur.
Ayant mis le cap vers la mer des Philippines après son son transit dans le détroit de Miyako, le CNS Liaoning a entamé une « mission d’entraînement réaliste au combat en haute mer » avec ses avions embarqués J-15 [alors armés de missiles], a priori sous la surveillance du JDS Izumo.
Puis, le groupe aéronaval chinois s’est positionné entre la côte orientale de Taïwan et le sud du Japon, soit dans une zone susceptible d’être cruciale pour une éventuelle aide militaire américaine dans le cas où Pékin déciderait de s’en prendre à Taipei. Ce qui a coïncidé, le 8 mai, avec l’envoi dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] taïwanaise de 31 aéronefs de l’Armée populaire de libération [APL], dont des chasseurs J-11 et J-16, des hélicoptères embarqués Ka-28, des bombardiers stratégiques H-6, des avions de patrouille maritime Y-8 et des appareils d’alerte avancée KJ-500.
Pour l’analyste militaire chinois Shi Hong, interrogé par le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois [PCC], de telles manoeuvres menées conjointement par les composantes aérienne et navale de l’APL viseraient à « couper les voies que des forces étrangères pourraient emprunter pour interférer militairement avec la question de Taïwan ». Ce qui a le mérite de la clarté…
Une manoeuvre similaire, impliquant cette fois deux bombardiers H-6J aux capacités de guerre électronique accrues et pouvant emporter des missiles anti-navire YJ-12, a eu lieu le 18 mai. Ces appareils ont survolé la mer de Chine orientale avant de mettre le cap vers le détroit de Miyoko pour un « entraînement coordonnée avec le CNS Liaoning.
« Ces exercices ont envoyé un puissant avertissement aux sécessionnistes taïwanais et aux forces d’ingérence extérieure à un moment où des rapports suggérent que le Japon et les États-Unis sont sur le point d’annoncer le renforcement de leur coopération que la question taïwanaise en la comparant à la crise ukrainienne », a alors commenté le Global Times. Ce qui s’est effectivement passé le 23 mai, le président américain, Joe Biden, et le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’étant mis d’accord pour surveiller les activités navales chinoises dans la région.
Quoi qu’il en soit, le CNS Liaoning naviguerait désormais en mer de Chine orientale… Et, selon le ministre japonais de la Défense, le porte-avions chinois aurait permis d’assurer 300 sorties aériennes durant les trois semaines qu’aura duré son déploiement dans le Pacifique occidental. Un chiffre qu’il a pu avancer grâce à la surveillance de ce groupe aéronaval par le JDS Izumo et les aéronefs des forces d’autodéfense nippones envoyés dans la zone.
Mais, visiblement, cette surveillance a été trop « rapprochée » pour l’état-major chinois. Alors que le Global Times a estimé que l’APL a démontré qu’elle avait confiance dans ses capacités en effectuant des manoeuvres sous la surveillance des forces américaines et japonaises, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, le colonel Wu Qian a fait entendre un autre son de cloche, le 26 mai.
Ainsi, celui-ci a dénoncé la surveillance « étroite » et « dangereuse » exercée par les forces d’autodéfense japonaises lors des manoeuvres effectuées par le groupe aéronaval chinois.
« De telles activités de surveillance rapprochée de la part du Japon sont très dangereuses et pourraient facilement conduire à des malentendus, des erreurs de calculs et des accidents aériens et maritimes », a déclaré le colonel Wu, lors d’une conférence de presse. « Non seulement elles nuisent à la confiance mutuelle entre les deux parties, mais elles constituent également une menace sérieuse pour la sécurité des navires, des avions et du personnel des deux parties », a-t-il insisté.
« La Chine exige que la partie japonaise cesse toutes ses activités d’ingérence », a continué le colonel Wu, avant de s’en prendre au dernier livre blanc japonais sur la Défense, lequel a exprimé des inquiétudes sur la sécurité dans le détroit de Taïwan.
« Taïwan est une affaire intérieure et nous ne permettrons pas à la partie japonaise d’intervenir », a-t-il lancé, après avoir rappelé que le Japon avait occupé l’ancienne Formose pendant cinquante ans, entre 1895 et 1945. « En faisant la promotion des activités militaires chinoises, le Japon a probablement voulu montrer sa présence et justifier l’expansion de ses propres capacités militaires. Nous nous y opposont fermement », a conclu le colonel Wu.
Cela étant, le Japon a sans doute raison de s’inquiéter des activités chinoises… D’autant plus que Tokyo et Pékin ont de nombreux désaccords, comme ceux concernant l’archipel Senkaku et la limite de leurs ZEE respectives.
Ainsi, le 20 mai, le ministère japonais des Affaires étrangères a déposé une plainte auprès de l’ambassade de Chine à Tokyo afin de protester contre la construction de 17 plateformes de forage dans des champs gaziers situés dans un secteur où les ZEE des deux pays se chevauchent en mer de Chine orientale.
« Il est extrêmement regrettable que la partie chinoise procède unilatéralement au développement dans ces eaux. Les frontières des zones économiques exclusives et du plateau continental n’ont pas encore été fixées en mer de Chine orientale », a ainsi fait valoir la diplomatie japonaise.
EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
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EXCLUSIVE | CHINA's AWACS MOCKUP REVEALED
China has what appears to be a mockup of an AWACS aircraft used by Japan in a remote desert, Nikkei has learned after analyzing satellite photographs with experts. It could be used for target practice.https://t.co/i1zVSTw6cO
https://t.co/i1zVSTw6cO— Nikkei Asia (@NikkeiAsia) May 19, 2022
May 19, 2022
Par ailleurs, des photographies prises par satellite ont montré que l’APL utilisait une maquette d’avion d’alerte avancée E-767 dans une zone désertique du Xinjiang à des fins d’entraînement. Or, les seuls appareils de ce type actuellement en service le sont au sein des forces aériennes d’autodéfense japonaises, qui en comptent quatre exemplaires. D’autres maquettes grandeur nature, dont celles d’un porte-avions et d’un « destroyer » américains ont été repérés au même endroit. « Certains éléments indiquent que l’armée chinoise utilise le site pour tester des armes », a commenté le journal Nikkei.
Photo : CNS Liaoning – Minsitère japonais de la Défense
Valeurs Actuelles
Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
France24 - Monde
Heurts au Stade de France : Liverpool réclame des excuses au gouvernement français
Publié le : 31/05/2022 - 12:06Modifié le : 31/05/2022 - 16:29
FRANCE 24
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Au lendemain des déclarations des ministres français de l'Intérieur et des Sports, qui ont imputé la responsabilité des heurts survenus au Stade de France aux supporters de Liverpool, le président du club de football anglais a réclamé, mardi, des excuses au gouvernement français. "Vos commentaires sont irresponsables, peu professionnels et totalement irrespectueux des milliers de fans blessés physiquement et émotionnellement", a-t-il déclaré.
Le président du club de football de Liverpool, Tom Werner, a réclamé, mardi 31 mai, des excuses au gouvernement français pour avoir imputé aux fans des Reds la responsabilité des scènes chaotiques survenues lors de la finale de la Ligue des champions au Stade de France.
Bousculades, tentatives d'intrusion d'individus sans billet, supporters - dont des enfants - sous le choc d'une intervention des forces de l'ordre ou victimes de vols... La prestigieuse finale européenne, accueillie à Paris et remportée samedi par le Real Madrid contre Liverpool (1-0), a été marquée par des scènes de chaos et de désorganisation autour du Stade de France, sans faire de blessés grave.
Lundi, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera, avait accusé le club de Liverpool d'avoir "laissé ses supporters dans la nature", au contraire du Real Madrid qui lui a accompagné ses supporters de bout en bout. Les autorités françaises ont aussi mis en cause une "fraude massive" de faux billets des supporters de Liverpool, une version qui laisse sceptique outre-Manche.
Ces mises en cause ravivent chez les supporters de Liverpool les horribles souvenirs de la catastrophe d'Hillsborough qui avait fait 97 morts en 1989 dans un mouvement de foule dont les fans des Reds avaient longtemps été tenus pour responsables avant que les mauvaises décisions de la police ne soient reconnus.
"Une stratégie cherchant à attribuer le blâme aux autres"
Dans une lettre adressée à la ministre et publiée par le quotidien Liverpool Echo, Tom Werner a fait part de son "incrédulité totale" quant au fait que la ministre Amélie Oudéa-Castera puisse faire "une série de déclarations non prouvées sur un sujet d'une telle importance", avant même la tenue d'une enquête indépendante.
"Vos commentaires sont irresponsables, peu professionnels et totalement irrespectueux des milliers de fans blessés physiquement et émotionnellement", a-t-il ajouté, disant avoir reçu de très nombreux emails de supporters "morts de peur" et dénonçant "une stratégie cherchant à attribuer le blâme aux autres par le biais d'une conférence de presse".
"Au nom de tous les fans qui ont vécu ce cauchemar, je demande des excuses de votre part, et l'assurance que les autorités françaises et l'UEFA permettront à une enquête indépendante et transparente d'avoir lieu".
L'UEFA, l'instance européenne du football, a annoncé lundi qu'elle allait commander un "rapport indépendant sur les événements autour de la finale de la Ligue des champions". L'organisation et la Fédération Française de Football ont par ailleurs évalué à "2 800" le nombre "de faux billets scannés" samedi au Stade de France, selon une source proche du dossier à l'AFP, confirmant une information de RMC Sports. Parmi ces 2 800 faux billets, peuvent figurer des vrais billets ayant été mal activés, selon un spécialiste des billetteries, interrogé par l'AFP.
Le club de Liverpool a demandé à ses supporters présents sur place samedi de partager leur expérience de la rencontre via un formulaire en ligne afin de contribuer à une enquête.
Avec AFP
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Heurts au Stade de France : Gérald Darmanin dénonce une "fraude massive" aux faux billets
LIGUE DES CHAMPIONS
Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris
Le Débat de France 24
Ligue des champions : fiasco du Stade de France, à qui la faute ?
France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
French presidential election © France 24
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRANCE IN FOCUS
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
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La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
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Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
Valeurs Actuelles
Qui veut casser AgroParisTech ?
Il existe deux profils d’étudiants en agronomie ; ceux qui veulent apprendre pour nourrir le monde et les bobos écolos qui rêvent de révolutionner le ciel et la terre. Des élèves de la prestigieuse école d’ingénieurs AgroParisTech sont passés de l’un à l’autre. La remise des diplômes qui a eu lieu salle Pleyel, le mois dernier, révèle une incroyable manipulation politique.
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fi ers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours » , lance un élève. « Agro-ParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières : trafiquer en labo des plantes pour multinationales qui renforcent l’asservissement des agricultrices et agriculteurs » , renchérit un autre. Ou encore : « Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns » , conclut l’un d’eux.
En parallèle, une étudiante raconte qu’elle s’est installée sur la “Zad” de Notre-Dame-des-Landes. Un autre qu’il s’est engagé contre le nucléaire près de Bure. Un troisième a rejoint le Mouvement des soulèvements de la Terre. Un quatrième a jeté l’éponge et se lance dans le dessin. Un énorme bras d’honneur aux entreprises partenaires d’Agro-ParisTech (Arvalis, Bonduelle, Carrefour, Crédit agricole, Danone, InVivo, Suez, Vinci… ) mais aussi aux contribuables, l’État versant 11,4 millions d’euros en subventions annuelles à l’école.
En bon insoumis, Jean-Luc Mélenchon a immédiatement récupéré l’affaire. Ces jeunes révoltés – dont aucun n’est issu du monde paysan – représentent « l’espoir le plus grand ; que la nouvelle génération “déserte” le monde absurde et cruel dans lequel nous vivons », a-t-il tweeté.
Des étudiants qui se vantent d’avoir découvert « des personnes qui luttaient et que nous avons suivies sur leur terrain de lutte […] , des luttes écologiques » . Qui sont ces influenceurs, ces perturbateurs pour qui ces étudiants ont renoncé à leurs diplômes ? D’abord des intellectuels. Ils inquiètent autant qu’ils illusionnent. « On y voit la pensée de Philippe Descola, anhropologue, ancien professeur au Collège de France, qui affirme être admiratif des manières alternatives, des nouvelles façons d’habiter le monde refusant le profit et citant le combat des zadistes de Notre-Dame-des-Landes », affirme un expert du monde agricole.
Guerre des chapelles avec Hectar
« Et aussi celle de Bruno Latour, sociologue, professeur à Sciences Po qui vient de parler du besoin de “remplacement de la classe bourgeoise actuelle qui nous a trahis par une nouvelle classe écologique qui doit dire avec fierté que ce sont eux les écologistes qui vont définir une nouvelle consistance du monde” », poursuit notre source.
« Pire, j’y vois une action potentielle d’Hectar, l’école d’agriculture créée par Xavier Niel », avance une ancienne enseignante-chercheuse. Entre l’enseignement traditionnel agricole et celui voulu par l’industriel du numérique, pour qui la technologie nous nourrira au nom de l’écologie, « c’est la guerre des chapelles », dit-elle. Et Emmanuel Macron n’y est peut-être pas étranger, son ancienne conseillère agricole, Audrey Bourolleau, étant devenue directrice générale d’Hectar. Avec un souhait, battre en brêche l’enseignement agricole public, qui jusqu’ici fonctionnait très bien. Une insulte au monde paysan.
BBC
The new airlines betting flying is about to take off
By Adrienne MurrayBusiness reporter, Oslo
The pandemic brought about the most turbulent period in commercial aviation history.
Yet, over the past year dozens of new carriers have started up around the world, hoping that air travel is about to take off again.
"It's actually a very good time to launch an airline," says Bjorn Tore Larsen, chief executive of Norse Atlantic Airways. "There is a huge pent up demand. People haven't been able to travel for two years or more, particularly between continents."
Norse Atlantic Airways is among the newcomers and will begin flying its "longboats" between Europe and North America from 14 June, having snapped up planes for low prices, and being able to secure valuable airport slots including London Gatwick and New York JFK.
The Norwegian firm received more than 3,000 applications for its first 50 pilot jobs.
"These are actually brand new aircraft," says Mr Larsen, pointing to the fleet of Boeing Dreamliners on the tarmac at Oslo Airport. "We were able to get these aircraft much lower [priced] than anyone else has been able to achieve earlier."
Norse will be competing with established players, such a British Airways and Air France. But Mr Larsen believes there are benefits to building the airline from scratch.
"We don't have any legacy systems," he says. "We are able to start off this airline in exactly the way we would like to."
The entrepreneur, who also runs a shipping business, tells the BBC he had a passion for aviation but hadn't been tempted earlier due to the high risks involved - strong competition, typically very expensive to source the aircraft, hard to recruit staff, and difficult to get landing and take-off slots.
"When the stars aligned last year, I viewed it as a once-in-a-lifetime market opportunity," he says. And Mr Larsen isn't alone in spotting a golden opportunity.
The International Air Transport Association (IATA), the trade body that represents the aviation sector, has described 2020 as "the worst year on record".
With flights grounded, global passenger numbers two years ago fell 60% - down to 1.8 billion from 4.5 billion in 2019.
This resulted in 55 airlines going out of business in 2020. Yet, what is perhaps initially surprising is that at the same time 32 new airlines were launched, the IATA has told the BBC.
Due to much of the industry being grounded, these new carriers were able to buy cheap aircraft as prices had fallen alongside the decline in demand. Newly available arrival and departure slots could also be snapped up, and staff were suddenly available.
It was a similar picture in 2021. While worldwide passenger numbers recovered slightly to 2.3 billion, a further 35 airlines closed down, while 57 new ones were launched.
The debutants have taken off in most regions of the world. Avelo, and Breeze are operating in the US, where they are due to be joined later this year by Alaskan airline Northern Pacific.
In Iceland, we now have Play and Niceair, while Australian newcomer Bonza, and India's Akasa, are expected in the skies soon.
"Airlines have never experienced a situation like the last two years," says aviation expert, Hans Joergen Elnaes, from consultancy Winair.
"Yet, there has been a situation where a huge number of aircraft are available, and leasing rates at very attractive prices," explains the aviation analyst.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Mr Elnaes adds that, since 2020, new airlines could also easily attract out of work cabin crew and pilots - many of whom lost their jobs during the pandemic.
However, he thinks this unique window has now closed, particularly in terms of securing cheap financing. "The once in a lifetime deals for leasing aircraft was in 2021. Those days are gone."
Both Norse and Iceland's Play will operate low-cost transatlantic flights.
This is an areas of the market where other new entrants have failed. Wow ceased operations in 2019, while Norwegian Airlines axed its long-haul routes in early 2021.
However, Mr Elnaes reckons valuable lessons have been learned, and the current is different.
"Both are being very careful not to be too ambitious, not to operate too many flights, before they have established themselves and see how things work," he says.
Another new Norwegian carrier, Oslo-based Flyr, launched domestic and European flights last summer. Its chief executive, Tonje Wikstrom Frislid, says being small and lean helped it weather the later lockdowns.
"We really had to prove our model. We've really been tested during this past winter, especially," she says. "And we passed the test."
"Setting up a company in itself is a challenge. Creating a new airline is an extreme challenge. And we did it on Teams [video call] mainly."
Ms Frislid adds that the availability of experienced aviation staff looking for work was a big bonus. "You need specific competence to start an airline.
"That's not easy to get a hold of in a normal environment. This pandemic situation opened that possibility."
Soon Flyr will operate 12 aircraft over 46 routes. "We're going to build this gradually," says Ms Frislid.
Among the airline's new recruits is pilot Peter Haglehoj. "The pandemic was quite tough for a lot of people," he says. "So new airlines is good. It means more jobs."
With coronavirus travel restrictions continuing to be lifted around the world, global passenger numbers are now rising strongly. In March they 76% higher than the same month last year, according to the latest figures from the IATA. Yet the organisation still doesn't expect 2019's pre-pandemic high to be equalled until 2024.
And just as the coronavirus crisis has waned, another unforeseen problem has arisen for airlines - the war in Ukraine.
This has made Ukraine too dangerous to fly over, at the same time as Russia has closed its airspace to Western airlines. This has added hours to some routes between Europe and Asia, and made them unprofitable.
More significantly, global oil prices have soared, and the cost of jet fuel has doubled since last year. IATA's director-general, Willie Walsh s has suggested that as a result higher fares are "inevitable".
Yet Mr Elnaes says that passengers are willing to pay any higher costs. "People just want to travel." He adds: "We saw a dampening demand in the first 12 to 14 days after Russia invaded but then it stabilised."
Flyr's Ms Frislid says her airline is flying brand new aircraft, "which saves us about 14% fuel [compared with older planes]. So, that's also one way of handling the increasing fuel prices."
Meanwhile, Norse has opted for a slightly softer launch with fewer aircraft.
"We have the flexibility to enter the market cautiously and in line with demand, which is exactly what we will do," says Mr Larsen, its chief executive.
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Roland-Garros : Coco Gauff et Martina Trevisan en route vers leur première demi-finale
Publié le : 31/05/2022 - 18:39
FRANCE 24
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L'Américaine Coco Gauff s'est imposée face à sa compatriote Sloane Stephens, mardi, en quarts de finale de Roland-Garros. Parallèlement, Martina Trevisan a créé la surprise en l'emportant face à Leylah Fernandez.
Ce sera leur première fois en demi-finale de Roland Garros. L'Américaine Coco Gauff et l'Italienne Marina Trevisan se sont qualifiées mardi 31 mai pour le dernier carré du tournoi du Grand Chelem en battant respectivement l'Américaine Sloane Stephens et la Canadienne Leylah Fernandez.
Avant 2022, chacune avait déjà atteint les quarts à Paris mais c'est bien le seul point commun des deux futures adversaires en demie jeudi. Gauff, qui pointe au 18e rang mondial à 18 ans, est un phénomène de précocité promis depuis l'adolescence à un grand avenir, quand Trevisan a décroché cette semaine le meilleur classement de sa carrière, une 59e place, à 28 ans.
Lauréate du tournoi juniors 2018 sur la terre battue parisienne, Coco Gauff a pris, mardi, le dessus sur sa compatriote Sloane Stephens, 7-5, 6-2. Cette dernière, 64e mondiale, avait atteint la finale Porte d'Auteuil en 2018.
Un an après avoir été stoppée au même stade par la future lauréate Barbora Krejcikova, 7-6 (8/6), 6-3, Gauff franchit ainsi un nouveau cap. "L'année dernière en quarts, c'était une défaite difficile pour moi, ça m'a rendue plus forte", estime-t-elle aujourd'hui.
Victorieuse de son premier tournoi WTA à Linz en 2019, à 15 ans et 214 jours, l'Américaine peut devenir la plus jeune finaliste depuis la Belge Kim Clijsters en 2001.
La surprise Trevisan
Elle trouvera sur sa route une invitée surprise : l'Italienne Martina Trevisan, tombeuse mardi de la Canadienne Leylah Fernandez, finaliste en septembre de l'US Open, 6-2, 6-7 (7/3), 6-3.
Le chaos se poursuit donc dans le tableau féminin où, avec Leylah Fernandez, une nouvelle favorite est tombée. Jusqu'ici, le meilleur parcours de Martina Trevisan dans un tournoi du Grand Chelem était un quart, déjà à Paris en 2020. Issue des qualifications, elle avait été balayée par la future lauréate Iga Swiatek (6-3, 6-1).
Actuelle 59e joueuse mondial, jamais la Florentine n'a été classée aussi haut. Elle a enchaîné face à Leylah Fernandez sa dixième victoire consécutive après son premier titre dans le tournoi WTA 250 de Rabat, deux jours avant son entrée en lice à Roland-Garros.
"Rabat a été très important, ça a été une semaine incroyable et c'était le premier trophée de ma carrière. Je suis arrivée ici avec beaucoup d'énergie", a expliqué l'Italienne, première représentante de son pays à se hisser en demie depuis Sara Errani en 2013.
Prénommée Martina par sa mère en référence à Navratilova, Trevisan ne ressent "aucune pression" à cause de ce nom. Elle a même l'ascendant sur Gauff : lors de leur seule rencontre, justement sur la terre battue parisienne en 2020, elle avait renversé l'Américaine en trois sets.
Avec AFP
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LE FIL DU 30 MAI
Roland-Garros : Tsitsipas et Medvedev éliminés, Swiatek accède aux quarts de finale
DUEL DE LÉGENDES
Roland-Garros : Nadal-Djokovic, une nouvelle manche dans la rivalité la plus prolifique du tennis
Valeurs Actuelles
Devoteam : la réussite à la française
À l’hôtel de la décision, les gens dorment bien, se plaît-on à dire en Iran. Les patrons de Devoteam, un des leaders mondiaux du conseil en stratégie numérique, cybersécurité et cloud, sont sûrement d’accord avec ce proverbe perse. Leur dernière décision marquante ? Reprendre le contrôle de leur entreprise en la sortant de la Bourse. Cela fut chose faite le 31 décembre 2021, avec l’aide d’un partenaire, le fonds d’investissement américain KKR. « Après le retrait de la cote, mon frère Godefroy et moi ne dormons pas mieux, mais bien », juge Stanislas de Bentzmann, cofondateur de l’entreprise avec son aîné.
Cette décision aurait été impossible à prendre quelques années plus tôt. Le patron de Devoteam poursuit : « Aujourd’hui, nous avons la maturité pour porter la dette, ce qui n’était pas le cas il y a quinze ans. Nous n’étions pas dans le radar des fonds de private equity, qui ne s’intéressaient pas au secteur. »
Pour les deux hommes, l’intérêt de cette opération est évident : ne plus être soumis aux aléas du marché et donc aux soubresauts de l’action dont le cours a évolué entre 3 et 236 euros dans le passé… Autant dire un parcours digne de montagnes russes où il faut avoir le cœur bien accroché. « Nous avons été maltraités par la Bourse, comme d’ailleurs l’ensemble du secteur », reconnaît Stanislas de Bentzmann, qui a toujours considéré qu’il devait à la fois développer son entreprise, la rendre profitable et dégager suffisamment de cash pour faire face aux impératifs du marché. « Cela aurait pu nous agacer, mais nous, nous n’étions pas vendeurs. »
Maltraité ? le mot est faible… Créée en 1995, la société a été introduite en Bourse quatre ans plus tard, autant dire au meilleur et au pire moment : en pleine expansion de la bulle Internet et quelques mois avant qu’elle n’éclate brutalement. « Devoteam a été valorisé plus de 1 milliard d’euros alors que notre chiffre d’affaires était de moins de 100 millions », se souvient Stanislas de Bentzmann. « Un an après, la valorisation est tombée à 30 millions. » Un choc extrêmement violent qui aurait pu être fatal à la société, car beaucoup de programmes de numérisation des activités de ses clients se sont brutalement arrêtés : jusqu’alors très profitable, elle a été contrainte de se séparer de 20 % de ses salariés : il y allait de sa survie.
Être toujours “en situation d’agilité pour agir vite et fort”
« Dans ces occasions de crise, il faut aller vite, ne pas faire dans la demi-mesure et surtout ne pas attendre que cela s’arrange tout seul », explique Stanislas de Bentzmann. « Nous avons sans doute un peu tardé, nous avons mis en péril la vie de la société. Certes, une entreprise ne peut pas anticiper l’avenir, mais elle doit toujours se mettre en situation d’agilité pour agir vite et fort. » Compte tenu des dernières opérations réalisées sur les titres, Devoteam vaudrait aujourd’hui au moins 1,5 milliard d’euros.
Sortir de la Bourse est aussi un moyen d’être de nouveau indépendant des modes – ou des désirs -des analystes et des marchés financiers. C’est un nouveau départ pour Devoteam, un moyen de « mettre en œuvre une stratégie plus ambitieuse pour laquelle plus de liberté était nécessaire » , explique le patron de la société. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros d’ici à 2024 ; la moitié du chiffre d’affaires devrait être réalisée grâce à cinq partenaires stratégiques (Amazon Web Services, Google Cloud, Microsoft, Salesforce, ServiceNow). Une stratégie qui repose à la fois sur des opérations raisonnées de croissance interne et externe.
« Nous ne sommes pas dans une logique de parts de marché et de taille » , explique Stanislas de Bentzmann. « Nous voulons développer une expertise technologique très pointue qui soit reconnue par nos clients. Nos acquisitions répondent à cette logique : nous achetons des savoir-faire complémentaires et ce, afin d’être bien plus efficaces dans les projets de nos clients. » Depuis début 2021, Devoteam a réalisé six acquisitions (Ysance, spécialiste des données ; Nubalia, spécialisé dans le cloud de Google ; Integrity, présent dans le domaine de la cybersécurité ; Cloudeon, Alfun et Necsia, trois partenaires de Microsoft Cloud) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres opérations auront lieu en 2022.
Cette année, une première étape devrait être franchie avec un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros, dont 60 % réalisés hors de France (la première implantation à l’étranger s’est faite en Belgique, en 1999). « Oui, c’est vrai, nous sommes fiers d’atteindre le milliard, mais la fierté réside beaucoup plus dans notre expertise au niveau européen, dans celle développée par nos 10 000 ingénieurs et dans leur impact chez nos clients ». Le patron de Devoteam reconnaît que la croissance externe aurait pu être encore plus rapide, mais cela se serait fait sans doute au risque d’une perte de valeurs : « C’est ce qui nous différencie des acteurs plus orientés vers le conseil, alors que nous sommes davantage tournés vers la technologie. »
D’ici peu devrait se poser la question de la transmission de la société ; les deux fondateurs, Stanislas et Godefroy de Bentzmann, ont respectivement 59 et 64 ans.
Des propositions de rachat ignorées
Une chose est certaine, l’entreprise pourrait ne pas être confiée à la génération suivante : « Être à la fois père et patron n’est pas un bon mélange pour avoir une famille épanouie » , estime le chef d’entreprise. « Les enfants doivent faire leur expérience dans un environnement compétitif. Nous sommes d’ailleurs à l’écoute de nos enfants et neveux qui ont développé la fibre entrepreneuriale en les aidant à financer leurs projets, modestement, un peu à l’image de ce qu’ont fait les Mulliez [la famille créatrice de la galaxie Auchan, NDLR] . »
L’autre certitude à ce point de l’histoire de Devoteam concerne la cession de l’entreprise. Les patrons ont beau recevoir régulièrement des offres, ce ne sont pas des options qu’ils regardent : « La société a une performance, une dynamique hors norme ; il serait dommage de la casser », considère Stanislas de Bentzmann. « Nous avons notre utilité, nous sommes différents des autres avec une expertise très pointue. Nous perdrions alors notre ADN. »
France24 - Monde
De Londres à Lagos, le périple d'un motard nigérian pour éradiquer la polio
Publié le : 31/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Treize pays et 13.000 kilomètres parcourus : Kunle Adeyanju a traversé dimanche la frontière entre le Bénin et le Nigeria, son pays d'origine, après un périple de quarante jours à moto. Objectif: lever des fonds pour soutenir la lutte pour l'éradication de la polio.
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
France24 - Monde
Ukraine : des experts “mémorisent” les bâtiments historiques à l'aide de la 3D
Publié le : 30/05/2022 - 16:10
Mandi HESHMATI
Des centaines de monuments historiques ukrainiens ont été endommagés ou détruits depuis le début de la guerre. Pour sauvegarder le patrimoine du pays, des experts culturels reconstituent ces monuments grâce à des numérisations en 3D.
Valeurs Actuelles
SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
France24 - Monde
Attention, ces vidéos n’ont pas été tournées à Saint-Denis lors de la finale de la Ligue des Champions
Publié le : 31/05/2022 - 17:42
Arthur Bamas
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Depuis le 29 mai, lendemain de la finale de la Ligue des Champions qui s’est tenue à Saint-Denis, des comptes Twitter et Facebook partagent des vidéos censées représenter les tensions qui ont eu lieu autour du Stade de France. Mais parmi les images authentiques, des vidéos décontextualisées ont été partagées, parfois pour véhiculer des messages xénophobes.
La vérification en bref
- Le 28 mai, la finale de la Ligue des Champions s’est tenue à Saint-Denis. Mais l’événement a été marqué par des heurts violents qui ont éclaté en début de soirée autour du Stade de France.
- Dès le lendemain de ces tensions, des comptes Twitter et Facebook ont partagé de nombreuses vidéos censées avoir été tournées sur place.
- Si beaucoup de ces images sont authentiques, certaines publications utilisent en réalité des vidéos bien plus anciennes, parfois pour véhiculer des messages xénophobes.
Le détail de la vérification
“Des groupes de migrants attaquent des supporters anglais !”. Depuis le 29 mai, lendemain de la finale de Ligue des Champions qui s’est tenue au Stade-de-France à Saint-Denis, des comptes Twitter et Facebook partagent des vidéos des tensions qui ont eu lieu aux alentours du Stade. Beaucoup de vidéos authentiques montrent effectivement des affrontements entre des supporters et des policiers présents sur place. Mais parmi ce flot de publications, certains comptes partagent aussi des vidéos qui n’ont aucun rapport avec ces événements. Ils utilisent des images anciennes, et cela parfois afin de servir un argumentaire xénophobe.
Un supporter anglais agressé par des migrants ?
Le premier exemple de ces publications décontextualisées est une vidéo partagée par des comptes Twitter anglophones. Sur ces images cumulant plus de 120 000 vues, on aperçoit un homme traîné au sol et frappé à coup de barres de fer par d’autres personnes. Certains comptes Twitter affirment que cette vidéo montrerait un “supporter anglais passé à tabac par des migrants d’Afrique du Nord”.
Une recherche d’image inversée réalisée avec l’outil InVID (voir ici comment procéder) renvoie vers plusieurs articles de presse publiés en 2018 et notamment cet article publié le 28 septembre 2018 par le quotidien Le Parisien.
On y retrouve exactement la même vidéo. Cet article nous apprend que ces images ont été tournées le 26 septembre 2018 à Garges-lès-Gonesse. Elles montrent en réalité l’agression d’un jeune homme de 16 ans par un groupe de plusieurs personnes, et n’ont aucun rapport avec la récente finale de la Ligue des Champions. Dans les heures suivant l’agression, au moins trois personnes avaient été placées en garde à vue.
Vingt-cinq personnes forçant l'entrée du Stade de France ?
Le deuxième exemple est une vidéo montrant plus d’une dizaine de personnes se suivant de près pour frauder à un portillon. La chaîne beIN SPORTS l’a partagée sur ses réseaux sociaux arabophones parmi d’autres images censées montrer les tensions qui ont eu lieu le 28 mai 2022 autour du Stade de France. Mais cette vidéo repérée par nos confrères de Misbar est bien plus ancienne.
Une recherche d’image inversée réalisée à partir de cette vidéo renvoie en effet vers des résultats datant de 2019. Un article du média britannique The Daily Mail, publié le 9 janvier 2019 relate que, comme le laissent penser les panneaux visibles dans la vidéo, ces images montrent un groupe de personnes fraudant pour entrer à cette même date dans le métro de Barcelone. Ces images anciennes devenues virales par la suite n’ont donc aucun rapport avec la finale de la Ligue des Champions.
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Shanghai lockdown: Cheers and beers as Covid curbs are eased
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There were celebrations on the streets of Shanghai as Covid curbs were eased after a two-month lockdown.
At midnight local time (16:00 GMT Tuesday), small groups were seen cheering and drinking, after restrictions were relaxed to allow most residents to move freely around the city of some 25 million people.
China's overall policy of zero Covid remains in place and those who catch the virus can still be sent to quarantine centres or hospitals.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues
Publié le : 25/05/2022 - 17:04Modifié le : 01/06/2022 - 10:49
Laura MOUSSET
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Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.
L'Humanité
La femme du jour. Elodie Nace
La femme du jourMarie-Noëlle BertrandIls voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.
totalEnergiesmanifestationécologistes L'Humanité
TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat
ActuEn 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?
Marion d'AllardAu grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.
Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.
Tout miser sur sur le sous-sol
En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.
Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.
Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en RussieAu contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.
« En plein déni de réalité »
« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.
Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.
Entourloupe sur les normes
Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.
Ouganda. 400 nouveaux puits de pétroleLe modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
Glencore scandal: Cameroon opposition demands inquiry into bribery
Issued on: 31/05/2022 - 22:24
James CREEDON
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In tonight's edition: Senior officials of state companies in Cameroon are accused of accepting bribes from Swiss-based mining giant Glencore. In Egypt, two months after opposition figure Alaa Abdel Fattah started a hunger strike, his supporters are demanding his release from captivity. And in Libya, traditional ceramics are not finding markets like they used to, but some potters are taking to social media in the hope of connecting their creations with new customers.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets
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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.
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By Jason Horowitz
VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.
“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.
Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.
Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.
The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.
The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.
Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.
“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”
The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.
Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.
“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.
Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.
“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”
Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.
Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.
On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.
For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.
“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.
In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.
“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”
When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.
One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.
“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.
A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.
By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.
At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.
To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.
The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.
In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.
The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.
The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.
“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”
The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.
Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.
“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.
After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.
“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”
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La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
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L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
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Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
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D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
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L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
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Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
OryxUn responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Air Force MagEt, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
#UkraineRussiaWarpic.twitter.com/Wn1RVqlW66— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
#Ukraine#Zaporizhzhiapic.twitter.com/TujAvft6TI— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
a lancé un programmeLe plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
France24 - World
UN report links Malian army to ‘exponential rise’ in abuses
Issued on: 31/05/2022 - 15:34
NEWS WIRES
Civilian deaths and rights abuses by Malian soldiers surged in the first quarter of 2022, a United Nations report said on Monday, but Bamako dismissed it as biased and unverified allegations aimed at tarnishing its army.
While jihadists remain the biggest source of violence against civilians, there was an "exponential rise" in fatalities and other abuses linked to the armed forces, "supported by foreign military elements", the UN's MINUSMA peacekeeping force said.
The number of people killed in the first quarter of 2022 by all parties in the conflict – jihadists, militias, self-defence groups and security forces – quadrupled over the last three months of 2021, rising from 128 to 543.
A total of 248 civilian deaths were attributable to the defence and security forces, the report said.
It recorded 320 human rights violations during this period that could be blamed on government forces – a tenfold increase over the last quarter of 2021, when 31 cases were documented.
The report did not identify the "foreign military elements" supporting the army.
Daniela Kroslak, Deputy Special Representative for MINUSMA, said the UN was "very concerned" about the overall security situation and the deterioration in central Mali and in the so-called tri-border area with Burkina Faso and Niger.
Jihadist insurgency
The landlocked Sahel country has been battling a jihadist insurgency since 2012.
In August 2020, soldiers disgruntled at the mounting military toll ousted the elected president, Ibrahim Boubacar Keita.
The junta then wove closer ties with Russia, bringing in personnel it describes as military instructors, but which Mali's former colonial ruler France and others say are operatives of Wagner, a controversial Kremlin-linked security firm.
The arrival of Wagner personnel was one of the reasons given by France in announcing its February military withdrawal from Mali after nearly a decade-long deployment aimed at fighting jihadists.
Paris also argued that the Malian authorities had repeatedly obstructed their operations.
MINUSMA reported the deaths of at least 21 civilians who it says were summarily executed by the Malian Armed Forces, and others reported missing.
The report also records the discovery of 35 charred bodies, including those of people previously arrested by the armed forces, a claim the Malian authorities have denied.
Most of the victims of these were members of the ethnic Fulani, or Peul, community, accused of harbouring jihadist sympathies.
In addition to extrajudicial, summary or arbitrary executions and other killings, the UN report included 45 cases of enforced or involuntary disappearance and several cases of arbitrary arrest as well as "torture and cruel, inhuman or degrading treatment".
These "well documented" abuses were specifically attributable to Malian security forces, the report said.
Responding to MINSUMA's report in a memorandum, Mali's foreign ministry said the "very often partisan, uncorroborated" allegations aimed to discredit the army and were based on "no tangible proof".
It added that respect for human rights was part of soldiers' training and the preparation of operations.
The ministry responded to each case presented by MINUSMA, saying the Malian authorities had opened their own investigation and that the mission's goals were based on fabricated documents.
'Public freedoms restricted'
Guillaume Ngefa, MINUSMA's human rights director, said during a videoconference that the toll figures released "do not include the events in Moura," a central village where there were reports of a massacre of civilians in March.
Human Rights Watch (HRW) has said that Malian soldiers and white foreign soldiers executed 300 civilians in Moura, in the centre of the country, between March 27-31.
Mali says it "neutralised" 203 jihadists in Moura.
Ngefa said a MINUSMA investigation into those killings was "very advanced" but not yet complete.
The Malian authorities have still not allowed UN experts to visit the site.
The MINUSMA report noted that the Malian authorities had announced their own investigation into the events in Moura.
They have told the UN mission that access to the site will be "considered" once their own investigation is finalised.
The MINUSMA report, more generally, pointed to a "continuous narrowing" of democratic debate, and restrictions in the exercise of public freedoms.
(AFP)
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Mali junta breaks off from defence accords with France
Mali withdraws from G5 Sahel regional anti-jihadist force
Mali's military junta says it foiled attempted coup
New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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France24 - World
Israel seeks to strengthen ties with Africa
Issued on: 30/05/2022 - 23:07
James CREEDON
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Gunmen in Nigeria have kidnapped the prelate of the Methodist Church in the country. It's the latest in a spate of kidnappings of religious figures. Also, Israel is seeking closer and warmer relations with Africa. The Israeli embassy in Paris is organising a large conference on Israel-Africa relations on Tuesday. We hear more from top Israeli diplomat Sharon Bar-Li. And in Tunisia, tour operators are hoping for a revival of their businesses, with internal tourism as a new focus.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
El País (ESP)
SANS TITRE
No hace falta que la inspiración recetera brille por su ausencia o las musas se pongan esquivas: en las tablas sagradas comidistas está escrito que se puede mangar una receta siempre que esta sea suficientemente apetitosa (y se nombre adecuadamente a quién la preparó primero, claro, que tampoco queremos ser las Lucías Etxebarrías o Anas Rosas Quintanas culinarias). Hoy de nuevo recurro a las de mi amigo macedonio Nikola Lazovski -que ya me prestó hace un tiempo una rica ensalada de col-, de nuevo dispuesto a demostrar que las verduras tienen mucho que ofrecer en la cocina de inspiración balcánica; hoy vamos con unos sencillísimos calabacines asados que se convierten en una bomba de sabor gracias a una vinagreta alegre y un ratito de reposo.
Usamos una técnica sencilla de la que ya hemos hablado en más ocasiones: cocinar alguna verdura al horno, sartén o vapor y mezclarla -normalmente mientras todavía está caliente- con una vinagreta para que absorba todo su sabor. En este caso no es necesario que el calabacín esté caliente, ya que lo aliñaremos cortado en rebanadas suficientemente finas como para que la adherencia de la vinagreta esté asegurada. Hay que tener en cuenta que no buscamos unas chips de calabacín, sino un calabacín asado: no tiene que crujir ni quedar completamente deshidratado, solo un poco dorado por los bordes.
Para la cocción podemos usar tanto una sartén como dos electrodomésticos, uno de ellos -el horno- muy común pero cuyo uso actualmente asusta un poco; aunque su uso no afecta tanto como se cree a la factura de la luz. Para optimizarlo podemos poner una bandeja extra para asar nuestros calabacines mientras preparamos otra cosa, al ser una capa tan fina no ralentizará su cocción.
Si los preparamos en freidora de aire hay que removerlos, y saber que en los puntos en los que se toquen unos con otros quedarán más húmedos y les costará más dorarse, por eso si vemos que ocupan mucho es recomendable cocinarlos en dos veces, o remover más a menudo (con unas pinzas o dando golpecitos al recipiente para generar movimientos circulares, el mismo juego de muñeca que cuando usamos un wok). Si los hacemos en la sartén o el horno no importa que estén muy juntos, porque al cocinarse y perder agua encogerán un poco.
Dificultad
Si lo haces en la sartén es entretenido, pero solo porque hay que darles la vuelta.
Ingredientes
Para 4 personas (como aperitivo o guarnición)
- 3 calabacines medianos
- 6 + 2 cucharadas de aceite de oliva virgen
- Sal
- Pimienta
- Vinagre balsámico al gusto
- Ajo al gusto (entre ½ y 1 diente)
- Dos puñados de hojas de perejil
Preparación
- Quitar las puntas de los calabacines y cortarlos en rodajas de aproximadamente 4 mm. Salar ligeramente, dejar reposar diez minutos y presionarlos un poco -con un paño muy limpio y que no suelte pelusa, una estameña o papel de cocina- para que suelten el agua.
- Añadir dos cucharadas de aceite a los calabacines, bien repartidas con un pincel, a chorrito muy fino y removiendo sin parar o usando un spray.
- Mientras, preparar una vinagreta con el ajo picado muy fino, vinagre de Módena al gusto, sal y pimienta; remover bien y añadir el aceite (también se puede hacer en un tarro con tapa).
- Si se prepara en sartén, poner las rodajas que quepan en una sartén grande sin aceite a fuego medio-alto y dejar cocinar dos minutos por cada lado, dar la vuelta, dejar dos minutos más y pasar a un bol. Repetir hasta terminar con todo el calabacín.
- Si se prepara al horno, repartirlo sobre dos bandejas y cocinar unos 15-20 minutos al horno a 200 grados, o hasta que esté blando y dorado por los bordes.
- Si se prepara con freidora de aire, ponerla a 200 grados durante tres minutos para que se caliente, añadir los calabacines durante seis minutos, removerlos y repetir el ciclo. Si pasado este tiempo no están listos, hacer otro ciclo de dos o tres minutos.
- Aliñar con la vinagreta, remover bien, añadir el perejil no muy picado y llevar a la nevera un mínimo de una hora para que se mezclen bien los sabores (puede ser de un día para otro). Sacar media hora antes de servir para que se temple y servir como acompañamiento, o como entrante ligero con un poco de queso fresco, aceitunas y algún fruto seco troceado.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - World
WHO: Tobacco's environmental impact is devastating
Issued on: 31/05/2022 - 15:49Modified: 31/05/2022 - 16:01
The tobacco industry is a far greater threat than many realise as it is one of the world's biggest polluters, from leaving mountains of waste to driving global warming, the WHO said on May 31. Dr Kerstin Schotte was our guest.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Tobacco industry has ‘devastating’ environmental impact, WHO says
Issued on: 31/05/2022 - 09:38
NEWS WIRES
The tobacco industry is a far greater threat than many realise as it is one of the world’s biggest polluters, from leaving mountains of waste to driving global warming, the WHO charged Tuesday.
The World Health Organization accused the industry of causing widespread deforestation, diverting badly needed land and water in poor countries away from food production, spewing out plastic and chemical waste as well as emitting millions of tonnes of carbon dioxide.
In its report released on World No Tobacco Day, the UN agency called for the tobacco industry to be held to account and foot the bill for the cleanup.
The report, “Tobacco: poisoning our planet”, looks at the impacts of the whole cycle, from the growth of plants to the manufacturing of tobacco products, to consumption and waste.
While tobacco’s health impacts have been well documented for decades—with smoking still causing more than eight million deaths worldwide every year—the report focuses on its broader environmental consequences.
The findings are “quite devastating,” Ruediger Krech, WHO director of health promotion, told AFP, slamming the industry as “one of the biggest polluters that we know of.”
It's #WorldNoTobaccoDay! Big Tobacco is 1 of the 🌍’s worst polluters, causing:♦️ deforestation♦️ air pollution♦️ water waste♦️ littered beaches There is #OnlyOneEarth 🌎🌍🌏 - let's protect it by saying #NoTobacco 🚭👉 https://t.co/JKMytgFSe4 pic.twitter.com/k8yhSuJW9N
May 31, 2022The industry is responsible for the loss of some 600 million trees each year, while tobacco growing and production uses 200,000 hectares of land and 22 billion tonnes of water annually, the report found.
It also emits around 84 million tonnes of carbon dioxide, it said.
4.5 trillion cigarette butts
In addition, “tobacco products are the most littered item on the planet, containing over 7,000 toxic chemicals, which leech into our environment when discarded,” Krech said.
He pointed out that each one of the estimated 4.5 trillion cigarette butts that end up in our oceans, rivers, sidewalks and beaches every year can pollute 100 litres of water.
And up to a quarter of all tobacco farmers contract so-called green tobacco sickness, or poisoning from the nicotine they absorb through the skin.
Farmers who handle tobacco leaves all day consume the equivalent of 50 cigarettes worth of nicotine a day, Krech said.
This is especially worrying for the many children involved in tobacco farming.
“Just imagine a 12-year-old being exposed to 50 cigarettes a day,” he said.
Most tobacco is grown in poorer countries, where water and farmland are often in short supply, and where such crops are often grown at the expense of vital food production, the report said.
Tobacco farming also accounts for about five percent of global deforestation, and drives depletion of precious water resources.
Plastic pollution
At the same time the processing and transportation of tobacco account for a significant share of global greenhouse gas emissions—with the equivalent of one-fifth of the global airline industry’s carbon footprint.
In addition, products like cigarettes, smokeless tobacco and e-cigarettes also contribute significantly to the global build-up of plastic pollution, WHO warned.
Cigarette filters contain microplastics—the tiny fragments that have been detected in every ocean and even at the bottom of the world’s deepest trench—and make up the second-highest form of plastic pollution worldwide, the report said.
And yet, despite tobacco industry marketing, WHO stressed that there is no evidence filters provide any proven health benefits over smoking non-filtered cigarettes.
The UN agency urged policy makers worldwide to treat cigarette filters as single-use plastics, and to consider banning them.
It also decried that taxpayers around the world had been covering the towering costs of cleaning up the tobacco industry’s mess.
Each year, China for instance dishes out around $2.6 billion and India around $766 million, while Brazil and Germany pay some $200 million each to clean up littered tobacco products, the report found.
WHO insisted that more countries should follow the so-called Polluter Pays Principle, as in France and Spain.
It is important, Krech said, that “the industry pay actually for the mess that they are creating.”
(AFP)
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On the ground
Cameroon environmentalists tackle plastic pollution in Wouri River
Study of French Pyrenees site finds high mountain air filled with microplastics
HEALTH
EU court upholds tough tobacco restrictions
Valeurs Actuelles
Les multinationales woke contre le modèle universaliste
Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ?
Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.
Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle
La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.
À quoi pensez-vous en particulier ?
Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.
Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ?
L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.
Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.
Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.
Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ?
En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.
La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.
Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ?
Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !
Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ?
C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.
Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ?
Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.
Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.
Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ?
J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.
Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ?
Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.
Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ?
La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.
Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.
El País (ESP)
SANS TITRE
El pasado seis de abril entró en vigor en el Reino Unido la normativa que obliga a restaurantes y cafeterías a mostrar el valor energético y una imagen de todos los platos que tienen en oferta. Esta regulación afecta tanto a los establecimientos físicos como a aquellos que ofrecen sus servicios online y “a domicilio”, y es obligatoria para empresas con más de 250 empleados, salvo algunas excepciones: organizaciones benéficas, hospitales, residencias de personas mayores.. La idea, sobre el papel, no puede resultar más sencilla: imagina -no te costará mucho esfuerzo- que haya un cierto número de personas que están especialmente preocupadas por su imagen o por su salud, y todo ello en relación a lo que come.
Bajo estas premisas se supone que, si se les informa o advierte de las calorías que tienen los distintos productos o platos, cuando se trata de cuidar la línea, esas personas escogerán aquellas opciones que tienen menos calorías. Esta es la razón, queridos amigos, por la que ya nadie consume palmeras de chocolate XXL, torreznos o mayonesa, siendo productos cuyo consumo solo puede observarse en los libros de historia (modo irónico en plena potencia). Seamos serios: lo de poner las calorías a aquello que vamos a consumir, con el fin de disuadir de su consumo cuando tiene muchas, parece una estrategia muy fácil y muy lógica. Pero no funciona, por lo tanto, más que sencilla es simplona.
Contando calorías since 1890
Lo explicamos con todo lujo de detalles en esta entrada: lo de contar calorías ya sea en tu casa, en el súper, en el restaurante o en el gimnasio, es tan absurdo como anticuado. A fin de cuentas, el paradigma calórico se remonta a finales del S. XIX y así estamos, bien entrado el XXI, con unos importantes y crecientes problemas relacionados con la obesidad, pero contando calorías como si no hubiera un mañana. Más de 120 años creyendo que tenemos la solución y, al mismo tiempo, haciendo algo que no sirve para nada. Lo mismo que frotarse las orejas con vino, que diría mi abuela.
Pero las autoridades sanitarias y también cierta industria alimentaria siguen empecinados en ello, y cada vez más. Así, a la realidad de las calorías presentes de forma obligatoria desde hace cerca de 20 años en el envase de los alimentos, la actualidad nos ofrece cada vez más ejemplos de nuestra fiebre etiquetadora. Ya sabemos cómo acaba aquel sabio aforismo que reza “cuando las barbas de tu vecino veas cortar...” y es que, en España, ya se empiezan a oír campanas al respecto de este tipo de regulaciones en el marco de la Estrategia en Salud Cardiovascular (ESCAV), que tanto revuelo ha generado con lo de no promocionar el vino dentro de los menús de los restaurantes (recordemos que “no promocionar” no es lo mismo que “prohibir”). Sea como fuere, el caso es que esto de obligar a plasmar el valor energético de los platos de un restaurante tampoco es novedoso, precisamente.
Sucedió en 2008. La ciudad de Nueva York fue la primera que, al menos con suficiente visibilidad, obligó a que todos aquellos restaurantes o puestos de alimentos con al menos 15 puntos de venta en la ciudad ofrecieran, en la carta, el valor calórico de cada plato junto a su precio. A la iniciativa de la ciudad de Nueva York se le sumó, en 2013, todo el país en la reformulación de su Patient Protection and Affordable Care Act (algo así como “ley de protección al paciente y cuidados asequibles de la salud”). Desde su entrada en vigor, se obliga a que todos los restaurantes y empresas de máquinas de vending con 20 o más establecimientos en el país, incluyan las calorías de sus productos, platos o recetas.
Entusiasmo versus realidad
Es frecuente que las administraciones y algunas entidades científicas o sanitarias muestren su entusiasmo ante la perspectiva de implantación de unas medidas que refuerzan lo que ellas mismas vienen creyendo desde tiempos ancestrales (o lo que les interesa que creamos). Así, en un editorial publicado en la muy respetable British Medical Journal se aplaude abiertamente la medida recientemente aprobada en el Reino Unido. En el texto se pueden leer algunas expresiones que no dejan demasiado espacio para la duda: “la regulación del etiquetado de calorías debe ser aplaudida”; “un pequeño paso en la dirección correcta”, etcétera.
En un ejercicio poco comprensible, el mismo editorial usa algunas cifras publicadas en otros estudios en las que se pone de relieve la escasa eficacia de estas medidas; la distinta validez de las mismas cuando se observan en colectivos socioeconómicos diferentes y, lo que es más peligroso, las dudas que existen al respecto de los riesgos que se pueden generar en personas con trastornos de la conducta alimentaria: hemos de ser conscientes, muchas personas viven enfermizamente obsesionadas por el conteo de calorías.
Más allá del editorial mencionado -que no acabo de entender ya que parece estar escrito por alguien con doble personalidad-, no tenemos datos convincentes que apoyen la medida de que colocar las calorías en los platos de los restaurantes sea una medida eficaz para prevenir o ayudar a tratar la obesidad. Y que al mismo tiempo el balance riesgo-beneficio sea aceptable.
Son varios estudios los que han examinado la iniciativa de la ciudad de Nueva York : el primero de ellos llegó a la conclusión de que indicar las calorías junto a los platos no tuvo impacto en el comportamiento de los consumidores. Solo uno de cada siete indicó que hizo uso de la información y, en general, no hubo un cambio significativo en las calorías que adquirían. Estudios posteriores obtuvieron resultados similares ya que solo una pequeña parte de los consumidores tenía en cuenta la información de las calorías y, entre ellos, la reducción de calorías consumida se cuantificó en un 11% menos.
La escasa exactitud de los datos
Espero que no te dé un parraque cuando interiorices esto que te voy a decir, pero has de saber que las tablas de composición de alimentos fallan más que una escopeta de feria. Sí, las tablas de composición de alimentos son esas herramientas que nos informan de las calorías y el valor nutricional de los alimentos, y ofrecen una importante variabilidad entre ellas. Por tanto, también variarán bastante los resultados nutricionales de las recetas que se calculen con estas. Tranquilidad, no hiperventiles, pero has de saber que si consultas las calorías en dos de estas tablas de, por ejemplo, “berenjena”, de “yogur”, de “bacalao” -o de lo que a uno le dé la gana- los datos no van a coincidir. En ocasiones será por un escaso margen, pero en otros, esas diferencias serán significativas.
A esta falta de seguridad en el valor de las calorías, le has de sumar la picaresca: según algunos estudios, el valor energético de la oferta con menos calorías de un restaurante se suele desinflar -en realidad y de media suelen indicar 100 kcal menos que las reales- y los platos con más calorías se suelen inflar. Que sí, que puede considerarse una estrategia para facilitar aún más la elección de opciones menos calóricas, pero no deja de ser una estrategia engañosa y antieducadora.
Para terminar este apartado, ¿alguien se ha preguntado qué tipo de profesionales serán los indicados para obtener las calorías de las recetas y qué herramientas emplearán? Lo digo porque, por ejemplo, los resultados de las calorías serán muy diferentes si se recurre a pruebas de laboratorio a partir de analíticas de calorimetría -algo francamente improbable-, a si se utiliza la información facilitada por cada uno de los ingredientes de la receta, o si se calcula ex novo a partir de una tabla (¿y qué tabla?) de composición de alimentos.
Menos calorías no es más sano
En mundo ideal, incluso utópico, la idoneidad de un alimento vendría medida por un número. A más bajo, mejor alimento y cuanto más alto, peor alimento. ¿Ridículo, verdad? Pues esto mismo es lo que se pretende atribuir a las calorías de los alimentos. Más calorías, peor elección; menos calorías mejor elección. El reduccionismo galopante de las calorías puede hacernos caer en importantes errores.
Un plato de legumbre puede tener igual o más calorías que una hamburguesa o una pizza de cualquier franquicia que nos imaginemos ¿qué hacemos, elegimos pizza ultraprocesada porque tiene menos calorías? Y así con muchos otros ejemplos: un vaso de agua puede tener las mismas calorías (cero) que las de un refresco con edulcorantes acalóricos; una barrita ultraprocesada a base de chocolate puede tener menos calorías que una pieza de fruta; un puñado de frutos secos naturales más que un polo industrial; etcétera. Medir la idoneidad de una elección en base, solo, a sus calorías podría ser un error que, lejos de suponer una solución, haría más hondo el problema de la obesidad. Este dato es uno de los principales puntos flacos del infausto Nutri-Score: que algo tenga muchas calorías es per se y por derecho propio una cualidad negativa. En fin.
¿Más riesgos que beneficios?
La evidencia disponible sugiere informar de las calorías de un menú no altera significativamente las elecciones de alimentos de las personas. Bien, pues recordemos ahora que tras el escándalo que supuso la película Super size me (2004) la multinacional McDonalds se obligó -por iniciativa propia- a colocar el valor calórico (y nutricional) de toda su oferta en los mantelitos individuales, estrategia que luego ha sido replicada por cadenas similares de fastfood. Por tanto, centrar el mensaje en el contenido calórico puede ser una estrategia que además de ineficaz resulte perjudicial para lograr un cambio en la epidemia de obesidad. ¿Te has parado a pensar en cuántos consumidores pueden verse inclinados a visitar este tipo de establecimientos sabiendo que en ellos -o en los de su categoría- va a encontrar la información para ayudarle a hacer “buenas” elecciones?
También tenemos un problema con la mal entendida compensación. Supongamos que podemos demostrar que un cierto número de personas presta atención a la información de las calorías y actúa en consecuencia en el momento de realizar la elección en el restaurante, ¿se puede demostrar que no compensarán o consumirán otros alimentos o bebidas con más calorías justificándose en que “se han portado bien”? Y suponiendo que todo esto de las calorías funcionara según lo previsto ¿cómo podríamos demostrar que la reducción de calorías en un restaurante conduce a la pérdida de peso y que la reducción se mantiene en el tiempo?
Por último, y quizá más importante. Más allá de la cuestionable utilidad de la iniciativa, es una evidente falta de consideración respecto a las implicaciones negativas que puede tener en los trastornos de la conducta alimentaria (TCA). Tanto entre la población general, a quienes les puede inducir un TCA incipiente, como a aquellas personas que intentan recuperarse. La obsesión calórica no les ayudará en absoluto. Por lo tanto, tal y como sugiere esta publicación tras la implantación de esta medida en Ontario en 2017 el resultado de este tipo de medidas puede ser contrario a lo que en principio nos indique la intuición. A la luz de la evidencia de un beneficio que varía entre ser mínimo y nulo, y a la del daño potencial que se asume, el etiquetado nutricional en los menús a base de indicar las calorías en los mismos puede ser una iniciativa de salud pública más dañina que beneficiosa.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?
On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.
Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.
De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart
Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.
Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?
Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »
Woke contre anti-woke
D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».
« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?
France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
France24 - Monde
L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe
Publié le : 31/05/2022 - 00:01Modifié le : 31/05/2022 - 07:18
FRANCE 24
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Pierre BENAZET
Les chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne se sont mis d'accord, lundi soir, pour interdire immédiatement plus des deux tiers des importations de pétrole russe et mettre fin à 90 % de ces dernières d'ici à la fin de l'année. Cette mesure vise à assécher les sources de financement de la "machine de guerre" de Moscou.
Un accord a finalement été trouvé à Bruxelles, lundi 30 mai. Les dirigeants des 27 pays membres de l'UE ont approuvé dans la soirée un embargo sur le pétrole russe qui supprimera quelque 90 % de leurs importations depuis ce pays d'ici à la fin de l'année, en exemptant la Hongrie.
Les chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet à Bruxelles se sont mis d'accord sur un embargo progressif concernant le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens de pétrole russe. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par oléoduc, afin de lever le veto de Budapest.
"Cela va couper une énorme source de financement de la machine de guerre de la Russie", a tweeté le président du Conseil européen, Charles Michel.
#Unity Agreement to ban export of Russian oil to the EU. This immediately covers more than 2/3 of oil imports from Russia, cutting a huge source of financing for its war machine. Maximum pressure on Russia to end the war. #EUCO
May 30, 2022Berlin et Varsovie s'étant engagés à arrêter leurs importations par l'oléoduc Droujba, c'est au total 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE qui seront arrêtées d'ici à la fin de l'année, affirment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron. L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc sera ensuite discutée "dès que possible".
"La Russie fait le choix de poursuivre sa guerre en Ukraine. En Européens, unis et solidaires du peuple ukrainien, nous prenons ce (lundi) soir de nouvelles sanctions", a tweeté Emmanuel Macron, dont le pays exerce la présidence du Conseil de l'UE.
La Hongrie obtient des garanties
Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait appelé par visioconférence les dirigeants de l'UE à "cesser leurs querelles" pour adopter rapidement le sixième paquet de sanctions contre Moscou, dont l'embargo pétrolier était le point le plus sensible.
Budapest avait conditionné son feu vert à des garanties sur son approvisionnement. En arrivant au sommet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait réclamé des assurances en cas de coupure de l'oléoduc Droujba qui approvisionne son pays en passant par l'Ukraine.
La Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, dépend pour 65 % de sa consommation du pétrole acheminé par Droujba. Elle s'était opposée à la proposition initiale d'un embargo, à moins de bénéficier d'un délai d'au moins quatre ans et d'environ 800 millions d'euros de financements européens pour adapter ses raffineries. Elle a aussi réclamé de pouvoir être approvisionnée en pétrole russe par voie maritime si l'arrivée par oléoduc venait à être arrêtée.
L'unanimité est requise pour l'adoption des sanctions. Le feu vert politique des dirigeants doit encore donner lieu à un accord entériné au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept pour en régler les détails avant que les mesures n'entrent en vigueur.
Des négociations auront lieu ensuite pour cesser aussi les importations via Droujba (un tiers des approvisionnements européens), dont la branche nord dessert l'Allemagne, l'Autriche et la Pologne, et la branche sud la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Pour Moscou, il est toutefois plus facile de trouver d'autres acheteurs pour ses exportations par tankers que par oléoduc.
Des États membres redoutent, cependant, que l'exemption de l'approvisionnement par oléoduc ne fausse les conditions de concurrence pour les achats de pétrole.
Aide de 9 milliards d'euros
En négociation depuis un mois, le nouveau paquet de sanctions prévoit aussi un élargissement de la liste noire de l'UE à une soixantaine de personnalités, dont le chef de l'église orthodoxe russe, le patriarche Kirill.
Il comprend l'exclusion de trois banques russes du système financier international Swift, dont Sberbank, principal établissement du pays.
Les dirigeants ont aussi approuvé l'octroi de 9 milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie. Kiev a chiffré ses besoins à 5 milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêts bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.
Le sommet de deux jours doit aussi aborder mardi les conséquences de la crise alimentaire liée à la guerre et la transformation énergétique du continent pour se passer du gaz russe.
Avec AFP
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exportations d'hydrocarbures
Gaz et pétrole : en pleine guerre en Ukraine, Moscou empoche le jackpot
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Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
L'Humanité
Boson W, matière noire : les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde
ActuAprès trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.
Anna MussoEnfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.
Le 22 avril, le LHC a repris progressivement son activité
Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.
Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.
12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC
« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors « étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».
L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno
Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?
D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.
Revoir la théorie d’Einstein
Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».
Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.
Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.
cernboson de higgssciences L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis France24 - Monde
Roland-Garros : Nadal-Djokovic, une nouvelle manche dans la rivalité la plus prolifique du tennis
Publié le : 31/05/2022 - 07:01
Romain HOUEIX
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Le duel attendu entre Novak Djokovic et Rafael Nadal aura bien lieu. Les deux légendes vivantes du tennis se retrouvent mardi soir en quarts de finale de Roland-Garros, pour le 59e duel d'une rivalité qui dure depuis 2006.
À chaque tournoi du Grand Chelem, c'est le même rituel. Le tirage au sort est guetté fébrilement pour savoir quand se rencontreront les deux géants du tennis, Novak Djokovic et Rafael Nadal. Celui de l'édition 2022 avait programmé une éventuelle rencontre pour les quarts de finale. Quatre tours plus tard, les deux légendes sont bien au rendez-vous pour leur 59e rencontre, qui doit se dérouler lors d'une session nocturne.
"Bien sûr, c'est le match que beaucoup de monde attendait depuis le tirage au sort", a reconnu Novak Djokovic en conférence de presse.
Cinquante-huit affrontements, avantage Djokovic
C'est tout simplement la rivalité la plus prolifique du tennis masculin. Sur leurs 58 affrontements à ce jour, le numéro 1 mondial est devant (30-28). Sur les surfaces rapides, l'avantage du Serbe est écrasant (20-7) mais sur la terre battue – sa surface fétiche – Rafael Nadal mène 19 à 8. En Grand Chelem, avantage statistique au Majorquin (10-7).
🇪🇸 Rafa a rendez-vous avec Djokovic en 1/4#RolandGarros | @RafaelNadal pic.twitter.com/CoBvlzRnFM
May 29, 2022L'Espagnol est également le détenteur d'un record que Novak Djokovic chasse depuis longtemps : le nombre de victoires finales en Grand Chelem. En janvier dernier, Rafael Nadal s'est adjugé l'Open d'Australie et donc le 21e trophée majeur de sa carrière, dépassant les deux autres membres du "Big Three", Novak Djokovic et Roger Federer, bloqués à 20. Treize fois lauréat de la Coupe des Mousquetaires, il est tout simplement le roi de Roland-Garros. Il a même déjà sa statue à l'entrée et les organisateurs ont prévu l'espace nécessaire pour pouvoir ajouter d'éventuels titres supplémentaires…
Entre "Rafa" et "Nole", le dernier duel en date sur les courts remonte à un an, déjà sur la terre battue parisienne, mais une marche plus haut : Djokovic y avait renversé Nadal, le treize fois maître des lieux, au bout d'un combat homérique de plus de quatre heures (3-6, 6-3, 7-6 (7/4), 6-2), avant de s'offrir le trophée face à Stefanos Tsitsipas.
🇪🇦 Nadal vs. Djokovic 🇷🇸📂 Partie 59 📍 10e à #RolandGarros 🗓 Mardi 31 mai🏆 41 trophées en Grand ChelemLa plus grande rivalité de l'histoire du tennis. Le plus grand 1/4 de finale de tous les temps. VOUS ÊTES PRÊTS ? 🔥🔥 pic.twitter.com/ZGSGPa5qMP
May 29, 2022Djokovic de nouveau dans le droit chemin
En effet, les blessures et les circonstances ont privé les fans de tennis d'une nouvelle confrontation. Rafael Nadal a dû déclarer forfait pour les JO et les deux Grand Chelem restants en 2021 (Wimbledon et US Open). Dans le même temps, Novak Djokovic a connu une année compliquée, une fois passé son sacre sur gazon.
Un trou d'air lors des Jeux olympiques l'a privé à la fois d'un sacre en individuel et en double. Puis, à l'US Open, c'est l'exploit d'un Grand Chelem calendaire inédit dans l'ère Open qui lui a glissé entre les mains en finale contre Daniil Medvedev. Ensuite, il y a eu la rocambolesque saga australienne : faute de vaccination, Novak Djokovic a été expulsé du pays et n'a pas pu commencer l'Open local. Son premier trimestre s'est résumé à trois petits matches. Bourreau de travail aussi bien physique que psychologique, le "Djoker" s'est remis dans le droit chemin.
Un chemin en forme de courbe ascendante qui l'a conduit d'une défaite d'entrée à Monte-Carlo mi-avril au titre à Rome le 15 mai. Il n'a fallu qu'un mois au Serbe pour redevenir lui-même après son premier trimestre presque blanc.
"J'ai le sentiment que c'est derrière moi. Je me sens très bien sur le court. Mentalement également. Je suis frais. Je suis affûté", avait-il déclaré en conférence de presse après son sacre romain.
Nadal sans certitudes
Tout le contraire de Nadal. Malgré son sacre à l'Open d'Australie, jamais l'Espagnol n'aura débarqué Porte d'Auteuil avec aussi peu de certitudes. Le Majorquin est arrivé à Paris sur la dynamique la plus précaire de sa carrière : seulement cinq matches joués sur terre battue, aucune finale, la faute à une fracture de fatigue aux côtes à deux mois de Roland-Garros, et un pied gauche en capilotade dix jours avant. Cette blessure avait même jeté le doute sur sa participation au rendez-vous parisien.
Dans le tournoi aussi, Nadal souffre de manière inhabituelle. Comme lors de son huitième de finale face à Félix Auger-Aliassime. Il a dû batailler pendant 4 h 21 min pour se sortir de ce guêpier face au neuvième mondial. Il a même été poussé dans un cinquième set, seulement son troisième match de la sorte à Roland-Garros et le premier depuis 2013.
Un ÉNORME respect à Félix Auger-Aliassime 🇨🇦 qui a passé un cap cette année à 21 ans. Premier titre, des matchs incroyables face aux meilleurs joueurs du monde avec qui il fait maintenant jeu égal (Medvedev, Zverev, Tsitsipas, Djokovic, Nadal etc.)Il en gagnera à l'avenir 👏 pic.twitter.com/HVXvHMhg5Z
May 29, 2022Après n'avoir été que l'ombre de lui-même en début de match, Nadal a su, progressivement, reprendre la main sur la partie, jusqu'à mener deux manches à une. Mais quand on pensait l'issue entendue, Auger-Aliassime, porté par son service, a obligé le champion espagnol à jouer un cinquième set. Un long effort que Nadal risque de payer.
"J'ai encore traversé une période difficile avec mon pied, donc je ne sais pas ce qui peut se passer dans un avenir proche avec ma carrière", philosophait Nadal après son huitième de finale. "C'est pourquoi j'essaie juste de profiter autant que possible et de me battre autant que je peux pour continuer à vivre le rêve qui est de continuer à jouer au tennis et d'être de retour dans un tour très avancé de Roland-Garros, en jouant contre le numéro 1 mondial. On verra bien."
Djokovic en promenade
En face, Novak Djokovic est pour le moment en promenade de santé. En huitième de finale, l'Argentin Diego Schwartzman, 16e mondial et spécialiste de la terre battue, en a fait les frais. Il a été éjecté 6-1, 6-3, 6-3, en à peine plus de deux heures.
Le Serbe de 35 ans est en quarts de finale pour la treizième année consécutive à Roland-Garros. Et en vitesse : sans perdre le moindre set, en ne laissant échapper que trente jeux en quatre matches et en ayant passé à peine plus de huit heures sur les courts de la Porte d'Auteuil.
"Je suis content de ne pas avoir passé trop de temps sur le court moi-même jusqu'en quarts de finale, sachant que jouer (Rafael Nadal) à Roland-Garros est toujours une bataille physique, sans compter le reste", a déclaré Novak Djokovic avant la confrontation. "C'est un énorme défi et probablement le plus grand que l'on puisse avoir ici à Roland-Garros. J'aime mes sensations et la façon dont j'ai frappé la balle. Je vais me concentrer sur ce que je dois faire et je crois en mes chances."
"Nole" peut y croire. Il est le seul homme à avoir battu à deux reprises Nadal Porte d'Auteuil. Jamais deux sans trois ?
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Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet New York Times - World
Colombia’s Presidential Election
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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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France24 - Monde
Israël signe un premier accord de libre échange avec un pays arabe
Publié le : 31/05/2022 - 11:30
Christophe DANSETTE
La ministre de l'Économie et de l'Industrie israélienne, Orna Barbivai, a signé à Dubaï, mardi 31mai, un accord de libre échange avec son homologue des Émirats arabes unis. Il s'agit du dix-neuvième accord de libre-échange pour Israël, le premier du genre avec un pays arabe. Les responsables politiques israéliens espèrent que cette signature sera une impulsion pour renforcer les liens économiques avec d'autres pays, en particulier, l'Égypte, le Maroc et, pourquoi pas, l'Arabie saoudite.
Les Émirats arabes unis inaugurent leur première ambassade en Israël
Israël : Yaïr Lapid annonce une visite officielle inédite aux Émirats arabes unis
Visite historique d'une délégation émiratie en Israël, accord sur une exemption de visas
France24 - World
Spain's 'mega farms': Model of intensive farming comes under scrutiny
Issued on: 30/05/2022 - 16:07Modified: 30/05/2022 - 16:14
Sarah MORRIS
Céline SCHMITT
Spain is the largest producer of pork in Europe. But its methods of intensive farming on what are dubbed "mega farms" are now the subject of debate after the country's own consumer minister criticised them, saying Spaniards needed to eat less meat. The environmental impact of "mega farms" is also coming under scrutiny. Our correspondents report.
L'Humanité
Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !
ActuZoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !
Anna Musso« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.
Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.
scorpions Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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France24 - Monde
L'industrie du tabac est "un des plus grands pollueurs", alerte l'OMS
Publié le : 31/05/2022 - 08:05
FRANCE 24
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L'industrie du tabac a un "impact désastreux sur l'environnement", a prévenu mardi le directeur de l'OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech.
Le tabac n’est pas seulement nocif pour la santé, il l’est aussi pour la planète. L'industrie du tabac est en effet la cause de dégâts environnementaux considérables, entre montagnes de pollution et émissions contribuant au changement climatique, a averti mardi 31 mai l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'industrie du tabac est "l'un des plus grands pollueurs que nous connaissons", a expliqué à l'AFP le directeur de l'OMS pour la promotion de la santé, Rüdiger Krech, présentant un rapport aux conclusions "assez désastreuses".
Ce 31 mai , nous célébrons la Journée mondiale #sanstabac.Chaque cigarette ou produit du tabac consommé a nécessité l’utilisation de ressources précieuses dont notre existence dépend. Arrêtez le tabac pour votre santé et pour la santé de notre planète.https://t.co/6tRXE6UnU4 pic.twitter.com/VHaBJN3AF0
May 31, 2022Quelque 4 500 milliards de mégots chaque année
Le document, intitulé "Le tabac, poison pour notre planète", se penche sur l'empreinte environnementale du secteur dans son ensemble, de la culture des plants à la fabrication des produits du tabac, en passant par la consommation et les déchets.
Alors que l'industrie est responsable de la perte de 600 millions d'arbres, la culture du tabac utilise chaque année 200 000 hectares de terres et 22 milliards de tonnes d'eau, et émet environ 84 millions de tonnes de CO2, selon le rapport.
"Les produits du tabac, qui sont les détritus les plus souvent jetés de la planète, contiennent plus de 7 000 composés chimiques qui, une fois jetés, se répandent dans l'environnement", poursuit Rüdiger Krech.
Chacun des 4 500 milliards de mégots de cigarettes qui finissent chaque année dans la nature peut polluer jusqu'à 100 litres d'eau, souligne-t-il.
Travail d’enfant
Les dangers du tabac pour la santé ne se limitent pas à la consommation et aux déchets : près d'un quart des cultivateurs de tabac souffrent de la maladie du tabac vert, une forme d'empoisonnement à la nicotine par la peau.
En contact constant avec des feuilles de tabac, ces cultivateurs consomment l'équivalent de la nicotine contenue dans 50 cigarettes par jour, explique Rüdiger Krech, qui souligne que le secteur emploie un grand nombre d'enfants. "Imaginez seulement : un enfant de 12 ans exposé à 50 cigarettes par jour", conclut-il.
D'après le rapport, le tabac est souvent cultivé dans les pays plutôt pauvres, où l'eau et les terres cultivées sont souvent rares, et où ces cultures prennent la place d'une production alimentaire cruciale.
La culture du tabac est aussi responsable pour environ 5 % de la déforestation dans le monde, et contribue à l'épuisement de précieuses réserves d'eau.
Une part importante des émissions globales de gaz à effet de serre provient en outre de la transformation et du transport du tabac – l'équivalent d'un cinquième de l'empreinte carbone du transport aérien.
L'OMS alerte également sur les produits dérivés du tabac – cigarettes, tabac sans fumée et e-cigarettes – qui contribuent de manière significative à l'accumulation de la pollution plastique dans le monde.
Les filtres de cigarettes contiennent des traces des micro-plastiques, ces petits fragments retrouvés dans les océans du monde entier, y compris au fond de la fosse des Mariannes, la plus profonde du monde – ce qui en fait la deuxième plus importante source de pollution plastique au monde.
Pollueur-payeur
Contrairement à ce que prétend l'industrie du tabac, il n'y a pourtant pas de preuves que ces filtres ont un effet bénéfique sur la santé, souligne l'OMS.
L'agence onusienne exhorte donc les responsables politiques du monde entier à traiter ces filtres comme des plastiques à usage unique, et à envisager leur interdiction.
Elle déplore également que les coûts gigantesques du nettoyage des déchets de l'industrie du tabac soient supportés par les contribuables du monde entier.
D'après le rapport, la Chine dépense chaque année environ 2,6 milliards de dollars pour traiter les déchets issus des produits du tabac. Pour l'Inde, la facture s'élève à 766 millions de dollars, alors que le Brésil et l'Allemagne doivent s'acquitter de 200 millions de dollars chacun.
L'OMS insiste donc pour que d'avantage de pays suivent l'exemple de la France et de l'Espagne en adoptant le principe du pollueur-payeur. Pour Rüdiger Krech, il est important que "l'industrie paie vraiment pour les dégâts qu'elle est en train de créer."
Avec AFP
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La Nouvelle-Zélande prévoit d'interdire le tabac chez les jeunes
Emmanuel Macron annonce 1,7 milliard pour lutter contre le cancer
Le Débat de France 24
Le cancer, l'autre victime du coronavirus
Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
L'Humanité
« Je lisais pour fuir la scolarité »
EntretienTélévision L’écrivain Daniel Pennac est membre du jury de Si on lisait à voix haute, émission présentée par François Busnel sur France 5 en partenariat avec l’éducation nationale.
Gérald RossiCent cinquante mille collégiens et lycéens ont participé cette année avec leurs professeurs et le soutien de plusieurs auteurs et comédiens (notamment Guillaume de Tonquédec, Anne Loiret, Françoise Gillard et Nicolas Briançon) à la troisième édition de Si on lisait à voix haute. Initié par François Busnel et son émission la Grande Librairie, ce concours labellisé par l’éducation nationale arrive à son terme avec deux soirées spéciales sur France Télévisions. Plusieurs écrivains composent cette année les deux jurys des finales : Rachida Brakni, François Berléand, Isabelle Carré, Clara Dupont-Monod, Cécile Coulon, Éric-Emmanuel Schmitt, Annick Cojean et Daniel Pennac. Ce dernier explique les raisons de sa participation.
Vous avez accepté de figurer parmi les jurés de l’émission Si on lisait à voix haute, alors que l’on vous voit peu dans les jurys littéraires…
En fait, c’est très simple : je ne suis membre d’aucun jury, notamment de prix littéraires, car je n’imagine pas de me retrouver dans la situation d’être juge et partie. Mais là, j’y suis allé car il s’agit de lire. Au début de ma carrière d’enseignant, en 1969, alors que la lecture à voix haute était officiellement proscrite, je me suis vite rendu compte que le seul moyen pour réconcilier les gosses avec l’écrit était justement une lecture attirante, réalisée à voix haute.
Quel est l’intérêt de lire à haute voix ?
Ce qu’il y a de délicieux dans cet exercice, c’est le moment où les jeunes deviennent lecteurs, quand ils acceptent et retrouvent cette pratique. Mais, attention, on peut aussi, adulte, être lecteur à voix haute, seul dans son salon. Enfant, on peut réclamer une lecture à ses parents, encore que cela se passe dans les familles où cette pratique existe. Mais, plus tard, entendre une bonne lecture devient un moment exceptionnel. Je pense, par exemple, à Denis Podalydès disant le Voyage au bout de la nuit, de Céline, dans une série d’enregistrements. Le résultat était formidable. Ce qui fonctionne, c’est la réunion de plusieurs intelligences en mouvement, celle du texte, c’est-à-dire de l’auteur, celle du lecteur et celle de celui qui écoute. Mais cela nécessite aussi que le lecteur ne se mette ni à la place de l’auteur ni trop derrière. Je me souviens par exemple d’une lecture de Michel Simon de passages de Mort à crédit, du même Céline, c’était formidable, mais en même temps pénible à la longue, car le comédien se pavanait devant le texte, lequel en souffrait. On pourrait aussi citer la formidable lecture de À la recherche du temps perdu, de Proust, par André Dussollier…
On entend parfois que la lecture est en perte de vitesse, que les nouveaux outils technologiques prennent le pas sur elle…
Quand j’ai pris ma première classe, c’était donc en 1969, la première chose que l’on m’ait dite, c’est : ils ne lisent plus. Donc, d’une certaine façon, cette question date de la nuit des temps pédagogiques. Je répondais alors à mes collègues : est-ce qu’ils ne lisent plus par rapport aux enfants de 1859 ou de 1920 ? Évidemment, la réponse est plus nuancée, car l’école a fait son boulot depuis, et les hussards de la République se sont attachés à apprendre à lire à tous. Donc, forcément, on lit davantage. Dans le fond de ce questionnement, n’y a-t-il pas une espèce de jugement qualitatif qui voudrait établir une comparaison par rapport à celui qui parle ? Très souvent, quand un parent me dit : « Mon fils ne lit pas », je réponds gentiment : « Et vous, est-ce que vous lisez ? »
Et vous, enfant, étiez-vous un bon lecteur ?
Je m’en souviens très bien, je lisais pour fuir la scolarité, les maths, etc. On lit beaucoup plus contre que pour, on lit contre la solitude, contre la pluie, contre les obligations… peut être qu’aujourd’hui, cette lecture refuge est remplacée par les écrans, c’est à prendre en compte. Mais, en même temps, on a la chance, au moins à Paris, de croiser sur notre chemin de nombreuses librairies. C’est unique au monde. Quand nous avions 6 ou 7 ans, il s’est passé quelque chose dont nous ne nous sommes jamais remis, nous avons découvert que nous savions lire, ce qui fait de nous des lecteurs à vie. Qui ne lisent pas tous des livres, c’est vrai. Mais j’ai la conviction profonde que la lecture à voix haute peut à tout âge réconcilier avec la lecture. Et c’est déjà vrai pour les jeunes de ce concours. Ils se rendent compte qu’il y a un continent gigantesque de textes écrits depuis la nuit des temps et qu’ils peuvent librement l’explorer. La lecture, c’est découvrir que quelqu’un vous dit quelque chose. On est alors accroché par le propos, par cette force qui s’impose malgré soi.
Télévisiondaniel pennacfrance 5lecture France24 - Monde
Au Canada, Justin Trudeau veut faire interdire la possession d'armes de poing
Publié le : 31/05/2022 - 08:26Modifié le : 31/05/2022 - 09:46
FRANCE 24
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Après la tuerie d'Uvalde aux États-Unis voisins, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé lundi un projet visant à geler la possession d'armes de poing. Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d'armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l'histoire du pays qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé, lundi 30 mai, un projet de "gel national de la possession d'armes de poing", après les récentes tueries aux États-Unis voisins. Ce projet doit être soumis au Parlement, où le Parti libéral de Justin Trudeau est minoritaire.
"Nous introduisons une législation pour appliquer un gel national sur la possession d'armes de poing", a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse, qu'il a donnée en compagnie de plusieurs dizaines de proches de victimes de violences armées. "Cela signifie qu'il ne sera plus possible d'acheter, vendre, transférer ou importer des armes de poing où que ce soit au Canada", a-t-il ajouté.
Le Canada avait déjà interdit 1 500 modèles d'armes à feu de type militaire après une tuerie en avril 2020, la pire de l'histoire du pays, qui avait fait 23 morts en Nouvelle-Écosse.
Rappel : plus tôt aujourd’hui, on a déposé un projet de loi qui, une fois adopté par le Parlement, permettra de renforcer davantage les lois canadiennes sur le contrôle des armes à feu. Pour en savoir plus, regardez cette vidéo et cliquez sur ce lien : https://t.co/39eBGsBYeh pic.twitter.com/MzZ2SVFKVc
May 31, 2022Armes importées illégalement des États-Unis
Selon des statistiques officielles, les armes à feu ne sont impliquées que dans 3 % des crimes violents au Canada. Mais le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino estime qu'environ un million d'armes de poing circulent dans le pays, dont beaucoup sont importées illégalement des États-Unis.
"La violence armée est un problème complexe", a déclaré Justin Trudeau. "Mais au bout du compte, le calcul est en réalité fort simple : moins il y aura d'armes à feu dans nos communautés, et plus chacun sera en sécurité", a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient après le massacre de l'école d'Uvalde, au Texas, dans lequel ont péri 19 enfants âgés de 9 à 11 ans ainsi que deux enseignantes sous les balles d'un adolescent ayant légalement acheté un fusil d'assaut.
La proposition de Justin Trudeau a été critiquée par l'opposition conservatrice.
"Le vrai problème dans ce pays, ce ne sont pas les propriétaires d'armes à feu respectueux de la loi, qui sont strictement encadrés et strictement contrôlés", a déclaré John Brassard, leader de l'opposition à la Chambre des communes, à Radio-Canada. "Le vrai problème dans ce pays, ce sont les gangs et les criminels qui importent des armes à feu, principalement des États-Unis, et qui utilisent des armes illégales dans nos rues".
"L'annonce d'aujourd'hui ne se concentre pas sur la cause fondamentale de la violence armée dans nos villes : les armes à feu illégales introduites clandestinement au Canada par des gangs criminels", a tweeté pour sa part la députée conservatrice Raquel Dancho.
Today’s announcement fails to focus on the root cause of gun violence in our cities: illegal guns smuggled into Canada by criminal gangs. The PM has had 7 years to fix this serious issue yet he continues to chase headlines and bury his head in the sand. #cdnpoli https://t.co/DzHDzKYYIt
May 30, 2022Le projet de loi canadien prévoit aussi d'empêcher quiconque est impliqué dans des violences domestiques d'obtenir un permis de port d'arme, et de durcir les peines pour le trafic d'armes. Les chargeurs de fusils pouvant contenir plus de cinq balles seront également interdits.
La Coalition pour le contrôles des armes, fondée après le meurtre de 14 femmes dans une université de Montréal en 1989, a applaudi le projet. "La proposition de suppression progressive de possession privée d'armes de poing est une avancée majeure, et montre que le gouvernement a écouté la voix des victimes", a déclaré la présidente de l'organisation, Wendy Cukier, dans un communiqué.
Avec AFP
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Après la tuerie au Texas, Trump appelle à "armer les citoyens" pour combattre le "mal"
MARKETING AGRESSIF
Tuerie d’Uvalde : Daniel Defense, le fabricant prêt à tout pour vendre ses fusils d'assaut
Tuerie au Texas : Joe Biden à Uvalde à la rencontre des familles des victimes
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“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
France24 - Monde
Ukraine : un journaliste français tué lors d'un reportage sur un convoi humanitaire
Publié le : 30/05/2022 - 18:52
FRANCE 24
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Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour la chaîne BFMTV, a été tué lundi en Ukraine alors qu'il effectuait un reportage dans la région de Louhansk, dans l'est du pays. Son collègue a été légèrement blessé. Paris a immédiatement réclamé "une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
Il est le huitième journaliste à avoir perdu la vie en Ukraine depuis le début du conflit. Un journaliste français, travaillant pour la chaîne BFMTV, a été tué lundi 30 mai, et son collègue blessé, alors qu'ils accompagnaient des civils à bord d'un car humanitaire.
"Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché", a écrit le président français Emmanuel Macron sur Twitter. "À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France", a-t-il ajouté.
Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d’un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché.
May 30, 2022Paris demande une "enquête transparente"
En visite en Ukraine, la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé dans un tweet que le reporter avait été "tué par un bombardement russe sur une opération humanitaire alors qu'il exerçait son devoir d'informer", condamnant un "double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste".
La ministre a "exigé (...) une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame".
"Informer ne devrait coûter aucune vie", a pour sa part twitté la Première ministre, Élisabeth Borne.
BFMTV a confirmé le décès de son journaliste reporter d'images (JRI), âgé de 32 ans, sur son antenne. Il a été touché par un "éclat d'obus alors qu'il suivait une opération humanitaire", a précisé la chaîne. Il s'agissait de la deuxième mission en Ukraine du reporter, qui travaillait depuis six ans pour BFMTV.
Le journaliste Maxime Brandstaetter, qui accompagnait le JRI sur ce reportage, a été "légèrement blessé", a précisé la chaîne.
BFMTV a l’immense douleur d’annoncer la disparition de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d’images, en Ukraine pic.twitter.com/lnz23rAkUH
May 30, 2022Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l'exercice de leur profession, selon un décompte de Reporters sans frontières (RSF).
"Frédéric n'était pas une tête brûlée"
"Nous condamnons fermement cet assassinat. La liste des crimes russes contre les professionnels des médias en Ukraine ne cesse de s'allonger", a déploré sur Twitter Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères. Selon ce responsable, "l'armée russe a bombardé un véhicule qui devait évacuer des civils de la zone de guerre, près de Severodonetsk".
Le gouverneur de la région de Louhansk avait prévenu dans l'après-midi sur le réseau Telegram que l'opération, qui visait l'évacuation de dix personnes, avait été annulée en conséquence.
"Le camion blindé n'a pas été touché directement mais des éclats ont traversé le pare-brise blindé. Un éclat a touché Frédéric", a raconté Patrick Sauce, grand reporter de la chaîne d'info. "Maxime était situé à l'arrière, il a été blessé à la jambe. Oksana Leuta, la fixeuse-traductrice ukrainienne va bien", a ajouté le journaliste.
"Frédéric n'était pas une tête brûlée. Il pesait chaque minute de sa mission", a déclaré, visiblement ému, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, sur le plateau de la chaîne.
Les trois membres de l'équipe "ont échangé comme tous les matins (pour évaluer les risques, NDLR) : Oksana et Frédéric ont estimé que la mission était suffisamment sécurisée pour pouvoir y aller. Maxime, lui, avait plus de questions, comme il aurait pu en avoir la veille ou le lendemain. Mais (...) c'est aussi ça, une équipe de reportage, c'est des gens très soudés, ils ont décidé d'y aller", a exposé le patron de BFMTV.
"La première réaction (de sa mère, au téléphone, NDLR) a été de demander comment allaient Maxime et la fixeuse. Elle savait quel était le métier de son fils (...), avec une forme de fierté", a-t-il conclu.
L'Institut de journalisme Bordeaux Aquitaine, dont Frédéric Leclerc-Imhoff avait été diplômé en 2014, a déclaré à l'AFP garder "le souvenir d'un étudiant aussi attachant que passionné, rigoureux et sensible".
Avec AFP
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EXCLUSIF
Reportage : l'étau russe se resserre sur Lyssytchansk, dans le Donbass
LE FIL DU 28 MAI
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LE FIL DU 30 MAI
En Ukraine, Catherine Colonna dénonce un "double crime" après la mort d'un journaliste français
BBC
'I was a poor kid but it put steely determination in me'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.
He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.
"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"
Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.
The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.
It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.
Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.
And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.
Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.
Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.
But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.
"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.
"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.
He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.
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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.
Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.
Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.
Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.
These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.
Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.
Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.
"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."
TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.
"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.
Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.
This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.
Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.
One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."
Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.
"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.
"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
France24 - Monde
Scandale de corruption au Cameroun : Glencore dit avoir versé de larges pots-de-vin
Publié le : 31/05/2022 - 23:04
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Glencore, le groupe anglo-suisse spécialisé dans le négoce de matières premières, déclare avoir versé des pots-de-vin pour 7 milliards de francs CFA (environ 10,5 millions d'euros) à la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et à la Sonara, deux sociétés publiques. L'opposition exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire de corruption qui fait grand bruit. Marcel Amoko, correspondant de France 24 à Yaoundé, fait le point sur la situation.
Au Sénégal, la principale coalition d'opposition Yewwi Askan Wi pourrait ne pas présenter de candidats aux élections législatives de juillet. Cette liste, ainsi que celle des suppléants de la coalition de la majorité, Benno Bokk Yakaar, ont été déclarés irrecevables par le ministère de l'Intérieur. Au total, huit listes ont été validées pour ce scrutin. Les réactions avec Sarah Sakho, correspondante France 24 à Dakar.
L'opposant égyptien Alaa Abdel-Fattah a entamé une grève de la faim voilà 60 jours. En prison depuis huit ans, l'"icône de la révolution" a été transféré vers une prison dite modèle après les mauvais traitements qu'il a subis dans le centre pénitentiaire de Tora, le pire d'Égypte. Ses soutiens continuent de demander sa libération. Au Caire, un reportage d'Edouard Dropsy.
Le ministère des Finances congolais à Brazzaville connaît une deuxième semaine de grève. Le mouvement se durcit car les 1 500 travailleurs de la direction générale du budget ont décidé de poursuivre la grève tant que les autorités ne répondront pas favorablement à leurs revendications. Correspondance au Congo-Brazzaville de Rosie Pioth.
Les Marocains du Wydad Casablanca qui ont remporté la finale de la Ligue des Champions d'Afrique, 2 buts à 0 aux dépens d'Al-Ahly, le club du Caire en Égypte. Un match dominé par les Casablancais qui jouaient à domicile.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Condamnation d’Alaa Abdel-Fattah, icône de la révolution de 2011 : "Nul n’est à l’abri en Égypte"
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, une nouvelle coalition d’opposition politique naît sans le PDS d'Abdoulaye Wade
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Livres clés : un guide éclairant pour comprendre le monde
Nous vivons dans un monde où les positions sont souvent d’autant plus tranchées qu’elles sont peu fondées ; à l’heure des réseaux sociaux et des tweets vengeurs, trop peu se donnent la peine d’enraciner leurs opinions dans une pensée structurée, patiemment élaborée et puisée aux meilleures sources. Pour qui voudrait remédier à son profit à ce travers sans trop savoir par où commencer, le livre de Charles-Henri d’Andigné, qui offre une sélection d’une centaine de livres relativement récents (l’auteur a délibérément écarté les grands classiques des siècles passés, de type Tocqueville ou Chateaubriand, dont la réputation parle pour eux), peut servir d’utile point de départ.
L’auteur le sait, ce genre de sélection appelle la critique : pourquoi tel livre et pas tel autre ? Laissons-lui le privilège de la subjectivité, même si, plus que l’absence de tel ou tel, inévitable, on est parfois surpris par la présence de tel autre qui nous semble faire quelque peu chuter le niveau d’exigence du choix… Dernière réserve (outre que l’éditeur semble fâché avec les accents circonflexes) : journaliste à Famille chrétienne, Charles-Henri d’Andigné écrit en catholique, et c’est très bien comme cela. Mais n’est-il pas dommage que le sous-titre du livre, Petite bibliothèque pour un catholique d’aujourd’hui, ferme la porte au nez de ceux qui ne partagent pas sa foi et n’y auraient pas moins trouvé de quoi nourrir leur réflexion ?
Mais venons-en à l’essentiel : en quelques pages, Charles-Henri d’Andigné brosse un tableau rapide et complet de chacun des ouvrages qu’il a sélectionnés, d’une limpidité parfaite, qui permet de se faire une idée juste et très nourrissante du propos de l’auteur. Si on peut présumer que son lecteur n’ira pas lire chacun des cent livres proposés, il n’en aura pas moins, à propos de ceux qu’il aura laissés de côté, une vision très exacte. Mais le livre aurait manqué son but s’il était un simple digest à l’usage des gens pressés et ne donnait pas, presque à chaque coup, envie d’aller plus loin et de prolonger la réflexion à la source.
L’être et le néant
Si tous les ouvrages traités ne s’y prêtent à l’évidence pas de la même manière, certains chapitres permettent même de faire un point éclairant, en quelques pages, sur une question capitale : l’identité de l’Europe à propos d’ Europe, la voie romaine de Rémi Brague, la nature du totalitarisme à propos du Système totalitaire d’Hannah Arendt, le rapport entre corps et esprit à propos de Saint Thomas du Créateur de Chesterton… Ou bien même l’origine de l’univers, à propos de Comment se pose aujourd’hui le problème de l’existence de Dieu de Claude Tresmontant. Jugez-en par ces quelques lignes : « Première solution : l’univers s’est créé tout seul. Il a surgi du néant, il est lui-même passé de la non-existence à l’existence. Or Bergson, rappelle l’auteur, a bien démontré l’impossibilité de l’existence du néant, qui est un mot derrière lequel il n’y a rien, une pseudo-idée, un concept qui n’en est pas un ; s’il avait “existé”, rien n’en serait sorti : du néant ne pourrait sortir que le néant. Par ailleurs, un être, quel qu’il soit, qui se crée tout seul, c’est de la pensée magique : soit il n’existe pas et on ne voit pas comment il pourrait naître […] soit l’être existe déjà et la question ne se pose plus. Ce qui nous amène à la deuxième solution : l’univers a été créé par un être préexistant. » Pour en savoir plus, lisez Charles-Henri d’Andigné – et Tresmontant.
“Cent Livres pour comprendre le monde”, de Charles-Henri d’Andigné, L’Artilleur, 392 pages, 20 €.
France24 - Monde
Au Mali, l'ONU voit une "hausse exponentielle" des violences imputables à l'armée
Publié le : 31/05/2022 - 15:54
FRANCE 24
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La Minusma, la mission des Nations unies au Mali, note lundi une augmentation "exponentielle" des violences imputables à l'armée malienne envers des civils entre janvier et mars dans le pays. Des "allégations" ne "s’appuyant sur aucune preuve tangible", selon la junte au pouvoir.
Le nombre de morts civiles et de violations des droits imputables à l'armée malienne, soutenue par des militaires étrangers, a connu une "hausse exponentielle" au premier trimestre de 2022, a indiqué lundi 30 mai la Minusma, la mission de l'ONU dans le pays. Des informations immédiatement réfutées par la junte au pouvoir depuis août 2020 dans ce pays en proie à la propagation jihadiste et aux violences de toutes sortes.
Si les groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'organisation État islamique sont restés les principaux auteurs des violences contre les civils, la Minusma a dénombré 320 violations imputables aux forces de sécurité appuyées "à certaines occasions par des éléments militaires étrangers" au cours des trois premiers mois de l'année, contre 31 le trimestre précédent.
Sur ces 320, 248 se sont traduites par la mort de civils, dit la Minusma dans une note trimestrielle. Elle parle d'"exécutions extrajudiciaires", de disparitions forcées et d'actes de torture.
Soupçons sur le groupe Wagner
Il n'appartient pas à la Minusma de dire l'origine des "éléments étrangers", a déclaré en visioconférence Guillaume Ngefa, directeur de la division des droits de l'Homme de la mission, malgré le soupçon pesant sur l'organisation de sécurité privée russe Wagner.
La junte s'est détournée ces derniers mois de la France et de ses partenaires européens, et tournée vers la Russie. Les Européens ont annoncé en février leur retrait militaire du Mali en invoquant le recours de la part des colonels au groupe Wagner, malgré les agissements controversés de celui-ci, ainsi que les "multiples obstructions" de la part des autorités maliennes à leur action après des années d'engagement.
De son côté, la junte parle de coopération renforcée d'État à État avec la Russie.
Guillaume Ngefa a précisé que les décomptes "n'incluent pas les événements de Moura", toujours à l'enquête selon lui malgré le refus opposé jusqu'à présent par la junte à un déplacement des experts de l'ONU sur place.
Cette localité du centre du pays a été le théâtre fin mars de ce que Human Rights Watch décrit comme le massacre de 300 civils par des soldats maliens associés à des combattants étrangers, peut-être russes. L'armée malienne dément et revendique l'élimination de plus de 200 jihadistes.
La Minusma détaille une série de cas comme la mort d'au moins 21 civils sommairement exécutés selon elle par les forces maliennes et 18 autres portés disparus le 31 décembre dans la région de Nara.
"Aucune preuve tangible", dit Bamako
La Minusma écrit que "la majorité des victimes de ces violations étaient membres de la communauté peule". Celle-ci est volontiers considérée par une partie des Maliens comme une source de recrues pour les jihadistes.
La Minusma a soumis la note aux autorités de Bamako avant sa publication. Dans un mémorandum de réponse consulté par l'AFP, les Affaires étrangères maliennes fustigent des "allégations (...) très souvent tendancieuses, non recoupées" et ne "s'appuyant sur aucune preuve tangible". Elles visent à "discréditer" les forces maliennes, assurent-elles.
Les Affaires étrangères répètent à plusieurs reprises qu'un strict respect des droits humains est pris en compte dans la formation des soldats et la préparation des opérations.
Répondant à chaque cas exposé par la Minusma, elles objectent plusieurs fois que les autorités ont ouvert leur propre enquête, et que le propos de la mission repose sur des documents "montés de toutes pièces".
Dans le cas de Nara, elles arguent qu'une "franche couche de la population (...) est acquise à la cause des terroristes" et "serait même en mesure d'inventer des histoires en vue de ternir l'image de l'armée".
Le mémorandum reproche à la Minusma d'ignorer les "progrès remarquables" accomplis pour protéger les droits humains et améliorer la sécurité. La junte revendique régulièrement de pousser les jihadistes à la "débandade".
"Rétrécissement de l'espace civique"
La note de la Minusma dresse un tableau beaucoup plus sombre. Le nombre de personnes tuées par toutes les parties (groupes armés islamistes ou autres, milices et groupes d'autodéfense, forces de défense) a plus que quadruplé d'un trimestre à l'autre, passant de 128 à 543, dit la Minusma.
L'ONU est "très préoccupée" devant la situation sécuritaire générale, et la dégradation observée selon elle dans le centre, la zone dite des trois frontières avec le Burkina Faso et le Niger, et le Nord, a déclaré Daniela Kroslak, représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies.
La Minusma rapporte une intensification des attaques des groupes jihadistes, un renforcement de leur présence dans le centre et le Nord, et une "expansion inquiétante" vers le sud. L'organisation déplore par ailleurs un "rétrécissement continu de l'espace civique et du débat démocratique et la restriction dans l'exercice des libertés publiques".
Avec AFP
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"Charnier" de Gossi : l'armée française dément les accusations de la junte malienne
DÉCRYPTAGE
Sahel : le groupe État islamique multiplie les attaques à la frontière Mali-Niger
En signe de protestation, le Mali se retire du G5 Sahel et de sa force militaire antijihadiste
L'Humanité
Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ? (1/3)
Le débatAprès deux années de crise sanitaire, les services hospitaliers et les personnels épuisés vivent une situation intenable. Des blocs opératoires ferment. Les services d’urgences sont submergés.
Jérôme SkalskiSi les urgences se retrouvent au cœur des tensions dues à un manque de moyens chroniques, c’est une politique d’ensemble qu’il faut engager.
Loïc Pen, médecin urgentiste, candidat de la Nupes dans l’Oise
En effet, on peut parler d’écroulement. On n’en finit plus de la litanie des services qui ferment, des urgences qui s’arrêtent la nuit ou qui filtrent les arrivées des patients. Le carrefour des problèmes se retrouve aux urgences, mais elles n’en sont pas la source. Aux urgences, on retrouve à la fois les patients qui n’ont pas d’autre solution de recours aux soins face à la situation dégradée de la médecine de ville et ceux qui devraient être hospitalisés mais qui restent sur des brancards faute de place et dont il faut s’occuper, ralentissant encore la prise en charge de l’accueil des nouveaux arrivants.
Au-delà de ce problème déjà ancien, volontairement ignoré par le pouvoir, se greffe une fuite de professionnels de santé de l’hôpital public, désespérés par la situation de l’hôpital, par ses conditions de travail et par l’absence de changement de politique de santé, désespoir à la hauteur de l’espoir qu’avaient suscité les promesses d’un monde d’après durant la phase aiguë de la pandémie de Covid.
Il faut donc agir sur toutes ces problématiques avec des politiques publiques volontaires. Or, la logique néolibérale de ces vingt dernières années s’efforce à l’inverse de confier la gestion de la santé au marché. Évidemment, c’est un marché juteux, avec un budget de la Sécurité sociale d’environ 500 milliards d’euros. Les accumulations de capitaux en recherche de rentabilité n’attendent que ça. Tout comme pour la retraite, c’est un véritable hold-up sur nos cotisations sociales, notre salaire mutualisé.
Face aux 21 millions de passages dans les 640 structures d’urgence, comment n’avoir pas écouté les urgentistes et les équipes soignantes ?
La nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, sera sans aucun doute dans le droit fil de son prédécesseur : elle était déjà au gouvernement Castex. 100 000 lits d’hospitalisation ont été fermés en vingt ans, 20 % de nos capacités d’hospitalisation, et cela a continué durant la pandémie avec 7 500 lits fermés. Et le scandale des Ehpad est venu révéler crûment leur modèle de gestion.
Nous devons rouvrir massivement les lits fermés pour permettre aux urgences de fonctionner. Nous devons urgemment mettre en place un collectif budgétaire pour permettre aux hôpitaux d’embaucher, de rénover et d’investir. Il faut défaire les hôpitaux publics de leur dette et créer 100 000 emplois à l’hôpital public et 240 000 dans les Ehpad. Cela passe par la relance de la formation des paramédicaux et des médecins. La suppression du numerus clausus n’a été qu’un trompe-l’œil puisqu’on n’a pas donné les moyens aux universités de former plus. Il faut créer des centres de santé avec des médecins salariés. Il faut en finir avec une gouvernance technocratique de la santé et des hôpitaux, et constituer des conseils de santé de territoire associant élus, professionnels, syndicats et usagers afin de partir des besoins de santé des populations. Il faut interdire l’actionnariat dans les établissements de santé.
Voilà, en creux de ces propositions, pourquoi notre système s’effondre, parce que les libéraux au pouvoir depuis vingt ans font l’inverse.
Les progrès médicaux au service de ce bien commun se voient balayés par la logique du chiffre de « réformes » totalement coupées du terrain.
Jean-Marie Fessler, membre de cercles de réflexion et de propositions portant sur la santé et l’économie sociale et solidaire
Depuis longtemps, les pouvoirs publics privilégient la gouvernance par les textes et les nombres et, sous couvert de régulation, le « non » et la coercition au « oui », au détriment du sens des métiers, de territoires défavorisés et d’innovations locales. Le système tarifaire illisible des établissements de soins et de la médecine de ville a tout aggravé. Ailleurs, la négociation et le contrat donnent de la souplesse. En France, aucune simulation de meilleures approches n’a été entreprise.
La santé souffre de grilles et de segmentations imposées pour confiner le réel. L’insolence des certitudes réduit la profondeur de champ, pendant que les drames et scandales sanitaires produisent commentaires et crispations tous azimuts. Face aux 21 millions de passages – un doublement en vingt ans – dans les 640 structures autorisées d’urgences, comment n’avoir pas écouté les urgentistes et les équipes soignantes ? On en vient à oublier les progrès diagnostiques, chirurgicaux, thérapeutiques et l’ampleur de nos investissements collectifs de longue durée au titre de l’assurance-maladie. Des handicaps décrits depuis tant d’années – irréalisme, réglementarisme, culture de l’affrontement – mettent à mal la santé publique, notre bien commun.
La juste compréhension de notre vieillissement, de nos maladies chroniques et des révolutions technologiques en imagerie, biologie, analyse des données massives, et l’urgence de l’essentiel, la santé globale, l’éducation à la santé dès l’enfance, la santé au travail, l’espérance de vie sans incapacité et l’assurance-santé ne sont guère des priorités institutionnelles réelles.
Il faut interdire l’actionnariat dans les établissements de santé.
Ne pas rémunérer correctement les professionnels de santé et les métiers qui maintiennent les réseaux vitaux, priver de liberté les équipes de recherche, décourager l’actualisation des connaissances médicales, négliger les relations entre les politiques et les scientifiques, privilégier la maîtrise des dépenses à court terme, malmener la démographie des professions de santé, ignorer les pertes de chance pour les patients, les conditions réelles de travail et les coûts de non-qualité ont fabriqué du danger au cœur du lien social.
Il est vrai que les inspirateurs des « réformes » se pensent tellement plus intelligents et légitimes que les deux millions de professionnels du monde santé-social et qu’il n’existe toujours pas de plateforme citoyenne permettant de partager expériences et propositions. Ne serait-il pas réaliste que, dans les ministères, agences et organismes de Sécurité sociale, on cesse de croire dans des propriétés auto-organisatrices de concepts vides, de croire que le maniement de telle idée vaut action pertinente dans le réel ?
À lire Rendre le soin aux soignants ! ouvrage collectif, Fauves Éditions, 2022.
système de santécrise sanitaireSanté BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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L'Humanité
La guerre est une aubaine pour les spéculateurs
ActuEn ce printemps 2022, observer les causes de la hausse des prix de matières premières comme le pétrole, le gaz, les céréales et les graines à huile nous renvoie à la spéculation. Les sanctions européennes contre la Russie l’alimentent chaque jour, au risque de déboucher sur des famines mortelles pour des millions d’adultes et d’enfants dans de nombreux pays d’ici la fin de l’année.
Gérard Le PuillDeux phrases prononcées voilà quelques jours par le secrétaire général de l’ONU devraient retenir l’attention des décideurs politiques concernant la situation alimentaire mondiale pour les semaines et les mois à venir. Selon Antonio Guterres, sur les dernières années « le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire grave a doublé, passant de 135 millions avant la pandémie à 276 millions aujourd’hui ».Toujours selon le secrétaire général de l’ONU, «il n’y a pas de solution efficace à la crise alimentaire sans la réintégration de la production alimentaire de l’Ukraine, ainsi que la nourriture et les engrais produits par la Russie et la Biélorussie dans les marchés mondiaux malgré la guerre ».
Ces deux avertissements sont intervenus, tandis que les pays membres de l’Union européenne annonçaient vouloir sortir le plus vite possible de la dépendance au gaz et au pétrole importés de Russie. Cette prise de position a surtout stimulé la spéculation sur le prix de ces deux énergies fossiles. Elle aussi fait flamber le prix de revient des céréales pour les producteurs, car il faut du gazole pour labourer et pour récolter, mais aussi des engrais azotés pour fertiliser les sols et cette production d’engrais est fortement consommatrice de gaz.
Le prix du blé a doublé sur un an au départ de la France
On peut penser que la spéculation sur le blé n’en est qu’à ses débuts. A 417€ la tonne rendue au port de Rouen le 24 mai dernier, son prix a plus de doublé par rapport à celui de mai 2021 quand il était à 200€. L’arrêt des exportations annoncé par l’Inde n’est pas la seule cause de cette nouvelle flambée des cours observée dernièrement. Le rapport mensuel publié le 12 mai par le ministère de l’Agriculture aux Etats-Unis estimait que la récolte mondiale de blé en 2022 sera en baisse. La veille, la Commission européenne prévoyait que les rendements dans les pays de l’Union européenne seraient en légère baisse cet été par rapport à la moyenne des années précédentes du fait de la sécheresse.
Mais ces estimations pour le contient américain et l’Europe sont jugées trop optimistes par de nombreux observateurs compte tenu des aléas climatiques. Au Canada, cinquième exportateur mondial de blé, plusieurs zones de production ont été touchées par des inondations tandis que d’autres sont victimes de la sécheresse. Ses principaux clients sont la Chine, l‘Indonésie, le Japon, ainsi que l’Italie pour le blé dur servant à produire les pâtes. Du fait de la guerre, la prochaine récolte de l’Ukraine pourrait baisser de moitié cette année par rapport à 2021. Les livraisons des commandes passées à l’Ukraine sur la récolte 2021 prennent du retard depuis trois mois. Cette situation risque de durer, ce qui entretiendra aussi la spéculation sur toute la planète.
En France, la sécheresse du mois de mai et la chaleur précoce, pourraient déboucher sur des baisses de rendements dans la plupart des zones céréalières. Les observateurs du cabinet Agritel estiment que la récolte de blé tendre pourrait tomber à 33 millions de tonnes en 2022 contre 35 millions de tonnes en 2021. Mais il est encore trop tôt pour mesurer quels seront les rendements d’une moisson qui se déroulera de la mi-juillet à la mi-août pour l’essentiel. Sans un apport en eau suffisant pour chaque tige de blé, le remplissage des grains en farine sera difficile à obtenir dans les prochaines semaines.
En 2014, les sanctions contre la Russie ont pénalisé nos paysans
En 2014, suite l’intervention de l’armée russe en Crimée, les pays membres de l’Union européenne avaient décidé de sanctionner Vladimir Poutine en arrêtant d’exporter en Russie de produits alimentaires comme la viande porcine, les produits laitiers et les fruits et légumes. Le coût de la sanction fut supporté par les paysans européens via une baisse sensible et durable du prix des porcs et du lait au départ de la ferme. En France, suite à cette perte de débouché à l’exportation, les enseignes de la grande distribution mirent la pression sur des fournisseurs qui voyaient leurs stocks augmenter, afin de leur arracher des rabais. De son côté, la Russie tirait une conclusion logique de ce boycott en augmentant sa production de lait et de viande porcine afin de ne plus dépendre des pays membres de l’Union européenne.
Présidente de la FNSEA depuis 2017, mais aussi productrice de porcs dans le Maine-et-Loire, Christiane Lambert n’a pas oublié cet épisode douloureux pour la filière porcine. D’où sa déclaration faite voilà quelques jours et qui semble sonner comme un avertissement : «Prendre des sanctions alimentaires envers la Russie est totalement inutile. Poutine a construit l’arme alimentaire et tient tête aujourd’hui à tout le monde en disant : Vous pouvez prendre les sanctions que vous voulez, ma population n’aura pas faim».
Surtout que la Russie est aussi le premier exportateur mondial de blé désormais. Voilà aussi un sujet de réflexion pour Marc Fesneau , le nouveau ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Valeurs Actuelles
Entre esthétique et audace dans un Berlin fantasmée
Berlin. Dans les salons qui font l’art contemporain, un seul nom triomphe par les murmures de ces silhouettes élégantes qui déambulent de galerie en vernissage : Andreas Mauser. Comme écrin pour son chef-d’œuvre inconnu, le peintre a imaginé un imposant et mystérieux cube de béton, à l’étage des locaux d’une usine désaffectée devenue son école d’art, près des anciennes friches au sud du Tiergarten. Parmi les élèves qui n’aspirent qu’à devenir l’assistant de ce maître et gourou, c’est Ezra que Mauser consacre. Le jeune Ezra a quitté ses terres natales, l’île de Rügen bordée par ses falaises de craie au large de la mer Baltique, pour rejoindre l’effervescence de la capitale allemande où, la nuit, on ne dort pas.
Des personnages liés par un terrible secret
Le récit se déploie autour de cette trame comme une roue dont le moyeu serait le peintre, autour duquel les personnages gravitent. Tous, pourtant, sans toujours se connaître, sont liés les uns aux autres par un terrible secret, un secret qui se joue, le soir, dans l’atelier de l’artiste, un atelier qui « ressemble à une cathédrale ». « Les silences ne sont pas égaux entre eux. Certains sont légers, d’autres aussi lourds que les secrets les plus noirs. » C’est Ezra, dont le prénom hébreu Ezer signifie “celui qui aide”, qui devient le témoin forcé de ce qui se joue ici derrière les portes closes : ni complice, ni bourreau, ni victime. Pourtant, « Ezra se tait, il sait maintenant que c’est pour cette raison qu’il a été choisi. N’importe qui peut passer un enduit sur une toile et tout le monde est capable de nettoyer une brosse. Mais rares sont ceux qui se taisent avec constance, qui anticipent les gestes pour baisser les yeux au bon moment. »
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres
Benjamin de Laforcade compose un texte audacieux (malgré une première partie un peu molle), qui convoque une esthétique complexe jouant sur plusieurs registres. Tout devient sujet à contemplation, comme le peintre qui observe religieusement son modèle, sa muse, sa proie, prête à être sacrifiée sur l’autel de l’art comme une vestale que l’on immole, avant de plonger son pinceau dans les pigments de sa palette. « Elle ne l’entend pas s’approcher. Une épaule qui recule, un bras qui s’arme. L’élan, le choc. Le claquement des doigts sur la peau. […] Quatre doigts blancs, rouges, les deux à la fois. C’est une empreinte, un homme qui laisse sa marque. Une signature en bas à droite. »
La femme, la ville et la toile se lient dans une analogie étonnante qui est, saluons-le, une belle trouvaille. « Berlin continue d’être ce qu’elle a toujours été : un ensemble désordonné en mouvement perpétuel, un village fragmenté dont les cicatrices sont laissées visibles, montrées, transformées en endroits où il est autorisé de s’asseoir. » Là, le modèle devient statue, objet, dont le peintre se sert, que le peintre consomme, un peintre dont on parle comme d’une divinité. Les motifs récurrents – les couleurs : celles du sang, des cheveux de la femme, de l’huile diluée sur la toile ; celles d’un paysage urbain « aux dominantes noires, blanches et grises » – ponctuent le roman comme autant de signes du drame qui guette ces personnages impuissants. Ici, la tragédie quitte le monde des princes et des dieux et s’attache à ceux qui ne peuvent se soustraire au destin impitoyable qui les menace. Alea jacta est !
“Rouge nu”, de Benjamin de Laforcade, Gallimard, 288 pages, 21 €.
France24 - Monde
Centrafrique : un employé local de Médecins sans frontières abattu par un militaire
Publié le : 31/05/2022 - 14:18
FRANCE 24
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Un employé local de l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a été abattu, samedi, par un "membre des forces armées centrafricaines" dans le nord-ouest de la Centrafrique, pays en proie à une guerre civile, a annoncé mardi l'ONG. Il a été tué "par un membre des forces armées centrafricaines", a précisé le chef de la mission de MSF Espagne dans le pays.
Un employé local de Médecins sans frontières (MSF) a été "abattu de plusieurs balles" samedi par un "membre des forces armées centrafricaines" dans le nord-ouest de la Centrafrique, pays en proie à une guerre civile, a annoncé mardi 31 mai l'ONG à l'AFP.
Mahamat Ahamat, "distributeur de médicaments" centrafricain de 46 ans, "a été touché à trois reprises" à Moyenne-Sido, à 500 km au nord de la capitale Bangui, près de la frontière tchadienne, écrit l'ONG dans un communiqué.
Il a été tué "par un membre des forces armées centrafricaines", a précisé à l'AFP Romain Briey, chef de la mission de MSF Espagne dans le pays.
#Update - #RCA - Un employé de @MSF est décédé le samedi 28 mai après avoir été touché à trois reprises par les tirs d’un individu employé par les forces armées centrafricaines (FACA) dans la préfecture de l’Ouham, au nord-ouest du pays. #Thread ⬇️ pic.twitter.com/fTAW2M1Ndd
May 31, 2022La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, est le théâtre depuis 2013 d'une guerre civile, très meurtrière dans ses premières années mais qui a baissé d'intensité depuis 2018.
Médecins sans frontières "condamne avec la plus grande fermeté" le meurtre et "appelle les autorités à clarifier les circonstances qui ont conduit au meurtre de notre collègue".
Contactées par l'AFP, les autorités centrafricaines n'ont pas souhaité répondre dans l'immédiat.
"MSF est également en contact avec le ministère de la Santé, le ministère de la Défense et les autres autorités concernées afin de mieux comprendre les circonstances qui ont entraîné cette situation inacceptable", a poursuivi l'ONG, en soulignant que les "circonstances exactes demandent toujours à être clarifiées".
Plusieurs précédents pour MSF en Centrafrique
En juin 2021, une femme avait été tuée et trois personnes blessées, dont un enfant, dans l'attaque par des hommes armés d'un convoi "clairement identifié" de MSF dans le nord de la Centrafrique.
En décembre 2020, au moment de l'élection présidentielle qui a vu le sortant, Faustin Archange Touadéra, réélu pour un deuxième mandat à l'issue d'un scrutin contesté par l'opposition, un humanitaire de MSF avait été tué après l'attaque d'un camion de transport public à 380 km à l'est de la capitale.
Fin 2020, les plus puissants des nombreux groupes armés qui se partageaient alors les deux tiers du territoire avaient lancé peu avant les élections une offensive sur Bangui et Faustin Archange Touadéra avait appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie.
Des centaines de paramilitaires russes – des "mercenaires" de la compagnie privée de sécurité Wagner, selon l'ONU et des capitales occidentales – avaient alors rejoint quelques centaines de "conseillers" déjà présents depuis 2018 et permis, en quelques mois, de repousser l'offensive des rebelles puis de les refouler d'une grande partie des territoires et villes qu'ils contrôlaient. Mais sans pouvoir y réinstaller partout et durablement la présence et l'autorité de l'État.
"Conflit brutal"
L'ONU, l'Union européenne et des pays comme la France notamment, accusent les "mercenaires" de Wagner de commettre des crimes et exactions contre les civils, et le pouvoir de Faustin Archange Touadéra de les laisser piller les ressources du pays en échange de leur soutien militaire.
Le 30 mars, la Haute-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a dénoncé de "graves violations des droits de l'Homme" en Centrafrique, dont "des meurtres et des violences sexuelles" sur les civils, commis par les groupes rebelles mais aussi les forces armés du régime et leurs alliés russes.
"Le décès de notre collègue nous rappelle de manière dramatique la réalité du conflit brutal qui affecte chaque jour les populations de la République centrafricaine", a conclu MSF dans son communiqué.
Selon les Nations unies, en 2021, sur environ 5,5 millions de personnes au total, près de la moitié de la population (47 %) était en situation d' "insécurité alimentaire aiguë".
Avec AFP
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Centrafrique : dix civils tués dans l'attaque d'un village par des rebelles
En Centrafrique, HRW dénonce des meurtres de mercenaires russes "en toute impunité"
DÉCRYPTAGE
Centrafrique : report du premier procès de la Cour pénale spéciale, en quête de légitimité
Valeurs Actuelles
Le roman qui a tout pour faire tomber Sandrine Rousseau dans les pommes
Blaxploitation : c’est le nom que l’on donne à ce courant du cinéma américain apparu au début des années soixante-dix. Dans le sillage du mouvement des droits civiques, il entendait valoriser les comédiens afro-américains, le plus souvent cantonnés jusqu’alors à des rôles stéréotypés. Les classiques de la culture populaire furent “ethnicisés” dans des séries B à petit budget qui pour la plupart disparurent assez vite des mémoires. Les héros de western devinrent noirs, ainsi que Dracula et Frankenstein, et même les nazis ( The Black Gestapo, de Lee Frost, 1975).
L’un des films les plus emblématiques de ce genre est Shaft, de Gordon Parks (1971), rebaptisé en France les Nuits rouges de Harlem, avec Richard Roundtree dans le rôle de John Shaft, un détective privé afro-américain qui se retrouve au cœur d’une guerre que se livrent les mafias blanche et noire de New York. On doit le scénario à Ernest Tidyman (1928-1984), écrivain, journaliste, scénariste et producteur qui l’adapta de son propre roman paru l’année précédente. Le succès du film incita Tidyman à poursuivre les aventures de son privé avec la publication en 1972 de Shaft’s Big Score!, traduit un an plus tard dans la série noire de Gallimard sous le titre un peu poussif de Shaft, Shaft, Shaft !
C’est ce roman qu’ont choisi les éditions du Cherche Midi (avec M’appelle pas fillette !, de Mickey Spillane, et Banlieue noire, de Rémi Pépin) pour le lancement d’une nouvelle collection intitulée “Borderline”, qui entend donner ou redonner vie à des textes que « l’air du temps préférerait réserver aux bouquinistes », en revendiquant de se ficher de froisser qui que soit. Et il est vrai que ce roman, avec ses grosses bagnoles polluantes, ses flingues maousses, ses dialogues sans filtre, ses hommes pas vraiment “déconstruits” et ses filles se coulant dans leur divan « comme du chocolat chaud », a tout pour faire tomber dans les pommes une Sandrine Rousseau.
Il faut bien entendu le prendre pour ce qu’il est, et n’en attendre pas plus : un polar remarquable dans son genre, mené avec brio, qui se lit comme on avale cul sec un verre de gnôle. Le privé John Shaft revient de vacances à la Jamaïque quand il reçoit un appel de son vieux copain Cal Asby qui se dit menacé et l’appelle à l’aide. Mais lorsqu’il se rend au siège de la compagnie d’assurances que dirige son ami, une bombe envoie celui-ci ad patres. L’enquête menée par Shaft révélera vite que le notable afro-américain trempait dans un trafic de loterie clandestine, activité dûment contrôlée par les mafias territoriales new-yorkaises noire et sicilienne. Le privé va donc jouer le rôle d’une boule dans un jeu de quilles, les quilles étant des gangsters pas précisément sympathiques. L’un d’eux, lorsqu’il rit, émet « un petit gloussement susceptible de déclencher un malaise cardiaque chez un alligator » …
“Shaft, Shaft, Shaft !” (Shaft’s Big Score), d’Ernest Tidyman, Le Cherche Midi, 260 pages, 15 €.
BBC
Article: published on 1 June 2022
Amy Adams has had a successful film career, with six Oscar nominations to her name
Amy Adams' West End debut gets mixed reviews
At a glance
Hollywood actress Amy Adams has made her debut in London's West End
She is appearing in a new production of 1944 play The Glass Menagerie, written by Tennessee Williams
Most critics gave the show lukewarm reviews, with many awarding it two or three stars
But Adams was praised by some for her "simple and heartbreaking" performance
The show, directed by Jeremy Herrin, is playing at the Duke of York's Theatre in London until 27 August
A new production of the Glass Menagerie starring Amy Adams has received mixed reviews from critics.
The Hollywood actress makes her West End debut in Tennessee Williams' breakthrough 1944 play.
The Telegraph said Adams was "clear, simple, believable, and quietly heart-breaking" in the play.
But others were less enthusiastic, with the Evening Standard describing her performance as "muted and unconvincing".
Victor Alli and Tom Glynn-Carney star alongside Adams in the production
Adams, who has yet to win an Oscar despite being nominated six times, has previously starred in films such as Arrival, American Hustle and Vice.
Films she has starred in more recently, such as The Woman in the Window, Hillbilly Elegy and Dear Evan Hansen, have been less well-received commercially and critically.
However, after the Glass Menagerie's opening night on Wednesday, some critics said her West End debut finds the actress at the top of her game.
"To be blunt, I loved her performance," wrote The Telegraph's Dominic Cavendish, external. "It’s clear, simple, believable, and quietly heart-breaking in its contained vulnerability."
"What Adams catches in her determined radiance and subtle gestures is the female equivalent of Arthur Miller’s Willy Loman: someone going through the motion of coping but in dire need of some good news."
But Cavendish was less positive about other aspects of the production, awarding the show three stars. He said the some aspects of the sound and set design were less effective, while some other characters were under-played.
The latest production of The Glass Menagerie is directed by Jeremy Herrin
The Glass Menagerie tells the story of single mother Amanda Wingfield, who obsesses over her children's future. She pressures her restless son Tom (who also narrates) to help find a partner for his shy and vulnerable sister Laura.
The new production is directed by Jeremy Herrin, who has previously overseen productions of Wolf Hall, Uncle Vanya, Labour of Love and People, Places and Things.
Clive Davis of The Times also awarded, external The Glass Menagerie three stars, writing: "The casting of the Hollywood luminary Amy Adams... may be the main selling point. Whether the gambit works is another matter.
"All praise to Adams, nevertheless, for taking on a role that has tested many an actress."
Writing about the production more widely, he noted: "Since Williams steered clear of naturalistic stage directions, Herrin and Vicki Mortimer, the set designer, allow themselves free rein.
"Laura’s cherished collection of glass animals stands in a sleek case that looks as if it belongs in the foyer of a boutique hotel. Ash J Woodward’s video projections add punctuation."
"The details are stylishly assembled," he concluded, "but they fail to carry the evening."
Lizzie Annis plays Amanda's shy and vulnerable daughter Laura
In a two-star review, The Evening Standard's Nick Curtis said, external Adams "makes a muted and unconvincing West End debut", adding that she is "often indistinct, somewhat phony and offstage for a large chunk of the action".
"She’s not bad, just unremarkable in a role that strikes a single, clanging note of hysterical gentility throughout."
He continued: "Herrin’s version takes place on an almost bare stage ringed - by designer Vicki Mortimer - with arc lights, reel-to-reel tapedecks and chairs, and crowned by a giant video screen on which flickering colours are cast.
"It’s intended to evoke Williams’s vision of a dream-like setting. Unfortunately, the monolithic and well-lit virtrine which contains Laura’s laboriously symbolic menagerie of glass animals, and which dominates the stage, resembles a boutique perfume counter."
Time Out’s Andrzej Lukowski described, external the production as a “startlingly warm take on Tennessee Williams’s breakthrough play”.
In a three-star review, he said: "Amy Adams is a great actor but not a flashy one, an important distinction that’s seen her somewhat farcically lose out on each of her six Oscar nominations. It’s a quality that continues into her West End debut."
However, Lukowski said, the production as a whole "feels underpowered" compared with "John Tiffany’s monumental production of a few years back".
"It’s a humane and even beautiful take on a classic play, that tries to do something different simply by treating Williams’s characters with the love and affection so often withheld from them," he said.
"In the not unlikely event that you’re here to see Hollywood star Amy Adams do some good but not showy offy acting, you’re very much covered. But The Glass Menagerie is one of the greatest plays ever written, and this is not its full, devastating potential."
The production is on at the Duke of York's Theatre in London until 27 August
"Herrin's vision results in excellent performances from the cast but a dumbed-down production," wrote Cindy Marcolina in BroadwayWorld., external
"With her name appearing bigger than both title and playwright on the poster, Adams is obviously the top-billed star. However, she is surrounded by finer performances than her own.
"She is a minimalist in her imperiousness and cinematic in her poise, too much so, and ends up stifled by the other's theatrical confidence."
Marcolina also referenced the set design and effects, highlighting the projected images on the hanging backdrop, the "gimmicky" sound design, and the "oversaturated neon lights"
She concluded: "If we strip the piece of its surplus of visual and auditory stimulations and keep only the superb contributions from the actors, this take on Williams's masterpiece would be very close to being a five-star production. Regretfully, it's barely a glassy three."
France24 - Monde
L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer
Publié le : 27/05/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.
Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.
Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.
L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.
Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.
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Platinum Jubilee: Time-lapse shows set-up in front of Buckingham Palace
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A time-lapse shows preparations being made ahead of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.
The area outside Buckingham Palace is being transformed for events such like Trooping of Colour, lighting of the beacons and the Platinum Party at the Palace.
A national celebration of the Queen's 70 years of service will culminate in a four-day UK bank holiday weekend in June.
Valeurs Actuelles
Sochaux : au volant de sa 307, il passe le million de kilomètres devant le musée Peugeot
« Deutsche Qualität », très peu pour lui. Vendredi 27 mai, Fabrice Gommé, un Picard d’une cinquantaine d’années, est parvenu à pousser sa Peugeot 307 jusqu’au million de kilomètres. Un petit exploit, à une époque où les voitures dépassent rarement les 300.000 kilomètres, que l’automobiliste a tenu à célébrer aux côtés des ouvriers de la mythique usine Peugeot de Sochaux (Doubs). C’est il y a près d’un an, rapporte France Bleu, que Fabrice Gommé a conçu le projet, voyant son compteur kilométrique s’approcher du seuil symbolique.
Tout ne s’est cependant pas passé comme prévu. Initialement, Fabrice Gommé avait prévu de passer le million de kilomètres en franchissant les grilles de l’usine Peugeot – désormais baptisée Stellantis. Raté : à 17heures, devant l’entrée, 36 kilomètres manquent encore au compteur. Impossible, pourtant, de revenir plus tard. Les ouvriers l’attendent et ne peuvent se permettre de patienter trop longtemps. Si proche du but, Fabrice Gommé décide tout de même de célébrer l’événement à leurs côtés. « Je suis émue, je trouve que c’est génial », glisse l’une des ouvrières, Cathy. « Je trouve que c’est une belle voiture et ça nous permet de voir notre travail. »
Qualité française
Une scène d’autant plus émouvante que certains des ouvriers présents travaillaient déjà sur le site en 2006, à l’époque où la 307 de Fabrice est sortie d’usine. « En vingt-deux ans je ne l’ai jamais vu et je ne le reverrai peut-être jamais, donc ça touche. Qu’il vienne nous remercier comme ça, ça touche aussi, c’est sympa », explique Fabrice, un autre ouvrier. Une émotion partagée par Fabrice, fier de sa voiture et des ouvriers qui l’ont fabriquée : « Je suis fier pour eux. Je suis fier d’avoir fait ça grâce à eux et avec eux. Franchement, ça me touche. Je n’ai pas d’autres mots, j’ai la gorge serrée. »
L’automobiliste, qui circule au volant de sa 307 depuis seize ans, a fini par repartir. Hors de question, cependant, de passer la barre du million sur le chemin du retour. Après quelques kilomètres pour la forme, il a fini par atteindre le tant attendu seuil sur le parking du musée Peugeot, qui retrace l’épopée familiale du groupe automobile. Et même si le compteur, qui n’a pas été conçu pour atteindre de tels sommets, est resté définitivement bloqué à 999.999, peu importe. Le million est passé : qualité française.
Doubs : les dernières actualités
BBC
Binley Mega Chippy: The latest TikTok star
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Binley Mega Chippy, a chip shop in the West Midlands, has drawn TikTok users from across the United Kingdom who want to get in on the latest trend.
The store became famous after a catchy song featuring it's name went viral. Fans have now come far and wide to pose for photos and videos at the chip shop.
Staff have said that customer numbers are ten times higher than usual and while they find the attention puzzling, they find it "absolutely brilliant".
Valeurs Actuelles
Éric Naulleau répond à ses détracteurs l’accusant de ne pas être de gauche et fustige la Nupes
C’est une cible régulière des partisans de La France insoumise. Connu pour sa répartie sur les plateaux de télévision et sa défense d’une gauche « universaliste », Éric Naulleau n’a pas prévu de tronquer ses idéaux et de « renoncer à ses convictions » face « à la domination sans partage » de la ligne mélenchoniste sur la gauche. Dans une tribune libre parue dans l’hebdomadaire Marianne samedi 28 mai, l’ancien contradicteur préféré d’Éric Zemmour défend sa vision « républicaine, laïque et anti-totalitaire » face au programme commun de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes), alliance entre LFI, le PCF, EELV et le PS en vue des législatives.
Selon lui, la gauche française ne parvient pas à tirer « le moindre enseignement » de son histoire. Pis, elle « retombe dans les mêmes travers ». S’appuyant sur l’exemple de François Mitterrand et de l’élaboration d’un programme commun dans les années 1970, il dénonce la stratégie de Jean-Luc Mélenchon : « Il s’agissait surtout pour François Mitterrand d’évincer son allié communiste du champ électoral. Une fois connu le truc du prestidigitateur, on s’étonne que le même numéro puisse être de nouveau exécuté comme si de rien n’était. »
« Une reddition sans condition »
Pour l’ex-chroniqueur de l’émission On n’est pas couché , les forces de gauches, en ayant souscrit à l’accord conçu par les Insoumis, se positionnent en « vassaux » et procèdent à « une reddition sans condition, un renoncement à des convictions parmi les mieux ancrées ». Un pacte qui n’a pour lui qu’un seul objectif : « La disparition pure et simple de supplétifs envers lesquels [ LFI] n’a jamais caché son mépris. »
Ce n’est pas la première fois qu’Éric Naulleau se montre très critique envers Jean-Luc Mélenchon et ses partisans. Régulièrement insulté pour son amitié avec le désormais président de Reconquête! Éric Zemmour et qualifié de « facho », il a, à de nombreuses reprises, déclaré qu’il ne « renierait jamais » sa relation avec l’ancien polémiste.
France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Rosés de Provence, à la conquête du monde
Pendant longtemps, le vin rosé n’avait pas vraiment d’existence et il était l’objet de tous les sarcasmes de la part des amateurs de vins. Contrairement aux vins blancs et rouges, le rosé n’avait pas de teinte bien définie, sa palette de couleurs variant de l’eau de rose au magenta foncé en passant par toutes les nuances de pêche, de saumon et même de mauve. Difficile dans ces conditions de se forger une identité.
Il a fallu attendre 1999 et les travaux du Centre du rosé à Vidauban, dans le Var, pour régler cet épineux problème. Sous l’impulsion de son génial directeur, Gilles Masson, le vin rosé a commencé par définir sa couleur à la fois par des études de marché et par la faisabilité technique dans les chais. Ainsi est né ce rosé très pâle à la robe brillante qui identifie au premier coup d’œil le rosé de Provence.
Côté technique s’impose le rosé de pressurage, qui consiste à presser suffisamment le raisin noir pour en faire sortir les pigments rouges et engendrer cette couleur très pâle. Pour la petite histoire, la plupart des rosés de France sont élaborés par une autre méthode, la saignée, qui est la méthode d’élaboration des vins rouges. Les peaux des raisins rouges colorent au fur et à mesure le jus du raisin qui est blanc en passant par tous les stades jusqu’au vin rouge. Il suffi t d’interrompre cette macération en “saignant” la cuve pour obtenir la couleur choisie, d’où la palette diversifiée des rosés.
Parallèlement, les recherches ont aussi redéfini le style du vin, de ses arômes et même les mots pour la description en les mettant au goût du jour. Côté couleur, fini la ringarde pelure d’oignon, place au pomelo et à la framboise. Pour les arômes, les agrumes sont à la mode avec le pamplemousse rose ou encore la pêche blanche, mais le bonbon anglais est devenu suranné.
La percée du rosé
Pour la première fois, un vin en France a été élaboré selon le goût du consommateur et le succès n’a pas tardé à venir. En vingt-cinq ans, la consommation française de rosé a triplé. De ringard, le vin rosé est devenu à la mode. Les grandes marques du luxe s’installent en Provence, tout comme les stars.
Le vin rosé correspond parfaitement à l’évolution des tendances de consommation avec des repas moins structurés, une gastronomie plus simple et plus diversifiée, la cuisine du monde se retrouve dans l’assiette. La recherche de la légèreté et de la fraîcheur devient une obsession. Le Centre du rosé a su bien anticiper cette tendance, voire en partie la créer.
Après avoir effectué sa brèche en France, le rosé de Provence est parti à la conquête du monde. Si les Français sont les plus gros consommateurs de rosé au monde, la consommation mondiale augmente aussi régulièrement ; le vin rosé représente environ 10 % de la consommation mondiale. Et en dix ans, les rosés de Provence s’y sont bâti une place de choix : près de 43 % de la production traverse les frontières.
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais l’arrivée de grands groupes comme LVMH au château Galoupet ou encore Chanel à Porquerolles montre que l’idée est dans l’air. Mais en attendant, profitez (avec modération) de ces rosés nouveau style.
La Chapelle Gordonne
Côtes-de-provence-pierrefeu 2021
Cette cuvée spéciale du château La Gordonne est élaborée sur un terroir schisteux. Avec ses notes de tilleul, le vin est soyeux avec une belle finale longue. 20 € chez Nicolas.
Château Galoupet
Cru classé, rosé côtes-de-provence 2021
Sous la férule de LVMH, Château Galoupet, cru classé de Provence, reprend vie en entamant sa conversion bio. Vinifié en fût, le vin joue la puissance et s’associe volontiers avec une viande blanche. 55 € chez Lavinia.
Domaine La Suffrène
Cuvée Tradition, bandol 2021
Un superbe rosé aux beaux arômes de fenouil, d’une belle densité et équilibré avec une délicate amertume en finale. Il est certifié bio. 17 €. www.domaine-la-suffrene.com
Château de Pibarnon
Rosé bandol 2020
Pibarnon ne se presse jamais pour vendre le dernier millésime, car le château produit des rosés de garde. Avec deux tiers de mourvèdre issu d’une saignée et un tiers de cinsault vinifié par pressurage, le 2020 est ample et il est taillé pour la table et pour la garde. 24 €. www.maisondesvins-bandol.com
Château Sainte Roseline
Cru classé La Chapelle, côtes-de-provence 2021
Ce rosé haut de gamme est créé avec 90 % de mourvèdre, ce qui lui donne une tenue exceptionnelle, d’autant qu’il est vinifié pour moitié en cuves en bois. Il est destiné à la haute gastronomie. 26,90 €. www.boutique-sainte-roseline.com
Domaine La Courtade
Les Terrasses de La Courtade, côtes-de-provence 2021
Établi sur l’île de Porquerolles depuis 1983, le domaine La Courtade a entamé sa conversion bio très tôt et est certifié dès 1997. Issu de sols de schiste, ce rosé à l’encépagement complexe est d’une grande profondeur avec une touche saline qui est sa signature. 16 €. www.lacourtade.com
Château Maïme
Cuvée Héritage rosé, côtes-de-provence 2021
Avec grenache et cinsault à parts égales et une pointe de syrah, ce rosé se présente avec des notes d’agrumes et une bouche ample et généreuse qui porte bien son nom. 16,80 €. www.chateau-maime.com
Château Mentone
Rosé 1033 2020
Cette cuvée spéciale du château Mentone fait la part belle à la syrah sur de vieilles vignes de plus de soixante ans. Il en résulte un rosé corsé et boisé qui le destine à la gastronomie. 30 €. www.chateaumentone.com
Figuière
Première rosé, côtes-de-provence 2021
Après une carrière à Chablis, Alain Combard a fondé ce domaine modèle en 1992. Trente ans plus tard, Figuière est au sommet avec ce beau rosé ample et croquant dominé par la fraise. 15,90 €. www.figuiere-pro-vence.com
Château La Calisse
Coteaux-varois-en-provence 2021
Pionnière dans les rosés aux robes pâles, Patricia Ortelli élabore avec syrah et grenache un rosé plein de fraîcheur et de vivacité. Il est certifié bio. 24 €. www.chateau-la-calisse.fr
France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
Guerre en Ukraine
Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan
GÉOPOLITIQUE
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
France24 - Monde
Roland-Garros : la flamme du phénix Nadal brûle encore
Publié le : 01/06/2022 - 12:48
Nicolas BAMBA
À l'issue d'un nouveau duel de titans, Rafael Nadal a triomphé mardi de Novak Djokovic en quarts de finale du tournoi de Roland-Garros. Malgré un corps en souffrance et une concurrence féroce, l'Espagnol, à l'aube de ses 36 ans, a toujours de l’appétit. Même s’il a bien conscience que son aventure tennistique approche de sa fin.
Le 59e opus Novak Djokovic-Rafael Nadal, classique depuis 2006 et affiche la plus récurrente de l'histoire du tennis, a tenu toutes ses promesses. Commencé mardi 31 mai sur le court Philippe-Chatrier à 21 heures, ce quart de finale du tournoi de Roland-Garros 2022 s'est achevé à 1 h 16 mercredi 1er juin sur la victoire de l'Espagnol.
Si le Serbe avait renversé son adversaire en demi-finale ici l'année dernière, après un duel déjà homérique, "Rafa" a remis les pendules à l'heure cette fois. Le numéro un mondial, vaincu, n'a pas tari d'éloges à propos de son bourreau de la nuit.
"Il a démontré pourquoi il était un immense champion. Rester fort mentalement et terminer le match comme il l'a fait... Mes félicitations à lui et son équipe. Il mérite sans aucun doute cette victoire", a applaudi Novak Djokovic.
Rafael Nadal a livré une performance éblouissante, alors que le Majorquin doit encore une fois composer avec un physique défaillant. "C'est une nuit inoubliable. Je doutais du fait d'être capable de jouer au niveau dont j'avais besoin pour avoir vraiment une chance", a confié le vainqueur nocturne, lui-même "surpris" par son niveau de jeu retrouvé comme par enchantement.
🤩 What a set! What a comeback! 🤩 🤔 Is 14 next for @RafaelNadal ?#RolandGarros pic.twitter.com/0Wa4mjZoau
May 31, 2022Souvent touché, toujours de retour
Depuis 2005, année où il remporta son premier tournoi de Roland-Garros, l'actuel numéro cinq mondial souffre du syndrome de Müller-Weiss au pied gauche, une nécrose de l'os scaphoïde qui le fait beaucoup souffrir.
L’été dernier, cette maladie dégénérative qui provoque des douleurs chroniques l'avait poussé à déclarer forfait pour Wimbledon, les Jeux olympiques et l'US Open et à mettre un terme prématuré à sa saison 2021. "J'ai encore besoin de temps pour récupérer, il faut que je change quelque chose peut-être. Je veux comprendre l'évolution de cette blessure qui m'a freiné dans ma carrière toutes ces années", expliquait alors le gaucher.
Son pied gauche, encore bien douloureux ces dernières semaines, s’ajoute aux nombreuses autres blessures accumulées depuis ses débuts professionnels, il y a 20 ans. Genoux, dos, tendinites, abdominaux... Rafael Nadal est un habitué des kinés, des médecins et des chirurgiens. Jouer au tennis en souffrant est devenu une habitude pour lui.
Plus d'une fois, on l'a donné perdu pour le tennis, victime de son propre jeu mêlant puissance et engagement total. Et pourtant, cette année encore, le "Taureau de Manacor" résiste et ressuscite, toujours prêt à déjouer les pronostics les plus pessimistes.
"Je ne sais pas ce qui peut arriver"
Déjà en janvier, Rafael Nadal avait livré un récital pour renverser le Russe Daniil Medvedev et remporter l'Open d'Australie, malgré plusieurs mois loin des courts. Rattrapé par une fracture de fatigue à une côte et son pied gauche au printemps, l'Espagnol paraissait un cran en-dessous de Novak Djokovic et de son compatriote Carlos Alcaraz avant d’aborder Roland-Garros.
Le Serbe et le jeune phénomène espagnol ont pourtant pris la porte dès les quarts de finale. Tandis que le maître des lieux, treize fois titré porte d’Auteuil, s’apprête lui à disputer sa demi-finale vendredi 3 juin, le jour de ses 36 ans. Le champion olympique allemand Alexander Zverev, 25 ans, l’attend pour une nouvelle rencontre au sommet. Mais Rafael Nadal a bien préparé tout le monde : ce sera peut-être sa dernière apparition sur la terre battue parisienne.
C’est le paradoxe d’un champion formidable, auteur d’un coup d’éclat mais conscient d’être au crépuscule de sa carrière. Deux jours avant de défier Novak Djokovic, l’homme aux 21 titres du Grand Chelem évoquait déjà ses possibles adieux à Roland-Garros. Son discours n’a pas changé après sa victoire épique :
"Je suis assez vieux pour ne pas cacher des choses. Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici. J'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr, je vais continuer à me battre pour trouver une solution. Mais pour le moment, on n'en a pas. Les trois derniers mois et demi n'ont pas été faciles pour moi, c'est la seule chose que je peux dire."
Rafael Nadal n’est pas éternel. Les années passent et le physique flanche de plus en plus. Mais même diminué, le plus grand joueur de l’histoire sur terre battue reste exceptionnel. Novak Djokovic peut en attester. Et que personne ne s’y trompe : blessé ou pas, le boss vise une 14e coupe des Mousquetaires le 5 juin. "L'objectif est de me maintenir au niveau de jeu que j'ai produit (face à Novak Djokovic)", a prévenu "Rafa". Alexander Zverev sait à quoi s’en tenir.
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COMPTE-RENDU
Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros
Tennis : fin de saison et pas d'US Open pour Rafael Nadal, blessé au pied
L’invité du jour
Nelson Monfort : "Rafael Nadal est capable de gagner une 14e fois Roland-Garros"
Valeurs Actuelles
Quand l’Amérique finançait l’effort de guerre soviétique
Désigné par Staline comme ambassadeur d’Union soviétique à Washington, Maxime Litvinov n’est pas réputé pour sa jovialité. Mais ce 7 novembre 1941, il saute de joie en apprenant le résultat d’un vote qui vient d’avoir lieu au Congrès : la loi sur le crédit-bail ( Lend Lease Act, LLA) a été amendée pour inclure dans ses bénéficiaires l’URSS et une première ligne de 1 milliard de dollars est dégagée au profit de Moscou. « Maintenant, nous ne pouvons que gagner la guerre ! », hurle de joie le diplomate.
Le crédit-bail ouvre un horizon radieux. Face à un public encore largement isolationniste et qui ne veut pas se mêler à la guerre qui dévaste le continent européen depuis septembre 1939, le président Roosevelt, décidé à faire des États-Unis un « arsenal de la démocratie », a avancé avec précaution.
Malgré sa réélection, en novembre 1940, le président démocrate doit composer avec son opinion, favorable au maintien de la neutralité. Néanmoins, il est parvenu à convaincre le Congrès de voter, le 11 mars 1941, une loi qui lui permet de faire bénéficier, à crédit, d’équipements civils et militaires, tout pays dont la défense contre l’agression allemande est jugée, selon lui, « vitale » pour les États-Unis.
Le Royaume-Uni est le premier bénéficiaire de cette aide. Afin d’expliquer cette entorse à la neutralité, Roosevelt recourt à une comparaison qui restera célèbre : « Si la maison de votre voisin est en feu, vous ne lui vendrez pas pour 15 dollars votre tuyau d’arrosage, mais vous le lui prêterez… »
Le 24 juin 1941, deux jours après le lancement de l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique par l’Allemagne hitlérienne, Roosevelt débloque les avoirs soviétiques gelés dans les banques américaines depuis la révolution bolchevique et autorise une première vente d’armes à son profit. Peut-il aller plus loin et aider un régime qui, depuis Lénine, dénonce les États-Unis comme « le premier pays de l’impérialisme mondial », et avec lequel Washington n’a établi des relations diplomatiques qu’en 1933 ?
Une mission pour vérifier la solidité de l’URSS face à Hitler
Roosevelt envoie son proche conseiller Harry Hopkins rencontrer Staline : il a pour mission de vérifier si, malgré les revers essuyés par l’Armée rouge, abondamment détaillés par l’attaché militaire américain à Moscou, l’Union soviétique peut résister à Hitler. Depuis la capitale soviétique, Hopkins (qui sera plus tard soupçonné d’avoir été un agent d’influence communiste) envoie un télégramme rassurant sur le moral des Soviétiques.
Aussitôt, Roosevelt donne ordre de livrer 200 chasseurs P-40. Mais c’est l’extension à l’URSS de la loi LLA par le Congrès, le 7 novembre 1941, qui va tout changer. Ironie de l’histoire, c’est cette même loi que Joe Biden vient de réactiver, mais cette fois contre la Russie, pour accélérer la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Entre 1941 et 1945, pendant quatre ans, la formidable machine industrielle américaine va livrer à l’Union soviétique plus de 18 millions de tonnes de matériel. Les États-Unis enverront plus de 14 000 avions, 409 526 véhicules dont 43 728 Jeeps, 3 510 amphibies, 12 161 blindés de combat, 136 190 pièces d’artillerie légère. Mais aussi 325 784 tonnes d’explosifs, 205 torpilleurs, 140 chasseurs de sous-marins, 28 frégates…
Au total, un tiers des munitions brûlées par les Soviétiques viendront de l’allié américain. Les camions Dodge et Studebaker représenteront jusqu’à un tiers du parc motorisé soviétique. C’est sur les châssis des Studebaker que sont montés les lance-roquettes multiples Katioucha, les “orgues de Staline”.
Depuis septembre 1939, le président Roosevelt est décidé à faire des Etats-Unis un « arsenal de la démocratie ». Mais il avance avec précaution.
L’assistance américaine fait entrer l’Armée rouge dans la modernité. Pour la communication sans fil, 35 800 postes radio émetteurs- récepteurs sont fournis. Pour la communication avec fil, celle que préfère Staline, les services de l’Armée rouge reçoivent 3 400 kilomètres de câble marin, 1 823 kilomètres de câble sous-marin, plus d’un million et demi de kilomètres de câble télégraphique.
Avec les avions américains, les Soviétiques disposent aussi d’équipements spéciaux et d’experts venus d’outre-Atlantique : presses à moulage, instruments de contrôle aéronautique, moteurs, ingénieurs… Les nouveaux modèles d’avions soviétiques Yakovlev Yak-3 ou Lavotchkine La-5, bien plus performants, n’auraient pas été concevables sans cet appui.
Face à la fulgurance de l’avancée allemande, les Soviétiques n’avaient pas pu évacuer une bonne part de leur matériel ferroviaire : l’Amérique leur envoie près de 2 000 locomotives et plus de 10 000 wagons. Elle s’occupe aussi de l’intendance. Les soldats de l’Armée rouge vont être nourris grâce à 5 millions de tonnes de rations, vêtus grâce à 55 millions de mètres de tissu de coton et 49 millions de mètres de tissu en laine. Ils vont être chaussés grâce à 14 millions de paires de chaussures.
Ford envoie une usine complète de pneumatiques
À New York, après la victoire, une formule fera florès : « Les Alliés ont vaincu l’Allemagne grâce au sang des Russes et aux pâtés de conserve américains. » Aciers spéciaux inconnus des Soviétiques, kérosène à indice d’octane élevé pour les moteurs d’avion, cuivre, aluminium, métaux non ferreux indispensables à l’effort de guerre, sont également livrés.
En novembre 1942, Ford envoie même une usine complète de pneumatiques en pièces détachées. Seule la fin de la guerre empêche le transfert, initialement prévu, d’autres usines clés en main, parmi lesquelles une raffinerie de pétrole.
Dans un entretien, en juin 1944, avec un haut fonctionnaire du département d’État américain, Staline concède : « Environ deux tiers de toutes les entreprises industrielles d’Union soviétique ont été construites avec le concours ou l’assistance technique des États-Unis. »
L’aide américaine, qui s’accélère après l’entrée en guerre contre le Japon et l’Allemagne, en décembre 1941, arrive en URSS par toutes les voies disponibles : à l’est par l’Alaska et la Sibérie (“la route du Pacifique”), au nord par les ports de Mourmansk et Arkhangelsk (“la route de l’Arctique”), au sud par l’Iran (“le corridor persan”), alors sous occupation militaire soviéto-britannique.
Les Soviétiques masquent l’importance du prêt-bail
Mais la propagande soviétique passe sous silence ce colossal appui venu du camp “impérialiste”, sans lequel les contre-offensives de l’Armée rouge n’auraient pas été possibles. Le matériel à peine reçu, toute indication sur son origine est aussitôt effacée.
Comme le rapporte, en 1943, le général Deane, chef de la mission militaire américaine à Moscou, frappé par cette ingratitude, « les Soviétiques taisent les dimensions exactes du prêt-bail (et n’en parlent que sous pression) se justifiant par la nécessité de garder le secret ». Staline ne reconnaîtra publiquement cette dette qu’une fois, lors de la conférence de Téhéran, en novembre 1943, lors d’un dîner avec Roosevelt et Churchill : « Sans les machines américaines , dit-il, les Nations unies n’auraient jamais pu gagner la guerre. » Une position qu’il répétera en privé, note Nikita Khrouchtchev dans ses Mémoires.
Une fois la guerre terminée, les Américains mettront dix ans à récupérer leurs unités navales prêtées. Sur les 11,3 milliards de dollars consentis en aide matérielle durant la guerre (soit 170 milliards en valeur actualisée), Washington, en reconnaissance de la contribution soviétique à la victoire finale sur le nazisme, ne demandera que le remboursement de 1,3 milliard, une demande étalée sur trente ans ! Une facture jugée trop lourde par Moscou. Il faudra attendre le 18 octobre 1972 pour trouver un accord final et l’URSS ne remboursera finalement que 6 % (ou 1,3 %, en tenant compte de l’érosion monétaire) de ce qu’elle avait reçu…
Pour Churchill, le prêt-bail fut « l’acte financier le plus désinteressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire »
En bonne logique, l’appui de l’Amérique continuera d’être occulté ou minimisé pendant toute la guerre froide. Héros de la guerre, le maréchal Joukov s’en émeut en 1963, selon des archives du KGB qui l’a mis sur écoute : « On nous dit que les alliés ne nous ont pas aidés. Mais sans le matériel américain, nous n’aurions pas pu continuer la guerre… »
Le public russe restera jusqu’à ce jour entretenu dans la mythologie d’une Grande Guerre patriotique remportée par le seul sacrifice de ses anciens. Comme le résume Vladimir Poutine, le 9 mai 2021, « le peuple soviétique a libéré l’Europe de la peste brune ».
Il faut attendre l’année 2004 pour voir l’ouverture, à Moscou, sur une initiative privée, du musée des Alliés et du Prêt-bail, destiné à rendre hommage à « l’acte financier le plus désintéressé et le plus noble jamais accompli par un pays dans toute l’histoire » , selon les paroles de Churchill. Aux dernières nouvelles, il aurait été fermé.
France24 - Monde
Au bout de la nuit, Rafael Nadal rappelle à Novak Djokovic qu'il est le roi de Roland-Garros
Publié le : 01/06/2022 - 01:23Modifié le : 01/06/2022 - 02:16
Romain HOUEIX
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Rafael Nadal a défait Novak Djokovic, mardi, en quatre sets (6-2, 4-6, 6-2, 7-6 (7-4)) en quarts de finale de Roland-Garros. Un match intense, de plus de quatre heures, à la hauteur de la légende des deux hommes.
"Decimocuarta" : après le Real Madrid, Rafael Nadal ? La question se pose désormais alors que l'Espagnol a écarté, mardi 31 mai, le numéro 1 mondial, Novak Djokovic, en quarts de finale de Roland-Garros au terme d'un match à l'intensité rare. Il affrontera Alexander Zverev au prochain tour, avant-dernière étape avant une éventuelle 14e coupe des Mousquetaires.
Le premier jeu est à la hauteur de la rivalité entre les deux hommes. Les deux quarts de finalistes se rendent coup sur coup pendant 10 minutes. Rafael Nadal s'offre deux balles de break que Djokovic efface vite. Il craque finalement sur la troisième. Derrière, le "taureau de Manacor" gagne facilement sur son service.
Novak Djokovic a du mal dans ce premier set. En délicatesse sur ses premières balles, il commet également beaucoup de fautes, trouvant régulièrement le filet. Il croit remonter à la surface avec deux balles de débreak dans le 4e jeu mais Nadal les sauve. Dans la foulée, le Majorquin double son avantage sur le service de "Nole". Le set ne tarde pas à suivre (6-2) au bout de 52 minutes.
Dans le deuxième set, bis repetita. Un long premier jeu de 13 minutes où Djokovic s'acharne à sauver des balles de break (5 !) avant de craquer. Puis un Nadal qui déroule jusqu'à 3-0. À ce moment du match, une tempête doit avoir lieu dans la tête du Serbe et la peur d'un passé qui se répète, façon débâcle de 2020.
Novak is back
Mais on ne devient pas numéro 1 mondial sans avoir de la ressource mentale. Un changement de t-shirt et "Djoko" repart. Il efface un break puis recolle à 3-2. S'ensuit un long jeu de 15 minutes où les deux titans vont faire passer le stade par toutes les émotions. Un Philippe-Chatrier enfin réveillé et qui donne de la voix au point de subir un rappel à l'ordre de l'arbitre quant au respect des services. Et alors que Nadal a eu quatre occasions consécutives de remporter son service, c'est finalement Djokovic qui égalise sur sa quatrième balle de débreak.
Alors que les minutes s'égrènent et que les jeux passent, toujours plus disputés, ce set ressemble de plus en plus à celui qui déterminera le vainqueur du match, si ce n'est du tournoi… Et, au bout de 1 h 24, c'est finalement Djokovic qui sort victorieux de ce long combat, qui fait s'interroger sur le record de longueur d'un set hors 5e manche (6-4).
Nadal ne lâche rien
Mais alors qu'on aurait pu s'attendre à voir Nadal craquer, le roi de la Porte d'Auteuil rappelle au Philippe-Chatrier pourquoi il est l'homme de Roland-Garros. Il fait le break d'entrée, en ajoute un deuxième dans le cinquième jeu et prend le troisième set à Djokovic en 37 petites minutes. En face, Djokovic retombe dans ses travers du premier set, multipliant les fautes et les balles approximatives.
Il se reprend un temps en remportant les trois premiers jeux du quatrième set. Cependant, alors qu'il semble parti pour remporter sans difficulté la manche, la machine s'enraye. Rafael Nadal débreake sur le 9e jeu. Une égalisation au meilleur moment qui oblige les deux hommes à se départager dans un tie-break.
Rafael Nadal prend immédiatement l'avantage, se retrouvant très vite à mener 6-1. Cependant, les balles de match sont effacées une à une par Novak Djokovic. Ses fans se prennent à espérer jusqu'à ce qu'un dernier revers lâché long de ligne du roi vienne faire taire leurs espoirs.
Djokovic : "J'ai donné le maximum. J'aurais pu mieux jouer. J'ai eu des occasions, mais j'ai perdu contre un joueur meilleur que moi ce soir."
May 31, 2022En 2021, leur affrontement titanesque avait duré 4 h 11. Cette année, les deux hommes auront offert une minute de plus de plaisir à tous les fans de tennis. Peu après une heure du matin, Rafael Nadal peut jubiler : il a l'occasion de s'offrir un 22e titre en Grand Chelem et son 14e dans son jardin de la Porte d'Auteuil.
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TENNIS
Roland-Garros : Zverev s'offre le phénomène Alcaraz et rejoint le dernier carré
TENNIS
Roland-Garros : Coco Gauff et Martina Trevisan en route vers leur première demi-finale
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BBC
Kate Bush running up that chart thanks to Stranger Things
Kate Bush has been popular with music fans for decades, but she has suddenly reached a new audience thanks to the latest series of Stranger Things.
Season four of the hit Netflix sci-fi horror broke the streaming giant's record for the biggest-ever premiere weekend for an English-language series.
Bush's 1985 track Running Up That Hill features in the season's first episode.
As a result, the track has gone viral on social media and is now top of Spotify's daily songs chart in the UK.
After being widely shared by fans on TikTok and Twitter, Running Up That Hill replaced Harry Styles at number one in streaming service's ranking.
It also became Spotify's fourth-most streamed song worldwide, and topped the Apple iTunes chart.
Running Up That Hill, taken from Bush's album Hounds of Love, had previously peaked at number three in the UK, but thanks to Stranger Things it is currently the singer's most streamed track.
In 2012, Running Up That Hill re-entered the top 10 of the official UK singles chart, after featuring in the closing ceremony of the London Olympics, and it could do so again this coming Friday.
What do the fans think?
Some fans who have been supporters of Bush for years expressed frustration that is has taken a Netflix show and some love on social media to bring her music back into the spotlight.
One fan, who admitted to having discovered the track himself due to a cover by rock band Placebo, posted that it was "[messed] up kids are finally finding out about Kate Bush through Stranger Things".
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Others, however, seem pleased Bush has found new fans from Generation Z. One user posted: "People being sad that Kate Bush is 'going mainstream' (i.e being heard by a new generation of kids) because she's featured on Stranger Things. Weird."
"[Bush] is brilliant. Everyone should hear Running up that Hill for the first time once."
Another fan posted: "I think the funniest part about the resurgence [of] Running Up That Hill is having right now is that Kate Bush herself probably has no idea that it's happening."
Spoiler alert: The next section features some plot details from Stranger Things.
Set in the 1980s, Stranger Things has a suitably retro soundtrack and Running Up That Hill is heard playing on the Walkman of Max, the character played by Sadie Sink. The song becomes intrinsically linked with her battle with the wicked Upside Down demon Vecna.
Nora Felder, the show's music supervisor, told Vanity Fair the series needed something that would be a young teen's favourite song in 1986, but one that would also express the character's sense of depression and isolation after the violent death of her brother.
"The song really needed to resonate with Max's experience and amplify her need for strength and support at that time," Felder explained.
"The more the song marinated in my conscious awareness, I realized this was something that could be special."
The song, which reappears in other key scenes, carries the refrain: "If only I could make a deal with God, I'd get him to swap our places".
Originally called A Deal With God, the title was changed by the record label out of concern it would be banned in some religious countries.
In an interview in 1985, Bush confirmed the song was about "a relationship between a man and a woman", their differences, and their attempts to overcome them and truly understand each another.
"They love each other very much, and the power of the relationship is something that gets in the way," she explained.
"It creates insecurities. It's saying if the man could be the woman and the woman the man, if they could make a deal with God, to change places, that they'd understand what it's like to be the other person and perhaps it would clear up misunderstandings.
"You know, all the little problems; there would be no problem."
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Bush's atmospheric pop ballad appears in the new series alongside other retro hits, including Talking Heads' Psycho Killer and Dead or Alive's You Spin Me Round (Like a Record).
Running Up That Hill it isn't the first record to receive renewed interest after having been shared on TikTok.
In 2020, Fleetwood Mac's drummer Mick Fleetwood revealed his surprise at finding his band's 1977 hit song Dreams had gone viral thanks to Nathan Apodaca from Idaho filming himself skateboarding to the track while drinking cranberry juice.
It helped Dreams to its biggest ever week on streaming services - with more than eight million streams in the US in a week.
Netflix announced this week that season four of Stranger Things, which again stars Millie Bobby Brown and Winona Ryder, had been watched for a record 287 million hours over the weekend, topping series two of Bridgerton.
Critics described the new series as "formulaic but fabulous".
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L'Humanité
De quoi le refus des diplômés d’AgroParisTech est-il le nom ?
Le débatLe 30 avril, huit étudiants de l’école d’ingénieurs ont pris la parole lors de leur cérémonie de remise des diplômes. Ils ont dénoncé la finalité de leur formation et indiqué leur rejet des métiers proposés.
Pierre ChaillanNous devons entendre chez ces étudiants la contestation de l’ordre social capitaliste. Pour autant, attention à une démarche de résignation.
Jeanne Péchon, secrétaire nationale de l’UEC
« Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours. » Lors de la remise des diplômes d’AgroParisTech du 30 avril, des jeunes ingénieurs ont appelé à changer de voie et à déserter l’agro-industrie dans sa globalité. Ils dénoncent une formation qui pousse à participer aux ravages sociaux et écologiques en ces termes : « AgroParisTech forme chaque année des centaines d’élèves à travailler pour l’industrie de diverses manières. (…) Ces jobs sont destructeurs et les choisir, c’est nuire en servant les intérêts de quelques-uns. (…) Nous avons décidé de chercher d’autres voies, de refuser de servir ce système et de construire nos propres chemins. (…) N’attendons pas le 12 e rapport du Giec qui démontrera que les États et les multinationales n’ont jamais fait qu’aggraver les problèmes. Vous pouvez bifurquer maintenant. »
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansDerrière cet acte et derrière le message diffusé lors de la remise des diplômes, c’est bien le sens de la formation et du travail qui en découle qui est questionné. Nous devons nous interroger en premier lieu sur la signification politique de cet acte. La formation dispensée à AgroParisTech semble répondre aux logiques et aux intérêts des grands groupes et des multinationales plutôt que répondre à l’intérêt général et aux besoins de la société.
Ce qu’il s’est passé à AgroParisTech met en lumière les contradictions du système capitaliste. Les jeunes aspirent à être utiles à la société. Ils aspirent à participer à la prise de décision, espèrent que leur qualification soit utilisée pour le bien commun. Cependant, ils ne peuvent pas aujourd’hui exprimer pleinement leur potentiel parce que la logique de profit prime sur l’intérêt général.
On peut travailler sans accepter l’ordre établi. On peut travailler et participer à la transformation social.
Cette bifurcation sonne comme une résignation, c’est un gâchis par la société. Mais cette jeunesse qui bifurque peut au contraire participer au changement. On peut travailler sans accepter l’ordre établi. On peut travailler et questionner les choix stratégiques. On peut travailler et participer à la transformation sociale, notamment via l’engagement politique ou syndical.
L’enjeu est donc d’organiser les jeunes dans ces écoles et montrer qu’une alternative est possible en redonnant du sens à la formation et à l’emploi. C’est bien par l’organisation que l’on peut parvenir à de nouvelles conquêtes. Des nouvelles conquêtes telles qu’un cadrage national des formations, par exemple, afin qu’elles répondent aux besoins de la société et non aux logiques de profit.Des droits nouveaux d’intervention pour les salariés sur les orientations stratégiques des entreprises et ouvrir la voie à des changements en profondeur dans le travail pour qu’il soit de qualité et qu’il émancipe.
Le discours de bifurcation peut être séduisant, mais il peut aussi témoigner d’une illusion de ceux qui ont un fort capital économique, social et culturel.
Jonathan Dubrulle, ingénieur agronome et doctorant en agriculture comparée
« À vous de trouver vos manières de bifurquer. » C’est ainsi que se termine l’intervention d’un petit groupe d’étudiants d’AgroParisTech à l’occasion de leur remise des diplômes. Durant un discours de sept minutes abondamment relayé, les métiers de l’agro-industrie sont fustigés au profit d’une « bifurcation » vers d’autres horizons professionnels. À première vue, c’est séduisant.
Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »« Bifurquer », ce serait donc choisir ce que l’on fait de sa vie. Tout choix est un luxe. Facile de choisir quand on fait partie des dominants. Toute décision dépend de l’épaisseur du matelas sur lequel on est assis, donc de l’assurance-risque que l’on possède. Cette dernière intègre par exemple l’assise financière des parents (capital économique), le réseau que l’on pourra activer en cas de besoin (capital social), ses connaissances (capital culturel), ou encore les codes – vocabulaire, manière de se tenir ou de se comporter en public, etc. – (capital symbolique) que l’on a acquis s’il fallait « bifurquer » de nouveau. Avant de dépendre des valeurs d’un agent social, les possibilités de « bifurcation » découlent surtout de sa classe sociale.
Renvoyer une personne à ses responsabilités masque les relations sociales qui déterminent les actions de chacun. C’est considérer l’autre comme un sujet et non comme un agent. À l’individu agissant de son plein gré, nous pensons plutôt que chacun d’entre nous constitue un « nœud » au sein de réseaux sociaux enchâssés entre eux. Plus que les nœuds, ce sont les liens qui comptent et les relations qu’ils induisent, donc les rapports entre dominants et dominés.
Avoir conscience de sa position sociale constitue une étape nécessaire au renversement de l’ordre établi.
Néanmoins, avoir conscience de sa position sociale constitue une étape nécessaire au renversement de l’ordre établi et peut acter un changement d’état (partiel) de l’agent vers le sujet. Inviter une assemblée en position de domination sociale (des ingénieurs fraîchement diplômés d’une grande école) à changer d’horizon est cohérent. Beaucoup d’entre eux en ont effectivement les moyens. Toutefois, changer individuellement, à l’échelle d’une classe sociale prétendument « éclairée », induit une relation dialectique.
Une partie de la population, dotée d’un fort capital économique, social et culturel prendrait donc part, individuellement ou collectivement (mais entre dominants), à la transformation sociale et environnementale de la société (choisir un métier « responsable », manger « durable », tenir des discussions « progressistes », etc.). L’autre partie, dominée par la première, serait stigmatisée et accusée de ne pas « bifurquer » à son tour (occuper un emploi « immoral », manger trop de viande et de plats préparés, voter à l’extrême droite, etc.). Le procès est facile. Ne serait-ce pas un moyen, violent, de taire des inégalités assourdissantes pour légitimer la domination d’une classe sur l’autre ? Le mécanisme n’a rien de nouveau.
Pour aller plus loin La vidéo de l’intervention des étudiants d’AgroParisTech
agroalimentaire France24 - Monde
Roland-Garros : Zverev s'offre le phénomène Alcaraz et rejoint le dernier carré
Publié le : 31/05/2022 - 21:10
Romain HOUEIX
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L'Allemand Alexander Zverev a battu en quatre sets l'étoile montante du tennis espagnol Carlos Alcaraz. Il affrontera le vainqueur du match Nadal-Djokovic en demi-finale de Roland-Garros.
L'affiche de la journée était programmée à 21 h avec un énième match des titans entre Rafael Nadal et Novak Djokovic. Mais les deux hommes programmés juste avant ont assuré le spectacle lors de leur propre quart de finale de Roland-Garros. Dans une rencontre exceptionnelle, Alexander Zverev a fini par dompter le prodige espagnol Carlos Alcaraz (6-4, 6-4, 4-6, 7-6).
"Je me suis fait dessus... Je savais que je devais jouer mon meilleur tennis aujourd'hui, du début à la fin. Je suis content d'avoir réussi", a déclaré l'Allemand de 25 ans. "Il revenait fort... C'est un joueur incroyable, je lui ai dit au filet qu'il allait gagner ce tournoi beaucoup de fois, pas seulement une. J'espère que je vais pouvoir le gagner avant qu'il se mette à tous nous battre et qu'on n'ait plus aucune chance", a ajouté le champion olympique de Tokyo.
Demi-finaliste l'an dernier sur la terre battue parisienne, Zverev restait sur une lourde défaite contre Alcaraz en finale à Madrid début mai (6-3, 6-1).
Un service solide
En pilonnant le revers de son adversaire, celui qui avait perdu ses 11 matches contre des joueurs du top 10 en Grand Chelem jusque-là est parvenu à empêcher l'Espagnol d'imposer son jeu, son rythme, sa puissance.
Solide sur son service, l'Allemand n'a concédé qu'une balle de break dans le premier set, qu'il a sauvée, et il lui a suffi d'un break pour se détacher 3-2 et remporter la première manche.
Dans la deuxième, Alcaraz a eu une balle de break pour mener 3-1 mais n'a pas su la concrétiser et c'est de nouveau l'Allemand qui a pris le service de l'Espagnol pour mener 4-3.
À 5-4, Zverev a servi pour le set : bruyamment soutenu par le public, Alcaraz a sauvé deux balles de set, a eu une balle de débreak, mais a vu la manche s'envoler sur un ace de l'Allemand sur la troisième balle de set.
La troisième manche a longtemps été indécise. À 4-4, Alcaraz a sauvé une balle de break particulièrement importante d'un amorti magique et a finalement remporté son jeu de service. Et c'est sur un nouvel amorti que l'Espagnol a provoqué la faute de Zverev et remporté la troisième manche.
Dans la quatrième, le niveau de jeu déjà élevé est encore monté. Alcaraz a offert le break à Zverev sur une double faute. Menant 5-4, l'Allemand a servi pour le match mais Alcaraz n'a rien lâché et est revenu à 5-5.
Les deux hommes en sont arrivés au jeu décisif, lors duquel Zverev s'est offert une première balle de match sur son service à 7/6, puis une deuxième à 8/7 qu'il a convertie d'un retour gagnant.
Nouvel échec aux portes du dernier carré pour Alcaraz
Alexander Zverev jouera ainsi sa cinquième demi-finale en Grand Chelem. Il n'a atteint la finale qu'une seule fois, à l'US Open 2020, et s'était incliné face à Dominic Thiem.
De son côté, à 19 ans, Alcaraz échoue une nouvelle fois aux portes du dernier carré après l'US Open en septembre dernier (abandon contre Auger-Aliassime).
Pour son premier Roland-Garros il y a un an, l'élève de Juan Carlos Ferrero, ex-numéro 1 mondial et lauréat 2003 à Paris, s'était arrêté au troisième tour (battu par Struff) après avoir traversé en trombes les qualifications.
Avec AFP
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LE FIL DU 29 MAI
Roland-Garros : laborieux mais victorieux, Nadal rejoint Djokovic en quarts de finale
Valeurs Actuelles
[Entretien] Jean Lopez : « la stratégie militaire russe semble avoir été le fait d’un amateur »
Valeurs actuelles. Le Mook « de la guerre », dont vous avez dirigé la rédaction, parle notamment des femmes au combat. Elles auraient été jusqu’à 1 million dans l’Armée rouge et souvent mises en avant par la propagande durant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, on a un sentiment de « guerre d’hommes » avec Poutine et Zelensky qui rivalisent de démonstrations « viriles ». Les armées qui avaient donné la plus grande place aux femmes les auraient évincées ?
Jean Lopez. Le système soviétique obéissait à une façade féministe. Le régime, depuis l’origine, cherche à effacer les barrières qui empêchent les femmes d’entrer dans de nombreuses Professions. C’était beaucoup plus une posture qu’une réalité, car ce sont surtout les pertes gigantesques de l’Armée rouge qui l’obligent à trouver de la chair combattante. L’idée était de faire occuper par les femmes des services arrière pour libérer des combattants pour l’avant. De belles images, mais sur 1 million, 950 000 d’entre-elles n’ont jamais vu le front. Aujourd’hui, du côté ukrainien on en voit kalachnikov en bandoulière et en treillis. Mais c’est surtout par clin d’œil à l’Occident. Ce dernier s’est converti au féminisme, il faut donc lui donner un peu de grain à moudre, mais il n’y a pas de femmes ukrainiennes qui combattent en première ligne. Ces images ont une fonction de propagande, elles servent à l’arrière dans une proportion moindre que dans nos armées occidentales.
Toujours dans le Mook, il y a une partie qui parle de la prise de la Crête en 1941. Il s’agit de la première victoire, quasiment uniquement, du fait des parachutistes. Depuis cette victoire, l’arme paras a vécu un véritable essor autant dans la suite de la Seconde Guerre mondiale que dans celles modernes. Comment est-on arrivé aujourd’hui à un tel échec des paras russes à l’aéroport de Kiev au début du conflit. Les unités parachutistes sont dépassées ?
Tout d’abord, il faut rappeler que le parachutisme moderne, c’est l’Armée rouge qui l’a inventé. Les Allemands sont cependant les premiers à les utiliser en opération réelle contre la Belgique avec la prise du fort d’Eben-Emael et contre les aéroports hollandais. Si l’on regarde en détail ces opérations aéroportées, on s’aperçoit qu’il y a toujours deux éléments pour réussir — vous lâchez les paras en enfants perdus devant, et vous avez toujours une brigade blindée qui va le plus vite possible les rejoindre. Par définition, une unité parachutiste, c’est une unité d’infanterie légère, elle ne peut pas résister longtemps. Il faut donc, une fois la prise de son objectif, qu’on vienne la relever. C’est pour ça qu’en 1940, les Allemands ont connu le succès dans ce domaine. À contrario en Crète, ça a été beaucoup plus compliqué, il a fallu attendre que les renforts arrivent par mer. Les Soviétiques ont essayé, notamment pour prendre Kiev, comme par hasard. C’était en septembre 1943. Ils n’ont pas tenté de la prendre par le Nord, comme les troupes de Poutine, mais par le Sud. Ils les ont parachutés de l’autre côté du fleuve, mais ils n’ont pas été capables de traverser. Sans jonction, ils ont été complètement massacrés. C’est ce qui s’est passé au mois de février dernier lors du raid parachutiste sur l’aéroport de Hostmotel, au Nord de Kiev. Le raid s’est emparé d’un certain nombre de points clé. Mais la colonne blindée qui venait de Biélorussie n’est jamais arrivée, ils n’ont jamais été capables de parcourir les 150 km les séparant, ils sont tombés sur un ennemi qui a réussi à les paralyser, les ralentir, le temps d’anéantir la résistance des Parachutistes.
Vous avez publié aux éditions Perrin « Kharkov 1942″, où, malgré une supériorité numérique et matérielle, l’Armée rouge subit une grande défaite. Vous y expliquez comment elle y apprend de son échec ce qui donne les succès progressifs de la suite. Aujourd’hui, avec un rapport de force similaire, elle se retrouve à nouveau battue autour de la même ville. Les enseignements auraient été perdus, pertes menant aux difficultés russes en Ukraine ?
Ils avaient en tête une opération rapide et peu coûteuse face à un adversaire à la résistance symbolique. Leur modèle, c’est ce qu’ils ont réussi à faire à Kaboul en 1979. Quand Brejnev envoie 80 000 hommes en Afghanistan, il commence par prendre le contrôle de l’aéroport de Kaboul avec des parachutistes. Les brigades motorisées qui partent de l’Union soviétique avancent sans heurts et la jonction est faite. Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939. Après avoir occupé les Sudètes, comme Poutine avec le Donbass, Hitler Postule que l’armée tchèque ne se battra pas, car elle est désarmée sans les Sudètes. Des unités motorisées foncent sur Prague et en effet elles ne font que désarmer l’armée tchèque. Poutine a cru faire la même chose, mais ces informations étaient erronées et il n’a pas de plan B.
Poutine avait la même optique aujourd’hui : viser un coup de main rapide pour s’emparer de la capitale et de ses dirigeants. Je le comparerais au coup de Prague, le 15 mars 1939.
Les généraux russes n’avaient aucun plan de secours ?
On l’a vu, le nouvel objectif a été une occupation des côtes de la mer d’Azov. Occupation couplée à une tentative, à partir de la Biélorussie vers le sud, et du bas en remontant vers le Nord, de faire un bouclage complet de l’Ukraine orientale. Là aussi, c’est un échec, la résistance de Marioupol a été très importante et surtout la colonne qui devait descendre de Biélorussie n’a jamais progressé. Enfin, depuis maintenant 3 semaines, les forces russes ont totalement abandonné l’idée d’aller à Kiev et de s’emparer de Kharkov. Un nouvel objectif se dessine — occuper totalement les oblasts de l’est, ainsi que la bande côtière.
Ce nouvel objectif pourrait réussir ?
Une occupation du Donbass et un lien avec la Crimée suffiraient à Poutine pour estimer qu’il a remporté une victoire partielle. Sauf que l’on s’aperçoit que même la conquête complète du Donbass est plus facile à dire qu’à faire. Pour l’instant l’avenir est quand même sombre pour l’armée russe, ses pertes humaines et matérielles sont très importantes rapportées aux effectifs qu’elle peut mettre en ligne. C’est la grande différence avec la Grande Guerre patriotique. À l’époque, l’armée rouge, malgré des pertes effarantes, a toujours maintenu autour de six millions d’hommes sur le front. Rien qu’en Ukraine en 1943, les Soviétiques investissent 3 millions de combattants, car c’est un gros morceau.
Aujourd’hui, les 150 000 soldats russes issus de l’armée professionnelle ne suffisent pas, surtout s’il y en a déjà 1/3 hors de combat. L’artillerie conquiert mais c’est l’infanterie qui occupe le terrain. Et déjà là l’artillerie n’est pas capable de détruire tous les nids de résistance. Pour l’instant, ils n’ont pas trouvé la parade tactique. Il y a 3 mauvaises nouvelles pour Poutine : L’armée ukrainienne dispose du renseignement occidental, pratiquement rien n’échappe aux satellites. La deuxième c’est que cette armée bien renseignée a visiblement fait de gros progrès d’organisation et dans son équipement entre 2014 et 2022. Même si elle n’est pas aussi lourde que son adversaire, elle est plus agile. Enfin, la plus mauvaise nouvelle pour Poutine est que dès le départ il avait tort sur un point essentiel ; les Ukrainiens combattent et savent mourir. Son allocution de février niait à l’Ukraine la caractéristique d’être une nation, soutenant, que si elle n’en était pas une, personne ne voudra mourir pour elle. Il y a alors une sous-estimation de l’adversaire qui est l’erreur classique de toutes les guerres, vous risquez alors toutes les déconvenues. Certes, en face il n’y a plus la Wehrmacht mais ce n’est pas la « faible » armée ukrainienne que pensait affronter poutine.
Verriez-vous des faiblesses inhérentes aux dictatures qui mènent à ces échecs ?
Je comparerais le système politique de Poutine à la Russie soviétique. Dans la mesure où, le partage entre le politique et le militaire n’est pas clair, la stratégie russe semble avoir été le fait d’un amateur. On sent que Poutine intervient dans la conduite des opérations. Le plus important, c’est que l’armée russe a les mêmes défauts que l’armée soviétique. Elle était l’armée d’un parti, aujourd’hui c’est l’armée d’un dictateur, si un chef politique doit avoir la main sur ses forces armées, ce n’est pas à lui de décider des avancements en fonction de critères politiques. C’était le fonctionnement de l’Armée rouge avec l’immixtion permanente de Staline qui décidait de tout selon ses critères. D’autres défauts sont visibles — un manque de confiance entre la hiérarchie, couplée à la volonté de se couvrir en permanence lorsqu’on agit et ainsi réduire la prise d’initiative. Cette inertie considérable, oblige le haut commandement à aller directement sur le terrain. Résultat ? Une dizaine de généraux ont déjà payé de leur vie. Enfin, les officiers mentent aux échelons supérieurs, affirment que l’ennemi est plus fort qu’il n’est ou que l’objectif a été pris alors que ce n’est pas le cas. Pire, l’état de l’armée russe est comparable à ce qu’on a vu en 41, plus qu’en 45. Même l’Armée rouge s’était réorganisée avec la paire de stratège, Joukov et Vassilievski, auxquels Staline donnait sa confiance. La relation entre Poutine et ses généraux donne des dysfonctionnements considérables dans la stratégie et la lecture de l’adversaire.
Un exemple de ce dysfonctionnement pourrait être les colonnes de char russe qui, en dépit du bon sens, avancent sans soutien et deviennent des proies pour l’armée ukrainienne ?
Le mépris complet de la vie humaine est un héritage de la culture militaire soviétique. Ils ont commencé à faire attention uniquement parce qu’à un moment donné, ils voyaient approcher le fond de la réserve.
Même en 2021 ce mépris n’a pas évolué ?
Ça fait partie des choses qui s’inscrivent dans la culture militaire. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a pas de coordination interarmes. Il avait fallu un temps fou pour que l’armée rouge cesse d’agir comme ça. Jusqu’en 1943 l’exemple des colonnes de char vulnérables vous l’avez tous les 3 mois.
Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Les généraux russes ne retiennent rien des erreurs passées ?
Dans quelles affaires l’armée russe a été utilisée depuis la chute du mur ? Les Tchétchènes 2 fois, les Géorgiens et les Syriens. Pas un seul conflit de haute intensité. Après les premiers échecs, ils agissent comme ils font souvent, c’est-à-dire attaquer sans arrêt sur le même point, forcer, négliger les pertes, et penser y arriver sous le poids du sang et du feu. La difficulté des chefs russes, c’est de reculer, depuis la seconde guerre mondiale ils n’ont jamais vraiment osé le dire à leurs chefs. Leur seule manière c’est de dire « regardez, on a perdu la moitié des chars et de nos hommes. On est de bonne volonté, mais on n’y arrive pas. » Professionnellement ils savent que l’objectif n’est pas atteignable, mais avoir le courage de parler, c’est le problème militaire des dictatures. C’est une logique paranoïaque, le chef suprême ne peut pas prendre de mauvaises décisions, donc forcément les exécutants sont coupables. Dans un régime de peur, personne n’ose dire au tyran qu’il se trompe ou qu’il faudrait modifier le plan, alors le cercle vicieux s’enclenche.
Est-ce que depuis la sortie de la guerre froide et la défaite de l’URSS, il n’y a pas eu une certaine volonté, d’enfoncer la Russie et d’élargir l’OTAN, qui a « humilié » l’adversaire, dans l’esprit de ce qu’avait été le traité de Versailles pour les Allemands, et ainsi mener à la guerre actuelle ?
Ce sont les peuples qui demandent la protection de l’OTAN parce que la Russie leur fait peur et ce qui se passe en Ukraine met le dernier clou dans le cercueil de la Russie. Je dis cela car le parallèle avec le traité de Versailles et la fin de la première guerre mondiale, c’est qu’à la sortie de la guerre froide ce ne sont pas les Américains qui ont gagné, mais l’URSS qui a explosé de l’intérieur. Le problème c’est que la Russie ne reconnait pas cette implosion. De là, Poutine cherche à retrouver le « glacis » qu’était l’URSS. Mais il choisit la violence la plus sauvage, la plus débridée pour le recréer tout en ne s’occupant jamais de savoir ce que veulent les peuples et particulièrement les Ukrainiens. Les Russes sont obligés de perdre à ce jeu-là.
Vous ne voyez aucune issue favorable à la Russie ?
Comment a-t-il pu penser que l’Occident allait rester sans réagir ? Le résultat, c’est que jamais la Russie n’a été aussi isolée, même à l’époque soviétique elle pouvait compter sur certains. Il lui reste la menace nucléaire qu’elle agite, mais est-ce que vous vous rendez compte du prix politique à payer si elle brisait ce tabou ? Cet isolement russe est la suite de ce qu’il se passe depuis 1917 et la seule image qu’elle envoie au monde : la force. Pourtant, la Russie a un soft Power, mais les dirigeants russes ne savent pas s’en servir. L’image qu’ils donnent de leur pays, c’est uniquement les chars. Encore à l’époque soviétique, pouvaient-ils s’appuyer sur l’utopie du communisme. Si ce message s’est vite érodé, il pouvait séduire des personnes dans tous les pays de la terre. Aujourd’hui Il n’y pas de message universel de la part de Poutine, sa position est d’une grande faiblesse du point de vue idéologique, elle est à usage strictement interne et du point de vue stratégique, on voit qu’elle aboutit exactement au résultat inverse. La Russie a attaqué l’Ukraine pour qu’elle ne rejoigne pas l’OTAN, mais va obtenir l’adhésion de la suède et de la Finlande à l’OTAN et à terme probablement celle de l’Ukraine. La Russie n’a jamais été aussi seule et le sera pour un bout de temps, quelle que soit l’issue du conflit.
BBC
Universities warn of EU-UK research scheme 'close to precipice'
By Jessica ParkerBBC Brussels correspondent
Universities have called for an urgent resolution to a row about UK access to a major EU research programme.
Universities UK, which represents 140 institutions, fears ministers could be about to abandon the Horizon scheme.
In a letter to the European Commission, seen by the BBC, it describes the situation as "close to the precipice."
The EU has indicated UK participation is tied to the row about post-Brexit arrangements for Northern Ireland.
Horizon Europe is the EU's key funding programme for research and innovation, with a current budget of €95.5bn (£81.2bn).
The UK's associate membership was agreed in principle under the 2020 Trade and Co-operation Agreement, but ministers have been drawing up alternatives after complaining access was being blocked by Brussels.
The EU's ambassador to London, João Vale de Almeida, has described Horizon access as "collateral damage" in the impasse over the Northern Ireland Protocol, which governs post-Brexit trading rules for Northern Ireland.
He reportedly said that the "lack of trust" was having "a negative impact in other areas".
Tensions between the EU and UK have escalated since Foreign Secretary Liz Truss said a new law would be introduced to potentially scrap parts of the protocol unilaterally.
The EU accepts the post-Brexit treaty, which Boris Johnson's government signed up to, is causing disruption for Northern Ireland but wants changes within the existing agreement.
In its letter to European Commission Vice-President Maros Sefcovic, Universities UK says that scientific collaboration should not be compromised by "unrelated political disputes".
It warns that many of its members have reported researchers being "forced" to leave projects.
And that the delay is being "keenly felt" by both EU and UK institutions, with the situation "deteriorating every day that the uncertainty drags on".
"Failure to secure UK association to Horizon Europe would be a lose-lose for health, wealth and wellbeing and would do a disservice to future generations in Europe and beyond," the letter adds.
Universities UK believes a decision by ministers to abandon association could come within weeks in what it anticipates would be an irreversible move.
The UK minister for science, research and innovation, George Freeman, has said membership remains the priority but a plan B is being kept on standby.
Scientists and academics have for months raised the alarm that delays in access are creating problems because funding cannot be released to UK collaborators without a formal agreement. And they have expressed concerns that EU researchers will not include UK scientists in their projects.
In March the UK government extended a funding guarantee for successful Horizon Europe applicants, until the end of the 2022.
Last year, Cancer Research UK told the BBC that exclusion from Horizon Europe would be a "significant blow" in efforts to combat cancer. Sir Jeremy Farrar of the Wellcome Trust described Horizon as "the world's biggest international science funding programme".
That programme brings together researchers from industry and academia, with projects ranging from fundamental research to tackling issues such as combating climate change and efforts to find treatments for debilitating diseases.
Universities UK's letter, signed by Prof Paul Boyle of Swansea University, requests a meeting between Mr Sefcovic and UK vice-chancellors.
A UK government spokesperson said: "It's hugely disappointing the EU continues to politicise scientific co-operation by delaying our accession to Horizon.
"If the UK is unable to associate soon, and in good time to make full use of the opportunities they offer, we will introduce a comprehensive alternative to promote global science, research and innovation collaboration."
The European Commission said it looked forward to a "prompt resolution" and that it recognised "the mutual benefit in cooperation in science, research and innovation, nuclear research and space".
But it added the EU-UK Trade and Cooperation Agreement did not provide for a specific obligation to associate the UK "at this point in time, nor for a precise deadline to do so".
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Opex 360
L’Allemagne va fournir un système anti-aérien IRIS-T SLM à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Jusqu’à présent, le gouvernement allemand a répondu aux critiques sur la frilosité de son soutien militaire à Kiev par en affirmant que le mieux était de fournir aux forces ukrainiennes des matériels qu’elles pourraient facilement mettre en oeuvre. D’où l’initiative « Ringstausch », qui permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des armes d’origine soviétique livrées par les pays membres de l’Otan à l’Ukraine. À ce jour, la République tchèque [chars T-72] et la Grèce [véhicules de combat d’infanterie BMP-1] bénéficieront de ce dispositif… lequel donne aussi l’occasion à l’industrie allemande de l’armement de signer des contrats complémentaires.
Cela étant, et même si des blindés anti-aériens Gepard ainsi que des obusiers PzH2000 ont été promis à Kiev, la position de Berlin a été mise à mal, ces dernières semaines, par les livraisons d’équipements modernes annoncées par les États-Unis et plusieurs pays européens, dont la France. Ainsi, par exemple, les forces ukrainiennes ont récemment reçu des canons M777 et CAESAr, alors qu’elles n’en avaient jamais disposé jusqu’alors.
D’où la polémique suscitée par les révélations du journal « Welt am Sonntag ». Ainsi, selon ce dernier, le gouvernement allemand aurait réduit son soutien militaire à l’Ukraine au minimum, avec seulement deux livraisons d’armes [des mines anti-chars, nldr] entre le 30 mars et le 26 mai. « Les informations sur les livraisons d’armes spécifiques sont importantes pour la sécurité et donc classifiées. Je vous demande donc de comprendre que je ne peux ni fournir d’informations plus détaillées ni confirmer les détails », a répondu une porte-parole du ministère allemand de la Défense à la presse d’outre-Rhin.
Quoi qu’il en soit, et alors qu’une telle livraison faisait l’objet de bruits de coursive depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a annoncé que Berlin livrerait un système anti-aérien IRIS-T-SLM aux forces ukraniennes, lors d’une intervention au Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr], ce 1er juin.
« Le gouvernement allemand a décidé de fournir le système de défense antiaérienne le plus moderne dont dispose l’Allemagne, le système IRIS-T. [Il] permettra à l’Ukraine de protéger une grande ville entière contre les frappes aériennes russes », a en effet déclaré M. Scholz, avant d’assurer que Berlin allait accroître son aide militaire à Kiev, notamment via des radars de contre-batterie destinés aux unités d’artillerie ukrainiennes.
Le système IRIS-T-SLM n’est pas encore en service au sein de la Bundeswehr. Développé par Diehl Defence sur la base du missile air-air courte portée IRIS-T, dans le cadre d’une coopération avec Airbus, Hensoldt et Rohde & Schwarz, il se compose d’un radar et d’un système de commandement et de contrôle. Il peut abattre des aéronefs et des missiles de croisière évoluant à 20 km d’altitude, à 40 km de distance.
A priori, Diehl Defence serait en mesure livrer rapidement un tel système à l’Ukraine, notamment en retardant l’exécution d’une commande passée par l’Égypte.
Photo : Diehl Defence
France24 - Monde
Le Mékong en danger : quand la surexploitation du sable menace l'écosystème
Publié le : 01/06/2022 - 14:54
FRANCE 2
Le Mékong est l'un des plus grands fleuves du monde, un géant qui puise sa source en Chine et traverse la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Aujourd'hui, une menace plane au-dessus de cette rivière emblématique : chaque année, des millions de tonnes de sable sont pompées, causant des ravages sur l'écosystème.
CAMBODGE
Un sommet pour sauver le Mékong, menacé par les barrages chinois
REPORTAGE
Au Cameroun, une association se mobilise face à la pollution du fleuve Wouri
INFOGRAPHIE
Le Nil, un fleuve convoité
Valeurs Actuelles
Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
BBC
Texas: Supreme Court blocks state's 'de-platforming' law
By Leo SandsBBC News
A Texas law forbidding social media giants from regulating certain forms of online speech has been blocked by the US Supreme Court.
The legislation would have prevented larger tech companies from banning or censoring Texas users for their views.
Republicans in the state said it was necessary to combat what they claimed was social media's liberal bias.
But tech groups argued that the law was a violation of the private companies' freedom of speech rights.
In a rare 5-4 ruling, the US's top court agreed on Tuesday to a request supported by tech giants to temporarily block the law from coming into force.
Industry groups suing against the legislation argued that it violated the right to free speech, which included the freedom of private companies to decide what content to publish on their platforms.
Without the ability to moderate their platforms, Silicon Valley campaigners claimed that the state legislation would have turned Facebook, Twitter and YouTube into "havens of the vilest expression imaginable".
Texas Governor Greg Abbott, who signed the bill into law in September last year, said at the time that the opposite was true - that the measure was intended to prevent bias against conservative viewpoints and protect free speech.
Social media companies are "our modern-day public square" where debate should flow freely, he argued. "There is a dangerous movement by social media companies to silence conservative viewpoints and ideas".
The law stated that social media platforms with more than 50 million users could not ban people based on their political viewpoints.
Facebook, Twitter and Google's YouTube all fell within its scope.
On Tuesday, an unlikely group of five Supreme Court justices - appointed by both Democratic and Republican presidents - joined forces to block the law from taking effect while lawsuits over its legality continue.
The majority, who provided no explanation for the emergency decision, included Justices John Roberts, Brett Kavanaugh, Amy Coney Barrett, Sonia Sotomayor and Stephen Breyer.
Their order follows a separate ruling by another federal court last week which found a similar law in Florida likely violated the right to free speech enshrined in the US Constitution.
In the past few months, a number of Republican-led US states have accused social media companies of being biased against conservative views and have passed laws attempting to constrain them.
The question of how far free speech extends on social media platforms - and whether attempts by US states to legislate against the companies may themselves count as censorship - is likely to be tested increasingly in US courts in the coming years.
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Opex 360
La DGA a lancé un appel d’offres européen pour doter l’armée de Terre d’une dizaine de ballons captifs
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
En 2019, alors qu’il tenait encore les rênes de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], le général Michel Grintchenko avait estimé que, pour colecter du renseignement, les ballons ou les dirigeables referaient « probablement surface » étant donné leurs « coûts de possession très réduits ».
« L’idée est d’avoir la même boule optronique sur notre futur drone Patroller, le H160, un avion lent, un ballon ou un dirigeable », avait ensuite développé le général Grintchenko, dans les colonnes du magazine spécialisé Air Fan. Recourir de nouveau à des aérostats serait, en quelque sorte, un retour aux sources, l’armée française ayant été la première à en utiliser, notamment lors de la bataille de Fleurus [1794], menée contre les troupes du prince Frédéric de Saxe-Cobourg. En outre, elle créa une compagnie d’aérostiers, considérée comme l’ancêtre de l’ALAT…
Cela étant, lors de l’édition 2018 de BACCARAT, la 4eme compagnie de commandement et de transmissions [CCT] avait utilisé un balon captif pour établir des liaisons avec les hélicoptères de l’ALAT engagés dans cet exercice.
Plus tard, l’utilisation d’aérostats à des fins de renseignement fut expérimentée par la Direction générale de l’armement [DGA], dans le cadre du programme CERBERE [Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers], avec un ballon « Eagle Owl » fourni par CNIM Air Space et le concours de la Marine nationale, d’Ineo Défense et de l’ONERA.
Enfin, le 11e Régiment d’Artillerie de Marine [RAMa] installa un ballon captif sur la base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi, au Mali, pour en surveiller les approches. Et on en était resté là depuis… Du moins jusqu’à l’appel d’offres qui vient d’être lancé au profit de l’armée de Terre.
« La DGA a lancé un appel à concurrence européen pour doter l’armée de Terre de ballons captifs équipés de boules optroniques permettant de fournir une capacité d’observation et de surveillance en temps réel de jour comme de nuit », a indiqué le ministère des Armées, le 31 mai. Et de préciser que « l’objectif visé est l’acquisition d’une dizaine d’unités », dans le cadre d’un marché d’une durée de 12 ans.
Celui-ci comprendra le « développement du ballon captif équipé du système optronique et de sa remorque, le développement du système de soutien, puis la fourniture des systèmes et leur soutien sur une période de 10 ans ».
Ces ballons captifs devront être « rustiques », avoir une faible empreinte logistique et pouvoir être mis en oeuvre de « manière autonome » par des équipages réduits, « non spécialistes des systèmes aériens ». La DGA exige que leur disponibilité soit élevée malgré les conditions environnementales « difficiles » dans lesquelles ils seront susceptibles d’être déployés et « l’absence d’infrastructure dédiée » pour les protéger.
Un ballon captif présente plusieurs avantages, à commencer par son autonomie de longue [voire de très longue] durée, laquelle permet une surveillance aérienne continue sur une étendue d’autant plus vaste que son altitude sera élevé, et la charge utile importante qu’il peut emporter. En revanche, il exige une logistique assez lourde si on le compare au drone filaire, lequel est plus mobile car plus aisément déployable.
France24 - Monde
L'industrie du tabac est "un des plus grands pollueurs", alerte l'OMS
Publié le : 31/05/2022 - 16:01Modifié le : 31/05/2022 - 16:45
Avec ses mégots par milliards et tout le plastique entrant dans la composition des e-cigarettes, l'industrie du tabac est l'un des pires pollueurs au monde, a averti mardi 31 mai l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en publiant un rapport. Ce dernier se penche sur l'empreinte environnementale du secteur dans son ensemble, de la culture des plants à la fabrication des produits du tabac, en passant par la consommation et les déchets.
BBC
Monkeypox infections rise as guidance advises cases to abstain from sex
By Jim ReedHealth reporter
Another 71 cases of monkeypox have been identified in England over the weekend bringing the UK total to 179, the UK Health Security Agency (UKHSA) says.
New guidance is advising anyone with the virus to abstain from sex while they have symptoms.
They are also told to use condoms for eight weeks after an infection as a precaution.
The risk to the population is low, but people should be alert to new rashes or lesions, the UKHSA says.
In total, 172 cases have been confirmed in England, with four in Scotland, two in Northern Ireland and one in Wales.
Condom use
New guidance for doctors and other healthcare workers to help control the latest outbreak has now been agreed by the four health authorities in England, Wales, Scotland and Northern Ireland.
People who have tested positive for the virus and their close contacts are being told to isolate at home for 21 days.
They should avoid contact with other people until all lesions - or blisters - have healed and scabs have dried off.
Anyone with a confirmed infection is now being advised to abstain from sex while they have symptoms.
The guidance says that while there is currently no available evidence that monkeypox can be spread in sexual fluids, people confirmed to have the virus are advised to use condoms for eight weeks after infection as a precaution.
Confirmed cases and their close contacts should take extra care if they need to leave the house to see a doctor or other health worker.
This means making sure any lesions are covered by clothes, wearing a face covering and avoiding public transport where possible.
What is Monkeypox?
James Gallagher explains what it is and if we should be worried.
Available now on BBC iPlayer
Protection for staff
Dr Ruth Milton, monkeypox strategic response director, at UKHSA said: "The highest risk of transmission is through direct contact with someone with monkeypox.
"The risk to the UK population remains low and anyone with unusual rashes or lesions on any part of their body should immediately contact NHS 111 or their local sexual health service."
The new guidance also says healthcare workers who are pregnant and people with severely weakened immune systems should not care for anyone who is suspected or confirmed to have monkeypox.
Staff working with confirmed cases should wear personal protective equipment, including FFP3 respirators, aprons, eye protection and gloves as a minimum, it adds.
Those working with possible cases are recommended to wear surgical face masks which are fluid repellent, gowns, gloves and eye protection.
UK health officials have purchased over 20,000 doses of a smallpox vaccine called Imvanex.
It is being offered to close contacts of those diagnosed with the virus to try to reduce the risk of symptomatic infection and severe illness.
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Opex 360
Finalement, les États-Unis fourniront à l’Ukraine des systèmes d’artillerie HIMARS avec une portée limitée
par Laurent Lagneau · 1 juin 2022
Le 30 mai, et alors qu’il était alors question de fournir à Kiev des systèmes d’artillerie M270 MLRS [Multiple Launch Rocket System] ou M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], le président américain, Joe Biden, avait exclu cette possibilité. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », avait-il dit, en réponse à une question posée par la presse.
Effectivement, quelques jours plus tôt, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, avait affirmé qu’aucune décision n’avait été prise à ce sujet, faute, a priori, de consensus au sein de l’administration américaine. On pouvait penser, dès lors, que le débat était clos après la déclaration du locataire de la Maison Blanche.
Cela étant, la portée d’un M270 MLRS [monté sur un châssis chenillé dérivé de celui du blindé Bradley] ou d’un M142 HIMARS [monté sur un châssis 6×6] dépend des munitions utilisées. Ces deux systèmes peuvent tirer à la fois six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm. Dans ce cas, l’un et l’autre sont en mesure d’atteindre une cible à 70/80 km de distance. En revanche, s’ils sont armés du missile tactique MGM-140 ATACMS [Army Tactical Missile System], leur portée est de 300 km.
Finalement, dans une tribune publiée par le New York Times, M. Biden a indiqué que les États-Unis fourniront aux forces ukrainiennes des « systèmes de missile plus avancés et des munitions qui leur permettront de toucher plus précisément des objectifs clés sur le champ de bataille en Ukraine ». Et cela afin de permettre à Kiev d’être « dans la position la plus forte possible » en cas de négociations avec Moscou ».
« Nous n’encourageons pas l’Ukraine et nous ne donnons pas à l’Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières », a insisté le président américain. « Nous ne cherchons pas une guerre entre l’Otan et la Russie. Même si je ne suis pas d’accord avec M. Poutine et que je trouve ses actions scandaleuses, les États-Unis n’essaieront pas de provoquer son éviction à Moscou », a-t-il poursuivi.
Plus tard, un haut responsable américain a précisé que les systèmes d’artillerie évoqués par M. Biden sont des M142 HIMARS. Et de préciser que Washington avait reçu l’assurance de Kiev qu’ils ne seraient pas utilisés pour viser le territoire russe. Mais il n’a pas dit si la Crimée [annexée par la Russie] et les régions séparatistes pro-russes de Louhansk et de Donetsk, qui ont proclamé leur indépendance, seront concernées par de telles restrictions.
En attendant, les forces russes poursuivent leur progression dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en prenant le contrôle de la ville de Lyman et en « consolidant » leurs positions dans le centre de celle de Severodonetsk. Et des combats sont toujours en cours dans les environs de la localité de Popasna.
Dans ces conditions, l’annonce des États-Unis au sujet de la livraison de M142 HIMARS est-elle de nature à changer la donne? Si de tels systèmes permettront aux forces ukrainiennes de riposter aux BM-30 Smertch de leurs adversaires [dotés de 12 tubes de 300 mm et d’une portée comprise entre 70 et 90 km en fonction des munitions utilisées, ndlr], il leur faudra d’abord à apprendre à s’en servir… D’autant que ces pièces d’artillerie sont compliquées à manoeuvrer. Ce qui prendra évidemment du temps. En outre, rien n’a été dit sur le lieu où les artilleurs ukrainiens seront formés.
Se pose également la question de l’approvisionnement en munitions, sachant que les roquettes M31 sont coûteuses. À moins que les M142 HIMARS destinés aux forces ukrainiennes soient livrés avec des munitions non guidées, comme les roquettes à sous-munitions M77 ou M85. Or, leur fiabilité est sujette à caution et leur utilisation étant politiquement sensible dans la mesure où la communauté internationale cherche à les interdire [via, notamment, la Convention sur les armes à sous-munitions, ndlr].
Interestingly, the M777A2 shown has an incomplete digital fire control system- we can see the communication-location assembly missing, which consists of defense advance GPS receiver and SINCGARS. pic.twitter.com/uK9bWZIvWn
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 14, 2022
Enfin, il est probable que la configuration de ces M142 HIMARS soit différente de ceux utilisés par l’US Army afin d’éviter que certains de leurs dispositifs technologiquement avancés puissent tomber aux mains des forces russes. Ainsi, les obusiers M777, livrés en quantité par les États-Unis à l’Ukraine ont en effet un système de contrôle de tir numérique incomplet…
Quoi qu’il en soit, Moscou n’a pas manqué de réagir aux annonces de Washington. Ainsi, la livraison prochaine de nouvelles armes américaines à l’Ukraine, dont les M142 HIMARS, « renforce le risque » d’une confrontation militaire entre les États-Unis et la Russie, a prévenu Sergueï Riabkov, le vice-ministre de la diplomatie russe, selon l’agence Ria Novosti. « Toute livraison d’armes qui se poursuit, qui augmente, renforce le risque d’un tel développement », a-t-il insisté.
BBC
Peat soil fires: Campaigners say England's 'rainforests' illegally burned
By Justin RowlattClimate editor
Some shooting estates in England burn deep peat moorland in protected areas despite a government ban, say the RSPB and Greenpeace.
England's deep peat soils support rare ecosystems and store huge amounts of carbon.
Peatland vegetation has traditionally been burnt to create and maintain habitats to raise grouse for shooting.
The government last year introduced a ban on burning peat deeper than 40cm in some protected areas of England.
Peatlands cover around 12% of the land in the UK and store an estimated 3 billion tonnes of carbon, equivalent to all the forests in the UK, Germany and France put together.
The government has called England's peatlands its "national rainforests" due to the amount of carbon they store.
But evidence collected by the bird protection charity, the RSPB, and the environmental campaigning organisation Greenpeace, suggests these "rainforests" are still being set on fire illegally in England.
The government told the BBC it has received evidence which claims to show illegal fires and said: "any cases where a breach of consent or regulation is suspected will be investigated".
A traditional practice on shooting estates, burning clears the way for the new green shoots grouse like to eat, but also releases stored carbon into the atmosphere.
Burning on upland peat soils is already restricted to a "season" that runs from 1 October to the 15 April each year.
When the government introduced the new regulations, it said there was "consensus that burning vegetation on blanket bog is damaging to peatland formation and habitat condition."
Blanket bog is a rare ecosystem made up of large areas of deep peat soil.
It said the new rules in England were intended to protect these rare and delicate habitats and to help the UK hit its target to cut emissions to net zero carbon by 2050.
The only exception to the ban would be if a licence has been granted or the land is steep or rocky, but no licences to burn on deep peat were issued during the latest burning season, the government has told the BBC.
The Moorland Association, which represents moorland landowners, says careful burning has been a traditional part of moorland management for more than a century.
It says vegetation typically recovers from well managed burns within three years and that the practice can promote biodiversity and dramatically reduce the risk of wildfires.
Tracking down fires
The RSPB says it has sent the government evidence of 79 fires it believes are in breach of the new regulations. It has created a mobile phone app that allows people to report burns as they see them.
Greenpeace has taken a more high tech approach. It used a NASA satellite to identify "hotspots" - unusually high temperatures - in areas shown on government maps as protected peat moorlands.
Satellite images were then used to confirm fires had taken place.
Sometimes fires were visible in the images at the coordinates identified by NASA.
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Where cloud cover made that impossible, the researchers compared before and after pictures to identify burn scars at the location.
The BBC visited two of the estates identified by Greenpeace.
At one, the Bowes estate in the Yorkshire Dales National Park, we found burn scars at and around the coordinates identified by the satellite data.
We tested the peat with the help of a leading expert on UK peatlands, Dr Ben Clutterbuck of Nottingham Trent University, and found it was consistently deeper than 40cm.
We delivered letters to the landowner's registered address with our findings but received no reply.
At another estate the BBC did not find any evidence of burning on deep peat. The landowner appeared to have taken care to only set fire to heather on areas where the peat is less than 40cm deep.
On both estates, we stayed close to a public footpath and took care not to disturb any ground-nesting birds by walking on burnt heather.
Greenpeace visited two other estates. It said there was only evidence of burning on deep peat on one. It says the reason some sites identified as illegal burns turned out to be located on shallow peat is because the government peat map it used as a guide is not definitive.
"Our findings show how important it is that all the locations we have identified are confirmed with site visits", said Emma Howard, a researcher with Greenpeace's investigative journalism unit, Unearthed.
The Moorland Association, which represents the owners of moorland estates, told the BBC it welcomed the government investigation.
It said its members would "cooperate fully and help with any queries". In the meantime, a spokesperson said, they would continue to follow best practice guidelines.
The RSPB and Greenpeace are calling for a blanket ban on burning on all peat.
"Intensive and damaging land management practices such as burning continue to harm and further threaten these vital carbon and nature-rich ecosystems", said Dr Patrick Thompson, a senior policy officer at RSPB UK.
"Why on earth is the government allowing grouse moor owners to turn swathes of national parks and protected sites into charred wasteland for the private gain of a few landowners?" asked Rebecca Newsom, head of politics at Greenpeace UK.
The Labour Party has told the BBC it also wants to see the ban extended to cover all moorland peat.
An estimated 80% of the UK's peatlands are in a damaged and deteriorating condition because of present and past land management activities including drainage, peat cutting, and fire, according to the International Union for the Conservation of Nature.
It estimates that damaged UK peatlands are already releasing almost 3.7 million tonnes of CO2 each year - equivalent to the average emissions of around 660,000 UK households - more than all the households of Edinburgh, Cardiff and Leeds combined.
These emissions are likely to increase with further peatland deterioration as the climate changes, the IUCN says.
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BBC
Soaring fertiliser prices force farmers to rethink
By Christine RoBusiness of Technology reporter
It's a tough time to be a farmer.
Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.
She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.
Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.
Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.
Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.
The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.
Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.
Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.
But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.
One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.
Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.
This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.
But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.
Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.
Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.
Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.
Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.
The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.
Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.
While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.
More technology of business:
Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".
A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.
Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.
And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.
Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."
Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.
Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.
Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."
There is also a renewed interest in organic fertilisers.
Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.
"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.
She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".
While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.
It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.
An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.
It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.
A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.
It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.
For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.
The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.
One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.
Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.
"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."
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Athènes va donner ses BMP-1 à Kiev et les remplacer par des véhicules de combat d’infanterie allemands
par Laurent Lagneau · 31 mai 2022
Le 19 mai, la République tchèque a confirmé qu’elle recevrait de la part de l’Allemagne quinze chars Leopard 2A4 afin de remplacer une partie des T-72 qu’elle venait de céder à l’Ukraine. Et de préciser par ailleurs qu’elle allait également entamer des négociations pour se procurer jusqu’à 50 Leopard 2A7+ de dernière génération.
Un tel accord a été rendu possible grâce à l’initiative « Ringstausch », laquelle permet, quand cela est possible, le remplacement par Berlin des matériels d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les États membres de l’Otan. Et plus que cela encore étant donné qu’elle vise aussi à conclure quelques contrats supplémentaires…
En tout cas, c’est ce qui va également se passer pour la Grèce, qui dispose de véhicules de combat d’infanterie BMP-1A1… d’origine soviétique. En effet, ces derniers avaient d’abord été utilisés par les forces armées de la République démocratique allemand [RDA] avant d’être récupérés, au moment de la réunification, par la Bundeswehr. Puis, ils furent revendus à l’armée grecque dans les années 1990.
Ce 31 mai, à l’issue d’un Conseil européen extraordinaire tenu à Bruxelles, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a en effet indiqué que Berlin va « livrer des véhicules de combat d’infanterie à la Grèce afin qu’Athènes puisse transférer ses équipements d’origine soviétique à l’Ukraine ».
« Nous fournirons à la Grèce des véhicules de combat d’infanterie allemands » et les « ministères de la Défense vont régler les détails et mettre rapidement en œuvre cet accord », a insisté M. Scholz, sans préciser le type des VCI devant être livrés à l’armée grecque.
Cela étant, et d’après le site spécialisé grec « Defence Review », les VCI en question seraient des Marder 1 A3 d’occasion, la Bundeswehr ayant commencé à les remplacer par des Puma. Dans un premier temps, 100 exemplaires seraient livrés à l’armée grecque. Puis 100 autres pourraient suivre en 2023.
Mais l’affaire ne s’arrêterait pas là car, toujours selon la même source, le remplacement des BMP-1A1 par des Marder va marquer le « début des négociations en vue de conclure un contrat pour la modernisation des chars Leopard ainsi qu’un autre pour l’acquisition de 205 véhicules blindés KF-41 Lynx », produits par Rheinmetall.
Pour rappel, doté d’un canon de 30mm monté sur une tourelle Lance 2.0, le KF-41 est un VCI monté sur chenilles d’environ 44 tonnes en configuration de combat. La Hongrie en a commandé 218 exemplaires, pour 2 milliards d’euros.
Quant aux chars, Athènes a l’intention porter 183 chars Leopard 2A4 au standard 2A7 et de remettre à niveau jusqu’à 190 Leopard 1A5. Le montant de ce programme pourrait atteindre 1,9 milliard d’euros.
BBC
SANS TITRE
Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.
More like this: – A dystopia where 'surgery is sex' – Four stars for Decision to Leave – The grossest film of 2022?
Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.
One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.
The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.
The Stars at Noon
Directed by: Claire Denis
Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez
Length: 2 hours 15 minutes
The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.
There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.
Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…
★★★★☆
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Des Eurofighter Typhoon britanniques protégeront la Coupe du monde de football au Qatar
par Laurent Lagneau · 30 mai 2022
En mars 2019, lors d’un déplacement à Doha, Édouard Philippe, alors Premier ministre, fit savoir que la France était prête à aider le Qatar à sécuriser la Coupe du monde de football, dont le coup d’envoi sera donné le 21 novembre prochain. Depuis, le Parlement a examiné et adopté un projet de loi autorisant un accord entre les deux pays relatif au statut de leurs forces.
Et, à l’occasion des débat, on a appris que les forces françaises seraient engagées dans une mission de type « Advise and Assist », via le Commandement pour les opérations interarmées [CPOIA] ainsi qu’un système de lutte anti-drones BASSALT et un avion radar E3-F AWACS pour assurer la protection des huit stades dans lesquels se déroulera la compétition.
« La France, de son côté, y voit l’occasion de renforcer son expérience en matière de sécurisation dans la perspective de l’organisation sur son sol de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques d’été en 2024 », a ainsi fait valoir un rapport de l’Assemblée nationale relatif à ce projet de loi. Ce qui, après les incidents survenus lors de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai, ne manque pas de sel… Incidents qui, par ailleurs, ont conduit le gouvernement britannique à demander une enquête auprès de l’UEFA en raison du traitement reçu par les supporteurs du Liverpool FC aux abords du Stade de France.
Justement, au lendemain de cet évènements, Londres a indiqué que la Royal Air Force [RAF] serait impliquée dans la sécurisation de la Coupe du monde au Qatar, le 12 Squadron, doté d’avions de combat Eurofighter Typhoon, devant être déployé dans l’émirat afin de soutenir « les efforts de lutte contre le terrorisme par le biais d’opérations de sécurité aérienne ».
« La contribution du Royaume-Uni ajoutera de l’expertice et des capacités, en partie acquises grâce à l’expérience » des Jeux Olympiques de Londres en 2012, a expliqué le gouvernement britannique, après avoir rappelé que le Qatar a commandé 24 Typhoon et 9 avions d’entraînement Hawk auprès de BAE Systems ainsi que des munitions à MBDA UK. « Ces contrats valent plus de 6 milliards de livres sterling et soutiennent et maintiennent des milliers d’emplois au Royaume-Uni », a-t-il souligné.
Le nombre de Typhoon qu’enverra la RAF au Qatar n’a pas été précisé. Cela étant, à moins d’un manque de pilotes, on aurait pu penser que la Force aérienne de l’émir du Qatar [QEAF] diposait des moyens nécessaires pour assurer, par elle-même, la surveillance aérienne de l’émirat [dont la superficie n’est que de 11’571 km²] durant la Coupe du monde de football. Pour rappel, cette dernière est dotée de 27 Rafale [sur 36 commandés] et de 9 Mirage 2000-5EDA. En outre, elle a reçu ses premiers F-15QA [36 commandés, nldr] et attend de recevoir ses propres Typhoon.
Photo : Royal Air Force
BBC
Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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How India’s first all-women newsroom is creating a media revolution
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Khabar Lahariya or Waves of News is an all-women newsroom in northern India.
Its co-founder, Kavita Bundelkhandi, learned to write when she was 12. Many of her staff are from marginalised backgrounds and include survivors of domestic abuse and violence.
Her team has faced discrimination and death threats, but have gone on to produce award-winning stories about illegal mining, jungle bandits and the daily lives of rural communities.
Video produced by Suniti Singh
Hear how Kavita Bundelkhandi and her childhood friend Meera Devi created a ground-breaking news organisation on Outlook
BBC
Your pictures of Scotland: 20 - 27 May
A selection of your pictures of Scotland sent in between 20 - 27 May.
Send your photos to scotlandpictures@bbc.co.uk. Please ensure you adhere to the BBC's rules regarding photographs that can be found here.
Please also ensure you take your pictures safely and responsibly.
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