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L'Humanité

Les partis politiques ont-ils un avenir ?

Agoras

Démocratie Hégémoniques jusqu’alors, les formations traditionnelles sont bousculées depuis 2017 par l’émergence de mouvements concurrents fortement marqués par la personnalisation de la vie politique. Pour autant, les partis n’ont pas dit leur dernier mot.

Pierre-Henri Lab

À en croire les sondages, l’élection présidentielle 2022 pourrait être marquée par un nouveau recul des partis politiques traditionnels. Présidentialisation du régime, personnalisation et professionnalisation de la vie politique affaiblissent ces organisations pourtant essentielles à la vie démocratique et la participation des citoyens. Si les partis sont mortels, leur fin n’est pas inéluctable. En renouant avec leur rôle formateur, ils peuvent regagner en crédit auprès de la population.

En quoi la République en marche (LaREM) se distingue-t-elle des autres partis politiques ?

Prisca Thevenot C’est mon premier engagement, effectuer une comparaison est donc difficile. Cependant, mes échanges avec des porte-parole d’autres partis montrent des choses détonantes au sein de LaREM. Ils se sont étonnés que j’accède à de telles responsabilités sans avoir été responsable d’une section locale ou sans détenir préalablement de mandat électif. Au sein de LaREM, personne n’a été choqué qu’une « militante de base » accède à ces responsabilités. C’est beaucoup plus fluide. On peut passer facilement de militant à élu ou responsable.

Est-ce cette nouveauté qui vous a poussée à vous engager ?

Prisca Thevenot La lecture du livre d’Emmanuel Macron , Révolution, a été déterminante. La facilité avec laquelle on peut s’impliquer dans LaREM a ensuite fait que je me suis engagée. Il ne doit pas y avoir de barrières à l’entrée des partis. Une barrière à l’entrée fait de l’engagement un investissement. On doit pouvoir entrer ou sortir d’un mouvement de façon assez simple et fluide au regard de nos vies personnelles qui vont extrêmement vite aujourd’hui.

Renouvellement du personnel politique, possibilité d’accéder plus rapidement à des responsabilités... est-ce là l’originalité des nouvelles formations politiques comme la France insoumise (FI) ou LaREM ?

Frédéric Sawicki Le sociologue Jacques Ion a parlé de « l’engagement Post-it », en opposition à l’engagement total pour qualifier le fait que les militants n’acceptent plus aujourd’hui une remise de soi totale à l’organisation et privilégient des actions ponctuelles et ciblées selon leurs disponibilités. Le modèle de l’engagement total est souvent accolé aux organisations du passé. Il évoque particulièrement le PCF et son intégration très forte de militants aguerris et convaincus, disposés à donner beaucoup de temps et d’efforts. De fait, les militants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Ils sont plus éduqués et plus happés par d’autres obligations. Les militants d’hier pouvaient s’engager beaucoup parce que les femmes s’occupaient de l’intendance en restant au foyer. Désormais, hommes et femmes travaillent. Aujourd’hui, faire de la politique à plein temps suppose souvent d’être rémunéré pour cela.

LaREM, FI et Reconquête ! sont des partis personnels. L’élection présidentielle est l’élection phare. Elle a dévoré toutes les autres. Ce processus renforce la personnalisation de la compétition politique. Les partis qui continuent de s’appuyer sur des réseaux de militants et d’élus, de s’inscrire dans la durée et de construire un projet, sont confrontés à la nécessité de s’en remettre à un leader. Le découplage des partis vis-à-vis de la société a ouvert la voie à des outsiders, des entrepreneurs politiques individuels qui, entourés d’un cercle de fidèles, sur la foi d’un projet, tentent de damer le pion aux organisations anciennes.

La forme « parti » demeure-t-elle pertinente ?

Jean Quétier Au XIXe siècle, c’est de et par le mouvement ouvrier que sont nés les partis politiques. Il s’agissait de trouver une solution à la relégation de la classe ouvrière et de mettre à mal la domination des élites traditionnelles. Le parti politique s’invente comme une forme politique démocratique. Il s’agit de penser une organisation qui va fonctionner sur le mode de la représentation avec une base qui va décider collectivement de l’orientation politique. L’émergence des partis politiques avec des statuts qui régissent leur fonctionnement, des congrès qui se réunissent à échéances régulières, a permis d’ouvrir la voie à de nouvelles organisations et à la promotion de la politique pour le plus grand nombre. Cette capacité à promouvoir des militants issus du monde ouvrier et des milieux populaires a été singulièrement la force du PCF.

Si, à gauche, des organisations comme FI sont capables de mobiliser de façon ponctuelle des franges plus larges de la société, demeure le problème de l’inscription dans la durée. Comment dépasser ces moments de fulgurance que sont les campagnes électorales ? Durant les cinq années passées, les organisations qui prétendaient s’affranchir de la forme parti ont peiné à inscrire un engagement réel dans la durée. Le modèle du parti politique, qui a cette capacité à mobiliser dans la durée et décorrélé de l’attachement à un individu, me semble être une force plus qu’une faiblesse.

Prisca Thevenot La forme des mouvements politiques a dû être revue car la société s’est transformée. Dans les rencontres auxquelles je participe, s’exprime la volonté de pouvoir avoir un engagement en pointillé. Il ne s’agit pas de quelque chose de volatil ou de futile mais d’adapté à la vie personnelle. Cela permet d’avoir une diversité de profils au sein de l’organisation. Cela permet d’avoir un mouvement représentatif de la société. Quant à la personnalisation du mouvement, je ne m’en cache pas, je me suis engagée grâce à Emmanuel Macron et pour Emmanuel Macron. Maintenant, LaREM n’existe pas que pour lui. Ce n’est pas vrai que le mouvement n’a pas existé pendant cinq ans. Je l’ai vécu de l’intérieur. Nous avons participé à l’élaboration d’un certain nombre de projets de loi ou de mesures.

L’absence d’un parti avec des militants n’a-t-elle pas créé des difficultés durant le quinquennat ?

Prisca Thevenot Dans les réunions publiques auxquelles je participe, je croise des nouvelles têtes et c’est heureux, mais il y a aussi beaucoup de gens qui étaient déjà là, il y a cinq ans. Les militants ne sont pas là tous les soirs ou tous les week-ends. La durée est là, c’est l’intensité de l’engagement qui varie. C’est la façon de militer qui est différente. C’est pourquoi je préfère d’ailleurs parler d’engagés que de militants.

Ne craignez-vous pas que la personnalisation n’aboutisse à la disparition de LaREM quand Emmanuel Macron mettra un terme à sa carrière politique ?

Prisca Thevenot Nous sommes en capacité de constamment nous dépasser. LaREM n’est pas une machine à gagner, c’est une machine à faire. On saura travailler au jour d’après.

La crise des partis politiques peut-elle leur être fatale ?

Frédéric Sawicki Les partis politiques de la première moitié du XXe siècle entretenaient des liens réguliers et fréquents avec de multiples groupes d’intérêt, des organisations amies, syndicales ou associatives. Les partis jouaient un rôle d’intégration sociale et d’agrégation des intérêts. Ils ont perdu progressivement ces deux fonctions. Leur ancrage social s’est rétracté en même temps que les milieux sur lesquels ils s’appuyaient ont disparu et que la télévision s’est substituée de plus en plus au militantisme de terrain. Ils ont conservé plus longtemps une fonction programmatique. Les années 1970 ont été l’apogée de cela avec le programme commun de la gauche. Puis les partis ont délégué ce travail à des think tanks. La personnalisation a aussi conduit chaque candidat à se constituer sa propre écurie d’experts.

Les partis ne conservent plus aujourd’hui que la fonction de sélection des candidats. Quand on veut se présenter à la présidentielle et qu’on n’a pas de parti, on doit en créer un. Ce n’est pas simple. C’est ce que Macron, Mélenchon et aujourd’hui Zemmour ont su bâtir. Mais leur parti s’est révélé trop fragile pour conquérir des positions locales. Faire de la politique dans une démocratie de grande taille dont la vie est rythmée par de nombreuses élections suppose en effet d’avoir un appareil pour sélectionner des milliers de candidats et leur apporter un soutien logistique. Pourtant, les partis sont menacés de perdre cette dernière fonction.

Pendant les municipales, on a vu apparaître des listes citoyennes et lors des élections régionales ou européennes, des petites listes liées à des groupes d’intérêt comme le parti animaliste, par exemple. LaREM et FI vont être confrontés à la question de l’après. C’est probablement la dernière candidature de Jean-Luc Mélenchon et le dernier mandat d’Emmanuel Macron, s’il est réélu. Les organisations personnelles risquent d’être victimes de ce qui les a créées. C’est-à-dire d’entreprises personnelles qui vont s’affronter les unes et les autres et les dépecer.

Pour l’avenir, on peut imaginer deux scénarios. Celui d’une vie politique totalement fluide avec des coalitions électorales qui se font et se défont au rythme des élections ou celui d’une renaissance face aux risques que fait peser cette fluidité, autrement dit une prise de conscience à gauche comme à droite de la nécessité d’avoir un minimum d’organisations permanentes et structurées à l’avenir.

À gauche, chacun voit bien la nécessité que socialistes, écologistes, insoumis et communistes se reparlent et débattent de ce qu’ils font pour les législatives, de quelles formes d’organisation ils peuvent se doter pour éviter de disparaître tout simplement du paysage politique. On ne peut pas aborder un scrutin majoritaire à deux tours, chacun pour soi.

Quelles seraient les transformations à opérer pour que les partis retrouvent leur audience ?

Frédéric Sawicki Les partis politiques auraient un rôle plus important si nous avions un régime parlementaire digne de ce nom. Le recours à une forte dose de proportionnelle, voire à une proportionnelle intégrale aux législatives obligerait le président à composer avec une majorité plurielle. La question d’une réinversion du calendrier électoral qui replace les élections législatives avant la présidentielle se pose aussi. Sur le plan interne, les partis devraient s’attaquer aux effets pervers de l’hyperprofessionnalisation, au manque de démocratie et à la nécessité de s’adapter aux conditions pratiques de vie des citoyens et à leurs attentes en termes de participation. Les partis sont des instances de formation essentielles à la démocratie, mais aussi à la formation des élus.

Ce qui a fait la grandeur du Parti communiste français, c’est son appareil de formation qui a permis la promotion d’élus et de cadres du mouvement ouvrier et populaire. Ce n’est pas à l’école que l’on se forme à la politique. La politique, c’est des savoir-être, des savoir-faire et des compétences. Je plaide pour qu’une part de l’argent public consacré au financement des partis soit allouée à la formation, mais aussi à la recherche. Les partis doivent disposer d’une expertise autonome pour produire leur programme. Enfin, je pense qu’il serait bien d’instaurer un parrainage pour la présidentielle par un nombre important de citoyens. Cela obligerait les partis à aller à leur rencontre. Cela redonnerait le sentiment aux citoyens que les partis sont des canaux de médiation importants et qu’ils ont la main sur eux.

Êtes-vous favorable au recours à la proportionnelle pour les prochaines législatives ?

Prisca Thevenot Je suis favorable à ce que le sujet soit mis sur la table. Je ne suis pas favorable à une proportionnelle intégrale. Je ne suis pas sûre qu’on ait besoin d’un président de la République qui soit en permanence empêché. On a vu que certains groupes de l’opposition ont systématiquement voté contre le gouvernement, quel que soit le texte.

Quelles transformations apporter aux partis politiques ?

Jean Quétier Le risque est de n’appréhender la question des partis que du point de vue de leur fonction électorale. Ce qui fait la force d’un parti comme le PCF, c’est justement la capacité qu’il a eue, au cours de son histoire, à être à la fois sur le terrain institutionnel et une force ancrée dans la société. Les critiques apportées à la forme parti tournent autour de l’enjeu démocratique, en particulier sur le plan interne. Paradoxalement, les modèles alternatifs au parti politique tels qu’ils s’incarnent dans LaREM ou FI ont tendance à combiner des caractéristiques problématiques. Tout en se proposant de dépasser les limites démocratiques des organisations traditionnelles, elles reconduisent des traits délétères que pointait déjà Marx : l’anarchie et la subordination à un chef charismatique. Manuel Cervera-Marzal parle d’« anarcho-césarisme » à propos de FI.

Le renouveau de la forme parti ne pourra avoir lieu que si les partis portent un regard sur ce que furent leurs faiblesses et leurs points forts, en insistant sur ces derniers. Je pense à l’ancrage populaire, dans le cas du PCF. Celui-ci n’est pas que le produit d’une conjoncture, il est aussi lié à des principes volontaristes mis en place pour promouvoir des militants issus des milieux populaires. Il ne s’agit pas évidemment de les réactiver tels quels, mais de réfléchir à ce qui a fait leur efficacité. La force des partis comme le PCF est aussi d’avoir été en quelque sorte des laboratoires où s’élaborait une réflexion collective. Gramsci a mis en évidence cette fonction des partis politiques avec sa conception renouvelée des intellectuels et de leur rôle. Pour lui, tous les membres d’un parti doivent être considérés comme des intellectuels, au sens de cette nouvelle capacité de réflexion collective. Il faut aussi assumer un discours positif sur la forme parti qui, plutôt que d’entretenir l’idée que ce se sont des outils du passé, donne envie.

partis politiques
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Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Que savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].

« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.

« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.

Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».

Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.

Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.

« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.

Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.

Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.

Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.

Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».

Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.

Opex 360

La Russie a livré deux nouveaux hélicoptères et des radars de « dernières génération » aux forces maliennes

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Alors que la force française Barkhane se retire progressivement du Mali, suite à une décision annoncée par le président Macron le 17 février dernier, et que la « Province de l’État islamique au Sahel » [ex-EIGS] a visiblement repris du poil de la bête dans la région dite des trois frontières, le groupe paramilitaire russe Wagner semble y accroître son emprise sur la junte au pouvoir à Bamako, à en croire Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères.

« Tous les éléments que nous avons montrent que la présence de Wagner au Mali, ce sont des exactions et la limitation des libertés publiques », a dit le chef de la diplomatie française, le 30 mars, à l’antenne de France24. « C’est un nouvel autoritarisme qui fait que la junte au pouvoir est prise un peu en otage aussi sur ces points-là par la force Wagner », a-t-il poursuivi. Et de conclure : « Wagner, qui était réputé devoir être une force de libération, c’est une force d’exaction et de prédation ».

Pour rappel, Wagner, dont l’actionnaire principal a ses entrées au Kremlin, a été sollicité par la junte malienne en septembre 2021. Mais bien avant, le Mali s’était rapproché de la Russie en signant des accords de coopération militaire. C’est ainsi que, à partir de janvier 2020, Moscou livra aux forces armées maliennes [FAMa] deux hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 « Hind » , puis quatre Mil Mi-17.

Et la flotte d’hélicoptères des FAMa vient encore de s’étoffer, avec la livraison d’au moins deux autres Mil Mi-35P, le 30 mars. A priori, d’autres devraient suivre, à en juger par les propos tenus par le colonel Sadio Camara, le ministre malien de la Défense et des Anciens combattants.

« Ce premier lot des matériels composés, entre autres, de deux hélicoptères de combat, des radars dernière génération capable de détecter en 3D des objets volant à une vitesse pouvant atteindre 8000 km/h et beaucoup d’autres matériels nécessaires dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent qui sévit dans notre pays sont des fruits d’un partenariat sincère et très ancien », a-t-il en effet déclaré. Et s’il parle de « premier lot », c’est qu’un second est attendu par les FAMa.

Quant au radar évoqué par le colonel Camara, il s’agit du système mobile 59N6-TE, mis au point par le bureau d’études russe NNIIRT. Et l’on voit mal quelle pourra être son utilité pour combattre les groupes armés terroristes [GAT] qui sévissent au Mali.

« Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit », s’est félicité le colonel Camara, qui n’a aucune précision sur les conditions d’acquisition de ces équipements.

Pour rappel, le Mali n’a pas voté les résolutions adoptées par l’Assemblée générale de l’ONU pour exiger la fin de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Opex 360

La Hongrie commande un important stock de munitions à l’allemand Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Si elle est en indélicatesse avec la Commission et le Parlement européens au sujet de la notion d’État de droit, la Hongrie a résolument choisi l’option européenne pour moderniser ses forces armées.

Ainsi, après avoir sélectionné le chasseur suédois JAS-39 Gripen pour son aviation de combat et notifié à Airbus Helicopters un contrat portant sur la livraison de 36 hélicoptères [20 H145M et 16 H-225M « Caracal »], Budapest a commandé, en décembre 2018, 44 chars de combat Leopard 2A7+ et 24 obusiers PzH2000 auprès du constructeur allemand Krauss-Maffei Wegmann ainsi que, deux ans plus tard, 218 véhicules de combat d’infanterie KF41 Lynx, produits par Rheinmetall.

D’où, d’ailleurs, le nouveau contrat que vient d’attribuer le ministère hongrois de la Défense à Rheinmetall. En effet, l’industriel allemand a indiqué, le 30 mars, que Budapest lui a commandé un « important lot de munitions », d’une valeur de « plusieurs centaines de millions d’euros ».

Le lot en question comprend des munitions de 30mm ainsi que des obus de 120 mm [destinés aux Leopard 2A7+] et de 155mm [pour les obusiers PzH2000]. Rheinmetall évoque également des leurres de 40 et de 76 mm ainsi que des cartouches de 12,7 et de 7,62mm.

« L’acquisition d’un ensemble complet de munitions représente une autre étape importante franchie par la Hongrie, membre de l’UE, dans la modernisation de ses forces armées, et par l’Otan » car « l’interopérabilité avec d’autres forces armées partenaires est également renforcée par les munitions modernes », a fait valoir Rheinmetall.

« Nous sommes extrêmement honorés que la Hongrie nous fasse à nouveau confiance pour moderniser ses forces armées » et « nous sommes très impatients de travailler intensivement avec notre client dans un autre domaine clé des capacités militaires », a commenté Armin Papperger, le Pdg du groupe allemand.

La livraison de ces munitions commencera en 2023, pour s’étaler jusqu’en 2031. Pour la plupart, elles seront produites en Hongrie. Ce qui, d’ailleurs, correspond aux objectifs de production des KF-41 Lynx, lesquels seront fabriqués – à partir de 2023 – à Zalaegerszeg, où Rheinmetall est en train de bâtir usine décrite comme devant être l’une des « plus modernes d’Europe ».

France24 - World

Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes

Issued on: 01/04/2022 - 22:49

NEWS WIRES

Israeli forces shot dead a Palestinian on Friday during clashes in the flashpoint occupied West Bank city of Hebron, the latest in a surge of violence, the Palestinian health ministry said.

The clashes come amid heightened tensions ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan, and as days of deadly violence in Israel and the occupied West Bank have raised fears of an escalation.

Clashes erupted in the centre of Hebron between Palestinian residents and Israeli forces, an AFP journalist said.

A 29-year-old Palestinian was shot and killed "with live ammunition", the ministry said in a brief statement.

The Palestinian Wafa news agency identified the man as Ahmad al-Atrash, who it said was taking part in a protest against Israeli settlements and had previously served six years in an Israeli prison.

The Israeli army said that during a "riot" in Hebron, "a suspect hurled a Molotov cocktail" at soldiers, who "responded with live fire".

Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.

It hosts a disputed holy site, known to Muslims as the Ibrahimi mosque and to Jews as the Cave of the Patriarch, which is revered by both faiths.

Islamist movement Hamas, which rules the Gaza Strip, said it was "mourning" Atrash who had spent years in Israeli jails.

The Palestinian Red Crescent said it also treated 70 people wounded in clashes with the Israeli army in the Nablus area of the northern West Bank.

On Thursday, Israeli security forces raided the West Bank city of Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state.

Two Palestinians were killed in clashes, the health ministry said.

Elsewhere in the West Bank the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.

The spike in violence followed an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.

A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukranian nationals and an Israeli-Arab policeman.

'We will act in every way possible to stop attacks'

A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out by assailants linked to or inspired by the Islamic State group for the first time.

Army chief Aviv Kohavi said Friday from the West Bank that "we will continue to act in every way possible to stop attacks -- that is our mission".

Israeli Defence Minister Benny Gantz, who was also in the West Bank to meet with military officials, said Israeli forces would continue to "carry out arrests and defence and attack operations".

"We will get hold of those who try to harm Israeli citizens," he said.

Gantz was in Jordan earlier this week where he met King Abdullah II in a bid to seek calm ahead of Ramadan.

Tensions flared last year during Ramadan between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem, leading to 11 days of bloody conflict between Israel and Hamas.

Israel captured the West Bank from Jordan in the Six-Day War of 1967.

It has since built a string of settlements across the territory that are considered illegal under international law but are home to some 475,000 Israelis.

Jordan, which established ties with Israel in 1994, has traditionally played the role of mediator between Israel and the Palestinians.

The kingdom also serves as custodian of the holy places in east Jerusalem, which Israel seized in 1967 and later annexed in a move not recognised by most of the international community.

On Wednesday, Abdullah met Palestinian president Mahmud Abbas in Ramallah, in his first visit to the West Bank since 2017, also to discuss ways of containing unrest during Ramadan.

Peace talks between Israelis and Palestinians have been frozen for years.

(AFP)

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New York Times - World

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

The saturday profile

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

10 Movies to Watch This Oscar Season

“Belfast.” In this charming memoir, the director Kenneth Branagh recalls, through a rose-tinted lens and black-and-white photography, his working-class childhood in a turbulent Northern Ireland.

“CODA.” A shy 17-year-old is the lone hearing member of her rambunctious family. As she confronts a newly awakened desire to sing, her efforts to share her musical talent with her deaf relatives are remarkably affecting.

“Don’t Look Up.” Two astronomers discover a comet headed straight for Earth. When they pass along the bad news, the president of the United States has other things on her mind to pay attention to than the impending catastrophe.

“Drive My Car.” A theater director grapples with the death of his wife, as he mounts a production of “Uncle Vanya.” A chauffeur assigned by the theater company ferries him to and from work while holding back vast emotional reserves of her own.

“Dune.” In this adaptation of Frank Herbert’s science-fiction opus, the young scion of a noble family departs for a desert planet home to monstrous sandworms, enigmatic Bedouin-like inhabitants and an addictive, highly valuable resource called spice.

“King Richard.” This two-for-one superhero origin story follows young Venus and Serena Williams in their ascent in women’s tennis, as they fulfill an ambition that their father had conceived before the two were born.

“Licorice Pizza.” In Paul Thomas Anderson’s coming-of-age romance, a child performer who has hit maximum adolescent awkwardness is aging out of his professional niche. His encounter with 20-something Alana, whom he instantly falls for, gets the story’s juices going.

“Nightmare Alley.” A grifter with empty pockets and a mysterious past joins the sleazoid world of 1930s back-road carnivals. He soon begins cycling through women, including a clairvoyant whose husband once had a successful mentalist act.

“The Power of the Dog.” Phil Burbank has been playing cowboy his entire adult life, raising cattle on his family’s Montana ranch for decades. When his brother George marries a widow with a teenage son, a lifelong family dynamic is disrupted.

“West Side Story.” Steven Spielberg’s remake of one of Broadway’s most celebrated musicals — a modern take on “Romeo and Juliet” — centers on the forbidden love between Tony and Maria, who are involved with two rival street gangs in Manhattan’s West Side in the 1950s.

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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Moscou prétend que des hélicoptères ukrainiens ont attaqué un dépôt de pétrole sur le sol russe

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Alors qu’elles viennent de se retirer de la région de Tchernobyl et qu’elles ont apparemment réduit leur dispositif dans les environs de Kiev tout en conservant des moyens pour y exercer une pression, via des tirs d’artillerie, les forces russes semblent désormais concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Donetsk et de Louhansk, les « capitales » des deux républiques autoproclamées soutenues par la Russie.

Tout en consolidant ses positions dans le sud de l’Ukraine, notamment à Kherson, l’armée russe s’est renforcée à Zaporizhia, avec l’objectif probable d’atteindre Dnipro, ville située sur la rive orientale du fleuve Dniepr. En outre, selon le dernier point de situation du ministre français des Armées, elle semble produire un « effort particulier » dans le secteur d’Izioum, localité faisant partie de l’oblast de Kharkov, frontalier avec le Donbass.

A priori, la manoeuvre russe vise à encercler les troupes ukrainiennes déployées dans le Donbass où, par ailleurs, des combats continuent de faire rage à Marioupol, port stratégique donnant sur la mer d’Azov. Pour cela, faire sauter le verrou que constitue la ville de Kharkov [capitale de l’oblast du même nom] pourrait être déterminant. Or, depuis le début des hostilités, celui-ci tient toujours, malgré des bombardements incessants.

C’est donc dans ce contexte que, ce 1er avril, les autorités russes ont affirmé qu’un dépôt de pétrole appartenant au groupe public Rosneft et situé dans la région de Belgorod, à quelques dizaines de kilomètres de Kharkov, avait été la cible de deux hélicoptères d’attaque ukranieniens.

« Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a en effet déclaré Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de l’oblast de Belgorod. Les locaux d’une entreprises auraient également été endommagés par des roquettes tirées par ces deux hélicoptères, selon les affirmations de son directeur, relayées par l’agence Tass.

Selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on arrive à distinguer la silhouette d’un hélicoptère Mil Mi-24 « Hind », un modèle en service au sein des forces russes et ukrainiennes.

[ 🇷🇺 RUSSIE | 🇺🇦 UKRAINE ]

🔸 Vidéo présumée des deux hélicoptères ukrainiens ayant mené un raid aérien contre une infrastructure pétrolière à Belgorod, ville située en territoire russe. Au moins 2 personnes auraient été blessées et 170 secouristes ont été déployés. https://t.co/uFTbd0SkKN pic.twitter.com/nh8LLXr7qI

— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) April 1, 2022

Seulement, et alors qu’il communique régulièrement sur les pertes infligées par ses troupes aux forces russes, l’Ukraine a gardé le silence sur cette frappe attribuée à deux de ses hélicoptères. Ce qui semble curieux étant donné que ce serait la première effectuée en territoire russe par des aéronefs depuis au moins… un erreur commise par un équipage de l’US Air Force durant la guerre de Corée, le 8 octobre 1950, celui-ci ayant bombardé la base soviétique de Sukhaya Rechka.

Puis Kiev a refusé de confirmer cette frappe. « Je ne peux ni confirmer ni démentir que l’Ukraine était impliquée, car je n’ai pas toutes les informations militaires entre mes mains », a ainsi déclaré Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères.

Puis, le ministère ukrainien de la Défense a suggéré qu’elle serait le fait des Russes eux-mêmes. L’Ukraine n’a pas à « assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe », a effet affirmé Oleksandre Motouzianyk, son porte-parole.

Sur le plan militaire, un raid contre un dépôt de carburant situé à quelques kilomètres de l’oblast de Kharkov n’aurait rien d’extravagant si l’objectif était de contrarier la manoeuvre en cours vers le Donbass en ciblant la logistique. Et il vaut mieux agir de la sorte plutôt que chercher à détruire un à un les camions citerne chargés de ravitailler les blindés russes. En outre, il aurait démontré que la Russie n’a pas totalement la maîtrise du ciel, comme l’a pourtant encore assuré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

« La maîtrise des airs au cours de l’opération militaire spéciale est un fait absolu. Concernant l’incident [de Belgorod] il reviendra à nos forces armées de l’évaluer », a-t-il dit, ce 1er avril. Mais il a également estimé que cette attaque attribuée à des hélicoptères urkainiens ne serait pas sans conséquence sur les pourparlers entre Moscou et Kiev.

« Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations », a affirmé M. Peskov. Toutefois, ces pourparlers ont repris, par vidéoconférence, ce 1er avril. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a même prévenu Vladimir Medinski, le négociateur du Kremlin.

Pour l’instant, l’Ukraine a proposé d’adopter un statut d’État neutre, c’est à dire qu’elle ne rejoindrait aucune alliance militaire et n’accueillerait pas de forces permanentes étrangères sur son sol sen échange de garanties sur sa sécurité qui seraient fournies par des pays tiers, comme Israël, la Turquie, le Canada et la Pologne.

New York Times - World

The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

The Great Read

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

12:45 A.M.

“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

Reporting From Afghanistan

Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

10:15 A.M.

We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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France24 - World

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

INTERVIEW

‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

L'Humanité

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
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L’Australie annule l’achat de 12 drones MALE américains MQ-9B SkyGuardian

par Laurent Lagneau · 1 avril 2022

Le 3 novembre 2002, au Yémen, Abou Ali al-Harithi fut le premier membre d’al-Qaïda à avoir été tué par des missiles effectuée avec un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-1 Predator américain en dehors de l’Afghanistan. Puis, au titre de la « guerre contre le terrorisme », ce mode opératoire se généralisa, en particulier durant l’administration Obama, avec 388 « frappes ciblées » réalisées entre 2008 et 2013.

Mais au-delà de leur capacité à emporter de l’armement [et sans évoquer les débats que cela a pu susciter par le passé], les drones MALE permettent surtout de mener des missions ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] de très longue durée. Au point que l’on parle de notion « d’occupation aérienne » puisqu’ils peuvent survoler une zone donnée pendant plusieurs heures. Ce qui n’était jusqu’alors pas possible avec les chasseurs-bombardiers, qui ne font que passer.

L’apport des drones MALE dans les opérations de contre-insurrection et les engagements dits « asymétriques » aura été évident. Seulement, dans des environnements plus contestés, voire dans un guerre de « haute intensité » comme celle en Ukraine, ils ne pourront qu’être vulnérables. D’autant plus qu’ils ne disposent pas de contre-mesures pour éviter d’être abattus.

Maintenant que, aux États-Unis, l’accent est mis sur la « compétition » avec la Chine et la Russie, l’US Air Force a lancé un programme pour développer le drone MALE de prochaine génération, lequel devra pouvoir évoluer dans des environnements moins permissifs. Le constructeur américain General Atomics a d’ailleurs dévoilé, en septembre 2020, le projet d’un nouvel appareil, ayant un profil en aile volante [permettant de réduire sa signature radar] et doté d’une autonomie encore plus élevée.

Quoi qu’il en soit, après avoir fait connaître son intention de ne plus commander de MQ-9 Reaper auprès de General Atomics, l’US Air Force envisage de réduire le nombre d’appareils de ce type en service. En effet, dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès pour l’année fiscale 2023, elle a indiqué qu’elle comptait de réduire sa flotte d’un tiers, en cédant une centaine d’appareils à d’autres organismes gouvernementaux [qu’elle n’a pas précisés].

« Nous essayons de nous départir des capacités ISR qui ne sont pas particulièrement utiles contre la Russie et la Chine ou contre des systèmes de défense aérienne denses de l’Iran et de la Corée du Nord pour investir dans des systèmes ISR qui ont une capacité de pénétration », avait ainsi résumé le général Mark Milley, le chef d’état-major interarmées américain, en 2021. Cela étant, et selon des documents publiés antérieurement, l’US Air Force devrait conserver des Reaper jusqu’en 2035. Reste donc à savoir combien.

En Australie, le débat a d’ores et déjà été tranché. Dans le cadre du projet Air 7003, la Royal Australian Air Force avait l’intention de se doter 12 drone MQ-9 SkyGuardian [une évolution du MQ-9 Reaper] pouvant être armés pour 1,65 milliard de dollars. Cette vente, alors « potentielle », avait été approuvée par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains, en avril 2021.

Seulement, le 31 mars, et alors que General Atomics a déjà investi 30 millions de dollars en Australie pour y établir un « centre multinational de services » dans le cadre de cette commande, le ministère australien de la Défense a fait clairement comprendre que le projet Air 7003 allait être annulé, lors d’une discussion budgétaire au Parlement.

A priori, cette décision est liée au projet REDSPICE [Resilience, Effects, Defence, Space, Intelligence, Cyber & Enablers], qui vise à renforcer significativement les moyens et les capacités de l’Australian Signals Directorate, le service de la défense australienne spécialisé dans le collecte du renseignement d’origine électromagnétique et la cyberdéfense. Une enveloppe de 9,9 milliards de dollars australiens doit lui être allouée dans années à venir. D’où la recherche de marges de manoeuvres financières… et l’abandon de l’achat des 12 MQ-9 SkyGuardian.

Cette décision, prise en catimini, a été critiquée par l’opposition australienne. « L’annulation sans préavis de ce projet se répercutera sur l’industrie de défense australienne, déjà sous le choc de l’annulation du programme de sous-marins ‘Attack’ [qui avait été confié au français Naval Group, nldr] », a réagi Brendan O’Connor, spécialiste des questions de défense au Parti travailliste.

De son côté, General Atomics n’a pu que regretter la décision de Canberra. « Le ministère australien de la Défense a fait part de sa décision d’annuler le projet Air 7003, après près d’une décennie d’efforts pour ce programme d’acquisition » qui « devait fournir à aux forces australiennes […] une capacité de renseignement, de surveillance, de reconnaissance, de guerre électronique et de frappe de précision aéroportée tant dans les milieux terrestres que maritimes », a rappelé l’industriel.

« Le projet Air 7003 offrait une capacité multi-domaine rentable qui est profondément pertinente pour le futur environnement stratégique de l’Australie. Tout aussi décevant, nos nombreuses entreprises partenaires de Team SkyGuardian Australia ont investi dans le démarrage et le soutien futur de cette capacité en Australie et perdront des opportunités considérables […] suite à cette décision », a conclu General Atomics.

France24 - World

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Issued on: 26/03/2022 - 19:36

France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

A gruelling trip through Europe

They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

Individuals respond immediately

“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

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‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

Opex 360

Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.

D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].

Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.

« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.

Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.

« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.

Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».

New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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L'Humanité

Pour rire de bon cœur dans la forêt des Ardennes

Prescription culture

THÉÂTRE « Comme il vous plaira », la comédie de Shakespeare est ici adaptée par Pierre-Alain Leleu et mise en scène par Léna Bréban. Dans ce tourbillon, les comédiens sont malicieux et parfaits.

Gérald Rossi

Un ou deux rideaux, quelques (fausses) plantes, une nature en trompe-l’œil, un château livré à l’imagination de chacun, des lumières savamment dosées, et voilà tout le décor de cette mouture particulièrement enlevée de « Comme il vous plaira ». Cette comédie du bon William Shakespeare, écrite en 1599, jouée pour la première fois peut-être en 1603, est adaptée ici par Pierre-Alain Leleu, alors que la remarquable mise en scène est due à Léna Bréban. Un duo qui, avec la complicité de toute la troupe, propose un spectacle plus que réjouissant.

Tout finira bien, et l’on est loin des drames sombres du roi Lear ou de Roméo et Juliette, par exemple, même s’il y est aussi -et même beaucoup- question d’amour. Oliver (Adrien Dewitte), un des fils de feu le duc Roland des Bois, joue les tyrans, et maltraite son frère cadet, le bel Orlando (Lionel Erdogan). Lequel finit par s’enfuir, comme d’ailleurs l’ensemble de la compagnie, dans les taillis de la forêt des Ardennes. L’intrigue n’est pas des plus simples, mais elle n’en est que plus savoureuse.

Rosalinde (remarquable Barbara Schulz) , bannie par son oncle se déguise en garçon, prend le nom de Ganymède, et joue au mec en compagnie de sa cousine Célia, devenue un temps Aliena (épatante Ariane Mourier). Le Bouffon (Pierre-Alain Leleu) passe par là, pas moins déjanté que le berger souffre douleur (Adrien Urso), Phébé la jeune bergère illuminée (Léa Lopez), un duc (on s’y perd presque) et le domestique interprétés avec malice par Jean-Paul Bordes, sans oublier un autre duc et le lutteur de foire (Éric Bougnon).

Tout ce petit monde, dans des costumes dépareillés et parfaits comme il se doit (signés Marion Rebmann) n’a pas assez de la scène pour partager ces aventures de chasse, de trahisons, de cache-cache, d’amour déçu et retrouvé… Alors Léna Bréban a prévu des entrées et des sorties des comédiens depuis la salle, avec des apparitions aussi au balcon, histoire de placer chaque spectateur au centre de l’aventure. Avec en prime une pluie de petits billets, sur lesquels on lit par exemple : « Et toi, reine du soir, qui brille sans tambour, éclaire un peu les mots que j’ai couchés ici, et fait briller le nom de l’amour de ma vie, Rosalinde mon cœur ».

Et ce n’est pas tout. Les rythmes d’une batterie survitaminée saluent l’ouverture du rideau, et des rythmes pop, chantés sur place ponctuent l’aventure, sans jamais la dénaturer ni grincer de quelque anachronisme. « Comme il vous plaira » file à toute vitesse, sans fausse note ni musicale ni de goût. Et si l’on rit souvent c’est sincèrement et de bon cœur. Un bonheur dont il ne faut pas se priver en ces temps sombres. Dans les forêts comme à la ville.

Théâtre
Opex 360

Le fonds de 100 milliards d’euros annoncé par Berlin profitera surtout aux forces aériennes allemandes

par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

Une force aérienne allemande [Luftwaffe] « au plus bas ». Tel était le constat dressé en juin 2018 par son chef d’état-major, le général Ingo Gerhartz, qui venait alors de prendre ses fonctions. Et de déplorer le [très] faible taux de disponibilité des aéronefs [avec, par exemple, seulement 39 Eurofighter EF-2000 en état de vol sur 128], le manque de pièces de rechange et des délais industriels beaucoup trop longs.

À l’époque, le général Gerhartz bataillait pour obtenir davantage de crédits, alors que la coaliton gouvernementale, alors dirigée par Angela Merkel, se déchirait sur la hausse du budget devant être alloué à la Bundeswehr [forces armées allemandes, ndlr]. À l’époque, le ministre des Finances, un certain Olaf Scholz, n’était pas le plus disposé à augmenter significativement les dépenses militaires allemandes.

Depuis, le contexte a radicalement changé, sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Désormais devenu chancelier, M. Scholz a bien été obligé de changer son fusil d’épaule. Le 27 février, il a ainsi annoncé la création d’un fonds de défense doté de 100 milliards d’euros pour remédier aux carences de la Bundeswehr, dont le budget annuel devrait être progressivement porté à environ 70 milliards [soit l’équivalent de 2% du PIB].

Selon des informations obtenues par l’agence Reuters, cette manne devrait profiter essentiellement à la Luftwaffe. En effet, il est question que celle-ci obtienne 40% du fonds de défense annoncé par M. Scholz. Soit 40 milliards d’euros, un montant comparable au budget alloué au ministère français des Armées en 2022.

Cette somme permettra à la Luftwaffe d’acquérir sans problème la trentaine de chasseurs-bombardiers F-35A dont elle a besoin pour maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan [il n’est pas impossible qu’elle en commande même davantage] ainsi que des capacités de guerre électronique. En outre, elle pourra investir dans le Système de combat aérien du futur [SCAF], le programme mené en coopération avec la France et l’Espagne. Et si l’Allemagne est en mesure de commander plus d’exemplaires que ses deux autres partenaires, il faudra probablement s’attendre à de nouvelles difficultés au niveau de la conduite de ce projet, toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagnole d’Airbus. Mais l’un des chantiers les plus importants sera sans doute celui de la défense antimissile.

Le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, a estimé qu’elle était plus que jamais nécessaire pour prémunir l’Allemagne contre les missiles Iskander, déployés dans l’enclave russe de Kaliningrad. « Les Israéliens et les Américains possèdent de tels systèmes [antimissiles]. Lequel préférons-nous ? Parviendrons-nous à mettre en place un système global [de défense antimissile] au sein de l’Otan ? Ce sont les questions auxquelles nous devons répondre maintenant », a-t-i dit, dans un entretien publié par le Welt am Sonntag, ce 2 avril.

« Jusqu’à présent, une seule chose est claire : nous n’avons ni le temps ni l’argent pour développer ces systèmes par nous-mêmes car la menace des missiles est connue pour être déjà là », a ajouté le général Zorn. D’où l’intérêt de Berlin pour le THAAD américain et l’Arrow-3 israélien.

« À propos des matériels que nous achetons aux États-Unis, pour moi, ce qui est très important, c’est d’avoir des capacités […]. Donc, quand nous avons besoin de matériels, qu’est-ce que nous faisons? Eh bien nous regardons ce qui existe sur le marché et ce que nous pouvons acheter tout prêt. Et lorsque nous ne le trouvons pas, nous lançons éventuellement un projet de développement », avait eu déjà eu l’occasion d’expliquer le général Zorn, lors d’une audition devant les députés français, l’an passé.

Par ailleurs, s’agissant des 100 milliards d’euros du fonds de défense, le général Zorn a fait valoir que ce montant ne doit rien au hasard. « Au début de la législative, nous avons réfléchi aux projets d’armement à privilégier. Nous somme arrivé à cette somme. La crise ukranienne a renforcé la prise de conscience sur la nécessité de mieux équiper la Bundeswehr. C’est clair pour moi : ce fonds spécial servira exclusivement à cela et il ne sera ni destiné aux indemnités du personnel ni à la mise en œuvre d’un concept de sécurité étendu », a-t-il dit.

Selon Reuters, via ce fonds spécial, les forces terrestres allemandes obtiendront environ 17 milliards quand la Deutsche Marine devra se contenter de 10 milliards. Enfin, 27 milliards serviront à améliorer les capacités de commandement et de contrôle.

France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

L'Humanité

Cité-monde. Marseille, histoire d’une passion

Prescription culture

Gérald Rossi

«Je suis née il y a près de 3 000 ans, bien avant que la France ne devienne la France… » Clara Luciani, dans ce documentaire écrit et réalisé par Hugues Nancy, prête sa voix à Marseille, à juste titre présentée comme « ville-monde ». Assise les pieds dans l’eau, face à la Méditerranée, elle est « d’une beauté inimaginable », souligne la comédienne Ariane Ascaride qui, parmi de nombreux intervenants, témoigne de sa gourmandise pour cette cité singulière. « Nous n’avons pas la statue de la Liberté, mais nous avons la Canebière », résume un autre. La cité phocéenne, avec son folklore (qui est aussi façon de vivre), est terre de passions, de foot avec l’OM, d’embrouilles, d’une certaine violence… mais aussi de luttes sociales et de résistance au pouvoir central à travers les époques. À noter dans ce film les nombreuses images d’archives tournées dès le début du siècle dernier.

La légende de la fondation de Massalia (la Grecque) (Marsiho en provençal) a longtemps figuré sur la couverture des cahiers que la mairie distribuait à tous les enfants des écoles. On y apprenait qu’en 600 avant notre ère, la belle princesse gauloise Gyptis s’étant éprise du beau marin grec Prôtis, ils seraient à l’origine de la cité. Ce « mythe fondateur de Marseille (où désormais 200 nationalités se côtoient) est un mythe de métissage », pointe le cinéaste Robert Guédiguian, et cet état d’esprit « est toujours présent ».

marseilleHistoiredocumentaire
France24 - World

France to take on Denmark, England face USA in Qatar World Cup draw

Issued on: 01/04/2022 - 08:20

FRANCE 24 Follow

The 2022 World Cup draw has Spain facing Germany, England taking on the USA and reigning champions France meeting Denmark in the group stage as the focus turned to the football after a number of off-field issues dominated the leadup to the awarding of the tournament.

Here are the groups the teams have drawn:

Group A: Qatar (hosts), Netherlands, Senegal, Ecuador

Group B: England, United States, Iran, Wales or Scotland or Ukraine

Group C: Argentina, Mexico, Poland, Saudi Arabia

Group D: France, Denmark, Tunisia, Peru or UAE or Australia

Group E: Spain, Germany, Japan, Costa Rica or New Zealand

Group F: Belgium, Croatia, Morocco, Canada

Group G: Brazil, Switzerland, Serbia, Cameroon

Group H: Portugal, Uruguay, South Korea, Ghana

In a twist of fate, reigning champions France face a similar group to the one they played in during their sluggish start to a victorious 2018 World Cup campaign, in which they drew against Denmark and narrowly beat Peru.

The USA also have an interesting group, taking on England, their fellow Anglophones, the nation that invented football, and the Euro 2021 runners-up. Team USA also face geopolitical antagonists Iran in their first footballing clash since Iran beat them at France '98.

The real group of death is Group E, featuring two of the strongest teams in national football, Spain and Germany.

Most controversial in history

Off the pitch, this is the most controversial World Cup in history, with Qatar dogged ever since it was named host in 2010 by accusations of vote-buying -- which were hotly denied -- and questions over the country's suitability.

From human rights concerns to the ongoing war in Ukraine, it has been impossible to keep the spotlight solely on the sport, but FIFA president Gianni Infantino has repeated, as he did on Thursday, that it "will be a fantastic and unique World Cup".

Concerns remain over the treatment of gay and transgender supporters coming to a country where homosexuality is illegal, as well as over the working conditions of hundreds of thousands of migrant labourers in the country, including those who built stadiums.

Thursday's FIFA Congress in Doha saw Lise Klaveness, head of the Norwegian Football Federation, speak out to say that the 2018 and 2022 World Cups had been awarded "in unacceptable ways with unacceptable consequences."

“Human rights, equality, democracy, the core interests of football were not in the starting XI until many years later,” she said.

“There is no room for employers who do not secure the freedom and safety of World Cup workers.”

The chief executive of Qatar's World Cup Supreme Committee, Hassan al-Thawadi, countered by saying he was disappointed that Klaveness had made no attempt to talk to Qatari authorities before speaking out.

He said the first World Cup in the Middle East would leave “truly transformational social, human, economic and environmental legacies.”

(FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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Controversy overshadows Qatar's preparations for 2022 FIFA World Cup

Ex-FIFA official convicted, PSG official cleared in Swiss corruption trial

Qatar confirms interest in hosting the 2032 Olympic Games

Opex 360

Lutte anti-sous-marine : L’US Navy a choisi le sonar CAPTAS-4 de Thales et Leonardo pour ses futures frégates

par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

Initialement, le programme « Littoral Combat Ship » [LCS] visait à doter la marine américaine de 52 frégates légères polyvalentes pour 37 milliards de dollars, en confiant leur construction à deux groupements industriels. L’idée était alors de développer deux types de navires différents, à savoir un monocoque [classe Freedom] et un trimaran [classe Independence], puis de leur ajouter des modules capacitaires en fonction de leurs missions [lutte anti-sous-marine et anti-navire, déminage, renseignement, surveillance côtière, opérations spéciales].

Seulement, ce programme a viré au fiasco, avec une hausse exponentielle des coûts et des navires qui se sont avérés moins performants que prévus. D’où la volonté de l’US Navy d’arrêter les frais. Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle a fait part de son intention de retirer du service les 9 frégates de la classe Freedom et de ne pas doter celles de la classe Independence de capacités de lutte anti-sous-marine.

Celles-ci devaient en grande partie reposer sur le sonar remorqué DART [Dual-mode Array Transmitter] développé par Raytheon Technologies. Tout comme celles des futures frégates de la classe Constellation, dont il est question de doter l’US Navy de vingt unités dans le cadre du programme FFG[X]. Pour rappel, la conception de ces navires est dérivée de la variante italienne de la frégate multimissions [FREMM].

Mais là encore, le développement du DART n’a pas donné pleinement satisfaction… Au point que ses essais ont été interrompus en septembre dernier. Si ce sonar a pu démontrer sa capacité à détecter et suivre un sous-marin, il est apparu qu’il manquait de fiabilité et que ses performances n’étaient pas à la hauteur de ce qu’attendait la marine américaine, notamment à cause d’un manque de stabilité une fois en immersion et de problèmes au niveau de ses transducteurs [dispositifs convertissant un signal électrique en une onde sonar, ndlr].

Aussi, l’US Navy a donc considéré qu’il fallait, là aussi, arrêter les frais. Le 31 mars, le contre-amiral Casey Moton, responsable des programmes LCS et FFG[X], a expliqué à la presse que l’US Navy n’avait plus le temps d’attendre, alors que le chantier de la première frégate de classe Constellation doit démarrer en 2022. Et d’annoncer que le DART serait remplacé par le sonar actif/passif à basse fréquence et à immersion variable CAPTAS-4, produit Advanced Acoustics Concepts, un co-entreprise détenue par le français Thales et l’italien Leonardo DRS.

Le CAPTAS-4 a été choisi « en raison de ses performances éprouvées et de sa maturité technique », ce qui « réduit le risque de l’intégrer dans le système de combat de guerre sous-marine [AN/SQQ-89] » des frégates de type Constellation, a souligné le contre-amiral Moton.

Il est vrai que l’US Navy a pu mesurer l’efficacité du CAPTAS-4 en opérant aux côtés de la Marine nationale. En effet, en décembre 2021, et pour la seconde année consécutive, deux frégates multimissions françaises ont remporté le trophée Hook’em Award, qui récompense les unités de l’Otan s’étant distinguées dans des opérations de lutte anti-sous-marine.

Pour rappel, ce n’est pas la première fois que la marine américaine choisit des moyens de détection produits par Thales, le groupe français lui fournissant les sonars à basse fréquence trempés de type ALFS [Airborne Low Frequency Sonar] destinés à ses hélicoptères MH-60R « Seahawk ».

France24 - World

McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

Issued on: 01/04/2022 - 16:10Modified: 01/04/2022 - 16:11

Tom WHEELDON

As Emmanuel Macron enjoys a substantial poll lead ahead of April’s French presidential vote, his opponents are trying to capitalise on revelations that spending on consultancy firms soared to nearly €1 billion during his presidency. But the controversy looks unlikely to torpedo his re-election campaign. 

Just over five years ago the upstart ex-economy minister Macron surfed to the top of the polls and rode that wave all the way into the Élysée Palace after a financial impropriety scandal kiboshed conservative frontrunner François Fillon

This time Macron is the subject of an alleged scandal, as his electoral opponents focus on a Senate report which revealed earlier this month that public spending on management consultants more than doubled from 2018 to 2021, climbing from €379 million in 2018 to almost €893 million in 2021. The report also suggested that a major recipient of this spending, McKinsey, paid no corporation tax in France over the past decade, an allegation the US firm denies.

This comes after Politico broke the story in early 2021 that France was relying on McKinsey’s advice amid an initially sluggish Covid jab rollout.

While the extensive use of such firms is common practice in many Anglophone countries, in France the government is expected to rely on the highly-regarded civil service to administrate instead of drafting in private contractors. 

>> 'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

To assess the so-called McKinsey affair’s significance for the presidential campaign, FRANCE 24 spoke to Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester.

Smith suggested that, for people who already disliked Macron, the affair entrenches the idea that he is a haughty “president of the rich” – but it is unlikely to shift the dial for an incumbent riding high in the polls.

What seems to have motivated the French state to pay so much money for consulting services, especially when that work is done by the civil service? 

Emmanuel Macron has spoken already about how a lot of these were one-off projects, and that was the main justification. He said it was cheaper to hire consultants to do such projects than to commission new civil servant roles, to pay their salaries and pensions. He also spoke about how – although he hasn’t cut the civil service — he inherited a reduced civil service, so he felt there were gaps in capacity. So Macron justified it through the response to Covid. McKinsey consultants have been involved in testing programmes, vaccination, the health pass; all big-ticket items that needed a state response.

Macron was very keen to point out that the consultants were involved in technical matters – delivery and so on – not policy.  And he’s trying to justify their use as an economical measure, a way to save money rather than expanding the civil service and therefore state spending.

How does the McKinsey affair affect Macron’s image?

The difficulty with it is that it reinforces the image of the “president of the rich”; it reinforces the image of Macron as someone of the boss class, someone flashy. It gives a powerful rhetorical tool to his opponents, who are able to point to the crisis in purchasing power, the struggles around people paying for food and fuel – and point to already rich people getting richer thanks to the state.

It also creates difficulty for Macron because of the corporation tax issue. That has the whiff of scandal about it. Already if you look at what his opponents have said, you’ve got [populist Rassemblement National leader] Marine Le Pen talking about a “national scandal”, you’ve got [far-left La France Insoumise leader] Jean-Luc Mélenchon and [far-right candidate] Éric Zemmour talking about how they wouldn’t employ consultants. 

So the McKinsey affair supplies a weapon that they can wield against him. 

Macron’s great appeal has been on competence. The greatest weakness many of his opponents have is that – in all honesty – I think most French people look at them and don’t think they could run the country. Anything that weakens that sense of propriety and competence around Macron is something his opponents will seize on.

But is the affair enough to change the dynamic, less than ten days before the first round on April 10?

I think it will add to the dossier for people who already dislike Macron. I don’t think it’s likely to put people off voting for Macron if they are inclined to do so. 

I don’t think this marks a dramatic shift. Governments use consultants. François Hollande used consultants. Nicolas Sarkozy used consultants. This is part of how governments work.

Macron has a technocratic appeal. He talks about getting the job done as efficiently as possible; getting the best people in to do the job. That’s one way of looking at this whole thing and I think that’s how many people will look at it. 

I think [the McKinsey affair] is a mini-scandal, a weak weapon to use against Macron. But this close to the election I think it’s all [his electoral adversaries] are going to be able to throw at him.

Many of Macron’s opponents have a much more populist appeal. Le Pen and Mélenchon will talk about corrupt elites and the idea that this is representative of that type of politics.

So [the McKinsey affair] is something that his opponents – for want of bigger scandals – will want to use to contrast themselves with Macron’s technocratic stance. This affair will reinforce and galvanise the opposition that Macron already faces, and as we can see that remains a sizeable opposition from people with a much more populist framing. 

French presidential election © France 24

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French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

Opex 360

Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].

D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].

Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.

Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.

Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.

« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.

Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.

Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.

« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.

« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.

L'Humanité

Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales

Actu

Accentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.

Marc de Miramon

Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.

Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menace

L’Assemblée de l’ONU divisée

En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.

En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.

Une vague anti-occidentale en Afrique

Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »

Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »

Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.

Des populations à bout de souffle

Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.

Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.  

Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle.  »

La cynique gestion des flux migratoires

Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks  »).

« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrain

Cet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.

Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1.  Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.

Pour une « humanité présente partout »

« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il.  En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »

Guerre en Ukraineafriquefaminesécurité alimentaire
France24 - World

Ukraine claims Kyiv region as Russians pull back, bodies in nearby towns

Issued on: 02/04/2022 - 22:22Modified: 02/04/2022 - 22:20

Kyiv (Ukraine) (AFP) – Ukraine said Saturday it has regained control of the Kyiv region, with Russian troops retreating from around the capital and Chernigiv city, as evidence emerged of possible civilian killings in areas the invading forces have been occupying.

AFP reporters saw at least 20 bodies on a single street in the town of Bucha near Kyiv, including one with his hands tied, and the body of a missing photographer was discovered in a nearby village.

"All these people were shot," Bucha's mayor Anatoly Fedoruk told AFP, adding that 280 other bodies had been buried in mass graves in the town.

As it withdraws from some northern areas, Russia appears to be focusing on eastern and southern Ukraine, where it already holds vast swathes of territory.

"Russia is prioritising a different tactic: falling back on the east and south," Ukrainian presidential adviser Mykhaylo Podolyak said on social media.

"Without heavy weapons we won't be able to drive (Russia) out," he said.

Ukraine authorities nevertheless offered citizens elements of good news Saturday in claiming progress against the Russians more than five weeks after Moscow's invasion triggered Europe's worst conflict in decades.

"Irpin, Bucha, Gostomel and the whole Kyiv region were liberated from the invader," deputy defence minister Ganna Maliar said on Facebook, referring to towns that have been heavily damaged or destroyed by fighting.

President Vladimir Putin ordered tanks into Russia's pro-Western neighbour on February 24, and Ukraine estimates 20,000 people have been killed in the war so far.

More than 10 million have had to flee their homes.

Pope Francis spoke of "icy winds of war" again sweeping over Europe as he brought up the conflict Saturday at the outset of his trip to Malta -- and made what appeared to be a barely veiled reference to Putin.

"Once again, some potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests, is provoking and fomenting conflicts," the pope said.

A visit to Ukraine's capital was "still on the table," Francis added.

Journalist killed 'with two shots'

Ukrainian authorities said Saturday the body of a well-known photographer, Maks Levin, had been found near a village in the region around Kyiv that had been caught up in the fighting.

"According to preliminary information, unarmed Maxim Levin was killed by servicemen of the Russian Armed Forces with two shots from small fire arms," prosecutors said in a statement on Telegram.

Levin, a 40-year-old father of four, had been reported missing on March 13; the body was found near Guta Mezhygirksa on April 1, officials said.

Non-governmental organization Reporters Without Borders said Levin was the sixth journalist killed in the war.

Another NGO, OVD-Info, said Russian police detained 211 people Saturday in several cities, including more than 20 people in a Moscow park under heavy snowfall, at protests against the country's military operation in Ukraine.

In Bucha, 16 of the 20 corpses found on one street were lying either on the pavement or by the verge. Three were sprawled in the middle of the road, and another lay on his side in the courtyard of a destroyed house.

An open Ukrainian passport lay on the ground next to the person who had his hands tied behind his back with a piece of white cloth. Two other people had white cloth tied around their upper arms.

All were wearing civilian clothes -- winter coats, jackets or tracksuit tops, jeans or jogging bottoms, and trainers or boots.

Ukrainian troops, meanwhile, were seen patrolling in armoured vehicles and on foot through the ravaged town, where some women wept as they stood outside their homes.

The International Criminal Court has already opened a probe into possible war crimes committed in Ukraine, and several Western leaders, including US President Joe Biden, have accused Putin of being a "war criminal".

'Our city doesn't exist anymore'

Russia's efforts to consolidate its hold on southern and eastern areas of Ukraine have been hampered by the resistance of Mariupol despite devastating attacks lasting weeks.

At least 5,000 residents have been killed in the besieged southern port city, according to local officials, while the estimated 160,000 who remain face shortages of food, water and electricity.

Dozens of buses carrying Mariupol residents who had escaped the city earlier arrived Friday in Zaporizhzhia, 200 kilometres (120 miles) to the northwest.

The convoy brought people who had been able to flee Mariupol to Russian-occupied Berdiansk.

"My house was destroyed. I saw it in photos. Our city doesn't exist anymore," said Olena, who carried her young daughter in her arms.

The International Committee of the Red Cross (ICRC) said its team headed to Mariupol to try and conduct an evacuation but was forced to turn back Friday.

The ICRC said its team left again on Saturday, bound for Mariupol to make another attempt.

"They are spending the night en route to Mariupol and are yet to reach the city," an ICRC spokesperson said.

Russian troops took control of the city, the site of Europe's largest nuclear power plant, in early March.

"Today in Enerhodar, city residents gathered again for a rally in support of Ukraine, singing the anthem," Ukraine's human rights ombudsman Lyudmyla Denisova said on Telegram.

"The occupiers used light and noise grenades and opened mortar fire on the residents, four people were injured and severely burned," she said.

burs-dt/mlm/to

© 2022 AFP

Opex 360

Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites

par Laurent Lagneau · 31 mars 2022

Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.

Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».

Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.

« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.

Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.

D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].

« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.

Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRO » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.

« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.

Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.

L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…

L'Humanité

Présidentielle. Dans les coulisses des « jours heureux »

Histoire de la semaine

Après un an de campagne, Fabien Roussel s’est imposé dans le paysage politique. à l’approche du premier tour de la présidentielle, le 10 avril, et tandis que les appels à « voter utile » se font plus pressants, depuis le QG de l’espace Niemeyer comme sur les routes de France, la campagne se mène tambour battant.

Cathy Dos Santos

L’écho de la voix se fait plus puissant. Les mots sont articulés, les intonations et temps de respiration pesés. Dans son bureau, sous les photos de sa compagne, Dorothée, et de ses cinq enfants sur une bibliothèque où figure en bonne place « le Bonheur de rire », de Georges Wolinski, Fabien Roussel s’imprègne du discours qu’il prononcera dans quelques heures à Nantes. Rare moment d’accalmie dans un agenda blindé, où le candidat communiste à la présidentielle enchaîne meetings et rencontres, court de plateaux de télévision en studios de radio.

Présidentielle 2022. Fabien Roussel appelle à bâtir une « gauche nouvelle et populaire »

Dans le couloir du cinquième étage de l’espace Niemeyer, à Paris, les va-et-vient sont incessants. L’équipe de campagne – une vingtaine de personnes, là où les autres partis en comptent pléthore – ne ménage pas ses efforts depuis un an. Elle est ventre à terre mais sur le pont, alors que se profile le 1er tour de l’élection, le 10 avril. Les téléphones ne sonnent pas ; ils saturent. Les temps forts s’enchaînent, sans pause. Ils n’empêchent pas les sourires, les rires et le plaisir d’être ensemble. C’est la France des « jours heureux » en pratique. « Il souhaitait faire une campagne heureuse et nous la faisons. Cette attitude positive donne de l’espoir aux gens, aux militants. Même fatigué, Fabien a toujours un mot pour dire “Je compte sur toi”. Il est exigeant, mais toujours dans la bienveillance », confie Christophe Grassullo, son chef de cabinet.

« Une voix originale à gauche »

La dernière ligne droite avant le scrutin n’a pourtant rien d’une croisière. La consigne que s’applique Fabien Roussel tient en quelques mots : dormir peu, se lever tôt et se coucher tard. « On s’attaque à une étape de montagne, au col du Tourmalet, alors qu’on en a plein les pattes. Mais c’est maintenant qu’il faut faire la différence, celle de l’espoir à gauche. Nous sommes en train de construire pour l’avenir. Il faut envoyer du bois et marteler que nous sommes le vote pour renforcer la France sociale, républicaine et laïque, féministe, écologiste », insiste-t-il, tel un capitaine de route, devant une partie de son équipe de campagne. Malgré les traits tirés et la voix éraillée, le candidat est remonté à bloc. « Face à l’adversité, on ne doit pas être défensif mais offensif, être combattant comme jamais. Nous faisons cette campagne parce que nous croyons en nos idées, en notre projet de société. C’est une campagne de convictions, alors, au 1er tour, on vote pour ses idées », assène-t-il, en faisant les cent pas dans cette salle de réunion qui, en son temps, a vu s’écrire le programme commun.

LE CANDIDAT DU PCF A SU IMPOSER UN STYLE, UN TON ET SURTOUT DES IDÉES, AU POINT DE BOUSCULER LE RONRON D’UNE CAMPAGNE FADE ET PRESQUE ATONE.

En novembre, sept mois après le lancement de sa candidature, Fabien Roussel avait prévenu que la route serait longue et semée d’embûches. Dans un contexte « pestilentiel », saturé par les idées de l’extrême droite et les coups durs de la Macronie, replacer la question sociale au cœur de la présidentielle relevait de la gageure. Et pourtant, le secrétaire national du PCF est parvenu à creuser un sillon. « Fabien porte une voix originale à gauche sur des questions qui avaient été désertées : le pouvoir d’achat, le droit à l’alimentation, la laïcité, la justice fiscale. Il les aborde de façon populaire. Il manifeste de l’empathie pour le monde du travail, pour le peuple de gauche, afin de faire respecter leur dignité. Son souci a toujours été de répondre aux préoccupations populaires, mais surtout d’être compris. Sa parole est claire, directe et compréhensible. Il comprend les classes populaires et le monde du travail et, en retour, ils le comprennent », soutient Christophe Grassullo.

L’analyse. Fin de la vie chère : demandez le programme !

Avant même de se présenter à la présidentielle, Fabien Roussel avait entrepris un tour de France des entreprises – 130 au total –, là où les travailleurs cumulent des bas salaires et le sentiment d’être délaissés, méprisés. Ces souffrances ont d’ailleurs nourri l’exigence de justice sociale qui irrigue le programme des « jours heureux ». Depuis un an, il a englouti des dizaines de milliers de kilomètres, entre Paris et sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord, entre la capitale et les principales villes de France et d’outre-mer. Sans jamais regarder le compteur. Et puis, il y a eu l’Ukraine. « C’est une campagne éprouvante, exaltante et tellement exceptionnelle avec cette guerre aux portes de l’Europe. Elle a bousculé tous les débats et les meetings. Dans ce contexte de guerre, il faut pourtant aussi parler des préoccupations des Français, comme le pouvoir d’achat ou encore la vie chère, faire émerger des propositions, les rendre audibles », juge Fabien Roussel.

Salles combles à Paris, bordeaux, marseille

Dans la voiture qui file à la gare Montparnasse, il est pendu au téléphone, cale ses prochains rendez-vous, anticipe les grands moments à venir. Sur le quai, avant de s’engouffrer dans le TGV, direction la capitale de la Loire-Atlantique, il se prête volontiers au jeu des photos, comme avec Thierry, contrôleur de la SNCF, qui votera certainement pour lui, car « il a un discours honnête, il parle du travail, des salaires ». Inconnu hier encore du grand public, et désormais météorite médiatique à la faveur d’une fausse polémique manger bon et sain – montée en épingle sur les réseaux sociaux, Fabien Roussel a su imposer un style, un ton et surtout des idées, au point de bousculer le ronron d’une campagne fade et presque atone. « Il a l’air comme nous, simple et naturel, avenant et abordable. Il touche à tout ce qui nous concerne, il veut s’engager sur les vrais soucis du quotidien », déclare Cindy Monfort, une Nantaise de 30 ans, mère de deux enfants qui assistait, pour la première fois, à un meeting politique. Ce qui l’a convaincue ? « L’égalité des droits des femmes et des hommes, le combat contre les violences faites aux femmes et la réforme pour la retraite à 60 ans », explique-t-elle.

VIDÉO Les 5 passages clés du discours de Fabien Roussel à Marseille

Ce soir-là, comme à Paris, Bordeaux ou Marseille, le candidat a encore fait salle comble. Son empathie naturelle le pousse vers la foule qui le lui rend bien. Embrassades et accolades, demandes de photos et de dédicaces, il reçoit aussi des encouragements appuyés de nombreux curieux et militants communistes fiers d’en découdre dans cette campagne. Elle est pourtant dure ; les coups sont rudes, à l’instar de l’article de Mediapart le soupçonnant d’emploi fictif et que Fabien Roussel a encaissé sans fléchir. Les temps de recueillement impossibles, malgré la perte d’un grand-père chéri et d’un beau-père.

Fabien Roussel promet de doubler le budget de la justice

Alors que le 10 avril frappe à la porte, la tension se fait plus palpable. Le débat politique se durcit, mais l’équipe fait corps. « Des dynamiques se dessinent. Fabien Roussel se maintient à un niveau correct. Mais on peut aller au-delà, il ne faut pas s’en tenir à notre stade. Beaucoup de gens commencent à s’intéresser à l’élection. Notre état d’esprit repose sur notre ligne de propositions, d’une part, sur la revalorisation du travail et des pensions, la force de la République sociale, laïque, féministe et écologique, alors qu’Emmanuel Macron travaille à son délitement, et, d’autre part, continuer de compter sur la force de Fabien, son discours, son ouverture, sa proximité avec les gens, la sympathie qu’il dégage », fait valoir Ian Brossat, le directeur de la campagne.

Rassemblement autour de sa candidature

Cet « au-delà », ce sont les indécis, les abstentionnistes, les électeurs qui ne votent plus, car trop déçus, trop en colère, trop résignés, auxquels Fabien Roussel a toujours voulu parler. Sa personnalité et les lignes maîtresses du programme de la France des « jours heureux », dont le fameux « roussellement » qui ambitionne de faire banquer les gros de la finance qui détournent des milliards d’euros pour redistribuer les richesses, ont porté leurs fruits. Elles ont permis de convaincre au-delà de la seule famille politique du communiste, et de fédérer d’autres formations, comme le Mouvement républicain et citoyen, la Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, ainsi que République et Socialisme, qui ont fait de Fabien Roussel leur candidat, sans renier leur propre sensibilité.

LE VOTE UTILE, C’EST DÉVASTATEUR. À CE JEU - LÀ, NOUS NE VOTONS PLUS JAMAIS POUR DES IDÉES : ON VOTE PAR DÉFAUT ET C’EST TERRIBLE. FABIEN ROUSSEL

Cette dynamique est aujourd’hui confrontée aux appels pressants à « voter utile », censé déjouer le scénario d’un duel Macron-Le Pen au second tour. « Depuis combien d’élections présidentielles avons-nous droit à ce vote utile ? C’est dévastateur parce qu’à ce jeu-là, nous ne votons plus jamais pour des idées, nous ne votons plus jamais pour la personne dont nous nous sentons le plus proche : on vote par défaut et c’est terrible, dénonce Fabien Roussel. Il faut, au contraire, voter pour ses idées, pour celui pour qui on a envie de voter. J’ai fait le choix dans cette campagne de porter des réformes heureuses. Et je souhaite vivement que nous puissions les faire vivre. C’est ce qui doit compter le 10 avril et cela comptera pour la suite. »

Le vote utile et tourné vers l’avenir, c’est Fabien Roussel

Ses partenaires de route, compagnons de la création d’un conseil national de la République chargé de mettre en place les « jours heureux », partagent cet état d’esprit. « Fabien Roussel est le vote utile. Les thèmes qu’il a soulevés sont au cœur de la campagne, comme l’évasion fiscale », rappelle Emmanuel Maurel, l’un des fondateurs de la Gauche républicaine et socialiste, qui a rejoint l’atelier de campagne. Aux yeux de l’ancien socialiste, il est utile également pour « reconstruire la gauche de demain ». Car « la suite » pointée par le communiste est imminente, avec les élections législatives qui auront lieu dans la foulée et dont l’objectif est de faire élire un nombre conséquent de députés des « jours heureux ». « Cela va compter pour les luttes que nous devrons mener, pour donner du poids aux idées que nous défendons : la revalorisation des salaires et des retraites, le pouvoir d’achat, la République sociale, laïque, écologiste et féministe. Plus on donnera de la force à ma candidature le 10 avril, plus nous serons en capacité de défendre ce projet de société », fait valoir un candidat énergique en toutes circonstances.

Pour suivre la campagne du candidat PCF, Fabien Roussel

En novembre 2021, lors de l’inauguration de son QG de campagne, le « FabLab », Fabien Roussel avait prévenu, sourire aux lèvres mais avec sérieux, que la route serait longue, très longue. Il avait à cet égard comparé la campagne à « un marathon » qui invite à « savoir se projeter sur la durée ». Le 10 avril n’est pas une ligne d’arrivée, mais une étape.

Fabien Rousselles jours heureuxPrésidentielle 2022vote utile
France24 - World

Hungary’s opposition leader Marki-Zay faces Orban, tough electoral map in key vote

Issued on: 02/04/2022 - 15:18

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Hungarians vote in a parliamentary election on Sunday with polls giving the edge to incumbent Prime Minister Viktor Orban. But for the first time in its 12 years in power, the ruling Fidesz party will face a united opposition coalition led by Peter Marki-Zay.

The 49-year-old opposition leader rose to prominence by defeating Fidesz to become mayor of Hodmezovasarhely, and has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik to liberals, greens and social democrats.

After alleging that Orban has "lost battles" with debt, inflation and Covid-19 at a campaign rally near Budapest, Marki-Zay criticised the incumbent in light of Russia's invasion of Ukraine.

"[Orban] is still serving Putin's interests," he said. "In Hungary, most people don't think we should stop Brussels. They think that in order to have peace, we have to stop Putin," he said.

Opposition supporters say they are convinced Marki-Zay can win on Sunday. But the coalition will face an electoral map redrawn over the past 12 years to favour Fidesz.

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Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election

In the papers

Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning

Talking Europe

'If the opposition does not unite, we have no chance': Hungary opposition candidate Márki-Zay

France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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France24 - Monde

Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

Publié le : 01/04/2022 - 13:31

FRANCE 24 Suivre Achraf ABID Roméo LANGLOIS Catherine NORRIS-TRENT Suivre

Dans le nord-est de l'Ukraine, à Kharkiv, une des principales villes attaquées par l'armée russe depuis le début de l'invasion du pays, les quartiers sont pilonnés nuit et jour par l'artillerie russe. Lorsque les sirènes retentissent, les derniers habitants courent se terrer dans les abris souterrains. Reportage de nos envoyés spéciaux Roméo Langlois, Catherine Norris Trent, et Achraf Abid.

Au nord de Kharkiv, Saltivka est une zone sinistrée. Pilonné jour et nuit par l'artillerie russe, ce quartier résidentiel a vu tous ses habitants fuir, ou presque.

Quelques irréductibles, comme Ludmylla, 75 ans, ont choisi de rester, alors même qu'un missile a frappé son immeuble dix jours auparavant. Voilà cinq semaines qu’elle se terre dans son abri, avec son voisin Sanya, un mécanicien à la retraite. 

"Tout le monde est parti, confie la professeure de musique à la retraite. Les bombardements sont effrayants. Aujourd’hui encore ils bombardent, et la nuit dernière a été terrible".

"Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad"

À Kharkiv, les pluies de bombes russes rythment le quotidien. Elles ont déjà fauché 300 civils au moins.

"Je n’aurais imaginé Poutine capable de ça, ajoute-t-elle, en larmes. Comment peut-il s’en prendre ainsi à des femmes et à des enfants ?"

Et d'ajouter : "mon père s’est battu pour défendre Stalingrad. Personne ne voulait croire que Poutine ferait de Kharkiv un nouveau Stalingrad. Même les animaux ne font pas ça. Ordure !"

Ludmylla veut rester chez elle. "J’ai eu beaucoup de mal à obtenir cet appartement, je suis tellement heureuse de l’avoir, dit-elle. Je ne veux aller nulle part ailleurs, je ne partirai pas". 

"Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est"

D'origine russe, Sanya, qui exclut lui aussi de partir, se dit dépassé par cette guerre.

"Nous menions une vie paisible, tout le monde s’entendait bien. Ce n’est pas vrai que la langue russe a été interdite ici. Moi je suis ethniquement russe, je parle russe, je parle mal ukrainien. Nous vivions tous en paix. Et voilà où on en est". 

Sa vie entière est réduite à un tas de gravats à cause du missile qui a frappé l'immeuble, un étage au-dessus de son appartement. Sa fille a fui à l’ouest du pays. Il ne lui reste plus que les os de son chat, tué pendant la frappe. 

"Je ne partirai pas d’ici. Ici c’est mon pays, ma patrie, ma ville. Ici c’est chez moi", conclut-il. 

 

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France24 - Monde

McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

Publié le : 31/03/2022 - 15:25

Pauline ROUQUETTE Suivre

À l'approche de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours jugé abusif aux cabinets de conseil, notamment McKinsey, épinglé mi-mars par un rapport sénatorial. Pour les adversaires du président-candidat, l'affaire est le symbole de sa connivence avec les milieux d'affaires.

Pris dans la tempête "McKinsey", l'exécutif se défend comme il le peut, à moins de deux semaines de la présidentielle. Le recours aux cabinets de conseil est "habituel et utile", ont martelé deux ministres lors d'une longue conférence de presse, mercredi 30 mars. Pas de quoi éteindre néanmoins la polémique grandissante sur le cabinet McKinsey & Company épinglé par un rapport sénatorial soulignant un "phénomène tentaculaire".

Le texte, remis le 16 mars par la commission d'enquête du Sénat, dénonce la "dépendance" du gouvernement actuel aux cabinets de conseil et l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine. Les dépenses de conseil des ministères sont ainsi passées de 379,1 millions d'euros en 2018 à 893,9 millions d'euros en 2021.

"Le fiasco de la mission de McKinsey sur l'avenir du métier d'enseignant", "la répartition des contrats pendant la crise sanitaire" ou le recours au cabinet McKinsey malgré les doutes sur sa situation fiscale sont autant d'exemples d'une "opacité" qui renforce le "climat de défiance", déplorent les sénateurs de la commission d'enquête dans un communiqué. France 24 revient sur cette polémique que d'aucuns surnomment déjà le “McKinseygate” et qui arrive au pire moment pour Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.

  •  Un article de Politico met le feu aux poudres

Le 4 janvier 2021, le site Politico publie un article intitulé "Sluggish coronavirus vaccination rollout poses risks for Macron" ("la lenteur du déploiement de la vaccination contre le Covid-19, un risque pour Macron"). On y apprend que certains aspects de la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement de Jean Castex ont été confiés à des cabinets de conseil, dont l’Américain McKinsey. D’autres comme Accenture, Citwell et JLL sont également cités. Le Canard enchaîné et Mediapart font également des révélations.

  •  Pourquoi faire appel à McKinsey ?

Le cabinet de conseil américain, surnommé "La Firme", est présent dans une soixantaine de pays. En France, ses bureaux sont basés à Paris et à Lyon. McKinsey fournit du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques diverses. Du conseil dont le gouvernement Castex aurait usé et abusé, comme le souligne le rapport sénatorial publié le 17 mars. "Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe", peut-on lire dans le document, ces cabinets étant, selon les sénateurs, "au cœur des politiques publiques". Au total, rien que pour l'année 2021, ces dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros.

APL, Covid-19... Quelles réformes sont concernées ? Le gouvernement aurait notamment fait appel à McKinsey pour la réforme du mode de calcul des APL (3,8 millions d'euros), la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,3 millions d'euros) ou encore l'organisation d'un colloque international commandé par l'Éducation nationale (496 800 euros), finalement annulé à cause de la pandémie.

La très décriée réforme des retraites est elle aussi concernée. Un rapport en vue de la préparer a été réalisé pour 950 000 euros avant qu'elle ne soit finalement reportée.

>> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises"

  •  Que reproche-t-on à McKinsey ?

Outre la pertinence et l'utilité de ces contrats, fortement contestées par l'opposition depuis la publication du rapport, c'est la fiscalité du groupe qui est pointée du doigt, les sénateurs allant jusqu'à évoquer un "exemple caricatural d'optimisation fiscale".

Si le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France, "ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans" (entre 2011 et 2020), pointe le rapport. Pourtant, "son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés".

Dans un article publié mercredi, Le Canard enchaîné ajoute que les "redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère" auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Également appelées "prix de transfert" (prix des transactions réalisées entre sociétés d’un même groupe mais résidentes d’États différents), ces redevances sont, "en principe, strictement contrôlées par la DGFiP". Mais dans le cas du cabinet McKinsey, ni "accord préalable de la DGFiP", ni "document de synthèse de quatre pages" n'expliquent comment la société effectue ses calculs.

"McKinsey utilise un mécanisme d'optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des 'prix de transfert' de ses entités en France à la société mère basée au Delaware, un paradis fiscal", dénonce Oxfam France. Pour l'ONG, "le cabinet fait en sorte que de nombreuses dépenses comme les frais d’administration générale ou la mise à disposition de personnels apparaissent comme des charges dans les comptes de la société et lui permettent de réduire ses impôts sur les sociétés jusqu’à zéro".

Selon l'enquête du quotidien Le Monde, McKinsey ne paierait ainsi qu'un forfait fiscal symbolique de 175 dollars par an.

  •  Comment se défend McKinsey ?

Face au scandale, McKinsey a dit respecter "l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et dit avoir payé l'impôt sur les sociétés "les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France". C'est d'ailleurs ce qu'assurait le dirigeant d'une filiale française dans une audition réalisée en janvier dernier sous serment – et évoquée dans le rapport sénatorial.

Vendredi 25 mars, le Sénat a annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage".

  •  Quel lien avec Emmanuel Macron ?

Les liens entre l’actuel chef de l’État et le cabinet de conseil sont pointés du doigt dans l'enquête du Monde.

Plusieurs consultants ou anciens consultants du cabinet qui avaient participé bénévolement à la campagne du candidat Macron en 2017 ont ensuite intégré des postes au sein de la Macronie, selon le quotidien.

  •  Comment se défend le camp Macron ?

Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est passé à l'offensive dimanche afin d'éteindre toute polémique. Il a notamment réaffirmé que le recours aux cabinets de conseil existait sous les mandats de Nicolas Sarkozy et François Hollande, et qu’il entrait dans le strict cadre de la procédure légale d’appels d’offre.

"Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent…", a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. "On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit", a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont "jour et nuit au travail", s’appuient sur "des prestataires" pour les aider, "ne me choque pas".

En réponse aux craintes d'une dépendance des pouvoirs publics envers certains cabinets de conseil, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, qu'"aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État".

"Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités", a-t-elle dit, précisant que la pratique est "répandue", "habituelle" et "utile" dans la "majorité des cas".

Le cabinet McKinsey représente 5 % des dépenses de conseil en stratégie de l'État, a détaillé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Et le gouvernement représente de son côté 5 % du chiffre d'affaires de McKinsey, a-t-il ajouté.

"La situation fiscale de McKinsey est protégée par le secret fiscal, nos services ont diligenté une opération de contrôle à la fin de l'année 2021", a-t-il encore affirmé, se refusant à commenter l'issue ou les conséquences possibles de ce contrôle. "Il n'y a rien à cacher."

🔴 DIRECT | Suivez en direct de Bercy le point presse conjoint des ministres @olivierdussopt et @AdeMontchalin relatif au recours aux cabinets de conseil ⤵ https://t.co/eync5EuqJ3

March 30, 2022
  •  Faut-il revoir le recours aux cabinets de conseil ?

Rien à cacher, mais des ajustements à opérer, concède Amélie de Montchalin. Si "l'État assume parfaitement de recourir à des cabinets de conseil dans certaines circonstances", il admet que des améliorations sont nécessaires, affirme la ministre.

Cette dernière veut "réarmer l'État pour renforcer les compétences internes" et prévoit dès 2022 de "réduire d'au moins 15 % le recours aux prestations de conseil externe".

Avec AFP

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France24 - Monde

En Serbie, la guerre en Ukraine bouleverse les élections générales

Publié le : 02/04/2022 - 12:49

FRANCE 24 Suivre Laurent ROUY

Les Serbes sont appelés aux urnes dimanche pour des élections présidentielle, législatives et municipales partielles. Dans un pays où la transparence du scrutin a été mise en cause par le passé, la guerre en Ukraine est venue bouleverser les pronostics, alors que les Serbes sont divisés entre pro-Russie et pro-UE.

La Serbie organise dimanche 3 avril ses élections générales, avec des scrutins pour désigner son président, ses 250 députés et plusieurs conseils municipaux. Alors que la guerre en Ukraine est dans toutes les têtes, le président populiste, Aleksandar Vucic, promet la stabilité.

Après une décennie de pouvoir, le parti de centre-droit (SNS) du chef de l'État devrait confirmer sa mainmise sur le Parlement, tandis que le président lui-même semble en pole position pour un second mandat, selon les derniers sondages.

Sur la droite de l'échiquier politique, le parti radical serbe, formation ultra-nationaliste qui avait dominé la scène politique pendant l'éclatement de la Yougoslavie et aujourd'hui marginalisée, espère faire son retour en jouant sur sa proximité idéologique avec Vladimir Poutine.

En Serbie, la Russie est perçue comme un allié historique et la population a du mal à condamner la politique du Kremlin. Une myriade de micropartis d'extrême droite espère en profiter pour entrer au Parlement.

Pour la première fois depuis de nombreuses années, les partis pro-occidentaux affichent un front uni aux élections. Le président sortant Aleksandar Vucic pourrait se voir menacé à la fois par la frange pro-européenne et la frange pro-russe de la population. Reste à voir si sa base électorale est suffisamment solide pour éviter la menace.

Avec AFP

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Législatives en Serbie : plébiscite pour le parti du Président

En Serbie, des milliers de manifestants bloquent des routes contre un projet minier

REPORTAGE

Covid-19 en Serbie : les migrants inclus dans la campagne vaccinale

L'Humanité

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Un jour avec

La Journée mondiale contre l’endométriose, un mal qui touche une femme sur dix en âge de procréer, est organisée ce lundi. Rencontre avec une radiologue engagée et passionnée.

Nadège Dubessay

C’est comme si le monde d’avant avait brutalement disparu. À 14 ans, Paloma (1) souffre le martyre chaque mois. Pendant trois jours, parfois une semaine. Une douleur pelvienne intense, tenace. Et ce, depuis qu’elle a ses règles. Sa mère aussi avait des règles douloureuses. Et tomber enceinte n’a pas été une mince affaire.

À l’époque, on ne parlait pas d’endométriose. Personne ne connaissait cette maladie, pourtant identifiée… en 1860. Les choses ont changé. Alors, quand Paloma a expliqué le mal qui la ronge, sa mère n’a pas hésité. Elle a filé avec sa fille chez le gynéco. « L’accueil a été glacial, un mur d’incompréhension », souffle la mère, qui s’inquiétait de plus en plus en voyant sa fille s’enfermer dans sa chambre et ne plus vouloir aller au collège.

Prendre le temps

À force de recherches, elle découvre Lamia Jarboui, une radiologue spécialisée en imagerie de la femme à la clinique du Landy, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Un soulagement. D’emblée, la médecin explique. Entourée d’images de radiologie épinglées, elle montre le mécanisme, ô combien complexe mais passionnant, du corps de la femme.

Avec une infinie bienveillance, elle dit à Paloma qu’il est encore trop tôt pour poser un diagnostic. Mais lui assure qu’elle sera suivie régulièrement. Et lui préconise une pilule contraceptive pour apaiser la douleur. « L’absentéisme à l’école devrait être le premier signe qui attire l’attention », estime celle qui a fait de l’endométriose sa spécialité depuis presque quinze ans. Au point de devenir vice-présidente de l’association Info-endométriose.

Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Pour chaque jeune patiente, elle interroge. Fait-elle du sport ? A-t-elle un petit ami ? Une vie sociale ? « Ce n’est pas du voyeurisme. Une jeune femme de 18 ans qui ne sort pas, c’est que ça cloche quelque part », assure la radiologue qui va bien au-delà d’un regard professionnel posé sur une image. Elle prend le temps. Et tant pis si, derrière, les collègues râlent un peu car il y a embouteillage en salle d’attente. « Un examen gynécologique n’est jamais simple. Ce n’est pas facile de se retrouver à poil, les jambes écartées, les pieds sur l’étrier, et d’aborder des choses intimes. Pas le vagin, non, mais la souffrance. Cette relation de mise en confiance, elle est magique. »

Celle qui a renoncé à une carrière professionnelle

Lamia raconte l’histoire de cette femme obligée de divorcer car son mari refusait d’entendre sa douleur à chaque rapport sexuel. Ou de celle qui a été licenciée. Celle aussi qui a renoncé à une carrière professionnelle. Ou qui s’est mise à temps partiel, lasse de trouver chaque mois une excuse quand elle avait ses règles. « La perte de productivité a été estimée à 7,5 heures par semaine. C’est colossal. Ça freine des ambitions de carrière. Pouvoir concrétiser ses rêves, c’est pourtant un droit fondamental, non ? Un jour, une patiente m’a dit : “Cette saloperie m’a confisqué ma vie.” »

Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir mal

D’où l’urgence de faire évoluer la recherche. Car cette maladie gynécologique qui concerne une femme sur dix (soit 2,5 millions), première cause d’infertilité, n’a toujours pas de traitement curatif. Il faut dire que, pendant longtemps, les scientifiques ne se sont pas intéressés au sujet. Après tout, une femme qui a ses règles et qui a mal, c’est bien normal, hein ? Si elle se plaint, elle est au mieux « douillette », au pire « hystérique ».

Lamia se souvient d’une femme, épuisée, qui a fondu en larmes lorsque le diagnostic a été posé. Non, elle n’était pas folle. Oui, il y avait quelque chose qui expliquait sa souffrance. « La science évolue avec la société, sourit Lamia. La route est encore longue, car on ne connaît toujours pas les causes de l’endométriose. Et puis, le corps de la femme est passionnant d’un point de vue scientifique, intellectuel. Mais source de complexité extrême. »

Le rêve d’une médecine personnalisée

En septembre 2021, l’étude d’une équipe de chercheurs de Boston et d’Oxford mettait le monde scientifique en ébullition. Une mutation génétique corrélée à des formes graves d’endométriose a été découverte. L’application sur des souris d’un inhibiteur de ce gène permettrait de bloquer les manifestations de douleur. « C’est un axe de recherche exceptionnel, se réjouit la radiologue. Mais qui nécessitera encore des années. Peut-être que nous pourrons aussi bénéficier des techniques de l’ARN pour traiter cancer et endométriose. »

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

En attendant, Lamia rêve d’une médecine personnalisée, où le parcours de chaque femme sera pris en compte. Car il existe autant d’endométrioses que de patientes. Et au-delà de l’image et du diagnostic, ce qui continue de la passionner, c’est l’humain.

endométriosemédecinsgynécologietravail des femmes
France24 - Monde

Au Cirque d'Hiver, le grand numéro de Philippe Poutou pour "marquer les esprits"

Publié le : 02/04/2022 - 21:02

Paris (AFP) – "Aah...ah ! Anti ! Anticapitalistes !" Les clameurs donnent le ton, samedi au Cirque d'Hiver à Paris, lors du meeting du candidat à la présidentielle Philippe Poutou (NPA), venu défendre son programme de "rupture" et nourrir ses troupes d'espoir, à huit jours du premier tour.

Rouge, tout est rouge. Sous le chapiteau de ce monument iconique du 11ème arrondissement de Paris, s'agitent dans les gradins des dizaines de drapeaux aux couleurs du parti d'extrême gauche, né en 2009 de l'ancienne LCR (Ligue communiste révolutionnaire).

En contrebas, sur la scène circulaire, le candidat trotskiste trace la ligne forte de son discours: "Mon programme n'est pas une liste de promesses pour faire le malin", déclare-t-il. C'est tout simplement un projet de rupture avec le capitalisme".

Samedi après-midi, le chef de file du NPA à rappelé vouloir mettre en cage la "dangereuse arnaque" du système capitaliste, et "bousculer, voire renverser ce pouvoir" détenu par "Macron et sa bande", au même moment en premier meeting de campagne sur la scène de l'Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine).

"On est là ! On est là ! Même si Macron ne le veut pas !". Dans la salle, la foule fait résonner les chants des "gilets jaunes" et trembler les murs d'applaudissements.

"Nous voulons tous taper sur le même clou: le patronat, français ou international", résume Loïse, étudiante encartée de 23 ans.

L'ancien ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) dit aussi défendre l'idée d'une "vie décente pour tout le monde", avec une hausse du SMIC à 1.800 euros nets par mois ainsi qu'une réduction du temps de travail.

Comment compenser ? Piocher dans "les fortunes qui s'accumulent", suggère-t-il. Et la foule chauffée à blanc de renchérir: "De l'argent, il y en a ! Dans les caisses du patronat !".

Pour le candidat d'extrême gauche, il s'agit aussi "d'exproprier et socialiser des pans entiers de l'économie" pour la remettre dans les "mains des populations". Au pluriel, car le candidat internationaliste rêve, de plus, d'un "monde sans frontière, de solidarité et de coopération entre les peuples".

"Course de fond"

Crédité de 1 ou 1,5% des intentions de vote au premier tour, au coude à coude avec sa rivale ouvrière Nathalie Arthaud, Philippe Poutou garde les pieds sur terre. Il veut avant tout "marquer les esprits" et "gagner de la crédibilité politique" sur les quelques jours de campagne qu'il lui reste.

Un score identique aux présidentielles de 2012 et 2017.

"1% c'est vraiment démoralisant. Je ne vois pas pourquoi vous applaudissez !", plaisante-t-il devant une salle hilare.

Mais "on ne souhaite pas vraiment gagner", dit-il. "Ce sont les luttes sociales qui changent la vie, pas les élections présidentielles".

Il pourrait s'agir de la dernière élection nationale du syndicaliste CGT. Dans les gradins, Patrick Le Moal, un vieux de la vieille de 72 ans et militant anticapitaliste depuis 1969, estime qu'il serait "bien de changer" et "d'avoir une femme" dans cinq ans.

Léo Limasset, 20 ans, explique que l'anticapitalisme est de facto "une lutte des classes, de tous les jours et sur du long terme". Bien qu'adhérant aux grandes idées de ce mouvement "tout le temps dans les débats", il votera Jean-Luc Mélenchon le 10 avril, candidat dont il se sent plus proche.

Quant à la question du "vote efficace" en faveur de l'Insoumis, dont la tendance sondagière gravite autour des 15%, le candidat NPA n'a qu'une seule réponse : "Ce qui est utile, c'est de voter anticapitaliste".

Tout en avançant que "la soi-disant barrière électorale contre l'extrême droite, ce monstre à plusieurs têtes, c'est du pipeau. La vraie bataille, elle se fait dans la rue".

Sous cette voûte qui a vu passer les plus belles étoiles du cirque, un hommage a aussi été rendu à celle du trotskisme français, disparue mi-mars: Alain Krivine.

Olivier Besancenot, porte-parole du NPA et ami du défunt a appelé à "poursuivre son combat", soulignant que "bâtir un monde meilleur, ce n'est pas un sprint. C'est une course de fond."

© 2022 AFP

L'Humanité

Amalia

Billet

Maurice Ulrich

« Habemus Papam ! »(Nous avons un pape !) peuvent se dire les catholiques du monde entier et c’est heureux, au moins pour eux, car ce n’était pas gagné. Dans un livre d’échanges avec des personnes en grande précarité, intitulé Des pauvres au pape, du pape au monde (éd. du Seuil), François se ­raconte. On apprend ainsi qu’il est un lecteur assidu de Baudelaire et des Fleurs du mal, de Verlaine, mais aussi qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, Amalia, à qui il avait annoncé qu’il deviendrait prêtre si elle ne l’épousait pas. Sinon, au vu de son ­intérêt pour les questions sociales, certains prétendent, dit-il, « qu’il est communiste ». En d’autres termes, si Amalia lui avait dit oui, on aurait eu quelques chances de retrouver François à table avec elle et leurs gosses en train de lire l’Huma, en mangeant une bonne viande accompagnée d’une bonne bière. Ça vaut les hosties et le vin de messe. On comprend qu’au Vatican, on se pose des questions. Parution aujourd’hui, et ce n’est pas un poisson !

le billet de Maurice Ulrichvaticanpape françois
France24 - Monde

Présidentielle : Emmanuel Macron renoue avec le "en même temps" lors de son grand meeting

Publié le : 02/04/2022 - 20:14

Romain BRUNET Suivre Marie SCHUSTER

Le président-candidat a tenu lors de son unique meeting de campagne samedi à renouer avec le "en même temps" de 2017 en musclant sa jambe gauche avec davantage de place dans son discours accordé au social, à l’éducation et à la santé.

Se recentrer pour devenir incontournable. Le président-candidat Emmanuel Macron a renoué, samedi 2 avril, avec le fameux "en même temps" qui avait fait son succès en 2017. Surnommé depuis le début de son quinquennat "président des riches" par ses opposants, le chef de l’État semblait jusqu’ici assumer, durant cette campagne de 2022, d’être devenu un candidat de droite, avec notamment deux propositions phares marquées politiquement : la retraite à 65 ans et le Revenu de solidarité active (RSA) conditionné à 15-20 heures de travail.

Mais son discours à La Défense Arena devant plus de 30 000 personnes, selon les organisateurs, axé sur le social, l’éducation et la santé, à une semaine du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril), avait pour but de démontrer l’inverse.

"En 2017, nous portions un projet d’émancipation, de lutte contre l’assignation à résidence. Malgré les crises nous n’avons jamais renoncé. Nous avons tenu nos promesses", a-t-il lancé en introduction d’un long satisfecit de son action depuis cinq ans, visant à souligner qu’il avait aussi réalisé des mesures de gauche.

>>  À lire : Emmanuel Macron, le bilan

Un constat partagé par ses soutiens venus des quatre coins de la France pour assister à cet unique grand meeting de campagne. "Emmanuel Macron a réussi la synthèse des idées progressistes économiques et sociétales et c’est ce qui m’a attiré chez lui en 2017", raconte Aurore, 34 ans, gérante d’une auto-école à Poitiers et ancienne militante LGBT.

"Entre la crise des Gilets jaunes, le Covid-19 et maintenant la guerre en Ukraine, il a quand même eu à gérer un quinquennat très compliqué, mais il a su aider les entreprises pendant la crise sanitaire et a appliqué le ‘en même temps’. La PMA, la fin de la taxe d’habitation, les droits des femmes comme grande cause du quinquennat, l’écologie pas punitive, ce n’est pas rien. Il incarnait le progrès en 2017 et il l’incarne toujours."

Aurore, 34 ans, a été séduite par @EmmanuelMacron en 2017 en raison de sa « synthèse des idées progressistes économiques et sociétales » pic.twitter.com/gwTU8qMRrP

April 2, 2022

"Je me suis engagé derrière Emmanuel Macron dès 2017 alors que je n’avais que 13 ans", affirme Tom, désormais âgé de 18 ans et membre des "JAM" (Jeunes avec Macron), venu de Nancy, où il fait ses études en sciences politiques. "J’ai vu en lui l’espoir de passer outre le clivage gauche-droite avec un projet réunissant des personnalités venues de différents horizons. C’est vrai qu’il a eu tendance à se déporter à droite, mais il ne faut pas oublier la PMA, la contraception gratuite pour les jeunes femmes, le dédoublement des classes."

Tom, 18 ans, va voter pour la première fois. Ce sera @EmmanuelMacron car « il est passé outre le clivage gauche-droite ». pic.twitter.com/kFG8D4F6VK

April 2, 2022

La fin du clivage droite-gauche voulue par Emmanuel Macron était symbolisée dans les premiers rangs des tribunes par la présence de deux anciens chefs du gouvernement assis côte à côte : Manuel Valls, Premier ministre de François Hollande, et Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de Jacques Chirac. Il y avait aussi un peu plus loin Jean-Pierre Chevènement assis à proximité de Christian Estrosi, mais aussi Édouard Philippe et le gouvernement dans son ensemble.

Session de rattrapage avec les enseignants

Le président-candidat a plusieurs fois martelé "nous l’avons fait" au sujet des grandes et petites réformes menées au cours de son quinquennat, mais l’objectif semblait bien de muscler sa jambe gauche. "L’ascenseur social reste encore trop en panne", a-t-il regretté, avant de promettre une "révolution" de l’éducation grâce à "nos enseignants, à qui l’on doit tant" – et qui avaient massivement voté pour lui en 2017. "Quand nous avons rouvert les écoles en mai 2020, je sais ce que nous leur avons demandé. Je veux personnellement les remercier", a assuré le chef de l’État.

"Vous pouvez les applaudir !", a lancé Emmanuel Macron à la foule, alors qu’il avait choqué de nombreux enseignants, le jour de la présentation de son programme à la presse, le 17 mars, en accusant certains d’entre eux d’avoir "disparu" dans la nature au moment du premier confinement.

Même session de rattrapage vis-à-vis des personnels de santé au moment d’évoquer leur engagement tout au long de la crise sanitaire et les avancées du Ségur de la santé, notamment en matière de rémunération. "Sans doute, nous avons bien fait, mais nous ne pouvons pas ne pas regarder en face l’épuisement de tant de soignants et j’ai une pensée pour eux", a déclaré Emmanuel Macron, avant, là encore, d’appeler le public à les applaudir vivement.

Le président du "pragmatisme" et du "dépassement politique"

Pour autant, le président de la République n’a pas renié ses deux propositions sur la retraite à 65 ans et le RSA conditionné. "Pour financer tout cela, il n’y aura pas de hausse d’impôt, il n’y aura pas de hausse de notre dette, nous le ferons en travaillant davantage, en produisant. Il n’y pas d’État social, d’État-providence s’il n’y a pas d’État productif fort", a-t-il affirmé.

Une position qui séduit Christelle, 40 ans, fonctionnaire habitant Levallois, en banlieue parisienne. "Il faut être pragmatique. C’est ce qui m’intéresse chez lui, il sait s’adapter aux réalités. Sur le RSA, son message consiste à dire que le politique ne peut pas tout, que les gens sont responsables de leurs choix et que chacun doit se prendre en main. Ce n’est pas choquant de demander quelque chose en contrepartie d’une allocation. Quand on est éloigné du travail depuis longtemps, certains sont blessés psychologiquement et n’ont plus la force de sortir de chez eux. Dans ces cas-là un petit coup de pouce qui prendrait la forme d’une obligation de donner de son temps peut faire du bien."

Christelle, 40 ans, valide la proposition de @EmmanuelMacron sur un RSA conditionné : « Une obligation de donner de son temps peut faire du bien » pic.twitter.com/PbnKSCZZjv

April 2, 2022

Un peu plus loin dans les tribunes, Mathieu, un chef d’entreprise de 52 ans, est venu de Vanves, en banlieue parisienne également, pour assister à son premier meeting politique. Ancien électeur de Nicolas Sarkozy, il partage le même constat sur le "pragmatisme" d’Emmanuel Macron au sujet des retraites. "Son approche n’est pas trop politisée et c’est ce dont nous avons besoin. Les sujets majeurs comme la retraite ne sont ni de droite ni de gauche : c’est un problème structurel, on n’a pas les moyens de ne pas réformer. Et pour cela, il faut être pragmatique et accepter de travailler plus longtemps."

Mathieu, 52 ans, salue le « pragmatisme » de @EmmanuelMacron sur les retraites pic.twitter.com/EQYlY9d1gN

April 2, 2022

Conscient que son succès dépend en partie de sa capacité à réunir des électeurs de gauche et de droite, Emmanuel Macron a vanté en fin de meeting, après 2 h 15 de discours, le "dépassement politique" et appelé "toutes celles et ceux de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes qui ne nous ont pas encore rejoints, à le faire".

Confronté à la progression dans les sondages de la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, mais aussi à la dynamique Jean-Luc Mélenchon sur sa gauche, Emmanuel Macron a enfin tenté de réintroduire le clivage "progressistes vs nationalistes" afin de représenter l'unique vote utile pour des électeurs de gauche encore hésitants. "C’est le combat du progrès contre le repli, le combat du patriotisme et de l’Europe contre les nationalismes. Les choix d’avril sont simples, au fond."

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L'Humanité

Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.

Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

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L'Humanité

Vos mots pour la paix

Événement

Vos mots pour la paix

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

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Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

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Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

*** 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

***  

Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

*** 

Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

*** 

Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

*** 

Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

*** 

Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

*** 

Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

*** 

Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

*** 

La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

*** 

Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

*** 

À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

*** 

Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

*** 

Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

*** 

Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

*** 

La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

*** 

Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

*** 

Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

*** 

Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

*** 

Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

*** 

La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

*** 

Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

*** 

J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

*** 

Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

*** 

Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

*** 

Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

*** 

J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

*** 

HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

*** 

Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

*** 

Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

*** 

PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

*** 

Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

*** 

La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

*** 

Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

*** 

Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

*** 

« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
L'Humanité

"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

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A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

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L'Humanité

Le retour du capitaine Marleau, du premier au dernier amour

Prescription culture

Télévision. La capitaine de gendarmerie à la chapka est de retour, avec des épisodes inédits. Dont un qui compte parmi les plus réussis de la série...

Caroline ConstantCapitaine Marleau,

Deux femmes, une coiffeuse et sa cliente, Lily (Marie Dompnier) et Geneviève (Claire Nebout), discutent tranquillement mais âprement. La seconde reproche à la première d’être la maîtresse d’un homme marié. La coiffeuse ne proteste même pas, et annonce qu’elle part. Et interrompt donc, de facto, cette relation amoureuse.

Quelques instants plus tard, entre dans la boutique un homme, bien plus âgé que Lily. Frédéric (Gérard Darmon) est amoureux fou de la jeune femme qui l’éconduit. Avant d’être retrouvée, au petit matin, empoisonnée au cyanure. Dans le village, c’est la consternation : Lily était une jeune femme si discrète, si méritante, si bonne coiffeuse… Qui aurait donc bien pu lui en vouloir ?

Des suspects multipliés comme des petits pains

Arrive la capitaine Marleau (Corinne Masiero), chapka au vent et langue bien pendue. Elle se met dans la poche le gendarme du cru, le lieutenant Harsarski (Élie Semoun), qui la regarde d’emblée avec les yeux de Chimène. Et lance son enquête tous azimuts : les propriétaires du salon de coiffure, l’appartement de la jeune femme, ses comptes.

Portrait. Corinne Masiero, grande gueule et belle âme

Dans les affaires de la victime, Marleau trouve des lettres d’amour et une invitation à la première d’Othello par une troupe de théâtre locale. Très vite, Marleau comprend que Frédéric et Lily étaient amants, que la femme et l’ex-maîtresse de l’ex-bellâtre étaient affreusement jalouses, et que tout cela multiplie les suspects comme des petits pains. Elle va aussi découvrir, forcément, des secrets bien gardés et bien moins reluisants.

Une vision engagée du monde

Cet épisode de Marleau compte parmi les plus réussis de la collection. Toujours en verve, la capitaine multiplie comme à son habitude les piques à l’égard de ses contemporains, et distille au fil de l’épisode sa vision engagée du monde.

Entretien sur le divan de Frédéric Pierrot, le psy d'«En thérapie»

Mais l’essentiel est aussi ailleurs dans cet épisode. D’abord dans la très jolie relation qui se noue entre le directeur de théâtre, un homme qui se sent vieillir et qui a senti vibrer, avec cette jeune Lily, les émois d’un « dernier amour », comme on a un « premier amour ».

La poésie de ce personnage, qui tait tout ce qu’il ressent, se complète avec le côté terrien de Marleau, qui exprime tout ce qu’elle pense. Son métier de metteur en scène est d’emballer et d’habiller un texte, quand celui de Marleau est de dévoiler la vérité. Il est dans la douleur, et c’est paradoxalement à Marleau, qui est l’antithèse de la confidente, qu’il peut dévoiler sa détresse : sa femme (merveilleuse Anne Alvaro) ne peut évidemment pas l’écouter.

Les ravages de Frédéric-Darmon

Marleau va se faire un plaisir d’observer ce couple dysfonctionnel. Tout en s’amusant des ravages que le personnage de Frédéric-Darmon a provoqués, tout au long de sa vie, dans la gent féminine. Entre les personnages de Darmon et Masiero, se noue aussi une relation entre boutades et confidences, désenchantement et agacement, lassitude et entrain.

Drôle, de Fanny Herrero : une série plaisante à regarder, mais...

Enfin, Marleau est au théâtre. Et c’est un petit bonheur de voir Corinne Masiero, qui a débuté sur scène, s’épanouir sur les planches, se déguiser, feinter, improviser.

corinne masierogerard darmonélie semounSéries télévisées
L'Humanité

Ces signes qui confirment l’hypothèse d’une sixième vague de Covid

Actu

Avec un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, la dynamique de l’épidémie de coronavirus pourrait rester sur la pente ascendante jusqu’à début avril.

Loan Nguyen

Les indicateurs liés au Covid ne cessent de se dégrader depuis le début du mois de mars. Lundi soir, les laboratoires avaient enregistré 29 455 cas de contamination, soit environ 5 000 de plus que le lundi précédent. La moyenne glissante sur sept jours s’élevait à 128 241, contre 127 488 la veille et 89 763 le lundi précédent. Le taux d’incidence constaté le 25 mars était de 1 289 nationalement, contre 540,7 le 3 mars, d’après les données de Santé publique France. Les nouvelles hospitalisations, tout comme les admissions en soins critiques, ont également augmenté de 11 % en une semaine.

 « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours ». Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève.

Peu de raisons d’être optimiste à court terme

La virulence du sous-­variant d’Omicron, BA.2, se confirme donc, laissant entrevoir la percée d’une sixième vague. S’achemine-t-on vers un plateau ou une poursuite de la montée de la courbe ? Les options restent ouvertes mais il y a peu de raisons d’être optimiste à court terme.

Témoignages : comment ces 2 ans de Covid ont infecté toute la société

« Si on se base sur la situation aux Pays-Bas, assez voisine de celle de la France, mais qui a connu un démarrage de BA.2 probablement un peu plus tôt, on pourrait penser atteindre le pic de cette vague début avril avec environ 200 000 cas quotidiens, et une décrue jusqu’à une véritable accalmie début mai », estime Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui tempère néanmoins ces prévisions. « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours », précise-t-il, même s’il semble acquis que l’on puisse déjà parler de « sixième, voire septième vague si on se repère au nombre de variants ».

Une dynamique contre laquelle alertaient nombre d’épidémiologistes et de soignants en amont du 14 mars, date de la levée de l’obligation du port du masque dans la quasi-totalité des établissements recevant du public, en particulier dans les écoles. C’est en effet chez les 10-19 ans que la progression du taux d’incidence a été la plus forte ces dernières semaines. À tel point que certains directeurs d’établissements scolaires demandent à nouveau aux élèves de venir masqués en classe.

Une mesure de protection qui semble d’autant plus nécessaire que le syndicat des biologistes affirme observer de nombreuses recontaminations seulement « un mois à un mois et demi » après une première infection avec la souche originelle d’Omicron. « Ce qui est certain, c’est que tout le discours scientifique initial qui espérait que l’on pourrait atteindre une immunité collective après avoir été contaminé est battu en brèche par le phénomène de réinfection qu’on observe avec BA.2 », confirme Antoine Flahault. Et de rappeler que, malgré cette baisse de l’immunité rapide, « la vaccination à trois doses continue de montrer son efficacité contre les formes graves ».

Décès, hospitalisations : comment les vagues épidémiques ont frappé votre région depuis mars 2020

Rétablir l’obligation de port du masque pourrait-il être une solution ? « L’impact du port du masque n’est pas négligeable mais on estime qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10 % dans la baisse du taux de reproduction », pointe Antoine Flahault. Des conséquences qui sembleraient en revanche plus lourdes pour les personnes à risques. « L’hypothèse que nous posons est que la levée de l’obligation du port du masque s’accompagne surtout de formes plus graves de Covid dans cette population, et qu’elle engendre plus de Covid long, toutes populations confondues, en raison d’une exposition à une charge virale plus importante. »

Nous avons sélectionné ces articles pour vous :

Témoignages et analyses : comment 2 ans de Covid ont bouleversé nos vies

 Infographie interactive. Hospitalisations, nombre de personnes en réanimation, de décès, de personnes guéries... Suivez l'évolution de la situation sanitaire dans votre région depuis le déclenchement de l'épidémie.

Après 2 ans de pandémie. Anne Muxel :  L’idée que l’autre est un danger a troublé notre grammaire affective »

Notre entretien avec Pauline Londeix et Jérôme Martin sur la licence d’office, cet outil dont devraient se saisir les États pour accélérer la production de vaccins.

Covid long. Entretien avec l'infectiologue Jérôme Larché : Je n’ai pas encore constaté de cas de rémission totale »

 Les conséquences psychosociologiques de la pandémie. Comment la crise sanitaire affecte-t-elle nos relations ?

 Comment notre société peut-elle vivre avec le Covid ? Réponses avec cette série de contributions de psychiatres, infectiologues, sociologues, associatifs, philosophes, syndicalistes…

 Carte interactive. Où en est la vaccination dans votre département ?

Covid-19
L'Humanité

A VOTÉ #7 - La guerre des clips

Vidéo

Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

L'Humanité

VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

Vidéo

Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

Vidéo

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

Vidéo

Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

L'Humanité

Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel

Entretien

Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.

Traduction Anna Koriagina

Michaël MélinardSophie Joubert

Les cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.

Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.

La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.

Témoignages

« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »

De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.

Comment avez-vous créé ces ateliers ?

Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.

Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.

Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.

Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?

Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.

Pourquoi ?

Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.

Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?

Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.

« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »

Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.

 Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.

En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.

Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.

Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante. 

« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »

Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.

Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.

Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.

L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.

Guerre en UkrainecinéastescinémaTribunes pour la paix en Ukraine
L'Humanité

Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé

Actu

L’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.

Vadim Kamenka

Entre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».

En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Moins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».

Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.

Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.

Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbier

L’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité

Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.

Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».

Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.

Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vie

Côté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.

Un sommet Poutine-Zelensky presque acté

Sur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».

Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que,  « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.

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La guerre des mots

Éditorial

Laurent Mouloud

En période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.

Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.

Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

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Hongrie.  "La guerre isole Viktor Orban"

Entretien

Les élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien

Gaël De Santis

L’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.

La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?

Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.

Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.

C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.

Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?

Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.

On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.

Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?

Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.

Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?

On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.

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Un sommet Poutine-Zelensky presque acté

Actu

Au sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.

C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.

Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.

Crimée et donbass provisoirement exclus

L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.

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Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana

Reportage

La ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage

Pierre Barbancey

Mykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.

Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.

© Alfred Yaghobzadeth

Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.

D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.

Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…

« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »

Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.

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Le Figaro

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron sonne la mobilisation contre les extrêmes

Arthur BerdahFrançois-Xavier Bourmaud

ANALYSE - Le président candidat a tenu son premier meeting de campagne, samedi à Paris, devant une trentaine de milliers de personnes.

De nos envoyés spéciaux à La Défense

Emmanuel Macron sonne le réveil de la Macronie. Engourdie par les bons sondages et la brièveté de la campagne de son candidat, elle s'est rassemblée samedi dans la salle de la Défense Arena, la plus grande d'Europe. Il s'agit de sonner la riposte. Elle est politique, d'abord. C'est le carré VIP autour de la scène installée au centre, avec tout ce que le président sortant compte de soutiens et de proches. Elle est militante, ensuite. C'est la trentaine de milliers de sympathisants chauffés à blanc, venus acclamer leur champion samedi après-midi. Elle est en campagne enfin. C'est le discours de plus de deux heures prononcé par le candidat, debout à la tribune. «Est-ce que vous entendez la ferveur ? (...) Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui, (...) dans la plus grande salle d'Europe», entame-t-il, après être arrivé en fendant la foule, dans une ambiance de boîte de nuit avec musique à fond et feux d'artifice d'intérieur.

» EN DIRECT - Revivez le premier grand meeting de campagne d'Emmanuel Macron

À VOIR AUSSI - «Combattez-les par les idées !»: Macron charge les extrêmes pendant son meeting

S'en suit une longue défense thématique de l'action menée durant le quinquennat, ponctuée chaque fois d'un : «Nous l'avons fait». Chaque sujet y passe. Le chômage, la fiscalité, le droit du travail, la réindustrialisation, le pouvoir d'achat, le terrorisme, la sécurité, la justice, le climat, la santé, l'éducation... «Tout cela, et tant de choses, c'était notre projet, et c'est maintenant notre bilan», résume-t-il, conscient toutefois qu'«on ne gagne pas sur un bilan». D'où le projet qu'il soumet aux Français pour «cinq ans de plus». Le sien est connu, il l'a déjà présenté. Il se contente donc des grandes lignes, évoquées «à la cavalcade». Puis il détaille les «quatre grands chantiers» qu'il souhaite porter : la protection de l'enfance, l'éducation, l'émancipation par le travail et la santé. Il conclut cette fois au futur : «Nous le ferons».

Le programme est librement inspiré de ceux de ses adversaires. Cela tombe bien, la poutre continue de travailler, et la recomposition pourrait connaître son dernier acte au soir du second tour. «J'appelle toutes celles et ceux qui, aujourd'hui - de la social-démocratie aux gaullistes, en passant par les écologistes - ne nous ont pas encore rejoint à le faire, car depuis le début, nous n'avons qu'un parti c'est notre pays !», lance-t-il. En faisant applaudir tour à tour le premier ministre ex-LR Jean Castex, le président ex-PS de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, le maire MoDem de Pau François Bayrou... Et l'ancien chef du gouvernement, l'ex-LR Édouard Philippe. Lequel, après avoir multiplié les selfies à son entrée, reçoit cette fois une «standing ovation» du public.

Pour continuer de rassembler, Emmanuel Macron emprunte donc et adresse des signaux. Ici à la droite, avec le «travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy en 2007. Là aux communistes et aux révolutionnaires, avec «leurs vies valent plus que les profits» d'Olivier Besancenot en 2002. Puis vient la gauche, avec «la force tranquille» de François Mitterrand en 1981 et sa «France unie» de 1988, puis une adaptation du «changement c'est maintenant» de François Hollande en 2012. Et même, enfin, les nationalistes, avec le «comme c'est impossible nous le ferons» d'Éric Zemmour. Justement.

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Certes, la «règle» de 2017 reste inchangée, au nom du «respect» et de la bienveillance : «Ici, nous ne sifflons pas, personne, jamais». La foule s'y risque pourtant quand Emmanuel Macron commence à parler de l'extrême droite. Mais il l'interrompt. «La démocratie ce sont des combats». Et il s'agit de les mener. Surtout contre ce qu'il a récemment appelé «le tandem» de «l'extrême droite». Il ne nomme toujours pas son adversaire de Reconquête!, ni la candidate RN Marine Le Pen. Mais il les cible volontiers, les accusant d'incarner «le grand rabougrissement» et «le grand repli». Autant de «forces de division» auxquelles il oppose «une France indépendante dans une Europe forte». «La France est un bloc, et on ne trie pas, on ne choisit pas, on l'aime tout entière et on la prend comme elle est», exhorte-t-il. «Non au politiquement correct, mais non au politiquement abject», enchaîne-t-il, regrettant que l'on se soit collectivement «habitué» selon lui au «danger extrémiste». D'où qu'il vienne, y compris de la gauche, dont une frange «verse dans le communautarisme encourageant complaisamment des mouvements indigénistes et antirépublicains». C'est en rempart à tous ceux-là qu'il se pose. «Je ne veux ni arrogance, ni défaitisme, je veux la mobilisation générale, la volonté et l'action. (...) Aidez-nous, rejoignez-nous !». «Les choix d'avril sont simples, au fond», conclut-il. Surtout quand ils sont présentés ainsi.

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Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.

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Sondage: dernière ligne droite compliquée pour Emmanuel Macron

BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République enregistre une baisse de 2 points à 43%.

La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron

RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.

L'Humanité

Le nouveau RSA contraire aux droits humains

Chronique

Patrick Le Hyaric

Est-ce un cabinet de conseil, comme McKinsey, qui en l’échange d’une forte rémunération, a conseillé au président-candidat de forcer les citoyens contraints de vivre avec un revenu de solidarité active (RSA) à travailler jusqu’à 20 heures par semaine ?

Pourquoi s’acharner sur ces deux millions de personnes - dont près de 30% ont plus de 50 ans et le quart sont éligible à l’allocation adulte-handicapé - qui touchent cette allocation de 572 € par mois ?

Et pourquoi, en revanche, ne rien réclamer aux cinq personnes les plus riches de France, qui à elles seules possèdent plus que les 27 millions les plus pauvres ?

Elles bénéficient pourtant de la part de l’État d’avantages fiscaux en tout genre et sans commune mesure avec la chiche allocation accordée au titre du RSA.

À ces milliardaires, aucune contrepartie n’est réclamée ! Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populaire les plus pauvres d’entre nous, et ainsi fragmenter la société, quand si peu d’actions sont engagées pour empêcher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.

Le RSA sous condition, nouvelle arme antisociale de Macron

Est-ce pour satisfaire droite et extrême droite dont le thème de l’assistanat est un cheval de bataille favori ? Ces mêmes forces qui rêvent de fournir une main d’œuvre sous-payée à 6,64 € de l’heure soit 20% en deçà du SMIC horaire net.

Ajoutons, que celles et ceux qui travailleront ainsi n’en retireraient aucun bénéfice pour leur droit à la retraite puisque cette allocation est exonérée de cotisation. Dans le contexte actuel d’inflation, si l’allocataire du RSA doit prendre sa voiture pour effectuer ce travail devenu obligatoire, cela pourrait lui coûter plus que ce qu’il reçoit. Le pouvoir veut donc transformer un outil de lutte contre la pauvreté en instrument politique de redressement moral de citoyens désignés fainéant et ennemi de la caissière de supermarché qui touche 850 € de retraite ou encore de l’ouvrier qui trime pour un salaire de misère et du paysan qui travaille sans compter son temps, toute l’année…

Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

L’objectif de cette forfaiture est de diriger les regards des exploités vers plus pauvres qu’eux pour maintenir ce système de telle sorte que les plus fortunés puissent continuer à spéculer et amasser des magots dont un smicard ou un allocataire du RSA n’a pas idée des montants astronomiques.

Ce projet est pensé comme l’ont été les lois dite « Hartz » qui visaient à libéraliser le marché du travail en Allemagne. Elles ont abouti à une contre réforme des allocations versée aux chômeurs allemands pour les obliger à accepter ce qui a été baptisé « les jobs à 1 € » (Ein-Euro Jobs) soit 15 à 30h de travail par semaine rémunérées entre 1 € et 2,50 € de l’heure.

Ceci se fait au nom de l’idéologie macroniste de plus en plus affirmée selon laquelle les citoyens ont des devoirs avant d’avoir des droits. Cette orientation est totalement à rebours de l’esprit et de la lettre de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui stipule que les droits ne peuvent être soumis à aucune condition.

On ne demande à personne de mériter ses droits. Cette idéologie de classe est également contraire à l’article 11 du préambule de la constitution de 1946 qui précise que : « tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».

Elle est aussi contraire à l’article 2 de la convention N° 29 relative au travail forcé adopté le 28 juin 1930 dont les conséquences politiques peuvent être redoutables puisqu’elle signifie ceci : « Aux fins de la présente convention, le terme « travail forcé ou obligatoire » désignera tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ».

Ainsi, pour offrir des travailleurs quasi gratuitement au patronat, les droites sont prêtes, dans un silence assourdissant, à brader le corpus des droits des citoyens et des travailleurs codifiés dans une série de textes fondamentaux. Leur projet est celui d’une dé-civilisation alors que le monde du travail réclame une sécurité de vie, de la naissance à la retraite.

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L'Humanité

L’urgence démocratique est là

Éditorial

Fabien Gay

Considérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.

À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.

Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande ­Sécurité ­sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du ­libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.

Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.

Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.

Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.

Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, ­associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du ­gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.

Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.

Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.

Fabien RousselPrésidentielle 2022
L'Humanité

Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfévasion fiscale
L'Humanité

Les classes populaires peuvent bousculer le scénario

Analyse

Le vote est un droit acquis chèrement. Chaque bulletin de vote à l’élection présidentielle sera utile au sens où il pèsera sur la politique qui sera mise en œuvre pour les cinq prochaines années. Celle-ci a et aura des conséquences sur la vie quotidienne de chacune et de chacun. Ainsi, le vote pour telle candidate ou tel ou candidat n’a pas la même signification selon les intérêts que ce dernier défend.

Patrick Le Hyaric

Du Président sortant à Mme Pécresse et aux extrêmes droites, c’est sous une forme ou une autre le service aux puissances d’argent contre les travailleurs et les privés d’emploi.De manière plus ou moins violente, ils promettent la chasse aux plus démunis en montrant d’un index vengeur ce qu’ils appellent la fraude sociale sans dire un mot, aucun, des oligarques français qui par leur sport favori, la fraude fiscale, spolient la France.Cette véritable fraude représente l’équivalent des budgets de la justice et de l’Éducation nationale réunis.

Et en chœur, voici qu’ils veulent reculer l’âge ouvrant droit à la retraite et  torpiller les ressources de la sécurité sociale en abaissant les cotisations. L’abstention des catégories populaires, à leur corps défendant, est une façon de voter contre leurs intérêts. Les milieux les plus favorisés ne s’y trompent pas. Cet électorat se rend quatorze fois plus aux urnes que celui des familles populaires. Ils créent ainsi un rapport de force en leur faveur.

Ne nous trompons pas ! L’abstention populaire est encouragée par le complexe médiatico-sondagier qui annonce jour après jour les résultats du premier tour, comme si les jeux étaient fait d’avance. Ils instillent ainsi l’idée que cette élection ne comptera pour rien puisqu’elle va répéter le même scénario qu’en 2017.

Pas la peine d’aller voter, braves gens annoncent-ils de concert, puisque le résultat de l’élection est déjà fait.

De ce point de vue, la presse nationale macronienne dominicale est édifiante. Elle organise ouvertement le duel Macron-Le Pen. Ce scénario que rejette une majorité de nos concitoyens. L’objectif de cette manipulation est de mobiliser les électorats macronistes et d’extrême droite tout en poussant la partie de l’électorat, qui rejette ces institutions anti-démocratiques de personnalisation du pouvoir, à ne pas s’exprimer par le vote puisque les jeux seraient déjà faits.

C’est l'auto reconduction du monarque qui est recherchée.

Pire, cette orchestration du débat politique vise, dans le cadre de l’élection, l’effacement de tout projet de rupture politique, sociale, écologique, tant les programmes des droites et des extrêmes droites sont proches les uns des autres.

Et maintenant, voici le prétexte totalement fallacieux, de la nécessité d’élire un président « protecteur » de la nation en cette période où la folle guerre du maitre du Kremlin angoisse et inquiète tout un chacun.

Le seul protecteur de la nation est le peuple uni et éclairé grâce aux débats démocratiques, publiques, parlementaires, sur la base d’une action et d’une voix indépendantes de la France en faveur de la sécurité et de la paix.

Précisément, il manque aujourd’hui une initiative politique d’ampleur pour obtenir, sous l’égide de l’ONU, une conférence européenne pour la sécurité, la paix et le désarmement en Europe.

Le système institutionnel construit pour éviter toute rupture majeure avec le système capitaliste risque de tourner en roue libre et sans contrôle si celles et ceux qui ont intérêt à un changement de politique, de pouvoir et de société ne s’expriment pas en utilisant par-delà leurs histoires et leurs opinions, le bulletin de vote qui le permet : celui qui porte le nom de Fabien Roussel.

Le dégoût des catégories populaires des politiques mises en œuvre contre elles, la non-reconnaissance dont elles sont victimes, conduisent à élargir l’impasse dans laquelle les forces de l’argent et leurs fondés de pouvoir veulent les pousser : reconstituer le piège du scénario de la précédente présidentielle.

À une notable différence près ! L’extrême haine de Mme Le Pen a été cette fois rendue plus présentable aux regards des horreurs de M. Zemmour, mis en piste l’été dernier à cette fin et pour préparer une union des droites d’un nouveau genre.

Un dispositif qui videra de son sang le parti créé pour M. Sarkozy. Une partie des élus de celui-ci allant s’abriter sous l’aile de M. Macron avec des fractions socialistes, une autre construisant avec les extrêmes-droites l’équivalent du parti de la droite nord américaine. Le parti du président se positionnant comme le parti démocrate États-unien.

C’est le dispositif rêvé des forces du capital car il bouche toute issue transformatrice. Ainsi, les débats présentés sous un faux décor pluraliste ne porteraient plus qu’entre des solutions de droite et des solutions de droite. Aucune de ces forces là ne propose une autre répartition des richesses et une autre manière de les produire ; Aucune d'elles ne veut garantir la sécurité sociale et promouvoir un nouveau partage de la valeur issue du travail.

Au contraire, leur objectif est de diminuer sans cesse la contribution du capital au financement des écoles, de la santé ou de la transition environnementale. Tout l’opposé du programme de Fabien Roussel qui propose de partir des besoins humains pour vivre mieux dans une cohérence inédite, conjuguant création de richesses nouvelles, répartition des fruits de celle-ci, révolution fiscale et mobilisation des banques jusqu'à la banque centrale européenne . Cette aspiration   majoritaire  de nos concitoyens qu’il faudrait transformer en vote positif.

Les enjeux et les périls sont immenses : combat contre le réchauffement climatique, reprise de l’inflation grevant le pouvoir d’achat populaire, apparition de nouveaux virus appelant à muscler les systèmes de santé, retour de la guerre en Europe et lourdes menaces sur les sécurités énergétiques et alimentaire, perte de souveraineté industrielle et agricole, surarmement en cours…

 Tout ce qui a été vanté par les droites, sa variante macroniste et d’autres comme étant la mondialisation heureuse tombe à l’eau.

En ce sens, le vote communiste est celui du dépassement de l’actuel système pour qu’enfin les travailleurs et les créateurs, la jeunesse comme les plus âgés, puissent ouvrir une nouvelle page en prenant leur destin en main. Voilà qui serait efficace !

Conjugué aux  luttes sociales, le vote est un acte important , utile, efficace pour ouvrir un processus de transformation sociale, écologique et démocratique, de paix et de coopération entre nations et peuples. Le vote communiste le permet. Il est une contribution  à la recherche d’une unité populaire large sur la base d’une progression des idées et des forces de gauche et pour un recul frontal de celles, nauséabondes, d’extrême droite. Il est le vote pour se défendre et pour ouvrir une perspective de changement de politique et de pouvoir. Les classes populaires peuvent bousculer, dans l’isoloir, par leur vote, le scénario préétabli contre elles.

Présidentielle 2022
L'Humanité

Au vitriol Une « remigration » aux relents de déportation

Actu

À quelques jours du premier tour, Éric Zemmour détaille son projet politique inhumain qui rappelle les concepts les plus abjects de l’histoire du XX e siècle.

Benjamin KönigBenjamin König

Puisqu’il se prétend fin lettré, Éric Zemmour devrait méditer quelques minutes la citation de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » En déchaînant un flot de violence verbale et de haine sur le refrain trop connu, hélas, du « Sauveur de la France », il ouvre la pire boîte de Pandore qui soit : celle de la purge et de la violence physique. Quand il sort de son chapeau l’idée venue des groupuscules néo­nazis et identitaires de « remigration », à laquelle il compte consacrer un ministère de plein exercice, il ne peut en ignorer les conséquences. Dimanche, au meeting du Trocadéro qui ressemblait furieusement à un rassemblement d’un parti fasciste, la foule ne s’y est pas trompée : elle a traduit ses propos et scandé « Dehors les Arabes ! » Sur place, on a entendu bien d’autres slogans abjects : « Remigration, oui ! », « Les frontières ouvertes, mais pour sortir ! », sans oublier des choquants « Macron assassin » qui ont davantage fait réagir, médiatiquement comme politiquement. Les choses sont claires : Éric Zemmour est prêt à toutes les outrances, prêt à promettre que l’État va déporter – il ne s’agit ni plus ni moins de cela, bien que ce mot soit chargé d’histoire –, un million de personnes. Pour commencer. « Des délinquants, des fichés S, des clandestins, des criminels », selon lui, grâce à des « charters », en lien avec « les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » pour voir « comment on peut organiser cela ». La cible est établie, et ses militants l’ont très bien compris : les migrants africains. Qu’ils aient des papiers ou non, pour Éric Zemmour et ses partisans, ils resteront toujours des étrangers : il les appelle d’ailleurs des « Français de papier ». Sur les réseaux sociaux, les militants identitaires relaient une vidéo glaçante, où ils célèbrent des images d’arrestations violentes et d’expulsions. À la fin, un avion décolle. Sa compagnie ? Air Algérie.

Éric ZemmourPrésidentielle 2022Immigrationdéportation
L'Humanité

La dynamique de l’espoir

Éditorial

Cédric Clérin

Face aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.

Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?

C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.

Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.

Présidentielle 2022gaucheFabien Roussel
L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
Le Figaro

En couple, peut-on être heureux avec des projets de vie différents ?

PSYCHOLOGIE - Avoir un enfant, partir à la campagne, gagner beaucoup d'argent... Si l'on est pas accordés sur ces sujets, faut-il douter ?

À en croire Saint-Exupéry, «aimer, […] c'est regarder ensemble dans la même direction». Sur le papier, certes, l'idée tient. Seulement en pratique, l'affaire n'est parfois plus vraiment la même. L'un veut un enfant, l'autre non. L'un déborde d'ambition, construit minutieusement sa carrière et tient à s'enrichir, l'autre se satisfait d'un mode de vie minimaliste. L'un rêve de campagne, l'autre ne pourrait pas se passer de la ville… De l'amour dans le couple, il y en a. Mais les désirs de vie des partenaires peuvent se désaccorder, au point de fragiliser l'union et de laisser place aux doutes. Est-on vraiment «faits» l'un pour l'autre ? L'histoire a-t-elle une issue quand on aspire à prendre des chemins divergents ? Et si, oui, peut-on y trouver le bonheur malgré tout ?

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Qu'il s'agisse d'une envie de parentalité, du désir de vivre dans un certain cadre ou d'une vision particulière de la vie professionnelle, «avoir des désirs différents n'est pas antagoniste à la réussite du couple», répond d'emblée la psychologue clinicienne Lucie Roger. Avoir envie d'un autre scenario que celui du ou de la partenaire est tout à fait courant. Comment passer au travers quand on sait qu'au sein du couple, chacun vient d'univers différents ? «On ne sort pas avec son jumeau», rappelle avec amusement la thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert. Sans oublier que si les deux parties du duo arrivent avec un modèle d'union idéale en tête, chacun veut s'épanouir individuellement dans la relation, en plus de le faire à deux. Le «je» est tout aussi important que le «nous». C'est ce qui fait la richesse de la rencontre mais cause parfois le désordre de l'union.

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Le désir, une force en mouvement

«Au départ, l'amour gomme toutes les aspérités, mais nos différences finissent par nous heurter», souligne Violaine Patricia Galbert. En clair, une fois la lune de miel passée, le système se fissure. Or, on a tendance à penser qu'un couple «qui réussit» le doit à une ribambelle de compromis et de sacrifices par amour pour l'autre. Seulement, «si l'on est dans un rapport purement sacrificiel, cela ne fonctionne pas», tranche la psychologue Lucie Roger. Certes, la négociation, le compromis et le deuil font partie du couple, qui n'est pas une comédie romantique, mais la relation ne peut s'y réduire ; au risque d'être malheureux.

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On a souvent en tête que si l'autre ne partage pas la même envie, l'histoire est condamnée. Ou pire, que l'on se condamne soi-même à cohabiter avec ce sacrifice qui nous empêchera d'être heureux. Mais Lucie Roger le rappelle : «une envie n'est qu'une projection», pas un ordre. Autrement dit, inutile de prendre peur quand un conjoint parle d'avoir un bébé. Il ne l'exige pas à l'autre et cet enfant ne sera pas imposé dans la minute. La psychologue poursuit : «le désir est une force en mouvement, qui n'est pas figé». Selon la professionnelle, on doit pouvoir entendre l'envie de l'autre sans fermer catégoriquement la porte.

Une envie n'est qu'une projection

Rappelons aussi que le désir ne se résume pas à un «je veux» ou «je ne veux pas». Il peut être teinté de réserves, d'interrogations, d'inquiétudes. «On imagine par exemple que concevoir un enfant se passe comme dans un Walt Disney, et que l'on devrait forcément en avoir très très très envie. Mais un bébé ne naît pas forcément d'un désir plein et absolu», remarque Lucie Roger. Idem pour le cadre de vie souhaité. On peut avoir envie de vivre à la campagne sans être sûr de se sentir prêt à sauter le pas parce qu'on adore la facilité de la vie en ville. Pour toutes ces raisons, la psychologue appelle à prendre son temps, pour se laisser la possibilité de voir ses désirs se préciser et se rejoindre.

De nouveaux modèles

En marge du cliché du couple idéal, dont les partenaires seraient en phase sur tous les plans, on invente également de nouvelles règles du jeu, plus personnelles. De quoi maintenir l'union et faire en sorte que chacun y trouve son compte. Du côté du cadre de vie, de nouveaux modèles émergent déjà. Avec ou sans enfant, on peut s'octroyer le luxe de vivre séparément. Valéria Salomé, consultante en relations humaines, résume ce mode de vie par l'expression «relations de rencontre». On ne se retrouve que pour le meilleur, on existe à deux au fil de rendez-vous galants, plutôt qu'en partageant une routine.

Bien sûr, le respect des choix de l'autre est indispensable à la cohabitation sereine. La thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert prend l'exemple de l'argent, «un moteur de nos vies», estime-t-elle. Il faut que celui qui ne gagne pas ou peu d'argent laisse l'autre libre de son choix d'en gagner et de le dépenser comme il l'entend. Mais aussi que celui qui gagne davantage, ne passe pas son temps à reprocher à l'autre de ne pas être dans cette quête, et potentiellement d'être dépendant lors d'activités onéreuses. Violaine Patricia Galbert souligne qu'il peut être compliqué pour celui qui fait «vivre» le foyer, d'accepter que l'autre ne contribue pas à la même hauteur. Mais l'admiration est l'ingrédient qui peut aider à y parvenir : «Il est militant, c'est un artiste… La valeur va se trouver ailleurs, comme dans l'engagement», évoque-t-elle.

La clef : communiquer

Quels que soient les sujets de discorde du couple, il ne s'agit pas d'essayer de convaincre l'autre. Laisser à chacun sa liberté de décision est primordial, insistent les spécialistes. En revanche, le «nous» doit être un espace de discussion, où chacun a le droit de déposer son désir, où l'on doit s'écouter mutuellement.

Valéria Salomé rappelle que si l'on ne maîtrise pas nos sentiments, on a en revanche du pouvoir sur la qualité de notre relation. Mais pour que cette dernière fonctionne, encore faut-il «se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner», note-t-elle. La clef du bonheur du couple se niche à l'endroit même où se trouve le problème : la communication de nos désirs intimes, avant que cela ne nous apparaisse comme une impasse.

Se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner

D'ailleurs, c'est bien cette absence de communication dès les débuts de la relation qui impacterait les unions des mois ou des années plus tard, selon la thérapeute conjugale, Violaine Patricia Galbert. Le couple irait vite, au point de louper des étapes cruciales de discussion qui nous permettent de savoir ce que veut l'autre. «Avant, il y avait les fiançailles, puis le mariage, ce qui nous laissait le temps d'élaborer. Aujourd'hui, on réfléchit moins à ce qui se joue, on vit dans une espèce d'utopie», observe de son côté la psychologue Lucie Roger.

En abordant les «sujets qui fâchent», on peut trouver un terrain d'entente, «négocier» la trajectoire du couple. Soit en accordant nos désirs, soit en acceptant de ne pas être toujours d'accord sur ce que l'on veut. Seulement il y a une limite. Le processus ne doit aucunement enfermer et laisser l'un dans l'attente indéfinie que l'autre accède au désir. La rupture peut alors être une option qui libère les deux parties.

Le «déchaînement pulsionnel» de Will Smith : un psy nous éclaire sur la gifle des Oscars

L'agression de Will Smith envers Chris Rock sur la scène de la 94e cérémonie des Oscars a estomaqué le plus grand nombre, dimanche 27 mars. Un psychologue clinicien décrypte la scène et ce qu'il s'est potentiellement passé dans la tête de l'acteur.

Désir trop précoce, risque de regret : peut-on autoriser la chirurgie esthétique à l'adolescence ?

Lorsqu'une particularité physique se transforme en complexe entrainant de la souffrance, la question de la chirurgie esthétique, aussi controversée soit-elle, peut émerger. Entretien avec Guillaume Durand, philosophe spécialiste en éthique médicale.

Le Figaro

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a affirmé samedi que Moscou avait accepté «oralement» les principales propositions ukrainiennes, ajoutant que Kiev attendait désormais une confirmation écrite.

S'exprimant dans une émission télévisée, David Arakhamia a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. «La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia.

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Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait «très probablement» en Turquie.

Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, «nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine» vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. «Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul», a noté David Arakhamia.

Depuis le début, le 24 février, de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky n'a cessé de réclamer des entretiens en tête-à-tête avec Poutine. Le négociateur ukrainien a souligné que Moscou avait convenu, au cours des pourparlers, qu'un référendum sur la neutralité de l'Ukraine serait «la seule façon de sortir de cette situation». Si les Ukrainiens ne donnent pas leur accord à un tel statut, «nous reviendrons soit à un état de guerre, peut-être, soit à de nouvelles négociations».

Le Kremlin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait renoncer à entrer dans l'Otan et opter pour la neutralité.

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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Le Figaro

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

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REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Vincent Jolly

Propos recueillis par Vincent Jolly. Photographe anonyme (pour raison de sécurité)

«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture … tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal ­cherche quelque chose à ajouter.

Que dire de plus ? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser ? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois ? « C'est vraiment terrifiant : les guirlandes de ­Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas. »

Risquer 15 ans de prison

Le nom de cet inconnu qui nous parle, et dont les photographies illustrent ces pages, vous ne le connaîtrez pas. Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que sa crédibilité en tant que témoin et sa légitimité en tant que journaliste sont ­incontestables. Pourquoi l'anonymat ? « Depuis un mois, ce qu'on a le droit ou pas de faire quand on est journaliste n'est vraiment plus clair… Je préfère ne pas prendre le ­risque. » Quel risque ? Celui d'être jugé comme un traître sous le coup de la loi votée le 4 mars dernier à l'unanimité par la Douma, chambre basse du Parlement, et qui peut sanctionner jusqu'à 15 ans de prison quiconque « diffuse de fausses informations sur l'armée russe , surtout si elles entraînent de graves conséquences pour les forces armées ».

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Texte de loi au vocabulaire volontairement approximatif pouvant, en somme, s'appliquer à n'importe qui véhiculant une image de la Russie à rebours de ce que le Kremlin souhaite diffuser. Avec l'ancienne doctrine soviétique d'Andreï Jdanov, « si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous » érigée en nouvel évangile de sa politique intérieure, Vladimir Poutine a été très clair : « Le problème est dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas (à l'ouest, NDLR), et pas ici avec la Russie. […] Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. » Et d'ajouter : « Le peuple russe est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres. Le peuple russe peut les recracher comme un moucheron qui a atterri dans leur ­bouche. » Traître, racaille, moucheron… C'est ainsi que ­Vladimir Poutine désignerait la personne qui a pris ces photos et qui nous raconte ce qu'elles montrent de Moscou.

Comme l'image de ces Moscovites déposant des gerbes de fleurs là où l'opposant Boris Nemtsov a été assassiné, le 27 février 2015, sur un pont à quelques centaines de mètres du Kremlin. Sept ans jour pour jour après son assassinat, alors que l'invasion militaire russe de l'Ukraine venait de commencer, des habitants sont venus rendre hommage à celui qui enquêtait sur l'implication du Kremlin dans le Donbass séparatiste.

« Les gens venaient, posaient les fleurs et repartaient assez vite car on ne pouvait pas s'attarder », ­raconte le journaliste. « Ça a duré plusieurs heures, et puis ils en ont arrêté quelques-uns. Beaucoup venaient aussi pour voir qu'ils n'étaient pas seuls à être contre la guerre. » Se sentir seul et impuissant devant les actions de son pays, et ce depuis plus d'un mois. « J'ai peu de souvenirs de la journée du ­24 février, quand on a appris l'invasion de l'Ukraine. Au ­départ, on n'y croyait pas. Et puis, on a compris. Les gens sont sortis assez naturellement dans les rues du centre de Moscou, vers la place Pouchkine où il y avait déjà beaucoup de policiers. »

Plusieurs milliers de personnes ont été interpellées lors de ces manifestations. Avec, selon nos informations ­recoupées auprès de sources sur place, plus de 15.000 arrestations depuis le 24 février, dont presque la moitié serait des femmes, selon OVD-Info, une ONG indépendante russe. Des interpellations qui se soldent par des amendes allant de 200 à 3000 euros, ou des peines de prison si le concerné est un récidiviste. Les personnes affichant une attitude contre la guerre, en brandissant des panneaux ou par une autre ­action publique, sont rapidement arrêtées.

Fermeture des médias indépendants

Depuis ce 24 février, comme pour beaucoup de Russes ne soutenant pas Poutine, c'est donc une sorte de demi-vie que traverse notre interlocuteur : des journées passées chez soi à regarder les groupes Telegram et Signal pour avoir des ­informations autres que celles véhiculées par les médias ­officiels – les autres ont cessé leurs activités. Comme témoigne cette photographie des locaux de la chaîne ­Dozhd ­(littéralement « la pluie »), un média indépendant et très ­populaire, entièrement fermé. Et mardi dernier, Novaïa ­Gazeta , dernier journal indépendant encore ouvert, a cessé à son tour son activité.

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Les médias officiels, notre source ne les regarde pas ; même pas pour se faire une idée de l'ampleur des mensonges qui y sont récités par les présentateurs. « C'est une propagande tellement bien rodée, tellement efficace, poursuit l'anonyme. Et c'est une machine qui ne date pas d'hier : c'est un discours qui prend ses origines depuis quinze ans. » Cette répression contre les opinions dissonantes du Kremlin afflige une population sous le choc : depuis un mois, les ventes de somnifères et d'antidépresseurs ont doublé, selon un gros groupe pharmaceutique et 36.6, une chaîne de pharmacies.

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C'est donc toute une atmosphère que ces photographies ­tentent de retranscrire, tissant une sorte de narration silencieuse du récit parcellaire de cet « autre côté » de la guerre russo-ukrainienne. Comme cette longue file d'attente devant un bâtiment : « Ces gens faisaient la queue pour retirer de ­l'argent à un distributeur automatique de la banque ­Tinkoff, raconte la voix. Une banque en ligne où, sur son application, on peut voir où il y a encore du liquide à retirer. Tout le monde voulait retirer des dollars avant que ce soit interdit. » Ou celle de l'aéroport de Vnoukovo, l'un des trois grands aéroports de la capitale, où beaucoup se sont précipités pour sortir du pays peu après l'invasion du 24 février.

Pourquoi Vnoukovo ? « C'est l'aéroport depuis lequel opère ­Turkish Airlines, qui a gardé ses vols pour Istanbul, précise notre interlocuteur. Pour partir rapidement, les Russes ont privilégié la Turquie , l'Arménie, la ­Géorgie ou les Émirats… là où on n'a pas besoin de visa pour entrer. J'ai vu des gens tellement déterminés à partir qu'ils payaient un billet 1000 euros, 2000 euros même alors qu'en temps normal c'est 10 fois moins cher. » Pourquoi lui n'a pas souhaité quitter le pays ? « Je veux continuer à travailler sur mes projets, sur l'effet psychologique de cette guerre sur la population russe. Et essayer de comprendre pourquoi tant de gens soutiennent le Kremlin malgré ses mensonges, explique-t-il. Même si c'est de plus en plus dur, car les gens se referment sur eux-mêmes. Ils ont peur d'être dénoncés. » Ce soutien à ­Poutine, que certains estiment à 80% de la population, n'est pas forcément ancré dans la réalité, selon un autre journaliste que nous contactons. « Le silence d'une personne ne veut pas forcément dire son approbation », lance-t-il.

Notre source a pu se rendre à une célébration pro-Poutine, qui s'est déroulée le 18 mars dernier au stade Loujniki et dont les images d'une foule l'acclamant ont été largement diffusées. « Mais beaucoup de ces gens sont des employés du gouvernement et ont été fortement invités, forcés même, à se rendre sur place, témoigne-t-il. Beaucoup ont d'ailleurs quitté le stade après le discours de Poutine qui est arrivé au ­milieu du concert, sans en voir la fin. » Et de poursuivre : « C'est aussi ça le souci : beaucoup de Russes dépendent complètement du gouvernement pour vivre. Du coup, ils ne peuvent pas s'y opposer, au risque de tout perdre. »

Une débâcle militaire et économique

Cependant, peu à peu, cet édifice monolithique se fissure. Nos informations confirment que les prix de certains produits ont été multipliés par deux, parfois par dix. Même le papier est devenu une denrée rare. Une hausse dont les ­origines sont simples : tous les produits fabriqués en Russie utilisent des composants fabriqués à l'étranger. Et puis il y a le bilan humain : ces hommes partis sans le savoir à la guerre et qui ne reviendront pas.

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Tandis que le Kremlin continue de faire état d'à peine 1300 morts, les informations qui circulent parlent de 15.000 tués en reprenant les chiffres du ministère de la Défense ukrainien. Et les désertions du côté de l'armée russe sont nombreuses ; les his­toires de gardes nationaux (les Omon) renvoyés pour avoir refusé de prendre part aux combats, aussi. L'augure, peut-être, d'une débâcle précédant la fin du conflit : en début de semaine, l'Ukraine annonçait avoir libéré Irpin des forces russes et le Kremlin disait vouloir se concentrer sur l'est du territoire, revoyant ses plans militaires à la baisse.

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Le Figaro

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

EN COURS : Mis à jour le 2 avril 2022 à 22:22

S'exprimant dans une émission télévisée, David Arakhamia a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. «La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia.

Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait «très probablement» en Turquie.

Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, «nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine» vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. «Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul», a noté David Arakhamia.

Depuis le début, le 24 février, de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky n'a cessé de réclamer des entretiens en tête-à-tête avec Poutine. Le négociateur ukrainien a souligné que Moscou avait convenu, au cours des pourparlers, qu'un référendum sur la neutralité de l'Ukraine serait «la seule façon de sortir de cette situation». Si les Ukrainiens ne donnent pas leur accord à un tel statut, «nous reviendrons soit à un état de guerre, peut-être, soit à de nouvelles négociations».

Le Kremlin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait renoncer à entrer dans l'Otan et opter pour la neutralité.

L'Ukraine assure que toute la région de Kiev a été «libérée»

Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Les localités d'«Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur», a affirmé Ganna Maliar sur Facebook. Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe

Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février.

Au moins 200 des habitants de cette petite cité de la banlieue nord-ouest de la capitale ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a affirmé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.

Des opérations de déminage y étaient toujours en cours samedi, ont déclaré les services d'urgence, selon lesquels 643 engins explosifs y ont été désactivés depuis qu'elle est retombée aux mains des Ukrainiens.

Et une équipe de l'AFP a pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment «libérée» et qui avait été inaccessible à la presse pendant presque un mois.

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Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» dans cette ville également aux portes nord-ouest de Kiev, a déclaré le même jour à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.

Un journaliste de l'AFP y a vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue.

Gostomel, elle aussi au nord-ouest de la capitale, accueille quant à elle l'aéroport militaire d'Antonov, qui avait été attaqué par les forces russes le 25 février, au lendemain du début de leur offensive en Ukraine.

L'objectif de ce «retrait rapide» des troupes russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, est un redéploiement de ces soldats vers l'est et le sud, a estimé samedi le gouvernement ukrainien.

En Suisse, des milliers de manifestants contre la guerre en Ukraine

Des milliers personnes ont manifesté samedi à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.

Ils étaient environ 10.000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.

Un signal fort selon Benoit Gaillard, un responsable de l'union des syndicats suisses: «On a réussi à montrer que cette guerre ne laisse personne indifférent même après bientôt 40 jours de conflit».

La Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne et a une longue tradition de neutralité. Le pays s'est néanmoins aligné sur les sanctions décidées par l'UE contre des personnalités russes. La Suisse a déclaré le mois dernier qu'elle avait gelé l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses (6,2 milliards de dollars) d'actifs russes depuis le début de l'invasion. Mais Kiev a fait pression sur la Suisse, prisée des grandes fortunes russes, pour qu'elle en fasse plus.

Calais: deux sénateurs appellent à étendre la protection temporaire au-delà des Ukrainiens

Deux sénateurs écologistes ont appelé samedi, après une visite de campements de migrants et lieux de rétention à Calais, à élargir au-delà des Ukrainiens le mécanisme de protection temporaire afin de mettre fin à une politique d'immigration «absurde et inefficace» selon eux.

«On est pour un accueil inconditionnel» des étrangers en France, «et on s'est rendu compte avec l'accueil des Ukrainiens que c'était possible de le mettre en place», a souligné Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère.

Il a déploré la politique migratoire actuelle «inefficiente», qui détourne les moyens de la police aux frontière vers la «course aux migrants», au «détriment du travail sur le terrorisme, ou le trafic de drogue».

Ukraine: près de 300 personnes ont dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, près de Kiev

Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk. «À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes», car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone M. Fedorouk.

Plus tôt dans la journée, les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements de civils étaient alignés samedi dans une rue de Boutcha, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. L'un des hommes avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.

Seize de la vingtaine de cadavres découverts dans une rue de Boucha se trouvaient sur le trottoir ou sur le bord du trottoir. Trois étaient au milieu de la chaussée et un autre dans la cour d'une maison. Un passeport ukrainien ouvert reposait sur le sol à côté de la personne qui avait les mains attachées derrière le dos avec un morceau de tissu blanc. Tous les hommes morts portaient des manteaux d'hiver, des vestes ou des hauts de survêtement, des jeans ou des bas de jogging et des baskets ou des bottes. Deux d'entre eux gisaient près de bicyclettes, un autre à côté d'une voiture abandonnée.

Russie: plus de 200 arrestations lors des protestations contre le conflit en Ukraine

Plus de 200 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays. Au moins 211 personnes ont été arrêtées durant des manifestations dans 17 villes russes, a précisé l'ONG dans un communiqué.

Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, et plus d'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon le journaliste de l'AFP.

Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.

Le sit-in contre l'opération militaire russe en Ukraine a été annoncé sur les réseaux sociaux pour samedi par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (Extrême-Orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Le Pape fustige les actes de «quelque puissant» enfermé dans des «intérêts nationalistes»

«Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits», a lancé le souverain pontife lors de son premier discours, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel de La Valette.

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«Nous pensions que les invasions d'autres pays, les violents combats urbains et les menaces atomiques étaient de sombres souvenirs d'un passé lointain. Mais le vent glacial de la guerre, qui n'apporte que mort, destruction et haine, s'est abattu avec violence sur la vie de beaucoup de personnes».

Le pape de 85 ans a également dénoncé les «séductions de l'autocratie», les «nouveaux impérialismes» et «l'agressivité généralisée», ciblant ceux «qui avancent pour leur propre compte, à la recherche d'espaces et de zones d'influence». Évoquant les «réfugiés de l'Ukraine martyrisée», il a par ailleurs appelé à «des réponses globales et partagées» face à «l'élargissement de l'urgence migratoire», alors que des millions de personnes affluent en Europe.

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Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Poutine pour crime de guerre

L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.

«Poutine est un criminel de guerre», affirme la juriste qui s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps.

L'émission d'un mandat d'arrêt international est nécessaire pour faire porter à Vladimir Poutine et à d'autres dirigeants russes la responsabilité des crimes commis en Ukraine depuis son invasion par l'armée russe le 24 février, souligne la magistrate suisse aujourd'hui âgée de 75 ans.

Pour Carla Del Ponte, l'émission d'un mandat d'arrêt est le signal qu'un «travail d'investigation a été mené. C'est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant la justice internationale, affirme-t-elle au Temps. L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui.».

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Des arrestations lors dune manifestation contre le conflit en Ukraine

«Non à la guerre en Ukraine!», a crié une jeune femme, participant à un sit-in contre l'offensive russe en Ukraine au parc Zariadié de Moscou. Comme une vingtaine d’autres personnes, la jeune femme a été interpellée par la police. Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.

Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, selon le journaliste de l'AFP.

Le sit-in a été annoncé sur les réseaux sociaux par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (extrême orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. «La Russie mérite la paix, la démocratie et la prospérité», ont-ils écrit.

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Przemysl, près de l'Ukraine,«capitale mondiale du bénévolat», selon son maire

D'habitude somnolente, Przemysl, une jolie petite ville polonaise de 60.000 habitants située à la frontière avec l'Ukraine, a accueilli depuis un mois 800.000 réfugiés qui fuyaient les bombes russes, devenant, selon son maire, «la capitale mondiale du bénévolat».

À son sommet, «la vague migratoire a atteint jusqu'à environ 55.000 réfugiés par jour. C'est à peu près la population de notre ville», explique à l'AFP, Wojciech Bakun, «C'est par Przemysl qu'est passé le plus grand nombre de réfugiés. On est devenu pour eux la porte d'entrée en Pologne, en Europe».

«Mais malgré toute cette foule pas une seule personne n'est restée sans un repas chaud, une boisson chaude, des provisions pour le voyage» ou un endroit pour se reposer, ajoute-t-il. «La priorité numéro un était de ne laisser personne à la frontière, surtout en cette période où les températures descendaient très bas».

Le photographe Maks Levine retrouvé mort près de Kiev

Un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé la présidence ukrainienne.

«Il a disparu dans la zone des hostilités le 13 mars dans la région de Kiev. Le 1er avril, son corps a été retrouvé près du village de Gouta Mejyguirska», à quelques dizaines de kilomètres au Nord de la capitale, a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. Selon l'ONG ukrainienne citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste «non armé» aurait été atteint par «deux tirs» de militaires russes.

Maks Levine, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.

Kiev annonce un «retrait rapide» des forces russes du nord du pays

Les forces russes opèrent un «retrait rapide» des régions de Kiev et Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de «prendre pied dans l’est et le sud», a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

«Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv [...], il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire: se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante», a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.

Il s'agit de «se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés (non seulement dans les régions de Donetsk et Lougansk) et y prendre pied de façon puissante». L'objectif de Moscou est de «prendre pied dans l’est et le sud et de dicter durement ses conditions».

«Nous ne pouvons certainement pas nous passer d'armes lourdes si nous voulons débloquer l’est et Kherson (région du sud, NDLR) et repousser les Russes le plus loin possible»

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De nouveaux bombardements à l’est et au Sud de l’Ukraine ce samedi matin

Alors qu’une trêve était espérée, les bombardements ont repris cette nuit et ce samedi matin à l’est et au sud de l’Ukraine.

Les frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence citant les autorités régionales, mais aussi des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud).

Des bombardements ont aussi atteint des infrastructures à Krementchouk, au centre, siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence ukrainienne, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec «des armes de haute précision» des dépôts d'essence et de carburant diesel de la raffinerie. Ces dépôts servaient à fournir du carburant aux forces ukrainiennes dans le centre et dans l'est du pays, selon un communiqué du ministère.

Des «missiles russes de haute précision» ont également mis hors service deux aérodromes militaires des régions de Poltava et Dnipropetrovsk (centre), selon la même source. À Kharkiv, les bombardements se poursuivaient samedi matin par intermittence, en particulier sur le district de Saltivka, un quartier déjà en grande partie détruit et déserté par ses habitants, hormis quelques réfugiés dans les caves.

Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.

«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique.

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Le géant hôtelier Accor reste ouvert en Russie, mais «ne paie pas d'impôts»

Le groupe hôtelier français Accor continue d'opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu'il y rend des services «extrêmement précieux voire indispensables», a défendu son PDG Sébastien Bazin sur la radio France Inter, ajoutant ne pas contribuer à l'effort de guerre russe car il ne «paie pas d'impôts» en Russie.

«Je ne gagne pas d'argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre, a-t-il exposé. Je ne paie pas d'impôts parce que j'y perds de l'argent, on est à 32% de taux d'occupation alors qu'on commence à gagner de l'argent à 55%».

«On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n'a jamais en 50 ans fermé d'hôtel dans une zone de conflit, a-t-il expliqué. Les collaborateurs, c'est la seule chose à laquelle je tiens, s'ils ne sont pas là on ne peut pas fonctionner. J'en ai 3800 en Russie dans 55 hôtels dont je ne suis pas propriétaire mais gestionnaire et donc responsable de ces collaborateurs».

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture… tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal ­cherche quelque chose à ajouter.

Que dire de plus? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois? «C'est vraiment terrifiant: les guirlandes de ­Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas.»

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«Les militaires russes se précipitent sur Kharkiv», alerte Volodymyr Zelensky

Dans une allocution télévisée, le président ukrainien s’est dit inquiet suite au renforcement de l'offensive russe à l’est du pays. «Les militaires Russes se précipitent sur Kharkiv, a-t-il déclaré. La situation reste extrêmement difficile dans notre pays.» En effet, le 26 mars dernier, le Kremlin avait annoncé concentrer ses forces sur l’est et le Donbass. «Nous utiliserons toutes les opportunités internes et externes à notre disposition», a conclu Volodymyr Zelensky.

Une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale

Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 2000 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre.

Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.

Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.

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La guerre en Ukraine menace-t-elle l’équilibre alimentaire mondial ?

À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.

Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée.

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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

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Les négociations entre l’Ukraine et la Russie sous haute-tension

Après l’attaque aérienne sur un réservoir de pétrole, entraînant un important incendie, la Russie a accusé l’Ukraine d’entériner les négociations en cours depuis plusieurs semaines. «Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram. Les belligérants ont par ailleurs procédé à un échange de 86 prisonniers dont une quinzaine de femmes, a indiqué Kiev.

Mais l'Ukraine attend toujours une «réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul» en début de semaine, a déclaré Dmytro Kouleba. Kiev avait accepté la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par un accord international avec d'autres pays face à la Russie.

L'Ukraine proposait par ailleurs que la question de la Crimée et du Donbass, dont Moscou veut lui faire reconnaître la perte, fasse l'objet de négociations ultérieures. En fonction de sa réponse, «on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums» ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé Dmytro Kouleba.

De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s'est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes. «Nous vous aiderons à reconstruire vos villes [...] lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie», a déclaré la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.

Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu'un ballet «héroïque» serait présenté ce soir en soutien de «l'opération militaire russe» en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.

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L’ONU appelle à un «cessez-le-feu humanitaire»

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, se rendra à Moscou afin d'essayer d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine.

Cinq jours plus tôt, le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Gueterres, a déclaré : «Je lance donc un appel pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat, afin de permettre des progrès dans des négociations politiques sérieuses, […] Une cessation des hostilités permettra l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle et permettra aux civils de se déplacer en toute sécurité. Cela sauvera des vies, préviendra les souffrances et protégera les civils».

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«Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays», Volodymyr Zelensky appelle les États-Unis à «donner des missiles»

«Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions, a plaidé le président ukrainien sur Fox News. Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques. C'est tout... Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays avec».

La demande a été entendue par les États-Unis, qui ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones «kamikazes» Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.

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«Les États-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

De plus, selon Volodymyr Zelensky, la Russie consolide et prépare des «frappes puissantes» dans l'est et le sud de l'Ukraine, contrairement aux déclarations affirmant une baisse des affrontements.

Les Russes ont-ils été irradiés à Tchernobyl ?

Prise par les Russes dès le début de conflit, la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation, mais ceux-ci se sont probablement exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont affirmé les autorités ukrainiennes. «La Russie s'est comportée de manière irresponsable à Tchernobyl» en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit «ne pas être en mesure de confirmer» ces informations.

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Au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés

Selon l’Unesco, au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier. Parmi ces sites figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».

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«Nos experts continuent d'instruire un certain nombre de signalements», a-t-il poursuivi. Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv (Nord), une ville pilonnée par l'armée russe qui apparaît dans une liste «indicative» de l'Unesco, c'est-à-dire que Kiev devait à terme présenter leur candidature afin qu'ils intègrent le Patrimoine mondial onusien. Cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv, également cible de bombardements russes nourris. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (sud), Donetsk et Lougansk (est).

La Russie est signataire d'une convention onusienne signée en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. «Toute violation de ces normes engagera la responsabilité internationale de ses auteurs», a rappelé la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay dans un courrier envoyé le 17 mars au ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Nouvelle tentative d'un couloir humanitaire à Marioupol

Devenue ville emblématique de la guerre, la cité portuaire du sud-est est un effroyable amas de décombres et de civils errants, à la recherche d'un abri. Après des semaines de bombardements, les autorités locales ont fait état d'au moins 5000 habitants tués. «Ma maison a été détruite. Je l'ai vu sur des photos. Notre ville n'existe plus», a témoigné Olena, accompagnée de sa fille, fuyant la ville au bord de la mer d’Azov.

Selon les dernières estimations, quelque 160.000 personnes sont toujours coincées dans la ville, dont la prise permettrait d'assurer aux Russes une continuité territoriale, depuis la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. Les évacuations de civils, impossibles pendant des semaines, se font désormais, progressivement mais lentement.

«Vendredi, les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6266 personnes, dont 3071 de Marioupol», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. Après des jours de calvaire, les habitants rejoignent les villes sous protection ukrainienne, soulagés, comme Olena, sa petite fille dans les bras. 

D'autres évacuations sont «attendues et planifiées» pour ce samedi, a précisé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin. «Les trois véhicules et neuf personnes, n’ont pas atteint Marioupol et n’ont pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué. Une nouvelle tentative est attendue aujourd’hui.

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Le Royaume-Uni confirme un incendie important dans un réservoir de pétrole russe

Hier en fin d'après-midi, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir commandité une attaque aérienne avec un hélicoptère sur un réservoir de carburant, du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Un stock de munitions a lui aussi été touché, créant un important incendie. Le président ukrainien n'a pas souhaité répondre sur son éventuelle implication. «Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef», a-t-il répondu sur Fox News.

Un incendie confirmé par le ministère britannique de la Défense dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine. «Un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», est-il écrit, sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et dont les images avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmées jusque-là.

Le ministère britannique de la Défense note à propos de ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté.»

Bilan militaire au 38e jour de l'offensive russe

Il y a 38 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.

Face une armée ukrainienne aguerrie, ce qui laisse présager un conflit «prolongé» qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, les Russes «poursuivent leur retrait partiel» du nord de la région de Kiev vers la frontière biélorusse, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense, qui dénonce des pillages des soldats russes.

Dans cette même zone, les villages de Sloboda et Lukashivka, au sud de Chernihiv, ont été repris par les troupes ukrainiennes. À l'Est, «les forces russes ont échoué à prendre le moindre territoire depuis 24 heures», selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Les Ukrainiens ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, selon le gouverneur régional.

Kiev a par ailleurs annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers.

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live!

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live! En cette 38e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise.

Les négociateurs ukrainiens affirment que les Russes ont accepté leurs propositions

S'exprimant dans une émission télévisée, David Arakhamia a laissé entendre que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. «La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée», annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia.

Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait «très probablement» en Turquie.

Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, «nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine» vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. «Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul», a noté David Arakhamia.

Depuis le début, le 24 février, de l'invasion de l'Ukraine, Zelensky n'a cessé de réclamer des entretiens en tête-à-tête avec Poutine. Le négociateur ukrainien a souligné que Moscou avait convenu, au cours des pourparlers, qu'un référendum sur la neutralité de l'Ukraine serait «la seule façon de sortir de cette situation». Si les Ukrainiens ne donnent pas leur accord à un tel statut, «nous reviendrons soit à un état de guerre, peut-être, soit à de nouvelles négociations».

Le Kremlin a insisté sur le fait que l'Ukraine devait renoncer à entrer dans l'Otan et opter pour la neutralité.

L'Ukraine assure que toute la région de Kiev a été «libérée»

Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar. Les localités d'«Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur», a affirmé Ganna Maliar sur Facebook. Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe

Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février.

Au moins 200 des habitants de cette petite cité de la banlieue nord-ouest de la capitale ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a affirmé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.

Des opérations de déminage y étaient toujours en cours samedi, ont déclaré les services d'urgence, selon lesquels 643 engins explosifs y ont été désactivés depuis qu'elle est retombée aux mains des Ukrainiens.

Et une équipe de l'AFP a pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment «libérée» et qui avait été inaccessible à la presse pendant presque un mois.

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Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» dans cette ville également aux portes nord-ouest de Kiev, a déclaré le même jour à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.

Un journaliste de l'AFP y a vu samedi les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements civils gisant dans une rue.

Gostomel, elle aussi au nord-ouest de la capitale, accueille quant à elle l'aéroport militaire d'Antonov, qui avait été attaqué par les forces russes le 25 février, au lendemain du début de leur offensive en Ukraine.

L'objectif de ce «retrait rapide» des troupes russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, est un redéploiement de ces soldats vers l'est et le sud, a estimé samedi le gouvernement ukrainien.

En Suisse, des milliers de manifestants contre la guerre en Ukraine

Des milliers personnes ont manifesté samedi à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.

Ils étaient environ 10.000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.

Un signal fort selon Benoit Gaillard, un responsable de l'union des syndicats suisses: «On a réussi à montrer que cette guerre ne laisse personne indifférent même après bientôt 40 jours de conflit».

La Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne et a une longue tradition de neutralité. Le pays s'est néanmoins aligné sur les sanctions décidées par l'UE contre des personnalités russes. La Suisse a déclaré le mois dernier qu'elle avait gelé l'équivalent de 5,75 milliards de francs suisses (6,2 milliards de dollars) d'actifs russes depuis le début de l'invasion. Mais Kiev a fait pression sur la Suisse, prisée des grandes fortunes russes, pour qu'elle en fasse plus.

Calais: deux sénateurs appellent à étendre la protection temporaire au-delà des Ukrainiens

Deux sénateurs écologistes ont appelé samedi, après une visite de campements de migrants et lieux de rétention à Calais, à élargir au-delà des Ukrainiens le mécanisme de protection temporaire afin de mettre fin à une politique d'immigration «absurde et inefficace» selon eux.

«On est pour un accueil inconditionnel» des étrangers en France, «et on s'est rendu compte avec l'accueil des Ukrainiens que c'était possible de le mettre en place», a souligné Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère.

Il a déploré la politique migratoire actuelle «inefficiente», qui détourne les moyens de la police aux frontière vers la «course aux migrants», au «détriment du travail sur le terrorisme, ou le trafic de drogue».

Ukraine: près de 300 personnes ont dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, près de Kiev

Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées «dans des fosses communes» à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk. «À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes», car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone M. Fedorouk.

Plus tôt dans la journée, les cadavres d'au moins vingt hommes portant des vêtements de civils étaient alignés samedi dans une rue de Boutcha, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. L'un des hommes avait les mains liées et les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres.

Seize de la vingtaine de cadavres découverts dans une rue de Boucha se trouvaient sur le trottoir ou sur le bord du trottoir. Trois étaient au milieu de la chaussée et un autre dans la cour d'une maison. Un passeport ukrainien ouvert reposait sur le sol à côté de la personne qui avait les mains attachées derrière le dos avec un morceau de tissu blanc. Tous les hommes morts portaient des manteaux d'hiver, des vestes ou des hauts de survêtement, des jeans ou des bas de jogging et des baskets ou des bottes. Deux d'entre eux gisaient près de bicyclettes, un autre à côté d'une voiture abandonnée.

Russie: plus de 200 arrestations lors des protestations contre le conflit en Ukraine

Plus de 200 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays. Au moins 211 personnes ont été arrêtées durant des manifestations dans 17 villes russes, a précisé l'ONG dans un communiqué.

Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, et plus d'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon le journaliste de l'AFP.

Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg (nord-ouest) lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.

Le sit-in contre l'opération militaire russe en Ukraine a été annoncé sur les réseaux sociaux pour samedi par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (Extrême-Orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.

Le Pape fustige les actes de «quelque puissant» enfermé dans des «intérêts nationalistes»

«Quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes, provoque et fomente des conflits», a lancé le souverain pontife lors de son premier discours, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel de La Valette.

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«Nous pensions que les invasions d'autres pays, les violents combats urbains et les menaces atomiques étaient de sombres souvenirs d'un passé lointain. Mais le vent glacial de la guerre, qui n'apporte que mort, destruction et haine, s'est abattu avec violence sur la vie de beaucoup de personnes».

Le pape de 85 ans a également dénoncé les «séductions de l'autocratie», les «nouveaux impérialismes» et «l'agressivité généralisée», ciblant ceux «qui avancent pour leur propre compte, à la recherche d'espaces et de zones d'influence». Évoquant les «réfugiés de l'Ukraine martyrisée», il a par ailleurs appelé à «des réponses globales et partagées» face à «l'élargissement de l'urgence migratoire», alors que des millions de personnes affluent en Europe.

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Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Poutine pour crime de guerre

L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) à émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.

«Poutine est un criminel de guerre», affirme la juriste qui s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps.

L'émission d'un mandat d'arrêt international est nécessaire pour faire porter à Vladimir Poutine et à d'autres dirigeants russes la responsabilité des crimes commis en Ukraine depuis son invasion par l'armée russe le 24 février, souligne la magistrate suisse aujourd'hui âgée de 75 ans.

Pour Carla Del Ponte, l'émission d'un mandat d'arrêt est le signal qu'un «travail d'investigation a été mené. C'est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant la justice internationale, affirme-t-elle au Temps. L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui.».

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Des arrestations lors dune manifestation contre le conflit en Ukraine

«Non à la guerre en Ukraine!», a crié une jeune femme, participant à un sit-in contre l'offensive russe en Ukraine au parc Zariadié de Moscou. Comme une vingtaine d’autres personnes, la jeune femme a été interpellée par la police. Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.

Plus de 30 fourgons de police ont été déployés autour du parc et près des murailles rouges du Kremlin, selon le journaliste de l'AFP.

Le sit-in a été annoncé sur les réseaux sociaux par des militants opposés à l'offensive russe dans une trentaine de villes à travers la Russie, de Vladivostok (extrême orient) à Sotchi (sud). Les organisateurs ont également affirmé dans un communiqué vouloir protester contre «l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine» et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny. «La Russie mérite la paix, la démocratie et la prospérité», ont-ils écrit.

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Przemysl, près de l'Ukraine,«capitale mondiale du bénévolat», selon son maire

D'habitude somnolente, Przemysl, une jolie petite ville polonaise de 60.000 habitants située à la frontière avec l'Ukraine, a accueilli depuis un mois 800.000 réfugiés qui fuyaient les bombes russes, devenant, selon son maire, «la capitale mondiale du bénévolat».

À son sommet, «la vague migratoire a atteint jusqu'à environ 55.000 réfugiés par jour. C'est à peu près la population de notre ville», explique à l'AFP, Wojciech Bakun, «C'est par Przemysl qu'est passé le plus grand nombre de réfugiés. On est devenu pour eux la porte d'entrée en Pologne, en Europe».

«Mais malgré toute cette foule pas une seule personne n'est restée sans un repas chaud, une boisson chaude, des provisions pour le voyage» ou un endroit pour se reposer, ajoute-t-il. «La priorité numéro un était de ne laisser personne à la frontière, surtout en cette période où les températures descendaient très bas».

Le photographe Maks Levine retrouvé mort près de Kiev

Un photographe et documentaliste ukrainien chevronné, Maks Levine, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé la présidence ukrainienne.

«Il a disparu dans la zone des hostilités le 13 mars dans la région de Kiev. Le 1er avril, son corps a été retrouvé près du village de Gouta Mejyguirska», à quelques dizaines de kilomètres au Nord de la capitale, a indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak. Selon l'ONG ukrainienne citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste «non armé» aurait été atteint par «deux tirs» de militaires russes.

Maks Levine, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.

Kiev annonce un «retrait rapide» des forces russes du nord du pays

Les forces russes opèrent un «retrait rapide» des régions de Kiev et Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de «prendre pied dans l’est et le sud», a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

«Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tcherniguiv [...], il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire: se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante», a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.

Il s'agit de «se replier vers l’est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés (non seulement dans les régions de Donetsk et Lougansk) et y prendre pied de façon puissante». L'objectif de Moscou est de «prendre pied dans l’est et le sud et de dicter durement ses conditions».

«Nous ne pouvons certainement pas nous passer d'armes lourdes si nous voulons débloquer l’est et Kherson (région du sud, NDLR) et repousser les Russes le plus loin possible»

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De nouveaux bombardements à l’est et au Sud de l’Ukraine ce samedi matin

Alors qu’une trêve était espérée, les bombardements ont repris cette nuit et ce samedi matin à l’est et au sud de l’Ukraine.

Les frappes ont touché des quartiers résidentiels à Kharkiv (est), selon la présidence citant les autorités régionales, mais aussi des infrastructures à Dnipro (centre) selon le gouverneur régional, ou encore des localités dans les régions de Donetsk et Lougansk (est), ainsi que Kherson (sud).

Des bombardements ont aussi atteint des infrastructures à Krementchouk, au centre, siège de la plus grande raffinerie de pétrole ukrainienne, a indiqué la présidence ukrainienne, tandis que le ministère russe de la Défense annonçait samedi matin avoir détruit avec «des armes de haute précision» des dépôts d'essence et de carburant diesel de la raffinerie. Ces dépôts servaient à fournir du carburant aux forces ukrainiennes dans le centre et dans l'est du pays, selon un communiqué du ministère.

Des «missiles russes de haute précision» ont également mis hors service deux aérodromes militaires des régions de Poltava et Dnipropetrovsk (centre), selon la même source. À Kharkiv, les bombardements se poursuivaient samedi matin par intermittence, en particulier sur le district de Saltivka, un quartier déjà en grande partie détruit et déserté par ses habitants, hormis quelques réfugiés dans les caves.

Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.

«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique.

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Le géant hôtelier Accor reste ouvert en Russie, mais «ne paie pas d'impôts»

Le groupe hôtelier français Accor continue d'opérer en Ukraine comme en Russie, parce qu'il y rend des services «extrêmement précieux voire indispensables», a défendu son PDG Sébastien Bazin sur la radio France Inter, ajoutant ne pas contribuer à l'effort de guerre russe car il ne «paie pas d'impôts» en Russie.

«Je ne gagne pas d'argent là-bas, donc personne ne peut me dire que je finance la guerre, a-t-il exposé. Je ne paie pas d'impôts parce que j'y perds de l'argent, on est à 32% de taux d'occupation alors qu'on commence à gagner de l'argent à 55%».

«On est présent dans les moments difficiles partout dans le monde, Accor n'a jamais en 50 ans fermé d'hôtel dans une zone de conflit, a-t-il expliqué. Les collaborateurs, c'est la seule chose à laquelle je tiens, s'ils ne sont pas là on ne peut pas fonctionner. J'en ai 3800 en Russie dans 55 hôtels dont je ne suis pas propriétaire mais gestionnaire et donc responsable de ces collaborateurs».

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

«Ce qui se passe en ce moment, ce n'est pas la destruction d'un pays mais de deux. Les bombes ne tombent pas en Russie , évidemment, mais tout se désagrège de l'intérieur. Toutes les relations que nous avons bâties avec l'extérieur, toute la culture… tout va être ruiné. Et, même quand ça se terminera, nous continuerons pendant longtemps d'être perçus uniquement comme des agresseurs par le reste du monde. » La voix s'interrompt. À l'autre bout du téléphone, à Moscou, cette personne que nous joignons par la messagerie Signal ­cherche quelque chose à ajouter.

Que dire de plus? Sur l'écran, le compteur qui défile affiche déjà une heure de conversation. Et nous, quelles questions lui poser? Comment, depuis Paris, appréhender l'effrayante nébulosité dans laquelle doit être plongée la capitale russe depuis plus d'un mois? «C'est vraiment terrifiant: les guirlandes de ­Noël et la patinoire sur la place Rouge étaient toujours installées jusqu'à la mi-mars. Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n'était pas en guerre. Mais officiellement, si on écoute la télévision, on ne l'est toujours pas.»

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«Les militaires russes se précipitent sur Kharkiv», alerte Volodymyr Zelensky

Dans une allocution télévisée, le président ukrainien s’est dit inquiet suite au renforcement de l'offensive russe à l’est du pays. «Les militaires Russes se précipitent sur Kharkiv, a-t-il déclaré. La situation reste extrêmement difficile dans notre pays.» En effet, le 26 mars dernier, le Kremlin avait annoncé concentrer ses forces sur l’est et le Donbass. «Nous utiliserons toutes les opportunités internes et externes à notre disposition», a conclu Volodymyr Zelensky.

Une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale

Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 2000 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre.

Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.

Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.

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La guerre en Ukraine menace-t-elle l’équilibre alimentaire mondial ?

À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.

Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée.

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La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

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Les négociations entre l’Ukraine et la Russie sous haute-tension

Après l’attaque aérienne sur un réservoir de pétrole, entraînant un important incendie, la Russie a accusé l’Ukraine d’entériner les négociations en cours depuis plusieurs semaines. «Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé», a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram. Les belligérants ont par ailleurs procédé à un échange de 86 prisonniers dont une quinzaine de femmes, a indiqué Kiev.

Mais l'Ukraine attend toujours une «réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul» en début de semaine, a déclaré Dmytro Kouleba. Kiev avait accepté la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par un accord international avec d'autres pays face à la Russie.

L'Ukraine proposait par ailleurs que la question de la Crimée et du Donbass, dont Moscou veut lui faire reconnaître la perte, fasse l'objet de négociations ultérieures. En fonction de sa réponse, «on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums» ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé Dmytro Kouleba.

De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s'est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes. «Nous vous aiderons à reconstruire vos villes [...] lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie», a déclaré la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe.

Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu'un ballet «héroïque» serait présenté ce soir en soutien de «l'opération militaire russe» en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.

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L’ONU appelle à un «cessez-le-feu humanitaire»

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, se rendra à Moscou afin d'essayer d'obtenir un «cessez-le-feu humanitaire» en Ukraine.

Cinq jours plus tôt, le secrétaire générale de l’ONU, Antonio Gueterres, a déclaré : «Je lance donc un appel pour un cessez-le-feu humanitaire immédiat, afin de permettre des progrès dans des négociations politiques sérieuses, […] Une cessation des hostilités permettra l'acheminement de l'aide humanitaire essentielle et permettra aux civils de se déplacer en toute sécurité. Cela sauvera des vies, préviendra les souffrances et protégera les civils».

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«Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays», Volodymyr Zelensky appelle les États-Unis à «donner des missiles»

«Donnez-nous des missiles. Donnez-nous des avions, a plaidé le président ukrainien sur Fox News. Vous ne pouvez pas nous donner des F-18 ou des F-19 ou tout ce que vous avez ? Donnez-nous les vieux avions soviétiques. C'est tout... Donnez-moi quelque chose pour défendre mon pays avec».

La demande a été entendue par les États-Unis, qui ont annoncé jusqu'à 300 millions de dollars supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine, comprenant des systèmes de missiles guidés par laser, des drones «kamikazes» Switchblade, ainsi que des drones légers de type Puma.

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«Les États-Unis ont désormais engagé plus de 2,3 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine depuis la prise de fonction de l'administration Biden, dont plus de 1,6 milliard d'aide militaire depuis l'invasion non-provoquée et préméditée de la part de la Russie», a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

De plus, selon Volodymyr Zelensky, la Russie consolide et prépare des «frappes puissantes» dans l'est et le sud de l'Ukraine, contrairement aux déclarations affirmant une baisse des affrontements.

Les Russes ont-ils été irradiés à Tchernobyl ?

Prise par les Russes dès le début de conflit, la centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl n'a pas subi de dommages durant son occupation, mais ceux-ci se sont probablement exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont affirmé les autorités ukrainiennes. «La Russie s'est comportée de manière irresponsable à Tchernobyl» en creusant des tranchées dans les zones contaminées et en empêchant le personnel de la centrale de remplir ses fonctions, a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a dit «ne pas être en mesure de confirmer» ces informations.

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Au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés

Selon l’Unesco, au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier. Parmi ces sites figurent 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments, dont l'Unesco a pu vérifier les dégâts par de l'imagerie satellitaire et des acteurs sur place, a expliqué un porte-parole de l'Unesco, selon lequel cette liste «n'est pas exhaustive».

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«Nos experts continuent d'instruire un certain nombre de signalements», a-t-il poursuivi. Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv (Nord), une ville pilonnée par l'armée russe qui apparaît dans une liste «indicative» de l'Unesco, c'est-à-dire que Kiev devait à terme présenter leur candidature afin qu'ils intègrent le Patrimoine mondial onusien. Cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv, également cible de bombardements russes nourris. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (sud), Donetsk et Lougansk (est).

La Russie est signataire d'une convention onusienne signée en 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé. «Toute violation de ces normes engagera la responsabilité internationale de ses auteurs», a rappelé la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay dans un courrier envoyé le 17 mars au ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov.

Nouvelle tentative d'un couloir humanitaire à Marioupol

Devenue ville emblématique de la guerre, la cité portuaire du sud-est est un effroyable amas de décombres et de civils errants, à la recherche d'un abri. Après des semaines de bombardements, les autorités locales ont fait état d'au moins 5000 habitants tués. «Ma maison a été détruite. Je l'ai vu sur des photos. Notre ville n'existe plus», a témoigné Olena, accompagnée de sa fille, fuyant la ville au bord de la mer d’Azov.

Selon les dernières estimations, quelque 160.000 personnes sont toujours coincées dans la ville, dont la prise permettrait d'assurer aux Russes une continuité territoriale, depuis la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. Les évacuations de civils, impossibles pendant des semaines, se font désormais, progressivement mais lentement.

«Vendredi, les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions: Donetsk, Lougansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6266 personnes, dont 3071 de Marioupol», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. Après des jours de calvaire, les habitants rejoignent les villes sous protection ukrainienne, soulagés, comme Olena, sa petite fille dans les bras. 

D'autres évacuations sont «attendues et planifiées» pour ce samedi, a précisé la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui devait prendre part à l'évacuation, avait annoncé que son équipe envoyée à Marioupol avait dû rebrousser chemin. «Les trois véhicules et neuf personnes, n’ont pas atteint Marioupol et n’ont pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui», avait alors déclaré l'organisme dans un communiqué. Une nouvelle tentative est attendue aujourd’hui.

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Le Royaume-Uni confirme un incendie important dans un réservoir de pétrole russe

Hier en fin d'après-midi, la Russie a accusé l'Ukraine d'avoir commandité une attaque aérienne avec un hélicoptère sur un réservoir de carburant, du géant de l'énergie Rosneft à Belgorod, ville russe à environ 40 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Un stock de munitions a lui aussi été touché, créant un important incendie. Le président ukrainien n'a pas souhaité répondre sur son éventuelle implication. «Je suis désolé, je ne discute pas de mes ordres en tant que commandant en chef», a-t-il répondu sur Fox News.

Un incendie confirmé par le ministère britannique de la Défense dans son compte-rendu quotidien sur la situation en Ukraine. «Un incendie a détruit plusieurs réservoirs de pétrole dans un dépôt de la ville russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne», est-il écrit, sans toutefois en attribuer la paternité aux forces armées ukrainiennes. Il est également fait mention d’explosions dans un dépôt de munition dans la même ville, qui avaient été filmées la veille et dont les images avaient été largement diffusées sur les réseaux sociaux, sans avoir été officiellement confirmées jusque-là.

Le ministère britannique de la Défense note à propos de ces deux événements que «la perte probable d'approvisionnement en carburant et en munitions de ces dépôts ajoutera probablement une pression supplémentaire à court terme aux chaînes logistiques déjà tendues de la Russie. L'approvisionnement des forces russes encerclant Kharkhiv (à 60 km de Belgorod) pourrait être particulièrement affecté.»

Bilan militaire au 38e jour de l'offensive russe

Il y a 38 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.

Face une armée ukrainienne aguerrie, ce qui laisse présager un conflit «prolongé» qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone, les Russes «poursuivent leur retrait partiel» du nord de la région de Kiev vers la frontière biélorusse, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense, qui dénonce des pillages des soldats russes.

Dans cette même zone, les villages de Sloboda et Lukashivka, au sud de Chernihiv, ont été repris par les troupes ukrainiennes. À l'Est, «les forces russes ont échoué à prendre le moindre territoire depuis 24 heures», selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW).

Les Ukrainiens ont affirmé avoir libéré 11 localités de la région de Kherson (sud). Deux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans des bombardements russes jeudi, selon le gouverneur régional.

Kiev a par ailleurs annoncé avoir procédé à un échange de 86 de ses militaires contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers.

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live!

Bonjour à tous et bienvenue dans ce live! En cette 38e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s'enlise.

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Le Figaro

Ces oligarques russes qui font trembler les journalistes et les écrivains britanniques

Claudia Cohen

DÉCRYPTAGE - Le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec les lois du pays sur la diffamation qui entravent depuis des années la liberté d’enquête sur ces proches de Poutine.

Un beau matin de printemps, Catherine Bolton, ancienne correspondante du Financial Times à Moscou, découvrait dans sa boîte aux lettres londonienne un courrier de l’oligarque russe Roman Abramovitch. Le milliardaire propriétaire de Chelsea portait plainte contre la journaliste pour diffamation, après la publication de son livre Putin’s People. Son enquête, qui met en lumière les personnalités qui gravitent autour des cercles de pouvoir de Vladimir Poutine, affirmait qu’il avait acheté le club de football en 2003 sur ordres du président russe. Défendu par Nigel Tait, associé du cabinet britannique Carter-Ruck, l’oligarque lui réclamait plusieurs millions de livres de dommages et intérêts.

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«À coups de lettres, de coups de fil menaçants et de procès, les oligarques russes, aidés par de grands cabinets d’avocats anglais, empêchent depuis des années la publication de nombreux articles sur eux dans les journaux. Ces entraves à la liberté d’expression doivent cesser», témoignait Catherine Bolton la semaine passée, devant la commission parlementaire des affaires étrangères. Jusqu’à ce que la guerre en Ukraine bouleverse le climat politique, la population anglaise méconnaissait l’histoire des oligarques russes implantés dans les quartiers chics de la capitale, comme Knightsbridge et Belgravia. En grande partie parce que mener des enquêtes sur ces personnalités représente un risque financier de taille. Les rares rédactions qui s’y sont essayées, comme le Financial Times, The Guardian ou The Economist, ont été condamnées par les tribunaux à payer des millions de livres en diffamation.

Face à la plainte de Roman Abramovitch, puis celles des barons de la banque Mikhaïl Fridman et Petr Aven, de l’homme d’affaires Alicher Ousmanov et du géant pétrolier russe Rosneft, la maison d’édition Happer Collins, éditrice de Putin’s People, avait par exemple déboursé près de 1,5 million de livres en frais d’avocats en 2021. Grâce à un accord passé avec les plaignants, le livre n’a finalement jamais été retiré du marché. Mais l’auteur a dû changer et supprimer certains passages des éditions réimprimées, afin d’échapper à une poursuite de procédure. À coups de donations aux musées et aux universités et de déjeuners avec la sphère politique et certains membres de la famille royale, les oligarques russes étaient parvenus à se bâtir une réputation de premier plan à Londres. La plupart ayant profité de la généreuse politique de «visas en or» délivrés par le gouvernement anglais.

Réformer les lois

Malgré quelques efforts de réforme cette dernière décennie, le Royaume-Uni est resté une destination accueillante pour les «touristes de la diffamation». En effet, le pays a la réputation d’avoir des lois sur la diffamation favorables aux plaignants. Elles imposent la «charge de la preuve» aux accusés, qui doivent prouver qu’une déclaration prétendument diffamatoire est vraie. Des années durant, un étranger n’avait même pas besoin de résider outre-Manche pour déposer une plainte dans le pays. «Rien n’a été fait pour les journalistes et écrivains qui sont toujours confrontés à la perspective de frais juridiques extrêmement coûteux», explique Andrew Scott, professeur associé à la London School of Economics.

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Aujourd’hui, en parallèle des sanctions économiques déjà appliquées à mille oligarques présents dans le pays, le premier ministre Boris Johnson souhaite en finir avec ces lois sur la diffamation qui entravent la liberté d’enquête. Il a chargé les députés conservateurs de mener une commission parlementaire dans le but de les assouplir. «Une presse libre devrait pouvoir écrire sur les kleptocrates et criminels étrangers sans finir ruinée», assenait la semaine passée, en guise de discours d’ouverture, le député Bob Seely, en charge de la commission. Dès la fin des auditions, le 19 mai, le ministre de la Justice Dominic Raab dévoilera une série de propositions. Profitant du climat hostile envers les oligarques russes, les médias ont libéré leur parole ces dernières semaines. Par ailleurs, les cabinets d’avocats dans le viseur du gouvernement, Carter-Ruck et CMS, ont assuré qu’ils n’accepteraient plus de cas liés à des Russes.

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En difficulté financière, le gratuit 20 Minutes annonce un plan social

INFO LE FIGARO - Le plan annoncé mercredi par la direction du journal gratuit concerne une trentaine de postes. La distribution est arrêtée dans plusieurs régions.

Editis promet aux libraires une part minimum du prix du livre

Le numéro deux français de l'édition «s'engage» à ce «qu'aucune librairie ne soit rémunérée en dessous de 36%» à compter du 1er juillet.

Le directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, Cyril Petit, quittera son poste début mai

Le journaliste entré à la rédaction en 2006 «n'a donné aucune explication» sur le motif de son départ.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : des militaires ukrainiens ont-ils tiré dans les jambes de prisonniers russes ?

Mayeul Aldebert

LA VÉRIFICATION - Une vidéo d'une rare violence montre des hommes en uniforme tirer dans les jambes d'autres militaires allongés au sol, les poignées liées.

LA QUESTION. L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi 31 mars les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels «crimes de guerre» envers les prisonniers russes, après la diffusion d'images semblant montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes. Publiées le 27 mars sur le canal Telegram - attention les contenus sont très violents -, les images en question ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont d'ailleurs suscité la réaction d'un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiï Arestovitch qui a reconnu que les abus sur les prisonniers constituent un «crime de guerre» et qu'une enquête serait ouverte. La vidéo en question a-t-elle pu être authentifiée ?

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Vérifions. La vidéo dure plus 5 minutes. Mais c'est seulement quelques dizaines de secondes au milieu qui ont beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. On peut y voir trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, avec des brassards blancs (signes distinctifs des militaires russes), jetés à terre depuis un fourgon par d'autres hommes armés (avec des brassards bleus) et qui leur tirent dans les jambes. Dans le restant de la vidéo, on voit des hommes en uniforme allongés et menottés, avec des brassards blancs pour certains, et visiblement blessés. Certains ont le visage crispé par la souffrance endurée.

Images géo localisées

Ces images ont depuis été géo localisées comme ayant été tournées dans le village de Mala Rogan, dans la région de Kharkiv (nord-est), repris en début de semaine par les forces ukrainiennes après une offensive. Des journalistes de l'AFP ont d'ailleurs pu se rendre à Mala Rogan le 28 mars et ont vu les corps de deux soldats russes gisant dans l'une des allées du village, en grande partie détruit par les combats, tandis qu'au moins deux autres corps ont été jetés dans un puits. S'ils n'ont pu avoir plus d'éléments concernant les images, plusieurs indices visuels permettent de confirmer l'emplacement, notamment avec l'identification des bâtiments alentours comme l'ont aussi montré plusieurs internautes.

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La présence ukrainienne a en tout cas été constatée au cours du week-end du 26-27 mars dans les environs. Une autre vidéo montre des prisonniers russes conduits par l'unité Kraken, proche du régiment néonazi Azov. Ceux-ci ont les yeux bandés et sont forcés de chanter l'hymne national ukrainien, mais sans violence. Contacté par la BBC, le responsable de l'unité dans la région de Kharkiv, Konstantin Nemichev a nié tout lien avec la vidéo des tirs sur les prisonniers russes, même s'il a confirmé détenir des prisonniers.

Quand la vidéo a-t-elle été tournée ? Si les métadonnées sont indisponibles pour déterminer à quelle date précise les images ont été enregistrées, il est possible d'estimer, avec la météo, une date approximative. Comme l'indique ainsi France 24 , il n'y a aucune trace de neige sur les lieux alors que selon les relevés météo, la région en était couverte entre le 24 février et le 11 mars. D'ailleurs, selon les bulletins météorologiques, la vidéo aurait pu être tournée précisément le 26 mars, jour pendant lequel le ciel était clair et le soc sec.

Des Ukrainiens avec un accent russe

Au-delà du lieu et de la date, il est difficile d'identifier les soldats tortionnaires. Hormis le brassard bleu, aucun insigne ne permet de savoir à quelle unité ils pourraient appartenir. Mais selon la BBC , qui a sollicité des linguistes pour analyser la vidéo, les militaires auteurs des tirs ont un accent «concordant avec un Ukrainien qui parlerait russe». Le média britannique précise aussi que l'un des prisonniers est accusé d'avoir bombardé Karkhiv. Les soldats accusés de maltraitances sont donc vraisemblablement ukrainiens.

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En résumé, s'il est difficile d'affirmer avec certitude que la vidéo est authentique, aucun élément ne permet de dire qu'il s'agit d'une mise en scène. Au contraire, la date, le lieu et l'accent des militaires au brassard bleu sont autant d'éléments qui rendent ces images de torture très crédible. Et surtout, outre la déclaration du porte-parole du Kremlin qui a qualifié cette vidéo de «monstrueuse» en réclamant une enquête, la réaction du conseiller de Zelensky Oleksiy Arestovych incite à croire que les images sont bien réelles. Celui-ci a d'ailleurs tenu à «rappeler à toutes [ses] forces militaires, civiles et de défense que la maltraitance des prisonniers est un crime de guerre non amnistiable et imprescriptible en vertu du droit de la guerre».

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Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

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Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

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L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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L'Humanité

Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

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Le Figaro

Automobiliste tué à Sevran: le policier mis en examen

Luc Lenoir

La mort d'un homme lors d'un contrôle a provoqué cinq nuits consécutives de violences dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis.

Le policier dont le tir a causé la mort d'un automobiliste à Sevran a été présenté hier vendredi soir à un juge d'instruction de Bobigny, puis mis en examen pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

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Le fonctionnaire de 32 ans, affecté à la brigade anti-criminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a été placé sous contrôle judiciaire, assorti notamment d'une interdiction d'exercer une activité de police, à la demande du procureur de Bobigny Éric Mathais. Le fonctionnaire de police avait été placé en garde à vue à la police des polices (IGPN) mercredi, quatre jours après le drame. En état de choc, il n'avait pu être entendu plus tôt. Lors de sa garde à vue, l'agent avait affirmé avoir été «déséquilibré» lors du contrôle du véhicule de la victime, et ajouté «s'être senti en état de légitime défense» et «avoir fait feu pour cette raison». Sollicité par l'AFP, son avocat n'a pas souhaité s'exprimer à ce stade de l'enquête.

Contrôle de police

Le drame s'est déroulé samedi 26 mars dernier à la mi-journée, lorsqu'une équipe de policiers de la BAC entreprend de contrôler la fourgonnette signalée volée conduite par Jean-Paul, 33 ans, un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran. Un brigadier descend seul de la voiture banalisée bloquée dans le trafic routier, selon les témoignages des trois autres fonctionnaires de police présents sur les lieux et les images de vidéosurveillance. Le mis en cause a déclaré lors de sa première audition «s'être placé au niveau de la vitre conducteur, avoir levé son arme en criant police ! et disait avoir tenté à plusieurs reprises d'ouvrir la portière qui était verrouillée», a-t-il poursuivi. «Il voyait le conducteur enclencher une vitesse et accélérer fortement», a relaté Eric Mathais.

«À ce stade de l'enquête la chronologie exacte de cet enchaînement très rapide n'est pas encore parfaitement établie», a insisté Éric Mathais, les faits s'étant déroulés en moins d'une minute «entre 12h22 et 12h23». Grièvement blessé à l'omoplate gauche, le chauffeur meurt quelques heures après son admission à l'hôpital. L'autopsie a confirmé que le tir était à l'origine du décès. Sur place, un étui percuté de calibre 9 mm a été retrouvé. La balle a traversé la carrosserie et le dossier du siège de la victime.

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«Jean-Paul ne représentait aucune menace et il a été tué sans aucune justification, pour rien», a déclaré à l'AFP Me Arié Alimi, un des avocats de la famille. «L'expertise balistique permettra d'établir l'intention homicide», a ajouté l'avocat, qui a déposé une plainte avec constitution de partie civile pour «meurtre». Selon Le Parisien , la victime était un délinquant, décrit dans le quartier comme s'étant «rangé». Son casier judiciaire comptait 34 mentions, inscrites entre 2003 et 2015. Chef d'une entreprise de transport et de livraison, c'est un conflit avec un débiteur qui l'aurait entraîné à subtiliser son fourgon, rapidement déclaré volé. Jean-Paul, qui élevait quatre enfants et avait pour projet de s'installer au Canada, selon un autre avocat de la famille, Me Steeve Ruben.

Émeutes en Seine-Saint-Denis

La mort de Jean-Paul a provoqué cinq nuits consécutives de violences dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis limitrophes du quartier. Des véhicules et des poubelles y ont été incendiés et des projectiles jetés sur les forces de l'ordre, sans faire de blessé. Depuis le début de ces échauffourées, 41 personnes, dont des mineurs, ont été interpellées pour des faits de violences et dégradations. Quinze d'entre elles ont été déférées en vue d'une comparution immédiate.

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Une «marche blanche» au départ d'une cité d'Aulnay-sous-Bois est prévue ce samedi à 11h.

Agression ultra-violente d'un vigile à La Défense : un suspect interpellé

Le mis en cause a été arrêté à Sarcelles (Val-d'Oise), lundi 28 mars, par la brigade des réseaux franciliens (BRF).

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Automobiliste tué à Sevran : le parquet demande la mise en examen du policier pour «violences volontaires ayant entraîné la mort»

La mort du conducteur d'une camionnette volée le week-end dernier avait été suivie de plusieurs nuits de violences. L'auteur du tir, présenté devant un juge d'instruction vendredi, avait affirmé «s'être senti en état de légitime défense», selon le procureur.

Affaire Jubillar : cinq membres de la famille de Delphine entendus par la justice pour la première fois

L'oncle, la tante, deux cousines et un cousin de Delphine Jubillar sont entendus ce vendredi par les juges d'instruction chargés l'enquête sur la disparition de l'infirmière de 33 ans.

L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Figaro

Électricité: la situation se tend, le gestionnaire du réseau appelle à modérer la consommation

L'actuelle vague de froid entraîne une hausse de la consommation, qui met au défi le réseau électrique alors que le parc nucléaire ne fonctionne que partiellement.

Faites tourner le lave-linge plutôt ce week-end: le gestionnaire du réseau électrique RTE prévoit une situation tendue lundi matin en raison du froid et appelle donc entreprises et particuliers à freiner la consommation à ce moment-là.

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«RTE demande aux entreprises et collectivités de modérer leur consommation lundi matin (en particulier entre 07h00 et 10h00) et demande aux Français qui le peuvent de décaler leur consommation d'électricité à ce week-end plutôt que lundi en ce qui concerne l'usage d'appareils électroménagers», indique-t-il samedi dans un communiqué.

Ce signal national Ecowatt «orange» (qui peut aller jusqu'à rouge) du gestionnaire du réseau intervient en raison de la baisse brutale des températures, qui entraîne l'augmentation de la consommation d'électricité.

Importations d'électricité en prévision

Elle sera «élevée» lundi et pourrait atteindre 73.000 MW vers 09h00. La production nationale devrait être de seulement 65.000 MW au même moment, mais la France devrait pouvoir importer jusqu'à 11.000 MW pour passer ce cap, selon RTE, qui estime que la situation pourrait toutefois être «tendue».

«RTE n'envisage toutefois pas de coupure d'électricité lundi matin, sauf si des aléas devaient survenir ce week-end», précise l'entreprise, qui actualisera ses analyses dimanche. Les gestes d'économie (éteindre les appareils en veille ou des ampoules, baisser le chauffage...) sont présentés sur le site .

«Ces gestes peuvent avoir un véritable impact»: «si tous les Français éteignent une ampoule, cela entraîne une économie de consommation d'électricité de 600 MW soit environ la consommation d'une ville comme celle de Toulouse», explique RTE.

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Le système électrique français est sous tension cet hiver en raison notamment de la faible disponibilité du parc nucléaire, liée à un calendrier de maintenance chargé, en outre perturbé par les confinements de 2020. Actuellement, 27 réacteurs nucléaires sont indisponibles sur 56. La centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) vient en outre de fermer, même si elle pourrait éventuellement être remise en fonction l'hiver prochain.

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«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni

TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Des dizaines de familles sont concernées.

«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe»

TÉMOIGNAGES - La guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.

Les magasins Carrefour bientôt équipés de bornes électriques

Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.

L'Humanité

Urbex. Nos ruines, une ressource nouvelle

Prescription culture

Jérôme Skalski

Le nom du phénomène s’est imposé dans les années 2000 à la faveur du développement de l’usage des réseaux sociaux comme vecteur de sa popularisation. Dans son ouvrage consacré à « l’urbex », Nicolas Offenstadt, historien et « urbexeur » lui-même, se plonge dans ce mouvement d’exploration urbaine dont le centre d’intérêt se porte sur les ruines industrielles qu’a fait naître celui de la mondialisation. Menée sur huit chapitres, dont deux se présentent comme des guides pratiques, cette réflexion méthodique entraîne le lecteur dans les méandres de ce courant souvent associé à la photographie et à la vidéo. À ceux qui ont fait ou font de l’urbex sans le savoir, il offre des pistes pour penser leur inscription propre dans un mouvement dont le caractère social leur avait peut-être échappé. Aux uns et aux autres, il permet de connaître les problématiques qui lui sont associées, avec un appareil critique et bibliographique de premier ordre, pour approfondir leur propre réflexion concernant l’« Unheimlich » (l’« inquiétante étrangeté », selon la traduction consacrée) qui saisit l’explorateur de la modernité. Un livre stimulant et pionnier. 

Essaisnicolas offenstadt
L'Humanité

Biographie. Modeste paysan, grand visionnaire

Prescription culture

Gérard Le Puill

Nicolas Martignoles a choisi de retracer le parcours d’Albert Boccagny, maire communiste de Cervens durant plus de quarante ans, dans le Chablais de Haute- Savoie, syndicaliste paysan porté sur la coopération, résistant puis déporté. Élu député de 1945 à 1951, puis de 1956 à 1958, il avait aussi les deux pieds ancrés dans les enjeux agricoles de son territoire. En 1936, le gouvernement Blum créait l’office du blé, à la grande satisfaction des producteurs qui souffraient de l’instabilité des cours. Boccagny plaidait alors pour un office du lait, qui « ne verra pas le jour en raison de l’hostilité du Sénat ». Aujourd’hui, la dérégulation des marchés en Europe lui donne toujours raison. Que plus de 400 000 paysans et conjoints collaborateurs bénéficient désormais d’une pension en hausse de 15% en moyenne, à la suite de la loi Chassaigne, s’inscrit dans le combat d’une vie de ce militant communiste décédé en 1994, à 89 ans.

Essais
Le Figaro

En meeting à Villeurbanne, Fabien Roussel fustige l'argument du «vote utile»

Les partisans du candidat communiste Fabien Roussel rejettent l'idée d'un vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche à huit jours du premier tour.

Devant près de 4000 personnes d'après les organisateurs, Fabien Roussel le martèle : «Nous irons aux urnes voter fiers, debout, confiants et souriants» le 10 avril. «Ce vote d'espoir est important. Il va nous donner de la force» pour la suite, clame-t-il sous les «Fabien président!». Selon lui, «voter efficace, c'est voter les jours heureux», son programme.

«Nous arrivons encore à faire bouger les lignes», souligne le dirigeant du PCF qui oscille entre 2,5 % et 5 % dans les sondages, alors que débutent selon lui «huit jours déterminants» de campagne «pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances».

«Quand les communistes ont été au pouvoir ils ont apporté de bonnes choses», assure dans l'assistance Raymond Pétetot, retraité de France Télécom de 82 ans, qui voit en Fabien Roussel le moyen de «renouer» effectivement avec «le monde du travail» et «le progrès social». Et de s'emporter : «un vote utile, c'est quoi ? C'est voter pour un candidat contre un autre, c'est pas utile ça ! Non, le vote, c'est pour des convictions».

Le même coup depuis 50 ans

L'argument du «vote utile, c'est le coup que nous a fait le PS pendant cinquante ans», abonde à ses côtés Victor Kowalyk, retraité de 77 ans dont cinquante au PCF.

Et lors des deux dernières élections présidentielles, les communistes s'étaient rangés derrière Jean-Luc Mélenchon (LFI). Marquant ses différences, Fabien Roussel a imposé cette fois sa candidature et creuse son sillon.

«Vous ne votez plus, vous avez voté un coup à gauche, un coup à droite, vous avez voté avec espoir pour Macron, vous êtes aujourd'hui déçus et vous n'avez pas encore fait votre choix... Eh bien vous êtes aussi chez vous dans la France des jours heureux», affirme-t-il, alors que l'abstention s'annonce forte et que les choix de nombreux électeurs se cristallisent dans les derniers jours.

Peut-on dire, avec Philippe Poutou, que «la police tue» ?

LA VÉRIFICATION - Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a réaffirmé ce mercredi ce qu'il avait déjà déclaré en octobre dernier.

Le gouvernement annonce la création d'une plateforme facilitant l'accueil des réfugiés ukrainiens

La ministre déléguée chargée de la Citoyenneté a annoncé le lancement de la plateforme «Je m'engage pour l'Ukraine», visant à aider les Français qui souhaitent accueillir des réfugiés.

L'ex-secrétaire d'État Jean-Vincent Placé mis en examen pour «agressions sexuelles»

L'ancien secrétaire d'État écologiste est soupçonné d'avoir harcelé et agressé sexuellement une ancienne collaboratrice. Il a déjà été condamné pour des faits similaires.

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Le Figaro

Élection présidentielle : pourrait-il y avoir un million de cas de Covid-19 entre les deux tours ?

Jeanne Sénéchal

LA VÉRIFICATION - Le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé qu'«un risque d'incidence de circulation virale très intense» existe entre les deux tours.

LA QUESTION. Mercredi 30 mars, le gouvernement a confirmé que les personnes testées positives au Covid-19 pourront aller voter pour la présidentielle, les 10 et 24 avril. «Voter est un droit constitutionnel» et «il ne peut y avoir d'entrave au fait de participer aux élections», a rappelé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, lors d'un point presse. Il a toutefois précisé : «Nous leur (les personnes à risques, NDLR) recommandons de porter un masque. C'est un appel à la responsabilité individuelle, puisqu'il n'y aura pas de passe sanitaire et de passe vaccinal ou de test exigé».

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Mais d'un point de vue épidémiologique, cela en inquiète plus d'un. Sur RTL, le chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Tenon, Gilles Pialoux, a estimé qu'il pourrait y avoir un million de cas pendant les présidentielles : «Entre deux tours électoraux, cela fait beaucoup de monde et si on est dans une incidence de circulation virale très intense, à plus de 1000 pour 100.000 habitants, il pourrait y avoir un million de cas en deux semaines». Pourrait-il y avoir un million de cas de Covid-19 entre les deux tours ?

VÉRIFIONS. Aujourd'hui encore, l'épidémie continue de sévir en France. À la date du 31 mars, près de 170.000 nouveaux cas ont été détectés tandis que 21.000 personnes sont actuellement hospitalisées et 551 patients sont traités en services de soins critiques, selon les dernières données de Santé publique France. Le taux de positivité continue de progresser et s'élève désormais à 31,2%

Au cours de ces deux dernières années de crise Covid-19, ce n'est pas la première fois que les Français vont aux urnes, a rappelé Gabriel Attal le 28 mars sur Public Sénat : «On a pu tenir des élections quand il y avait des vagues très fortes de Covid». «C'est effectivement une situation à laquelle nous avions été confrontés en mars 2020, lors des élections municipales», commente Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l'université de Montpellier. «Et à l'époque, le taux d'incidence était quand même très élevé et il y avait sûrement un sous-dépistage», rappelle-t-il. Finalement, les élections n'ont pas eu d'impact sur les contaminations. «Nous étions dans un pourcentage de différence», précise l'épidémiologiste.

Les élections régionales et départementales qui s'étaient déroulées les 20 et 27 juin 2021 n'avaient pas non plus généré d'incidence évidente sur les contaminations. Toutefois, une différence est à noter pour les élections présidentielles qui approchent. Depuis le 14 mars, les gestes barrières ne sont plus obligatoires, et ils ne vont pas être réinstaurés le temps des élections. En effet, dans un communiqué publié le 30 mars, le gouvernement a fait savoir que le port du masque et la distanciation sociale, bien que recommandées, ne seraient pas obligatoires. Le nombre d'électeurs par bureau de vote n'est pas non plus limité.

Une augmentation de la transmission transitoire a peu d'impact

Alors, l'absence des gestes barrières pourrait-elle cette fois-ci avoir une incidence sur la transmission de Covid-19 ? Pour Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève, ces élections, qui vont faire interagir des millions de Français, représentent un «petit risque». «Petit, précise-t-il à nouveau, car la dynamique devrait, à partir de la semaine prochaine, s'inverser et peut-être arriver vers le pic et la décrue épidémique. Cela représente une tendance forte, et l'élection ne devrait pas la contrecarrer». De plus, les interactions dans les bureaux de vote seront très courtes : «Les personnes font la queue, restent quelques minutes pour voter et généralement s'en vont». C'est ce qu'on appelle une transmission transitoire, «le signal dans les données est trop dilué et tombe dans l'intervalle de confiance», note à son tour Mircea Sofonea.

Si le nombre de cas positifs devrait logiquement augmenter, peut-il toutefois atteindre le million, comme l'affirme Gilles Pialoux ? Pour répondre à la question, Mircea Sofonea a modélisé la situation des élections présidentielles. Une analyse à «prendre avec précaution», selon lui, car nous sommes encore à 10 jours de ladite date. Pour cela, il a pris l'ordre de grandeur des fêtes de fin d'année 2020. «En intégrant ces données, cela donne un potentiel de +1 million de cas supplémentaires lors des élections si on augmente de 50% le nombre de transmission au cours des deux tours». Au final, selon lui, «un million de cas est envisageable dans le cas d'une transmission importante. Mais ça n'aura pas un impact dramatique sur les hospitalisations.»

En résumé, d'après les modélisations de Mircea Sofonea, il est effectivement possible d'atteindre le million de nouveaux cas positifs pendant les deux tours de la présidentielle. Toutefois, en raison des courtes interactions entre les personnes dans les bureaux de vote, il serait étonnant que nous en arrivions là. Le professeur Flahault porte toutefois une attention particulière aux dizaines de milliers d'assesseurs, qui vont par contre être confrontés à des interactions bien plus longues. Pour leur sécurité, il leur recommande de porter un masque FFP2 et d'avoir un passe vaccinal à jour.

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Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»

Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Neige: pourquoi chaque flocon est-il unique?

HISTOIRES DE SAVOIR - Aucun flocon de neige ne ressemble à un autre. Quelles sont les catégories de cristaux de neige? Comment se développe un flocon? La chronique de Jean-Luc Nothias.

L'Humanité

Les chroniques parisiennes du malicieux Boilly

Prescription culture

Ses scènes et portraits capturent un Paris virevoltant d’une révolution à l’autre. Les artères de la capitale inspirent Louis-Léopold Boilly, ce virtuose du trompe-l’œil. À découvrir au musée Cognacq-Jay.

Marie-José Sirach

Lorsque Louis-Léopold Boilly débarque à Paris de son Nord natal, il a tout juste 24 ans et toute la vie ­devant lui. Autodidacte, artiste prolifique, il va peindre entre deux révolutions, celles de 1789 et de 1848, soixante années pendant lesquelles il va produire une œuvre inclassable, iconoclaste. Et s’il tient la Grande Histoire à distance, celle qu’il va peindre témoigne de l’effervescence historique en toile de fond.

L’effervescence de Paris, ses rues, ses lumières, ses entrées de théâtre, Guignol, le carnaval inspirent ce peintre de la vie quotidienne. Les Parisiens – le bourgeois goguenard et louis-philippard comme le petit peuple d’artisans, le royaliste comme le révolutionnaire – le fascinent. Au gré de ses déambulations, dans un périmètre dont l’axe principal est déterminé par les grands boulevards, il croque sur le vif ses congénères, mémorise des instantanés de vie, s’amuse de l’inattendu. On devine, à travers ses toiles, un plaisir sans cesse renouvelé d’explorer des techniques, de modifier les perspectives. Souvent, il se plaît à se représenter, légèrement en retrait ou au premier plan, selon son humeur, comme un jeu, un clin d’œil à celui qui regarde le tableau. Il a réalisé un certain nombre d’autoportraits mais son « Jean qui rit » (vers 1808), exécuté au crayon noir et rehauts de blanc, nous montre un Boilly bonhomme, un peintre moqueur à bouille ronde, regard espiègle qui vous donne envie d’éclater de rire avec lui.

le spectacle de la modernité

Mais revenons à ses débuts. Boilly va se faire connaître par ses scènes de genre, des scènes galantes et un brin libertines, « Deux jeunes amies qui s’embrassent »(vers 1789-1793), « l’Indiscret »(vers 1795) ou « le Doux Réveil »(vers 1790) mettent en scène des jeunes filles en tenue légère dans leur intimité. Ces tableaux de ce peintre plus amusé que voyeur vont asseoir sa renommée. Vers 1798, il se lance dans une série de portraits à grande échelle, tous peints selon un même procédé qu’il va reproduire à l’infini. Soit des portraits en buste, sous le même angle, dans un petit format qu’il croque au cours d’une séance de deux heures. Pendant quarante ans, il va ainsi tirer le portrait de 5 000 personnes. Près de 1 000 seulement sont aujourd’hui connus. Pour Boilly, ces portraits étaient une rentrée d’argent assurée. Il faut bien nourrir sa famille, non ?

Enfin, ce sont ses grands formats qui témoignent de la vitalité de la capitale, dans ses scènes de rue où se pressent toutes sortes de passants, hommes, femmes, enfants et toujours, dans un coin du tableau, un chien. Que ce soit « la Marche incroyable » (1797), « l’Arrivée d’une diligence dans la cour des Messageries » (1803), « l’Entrée du Théâtre de l’Ambigu-Comique à une représentation gratis » (1819) ou « le Spectacle ambulant de Polichinelle » (1832), le Paris de Boilly nous semble si vivant et si proche...

ExpositionsPeinture
Le Figaro

Un missile polonais, le Piorun, fait mouche face aux Mi-35 et de Su-34 de l'armée russe

VU D'AILLEURS - C'est le monde à l'envers : les Américains veulent désormais acheter des missiles polonais. Car le Piorun est un tiers moins cher et deux fois plus performant que le missile américain, Stinger.

Par Marcin Sztandera, Wawrzyniec Święcicki

La vidéo dans laquelle on voit un Mi-24/Mi-35 abattu par un missile a fait le tour du monde. L'hélicoptère russe vole à grande vitesse à quelques dizaines de mètres du sol quand il est frappé sur le côté par le projectile. Il prend feu, s'écrase au sol et explose de manière spectaculaire.

Les internautes se demandent s'il a été victime d'un missile sol-air polonais Piorun, ou d'un FIM-92 Stinger américain. Et la balance penche en faveur du premier. La hauteur du tir, surtout, semble parler en sa faveur. Les Stinger ne sont pas précis sur des cibles volant à moins de 180 m d'altitude. Alors que le Piorun, lui, est efficace dès 10 m, si bien que la technique des pilotes qui consiste à voler en rase-mottes et à se cacher derrière les arbres ne permet pas de leur échapper.

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Les Ukrainiens se sont empressés de faire savoir que dans la soirée du 6 mars, près de Kharkiv, un bombardier Su-34 avait été abattu. Un membre de l'équipage a péri, tandis que l'autre a été fait prisonnier. L'opérateur du Piorun a reçu une montre en récompense.

Il s'agissait du premier avion officiellement abattu par l'un des tout nouveaux missiles polonais. Selon des informations officieuses et invérifiables, plusieurs dizaines d'autres pourraient déjà être tombés, et le système portatif de défense aérienne « Piorun » (son nom officiel) est vanté pour sa supériorité sur le célèbre Stinger. Les pilotes russes auraient, paraît-il, été désagréablement surpris du fait que les Piorun, équipés de viseurs thermiques, peuvent être utilisés en pleine nuit.

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Le Piorun, successeur du Grom

Le nombre de Piorun envoyé en Ukraine n'est pas connu. Leur envoi a été annoncé début février – avant même le début de l'offensive russe – par le ministre de la défense Mariusz Błaszczak. Ces missiles étaient initialement destinés à l'armée polonaise. Le contrat, qui se montait à 930 millions de zlotys pour la livraison de 420 mécanismes de lancement et de 1300 missiles, a été signé en décembre 2016. Le producteur, Mesko SA, dont le siège se trouve à Skarżysko-Kamienna, a déclaré avoir déjà livré près de 1000 missiles à l'armée.

Les louanges adressées au Piorun ne sont pas vraiment une surprise : la Pologne fait partie, aux côtés des États-Unis, de la Russie et de la France, du club très fermé des producteurs de systèmes portatifs de défense aérienne à courte portée MANPADS (de l'anglais Man-portable air-defence system).

Le Piorun est une version améliorée du Grom, produit à partir de la moitié des années 90, qui a à son actif de nombreux succès lors de la guerre entre la Russie et la Géorgie en 2008. La Pologne avait alors fourni aux Géorgiens 30 lance-missiles. 13 projectiles avaient été correctement interceptés, et 9 à 12 avions et hélicoptères russes abattus.

La Russie s'était alors emparée d'une partie de ces lance-missiles sur le sol géorgien, qu'elle avait ensuite utilisés pour son compte. En 2014, au moins l'un d'eux, muni d'un mécanisme de lancement russe, est arrivé dans l'Est de l'Ukraine avec les « petits hommes verts ». On ne sait toutefois pas s'ils ont pu utiliser cette combinaison.

Le Grom a également été exporté. L'Indonésie, la Lituanie, les États-Unis l'ont acheté, et le Japon en a acquis certaines pièces.

Les Piorun, comme les Stinger, utilisent le guidage par infrarouge, c'est-à-dire qu'ils visent les sources de chaleur. Le centre de développement et d'application Telesystem-Mesko de Lubiczów, créé par le groupe d'armement polonais Mesko SA, et l'académie technique de l'armée polonaise ont lancé les travaux sur ce nouveau missile en 2010. Il s'agissait au départ de moderniser le Grom, mais il en a résulté un produit au potentiel nettement plus élevé.

Plus bas et plus haut

Par rapport à ses concurrents les plus répandus, les FIM-92 Stinger américains et les Igla-S russes, le Piorun appartient à une génération d'armes bien plus moderne et numérisée.

Sa caractéristique la plus notable est donc son aptitude à frapper à très basse altitude. Mais il peut aussi attaquer des objets volant à 4 km de haut, et il a une portée maximale de 6,5 km. C'est davantage que ses concurrents. Les aéronefs ennemis doivent donc voler plus haut, là où d'autres systèmes de défense sont en action, si bien qu'il est plus difficile d'avoir recours à des appareils sans pilote.

La possibilité de programmer le missile est également unique, ainsi que celle de choisir son mode de fonctionnement (poursuite-choc) ou son type de cible.

La terreur des Iskander-K et des drones

Une autre innovation clé consiste en l'amélioration de la précision du missile et de sa portée de détection, possible grâce à un nouveau type de détecteur, et notamment à une photodiode à refroidissement. Cela permet au Piorun de détecter et de cibler des objets de petit gabarit. « Par exemple, des missiles en train de manœuvrer », explique l'un des représentants de Telesystem-Mesko, qui a élaboré les principaux appareils de guidage.

Comme par exemple certains missiles du système Iskander. Pas les missiles balistiques, les plus connus des médias, mais les missiles de croisière Iskander-K. Ces derniers ont une portée de plus de 500 km, sont des dérivés du système Kalibr/Club utilisé en Syrie et volent à une vitesse proche du mur du son, à une altitude de 100 m.

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Le Piorun peut aussi lutter contre les drones. Grâce à sa fusée de proximité, l'ogive explose lorsqu'elle se trouve suffisamment près, et ses éclats touchent l'objet attaqué.

« Sa résistance aux systèmes de brouillage employés par les avions et les hélicoptères a été nettement améliorée. C'est l'une des caractéristiques des missiles de nouvelle génération », soulignent des employés de Telesystem-Mesko. Ils sont toutefois réticents à donner plus de détails.

Il faut dire qu'étant donné que les missiles tels que les Piorun ou les Stinger visent les sources de chaleur, les avions et les hélicoptères de combat sont équipés depuis longtemps de lanceurs de leurres – des pièges thermiques – et de systèmes de refroidissement des gaz d'échappement. Il s'agit donc de fabriquer des missiles qui ne se laissent pas abuser.

Impossible de démarrer sans la clé

Le Piorun a encore une autre caractéristique que ses concurrents n'ont pas : son système de protection contre son utilisation par des personnes non autorisées. L'opérateur doit en effet disposer d'une sorte de clé électronique à usage unique. Celle-ci est détruite lors de son utilisation et ne permet pas d'activer un autre lance-missile.

Cette solution a été mise en œuvre dans le cadre du respect des termes de l'arrangement de Wassenaar de 1998 relatifs à la limitation de l'accès aux missiles susceptibles d'être utilisés contre l'aviation civile. Mais l'expérience géorgienne, au cours de laquelle des Grom sont tombés dans les mains des Russes, a aussi joué un rôle.

Moins chers et meilleurs que les Stinger

Un Piorun coûte environ 600.000 PLN, soit les deux tiers du prix des Stinger, qui sont de moindre qualité.

Ce qui explique que les États-Unis aient décidé d'acheter le missile polonais. Le contrat a été signé en février. Il concerne la fourniture de plusieurs centaines de systèmes. « D'autres pays du Proche-Orient, d'Amérique du Sud et d'Asie sont également intéressés par le Piorun », selon Elżbieta Śreniawska, la directrice de Mesko SA.

La Pologne aussi a l'intention d'acheter de nouveaux Piorun. Il y a quelques jours, Mateusz Morawiecki a indiqué que des fonds allaient être débloqués afin « d'au moins doubler la production de missiles ». De son côté, le président de Telesystem-Mesko a déclaré que les travaux visant à développer un système de guidage de nouvelle génération étaient déjà bien avancés. Le Piorun-2 devrait avoir une portée de plus de 10 km. « Nous ne sommes pas seulement une unité de production, mais aussi un centre de recherche et développement. Nous recherchons constamment de nouvelles solutions », explique Telesystem-Mesko.

Le lien passé avec l'ancêtre soviétique

En surfant sur internet, on tombe facilement sur l'information selon laquelle le Grom, le prédécesseur du Piorun, serait lui-même une déclinaison de l'Igla soviétique, et que ses plans auraient été littéralement « transmis dans un porte-documents ». La réalité n'est pas aussi croustillante : la Pologne a acheté une partie de la documentation de l'Igla-I, mais l'URSS, en plein effondrement, n'a pas fourni les éléments techniques clés, tels que le coordinateur, la partie la plus complexe du système de guidage, où se trouvent les détecteurs et le système optique. Le vendeur n'avait pas envisagé que les Polonais puissent concevoir leur propre coordinateur. On doit celui-ci au professeur Zbigniew Puzewicz, l'un des fondateurs de Telesystem-Mesko. En voulant préserver leur avantage technologique, les Russes se sont en fait tiré une balle dans le pied.

WIERBA

Le système portatif de défense aérienne Wierba est le successeur de l'infaillible système Igla-S. Il possède une nouveauté : un autodirecteur tri-bande qui fonctionne dans l'ultraviolet ainsi que dans l'infrarouge proche et moyen. Il améliore la capacité à distinguer la cible des moyens pyrotechniques de défense aérienne tels que les leurres, et diminue le risque d'aveuglement du missile au moyen d'un rayon laser. Cette tête chercheuse de la Wierba permet d'identifier les cibles par mauvais temps et la nuit. L'ogive pèse 2,5 kg et est amorcée par une fusée percutante ou une fusée de proximité, ce qui permet de lutter efficacement contre les aéronefs sans pilote. Un système de reconnaissance de cible et de viseur thermique peut y être accouplé.

STINGER

Les Stinger ont pris la suite des premiers MANPADS, le système REDEYE produit en 1965. Ce dernier a servi de référence et été copié notamment par les constructeurs soviétiques des systèmes Strela/Igla. Les Stinger ont été lancés en 1982, pendant la guerre des Malouines, mais c'est en Afghanistan qu'ils ont entamé leur carrière mondiale. Ils y ont été utilisés par les moudjahidines contre les avions soviétiques, dépassant tous les espoirs en termes d'efficacité. Ils existent en trois versions : Stinger basic, Stinger-Passive Optical Seeker Technique (POST) et Stinger-Reprogrammable Microprocessor (RMP). Les deux dernières variantes sont dotées d'autodirecteurs bi-bande qui opèrent dans les spectres de l'infrarouge et des rayons UV.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon à la rencontre des artisans de Notre-Dame à Paris

Sophie de Ravinel

Le candidat des Insoumis s'est rendu samedi matin au Collège des Bernardins pour une exposition sur les métiers liés à la restauration de la cathédrale

Au sous-sol du Collège des Bernardins, dans le Ve arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon écoute un artisan lui décrire les milliers d'opérations nécessaires à son métier de restaurateur de statues, un autre lui parler des vitraux, d'autres de la taille de pierre. Entouré de quelques proches, en petit comité, il s'est rendu samedi matin à une opération de présentation des métiers liés à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un évènement organisé à l'occasion de la Journée européenne des métiers d'art. À moins de 10 jours du premier tour et à la veille d'un grand meeting, dimanche à Toulouse, le candidat des Insoumis s'est offert cette parenthèse, occasion de quelques digressions philosophiques ou religieuses.

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Les métiers d'art qui émerveillent

«Je raffole de tout ça, cela me bouleverse, j'ai l'impression de connaître ce monsieur depuis toujours», a-t-il reconnu devant un dinandier, artisan du cuivre. «Ces métiers d'art ont un très haut niveau de technique, a poursuivi le candidat qui fut ministre délégué à l'enseignement professionnel sous Lionel Jospin. Ils sont une illustration forte que tous les métiers sont des sciences pratiques. Et c'est pourquoi ceux qui parlent de l'intelligence de la main n'en ont pas beaucoup dans le cerveau car la main ne marche qu'avec le cerveau. Rien de ce que fait cet homme ne peut venir d'autre chose que de savoirs. Tout est en œuvre : l'œil, le regard, la main, les sensations... Tout vous renvoie à une connaissance des matériaux et cela émerveille». D'autant plus que le candidat à la présidentielle, visiblement passionné, est lui-même «totalement maladroit».

La religion ne se traite pas «avec des moqueries»

Face à un tailleur de pierre de renommée, Pierre Muller, retrouvé vingt après l'avoir croisé dans un autre chantier de restauration, dans le Gers, Jean-Luc Mélenchon a fait le lien entre ces métiers d'art et la foi religieuse qu'ils expriment à Notre-Dame. «C'est un sujet qui est tellement profondément humain que passer à côté, c'est ne rien comprendre», a-t-il dit, soulignant qu'on ne pouvait pas le régler «avec des injures ou des moqueries» comme lui-même a «pu le faire à 18 ans...» «On n'est jamais fiers de ses bêtises, ça n'a pas duré tant de temps que cela puisque j'en venais», a ajouté Jean-Luc Mélenchon, en référence à son enfance marquée par une éducation catholique transmise par sa mère. Il fut enfant de chœur, deux années durant. «La rupture a été intellectuelle, philosophique, pas sentimentale et les gens le sentent tout de suite. Lors d'une interview avec les jésuites, ils m'ont apporté un livre de Pierre Teilhard de Chardin (jésuite théologien, NDLR), ils savaient à qui ils parlaient ! C'est le premier auteur que j'ai lu avant de passer à la grande révolution...»

Défenseur d'une laïcité «ouverte»

Interrogé pour savoir s'il était anticlérical, comme bon nombre de sa famille politique, il a nuancé. «En France oui, nous sommes tous anticléricaux. Nous sommes contre le pouvoir des cléricaux, le pouvoir de l'église... Moi, je distingue l'église et la foi, qui sont deux choses différentes. Le clergé, c'est l'institution. Il y a aussi la foi, qui est une entrée en contact avec le monde par un canal singulier». Un sujet sensible que celui de la foi religieuse alors qu'il est accusé par beaucoup, y compris à gauche, de frayer avec un islam trop éloigné de la laïcité. Lui, défend une laïcité ouverte.

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Depuis sa première campagne présidentielle de 2012, Jean-Luc Mélenchon n'a jamais manqué de tendre la main aux chrétiens, à une occasion ou une autre, explicitement ou non, ni d'ailleurs de souligner sa passion pour l'architecture, associée à une ancienne appartenance à la franc-maçonnerie, héritée elle, de son père. Mais ces propos ne sont pas seulement liés aux intérêts électoraux éventuels et immédiats des campagnes. En 2020, il avait ainsi salué l'encyclique Fratelli Tutti du pape François. Samedi devant le responsable du Collège des Bernardins, Laurent Landete, et d'autres figures de ce lieu de dialogue entre l'art et la foi, Jean-Luc Mélenchon a répété que pour sa famille politique, ce Pape «premier émetteur idéologique du monde» n'est «certainement pas un adversaire».

Au printemps 2019, Jean-Luc Mélenchon avait été un des responsables politiques sans doute le plus marqués par l'incendie de Notre-Dame, «métronome des Français» . Il avait alors souligné le sens et l'histoire de ce monument, «ce grand corps qui est là et brûle sous nos yeux», avant un discours solennel à l'Assemblée nationale.

Dans l'entourage du général Georgelin, on s'étonne que le candidat des Insoumis soit le seul à avoir saisi l'opportunité de visiter cette exposition des métiers d'art. Plusieurs candidats ont fait la demande de visiter les chantiers mais Jean-Luc Mélenchon a été le seul à avoir l'idée sur le site du Collège des Bernardins.

Présidentielle 2022 : David Lisnard, patron (LR) des maires de France, apporte son parrainage à Jean-Luc Mélenchon

Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.

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«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour

VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

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Présidentielle 2022: Renaud Muselier annonce son soutien à Emmanuel Macron

Le président ex-LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a dévoilé son choix dans une interview au Journal du Dimanche.

Le Figaro

Valérie Pécresse: un grand meeting dimanche pour faire oublier le Zénith

Wally Bordas

La prétendante LR à l’élection présidentielle a choisi le Parc des expositions, porte de Versailles, à Paris, pour son dernier grand rassemblement avant le premier tour.

Son premier grand meeting de campagne avait suscité de nombreuses réactions. Dans la forme comme dans le fond, le rassemblement de Valérie Pécresse au Zénith, mi-février, avait été largement commenté, moqué et détourné. Un «rendez-vous raté», a d’ailleurs elle-même avoué la candidate, récemment, dans nos colonnes.

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Dimanche, pour son dernier grand rassemblement avant le premier tour, au Parc des expositions, porte de Versailles, à Paris, la prétendante LR à l’élection présidentielle veut cette fois envoyer un autre message. Avant son discours, une dizaine d’orateurs, parmi lesquels tous les ténors du parti, comme Christian Jacob, Gérard Larcher, Annie Genevard ou Laurent Wauquiez, mais aussi, quelques «nouveaux visages», comme Julien Aubert, Agnès Evren, ou Florence Portelli prendront la parole. L’objectif: faire un meeting collectif pour mettre en avant «l’équipe de l’alternance» au lendemain du «one man show de Macron», renseigne l’équipe de la prétendante.

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«J’ai trouvé mon style»

Sur le fond, le discours de Valérie Pécresse sera «très politique», précise-t-on dans son entourage, ajoutant que la présidente de la région Île-de-France effectuera son allocution sans prompteur mais derrière un pupitre. Lors de ses dernières réunions publiques - elle en a réalisé seize depuis le Zénith -, la candidate LR avait pourtant opté la plupart du temps pour des prises de parole «a cappella», se promenant sur scène en laissant plus de place à l’improvisation. Un exercice dans lequel elle s’est d’ailleurs montrée bien plus à l’aise. «Au Zénith, j’ai voulu faire un discours comme un homme. Depuis, j’ai trouvé mon style», s’est-elle récemment félicitée.

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Mais, selon son équipe, une grande salle comme celle dans laquelle évoluera la candidate dimanche ne permet pas de prendre autant de libertés. «Le pupitre est obligatoire dans ce type de configuration», précise-t-on, rappelant que Valérie Pécresse a eu l’occasion de rééditer l’expérience à plusieurs reprises depuis le Zénith. Son discours, qui devrait durer une quarantaine de minutes, sera prononcé aux alentours de 16 heures, deux heures après l’ouverture des portes. Au moins 8000 personnes sont attendues pour ce qui devrait être, dixit certains de ses soutiens, «le plus grand meeting» de la campagne de la prétendante.

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Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.

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Sondage: dernière ligne droite compliquée pour Emmanuel Macron

BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République enregistre une baisse de 2 points à 43%.

La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron

RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.

Le Figaro

Quiz: connaissez-vous les capitales des pays d’Europe?

Par Figaro Etudiant • Publié le 02/04/2022 à 07:00

République tchèque, Lituanie, Hongrie... Connaissez-vous les capitales des pays européens? Le Figaro Étudiant vous propose de le découvrir.

Les récents déboires du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot ont mis en lumière l’importance de maîtriser la géographie. Qui plus est celle du continent sur lequel se trouve la France.

» LIRE AUSSI - Si vous obtenez un sans-faute à ce test, vous avez une solide culture générale

Bratislava est-elle la capitale de la Slovénie ou de la Slovaquie? Et la capitale de la Roumanie est-elle Budapest ou Bucarest? Dans quel pays se trouve Riga?

Si vous faîtes un sans-faute à ce test, c’est que vous maîtrisez parfaitement la géographie du Vieux continent!

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Le Figaro

Céline, 37 ans : «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé»

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HÉRITAGE MAUDIT (4/5) - Comment se construire lorsqu'on a été élevé par des parents défaillants ou malades ? Pour Le Figaro, les adultes d'aujourd'hui racontent l'enfance abîmée d'hier.

Margaux d'Adhémar

Céline a 37 ans et elle est bipolaire. Son mari aussi. Son frère aussi. Son père aussi. «C'est de famille», s'esclaffe-t-elle, ajoutant qu'ils vivent tous «très bien avec». «Enfin, même si mon père s'est suicidé», s'empresse de nuancer la trentenaire. Patrick avait 62 ans, et, malgré cette fin tragique, sa vie de famille, «il l'a réussie, main dans la main avec sa bipolarité».

Céline, c'est un petit bout de femme avec une coupe à la garçonne. Il fait beau aujourd'hui et elle a mis une robe bleue. Elle n'enlèvera ses lunettes de soleil qu'une fois à bord de sa Renault Twingo, me laissant découvrir des yeux bleus perçants assortis à ses boucles en forme de larmes. «Ça ne se voit pas comme ça, parce que je prends des médocs, mais je suis bipolaire». Elle le dit avec légèreté, presque sur le ton de la coquetterie. Mais, bien sûr, il n'en est rien : depuis quelques années, Céline, sa mère et son mari se battent pour que les familles soient davantage informées sur les troubles bipolaires. Une maladie «chronique, comme le diabète, les pathologies rhumatologiques, cardiaques... que l'on peut apprivoiser pour vivre avec», assure-t-elle.

Une maladie qui ne dit pas son nom

Lorsque Chantal, la mère de Céline, et Patrick se sont rencontrés, il n'avait pas encore été diagnostiqué bipolaire. «Il se trouvait dans une phase hypomaniaque, il était donc presque impossible de détecter la maladie : il avait plein de grands projets, il voulait beaucoup voyager, il prévoyait de faire le Paris-Dakar... On le disait simplement hyperactif, et cela n'était pas sans déplaire à ma mère». Jusqu'au jour où Patrick se rend à l'enterrement de l'un de ses jeunes cousins éloignés.

Là, «il a disjoncté». De retour au domicile familial, Patrick confie à Chantal apercevoir son propre visage sur les étiquettes des bouteilles de vin. Puis sur l'écran de la télévision. Céline a 8 ans et elle dort. «Comme, très probablement, à chaque fois qu'il a fait des crises», ajoute-t-elle, affirmant «ne jamais avoir vu» son père dans cet état de quasi-transe qui peut parfois toucher les personnes bipolaires. Le médecin traitant est appelé et Patrick est immédiatement envoyé à l'hôpital.

C'est le premier souvenir d'enfance de Céline : la chambre d'hôpital de son père. «Avant mes 8 ans, je n'en ai pas», souffle-t-elle. Et ce souvenir est très bref : « j'ai vu dans sa chambre qu'il avait un poste de radio. Je me suis dit que j'étais contente qu'il puisse écouter de la musique». Le reste, Céline ne s'en souvient pas, ou si peu. «J'ai peut-être occulté certaines choses», concède-t-elle, à demi-mot. Mais Céline ne perd rien de sa contenance sévère, impassible et digne, quoique affable.

À sa mère, le psychiatre dit qu'«on va lui faire une chimiothérapie et tout ira mieux». Infirmière en oncologie, Chantal pense alors que son mari a une tumeur au cerveau. «Nous sommes en 1992 et les médecins emploient alors avec difficulté le terme de l'époque pour désigner la bipolarité, la 'psychose maniaco-dépressive». Patrick lui-même ne sait pas de quoi il est atteint. «Il savait qu'il avait des fluctuations dans le cerveau, point barre».

La suite n'est qu'une longue déchéance professionnelle pour le père de Céline : «c'était quelqu'un de gentil, mais sa maladie le gênait dans son travail. Il disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait un vrai souci avec l'autorité, la hiérarchie». Brillant ingénieur, Patrick erre de licenciement en licenciement. Chaque mise à pied le plonge un peu plus dans la dépression.

«Ces pensées qui me font vivre un enfer»

«Quand j'étais au collège, la plupart du temps, je voyais mon père faire des allers-retours entre le canapé et le lit. Le seul moment de véritable joie, ce fut lorsque, vers mes 12 ans, il a commencé à venir me chercher après les cours. C'était sa sortie du jour, ça lui permettait d'avoir un cadre, d'avoir quelque chose à faire dans la journée». Céline garde espoir : «quand les personnes atteintes de troubles bipolaires sont dans un parcours de soin et comprennent l'enjeu de ne pas arrêter son traitement du jour au lendemain, le rétablissement est possible». Alors, durant ces courts trajets entre l'école et la maison, Céline tente d'être enjouée, espérant soulager son père. Elle lui parle beaucoup. Lui ne dit (presque) jamais rien.

Jusqu'au jour où Patrick s'enfuit. Céline se trouve alors chez ses grands-parents paternels. C'est là qu'elle passe le plus clair de son temps, en compagnie de son frère. C'est un peu sa maison d'enfance. «Ma mère voulait que l'on connaisse autre chose que la maladie alors, dès qu'elle pouvait, elle nous envoyait chez nos grands-parents ou chez les voisins. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai jamais vu mon père en crise», s'interroge-t-elle. Ce jour-là, Céline entend le téléphone sonner et, curieuse, attrape le combiné. À l'autre bout du fil, elle reconnaît la voix de sa mère qui, affolée, demande à sa grand-mère si elle n'a pas vu Patrick. «La tension était palpable», se rappelle Céline. Elle en a encore des frissons : elle se souvient de cette boule immense qui avait alors attrapé son ventre, puis sa gorge. S'est-il suicidé ? Lorsque Chantal explique à sa grand-mère que le médecin a demandé si Patrick avait pris son savon et sa brosse à dents - et c'est bien le cas -, la famille est rassurée. Céline, malgré son jeune âge, comprend ce qui est en train de se nouer. Patrick sera retrouvé quelques heures plus tard, sain et sauf.

Alors, le jour où Céline apprend que son père s'est suicidé, elle est prête. Quand sa mère l'appelle, elle sait déjà. Rien qu'à sa façon de dire «Céline», elle a compris.

Cela fait maintenant sept ans que le père de Céline est décédé. La jeune femme essaye de ne pas trop y penser, se remémorant, de temps à autre, uniquement les bons souvenirs qu'elle garde de lui. Mais lorsqu'elle a entendu à la radio la chanson de Stromae, «L'enfer», inévitablement, elle a pensé au jour fatidique. «Il disait souvent qu'il ne vivrait pas vieux. La souffrance extrême l'a poussé à mettre à exécution un scénario bien ficelé». Comme Ophélie, il s'est couché dans l'eau et s'est noyé dans une rivière, à proximité de l'établissement où il était hospitalisé.

Si Patrick n'aura laissé à Céline presque aucun souvenir d'enfance, il lui aura toutefois légué une chose : sa bipolarité. Elle découvre qu'elle en est atteinte à 28 ans. «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé : mon frère est de type 1 et je suis de type 2», lance-t-elle d'un air amusé. La différence ? L'ampleur et la fréquence du phénomène : le type 1 présente des dépressions profondes avec des phases maniaques intenses où l'humeur est considérée comme «élevée» ou «irritable», alors que le type 2, plus régulier, alterne entre des phases de dépression et des phases hypomaniaques plus atténuées.

Quelques années après le décès de son père, Céline rencontre, lors d'une conférence sur la bipolarité, un homme de type 1, Thomas. Une complicité particulière naît tout de suite entre eux. «Entre bipolaires, on se comprend. Il m'aide quand j'ai des crises et, si je dis des choses qui dépassent ma pensée, il sait que ce n'est pas moi qui parle, mais que c'est la maladie». Et quand la maladie parle, c'est un peu comme si c'était le père de Céline qui parlait. «Je me dis que je dois probablement avoir les mêmes réflexes que lui».

Aujourd'hui, Céline n'a qu'un rêve, avoir des enfants. Et peu importe s'ils sont bipolaires. Car pour cette jeune trentenaire, la bipolarité est loin d'être un «héritage maudit». C'est ce pour quoi, avec sa mère et son mari, elle se bat : en témoigne son implication dans un groupe d'entraide pour les personnes ayant des troubles bipolaires ainsi que pour leurs proches à Limoges. Une antenne de l'association «Argos 2001» avec comme mot d'ordre : espoir, dignité et inclusion. «On est différents, c'est tout. C'est une autre façon de percevoir le monde».

Le Figaro

Feuille de match

Maxime Dubernet

EN COURS : Mis à jour le 2 avril 2022 à 22:52

78e : Les Rochelais cherchent la faute adverse et enchaînent les phases de jeu. Ils finissent par l’obtenir après de longues minutes. Quel bras de fer !

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 15-13 (75e)

Chaban-Delmas respire ! Lucu profite d’une faute rochelaise pour remettre son équipe devant.

72e : Très pénalisés en première période, les Rochelais défendent avec une discipline de fer.

70e : De nombreux joueurs semblent à bout de souffle. Les jambes sont lourdes pour les locaux.

69e : Trinh-Duc tente un drop à 22 mètres des perches. Le ballon frôle le poteau droit mais ne rentre pas…

65e : Nouvelle séquence des Bordelais qui font preuve de patience mais finissent par perdre le ballon sur un contact. Le jeu se durcit.

58e : Grosse vague de changements côté UBB, avec cinq joueurs qui entrent en jeu.

56e : C’est au tour des Bordelais de se montrer en attaque. Les Rochelais font preuve d’étanchéité et résistent aux assaults adverses.

52e : La Rochelle est à l’offensive. Diaby y met un terme en posant ses mains sur Skelton et offre un peu d’oxygène à son équipe.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-13 (49e)

West profite d’une faute adverse dans un regroupement pour passer une pénalité à 25 mètres.

47e : Kerr-Barlow ajuste un jeu au pied astucieux pour Danty ! Lucu revient à grandes enjambées et chipe le ballon sous le nez du centre rochelais. La Rochelle s’enhardit !

45e : Les vagues rochelais se succèdent dans les 22 mètres bordelais, mais Tameifuna gratte le ballon au sol et Lucu dégage son camp.

44e : Le coup de pied génial de Dulin ! L’arrière du XV de France dégage son camp, le troisième rideau des Bordelais n’est pas en place et le ballon sort en 50-22 !

43e : Les Bordelais sont revenus déterminés. Ils dominent les échanges.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (40e)

C’est reparti ! West donne le coup d’envoi de la deuxième période.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (MT)

C’est la pause sur cette double occasion bordelaise manquée et ce coup de sang de Christophe Urios. La Rochelle a marqué deux fois sur ses deux occasions, alors que l’UBB se montre dominateur mais pas assez consistante.

40e : Nouvelle occasion manquée pour l’UBB ! Cordero perce le premier rideau. Le jeu progresse, et les Bordelais sont à cinq mètres. Mais Woki se met à la faute au sol. Ronan O’Gara est fou de joie et rentre sur le terrain, ce qui énerve Christophe Urios qui vient faire un tête contre tête ! C’est chaud !

39e : Quelle occasion pour les Bordelais ! Lam déboule sur son aile gauche et est repris par Priso à 5 mètres. Le jeu rebondit, Lamerat passe au sol et tend le bras ! Même si le ballon a touché la ligne, l’arbitre juge qu’il a rampé au sol…

37e : Trinh-Duc joue au pied et trouve une bonne touche dans les 22 mètres adverses. La pression est sur les visiteurs.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (34e)

Lucu ne rate pas l’occasion et remet son équipe en tête.

32e : Les Maritimes se mettent une nouvelle fois à la faute au sol. Lucu va tenter de remettre son équipe devant au tableau d'affichage.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-10 (31e)

West manque complètement son coup de pied.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-10 (29e)

ESSSSSSAI de La Rochelle ! Quel réalisme des Rochelais. Deuxième incursion dans les 22 mètres, deuxième essai. Sur une mêlée à 10 mètres de l’en-but des Girondins, Kerr-Barlow inverse et sert West, qui fixe et passe à Rhule. L’ailier conclut en marchant.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-5 (24e)

Lucu, à 30 mètres face aux poteaux, ne se manque pas et augmente l’écart.

22e: Première action folle du match. Les Vice-champions de France enchaînent les offloads au centre du terrain, avant de perdre le ballon sur un grattage de Picamoles. L’UBB réagit et provoque une position de hors-jeu.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (20e)

Lucu manque encore la cible, à cause du vent tourbillonnant. Sa frappe passe à gauche, alors qu’il était à 40 mètres.

18e : Priso se met rapidement à la faute en tapant dans le ballon avec son pied, alors que le ballon n'était pas jouable.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (17e)

West, excentré à droite, manque son coup de pied. La Rochelle est toujours menée.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (16e)

Esssssaiiiiiii de La Rochelle !!! Sur la première initiative des Rochelais ! Sur un lancement de jeu patient dans les 22 mètres adverses, le jeu rebondit sur l’aile droite. Danty apporte sa puissance et sa course rectiligne termine dans l’en-but adverse.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-0 (14e)

Lucu règle la mire à 30 mètres légèrement sur la gauche des poteaux.

12e : Sur le renvoi, Priso progresse ballon en main, mais se fait coffrer au sol par Picamoles qui obtient une pénalité.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 3-0 (11e)

C’est manqué pour Lucu. Au même endroit que sur sa première tentative, le demi de mêlée du XV de France voit le ballon filer à droite des perches.

10e : Les Maritimes sont hors-jeu sur un lancement de jeu des Bordelais. Lucu prend les points.

9e : Le match est monté en intensité. Les contacts sont rudes, les courses tranchantes. Mori trouve un espace sur son aile droite, et gagne 20 mètres. Lamerat relève le ballon, mais est pénalisé, coupé de ses soutiens.

6e : Grosse pression exercée par les Rochelais en mêlée fermée. La conquête est toutefois assurée. Sur le dégagement de Lucu, Skelton et Lamothe s’accrochent. La température monte et tous les joueurs viennent s’expliquer, sans que des coups ne soient échangés.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 3-0 (5e)

A plus de 50 mètres, Lucu ouvre le score, avec le vent de dos.

4e : Le grattage de Paiva ! Le pilier réalise un geste défensif de classe.

2e : La première offensive est bordelaise. Les Rochelais défendent bien, et obtiennent une mêlée.

C'est parti !

Trinh-Duc donne le coup d'envoi pour Bordeaux-Bègles  ! C'est parti pour ce UBB-La Rochelle, bon match à tous !

Entrée des deux équipes sur la pelouse

Les deux équipes font leur entrée sur la pelouse du stade Chaban-Delmas. Plus que quelques instants avant le coup d’envoi.

Le géorgien Nika Amashukeli au sifflet

C’est le Géorgien Nika Amashukeli qui arbitrera cette rencontre.

Jalibert de retour mi-avril

Absent lors du Tournoi des six nations, l'ouvreur international Matthieu Jalibert va reprendre la compétition mi-avril, a annoncé cette semaine son manager Christophe Urios en conférence de presse. Le numéro 10 girondin avait été touché à la cuisse en décembre en Champions Cup, puis avait fait une rechute à l'échauffement du match contre la Section Paloise début mars. Son indisponibilité était alors prévue à deux mois, mais il pourra reprendre plus tôt que prévu. Le demi d'ouverture de l'UBB pourrait en effet retrouver les terrains pour le huitième de finale retour de Champions Cup contre le Stade Rochelais, prévu le 16 avril.

Un match à guichet fermé

«Tous les billets ont trouvé preneur pour l'acte I du Derby de l’Atlantique », annonce le club bordelais. La rencontre s’annonce bouillante !

La composition de La Rochelle

La composition de l’UBB

Pour son retour en club, Woki était en forme internationale contre le Stade Français

Retour en force du deuxième ligne du XV de France, qui a brillé samedi en Top 14.

https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/top-14/top-14-pour-leur-retour-en-club-woki-et-willemse-en-forme-internationale-20220327

Top 14 : Bordeaux-Bègles doit trouver la clé contre La Rochelle

L'UBB, qui reste sur trois lourds revers face au Stade Rochelais, retrouve sa bête noire ce samedi en Top 14, avant de l'affronter lors des huitièmes de finale aller-retour en Champions Cup.

—> https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/top-14/top-14-bordeaux-begles-doit-trouver-la-cle-contre-la-rochelle-20220402

Le classement 

Bonsoir à toutes et à tous !

Bienvenue à toutes et à tous en ce samedi 2 avril, pour suivre en direct UBB-La Rochelle dans le cadre de la 22e journée de Top 14. C’est la première manche de la trilogie entre le club béglo-bordelais et son homologue rochelais, puisqu’ils se retrouveront en ⅛ de finale de Coupe d’Europe dès la semaine prochaine. Coup d’envoi de la rencontre: 21h05.

78e : Les Rochelais cherchent la faute adverse et enchaînent les phases de jeu. Ils finissent par l’obtenir après de longues minutes. Quel bras de fer !

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 15-13 (75e)

Chaban-Delmas respire ! Lucu profite d’une faute rochelaise pour remettre son équipe devant.

72e : Très pénalisés en première période, les Rochelais défendent avec une discipline de fer.

70e : De nombreux joueurs semblent à bout de souffle. Les jambes sont lourdes pour les locaux.

69e : Trinh-Duc tente un drop à 22 mètres des perches. Le ballon frôle le poteau droit mais ne rentre pas…

65e : Nouvelle séquence des Bordelais qui font preuve de patience mais finissent par perdre le ballon sur un contact. Le jeu se durcit.

58e : Grosse vague de changements côté UBB, avec cinq joueurs qui entrent en jeu.

56e : C’est au tour des Bordelais de se montrer en attaque. Les Rochelais font preuve d’étanchéité et résistent aux assaults adverses.

52e : La Rochelle est à l’offensive. Diaby y met un terme en posant ses mains sur Skelton et offre un peu d’oxygène à son équipe.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-13 (49e)

West profite d’une faute adverse dans un regroupement pour passer une pénalité à 25 mètres.

47e : Kerr-Barlow ajuste un jeu au pied astucieux pour Danty ! Lucu revient à grandes enjambées et chipe le ballon sous le nez du centre rochelais. La Rochelle s’enhardit !

45e : Les vagues rochelais se succèdent dans les 22 mètres bordelais, mais Tameifuna gratte le ballon au sol et Lucu dégage son camp.

44e : Le coup de pied génial de Dulin ! L’arrière du XV de France dégage son camp, le troisième rideau des Bordelais n’est pas en place et le ballon sort en 50-22 !

43e : Les Bordelais sont revenus déterminés. Ils dominent les échanges.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (40e)

C’est reparti ! West donne le coup d’envoi de la deuxième période.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (MT)

C’est la pause sur cette double occasion bordelaise manquée et ce coup de sang de Christophe Urios. La Rochelle a marqué deux fois sur ses deux occasions, alors que l’UBB se montre dominateur mais pas assez consistante.

40e : Nouvelle occasion manquée pour l’UBB ! Cordero perce le premier rideau. Le jeu progresse, et les Bordelais sont à cinq mètres. Mais Woki se met à la faute au sol. Ronan O’Gara est fou de joie et rentre sur le terrain, ce qui énerve Christophe Urios qui vient faire un tête contre tête ! C’est chaud !

39e : Quelle occasion pour les Bordelais ! Lam déboule sur son aile gauche et est repris par Priso à 5 mètres. Le jeu rebondit, Lamerat passe au sol et tend le bras ! Même si le ballon a touché la ligne, l’arbitre juge qu’il a rampé au sol…

37e : Trinh-Duc joue au pied et trouve une bonne touche dans les 22 mètres adverses. La pression est sur les visiteurs.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 12-10 (34e)

Lucu ne rate pas l’occasion et remet son équipe en tête.

32e : Les Maritimes se mettent une nouvelle fois à la faute au sol. Lucu va tenter de remettre son équipe devant au tableau d'affichage.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-10 (31e)

West manque complètement son coup de pied.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-10 (29e)

ESSSSSSAI de La Rochelle ! Quel réalisme des Rochelais. Deuxième incursion dans les 22 mètres, deuxième essai. Sur une mêlée à 10 mètres de l’en-but des Girondins, Kerr-Barlow inverse et sert West, qui fixe et passe à Rhule. L’ailier conclut en marchant.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 9-5 (24e)

Lucu, à 30 mètres face aux poteaux, ne se manque pas et augmente l’écart.

22e: Première action folle du match. Les Vice-champions de France enchaînent les offloads au centre du terrain, avant de perdre le ballon sur un grattage de Picamoles. L’UBB réagit et provoque une position de hors-jeu.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (20e)

Lucu manque encore la cible, à cause du vent tourbillonnant. Sa frappe passe à gauche, alors qu’il était à 40 mètres.

18e : Priso se met rapidement à la faute en tapant dans le ballon avec son pied, alors que le ballon n'était pas jouable.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (17e)

West, excentré à droite, manque son coup de pied. La Rochelle est toujours menée.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-5 (16e)

Esssssaiiiiiii de La Rochelle !!! Sur la première initiative des Rochelais ! Sur un lancement de jeu patient dans les 22 mètres adverses, le jeu rebondit sur l’aile droite. Danty apporte sa puissance et sa course rectiligne termine dans l’en-but adverse.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 6-0 (14e)

Lucu règle la mire à 30 mètres légèrement sur la gauche des poteaux.

12e : Sur le renvoi, Priso progresse ballon en main, mais se fait coffrer au sol par Picamoles qui obtient une pénalité.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 3-0 (11e)

C’est manqué pour Lucu. Au même endroit que sur sa première tentative, le demi de mêlée du XV de France voit le ballon filer à droite des perches.

10e : Les Maritimes sont hors-jeu sur un lancement de jeu des Bordelais. Lucu prend les points.

9e : Le match est monté en intensité. Les contacts sont rudes, les courses tranchantes. Mori trouve un espace sur son aile droite, et gagne 20 mètres. Lamerat relève le ballon, mais est pénalisé, coupé de ses soutiens.

6e : Grosse pression exercée par les Rochelais en mêlée fermée. La conquête est toutefois assurée. Sur le dégagement de Lucu, Skelton et Lamothe s’accrochent. La température monte et tous les joueurs viennent s’expliquer, sans que des coups ne soient échangés.

Bordeaux-Bègles - La Rochelle : 3-0 (5e)

A plus de 50 mètres, Lucu ouvre le score, avec le vent de dos.

4e : Le grattage de Paiva ! Le pilier réalise un geste défensif de classe.

2e : La première offensive est bordelaise. Les Rochelais défendent bien, et obtiennent une mêlée.

C'est parti !

Trinh-Duc donne le coup d'envoi pour Bordeaux-Bègles  ! C'est parti pour ce UBB-La Rochelle, bon match à tous !

Entrée des deux équipes sur la pelouse

Les deux équipes font leur entrée sur la pelouse du stade Chaban-Delmas. Plus que quelques instants avant le coup d’envoi.

Le géorgien Nika Amashukeli au sifflet

C’est le Géorgien Nika Amashukeli qui arbitrera cette rencontre.

Jalibert de retour mi-avril

Absent lors du Tournoi des six nations, l'ouvreur international Matthieu Jalibert va reprendre la compétition mi-avril, a annoncé cette semaine son manager Christophe Urios en conférence de presse. Le numéro 10 girondin avait été touché à la cuisse en décembre en Champions Cup, puis avait fait une rechute à l'échauffement du match contre la Section Paloise début mars. Son indisponibilité était alors prévue à deux mois, mais il pourra reprendre plus tôt que prévu. Le demi d'ouverture de l'UBB pourrait en effet retrouver les terrains pour le huitième de finale retour de Champions Cup contre le Stade Rochelais, prévu le 16 avril.

Un match à guichet fermé

«Tous les billets ont trouvé preneur pour l'acte I du Derby de l’Atlantique », annonce le club bordelais. La rencontre s’annonce bouillante !

La composition de La Rochelle

La composition de l’UBB

Pour son retour en club, Woki était en forme internationale contre le Stade Français

Retour en force du deuxième ligne du XV de France, qui a brillé samedi en Top 14.

https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/top-14/top-14-pour-leur-retour-en-club-woki-et-willemse-en-forme-internationale-20220327

Top 14 : Bordeaux-Bègles doit trouver la clé contre La Rochelle

L'UBB, qui reste sur trois lourds revers face au Stade Rochelais, retrouve sa bête noire ce samedi en Top 14, avant de l'affronter lors des huitièmes de finale aller-retour en Champions Cup.

—> https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/top-14/top-14-bordeaux-begles-doit-trouver-la-cle-contre-la-rochelle-20220402

Le classement 

Bonsoir à toutes et à tous !

Bienvenue à toutes et à tous en ce samedi 2 avril, pour suivre en direct UBB-La Rochelle dans le cadre de la 22e journée de Top 14. C’est la première manche de la trilogie entre le club béglo-bordelais et son homologue rochelais, puisqu’ils se retrouveront en ⅛ de finale de Coupe d’Europe dès la semaine prochaine. Coup d’envoi de la rencontre: 21h05.

Top 14 : Toulouse avec Baille, Marchand, Dupont et Ntamack contre Castres

Ugo Mola, le coach du Stade Toulousain, a sorti l'armada pour le derby à Castres.

Top 14 : Anthony Jelonch (Stade Toulousain) absent à Castres

Le troisième ligne international de Toulouse Anthony Jelonch, blessé, ne jouera pas samedi à Castres…

Top 14 : Jalibert devrait retrouver la compétition avec l'UBB mi-avril

Absent lors du Tournoi des six nations, l'ouvreur international Matthieu Jalibert va reprendre la compétition…

Le Figaro

Grèce ou Portugal : quel est le meilleur eldorado fiscal pour les retraités ?

Guillaume Errard

NOS CONSEILS - La qualité de vie, le faible coût de la vie et l'immobilier bon marché ne sont pas les seuls atouts de la Grèce et du Portugal. Découvrez celui de ces deux champions qui tire le mieux son épingle du jeu.

L'indétrônable Portugal est-il tombé de ce son piédestal ? Pendant longtemps, le pays lusitanien a fait figure d'eldorado pour les retraités étrangers. La qualité de vie et la sécurité qui y régnaient attiraient en nombre les seniors. Sans oublier un argument massue. En 2009, soit un an avant la crise économique qui a frappé de plein fouet le Portugal, le gouvernement local a mis en place un régime fiscal en or pour les retraités étrangers. Leurs revenus (pensions et dividendes) générés hors du Portugal étaient tout simplement exonérés d'impôts. Et ce, pour 10 ans. Pour en bénéficier, il fallait tout de même respecter deux conditions : ne pas avoir résidé au Portugal au cours des 5 dernières années et y demeurer (comme locataire ou propriétaire) au moins 183 jours (consécutifs ou pas) par an.

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Depuis deux ans, ce régime de faveur a été supprimé. Les pensions de source étrangère ne sont plus imposées à 0% mais à 10%. Un taux qui reste largement inférieur à celui pratiqué en France. Mais il est désormais légèrement moins attractif que celui fixé par un autre pays d'Europe du sud : la Grèce. Profitant du recul portugais, le gouvernement hellénique a, en effet, fait voter un dispositif plus avantageux pour les retraités, en juillet 2020, soit 5 mois après l'entrée en vigueur de celui du Portugal. Les revenus hors Grèce des retraités étrangers sont taxés à 7%, comme en Italie mais, pour bénéficier de ce régime fiscal avantageux au-delà des Alpes, vous devez élire domicile dans une ville de moins de 20.000 habitants, dans l'une de ces 8 régions du sud de la «botte» : Sicile, Calabre, Sardaigne, Campanie, Basilicate, Abruzzes, Pouilles et Molise.

Les Cyclades attirent les jeunes retraités

En Grèce, le taux est non seulement plus avantageux que celui du Portugal mais court sur une durée plus longue : 15 ans au lieu de 10. Pour le reste, les conditions imposées sont quasi-identiques : votre pays d'origine doit avoir signé une convention fiscale avec la Grèce. Ce qui est le cas de la France. Par ailleurs, vous ne devez pas avoir été résident fiscal en Grèce durant 5 des 6 dernières années précédant votre installation. Au bord de la faillite il y a dix ans, le pays se redresse petit à petit. Et après avoir longtemps été raillée, la Grèce se rêve désormais en eldorado fiscal. «Depuis 2-3 ans, nous avons constaté un intérêt croissant de la part de jeunes retraités français notamment pour les Cyclades mais plus pour le climat et la qualité de vie. L'architecture blanche rappelle à certains la Corse», affirme Panayota Marceau, avocate fiscaliste grecque installée à Paris et à Athènes.

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Mais il semble que le Portugal conserve encore une longueur d'avance dans le cœur des retraités tricolores. «Les Français n'ont pas encore connaissance du régime fiscal avantageux grec, confirme Me Mathilde Maurer, notaire du groupe Monassier. Et la Grèce, notamment les îles, paraît plus loin à certains que le Portugal». Car qui dit îles grecques, dit prix immobiliers élevés (jusqu'à quelques millions d'euros), mais aussi éloignement vis-à-vis des proches et de la France. Ce qui peut poser problème en cas de rapatriement par exemple. Un détail non négligeable pour les retraités. Le Portugal n'a pas ce handicap et a également fait montre d'un sacré dynamisme économique, avant la guerre en Ukraine.

Des retraités pas si inactifs au Portugal

«À cause du Covid, les retraités français sont moins nombreux à s'être installés au Portugal parce qu'ils voulaient rester près de leur famille, reconnaît Me Sandrine Bisson Marvão, avocate franco-portugaise spécialiste du droit immobilier. Mais le pays garde la cote auprès d'eux grâce à la qualité de vie, la sécurité sans compter le coût de la vie et les prix immobiliers qui sont abordables.» Le dynamisme est tel qu'il arrive que des retraités français n'arrivent pas seuls. «Certains retraités n'hésitent pas à s'installer en famille car les étrangers actifs bénéficient eux aussi d'avantages fiscaux s'ils ont une profession à haute valeur ajoutée (médecins, R&D, technologies, journalistes, artisans ou dans le domaine de la mode, de la joaillerie, vinicole …) : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%», raconte Sandrine Bisson Marvão. Une bonne nouvelle pour le Portugal qui veut montrer qu'il est aussi capable d'attirer une population plus jeune et pas seulement pour une question fiscale.

Une fois sur place, d'autres retraités n'hésitent pas à remettre le bleu de chauffe. « Ils reprennent une activité salariale dans la médecine, la comptabilité ou la fiscalité, donnent des conseils ou font du mentorat auprès des plus jeunes, ce qui est très apprécié au Portugal», poursuit l'avocate franco-portugaise. Une manière de s'occuper, de s'intégrer à leur nouvelle vie mais aussi de profiter des avantages d'être un «résident non habituel» actif : leurs revenus de source portugaise sont imposés à un taux forfaitaire unique de 20%.

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Mais ces avantages fiscaux ne doivent pas être la seule raison de votre expatriation, aux dires de Mathilde Maurer. «S'installer en Grèce ou au Portugal uniquement pour la fiscalité avantageuse est une très mauvaise stratégie», met en garde la notaire du groupe Monassier. Cette experte en droit international conseille aux retraités français qui envisageraient de s'installer en Grèce ou au Portugal de bien préparer leur projet en amont. «Les gens pensent que ce type de projet va de soi mais c'est un vrai dépaysement, insiste-t-elle. Il faut l'envisager dans toutes ses dimensions et ne pas négliger l'aspect civil».

«Au bout de 10 ans, vous pouvez vous retrouver soumis au régime matrimonial de votre pays d'accueil qui entre en vigueur, indique Me Maurer. Par ailleurs, ce n'est pas parce que vous êtes expatriés que votre succession échappera obligatoirement à la fiscalité française. Enfin, il convient de s'assurer de remplir toutes les conditions pour devenir résident fiscal grec ou portugais. Il est ainsi préférable de ne pas posséder de logement permanent en France.» Sachez enfin qu'au bout de 10 ans (Portugal) et 15 ans (Grèce), les retraités étrangers sont imposés comme les locaux. En France, la pension moyenne s'élève à 1530 euros bruts par mois, selon la Drees. Une retraite taxée à 15% au Portugal et 22% en Grèce. Pour des seniors plus aisés, le taux grimpe à environ 29% au Portugal et 37% en Grèce si vous gagnez plus de 3000 euros par mois. Et au maximum respectivement 40% et 45%. Et c'est là que les expatriés se posent sans doute cette question : dois-je retourner en France et «construire» une nouvelle vie ? Pas évident pour des septuagénaires voire octogénaires.

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Le Figaro

«Un homme de droite ne peut pas être progressiste» : bienvenue chez les M., royalistes de père en fils

Madeleine Meteyer

POLITIQUE EN FAMILLE (5/6) - Alors que la présidentielle se profile, Le Figaro s'est invité chez des familles le temps d'un repas afin de sonder leur rapport à la politique, à la gauche, à la droite.

Les M. vivent à Paris. Ils dînent à 20h, paient leurs impôts, élèvent leurs enfants - quatre garçons et une fille -, rapportent des jonquilles de Normandie, aiment le tiramisu. En somme, les M. sont des individus comme les autres. Qui, comme nombre d'entre nous, attendent peu de cette élection présidentielle. Enfin, eux attendaient déjà peu de la précédente. Et de celle d’avant... Car, - et contrairement à nombre d'entre nous - les M. sont royalistes. Dans leur élégant appartement de l'avenue de Breteuil, la famille forme un clan uni dans un pays où croire au retour du roi est devenu anachronique.

Ce lundi 14 mars nous causons autour d’un vin d'oranges, fait maison. «Tu as apporté le guacamole mais pas le citron ?» s’étonne Isabelle, 52 ans, la mère. Renaud, 17 ans, qui a apporté le guacamole mais pas le citron, repart à la cuisine. Isabelle se présente, elle est doctoresse en droit, également poète. Elle a des yeux de chats, effilés. Sur le canapé, à sa gauche, son mari Eric, ancien officier dans la marine, appuie sur la truffe de Myrtille, la superbe dalmatienne. Revenu de la cuisine, avec le citron, Renaud, lycéen en polo gris s'assied à la droite de sa mère et prévient «je n’ai pas d’opinion politique» (dans 20 minutes, il se décrétera «monarchiste, je crois»).

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Sur la chaise en noyer, il y a Jean-Eudes. Nez bourbon, cheveux noirs, il n’est pas réservé et ses opinions politiques sont très claires. Collaborateur parlementaire du député Joachim Son-Forget, un ancien socialiste devenu macroniste puis centriste, récemment rallié à Zemmour, il parle avec un débit précipité de ce qui l’anime : la restauration de la monarchie. «Je suis de l’Action française. On est pour la cité, puis pour le trône puis pour le roi.» L’Action française, cette école de la pensée nationaliste à l’origine républicaine et antidreyfusarde, devenue monarchiste sous la férule de l’écrivain Charles Maurras. Toujours vivace, elle continue d’exercer une attraction sur certains jeunes, notamment catholiques. «Là-bas, les gens sont droits, bien habillés…» admire Jean-Eudes.

Grâce à ces fréquentations, il a compris qu’on lui avait, depuis l’enfance, «montré un beau chemin». Chez les M., on tâche en effet d’être monarchistes de père en fille, de mère en fils. Et on y arrive plutôt.

L'exigence

Quand ils se sont mariés, il y a de cela 30 ans, Isabelle et Eric étaient d'accord en tout sur l'éducation qu'ils donneraient à leurs enfants. «On a toujours été exigeants avec eux, estime Isabelle avec le recul. Il fallait qu'ils aillent à la messe le dimanche, aux scouts, au solfège.» Et sur le plan des idées, inculque-t-on le monarchisme chez les M. ? Bien sûr, s'empresse de répondre Jean-Eudes «la raison principale pour laquelle on pense comme ça, c’est parce qu’on a reçu cet héritage.» Éric précise : «Mais on ne les a pas endoctrinés.» Pas comme ses parents le firent avec lui, en l'envoyant tracter pour un mouvement catholique à la sortie des églises. Seulement, ils ont pris soin de les envoyer dans des écoles privées. Et de «rectifier» ce qu'ils pouvaient y entendre sur l'Ancien Régime. Pour éviter qu'ils soient exclusivement nourris au sein de dame République.

On en est là quand Pierre Niney , vêtu d'un sweat jaune, entre dans le salon. Pierre Niney, enfin son sosie, c’est Hugues, 22 ans. Le cadet. Étudiant à Centrale, que la politique bassine profondément. Entendant ses parents assurer qu'ils ont fait leur possible pour leur apprendre la France de Robert II le Pieux, Mazarin et Bouvines, il fronce les sourcils.

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«Franchement? J’ai jamais eu un exposé clair sur les bénéfices de la monarchie.» «Bah quand même ! s'étonne Isabelle. Vous avez entendu qu’on critique la démocratie tout le temps, que la France ne peut pas avoir de direction sous ce régime?» «Je dis que vous ne m’avez pas donné les armes pour ne pas être convaincu par les idées républicaines» répond Pierre Niney. «On vous lisait Jacques Bainville...» insiste sa mère. Jean-Eudes vole à son secours. «Nos parents nous ont toujours mis à disposition des ouvrages. “Sire” de Jean Raspail par exemple.» L'auteur du Camp des saints, livre qui annonce une immigration massive, submersive, en Europe. «Prophétique», disent les M.

L'avortement

Même si Hugues semble s'intéresser à la politique autant qu'au classement mondial du ping-pong amateur, il n'est pas en rébellion contre ses parents. Aucun des enfants M. ne l'est. Et ça parce qu'on les a laissés libres, répète Éric. Et ce parce qu'ils les ont gardés des influences contraires. «J'ai remarqué, poursuit-il, que deux influences perpendiculaires peuvent détruire des années d'éducation : l’école, et la télévision. Qui enseigne le relativisme des mœurs.»

«C'est mon père qui m'a dit “va à l'AF” », raconte ainsi Jean-Eudes. «La première fois qu'on se rend là-bas, on vous remet une pile de journaux du mouvement à vendre devant Montparnasse. On se fait cracher dessus, ça forme le caractère». Lui n'a jamais pensé que les idées de ses parents pouvaient être périmées. «Le seul truc que j'ai pensé, à l'adolescence, c'est que Balzac était ennuyeux.» Mais ça ne l'empêchait pas de bricoler des mèmes défendant le monarchisme sur son ordinateur. Et une fois qu'il a rencontré d'autres personnes, extérieures à sa famille, partisanes de cette idée, il est devenu militant.

«Ça fonctionne comme ça, l'éducation, réfléchit Isabelle en nous invitant à troquer notre part de quiche, dont la moitié est restée dans le plat, contre une autre. Au départ, on suit une trajectoire familiale puis on prend le temps de se poser pour réfléchir.» Elle-même a marché dans les traces de ses parents. Même Hugues le fera. Par manque de temps «pour trouver des idées contraires» et pour une raison très personnelle : «vous êtes mes parents. Je considère que vous savez ce qui est bon pour moi. De la même façon, je pense que des enfants de communistes doivent être communistes.»

Renaud le lycéen n'en est pas encore à crier vive le Roy, il révise les dates pour son bac. Il ne maîtrise pas encore celle du 6 février 1934. «C'est important celle-là», l'encourage Isabelle. Ce jour-là, une manifestation antiparlementaire de militants de ligues dont l'Action Française dégénéra en émeute. L'évènement est fondateur pour l'extrême droite française.

Le bac de Renaud, parlons-en. Les M. ont jugé cette réforme du quinquennat «stupide». Comme la coupe des APL, la PMA pour toutes, et quoi d'autre ? «Tout, pour moi Macron est le pire» souffle Isabelle. Sans doute parce qu'il réussit à se faire passer pour un homme de droite. «Alors qu'un homme de droite ne peut pas être progressiste puisqu'il croit que toute autorité vient de Dieu» définit Éric. Et surtout, un homme de droite, martèle le père de famille doit être contre l'avortement. «C’est la chose la plus importante. Comment peut-on tuer ses propres enfants?»

Le 10 avril, les M. - qui votent parce que «c’est notre devoir de chrétiens de nous occuper de la cité» - auront le choix entre 12 candidats dont aucun ne propose l'abrogation de l'IVG ni de céder, sitôt au pouvoir, sa place au roi.

Qui choisiront-ils ?

Zemmour, pour tout le monde.

«Il nous a redonné notre dignité, avant on devait cacher nos idées», explique Isabelle.

«J’aime sa franchise, zézaie légèrement Renaud. Il nous sort du charabia habituel.»

«Et les autres sont tous nuls», sourit Hugues.

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La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.

Le Figaro

La guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Hugues Maillot

LA VÉRIFICATION - Lors d'un entretien avec des journalistes russes, le président Zelensky a estimé que «la guerre peut rapidement se terminer», alors que la question de la «neutralité» de l'Ukraine est de plus en plus envisagée.

LA QUESTION. Au 37e jour de guerre, la situation s'est stabilisée en Ukraine. Excepté à Marioupol, de plus en plus étouffée par la tenaille russe, aucune victoire décisive ne semble pouvoir faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. La suprématie russe, que tout le monde attendait écrasante, est contestée par une vaillante résistance ukrainienne, qui parvient même à mener avec succès quelques contre-offensives. Sur le terrain, les deux armées se rendent coup pour coup, pendant qu'en coulisses, les négociateurs s'activent pour trouver un compromis. Au sortir de deux jours de pourparlers à Istanbul, la délégation russe a fait état de «discussions substantielles» et salué les propositions «claires» de l'Ukraine. Le porte-parole du Kremlin s'est, lui, montré moins positif, jugeant qu'il n'en était rien ressorti de «très prometteur».

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Quelques jours auparavant, le 27 mars, lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait pourtant laissé entrevoir une lueur d'espoir. «La guerre peut rapidement se terminer, c'est seulement Poutine et son entourage qui la retardent», avait-il estimé. Le 15 mars, l'un de ses conseillers, Oleksi Arestovitch, était allé encore plus loin, jugeant qu'un accord de paix pourrait être trouvé «dès le début du mois de mai». Alors après plus d'un mois, la guerre pourrait-elle toucher à sa fin ? Les conditions sont-elles réunies, sur le champ de bataille et dans la confidentialité des négociations, pour trouver rapidement une issue au conflit ?

VÉRIFIONS. Et considérons avant toute chose un élément essentiel : aucun analyste ne peut prédire ce qu'il y a dans la tête de Vladimir Poutine et ne peut donc connaître les «objectifs» qu'il s'est fixés en attaquant l'Ukraine. D'après le théoricien de la guerre Carl von Clausewitz, il faut en distinguer deux : le «ziel», qui concerne les buts purement militaires et le «zweck», qui traduit les buts politiques qui en découlent. Si le premier objectif se constate plus ou moins aisément sur le terrain, le second est difficilement appréciable. Or, il semble que la guerre ne prendra réellement fin que quand les objectifs politiques seront a minima remplis… ou quand l'armée russe sera vaincue, ce qui paraît, pour l'heure, hautement improbable. Les déclarations du chef du Kremlin et de ses subordonnés, depuis le début de la guerre, permettent en revanche d'en esquisser les contours : Vladimir Poutine pourrait être intransigeant sur la démilitarisation de l'Ukraine, donc sa neutralité, la «dénazification» et le statut de la Crimée et du Donbass.

Des avancées diplomatiques

Lundi et mardi, les pourparlers ont abouti à une étape importante. «C'est la première fois que, sur les bases des fondamentaux de la Russie, les deux parties ont commencé à discuter sérieusement», explique au Figaro Jean de Gliniasty*, ancien ambassadeur de France à Moscou et directeur de recherche à l'IRIS. L'Ukraine a fait un pas en avant, en envisageant un statut neutre, prérequis de Moscou. Mais pas à n'importe quel prix. Les négociateurs ukrainiens ont bien conscience qu'ils ne pourront pas intégrer l'Otan et réclament un «accord international» avec plusieurs pays garants qui lui fourniraient une assistance militaire en cas d'agression. En contrepartie, l'Ukraine «ne déploiera sur son territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique».

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Là où le bât blesse, c'est que Kiev a choisi «de remettre à plus tard le statut de la Crimée et du Donbass», souligne Jean de Gliniasty. Surtout, cette question devrait être réglée par référendum, comme l'a annoncé Volodymyr Zelensky. «C'est un risque de fragilité supplémentaire d'un éventuel accord», prédit l'ancien diplomate. De fait, le statut de la Crimée et du Donbass semble être un objectif essentiel pour Vladimir Poutine, quand bien même on en ignore les limites (celles des républiques séparatistes ou des deux oblasts de Donetsk et Lougansk ?). C'est sans doute pour cette raison que le Kremlin a décidé de concentrer ses forces sur le Donbass et donc sur Marioupol. D'autant que la prise de cette ville, assiégée depuis le début de la guerre, pourrait suffire à «satisfaire les exigences russes» en matière de «dénazification», estime Jean de Gliniasty, puisque c'est ici que combat le régiment Azov, régulièrement accusé d'épouser des thèses néonazies.

Pas assez d'atouts pour négocier en position de force

Ce redéploiement des troupes russes démontre parfaitement que les négociations dépendent intimement du rapport de force militaire. Vladimir Poutine sait que le gros des troupes ukrainiennes (à peu près 40%) se situe dans le Donbass. Pour l'heure, «les Russes n'ont pas assez d'atouts sur le terrain pour négocier en position de force», analyse l'ancien ambassadeur de France à Moscou. «Ils vont donc mettre la priorité sur la destruction des forces armées traditionnelles du Donbass», estime-t-il.

L'érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur.

En parallèle, l'armée russe ne devrait pas se désengager entièrement de Kiev ou de Kharkiv, pour garder par l'état de siège une coercition diplomatique. Mais l'état actuel des combats démontre pour l'heure une stabilisation du rapport de force militaire, avec des contre-offensives ukrainiennes sporadiques. «On a quand même l'impression que les deux parties sont déterminées à continuer la lutte mais fatiguées», résume Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la FRS.

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Et pour cause, l'armée russe semble avoir atteint ces derniers jours son «point culminant», un autre concept de Clausewitz, détaillé dans une note de la FRS, publiée à la mi-mars. «Ce dernier explique comment la puissance de combat de l'attaquant s'érode en général avec le temps, compte tenu des pertes, de l'élongation des lignes de communication de ses forces et du besoin de les protéger», expliquent ses deux auteurs, Philippe Gros et Vincent Tourret. «Cette érosion peut conduire à un point de bascule où les capacités offensives de l'attaquant ne suffisent plus à dominer les capacités du défenseur, si ces dernières ne s'effondrent pas non plus». C'est ce qui semble se produire chez les troupes russes : «Marioupol est coupée en deux, mais la progression est assez lente. Les Russes mettent beaucoup de temps pour prendre le contrôle de la ville, ce qui est le signe de capacités limitées», explique Olivier Kempf.

Vers un conflit gelé ?

Cette situation influe forcément sur les négociations. Tant que l'un ou l'autre des belligérants n'aura pas l'occasion de sortir la tête haute de ce conflit, la paix paraît impossible et la guerre se poursuivra. «La guerre va continuer tant que Poutine n'a pas atteint ses objectifs sur le terrain : Marioupol et le Donbass, voire toute la bande de terrain entre la Crimée et Kherson», juge l'ancien général. «Tant qu'il y aura des forces et des gains territoriaux, même centimètre par centimètre, Poutine ne s'arrêtera pas», ajoute-t-il. De son côté, l'Ukraine ne peut pas abandonner maintenant, pour des raisons évidentes. Une partie de son territoire est occupée, il y a des morts, un pays détruit et des millions de personnes en exil. «Même si on est dans une guerre d'usure, les deux parties pensent qu'il y a encore militairement des options et ne vont donc pas négocier à fond, tant qu'il reste des forces», ajoute Olivier Kempf.

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Le risque désormais, c'est que la guerre se transforme en conflit gelé. «Il peut y avoir une option avec de petites progressions très localisées, où le conflit s'enracine sur les positions actuelles», prévoit le chercheur. Et pendant ce temps-là, les morts se poursuivront et «les négociations seront également gelées». Une situation sur laquelle les Occidentaux peuvent cependant peser. «Parmi les paramètres des négociations, il y aura forcément la levée des sanctions et une garantie donnée aux Ukrainiens, implicite ou explicite», assure Olivier Kempf. «Si on ne pèse pas vers la paix et si on laisse juste Russes et Ukrainiens discuter ensemble, nous encourageons le gel du conflit», juge-t-il.

En résumé, la vraie négociation, et donc l'éventualité d'un accord de paix, «débutera quand chacun estimera qu'il a suffisamment d'atouts dans sa manche pour discuter en état de force», estime Jean de Gliniasty. Pour l'heure, la situation militaire ne pèse pas en faveur d'une issue rapide de la guerre : la Russie n'a pas atteint ses objectifs et l'Ukraine offre une résistance farouche qui ne met pas les négociateurs dans la meilleure des postures. Si les pourparlers ont progressé à Istanbul, un accord de paix ne paraît pas envisageable en l'état et la guerre «va encore se compter en semaines», conclut Olivier Kempf.

*Jean de Gliniasty est notamment l'auteur de Petite Histoire des relations franco-russes, paru en février 2021 chez l'Inventaire.

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Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

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Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

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Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

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Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

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À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

L'Humanité

La vieille arnaque du « Travailler plus »

Actu

Inefficace économiquement et injuste socialement, le leitmotiv sur l’allongement du temps de travail commun à LaREM, LR et l’extrême droite occupe plus que jamais une place de choix dans les programmes. Des candidats de gauche y opposent une tout autre logique : « travailler moins pour travailler tous ».

Julia HamlaouiFlorent LE DU

Depuis le « travailler plus » de Nicolas Sarkozy, de l’eau a coulé sous les ponts. Mais la formule demeure une obsession à droite. Quant au « gagner plus » avec lequel l’ex-président avait séduit, les candidats en lice ne s’en embarrassent plus vraiment. La ficelle de cette vieille arnaque sociale – entre chantage à l’emploi et au pouvoir d’achat – n’en est que plus grosse et se pare de nouveaux atours. Avec la crise sanitaire, et la guerre en Ukraine, c’est la question de la souveraineté qui sert désormais de prétexte. Dès l’annonce de sa candidature, Emmanuel Macron a donné le ton. « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus », a-t-il écrit dans sa « lettre aux Français ». La prétendante LR, Valérie Pécresse, qui propose un « choc de pouvoir d’achat » en échange d’heures au travail en hausse, n’est pas en reste, ni le candidat d’extrême droite Éric Zemmour, pour qui « travailler plus pour gagner plus était un excellent principe ».

Les uns et les autres manient aussi l’argument de la « compétitivité ». « Quand on se compare, nous sommes un pays qui travaille moins que les autres (…), à la fois dans le cycle de vie et en horaires ­cumulés », plaide Emmanuel Macron. Une rhétorique loin d’être nouvelle mais tronquée, selon l’économiste Christophe Ramaux : « En prenant en compte les emplois à temps partiel, la France est dans la moyenne de la zone euro sur le temps de travail hebdomadaire, calculé sur une année entière. Nous sommes à 34,9 heures, l’Allemagne 34,2, le Danemark 33, les Pays-Bas, 30,6. Les pays qui sont bien au-dessus sont la Grèce et le Portugal, à 38 heures. » Mais peu importe pour la droite et l’extrême droite, qui cherchent à justifier l’appropriation par le capital d’une part toujours plus grande des richesses produites par le travail. Et ce, alors même que « la nécessité d’une transition écologique interroge la course à ce qui est devenu un “travailler plus pour produire plus”, au risque de perdre sa vie à la ­gagner », souligne l’économiste Anne Eydoux.

seuls les dividendes augmentent

Cette logique mortifère se décline très concrètement dans les programmes, à commencer par le chapitre retraite. « Nous sommes dans une société qui vieillit, c’est une chance ; il est donc normal, que nous ­travaillions plus », insiste le président-candidat. Il entend repousser l’âge légal de départ à 65 ans, comme Valérie Pécresse et à peine plus qu’Éric ­Zemmour (64 ans), tandis que Marine Le Pen a renoncé à la retraite à 60 ans pour tous. Or, « rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivités soient rendus au capital », avance le député PCF Pierre Dharréville, dont le candidat, Fabien Roussel, propose un retour à 60 ans avec 37,5 annuités. D’autant que les inégalités sont abyssales : selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches.

« En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 %, alors que les salaires n’ont augmenté que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 % », ajoute le député FI Adrien Quatennens, qui prône une tout autre répartition. Contrairement à Anne Hidalgo et Yannick Jadot qui plaident pour le statu quo à 62 ans, Jean-Luc Mélenchon défend également la retraite à 60 ans, mais avec 40 annuités. Une question de justice sociale, comme d’efficacité économique, puisque le départ des seniors permet l’embauche des plus jeunes.

À l’instar de Richard Ferrand, l’un des porte-voix de la Macronie, les partisans du report de l’âge légal présentent la mesure comme l’unique moyen « d’équilibrer l’ensemble du système ». En passant sous silence le montant des prestations sociales qu’induirait une retraite plus tardive (chômage, invalidité), et en tentant d’invisibiliser les alternatives de financement des candidats de gauche. Dont la mise à contribution des revenus financiers, la fin des exonérations de ­cotisations sociales (comme le Cice), l’égalité ­salariale et les créations d’emplois qui permettraient de remplir davantage les caisses.

fabien roussel  plaide pour les 32 heures

Droite et extrême droite ne s’arrêtent pas là : le temps de travail hebdomadaire est aussi en ligne de mire. Valérie Pécresse veut ainsi « laisser aux entreprises le pouvoir de sortir des 35 heures ». Comme Éric Zemmour, elle entend « complètement défiscaliser et ­décharger les heures supplémentaires » et y ajoute la possibilité de « convertir les RTT en salaire ». De son côté, Emmanuel Macron propose un compte épargne-temps « monétisable » et « portable » afin, affirme- t-il, « de permettre à chacun de choisir différemment son temps de travail dans le cycle de vie, et son rapport au travail, à son temps et à l’argent qu’on gagne ». Là encore, l’inefficacité économique guette : « Cela va toujours dans le même sens, non seulement les salariés sont fragilisés face au patronat, mais en plus lorsque la flexibilité s’accroît, les entreprises ne font pas travailler plus. La défiscalisation des heures supplémentaires n’a augmenté ni l’emploi ni le volume général de production », assure l’économiste atterrée Mireille Bruyère, qui pointe de surcroît « les inégalités engendrées par ces dérégulations ».

À l’inverse, la réduction du temps de travail a un ­impact contre le chômage, comme l’expérience des 35 heures l’a montré avec environ 350 000 créations d’emplois. Une voie que souhaitent poursuivre les candidats de gauche, comme l’écologiste Yannick Jadot qui veut « une convention citoyenne » sur le sujet et envisage la semaine de quatre jours. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon qui propose de « rétablir les 35 heures en majorant les heures supplémentaires » et de « passer aux 32 heures dans les métiers pénibles ». Fabien Roussel plaide lui pour « la semaine de travail à 32 heures, sans diminution de salaire ». De telles réformes doivent se combiner avec l’amélioration des conditions de travail, insiste la sociologue Dominique Méda, qui pointe « un phénomène d’adaptation dans les entreprises : lors du passage aux 35 heures, elles ont embauché mais pas autant que nécessaire, intensifiant la productivité, ce qui explique que cela soit mal vu chez certains salariés ».

L’enjeu est de taille, à moins de deux semaines du premier tour. Mais si droite et extrême droite sont en bonne place dans les intentions de vote selon les sondages, les propositions de gauche ont néanmoins la cote, puisque 71 % des Français, selon l’Ifop, sont favorables à la retraite à 60 ans.

Présidentielle 2022temps de travailréforme des retraites
L'Humanité

Comment consolider le système des retraites ?

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

L’idée « d’une retraite à 60 ans » est plébiscitée par les salariés. Mais 8 sur 10 d’entre eux s’interrogent sur la solidité financière des régimes de retraites. Et pour cause ! Depuis 20 ans, gouvernements et patronat accréditent l’idée d’un système au bord de la faillite et ne cessent, sous couvert d’urgence financière, de mettre en œuvre des réformes qui amputent les droits des assurés. Emmanuel Macron, candidat-président, promet une économie de 12 à 18 milliards d’euros, en … reculant d’encore de 2 ou 3 ans l’âge de départ à la retraite. Si 65 ans devenait l’âge minimal de liquidation des droits cela signifierait pour une partie de la population, féminine en majorité, désireuse d’échapper à la décote, une retraite à…7O ans ! On voudrait tuer notre système par répartition, système bâti sur la solidarité et la confiance, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.  

Pour le jeune qui entre aujourd’hui sur le marché du travail à 20 ans et qui réussirait à obtenir le plein de ses droits à l’issue de sa carrière, la promesse de pension chute d’un quart. Dit autrement, la retraite d’un ouvrier ou d’un employé ayant eu une carrière complète, ne représentera plus, régime de base et régime complémentaire confondus, que moins de 2/3 du dernier salaire d’activité contre plus des 3/4 pour la génération qui a cessé son activité il y a 15 ans. La retraite ne serait plus dès lors le prolongement de la vie de travail avec le maintien du niveau de vie mais une « assurance »  dont les gouvernants peuvent réduire le niveau en fonction des vicissitudes de la conjoncture, une assurance justifiant que ceux qui le peuvent financièrement souscrivent de couteux compléments.

Il ne s’agit pas de nier les besoins de financement des caisses de retraites, ce qui serait absurde : le nombre de retraités augmentera jusqu’en 2030 relativement à la population totale.  Si l’on veut maintenir le niveau des pensions, il faudra bien augmenter les moyens collectifs alloués au financement des retraites. Cela n’est nullement impossible. La difficulté est moins technique que politique.

Les retraités ne sont pas un coût mais bien une catégorie sociale à part entière, répondant à nombre de besoins et assurant des fonctions sociales importantes. Ils sont surtout des travailleurs qui pendant toute leur vie ont contribué à développer la richesse collective. Ils ont assumé le paiement de la retraite de la génération précédente et doivent pouvoir compter sur la solidarité de la nouvelle génération pour assurer la leur.

Il est pour cela essentiel de réfléchir aux conditions d’intégration des jeunes dans le pacte de solidarité, fondement de la répartition. Comment ces derniers peuvent-ils être parties-prenantes d’un système dans lequel ils ne peuvent entrer que tardivement en moyenne à plus de 20 ans ? Comment peuvent-ils croire au système alors qu’on leur explique que l’horizon de leur retraite s’éloigne inéluctablement et que leur situation sera de moins en moins favorable ? Comment peuvent-ils espérer une plus grande liberté de choix dans leurs parcours de vie, si en fin de compte le système de retraite leur est inaccessible ?

Deux mesures immédiates peuvent et doivent être prises. Il s’agit d’abord de réamarrer les pensions aux salaires en garantissant une évolution parallèle de leurs montants. Il s’agit ensuite de considérer les jeunes précaires, les jeunes à la recherche d’emplois stables comme des cotisants de plein droit. Une partie des années d’études pourrait aussi être validée afin de compenser une entrée plus tardive dans la vie active.

Il y a donc des réponses possibles au défi des retraites à condition de ne pas pousser les jeunes à faire sécession. Ce sont ces pistes qu’il faut d’urgence explorer si l’on veut consolider le principe de solidarité, fondement du système par répartition et gage d’un revenu décent pour chaque retraité.

réforme des retraites
Le Figaro

Quand une petite ville bretonne se mobilise pour accueillir les employées ukrainiennes de l'entreprise locale

Paul Marion

REPORTAGE - Sous l'impulsion de sa patronne, une PME des Côtes-d'Armor est parvenue à rapatrier ses salariés ukrainiens et leurs familles. Dans la commune de Quessoy où est basée l'entreprise Soka, les habitants ne ménagent pas leur peine pour les intégrer.

Quessoy a des allures de havre de paix sous le soleil du printemps. Ses bâtisses en granit, son centre historique animé de petits commerces, l'école primaire face à l'église et la mairie donnent à la commune de 3800 âmes un décor de carte postale. Loin, très loin des rigueurs de l'hiver en Ukraine et des horreurs de la guerre. Irina Kovalenko semble à son aise dans ce bourg au cœur de la campagne armoricaine verdoyante. Apprêtée et vêtue d'un tailleur, cette élégante mère de famille s'apprête à rencontrer le maire de Quessoy pour faire le point sur leur installation. Elle est arrivée d'Ukraine le 10 mars avec soixante de ses compatriotes.

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Parmi eux, des nourrissons, des enfants, des personnes âgées et une trentaine de femmes. Toutes sont des salariées, ou des épouses de salariés de la Soka, une entreprise minière de Quessoy qui possède une usine en Ukraine. La PME a fait le choix de les rapatrier en urgence, à l'exception des hommes restés sur place comme l'exige la loi martiale.

«On est tellement reconnaissants. Je ne sais pas ce qu'on aurait fait sans l'aide de la Soka», remercie Irina à l'adresse de la directrice de l'entreprise Séverine Dudot. Dès le 26 février, cette ancienne expatriée en Indonésie et en Égypte a affrété des minibus jusqu'à son usine de Koziatyn pour y récupérer les équipes ukrainiennes et leurs familles. Séverine Dudot a alors confié à Irina Kovalenko, l'une de ses cadres de confiance sur place, la mission d'assurer leur retour.

2000 kilomètres d'exode

Irina garde un souvenir plus qu'éprouvant de cet exode de 2.000 kilomètres, à commencer par la sortie d'Ukraine. «Dans le minibus jusqu'à la frontière polonaise, on entendait l'écho des bombardements», raconte la quadragénaire. L'émotion saisit sa voix au moment d'évoquer le passage de la frontière polonaise, «le moment le plus difficile», avec des cohortes de réfugiés ukrainiens forcés d'attendre plus de 48 heures dans le froid.

«Une famille de salariés n'a pas supporté l'attente avec ses deux bébés. Ils ont préféré rester en Ukraine», se désole celle qui a voyagé avec ses deux fils de 7 et 13 ans. Après plusieurs jours d'attente en Pologne, Irina a pu rassembler le cortège de réfugiés de la Soka et lui faire prendre le car envoyé depuis la France. 30 heures de trajet en direction de la Bretagne.

Les soixante Ukrainiens sont finalement arrivés dans les Côtes-d'Armor le 10 mars, physiquement éprouvés. Des dizaines de bénévoles les ont pris en charge à leur descente du car, avec assistance médicale et repas chaud. Rien n'a été laissé au hasard. Tout en suivant à distance l'itinéraire chaotique de ses équipes à travers l'Europe, la dirigeante de la Soka a multiplié les initiatives pour préparer l'accueil des familles, jusqu'à monter sa propre association «Solidarité Soka Ukraine». Première nécessité : fournir des logements convenables aux familles.

«Madame Dudot m'a prévenu le vendredi de l'arrivée des familles ukrainiennes le jeudi suivant, un peu mis devant le fait accompli», sourit le maire de Quessoy Jean-Luc Goulette à l'adresse de la patronne venue le rencontrer avec Irina à la mairie comme elle le fait régulièrement ces derniers jours. «On manque de logements à Quessoy mais quand j'ai vu tout ce qu'elle avait déjà fait pour rapatrier les Ukrainiens et qu'elle m'a sollicité, j'ai tout fait pour l'aider», détaille-t-il, conquis par l'énergie de cette figure locale dont l'entreprise fait travailler 80 personnes à Quessoy et aux alentours.

Deux pavillons vides bâtis dans les années 1960, propriété de la commune qui prévoyait de les détruire pour obtenir des terrains constructibles, sont ainsi réquisitionnés ainsi qu'un logement communal déjà en travaux. Une quarantaine de bénévoles, d'élus et d'agents de la commune ont investi les lieux pour les aménager et les rendre habitables en seulement quatre jours «d'engagement extrême», salue le premier édile Jean-Luc Goulette qui s'est activé pour rétablir l'électricité sur place en quelques heures. Les appels aux dons de la Soka ont permis d'obtenir du mobilier et bien plus.

Un toit et un emploi

«Quand les familles sont entrées dans les logements, tout était fourni: les meubles, la nourriture, les produits d'hygiène et même la wifi», se souvient Irina. Le statut de «protection temporaire» leur est déjà accordé par la préfecture, assorti du droit de travailler et d’un accès aux soins. Irina vit pour l'instant avec ses deux fils de 7 et 13 ans directement chez Séverine Dudot à une vingtaine de minutes de Quessoy.

Une exception puisque tous les autres réfugiés ukrainiens disposent de leurs propres logements dans le village ou dans ses environs. «Des habitants ont pu héberger dans l'urgence des Ukrainiens pendant leurs premiers jours en France, mais ça n'est pas tenable sur le long terme», appréhende Séverine Dudot, très soucieuse que les familles puissent rapidement «vivre en toute autonomie».

Le logement étant assuré, l'objectif est désormais de trouver un emploi à la trentaine de mères de famille ukrainiennes en âge de travailler. «Le but, c'est qu'elles puissent toutes travailler, pour prendre leur envol, être actives et surtout s'assumer financièrement. C'est la seule solution pérenne», souhaite Séverine Dudot.

«Nous sommes toutes prêtes à travailler. En Ukraine, les femmes travaillent, savent s'assumer. Même les retraités veulent aller aider les maraîchers», renchérit Irina qui devrait reprendre un travail dans les locaux de la Soka où elle sera chargée de surveiller à distance les affaires de l'entreprise en Ukraine. Les opportunités d'emplois ne manquent pas autour de Quessoy. Située à 20 kilomètres de Saint-Brieuc, la région a besoin de bras pour couvrir les besoins des nombreuses entreprises de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie-restauration.

Une rencontre avec des agriculteurs, des patrons de coopératives, de structures médico-sociales s'est tenue la semaine dernière sous un format de «job dating», organisée par la patronne de la Soka qui a activé son réseau auprès des agences d'intérim et des organisations patronales. Une trentaine de femmes ukrainiennes étaient présentes, toutes volontaires pour accepter des métiers manuels, quand certaines ont des diplômes d'études supérieures. Moins de trois semaines après leur arrivée, cinq femmes ont déjà trouvé un contrat, dont trois dans les laboratoires de la Soka et deux dans une biscuiterie.

Au-delà du travail, les habitants se préoccupent de l'intégration des Ukrainiens à la vie de la commune. «On se dit que ça pourrait être nous donc on veut les accueillir, les intégrer», explique Laurence Mougel, pharmacienne à Quessoy et présente à l'arrivée du bus pour assurer un soutien médical aux salariés de la Soka et leurs familles. La pharmacienne s'est liée d'amitié avec Marina, logée à Quessoy avec ses deux nièces adolescentes, dont elle connaît déjà «toute la vie» . Elles déjeunent ensemble ce jour-là. Laurence Mougel lui propose de se voir chaque jour de cuisiner ensemble, d'aller faire des emplettes au supermarché, de donner des leçons de peinture à ses nièces afin d'occuper les journées et de reconstruire un semblant de normalité.

Dans la pharmacie qui jouxte la mairie, les discussions portent toutes sur le quotidien des familles ukrainiennes. Au comptoir où est posée une cagnotte de dons «Solidarité Soka Ukraine», les clients se soucient de leurs activités du week-end, de la rentrée de leurs enfants à l'école, de savoir qu'ils ne manquent de rien.

La présence des ressortissants ukrainiens éveille la sympathie et la solidarité des locaux. On suit avec curiosité leur pérégrination dans les ruelles de Quessoy. Richard, le boucher, s'amuse de la curiosité avec laquelle les enfants scrutent ses produits, dont il leur fait cadeau. Les dons de vêtements, de meubles, de nourriture ou de médicaments affluent vers le magasin solidaire où les familles ukrainiennes peuvent s'approvisionner gratuitement.

Situé dans un entrepôt de la Soka, ce magasin solidaire est géré par Gilles Serruau et sa femme Natalia. Gilles dirigeait le site de l'entreprise en Ukraine, qu'il avait lui-même lancé. La directrice Séverine Dudot les a rapatriés une semaine avant l'invasion russe. Désormais, ils s'occupent de subvenir aux besoins élémentaires des familles ukrainiennes. Une tâche pour tenter d'évacuer la douleur de leur départ et le choc de l'invasion russe, d'autant plus violent que Natalia est russe. «Les Ukrainiens nous ont très bien accueillis. Ils nous ont beaucoup donnés et désormais on veut leur rendre. On avait toute notre vie là-bas. Si je pouvais, j'y retournerai dès demain», s'attriste Gilles, qui semble abattu au milieu des piles de cartons.

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Un sentiment d'exil qu'éprouvent tous les Ukrainiens de Quessoy moins d'un mois après avoir quitté leur patrie. «Nos familles sont déchirées avec nos maris restés en Ukraine. Il y a un mois, personne n'aurait pensé être ici», admet Irina, dont le regard bleu cesse de pétiller au moment d'évoquer son mari resté à Kiev comme volontaire dans la défense territoriale. Irina fait défiler les vidéos des combats qu'il lui envoie sur son téléphone. L'application qui avertit les habitants de la capitale ukrainienne des bombardements y est toujours installée. Consciente de l'incertitude dans laquelle son existence est plongée, la mère de famille se résout à retrouver une vie normale en France pour elle et ses enfants, déjà scolarisés comme tous leurs camarades ukrainiens arrivés à Quessoy. Tout en espérant un avenir en Ukraine. «Je dis à mes fils de bien travailler à l'école, de chercher à se faire de nouveaux amis. Mais je leur dis aussi qu'une fois la paix retrouvée, on retournera en Ukraine».

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Le Figaro

La météo du dimanche 3 avril: verglas et derniers flocons

Le Figaro

Le froid sera encore accentué ce dimanche, avec des gelées généralisées, parfois sévères et un verglas qui affecte de nombreuses régions. Les éclaircies seront toutefois plus généreuses que la veille.

Malgré l'arrivée du printemps, l'hiver persiste en ce début de mois d'avril. Le froid sera encore accentué ce dimanche 3 avril, avec des gelées généralisées, parfois sévères et un verglas qui affecte de nombreuses régions. Les éclaircies seront toutefois plus généreuses que la veille, selon le dernier bulletin de La Chaîne Météo* .

En effet, depuis quelques jours, l'ensemble de l'Europe est sous l'influence d'une coulée d'air froid polaire humide. En France, cela se manifeste par un vent du Nord froid accompagné de giboulées. «Toutefois, l'instabilité est moins marquée que samedi grâce au renforcement d'un anticyclone sur le proche Atlantique, qui apporte une amélioration sur nos régions de l'ouest», précise la Chaîne Météo.

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La météo dans votre région

Des Hauts-de-France à la Bretagne, le ciel sera chargé et accompagné de giboulées. «Attention le matin, car sur des sols froids, très localement, de la neige peut tenir temporairement au sol sur les collines du Perche, le pays de Bray ou les collines d'Artois De -4 à 2 °C le matin, vous avez 7 à 9 °C l'après-midi, un niveau d'hiver», prévient la Chaîne Météo*.

Des Pays de la Loire à la Nouvelle-Aquitaine, le temps est plus variable avec du soleil en matinée, remplacé par des cumulus l'après-midi. D'après la Chaîne Météo, ils ne devraient toutefois pas donner de pluie. Le matin, les températures fraîches (entre -3 et 0 °C) causeront des gelées. L'après-midi, il ne faut pas compter plus de 8 à 11 °C.

De la Champagne-Ardennes au bassin parisien au Centre-Val de Loire, le ciel est variable tout au long de votre journée. Il fait froid avec des gelées (entre -3 et 0 °C le matin) et 7 à 9 °C l'après-midi.

De l'Alsace à la Bourgogne-Franche-Comté et à l'Auvergne-Rhône-Alpes, de petites chutes de neige jusqu'en plaine peuvent rendre les chaussées glissantes. Vigilance donc sur les routes. Côté températures, il faudra s'attendre à -5 à 0 °C le matin et de 4 à 8 °C de maximum l'après-midi.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi qu'en Corse, de fortes averses ou giboulées - parfois accompagnées de coups de tonnerre -, sont attendues. Cette forte instabilité faiblira seulement en cours de soirée. Il fera 0 à 5 °C le matin jusqu'à 10 °C l'après-midi.

En Languedoc-Roussillon, «mistral et tramontane soufflent encore très fortement le matin, jusqu'à 90-100 km/h avant de faiblir. Le ciel est variable tout au long de votre journée, sans apporter de précipitations», indique La Chaîne Météo*. Les températures iront de 2 à 7 °C le matin, et de 9 à 11 °C l'après-midi .

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

Météo : où va-t-il neiger ces prochains jours ?

Ce jeudi s'annonce froid, avec une nouvelle baisse des températures. 21 départements sont en alerte jaune pour un épisode de neige.

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Neige et verglas ce vendredi, 4 départements en vigilance orange

Une météo hivernale s'est abattue sur la France ce vendredi 1er avril, avec plusieurs départements en alerte orange neige et verglas.

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La sécheresse déjà menaçante sur la côte méditerranéenne, de Nice à Marseille

Sans parler de crise pour l'instant, les météorologues s'inquiètent du manque d'eau en région Paca.

Le Figaro

Guerre en Ukraine: «L’effet domino»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

En lançant son armée contre l’Ukraine, Vladimir Poutine ne fait pas seulement la guerre à un pays. Il rappelle aussi au monde entier, et singulièrement à l’Occident, qu’il a le pouvoir de remettre en question l’ordre international établi. Il veut montrer qu’aucun équilibre n’est possible sans la Russie. La volonté de puissance du maître du Kremlin est sans limites. Son offensive militaire devrait avoir de multiples conséquences, déclencher un effet domino.

Sur le front économique, la désorganisation des marchés de l’énergie et des matières premières est déjà une réalité. Une crise alimentaire est désormais redoutée, et pas seulement dans les zones de combat.

La Russie et l’Ukraine représentent un tiers des exportations de blé de la planète. Avec le conflit, qui a bouleversé les chaînes logistiques, le prix de la tonne a fait un bond pour atteindre le niveau record de 2011. Une date que personne n’a oubliée, puisqu’elle signe, dans le prolongement de la crise financière de l’époque, le début des révolutions arabes.

Plus de dix ans après, sous la pression de la diplomatie alimentaire de Moscou, mais aussi de Kiev, qui ont démultiplié leur production céréalière, la plupart des pays du sud de la Méditerranée et d’Afrique subsaharienne dépendent davantage encore du blé importé depuis les rives de la mer Noire. À hauteur, par exemple, de 70 % des besoins pour l’Égypte et de 57 % pour le Sénégal.

Si la guerre perdure en Ukraine, le risque de nouvelles émeutes de la faim ne peut malheureusement être écarté. Avec des répercussions dévastatrices qui dépasseraient le cadre continental de ces États pauvres, politiquement fragiles et dont les réserves céréalières vont rarement au-delà du mois de juin. Elles jetteraient des millions de personnes sur les routes de l’exil, en premier lieu vers l’Union européenne, où l’immigration clandestine est un sujet permanent de discorde. Vladimir Poutine ne l’ignore pas. Dans son combat contre l’Occident et avec le cynisme qui est le sien, il est prêt à jouer de toutes les armes.

Guillaume Lagane: «Proclamer sa neutralité, pour un État: aveu de faiblesse ou choix habile?»

TRIBUNE - La neutralité de l’Ukraine est souvent invoquée comme un scénario qui permettrait de mettre un terme à la guerre en cours. L’agrégé d’histoire raconte combien ce statut a présenté des avantages pour de nombreux États, mais explique aussi son caractère parfois équivoque.

En Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice

ENQUÊTE - Les élections législatives hongroises se tiendront le dimanche 3 avril. Viktor Orbán va tenter de décrocher un quatrième mandat consécutif. L’occasion d’explorer le laboratoire politique qu’est devenue en douze ans la Hongrie du premier ministre nationaliste et conservateur.

Attentats en Israël: le pays peut-il de nouveau basculer dans le terrorisme islamiste ?

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Cinq personnes ont été tuées dans des attaques près de Tel-Aviv, le 29 mars - le troisième attentat à frapper Israël en une semaine. Pour Denis Charbit, professeur de sciences politiques à l'Université ouverte d'Israël, les Israéliens n'ont longtemps pas pris Daech au sérieux.

France24 - Monde

Législatives en Hongrie : Peter Marki-Zay, le candidat qui veut rompre avec les années Orban

Publié le : 02/04/2022 - 14:53

FRANCE 24 Suivre Anne MAILLIET

Les Hongrois s'apprêtent à élire leurs députés dimanche. Le Fidesz, le parti de Viktor Orban, est en tête dans les sondages avec une courte avance. Face à lui, l'opposition menée par le conservateur catholique Peter Marki-Zay, est bien déterminée à mettre fin à l'ère Orban. 

À la veille des législatives en Hongrie, les sondages donnent un léger avantage au Premier ministre Viktor Orban, au pouvoir depuis douze ans. Mais le souverainiste est menacé par une opposition menée par le conservateur Peter Marki-Zay.

Ce conservateur catholique de 49 ans a été désigné par six formations d'opposition lors d'une primaire, en octobre 2021, visant à déboulonner Viktor Orban. Et Peter Marki-Zay ne retient pas les coups. "En douze ans, il [Viktor Orban] a perdu toutes ses guerres : la guerre contre l'endettement, la guerre contre l'inflation et la guerre contre le Covid avec 45 000 morts", a affirmé Peter Marki-Zay à France 24. 

Il avait "fait campagne avec enthousiasme" pour Viktor Orban, avant son premier mandat à la tête du pays. Avant que ce dernier "ne gâche tout" en bâtissant "un régime autoritaire".

"Stopper Poutine"

La lutte contre la corruption et la restauration de l'État de droit figurent parmi les priorités de Peter Marki-Zay. Mais depuis que la guerre en Ukraine est passée au premier plan, le chef de file de l'opposition n'a de cesse d'épingler "l'isolement" de Viktor Orban, vu "comme le dernier allié de (Vladimir) Poutine au sein de l'UE et de l'Otan".

>> À lire aussi : Emmanuel Macron en visite chez Viktor Orban, un adversaire mais aussi un partenaire

"Il continue de servir les intérêts de Poutine et de nombreux citoyens en ont assez. En Hongrie, la plupart des gens ne pensent pas qu'il faut dire stop à Bruxelles, nous pensons que pour garantir la paix, il faut stopper Poutine", a-t-il ajouté auprès de France 24. 

S'il est élu, il veut mettre un terme à la dérive "antidémocratique" de son pays et le faire revenir dans le camp "européen". Économiste et ingénieur de formation, Peter Marki-Zay a travaillé cinq ans dans le marketing aux États-Unis, mais aussi en France et dans d'autres pays européens.

L'opposition fait front commun contre le risque de fraude

C'est la première fois que Viktor Orban fait face à un front uni de l'opposition, une coalition hétéroclite qui veut croire en la victoire. 

Face aux sondages qui donnent l'opposition perdante, Peter Marki-Zay répond n'avoir "jamais gagné les enquêtes d'opinion". "Pourtant, je n'ai jamais perdu d'élection", lance-t-il, bravache. Les sondages prévoient des résultats serrés mais après douze ans du Fidesz au pouvoir et un redécoupage des circonscriptions au profit du parti de Viktor Orban, l'opposition s'inquiète aussi des risques de fraudes électorales. 

"Nous devons gagner dans des circonstances qui ne sont pas démocratiques et c'est très injuste. Les fraudes, on sait qu'elles existent et nous savons qu'il [Viktor Orban] continue à les pratiquer", a déclaré la candidate indépendante Bernadett Szel, interrogée par France 24. 

L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) va déployer plus de 200 observateurs en Hongrie, un dispositif exceptionnel pour un pays de l'Union européenne. 

Avec AFP 

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France24 - Monde

L'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de toute la région de Kiev

Publié le : 02/04/2022 - 07:11Modifié le : 02/04/2022 - 22:58

FRANCE 24 Suivre

Les forces ukrainiennes ont reconquis la totalité de la région de Kiev, a assuré samedi le ministère de la Défense ukrainien, après le retrait russe du nord du pays. Dans le sud, Marioupol était toujours samedi soir dans l'attente de convois d'évacuation. 

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

  • 22 h 16 : la Russie a accepté "oralement" les propositions de l'Ukraine, selon Kiev 

Le négociateur en chef ukrainien dans les pourparlers de paix avec la Russie, David Arakhamia, a laissé entendre samedi que les discussions visant à mettre fin aux hostilités avaient considérablement avancé. 

"La Fédération de Russie a donné une réponse officielle à toutes les positions (ukrainiennes), à savoir qu'elle les accepte, sauf en ce qui concerne la question de la Crimée", annexée par Moscou en 2014, a assuré David Arakhamia. Il a ajouté que s'il n'y avait "aucune confirmation officielle par écrit", la partie russe l'ayant accepté "oralement".

Le négociateur a également déclaré que si une rencontre entre les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine devait finalement avoir lieu, celle-ci se déroulerait "très probablement" en Turquie. 

Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a accueilli cette semaine dans son pays les délégations russe et ukrainienne, "nous a appelés ainsi que Vladimir Poutine" vendredi, disant qu'il accueillerait une telle réunion, a-t-il révélé. 

"Nous ne connaissons ni la date ni le lieu, mais nous pensons que le lieu sera très probablement Ankara ou Istanbul", a noté David Arakhamia. 

  • 22 h 06 : aucun convoi humanitaire n'a pu atteindre Marioupol samedi, affirme Moscou 

Un responsable du ministère russe de la Défense a déclaré samedi qu'aucun convoi d'aide humanitaire n'avait pu rallier la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l'armée russe, et accusé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) d'en porter la responsabilité.

Le CICR avait déclaré vendredi qu'un convoi de bus qu'il avait organisé pour évacuer des civils de Marioupol avait dû faire demi-tour sans pouvoir remplir sa mission, et que l'armée russe l'avait empêché d'acheminer de l'aide humanitaire.

Une nouvelle tentative devait avoir lieu samedi, mais selon Mikhaïl Mizintsev, un officier du ministère russe de la Défense, cité par l'agence Interfax, le CICR a fait preuve d'incompétence pour organiser l'évacuation des civils piégés par les combats.

Les convois sont partis trop tard et n'ont pas pu arriver à temps à Marioupol, a affirmé le colonel Mizintsev, qui a accusé les employés du CICR d'avoir marqué des arrêts non programmés vendredi, et des véhicules d'avoir quitté le convoi avant d'y reprendre place.

  • 20 h 25 : l'Ukraine affirme avoir repris le contrôle de la région de Kiev 

Les Ukrainiens ont repris le contrôle de la totalité de la région de Kiev après le retrait des forces russes de villes-clés situées près de la capitale, a annoncé samedi la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Maliar.

Les localités d'"Irpin, Boutcha, Gostomel et toute la région de Kiev ont été libérées de l'envahisseur", a affirmé Ganna Maliar sur Facebook.

Toutes ces villes ont été dévastées par les combats qui y ont fait rage après le début, le 24 février, de l'invasion russe 

Les Ukrainiens avaient déclaré lundi avoir reconquis Irpin, aux mains des Russes depuis fin février. Et des journalistes de l'AFP ont pu se rendre samedi à Boutcha, elle aussi très récemment "libérée" et qui avait été inaccessible à la presse pendant près d'un mois.

  • 19 h 18 : près de 300 personnes enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha

Près de 300 personnes ont au total dû être enterrées "dans des fosses communes" à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, théâtre de féroces combats qui vient d'être reprise par les soldats ukrainiens, a déclaré à l'AFP son maire Anatoly Fedorouk.

"À Boutcha, nous avons déjà enterré 280 personnes dans des fosses communes", car il était impossible de le faire dans les trois cimetières de la municipalité, tous à portée de tir des militaires russes, a dit au téléphone Anatoly Fedorouk.

"Dans certaines rues, on voit 15 à 20 cadavres sur le sol", mais "je ne peux pas dire combien il y en a encore dans des cours, derrière les palissades", a poursuivi le maire. 

"Tant que les démineurs ne sont pas passés pour les vérifier, il est déconseillé de les ramasser" car ils peuvent être piégés, a-t-il encore dit. "Ce sont les conséquences de l'occupation russe, des agissements" de l'ennemi, a lâché M. Fedorouk.

  • 18 h 12 : à Bern, plusieurs milliers de personnes contre la guerre en Ukraine 

Des milliers personnes ont manifesté samedi à Bern, la capitale suisse, malgré une tempête de neige inhabituelle pour la saison, pour exiger la fin de la guerre dévastatrice de la Russie en Ukraine.

Ils étaient environ 10 000 à défiler selon les organisateurs, formant une forêt de drapeaux aux couleurs bleu et jaune de l'Ukraine et de l'arc-en-ciel du mouvement pacifiste.

Le but est de pousser la Suisse à s'engager activement dans des efforts pour obtenir un cessez-le-feu et un retrait complet des forces russes, selon les organisateurs.

Les manifestants ont aussi exigé davantage de soutien aux réfugiés ukrainiens, de nouvelles sanctions contre la Russie et une réduction des importations.

📣 Aujourd'hui, nous bravons la pluie & la neige à la manifestation nationale pour la paix à Berne.💙💛 #StandWithUkraine #StopRussianAggression ☮️ pic.twitter.com/4Jby673we4

April 2, 2022
  • 17 h 25 : quatre blessés dans une manifestation à Enerhodar, selon Kiev

Une manifestation de civils à Enerhodar, une ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes, a été dispersée samedi par des tirs de mortiers et de grenades assourdissantes qui ont fait quatre blessés, a annoncé une responsable ukrainienne.

"Aujourd'hui à Enerhodar, les habitants de la ville se sont à nouveau réunis pour un rassemblement de soutien à l'Ukraine, en chantant l'hymne national", a déclaré sur Facebook Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement.

"Les occupants ont utilisé des grenades assourdissantes et ont ouvert le feu au mortier sur les habitants, quatre personnes ont été grièvement brûlées", a-t-elle ajouté.

Des vidéos diffusées sur Internet montraient des personnes en train de s'enfuir d'une place d'Enerhodar au milieu des explosions de grenades assourdissantes et de nuages de fumée blanche.

"Une partie des manifestants ont été mis de force dans des fourgonnettes de police et emmenés dans un lieu inconnu", a ajouté Lioudmyla Denissova, accusant les troupes russes de "terroriser la population" depuis la prise de la ville.

  • 15 h 19 : plus de 170 arrestations en Russie lors de protestations contre le conflit 

Plus de 170 personnes ont été arrêtées samedi en Russie pour des actions de protestation contre l'offensive russe en Ukraine, a indiqué l'ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations dans le pays.

Vers 13 h GMT, "plus de 178 personnes ont été arrêtées dans 15 villes russes", a déclaré l'ONG dans un communiqué.

À Moscou, le sit-in était prévu pour 11 h GMT dans le parc Zariadié, à l'ombre du Kremlin. Peu après, la police a commencé à arrêter des personnes assises sur les bancs du parc, en pleine tempête de neige.

Des arrestations ont également eu lieu à Saint-Pétersbourg  lors d'un rassemblement similaire, dans le cadre d'une action nationale annoncée sur les réseaux sociaux.

Les organisateurs avaient affirmé dans un communiqué vouloir protester contre "l'effondrement de l'économie russe, contre (le président russe Vladimir) Poutine" et pour la libération de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.

  • 14 h 27 : l'ex-procureure internationale Carla Del Ponte appelle à un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine

L'ancienne procureure internationale Carla Del Ponte a appelé la Cour pénale internationale (CPI) a émettre rapidement un mandat d'arrêt à l'encontre du président russe Vladimir Poutine pour ses opérations armées en Ukraine.

"Poutine est un criminel de guerre", affirme la juriste, dans un entretien publié samedi par le quotidien suisse Le Temps. Elle s'est rendue célèbre dans le cadre des enquêtes internationales sur le génocide au Rwanda et la guerre dans l'ex-Yougoslavie. 

L'émission d'un mandat d'arrêt international "est le seul instrument qui existe permettant d'arrêter l'auteur d'un crime de guerre et de le porter devant" la justice internationale, affirme Carla Del Ponte. 

"L'émission d'un tel mandat ne signifie pas que Poutine sera arrêté ; s'il reste en Russie, ce ne sera jamais le cas. Mais il lui sera impossible de quitter son pays et ce serait déjà un signal important qu'il a de nombreux États contre lui", explique-t-elle.

  • 13 h 10 : un photographe ukrainien chevronné retrouvé mort près de Kiev

Maks Levin, dont on était sans nouvelles depuis trois semaines, a été retrouvé mort vendredi après le retrait de troupes russes d'un territoire proche de Kiev, a annoncé samedi le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak. 

Selon l'ONG ukrainienne IMI (Institut of mass information) citant des informations préliminaires du parquet général, le journaliste "non armé" aurait été atteint par "deux tirs" de militaires russes.

Maks Levin, âgé de 40 ans et père de quatre fils, a collaboré avec nombre de médias ukrainiens et internationaux.

  • 12 h 26 : le pape appelle à des "réponses globales" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire"

Le pape François a appelé depuis Malte à "des réponses globales et partagées" face à "l'élargissement de l'urgence migratoire", alors que des millions de personnes affluent en Europe, fuyant la guerre en Ukraine.

"L'élargissement de l'urgence migratoire – pensons aux réfugiés de l'Ukraine martyrisée – appelle des réponses larges et partagées. Il n'est pas possible que certains pays prennent en charge l'ensemble du problème dans l'indifférence des autres !", a lancé le pape lors d'un discours au palais présidentiel de la capitale La Valette.

Il a également fustigé, au début de sa visite à Malte, les actes de "quelque puissant" enfermé dans des "intérêts nationalistes" en évoquant le "vent glacial de la guerre" venu de "l'est de l'Europe".

  • 11 h 48 : "retrait rapide" des forces russes du nord du pays

Les forces russes opèrent un "retrait rapide" des régions de Kiev et Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, et ont pour objectif de "prendre pied dans l'est et le sud", a estimé un conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.

"Après un retrait rapide des Russes des régions de Kiev et de Tchernihiv (...), il est tout à fait clair que la Russie a choisi une autre tactique prioritaire : se replier vers l'est et le sud, garder le contrôle de vastes territoires occupés et y prendre pied de façon puissante", a-t-il écrit sur la messagerie Telegram.

  • 09 h 15 : à Irpin, une victoire ukrainienne au coût "apocalyptique"

Située dans la banlieue de Kiev, Irpin a résisté à l'invasion russe de toute sa force, barrant la route à l'avancée des troupes russes vers la capitale, à quelque 20 kilomètres de là.

La ville, dont les parcs autrefois verdoyants sont jonchés de cadavres, est à présent de nouveau sous contrôle ukrainien. Reportage à Irpin de nos confrères de France 2.

  • 09 h 11 : sept couloirs humanitaires prévus ce samedi, selon Kiev

Sept couloirs humanitaires sont prévus pour évacuer des civils de régions ukrainiennes assiégées, a déclaré la vice-Première ministre, Irina Verechtchouk.

Ces sept couloirs incluent celui prévu pour permettre à des véhicules privés de quitter la ville de Marioupol et à des bus d'évacuer des résidents de Marioupol réfugiés à Berdiansk, a-t-elle précisé.

  • 08 h 45 : plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens

Un peu plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. À Medyka, à la frontière ukraino-polonaise, devenu le principal point de passage des réfugiés ukrainiens, l'aide humanitaire s'organise. Reportage de Pauline Godart, Ellen Gainsford, et Raïd Abu. 

  • 04 h 24 : la Chine affirme ne pas contourner délibérément les sanctions contre la Russie

La Chine ne contourne pas délibérément les sanctions contre la Russie, a déclaré un diplomate chinois, au lendemain du sommet sino-européen au cours duquel l'Union européenne a appelé les dirigeants chinois à ne pas permettre à la Russie de contourner les sanctions occidentales imposées après l'invasion russe de l'Ukraine.

Wang Lutong, directeur général des affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré aux journalistes que la Chine contribuait à l'économie mondiale en menant un commerce normal avec la Russie.

  • 03 h 24 : la Croix-Rouge tentera de se rendre à Marioupol samedi

Un convoi de la Croix-Rouge se rendra samedi dans le port ukrainien de Marioupol et tentera à nouveau d'évacuer des civils de la ville assiégée, alors que les forces russes semblent se regrouper en vue de nouvelles attaques dans le sud-est du pays.

  • 02 h 26 : Washington va fournir une aide sécuritaire supplémentaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine

Le département américain de la Défense va fournir à l'Ukraine une aide supplémentaire en matière de sécurité d'un montant de 300 millions de dollars (271,5 millions d'euros), qui comprendra notamment des systèmes de roquettes à guidage laser, des drones et des services commerciaux d'imagerie satellite.

"Cette annonce représente le début d'un processus de sous-traitance visant à fournir de nouvelles capacités aux forces armées ukrainiennes", a déclaré le porte-parole du département de la Défense, John Kirby, dans un communiqué.

  • 00 h 58 : la situation dans l'est du pays reste extrêmement compliquée, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que la situation dans l'est de l'Ukraine restait extrêmement compliquée et que la Russie se préparait à effectuer de nouvelles frappes dans la région du Donbass et contre la ville de Kharkiv.

Dans une allocution vidéo, le président ukrainien a indiqué que les forces russes se retiraient du nord du pays, lentement mais sensiblement.

  • 00 h 53 : les sanctions contre la Russie doivent être renforcées, affirme Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré samedi que les sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés contre la Russie en raison de l'invasion de l'Ukraine fonctionnaient et qu'elles devaient être renforcées.

Dans une interview à la chaîne américaine Fox News, Volodymyr Zelensky a ajouté qu'il souhaitait que la Chine, qui n'a pas imposé de sanctions contre la Russie, soit du côté de l'Ukraine.

  • 00 h 41 : plus de 3 000 personnes "sauvées" de Marioupol assiégée

Plus de 3 000 personnes ont pu être "sauvées" de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par les forces russes, a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky via une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi.

"Aujourd'hui (vendredi), les couloirs humanitaires ont fonctionné dans trois régions : Donetsk, Louhansk et Zaporojie. Nous avons réussi à sauver 6 266 personnes, dont 3 071 de Marioupol", a-t-il dit. Il n'a pas été précisé dans l'immédiat si ces personnes ont été évacuées depuis Marioupol ou si elles avaient fui la ville auparavant par leurs propres moyens avant d'être emmenées en bus à Zaporojie.

  • 23 h 04 : l'Ukraine annonce un échange de prisonniers avec la Russie

L'Ukraine et la Russie ont procédé vendredi à un échange de prisonniers, qui a permis la libération de 86 militaires ukrainiens et ukrainiennes, a déclaré le directeur adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne dans un message sur internet.

Kirilo Timochenko n'a pas précisé combien de soldats russes avaient été relâchés de leur côté, ni si cet accord s'inscrivait dans des négociations de paix plus larges.

  • 22 h 32 : une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporojie

Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol est arrivée vendredi soir à Zaparojie, ville ukrainienne contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP.

Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels

Avec AFP et Reuters

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L'Humanité

Les 4 preuves que Macron poursuit sa droitisation à tout-va

Actu

Retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.

Lola Ruscio

Après cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017.

Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.

1. Un modèle social menacé de disparition

Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.

2. Un programme économique au service du capital

L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…

Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.

3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration

En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.

4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs

Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.

Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.

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L'Humanité

Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

Premier plan

Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

Cécile RousseauCyprien Boganda

Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

Aucune urgence économique

Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

 

Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

 

L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

Une impression de bis repetita de 2019

Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

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L'Humanité

Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

Entretien

L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

Cyprien Boganda

Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.

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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.

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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.

Au Nord, la bataille de Kiev suspendue

Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.

Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.

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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).

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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.

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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.

Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?

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Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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France24 - Monde

En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"

Publié le : 02/04/2022 - 12:11

David RICH Suivre

Alors que Vladimir Poutine a annoncé jeudi que le gaz russe devrait désormais être payé en roubles, l'Union européenne, premier client de Moscou, lui a opposé un refus catégorique et affirmé envisager d'autres scénarios pour son approvisionnement. France 24 décrypte avec Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques à l'Iris, cette nouvelle étape du bras de fer autour de la guerre en Ukraine. 

La guerre en Ukraine pourrait-elle provoquer un arrêt prématuré des exportations de gaz russe vers l'Europe ? Alors que les pays de l'Union européenne (UE) avaient décidé d'exclure de leurs sanctions contre la Russie les contrats gaziers, Vladimir Poutine a annoncé, jeudi 31 mars, que les pays "inamicaux" devraient dorénavant régler leurs factures en roubles.

Une requête jugée inacceptable par l'UE, premier acheteur mondial de gaz russe, qui a appelé la Russie à honorer ses contrats, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. 

Face aux menaces de Moscou, qui affirme désormais envisager de se tourner vers le marché asiatique, les gouvernements français et allemand ont indiqué jeudi se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe.

Pour analyser les conséquences potentielles d'une telle décision pour l'UE ainsi que pour la Russie, France 24 s'est entretenu avec Francis Perrin, directeur de recherche à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste des questions énergétiques. 

France 24 : Comment analysez-vous l'annonce de Vladimir Poutine ? Les dirigeants européens affirment avoir reçu des gages qu'ils pourraient continuer à acheter du gaz en euros, la menace de la Russie est-elle crédible ? 

Francis Perrin : Cette menace n'est pas véritablement crédible. Pour deux raisons.

Tout d'abord, elle est en contradiction avec le contenu des contrats qui lient Gazprom et les entreprises gazières européennes, qui prévoient un paiement en euros et parfois en dollars. Modifier de tels contrats de manière unilatérale est illégal, et Vladimir Poutine le sait.

L'autre raison est qu'il y a depuis Moscou plusieurs sons de cloche : Vladimir Poutine qui annonce l'obligation ; le même Vladimir Poutine qui rassure Olaf Scholz et Mario Draghi en leur disant que rien ne change, et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui parle d'une mise en œuvre progressive du paiement en roubles. 

Il s'agit donc à mon sens d'un bluff, dont Vladimir Poutine est un grand spécialiste. Comme souvent, il fait une déclaration percutante pour jauger les réactions et adapter sa stratégie. 

Paris et Berlin affirment se préparer à un éventuel arrêt des importations de gaz russe, ont-elles des possibilités de repli suffisantes 

Il faut d'abord dire que si les Européens n'ont pas pris de sanctions sur le gaz russe – qui représente 45 % de leurs importations –, c'est parce qu'ils ne peuvent s'en passer à court terme. Pour autant, avec la guerre en Ukraine, un plan est désormais sur la table pour réduire significativement cette dépendance sur l'année 2022, dans l'optique d'une sortie de totale du gaz russe pour 2027. Il existe pour cela trois leviers : trouver de nouveaux fournisseurs de gaz naturel, remplacer une partie de la consommation gazière par d'autres sources d'énergie, notamment des sources renouvelables, et enfin faire des économies sur la consommation actuelle. Cette stratégie devrait permettre de réduire au moins d'un tiers les importations russes cette année. 

Pour ce qui est des nouveaux fournisseurs, un contrat a déjà été signé avec les États-Unis, pour une augmentation de ses livraisons de gaz naturel liquéfié, qui devrait compenser, à terme, un tiers des importations russes actuelles. Parmi les autres partenaires potentiels, il y a le Qatar, l'Algérie, le Nigeria, l'Égypte, la Norvège ou bien encore l'Azerbaïdjan. 

La Russie est le plus gros fournisseur de gaz d'Europe et l'Europe son principal client. Dans le contexte de guerre actuel, Vladimir Poutine est-il vraiment en position de force sur ce dossier 

La Russie n'est pas en position de force pour une raison simple : elle est encore plus dépendante du marché européen que l'Europe ne l'est des exportations russes. Autrement dit, Moscou a plus à perdre que l'Europe dans cette affaire.

Pour l'UE, il n'est bien sûr pas simple de tourner la page russe, mais elle possède déjà les infrastructures suffisantes pour augmenter ses importations de gaz naturel liquéfié, au moins dans un premier temps. Si ces livraisons coûtent plus cher, elles présentent un avantage majeur : celui d'êtres plus souples, car livrées par bateau et non pas le biais de gazoducs. Cette souplesse permet une plus grande sécurité d'approvisionnement, car elle rend plus facile la diversification des sources. 

Du côté de la Russie, l'industrie est principalement tournée vers l'Europe et de gros investissements d'infrastructures seront nécessaires pour exporter massivement le gaz par voie maritime, ce qui nécessite de le liquéfier. En dehors de l'UE, Moscou exporte du gaz au Japon, en Corée et en Chine. Les deux premiers, alliés des États-Unis, se rangeront derrière sa position. Reste la Chine, qui est certes un allié de la Russie, mais avec qui les discussions d'accords commerciaux ne sont pas simples, surtout si le rapport de force est en sa faveur.

Bien sûr, la Russie elle aussi prospectera pour trouver de nouveaux clients, mais sa situation sera plus difficile, car elle a moins de partenaires que l'Europe, mais aussi moins de partenaires potentiels. 

>> À (re)voir FOCUS - L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique

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L'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz

Guerre en Ukraine

Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

Le fil du 25 mars

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L'Humanité

Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
L'Humanité

Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

Enquête

Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

La retraite pour les riches

Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Des institutions verrouillées

« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

Enfumage sur l’énergie

Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

Une grande attaque contre la Sécu

L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

Grande sécu, grosse manip’

D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

Les services publics dans le viseur

Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

Vers un durcissement sécuritaire

Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Actu

La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

Florent LE DU

Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite
Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Neige: pourquoi chaque flocon est-il unique?

HISTOIRES DE SAVOIR - Aucun flocon de neige ne ressemble à un autre. Quelles sont les catégories de cristaux de neige? Comment se développe un flocon? La chronique de Jean-Luc Nothias.

Qu'est-ce que l'aphasie, dont souffre Bruce Willis?

L'annonce de la fin de la carrière de l'acteur Bruce Willis, atteint d'aphasie, a braqué les projecteurs sur ce trouble du langage peu connu du grand public, bien qu'il touche de nombreuses personnes.

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«L'aphasie de Bruce Willis peut avoir plusieurs origines possibles »

ENTRETIEN - Le professeur Yannick Béjot, neurologue, prend en charge des patients atteints de ce trouble du langage parlé, écrit et lu. Il décrit les deux formes principales de l'aphasie.

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Le Figaro

Ulysse Nobody, cet obscur chemin du fascisme

Aurélia Vertaldi

LA CASE BD - Le tandem Gérard Mordillat et Sébastien Gnaedig signe une fable politique perçante sur les rouages insidieux de l'embrigadement. Un récit subtil dont le dessinateur décrypte une planche.

Il aura suffi d'une mauvaise prestation à l'acteur Ulysse Nobody pour être jeté dans l'opprobre. Pour que toute une profession lui tourne le dos. Au fond du gouffre, ayant épuisé tout son répertoire, le comédien traîne ses guêtres dans la ville du Havre, caressant le rêve de retrouver les feux de la rampe. Il rencontre alors un ancien collègue qui lui tend la main, lui prête de l'argent. Il est fasciste et a besoin d'un homme comme lui pour prêcher la bonne parole... L'occasion pour Ulysse de remonter sur scène. «Ulysse Nobody explore la mécanique d'enrôlement de ces partis d'extrême droite qui utilisent les colères, les sentiments d'humiliation ou de déclassement de certaines personnes pour les rallier à leur cause», explique Sébastien Gnaedig.

«Franchir la ligne rouge»

Avec Gérard Mordillat au scénario, le dessinateur Sébastien Gnaedig parcourt avec brio les ressorts de l'endoctrinement. D'un côté un comédien à la dérive, perdu, qui va utiliser sa renommée passée pour servir leur discours. «C'est le parcours d'un homme qui n'est pas foncièrement fasciste mais qui pour une raison quelconque, retrouvant la scène et le public, va franchir la ligne rouge», souligne Sébastien Gnaedig. De l'autre, une machine bien huilée : «Il aurait pu basculer dans l'alcool ou un autre travers, mais Gérard et moi tenions particulièrement à montrer les rouages d'un parti à l'œuvre pour exploiter les fragilités des personnes à leur avantage...»

Relayé par un graphisme simple et un découpage régulier qui laissent toute la place au récit, ce funeste voyage -car il finira mal- au pays des illusions se lit d'une traite. Et invite le lecteur à s'interroger sur ses propres moments de fragilités ou d'égarement qui pourraient le faire, lui aussi, basculer dans des choix hasardeux. Et ce, quels qu'ils soient. Car Ulysse Nobody peut être personne et tout le monde à la fois.

La case BD: décryptage de Sébastien Gnaedig

«Cette planche de déambulation illustre à la fois un moment clé et une respiration dans le récit qui se déroule essentiellement en intérieur. Après avoir fait le tour des théâtres parisiens à la recherche d'un emploi, Ulysse Nobody n'a essuyé que des refus. Il commence alors à entrer dans une phase de rancœur signe avant-coureur de sa bascule dans le fascisme. La voix off permet au lecteur de le voir s'enferrer dans ses ruminations.

Favoriser la réflexion

Le défi graphique était de dessiner un protagoniste qui se prénomme Personne. J'ai opté pour une silhouette dans laquelle les lecteurs pouvaient se projeter. Une silhouette que je voulais un peu désuète affublée d'un chapeau et d'un foulard. Sur la proposition du scénariste Gérard Mordillat, je me suis basé sur l'apparence de Jean Renoir dans La Règle de jeu. Son visage n'arbore pas de traits trop marqués. Je le voulais très simple, presque un peu enfantin. La rondeur de mon trait tendant vers un dessin qui n'est pas réaliste, me permet d'accentuer l'apparence un peu lisse et candide du personnage que j'ai voulu empreint de sympathie. Cela évite au lecteur de tomber dans le jugement et favorise la réflexion sur ces personnes sombrant dans des idéologies extrêmes, pas forcément par conviction mais parce qu'ils sont perdus.

Ces scènes de décor me permettent d'ancrer le récit dans une certaine réalité

Les couleurs de Francesca et Christian Durieux servent également cette ambition. En remplissant Ulysse d'une unique teinte mauve, ils poussent encore plus loin ce personnage qui est dans ses pensées, un peu hors réalité, s'éloignant petit à petit de sa vie passée, ne devenant plus personne.

Ces déambulations introspectives m'offrent également la possibilité d'élaborer des pages plus graphiques inspirées de photos que j'ai faites lors de repérages. La ville du Havre se prête très bien à l'exercice. Détruite et reconstruite par Auguste Perret, la ville et son architecture d'après guerre ne manquent pas de cachet. Surtout, ces scènes de décor me permettent d'ancrer le récit dans une certaine réalité.»

Ulysse Nobody, Gérard Mordillat et Sébastien Gnaedig, Futuropolis, 20 euros.

Gaston Lagaffe: le sort du nouvel album suspendu aux décisions de justice

Les éditions Dupuis ont choisi de différer la parution, «dans un souci d'apaisement», depuis que la fille de Franquin a annoncé saisir les juges belges.

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PORTRAIT - Le biographe d’Hergé, cocréateur de la série Les Cités obscures avec Schuiten, fin connaisseur du 9e art, publie un ouvrage où il synthétise l’histoire de la BD.

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Derrière le glamour d'Hollywood et les vacances en yacht, se cachent souvent des récits plus obscurs, d'emprise, de vengeance et de trahison

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Tom Cruise invite Kate Middleton et le prince William à une projection très privée du nouveau Top Gun

Léa Mabilon

Alors que le public s'apprête à découvrir, près de 36 ans plus tard, la suite du film culte de Tony Scott sorti en 1986, Tom Cruise a voulu offrir au couple princier une avant-première de choix.

Fun fact : le prince William serait un grand fan de Pete Maverick, prodige du pilotage dans Top Gun, film culte de Tony Scott sorti en 1986. À ce titre, Tom Cruise, qui prête depuis toujours son visage au personnage, aurait décidé d'offrir un moment privilégié au duc de Cambridge, à l'occasion de la sortie du nouveau Top Gun : Maverick, le 27 mai prochain. Selon les informations de The Sun , l'acteur de 59 ans a ainsi invité le petit-fils d'Elizabeth II ainsi que sa femme, Kate Middleton, a une projection privée, organisée jeudi le 31 mars dans le théâtre IMAX de Leicester Square à Londres. Le couple royal était accompagné par les princesses Eugenie et Béatrice ainsi que par Sophie Wessex.

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«Le reste du cinéma a été fermé pour assurer l'intimité de William, Kate et quelques autres membres de la famille royale – ainsi que quelques amis de confiance», a expliqué une source au tabloïd. Et d'ajouter : «Tom les a accueillis et a dit qu'il espérait qu'ils aimeraient le film autant qu'il avait aimé le faire.»

L'acteur, qui a également joué dans Mission Impossible, peut désormais dormir tranquille. Si le prince William, est un fan inconsidéré du premier volet, étant lui-même été capitaine dans la Royal Air Force il y a tout juste 10 ans, a été séduit par cette suite. « Apparemment, cela a reçu l'approbation royale, notamment parce que William a lui-même été pilote militaire, donc c'est assez proche de son cœur », a-t-on confié à The Sun.

Fan de James Bond

Ce n'est pas la première fois que le prince William et Kate Middleton assistent à l'avant-première d'un grand film d'action. En septembre dernier, ils avaient été invités à visionner, au Royal Albert Hall de Londres, le long-métrage Mourir peut attendre, 25e opus des aventures de James Bond, avec Daniel Craig. La princesse avait d'ailleurs tapé dans l'œil de l'acteur qui l'avait alors complimenté d'un «Jolly lovely» («drôlement jolie», en français).

À cette occasion, la duchesse de Cambridge avait foulé le tapis rouge dans une robe à paillettes dorée, signée de la griffe Jenny Packham. Une tenue qui n'était pas sans rappeler celle de Lady Di, lors de l'avant-première d'un autre James Bond, A view to Kill, en 1985.

Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith

Serena Williams, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction.

Ce regard de braise que lance Channing Tatum à Sandra Bullock, sur un tapis rouge londonien

Les deux acteurs, qui partagent l'affiche du film Le Secret de la cité perdue, sont apparus, lors d'une projection à Londres jeudi 31 mars, plus proches que jamais.

Hilaria Baldwin est enceinte de son septième enfant

La femme d'Alec Baldwin a annoncé sur son compte Instagram, le mardi 29 mars, qu'elle attendait son septième enfant.

Le Figaro

Mort à 78 ans de Patrick Demarchelier, la simplicité en objectif

Valérie Duponchelle

DISPARITION - Emporté par une longue maladie, le portraitiste de la Princesse Diana s'est imposé par des photos à la simplicité royale et au naturel réinventé.

Patrick Demarchelier restera associé au visage radieux de la Princesse Diana qu'il photographia à Londres en 1990 pour le British Vogue sur une idée de sa légendaire rédactrice en chef, Liz Tilberis. Assise sur le sol, les épaules nues et bronzées, les dents étincelantes comme ses perles et sa tiare souveraine, à peine cachée d'un voile blanc comme une mariée le soir des noces, la princesse de Galles a cette beauté heureuse et affirmée de Vénus.

Ce portrait en noir et blanc, à la fois sensuel et pudique, d'une simplicité formelle qui décuple son audace, fera de Patrick Demarchelier le portraitiste personnel de Diana, devenant ainsi le premier photographe de la famille royale britannique qui n'est pas anglais. Après le divorce si médiatique et acide d'avec le Prince Charles, Demarchelier continua de photographier cette belle Anglaise à la recherche du bonheur. Il est mort à 78 ans le 31 mars, vraisemblablement à Saint-Barth, des suites d'une longue maladie qu'il avait un temps contrecarrée.

L'annonce de sa mort a été faite dans la nuit de jeudi à vendredi sur son compte Instagram (892.000 abonnés). «C'est avec une grande tristesse que nous annonçons la disparition de Patrick Demarchelier le 31 mars 2022, à l'âge de 78 ans. Il laisse derrière lui sa femme Mia, ses trois fils Gustaf, Arthur, Victor et trois petits-enfants», peut-on lire sur un post.

Né en 1944 au Havre (Normandie), Patrick Demarchelier commence la photographie à l'âge de 17 ans. À 20 ans, il emménage Paris pour réaliser son rêve : devenir photographe de mode. «Nous avons commencé au même moment au magazine Elle. Je sortais de l'armée après les Arts déco, je dessinais mais je ne voulais pas être artiste comme tout le monde dans ma famille», nous raconte de sa voix douce le photographe Gilles Bensimon, de juste un an son cadet. «Tous les lundis, nous nous retrouvions devant le directeur artistique pour essayer de faire de petites choses. Rien ne lui a été facile, mais Patrick avait une intelligence particulière, une façon d'analyser les choses et le métier, très simplement. Il était stratège, lucide, comme le bon joueur d'échecs qu'il était, il observait le monde de la mode et entendait le comprendre pour y progresser. Il est parti très tôt à New York. J'avais du succès dans mes premières campagnes de pub, Dim, etc., je suis resté à Paris», poursuit-il.

Son rêve l'emmène donc à New York en 1975 où Demarchelier débute comme assistant photographe avant de commencer à photographier pour la bible de la mode : Vogue. «Ses débuts furent très durs. Il parlait mal anglais, n'était pas au fait de ce milieu et des mondanités, mais il analysait tout, tout le temps, il était très conscient. Il a compris la compétition entre les titres de la presse mode et a su en tirer parti», souligne Gilles Bensimon, très ému de voir partir son pair et contemporain.

Le jeune Demarchelier a vu l'exemple d'un Richard Avedon et d'un Irving Penn, ses références, a construit son chemin à travers deux magazines, le Harper's Bazaar et l'édition américaine de Vogue, avant de travailler pour de grandes marques de mode dont Chanel, Dior ou encore Armani. En quarante ans de carrière, il a fait poser les plus grands top models des années 90, de Naomi Campbell, rieuse et sauvage, à Cindy Crawford, romanesque et majestueuse même torse nu. Ou les icônes d'Hollywood, de Nicole Kidman, femme fatale ou future mère, à Madonna, bombe ultrasexe, prête à tout pour marquer l'objectif.

Bientôt devenu un pilier de la photographie de mode, il en est devenu la référence au point d'être cité à plusieurs reprises dans le film de David Frankel, Le diable s'habille en Prada, satire vache où Meryl Streep campe en 2006 un personnage inspiré d'Anna Wintour, redoutable rédactrice en chef du Vogue américain.

«Avec la mort de Patrick Demarchelier, c'est la moitié de ma vie qui part», résume d'un souffle Carlyne Cerf de Dudzeele, légende du Vogue américain où cette «fashion stylist» créa en 1988 la première couverture d'Anna Wintour. «Nous avons fait ensemble les plus belles photos sans jamais cessé de rire, du matin au soir. C'était la légèreté et la joie de vivre. Cela n'existe plus dans la mode ! J'étais toujours là sur les shootings comme avec un fouet, mes idées bien arrêtées, je n'étais pas le genre à attendre que le photographe prenne une photo. Mais Patrick était spécial. Il avait le don de la simplicité. Et la simplicité, c'est ce qu'il y a de plus chic. Un, deux, trois, c'était fait, la lumière était parfaite, la photo sublime. Il était direct, indifférent au snobisme. Il pouvait avoir la plus belle fille ou la princesse Diana assise sur un tabouret, il se tournait vers moi, continuait de me parler et me faisait rire», se souvient-elle. «J'ai fait une vingtaine de couvertures de Photo avec lui, il était un photographe extraordinaire, rigoureux et sympathique, d'une simplicité incroyable, il faisait rire les filles qui se bousculaient pour travailler avec lui», nous confie Eric Colmet Daage, directeur du magazine Photo à la grande époque. «Il a photographié tous les mannequins du monde, de façon assez simple, des photos toujours parfaites, un peu à la Richard Avedon. Ses très beaux portraits formaient un nouvel académisme comme l'ont prouvé ses portraits royaux. Il était rapide. Je lui ai envoyé Kate Moss et Carla Bruni à New York en 1993 pour faire la couverture du numéro 500 de Photo. Dès le lendemain, il m'a envoyé une photo sublime d'elles deux, nues mais chastes, qui est devenue une couverture historique».

«J'ai rencontré Patrick dans les années 80. Je venais de rentrer au Vogue Paris», se souvient la Fashion Stylist parisienne, Barbara Baumel. «Le premier jour, la rédactrice en chef, Francine Crescent, me demande d'appeler Patrick Demarchelier à New York. Je n'avais jamais appelé New York ni un photographe si connu ! J'ai fait ma première cover du Vogue Paris avec lui et Brooke Shield pour le spécial Couture de Septembre 1983 au nouveau studio de Patrice Haddad, Première Heure. Par la suite , nous avons continué quelques Shoots ensemble pour le Vogue. Patrick représentait cette génération de photographes d' «easy life» qui travaillait avec légèreté, simplicité, passion de la vie et humour.»

Un style qu'il revendiquait comme simple et épuré : «Les gens comme Guy Bourdin ou Helmut Newton ramènent le sujet à eux-mêmes, moi je m'efface (...). Je préfère que ce soit le sujet qui s'exprime», confiait-il au journal Le Monde en 2008 alors que le Petit Palais lui consacrait une exposition. En 2005, Demarchelier avait signé le célèbre calendrier culte Pirelli qui met la beauté des femmes et leur sex-appeal spectaculaire en avant. Une consécration pour de nombreux photographes de mode. Ces dernières années, sous la pression du mouvement Metoo et l'évolution des mentalités qui en a découlé, ils préfèrent se recentrer, comme Steve McCurry ou Annie Leibovitz, sur la dignité des femmes ou les femmes de caractère.

Ce même monde de la mode qui l'encensait, a pris ses distances avec Demarchelier dès 2018 lorsque plusieurs femmes l'ont accusé de harcèlement sexuel. Il a toujours nié les faits mais le groupe Condé Nast (propriétaire de Vogue, Glamour...) a mis fin à leur relation de travail. Le quotidien américain The Boston Globe avait publié en février de cette année les témoignages de sept femmes, dont l'une des anciennes assistantes du photographe. Figure incontournable du monde de la mode, avant d'être rattrapé par des accusations de harcèlement sexuel, l'épilogue cruel du succès.

Vendredi 1er avril, sur son compte Twitter, la Fédération de la Haute Couture et de la Mode préfère louer un «portraitiste brillant» qui a fait «briller la mode française et internationale dans le monde entier». «Repose en paix Patrick Demarchelier. Merci pour tous ces bons souvenirs et ces photos magiques et intemporelles», a réagi le top Cindy Crawford sur son compte Instagram. Une façon de tourner la page.

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Jeff Koons exposera des sculptures sur la Lune

Le plasticien de 67 ans enverra cette année des œuvres sur l'astre lunaire pour son projet Moon Phases. À chacune d'elles sera attaché un NFT, dont une partie de la revente sera reversée à Médecins sans Frontières.

Elle vole une œuvre au musée Picasso, à Paris, pour en faire une veste à sa taille

Old Masters de l'artiste Oriol Vilanova a été retrouvée au domicile d'une retraitée de 72 ans, raccourcie de trente centimètres par son couturier. Après sa garde à vue, la septuagénaire est repartie avec un simple rappel à la loi.

Une rare exposition à Dakar marie l'art de l'Afrique avec Picasso

«Picasso à Dakar 1972-2022» qui vient d'ouvrir jusqu'au 30 juin dans la capitale sénégalaise fait dialoguer une quinzaine d'œuvres du maître, objets d'un prêt exceptionnel du musée Picasso à Paris, avec des créations africaines d'auteurs inconnus.

Le Figaro

Tops/Flops Lille-Bordeaux : Poussin est grand, Yilmaz manque de tranchant

La prestation solide de Gaëtan Poussin, la défense des Girondins au rendez-vous face à des attaquants lillois en manque de solutions, découvrez les tops et flops de ce LOSC - Bordeaux (0-0).

Tops

Poussin rassurant puis monstrueux

Il fait de plus en plus oublier Benoît Costil. Le gardien international français sur le banc, c'est le jeune de 23 ans qui prend place dans les cages girondines. Gaëtan Poussin grand artisan du match nul (0-0) de Bordeaux sur la pelouse de Lille. Le portier français est sollicité d'entrée de jeu par Burak Yilmaz sur une frappe à bout portant (4e). Peu sollicité en première période, il est vigilant jusqu'au bout et repousse la deuxième tentative du buteur turc (43e). Petit à petit, Poussin va prendre son envol lors de cette rencontre. Au retour des vestiaires, il ferme bien son angle et oblige Jonathan Bamba à forcer sa frappe, qui finira sur le poteau (51e). Titulaire pour la huitième fois cette saison en Ligue 1, le gardien de 23 ans repart avec son premier clean sheet. Il conclut cette rencontre face aux Lillois avec six arrêts, deux ballons boxés et un 100% lors des relances à la main.

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La défense girondine tient le coup

70 buts encaissés cette saison pour les Girondins en Ligue 1, qui repartent de Lille avec un point et zéro but concédé. Premier clean sheet cette saison en championnat ! Une défense imparfaite, mais qui n'aura pas cédé et surtout toujours bien placée. Par trois fois, elle prend à revers les attaquants lillois. Les Dogues pensent ouvrir le score mais le but est - à trois reprises - justement refusé pour une position de hors-jeu. Le milieu belge Amadou Onana se fait piéger par deux fois (62e, 92e). Le défenseur portugais Tiago Djalo est lui aussi piégé par la défense girondine (65e). Dans cette défense, Stian Gregersen a été le stoppeur (six duels remportés sur huit), Abdel Medioub a été le récupérateur (huit ballons récupérés, record de son équipe).

Flops

Yilmaz manque le coche

L'attaquant turc a manqué de précision ce samedi à Pierre-Mauroy. Dès le début du match (4e), il alerte Gaëtan Poussin d'une frappe à bout portant, mais trop axiale pour inquiéter le gardien adverse. À la suite de ça, Burak Yilmaz va constamment tomber dans le piège du hors-jeu tendu par la défense girondine et se retrouver en position illicite trois fois de suite (14e, 19e, 24e). Le buteur des Dogues est d'ailleurs averti pour contestation à la 20e. En fin de première période, le Turc se trompe dans sa frappe (44e) et n'inquiète pas le gardien adverse, alors qu'il avait oublié deux partenaires en retrait. Burak Yilmaz plus discret après la reprise. Il se trompe encore lorsqu'il enlève un ballon à Tiago Djalo (72e) pourtant seul face au but. Au total, c'est deux tirs cadrés en cinq tentatives pour l'attaquant turc mais surtout zéro duel remporté (sur trois) ou seulement sept passes tentées.

Les dynamiteurs lillois manquent de jus

Burak Yilmaz peu en vue mais les autres offensifs lillois également trop discrets. Pour ce match, Jocelyn Gourvennec avait laissé tomber son traditionnel 4-4-2 pour un système plus défensif avec un Angel Gomes en numéro 10, Jonathan Bamba et Issac Lihadji sur les côtés. Aucun n'a vraiment brillé ce samedi à Pierre-Mauroy. Placé dans le coeur du jeu, Angel Gomes a eu du mal à dynamiter celui-ci et trouver ses partenaires, tout comme Isaac Lihadji sur l'aile droite. Ils sont tous les deux remplacés dès l'heure de jeu (61e). De son côté, Jonathan Bamba s'est procuré la plus grosse occasion du match, avec sa frappe sur le poteau à la 51e. Très virevoltant (quatre fautes subies), l'ailier français a manqué de précision : 17 ballons perdus, un centre réussi sur six.

Avec Kwateng... et si ?

Les Girondins de Bordeaux ont été en difficulté dans le jeu durant la première demi-heure, et n'arrivaient à se procurer de réelles occasions, malgré les espaces dans la défense lilloise. Après deux cartons jaunes reçus en 15 minutes (21e, 35e), Enock Kwateng est exclu et laisse ses partenaires à dix. Une expulsion qui pourrait laisser des regrets aux Girondins puisqu'ils ont tenu le coup et n'ont pas encaissé le moindre but. Alors à 11 contre 11 ? En revanche, les joueurs de David Guion ont trop peu attaqué : deux tirs, zéro cadré.

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France24 - Monde

Yémen : une trêve de deux mois débute au premier jour du ramadan

Publié le : 02/04/2022 - 16:22Modifié le : 02/04/2022 - 22:08

FRANCE 24 Suivre Inès OLHAGARAY

Un cessez-le-feu de deux mois est entré en vigueur samedi au Yémen, au premier jour du mois du ramadan. Proposée par l'ONU, cette trêve est le résultat d'un accord passé entre les forces progouvernementales et les rebelles houthis, en guerre depuis près de huit ans. 

Au Yémen, une trêve de deux mois est entrée en vigueur, samedi 2 avril, en vertu d'un accord arraché par les Nations unies aux forces progouvernementales et aux rebelles houthis, engagés dans une guerre dévastatrice. 

Dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts, selon l'ONU, et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine, une précédente trêve à l'échelle nationale convenue en 2016 entre les belligérants et d'autres décidées unilatéralement ont fait long feu.

"La trêve de deux mois est entrée en vigueur à 19 h (16 h GMT)" au premier jour du mois de jeûne musulman du ramadan", a affirmé dans un communiqué Hans Grundberg, émissaire de l'ONU. "Dès ce soir, toutes les opérations militaires aériennes, navales et au sol doivent cesser", a-t-il ajouté. 

"Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois", a dit Hans Grundberg, vendredi, dans un communiqué, en soulignant qu'elle pouvait être "renouvelée avec (leur) consentement".

Une série d'attaques fin mars 

Cette annonce est le couronnement des efforts de Hans Grundberg, qui tente depuis des mois de parvenir à une trêve et de relancer les négociations en vue d'un règlement au Yémen, où les puissances régionales rivales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, se livrent à une guerre par procuration.

Jeudi, l'émissaire de l'ONU a discuté séparément avec des représentants des Houthis à Oman et ces derniers jours avec ceux du pouvoir yéménite et du royaume saoudien à Riyad.

>> À lire aussi : Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

La coalition a dit "soutenir l'accord du gouvernement yéménite pour une trêve" de même que "les efforts de l'ONU pour la consolider".  Et les Houthis, par un communiqué, ont confirmé leur "engagement à la fin des opérations militaires tant que l'autre partie y adhère".

Les efforts en vue d'une trêve se sont intensifiés après une escalade des attaques des Houthis contre l'Arabie saoudite.

Le 25 mars, ils ont lancé 16 attaques contre des cibles dans le royaume, dont l'une a provoqué un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest) proche du circuit de Formule 1 qui accueillait le Grand Prix. Ces attaques n'ont pas fait de victimes. En représailles, l'aviation saoudienne a bombardé des zones contrôlées par les Houthis.

"Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières", a dit Hans Grundberg.

L'espoir d'une "paix durable"

Les pétroliers seront en outre "autorisés à entrer dans les ports de la province de Hodeïda (ouest)" et les vols commerciaux possibles "depuis et vers l'aéroport de la capitale Sanaa, avec des destinations prédéterminées", selon lui.

La coalition contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen et seuls les vols de l'ONU sont autorisés à atterrir à Sanaa, un "blocus" dénoncé par les Houthis.

Une rencontre entre des représentants houthis et de la coalition aura lieu pour évoquer la réouverture de routes, notamment à Taïz, ville sous contrôle gouvernemental mais assiégée depuis 2015 par les insurgés, afin de "permettre aux civils de se déplacer librement", a ajouté Hans Grundberg.

"Le succès de cette initiative va dépendre de la volonté des parties belligérantes du conflit à faire respecter la trêve et (à appliquer) les mesures humanitaires prévues", selon l'émissaire de l'ONU.

"J'espère que la bonne volonté affichée publiquement par les parties va se traduire par une désescalade à long terme dans les discours incendiaires et haineux rapportés par les médias", a-t-il encore indiqué.

Après sept ans d'intervention, la coalition dirigée par les Saoudiens n'a pas réussi à déloger les rebelles des régions conquises dans le nord du Yémen. Selon des observateurs, les rebelles affichent une certaine intransigeance imputée au manque de fermeté de la communauté internationale à leur égard.

Les États-Unis ont salué la nouvelle trêve mais souligné la nécessité de parvenir à "un compromis pouvant apporter une paix durable". De son côté, la France a estimé qu'il s'agissait d'"une avancée majeure qui doit permettre d'alléger les souffrances du peuple yéménite et qui est porteuse d'espoir".

Avec AFP

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Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

DEMAIN A LA UNE

Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?

France24 - Monde

Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie

Publié le : 02/04/2022 - 11:13

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Les forces de sécurité israéliennes ont abattu samedi trois Palestiniens armés en Cisjordanie, a annoncé la police israélienne. Cet incident se produit dans la foulée de plusieurs attaques meurtrières commises dernièrement en Israël.

Les forces israéliennes ont tué, samedi 2 avril, trois membres du mouvement palestinien Jihad islamique lors d'une opération en Cisjordanie dans un contexte d'escalade ces derniers jours en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.

L'opération de l'armée, dans laquelle quatre soldats ont été blessés, a eu lieu au premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman, dans les Territoires palestiniens.

Les membres d'une unité spéciale israélienne antiterroriste en activité dans la zone "ont reçu des informations sur une cellule terroriste en route pour une attaque et ont tenté de stopper la voiture" dans laquelle se trouvaient les trois Palestiniens entre Jénine et Tulkarem, a précisé la police israélienne dans un communiqué.

Les activistes ont alors ouvert le feu et les militaires ont riposté. Les trois Palestiniens ont été tués et quatre soldats ont été blessés, d'après la même source.

Le mouvement armé Jihad islamique, basé dans l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a confirmé la mort de ses trois combattants.

"Nous pleurons la mort de nos trois héros", a indiqué la branche armée du Jihad islamique, précisant que deux d'entre eux venaient de Jénine et un de Tulkarem, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 1967.

"La politique d'assassinat menée par l'ennemi en Cisjordanie et à Jérusalem occupées ne lui fournira pas la soi-disant sécurité (...)", a indiqué de son côté le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.

Série d'attaques 

Ces derniers jours, des violences meurtrières ont éclaté en Cisjordanie et en Israël.

Vendredi, un Palestinien a été tué par les forces israéliennes à Hébron dans le sud de la Cisjordanie lors d'une manifestation contre la colonisation israélienne dans les Territoires palestiniens occupés. L'armée a parlé d'une "émeute" durant laquelle "un suspect a tiré un cocktail Molotov en direction de soldats, mettant leur vie en danger".

Le même jour, le Croissant-Rouge palestinien a indiqué avoir pris en charge 70 Palestiniens blessés dans des affrontements avec l'armée israélienne dans le secteur de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.

Jeudi, deux Palestiniens ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Jénine (nord). Elle visait, selon l'armée, à arrêter des "suspects" liés à une attaque anti-israélienne menée près de Tel-Aviv mardi par un Palestinien et qui a fait cinq morts. L'assaillant a été abattu.

Un autre Palestinien a été tué jeudi après avoir poignardé un passager dans un bus en Cisjordanie.

Depuis le 22 mars, 11 personnes ont été tuées dans des attaques anti-israéliennes, dont certaines ont été menées par des assaillants liés au groupe jihadiste État islamique (EI).

L'armée israélienne a depuis déployé des renforts en Cisjordanie et multiplié les arrestations notamment de membres de la famille de l'assaillant palestinien de Tel-Aviv.

"Nous continuerons à agir par tous les moyens possibles pour arrêter les attaques. C'est notre mission", a déclaré vendredi le chef d'état-major israélien, Aviv Kohavi, lors d'un déplacement en Cisjordanie.

Également depuis la Cisjordanie où il a rencontré vendredi des responsables militaires, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que les forces israéliennes continueraient à "procéder à des arrestations et à des opérations de défense et d'attaque, et nous mettrons la main sur ceux qui cherchent à nuire aux citoyens d'Israël".

Environ 475 000 Israéliens habitent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales par le droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent également dans ce territoire.

Avec AFP

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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique

Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine

Le Figaro

Michel Houellebecq est-il réac?

Eugénie Bastié

ANALYSE - Accusé d’être décliniste, islamophobe, conservateur, que pense vraiment le plus politique de nos écrivains? Dans un essai subtil, Houellebecq politique, Christian Authier fait l’exégèse passionnante de son œuvre.

«Au fond, la politique m’emmerde» écrivait-il dans «Europe Endless», un long texte publié sur son site internet en 2002 où il appelait à voter Jean-Pierre Chevènement. Pieux mensonge de la part du plus politique de nos écrivains. De H.P Lovecraft. Contre le monde, contre la vie à Anéantir, la politique est dans son œuvre littéraire, non pas, selon la formule de Stendhal un «coup de pistolet au milieu d’un concert», mais le fond sonore sur lequel s’épanouissent les intrigues individuelles.

Mais que vote Michel Houellebecq? En cette veille de présidentielle, on savourera le Houellebecq politique du romancier et collaborateur au Figaro littéraire Christian Authier, qui s’est méticuleusement plongé dans l’œuvre de l’écrivain pour en faire l’exégèse subtile, sur le modèle du Houellebecq économiste de feu Bernard Maris.

À lire aussiAnéantir, de Michel Houellebecq: la mélancolie de notre condition humaine

Naviguant entre les Inrocks et Valeurs actuelles, à la fois moraliste et nihiliste, gueule baudelairienne n’ayant rien de bourgeois, Houellebecq est d’abord un homme libre, un inclassable. Avec tout de même une certitude: celle de ne pas être de gauche. Non sur le mode Luchini, parce que ça exige trop d’efforts, mais par aversion profonde pour ce que le philosophe Jean-Claude Michéa appelle le «parti du mouvement». Pourtant, note Authier, qui mieux que Houellebecq a décrit les mutations contemporaines du capitalisme? L’extension du domaine de la lutte au champ de l’amour, devenu un grand marché d’où sont exclus les perdants, est le début et le cœur de son œuvre. Tout comme Balzac, qui ne jurait que par le trône et l’autel mais a su décrire mieux que personne dans ses romans la cruauté de la bourgeoisie prédatrice, Houellebecq observe comment le capitalisme «détruit le respect des traditions et le culte des ancêtres», avec les accents d’un Marx dénonçant «les eaux glacées du calcul égoïste». Sa critique de Mai 1968 est féroce: il a perçu dans la libération sexuelle le cheval de Troie d’une nouvelle lutte des classes, la destruction du dernier îlot de stabilité dans le bougisme contemporain, la famille, dont Janine, la mère égoïste et dénaturée des Particules élémentaires, est l’illustration.

Anarchiste de droite?

«L’imaginaire d’Anéantir est incontestablement d’extrême droite», pouvait-on lire dans L’Obs à la sortie de son dernier roman. Depuis Plateforme en 2001, Houellebecq est régulièrement accusé d’être réactionnaire. Comme le rappelle Authier, il avait gagné ce galon dans le livre de Daniel Lindenberg publié en 2002, Le Rappel à l’ordre, où l’historien l’épinglait, aux côtés de Maurice G. Dantec et Philippe Muray, comme un des écrivains ayant «amorcé et accompagné le déplacement vers la droite du débat public et des thèmes dominants (islam, Europe, déclin de l’Occident, dénonciation de la “gauche morale”…)».

Serait-il ce qu’on appelle un anarchiste de droite? Si son antigaullisme intermittent, sa défense de la prostitution, son apologie des drogues douces, son goût de la provocation, son aversion à l’engagement pourraient le classer dans cette famille qu’il qualifie lui-même de «peu ragoûtante», il n’y a vraiment pas grand-chose d’anarchiste chez Houellebecq. Lui qui jure n’avoir aimé que trois objets au monde, la parka Camel Legend, les paraboot Marche et l’imprimante Canon Libris est avant tout allergique à l’impermanence du monde moderne. De cette enquête fouillée, on tire plutôt la conclusion avec Authier lui-même que Houellebecq est un conservateur, pas au sens bourgeois de la droite digicode, mais dans un sens anthropologique. Son souci des permanences, son refus des révolutions, sa conscience aiguë d’un «mal inhérent à la condition humaine», son attachement à la religion comme socle des sociétés (son maître philosophique reste Auguste Comte) le placent du côté des grands conservateurs moralistes, qui de Pascal à Chesterton en passant par Barbey d’Aurevilly, ont su décrire le cloaque tourmenté de l’âme humaine.

Un soupçon de populisme en plus, ou de souverainisme, puisque Houellebecq confesse son hostilité à l’Union européenne et s’est engagé en faveur du RIC, le référendum d’initiative citoyenne réclamé par les «gilets jaunes».

À lire aussi«Michel Houellebecq, contre la froideur du monde»

On ressort de ce livre passionnant aussi marqué par la prescience de l’écrivain. En 2001, sortie de Plateforme : il déclare dans une interview à Lire qui fit scandale que l’islam est la «religion la plus con» ; c’était dix jours avant le 11 Septembre. Avant le second tour de 2002, il écrit dans «Europe Endless »: «le dossier de la sécurité semblait être le seul susceptible d’inquiéter Lionel Jospin». En 2005, dans La possibilité d’une île, il évoque déjà le racisme antiblanc alors que personne n’emploie encore l’expression. Soumission, qui raconte l’islamisation soft de la France, sort le jour des attentats de Charlie hebdo. Sérotonine, où il met en scène des jacqueries d’agriculteurs occupant les espaces routiers, quelques mois avant les «gilets jaunes» ; et même Anéantir, qui raconte l’enfer de la vieillesse médicalisée, publié quelles semaines avant que n’éclate le scandale Orpea!

Ce qui fait la force de Houellebecq et son caractère prophétique, c’est sans doute d’être un conservateur de son temps, où comme le dit Paul dans Anéantir«on a beau mépriser, et même haïr sa génération et son époque, on y appartient». Être comme tous les «antimodernes» de cette «avant-garde d’arrière-garde» (Barthes) est la clé d’un génie qui allie la lucidité du sociologue à l’immortalité de l’écrivain.

Réapparition des manuscrits de Céline : un inédit et une exposition en mai 2022

Le roman Guerre, sur les traumatismes vécus par l'auteur paraîtra le 5 mai, tandis que l'exposition intitulée, Céline, les manuscrits retrouvés, aura lieu du 6 mai au 16 juillet, à la Galerie Gallimard à Paris.

Lucia, de Bernard Minier: chasse au monstre de Salamanque à Ségovie

CRITIQUE - Les lecteurs devraient apprécier le nouveau voyage proposé par ce maître du polar, et s’attacher à Lucia, petite lumière dans un monde de ténèbres.

Deux biographies de Zelensky en français en mai et juin

Les ouvrages de plusieurs journalistes de terrain, Volodymyr Zelensky, dans la tête d'un héros, programmée le 19 mai chez Robert Laffont et Volodymyr Zelensky, l'Ukraine dans le sang, aux éditions du Rocher, sortira le 1er juin.

France24 - Monde

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie

Publié le : 02/04/2022 - 11:34

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L'acteur américain Will Smith a décidé de démissionner de l'Académie des Oscars après la gifle qu'il a assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie de remise des prix. Le conseil d'administration de l'institution avait entamé des poursuites disciplinaires à son encontre.

Sous le coup d'une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a pris les devants et annoncé, vendredi 1er avril, sa démission de l'organisation qui décerne les prestigieux trophées.

"Mes actions lors de la cérémonie des 94e Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables", écrit Will Smith dans un communiqué.

"La liste de ceux que j'ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux" devant la retransmission dimanche dernier, poursuit l'acteur, âgé de 53 ans.

"Je démissionne de mon poste de membre de l'Académie des arts et sciences du cinéma et j'accepterai toutes les conséquences que le conseil d'administration estimera appropriées", assure-t-il.

C'est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d'une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir.

Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.

Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams".

"J'ai trahi la confiance de l'Académie. J'ai privé d'autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J'ai le cœur brisé", regrette-t-il dans son texte.

Roman Polanski et Harvey Weinstein déjà exclus de l'Académie 

Dans une lettre aux membres de l'Académie, les dirigeants s'étaient dits "scandalisés" par l'incident, déplorant que la cérémonie "ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène".

Le conseil d'administration a entamé des poursuites disciplinaires à l'encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d'éventuelles sanctions, laissant à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".

Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l'organisation figurait la suspension ou l'exclusion de l'Académie, qui compte près de 10 000 membres.

Des voix s'étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar, mais d'autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n'avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l'Académie.

Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock, qui ont selon lui sauvé la soirée. "C'est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle", a dit Will Packer vendredi à la télévision ABC.

Après avoir été giflé, l'humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Chris Rock avait ensuite préféré jouer l'apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste.

"Cela nous a d'une certaine manière autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire", a souligné le producteur.

Chris Rock s'est pour la première fois exprimé sur l'incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston.

"Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle", a-t-il dit.

Avec AFP

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France24 - Monde

NBA: les Sixers se reprennent après trois défaites

Publié le : 02/04/2022 - 23:04

Los Angeles (AFP) – Philadelphie, qui a traversé une zone de turbulences avec trois défaites de rangs et déjà des interrogations sur James Harden, s'est quelque peu rassuré en étrillant Charlotte (144-114), en s'appuyant notamment sur Joel Embiid, samedi en NBA.

Le pivot camerounais, engagé dans le sprint final pour la course au trophée de MVP, avec l'actuel propriétaire Nikola Jokic (Denver) et Giannis Antetokounmpo (Milwaukee) qui le fut en 2019 et 2020, a été prépondérant (29 points, 14 rbds, 6 passes).

Dans son sillage et celui de Tobias Harris (23 pts), le collectif des Sixers a fait feu de tout bois derrière l'arc, puisque pas moins de 21 tentatives (sur 43) ont fait mouche, record de franchise égalé.

Dans ce contexte favorable, à domicile, James Harden ne s'est toutefois pas particulièrement distingué, même s'il a été actif et altruiste (12 pts, 13 passes, 8 rbds). Une performance offensive encore en deçà des attentes, de la part du triple meilleur marqueur de la ligue (2018, 2019, 2020), pour les fans et son entraîneur Doc Rivers, qui n'avait pas hésité à critiquer son insuffisance après la défaite contre Detroit jeudi.

Car "The Beard" (le barbu) a été recruté dans les dernières heures du mercato pour constituer une arme offensive de choix, en vue des play-offs, auxquels Philadelphie (4e à l'Est) devrait accéder officiellement dimanche, en cas de victoire sur Cleveland, qui cherche aussi à s'y qualifier, sans passer par les barrages.

Or les Cavs ont de fortes chances de les disputer, car ils occupent actuellement la 7e en position, légèrement distancés par Chicago (5e) et Toronto (6e).

Néanmoins, ils ont fait le job en s'imposant (119-101) au Madison Square Garden, chez des Knicks déjà hors course, grâce notamment à Darius Garland (24 pts, 13 passes).

Côté new-yorkais, Evan Fournier a été dans ses standards (19 pts, 3 passes).

© 2022 AFP

France24 - Monde

Tennis: Swiatek survole Miami et monte sur le toit du monde

Publié le : 02/04/2022 - 21:38Modifié le : 02/04/2022 - 21:36

Miami (AFP) – La patronne c'est Iga Swiatek: la Polonaise a assumé son statut de N.1 mondiale, avant même son officialisation lundi, en remportant l'Open de Miami, 6-4, 6-0 contre Naomi Osaka, de retour au premier plan, après une année difficile sur le plan psychologique.

Beaucoup auraient pu décompenser dans sa position, mais pas elle. Swiatek, lauréate du premier WTA 1000 de la saison, il y a deux semaines à Indian Wells, assurée de monter sur le trône dans la foulée, en profitant de la retraite inattendue de l'Australienne Ashleigh Barty, a été au contraire portée par une dynamique, une énergie et une confiance totale en Floride.

La joueuse de 20 ans, qui réussit le "sunshine double" (doublé Indian Wells/Miami) que seules l'Allemande Steffi Graff, la Belge Kim Clijsters et la Bélarusse Victoria Azarenka ont réussi avant elle, se trouve être la plus jeune des quatre.

Révélée par son triomphe à Roland-Garros en 2020, Swiatek vit un premier trimestre 2022 presque parfait. Dans la foulée de sa demi-finale perdue à l'Open d'Australie, alors 8e mondiale, elle est montée en puissance de façon irrésistible pour atteindre en deux mois les cimes du circuit: également victorieuse au tournoi de Doha, elle est après ce troisième titre consécutif en Floride sur une série de 17 matches remportés.

Iga dominante

Même si elle n'a pas tenu toutes ses promesses, cette finale s'annonçait comme une des plus passionnantes de ces derniers mois sur le circuit féminin. Car face à elle se dressait Naomi Osaka, qui a précédé Swiatek sur le trône mondial, pendant 25 semaines, quand elle semblait intouchable, forte de quatre sacres en Grands Chelems (US Open 2018, 2020 et Open d'Australie 2019, 2021), avant de chuter à la 77e place.

Et le regain de forme printanier de la Japonaise semblait presque inespéré, au regard de la sombre période traversée ces derniers mois, où il était plus question de larmes et de détresse sur les courts que de tennis.

Au coeur du bien nommé Hard Rock Stadium, la Polonaise fan des Guns N' Roses s'est sentie dans son élément ces dix derniers jours, écartant toutes ses adversaires sans ménagement en deux manches. Naomi Osaka, qui a grandi à quelques kilomètres au nord de Miami, à Fort Lauderdale, était aussi un peu chez elle, portée par un environnement favorable et le souvenir d'une victoire en 2019 lors de leur première confrontation.

Mais à l'époque Swiatek n'était pas encore une rivale qui compte. Et la Polonaise s'est bien appliquée à faire l'éclatante démonstration de sa domination actuelle.

Prenant immédiatement le contrôle dans les échanges, elle a mis sous pression Osaka qui a tout de même conservé son premier jeu de service après 11 minutes.

Bout du tunnel

La Polonaise a encore resserré l'étau et a breaké sur le suivant pour mener 3-2, après avoir placé un revers croisé puissant, une de ses armes. Puis elle a empoché le set, sans jamais avoir été inquiétée sur son engagement.

Elle n'a d'ailleurs jamais offert de balle de break à la Japonaise, dont la résistance a fait long feu. En mode rouleau-compresseur, Swiatek a enchaîné les coups gagnants et les jeux presque blancs pour finir sur un "donut", qui a symbolisé le manque de combativité d'Osaka dans le second acte.

Pour la Japonaise, qui n'avait plus été en finale d'une compétition depuis l'Open d'Australie remporté en 2021, ce parcours en Floride lui permet néanmoins de voir le bout du tunnel.

Il y a deux semaines encore, à Indian Wells, elle avait connu un nouveau moment de détresse pendant et après son élimination au 2e tour, après une provocation verbale venue des tribunes ("Naomi tu es nulle!").

Se posait alors à nouveau la question de son avenir dans le tennis professionnel, pour celle qui avait confié, au moment de Roland-Garros en juin dernier, être en proie à de l'anxiété depuis plusieurs années.

D'autres épisodes lacrymaux s'étaient produits. D'abord au tournoi de Cincinnati en août, puis le mois suivant à l'US Open, en conférence de presse, après son élimination surprise au 3e tour face à la Canadienne Leylah Fernandez.

Depuis deux semaines, Osaka a commencé à travailler avec une thérapeute et elle a confié sentir les premiers bienfaits de cette démarche. Cela s'est vu à Miami.

© 2022 AFP

L'Humanité

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Actu

ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

Julia Hamlaoui

Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
Le Figaro

Deux enfants décèdent dans un incendie près de Cherbourg

Malgré les efforts des pompiers et du SMUR, aucun n'a pu être réanimé. Les parents ont été hospitalisés.

Deux enfants sont décédés samedi matin dans l'incendie d'un appartement situé sur une commune près de Cherbourg et leurs parents ont été hospitalisés, selon l'AFP citant des pompiers.

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L'incendie s'est déclaré dans un appartement situé sur la commune de La Glacerie près de Cherbourg, ont indiqué les pompiers de la Manche, confirmant des informations des médias locaux. L'âge des deux victimes n'a pas été précisé.

«L'alerte a été donnée vers 7h30», selon les pompiers. Les parents ont été transportés au Centre hospitalier public de Cherbourg (CHPC), a indiqué la même source, sans plus de précisions sur leur état de santé. Joint par l'AFP, le parquet de Coutances a indiqué être dans l'attente «d'éléments objectivés avant de communiquer». Selon Ouest-France , les flammes seraient parties d'un appartement au premier étage. L'incendie aurait été maîtrisé vers 9h20, par une cinquantaine de pompiers et des marins-pompiers en renfort. L'un des enfants aurait été retrouvé sans vie, tandis que l'autre, en arrêt cardio-respiratoire, succombait malgré les efforts de réanimation des médecins du SMUR (structure mobile d'urgence et de réanimation).

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L'Humanité

Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

Actu

La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

Benjamin König

C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !

Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

Des gages aux patrons

Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

Course à l’échalote

Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022
France24 - Monde

Top 14: Montpellier ébranlé, Toulouse douché et Toulon remonté

Publié le : 02/04/2022 - 21:10Modifié le : 02/04/2022 - 21:08

Paris (AFP) – Le leader montpelliérain s'est fait peur à Aimé-Giral, secoué par l'Usap (23-13), tandis que Castres a refroidi les ardeurs toulousaines (19-13) et que Toulon, large vainqueur à Lyon (43-10), s'est donné des raisons de rêver, samedi, lors de la 22e journée du Top 14.

. Castres douche Toulouse

Malgré ses internationaux, le Stade toulousain a perdu son match face au Castres Olympique, vainqueur dans son antre de Pierre-Fabre, invaincu à domicile pour la 19e fois consécutive et désormais troisième au classement. Les Rouge et Noir, dont les Chelemards n'ont pas été tous à la hauteur dans le Tarn, n'ont désormais "plus droit à l'erreur", comme a prévenu leur demi de mêlée Antoine Dupont, alors que se profile un tunnel de rencontres capitales pour la fin de saison, entre Coupe d'Europe et championnat.

. Toulon sur un nuage

En signant cinq essais à Lyon, le RCT s'est donné le droit de rêver à une place qualificative aux phases finales. Grâce à cette troisième victoire de rang, alors que mi-février ils pointaient à la dernière place au classement, les Varois, neuvièmes, sont désormais à trois points du top 6: sacré caractère! Humiliés, les Lyonnais ont encaissé pour leur part une troisième défaite d'affilée. "Comment se relever de ça, comment réagir?", s'est demandé le manager du LOU, Pierre Mignoni, après la rencontre. Effectivement...

. Clermont, maître du derby auvergnat

En passant 41 points à son voisin briviste, l'ASM a su réagir après sa défaite à Toulon le week-end dernier, pour prendre provisoirement la septième place (53 points), grâce notamment à un doublé de son centre George Moala et au coup de pied de son métronome Morgan Parra. De quoi voir venir avec un peu plus de sérénité le 8e de finale aller de coupe d'Europe, dimanche prochain face au Leicester.

. Montpellier s'est fait peur

Le MHR, toujours en tête du championnat avec 68 points après sa victoire acquise dans les dernières minutes sur Perpignan (23-13), a bien failli perdre sa couronne à Aimé-Giral, au cours d'un match haché et brouillon durant lequel l'Usap a montré plus que du courage. Et il en faudra aux Catalans qui, avant-derniers, se dirigent tout droit vers un match de barrage contre le finaliste malheureux de Pro D2.

. Pau poursuit sur sa lancée

La Section paloise (10e, 49 pts), en allant l'emporter à Aguilera chez son voisin basque du Biarritz Olympique (42-19), a certes enchaîné une troisième victoire de suite, mais a surtout perdu dans les toutes dernières minutes de la rencontre le point du bonus offensif qui aurait été précieux, alors que les hommes de Sébastien Piqueronies vont devoir lutter pied à pied lors des prochaines journées avec Clermont (7e, 53 pts) et Toulon (9e, 51 pts) afin d'espérer décrocher une place dans le Top 6. Le BO (14e, 24 pts), quant à lui, est quasiment assuré de passer la saison prochaine en Pro D2, de quoi avoir "honte" selon son président Jean-Baptiste Aldigé.

© 2022 AFP

L'Humanité

Bricolage. Mieux isoler ses fenêtres sans les remplacer

Actu

À l’heure où l’énergie coûte si cher, il est utile de rappeler quelques techniques rapides d’isolation des fenêtres, par où passent tout de même quelque 15 % des déperditions thermiques d’une habitation.

Marcel Guedj

Avant de remplacer une fenêtre traditionnelle en bois, il y a plusieurs solutions pour en améliorer facilement l’isolation thermique (contre le froid et le chaud), et parfois phonique selon la performance du produit. On utilise notamment des joints de calfeutrement (en mousse polyuréthane, plastique, thermoplastique, caoutchouc EPDM, silicone) qui se posent dans la feuillure, entre le dormant et les vantaux, sur tout l’encadrement.

Durabilité

Ces joints sont disponibles en rouleaux de différentes largeurs que l’on doit choisir en fonction de celle de l’espace dans lequel ils doivent être insérés. Ils peuvent aussi servir à calfeutrer une porte.

Il s’agit de joints autoadhésifs de différentes couleurs (blanc, marron, noir, etc.), soit universels (pour menuiseries en bois, PVC ou alu), soit spécifiques (c’est indiqué sur l’emballage). Ces produits présentent par ailleurs une durabilité différente (jusqu’à quinze ans pour certains d’entre eux) et une efficacité variable, certains s’usant plus vite que d’autres.

Matériel

  • Spatule
  • Cutter
  • Savon liquide
  • Papier abrasif à grain fin
  • Alcool à brûler
  • Chiffon

La pose d’un joint de calfeutrement en 6 étapes

  1. Nettoyer les supports à l’alcool à brûler avec un chiffon et gratter éventuellement avec la lame d’une petite spatule sur une fenêtre en bois.
  2. Poncer avec du papier abrasif fin si nécessaire pour avoir une surface lisse. Sur une fenêtre en PVC, utiliser uniquement une éponge et de l’eau savonneuse.
  3. Laisser sécher un quart d’heure.
  4. Retirer la pellicule protectrice ou séparer les deux brins du joint sur quelques centimètres.
  5. Appuyer fermement pour faire adhérer le joint depuis un angle et progresser jusqu’à l’angle opposé en ôtant la pellicule protectrice au fur et à mesure.
  6. Couper le joint au cutter pour plus de précision, une fois parvenu dans un angle. Procéder ainsi sur tout le périmètre.

Pour une excellente étanchéité

Les mastics d’isolation au silicone disponibles en cartouche doivent être posés avec un pistolet, comme les mastics d’étanchéité. Leur avantage est d’épouser parfaitement le profil de la feuillure, et donc d’assurer une liaison parfaite entre les vantaux et le dormant.

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Bricolage
Le Figaro

Israéliens, libanais, syriens: les nouveaux restaurants levantins en vue à Paris

Alice BosioHugo de Saint Phalle

LA SÉLECTION DU FIGARO - Ces tables, issues de la nouvelle vague levantine, rendant hommage à la cuisine de la Méditerranée orientale ont, depuis plusieurs années déjà, le vent en poupe dans la capitale. Banc d’essai des dernières venues.

La plus «veggie»: TEKÉS

Le lieu. Forcément, ces dernières années, dans ces pages ou ailleurs, vous avez entendu parler de Balagan et Shabour, lieux de vie et de victuailles, orchestrés par le quatuor israélien Assaf Granit, Dan Yosha, Tomer Lanzman et Uri Navon. Lesquels triplent la mise, associés ici à Arthur Benzaquen, créateur du Klay, club sportif chic et choc. Tekés jouxte Klay via une immense cour pavée coiffée d’une verrière monumentale. Suit la cuisine tout ouverte, comme une scène, et une grande salle au cadre à la fois mondain et voyageur.

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L’assiette. Si la carte, gentiment cryptique, ne rend pas les choses aisées, louons l’allant d’une cuisine qui célèbre le végétal sous toutes ses formes. Légumes, graines et autres céréales, travaillés façon tapas, défilent au rythme des sonores «oui, cheeeeef» lancés à destination de Cécile Lévy, en cuisine comme à la parade: beignets fatayers aux épinards ; crème brûlée de topinambours ; gnocchis et aubergine confite, sauce beurre blanc et sumac ; asperges blanches fouettées de poivrons rouges et feta séchée…

Bravo. Une cuisine avec un vrai propos, maligne et savoureuse.

Dommage. Les tables trop petites, mal adaptées au cérémonial… surtout quand on place trois convives sur une table de deux

Tekés. 4 bis, rue Saint-Sauveur (2e). Tél.: 07 81 42 54 74. Tous les jours sauf dimanche .Carte: 35-60 €.

La plus engagée: TAWLET

Le lieu. On avait connu Kamal Mouzawak au pays du Cèdre, avec son marché fermier Souk el Tayeb et sa table Tawlet Beyrouth, projets pacifistes et rassembleurs autour du patrimoine gastronomique libanais. Exilé à Paris depuis l’été 2021 en raison de la crise que traverse son pays, le voici qui duplique son Tawlet à deux pas de la République: une table qui célèbre la cuisine maison, celle des mères et des grands-mères de là-bas. Meubles de récup colorés, coussins moelleux et bigarrés, table d’hôte au rez-de-chaussée: un cadre simple et chaleureux réussi.

L’assiette. À chaque jour sa cuisine régionale: Nord, Sud, Bekaa et montagne, à découvir dans un généreux buffet - à volonté! - chaud et froid. Ainsi, pour nous, ce mercredi, jour de cuisine du Sud, une soupe aux légumes réconfortante (shorbet kodra), un taboulé aux herbes plein de fraîcheur, un caviar d’aubergines parfumé (moutabal) ou une purée de lentilles (mjadra safra) savoureuse. Avant, en guise de plat chaud, des kebbés arnabiyés (sauce tahini et agrumes) ou, pour les végétariens, un freekeh aux légumes rôtis. On se sent bien dans les maisons libanaises!

Bravo. Les produits d’épicerie fine (zaatar, mélasse de grenade, boulgour…) à s’offrir pour la maison.

Dommage. Succès oblige, la difficulté d’y réserver une table.

Tawlet. 2, rue de la Fontaine-au-Roi (11). Tél.: 01 48 06 42 89. Tlj sf dim. (dîn.) et lun. Menus: 14, 29 (déj.), 39 (dîn.) et 42 € (w.-e.).

La plus mixologue: MAGNIV

Le lieu. Les anciens habitués du club Le Fou, son décor boisé et son ambiance de speakeasy ne vont vraiment pas le reconnaître. L’été dernier, sous la houlette d’un nouveau trio (le chef de Tavline, Kobi Villot, uni aux agités du cocktail Benjamin Chiche et Clément Faure), le lieu a accompli une mue totale pour se transformer en table dans le vent, moderne, lumineuse, immaculée de blanc et organisée autour d’une cuisine ouverte qui se prolonge en un comptoir massif.

L’assiette. À l’image du parcours de Kobi Villot, chef aux racines israélo-marocaines, elle affiche un ADN voyageur, empreint d’une technique affirmée. Visuellement soignées, les assiettes combinent herbes, épices et produits de saison: gel à l’oseille sur le saumon gravlax, sumac et zaatar sur le butternut grillé, cumin et taboulé de chou-fleur en accompagnement d’une souris d’agneau confite 24 heures…

Bravo. La belle carte de cocktails qui vient densifier la valse des parfums, avec une dizaine de breuvages au compteur.

Dommage. L’addition peut grimper assez vite.

Magniv. 37 bis, rue du Sentier (2e). Tél.: 01 40 26 14 94. Tous les jours sauf dimanche et lundi. Carte: 40-50 €.

La plus lumineuse: DALIA

Le lieu. De grandes baies vitrées ouvertes sur la rue, un intérieur en camaïeu terracotta - du sol au plafond -, un long comptoir en travertin: le décor imaginé par Mur.Mur Architectes pour Benjamin Cohen transporte instantanément du côté des rives ensoleillées du Moyen-Orient. Le brouhaha ambiant (300 m2 pleins soir comme midi), le service détendu et la musique festive font le reste, pour une adresse qui invite aux soirées entre copains.

L’assiette. La chef Or Bitan, passée par des références de la cuisine israélienne (Miznon, Shouk), maîtrise les classiques levantins, qu’elle rafraîchit d’herbes, sauces et épices: savoureux houmous escorté de chou-fleur et fenouil grillés (parsemé de persil et sumac), pita au shawarma de veau (la viande un peu sèche, mais réveillée par un assaisonnement qui dépote: tahini, sauces amba à la mangue et zhoug à la coriandre, oignons marinés au sumac), généreux schnitzel de poulet croustillant (avec aïoli et labné vert citronné)…

Bravo. Les «big plates» à partager pour les grandes tablées (chou-fleur grillé, jarret de veau), le soir. L’excellent pain (pita et hallah) de chez Babka Zana.

Dommage. Pourquoi ne pas servir quelques légumes en accompagnement des plats carnés?

Dalia. 93, rue Montmartre (2e). Tél.: 01 53 40 88 13. Tous les jours. Formule: 32 € (brunch). Carte: 25-40 €.

La plus street food: QASTI SHAWARMA & GRILL

Le lieu. On ne l’arrête plus! Propriétaire de l’Auberge Nicolas Flamel, tout juste étoilée, d’une table à son nom rue Lauriston, étoilée également, du comptoir à galettes Saj, et de la toute fraîche épicerie libanaise Doukane, le Libanais Alan Geaam a aussi donné à son bistro Qasti un petit frère. Ce temple du shawarma, situé juste en face, se vit à double détente: au comptoir en mode «fast good» ou dans la salle de restaurant, cantine citadine réchauffée par une décoration colorée.

L’assiette. Viandes de poulet et mix veau-bœuf tournent en continu sur les broches monumentales de la cuisine, où les shawarmas sont confectionnés en sandwichs ou dans des assiettes dégustation. En salle, la formule «menu de partage» (28 €) permet d’explorer en profondeur la carte et de goûter, également, les excellentes brochettes grillées au feu de bois (poulet mariné, agneau keftas…) et quelques-uns des nombreux mezzés, bien fagotés (houmous imprenable, baba ganoush au goût puissant).

Bravo. Les deux façons de vivre le lieu, sur le pouce ou installé.

Dommage. Le poulet du shawarma, un peu sec ce soir-là.

Qasti Shawarma & Grill. 214, rue Saint-Martin (3e). Tél.: 01 45 30 31 63. Tous les jours. Menus: 28 €. Carte: 20-35 €.

La plus fusion: BABEL BELLEVILLE

Le lieu. Nouveau venu dans un Belleville toujours plus gentrifié, cet hôtel, indissociable de son bar-restaurant qui fait office de lobby, joue la carte universaliste du voyage ancré au cœur d’un quartier riche de sa mixité. Porté par l’entrepreneur Joris Brunel et la chef franco-afghane Clarie Feral-Akram, il dépayse dès le décor dans les tons ocre, tout en mobilier chiné, grande verrière, tentes façon caravanes du désert ou photos rétro.

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L’assiette. En formule à prix doux au déjeuner et à la carte façon mezzés à partager au dîner, Clarie Feral-Akram, accompagnée de Sofiane Sadi-Haddad (ex-Baratin et Triplettes) et Haitham Karajay (Refugee Food Festival), fusionne à tout-va les produits et recettes de Syrie et d’ailleurs (Inde notamment): terrine d’Alep (agneau et fruits secs), panisses croustifondante et mayo tamarin, raviolis façon gyoza à l’agneau aux saveurs orientales… Le choix est vaste, toujours honnête, et fait la part belle aux légumes: carottes rôties fondantes, labné et agrumes, houmous de patate douce, brocoli à l’indienne, céleri-rave rôti et sauce au café de Beyrouth…

Bravo. Le paris-damas (un paris-brest à la pistache aérien et croustillant) en dessert, l’ouverture en continu (jusqu’à 23 h en fin de semaine).

Dommage. Un service qui gagnerait à un poil plus de rigueur.

Babel Belleville. 3, rue Lemon (20e). Tél.: 01 87 53 62 32. Tous les jours de 7 h à minuit. Petit déjeuner tous les jours, déjeuner du mardi au samedi, brunch le dimanche, et dîner du mardi au samedi. Menus: 12 (petit déj.), 18, 22 (déj.) et 28 € (brunch). Carte: 20-50 €.

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Les enseignes monomaniaques dédiées à ce sandwich israélien et irakien (prononcez «sabir»), composé de pain pita, aubergine frite, œuf dur, pomme de terre, persil, houmous, sauces tahini (sésame) et amba (mangue), fleurissent à Paris. Après l’excellent Dizen, à Pigalle (27, rue Pierre-Fontaine, 9e ), déjà chroniqué dans ces pages, il est à l’honneur de Sons of Sabich, un pop-up organisé par le chef israélien Matan Zaken dans le Marais (55, rue des Archives, 3e ), mais aussi de La Sabicherie, près de Bastille (33, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 11e ).

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Le Figaro

Tops/Flops France-Irlande : Sansus rayonne, l'Irlande sombre

Laure Sansus s'éclate à la maison, l'Irlande se fait atomiser retrouvez les tops et les flops de France-Irlande (40-5).

TOPS

Laure Sansus comme à la maison

On la compare souvent à Antoine Dupont, cet après-midi elle a été au niveau de son homologue français. La joueuse du Stade Toulousain a réalisé une partie de grande qualité avec deux essais, le premier à la 24e minute après une mêlée dans les 5 mètres Irlandais. Le deuxième à la 49e une nouvelle fois à l’issue d’une mêlée côté fermé. Au-delà de son doublé, la numéro 9 a fait preuve de combativité et d'abnégation. Remplacée à 20 minutes de la fin par Alexandra Chambon elle a été chaudement applaudie par le public toulousain. Quelques minutes plus tard elle a même été nommée femme du match.

L'arbitrage vidéo d’une précision d'orfèvre

Par deux fois l’arbitrage vidéo a été utilisé en faveur des Bleues. La première fois à la demi-heure de jeu sur l’essai de Forlani qui aplatit le ballon dans l'en-but. La deuxième fois également sur un essai en force de Clara Joyeux. Pour valider les essais, l’arbitre du jour a donc dû faire appel à la vidéo pour valider l’action notamment car la multitude de mains irlandaises empêche de voir correctement la conclusion du 4e essai du match. Deux nouveaux exemples de l’écart qu’il y a entre l’utilisation de la vidéo dans le rugby et dans le football. Aucun mauvais geste, aucune protestation.

FLOPS

L’Irlande archi dominé

Difficile de cibler une seule joueuse cet après-midi. On peut tout de même mentionner le superbe essai de Higgins à la conclusion d’une très belle action du XV du Trèfle sans doute la seule notable du match à la 56ème minute. Les Vertes ont été dominées de la tête et des épaules tout le long du match et n’ont pas su faire la différence offensivement mais aussi et surtout défensivement où les relances et les interceptions ont été souvent mal assurées. Avec sa défaite 19-27 face au Pays de Galles, le XV du Trèfle chute provisoirement à la 5e place du classement en attendant les deux autres matches.

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Les transformations de Caroline Drouin

C’est la petite déception du jour côté bleu : l'ouvreuse tricolore n'a réussi que trois tirs au but sur sept. Les quatre premiers essais n’ont pas été transformés et il aura fallu attendre la seconde période et le deuxième essai de Sansus pour voir le XV de France marquer 5 points. Remplacée par Trémoulière à la 61ème, la joueuse du Stade rennais doit régler la mire d’ici au prochain match des Bleues le 10 avril prochain face à l’Ecosse.

Six nations féminin : les Bleues déroulent face à l'Irlande

Pas de souci pour le XV de France féminin. Les Bleues ont tranquillement disposé de l'Irlande (40-5)…

Six Nations féminin : Clara Joyeux, la dame courage de la mêlée tricolore

PORTRAIT - Dans sa vie professionnelle ou sur un terrain de rugby, la pilier du XV de France ne recule devant rien.

Le Figaro

Dans le maquis des colères de la jeunesse corse

Stéphane Durand-Souffland

GRAND RÉCIT - Bercée par le nationalisme de ses parents, la jeune génération de l’île a hérité de ses passions, de ses combats mais pas toujours de sa culture. Elle manifeste avec violence, mais son mouvement apparaît moins politique que sociétal et identitaire.

Envoyé spécial à Ajaccio, Bastia, Corte

e nuage de lacrymogènes, beaucoup plus dense que les précédents, prend tout le monde par surprise. Depuis une heure, quelques dizaines de jeunes Corses provoquent les CRS qui bloquent le chemin de l’Annonciade, le long de la préfecture de Bastia. Le portail principal, fermé à double tour et protégé de l’intérieur par un énorme bloc de béton, affiche les stigmates de précédentes manifestations.

Soudain, donc, vers 19h45, la police inonde l’avenue Jean-Zuccarelli de gaz irritants. La foule s’égaille comme une volée de moineaux pour trouver de l’air frais. Ghjuvanna, militante d’un des trois syndicats étudiants de l’université de Corte, Ghjuventù Paolina, suffoque et pleure comme tout le monde mais ne perd nullement son sang-froid: «Il faut mettre du jus de citron sous les yeux et, surtout, ne pas les frotter», dit-elle.

Ça faisait des années qu’on attendait une génération de ce niveau, ils ont saisi la perche

À 19 ans, elle est de toutes les protestations organisées depuis le 2 mars, jour de l’agression en prison d’Yvan Colonna. Ses deux parents sont des nationalistes convaincus, son oncle aussi, comme son cousin sérieusement blessé à Ajaccio par un tir de LBD - elle montre sur son portable des photos de lui sur son lit d’hôpital, crâne suturé.

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À la question: «Que représente pour vous Aléria?», la jeune fille adopte une mine perplexe. «Aléria… attendez… c’est là qu’il y a eu le truc, là… comment… la cave, c’est ça?»

- Oui, c’est ça. C’était en quelle année?

-Je devrais le savoir, on nous l’a appris en cours de corse… (elle regarde à nouveau son portable). Ah oui, en 1975!»

L’occupation d’une entreprise viticole à Aléria, en août 1975, pour protester contre la politique agricole de l’État (résumé succinct), est un peu au nationalisme corse moderne ce que la prise de la Bastille fut pour le peuple continental. Le meneur était un médecin, Edmond Simeoni. Son fils, Gilles, est aujourd’hui le président du conseil exécutif de l’île. Il a été l’un des avocats d’Yvan Colonna lors des procès de 2007, 2009 et 2011.

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Cette histoire compliquée, passée par la montée du FLNC et ses déchirements sanglants des années 1990, Ghjuvanna n’est sans doute pas la seule ici à n’en pas connaître le détail. Parmi les jeunes qui assiègent la préfecture, dont beaucoup n’étaient pas nés le 6 février 1998, date de l’assassinat du préfet Érignac, combien détiennent un solide bagage historique? Leur rassemblement de lundi dernier n’avait pas de mot d’ordre, pas de meneurs, ils ne portaient pas de banderoles et les chants qu’ils scandaient sous le nez des CRS, en clappant des mains au-dessus de leur tête, évoquaient davantage une ambiance de stade que de meeting politique.

«Ne réponds pas!»

Cinq minutes avant le début des hostilités, quatre Bastiais jouaient encore à la pétanque le long du mur de la préfecture, indifférents à l’agitation croissante. Les jeunes ont attendu qu’ils rangent leurs boules pour s’avancer. «Que représente pour vous Yvan Colonna?», définitivement condamné à perpétuité pour assassinat, demande-t-on à un «étudiant» qui ne veut dire ni en quelle matière ni révéler son prénom. Le jeune homme: «C’était un berger qui a fait de la politique et qui a soi-disant tué le préfet.» Un camarade intervient: «Ne réponds pas!» Sur le rond-point qui forme une butte, et autour duquel tournicote sur une trottinette électrique un échalas dont le sac à dos diffuse de la musique traditionnelle, quelques individus plus âgés observent la scène de loin, tels des généraux d’Empire postés sur un promontoire. On compte d’ailleurs bien plus de spectateurs que d’acteurs.

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Mais, ce soir-là, aucune consigne ne tombera du rond-point. Quelques coups de pied dans les grillages amovibles et les boucliers des fonctionnaires, des jets d’eau et des grenades lacrymogènes en retour puis, vers 22 heures, on rentre chez soi. On note la présence de très jeunes femmes dans ces manifestations, souvent en première ligne. À Bastia, alors que les gaz lacrymogènes se dissipent, nous en croisons deux près de la préfecture et les interrogeons sur leur engagement. C’est leur copain Doumé qui répond: «Moi je suis contre. Bien sûr, les filles ont les mêmes droits que les garçons, tout ça, mais elles ne devraient pas aller dans le muzzu (le bazar, NDLR), elles devraient rester derrière.»

Rachel Reggeti-Giudicelli, 25 ans, étudiante en master 2 à Corte, présidente du syndicat Ghjuventù indipendentista, n’est pas de cet avis. La mobilisation des filles ne l’étonne pas: «Elles ont toujours fait partie de la lutte pour la libération nationale et ce ne sont pas des éléments modérateurs.» Rachel est une militante souriante, posée, qui a fait hypokhâgne, admire la langue et la culture françaises.

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Elle reçoit à l’Oriente, le café sans enseigne qui jouxte l’université de Corse-Pasquale Paoli, à Corte. Grande lectrice de Camus, elle qualifie sans hésiter la France d’«État colonial». Elle raconte: «Le 2 mars, nous étions en pleines festivités pour les Scontri internaziunali di a ghjuventù in lotta (Rencontres internationales de la jeunesse en lutte). À l’annonce de l’agression subie par Yvan Colonna, on a tout annulé.» Le premier rassemblement devant la sous-préfecture a lieu dans la foulée. Il y en aura beaucoup d’autres, avant la grande manifestation prévue ce dimanche à Ajaccio. Les graffitis refleurissent à travers l’île, en avance sur le printemps: «Gloria a tè, Yvan» («Gloire à toi, Yvan»), «Statu francese assassinu» («État français assassin»), «AFF» («A Francia fora», «la France dehors»)…

Trois syndicats nationalistes, et basta

Corte. Un bourg de montagne, à mi-chemin entre Bastia et Ajaccio. Drôle d’endroit pour un lieu d’ouverture sur le monde, mais la localité est liée à l’histoire de Pascal Paoli, «a Babbu di a patria» (le Père de la patrie) qui l’avait choisie comme capitale de la Corse indépendante (entre 1755 et 1769). Aussi eût-il été malséant d’installer l’université dans une autre ville, fût-elle dotée d’un aéroport. Quelque 4000 étudiants (difficile d’avoir un chiffre fiable), 42 nationalités représentées.

À l’époque, la violence était politique, elle est désormais populaire

Des professeurs nationalistes qui ferment la faculté quand leurs étudiants vont en découdre avec les uniformes. Trois syndicats, tous d’obédience nationaliste. La diversité n’est pas officiellement défendue. Question à un vieux briscard, jadis proche du FLNC: «Et si je veux créer une section de l’Unef ou de l’UNI?» Réponse: «Tu peux, bien sûr.» Un temps, un grand sourire: «Mais tu prends des baffes.» Ce sera donc trois syndicats nationalistes, et basta. Autant que de partis nationalistes d’opposition, mais c’est probablement une coïncidence.

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L’agression mortelle d’Yvan Colonna a libéré d’un coup toutes les frustrations de la jeunesse. Celle-ci a toujours été présente chez les «natios»: «Quand j’étais lycéen, j’organisais des manifestations de rue, se souvient Jean-Philippe Antolini, 50 ans, porte-parole du collectif Patriotti, qui regroupe d’anciens «prisonniers politiques», dont lui-même, condamné à dix ans de prison en 2003, en marge de l’affaire Érignac. On s’affrontait avec la police de 10 heures à midi. Là, on allait déjeuner. On reprenait à 14 heures jusqu’en début de soirée.» Pour lui, comme pour beaucoup de militants chenus, «ça faisait des années qu’on attendait une génération de ce niveau, ils ont saisi la perche».

Lorsque les étudiants sont descendus dans la rue, début mars, la foule les a parfois applaudis, formant même une haie d’honneur pour un cortège à Corte. Pourtant, certains rassemblements ont été marqués par de graves violences. Le 13 mars, à Bastia, une vingtaine de jeunes se sont acharnés sur un gendarme, lui ont dérobé son arme et la lui ont rendue après en avoir volé le chargeur - qui se souvient que le préfet Érignac avait été assassiné avec un pistolet Beretta dérobé lors de l’attaque d’une gendarmerie? Plusieurs bâtiments publics ont été pris d’assaut et détériorés, 650 cocktails Molotov lancés, 4500 grenades lacrymogènes tirées en riposte.

«La violence est la solution»

À Ajaccio, le 10 mars, le palais de justice a été partiellement incendié et il s’en est fallu de peu que l’olivier planté à l’endroit où Claude Érignac était tombé ne soit déraciné par de jeunes esprits très échauffés: des militants plus âgés de Femu a Corsica, le parti autonomiste de Gilles Simeoni, se sont interposés. Doumé, le Bastiais macho de tout à l’heure, à dix mètres d’une poubelle en feu: «Écrivez bien qu’on n’est pas là pour casser, on veut revendiquer pacifiquement. Mais la violence est la solution, c’est comme ça qu’on se fera entendre, on nous y oblige. Yvan Colonna? C’est un symbole martyrisé pendant vingt ans par la France.» Force est de constater que les débordements de mars ont obligé Paris à jouer les pompiers en catastrophe, à quelques semaines de la présidentielle.

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Quand le préfet Érignac a été assassiné, des dizaines de milliers de Corses sont descendus dans la rue en guise de protestation. Quand le cercueil d’Yvan Colonna est arrivé à Ajaccio, une foule très nombreuse s’est massée sur le parcours du corbillard et il est probable que beaucoup de ceux qui sont venus rendre un dernier hommage à l’«omu di valore, pastore di onore» («homme de valeur, berger d’honneur»), ainsi qu’il est présenté en lettres noires peintes sur la façade blanche de l’université, avaient également défilé en 1998. Aucun des jeunes militants ne condamne l’assassinat commis il y a vingt-quatre ans. «À l’époque, la violence était politique, elle est désormais populaire», esquive Rachel Reggeti-Giudicelli.

Après la mort violente du préfet, Charles Pieri, l’un des responsables de la Cuncolta, vitrine légale du FLNC-Canal historique (dont les membres du «commando Érignac» étaient issus) dénonçait une «dérive brigadiste» ; le 25 mars, lors des obsèques d’Yvan Colonna à Cargèse, on remarquait la présence de celui qui passe pour avoir été l’un des chefs les plus radicaux du mouvement clandestin. Aujourd’hui, il participe à des réunions du collectif monté à Corte par les étudiants pour organiser la contestation. Il se dit même que le FLNC voulait rendre les «honneurs militaires» (coups de feu tirés en l’air avec des armes de poing par des militants encagoulés) à Yvan Colonna, une fois son cercueil mis en terre, bien que le crime de février 1998 ait profondément perturbé les activités du «Front». La famille du défunt aurait fait savoir qu’elle ne le souhaitait pas. Vrai? Faux? Invérifiable.

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Les jeunes, entend-on souvent, sont manipulés par les partis et les factions. Au téléphone, Jean-Guy Talamoni éclate de rire: «Ils ne sont ni manipulés, ni contrôlés, ni influencés», affirme le chef de Corsica libera, l’un des trois partis nationalistes minoritaires représentés à l’Assemblée territoriale. Aussi se refuse-t-il - comme tous ceux qui pourraient agir de la sorte - à lancer des appels au calme, car ce serait «contre-productif».

De nombreux vétérans de la lutte contre Paris se réjouissent de voir monter la fièvre chez les jeunes. En 2014, le FLNC a déposé les armes - blague indépendantiste en vogue: «Mais personne ne sait où…» -, ce qui a signé la fin des actions clandestines spectaculaires (plasticages, etc.). En 2015 puis 2017, les instances locales sont passées complètement sous contrôle nationaliste ; en 2021, l’autonomiste Gilles Simeoni est triomphalement réélu et désormais majoritaire (40 %), trois partis indépendantistes conservent 30 % des voix restantes, l’Assemblée de Corse est à 70 % nationaliste ; le Syndicat des travailleurs corses (STC) est majoritaire, comme l’Association des parents d’élèves corses. Mais rien ne bouge au sujet de la langue corse, qui n’est toujours pas reconnue par Paris, du rapprochement des prisonniers, à commencer par le trio Colonna-Alessandri-Ferrandi, condamné à perpétuité pour l’assassinat du préfet, du statut de résident censé contenir la flambée de l’immobilier et des autres revendications.

Pendant sept ans, le réflexe de la violence s’est assoupi dans la béatitude qui suit les larges victoires électorales, mais pas endormi profondément. Ajoutez à cela une situation difficile sur le plan de l’emploi, du logement, deux années de Covid et de fermeture des discothèques - les distractions sont rares, surtout en hiver -, et vous avez réuni les ingrédients d’un réveil tonitruant de la jeunesse. La nouvelle affaire Colonna aura servi de détonateur. De surcroît, la rumeur que le bras de son meurtrier, Franck Elong Abé, aurait pu être armé par l’«État colonial» pour éliminer un «patriote corse» court sur l’île. On l’entend jusque dans l’entourage de Gilles Simeoni, au siège ajaccien de la collectivité.

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Emmanuel Macron est bien venu sur place en 2018, mais sa visite a été vécue comme une humiliation de plus. Élus fouillés, propos du président de la République considérés comme désobligeants pour Gilles Simeoni - «Ça ne se plaide pas», s’entend dire celui qui plaida pour le berger de Cargèse lors de trois procès d’assises… «L’agression d’Yvan Colonna est venue après toutes les vexations infligées par Paris», analyse Lisandru Bizzari, qui grince: «En 2018, nos élus ont été fouillés par (Alexandre) Benalla…»

Yvan Colonna, une icône

Professeur de mathématiques de 27 ans, notre interlocuteur préside le groupe Giuventu in mossa (Jeunesse en mouvement) à l’Assemblée des jeunes, organe consultatif. «Les jeunes ne connaissent pas forcément toute l’histoire de la Corse, admet-il, mais ils sont sincères et comprennent qu’il y a un souci. Malheureusement, les voies démocratiques n’aboutissent pas. J’ai dit au ministre de l’Intérieur, quand il est venu, que notre seul moyen d’expression était la violence contre les forces de l’ordre qui représentent l’État.»

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En fin de semaine dernière, la diffusion d’une vidéo montrant des CRS en repos chantant La Marseillaise (mais aussi Alouette, je te plumerai) a déclenché de violents incidents devant leur caserne, à Furiani, dans la banlieue bastiaise, et devant celle d’Aspretto, près d’Ajaccio.

Or, ces chants auraient été entonnés au moment précis où commençaient, à Cargèse, les obsèques d’Yvan Colonna. Bien qu’il soit à ce stade impossible de déterminer s’il y avait une volonté de manquer de respect au défunt et à ses proches, tous les nationalistes dénoncent une «provocation» insoutenable. Yvan Colonna est devenu une icône, «le Bobby Sands de la cause», ironise un fin connaisseur du paysage politique local, en référence au militant irlandais que le gouvernement britannique avait laissé mourir de faim dans sa cellule en 1981.

C’est devenu un rite de passage pour les jeunes, tout est théâtralisé et calibré pour les chaînes d’info

Même si l’ampleur de la révolte de la jeunesse est indéniable, même si de nombreux Corses ne la voient pas d’un mauvais œil, même si l’idée qu’Yvan Colonna, sinon innocent, du moins condamné sans preuves, est largement répandue, le recours à la violence ne fait pas l’unanimité. Mais la supposée «majorité silencieuse» hostile à la guérilla se tait. À Bastia, place Saint-Nicolas, trois retraités discutent, passant naturellement du français au corse. À quelques mètres, une personnalité nationaliste est interviewée: «Et voilà, on va encore faire croire que tout le monde les soutient…» Impossible d’en savoir plus ni d’obtenir leurs prénoms. Dans un village perché, un commerçant consent à lâcher: «C’est un peu n’importe quoi, tout ça.» Pourquoi, selon lui? Sourire énigmatique. «Ne mettez pas mon nom ni celui du village, s’il vous plaît.»

Rares sont ceux qui osent exprimer des réserves. Parmi eux, Jean-Pierre Susini, militant de la première heure, présent à Aléria aux côtés d’Edmond Simeoni. Dans un entretien à Corse-Matin, il déclarait: «Le mouvement est manipulé par certains nationalistes qui cherchent à se venger d’autres (…). Quant à Colonna, ça me gêne que l’on exploite ainsi son image. Un martyr? Je ne sais pas. Le Che était un martyr. Colonna s’est certes battu pour ses idées, mais cela m’a toujours interpellé qu’il se dise innocent. Les membres du “commando Érignac” n’étaient pas des gars à la hauteur.»

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Stella (1) est fonctionnaire territoriale. Son diagnostic est terriblement désabusé: «L’université de Corte a été immédiatement noyautée par les nationalistes. On y enseigne aux jeunes que la société leur en veut parce qu’ils sont corses. Résultat, ils se couchent étudiants et se réveillent héros. J’ai eu honte en 1998, j’ai honte aujourd’hui. Je ne veux pas que mes enfants restent ici, je les mettrai de force dans l’avion s’il le faut. Aujourd’hui, le mouvement nationaliste est moins politique que sociétal, identitaire, axé sur la langue, la culture corses: les “gens bien” se doivent d’être de ce côté-là.»

Un «troisième tour» politique

Lors des échauffourées de lundi, un Bastiais remarquait: «C’est devenu un rite de passage pour les jeunes, tout est théâtralisé et calibré pour les chaînes d’info. Regardez-les, beaucoup portent des chaussures et des vêtements de montagne, mais ils n’habitent pas dans les villages, ils sont tous de la ville. Ils veulent se donner des airs de Corses authentiques, de bergers.»

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En dépit de la part de spontanéité réelle de la jeunesse et des dénégations de Jean-Guy Talamoni - relayées par les meneurs des syndicats étudiants -, les événements récents servent de levier à l’opposition insulaire pour organiser un «troisième tour» contre la majorité absolue du Femu a Corsica de Gilles Simeoni. Du côté de Corsa libera (Jean-Guy Talamoni), de Core in fronte (Paul-Félix Benedetti) et du Parti de la nation corse (PNC, Jean-Christophe Angelini), on se plaît à dire, en feignant la compassion, que «Gilles» a été débordé par la jeunesse de l’île. Et qu’une partie de son électorat n’a pas admis qu’il s’affiche au premier rang lors de l’arrivée à Ajaccio du cercueil de son ancien client puis à ses obsèques, alors qu’il a été élu pour sa modération et sa condamnation (de longue date) de toute forme de violence politique.

«De tout temps on a prétendu que les jeunes étaient instrumentalisés par leurs aînés, insiste Rachel Reggeti-Giudicelli. Mais c’est bien ce mouvement de jeunes qui est à l’initiative de tout ce qui se passe actuellement, notamment de la création du collectif réunissant nos trois syndicats, Femu a Corsica, Corsica libera, le PNC, Core in fronte, le STC et les associations d’anciens prisonniers politiques. Je ne laisserai pas mes militants se faire manipuler.»

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«On peut avancer institutionnellement sans déshonorer la mémoire du préfet Érignac», veut croire Lisandru Bizzari. Il n’empêche que les négociations ouvertes à la hâte par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en laissent plus d’un sceptique. «On connaît la musique, tempête Laetitia (1), indépendantiste rompue aux manœuvres d’arrière-cuisine. On nous invite à Paris, on nous sert de la charcuterie et du vin corses, avec pourquoi pas un disque de Tino Rossi en fond sonore, et on nous dit, tout miel: soumettez-nous un projet commun et on se revoit pour en discuter. Ils savent très bien que les différents partis ne se mettent jamais d’accord. On tombe dans le panneau depuis quarante ans.»

«Vers l’Orient compliqué je volais avec des idées simples», écrivit un jour Charles de Gaulle. La Corse est compliquée aussi, mais le concept d’idée simple y est aussi bienvenu que les syndicats non nationalistes. Aucune décision, aucun geste, aucune parole n’apaisera jamais la totalité des quelque 340.000 habitants de l’île. Prenez l’affaire des drapeaux mis en berne par la collectivité à la mort d’Yvan Colonna. «Une faute» pour Emmanuel Macron. Une faute pour tous les Corses qui souhaitent rester dans la République française. Une faute aussi pour les indépendantistes pur sucre selon lesquels il n’aurait pas fallu mettre en berne le drapeau tricolore, puisque «Yvan Colonna n’était pas français».

(1) Les prénoms ont été modifiés.

Chronologie

2 mars 2022

Yvan Colonna est violemment agressé par un codétenu terroriste islamiste, Franck Elong Abé, dans la salle de musculation de la maison d’arrêt d’Arles. Il est transféré à l’hôpital à Marseille, dans un état critique.

21 mars

Mort d’Yvan Colonna, à l’hôpital de la Timone à Marseille, après trois semaines de coma.

23 mars

Vers 22 heures, la dépouille du nationaliste corse débarque à l’aéroport Campo dell’Oro, à Ajaccio. Plus de 2 000 personnes forment une haie d’honneur le long de la route.

25 mars

Yvan Colonna est enterré dans son village natal de Cargèse. Avant la cérémonie, des milliers de personnes se rassemblent et scandent «Yvan ti tengu caru» («Yvan on t’aime») à celui qui est devenu une icône pour toute une partie du peuple corse.

Mars-avril

Plusieurs manifestations de soutien à Yvan Colonna ont lieu. La plus violente a eu lieu le dimanche 13 mars à Bastia et a fait plus de quarante blessés chez les policiers et trente chez les gendarmes. La prochaine est prévue ce dimanche 3 avril, à Ajaccio.

Mi-avril

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, complices d’Yvan Colonna dans l’assassinat du préfet Érignac, seront transférés en Corse pour poursuivre leur détention.

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Le Figaro

Pourquoi y a t-il si peu de femmes à des postes-clé dans la mode ?

L’industrie de la mode s’adresse aux femmes mais reste pilotée par des hommes, surreprésentés aux postes de direction artistique et de management. Compétition, maternité, cooptation… Quelle ligne invisible barre la route aux talents féminins ?

Le paradoxe est déroutant. Dans une industrie comme celle de la mode, en majeure partie destinée aux femmes, créant quotidiennement un vestiaire les valorisant et encourageant leur empowerment, pourquoi sont-elles quasi invisibles ou inexistantes aux postes décisionnaires ou créatifs ? En septembre, lors de la prochaine Fashion Week à Paris, sur les quatre-vingts marques qui défileront dans le calendrier officiel, moins du quart des collections aura été conçu par une directrice artistique. L'écart est encore plus significatif en ce qui concerne le leadership.

Où sont les femmes ?

En 2015, sur les cinquante marques les plus rentables au monde, seulement 14 % d'entre elles étaient dirigées par des femmes, qui n'étaient que 25 % à être membres des conseils d'administration des sociétés de mode et de luxe cotées en Bourse, selon une étude menée par Business of Fashion, le média d'analyse de l'économie de la mode. Le bilan est sans appel : la mode n'échappe pas au plafond de verre, cet obstacle invisible qui freine l'ascension des femmes."Ce sont pourtant elles qui ont permis la démocratisation de la mode au tout début du XXe siècle", souligne Serge Carreira, spécialiste dans le domaine du luxe et maître de conférences à Sciences Po Paris. Gabrielle Chanel, Jeanne Paquin, Madeleine Vionnet, Jeanne Lanvin, Elsa Schiaparelli, puis, après guerre, Nina Ricci ou Carmen de Tommaso (Carven) étaient toutes installées à la tête de leur propre maison de couture. Ce sont les femmes, encore, qui ont inventé le prêt-à-porter dès les années 1960 et 1970 : Sonia Rykiel , Emmanuelle Khanhou Agnès b. Mais rapidement, cet avènement des créatrices entrepreneuses a connu un ralentissement spectaculaire, plus encore dans le secteur du luxe que dans celui du prêt-à-porter. "Le luxe est un secteur ultracompétitif, il faut une ambition très forte pour faire tomber les barrières et franchir les étapes, analyse Serge Carreira. Il se trouve que ce sont plutôt les hommes - Gaultier ou Mugler - qui, à l'époque, ont pris le dessus et se sont installés dans le star-système, au détriment des femmes."

Une cooptation masculine

Un phénomène a ralenti l'accession des femmes aux postes-clés : l'effet miroir. "Les grands dirigeants actuels, âgés de plus de 55 ans, ont pour la plupart été formés à l'Ena, Sciences Po, HEC ou Polytechnique - des établissements qui ont longtemps été fréquentés principalement par des hommes -, et ils fonctionnent beaucoup par cooptation", analyse Gwenaëlle Lemonnier, consultante en stratégie, merchandising et management de la création.

Résultat : lorsqu'il s'agit de faire un choix entre un homme et une femme, certains dirigeants ont tendance à privilégier (inconsciemment ou non) les profils qui leur ressemblent. Toutefois, la donne change. "Les quadragénaires ont déjà travaillé avec des femmes ultradiplômées, poursuit Gwenaëlle Lemonnier. Ils trouvent normal de promouvoir une femme à un poste à responsabilités. C'est mathématique : d'ici peu, ces femmes hautement qualifiées prendront la relève."

Pour Louise Beveridge, consultante dans plusieurs secteurs d'activité liés au luxe, les politiques de ressources humaines sont fondamentales : "On doit former les managers afin qu'ils sachent identifier des potentiels différents des leurs et gérer les postes de façon cyclique et non linéaire, pour éviter le phénomène de réplique du système. Plus une équipe est diversifiée, plus elle sera performante." Séverine Merle, actuelle PDG de Céline, dont le comité de direction est composé à 50 % de femmes, a toujours veillé à cultiver la parité. Sa mère, médecin, travaillait beaucoup mais réservait son mercredi à ses enfants, désireuse de faire carrière sans négliger sa famille. Elle lui a montré l'exemple : Séverine Merle, mère de trois enfants, est devenue une dirigeante reconnue et estimée. Sa conviction ? Il importe que les femmes soient confiantes en leurs ambitions, qu'elles se débarrassent aussi de ce sentiment d'imposture qui les paralyse fréquemment : elles ont trop souvent peur de devoir sacrifier l'un ou l'autre aspect de leur vie, alors qu'un homme ne se posera même pas la question.

Mère de famille : une disqualification ?

Comme dans les autres secteurs d'activité, la question de la maternité représente encore une entrave à l'ascension des femmes dans la mode. "Autour de 20 ans, lorsque les jeunes arrivent sur le marché du travail, la situation est paritaire tant au niveau de la formation qu'à celui de l'accès aux postes, constate Louise Beveridge. Puis arrive un premier palier entre 30 et 35 ans : c'est là qu'on commence à distinguer les "bons" des "très bons", ceux qui seront des dirigeants. Mais c'est aussi à cet âge que les femmes commencent à fonder une famille. Il s'agit alors de gérer une absence temporaire. Plutôt que de leur demander : "Quand partez-vous ?", il faudrait leur demander : "Quand revenez-vous ?" Pour les profils à haut potentiel se présente la question de l'accélération-décélération, avec des congés de maternité assez courts."

Les mentalités évoluent lentement. Quelques conquérantes font bouger les lignes. On pense à Natalie Massenet ,qui a fondé un empire (Net-A-Porter), avant de créer son fonds d'investissement, tout en étant mère de trois enfants. Ou à Phoebe Philo, ex-directrice artistique de Céline, qui avait obtenu que le studio de création parisien déménage à Londres, où vivait sa famille. Ou encore à Stella McCartney ,qui a racheté les 50 % des parts de sa société détenues par Kering depuis dix-sept ans. Elle est désormais propriétaire de sa marque et prouve que l'on peut être créatrice, femme d'affaires et mère de quatre enfants. Ces exemples sont encore rares. Surtout concernant les postes créatifs.

Le rythme effréné de huit à dix collections annuelles défie l'équilibre vie-travail. Cela n'empêche pas des figures comme Maria Grazia Chiuri (première femme à être nommée directrice artistique de Dior) ou Isabel Marant(à la tête de sa propre entreprise) de parvenir à mettre les femmes dans la lumière.

Les chiffres du pouvoir

Vers une révolution ?

Ces défricheuses ouvrent la voie. Impulsent le changement. Des obstacles persistent pourtant. "Une nouvelle génération d'entrepreneures émerge, constate Floriane de Saint Pierre, fondatrice du bureau de conseil du même nom dans le domaine du luxe. Ce sont des femmes courageuses, influentes dans la mode : Marine Serre, Christelle Kocher ou Vanessa Seward .Mais l'accès à l'investissement leur est difficile, car ce monde reste masculin."

Nécessaire en matière d'équité, la parité représente aussi un atout pour les entreprises. Les groupes du luxe l'ont bien compris. Tous développent des actions pour la promouvoir. "Nous considérons que LVMH sera une meilleure société dans une situation de parité, affirme Chantal Gaemperle, directrice des ressources humaines et synergies du groupe, membre du comité exécutif. Les femmes doivent oser et, pour cela, se faire accompagner en s'appuyant sur les expériences des autres." Ce groupe leader du luxe en France, dont les femmes représentent 74 % de l'effectif total, a lancé il y a dix ans le programme EllesVMH, pour permettre à ses collaboratrices d'enrichir leur parcours, notamment grâce à du coaching. Dans cet esprit, Women@Dior développe depuis deux ans une action de mentoring entre les cadres de Dior et de jeunes étudiantes.

Kering, autre grand groupe français du luxe, a élevé l'égalité entre les femmes et les hommes au rang de priorité d'entreprise. Le groupe se positionne comme une des entreprises du Cac 40 les plus féminisées (56 % de femmes parmi ses managers et 64 % au sein de son conseil d'administration). Dès 2010, il a signé la charte Women Empowerment Principles de l'ONU Femmes et lancé un programme interne, Leadership et Mixité. Pour Béatrice Lazat, directrice des ressources humaines, "la diversité est source de créativité et d'innovation, donc de performance économique". Alors, ce XXIe siècle appartiendra-t-il aux femmes ? "Vers 40-45 ans, quand les enfants ont grandi, les femmes deviennent des fusées, assure Gwenaëlle Lemonnier. La façon dont elles gèrent le business est révolutionnaire, créative et inspirante pour les hommes. Elles sont d'une efficacité redoutable, excellentes négociatrices, capables d'être intransigeantes tout en gérant de manière harmonieuse le facteur humain."

Le Figaro

L’incroyable canular de Jimmy Fallon et Jimmy Kimmel aux États-Unis pour le 1er avril

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 02/04/2022 à 15:26
  • Publié le 02/04/2022 à 15:26

VIDÉO - Les animateurs de deux des plus célèbres late shows américains ont échangé leur place vendredi, le temps d’une soirée, pour surprendre leurs téléspectateurs respectifs.

Imaginez Cyril Hanouna prendre place aux côtés de Lilia Hassaine, Paul Gasnier, Ambre Chalumeau, Julien Bellver, Maïa Mazaurette ou encore Étienne Carbonnier autour de la table de «Quotidien» sur TMC. Et dans le même temps voir Yann Barthès animer «Touche pas à mon poste!» avec toute la bande de chroniqueurs de l’émission de C8. À l’échelle des États-Unis, c’est ce qu’ont décidé de faire Jimmy Fallon et Jimmy Kimmel vendredi soir simultanément en échangeant leur place dans leur late show respectif, «The Tonight Show Starring Jimmy Fallon» sur NBC tourné à New York et «Jimmy Kimmel Live» sur ABC réalisé à Los Angeles.

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Jimmy Fallon a reçu une standing ovation en arrivant, hilare, sur le plateau de son confrère. «Salut, je suis Jimmy», a-t-il lancé avec amusement au départ de son monologue d’introduction. «Asseyez-vous s’il vous plaît, vous allez vexer l’autre Jimmy. C’est tellement bizarre pour moi d’être ici. En ce moment, Jimmy Kimmel est à New York en train de présenter mon émission. J’ai peur que mon père m’appelle ce soir pour me dire qu’il ne m’a jamais trouvé aussi drôle...» Après avoir ironisé sur les différences entre la ville californienne et celle de la côte est, Jimmy Fallon a entamé un duplex avec Jimmy Kimmel. «Cela faisait longtemps que nous avions cette idée, nous devions le faire en avril 2020», ont-ils révélé, stoppés dans leur élan à l’époque par la crise sanitaire.

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À New York, Jimmy Kimmel a également réalisé son monologue d’introduction dans «The Tonight Show Starring Jimmy Fallon». «J’espère que vous n’êtes pas déçus, a-t-il lancé au public. Combien d’entre vous se sont dit: “Oh mon Dieu, Jimmy Fallon n’a pas l’air bien aujourd’hui, j’espère qu’il n’est pas malade”.» Dans le studio du «Jimmy Kimmel Live» à Los Angeles, les deux animateurs se sont également amusés à piéger des fans de l’émission en caméra cachée en leur proposant de venir se faire «prendre en photo avec Jimmy» et en intervertissant discrètement leur place pendant chaque séance. Certains d’entre eux n’ont pas perçu de différences entre les deux Jimmy, chose qui était arrivée à Emma Watson en 2017.

L'Humanité

Quand un deuxième enfant arrive, tout change et l’amour se démultiplie

Actu

Un nouveau venu dans la famille ? Cet « heureux » événement révolutionne le quotidien du foyer et la vie du plus grand qui doit trouver sa place, appréhender sa situation d’aîné, apprendre à vivre en fratrie et partager l’attention de ceux qui n’avaient d’yeux que pour lui.

Noé Blouin

Un nouveau venu dans la famille est toujours un événement. Pour les parents, mais aussi pour le ou la futur(e) aîné(e) du petit bout de chou qui est encore dans le ventre de sa maman. Lui qui avait l’habitude d’être seul au monde va bientôt devoir apprendre à partager l’attention de ses parents. Pour les plus petits, ce nouveau monde plein d’inconnu peut être une période de stress, de peur, ou de jalousie quant à l’arrivée du petit dernier. Mais les sentiments de l’enfant sont un peu plus complexes que cela et les parents interprètent parfois un peu vite des comportements, et les jugent problématiques. Ceux-ci méritent pourtant d’être nuancés.

« Empathie naturelle »

S’il convient de garder le secret au début (80 à 90 % des fausses couches se produisent durant les douze premières semaines), mieux vaut ensuite ne pas trop tarder à informer l’enfant. En effet, maintenu dans l’ignorance, le petit va percevoir des signes de changement dans le quotidien familial sans pouvoir mettre de mots dessus. Pour lui permettre d’appréhender cette nouvelle situation, les parents peuvent le faire participer aux choses positives de la grossesse : sentir le ventre qui bouge, échanger sur l’arrivée du bébé, etc. Pour toute la famille, la venue d’un petit frère ou d’une petite sœur est une fête. C’est dans ce contexte que le futur aîné appréhendera au mieux l’arrivée d’un nouveau membre. En moyenne, il arrive lorsque l’aîné est âgé d’environ 3 ans. C’est une année qui correspond aussi à l’entrée en maternelle, autre cap qui vient chambouler une toute jeune existence. Le mieux est donc d’y aller graduellement. L’apprentissage du partage, comme l’éducation en général, prend du temps.

Il n’est pas exclu qu’après la naissance de son cadet, l’aîné se mette à régresser pour essayer de capter l’attention de ses parents, qui semblent bien plus préoccupés par le plus jeune, moins autonome. Là encore, il faut laisser du temps, ne pas mettre de pression pour que son premier enfant soit « le grand » et lui expliquer à quel point c’est agréable de dormir dans un lit sans barreaux, d’aller à l’école plutôt que de rester auprès de sa mère. Qu’il se sente lésé ou non, pour peu que l’enfant soit autorisé à y assister, à y participer, à observer sa maman s’occuper d’un plus petit a quelque chose d’exaltant et même de rassurantr. « À ce moment-là, les identifications parentales sont très puissantes, car nous nous éprouvons d’abord comme parents, l’identification sexuelle ne se confirmant que plus tard », expliquait la psychologue Hélène Sallez en 2017 dans la revue « Spirale », tout en défendant l’idée d’une « empathie naturelle » parfois réprimée par l’éducation.

La naissance d’une fratrie

Chaque enfant est différent. Penser que la jalousie et la violence de l’aîné envers le nouveau-né vont être obligatoirement de mise est une erreur. Dans les cas où le phénomène se produit, c’est, comme bien souvent, la communication qui permet de résoudre le problème. Ici, il faut pousser l’enfant à se confier et lui réexpliquer qu’il a toujours sa place dans cette famille. Dans les actes, cela passe aussi par dégager du temps pour être avec lui. Les jeux de société, la lecture du soir, des moments partagés avec lui l’aideront à faire passer plus ou moins rapidement cette crise existentielle.

Malgré les tumultes, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans une vie marque finalement la naissance d’une relation aussi tumultueuse que fondamentale. Le pédopsychiatre Marcel Rufo, auteur d’un livre sur le sujet, définissait la fraternité et ses aspérités ainsi : « Une maladie d’amour chronique. »

Famille
L'Humanité

Recettes. Tout, vous saurez tout sur le céleri

Actu

Peu apprécié des petits mais doté de mille et un bienfaits pour la santé, le céleri fait partie des légumes verts en vogue. En branche ou en « rave party », savoureux cru ou cuit, il se cuisine de la racine aux feuilles et se marie à tous les plats, du plus simple au plus raffiné. Magique céleri !

Noé Blouin

Du goût, peu de calories et une nuée de propriétés bénéfiques pour le corps : le céleri semble avoir tout pour lui. Ces dernières années, ce légume de la famille des apiacées s’est forgé une réputation de produit miracle. En branche ou rave, en jus bien frais ou rémoulade, cet incontournable des recettes de grand-mère possède en effet plusieurs vertus indispensables pour une alimentation équilibrée. Mais pourquoi un tel attrait ? Depuis sa découverte il y a au moins deux millénaires, il a d’abord été utilisé comme produit médicinal. Il était apprécié pour sa teneur avérée en sodium naturel – donc à déconseiller pour les régimes sans sel –, par exemple, pour les fibres qu’il contient ou ses effets diurétiques, qui aident les reins à bien fonctionner, carminatifs et dépuratifs. 

Des auteurs peu scrupuleux ont aussi prétendu que les calories nécessaires à sa digestion étaient plus importantes que l’apport du produit en lui-même. C’est qu’une belle branche de céleri ne contient qu’une quinzaine, voire une vingtaine de calories au maximum. Mais des études plus sérieuses ont montré depuis que l’« effet calorie négatif » n’était que fiction et ne devait pas faire oublier toutes les vertus de ce légume, qui, en plus d’être abordable, est largement cultivé en France.

Osez la version sucrée

Sorti de terre et lavé, le céleri se retrouve directement dans le commerce en branche ou rave. Cette seconde forme est en réalité la racine d’une variété de céleri, cultivée pour son tubercule chargé en minéraux et en oligoéléments rares, comme le sélénium. Pour être sûrs de ne pas se tromper devant l’étal du primeur, il faut le choisir lourd et blanc. Pour le céleri branche, qui se récolte de fin juillet jusqu’à l’automne, vérifier que celui-ci brille d’un beau vert tendre et que ses pétioles bien fermes se cassent d’un coup sec. 

Au réfrigérateur, on peut le garder quelques jours, enveloppé dans du film plastique. Plus résistant, le céleri-rave se garde, comme de nombreux tubercules, trois semaines hors du frigo. Il existe des centaines de recettes pour le cuisiner. Pour un apéritif sortant un peu de l’ordinaire, les branches croquantes garnies d’un peu de fromage à pâte persillé sont un excellent choix. Si l’on pense souvent au céleri rémoulade, on peut aussi plonger la rave découpée en fines lamelles dans une sauce proche de la mayonnaise. I

l existe également des solutions moins caloriques, en remplaçant l’huile et les œufs par du fromage blanc. Cuit, le céleri se décline en gratin, en soupe, en purée, en chips, en frites, en bâtonnets, poêlé, rôti ou à la vapeur. Seule l’imagination du cuisinier semble être la limite de ce produit complexe et riche, que certains cuisinent même sucré (son alliance subtile avec la pomme granny-smith aidant) pour des desserts hors du commun.

Côté branche : velouté gourmand

Ingrédients pour 4 personnes :  600 grammes de céleri branche, 1 oignon, 30 cl de crème fraîche, 1 c. à s. d’huile d’olive, 100 g de lardons, 1 cube de bouillon de volaille, 50 cl d’eau, Curry en poudre, Ciboulette.

  1. Éplucher puis hacher finement l’oignon et découper le céleri.
  2. Faire revenir quelques minutes l’oignon dans une casserole avec un filet d’huile d’olive. Ajouter les morceaux de céleri et une pincée de curry et mélanger.
  3. Verser 50 cl d’eau et le cube de bouillon. Laisser cuire une vingtaine de minutes à feu doux, en mélangeant sporadiquement.
  4. Faire bien griller à sec les lardons dans une poêle.
  5. Après cuisson, mixer le céleri, l’oignon et le bouillon en ajoutant la crème fraîche.
  6. Au dressage, ajouter les lardons dans le bol et la ciboulette hachée.

Côté rave : ravioles de céleri aux champignons

Ingrédients pour 4 personnes : 1 céleri-rave, 400 g de champignons de Paris frais, 1 grosse ou 2 petites échalotes, 20 cl de crème fraîche épaisse, une dizaine de noisettes beurre salé, Huile d’olive, Sel, poivre.

  1. Éplucher le céleri-rave, en enlevant la peau sur 1 cm pour atteindre la partie la plus blanche.
  2. Détailler de gros morceaux et passer à la mandoline pour obtenir des lamelles d’environ 4 mm d’épaisseur.
  3. Plonger les durant 2 min 30 dans une casserole d’eau bouillante.
  4. Faire revenir quelques minutes à feu vif avec du beurre les champignons frais et l’échalote découpés en petits morceaux. En baissant le feu, ajouter la crème fraîche et les noisettes concassées. Saler, poivrer.
  5. Détailler les lamelles de céleri en faisant des ronds d’environ 8 cm de diamètre à l’emporte-pièce (un mug et un couteau feront l’affaire). Ajouter la sauce aux champignons et plier les lamelles en deux.
  6. Arroser d’un filet d’huile d’olive et servir.

    À lire

    Légumes plaisir. Comme les épinards ou le navet le céleri ne fait pas partie des stars de la cantine. Pour de nombreux parents, faire manger des légumes à leurs enfants se révèle un véritable casse-tête. Dans « le Petit Ogret », Jean-Christophe Morera et Marie-Pierre Oddoux évoquent ce problème en racontant l’histoire d’une fratrie d’ogres abandonnés dans la forêt et forcés à manger des choux. Une manière ludique d’amener les petits à voir un peu plus loin que le bord de leur assiette et découvrir, comme Petit Ogret, que les légumes aussi peuvent être délicieux.

        À voir

        Stars en tablier. Qui de mieux que les concernés pour raconter leur histoire ? Dans le podcast « Chefs », David Ordono rencontre ceux qui font vivre la cuisine d’aujourd’hui, des plus grands étoilés, comme Guy Savoy ou Yannick Alléno, jusqu’aux jeunes espoirs de la gastronomie moderne, comme Alessandra Montagne. En une quarantaine de minutes, le journaliste revient sur la carrière et les aspirations de ces stars en tablier, dans des entretiens inspirants et gastronomiques.

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        Bon et sainrecettes
        Le Figaro

        Top 14 : Toulon humilie Lyon à Gerland et frappe aux portes du Top 6

        Le RC Toulon est allé dominer le LOU qui évoluait pourtant à domicile (40-10) pour s'installer à la 8e place du championnat.

        Lyon-Toulon 10-43

        5 essais à 1: Toulon a infligé une correction à Lyon (43-10) et s'est relancé dans la course à la qualification aux phases finales en remportant une troisième victoire consécutive samedi au stade de Gerland, pour le compte de la 22ème journée de Top 14.

        Grâce à ce deuxième succès bonifié, à l'extérieur, les Toulonnais pointent à la huitième place et reviennent à trois points du LOU Rugby (6e), totalement dépassé et humilié, et sorti du terrain sous les sifflets.

        Battus pour la troisième fois de suite, la deuxième à domicile cette saison, les Lyonnais marquent le pas au pire moment.

        Ils sont désormais sous la menace du Racing qui reçoit le Stade français dimanche soir, et voient Clermont (7e), comme les Toulonnais, les talonner au classement.

        Malgré un essai d'entrée inscrit par le demi de mêlée Baptiste Couilloud (3-7. 5e), les Lyonnais n'ont jamais existé et le RCT a peu à peu posé sa main sur le match avant de mettre leurs adversaires en déroute.

        Après un essai du troisième ligne centre argentin, Facundo Isa (11-10. 34e), Toulon a été tout près d'assommer son hôte, mais l'essai du centre néo-zélandais, Duncan Paia'aua, a été refusé après arbitrage vidéo (37e).

        C'était partie remise. L'ailier sud-africain, Cheslin Kolbe a tué le suspens et les derniers espoirs lyonnais au retour des vestiaires, sur un ballon offert par l'ailier lyonnais Noa Nakaitaci (16-10. 43e).

        Le centre Julien Hériteau a ensuite inscrit un doublé (48e, 60e) pour offrir un succès bonifié, inespéré au coup d'envoi, mais logique au vu de la physionomie de la rencontre, avant que l'ailier Gabin Villière n'ajoute un cinquième essai encore transformé par Carbonel (76e) lequel a conclu la rencontre en passant une pénalité de 45 mètres (43-10, 80e).

        Face à l'ancienne mais aussi future équipe de leur manager, Pierre Mignoni, qui a déjà officialisé son retour au RCT il y a plusieurs semaines, les Lyonnais ont été dépassés.

        Entre des lancers perdus en touche, des pénalités en mêlée, et des rucks chahutés, ils ont été privés de ballons et ont rendu une de leur pire copie à domicile depuis longtemps.

        Clermont-Brive 41-10

        Battu à Toulon le 26 mars (32-22), Clermont a renoué avec la victoire aux dépens de Brive (41-10), samedi dans son stade Marcel-Michelin, en match de la 22e journée de Top 14, gardant l'espoir de se qualifier pour les phases finales du championnat.

        Les Clermontois, qui prennent le point de bonus offensif, sont provisoirement 7e (52 pts) à une longueur de la Rochelle (5e) et Lyon (6e).

        De son côté, le CAB reste 12e du classement avec un matelas de sept points sur Perpignan, 13e et premier relégable.

        L'ASM a pris une avance décisive en première période au cours de laquelle les Jaunards ont su se montrer réalistes, concrétisant les occasions qu'ils se sont procurées.

        Ainsi, l'ailier Alivereti Raka, dès la 3e minute et le 3e ligne Fritz Lee (32) ont obtenu deux essais, transformés par Morgan Parra lequel a également passé deux pénalités (13, 28) pour mener 20-5 à la pause.

        Après la mi-temps, Clermont s'est définitivement mis à l'abri en ajoutant trois essais par l'incontournable centre George Moala, auteur d'un doublé (44, 78), et l'ailier Damian Penaud (56), transformés encore par Parra (41-10).

        Moala aurait pu inscrire un troisième essai personnel mais celui-ci a été refusé par l'arbitrage vidéo (75).

        De leur côté, les Brivistes avaient su répondre rapidement au premier essai clermontois avec le 3e ligne So'otala Fa'aso'o (7-5, 9) alors que le 3e ligne Retief Marais a ramené le score à 25-10 (51).

        En fin de partie, le Clermontois Penaud et le joueur du CAB, Guillaume Galetier, sont sortis sur blessure, respectivement touché à une cheville et victime d'une sévère commotion. Galetier a notamment été évacué sur une civière (69).

        Perpignan-Montpellier 13-23

        Montpellier a dû attendre les derniers instants d'une rencontre hachée par les maladresses pour consolider sa place de leader du Top 14 grâce à sa victoire à Perpignan (23-13) samedi lors de la 22e journée.

        Les Héraultais ont fait la différence dans les dix dernières minutes, grâce d'abord à une interception de Thomas Darmon dans ses 22 mètres, qui a abouti à un essai de Nico Janse van Rensburg, puis à une dernière pénalité de l'ouvreur international italien Paolo Garbisi.

        Cette victoire, longue à se dessiner, assure au MHR de rester encore au moins une journée en tête puisqu'il compte six longueurs d'avance sur son dauphin Bordeaux-Bègles, opposé en soirée à La Rochelle.

        A quatre journées de la fin de la saison régulière, il prend aussi une option de plus en plus sérieuse sur l'une des deux premières places directement qualificatives pour les demi-finales de Top 14, avec dix points d'avance sur le troisième.

        Ce nouvel échec à domicile complique en revanche un peu plus l'opération maintien des Catalans, avant-derniers, qui se rapprochent plus que jamais d'un match de barrage contre le finaliste malheureux de la Pro D2.

        Face à un vent violent, Montpellier a dominé la première période. Mais les maladresses et de longues coupures d'arbitrage vidéo ont plombé le rythme de ce derby languedocien.

        Les hommes de Philippe Saint-André ont su profiter de l'expulsion temporaire du troisième ligne de l'Usap Piula Faasalele pour marquer en force, déjà grâce au deuxième ligne sud-africain Van Rensburg, auteur d'un doublé samedi (6-13 à la mi-temps).

        Malgré dix lancers perdus en touche, Perpignan a réagi dans le deuxième acte. Profitant de deux cartons jaunes montpelliérains (Anthony Bouthier et Paul Willemse), le club catalan a concrétisé son temps fort par un essai de son ouvreur Tristan Tedder (13-13, 56e).

        Mais l'opportunisme du leader a fini par payer. Montpellier peut désormais se tourner l'esprit libre vers la Coupe d'Europe avec la double confrontation contre les Harlequins en huitièmes de finale.

        Biarritz-Pau 19-42

        Pau, sur une dynamique intéressante ces dernières semaines, s'est largement imposé samedi chez son voisin Biarritz (42-19) et peut continuer de rêver à la qualification à quatre journées de la fin du Top 14.

        Mais contrairement à Clermont et Toulon, concurrents eux aussi dans la course au Top 6 qui les devançaient de trois points et de un point avant le coup d'envoi mais qui ont su bonifier leur succès face à Brive et à Lyon, la Section n'a pas grappillé ce point de plus qu'elle a pourtant eu en main pendant sept minutes à l'approche du money-time.

        Dommage pour les hommes de Sébastien Piqueronies, qui enchaînent une troisième victoire de suite et enfoncent un peu plus un BO, qui reste dernier avec 11 points de retard sur le barragiste Perpignan, passé à côté du premier acte, avant de se rebeller en inscrivant trois essais sur penaltouche.

        L'hommage poignant du club basque à son ancien centre argentin Federico Martin Aramaburu a-t-il plombé les coéquipiers de Peter Saili ? Peut-être si on se fie à leur entame et à la manière dont les Béarnais ont pris les devants.

        Après une pénalité d'Antoine Hastoy, le pilier Romain Senaca à la réception d'un ballon égaré en touche par les Basques, s'en est allé sur 50 mètres en cassant trois plaquages (10-0, 11).

        Insatiables, les Palois ont appuyé de nouveau sur la tête des Biarrots, indisciplinés et fébriles, à l'image de Gilles Bosch qui voyait sa passe interceptée par Clovis Le Bail qui filait sur 60 mètres jusqu'à la ligne (0-20, 23).

        Cette efficacité s'est tarie après la pause marquée par une envie retrouvée côté local, notamment de son capitaine Lucas Peyresblanques qui, en cinq minutes, a inscrit un doublé sur deux pénaltouches (48, 53) et redonné un semblant d'espoir à ses couleurs.

        La réponse paloise n'a pas tardé et en l'espace de neuf minutes, l'opportuniste Eoghan Barret (57), le véloce Hastoy (62) et le talon Lucas Rey (12-42, 66) ont remis les leurs devant avec bonus offensif alors en poche.

        Mais l'indiscipline visiteuse n'a pas suffi pour le conserver. A 13 contre 15 avec les cartons jaunes reçus par Fisiihoi (73) et Rey (74), Pau a cédé une troisième fois sur un essai de pénalité après pénaltouche (74).

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        Le Figaro

        Et si le groupe Bolloré rachetait Vivendi…

        Jacques-Olivier Martin

        Que Vincent Bolloré va-t-il faire des milliards de la vente de ses activités africaines? Officiellement, la manne va être réinvestie dans le développement des activités logistiques. Mais d’autres scénarios sont envisageables.

        Et maintenant? Que Vincent Bolloré va-t-il faire des milliards de la vente de ses activités africaines? Officiellement, la manne va être réinvestie dans le développement des activités logistiques du groupe. Logique. Mais d’autres scénarios sont envisageables. Le patriarche, si soucieux d’organiser sa succession et de pérenniser son groupe familial, ne tentera-t-il pas, l’année du bicentenaire et de sa «retraite», de sécuriser son groupe?

        En quelques mois, Vincent Bolloré a déjà mené des mouvements structurants. Le premier, très lucratif, est la sortie d’Universal Music Group (UMG) du giron de Vivendi, via sa mise en Bourse au prix fort, à la fin de l’été dernier. Bolloré a récupéré 17,7 % du capital de la major de la musique valorisée près de 45 milliards d’euros. Sa participation est proche de 8 milliards d’euros. Deuxième mouvement: la cession, là encore au prix fort, de la logistique africaine. Bolloré va encaisser avec cette opération 5,7 milliards d’euros.

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        Y aura-t-il un troisième mouvement d’ampleur dans les prochains mois? Pour sécuriser le contrôle de Vivendi, détenu à 30 %, et profiter de la décote de holding des sociétés détenues par le groupe médias, Vincent Bolloré pourrait être tenté de racheter la totalité du capital du groupe présidé par son fils Yannick et le sortir de la Bourse de Paris.

        L’alignement des astres financiers pour mener une telle opération semble parfait. Avec la sortie d’Universal Music Group, la valeur de Vivendi a mécaniquement baissé. Le groupe est valorisé aujourd’hui 13 milliards d’euros, et Bolloré en détient près de 30 %. Un rachat du solde du capital se monterait à 9 milliards d’euros avant la prime nécessaire pour convaincre les actionnaires de vendre. Or, Bolloré est très riche. Pour mener une telle opération, le premier actionnaire de Vivendi peut en effet compter sur sa puissance financière considérable (17,7 % d’UMG et le produit de la vente de la logistique en Afrique), mais aussi sur celle de Vivendi qui n’a pas de dettes.

        Resterait à lancer une OPA sur le solde

        Le groupe médias a en effet déposé une résolution lors de la prochaine assemblée générale, autorisant Vivendi à racheter jusqu’à la moitié de son capital. À partir de là, un schéma à double détente pourrait se dessiner. Si la résolution est adoptée - ce qui est presque certain -, Vivendi pourrait alors lancer une offre publique de rachat d’actions (Opra) sur la moitié de son capital, suivie d’une annulation des actions acquises. Mécaniquement, Bolloré porterait sa participation dans Vivendi de 30 % à 60 % du capital. Resterait alors à lancer une OPA sur le solde, soit 40 % des actions, une opération à 5,2 milliards d’euros hors prime. La société dirigée par Cyrille Bolloré pourrait payer les actions en titres UMG ou utiliser le produit de la vente de Bolloré Africa Logistics (5,7 milliards d’euros).

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        Si une telle opération est lancée et menée à son terme, Bolloré, fragile PME finistérienne reprise par Vincent Bolloré en 1981, aura totalement changé de visage. Exit l’industrie du papier et vive la télé, la pub, l’édition, la presse, les télécoms, les batteries, la logistique… Président de la Compagnie de l’Odet, le très discret holding qui tient les rênes de Bolloré, le vrai faux jeune retraité aurait tout loisir d’admirer son empire et surtout de le faire grandir.

        Vivendi s’intéresse au réseau de cinémas CGR

        La possible mise en vente du réseau de salles de cinéma CGR aurait attiré l’attention de Vivendi. Jocelyn Bouyssy, le directeur général de CGR Cinémas, a annoncé la décision des actionnaires familiaux, Luc et Charles Raymond, d’étudier la cession du groupe rochelais, au magazine spécialisé Box-Office. Peu connu, CGR compte plus de 700 écrans et représentait l’an dernier 12 % de part de marché en nombre d’entrées. Ce qui fait de lui le deuxième exploitant de salles de cinéma en France, derrière Pathé Gaumont. Mais devant UGC. CGR est par ailleurs actionnaire du distributeur Apollo Films et possède également une vingtaine de restaurants et d’hôtels. Selon Le Film français, le prix demandé pour cette transaction «excéderait le milliard d’euros». Ce rachat permettrait au groupe dirigé par Vincent Bolloré de réaliser une opération patrimoniale et d’intégration verticale. Vivendi combinerait ainsi la production de films avec StudioCanal et leur diffusion avec les salles et Canal+.

        McKinsey a-t-il «travaillé gratuitement» pour la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?

        LA VÉRIFICATION - Eric Zemmour a accusé sur RTL le cabinet de conseil de collusion avec le président sortant.

        Bolloré sort d’Afrique avec un magot de 5,7 milliards

        DÉCRYPTAGE - Il vend ses activités logistiques à l’armateur MSC. Une révolution pour le groupe et pour le continent.

        Victoire pour les victimes des prêts en francs suisses

        La Cour d’appel de Paris s’est alignée sur une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaissant le caractère abusif de ces prêts

        Le Figaro

        Remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants à partir du 1er avril : les réponses à vos questions

        Julien Da Sois

        Comment en bénéficier ? Quel est son montant ? Le Figaro fait le point sur cette mesure destinée à faire face à l'envolée des prix à la pompe.

        Un geste pour le portefeuille des Français, en pleine flambée des prix à la pompe. À partir de ce vendredi 1er avril, une remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants sera octroyée dans toutes les stations-service, pour quatre mois. Une mesure gouvernementale annoncée par Jean Castex mi-mars, dans le cadre du «plan de résilience» destiné à faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et dont les modalités ont été précisées depuis.

        Quel montant ? Comment y avoir droit ? Quels carburants concernés ? Le Figaro fait le point.

        À combien s'élève la remise sur les carburants ?

        Le gouvernement avait initialement communiqué sur une remise de 15 centimes d'euro par litre de carburant. Un montant hors taxes, qui pourra finalement grimper à 18 centimes toutes taxes comprises (TTC) dans certains territoires, en raison de différences en matière de TVA. «La TVA étant de 20% sur le continent en métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», a détaillé le ministère de la Transition écologique.

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        Comment bénéficier de la remise ?

        Contrairement à ce qui était souhaité initialement par le gouvernement, le prix remisé sera affiché sur les totems et sur les pompes. Le consommateur «payera donc directement le prix remisé du carburant», indique le ministère de l'Économie dans un communiqué. À l’origine, l'exécutif souhaitait que la ristourne soit appliquée seulement au moment de payer. Une option écartée pour des raisons pratiques. Toutefois, «pour assurer une meilleure lisibilité des prix des carburants pendant les 4 prochains mois, les distributeurs et les stations-service feront mention systématiquement de la remise de l'État», explique Bercy.

        Quels sont les carburants concernés ?

        Le décret du gouvernement liste les carburants concernés par la remise. On y trouve le gazole, le gazole non routier (GNR), les essences (SP95, SP98-E5, SP-95-E10), le gaz pétrole liquéfié carburant (GPL-c), le gaz naturel véhicule (GNV) sous forme comprimée (GNC) ou liquéfiée (GNL), le super-éthanol (E85) et l'éthanol diesel (ED95). Sont exclus les carburants aériens, y compris l'essence d'aviation, ainsi que les combustibles.

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        Qui peut en bénéficier ?

        Tous les Français, aussi bien les particuliers que les professionnels, peuvent en bénéficier. Y auront droit «les agriculteurs, les artisans, le BTP, les taxis, les routiers, tout le monde… Les pêcheurs aussi», a énuméré Jean Castex mi-mars dans Le Parisien. «Sont concernés tous les publics, indépendamment du régime fiscal dont bénéficie le carburant consommé», confirme le décret gouvernemental.

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        S'applique-t-elle bien dans toutes les stations-service ?

        La remise sera bien appliquée dans toutes les stations-service de France, a assuré le gouvernement jeudi. Vous pouvez comparer les prix proposés par les stations près de chez vous grâce à notre outil en ligne.

        Le doute subsistait sur la capacité de certaines petites stations-service indépendantes d'appliquer la ristourne dès le 1er avril. Car, à la différence du plan initial du gouvernement, ce seront les «metteurs à la consommation», c'est-à-dire les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution de carburants (importateurs, raffineurs de pétrole...), qui doivent recevoir la subvention gouvernementale de 15 centimes d'euro hors taxe. «L'aide est ensuite rétrocédée aux stations-service ou aux professionnels, et répercutée jusqu'au consommateur final», déroule Bercy. Autrement dit, pour pouvoir appliquer la remise, les stations-service doivent d'abord se réapprovisionner avec du carburant à prix remisé. Sauf que «les petites stations-service indépendantes, souvent situées en zone rurale, peuvent ne renouveler leur cuve que tous les 10 voire 20 jours», concède le ministère.

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        Pour éviter à ces stations de devoir vider leurs stocks avant de pouvoir appliquer la remise, le gouvernement a proposé un dispositif d'avance forfaitaire de 3000 euros, à rembourser au plus tard le 16 septembre. D'abord réservé aux stations qui vendent moins de 50 m3 par mois de carburants, il a été étendu à celles dont les débits sont inférieurs à 100 m3 par mois. De quoi permettre de «rendre la remise tarifaire accessible à la quasi-totalité des stations-service pour application au 1er avril», indique la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) dans un communiqué.

        Quelles autres initiatives privées ?

        À côté de cette remise gouvernementale, Jean Castex a appelé mi-mars les pétroliers et les distributeurs à «fournir aussi un effort de leur côté» et à «faire un geste complémentaire». Un appel entendu notamment par TotalEnergies. Son PDG, Patrick Pouyanné, a annoncé sur Twitter le 16 mars que la ristourne de 10 centimes par litre, appliquée depuis mi-février par le pétrolier dans les quelques 1150 stations du groupe installées en milieu rural, serait étendue à «toutes les stations-service» du groupe en France à compter du 1er avril.

        Du côté de la grande distribution, Système U, dont «la marge de manœuvre est très étroite», de l'ordre «1,5 centime» par litre sur le carburant, va «contribuer à ce petit geste de 1 à 2 centimes, [...] là où c'est possible», a indiqué son président Dominique Schelcher sur Franceinfo. Les autres enseignes n'ont pas annoncé de geste similaire. Mais certaines, comme E.Leclerc, Carrefour, Intermarché ou Casino, multiplient les opérations promotionnelles depuis plusieurs mois. Cela a encore été le cas le week-end dernier de plusieurs d'entre elles. Casino va ainsi va ainsi renouveler son opération de remboursement en bon d'achat. Le gouvernement compte sur le jeu de la concurrence pour voir les gestes se multiplier.

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        Jusqu'à quand pourra-t-on en bénéficier ?

        La mesure sera effective jusqu'au 31 juillet. Annoncée le 12 mars par Jean Castex dans Le Parisien, elle a été actée par un décret publié au Journal officiel le 26 mars dernier. Elle a surtout nécessité plusieurs discussions avec les distributeurs, les fournisseurs ou encore les pétroliers afin que les quelque 11.000 stations-service du territoire puissent l'appliquer. «Je pense en particulier aux petites stations-service rurales, ça sera plus difficile pour elle que pour les grands distributeurs ou les grands pétroliers qui sont sur autoroute», avait souligné Bruno Le Maire sur LCI le 14 mars.

        Et après le 31 juillet ?

        La ristourne annoncée par l'exécutif est «une mesure d'urgence», qui n'a pas vocation «à durer», a souligné Barbara Pompili mi-mars sur RTL. En cas de réélection d'Emmanuel Macron, elle ne sera donc pas prolongée au-delà du 31 juillet. Mais l'exécutif actuel indique qu'elle sera remplacée par un autre dispositif. Évoqué par Barbara Pompili et Bruno Le Maire mi-mars, celui-ci a été explicité par Jean Castex le 21 mars sur TF1.

        Le premier ministre a dit vouloir un dispositif «plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes», et une «deuxième clé d'entrée» pour «ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup».

        Combien coûte la mesure à l'Etat ?

        La mesure coûte à l'État environ trois milliards d'euros «sur les quatre mois à venir», ont confirmé jeudi des sources gouvernementales. Soit plus que le surplus de TVA engrangé via la hausse des prix des carburants, a-t-on noté, balayant d'un revers de la main les critiques selon lesquelles l'État se serait «fait de l'argent» sur le dos des consommateurs. Au total, 26 milliards d'euros ont été mis sur la table pour faire face à l'inflation touchant l'énergie.

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        Savez-vous d'où vient la fête du 1er mai?

        VIDÉO - En France, le 1er mai est un jour chômé et payé depuis 1947. Mais la fête du travail puise ses origines dans une grève généralisée de salariés américains en 1886.

        Regarder la vidéo

        Patrimoine de Macron : «Les banquiers en France sont rémunérés en France», assure la banque Rothschild and Co

        Une enquête du site Off Investigation sur le patrimoine d'Emmanuel Macron affirme que les associés-gérants seraient partiellement payés dans des paradis fiscaux.

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        Washington espère coordonner ces mesures avec d'autres pays occidentaux.

        Le Figaro

        Chantal Delsol: «La guerre en Ukraine, avatar de la lutte, en Russie, entre slavophiles et occidentalistes»

        CHRONIQUE - La philosophe retrace la généalogie d’un courant de pensée spécifiquement russe qui constitue un cadre intellectuel pouvant être invoqué pour justifier la politique d’agression de Vladimir Poutine, mais qu’il serait injuste de réduire à l’usage qu’en fait aujourd’hui la propagande du Kremlin.

        Membre de l’Institut, Chantal Delsol a codirigé, avec Joanna Nowicki, «La Vie de l’esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945» (Éditions du Cerf, avril 2021). Dernier ouvrage paru: «La Fin de la chrétienté» (Éditions du Cerf, octobre 2021)

        L’invasion de l’Ukraine par la Russie ressemble bien à un énième épisode de la lutte biséculaire, au sein de la Russie, entre les slavophiles et les occidentalistes. Sinon que par rapport aux précédents épisodes, élégants et littéraires, la rivalité apparaît aujourd’hui bien fruste, et pour ainsi dire encanaillée.

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        Les profonds bouleversements initiés par l’Occident après la saison révolutionnaire du XVIIIe siècle n’ont pas été faciles à accepter par les cultures extérieures. L’entrée dans la modernité est une acculturation difficile qui impose de vastes abandons et laisse derrière soi, quand elle a commencé, beaucoup de ressentiment. L’occidentalisation forcée de Pierre le Grand, puis la volonté de conquête de Napoléon, ont favorisé en Russie un courant de pensée spécifique: le courant slavophile. L’Occident est considéré comme dévoyé et décadent, en raison de son rationalisme et de son matérialisme. La Russie qui, elle, n’a pas perdu sa spiritualité, va sauver l’Occident «pourri» (c’est toujours le mot employé).

        Se déploie une pensée de la singularité qui fait face à la rationalité occidentale, à ses principes universels. Dès 1832, Ouvarov s’oppose à l’Europe en posant les principes propres à la société russe: «Orthodoxie, autocratie, nationalité». La pensée slavophile consiste à affirmer les spécificités d’un peuple qui n’est pas mûr pour la liberté, qui ne veut en aucun cas abandonner sa religion structurante, et pour lequel l’individu ne doit passer ni avant Dieu ni avant la patrie. Berdiaev il y a un siècle décrivait un homme russe favorable à un pouvoir «sacral et violent». Les slavophiles défendent l’autocratie comme régime naturel, sous la figure du pouvoir paternel. «Suivre sa propre voie»: tel est le programme, affirmé et fier, de ces cultures fatiguées de voir l’Occident leur adresser le mode d’emploi de la «bonne vie».

        L’Occident est vu comme un adversaire dangereux parce que tartuffe. D’une part, il établit son emprise par son «charme magique», ou encore son apparence de «pays des saintes merveilles» (Rozanov, fin du XIXe siècle). Il fait envie - parce que le vice fait envie. «Sortez de cette fascination», disent les slavophiles, comme on enjoint les siens de se désenvoûter. L’Occident est vicieux en raison de sa décadence. Le slavophile Nicolas Danileski, dans La Russie et l’Europe (1866), décrit l’Europe comme un grand corps mourant dont il faut s’écarter. Dostoïevski, dans la bouche d’Ivan Karamazov parlant à Aliocha de l’Europe, et après avoir dit qu’elle l’attire: «C’est une nécropole et rien de plus.» La Russie aurait une vocation grandiose: elle serait la culture salvatrice, qui rachèterait et rétablirait la culture occidentale-chrétienne détruite par les excès européens. Ce thème lui aussi est redondant dans la littérature russe depuis le XIXe siècle. On le retrouve dans la Confession de Bakounine, dans le Journal d’un écrivain de Dostoïevski.

        Le communisme, ou plutôt le soviétisme, n’a pas brisé cette tradition antioccidentale. Le jdanovisme (1946 à 1953) est une campagne contre le «servilisme face à l’Occident». Il est naturel que cet antagonisme resurgisse après la transition des années Eltsine, et s’instaure même comme la dernière idéologie vivante.

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        Le moment poutinien n’a donc rien de surprenant, et, même, il ne représente que la suite d’une longue histoire: l’Occident suscite une fascination mêlée d’aigreur belliqueuse. Ivan Iline (inspirateur de Poutine) pense qu’avec le communisme la Russie a servi de champ d’expérience pour appliquer le matérialisme athée, utopique et antinaturel, inventé par l’Occident. Elle doit cesser d’être cobaye et retrouver sa vraie nature spirituelle et autocratique. Après la chute du mur de Berlin, la perestroïka est apparue à certains comme un complot de l’Occident, et cette occidentalisation outrée qu’on voulait faire boire à la Russie à la fin du XXe siècle a été comparée à celle de Pierre le Grand. Zinoviev, après la chute du mur de Berlin, avait critiqué la politique occidentale comme un impérialisme sous couvert de mission humanitaire.

        À travers son maître à penser, l’essayiste Alexandre Douguine, Vladimir Poutine se rattache à l’eurasisme, doctrine voisine de celle des slavophiles: conception essentialiste des nations, refus des valeurs universelles, monde multipolaire, conservatisme moral et culturel, verticale du pouvoir et autocratie. Douguine traite l’Occident d’Antéchrist. Il réclame des droits de l’homme enracinés dans l’éthique traditionnelle - la Déclaration des droits de l’homme du patriarche Kyril est une diatribe contre nos Déclarations.

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        Bien sûr, le courant occidentaliste existe aussi, et il y a des opposants, mais malmenés (et parfois assassinés). Kantor écrit que l’eurasisme fera revenir la Russie à un niveau préhistorique. Nemtsov, assassiné en 2015, parle de deux partis: le parti chinois et le parti européen. L’opposition pense qu’il s’agit d’une décivilisation de la Russie.

        La guerre présente hérite de cette histoire. L’Ukraine a eu le tort de prendre le parti de l’Occident avec la «révolution orange» et les projets d’alliance. Elle est donc considérée par Moscou non seulement comme un ennemi géopolitique, mais comme un ennemi civilisationnel. Il y a dans ce conflit une persistante mémoire de guerre des dieux. Ici à l’Ouest, Poutine brandit l’argument slavophile qui prétend sauver l’Occident dépravé. En réalité, Poutine ne sauvera rien du tout, et l’élan conservateur n’est chez lui que le paravent de sa volonté de puissance.

        Le pouvoir de Poutine est un slavophilisme qui a cessé d’être littéraire, un slavophilisme béotien et tapageur. Il conjugue la violence communiste et la voyouterie de la transition des années Eltsine. De cette apologie du singulier (singularité de la nation russe, de la religion russe, face à l’universalisme européen), il reste le pouvoir nu avec ses mensonges et ses empoisonnements, il ne reste finalement que la vulgarité. Les critiques slavophiles contre l’Occident matérialiste et décadent servent surtout de prétexte pour dissimuler un désir furieux, mais impuissant, de ressembler à l’Occident. L’oligarchie russe installée en Italie, en Suisse ou à Londres n’est pas moins décadente que ceux qu’elle fustige. Ce vieux débat élégant et passionnant se poursuit dans le dévergondage et la sauvagerie.

        Guillaume Lagane: «Proclamer sa neutralité, pour un État: aveu de faiblesse ou choix habile?»

        TRIBUNE - La neutralité de l’Ukraine est souvent invoquée comme un scénario qui permettrait de mettre un terme à la guerre en cours. L’agrégé d’histoire raconte combien ce statut a présenté des avantages pour de nombreux États, mais explique aussi son caractère parfois équivoque.

        François d’Orcival: «Le spectre terrifiant des armes nucléaires tactiques»

        CHRONIQUE - Vladimir Poutine a menacé à plusieurs reprises d’avoir recours à ces missiles, dont la puissance de chacun est équivalente à celle de la bombe d’Hiroshima.

        Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

        GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

        Le Figaro

        La «méthode sandwich », l'astuce de styliste imparable pour se mettre en valeur

        Une technique pour avoir une silhouette bien proportionnée et élégante ? C'est ce que nous propose une experte en mode britannique pour en finir avec les erreurs de style.

        La mode n’est-elle pas, après tout, qu’une affaire d’astuce ? La styliste britannique Lydia Tomlinson en a partagé une dernièrement qui en aidera plus d’une. Celle qui a pour credo d'optimiser sa garde-robe en utilisant des pièces clés qu'on possède déjà a ainsi dévoilé sa «sandwich rule» ou «le sandwich dressing» sur Instagram. Soit une méthode imparable pour apprendre à associer les proportions et les couleurs avec efficacité.

        Une garniture entre deux tranches de pain

        Imaginez votre tenue tel un sandwich. Le haut - un pull, une veste - représente le pain du dessus, le pantalon ou la jupe au milieu symbolise la garniture et enfin les chaussures (le bas de votre tenue) désignent le pain du dessous. «Comme un sandwich, la méthode consiste à avoir la même composition en haut et en bas et quelque chose de différent au milieu», explique simplement la styliste Lydia Tomlinson. On note : proportions similaires, donc, pour le pain du dessus et celui du dessous, mais la garniture devra, elle, être différente pour avoir une allure harmonieuse.

        L’experte en style anglaise prend l’exemple d’une tenue sans contraste où veste, pull, et pantalon sont larges. «Une façon d’utiliser la méthode est d’opter pour le large en haut et en bas, avec une veste XXL et des bottines à semelles épaisses, mais associées à un pantalon près du corps au milieu», conseille-t-elle. Cette astuce «crée immédiatement du relief à la tenue et vous évite d'être noyée dans le vêtement», s’enthousiasme la coach. Une astuce qu’on pourra reproduire et adopter aussi pour la couleur.

        Natasha Archer, la discrète «conseillère en image» derrière l'allure folle de Kate Middleton

        Pas une tenue de la duchesse de Cambridge ne lui échappe. Depuis huit ans, elle donne le ton d'un des vestiaires les plus scrutés de la planète.

        Étranglée par sa robe, les yeux injectés de sang, Julia Fox fait une apparition horrifique aux Oscars

        Après la cérémonie, l'actrice est apparue dans une tenue très «chair de poule» à la soirée du magazine Vanity Fair.

        Kate Middleton, 40 ans et le style d'une reine

        Au cours de la décennie qui a suivi son mariage avec le prince William, en 2011, la duchesse de Cambridge a mis en avant un vestiaire bien plus expressif qu’il n’y paraît. Alors qu'elle fête ses 40 ans ce dimanche 9 janvier, retour sur une allure s'assumant chaque fois plus au fil des ans.

        France24 - Monde

        "Voter efficace" pour Roussel: les militants PCF pas prêts à lâcher leurs convictions

        Publié le : 02/04/2022 - 20:52

        Villeurbanne (AFP) – "Le vote, c'est pour des convictions": samedi à Villeurbanne, les partisans du candidat communiste Fabien Roussel rejettent l'idée d'un vote utile en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche à huit jours du premier tour.

        Devant près de 4.000 personnes d'après les organisateurs, Fabien Roussel le martèle: "Nous irons aux urnes voter fiers, debout, confiants et souriants" le 10 avril. "Ce vote d'espoir est important. Il va nous donner de la force" pour la suite, clame-t-il sous les "Fabien président!".

        Selon lui, "voter efficace, c'est voter les jours heureux", son programme.

        "Nous arrivons encore à faire bouger les lignes", souligne le dirigeant du PCF qui oscille entre 2,5% et 5% dans les sondages, alors que débutent selon lui "huit jours déterminants" de campagne "pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances".

        "Quand les communistes ont été au pouvoir ils ont apporté de bonnes choses", assure dans l'assistance Raymond Pétetot, retraité de France Télécom de 82 ans, qui voit en Fabien Roussel le moyen de "renouer" effectivement avec "le monde du travail" et "le progrès social".

        Et de s'emporter: "un vote utile, c'est quoi? C'est voter pour un candidat contre un autre, c'est pas utile ça! Non, le vote, c'est pour des convictions".

        L'argument du "vote utile, c'est le coup que nous a fait le PS pendant cinquante ans", abonde à ses côtés Victor Kowalyk, retraité de 77 ans dont cinquante au PCF.

        Et lors des deux dernières élections présidentielles, les communistes s'étaient rangés derrière Jean-Luc Mélenchon (LFI). Marquant ses différences, Fabien Roussel a imposé cette fois sa candidature et creuse son sillon.

        "patriotisme" fiscal

        "Vous ne votez plus, vous avez voté un coup à gauche, un coup à droite, vous avez voté avec espoir pour Macron, vous êtes aujourd'hui déçus et vous n'avez pas encore fait votre choix... Eh bien vous êtes aussi chez vous dans la France des jours heureux", affirme-t-il, alors que l'abstention s'annonce forte et que les choix de nombreux électeurs se cristallisent dans les derniers jours.

        A 58 ans, Anne-Marie Réa s'apprête à glisser pour la première fois un bulletin communiste. "J'ai toujours voté pour la gauche, mais là je ne m'y retrouve plus", lâche-t-elle. Fabien Roussel l'a séduite car "il comprend vraiment nos problèmes".

        Son fils Jérémie, 22 ans, juge que "les jours heureux", une référence au programme du Conseil national de la Résistance, "c'est un peu kitsch mais on a besoin de ça, ça donne envie, il y a un espoir qui se crée".

        Isabelle Routisseau, retraitée du ministère des Finances de 66 ans encartée au PCF, est aussi là pour la "fraîcheur" de Fabien Roussel, et "son militantisme de terrain" comme député.

        Le candidat met l'accent dans son discours sur la "justice sociale" et "fiscale".

        "Quarante ans de politiques d’austérité, cinq ans de Macron, deux ans de pandémie, un mois de guerre, et c’est toujours aux même que l’on demande des efforts supplémentaires", déplore-t-il.

        Et de placer le "patriotisme" pas forcément là où on l'attend: "Quand on est fier d'être français, on est fier de payer ses impôts en France", affirme-t-il. "La République c'est ça, le patriotisme c'est ça".

        Il ne manque pas de remettre sur la table le sujet des contrats de l'Etat avec McKinsey: "passer des contrats avec des cabinets de conseil tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôt" car "c’est pas bien mais c’est légal, on ne peut pas faire autrement…" Pourtant "la République française ce n’est pas ça!".

        "L'argent il y en a, il faut le prendre où il est. Que nous aussi les petites gens on s'y retrouve quand même", approuve une militante.

        © 2022 AFP

        Le Figaro

        Gillian Anderson : «Mes ados étaient embarrassés que je joue dans Sex Education »

        Julia BaudinConstance Jamet

        INTERVIEW - Honorée à CanneSéries pour l'ensemble de sa carrière, la comédienne de 53 ans est revenu sur ses rôles légendaires de X-Files à The Fall, en passant par The Crown. Et lève le voile sur ses ambitions à venir.

        De nos envoyées spéciales à Cannes,

        À Canneséries, la vérité et l'extase étaient bien sur la Croisette ce vendredi et ce samedi. Invitée de marque de la cinquième édition du festival azuréen, la star de The X-Files Gillian Anderson recevait le prix Variety Icon Awards pour l'ensemble de sa carrière et a été accueillie en rock star par les professionnels et les fans qui se sont pressés à sa masterclass.

        Révélée en au mitan des années 90 par la série fantastique de Chris Carter, la comédienne de 53 ans, établie à Londres, aligne depuis trois décennies les rôles et les feuilletons marquants : de la traque au tueur en séries nord-irlandaise de The Fall à la libérée maman sexologue de Sex Education . Impressionnante Margaret Thatcher dans The Crown , la série phare de Netflix sur le règne d'Elizabeth II, elle s'apprête à prêter ses traits à la frondeuse première dame Eleanor Roosevelt. Au cours d'une table ronde avec la presse francophone, auquel Le Figaro était convié, elle est revenue sur ses nouvelles ambitions.

        LE FIGARO - Que ressentez-vous alors que vous venez à Canneséries recevoir le prix Variety Icon Award ?

        Gillian Anderson - Le mot icône m'est étranger. Ce prix est surréel, comme si je sortais hors de mon corps. Je n'ai rien d'emblématique. Je dois tout à mes personnages. The X-Files et Dana Scully sont arrivés très tôt dans ma vie, à 24 ans. Il y a eu des moments au milieu des années 1990 où l'aura de Dana Scully était trop lourde à porter. Elle devenait un modèle pour beaucoup de jeunes femmes qui ont été encouragées dans des choix de carrières plutôt jugés masculins. Mais je me sentais incapable d'incarner ce modèle. J'étais tétanisée à l'idée qu'un paparazzi me surprenne au mauvais moment en train de baver ou d'ouvrir la bouche. Le phénomène X-Files est survenu trop tôt pour que je l'apprécie alors qu'avec Stella, l'inspectrice dur à cuire de The Fall, j'étais en pleine conscience. Je voulais qu'elle touche les imaginaires : sa sensualité, sa sexualité, sa confiance en soi. Elle a réveillé quelque chose en moi.

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        « Il n'y aura plus de retour à X-Files »

        C'est une question que l'on vous pose à chaque fois : avez-vous définitivement refermé le chapitre de The X-Files ? Dans Variety , vous disiez avoir été déçue par les intrigues des deux dernières saisons et que cela ne valait pas le coup d'y revenir sans nouveaux scénaristes et sans sang neuf…

        Je le redis. Il n'y aura plus pour moi de retour à X-Files. Quoi qu'il arrive. Je me sens un peu dans la position de groupes de musiques qui ont joué trente ans ensemble et qui se sont séparés. On leur demande sans cesse de se reformer alors qu'ils ont fait de très bons titres solos. Ne pouvez-vous pas aimer mes autres partitions ?

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        En parlant « d'icone » après la premier ministre britannique Margaret Thatcher, vous incarnez la première dame Eleanor Roosevelt dans la série Paramount + The First Lady, lancée aux Etats-Unis mi-avril, puis plus tard en France. Un enchaînement logique ?

        Eleanor Roosevelt est un personnage emblématique. Elle a mené comme son époux Franklin Delano Roosevelt une vie au service de la communauté et du bien commun. Par rapport à Margaret Thatcher ce qui était intéressant c'est qu'il y avait bien moins d'archives d'actualités de l'époque. Eleanor Roosevelt n'a pas marqué autant l'inconscient collectif. Des pans de sa vie sont à découvrir et cela m'a donné plus de liberté de jeu.

        Vous avez débuté il y a 30 ans, trouvez-vous que l'industrie est devenue plus ouverte aux actrices de votre âge ?

        À la fin des années 2000, il y a eu une vague inédite de séries américaines et internationales portées par des héroïnes quadragénaires comme The Bridge, Nurse Jackie et cela m'a profité mais il y a encore beaucoup de potentiel à exploiter. Nous sommes dans une époque où toutes les règles ont volé en éclat, où l'audience est mondiale et beaucoup plus curieuse et ouverte d'esprit qu'on ne le croit, comme en témoigne le succès de la série coréenne Squid Game. Les spectateurs veulent des récits qui viennent d'endroits surprenants. Maintenant que tout le monde est conscient des enjeux de diversité devant la caméra, il faut veiller à donner autant de possibilités aux talents derrière la caméra : scénaristes, réalisateurs, producteurs.

        « Ma carrière compte peut-être encore deux décennies d'utiles »

        Avant Sex Education , on vous avait peu vu faire de comédie. Est-ce que camper Jean Milburn, maman sexologue, a été libérateur ?

        Complètement même si, croyez-le ou non, on ne me propose toujours pas plus de rôles comiques. On imagine à quel point faire rire est difficile et périlleux. Cela n'a rien de facile ou d'instinctif comme jouer un personnage coincé, dont la raideur est source d'humour. Mais Jean est si imprévisible, détachée de tout et sans tabou, nous sommes sans cesse en train d'improviser. On peut totalement aller hors-piste et cela donne des moments hilarants. Cela a peut-être été moins drôle pour mes deux garçons qui sont maintenant ados. Je crois qu'ils étaient un peu embarrassés de me voir jouer ce rôle. Peut-être ont-ils essuyé quelques moqueries de leurs camarades. J'ai senti qu'ils avaient besoin que je leur explique ma participation à Sex Education. Je leur dis qu'il était important qu'une fiction comme cela puisse toucher un public aussi vaste, toutes générations confondues. Je leur ai parlé IVG, viol. C'était un peu submergeant pour eux et pour moi d'avoir cette conversation. D'eux-mêmes, ils ne me disent pas grand-chose de leur vie intime.

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        Vous venez de signer avec Netflix un contrat d'exclusivité. Pourquoi ? Quels sont les projets que vous cherchez à encourager et à développer ?

        Ma collaboration avec eux remonte au thriller nord-irlandais The Fall qu'ils ont contribué à financer et à exposer dans le monde entier. Puis il y a eu Sex Education, The Crown puis ce moyen-métrage d'animation Ruby tombée du nid. Je me sentais vraiment en confiance. Je leur ai déjà présenté plusieurs pistes et je guette les scripts, les adaptations de livres, d'articles. Le plus dur est d'être sélectif et de dire non. Car si je m'engage dans un projet, cela va me prendre entre trois et cinq ans de ma vie. Tous ne vont pas aboutir. Or ma carrière compte peut-être encore deux décennies d'utiles ? À chaque proposition, je me demande si ce sont des histoires qui auront un impact social ou politique.

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        France24 - Monde

        Présidentielle : l'abstention, "seule rivale" d'Emmanuel Macron, selon la presse espagnole

        Publié le : 01/04/2022 - 16:01Modifié le : 01/04/2022 - 16:05

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        Au terme d'une campagne "fade", "léthargique" et "décaféinée", la presse espagnole craint que le principal opposant à Emmanuel Macron, donné favori dans les sondages, ne soit finalement une abstention record. 

        "La grande protagoniste" de la campagne présidentielle française, c'est l'abstention, estime El Periódico, quotidien catalan édité à Barcelone. "Son taux particulièrement élevé – estimé entre 25 % et 35 % ", selon les derniers sondages – menace de devenir la "principale rivale" du président français sortant, Emmanuel Macron, donné grand favori depuis le début de la campagne.   

        Pourtant, le système politique français est centré sur les élections présidentielles, rappelle le quotidien espagnol. "Ces dernières décennies, les Français ont peu voté aux élections régionales et européennes et de moins en moins aux élections municipales, mais l'élection du chef de l'État – il concentre une bonne partie du pouvoir entre ses mains – a toujours représenté un moment de fort de la politique du pays". Depuis l'instauration de la Ve République en 1958, sur les dix élections présidentielles au suffrage universel direct, dans neuf d'entre elles, la participation a dépassé les 75 % au premier tour, et les 80 % pour cinq d'entre elles. Mais selon les derniers sondages, la participation pourrait se situer entre 63 % et 71 %. "Autrement dit, l'abstention pourrait dépasser le record de 2002, où seuls 71,6 % des Français se sont présentés au collège électoral." La faute à "une campagne électorale insipide", "décaféinée" et "léthargique", considère le journal catalan.  

        Une non-élection présidentielle ?  

        Il faut dire que la campagne a été télescopée de plein fouet par la guerre en Ukraine. "En raison des aléas du calendrier, on assiste à une sorte de non-élection présidentielle", explique-t-on dans El Periódico évoquant la succession de crises qui a relégué la course à l'Élysée au second plan. "Le débat électoral, qui en France commençait en septembre de l'année précédant les élections, a tardé à démarrer en raison de la crise du Covid-19. Et puis la volonté de Macron d'annoncer sa candidature le plus tard possible n'a pas aidé non plus. Finalement, il l'a fait le 3 mars, avant-dernier jour de l'échéance."  

        Pour La Vanguardia, cette abstention traduit surtout "une offre politique très fragmentée, une crise politique structurelle qui fait que les citoyens se méfient de la classe politique et des institutions, à quoi il faut ajouter la lassitude provoquée par la pandémie et le rôle de l'agression russe en Ukraine". Alors que dans d'autres pays européens, comme l'Allemagne, "la fragmentation des partis et l'apparition de formations extrémistes ont suscité une mobilisation des indifférents, en France, c'est l'abstention qui a augmenté, explique de son côté Agenda Pública, le site d'analyses politiques d'El País.   

        [A LA UNE 20H] Selon un sondage Ifop-Fiducial publié ce lundi, Marine Le Pen réduit l'écart avec Emmanuel Macron, avec 21% des intentions de vote au premier tour contre 28% pour le président sortant #AFP 4/5 pic.twitter.com/4qgcb4pGnj

        March 28, 2022

        Progression constante de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon  

        Cette abstention s'explique enfin par l'absence de suspense de l'élection. "Les sondages qui annoncent l'actuel chef de l'État grand gagnant des urnes, donnent aux citoyens le sentiment que l'élection est pliée d'avance", rapporte le quotidien espagnol La Razón. À l'heure où les communes françaises se parent des affiches de campagne des douze prétendants à l'Élysée, cette avance du camp Macron peut en apparence sembler une bonne nouvelle pour les centristes. Elle est pourtant dangereuse. "La menace vient surtout de la démobilisation d'une partie de son électorat", poursuit La Razón. 

        L'autre danger vient naturellement de ses principaux adversaires. À un peu plus d'une semaine du premier tour, les sondages indiquent que "la grande inconnue de la présidentielle sera de savoir qui de Marine Le Pen (Rassemblement national (RN)) ou de Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise(LFI)) ira au second tour", avance La Razón. Selon un sondage BVA pour Orange et RTL paru vendredi 1er avril, le chef de l'État recueille en effet 27 % des intentions de vote (-1 point en une semaine), suivi par la candidate RN avec 21 % (+ 2 points), encore loin devant Jean-Luc Mélenchon (15,5 %, +1 point).   

        Macron et le lourd poids de l'abstention   

        S'il est donné vainqueur, Emmanuel Macron devra rester vigilant et "surveiller ses concurrents à droite comme à gauche qui appellent désormais au vote utile", souligne La Razón. Car le président sortant n'est pas à l'abri d'un important "front anti-Macron au second tour, mené soit par Le Pen, soit par Mélenchon." Voire par les deux. "Une seule certitude à ce stade : les voix des extrêmes déterminés à chasser Emmanuel Macron n'ont cessé d'augmenter au cours du quinquennat."  

        Conscient du danger qui le guette, "le président aurait appelé ses conseillers et proches fonctionnaires à la prudence", note La Razón, pour ne pas baisser la garde face à une éventuelle répétition du duel de 2017. Entré tardivement en campagne, davantage porté par la scène internationale, le président sortant a fini par se rendre le 28 mars dans un quartier populaire de Dijon, dans l'Est de la France, avant son grand et unique rassemblement prévu samedi 2 avril au stade de La Défense, près de Paris.  

        Reste que s'il est élu, l'abstention sera toujours là comme un lourd fardeau à porter. Il est fort possible que dans ce contexte de "non-élection", ce "second mandat soit très tendu et marqué par une atmosphère de forte tension, dans laquelle ses réformes seront sévèrement critiquées", conclut La Razón.   

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        France24 - Monde

        Présidentielle : les municipalités en quête d'assesseurs pour tenir les bureaux de vote

        Publié le : 01/04/2022 - 12:07

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        Les municipalités françaises recherchent activement les assesseurs qui devront tenir les 70 000 bureaux de vote les 10 et 24 avril pour le premier et le second tour de l'élection présidentielle. 

        Campagnes de communication, primes aux agents communaux, volontaires choyés : dans le Rhône comme ailleurs, les mairies se mobilisent tous azimuts pour pourvoir les bureaux de vote en assesseurs, dans un contexte jugé "plutôt meilleur" qu'avant.

        Les 10 et 24 avril, 48,8 millions de Français inscrits sont appelés à se rendre aux urnes pour l'élection présidentielle. Volontaires ou choisis, certains prêteront main-forte aux élus pour l'accueil du public et le bon déroulement du vote.

        >> À lire sur France24.com : McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        Chacun des quelque 70 000 bureaux de vote de France devra compter pour ces deux soirées un minimum de deux assesseurs et un secrétaire bénévoles, en plus du président recruté parmi les élus.

        "Enfin une bonne excuse pour ne pas aller courir dimanche matin. Devenez assesseur pour l'un de nos bureaux de vote !", suggère sur Twitter la Ville de Lyon, qui a lancé dès début février une large campagne de recrutement de bénévoles sur fond d'abstention croissante.

        La Ville de Lyon recherche des assesseurs pour tenir ses 600 bureaux de vote lors du second tour des élections municipales et métropolitaines, qui se déroulera le dimanche 28 juin. https://t.co/8SFWpHu07e pic.twitter.com/hDE3RvPdhi

        June 4, 2020

        "La Ville a toujours pris les devants", explique à l'AFP Bertrand Maes, adjoint chargé de l'administration générale, soulignant l'efficacité de ce type d'appel ces deux dernières années. "On finit toujours par trouver", souligne-t-il, en dépit même du contexte anxiogène du Covid-19 qui a marqué les précédents scrutins.

        Dans la capitale des Gaules, pas moins de 608 assesseurs doivent occuper les 304 bureaux de vote pour la présidentielle et les législatives (12-19 juin). Une formation préalable d'une journée leur est proposée.

        "Une situation plus confortable qu'en 2020"

        "Pour les élections municipales et métropolitaines de 2020, la Ville avait battu le rappel et chaque bureau de vote avait pu être ouvert", rappelle Bertrand Maes, tout en se rappelant des difficultés logistiques de ce double scrutin dont le second tour avait été décalé en raison du confinement.

        Ledion Lakuriqi, au cabinet de la mairie de Saint-Fons, commune de gauche du sud-est lyonnais, admet aussi se trouver dans "une situation plus confortable qu'en 2020", notamment en matière de logistique, vu que "la question des mesures Covid ne se pose plus".

        >> À lire aussi sur France24.com : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

        À Vaulx-en-Velin, banlieue populaire de Lyon qui enregistre souvent des taux record d'abstention, on parvient à pourvoir les bureaux grâce aux assesseurs désignés par les partis. Chaque candidat peut en effet en désigner un par bureau. 

        "Si on ne compte pas les élus, ils représentent à peu près 50 % des bénévoles", explique la municipalité socialiste qui compte 20 bureaux.

        Du côté de Villeurbanne, commune socialiste aux portes de Lyon, on met plutôt l'accent sur la "démarche citoyenne" d'électeurs fidèles d'une élection sur l'autre. Ceux-ci proposent spontanément d'aider les dimanches de scrutin, indique-t-on à la mairie.

        Plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations

        Aussi, depuis le mois de décembre, "une bonne centaine de candidatures" ont été reçues pour les 160 postes à pourvoir d'ici au premier tour. Un élan qui s'est accentué "ces dernières semaines", à la faveur de la suspension du passe vaccinal et du port du masque dans une majorité de lieux de la vie publique.

        "La situation est plutôt meilleure que ce que nous avons pu connaître ces deux dernières années", ajoute-t-on, satisfait d'être "en situation d'ouvrir les bureaux de vote sans problème le dimanche 10 avril au matin".

        Si, le jour du scrutin, des assesseurs ou secrétaires viennent à manquer, deux solutions se présentent : "le président d'un bureau peut recruter sur place parmi les électeurs présents et la municipalité peut solliciter des agents communaux votant à Villeurbanne", explique la mairie.

        >> À lire : Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

        Dans ce dernier cas, les fonctionnaires bénéficient d'un forfait de rémunération de 300 euros brut, "quelle que soit leur mission au cours de la journée". Et si la pénurie persiste, la réserve civique peut aider à pourvoir en urgence les bureaux dégarnis, notamment via sa plateforme www.jeveuxaider.gouv.fr.

        Dans la plupart des municipalités, plateaux repas, cafés, boissons fraîches et collations sont proposés aux travailleurs du dimanche, qui ne sont pas contraints d'assister au dépouillement. "Avec des produits bio et locaux préparés par la cuisine centrale […]. On les chouchoute !", souligne-t-on à Villeurbanne.

        Avec AFP

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        Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"

        Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

        ÉLYSÉE 2022

        McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        France24 - Monde

        Présidentielle : dans les quartiers nord de Marseille, Valérie Pécresse prône l'"impunité zéro"

        Publié le : 01/04/2022 - 08:54

        FRANCE 24 Suivre

        La candidate Les Républicains à l'élection présidentielle a prôné jeudi soir dans les quartiers nord de Marseille l'"impunité zéro" face aux trafics de drogue. "Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".

        Valérie Pécresse, qui veut se démarquer par sa fermeté sur le régalien, à dix jours de la présidentielle, s'est rendue, jeudi 31 mars dans la soirée, dans les quartiers nord de Marseille pour y affirmer, près de points de trafic de drogue, sa volonté d'une "impunité zéro".

        "À un moment il faut sanctionner, il faut l'impunité zéro, que la République soit chez elle", a-t-elle affirmé à des journalistes à l'issue d'une visite lors de laquelle elle était accompagnée de ses gardes du corps et de quelques membres de son équipe de campagne.

        >> À voir : La campagne de Pécresse s'enlise : à droite, les Républicains pensent à l'après

        Peu après 23 h, la candidate LR s'est d'abord rendue à la cité de la Bricarde, dans le 15e arrondissement, où un homme avait été blessé par balles dimanche près d'un point de deal. Mais ce 'plan stup' au pied des tours, qu'elle comptait approcher, avait été déserté peu avant son arrivée.

        La candidate s'est ensuite rendue à la cité de La Paternelle, dans le 14e arrondissement, non loin de braseros allumés à l'entrée du quartier, sur un autre point de vente de stupéfiants, où des silhouettes invisibles lançaient des cris d'alerte.

        "Il y a des check-points dans la République", a-t-elle déploré, en s'inquiétant d'une "impuissance publique".

        "On ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds"

        "C'est tout un dispositif très professionnel, avec un premier lanceur d'alerte et une série de contrôles pour arriver au deal en lui-même", lui a expliqué le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier, un de ses accompagnateurs.

        "On a affaire à des gens qui ont des moyens colossaux, qui font entre 30 000 et 90 000 euros par jour et utilisent les jeunes comme chair à canon", a expliqué un représentant syndical FO, au commissariat du 15e arrondissement, où la candidate s'est ensuite rendue pour rencontrer les forces de l'ordre.

        >> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?

        Assurant qu'"on ne peut pas laisser des territoires aux mains des caïds et de la violence", Valérie Pécresse a estimé que les forces de l'ordre "font un travail colossal" : "Mais ça manque d'effectifs, de vidéoprotection et de sanction", a-t-elle ajouté, avant de plaider pour la construction de places de prison et la mise en place d'un "plan d'urgence pour la justice".

        La candidate LR, distancée dans les sondages, a critiqué au passage Emmanuel Macron sur ce thème de la sécurité : "Il est venu deux fois à Marseille, il a dit que ça allait changer, que la République serait partout chez elle, et la République n'est pas partout chez elle".

        Valérie Pécresse devait poursuivre sa visite vendredi sur le thème régalien en visitant un centre de sécurité et en échangeant avec des forces de l'ordre.

        Avec AFP

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        Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"

        ÉLYSÉE 2022

        McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?

        L'Humanité

        Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

        Actu

        Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

        Théo Gobbi

        Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

         

        Faciliter l‘apprentissage

        Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

        Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

        Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

        Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

        3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

        Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

        On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

        le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

        Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

        Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

        Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

        Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

        Famille
        Le Figaro

        À Malte, le pape met en garde l'Église face au «répertoire du passé»

        Le pape François a mis en garde samedi l'Église catholique de Malte face à la «répétition d'un répertoire du passé», l'appelant à prendre «des chemins nouveaux d'évangélisation».

        «La crise de la foi, l'apathie de la pratique religieuse, surtout dans la période post-pandémique, et l'indifférence de tant de jeunes à la présence de Dieu ne sont pas des questions que nous devons édulcorer», a déclaré le pape lors d'une prière au sanctuaire national de Ta'Pinu, sur l'île de Gozo (nord), devant quelque 3000 fidèles.

        À lire aussiContre une nouvelle «guerre froide» le pape François demande une conférence internationale sur le «désarmement»

        François, visiblement diminué et souffrant du genou, est arrivé samedi matin pour une visite de deux jours à Malte, pays de 500.000 habitants confronté à une baisse notable de la christianisation et une crise des vocations.

        «Il faut veiller à ce que les pratiques religieuses ne se réduisent pas à la répétition d'un répertoire du passé, mais expriment une foi vivante, ouverte, répandant la joie de l'Évangile», a ajouté le pontife argentin, estimant qu'«il ne suffit pas d'avoir une foi faite de coutumes transmises, de célébrations solennelles, de belles festivités populaires, de moments forts et émouvants».

        «Parfois, en effet, l'échafaudage peut être religieux, mais derrière ce vêtement, la foi vieillit», a-t-il mis en garde, estimant que «l'élégante garde-robe des ornements religieux ne correspond pas toujours à une foi vivante animée par le dynamisme de l'évangélisation».

        Selon la dernière enquête réalisée par l'Église catholique maltaise sur la fréquentation de la messe dominicale, celle-ci reste élevée mais est en déclin régulier: 37 % des catholiques assistaient au service cette année-là, contre plus de 50 % en 2005.

        «N'ayez pas peur de vous engager (...) sur des chemins nouveaux, voire risqués, d'évangélisation», a encore lancé le pape, appelant l'Eglise catholique à ne pas être «un cercle fermé.»

        Arrivé en bateau à Gozo, l'une des trois îles habitées de Malte, le Saint-Père est remonté en «papamobile» vers le sanctuaire, principal lieu de pèlerinage du pays, où il a été accueilli dans une ambiance chaleureuse.

        «Le nombre de pratiquants baisse mais c'est le cas dans tous les pays. Je pense qu'il ne s'agit pas que de chiffres mais aussi de la qualité de la foi», a déclaré à l'AFP Jesmond Scerri, chef scout de Gozo accompagnant un groupe de 40 jeunes.

        A l'issue de cette prière, François devait repartir sur l'île de Malte pour passer la nuit à la nonciature apostolique.

        Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

        REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

        Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

        L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

        Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

        Regarder la vidéo
        Le Figaro

        La sécheresse déjà menaçante sur la côte méditerranéenne, de Nice à Marseille

        Sans parler de crise pour l'instant, les météorologues s'inquiètent du manque d'eau en région Paca.

        À Toudon, près de Nice, seul un filet d'eau coule encore à la fontaine du village: l'alerte sécheresse a été déclenchée dans les Alpes-Maritimes et les prochains mois seront cruciaux, préviennent les météorologistes, refusant cependant tout catastrophisme dans une région Paca habituellement aride.

        À VOIR AUSSI - Alerte sécheresse: des restrictions d'eau dans la majorité des communes des Alpes-Maritimes

        À lire aussiInondations, canicules, pertes agricoles: les impacts du réchauffement climatique en France

        «C'est une des sécheresses hivernales les plus remarquables de ces soixante dernières années, mais ce n'est pas encore une situation de crise majeure», résume Philippe Gourbesville, hydrologue à l'université Côte d'Azur. En Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), le déficit pluviométrique a atteint 30% entre septembre et mars, période traditionnelle de recharge des nappes phréatiques.

        Et le département des Alpes-Maritimes a été particulièrement touché, avec des précipitations en recul de 48%, résultat notamment d'un mois de janvier «particulièrement compliqué avec seulement 4,2 mm de pluie», selon Simon Mittelberger, climatologue à Météo-France. Dans les Bouches-du-Rhône, le déficit atteint seulement 8%. «Depuis 1959, il s'agit de la deuxième valeur la plus basse pour les Alpes-Maritimes après la saison 1989-1990», précise Cécile Guyon, responsable des services climatiques et de la prévision de Météo-France sud-est.

        Le fleuve Var témoigne de ce phénomène, avec un débit de 10 m3 par seconde fin mars à la hauteur de Nice, «une situation qui correspond normalement à début juillet», souligne M. Gourbesville. Mais si «la situation est préoccupante dans les Alpes-Maritimes, elle pourrait être complètement contrebalancée par des pluies en avril mai. Ces deux mois seront décisifs», insiste M. Mittelberger.

        «C'est difficile de dire si la sécheresse s'accentue en Paca», avertit Joël Guiot, du Cerege (Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement): «Quand on regarde les courbes de précipitations des dernières années, ce n'est pas très net, (…) pas du tout comme pour les températures, où là l'élévation est claire.»

        «La danse de la pluie»

        Mais «sur la bande littorale, il y a clairement une diminution des pluies», reconnaît cependant ce spécialiste. «Et quand on regarde les modèles climatiques, on voit que ce phénomène va s'accentuer, d'autant que les épisodes méditerranéens augmentent eux aussi, et sont de plus en plus violents, donc l'eau n'a pas le temps de s'infiltrer» dans les sols.

        Sans attendre d'hypothétiques pluies en avril et mai, des restrictions ont déjà été annoncées jeudi par la préfecture des Alpes-Maritimes pour deux tiers des communes du département: remplissage des piscines interdit, comme le lavage des voitures ou l'arrosage entre 09H00 et 19H00. De même, les fontaines et les jeux d'eau sont désormais fermés, la voirie ne peut plus être nettoyée à grande eau.

        La situation est également suivie de près par les pompiers des Bouches-du-Rhône, qui estiment «à un mois et demi d'avance» l'état de sécheresse de la végétation, ce qui a déjà conduit «à des interventions significatives depuis quelques jours», ont-ils souligné lors d'une conférence de presse jeudi. «Mais on a bon espoir de faire la danse de la pluie» et d'avoir des résultats, tente de rassurer Vincent Pastor, du groupement risques naturels et feux de forêts: «C'est avril qui conditionnera la saison.»

        Plus inquiet, Paul Marquis, expert météo pour les pompiers des Bouches-du-Rhône, craint de revivre 2017 et sa «sécheresse quasiment record tout le long de l'année»: «On part sur les bases de 2017, de très mauvaises bases», s'inquiète-t-il, soulignant aussi l'hiver «le moins enneigé depuis 1959» dans les Hautes-Alpes, «le château d'eau de la Provence».

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        Attention toutefois, tempère M. Gourbesville, car «les principales ressources en eau que l'on exploite sont souterraines et se reconstituent sur plusieurs années». «Si on regarde sur un à deux siècles, on a déjà eu ce genre de situation. La situation n'est pas encore critique.» Pour Pierre Corbin, le maire de Toudon, le constat est en tout cas là: «En 40 ans, je ne l'avais jamais vue avec un débit aussi faible notre fontaine», assure-t-il, «ça devient alarmant».

        Neige et verglas ce vendredi, 4 départements en vigilance orange

        Une météo hivernale s'est abattue sur la France ce vendredi 1er avril, avec plusieurs départements en alerte orange neige et verglas.

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        La météo du mercredi 30 mars : des précipitations sur la majorité du pays

        La météo va continuer de revenir à un climat plus hivernal ce mercredi, et la pluie va s'étendre à de nouvelles régions. Il faudra donc redoubler de vigilance sur les routes, qui seront plus glissantes du fait de l'arrivée soudaine de la pluie.

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        Le Figaro

        Polémique sur les cabinets de conseil: six questions pour démêler le vrai du faux

        Océane HerreroWladimir Garcin-Berson

        DÉCRYPTAGE - Le recours aux cabinets de conseil fait débat, et entraîne avec lui un certain nombre d'interrogations. Le Figaro fait le point.

        Le rapport de la commission d'enquête du Sénat sur le recours aux cabinets de conseil a jeté un pavé dans la mare, troublant la campagne présidentielle. Depuis quelques jours, les conclusions du travail piloté par les sénateurs Arnaud Bazin (LR) et Éliane Assassi (CRCE) suscitent critiques et accusations de l'ensemble du spectre politique.

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        Recours abusif aux cabinets de conseil pour accompagner les politiques publiques, sommes trop importantes mises en jeu, copinage... Les attaques fusent, du côté des oppositions. «Contrevérités», «manipulations» et «fausses informations», rétorque le gouvernement. Dans la polémique, qualifiée de «scandale d'État» par certains candidats à l'élection présidentielle, difficile de démêler le vrai du faux. Le Figaro fait le point sur certains aspects clés de ce dossier.

        L'État a-t-il dépensé 1 milliard d'euros en conseil auprès de McKinsey ?

        C'est un chiffre qui circule «partout» sur les réseaux sociaux, au grand dam du gouvernement : l'État aurait versé, l'année dernière, «un milliard» d'euros au seul cabinet McKinsey. «En 2018, l'État paie à McKinsey 300 millions d'euros. Aujourd'hui, c'est un milliard», s'est ainsi offusqué jeudi Eric Zemmour, sur RTL.

        Disons-le clairement : ce chiffre, présenté de cette manière, est faux. Le rapport du Sénat précise bien que c'est l'ensemble des dépenses de conseil de l'État, au sens large, qui «ont dépassé le milliard d'euros», en 2021, non celles pour McKinsey seulement. En outre, ce chiffre inclut toutes les prestations de conseil, y compris celles des opérateurs de l'État et les «dépenses d'informatique», précise le document. Hors opérateurs, pour les seuls ministères, la somme retenue atteignait plutôt 893,9 millions d'euros.

        Quid de McKinsey seul ? Le rapport n'arrive pas à une somme finale pour 2021. Tout juste est-il précisé que le cabinet a joué un rôle central pour bâtir la réponse à la crise sanitaire, recevant 12,33 millions d'euros, loin devant ses concurrents (6,8 millions d'euros pour Citiwell, 5,34 millions d'euros pour Accenture). Selon Olivier Dussopt, en 2021, McKinsey n'a représenté que 2% des dépenses en conseil totales de l'État et 5% des dépenses en conseil en stratégie. Des chiffres qui illustrent le poids relativement faible de ce cabinet, selon Bercy, qui rappelle que le secteur public ne représente que 5% du chiffre d'affaires annuel de l'entreprise. Soit autour d'une quinzaine de millions d'euros, non un milliard.

        Autre indication : entre 2018 et 2020, les sénateurs estiment que «20 cabinets représentaient environ 55% du marché du conseil aux ministères» (hors informatique et accords-cadres). Sur cette période, McKinsey ne pesait que 1% du total, loin derrière Eurogroup (10%), Kior Talent (5%), Capgemini (5%) et Ipsos (4%), par exemple. Au total, un écosystème de plus de «2000» cabinets a participé à des missions.

        McKinsey est-il intervenu dans la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?

        Comme nous l'expliquons dans notre vérification, le cabinet n’est pas intervenu, directement en tant qu’entreprise, dans la campagne d’Emmanuel Macron. Une vingtaine de ses salariés ont en revanche pu y participer à titre personnel et sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine, désormais partner en charge du secteur public, ou de Guillaume de Ranieri, en charge de la défense et de la sécurité chez McKinsey. Ce type de militantisme est possible s’il respecte un certain cadre : s’il rend des prestations «d’un niveau professionnel», celles-ci doivent être inscrites dans les comptes de campagne.

        Certaines pratiques ont pu brouiller les cartes et entrer dans la «zone grise» de ce qui est permis ou non. Karim Tadjeddine, entendu par la commission d'enquête sénatoriale, a ainsi dû admettre que l'usage de son adresse e-mail professionnelle pour échanger avec d'autres militants était une «erreur».

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        Le recours aux cabinets de conseil a-t-il explosé sous le quinquennat Macron ?

        Contrairement à ce que certains candidats peuvent prétendre, le recours aux cabinets de conseil n'a pas émergé sous le quinquennat actuel. Loin de là, même : remontant jusqu'en 2005, le Sénat souligne qu'une «hausse sensible» des dépenses en conseil a été enregistrée entre 2007 et 2010, «à la faveur de la révision générale des politiques publiques (RGPP)». «À l’époque, l'ensemble des ministères ont eu massivement recours aux consultants», taclait cette semaine Olivier Dussopt.

        Il s'agit donc d'un phénomène ancien, qui a concerné chaque gouvernement, à différentes échelles. En novembre 2014, un rapport de la Cour des comptes signalait que les dépenses de conseil extérieur s'établissaient à «au moins 150 millions d'euros en moyenne par an entre 2011 et 2013». Un chiffrage difficile à établir, regrettait l'institution. Mais le recours avait augmenté de 2007 à 2010, fruit d'une «politique volontariste de recours à des cabinets extérieurs».

        Pour autant, le rapport du Sénat souligne que si les dépenses en conseil restaient «contenues» en 2018, une forte augmentation a été enregistrée à la faveur notamment de la crise sanitaire, entre 2020 et 2021. Ainsi, «les dépenses de conseil ont plus que doublé» sur cette période, passant de 379,1 millions d'euros à 893,9 millions d'euros, pour les seules dépenses des ministères, hors opérateurs de l'État, donc. Les dépenses ont augmenté dans tous les ministères, en particulier pour l'Intérieur, les Finances, les Armées, la Transition écologique et ceux gérant les sujets sociaux. Même chose pour les opérateurs de l'État, qui ont vu leurs dépenses augmenter sur le quinquennat.

        De son côté, Bercy justifie cette hausse par la crise sanitaire et par les réformes mises en place depuis 2017. Le Covid-19 a «brutalement mobilisé l'ensemble des administrations, ce qui a requis des renforts pour le ministère», explique Olivier Dussopt.

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        McKinsey a-t-il mis en place un système «d'optimisation fiscale» ?

        C'est l'une des conclusions du rapport : si le cabinet assure être assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) et que l'un de ses directeurs associés a déclaré que «nous payons l'IS en France», le Sénat affirme que «ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans». Un «exemple caricatural d'optimisation fiscale», cinglent les sénateurs.

        Aujourd'hui, cependant, si les sénateurs s'étonnent à juste titre de cette situation et pointent du doigt le rôle de «prix de transfert» en guise d'explication, il n'y a aucune preuve concrète d'un mécanisme d'optimisation fiscale. Comme nous l'expliquons dans cette vérification, le rôle de l'administration fiscale est désormais de regarder précisément les comptes des filiales de McKinsey en France, pour comprendre si les prix de transfert ont été surévalués sciemment pour réduire la base fiscale à néant et éviter de payer l'IS. Mais «ils sont en règle tant que l'inverse n'est pas prouvé», note Arnaud Bazin. Le ministre délégué chargé des Comptes publics a confirmé qu'un contrôle fiscal était en cours, depuis fin 2021, prévenant toutefois, à juste titre, que «le fait de ne pas payer d'impôt sur les sociétés n'est pas lié systématiquement à une fraude».

        Peu surpris, plusieurs experts interrogés soulignent que cette procédure de vérification, qui comporte également du contradictoire, sera longue et délicate : il sera difficile pour les agents du fisc de prouver que les prix de transfert ont été surévalués, notent-ils. Difficile, mais pas impossible, répond un observateur. Patience, donc, en attendant les résultats de la vérification fiscale.

        Des consultants de McKinsey ont-ils rejoint la Macronie ?

        Plusieurs salariés de McKinsey engagés durant la campagne d'Emmanuel Macron ont en effet poursuivi par la suite leur carrière au sein de la Macronie. Parmi eux, Mathieu Maucort, devenu directeur de cabinet du secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi, ou Ariane Komorn, cheffe du pôle engagement d'En Marche ! jusqu'en 2021. Paul Midy est quant à lui directeur général de LREM après avoir travaillé de 2007 à 2014 chez McKinsey.

        Martin Bohmert, délégué général des Jeunes avec Macron (JAM), jusqu'en 2019, a pour sa part fait le chemin inverse puisqu'il a été recruté par McKinsey en 2020. Le gouvernement s'est pour autant défendu de tout «copinage» avec les consultants. «De tout temps, en tout lieu, une équipe de campagne est composée de bénévoles, de consultants, mais aussi d'étudiants ou de retraités. Ils s'engagent car ils ont des convictions personnelles», a ainsi tenté de déminer Amélie de Montchalin.

        La France fait-elle plus appel aux cabinets que ses voisins ?

        Sur ce point, les comparaisons internationales sont difficiles à établir, nuance Arnaud Bazin, chaque pays ayant ses périmètres, son administration et sa culture. Le rapport du Sénat arrive tout de même à une conclusion claire : le conseil au secteur public «apparaît historiquement limité en France». «Les grands corps de l'État» font rempart et réduisent leur influence, avançait en guise d'explication le politiste Denis Saint-Martin, cité dans le rapport. En 2014, la Cour des comptes arrivait à la même conclusion. Citant les données de la FEACO (Fédération européenne des associations de conseil en organisation), le Sénat rappelle que le CA des entreprises du conseil en secteur public s'élevait à 657 millions d'euros en 2018 en France, contre 3,14 milliards d'euros en Allemagne et 2,64 milliards d'euros outre-Manche.

        En outre, jusqu'en 2018, la hausse des dépenses restait moins marquée en France que chez ses voisins. Le recours aux cabinets est plus développé en Allemagne et au Royaume-Uni, confirmait face aux sénateurs Matthieu Courtecuisse, fondateur de Sia Partners et président de Syntech Conseil, représentant la profession.

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        Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni

        Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.

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        Victoire pour les victimes des prêts en francs suisses

        La Cour d’appel de Paris s’est alignée sur une décision de la Cour de Justice de l’Union européenne reconnaissant le caractère abusif de ces prêts

        McKinsey a-t-il «travaillé gratuitement» pour la campagne d'Emmanuel Macron en 2017 ?

        LA VÉRIFICATION - Eric Zemmour a accusé sur RTL le cabinet de conseil de collusion avec le président sortant.

        Le Monde

        En Russie, l’heure est à la dénonciation des opposants à « l’opération spéciale »

        Sur les réseaux sociaux, des pages spéciales recensent des centaines de contributions, des portes d’appartement sont taguées de la lettre « Z », le nouveau signe de ralliement au pouvoir, ou du mot « traître ».

        Comment ne pas répondre à cœur ouvert à des adolescentes qui viennent vous trouver, désemparées, à la fin d’un cours ? C’est probablement ce que s’est dit Irina Guen, professeure d’anglais dans une école de Penza, en Russie centrale, quand deux de ses élèves de huitième classe (l’équivalent de la 3e) lui ont demandé pourquoi les compétitions sportives auxquelles elles devaient participer en Europe étaient annulées.

        Les deux adolescentes avaient-elles prévu de piéger leur professeure ? Ou bien, choquées par sa réponse, ont-elles allumé un dictaphone en cours de conversation ? Seule chose certaine, la réponse donnée, ce 18 mars, par la professeure de 55 ans ne correspond pas au canon des instructions données par le ministère de l’éducation dès le début de « l’opération spéciale » contre l’Ukraine.

        Extrait :

        « Tant que la Russie ne se comportera pas de manière civilisée, cela durera éternellement, explique Mme Guen à ses élèves. Ils ont commencé à bombarder l’Ukraine occidentale… Ils voulaient aller jusqu’à Kiev, renverser Zelensky, son gouvernement… C’est un Etat souverain, vous comprenez ?

        – Nous ne connaissons pas toutes ces nuances !

        – C’est bien le problème, vous ne savez rien. Je regarde cent, deux cents sources différentes, et vous, pas une seule… Nous vivons dans un régime totalitaire, celui qui pense autrement est un criminel d’opinion. On finira tous par prendre quinze ans. A commencer par moi, d’ailleurs, je vais prendre quinze ans… » 

        Cette peine n’est pas citée au hasard : une loi spécialement adoptée début mars punit la diffusion de « fausses nouvelles » sur l’armée ou « discréditant » son action jusqu’à quinze ans de prison. Or, le problème est que, avant d’atterrir entre les mains du site d’information Baza, l’enregistrement avait été envoyé directement à la police locale… par les deux sportives en herbe (l’une pratique le karaté, l’autre la natation).

        Avec l’interdiction de Facebook et Instagram, Moscou poursuit sa reprise en main de l’information

        Pour ne pas risquer de poursuites, Baza s’abstient d’ailleurs de citer l’ensemble de la conversation. Il y serait également question du rôle des séparatistes du Donbass dans le déclenchement du conflit, de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, du vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine la même année, de la situation actuelle à Marioupol… Conciliante, l’enseignante conclut : « Bien sûr que c’est injuste, vous n’y êtes pour rien. Mais nous sommes un Etat paria. Nous sommes la Corée du Nord. (…) Non, en juillet, rien n’aura changé. Tu pourras peut-être aller en République populaire de Louhansk, là-bas aussi ils font du karaté… »

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        Le Figaro

        Franz-Olivier Giesbert et Michel Onfray: «Derrière l’élection présidentielle, il y a un véritable enjeu de civilisation»

        Jean-René Van der Plaetsen

        GRAND ENTRETIEN - Ils publient chacun un ouvrage politique à la veille du scrutin présidentiel. Ils ont accepté de débattre de la portée de cette élection que boudent, à tort, les Français.

        LE FIGARO MAGAZINE. - Qu’avez-vous pensé l’un et l’autre de cette étrange campagne électorale qui, en vérité, n’a pas eu lieu?

        Franz-Olivier GIESBERT. - Cette campagne n’était pas étrange, mais effrayante, au ras du sol, indigne d’un grand pays. La pire que j’ai connue depuis soixante ans que je m’intéresse à la politique. Il ne faut pas incriminer seulement les candidats: ils avaient des excuses, à commencer par la guerre en Ukraine qui a tout vitrifié. Mais sur ce que cette guerre révèle, par exemple, j’aurais aimé qu’on essaye de traiter une question vitale: sans défense commune, l’Europe est une proie, aujourd’hui pour Poutine, demain pour Erdogan ou un autre. Notre faiblesse était, pour le président russe, comme une invitation à l’agression. Si l’on prend la peine de se mettre dans la tête de cet homme qui ne croit qu’au rapport de force, on peut dire que l’Occident l’a, par son inconsistance, poussé au crime.

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        Il est urgent que nous nous réarmions moralement et militairement. Que les commentateurs mettent en avant, dans l’affaire ukrainienne, la prétendue responsabilité de l’Otan qui, comme le dit bien Macron, est en état de «mort cérébrale» et sur laquelle nous autres, Européens, nous ne pouvons plus compter, c’est bien le signe que notre pays est déphasé. Comme s’il était devenu une petite province auto et ethnocentrée. Nos soi-disant «élites» s’accrochent toujours aux vieilles lunes de l’autre siècle, elles ont l’esprit congelé.

        La principale faute des États-Unis, c’est d’avoir dit avant le conflit, par la voix de leur président, Joe Biden, qu’en aucune façon ils ne mourraient pour l’Ukraine. Un des lointains prédécesseurs de Biden, Ronald Reagan, avait un slogan qui résumait tout: «Peace through strength»(«La paix à travers la force»). Quand on n’a pas la force et qu’on ne fait plus peur, on a la guerre, la preuve par l’Ukraine. Reagan est l’homme par qui est arrivée la chute du communisme. Quand il se rendit compte que l’Union soviétique était à genoux, il lui a tendu la main, à la surprise générale, au sommet de Reykjavik, en 1986. Il est dommage qu’il n’ait pas géré la suite. Je crois qu’il aurait, lui, su aider la Russie quand elle s’est effondrée peu après.

        Michel ONFRAY. - Je ne crois pas qu’on puisse dire que cette campagne n’ait pas eu lieu. Elle a bel et bien eu lieu, et a été voulue comme telle par Macron, qui a trouvé un angle d’attaque approprié: il joue la carte présidentielle avec morgue et mépris - ce qui est bien dans son genre. Il prétend n’avoir rien à voir avec la valetaille des différents candidats: il est au-dessus, au-delà, chef de l’État et chef de guerre, eu égard à son actuel statut de tête de gondole de l’Europe maastrichienne.

        Il fait une campagne de type monarchiste, dont la légitimité s’impose par la seule existence de sa personne. Cet homme se voudrait performatif, mais cette grâce est réservée aux meilleurs: il est là, pourquoi d’autres ont-ils l’arrogance de lui demander de légitimer cette présence par une onction démocratique dont c’est l’obligation constitutionnelle le quinquennat finissant? C’est la psychologie d’un enfant-roi qui croit que tout lui est dû.

        Quels étaient les sujets prioritaires dont il fallait débattre selon vous et qui n’ont pas été traités?

        Michel ONFRAY. - La question a été traitée par Éric Zemmour qui l’a franchement posée, c’est celle de la civilisation. Quelle civilisation voulons-nous? Zemmour a répondu: celle d’avant, garantie identité nationale. Mélenchon a lui aussi donné sa réponse: celle de maintenant et du futur, garantie créolisation avec abolition de l’identité nationale par le métissage. Zemmour lutte contre le grand remplacement, Mélenchon lutte pour, c’est la créolisation.

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        Les autres - macroniens, socialistes, écologistes, centristes, communistes, sinon trotskistes - sont sur ce sujet des satellites de Mélenchon, tout comme Le Pen et Dupont-Aignan sont, toujours sur ce sujet, des satellites de Zemmour.

        Pour ma part, je ne suis pour aucune de ces trois solutions. Mais c’est un autre sujet…

        Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un « non sujet », ce qui est hélas, révélateur des temps que nous vivons

        Franz-Olivier GIESBERT. - J’ai été frappé que n’aient quasiment pas été évoqués, sauf par Valérie Pécresse, les moyens de réaliser le redressement économique et industriel qui s’impose, si la France ne veut pas tomber au niveau des nations de troisième zone. Il est vrai que, pendant cette campagne, les grands candidats ont peu parlé de la France, un «non-sujet», ce qui est, hélas, révélateur des temps que nous vivons: elle a été zappée, reléguée au grenier des vieilleries.

        Qu’est-ce que notre pays, finalement? Un grand centre de transit? Une mère nourricière d’intérêts particuliers? Un puzzle de communautés et de corporatismes? J’aurais aimé qu’on cherche à la redéfinir pour la réincarner, la faire revivre. Européen convaincu, je ne suis pas suspect de souverainisme, mais nous ne pouvons plus accepter qu’une France molle continue de se diluer dans une Union européenne qui, elle-même, est sans moelle ni défense, un géant économique certes, mais un nain militaire, donc politique, alors que des prédateurs sont à nos portes.

        En somme, nous devons repenser notre idée de la France et celle de l’Europe. Vaste programme, aurait dit de Gaulle. Refuser la défense européenne comme Mélenchon, Le Pen ou autres, c’est suicidaire, c’est-à-dire accepter la finlandisation de l’Europe, sa perte de souveraineté, sa vassalisation progressive.

        La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers

        La politique de l’immigration, la place de l’islam en France, la garantie de la sécurité pour tous, le savoir-vivre ensemble, ou encore les moyens accordés à la politique de défense ne sont-ils pas, effectivement, des sujets plus importants que la fiscalité sur les successions, la suppression de la redevance audiovisuelle - voire le maintien du pouvoir d’achat via des distributions de bons d’essence?

        Michel ONFRAY. - Vous avez raison… Faute de poser le débat en termes de civilisation, il ne reste qu’à penser, parler et agir comme un premier ministre faisant sa déclaration de politique générale après en avoir informé son supérieur hiérarchique… C’est inévitable quand on reste dans l’Europe de Maastricht, où le chef de l’État français n’est plus qu’un ministre de la Commission dont la feuille de route n’est pas rédigée à l’Élysée mais à Bruxelles… La plupart des candidats se sont montrés des boutiquiers.

        Les campagnes se ­prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries

        Franz-Olivier GIESBERT. - Comme vous avez raison! Les campagnes se prêtent souvent à une sorte d’infantilisation de l’électorat, mais celle-ci a ressemblé, à bien des égards, à un concours de pères Noël avec distribution de friandises, de sucreries. Les candidats se sont intéressés, à juste titre, aux questions liées au pouvoir d’achat et je ne le leur reprocherais pas, mais tous ou presque en sont restés là. Cela en dit long sur le défaitisme qui gangrène le pays.

        Il s’appuie sur un aveuglement général: sur la plupart des grands sujets que vous citez, on se raconte des histoires. Il y a un déni de réalité qui, à mes yeux, accélère le déclin. Quand on ne pointe pas les problèmes, on n’a aucune chance de les régler et ils ne peuvent que s’aggraver. En matière d’immigration, par exemple, si nous avons une politique, c’est bien celle du chien crevé au fil de l’eau: nous subissons. Le paradoxe est que, tout en étouffant sous un étatisme grandissant, nous souffrons d’un manque d’État!

        Les incessantes interventions effectuées sur les marchés depuis des années par les banques centrales masquent une triste réalité, qui est que la France, percluse de dettes, sans industrie ni commerce extérieur, est l’homme malade de l’Europe. Les programmes des uns et des autres vous paraissent-ils à la hauteur de l’enjeu, qui est le redressement économique du pays?

        Michel ONFRAY. - Votre terrible constat est juste. Mais alors, pourquoi la France est-elle un pays contributeur de l’Europe qui, endetté et malade, fait partie des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent? Comment un chef d’État peut-il accepter que le pays ruiné, dont il est censé présider aux destinées, se ravage plus encore au profit d’autres pays européens, comme la Pologne (qui, le moment venu, achète des avions américains pour sa propre armée et non des Rafale…) ou la Hongrie, qui s’avèrent l’un et l’autre des importants pays bénéficiaires nets? La France a-t-elle vocation à faire fonctionner les économies de Chypre, de la Grèce ou du Portugal, plutôt que l’économie française? Les maastrichiens répondent oui…

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        Franz-Olivier GIESBERT. - Le déficit chronique de notre commerce extérieur - 84,7 milliards en 2021 - montre que nous dépensons beaucoup plus que nous ne produisons, contrairement à l’Allemagne ou même l’Italie qui affichent, elles, de gros excédents. Le phénomène ne date pas de Macron: cela fait des décennies que nous dégringolons la pente. Ce n’est pas la faute de l’Europe ni du libéralisme, mais du laxisme de nos politiques publiques. Tout a une fin, même l’endettement de l’État! Comment peut-on s’imaginer que cette situation durera encore longtemps? Ç’aura été, hélas, l’un des angles morts de la campagne présidentielle.

        Vous êtes tous les deux convaincus que nous traversons une crise civilisationnelle majeure. Est-il encore possible selon vous de préserver notre modèle social et républicain français?

        Franz-Olivier GIESBERT. - Face à l’essor économique de la Chine et, bientôt, de l’Inde, on ne peut nier que l’Occident soit entré en déclin - soit dit en passant, les vrais déclinistes sont ceux qui nous serinent que le monde entier envie notre modèle social ou de santé. La bonne blague! Il faut les réformer si on veut les préserver. Sur la République et les valeurs héritées du siècle des Lumières, en revanche, ne transigeons pas: soyons fiers de nous, de notre culture. L’Occident a encore beaucoup d’atouts, mais le mal est en nous, d’où il faut l’extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l’autoflagellation, la maladie de la repentance. Dans un discours de 2021, Poutine ne disait pas autre chose, qui dénonçait notre «discrimination inversée» ou notre tendance à effacer des pages de notre histoire. Du haut de son virilisme, il nous considère un peu comme des «dégénérés».

        La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle ­international dans le concert des ­nations

        Michel ONFRAY. - Sur le principe de la réserve d’Indiens, qui consiste à préserver notre modèle social et républicain, oui… Mais à quoi bon continuer à faire semblant d’être Français quand le chef de l’État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du show-biz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu’il existe une culture française et qu’on n’a pas besoin de faire jouer L’École des femmes par des hommes de couleur pour faire passer la pilule du texte versifié?

        Un nouveau danger est apparu ces dernières semaines à l’Est, et il se nomme Vladimir Poutine. Comment l’Europe doit-elle, selon vous, se comporter envers lui, et la France peut-elle jouer un rôle particulier dans cette affaire?

        Michel ONFRAY. - La France ayant perdu sa souveraineté, elle est sortie des pays susceptibles de jouer un rôle international dans le concert des nations. Que pèse Emmanuel Macron face à Poutine, à Erdogan, à Xi Jinping ou, jadis, à Trump, qui feignait de brosser de fausses pellicules sur le revers de son veston devant les caméras du monde entier? Pour jouer un rôle diplomatique, il faut disposer d’une monnaie d’échange. Or, nous n’avons plus rien à mettre dans le jeu…

        Quant à l’Europe, elle saisit l’opportunité de cette crise pour se constituer et faire avancer sa crédibilité. De la même manière que cette Europe a montré son impéritie dans la crise de la Covid, chaque pays remplaçant le solidaire par le solitaire, alors que l’emprunt qui permet le «quoi qu’il en coûte» inféode plus profondément encore la France à cet État impérialiste qu’est l’Europe maastrichienne. L’Europe se sert de la guerre pour avancer ses pions. Elle prend sans donner.

        Franz-Olivier GIESBERT. - Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme. Si abjecte que soit cette guerre contre l’Ukraine, elle ne doit pas nous amener à rompre toute forme d’échange, y compris, même s’il est aléatoire, avec l’actuel président russe, lequel n’est pas éternel, contrairement à ce qu’il semble croire. Il faut avoir l’après-Poutine en tête. Puisse-t-il commencer le plus vite possible.

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        Vous êtes tous les deux des admirateurs du général de Gaulle et nostalgiques de sa façon de conduire et diriger le pays. Pensez-vous que la France puisse, comme si souvent au cours de son histoire, ne se redresser qu’avec l’aide d’un homme providentiel?

        Michel ONFRAY. - Un homme peut être providentiel quand il dispose d’un peuple susceptible de l’être aussi et de lui donner l’occasion de le devenir. Quand de Gaulle l’est, c’est parce qu’il parvient à mobiliser ce qu’il y a de meilleur en l’homme, autrement dit: ce qui procédait d’un millénaire de culture morale judéo-chrétienne, alors que le dernier demi-siècle d’histoire de France a cultivé ce qu’il y a de pire dans l’homme: l’égocentrisme, le narcissisme, l’individualisme, l’immoralité, la vanité, la futilité, l’addiction, l’hédonisme vulgaire, la veulerie…Le héros a besoin de l’héroïsme de ceux qui le constituent. À défaut de cette énergie, l’homme providentiel n’est plus possible, ni même pensable. Il n’y a plus que des Néron, et la plupart du temps: aux petits pieds…

        Franz-Olivier GIESBERT. - De Gaulle est, comme Churchill, une exception. D’une certaine façon, l’homme providentiel court les rues, il se découvre en marchant, une fois qu’il est arrivé au pouvoir. Ronald Reagan et Margaret Thatcher avaient été tous deux très sous-estimés au départ ; or, ils ont remis sur les rails l’un l’Amérique, l’autre le Royaume-Uni. Quant au social-démocrate Gerhard Schröder, venu de l’aile gauche de son parti, jouisseur impénitent, grand amateur de vin blanc, qui aurait cru qu’il allait révolutionner et relancer à ce point l’Allemagne au cours de son deuxième mandat?

        De même, qui aurait pu prévoir que l’ancien acteur de série télé Volodymyr Zelensky deviendrait, à l’occasion de la guerre en Ukraine, l’une des grandes figures mythologiques du XXIe siècle? La France n’a aucune raison de désespérer: son heure viendra à nouveau quand elle aura à sa tête quelqu’un, une femme ou un homme, qui devant les épreuves dira, comme le général de Gaulle, au lieu de capituler: «Quand on veut, on peut!»

        En attendant de Gaulle…, de Franz-Olivier Giesbert, Albin Michel, 320 p., 19,90 €.

        Foutriquet, de Michel Onfray, Albin Michel, 370 p., 19,90 €.

        À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: pourquoi Michel Onfray assure qu’il ne votera pas à l’élection

        Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»

        TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.

        «Qui était Stepan Bandera, figure controversée du nationalisme ukrainien ?»

        FIGAROVOX/TRIBUNE - L'universitaire et normalien David Gilbert raconte qui était Stepan Bandera, figure très polémique de l'histoire nationaliste ukrainienne et repoussoir idéal pour Vladimir Poutine, qui s'en sert pour rendre crédible sa rhétorique sur la «dénazification».

        Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

        GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

        Le Monde

        « Amitié sans limites »

        Editorial du « Monde ». Les dirigeants de l’Union européenne voulaient tenter de tirer de leur sommet virtuel avec le président chinois, Xi Jinping, et le premier ministre, Li Keqiang, vendredi 1er avril, un engagement de la Chine à ne pas contourner les sanctions occidentales contre la Russie. Ils se sont heurtés à un mur. La Chine est restée sourde aux appels de l’Europe. Le temps des illusions, pour ceux qui en avaient encore sur l’attitude de Pékin, est clairement révolu.

        La discussion, a indiqué la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, qui l’a conduite avec le président du Conseil européen, Charles Michel, a été « franche et ouverte », une façon diplomatique de dire qu’elle a été désagréable. Les deux parties ont échangé, a-t-elle souligné, « des points de vue clairement opposés ».

        Guerre en Ukraine : dialogue de sourds entre la Chine et l’Union européenne

        Les communiqués hâtivement publiés par Pékin sur les entretiens ne laissent transparaître aucun élément de convergence autre que les habituelles formulations creuses sur les vertus du dialogue et de la paix. Le président Xi a reconnu que la situation en Ukraine était « profondément regrettable » – nul ne saurait le contredire sur ce point. La Chine, a renchéri M. Li, est contre la guerre, « chaude ou froide », contre la division du monde en blocs, et refuse de prendre parti. Pékin ne s’est engagé ni à user de son influence auprès de Moscou pour mettre un terme à la guerre, ni à ne pas aider la Russie à amortir le choc des sanctions occidentales.

        Ce refus chinois ne doit pas être une surprise. Trois semaines avant le début de l’offensive russe en Ukraine, le président Vladimir Poutine s’était rendu à Pékin et avait signé avec le président Xi une importante déclaration commune, scellant une « amitié sans limites ». Il paraît difficilement concevable qu’il n’ait pas mis à l’époque ses interlocuteurs chinois dans la confidence d’au moins une partie de ses intentions militaires sur l’Ukraine. Le fait que la guerre n’ait commencé qu’après la fin des Jeux olympiques d’hiver à Pékin n’est sans doute pas non plus dû au hasard. Enfin, deux jours avant le sommet UE-Chine, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été reçu à Pékin par son homologue chinois, Wang Yi, qui l’a assuré que « la Chine souhaitait collaborer avec la Russie ». Puis il s’est rendu en Inde, où le gouvernement observe aussi une ligne très accommodante vis-à-vis de Moscou à propos de l’Ukraine.

        « Ce qui lie Pékin et Moscou, c’est leur priorité stratégique commune : affaiblir un ordre international qu’ils estiment dominé par les Etats-Unis »

        Pour les Européens, qui ont le mérite d’avoir, cette fois, fermement tenu leurs positions – y compris sur leur solidarité avec la Lituanie, cible de mesures de rétorsion de Pékin – et clairement exprimé leurs exigences face aux dirigeants chinois, l’heure du choix est venue. Ils doivent d’abord se préparer à tirer les conséquences d’une éventuelle coopération plus concrète de Pékin avec Moscou sur l’Ukraine : si la Chine aide la Russie à contourner les sanctions, a averti Ursula von der Leyen, cela aura un impact sur les investissements européens en Chine. Cet avertissement, sans doute audible à Pékin au moment où le pays traverse des turbulences économiques, ne doit pas rester sans effet. Mais l’effet sera également sensible sur les économies européennes.

        Crise en Ukraine : terrain miné pour l’axe Moscou-Pékin

        Ils doivent aussi se préparer à réévaluer leur stratégie dans l’Indo-Pacifique, notamment en misant davantage sur le Japon et la Corée du Sud, à la lumière de l’évolution des relations de la Chine et de l’Inde avec la Russie. L’onde de choc de la guerre en Ukraine n’épargnera pas cette région.

        Le Monde

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        Le Figaro

        Le retour de la collection Morozov va-t-il être perturbé par la guerre russo-ukrainienne ?

        Les deux cents tableaux venus principalement de Saint-Pétersbourg, Moscou, Minsk et de Dniepropetrovsk en Ukraine, hébergés depuis septembre à la fondation Louis Vuitton à Paris doivent revenir à partir de dimanche dans leur pays.

        La collection Morozov, hébergée depuis septembre et jusqu'à dimanche à la fondation Louis Vuitton à Paris, doit repartir ensuite en Russie et en Ukraine, mais son retour pourrait être perturbé par le conflit entre Moscou et Kiev.

        À lire aussiL'État français peut-il confisquer la collection Morozov ?

        Environ 200 œuvres d'art de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou Manet sont exposées depuis le 22 septembre à la fondation privée, aux côtés de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Melnikov, Malevitch, Répine, Serov... Ces chefs-d’œuvre ont été collectionnés par les deux frères Mikhaïl et Ivan Morozov, industriels passionnés d'art moderne au tournant des XIXe et XXe siècles. C'est la première fois que cette collection sort de Russie dans cette ampleur pour être exposée à l'étranger.

        À lire aussi«Collection Morozov» à la Fondation Vuitton: cinq chefs-d’œuvre à décortiquer

        Ces œuvres doivent être décrochées dès la fin de l'exposition, qui a été prolongée du 22 février au dimanche 3 avril au soir, pour regagner la Russie et l'Ukraine, pays dont elles proviennent. La très grande majorité des tableaux appartient trois grands musées russes: le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Certaines viennent du musée national des Beaux-Arts de la République de Biélorussie à Minsk, du musée national russe de Saint-Pétersbourg et du musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine. Un tableau intitulé Piotr Kontchalovski - Autoportrait (1912) provient de la collection particulière de Petr Aven, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine qui figure sur la liste des personnalités faisant l'objet de sanctions occidentales.

        Les oeuvres de l'exposition bénéficient d'un arrêté d'insaisissabilité

        En réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les pays occidentaux ont pris une série de sanctions contre des responsables et des intérêts russes. Les œuvres d'art présentées à Paris bénéficient pour leur part d'un arrêté d'insaisissabilité, qui sécurise habituellement tout prêt de musée à musée entre la France et différents pays du monde. Cet arrêté ne s'appliquant pas aux propriétaires privés, le tableau de Petr Aven pourrait théoriquement être saisi. Interrogés par l'AFP à ce sujet, les ministères de l'Économie et de la Culture n'avaient pas répondu samedi matin. «Tout suit son cours», a assuré en fin de semaine à l'AFP la fondation Louis Vuitton, en indiquant que ce retour des œuvres se ferait «de musée à musée». Le 15 mars, l'ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkov, avait évoqué des «problèmes logistiques» concernant notamment les transports, au vu des «mesures drastiques qui ont été prises» contre la Russie. La fondation avait assuré de son côté tout faire «pour que les œuvres soient rendues aux musées russes le plus rapidement possible après la fin de l'exposition», sans être en mesure de préciser le moyen de transport, qui reste inconnu à ce stade pour des raisons de sécurité.

        Elle vole une œuvre au musée Picasso, à Paris, pour en faire une veste à sa taille

        Old Masters de l'artiste Oriol Vilanova a été retrouvée au domicile d'une retraitée de 72 ans, raccourcie de trente centimètres par son couturier. Après sa garde à vue, la septuagénaire est repartie avec un simple rappel à la loi.

        Au Musée Guimet, les samouraïs tombent le masque

        Le temple parisien des arts asiatiques évoque l’apogée de ces maîtres de guerre aux XVIIe et XVIIIe siècles, puis leur dissolution dans le mythe et le folklore.

        Une rare exposition à Dakar marie l'art de l'Afrique avec Picasso

        «Picasso à Dakar 1972-2022» qui vient d'ouvrir jusqu'au 30 juin dans la capitale sénégalaise fait dialoguer une quinzaine d'œuvres du maître, objets d'un prêt exceptionnel du musée Picasso à Paris, avec des créations africaines d'auteurs inconnus.

        L'Humanité

        CBD, ou les bienfaits du chanvre

        Actu

        Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

        Marie Mersier

        Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

        Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

        En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

         

        Apaisant ou stimulant

        Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

        Bien-être
        Le Figaro

        Daniel Humm, le bien nommé chef étoilé et nouveau compagnon de Demi Moore

        Sacré meilleur cuisinier de la planète à seulement 40 ans, chef de plusieurs restaurants, il est le nouveau compagnon de l'actrice et ex-femme de Bruce Willis.

        De la Suisse aux États-Unis en décrochant les étoiles : tel est le parcours fulgurant de Daniel Humm, le nouveau compagnon de Demi Moore. Originaire de Strengelbach, une commune près de Zurich, le bien nommé chef de 46 ans se partage notamment entre le restaurant de l'Hôtel NoMad et le célèbre Eleven Madison Park, à New York, élu meilleur restaurant du monde en 2017.

        Rien ne pressentait pourtant le Suisse à une telle carrière. Après avoir quitté l'école à 14 ans pour vivre de sa passion, le vélo, il se retrouve par hasard dans un restaurant, afin de gagner sa vie. C'est une révélation : «J'ai décidé de faire de la cuisine mon sport», confiait-il au magazine Le Temps , en 2017.

        En 2003, après avoir travaillé plusieurs années en Suisse, il s'envole pour San Francisco et passe derrière les fourneaux du Campton Place derrière lesquels il reçoit quatre étoiles du San Francisco Chronicle. Toujours avec une soif d'aventure, il part pour New York, trois ans plus tard et devient le chef du Eleven Madison Park, auréolé de trois étoiles du Guide Michelin depuis 2012. Daniel Humm a également écrit des livres de recettes comme le Eleven Madison Park ou The NoMad Cookbook, en référence à ses restaurants.

        À lire aussi«Happy birthday, Bruce!» : Demi Moore célèbre les 67 ans de son ex-mari Bruce Willis

        Une nouvelle «star» à son palmarès

        Aujourd'hui, si le chef étoilé fait parler de lui, c'est donc parce qu'il est le nouveau compagnon de Demi Moore. Le couple a ainsi été vu publiquement une première fois lors de la dernière Fashion Week de Paris, mais également lors du défilé Chloe Womenswear Automne Hiver 2022-2023, en mars.

        Ce n'est pas la première fois que Daniel Humm s'affiche en compagnie d'une femme célèbre. Cela avait déjà été le cas en 2019 avec la milliardaire et veuve de Steeve Jobs, Laurene Powell Jobs. Divorcé, il est, comme Demi Moore, père de trois filles : Justine (28 ans), Vivienne (12 ans) et Colette (10 ans).

        Si l'actrice de 59 ans n'a pas confirmé cette nouvelle relation, le couple se fréquenterait selon le site Page6 , depuis des mois. Demi Moore a vécu publiquement trois grandes histoires d'amour dans sa vie. Elle a été mariée au musicien Freddy Moore, dans les années 80, puis a formé avec Bruce Willis,  le père de ses trois filles (Rumer, Tallulah et Scoot LaRue), un couple phare des années 90. Les deux comédiens sont restés très proches l'un de l'autre, et Demi Moore a publié une photo sur son compte Instagram, le 30 mars dernier, à l'occasion de l'arrêt de la carrière de l'acteur qui souffre d'aphasie.

        Enfin, la comédienne a été mariée à Ashton Kutcher, le mari actuel de Mila Kunis. Daniel Humm serait-il celui qui lui passerait la bague au doigt une quatrième fois ?

        Hilaria Baldwin est enceinte de son septième enfant

        La femme d'Alec Baldwin a annoncé sur son compte Instagram, le mardi 29 mars, qu'elle attendait son septième enfant.

        Ce regard de braise que lance Channing Tatum à Sandra Bullock, sur un tapis rouge londonien

        Les deux acteurs, qui partagent l'affiche du film Le Secret de la cité perdue, sont apparus, lors d'une projection à Londres jeudi 31 mars, plus proches que jamais.

        «Les plus beaux seins d'Hollywood» : la réaction des grands-parents de Sydney Sweeney face à ses scènes de nu dans Euphoria

        Invitée dans l'émission d'Ellen DeGeneres, jeudi 31 mars, l'actrice s'est confiée sur la façon dont les membres de sa famille ont réagi lorsqu'ils ont vu certaines scènes de la série.

        Valeurs Actuelles

        La lettre de M. de Rastignac : Éternel péril

        Nos ancêtres, dit-on, croyaient en des légendes aussi enfantines que celles d’un animal sauvage imaginaire vivant dans les grottes, de bêtes diaboliques qui hantaient les bois. Notre temps subtil et hautain évoque ces craintes avec le mépris que méritent ces illusions. La raison désormais nous guide et avec elle une clairvoyance qui ne cède ni aux superstitions des époques obscures ni au totémisme des Peaux-Rouges.

        Telle est notre arrogance, mon cousin, et pourtant ces derniers jours résonne de nouveau dans les salons une histoire à dormir debout, une comptine que l’on entend avant chaque élection et qui, à l’heure des urnes, est toujours démentie. Ce ne sont pas des fantaisistes ou des hurluberlus qui vous racontent ces sornettes mais des ministres, des conseillers éminents, des capitaines d’industrie. Il faut les diviser en deux catégories : ceux qui croient ce qu’ils racontent et ceux (ils sont beaucoup plus nombreux) qui ont conscience d’user d’une ruse aussi commune qu’efficace. La chose, en général, se présente ainsi : prenons un ministre avec qui, tantôt, je buvais une tasse de thé. La conversation roule sur les cruautés du tsar, les malices du miasme chinois, avant d’arriver à la grande élection. J’interroge notre ministre avec la candeur de circonstance :

        – La victoire vous est-elle déjà acquise ?

        Le ministre alors prend un air solennel. Il pose sa tasse de thé comme pour se dépouiller avant d’annoncer une terrible nouvelle : – Détrompez-vous. Tout est possible, Mme du Halga peut l’emporter.

        – Mme du Halga ? Mais enfin, elle est beaucoup plus faible que vous, plus faible qu’il y a cinq ans. Comment voulez-vous qu’elle franchisse tous les obstacles qui se présentent à elle ?

        – Cette fois, c’est possible. Et je vous le confie, entre nous, le chef de l’État lui-même s’inquiète.

        Il n’en faut pas plus pour que de confidences en soupers et de bavardages en entractes, la rumeur se propage et que bientôt ceux qui ne savent rien mais aiment à se présenter en oracle affirment, à mi-voix, que, oui, le chef de l’État est inquiet… Je fus, autrefois, l’un de ces messagers involontaires. J’ai cru à ces faux épanchements, mais je sais maintenant qu’ils ne sont qu’une habile stratégie pour réveiller les craintes et permettre la plus belle victoire possible. Vous allez entendre, croyez-moi, dans les jours qui suivront la réception de cette lettre, ce mensonge habillé d’une fausse lucidité. Ceux-là mêmes qui le prononceront penseront dire vrai en oubliant qu’à chaque élection depuis cinq ans, on promet les sommets aux frontistes et qu’ils ne parviennent jamais à les atteindre.

        Croyez-moi, il suffit de se pencher quelques minutes sur les travaux de ceux qui sondent les reins et les cœurs, de suivre un ou deux complots d’ambitieux qui déjà préparent le second règne de M. de Marville pour comprendre que tout cela est une invention opportune pour inquiéter la bourgeoisie et réveiller des électeurs assoupis. Si Mme du Halga profite volontiers de ce jeu de dupes, elle a trop souvent perdu, mené trop de batailles, pour croire encore ces prophéties. En vérité, il reste à l’heure où j’écris cette lettre un seul mystère à percer. C’est le suivant : le bon peuple va-t-il préférer la pêche, le jeu de mail, le jeu de quilles à celui des élections ? Si c’est le cas, croyez-moi, tout peut être chamboulé. M. de Marville risque peu mais tous les autres et d’abord les frontistes peuvent, dans ce cas, s’inquiéter. C’est l’espérance secrète de M. d’Arthez et de Sidonie l’Estorade. C’est le tourment qui la nuit réveille ceux qui sondent les reins et les cœurs. Personne aujourd’hui n’est capable de dire ce qu’il en sera. En attendant, mon cousin, le Château raconte l’histoire du péril frontiste et tout Paris joue, comme à chaque fois, à se faire peur…

        Éric d’Arthez : candidat de Reconquête ! ; Sidonie l’Estorade : candidate LR.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Rive gauche à Paris, sur la piste des communards

        Actu

        Si Montmartre demeure le haut lieu de la Commune de 1871 et de la résistance aux versaillais, la Butte-aux-Cailles, au sud de la capitale, fut l’autre place forte des fédérés. Retour, à pied, sur le théâtre d’un tragique et glorieux épisode de l’histoire.

        Léa Gaucher

        Entre le 21 et le 28 mai 1871, la Commune de Paris vit ses derniers jours. Face à l’armée, femmes et hommes se battent quartier par quartier, barricade par barricade. Sur la Butte-aux-Cailles et dans la vallée de la Bièvre à ses pieds, la résistance est acharnée. La déambulation dans les rues de la capitale nécessite un peu d’imagination : il n’y a plus de traces des combats et ce quartier du 13e arrondissement de Paris a été complètement transformé depuis la dernière révolution française.

        Le 25 mai 1871, trois colonnes versaillaises dirigées par le général de brigade Alfred Bocher s’avancent sur les boulevards Port-Royal et Arago en direction des Gobelins. Entrées dans Paris le 21, les forces d’Adolphe Thiers occupent déjà plusieurs arrondissements au sud- ouest de la cité. Les troupes traversent l’île aux Singes, à l’emplacement actuel du square René-le-Gall. L’îlot est enserré par deux bras de la Bièvre, dont les eaux sont encore intensément exploitées. Au sud, des guinguettes côtoient de modestes jardins, entretenus par les ouvriers de la manufacture des Gobelins. La fabrique, devenue royale puis nationale, tire son nom d’une famille non pas de tapissiers mais de teinturiers qui doit sa renommée à ses rouges vifs « à l’écarlate ». Au nord, les habitations des ouvriers des tanneries et des mégisseries installées sur les berges sont insalubres. Les versaillais prennent la rue de Croulebarbe, dont le tracé épouse celui de la rivière et où un moulin resta en activité jusqu’en 1826. La couverture de l’affluent de la Seine, en 1912, puis l’aménagement des jardins et la construction du bâtiment du Mobilier national, dans les années 1930, vont définitivement effacer les traces de ce passé industriel.

        à défaut de mémorial, une place

        Les soldats ont un objectif : l’actuelle place d’Italie et la mairie du 13e arrondissement, où le général communard Walery­ Wroblewski, réfugié en France après l’insurrection polonaise de 1863, a installé son quartier général. Le 31 octobre 1870, lors d’un premier soulèvement des Parisiens au lendemain de la défaite du Bourget face aux Prussiens, la garde nationale est entrée de force dans le bâtiment et a hissé le drapeau rouge sur le toit. La place a été rebaptisée en avril 1871 place Émile-Duval, en l’honneur de l’ouvrier fondeur en fer devenu général qui vient d’être fusillé. Le militant a appliqué la doctrine d’action d’Auguste Blanqui, qui vécut quelques années plus tard au numéro 25 du boulevard qui porte son nom. Au-dessus de l’enseigne de l’hôtel qui s’y trouve aujourd’hui, une plaque rappelle que le révolutionnaire socialiste, « l’Enfermé », y passa les trois dernières années de sa vie, de sa dernière sortie de prison jusqu’à sa mort en 1881. Au printemps 1871, l’artère est hérissée de barricades. Sur le versant nord de la Butte-aux-Cailles, une douzaine de pièces d’artillerie sont installées sur la pente abrupte.

        Dans l’ancien faubourg, parisien depuis une dizaine d’années seulement, peu de rues sont pavées et les habitants, des chiffonniers et des ouvriers du cuir notamment, vivent dans la misère. Au numéro 46 de la rue des Cinq-Diamants se tient le local des Amies et Amis de la Commune de Paris. Créée en 1882 par les communards rentrés d’exil et de déportation, elle est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français encore en activité. À défaut de mémorial, la petite place de la Commune-de-Paris réveille le souvenir de la terrible bataille qui s’est déroulée ici. Si Wroblewski et ses trois bataillons de fédérés sont parvenus à repousser à quatre reprises les assauts des 23 000 soldats du général Ernest Courtot de Cissey, le 25 mai au matin, après trente-six heures de résistance acharnée, ils doivent céder à la cinquième attaque des troupes versaillaises, considérablement renforcées.

        un toast au « temps des cerises »

        Des centaines de prisonniers sont exécutés. Wroblewski parvient à franchir la Seine avec un millier d’hommes par le pont d’Austerlitz, mais les versaillais sont désormais maîtres de toute la rive gauche.

        Bilan humain de la « semaine sanglante » : entre 3 000 et 5 000 fédérés tués au combat et au moins 15 000 autres massacrés, selon des chiffres qui ne font pas consensus parmi les historiens. Des morts sans sépulture enfouis dans « ce tragique sous-sol de Paris », selon la formule de Victor Hugo. Aux 18-20 de la rue de la Butte-aux-Cailles, le Temps des cerises, restaurant organisé comme société coopérative ouvrière de production, est sans doute l’endroit idéal pour leur porter un toast avec un verre de vin, rouge de préférence.

        Des Gobelins à la Butte-aux-Cailles

        1. Départ de la station de métro les Gobelins.

        2. Le square René-le-Gall (anciennement l’île aux Singes).

        3. La manufacture des Gobelins.

        4. La mairie du 13e arrondissement, QG du général de la Commune Wroblewski.

        5. Au 46, rue des Cinq-Diamants, le local des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871.

        6. Aux 18-20, rue de la Butte- aux-Cailles, le restaurant le Temps des cerises organisé en Scop.

        Découverte
        Le Monde

        Un quotidien nimbé d’angoisse furtive

        Chronique. C’est douloureux à dire, mais une guerre au temps d’Internet fait bien plus pour défendre la culture d’Ukraine, ses artistes ou son patrimoine, que des dizaines d’expositions ou de festivals en temps de paix. Une forme constitue même le meilleur agent du pays : le journal intime. Depuis un mois, grâce à ces récits, surgissent en Occident des visages et des noms, des monuments et des œuvres jusqu’ici obscurs. Un peuple aussi.

        Nombre d’Ukrainiens tiennent un journal de bord – textes, photos, vidéos, dessins… Surtout des jeunes femmes. Souvent habitant Kiev, qui n’est pas la ville la plus meurtrie à ce jour. Mais qui, comme ailleurs, par son statut de capitale, aimante la création.

        Le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine : « On a envie de rentrer dans un profond sommeil et de se réveiller quand l’Ukraine aura gagné la guerre »

        Ces récits valent catharsis, comme c’est la règle sur les réseaux sociaux – la futilité en moins. Ils aident à vivre et sont aussi une source d’information. Ils sont alimentés en temps réel, jour après jour, sans savoir de quoi demain sera fait. Ils disent encore à l’Occident comment un pays est passé du jour à la nuit l’instant d’une allumette embrasée, alors que les gestes quotidiens, aspirations, vêtements, loisirs sont semblables aux nôtres.

        Arrêtons-nous sur un journal de bord exceptionnel. Il est signé Yevgenia Belorusets, une artiste de 42 ans. Elle a des atouts tant elle ne vient pas de nulle part. Sa réputation en son pays est solide. Elle parle plusieurs langues. Surtout, son œuvre associe littérature, journalisme, photographie et activisme. Elle pousse loin l’art du montage entre les mots et les images. Elle se situe sur un terrain fertile entre documentaire et fiction. Elle ne raconte pas l’exceptionnel, plutôt le quotidien nimbé d’angoisse furtive qui traduit l’effondrement d’une vie confortable.

        BoomBox la « putain de rock star » , citoyen ordinaire et combattant volontaire : à Kiev, les artistes entrent en résistance

        Porté par le site Internet de la maison d’édition new-yorkaise Isolarii, dont la devise est : « Donner des repères dans un monde qui se détériore », ce blog est publié en allemand par l’hebdomadaire Der Spiegel et en anglais sur le site de la revue Artforum. Des médias comme The Economist, le New York Times, The Atlantic ou les écrivaines Margaret Atwood et Miranda July ont dit leur enthousiasme.

        On les comprend. Alors que la guerre n’est pas le meilleur moment pour une littérature de nuance ou des images de complexité, Yevgenia Belorusets instaure un climat poétique dans un décor de ruines, porté par l’art du détail et des photos sans pathos. Un climat étrange : chaque jour semble être le dernier, mais le cauchemar pourrait s’arrêter dans l’instant.

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        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole

        Publié le : 01/04/2022 - 17:45

        Sébastian SEIBT Suivre Christophe DANSETTE

        Le président américain Joe Biden a annoncé, jeudi, son intention de puiser 180 millions de barils de pétrole dans les réserves stratégiques américaines. Une décision d'une ampleur sans précédent censée faire baisser les prix du pétrole qui sont en forte hausse depuis le début de la guerre en Ukraine. Mais l’efficacité de cette arme est toute relative.

        Joe Biden a sorti l'artillerie lourde pour contrer la hausse des prix du pétrole et de l'essence. Le président américain a décidé, jeudi 31 mars, de puiser massivement dans les réserves stratégiques américaines de pétrole, afin de mettre un million de barils par jour sur les marchés pendant six mois.

        En tout, les États-Unis vont ainsi libérer 180 millions de barils de pétrole qui dormaient jusqu'à présent dans les nombreuses mines salines au Texas et en Louisiane, utilisées pour entreposer les stocks d'urgence d'or noir. Du jamais-vu depuis la formation de ces réserves stratégiques dans les années 1970.

        C'est beaucoup de pétrole et peu à la fois 

        "C'est un moment de péril pour le monde, et de prix à la pompe douloureux pour les familles américaines […]. Si nous voulons faire baisser les tarifs de l'essence, il faut augmenter les provisions de pétrole disponibles", a affirmé Joe Biden pour justifier son recours sans précédent aux réserves stratégiques.

        La guerre en Ukraine a accéléré la hausse des prix du pétrole qui a lieu depuis plusieurs mois. La mise au ban de la Russie sur la scène internationale a fait craindre que ce pays – le deuxième exportateur mondial de pétrole brut derrière l'Arabie saoudite en 2021 – n'approvisionne plus le marché international avec son brut. L'interdiction américaine d'importer des hydrocarbures russes n'a fait qu'accentuer cette tendance haussière.

        Ce n'est pas la première fois que Joe Biden dégaine l'arme des réserves stratégiques pour tenter de contenir la flambée des prix du pétrole. Il l'avait déjà fait avant la guerre en Ukraine en novembre, et une autre fois début mars.

        Washington avait ainsi mis 80 millions de barils de brut sur le marché… Sans effet notable sur les prix du pétrole. Mais cette fois-ci, le locataire de la Maison Blanche espère que l'ampleur de son effort énergétique suffira à calmer les marchés. Ces derniers ont semblé réceptifs, puisque le prix du Brent a chuté de 5 % juste après l'annonce de Joe Biden.

        Attention, cependant, à ne pas trop se fier aux mouvements des prix à très court terme, "car il y a aussi l'effet de la spéculation qui intervient", rappelle Olivier Appert, conseiller au centre énergie et climat de l'Institut français des relations internationales (Ifri), contacté par France 24. Cet expert reste plus circonspect sur la capacité de Joe Biden à enrayer la tendance à la hausse du prix du pétrole grâce à l'arme des réserves stratégiques. Certes, "ce sont des quantités très importantes qui vont être mises sur le marché, mais elles restent modestes, puisqu'elles ne représentent que 1 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, et à peine 10 % de la production par jour de la Russie", souligne-t-il.

        Une arme pour parer aux situations d'urgence

        C'est donc plutôt une grosse goutte dans un océan de besoins. Le million de barils de brut américain par jour sera loin de suffire si les prévisions pessimistes de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) se réalisent. Cette organisation prévoit, en effet, que la quantité d'or noir fournit par la Russie au monde pourrait baisser de 3 millions de barils par jour, à cause des sanctions internationales, souligne le Financial Times

        Si le recours aux réserves stratégiques risque de ne pas être aussi efficace que Joe Biden peut l'espérer, c'est peut-être aussi parce que ces stocks n'ont pas été pensés pour ce type d'utilisation, explique le Wall Street Journal. "Ce sont des réserves à mobiliser en cas d'urgence, de catastrophes naturelles ou d'événements ponctuels imprévus", poursuit le quotidien américain. 

        Par le passé, Washington a puisé dans ces réserves essentiellement à l'époque de la première guerre du Golf (1991), lors du passage de l'ouragan Katrina (2005) et au plus fort des Printemps arabes (en 2011).

        L'administration Biden veut croire que l'invasion russe de l'Ukraine constitue l'un des ces événements ponctuels qui font flamber les prix du pétrole. Mais ce n'est qu'une partie de l'histoire. "Il y a certes un choc conjoncturel avec cette guerre, mais la hausse des cours du pétrole a commencé auparavant et correspond à un changement structurel du marché", assure Olivier Appert. 

        Il remonterait à 2014. "Les investissements dans le pétrole ont été divisés par deux depuis cette date. D'abord parce qu'en 2014, les prix se sont effondrés après une mésentente entre les pays de l'Opep+ [les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et des pays associés, dont la Russie, NDLR] ce qui a incité les grands groupes à réduire leurs investissements et ensuite parce qu'il y a une pression pour dépendre moins des énergies fossiles", détaille cet expert. Conséquence de cette baisse de l'investissement : une production en recul et une offre de pétrole à la traîne quand la demande augmente, ce qui se traduit par des prix qui grimpent.

        Bras de fer avec l'Opep

        Le problème avec les réserves stratégiques est qu'elles "sont utilisées une fois puis il faut bien les remplir à nouveau", rappelle Olivier Appert. Autrement dit : dès que les États-Unis racheteront du pétrole pour reconstituer leurs stocks d'urgence – et Joe Biden a déjà annoncé qu'il le ferait –, la chevauchée sauvage des prix pourra repartir de plus belle. 

        Le président américain est d'ailleurs conscient des limites de son arme énergétique. "C'est un pont d'urgence que nous mettons en place en attendant que les capacités de production de pétrole augmentent", a précisé Joe Biden.

        Mais qui s'en chargera ? L'Opep en aurait les moyens. "[Washington] a fait des démarches pour demander aux membres de cette organisation de produire davantage de pétrole, mais les États-Unis ont reçu une fin de non-recevoir", rappelle Olivier Appert. Le jour même où Joe Biden annonçait son intention de puiser dans les réserves stratégiques, les pays de l'Opep faisaient savoir qu'ils s'étaient mis d'accord pour une hausse a minima de la production d'or noir

        Ce recours aux réserves stratégiques est aussi une manière pour Joe Biden d'engager un bras de fer avec les pays de l'Opep. Le président américain "reconnaît ainsi que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis – deux alliés traditionnels de Washington et membres influents de l'Opep – ne veulent pas l'aider à combattre la hausse des prix", souligne le Financial Times. Il a donc décidé d'agir de manière unilatérale.

        À défaut de soutien de l'Opep, Joe Biden a aussi appelé les producteurs américains de pétrole de schiste à produire plus. "Il y a trop d'entreprises [aux États-Unis] qui n'en font pas assez, et préfère engranger les profits des tarifs élevés de l'essence sans investir dans la production", a-t-il regretté. La Maison Blanche a même menacé les producteurs qui n'en feraient pas plus de sanctions financières… Mais "pour l'instant, il s'est heurté à un refus", note le Wall Street Journal.

        Pour Joe Biden, ce recours massif aux réserves stratégiques est un pari très risqué. Une fois les 180 millions de barils de brut mis sur le marché, il ne restera plus qu'environ 350 millions de barils de pétrole dans ces réserves d'urgence… C'est très peu, car les pays membres de l'AIE sont obligés d'avoir toujours au moins l'équivalent de quatre-vingt-dix jours de consommation de pétrole en réserve, ce qui correspond à 315 millions de barils pour les États-Unis. "Il n'y aura presque plus rien pour faire face à une autre situation d'urgence", note le Washington Post.

        Mais le président américain n'a guère le choix. Si l'Opep ne veut pas l'aider, si les producteurs nationaux de pétrole semblent faire la sourde oreille, Joe Biden doit agir pour essayer de faire baisser les prix avant novembre prochain… Et les élections de mi-mandat.

        >> À lire : Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

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        Le plan de la Maison Blanche pour faire baisser les cours du pétrole

        La chronique de l’éco

        L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais

        La chronique de l’éco

        Pétrole : variations sur un même thème

        Le Figaro

        Le fameux «glow» de grossesse est-il un mythe ou la réalité ?

        Victoria Hidoussi

        La légende voudrait que le teint des femmes enceintes soit plus rosé et rayonnant. Un médecin fait la lumière sur ce phénomène.

        «Il existe un glow de grossesse», assure Rihanna, interrogée au sujet de sa mine éclatante dans une interview pour l’édition américaine du magazine Elle. L'heureux événement à venir serait, dit-elle, en partie responsable de son teint rayonnant lors de ses apparitions publiques récentes. Cette allure flatteuse durant la maternité est souvent attribuée aux célébrités, à l'instar de Blake Lively, Kate Middleton ou encore Emily Ratajkowski, comme à toutes les femmes.

        Alors, le fameux «glow» de grossesse existe-t-il réellement ? «Toutes n'obtiendront pas une peau aussi éblouissante à chaque grossesse. Il y en a certaines qui pourraient même se plaindre de l'aspect de leur peau», prévient déclare Michèle Sayag, médecin allergologue et directrice de la stratégie médicale des Laboratoires Bioderma? En revanche, il y a bel et bien des changements de pigmentation qui se produisent au niveau du visage chez toutes les femmes et qui peuvent expliquer ce soudain effet «blush».

        Un effet rosé universel

        Durant la grossesse, «une imprégnation hormonale assez fulgurante» survient, notamment en raison de la production élevée d'œstrogènes et de progestérone : «Globalement, cela provoque une augmentation du volume sanguin, afin de subvenir aux besoins du bébé. Au niveau du visage, cela se traduit par une intensification de la vascularisation cutanée. C’est ce qui est perçu de l’extérieur comme un teint plus rosé que d’habitude», explique le Dr Sayag. Ce phénomène est commun à toutes les femmes enceintes dès les deux premiers mois de la grossesse, «car c'est une modification physiologique qui est nécessaire pour la croissance du bébé», affirme le médecin. C'est ce qui donne ce côté «bonne mine» ou «teint de poupée», mais cela ne procure pas systématiquement d'effet de réflexion de la lumière.

        À lire aussiAnti-rides, anti-oxydant, booster d'éclat... Les multiples bienfaits de la vitamine C pour la peau

        En vidéo, quels aliments consommer pour avoir une belle peau cet été ?

        Un impact physiologique et psychologique

        Une autre fluctuation hormonale avérée peut avoir une influence sur cet aspect «glowy» : «À partir de la sixième semaine de grossesse, la sécrétion de sébum augmente assez rapidement. Certes, il y a possiblement un risque qu'une acné déjà présente s'aggrave», avertit le Dr Michèle Sayag. Néanmoins, lorsqu'il n'y a pas de terrain propice à l'acné sur la peau, cette suractivité des glandes sébacées peut à l'inverse créer un effet légèrement «brillant» qui participe à la luminosité du teint.

        La médecin y voit enfin une dimension psychologique indéniable : «Lorsqu'on vit bien sa grossesse, en général il y a un impact psychique qui ressort au niveau de la peau. Chez la plupart des femmes, il y a un effet hormonal sur le cerveau qui fait qu'elles sont détendues, heureuses et donc cela se reflète sur leur visage», constate la spécialiste, en précisant toutefois que «c'est très individuel, on ne peut pas affirmer que c'est le cas pour 100% des femmes enceintes.»

        Nos produits coup de cœur à utiliser pendant la grossesse

        Il est important de noter que les changements cutanés liés à la grossesse varient d'une femme à l'autre : «Tout n’est pas stéréotypé. Elles n’auront pas toutes le glow, comme elles n’auront pas toutes de l’acné. En neuf mois, l'état de la peau ne sera pas toujours le même non plus. Il y a des différences importantes chez chacune. La peau peut aussi connaître des variations chez la même personne», conclut l'experte.

        France24 - Monde

        “Je n’ai pas eu le choix” : une Ukrainienne raconte sa fuite d’un Marioupol dévasté

        Publié le : 28/03/2022 - 18:03Modifié le : 29/03/2022 - 15:43

        Pariesa Young Suivre

        Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine, est devenue l'épicentre des attaques russes, subissant des semaines de bombardements qui ont à la fois dévasté la ville et laissé des milliers de civils piégés sans eau, chauffage, égouts ou service téléphonique. De nombreuses personnes ont fui la ville pour la Russie, l'Union européenne ou des régions plus sûres en Ukraine. Notre Observatrice, qui a quitté Marioupol vers un village isolé dans les montagnes, nous a raconté sa fuite.

        La plupart des combats les plus violents de l'invasion russe en Ukraine ont eu lieu à Marioupol, une ville portuaire stratégique située entre les zones, sous contrôle russe, de la Crimée et du Donbass. La ville a enduré des semaines d'attaques incessantes qui ont ravagé des cibles civiles et des infrastructures essentielles, créant une situation d’urgence humanitaire.

        📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM

        March 23, 2022

        Environ 160 000 civils sont toujours piégés à Marioupol, selon le maire Vadym Boichenko.

        Jusqu'à 140 000 personnes, cependant, ont tenté le dangereux voyage hors de la ville pour fuir les combats. Certains ont fui l'Ukraine pour l'Union européenne, d'autres sont réfugiés dans des villages en Ukraine ou en Russie.

        ❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV

        March 26, 2022

        "J'étais prête à partir à pied, à courir, à mourir sur la route, mais je ne pouvais plus rester à Marioupol"

        Veronika Tikhonyuk, 19 ans, est étudiante à l'Université d'État de Marioupol ainsi qu’aspirante joueuse de hockey. Elle s'est échappée de Marioupol le 14 mars avec sa mère après avoir passé plusieurs jours à l'abri des bombardements dans un sous-sol, puis une usine désaffectée, avec sa famille.

        Ça a commencé à 5 h 30 le 24 février. Je me suis réveillée au son des bombes et ma première réaction a été “ Je ne veux pas mourir, s'il vous plaît, je veux vivre”. Il faisait très sombre dehors et c’était très dangereux d'aller aux fenêtres alors je suis juste restée dans mon lit, totalement silencieuse. J'ai senti comment ma vie heureuse, ma vie de rêve était totalement détruite. Mon lit bougeait comme si c'était un tremblement de terre. J'ai vu la fin de ma vie défiler devant moi.

        Je n'ai pas pris la décision de quitter Marioupol, je n'avais tout simplement pas le choix. Le 14 mars, la situation était déjà critique et j'ai eu la chance de rencontrer un couple qui avait une voiture. Ils m'ont emmenée avec eux ce matin-là. J'étais prête à partir à pied, à courir hors de la ville, à mourir sur la route. Je ne pouvais plus rester à Marioupol parce qu'il n'y avait plus de Marioupol. La ville était déjà incendiée, les bombes tombaient continuellement du ciel juste à côté de moi. Je n'avais pas le choix et pas le temps de réfléchir. C’était maintenant ou jamais. Je suis partie avec seulement ma mère et le couple qui nous a emmenés. Nous avons quitté la ville par nos propres moyens et nous savions totalement que nous pouvions mourir à tout moment. 

        Je n'avais rien emporté du tout, j'avais juste un "pack d'urgence" que j'ai emmené dans un sous-sol : carte d'identité, pansements, téléphone, mes lunettes… rien de plus, pas même des vêtements. Je n'ai rien sauvé, même pas mon petit chat...

        Plusieurs tentatives visant à faciliter les couloirs humanitaires officiels pour évacuer les civils de Marioupol ont échoué en mars, les forces russes étant accusées de cibler des convois de secours et des familles s’enfuyant. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, le 25 mars, que la France, la Turquie et la Grèce procéderaient à une opération d'évacuation de la ville dans les prochains jours. Cependant, le 28 mars, l'Ukraine a déclaré qu'elle n'ouvrirait pas de couloirs d'évacuation car les forces russes n'avaient pas accepté de mettre en place des corridors sûrs pour les civils

        Cependant, jeudi 31 mars, Moscou a accepté la création d'un corridor humanitaire vendredi 1er avril. Plusieurs dizaines de bus sont attendus pour évacuer des civils en direction de Zaporijia.

         

        #Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T

        March 26, 2022

        "C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie"

        J’ai quitté Marioupol le 14 mars à 9 h du matin, mais ne suis arrivée à Zaporizhzhia [NDLR : une ville voisine, à environ 200 km au nord-ouest] qu'à 22 h. C'était le trajet le plus fatigant, stressant et dangereux de ma vie. J'ai passé une nuit dans cette ville puis nous avons déménagé à Dnipro [70 km au nord]. La route était beaucoup plus sûre que la précédente, nous sommes donc arrivés à Dnipro rapidement - en une ou deux heures. Nous y avons passé deux nuits puis avons déménagé à Lviv – la route nous a pris 17 heures [NDLR : Lviv est à environ 1 000 km à l'ouest de Dnipro, soit environ 13 heures et demie de trajet en voiture dans des conditions normales, selon Google Maps, NDLR]. Et puis nous avons déménagé à Uzhhorod [250 km au sud-ouest]. Donc, je ne suis arrivée à Uzhhorod que le 17 ou le 18 - je ne me souviens pas, j'étais trop stressée et fatiguée.

        Nous roulions sans arrêt. Nous avons dû contourner beaucoup de mines, d'engins militaires y compris détruits, il y avait beaucoup de fragments et de débris sur les routes, donc c'était trop dangereux de rouler vite. De plus, il y avait beaucoup de points de contrôle le long du chemin, à la fois ukrainiens et russes. On a croisé des soldats russes qui nous ont demandé des cigarettes. Nous avions très peur, alors nous leur avons obéi. Heureusement, ils n'ont rien fait avec nous, sauf quelques contrôles. Mais nous avons eu de la chance. Beaucoup d'autres ont été pris dans des combats. 

        Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN

        March 17, 2022

        L'Ukraine a également accusé la Russie d'avoir relocalisé jusqu'à 40 000 résidents de Marioupol en Russie, potentiellement contre leur volonté et sans l'approbation de Kiev. La ville étant encerclée et partiellement contrôlée par les Russes, certains habitants de Marioupol n'ont eu d'autre choix que de se rendre en Russie pour trouver de la nourriture, de l'eau et des soins médicaux. La Russie a nié avoir expulsé de force des Ukrainiens.

        “J'ai survécu à un véritable blocus : il n'y a plus eu de nourriture ni d'eau dans la ville pendant longtemps. Lorsque la neige est soudainement tombée en mars, nous étions les plus heureuses parce que nous pouvions la manger et la boire”, a écrit Veronika Tikhonyuk sur son compte Twitter.

        Pour elle, échapper à Marioupol était nécessaire pour survivre, mais elle ne se sent toujours pas complètement en sécurité.

        "Grâce aux bénévoles et à des gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture"

        Maintenant, je suis dans un village de montagne. C'est beaucoup plus sûr que Marioupol, mais je ne peux pas dire que  je me sente en sécurité. Mon pays est toujours en danger, je suis traumatisée et je ferai face à ce traumatisme pour le reste de ma vie. Je ne me sentirai plus en sécurité. Grâce aux bénévoles et aux gens bienveillants, j'ai des vêtements, des produits de première nécessité et de la nourriture. Ma mère et moi louons une petite maison à la montagne, sans fioritures. J'essaie de trouver un travail à distance, de faire du bénévolat et de me remettre des traumatismes que la guerre m'a laissés.

        Je sais avec certitude que la maison de mes grands-parents, ma première maison, est entièrement incendiée et [des soldats russes] vivent dans mon appartement, c’est-à-dire ma deuxième maison. Peut-être l’ont-ils également brûlé maintenant, je ne sais pas, personne ne sait. Un couple d’amis m'a appelé récemment, mais d'autres sont toujours silencieux. Je n'ai plus que ma mère maintenant, et mon père qui habite très loin. Je n'ai toujours pas de nouvelles ni d'informations sur le reste de ma famille, je les ai perdus, tous… et mon chat aussi…

        La Russie et l'Ukraine ont repris les négociations de paix le 28 mars, sur fond de “situation catastrophique” à Marioupol. Selon un représentant de la ville, l’évacuation d’environ 2 000 personnes est en cours à Marioupol après que la Russie a accepté d’y ouvrir un couloir humanitaire pour évacuer les civils, une information confirmée par les équipes de la Croix-Rouge.

        L'Union européenne a accusé la Russie d'avoir commis des crimes de guerre en Ukraine, en particulier à Marioupol, où un certain nombre de cibles civiles ont été attaquées.

        >> À lire sur les ObservateursÀ Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville

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        Le Monde

        « Régalien » : des pouvoirs du monarque à ceux du président

        Jadis prérogatives de la puissance royale, comme faire la guerre, préserver l’ordre et battre monnaie, les domaines dits régaliens correspondent, par extension, aux pouvoirs les plus importants de l’Etat.

        Histoire d’une notion. Dans le tumulte de la campagne électorale, et alors que la guerre a éclaté en Ukraine, se recentrer sur certains sujets permettrait aux candidats à la présidentielle de démontrer qu’ils ont la stature et le sérieux nécessaires pour occuper la plus haute magistrature. Il suffit pour eux de revenir au régalien, affirment les commentateurs. Mais de quoi s’agit-il ? On fait ici référence aux prérogatives qui formaient hier le cœur de la puissance royale : battre monnaie, faire la guerre, préserver l’ordre et rendre justice en dernier ressort. Dans un langage plus moderne, on dirait qu’il s’agit des pouvoirs les plus importants de l’Etat. La quadrature n’a pas vraiment changé, sauf pour ce qui a trait à la monnaie, on préfère désormais parler de la conduite de la politique économique en général.

        Le terme « régalien » a une longue histoire. C’est au Moyen Âge qu’il faut remonter pour en retracer l’origine. « Alors que le pouvoir monarchique se met en place, l’ancien français emprunte au latin le vocabulaire attaché au roi. L’adjectif “regalis”, dérivé de “regis” (“roi”), sert de base pour former deux synonymes, “royal” et “régale” », rappelle Olivier Bertrand, linguiste, spécialiste de l’histoire du français. Le terme « regalia » apparaît également pour désigner l’ensemble des objets cérémoniaux propres au roi, le sceptre, le globe, la couronne. « Entre le XIIe et le XIVe siècle, certains de ces regalia vont se dématérialiser. La couronne vient ainsi à désigner aussi le pouvoir détenu par le roi. Cependant, la puissance de celui-ci est à cette époque encore limitée par le fait qu’il ne dispose pas des forces nécessaires pour soumettre militairement l’ensemble des seigneurs locaux. Des légistes vont donc chercher à fonder dans le droit l’autorité du roi par la définition de pouvoirs considérés vitaux pour la survie de l’Etat. Ces regalia, que l’on appellera par la suite droits régaliens, émergent peu à peu à la faveur de débats incessants sur les prérogatives de la couronne », relate François Saint-Bonnet, historien du droit.

        S’imposer face au clergé

        Chacun de ces droits continue néanmoins d’être contesté, tout comme l’autorité du roi, particulièrement au cours des guerres de religion de la fin du XVIe siècle. Face à la faiblesse relative du monarque, et aux troubles qui agitent la France, le philosophe et magistrat Jean Bodin (1530-1596) cherche à fonder l’unité du principe politique. Il ne retient comme signe de la souveraineté du prince que la puissance à donner et à casser la loi. Pour certains, Bodin aurait présagé de l’essor de l’absolutisme qui triomphe au siècle suivant sous Louis XIV.

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        Valeurs Actuelles

        Philippe Bilger : « Malgré le scandale McKinsey, on est plus frileux avec Macron qu’avec Fillon »

        Valeurs actuelles. À 9 jours du premier tour de la présidentielle, l’affaire McKinsey bouleverse la campagne électorale. Peut-elle coûter l’Élysée au président sortant, comme naguère François Fillon avec les “affaires” ? Philippe Bilger. Je le souhaiterais bien ! Bien que François Fillon ait mis du sien dans sa défaite, c’est bien le sinistre judiciaire qui l’a accablé délibérément. McKinsey, malgré les explications de deux ministres, continue à faire soupçon dans les têtes citoyennes. Force est de constater qu’on est plus frileux avec Macron qu’avec Fillon.

        Les sommes versées à McKinsey dépassent l’entendement

        Il y a eu un abus dans le recours aux cabinets de conseil privés pendant ce quinquennat. Les sommes versées à McKinsey dépassent l’entendement. Je trouve un peu surprenant que seul le Sénat ait sonné l’alerte. D’ailleurs, il voit juste et sauve l’honneur en saisissant le procureur de Paris d’une plainte en faux témoignages pour le responsable de McKinsey. Emmanuel Macron dit avec mauvaise foi : « Qu’ils aillent au pénal », comme s’il oubliait que le pouvoir judiciaire décisionnaire est sous son emprise. Il est important de savoir discriminer le vrai du faux, mais j’ai tendance à considérer que si le secret est important la transparence est fondamentale lorsqu’elle a une tonalité démocratique.

        Le quinquennat macronien est bien celui de l’insécurité et de l’augmentation des délits et des crimes

        La campagne électorale s’est-elle suffisamment penchée sur la justice ? Les candidats en ont rapidement parlé et ont fait de nombreuses propositions à ce sujet. On peut d’ailleurs les trouver superficielles ou non abouties. Mélenchon n’en a pas parlé. Détestant la police, il exècre la justice par contamination. C’est très positif que la majorité des candidats se soit penchée sur ce sujet d’autant plus que le quinquennat macronien est bien celui de l’insécurité et de l’augmentation des délits et des crimes. Ce pouvoir, par moment, semble s’en moquer. La raison est simple : cette dévastation et cet ensauvagement de la France concernent d’abord le peuple, les citoyens modestes et les plus fragiles. L’arrogance macronienne n’est pas loin d’estimer que ce n’est un problème considérable alors qu’il s’agit d’un sujet capital pour la République.

        La montée dans les sondages d’Éric Zemmour et de Marine Le Pen ne pousse-t-elle pas Emmanuel Macron à muscler son programme en matière de justice ? Peut-on imaginer une “droitisation de la justice” si le président sortant brigue un second mandat ? Il commence à le faire. J’entends bien que tous les présidents, à la fin de leur mandat, essaient de rattraper ce qu’ils n’ont pas fait. Je trouve qu’Emmanuel Macron le fait d’ailleurs avec un cynisme totalement assumé. Quand on voit la manière dont il a organisé ces derniers mois un Beauvau de la sécurité et des états-généraux de la justice, on se dit bien qu’il veut persuader les Français qu’il a une main ferme contre le laxisme judiciaire. Il essaie de rattraper le temps perdu. Je déplore qu’on ne mette pas assez en cause cette méthode politique qui se moque des citoyens. Croyez-moi, ces diverses réunions n’auront pas beaucoup d’effets sur l’élection.

        Il est regrettable qu’un être aussi intelligent qu’Emmanuel Macron soit incapable de comprendre ce qu’attend le peuple français et qu’il s’abandonne à des cercles élitistes

        En plus d’Emmanuel Macron, Éric Dupond-Moretti a aussi cette insécurité croissante sur la conscience … Oui. Je rajoute également que notre garde des Sceaux mène une politique pour les avocats. J’ai été scandalisé par la manière dont il a été nommé à la Chancellerie. C’est un véritable scandale régalien. Il faut se souvenir que l’épouse du président voit cet avocat au théâtre puis suggère son nom au président. On connaît la suite. Le peuple ne comprend pas cette nomination, les magistrats non plus, puisqu’ils ont toujours été détestés par Éric Dupond-Moretti. Emmanuel Macron ne s’est guère soucié des conséquences politiques et démocratiques d’une telle nomination. On en paie le prix aujourd’hui.

        La campagne a été victime d’un effacement démocratique

        Les instituts de sondage annoncent une abstention de 30%, signe d’un désintérêt des Français pour la politique. Entre la covid et la crise ukrainienne, la campagne a-t-elle vraiment eu lieu ? La campagne a été victime, même si les derniers jours montrent un petit progrès, d’un effacement démocratique. Son manque de niveau est du sans doute à une certaine forme d’immaturité politique. Je suis très sensible à l’ensemble des péripéties qui structurent une campagne. Celle-ci, par les surprises qu’elle crée et les conflits internes qu’elle suscite, est très passionnante. L’abstention reste un grand problème. Je comprends très bien le mécontentement du peuple, mais il faut se rendre compte que la démocratie donne un grand cadeau aux citoyens en leur permettant de voter.

        Gérard Larcher s’est interrogé sur la « légitimité » d’un président élu sans campagne. En l’absence de débat et de reddition des comptes, Emmanuel Macron ne s’expose-t-il pas à un risque d’explosion sociale ? Je n’approuverais pas tous ceux qui se serviraient de cette absence de légitimité prétendue ou réelle pour mettre du désordre et de la violence dans le pays. Je ne veux pas dire que face à la politique qui sera menée par Emmanuel Macron, on n’aurait pas le droit de s’opposer. Il est regrettable qu’un être aussi intelligent qu’Emmanuel Macron soit incapable de comprendre ce qu’attend le peuple français et qu’il s’abandonne à des cercles élitistes. Macron est tout sauf un médiocre personnage, il est complexe.

        L’attitude de Sarkozy relève d’une forme de sadisme républicain. Il prépare des retrouvailles discutables avec Macron sur fond de compromis et de magouilles

        Une personne a chamboulé le paysage politique : Éric Zemmour. Quel regard portez-vous sur sa campagne? Grâce à Éric Zemmour des thèmes essentiels pour la France ont été projetés. Je me suis trompé en pensant qu’en se présentant mon ami Éric accomplissait juste une bonne action pour le formidable journaliste qu’il était. Il a fait bien plus que cela en projetant dans le débat public, avec une forme de dureté et de brutalité, des thèmes capitaux pour la vie collective des Français.

        Néanmoins, j’oppose la dureté novatrice du discours d’Éric Zemmour avec le caractère impraticable de ses mesures qui déchireraient la société française et ne la rendrait plus gouvernable. J’oppose donc ses analyses et ses concepts à leurs impossibilités pratiques s’il décidait de les mettre en place.

        Il y a quelque chose chez lui, outre son intelligence, de marxiste. Par exemple, il ne sait pas faire évoluer sa pensée judiciaire alors que le judiciaire a changé. Cette rigidité marxiste ne lui permet pas d’introduire de la nuance voire de la contradiction dans un raisonnement. Je préfère que l’intelligence d’un Éric Zemmour s’attache à métamorphoser le regard sur la justice, à le rendre plus complexe, plus nuancé plutôt que proposer des caricatures et des choses qui sont peu dignes de son intelligence.

        La candidate qui a profité de la radicalité du discours d’Éric Zemmour est bien Marine Le Pen. La “dédiabolisation” de la candidate touche-t-elle à sa fin ? Paradoxalement, Éric Zemmour a participé à la normalisation de Marine Le Pen. Peut-être qu’il ne s’est pas aperçu qu’il lui rendait un  grand service. Elle est bien placée pour être qualifiée derrière Emmanuel Macron au premier tour. Éric Zemmour lui a fait profondément du bien en participant et en renforçant sa normalisation qui d’ailleurs déçoit certains des soutiens de Marine Le Pen. Celle-ci, avec l’arrivée de l’ancien journaliste dans la bataille électorale, a dû se remettre au travail et affiner son programme notamment économique. La preuve de la normalisation de Marine Le Pen est bien l’inquiétude d’Emmanuel Macron qui ne pense pas que le combat soit gagné.

        Le problème de Macron est bien son changement d’avis permanent sur des concepts

        Quel regard portez-vous sur le silence de Nicolas Sarkozy qui n’a toujours pas apporté son soutien à la présidente de la région Île-de-France ? En dépit de la médiocrité de sa campagne et de la pauvreté de son argumentation, je soutiens Valérie Pécresse. Par fidélité et par honneur, à mon niveau très modeste, je ne vais pas l’abandonner. L’attitude de Sarkozy relève d’une forme de sadisme républicain. Il prépare des retrouvailles discutables avec Macron sur fond de compromis et de magouilles.

        Il compte sans doute sur la réélection du président pour les législatives. Cette manière de traiter avec sadisme Valérie Pécresse, bien qu’elle ne soit pas un crack de la campagne, manque profondément de dignité. Au-delà de Nicolas Sarkozy, la droite républicaine a une histoire qui l’a stérilisée sur le plan de l’opposition car elle continue à croire qu’il y a que de la droite en Emmanuel Macron alors qu’il y a beaucoup de gauche chez lui, notamment sur le plan sociétal.

        Lors de vos passages médiatiques, vous revenez souvent sur la police, bouc-émissaire de la gauche. Au cours de son quinquennat, Emmanuel Macron a entretenu une relation tumultueuse avec les policiers. Les a t-il délaissés ? Les politiques rendent hommage formellement à la police mais, dès que la profession est confrontée à des moments durs et douloureux, ils se cachent sous la table et n’ont pas la vertu d’afficher ce lien de solidarité avec une fonction exemplaire. Il faut admettre que de rares policiers sont auteurs de violences illégitimes.

        Je constate que ces dernières années, des procédures se sont engagées contre certains de ces policiers. Le problème de Macron est bien son changement d’avis permanent sur des concepts ; je pense notamment à la colonisation française. Même chose pour la police. En 2019, lors du grand débat national, il demande d’arrêter de parler de violences policières. En 2020, il affirme devant les journalistes de Brut « [qu’il] y a des violences policières ».

        C’est un homme intelligent qui est incapable de penser la plénitude. Il devrait dire que la police a l’usage de la force légitime et montrer qu’il est le garant absolu du respect à l’égard de la police. Son attitude désinvolte est grave parce qu’elle  favorise un sentiment de défiance, qui est totalement choquant par rapport à ce que vivent les policiers et les gendarmes au quotidien, mais aussi une déconnexion par rapport à la démocratie paisible qui exige qu’on ait du respect pour toutes les forces qui font notre société.

        En tant que chroniqueur sur CNews et Sud Radio, comment expliquez-vous le succès de ces médias ? Je suis ravi d’être chroniqueur sur CNews. Je n’ai jamais été entravé dans ma liberté d’expression. Cette chaîne a du succès car on peut y dégager une liberté et une capacité de penser contre soi-même. Je me rends aux débats plus pour écouter les contradicteurs que pour exposer mon point de vue.

        Ce n’est pas la faute de CNews si des gens de gauche, sauf quelques exceptions, préfèrent caricaturer une chaîne qu’ils ne  regardent pas. Quant à Sud Radio, j’y suis tous les soirs de 17h à 19h. Je suis vraiment très heureux d’être depuis des années sur cette radio qui est dirigée par un très grand professionnel, Patrick Roger qui est respecté par tout le monde. Le slogan de Sud Radio, « parlons vrai », témoigne de ses valeurs, de ses vertus, de sa déontologie qui laissent la place à la liberté d’expression et qui luttent contre le mépris médiatique à l’égard du peuple.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Philippe Bilger : « Malgré le scandale McKinsey, on est plus frileux avec Macron qu’avec Fillon »

        Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la “cancel culture”

        Marion Maréchal au Grand Débat des Valeurs : « Voter Macron, c’est jouer à la roulette russe »

        La question des droits des femmes dans la présidentielle

        Gynécologues et allongement du délai de l’IVG : “Une IVG à 14 semaines est insupportable à voir”

        « Zemmour et Le Pen ne peuvent pas être élus » : ces électeurs de droite tentés par le vote utile

        A bord du « convoi de la liberté » : « Niveau répression, je pense qu’on va manger cher »

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        Éoliennes et patrimoine, une coexistence contre-nature

        Suppression des Organismes Autorisés pour l’Adoption : “Les enfants handicapés seront privés de la tendresse d’une famille !”

        Le Monde

        Will Smith démissionne de l’Académie des Oscars après sa gifle à Chris Rock

        L’acteur américain est sous le coup d’une procédure disciplinaire après son geste contre l’humoriste pendant la cérémonie des Oscars. Il risquait la suspension ou l’exclusion de l’Académie qui compte près de 10 000 membres.

        Il a préféré prendre les devants. Sous le coup d’une procédure disciplinaire après la gifle assénée à l’humoriste Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars, Will Smith a annoncé, vendredi 1er avril, sa démission de l’organisation qui décerne les prestigieux trophées. L’acteur de 53 ans s’en explique dans un communiqué.

        Mes actions lors de la 94e cérémonie des Oscars ont été choquantes, douloureuses et inexcusables. La liste de ceux que j’ai blessés est longue et comprend Chris, sa famille, nombre de mes amis chers et de mes proches, tous ceux qui étaient dans le public ou chez eux. Je démissionne de mon poste de membre de l’Académie des arts et sciences du cinéma et j’accepterai toutes les conséquences que le conseil d’administration estimera appropriées.

        C’est une plaisanterie de Chris Rock sur les cheveux ras de Jada Pinkett Smith, épouse de Will Smith atteinte d’une maladie provoquant une importante chute de cheveux, qui avait déclenché l’esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l’œil médusé des célébrités et des téléspectateurs.

        Quelques dizaines de minutes après la gifle, il était revenu sur la scène des Oscars pour recevoir le prix du meilleur acteur, pour son rôle dans La Méthode Williams.

        La gifle de Will Smith, quand la réalité dépasse la fiction

        « J’ai trahi la confiance de l’Académie. J’ai privé d’autres candidats et vainqueurs de la chance de pouvoir célébrer leur travail extraordinaire. J’ai le cœur brisé », regrette encore l’acteur américain dans son texte.

        Le déchoir ou non de son Oscar

        Dans une lettre aux membres de l’Académie, les dirigeants s’étaient dits « scandalisés » par l’incident, déplorant que la cérémonie « ait été éclipsée par le comportement inacceptable et nuisible d’un candidat sur scène ».

        Le conseil d’administration a entamé des poursuites disciplinaires à l’encontre de Will Smith. Il doit se réunir le 18 avril pour statuer sur son cas et décider d’éventuelles sanctions, laissant à l’acteur un délai d’au moins quinze jours pour « être entendu au moyen d’une réponse écrite ». Parmi les sanctions prévues par le règlement interne de l’organisation figurait la suspension ou l’exclusion de l’Académie, qui compte près de 10 000 membres.

        Oscars : l’Académie annonce avoir demandé de quitter la cérémonie à Will Smith, qui a refusé

        Des voix s’étaient élevées pour réclamer que Will Smith soit déchu de son Oscar, mais d’autres ont fait observer que ni Harvey Weinstein, ancien magnat de Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, ni le réalisateur Roman Polanski n’avaient été contraints de rendre leur statuette après avoir été exclus de l’Académie.

        Le professionnalisme de Chris Rock salué

        Le producteur de la soirée des Oscars, Will Packer, a rendu hommage au sang-froid et au professionnalisme de Chris Rock qui ont selon lui sauvé la soirée des Oscars. « C’est parce que Chris a géré ce moment avec élégance et sang-froid que nous avons pu continuer le spectacle », a-t-il dit, vendredi, à la télévision ABC.

        Après avoir été giflé, l’humoriste avait rapidement enchaîné, remettant comme prévu le trophée du meilleur documentaire. Il avait ensuite préféré jouer l’apaisement, refusant de porter plainte contre Will Smith que les policiers étaient prêts à arrêter pour son geste. « Cela nous a, d’une certaine manière, autorisés à poursuivre le show, ce que nous voulions faire », a souligné Will Packer.

        Will Smith présente ses excuses à Chris Rock pour l’avoir giflé en direct lors de la cérémonie des Oscars

        Chris Rock s’est pour la première fois exprimé sur l’incident mercredi soir, peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston. « Je suis encore en train de digérer ce qui s’est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle », a-t-il dit.

        Le Monde avec AFP

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        Valeurs Actuelles

        « Elle vengera l’affront du Zénith » : Les enjeux du meeting de Valérie Pécresse à la Porte de Versailles à Paris

        « Elle vengera l’affront du Zénith ». L’équipe de campagne de Valérie Pécresse l’assure. Le meeting de ce dimanche à la Porte de Versailles à Paris sera plus « offensif ». Dans le fond comme dans la forme, la prestation de la candidate des Républicains à la présidentielle visera comme l’explique ce proche, à « défendre l’authenticité de ses valeurs et la crédibilité de son projet ». Son équipe le reconnaît d’ailleurs volontiers, au « Zénith, elle a voulu joué une comédie qui a été mal perçue ». Avec cet avant-dernier meeting, la présidente de la région Île-de-France sera dans la « continuité du Cannet ». Auprès de Valeurs actuelles, l’entourage de Valérie Pécresse explique qu’« elle prendra la parole pour une durée de 45 minutes. Sa prise de parole se fera avec un pupitre mais lui permettra d’avoir cette liberté de mouvement pour lui assurer une aisance sur scène ».

        À une semaine du premier tour, cet événement « s’inscrit dans une séquence de politique nationale à travers trois derniers meetings régionaux », comme l’expose ce collaborateur. Toutefois, les ambitions sont revues à la baisse… « Le meeting de la Porte de Versailles sera un meeting parisien. C’est un meeting régional comme il y en aura à Saint-Raphaël et enfin à Lyon ». Cette revue des moyens se traduit également dans les chiffres, puisque seulement 5 000 spectateurs sont attendus. Un cadre de la Rue de Vaugirard nous explique « qu’il n’y aura pas autant de cars affrétés comme la dernière fois. On s’adresse à un public parisien ».

        « Valérie Pécresse fustigera la stratégie de Macron qui veut faire de son combat contre Marine Le Pen l’assurance de sa réélection. »

        Sur le papier, Valérie Pécresse axera son allocution sur « l’impasse pour la France d’un nouveau duel Macron/Le Pen ». « La droite républicaine doit s’affirmer dans cette dernière ligne droite pour ne plus être le suppôt du Rassemblement national et d’En Marche comme en 2017. C’est d’ailleurs tout l’enjeu de sa prise de parole de montrer qu’elle a la seule candidature à droite capable d’installer un rapport de force avec le système déjà préétabli », insiste ce proche.

        L’axe de son discours est déjà tout tracé : « Elle fustigera la stratégie de Macron qui veut faire de son combat contre Marine Le Pen l’assurance de sa réélection. » À ce titre, elle cherchera à « montrer aux Français qu’avec ce stratagème de Macron, qui a les sondages avec lui, vous allez être conduit dans une situation où vous n’avez pas à aller ». En somme, l’idée est de montrer, comme l’indique son équipe, « qu’elle est en mesure de développer plus qu’un projet, mais une vision pour le pays. Elle devra prouver aussi que ce que cherche Macron c’est imposer un clivage mortifère sans conviction et sans débat, dans lequel cela se limite à sa seule confrontation avec Marine Le Pen ».      

        Parmi les thèmes qui seront abordés, le régalien et le pouvoir d’achat. Une mantra chère à Marine Le Pen. Et ça, Valérie Pécresse ne le sait que trop bien. « Contre les extrêmes qui sont l’assurance vie d’Emmanuel Macron, Valérie doit s’imposer comme la candidate de la sécurité et des mesures en faveur du pouvoir d’achat, confie un conseiller de la candidate LR. Valérie, elle défend un programme chiffré. Elle est la toute première candidate et ce depuis le congrès à avoir parler d’indexation automatique des retraites sur l’inflation. Marine Le Pen, c’est bien pour elle, tente de suivre la même stratégie. C’est tout l’enjeu de sa prise de parole, confronter le réalisme de ses réformes au stratagème politique d’Emmanuel Macron ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Monde

        Guerre en Ukraine : Gérard Depardieu révise sa position sur Poutine, suscitant la colère du Kremlin

        Le comédien a débuté son récital consacré à Barbara, au Théâtre des Champs-Elysées à Paris, vendredi 1er avril, après avoir publié un communiqué pour dire son soutien aux « victimes ukrainiennes ».

        Consciente que l’amitié affichée de Gérard Depardieu avec Vladimir Poutine pouvait compromettre le spectacle Depardieu chante Barbara, prévu trois soirs de suite, du vendredi 1er au dimanche 3 avril, la direction du Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, avait demandé à l’acteur de prendre position clairement contre la guerre. Début mars, le théâtre d’Antibes (Alpes-Maritimes) avait annulé ses deux soirées de récital, arguant de la difficulté « de jouer un spectacle aussi beau et sensible dans les circonstances guerrières actuelles ».

        Longtemps resté muet sur la question, alors qu’il assurait la promotion des films dans lesquels il joue actuellement, le proche du chef du Kremlin a finalement rompu le silence en contactant l’AFP au téléphone, une semaine après le début des hostilités. Il a appelé à « arrêter les armes et à négocier ». Dans le communiqué publié jeudi 31 mars au soir, la veille du début du récital, le comédien, qui dispose d’un passeport russe depuis 2013, poursuit : « Le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine. » Il s’engage à reverser « la totalité des recettes des trois concerts aux victimes ukrainiennes de cette tragique guerre fratricide » (les places sont vendues entre 5 et 110 euros).

        Avant l’ouverture des portes du théâtre, vendredi soir, le public, qui patiente dans le froid glacial, salue le geste du comédien. « Qu’on arrête de l’emmerder, maintenant. Nous, on vient voir l’artiste, le reste, c’est son problème », balaie d’une phrase un vieil homme en pelisse qui ne souhaite pas donner son nom. En haut des escaliers, une jeune femme brandit une pancarte dans l’espoir de racheter une place, le spectacle étant complet pour les trois soirs. Roumaine, elle dit que les amitiés de Depardieu avec des dictateurs ne la « dérangent pas », et estime que le communiqué « montre bien qu’il a compris quelque chose. Il est intelligent ». « J’espère que le public ne va pas siffler », glisse une femme à l’homme qui l’accompagne, lorsque les portes s’ouvrent et que le public rejoint la salle.

        Résonance particulière

        Nul sifflets, mais des applaudissements nourris accueillent l’artiste de 73 ans, souffle court et pas lent. Ils ponctuent le spectacle où Depardieu interprète des chansons de celle qui fut son amie, accompagné au piano par son fidèle musicien, Gérard Daguerre. La guerre en Ukraine ne sera évoquée que furtivement, Gérard Depardieu modifiant un couplet de Göttingen pour évoquer la souffrance des enfants de la ville martyre de Marioupol, initiative saluée par des vivats d’une partie du public. Quelques chansons parlant des tragédies humaines, comme Soleil noir ou Perlimpinpin, prennent une résonance particulière – « Car un enfant qui pleure qu’il soit de n’importe où est un enfant qui pleure/Car un enfant qui meurt au bout de vos fusils est un enfant qui meurt/Que c’est abominable d’avoir à choisir entre deux innocences ».

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        Le Figaro

        La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée

        Madeleine Meteyer

        ENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.

        En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e Régiment d'Infanterie de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.

        Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...

        «L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»

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        Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.

        Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er Régiment du train parachutiste et le 14ème Régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»

        Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?

        La très grande muette

        Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...

        La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»

        Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette est-elle une médiocre communicante?

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        Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»

        C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.

        Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.

        La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»

        À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e Régiment du train, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.

        Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»

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        «Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”» «Il y a autre chose, veut préciser Marie-Sophie Achard de la page Facebook Plan Famille des armées : on a des plaintes de personnes qui ne prennent pas la peine de chercher l'information ou qui ne veulent pas faire partie de la communauté militaire. Quand la femme du chef de corps organise un évènement, certaines n’y vont pas. Donc, bon.»

        «Je sais que ça ne changera jamais»

        Dans la bouche des interrogées, la phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.

        Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.

        La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.

        «Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.

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        Le ramadan débute samedi en France, confirme la Mosquée de Paris

        Après deux éditions marquées par des restrictions liées à la pandémie - fermeture des lieux de culte en 2020, couvre-feu à 19h en 2021 -, le ramadan 2022 est marqué par le retour des «Tarawih», les prières nocturnes spécifiques au ramadan.

        Le mois de ramadan, un mois de jeûne, de prières et de partage pour les musulmans, commencera samedi en France, a confirmé vendredi la Grande Mosquée de Paris dans un communiqué. Son recteur Chems-eddine Hafiz a confirmé cette date à l'issue d'une rencontre entre sa commission religieuse et six autres fédérations de mosquées, destinée à fixer la date de début de ce mois, même si cette dernière avait été annoncée il y a quinze jours par le Conseil français du culte musulman (CFCM).

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        Toutes invitent à prier «pour la paix dans le monde et la concorde entre les composantes de la communauté nationale». Durant le ramadan, un des piliers de l'islam, les croyants sont invités à s'abstenir de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, de l'aube - dès que l'on peut «distinguer un fil blanc d'un fil noir» dit le Coran - jusqu'au coucher du soleil. Après deux éditions marquées par des restrictions liées à la pandémie - fermeture des lieux de culte en 2020, couvre-feu à 19h en 2021 -, le ramadan 2022 est marqué par le retour des «Tarawih», les prières nocturnes spécifiques au ramadan, possibles à la mosquée.

        Le port du masque recommandé pendant les prières

        Pour autant, Mohammed Moussaoui, ex-président du CFCM, indique, dans un communiqué distinct, que «le port du masque reste fortement recommandé dans les lieux ne bénéficiant pas d'aération suffisante vers l'extérieur», notamment «lors des prières de Tarawih, compte tenu de leur durée et du nombre de participants élevé». Le ramadan s'achèvera par l'Aïd el-Fitr, la «fête de la rupture du jeûne». Les musulmans sont invités à acquitter une aumône pour les pauvres, la zakât el-Fitr. Elle a été «évaluée cette année à sept euros par personne», selon le CFCM.

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        La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon plusieurs études sur le sujet (Pew Research Center, Institut Montaigne, Insee, Ined), ce qui fait de l'islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe. Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux...).

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        France24 - Monde

        Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

        Publié le : 28/03/2022 - 16:21

        David RICH Suivre

        En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.   

        Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan". 

        Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe". 

        Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). 

        La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé 

        Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite. 

        Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable. 

        Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde. 

        I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr

        March 27, 2022

        En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie 

        Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité. 

        Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit. 

        Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw

        March 27, 2022

        Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout 

        Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive. 

        Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.

        Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse. 

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        Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

        LE FIL DU 18 MARS

        Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

        LE FIL DU 24 MARS

        Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

        L'Humanité

        Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

        Actu

        Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

        Anna Musso

        Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

        La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

        Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

        sciencesmathématiques
        Le Monde

        « Les Russes ne trouvent personne qui veuille travailler pour eux » : le maire de Melitopol, premier élu ukrainien kidnappé, témoigne

        Ivan Fedorov, maire de cette ville occupée de 150 000 habitants, a été enlevé le 11 mars puis échangé contre des soldats russes. Venu à Paris rencontrer Emmanuel Macron, il a confié son récit au « Monde ».

        Il arrive d’un pas pressé, ses deux téléphones à la main, sac à dos à l’épaule et polaire noire avec l’écusson de son pays. Le maire de la ville occupée de Melitopol, dans le sud de l’Ukraine, kidnappé par les Russes le 11 mars pendant cinq jours, n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Ce vendredi 1er avril, Ivan Fedorov est à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron, alerter l’Europe et témoigner des pratiques de la Russie dans les territoires qu’elle contrôle depuis le début de l’offensive en Ukraine. L’élu de 33 ans, qui dirige cette cité de 150 000 habitants, raconte au Monde comment le cours de sa vie et celui des citoyens de sa ville ont basculé le 24 février.

        Guerre en Ukraine : les troupes russes se retirent des environs de Kiev, plus de 3 000 civils évacués de Marioupol

        « La guerre a commencé à Melitopol dès le premier jour de l’invasion, explique-t-il, regard franc et cernes sombres autour des yeux. Des soldats russes ont encerclé la ville et tiré avec des roquettes sur des bases militaires, à 200 mètres seulement des quartiers résidentiels. »

        Le système électrique, le chauffage, l’accès à l’eau et à Internet sont alors coupés net. « Le jour suivant, on a essayé de réparer. Avec notre équipe, on a ensuite décidé de ne pas sortir de Melitopol et d’attendre de l’aide. » La ville tombe sous le contrôle des Russes quarante-huit heures plus tard.

        Comme dans les autres villes occupées, les Russes découvrent alors qu’ils ne sont pas les bienvenus et assistent, médusés, à des manifestations de centaines d’habitants les exhortant à « rentrer chez eux ». « Les occupants sont devenus de plus en plus agressifs. [Les Russes] pensaient gagner la guerre en trois jours, et se sont rendu compte que c’était impossible. »

        Refus de démissionner

        Les soldats tentent de dissuader les manifestants par la force en tirant dans les jambes de certains d’entre eux. Deux civils sont blessés. « Cela ne s’est pas reproduit, parce qu’ils ont compris que sinon, les gens manifesteraient encore plus. » Les Russes optent alors pour une autre méthode : les enlèvements, devenus depuis monnaie courante. En une semaine, au moins quinze personnes sont kidnappées à Melitopol. Les soldats font leurs repérages pendant les manifestations, puis les gens disparaissent brutalement.

        Le 11 mars, Ivan Fedorov travaille dans le centre d’aide à la population, mis en place aux premiers jours de la guerre, quand une dizaine d’hommes armés font irruption, saisissent le maire et l’emmènent. Dehors, dix voitures l’attendent. « Je n’ai rien compris, raconte l’élu. Ils m’ont dit qu’ils m’arrêtaient parce que j’avais des liens avec un parti radical de droite ukrainien, alors que je ne connais personne de cette faction. » Ivan Fedorov est le premier maire ukrainien à avoir été enlevé.

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        Le Figaro

        «Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni

        Laetitia Lienhard

        TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. Des dizaines de familles sont concernées.

        «Sa vie était en danger», raconte, émue, Jennifer, maman d'Eléa, âgée de trois ans. Sa fille a contracté le syndrome hémolytique et urémique (SHU) avec une infection à Escherichia coli. Comme elle, des dizaines d'autres enfants ont été hospitalisés ces derniers mois et deux enfants en sont même morts.

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        Des analyses ont confirmé «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, alors qu'un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines. Au total, selon le dernier décompte datant de mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation, là où 100 à 160 cas sont d'ordinaire notifiés chaque année en France.

        Une enquête a été ouverte le 22 mars dernier, notamment des chefs de «tromperie», «mise en danger d'autrui» et «homicides involontaires», a fait savoir vendredi le parquet de Paris, sollicité par Le Figaro. C'est une procédure plus approfondie qui implique davantage d'investigations«, explique l'avocat Pierre Debuisson. Une telle enquête a deux objectifs : déterminer le ou les responsables de cette situation mais aussi identifier l'ensemble des victimes.

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        Jennifer et sa famille ont effectivement partagé une de ces pizzas juste avant l'apparition des symptômes chez Eléa, des diarrhées sanglantes et de fortes crampes d'estomac. «Ma fille a été transférée des urgences de Bayonne au service de réanimation pédiatrique de Bordeaux. Elle a été sous dialyse sans arrêt pendant une dizaine de jours. Eléa commence à aller mieux, elle est sortie du service de réanimation», raconte Jennifer, qui s'estime presque chanceuse que cela n'ait pas été plus grave. Mais une chose est sûre, une fois que sa fille sera sortie de l'hôpital, elle ira porter plainte et a déjà commencé à rassembler des preuves en demandant à son supermarché une attestation d'achat de la pizza concernée avec le numéro de lot.

        Plusieurs plaintes déposées

        Comme elle, ils sont plus de 200 parents à échanger sur une discussion Facebook pour porter plainte. 11 familles ont d'ores et déjà saisi maître Debuisson : «Plusieurs plaintes ont déjà été déposées pour blessures involontaires, notamment en région parisienne et à Bordeaux», explique-t-il.

        David, dont le fils Sacha, âgé de 7 ans, a contracté ce syndrome, compte également porter l'affaire devant la justice. «Il faut que ce type d'histoire n'arrive plus. Mon fils a subi une atteinte rénale mineure mais il doit être suivi obligatoirement pendant cinq ans et il a manqué les cours pendant plus d'un mois», explique ce papa de 38 ans, qui habite en Alsace. Sacha a été hospitalisé pendant cinq jours. Le second fils de David, âgé de 2 ans et demi, a également été contaminé mais ne semble pour le moment pas avoir contracté de forme grave. «On surveille, c'est vraiment angoissant», déplore leur père.

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        L'enquête ouverte par le parquet de Paris, si elle représente une première victoire pour les familles, risque de durer longtemps. «Ce type d'enquête nécessite des expertises, des contre-expertises et peut durer plusieurs années. C'est une situation difficile pour les victimes et les personnes mises en cause qui ne sont pas toujours coupables in fine», explique Albane Lancrenon, avocate spécialisée en droit pénal des affaires au sein de De Gaulle Fleurance & Associés. Pour un homicide involontaire, la peine encourue est de 3 à 5 ans d'emprisonnement pour la personne jugée responsable avec une amende entre 45.000 et 75.000 euros par victime. Si l'entreprise en elle-même est considérée comme responsable, ce montant sera multiplié par cinq. Des dommages et intérêts pour la famille de la victime sont également à ajouter.

        De son côté, Nestlé, le propriétaire suisse des pizzas et des sauces de la marque Buitoni, a mené près de 75 autocontrôles, mais n'a rien trouvé : «A ce jour, la provenance de la bactérie présente dans la pizza Fraîch'Up reste indéterminée. Toutes nos équipes se mobilisent pour mener jusqu'au bout nos recherches et les autorités poursuivent les tests et prélèvements nécessaires à leur enquête», précise l'entreprise dans un communiqué.

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        Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

        Publié le : 27/03/2022 - 14:39

        Marc DAOU Suivre

        Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

        Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

        Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

        Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

        At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

        March 25, 2022

        Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

        Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

        March 25, 2022

        S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

        Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

        "Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

        Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

        "Missile monstre"

        Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

        Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

        NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

        March 24, 2022

        Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

        Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

        "Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

        Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

        Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

        Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

        Avec AFP 

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        Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

        La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

        La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

        Le Figaro

        En Antarctique, cinq semaines avec l'expédition scientifique, à bord du voilier Tara

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        GRAND REPORTAGE - Nous avons pu embarquer à bord de Tara, le mythique voilier scientifique, lors d'une expédition en mer de Weddell. Un voyage dans le sillage de Darwin et Shackleton dans le dernier sanctuaire naturel du globe, vierge de toute souveraineté, au nom de la science et de l'exploration scientifique.

        Vincent Jolly

        «Tout ce qui reste inconnu, dans ce monde qui est le ­nôtre, demeure un fardeau qui pèse sur l'esprit de tous les hommes… » Un bruit sourd, semblable à celui du tonnerre, interrompt notre lecture de Roald Amundsen. Notre coque a heurté un obstacle. Le récit du premier homme à avoir atteint le pôle Sud, le 14 décembre 1911, devra attendre : de ­gigantesques falaises de glace apparaissent derrière le dôme en plexiglas qui recouvre le lieu de vie principal de notre voilier. Nous filons sur le pont où les marins aux aguets aident à guider le navire se faufilant entre des icebergs qui nous prennent en embuscade et sur lesquels ­lézardent quelques otaries. À tribord, les parois du tabulaire géant dépassent les 30 mètres des mâts de notre ­goélette. À côté, les autres blocs de glace massifs qui nous encerclent passent pour de vulgaires glaçons. « Ils n'ont pas l'air gros, mais le plus petit d'entre eux est plus lourd que nous, indique, à la barre, le capitaine de l'expédition Martin Hertau. Et on fait plus de 120 tonnes. »

        Ce dédale de glace, formé aux confins de la mer de Weddell par les courants et les vents imprévisibles des soixantièmes déferlants, vient nous rappeler notre profonde fragilité. Notre insignifiance, presque. Un court instant pendant ­lequel l'Antarctique cesse d'être cette terre sublime sortie d'un conte de fées, comme l'écrit Amundsen, et nous ­révèle son vrai visage : celui d'un continent indomptable, bordé par des mers tempétueuses qui ne font que tolérer la présence de l'homme. Une manœuvre millimétrée ­permet de nous ­extirper de ce guet-apens qui promettait d'envoyer Tara rejoindre l'épave de l'Endurance d'Ernest Shackleton. Les menaçantes falaises diamantines parcourues de veines bleutées, qui peuvent s'écrouler à tout ­moment, s'éloignent peu à peu… Et le travail de reprendre. Car s'aventurer si près d'un iceberg n'est pas une partie de plaisir, mais un exercice nécessaire : c'est même l'un des objectifs de cette expédition qui nous conduit en Antarctique pendant cinq semaines ; une trentaine de jours sans nuit au cœur de la mer de Weddell.

        Repenser la recherche de terrain

        « C'est là tout l'intérêt de travailler à bord de Tara : repenser la manière de faire de la science et profiter des avantages d'un voilier pour aller faire des relevés le plus proche possible de l'iceberg. » C'est Alessandro Tagliabue qui parle. Cet océanographe, professeur à l'université de Liverpool, ­endosse le rôle de chef scientifique lors de cette mission qui ambitionne de comprendre comment la fonte de ces géants d'eau douce influence l'écosystème marin. Pendant huit mois, Alessandro a préparé chaque détail de cette ­expédition et s'est occupé de choisir l'iceberg à ­étudier, qui devra répondre à plusieurs critères précis : être grand, mais assez petit pour pouvoir en faire ­rapidement le tour avec le voilier, et surtout être libéré de la banquise pour ne pas fausser les prélèvements. Un premier candidat, baptisé Ibeji, a été repéré par ­satellite. ­Finalement, c'est un fragment grand d'un kilomètre carré s'étant détaché d'un second icebeg, Australia (en raison de sa ressemblance avec le pays) et, donc rebaptisé ­Tasmania, qui a été choisi au dernier moment. « À bord d'un brise-glace clas­sique, on n'aurait jamais pu faire ça, poursuit ­Tagliabue. Cette flexibilité et cette capacité à s'approcher aussi près de l'iceberg, ce n'est possible qu'avec un voilier comme Tara. » À la poupe, Thomas Linkowski abonde dans ce sens. Cet ingénieur océanographe, chargé de superviser le déploiement des différents instruments, a travaillé pendant huit ans sur le NGCC Amundsen, un ­brise-glace canadien opérant principalement dans le Grand Nord. « Et quand bien même, le coût de l'expédition ne ­serait pas non plus le même, poursuit ce dernier qui est ­arrivé sur Tara il y a moins d'un an. Pour les gros navires océanographiques, il faut compter environ entre 40.000 et 50.000 euros par jour. C'est donc presque six fois moins cher avec un voilier comme Tara. »

        Les zones polaires, sentinelles de la planète

        Mieux comprendre ces milieux polaires difficiles d'accès est d'une importance cruciale pour l'humanité parce qu'ils sont les sentinelles du changement climatique. La mer de Weddell, particulièrement : près d'un quart du carbone dans l'atmosphère est absorbé par les mers du globe et 40% de cette quantité uniquement par l'océan Austral. La mer de Weddell agit comme l'un des principaux moteurs du système de refroidissement de la ­planète. Et pour étudier ce phénomène dans ces eaux glaciales, les expéditions scientifiques comme celle-ci sont indispensables mais difficiles.

        Emmitouflé dans sa veste de quart, un bonnet de laine vissé sur la tête, Thomas s'occupe à préparer la rosette : un barillet composé de 12 bouteilles Niskin, un instrument permettant d'aller échantillonner de l'eau de mer à une profondeur choisie. À côté de lui, à l'arrière du pont, Douglas Couet et Léa Olivier, deux des six scientifiques présents à bord, s'affairent dans l'un des trois ­laboratoires installés sur Tara. Le vent se lève, la neige fouette les visages et le navire se met à rouler sur des ­hautes vagues coiffées d'écume pendant qu'une petite ­enceinte crache le refrain entêtant du Dernier jour du disco de Juliette Armanet – que Léa aime passer en ­boucle pour oublier le froid qui ronge ses doigts mordus par les rafales glaciales. À l'horizon, les queues et les souffles des baleines surgissent devant les silhouettes d'icebergs tellement grands qu'ils ressemblent à des montagnes qui naviguent. En passerelle, l'un des six ­marins s'occupe de positionner correctement le voilier avant d'indiquer à un autre, debout près des commandes du treuil, le ­moment où déployer la rosette. Ce ­matin-là, c'est Loïc Caudan, le chef mécanicien de la mission, qui est au poste. Avec Thomas, ils vérifient que le déploiement se fait correctement malgré des conditions souvent ­difficiles. Courtes nuits, vent, humidité, roulis, problème de câble sur un treuil capricieux, bouteilles qui ne se ­déclenchent pas, manipulation de vis, d'écrous et de mousquetons glacés par le froid…

        Faire cohabiter science et navigation

        Ce ballet complexe entre science et matelotage est permanent à bord de Tara, où ces deux univers, que l'on n'imaginait pas se rencontrer, cohabitent en complète interdépendance. D'un côté, une inextinguible soif de connaissance aiguisée par la plus noble des curiosités, celle de la recherche fondamentale scientifique ; de l'autre, un monde où le pragmatisme et l'humilité face aux déluges des éléments font loi et où les cordes ­n'existent pas. « Un bout ! (prononcer « boute », NDLR), grince Loïc à­ notre endroit pour désigner ce qui pourtant ressemble bien à une corde que nous ­déroulons autour de la structure métallique de la rosette après l'avoir fait ­remonter depuis les abysses de la mer de Weddell.

        Le son d'une cloche se fait entendre depuis l'intérieur du voilier : l'heure du repas. De retour dans le carré, sous le dôme de plexiglas, s'affaire la personne la plus importante de cette expédition : Carole Pire, occupant le poste straté­gique de cuisinière-équipière et qui est capable de faire cuire une douzaine de filets de bœuf à la plancha sur le pont par des vents de 50 nœuds (92 km/h). Alors que l'odeur du plat du jour, un rougail de poisson, envahit le salon bordé par une petite cuisine en contrebas au-dessus de laquelle se ­balancent sur une étagère les tasses des membres d'équi­page, les scientifiques terminent d'étiqueter des fioles. Les marins drapés dans leurs vestes de quart font des va-et-vient entre le pont et la salle des machines. Le service, comme toutes les autres tâches ménagères quotidiennes sur Tara, est effectué par les 14 membres de l'équipage – seule Carole, déjà occupée aux cuisines, est exemptée de cette ­rotation. Avant que le repas ne commence, le capitaine communique les dernières prévisions météo qui peuvent à tout moment interrompre le programme scientifique.

        Dans ces soixantièmes justement nommés déferlants, sous le 60e parallèle sud, le souffle du vent est sans ­commune mesure, et la brutalité des lames qui se lèvent sous la force des phénomènes météorologiques ­capricieux force à s'adapter en permanence. Une nuit où les éléments se déchaînent avec des rafales allant jusqu'à 75 nœuds (139 km/h) peut précéder un matin de douceur où les ­albatros, pétrels, skuas et cormorans volent en ­escadrille au-dessus d'une mer miroir réfléchissant les somptueuses lignes des icebergs.

        Qu'est-ce que l'Antarctique ? C'est la cime des Alpes en ­hiver posée sur l'océan. Des éperons ­rocheux himalayens qui surgissent du creux de vagues ­féroces. Des cascades de sable volcanique noir de jais qui plongent dans une mer ­saphir et saupoudrée par des ­neiges éternelles. Des ­paysages irréels baignés dans des lueurs chimériques qui ont envoûté l'âme de tous ceux ayant eu la chance de se frayer un chemin dans ces ­contrées inhabitées. L'Antarc­tique, c'est l'immensité ­intacte ; l'infiniment grand que l'on explore à bord d'un vaisseau excessivement petit. « Tout le monde voulait faire partie de ce legs, confie Matthieu, l'un des marins ­heureusement élu pour cette expédition. La mer de ­Weddell, le passage de Drake, le détroit Antarctic… C'est inespéré de venir dans un lieu aussi mythique. »

        Une sixième mission longue de deux ans

        Par legs, il faut comprendre l'un des segments de « Tara Microbiomes » : la sixième mission qu'effectue le voilier scientifique, débutée en 2020, et qui s'achève en octobre prochain. Vingt-trois escales autour de l'Amérique du Sud, de l'Antarctique et des côtes occidentales du continent africain pour mieux comprendre le monde microsco­pique de l'océan. Deux ans d'expédition rendus pos­sibles grâce aux soutiens de la fondation Tara Océan ­ – parmi lesquels la styliste Agnès B. et son fils Étienne Bourgois qui ont acquis en 2003 cette goélette mythique construit par Jean-Louis Étienne, anciennement appelée Antarctica puis Seamaster. C'est grâce à ce partenariat, auquel s'ajoutent plusieurs autres comme l'Unesco, l'Union européenne et d'autres institutions françaises, que plusieurs dizaines de milliers de kilomètres ont pu être parcourus par des marins et des scientifiques ­envoyés par une quarantaine de structures de recherche pour un voyage d'une ampleur et d'une ambition qui rappellent ceux entrepris par le HMS Beagle de Darwin au XIXe siècle.

        Ce segment Antarctique de la mission Microbiomes intervient dans une époque où ce continent du Grand Sud, mystérieux et méconnu, attire de plus en plus de convoi­tises. Car les portes de ce que beaucoup qualifient souvent de dernier sanctuaire de la planète s'entrouvrent de plus en plus. Soixante ans après l'entrée en vigueur du traité de l'Antarctique, signé à ce jour par 54 pays et qui réglemente les actions des différents États sur tout ce qui se déroule sur cet ultime continent, les demandes de protection se ­heurtent aux appétits économiques. Comme la hausse de la fréquentation touristique dont nous avons pu constater les abus : quelques semaines avant de partir vers la mer de Weddell, nous réalisions quelques stations d'essai le long des îles Shetlands du Sud. Nous arrivions vers l'île de Half Moon pour nous abriter du vent et mouiller pour la nuit lorsqu'un message radio se fit entendre en passerelle. « Pardon Tara, mais vous ne pouvez pas rester là, nous avons réservé cet endroit pour la journée. » C'était un employé d'une société de croisière européenne qui nous parlait. Il nous demandait de nous éloigner pour ne pas déranger ses quelque 200 passagers. Interloqués, nous répondîmes que nous sommes un navire scientifique, mais rien n'y fit : l'homme insista en précisant avoir réservé l'endroit auprès du IAATO, une organisation internationale de voyagistes censée combler l'absence de juridiction en Antarctique. Contacté par nos soins, l'IAATO nous assura que c'était une méprise et que les croisiéristes « travaillent dans le ­cadre du traité de l'Antarctique pour n'avoir qu'un impact environnemental mineur ou transitoire. Ce qui implique un ­système de planification annuel de passages sur les sites les plus populaires de la péninsule ». Sous couvert de ces arguments de conservation de l'environnement, cela permet surtout aux compagnies de voyages de vendre à leurs clients une expérience d'exploration et un sentiment d'être seuls au monde alors qu'en vérité, les navires transportant jusqu'à 500 passagers pullulent dans la région. Et l'exploitation touristique n'est que l'un des nombreux enjeux qui menacent l'Antarctique.

        « Ces écosystèmes uniques sont sous la menace du chan­gement climatique, de l'acidification des océans et de ­l'exploitation grandissante des ressources de la région », ­indique Alessandro Tagliabue à l'endroit d'Emmanuel Macron – qui n'était pas à bord de Tara – mais à qui il ­parlait par liaison satellite lors du One Ocean Summit de ­février dernier, entre deux lancements de rosette en mer de Weddell. « J'encourage réellement les dirigeants à approuver la protection de la mer de Weddell en Aire Marine ­Protégée dans le cadre de la CCAMLR (Commission de la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarc­tique, NDLR), poursuit Alessandro. Un projet qui, ­depuis bientôt dix ans, ne peut aboutir à cause d'un ­blocage de la part de la Russie, de la Chine mais aussi de la Norvège. Terre disputée par les grandes puissances de ce monde ­jusqu'au milieu du XXe siècle, l'Antarctique jouit aujourd'hui d'une immunité de souveraineté : les États peuvent déployer des bases scientifiques (une ­centaine y sont éparpillées), mais rien n'oblige à recon­naître les ­revendications territoriales des autres. Et les membres ­signataires du traité de l'Antarctique de se ­réunir pour aborder les enjeux de gestion de ce continent dénué de frontières.

        Des records de chaleur enregistrés

        Mais renforcer la sanctuarisation de l'Antarctique ­pourrait ne pas être suffisant : malgré l'absence actuelle de toute exploitation autre que scientifique, certains États lorgnent les quantités colossales de ressources que renferment ces terres. Sans oublier le réchauffement climatique qui accélère la fonte des glaces. En témoigne le record de chaleur enregistré le 20 mars dernier à Concordia (la station ­française en terre Adélie) avec – 11 °C atteint, alors que le thermomètre devrait afficher – 50 °C.

        « On ne vient pas là pour sauver la planète, mais pour chercher à comprendre ce qu'on a détruit », indique Loïc ­Caudan. Comprendre ce qu'on a détruit pour savoir ­quelles sont les conséquences pour notre monde. « En étudiant ce qui se passe ici, très loin de nos continents habités, nous ­pouvons comprendre et anticiper ce qui se passera dans plusieurs mois ou plusieurs années au nord de l'Europe, par exemple », ajoute Chris Bowler, directeur de recherche au CNRS, coordinateur scientifique de la Fondation Tara Océan et membre de notre expédition qui reprend finalement la route vers le nord.

        Des centaines d'échantillons à analyser

        Après avoir passé le détroit Antarctic, Tara déploie ses ­voiles avant de s'engager dans le passage de Drake, porté vers le ­détroit de Magellan par un vent favorable de sud-ouest. L'expédition s'achève quelques jours plus tard ­devant les quais ensoleillés de Punta Arenas au Chili, mais pour la ­recherche scientifique, ce n'est que le début : les centaines d'échantillons récoltés vont être acheminés vers les différents laboratoires partenaires. L'étude de ces derniers prendra plusieurs années. Peut-être des découvertes ­majeures découleront-elles de ces analyses. ­Peut-être pas. Mais c'est là toute la magie de la quête scientifique : chercher. Gommer les zones d'ombre de nos connaissances comme les explorateurs d'antan coloraient autrefois le blanc des cartes en y ajoutant les côtes de nouvelles ­contrées. En somme, alléger le fardeau de l'ignorance qui pèse sur l'esprit de tous les hommes, comme l'écrit Amundsen. « Cet inconnu qui reste quelque chose que l'homme n'a pas encore conquis. Une preuve intangible de sa faiblesse, un défi lancé à sa maîtrise de la nature. Par cette ­occasion, ­chaque mystère résolu, chaque terre inconnue ­explorée exaltent l'esprit de toute la race humaine. L'exploration est une alliée indispensable des valeurs spirituelles qui font avancer et soutiennent la civilisation. »

        De nos envoyés spéciaux Vincent Jolly (texte) et Maéva Bardy/Tara Océan pour Le Figaro Magazine (photos) - Édition web par Rozenn Morgat

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        France24 - Monde

        VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

        Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

        Cyrielle CABOT

        Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

        Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

        Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

        Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

        "Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

        Cacher sa séropositivité 

        Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

        Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

        Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

        "Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

        Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

        Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

        "Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

        "C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

        Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

        "Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

        Difficulté d'accès aux populations précaires

        "Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

        Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

        Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

        "Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

        Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

        *Le prénom a été modifié

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        Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

        Actu

        La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

        Jérémie Bazart

        La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

        La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

        Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

        Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

        Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

        Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

        La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

        Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

        Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

        Des disparités régionales

        Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

        Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

        Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

        (1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

        Point de vue 

        « La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

        Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

        Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

        Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

        Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

        Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

        Que pensent les historiens de votre travail ?

        Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

        Propos recueillis par J. B.

        sciencespestepollenHistoire
        L'Humanité

        Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

        Agoras

        La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

        Anna Musso

        L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

        Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

        Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

        Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

        Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

        Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

        Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

        Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

        Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

        Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

        Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

        Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

        Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

        Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

        Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

        Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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        Le Figaro

        Guerre en Ukraine: cette crise alimentaire qui menace le monde

        Anne Cheyvialle

        DÉCRYPTAGE - L’envolée des prix agricoles et de l’énergie crée une onde de choc. En première ligne, l’Afrique du Nord veut éviter une explosion sociale.

        À mesure que la guerre en Ukraine s’enlise, les alertes sur les risques d’une crise alimentaire se multiplient. Des tensions sociales commencent à se faire sentir dans les pays les plus exposés, surtout en Afrique. La situation était déjà difficile avant le conflit à cause de la pandémie et de mauvaises conditions météo qui ont limité les récoltes. L’envolée des prix des matières premières agricoles entamée en juillet 2020, alimentée aussi par la hausse du pétrole, s’est nettement amplifiée depuis le début de l’offensive.

        Et pour cause: l’Ukraine, avec son grenier à blé de la mer Noire, et la Russie pèsent lourd sur l’échiquier agricole mondial. À eux deux, ils pèsent 30 % des exportations mondiales de blé et 17 % pour le maïs. L’Ukraine est le quatrième exportateur de blé et de maïs et le premier pour l’huile de tournesol. «L’Ukraine est systémique pour l’équilibre alimentaire mondial», résume l’Élysée. L’invasion russe et les bombardements ont stoppé net les exportations ukrainiennes. Les marchandises ne passent plus par la mer Noire, bloquée. L’inquiétude porte sur les semis et la récolte prochaine. Les prix du blé et du maïs ont respectivement grimpé de 35 % et de 25 % depuis le 24 février. «La Russie est aussi un producteur important d’engrais, dont les prix grimpent à cause de la flambée des cours de gaz», appuie Olivia Cross, de Capital Economics. Une question clé se pose: quel jeu va jouer Vladimir Poutine? Si Moscou avait besoin d’écouler ses silos remplis de grains, le Kremlin pourrait être tenté de mettre des restrictions ici ou là. L’ancien président russe, Dmitri Medvedev, a menacé, vendredi de limiter les ventes aux «pays amis». Ces incertitudes créent du stress et de la volatilité sur les marchés.

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        Un point rassurant, à l’échelle mondiale, l’offre de céréales ne manque pas. Il existe des alternatives au blé russe et ukrainien en Australie, aux États-Unis, en Europe ainsi qu’en Inde. Mais encore faut-il que les stocks soient disponibles. Les réflexes protectionnistes comme ce fut le cas en 2008 suscitent l’inquiétude. «C’est l’un des principaux risques aujourd’hui. Des restrictions mises en place après les sanctions contre la Russie en 2014 avaient fait monter les prix des céréales», indique Julien Marcilly, économiste chez Global Sovereign Advisory, un cabinet qui conseille des États.

        Le plan du G7

        Les pays du G7, qui ont lancé la semaine dernière à Bruxelles l’initiative Farm («Food and Agriculture Resilient Mission») qui se veut un plan coordonné contre l’insécurité alimentaire, ont insisté sur la nécessité de laisser ouvertes les frontières et d’assurer une transparence des stocks et des prix. Un message porté aussi par la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, missionnée par le G7 pour recenser les restrictions.

        Aujourd’hui, c’est surtout la flambée générale des prix qui crée une onde de choc dans le monde en développement. Les gouvernements cherchent par tous les moyens, à coups de subventions - «c’est le quoiqu’il en coûte des pays du Sud» ponctue l’expert agricole de l’Iris, Sébastien Abis - à préserver le pouvoir d’achat et éviter les poudrières sociales. L’Afrique du Nord, grande consommatrice de blé, très dépendante de l’import, se retrouve la plus fragilisée. L’Égypte a récemment dû renoncer à des appels d’offres internationaux de blé en raison des prix trop élevés. En Tunisie, aux abois financièrement, en négociation avec le FMI, des manifestations ont eu lieu dans les zones rurales. Quelques troubles se sont déroulés au Maroc et en Irak ; des émeutes ont éclaté au Soudan, confronté depuis des mois au chaos social. Le tableau est plus que critique au Yémen, toujours en guerre, et dans un Liban en faillite, où des gens meurent de faim. «Il y avait déjà une frustration sociale très importante avant la guerre, qui risque de se matérialiser», souligne Dominique Fruchter, économiste de l’assureur crédit Coface.

        Ligne de fracture

        Le degré de criticité varie beaucoup d’un pays à l’autre. Il dépend du niveau d’exposition au blé de la mer Noire, et plus largement aux importations agricoles. La capacité des États à financer des plans de soutien est aussi déterminante, alors que la dette des pays pauvres s’est nettement creusée depuis une décennie et encore davantage avec la pandémie. Une ligne de fracture se crée entre exportateurs et importateurs. La flambée des prix agricoles et de l’énergie est une aubaine pour les pays producteurs, typiquement les pétromonarchies du Golfe qui peuvent puiser dans cette manne. Certains États d’Amérique latine et en Afrique l’Algérie, et dans une moindre mesure, l’Angola et le Nigeria, sont plutôt gagnants.

        L’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont globalement moins tributaires du blé, qui reste un aliment secondaire et essentiellement urbain, et du maïs même si le Sénégal par exemple en importe pour l’élevage. Au Bénin qui importe 100 % de son blé de Russie, la consommation n’est que de 5 kg par an et par habitant contre 42 kg pour le riz sur un total de 129 kg.

        Mais les populations sont frappées de plein fouet par l’inflation généralisée, surtout de l’énergie, qui s’étend aux produits locaux. L’envolée des coûts du transport et des engrais pénalisent les agriculteurs. «Les meuniers ouest-africains n’ont plus de stock, car ils sont en fin de campagne et ils ne peuvent pas acheter sur les marchés internationaux à cause des prix. Au Mali, trois minoteries sur six ne fonctionnent plus», illustre Sébastien Abis. Autre exemple, le Gabon, qui importe quasiment tous ses produits alimentaires, vient de décider de réduire les droits de douane. La solution d’avenir est de réduire la dépendance, et de produire localement. C’est l’un des trois piliers de l’initiative Farm, plus sur le moyen terme, d’investir en Afrique pour améliorer la productivité.

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        Les conditions financières ne sont pas favorables. Le resserrement monétaire complique la donne pour les économies du Sud, y compris les grands émergents, comme la Turquie, importateur net. «Ces dernières semaines, les taux d’intérêt sur la dette publique et privée ont fortement augmenté», alerte Nicolas Maystre, de la Cnuced, conférence des Nations unies sur le commerce et le développement. Une certitude, avance Ana Boata, d’Allianz Trade, «cette crise va devoir se résoudre par de nouvelles aides. La communauté internationale ne peut pas se permettre de laisser les pays au bord de la crise alimentaire.»

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        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

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        L'Humanité

        La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

        Actu

        Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

        Anna Musso

        Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

        l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

        Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

        « C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

        Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

        Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

        « Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

        Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

        « La science au service de la paix »

        De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

        En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

        sciencescoopérationGuerre en Ukraine
        Le Monde

        SANS TITRE

        Live animé par Florian Lefèvre et Adrien Sénécat

        • Plus de 6 200 personnes, dont plus de 3 000 habitants de Marioupol, ont pu être évacuées vendredi, via les couloirs humanitaires, a affirmé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans une vidéo diffusée dans la nuit de vendredi à samedi. Plus de 150 000 civils sont encore coincés dans la ville assiégée par l’armée russe. « L’Europe n’a pas le droit de rester silencieuse devant ce qui se passe dans notre Marioupol », a déclaré M. Zelensky, qui s’est entretenu, vendredi, avec Emmanuel Macron.
        • Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge, qui n’a pas pu accéder vendredi à Marioupol, tentera de nouveau de se rendre samedi dans la ville portuaire pour évacuer des civils en proie à une situation humanitaire dramatique.
        • La région de Kiev a été totalement libérée de « l’envahisseur », affirme la vice-ministre ukrainienne de la défense Ganna Maliar sur Facebook.
        • Les forces russes se regroupent pour se concentrer désormais sur l’est du pays, où elles feront face à une armée ukrainienne aguerrie, ce qui laisse présager un conflit « prolongé », qui pourrait durer des mois, a prévenu le Pentagone. Washington a prévu de fournir une aide militaire supplémentaire de 300 millions de dollars à l’Ukraine.
        • Un dépôt de pétrole de Belgorod, en Russie, a été attaqué, selon le gouverneur de la région, par des hélicoptères ukrainiens, vendredi ; une action qui pèsera sur les pourparlers entre les deux pays, a averti le porte-parole du Kremlin.
        • L’Ukraine a annoncé, vendredi, avoir procédé à un échange de quatre-vingt-six de ses militaires, dont quinze femmes, contre des Russes, sans préciser le nombre de ces derniers.
        • Au moins cinquante-trois sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le 24 février dernier, selon l’Unesco.
        • Plus de 4,1 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

        Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

        Récit. « Je ne comprenais pas pourquoi ils m’avaient enlevé » : le maire de Melitopol, premier élu ukrainien kidnappé, témoigne

        Entretien. Désinformation russe : « On a réagi trop tard, les discours du Kremlin sont déjà bien trop implantés en France »

        Factuel. Pour l’AIEA, le retrait des troupes russes de Tchernobyl est « un pas dans la bonne direction »

        Récit. Les matières premières, « dernier bastion du capitalisme sauvage »

        Entretien. « La Russie commence une guerre d’usure »

        Tribune. Jo Nesbo : « La guerre des histoires est une guerre longue. Et Vladimir Poutine finira par la perdre »

        Factuel. La résistance biélorusse se mobilise pour l’Ukraine

        Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien

        « Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

        Le Monde

        Nicolas Zepeda, sa jalousie mortifère, et l’insoutenable liberté de Narumi Kurosaki

        Devant la cour d’assises du Doubs, qui le juge pour l’assassinat de son ex-petite amie, le jeune Chilien a été confronté aux preuves de la traque obsessionnelle et menaçante qui a précédé la disparition de l’étudiante japonaise de 21 ans, à Besançon, en 2016.

        Dans sa chambre de 9 mètres carrés de la résidence universitaire de Besançon, Narumi Kurosaki tient le monde au bout de ses doigts. En ce mois de décembre 2016, la jeune femme de 21 ans pianote alternativement en japonais et en anglais sur Line ou sur Messenger et elle discute sur Skype. A sa mère, à sa sœur et à tous ses amis de Tokyo ou d’ailleurs, elle raconte le bonheur de son séjour en France, où elle est arrivée trois mois plus tôt, pour un échange universitaire.

        Avec le groupe d’étudiants étrangers qui, comme elle, suit une formation intensive d’apprentissage du français, elle échange sur une boucle WhatsApp dans cette nouvelle langue qu’elle commence à bien maîtriser. Il y a là, outre une poignée de Japonais, un Grec, un Syrien, un Kosovar, une Sud-Coréenne. Ils se lancent des défis de vocabulaire et dressent la liste des lieux qu’ils veulent visiter en priorité. Le Mont-Saint-Michel tient la corde. Sur son compte Facebook, Narumi Kurosaki poste les images de ses balades en Franche-Comté, des plats qu’elle déguste et des multiples fêtes estudiantines auxquelles elle participe.

        Elle l’a envoyé au diable

        La liste de ses amis n’en finit pas de s’agrandir. Elle s’est inscrite à un séjour au ski, à une randonnée, à un cours d’escalade, à un autre de hip-hop. Sur son agenda, la dernière semaine de l’année est déjà réservée. Elle ira fêter Noël dans le Var, à Saint-Aygulf, avec son nouvel amoureux, Arthur del Piccolo, un étudiant ingénieur français qui loge dans la même résidence qu’elle. Mais d’abord, elle doit préparer un gala de danse. En janvier, elle commencera enfin son semestre de licence d’économie.

        De Santiago du Chili, Nicolas Zepeda suit à distance le bonheur et l’insoutenable liberté de Narumi. Il l’a connue au Japon, deux ans plus tôt, à l’occasion d’un séjour à l’université de Tsukuba et il est tombé fou amoureux d’elle. Ils ont vécu ensemble quelques mois, il l’a emmenée visiter la Cordillère des Andes, lui a présenté ses parents.

        Disparition d’une étudiante japonaise à Besançon : accusé de meurtre, son ex-petit ami nie les faits

        Leur histoire s’est effilochée quand Narumi a décidé de partir en France. Nicolas Zepeda l’a très mal pris. Ils ont rompu, se sont réconciliés, ont rompu de nouveau. Il lui a répété qu’il l’aimait, qu’il voulait se marier et avoir des enfants avec elle. Elle l’a envoyé au diable et a fait le tri dans ses photos. Dans la corbeille de son PC, elle a jeté celle du « meilleur couple du monde » parsemée de cœurs, sur laquelle elle posait à ses côtés et rayé de son agenda la mention manuscrite « Nicolas Birthday » à la page du 11 décembre. Et le 1er décembre 2016, elle a supprimé de son mur Facebook tout ce qui concernait son ex-compagnon chilien. Elle s’affiche désormais, souriante et enamourée, avec Arthur.

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        Le Figaro

        Yémen : après huit années de guerre, une trêve de deux mois est décrétée

        La France a salué une «avancée majeure qui doit permettre d'alléger les souffrances du peuple yéménite». Plusieurs centaines de milliers de morts sont à déplorer.

        Une trêve de deux mois entre en vigueur samedi 2 avril au Yémen en vertu d'un accord arraché par les Nations unies aux forces pro gouvernementales et aux rebelles Houthis engagés dans une guerre dévastatrice depuis près de huit ans.

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        Dans ce conflit qui a fait des centaines de milliers de morts selon l'ONU et poussé ce pays pauvre de la péninsule arabique au bord de la famine, une précédente trêve dans l'ensemble du pays convenue en 2016 entre les belligérants et d'autres décidées unilatéralement ont fait long feu. Voisine du Yémen, l'Arabie saoudite, riche monarchie pétrolière du Golfe, est depuis 2015 à la tête d'une coalition militaire qui aide le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, face aux Houthis soutenus par l'Iran qui nie leur fournir des armes.

        Des mois d'efforts

        La cessation des hostilités dans l'ensemble du pays doit entrer en vigueur à 19H00 (16H00 GMT), au premier jour du mois de jeûne musulman du ramadan, a annoncé vendredi 1er avril dans un communiqué Hans Grundberg, émissaire de l'ONU. «Les belligérants ont répondu positivement à la proposition des Nations unies d'une trêve de deux mois», a-t-il déclaré en soulignant qu'elle pouvait être «renouvelée avec leur consentement».

        Cette annonce est le couronnement des efforts d’Hans Grundberg qui tente depuis des mois de parvenir à une trêve et de relancer les négociations en vue d'un règlement au Yémen où les puissances régionales rivales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, se livrent à une guerre par procuration.

        À VOIR AUSSI - Les rebelles yéménites revendiquent une série d'attaques à Jeddah en Arabie saoudite

        Les efforts en vue d'un cessez-le-feu se sont intensifiés après une escalade des attaques des Houthis contre le royaume saoudien. En représailles, l'aviation saoudienne a bombardé des zones contrôlées par les Houthis. «Les parties ont accepté d'arrêter toutes les offensives aériennes, terrestres et maritimes au Yémen et au-delà de ses frontières», a déclaré Hans Grundberg.

        La coalition contrôle l'espace aérien et maritime du Yémen, et seuls les vols de l'ONU sont autorisés via l'aéroport de Sanaa. Un «blocus» dénoncé par les Houthis. La capitale Sanaa est, elle, aux mains des rebelles de même que les ports de la province de Hodeida. Ces ports sont essentiels pour l'acheminement de l'aide humanitaire.

        «Une avancée majeure»

        «Il s'agit là d'une avancée majeure qui doit permettre d'alléger les souffrances du peuple yéménite et qui est porteuse d'espoir, a commenté la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

        «Nous réitérons notre plein soutien aux efforts des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu permanent, aux discussions qui doivent avoir lieu à ce sujet à la faveur de cette trêve, et à une solution politique inclusive et durable.».

        Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

        INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.

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        Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

        DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

        Le Figaro

        La Lettre du «Fig Mag» du 2 avril 2022

        Jean-Christophe Buisson

        LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Au programme: un reportage dans les soixantièmes déferlants, un aperçu en images de la capitale russe sous une chape de plomb et une excursion dans des îles grecques aussi paradisiaques que confidentielles.

        Chers abonnés,

        Puisque la météo de ce week-end a un petit goût de retour d'hiver, nous vous proposons de respirer un air non pas froid et vivifiant mais glacé et frigorifiant. Où? Dans les soixantièmes déferlants, le long des côtes du continent antarctique. Mais attention: ni dans une cabine de luxe chauffée ni à bord d'un brise-glace nucléaire (ils sont occupés ailleurs, en ce moment). Non, non, non. C'est sur le pont d'un voilier que nous vous invitons à une (longue) excursion. Un deux-mâts extraordinaire: celui conçu par Jean-Louis Étienne il y a de nombreuses années et sur lequel se sont succédé de célèbres scientifiques et explorateurs. Privilège insigne, notre grand reporter Vincent Jolly a pu embarquer au Chili, au côté de la photographe Maëva Bardy, sur la célèbre goélette (qui pèse 120 tonnes, quand même) et partager durant un mois le quotidien de l'équipage. Des hommes et des femmes capables d'effectuer tous les gestes marins indispensables, mais motivés avant tout par la recherche et tendus vers un objectif final: comprendre de quelle manière la fonte des icebergs influence l'écosystème marin. Comment? À l’aide de rosettes plongées autour des icebergs afin de recueillir des centaines d'échantillons d'eau qui seront analysés en laboratoire dans les mois suivants.

        Slalomant entre ces géants d'eau douce hauts comme des falaises de marbre jungerienne, bravant les flots parfois capricieux de la mer de Weddell, le Tara aura été aussi un lieu privilégié pour observer de près des colonies de manchots de toutes sortes – papous, Adélie ou empereurs. À son retour sous nos cieux moins exotiques et plus tempérés de l'expédition, Vincent Jolly, les cils encore blancs de givre, nous confessera une seule frustration: ne pas avoir sauté durant son périple sur le pont d'un brise-glace sud-africain croisant dans la même mer: le S. A. Agulhas II. Les archéologues et géographes à son bord ont réussi à repérer enfin, après un siècle de recherches vaines, le lieu où gît l'épave de l'Endurance, le célèbre navire d'Ernest Shackleton ayant coulé en 1915 à 3000 mètres de profondeur. Maigre consolation pour notre journaliste qui n'a froid ni aux yeux ni aux oreilles: personne d'autre que lui ne participera à sa remontée à la surface depuis les fonds marins – l'opération est jugée impossible.

        À Moscou, c'est la vérité qui semble condamnée à ne jamais remonter à la surface. Depuis le début de la guerre en Ukraine, qui a fait des milliers de victimes – soldats et civils – et jeté des millions de femmes et d'enfants sur les routes d'un exil provisoire, une chape de plomb s'est abattue sur la capitale russe. Tous les médias indépendants ont dû fermer, aucune diffusion d'information non validée par le Kremlin n'est autorisée, la moindre manifestation de protestation contre le conflit se paye en roubles ou en jours de prison, etc. Un photographe a réussi à contourner les lois et les menaces pour documenter en images le nouveau visage d'une société à la fois inquiète, sidérée et impuissante: centres commerciaux désertés, rayons de supermarchés vides, salles de rédaction inanimées, présence policière renforcée devant les lieux sensibles, etc. Son auteur, dont nous avons, pour des questions de sécurité, préservé l'anonymat, décrit l'étrange univers dans lequel baigne sa ville (et sans doute toute la Russie) depuis le 24 février. Des milliers de compatriotes quittant volontairement leur pays, parfois à n'importe quel prix ; une population dont le silence est souvent moins un signe d'approbation que de peur ; et une fausse sérénité affichée par le pouvoir. «Ils font vraiment comme si tout allait bien et qu'on n’était pas en guerre», soupire-t-il. 1984 à la sauce poutinienne.

        «Le peuple russe est un peuple ami. De grâce, ne sombrons pas dans la russophobie, maladie sénile du progressisme». Si Franz-Olivier Giesbert n'existait pas, il faudrait l'inventer. Comme j'ai pu l'écrire dans une récente chronique («Vive la Russie quand même !»), l'ancien directeur du Point (et du Figaro Magazine) supplie notre gouvernement ou ce qu'il en reste de ne confondre Poutine et Pouchkine et ne pas vouer aux gémonies un pays et une civilisation au motif que son dirigeant actuel se comporte en tyran sans scrupule. Ce n'est pas le seul sujet sur lequel Jean-René van der Plaetsen l'a fait dialoguer avec un autre esprit libre volontiers iconoclaste: Michel Onfray. Les deux hommes publient chacun un essai aux éditions Albin Michel : En attendant De Gaulle et Foutriquet. Prolongeant leur réflexion respective, ils évoquent dans nos colonnes la guerre de la Russie en Ukraine, donc, mais aussi cette étrange campagne présidentielle où tant de sujets ont été, selon eux, escamotés: le défi civilisationnel auquel est confrontée la France, les moyens réels dont nous disposons pour assurer notre redressement économique, la possibilité de l'émergence d'une figure providentielle surgissant pour sauver notre cher vieux pays, etc. Ils le font – qui s'en étonnera ? – avec la verve ardente et la sainte colère qui les habitent. Michel Onfray: «À quoi bon faire semblant d'être Français quand le chef de l'État lui-même, les élites, les universitaires, les médias, les gens du showbiz, les acteurs, les comédiens, les sportifs dans leur grande majorité traitent de franchouillard quiconque estime qu'il existe une culture française?». FOG: «L'Occident a encore beaucoup d'atouts, mais le mal est en nous, d'où il faut l'extirper: il a pour nom la lâcheté, la faiblesse, l'autoflagellation, la maladie de la repentance».

        ET AUSSI

        L'image. Quel talent, ces Borgia! Je ne veux parler ni de César ni de Lucrèce, mais de Gregorio, ce photographe qui a réussi à immortaliser dans la basilique Saint-Pierre de Rome ce moment étonnant et rare où le pape François, telle une ouaille catholique lambda, confesse ses péchés. Qui sont certes sûrement moins nombreux que les nôtres.

        Le reportage. Deux élections législatives cruciales se déroulent ce week-end en Europe centrale et balkanique. Celle qui se déroule en Serbie, concomitante au scrutin présidentiel, devrait confirmer au pouvoir l'habile Aleksandar Vucic et son parti. L'homme navigue politiquement, économiquement et diplomatiquement entre l'Occident et la Russie, l'Europe et la Chine, les courants intérieurs nationalistes et proeuropéens. Il le fait avec une habileté et un machiavélisme dont s'embarrasse un peu moins son voisin du nord, qui sollicite aussi ce dimanche une majorité parlementaire qui lui offrirait un quatrième mandat à la tête de la Hongrie. Apprécié, voire adulé, par les droites nationalistes européennes (à commencer par Marine Le Pen et Éric Zemmour qui lui ont rendu visite à Budapest), bête noire de Bruxelles, qui a multiplié les avertissements et les menaces contre lui depuis 1998 et son arrivée au pouvoir, cet ancien opposant historique au communisme a changé le visage et la trajectoire historique de son pays. Pour mesurer l'impact de «la révolution conservatrice» qu'il a menée, avec l'assentiment de son peuple, Alexandre Devecchio s'est rendu dans la capitale magyare, où le Fidesz n'ambitionne pas seulement de remporter l'élection dimanche mais d'entraîner le reste l'Europe à copier son «modèle» de «démocratie illibérale».

        Le voyage. Pour ceux qui supportent moins bien le froid que Vincent Jolly, apprécient le blanc quand il est accompagné de bleu, aiment lire Homère, Papadiamantis, Alexakis et Kazantzakis, cherchent désespérément des plages grecques qui en soient pas infestées de touristes, ne dédaignent pas passer des heures devant de bons mezze, un poulpe égéen et un verre de tsipouro, adorent plonger à la recherche d'épaves plus accessibles que celle de l'Endurance, vénèrent le film Mamma Mia! et sa musique pop autant que les chants mélodieux des popes, préparez vos valises et suivez les guides Bérénice Debras et Laurent Fabre! Direction: les îles Sporades, leurs criques chics, leurs vins fins, leurs couleurs, leurs saveurs et leurs senteurs uniques. C'est l'hiver dehors, mais c'est déjà l'été dans ces pages-là...

        C'est tout bon! Tel est le titre de la nouvelle newsletter que propose désormais tous les vendredis Le Figaro et à laquelle je ne saurais trop vous conseiller de vous abonner. Elle est signée de la reine des saveurs du Figaro Magazine, Laurence Haloche, qui nous régale encore cette semaine d'une adresse de bistrot comme on les aime: le Paris Seize, avec nappes à carreaux, chaises en bois et service sans chichis. Comme chez les propriétaires du lieu Jérôme et Stéphane Dumant, la lettre hebdomadaire de ma voisine de bureau depuis quinze ans s'adresse aux épicuriens qui refusent de se priver des mille plaisirs de la table et n'aiment rien tant que découvrir de nouvelles adresses, de nouveaux produits, de nouvelles préparations, de nouveaux chefs, de nouveaux menus, de nouvelles tendances. Sillonnant régulièrement les régions de France à l'affût de tout ce qui est beau et bon, capable de s'enthousiasmer sans limite pour un cochon de lait bien cuit ou une huître bien charnue comme de dénoncer les fausses valeurs que l'air du temps produit aussi en gastronomie, elle ne devrait pas avoir de difficulté à vous faire aller plus loin qu'Épicure, qui assurait : «Mon cœur est saturé de plaisir quand j'ai du pain et de l'eau». Avec un œuf en meurette, une côte de veau aux morilles et un ou deux verres de chassagne-montrachet, le plaisir est décuplé, non?

        L'anniversaire. Il était écrit que cette semaine serait gourmande jusqu'au bout puisqu'on célèbre en ce 2 avril le jour de naissance du grand Brillat-Savarin (1755-1826), magistrat tombé dans la marmite de la gastronomie au point décrire une Physiologie du goût qui fait encore référence. Il a laissé quelques formules fameuses voire succulentes :

        «Le Créateur, en obligeant l'homme à manger pour vivre, l'y invite par appétit et l'en récompense par le plaisir».

        «Ceux qui s'indigèrent ou s'enivrent ne savent ni boire ni manger».

        «La gourmandise est ennemie des excès».

        «Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es».

        «Celui qui reçoit ses amis et ne donne aucun soin personnel au repas qui leur est préparé n'est pas digne d'avoir des amis».

        «Heureux chocolat qui, après avoir couru le monde à travers le sourire des femmes, trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche».

        «On peut tout faire avec des mayonnaises, sauf s'asseoir dessus».

        En vous invitant à bien regarder la chaise ou le fauteuil sur lequel vous comptez vous installer, je vous souhaite un bon week-end.

        New York Times - World

        (Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)

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        Bangkok Dispatch

        The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.

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        By Hannah Beech

        BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.

        The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.

        The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.

        That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”

        “If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”

        The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.

        None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”

        The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.

        In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.

        The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”

        “By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.

        The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.

        The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”

        Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.

        “Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”

        Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.

        The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.

        It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.

        But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.

        At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.

        “I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”

        While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.

        Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.

        “People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”

        Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.

        Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.

        On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.

        “Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”

        The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.

        2 MILES

        SIRAT EXPWY.

        9

        BANGKOK

        NOI

        Chao Phraya R.

        Bangkok

        laos

        Thailand

        Bangkok

        cam.

        vietnam

        Map data from OpenStreetMap

        By The New York Times

        In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.

        The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.

        Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.

        In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.

        Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.

        “They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”

        Muktita Suhartono contributed reporting.

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        BBC

        SANS TITRE

        Video footage verified by the BBC appears to show Ukrainian forces using a high-velocity British-supplied Starstreak projectile to shoot down a Russian MI-28 helicopter in the Luhansk region of eastern Ukraine.

        UK Defence Secretary Ben Wallace confirmed in March that the UK had supplied Ukraine with the anti-aircraft missiles.

        The Ministry of Defence has declined to comment on the footage.

        Pope Francis appeared to criticise Russian President Vladimir Putin over the invasion of Ukraine earlier, saying a "potentate" - a ruler - was stirring up conflict for nationalist interests.

        Speaking in Malta, the Pope said: "Once again, some potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests, is provoking and fomenting conflicts, while ordinary people sense the need to build a future that will either be shared or not be at all."

        Asked earlier by a reporter on the papal plane about a possible trip to Kyiv, the Pope said a visit to Ukraine's capital was "on the table".

        Ukrainian officials say the country's forces have recaptured the whole region around Kyiv. It follows fierce fighting in several towns and villages around the capital in recent weeks.

        Russia has depicted its drawdown of forces near Kyiv as a goodwill gesture in peace negotiations but Western analysts say its offensives had stalled anyway.

        Here are some of the key areas you might be hearing about:

        Irpin

        Authorities say at least 200 civilians have been killed in Irpin, a short drive north-west of Kyiv, since Russia invaded Ukraine in late February.

        Most of the 70,000 people who used to live in this middle class commuter city fled over the past month - darting out of basements and running the gauntlet of relentless Russian shelling.

        Our correspondent Orla Guerin visited earlier this week - read her report here.

        Bucha

        Ukrainian troops have only moved into Bucha in the past day or two - it had been completely inaccessible for nearly a month.

        On Saturday, the AFP news agency saw at least 20 bodies on a single street. The town's mayor meanwhile said 280 people had been buried in a mass grave in Bucha and that the town was littered with corpses.

        You can read our full report here - but we'd like to warn you that the story contains some distressing content.

        Hostomel

        Hostomel, also near Kyiv, was the setting of heavy fighting from the very beginning of the war to take control of an airfield - home to the world's largest aircraft, the Antonov An-225 Mriya.

        The carcass of the aircraft remains in a hangar there, which our correspondent Jeremy Bowen visited earlier today after Russian forces abandoned the area.

        We wrote earlier about the discovery of 20 bodies on a street in the town of Bucha, near Kyiv, which AFP news agency journalists visited after Ukrainian forces won back control.

        More details of the carnage in the town, which was recaptured by Ukrainian forces this week, are being reported.

        Mayor Anatoly Fedoruk told AFP by phone that all 20 victims had been shot dead. Other bodies, he said, still lay inside the wrecks of cars destroyed by shelling.

        The town, he said, had buried 280 people in mass graves as a result of the Russian invasion. Photos show damaged buildings and crushed vehicles.

        We have a story with more details here - but some readers may find the content distressing.

        Estonian officials say Ukrainian refugees arriving from Russia include some moved out of besieged Mariupol into Russian territory.

        Ukraine has accused Russian forces of "deporting" thousands of civilians from Mariupol, a port city devastated by Russian shelling. Russia denies forcing people to leave, but says it is looking after thousands of people from there.

        Indrek Puvi, the police chief of Narva, on Estonia's border with Russia, said some 200 Ukrainian war refugees had entered EU member Estonia daily in the past week. Besides people from Mariupol, there were refugees from Kherson, Kharkiv and other cities.

        He told public broadcaster ERR that some had entered Russia voluntarily because they had been unable to flee to western Ukraine. "However, there have also been people who were forcibly directed to Russia and allowed to leave on their own after arriving there," he said.

        The BBC has been unable to verify the numbers evacuated to Russia.

        Russia is battling to take Mariupol in order to link up Crimea with Donbas. Its forces seized both territories in 2014.

        If you're just joining us - or want a recap on the latest developments - here's a quick roundup:

        Ukrainian progress

        New evidence of atrocities

        Humanitarian corridors

        Ukraine's deputy defence minister says the country's forces have retaken the whole Kyiv region.

        Hanna Malyar said in an update on Saturday: "The whole Kyiv region is liberated from the invader."

        The BBC has not been able to verify her claim but Ukrainian forces have been retaking territory around the capital city in recent days as Russian forces pull out.

        The northern city of Chernihiv had its first quiet night on Friday since the Russian invasion on 24 February, the city's deputy mayor tells the BBC.

        Oleksandr Lomako said that "thanks to the enormous efforts of our army, Russian troops fled from most of the villages around Chernihiv". He was interviewed by Newshour on the BBC World Service.

        There is heavy damage to Chernihiv's infrastructure, after weeks of Russian shelling and air raids.

        The local governor, Vyacheslav Chaus, confirmed on Telegram that "the night in Chernihiv and Chernihiv region was calm". He too said the Russians were retreating.

        Western and Ukrainian analysts believe the Russian pull-back in parts of the north is a regrouping exercise, ahead of a new Russian offensive in the east. Russia has spoken of re-focusing its war on the Donbas region.

        Video footage verified by the BBC appears to show Ukrainian forces using a high-velocity British-supplied Starstreak projectile to shoot down a Russian MI-28 helicopter in the Luhansk region of eastern Ukraine.

        UK Defence Secretary Ben Wallace confirmed in March that the UK had supplied Ukraine with the anti-aircraft missiles.

        The Ministry of Defence has declined to comment on the footage.

        Journalists from the AFP news agency with the first Ukrainian troops to enter the town of Bucha after Russian troops retreated have seen at least 20 bodies strewn along a single road.

        Bucha, just outside Kyiv, has witnessed some of the heaviest fighting in recent weeks.

        In footage posted online, bodies were seen along a road in the town as if they had been dumped from the back of a truck. All appeared to be wearing civilian clothes.

        Some have their hands tied, with bullet wounds to the head.

        Footage shows residential buildings with gaping holes from shellfire, and crushed cars littering the streets.

        Bucha - along with nearby Irpin - has seen weeks of fierce fighting, as the Russians tried to encircle the capital.

        Ukrainian troops have retaken over 30 towns and settlements from Russian forces in the Kyiv region, presidential adviser Oleksiy Arestovych said on Saturday.

        But while Ukrainian forces may have reclaimed more territory near the capital, more intense fighting would take place in other areas of the country, he told local television.

        "Let's have no illusions - there are still heavy battles ahead for the south, for Mariupol, for the east of Ukraine," Arestovych said.

        It's now been one week since Russian military officials announced their plan to refocus the invasion on "liberating" the Donbas region in eastern Ukraine.

        More now on the protest rally in occupied Enerhodar that was violently dispersed by Russian troops.

        Ukraine's human rights ombudsman, Lyudmila Denisova, has said four people were injured, some with severe burns, in the incident.

        Writing in an update, Denisova said Russian forces used light explosives and opened fire on residents.

        She said some residents had also been detained. The BBC has not been able to verify Denisova's claims.

        It comes after video from Enerhodar, home to Europe's largest nuclear plant in southern Ukraine, showed people running away from explosions in a square.

        Some more now on what's left of the Antonov An-225 - known as Mriya (Dream) - the aircraft that was once the largest in the world by several measures.

        The Ukrainian cargo plane was being housed in a hangar at Kyiv's Hostomel Airport, which became a fiercely contested site of intense fighting after the invasion was launched.

        The Ukrainian state defence company put the cost of rebuilding the craft at $3bn.

        Russian forces are now reported to have withdrawn from the airport, and today the BBC has visited where they captured some of these images:

        The BBC's Jeremy Bowen reports from Hostomel airport, some 10 miles from Kyiv, which holds the wreckage of the world's biggest cargo plane.

        There had been fighting around the strategic airport since the start of the invasion, but Russian troops have now abandoned the area.

        The huge plane - called the "Mriya" (Dream) - was destroyed in the first days of the war.

        A former chief prosecutor for UN war crimes tribunals has called for Russian President Vladimir Putin to be arrested over the invasion of Ukraine.

        Switzerland's Carla Del Ponte said international arrest warrants should be issued against Putin and other senior Russian officials.

        "Putin is a war criminal," she told Swiss newspaper Le Temps (in French).

        Del Ponte served as chief prosecutor on the UN international criminal tribunals for the former Yugoslavia and for Rwanda.

        An investigation into possible war crimes in Ukraine was launched last month after Russia was accused of bombing civilians. The International Criminal Court (ICC) chief prosecutor, the UK's Karim Khan, said evidence was being collected on alleged war crimes, crimes against humanity and genocide.

        But there are practical limitations to the ICC's power: Russia is not a member of the court and theoretically does not extradite its own citizens to stand trial abroad.

        When US President Joe Biden referred to Putin as a "war criminal" last month, the Kremlin said his words were "unforgivable".

        Read more about the potential for a war crimes prosecution against Putin.

        The Ukrainian national flag was raised above the Chernobyl nuclear power plant on Saturday morning at 11:00 local (08:00 GMT), as workers sung the national anthem and celebrated the departure of Russian troops who had occupied the site for weeks.

        "The flag-raising ceremony was attended by the station's operational personnel, who have been ensuring and continue to ensure the nuclear and radiation safety of the facilities during the difficult conditions of the occupation," Energoatom posted on its Telegram channel.

        The state nuclear company said all Russian forces had now left. Russian troops first occupied the decommissioned station north of Kyiv last month after the invasion was launched.

        Ukraine says it is working with the International Atomic Energy Agency (IAEA) to find out what happened at the site while Russian forces were in control of it.

        "Russia behaved irresponsibly in Chernobyl on all accounts, from not allowing personnel of the station to perform their functions to digging trenches in the contaminated areas," Ukraine's foreign minister Dmytro Kuleba said on Friday.

        Some more now on the news that the Ukrainian war photographer Maksim Levin has been found dead outside of Kyiv, two weeks after he went missing while documenting the conflict.

        Ukrainian prosecutors have accused Russian soldiers of being responsible for Levin's death.

        "According to preliminary information, unarmed Maksim Levin was killed by servicemen of the Russian Armed Forces with two shots from small fire arms," Ukraine's General Prosecutor's Office said.

        Anastasia Stanko, who knew Levin for a decade as both a friend and colleague, described the 40-year-old father of four as caring and committed.

        "Even after other journalists had left a conflict, he would be there," she said.

        "He saved lives as a journalist - he drove a car with three fellow journalists inside away from heavy shelling during the Battle of Ilovaysk in 2014, and without that they wouldn't have survived".

        Levin is now the eighth journalist reported to have been killed in Ukraine since the invasion began.

        As we've been reporting, Russian troops have violently dispersed a pro-Ukraine rally taking place in the occupied southern town of Enerhodar.

        This video, which has been verified by the BBC, shows explosions going off in the centre of the town. They appear to be caused by multiple stun grenades landing in a square next to the town's main cultural centre.

        The Ukrainian authorities also said that there had been shelling in the town, but the BBC can't independently verify this.

        More now on Enerhodar, the southern town where explosions disrupted a pro-Ukraine protest rally today against Russian occupation.

        Russian forces took control of the city’s Zaporizhzhia nuclear plant on 4 March, and during the battle in the area an administrative building at the plant caught fire. It caused international alarm – and Ukraine blamed Russian shelling. Russia denied responsibility.

        No radiation was released, but the incident reminded the world of the 1986 Chernobyl disaster in Ukraine, which sent radiation across Europe.

        It is Europe’s biggest nuclear plant, providing half of Ukraine’s nuclear power. The southern city has a population of some 53,000, and has had peaceful protests before against the Russian occupation.

        There have been large pro-Ukraine protests too in the Russian-occupied southern cities of Kherson and Melitopol.

        While we await further information from what appears to be an attack on protesters in occupied Enerhodar, here's a bit more on Mariupol.

        We've been telling you about today's renewed attempt by the Red Cross to reach the devastated city. But why does Russia consider the southern port so important?

        If Mariupol falls, it would give Russia control of one of Ukraine's biggest ports and create a land corridor between Crimea and areas in Luhansk and Donetsk held by Russian-backed separatists.

        Connecting Crimea with mainland Russia via the rebel-held areas would make it much easier for Russia to move goods and people to and from Crimea. Russia has wanted this since 2014, when the conflict in the east began.

        Currently, the peninsula is connected to Russia via a single bridge, built at great expense after the Russian annexation.

        Le Figaro

        Hongrie: Viktor Orban prêt pour quatre ans de plus

        Thomas Laffitte

        DÉCRYPTAGE - Le premier ministre hongrois sans discontinuer depuis 2010 est donné favori, dimanche, des législatives.

        Budapest

        À en croire les sondages, il n’y aurait plus aucun suspense. Viktor Orban, à la tête de son parti ultraconservateur, le Fidesz, est donné vainqueur par l’intégralité des enquêtes d’opinion. Certaines anticipent même une très large victoire du premier ministre, qui brigue un quatrième mandat consécutif depuis son retour au pouvoir en 2010. «Je n’arrive pas à me souvenir d’un moment où les étoiles ont été si bien alignées à 19 jours des élections», s’est amusé Viktor Orban, illustrant toute la confiance qui habite ses troupes.

        Pourtant, ces élections législatives avaient été annoncées comme inédites. Pour la première fois en douze ans, les six principaux partis de l’opposition, incluant les socialistes, les écologistes, les sociaux-démocrates, les libéraux ainsi que l’ancien parti d’extrême droite recentré idéologiquement, se sont unis au sein d’une seule et même coalition. Après les défaites aussi sèches qu’humiliantes de 2014 et 2018, où le Fidesz s’était systématiquement imposé avec une majorité des deux tiers au Parlement, ils avaient accepté d’enterrer la hache de guerre dans le seul but de déloger Viktor Orban du pouvoir.

        À lire aussiEn Hongrie, au cœur de la révolution conservatrice

        À l’automne dernier, les ennemis jurés d’hier ont surpris en désignant leur candidat commun. Plus de 800.000 électeurs ont participé aux premières primaires jamais organisées en Hongrie. Alors que le maire écologiste de Budapest, Gergely Karacsony, partait favori, son retrait inattendu a permis à Peter Marki-Zay, un chrétien conservateur novice en politique, de l’emporter à la surprise générale. L’espoir renaissait alors dans les rangs de l’opposition. Les primaires avaient montré la capacité mobilisatrice de cette coalition, jusque dans les campagnes, réputées acquises au pouvoir. Dans les rangs du Fidesz, l’inquiétude montait: pour la première fois, ils étaient donnés perdants dans les sondages. Peter Marki-Zay, ardent dénonciateur de la corruption, semblait être ce visage nouveau capable de battre un Viktor Orban vieillissant.

        Et puis, plus rien. À l’approche de l’hiver, l’opposition semblait être rentrée dans sa tanière, laissant fondre son avance dans les sondages. Le Fidesz, lui, n’a pas hiberné! Treizième mois de retraite, exemption d’impôt pour les moins de 25 ans, baisse des prix de l’énergie: Viktor Orban a multiplié les cadeaux à l’approche des élections. Pendant ce temps, l’opposition n’arrivait toujours pas à présenter un programme commun, et encore moins à contrôler la parole de son candidat, qui s’est révélé par trop exalté dans ses interventions, multipliant les gaffes et les déclarations hasardeuses.

        La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix !

        Alors que la guerre en Ukraine venait écraser la campagne électorale dès le 24 février, c’est justement l’une des déclarations de Peter Marki-Zay qui a lancé une des principales campagnes de propagande dont le Fidesz a le secret. Lors d’une interview, «MZP» a déclaré vouloir se plier à toutes les décisions que prendrait l’Otan, y compris si des troupes devaient être envoyées en Ukraine. Il n’en fallait pas plus pour le gouvernement. Très vite, le message, matraqué à coups d’affiches, spots publicitaires sur les réseaux sociaux, à la télévision ou à la radio, est vite passé: «La gauche veut envoyer des soldats hongrois se battre en Ukraine.»

        S’affichant en garant de la paix et de la sécurité, et même en faveur de l’accueil des réfugiés ukrainiens, le premier ministre a réussi à complètement tourner la guerre à son avantage en accusant la gauche d’être «le parti de la guerre». «La gauche veut offrir du sang aux gens à la place du pétrole. Choisir la gauche, c’est choisir la guerre. Nous, nous voulons la paix!», écrit Viktor Orban sur Facebook, son réseau social fétiche.

        Empire médiatique

        L’opposition a bien tenté de répliquer, mais il est difficile de rivaliser avec l’empire médiatique aux mains du Fidesz. Lors de sa seule apparition à la télévision publique, Peter Marki-Zay s’est ainsi vu offrir cinq minutes de temps de parole, soit le minimum légal. «Merci beaucoup d’avoir donné à l’opposition l’opportunité de parler cinq minutes en quatre ans, quand bien même je représente 2,5 à 3 millions de personnes», commençait-il, avant d’essayer de démonter une par une toutes les accusations du pouvoir.

        À lire aussiLe pro-Poutine Viktor Orban sur une ligne de crête

        Peter Marki-Zay avait bien cru pouvoir attaquer Viktor Orban sur sa politique pro-Poutine, mais il a finalement été sur la défensive. Comme l’explique le politologue Robert Laszlo, «le choix entre “l’Est et l’Ouest”, dont l’opposition veut faire le principal enjeu de l’élection, est moins puissant dans l’opinion publique que le choix proposé par le Fidesz entre “la guerre et la paix”».

        Malgré une gestion calamiteuse de la pandémie (plus de 45.000 morts dans un pays de moins de 10 millions d’habitants), une inflation galopante et des perspectives économiques peu reluisantes, le leader de la «contre-révolution conservatrice», déjà le plus ancien chef de gouvernement en exercice de l’Union européenne, semble donc prêt à rempiler pour quatre ans de plus.

        Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

        INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.

        Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov

        DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.

        Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?

        Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.

        BBC

        War in Ukraine: Street in Bucha found strewn with dead bodies

        Journalists entering a Ukrainian town which saw fierce fighting with Russian forces have found dead bodies of men in civilian clothes strewn on a street.

        An AFP news agency reporter in Bucha, near Kyiv, counted at least 20 bodies. At least one man had his hands tied.

        Ukrainian forces regained control of the town this week and photos show widespread devastation.

        BBC journalists in another part of Ukraine found the bodies of two civilians killed by Russian forces.

        Warning: Some readers may find content in this story distressing including a photo lower down.

        Earlier this week the BBC's Jeremy Bowen and his team counted a total of 13 bodies, some of whom may have been Ukrainian soldiers, along a stretch of road between the villages of Mria and Myla.

        Ukraine says Russian forces have made a "rapid retreat" from around Kyiv, with one official saying the whole region around the capital has been retaken since the invasion began on 24 February.

        The invasion has seen thousands killed in ferocious fighting and has made refugees of at least four million Ukrainians. Western states have responded with tough sanctions against Russia and military supplies for Ukraine.

        Russian President Vladimir Putin has sought to justify his attack by arguing that Ukraine, a former Soviet state with Nato and EU ambitions, was a constant threat and Russia could not feel "safe, develop and exist".

        In Bucha, where a photographer for Reuters news agency also recorded dead bodies, holes gaped from apartment blocks hit by shelling and crushed cars littered the streets.

        Sixteen of the 20 bodies seen by AFP lay either on the pavement or by the verge. Three were sprawled in the middle of the road, and another lay on his side in the courtyard of a destroyed house.

        An open Ukrainian passport lay on the ground next to the person who had his hands tied behind his back with a piece of white cloth. Two other people had white cloth tied around their upper arms.

        Warning: There is a photo below that some readers may find distressing

        A Ukrainian official told AFP the dead men could have been killed in a bombardment or shot by Russian soldiers, and police would investigate.

        But the town's mayor, Anatoly Fedoruk, told AFP by phone that all of the 20 dead had been shot in the back of the head. He added that other bodies still lay inside the wrecks of cars destroyed by shelling.

        The town, he said, had buried 280 people in mass graves as a result of the Russian invasion.

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        Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

        Actu

        L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

        Jérémie Bazart

        «Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

        Les objectifs de la France pour 2030

        ♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

        Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

        Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

        L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

        Des composants peu coûteux et abondants

        Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

        L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

        De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

        Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

         

        Le dihydrogène : des atouts et des limites

        Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

        scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
        BBC

        The heavy losses of an elite Russian regiment in Ukraine

        By Mark UrbanDiplomatic and defence editor, Newsnight

        In any war, there are units that distinguish themselves and others that become symbolic of failure. The 331st Guards Parachute Regiment had high hopes of being the first, but now represents the disintegration of Russia's plan for a quick war.

        The regiment's commanding officer, Col Sergei Sukharev, was killed in Ukraine on 13 March, and was posthumously awarded the Hero of the Russian Federation medal. At his funeral, deputy defence minister Gen Yuri Sadovenko said the colonel "lived for the future, for the future of our people, a future without Nazism".

        Casualties among Russian forces are not widely reported in Russia itself, but using open source material, the BBC has pieced together the story of their advance, and found that at least 39 other members of the elite 331st regiment have died.

        The men were part of a column that advanced into Ukraine from Belarus, led by Russia's airborne forces, known by the acronym VDV. Their presence underlined the priority of their objective - advancing on the capital, Kyiv.

        That advance swiftly got drawn into a destructive stalemate in districts on the outskirts of Kyiv which soon became synonymous with the viciousness of the war: Bucha, Irpin, and Hostomel.

        Videos that emerged online from these battles showed combat vehicles used by Russian airborne forces with "V" signs painted onto them.

        One video we found shows several damaged light armoured vehicles from the VDV, abandoned after an attack by Ukrainian special forces. Another shows several vehicles from the Russian airborne forces apparently abandoned.

        The men in the 331st regarded themselves as the pick of Russia's army. In a video posted online last May, a general tells soldiers of the 331st Parachute Regiment that they are "the best of the best". The unit served in the Balkans, Chechnya, and the 2014 Russian intervention in the Donbas region of Ukraine, and regularly took part in Red Square parades in Moscow.

        The 331st was also a showcase for Russia's policy of replacing national service soldiers with contraktniki - professionals under contract. It is understandable why the generals should have given it an important role in the invasion.

        From early March, reports began to circulate of deaths in the 331st. It took time for bodies to be returned to Kostroma, the community where it is based, 300km north-east of Moscow.

        As the funerals started, an anguished conversation began playing out on social media. Memorial walls on V'Kontakte - the Russian equivalent of Facebook - pledge "eternal memory" and feature pictures of candles.

        A woman who says she was the wife of Warrant Officer Sergei Lobachyov writes: "Seryozha, my most reliable, loving and caring husband. Now you are in heaven and you will protect us from there! You will always live in our hearts and you will forever be a real hero to me!"

        Although many posts appear to accept Kremlin explanations that the war is being waged against Ukrainian fascists, some also display anxiety about the lack of reliable information.

        On the memorial wall for Sergeant Sergei Duganov, one woman wrote: "Nobody knows anything. The 331st regiment is disappearing. Almost every day, photos of our Kostroma boys get published. It sends shivers down my spine. What's happening? When will this end? When will people stop dying?"

        Her post was followed by another, which exclaimed: "Kostroma has lost so many young men, what a tragedy". Another pleaded: "God, how many more death notifications shall we receive? Please have mercy on our boys, help them survive, return them back home to their wives and mothers. I'm begging you!"

        Speaking out about the war in Russia carries great risks, but there are hints of a loss of faith in the Kremlin's arguments for war. On the memorial page for one sergeant, a woman asks: "Why aren't children of MPs not on the frontline? The majority of them live in Europe anyway. Ordinary boys are dying for no good reason." Another uses an expletive to describe President Vladimir Putin, and goes on to say that by deciding to "play war" he has "sent thousands of guys to die".

        For the most part though, those reacting on social media remain true to the official narrative.

        On some V'Kontakte memorial walls, Ukrainians have posted comments mocking the dead men. "Over 15,000 have died already and they will continue on dying as long as they'll keep on marching on our land. Nobody invited you freaking saviours," reads one.

        "Alexander, go away you bloody Nazi," a Russian responds to another mocking post. "Our soldiers are real heroes. Russians have never killed civilians nor children, which is something you can't say about Ukrainians."

        The fury of those online exchanges is nothing, though, to the experiences of the VDV forces, who have been hit by Ukrainian artillery, ambushes, and infantry assaults during weeks of bloody combat.

        In these close-quarter battles, they have discovered what earlier VDV units learned in Afghanistan - that armoured vehicles designed to be light enough to be carried on planes do not give much protection from enemy fire. From the roads outside Hostomel airfield, to a side street in Bucha, or a road junction in Irpin, videos taken by Ukrainians have shown burnt out and abandoned vehicles belonging to the airborne group.

        Russian VDV BTR-ZD, BTR-D, BTR-MDM, BMD-2, and BMD-4M vehicles in Bucha. https://t.co/Z6rqTQa7Ag pic.twitter.com/etQPv8fzt1

        These scraps of phone footage also speak to a more basic failure. In these shattered neighbourhoods around Kyiv, the Russian paratroopers were outmatched by the Ukrainians. And given that the defenders were in many cases simply local defence units or reservists, that speaks to a basic failure in the VDV's system of training and recruitment.

        Ukrainians have latched on to the 331st's losses, making excited claims that the regiment has been "wiped out". Ilya Ponamarev, a former Russian MP and opposition figure who now lives in Kyiv, says people there see the regiment's fate "as a perfect example of karma".

        During the 2014 fighting in the Donbas, the 331st was held responsible by Ukrainians for killing hundreds of Ukrainian soldiers at Ilovaisk, in breach of a ceasefire agreement.

        However, while the regiment has suffered considerably, Ukrainian claims that they have been wiped out are an exaggeration. It is likely, though, that the 331st Parachute Regiment may have been withdrawn from Ukraine recently - certainly unidentified elements of the VDV task force to which it belonged were filmed on 29 March pulling back into Belarus.

        As for the price of failure, it mounts daily. At the time of writing, BBC Newsnight had compiled a list of 39 named members of the 331st Parachute Regiment killed in Ukraine. But since none of those fatalities is more recent than the 13 March, it can be supposed that dozens more will emerge in the coming weeks.

        Kostroma locals have told us they believe that around 100 members of the regiment may have died. And many families will never receive their loved one's body because it was left behind on the battlefield.

        Even a conservative projection of the deaths we now know about, and their dates, suggest that the town's losses in a few weeks in Ukraine already exceed those from the conflicts in Afghanistan and Chechnya.

        The regiment that set off full of confidence in February has acquired the type of reputation that no soldiers would ever want.

        Additional research by Maria Jevstafjeva

        The BBC has so far verified the deaths of 39 soldiers from the 331st regiment: Klim Abramov, Cpl Artem Arbuzov, Oleg Bedoshvili, Capt (Co Cdr) Yurii Borisov, Snr Lt Ilya Chernyshev, Cpl Yuri Degtaryov, Konstantin Dobrynin, Sasha Dolkin, Sgt Sergei Duganov, Kiril Fedoseyev, Andrey Kovalevsky, Maj Sergei Krylov, Stanislav Kutelev, Cpl Yanosh Leonov, Sgt Alexander Limonov, Snr WO Sergei Lobachyo, Cpl Ivan Mamzurin, Cpl Ilya Martynenko, Lt Lev Ovchinnikov, Maksim Ovchinnikov, Cpl Leonid Panteleyev, Maj Oleg Patskalyev, Sgt Stanislav Petrutik, Sgt Roman Pomelov, Snr WO Pavel Rudenko, Snr Lt Alexander Shalygin, Sgt Nikolai Smirnov, Col Sergei Sukharev, Maxim Svetlenko, Snr Lt Nikolai Symov, Daniil Titov, Maxim Trokai, Ivan Turyev, Sgt Maxim Vorotyntsev, Capt Alexei Vyshegorodtsev, Alexei Yelimov, Cpl Artem Yergin, Sgt Ravshan Zhakbaev, Cpl Danila Zudkov

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        L'Humanité

        Russie et coopération

        Chronique

        Sylvestre Huet

        L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

        En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

        Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

        L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

        La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

        la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en UkraineVladimir Poutine
        New York Times - World

        Ukraine Live Updates: Russian Troops Pull Back From Around Kyiv as Focus Shifts to East

        Kyiv April 3, 12:18 a.m.

        Moscow April 3, 12:18 a.m.

        Washington April 2, 5:18 p.m.

        Military analysts say Russia is pulling away from areas around Kyiv, the capital, though the Pentagon has cautioned that it could be regrouping. The Red Cross is trying again to reach the besieged city of Mariupol.

        Megan Specia and Victoria Kim

        Here are the latest developments.

        Ukrainian soldiers pushed through areas around the capital, Kyiv, on Saturday, encountering the grim wreckage left behind by Russian forces retreating from the region.

        The devastated cities and villages around Kyiv bore the hallmarks of Russia’s early assaults and failures: Incinerated tanks, abandoned defensive positions and the bodies of both soldiers and civilians.

        Despite the collapse, at least for now, of Russia’s initial attempt to seize the capital, it was unclear whether the Russian troops were gone for good or were trying to regroup after weeks of intense Ukrainian resistance and crippling logistical failures. But they appeared to be following through on Russia’s stated intentions to focus more on Ukraine’s east, where they have a strong foothold and where analysts said they were already scaling up their attacks.

        In Bucha, northwest of Kyiv, residents who for weeks had lived in basements emerged to report that Russian soldiers had sacked and looted apartments on their way out of the town. In nearby Irpin, a middle-class suburb ravaged by fighting, an armored personnel carrier sat where it had been peeled open by an explosion. In the village of Dmytrivka, one villager said she was still getting used to the silence after the shooting stopped.

        In the east, Russia’s main efforts were focused on capturing the besieged port city of Mariupol and solidifying control of the Donetsk and Luhansk regions, according to an analysis from the Institute for the Study of War, a Washington research center.

        In other developments:

        Lithuania’s president announced the country had stopped importing natural gas from Russia, and would be able to rely instead on deliveries from other countries to meet its energy needs. He said the move was an example for other European Union members that depend heavily on Russian energy to power their economies.

        A humanitarian convoy was trying again on Saturday to deliver aid to Mariupol and help evacuate more people. An attempt by the International Committee of the Red Cross to reach the city on Friday faltered over security concerns.

        Russian forces cracked down on protesters in Energodar, a southeastern Ukrainian city that is home to the country’s largest nuclear power plant. Officials said at least four people were injured.

        The head of Russia’s space agency, Dimitry Rogozin, said he would submit a proposal to the Russian government to end cooperation on the International Space Station program. NASA officials, however, have diligently sidestepped statements by Mr. Rogozin that Russia might pull out of the space station partnership and said that operations on the space station continue as normal.

        The Pentagon provided Congress with details on $300 million in military assistance that it will give Ukraine. The list of weapons includes laser-guided rockets, tactical drones and “nonstandard” weapons and ammunition — a term that the Defense Department typically uses to refer to Soviet-designed weapons like those used by Ukrainian troops.

        Pope Francis, arriving in Malta for a short trip drawing attention to the plight of migrants, inched closer on Saturday to blaming President Vladimir V. Putin of Russia for the war in Ukraine. He also said a potential papal visit to Kyiv was “on the table.”

        Andrew E. Kramer and Matthew Mpoke Bigg

        Ukrainian teams attempt to remove land mines laid by Russian forces in a suburb of the capital Kyiv.

        IRPIN, Ukraine — Ukrainian military engineers attempted to remove land mines and booby traps on Saturday that they said had been laid by Russian forces as they retreated from a suburb northwest of Ukraine’s capital, Kyiv.

        Demining operations were in full swing in the suburb of Irpin, which for weeks was fiercely contested by Russian and Ukrainian forces on the northwestern edge of the capital.

        Land mines had been found in parks and trip wires and booby traps were also discovered in various locations, Ukrainian officials said. Ukrainian forces captured the suburb along with nearby town of Bucha this week.

        One group of military engineers, dressed in heavy blue Kevlar armor, worked on a body that lay in grass just off the road on the eastern edge of Irpin. The engineers tied a rope to a body to jostle it and test if the motion would trigger a booby trap.

        By late in the day, however, the body was still at the spot, as the engineers had apparently been unable to determine whether it was safe to move.

        The mines and booby traps appeared to have been laid in an effort to slow attempts by advancing Ukrainian forces to pursue the retreating forces. Their presence could complicate a renewed Russian assault on the area but would not necessarily preclude it.

        Armed groups often plant mines in both urban and rural areas during conflicts. Unless removed, they can kill or maim people for decades after fighting stops and render whole areas unsafe, particularly when their location is not demarcated.

        Russia is not a signatory to the 2018 Mine Ban Treaty, which prohibits the production, stockpiling and use of land mines. Ukraine has signed the treaty.

        President Volodymyr Zelensky of Ukraine said mines, as well as the possibility that Russian forces could shell areas they have vacated, make it impossible for normal life to return to areas recently returned to government control.

        “They are mining all this territory. Mining houses, equipment, even the bodies of killed people. Too many tripwire mines, too many other dangers,” Mr. Zelensky said in a video address on Friday. “We are moving forward, moving carefully, and everyone who returns to this area must also be very careful.”

        The mayor of Irpin, Oleksandr Markushin, said that Russian forces had left the suburb and its surrounding areas and humanitarian work had restarted. He hoped to begin restoring communications on Monday. Removing land mines was part of a process of restoring order and services, he said in a message posted on Telegram on Saturday.

        “We are doing everything very carefully, because the process of inspecting and demining the city is not over,” he said.

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        Melissa Eddy

        Lithuania says it has stopped importing gas from Russia.

        BERLIN — Lithuania has stopped importing natural gas from Russia as of April and will be able to rely instead on deliveries from other countries to meet its energy needs, the country’s president announced on Saturday, saying the move was an example for other European Union members.

        Before Russia’s invasion of Ukraine, the E.U. had been looking for ways to reduce its dependency on Russian fossil fuels, including coal and oil, but especially gas. Nearly 40 percent of the bloc’s total natural gas came from Russia. But since Moscow ordered tanks into Ukraine on Feb. 24, member states have been more actively seeking ways to cut their gas needs.

        “If we can do it, the rest of Europe can do it too,” Gitanas Nauseda, Lithuania’s president, said on Twitter on Saturday.

        While Lithuania is a tiny country with only 2.8 million people and an economy more reliant on trade than industry, it is the largest economy in the Baltic States and also a member of the eurozone. So while losing Lithuania as a customer is unlikely to significantly hurt Gazprom, Russia’s state-owned energy group, the move has geopolitical significance in setting a precedent for the E.U.

        “I think it is a symbolic step by Lithuania, which has long tried to be in the vanguard of reducing and potentially eliminating its dependence on Russian gas,” said Katja Yafimava, a senior research fellow at the Oxford Institute for Energy Studies. She added that Germany, France and Italy could not easily make a similar move because they rely on much higher volumes of Russian gas and are bound to long-term contracts.

        Lithuania borders on the Russian territory of Kaliningrad and was once fully dependent on imports of Russian gas — a legacy of the country’s history as part of the former Soviet Union. But construction of a liquefied natural gas terminal in 2014 allowed it to begin moving away from dependence on Russia.

        Last week, President Vladimir V. Putin threatened to cut off gas supplies to “unfriendly countries,” unless the countries started paying for the supplies in rubles. European leaders rejected the idea, but it remained unclear how the standoff might be resolved. Germany and Italy, especially, are heavily dependent on Russian gas, although Germany has recently secured partnerships with the United States and other energy-rich countries.

        President Volodymyr Zelensky of Ukraine has called on E.U. countries to stop buying gas from Russia, going so far as to urge Qatar and other energy producers to increase their gas exports to Europe as part of a drive to reduce the continent’s reliance on Russian fossil fuels.

        Earlier this year, Lithuania’s energy minister said the country was able to order enough deliveries of LNG to meet its energy needs. If necessary, it can also receive gas deliveries via a link with Latvia.

        “We are the first E.U. country among Gazprom’s supply countries to gain independence from Russian gas supplies, and this is the result of a multiyear coherent energy policy and timely infrastructure decisions,” Dainius Kreivys, the country’s energy minister, said in a statement on Saturday.

        Carlotta Gall

        Reporting from Dmytrivka, Ukraine

        Grim signs of a Russian retreat are visible on the outskirts of a village west of Kyiv.

        Signs of a grim and chaotic Russian retreat lined the forest road near a village west of the capital on Saturday.

        On the outskirts of the village, Dmytrivka, nine tanks and armored vehicles lay destroyed and gutted by fire from a tank battle three days earlier. The turrets and heavy guns of two tanks had been blown off. The burned human remains of men were visible inside their armored personnel carrier.

        “They did not leave, they were destroyed,” said Valentina Yatsevich, 58, a villager walking past the wrecks toward her home. She had stayed in the village throughout a monthlong occupation by Russian troops.

        The bloody retreat from this village was part of a broader withdrawal of Russian troops from around the capital, Kyiv, after weeks of humiliating losses. Moscow had announced last week it planned to redirect its forces from the region to focus on operations in the south and east of Ukraine, but the scale of the Russian pullback has surprised Ukrainians.

        Russian troops have pulled back completely from a swath of territory west of the capital. The main highway leading west of Kyiv to the city of Zhytomyr, which had been under Russian control for several weeks, and a band of villages and towns north and south of the highway were controlled by the Ukrainian police and military Saturday.

        A unit from the Ukrainian military intelligence escorted journalists along the highway and into the village of Dmytrivka. Civilian cars were abandoned and burned out along the highway, some with bullet holes and shrapnel marks where they had come under fire in more than a month of fighting. One family, a couple and a child, had died in a car that seemed to have been hit by an artillery shell, an officer from the unit said.

        Russian forces occupied Dmytrivka in late February — the first week of the invasion. Ms. Yatsevich said she’d locked her doors from the inside and lived off her store of potatoes. The Russians had shot one man in the village, she said.

        She was still getting used to the silence after the shooting stopped.

        “I wake up and I think maybe it was all a dream,” she said.

        The Russian unit in Dmytrivka pulled out as Ukrainian troops pushed northward last week, according to a Ukrainian army intelligence officer whose troops took part in the fighting. He asked to be identified only by his codename, Titan, according to military protocol.

        The Ukrainians hit the Russians’ rear units in a tank battle on the north of the village as the Russians pulled out toward suburbs further north, the officer said.

        “It began at 5 p.m. and by night they were hiding in the woods,” he said. “We will do everything possible to push them away,” he added, “and we have plans to go all the way to Russia.”

        He said he did not believe that Russian forces would return to the Kyiv region since the withdrawal was so comprehensive.

        The environs of the capital, Kyiv — which had reverberated for days from heavy bombardment — were quiet on Saturday. Lines of cars filled the roads heading into the city, signs of a surge of people returning to the capital after the Russian withdrawal.

        But the city was not letting down its defenses. At one roundabout workers were unloading heavy tree trunks and sandbags to build a position against any possible return of Russian troops.

        Advertisement

        Patricia Cohen

        Reporting from London

        Putin reminds the world he still wields a powerful economic weapon.

        Despite an economic counteroffensive by the U.S. and European allies that has cut off Russia’s access to billions of dollars of its own money, President Vladimir V. Putin reminded the world this past week that he has economic weapons of his own that he could use to inflict some pain or fend off attacks.

        Through a series of aggressive measures taken by the Russian government and its central bank, the ruble, which had lost nearly half of its value, clawed its way back to near where it was before the invasion.

        And then there was the threat to stop the flow of gas from Russia to Europe — which was set off by Mr. Putin’s demand that 48 “unfriendly countries” violate their own sanctions and pay for natural gas in rubles. It sent leaders in the capitals of Germany, Italy and other allied nations scrambling and showcased how much they need Russian energy to power their economies.

        It was that dependency that caused the United States and Europe to exempt fuel purchases from the stringent sanctions they imposed on Russia at the start of the war. The European Union gets 40 percent of its gas and a quarter of its oil from Russia. A cutoff from one day to the next, Chancellor Olaf Scholz of Germany warned this past week, would plunge “our country and the whole of Europe into a recession.”

        For the time being, it appears that the prospect of an imminent stoppage of gas has been averted. But Mr. Putin’s sudden demand for rubles helped prompt Germany and Austria to prepare their citizens for what might come. They took the first official steps toward rationing, with Berlin starting the “early warning” phase of planning for a natural gas emergency.

        Europe’s ongoing energy purchases send as much as $850 million each day into Russia’s coffers, according to Bruegel, an economics institute in Brussels. That money helps Russia to fund its war efforts and blunts the impact of sanctions. Because of soaring energy prices, gas export revenues from Gazprom, the Russian energy giant, injected $9.3 billion into the country’s economy in March alone, according an estimate by Oxford Economics, a global advisory firm.

        “The lesson for the West is that the effectiveness of financial sanctions can only go so far absent trade sanctions,” the firm said in a research briefing.

        The war has prompted democracies to move away from relying on Russian exports. They’ve proposed cutting natural gas deliveries by two-thirds before next winter and to end them altogether by 2027. Those goals may be overly ambitious, experts say.

        In any case, the transition to other suppliers and eventually to more renewable energy sources will be expensive and painful. On the whole, Europeans may be poorer and colder at least for a few years because of spiraling prices and dampened economic activity caused by energy shortages.

        The European Commission president, Ursula von der Leyen, said as much when she announced the new energy plan last month: “We simply cannot rely on a supplier who explicitly threatens us.”

        Mr. Putin has also taken steps to insulate Russia’s economy from the impact of sanctions and to prop up the ruble. Few things can undermine a country as systemically as an abruptly weakened currency.

        When the allies froze the assets of the Russian central bank and sent the ruble into a downward spiral, the bank increased the interest rate to 20 percent, while the government mandated that companies convert 80 percent of the dollars, euros and other foreign currencies they earn into rubles to increase demand and drive up the price.

        That has revived the value of the ruble, but as several analysts have pointed out, the currency’s newfound stability has come not because the marketplace suddenly found faith in the Russian economy but because of the extraordinary government interventions.

        Russia is already facing a deep recession. In a matter of weeks, Mr. Putin undercut business and trade ties between Russia and more wealthy economies that took decades to build after the demise of the Soviet Union.

        “Russia does not have the capabilities to replicate domestically the technology that it would otherwise have gained from overseas,” according to an analysis by Capital Economics, a research group based in London.

        The result is that however the war in Ukraine ends, Russia will be more economically isolated than it has been in decades, diminishing whatever leverage it now has over the global economy as well as its own economic prospects.

        Daniel Berehulak

        Conditions in the recently recaptured Kyiv suburb of Bucha revealed a grim picture of the fighting that raged there for weeks. Lifeless bodies, unexploded ordnance and destroyed vehicles could be seen across the town. Civilians in the town were cut off from supplies, electricity and gas for weeks.

        Megan Specia and Nick Cumming-Bruce

        Red Cross attempts to evacuate civilians from Mariupol for a second straight day.

        A day after an attempt by the International Committee of the Red Cross to evacuate civilians from Mariupol faltered over security concerns, a team was again trying to reach the besieged city.

        “The operation to go to Mariupol is ongoing,” Ewan Watson, a spokesman for the organization in Geneva, said on Saturday. “It has not stalled, we’re moving slowly but surely.”

        So far, the goal of transporting a large number of civilians safely out of the city has remained elusive, with tens of thousands of people trapped after weeks of intensive Russian bombardment, which has left bodies littering the streets, survivors cowering in basements and residents with limited access to food, water and electricity.

        On Friday, a Red Cross team that had been on its way to Mariupol to escort a convoy of buses and cars carrying civilians had to turn back because it failed to receive guarantees of conditions that would ensure safe passage, the organization said.

        The organization was unsure if it would get all the way into the city on Saturday, and if that was the case, it hoped it would be able to complete its mission on Sunday.

        Ukrainian officials said they were optimistic that a large-scale evacuation could still take place.

        “I think that today or maybe tomorrow we will hear good news regarding the evacuation of the inhabitants of Mariupol,” Oleksiy Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, said on television.

        Hulusi Akar, Turkey’s defense minister, on Saturday said that the country was at the ready to help and had been trying to coordinate with Russian and Ukrainian authorities to support evacuations.

        “We can provide ships, primarily for the evacuation of civilians and the wounded, Turkish and other citizens of Mariupol,” Mr. Akar said, according to reports from the Turkish news agency.

        A team of nine Red Cross staff members traveling in three land cruisers from the city of Zaporizhzhia, north of Mariupol, attempted its rescue mission on Friday after receiving high-level approval from forces controlling the region. The team had expected to hook up with some 54 buses mobilized by the Ukrainian authorities to transport evacuees from what remains of the city.

        The convoy turned back because it was unclear if details of the timing, duration and route for the mission had reached military units on the ground. Ultimately, it did not determine that conditions were sufficiently safe to proceed. Even so, more than 3,000 people were able to escape the city that day, according to the Ukrainian government.

        Russian forces have encircled Mariupol, a key port city on the Black Sea, for weeks. The city sits at a key location between Russian-controlled areas in the southeast of the country and the Russian-annexed Crimean peninsula.

        The Red Cross team set out on Saturday with the same clearances it received the previous day, but expected delays because of the multiple military checkpoints on the road and insecurity in an area of intense conflict.

        As on Friday, the team did not have permission to bring in two trucks the Red Cross had pre-positioned in Zaporizhzhia with food, water, medicine and hygiene kits for residents who opted to stay.

        “We’re going to be persistent,” Mr. Watson said. “As long as there is that agreement from the parties we will keep trying.”

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        Cassandra Vinograd

        Lithuania’s president says his country will no longer import Russian gas, starting this month. “If we can do it, the rest of Europe can do it too,” Gitanas Nauseda, Lithuania’s president, said on Twitter. The European Union is looking for ways to reduce Europe’s dependency on Russian oil and gas.

        Mauricio Lima

        Ukrainian volunteers loaded relief supplies meant for internally displaced people in Lviv on Saturday. In a dark basement, Victoria Dzyziuk, an 18-year-old volunteer, sorted donated clothes for displaced people living in the building. According to the United Nations, more than 10 million people have left their homes because of the Russian invasion.

        Andrew E. Kramer and Neil MacFarquhar

        In a broad retreat from Kyiv, Russia seeks to regroup.

        BUCHA, Ukraine — The Russian forces that were intent on overwhelming Kyiv at the war’s start with tanks and artillery retreated under fire across a broad front on Saturday, leaving behind them dead soldiers and burned vehicles, according to witnesses, Ukrainian officials, satellite images and military analysts.

        The withdrawal suggested the possibility of a major turn in the six-week war — the collapse, at least for now, of Russia’s initial attempt to seize Kyiv, the Ukrainian capital, and the end of its hopes for the quick subjugation of the nation.

        Moscow has described the withdrawal as a tactical move to regroup and reposition its forces for a major push in the Donbas region of eastern Ukraine. While there are early indications that the military is following through on that plan, analysts say it cannot obscure the magnitude of the defeat.

        “The initial Russian operation was a failure and one of its central goals — the capture of Kyiv — proved unobtainable for Russian forces,” Michael Kofman, the director of Russian studies at C.N.A., a research institute in Arlington, Va., said in a telephone interview Saturday.

        Elsewhere in Ukraine, Russian attacks continued unabated, and the Pentagon has cautioned that the formations near Kyiv could be repositioning for renewed assaults.

        In the south, an aid convoy organized by the International Committee of the Red Cross that had stalled on its way to bring some relief to the besieged city of Mariupol was on the move again. The hope, repeatedly frustrated by Russian shelling, was to bring emergency supplies to trapped residents and to evacuate hundreds of those who have endured weeks of bombardment that has left shortages of food and water.

        In the suburban towns north of Kyiv, the Ukrainian army was advancing through a tableau of destruction, with dozens of wrecked tanks on streets, extensive damage to buildings and the bodies of civilians still lying uncollected. Kyiv and its surroundings, which had echoed with artillery booms and gunfire for weeks, had gone quiet.

        Ukraine’s military on Saturday moved into Bucha, a key town on the west bank of the Dnipro River — which divides Kyiv — days after Russian forces had sacked it on their way out.

        “They went from apartment to apartment collecting televisions and computers, loaded them on their tanks and left,” Svetlana Semenova, a retiree, said of the Russian departure, which she described as chaotic. “They left in a hurry.”

        A few dozen people who had been living mostly in basements for a month staggered outside to collect food — bags of potatoes and bread — brought by Ukrainian soldiers.

        Elena Shur, 43, an accountant for Ukraine’s national airline, said the first sign of the Ukrainian military came on Friday, when a civilian car carrying soldiers drove through town waving the country’s flag.

        “We saw people on the street, and soldiers,” Ms. Shur said. “I cried.”

        Reporters counted six bodies of civilians on the streets and sidewalks of Bucha. It was unclear under what circumstances they had died, but the discarded packaging of a Russian military ration was lying beside one man who had been shot in the head.

        The town was the site of a major Ukrainian ambush of a Russian armored column in the first days of the war, and one street was blocked by dozens of incinerated tanks and trucks.

        Despite that setback, the Russians had captured Bucha and held it for about a month. They executed half a dozen members of the Territorial Defense Force — the volunteer army many Ukrainians joined when the war started — leaving the bodies in a heavily mined part of town, said Varvara Kaminskaya, 69.

        The Ukrainians have advanced at least another 15 miles to the northwest of Bucha, where they now fly Ukrainian flags over former Russian checkpoints.

        After their initial assault on the capital failed, the Russian army had dug into defensive positions outside of Kyiv, suggesting an intention to hold a front line near the city. In an artillery war, trenches afford soldiers the best chance of survival.

        Those were abandoned in and around Bucha on Saturday. On the northern edge of town were the abandoned berms that had sheltered Russian artillery emplacements, surrounded by green boxes and hundreds of empty shell cases.

        “According to our information, they are running away from all areas around Kyiv,” said Sgt. Ihor Zaichuk, the commander of the 1st company of the 2nd Azov battalion in the Ukrainian army, which fought in Bucha.

        “They can say on their own television stations, if they want, that they are the second most powerful army in the world,” he said. “But they aren’t anymore.”

        He cautioned, however, that the Russians might return. “Only their commanders know if they will be re-equipped and return.” Even as cars lined up on some roads, making their way back into Kyiv, workers were building new defenses from heavy logs.

        On the east bank of the Dnipro, Ukrainian forces were pressing forward in villages dozens of miles from the capital, according to an intelligence officer with the S.B.U., the Ukrainian domestic intelligence service, who declined to be identified for security reasons.

        Analysts said that Moscow’s stated decision to refocus its military on the Donbas in eastern Ukraine is likely to be accurate, but mostly because they had little option.

        “The Russians are adjusting their goals to reality,” Lawrence Freedman, emeritus professor of war studies at King’s College London, said in an interview on Saturday. “I think they know they’re in trouble, so I don’t think it’s a ruse to say they’re concentrating on the Donbas, because in reality that’s all they can do.”

        Mr. Kofman, the expert on the Russian military, said the Russian army had lost about 2,000 pieces of equipment that was either destroyed, captured or abandoned, including about 350 tanks.

        As the Russians retreated, they left mines and booby traps behind in an effort to slow the Ukrainians’ pursuit, according to Ukrainian officers in different towns. In the suburb of Irpin, which the Ukrainians had recaptured before Bucha, demining operations were in full swing on Saturday. Some civilian bodies had been booby-trapped to kill emergency workers, Ukrainian officials said.

        One group of military engineers, dressed in heavy blue Kevlar armor, had tied a rope to a body. They pulled on it, to see if the motion would trigger booby traps. By late in the day, however, the body remained there, with the engineers apparently unable to ascertain if it was safe to collect.

        In the village of Dmytrivka, west of the capital, there were signs of a hasty Russian retreat from a scene of carnage. On a forest road leading out of the village, nine tanks and armored vehicles lay destroyed and gutted by fire, the detritus of a tank battle three days earlier. The turrets and heavy guns of two tanks lay tossed aside. Inside one armored personnel carrier, the burned human remains of men were visible.

        Valentina Yatsevich, 58, a villager walking past the wrecks toward her home, said, “They did not leave, they were destroyed.”

        In Russia itself, the retreat caused consternation among the war’s cheerleaders, with state television having previously raised expectations that the Russian military would capture Kyiv.

        Semyon Pegov, a popular pro-Kremlin war blogger embedded with the Russian troops, posted a video to the social messaging app Telegram on Saturday describing the move as “a withdrawal, not a flight.”

        The retreat was necessitated, he said, by Russia’s stretched-out supply lines and the threat of further losses as its troops tried to survive in field conditions facing a much better supplied and fortified enemy.

        It was an effort, mirrored by other pro-Kremlin outlets, to explain why Russia seemed to have sharply scaled back its war aims in recent days, after taking painful losses in fighting for the Kyiv suburbs.

        Russian hard-liners calling for an assault on Kyiv saw the retreat as a disappointment. “I don’t know why this decision was made,” Aleksandr Kots, a war correspondent for the Russian tabloid Komsomolskaya Pravda, wrote on Telegram. “The war is only beginning. We’ll figure out later who was right and who was at fault.”

        The Kremlin maintained its defiance as state television released an interview with Dmitri S. Peskov, Mr. Putin’s spokesman, characterizing the United States as being at the root of Europe’s ills. He expressed confidence that European countries would renew relations with Russia once they “sober up a little from the American bourbon.”

        In Lithuania, President Gitanas Nauseda announced that his country would no longer import Russian gas starting this month. “If we can do it, the rest of Europe can do it too,” he wrote on Twitter. The European Union is looking for ways to reduce Europe’s dependency on Russian oil and gas.

        In other developments on Saturday, Pope Francis, visiting the Mediterranean island nation of Malta, edged closer to blaming President Vladimir V. Putin of Russia for the war in Ukraine than he had before. In an address to Maltese dignitaries and officials, the pope blamed a “potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests” for casting “dark shadows of war” from Europe’s east.

        Francis has declined to explicitly blame Mr. Putin or Russia as the aggressor for various reasons, including the Vatican’s hopes of playing a role in a potential peace agreement. But on Saturday, he clearly seemed to be speaking about Mr. Putin, who he said was “provoking and fomenting conflicts.”

        Andrew E. Kramer reported from Bucha, Ukraine, and Neil MacFarquhar from New York. Reporting was contributed by Anton Troianovski in Istanbul; Carlotta Gall in Dmytrivka, Ukraine; Megan Specia in Warsaw; Steven Erlanger in Brussels; Maria Varenikova in Bucha, Ukraine; and Jason Horowitz in Rome.

        Matthew Mpoke Bigg and Kenneth Chang

        Is Russia quitting the International Space Station? Not quite.

        The head of Russia’s space agency said on Saturday that he would submit a proposal to the Russian government to end cooperation on the International Space Station program.

        On his Telegram social media account, Dimitry Rogozin, director general of Roscosmos, the state corporation that oversees Russia’s space program, blamed sanctions imposed by Western nations after Russia invaded Ukraine for imperiling cooperation in orbit.

        “I believe that the restoration of normal relations between partners in the International Space Station and other joint projects is possible only with the complete and unconditional lifting of illegal sanctions,” Mr. Rogozin said.

        Mr. Rogozin did not provide details including a timeline for when he would want Russia to end its involvement in the orbiting lab.

        The space station has for years been hailed as an example of cooperation between Moscow and Washington in a post-Cold War world, and recent suggestions by Mr. Rogozin about its future have served as an indication of the severity of tensions between the West and Russia over Moscow’s invasion of Ukraine on Feb. 24.

        NASA officials, however, have diligently sidestepped statements by Mr. Rogozin that Russia might pull out of the space station partnership and said that operations on the space station continue as normal.

        On Wednesday, a NASA astronaut, Mark Vande Hei, and two Russian counterparts returned to Earth. Their return capsule landed in Kazakhstan, met by Russian and NASA personnel at the landing site who cooperated to recover the astronauts safely.

        The agreement between NASA, Russia and the other nations participating in the space station program runs through 2024. The United States is looking to extend that until 2030. Kathy Lueders, NASA’s associate administrator for space operations, said recently that discussions are underway.

        “All of our international partners included Roscosmos are making progress on moving towards station extension to 2030,” she said during a news conference on Thursday about an upcoming launch of four astronauts to the space station on a SpaceX Falcon 9 rocket.

        She added: “We all understand the importance of this continued partnership even in really, really, really tough times.”

        NASA is also working on other agreements with Russia. Ms. Lueders said NASA was still waiting on a Russian review of an agreement that would allow some Russian astronauts to ride on future American rocket launches while some NASA astronauts would continue to launch on Russia’s Soyuz rocket.

        Unlike NASA buying seats for its astronauts on Soyuz after the retirement of the space shuttles, these would in essence be a barter exchange without financial payments.

        “We’re still both working jointly on it,” said Dana Weigel, deputy manager of the space station program at NASA.

        A crew of seven, led by NASA astronaut Tom Marshburn and including three Russians, is currently on the space station.

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        Megan Specia

        Russian forces crack down on protesters in a southern Ukrainian city.

        Russian forces cracked down on protesters on Saturday in Energodar, a southeastern Ukrainian city that is home to the country’s largest nuclear power plant, according to the company that runs the plant.

        The company, the state-run Energoatom, said in a statement on its Telegram channel that explosions could be heard as Russian forces moved to disperse the protests and that four people were injured.

        Energoatom runs Ukraine’s four nuclear power stations, including the Zaporizhzhia nuclear complex in Energodar, and many of the plant’s workers live in the city. A fire broke out at the complex in early March after Russian troops fired on the area, and the Russian military later took control of the site.

        “At a peaceful rally in Energodar today, the occupiers started shooting at people,” a post from Energoatom read on Saturday. “People came there with their families, there were also children.”

        Ukraine’s human rights ombudsman, Lyudmila Denisova, confirmed that four people were injured, saying in a Telegram post that they were “severely burned.” She also said that Russian forces had opened fire on the protesters and forcibly detained others.

        Video from the scene shared on social media appeared to show a number of stun grenades being set off. Gunshots could also be heard, but it was unclear whether Russian forces had fired at any protesters or were shooting into the air to disperse crowds. People could be seen running through the square.

        Russian forces have controlled Energodar since the early days of the invasion, and there have been earlier reports of protests, particularly after Russian forces abducted the mayor. This month, residents set up a giant barrier of tires, vehicles and metal barricades to try to block a Russian advance into the city.

        For weeks, Russian forces also controlled Ukraine’s defunct Chernobyl nuclear power plant, which in 1986 became the site of the world’s worst nuclear disaster.

        After Russian troops withdrew from the site this week, the International Atomic Energy Agency began investigating reports that some of the soldiers had experienced radiation poisoning. The agency’s leader, Rafael Mariano Grossi, said on Friday that heavy military vehicles had stirred up contaminated ground when Russian forces first invaded the area, “and apparently this might have been the case again on the way out.”

        On Saturday, the Ukrainian flag was raised over the site, Energoatom said, and the national anthem was played in a small ceremony attended by workers.

        Cora Engelbrecht

        More than 50 cultural sites in Ukraine have been damaged in the war, UNESCO says.

        Alongside the scenes of human suffering caused by five weeks of war, another scar has emerged: the leveling of Ukraine’s cultural heritage.

        Churches, historic buildings and public squares across the country are being reduced to rubble by Russian rockets, missiles, bombs and gunfire, according to UNESCO’s World Heritage Committee. It has identified at least 53 Ukrainian historical sites, religious buildings and museums that have suffered damage during Russia’s invasion, and says the damage is probably far more extensive given the continued assault.

        “We are holding damage-control meetings every day, and the list of damaged sites keeps growing,” said the agency’s director, Ernesto Ottone Ramírez. “We are very concerned about the situation, from a humanitarian point of view and for the protection of heritage. It is the heritage of humanity that is at risk.”

        The agency worked with Ukraine’s government and Ukrainian cultural professionals to identify the sites, and confirmed damage using satellite imagery and witness accounts. More than a dozen of the damaged sites are in eastern Ukraine, an area of the country that Russia this week said it was shifting its military focus to.

        Ukraine is home to seven World Heritage sites, and so far all of those designated sites are safe, according to the UNESCO list. But the agency fears that in the northeastern city of Chernihiv, which has been a target for Russian forces since the start of the invasion, fighting may have damaged the city’s historic center, which is on a “tentative” list for consideration as a World Heritage site.

        Among the damaged sites across Ukraine are a history museum in Ivankiv, a town about 50 miles northwest of Kyiv, the capital, which housed more than 25 paintings by the celebrated Ukrainian artist Maria Primachenko; and Babyn Yar Holocaust Memorial Center in Kyiv, where the Nazis massacred tens of thousands of Jews during World War II.

        President Volodymyr Zelensky of Ukraine, who is Jewish, posted about that site’s history on Twitter shortly after a Russian attack near the site on March 1, saying, “What is the point of saying ‘never again’ for 80 years, if the world stays silent when a bomb drops on the same site of Babyn Yar?”

        Teams from museums and archives across the country have been racing to preserve what is left of Ukraine’s vast array of historic buildings, artworks and public squares.

        In Lviv, which has its own entry on the UNESCO World Heritage list, residents have taken to the streets with plastic wrap and tape to protect and insulate statues. The city, in western Ukraine, was targeted by Russian missiles last week, upending its sense of security.

        “We have been working on preserving the museum’s exhibits for more than a month now,” said Olha Honchar, the director of the city’s Territory of Terror Museum, which memorializes the Lviv ghetto during Nazi occupation in World War II. “Putin wants to destroy not only our lands, cities and people, but also our cultural heritage. After all, Ukraine’s cultural heritage is part of our identity, it shows who we are.”

        Ukraine’s ministry of cultural affairs said on Friday that it had recorded 135 incidents in which Russian troops vandalized or destroyed elements of Ukraine’s cultural heritage.

        The ministry has called on UNESCO to cancel the next session of the World Heritage Committee, which is scheduled to be held in June in Kazan, Russia, and move the session to Lviv.

        “The Russian Federation, which cynically destroys everything in its path with its own hands, cannot be the organizer of the session and a participant in the organization!” the culture minister, Oleksandr Tkachenko, wrote to UNESCO in a plea posted to his account on the Telegram social media app.

        Adèle Cordonnier and Natalia Yermak contributed reporting.

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        Andrew Higgins and Benjamin Novak

        The war in Ukraine nudges Hungary’s leader to soften his embrace of Russia.

        DEBRECEN, Hungary — Prime Minister Viktor Orban of Hungary, a political bruiser who revels in defying what he scorns as liberal conventions, has for years looked to Russia as a reliable source of energy and its president, Vladimir V. Putin, as a beacon of no-nonsense nationalism and muscular leadership.

        His government emulates, in a milder form, the Kremlin’s stranglehold on media and its one-party system.

        But given Russia’s invasion of Ukraine, Mr. Orban’s stance has left many in Hungary and beyond dismayed and angry that a nation with such a long and painful experience of Russian aggression could fall so far out of step with the rest of Europe.

        Now, facing an election on Sunday against an unusually united opposition, Mr. Orban has cast himself as a neutral peacemaker who does not want to fan the war by sending weapons to Ukraine or to hurt Hungarian interests by imposing a ban on Russian oil imports.

        Gyorgy Miru, a history professor in Debrecen, a Hungarian city near the border with Ukraine, recalled that Russian troops had crushed not only Hungary’s 1848-49 revolt against imperial rule by Austria, but also an anti-communist rebellion in 1956.

        “As a historian,” he said of Mr. Orban’s approach to Russia in recent years, “I am surprised and shocked.”

        Suspicion of Hungary over its ties to Moscow is so intense that some now see Mr. Orban’s nation, a member of NATO since 1999, as a weak link in the alliance.

        Andrew Das

        Even amid the war, Ukraine is scheduled for a World Cup qualifying match.

        Despite the devastation and humanitarian crisis set off by Russia’s war, Ukraine’s soccer World Cup prospects somehow remain.

        Russia was barred from qualifying in February over its invasion of Ukraine, and after teams around the world said they would refuse to play Russia in protest of such aggression against a neighbor. Ukraine is scheduled to take part in a playoff in June for the final European spot in the tournament, which will be held in Qatar starting in November.

        Those playoff games had been set for March, but Ukraine’s soccer federation requested a postponement a week after Russia’s invasion “owing to the impossibility of organizing both the travel and training of a team under the current circumstances,” according to FIFA, world soccer’s global governing body.

        FIFA and the three other countries in Ukraine’s playoff group — Wales, Austria and Scotland — quickly agreed to the delay. (Ukraine last played in the World Cup in 2006, Scotland in 1998 and Wales in 1958.)

        Ukraine’s chances of advancing are unclear.

        Its team — built around a spine of players from the Ukrainian clubs Dynamo Kyiv and Shakhtar Donetsk and reinforced by foreign-based stars like Andriy Yarmolenko (West Ham), Oleksandr Zinchenko (Manchester City) and Roman Yaremchuk (Benfica) — finished second in its qualifying group behind only France, the reigning World Cup champion.

        But with Ukraine’s league season suspended by the war, many of its players have nowhere to play. And those who do remain far more concerned about friends and family trapped or fighting back home.

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        Megan Specia

        A Ukrainian photojournalist who went missing near Kyiv is found dead.

        A Ukrainian photojournalist who went missing over two weeks ago while documenting the Russian invasion of Ukraine near the capital, Kyiv, has been found dead, according to the office of Ukraine’s prosecutor general.

        The photojournalist, Maks Levin, 40, was a prominent freelancer who had spent years covering the conflict in Ukraine. There had been fears for his safety after he and a colleague went missing in mid-March while reporting near the front line of Russian fighting in the Vyshhorod area.

        His body was found in a village in the Vyshhorod district north of Kyiv on Friday, according to the Institute of Mass Information, a Ukrainian civil society organization focused on press freedom. He is survived by his wife, four sons and his parents.

        The prosecutor’s office said in a statement that based on preliminary information, Mr. Levin was shot by Russian armed forces with “small arms fire,” and that a criminal investigation into his death was underway.

        The colleague Mr. Levin had been traveling with, Oleksiy Chernyshov, has not been found, according to the Institute of Mass Information.

        Days before his disappearance, Mr. Levin had posted a series of harrowing images on his Facebook page showing the mass evacuation of residents, many of them draped in white cloth to signal their civilian status.

        “It’s like a horror movie,” he wrote in a message accompanying the post.

        As news of his death circulated on Saturday, there was an outpouring of grief from fellow journalists who had worked alongside Mr. Levin. Many had spent the last two weeks appealing for news of his whereabouts.

        It’s official now. Maks Levin is dead. One of 🇺🇦 best journalists, with both talent & integrity. Will never forget his piece about autistic children in #Ukraine. That’s how I met him back in 2012.He was killed by #Russians near Kyiv.#StandWithUkraine #PutinsWar #PutinHitler pic.twitter.com/E5kEH6bkN8

        According to the LB.ua, a Ukrainian news outlet where Mr. Levin worked for more than a decade, he was born in 1981 in the Kyiv region. He had extensively documented the conflict in Ukraine beginning in 2014, with his work published in several Ukrainian and international news outlets, and also worked on photo projects with a number of humanitarian organizations.

        Mr. Levin collaborated with Reuters, the BBC, and The Associated Press, among other news outlets.

        “Every Ukrainian photographer dreams of taking a photo that will stop the war,” Mr. Levin once explained, according to LB.ua.

        Megan Specia

        The death toll from a strike on a Mykolaiv government building rises to at least 33.

        The death toll from a Russian missile strike on a government building in the southern city of Mykolaiv this week has risen to 33, Ukraine’s emergency service said on Saturday.

        The strike early Tuesday left a gaping hole in the center of the building and trapped many people under the rubble. The structure was one of several government buildings hit by Russian forces in recent weeks as they have taken aim at places seen as symbols of Ukrainian statehood.

        Vitaly Kim, the governor of Mykolaiv, said in a series of video posts on Tuesday morning at the site of the attack that dozens of people had managed to flee the building amid air raid sirens before it was hit.

        He said that Russian forces had struck after people had arrived for work and that he, having overslept that day, was lucky not to have been in his office, which was destroyed in the attack along with half of the building.

        Search and rescue operations continued at the site throughout the week. By Saturday morning, Ukraine’s State Emergency Service said in a statement posted to the Telegram social media app that the attack had killed at least 33 people and wounded 34.

        Mykolaiv, a city of nearly 500,000 people before the war, is nestled along the Black Sea coast. It occupies a strategic junction between the city of Odesa — the headquarters of the Ukrainian Navy and the country’s largest civilian port — and Crimea, which Russia annexed in 2014.

        The city has been under siege since the start of the invasion, but Russian forces have not been able to take control there.

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        Matthew Mpoke Bigg

        The head of Russia’s space agency said he would submit a proposal to the Russian government to end cooperation on the International Space Station program. He said in a post on the Telegram social media app that sanctions imposed on Russia for the decision imperiled cooperation with NASA, the European Space Agency and other international partners.

        Megan Specia

        Russia pushes on with attacks in eastern and southern Ukraine.

        As Russian forces move out of their positions around Ukraine’s capital, Kyiv, and the north of the country, their attacks in the east and south show no signs of abating.

        Russia said this week that it planned to redirect its forces from the region around Kyiv and focus on Ukraine’s east. On Saturday, the governor of the eastern Luhansk region said that intense fighting overnight in the city of Lysychansk and the nearby town of Toshkivka had left 31 buildings damaged or destroyed, most of them residential.

        The top official of the Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, said in a statement late Friday that the area was “under constant fire and is partly occupied by Russian troops.” He added that it was impossible to establish the true number of civilian casualties and the extent of the destruction in the region’s besieged cities of Mariupol and Volnovakha.

        Taking Mariupol has been a key objective in the Russians’ effort to cut Ukraine off from the Sea of Azov and create a land bridge to Crimea, which Moscow annexed in 2014.

        Russian forces may also be trying to fully seize the Donetsk and Luhansk regions to help negotiate a favorable cease-fire and to claim that it has achieved its purported aim of the invasion, according to the latest assessment from the Institute for the Study of War, a Washington think tank.

        But in reality, Russia has been “forced to alter its operations after the failure of its initial campaign,” the institute said.

        Its forces have been met with fierce Ukrainian resistance and mounting logistics and supply issues. A British intelligence assessment on Saturday said that Ukrainian forces were continuing to advance against withdrawing Russian forces near Kyiv and were trying to advance from the western suburb of Irpin farther north.

        In the northeast of the country, Ukrainian forces have secured a key route in the eastern Kharkhiv region after heavy fighting, the assessment said. The city of Kharkiv — which is Ukraine’s second largest and is close to the Russian border — was a focal point of the early Russian assault.

        The Institute for the Study of War said in its assessment that Russian forces in Kharkiv had abandoned their efforts to take the city and were likely to push south to link up with their fellow forces in the Luhansk region.

        Even as Russia’s military reposition itself, the human toll of the war is growing. In the Odesa region, the head of the regional administration said that a strike from a missile launched from Crimea had hit a residential area and led to casualties.

        In the central Ukrainian city of Poltava, the mayor said in a statement that a missile had struck infrastructure facilities, though the statement did not specify what the buildings were. Strikes by Russian forces on nearby Kremenchuk also hit residential buildings; it was unclear whether anyone had been killed.

        Jason Horowitz

        Pope Francis alludes to Putin’s bringing ‘dark shadows of war’ to Ukraine.

        ROME — Pope Francis on Saturday inched closer to blaming President Vladimir V. Putin of Russia for the war in Ukraine as the pontiff arrived in Malta for a short trip emphasizing the plight of migrants, an issue that has long topped his agenda and that has been brought again to the fore by Russia’s invasion of Ukraine.

        Francis also said in response to a reporter’s question during his flight to Malta that a possible trip to Kyiv, Ukraine’s capital, was “on the table.”

        Later, in an address to Maltese dignitaries and officials in a frescoed government chamber, the pope blamed a “potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests” for casting “dark shadows of war” from Europe’s east.

        Francis has declined to explicitly cite Mr. Putin or Russia as the aggressor for a variety of reasons, including Vatican hopes of playing a part in a potential peace agreement, and out of precaution to not endanger Roman Catholics around the world. But on Saturday, he clearly seemed to be speaking about Mr. Putin, who he said was “provoking and fomenting conflicts.”

        “We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” Francis added. “However, the icy winds of war, which bring only death, destruction and hatred in their wake, have swept down powerfully upon the lives of many people and affected us all.”

        The pope’s trip to Malta — an island that Roman Catholic scriptures say welcomed the Apostle Paul with “unusual kindness” when he was shipwrecked there on the way to Rome — was originally planned for May 2020 and was postponed because of the pandemic.

        It now comes amid another global disaster with Mr. Putin’s invasion of Ukraine, Russia’s bombing of civilians there and the displacement of millions of refugees and people within Ukraine. Before leaving Rome, the pope met with Ukrainian women and children who had escaped the war.

        Le Figaro

        Guerre en Ukraine : l'histoire en étendard

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        INFOGRAPHIE - La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés.

        Charles LescurierNicole TriouleyreService Infographie

        De tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.

        Un emblème national

        Leurs pièces d’étoffe sont généralement rectangulaires, dans un rapport de 2 sur 3, à savoir 2 unités de largeur pour 3 unités de longueur. Ils possèdent majoritairement trois bandes horizontales ou verticales. Sauf à de rares exceptions, l’avers et le revers sont identiques. Les couleurs les plus employées sont le rouge, le blanc et le bleu. Certains comportent un blason ou des symboles : une croix, des étoiles, un croissant, un bâtiment, une arme… ou encore une devise. D’autres comme le drapeau ukrainien représentent un paysage.

        Un moyen de communication

        À terre, ils marquent l’appartenance à une nation, à un groupe, à une organisation. En mer, ils servent au dialogue. Un alphabet international de pavillons aide les équipages en cas d’urgence. À chaque lettre et à chaque chiffre correspond un fanion standardisé. Chacun d’eux possède en plus une signification propre, par exemple celui de la lettre « O » veut dire également « un homme à la mer ». Les signaux pour les urgences médicales sont les plus élaborés avec des combinaisons à plusieurs drapeaux.

        Des exceptions à la règle

        À VOIR AUSSI - Y a-t-il des nazis en Ukraine?

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        With Ukraine Invasion, Hungary’s Leader Softens His Embrace of Russia

        Facing an election on Sunday, Viktor Orban plays neutral peacemaker while campaigning against the “gender insanity” that he says is creeping in from the West.

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        By Andrew Higgins and Benjamin Novak

        DEBRECEN, Hungary — The towering memorial, erected on the battlefield where the Russian imperial army routed Hungarian troops, mourns Russia’s 1849 victory over “brave homeland defenders.” It is a reminder of how, for centuries, the Hungarian psyche has been shaped and scarred by the specter of Russian domination.

        “There has been a constant fear of Russia,” said Gyorgy Miru, a history professor in Debrecen, a Hungarian city near the border with Ukraine where the battle took place.

        Under Prime Minister Viktor Orban, however, this fear has turned into a trusting embrace. Mr. Orban, a political bruiser who revels in defying what he scorns as liberal conventions, has for years looked to Russia as a reliable source of energy and its president, Vladimir V. Putin, as a beacon of no-nonsense nationalism and muscular leadership, emulating in a milder form the Kremlin’s stranglehold on media and its one-party system.

        Amid the agonies inflicted on neighboring Ukraine over the past five weeks by Moscow, Mr. Orban’s stance has left many in Hungary and beyond dismayed and angry that a nation with such a long and painful experience of Russian aggression could fall so far out of step with the rest of Europe.

        Facing an election on Sunday against an unusually united opposition, Mr. Orban has cast himself as a neutral peacemaker who does not want to fan the war by sending weapons to Ukraine or to hurt Hungarian interests by imposing a ban on Russian oil imports.

        “As a historian, I am surprised and shocked,” Professor Miru said, recalling that Russian troops not only crushed Hungary’s 1848-49 revolt against imperial rule by Austria but also an anti-communist rebellion in 1956.

        In a speech in Budapest on March 15, a national holiday to mark the start of the 1848 revolt, Mr. Orban turned what is usually a solemn occasion into an election rally featuring a call to arms against liberal values and Western solidarity against Russia over Ukraine.

        He vowed to “stop at Hungary’s border the gender insanity sweeping across the Western world” and to protect Hungarian national interests against the competing interests of Russia, Ukraine, the United States and the European Union. “We must represent our own interests, calmly and bravely,” he said, without mentioning Russia’s invasion.

        Mr. Orban has hardly applauded Russia’s military onslaught, which his government describes as “aggression.” But neither has he criticized Mr. Putin nor joined Poland, Britain, Germany and other European countries in helping Ukraine defend itself.

        His opposition to a ban on Russian oil has infuriated Poland, whose conservative governing party previously stood shoulder to shoulder with Hungary in Europe’s culture wars. It was enough to lead the Czech defense minister, Jana Cernochova, to declare last week that she was “very sorry that cheap Russian oil is now more important to Hungarian politicians than Ukrainian blood.”

        The Czech minister canceled a trip to Hungary for a planned gathering of the Visegrad Group, comprising four previously close Central European states. Poland and Slovakia, the other scheduled attendees, also stayed away.

        The leader of Poland’s governing party, Jaroslaw Kaczynski, Mr. Orban’s closest ally in the European Union, has tried to calm the rift, but even he has expressed dismay at Hungary’s fence-sitting on the war in Ukraine. “We view Hungary’s attitude with criticism, and we hope that it will become more involved,” Mr. Kaczynski told a conservative Polish weekly.

        Suspicion of Hungary over its ties to Moscow is so intense that some now see Mr. Orban’s nation, a member of NATO since 1999, as a weak link in the alliance.

        Asked about Hungary’s hesitant support for Ukraine, Gabrielius Landsbergis, the Lithuanian foreign minister, lamented that “unwavering trust in some of our allies could be an unfortunate victim of Russia’s war against Ukraine.”

        Instead of rallying to help Ukraine, Mr. Orban has gone on the offensive against it, claiming on Friday that it had “made a pact” with his election rivals. This followed an earlier claim by his foreign minister, Peter Szijjarto, that the Ukrainian foreign minister, Dmytro Kuleba, recently called Ukraine’s ambassador in Budapest to “consult on the possibility of influencing the election results in Hungary” in cahoots with the opposition.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        Mr. Kuleba responded by accusing his Hungarian counterpart of “inventing nonsense” for “short-term benefit before the elections” and “destroying the long-term relationship between us.”

        Mr. Orban, hailed as a hero by many American conservatives, has taken broad steps in recent years to use his power to erode democratic norms, but his moves to revise election laws to benefit his party and mute critical voices in the media have been especially notable as the vote nears on Sunday. Opinion polls suggest Mr. Orban’s Fidesz party will again win, though it may fall short of the two-thirds majority in Parliament that had allowed Mr. Orban to rewrite the Constitution and turn Hungary into a semi-autocratic state.

        At a closed-door meeting on Thursday in Slovakia of nine regional foreign ministers, Mr. Szijjarto complained irritably that Hungary had been misunderstood and denied it was siding with Russia, according to a minister who was present.

        Seeking to rally Mr. Orban’s base ahead of the election, Mr. Szijjarto traveled the previous day to Debrecen and visited a campaign office for the Fidesz party. Asked as he was leaving whether Hungary’s policy toward Russia had left his country isolated, he shouted, “No, no, no,” and rushed out of the building to a waiting limousine.

        Famous across Hungary as the place where anti-imperial rebels issued Hungary’s declaration of independence in 1849, Debrecen has long been associated with Hungarian nationalism. The city, said Robert Hermann, a leading Hungarian scholar of the 1848 revolution, “is our Philadelphia,” a reference to the city where rebellious American colonies declared their independence from Britain in 1776.

        Hungary, he added, was never as passionately hostile to Russia as Poland was, in part because Russian troops who fought in Debrecen and other rebel strongholds in the 19th century tended to treat Hungarian captives relatively well. But wariness of Moscow, amplified by its brutal crushing of Hungary’s 1956 anti-Soviet uprising, he said, still runs deep, particularly on the right.

        Under Mr. Orban, however, “distrust of Russia on the right went into the background,” Mr. Hermann said, as Fidesz, despite its strongly nationalist tinge, embraced a view of Russia that had previously been confined to the left. Describing himself as a “liberal nationalist,” Mr. Hermann said he had been “very confused” by Mr. Orban’s sharp tilt toward Moscow after he took power in 2010.

        Also confused has been Debrecen University, which in 2017 awarded Mr. Putin the title of “honorary citizen” as part of Hungary’s courtship of the Kremlin. A week after he invaded Ukraine, it issued a statement that avoided criticizing the Russian leader but subtly declared his title void, since he had not visited in person to collect it.

        Despite first making his name as an anti-Moscow firebrand who in 1989 demanded that 80,000 Soviet troops then in Hungary go home, Mr. Orban has repeatedly spoken in recent years of the need to get along with Mr. Putin. In an interview with an Italian newspaper in 2018, he acknowledged that “in the past, we Hungarians have suffered a lot under Russia.” But he added that “it needs to be recognized that Putin has made his country great again” and that he should not be viewed as a devil “with hooves and horns” but as a leader who “rules a great and ancient empire.”

        Mr. Orban’s outreach to Mr. Putin has been driven in part by close cooperation on energy. Russia lent Hungary $10 billion to finance the construction of a nuclear power plant by a Russian company and provided it with natural gas at favorable prices. But there has also been a political dimension, with Mr. Orban looking to Moscow as an ally in the struggle against progressive ideas seeping in from Western Europe. Like Mr. Putin, Mr. Orban has often spoken about what he sees as the threat posed by gay men, lesbians and transgender people and their advocates.

        While Poland has been plastered in recent weeks with Ukrainian flags and other signs of solidarity with its eastern neighbor, streets across Hungary have been decked with placards trumpeting the need to “protect our children.” Alongside a vote on Sunday for Parliament, Hungarians are also being asked to vote on a series of inflammatory questions, like, “Do you support the promotion of sex reassignment therapy for underage children?”

        In early February, as fears mounted of a coming Russian invasion of Ukraine and European leaders warned of severe sanctions if an attack occurred, Mr. Orban visited Moscow to cement his country’s energy ties with Russia. For his efforts, he secured a promise from Mr. Putin that Hungary, unlike other European countries, had no need to worry about running short of natural gas.

        Mr. Orban described Mr. Putin’s security demands as “normal” and sanctions as pointless. The Russian president returned the favor, telling Mr. Orban that while Russia did not usually take sides in foreign elections: “You have done so much in your work on the Russia track, both in the interest of Hungary and Russia. I hope our cooperation will continue.”

        After Russian troops invaded Ukraine, Hungary joined fellow members of the European Union in imposing sanctions on Moscow, but it has since refused to let weapons destined for Ukraine pass through its territory and resisted efforts to impose restrictions on Russian energy imports.

        With television stations and many print outlets controlled directly by the state or by government-friendly tycoons, Hungary’s governing party, Fidesz, has shifted its nationalist base away from its traditional fear of Russia toward the belief that Mr. Putin stands on the same side of the barricades in defending traditional values.

        “Thanks to Orban’s media, Putin is now more popular in this segment of the population than the American president or the German chancellor,” said Zoltan Biro, a Russia expert at the Corvinus University in Budapest.

        Speaking outside the Fidesz election headquarters in Debrecen this past week, Tibor Tisza, a taxi company owner and enthusiastic party supporter, said he had visited the local memorial to Hungarians killed by Russian troops in 1849. But he said he felt no ill will toward Russia because it “finally has a real, powerful and patriotic leader” who battles to protect children and national interests just as Mr. Orban does.

        Mr. Tisza said he regretted the bloodshed in Ukraine but, echoing a theme regularly promoted by Fidesz-friendly news media outlets, accused Kyiv of harboring Nazis and restricting the rights of both ethnic Russians and ethnic Hungarians to live in peace.

        He added that he was not against Ukraine but did not want Hungary to get sucked into its war with Russia. “If my neighbor’s house is on fire,” Mr. Tisza, “should I set my own house on fire, too?”

        Tomas Dapkus contributed reporting from Vilnius, Lithuania.

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        BBC

        Chelsea 1-4 Brentford: Christian Eriksen scores first Bees goal in comeback win

        Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Premier Leaguecomments1236

        Christian Eriksen scored his first goal for Brentford as they closed in on Premier League safety by outclassing Chelsea at Stamford Bridge.

        Brentford produced a magnificent display to record their first win over Chelsea since 1939 as they came from behind to stun Thomas Tuchel's side with three goals in 10 minutes in the second half before adding a fourth late on to humiliate the Champions League holders.

        The Bees enjoyed the better of the first half but were punished for not taking chances when Antonio Rudiger flashed a brilliant 30-yard finish past David Raya three minutes after the restart.

        Brentford's response was instant and spectacular as Vitaly Janelt hammered home the equaliser two minutes later before the golden moment in the 54th minute as Bryan Mbeumo squared a pass for Eriksen to score in front of the joyous visiting support.

        And Brentford were not finished there, Janelt breaking clear again on the hour to beat Chelsea keeper Edouard Mendy before substitute Yoane Wissa completed their glory day in the closing moments.

        Brentford are now on 33 points, 11 clear of Watford, who are third from bottom, and can now surely contemplate Premier League football again next season.

        Eriksen provided the story of this truly remarkable Brentford win with that first goal for the club since making his comeback with the Bees after suffering a cardiac arrest playing for Denmark against Finland at Euro 2020 in June.

        It was a wonderful moment but was simply the flourish on a quite brilliant team performance from Brentford, who thoroughly deserved one of the greatest victories in the club's history. The margin of the scoreline did not flatter them.

        Thomas Frank's side took the fight to Chelsea from the first whistle, with striker Ivan Toney having three presentable chances as they went right on the front foot.

        If there was any disappointment, it was the fact they did not cash in on that superiority, and they paid for it when Rudiger fired Chelsea in front.

        Brentford's response was truly outstanding, giving them the result that surely means they will stay in the Premier League next season.

        And there is no doubt Eriksen's presence has lifted those around him. Brentford have won all three games he has started since making his comeback as a substitute against Newcastle United in late February.

        Eriksen may be the star name but this was the complete all-round display, with Toney giving Chelsea's vulnerable defence a torrid time and Janelt providing the cutting edge.

        Brentford were also resolute in defence, with Frank and his players fully deserving the huge ovation they received from their ecstatic fans after the final whistle.

        Chelsea can have no complaints about this defeat or the embarrassing scoreline as they were abject in a performance that was completely out of character with their recent efforts.

        Tuchel's side won their six matches in March but were never fully switched on from first to last and paid the price.

        If there is any consolation for Tuchel - and he will have to search very hard to find any - it is that this did not come in Wednesday's Champions League quarter-final first leg against Real Madrid at Stamford Bridge.

        If they repeat this horrible defensive performance, and indeed their entire shambolic effort, their hopes of retaining the trophy they won last June might be over.

        Despite the usually reliable presence of Rudiger and Thiago Silva, Chelsea were never unable to control Brentford, who ran them ragged and actually should have scored more than four goals.

        Chelsea must hope this is a blip, rather like their 5-2 home loss to the eventually relegated West Brom last season, because they cannot afford this when Real Madrid come here this week.

        The likes of Karim Benzema would have been licking their lips watching this defensive fiasco.

        Player of the match

        EriksenChristian Eriksen

        Chelsea

        Avg

        4.53

        4.43

        4.39

        4.30

        4.26

        4.21

        4.09

        3.89

        3.88

        3.82

        3.60

        3.57

        3.09

        2.98

        Brentford

        Avg

        9.16

        8.79

        8.59

        8.54

        8.49

        8.34

        8.24

        8.19

        8.17

        8.15

        8.11

        8.10

        8.08

        8.07

        Line-ups

        Formation 4-3-3

        Formation 5-3-2

        Match Stats

        Live Text

        Match ends, Chelsea 1, Brentford 4.

        Second Half ends, Chelsea 1, Brentford 4.

        Attempt missed. Kristoffer Ajer (Brentford) right footed shot from the left side of the six yard box is just a bit too high. Assisted by Christian Eriksen with a cross following a corner.

        Corner, Brentford. Conceded by Reece James.

        Attempt missed. Kai Havertz (Chelsea) header from the centre of the box misses to the right. Assisted by Hakim Ziyech with a cross following a corner.

        Corner, Chelsea. Conceded by Kristoffer Ajer.

        Attempt blocked. Mateo Kovacic (Chelsea) right footed shot from outside the box is blocked.

        Reece James (Chelsea) wins a free kick on the right wing.

        Foul by Mathias Jensen (Brentford).

        Substitution, Brentford. Sergi Canós replaces Rico Henry.

        Goal! Chelsea 1, Brentford 4. Yoane Wissa (Brentford) right footed shot from the centre of the box to the bottom left corner following a set piece situation.

        Foul by Hakim Ziyech (Chelsea).

        Ivan Toney (Brentford) wins a free kick on the right wing.

        Substitution, Brentford. Yoane Wissa replaces Bryan Mbeumo.

        Corner, Chelsea. Conceded by Christian Nørgaard.

        Attempt missed. Antonio Rüdiger (Chelsea) right footed shot from the right side of the box misses to the left. Assisted by Ruben Loftus-Cheek with a headed pass following a corner.

        Attempt missed. Antonio Rüdiger (Chelsea) right footed shot from the right side of the box misses to the left following a corner.

        Corner, Chelsea. Conceded by Kristoffer Ajer.

        Substitution, Brentford. Mathias Jensen replaces Vitaly Janelt.

        Attempt missed. Kai Havertz (Chelsea) header from the centre of the box misses to the right. Assisted by Hakim Ziyech with a cross.

        BBC

        Sri Lanka imposes curfew amid food, fuel and power shortage protests

        A 36-hour curfew has been announced in Sri Lanka as a state of emergency is enforced amid violent protests against food and fuel shortages.

        The move is aimed at stopping new protests - two days after crowds were accused of setting vehicles ablaze near the president's private residence.

        The military has since been deployed and now has the power to arrest suspects without warrants.

        Sri Lanka is in the midst of a major economic crisis.

        It is caused in part by a lack of foreign currency, which is used to pay for fuel imports.

        Faced with power cuts lasting half a day or more, and a lack of fuel and essential food and medicines, public anger has reached a new high in the island nation of 22 million.

        The protest outside President Gotabaya Rajapaksa's house on Thursday began peacefully, but participants said things turned violent after police fired tear gas, water cannons and also beat people present.

        Protesters retaliated against the police by pelting them with stones.

        At least two dozen police personnel were reportedly injured during the clashes, according to an official cited by Reuters news agency.

        On Friday, 53 demonstrators were arrested, and local media reported that five news photographers were detained and tortured at a police station. The government said it would investigate the latter claim.

        Despite the crackdown, protests continued, and spread to other parts of the country.

        Demonstrators in the capital carried placards calling for the president's resignation.

        Analysis: Ayeshea Perera, Asia Editor, BBC News

        President Gotabaya Rajapaksa's decision to impose a state of emergency has come as a shock to many.

        One of the most draconian pieces of legislation in Sri Lanka, it is meant to be deployed in situations of "exceptional threat, danger or disaster".

        One of the last times it was invoked, for instance, was in the aftermath of the deadly Easter Sunday bombings in 2019.

        The law allows for the detention of people without proof or the presumption of innocence, and severely restricts fundamental rights such as the freedom of movement and expression.

        It also allows the police and military to arrest and detain people without warrants.

        This has given rise to fears that the government is going to resort to a brutal crackdown on protesters, who are angry about the toll taken on their lives by the ongoing economic crisis.

        Civil protesters and journalists have already reported being tortured by police for simply being present at the protests outside Mr Rajapaksa's home, and one of the organisers was taken in for questioning late on Friday night.

        The imposition of the law cannot be challenged in the courts, although parliament will need to ratify it within 14 days of its declaration.

        The government has the majority in parliament to pass it. Thereafter it will need to be extended on a monthly basis.

        President Rajapaksa said the decision to declare a state of emergency was taken in the interests of public security, the protection of public order, and to ensure the maintenance of supplies and essential services.

        The demonstrations mark a massive turnaround in popularity for Mr Rajapaksa, who swept into power with a majority win in 2019, promising stability and a "strong hand" to rule the country.

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        More on this story

        Protest at Sri Lanka leader's home turns violent

        How soaring cost of living is hitting Sri Lanka hard

        Related Topics

        France24 - Monde

        L'Ukraine rejette la responsabilité d'un bombardement à la frontière russe

        Publié le : 01/04/2022 - 06:42Modifié le : 01/04/2022 - 22:56

        Bahar MAKOOI Suivre Yona HELAOUA Suivre Marc DAOU Suivre Alix LE BOURDON

        Les négociations russo-ukrainiennes ont repris vendredi, alors que le Kremlin a fait état d'une frappe contre un "dépôt de carburant" dans l'ouest de la Russie, à Belgorod. Un bombardement dont l'Ukraine a rejeté la responsabilité. Sur le terrain, les troupes russes ont entamé un retrait de la région de Tchernihiv et des alentours de Kiev, où d'"intenses" combats se poursuivaient. 

        Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la guerre en Ukraine en cliquant ici.

        • 22 h 00 : à Kharkiv, plus de 700 personnes dorment dans une station de métro

        Nos envoyés spéciaux se sont rendus dans la station de métro la plus peuplée de Kharkiv, située dans le nord de cette ville, l'un des secteurs les plus pilonnés par l'artillerie russe en cette journée.

        Ici, certains de ces réfugiés ne sont quasiment jamais sortis depuis cinq semaines. Nombre d'entre eux sont des personnes âgées, mais il y a aussi une cinquantaine d'enfants, malades pour la plupart.

        • 20 h 17 : un haut responsable de l'ONU reçu dimanche à Moscou

        Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou, puis à Kiev, afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé le chef des Nations unies, Antonio Guterres.

        Cette visite en soi marque une avancée. Jusqu'à présent, la Russie refusait de recevoir tout haut responsable de l'ONU pour une rencontre ayant pour sujet principal l'Ukraine. Cette position a été signifiée à l'ONU, selon des diplomates, y compris dans les semaines précédant l'invasion du 24 février.

        Depuis le déclenchement de la guerre, le chef de l'ONU n'a pas réussi à joindre le président russe, Vladimir Poutine, qui a, selon les mêmes sources, très mal pris les affirmations d'Antonio Guterres selon lesquelles la Russie a violé la Charte des Nations unies en envahissant l'Ukraine. 

        • 19 h 44 : la présidente du Parlement européen en visite à Kiev

        La présidente du Parlement européen s'est rendue vendredi à Kiev, où elle a affirmé que l'Europe se tenait aux côtés de l'Ukraine et l'aiderait à reconstruire ses villes et ses villages après la guerre avec la Russie.

        Roberta Metsola a aussi déclaré que le Parlement européen appuierait les efforts de l'Ukraine pour lancer son processus d'adhésion à l'UE.

        Madame Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier, est le premier dirigeant d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe. 

        • 18 h 32 : "Impossible" de procéder à l'évacuation de Marioupol 

        La Croix-Rouge a annoncé que l'équipe envoyée à Marioupol a dû rebrousser chemin, l'évacuation prévue de milliers de civils de cette ville assiégée par les forces russes étant "impossible".

        "L'équipe du CICR, qui comprend trois véhicules et neuf personnes, n'a pas atteint Marioupol et n'a pas pu faciliter le passage en toute sécurité des civils aujourd'hui", a déclaré le Comité international de la Croix-Rouge dans un communiqué, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.

        Le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, avait accusé un peu plus tôt la Russie de ne pas tenir ses promesses en ne permettant pas à l'aide humanitaire d'atteindre Marioupol.

        • 17 h 54 : au moins 53 sites culturels ukrainiens endommagés par l'invasion russe

        L'Unesco a établi une première liste d'une cinquantaine de sites du patrimoine ukrainien partiellement ou totalement détruits par la guerre. Selon ce recensement - non exhaustif en raison du conflit - effectué en lien avec les autorités locales, 53 sites (29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments) ont été touchés par les combats. 

        Cinq de ces sites se trouvent dans la région de Tcherniguiv, cinq autres se situent dans la région de Kiev et 18 dans celle de Kharkiv. Le reste des sites endommagés est partagé entre les régions de Soumy (nord-est), Jitomir (ouest de Kiev), Zaporojie (Sud), Donetsk et Louhansk (Est). Cette liste ne contient pas d'informations sur la ville de Marioupol (sud-est), assiégée et bombardée par les forces russes, ou celle de Kherson (sud), occupée par ces forces. 

        Pour tenter d'éviter d'autres destructions, l’Unesco et le gouvernement ukrainien ont mis en place un système de signalisation des sites à l'aide d'un marquage représentant un bouclier blanc et bleu.

        Pour ce qui est des sept sites ukrainiens inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l'Unesco, où figure la cathédrale Sainte-Sophie de Kyiv, "nous n’avons pas connaissance de dommage à ce jour, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas", dit un responsable de l'Unesco.

        • 17 h 12 : des équipes de la Croix-Rouge espèrent évacuer des civils de Marioupol

        Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) espérait mener une opération d'évacuation avec une cinquantaine de bus, mais n'est pas sûre de pouvoir y parvenir, faute de garanties sécuritaires, a expliqué un porte-parole. Moscou avait pourtant assuré qu'un couloir humanitaire serait ouvert dès vendredi matin au départ de Marioupol.

        Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui lui a demandé de tenter "d'obtenir de la Russie les conditions nécessaires à une opération humanitaire à Marioupol", assiégée et bombardée par l'armée russe, selon l'Élysée.

        Selon le porte-parole du CICR en milieu de journée, une opération d'évacuation avait été validée par les Russes et les Ukrainiens, mais des précisions capitales restaient à définir, comme les horaires exacts ainsi que la destination, qui sera située en territoire ukrainien. L'équipe de la Croix-Rouge est supposée prendre la tête d'un convoi d'une cinquantaine d'autocars ukrainiens et de véhicules particuliers en partance de Marioupol.

        Notre équipe est en route pour faciliter le passage en toute sécurité des civils hors de Mariupol👇. pic.twitter.com/M90tBkYKX2

        April 1, 2022

        Les travailleurs humanitaires n'ont toutefois pas été autorisés à apporter de l'aide humanitaire à Marioupol. Le matériel médical et les autres fournitures destinées aux habitants de la ville sont restés stockés à Zaporijjia, à environ 250 kilomètres au nord-ouest de là.

        • 16 h 42 : la centrale de Tchernobyl intacte, mais des soldats russes exposés aux radiations

        Durant son occupation de quatre semaines par les soldats russes, la centrale nucléaire de Tchernobyl n'a pas subi de dommages, mais les hommes de ces unités russes se sont exposés aux radiations, notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, selon les autorités ukrainiennes.

        La centrale a été libérée hier, lors du retrait des forces russes de cette zone située au nord de Kiev. "Tout l'équipement fonctionne. Tous les systèmes de contrôle et de monitoring des radiations fonctionnent dans leur régime habituel", a déclaré le directeur de la centrale, Valery Seïda, cité dans un communiqué de l'agence ukrainienne pour l'énergie atomique Energoatom.

        "La centrale fonctionne normalement", tant concernant le sarcophage qui recouvre le réacteur n°4 accidenté, que les stockages de matière radioactive. Les soldats russes "ont emporté cinq des 15 conteneurs de pièces détachées pour la centrale", a précisé le Valery Seïda.

        • 16 h 16 : l'UE prévient Pékin qu'un soutien à Moscou nuira à leurs liens économiques

        À l'issue d'un sommet en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé Pékin à "ne pas interférer" dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou "ternira gravement la réputation" de la Chine en Europe.

        "Les entreprises regardent comment les pays se positionnent (...) Aucun citoyen européen ne comprendrait que (la Chine) soutienne la capacité de la Russie à poursuivre sa guerre" en Ukraine, a indiqué Ursula von der Leyen.

        Open and frank exchange today at the 🇪🇺🇨🇳 SummitThere must be respect for international law and Ukraine’s sovereignty and territorial integrity.China, as a Permanent member of the UN Security Council, has a special responsibility. https://t.co/3pp8VSAqUH

        April 1, 2022
        • 15 h 29 : Macron reçoit Ivan Fedorov, maire de Melitopol et ex-otage 

        "On est heureux de vous voir ici, libre, et je n'ose imaginer ce que vous avez vécu, nous avons tous été bouleversés quand vous avez été enlevé", a dit Emmanuel Macron à Ivan Fedorov, le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine bombardée et occupée par les Russes, qu'il a reçu à l'Élysée avec quatre députées ukrainiennes.

        L'élu ukrainien avait été enlevé le 11 mars par les forces russes, avant d'être libéré quelques jours plus tard à l'occasion d'un échange de prisonniers. Après l'enlèvement d'Ivan Fedorov, Volodymyr Zelensky avait appelé Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, à aider à le faire libérer.

        • 15 h 15 : le gouvernement ukrainien refuse de confirmer la frappe en Russie

        Les Russes ont signalé vendredi matin l'attaque par des hélicoptères ukrainiens d'un dépôt de carburant à l'aube dans la région de Belgorod, à une quarantaine de kilomètres de la frontalière avec l'Ukraine.

        Le gouvernement ukrainien a refusé de confirmer cette frappe. "Je ne peux ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée, car je n'ai pas toutes les informations militaires entre mes mains", a ainsi déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

        L'Ukraine n'a pas à "assumer la responsabilité de toutes les erreurs de calcul, toutes les catastrophes et tous les événements ayant lieu sur le territoire russe", a renchéri le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motouzianyk, refusant lui aussi de confirmer ou non.

         L'AFP n'était pas en mesure de vérifier de manière indépendante ces affirmations.

        Cette frappe, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'œuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.

        • 14 h 00 : d'"intenses" combats rapportés près de Kiev

        Des batailles "intenses" se déroulent au nord et à l'est de Kiev, a déclaré vendredi le maire de la capitale ukrainienne. "Le risque de mourir (à Kiev) est assez élevé, et c'est pourquoi mon conseil à tous ceux qui veulent revenir est le suivant : s'il vous plaît, ne revenez pas tout de suite", a déclaré Vitaliy Klitschko, en lançant un avertissement aux habitants qui ont fui la ville.

        Le gouverneur régional de Kiev avait déclaré dans la matinée que les forces russes se retiraient dans certaines zones autour de la capitale mais renforçaient leurs positions dans d'autres.

        • 13 h 11 : les pourparlers russo-ukrainiens ont repris par visioconférence 

        Le négociateur du Kremlin Vladimir Medinski a indiqué sur sa chaîne Telegram continuer les négociations par visioconférence. "Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a-t-il précisé.

        Moscou doit répondre à une série de propositions ukrainiennes en vue d'un accord. Kiev propose la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par d'autres pays face à la Russie. Elle propose aussi des négociations pour résoudre le statut du Donbass ukrainien et de la Crimée.

        Les Russes ont assuré, en gage de bonne foi, réduire leurs opérations militaires en direction des villes de Kiev et Tcherniguiv. En revanche, Moscou compte renforcer son offensive dans l'Est pour prendre le contrôle de la totalité du Donbass. 

        • 11 h 10 : les troupes russes se retirent de la région de Kiev, selon le gouverneur

        Le gouverneur de l'oblast (région) de Kiev, Oleksandre Pavlyouk, a indiqué vendredi sur Telegram qu'une partie des troupes russes qui assiégeaient la capitale avaient pris la direction de la Biélorussie.

        "Nous observons des mouvements coordonnés de colonnes de véhicules russes d'importance variable", a-t-il dit.

        L'armée russe a notamment quitté Hostomel, dont l'aérodrome avait été la cible d'une spectaculaire opération aéroportée au premier jour de l'invasion russe, le 24 février, a précisé le gouverneur.

        La ville d'Hostomel est située dans la banlieue nord-ouest de Kiev, au nord de celle d'Irpin qui a été reprise cette semaine par l'armée ukrainienne après de violents combats.

        D'après Oleksandre Pavlyouk, les forces russes ont en revanche entrepris de consolider leurs positions à Bucha, ville située entre Irpin et Hostomel.

        • 10 h 09 : les troupes russes se retirent de région de Tchernihiv, selon le gouverneur

        Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est de Kiev, a déclaré vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer.

        Le ministère russe de la Défense a annoncé cette semaine qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, mais hormis des mouvements de troupes près de Kiev, aucun retrait significatif n'a été confirmé pour le moment.

        Selon le gouverneur, Viatcheslav Tchaus, des soldats russes sont encore déployés au nord de Tchernihiv, en direction de la frontière avec la Biélorussie et la Russie, et il est prématuré de baisser la garde.

         

        • 9 h 15 : plus de 6 800 élèves ukrainiens actuellement scolarisés en France

         Plus de 6 800 enfants ukrainiens sont actuellement scolarisés dans les écoles, collèges et lycées en France, principalement dans les académies de Nice et de Versailles, a annoncé vendredi le ministère de l'Éducation nationale dans un communiqué.

        Selon les derniers chiffres de la "cellule Ukraine" installée rue de Grenelle et qui travaille chaque jour à anticiper l'accueil des enfants ukrainiens dans les classes de France, 6 873 élèves arrivant d'Ukraine sont actuellement accueillis dans les classes du premier et du second degré.

        Ces chiffres, arrêtés à jeudi 16h00, augmentent rapidement puisque lundi soir, on comptait 5 266 élèves ukrainiens scolarisés en France, un chiffre qui était déjà "multiplié par 20 depuis le 8 mars".

        Les académies qui accueillent le plus grand nombre d'élèves ukrainiens sont celles de Nice, Versailles, Grenoble ou encore Lyon.

         

        • 8 h 47 : "Les forces russes continuent d'avancer dans Marioupol"

        Le point sur le terrain avec le correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg.

        • 7 h 49 : un responsable russe accuse l'armée ukrainienne d'avoir attaqué un dépôt de pétrole en Russie

        Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une attaque à l'hélicoptère contre un "dépôt de pétrole" dans la ville de Belgorod, dans l'ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.    

        "Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d'une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l'armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à base altitude", a-t-il déclaré sur son compte Telegram.

         

        • 6 h 30 : un sommet UE-Chine pour dissuader Pékin d'aider Moscou

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, s'exprimant au nom des Vingt-Sept, s'entretiendront vendredi 1er avril en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang puis le président Xi Jinping.

        "La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l'influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n'était pas l'objet initial du sommet, ça le devient nécessairement", a indiqué mardi le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune.

        "Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu, des corridors humanitaires" ou "si elle aide Moscou à contourner" les sanctions, en augmentant ses achats d'hydrocarbures ou par une aide financière, explique un responsable européen.

        Avec AFP et Reuters

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        Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles

        La chronique de l’éco

        Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

        Info ou intox

        Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage

        Le Figaro

        La politesse, arme de séduction massive

        Pierre De Boishue

        EXTRAITS EXCLUSIFS - Dans un essai à la fois divertissant et érudit dont nous publions des extraits en avant-première, le lexicologue Jean Pruvost dresse un panorama historique de ces bonnes manières qui ont longtemps été l’apanage de la civilisation et de l’art de vivre français.

        Rien de plus courtois qu’écrire sur la politesse. En cette période troublée, marquée par la culture envahissante du «clash» et de l’invective, Jean Pruvost a cette élégance-là. Son ouvrage, La Politesse. Au fil des mots et de l’histoire (Tallandier), constitue un puissant remède à la morosité ambiante en même temps qu’un délicat manuel du savoir-vivre ensemble. Avec un sens précis de la nuance, l’auteur a en outre la civilité (voire l’urbanité!) de se montrer drôle dans l’analyse de son sujet. L’humour? Un ingrédient essentiel dans le riche cocktail des bonnes manières.

        D’une plume alerte, ce lexicologue de profession multiplie les références historiques et littéraires à travers les âges pour radiographier tous les raffinements de l’éducation française (souvent bien différente de celle de nos voisins…). Dans cet essai vivant, les bons mots et les traits d’esprit s’enchaînent comme dans les salons des siècles passés. Jean-Loup Chiflet, connu pour son amour de notre langue, remarquablement mise à l’honneur ici par Jean Pruvost, appréciera le travail.

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        Puisant aussi dans son vécu, l’expert adopte volontiers un ton léger ou personnel entre deux considérations savantes. Les anecdotes ne manquent pas. «Où êtes-vous né?» lui avait jadis demandé un examinateur du code de la route. Réponse étonnée: «À Saint-Denis.» Et son interlocuteur de relever de manière acerbe: «Vous êtes né dans la ville où l’on enterre les rois, mais vous n’en avez pas la politesse.» À la grande stupéfaction de l’intéressé, qui s’interroge encore sur la nature exacte de la faute de goût involontaire l’ayant probablement privé de son permis…

        L’étude des différentes conceptions de la notion séduit autant que l’analyse de son évolution. À quand le début de l’histoire? «… Un voyage dans le temps s’imposera, en commençant par les origines lointaines du mot et de sa famille, explique Jean Pruvost dans son avant-propos. Le verbe “polir” en fait-il d’ailleurs partie? Faut-il par exemple y inclure l’usage ancien et argotique du verbe “polir”: se livrer en douceur au vol le plus éhonté?» Des personnages oubliés défilent, comme l’abbé Girard et Pierre Lafaye, qui établirent il y a plusieurs siècles des distinctions précises entre les synonymes proches.

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        Au gré des pages, les problématiques pratiques apparaissent. Faut-il passer devant ou derrière une dame dans un escalier? À quelle distance se tenir l’un de l’autre? Des savants auraient tranché cette âpre question: un face-à-face entre un Norvégien et un Égyptien est susceptible d’inspirer bien des malentendus. Jean Pruvost convoque Sartre, La Rochefoucauld, Vigny, Jean Dutourd, Francis Blanche ou Dominique Noguez. Sans oublier Michel Laclos, auteur de cette merveilleuse définition à destination des amateurs de mots croisés: «Article du code civil».

        Extraits

        La politesse à la cour

        D’évidence, les monarchies et leur cour sont à l’origine de bien des codes de politesse. Si au XVe siècle, Louis XI, surnommé l’ «universelle aragne» par ses détracteurs tant son activité diplomatique fut intense et redoutable, ne se répandait pas en grandes politesses dans sa «suite» que, d’ailleurs, il ne souhaitait pas fastueuse, en revanche, on doit à François Ier une cour qui fut très stimulante pour les courtisans en matière de manières. L’image qui fut la sienne du «père des arts et des lettres» n’est en rien imméritée, tant il accorda de l’attention et du soin à tous les arts, qu’il s’agisse de la musique, de l’architecture, de la peinture ou des lettres, dont il fut le protecteur très apprécié. L’influence forte de sa mère Louise de Savoie que l’art de la Renaissance passionnait, l’enseignement qu’il reçut de François Desmoulins, son professeur de latin, ou de l’Italien Gian Francesco, le prédisposèrent à bénéficier pleinement de la pensée italienne, en partant par ailleurs d’une langue italienne qu’il parlait couramment. Enfin, les campagnes d’Italie qui ouvrirent son règne furent également propices à introduire de nouvelles idées dans le royaume de France.

        Riche de cette formation et d’un charisme exceptionnel, il sera vite reconnu selon ses vœux comme le prince de la Renaissance et, comme tel, put instaurer, pour ainsi dire le premier en France, une cour affirmant son pouvoir royal. Cette cour, forte de plusieurs milliers de personnes, se déplaçant de château en château, fit l’admiration de toute l’Europe tant elle fut brillante.

        À lire aussiJean Pruvost: «Notre passion pour la langue et les dictionnaires est liée à notre histoire»

        Étienne de Jouy, à la fois librettiste, journaliste critique et chansonnier, n’hésite pas à s’en faire l’écho dès 1814, dans ses «satires de la vie parisienne», rassemblées dans L’Hermite de la Chaussée-d’Antin. Évoquant ainsi François Ier et son intérêt pour l’Italie, il souligne combien «cette première passion […] développa cette élégance de mœurs, cette politesse recherchée, ces manières de gentilhomme (comme il le disait lui-même) qui répandirent tant d’éclat sur son règne». Ladite cour, en rassemblant selon son gré et l’excellence de son goût des artistes, des personnalités diverses et des grands du royaume, sans compter les invités étrangers, donna le ton à l’Europe, et constitua le prototype des cours du XVIIe siècle, celle de Louis XIII puis celle de Louis XIV qui connut son apogée à Versailles. En faisant naître un mot: l’«étiquette».

        La politesse en voyage

        «Les nations, comme les hommes, meurent d’imperceptibles impolitesses. C’est à leur façon d’éternuer ou d’éculer leurs talons que se reconnaissent les peuples condamnés», s’écrie Ulysse, l’ambassadeur des Grecs, dans l’acte II de La guerre de Troie n’aura pas lieu, publié en 1935. Aussi peut-on sourire des rites de chacun, en oubliant les nôtres ; ils sont pourtant des lieux intenses de susceptibilité, la pire qui soit, parce qu’elle est non dite.

        Les guides sont riches en conseils quant à la politesse quel que soit le pays visité. On aurait tort de ne pas les prendre pour ce qu’ils sont: le rappel des délicatesses envers l’autre à ne pas oublier. On repère aisément des points communs en fonction des espaces où l’on se trouve. On ne serre pas par exemple la main d’une femme musulmane, on la salue en portant la main droite à son cœur. Tout comme dans maints pays d’Orient, le primat de la main droite est récurrent, la main gauche étant considérée comme impure, intime, voire proche du diable. Et si on porte le regard sur les pieds, en montrer la semelle en terre musulmane, c’est assimiler la personne qui l’aperçoit à ce qu’elle foule. Et c’est ainsi qu’on conseille de ne pas croiser les jambes et de bien garder les pieds à plat, un conseil qu’on trouvera aussi dans d’anciens manuels du savoir-vivre occidental. Le diable se niche dans le détail: ainsi, on évite de faire un signe à quelqu’un avec la main pour l’appeler, c’est perçu dans un grand nombre de pays comme du mépris, on ne fait signe de la sorte qu’aux animaux. Enfin, on conseille dans le monde arabe ou indien de ne pas s’extasier devant un bel objet de la demeure où l’on est invité, une tradition voulant en effet qu’on vous l’offre.

        Tout cela a du sens, au-delà des aspects religieux, on se situe dans une délicatesse cultivée, qui demeure forte dans certains pays. On se rappelle du Napolitain au franc-parler proposant d’offrir la montre à son ami français l’admirant dans une vitrine, qui a grand tort de l’accepter, ce qui lui vaut d’être vertement rappelé à la raison: le premier se devait de la proposer au second et ce dernier, de la refuser. L’impolitesse calculée peut parfois être déçue: devant la belle voiture de mon ami tunisien, je me suis extasié, mais cela n’a pas fonctionné, il ne me l’a pas offerte. Tout évolue.

        La politesse à tu et à toi

        En 2013, Frédéric Vitoux présentait sur le Bloc-notes de l’Académie française l’Éloge du vouvoiement (ou du voussoiement) en rappelant tout d’abord l’hypothèse d’une pratique remontant sans doute à Dioclétien. Au IIIe siècle, en effet, cet empereur mit fin à la crise politique en divisant «l’Empire romain entre Orient et Occident, chacun des deux nouveaux Auguste [c’est-à-dire empereurs] étant assisté lui-même d’un César» choisi par ses soins. Aussi, lorsque l’un des quatre souverains «parlait non pas en son nom propre mais au nom des trois autres», il passait à la première personne du pluriel, usant donc du latin nos. Il lui était alors répondu par la deuxième personne du pluriel, le latin vos. Le «vous» de politesse ou de majesté était né.

        À lire aussiFrédéric Vitoux: «Les grands écrivains ne sont pas ceux qui ouvrent des portes, mais ceux qui les ferment»

        En examinant l’époque contemporaine et en résonance avec les statistiques, Frédéric Vitoux ne pouvait manquer de constater le recul progressif du vouvoiement dans la conversation courante à la fin du siècle dernier, et ce faisant «la violence que les partisans du tu imposent à nos rapports sociaux» qu’il assimile à l’une des conséquences de mai 1968. La volonté «de bannir toute hiérarchie, toute barrière entre les individus, leurs âges, leurs fonctions…» faisait encore écho à la formule de Roland Barthes évoquant «le tutoiement, ruine de mai». Il ne fait aucun doute en effet qu’il y eut une mouvance de ce type avec des dérapages médiatiques. Chacun se souvient de Karl Zéro, cadet d’une famille très lettrée, clamant comme il se doit souvent sa «nullité» à l’école - pour certains nantis culturels, c’est supposé valorisant… - et faisant carrière dans le journalisme satirique et burlesque. Il est retenu dans l’histoire par son volontaire tutoiement des personnalités invitées au «Vrai Journal», sous prétexte que les journalistes et les personnalités politiques se tutoient parfois en coulisses parce qu’ils se connaissent, puis se vouvoient naturellement devant les caméras.

        «J’avais voulu retourner le truc», expliquera plus tard Karl Zéro. Un «truc» fondé sur un mépris affiché, destiné à choquer des auditeurs et spectateurs, non sans leur procurer le vague plaisir putassier de la déstabilisation grossière, faisant oublier au passage le vrai travail d’information, un «truc» qui serait impossible en anglais. Cela étant, comme le signale Frédéric Vitoux, cette goujaterie ne peut exister que par «la docilité des personnalités invitées, trop heureuses de s’exprimer, même à de telles conditions». On peut lire en 1694 dans la première édition du Dictionnaire de l’Académie française: «Il tutoye tout le monde. On ne luy fait pas plaisir de le tutoyer.» Le tutoiement peut effectivement être tout simplement vulgairement agressif, l’antithèse de la politesse. Que dire par exemple d’un représentant du pouvoir tutoyant une personne en situation d’émigration?

        Si l’on met de côté ces «trucs» de bateleurs qui souhaitent «faire l’intéressant» selon la formule de nos grands-mères, ce double jeu possible entre le vouvoiement et le tutoiement demeure d’une grande richesse dès lors qu’on en use dans le registre de la délicatesse et de la courtoisie. «Il faut aimer tout autant le vous de la séduction que le tu qu’échangent ensuite les amants», rappelle l’auteur du délicieux Dictionnaire amoureux des chats. Et dans un autre contexte, Frédéric Vitoux, modèle de courtoisie, souligne combien le tutoiement du bourreau à ses victimes, ou celui du pouvoir totalitaire sur une personne méprisée qu’on assimile volontairement à un «zéro», implique alors qu’en passant par un néologisme «le tutoielitarisme est un totalitarisme». Le tutoiement sans affection, sans tendresse ou complicité, devient l’antithèse de la politesse qui passe par le respect de l’intelligence de l’autre […].

        À l’autre extrême, rencontrer des couples qui se vouvoient, comme c’en était le cas au Grand Siècle, est devenu rare. Selon Étienne Kern, qui a examiné à la loupe ce jeu de la politesse instauré à travers l’usage alternatif du «tu» et du «vous», on compterait encore dans le premier quart de notre siècle 20.000 personnes pratiquant le vouvoiement en famille. Les statisticiens nous informent par ailleurs que plus de 80% des gendres et des brus vouvoient leurs beaux-parents.

        La politesse en absurdie

        Dans Le Tintamarre, œuvre posthume d’Alphonse Allais rassemblant divers écrits, se trouve reprise une lettre du 18 mai 1879 où on peut lire de plaisants propos sur la politesse. Alphonse Allais y déclare par exemple que «le comble de la politesse», c’est de «s’asseoir sur son derrière et de lui demander pardon». L’auteur facétieux récidive d’ailleurs allègrement en affirmant que «le comble de la politesse», c’est aussi de «refermer la fenêtre derrière soi après s’être jeté dans le vide». Associée à l’apogée d’un phénomène, et confirmant la place très élevée qu’occupe la politesse dans nos comportements, la notion de «comble» fait aussi dire en 1939 à Marcel Jouhandeau, dans De l’abjection, que «la sainteté n’est peut-être que le comble de la politesse». Il est vrai que pour être en odeur de sainteté auprès de ses prochains, il convient de témoigner d’une politesse sans faille!

        À la série des jeux sur les mots fondée sur la devinette de ce qui serait «le comble» de quelque chose, font aussi écho les définitions des mots croisés ou fléchés, dont l’objectif affirmé, réjouissant, est de présenter un mot sous une facette inattendue. En 1946, Romain Coolus, auteur dramatique et coauteur du Dictionnaire de l’Académie de l’humour français, proposait ainsi cette définition de la politesse: «usage hors d’usage». Avancer l’idée que la politesse se perd est toujours gagnant, c’est un cliché qu’on adopte trop souvent à partir d’un certain âge.

        Illustrer également l’humour par l’absurde reste assez fréquent, on a par exemple déjà cité le propos de Francis Blanche et de Pierre Dac selon lequel «l’exactitude étant la politesse des rois, un prématuré ne pourra jamais régner». Il faudrait y ajouter la pratique du paradoxe, telle qu’on la repère dans un proverbe persan propre à cultiver la politesse: «La politesse est une monnaie qui enrichit celui qui la dépense.» Et voici la politesse devenue un investissement.

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        L'Humanité

        Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

        Entretien

        À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

        Anna Musso

        Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

        En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

        Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

        La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

        Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

        En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

        Est-ce spécifique à la France ?

        Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

        La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

        Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

        On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

        À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

        Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

        Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

        Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

        En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

        Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

        Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

        Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

        La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

        https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
        Le Monde

        Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.

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        Les 12 terres, le cœur battant de la Provence

        Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !

        Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.

        Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.

        Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.

        D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée

        Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.

        Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !

        Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences

        Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.

        www.tourismeprovencemediterranee.com

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        L'Humanité

        En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

        Il était une fois

        Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

        Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

        On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

        Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

        La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

        Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

        La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

        Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

        C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

        Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

        Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

        Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

        Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

        Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

        La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

        En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

        Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

        C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

        La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

        Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

        Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

        pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth
        BBC

        Will Smith resigns from Oscars Academy over slap

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        US actor Will Smith has resigned from the Oscars Academy after slapping comedian Chris Rock on stage during last Sunday's ceremony.

        "My actions at the 94th Academy Awards presentation were shocking, painful, and inexcusable," his statement said.

        The Academy said it accepted the resignation and would "continue to move forward" with disciplinary proceedings.

        Smith slapped Rock over a joke about his wife's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.

        Less than an hour later, he was awarded the best actor award for his role in "King Richard", where he played the father of tennis stars Venus and Serena Williams.

        "The list of those I have hurt is long and includes Chris, his family, many of my dear friends and loved ones, all those in attendance, and global audiences at home," Smith said on Friday.

        "I betrayed the trust of the Academy. I deprived other nominees and winners of their opportunity to celebrate and be celebrated for their extraordinary work. I am heartbroken."

        The Academy of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the Oscars, is a global organisation with around 10,000 members.

        Most people cannot apply to join - they must be nominated by at least two existing members. People nominated for an Oscar are automatically considered and do not need to be nominated.

        Smith said he wanted to "put the focus back on those who deserve attention for their achievements".

        He concluded that "change takes time and I am committed to doing the work to ensure that I never again allow violence to overtake reason".

        The Academy's president David Rubin said it had accepted Smith's resignation, but would continue its disciplinary proceedings.

        Rock addressed the episode during a stand-up show in Boston on Wednesday, saying he was "still kind of processing what happened".

        The comedian, 57, who is currently starring in his "Ego Death" tour of the US, was greeted with a standing ovation by fans.

        Rock had earlier decided not to press criminal charges against Smith, reports say.

        Smith's wife, actress Jada Pinkett-Smith, broke her silence in a brief Instagram post on Wednesday, writing: "This is a season for healing and I'm here for it."

        Resignation is not the end of the story

        Resigning from the Academy is a big deal. Membership of this illustrious, invitation-only body is seen as a mark of achievement in itself.

        Only a handful of people have ever been expelled: they include Harvey Weinstein, Bill Cosby and Roman Polanski - although it wasn't clear that the same fate awaited Will Smith. He would have found out in a few weeks.

        But the actor decided to seal his own fate, and forfeit his esteemed role as an Oscar voter - by quitting now. His mea culpa is strongly worded, but not the end of the story.

        The Academy says its disciplinary proceedings will continue, which leaves open the possibility that he could be stripped of the Oscar he won on Sunday - although that seems unlikely - or he could be denied future appearance at Academy Awards ceremonies.

        But Hollywood is a forgiving place, and Smith a hitherto well-liked character. Perhaps his next starring role will be opposite Oprah Winfrey, to explain all.

        More on this story

        What next for Will Smith after Oscars attack?

        Smith refused to leave Oscars after slap - Academy

        Why did Will Smith hit Chris Rock?

        What Will Smith's slap says about him - and us

        Oscars condemns Will Smith slap and launches review

        How have people reacted to alopecia joke at Oscars?

        Chris Rock's first comments since Will Smith slap

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        France24 - Monde

        Au Mali, la junte protège ses soldats à tout prix

        Publié le : 01/04/2022 - 15:07

        David RICH Suivre

        Alors que les soldats français de Barkhane quittent le Mali, la junte au pouvoir multiplie ces dernières semaines les déclarations sur les avancées militaires contre les groupes jihadistes. Dans le même temps, les accusations d’exactions à l'encontre de ses soldats se multiplient.    

        "La présence de Wagner au Mali c’est quoi ? Des exactions et la limitation des libertés publiques". Interviewé sur France 24 mercredi 30 mars, le ministre français des Affaires étrangères Jean Yves le Drian a, de nouveau, fustigé la présence de miliciens russes du groupe Wagner au Mali auprès des forces nationales, et dont la junte au pouvoir est selon lui l’"otage".  

        Ces derniers mois en effet, des témoignages relayés par plusieurs médias, dont RFI et France 24, ainsi que l’organisation humanitaire Human Rights Watch, accusent l’armée malienne, ainsi que des combattants blancs, soupçonnés d’appartenir au groupe russe Wagner, d’exactions commises contre des civils dans plusieurs régions du Mali. Ce serait actuellement le cas à Moura, village du centre du pays, dans la région de Mopti, assiégé par l'armée et des combattants russes. Des accusations en nombre, jugées "préoccupantes" par l’ONU mais rejetées par la junte, qui nie toute présence de miliciens russes et dénonce une tentative de déstabilisation des forces armées maliennes (FAMa).   

        Haro sur les médias français  

        Le 16 mars, dans un communiqué, la junte malienne annonce la suspension de France 24 et RFI, accusés de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée malienne. Une décision qui fait suite à la publication par RFI d’un reportage en deux parties contenant des témoignages de civils narrant des pillages et exécutions sommaires commises par les soldats maliens, parfois accompagnés de blancs, non francophones, suspectés d’appartenir à Wagner.     

        Dénonçant "la volonté criminelle de journalistes" visant à "semer la haine", la junte oppose un rejet catégorique à "ces allégations contre les vaillantes FAMa". Le communiqué précise qu’il est désormais interdit aux médias maliens de publier ou partager des contenus des deux médias français, qui appartiennent au même groupe.   

        Un mois plus tôt un autre media français avait été visé par la junte, Jeune Afrique, dont l’envoyé spécial Benjamin Roger avait été arrêté, le 6 février, puis expulsé moins de 24 h après son arrivée sur le sol malien. Lui aussi travaillait sur le rôle des miliciens de Wagner auprès des forces maliennes. Son enquête, publié le 18 février, se fait l’écho de leurs méthodes "brutales" et "expéditives" sur le terrain qui ont "tendance à désinhiber" les FAMa.     

        Pourtant, depuis les premières rumeurs de la signature d'un contrat entre la junte malienne et la milice Wagner, rapportées en septembre 2021 par Reuters, Bamako nie farouchement toute présence de mercenaires russes sur son sol. Seul des instructeurs russes sont présents au Mali et ces derniers ne participent aucunement aux combats, insiste Bamako.  

        Un "complot" pour "discréditer l’armée"  

        Interviewé sur RFI le 17 février, Fousseynou Ouattara, le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT), fustige une "manipulation pure et simple" orchestrée de toute pièce pour décrédibiliser l’armée malienne. "Est-ce que vous avez le nom des Maliens qui témoignent de cela ? Vous savez dans certains villages, la situation est telle que si vous donnez de l’argent à un Malien, un pauvre qui souffre, il vous dira tout ce que vous voulez" assène-t-il au micro de David Baché. 

        💬 🇲🇱 Accusations d’exactions : «un complot pour cacher les succès de l’armée malienne» estime Fousseynou Ouattara le vice-président de la commission Défense du Conseil national de transition (CNT) du #Mali. 🎙 D. Baché #RFImatin 👇 pic.twitter.com/NzEGYGvJaQ

        March 17, 2022

        De son côté, l’organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) a publié, le 15 février, un rapport documentant la mort de 107 civils dans le centre et le sud-ouest du Mali, depuis décembre 2021, "dont au moins 71 impliqueraient des membres des forces gouvernementales". À nouveau, l’implication de "soldats blancs" parlant une langue inconnue y est rapportée. 

        Dans une réponse datée du 14 mars, le ministère de la Défense malien revient point par point sur les exactions documentées par l’ONG. "La lutte contre l’impunité demeure aujourd’hui une priorité pour le commandement militaire" déclare-t-il avant de se livrer à une attaque en règle contre le rapport d’ Human Rights  : "Ces allégations sont très souvent tendancieuses, non recoupées, rapportés selon des témoignages non contradictoires et ne s’appuyant sur aucune preuve tangible". 

        "Le cancer de l’impunité" 

        Après la publication du rapport de HRW, plusieurs enquêtes ont été ouvertes, selon les autorités maliennes, pour faire la lumière sur les accusations d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées ou involontaires et de représailles contre des civils. Une initiative saluée par Alioune Tine, expert indépendant de la situation des droits de l’Homme au Mali auprès des Nations unies, qui met néanmoins en garde le gouvernement malien, dans son dernier rapport présenté cette semaine à Genève.

        "Je tiens à souligner que la pratique consistant à réfuter en bloc les allégations de violations des droits de l’Homme avant même d’avoir mené des enquêtes, risque de faire peser le doute sur l’engagement international des autorités maliennes en matière de droits de l’Homme et leur volonté politique de lutter contre le cancer de l’impunité" souligne-t-il. 

        Selon l’expert des Nations unies, cette approche "risque de faire croire aux potentiels violateurs des droits humains que l’Etat malien les protège" et pourrait être instrumentalisée par les groupes armés pour se présenter auprès du peuple comme une "solution de substitution crédible à la défaillance de l’Etat". 

        Depuis les publications de RFI et HRW, d’autres accusations ont fait surface. À Ansongo, dans le nord-est du Mali, l’armée se voit accusée d’avoir exécuté, le 26 mars, un groupe de civils fuyant les attaques de L'État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). 

        De son côté, la junte malienne préfère mettre l’accent sur la montée en puissance des FAMa. "Aujourd’hui nous pouvons dire avec fierté que notre Armée nationale est capable d’opérer en toute autonomie sans demander de l’aide à qui que ce soit", a insisté le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, le 30 mars depuis l’aéroport Modibo Keïta près de Bamako, exhibant fièrement de nouveaux équipements militaires, dont des hélicoptères de combat et des radars dernière génération, en provenance de Russie. 

        Un premier lot de matériels militaire a été réceptionné, le 30 mars 2022 par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara à l’aéroport international Président Modibo Keita Bamako-Sénou.Lire tout l'article à ce lien : https://t.co/NoL3UGwhek pic.twitter.com/UAys3oFUao

        March 30, 2022

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        Près de 600 civils ont été tués au Mali en 2021 selon la Minusma

        Décryptage

        Violences au Mali : les raisons de la montée en puissance de l'organisation État islamique au Sahel

        La Cédéao maintient ses lourdes sanctions contre le Mali

        Valeurs Actuelles

        À Marseille, Éric Zemmour refoulé d’un terrain de football par le frère de Zidane

        Encore un déplacement tendu pour Éric Zemmour dans les Bouches-du-Rhône. Le candidat à la présidentielle était en visite dans la ville d’Aix-en-Provence ce samedi 2 avril où il devait réaliser une séquence football. Muni de crampons, d’un short et d’un maillot de football, le candidat de Reconquête ! avait fait son entrée sur la pelouse d’un terrain de futsal du complexe sportif Z5, propriété de l’ancien footballeur français Zinedine Zidane.

        É.Zemmour sur un terrain de football dans le club Futsal de Zinedine Zidane. Mais l’équipe du candidat n’a pas prévenu de la présence de caméras expliquent les responsables. É.Zemmour est mis à la porte par Nourredine Zidane, frère du joueur. La séquence est annulée.

        | @BFMTV pic.twitter.com/c3iYbECl95

        — Léopold Audebert (@LeopoldAudebert) April 2, 2022

        Après quelques passes échangées avec d’autres joueurs présents sur le terrain, Noureddine Zidane – frère de l’ancien international français – a demandé à Éric Zemmour de quitter les lieux, rapporte BFM TV. Des échanges tendus ont eu lieu entre le frère de l’ancien numéro 10 des Bleus et les membres de l’équipe du candidat. « On n’a pas demandé l’autorisation ? », s’est agacé l’ex-polémiste en direction d’un membre de son équipe. Le terrain aurait pourtant bien été réservé au nom d’un militant du parti Reconquête ! , sans pour autant mentionner la présence de caméras.

        « On n’a pas le droit de jouer chez vous, tout est dit »

        « On ne nous a pas prévenus que c’était pour un meeting », a affirmé un homme se présentant comme un employé du site. Éric Zemmour finira par quitter les lieux en fustigeant la réaction du frère de Zinedine Zidane : « On n’a pas le droit de jouer chez vous, tout est dit ». « Ce ne sont pas les caméras qui gênaient, mais Éric Zemmour. Cela s’apparente à de la discrimination », a ajouté une source proche du candidat. Le candidat à la présidentielle avait déjà connu des déconvenues dans la région. En novembre dernier, il avait été photographié en train d’échanger un doigt d’honneur avec une passante, à Marseille.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Monde

        Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.

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        Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur

        Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.

        Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque

        Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.

        Une nature au sommet

        À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.

        www.explorenicecotedazur.com

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        BBC

        Hargeisa fire: Inferno devastates market in Somaliland's capital

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        Residents of the capital of Somaliland, Hargeisa, have woken to scenes of devastation after fire tore through the main market overnight.

        The blaze destroyed hundreds of businesses in the densely crowded market area as firefighters struggled to gain access to the flames.

        But it appears that nobody was killed though 28 people were injured.

        The blaze is a setback for the city of 1.2 million people, capital of the unrecognised Republic of Somaliland.

        Somaliland, which broke away from Somalia just over 30 years ago, has escaped much of the chaos and violence that plague its neighbour.

        The fire started around 20:00 (17:00 GMT) on Friday and was not brought under control until Saturday morning, Efe news agency reports. The cause was not immediately known.

        "The town has never witnessed such a massive calamity," the city's mayor Abdikarim Ahmed Moge told reporters.

        "This place was the economic centre of Hargeisa and even though the firefighters did their best to contain the fire, the market is destroyed."

        The market - the biggest open-air market in the city - was a hub of activity with hundreds of small businesses.

        Somaliland has a high rate of unemployment and the market was a lifeline for many poor families who depended on it to make a living. The fire happened just a few hours after the month of Ramadan began, when food business traditionally booms.

        Somaliland President Muse Bihi Abdi said the fire had destroyed goods worth millions of dollars.

        Responding to news of the disaster in the former British protectorate, UK Prime Minister Boris Johnson tweeted he was "saddened to see... such destruction in the open market that is the economic heart of the city".

        "Your city will rise again and the UK will do what we can to support Somaliland's rebuilding effort," he added.

        Market trader Bashi Ali told AFP news agency he had possessed several businesses in the market and they had all been burnt to ash. "All we can learn from this disaster is to plan the market well," he said.

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        Somaliland profile

        The unrecognised nation where 15-year-olds vote

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        Extrême gauche, doigt d’honneur, Ravier : le week-end tendu d’Éric Zemmour à Marseille

        Pour son premier déplacement sans conférence, Éric Zemmour s’attendait à un accueil plus chaleureux des Marseillais. Dans la cité phocéenne, les insultes des militants d’extrême gauche ont pris le dessus sur les “Zemmour président”. Une séquence en demi-teinte à quelques jours de son annonce de candidature et de son premier grand meeting au Zénith de Paris le 5 décembre. La tension était déjà palpable vendredi, dans le train qui le conduisait à Marseille. Avertie qu’un comité d’accueil d’antifas l’attendait dans la gare de Marseille, l’équipe de sécurité a préféré assurer en descendant à Aix-en-Provence, afin d’éviter les débordements. « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos », scandaient des militants à la gare Saint-Charles.

        Quelques minutes plus tard, après un déjeuner avec des entrepreneurs marseillais, Éric Zemmour a pour la première fois effectué l’exercice de la déambulation dans le quartier du Panier. Les rues étaient vides, les passants absents. Dans les rues adjacentes, les actifs d’extreme gauche insultaient les « fachos » et tentaient d’intégrer le cortège. Une reporter de Livre noir a été agressée (devant des journalistes visiblement peu enclins à lui venir en aide) par des militants “antifascistes”. La jeune femme a reçu des coups de casque et a dû supprimer, sous la menace, ses images et vidéos.

        Non loin de là, deux militants de Génération Z ont été retenus pendant plusieurs heures dans un restaurant. Une vingtaine de personnes les attendaient dehors avant que la police n’intervienne. 

        Marseille, c’est l’anti-exemple

        Après cette déambulation très rapide, Éric Zemmour s’est rendu à la basilique Notre-Dame de la Garde, qui domine la ville et la mer Méditerranée depuis le sommet de la colline. Malgré une température très basse et un vent très fort, l’ancien journaliste du Figaro a alerté sur la situation de la ville et de la France : « Marseille c’est la France dans vingt ans si on ne fait rien. Toute la France sera comme Marseille, si on continue comme d’habitude, si on continue à avoir 400 000 immigrés par an. Marseille, c’est l’anti-exemple. Si rien ne change, la France sera un immense Marseille. Un Liban en grand. » 

        En descendant les marches de la colline, Éric Zemmour tombe sur des syndicalistes policiers, notamment le fondateur du collectif « Touche pas à mon flic » Bruno Attal. Quelques minutes plus tard, le journaliste parcourt en voiture le quartier Nord de Marseille, dont la situation a récemment été mise en lumière par le film Bac Nord. Après son escapade dans ces zones d’autre droit, Zemmour a retrouvé une dizaine de policiers dans un appartement. L’occasion pour eux d’évoquer les problèmes des forces de l’ordre dans ces quartiers et de faire passer un message au quasi-candidat : « Il faut légiférer sur la légitime défense. »

        Vers 20h, Éric Zemmour se rend à une rencontre militante organisée au Mercure, où une cinquantaine de militants l’attendent. « On a besoin d’un sauveur par siècle, lui dit une admiratrice. On a eu Napoléon. On a eu De Gaulle.  On aura Zemmour. » Des louanges plutôt que des insultes, la journée se termine mieux qu’elle n’a commencé, alors que la presse people a pris pour cible Éric Zemmour et sa conseillère Sarah Knafo en usant d’attaques déshonorantes. L’ancienne star de CNews se rend ensuite dans un restaurant marseillais pour échanger avec des maires de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, sous l’œil attentif de Jacques Bompard, son premier soutien dans cette aventure élyséenne. Zemmour était déjà dans cet établissement le midi. Entre-temps, des militants d’extrême gauche en ont profité pour prendre à partie le restaurant en jetant des objets et de la peinture sur les murs et les vitres. Une journée à oublier. 

        Le restaurant marseillais où Éric Zemmour a déjeuné pris à partie par les militants “antifascistes”. pic.twitter.com/uIKhXjCqKh

        — Jules Torres (@JulesTorres17) November 26, 2021

        Le lendemain, samedi, le soleil n’est toujours pas revenu mais les équipes de Zemmour ne découragent pas. Toute la semaine, ils ont pressé Stéphane Ravier de venir jouer à la pétanque avec Éric Zemmour. La pluie en a décidé autrement. Finalement, le sénateur du Rassemblement national va visiter la cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, et parler des racines chrétiennes de la France. Opération réussie. Ravier vient sauver Zemmour d’un week-end compliqué. Il n’annonce toutefois pas son soutien à Zemmour. « Ma présence aujourd’hui est un soutien amical, souligne Ravier. Il ne s’agit pas d’un soutien à un candidat. » Zemmour et ses équipes s’en contenteront.

        2è jour à Marseille. Visite d’Eric Zemmour dans cathédrale Sainte-Marie-Majeure, dite La Major, en compagnie du sénateur RN Stephane Ravier. pic.twitter.com/Fsc2hSZ21P

        — Jules Torres (@JulesTorres17) November 27, 2021

        Tout le monde se dirige vers le train pour Paris, bien heureux que ce week-end se termine. Une dépêche AFP tombe. “La visite chahutée de Zemmour à Marseille se termine par un échange de doigts d’honneur”, titre l’agence. Un peu plus tôt, en sortant d’un restaurant, il monte dans sa voiture. Une passante s’approche et affirme à la sécurité qu’elle souhaite lui dire un mot gentil. Il baisse la vitre. Mais la femme lui fait un doigt d’honneur. Agacé, Éric Zemmour réplique spontanément du même geste. Les journalistes s’affolent dans le wagon bar du train. « Sarkozy a bien traîné son “Casse-toi pauv’ con”, tempère ensuite Olivier Ubéda, le communicant qui s’occupe de ses déplacements publics. Éric Zemmour assume, c’est l’instinct, il faudra s’y habituer. » Un geste qui vient conclure ce week-end compliqué mais qui devrait être oublié après l’annonce de candidature d’Éric Zemmour la semaine prochaine et son premier meeting au Zénith de Paris dimanche prochain.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Le Monde

        Avignon, 1 001 expériences à partager

        Une destination de rêve en toutes saisons

        Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

        Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.

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        Un bouillon de culture à Avignon

        Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.

        Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.

        Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?

        Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.

        Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.

        La robinsonnade aux portes de la cité !

        L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.

        www.avignon-tourisme.com

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        France24 - Monde

        Au Sri Lanka, l'état d'urgence décrété après 24 h de manifestations

        Publié le : 01/04/2022 - 22:19Modifié le : 02/04/2022 - 07:32

        FRANCE 24 Suivre

        Le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a proclamé, vendredi, l'état d'urgence, donnant de larges pouvoirs aux forces de sécurité déployées samedi, suite à 24 heures de manifestations, parfois violentes, contre son incapacité à résoudre la grave crise économique. 

        Le couvre-feu imposé la veille avait été levé au matin, mais le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, a fini par décréter l'état d'urgence, vendredi 1er avril, donnant ainsi de larges pouvoirs aux forces de sécurité. Cette décision fait suite à une nuit puis une journée consécutives de manifestations, émaillées de violences et de dégradations. Les contestataires fustigent l'incapacité des autorités à résoudre une crise économique historique

        Le chef d'État a expliqué que la sécurité publique imposait d'appliquer des lois dures donnant aux forces de sécurité des pouvoirs étendus pour arrêter et emprisonner des suspects. Les manifestations contre le gouvernement du Sri Lanka se sont multipliées, vendredi, à travers le pays, après une nuit de violences et de colère en réaction.

        "Assez de corruption"

        Dans plusieurs villes de l'île, des pancartes brandies par la foule réclamaient le départ du gouvernement, selon la police et les autorités locales. "Il est temps de partir Rajapaksas !" pouvait-on lire sur l'une d'elles, dans le centre de Colombo, la capitale, en référence notamment au président Gotabaya Rajapaksa et à son frère, le Premier ministre, Mahinda Rajapaksa. "Assez de corruption, rentre chez toi Gota !", clamait un autre.

        Le gouvernement inclut trois frères du président dont Mahinda, Premier ministre, et Basil, ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.

        Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de manifestants s'étaient dirigés vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. À Nuwara Eliya (centre du pays), les manifestants ont bloqué l'ouverture d'une exposition de fleurs par l'épouse du Premier ministre Mahinda Rajapaksa, Shiranti, selon la police.

        Les villes de Galle, Matara et Moratuwa, dans le sud, mais aussi d'autres villes du nord et du centre du pays étaient troublées par des manifestations contre le gouvernement.

        L'île d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, fasse défaut sur sa dette extérieure.

        Deux cars militaires et une jeep de la police avaient été incendiés dans la nuit de jeudi à vendredi. Les manifestants avaient jeté aussi des briques sur les forces de l'ordre et monté une barricade de pneus enflammés sur l'un des grands axes de Colombo.

        Au moins deux manifestants avaient été blessés par des tirs de la police - la nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat. Quatre autres personnes avaient été blessées par un véhicule de sécurité. Cinquante-trois manifestants ont été arrêtés, selon la police. Des médias locaux ont également fait état de l'arrestation de cinq photographes de presse qui auraient été torturés au commissariat local, des accusations sur lesquelles le gouvernement a promis d'enquêter.

        Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une vaste interdiction d'importations en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité. L'inflation s'est établie à 18,7 % en mars à Colombo, sixième record mensuel consécutif, avec une hausse record des denrées alimentaires, selon les derniers chiffres officiels.

        Le gazole était introuvable dans l'intégralité des stations-service de l'île, selon les autorités et les médias. Faute de diesel pour les générateurs, l'État avait dû imposer, jeudi, une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée. Plusieurs hôpitaux publics ont cessé les opérations chirurgicales par manque de médicaments.

        "Printemps arabe" 

        "La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique. 

        Le ministre des Transports Dilum Amunugama a affirmé que des "terroristes" se trouvaient derrière l'agitation. Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence policière et militaire a été renforcée à Colombo, où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.

        Des mesures de sécurité accrue avaient été prises dans tout le pays après des appels à manifester nationalement vendredi. Des messages sur les réseaux sociaux invitaient les gens à protester pacifiquement devant leur maison. Des vidéos de la manifestation de la nuit partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montraient des hommes et des femmes exigeant la démission du clan présidentiel.

        La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19 qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et des années d'emprunts accumulés.

        Le gouvernement a déclaré chercher l'aide du Fonds monétaire international tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.

        Avec AFP

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        New York Times - World

        Claiming No-Confidence Vote Is Compromised, Imran Khan Says He Won’t Accept Result

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        The prime minister of Pakistan, whose coalition has lost support in the National Assembly, claimed the coming vote was a conspiracy between opposition lawmakers and the United States.

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        By Christina Goldbaum and Salman Masood

        ISLAMABAD, Pakistan — Less than a day from a no-confidence vote that will almost certainly remove him from office, Prime Minister Imran Khan of Pakistan said that he would not accept the result of the vote, dismissing it as part of an American conspiracy against him and setting the stage for the country’s political crisis to drag on far beyond Sunday, as Mr. Khan fights to remain in politics.

        In an interview with journalists from The New York Times and three other international media outlets, Mr. Khan claimed that the vote was part of a plot by the United States to orchestrate a “regime change” in Pakistan — doubling down on an allegation he has pushed in recent days as his political support has slipped away.

        “How can I respect the result when the whole process is discredited?” Mr. Khan said, describing the proceedings as “completely marred.”

        So far, Mr. Khan has not offered Parliament or the news media evidence to support his claims of a conspiracy, and American officials have denied the allegations. Under his tenure, Pakistan has drifted further from the United States and forged closer ties with Russia and China.

        The no-confidence vote on Sunday is the culmination of a political crisis that has consumed Pakistan for weeks after Mr. Khan, the international cricket star turned politician, appeared to lose support from the country’s powerful military last year and a coalition of opposition parties moved to vote him out of office last month.

        This week, the tide appeared to turn against Mr. Khan after several parties in his governing coalition split away — giving the opposition the simple majority needed in the 342-member National Assembly to remove him from office, and prompting calls for him to resign ahead of the vote.

        On Saturday, the country’s powerful military, which has not publicly taken a side in the current political crisis, seemed to distance itself from Mr. Khan’s policy agenda. Speaking at a security conference in Islamabad, the army chief, Gen. Qamar Javed Bajwa, said that Pakistan hoped to expand and deepen its ties with other countries, including the United States — a sharp rebuke to Mr. Khan’s foreign policy agenda distancing Pakistan from the United States.

        General Bajwa said that Pakistan “shares a long history of excellent and strategic relationship with the U.S.,” adding that the United States represents Pakistan’s largest exports market.

        Unlike Mr. Khan, who has not strongly condemned the Russian invasion of Ukraine, General Bajwa referred to the invasion as “unfortunate” and said that “despite legitimate security concerns of Russia, its aggression against a smaller country cannot be condoned.”

        Mr. Khan has rejected calls to resign. As late as Saturday, he appeared to be scrambling for any way to delay the vote and remain in office.

        On Saturday night, in a Q. and A. with Pakistani citizens broadcast on local television, he seemed to contradict his earlier statement dismissing the result of the no-confidence vote — instead reassuring his supporters that he will win.

        “I will defeat the opposition in the Parliament tomorrow,” Mr. Khan said.

        His party, Pakistan Tehreek-e-Insaf or P.T.I., approached the Supreme Court seeking suspension of Sunday’s vote, claiming that the opposition lawmakers were “acting on the instigation of foreign hostile countries” and had “conspired, conceived and hatched” the no-confidence motion against Mr. Khan. The registrar of the high court turned down the petition as “not entertainable.”

        The information minister, Fawad Chaudhry, who has also been put in charge of the law ministry, also asked courts to cancel bail for the opposition leader Shehbaz Sharif, who faces corruption charges and is expected to be elected as interim prime minister if Mr. Khan is voted out of office.

        In his television appearance on Saturday night, Mr. Khan called for nationwide peaceful protests on Sunday. He also alleged that he was the target of an assassination plot and reiterated his accusation that the no-confidence vote was part of a conspiracy against him. Over the past week, he has said that his government has received a communiqué that conveyed threats to his government by the United States — long a favorite target of his political speeches.

        He went into further detail about the alleged conspiracy in the interview with international news outlets on Saturday, claiming that the communiqué detailed a meeting between the former Pakistani ambassador to the United States and American officials on March 7. Mr. Khan alleged that American officials had criticized Mr. Khan’s recent visit to Russia and had told the Pakistani ambassador that the United States’ relationship with Pakistan depended on Mr. Khan being removed from office in the no-confidence vote.

        Mr. Khan said the interaction amounted to “blatant interference in domestic politics by the United States.”

        American officials have denied his allegations, and Pakistani security officials have said that Mr. Khan has misrepresented the internal diplomatic communication. Mr. Khan has not provided a copy of the communiqué to Parliament or to the news media.

        If Mr. Khan is voted out of office on Sunday, lawmakers will choose an interim prime minister to serve until the next general election, scheduled for 2023. Lawmakers may decide to call early elections, most likely sometime before the end of this year.

        On Saturday, Mr. Khan suggested that he would run in the next general election — confirming many analysts’ and observers’ suspicions that the vote would not be his last political fight.

        “The best way to get out of this is to go for elections,” he said in the interview. “Let the people decide who they want to elect.”

        Some analysts say that Mr. Khan may be employing anti-American rhetoric from his platform as prime minister to whip up public support and agitation on the street if he loses the vote, as expected. Still, without the support of the military or the allies in his political coalition who have defected in recent weeks, it is unclear how successful his next political bid will be.

        “Imran Khan seems hell-bound to go to any extent to dodge the process,” said Khalid Mahmood Rasool, a newspaper columnist and analyst. “He has rather taken a route leading to chaos, stoking more polarization and divisive political manipulations.”

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        BBC

        Amazon workers win battle to form first US union

        By Natalie ShermanBusiness reporter, New York

        A team of Amazon workers has forced the technology giant to recognise a trade union in the US for the first time.

        Workers at a New York warehouse voted 55% in favour of joining the Amazon Labor Union.

        The group is led by former Amazon worker Chris Smalls, who made his name protesting against safety conditions at the retail giant during the pandemic.

        Mr Smalls' victory marks a major defeat for Amazon, which had fiercely fought against unionisation.

        However, in Alabama, where Amazon was facing a separate union drive, the company appeared to have fended off activists in a tight contest in which challenged ballots could yet overturn that result.

        Together, the two elections mark a milestone for activists, who have long decried labour practices at Amazon, the country's second largest employer.

        Mr Smalls emerged from the vote count looking tired but jubilant, and popped open a bottle of champagne he was handed by supporters.

        "We did whatever it took to connect with these workers," he told the crowd, recounting an against-the-odds campaign that started with "two tables, two chairs and a tent" and relied on an online fundraiser for money.

        "I hope that everybody's paying attention now because a lot of people doubted us."

        In a statement, Amazon said it was disappointed by the loss in New York and that it was evaluating how to proceed. It also accused regulators of improperly influencing the vote.

        "We believe having a direct relationship with the company is best for our employees," the company said. "We're evaluating our options, including filing objections based on the inappropriate and undue influence by the [National Labor Relations Board]".

        Rebecca Givan, professor of labour studies at Rutgers University, said Amazon's defeat by Mr Smalls and his team of worker-organisers was a "really big deal", calling it a "David and Goliath story" that upset the odds.

        But she warned he will be facing another tough fight when it comes to contract negotiations.

        "Amazon will do everything it can do undo this success, to break up these workers and to try to stop the momentum that will inevitably come from this victory," she said.

        After the vote, Chris Smalls was instantly surrounded by supporters and assembled camera crews.

        He and his team of worker organisers had struck out on their own, creating a brand new, independent labour union to launch their fight against Amazon.

        Their victory was a moment of vindication for the former Amazon worker, whom the company once called "not smart, or articulate" in a leaked strategy memo.

        But, as he told the crowd, it is far bigger than that.

        Amazon employs more than one million people in the US and it has extraordinary influence on work practices - even outside its doors.

        The company has put up a wall of resistance to unions since its inception.

        With this win, activists are hoping that wall is about to crumble.

        Amazon mistakes?

        Amazon has already poured resources into fighting the unionising efforts, which it sees as an obstacle to business flexibility and warehouse efficiency.

        Officials have said the company offers competitive pay and benefits and believes it is better to work directly with workers. In meetings about the vote, representatives questioned union leaders' ability to win more in contract negotiations.

        Amazon said it may challenge the results, citing the timing of a decision by the National Labor Relations Board to sue the company last month alleging unfair labour practices in New York.

        As part of its statement, it shared comments by two of the country's most powerful business lobbies also raising objections, including a letter from the National Retail Federation to congressional leaders that called for an investigation of the matter.

        Mr Smalls said he was undaunted by the challenges ahead.

        The 33-year-old had worked for Amazon for more than four years before the company fired him in 2020, after his coronavirus protest, citing quarantine violations.

        He established the Amazon Labor Union last year, calling for higher pay, stronger medical benefits, anti-discrimination policies and better leave among other changes.

        The 2,654 to 2,131 victory gives his group the right to negotiate a contract with Amazon for the roughly 8,000 workers at the Staten Island warehouse.

        His team is also behind a second union campaign at a smaller warehouse in the same industrial park, which is scheduled for a vote later this month.

        "There's no doubt in my mind we're going to be successful in that one as well," he said.

        Organisers said Amazon made critical mistakes ahead of the vote, such as pushing to reverse policies relaxed under Covid, including allowing workers to keep their mobiles with them while working.

        Still they said their win in some ways surprised even them, despite the intense efforts they had made to reach out to workers and make their case ahead of the vote.

        "Watching all of this come true is pretty crazy," said Karen Ponce, Amazon worker and secretary of the Amazon Labor Union.

        Wider movement

        The union drives at Amazon come amid an upswell of labour activism in the US.

        In recent months, organisers have led successful campaigns at coffee chain Starbucks, media outlets, smaller retailers and others.

        Analysts say the pandemic galvanised workers worried about their safety. The rapid rebound of the economy since the coronavirus shock has also produced an unusually tight labour market, giving workers more leverage.

        But across the US, just 6.1% of private sector workers belong to unions.

        "It continues to be very difficult for workers to organize collectively," Prof Givan said.

        What was the outcome of the Amazon union election in Alabama?

        In Alabama, workers at the Bessemer warehouse voted 993 to 875 against joining the Retail, Wholesale and Department Store Union, regulators said on Thursday.

        More than 400 challenged ballots have yet to be counted and could change that result.

        The unofficial tally showed a much closer election than the lopsided victory that Amazon claimed after last year's election, which regulators later declared invalid, ordering a do-over citing labour rule violations by Amazon.

        Turnout was also lower, with less than 40% of the more than 6,000 people working at the Bessemer warehouse casting votes in the election.

        Stuart Appelbaum, president of the Retail Wholesale and Department Store Union, which led the unionising drive in Alabama, said he was excited by the possibility of a union victory in New York.

        Crediting Mr Smalls and his team, he also said their win in part reflected differences between New York - where one in five workers is unionised - and Alabama, which is a notoriously anti-labour state.

        He said his union's initial union effort at the Amazon warehouse in Alabama last year had "ignited a movement".

        "Regardless of the final outcome, workers here have shown what is possible," he said at a press conference on Thursday following the Alabama count. "This is a sign of more to come."

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        Russia-Ukraine War

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        Pope Blames a ‘Potentate’ for Casting ‘Dark Shadows of War’ on Ukraine

        Francis’ remarks during a trip to Malta were the closest he has come to pinning the war in Ukraine on President Vladimir V. Putin of Russia.

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        By Jason Horowitz

        ROME — Pope Francis on Saturday inched closer to blaming President Vladimir V. Putin of Russia for invading Ukraine and said that a trip to Kyiv was possible as he arrived in Malta for a short visit emphasizing the plight of migrants, an issue that has long topped the pontiff’s agenda and that has become critical with the war in Ukraine.

        On the flight to Malta from Rome, Francis responded to a reporter’s question about visiting Kyiv, Ukraine’s capital, by saying that it was “on the table.” Then in his address to the dignitaries and officials in a frescoed government chamber in Malta, Francis blamed a “potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interests,” for casting “dark shadows of war” from Europe’s east.

        Francis has refused to explicitly cite Mr. Putin or Russia as the aggressor for a variety of reasons, including the Vatican’s hopes of playing a part in a potential peace agreement, and out of precaution so as to not endanger Roman Catholics across the world. But on Saturday, he clearly seemed to be speaking about Mr. Putin, who, Francis said, was “provoking and fomenting conflicts.”

        “We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” the pope added. “However, the icy winds of war, which bring only death, destruction and hatred in their wake, have swept down powerfully upon the lives of many people and affected us all.”

        Francis, 85, spoke on Saturday during his 36th foreign trip since his election in 2013, but those years have taken a toll on him. He boarded the plane in Rome with the help of an elevator, as an inflamed ligament in his right knee and sciatica have recently increased his limp and reduced his mobility.

        Once in Malta, he walked with difficulty — and with the help of an aide. Vatican officials raised concerns about his sailing later in the day on a catamaran to the island of Gozo and his navigating the steps into the Grotto of St. Paul on Sunday in Rabat, in northern Malta.

        The trip, originally planned for May 2020, was postponed because of the coronavirus pandemic, and now comes amid another unforeseen global disaster, with Russia’s invasion of Ukraine, bombing of civilians and forcing of another migration crisis. Before leaving Rome, he met with Ukrainian mothers and children who had escaped the war.

        The pope, wearing his white robes over black pants, met with officials and dignitaries of an island that, according to the Scriptures, welcomed the Apostle Paul with “unusual kindness” when he was shipwrecked there, an image he played on in his address to appeal for better treatment of migrants.

        “Paul was a man, a man in need of assistance,” Francis said. “Humanity is first and foremost: That is the lesson taught by this country whose history was blessed by the arrival of the shipwrecked apostle.”

        He said that according to its Phoenician etymology, Malta means “safe harbor.”

        “Nonetheless, given the growing influx of recent years,” Francis said, “fear and insecurity have nurtured a certain discouragement and frustration.”

        Migrant advocates in recent years have accused Malta of turning away desperate people from its shores. And even on Friday, Maltese news media reported that a ship carrying about 100 people rescued in international waters sought safe harbor in Malta, but that the government had refused to let them disembark.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        On Saturday, Francis said that “from the poor and densely populated south, great numbers of people are moving to the wealthy north — this is a fact, and it cannot be ignored by adopting an anachronistic isolationism.”

        But he also noted the new migration crisis unleashed by the war in Ukraine, and argued that Europe had more than enough land, and countries, to shelter them with dignity.

        Francis also touched on other issues that have emerged in Malta, including the country’s struggles with corruption, smuggling and money laundering. In 2017, the country’s best-known investigative journalist, Daphne Caruana Galizia, was murdered in a car bombing after accusing companies and politicians tied to a prominent businessman of corruption.

        In a clear allusion to corruption, Francis urged Malta to “shore up the foundations of life in society, which rests on law and legality” and to “cultivate legality and transparency, which will enable the eradication of corruption and criminality, neither of which acts openly and in broad daylight.”

        But it was the war in Ukraine that demanded much of his attention. The pope urged for cooler heads in the face of an “infantile and destructive aggression that threatens us, before the risk of an enlarged Cold War.”

        Francis has long appealed for disarmament, a position he has maintained, even as Europe seeks to defend itself in the face of a growing Russian threat. Last month, he angrily said he was “ashamed when I read that a group of states has committed to spending 2 percent of their G.D.P. on the purchase of weapons, as a response to what is happening now — the madness!”

        Instead, he has talked about achieving global peace through undefined “international relations,” which would replace a model governed by “economic-technocratic-military power.”

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        Une semaine présidentielle grippée par la polémique McKinsey

        « Qu’ils aillent au pénal ! »

        De quoi continuer à faire enfler la polémique. Mercredi 30 mars, deux ministres étaient appelés pour défendre l’exécutif sur cette pratique controversée. Parmi eux, la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin qui a assumé le dispositif en assurant que « jamais les décisions ne sont prises par les consultants ». Des éléments de langages récusés par l’opposition. A l’image de la candidate à la présidentielle Marine Le Pen qui a fustigé « la gabegie financière » du gouvernement.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Ukraine regained control of ‘whole Kyiv region’ says defence official

        Issued on: 02/04/2022 - 07:12

        FRANCE 24 Follow

        Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, deputy defence minister Ganna Maliar said on Saturday. But as Moscow’s forces retreated to eastern and southern Ukraine, there was growing evidence of civilian killings in the Kyiv area. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. 

        10:25 pm: Ukraine says Russia 'verbally' agreed to Kyiv's proposals

        Ukraine's top negotiator in peace talks with Russia said  Moscow had "verbally" agreed to key Ukrainian proposals, raising hopes that talks to end fighting are moving forward.

        Negotiator David Arakhamia told Ukrainian television channels that any meeting between Ukraine's President Volodymyr Zelensky and Russian President Vladimir Putin would "with a high probability" take place in Turkey.  

        "The Russian Federation has given an official answer to all positions, which is that they accept the (Ukrainian) position, except for the issue of Crimea (annexed by Russia in 2014)," Arakhamia said.

        He said that while there was "no official confirmation in writing", the Russian side said so "verbally". 

        Arakhamia said Moscow had agreed in talks that a referendum on the neutral status of Ukraine "will be the only way out of this situation."

        9:45 pm: Russia says aid columns unable to reach Mariupol, blames Red Cross

         

        Russia's defence ministry said aid convoys had not been able to reach the besieged city of Mariupol on Friday or Saturday and blamed "destructive actions" by the International Committee of the Red Cross (ICRC), Interfax news agency said.

        A Red Cross convoy traveling to the Ukrainian port turned around on Friday because it had become impossible to proceed with its mission to begin evacuating civilians, the ICRC said, vowing to try again on Saturday.

        Interfax quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying the ICRC had shown its inability to provide any help in preparing to evacuate civilians from the city.

        Mizintsev said due to the actions of the Red Cross, the convoys had left very late on April 1 and 2 and were not able to reach Mariupol on time.

        8:20 pm: Ukraine regained control of 'whole Kyiv region', says defence official

        Ukraine has regained control of "the whole Kyiv region" after invading Russian forces retreated from some key towns near the Ukrainian capital, said deputy defence minister Ganna Maliar. 

        "Irpin, Bucha, Gostomel and the whole Kyiv region were liberated from the invader," Maliar said on Facebook, referring to towns that have been heavily destroyed by fighting.

        Irpin and Bucha, commuters towns outside Kyiv, were retaken by the Ukrainian army this week. 

        Both towns have suffered vast destruction and large civilian death tolls.

        Earlier Saturday, Bucha's mayor said nearly 300 people had been buried in a mass grave. Gostomel was the setting of heavy fighting to take control of a strategic airfield near the capital. 

        7:11 pm: Almost 300 buried in mass grave in Bucha, near Kyiv, says mayor

        Almost 300 people have been buried in a mass grave in Bucha, a commuter town outside Ukraine's capital Kyiv, its mayor, Anatoly Fedoruk, said Saturday after the Ukrainian army retook control of the key town from Russia.

        "In Bucha, we have already buried 280 people in mass graves," Fedoruk told AFP by phone. He said the heavily destroyed town's streets are littered with corpses.

        6:30 pm: Pope blasts ‘infantile’ war unleashed by ‘some potentate’

        In his most pointed denunciation of the Russian invasion of Ukraine, Pope Francis on Saturday blasted the leader who launched a “savage” war.

        The pope did not cite President Vladimir Putin by name, but the reference was clear when he said “some potentate” had unleashed the threat of nuclear war on the world in an “infantile and destructive” display of aggression.

        “We had thought that invasions of other countries, savage street fighting and atomic threats were grim memories of a distant past,” Francis told Maltese officials on the Mediterranean island nation at the start of a weekend visit.

        Francis has to date avoided referring to Russia or Putin by name, in keeping with the Vatican's tradition of not calling out aggressors to keep open options for dialogue. But the latest criticism of the powerful figure responsible for the war marked a new level of outrage for the pope.

        “Once again, some potentate, sadly caught up in anachronistic claims of nationalist interest, is provoking and fomenting conflicts, whereas ordinary people sense the need to build a future that will either be shared or not be at all,” he said.

        Earlier Saturday, Francis told reporters en route to Malta that a possible visit to Kyiv was “on the table,” but no dates have been set and the trip has not been confirmed.

         

        4:55 pm: Russian troops withdraw from Irpin near Kyiv, but it lies in ruins

        Ukrainian forces have retaken control of Irpin, a suburb to the northwest of Kyiv. But after weeks of intense Russian bombardment, the once-leafy residential area now lies in ruins. While most of Irpin's 70,000 residents fled the fighting, around 3,500 – mostly the elderly and frail – remain in a suburb that has no drinking water, gas or electricity.

        4:13 pm: Ukrainian authorities wary of Russian forces’ mining of areas near Kyiv

        Ukrainian authorities say they don't know when they will allow civilians back into areas near Kyiv after Russian forces retreated, due to reports of mines and tripwires being left behind. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

        4:03 pm: Protesters in Russian-held Ukrainian town violently dispersed, say local authorities

        Local authorities in the occupied southern Ukrainian town of Enerhodar said Russian forces had violently dispersed a pro-Ukrainian rally on Saturday and detained some participants.

        Residents had gathered in downtown Enerhodar, where they were singing the Ukrainian national anthem, when Russian soldiers arrived and bundled some into detention vans, the local administration said in an online post.

        "The occupiers are dispersing the protesters with explosions," it said in a separate post on Telegram, sharing a video of what appeared to be multiple stun grenades landing in a square and letting off bangs and clouds of white smoke next to the town's main cultural centre.

        It also accused Russian forces of shelling another part of the town on Saturday and said as a result four people had been wounded and were being treated in hospital.

        The reports could not be immediately verified. Moscow denies targeting civilians and describes its invasion of Ukraine as a "special military operation". Ukraine and the West say it is an unprovoked war of aggression.

        New: Russian forces fired what look / sound like like grenades and mortars on a pro-Ukrainian demonstration in Enerhodar earlier today. Reports of casualties. Enerhodar is the town serving Ukraine, and Euro’e’s largest nuclear power station, currently occupied by Russia. pic.twitter.com/7aInT9Mt9x

        April 2, 2022

        3:28 pm: Russian police detain more than 150 at protests against invasion

        Russian police detained at least 176 people Saturday at protests against Moscow's invasion of Ukraine, NGO OVD-Info said. 

        The NGO, which monitors arrests during protests, said police had detained people during demonstrations in 14 cities in Russia.

        An AFP journalist in Moscow witnessed more than 20 people detained by riot police under heavy snowfall in the capital's central park Zaryadye, a short distance from the Kremlin. 

        2:40 pm: Tributes to Ukrainian journalist killed near Kyiv pouring in

        Tributes to Maksim Levin, a Ukrainian photographer and videographer, are coming in from journalists who have worked with the 40-year-old over the years.

        Levin’s body was found near the village of Guta Mezhygirska near Kyiv on April 1 after going missing for more than two weeks, presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.

        Friends and former colleagues are expressing shock and sadness over the loss of a gifted photographer and documentary filmmaker.

        Ukrainian photojournalist Max Levin, our friend and colleague, was found dead April 1, killed by Russian forces near Kyiv. I knew Max, a father of 4, since we began covering the war in 2014. He was brave, talented, and dedicated to covering this story. I can’t believe he’s gone. pic.twitter.com/YelibinC7v

        April 2, 2022

        The prosecutor general's office in Ukraine said Levin was "killed by servicemen of the Russian Armed Forces with two shots from small arms". This could not be independently verified.

        Levin had been working with Ukrainian and international media.

        During fighting between Ukrainian forces and Russia-backed separatists in eastern Ukraine in 2014, he managed to escape encirclement in a town where hundreds of Ukrainian soldiers were killed.

        12:54 pm: Body of missing Ukrainian journalist found near Kyiv

        Ukrainian photographer and documentary maker Maks Levin has been found dead near Kyiv after going missing more than two weeks ago, Ukrainian presidential aide Andriy Yermak said on Saturday.

        "He went missing in the conflict area on March 13 in the Kyiv region. His body was found near the village of Guta Mezhygirska on April 1," he said on Telegram.

        12:25 pm: Russian forces in ‘rapid retreat’ from northern Ukraine, Kyiv says

        Russian forces are making a “rapid retreat” from areas around the capital Kyiv and the city of Chernihiv in northern Ukraine, Ukrainian presidential adviser Mykhaylo Podolyak said on Saturday.

        “With the rapid retreat of the Russians from the Kyiv and Chernigiv regions... it is completely clear that Russia is prioritising a different tactic: falling back on the east and south,” he said on social media.

        11:40 am: Pope says he is considering visit to Kyiv

        Pope Francis said on Saturday that he was considering a trip to Ukraine's capital. Asked by a reporter on the plane taking him from Rome to Malta if he was considering an invitation made by Ukrainian political and religious authorities, Francis answered: “Yes, it is on the table”. He gave no further details.

        Francis has been invited by Ukrainian President Volodymyr Zelensky, Kyiv Mayor Vitali Klitschko, Major Archbishop Sviatoslav Shevchuk of Ukraine's Byzantine-rite Catholic Church and Ukraine's ambassador to the Vatican, Andriy Yurash.

        He has spoken on the phone with Zelensky and Shevchuk. Since Russia's invasion of Ukraine, the pope has strongly condemned what he has called an “unjustified aggression” and denounced "atrocities".

        11:14 am: NGOs provide humanitarian aid in Polish-Ukrainian border town

        The Polish town of Medyka, situated on the border with Ukraine, has become the main crossing point for Ukrainian refugees fleeing the Russian invasion. Here, NGOs are providing humanitarian aid, as FRANCE 24's Ellen Gainsford, Pauline Godart and Raïd Abu report. 

        11:01 am: Seven evacuation corridors planned for Saturday, Ukraine says

        Seven humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine’s besieged regions are planned for Saturday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

        The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol and by buses for Mariupol residents out of the city of Berdyansk, Vereshchuk said.

        The International Committee of the Red Cross also said its team would try to reach Mariupol again on Saturday to help evacuate people.

        9:16 am Ukraine reclaims towns north of Kyiv

        Taking advantage of the partial Russian withdrawal from the north of Kyiv, Ukrainian forces have taken the towns of Bucha and Ivankiv. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports:  

        8:52 am Russian missiles hit two Ukrainian cities

        Russian missiles hit two cities in central Ukraine early on Saturday, damaging infrastructure and residential buildings, the head of the Poltava region said.

        "Poltava. A missile struck one of the infrastructure facilities overnight," Dmitry Lunin wrote in an online post. "Kremenchuk. Many attacks on the city in the morning."

        Lunin later said at least four missiles hit two infrastructure objects in Poltava while, according to preliminary information, three enemy planes attacked the industrial facilities of Kremenchuk.

        8:04 am: China denies working ‘to circumvent’ sanctions imposed on Russia

        China said Saturday it was not doing anything “to circumvent” sanctions imposed on Russia, following warnings from EU officials that any attempt to aid Moscow's war in Ukraine could damage economic ties.

        In the clearest indication yet of Beijing's position on the matter, a foreign ministry official told reporters: "We are not doing anything deliberately to circumvent sanctions imposed on Russia by Americans and Europeans."

        But the statement, delivered after virtual talks between top EU and Chinese leaders on Friday, comes as Beijing holds to its stance of refusing to condemn the invasion by its ally Russia.

        7:24 am: Pentagon to allot extra $300 million in 'security assistance' to Ukraine

        The US defence department announced Friday it is allotting $300 million in "security assistance" to Ukraine to bolster the country's defence capabilities, adding to the $1.6 billion Washington has committed since Russia invaded in late February.

        The package includes laser-guided rocket systems, drones, ammunition, night-vision devices, tactical secure communications systems, medical supplies and armoured vehicles.

        "This decision underscores the United States' unwavering commitment to Ukraine's sovereignty and territorial integrity in support of its heroic efforts to repel Russia's war of choice," Pentagon spokesman John Kirby said in a statement.

        7:04 am: Red Cross prepares fresh evacuation effort in Mariupol

        The International Committee of the Red Cross (ICRC) said it would try to reach Mariupol again Saturday after its team that intended to conduct an evacuation effort Friday was forced to turn back after "arrangements and conditions made it impossible to proceed". 

        Mariupol has faced weeks of ferocious Russian shelling, with at least 5,000 residents killed, according to local authorities, and the estimated 160,000 who remain face shortages of food, water and electricity.

        “We have managed to rescue 6,266 people, including 3,071 people from Mariupol," Ukrainian President Volodomyr Zelensky said in a video address early Saturday.

        Giving details of Friday's evacuation efforts along humanitarian corridors, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said 42 buses carrying Mariupol residents had departed from the city of Berdyansk, 70 kilometres (44 miles) southwest, while another 12 buses had left Melitopol with local residents on board.

        Dozens of buses carrying Mariupol residents arrived Friday in Zaporizhzhia, about 200 kilometres to the northwest, AFP reported.

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

        Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

        EXPLAINER

        A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

        BBC

        Manchester United 1-1 Leicester City: Hosts' Champions League hopes dented by Foxes

        Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Premier Leaguecomments913

        Manchester United suffered another blow in the battle for a Champions League spot as they were held by Leicester at Old Trafford.

        The damage could have been even worse for Ralf Rangnick's men as Leicester were denied a potential winner 10 minutes from time when referee Andre Marriner was sent to the screen by the video assistant referee, with Marriner overturning James Maddison's effort for a foul on Raphael Varane in the build-up.

        United could count themselves fortunate to get a point.

        After a drab opening period, Kelechi Iheanacho scored a superb 63rd-minute opener when he met superb Maddison's left-wing cross with a fine diving header, which sent the ball back into the far corner.

        The Foxes' advantage lasted just three minutes, with Brazilian midfielder Fred on hand to convert the rebound after Bruno Fernandes' shot had been pushed into his path by Kasper Schmeichel.

        It was a disappointing outcome for the hosts, who are now three points behind fourth-placed Arsenal, having played two games more and with a trip to the Gunners, plus encounters with Liverpool and Chelsea, still to come.

        It says everything about the kind of season Marcus Rashford has had that even with the ill Cristiano Ronaldo, Edinson Cavani and Mason Greenwood missing this game completely, the England man was only given a seat on the bench.

        Rashford's future has been debated long and hard over the last few weeks.

        With a contract that is due to expire next year, although there is an option to extend to 2024, a decision over Rashford will be one of the new manager's first tasks when he takes over.

        The theory is a proper break, followed by an intense pre-season and a chance to play regularly in his best position, on the left, would correct many of Rashford's problems.

        At the moment though, he just needs to deliver. And, asked to occupy the number nine position when he was introduced for the final 35 minutes, Rashford continued to look ill at ease.

        Rangnick provided detailed instructions as Rashford waited to come on and then, together with technical director Darren Fletcher, offered more as the game entered its final 20 minutes.

        Fleetingly, it looked like Rashford's world would turn. Deep into stoppage time, he picked the ball up just outside the box and drove at the Leicester defence. But just as space opened up to shoot, an offside Anthony Elanga got in his way and the chance was gone.

        Given Leicester's only hope of salvaging something tangible out of this injury-ravaged campaign comes through the Europa Conference League, starting with Thursday's quarter-final first leg with PSV Eindhoven, they could be forgiven their listless start.

        Brendan Rodgers was buoyed by the return of Jonny Evans and Wesley Fofana, who started together in defence for the first time since last May's FA Cup final.

        Given the paucity of what the home side presented them with, Leicester grew in confidence and Iheanacho should really have put them in front before the break when he screwed a shot from the edge of the area wide after the Nigerian had been left totally unmarked.

        Victory would have been the first time Leicester had won successive away games at Old Trafford and the disappointment from Rodgers' perspective would be that his team did not hold on to their lead long enough.

        Yet, even after United's equaliser, they carried the greater threat. Iheanacho chipped over from an acute angle after Jadon Sancho's stray backpass had sent him through before Fofana brought a superb save out of David de Gea with a header that was bound for the top corner.

        Rodgers thought Maddison had won it and questioned fourth official Martin Atkinson when the goal was ruled out. He was still unconvinced even after the decision had been explained.

        Player of the match

        MaddisonJames Maddison

        Manchester United

        Avg

        5.81

        5.54

        4.67

        4.54

        4.44

        4.37

        4.21

        4.20

        4.03

        4.02

        3.77

        3.72

        3.62

        3.46

        Leicester City

        Avg

        7.36

        7.17

        7.00

        6.95

        6.90

        6.88

        6.88

        6.87

        6.82

        6.75

        6.54

        6.32

        6.22

        6.22

        Line-ups

        Formation 4-2-3-1

        Formation 4-2-3-1

        Match Stats

        Live Text

        Match ends, Manchester United 1, Leicester City 1.

        Second Half ends, Manchester United 1, Leicester City 1.

        Attempt saved. Harry Maguire (Manchester United) header from the centre of the box is saved in the bottom left corner. Assisted by Bruno Fernandes with a cross.

        Corner, Manchester United. Conceded by James Justin.

        Offside, Manchester United. Marcus Rashford tries a through ball, but Anthony Elanga is caught offside.

        Attempt missed. Jadon Sancho (Manchester United) right footed shot from the centre of the box misses to the left. Assisted by Diogo Dalot with a cross.

        Alex Telles (Manchester United) wins a free kick on the left wing.

        Foul by James Maddison (Leicester City).

        Substitution, Leicester City. Patson Daka replaces Kelechi Iheanacho.

        Substitution, Leicester City. Hamza Choudhury replaces Nampalys Mendy because of an injury.

        Fred (Manchester United) wins a free kick on the left wing.

        Foul by James Justin (Leicester City).

        Corner, Manchester United. Conceded by Daniel Amartey.

        Foul by Nemanja Matic (Manchester United).

        James Maddison (Leicester City) wins a free kick in the attacking half.

        Attempt saved. Youri Tielemans (Leicester City) right footed shot from outside the box is saved in the centre of the goal. Assisted by Harvey Barnes.

        Attempt missed. Bruno Fernandes (Manchester United) header from outside the box misses to the left. Assisted by Alex Telles with a cross.

        VAR Decision: No Goal Manchester United 1-1 Leicester City.

        GOAL OVERTURNED BY VAR: James Maddison (Leicester City) scores but the goal is ruled out after a VAR review.

        Raphaël Varane (Manchester United) wins a free kick in the defensive half.

        Valeurs Actuelles

        LGBT : Le rappeur Booba salue le discours d’Éric Zemmour sur “l’endoctrinement des enfants”

        NON À L’ENDOCTRINEMENT DES ENFANTS. BRAVO MONSIEUR ZEMMOUR POUR CETTE INTERVENTION. JE SUIS OBLIGÉ DE SALUER CE DISCOURS. CE SUJET EST BIEN TROP IMPORTANT. 🏴‍☠️ pic.twitter.com/IiyYXNp1i0

        — Booba (@booba) April 2, 2022

        Une vidéo repartagée sur Twitter par le rappeur originaire de Boulogne (92) et saluée en lettres majuscules : « Non à l’endoctrinement des enfants. Bravo monsieur Zemmour pour cette intervention. Je suis obligé de saluer ce discours ». Des propos très éloignés des positions du rappeur, d’ordinaire très critique à l’égard du candidat de Reconquête ! .

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Man City v Liverpool: 'We will fight' - title race intensifies as rival bosses focus on big match

        Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Premier League

        As Liverpool manager Jurgen Klopp put it: "The next Premier League game is a big one - we can't hide from that."

        As recently as January, few would have looked at Manchester City versus Liverpool on 10 April as being quite such a huge game in the title race.

        When City beat Chelsea 1-0 on 15 January, they moved 14 points clear at the top and, although the Reds had two games in hand, it looked as though Pep Guardiola's side were seemingly running in a one-horse race.

        But since then, Liverpool have won every Premier League game they have played and victory over Watford on Saturday lifted them to the top of the table, albeit briefly.

        Indeed, Klopp had barely taken his seat in the post-match news conference when City had opened the scoring in their game against Burnley to return to the summit in the as-it-stands table.

        "So City have already killed one of your questions, huh?" quipped Klopp as he sat down, aware that a large focus of journalists' questions would be about the upcoming match with City, rather than the Watford win.

        The professional view is that the game is huge, too. Former England captain Alan Shearer, ex-Wales captain Ashley Williams and former Scotland striker James McFadden have all suggested next weekend's game is critical to the destiny of the title.

        "Whoever wins that, I think will win the title," McFadden told BBC Sport.

        It is now impossible to hide from the enormity of next Sunday's title match-up at Etihad Stadium. Just one point separates the two going into the fixture, with both sides having played the same number of games.

        It would be understandable if Guardiola felt frustrated at seeing the healthy advantage his side once had chopped down - but instead the former Barcelona and Bayern Munich boss is relishing the challenge.

        "We will fight," he said.

        "The opponent is so tough and good but they said we will make a proper battle and we accept that."

        However, he knows Manchester City cannot afford any off days - even suggesting they will have to win all eight of their remaining games to defend the Premier League title.

        "Hopefully Liverpool are going to lose against us, but apart from that I don't think they are going to drop points," Guardiola added.

        "You have to handle it [the pressure]. We did it in the past when we had to win 14 games in a row [to beat Liverpool to the title in 2019]. Now we have to win eight games - otherwise we will not be champions."

        While City are chasing a possible treble and a fourth league title in five seasons, Liverpool - who won the Premier League two years ago - are in the hunt for an unprecedented quadruple.

        They have already won the Carabao Cup and, as well as the league title race, they are also in the hunt for Champions League and FA Cup success.

        "I really appreciate the situation we are in," Klopp added.

        "I told the boys yesterday, if somebody would have told us in the summer that end of March, early April [we would be] in the situation we are in - in all competitions, won one trophy and a full squad available - we all would have taken it, absolutely.

        "The only better situation would have been - because in the cup competitions we couldn't be further - if we are 20 points ahead of City, but that's not possible actually."

        Such was the advantage Manchester City had in January that even many pundits had all but given up on the prospect of a title race.

        "I remember thinking the title was done and dusted," former Wales captain Ashley Williams said.

        "For me, Liverpool were in a position where they had nothing to lose. The pressure was off them. But the pressure has changed a bit now in terms of they do have something to lose.

        "What an ending we're in for this season!"

        Former England and Newcastle striker Alan Shearer also thought the title race was over - but now feels there is so little in it that predicting a winner is effectively a guessing game.

        "Liverpool have got a really good opportunity to put some pressure on Manchester City," he said.

        "When you consider where they were two months ago, it looked all over. They've done incredibly well to get themselves back into contention.

        "I think it's a flip of coin in the title race. It's all going to boil down to next weekend."

        After hosting Liverpool next weekend, Manchester City finish the season with games at home to Brighton, Watford, Newcastle and Aston Villa while they will travel to Leeds, West Ham and Wolves.

        Liverpool, meanwhile, host Manchester United, Everton, Tottenham and Wolves at Anfield and have away games at Newcastle, Southampton and Aston Villa.

        "It looks like Manchester City have the better run of fixtures compared with Liverpool, but they have two games against Atletico Madrid in the Champions League in there too," said former Scotland striker James McFadden.

        "It's a tough run initially for City, but after that it's a kinder run of fixtures than for Liverpool.

        "I think it's down to next weekend, though. Whoever wins that, I think will win the title - I don't see either team slipping up after that."

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        France24 - World

        Macron warns of dangers of extremism at election rally as French polls tighten

        Issued on: 02/04/2022 - 20:37

        FRANCE 24 Follow Claire PACCALIN

        French President Emmanuel Macron called on tens of thousands of cheering but increasingly nervous supporters to help him win the "battle between progress and turning back" at his first election campaign rally just a week before the first round of the 2022 presidential election.  

        According to polls, far-right rival Marine Le Pen is gathering momentum and threatening what once seemed an almost unassailable position of strength for Macron, a pro-business centrist elected in 2017. 

        "The mobilisation is now, the battle is now!" Macron concluded a two-and-a-half hour speech at a stadium west of Paris. "It's a battle between progress and turning back, a battle between patriotism and Europe, and nationalism." 

        The 44-year-old drew an estimated 30,000 people for a gathering styled on sports events that saw Macron enter the room to pumping music and fireworks before taking to a stage set up like a boxing ring in the middle of the floor. 

        Macron started his speech with a long list of accomplishments and promises to create jobs in hospitals and nursing homes, in a clear attempt to convince centre-left voters that pollsters say could abstain.

        "Our lives, their lives, are worth more than profits," he told the crowd, stealing a well-known anti-capitalist slogan.

        In a bid to galvanise his supporters as well as undecided voters, Macron warned of the risk of a Brexit-style upset as polls showed the race between the incumbent and Le Pen tightening for the crucial April 24 runoff.

        "Look at what happened with Brexit, and so many other elections: what looked improbable actually happened," Macron told the crowd of flag-waving supporters. "Nothing is impossible," he warned.

        "The danger of extremism has reached new heights because, in recent months and years, hatred, alternative truths have been normalised," he said. "We have got used to see on TV shows antisemitic and racist authors."

        Distracted by the war in Ukraine

        The centrist French president only declared his intention to run again at the last possible moment last month and has been distracted by the war in Ukraine. 

        Sunday's rally was crucial for Macron to display his engagement with the electorate after the diplomatic pressures of the war in Ukraine limited his canvassing at home, explained Ariane Bogain from Northumbria University in an interview with FRANCE 24.

        "So far, he’s been more or less invisble and this rally is his chance to finally enter the comptition and he has to do it because we’ve seen recently that his advantage in the polls has diminished. He’s still leading, but he has to be far more present. He only has a week and this rally is very very important," said Bogain.

        Le Pen meanwhile has been working on a low-key grassroots campaign focused on concerns about rising prices that have dented household incomes.

        "Despite the crises, we never gave up. Despite the crises we honoured our promises," Macron said during the first part of a speech that defended his achievements.

        He listed them as lowering unemployment to "its lowest level in 15 years", cutting taxes to boost incomes, along with investments in public services.

        To shouts of "Macron, President!" he also detailed his programme for a second term that would include benefits reform and a rise in the retirement age to 65.

        Slow campaign

        Among those present, most expressed confidence that Macron would prevail despite the final-week dynamic that appears to be favouring Le Pen.

        Two new polls published Saturday suggested Macron and Le Pen would finish top in the first round on April 10, with Macron triumphing in the run-off on April 24 by 53-47 percent.

        "Of course Marine Le Pen can win," Macron's former prime minister Édouard Philippe warned in an interview with the Le Parisien daily posted online Thursday.

        The increasingly thin margin of victory projected for Macron has led many supporters to call on him to throw himself more into campaigning, with aides promising stops around the country next week. 

        Macron's opponents have been attacking him relentlessly on the basis of record spending on consultants such as McKinsey during his five-year term, which was revealed in an investigation by the Senate last month.

        Le Pen optimism

        Le Pen, who lost to Macron in the 2017 polls run-off, has sought to moderate her image in the last half decade in a process helped by the emergence of Eric Zemmour as a fellow candidate in the far-right.

        While Zemmour risks taking votes from Le Pen in the first round, his more radical stances in immigration and Islam have helped her project a more mainstream image.

        "We feel it on the ground, there is a great dynamic, a hope that is emerging as the campaign nears it end," she said on a visit to eastern France Friday.

        The first round risks being a disaster for The Republicans -- the traditional right-wing party that was the political home of ex-presidents such as Nicolas Sarkozy and Jacques Chirac.

        Their candidate Valérie Pécresse is projected by most polls to be vying with Zemmour for fourth place after failing to find momentum in the campaign.

        Her big chance to ignite her bid will be at a rally Sunday in southern Paris. 

        The Socialist candidate, Paris mayor Anne Hidalgo, is struggling to reach beyond low single figures while the Greens hopeful Yannick Jadot has failed to put the environment at the centre stage of the campaign.

        The left's main hope is the far-left candidate Jean-Luc Melenchon who most polls project coming in third place but believes he has a chance of making a run-off.

        (FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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        McKinsey affair ‘galvanises’ Macron’s opponents – but gives them a ‘weak weapon’

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?

        France24 - World

        War-torn Yemen holds breath as Ramadan ceasefire begins

        Issued on: 02/04/2022 - 15:41

        NEWS WIRES

        Yemen's warring parties laid down their weapons for the first nationwide truce since 2016 on Saturday, with all eyes on whether the UN-brokered ceasefire will hold.

        The Iran-backed Huthi rebels and Saudi-led coalition have both agreed to observe the two-month truce, which took effect at 1600 GMT on the first day of the Muslim holy fasting month of Ramadan.

        "The two-month truce started at 7:00 pm (1600 GMT) tonight. As of tonight, all offensive ground, aerial and naval military operations should cease," UN special envoy Hans Grundberg said in a statement.

        Yemen's intractable war has killed hundreds of thousands directly or indirectly and displaced millions, triggering the world's worst humanitarian crisis, according to the United Nations.

        Previous ceasefires have been ineffective. A national truce ahead of peace talks in April 2016 was violated almost immediately, as were other ceasefires that year.

        A 2018 agreement to cease hostilities around rebel-held Hodeida port, a lifeline for the Arab world's poorest country, was also largely ignored.

        Both the Huthis and Saudi Arabia have welcomed the latest initiative, which follows a surge in attacks but also increasing diplomacy including ongoing talks -- snubbed by the rebels -- in Riyadh.

        "This time I am optimistic. This truce is unlike all the previous ones," Asmaa Zayed, a college student who also works as a cashier in Hodeida, told AFP.

        "The fact it comes with Ramadan gives us a lot of hope. This war started when I was 15 years old and turned all my dreams into nightmares."

        'Suffered immensely'

        Under the agreement, all ground, air and sea military operations in Yemen and across its borders are to stop.

        Eighteen fuel ships will be allowed into Hodeida port and two commercial flights a week can resume in and out of Sanaa, also in rebel hands -- both key demands of the insurgents before they consider peace talks.

        The two sides have also agreed to meet to open roads in Taez and other governorates, Grundberg said, adding the truce could be renewed with their consent.

        "The success of this initiative will depend on the warring parties' continued commitment to implementing the truce agreement with its accompanying humanitarian measures," said the Swedish diplomat.

        "I also hope the goodwill that we saw from all sides in public will translate into long-term de-escalation of inflammatory media rhetoric and hate speech."

        With fighting in Yemen at a stalemate, the Huthis launched a series of drone-and-missile attacks on Saudi Arabia and coalition partner the United Arab Emirates this year, often targeting oil facilities.

        The coalition has responded with air strikes.

        Last week, on the seventh anniversary of the Saudi-led military coalition's intervention, and a day after an attack on an oil plant within sight of the Formula One Grand Prix in the Saudi city of Jeddah, the Huthis announced a three-day unilateral ceasefire.

        The coalition then announced its own truce from Wednesday, ahead of discussions with international partners in Riyadh. The rebels declined to attend the talks in an "enemy" country.

        'Reeks of death'

        Saudi Arabia expressed its "support" for the UN ceasefire, which was also welcomed by US President Joe Biden, UN chief Antonio Guterres, the European Union and the leaders of Britain, France and Iraq.

        I send my warmest wishes as Muslims around the world begin the holy month of #Ramadan.The Holy Quran teaches us that God created nations and tribes “so that we might know one another.”Let us learn from each other and, together, build a peaceful world.Ramadan Kareem. pic.twitter.com/GcBLwn9JHq

        April 2, 2022

        The major question now is whether the truce will be observed.

        The Norwegian Refugee Council hoped it would be "the start of a new chapter", while Save the Children said it offered a "much-needed respite from all the violence".

        The war in Yemen started when the Huthis took control of Sanaa in 2014, prompting the Saudi-led intervention in March of the following year in support of the ousted government.

        It plunged what was already the Arab world's poorest country into years of crisis, with failing infrastructure and services and 80 percent of the 30 million population dependent on aid.

        "Everything around us reeks of death and war," said Zayed, the student in Hodeida. "I think I will go into a depression if this truce ends or fails."

        (AFP)

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        Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

        Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

        Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks

        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : “À nouveau, l’égalité femme-homme sera la grande cause du quinquennat”, annonce Emmanuel Macron

        Premier meeting de campagne ce samedi 2 avril à la salle Paris-La Défense-Arena, pour la président-candidat, encore largement favori dans les sondages. Dès le début, Emmanuel Macron a égrené son bilan. « Nous l’avons fait », a-t-il martelé, évoquant entre autres la procréation médicale assistée pour toutes, largement ovationnée par la salle. « Tout cela, c’était notre projet, c’est maintenant notre bilan ! », a-t-il déclaré avant d’évoquer l’avenir. « À nouveau, l’égalité femme-homme sera la grande cause du prochain quinquennat », a annoncé le président de la République.

        Pouvoir d’achat

        Le candidat à la présidentielle a également évoqué le pouvoir d’achat. Un thème cher aux Français puisqu’il est à 57% leur première préoccupation dans cette campagne présidentielle selon un sondage Elabe pour BFMTV. « Face à ce défi de pouvoir d’achat, le gouvernement a débloqué plus de 20 milliards par an. (…) Mais il nous faut aller plus loin », a déclaré le président de la République lors de son meeting.

        Avec en plus, une promesse de campagne : « Le vrai pouvoir d’achat, c’est celui qui vient du travail, qui est durable, par lequel on gagne plus. C’est pourquoi dès cet été, je veux pouvoir permettre aux travailleurs de pouvoir toucher une prime allant jusqu’à 6 000 euros, sans charge ni impôt. » Et de promettre pour les travailleurs indépendants « 550 euros de plus chaque année au niveau du SMIC ». Le candidat a également prévenu : « Il n’y a pas d’argent magique. Il n’y aura pas de hausse d’impôt, nous les baisserons. Il n’y aura pas de hausse de notre dette ».

        « Nous continuerons d’investir dans nos armées. »

        Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a livré sa vision de la politique internationale : « Le rôle de la France est de ne pas céder aux grands clivages qui paralysent et de savoir échanger avec chaque nation, chaque puissance ». Et d’ajouter : « Nous continuerons d’investir dans nos armées. Nous continuerons de financer les matériels les plus innovants, et réaffirmerons le lien armée/nation. »

        Sur l’écologie, le président-candidat a d’abord vanté son bilan : « Pour relever le défi du climat, il fallait accompagner les Français pour rénover leurs logements, changer leurs voitures, on l’a fait ». Et de nommer le réchauffement climatique « combat du siècle ». « Je suis fier que notre pays ait été parmi les premiers, au printemps 2018, à porter ce projet européen de la neutralité carbone en 2050. Nous le ferons ! », a-t-il lancé. Pour ce faire, le président de la République a fait savoir sa volonté de réinvestir « dans les réacteurs nucléaires ». « Sortir des énergies fossiles, nous le pouvons, nous le ferons », a-t-il promis.

        « Auteurs antisémites »

        Lors de son meeting, le chef d’Etat a aussi partagé sa vision de la politique mémoriel en France : « Notre unité, c’est aussi le travail de reconnaissance, d’histoire, pour toutes les mémoires et les souffrances de notre passé comme nous l’avons fait patiemment ensemble. Pour toutes les mémoires de la guerre d’Algérie comme du génocide rwandais ». Emmanuel Macron a également fustigé « le danger extrémiste ». « Dans le débat public, nous nous sommes habitués à voir défiler sur certains plateaux de télévision des auteurs antisémites, d’autres racistes », a-t-il déploré. Le président a égratigné au passage Marine Le Pen, sans la nommer. « Ils peuvent un matin sortir de l’euro et le soir revenir dans l’Europe. Personne, jamais, ne relève leur incohérence. (…) Certains se disent patriotes tout en faisant financer leur projet et leur parti par l’étranger [allusion au prêt d’une banque hongroise au parti de Marine Le Pen]. »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

        Il était une fois

        Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

        Pascal Cauchy

        L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

        Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

        Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

        Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

        1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

        Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

        Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

        Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

        Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

        L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

        La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

        Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

        Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

        La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

        Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

        Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

        Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

        La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

        Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

        Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

        L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

        Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

        En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

        De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

        L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

        enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
        BBC

        Christian Eriksen: Midfield maestro thriving again at Brentford

        Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Brentfordcomments66

        Brentford manager Thomas Frank greeted the emotional arrival of countryman Christian Eriksen in January by announcing he could be the club's "greatest signing ever".

        It was a claim made in the afterglow of the deal that brought the midfielder back into football after he suffered a cardiac arrest playing for Denmark in their opening game of Euro 2020 last June.

        Eriksen revealed he felt he was "gone from this world for five minutes". So it was a joy to simply see this hugely popular 30-year-old fit and healthy again, never mind restarting a playing career many feared was over.

        And in the 4-1 thrashing of Chelsea here at Stamford Bridge, as Eriksen pulled the strings and scored his first Brentford goal as the centrepiece of one of the finest results in their history, he delivered substantial evidence to back up Frank's bold prediction.

        Eriksen has already resumed normal service with Denmark, scoring as they lost 4-2 to the Netherlands last weekend then getting on target again in his first game back at Copenhagen's Parken Stadium, when Serbia were beaten 3-0.

        The moment Frank had in mind when he signed Eriksen - and there was an element of gamble on both sides of this deal - came in the 54th minute of a remarkable afternoon at Stamford Bridge.

        Vitaly Janelt had just hammered home an equaliser for Brentford, moments after Antonio Rudiger had given Chelsea a lead they did not merit given the way the visitors had largely dominated the first 45 minutes.

        Were Brentford happy with that? Not a bit. And certainly not Eriksen.

        Brentford broke clear, Eriksen matching Bryan Mbeumo's pace and energy to arrive in the penalty area with perfect timing to receive his pass and lift a finish high over Edouard Mendy at the Shed End.

        Eriksen's face was wreathed in smiles as he raced into the corner to join the ecstatic celebrations of the Brentford fans, who eventually enjoyed the sort of result and performance they could barely have contemplated when they made the seven-and-a-bit mile journey across west London.

        It was the first time Brentford had beaten Chelsea since 1939 and they deserved every bit of their elation. The Champions League holders were humiliated by the magnificent Bees.

        The statistics are now backing up the impact Frank hoped Eriksen would have.

        Brentford looked out of ideas and inspiration when they lost 2-0 at home to Newcastle United on 26 February, leaving them only three points off the bottom three. Eriksen's return as a substitute, 259 days after his cardiac arrest, sounded the only positive note from a day of real disappointment.

        Since then, Brentford have won three league games out of four - all three of which Eriksen has started. He missed the loss at Leicester City, having tested positive for Covid-19.

        It would be unfair and an insult to Eriksen's team-mates to suggest this was some sort of one-man show. Far from it, as every player made their contribution to a stunning result against Chelsea that could have been even more emphatic than the scoreline suggests.

        What Eriksen gives Brentford, though, is quality, stature and self-belief.

        Brentford's players look to him for leadership and guidance, to deliver the moments that make a difference. He is their game-changer, the one they know has done it at the very highest level.

        They can watch him in action, his comfort and confidence patrolling midfield unconcerned by the elite company, such as N'Golo Kante, he may be up against.

        Eriksen is at home there and the old class is increasing all the time, with the goals now coming.

        As former England defender Martin Keown told BBC Sport's Final Score: "The spirit that Brentford are showing is incredible, but to see Christian Eriksen cap it off is quite magnificent.

        "He can still play the game of football he loves so much. He is not being denied and we're not being denied the spectacle that he provides."

        In the wider context, this result and its consequences will provide all the value Frank wanted when he brought Eriksen to Brentford.

        The Bees will now surely survive in the Premier League, a superb achievement, and Eriksen will have played his part having revived the momentum they appeared to have lost before his arrival.

        They have been able to build on that stock of points from an excellent start to the season and profit from Eriksen's inspiration.

        Eriksen will be grateful for the confidence and belief Frank showed in him - and the player has repaid his manager in kind.

        This was a glory day for Brentford and Eriksen - and the day the Bees and their fans can surely start looking forward to a second season in the top flight.

        France24 - World

        Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

        Issued on: 02/04/2022 - 11:29

        NEWS WIRES

        Israeli security forces killed three Islamic Jihad militants when they came under fire Saturday during a raid in the West Bank, police said, the latest deaths in a surge of violence.

        The bloodshed comes amid heightened tensions ahead of the start of the holy Muslim month of Ramadan, that has seen violence spiral in Israel and the occupied West Bank.

        Last year during Ramadan, clashes that flared between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem led to 11 days of devastating conflict between Israel and the Gaza Strip's Islamist rulers Hamas.

        On Saturday, Israeli police said security forces killed three members of the Islamic Jihad militant group who had opened fire during an operation to arrest them near the northern West Bank city of Jenin.

        Four Israeli soldiers were wounded during the operation, one of them seriously, the police said.

        The Israeli forces had intercepted "a terrorist cell on its way to an attack, and stopped the car in which they were travelling between Jenin and Tulkarem", the police said in a statement.

        The Islamic Jihad confirmed the three deaths.

        "We mourn the death of our three hero fighters," the armed wing of the Islamist movement said, adding that two of them were from Jenin and one from Tulkarem.

        Hamas issued a warning to the Israelis.

        "The enemy's policy of assassination in the West Bank and occupied Jerusalem will not provide it with so-called security," Hamas said.

        Saturday's clash is the latest in a spate of bloody violence in Israel and the West Bank since March 22.

        Fatal shootings near Tel Aviv

        On Friday, Israeli forces shot dead a 29-year-old Palestinian during clashes in the West Bank city of Hebron, the Palestinian health ministry said.

        The Palestinian Wafa news agency named him as Ahmad al-Atrash, who it said was taking part in a protest against Israeli settlements and had previously served six years in an Israeli prison.

        The Israeli army said that during a "riot" in Hebron, "a suspect hurled a Molotov cocktail" at soldiers, who "responded with live fire".

        Hebron, the biggest city in the West Bank, is home to about 1,000 Jewish residents living under heavy Israeli military protection, among more than 200,000 Palestinians.

        The Palestinian Red Crescent said 70 people were wounded in Friday's clashes with the Israeli army in the Nablus area of the northern West Bank.

        On Thursday, Israeli security forces raided Jenin after three fatal attacks rocked the Jewish state, leading to clashes in which two Palestinians were killed, according to the Palestinian health ministry.

        Elsewhere in the West Bank on the same day, a Palestinian man who stabbed and seriously wounded an Israeli civilian with a screwdriver on a bus was shot dead south of the city of Bethlehem.

        The violence followed an attack on Tuesday night in Bnei Brak, an Orthodox Jewish city near Tel Aviv.

        A Palestinian with an M-16 assault rifle killed two Israeli civilians, two Ukrainian nationals and an Israeli-Arab policeman.

        A total of 11 people have been killed in anti-Israeli attacks since March 22, including some carried out for the first time by assailants linked to or inspired by the Islamic State group.

        The West Bank, which has been occupied by Israeli forces since the 1967 Six-Day war, is home to nearly 500,000 Jewish settlers, living in communities regarded as illegal under international law.

        (AFP)

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        Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel

        Four killed in knife attack in southern Israel

        Reporters

        Anger mounts in West Bank at increasingly under-fire Palestinian Authority

        L'Humanité

        Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

        Il était une fois

        Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

        Hassane Zerrouky

        La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

        En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

        Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

        Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

        Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

        « Premier pas vers la restauration du califat »

        Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

        En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

        La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

        En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

        Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

        Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

        Le « djihad » contre le « taghut »

        À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

        Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

        « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

        Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

        Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

        Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

        C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

        À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

        BBC

        You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino

        Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.  

        As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.” 

        That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.” 

        Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work. 

        In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?

        For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)

        The rise of coasting 

        Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.” 

        For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.” 

        While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.” 

        Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”

        Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.” 

        Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.” 

        Addressing the coasting problem 

        While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward. 

        For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.” 

        While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”

        Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)

        For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.” 

        Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.” 

        Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino. 

        If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.” 

        Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual. 

        Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.” 

        Valeurs Actuelles

        Présidentielle : Dans le Sud, la charge sécuritaire de Valérie Pécresse


        « Je suis la candidate de la droite qui protège ». À une semaine du premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse investie le champ régalien. Lutte contre les trafiquants, reconquête des territoires perdus de la République et défense des forces de l’ordre : La présidente de la région Ile-de-France a martelé son mantra sécuritaire au cours d’un déplacement dans le Sud de la France, ce 1er avril. Elle a successivement fait une incursion avec la brigade anti-criminalité (BAC) dans les quartiers nords de Marseille, avant de se rendre dans un commissariat de Police municipale à Rognac (Bouches-du-Rhône) puis tenu un discours sur l’autorité au cours d’une réunion publique à Saint-Raphaël (Var).

        La candidate des Républicains justifie sa nouvelle démarche auprès de Valeurs actuelles : « Mon discours restera inchangé. Je défends l’autorité et avec moi, il n’y aura plus de zones de non droit dans la République. Mon projet, c’est la sécurité des Français. Je n’y dérogerai pas. » Ces visites s’inscrivent dans le récit de fin de campagne de Valérie Pécresse, qui comme l’admet son équipe, « revient sur les fondamentaux qui ont fait son succès au Congrès, tout en réaffirmant l’autorité de l’État face à l’insécurité croissante dans la société ».

        Au contact des dealers dans les quartiers nord de Marseille

        « Il y a des guetteurs, il y a des guetteurs ». Valérie Pécresse fait un signe rapide de la main. Un agent de police du Service de la protection (SDLP) se rapproche d’elle et se positionne dans son dos. Il la protège de tout son poids pour la faire pénétrer dans le véhicule. Les policiers qui ont accompagné Valérie Pécresse ont raconté minutes par minutes à Valeurs actuelles, ce déplacement sensible dans les quartiers nords. Les cris des ‘‘sonnettes’’ résonnent dans la cité La Bricarde, dans le 15e arrondissement de Marseille. Cagoulés et masqués, les jeunes courent et s’agitent entre les barres d’immeubles. Certains tentent même de se rapprocher.

        « Il y a eu un vol », glisse un agent à Pécresse en lui indiquant qu’un véhicule a été dérobé, à la Bricarde, seulement une heure plus tôt. Il est 23h10, ce jeudi soir. Le « convoi commando » de Valérie Pécresse se heurte à la réalité du trafique de drogue. Autour du véhicule, les agents du SDLP sont sur le qui-vive. Ils se tiennent prêt à réagir, la main solidement agrippée à leur ceinturon. Derrière la vitre teintée de son véhicule, Valérie Pécresse a le visage fermé.

        « On a pu y rentrer, mais on a failli ne pas ressortir », confie le président des LR des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier, présent aux côtés de sa candidate. Les véhicules manœuvrent à vive allure pour s’extraire du lieu. Valérie Pécresse ne se résigne pas. Le convoi prend la direction du rond-point de la Paternelle, autre plaque tournante du trafic de drogue dans la Cité phocéenne.

        Valérie Pécresse face aux trafiquants de drogue de la cité de la Paternelle à Marseille © Compte Twitter Geoffroy Didier

        Depuis le pare-brise de son véhicule, elle voit des chicanes ralentir la progression. Elles sont faites de poubelles brûlées et d’encombrants en tous genres. Un véhicule de la BAC nuit rallie le cortège. Au loin, des braseros allumés par les dealers indiquent le sens de circulation des véhicules pour les consommateurs de crack. Pécresse met pied à terre. Le visage fermé, elle glisse aux journalistes présents à ses côtés : « Avec moi, ce sera l’impunité zéro. »

        Les mains agrippées à la boutonnière de son imperméable, elle regarde au loin les braseros et les ombres s’agiter autour. « On ne peut pas laisser ces territoires de la République aux mains des caïds », marmonne-t-elle dans son écharpe. Un policier de la BAC avertit la candidate à la présidentielle de la dangerosité du site. Il lui rappelle qu’un règlement de comptes avec des armes lourdes y a eu lieu deux jours auparavant, et que « la BAC y était encore en mission quelques heures plus tôt ». 

        Alors que les véhicules sont à l’arrêt, des individus cagoulés se rapprochent furtivement du cortège. Téléphones en main, ils commencent à prendre en photo les visages des policiers et les plaques minéralogiques des voitures. Le sénateur Stéphane Le Rudulier raconte la tension sur place : « Nous avons montré patte blanche. Ce trafique génère en moyenne chaque jour entre 90 000 et 100 000 euros de bénéfices pour les dealers. Nous sommes restés quelques minutes sur place, mais nous n’étions pas loin des dealers qui eux étaient autour de nous. Ce déplacement a été fait sur la seule volonté de Valérie Pécresse. Elle a voulu toucher du doigt ces problèmes d’insécurité. Comme à son habitude, elle est allée sur le terrain pour trouver les meilleures solutions, à partir des remontées des policiers confrontés directement à ces problèmes d’insécurité dans les quartiers populaires. »  

        Valérie Pécresse se rend ensuite au commissariat de la Division Nord. Elle est accueillie sur place par les policiers de la BAC. Certains ont les traits du visage tirés et reviennent tout juste de mission. D’autres, gilet pare-balles au bras, s’apprêtent à partir en patrouille. Elle salue de la tête les partants. La candidate s’enquiert du moral des gardiens de la paix. Sur place, elle visite tour à tour le poste, les cellules de gardes-à-vues et les bureaux, où elle observent les dossiers s’entasser. 

        À la demande la candidate, certains confient leur expérience dans les quartiers nord. Un policier témoigne d’un incident au cours d’une patrouille : « Ils ont commencé par nous insulter. Puis, ils nous ont caillassé et pour nous obliger à partir, ils ont tiré avec des armes automatiques. » Un autre raconte « qu’au cours d’une mission avec des pompiers, ils ont tiré des pétards en direction de nos véhicules ». Sensible à ces témoignages, Valérie Pécresse les complimente sur leur travail et leur rappelle qu’ils ont « interpellé un gros narcotrafiquant marseillais qui revenait de Colombie ».

        Au cours d’une table ronde avec les policiers et leurs syndicats, stylo en main, elle échange sur leur quotidien et leurs conditions de travail. Syndicaliste à Unité Police FO, Eddy, rouflaquettes sur les joues et K-way sur le dos, a échangé avec la candidate. Il nous confie son ressenti à l’issue de cet échange : « Cette visite d’un candidat à la présidentielle a mis en lumière nos condition de travail. Ce qui résulte de ces discussions, c’est de l’écoute. C’était hyperagréable de discuter avec quelqu’un qui travaillent ce sujet dans sa région. Elle nous expliqué comment elle faisait pour allier les synergies politiques et des différents corps sécuritaires. C’était un plus pour les mecs. » 

        Valérie Pécresse repart non sans une dernière petite pique à l’égard d’Emmanuel Macron et nous assure « respecter nos forces de l’ordre. Je serai une présidente qui ne manquera jamais de leur rendre les félicitations qu’elles méritent ».

        La police municipale, maillon de la sécurité républicaine

        Seconde étape de son déplacement : le Centre de supervision urbain (CSU) de Rognac. Le sénateur Stéphane Le Rudulier figure toujours à ses côtés. Ce centre jouxte l’antenne de gendarmerie de la ville. Policiers municipaux et gendarmes surveillent le périmètre côte-à-côte. Une cohésion que semble apprécier la candidate. À son arrivée sur place, elle checke les gendarmes. À son passage, l’un deux lui glisse : « Je suis passé par la brigade de Chevreuse que vous connaissez. » Sensible à cette apostrophe, elle lui rétorque : « Je sais, c’est moi qui l’ait inauguré. »

        Elle s’avance vers des militaires du peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie (PSIG), juchés sur la butte faisant face au CSU. Cette unité de la gendarmerie intervient notamment dans des opérations antistupéfiants. Pécresse le sait. Elle presse le pas et les saluent. Elle s’approche du chef de peloton et demande « comment se sont déroulés les dernières interventions ? ». « On a fait le boulot », répond le gendarme d’une voix martiale.

        La candidate à la présidentielle s’engouffre alors dans le CSU. Dans les couloirs du bâtiment, elle joue des coudes pour se frayer un chemin entre les micros et les caméras. Face à elle, elle check les opérateurs du centre de vidéoprotection. Malgré la distraction provoquée par la présence de journalistes, elle regarde les écrans de surveillance. Au milieu de la pièce, elle se pose derrière le poste de contrôle. D’un signe du doigt, elle reconnaît les systèmes utilisés, leur emploi et les modèles de caméras. « On a le même à la préfecture de police de Paris », lance-t-elle. Un compliment qui n’est pas pour déplaire à l’ancien maire de Rognac, Stéphane Le Rudulier, instigateur du CSU.

        Aux côtés de Valérie Pécresse, le chef de poste lui explique la nécessité de la vidéoprotection dans les communes de petites tailles pour endiguer les délits et larcins en tous genres. « Je vois que vous avez installé les caméras sur les ronds-points et sur les points de convergences des routes », glisse Pécresse en ne quittant pas les écrans d’ordinateurs des yeux. Au cours de cet échange, elle questionne l’emploi des caméras dans la lutte contre les feux de forêts.

        Valérie Pécresse visite le centre de surveillance urbain de Rognac © service presse de la candidate

        Dans la pièce, une cartographie numérique identifie en temps réel le positionnement des patrouilles de la Police municipale dans Rognac. Elle fronce les yeux et demande aux agents : « Quels sont les différents délits auxquels vous êtes confrontés ? » Le chef de poste énumère les cambriolages à domicile et les vols par ruses. La candidate des Républicains soumet sa proposition d’emploi de drones pour les polices municipales. Devant leurs écrans, les agents acquiescent de la tête en guise de satisfaction. Avant de quitter la pièce, elle remercie une dernière fois les policiers présents sur place, avec un grand signe de la main. « Bonne mission à vous », leur lance Valérie Pécresse.

        Quittant au pas de course le PC de surveillance, elle se dirige vers une salle de réunion où une nouvelle table ronde sur la sécurité l’attend. Cinq syndicalistes, au garde-à-vous, sont adossés contre un mur. Elle s’empresse de se défaire des journalistes pour aller les saluer individuellement. Leur échange dure une heure. Pécresse balaye son programme régalien, en rappelant qu’elle « rétablira l’ordre en France. J’imposerai des peines planchers pour les multirécidivistes. Et ceux qui agressent une figure d’autorité : au moins un an de prison ferme ».

        Ne se départissant jamais de ses notes, elle grimace quand un policer lui annonce « que des collègues ont jusqu’à 1000 dossiers à gérer par jour ». Un syndicaliste lui expose la souffrance de la vocation de ses collègues en raison de la politique sécuritaire « d’Emmanuel Macron qui a fait des policiers, le métier le plus impopulaire puisqu’on nous a demandé de réprimer des gilets jaunes et de fermer des bars ». Autre propos entendu qui sidère Pécresse : « Nos collègues vont au travail le matin en espérant et souhaitant ne jamais devoir utiliser leur arme de service. Ils savent pertinemment que s’ils en font usage en intervention, ils auront des problèmes avec la justice. » En gage de bonne compréhension de leurs problèmes, elle leur assure les mains jointes, qu’elle « n’a aucun doute sur l’engagement à vouloir protéger leurs concitoyens et qu’elle mettra tous les moyens en oeuvre pour faire de la police un pilier de la République ».

        Présent à la table de discussion, Laurent, un syndicaliste de SGP, au physique de colosse et à l’accent chantant, interpelle Valérie Pécresse sur le surmenage des agents des stups. « Je pense qu’elle a compris que les problèmes de la Police sont liés à ceux de la justice. On espère maintenant qu’on aura les moyens », nous expose-t-il au terme de son échange avec Pécresse.

        À l’issue de sa visite, Valérie Pécresse se confie à Valeurs actuelles : « Moi, ce que je veux c’est l’impunité zéro. Ça passera par une co-production de sécurité. Je veux que la Police municipale soit la troisième force de sécurité du pays. Je veux que la Police nationale puisse se consacrer à l’enquête avec une procédure pénale simplifiée. À un moment donné, la peur doit changer de camp. Il faut un choc d’autorité à notre pays. » 

        « La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous »

        Ce choc d’autorité, elle le tient comme fil conducteur de son discours de Saint-Raphaël, ce vendredi après-midi. Pour donner du crédit à ce propos, elle laisse son « monsieur sécurité » introduire son meeting. Éric Ciotti est chaleureusement applaudi par les militants. Dans la salle, les drapeaux tricolores s’agitent avec passion au passage du député des Alpes-Maritimes. « Valérie Pécresse s’est rendue à Marseille face aux checkpoints », lance Ciotti en haranguant la foule. « Je le dis avec force, aucun territoire ne doit être cédé. Les zones de non-droits doivent disparaître. Cette lutte sera la condition du retour à l’ordre républicain », renchérit le questeur de l’Assemblée nationale. Applaudi et acclamé, le finaliste du congrès tape sur son pupitre et appuie ses fins de phrase. Pour lui, « la sécurité c’est avec Valérie Pécresse que vous la retrouverez ». La salle se lève pour applaudir la candidate. Pendue aux lèvres de la présidente de la région Ile-de-France, les sympathisants LR attendent ses premiers mots avec impatience.

        « L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. »

        Sentant le public réceptif au message de son « mousquetaire », Valérie Pécresse n’y va pas par quatre chemins. « Si vous voulez  que l’autorité et la liberté gagnent, c’est pour moi qu’il faut voter », abonde-t-elle. Les acclamations pleuvent. Les militants tapent dans leurs mains. Son regard ne trahi pas sa pensée. Dans sa tête, un seul adversaire : Emmanuel Macron. Elle attaque de front la politique sécuritaire du président sortant. « Le bilan d’Emmanuel Macron c’est une montée de la violence, avec un tiers d’agressions en plus et une immigration incontrôlée. Notre justice et notre police sont à bout de souffle », s’époumone la candidate LR.

        Sa prise de parole prend un ton offensif. Le bilan de sa journée lui sert de plaidoyer sécuritaire à destination du public. « Dans les quartiers nord, nos policiers n’ont plus les moyens et les effectifs pour travailler. Il n’y a pas assez d’hommes pour faire face à ces dealers, enrage Valérie Pécresse. La justice est noyée. Ils ne sont pas condamnés. L’insécurité est une réalité. Je vous le dit : avec moi, ce sera l’impunité zéro. » Applaudissements. Elle poursuit sa charge en promettant de faire « voter une charte de l’ordre républicain par référendum et qu’elle établira une peine de rétention de sureté ». Avant de conclure sans trembler : « La peur c’est pour les voyous, la justice c’est pour vous. »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation

        An ongoing pandemic, global conflict and general uncertainty have put a spotlight on every country's need to be more agile and adaptable in recent years. By being able to implement flexible policies and solutions based on new information, governments can more effectively serve citizens and travellers in a rapidly changing world.

        To capture this ability to adapt and respond to obstacles, US News & World Report introduced the new Agility index this year as part of their annual best countries rankings, creating a list of the top nations ranked by their ability to be adaptable, dynamic, modern, progressive or responsive.

        These factors are more important than ever to travellers, many who are starting to travel internationally again for the first time in two years. As seen by the stream of new Covid-19 variants, conditions on the ground can shift rapidly and travellers may find more security visiting those countries with a strong track record of adjusting their policies appropriately and swiftly.

        We spoke to residents and policy experts in some of the most highly ranked countries to find out what makes for an agile country and what travellers should expect when touching down.

        The US showed adaptability in many areas, including food delivery services (Credit: Halbergman/Getty Images)

        The United States

        Ranked at the top of the Agility index, the US may not have implemented a federally mandated lockdown like many other Western countries, but its market-driven economy enabled an adaptability that spurred quick innovation in the face of the Covid-19 crisis.

        "Look at how fast delivery services and restaurants were able to alter their businesses, delivering food to people's homes," said John Rose, a California resident and chief risk and security officer for travel company Altour. "There wasn't a lot of unnecessary regulation saying that restaurants can't deliver food or can't operate with just a handful of people."

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        The food industry was just a microcosm of the flexibility of the country overall, said Rose, as other businesses were able to quickly adapt to the pandemic landscape, whether it was producing masks or hand sanitiser, or enabling technology like video conferencing to allow people to work from home more efficiently.

        Different states were able to enact wildly different policies depending on their specific needs as well, which created 50 unique ways to respond to the pandemic. "California and Florida handled the pandemic in polar opposite ways, with California having extreme lockdowns and Florida balking at every restriction," said Rose. "And yet both their economies did really well. It came down to strong leadership of a policy."

        At the national level, mask mandates in airplanes and airports enabled travellers to continue travelling here with confidence as well, which kept travel and its economic benefits open throughout the pandemic. The government still requires international travellers to be fully vaccinated.

        Travellers should know that vaccine rates among residents vary widely by state and even county, with some cities having a much higher vaccination rate and readiness to welcome visitors back safely. Rose recommends checking the county you're visiting rather than at the state levels, for the most accurate information.

        Melbourne endured six lockdowns and more than 260 days under restrictions during the pandemic (Credit: Kieran Stone/Getty Images)

        Australia

        Australia, ranked second overall in the Agility index, with its strongest scores in responsiveness and adaptability, took a very different approach to the US, implementing strict lockdowns that kept the island nation's caseloads at worldwide lows. In the face of the later waves of Covid, however, the country quickly moved from an elimination strategy to reopening completely, based on a nearly 95% vaccination rate among adults 16 and older.

        "Australians now feel reconnected to the world after nearly two years of isolation," said Kate Slater, a strategy consultant and travel writer based in Sydney, who writes at Kate Abroad. She also notes the country implements a state/territory response, giving multiple different approaches in how to handle the ongoing challenges.

        As an example, New South Wales, the biggest state with the largest airport, announced in December 2021 that it would remove isolation requirements for international visitors, which led the federal government to speed up re-opening international borders in February 2022 for vaccinated travellers. Travellers should check the state and territorial arrival requirements, as each may be different and can change on short notice. The country also just announced the lifting of its ban on cruise arrivals, as of 17 April 2022, though passengers will still be required to be vaccinated.

        The country's strict lockdowns did encourage locals to travel domestically, which created a boom in new openings in less touristy regional destinations. "For instance, in the Southern Highlands in New South Wales, historic manor houses have transformed into boutique hotels," said Slater. "It's become Australia's answer to the Cotswolds." She recommends hotels Osborn House, Berrima Vault House and Briars, and the new regional art gallery Ngununggula.

        Travel restrictions during the pandemic instigated a domestic tourism boom in South Korea (Credit: GoranQ/Getty Images)

        South Korea

        Ranking sixth overall in the Agility index – and scoring high on its ability to be dynamic (a place of constant change and energy) and progressive – South Korea received accolades early in the pandemic for keeping its case counts low, with aggressive testing and isolation for the infected. Yet, with cases now hitting record numbers, the country continues to move forward with its plan to roll back many restrictions, confident in the collective vaccination rate and its ability to handle hospital load.

        "South Korea was a 'success story' fighting against the Covid-19 pandemic in key part due to previous experiences from SARS in 2003 and MERS in 2015," said Hyesong Ha, assistant professor at Nazarbayev University Graduate School of Public Policy, who conducted research on the most agile governments during the pandemic. "Due to experience and knowledge gained from the past policy failures, the Korean government implemented quick tests, tracing and treatments, and established KCDC (Korean Center for Disease Control and Prevention), an agile headquarters with professionalism, independence and authority to coordinate crisis response."

        Travel restrictions were a challenging but necessary part of their policy, according to Jenny Ly, who writes about travel at Go Wanderly. But she took advantage by immersing herself in travel within the country itself. "I used the opportunity to find hidden gems that most people might have missed," she said. One of her favourites was Ihwa Mural Village in Seoul, where bright, colourful paintings adorn nearly every wall. "The village is a heaven on Earth for any admirer of art as it hosts numerous captivating murals, small art museums and art centres," she said.

        International visitors will have an easier time travelling here now, since as of 1 April 2022 vaccinated travellers qualify for mandatory seven-day quarantine exemption by registering their vaccination history online.

        Belgium residents are looking forward to the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet (Credit: Frans Sellies/Getty Images)

        Belgium

        Placing 16th in Agility overall, Belgium's high performance in the adaptability subranking (coming in fourth) outranked all of its European counterparts. Residents pride themselves on their ability to adapt, a cultural necessity after its history of occupation by the Romans, French, Dutch and Germans, pointing to its multilingual society and its ability to play host to the European Union in its capital of Brussels.

        Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA

        "Belgium is a country of dialogue and compromise, inevitable when you have different languages and such a complex political structure," said resident Jurga Rubinovaite, founder of the family travel blog Full Suitcase. "Looking for compromise and adapting to the ever-changing situations is in our DNA."

        Rubinovaite felt like the politicians were good at listening to advice, admitting they didn't know everything and learning from mistakes to adjust.

        It wasn't just the government that was adaptable; Rubinovaite notes that businesses quickly changed as well, with restaurants offering takeaway and food trucks, clothing shops moving online, and museums offering virtual tours. "Even the monks at Sint-Sixtus Abbey started selling their world-famous (and very difficult to get) Westvleteren beer online during the pandemic," she said. She also saw a huge leap forward in terms of digitisation, as mobile and card payments replaced cash, and students received new iPads and laptops for learning.

        Nearly all Covid restrictions have been removed in Belgium now, paving the way for the return of the bi-annual Brussels Flower Carpet and music festivals. The Royal Museum of Fine Arts Antwerp, home to works by Rubens and van Eyck, will finally be reopening to the public in September 2022, after a 10-year renovation.

        São Paulo is one of the world's "vaccine capitals", with a 100% vaccination rate (Credit: Matt Mawson/Getty Images)

        Brazil

        Brazil was the highest South American country in the Agility index (ranked 23rd) as well as in its ability to be dynamic (ranking fifth). Though residents admit the government stumbled in its pandemic response at first, the healthcare system was able to move quickly and efficiently to vaccinate the large population, including a near 100% vaccination rate in largest city São Paulo, making it one of the "vaccine capitals" of the world.

        With fewer resources than larger economies, the country could not afford to endure a lengthy lockdown, so residents had to do their own part to wear masks and maintain social distancing. But many believe not stopping the economy helped the country emerge from the pandemic. "Brazilians see themselves as survivors and we always find a way to get through crises," said resident Natalie Deduck, co-founder of travel planning company Love and Road. "Inside our hearts, we always hope for better days."

        Those days may finally be here as many restrictions like mask mandates have been lifted. Travellers must still provide a negative Covid test, a health declaration and proof of vaccination. Deduck notes that Brazil is more than its big cities and the Amazon, and visitors should consider a trip to southern Brazil with its beach cities like Florianópolis and Aparados da Serra National Park, which has family-run hotels and farm stays.

        BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.

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        France24 - World

        Will France’s Yellow Vests come back to haunt Macron on election day?

        Issued on: 01/04/2022 - 21:10

        Benjamin DODMAN Follow

        The most potent protest movement in recent French history, the Yellow Vest uprising looked at one point like it might bring a premature end to Emmanuel Macron’s presidency. More than three years after it was smothered, its politicised remnants are counting on their ballots to finish the job.

        France’s upcoming presidential election has been described as the least suspenseful in decades, a lopsided contest in which Macron is widely expected to prevail over a motley crew of challengers rejected by a majority of voters.

        It’s a prospect 56-year-old Jérôme Batret finds hard to stomach, more than three years after the farmer from rural Auvergne first donned a “yellow vest” in protest at Macron’s government – joining an unconventional insurgency that caught Paris elites napping, rattling the government, baffling commentators, and eventually inspiring copy-cat protests around the world.

        Named after the now-famous fluorescent waistcoats that are mandatory in French cars, the Gilets jaunes (Yellow Vests) staged more than 60 consecutive weeks of protests against economic hardship, mounting inequality and a discredited political establishment. They manned roundabouts across the country night and day, took to the streets of towns and cities on every Saturday, and at their peak in December 2018 even stormed the Arc de Triomphe in central Paris, amid scenes of chaos not witnessed since May 1968.

        On the day a sea of yellow swarmed the Champs-Elysées, protesters in Batret’s usually tranquil hometown of Le Puy-en-Velay set fire to the local police prefecture with a molotov cocktail. When the French president paid a secretive visit days later to offer shaken officers his support, his vehicle was chased away by angry protesters shouting “Tous pourris” (You’re all corrupt) and “Macron resign”.

        Batret was among the very first Gilets jaunes, manning a nearby roundabout non-stop for three weeks. During those heady days, it felt like Macron’s fall was “only a matter of days”, he recalls in an interview with FRANCE 24. Little did he expect the young president would see off the challenge and come back stronger three years later, poised for another mandate.

        “He didn’t respect the people back then and he doesn’t respect them now,” says Batret, citing Macron’s pledge last year to “emmerde” (piss off) those who reject Covid-19 vaccines. “We have a president who wants to piss off his own people – and yet he’ll win again.”

        ‘Politicians in Paris don’t give a shit about us’

        Like other rural and suburban workers who formed the backbone of the Yellow Vest insurgency, Batret says his spending power has plummeted during Macron’s five years in office – a turbulent term marked by the coronavirus pandemic and now the fallout from the war in Ukraine. Surging energy prices mean most of his earnings are now swallowed up by the fuel he needs to run his car and tractor, and heat his house.

        “People in Paris tell me it’s not so bad for them, but out here in the countryside we’ve got no choice,” he says. “My sons work 35 kilometres from home. That’s 400 euros per month in petrol just to get to work.”

        The trigger for the Yellow Vest uprising was an unpopular fuel tax, ostensibly designed to finance France’s transition to a green economy – though it soon became apparent that its proceeds would mostly be used to plug a budget deficit widened by the government’s tax cuts for businesses. The levy infuriated motorists in rural and suburban areas starved of public transport and other services, where households are heavily reliant on their cars. 

        This original association with motor vehicles, cemented by the symbol of the high-visibility vests, allowed some commentators in well-connected cities to dismiss the protesters as recalcitrant, selfish motorists unconcerned by climate change – an image that has largely stuck. 

        “Politicians in Paris don’t give a shit about us,” says Batret. “They make empty promises come election time and then leave us to rot. They have no respect for the people.”

        A longtime conservative voter, the organic farmer says he will no longer vote for career politicians “who’ve never done anything real in their lives”. On April 10 he will cast his ballot in favour of Jean Lassalle, the Occitan-speaking son of Pyrenean shepherds who was fined 1,500 euros in 2018 for wearing a gilet jaune in France’s National Assembly. 

        “I know lots of people who never voted before but are now interested in the ‘small candidates’, like Lassalle, [trotskyist Philippe] Poutou, and others who never get mentioned in the media,” says Batret. “I also know people who’ll back extremists like [far-right polemicist] Eric Zemmour, but that says more about their state of despair than their true beliefs.”

        When voters head back to the polls two weeks later for the second-round run-off, polls suggest they are likely to face a repeat of the 2017 duel between Macron and veteran far-right candidate Marine Le Pen – a prospect Batret is not relishing.

        “On April 24 they’ll be telling us to back Macron as the lesser evil, but I don’t think he is,” he says. “If it’s Macron versus Le Pen again, I’ll vote Le Pen. And if it’s Zemmour, I’ll leave the country.”

        ‘The Gilets jaunes didn’t just evaporate’

        Within months of the rioting witnessed on the Champs Elysée in late 2018, the number of Yellow Vests out on the streets had starkly diminished, and Macron could claim to have largely seen off the most formidable challenge to his presidency. 

        In terms of its material objectives, the movement was only partially successful. It forced the government into a series of crisis measures to prop up purchasing power, for instance by raising minimum pensions, which helped sap support for the movement. So did Macron’s “Great National Debate”, called in response to the protests, which the ubiquitous president soon turned into a town-hall road-show offering him unrivalled media coverage – while the Yellow Vests were kept at bay. 

        Still, the movement left an indelible mark on France, sending a clear warning to the country’s self-styled “Jupiterian” president and putting neglected swathes of the country back on the map.

        “The Gilets jaunes didn’t just evaporate after taking off their vests,” says Magali Della Sudda, a researcher at Sciences-Po in Bordeaux, who has studied the uprising from its inception and continues to monitor its resurgences. 

        While the Yellow Vests are now a scattered and diminished force, Della Sudda identifies successive “waves of mobilisation”, some coinciding with policies or statements that galvanised protesters, like the introduction of a Covid-19 health pass restricting people’s freedom of movement or Macron’s pledge to “emmerde” anti-vaxxers.

        “There are signs the movement is picking up again, focusing once again on its original themes of purchasing power and social justice,” she says, pointing to the tentative return of Yellow Vests on roundabouts across the country. 

        “Of course history never repeats itself quite the same way, but we can expect the movement to gain traction again, in one form or another, in the coming months – for instance if Macron puts his pension reform back on the table,” she adds, referring to an unpopular pension overhaul which the government forced through parliament without a vote and then suspended amid the pandemic.

        Della Sudda says this year’s presidential campaign has done very little to address the grievances voiced by the Yellow Vests and their supporters, further fuelling popular resentment of politicians. Having pored over some of the tens of thousands of cahiers de doléances (complaint books) drawn up as part of Macron’s national debate, she points to a glaring gap between the country’s dominant political discourse and ordinary people’s real concerns.

        “There is a huge discrepancy between the complaints voiced by the Gilets jaunes and by the broader public and the way political parties and the media fail to address these topics,” she says. “It took a war in Ukraine for candidates and the media to start talking about purchasing power – but the problem of energy and food prices did not start with the war.”

        Surveys have consistently placed the cost of living at the top of voters’ concerns, followed by health and the environment – largely mirroring the priorities listed by French citizens in the cahiers de doléances, particularly those from rural areas where hospitals and other public services have shut over the years. And yet prior to Russia’s invasion of Ukraine, the presidential campaign was dominated by talk of immigration and Islam, driven by the unrivalled media exposure enjoyed by the likes of Zemmour.

        >> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        The gross inadequacy of the campaign means it is still unclear whether the bulk of the Gilets jaunes will boycott the polls or choose to cast protest votes instead, says Della Sudda, though stressing that the uprising has left a profound imprint on many, politicising citizens who previously shunned the polls. She says there are signs large swathes of the movement will seize on the opportunity to deliver their verdict on Macron’s government.

        Toppling France’s ‘presidential monarchy’

        The Yellow Vests’ relative inexperience of politics has contributed to generating misconceptions – as with their use of the term “apolitical” to stress their rejection of traditional party politics. Studies carried out at the height of the movement revealed that most participants were first-time protesters with no political or union affiliation. A majority said they didn’t believe in the traditional left-right divide, but theirs was a rejection of partisan politics, not of politics per se. 

        One of the defining features of the Yellow Vests is their attempt to reclaim politics by wresting it from the control of parties and institutions they see as undemocratic. As Della Sudda puts it, “one can credit the movement with getting the French to show interest in their institutions and constitution – a remarkable feat in its own right.” 

        Those institutions are failing the people, says 56-year-old Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area in southern France, who declined to give her full name. She ranks among the numerous Gilets jaunes who have taken up grassroots politics after years of abstaining from the electoral process.

        “I used to boycott the Fifth Republic’s anti-democratic elections,” she says, referring to the presidential regime instituted more than 60 years ago by France’s wartime hero, General Charles De Gaulle. “But after five years of Macron, I’ve decided to use my ballot to stop the rot.”

        Sabine likens the Yellow Vest experience to a personal and collective awakening to politics and rampant injustice. She describes its members as “society’s invisible people who have risen up, who have sprung from the earth with their bright jackets, a symbol of alertness and visibility”.

        “First there was the uprising, then the movement took root on roundabouts and on social media, and by way of regular meetings and assemblies,” she says. “Over time we were able to elaborate a political thought, in the noble sense of the word, meaning a commitment to improve the society we live in.”

        More than three years after they first donned their bright jackets, Sabine and a dozen fellow activists are back on the roundabout they occupied on the outskirts of Montpellier at the start of the movement. After lengthy discussions, most members have agreed to back leftist candidate Jean-Luc Mélenchon on April 10.

        “There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” the teacher explains. She points to his pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and convene a constituent assembly tasked with drafting a new constitution and replacing France’s “presidential monarchy”.

        >> A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

        “Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix. But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system,” Sabine adds. “But our struggle won’t end at the ballot box. Whoever wins on April 24, we’ll keep up the fight.”

        Anyone but Macron

        A veteran leftist who is having his third shot at the presidency, Mélenchon is locked in a battle for second place with his longtime rival Le Pen – and polls suggest he is likely to fall short once again, missing out on the April 24 run-off. Second-round data also looks more encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago.

        >> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        On paper, the narrowing gap means Le Pen is more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, says Della Sudda, with some supporters claiming that widespread anger could propel her to an unlikely victory over the president. 

        “It’s an argument I’ve been hearing on the roundabouts, voiced by a minority of Yellow Vests. But it’s not clear it will translate into widespread support for Le Pen,” she says. “Anti-Macronism is just one component of the Yellow Vest vote; and the National Rally doesn’t carry all of their aspirations – far from it.”

        French presidential election © France 24

        Both the National Rally and Mélenchon's La France insoumise (France unbowed) have been cautious in their appeals to the Gilets jaunes, wary of scaring away more moderate voters, says Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble, who has carried out extensive surveys of the Yellow Vest movement.

        “Mélenchon and Le Pen are trying to present themselves as credible alternatives to Macron, by softening the more divisive elements in their platforms and tempering their populist pitch,” he explains. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive.” 

        Vying for the working-class vote, the two candidates have focused on the hardship endured by France’s most vulnerable, hoping to draw the Yellow Vests among them without overt appeals. 

        Mélenchon has had to tread carefully, says Gonthier, noting that many Yellow Vests were deeply suspicious of his longtime membership of the Socialist Party, seeing him as a political “apparatchik”. As for Le Pen, “her party is deeply uncomfortable with the issue of police brutality, which is intimately associated with the Gilets jaunes.”

        A tiny window of opportunity

        The Yellow Vests’ often violent protests were met with a fierce crackdown that eventually smothered the movement, but not the anger. During the first months of unrest, dozens of protesters, journalists and bystanders suffered shocking injuries – including gouged eyes and hands ripped off – as a result of the rubber bullets and stun grenades used by riot police, while scores of officers were also wounded. The government’s steadfast refusal to question the police tactics, with Macron at one point saying “there is no such thing as police violence”, infuriated the Yellow Vests and further radicalised its diehard members.

        Daniel Bodin’s voice breaks into sobs when recalling the violence of those days. The 66-year-old was among the first to man the roundabout near Montpellier, where he and Sabine still don their high-visibility jackets. “We’d never seen anything like it before. They treated us like pariahs,” he says of the “brutal repression” ordered by a president he describes as “authoritarian”.

        There is something visceral about the revulsion Macron elicits among many Yellow Vests, who are prone to citing his derogatory comments – such as telling an unemployed man he need only “cross the street” to find a job, complaining about the “crazy money” France spends on welfare, and urging pensioners to “complain less” about their shrinking allowances.

        “His comments are proof of his contempt for small folk like us, but it would be foolish to stop at that. It’s the laws he passed that upset me most,” says Bodin, pointing to the Covid-19 health pass and a contentious law extending police powers as evidence of civic freedoms being curtailed under Macron.

        Like others in his group, Bodin is routing for Mélenchon in the election. He sees it as the only chance to reverse “the downward slide into neoliberal economics” and “put our politics back into the people’s hands”. He singles out for praise the leftist candidate’s pledge to introduce a so-called “citizen’s initiative referendum”, giving voters the power to initiate policy and revoke their elected representatives.

        “But we are neither fans, nor groupies,” he cautions. “And we don’t claim to tell people how they should vote – that’s what political parties do.”

        Bodin acknowledges deep divisions within the Yellow Vest movement, between those willing to engage with the electoral process and others who “would rather wait for the system to collapse or a civil war to break out”. “I understand those who are disgusted by politics and don’t want to vote,” he adds. “But we have a tiny window of opportunity and we must give it a try.”

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        Yemen’s Warring Parties Begin First Cease-Fire in 6 Years

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        The two-month truce, brokered by the United Nations, offers hope for a reduction of violence in a war that has rattled the Arabian Peninsula and caused a humanitarian crisis.

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        By Ben Hubbard

        BEIRUT, Lebanon — A two-month truce between the warring parties in Yemen went into effect on Saturday, providing some hope for a reduction of violence in a war that has roiled the Arabian Peninsula and caused a crushing humanitarian crisis.

        The truce, the first coordinated cease-fire in years, which was brokered by the United Nations, includes a stop to all attacks inside Yemen and outside its borders; the entry of fuel ships to a rebel-controlled port; and the resumption of some commercial flights at the international airport in Yemen’s capital, Sana.

        “The aim of this truce is to give Yemenis a necessary break from violence, relief from the humanitarian suffering and, most importantly, hope that an end to this conflict is possible,” Hans Grundberg, the United Nations special envoy for Yemen, said in a statement announcing the agreement on Friday.

        President Biden welcomed the truce.

        “The cease-fire must be adhered to, and as I have said before, it is imperative that we end this war,” he said in a statement. “After seven years of conflict, negotiators must undertake the hard and necessary work to reach political compromises that can bring about an enduring future of peace for all the people of Yemen.”

        The truce, which began at 7 p.m. Saturday in Yemen, is the first cease-fire agreed to by all sides since 2016. It coincides with the first day of Ramadan, the Muslim holy month of fasting.

        Officials and analysts welcomed the move but cautioned that it was at best a first step in a long, complicated process of working through the many issues that have shattered Yemen, ravaged its economy and undermined the security of its wealthy, oil-producing neighbors.

        The conflict began in 2014 when Houthi rebels seized Sana and much of the country’s northwest, sending the government into exile. A few months later, a military coalition led by Saudi Arabia intervened with a vast air campaign, hoping to drive back the Houthis, who are supported by Iran, and restore the government.

        But the war settled into a grinding stalemate. Coalition jets destroyed infrastructure and bombed weddings and funerals, killing civilians. The Houthis deployed child soldiers, laid land mines and launched increasingly sophisticated drone and missile attacks at Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another coalition member. The Yemeni government remained mired in infighting with other factions supposedly on its side.

        The United States has not been directly involved in the war but is a major supplier of bombs and jets to members of the coalition and has provided Saudi Arabia with technology and intelligence to help defend its southern border with Yemen.

        As the war progressed, the Houthis received military equipment and training from Iran, the Saudis’ regional nemesis, and launched increasingly sophisticated attacks on Saudi Arabia and, more recently, the United Arab Emirates. One attack last month set ablaze two large storage tanks at an oil facility in the western Saudi city of Jeddah.

        Diplomats from the United Nations, other gulf nations and the United States have been trying for years to broker peace talks, efforts that have so far produced only short-term reductions in violence.

        The barriers to the reunification of the country and lasting peace are many.

        The Houthis’ grip on Sana remains firm, regardless of years of coalition airstrikes and offensives by the Yemeni army and its allies. The movement has set up a de facto administration to govern its territory and is not likely to give up control willingly without exacting concessions that the Yemeni government and the coalition may be loath to grant.

        Understand the War in Yemen

        A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:

        The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.

        Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.

        A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.

        The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.

        Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.

        A truce. On April 1, the United Nations said that the two warring sides had accepted a two-month truce, agreeing to halt all offensive military, air, ground and maritime operations inside Yemen and across its borders after an escalation of tensions in the preceding weeks.

        The coalition’s Yemeni allies are a fractious grouping that includes parts of the Yemeni army and armed successionists who have fought against each other. Yemen’s president, Abdu Rabbu Mansour Hadi, is widely unpopular and seen as out of touch with the suffering of Yemenis, giving him little ability to unify the ranks.

        And Iran has found that adding fuel to the war is an easy way to bog down Saudi Arabia, a practice it might not easily give up.

        Still, the main combatants all appeared to be on board with the truce.

        Yemen’s foreign minister, Ahmed bin Mubarak, welcomed the truce and said that two fuel ships would soon unload in the Houthi-controlled port of Hudaydah, easing a coalition blockade that has made fuel prices skyrocket.

        He also said that limited international flights would soon resume at Sana’s airport, which the coalition bombed early in the war and has kept closed to all but limited humanitarian flights. That has made it much harder for Yemenis from northern Yemen to travel, including those wounded in coalition strikes who need treatment abroad.

        Muhammad Abdel-Salam, a Houthi spokesman, expressed support for the truce on Twitter. Mohammed al-Houthi, a senior Houthi official, wrote that “its credibility will be achieved by its implementation.”

        Mr. Grundberg, the United Nations envoy, said he would use the truce for further discussions with the parties “with the aim to reach a permanent cease-fire, address urgent economic and humanitarian measures and resume the political process.”

        Shuaib Almosawa contributed reporting from Sana, Yemen.

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        Valeurs Actuelles

        “Bella ciao”, “J’irai où tu iras”, “Les corons” : les chants des Jeunes avec Macron raillés sur les réseaux sociaux

        Alors qu’Emmanuel Macron fait son premier meeting de campagne dans la vaste salle de Paris-La Défense-Arena, à Nanterre, ce samedi 2 avril, les « Jeunes avec Macron », eux, se préparent à mettre l’ambiance. Selon Charlotte Chaffanjon, journaliste politique au quotidien Libération, le mouvement a envoyé un mail aux adhérents sélectionnés pour intégrer la « Team ambiance » lors du meeting. En pièce jointe, un livret de chants, à réviser avant le jour J.

        La suite du livret de chants. @libe pic.twitter.com/857tRUp63k

        — Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) April 1, 2022

        De Pierre Bachelet à Patrick Sébastien

        Au programme des classiques de la musique populaire revisités à la sauce du président-candidat. Sur l’air de « La Kiffance » du rappeur marseillais Naps, les paroles deviennent : « Votez Macron, il va réformer la France ; c’est la Défense ; c’est la Défense ». « Les Corons » de Pierre Bachelet sont transformés en : « Le 10, le vote c’est Macron ; la France, c’est notre conviction ; à Paris, à Marseille et Lyon ; dimanche, on revote tous Macron ! ». Et ainsi de suite. Un répertoire balayant de « J’irais où tu iras » de Céline Dion en passant par « Bella Ciao » – chant de résistance italien popularisé par la série « Casa de Papel » – jusqu’au « Sardines » de Patrick Sébastien.

        Ca promet au moins de bons moments de franche rigolade comme aux régionales, vous plaignez pas. https://t.co/2KAhlYownY

        — Jean-Marie HUPEL 🇪🇺 (@jmhupel) April 1, 2022

        Une initiative largement moquée sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, un internaute ironise : « Totalement fan de la version Macron de Céline Dion ». Un autre pointe l’aspect « BDE [bureau des étudiants ndlr] débile de ce mouvement politique ». Au-delà des moqueries, le livret de chansons suscite aussi l’indignation. « Je suis né dans le Nord, je me sens sali par la reprise de Pierre Bachelet », s’insurge un internaute. « Les Jeunes avec Macron piquent l’air de Bella Ciao, chant de la résistance italienne, en le référant à une série Netflix. Je ne veux pas vivre dans leur monde », juge un autre.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Will Smith resigns from US motion picture academy over Oscars slap

        Issued on: 02/04/2022 - 11:41

        NEWS WIRES

        Will Smith resigned Friday from the motion picture academy following his Oscars night slap of Chris Rock and said he would accept any further punishment the organization imposed.

        Smith in a statement released Friday afternoon said he will “fully accept any and all consequences for my conduct. My actions at the 94th Academy Awards presentation were shocking, painful, and inexcusable."

        Film academy president David Rubin said Smith's resignation was accepted. "We will continue to move forward with our disciplinary proceedings against Mr. Smith for violations of the Academy’s Standards of Conduct, in advance of our next scheduled board meeting on April 18.”

        Smith loses voting privileges with his resignation. But there are other, less tangible benefits to being part of the academy, Hollywood's most prestigious organization: It bestows industry credibility on its members. It's invitation only, and with a once-a-year membership review.

        “I betrayed the trust of the Academy. I deprived other nominees and winners of their opportunity to celebrate and be celebrated for their extraordinary work,” his statement said. “I am heartbroken. I want to put the focus back on those who deserve attention for their achievements and allow the Academy to get back to the incredible work it does to support creativity and artistry in film.

        “Change takes time and I am committed to doing the work to ensure that I never again allow violence to overtake reason,” Smith concluded in the statement.

        The resignation came two days after the academy's leadership board met to initiate disciplinary proceedings against Smith for violations against the group’s standards of conduct. Those proceedings could have resulted in suspension or expulsion, and it was not immediately clear what additional punishment he could face.

        Had he been expelled, Smith would have joined a small group of men removed from the academy: Harvey Weinstein, Roman Polanski, Bill Cosby and the actor Carmine Caridi, who was kicked out for sharing awards screeners.

        On Sunday, Smith strode from his front-row Dolby Theatre seat on to the stage and smacked Rock, who had made a joke at the expense of Smith's wife, Jada Pinkett Smith. Moments later, he went on to win the best actor award for his role in “King Richard.”

        Rock, who was about to present Oscar for best documentary, declined to file charges when asked by police. He has only briefly addressed the attack publicly, saying at one comedy concert in Boston this week that he was still "kind of processing what happened.”

        Smith stunned Rock, the theater crowd and viewers at home when he took the stage after Rock joked: “Jada, I love you. ‘G.I. Jane 2,’ can’t wait to see it.”

        Pinkett Smith, who has spoken publicly about her hair loss condition, alopecia, had a closely shaved head similar to that of Demi Moore in the original movie.

        After Smith's attack, he returned to his seat and angrily twice shouted at Rock to “get my wife’s name out your (expletive) mouth.” When Smith took the stage again less than an hour later to accept his Oscar, he tearfully apologized to the academy but notably omitted any mention of Rock.

        The fallout was immediate and intense. Smith had supporters for coming to his wife's defense, but he was widely condemned for responding with violence and for marring both his long-sought Oscar victory and overshadowing the night's other winners.

        (AFP)

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        ‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars

        ‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

        Will Smith refused to leave Oscars ceremony after Rock slap, says Academy

        BBC

        Relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research

        In 2015, Wendy Hall, a paediatric sleep researcher based in Canada, studied 235 families of six- to eight-month-old babies. The purpose: to see if sleep training worked.

        By its broadest definition, sleep training can refer to any strategy used by parents to encourage their babies to sleep at night – which can be as simple as implementing a nighttime routine or knowing how to read an infant's tiredness cues. Tips like these were an important part of Hall's intervention.

        So was a strategy that has become commonly associated with "sleep training" and tends to be far more divisive: encouraging babies to put themselves to sleep without their parents' help, including when they wake up at night, by limiting or changing a parent's response to their child. This may mean a parent is present, but refrains from picking up or nursing the baby to physically soothe them. It can involve set time intervals where a baby is left alone, punctuated by parent check-ins. Or, in the cold-turkey approach, it may mean leaving the baby and shutting the door. Any of these approaches often mean letting the baby cry – hence the common, if increasingly unpopular, moniker "cry-it-out".

        In global terms, the idea of "training" babies to sleep alone and unaided is uncommon. Modern Mayan mothers, for example, expressed shock when they heard that in the US, babies were put to sleep in a separate room. But in North America, Australia and parts of Europe, many families swear by some form of the technique. Parents can be especially willing to give it a shot when broken nights begin to affect the entire family's wellbeing – poor baby sleep is associated with maternal depression and poor maternal health, for example. In the US, more than six in 10 parenting advice books endorse some form of "cry-it-out". Half of parents who responded to questionnaires in Canada and Australia and one-third of parents surveyed in Switzerland and Germany said they've tried it (although the surveys are not necessarily representative of parents as a whole in these countries, due to the way they were conducted). Around the world, an entire industry is devoted to helping parents sleep train.

        A baby's disrupted sleep can affect the whole family (Credit: Getty Images)

        In their study, Hall and her team predicted that the babies whose parents were given instructions for sleep training along with advice would sleep better after six weeks than those who were not, with "significantly longer longest sleep periods and significantly fewer night wakes".

        This would be in line with existing findings. Dozens of studies say they have found sleep interventions effective; paediatricians routinely recommend sleep training in countries like the United States and Australia (although infant mental health professionals often do not). However, research is never perfect, and many of those prior studies had attracted some criticism – which Hall was hoping to address.

        For one, relatively few studies on sleep training have met the gold standard of scientific research: trials where participants are randomly allocated to receiving the intervention, that have a control group that did not receive the intervention (especially important with sleep research, since most babies naturally sleep in longer stretches over time), and that have enough participants to detect effects.

        A number of studies, for example, have been non-randomised, with parents deciding on the method of treatment themselves. This makes it hard to prove cause and effect. For example, parents who have reason to think their babies will only cry for a short while (or not at all), then fall asleep, may be more open to trying out controlled crying to begin with – which could skew results to make it seem more effective than it is. Alternately, it could be parents whose babies really struggle to fall asleep by themselves that are more drawn to the method, making it look less effective than it is. And, of course, the difficulty of studying something like sleep training is that even in a randomised trial, parents assigned a controlled crying method may decide against it – so a "perfect" study is impossible to set up. Many trials often have high drop-out rates, meaning parents who found sleep training especially difficult may not have their experiences reflected in the results.

        Meanwhile, the majority of studies rely on "parent report", such as questionnaire responses or sleep diaries kept by the parents, rather than using an objective measure to determine when a baby is awake or asleep. But if a child has learned not to cry when he wakes, then his parents might not wake, either – which could lead them to report that their child slept through the night regardless of what happened.

        There is also the problem of confirmation bias: if parents expect an intervention to help their child's sleep, then they may be more likely to see that child's sleep as having improved after an intervention.

        If a child has learned not to cry on waking, parents may mistakenly believe that she's slept through the night (Credit: Getty Images)

        Hall's study – involving 235 babies and their parents – was designed to respond to some of these criticisms. As a randomised controlled trial, half of the parents were instructed in what's called either "graduated extinction", "controlled comforting" or "controlled crying": soothing a crying baby for short increments, then leaving them for the same amount of time, with intervals gradually getting longer regardless of the child's response. For parents who were "really uncomfortable" leaving their child crying alone in the room, Hall says, the researchers advised staying in the room – but not picking the child up – in an approach called "camping out".

        The intervention group also received tips and information about infant sleep, such as myth-busting the idea that fewer naps would lead to more nighttime sleep. (It's worth noting that this mix of a controlled crying method with other advice is common in studies examining sleep training, but makes it more difficult to parse which, if any, results are from the controlled crying alone.) To ensure both groups received some kind of instruction, the control group parents received information about infant safety.

        As well as asking parents to record sleep diaries, Hall's study included actigraphy, which uses wearable devices to monitor movements to assess sleep-wake patterns.

        When the researchers compared sleep diaries, they found that parents who had sleep-trained thought their babies woke less at night and slept for longer periods. But when they analysed the sleep-wake patterns as shown through actigraphy, they found something else: the sleep-trained infants were waking up just as often as the ones in the control group. "At six weeks, there was no difference between the intervention and control groups for mean change in actigraphic wakes or long wake episodes," they wrote.

        In other words, parents who sleep-trained their babies thought their babies were waking less. But, according to the objective sleep measure, the infants were waking just as often – they just weren't waking up their parents.

        We weren't saying that the kids wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents – Wendy Hall

        To Hall, this shows the intervention was a success. "What we were trying to do was help the parents to teach the kids to self-soothe," she says. "So in effect, we weren't saying that they wouldn't wake. We were saying that they would wake, but they wouldn't have to signal their parents. They could go back down into the next sleep cycle."

        The actigraphy did find that sleep training improved one measure of the babies' sleep: their longest sleep period. That was an improvement of 8.5%, with sleep-trained infants sleeping a 204-minute stretch compared to 188 minutes for the other babies.

        Another part of her hypothesis also proved correct. Her team expected that parents who did the intervention would report having better moods, higher-quality sleep and less fatigue. In a finding that won't surprise anyone who has rocked or nursed an infant to sleep several times a night, this proved to be true – and, for many experts and parents, is a key upside of sleep training.

        But for anyone who has ever read, Googled, or been served social media ads about infant sleep, the fact that sleep training researchers believe training isn't meant to reduce the number of times a baby wakes – and that it might extend their longest sleep stretch by an average of just 16 minutes – might come as a surprise. 

        The origins of "cry it out"

        Sleep training is a relatively new phenomenon, even in countries where it is now quite common. As BBC Future has covered before, before the 19th Century, new parents didn't seem to be particularly concerned about their infants' sleep. This changed as the Industrial Revolution brought longer work days and as the Victorian era emphasised independence, even among babies.

        In 1892, the "father of paediatrics", Emmett Holt, went so far as to argue that crying alone was good for children: "in the newly born infant, the cry expands the lungs", he wrote in his popular parenting manual The Care and Feeding of Children. A baby "should simply be allowed to 'cry it out'. This often requires an hour, and in extreme cases, two or three hours. A second struggle will seldom last more than 10 or 15 minutes and a third will rarely be necessary."

        It wasn't until the 1980s, however, that the first official cry-it-out "programmes" were introduced. In 1985, Richard Ferber advocated what he called the "controlled crying" or "graduated extinction" method, letting a child cry for longer and longer periods. (He later said he'd been misunderstood and, contrary to popular belief, that he wouldn't suggest this approach for every child that doesn't sleep well.) In 1987, Marc Weissbluth advised simply putting the infant in his crib and closing the door – dubbed "unmodified extinction".

        While some books suggest a form of controlled crying even for newborns, most sleep researchers caution against it (Credit: Getty Images)

        With some variations, these are largely the versions of sleep training that have persisted, with one 2006 study of 40 popular parenting books finding that twice as many promoted cry-it-out as opposed it. Some books suggest following some form of controlled crying even for newborns.

        It's worth noting that even researchers who advocate for sleep interventions, including Hall, think starting so young – any time before six months old, in fact – is a mistake. They also say they would not recommend sleep training for children who could be more prone to psychological damage, including babies who have experienced trauma or been in foster care, or babies with an anxious or sensitive temperament. (Breastfeeding mothers have an additional reason to wait until six months to sleep train, say lactation experts, since early night-weaning may reduce supply.)

        Sleep training strategies for babies under six months old are unlikely to work in any case, researchers have found. "The belief that behavioural intervention for sleep in the first six months of life improves outcomes for mothers and babies is historically constructed, overlooks feeding problems, and biases interpretation of data," one review of 20 years' worth of relevant studies put it. "These strategies have not been shown to decrease infant crying, prevent sleep and behavioural problems in later childhood, or protect against postnatal depression."

        In addition, the researchers wrote, these strategies risk "unintended outcomes" – including increased crying, an early stop to breastfeeding, worsened maternal anxiety, and, if the infant is required to sleep either day or night in a separate room, an increased risk of Sudden Infant Death Syndrome (SIDS).

        No one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging – Hall

        Hall once received a telephone call from a concerned grandmother, she says, saying that her son and his wife had taken their three-month-old to a sleep trainer. "The sleep trainer had been basically really hard line, and this kid was now seven months old and was having huge attachment issues," Hall says. "I just wrote her back and said, no one should ever do that to a three-month-old. They don't have object permanence, they don't know that if you're not in the room you haven't disappeared from the planet. It's psychologically damaging.

        "And this is the problem with having a lot of people out there who just put up a shingle and start working with parents and telling them what they should or shouldn't do, without an understanding of what they're potentially doing to these babies."

        For some babies, there are no tears, while for others, it can be hours of crying (Credit: Getty Images)

        Older babies' reactions can vary. For some, tears are brief or non-existent. For others, it can be hours of crying, even to the point of vomiting (common enough to be a frequent topic of conversation on sleep-training forums and addressed by baby sleep books including Ferber's). And while methods like camping out – where parents stay in the room but don't pick up, nurse or cuddle the baby – often are considered gentler, they can upset and confuse some babies more than harder-line strategies and tend to take longer.

        Either way, many parents feel sleep training is a necessary rite of passage – not only to get a good night's sleep themselves, but because they're told that their babies will sleep better, longer and more deeply, and that they need this to thrive. This refrain is especially common in the world of sleep coaching, an unregulated industry where consultation fees can be hundreds of dollars.

        But that's not quite what the research shows.

        This article is the second part of a two-part special Family Tree report by Amanda Ruggeri on safe and healthy baby sleep. Read the first part here, on the biggest myths of baby sleep.

        Crying it out – but still waking up

        One of the few long-term studies done on sleep training, for example, compared eight-month-old babies who were trained using controlled crying (waiting longer and longer before responding to cries), or camping out (sitting with the baby until they fall asleep without picking them up, and gradually moving further and further away), versus continuing to respond to their babies as normal. All of the babies in the trial, conducted in Australia, were described by their mothers as having sleep problems.

        In questionnaires they filled out, some of the mothers did report that sleep training helped their babies in the short term. But not all. Eighty-four percent of those who used controlled crying, and 49% of those who used camping out, said those approaches were helpful. (It's also worth noting that the intervention that the most mothers rated highest was very different: "having someone to talk to", seen as helpful by 95%.)

        And for those who did find a form of sleep training helpful, effects didn't necessarily last. Two months after the intervention, when the babies were 10 months old, 56% of sleep-training and 68% of the other mothers reported that their babies still had sleep problems. When the infants were 12 months, 39% of sleep-training versus 55% of the other mothers did.

        This doesn't just mean that sleep training may not work for every baby. It also means that, for the families which did find sleep training effective, it often needs to be repeated for the effects to last. This is backed up by other research: one Canadian questionnaire found that, on average, parents tried controlled crying between two and five times in their baby's first year.

        Longer-term, the Australian study found that any parent-reported improvements in sleep from sleep training disappeared by age two.

        What we found when the children were six was no difference to their sleep and no difference to their behaviour – Harriet Hiscock

        When the children were six years old, the researchers found no difference on any measure – negative or positive – between those who were sleep trained and those who weren't, including in their sleep patterns, behaviour, attachment, or cortisol levels.

        "What we found was no difference to children's sleep, no difference to children's behaviour, and parents were no more harsh, abusive or disengaged from their children," says Harriet Hiscock, one of the study's authors and a fellow at Australia's National Health and Medical Research Council.

        The study's finding that sleep training can reduce sleep problems for some families in the short term, meanwhile, is consistent with a large body of research. One authoritative 2006 review of 52 studies found that more than 80% of children who received an intervention (including strategies other than cry-it-out methods, like implementing a bedtime routine) demonstrated "clinically significant improvement that was maintained for three to six months". 

        But there was no objective sleep measure used in more than 77% of the studies included in the 2006 review – part of the reason why, of the 52 studies reviewed, the researchers considered only 11 of them to have high-quality data. There also was no objective measure used in Hiscock's study. As one review of sleep training research put it, "there are weaknesses" even in many of the randomised controlled trials, "as many intervention studies have used parental reports, questionnaires and diaries, and not objective measurements such as actigraphy data, as outcomes".

        Research conducted with an objective measure such as actigraphy, on the other hand, has found no real difference in sleep between infants that were sleep-trained and those who were not. Hall's study is not the only one. One Canadian study of 246 mothers and their newborns found "no significant differences" in number of wakes or amount of sleep between the infants whose mothers received information on strategies to optimise their babies' sleep, and those who did not. Interestingly, the mothers received this advice slept just six minutes longer than those who did not. A study of 802 families in New Zealand found that, there was "no significant intervention effect on sleep outcomes" at six months, with night wakes reducing by 8% and sleep duration increasing by six minutes in babies who were left to fall asleep independently, compared to babies who were rocked or fed to sleep.

        And one very small study of 43 infants which compared three groups – controlled crying, bedtime fading (where babies are put to bed so late that they drop off easily, with bedtime then being brought forward gradually), and a control group – was widely reported when it was published as showing sleep training to be successful, with parents in the non-control groups reporting that their babies woke less and slept longer. But, again, that wasn't found with an objective measure. As the study's authors noted, "no significant sleep changes were found by using objective actigraphy, suggesting sleep diaries and actigraphy measure different phenomena (eg, infants' absence of crying by parents vs infants' movements, respectively), further suggesting infants may still experience wakefulness but do not signal to parents".

        I don't expect sleep-trained babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure – Jodi Mindell

        Sleep researcher Jodi Mindell, associate director of the Sleep Center at the Children's Hospital of Philadelphia and a proponent of sleep training herself, says the reason for this is simple: sleep training's main goal is not to keep babies from waking, or to help them get more sleep. It's to teach them to go back to sleep by themselves, rather than waking their parents.

        "All babies wake frequently during the night. It's just whether or not they have the skill to fall back to sleep independently," she says.

        "I don't expect babies to wake less frequently. I don't always expect that they're going to sleep more on an objective measure."

        These frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy. As we've covered previously, babies have evolved to wake frequently for nutrition, caregiving and their own protection, including against SIDS.

        Even when done as a randomised controlled trial with an objective measure, meanwhile, sleep training research has other challenges. There is some evidence, for example, that trial participants may feel more pressure to follow through a sleep intervention than they would otherwise, raising questions about how applicable these findings are to everyday parents – a phenomenon that is hardly unique to paediatric sleep research.

        Frequent wakes may be tough on parents, but they play an important role in keeping babies safe and healthy (Credit: Getty Images)

        Take the questionnaire in Canada: only 14% of parents reported that controlled crying eliminated all night wakings, and almost half said it didn't reduce wakings at all – results, the researchers wrote, which indicate "that parents in the community are experiencing considerably less success with graduated extinction than parents in clinical/research setting".

        The discrepancy makes sense, especially if you consider that many of these trials have been run by sleep clinics or their researchers, says Helen Ball, the director of the Durham Infancy and Sleep Centre, professor of anthropology at Durham University and a long-time critic of cry-it-out methods of sleep training. "The people who run those trials have a particular mindset," she says – for example, that sleep training works – which may translate to study participants being more committed to the intervention.

        "I'm always somewhat sceptical that the data that these studies produce are actually applicable to real life."

        Soothed or stressed?

        If sleep-trained babies are still waking frequently, just not crying or signalling, this points to a different debate at the heart of sleep training. When they wake, are these babies actually learning to calm themselves down from a stressed state (emotionally "self-regulating")? Or are they just as stressed and in need of caregiving when they wake, but have simply learned that if they cry, no one will respond?

        Don't underestimate the abilities of children to self-regulate. Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate – Hall

        Many sleep training researchers firmly believe the former. "Don't underestimate the abilities of children to self-regulate," says Hall, the paediatric sleep researcher who used actigraphy in her study of 235 Canadian families. "Parents can help them learn to self-regulate by giving them opportunities to self-regulate. That's how you can look at self-soothing – it's an opportunity to calm themselves down."

        It's difficult to measure objectively whether babies are truly soothing themselves, or have just given up calling for help.

        One way could be to measure cortisol, which is often known as the stress hormone. But cortisol rises and falls in response to factors besides stress, and the studies that have measured it have had mixed results. One found that the babies' cortisol levels were elevated right after a sleep intervention, but there was no control group of un-trained babies to compare it to. The small study of 43 infants found that cortisol declined, but it didn't measure cortisol until a week after the intervention. And in an attempt to find out whether sleep training led to elevated stress levels long-term, a third study, Hiscock's longitudinal study in Australia, took cortisol samples five years later and found no difference between the cohorts.

        "I personally have an issue with the cortisol studies," says Mindell. "Cortisol changes throughout the day. Even sampling cortisol is very difficult. It's based on many things, including how many hours a person has been awake, how it's sampled – it's a complicated thing. People often think 'oh, if we measure cortisol, we'll know if the baby's stressed or not stressed'."

        Even the term "self-soothing" has a confusing history. Coined by sleep researcher Thomas Anders in the 1970s, it's often used synonymously with the idea that babies can self-regulate. For Anders, however, a self-soothing baby was simply one who put themselves back to sleep without parental intervention – he wasn't trying to quantify their stress levels.

        Of the few studies that have looked at the short- to longer-term outcomes of sleep training, none have found an effect on a baby's attachment or mental health. Hiscock's study, for example, the largest and longest longitudinal study done on sleep training, found sleep-trained children were no more likely to be insecurely attached to their caregiver at six years of age than their peers. (Experts like Hiscock say they aren't aware of any studies that look at potential long-term effects of cold-turkey cry-it-out, just at modified extinction. They also examined healthy babies at least six months old. So these findings aren't necessarily applicable to infants trained at younger ages, or in other ways.)

        Like other longitudinal studies, Hiscock's lost touch with a number of families when it was time for the final follow-up: 101 of the original 326. That means it is theoretically possible that the sleep training did affect some children in either a negative or positive way long-term, but that their experiences weren't captured. It's more likely, though, that any effects of a single intervention simply "washed out" after six years, says Hiscock.

        The upsides of responding

        Another way to examine the self-regulation question is to consider babies' developing brains – and their limitations. Human babies are born very neurologically immature compared with other mammals, with brains around one-third of the size of an adult's. The prefrontal cortex, the "home" of emotional regulation in the brain, is one of the last parts of the brain to mature, not developing fully until one's mid-20s.

        As a result, throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down. In a position adopted by the American Academy of Pediatrics, for example, the National Scientific Council on the Developing Child defines a "positive" stress response as one that results from stress that is brief, "mild to moderate" and which hinges on "the availability of a caring and responsive adult who helps the child cope with the stressor, thereby providing a protective effect that facilitates the return of the stress response systems back to baseline status".

        Throughout infancy and toddlerhood, the brain relies on "co-regulation" – the aid of a soothing caregiver – to calm down (Credit: Getty Images)

        In particular, one of the most crucial periods for developing emotional regulation is from six to 12 months, says Dan Siegel, clinical professor of psychiatry at the University of California, Los Angeles' School of Medicine and author of numerous books on child development including The Whole-Brain Child. "The second half of the first year of life is a big moment of learning to regulate yourself," he says. For that reason, he says, there may be an argument for waiting at least until after the first year to sleep train.

        While cortisol measurements need to be taken with a grain of salt, scientists point out that studies consistently show that babies of less responsive parents have higher cortisol levels, particularly after a stressful event. Researchers have found, for example, that newborns whose mothers were more "sensitive" to them during a bath – defined as being aware of, and responding appropriately and promptly to, an infant's communications – better regulated their cortisol levels when they were taken out. The cortisol levels of seven-month-olds with less sensitive mothers also took longer to regulate after a stressful situation.

        This is no less true overnight. One study found that responding to three-, six- and nine-month-old infants overnight was associated with lower infant cortisol levels. Another found that the young infants of mothers who were emotionally available at bedtime – including responding to their babies within one minute of crying – had lower cortisol levels than babies of less responsive mothers (though, again, we need to be cautious about over-interpreting the significance of cortisol findings). "Because infants may be especially tired at bedtime, they may have reduced tolerance for stress and therefore require additional help in regulating their emotions," the researchers wrote. "Thus, parents' ability to soothe their children and create a quiet, safe environment which allows them to fall asleep may be particularly relevant to infant regulatory processes such as cortisol secretion."

        Meanwhile, a large body of research has shown that a caregiver's consistent responsiveness is "most often associated with language, cognitive and psychosocial development", including better language acquisition, fewer behavioural issues and less aggression, higher intelligence and more secure attachment.

        Warm, responsive caregiving has been associated with a range of benefits for babies and children, including more secure attachment (Credit: Getty Images)

        For researchers like those who found babies had lower cortisol when responded to overnight, the risk of stress is longer term. "Because early experiences of stress may program the HPA (hypothalamic-pituitary-adrenal) axis to be more stress reactive, increasing risk of physical and mental health problems in later life, our results suggest that parenting in infant sleep contexts may play an important role in shaping how the child responds to stress across childhood," they wrote.

        Plus, for pre-verbal infants, crying is one of their only forms of communication, particularly if they are trying to wake sleeping parents – leading to concerns about the impact of an intervention specifically aimed to "extinguish" their cries. (Critics of cry-it-out note that this intention and end goal is one of the differences between a baby crying in sleep training versus in a situation where a baby is crying but a parent may be unable to provide their usual level of comforting, such as while driving.)

        And if an infant is regularly waking frequently or having difficulty settling, it could be the sign of an underlying health issue like reflux or a tongue tie, so it's important to rule out any medical reasons for sleep problems first.

        Sleep training critics also argue that we may simply not be asking the right questions, or using the right scientific tools, to fully understand the potential risks.

        "I think [attachment and cortisol levels] are just two things that we've got tools to measure. So that's why they're picked," says Ball.

        Different personalities

        There is a further complicating factor: the degree to which a baby's individual personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently on their own, or whether sleep training is a success.

        For example, research has found that the more parents actively help their infants in going to sleep, the longer it can take those babies to learn to sleep independently. This is often interpreted to mean that you must leave your baby to it or sleep train for them to become an independent sleeper. But these were observational studies – so it could be, instead, that babies who need soothing to go to sleep have parents who respond by soothing them.

        Early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours – Valérie Simard et al

        Indeed, other research has found that babies with more difficult temperaments are also poorer sleepers – and parents respond to them more at night. One longitudinal study found that if babies slept poorly, their parents were more likely to engage in behaviours to help them settle even when they were toddlers. The results "suggest that early sleep problems are more predictive of future sleep disturbances than are intervening parental behaviours", the researchers write.

        Recent research also has found that children with more sensitive temperaments (sometimes nicknamed "orchid children") can react more strongly to their environments – such as being more negatively affected by stress.

        Indeed, some children remain calm and collected even when a caregiver walks away momentarily, sleep researchers say. Others become upset and frustrated. This is a sign, they say, that some children learn to self-regulate earlier than others.

        "It means that you have to be really careful when you're giving parents suggestions about how to manage sleep problems, that you're taking those differences in separation anxiety into account," says Hall.

        A baby's personality plays a part in whether they put themselves to sleep independently, or need a caregiver's help and reassurance (Credit: Getty Images)

        These differences in temperament may help explain why sleep training (or, for that matter, suggestions such as "put your baby down drowsy but awake") seems to work brilliantly for some families, who find their baby barely grizzles before drifting off, and don't work at all for others, whose infants might sob for hours and days on end. The questionnaire of Canadian parents, for example, found that 25% reported using controlled crying for bouts of more than two weeks at a time – 13% even tried for more than a month. (Mindell's advice: "Stick with it for seven to 10 days, and after seven to 10 days, if it's not working, take a break. Don't just keep going down that path.")

        It's also worth noting that in their top-line results, studies normally report on the average outcome, which doesn't show the variation of every family's experience, especially those at the extremes – such as those who found sleep training a smashing success, or a total failure.

        Given those individual differences, when talking about helping a child with any new skill, Siegel says, he encourages parents to consider the "zone of proximal development". The lower part of the zone is what the child can do on their own, while the top part is a more complex skill that you must do with a child. "The best imparting of skills is within the zone. 'Let me teach you how to do it. Here's how you brush your teeth.' 'Now, let's see if you can do it on your own. Oh, you really can't, okay.' 'Okay, now you're a month older, and now you can'," he says.

        Not everyone believes that falling asleep independently is a skill, pointing out that it normally happens developmentally with or without teaching and that, unlike, say, crawling, it can be something that comes and goes (a child might self-settle at nursery but not at home, or for a few months and then stop). But if it is a skill, then it's most effective to work within that zone, not pushing a child past their edge, Siegel says.

        So how do you know what the edge is? Does 15 minutes of crying mean the step you're trying to teach is too advanced for the child at that time? An hour?

        If within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits – Dan Siegel

        "I can't answer as a scientist," says Siegel. "But intuitively, as a parent, as a therapist, as an educator, if within five minutes, your child is not finding a way to bring them into a calmer state, then their zone of proximal development has been pushed, I think, beyond its limits. And then you would want to give them support."

        The difficulty is that sleep training is based on the understanding that you are "rewarding" a child's crying if you respond to them, teaching them that you will respond if they signal you – so this is exactly what extinction-based programmes say not to do.

        Family fatigue 

        Researchers tend to focus on sleep training's potential impact on babies – which makes sense, since they're the most vulnerable, helpless members of the family unit. But sleep training obviously affects the rest of the family, too.

        It's worth noting that it can go either way: some parents deeply regret using an extinction method with their little ones, for example, especially if it goes against their instincts. On average, the Canadian questionnaire found, parents tend to find controlled crying "quite stressful" for both themselves and their child. "You risk parents' mental health by overriding their instincts, because I think that makes parents feel anxious about what they want to be doing (comforting their baby) versus what they end up doing (leaving them to cry). And then I think it's really difficult to know what you're risking on behalf of the baby," says Ball.

        What you hear more frequently, however, is that sleep training can help families, and some research backs this up. Hiscock's study found that the mothers of sleep-trained babies were less likely to be depressed when the baby was two years old. Other research has found that the fathers of four-month-olds with sleep problems had greater anger towards their babies and more depressive symptoms, and that infant sleep problems were associated with poorer health in both mothers and fathers.

        This article is part of Family Tree, a series of features from the BBC that explore the issues and opportunities that parents, children and families face all over the world. You might also be interested in some other stories about babies' and children's wellbeing:

        You can also climb new branches of the Family Tree on BBC Worklife.

        A parent's mental health may in turn affect the infant's actual sleep patterns: one small study using actigraphy found that depressed mothers were more likely to have babies who have more disturbed sleep. A parent's poor mental health can also put babies at a higher risk of insecure attachment.

        Hall's study also looked at this element. While actigraphy showed that babies slept and woke similarly whether they were sleep trained or not, their parents' perceptions of the situation were very different. At six weeks, parents of just 4% of the sleep-trained infants versus 14% of the control-group infants reported that their child had a severe sleep problem. And the parents' levels of fatigue, sleep quality, and depressed mood all improved significantly.

        While there are some caveats to the findings – such as that they may apply mostly to mothers who already have symptoms of depression – many experts see this as a strong argument for using sleep training to ultimately boost the whole family's wellbeing.

        "If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need," says Hiscock. "There are some people who say we have to put the baby first and don't worry about the parent, and I just think that's wrong, because if you don't have a mum who's healthy and thriving, it's hard to have a baby who's healthy and thriving. It's a relationship dynamic – it's not one or the other."

        If we're not healthy and functioning as parents, it's very hard to look after our children and give them the love and parenting that they need – Hiscock

        Academics who oppose sleep training agree that these factors are important. Their issue, they say, is with the fact that many parents often are simply advised to sleep train, without being told about nuances – such as that it doesn't work for every baby or that it often needs to be repeated – and that they aren't presented with other options.

        "I think it's often sold to parents who feel like they're in a tight spot, and they've got to sleep train their child in order to be able to survive. But actually, I think we need to help them come up with other strategies way before they get to that crisis point," says Ball.

        One strategy that both Ball and James McKenna, the founder and director of the Mother-Baby Behavioral Sleep Laboratory at the University of Notre Dame, have found works for some low-risk families is bedsharing, or cosleeping. Small studies have found that mothers report having better sleep when bedsharing than when sleeping separately from their infants, even though objective measures find only modest changes to their sleep, and while research has shown that while bedsharing infants wake more frequently, their total awake time doesn't differ from solitary sleepers. (The Lullaby Trust lists guidelines for safe bedsharing here).

        Some experts suggest bedsharing, or cosleeping, to low-risk families (Credit: Kathryn O'Donnell)

        There are other strategies which researchers on both sides of the debate agree on. Implementing a bedtime routine is one. One review co-authored by Mindell found that following a bedtime routine is linked to children falling asleep faster, waking less and sleeping for longer. Putting a routine in place even worked when it was the only sleep strategy families followed: one randomised controlled trial of 405 children aged seven to 36 months found that those who were randomly assigned a three-step routine of a bath, massage or lotion, and a quiet activity like reading slept better and longer than babies who were not assigned a routine.

        Ball, who recently has worked with other researchers to adapt the Australian sleep programme Possums into a version for UK NHS practitioners, also points out that there are many ways in which we often make things even harder for ourselves. 

        "We have this cultural obsession with getting children in bed at seven o'clock at night," she says. "But most babies are going to need another feed before their parents go to bed. And usually when a baby falls asleep, the first block of sleep is the longest one of the night." That first four hours of sleep also is when we have most of our deep sleep. "So if you align your period of deepest sleep with the time your baby gets its longest stretch of sleep by going to bed when they do, you're maximising the benefit. Why are we sitting downstairs watching television? And when you say stuff like that to parents, some of them are like, 'We want some us time, we want some child-free time.' Well, then that's your choice. You're trading that off against sleep."

        Giving parents more support and information may help, too. Remember the intervention that was seen as helpful to the most mothers in Hiscock's longitudinal study: "having someone to talk to". A higher percentage of parents also scored learning about what made their child's sleep worse and about normal sleep patterns as helpful than said the same of controlled crying – and receiving advice on how to look after their own well-being and getting information about managing dummies was rated by more mothers than was camping out.

        More broadly, critics also point out that baby sleep is a societal issue. Many modern families rely on two incomes and have little or no parental leave – aspects that pressure parents to get solid night's sleep quickly, often long before an infant would be developmentally ready to do it on their own, without prodding. It's common to see calls for better (or any) maternity or paternity leave among anti-cry-it-out circles.

        Eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night

        Whether families choose to sleep train or not, there is good news: eventually, with or without training, most children stop requiring a caregiver's help at night.

        One study of more than 4,000 children, for example, found that 71% of five-month-olds who regularly woke at night stopped night wakes by 20 months, and 89% ceased by 4.5 years old. (Those who woke frequently as infants were also more likely to wake as pre-schoolers, but again, it's unclear how much of this is down to temperament: a baby who wakes could also be more likely to be a child who wakes).

        The bottom line on sleep training?

        "It's only worth doing when parents want to do it and see it as an issue they need help with," says Hiscock. "I meet parents who might be up three, four, five times a night, but they're happy to be, or they're coping and managing with that."

        Mindell agrees. "If you're rocking a baby to sleep at four months of age, they're waking once a night, it's working for the family, why would you mess with success? Why would you do sleep training?

        "We only really recommend it when there's a problem," she says.

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        New York Times - World

        The Coronavirus Pandemic

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        ‘Totally Inhumane’: Child Separations Feed Anger in a Locked-Down Shanghai

        As China’s largest city struggles to contain a coronavirus outbreak, outrage erupted online after images of small children isolated from parents spread.

        By John Liu and Paul Mozur

        Photos and video that showed young children isolated from their families and crying at a Shanghai hospital led to an outburst of anger online on Saturday, as China’s largest city struggled to contain an outbreak of the highly contagious Omicron version of the coronavirus.

        In the images, a series of hospital cribs, each holding several young children, appeared to be parked in the hallway of the Shanghai Public Health Clinical Center in the city’s Jinshan district. A video showed several of the children crying.

        The images and video could not be independently verified, but in a statement, the health center said they were real and did not deny that parents with Covid were being separated from their children.

        The fury and concern of parents over what might become of their children if they fall sick is the latest in a series of crises faced by Shanghai officials, who are in the middle of a staggered lockdown to facilitate mass testing in the city. Things have not gone smoothly. Lockdowns have differed by neighborhood, panic shopping has emptied grocery store shelves and people with life-threatening conditions have posted calls for help online when they could not get to the hospital.

        The entire process has also been opaque. Residents complain they have had little warning about neighborhood lockdowns, which have been repeatedly extended in some districts. Domestic news reports of an outbreak at an elderly care center disappeared from the internet on Saturday.

        In Shanghai, anyone who tests positive for the coronavirus, whether or not their symptoms are severe, must isolate in a hospital or designated facility. The practice has worried parents, who fear that their children will be separated from them if they are forced to isolate.

        One woman who said her 2-year-old daughter was locked inside the Jinshan clinical center called the situation “totally inhumane” in a telephone interview. The woman, Lucy Zhu, a 39-year-old mother and Shanghai native, visited Shanghai Tongren hospital with her daughter after feeling unwell last week. Shortly after she tested positive for the coronavirus and began her isolation at the hospital, she was separated from her daughter.

        Then on Tuesday, her daughter was transferred to the center in Jinshan, and Ms. Zhu was told she could not accompany her. From then until Saturday morning, she had not been able to establish direct contact with her daughter. Although officials said her daughter was fine, they offered her no proof.

        “The doctor sent me a video at noon today,” Ms. Zhu said on Saturday. “In the whole room, there was only one nurse, but I saw around 10 minors.”

        In a statement, the health center said that the children were in the process of being moved to a new, expanded pediatric center and that the center was not a child isolation center, as had been claimed online.

        Ms. Zhu said the statement failed to address the main problem. “Is whether it is a child isolation facility the crux?” she asked angrily. “Could they treat children like this if it is not a child isolation point? What’s the point of clarifying the rumor like this?”

        Having seen the plight of toddlers being separated from parents spreading on Chinese social media, Irene Yang took things into her hands and phoned the center on Friday. During the call, which she recorded and later posted on Weibo, Ms. Yang, a 28-year-old mother, almost burst into tears, worrying the same situation might happen to her as the coronavirus continues to ravage Shanghai.

        A woman who answered Ms. Yang’s call told her that there could be a “time lag” when children were being transferred before parents could see them.

        With a 3-year-old son and 1-year-old daughter at home, Ms. Yang said she could not “rest assured and let them go to any place alone, whether it is for medical treatment or isolation, no matter what the situation is.”

        “For us, it is fine if we can be with our children even if they are infected, but you can’t take the children away by themselves. This is all inappropriate and unreasonable, whether they are 10 years old, 5 years old, or 3 years old or 1 year old. Otherwise, why do we have legal guardians in place?”

        A woman who picked up the phone at the Shanghai Public Health Clinical Center on Saturday declined to comment further.

        An article in the state-run China Philanthropist described one child being separated from her mother and father after they were sent to separate isolation hospitals. The article quoted the girl’s mother as expressing concern about her daughter after not getting any photos of her or other forms of communication from doctors. The government-affiliated Shanghai Women’s Federation said on Saturday that it was looking into the situation.

        Zeng Qun, deputy director of the Shanghai Civil Affairs Bureau, acknowledged at a news conference on Saturday that infected adults might have to be separated from their children. He described the issue as “heart wrenching” and something that needs to be “resolved well.”

        With designated child welfare workers at the township and neighborhood level already in place, Mr. Zeng said in situations like this, they are required to “respond quickly, and take the physical and mental safety of the children as the first principle, and quickly carry out emergency response and assistance services.”

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        Valeurs Actuelles

        Éric Zemmour : tomber sept fois, se relever huit

        Jamais candidat n’aura tant joué avec les nerfs de ses sympathisants et dérouté les commentateurs. Sa campagne est jalonnée de hauts et de bas, dessine des montagnes russes. En septembre et en octobre, Éric Zemmour fait une percée fulgurante dans les sondages alors qu’il n’a encore rien dévoilé de ses intentions présidentielles. « J’ai trois mois d’avance sur mon agenda », confie le présumé candidat. Novembre est dévastateur, ponctué de polémiques que ses opposants utilisent à loisir pour l’affaiblir et de contrariétés qui le blessent dans son orgueil.

        Avec Zemmour, la politique est un éternel recommencement

        La presse ne lui pardonne pas d’avoir politisé son hommage aux victimes du Bataclan. Éric Zemmour n’en a cure. Il n’entend pas renoncer à un langage de vérité. Mais il y laisse des plumes. La dynamique s’enraie. À Londres, la Royal Institution of Great Britain où il doit discourir annule sa réservation. Il trouve refuge dans un Ibis. En Suisse, le Hilton de Genève annule sa nuitée à l’hôtel. Éric Zemmour est comme un pestiféré qu’il faudrait tenir à distance. Les emmerdes volent en escadrille. À Marseille, il est empêché de faire campagne. Les antifas polluent le moindre de ses déplacements. Il perd ses nerfs. Les commentateurs, une première fois, l’enterrent. « La précampagne d’Éric Zemmour s’essouffle », titre le Monde. « La campagne Zemmour à un doigt de caler », moque Libé.

        Ses équipes ont acheté sur Leboncoin un bureau d’occasion, copie imparfaite de celui du général de Gaulle lors de son discours du 18 Juin

        En coulisse, pourtant, tout est prêt depuis plusieurs jours pour que le journaliste mette fin au suspense. Ses équipes ont acheté sur Leboncoin un bureau d’occasion, copie imparfaite de celui du général de Gaulle lors de son discours du 18 Juin. À la vendeuse qui demande si c’est pour une chambre d’enfant, un proche répond, solennel : « C’est pour le prochain président de la République, Madame. » L’annonce de sa candidature est enregistrée dans le plus grand secret. Bientôt diffusée sur YouTube. Le format est inédit. Le buzz incroyable. Les médias jugent le film crépusculaire. La droite dénonce l’appropriation gaullienne. Bientôt ce sont les ayants droit qui l’attaquent parce qu’il n’a demandé aucune autorisation pour l’utilisation de certaines images de film ou d’émission. Nouveau flop.

        Si Éric Zemmour connaît la politique sur le bout des doigts, il n’a jamais fait campagne autrement que comme un journaliste politique, un carnet et un stylo à la main. Il fait des erreurs de débutant qu’il paie comptant. Gilles Bouleau le piège pour sa première interview de candidat. Il est sommé de s’expliquer sur ses propos de polémiste. Il s’agace. Quitte le plateau de TF1 en jurant contre le journaliste. Un candidat ne devrait pas dire ça… Panique dans ses équipes. Certains redoutent que le meeting de Villepinte ne soit le premier et le dernier de cette campagne incertaine. C’est un succès. Une rampe de lancement pour son parti, Reconquête !, dont Éric Zemmour annonce la création. En quelques jours, la campagne bascule sous un jour plus favorable. Les lunettes qu’il adopte ne le quittent plus. Elles lui donnent un air rassurant, présidentiel. Il a le vent en poupe. Les adhésions affluent.

        Omicron, l’Ukraine stoppent son élan

        Janvier. Son élan est stoppé par Omicron. La campagne est presque impossible. Les renforts successifs de Guillaume Peltier, venu de LR, et de Jérôme Rivière et de Gilbert Collard, venus de l’autre rive, achèvent de donner corps à son discours sur l’union des droites. Mais il peine à réunir ses parrainages. Se perd dans des batailles incertaines avec Marine Le Pen. La candidate du RN fait mieux que résister. Elle parvient à colmater les brèches des départs, voire à désamorcer l’effet des ralliements successifs de Nicolas Bay et Marion Maréchal, en les annonçant elle-même. Robert Ménard, le maire de Béziers, apporte son soutien à la candidate et tire à vue sur Zemmour. « Marine Le Pen a des chats, mais elle a aussi un caniche, toi », s’emporte Philippe de Villiers.

        Le 18 février, les courbes se croisent. Le parfum de la qualification grise les plus jeunes. « Nous sommes dans les livres d’histoire », s’enthousiasme Sarah Knafo. L’invasion de l’Ukraine, le 24, brise cet élan. Pécresse le devance. Mélenchon grignote son retard. Tout est à refaire. Une course contre la montre s’engage. L’impression que rien n’est joué à l’avance. Avec Zemmour, la politique est un éternel recommencement. Sa campagne ressemble à un livre de Philippe Labro. Tomber sept fois, se relever huit. À Villepinte, il se plaisait à citer Bernanos : « La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté. » Quatre mois plus tard, au lendemain de la démonstration du Trocadéro, rien n’est plus vrai. Le désespoir surmonté ?

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        It was a production of global scale

        If you want to know just how attached the people of the coastal town of Menton are to their beloved lemon, look no further than the legend that credits its arrival on the French Riviera to Eve. 

        Expelled from the garden of Eden, the story goes, Eve plucked a lemon to take with her on the journey. Adam, fearing eternal condemnation, begged her to throw it away, which she obliged to do only in a spot of her choosing.

        And thus, she found Menton, situated on the gleaming Bay of Garavan where the Alps rescind from the water just enough to create slopes with an east-west alignment – the perfect conditions for cultivating lemons.

        While the legend itself is impossible to authenticate, the symbolism of the paradisiacal lemon is embedded in the folklore of this seaside town of about 30,000 inhabitants, where the bus line is called "Zeste" and a lemon motif seems the logical choice for many local businesses.

        The town swells to nearly double its size during the Fête du Citron, an annual festival held in February celebrating the history and culture of citrus growing in the region, most notably of the Menton lemon, an officially recognised species that differs from Corsican, Spanish or Italian varieties in terms of its mild flavour and large, round shape with bumpy skin.

        The allure of the festival lies in its floats and sculptures, each with more than three tonnes of lemons and oranges rubber-banded to a wire framework shaped to match the year's theme. The Fête du Citron stands apart from other Carnival events in France in that municipal workers who spend most of the year maintaining city buildings are also the ones who prepare the floats and sculptures.

        Producers are again seeing the potential of the Menton lemon (Credit: Anna Muckerman)

        Titled Operas and Dances, the 2022 edition marked a triumphant return for the festival after it was cancelled midway through in 2020 due to the coronavirus pandemic. The Sunday parade was a jubilee of blaring marching bands, vibrant performers and six floats covered in lemons and oranges, some as tall as 10m, sculpted to represent the Samba, Can-can, Haka, Matachines, Salsa and Kathakali dance styles.

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        From the floats, performers in costume worked alongside smiling city employees in neon-green safety vests to shower a seemingly infinite amount of confetti on the 15,000 spectators, whose outstretched arms made it clear they couldn't get enough.

        As the party raged on in the valley, the terraced hillsides overlooking the town harboured a harsher reality: Menton was once the leading lemon-growing region in all of Europe, but today, only about 15 producers remain. All the fruit for the Fête du Citron's sculptures and floats must be imported from Spain.

        "The annual production of Menton lemons is between 100 and 120 tonnes. In this period, we need between 150 and 180 tonnes of lemons and oranges. So, the production of Menton lemons wouldn't be enough to create the whole of the Fête du Citron," said Christophe Ghiena, the city's director of technical services, who added that the remaining citrus is sold at discounted prices after the festival.

        Aside from its Biblical legend, the documented story of the Menton lemon's rise and fall began with its arrival from Spain in the 15th Century. The fruit quickly adapted to Menton's temperate microclimate created by the unique combination of a protective mountain range and proximity to the ocean. By the end of the 18th Century, the region was estimated to produce one million lemons annually, said David Rousseau, director of Menton's heritage department.

        "In the 17th, 18th and 19th Centuries, the lemon was really the fortune of the city of Menton. Lemons were exported all the way to the United States, to Russia. It was a production of global scale," he said.

        The Menton lemon's decline began at the end of the French Revolution, when laws that had protected it against competition from other lemon-producing regions were lifted. The second blow came in the 19th Century, when the arrival of British winter tourists prompted the construction of hotels and villas on land used for citrus terraces. Finally, in the 1950s, an unusual cold snap spelled the Menton lemon's demise. 

        "There was a big freeze in Menton and in France, which killed the remaining lemon trees," Rousseau said. "It was in the 1980s that the lemon began to come back thanks to several producers who saw the lemon had potential and relaunched its production."

        Laurent Gannac (pictured) and his son own 750 Menton lemon trees on 2.5 hectares of land (Credit: Anna Muckerman)

        One such grower is Laurent Gannac. Originally from the southwest of France, Gannac arrived in Menton in 1988 to work as a landscaper. He said that every time he brought lemon trees to clients in the area, he'd get the same question: Is this a Menton lemon?

        "I had scientific, agricultural training and I'd never even heard of a Menton lemon," he said. "So, I'd say to them 'Well, I brought it from Menton so I guess it's a Menton lemon if you want.'"

        He soon became curious about the species and, in 1991, he planted his first Menton lemon tree. At the time, the few remaining producers questioned why a young person would be interested in a seemingly bygone product, Gannac said.

        Today, Gannac and his son own 750 trees on 2.5 hectares of land with the goal of reaching 1,000 trees in the next three years. Although his operation pales in comparison to the output of producers in Spain or Italy, Gannac is proud to call himself the first person in recent years to live entirely off the Menton lemon. Yet, he is one of very few.

        "To plant 400 trees here means to start with a site that's completely abandoned, clear it, level the terraces, create irrigation reservoirs and fence it to protect from wild boars," he said. "It's a lot of work, especially when you consider it takes eight years to recoup the investment."

        The French town of Menton swells to nearly double its size during the Fête du Citron (Credit: Anna Muckerman)

        Now, Gannac says he believes the tide is changing, thanks in large part to an effort by local officials, growers and other stakeholders to achieve the European Union's Protected Geographical Indication for the Menton lemon, which it received in 2015.

        Although he had been cultivating the Menton lemon for nearly two decades at the time, it was during this process that Gannac was confronted with the uniqueness of the species during a visit to France's National Institute for Agricultural Research. 

        "I always thought the Mentonnais were a little biased about their lemon," he said. "When I had the chance to go from tree to tree and taste each lemon, I realised that the real Menton lemon is actually different from others in its scent, sweetness and peel that is so mild it can be eaten."

        The Menton lemon has also been praised for its thick skin and high essential oil content which makes it a favourite of well-known chefs like Mauro Colagreco at the helm of Mirazur, the Menton restaurant ranked number one in the World's 50 Best in 2019.

        "The Menton lemon is a very rare product. It has a different flavour and texture from the lemons you find elsewhere and can even be eaten directly from the tree (as a fruit). In our five gardens, we want to keep this exceptional variety. Each year we plant new trees to perpetuate the culture," Colagreco said.

        Menton was once the top lemon growing region in all of Europe (Credit: Anna Muckerman)

        When in season, the chef uses the fruit in dishes like a Menton lemon tart or a tourbillon (swirl) of fish larvae with Menton lemon and chives. He also produces a lemon confit to "remember the flavour all year long".

        Colagreco is not the only chef who has become an ambassador of the species. Luisa Delpiano-Inversi is the founder of Pasta Piemonte, a Menton-based pasta producer that opened in 2013. Shortly thereafter, Delpiano-Inversi found success with her Menton lemon ravioli, an unexpected combination that she now ships across France for those who live far from the Riviera to experience.

        "This lemon resembles no other," she wrote in her 2017 book on the topic. "Its juice is intensely fragrant with a semi-acidic flavour and no bitterness." 

        Gannac said he remembers a time when the Menton lemon was little more than a pretext used to draw in tourists during the Fête du Citron, which began in 1934. As French consumers become increasingly interested in local products, Gannac now credits the Fête with giving him an opportunity to meet his customers and speak about the uniqueness of his fruit.

        Rousseau agrees that the recent editions of the Fête du Citron have helped bring more awareness to the Menton lemon. Many of this year's guided tours of lemon terraces were sold out.

        The Fête du Citron celebrates the history and culture of citrus growing in the region (Credit: Anna Muckerman)

        "The visitors are a lot more interested in the story of the Menton lemon than before. Before they came mostly to see the sculptures and attend the parade," he said. "Today, they really wish to discover the city and not just come to see the floats." 

        Perhaps the most promising result of the local effort to revitalise the species can be found in the enthusiasm of the next generation of lemon growers, among them Laetita Sepicacchi, a Menton native who began cultivating her family's property in 2015 in collaboration with the city's initiative to plant more trees.

        The visitors are a lot more interested in the story of the Menton lemon than before

        At the time, Sepicacchi was working in Paris and often travelled home to Menton to rest and recharge. It was during one of these visits that she realised the terraces of the former vineyard were the perfect place to continue the tradition of lemon cultivation. While she waits for her 35 young trees to reach maturity, Sepicacchi harvests about 100kg of fruit per year from three older trees. She sells her lemons to individuals and French and European grocers, although some of her clients have also been reputable perfume producers interested in the essential oils of her lemons.

        "This project allows me to rediscover and transmit a cultural heritage," she said. "It's as if the roots of the trees are grounded in a heritage and an identity at a time when the world is steeped in virtual culture, which can sometimes be materialistic and individualistic."

        When Sepicacchi reflects on her ultimate goal to cultivate the Menton lemon, she imagines a day when lemon trees can once again define the local landscape and support the town's economy, maybe even resembling the French poet Stéphen Liégeard's 1887 description: "little valleys that leave to the breeze the care to shake passers-by, the heady smell of lemon trees."

        BBC Travel's Forgotten Foods offers hope for the world's "lost" foods through chefs and purveyors who are bringing them back to life through cooking and cultivation.

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        France24 - World

        Bodies litter Ukraine town's street of death

        Issued on: 02/04/2022 - 23:00Modified: 02/04/2022 - 22:58

        Bucha (Ukraine) (AFP) – The bodies are strewn across the quiet tree-lined street in the town of Bucha as far as the eye can see.

        All 20 are in civilian clothing, and all have their different poses in death. Some lie with sightless eyes staring at Ukraine's overcast sky, some lie face down on the tarmac.

        Three of them are tangled up in bicycles after taking their final ride, while others, with waxy skin, have fallen next to bullet-ridden and crushed cars.

        One has his hands tied behind his back with a white cloth, and his Ukrainian passport left open beside his corpse, said AFP journalists who accessed the town.

        Another lies next to a yellow hoarding spraypainted with happy and sad emojis and the words "Live Fast".

        Russia's hasty retreat from its occupation of the region around Kyiv is revealing fresh devastation by the day.

        "All these people were shot, killed, in the back of the head," mayor Anatoly Fedoruk told AFP.

        Another 280 people have been buried in mass graves in Bucha while the bodies of whole families still lie in shot-up cars, he said.

        Surrounded by the pine forests that stretch up to Belarus, Bucha was a picture of sleepy suburbia northwest of the Ukrainian capital until the Russian invasion.

        A month of fierce battles in towns like Bucha and nearby Irpin prevented Moscow's forces from encircling Kyiv some 25 kilometres (14 miles) away.

        'Russian occupation'

        The cost was utter devastation.

        Gaping holes from shell explosions can be seen in building after building, while crushed cars litter the streets, said the AFP team who reached Bucha after it had been closed off from the world for nearly a month.

        Supermarkets, cafes and houses are burned or destroyed, a church roof damaged. Only a McDonalds has seemingly escaped untouched.

        Bodies lie randomly around the town: outside a railway station, by the side of a road.

        But the violence that came to this one street appears to be more systematic.

        The victims, all of whom appeared to be men, are scattered over several hundred metres of debris-strewn tarmac.

        Sixteen of the 20 corpses were lying either on the pavement or by the verge. Three were sprawled in the middle of the road, and another lay on his side in the courtyard of a destroyed house

        Some lie in groups, like the two men lying face up in a puddle next to each other, one in a green parka and the other in a black jacket.

        Others died alone. The cyclist with orange gloves and a black balaclava lying on his side with his bike on top of him, as if he has fallen and cannot get back up.

        All were wearing civilian clothes -- winter coats, jackets or tracksuit tops, jeans or jogging bottoms, and trainers or boots.

        Violence is everywhere: a silver car is covered with bullet holes, another is partly crushed, while a burned out van lies near one group of bodies.

        "These are the consequences of Russian occupation," says the mayor.

        Yet the horrors of war have become so routine in Bucha that the remaining residents walk down the street past the bodies, barely casting a glance.

        'They are running'

        Ukrainian forces have only just secured Bucha and started their first aid deliveries on Saturday, so the dead must lie unburied for a while longer.

        Soldiers hand out food and medicine to desperate survivors from the back of a green military truck. Another body lies under a sheet about 100 metres away.

        It is the first such delivery in more than a month, after Ukraine said Saturday that Russian forces were making a "rapid retreat" from Kyiv.

        "They are running," says Yuriy Biriukov, a senior member of Ukraine's volunteer territorial defence squad overseeing the aid operation.

        Bucha's residents were "still very afraid, still shocked", he added.

        "Regular civilians cannot even imagine the conditions in which they lived during this one month, with artillery, without supply of rood and waer, without any possibility to get out."

        One resident showed AFP what he said was a grave, topped with a green wooden cross, in the back garden of a neighbouring house where four people including a child were buried.

        The people who have stayed in Bucha are mostly elderly.

        At an outdoor soup kitchen, a group of elderly people stir pots of borscht and stew over a makeshift stove next to a yellow Lada car with flat tyres.

        Russian soldiers broke into flats on the top floor of their Soviet-era block, stole items and asked one elderly woman if she had any weapons, they say.

        Then, on Tuesday, they counted more than 70 Russian armoured vehicles rumbling out of town, in the opposite direction to Kyiv. The shelling stopped on Thursday.

        "If there will be peace, everything will be wonderful," says 82-year-old Nadia Protopopova.

        © 2022 AFP

        BBC

        I definitely don't see a time ever living apart from Maggie – Deena Lilygren

        Deena Lilygren, a mother in her 40s, has been living with her best friend Maggie Brown for years in Kentucky, US. During the time they’ve been co-habiting, Brown met her future husband. He moved in with the pair of best friends, proposed to Brown, they got married and eventually, all three of them bought a house together.

        When he moved in with them – and again when he proposed – Brown told him she and Deena “were a package deal”, says Lilygren. “She wanted to be sure he didn’t have the expectation that so many people seem to have – that marriage is the time when you let go of your friends.”

        Brown and Lilygren have a relationship that goes beyond most friendships. Lilygren considers them “platonic life partners”, meaning they are each other’s primary partners – the way people often relate to spouses or romantic partners, only romance and sex don’t factor into their relationship.

        Barely uttered in the past, the phrase ‘platonic life partners’ has been popularised lately by two women in their 20s from Singapore, April Lee and Renee Wong. The pair discuss their platonic life partnership (PLP) on TikTok, where Lee has more than 51,000 followers. They cemented their friendship as a PLP when Wong moved from Singapore to Los Angeles to live with Lee in September 2021. As Lee put it in a piece about their partnership for Refinery29, they were not just best friends but “supportive financial partners”, helped each other reach their life goals more effectively and wanted to be together not just temporarily as roommates, but for the long haul.

        The popularity of their story elicited a string of coverage on this type of committed friendship, including among men. But relationships like these aren’t wholesale new – in some cases, they have roots back to the 18th Century. While some of those were certainly queer relationships in disguise, it’s quite possible many were just like Lee and Wong – the term ‘PLP’ just wasn’t around to describe them. 

        For some who are currently in PLPs, like Lilygren, the phrase is an important way to not just define their living situations, but also stress the value of non-romantic partnerships. “As a culture, we really devalue friendship when compared to relationships like marriage – we're expected to have transient, secondary friendships that become marginalised when one friend gets married,” says Lilygren, “and there really isn't a word for a friend who is a partner in life.” ‘PLP’ fills that void.

        Among the first documented platonic life partnerships were the Ladies of Llangollen in the late 18th Century (Credit: British Museum)

        ‘Boston Marriages’

        From colonial times up until about 1850, people entered life partnerships – marriages – for “pragmatic” reasons, says Eli Finkel, professor at Northwestern University, Illinois, US, and author of The All-Or-Nothing Marriage: How the Best Marriages Work. “The distinct functions of marriage during this era revolved around basic survival – literally things like food, clothing and shelter,” he says. For women – who were kept out of the workforce and unable to make a living independently – having a husband was key to getting by. 

        This changed for many in places like the US and Britain by the late 1800s, however. There, middle class women could attend college, paving the way for them to enter the workforce, explains US-based LGBTQ historian Lillian Faderman. Women no longer had to rely on husbands for income, and some chose to live with other women instead.

        Around this time, the term ‘Boston Marriage’ popped up to describe “two women living together in a long-term, committed relationship”, says Faderman. (While she adds that no one knows for sure where the term came from, some suspect it could have originated with the 1866 Henry James novel The Bostonians, which featured a possibly romantic relationship between two women.) “Whether those were lesbian relationships or how many of those were lesbian relationships… we’ll never know,” she says, “because that sort of thing was not committed to paper – people didn’t talk openly about sex between women.”

        This story is part of BBC's Family Tree series, which examines the issues and opportunities parents, children and families face today – and how they'll shape the world tomorrow. Coverage continues on BBC Future.

        What was committed to paper were the musings of Eleanor Butler, half a couple known as the Ladies of Llangollen, two wealthy women who had the financial resources in the late 1700s to run away from their families in Ireland and live together in what was often referred to as a “romantic friendship”. Butler referred to her life partner and cohabitator, Sarah Ponsonby, as her “beloved”, and detailed their days together in her diary, but never mentioned a sexual relationship.

        Although it remains impossible to know the true nature of these historical relationships, as historians suggest, such “romantic friendships” were common enough at the time that it’s quite possible some were non-sexual, serving as the precursors to the PLPs of today.

        ‘It feels inextricable’ 

        From the mid-1800s up through the 1960s, Finkel says marriage had left the “pragmatic era” and landed in the “love-based era”, meaning people formed lifelong partnerships for love and intimacy, rather than survival. Industrialisation brought young people to cities, making them, “for the first time ever… geographically and economically independent of their families”, says Finkel. With this freedom came an emphasis on “emotional fulfilment” in lifetime matches.

        The 1960s, he adds, brought another shift in what people largely looked for in life partners in the Western world. “Love and intimacy remain necessary, but they’re no longer sufficient,” he says. Marriages today also must “afford the ability for people to be authentic and pursue personal growth”.

        In other words, marriages and life partnerships have evolved to a point at which many expect their significant other to be their everything, fulfilling multiple roles including sexual partner, cohabitator, co-parent, emotional support system and financial partner, among other things. That can be a lot to ask of one person, and “many relationships are buckling under the strain”, adds Finkel.

        PLPs offer an alternative way to engage in long-term relationships. A platonic partner isn’t expected to fulfil sexual and romantic needs, and those with a PLP don’t see their romantic partners as their primary emotional support system. Some merge finances with their PLP, as many might expect from a married couple, and others don’t, or do partially. Lilygren and Brown don't have joint checking accounts, says Lilygren, “but at this point, we've all gone in together on so many items for the house, including furniture, that it feels inextricable”.

        Overall, entering a PLP has a lot in common with entering a marriage. Some even do get married, in part for the legal rights that come with the arrangement (like ensuring their partners will be considered their ‘next of kin’), or to show their commitment to each other to family members and friends who may not otherwise understand. The practical discussions about how to share a life still apply, along with added negotiations about how to incorporate each member’s romantic partners into the relationship and/or living arrangement.

        PLPs occur between men as well as women (Credit: Getty Images)

        People who aren’t familiar with PLPs often struggle with the idea two people can share such deep intimacy and not have a sexual relationship. It took Florida-based Jay and Krystle, who talked about their PLP to The Cut, going viral on TikTok about their relationship for their family and friends to finally grasp that they were totally platonic, in spite of their marriage. For Lilygren, writing about her relationship with Brown is what ultimately helped explain the trio’s arrangement to Brown and her husband’s families.

        “They started taking us more seriously as a family unit, which is beautiful,” says Lilygren. But the article also received some backlash. “There were a lot of negative comments online because people cannot imagine that our situation isn't sexual, which is too bad.”

        These days, while stigma against those who identify as LGBTQ+ hasn’t been eradicated, and some queer couples haven’t come out or don’t publicly identify that way, it's less likely that people living with platonic partners are doing so to conceal romance. Increased acceptance of queer sexual orientations has made it easier for many people to be in openly queer relationships. Instead, as more young people talk publicly about their decisions to enter PLPs, they’re spreading the word that it’s an option for lifelong partnership. Lilygren wrote openly about dating women in her HuffPost article, and her PLP is married to a man. They plan to stay platonically devoted for the long run. 

        “I definitely don't see a time ever living apart from Maggie,” says Lilygren. “I've been seeing someone for two years now, and while I'm committed to our relationship, my living arrangement makes me happy, and I don't want to do anything to disrupt it.”

        Valeurs Actuelles

        Insécurité : agents de sûreté et de sécurité manifestent pour des augmentations de salaire

        Mercredi 23 mars, un vigile du centre commercial des Quatre Temps à la Défense était passé à tabac par un individu. En réaction, plusieurs centaines d’agents de sûreté et de sécurité ont manifesté vendredi 1er avril, entre les terminaux de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, rapporte le quotidien Le Monde. Des banderoles « Sécurité en colère, augmenter les salaires » ont été brandies sous la neige et dans un froid polaire. Des conditions difficiles « à l’image de nos conditions de travail », a ironisé Takfarinas, interrogé par Le Monde.

        A 35 ans, ce manifestant dispose d’un salaire de 1 641 euros bruts par mois, tout juste au-dessus du SMIC (1 603 euros). Un salaire minimum qui devrait d’ailleurs être recalculé automatiquement à la hausse (de 2,4% à 2,6%) en raison d’une forte inflation, a indiqué le ministère du Travail. Le salaire des agents de sécurité au même échelon que Takfarinas sur la grille (coefficient 140) se retrouveraient alors au salaire minimum puisque le leur stagne. En septembre 2021, un accord de branche avait acté une revalorisation de 2,2 %, vite gommée par les augmentations successives du SMIC en octobre et janvier 2022. En guise de compensation, les employeurs avaient proposé une hausse de 1 %. Proposition rejetée par les syndicats.

        Pouvoir d’achat

        En attendant la prochaine négociation, les agents de sécurité se retrouvent avec un pouvoir d’achat en berne. Mohamed, 41 ans, opérateur de sûreté à Roissy fustige le prix du trajet jusqu’à son lieu de travail : « 47 km matin et soir, avec mon diesel. Venir travailler me coûte désormais 300 euros par mois ! ». Et reste la difficulté d’un métier au contact direct de la violence. Vigile dans une boutique de parfums à Lyon, Mohand Chikh ne peut s’empêcher de se comparer à l’homme agressé à La Défense : « Comme lui, ça m’arrive d’être seul. Alors que souvent, les voleurs viennent en bande. J’ai demandé qu’on soit au moins deux, mais ils estiment qu’on n’est pas en danger. » « Ils préfèrent économiser en réduisant les effectifs, ajoute son collègue Patrice Eriale. Notre existence a peu d’importance. »

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        France24 - Monde

        Ukraine : que sait-on des vidéos de personnes attachées à des poteaux, parfois dénudées et frappées ?

        Publié le : 01/04/2022 - 21:55

        Chloé Lauvergnier Suivre

        Des personnes attachées à des poteaux en pleine rue, parfois avec le pantalon baissé et frappées : depuis le début de la guerre en Ukraine, les images montrant ce type de scènes se comptent par dizaines sur les réseaux sociaux et dans les médias locaux. Ces scènes se sont déroulées dans différentes villes du pays, très souvent pour punir des personnes accusées de vol. Une pratique acceptée par une partie de la population, parfois encouragée par les autorités, mais "illégale et inacceptable" selon des ONG de défense des droits de l’Homme locales.

        ATTENTION, LES IMAGES CI-DESSOUS PEUVENT CHOQUER.

        Ces images montrent des personnes attachées à des poteaux ou à des arbres, avec du ruban adhésif ou encore du film alimentaire, en pleine rue. Elles sont généralement seules, mais il arrive que deux ou trois personnes soient attachées ensemble. Parfois, elles ont le pantalon baissé, un message accroché sur elles, et sont frappées par d’autres personnes. 

        Notre rédaction a pu géolocaliser 17 scènes de ce type, à Kiev, Irpin (oblast de Kiev), Dnipro, Krivoï Rog, Kamianske (oblast de Dnipropetrovsk), Poltava (oblast de Poltava), Melitopol (oblast de Zaporijia), Kharkiv (oblast de Kharkiv), Kherson, Kakhovka (oblast de Kherson), et Doubno (oblast de Rivne). Ces villes, de grande et moyenne taille, sont situées sur l’ensemble du territoire ukrainien. 

        Les images de ces scènes ont toutes été publiées en mars. Nous n’avons pas pu vérifier les dates exactes auxquelles toutes ces scènes se sont produites, mais nous n’en avons pas retrouvé la trace avant le début de la guerre en Ukraine : elles semblent donc récentes.

        Pourquoi ces personnes sont-elles humiliées en pleine rue ? 

        Une grande partie de ces personnes sont humiliées car elles sont accusées d’avoir pillé des habitations ou encore des magasins abandonnés. Plusieurs d’entre elles ont ainsi un papier scotché sur elles, où il est écrit "мародер", c’est-à-dire "maraudeur", une référence au fait qu’elles auraient volé des choses. 

        Vidéo tournée à Poltava (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme est scotché à un poteau, avec un papier où il est écrit "maraudeur".

        Photos prises à Kakhovka (géolocalisation ici), diffusées mi-mars : deux hommes sont attachés à des poteaux avec le message “je suis un maraudeur”.

        De plus, dans certaines vidéos, on entend des passants leur reprocher de s’être livrés à des pillages.

        Vidéo tournée à Kiev (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme attache une personne à un arbre, avant de lui baisser le pantalon et de la taper. On entend des gens qui commentent la scène : "Est-ce un saboteur ? Non, c’est un pillard." 

        Vidéo tournée à Kamianske (géolocalisation ici), diffusée mi-mars, montrant un homme scotché à un arbre. On entend notamment : "Ce raté voulait voler une enceinte bluetooth portable."

        Par ailleurs, les accusations de vols sont très fréquentes dans les légendes accompagnant ces images, sur Twitter et dans les chaînes Telegram locales, et dans les articles publiés par les médias locaux.

        Cependant, ces images ne montrent pas toutes des personnes accusées de pillage. Par exemple, dans la vidéo ci-dessous, tournée à Doubno, l’homme est puni car il est accusé d’avoir vendu de l’alcool, alors que c’est interdit dans la zone pendant la loi martiale. Sur le panneau qui est accroché à lui, on peut d’ailleurs lire ceci : "Je vends de l’alcool pendant la loi martiale."

        Vidéo tournée à Doubno (géolocalisation ici), diffusée mi-mars : un homme est attaché à un poteau, avec un panneau indiquant "Je vends de l’alcool pendant la loi martiale."

        Qui sont les individus à l’origine de ces châtiments publics ?

        Parmi les 17 scènes géolocalisées par notre rédaction, les individus qui "punissent" ces personnes sont visibles dans neuf cas seulement : ils ressemblent parfois à de simples citoyens ou à des membres des forces de sécurité ukrainiennes, lorsqu’ils portent, par exemple, des treillis militaires, des insignes, des brassards jaunes ou bleus, ou encore des armes. 

        Par exemple, dans la vidéo ci-dessous, tournée à Irpin, on voit deux hommes en treillis militaire, avec des brassards jaunes et des bonnets. Ils attachent une personne à un poteau, puis lui mettent une pomme de terre dans la bouche et lui baissent le pantalon. Un troisième homme en treillis militaire, avec un casque, est visible, ainsi que deux autres personnes attachées à des poteaux. Il est toutefois difficile de savoir qui sont précisément ces hommes en treillis militaire, accompagnés d’hommes en civil : témoins de la scène, un photographe affirme que c'était des militaires ukrainiens, tandis qu’un journaliste assure que c'était des membres du régiment Azov.

        Vidéo tournée à Irpin (géolocalisation ici), le 12 mars : des hommes en treillis militaire humilient trois personnes accusées de pillage. 

        Vidéo tournée à Poltava (géolocalisation ici), diffusée le 2 mars : là encore, deux hommes, avec des brassards jaunes et des insignes, sont à côté d’un homme attaché à un poteau, accusé d’être un "maraudeur".

        Interrogé par notre rédaction, Taras, un habitant de Kiev, estime que les punitions sont infligées par "tous types de personnes : de simples passants, des agents de sécurité, de la force de défense territoriale…". 

        Ces châtiments sont-ils infligés de façon spontanée ou encouragés par les autorités 

        Il est probable que ces punitions soient parfois infligées par de simples citoyens ou par les forces de sécurité de façon spontanée, selon plusieurs sources contactées par notre rédaction.

        Taras indique : 

        On ne peut pas tolérer les pillages alors que, dans le même temps, de nombreuses personnes perdent leurs maisons, sont obligées de fuir, et se cachent dans des abris anti-bombes, parfois avec peu d’eau et de nourriture. De plus, en temps de guerre, la police a des choses plus importantes à gérer et il est impossible d’avoir des procès pour juger les pillards. C’est pourquoi les gens cherchent à se rendre justice eux-mêmes, s’ils en attrapent un. En période de crise, cette forme d’auto-organisation est socialement acceptée, tant que personne n’est blessé physiquement.

        Toutefois, à plusieurs reprises, les autorités ont soutenu ce type de châtiment de façon explicite. Dès le 1er mars, Oleksiy Biloshitsky, chef adjoint du département de la police de patrouille des routes, a publié sur Facebook des photos de gens attachés à des poteaux, en déclarant qu’il était "inacceptable" de voler en temps de guerre : "Tous les voleurs seront arrêtés, mais aussi diffamés et punis." Son message a été relayé sur la page Facebook de la police nationale

        De plus, le 21 mars, Vadym Denysenko, conseiller du ministre de l'Intérieur, a indiqué : "Je ne pense pas que ligoter et exposer un maraudeur soit considéré comme sauvage en période de guerre." Il a aussi précisé que la police ne pouvait pas être partout actuellement, et que ce type de châtiment était bien plus dissuasif pour les voleurs que "la menace d’une sanction pénale".

        Plusieurs maires ont également menacé les pillards, sans toutefois mentionner explicitement ce type de châtiment. Le 11 mars, Oleksandr Markushyn, le maire d’Irpin, a ainsi indiqué : "Quiconque essaiera de voler un magasin ou une maison à Irpin sera sévèrement puni !" Le 2 mars, Oleksandr Mamai, le maire de Poltava, a lui aussi indiqué que des "punitions sévères" étaient “autorisées” pour les pillards. Fin février, il avait même averti que l’usage des armes était permis contre eux, sous la loi martiale. 

        D’autres maires ont d’ailleurs également déclaré que les pilleurs seraient abattus par les forces de sécurité, sans avertissement préalable, comme Vitali Klitschko (Kiev), Sergey Sukhomlin (Jytomyr) et Pavel Kuzmenko (Akhtyrka). 

        Que prévoit la loi pour les personnes accusées de pillage ? 

        Début mars, le Parlement ukrainien a modifié le Code pénal, afin de durcir les peines de prison prévues en cas de vol sous la loi martiale. Il a justifié cette mesure en indiquant que les pillages s’étaient "généralisés" dans le pays, et que la faiblesse des sanctions pénales poussait les citoyens à "rendre justice" eux-mêmes. Toutefois, cette modification ne permet en aucun cas d'abattre les voleurs.

        Interrogée par notre rédaction, Tetiana Pechonchyk, à la tête de ZMINA, une ONG de défense des droits de l’Homme ukrainienne, a indiqué : "Il est légal pour les citoyens de retenir et d’immobiliser des pillards potentiels avant l’arrivée de la police. Mais les mauvais traitements et la torture sont illégaux, même sous la loi martiale." Dans un communiqué publié par ZMINA et d’autres ONG, il est précisé : "Les tentatives des communautés locales d’arrêter elles-mêmes les criminels sont compréhensibles, mais ils doivent immédiatement être remis aux forces de l’ordre."

        Le fait d’attacher une personne à un poteau pour la punir - quelle qu’en soit la raison - n’est pas nouveau en Ukraine en période de crise : sur Internet, ce type d’images est visible depuis 2014 au moins. Par exemple, ce chef de douane avait été puni de cette façon après avoir été accusé de corruption, en février 2014, dans l’oblast de Transcarpatie. Autre exemple : cette femme, Iryna Dovhan, punie par des séparatistes pro-russes à Donetsk, en août 2014, car elle soutenait l’armée ukrainienne.

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        France24 - Monde

        Ce qu'il faut savoir sur les réserves stratégiques de pétrole

        Publié le : 01/04/2022 - 18:13

        Jean-Luc MOUNIER Suivre

        Face à une envolée des prix de l’essence à la pompe, Joe Biden a annoncé, jeudi, vouloir recourir à une partie de la réserve stratégique de pétrole américaine. Ces stocks, constitués pour parer à des situations d’urgence énergétique, ont déjà été utilisés par le passé pour diverses raisons aussi bien en France qu'outre-Atlantique. France 24 fait le point.

        Coup de chaud sur l’or noir. Alors que le prix du Brent a grimpé jusqu'à environ 139 dollars début mars – son niveau le plus élevé depuis 2008 – et se situait, jeudi 31 mars, à près de 110 dollars le baril dans les échanges en Asie, les prix à la pompe se sont envolés dans plusieurs pays. Aux États-Unis, le gallon (3,78 litres) se vend au-dessus de 4 dollars pour la première fois depuis plus de dix ans. Pour faire face à cette situation, Joe Biden a annoncé qu’il allait injecter “plus de 180 millions de barils” sur le marché aux États-Unis au cours des six prochains mois pour “soulager les ménages”.

        Quand le cours du pétrole s’emballe, ou quand une pénurie énergétique menace, plusieurs États peuvent ainsi recourir à leurs réserves stratégiques de pétrole. Ces dernières sont constituées pour faire face aux situations exceptionnelles pouvant représenter une menace sur les économies nationales.

        • Quelles réserves stratégiques de pétrole dans le monde, et qui en a le plus ?

        La réserve stratégique de pétrole (RSP) est soit directement détenue par un État soit par des compagnies pétrolières privées contraintes, par l’État, de constituer ces stocks, comme en Italie.

        Ces États – principalement importateurs de pétrole – se sont coordonnés, après le premier choc pétrolier de 1973, en adhérant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) afin d'être moins dépendants des variations des cours du pétrole qui fluctuent principalement au gré des décisions prises par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Cette dernière représentait 55 % de la production mondiale de pétrole en 1970, et encore 34,7 % en 2020.

        La RSP a été définie par l’AIE, précisant que “l’engagement en matière de réserves d’urgence de chaque pays participant” devait “porter le niveau effectif de ses réserves d’urgence à 90 jours” d’importations nettes.

        Les États-Unis, ainsi que plusieurs États européens dont la France, font partie des 31 pays adhérents de l’AIE. La plus grosse RSP au monde est américaine avec 568 millions de barils en stock en mars 2022, selon le dernier décompte du département américain de l'Énergie. La France dispose, quant à elle, de 18 millions de tonnes de pétrole gérées principalement par la Société anonyme de gestion des stocks de sécurité (Sagess).

        • Quand a-t-on utilisé ces réserves et dans quel but ?

        Les réserves stratégiques existaient avant le premier choc pétrolier de 1973 pour répondre avant tout aux besoins énergétiques des armées. Le pétrole a été considéré comme une ressource stratégique dès le début du XXe siècle par les États-Unis et le Royaume-Uni. En France, c’est la loi du 10 janvier 1925 qui vise à “sanctuariser un stock” pour le pays, comme l’explique Paul Kaeser, ingénieur militaire du Service des essences des armées.

        La première alerte énergétique pour les pays consommateurs de Brent a lieu après la crise du Canal de Suez (1956) “qui avait entraîné une baisse du flux pétrolier”, rappelle le journal Les Échos. Vient ensuite le premier choc pétrolier qui amène les États dépendant du pétrole à se coordonner par l'intermédiaire de l’AIE pour constituer des réserves stratégiques.

        C’est à l’État de chaque nation concernée que revient la décision de recourir à sa RSP, ce qui est arrivé à plusieurs occasions. Aux États-Unis, le président George Bush a pioché dans ce stock stratégique durant la première guerre du Golfe, en 1991 ; George W. Bush après le passage de l'ouragan Katrina, en 2005 ; et Barack Obama durant la guerre civile en Libye, en 2011. Avant jeudi, Joe Biden avait lui aussi déjà eu recours à la réserve de pétrole américaine en novembre 2021 pour tenter de faire baisser les cours du brut.

        La France a aussi eu recours à son stock stratégique de pétrole à plusieurs reprises, dans la majorité des cas pour tenter de contrer l’envolée des prix des carburants à la pompe ou alimenter les stations-service menacées de pénurie. Elle a ainsi utilisé l’équivalent de trois jours de réserve de pétrole (sur 115 disponibles) en 2016, au plus fort d’une contestation sociale qui avait amené un blocage important des raffineries françaises.

        Enfin, l’AIE peut aussi décider d’une action collective pour que ses membres mobilisent une partie de leur RSP dans des circonstances exceptionnelles. Ce fut ainsi le cas le 1er mars dernier quand, comme l’a écrit l’organisation internationale, “les 31 pays membres (...) ont accepté de libérer 60 millions de barils de pétrole de leurs réserves d'urgence afin d'envoyer un message unifié et fort aux marchés pétroliers mondiaux, à savoir qu'il n'y aurait pas de pénurie d'approvisionnement à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie”.

        • Où sont situés ces stocks stratégiques de pétrole ?

        Les RSP sont réparties différemment selon les territoires. Aux États-Unis, la RSP est concentrée dans une même zone géographique dans le Golfe du Mexique, répartie sur quatre sites tous à proximité d’un centre pétrochimique : Bryan Mound et Big Hill (au Texas), West Hackberry et Bayou Choctaw (en Louisiane).

        Leur localisation ne doit rien au hasard : le pétrole est stocké dans des cavernes de sel souterraines qui existaient déjà dans les années 1970 quand les États-Unis ont commencé à créer leurs stocks d’urgence. “En plus d'être le moyen le moins coûteux de stocker du pétrole pendant de longues périodes, l'utilisation de cavernes de sel profondes est également l'une des plus sûres sur le plan environnemental”, précise le département américain de l'Énergie – qui ajoute que ces sites ont été choisis “parce qu'ils offrent les moyens les plus souples de se connecter au réseau commercial de transport de pétrole du pays”.

        En effet, la RSP est regroupée dans trois réseaux géographiques de distribution par oléoducs sur la côte du Golfe, et chacun de ces systèmes d'oléoducs a accès à un ou plusieurs grands centres de raffinage, à des oléoducs de pétrole brut interétatiques et à des terminaux maritimes pour la distribution du pétrole brut.

        En France, la RSP est disséminée sur l’ensemble du territoire. On dénombre 98 sites pour le stockage stratégique de pétrole : 89 dépôts commerciaux, 8 raffineries et le site de Manosque (sud-est de la France). Ce dernier emplacement, composé de 30 cavités salines en sous-sol, représente un double intérêt stratégique : il a une capacité de plus de 9 millions de mètres cubes de stockage d’hydrocarbures et est relié à plusieurs infrastructures importantes, des raffineries et usines pétrochimiques de la zone Fos/Lavéra au Grand Port Maritime de Marseille, en passant par plusieurs réseaux européens de pipelines.

        >> À lire : Joe Biden dégaine l'arme à double tranchant des réserves stratégiques de pétrole

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        L'Inde achète plus de pétrole russe que jamais

        CARTOONING FOR PEACE

        L'actu en dessin : la guerre en Ukraine accentue la hausse des prix de l'énergie en Europe

        Guerre en Ukraine

        TotalEnergies renonce à acheter du pétrole et du diesel russes d'ici à la fin de l'année

        BBC

        SANS TITRE

        (Credit: Bathysphere Productions)

        Onoda: 10,000 Nights in The Jungle

        Lieutenant Hiroo Onoda had a remarkable life story. One of the Japanese "holdouts", Onoda refused to believe that World War Two ended in 1945. Convinced that reports of Japan's surrender were faked, he hid on a small island in the Philippines, carrying on his own personal guerrilla campaign as the months turned to years and then decades, only handing over his sword in 1974. "It's a famous, fabulously knotty, semi-surreal story, fraught with allegorical potential," says Jessica Kiang in Variety, "but... it is somewhat surprisingly made, by French director Arthur Harari, into a potent, satisfying saga of old-school, muscular filmmaking." Yûya Endô plays the younger Onoda, and Kanji Tsuda plays his older self in a drama that excels both as a monumental war epic and a sensitive character study. The Lieutenant wasn't a lunatic, Harari suggests, but a dutiful soldier who stuck to his own beliefs, as we all do.

        Released on 15 April in the UK and Ireland

        (Credit: Giles Keyte/See-Saw Films, Courtesy of Netflix)

        Operation Mincemeat

        In 1943, as British forces were preparing to invade Sicily, a group of intelligence officers formulated an elaborate scheme to throw the enemy off the scent. This stranger-than-fiction film tells the story of the officers who drew up a set of fake plans for an invasion of Greece, planted the plans on a corpse dressed in a Royal Marines uniform, and then dumped the corpse off the coast of Spain, in the hope that it would eventually fall into German hands. If that sounds like the plot of a far-fetched espionage novel rather than a real-life story, it could be because one of the officers behind the ruse was Lieutenant Commander Ian Fleming, later the author of the James Bond novels. In Operation Mincemeat, Fleming is played by Johnny Flynn, alongside Colin Firth, Matthew Macfadyen, Kelly Macdonald, Penelope Wilton and Jason Isaacs. "It's actually about the creation of fiction, which is one of the things that makes it really, really fascinating," the director John Madden told Total Film. "It's such a strange idea, it really ought not to work, and as the story unfolds, there are many, many, many reasons that it might not work."

        Released on 15 April in the UK and Ireland, 27 April in France and 11 May in the US

        (Credit: Katalin Vermes/ Lionsgate)

        The Unbearable Weight of Massive Talent

        Nicolas Cage has brought his own brand of pop-eyed manic intensity to blockbusters and indie movies for 40 years, but in The Unbearable Weight of Massive Talent, writes Marya E Gates at RogerEbert.com, he "delivers one of the most complex, yet crowd-pleasing performances of his career". The twist is that he is playing himself, or a parody of himself, anyway. A past-it movie star who hasn't had a big payday since the years of The Rock and Face/Off, Cage now owes $600,000 (£458,000) in hotel bills, so when his agent (Neil Patrick Harris) mentions a million-dollar offer to attend the lavish birthday party of a super-fan (Pedro Pascal) in Spain, he accepts. The next problem is that the super-fan might just be an international arms dealer, and Cage might just have to become the action hero he has often played. This postmodern concept "could easily begin to feel like a gimmick," says Gates, "but the filmmakers... craft something transcendent."

        Released internationally on 22 April

        (Credit: IFC Films)

        Cow

        No relation to such recent films as Dog, with Channing Tatum, or Pig, with Nicolas Cage, Cow is a revelatory documentary directed by Andrea Arnold (American Honey, Fish Tank). Its subject is Luma, a Holstein Friesian cow who lives on an English dairy farm. But unlike most agricultural documentaries, this one has no voiceover, and the farm workers and vets are barely glimpsed. Instead, Arnold shows life from Luma's perspective. Her evident distress as she is shunted from field to lorry to milking parlour for years will make every viewer consider switching to oat milk. "Cow is tender, respectful, and incredibly visceral," says Rachael Sampson at Film Inquiry. "It has heart, soul and oozes empathy. On a personal note, I have not cried like that in a long time."

        Released on 8 April in the US

        (Credit: Columbia Pictures)

        Morbius

        By my count, the release date of Morbius has been pushed back six times, but now we can finally see Sony's latest superhero – well, sort of. Like Venom, Dr Michael Morbius (Jared Leto) wavers between being a superhero and a supervillain, having accidentally transformed himself into a "pseudo-vampire": super-strong, super-fast, but with an unfortunate thirst for blood. Morbius is originally a Marvel character, like Spider-Man and Venom, but this film is not part of the Marvel Cinematic Universe. Matt Smith plays Milo, another pseudo-vampire who is less conflicted about blood-sucking, and Michael Keaton returns as The Vulture, the villain from Spider-Man: Homecoming. It's hard to imagine that Leto's immortal demon-scientist in Morbius will be as weird as his fashion designer in House of Gucci, but we live in hope.

        Released on 31 March in the UK and Ireland, and 1 April in the US and Canada

        (Credit: Alamy)

        Fantastic Beasts: The Secrets of Dumbledore

        In the third of five planned Fantastic Beasts films, Albus Dumbledore (Jude Law) and Newt Scamander (Eddie Redmayne) clash with the dark forces of Gellert Grindelwald (Mads Mikkelsen, taking over from Johnny Depp) in the 1930s. The previous instalment, The Crimes of Grindelwald, was the most over-complicated and underwhelming of the films set in JK Rowling's Wizarding World, but Steve Kloves, who wrote the Harry Potter scripts, has joined Rowling as co-screenwriter this time, and several scenes are set at Hogwarts, so maybe they can conjure up some of the old magic. They could even answer the series' most pressing question: when did Dumbledore swap the three-piece suits he wears in Fantastic Beasts for the floor-length robes he wears in Harry Potter?

        Released on 8 April in the UK, Australia and New Zealand, and 15 April in the US and Canada

        (Credit: Aidan Monaghan/ Focus Features)

        The Northman

        Robert Eggers' first two films, The Witch and The Lighthouse, were horror-dramas that balanced meticulously researched period authenticity with all-out hallucinatory freakiness. His third film, The Northman, is in the same vein, but on a far bigger scale. Inspired by the Medieval Scandinavian story of Amleth – also the model for Shakespeare's Hamlet – The Northman is a brutal revenge thriller that boasts volcanoes, sea crossings, huge battles, and an A-list cast, including Nicole Kidman, Anya Taylor-Joy and Björk. Alexander Skarsgård is its Conan-like hero, a Viking prince whose father (Ethan Hawke) is murdered by his uncle (Claes Bang). Eggers confirmed to IGN that The Northman is "a big epic adventure story that is for mass audiences. Is it still a Robert Eggers movie…? Absolutely."

        Released on 15 April in the UK and Ireland, and 22 April in the US and Canada

        (Credit: Alamy)

        Petite Maman

        Céline Sciamma follows up Portrait of a Lady on Fire with another intimate and tender tale of female-bonding – and it's another triumph. The heroine of Petite Maman is eight-year-old Nelly (Joséphine Sanz). After her grandmother's death, Nelly plays in the woods near her mother's childhood home, and meets Marion (Gabrielle Sanz, Joséphine's twin), a girl of her own age and with remarkably similar features. The pair play together every day, fast becoming close friends. This "modern fable... goes straight into my list of the greatest films ever made for children of all ages," wrote Mark Kermode in The Observer. "Whether you are six or 60, this astonishingly insightful and heartbreakingly hopeful cinematic poem will pierce your heart, broaden your mind and gladden your soul, even as you wipe away tears." And all in just 72 minutes.

        Released on 22 April in the US

        (Credit: Paramount/ Sega)

        Sonic the Hedgehog 2

        When the crazed Doctor Robotnik (Jim Carrey) returns to Earth from the mushroom planet with his sidekick Knuckles (voiced by Idris Elba), it's up to a blue alien hedgehog (Ben Schwartz) and an alien fox with two tails (Colleen O'Shaughnessey) to stop these villains conquering the world with the power of the giant Master Emerald. Got all that? True, it doesn't make any sense if you haven't played the video game on which this live-action / animated children's movie is based. But the first Sonic the Hedgehog film was fun, and its director, Jeff Fowler, thinks that the sequel is better. "It is much bigger in scope, but also in humour," he told Collider, "and of course, what good is any of that if there's no heart or emotion? We've worked really hard not to get too carried away with set pieces and action and adventure, but also continue to tell Sonic's story, and develop him as a character."

        Released on 1 April in the UK and Ireland, and 8 April in the US and Canada

        (Credit: Ben Blackall/ Focus Features)

        Downton Abbey: A New Era

        BBC Culture's Caryn James enjoyed the "elegance and glittering production values" of the first Downton Abbey film, which was released in 2019. "The movie is so sumptuous and enticing," she wrote, "that it's possible to overlook its many cinematic flaws." The sequel, once again scripted by Julian Fellowes, promises to be even more sumptuous and enticing. One storyline has a film crew renting the Crawleys' stately home, so the residents have to put up with a bossy director (Hugh Dancy) and an egotistical actor (Dominic West). In the other storyline, the Dowager Countess (Maggie Smith) reveals that she has inherited a villa in the south of France, so the family heads down to the Riviera to investigate. Don't expect any hard-hitting social commentary, but do expect lashings of "glamour, manners and wealth".

        Released on 29 April in the UK and Ireland and 20 May in the US and Canada

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        Valeurs Actuelles

        Vigile agressé à La Défense : le suspect mis en examen

        Le suspect avait été interpellé à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, et placé en garde à vue lundi 28 mars. Cet homme âgé de 37 ans et d’origine congolaise a été mis en examen. C’est ce que rapporte le parquet de Nanterre au Figaro ce jeudi 31 mars. L’individu est accusé d’avoir violemment tabassé un agent de sécurité du centre commercial Westfield Les Quatre Temps, à La Défense dans les Hauts-de-Seine, le 23 mars dernier. Il serait aussi défavorablement connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.

        Le vigile « toujours hospitalisé »

        Mercredi 30 mars, le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire contre le suspect ayant pour « objectif d’éclairer les circonstances du différend ayant donné lieu à ces violences contre un vigile ». L’agent de sécurité de 62 ans et d’origine thaïlandaise est d’ailleurs « toujours hospitalisé à ce jour avec un pronostic vital engagé », a indiqué le parquet au Figaro.

        Une vidéo d’une rare violence

        Les faits avaient eu lieu mercredi 23 mars. Et la scène d’une grande violence avait été immortalisée par une caméra de vidéosurveillance. Vers 21 heures, ce jour-là, l’agent de sécurité a été roué de coups par un individu en plein cœur du centre commercial Westfield Les Quatre Temps de La Défense. Sur les images de vidéosurveillance, on apercevait un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le faisait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage. L’agresseur avait ensuite pris la fuite, laissant la victime au sol.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Santé : la France des déserts médicaux

        Publié le : 01/04/2022 - 14:14

        Pauline GODART Claire PACCALIN

        Le système de santé français est souvent cité en exemple pour sa qualité et son universalité. Mais les disparités sont nombreuses sur le territoire, la pénurie de médecins dans certaines zones limitant grandement l'accès aux soins. Et si le gouvernement a choisi d'augmenter le nombre d'étudiants pouvant être admis en médecine, les effets de cette mesure ne se feront sentir que d'ici plusieurs années. Nos reporters Pauline Godart et Claire Paccalin se sont rendues dans plusieurs déserts médicaux de l'Hexagone.

        ÉLYSÉE 2022

        Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?

        SANTÉ

        Les principales annonces du plan santé d'Emmanuel Macron

        SANTÉ

        Le système de santé français, une gloire en déclin en Europe

        L'Humanité

        Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

        Il était une fois

        Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

        Patrick Apel-Muller

        Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

        Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

        Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

        À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

        Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

        « Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

        C’est le temps des choix, des apprentissages

        La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

        Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

        Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

        Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

        Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

        En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

        Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

        Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

        Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

        Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

        « Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

        Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

        Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

        Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

        Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

        Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

        « Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

        À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

        marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
        L'Humanité

        L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

        Il était une fois

        Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

        Gaël De Santis

        Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

        Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

        La « partitocratie » est à son comble

        Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

        Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

        À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

        Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

        Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

        C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

        Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

        Une mort civile des suspects

        Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

        Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

        Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

        Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

        Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

        Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

        Le tribunal populaire et médiatique

        Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

        À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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        France24 - Monde

        Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?

        Publié le : 01/04/2022 - 12:39

        Raphaël KAHANE Suivre

        Le président russe accepte des corridors humanitaires à Marioupol mais sans offrir de garanties de sécurité. Il exige le paiement en roubles du gaz russe après avoir autorisé l'euro. Que vaut encore la parole de Vladimir Poutine ? "On va plus loin" avec François Durpaire et Gauthier Rybinski.

        • François DURPAIRE, Historien à l'université de Cergy-Paris, spécialiste des États-Unis, auteur de "Histoire des Etats-Unis" (éditions PUF, novembre 2020)
        La chronique de l’éco

        Vladimir Poutine exige le paiement du gaz russe en roubles

        LE FIL DU 30 MARS

        La Russie se concentre sur le Donbass, Le Drian et Zelensky sceptiques sur une désescalade

        LE FIL DU 31 MARS

        La Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol

        L'Humanité

        En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

        Il était une fois

        Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

        Bernard Frédérick

        Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

        Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

        La revanche de Vichy

        Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

         Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

         Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

        Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

        Condamner le gouvernement du Front populaire

        Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

        Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

        Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

        « Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

        Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

        Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

        Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

         De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

        Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

        Léon Blum et Édouard Daladier accusent

        Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

         Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

        Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

        Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

        Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

        En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

        Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

        Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

        Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

        Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

        Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

        www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
        Valeurs Actuelles

        “Il faut que ce type d’histoire n’arrive plus” : les parents d’enfants hospitalisés organisent la riposte contre Buitoni

        Depuis plusieurs jours, la polémique enfle autour des pizzas surgelées de la marque Buitoni. Et pour cause, comme le rappelle Le Figaro, un lien a été établi entre la consommation de ses produits et la contamination de dizaines d’enfants par des bactéries E.coli. « Sa vie était en danger », a raconté une mère de famille dont l’enfant de trois ans a contracté le syndrome hémolytique et urémique et a dû être hospitalisé. Si certains enfants sont tombés gravement malades, d’autres sont aussi décédés. Au total, 41 cas graves ont été recensés et 34 autres cas sont en cours d’évaluation. Pour l’heure, Nestlé, qui est le propriétaire de la marque, a mené des dizaines de contrôles sur ses produits, sans détecter d’anomalies. « La provenance de la bactérie dans la pizza Fraîch’Up reste indéterminée », a précisé l’entreprise dans un communiqué.

        Une enquête complexe

        Depuis le 22 mars dernier, une enquête a été ouverte pour « tromperie », « mise en danger d’autrui » et « homicides involontaires ». Les investigations sont toujours en cours pour déterminer avec précision les responsabilités de Buitoni et identifier toutes les victimes contaminées. Certains enfants ont été admis en réanimation et placés sous dialyse après avoir consommé les pizzas surgelées de la marque. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées par des parents indignés. « Il faut que ce type d’histoire n’arrive plus », a déclaré un père de famille. « Ce type d’enquête (…) peut durer plusieurs années », a prévenu une avocate spécialisée en droit pénal des affaires. La personne jugée responsable encourt trois à cinq ans de prison et jusqu’à 75 000 euros d’amende par victime si le chef d’homicide involontaire est retenu. Si c’est l’entreprise qui est directement jugée coupable, le montant de l’amende pourrait atteindre 375 000 euros, en plus des dommages et intérêts à verser aux familles des victimes.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Gaz russe : le trouble jeu de Vladimir Poutine

        Publié le : 01/04/2022 - 11:18

        Christophe DANSETTE

        Vladimir Poutine a signé jeudi un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en roubles dès le 1er avril. "Si ces paiements ne sont pas faits (...) les contrats existants seront interrompus", a-t-il menacé. Ces menaces sont-elles sérieuses ? Quel est exactement le plan de Vladimir Poutine ? Décryptage

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        Valeurs Actuelles

        “Prenez vos babouches (…), retournez à Alger” : dans son nouveau clip, Kery James imagine une France dirigée par Eric Zemmour

        Le 31 mars dernier, Kery James a diffusé sur YouTube son dernier clip officiel. Intitulé « Marianne », la chanson du rappeur dresse sa vision de la France dirigée par Eric Zemmour, alors que le candidat de Reconquête! à la présidentielle est entré en politique il y a quelques mois à peine. Sur sa chaîne aux 800 000 abonnés, Kery James dépeint ce morceau comme « une fiction effrayante mais pas si éloignée de la réalité française », une France en 2024 dans laquelle un « candidat d’extrême droite », surnommé aussi « le petit Napoléon », aurait accédé au pouvoir deux ans plus tôt. « Son islamophobie n’est plus une rhétorique (…) c’est une politique », peut-on entendre dès le début de la chanson.

        Maryam devenue Marianne

        Dans un clip sombre et austère, le rappeur se tient debout, entouré d’un groupe d’une dizaine d’hommes. Il évoque Eric Zemmour, qui « réprime le mouvement de façon brutale, prouve aux naïfs qu’on peut être xénophobe et libéral ». Puis, il explique que « la jeune Maryam » est contrainte d’être rebaptisée « Marianne », et de vivre « dans une France glaciale » dans laquelle elle veut « porter l’voile ». « Dans cette nouvelle France, quand on est musulman, il faut raser les murs (..) ne pas montrer qu’on jeûne, ne jamais dire qu’on prie », chante Kery James. Il se met à la place des « radicaux » du pays et prend la parole à leur place : « Prenez vos babouches et vos claques, retournez vive à Alger », lance-t-il. Le rappeur va même jusqu’à inventer « l’attentat l’plus meurtrier de la décennie » commis par « les extrémistes » qui se vantent de vouloir « venger le sang des musulmans ». Enfin,  Kery James conclut sa chanson en évoquant « un cauchemar » duquel il se « réveille en sueur ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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        France24 - World

        Bernal to skip Grands Tours on return from horrific accident

        Issued on: 02/04/2022 - 21:22Modified: 02/04/2022 - 21:20

        Bogota (AFP) – Colombia's 2019 Tour de France champion Egan Bernal confirmed Saturday he would not participate in any of the three Grands Tours in Europe as he recuperates fully from an accident.

        Bernal was back on a bike last week, two months after hitting a bus at speed in a crash from which he was lucky to escape with his life.

        The 25-year-old Team Ineos rider, who was left nursing multiple broken bones, has made a remarkable recovery, but insisted that multi-stage racing was definitely not on the cards in the near future.

        "The Vuelta a Espana would be a bit too much," said Bernal, who currently uses a cane to help himself walk.

        "Obviously I wouldn't be ready to race it, it would be too much to ask of my body."

        The Vuelta, scheduled for end-August to early September, is the last of the three Grands Tours after the Giro d'Italia in May and the Tour de France in July.

        "To take part in this type of race, you cannot improvise," Bernal told journalists at a press conference during which he rode a static bike in a virtual test.

        "If you're in pain, it's obvious, and then you can't push to your maximum. It would be a dream to get back into competition this year, but I don't want to give any date, that would be a little bit irresponsible."

        © 2022 AFP

        New York Times - World

        Madrid Rivals Miami as a Haven for Latin Americans and Their Money

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        Turmoil and a political swing to the left have brought an influx of prominent and affluent exiles from the region to the Spanish capital in recent years.

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        By Raphael Minder

        MADRID — Antonio Ledezma, a former mayor of Caracas, jokes that he sometimes forgets that Madrid is not the capital of Venezuela, from where he escaped five years ago.

        “Whenever I walk around or take a bus, I probably bump into two or three other Venezuelans,” he said of the Spanish capital. “It’s a bit strange, but this sometimes feels to me just like Sabana Grande,” he added, referring to one of the main boulevards of Caracas.

        While people from Latin America have long sought work in Spain — often in low-wage jobs as cleaners, waiters or on construction sites — turmoil in the region in recent years has brought an influx of prominent and affluent exiles. Now, the Spanish capital is rivaling Miami as a haven for Latin Americans — and often for their money, too, according to the new arrivals and others catering to them.

        Mr. Ledezma and several other high-profile opposition politicians from Venezuela have landed in Madrid after fleeing the repressive government of President Nicolás Maduro. Other wealthy Latin Americans have also begun shifting their money out of countries where voters have recently elected left-wing presidents, including Mexico in 2018, Peru last year and most recently Chile, where Gabriel Boric took office in March as the country’s youngest president. Mr. Boric has pledged to make Chilean society more egalitarian.

        The response in Spain seems to have been to roll out the red carpet. When Mr. Ledezma arrived in Madrid in November 2017, he was welcomed by the prime minister of Spain at the time, Mariano Rajoy, who immediately offered him Spanish citizenship. Mr. Ledezma turned down the offer, but many other Latin Americans, particularly the rich, are applying for or have received Spanish citizenship. Some received a so-called golden visa that Spain has been granting in return for spending at least 500,000 euros, or about $550,000, on a property.

        Spain allows Latin Americans to apply for citizenship after two years of legal residency, which is shorter than the normal 10-year residency requirement for other nationalities, or the five years for refugees.

        “Spain has really been very generous with Venezuelans, opening its doors wide open and giving them plenty of ways to get a legal residency here,” said Jorge Neri, a Venezuelan who has a media company in Madrid.

        For wealthy Latin Americans, he noted, Madrid has also recently offered better investment opportunities than Miami. “I think Madrid has been consolidating itself above Miami, also because the prices in Miami have just been skyrocketing,” he said.

        Gilberto Carrasquero, a Venezuelan business consultant, is one of many Latin Americans who have sold a property in Miami and bought one in Madrid — in his case, an apartment in the Salamanca neighborhood, where Venezuelan and Mexican property developers have snapped up and refurbished entire buildings.

        “When Venezuela plunged into crisis and we started to leave, it seemed that the natural place to flock to was Miami, which is exactly what I did, but in truth Madrid now feels a lot more like home to me,” said Mr. Carrasquero, who is applying for Spanish citizenship.

        There are now about 200,000 Venezuelans officially registered in Spain, but experts say that the real number is significantly higher because Spain’s national statistics do not include those who are not officially domiciled or who entered the country illegally. About a quarter of Latin American migration to Spain is illegal, according to a study published in 2020.

        Venezuelans have become the main new settlers in Spain, with their number again rising more than 50 percent in 2020, despite a tight pandemic travel lockdown, according to the Spanish government.

        But Mr. Neri said that he was also now seeing more people from other Latin American countries, many worried about “leftist politics” sweeping the region. Colombia could become the latest to swing in that direction, with a presidential election in May in which the front-runner is Gustavo Petro, a leftist former mayor of the capital, Bogotá. Mr. Petro has a clear message for the rich: Pay more tax.

        Bruna Denegri Iglesias, a Peruvian real estate agent who has lived in Madrid for 18 years, said that her Peruvian clientele had increased more than fivefold since July, when the left-winger Pedro Castillo was elected president.

        “There are people who see Madrid as an emergency landing, so they want to buy a €1 million apartment immediately, get residency and then possibly move into something better and bigger if they end up really spending most of their time here,” she said. Peruvians now account for at least 80 percent of her customers, she said, while in the past, “there were months when I would not get a single call from Peru.”

        The pandemic significantly limited mobility, but the recent removal of travel restrictions has allowed many privileged Latin Americans to return to a multiple-home lifestyle, with Madrid among their staging posts.

        Dani Levinas, an Argentine who chairs the board of the Phillips Collection, a Washington art museum, splits his time between the American capital, Miami and Madrid, where he bought an apartment six years ago.

        Mr. Levinas said that he first considered living in Madrid after attending Arco, an art fair that gathers many Latin American artists and collectors. “Personally, the lifestyle and culture of Madrid make me now feel a lot more comfortable than in Miami,” he said. “In Madrid, I live near eight theaters, so I can see a different performance every week without taking a single taxi — and this kind of opportunity just doesn’t exist in Miami.”

        Latin Americans have also quickly expanded their business footprint in Madrid. They have bought commercial real estate and hotels, including the five-star Rosewood Villa Magna, which reopened last October after an overhaul financed by its Mexican owners. Some entrepreneurs are also bringing their own Latin American staff to Madrid.

        Even though Spain has struggled with high joblessness, its government has also acknowledged that hundreds of thousands of new migrants are needed every year to offset the country’s aging population and avoid labor shortages in some key sectors.

        In January, César Figari opened his third Peruvian restaurant in the Spanish capital. He employs 45 people — all from Latin America. More than half are fellow Peruvians, including nine for whom Mr. Figari rents an apartment, after sponsoring their Spanish work visas. Increasingly, he said, his clientele also comes from Latin America.

        “I wanted to make more people in Madrid discover Peruvian cuisine, but I’m now also instead serving many people who need no introduction to our gastronomy,” he said.

        In March 2021, Milagros Visintin, 27, and her partner left Buenos Aires for Madrid, where she found a job with the Spanish subsidiary of Metro, a German retailer, having previously worked for Walmart in Argentina.

        Over the past year, eight friends from her university graduation year have also moved to Madrid. The financial problems of Argentina, including the falling value of its currency, have meant that “the numbers no longer add up if you want a corporate career” there, Ms. Visintin said. She also welcomes Madrid’s comparatively low crime rate. “As a woman, I would now never take public transport at night in Buenos Aires,” she said.

        Mr. Ledezma, the former Caracas mayor, said that he was still determined to help oust Mr. Maduro, the Venezuelan president, but that he was also now eager to help less-privileged Venezuelans settle in Madrid.

        “Of course, I’ve felt very welcomed in Madrid, but the issue is whether the Venezuelans who ride bikes to deliver food here are also doing just fine,” he said. “As long as I’m here, I also want to show solidarity toward those for whom this migration has really been a huge struggle.”

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        BBC

        Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen – Matthew Harvey

        On a sweltering summer day in 1994, an ancient mangrove forest on Union Island was ripped apart. 

        A foreign investor had started the foundation work for a hotel, marina and golf course in Ashton lagoon on Union Island, one of the 32 Grenadine islands which dot the clear, blue waters of the southern Caribbean Sea. 

        The sounds of birds chirping and waves crashing against the intricately woven roots of the mangroves was replaced by the noise of excavators and cement trucks, cutting the trees to make way for culverts and concrete pillars. 

        Poorly-sized pillars collapsed, cutting off tidal flow in the 10-acre (4-hectare) lagoon. More mangrove trees began dying. The clear water turned putrid and yellow. And what was once the most ecologically diverse lagoon in the region became a barren eyesore and mosquito breeding ground.

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        Matthew Harvey, a local fisherman and campaigner, was 37 years old at the time and recalls watching the destruction. His home in the nearby coastal community of Ashton provides a panoramic, aerial view of the site. That view, which had brought him immense joy, began to leave him sad. The hurt was personal: for three years Harvey had protested the development. He knew it would destroy the mangroves and in turn, a fishery that provided the fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp.

        Harvey had warned that giving investors rights to the mangroves could mean unprecedented ecological disaster for the island. But like similar projects in the Caribbean, promises of development and tourists were too alluring for a government eager to attract foreign investment and reduce unemployment. 

        "I tried, I protested," Harvey told me as we stood outside his home in January 2020. "Mangroves are important to survival on Union."

        Mangroves on Union Island support a fishery that provide fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp. (Credit: Alamy)

        Less than a year after dredging began, the Valdetarro Construction Company declared bankruptcy. Grace Deagazio, who formerly worked for the company as a secretary and public relations officer, says an environmental impact assessment was carried out before works started.

        "The assessment was done at the time for the mangroves and there was no problem with regards to the coral reefs," she says. "There would have been no major environmental damage to the island itself, but our company went bankrupt due to an unfortunate series of financial problems. Union Island unfortunately got stuck right in the middle of the company’s bankruptcy; the project got frozen and it’s unfortunate."

        Future Planet also contacted members of the former leadership of the company but received no reply. The company declared bankruptcy in 1995.

        Ashton Lagoon's story is part of a sadly familiar wider picture. Despite their key role providing coastal protection, supporting local livelihoods and storing huge amounts of carbon, mangroves are disappearing, destroyed for coastal development. Globally, the area of mangroves decreased by over a million hectares (3,860 sq miles) between 1990 and 2020 – an area larger than the island of Puerto Rico. The economic fallout, including the loss of fisheries, has been calculated as greater than $40bn (£30bn) a year. 

        These forests of the sea are among the world's most at-risk ecological systems and are being razed four times faster than terrestrial forests

        But Ashton Lagoon is not among those statistics, because its mangroves and fisheries are now thriving. The story of how that happened provides a blueprint for how other degraded mangroves around the world could one day be revived.

        Young red mangroves grow in Ashton Lagoon (Credit: SusGren)

        Mangroves live where most plants would die. Of the almost 400,000 plant species, only 1,500 are tolerant to saltwater. Some of these halophytes, as they are called, prevent salt from entering their roots, a process known as exclusion. Others excrete salt from special glands in their leaves.

        Ashton Lagoon has three of the world's 80 mangrove species: the red, which are excluders, and the black and white, which secrete salt. Today, the dark green, pointy leaves of black and red mangroves mingle with the round, light green leaves of the white to make a thick canopy. Its clear, emerald-green waters reveal submerged roots mooring the forest to the ocean floor.

        The area is a critical habitat for many species. Mangrove flowers attract birds like the egret, heron, bullfinch and hummingbird. Other birds, such as the brown pelican and the endangered West Indian whistling duck, use the forest for food and nesting. Fiddler and mangrove tree crabs scurry through the maze of roots, which also provide refuge to leatherback, hawksbill, loggerhead and the rare green turtles. Near the ocean floor, the ecosystem is home to large fish, like snappers and parrotfish, and juvenile fish, like the grouper, which can remain in the mangrove nursery for more than five years.

        "Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen," Harvey says. "Before the damage, there were nurseries for all marine life: conchs, lobster, fish, sharks. We fed our families and sold them to residents and businesses."

        Harvey, now 62 years old, is fit and slim, a man always on the go. His toughness and strength were key to what happened on Union Island after the tourism development failed.

        In 1998, four years after the company declared bankruptcy, two Canadian researchers, Stephen Price and Purnima G Price, declared that Ashton Lagoon was "ecologically dead" in a report for the Union Island Association for Ecological Preservation. Mangrove forests are a notoriously difficult ecosystem to bring back once disturbed, they said, although damage to the lagoon system could be reversible "to some extent".

        In an effort to reverse the damage, Harvey, who was at the time president of the Union Island Eco Tourism Movement, teamed up with Orisha Joseph, director of local conservation agency SusGren, Lisa Sorenson, a conservation biologist and head of BirdsCaribbean, as well as officials of the Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness.

        The causeway cut off natural water circulation in Ashton Lagoon, causing eutrophication, as seen in this 2004 aerial photo of the lagoon (Credit: Michele Kading/BirdsCaribbean)

        The trio knew that a scientist named Gregg Moore had also visited the lagoon in 1998 and conducted some tests, and they reached out to ask for his view.

        Moore, a mangrove restoration ecologist at the University of New Hampshire, was surprised to hear from the team. It had been 10 years since his assessment of the lagoon. For many on Union Island, including Harvey, those years had been spent taking care of families and making ends meet, though the daily sight of the lagoon was never far from their minds.

        It turned out that Moore's assessment was indeed more optimistic than that of the Prices. 

        Moore told them that while the lagoon was severely damaged and the remaining trees were suffering from heat stress and extreme salinity, there was hope.

        Mangroves are extremely resilient plants. They're not delicate, but you have to have the right conditions for them – Gregg Moore

        "Mangroves are extremely resilient plants," says Moore. "They're not delicate, but you have to have the right conditions for them. If you change the hydrology in the system dramatically, then you turn off their ability to self-regulate. Soil dumped during construction had blocked the tidal exchange and salt was no longer being flushed out and diluted."

        He told Harvey and Joseph that, at the very least, tidal flow needed to be re-established in the system. Doing this, however, would cost roughly $700,000 (£530,000), an amount the island could not afford. SusGren approached aid agencies for funding and started a community-based ecological restoration program. Harvey continued his environmental advocacy. 

        In May 2007, a workshop organised by Sorenson through Birds Caribbean brought the local community together to hear from coastal engineers, tourism consultants and scientists. Residents, fishers, teachers, environmentalists and the business community voiced their concerns, asked questions and made requests. Moore, who attended this first town hall, says that residents had the final say on how to proceed – a crucial aspect of community-based restoration.

        In 2010, SusGren secured financing for the project, but it was quickly withdrawn because the government of St Vincent and the Grenadines had not granted permission for the restoration work. The go-ahead would come years later. For now, it looked as though, despite enormous community support, restoration was stalled. It had been 16 years since the mangroves had been decimated. 

        "We felt that if restoration works did not start soon, a new developer would come in," says SusGren's Joseph. "That fear is always there and we wanted to be the investor with the plan to protect the mangroves and provide opportunities for our people within them."

        Then in 2014, the Caribbean Community Climate Change Centre, the German Development Bank and the Philip Stevenson Foundation, which owns the neighbouring island of Petit St Vincent, came through with the $700,000 (£530,000). With funds and government permission now in place, work could begin

        Steel bulkhead in Ashton Lagoon that was removed during the mangrove restoration (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

        On the surface, restoration work might seem as simple as growing new mangrove plants and embedding them among existing trees. But the reality is far more complex.

        Toward the end of 2017, excavators, trucks and bulldozers returned to Ashton Lagoon. But this time the machinery was there to undo the damage done a quarter of a century earlier. "We dug out the place, removed thousands of rusty galvanised sheet piles and pillars," says Joseph.

        Construction crews removed collapsed concrete culverts and excavated openings in the piers of the abandoned marina. Soon the tidal flow began to resemble what it had been in the past.

        The next step was planting, led by Harvey. In 2018, he assembled a small team of four to replant the mangroves. Meshanda Laborde, a young woman from Union Island who is passionate about science, was among this group. The first step was to build a mangrove nursery using wood and coconut branches to regulate sunlight for the seedlings, she says.

        "We then dug a small well near the shed to easily access water for the seedlings with the conditions closest to the environment we would eventually introduce them to."

        Restoration planting typically involves potting seedlings in small, black plastic bags (Harvey eschewed these bags and used bamboo stems from Grenada) in shallow water in a nursery before moving them back to the mangrove for planting. The seedlings were collected in the lagoon, carefully transported to the nursery for specialised care and root development, and returned to the mangrove when the planters believed they were strong enough to survive.

        We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud. We were knee-deep in mud but we didn't mind – Meshanda Laborde

        The team initially spent hours gathering as many "wildling" seedlings as they could find from mature mangroves. "We gathered 1,500 and 1,700 wildlings in the first two weeks," says Laborde.

        Casil Thomas, another member of the team, recalls collecting, setting and nursing the first batch of seedlings. "We had very early mornings, leaving before the Sun came up and we worked until it set. We pampered them and cared for them like our babies."

        Three months later, strong, healthy roots were jutting out of the bamboo stems – some of them over a foot (0.3m) long, says Laborde. They were ready for replanting, although the holders planned to give them protection for a further three years.

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        "We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud," says Laborde. "We were knee-deep in mud but we didn't mind."

        Just as the team was experiencing some success, however, disaster hit the nursery. "There was a rat infestation," says Harvey. "Rodents cut all the leaves and roots of the plants, to make nests." Despite constant monitoring, they lost hundreds of the seedlings. The team spent two weeks inspecting every bamboo stem and its seedling for damage. They spread a mixture of cement and cornmeal between the rows of plants to get rid of the rodents. 

        To regain some of the lost time, Harvey experimented with a new method. "Instead of setting the seedlings in the shallow water where they take about six weeks to produce sufficient roots, we pushed them into the soil in the lagoon and within one week we got a good root system for planting," he says. "I was happy because it worked and reduced the wait time."

        Laborde, who had studied human and social biology at school hoping to become a nurse, says she began to think of the seedlings as patients. "I learned so much, especially new planting techniques, even from the disappointments."

        Some 3,000 red mangroves were planted at Ashton Lagoon by Matthew Harvey and his team (Credit: SusGren)

        With increasing numbers of category 5 hurricanes, rising sea levels and fears of disappearing coastlines, restoration failure in Union Island could mean devastation not just of the fisheries, but of the entire island.

        Union Island resident and educator Ann Harvey knows that well. In 2004, she opened a pre-school in memory of her son, Jamie, who had died suddenly the year before and had loved school and volunteering in social and environmental causes. The school was located less than 100m (328ft) from a small, bushy shrub of mangroves that had been spared from the excavator.

        During the opening celebration, however, radio bulletins warned of an impending storm. As Harvey and her staff scrambled to place sandbags and board up the building, she worried that her new school would not stand a chance against raging wind and waves.

        Within 24 hours, Hurricane Ivan, one of the most powerful hurricanes in a decade, bore down on the southern Caribbean. It destroyed 90% of the infrastructure on nearby Grenada

        The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them – Ann Harvey

        Harvey watched the waves from her house a few miles inland. "I stood in a corner, just staring, concerned that the [school] roof would be blown away," she says. "But then I noticed something. The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them. Some of them eventually broke away, but nothing happened to the school."

        Around the world, coastal structures like the pre-school are becoming increasingly vulnerable as climate change intensifies storms and sea-level rise means more water can rush inland. Coastal communities are particularly vulnerable to the impacts of warming ocean temperatures, sea-level rise, storms and flooding, according to a 2019 special report on oceans by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). 

        A birding workshop at Ashton Lagoon in 2004 (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)

        Shoring up marine ecosystems, like mangroves, is one of the pillars of building resilience, the IPCC said. With their thick foliage and gnarled, thick root systems, mangroves have been found to reduce wave height and energy. A 100m (328ft) buffer of mangroves can reduce wave height by up to 66%, one report found, and a 500m (1,640ft) buffer can reduce it as much as 99%. 

        This ability is critical to the future of many islands. "We have so many low-lying areas, some below sea level," Matthew Harvey says. "If not for these mangroves, I am worried that people would not even be able to live here soon."

        Mangroves are also able to trap and store large amounts of carbon dioxide, an ability that has gained them increasing attention as an important component of climate mitigation.

        But mangrove restoration has not always proven successful. Before the 1970s, mangroves were sometimes seen as a nuisance, but in 1984, the World Bank funded one of the first major restoration projects, providing a $26m (£20m) loan to plant just under 2,500 acres (1,000 hectares) of mangroves in the Philippines. 

        The government of the Philippines hoped that by replanting the mangroves, fish would return and the lives of over 90,000 residents improved. However, in 1995 researchers revealed that just 18% of the three million planted trees had survived. Researchers say the project failed to plant suitable species in appropriate sites. 

        Many other mangrove restoration projects have failed, including, more recently, a project in Sri Lanka to plant 3,000 acres (1,200 hectares) of mangrove after the 2004 tsunami. Less than 500 of those acres (202 hectares) have mangroves on them today – researchers attribute this to lack of attention to basic indicators for restoration such as selecting the right species, salinity and hydrology and the best sites. In a 2015 study of 160 marine coastal restoration projects over the previous 40 years, researchers found that half of the initiatives had failed. 

        A yellow crown night heron spotted at the Ashton Lagoon during a 2020 bird identification workshop (Credit: SusGren)

        Ecologists like Moore say many of the projects are hampered by short-term thinking – they tend to focus on construction and ignore the community and the importance of long-term monitoring and stewardship. 

        "Most of the time the money spent on [coastal restoration] projects is for the engineering and the mobilisation and demobilisation of heavy equipment needed to prepare the site and obtain the right hydrology," Moore says. "Then those trucks and bulldozers leave the site, construction crews take their final land survey, say 'we got the grade right, the elevation right', shake hands, pat each other on the back, and they're done."

        I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them. Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring – Yvonne Edwin

        Yvonne Edwin, a marine biologist from nearby St Lucia, agrees, but says the Caribbean is getting it right. Edwin was one of more than a dozen people who came together to restore a 10-acre belt of mangroves in St Lucia's largest mangrove forest, the Makote Mangroves. She says the accomplishment would not have been possible without community involvement.

        "I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them," she says. "Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring. Over 400 students joined the community and partners in this venture."

        Edwin says mangrove restoration is already fraught with environmental challenges and projects cannot afford to be abandoned once the planting is over. This is especially the case in the Caribbean, which is sometimes faced with heavy rains post-planting.

        Studies support Moore and Edwin's view. The late ecologist Roy Lewis, one of the world's first mangrove restoration experts, also warned against programmes that bring in community members to collect and plant seedlings but fail to retain them as stewards.

        Union Island is trying learn these lessons and ensure stewardship is passed from one generation to another. SusGren has trained more than 50 young people in conservation and ecosystem monitoring, including former schoolteacher Kenya Ford. Her tasks included testing the salinity of the water in the mangrove, assessing tree growth and replanting trees to see where they grow best. 

        Such continued stewardship by residents will be integral to long-term success for the project, says Moore. "Successful mangrove projects care more than just 'we planted a thousand trees and a thousand trees lived'," he says.

        SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive. (Credit: Alamy)

        It is this approach to restoration which has helped the Caribbean become one of the few regions to increase mangrove cover in the last decade. SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive.

        These 3,000 mangrove trees now stand about 5ft (1.5m) above sea level along 14 acres (6 hectares) of shoreline. Tidal flushing is back and the turquoise ocean water flows freely into the jade water of the mangrove twice daily. The fish and birds have returned.

        Farmers now harvest sea moss from the lagoon – the raw seaweed is used to make ice cream and energy drinks popular in the Caribbean. With flowers in abundance in the mangroves again, bees have returned and beekeeping is thriving.

        It's better than a hotel. It's not a case of a rich investor coming in and owning everything – Orisha Joseph

        SusGren has constructed boardwalks and a pair of bridges across the lagoon, as well as bird towers and viewing decks. The once desolate area is now visited by tourists, academics and, for the first time in 25 years, locals, who have returned to enjoy the beauty and tranquility of the lagoon.

        "It's better than a hotel," says Joseph. "It's not a case of a rich investor coming in and owning everything."

        Harvey opened a neighbourhood bar in 2011 to supplement his struggling fishing income, and it is still open today. Now, though, he goes out to sea almost daily, sometimes spending up to 12 hours fishing. It's hard work for a 62-year-old, but he plans to continue. As he sits on a small wooden bench at his bar and looks toward the lagoon, he runs his fingers through his full grey beard, saying: "It took us a long time, but our mangroves are back."

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        Valeurs Actuelles

        LGBT : l’administration Biden ajoute une case “x” sur les passeports américains pour les personnes “non-binaires”

        Washington a officialisé jeudi 31 mars l’ajout sur les passeports américains d’une case « x » pour les personnes « non-binaires » et « intersexes », rapporte Cnews. Une alternative s’ajoutant au « masculin » et au « féminin » qui sera effective à compter du 11 avril, a annoncé jeudi le secrétaire d’État Antony Blinken.

        La mesure tombe à l’occasion de la journée internationale de visibilité transgenre et dans la lignée des promesses faites par le président Joe Biden dans la prise en compte des droits des minorités sexuelles.

        La Maison Blanche a également annoncé une batterie d’initiatives à destination des personnes transgenres : mise à jour des scanners corporels utilisés dans les aéroports pour prendre en compte les personnes non-binaires et intersexes ; une simplification de nombreuses démarches administratives ; ou encore la création d’un site web d’information sur la transition de genre, à destination des jeunes et de leurs parents.

        Le Texas encore réticent

        Dans le même temps, certains États conservateurs ont récemment pris des dispositions législatives jugées « dangereuses contre les personnes transgenres », par l’administration Biden. En cause, des réglementations sur les soins à apporter aux mineurs transgenres, sur l’usage des toilettes et les pratiques sportives.

        Dans l’état du Texas, des enquêtes ont été ouvertes contre des parents en application d’une directive du gouverneur qui assimile certaines « procédures de changement de sexe » pour mineurs à des « mauvais traitements ». Le dispositif controversé rend notamment pénalement répréhensibles les opérations chirurgicales et les traitements hormonaux.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Swiatek beats Osaka to win Miami Open

        Issued on: 02/04/2022 - 20:50Modified: 02/04/2022 - 20:48

        Miami (AFP) – Iga Swiatek's dream season continued as the incoming world number one scooped her third successive WTA 1000 title to beat Naomi Osaka in the Miami Open final on Saturday.

        The Polish 20-year-old has now become only the fourth - and youngest - player to win the "Sunshine Double" of Indian Wells and Miami in the same year following Steffi Graf, Kim Cljisters and Victoria Azarenka.

        Swiatek, who will be formally confirmed as world number one when the new WTA rankings are announced on Monday, has now won 17 straight games, a winning streak that includes titles in Doha, Indian Wells and now Miami.

        Osaka, 24, enjoyed a welcome return to form in Florida even if the four-time Grand Slam champion's first final since the Australian Open in 2021 ended in a comprehensive 6-4, 6-0 defeat.

        Swiatek headed into a sixth career final on the back of 16 straight wins -- the last player to win 16 or more in a row was Osaka who was on fire between Cincinnati in 2020 and last year's Miami Open.

        Their only previous meeting in 2019 ended with a straight sets win for Osaka over an 18-year-old Swiatek.

        Osaka has been serving well this tournament and hit an impressive 18 aces in her semi-final win over Belinda Bencic but was broken by Swiatek to make it 3-2 in the first and began to look susceptible.

        The former French Open champion is one of the finest returners in the women's game and even though Osaka was attempting to aggressively jump upon Swiatek's second serve, her opponent was far more consistent and clinical overall.

        A break of the Osaka serve right at the start of the second saw any lingering hopes for the Japanese melt in the Miami sunshine and Swiatek easily moved through the gears to land her sixth career title amid joyous scenes at Hard Rock Stadium.

        © 2022 AFP

        Valeurs Actuelles

        Au Grau-du-Roi, un restaurateur obligé d’employer sa famille dont sa grand-mère de 90 ans

        Une situation ubuesque. Vendredi 1er avril, un jeune restaurateur âgé de 28 ans du Grau-du-Roi, dans le Gard, a expliqué à France 3 Occitanie avoir dû se résoudre à employer ses parents et sa grand-mère, cette dernière âgée de 90 ans, et tous trois retraités. Et ce, faute de saisonniers à embaucher. De ce fait, le restaurateur devait jusqu’alors travailler dix-sept heures par jour. « C’est juste intenable ! Pour moi d’abord, mais aussi pour les personnes qui m’entourent. La fatigue et l’énervement prennent le pas sur l’accueil et les clients en pâtissent. Ce n’est pas bon pour l’entreprise », explique le jeune homme.

        Pas d’embauche

        En dépit d’un salaire de 2 000 euros net par mois, d’un jour de congé, et de matinées libres, le restaurateur se désole de ne pas trouver de candidat. La cause : le prix des logements pour les saisonniers, très, trop, élevé. Pour y remédier, un camping de la commune entend mettre à disposition desdits saisonniers entre trente et quarante mobil-homes. Mais seulement à l’été 2023. D’ici là, le restaurateur gardois continuera probablement à devoir faire travailler sa famille. « Je vais encore contraindre mes parents. Ils ont pourtant bien mérité leur retraite après plus de 40 ans à travailler. Ils ont passé l’âge de refaire une saison », déplore-t-il.

        Gard : les dernières actualités

        Pécresse, future ministre de Macron ? « Ce n’est même pas un piège, il y a un fossé qui nous sépare ! »

        Nîmes : plusieurs mois après sa fugue, une adolescente de 12 ans retrouvée séquestrée et prostituée

        A Nîmes, les trafiquants créent un barrage filtrant avec des chariots de supermarchés

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »

        Actu

        En meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

        Naïm Sakhi

        Villeurbanne (Rhône), envoyé spécial.

        À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.

        Eric Bocquet à Bercy

        Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.

        Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.

        Soutien de Bernard Thibault

        Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

        « La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »

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        France24 - World

        Lazio beat Sassuolo to keep up hunt for Europe

        Issued on: 02/04/2022 - 20:46

        Milan (AFP) – Lazio bounced back from Rome derby defeat with a 2-1 win over Sassuolo on Saturday which got their push for European football back on track.

        Goals in each half from Manuel Lazzari and Sergej Milinkovic-Savic were enough to take Maurizio Sarri's side up to fifth, a point ahead of Atalanta and Roma, who hammered their capital city rivals 3-0 before the international break.

        However they are some way off the Champions League places as they trail Juventus, who sit fourth ahead of Sunday's big match with champions Inter Milan, by seven points.

        "We showed from the first minute that this was not the same team we saw in the derby," Milinkovic-Savic told DAZN.

        "We want to finish in the top four, I know it will be difficult but we're going to try."

        That defeat, and possibly the large hail stones which thumped down in Rome, led to a small crowd of less than 20,000 showing up for the first match at the Stadio Olimpico since grounds were allowed to fully open to the public for the first time in two years.

        Those that did show up were rewarded with an entertaining match which had been billed as a battle between rivals for the Italy striker's berth -- the hosts' captain Ciro Immobile and the promising Gianluca Scamacca who started the Azzurri's 3-2 friendly win in Turkey on Tuesday.

        On Friday Sarri said that Immobile had been made a "scapegoat" for Italy's failure to qualify for consecutive World Cups as he hasn't taken his phenomenal Lazio form, 21 goals in 26 league matches in all competitions, to the national team.

        Immobile, Scamacca flop

        However neither made a particular impression, with Scamacca fluffing a good early chance when Thomas Strakosha smothered an attempted chip finish.

        Immobile meanwhile should have done better with a presentable headed chance in the 28th minute before scuffing wide nine minutes later when well set up by Felipe Andersen.

        Instead it was down to Lazzari to open the scoring in the 17th minute, the 28-year-old pouncing on a misplaced pass before charging towards goal, cutting onto his left foot and stroking home a perfect low finish.

        Shortly after laying on Immobile for another missed chance, Milinkovic-Savic made sure of the win with 50 minutes on the clock.

        The Serbia international had to wait a few minutes for a VAR offside check which eventually went in his favour after he scuffed in from Luis Alberto's free-kick.

        Hamed Traore pulled a goal back for Sassuolo but his 94th minute finish was too late to create any real danger for Lazio.

        Earlier Emmanuel Gyasi pushed Spezia closer towards Serie A safety on Saturday with the last-gasp winner in a 1-0 success over Venezia which put his side well clear of the drop.

        Gyasi bundled home the winner in the fourth minute of stoppage time after Niki Maenpaa pushed away Rey Manaj's shot to move Spezia up to 14th on 32 points.

        Thiago Motta's side are 10 points ahead of third-from-bottom Genoa, at Verona on Monday, and Venezia who are at risk of dropping straight back to Serie B after promotion last season.

        © 2022 AFP

        BBC

        Money saving tips: How to cut spending as energy bills rise

        By Kevin PeacheyPersonal finance correspondent, BBC News

        Prices are rising at their fastest rate for 30 years and millions of households are facing the prospect of a soaring energy bill.

        We asked four experts for their top tips on what people can do to protect their finances and soften the blow of rising bills.

        1. Know what you're spending and on what

        A good starting point is to look in-depth at your spending to find out exactly where your money is going, says Bola Sol, author of How to Save It.

        "Start by assessing if there is room for negotiation in any of your fixed expenses," she says. "Is there a better and cheaper provider?"

        When it comes to variable monthly outgoings decide what should stay and what should go, she says.

        "Every budget needs a miscellaneous fund for those expenses you did not see coming," she says. "Have one in for each month."

        "Look at your calendar at who is celebrating a birthday, baby shower, wedding or occasion this month," she says.

        "Ask yourself, if you go, how much will it cost you and is it worth going given the current climate?"

        She suggests joining supermarket rewards schemes and family deals for streaming services as well as comparing prices online and searching for discount codes.

        2. Cut back on takeaway coffees

        Small cuts in lots of places can be a less painful way to improve your finances, says Myron Jobson, senior personal finance analyst at the investment platform, Interactive Investor.

        "While making huge cuts to a few areas of spending could significantly ease the cost of living squeeze on your finances, they could also have an unacceptable knock-on effect on your quality of life and take a heavy toll on mental and emotional health," he says.

        But small changes can add up, he says.

        "For example, you do not have to completely forgo your daily coffee purchase, but you can cut back on how often you buy them."

        After over two years of Covid restrictions, many of us are keen to spend money on getting out more, he says.

        "Halving the number of jaunts averaging £50 a week in a month, for example, would give you an extra £100 a month which could go towards footing the extra £57.75 a month increase to the average energy bill," he says.

        3. Claim everything you're entitled to

        If you are facing tough times it is important to make sure you are getting all the support you are entitled to, says Kayley Hignell, the head of families, welfare and work at Citizens Advice.

        You can use the Citizens Advice benefits calculator to work out if here's any help you could be claiming, she says.

        "Important benefits to consider might be Personal Independent Payment, if you need extra help for an illness or disability, or universal credit if you are on a low income or unemployed," she says.

        "Pension Credit, which can top up your income in retirement, is something many people do not know they are entitled to.

        "There are also schemes like local council tax reductions and the new Household Support Fund where you will need to speak to your local council about what might be on offer."

        Low-income families might also be able to get help with the costs of sending children to school, including school meals, transport and uniform through your local education authority, she says.

        4. Don't ignore debt. Ask for help if you're struggling

        Mental health and finances can be intrinsically linked, says Helen Undy, chief executive of the Money and Mental Health Policy Institute.

        This means money troubles can have a serious impact on our mental wellbeing, and vice versa, she says.

        "If you are feeling stressed or worried about your financial situation, it is important to know that you are not alone and there is help out there," she says.

        "There is no debt problem that is not fixable with the right support. If you're struggling to keep up with bills, there are lots of free debt advice organisations that can help," she says.

        "Similarly, if your finances are starting to take a toll on your mental health, it's important to seek help."

        She suggests contacting your GP or speaking to a charity like the Samaritans.

        "In recent years lots of banks and energy companies have introduced tools to help customers manage their finances so it is worth asking your providers what they can offer," she says.

        These include sending copies of bills and other letters to a nominated person of your choice, so that they can help you make decisions.

        Some banks now offer a carer's card, which is a debit card for a loved one to use on your behalf for limited purposes such as grocery shopping, she says.

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        A La Défense, Macron souffle le show et l’effroi

        Actu

        A une semaine du scrutin, le président-candidat a (enfin) tenu son premier meeting de campagne. Un spectacle de deux heures droit dans ses bottes sur la casse sociale, mais dans lequel il a « en même temps » tenté de rassurer les indécis de gauche.

        Cyprien CaddeoLola RuscioEmilio Meslet

        Président, candidat et… catcheur ? Bain de foule avant la montée au « ring », langue de feu pyrothechniques, fumigènes, percussions électroniques, banderoles de supporters, 30 000 militants chauffés à blanc… Emmanuel Macron a soigné son entrée en scène, samedi 2 avril, dans son grand meeting du premier tour de la présidentielle, à La Défense Arena (Nanterre, Hauts-de-Seine). Le premier, et le seul, d’ailleurs - qu’elle semble loin l’époque Bygmalion et la frénésie de meetings de Sarkozy en 2012. L’événement se devait donc de ressembler à un show digne du Super Bowl. D’être une véritable démonstration de force, à huit jours du premier tour d’une élection présidentielle sans campagne digne ce nom. « Je ne crois pas qu'on gagne des voix avec un meeting, commente Patrick Vignal, député LaREM de l’Hérault, la campagne n’a pas été d’un très haut niveau, c'est important d'avoir ce moment pour galvaniser les troupes, se retrouver, leur donner l'envie et l'énergie de tracter. » « C’est super, ça fait du bien de se retrouver entre nous », abonde Sonia Krimi, députée de la Manche, qui a longtemps hésité à quitter le navire, avant de se raviser.

        La Macronie, persuadée d’être qualifiée de manière certaine, a réalisé qu’elle ne pourrait pas se priver d’un grand baroud militant. D’autant que ce meeting à grand frais vaut aussi pour le second tour, alors que l’écart en cas de duel avec Marine Le Pen se resserre (53,5 - 46,5). Avant l’entrée, les ministres ont d’ailleurs défilé devant la presse pour jouer la prudence : « On est vigilants pour le premier tour mais surtout pour le second. Il faut rappeler qui sont Marine Le Pen et Eric Zemmour, l’extrême droite raciste et xénophobe qui va s’allier au second tour », prévient Emmanuelle Wargon, ministre du Logement. « L’abstention est un risque, il faut réaffirmer le débat d’idées, de valeurs, de projet », renchérit Barbara Pompili (Transition écologique). Prudence, mais pas trop non plus : « On aurait tort de passer de l’euphorie à la peur en dix jours, nuance le sénateur François Patriat. Entre les deux, il y a la lucidité. » 

        Le président-candidat lui, trace sa route, sans commenter les sondages. Pendant 2 heures 20, drogué à lui-même, il empile les antiennes macronistes, les concepts creux, évoquant « le laboratoire de la volonté », « les militants de l’idéal »« le combat du progrès contre le repli »« le dépassement, qui n’est pas un effacement des différences, mais qui se nourrit des inspirations de chacun » - comprendra qui pourra. 

        Dans les tribunes, cela semble parler à Emmanuel, qui discute de politique avec son fils. Ce cinquantenaire, patron d’une TPE, glissera un bulletin en faveur du président sortant, comme en 2017 : « J’aime son pragmatisme, il ne se demande pas si telle idée est de gauche ou de droite, il faut juste ce qui lui semble bien pour le pays. Ca a marché: beaucoup de blocages ont été levés  », se félicite-t-il. Un peu plus loin, Nicolas, étudiant en droit à Assas et Jeune avec Macron (ex- « Jeune avec Juppé ») se gargarise aussi du « en même temps » désormais éculé : « j'aime chez lui son côté consensuel (les gilets jaunes apprécieront - ndlr), sa capacité à être libéral tout en préservant la protection sociale, il va pas promettre des choses délirantes comme le Smic à 2000 euros. » 

        Toutefois, Emmanuel Macron s’est semble-t-il souvenu que pour être « et de gauche et de droite », il fallait faire semblant d’être - un peu - de gauche. Alors le chef de l’Etat consacre une partie de son discours au social et au sociétal, faisant applaudir les soignants et les enseignants, « ces artisans de la République » dont il promet qu’ils seront mieux rémunérés. On s’étouffe quand il déclare que « leurs vies valent plus que les profits » en parlant des personnes âgées dépendantes (reprenant donc un slogan de… Philippe Poutou, le candidat NPA avec qui il ne veut pas débattre). On rit jaune quand il jure que protection de l’enfance et égalité hommes-femmes seront les grandes causes du quinquennat - comme lors du précédent, donc ? Des accents sociaux taillés pour convaincre un électorat social-démocrate encore indécis, dont il aura besoin, au moins pour un éventuel second tour.

        Pour autant, le président de la République assume les propositions les plus droitières de son nouveau programme. « Il n’y a pas d’Etat-providence sans Etat productif », tranche-t-il. La dette ? Il faudra la rembourser « car il n’y a pas davantage d’argent magique aujourd’hui qu’hier ». Mais puisqu’il n’est pas question d’augmenter les impôts, il s’agira « de travailler plus, et de travailler plus longtemps », avec la retraite à 65 ans. Le RSA conditionné ? « Pas une peine de travaux d’intérêt général, comme je l’ai entendu, mais une main tendue vers les bénéficiaires, pour réapprendre, retrouver le goût de bien faire, retourner vers l’emploi. » L’assurance-chômage ? « Oui, j’assume, le plein emploi c’est possible. Le système viendra nous dire que c’est impossible et c’est pourquoi nous le ferons. » 

        De quoi séduire Paul, 24 ans, brushing impeccable et sourire ultra-bright. Lui hésite encore entre Emmanuel Macron et Valérie Pécresse (LR). « Je me sens d’habitude proche de la droite, j’avais voté Fillon en 2017, raconte ce diplômé d’une école d’ingénieur. Là, j’attends de lire les programmes, mais je me reconnais davantage dans Macron. Son leadership est meilleur que celui de Pécresse, et il a fait beaucoup pour les start-up ». Le jeune homme souhaite bientôt créer sa propre entreprise : le profil-type de l’électeur macronien.  

        « C’est le seul en qui j’ai confiance », confie Abderrahmane, 65 ans, infirmier bientôt à la retraite. Et sur la crise sanitaire ? Aide-soignante dans les Yvelines, Christelle pense qu’ « il a fait au mieux, qu’il n’est pas un surhomme ».  Sur le reste, elle a du mal à citer une mesure du nouveau programme, si ce n'est la retraite à 65 ans : « Cela me semble raisonnable, il faut bien remplir les caisses. Moi j'ai 47 ans, je me vois très bien travailler 65 ans, sans problème. De toute façon si je ne travaille pas,  je m' ennuie. » Plus que les promesses de nouvelles réformes, d’autres louent sa « bonne » gestion de la crise ukrainienne et sa capacité à « rassurer » les Français.

        Emmanuel Macron s’appuie sur cette crédibilité que lui a donné la crise : « c’était notre projet, c’est devenu notre bilan ». L’effet de vide et l’effondrement des partis font le reste de sa force. D’ailleurs, le chef de l’Etat n’accorde que quelques mots pour ses adversaires. Zemmour et Le Pen sont étrillés d’une raillerie sur « ceux qui se réclament de De Gaulle mais sont les héritiers de ceux qui ont combattu le général ». Jean-Luc Mélenchon, écarté d’un tacle à « ceux qui se revendiquent de Jaurès et Clémenceau mais sont devenus profondément anti-républicains, et versent dans l’indigénisme. » L’anathème est aisée, surtout quand on s’abstient de débattre. Mais la Macronie a évidemment adoré.

        France24 - World

        Bayern rout Freiburg but 12 men on pitch could prove costly

        Issued on: 02/04/2022 - 20:44

        Berlin (AFP) – Leon Goretzka scored on his first appearance for four months as Bayern Munich romped to a controversial 4-1 win at Freiburg in a Bundeliga match overshadowed by a substitute mix-up on Saturday.

        Four days before their Champions League quarter-final, first leg at Villarreal, Bayern put in a strong performance on the road.

        However, there could be consequences for Bayern who briefly had 12 players on the pitch after a mistake following a late double substitution.

        "We drew the referee's attention to the fact that Bayern had eleven outfield players on the pitch," Freiburg director Jochen Saier told Sky.

        "That was bizarre, I haven't seen that before."

        Freiburg need to lodge a formal complaint for there to be repercussions for Bayern.

        'Confused situation'

        Referee Christian Dingert noted the incident - which he described as a "totally confused situation" - in his match report and the official told Sky: "Now the DFB (German Football Association) must decide."

        Under league rules, such a breach of the substitutes regulations could see the result being reversed.

        When Niklas Suele and Marcel Sabitzer, who later scored, both came on in the 86th minute, only one player came off, leaving Bayern with 12 men on the pitch for 17 seconds.

        "There was the bizarre situation," admitted Bayern coach Julian Nagelsmann.

        "The fourth official showed the wrong number and Kingsley Coman didn't know he had to go off. Mistakes happen.

        "From the point of fair sport there was nothing that speaks against it having been a fair game."

        There were then eight minutes of stoppage time after intense discussions between both benches and the referee.

        Germany star Goretzka, who missed Bayern's previous 13 league games with a hip injury, gave his team a second-half lead by heading in a free-kick.

        Freiburg equalised when ex-Bayern striker Nils Petersen, who signed a contract extension Friday, hit the net just 17 seconds after coming on.

        However Bayern pulled clear when Serge Gnabry, Kingsley Coman and Sabitzer fired in late goals.

        Dortmund slump

        Bayern are on course to win a 10th straight league title with a nine-point lead after second-placed Borussia Dortmund were later thumped 4-1 at home by RB Leipzig.

        Even with their star striker Erling Haaland in the starting line up, Dortmund had no answers and were whistled by their own fans at Signal Iduna Park.

        Leipzig midfielder Konrad Laimer netted first-half goals in quick succession with Christopher Nkunku setting up both before he added the third after the break.

        Dortmund pulled one back when substitute striker Donyell Malen scored with a header just before Dani Olmo curled in Leipzig's fourth goal from outside the box.

        Since Domenico Tedesco replaced Jesse Marsch as head coach in December, Leipzig have lost just twice in 18 matches in all competitions.

        They are fourth in the table and on course for a Champions League place next season.

        Eintracht Frankfurt were poor ahead of Thursday's Europa League quarter-final home leg against Barcelona in their goalless draw with bottom side Greuther Fuerth.

        Head coach Felix Magath made a losing start on the Hertha Berlin bench as they slipped back into the relegation places after a 2-1 defeat at third-placed Bayer Leverkusen.

        Magath was sidelined by Covid when Hertha ended a 10-match winless streak by beating Hoffenheim a fortnight ago, but the visitors lost with the former Bayern coach on the bench.

        Lucas Alario put Leverkusen ahead when he fired home from a corner, then Karim Bellarabi added a second before Vladimir Darida pulled one back for Hertha just before the break.

        Japan forward Takuma Asano scored both goals as Bochum dampened Hoffenheim's hopes of qualifying for the Champions League with a 2-1 away win.

        Both Asano's goals came from passes by Bochum goalkeeper Manuel Riemann.

        Germany head coach Hansi Flick was watching in the stands, the day after his team were drawn to face Japan in the World Cup.

        © 2022 AFP

        L'Humanité

        La Macronie, ou le conflit d’intérêts permanent

        Enquête

        Lobbys, grands groupes et cabinets de conseil ont leurs ronds de serviette à l’Élysée et dans les ministères. Le mouvement s’est accéléré comme jamais en cinq ans, avec un président qui met chaque jour un peu plus la puissance publique au service des intérêts privés.

        Aurélien Soucheyre

        Un beau jour de juillet 2017, l’Association française des entreprises privées est entrée à l’Élysée comme si elle était chez elle. Emmanuel Macron a gentiment écouté cette délégation de patrons du CAC 40. Puis il a illico presto changé son calendrier de réformes, en supprimant l’impôt de solidarité sur la fortune dès le premier budget du quinquennat, comme cela venait de lui être demandé. Cette rencontre décisive a-t-elle seulement été inscrite sur le registre des lobbys rendant visite au président ? Non, car un tel document n’existe quasiment pas !

        L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron

        La première loi estampillée Macron fut pourtant celle sur la « moralisation » et la « transparence » de la vie publique. Un texte plein de trous, qui laisse de côté l’Élysée. « C’est une plaisanterie de croire que le lobbying se joue à l’Assemblée. Le vrai sujet, ce sont les ministères et l’Élysée, que le Conseil de l’Europe pointe comme un lieu opaque », assure le député LR Olivier Marleix. « Les lobbyistes suivent toujours le pouvoir, et le pouvoir se situe au niveau de l’exécutif, qui est le lieu de décisions le plus secret. On pointe souvent le Parlement, mais c’est là où la décision est la plus transparente de nos jours », abonde Kévin Gernier, chargé de plaidoyer chez Transparency International. « Le terme lobby, c’est désormais trop gentil. Cela suppose une pression de l’extérieur. Or la démocratie est gangrenée de l’intérieur : Macron à l’Élysée, c’est un conflit d’intérêts géant et vivant », écrit même François Ruffin.

        Macronie. Alexis Kohler, ou le symbole d’un pouvoir miné par les conflits d’intérêts

        Grosses combines avec Big Pharma

        Pour donner un exemple, le député FI rappelle que, le jour de son investiture, le président fend la foule pour saluer Serge Weinberg, qui l’avait fait entrer chez Rothschild et dirige Sanofi. La complaisance envers les entreprises de la Big Pharma va durer tout le quinquennat. Le député Modem Cyrille Isaac-­Sibille fait même voter un amendement visant à assouplir les conditions des essais cliniques sur les médicaments alors qu’il possède des actions chez… Sanofi ! Un conflit d’intérêts manifeste qui n’émeut pas la Macronie. Dès 2017, les PDG du Dolder, club ultradiscret de la Big Pharma, étaient reçus à l’Élysée la veille du conseil stratégique des industries de santé… Et le « conseiller santé » de Macron lors de la campagne de 2017, Jean-Jacques Mourad, a reçu plus de 80 000 euros du laboratoire Servier pour plusieurs interventions. Dès lors, qui parle quand Macron invite à ce que l’assurance- maladie prenne en charge à 100 % les problèmes d’hypertension artérielle sévère ? Qui lui a donné l’idée ? Les malades ? Ou Servier qui s’est spécialisé dans ce type de traitements ?

        « C’est toute la difficulté de mettre au jour des conflits d’intérêts. Les meilleurs lobbyistes sont ceux qui font converger leurs intérêts particuliers avec l’intérêt général. La ligne est souvent grise… » expose Kévin Gernier. L’ancien premier ministre Édouard Philippe a ainsi pleinement le droit d’être pronucléaire par conviction. Mais que dire lorsque, après avoir intégré le cabinet du ­ministère de l’Écologie, il rejoint Areva en tant que directeur des affaires publiques ? Selon l’Observatoire du nucléaire, « son activité principale est alors de s’assurer de la collaboration de parlementaires acquis au lobby de l’atome ».

        « Depuis six mois, c’est la foire »

        « La corruption des temps modernes se fait par l’influence, les allers-retours entre le privé et le public, les services rendus et les carrières… » estime la députée écologiste Delphine Batho. « Ce qui a vraiment marqué le quinquennat Macron, ce sont les conflits d’intérêts, la croissance du pantouflage et l’absence d’encadrement du lobbying », ajoute Élise Van Beneden, présidente d’Anticor. « L’information et les contacts, c’est le nerf de la guerre. Pour le privé, recruter des ministres, des députés ou des hauts fonctionnaires, c’est l’idéal. Il faudrait que cela soit interdit pendant trois ans dans tous les cas de figure », propose Kévin Gernier. Sauf que le délai imposé aux ministres n’existe pas pour les parlementaires. Le député LaREM Mickaël Nogal vient ainsi de rendre son mandat avant qu’il ne soit terminé pour rejoindre l’Association nationale des ­industries alimentaires (Ania), soit le plus puissant lobby de l’agroalimentaire.

        « Est-ce éthique d’avoir un ex-député qui, d’une semaine sur l’autre, peut appeler ses anciens camarades pour leur demander de voter telle ou telle subvention ? » interroge Kévin Gernier. La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique contrôle pourtant ce genre de débauchages. « Il est très rare qu’elle se prononce pour une incompatibilité totale, uniquement dans 5 % des cas. C’est arrivé pour une ancienne collaboratrice d’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, qui voulait devenir lobbyiste chez Korian, groupe spécialisé dans les maisons de retraite. Mais ce genre d’avis est assez exceptionnel », note l’orateur de Transparency. Alice Lefort, la conseillère transports du premier ministre Jean Castex, doit d’ailleurs rejoindre le groupe privé Transdev, sans que personne ne s’en offusque.

        LE LOBBYING SUIT LE POUVOIR, IL NE SE JOUE PAS À L’ASSEMBLÉE, MAIS DANS LES MINISTÈRES ET L’ÉLYSÉE, QUE LE CONSEIL DE L’EUROPE POINTE COMME UN LIEU OPAQUE. OLIVIER MARLEIX, DÉPUTÉ LR

        « C’est un peu la foire aux départs depuis six mois. Les lobbys, grands groupes et cabinets de conseil cherchent à recruter un maximum de hauts fonctionnaires proches des ministres pour le prochain quinquennat. Le système est en train de s’institutionnaliser, avec une perte totale du sens de l’intérêt général », prévient Élise Van Beneden. Les nouveaux Alexis Kohler et Jean-Paul Delevoye ­seraient-ils en gestation ? Le premier n’est autre que le secrétaire général de l’Élysée. Représentant de l’Agence des participations de l’État au conseil de surveillance du port du Havre, il n’a jamais dit que l’armateur italien MSC, numéro deux mondial du fret maritime, était dirigé par des membres de sa famille, et a même voté pour lui attribuer des contrats. Il est ensuite devenu directeur financier de MSC, avant de rejoindre Macron. Suffisant pour que le Parquet national financier ouvre une enquête, et reçoive une lettre du président visant à disculper son collaborateur.

        Pouvoirs publics. Les très chers conseils de McKinsey restent flous

        Jusqu’au garde des sceaux

        Alexis Kohler est au final toujours en poste. Ce n’est pas le cas de Jean-Paul Delevoye. Le 16 décembre 2019, le haut commissaire aux retraites démissionne du gouvernement en plein débat sur la réforme des retraites… La raison ? Il avait caché ses liens très étroits (et rémunérés) avec les assurances privées, très intéressées par la réforme de marchandisation des retraites. Une enquête préliminaire a aussi été ouverte concernant Hugh Bailey, qui, avant de devenir directeur général de General Electric France, était conseiller technique de Macron à Bercy, au moment où une aide de 70 millions d’euros a été attribuée au groupe…

        Justice. « Acquittator » reste mis en examen

        À Las Vegas avec le medef

        D’autres affaires font taches. Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne à la suite d’une juteuse acquisition immobilière. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti aussi, soupçonné de tirer parti de son fauteuil pour régler ses comptes d’avocat. Une information judiciaire a été ouverte pour favoritisme concernant l’ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui, quand elle était directrice générale de Business France, a signé un contrat de 381 759 euros, sans appel d’offres préalable, pour ­organiser une soirée à Las Vegas avec, entres autres, Emmanuel Macron (alors à Bercy) et Pierre Gattaz, qui présidait le Medef. S’il fallait en rajouter, soulignons qu’Agnès Buzyn a été ministre de la Santé alors que son mari dirigeait l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Enfin, ­Audrey Bourolleau, lobbyiste en chef de la filière viticole, est devenue conseillère de Macron en 2017, et désormais en charge de ces questions pour le programme du président-candidat.

        2168 euros C’est ce que coûte en moyenne par jour un consultant de cabinet de conseil employé par l’État.

        Les lobbys assument ainsi tranquillement d’avoir le bras long. Sur leur site Internet, ils sont nombreux à mettre en page d’accueil une photo du Parlement ou de Bercy. Un cabinet s’appelle carrément « Séance publique », comme s’il permettait de mettre un pied dans l’Hémicycle. Ce n’est pas Richard Ferrand qui va le contredire. « Il faut avoir la franchise de le dire, (le lobbying) fait partie intégrante de la décision publique », assure-t-il. Pourtant, les lobbys vont jusqu’à approcher en cachette des assistants parlementaires pour influer sur leurs députés… « Ce qu’il faut, c’est faire la transparence sur les rendez-vous, les moyens alloués, les arguments développés, en plus de donner l’origine des amendements », insiste Kévin Gernier. Car, il arrive parfois que des dizaines de députés, sans se concerter, déposent le même amendement au mot près. « C’était à la faute d’orthographe près sur la loi Egalim : on a retrouvé 17 amendements identiques avec les mêmes erreurs pour défendre l’épandage aérien de pesticides par drones », s’émeut Delphine Batho.

        sabotage et « arrosage »

        L’élue s’indigne aussi de ce qui a été retenu de la Convention citoyenne pour le climat : « Tout le texte a été réécrit par le gouvernement et les lobbys avant d’arriver à l’Assemblée. » Ce qui n’empêche pas les lobbys de solliciter ensuite les députés. « On reçoit des invitations pour des grands restaurants sur des cartons à papier doré pour parler fiscalité ou environnement. La règle chez nous, c’est qu’on les fout à la poubelle », raconte le député PCF Sébastien Jumel. « Et il y a tous les voyages et cadeaux payés par les pays étrangers. Le jour où j’ai défendu le droit à l’autodétermination du Sahara occidental à l’Assemblée, j’ai été approché par deux représentants de Rabat qui m’ont dit : ‘‘Vous ne connaissez pas notre beau pays, mais nous allons y remédier : considérez-vous désormais comme l’invité permanent du royaume du Maroc’’ », raconte le communiste Jean-Paul Lecoq, qui a refusé l’offre.

        LE SYSTÈME EST EN TRAIN DE S’INSTITUTIONNALISER AVEC UNE PERTE TOTALE DU SENS DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL. ÉLISE VAN BENEDEN, PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATION ANTICOR

        Entre 1,5 et 3 milliards d’euros par an

        Du reste, les députés sont désormais tenus de déclarer tout cadeau d’une valeur supérieure à 150 euros. Le site de l’Assemblée fait ainsi état d’une longue liste de bouteilles de champagne, de vols en hélicoptère et de places de parking gracieusement offerts par des pays, des « amis » ou des grands groupes. Mais qui contrôle, si tout est vraiment répertorié ? « À Bruxelles, tout cadeau de plus de 150 euros est interdit. Et le déontologue de l’Assemblée propose de faire de même en France dès 50 euros », précise Kévin Gernier. « Nous sommes pour l’interdiction totale des cadeaux faits aux députés. C’est déjà interdit pour les fonctionnaires, on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas applicable aux élus », ajoute Élise Van Beneden. Reste que le nerf de la guerre se joue souvent au niveau des carrières proposées…

        Affaire McKinsey. Accro aux cabinets de conseil, l’État se saborde

        « Avec le pantouflage dans un sens, puis dans l’autre, au final, on ne sait plus qui travaille pour qui, ni quand, ni comment », s’inquiète Éliane Assassi, sénatrice PCF et rapporteure d’une commission d’enquête sur les cabinets de conseil (lire encadré ci-dessous). Le cabinet américain McKinsey (dont plusieurs membres ont participé à la campagne de Macron en 2017) fait ainsi payer très cher ses ­services. Mais lesquels ? « Ils aident surtout l’État à détricoter la fonction publique et débauchent les hauts fonctionnaires en les payant cinq fois plus.

        Avec le pantouflage dans un sens, puis dans l’autre, au final, on ne sait plus qui travaille pour qui, ni quand, ni comment »,  Éliane Assassi, sénatrice PCF

        Du coup, l’État perd en compétences et se tourne encore plus vers les cabinets », relate Élise Van Beneden­. Dans leur livre « les Infiltrés », les journalistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre racontent comment l’État verse entre 1,5 et 3 milliards d’euros par an à ces cabinets, soit l’équivalent du budget du ministère de la Culture… « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », a répondu le président, feignant de ne pas comprendre le problème politique de verser « un pognon de dingue » non pas pour la République ­sociale, mais pour l’édification de la start-up ­nation à la sauce Macron.

        3 questions à ...Éliane Assassi, sénatrice PCF et présidente du groupe CRCE au Sénat

        « Une intrusion profonde du privé dans la sphère publique »

        Il est urgent de « remettre de l’ordre », prévient la rapporteure de la commission d’enquête parlementaire. L’influence croissante des cabinets privés est un système installé qui menace la haute fonction publique d’état, la démocratie.

        Quelles ont été vos plus grandes surprises lors de cette enquête ?

        Ce qui nous a sauté au visage, c’est d’abord l’opacité totale et le manque de transparence qui règnent sur le recours aux cabinets de conseil privés. L’État lui-même n’a pas de vision globale sur ses commandes. L’autre aspect qui nous a le plus alertés, c’est l’ampleur des montants. Plus d’un milliard d’euros ont été dépensés en 2021 par l’État auprès des cabinets. Et encore, il s’agit d’une estimation minimale concernant des dépenses qui ont plus que doublé depuis 2018. Elles ont même été multipliées par 3,7 concernant les conseils en stratégie et organisation. Ce qui ressort de notre enquête est au final assez vertigineux : des pans entiers des politiques publiques sont confiés à des consultants qui n’ont aucune légitimité démocratique et qui influent sur les décisions. Il s’agit d’une intrusion en profondeur du secteur privé dans la sphère publique.

        Pourquoi l’État fait-il autant appel aux cabinets privés ?

        Il est tombé dans une véritable dépendance, comme s’il ne savait plus faire autrement. Pendant la crise sanitaire, le cabinet McKinsey s’est occupé de la campagne vaccinale, Citwell de la logistique pour les masques et médicaments, et Accenture de l’architecture du passe sanitaire. Mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. En 2021, les cabinets ont été rémunérés 41 millions d’euros concernant la crise sanitaire, quand les autres commandes qui leur ont été faites augmentaient d’environ 500 millions d’euros. La réalité, c’est que ce recours relève de choix politiques : l’objectif est d’éteindre la haute fonction publique d’État. Notre enquête démontre qu’un système se met en place pour la remplacer. C’est pourtant plus cher: un consultant coûte en moyenne 2 168,38 euros par jour. Mais certains sont d’ores et déjà assimilés à des « agents publics » : ils rédigent des notes administratives, interviennent sur les réformes et disposent d’adresses électroniques au ministère dans la plus grande confusion.

        Que faire ?

        Remettre de l’ordre. Redéve­lopper et faire confiance à la haute fonction publique. Le cabinet Wavestone fait actuellement pression sur les agents de l’Ofpra pour réduire le délai de traitements des demandes d’asile. Le gouvernement préfère fonctionner ainsi plutôt que de répondre aux besoins de l’Ofpra. Quatre millions ont été versés à McKinsey pour la réforme des APL. Or, cela pouvait très bien être traité en interne. 560 000 euros ont été payés à EY et BCG pour une convention des managers de l’État qui a finalement été annulée… Il y a une forme de gaspillage. Et puis McKinsey, en étant payé pour servir l’État, ne paie même pas ses impôts en France depuis dix ans grâce à un montage fiscal avec sa maison mère au Delaware. Comment peut-on accepter cela ? Ce qu’il faut, c’est aussi mettre fin au pro bono, ces prestations gratuites qui permettent aux cabinets de mettre le pied dans les ministères. Et mettre les consultants sous le contrôle de la HATVP (Haute Autorité pour la transparence de la vie publique) : on ne peut pas servir l’État d’un côté et un groupe privé de l’autre, sinon qui sert-on ? Il faut aussi un contrôle déontologique systématique en cas de pantouflage et retropantouflage, lorsqu’un responsable public part chez un cabinet ou revient. Nous déposerons bientôt une proposition de loi pour que le Parlement puisse débattre de ces préconisations.

        lobbiesEmmanuel Macronconflit d'interêtsassemblée nationale
        Valeurs Actuelles

        Temps de travail à la mairie de Paris : nouveau revers judiciaire pour Anne Hidalgo

        Coup dur pour la maire de Paris. Comme l’a fait savoir Le Figaro le 1er avril, la justice administrative a décidé d’annuler une disposition du nouveau règlement du temps de travail mis en place par Anne Hidalgo. L’élue PS voulait accorder des jours de RTT supplémentaires aux agents de la Ville, mais ce souhait ne sera finalement pas exaucé.

        « Pénibilité spécifique »

        Si depuis le 1er janvier 2022, toutes les collectivités territoriales étaient obligées de faire travailler les employés municipaux 35 heures par semaines, des dérogations subsistaient. Celles-ci permettaient par exemple aux agents de travailler 33.5 heures hebdomadaires, et ainsi de bénéficier de huit jours de congés supplémentaires. Anne Hidalgo s’était notamment appuyée sur une « pénibilité spécifique » à la capitale pour faire passer son dispositif, évoquant le bruit et la pollution à laquelle sont confrontés les agents municipaux. Mais cet argument a été balayé d’un revers de main par la justice qui a été saisie par le préfet dans ce dossier. La mairie socialiste a décidé de ne pas faire appel de cette décision.

        Paris : les dernières actualités

        Crack à Paris : 107 interpellations depuis le début de l’année

        Sandrine Rousseau parachutée aux législatives à Paris malgré un vote local défavorable

        “Une situation insoutenable” : un syndicat RATP veut fermer la station Porte de la Villette gangrenée par les toxicomanes 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Surfer contre la pollution chimique

        Publié le : 01/04/2022 - 11:26

        Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Julia GUGGENHEIM Élise DUFFAU

        Alors que la pollution plastique des mers et des océans défraie régulièrement la chronique, elle n’est pas la seule à affecter notre planète. L’eau dans laquelle nous nous baignons est en effet envahie par une myriade d’ennemis invisibles : les polluants chimiques.

        Pour détecter la pollution, le mieux, c’est parfois de se jeter à l’eau ! À Biarritz, en Pays basque, c’est ce que font les militants de Surfrider Foundation Europe, une ONG environnementale luttant pour la protection et la mise en valeur de l'océan, du littoral et des vagues. Militants, mais aussi cobayes... Pendant leurs parties de glisse, ces surfeurs d’un nouveau genre équipent leurs combinaisons de petits capteurs, semblables à des capsules de café. Ces capteurs absorbent les polluants chimiques pendant les heures passées dans l’eau et sont ensuite envoyés à l’Ifremer de Nantes, où Farida Akcha, chargée de recherche en écotoxicologie marine, les analyse afin de détecter la présence de polluants chimiques, métaux lourds en tête.

        Planctonid, dépolluer par les algues

        Mais une fois ce constat établi, existe-t-il des moyens pour dépolluer les océans des particules chimiques et, demain, pouvoir surfer et nager dans une eau plus pure ? C’est ce à quoi travaille Planctonid Environnement, une start-up spécialisée dans la culture de microalgues. À l’usine Yara de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique), la production d’engrais entraîne d’importants rejets de polluants chimiques dans l’eau, notamment de l’azote et du phosphore. L’entreprise a donc fait appel à Planctonid afin de trouver une solution. Cultivées à proximité de l’usine dans des photobioréacteurs, les microalgues sont nourries avec les rejets de l’usine. Elles absorbent les produits chimiques, permettant ainsi de purifier l’eau. Une sorte de station d’épuration végétale. Reste cependant à améliorer cette technologie énergivore. Comme toutes les plantes, les algues sont gourmandes en lumière, et donc en énergie.

        >> À lire : "Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète"

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        New York Times - World

        In Brazil, Firms Sought Black Workers. Then LinkedIn Got Involved.

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        After Brazilian activists fought LinkedIn for removing job ads that sought Black and Indigenous candidates, the company changed its global policy.

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        By Jack Nicas and Flávia Milhorance

        RIO DE JANEIRO — In February, a think tank in São Paulo was looking for a financial coordinator. The job was remote, the work was part time and, the post on LinkedIn said, Black and Indigenous candidates were preferred.

        For Brazil, the ad was innocuous. Many Brazilian companies have started to explicitly seek out Black and Indigenous workers to diversify their ranks, a step to reverse the deep inequality that has racked the country since the area was first settled centuries ago.

        Then LinkedIn, which is dominant in Brazil, removed the listing, setting off a debate over why a company based in California should be controlling how a country in South America deals with its racist past and present. Over the next month, dozens of large companies protested, federal prosecutors opened inquiries and activists sued.

        This past week, LinkedIn reversed its stance. The company, which is owned by Microsoft, said it had learned from the experience in Brazil and changed its global policy to allow job listings that explicitly pursue candidates who are “members of groups historically disadvantaged in hiring.”

        The case was the latest illustration of how a handful of American tech companies exert enormous influence in foreign countries, enforcing global policies that often clash with those cultures or bring strife, abuse or other unintended consequences.

        “There are a lot of pros to global connectivity that I would hate to give up,” said Eileen Donahoe, a former Obama administration official who now studies global digital policies at Stanford University. “But what’s coming to the surface in this instance is the underside of that global connectivity and global dominance.”

        In this case, the backlash succeeded in changing LinkedIn’s rules, not only in Brazil, but also across the world. LinkedIn’s about-face shows how countries are increasingly pushing back against big tech companies and forcing changes in their policies, with global implications.

        A European data-privacy law that went into effect in 2018 largely led to the worldwide proliferation of alerts on websites that ask visitors to accept “cookies,” or the tracking software embedded behind most web pages. The European Union is now set to approve new rules that could force tech companies to make their messaging apps work with rivals’ products, probably affecting people far beyond the bloc. And late last year, an investigation in Japan caused Apple to revise important rules for many app makers, while guidelines in Britain prompted tech giants to alter how their products work to protect minors better across the world.

        “Often the trend has been an actual law, or government regulation” forcing tech companies to rethink policies, Ms. Donahoe said. But with the LinkedIn case, she said, “This was more public outcry.”

        Like many countries, Brazil has a brutal history of racism. From the arrival of the first European settlers, Indigenous people were slaughtered for hundreds of years. Brazil imported more slaves than any other country and was the last nation in the Americas to abolish slavery, in 1888. And today, in a country where more than half the population is Black, Black people hold fewer than 1 in 100 corporate management positions, according to one study.

        The fight for equality has gained steam in recent years, in part fueled by a surge of affirmative action programs. In 2020, Magazine Luiza, a Brazilian retail giant with more than 1,400 stores, announced that its executive trainee program would be open only to Black candidates.

        The announcement ignited a national debate. Many conservatives in Brazil criticized the company, calling its policy racist, while many on the left cheered it on. “We were ‘canceled’ on social media, even by congressmen,” said Frederico Trajano, Magazine Luiza’s chief executive. Yet since then, similar policies in Brazil “have taken off,” he said. “The number of new initiatives is impressive.”

        In the United States, companies including Google, Twitter and J.P. Morgan have introduced internship programs in recent years that are limited to certain minorities, framed as a way to create a more diverse pipeline of talent. But while there have been broad efforts to diversify the white-collar workforces at many American companies, U.S. law generally prohibits job ads that show a preference for a specific race.

        In Brazil, several recent court decisions have upheld affirmative action policies, making the law more clear that companies can give preference to Black and Indigenous employees, said Elisiane Santos, a prosecutor in the federal labor prosecutor’s office. “It certainly is legal,” she said.

        As a result, companies have become bolder. So when Laut, a research institute in São Paulo, posted its ad for a financial coordinator that “gave preference” to Black and Indigenous candidates, the move was hardly groundbreaking. It was more surprising when, three days later, on Feb. 28, LinkedIn removed the ad and told Laut, the Center for the Analysis of Freedom and Authoritarianism, in an email that the listing violated its policies.

        Natura & Co., a Brazilian personal beauty company with 35,000 employees, later said that LinkedIn had also taken down its ad seeking a person of color for a management job.

        The move by LinkedIn revived the national debate on affirmative action policies. LinkedIn was targeted by the left and seen as a champion of the right.

        “LinkedIn’s stance toward Brazil is a colonialist use of the law to protect racism,” Pedro Abramovay, the former No. 2 official in Brazil’s Justice Department, said on Twitter.

        LinkedIn’s official account responded, saying its policy applied to all users globally and prohibited job listings that give preference to, or exclude, candidates based on “age, gender, religion, ethnicity, race or sexual orientation.”

        Raphael Vicente, a São Paulo lawyer and professor who runs an initiative to promote affirmative action policies, began gathering signatures from corporations for a letter protesting the policy. More than 40 companies signed on, including Coca-Cola, Intel, Procter & Gamble, Bayer and Unilever. “Such a policy can be a huge setback for the country,” Mr. Vicente wrote, adding that it would reverse the effect of the affirmative action programs that activists like him had fought for.

        LinkedIn is dominant in Brazil for job listings. Brazil is LinkedIn’s third-largest market, after the United States and India, with 55 million users, or one in every four people in Brazil.

        After LinkedIn took down the ads, the federal prosecutor’s office in São Paulo, the federal labor prosecutor and a federal consumer-rights agency all sent notices to the company requesting more information. Educafro, a racial-justice group, then sued LinkedIn, saying its policy was racist and violated Brazilian law. The group asked for more than $2 million in damages, which it said it would use for education programs for Black people.

        On Tuesday, after The New York Times sought comment on its removal of the job listings, LinkedIn said it was changing its policy to allow such ads, as long as they are legal in a given country. “Getting this right is important and we’re committed to continuing to learn and improve,” the company said in a statement. It declined to comment further.

        In 2010, a federal law in Brazil required companies to create “equal opportunities in the labor market for the Black population,” though it did not specify how. In 2012, Brazil’s Supreme Court backed racial quotas in public universities. And in 2014, a new law required that 20 percent of people hired through public service exams be Black.

        Mr. Vicente said that when he and other activists began pushing affirmative action in Brazil in 2015, Brazilian companies still balked. “Now a global company has had to retreat on the subject,” he said. “This message to companies here is very clear.”

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        L'Humanité

        Au vitriol Une « remigration » aux relents de déportation

        Actu

        À quelques jours du premier tour, Éric Zemmour détaille son projet politique inhumain qui rappelle les concepts les plus abjects de l’histoire du XX e siècle.

        Benjamin König

        Puisqu’il se prétend fin lettré, Éric Zemmour devrait méditer quelques minutes la citation de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » En déchaînant un flot de violence verbale et de haine sur le refrain trop connu, hélas, du « Sauveur de la France », il ouvre la pire boîte de Pandore qui soit : celle de la purge et de la violence physique. Quand il sort de son chapeau l’idée venue des groupuscules néo­nazis et identitaires de « remigration », à laquelle il compte consacrer un ministère de plein exercice, il ne peut en ignorer les conséquences. Dimanche, au meeting du Trocadéro qui ressemblait furieusement à un rassemblement d’un parti fasciste, la foule ne s’y est pas trompée : elle a traduit ses propos et scandé « Dehors les Arabes ! » Sur place, on a entendu bien d’autres slogans abjects : « Remigration, oui ! », « Les frontières ouvertes, mais pour sortir ! », sans oublier des choquants « Macron assassin » qui ont davantage fait réagir, médiatiquement comme politiquement. Les choses sont claires : Éric Zemmour est prêt à toutes les outrances, prêt à promettre que l’État va déporter – il ne s’agit ni plus ni moins de cela, bien que ce mot soit chargé d’histoire –, un million de personnes. Pour commencer. « Des délinquants, des fichés S, des clandestins, des criminels », selon lui, grâce à des « charters », en lien avec « les dirigeants de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie » pour voir « comment on peut organiser cela ». La cible est établie, et ses militants l’ont très bien compris : les migrants africains. Qu’ils aient des papiers ou non, pour Éric Zemmour et ses partisans, ils resteront toujours des étrangers : il les appelle d’ailleurs des « Français de papier ». Sur les réseaux sociaux, les militants identitaires relaient une vidéo glaçante, où ils célèbrent des images d’arrestations violentes et d’expulsions. À la fin, un avion décolle. Sa compagnie ? Air Algérie.

        Charivari Éric ZemmourPrésidentielle 2022Immigrationdéportation
        New York Times - World

        Israeli Troops Kill 3 Palestinian Militants in West Bank After Rise in Attacks

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        The Israeli authorities said the men were killed in a shootout. The security forces have ramped up their operations after a wave of violence.

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        By Patrick Kingsley

        JERUSALEM — Israeli security forces killed three Palestinian militants in the occupied West Bank early Saturday morning, as they continued to scale up their operations in response to a wave of terrorist attacks in Israel.

        The Israeli police said in a statement that the militants had been intercepted while driving through the northern West Bank, after the authorities received a tip that they were about to carry out an attack. The three men were killed in a subsequent shootout that also left four Israeli soldiers wounded, the police said. The Islamic Jihad militant group later confirmed that three of its members had been killed by Israeli security forces on Saturday morning, but it did not comment on the claims about a potential attack.

        The episode brings the number of Palestinians killed in Israeli military operations in the West Bank this week to at least six. Three others were killed on Thursday morning during an Israeli raid in Jenin, a city in the northern West Bank, Palestinian health officials said.

        Israel security forces have bolstered their presence across Israel and the occupied territories since a Palestinian gunman killed five people in Bnei Brak, a city in central Israel, on Tuesday. That was the latest in a string of terrorist attacks in Israel that killed 11 people since March 22.

        The army has sent several extra battalions to the West Bank, called up reservists and posted reinforcements along the boundary between Israel and Gaza. The police said they had turned their focus almost exclusively to counterterrorism operations while scaling up their presence on the streets.

        Prime Minister Naftali Bennett also called on Israeli civilians with licensed firearms to carry their guns with them in public.

        The measures reflect the heightened sense of anxiety in Israel after three unusually brazen and deadly attacks, in three Israeli cities that have rarely been at the center of the Israeli-Palestinian conflict.

        Last week, before the attack in Bnei Brak, an Arab citizen of Israel stabbed three people and rammed another with his vehicle, killing all four, in Beersheba, a quiet city in southern Israel. Days later, two other Arab citizens of Israel shot dead two policemen in Hadera, a city on the Mediterranean coast. Unusually, the Islamic State claimed responsibility for that attack.

        Officials and analysts fear that the violence could escalate in the coming weeks, when the Muslim holy month of Ramadan, which began on Saturday, will overlap with Passover and Easter for the first time in several years.

        The festivals are expected to compound tensions in the Old City of Jerusalem, where access to and control over a holy site sacred to both Jews and Muslims — known to Jews as Temple Mount and to Muslims as the Noble Sanctuary — has long been at the heart of the Israeli-Palestinian conflict.

        Hamas, the Islamist militant group that holds sway in the Gaza Strip, warned in a statement Friday night that Israel would face “consequences” if it allowed Israeli troops or Jewish worshipers to enter the Aqsa Mosque compound on top of Temple Mount. It did not specify what those consequences would be.

        Tensions over the mosque — coupled with Israeli efforts to evict Palestinians from a strategic area of the city — prompted Hamas to fire several rockets toward Jerusalem from Gaza in May, setting off an 11-day war. But Israeli officials believe that Hamas is most likely wary of directly organizing attacks from Gaza, because the group does not want to risk another full-scale escalation in Gaza so soon after the last war.

        In a sign of de-escalation, Palestinian political groups in Gaza on Wednesday decided against commemorating Land Day, a major anniversary in the Palestinian calendar, with a protest near the boundary between Gaza and Israel. They instead gathered on the coast, reducing the risk of a confrontation with Israeli border guards.

        Prayers on Friday night and Saturday morning at Al Aqsa Mosque also passed without incident.

        Iyad Abuheweila contributed reporting from Gaza City.

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        France24 - Monde

        Qui contrôle Marioupol ? La guerre des images fait rage

        Publié le : 31/03/2022 - 23:00

        Anthony SAINT-LÉGER Suivre Alexandre CAPRON Suivre

        Après plus d'un mois de conflit, Ukrainiens comme Russes assurent détenir plusieurs villes d'Ukraine, images à l'appui. Qu'en est-il du port stratégique de Marioupol ? Les deux camps diffusent abondamment des vidéos de propagande sans que celles-ci puissent attester que l'un ou l'autre contrôle effectivement la cité portuaire.

        témoignage

        Guerre en Ukraine : "c'était pire qu'un film d'horreur", ils racontent l'enfer de Marioupol

        LE FIL DU 22 MARS

        Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

        LE FIL DU 28 MARS

        L'Ukraine annonce la reprise d'Irpin, situation "catastrophique" à Marioupol

        France24 - Monde

        La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

        Publié le : 24/03/2022 - 18:55

        Cyril PAYEN Cyril PAYEN

        Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

        Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

        Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

        >> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

        "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

        Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

        Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

        Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

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        Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

        Reportage

        Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

        GUERRE EN UKRAINE

        Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

        L'Humanité

        Playstation. Une simulation grisante

        Prescription culture

        Aurélien Soucheyre

        Vingt-cinq ans après le premier épisode, « Gran Turismo 7 » arrive sur console avec l’objectif de faire la synthèse des précédents opus. Il s’agit toujours d’une déclaration d’amour aux courses automobiles, qui se veut à la fois pointue pour les puristes et accessible pour les néophytes. Avec 420 voitures à rassembler, 90 pistes et 34 circuits à parcourir, les collectionneurs virtuels auront largement de quoi faire. Chaque victoire amène à une nouvelle voiture, et chaque bolide a son propre comportement sur route. Le mode campagne, très prenant, est accompagné d’un solide mode compétitif en ligne.

        jeux vidéo
        France24 - Monde

        Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

        Publié le : 01/04/2022 - 14:43Modifié le : 01/04/2022 - 19:34

        Romain HOUEIX Suivre FRANCE 24 Suivre

        Le tirage au sort de la Coupe du monde de football 2022 a eu lieu vendredi à Doha, au Qatar. Les 29 équipes déjà qualifiées connaissent désormais leurs adversaires. Revivez notre direct.

        Tous les qualifiés ne sont pas encore connus mais le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 a eu lieu vendredi 1er avril à Doha. À l'issue de celui-ci, on connait désormais les 8 groupes de 4 équipes qui s'affronteront pour le prestigieux trophée du football du 21 novembre au 18 décembre 2022.

        >> À lire aussi : Tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

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        Revivez le tirage au sort avec notre liveblog (s'il ne s'affiche pas, actualisez)

         

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        Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

        FOOTBALL

        Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

        L'Humanité

        Colonisation. Plaidoyer pour rendre les arts

        Prescription culture

        Emile Leauthier

        Environ 90 % du patrimoine africain se trouve principalement en Europe. Les centaines de milliers d’œuvres qui garnissent les collections occidentales sont le fruit d’une spoliation perpétrée à la faveur de l’occupation coloniale du continent africain. C’est l’histoire de ce vol culturel que raconte ce passionnant documentaire signé Nora Philippe, mais également celle de toutes ces voix qui s’élèvent et luttent depuis des années pour en obtenir la restitution. De la réponse à cet appel de justice dépend la refonte des relations entre l’Europe et l’Afrique, soit des relations libérées du spectre colonial. 

        Télévision
        France24 - World

        Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        Issued on: 31/03/2022 - 07:59

        Benjamin DODMAN Follow

        Unruffled by defections and the rise of a far-right challenger, Marine Le Pen has steadied her ship in the final stretch of France’s presidential campaign, pulling ahead of rivals as she closes in on a replay of her 2017 duel with Emmanuel Macron.

        As he walked off the stage following his latest fiery address in Marseille on Sunday, an exhausted Jean-Luc Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest.

        “Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, the veteran leftist added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”

        The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen have a shot at the Élysée Palace. It is also the third time the two candidates are vying for the elusive vote populaire – the working-class electorate that was once solidly left-wing but has since drifted to the far right.

        French presidential election © France 24

        As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. With just 10 days to go before the first round on April 10, Le Pen is polling in second place behind the incumbent, President Emmanuel Macron. Crucially, polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

        Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago. A poll by the Ifop-Fiducial group published on Monday indicated Macron would win by just 53% versus 47% for Le Pen – a gap narrow enough to send alarm bells ringing in the president’s camp. 

        Pollsters have warned that such figures are to be taken with a pinch of salt, pointing to an unprecedented number of voters who are unsure who to vote for or indeed whether to vote at all. Still, Le Pen’s solid ratings underscore the resilience of the National Rally leader, who was upstaged by her noisier rival on the far right – the former pundit and political upstart, Éric Zemmour – for much of the campaign.

        Battle on the far right

        Zemmour’s provocative outbursts offered him unrivalled exposure during the first months of campaigning, while his ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.

        >> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        Instead, the leader of the National Rally appears to have seen off her turbulent challenger, who is now regarded as a very long shot for the April 24 run-off.

        “Le Pen may have lost some of her cadres, but the voters who have long backed her and her party are still there,” said Jérôme Sainte-Marie, head of the PollingVox institute, in an interview with FRANCE 24. “She is simply rebuilding her electorate from 2017.”

        Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims have helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era. 

        “Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences-Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.

        “Le Pen has one clear advantage, she has learned from her father the pitfalls politicians must avoid if they are to broaden their appeal: the gaffes, the wrong words, the ill-judged statements that forever haunt candidates and banish them to the fringes,” she told FRANCE 24.

        >> Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

        The National Rally leader has noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she has studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, has clumsily referenced. 

        Instead, the veteran far-right candidate has demonstrated a measure of empathy and flexibility, said Alduy, noting that she “immediately spoke in favour of welcoming Ukrainian refugees when war broke out” – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.  

        The strategy appears to be paying off. According to an Ipsos study published by Le Monde on Monday, the number of people who see Le Pen as a threat has dropped two points since January to 51%. While 50% of people surveyed said they would “under no circumstance” vote for her, the figure was higher for both Zemmour (64%) and Mélenchon (53%).

        On the surface, her party’s election platform has also undergone a makeover, abandoning some of the more controversial policies from 2017. Gone are the promises to quit the Eurozone, achieve “zero immigration” or ban dual nationality. Le Pen has also softened her stance on societal issues, dropping her opposition to gender-parity policies and shelving plans to call a referendum on reinstituting the death penalty.

        When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former Front National – turning it from radical to bland. But party officials have welcomed the shift in perception, noting that some analysts have stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.

        Jordan Bardella, the party’s youthful number two, defended the strategy earlier this month at a gathering of rival right-wing candidates hosted by the ultra-conservative magazine Valeurs Actuelles, which has actively pushed Zemmour’s campaign.

        “All the changes we have made over the past five years have been designed to transform what had long been a protest pitch into a path that is politically viable, juridically applicable and politically serious – in short, into a platform for government,” he said, striking a pragmatic tone that contrasted markedly with anti-systemic language of past campaigns.

        The cost of war

        Le Pen’s best efforts to appear “presidential” could easily have been derailed by the outbreak of war in Ukraine, which upended a lacklustre campaign and offered Macron a wartime bump in the polls.

        Like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that feature a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.

        Instead, the war has highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.

        “Le Pen was very quick to blame Putin for the war and then shift the discussion to the war’s impact on people’s purchasing power, which has been her mantra since the start of the campaign,” Alduy noted.

        While condemning Putin’s aggression, the far-right leader has criticised Western sanctions against Russia, flagging their impact on French households already saddled with surging energy prices. She has promised to tax the big energy companies that make “fat profits” from the crisis, a stance popular with her core, working-class electorate. At the same time, she has bolstered her ideological credentials with talk of limiting benefits to French nationals.

        The campaign’s general shift towards the concerns of low-income workers has played into Le Pen’s hands, validating her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.

        While her rivals have bickered on TV sets and Macron has focused on the international stage, the National Rally leader has spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She has cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing how she plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples. 

        A lot of this has taken place below the media’s radar, fostering the impression that – as Mélenchon claimed in Marseille – Le Pen was somehow rising in the polls “without even campaigning”.

        Macron’s polar opposite

        While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to voters, said Alduy, noting that “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”

        The strategy is aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said PollingVox’s Sainte-Marie.

        “Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he said. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”

        That social bloc has identified the National Rally leader as Macron’s polar opposite, and the one with the best chance of defeating him in the second round on April 24, Sainte-Marie added: “She represents a vision of the world and social categories that are the exact opposite of ‘Macronism’, making her a natural recipient of the anti-Macron vote.”

        The trouble for Le Pen is that her working-class voters are also among those most likely to shun the polls. It was the case in last year’s regional elections, when the National Rally suffered its worst defeat in years amid record levels of abstention. 

        “We’re talking about an economically vulnerable segment of the population that is typically torn between voting against the system or shunning the system,” Sainte-Marie explained. “In the absence of a mobilising campaign, anti-systemic parties tend to be hurt most by abstention, as was the case in the latest regional elections.”

        Le Pen has clearly identified the threat of low turnout among her voters as the main obstacle en route to the second round. She has pleaded with supporters to turn out in large numbers on April 10.

        “Don’t listen to those who claim all is lost and Macron will win,” she told a crowd of several hundred in the northern town of Bouchain earlier this month. “They’re trying to demobilise you, to demoralise you, to make you give up – in truth, to switch off the people of France. But we won’t let them. Rise up to say enough is enough!”

        Whether or not Le Pen’s supporters “rise up” will depend, in large part, on their perception of her chances of victory, said Sainte-Marie. 

        “It’s the big unknown factor, whether voters will resign themselves to the inevitability of Macron’s re-election,” he said. “Frankly, the circumstances of this campaign are so extraordinary we simply cannot make a prediction.”

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        Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Le Pen’s niece joins forces with far-right rival Zemmour

        L'Humanité

        À pied. Quand le but et le chemin ne font plus qu’un

        Prescription culture

        Laurent Etre

        Avec un sac, un micro et une bonne dose de détermination, Hervé Pauchon­, qui fut l’une des voix de France Inter durant presque trente ans (« avant de se faire virer  », lâche-t-il en passant), a décidé de se lancer sur le chemin de Compostelle. L’expérience n’est pas vraiment inédite (environ 500 000 pèlerins l’ont encore tentée en 2021), mais elle est en revanche toujours unique, propice au retour sur soi comme aux rencontres. « Petit à petit, c’est le chemin qui vous prend », témoigne l’un des membres de la Société française des amis de Saint-Jacques-de-Compostelle auprès de laquelle, assez logiquement, Hervé Pauchon est allé glaner de précieux conseils avant d’entamer son périple. Quel but poursuit-on à travers une marche qui dure en moyenne trois bons mois ? Par ce questionnement existentiel, véritable fil d’Ariane, le pèlerin Pauchon a de quoi tenir en haleine ses auditeurs jusqu’au bout du podcast, à raison d’un épisode d’une dizaine de minutes chaque jour. Lui-même ne connaît pas son but, au-delà de la destination finale. Et il compte bien, chemin faisant, interroger d’autres marcheurs à ce sujet. Avec quelques précautions, bien sûr, car une règle tacite veut qu’on ne demande jamais de but en blanc aux pèlerins de Compostelle la raison de leur voyage. Chacun a sa propre façon de mettre ses pas dans ceux des autres. Certains font le parcours une fois dans leur vie, d’autres deviennent accros et peinent à retrouver leur quotidien d’avant. Les premiers opus disponibles à l’écoute sont déjà une belle invitation au départ, ainsi qu’à une forme de ressourcement spirituel. Un podcast qui promet de nous emmener loin.

        Podcast
        France24 - World

        Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)

        Issued on: 30/03/2022 - 11:24

        Romain BRUNET Follow

        French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.

        This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.

        From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.

        Cleaning up politics

        Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.

        Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.

        >> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

        Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.

        Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.

        >> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims

        A collaborative, lateral style 

        Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.

        >> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

        But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.

        Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.

        In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".

        'Make Our Planet Great Again'

        Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".

        But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.

        pic.twitter.com/3g5LYO9Osj

        June 1, 2017

        And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.

        >> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)

        Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.

        Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.

        In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.

        Gender equality

        Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.

        During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.

        Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.

        And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.

        Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.

        This article has been abridged and translated from the original in French.

        French presidential election © France 24

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        Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)

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        L'Humanité

        Exploitation. Ça se passe comme ça chez McDonald’s

        Prescription culture

        Caroline Constant

        Personne, parmi les lecteurs de « l’Humanité magazine », ne se fait a priori­ d’illusions sur McDonald’s : la firme vend des repas trop gras, trop sucrés, et pratique un management par la terreur, dont nos colonnes se font souvent l’écho. L’enquête menée avec rigueur par l’équipe de « Cash Investigation » montre l’ampleur de l’immoralité de cette entreprise très lucrative. En toute tranquillité, ici comme outre-Atlantique.

        Qu’apprend-on de plus dans cette enquête ? D’abord, que McDonald’s est une affaire qui marche très bien en France, depuis son implantation en 1979 : avec ses deux millions de repas servis par jour et ses 5,5 milliards de chiffre d’affaires en 2019, la France est, juste après les États-Unis, le pays le plus rentable pour la firme à l’emblème de clown. Évidemment, la qualité nutritionnelle de ce qu’on y mange n’est plus à démontrer : c’est une catastrophe. Y manger une fois de temps n’est pas grave. Y manger régulièrement, comme les salariés qui y sont contraints, peut engendrer très vite des problèmes de poids, mais aussi de diabète, voire cardio-vasculaires.

        Les salariés, et c’est l’essentiel des révélations de cette enquête, sont maltraités au vu et au su de tous : les contrats, de quinze heures au maximum, quand la législation impose vingt-quatre heures au minimum, les cantonnent à des salaires de misère… et une disponibilité totale. Les gestes répétés, dans un capharnaüm monstrueux, épuisent leurs corps. Les montages financiers empêchent une quelconque redistribution des bénéfices. L’histoire même, aux États-Unis, de cette entreprise est à vomir : c’est un mensonge organisé sur la spoliation. Il faut voir cette enquête pour mesurer l’ampleur du problème McDo, de l’impunité dont jouit la firme et du cynisme absolu de ceux qui sont aux manettes. La narration, malicieuse et futée, rend comme d’habitude le propos limpide.

        Télévision
        L'Humanité

        Cyclisme. Au pays des monts, les Flamands s’émerveillent

        Actu

        Dimanche 3 avril, avec le Tour des Flandres, la semaine sainte des classiques flandriennes touche presque à sa fin. Le « Ronde » et sa mythologie hantent depuis presque 110 ans tout un peuple qui y a en partie forgé son identité.

        Éric Serres

        Le « Ronde », Tour des Flandres, est une épopée qui ne se raconte pas, mais se conte. La veille, pendant, et après l’arrivée à Audenarde autour d’une chope. Les exploits en 1969 du Brabançon Eddy Merckx, le triplé de Johan Museeuw, « Lion des Flandres » déchu, ou encore celui de Tom Boonen, le beau gosse, sont autant de souvenirs qui ravivent les flammes rouges crachées par le lion, symbole de tout un peuple.

        Qui dit « Ronde van Vlaanderen » nous ouvre à l’identité flamande qui, à travers cette épreuve, affirme au reste du pays sa fierté. « C’est une course ambivalente, une instrumentalisation de l’histoire du patrimoine. C’est l’éveil de la nation flamande dans les années 1920 et 1930 qui avait besoin de se créer des héros, des mythes vivants. Les Flamands, longtemps humiliés par l’industrieuse Wallonie, cherchaient un modèle », explique Laurent Galinon, journaliste et auteur du livre « Classiques » (1). Le coureur cycliste à travers ce Ronde sera donc le seul à pouvoir répondre à ce besoin d’émancipation. Il incarne la robustesse du peuple qui fut longtemps exploité dans les mines du Hainaut, mais aussi comme main-d’œuvre dans les champs de betteraves du nord de la France. « Robuste, tenace, qui ne craint ni les adversaires, ni les conditions climatiques, le cycliste “flandrien” est l’incarnation du modèle à suivre de tous les Flamands. De bête de somme, le “Flandrien” devient bête de scène », continue l’auteur dans son ouvrage.

        Créée en 1913, cette course fait partie des cinq monuments du cyclisme avec Milan-San Remo, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Son histoire est riche et alimente les légendes du cyclisme depuis un siècle. Encore aujourd’hui, traverser cette partie de la Belgique incite à s’arrêter devant ces maisons de briques si typiques puis, en tournant la tête, à jeter un œil sur ces champs à l’âme brumeuse d’une paysannerie ancestrale, bien que peu à peu disparue. C’est aussi humer les odeurs de ces terres travaillées qui, lorsque le vent du nord pousse à la roue, transportent ses effluves jusqu’au cœur des villes et fait tourner la tête du peloton à chaque changement de direction.

        Longtemps monopole belge

        Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le Tour des Flandres fut organisé le même jour que Milan-San Remo. Les coureurs étrangers préféraient alors les routes moins tortueuses de la classique transalpine plutôt que d’aller s’abîmer le dos entre monts et pavés redoutés et redoutables. De fait, un seul non-Belge s’y imposera durant cette période. Le Suisse Henri Suter en 1923.

        Car, au Plat Pays, outre le Flandrien rouleur et roublard, les « bergs » sont autant de casseurs de reins pour les étrangers. Pour le Flandrien, tout au contraire, ils sont des monts-de-piété où l’âme des braves s’y révèle.

        Trois d’entre eux ont façonné la légende et ce, bien plus que tous les autres monts. Le premier est ce vieux Kwaremont qui fut longtemps Kwaremont « tout court ». Découvert en 1919 par le journaliste et créateur de la course, Karel Van Wijnendaele, il fut le premier monticule à torturer le visage des coureurs et cisailler leurs muscles déjà meurtris. Ce juge de paix, tant recherché par l’organisateur, devait donner ce supplément d’âme et de pénitence à tout un chacun. Aujourd’hui, foin de tout cela ! Y trônent tout en haut, certes la stèle de son découvreur, mais aussi les dérives d’un monde devenu mercantile. Les tentes VIP trônent en bonne place et la bonne société flamande devenue riche, y mange petits-fours et toasts barbouillés de caviar, arrosant le tout de coupes de champagne. Autre temps, nouvelles mœurs ! « Le jour du passage des coureurs, le passe VIP peut aller jusqu’à 1 500 euros », s’étouffe Laurent Galinon.

        La chambre de torture

        Lieu tout aussi symbolique, demeure en bonne place le mur de Grammont, et perchée sur son toit la chapelle Notre-Dame d’Oudenberg. Il était d’abord un lieu de pèlerinage, mais les dévots ont fait depuis place aux seuls amoureux de la Petite Reine. Frites et bières y font bon ménage. Autres monts, autres mœurs ! Il résume à lui seul la démesure de cette course. Des milliers de personnes s’y agglutinent quand leur « Ronde » passe. Ce triptyque ne serait pourtant rien sans le terrible Koppenberg. Décrit comme la « chambre de torture de la Flandre » à son apparition en 1976, Eddy Merckx résumait ainsi sa présence : « On pourrait aussi faire grimper les coureurs à une échelle, le vélo ­accroché au cou, non ? » Bernard Hinault, moins métaphorique comme à son habitude, le qualifiait de « saloperie ».

        Quoi qu’il en soit, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, un dimanche par an, ces trois points cardinaux dépassent dans l’imaginaire de tout un peuple les autres monts des Flandres (19 au total). Instruments de torture, révélateurs de grands talents, ils sont définitivement élévation pour l’âme flamande.

        cyclismesportsclassiques flandriennes
        France24 - World

        Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?

        Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13

        Aude MAZOUE

        Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.

        A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10

        French presidential election © France 24

        On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.

        • Eugénie, 18, defending ‘Christian values’

        Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.

        A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.

        “It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron

        • Marc, 57, dreading a ‘great replacement’ 

        “I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.

        Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.

        >> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate

        • Ana, 53, from Fillon to Zemmour

        Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.

        A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”. 

        • Florent, 40, yearning for order

        Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.

        “When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.

        • Séverine, 42, disappointed by Le Pen

        A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.

        While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.” 

        This article was adapted from the original in French.

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        French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

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        France 2022: The Campaign

        French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration

        France24 - World

        On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire

        Issued on: 01/04/2022 - 09:32

        FRANCE 24 Follow Romeo LANGLOIS Catherine NORRIS TRENT Achraf ABID

        Russian forces are continuing to bomb residential areas in Kharkiv, Ukraine's second-largest city, on a daily basis. The shelling has reduced much of the city to a wasteland and nearly all the residents have fled. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent went to meet some of them. 

        Ludmyla, 75, is one of five people left in her block on the outskirts of Ukraine’s second-largest city.

        Russian artillery pounds the outskirts of Kharkiv day and night. Ludmyla, whose building was hit in a strike on March 23, became emotional as she described the shelling. 

        “It’s so scary,” she said. “Last night was terrifying and all day today was too.”

        Another family has fled the shelling to seek safety elsewhere but they still bring food to the city’s residents out of solidarity.

        “We come back every day to see our neighbours,” said Ariel. “But we always go home before the evening. We just bring them supplies and then we go back.”

        Click on the player above to watch the report in full.  

        © Studio graphique France Médias Monde

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        L'Humanité

        Les Bleus héritent d’un groupe accessible

        Actu

        Football Le tirage au sort du Mondial 2022, effectué à Doha au Qatar ce vendredi soir, a été plutôt clément pour l’équipe de France qui rencontrera le Danemark, la Tunisie et un barragiste. 

        Nicolas Guillermin

        Les compétitions se succèdent et Didier Deschamps conserve sa chance légendaire. Le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 (21 novembre-18 décembre), qui s’est tenu ce vendredi 1 er avril à Doha au Qatar, a été clément avec l’équipe de France et son sélectionneur. Placés dans le groupe D, les champions du monde en titre affronteront au premier tour le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du barrage entre le Pérou, l’Australie et les Emirats arabes unis.

        Versés dans le chapeau 1, avec le Qatar, pays hôte, et les meilleures nations au classement Fifa (Angleterre, Argentine, Belgique, Brésil, Espagne et Portugal), les Bleus avaient l’assurance de ne pas rencontrer d’adversaires trop huppés pour débuter la compétition. Cependant, ils pouvaient toujours croiser la route de l’Allemagne renaissante de l’entraîneur Hansi Flick, des Pays-Bas de Virgil Van Dijk, de l’Uruguay de Luis Suarez et Edinson Cavani, de la Croatie vice-championne du monde ou encore du Sénégal, récent vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations. Il n’en a rien été.

        Les hommes de Didier Deschamps disputeront un premier tour largement abordable qui devrait leur permettre de monter progressivement en puissance avant la phase à élimination directe. Concrètement, les Bleus lanceront leur tournoi contre le barragiste victorieux le 22 novembre à l’Education City Stadium de Al Rayyan. Ils défieront ensuite les Danois, emmenés par Christian Eriksen, le 26 novembre à l’Iconic Stadium de Lusail, puis la Tunisie de Wahbi Khazri le 30 novembre, de nouveau à Al Rayan.

        Le Danemark constitue l’adversaire le plus relevé du groupe. Les Scandinaves ont atteint les demi-finales du dernier Euro. Les Danois ont souvent porté bonheur aux Français lors des grandes compétitions : à chacun de leurs trophées majeurs, les Bleus les ont croisés en phase de groupes, sans jamais perdre (1-0 à l’Euro 1984, 2-1 au Mondial 1998, 3-0 à l’Euro 2000, 0-0 au Mondial-2018) sauf à la Coupe du monde 2002 où les champions du monde et d’Europe en titre, éliminés dès le premier tour, avaient chuté face aux Nordiques (2-0).

        En revanche, l’opposition contre la Tunisie sera le premier match en compétition officielle pour les Bleus. «  Je suis super content, s’est exclamé Wahbi Khazri, l’attaquant de Saint-Etienne, au micro de RMC Sports. Les Français sont favoris, on en est loin mais en ayant grandi ici, en vivant ici, en jouant dans le championnat de France, c’est le rêve de beaucoup de joueurs et les affronter en Coupe du monde c’est encore un rêve qui va se réaliser pour moi. On n’est pas favoris mais j’espère qu’on sera capable de sortir de cette poule avec la France en tête. » Les horaires des rencontres ne sont pas encore fixés, les Bleus pouvant jouer à 13 heures, en plein après-midi où à 22 heures (heures locales). En huitième de finale, les choses devraient se corser avec comme adversaires potentiels l’Argentine, la Pologne et le Mexique.

        «  Il faut avoir beaucoup de respect », a souligné Didier Deschamps au sujet des adversaires et notamment du Danemark que les Bleus rencontreront en juin et en septembre en Ligue des nations. «  C’est la 11e nation (au classement Fifa), demi-finaliste de l’Euro, s’ils sont devant l’Allemagne et les Pays-Bas, cela prouve la qualité de cette équipe. (…) Eux aussi auront l’avantage de nous connaître encore mieux, même si ces deux rencontres en Ligue des nations ne seront pas pareilles. »

        L’équipe de France prendra ses quartiers à l’hôtel Al Messila (5 étoiles), non loin du centre-ville de Doha. Le choix de ce camp de base, situé dans l’ouest de la capitale, s’explique par sa situation à environ six kilomètres du centre et à proximité de l’Education City Stadium, une des huit enceintes accueillant la compétition. «  Il y a beaucoup de verdure et de l’eau, a précisé au micro de beIN Sports le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet. C’est un hôtel relativement petit mais magnifique, à quatre minutes d’un terrain d’entraînement et 20 minutes de n’importe quel stade. » Les Bleus disposeront du stade Jassim-bin-Hamad, où évolue le club de Al-Sadd, pour s’entraîner, à cinq kilomètres au sud de leur hôtel.

        Une fois n’est pas coutume, ce tirage au sort n’a pas donné de « groupe de la mort ». Néanmoins la poule E sort du lot avec l’Espagne, championne du monde 2010 et l’Allemagne, vainqueur du Mondial 2014. Les deux favoris de ce groupe affronteront également le Japon et le vainqueur du barrage entre la Nouvelle-Zélande et le Costa Rica.

        coupe du monde de footballqatarMondial 2022 au Qatar
        Valeurs Actuelles

        Un maire dans le Tarn, offre un plein de carburant aux familles de sa commune

        Un joli geste. Jeudi 31 mars, le maire du village tarnais de Burlats a fait voter en Conseil municipal, à l’unanimité, l’offre d’un bon de 60 euros pour du carburant, soit un plein d’essence, à toutes les familles de sa commune, rapporte France Bleu Occitanie. Le maire, Serge Serieys, a expliqué que « dans le contexte actuel où on sent un peu de morosité à la sortie de l’hiver, après la crise du Covid, avec la guerre en Ukraine qui entraîne cette flambée des prix de manière générale, et notamment de l’énergie. J’ai posé la question aux élus du Conseil municipal sur ce que nous pouvions faire à notre niveau pour redonner le sourire aux administrés et leur redonner le pouvoir d’achat. »

        « Que tous les maires des villages le fassent »

        Cette initiative a été très bien reçue par les habitants du village, relate France Bleu Occitanie. « On apprécie évidemment », se réjouit une villageoise. Un autre explique : « Il faudrait que tous les maires des villages le fassent. » Il faut dire que dans ce village se trouvant à une dizaine de kilomètres de Castres, et mal desservi par le réseau de bus, la voiture est essentielle. « Le kiné, le médecin, les courses… Ça va nous permettre de souffler pendant un mois », résume un habitant. La mesure devrait coûter environ 60 000 euros à la commune de Burlats, qui a donc repoussé des travaux de voirie et levé quelques dépenses de fonctionnement.

        Tarn : les dernières actualités

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        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        En Isère, un homme abattu par les gendarmes après les avoir menacés avec un cutter

        Un drame près de Grenoble. Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 avril, des gendarmes ont abattu un homme âgé de 49 ans dans une commune à proximité de Grenoble, rapporte Francetvinfo. Cet individu les menaçait avec un cutter. Après plusieurs sommations, les militaires, acculés contre un grillage, ont dû faire usage de leurs armes et tirer à deux reprises en direction de l’homme, extrêmement agressif, le touchant au thorax et le tuant sur le coup. Les gendarmes avaient été appelés par la famille de l’individu violent.

        Menace sur ses parents

        Plus tôt dans la soirée, l’homme, fortement alcoolisé, s’en était pris à ses parents à l’aide d’une serpette. Désarmé par son frère, vivant à proximité, l’individu avait menacé de revenir armé d’une hache. C’est alors que ses parents ont appelé les gendarmes. Ces derniers ont trouvé la famille barricadée dans leur maison, et le quadragénaire violent se cachant au sous-sol. C’est lorsqu’il en est sorti que l’homme les a menacés avec un cutter, entrainant les tirs de défense des militaires. Le suspect était défavorablement connu de la justice et des services de police, notamment pour violences aggravées, outrage, et dégradations. La justice a ouvert deux enquêtes parallèles, l’une pour les violences envers les parents, la seconde pour les tirs des gendarmes.

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        France24 - Monde

        Washington annonce une troisième série de sanctions contre les missiles de la Corée du Nord

        Publié le : 01/04/2022 - 18:28

        FRANCE 24 Suivre

        Les États-Unis ont imposé, vendredi, de nouvelles sanctions financières à cinq entités nord-coréennes accusées d'être "directement liées" au développement de missiles balistiques intercontinentaux par la Corée du Nord, qui a rompu fin mars le moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur les tirs de ces armes.

        Nouveau coup de semonce américain face aux essais de missiles nucléaires par Pyongyang : Washington a imposé, vendredi 1er avril, de nouvelles sanctions financières à cinq entités nord-coréennes, toutes accusées d'être "directement liées" au développement de missiles balistiques intercontinentaux. Fin mars, la Corée du Nord a mis un terme au moratoire qu'elle observait depuis 2017 sur le tirs de ces armes. 

        Cette troisième série de sanctions américaines depuis mars contre les armes nord-coréennes visent le ministère chargé du développement des missiles nord-coréens et quatre de ses "subsidiaires", a déclaré le Trésor américain dans un communiqué.

        "Menace claire pour la sécurité régionale et mondiale"

        Ces entités ont "soutenu le développement des programmes d'armes de destruction massive et de missiles balistiques" de Pyongyang "en violation de nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a-t-il estimé, rappelant que la Corée du Nord avait testé des missiles balistiques à plusieurs reprises depuis le début de l'année, dont un intercontinental le 24 mars.

        Ces essais "provocateurs" représentent "une menace claire pour la sécurité régionale et mondiale", a affirmé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, dans le communiqué. "Les États-Unis s'engagent à utiliser toutes leurs capacités de sanctions pour répondre au développement persistant d'armes de destruction massive et de missiles balistiques" par la Corée du Nord, a-t-elle mis en garde, saluant les mesures punitives annoncées parallèlement vendredi par le Japon.

        Les États-Unis avaient échoué, il y a une semaine, à obtenir du Conseil de sécurité de l'ONU un durcissement des sanctions internationales contre Pyongyang, en raison de la résistance de la Russie et de la Chine.

        La Corée du Nord a lancé le 24 mars un missile balistique intercontinental dans la zone maritime économique exclusive du Japon, alors que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un observait, depuis fin 2017, un moratoire sur ce type de tirs de missiles.

        Avec AFP

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        Polls and interviews show many Russians now accept the Kremlin’s assertion that their country is under siege from the West. Opponents are leaving the country or keeping quiet.

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        By Anton TroianovskiIvan Nechepurenko and Valeriya Safronova

        The stream of antiwar letters to a St. Petersburg lawmaker has dried up. Some Russians who had criticized the Kremlin have turned into cheerleaders for the war. Those who publicly oppose it have found the word “traitor” scrawled on their apartment door.

        Five weeks into President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, there are signs that the Russian public’s initial shock has given way to a mix of support for their troops and anger at the West. On television, entertainment shows have been replaced by extra helpings of propaganda, resulting in an around-the-clock barrage of falsehoods about the “Nazis” who run Ukraine and American-funded Ukrainian bioweapons laboratories.

        Polls and interviews show that many Russians now accept Mr. Putin’s contention that their country is under siege from the West and had no choice but to attack. The war’s opponents are leaving the country or keeping quiet.

        “We are in a time machine, hurtling into the glorious past,” an opposition politician in the western Russian region of Kaliningrad, Solomon I. Ginzburg, said in a telephone interview. He portrayed it as a political and economic regression into Soviet times. “I would call it a devolution, or an involution.”

        The public’s endorsement of the war lacks the patriotic groundswell that greeted the annexation of Crimea in 2014. But polls released this week by Russia’s most respected independent pollster, Levada, showed Mr. Putin’s approval rating hitting 83 percent, up from 69 percent in January. Eighty-one percent said they supported the war, describing the need to protect Russian speakers as its primary justification.

        Analysts cautioned that as the economic pain wrought by sanctions deepens in the coming months, the public mood could shift yet again. Some also argued that polls in wartime have limited significance, with many Russians fearful of voicing dissent, or even their true opinion, to a stranger at a time when new censorship laws are punishing any deviation from the Kremlin narrative with as much as 15 years in prison.

        But even accounting for that effect, Denis Volkov, Levada’s director, said his group’s surveys showed that many Russians had adopted the belief that a besieged Russia had to rally around its leader.

        Particularly effective in that regard, he said, was the steady drumbeat of Western sanctions, with airspace closures, visa restrictions and the departure of popular companies like McDonald’s and Ikea feeding the Kremlin line that the West is waging an economic war on the Russian people.

        “The confrontation with the West has consolidated people,” Mr. Volkov said.

        As a result, those who still oppose the war have retreated into a parallel reality of YouTube streams and Facebook posts increasingly removed from the broader Russian public. Facebook and Instagram are now inaccessible inside Russia without special software, and Russia’s most prominent independent outlets have all been forced to shut down.

        In the southern city of Rostov-on-Don, near the border with Ukraine, a local activist, Sergei Shalygin, said that two friends who had previously joined him in pro-democracy campaigns had drifted into the pro-war camp. They have taken to forwarding him Russian propaganda posts on the messaging app Telegram that claim to show atrocities committed by Ukrainian “fascists.”

        “There’s a dividing line being drawn, as in the civil war,” he said, referring to the aftermath of the Russian Revolution a century ago. “It was a war of brother against brother, and now something similar is happening — a war without blood this time, but a moral one, a very serious one.”

        Mr. Shalygin and other observers elsewhere in Russia pointed out in interviews that most supporters of the war did not appear to be especially enthusiastic. Back in 2014, when Russia annexed Crimea in a quick and bloodless campaign, he recalled, every other car seemed to sport the orange-and-black St. George’s ribbon, a symbol of support for Mr. Putin’s aggressive foreign policy.

        Now, while the government has tried to popularize the letter “Z” as an endorsement of the war, Mr. Shalygin said it’s rare to see a car sporting it; the symbol is mainly popping up on public transit and government-sponsored billboards. The “Z” first appeared painted on Russian military vehicles taking part in the Ukraine invasion.

        “Enthusiasm — I don’t see it,” said Sergei Belanovsky, a prominent Russian sociologist. “What I rather see is apathy.”

        Indeed, while the Levada poll found 81 percent of Russians supporting the war, it also found that 35 percent of Russians said they paid “practically no attention” to it — indicating that a significant number reflexively backed the war without having much interest in it. The Kremlin appears keen to keep it that way, continuing to insist that the conflict must be called a “special military operation” rather than a “war” or an “invasion.”

        But for those who watch television, the propaganda has been inescapable, with additional newscasts and high-octane talk shows replacing entertainment programming on state-controlled channels.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        On Friday, the program schedule for the Kremlin-controlled Channel 1 listed 15 hours of news-related content, compared with five hours on the Friday before the invasion. Last month, the channel launched a new program called “Antifake” dedicated to debunking Western “disinformation,” featuring a host best known for a show about funny animal videos.

        In a phone interview from the Siberian city of Ulan-Ude, Stanislav Brykov, a 34-year-old small business owner, said that while war was a bad thing, this one had been forced on Russia by the United States. As a result, he said, Russians had no choice but to unite around their armed forces.

        “It would be a shame for those servicemen protecting our interests to lose their lives for nothing,” Mr. Brykov said.

        He put a friend named Mikhail, 35, on the phone. Mikhail had criticized the government in the past, but now, he said, it was time to put disagreements aside.

        “While people are frowning at us everywhere outside our borders, at least for this period of time, we have to stick together,” Mikhail said.

        The war’s opponents are becoming targets of pervasive propaganda that depicts them as the enemy within. Mr. Putin set the tone in a speech on March 16, referring to pro-Western Russians as “scum and traitors” to be cleansed from society.

        In the last two weeks, a dozen activists, journalists and opposition figures in Russia have arrived home to find the letter “Z” or the words “traitor” or “collaborator” on their doors.

        Aleksei Venediktov, the former editor in chief of Echo of Moscow, the liberal radio station forced to shut down in early March, said he found a severed pig’s head outside his door last week and a sticker that said “Jewish pig.” On Wednesday, Lucy Stein, a member of the protest group Pussy Riot who sits on a municipal council in Moscow, found a photo of herself taped to her apartment door with a message printed on it: “Don’t sell your homeland.”

        She said she suspected a secretive police unit was behind the attack, though Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, on Thursday said such incidents were “hooliganism.”

        Antiwar protests, which led to more than 15,000 arrests across the country in the first weeks of the war, have largely petered out. By some estimates, several hundred thousand Russians have fled amid outrage over the war and fear of conscription and closed borders; a trade organization said that at least 50,000 tech workers alone had left the country.

        In St. Petersburg, which had been the site of some of the biggest protests, Boris Vishnevsky, a local opposition lawmaker, said he had received about 100 letters asking him “to do everything” to stop the war in its first two weeks, and only one supporting it. But after Mr. Putin signed legislation effectively criminalizing dissent over the war, that stream of letters dried up.

        “These laws have been effective because they threaten people with prison terms,” he said. “If not for this, then the change in public opinion would be rather clear, and it wouldn’t be to the benefit of the government.”

        In a phone interview, a political analyst in Moscow, 45, described visiting police stations across the city in the last month after her teenage child’s repeated arrests at protests. Now, the teenager is receiving threats on social media, leading her to conclude that the authorities had passed along her child’s name to people who bully activists online.

        But she also found that the police officers she dealt with did not seem particularly aggressive, or enthusiastic about the war. Overall, she believed that most Russians were too scared to voice opposition, and were convinced that there was nothing they could do about it. She asked that her name not be published for fear of endangering her and her child.

        “This is the state of someone who feels like a particle in the ocean,” she said. “Someone else has decided everything for them. This learned passivity is our tragedy.”

        Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko reported from Istanbul, and Valeriya Safronova from London. Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul.

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        Valeurs Actuelles

        Des gendarmes visés par des tirs de projectiles en Haute-Savoie

        Dans le quartier du Crozet, à Scionzier (Haute-Savoie), la nuit du samedi 19 au dimanche 20 mars a été émaillée d’incidents, rapporte France 3 Régions. Les sapeurs-pompiers ont dû intervenir pour des feux de poubelles. Une première équipe de la gendarmerie locale les a accompagnés avant que des renforts, du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) ne soient appelés à cause d’une situation très tendue sur place.

        Un homme placé en détention provisoire 

        Les gendarmes ont fait face à une quinzaine d’individus et ont été la cible de projectiles, selon la procureure de la République du tribunal de Bonneville, Karline Bouisset. Un pavé a notamment brisé la vitre d’un véhicule frôlant la tête d’un gendarme, sans faire de blessé. 

        Un jeune homme, majeur, a été interpellé et placé en garde à vue. Il n’était pas connu des services de police. Compte tenu de la gravité des faits et de la multiplicité d’auteurs, la procureure de la République a ouvert une information judiciaire pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, actes de destruction par un moyen dangereux et destruction du bien d’autrui en réunion ». « Les agissements de ce groupe d’individus causent, au sein du quartier du Crozet et, plus largement, de la commune de Scionzier, un sentiment d’insécurité inacceptable. Les actes de violence commis sur des militaires de la gendarmerie nationale sont intolérables et seront poursuivis avec la plus grande fermeté », a indiqué le tribunal de Bonneville. Le suspect encourt une peine d’emprisonnement de 10 ans et 150 000 euros d’amende.

        Haute-Savoie : les dernières actualités

        Haute-Savoie : sans permis, un jeune de 19 ans arrêté à 205 km/h sur l’autoroute

        Thonon-les-Bains : le maire refuse d’inscrire le nom d’usage d’une personne transgenre sur sa tombe

        Haute-Savoie : une petite fille de 5 ans meurt percutée par un skieur

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés

        Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29

        Juliette Halliez Suivre

        Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.

        BBC

        Chip shortage: Has Europe's plan arrived too late?

        By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

        All his customer wants is a white, standard model, manual transmission VW Golf. But Umesh Samani, a car salesman in Stoke-on-Trent, can't say when it will arrive.

        It could be many months, or he fears even a year until delivery.

        Extraordinary delays have hit car dealerships up and down the country during the pandemic.

        Mr Samani, who is also chairman of the Independent Motor Dealers Association, says manufacturers often tell him the computer chip shortage is to blame. Europe's car makers did not stockpile enough chips from their suppliers - mostly based in Asia - at a time of booming global demand.

        This and other factors have led to shuttered car factories and fewer new cars entering the market.

        "Used car prices have just gone unbelievable - almost a 30% increase on some of the models," says Mr Samani, while recounting stories of Range Rovers that have added £6,000 to their price tags in just 12 months. There are also people selling used cars for a higher price than they paid for them.

        The chip shortage has exposed just how dependent the world is on semiconductor manufacturers in Asia, with the vast majority of chips produced by TSMC in Taiwan alone.

        Among those who want to wrestle back some of that market share is the European Commission (EC), which in February announced a Chips Act.

        The EC will plough 43bn euros (£36bn) of public and private investment into Europe's semiconductor industry. The Commission hopes to, among other things, increase the region's share of global chip manufacturing - from less than 10% to 20%.

        But can Europe really catch-up with the rest of the world? And could this mean the European Union's (EU) car industry - the second largest in the world - will be shielded from future supply shocks in the long-run?

        More technology of business:

        First of all, it is worth noting that not only is the EU currently well behind on chip production, it must also compete with big investment elsewhere.

        China poured $33bn (£25bn), purely in subsidies, into its own chip manufacturing industry in 2020. South Korea, also plans to spend almost half a trillion dollars via support packages, tax incentives and other measures over the next decade.

        In order for Europe and the US - which also has ambitions to increase its market share in this sector - to truly compete, huge sums of money are required from both public and private sources, says Anisha Bhatia, an analyst at GlobalData.

        But spending it is important, she argues, for geopolitical and business reasons, since Asia currently totally dominates the semiconductor industry.

        "There needs to be a little more balance," she argues.

        The trouble is that Europe is behind on multiple fronts, not just the manufacturing of chips.

        There are also relatively few firms within the EU that design new chips for use in technology products. That is in stark contrast to the US, which already has a sizeable semiconductor design industry. US firms lead the way in determining which chips actually get made.

        There is little sense in spending huge sums of money on manufacturing capabilities in a region as expensive for that sort of thing as Europe, without having more control over chip design, explains Alicia Garcia-Herrero, chief economist for Asia-Pacific at Natixis, an investment bank.

        "I'm not sure this is the right strategy, to be frank," she says, referring to the Chips Act, "We should spend more money on design."

        This sentiment is backed up by a report from German think tank, Stiftung Neue Verantwortung (SNV), which published a policy brief last year on the lack of semiconductor manufacturing in Europe. The report suggests that with few Europe-designed chips, any new chip factories, or "fabs", in the region would need to seek orders from elsewhere, such as the US.

        "Why would [US firms without semiconductor-manufacturing capabilities] choose to manufacture their chips not in South Korea, Taiwan or the United States but in Europe?" the brief asked.

        There are other problems, too. Chip makers have been offering smaller and smaller "node sizes", currently measured in nanometres (nm), to indicate the ever greater technical achievements of their manufacturing processes.

        Also, semiconductors are manufactured on large discs called wafers, which are then split into thousands of smaller pieces - the individual chips themselves.

        Over time, the size of these wafers has increased to allow more chips to be made at once. Cutting-edge chips are generally made on 300mm wafers today, says Koray Köse, an analyst at Gartner.

        While Europe does have some production capacity for 300mm wafers, it is very far behind the US and Asia.

        That leads to the question - what sort of chips Europe should be aiming to produce and why - as Europe is currently behind on everything and must choose its battles.

        "There is no Apple, or Foxconn, manufacturing location in Spain that would consume gazillions of 300mm wafer products," says Mr Köse.

        European industry, in general, does not require many of the cutting edge, sub-10mm chips, says Julia Hess at SNV, who adds, "The demand in Europe is basically focused on industrial and automotive demands and these kind of chips do not rely on cutting edge fabrication."

        In theory, Europe could try to improve its capacity for producing the older, larger chips.

        But this strategy wouldn't be easy to do either, because of equipment constraints and the fact that many countries around the world - including those with much lower costs - are trying to do this right now.

        It is also worth noting that current headaches with chip production, although still ongoing, are beginning to clear up. Analysis from Gartner suggests that there will actually be a global surplus of chips again in around two years' time.

        It's not that Europe can't improve its position in the semiconductor industry, but these analysts tend to agree that reacting to the recent shortage by attempting to boost manufacturing alone would not be a straightforward, or wise, decision.

        And as Jan-Peter Kleinhans, also of SNV, says, trying to shore-up production of chips in Europe to shield the car industry from future supply shocks will likely not be effective, since the industry will still, inevitably, rely on global supply chains.

        "A modern car needs hundreds of different chips sourced from countless fabs worldwide," he says. "How does it increase your resilience against supply disruptions if you source [a percentage] of those chips domestically?

        Instead, he suggests, car makers and other industries in Europe should make their supply chains more resilient by making them more transparent - and stockpiling chips in advance of the next crisis.

        Related Topics

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        War in Ukraine Compounds Hunger in East Africa

        The conflict has driven up the cost of food in a region that depends heavily on crops from Russia and Ukraine and is facing what could be its worst drought in four decades.

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        By Abdi Latif Dahir

        NAIROBI, Kenya — First came the drought, drying up rivers, and claiming the lives of two of Ruqiya Hussein Ahmed’s children as her family fled the barren countryside in southwest Somalia.

        Then came the war in Ukraine, pushing food prices so high that even after making it to the outskirts of the capital, Mogadishu, she is struggling to keep her two other children alive.

        “Even here, we have nothing,” she said.

        Across East Africa, below-average rainfall has created some of the driest conditions in four decades, according to the United Nations, leaving more than 13 million people facing severe hunger. Seasonal harvests have hit their lowest in decades, malnourished children are filling hospitals and many families are walking long distances to find help.

        The devastating drought has blanketed most of Somalia, leaving nearly a third of the population hungry. In neighboring Kenya, the drought has left more than three million people short of food and killed more than 1.5 million livestock.

        And in Ethiopia, where a civil war has impeded aid delivery into the northern Tigray region, food insecurity is more widespread than at any time in the last six years. The first food aid to Tigray in three months arrived on Friday.

        Now, the war in Ukraine is making the crisis even worse by raising the price of grains, fuel and fertilizer.

        Russia and Ukraine are some of the region’s top suppliers of agricultural commodities such as wheat, soybeans and barley. At least 14 African countries import half of their wheat from Russia and Ukraine, according to the Food and Agriculture Organization. Eritrea depends on them entirely for its wheat imports.

        “The conflict in Ukraine is compounding an already complicated situation in East Africa,” Gabriela Bucher, the executive director for the charity organization Oxfam International, said in a phone interview. “East Africa is not on the global agenda now, but the region needs the solidarity of the international community and it needs it now.”

        The devastating drought and the war in Ukraine are amplified by a series of crises over the past two years.

        The coronavirus pandemic has disrupted food supply chains and forced many families to pay higher prices for food staples. The locust infestation in Kenya, the civil war in Ethiopia, extreme flooding in South Sudan, the political crises and growing terrorist attacks in Somalia, and the intensifying ethnic conflict in Sudan have all contributed to the destruction of farms, the depletion of harvests and a worsening food crisis, aid groups say.

        The war in Ukraine, which is in its second month, is expected to cause further spikes in food costs across the region. The conflict, depending on how long it lasts, could reduce “the quantity and quality” of staples like wheat, said Sean Granville-Ross, the regional director for Africa at Mercy Corps, a nongovernmental organization.

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        “Meeting the basic needs of vulnerable drought-affected populations will become more expensive and challenging,” he said.

        That ominous outcome is already evident in many parts of the region.

        In Somalia, the price of a 20-liter container of cooking oil has increased to $55 from $32, while 25 kilograms of beans now go for $28 instead of $18, according to data gathered by Mercy Corps.

        In Sudan, the price of bread has nearly doubled, and some bakeries have closed because wheat imports have dropped by 60 percent since the beginning of the war, according to Elsadig Elnour, the Sudan country director for the charity organization Islamic Relief.

        Kenya, citing the war in Ukraine, also raised the price of fuel, leading to protests in parts of the country.

        When famine hits, children are particularly vulnerable. An estimated 5.5 million children in the region are facing high levels of malnutrition from the drought, according to World Vision, a Christian aid organization.

        “My children died of hunger. They suffered,” said Ms. Ahmed, whose children, aged 3 and 4, died during her days-long trek from her home in Adde Ali village in the Lower Shabelle region to the outskirts of Mogadishu. “They died under a tree.”

        In Mogadishu, families are already feeling the ripple effects of the war in Ukraine, with rising food prices squeezing household budgets as the holy month of Ramadan approaches. With no job, proper shelter or access to the beans, maize and tomatoes she once farmed, Ms. Ahmed now relies on food donations from well-wishers to feed her two surviving children, ages 7 and 9.

        And aid programs are stretched thin. The war has affected the operations of the World Food Program, which this month said it had reduced rations for refugees and others in East Africa and the Middle East because of rising costs and depleting funds.

        Some fear that the continued drought in East Africa could come to resemble the one in 2011, which killed about 260,000 people in Somalia alone. While the situation hasn’t reached that level yet, the funding and resources needed to avert such a crisis have not yet begun to flow, Ms. Bucher of Oxfam said.

        Just 3 percent of the $6 billion the U.N. needs this year for Ethiopia, Somalia and South Sudan has been allocated, she said, while Kenya has only secured 11 percent of the $139 million needed for assistance.

        Last week, the African Development Bank said it would raise up to $1 billion to improve agricultural production and help Africans become self-sufficient in food in the long run. But while these initiatives are welcome, Ms. Bucher said it was imperative that donors also give unsparingly and immediately to avert a much wider crisis.

        “The world needs to come to the rescue of East Africa to avert a catastrophe,” she said.

        Hussein Mohamed contributed reporting from Mogadishu, Somalia.

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        France24 - World

        Was this photo of Chechen leader Kadyrov praying in a petrol station taken in Ukraine?

        Issued on: 01/04/2022 - 13:42

        Alijani Ershad Follow

        A photo claiming to show the Head of the Chechen Republic Ramzan Kadyrov has made the rounds on social media, and in international media outlets. In the photo, Kadyrov is said to be praying in a petrol station in Mariupol, the strategic port city where Chechen fighters are currently helping Russian troops to vie for control. But the Chechen leader never claimed that the photo was taken in Mariupol; indeed, it was taken more than 200 kilometres away.

        A photo of Chechen leader Ramzan Kadyrov was shared on Twitter on March 29 with the claim: ”The head of Chechnya republic Kadyrov desperately wants people to think he is fighting in #Ukraine [...] Now he says is in Mariupol and posts this picture, not realizing, but there are no Rosneft stations in Ukraine.” In the picture, we can see Ramzan Kadyrov praying on a carpet in a petrol station.

        Some users claimed that Kadyrov himself had posted the picture saying he was praying in Mariupol. Even international media outlets like Yahoo News or Daily Mail published the picture with the caption, “Ramzan Kadyrov performs a prayer at a petrol station during a visit to war-torn Mariupol”.

        Kadyrov and his soldiers are close allies of Russian President Vladimir Putin and are helping the Russian army in the war in Ukraine.

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        Where is Ramzan Kadyrov praying?

        This photo is actually a screenshot of a 2-minute 16-second long video which was published on March 29 on several pro-Chechen Telegram channels. The video was also posted by the Chechen leader’s right-hand man, Magomed “Lord” Daudov.

        The FRANCE 24 Observers team was able to pinpoint the location of the petrol station in the video. It’s a Rosneft petrol station located 239 km east of Mariupol in Krasnodar Krai, Russia. The station sits on the M-4 highway which runs between the Chechen capital Grozny and the southern Russian city of Rostov-on-Don, which connects to Mariupol via the E58 highway.

        {{ scope.legend }}

         

        Ramzan Kadyrov never claimed that this picture shows him praying in Mariupol

        Many social media users and media outlets rushed to “fact check” this photo by pointing out that there are no Rosneft petrol stations in Ukraine, and that Kadyrov therefore must be lying about his whereabouts.  

        But Kadyrov never actually claimed that this particular image showed him in Mariupol. The caption underneath this video in the pro-Kadyrov Telegram channel where it was posted is “Короткая хроника  поездки в Мариуполь” or “Brief chronicle of the trip to Mariupol”. The images are meant to show him during the journey to Mariupol, not inside or near the city.

        As seen at the beginning of the video, Kadyrov is at the presidential palace in Grozny while it is still daylight, and then ends up at the gas station 730 km to the north at night. The journey between the two places would have taken him about nine hours according to Google Maps.

        Kadyrov himself never relayed the video or a photo in which he is seen praying. On March 28, he published another video on his Telegram channel, which has more than 1.6 million followers, showing his trip to Mariupol, but this moment of prayer is not in that video.

        No visual proof that Kadyrov was ever in Mariupol

        Russian media picked up these social media posts and claimed on March 28 that Kadyrov had traveled to Mariupol to galvanise his troops. However, none of the videos or photos posted by the Chechen leader or other pro-Russian accounts offer any visual evidence that Kadyrov had indeed visited Mariupol. No videos show him outdoors or in any recognisable location in the city. 

        The questions surrounding Kadyrov’s visit are part of a larger war of propaganda images between Ukrainian and Russian camps, both vying to proclaim control of the port city.

        >> Read more on The Observers: In Mariupol, a war of images to prove who controls the city

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        France24 - World

        As it happened: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia

        Issued on: 01/04/2022 - 07:31

        FRANCE 24 Follow

        The Red Cross on Friday said a team sent to help evacuate civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol had been forced to turn around after conditions made it “impossible to proceed”. Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday but a top Kyiv security official denied responsibility. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2].  

        10:50pm: Buses carrying Mariupol residents arrive in northwest Ukraine's Zaporizhzhia

        A column of buses carrying residents of the besieged Ukrainian city of Mariupol arrived in Zaporizhzhia to the northwest on Friday, according to an AFP reporter on the scene.

        The buses carried residents who had been able to escape Mariupol to Russian-occupied Berdiansk and from there were bussed to Zaporizhzhia, the evacuees and officials said.

        9:50pm: US providing Ukraine with supplies in case Russia deploys chemical weapons

        The United States is providing Ukraine with supplies and equipment in case Russia deploys chemical or biological weapons, the White House said on Friday, underscoring that this would not compromise domestic preparedness in any form.

        White House press secretary Jen Psaki said the supplies were being provided given a warning by the United States and other countries about the possibility that Russia could deploy such weapons in Ukraine and might be planning a "false flag" operation to lay the groundwork for such an attack.

        9:48pm: Ukraine denies attacking fuel depot inside Russia, mayor says fire almost out

        Russia accused Ukraine of carrying out an air strike against a fuel depot in the Russian city of Belgorod on Friday, an incident the Kremlin said could affect peace talks, but a top Kyiv security official denied responsibility.

        Russia's defence ministry said two Ukrainian helicopters struck the facility in Belgorod, some 35 km (22 miles) from the border with Ukraine, after entering Russia at extremely low altitude at around 5 a.m. Moscow time (0200 GMT).

        The resulting blaze forced the evacuation of some people but late in the day Belgorod mayor Anton Ivanov said fire services were extinguishing the last remnants.

        "There is no threat to human life and health. All residents can return to their homes," he said in an online post.

        9:46pm: 'People are exhausted': Hundreds shelter from shelling in Kharkiv's underground metro

        Deep under the streets of Kharkiv in eastern Ukraine hundreds of people are sheltering from fierce Russian bombardment, occupying metro stations where they do what they can to get comfortable, as FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports in the video below.

        9:44pm: People still 'cannot easily move' around Kyiv

        "Right now in the capital there are lots of checkpoints; you cannot easily move –you have to show documents all the time," theatre director Tanya Shelepko told FRANCE 24 from Kyiv in the video below. "The city is quite empty but many people came back in the last week. Today the ministry said the theatres can start working [to develop] programmes to help people in these difficult times. They will be announcing their programmes from the next week but we will see if it's possible to work."

        8:58pm: Kremlin spokesman says Russia will strengthen its western borders

        Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Friday said Russia would strengthen its western borders so that "it wouldn't cross anyone's mind to attack", RIA news agency reported.

        RIA also cited Peskov as saying the strengthening exercise would ensure the "necessary parity" was maintained, but did not give details.

        8:56pm: US task force on Russian oligarchs sees evidence of sanctions evasion

        The US Department of Justice task force targeting assets of Russian oligarchs has seen evidence of attempts to evade those sanctions or move assets in anticipation of possible sanctions, the unit's chief said on Friday.

        Andrew Adams, a veteran prosecutor tapped to lead the department's new "KleptoCapture" force last month, told Reuters in an interview that the level of cooperation between countries on probes into oligarchs' ill-gotten gains had reached an "all-time high" in the wake of Russia's assault on Ukraine – potentially helping prosecutors track down their efforts to hide wealth.

        8:44pm: Death toll rises to 31 from strike on government building in Ukraine's Mykolaiv

        At least 31 people have been confirmed killed as a result of Tuesday's rocket strike on the regional administration building in Ukraine's southern city of Mykolaiv, local emergency services said in an online post on Friday.

        Round-the-clock rescue operations were still taking place, the post said.

        Rescue workers had to pull victims from the rubble after Tuesday's attack blasted a hole through the side of the building in central Mykolaiv.

        7:02pm: Blinken, Truss discuss additional actions in response to invasion

        US Secretary of State Antony Blinken and British Foreign Secretary Liz Truss on Friday discussed additional possible actions to ratchet up their response to Russia's invasion of Ukraine, the US State Department said.

        The two also discussed the upcoming NATO foreign ministers' meeting, the State Department said in a statement.

        6:52pm: Red Cross says 'impossible' to go ahead with Mariupol evacuation on Friday

        The Red Cross said the team it sent to facilitate the evacuation of thousands of civilians from Mariupol on Friday had been forced to turn around after conditions made it "impossible to proceed".

        "The ICRC team, which consists of three vehicles and nine personnel, did not reach Mariupol or facilitate the safe passage of civilians today," the International Committee of the Red Cross said in a statement, adding: "They will try again on Saturday to facilitate the safe passage of civilians from Mariupol."

        6:19pm: Kyiv satellite town Bucha recaptured by Ukraine, mayor says

        Ukrainian forces have recaptured the town of Bucha, near the capital Kyiv, its mayor said on Friday.

        "March 31 will go down in the history of our town... as the day of its liberation from Russian (forces)," Mayor Anatolii Fedoruk said in a video which appeared to be filmed outside Bucha's town hall.

        5:57pm: Local governor says Russia is breaking promises on Mariupol humanitarian corridor

        The governor of Ukraine's eastern Donetsk region on Friday accused Russia of breaking its promises in terms of allowing humanitarian aid to reach the city of Mariupol, which is encircled by Russian troops.

        "Humanitarian deliveries, despite all the agreements and promises of the Russian side, are not being carried out," Governor Pavlo Kyrylenko said in a televised address. "The humanitarian corridor ... is essentially not operational."

        5:49pm: Red Cross teams on way to Mariupol, but without aid

        The International Committee of the Red Cross (ICRC) is sending staff to the besieged Ukrainian port city of Mariupol and is hopeful that evacuations of thousands of civilians can begin on Friday, a spokesperson said at a media briefing.

        A previous attempt by the Red Cross to access it in early March failed because the route was found to be unsafe and conflict resumed.

        "We have permission to move today and we are en route to Mariupol," ICRC spokesperson Ewan Watson said. "We are hopeful it (the safe passage operation) will commence today."

        5:42pm: Biden says 30 countries joining US release of oil reserves

        US President Joe Biden said Friday that more than 30 countries have joined the United States in tapping national oil reserves to try and settle global energy markets spooked by fallout from Russia's invasion of Ukraine.

        "This morning, over 30 countries from across the world convened in an extraordinary meeting and agreed to the release of tens of millions of additional barrels of oil onto the market," Biden said in an address from the White House.

        5:41pm: Over 50 landmark Ukraine sites damaged in Russian invasion, UN says

        The UN's cultural agency UNESCO on Friday said it had confirmed that at least 53 Ukrainian historical sites, religious buildings and museums had sustained damage during Russia's invasion of the country.

        "This is the latest list but it is not exhaustive as our experts are continuing to verify a number of reports," filed by the Ukrainian authorities, a UNESCO spokesman told AFP as the body published a list of damaged 53 sites in the north and east of the country.

        UNESCO said overall 29 religious sites, 16 historic buildings four museums and four monuments are confirmed to have been damaged in Ukraine. The list does not include information from the besieged city of Mariupol or the city of Kherson which was captured by Russia. None of those confirmed damaged are on the list of UNESCO World Heritage sites in Ukraine, such as the Saint-Sophia Cathedral and monastic buildings of the Kyiv-Pechersk Lavra in Kyiv.

         

        5:20pm: China tells EU it will pursue Ukraine peace in its own way

        China offered the European Union assurances on Friday that it would seek peace in Ukraine but said this would be on its own terms, deflecting pressure for a tougher stance towards Russia.

        Chinese Premier Li Keqiang told EU leaders that Beijing would push for peace in "its own way", while President Xi Jinping said he hoped the EU would treat China "independently", in a nod to Europe's close ties with the United States.

        4:40pm: Germany indicts army reservist suspected of spying for Russia

        Germany has indicted a former officer in its reserve force on charges of spying for Russia, the Federal Public Prosecutor (GBA) said on Friday, in a case that may worsen relations strained by tensions over Russia's invasion of Ukraine.

        As a deputy commander of a squad, Ralph G., whose family name cannot be fully disclosed under privacy laws, provided Russian agents with "numerous documents and information" about the German army from October 2014 until March 2020, German prosecutor Ines Peterson said in a statement.

        3:54pm: EU's von der Leyen warns China of 'reputational damage' if it backs Russia

        The EU's top officials warned China's leaders at a summit Friday not to help Russia wage war on Ukraine or sidestep Western sanctions, European Commission head Ursula von der Leyen said.

        "It would lead to a major reputational damage for China here in Europe," von der Leyen said after the video talks with Chinese President Xi Jinping.

        3:51pm: 'European governments should be worried'

        "European governments should be worried; gas markets are worried," Georg Zachmann, a senior fellow on energy and climate policy at Bruegel, tells FRANCE 24 in the video below.

        3:50pm: Ukraine says Russian forces pushed back around Kyiv

        Russian forces are being pushed back around Kyiv but fighting is still fierce in some areas near Ukraine's capital, Ukrainian officials said on Friday.

        Russia said during negotiations on Tuesday that it would scale down operations in the Kyiv and Chernihiv regions, both of which are in northern Ukraine, but officials in both regions say fighting has continued in some areas.

        3:14pm: EU agrees to stockpile equipment, drugs against chemical, nuclear incidents

        The European Union has agreed to launch a stockpiling operation to boost its defences against chemical, nuclear and biological incidents amid concerns over the conflict in Ukraine, according to EU documents and people familiar with the matter.

        The stockpiling of protective gear and medicines is expected to last weeks, potentially a few months, and is meant to expand reserves available to the EU population and partner countries, including Ukraine.

        The supplies will also include decontamination equipment, gloves, masks and other material for chemical, biological, radiological and nuclear defence (CBRN), two people familiar with the matter told Reuters on Friday.

        3:10pm: Russia using church as staging ground for Kyiv attack, US official says

        Russian forces are using a church site 22 miles northwest of Kyiv as a staging ground for their assault on the Ukrainian capital, a senior US administration official said on Friday.

        "Military personnel are situated both on the grounds of the church and the surrounding residential area," the official said on condition of anonymity and without citing evidence.

        3:07pm: Zelensky says he and Macron discussed Mariupol evacuation plan

        Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Friday he had spoken to French President Emmanuel Macron about the need to implement an initiative by Paris to help civilians evacuate the besieged city of Mariupol.

        "The initiative of France on humanitarian corridors from Mariupol must be implemented!," Zelensky said on Twitter after the call.

        2:48pm: Russia offers to 'explain' Ukraine situation to Gérard Depardieu

        The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses".

        The 72-year-old star took up Russian nationality in 2013 and became a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.

         "He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, accusing Ukraine of bombarding civilians in the country's east. "If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better."

        2:45pm: Europe pursues unified Russian gas payment

        European governments and companies were working on Friday on a common approach to President Vladimir Putin's demand that they pay for Russian gas in roubles as the threat of an imminent halt in supplies eased. European capitals have been on alert for a disruption to gas imports for weeks as Putin seeks retaliation over the West sanctioning Russia for invading Ukraine.

        But the Kremlin said on Friday it would not immediately turn off gas exports to Europe as payments on deliveries due after April 1 come in the second half of this month and May. "If Putin turns off the gas it might only be for a relatively short period of time, he needs our money and cannot reroute all the natural gas," a European gas trader, who declined to be named, told Reuters.

        1:02pm: Russia-Ukraine peace talks resume

        Russia and Ukraine on Friday resumed peace talks by video conference, after Moscow reported a Ukrainian strike on a fuel depot in western Russia, a negotiator said.

        "We are continuing talks by video conference," Moscow's chief negotiator Vladimir Medinsky said on Telegram. "Our positions on Crimea and Donbass have not changed."

        12:34pm: Lavrov praises India’s stance on Ukraine war

        Russia's foreign minister praised India's approach to Ukraine on Friday, as he held talks likely aimed at pressing New Delhi to resist Western pressure to condemn Moscow's invasion.

        “These days our Western colleagues would like to reduce any meaningful international issue to the crisis in Ukraine... (We) appreciate that India is taking this situation in the entirety of facts, not just in a one-sided way,” Sergei Lavrov said in New Delhi as he met counterpart S. Jaishankar.

        “Friendship is the key word to describe the history of our relations and our relations were very sustainable during many difficult times in the past,” Lavrov said, speaking in English.

        11:40am: Ukraine has shown ‘much more understanding’ of the situation in Crimea and Donbas, says Lavrov

        Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that some progress had been made at peace talks with Ukraine and that Moscow was preparing its response to Ukrainian proposals.

        Speaking at a briefing after talks with his Indian counterparts, Lavrov said that peace talks with Ukraine needed to continue but that Kyiv had shown “much more understanding” of the situation in Crimea and Donbas and the necessity of its neutral status.

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        11:15am: Russian forces withdrawing from Chernihiv area, says local governor

        Russian forces are withdrawing from the Chernihiv region of northern Ukraine but have not yet left entirely, the local governor said in a video address on Friday.

        “Air and missile strikes are (still) possible in the region, nobody is ruling this out," Governor Viacheslav Chaus said, adding that Ukrainian forces were entering and securing settlements previously held by Russian troops.

        Chaus said it was still too early for Ukrainian forces in the Chernihiv region to let their guard down as Russian troops “are still on our land". Russia said on Tuesday it would scale down operations in the Chernihiv and Kiev regions.

        10:59am: ‘Not yet clear’ if Mariupol evacuations will happen on Friday, says Red Cross

        The Red Cross said it was "not yet clear" that the evacuation of civilians from the besieged Ukrainian city of Mariupol would go ahead as planned on Friday.

        "We remain hopeful, we are in action moving towards Mariupol ... but it's not yet clear that this will happen today," Ewan Watson, a spokesman for the International Committee of the Red Cross, told reporters in Geneva, as an ICRC team of three cars and nine staff headed towards the city.

        09:05am: Ukraine air strike on petrol depot in Russia's Belgorod, says local official

        “There was a fire at the petrol depot because of an air strike carried out by two Ukrainian army helicopters, who entered Russian territory at a low altitude,” Vyacheslav Gladkov wrote on his Telegram channel.

        Two employees at the storage facilities were injured as a result of the fire, he said in another post. Some 170 personnel were trying to put out the blaze, according to Russia's emergencies ministry. Rosneft, which owns the facility, told Russian news agencies that it had evacuated staff from the premises.

        On Wednesday, explosions could be heard from an arms depot in Belgorod but the authorities did not provide any explanation for the blasts.

        Belgorod lies some 40 kilometres (25 miles) from Russia's border with Ukraine and some 80 kilometres from the Ukrainian city of Kharkiv, which has been pummelled by Russian forces since Moscow launched its war on February 24.

        08:54am: French actor criticises Putin’s 'crazy, unacceptable excesses' in Ukraine

        French actor Gérard Depardieu, who has praised Russian President Vladimir Putin in the past, has criticised his “crazy, unacceptable excesses” in Ukraine.

        Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday: “the Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin.”

        Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to “Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".

        08:14am: Russia preparing for 'powerful strikes', says Zelensky

        Ukraine's President Volodymyr Zelensky warned Russia is consolidating and preparing “powerful strikes” in the country’s east and south, including besieged Mariupol, where a new attempt will be made Friday to evacuate civilians from the devastated city.

        Russia meanwhile threatened to turn off its gas taps to Europe if payments are not made in rubles, as US President Joe Biden ordered a record release of strategic oil reserves to ease soaring US prices.

        Over a month into Russia's invasion of its neighbour, Vladimir Putin's troops have devastated cities like Mariupol with shelling, killing at least 5,000 people in the port city alone.

        In peace talks this week, Russia said it would scale back attacks on the capital Kyiv and the city of Chernigiv, but Ukrainian and Western officials have dismissed the pledge, saying Moscow's troops were merely regrouping.

        “This is part of their tactics,” said Zelensky in a late-night address.

        07:15am: EU to push China at virtual summit to not support Russia 

        Chinese President Xi Jinping will hold the videoconference with EU leaders Charles Michel and Ursula von der Leyen, carrying through on an annual exercise that was skipped last year as tensions simmered.

        "The meeting will focus on the role we are urging China to play, to be on the side of the principles of international law without ambiguity and exert all the necessary influence and pressure on Russia," said French European affairs minister Clement Beaune, whose country holds the EU's rotating presidency.

        “This was not the initial purpose of the summit but it necessarily became one,” Beaune said, though he insisted other topics such as climate and trade “would not disappear”.

        The EU-China summit is usually an effort to deepen trade ties. But, last year's exchange of tit-for-tat sanctions over the plight of China's Uyghur minority, followed by Beijing's trade coercion of EU-member Lithuania over Taiwan, soured preparations for the meeting.

         

        (FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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        Valeurs Actuelles

        Drame à Gien : un gendarme retrouvé mort dans sa caserne

        Un drame qui vient endeuiller les forces de l’ordre. Jeudi 31 mars, un sous-officier âgé d’une cinquantaine d’années a été retrouvé mort dans sa caserne de gendarmerie de Gien, dans le Loiret, rapporte France 3 Centre-Val de Loire. D’après le communiqué du procureur de la République, Loïc Abrial, publié le lendemain de la tragique découverte, « une blessure par arme à feu a été relevée au niveau de sa tête et son arme de service a été retrouvée à ses pieds ». Ce sont ses collègues qui ont retrouvé l’homme décédé vers 16h30, dans son bureau.

        Probablement un suicide

        D’après les premières constatations, il s’agirait très probablement d’un suicide. « A ce stade de l’enquête, l’intervention d’un tiers n’est pas suspectée », précise le procureur de la République. Une autopsie devra tout de même confirmer la piste du suicide. Pour l’heure, les raisons d’un tel geste ne sont pas connues. L’enquête a été confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Montargis. Pour mémoire, deux membres des forces de l’ordre se sont données la mort récemment dans le Loiret. Un élève gendarme avait mis fin à ses jours à la caserne du Malesherbois à la fin du mois de décembre 2021. Un CRS de la compagnie de Saran s’était, lui, suicidé à l’aide de son arme de service durant une mission à Perpignan quelques semaines auparavant. Déjà plus d’une dizaine de policiers et gendarmes ont mis fin à leurs jours depuis le 1er janvier dernier. Les chiffres de suicides au sein des forces de l’ordre sont en constante augmentation depuis plusieurs années.

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        L'Humanité

        Mbappé VS Fédération. Que risque l’attaquant de l’équipe de France ?

        Entretien

        Football. En séchant une opération marketing avec l’Équipe de France, Kylian Mbappé a soulevé le problème des droits à l’image en sélection et souhaite avoir un droit de regard.

        Léo Aguesse

        Depuis le désastre de Knysna lors de la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, la Fédération française de football (FFF) a instauré une convention que chaque international doit signer lors de sa première sélection. Ce contrat comporte des droits et des obligations, dont la participation aux opérations marketing avec les sponsors de l’Équipe de France. En échange, ils perçoivent des honoraires de droits à l’image, qui s’élèvent à 25 000 euros par match disputé. En ne se présentant pas à un rendez-vous avec plusieurs partenaires des Bleus (Volkswagen, Uber Eats, Orange, Xbox, Coca-Cola, Konami), mardi 22 mars, Kylian Mbappé a remis en cause cette convention. Les représentants du joueur, que le président de la FFF Noël Le Graët a demandé à rencontrer, réfutent tout acte de rébellion, et mettent en avant la volonté de faire bouger les choses. Jean-Jacques Bertrand, avocat spécialisé en droit du sport (cabinet Bertrand), met en lumière les tenants et les aboutissants de cette affaire.

        Quels sont les problèmes de la convention soulevés par cet acte de Kylian Mbappé ?

        Pour que les droits individuels des joueurs puissent être exploités, la fédération demande l’accord de chacun, à la fois pour leurs droits personnels, c’est-à-dire leur nom et leur image, mais également concernant l’exploitation de ces droits de manière collective. Il y a un accord stipulant qu’on considère comme image collective la réunion de cinq images de joueurs au minimum. Cela soulève plusieurs détails : quels joueurs choisit-on ? Est-ce-que ce sont toujours les mêmes ? Peuvent-ils être utilisés collectivement ou par des images individuelles ? La convention fait en sorte d’être la plus précise possible, mais elle ne règle pas toutes ces questions. Les joueurs signent ce contrat la première fois qu’ils sont appelés pour jouer en Équipe de France. Si le joueur refuse, il ne peut pas être sélectionné. Mais il y a des règlements sportifs qui interdisent aux athlètes de refuser une sélection. La situation est donc coercitive. Le joueur est dans un carcan, il n’a pas de marge pour respirer et dire ce qu’il souhaite. Le fait qu’il n’y ait pas de négociation pour régir les termes de la convention est discutable sur le plan juridique.

        Y-a-t-il déjà eu des soucis concernant ce droit à l’image en Équipe de France ?

        Pas vraiment. La convention qui est en place a évolué au fil du temps. Dans les premières années, elle était régie de manière relativement simple: l’image individuelle était séparée de l’image collective. Il y avait une sorte de caisse commune dans laquelle tous les revenus générés par les droits à l’image était versés, puis tous ceux qui étaient partie prenante (les joueurs de l’Équipe de France, la Ligue de Football Professionnel, la FFF…) en percevaient un certain pourcentage. Aujourd’hui, l’exploitation des droits de la personnalité est plus complexe. La médiatisation croissante des athlètes et l’apparition de nouveaux supports tels que les réseaux sociaux ou les NFT (carte virtuelle unique, façon image Panini, sécurisée par la technologie de la blokchain) incitent à clarifier la relation commerciale entre le joueur et la fédération. Quand on examine un peu, on s’aperçoit que cela va un peu toujours dans le même sens : le joueur donne ses droits à la fédération et, en retour, il n’a finalement que des obligations et beaucoup d’interdictions.

        Que risque Kylian Mbappé ?

        Il n’a pas respecté le contrat qu’il a signé, donc il est sanctionnable. La Fédération peut décider d’appliquer une pénalité selon la gravité de l’infraction. Elle peut alors lui infliger une amende, qui sera retenue sur la part de l’exploitation des droits. Toutefois, si Kylian Mbappé estime que la convention qu’il a signée est abusive, il remet en cause la validité juridique du document. Qui va trancher si le document est abusif ou pas ? La jurisprudence est assez maigre. En général, lorsqu’un contentieux apparaît, il y a toujours une discussion entre le joueur et l’instance concernée qui aboutit a un compromis. Si l’affaire ne se règle pas en interne, c’est le tribunal qui décidera.

        Kylian Mbappé a exprimé la volonté d’une plus grande redistribution de cet argent vers le football amateur. Les joueurs peuvent-ils donner leur avis ?

        Les joueurs et la fédération perçoivent les ressources de l’exploitation des droits à l’image, selon un système de quotas qui varie en fonction de chaque joueur. La fédération fait ce qu’elle veut avec sa part. Elle en donne une partie au football amateur mais n’est pas obligée de le faire. C’est la même chose pour le joueur. Mbappé reverse tous ses droits à des associations caritatives. Chacun fait ce qu’il veut de ses ressources.

        Cela pourrait-t-il évoluer ?

        Aujourd’hui, beaucoup de joueurs, eu égard à leur médiatisation et leur renommée, parrainent des associations caritatives. Si les contrats étaient personnalisés, certains pourraient revendiquer qu’une partie des revenus générés par leur image aille à telle association ou à tel club de football amateur. Ce sont des exigences qui peuvent exister et qui relèvent de la négociation de la convention. L’avocate de Kylian Mbappé, Delphine Verheyden, veut également rajouter une « clause de conscience » et un « droit de regard dans cette convention »… Pour éviter tout conflit, il est évident que cette convention doit être régulièrement rediscutée et complétée. Le joueur qui consent à l’exploitation de son nom et de son image doit, selon le droit, donner son autorisation lors de chaque utilisation, ce qui n’est pas le cas avec la convention actuelle. Si la FFF s’associe avec de nouveaux partenaires qui ne conviennent pas au joueur, cela pose en effet un cas de conscience, pour reprendre l’expression de Delphine Verheyden. Le joueur doit pouvoir refuser de concourir avec un partenaire, pour des raisons éthiques ou autres, seulement si ce refus est motivé. Finalement, il doit avoir un droit de regard dans tous les cas d’autorisation, comme pour chaque contrat d’image qui existe.

        La question de la durée de la convention (toute la carrière du joueur et les cinq ans suivant sa retraite internationale) pourra-t-elle être renégociée ?

        En effet, on peut légitimement se demander si la cession des droits à l’image pour une durée aussi longue n’est pas abusive. A mon avis, cela nécessite une renégociation.

        Pensez-vous que cette affaire sera un tournant vers une plus grande individualisation des droits à l’image en Équipe de France ?

        Je pense qu’à terme il faudra personnaliser davantage les contrats avec une partie commune qui existera toujours mais également une partie individuelle qui permettra aux joueurs de négocier, sur le modèle des clubs professionnels, dans lesquels des clauses différentes régissent chaque contrat, notamment selon la notoriété du joueur. Il faudra également qu’un accord préalable à chaque exploitation soit conclu, sous quelque forme que ce soit. Kylian Mbappé ne conteste pas le fait que, appartenant à l’Équipe de France, son image puisse être exploitée lors d’opérations de communication avec les autres joueurs. Le problème étant qu’on l’oblige à exploiter tous ses droits individuels, sans aucune possibilité de négociation.

        Kylian Mbappéfédérations sportivesfootball
        New York Times - World

        He Was Demoted for Harassing Women. Now He’s the Front-Runner for President.

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        By David Bolaños and Anatoly Kurmanaev

        SAN JOSÉ, Costa Rica — He was demoted from a senior position at the World Bank because of sexual harassment. Now, the economist Rodrigo Chaves — who has campaigned as a populist outsider in an election marked by anger at traditional politicians — leads the polls to become Costa Rica’s next president on Sunday.

        It’s an unexpected rise to prominence in a country that has taken a lead role in the advancement of progressive policies in Central America, underlining how the desire to punish political elites for economic stagnation is overshadowing most other issues.

        In 2019, Mr. Chaves was reprimanded by the World Bank for what was shown to be a pattern of sexual misconduct against junior employees, though the details of his behavior were made public by a Costa Rica newspaper only in August — details the presidential candidate has repeatedly rebutted.

        Mr. Chaves’s denial and downplaying of a documented history of sexual harassment come two years after another Costa Rican politician, the former president and a Nobel Peace Prize laureate, Óscar Arias Sánchez, narrowly avoided prosecution for sexual abuse, in a scandal that shook the country.

        Mr. Arias was accused in 2019 of sexual assault or misconduct by at least nine women, emerging as one of the most significant #MeToo cases in Latin America. However, in December 2020, the charges brought against him by two of the women were dropped.

        Human rights activists now say that Mr. Chaves’s bid for power threatens to undermine progress in Central America’s most liberal and egalitarian nation.

        “The message that this is sending to society is that sexual abuse is something minor, something not serious,” said Larissa Arroyo, a Costa Rican human rights lawyer. “This campaign is normalizing and legitimizing the abuse.”

        Mr. Chaves and his press office didn’t respond to an interview request.

        Mr. Chaves languished in obscurity until his alliance with Pilar Cisneros, a prominent female Costa Rican journalist, who presented him to Costa Rican voters as an experienced administrator who would tackle corruption.

        Just a day after Ms. Cisneros joined Mr. Chaves’s campaign in August, the local newspaper La Nación made public the World Bank’s investigation that found he demonstrated a pattern of sexual harassment against junior female employees between 2008 and 2013.

        Mr. Chaves responded by playing down the findings. “Those who have kidnapped the nation are already showing their fear of the candidacy of Rodrigo Chaves,” he said in a video address posted on social media hours after the article’s publication.

        The revelations did little to damage Mr. Chaves’s campaign. When the investigation was revealed, he was polling at just 2 percent. By the first round of national elections, held in February, he had earned enough votes to move on to the presidential runoff.

        Ms. Cisneros came to Mr. Chaves’s defense, helping to shield him from the full impact of the revelations. “Do you think that Pilar Cisneros would have supported a sexual harasser?” she told the local media in January. The next month, she won a congressional seat for Mr. Chaves’s party.

        Ahead of the final vote on Sunday, the state-run University of Costa Rica found Mr. Chaves narrowly leading against his opponent: a former Costa Rican president, José María Figueres. In a poll of 1,000 voters conducted by the university on March 24-28, Mr. Chaves led by 3.4 percentage points, slightly above the survey’s margin of error of 3.1 percent.

        A separate poll published by the University of Costa Rica on March 1 found that only 13 percent of voters thought that harassment accusations against Mr. Chaves were false. But 45 percent said that the accusations would not influence their vote.

        Mr. Chaves has benefited from the unpopularity of his opponent, Mr. Figueres, who has been marred by accusations of corruption during his first term in office in the 1990s. Mr. Figueres, who leads the country’s oldest and largest political party, the National Liberation Party, is accused of receiving payments in the early 2000s from a French telecommunications company in return for preferential treatment while he was president.

        Mr. Figueres has denied the accusations, and prosecutors who investigated the payments, which occurred after he stepped down, did not press charges.

        However, in the eyes of many Costa Ricans, Mr. Figueres and his party have come to represent the venality and elitism of the country’s political system, which many believe is no longer able to solve economic problems, said Ronald Alfaro, who leads the University of Costa Rica’s Center of Political Studies and Investigation.

        Costa Rica’s tourism-reliant economy suffered greatly from the pandemic; in 2020, its gross domestic product saw its greatest drop in four decades. While parts of the economy bounced back, the country is struggling to rein in rising food and fuel costs.

        “The accusations end up canceling each other,” Mr. Alfaro said. “Voters end up casting their ballots not for the candidate they like but against the candidate they believe has more fleas than the other.”

        Turned off by the scandals around both candidates, most Costa Ricans appear to have lost interest in the election. Only a quarter of all registered voters cast their ballots for either Mr. Chaves or Mr. Figueres in the first round of elections, which had the lowest turnout in 70 years.

        Documents from the World Bank’s internal tribunal and labor union show that Mr. Chaves was punished in 2019 after two female employees filed harassment complaints. At the time, he was the bank’s country head for Indonesia, a director-level position overseeing billions of dollars of lending to one of the world’s largest developing economies.

        The women said Mr. Chaves made attempts to kiss junior employees on the mouth, made sexual comments about their appearances and repeatedly made unwelcome invitations to hotel rooms and dinners. The identities of the women have not been made public.

        One woman, who reported to Mr. Chaves, told the tribunal that he “commented that he liked it when she bent over, then proceeded to drop an item and ask her to pick it up for him,” a request she said she refused.

        Mr. Chaves was demoted and his salary was frozen, but the bank stopped short of explicitly calling his behavior sexual harassment. He left the organization days later and returned to his native Costa Rica to become the finance minister for the president, Carlos Alvarado.

        The Costa Rican Communication Ministry said that the current government had been unaware of the harassment case, and that Mr. Chaves told its members at the time that he returned because he wanted to spend his retirement with his elderly mother.

        Within six months, Mr. Chaves left his ministry position and announced a presidential bid with a little-known political party, promising to “return power to citizens” by holding referendums on important policy topics.

        Despite Mr. Chaves’s departure from the World Bank, his accusers brought an appeal to the internal tribunal to review the bank’s misconduct investigation.

        “The facts of the present case indicate that Mr. C’s conduct was sexual in nature and that he knew or should have known that his conduct was unwelcome,” the tribunal said in its June ruling. A World Bank official said the bank did not dispute the facts of the case as presented in the ruling.

        Even before the ruling was issued, in January 2021, the organization banned Mr. Chaves from its premises and imposed a rehiring ban. The bank’s sister organization, the International Monetary Fund, said it also restricted Mr. Chaves’s access to its premises.

        In the months since, Mr. Chaves has denied or misrepresented the findings; instead, he has said that the World Bank found little more than an allegation against him, referring to the bank’s initial decision not to call his wrongdoings sexual harassment.

        He has also said that he can freely visit the World Bank’s offices — contradicting the bank’s ban on his access — and that as president he will continue doing business with the bank, which has $2.3 billion in outstanding loans in Costa Rica.

        Mr. Chaves has also promised to “revise” the laws on in vitro fertilization and abortion, which have been made more accessible by recent presidential decrees. Abortion is legal in Costa Rica when the pregnancy threatens a woman’s health.

        These measures threaten to derail the slow but noticeable advances in women’s reproductive rights under the recent governments, said Ms. Arroyo, the human rights lawyer. She said the proposals also would damage Costa Rica’s role in the advancement of social rights in a deeply socially conservative region where abortion is largely banned and where violence against women goes mostly unpunished.

        Costa Rica’s political stability and strong democracy have long made it an outlier in a region dominated by authoritarians and organized crime, and the country has achieved one of Latin America’s highest levels of social inclusion, in areas ranging from access to education and health care to civil rights.

        “If Costa Rica declines in its protection of women’s rights,” Ms. Arroyo said, “it’s most likely that the rest of the neighboring countries will not have this example to keep moving forward.”

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        BBC

        Are we entering a 'golden age' for trade unions?

        By Anne CassidyBusiness reporter

        Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.

        Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.

        She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.

        "As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.

        "The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."

        In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.

        Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.

        One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.

        Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.

        And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.

        Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.

        The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".

        Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".

        One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.

        Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.

        "As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."

        To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."

        Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.

        Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".

        Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.

        "I definitely felt more connected to my colleagues through organising."

        Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.

        "[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."

        Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.

        With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.

        Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.

        "You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."

        New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

        Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.

        As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.

        However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.

        Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.

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        Le PSG poursuit l’aventure européenne et bat un record

        Actu

        Football Le Paris Saint-Germain s ’est qualifié, mercredi, pour la demi-finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich. Une belle soirée pour les coéquipières de la capitaine Grace Geyoro.

        Mejdaline Mhiri

        Leur sang n’est pas froid, il est glacé. Malgré les embûches, les footballeuses du PSG demeurent imperturbables. Alors que les départs de joueuses majeures à l’intersaison (Endler, Paredes) ont bouleversé les équilibres sur le terrain, alors que l’agression de Kheira Hamraoui le 4 novembre divise le vestiaire (1), alors que Stephanie Labbé, la gardienne titulaire, s’est retirée en janvier pour soigner sa santé mentale, alors que le manager Ulrich Ramé a été contraint au repos à la suite d’un infarctus, les Parisiennes restent debout.

        Dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, elles avaient déjà réalisé une partie du boulot en Allemagne. Le 22 mars, au match aller, le PSG s’était imposé à Munich (1-2) grâce à un doublé de l’internationale tricolore Marie-Antoinette Katoto. Mercredi, il s’agissait de finir le travail.

        enroulé du pied gauche

        Si les joueuses de Didier Ollé-Nicolle commençaient la rencontre en pressant leurs adversaires, les Allemandes prenaient rapidement les commandes de la partie. Et c’est contre le cours du jeu que Sandy Baltimore inscrivait le premier but parisien (17e) par un enroulé du pied gauche venu du côté droit du terrain pour finir dans la lucarne opposée. Sauf que les Parisiennes étaient fébriles sur le plan défensif : Saki Kumagai égalisait sur l’action suivante (19e) et la tension montait d’un cran, crispant chaque collectif sur ses positions.

        Et à ce jeu-là, les protégées de Jens Scheuer furent les premières à se libérer. Malgré les absentes côté allemand, dont sept en raison du Covid, Lea Schüller permettait aux Bavaroises de reprendre l’avantage (1-2 à la 55e).

        affluence exceptionnelle

        Au terme du temps réglementaire, les deux formations étaient dos à dos (3-3 sur les deux matchs cumulés). Mais au bout de leur effort, les Franciliennes démontraient une nouvelle fois leur solidité. Rentrée au début des prolongations, la Suissesse Ramona Bachmann profitait d’un centre d’Ashley Lawrence pour frapper et délivrer le Parc (2-2 à la 112e).

        Il restait alors huit minutes à tenir. La tribune Auteuil levait les bras en scandant bien fort « Paris ! » Les ultras, en nombre, chantaient, tambourinaient, accompagnant leurs favorites. Finalement, le coup de sifflet final d’Esther Staubli permettait au DJ de lâcher le « Together » des Village People résonnant dans tout le stade, synonyme de demi-finale.

        Mais mercredi soir, l’événement était presque autant en dehors que sur le terrain. Le record d’affluence pour supporter les Parisiennes a été battu. Il était jusque-là de 19 912 personnes lors d’un PSG-Barcelone en 2017. Pour ce quart de finale de la Ligue des champions, le club de la capitale a annoncé avoir dépassé les 27 000 spectateurs (soit plus de la moitié de la capacité de l’enceinte, portée à 47 929). Tout le match, des gros plans des tribunes apparaissaient sur le grand écran. Les visages de jeunes filles et garçons s’époumonant pour porter leurs athlètes s’enchaînaient. Avec des tickets d’entrée débutant à 6 euros, l’événement était bien accessible à toutes et tous.

        Néanmoins, ce qui s’est déroulé de l’autre côté des Pyrénées impressionne encore davantage. Dans l’autre rencontre de la soirée, Barcelone écrasait le Real Madrid (5-2) devant 91 553 personnes. Un record mondial.

        psgfootball féminin
        France24 - World

        Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

        Issued on: 29/03/2022 - 17:44

        Lara BULLENS Follow

        Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

        It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

        Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

        “[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

        “Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

        On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

        Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

        #Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

        March 26, 2022

        This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

        International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

        Consequences of speaking out

        The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

        “It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

        Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

        The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

        Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

        “I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

        ‘You could be next’

        Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

        His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

        Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

        “There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

        It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

        The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

        In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

        But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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        À Marseille, un jeune homme de 16 ans se tue dans le métro en pratiquant le « train surfing »

        Un accident tragique. Jeudi 31 mars, un jeune homme âgé de 16 ans s’est tué dans le métro de Marseille, rapporte France Bleu Provence. L’adolescent pratiquait le « train surfing », une discipline extrêmement dangereuse qui consiste à monter sur le toit ou dans l’espace entre les wagons d’une rame de métro. Des vidéos existent sur les réseaux sociaux de ces adeptes qui se filment sur les rames en circulation. L’adolescent est tombé jeudi matin. Son corps sans vie a été retrouvé sur les voies.

        Le Réseau des transports Métropolitains met en garde

        Pourtant, le Réseau des transports Métropolitains met en garde contre cette pratique extrêmement dangereuse : des avertissements sont placardés dans tout le métro de Marseille. « C’est un événement dramatique et inédit sur notre réseau », a expliqué la RTM. « C’est une chose que nous prenons très au sérieux » ajoute-t-elle. Des accidents ont régulièrement lieu, et pas seulement à Marseille. En 2017, un jeune homme s’était tué sur la ligne aérienne 6 du métro parisien. La Régie autonome des transports parisiens (RATP) avait dû communiquer massivement pour alerter sur les conséquences dangereuses de ce « sport ». Pour l’heure, la brigade de sûreté urbaine de Marseille est chargée de l’enquête sur le décès de l’adolescent, et explique que « cela prendra du temps. Il va falloir retrouver des témoins passagers et exploiter les bandes-vidéo. »

        Marseille : les dernières actualités

        Bouches-du-Rhône : 530 kg de cannabis découverts dans le véhicule d’un homme arrêté lors d’un contrôle routier

        Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

        Un ferry marseillais de la compagnie Corsica Linea va accueillir des réfugiés ukrainiens

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Les entreprises pour le racisme

        Chronique

        Arthur Hay

        par Arthur Hay, coursier syndicaliste

        « Si Deliveroo fait le ménage sur les migrants, le free shift conviendra à tout le monde. » « Les pak pak descendent les prix comme on descend les poubelles. » Malheureusement, les idées d’extrême droite ne sont pas qu’à l’honneur dans la campagne présidentielle. Sur les réseaux sociaux de livreurs, certaines personnes actives ont un coupable tout désigné à leur désarroi. Depuis des années, les plateformes ont transpercé les couches sociales au point que le cœur d’exploitation, ce sont les travailleurs sans papiers. Sans vraiment d’autre choix, des habitants de squats sortent d’immeubles en mauvais état, équipés d’un vélo ou d’un scooter, pour livrer des commandes et essayer de gagner de quoi manger. Selon des livreurs adeptes de théories xénophobes, ces collègues sans papiers auraient une mauvaise idée en tête, celle de généraliser, voire même d’imposer leur misère à tout le monde. Ces théoriciens ont un message clair : votre misère, gardez-la pour vous.

        La réflexion est un classique chez les fascistes. J’ai eu l’occasion de lire « le Malheur d’être jeune », recueil de paroles de la jeunesse en 1935, rédigé par Paul Vaillant-Couturier, alors rédacteur en chef de « l’Humanité » (réédité aux éditions du Détour). Nous y retrouvons les mêmes réflexes propagandaires de la part du fascisme, qui se réveille en temps de crise économique, pour sauver les patrons. Dans le livre, nous y lisons des jeunes dépités de voir une partie de leurs collègues ou amis tomber dans l’abrutissement intellectuel. Au point de penser que les migrants qui fuient leur pays sont tellement pauvres que cela force les honnêtes dirigeants d’entreprise à les recruter pour les payer moins cher. Le libéralisme est au-dessus de l’humanisme. Ils n’auraient pas d’autres choix, les bons bougres, ce serait de l’exploitation contrainte, en somme. La droite d’hier comme celle d’aujourd’hui, Emmanuel Macron inclus, propose donc de réduire l’offre des précaires en virant les étrangers et ce, afin de libérer les patrons de leur obligation d’exploitation ! Le racisme, c’est quand même sacrément stupide. Si ça ne rapportait pas autant d’argent aux plus riches, on pourrait même se demander pourquoi il existe encore.

        Pour la petite histoire, connaissez-vous Hervé Novelli, secrétaire d’État sous Nicolas Sarkozy ? Il a été membre d’Occident, groupe violent d’extrême droite. Ensuite, il a rejoint le GUD, tout aussi dangereux. Deux groupuscules adeptes de « ratonnades ». En 2008, il crée le statut d’autoentrepreneur pour « lutter contre le travail illégal ». Statut aujourd’hui utilisé par les plateformes pour organiser l’exploitation des travailleurs sans papiers tout en se déresponsabilisant légalement de leur mise au travail. Sous le feu des critiques, les plateformes ont décidé de se rassembler en Association des plateformes d’indépendants (API) pour défendre leur cause. Devinez qui est le président de l’association ? Hervé Novelli. Trop vieux pour tabasser étrangers et communistes dans la rue, il poursuit sa voie avec des multinationales, en organisant l’exploitation. C’est contre ces gens-là qu’il faut se battre pour libérer tous les travailleurs.

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        France24 - Monde

        Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir

        Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01

        AFP Juliette Halliez Suivre

        Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe. 

        New York Times - World

        Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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        The Saturday profile

        At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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        By Jason Horowitz

        TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

        There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

        Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

        But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

        “By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

        He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

        A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

        “Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

        Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

        The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

        “I lived this duality,” Mr. Basso said.

        In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

        And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

        “The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

        Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

        He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

        In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

        That levity was hard-earned.

        Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

        “We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

        But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

        His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

        In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

        In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

        In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

        “He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

        Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

        “He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

        Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

        After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

        “I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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        Valeurs Actuelles

        Seine-et-Marne : un adolescent de 15 ans roué de coups et humilié dans un parking souterrain

        C’est une violente agression qui s’est déroulée le 23 mars dernier dans un parking souterrain de la cité des Pièces-de-Lugny, à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne). Comme le fait savoir Le Parisien, un adolescent a été roué de coups-de-poing, de pied et de coups de pelle par six individus. Il a aussi été poussé par terre à plusieurs reprises et rabaissé. En effet, le groupe lui a demandé de lécher un mur et l’a humilié en filmant la scène, avant de la diffuser sur les réseaux sociaux.

        Conflit entre bandes

        L’affaire a démarré à la suite de tensions entre les jeunes de Moissy, Combs et Lieusaint survenues après le racket d’un jeune autiste de 16 ans en février dernier. Ce dernier avait été dépouillé et laissé en caleçon vers la gare de Lieusaint-Moissy. L’escalade de violence a ensuite démarré entre la bande de Moisséens et les Combslavillais, et conduit à l’agression du jeune de 15 ans le 23 mars à Moissy-Cramayel. Les agresseurs présumés, âgés de 14 et 15 ans, ont été arrêtés et placés en garde à vue. Ils sont mis en cause pour violences en réunion, avec actes de torture et de barbarie avec arme.

        Seine-et-Marne : les dernières actualités

        Seine-et-Marne : exaspéré par l’attente, un homme fonce avec sa voiture dans les urgences de l’hôpital

        Rodéos urbains, trafics de drogue : le ras-le-bol des habitants de Melun face à la délinquance dans leur quartier

        Seine-et-Marne : deux jeunes filles surprennent des cambrioleurs chez elles et permettent leur arrestation

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front

        Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45

        Laura MOUSSET Suivre

        Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.

        BBC

        War in Ukraine: Amongst wreckage in Hostomel Airport near Kyiv

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        Russian forces are reported to be gradually giving up positions close to the capital, Kyiv.

        Ukrainian forces have now regained control of Hostomel Airport, which has been subject to fighting since the start of the conflict.

        Among the debris left from battle is the wreckage of the worlds biggest cargo plane, which was once a sight of great pride in Ukraine.

        The BBC's Jeremy Bowen has arrived at the airport and looks at the damage it has taken.

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        ‘Es como vivir en una película de terror’: un pueblo ucraniano muere lentamente

        La guerra nunca se detiene en Guliaipolé, una pequeña ciudad en el este de Ucrania. La mayoría de los residentes han huido, y los que quedan sobreviven con pocos alimentos y sin servicio de electricidad ni agua potable.

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        Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak

        GULIAIPOLÉ, Ucrania — El bombardeo fuerte suele comenzar poco antes de la medianoche, bastante después de que el cielo se ha tornado negro, luego de que las torres de telefonía celular se han apagado y cuando los perros callejeros comienzan a ladrarle a la noche.

        En Guliaipolé no hay electricidad ni agua corriente. Solo hay oscuridad y largos minutos de silencio cuando el tictac de los relojes de pared que funcionan con baterías o el chirrido de las puertas que abre el viento frío se escudriñan con angustia hasta que la siguiente explosión golpea en algún lugar cercano, sacudiendo las ventanas… y estremeciendo los huesos.

        Y luego sucede otra vez, y una vez más. Un chirrido muy agudo y luego una explosión. A veces los bombardeos se acercan, otras se alejan. Es posible que durante unas cuantas horas se detengan por completo. Pero la misma rutina se ha repetido durante casi un mes en este pueblo ubicado en el frente de batalla al este de Ucrania, y todas las noches los residentes se hacen la misma pregunta: ¿Dónde caerá el próximo?

        “Es como vivir en una película de terror”, afirmó el lunes Ludmila Ivchenko, de 64 años, entre lágrimas y envuelta en su abrigo de invierno. Se mecía hacia atrás y hacia adelante, sentada, junto a la llama de una vela de aceite, en el sótano del hospital del pueblo donde ahora viven ella y sus vecinos.

        Mientras las ciudades ucranianas como Járkov y Mariúpol están siendo destrozadas con los intensos bombardeos, los misiles crucero y los ataques de infantería, Guliaipolé, un pueblo que alguna vez fue el hogar de 13.000 personas, está muriendo con mucha más lentitud.

        Es probable que este pueblo, a unos 145 kilómetros al noroeste de Mariúpol y a las orillas de la región de Donbás, se encuentre en la ruta de futuras ofensivas rusas que se realicen en el este, donde las tropas concentrarán sus operaciones, según aseveraron las autoridades el miércoles.

        Guliaipolé, estratégicamente ubicado en la intersección de importantes carreteras que dividen la zona oriental del país, está rodeado de una media luna de fuerzas rusas y separatistas que se conforman con bombardear el pueblo en vez de tomarlo, quizás porque, de acuerdo con los analistas militares, todavía no tienen los recursos para hacerlo.

        Los residentes de ese enclave cada vez más pequeño —que ya solo tiene 2000 personas— están atrapados en medio de batallas de artillería entre las fuerzas rusas y ucranianas mientras que casas, apartamentos, mercados, restaurantes y clínicas de atención médica son destruidos paulatinamente y la gente tiene que huir, vivir bajo tierra o morir.

        Para quienes todavía viven ahí, la guerra en Guliaipolé comenzó el 2 de marzo, el día en que se acabó la energía eléctrica seguida por la suspensión del suministro de agua.

        Rodeado de ondulantes campos sembrados de trigo y girasoles y atravesado por el río Haichur, Guliaipolé parece y da la sensación de ser una localidad característica de la era soviética: casas modestas y edificios de apartamentos de poca altura con espaciosas calles arboladas, que en otros tiempos eran perfectas para pasear en bicicleta por la tarde.

        El 5 de marzo, las fuerzas rusas entraron por poco tiempo al pueblo antes de ser expulsadas. El conjunto de puestos vacíos a medio destruir donde la gente solía vender verduras y otros productos es un extraño recordatorio de que alguna vez fue un pueblo normal. Ahora es una amalgama de edificios vacíos sin techos y con las ventanas rotas donde habitan más perros callejeros que personas.

        Las autoridades locales mencionaron que alrededor de doce civiles han muerto por los combates, esa cifra incluye a las personas que han sufrido infartos durante el asedio.

        “Todos los días hay bombardeos”, dijo Tetiana Plysenko, de 61 años y maestra en Guliaipolé.

        Cada mañana, la gente sale de sus casas y refugios para evaluar los daños y llamar a sus vecinos con el fin de asegurarse de que siguen con vida. Los rumores abundan, al igual que la desinformación. Un rumor es que un vecino fue atrapado ayudando a marcar objetivos para el ejército ruso y luego lo ahorcaron. Pero nadie puede confirmar si eso es cierto.

        “Todavía no podemos entender por qué nos paso esto. Creemos que saldremos mañana y todo volverá a ser como antes”, dijo Ivchenko desde su refugio en el sótano. “Pero no hay forma de volver atrás”.

        Por el momento, Guliaipolé es patrullado por un pequeño contingente de soldados de defensa territorial ucranianos. La tarea de evacuar a las personas y traer ayuda humanitaria recae sobre diez personas provenientes del ayuntamiento. A los autobuses escolares les han asignado el trabajo de traer agua y alimentos y de sacar a la gente desesperada que quiere huir de los bombardeos.

        Sergiy Brovko, de 57 años, es un conductor de autobús enjuto y de baja estatura con arrugas a los costados de la cabeza. Brovko estuvo transportando a los niños durante un lapso menor a un año antes de que la guerra llegara al pueblo. Ahora conduce su viejo autobús Isuzu a la ciudad de Zaporiyia para recoger la ayuda humanitaria: cajas de pan, latas de gulasch y agua para luego hacer el largo trayecto de regreso a Guliaipolé.

        “Nunca hubiera podido imaginarme esto”, comentó Brovko el lunes mientras se dirigía a Guliaipolé en su séptimo viaje desde que comenzó la guerra. Maniobraba su autobús por las carreteras llenas de baches, los cuales son comunes en los tramos más rurales de Ucrania, reduciendo la velocidad casi a cero para transitar por los grandes cráteres que han dejado el uso excesivo y la falta de mantenimiento.

        “Ni en mis peores pesadillas”, asevera el conductor.

        El camino de Zaporiyia a Guliaipolé comienza con cierta normalidad, excepto por los puestos de control y las barreras de cemento en la carretera. Pero los carteles que hay en toda la ciudad son una extraña mezcla de cosas que nos muestran cómo había sido la vida hace no mucho tiempo y lo que hay ahora detrás de las puertas de Zaporiyia: entre anuncios de conciertos y arcos de McDonald’s hay vallas gigantescas que les informan a los transeúntes a qué parte de los tanques rusos se debe lanzar una bomba molotov.

        A medida que Brovko se acerca a Guliaipolé, el tráfico va disminuyendo. Los pueblitos que hay a lo largo de la carretera parecen inquietantemente cerrados, casi como locaciones de cine abandonadas. Los puestos de control ucranianos están a cargo de hombres jóvenes y viejos. Líneas de trincheras recién excavadas zigzaguean alejándose de la carretera reforzadas con troncos recién cortados y posiciones de ametralladoras. Para cuando aparece Gualiaipolé a la vista, Brovko ya ha pasado por varios letreros recién puestos que dicen: MINAS.

        “Ayer evacué a mis padres”, dijo y nos explicó que en fechas recientes una casa de su calle había sido alcanzada por fuego de artillería. Comentó que apenas hace unos días tuvo que esperar para entrar a Guliaipolé, con el autobús cargado con casi 230 kilos de papas, hasta que los rusos terminaron de bombardear la localidad.

        El lunes en la noche, Brovko estacionó su autobús en las afueras del pueblo y fue en bicicleta a la casa de su suegro, donde pasó la noche antes de llenar el autobús con personas evacuadas la mañana siguiente. Sus vecinos huyeron una semana antes y dejaron a su perrito, así que el conductor convertido en transportista de personas evacuadas y cuidador de mascotas, le dio un poco de pan al animalito antes de poner su despertador para las 5:45 a. m. e irse a dormir.

        El amanecer del martes fue terriblemente frío. Los bombardeos habían terminado más o menos a las 04:00 a. m. y se habían trasladado hacia algún otro punto conflictivo distante en el frente de batalla. Se descargaron cajas de leche, agua, pan y otros alimentos del autobús de Brovko para un grupo de voluntarios antes de que manejara unas cuantas cuadras para recoger al grupo de evacuados de ese día.

        Estas 40 personas, aproximadamente, serían trasladadas a Zaporiyia, donde se registrarían como personas desplazadas. Algunas estarían alojadas en dormitorios o gimnasios escolares o con amigos o familiares y otras saldrían del país. Según la Agencia de la ONU para los Refugiados, desde que Rusia invadió a Ucrania el 24 de febrero, más de cuatro millones de personas han huido del país y 6,5 millones se han desplazado dentro del territorio.

        Cerca de doce personas que abordaron el autobús de Brovko, en su mayoría mujeres y niños, tenían casi los mismos motivos para salir de Guliaipolé: los bombardeos se estaban intensificando y estaban cada vez más cerca. Eso era demasiado.

        El martes, subieron en silencio al autobús escolar amarillo y algunos estaban llorando. Una mujer se despidió de su pequeña perrita de color caramelo, Asya, porque no se permite que los evacuados lleven a sus mascotas. Otra mujer, Valia, de 60 años, llevaba a su nieta para que se reuniera con su padre, antes de abandonar el sur de Ucrania. Cuando la niña le preguntó dónde van a vivir, la abuela le dijo una mentira para tranquilizarla.

        “En Dubái”, dijo Valia, quien se negó a dar su apellido. “Ahí el mar es de color turquesa”.

        Los bombardeos se reanudaron poco después de que los autobuses salieron de Guliaipolé y duraron todo el día, comentó Kostiantyn Kopyl, un cirujano de 45 años que trabaja en el hospital y que es miembro de la unidad de defensa territorial. Las fuerzas ucranianas respondieron a los ataques en la noche, y las personas que quedaban en el pueblo hicieron lo que hacían todas las noches: escuchar y esperar la siguiente explosión.

        “Todos seguimos vivos”, informó.

        Thomas Gibbons-Neff es el jefe del buró de Kabul y exsoldado de infantería de la Marina. @tmgneff

        Tyler Hicks es fotógrafo sénior del Times. En 2014, ganó el Premio Pulitzer de fotografía de noticias de último momento por su cobertura de la masacre de Westgate Mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto

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        Meurtre de Federico Martín Aramburú : Loïk Le Priol mis en examen et incarcéré

        Loïk Le Priol, principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburú, a été mis en examen pour « assassinat », avant d’être incarcéré. Le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant du mouvement d’ultradroite Groupe Union Défense (GUD), est arrivé hier soir à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle à bord d’un vol en provenance de Budapest et placé en rétention.

        L’homme, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, avait été interpellé dans la nuit du 22 au 23 mars en Hongrie, au poste-frontière de Zahony, alors qu’il s’apprêtait à se rendre en Ukraine.

        L’ancien rugbyman Federico Martín Aramburú avait été abattu à Paris dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 mars. Selon les premiers éléments rapportés, il a été visé par plusieurs tirs après une altercation dans un bar du quartier de Saint-Germain-des-Prés.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Anti-war protester arrested in Russia for holding up a poster saying 'two words'

        The Observers

        Issued on: 01/04/2022 - 11:36

        A video showing police arresting a woman during a Moscow protest against the war in Ukraine on March 13 went viral earlier this month. The woman was holding a sign that said, in Russian, “two words” – a reference to an anti-war slogan. Cleverly, her sign doesn’t feature the “war”, as a new law bans the spread of what the government considers false information about the invasion they call a “special operation". 

        A woman attended a protest on March 13 in Moscow against the war in Ukraine, carrying a sign reading “two words” in Russian, a reference to the popular anti-war slogan in Russian “niet voyne", which roughly translates as “no to the war”. The woman was arrested by at least seven officers who were wearing riot gear.

        Activatica, the Russian independent media outlet that filmed the arrest, sent our team a second video, showing another woman being arrested after reciting a pacifist poem, proof that police are cracking down even on indirect speech.

        The cameraman who caught the arrest on camera while filming for Activatica, which is opposed to the war, sent us a longer version of the video. In it, he interviews the woman shortly before her arrest. She hesitates to express herself on camera. 

        170 euro fine instead of 15 years in prison 

        During their hearing on March 21, the two women were convicted of “violating the established order by participating in a public event” and “disobeying the police”. Each woman was fined the equivalent of 170 euros.

        However, if the women had used the word war, they might have been given much harsher sentences. Since the law signed by Russian President Vladimir Putin on March 4, people convicted of spreading “false information” about the Russian army, could receive a sentence of up to 15 years in prison. 

        In an effort to circumnavigate this censorship, many anti-war activists have started to hold up blank signs or signs marked with coded messages

        The independent Russian NGO OVD-Info says more than 15,000 protesters have been arrested in Russia since the start of the war.

        >> Read more on The Observers: How Russian YouTubers are trying to get around censorship

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        France24 - Monde

        Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche

        Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37

        Laura MOUSSET Suivre

        Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.  

        Valeurs Actuelles

        Eure-et-Loir : un prisonnier suivi pour radicalisation poignarde à mort un co-détenu

        Jeudi 31 mars, un détenu du centre de détention de Châteaudun, en Eure-et-Loir, est décédé. Selon l’Echo Républicain, il aurait été poignardé en plein cœur avec un tesson de verre. L’agression mortelle se serait déroulée dans la coursive du bâtiment B aux alentours de 14h. Malgré les efforts du personnel médical du centre de détention puis des pompiers et du Smur pour réanimer l’homme de 27 ans, ce dernier a succombé à ses blessures vers 15h. L’auteur présumé des faits est également âgé de 27 ans. Il aurait confectionné une arme blanche « artisanale » et prémédité son geste.

        Casier chargé

        Le procureur de la République, Rémi Coutin, a donné quelques détails sur le profil des deux détenus. La victime purgeait depuis janvier 2021, une peine de deux ans et demi de prison pour violences conjugales, violences sur ascendants et violences sur mineur de moins de 15 ans. Quant à l’auteur présumé des faits, il avait écopé de trois ans de prison pour des faits liés à des stupéfiants et des violences conjugales. Au total, son casier judiciaire comporte une dizaine de condamnations. France 3 précise aussi que le suspect est « suivi au titre de la radicalisation depuis 2016 ». Une enquête a été ouverte et confiée à la brigade de recherches de Châteaudun et à la section de recherches d’Orléans, dans le Loiret. Le personnel pénitentiaire doit être interrogé et les vidéos de caméra surveillance exploitées. Les investigations devront permettre de définir les circonstances de cette agression fatale.

         

        Eure-et-Loir : les dernières actualités

        Eure-et-Loir : une élève commissaire de police révoquée pour trafic de cannabis

        Stéphane Bern vend ses meubles pour restaurer sa demeure historique d’Eure-et-Loir

        Patrimoine : une nouvelle vie pour des églises et chapelles du Centre-Val de Loire

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Estas son las tres mujeres que se encargarán del rearme de Alemania

        Angela Merkel ya no es la canciller del país. Pero mientras la guerra continúa en Ucrania, que solo está a 10 horas en automóvil desde Berlín, unas ministras supervisan la seguridad nacional.

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        Por Katrin Bennhold y Steven Erlanger

        BERLÍN — Tres días después de la invasión rusa en Ucrania, el canciller Olaf Scholz decidió romper con el pacifismo alemán de la posguerra y se comprometió a dotar a su país con los recursos y el poder necesarios para liderar los temas de seguridad en Europa.

        La tarea de materializar ese cambio, el mayor en la política exterior alemana desde la Segunda Guerra Mundial, está en manos de un grupo de mujeres.

        La ministra de Defensa, Christine Lambrecht, quien estuvo de visita en Washington esta semana, supervisa un programa de rearmamento del ejército alemán al que se asignaron 100.000 millones de euros, equivalentes a unos 110.000 millones de dólares. La ministra de Relaciones Exteriores, Annalena Baerbock, trabaja en el diseño de la primera estrategia de seguridad nacional de Alemania. Por su parte, Nancy Faeser, encargada de la seguridad nacional, organiza la bienvenida a cientos de miles de refugiados ucranianos.

        La guerra en Ucrania, que se encuentra a solo 10 horas de Berlín por tierra, coincide con un momento en que, por primera vez en la historia alemana, tres mujeres ocupan los principales cargos relacionados con la seguridad nacional y están en la primera línea de una revolución no solo cultural, sino también estratégica en el país.

        “La seguridad está en manos de mujeres fuertes en este gobierno”, señaló Scholz, de 63 años, cuando presentó su gabinete a la nación en noviembre (el primero integrado por el mismo número de mujeres que de varones). Este cambio, que de por sí habría sido de suma importancia en cualquier época, es de especial notoriedad ahora que Alemania enfrenta la mayor crisis de seguridad desde la Guerra Fría: la agresión rusa en Ucrania que ha causado inquietud en Europa y puesto bajo los reflectores a la alianza de la OTAN.

        La predecesora de Scholz, Angela Merkel, marcó un momento trascendental en la historia cuando se convirtió en la primera mujer canciller en 2005, inspiró a mujeres y niñas de todo el país y se ganó elogios por su liderazgo en Europa, sobre todo tras amalgamar a otros actores del continente europeo en respaldo a sanciones severas contra Rusia después de que ese país se anexó Crimea en 2014.

        Christoph Heusgen, un veterano diplomático alemán que fungió como asesor de seguridad nacional de Merkel durante 12 años, sintetizó así el secreto del éxito de su antigua jefa en política exterior y seguridad: “Nada de vanidad, nada de testosterona”.

        Sin embargo, a diferencia del socialdemócrata Scholz, Merkel nunca logró la paridad de género en su gobierno. Apenas ahora, a un cuarto de siglo de que Madeleine Albright (quien murió la semana pasada a los 84 años) se convirtiera en la primera mujer designada secretaria de Estado en Estados Unidos, Alemania tiene por primera vez a una mujer al frente del Ministerio de Relaciones Exteriores y a su primera ministra del Interior (ya había tenido a dos mujeres al frente del Ministerio de Defensa).

        Algunos observadores perciben una analogía con el cambio en política exterior, que durante tanto tiempo se les escapó a los demócratas cristianos de Merkel, tradicionalmente más partidarios del ejército. Según Roderich Kiesewetter, legislador conservador y soldado retirado, del mismo modo que hizo falta tener un canciller varón para lograr la paridad de género en el gobierno, fue necesario que ascendiera al poder un gobierno progresista para anunciar la asignación de 100.000 millones de euros destinados a la renovación del ejército alemán.

        Si su propio partido hubiera hecho este anuncio, “el resultado habría sido de agitación, desasosiego público y manifestaciones; el llamado movimiento de paz habría clamado que éramos unos belicistas”, explicó Kiesewetter.

        En cambio, le corresponderá a Lambrecht, otrora partidaria de ese movimiento de paz que se afilió a los socialdemócratas de Scholz en los años ochenta, cuando marchó en protesta contra el uso de la energía nuclear y a favor del desarme, comprar drones armados y una nueva generación de aviones de combate capaces de soltar bombas nucleares.

        Lambrecht, de 56 años, antigua ministra de Justicia a quien se ubica en la facción de izquierda de su partido y no cuenta con experiencia militar previa, en muchos sentidos personifica el cambio radical de mentalidad ocurrido en Alemania desde que Rusia atacó a Ucrania en febrero.

        Antes de que estallara la guerra, Lambrecht insistió, en nombre de muchos socialdemócratas, en “no involucrar” al gasoducto Nord Stream 2 entre Rusia y Alemania “en el conflicto de Ucrania”. Defendió la prohibición alemana de enviar armas a zonas en conflicto y, en su lugar, le ofreció a Ucrania enviar 5000 cascos y un hospital de campaña.

        Ahora, describe con orgullo a Alemania como uno de los mayores proveedores de armas a Ucrania y defiende los planes de elevar el gasto militar por encima del dos por ciento del producto interno bruto.

        “Tenemos que despedirnos de la idea de que vivimos en una Europa pacífica”, declaró Lambrecht en una entrevista reciente. “Las amenazas están cada vez más cerca… ya se han acercado más. La idea de que hay fronteras que todos aceptan ya quedó atrás. Hemos visto cómo Putin pisotea la legislación internacional”.

        También habla con franqueza acerca de su tardanza (y la de su país) para cambiar de postura, una actitud que, en opinión de algunos observadores, le da credibilidad ante aquellos que todavía no están tan convencidos.

        “Para ser honesta, no lo habría imaginado antes de esta cruel guerra ofensiva”, indicó. “Marcó un antes y un después”.

        Lambrecht dijo que al reunirse con el asesor de seguridad nacional del presidente Joe Biden, Jake Sullivan, el secretario de Defensa Lloyd Austin y miembros del Congreso en Washington esta semana, les dirigiría un solo mensaje: “Apoyamos a nuestros aliados y estamos conscientes de la responsabilidad que debemos y queremos aceptar en esta alianza. No nos limitamos a hablar, sino que tomamos medidas concretas”.

        Una de esas medidas es desarrollar una estrategia de seguridad nacional, la primera en la historia de Alemania, y la mujer a cargo de esta tarea es la ministra de Relaciones Exteriores, Baerbock. Con una postura agresiva hacia Rusia, está decidida a plasmar el consenso actual de una política exterior más ofensiva y basada en valores en una doctrina perdurable.

        Destacó que ese consenso es frágil.

        “De no ser por la guerra, quizá nunca habríamos tomado algunas de estas decisiones”, aclaró. “Quiero asegurarme de que no olvidemos en cuatro meses, ni siquiera en cuatro años, por qué tomamos algunas de estas decisiones”.

        Para Baerbock, quien pertenece al Partido Verde, no solo se trata de un cambio de política. Se trata de un cambio en la imagen que Alemania tiene de sí misma y cómo se define, de dejar de ocultarse detrás de su historia para intentar moldear el futuro activamente.

        “Es bueno conocer la historia, pero no podemos formular el futuro tan solo con base en el pasado”, aseveró. “Como alemanes, tenemos una responsabilidad especial, pero debemos trabajar por el futuro”.

        A sus 41 años de edad, Baerbock representa a una nueva generación en la política alemana, la de aquellos que se convirtieron en adultos después de la caída del Muro de Berlín. Al igual que otras personas de su generación, no tiene miedo de hablar de “liderar” (en alemán, führen), palabra que por mucho tiempo fue tabú en la Alemania traumatizada por los recuerdos de quien fue su Führer, Adolfo Hitler.

        Como madre de dos niños pequeños, Baerbock ha humanizado y personalizado la diplomacia de guerra casi todos los días, siempre con la vista puesta en el futuro.

        “Crecí en una Unión Europea unida en la paz y, como alemana occidental, es mi responsabilidad garantizar lo mismo para mis hijos y mis nietos”, dijo. “En realidad tengo la responsabilidad de liderar para que otras generaciones de nuestros países vecinos también puedan vivir en paz. Y esto es un cambio de identidad”.

        Baerbock, quien abiertamente promueve una “política exterior feminista”, describió su llegada como un “choque cultural” para la comunidad alemana de seguridad, dominada por varones, situación que comparte con Faeser, la ministra del Interior.

        “En el año 2022 debería ser normal que las mujeres dirijan agencias de seguridad”, comentó Faeser en una entrevista. “Es una señal importante y positiva para Alemania”.

        Además, fue una decisión largamente pospuesta, según comentan en privado algunos funcionarios de su ministerio. En 2018, el predecesor de Faeser solo designó hombres en ocho cargos ministeriales menores. La fotografía de los nueve funcionarios causó tal indignación que el ministerio tuvo que retirarla de su página web en aquel momento.

        Un enfoque de seguridad más balanceado en términos de género no solo es un asunto de equidad sino de buena política, dijo Faeser, que gestiona la llegada de unos 250.000 refugiados de Ucrania, una cantidad que se espera que supere a los 1,2 millones que en 2015 y 2016 llegaron procedentes de Siria, Irak y Afganistán.

        “Una prioridad es atender a las mujeres jóvenes y los niños”, dijo Faeser. “Muchas de estas mujeres y niños están traumados no solo por la guerra sino porque han tenido que dejar atrás a sus esposos, padres e hijos. Requieren cuidado especial. Como vienen tantas mujeres solas, debemos ser especialmente cuidadosos”.

        Faeser ha incrementado la cantidad de agentes de policía en las estaciones de trenes a las que llegan los refugiados para protegerlos de los traficantes de personas y depredadores sexuales.

        Cuando no está planeando cómo recibir refugiados o promoviendo un sistema conjunto para registrarlos y distribuirlos entre los 27 países de la UE, el trabajo de Faeser también implica vigilar la infraestructura crítica que está en riesgo de ciberataques rusos y campañas de desinformación. Alemania tiene una población considerable de rusoalemanes.

        “Desde que estalló esta guerra ilícita, hemos visto campañas rusas de desinformación que difunden la narrativa de que Ucrania necesita ser liberada”, señaló Faeser.

        En general, Faeser hasta ahora no ha sido blanco de comentarios sexistas, como les ha sucedido a sus colegas ministras. Baerbock, quien fue candidata del Partido Verde a la cancillería antes de integrarse al gobierno de Scholz mediante una coalición, fue el foco de varias campañas de desinformación en línea, algunas orquestadas desde cuentas rusas.

        No obstante, ahora que la renovación del ejército alemán ocupa los titulares noticiosos, la ministra de Defensa Lambrecht se ha convertido en el blanco principal.

        “¿Acaso esta ministra sabe cómo hacer la guerra?”, preguntó hace poco el tabloide más vendido de Alemania, Bild.

        Por ahora, Lambrecht no toma muy en serio estas críticas. “Francamente, estoy muy ocupada y no tengo tiempo para pensar por qué escriben ciertas cosas de mí”, afirmó antes de abordar su avión a Washington. “Mi trabajo es mejorar significativamente el ejército. Que me juzguen cuando termine”.

        Katrin Bennhold es la jefa de la corresponsalía de Berlín de The New York Times. Anteriormente, reporteaba desde Londres y París, en donde cubría una gama diversa de temas: desde el auge del populismo hasta asuntos de género. @kbennhold

        Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok.

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        Lo rebajaron de su cargo por acosar mujeres. Ahora es el favorito para ser presidente

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        En la segunda vuelta de Costa Rica el domingo, los votantes decidirán entre un candidato acusado de acoso sexual en el Banco Mundial y un expresidente que enfrentó denuncias de corrupción.

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        Por David Bolaños y Anatoly Kurmanaev

        SAN JOSÉ, Costa Rica — Fue degradado de un alto cargo a uno menor en el Banco Mundial por acoso sexual. Ahora, el economista Rodrigo Chaves —quien ha hecho campaña como un populista al margen del sistema político en unas elecciones empañadas por la ira contra los políticos tradicionales— lidera las encuestas para convertirse en el próximo presidente de Costa Rica el domingo.

        Es un ascenso inesperado a la prominencia en un país que ha asumido un papel de liderazgo en el avance de los derechos sociales en Centroamérica, lo que subraya cómo el deseo de castigar a las élites políticas por lo que consideran respuestas gubernamentales inadecuadas a los desafíos de la región opaca la mayoría de los otros asuntos.

        En 2019, el Banco Mundial reprendió a Chaves por lo que se demostró que era un patrón de conducta sexual inapropiada contra subalternas, aunque los detalles de su comportamiento solo se hicieron públicos en agosto en un periódico de Costa Rica, información que el candidato presidencial ha refutado en diversas ocasiones.

        La negación de Chaves y la minimización de un historial documentado de acoso sexual se producen dos años después de que otro político costarricense, el expresidente y premio Nobel de la Paz, Óscar Arias Sánchez, evitara por poco ser procesado por abuso sexual, en un escándalo que sacudió al país.

        Arias fue acusado en 2019 de agresión sexual o conducta inapropiada por al menos nueve mujeres, emergiendo como uno de los casos más significativos del #MeToo en América Latina. Sin embargo, en diciembre de 2020, se retiraron los cargos presentados contra él por dos de las mujeres.

        Los grupos de derechos de género dicen ahora que la apuesta de Chaves por el poder amenaza con socavar el progreso en la nación más liberal e igualitaria de Centroamérica.

        “El mensaje que están mandando a la sociedad es que el abuso sexual es algo menor, no es algo grave”, dijo Larissa Arroyo, una abogada de derechos humanos costarricense. “Esta campaña está normalizando y legitimando el abuso”.

        Chaves y su oficina de prensa no respondieron a una solicitud de entrevista.

        Chaves languidecía en la oscuridad hasta su alianza con Pilar Cisneros, una prominente periodista costarricense, que lo presentó a los votantes costarricenses como un gerente experimentado que le haría frente a la corrupción.

        Justo un día después de que Cisneros se uniera a la campaña de Chaves en agosto, el periódico local La Nación hizo pública la investigación del Banco Mundial que descubrió que había demostrado un patrón de acoso sexual contra empleadas júnior entre 2008 y 2013.

        Chaves respondió restando importancia a los hallazgos: “Ya están demostrando el miedo de la candidatura de Rodrigo Chaves los que tienen secuestrado a este país”, dijo en un mensaje en video publicado en las redes sociales horas después de la publicación del artículo.

        Las revelaciones apenas perjudicaron la campaña de Chaves. Cuando se reveló la investigación, Chaves solo contaba con un dos por ciento en las encuestas. En la primera vuelta de las elecciones nacionales, celebrada en febrero, había obtenido suficientes votos para pasar a la segunda vuelta presidencial.

        Cisneros salió en defensa de Chaves, ayudándolo a protegerse de los plenos efectos de las revelaciones. “¿Ustedes creen que Pilar Cisneros hubiera apoyado a un acosador sexual?”, dijo a los medios locales en enero. Al mes siguiente, ganó un escaño en el Congreso por el partido de Chaves.

        En vísperas de la votación final del domingo, la Universidad de Costa Rica encontró que Chaves tenía una estrecha ventaja sobre su oponente, el expresidente José María Figueres. En una encuesta realizada con 1000 votantes llevada a cabo por la universidad del 24 al 28 de marzo, Chaves lideró por 3,4 puntos porcentuales, ligeramente por arriba del margen de error de la encuesta de 3,1 por ciento.

        Otra encuesta publicada el 1 de marzo por la universidad reveló que solo el 13 por ciento de los votantes pensaba que las acusaciones de acoso contra Chaves eran falsas. Pero el 45 por ciento dijo que las acusaciones no influirían en su voto.

        Chaves se ha beneficiado de la impopularidad de Figueres, su oponente, quien se ha visto salpicado por acusaciones de corrupción durante su primer mandato en la década de 1990. Figueres, quien lidera el mayor y más antiguo partido político del país, el Partido Liberación Nacional, está acusado de recibir pagos a principios de la década de 2000 de una empresa de telecomunicaciones francesa a cambio de un trato preferente mientras era presidente.

        Figueres ha negado las acusaciones y los fiscales que investigaron los pagos, que se produjeron tras el fin de su mandato, no presentaron cargos.

        Sin embargo, a los ojos de muchos costarricenses, Figueres y su partido han llegado a representar la venalidad y el elitismo del sistema político nacional, que muchos creen que ya no es capaz de resolver los problemas económicos del país, dijo Ronald Alfaro, quien dirige el Centro de Investigación y Estudios Políticos de la Universidad de Costa Rica.

        La economía costarricense, dependiente del turismo, se vio muy afectada por la pandemia: en 2020, su producto interior bruto experimentó la mayor caída en cuatro décadas. Aunque gran parte de la economía se recuperó, el país ahora tiene dificultades para frenar el aumento de los precios de los alimentos y el combustible.

        “Las acusaciones acaban anulándose mutuamente”, dijo. “Los votantes acaban votando no por el candidato que les gusta, sino contra el que creen que tiene más pulgas que el otro”, dijo.

        Decepcionados por los escándalos que rodean a ambos candidatos, la mayoría de los costarricenses parecen haber perdido el interés en las elecciones. Solo una cuarta parte de los electores registrados votaron por Chaves o Figueres en la primera ronda de las elecciones, que se vio empañada por la participación más baja de los últimos 70 años.

        Documentos del tribunal interno del Banco Mundial y del sindicato muestran que Chaves fue sancionado en 2019 después de que dos empleadas presentaran denuncias de acoso. En ese momento, era el jefe de país del banco para Indonesia, un puesto de nivel de director que supervisa miles de millones de dólares de préstamos a una de las mayores economías en desarrollo del mundo.

        Las mujeres afirmaron que Chaves intentó besar en la boca a las empleadas de menor rango, hizo comentarios sexuales sobre su apariencia y realizó repetidas invitaciones no deseadas a habitaciones de hotel y cenas. Las identidades de las mujeres no se han hecho públicas.

        Una de las mujeres, que estaba subordinada a Chaves, declaró al tribunal que este “comentó que le gustaba que ella se agachara, y luego procedió a dejar caer un objeto y a pedirle que lo recogiera para él”, petición que, dijo, rechazó.

        Chaves fue degradado y se le congeló el sueldo, pero el banco no llegó a calificar explícitamente su comportamiento de acoso sexual. Dejó la organización días después y regresó a su Costa Rica natal para convertirse en el ministro de Hacienda del presidente Carlos Alvarado.

        El Ministerio de Comunicación de Costa Rica dijo que el actual gobierno no había tenido conocimiento del caso de acoso y que Chaves le dijo a sus integrantes que volvió porque deseaba pasar su jubilación con su madre de edad avanzada.

        A los seis meses, Chaves dejó su puesto en el ministerio y anunció una candidatura presidencial con un partido político poco conocido, prometiendo “devolver el poder a los ciudadanos” mediante la celebración de consultas populares sobre temas políticos importantes.

        A pesar de la salida de Chaves del Banco Mundial, quienes lo acusaron presentaron un recurso ante el tribunal interno para que revisara la investigación de mala conducta del banco.

        “Los hechos del presente caso indican que la conducta del señor C. era de naturaleza sexual y que sabía o debería haber sabido que su conducta no era bienvenida”, dijo el tribunal en su fallo de junio. Un funcionario del Banco Mundial dijo que el banco no discutía los hechos del caso tal y como se presentaban en la sentencia.

        Incluso antes de que se emitiera la sentencia, en enero de 2021, la organización prohibió a Chaves la entrada en sus instalaciones y le impuso una prohibición de recontratación. La organización hermana del banco, el Fondo Monetario Internacional, dijo que también restringió el acceso de Chaves a sus instalaciones.

        En los meses transcurridos, Chaves ha negado o tergiversado las conclusiones; en su lugar, ha afirmado que el Banco Mundial encontró poco más que una acusación contra él, refiriéndose a la decisión inicial del banco de no calificar sus malas acciones de acoso sexual.

        También ha dicho que puede visitar libremente las oficinas del Banco Mundial —contradiciendo la prohibición del banco de acceder a sus oficinas— y que como presidente seguirá haciendo negocios con el banco, que tiene 2300 millones de dólares en préstamos pendientes en Costa Rica.

        Chaves también prometió que “revisará” una reciente flexibilización de las restricciones a la fecundación in vitro y al aborto. El aborto es legal en Costa Rica cuando el embarazo pone en peligro la salud de la mujer.

        Estas medidas amenazan con desbaratar los lentos pero notables avances en los derechos reproductivos de las mujeres bajo los últimos gobiernos, dijo Arroyo, la abogada de derechos humanos. Dijo que las propuestas también dañan el papel de Costa Rica en el avance de los derechos sociales en una región profundamente conservadora desde el punto de vista social, donde el aborto está ampliamente prohibido y donde la violencia contra las mujeres queda mayormente impune.

        La estabilidad política y la sólida democracia de Costa Rica han sido durante mucho tiempo una excepción en una región dominada por el autoritarismo y el crimen organizado, y el país ha alcanzado uno de los niveles más altos de inclusión social de América Latina, desde el acceso a la educación y la atención sanitaria hasta los derechos civiles.

        “Si Costa Rica cae en los derechos de las mujeres, lo más probable es que todos los demás vecinos también no tengan este referente para poder seguir avanzando”, dijo Arroyo.

        Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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        L'Humanité

        Thomas Porcher : « Le débat médiatique est un combat »

        La rencontre

        À 44 ans, il est l’un des économistes de gauche les plus médiatisés de France, ce qui ne plaît pas à tout le monde. Thomas Porcher raconte son parcours singulier et évoque les causes politiques qui lui tiennent à cœur.

        Cyprien Boganda

        Ancien champion de karaté, docteur en économie, chroniqueur télé, amateur de rap français, etc. On ne sait pas si Thomas Porcher se plaît à brouiller les pistes, mais il adore les multiplier. À la fois chercheur reconnu dans sa discipline et « bon client » des médias, cet auteur hyperactif a théorisé la nécessité de s’impliquer dans le débat public, quitte à se retrouver sur le plateau de Cyril Hanouna. C’est à ce prix, explique-t-il, que l’économiste critique digne de ce nom peut « réarmer » le citoyen… Rencontre.

        On vous voit régulièrement à la télévision, mais peu de gens connaissent votre histoire : pourriez-vous nous raconter où vous avez grandi ? Comment s’est faite votre rencontre avec l’économie ?

        Je suis né à Drancy et j’ai grandi en Seine-Saint-Denis : collège au Bourget, lycée à La Courneuve, puis université à Villetaneuse, jusqu’en licence. Ensuite, à partir du master, j’ai rejoint la Sorbonne, à Paris. Ma rencontre avec l’économie s’est faite dans un cours d’économie internationale à la Sorbonne. J’ai eu un déclic quand le professeur nous a expliqué que les économistes savaient que le choix de la mondialisation allait engendrer un conflit d’intérêts entre les travailleurs qualifiés, qui en profitent, et les moins qualifiés, qui en pâtissent. J’ai tout de suite fait le lien avec les premières fermetures d’usines de la zone industrielle de mon enfance, entre Le Bourget et Le Blanc-Mesnil. J’ai pu assister concrètement aux impacts de la mondialisation : les licenciements de certains parents de mes camarades, les pères qui sombraient dans l’alcool, les avis de passage d’huissiers que les familles dissimulaient, la honte de mes amis qui inventaient des faux emplois à leurs parents. À partir de ce moment, j’ai compris l’impact concret sur certaines populations des choix économiques de nos dirigeants et que l’économie était avant tout un rapport de forces entre classes sociales.

        Quel est votre domaine de spécialisation, en économie ?

        L’énergie. J’ai fait ma thèse de doctorat sur l’utilisation des recettes pétrolières dans le financement de la lutte contre la pauvreté, en République du Congo. Le sujet m’a tellement passionné que j’ai élargi mon champ de recherche, du pétrole aux carburants et autres énergies. À l’époque, j’ai commencé à écrire pas mal d’articles scientifiques avec des collègues chercheurs, dans lesquels nous analysions les mouvements des prix du pétrole et des carburants. Nous nous sommes également intéressés à la fiscalité de l’essence : l’idée était de moduler les taxes sur l’essence en fonction de différents critères (localisation géographique, puissance des véhicules, etc.), afin de les rendre plus justes. Ces problématiques étaient déjà au cœur des préoccupations des Français : en 2012, un électeur sur deux estimait que les propositions des candidats en matière de prix des carburants pouvaient peser sur son choix pour la présidentielle. L’apparition du mouvement des ­gilets jaunes, sept ans plus tard, ne m’a pas surpris : l’essence est un thermomètre de la gronde sociale important. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement vient de décider de diminuer de 15 centimes le prix du carburant à la pompe…

        Le grand public vous connaît surtout grâce à vos apparitions médiatiques : à quel moment avez-vous décidé d’aller sur les plateaux télé ?

        Je respecte complètement les collègues qui ne veulent pas y aller, c’est très chronophage. Mais cette envie est née chez moi d’un constat : j’ai été formé par des économistes brillants, majoritairement « atterrés » (1), des gens dont je trouvais les analyses imparables, mais qui étaient très peu présents dans les médias à l’époque. À l’inverse, je voyais beaucoup de gens débattre d’économie sur les plateaux télé sans avoir le moindre bagage académique : regardez les représentants des think tanks libéraux, par exemple, que l’on présente comme des économistes alors qu’ils n’ont aucun diplôme dans cette discipline. Je me suis dit qu’il fallait que j’y aille aussi, pour apporter un son de cloche différent. Quand vous acceptez de jouer le jeu, de respecter les critères en vigueur à la télé – réponses courtes, pédago, etc. –, on vous rappelle… Il est indispensable de présenter au public des opinions contradictoires. Sur certains sujets, l’unanimisme est spectaculaire : regardez la teneur des éditos des journalistes économiques, au sujet de la suppression de l’ISF ou de la flexibilisation du marché du travail. Dans toutes les matinales de télévision, je n’ai jamais entendu le moindre avis critique sur ces sujets.

        Qu’est-ce qui vous agace le plus dans le débat public ?

        La capacité des gens à oublier. Avec la pandémie, on a vu Emmanuel Macron se transformer en « défenseur » des services publics. Dans les médias, personne ne rappelle que le même Macron, lorsqu’il était candidat en 2017, voulait supprimer 120 000 postes de fonctionnaires et économiser 15 milliards d’euros sur l’assurance-maladie ! Je me souviens d’avoir posé une question à Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale LaREM – NDLR) sur un plateau de télé, en 2019. Je lui ai demandé comment le gouvernement comptait réaliser 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage, tout en ouvrant de nouveaux droits aux démissionnaires et aux autoentrepreneurs, le tout sans diminuer le montant des prestations existantes… Il était incapable de répondre. On a vu le résultat, avec la récente réforme de l’assurance-chômage, qui a enlevé des droits à des centaines de milliers de chômeurs. Dans le débat public, tout cela est rapidement oublié.

        Mais quand vous acceptez de débattre chez Cyril Hanouna, le présentateur de C8, ou de faire le chroniqueur dans « les Grandes gueules », sur RMC, vous n’avez pas un peu l’impression de vous perdre ? Vous ne craignez jamais d’être la caution « de gauche » d’émissions franchement poujadistes ?

        L’extrême gauche a théorisé ce refus d’aller sur les plateaux de télé, pour ne pas servir de « caution » au système. Ce n’est pas ainsi que je vois les choses. Beaucoup de gens n’ont pas le luxe d’acheter un livre d’économie et de passer des heures à prendre des notes, parce que leurs journées sont rythmées par d’autres impératifs. Le seul moment où ils s’informent, c’est lorsqu’ils allument la télé vingt minutes, une fois que les enfants sont couchés. Eh bien, si pendant ces vingt minutes ils tombent sur moi et entendent quelques-uns de mes arguments, j’aurais le sentiment d’avoir gagné quelque chose… Sur les réseaux sociaux, tu ne touches que des gens qui pensent comme toi. À la télé, tu as la possibilité de t’adresser à des millions de personnes.

        En revanche, il faut se préparer avant d’y aller, il faut être sûr d’être en forme et suffisamment armé. Le débat médiatique, c’est un combat d’idées. Parfois on gagne, parfois on perd. Lorsque je me retrouve sur un plateau face à Agnès Verdier-Molinié, la dirigeante de l’Ifrap, et que je démonte son discours en faveur de la suppression de l’ISF, chiffres à l’appui, je pense que c’est utile.

        Vous êtes clairement étiqueté « à gauche » : vous allez appeler à soutenir quelqu’un à la présidentielle ?

        Beaucoup d’économistes le font. En 2017, par exemple, des universitaires comme Élie Cohen ou Philippe Aghion se sont engagés sans ambiguïté en faveur d’Emmanuel Macron, tandis que Thomas Piketty intégrait l’équipe de campagne de Benoît Hamon. J’ai moi-même sauté le pas à l’époque. En 2016, Cécile Duflot m’avait demandé de lui rédiger des propositions à la fois écolo et progressistes, pour la primaire d’Europe Écologie-les Verts. Puis, lorsque son parti s’est rallié au candidat Hamon, son équipe m’a contacté pour que je produise des notes sur la transition énergétique, ce que j’ai fait. Mais, aujourd’hui, cela ne m’intéresse plus d’intervenir dans le débat politique, ou du moins pas sous cette forme. Je préfère écrire des livres à destination du grand public, dans lesquels je défends des idées qui me sont chères, sur l’importance du service public, le désastre de l’austérité ou l’épouvantail de la dette (2). Et puis, il y a les combats que je soutiens sur le terrain. Avec Gilles Poux (PCF), maire de La Courneuve (93), nous venons de lancer une plateforme en ligne dédiée à la lutte contre les inégalités territoriales, sur laquelle les candidats à la présidentielle sont appelés à publier leurs propositions. Cela me semble bien plus utile que d’appeler à voter pour quelqu’un…

        thomas porcheréconomie
        France24 - Monde

        France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

        Publié le : 24/02/2022 - 21:31

        Alix LE BOURDON

        Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

        La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

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        Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

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        France24 - Monde

        Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?

        Publié le : 30/03/2022 - 20:52

        Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

        Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.

        Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair

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        • Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
        • Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
        L'Entretien de France 24

        Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

        ÉLYSÉE 2022

        Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"

        À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

        L'Humanité

        Qu’est-ce que Swift, le système bancaire dont on parle tant ?

        Actu

        En guise de sanctions financières pour avoir envahi l’Ukraine, plusieurs banques russes ont été exclues du réseau de messagerie Swift. Voyons ce qui se cache derrière cet acronyme et si la « punition » atteint son but : le bannissement de la Russie de la finance mondiale.

        Pierric Marissal

        Swift est une entreprise privée belge, Society for Worldwide Inter­bank Financial Telecommunication de son nom complet, qui propose aux institutions financières du monde entier un système de messagerie instantanée. Quelque 11 000 établissements, principalement des banques réparties dans 200 pays, s’y échangent plus de 40 millions de messages par jour. Swift a progressivement remplacé le télex, ce réseau de téléscripteurs connectés via les réseaux téléphoniques. Ces messages sont principalement des ordres de virement. Comme le système financier ­repose sur la confiance, les infor­mations envoyées ne sont pas annulées. Si une banque se dédit, elle perd de sa crédibilité. Lorsqu’un ordre de virement passe par la messagerie, il est en général effectif trente minutes après. Au final, Swift ressemble à un énorme registre de comptes où est inscrit qui a viré des fonds, quand et à qui.

        En être exclu ne revient donc pas à ­sortir du système financier, contrairement à ce que d’aucuns ont pu penser à l’annonce de l’éviction de certaines banques russes du système. En revanche, les opérations qui n’y passent plus sont sérieusement ralenties. Car si Swift domine le marché, des concurrents existent, comme le chinois Cips, qui connecte 1 300 banques dans plus de 100 pays. Ou encore SPFS, développé justement par la banque centrale de Moscou, qui rassemble principalement des établissements russes, arméniens, biélorusses, kazakhs ou kirghiz. Ainsi, privée de Swift, la Russie peut emprunter ces autres moyens d’émettre ou de recevoir des paiements, moins pratiques et plus chers. Le SPFS prend une commission à chaque ordre émis par sa messagerie. En outre, cette messagerie domestique n’est ouverte qu’aux horaires de travail, tandis que Swift fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

        Importations d’hydrocarbures

        Les conséquences concrètes du bannissement partiel des établissements russes restent aujourd’hui difficiles à évaluer, puisqu’ils concernent les flux financiers. Il n’en reste pas moins que le rouble a vu sa valeur chuter et que plusieurs fonds se sont mis à spéculer sur un possible défaut de paiement de la Russie. Certains experts avancent au doigt mouillé que l’ensemble des sanctions pourrait faire chuter le PIB russe de 1 à 5 points. D’autres, comme JP Morgan, anticipent une récession supérieure à 7 %.

        De 2012 à 2016, l’Iran avait subi la même exclusion de Swift. Si son économie ne s’était pas effondrée, elle en avait énormément souffert, en particulier son commerce extérieur, car ces sanctions financières étaient accompagnées d’un véritable embargo sur le pétrole iranien. Ce que ne subissait pas réellement, à l’heure du bouclage de cet article, la Russie. L’or noir est pourtant le nerf de la guerre : selon le cabinet Rystad Energy, les pays qui ont adopté des sanctions contre Moscou représentent plus de 200 milliards de dollars d’importations d’hydrocarbures par an, contre moins de 50 milliards pour la Chine et environ 25 milliards pour le reste du monde. Notons toutefois qu’au fil des semaines, de plus en plus d’établissements russes, mais aussi biélorusses, sont touchés par cette sanction.

        Un registre dans la kleptocratie

        Mais la mainmise de l’Occident sur Swift a ses limites. Après le 11 septembre 2001, les États-Unis se sont bien accordé un droit de regard sur la messagerie pour tenter de repérer les circuits de financement du terrorisme. Mais, vingt ans plus tard, les plus de 40 millions de transactions enregistrées quotidiennement rendent la tâche colossale. Avec des moyens et un peu de volonté politique, garder un œil sur la messagerie pourrait néanmoins permettre de surveiller les comptes en banque officiels des oligarques russes visés par les sanctions. Et, de manière plus large, de quiconque soupçonné d’évasion fiscale ou de blanchir de l’argent sale. Il est par exemple facile de demander à Swift toutes les entrées et sorties de fonds sur un compte précis et, ainsi, de rassembler petit à petit des preuves de mouvements suspects. Outre le ralentissement de l’économie, l’exclusion de la messagerie peut agacer les riches kleptocrates russes, et remettre en cause leur soutien à Poutine. Ils ont d’autant plus de pouvoir que le pays est parmi les plus inégalitaires au monde : 1 % des Russes les plus fortunés possédaient 58,2 % des ­richesses du pays en 2020.

        Outre la volonté de mettre en grande difficulté l’économie du pays, l’exclusion de la plupart des banques russes de la messagerie Swift a été justifiée par l’objectif de mettre à genoux les oligarques proches du Kremlin. Mais l’efficacité de l’opération ne va pas de soi. Tout d’abord, tous ont eu largement l’opportunité, le temps que les sanctions soient discutées et mises en place, de placer leur argent dans des paradis fiscaux lointains, derrière un écheveau de sociétés-écrans. Des structures qui sont par définition opaques et n’utilisent pas la messagerie Swift. En revanche, ces propriétaires de grandes sociétés industrielles et énergétiques risquent de rencontrer des problèmes pour rapatrier leur fortune dans des banques ayant pignon sur rue, notamment à Londres où ils sont nombreux à vivre. Schématiquement, si l’on ne peut, via Swift, suivre l’argent sale dans les officines des îles Caïmans par exemple, on peut essayer de voir disparaître et surtout réapparaître ces sommes dans des banques traditionnelles.

        banquesGuerre en UkraineRussieévasion fiscale
        France24 - Monde

        Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

        Publié le : 18/02/2022 - 13:28

        Caroline DE CAMARET

        Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

        DECRYPTAGE

        La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

        À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

        DECRYPTAGE

        Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

        L'Humanité

         Le « barème Macron » va-t-il être jugé illégal ? 

        Actu

        La Cour de cassation rendra sa décision sur la légalité du barème Macron le 11 mai prochain.

        Clara Bolzinger

        C’est une bataille juridique contre l’une des mesures phares du quinquennat Macron. Le 11 mai, la Cour de cassation décidera de la légalité du « barème Macron » à la suite d’une audience publique du 31 mars. Ce dernier est entré en vigueur en 2017 par voie d’ordonnance, et met en place un barème en cas de licenciement abusif et de jugement aux prud’hommes, limitant ainsi les indemnités versées aux salariées. Mais le barème est susceptible de ne pas respecter certains aspects de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’article 24 de la Charte sociale européenne, qui prévoient que les salariés licenciés sans motif valable bénéficient d’une indemnité adéquate. Un comité tripartite de l’organisation était présent à l’audience ce jeudi, et invite « le gouvernement à examiner les modalités du dispositif d’indemnisation » pour s’assurer de la mise en place d’une « réparation adéquate du préjudice subi pour licenciement abusif », même si il valide le principe d’un barème.

        La Cour de cassation avait jugé le « barème Macron » compatible avec l’OIT en 2019, mais plusieurs cours d’appel ont continué d’indemniser les salariés au-delà du barème, sans forcément remettre en cause l’entièreté de son fonctionnement. Le problème posé est surtout le fait que certaines indemnités ne sont pas suffisantes pour permettre une réparation pour les salariés à la juste hauteur du préjudice perçu, étant donné que le seul critère retenu pour l’indemnisation est l’ancienneté du travailleur. Le barème supprime également le plancher de six mois minimum d’indemnité pour les salariés ayant au moins deux ans d’ancienneté, et plafonne les dommages et intérêts entre un et vint mois de salaire brut, en fonction de l’ancienneté. Les conséquences de cette ordonnance sont sans appel : les coût des indemnités pour les entreprises sont réduits, au détriment des salariés.

        Clara Bolzinger

        Emmanuel Macronlicenciement abusif
        France24 - World

        Depardieu blasts Putin’s ‘crazy excesses’, Russia offers to explain Ukraine crisis

        Issued on: 01/04/2022 - 19:02

        FRANCE 24 Follow

        The Kremlin on Friday offered to "explain" Moscow's actions in Ukraine to French actor Gérard Depardieu after he denounced Russian President Vladimir Putin's "crazy, unacceptable excesses". 

        Depardieu, who took up Russian nationality in 2013, told Agence France Presse on Thursday that the Russian people were not responsible for "the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin."

        Depardieu also said he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from April 1 to "Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".

        The 72-year-old French actor has been a friend of Putin, but came out against the conflict in Ukraine and called for negotiations just days after the start of Moscow's military campaign in Ukraine.

        The Kremlin said on Friday it was ready to explain the situation in Ukraine to Depardieu.

        "I'd suggest that Depardieu most likely does not fully understand what is happening," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. 

        "He does not understand what happened in Ukraine in 2014," Peskov said, referring to the conflict in eastern Ukraine.

        "If necessary, we will be ready to tell him about this and explain so that he understands better," Peskov added.

        In 2013, when Putin granted Depardieu Russian citizenship, it sparked an outcry in France where the actor was accused of abandoning his homeland to avoid a new tax rate for millionaires.

        The acclaimed French actor and star of films such as "The Last Metro" and "Cyrano de Bergerac", received his new passport in person from Putin at the Russian leader's residence on the Black Sea coast.

        In 2015, a year after the 2014 Russian annexation of Crimea, Ukraine banned Depardieu from entering the country.

        Depardieu is currently facing rape charges in France, where he is accused of raping and sexually assaulting a young actress at his home in Paris in August 2018. The actor has denied the charges, dismissing them as "baseless".

        On Friday, one Russian lawmaker, Sultan Khamzayev, said Depardieu should be stripped of Russian citizenship and his property handed over to orphans.

        (FRANCE 24 with AFP and REUTERS)

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        Rape investigation against French actor Gérard Depardieu to be reopened

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        Paris court upholds rape charges against actor Gérard Depardieu

        Valeurs Actuelles

        Payer le gaz en roubles : Moscou peut-il cesser de vendre son gaz en Europe ?

        En réponse à la batterie de sanctions financières imposée par l’Occident depuis le début du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine contre-attaque. Au cœur de la stratégie du président de la fédération de Russie : l’énergie. L’homme fort du Kremlin menace de cesser les approvisionnements en gaz aux pays dits « inamicaux » si ceux-ci ne payent pas en roubles, indique le quotidien Libération. « Nous avons livré aux consommateurs européens nos ressources de gaz, ils les ont reçues, nous ont payés en euros, et ensuite ils gèlent ces euros. Alors, de fait, une partie du gaz livré en Europe, nous le livrons gratuitement. Pour acheter du gaz naturel russe, ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes », a-t-il déclaré lors d’un point gouvernemental diffusé à la télévision. La mesure doit prendre effet à partir du vendredi 1er avril, sans pour autant susciter l’affolement de l’Europe.

        Couper le robinet

        Quelle est la stratégie de Vladimir Poutine ? « Ce jeu de poker menteur permet au président russe de recentrer le débat, de renforcer temporairement le rouble et de tester la solidarité européenne », estime Phuc-Vinh Nguyen, spécialiste en politique énergétique à l’Institut Jacques-Delors, à Libération. L’Europe, très dépendante au gaz russe pourrait être en mauvaise posture si Moscou venait à cesser l’approvisionnement énergétique en réponse aux sanctions de l’Occident.

        Mais cette décision pourrait se heurter à plusieurs obstacles. « Une limite physique, car il faudrait plusieurs jours, voire plusieurs semaines pour cesser l’approvisionnement depuis les champs gaziers. Si ce processus avait commencé, on le verrait au niveau des flux, ce n’est pas le cas », analyse Phuc-Vinh Nguyen. Plus encore, cette mesure impliquerait la rupture des contrats, créant une situation d’instabilité juridique et privant la Russie d’une manne financière considérable. Chaque jour, les Européens règlent une facture de presque 800 millions d’euros à la Russie pour ses produits énergétiques.

        Refus des Européens

        A ce stade, les Européens refusent de régler leurs factures de gaz en roubles.  « Les contrats prévoient une monnaie dans laquelle ils sont exécutés et donc les contrats doivent être exécutés dans la monnaie prévue », a rappelé le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, en visite à Berlin. Une position également soutenue par le chancelier allemand, Olaf Scholz. Mais un arrangement aurait été trouvé entre les deux parties : les entreprises paieraient dans les devises prévues, les banques, elles, convertiraient ces sommes en roubles. C’est notamment le cas de Gazprombank. L’établissement financier russe a jusqu’ici été épargné par les sanctions occidentales.

        Reste que la menace d’une coupure de l’approvisionnement en gaz plane. Une éventualité que n’exclut pas Bruno Le Maire qui a ajouté « préparer les scénarios » pour faire face à cette situation. En attendant, la France peut encore compter sur ses stocks de gaz, remplis à 22 %.  Une réserve qui permettrait de tenir entre « 22 et 30 jours » en autarcie, estime Phuc-Vinh Nguyen. Si un tel scénario venait à se réaliser, l’Hexagone devrait se tourner vers d’autres fournisseurs et inciter sa population à réduire sa consommation.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Objets migrateurs

        Chronique

        Barbara Cassin

        Peut-être que cela n’a aucun sens, mais qu’est-ce qui en a ces jours-ci ? À côté des bombes et des petites filles interdites d’école ? Il paraît que Louis de Gonzague à qui son aumônier demandait « que feriez-vous si l’on vous annonçait que vous mourrez demain ?» répondit : « Je continuerai à jouer à la balle au chasseur. » Pas très différent de Nietzsche qui prône une vie capable de vouloir l’éternel retour de l’identique : aimer suffisamment ce qui est et ce qu’on en fait pour supporter que cela revienne à jamais.

        Travaillant à ce que je ne sais pas faire en me servant de ce que je sais faire, j’en suis peut-être à peu près là. Heureuse de continuer à jouer à la balle au chasseur.

        Donc : nous ouvrons début avril et jusqu’à mi-octobre une exposition sur « les Objets migrateurs » à la Vieille Charité de Marseille, un ancien hôpital d’une harmonie parfaite construit au XVII e siècle , au cœur du quartier du Panier dans l’une des villes les plus cosmopolites de France.

        Rien de moins immobile qu’un objet : les objets migrateurs ont toujours existé, qu’il s’agisse d’hommes, de dieux, d’idées, de langues, de musique ou de cuisine. Aujourd’hui où, particulièrement en Méditerranée, l’accueil de ceux qu’on nomme « migrants » est à l’ordre du jour, j’ai voulu dédiaboliser l’idée de migration et montrer comment les objets migrateurs servent à constituer cette civilisation que nous disons nôtre, à la diffuser et à la faire évoluer. C’est à l’évidence un projet politique que cette exposition.

        Son originalité tient à ce qu’elle fait dialoguer l’antique et le contemporain. Côte à côte, dans la sublime chapelle baroque au centre de la cour, une coupe prêtée pour la première fois par l’Ashmolean Museum montre Ulysse dans la tempête, barbe au vent, debout sur un radeau fait de deux amphores, et un écoboat en bouteilles de plastique, fait sur le mode des fragilissimes bateaux de migrants, qui sert aujourd’hui à pêcher et à promener les touristes au Cameroun. Et qu’est-ce que s’identifier, changer de langue et de culture, non pas comme Ulysse fils de Laërte qui retrouve Ithaque, sa femme et son lit, mais comme Énée que l’exil éloigne sans retour et qui doit parler latin – nom, prénom, civilité, date de naissance, notre accueil est plein de questionnaires étranges gros de siècles d’administration française…

        Ce qui fait le cœur de l’exposition, courant comme un fil tout au long, ce sont les biographies d’objets, qui sont aussi les biographies des personnes qui vivent avec, ou sans. Comment passe-t-on d’un objet de mémoire à un objet de commerce ? Qu’est-ce qu’une hybridation, un syncrétisme, un métissage, une appropriation, une inspiration, du recyclage ? Où l’on verra un Vajrapani-Héraclès du Gandhara avec un dessin de Marx qui abrite dans sa barbe le peuple hindou, une œnochoé à décor marin avec une robe dessinée par Fortuny en 1912, et bien sûr un Picasso, qui revisite une tanagra en dévoilant ses seins.

        Enfin, qu’arrive-t-il aux objets quand ils s’arrêtent, dans les cabinets de curiosités, dans les musées ? Et quand on les restitue, quand on les partage ? Finalement, les « objets migrateurs » ouvrent une ultime réflexion sur le rôle social du musée : il ne s’agirait plus seulement d’exposer des œuvres, mais également de les rendre agissantes, puissantes, politiques.

        la chronique de barbara cassin la chronique de barbara cassin
        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

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        Análisis noticioso

        Las conversaciones de paz podrían ser simples tácticas rusas, según los analistas

        Mientras surgían señales de avance durante las conversaciones de paz, algunos observadores consideraron que podrían ser una maniobra para ganar tiempo antes de una nueva ofensiva rusa.

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        Por Steven Erlanger

        BRUSELAS — El martes, mientras los enviados avanzaban en las negociaciones de paz, Rusia ofreció concesiones que mostraron un rumbo más realista para la guerra en Ucrania y al mismo tiempo indicaron que no existía ningún apuro en poner fin al conflicto, según diplomáticos y analistas.

        El viceministro de Defensa de Rusia, Alexander Fomin, presentó la decisión de “reducir de manera drástica” la actividad militar alrededor de la capital ucraniana, Kiev, y una ciudad al norte, Chernígov, como gesto “para aumentar la confianza mutua en negociaciones futuras”.

        Pero el avance ruso en el norte ya se había estancado, los soldados alrededor de Kiev asumen posiciones defensivas ante los contrataques ucranianos en ese lugar y cerca de Sumy, al este del río Dniéper, donde a Rusia se le ha dificultado rodear al Ejército ucraniano.

        “Desescalada es un eufemismo para retirada”, afirmó Lawrence Freedman, profesor emérito de Estudios Bélicos en el King’s College de Londres. “Rusia está ajustando sus metas a la realidad, porque la guerra es muy empírica”, comentó. “No es una estrategia decir que se están concentrando en el Donbás, porque en realidad eso es todo lo que pueden hacer”.

        No obstante, la retirada no es una rendición y otros advierten que el progreso que se logró el martes no significa que Rusia esté lista para hablar con seriedad sobre poner fin a la guerra. Eso requeriría un mejor resultado que el presidente ruso, Vladimir Putin, pudiera presentar ante sus gobernados como una victoria.

        El martes, los ucranianos reanudaron un proceso de 15 años de negociaciones sobre el estatus de Crimea y señalaron que el control de la región del Donbás podría debatirse en reuniones entre Putin y el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski. Rusia ha mencionado que solo agendaría una reunión entre ambos mandatarios después de que estuviera listo un borrador del acuerdo de paz.

        Algunos analistas opinan que un acuerdo como ese tendría que, como mínimo, darle a Rusia control de Mariúpol, una asediada ciudad portuaria en Ucrania que todavía, de alguna manera, se resiste a caer, para crear una ruta terrestre segura entre dos áreas ocupadas por Rusia: Crimea al oeste y el Donbás al este. También aseguran que tendría que ceder el control de las dos regiones administrativas en el Donbás: Lugansk y Donetsk, que Putin ya declaró como repúblicas independientes.

        “Rusia no tiene cómo negociar de manera seria porque debe tener un mejor desempeño en la guerra”, opinó François Heisbourg, un analista francés en temas de defensa de la Fundación para la Investigación Estratégica. “Esta es una oportunidad para los rusos de consolidarse, reorganizarse y retirarse de lugares fuera de su alcance en términos logísticos, en los que ya se han quedado sin alimentos y sin municiones”.

        Algunos funcionarios occidentales veteranos estuvieron de acuerdo con esto y mencionaron que los rusos experimentan graves carencias de proyectiles de artillería y otros tipos de munición, por lo que necesitaban reabastecerse.

        Putin tampoco terminará con facilidad la guerra, aseveró Heisbourg. Si se hace del control del área al este del río Dniéper, “eso podría ser suficiente por ahora, pero reconstruirá su Ejército y continuará”.

        Robin Niblett, director de Chatham House, una institución de investigación en Londres, opinó que, para ambos bandos, “las negociaciones no son serias, en el sentido de que en este momento son una continuación de la guerra, no una solución”. Rusia puede concentrarse en el este y a Ucrania le será difícil pasar de su defensa ágil a contrataques serios, relató. “Y Putin no se ha olvidado de Kiev”.

        Incluso si Putin puede controlar y “conformarse” con otra porción de Ucrania en el este, “Ucrania tiene que estar de acuerdo y, si no, no creo que levantemos las sanciones”, indicó Niblett.

        Su colega Mathieu Boulègue, un académico francés que estudia al ejército ruso, está de acuerdo en que Rusia no negocia con buena voluntad, sino que “evalúa el ambiente y participa para ganar tiempo, para reagruparse y reequipar a su Ejército y ganar más terreno”.

        Los militares rusos parecen haber tomado el control de lo que podría llamarse la fase 2 de una operación fallida, dijo, que debería haber sido la fase 1. Tomar Mariúpol, el puente terrestre y el Donbás “habría sido el plan militar maduro”. La guerra moderna es a medias guerra de información, dijo Boulègue, “y el éxito es lo que uno hace de ella”, especialmente en un entorno mediático represivo como el que existe ahora en Rusia.

        La incapacidad de las fuerzas rusas para capturar ciudades y mantener el territorio es evidente después de un mes, dijo, “por lo que los objetivos estratégicos han tenido que cambiar”.

        Pero retirarse completamente de Kiev permitiría a los ucranianos reforzar la región del Donbás y les daría una victoria significativa, insinuó en un tuit Michael Kofman, director de Estudios sobre Rusia en CNA, una institución de investigación de defensa en Virginia.

        Durante un viaje a Marruecos, el secretario de Estado de Estados Unidos, Antony Blinken, también compartió sus dudas sobre la promesa de Rusia sobre reducir las hostilidades. “Una cosa es lo que Rusia dice y otra es lo que hace”, expresó el martes. “Estamos enfocados en lo último. Y lo que Rusia hace es continuar con la brutalidad dirigida a Ucrania y su pueblo, y eso sigue mientras hablamos”.

        Rusia no dejó de combatir tras la anexión de Crimea en 2015, sino que respaldó de manera activa a los separatistas en el Donbás, explicó Ian Bond, un exdiplomático británico en Rusia y director de política exterior del Centro para la Reforma Europea. “Soy escéptico sobre el hecho de que los rusos abandonen la guerra”, comentó. “Ya hemos visto esta película en 2014 y 2015. Veo esto solo como una pausa”.

        Ian Garner, un historiador de propaganda rusa, destacó en Twitter que “la Rusia de Putin —de hecho, la Rusia postsoviética— se ha involucrado en conflictos reprobables e interminables durante años”, para lo que citó los casos de Transnistria en Moldavia, Abjasia en Georgia y en el Dombás, todas son áreas en otros países en los que las fuerzas rusas respaldan movimientos separatistas. “Estos conflictos no han concluido, tal vez, más bien están en el intermedio”, precisó.

        El martes, el principal negociador ucraniano, Mykhailo Podolyak, sugirió tras las conversaciones que ambos bandos hablaban en serio sobre la neutralidad para Ucrania; un tratado que garantice su seguridad a través de Estados miembros de la OTAN como Estados Unidos, el Reino Unido, Turquía, Francia y Alemania, así como un cese al fuego y corredores humanitarios.

        Funcionarios ucranianos y de Occidente también indicaron que Rusia estaría dispuesta a aceptar que una Ucrania desmilitarizada se uniera a la Unión Europea, siempre y cuando renunciara a unirse a la OTAN o a albergar a cualquier fuerza extranjera.

        No obstante, analistas de seguridad cuestionaron la sinceridad de un acuerdo como ese.

        Bond estimó que el problema con el concepto de neutralidad de Ucrania es que hasta el momento ninguno de los países que quiere que la garantice aceptaría hacerlo. Sería como una membresía a la OTAN con defensa colectiva con otro nombre, por lo que es muy poco probable, señaló.

        Por otro lado, la membresía a la Unión Europea, agregó Niblett, representaría el mayor peligro para Putin, quien ayudó a fomentar la revuelta de 2014 en Ucrania cuando obligó al entonces presidente Víktor Yanukóvich a incumplir un acuerdo comercial con el bloque. Si Ucrania se uniera ahora, narró Niblett, el país desarrollaría su economía incluso más rápido, en contraste con Rusia, “y acabaríamos con una Corea del Sur junto a una Corea del Norte y no creo que Putin acepte eso”.

        Por cierto, subrayó, los tratados de la Unión Europea también incluyen una promesa de defensa colectiva.

        Aun así, apuntó Boulègue, la Unión Europea necesita darle a Ucrania una respuesta clara sobre sus posibilidades de membresía. “Ya que eso conduzca o no a la membresía de la Unión Europea, no es decisión de Rusia, pero la Unión Europea necesita ser absolutamente clara sobre el futuro de Ucrania de ahora en adelante. Es lo que la moral dice que se debe hacer”, enfatizó.

        Lara Jakes colaboró con este reportaje desde Rabat, Marruecos.

        Steven Erlanger es el corresponsal diplomático jefe en Europa, vive en Bruselas. Previamente, reportó desde Londres, París, Jerusalén, Berlín, Praga, Moscú y Bangkok. @StevenErlanger

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        Législatives en Hongrie : Viktor Orban menacé par une opposition unie

        Publié le : 01/04/2022 - 09:40

        FRANCE 24 Suivre Anne MAILLIET

        Les électeurs hongrois doivent choisir dimanche entre reconduire Viktor Orban à la tête du pays ou lui préférer Peter Marki-Zay, le candidat de toutes les oppositions ou presque, davantage tourné vers l'Union européenne.

        Les Hongrois votent, dimanche 3 avril, à l'issue d'une campagne tendue dominée par la guerre en Ukraine, avec un léger avantage dans les sondages à Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans mais menacé par une opposition unie pour la première fois.

        Le Fidesz, son parti, est "donné gagnant dans les enquêtes d'opinion", mais l'avance est étroite et le dirigeant souverainiste de 58 ans n'a jamais fait face à une telle incertitude, observe Bulcsu Hunyadi, analyste de l'institut indépendant Political Capital. "Toutes les options sont sur la table", dit-il à l'AFP, jugeant cruciale "l'ultime mobilisation" pour convaincre les indécis, estimés à un demi-million dans ce pays de 9,7 millions d'habitants.

        Viktor Orban convoque ses partisans ce vendredi dans la ville de Szekesfehervar, à moins d'une heure de route de Budapest. Ce sera l'occasion pour le Premier ministre de marteler son discours de "paix et de sécurité", face à une opposition qualifiée de "dangereuse", des slogans qui se déclinent sur d'immenses affiches électorales.

        >> À lire : Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives

        Peter Marki-Zay réunit lui ses soutiens samedi dans la capitale, quelques heures seulement avant l'ouverture matinale des bureaux de vote dimanche.

        Le gouvernement, qui refuse de livrer des armes à l'Ukraine, "a réussi à circonscrire la problématique" de l'invasion russe en Ukraine "à une question très simple : la Hongrie doit-elle prendre part ou non à la guerre ?", souligne Bulcsu Hunyadi.

        "Ce message a été bien plus efficace que celui de l'opposition, qui a axé ses critiques" sur les liens de Viktor Orban avec le Kremlin, estime-t-il. D'autant que les deux ne luttent pas à armes égales, selon lui : "La machine de propagande du pouvoir a joué un rôle décisif" en "déformant la réalité" et les propos de l'opposition, affirme l'expert, d'autres évoquant aussi un système électoral dévoyé pour favoriser le Fidesz.

        Le choix "de l'Europe, pas de l'Est"

        "Les règles du jeu sont absolument équitables", répond le porte-parole du gouvernement Zoltan Kovacs, interrogé par l'AFP, pas tendre envers le candidat de l'opposition, une marionnette à ses yeux "qui n'a ni parti ni groupe au Parlement".

        Peter Marki-Zay, atypique maire conservateur de 49 ans, a il est vrai la tâche difficile de rassembler derrière lui six partis hétéroclites, qu'ils soient de droite, sociaux-démocrates ou écologistes. Unis par leur volonté de faire tomber "l'autoritaire" Orban, ils appellent à stopper la transformation "illibérale" entreprise depuis 2010, au prix de nombreuses atteintes à la démocratie selon Bruxelles.

        >> À voir : À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban

        Le choix "n'a jamais été aussi simple", insiste Peter Marki-Zay. Il faut faire "celui de l'Europe, pas de l'Est", dit-il, en référence au rapprochement avec Moscou et Pékin opéré par un dirigeant hongrois très critique de l'UE.

        Viktor Orban a d'ailleurs été directement ciblé par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui l'a appelé dans un message vidéo à choisir son camp. En retour, le gouvernement a accusé le pays voisin de tentative d'interférence dans les élections.

        "Si l'isolement est le prix à payer pour protéger les intérêts hongrois, le Premier ministre n'hésitera pas", commente Zoltan Kovacs, rappelant "la dépendance de la Hongrie" aux pétrole et gaz russes. Et d'insister sur "l'expérience" de Viktor Orban, "doyen des dirigeants en exercice de l'UE".

        Soutien de Donald Trump à Viktor Orban

        Un homme "coriace, intelligent et qui aime son pays", avance de son côté Donald Trump. L'ancien président américain lui a apporté avant le scrutin son "soutien le plus complet".

        Si le porte-parole vante par ailleurs "le succès économique" de la Hongrie, l'opposition n'a pas manqué d'étriller la politique "irresponsable" des autorités, sur fond d'inflation galopante et de faiblesse du forint, la monnaie locale, face à l'euro.

        Pendant la campagne, le gouvernement a multiplié les mesures pour séduire les électeurs, du plafonnement des prix des carburants aux ristournes fiscales.

        >> À voir : En Hongrie, Viktor Orban joue la carte anti-LGBT avant les élections de 2022

        "Mais toutes ces largesses, qui étaient censées être l'arme secrète du pouvoir, ont été effacées" par la hausse vertigineuse des prix", remarquait cette semaine devant des journalistes Andras Biro-Nagy, de l'institut Policy Solutions.

        Les élections, accompagnées d'un référendum en lien avec la loi anti-LGBT+ qui s'est retrouvé totalement éclipsé dans les débats, seront pour la première fois surveillées par plus de 200 observateurs internationaux sur fond de craintes de fraude.

        Avec AFP

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        Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives

        État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives

        REPORTAGE

        À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban

        Valeurs Actuelles

        Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar

        Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).

        L’Allemagne veut éviter la pénurie

        En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Guerra Rusia-Ucrania

        La construcción de Vladimir Putin

        El recorrido de 22 años en los que el líder de Rusia pasó de estadista a tirano.

        El presidente Vladimir Putin durante una entrevista con el New York Times en 2003Credit...James Hill para The New York Times

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        Por Roger Cohen

        PARÍS — El 25 de septiembre de 2001, el presidente ruso Vladimir Putin se dirigió al Parlamento alemán en lo que llamó “el idioma de Goethe, Schiller y Kant”, aprendido durante su estancia en Dresde, Alemania, como oficial del KGB. “Rusia es una nación europea amiga”, declaró. “La paz estable en el continente es un objetivo primordial para nuestra nación”.

        El líder ruso, que el año anterior, a los 47, había sido elegido tras un ascenso meteórico desde la oscuridad, pasó a describir los “derechos y libertades democráticos” como el “objetivo clave de la política interior de Rusia”. Los miembros del Bundestag se pusieron de pie para aplaudir la reconciliación que Putin parecía encarnar en Berlín, una ciudad que durante mucho tiempo simbolizó la división entre Occidente y el mundo totalitario soviético.

        Norbert Röttgen, un representante de centroderecha que durante varios años dirigió la Comisión de Asuntos Exteriores del Parlamento, fue una de las personas que se levantó para aplaudir la intervención del líder ruso. “Putin nos cautivó”, dijo. “Su voz era bastante suave, en alemán, una voz que te tienta a creer lo que te dicen. Teníamos ciertos motivos para pensar que había una perspectiva viable de unión”.

        Hoy, esa unión está hecha trizas. Ucrania arde, asolada por el ejército invasor que Putin envió para demostrar su convicción de que la nacionalidad ucraniana es un mito. Más de 3,7 millones de ucranianos se han convertido en refugiados; la cifra de muertos se incrementa en una guerra de más de un mes de duración y esa voz ronroneante de Putin se ha transformado en el furioso discurso de un hombre encorvado que tacha de “escoria y traidores” a cualquier ruso que se resista a la violencia de su cada vez más estricta dictadura.

        Este mes, Putin prometió que a sus opositores —una “quinta columna” manipulada por Occidente— no les irá bien, mientras hacía una mueca por el estancamiento de la guerra relámpago que tenía prevista en Ucrania. Los verdaderos rusos, dijo, “los escupirían como un mosquito que se les metió en la boca por casualidad” y así lograrán la “necesaria autodepuración de la sociedad”.

        Este distaba de ser el lenguaje de Kant y era más bien el de la exaltación nacionalista fascista mezclada con la juventud de Putin en San Petersburgo, tan dura y pendenciera.

        Entre estas voces de razón e incitación, entre estos hombres en apariencia diferentes, se encuentran 22 años de poder y cinco presidentes de Estados Unidos. Mientras China ascendía, mientras Estados Unidos luchaba y perdía sus guerras eternas en Irak y Afganistán, mientras la tecnología conectaba al mundo en una red, un enigma ruso comenzaba a formarse en el Kremlin.

        ¿Se equivocaron Estados Unidos y sus aliados, por exceso de optimismo o ingenuidad, con Putin desde el principio? ¿O con el tiempo se transformó en el belicista revanchista de la actualidad, ya sea por la percepción de una provocación occidental, por la acumulación de agravios o por la vertiginosa intoxicación de un gobierno prolongado y —desde el inicio de la pandemia de COVID-19— cada vez más aislado?

        Putin es un enigma, pero también es una figura tremendamente pública. Visto desde la perspectiva de su temeraria apuesta en Ucrania, surge la imagen de un hombre que aprovechó para considerar casi todos los movimientos de Occidente como un desprecio a Rusia, y quizás también a sí mismo. A medida que aumentaban los agravios, poco a poco, año a año, la diferencia se difuminaba. En efecto, se convirtió en el Estado, se fusionó con Rusia, sus destinos se fundieron en una visión cada vez más mesiánica de la restauración de la gloria imperial.

        De las cenizas del imperio

        “Creo que, para Putin, la tentación respecto a Occidente era que lo veía como instrumento para construir una gran Rusia”, dijo Condoleezza Rice, la exsecretaria de Estado que se reunió varias veces con Putin durante la primera fase de su gobierno. “Siempre estuvo obsesionado con los 25 millones de rusos atrapados fuera de la Madre Rusia por la desintegración de la Unión Soviética. Una y otra vez lo planteó. Por eso, para él, el fin del imperio soviético fue la mayor catástrofe del siglo XX”.

        Pero si el resentimiento irredentista estaba al acecho, junto con la sospecha de un espía soviético hacia Estados Unidos, Putin tenía otras prioridades iniciales. Era un patriota servidor del Estado. La Rusia poscomunista de la década de 1990, gobernada por Boris Yeltsin, el primer líder del país elegido libremente, se había desmoronado.

        En 1993, Yeltsin ordenó bombardear el Parlamento para reprimir una insurgencia; murieron 147 personas. Occidente tuvo que proporcionar a Rusia ayuda humanitaria, tan grave era su colapso económico y tan generalizada su pobreza extrema que grandes sectores industriales fueron vendidos por un precio irrisorio a una clase emergente de oligarcas. Para Putin, todo esto representaba el caos. Una humillación.

        “Odiaba lo que le ocurría a Rusia, odiaba la idea de que Occidente tuviera que ayudarla”, dijo Christoph Heusgen, principal asesor diplomático de la excanciller alemana Angela Merkel entre 2005 y 2017. El primer manifiesto político de Putin para la campaña presidencial de 2000 consistía en revertir los esfuerzos de Occidente por transferir el poder del Estado al mercado. “Para los rusos”, escribió, “un Estado fuerte no es una anomalía contra la que luchar”. Al contrario, “es la fuente y el garante del orden, el iniciador y el principal motor de cualquier cambio”.

        Pero Putin no era marxista, aunque reinstaurara el himno nacional de la época de Stalin. Había visto el desastre de una economía planificada centralizada, tanto en Rusia como en Alemania Oriental, donde sirvió como agente del KGB entre 1985 y 1990.

        El nuevo mandatario trabajaría con los oligarcas creados por el caótico capitalismo de libre mercado y el clientelismo, siempre y cuando le demostraran una lealtad absoluta. De no ser así, serían expulsados. Si esto era una democracia, era una “democracia soberana”, una frase adoptada por los principales estrategas políticos de Putin, que hace hincapié en la segunda palabra.

        Marcado, hasta cierto punto, por su ciudad natal, San Petersburgo, construida por Pedro el Grande a principios del siglo XVIII como una “ventana hacia Europa”, y por su experiencia política inicial allí, desde 1991, cuando trabajaba en la alcaldía para atraer inversiones extranjeras, Putin parece haberse abierto con cautela a Occidente al principio de su mandato.

        En el año 2000, habló con el expresidente Bill Clinton de la posibilidad de que Rusia entrara en la OTAN, una idea que nunca llegó a concretarse. Conservó un acuerdo de asociación de Rusia con la Unión Europea firmado en 1994. En 2002 se creó un Consejo OTAN-Rusia. El hombre de San Petersburgo rivalizaba con el Homo Sovieticus.

        Se trataba de un delicado acto de equilibrio, para el que el disciplinado Putin estaba preparado. “Nunca hay que perder el control”, le dijo al director de cine estadounidense Oliver Stone en The Putin Interviews, un documental de 2017. Una vez se describió a sí mismo como “un experto en relaciones humanas”. Los legisladores alemanes no fueron los únicos que se dejaron seducir por este hombre de rasgos impasibles e intención implacable, perfeccionados como agente de inteligencia.

        “Hay que entender que viene del KGB, mentir es su profesión, no es un pecado”, comentó Sylvie Bermann, embajadora de Francia en Moscú de 2017 a 2020. “Es como un espejo, se adapta a lo que ve, de la forma en que fue entrenado”.

        Pocos meses antes del discurso en el Bundestag, Putin conquistó al expresidente George W. Bush, quien, tras su primer encuentro en junio de 2001, dijo que había mirado a los ojos del presidente ruso y que le había parecido “muy directo y digno de confianza”. Yeltsin, igualmente convencido, ungió a Putin como su sucesor apenas tres años después de su llegada a Moscú en 1996.

        “Putin se orienta de forma muy precisa hacia una persona”, me dijo en una entrevista en 2016 en Washington Mijaíl Jodorkovski, quien era el hombre más rico de Rusia antes de cumplir una década en una colonia penal siberiana y de que su empresa fuera disuelta por la fuerza. “Si quiere caerte bien, te caerá bien”.

        La última vez que vi a Jodorkovski, en Moscú en octubre de 2003, fue pocos días antes de su detención por agentes armados por cargos de malversación. Me había hablado entonces de sus audaces ambiciones políticas, un delito de lesa majestad inaceptable para Putin.

        El ascenso del autócrata

        La finca presidencial boscosa de las afueras de Moscú era cómoda pero no ornamentada. En 2003, los gustos personales de Putin aún no eran de grandiosidad palaciega. Los guardias de seguridad paseaban por el lugar, mirando con atención los televisores que mostraban modelos de moda en las pasarelas de Milán y París.

        Putin, como le gusta hacer, nos hizo esperar durante muchas horas. Parecía una pequeña demostración de superioridad, una pequeña descortesía que infligiría incluso a Rice, similar a la de llevar a su perro a una reunión con Merkel en 2007, cuando sabía que a ella le daban miedo los perros.

        “Entiendo por qué tiene que hacer esto”, dijo Merkel. “Para demostrar que es un hombre”.

        Cuando por fin comenzó la entrevista con tres periodistas del New York Times, Putin se mostró cordial y concentrado, cómodo en su fuerte dominio de los detalles. “Estamos firmemente en el camino del desarrollo de la democracia y de la economía de mercado”, dijo, y añadió: “por su mentalidad y cultura, el pueblo de Rusia es europeo”.

        Habló de “buenas y estrechas relaciones” con el gobierno de Bush, a pesar de la guerra de Irak, y dijo que “los principales principios del humanismo —derechos humanos, libertad de expresión— siguen siendo fundamentales para todos los países”. La mayor lección de su educación, dijo, fue “el respeto a la ley”.

        En ese momento, Putin ya había tomado medidas drásticas contra los medios de comunicación independientes, había llevado a cabo una brutal guerra en Chechenia que supuso la destrucción de Grozni, su capital, y había colocado a funcionarios de seguridad —conocidos como silovikí— al frente de su gobierno. A menudo eran viejos compañeros de San Petersburgo, como Nikolai Patrushev, actual secretario del Consejo de Seguridad de Putin. La primera regla de un oficial de inteligencia es la sospecha.

        Cuando se le preguntó por sus métodos, el presidente se enfureció e insinuó que Estados Unidos no podía reclamar ninguna superioridad moral. “Tenemos un proverbio en Rusia”, dijo. “Uno no debe criticar al espejo si uno tiene la cara torcida”.

        La impresión predominante fue la de un hombre dividido tras su inquebrantable mirada. El francés Michel Eltchaninoff, autor de En la cabeza de Vladimir Putin, dijo que había “un barniz de liberalismo en su discurso a principios de la década de 2000”, pero la atracción de restaurar el poder imperial ruso y así vengar la percepción de que Rusia era relegada a lo que el presidente Barack Obama llamaría “una potencia regional”, fue siempre el impulso más profundo de Putin.

        Nacido en 1952, en una ciudad que en ese entonces se llamaba Leningrado, Putin creció a la sombra de la guerra de los soviéticos con la Alemania nazi, conocida por los rusos como la Gran Guerra Patria. Su padre fue gravemente herido, un hermano mayor murió durante el brutal asedio alemán de 872 días a la ciudad, y un abuelo había trabajado para Stalin como cocinero. Los inmensos sacrificios del Ejército Rojo para derrotar al nazismo no eran abstractos, sino palpables dentro de su modesta familia. Desde joven, Putin aprendió, como suele decir, que “al débil se le vence”.

        “Occidente no valoró lo suficiente la fuerza del mito soviético, el sacrificio militar y el revanchismo en él”, dijo Eltchaninoff, cuyos abuelos eran todos rusos. “Cree profundamente que el hombre ruso está dispuesto a sacrificarse por una idea, mientras que al hombre occidental le gusta el éxito y la comodidad”.

        Putin dio una muestra de esa comodidad a Rusia en los primeros ocho años de su presidencia. La economía avanzaba a todo vapor y la inversión extranjera llegaba a raudales. “Fue tal vez la época más feliz de la vida del país, con niveles de prosperidad y de libertad nunca igualados en la historia de Rusia”, dijo Alexander Gabuev, investigador principal del Centro Carnegie de Moscú.

        Gabuev, que, como miles de rusos liberales, huyó a Estambul desde que comenzó la guerra en Ucrania, añadió que “había mucha corrupción y concentración de riqueza, pero también mucha bonanza. Y recuerda que en los años noventa todo el mundo era más pobre que una rata”. Ahora la clase media podía ir de vacaciones a Turquía o Vietnam.

        El problema para Putin era que la diversificación de la economía depende del Estado de derecho. Él había estudiado Derecho en la Universidad de San Petersburgo y decía respetarlo. En realidad, el poder resultó ser su imán. Despreciaba las sutilezas legales. “¿Por qué iba a compartir el poder cuando podía vivir del petróleo, el gas y otros recursos naturales, y de una redistribución suficiente para mantener a la gente contenta?”, dijo Gabuev.

        Timothy Snyder, un destacado historiador del fascismo, lo expresó en estos términos: “Habiendo jugado con un Estado de derecho autoritario, sencillamente se convirtió en el oligarca en jefe y convirtió al Estado en el mecanismo ejecutor de su clan oligárquico”.

        Sin embargo, el país más grande de la Tierra, que se extiende a lo largo de 11 husos horarios, necesitaba algo más que la recuperación económica para volver a ponerse en pie. Putin se había formado en un mundo soviético que sostenía que Rusia no sería una gran potencia si no dominaba a sus vecinos. Los rumores a las puertas del país pusieron en entredicho esa doctrina.

        En noviembre de 2003, la Revolución de las Rosas en Georgia puso a ese país camino a Occidente. En 2004 —el año de la segunda expansión de la OTAN tras la Guerra Fría, que incluyó a Estonia, Lituania, Letonia, Bulgaria, Rumanía, Eslovaquia y Eslovenia—, en Ucrania estallaron protestas callejeras masivas, conocidas como la Revolución Naranja. Estas manifestaciones también surgieron del rechazo a Moscú y la aceptación de un futuro occidental.

        Ahí comenzó el giro de Putin de la cooperación con Occidente a la confrontación. Sería lento, pero la dirección general estaba marcada. Una vez, cuando Merkel le preguntó cuál había sido su mayor error, el presidente ruso respondió: “Confiar en usted”.

        El enfrentamiento con Occidente

        A partir de 2004, se hizo evidente un claro endurecimiento de la Rusia de Putin, lo que Rice, exsecretaria de Estado, denominó “una ofensiva en la que empezaron a circular estas historias de vulnerabilidad y contagio democrático”.

        Antes de que terminara ese año, el mandatario eliminó las elecciones para los gobernadores regionales, convirtiéndolos en personas designadas por el Kremlin. Debido a su propaganda indiscriminada, la televisión rusa se parecía cada vez más a la televisión soviética.

        En 2006, Anna Politkovskaya, una periodista de investigación que criticaba los abusos de derechos humanos en Chechenia, fue asesinada en Moscú el día del cumpleaños de Putin. Otro crítico del Kremlin, Alexander Litvinenko, antiguo agente de inteligencia, que había calificado a Rusia de “estado mafioso”, fue asesinado en Londres, envenenado con una sustancia radiactiva por espías rusos.

        Para Putin, la expansión de la OTAN hacia países que habían formado parte de la Unión Soviética o de su imperio de Europa del Este en la posguerra representaba una traición estadounidense. La amenaza de una democracia occidental exitosa a sus puertas parece haber evolucionado hasta convertirse en una amenaza más inmediata para su sistema cada vez más represivo.

        “La pesadilla de Putin no es la OTAN, sino la democracia”, dijo Joschka Fischer, exministro alemán de Relaciones Exteriores que se reunió varias veces con Putin. “Son las revoluciones de colores, las miles de personas en las calles de Kiev. Una vez que abrazó una ideología imperial y militar como base de una Rusia como potencia mundial, fue incapaz de tolerar esto”.

        Aunque Putin ha presentado a una Ucrania de tendencia occidental como una amenaza para la seguridad rusa, se trataba más bien de una amenaza para su propio sistema autoritario. Radek Sikorski, exministro polaco de Relaciones Exteriores, dijo: “Por supuesto, Putin tiene razón en que una Ucrania democrática integrada en Europa y con éxito es una amenaza mortal para el putinismo. Esa, más que la pertenencia a la OTAN, es la cuestión”.

        Al presidente ruso no le gustan las amenazas mortales, ya sean reales o imaginarias. Si alguien dudaba de la crueldad de Putin, en 2006 los convenció de ella. Su aversión a la debilidad lo hizo proclive a la violencia. Sin embargo, las democracias occidentales tardaron en asimilar esta lección básica.

        Necesitaban a Rusia, y no solo por su petróleo y gas. El mandatario ruso era un importante aliado potencial en lo que se conoció como la guerra global contra el terrorismo. Coincidía con su propia guerra en Chechenia y con una tendencia a verse a sí mismo como parte de una batalla civilizatoria en nombre del cristianismo.

        No obstante, Putin se sentía mucho menos cómodo con la “agenda de la libertad” que Bush anunció en el discurso de su renovación de mandato en enero de 2005, un compromiso para promover la democracia en todo el mundo en aras de una visión neoconservadora. En cada movimiento a favor de la libertad, Putin veía ahora la mano oculta de Estados Unidos. ¿Y por qué Bush no iba a incluir a Rusia en su ambicioso programa?

        Al llegar a Moscú como embajador de Estados Unidos en 2005, William Burns, ahora director de la CIA, envió un mensaje sobrio, en el que se disipaba todo el optimismo de la posguerra fría. “Rusia es demasiado grande, demasiado orgullosa y demasiado consciente de su propia historia como para encajar en una ‘Europa entera y libre’”, escribió. Como relata en sus memorias, The Back Channel, Burns añadió que el “interés de Rusia por desempeñar un papel distintivo de Gran Potencia” causaría “a veces problemas significativos”.

        Cuando François Hollande, el expresidente francés, se reunió con Putin varios años después, se sorprendió al ver que se refería a los estadounidenses como “yanquis”, y en términos mordaces. Estos yanquis “nos han humillado, nos han puesto en segundo lugar”, le dijo Putin. La OTAN era una organización “agresiva por naturaleza”, utilizada por Estados Unidos para presionar a Rusia, incluso para agitar movimientos democráticos.

        “Se expresó de forma fría y calculadora”, dijo Hollande. “Es un hombre que siempre quiere demostrar una especie de determinación implacable, pero también con un tono de seducción, casi de dulzura. Un tono agradable se alterna con arrebatos brutales, que así se hacen más eficaces”.

        Cuanto más seguro estaba de su poder, más parecía que Putin volvía a la hostilidad hacia Estados Unidos en la que se había formado. Los bombardeos de la OTAN sobre Belgrado en 1999, durante la guerra de Kosovo, y la invasión de Irak por parte de Estados Unidos en 2003, ya le habían infundido una sana desconfianza hacia las invocaciones estadounidenses de la Carta de las Naciones Unidas y el derecho internacional. Convencido del excepcionalismo de Rusia, de su destino inevitable de ser una gran potencia, no podía soportar el excepcionalismo estadounidense, la percepción de que Estados Unidos lanzaba su poder en nombre de un destino único, de una misión inherente para difundir la libertad en un mundo en el que Estados Unidos era la única potencia hegemónica.

        En 2007, estos rencores llegaron a su punto álgido en el feroz discurso que Putin pronunció en la Conferencia de Seguridad de Múnich. “Un Estado y, por supuesto, en primer lugar Estados Unidos, ha sobrepasado sus fronteras nacionales en todos los sentidos”, declaró ante una audiencia conmocionada. Tras la Guerra Fría se había impuesto un “mundo unipolar” con “un centro de autoridad, un centro de fuerza, un centro de toma de decisiones”.

        El resultado era un mundo “en el que hay un solo amo, un solo soberano y, al final, esto es pernicioso”. Más que pernicioso, era “extremadamente peligroso”, y su consecuencia era que “nadie se siente seguro”.

        La amenaza de la expansión de la OTAN

        Después del discurso que Putin pronunció en Múnich, Alemania aún tenía esperanzas. Merkel, quien creció en Alemania del Este, y habla ruso con fluidez, había entablado una relación con el mandatario. Putin puso a sus dos hijos en la escuela alemana de Moscú tras su regreso de Dresde. Le gustaba citar poemas alemanes. “Había una afinidad”, dijo Heusgen, el principal asesor diplomático de Merkel. “Un entendimiento”.

        Sin embargo, trabajar con Putin no significaba que se le podía influir. “Creíamos con firmeza que no sería bueno incorporar a Georgia y Ucrania a la OTAN”, dijo Heusgen. “Traería inestabilidad”, agregó. Heusgen señaló que el artículo 10 del Tratado de la OTAN establece que cualquier miembro nuevo debe estar en condiciones de “contribuir a la seguridad del área del Atlántico Norte”. Merkel no tenía claro cómo harían eso ambos países.

        Sin embargo, durante el último año de la presidencia de Bush, Estados Unidos no estaba dispuesto a transigir. Bush quería un “plan de acción para la adhesión” de Ucrania y Georgia, un compromiso específico para incorporar a ambos países a la alianza, que se anunciaría en la cumbre de la OTAN de abril de 2008 en Bucarest, Rumania. La expansión de la OTAN había garantizado la seguridad y la libertad de 100 millones de europeos liberados del imperio totalitario soviético; no debía detenerse.

        En su calidad de embajador, Burns se opuso. En un mensaje a Rice, que en ese momento era confidencial, escribió: “La entrada de Ucrania en la OTAN es la más evidente de todas las líneas rojas para la élite rusa (no solo para Putin)”. En más de dos años y medio de conversaciones con los principales actores rusos, desde los matones idiotas de los oscuros recovecos del Kremlin hasta los más agudos críticos liberales de Putin, todavía no he encontrado a nadie que vea a Ucrania en la OTAN como algo distinto a un desafío directo a los intereses rusos”.

        Ya en febrero de 2008, Estados Unidos y muchos de sus aliados habían reconocido la independencia de Kosovo de Serbia, una declaración unilateral que Rusia rechazó por considerarla ilegal, así como una afrenta a una nación eslava. Bermann, exembajadora de Francia en Moscú, recordó que el ministro de Relaciones Exteriores ruso, Sergey Lavrov, le advirtió en aquel momento: “Tenga cuidado, es un precedente, se utilizará en su contra”.

        Francia se unió a Alemania en Bucarest para oponerse al plan de acción para la adhesión a la OTAN de Georgia y Ucrania. “Alemania no quería nada”, recordó Rice. “Dijo que no se podía acoger a un país con un conflicto congelado como Georgia”, en alusión al tenso enfrentamiento entre Georgia y las repúblicas separatistas de Osetia del Sur y Abjasia, apoyadas por Rusia.

        A lo que el Sikorski, ministro de Relaciones Exteriores polaco, replicó: “¡Ustedes fueron un conflicto congelado durante 45 años!”.

        Fue difícil hacer concesiones. La declaración de los líderes de la OTAN manifestó que Ucrania y Georgia “se convertirán en miembros de la OTAN”. Pero nunca se aprobó un plan de acción que hiciera posible esa adhesión. Ucrania y Georgia se quedaron con una promesa vacía, condenadas a vagar indefinidamente en una tierra de nadie estratégica, mientras que Rusia enfureció y dejó entrever una división que podría aprovechar más adelante.

        “Hoy vemos la declaración y pensamos que fue el peor de los mundos”, dijo Thomas Bagger, el saliente principal asesor diplomático del presidente alemán.

        Putin acudió a Bucarest y pronunció lo que Rice describió como un “discurso emotivo”, en el que sugería que Ucrania era un país inventado, destacaba la presencia de 17 millones de rusos en ese territorio y calificaba a Kiev como la madre de todas las ciudades rusas, una afirmación que luego se convertiría en su obsesión.

        Para Sikorski, el discurso de Putin no fue sorprendente. Ese año había recibido una carta de Vladimir Zhirinovski, un feroz nacionalista ruso que entonces era vicepresidente de la Duma, en la que sugería que Polonia y Rusia se repartieran Ucrania. “No respondí”, dijo Sikorski. “No nos dedicamos a cambiar las fronteras”.

        Sin embargo, a pesar de todas las diferencias, Putin todavía no se había endurecido hasta la hostilidad absoluta. El presidente Bush y Rice se dirigieron a Sochi, el centro turístico favorito de Putin, en la costa del Mar Negro.

        Putin mostró los lugares previstos para los Juegos Olímpicos de Invierno de 2014. Les presentó a Dmitri Medvédev, su viejo socio que se convertiría en presidente en mayo, como parte de una maniobra coreografiada para respetar los límites constitucionales rusos de los mandatos, pero permitir que Putin regrese al Kremlin en 2012 tras un periodo como primer ministro.

        Hubo bailarines cosacos. Algunos estadounidenses bailaron y el ambiente era muy bueno.

        Tres meses después, estalló una guerra de cinco días en Georgia. Rusia la calificó de operación de “imposición de la paz”. Tras haber provocado un impetuoso ataque georgiano contra sus fuerzas de representación en Osetia del Sur, Rusia invadió Georgia. Su objetivo estratégico era neutralizar cualquier ambición de adhesión de Georgia a la OTAN; lo que se consiguió en gran medida. Moscú reconoció la independencia de Abjasia y Osetia del Sur, integrándolas en Rusia.

        Putin, a su manera deliberada, había dado un primer ultimátum, sin una respuesta occidental significativa.

        Nosotros contra ellos

        El 7 de mayo de 2012, mientras una salva de 30 cañonazos resonaba en Moscú y policías antimotines camuflados acorralaban a los manifestantes, Putin regresó a la presidencia rusa. Nervioso y cada vez más convencido de la perfidia y la decadencia de Occidente, había cambiado en muchos aspectos.

        El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.

        En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.

        El estallido de grandes protestas callejeras cinco meses antes, en las que los manifestantes llevaban pancartas que decían “Putin es un ladrón”, había cimentado su convicción de que Estados Unidos estaba decidido a provocar una revolución de colores en Rusia. Las manifestaciones estallaron después de unas elecciones parlamentarias en diciembre de 2011 que fueron ampliamente consideradas como fraudulentas por los observadores nacionales e internacionales. Los disturbios fueron finalmente aplastados.

        En ese momento Putin acusó a Hillary Clinton, que en ese entonces era la secretaria de Estado, de ser la principal instigadora. “Ella marcó el tono para algunos actores en nuestro país y les dio una señal”, dijo. Clinton replicó que, en consonancia con los valores de Estados Unidos, “expresamos preocupaciones que creíamos bien fundadas sobre el desarrollo de las elecciones”.

        Todo ello pese a los intentos del gobierno Obama de “reajustar” las relaciones con Rusia durante los cuatro años que pasó en el cargo el menos duro Medvédev, que siempre estuvo en deuda con Putin.

        Sin embargo, la idea de que Putin supusiera una amenaza seria para los intereses de Estados Unidos fue descartada en Washington, porque toda la atención estaba centrada en derrotar a Al Qaeda. Después de que el gobernador Mitt Romney dijera que la mayor amenaza geopolítica a la que se enfrentaba Estados Unidos era Rusia, el presidente Obama se burló de él.

        “La Guerra Fría acabó hace más de 20 años”, dijo Obama a modo de lección despectiva durante un debate presidencial de 2012.

        Rusia, bajo la presión de Estados Unidos, no emitió su voto en 2011 en el Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas para una intervención militar en Libia, que autorizaba “todas las medidas necesarias” para proteger a los civiles. Cuando, en opinión de Putin, esta misión se transformó en la búsqueda del derrocamiento de Muamar el Gadafi, asesinado por las fuerzas libias, el presidente ruso montó en cólera. Para él fue una confirmación más de la ilegalidad con que actuaba Estados Unidos internacionalmente.

        Había algo más en juego. “A Putin lo atormentaba la brutal eliminación de Gadafi”, dijo Mark Medish, quien fue director principal de asuntos rusos, ucranianos y euroasiáticos en el Consejo de Seguridad Nacional durante la presidencia de Clinton. “Me dijeron que repetía los videos una y otra vez”. La eliminación de un dictador se sintió como algo personal.

        Michel Duclos, quien fungió como embajador de Francia en Siria y que ahora es asesor especial del Institut Montaigne de París, un grupo de expertos, considera que Putin tomó la “decisión de una repolarización” definitiva en 2012. “Se había convencido de que Occidente estaba en decadencia tras la crisis financiera de 2008”, afirmó Duclos. “El camino a seguir era la confrontación”, agregó el experto.

        En este enfrentamiento, Putin se había armado con refuerzos culturales y religiosos. Se presentó a sí mismo como la encarnación machista de los valores cristianos ortodoxos conservadores contra el abrazo irreligioso de Occidente al matrimonio entre personas del mismo sexo, el feminismo radical, la homosexualidad, la inmigración masiva y otras manifestaciones de “decadencia”.

        Según Putin, Estados Unidos y sus aliados pretendían globalizar estos valores subversivos bajo la cobertura de la promoción de la democracia y los derechos humanos. La Santa Rusia se opondría a esta nefasta homogeneización. El putinismo, tal y como ahora se concretaba, se oponía a un Occidente impío y acechante. Moscú volvió a tener una ideología. La de la resistencia conservadora, y atraía a los líderes de la derecha en toda Europa y más allá.

        También era, al parecer, un reflejo de algo más. Cuando, en el documental de Oliver Stone, se le pregunta a Putin si alguna vez tiene “días malos”, su respuesta es: “No soy una mujer, así que no tengo días malos”. Presionado un poco por el generalmente deferente Stone, el presidente ruso opina: “Es la naturaleza de las cosas”.

        Más tarde, Stone le pregunta sobre los homosexuales y los militares. “Si se ducha en un submarino con un hombre y sabe que es gay, ¿tiene algún problema con eso?”. Putin responde: “Bueno, prefiero no ir a la ducha con él. ¿Para qué provocarlo? Pero ya sabes, soy un maestro del judo”.

        Esto, aparentemente, pretendía ser una broma.

        Pero Putin no estaba bromeando sobre su desafío conservador a la cultura occidental. Le permitió desarrollar su propio apoyo en Europa entre los partidos de la derecha dura, como la Agrupación Nacional Francesa, antes Frente Nacional, que recibió un préstamo de un banco ruso. El nacionalismo autocrático revivió su atractivo, desafiando al liberalismo democrático que el líder ruso declararía “obsoleto” en 2019.

        Una serie de escritores e historiadores fascistas o nacionalistas con ideas místicas sobre el destino y la suerte de Rusia, entre los que destaca Ivan Ilyin, influyeron cada vez más en el pensamiento de Putin. Ilyin veía al soldado ruso como “la voluntad, la fuerza y el honor del Estado ruso” y escribió: “Mi oración es como una espada. Y mi espada es como una oración”. Putin lo citó con frecuencia.

        “En el momento en que Putin vuelve al Kremlin, tiene una ideología, una cobertura espiritual para su cleptocracia”, dijo Snyder, el historiador. “Ahora Rusia se extiende hasta donde su líder decida. Se trata de la Rusia eterna, una mezcla de los últimos 1000 años. Ucrania es nuestra, siempre nuestra, porque Dios lo dice, y no importan los hechos”.

        Cuando Putin viajó a Kiev en julio de 2013, en una visita para conmemorar el 1025° aniversario de la conversión al cristianismo del San Vladimir el Grande, prometió proteger “nuestra patria común, la Gran Rus”. Más tarde mandó erigir una estatua de Vladimir frente al Kremlin.

        Para Ucrania, sin embargo, esa “protección” rusa se había convertido en poco más que una amenaza apenas velada, independientemente de los amplios lazos culturales, lingüísticos y familiares entre ambos países.

        “Polonia ha sido invadida muchas veces por Rusia”, dijo Sikorski, ex ministro de Relaciones Exteriores polaco. “Pero recuerden que Rusia nunca invade. Solo acude en ayuda de las minorías rusoparlantes en peligro”.

        Un líder envalentonado

        A lo largo de 22 años, el ejercicio del poder de Putin es, en muchos sentidos, un creciente estudio de la audacia. En un principio, con la intención de restaurar el orden y ganarse el respeto internacional —especialmente en Occidente—, se convenció de que una Rusia rica en ingresos petroleros y en nuevo armamento de alta tecnología podía pavonearse por el mundo, desplegar la fuerza militar y encontrar escasa resistencia.

        “El poder, para los rusos, son las armas. No es la economía”, dijo Bermann, exembajadora de Francia, que siguió de cerca la constante militarización de la sociedad rusa por parte de Putin durante su estancia en Moscú. Le llamó especialmente la atención el grandioso despliegue de videos de armamento nuclear e hipersónico avanzado presidido por el presidente en un discurso a la nación en marzo de 2018.

        “Nadie nos escuchó”, proclamó Putin. “Escúchennos ahora”. También dijo: “Los esfuerzos por contener a Rusia han fracasado”.

        Pareciera que Putin creía que era la encarnación del destino místico de la gran potencia rusa, lo que desaparecería todos los obstáculos. “Cuando lo conocí, había que inclinarse un poco para entender lo que decía”, dijo Rice, la ex secretaria de Estado. “He visto a Putin pasar de ser un poco tímido, a algo tímido, a arrogante y ahora megalomaníaco”.

        Un momento importante en esta evolución parece haber llegado con la decisión de última hora de Obama en 2013 de no bombardear Siria después de que Bashar al-Assad, el presidente sirio, cruzara una “línea roja” estadounidense contra el uso de armas químicas. En su lugar, Obama llevó el caso de la guerra a un Congreso reticente, y bajo la persistente amenaza estadounidense y la presión de Moscú, al-Assad accedió a la destrucción de las armas.

        La vacilación parece haber dejado una impresión en Putin. “Creo que fue decisivo”, dijo Hollande, el expresidente francés, que había preparado aviones de guerra para participar en el ataque militar previsto. “Decisivo para la credibilidad estadounidense, y eso tuvo consecuencias. Después de eso, creo que Putin consideró débil a Obama”.

        Ciertamente, Putin intensificó rápidamente sus esfuerzos para expandir el poder ruso.

        Ucrania, al derrocar a su líder respaldado por Moscú en un sangriento levantamiento popular en febrero de 2014, y al rechazar de facto las seducciones multimillonarias de Putin para unirse a su Unión Euroasiática en lugar de buscar un acuerdo de asociación con la UE, cometió lo imperdonable. Para Putin esto era el espectro devorador de la revolución de colores hecho realidad. Fue, insistió, un “golpe de Estado” respaldado por Estados Unidos.

        A esto le siguió la anexión de Crimea por parte de Putin y la orquestación del conflicto militar en el este de Ucrania que creó dos regiones separatistas respaldadas por Rusia.

        Dos décadas antes, en 1994, Rusia había firmado un acuerdo conocido como el Memorándum de Budapest, por el que Ucrania renunciaba a su vasto arsenal nuclear a cambio de la promesa de respetar su soberanía y las fronteras existentes. Pero Putin no estaba interesado en ese compromiso.

        Heusgen señaló que el punto de ruptura para Merkel llegó cuando le preguntó a Putin sobre los “hombrecitos verdes” —soldados rusos encubiertos— que aparecieron en Crimea antes de la anexión rusa en marzo de 2014. “No tengo nada que ver con ellos”, respondió Putin, de manera poco convincente.

        “Le mintió: mentiras, mentiras, mentiras”, aseguró Heusgen. “A partir de entonces, Merkel dejó de creer en todo lo que le decía”. Ella le decía a Obama que el líder ruso “vivía en otro mundo”.

        Más tarde, cuando Putin ordenó a las fuerzas rusas entrar en Siria y, en 2016, se embarcó en el feroz bombardeo de Alepo, Merkel le dijo que el bombardeo tenía que parar. Pero el líder ruso no quiso.

        “Dijo que había algunos combatientes chechenos y terroristas allí, y que no los quería de vuelta, y que bombardearía todo Alepo para deshacerse de ellos”, dijo Heusgen. “Fue de una brutalidad absoluta. Es decir, ¿qué tan brutal se puede ser?”.

        Mentiras y brutalidad: los métodos básicos de la última versión de Putin estaban bastante claros. Para cualquiera que estuviera escuchando, Lavrov, el ministro de Relaciones Exteriores, lo había puesto de manifiesto en la Conferencia de Seguridad de Múnich de 2015.

        En un discurso tan violento como el de Putin en 2007, Lavrov acusó a los ucranianos de participar en una orgía de “violencia nacionalista” caracterizada por purgas étnicas dirigidas contra judíos y rusos. La anexión de Crimea se produjo porque un levantamiento popular exigió “el derecho de autodeterminación” en virtud de la Carta de las Naciones Unidas, afirmó.

        Estados Unidos, según Lavrov, estaba impulsado por un deseo insaciable de dominio mundial. Europa, una vez terminada la Guerra Fría, debería haber construido “la casa común europea” —una “zona económica libre” desde Lisboa hasta Vladivostok— en lugar de ampliar la OTAN hacia el este.

        Pero no muchos escuchaban. Estados Unidos y la mayor parte de Europa —a excepción de las naciones más cercanas a Rusia— se dejaron llevar por la convicción, pocas veces cuestionada, de que la amenaza rusa, aunque creciente, estaba contenida; de que Putin era un hombre racional cuyo uso de la fuerza implicaba un análisis serio de costos y beneficios; y que la paz europea estaba asegurada. Los oligarcas siguieron haciendo de “Londresgrado” su hogar; el Partido Conservador de Gran Bretaña se alegró de recibir dinero de ellos. Figuras prominentes de Alemania, Francia y Austria aceptaron con gusto sinecuras rusas bien pagadas. Entre ellos, Gerhard Schröder, excanciller alemán, y François Fillon, ex primer ministro francés. El petróleo y el gas rusos llegaron a Europa.

        Destacados intelectuales, como Hélène Carrère d’Encausse, secretaria perpetua de la Académie Française y especialista en historia rusa, defendieron a Putin con firmeza, incluso en el período previo a la guerra de Ucrania. “Estados Unidos se dedicó a humillar a Rusia”, dijo a un entrevistador de la televisión francesa, sugiriendo que la disolución simultánea de la OTAN y el Pacto de Varsovia habría servido mejor al mundo.

        En cuanto al expresidente Donald Trump, nunca tuvo una palabra crítica para Putin, prefiriendo creerle a él antes que a sus propios servicios de inteligencia acerca de la intromisión rusa en las elecciones de 2016.

        “En retrospectiva, deberíamos haber empezado hace tiempo lo que ahora tenemos que hacer a toda prisa”, dijo Bagger, el alto diplomático alemán. “Reforzar nuestro ejército y diversificar los suministros de energía. En lugar de ello, seguimos adelante y ampliamos los flujos de recursos procedentes de Rusia. Y arrastramos un ejército vaciado”.

        Y añadió: “No nos dimos cuenta de que Putin se había metido en una mitología histórica y pensaba en categorías de un imperio de 1000 años. No se puede disuadir a alguien así con sanciones”.

        La guerra en Ucrania

        Lo impensable puede ocurrir. La guerra elegida por Rusia en Ucrania es una prueba de eso. Viendo cómo se desarrollaba, Bermann me dijo que le habían recordado unas líneas de La mancha humana, de Philip Roth: “Lo peligroso del odio es que, una vez empiezas a sentirlo, lo experimentas cien veces más de lo que esperabas. Una vez empiezas, no puedes detenerte”.

        En el aislamiento provocado por la COVID-19, aparentemente redoblado por la germofobia que ha llevado al líder ruso a imponer lo que Bagger llamó “medidas extraordinarias” para cualquiera que se reúna con él, pareció que todas las obsesiones de Putin sobre los 25 millones de rusos perdidos en su patria durante la desintegración de la Unión Soviética cobraron fuerza.

        “Algo pasó”, dijo Bermann, que fue recibida por un sonriente Putin cuando presentó sus credenciales como embajadora en 2017. “Habla con una nueva rabia y furia, una especie de locura”.

        Rice quedó igualmente impactada. “Algo es definitivamente diferente”, dijo. “No controla sus emociones. Algo está mal”.

        Después de que el presidente de Francia, Emmanuel Macron, se reunió con Putin en extremos opuestos de una mesa de seis metros el mes pasado, declaró a los periodistas que el mandatario le pareció más rígido, aislado e ideológicamente inflexible que en su reunión previa celebrada en 2019. Los asistentes de Macron describieron a Putin como físicamente cambiado, con la cara hinchada. “Paranoico” fue la palabra elegida por el principal asesor diplomático del presidente francés para describir un discurso de Putin justo antes de la guerra.

        El hecho de que Ucrania tocó a Putin de alguna manera bastante perturbadora es evidente en el tratado de 5000 palabras sobre “La unidad histórica de rusos y ucranianos” que escribió en su aislamiento el verano pasado y que ordenó distribuir a los miembros de las fuerzas armadas. Con argumentos que se remontan al siglo IX, dijo que “de hecho, Rusia fue despojada”. Ucrania es ahora el hogar de “radicales y neonazis” que pretenden borrar cualquier rastro de Rusia.

        “Nunca permitiremos que nuestros territorios históricos y las personas cercanas que viven en ellos sean utilizados contra Rusia”, escribió. “Y a los que emprendan tal intento, me gustaría decirles que así destruirán su propio país”.

        En retrospectiva, su intención es bastante clara, muchos meses antes de la invasión. Así se lo pareció a Eltchaninoff, el autor francés. “La religión de la guerra se había instalado”, dijo. “Putin había sustituido lo real por un mito”.

        ¿Pero por qué ahora? Putin había llegado a la conclusión de que Occidente es débil, dividido, decadente, entregado al consumo privado y a la promiscuidad. Alemania tenía un nuevo líder y Francia unas elecciones inminentes. Había logrado consolidar una asociación con China. Materiales de inteligencia deficientes lo convencieron de que el Ejército ruso sería recibido como libertador en, al menos, grandes extensiones del este de Ucrania. La COVID-19, dijo Bagger, “le había dado una sensación de urgencia, de que el tiempo se estaba acabando”.

        Hollande, el expresidente, tenía una explicación más sencilla: “Putin estaba ebrio de su propio éxito. En los últimos años, ha ganado mucho”. En Crimea, en Siria, en Bielorrusia, en África, en Kazajistán. “Putin se dice a sí mismo: ‘Estoy avanzando en todas partes. ¿Dónde estoy en retirada? ¡En ninguna parte!’”.

        Eso ya no es así. De un solo golpe, Putin impulsó a la OTAN, puso fin a la neutralidad suiza y al pacifismo alemán de posguerra, unió a una Unión Europea que había estado fragmentada, perjudicó a la economía rusa de cara a los años por venir, provocó un éxodo masivo de rusos educados y reforzó lo mismo que negó que hubiera existido, de una manera que resultará indeleble: la nacionalidad ucraniana. Se ha visto superado por el ágil y valiente presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, un hombre del que se burló.

        “Ha deshecho en un abrir y cerrar de ojos los logros de su presidencia”, dijo Gabuev, el investigador principal del Carnegie de Moscú, ahora en Estambul. Para Hollande, “Putin ha cometido lo irremediable”.

        El presidente Joe Biden ha llamado a Putin “bruto”, “criminal de guerra” y “asesino”. “Por el amor de Dios, este hombre no puede seguir en el poder”, dijo en Polonia el sábado. Sin embargo, el líder ruso conserva profundas reservas de apoyo en Rusia, y un férreo control sobre sus servicios de seguridad.

        Que el poder corrompe es bien sabido. Una inmensa distancia parece separar al hombre que se ganó el Bundestag en 2001 con un discurso conciliador y al líder que despotrica contra los “traidores nacionales” seducidos por Occidente que “no pueden prescindir del foie gras, las ostras o las llamadas libertades de género”, como dijo en su discurso sobre escoria y traidores de este mes. Si la guerra nuclear sigue siendo una posibilidad remota, es mucho menos remota que hace un mes, un tema de conversación habitual en las mesas de toda Europa mientras Putin persigue la “desnazificación” de un país cuyo líder es judío.

        Es como si, tras coquetear con una nueva idea —una Rusia integrada en Occidente—, Putin, que cumplirá 70 años este año, volviera a algo más profundo en su psique: el mundo de su infancia tras la victoria de la Gran Guerra Patria, en la cual Rusia regresaba para liberar a los ucranianos del nazismo y Stalin recuperaba su estatura heroica.

        Con su asalto a los medios de comunicación independientes completado, su insistencia en que la invasión no es una “guerra” y su liquidación de Memorial International, la principal organización de derechos humanos que narra la persecución de la era de Stalin, Putin ha vuelto a sus raíces en un país totalitario.

        Röttgen, que se puso de pie para aplaudir a Putin hace 21 años, me dijo: “Creo que en este punto o gana o está acabado. Acabado políticamente, o acabado físicamente”.

        Roger Cohen es el jefe del buró de París del Times. Fue columnista del diario de 2009 a 2020. Ha trabajado para el Times durante más de 30 años y se ha desempeñado como corresponsal y editor en el extranjero. Es un estadounidense naturalizado que se crio en Sudáfrica y el Reino Unido. @NYTimesCohen

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        France24 - World

        Hungarian PM Orban faces stern test in parliamentary election

        Issued on: 01/04/2022 - 09:26

        NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

        After a tense campaign dominated by Russia's invasion of neighbouring Ukraine, Hungarians will vote in a general election on Sunday with polls giving the edge to incumbent nationalist Prime Minister Viktor Orban.

        But for the first time in its 12 years in office Orban's Fidesz party will face a united opposition coalition.

        Fidesz's poll lead is narrow and "all options are on the table", Bulcsu Hunyadi, analyst with the independent Political Capital institute, told AFP.

        Hunyadi says the "mobilisation in the last few days" will be key in turning out the estimated half a million undecided voters in the country of 9.7 million.

        On Friday Orban, 58, will hold a final rally in the town of Szekesfehervar, less than a hour from the capital Budapest, while his rival from the opposition coalition Peter Marki-Zay will hold his last event in the capital on Saturday, just a few hours before polls open the next morning.

        Orban will doubtless use the opportunity to drive home his message that he represents "peace and security", in contrast to the "dangerous" opposition -- slogans which chime with Fidesz's huge election posters.

        Propaganda machinery

        While going along with support for Kiev at an EU level, Orban's government has refused to let weapons for Ukraine cross its territory and, says Hunyadi, has managed to boil the war down "to one very basic question: whether Hungary should be involved or remain out".

        "This message has been much more effective than the opposition's criticism of the government" for its closeness to Russia.

        Added to this is the fact that "Fidesz's propaganda machinery is far more effective than the opposition's capability to reach voters".

        Other critics point out that reforms to the electoral system over Fidesz's time in office have also benefited the party.

        The government dismisses such worries.

        "It is an absolutely level playing field," government spokesman Zoltan Kovacs told AFP.

        As for Marki-Zay, Kovacs insists he is a mere "figurehead who has no party" and no MPs.

        Conservative Marki-Zay gained prominence by defeating Fidesz to become mayor of the town of Hodmezovasarhely but has had the tough task of leading a coalition of parties ranging from the right-wing Jobbik through to liberals, greens and social democrats.

        They are united by the goal of removing Orban and dismantling the "illiberal" model of democracy Fidesz has built since 2010, prompting repeated run-ins with Brussels.

        The choice before Hungarians "has never been so simple", says Marki-Zay, 49.

        He says the country must choose the path "of Europe, not of the East", an allusion to the government's rapprochement with Moscow and Beijing.

        International 'isolation'

        Orban's government has also hit back at Ukrainian President Volodymyr Zelensky, who singled Orban out for criticism over his close ties to Russian President Vladimir Putin.

        In return the Hungarian government has accused Ukraine of attempting to interfere in Sunday's election.

        Hungary's neutral stance on the war has left it at odds with even traditional allies such as Poland which have adopted an explicitly anti-Russian position.

        But according to Kovacs, when it comes to defending Hungary "if the price is isolation... then the PM is ready to go for it".

        While Kovacs said he "respected" Poland's view that Russian gas imports could be phased out by the end of the year, he insisted there was no feasible way to make Hungary less dependent on them.

        He presents Orban as the seasoned "doyen of European politics" and boasts of the "economic and social success" Hungary has enjoyed over the past 12 years.

        The opposition however says Fidesz's "irresponsible" economic management has left the country ill-equipped to combat galloping inflation and the effects of the weakness of Hungary's forint currency against the euro.

        The campaign has seen the government cap energy prices and promise voters various financial sweeteners.

        However, while these measures were meant to be Fidesz's "secret weapon", "the problem... is that inflation is eating it up", Andras Biro-Nagy, analyst at Policy Solutions institute, told reporters this week.

        The election will be held at the same time as a referendum on LGBT issues amid criticisms that a law passed last year was homophobic.

        The polling will for the first time be monitored by a team of more than 200 international observers who will monitor the fairness -- or otherwise -- of the vote.

        (AFP)

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        Hungary’s Orban kicks off re-election campaign with opposition parties united against him

        Hungary’s Orban, opposition rival hold rallies as election race heats up

        In the papers

        Ahead of election, Hungary's Viktor Orban faces uncomfortable Putin reckoning

        Valeurs Actuelles

        Un député britannique dévoile sa transidentité et dit avoir été victime de chantage et de viol

        C’est une grande première. Mercredi 30 mars, Le Figaro a fait savoir que Jamie Wallis avait publiquement révélé sa transidentité. « Je suis trans. Ou pour être plus précis, je veux l’être », a confié le député conservateur britannique sur Twitter, avant d’ajouter : « On m’a diagnostiqué une dysphorie de genre et je me sens comme ça depuis que je suis très jeune. » L’élu a profité de l’occasion pour expliquer qu’il n’allait « pas bien » après avoir été victime de chantage en 2020, puis subi un viol par une personne rencontrée en ligne. En effet, il a indiqué qu’il n’avait « aucune intention de partager ces confidences » avant l’histoire de chantage dans laquelle un homme avait révélé son orientation sexuelle à son père et envoyé des photos compromettantes à sa famille, tout en exigeant 50 000 livres (59 000 euros) de la part du député contre son silence.

        Soutien

        Dans cette déclaration très personnelle, Jamie Wallis a estimé qu’il était temps de révéler la vérité, alors que Boris Johnson s’était moqué de son adversaire travailliste Keir Starmer quelques heures plus tôt, en reprenant les propos dans lesquels ce dernier remplace « mesdames et messieurs » par « personnes assignées femmes ou hommes à la naissance ». Mais le Premier ministre britannique a ensuite commenté la publication de Jamie Wallis en soulignant « l’immense dose de courage » de l’élu de 37 ans pour « raconter cette histoire très intime ». D’autres membres du gouvernement ont aussi apporté leur soutien à Jamie Willis.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        A country short of doctors: Exploring France's 'medical deserts'

        Issued on: 01/04/2022 - 12:56

        Claire PACCALIN

        The French healthcare system is often held up as an example for its quality of treatment and universality of coverage. But disparities exist across the country, with a severe shortage of doctors in certain areas seriously limiting access to care, a phenomenon the French call "medical deserts". Although the government has decided to increase the number of students accepted to medical school, this measure will take almost a decade to bear fruit. FRANCE 24's reporters Pauline Godart and Claire Paccalin went to find out what it's like to live and work in a "medical desert".

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        The growing anger of French midwives

        Valeurs Actuelles

        [Del Valle] Guerre en Ukraine et sanctions contre la Russie : le suicide économique et politique de l’UE

        « Personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles », a prévenu le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov. La Russie a riposté ainsi à la “déclaration de guerre économique des Occidentaux” qualifiés de pays “hostiles”. Ce jeudi, alors que la Banque centrale et Gazprom, doivent présenter un nouveau système de paiement en roubles, Poutine a indiqué au Chancelier allemand Olaf Scholz – qui a refusé de payer en roubles – que le gaz pourrait encore être payé en euros en avril. Nombre de dirigeants occidentaux pensent d’ailleurs que Poutine bluffe, car son pays vit de ce gaz payé par les Européens. Certes, l’économie russe ne peut pas se passer exportations de gaz qui s’élèvent à 500 millions d’euros par jour. Les hydrocarbures ont rapporté 200 milliards d’euros à la Russie durant la seule année 2021. Il est vrai également que l’ambition russe de compenser la perte du marché occidental par celui de la Chine, prendra du temps et est loin d’être garantie.

        Toutefois, il est certain que le robinet de gaz russe vers l’Europe sera tôt ou tard fermé ; Poutine s’en doutait depuis les sanctions de 2014 et le début de la guerre en Ukraine. Sa décision d’exiger le paiement du gaz russe en roubles montre qu’il est prêt à couper totalement avec l’Occident. Le (ex)-meilleur client, l’Allemagne, envisage d’ailleurs de ne plus dépendre des énergies russes d’ici 2024. Mais à cette date, la Russie devrait avoir mis en service ses nouveaux gazoducs (Power of Siberia I et II) destinés à alimenter la Chine et l’Asie. Power of Siberia II parcourra 9 000 kilomètres et transportera 50 milliards de mètres cubes de gaz chaque année, soit, autant que le gazoduc russo-allemand Nord Stream II… L’Europe sera la principale perdante et risquera une durable récession économique.

        Chacun est donc tenu par l’autre : l’hypocrisie de l’Occident “moraliste”

        Toujours est-il que la menace russe de couper le gaz si l’Occident refuse le paiement en roubles est à prendre au sérieux. Les pays européens risquent gros car ils ne sont pas autonomes énergétiquement et encore moins producteurs-exportateurs de gaz et de pétrole contrairement aux États-Unis qui peuvent se permettre une rupture totale avec Moscou. Les sanctions occidentales contre la Russie (qui ne les avait pas agressés) sont perçus par Moscou comme un acte de guerre économique totale (dixit Bruno Lemaire) dont les Européens ne pouvaient pas négliger les conséquences en termes de rétorsions. Certes, l’Europe prétend avoir des stocks pour tenir jusqu’à l’hiver prochain, mais le black out électrique sera insupportable une fois les stocks épuisés, donc bien avant que l’UE ait réussi à se décarboner ou à remplacer le gaz russe par des hydrocarbures importés d’Azerbaïdjan, du Qatar, d’Algérie, et des États-Unis, sachant que les terminaux pour faire venir du GNL américain ou autre manquent et qu’il faudra 3 et 5 ans pour les construire.

        Rappelons que l’UE importe de la Russie 40 % de son besoin de gaz et les pays les plus dépendants sont l’Allemagne et l’Italie. La fin du marché européen étant programmée, Poutine mise depuis longtemps déjà sur un “recentrage eurasiatique” et sur le renforcement de son alliance avec la Chine et les pays du “monde multipolaire”, dont l’Inde, les pays d’Afrique, d’Amérique latine, les monarchies arabes du Golfe, dans le cadre d’une “mondialisation désoccidentalisée”. En attendant, au même moment où les pays du G7 ont refusé net l’ultimatum de Poutine de payer le gaz en roubles, la monnaie russe s’est appréciée : des banques et sociétés occidentales et d’autres pays ont donc massivement acheté des roubles pour se préparer à payer le gaz russe au cas où la menace de coupure se concrétise réellement… Le rouble est repassé à sa parité d’avant la crise avec l’euro…

        Mieux, les sociétés européennes de négoce de gaz gouvernementales ou privées sont en train d’ouvrir massivement des comptes auprès des filiales (notamment en Suisse) de Gazprombank (qui n’est pas sous sanction), ce qui va permettre à Gazprombank-Russie d’agir à la place de la banque centrale russe (visée par les sanctions) et de servir de chambre de compensation pour payer en roubles Gazprom à la place des clients européens qui verront leurs dépôts sur la filiale européenne de Gazprombank défalqués des sommes correspondantes en euros ainsi changées en roubles selon la parité décidée par Moscou… L’autre face des sanctions est toujours, en plus de l’inefficacité et de l’effet boomerang, l’hypocrisie…

        La remise en question de l’hégémonie éco-financière américaine par la Russie et autres non-alignés

        Si les États Unis sont – avec la Chine – les gagnants à court terme de la guerre en Ukraine qu’ils ont largement provoquée pour renforcer l’OTAN, exclure la Russie de l’Occident, couper l’Europe et renforcer l’OTAN, ses ventes d’armes à l’UE et déverser son gaz de schiste au dindon de la farce européen, Washington pourrait perdre beaucoup à moyen et long terme. Car par l’exigence d’être payée en roubles comme représailles aux sanctions, Moscou remet en question l’hégémonie du dollar, arme suprême américaine imposée depuis des décennies comme monnaie de paiement des énergies et comme référence universelle pour rendre tenable la gigantesque dette fédérale américaine (30 000 milliards de $…). Cela signifie que si le processus de dédollarisation lancé par Poutine est poursuivi par d’autres acteurs multipolaires comme la Chine, les pays du Golfe, l’Inde ou d’autres, l’économie américaine risque à terme la banqueroute. Des signes de cette désaméricanisation de l’économie mondiale sont notables : la Chine et l’Arabie saoudite évoquent le remplacement du dollar par le yuan pour leurs contrats pétroliers… Les traders sont déjà en train de vendre des contrats de gaz et de pétrole russe déguisés en produits turcophones, et les sanctions économiques imposées à la Russie par l’Occident sont non seulement contournées, mais risquent d’accélérer la dédollarisation de l’économie mondiale tant redoutée par les Américains…

        La possibilité d’un cessez-le-feu en Ukraine permise par les médiations israélienne et turque et envisagée par les délégations russo-ukrainiennes ne signifiera par la fin des sanctions. La coupure des “deux mondes” sera durable. Le président du Conseil italien Mario Draghi envisage de recourir au rationnement dans le cadre d’une véritable économie de guerre, car les factures, les prix de l’essence et ceux de tant de produits alimentaires dont le blé sont de plus en plus élevés. L’Espagne a introduit des limitations d’achats de certains produits. Les pays d’Afrique dépendants du blé russo-ukrainien vont connaître des famines, que l’Europe paiera par des crises migratoires et sécuritaires sans précédent (dixit le FMI). L’inflation, les pertes d’emplois et la paupérisation des ménages modestes vont engendrer en Europe des crises sociales incontrôlables. Le syndrome “des Gilets jaunes” pourrait se généraliser et déstabiliser les gouvernements, terrifiés à l’idée d’une prise de pouvoir par les “populistes”. Il n’est donc pas impossible que les Européens finissent par hisser le drapeau blanc, après avoir marqué des buts contre ses propres équipes en agissant comme des belligérants en Ukraine face une Russie qui nous conseillait de ne pas nous en mêler et qui ne nous avait pas agressés…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Ukrainian refugee crisis: Women and children at risk from human traffickers

        Issued on: 01/04/2022 - 17:12

        Annette Young Follow

        As the war in Ukraine continues, Europe is facing its fastest-growing refugee crisis since World War II. With the majority being women and children, there are growing concerns that they're a target for sex traffickers. Annette Young talks to Céline Schmitt from the UNHCR. Also how women villagers in Niger are being educated about the role they can play in the fight against jihadists.

        war in ukraine

        Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

        On the Ground

        Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

        On the ground

        More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : Human Right Watch demande une enquête sur d’éventuels “crimes de guerre” envers des prisonniers russes

        « Il est clair qu’on ne peut pas considérer cela comme quelque chose qui va créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations. » Ces propos Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, vendredi 1er avril, après la destruction à l’aube d’un dépôt dans la région de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, rapporte notamment BFM TV. De cette façon, selon Moscou, cette attaque attribuée à l’armée ukrainienne devrait peser sur les pourparlers russo-ukrainiens ayant vocation à mettre fin à l’offensive en Ukraine.

        Les forces russes opèrent un « retrait rapide » des régions nord du pays, annonce un haut responsable ukrainien

        Toute la région de Kiev a été « libérée », a annoncé ce samedi le gouvernement ukrainien, par la voix de son vice-ministre de la Défense. Après un « retrait rapide » des régions de Kiev et de Tcheriguiv les forces russes repartent vers l’est de l’Ukraine, avait annoncé un peu plus tôt un haut responsable ukrainien.

        53 sites culturels endommagés par l’invasion russe, selon l’Unesco

        Au moins 53 sites culturels ont été endommagés en Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février dernier, rapporte l’Unesco, vendredi 1er avril. L’organisation dénombre 29 sites religieux, 16 bâtiments historiques, quatre musées et quatre monuments ayant subi des dégâts. Ce bilan a été réalisé grâce à l’imagerie satellitaire et aux acteurs présents sur place. Un porte-parole de l’Unesco précise que cette liste « n’est pas exhaustive ».

        Emmanuel Macron : « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » 

        « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés », a confié Emmanuel Macron au maire de Melitopol, vendredi 1er avril, après s’être dit « bouleversé » par son enlèvement. Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être libéré cinq jours plus tard.  

        Emmanuel Macron au maire de Melitopol: « Nous allons poursuivre l’effort à vos côtés » pic.twitter.com/fz30pzWWQI

        — BFMTV (@BFMTV) April 1, 2022

        Les pourparlers russo-ukrainiens ont repris

        Ce vendredi, les pourparlers russo-ukrainiens dont l’objectif est de mettre fin au conflit en Ukraine ont repris, d’après le négociateur du Kremlin, Vladimir Medinski. « Nous continuons les négociations par visioconférence. Nos positions sur la Crimée et le Donbass n’ont pas changé », a-t-il indiqué sur sa chaîne Telegram, comme le relate 20Minutes, en référence à deux régions ukrainiennes ; l’une que la Russie a annexée en 2014, et l’autre qui est partiellement sous contrôle de séparatistes prorusses.

        La France immobilise deux hélicoptères appartenant à un oligarque russe

        Le magazine Forbes a révélé que les autorités françaises avaient immobilisé deux hélicoptères qui appartiennent à l’oligarque russe Alisher Ousmanov. Cette opération s’est déroulée au cours de la semaine dernière, sur la Côte d’Azur. Le premier hélicoptère est un Airbus EC-175, qui a été cloué au sol par les policiers le 22 mars dernier au Castellet. Le second est un Eurocopter EC-155, immobilisé à Monaco le 25 mars. A savoir que les deux engins avaient été radiés le 3 mars, et ne pouvaient plus voler. Au total, les deux hélicoptères valent 26 millions de dollars.

        Mykolaïv : au moins 24 morts dans la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental

        En s’appuyant sur les données du ministère ukrainien de l’Intérieur, le compte Twitter du Parlement ukrainien a fait savoir ce vendredi que le bilan de la frappe russe sur un bâtiment gouvernemental à Mykolaïv était désormais passé à 24 morts, relaye BFM TV.

        Macron va recevoir le maire de Melitopol

        Emmanuel Macron s’apprête à recevoir, en fin de matinée vendredi 1er avril, le maire de Melitopol (Ukraine) qui avait été capturé par les Russes : Ivan Fedorov. L’information a été communiquée à BFM TV par le palais de l’Elysée. Dans le détail, Ivan Fedorov avait été enlevé par les forces russes le 11 mars dernier, avant d’être finalement libéré cinq jours plus tard. Celui-ci sera accompagné d’une délégation composée de quatre députés ukrainiens. Lorsque cette rencontre aura pris fin, le dirigeant français s’entretiendra une nouvelle fois par téléphone avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

        Marioupol : l’évacuation de ce vendredi pas garantie

        « Il n’est pas certain que l’évacuation prévue de civils de la ville assiégée de Marioupol puisse avoir lieu aujourd’hui, a réagi ce vendredi Ewan Watson, un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, dont les propos sont cités par France Info. Il y a beaucoup de parties mouvantes et tous les détails ne sont pas réglés pour être sûr que cela se passe en toute sécurité. »

        Les autorités ukrainiennes enjointes à enquêter sur de possibles crimes de guerre

        L’ONG Human Rights Watch (HRW) a enjoint ce vendredi les autorités ukrainiennes à enquêter sur de potentiels « crimes de guerre » envers les prisonniers russes, après la diffusion d’images qui semblaient montrer des soldats ukrainiens leur tirant dans les jambes, observe BFM TV. Ainsi, sur une vidéo diffusée le 27 mars, on pouvait distinguer trois hommes en treillis, les mains attachées dans le dos, jetés à terre depuis un fourgon par d’autres hommes armés. Ces derniers leur tiraient ensuite dans les jambes.

        La guerre en Ukraine fait flamber l’inflation de la zone Euro 

        Le taux d’inflation dans la zone euro a battu un nouveau record au cours du mois de mars – à 7,5 % sur un an – d’après Eurostat, cité par 20Minutes. Et cela, alors même que la guerre en Ukraine a encore accéléré la flambée des prix de l’énergie. En février dernier, l’inflation avait atteint 5,9 % pour les 19 pays ayant adopté la monnaie unique. Ceci représentait déjà le niveau le plus élevé enregistré par l’office européen des statistiques depuis le début de cet indicateur, en janvier 1997.

        France : plus de 6 800 élèves ukrainiens scolarisés

        Désormais, plus de 6 800 enfants ukrainiens sont scolarisés dans des écoles, collèges et lycées situés en France, relate 20Minutes ce vendredi. Et cela, principalement dans les académies de Nice et de Versailles. L’annonce a été faite le même jour par le ministère de l’Education nationale, par le biais d’un communiqué.

        Les Russes se repositionnent afin d’attaquer à l’est

        Dans une adresse vidéo diffusée au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fait savoir que l’armée russe se repositionnait dans l’est du pays, en prévision « d’attaques puissantes », relaye BFM TV. Le port assiégé de Marioupol serait notamment dans le viseur du pays de Vladimir Poutine. « Nous savons qu’ils s’éloignent des régions où nous les battons pour se concentrer sur d’autres qui sont très importantes… où cela peut être difficile pour nous », a précisé ensuite le président ukrainien.

        Par ailleurs, Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire situé au nord-est de Kiev, a déclaré ce vendredi que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l’invasion russe avaient commencé à se retirer, précise France 24.

        Le Russie accuse Kiev d’avoir attaqué un dépôt de pétrole

        Ce vendredi, un responsable russe a accusé l’Ukraine d’avoir mené une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » dans la ville de Belgorod, qui se trouve dans l’Ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes.

        Volodymyr Zelensky dit avoir limogé deux généraux « traîtres »

        Dans son discours vidéo publié au cours de la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, Volodymyr Zelensky a confié avoir limogé deux généraux, accusés de « traîtrise », relate BFM TV. « Aujourd’hui, une autre décision a été prise. Concernant les antihéros. Je n’ai pas le temps de m’occuper de tous les traîtres immédiatement. Mais progressivement, ils seront tous punis, a déclaré le dirigeant ukrainien. C’est pourquoi l’ex-chef du Département principal de la sécurité intérieure du Service de sécurité, Naumov Andriy Olehovych, et l’ex-chef du Bureau du Service de sécurité de l’Ukraine, dans la région de Kherson, Kryvoruchko Serhiy Oleksandrovych, ne sont plus généraux. »

        Attaques russes contre des stocks de céréales

        Des clichés du gouvernement américain que l’agence de presse Reuters a pu consulter montrent ce qu’un responsable américain a décrit comme étant des dégâts causés à un certain nombre d’installations de stockage de grain dans l’est de l’Ukraine, relaye France 24. Les deux images, en noir et blanc, laissent voir des bâtiments rectangulaires, d’abord intacts en janvier, puis présentant des toits endommagés. Une légende évoque des « cratères d’impact » apparus en mars. Le responsable américain, qui commente ces images, a précisé que les Etats-Unis disposaient d’informations selon lesquelles les forces russes endommageaient de façon répétée les installations de stockage de grain dans le pays. « A la fin mars, au moins six installations de stockage de grain ont été endommagées par ces attaques », a-t-il assuré.

        Marioupol : l’ouverture d’un couloir humanitaire attendue

        Un couloir humanitaire doit s’ouvrir ce vendredi matin afin de permettre aux habitants de Marioupol d’évacuer en direction de Zaporojie, indique 20Minutes. Kiev, qui a promis 45 bus, assurait la veille en avoir envoyé 17. Pour l’heure, aucune autre information n’a filtré au sujet de ce couloir, dont la tenue semble fragile en dépit de l’implication de pays tiers, à l’instar de la Grèce ou de la France, ainsi que des promesses de la Russie.

        Un sommet pour dissuader Pékin d’aider Moscou

        La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ainsi que le président du Conseil européen, Charles Michel, s’entretiendront ce vendredi en visioconférence avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, puis le président Xi Jinping, rapporte France 24. « La rencontre se concentrera sur le rôle que nous incitons la Chine à jouer pour exercer toute l’influence et la pression nécessaires sur la Russie. Ce n’était pas l’objet initial du sommet, ça le devient nécessairement », a fait savoir il y a quelques jours le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dont les propos sont cités par le média.

        Un responsable européen, dont les propos sont cités par nos confrères, a évalué la situation en ces termes : « Concrètement, il est essentiel de savoir si la Chine utilise son influence pour établir un cessez-le-feu [et] des corridors humanitaires » ou bien « si elle aide Moscou à contourner » les sanctions, en augmentant ses achats d’hydrocarbures, ou encore par une aide financière.

        Otan : la France prend les commandes de la défense du ciel

        En Estonie, la France a pris le relais de la Belgique sur les missions de police du ciel, observe 20Minutes. Le commandant Hubert, chef du détachement aérien français auprès de l’OTAN pour les quatre prochains mois, indique que « de temps en temps on est envoyés sur de la surveillance des frontières dans les pays baltes et en Pologne », relatent nos confrères. « On vérifie qu’aucun avion ne traverse les frontières sans qu’il soit détecté par les radars au sol », a précise-t-il. A savoir que la France a envoyé quatre Mirage 2000-5 qui tourneront dans une zone qui est dans le même temps calme et surexposée. « Evidemment on fait attention à ce qu’on fait », reconnaît l’officier français. Depuis le début de l’offensive russe, l’Otan s’évertue à ne pas devenir un belligérant tout en renforçant son flanc Est.

        Les exportations agricoles russes n’iront plus qu’aux pays « amis »

        Dans un message publié sur le réseau social Telegram et repéré par BFM TV, l’ex-président russe Dmitri Medvedev s’est exprimé au sujet de la « sécurité alimentaire » en Russie. « Nous n’allons livrer de la nourriture et des produits agricoles qu’à nos amis » désormais, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « Heureusement, nous en avons beaucoup, et ils ne sont pas en Europe ou en Amérique du Nord. » Il a également fait savoir que la liste des produits interdits à l’importation pourrait être rallongée à l’avenir, dans le but de frapper cette fois les pays « ennemis ».

        Yannick Jadot veut un embargo sur le gaz

        « On est sur 700 millions d’euros de recettes par jour » en lien avec la vente de gaz et de pétrole russe, qui financent la guerre ainsi que « les crimes de guerre » en Ukraine, a jugé Yannick Jadot, candidat à l’élection présidentielle, ce vendredi au micro de France Info.

        Russie : Kiev accusée d’avoir attaqué un dépôt de pétrole 

        Un responsable russe a accusé ce vendredi l’Ukraine d’avoir conduit une attaque à l’hélicoptère contre un « dépôt de pétrole » situé dans la ville de Belgorod, dans l’ouest de la Russie, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, indique 20Minutes. « Un incendie dans un dépôt de pétrole a eu lieu à cause d’une frappe aérienne menée par deux hélicoptères de l’armée ukrainienne qui sont entrés sur le territoire russe à basse altitude », a détaillé sur son compte Telegram Viatcheslav Gladkov, le gouverneur de la région de Belgorod.

        Dupont-Aignan fustige « un conflit qui va faire souffrir les Français »

        Vendredi matin, Nicolas Dupont-Aignan était invité sur le plateau d’Europe 1. « On est entraînés dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente », a-t-il jugé, au sujet de la guerre en Ukraine et de l’offensive russe.

        Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq

        — Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022

        La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril 2022, après 37 jours d’offensive russe. Le recentrage de l’effort de guerre russe sur le Donbass, dans l’est du pays, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit « prolongé », a mis en garde la veille un haut responsable du Pentagone, comme l’indique Le Monde. Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (dans le nord du pays) et ont « abandonné » l’aéroport militaire d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev. Toutefois, « nous continuons à penser que c’est un repositionnement », a réagi auprès des médias ce même responsable, qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Nous n’avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux ou qu’ils sont écartés définitivement des combats. » 

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        La colère explose au Sri Lanka face à la crise, la sécurité renforcée

        Publié le : 01/04/2022 - 11:30

        FRANCE 24 Suivre

        Les forces de sécurité ont été déployées dans toute la capitale sri-lankaise vendredi, après que des manifestants, en colère contre la pire crise économique que connaît le pays depuis son indépendance, ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président.

        La capitale du Sri Lanka a été placée, vendredi 1er avril, sous haute sécurité après que des centaines de manifestants ont tenté de prendre d'assaut la résidence du président lors d'une nuit de violences et de colère, en réaction à la grave crise économique qu'endure le pays.

        La nation d'Asie du Sud connaît de graves pénuries de produits de première nécessité, une inflation galopante et des coupures d'électricité paralysantes. Beaucoup craignent que le pays, qui traverse pire sa récession depuis son indépendance en 1948, ne soit pas en mesure de rembourser ses dettes.

        Deux bus militaires et une jeep de la police incendiés

        Dans la nuit de jeudi à vendredi, des centaines de personnes se sont dirigées vers le domicile du président Gotabaya Rajapaksa pour réclamer sa démission. Ils ont incendié deux bus militaires et une jeep de la police, jeté des briques sur les forces de l'ordre et barricadé une route principale de Colombo avec des pneus enflammés.

        Une personne a été grièvement blessée et la police a déclaré que cinq officiers avaient été blessés dans des affrontements. Quarante-cinq personnes ont été arrêtées.

        Les forces de police ont tiré sur la foule et utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants. La nature des balles utilisées, réelles ou en caoutchouc, n'était pas claire dans l'immédiat.

        Manquant cruellement de devises étrangères, l'île de 22 millions d'habitants a imposé une large interdiction d'importation en mars 2020, entraînant de graves pénuries sur les produits de première nécessité.

        Les dernières données officielles publiées vendredi font état d'une l'inflation de 18,7 % en mars dans la capitale Colombo, le sixième record mensuel consécutif. Les denrées alimentaires sont particulièrement touchées avec une hausse des prix record de 30,1 %.

        Jeudi, le diesel était introuvable dans l'intégralité des stations de l'île, selon les autorités et les médias, obligeant l'Etat à imposer une coupure d'électricité généralisée pendant 13 heures, la plus longue jamais enregistrée, faute de diesel pour les générateurs.

        Plusieurs hôpitaux publics ont cessé d'effectuer des opérations chirurgicales par manque de médicaments.

        Le couvre-feu a été levé tôt vendredi matin

        "La manifestation de jeudi soir a été menée par des forces extrémistes appelant à un printemps arabe pour créer l'instabilité dans notre pays", a déclaré le bureau de la présidence dans un bref communiqué, une référence aux manifestations antigouvernementales qui ont bouleversé les pays arabes il y a plus de dix ans en réaction à la corruption et à la stagnation économique.

        Le couvre-feu de la nuit a été levé tôt vendredi matin, mais la présence de la police et de l'armée a été renforcée dans la ville où l'épave calcinée d'un bus bloquait toujours la route menant à la résidence du président.

        Selon des sources officielles, le chef de l'État n'était pas chez lui pendant la manifestation. Une émission en direct diffusée par un réseau de télévision privé s'est brusquement arrêtée après ce que les journalistes ont qualifié de pression de la part du gouvernement.

        Mais des vidéos partagées sur les réseaux sociaux, dont l'AFP a vérifié l'authenticité, montrent des hommes et des femmes criant "fou, fou, rentre chez toi" et exigeant la démission du clan présidentiel.

        Le gouvernement inclut trois frères du président, parmi lesquels le Premier ministre et le ministre des Finances, ainsi qu'un de ses neveux.

        La situation difficile du Sri Lanka a été aggravée par la pandémie de Covid-19, qui a torpillé le tourisme et les transferts de fonds. De nombreux économistes affirment également qu'elle a été exacerbée par la mauvaise gestion du gouvernement et par des années d'emprunts accumulés.

        Le gouvernement a déclaré qu'il cherchait un renflouement auprès du Fonds monétaire international (tout en demandant des prêts supplémentaires à l'Inde et à la Chine.

        Le porte-parole du FMI, Gerry Rice, a déclaré jeudi aux journalistes à Washington que ces discussions devraient commencer "dans les prochains jours", le ministre des finances du Sri Lanka étant attendu dans la capitale américaine.

        Avec AFP

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        Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes

        Focus

        Le Sri Lanka au bord de la faillite : l'inflation s'envole, les pénuries s'aggravent

        France24 - Monde

        L'Actu en dessin : les espoirs diplomatiques ne font pas taire les bombes en Ukraine

        Publié le : 01/04/2022 - 16:55

        FRANCE 24 Suivre

        Des pourparlers russo-ukrainiens en début de semaine ont abouti à des discussions "substantielles" entre Kiev et Moscou, suscitant des espoirs inédits depuis le début de la guerre déclenchée en Ukraine le 24 février. Mais ni les promesses d'apaisement du Kremlin, ni les fragiles avancées diplomatiques vers un règlement du conflit n'ont changé la réalité du terrain : l'Ukraine demeure sous le feu russe, et l'évacuation de civils demeure incertaine. 

        Au bout de cinq semaines de guerre en Ukraine, un espoir de sortie de crise semblait bel et bien s’esquisser sur les rives du Bosphore, en Turquie, mardi 29 mars, sous l’égide du président Erdogan. Une nouvelle rencontre entre délégation russe et ukrainienne à Istanbul aboutissait à des discussions qualifiées par les deux parties de "substantielles".

        Parmi les principales avancées, l'Ukraine a accepté d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué le négociateur ukrainien. Un point fondamental pour Moscou : la perspective d'une adhésion ukrainienne à l'Otan fait partie des arguments avancés par le Kremlin pour justifier l'invasion russe de l'Ukraine.

        Cette semaine, Gilles Lafitte, dit Lasserpe, revient sur ce fragile processus de négociations. Dessinateur de presse indépendant, il a fait ses débuts au Monde Libertaire, et a signé notamment dans L’Humanité, Fluide Glacial et Politis et La Dépêche du Midi. Il collabore désormais à S!lence, Psikopat, Sud Ouest, Marianne et Les Clés de l’Actualité…

        De la presse humoristique comme politique jusqu’aux supports institutionnels, le mordant de Lasserpe est unanimement reconnu.

        Avec AFP

        Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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        Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

        L'Entretien de France 24

        Jean-Yves Le Drian : "Je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine

        Le Débat de France 24

        Guerre en Ukraine : Poutine rêve-t-il d'une Grande Russie ?

        France24 - Monde

        Tunisie : le président Kaïs Saïed exclut la tenue d'élections législatives anticipées

        Publié le : 01/04/2022 - 04:48

        FRANCE 24 Suivre

        Au lendemain de la dissolution du Parlement, le président tunisien Kaïs Saïed a indiqué jeudi soir que des élections législatives ne pourraient pas se tenir dans un délai de trois mois.

        La Tunisie n'organisera pas d'élections législatives dans un délai de trois mois, a déclaré tard jeudi 31 mars le président tunisien Kaïs Saïed lors d'une réunion avec la Première ministre Najla Bouden, selon une publication diffusée sur le compte Facebook de la présidence tunisienne.

        Kaïs Saïed a dissous mercredi le Parlement, suspendu depuis l'été dernier, après que les élus se sont réunis virtuellement pour voter contre des mesures décidées l'an dernier par le chef de l'État.

        Le Parti destourien libre (PDL), parti d'opposition qui, selon les sondages, serait majoritaire au Parlement si des élections étaient organisées, a exhorté Kaïs Saïed à convoquer des élections anticipées après la dissolution du Parlement.

        Abir Moussi, présidente du PDL et soutien de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali, a estimé que Kaïs Saïed n'avait pas d'autre choix, selon la Constitution, et devrait convoquer des élections dans un délai de trois mois.

        Le président tunisien a précédemment indiqué qu'il formerait un comité chargé de travailler à une nouvelle Constitution, qu'il soumettrait à un référendum en juillet avant d'organiser des élections législatives en décembre.

        Avec Reuters

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        Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement

        Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu

        LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

        La Tunisie face au défi de l'eau : les autorités traquent les forages agricoles

        France24 - Monde

        Mort de l'ex-rugbyman Martin Aramburu : Loïk Le Priol placé en rétention en France

        Publié le : 31/03/2022 - 23:44

        FRANCE 24 Suivre

        Le militant d'ultradroite Loïk Le Priol, arrêté en Hongrie il y a dix jours, est arrivé jeudi soir à Paris et va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour l'"assassinat" de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu.

        Loïk Le Priol, soupçonné d'avoir tué par balle l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu le 19 mars à Paris, a été placé jeudi 31 mars en rétention judiciaire à son arrivée à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle en provenance de Budapest, a indiqué une source judiciaire sollicitée par l'AFP.

        Le jeune homme de 27 ans, ancien militaire et militant du mouvement d'ultradroite Groupe union défense (GUD), va être présenté vendredi à un juge d'instruction qui doit lui notifier sa mise en examen pour "assassinat", dix jours après son interpellation en Hongrie.

        L'ex-commando marine, visé par un mandat d'arrêt européen, avait été arrêté dans la nuit du 22 au 23 mars au poste-frontière de Zahony près de l'Ukraine où il a prétendu vouloir combattre.

        Il devait passer la nuit à l'aéroport avant son transfert vendredi au tribunal judiciaire de Paris, selon une source aéroportuaire.

        Après son passage devant le juge d'instruction, une audience devant le juge des libertés et de la détention devra statuer sur un contrôle judiciaire ou un placement en détention provisoire.

        Romain Bouvier incarcéré

        Dans cette affaire, deux autres personnes ont déjà été mises en examen et écrouées.

        Proche de Loïk Le Priol, Romain Bouvier, 31 ans, a été mis en examen pour "assassinat" et deux délits liés à la détention d'armes. Soupçonné d'avoir lui aussi tiré sur Aramburu, il a été incarcéré à la prison de la Santé à Paris.

        Une femme de 24 ans, présentée comme la petite amie de Loïk Le Priol, a également été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire. Elle est soupçonnée d'avoir conduit le soir des faits un véhicule appartenant à Loïk Le Priol.

        Selon les premiers éléments de l'enquête, l'ex-rugbyman argentin âgé de 42 ans a été tué par balles après une altercation dans un bar de Saint-Germain-des-Près, Le Mabillon.

        Radicalité et violence

        Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Son ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être "fiché S" par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont précisé à l'AFP des sources proches du dossier.

        Il doit comparaître, tout comme Romain Bouvier, devant un tribunal, en juin, pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir roué de coups et humilié avec trois autres membres du mouvement d'ultradroite.

        Leur contrôle judiciaire leur interdisait d'entrer en contact.

        Avec AFP

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        Les deux principaux suspects du meurtre de l'ex-rugbyman argentin Aramburu ont été arrêtés

        L'Humanité

        Radioactivité = bananes

        Chronique

        Audrey Vernon

        Depuis quelques semaines, la menace atomique me fout la trouille… J’ai du mal à me projeter, la guerre me rend chafouine. Contrariée par Poutine and co… Je décide d’appeler le prix Nobel de la paix 2017.

        « Allô, bonjour, j’ai peur d’une guerre atomique. » Ican France (1), la branche française de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires me répond : « Bonjour, ah ben, vous avez raison d’avoir peur. Actuellement, il y a 13 000 têtes nucléaires. » – « Ah ! Et au cas où, on a des boucliers antimissiles ? » « Non. » « Non ? » « Non… » « Merde… » « Si la Russie envoie un missile, elle enverra aussi des leurres, Poutine peut en lancer 100 en même temps, ça mettrait six minutes à atteindre la France par exemple. Il y aurait peu de temps de réaction. En Russie, la plus petite tête nucléaire (10 kt) est presque l’équivalent de Hiroshima, mais un missile et ses ogives peuvent aussi tomber sur une centrale nucléaire. »

        « Mais ces armes frapperaient des civils ! » « Oui, l’arme nucléaire, par définition, vise les civils. » « On sait les démanteler ? »

        « Oui, techniquement, on sait très bien faire, ce sont ceux qui les fabriquent qui démantèlent ces armes. Bon après, il y a encore un problème de gestion des déchets car le plutonium et l’uranium (ici enrichi de manière spécifique pour le militaire) sont des déchets pour des milliers d’années. Le plutonium, on sait le faire, on le transforme en melox… » « Ah, formidable… (Putain, c’est quoi encore cette matière de merde inventée par les humains)… » « On sait très bien réduire, il y en avait 70  000, mais il en reste encore 13 000… » Je remercie Ican France, signe leur dernière pétition et, pour plus de sécurité, j’ajoute un cierge à saint Antoine…

        Quelques jours plus tard, je prends la parole à République afin d’exprimer mon ressenti de femme, de mère qui ne veut pas vivre dans un monde nucléarisé… Ayant écrit un spectacle sur Fukushima, j’avais étudié le corium, les conséquences, les déplacements, la peur, l’impossibilité pour la population de vivre à nouveau dans un monde normal. Je dis que, contrairement à ce que disent certains ingénieurs, la radioactivité tue. Que n’avais-je dit là… Déferlement : « Obscurantiste ! Mais qu’elle est conne ! On lui dit que tout est radioactif ! On lui parle de la Bretagne ? Et les bananes, c’est radioactif aussi… Ouvre un livre de science, connasse ! »

        Je recopie cent fois « la radioactivité n’est pas dangereuse » et me remets dans la tête qu’une femme ne doit pas parler de ce qui la concerne, concerne ses enfants et les enfants de ses enfants… Elle doit écouter la science, les hommes et aimer la radioactivité comme un risque acceptable. Que 100 000 personnes, au Japon, n’aient pas pu revenir sur leur terre ne compte pas. Que les mères n’aient plus confiance en l’eau, en la terre, que les enfants ne puissent plus jouer dans le sable non plus. Nous devons fermer nos gueules pour les siècles des siècles.

        Mais très bonne nouvelle, en cas de pépin, nous aurons une armée de liquidateurs sans peur, prêts à arroser le cœur des réacteurs, retourner la terre à mains nues et stocker dans leur gosier toute l’eau contaminée !

        Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires Carte blanche à Audrey Vernonarmes nucléaires
        France24 - Monde

        Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

        Publié le : 31/03/2022 - 15:49

        Nicolas BAMBA

        On connaît 29 des 32 équipes qui disputeront la phase finale de la prochaine Coupe du monde au Qatar. L'Italie, championne d'Europe en titre et quadruple championne du monde, sera encore la grande absente. France 24 fait le bilan des éliminatoires et livre le mode d'emploi du tirage au sort des groupes, qui aura lieu vendredi, à Doha.

        Sacrée championne du monde en 2018 en Russie, l'équipe de France remet sa couronne en jeu cette année. Pas cet été, comme le veut la tradition, mais au crépuscule de 2022. Ainsi en a-t-il été décidé pour ce mondial au Qatar, prévu du 21 novembre au 18 décembre. Le tirage au sort des groupes se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h 15 (heure de Paris) et sera diffusé en direct sur France 24 et France24.com.

        Cette Coupe du monde sera la deuxième à se dérouler en Asie, après l'édition 2002 organisée par la Corée du Sud et le Japon. Un seul ancien champion du monde manquera à l'appel : l'Italie. Si les sept autres anciens vainqueurs (Angleterre, Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne, France et Uruguay) n'ont connu aucune difficulté majeure, le ciel est tombé sur la Squadra Azzurra, quadruple championne du monde.

        L'Italie reste encore une fois à la maison

        La sortie de route de l'Italie est l'un des principaux enseignements des éliminatoires. Alors qu'elle avait son destin en main, la Nazionale a cédé la première place du groupe C à la Suisse lors de l'ultime journée.

        Barragistes, les Italiens espéraient disputer une finale tendue face au Portugal. Mais ils n'ont même pas eu l'occasion de défier la bande à Cristiano Ronaldo, car en demi-finale des barrages, la Macédoine du Nord est venue scalper les champions d'Europe chez eux, à Palerme.

        L'Italie ne disputera donc pas la Coupe du monde 2022. Un vrai séisme sur la planète foot – et c'est la deuxième fois d'affilée que cela arrive. En 2018, déjà, la Squadra Azzurra avait chuté en barrages, face à la Suède.

        La Russie bannie à cause de la guerre

        Pays organisateur et quart-de-finaliste en 2018, la Russie sera elle aussi absente. Elle devait affronter la Pologne en demi-finale des barrages, et éventuellement la Suède en finale. Mais l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, le 24 février, a provoqué la disqualification de la Russie, ainsi qu'un chamboulement du calendrier des barrages.

        En raison du conflit en cours, la demi-finale des barrages entre l'Écosse et l'Ukraine a été reportée au mois de juin. Le vainqueur affrontera dans la foulée, en finale, le pays de Galles. Il reste donc un 13e et dernier qualifié à déterminer dans la zone Europe : l'Écosse, l'Ukraine ou le pays de Galles.

        L'Océanie de retour ?

        En juin, en plus du verdict pour l'Europe, on connaîtra aussi le dénouement des deux autres derniers barrages. L'un d'eux opposera le Pérou au vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis. À noter cette particularité concernant les Australiens : en 2006, ils ont quitté la Confédération du football d'Océanie pour rejoindre la Confédération asiatique de football, dans le but de disposer de meilleures chances de disputer la Coupe du monde.

        Ainsi, la Nouvelle-Zélande est l'unique représentant de la confédération océanique encore en lice. En barrages, les "All Whites" vont affronter le Costa Rica, avec l'espoir de se qualifier pour la troisième phase finale de Coupe du monde de leur histoire, après 1982 et 2010.

        >> Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

        Les qualifiés pour l'Europe (UEFA) :

        • Allemagne
        • Angleterre
        • Belgique
        • Croatie
        • Danemark
        • Espagne
        • France (championne du monde 2018)
        • Pays-Bas
        • Portugal
        • Pologne
        • Serbie
        • Suisse

        Les qualifiés pour l'Afrique (CAF) :

        • Cameroun
        • Ghana
        • Maroc
        • Sénégal (champion d'Afrique 2022)
        • Tunisie

        Les qualifiés pour l'Asie (AFC) :

        • Arabie saoudite
        • Corée du Sud
        • Iran
        • Japon
        • Qatar (pays organisateur, champion d'Asie 2019)

        Les qualifiés pour l'Amérique du Sud (Conmebol) :

        • Argentine (championne d'Amérique du Sud 2021)
        • Brésil
        • Équateur
        • Uruguay

        Les qualifiés pour l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes (Concacaf) :

        • Canada
        • États-Unis (champions d'Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes 2021)
        • Mexique

        Ultimes barrages en juin 2022 :

        • Pays de Galles - Écosse ou Ukraine
        • Costa Rica - Nouvelle-Zélande
        • Pérou - Australie ou Émirats arabes unis

        Mode d'emploi du tirage au sort

        La cérémonie se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h (heure de Paris). Les équipes qualifiées sont réparties au départ dans quatre chapeaux. Elles sont tirées au sort les unes après les autres, du chapeau 1 au chapeau 4. Elles se retrouvent dans huit groupes (de A à H) composés chacun de quatre équipes. Chaque groupe sera composé d'une équipe de chaque chapeau.

        Les 32 équipes sont réparties dans les quatre chapeaux selon leur rang au classement mondial de la Fifa, sauf le Qatar, placé d'office dans le chapeau 1 (celui des nations les mieux classées) grâce à son statut de pays organisateur. Les derniers barragistes, eux, iront dans le chapeau 4, qu'importe leur classement.

        Lors du tirage au sort, deux équipes de la zone UEFA peuvent se retrouver dans le même groupe. En revanche, deux équipes d'une même autre zone (CAF, AFC, Conmebol, Concacaf) ne peuvent s'affronter au premier tour.

        Chapeau 1

        • Qatar
        • Brésil
        • Belgique
        • France
        • Argentine
        • Angleterre
        • Espagne
        • Portugal

        Chapeau 2

        • Mexique
        • Pays-Bas
        • Danemark
        • Allemagne
        • Uruguay
        • Suisse
        • États-Unis
        • Croatie

        Chapeau 3

        • Sénégal
        • Iran
        • Japon
        • Maroc
        • Serbie
        • Pologne
        • Corée du Sud
        • Tunisie

        Chapeau 4

        • Cameroun
        • Canada
        • Équateur
        • Arabie saoudite
        • Ghana
        • Pays de Galles ou Ukraine ou Écosse
        • Pérou ou Australie ou Émirats arabes unis
        • Costa Rica ou Nouvelle-Zélande

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar

        Zone Concacaf

        Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

        REVUE DE PRESSE

        Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun

        L'Humanité

        Littérature. Carmen Castillo, « La politique était l’éveil de l’intelligence et des émotions »

        Entretien

        Sa vie, de Santiago du Chili à Paris, entre combat et déchirures. Mais l’Histoire n’est qu’affaire de présent et Carmen Castillo y revient avec un livre qui réunit d’anciens écrits, « Un jour d’octobre à Santiago » et « Lignes de fuite ». À la mémoire des vaincus. Entretien

        Rosa Moussaoui

        Militante du MIR, le mouvement de la gauche révolutionnaire, l’auteure a vu son compagnon Miguel Enriquez, chef de l’organisation, tomber sous les balles de la dictature. Elle-même, alors enceinte, fut blessée, et ne fut arrachée au tortionnaire qu’au prix d’une campagne internationale de solidarité. Loin des siens et des supplices qui leurs furent infligés, elle a recollé les fragments épars de leurs récits : la résistance clandestine, les camarades pris, le calvaire des maisons de torture de la DINA - l’impitoyable police politique de Augusto Pinochet. Cette histoire est celle, aussi, d’une renaissance en forme d’épreuve : réapprendre à vivre dans l’exil et dans le camp des vaincus, tenir à tout prix le fil de la lutte, cultiver la mémoire comme terreau des combats d’aujourd’hui.

        Pourquoi reprendre aujourd’hui ce récit, autrefois publié, qui charpente plusieurs de vos œuvres cinématographiques ?

        Ce n’est pas ma volonté. C’est un cadeau de ma vie française ; une amitié a donné naissance à ce livre. Je me retrouve moi-même devant ces récits vieux, écrits en arrivant dans l’exil, aujourd’hui rassemblés dans cette jolie collection chez Verdier, avec une préface de Joseph Andras qui me touche profondément. Je reçois presque comme les lecteurs cette matière du premier récit, avec les évènements, les sentiments qu’impliquaient le combat, la mort, la survie.

        C’est une autre Carmen qui feuillette ce livre. J’avais écrit Un jour d’octobre à Santiago en français, pour raconter à mes amis français qui nous étions. Je voulais vraiment signaler que nous n’étions pas des héros : nous étions des gens comme tout le monde. Je ressentais alors la nécessité de ce récit et, effectivement, il revient tout le temps dans ma vie, dans mes actions ici ou au Chili, dans ces mémoires qui surgissent du présent, qui sont revues, revisitées par mes films, par d’autres écrits. C’est comme le moment fondateur d’une vie, d’une vie qui renait avec toutes les chutes possibles.

        Chili. L’avenir des prisonniers politiques en suspens

        Je rentre tout juste du Chili et je me dis qu’il y a toujours comme un agencement de l’histoire et du présent. Cet éveil, au Chili, des morts, de la mémoire des vaincus, pour le dire comme Walter Benjamin, est tellement présent…. Alors je reviens au passé sans nostalgie, pour relire les événements lumineux du Chili d’aujourd’hui à l’aune de nos souffrances, de nos ruptures, de nos joies, en imaginant que cela, peut-être, est susceptible de donner une densité, une épaisseur au présent.

        Portée par le souffle révolutionnaire de 1970, comme toute une génération de Chiliens, Carmen Castillo a brutalement été confrontée à la mort et à l’exil.

        Qui étiez-vous, jeunes Chiliens, Latino-américains pris dans un élan révolutionnaire, engagés dans la résistance aux dictatures puis brutalement confrontés à la mort, à l’exil ?

        Nous étions des femmes et des hommes comme tout le monde. Ce qui est très dangereux dans les grands moments des défaites, c’est la sacralisation par l’héroïsme. L’héroïsme, les héros, chez nous, n’étaient pas des références. On ne parlait pas comme ça d’Ernesto Guevara, de José Miguel Carrera, de Manuel Rodriguez ou de Saint-Just. Nous nous inscrivions dans le combat avec nos corps, nos fragilités, nos vulnérabilités et surtout avec nos amours, nos désirs, nos joies. Nous appartenions à une jeunesse emportée par un contexte historique, mue par un sentiment d’indignation face aux injustices.

        1971, Fidel Castro au Chili : « La révolution ne s’achète pas »

        Jamais nous n’avons fait le choix du sacrifice impliquant un uniforme, une manière d’être ou le fétichisme des armes. Non, au contraire, c’était l’expérimentation de la rencontre, de l’émancipation, de la lecture, de l’apprentissage, des confrontations, du dialogue. On apprenait. On était comme tout le monde, avec la chance de vivre une période historique où la lumière de l’horizon, de l’utopie étaient là, perceptible. Ça se jouait à l’échelle de nos vies : on allait gagner, on était porté par un souffle qui dépassait les défaites.

        Nous étions antistaliniens, nous ne regardions pas du côté du bloc soviétique : notre modèle était à inventer, et ça faisait de la politique quelque chose de très exaltant. La politique était l’éveil de l’intelligence et des émotions.

        Ces récits ne sont porteurs d’aucune nostalgie, mais ils sont empreints de mélancolie…

        En arrivant en Europe, après le temps de la sidération, j’ai ressenti très clairement le besoin de détruire la nostalgie. Ça il le fallait. Vivre, sans esquiver, la rupture : Miguel est mort, j’ai survécu et plus tard, l’enfant va mourir… ça je n’ai pas pu le faire circuler en moi. Jusqu’à maintenant. Un demi-siècle plus tard ou presque, il y a des douleurs qui montent encore, on n’en finit jamais avec le silence. Mais à ce moment là, si on restait dans la nostalgie de ce qui était perdu, on crevait. On crevait soit réellement et on se suicidait, soit vitalement et on restait enfermé – je restais enfermée dans un ghetto de souvenirs qui empêchaient le sang de circuler, la pensée de s’épanouir. C’était trop. La nostalgie me semblait paralysante. Elle allait me tuer, je ne pouvais pas vivre figée au passé. Mais c’est compliqué parce que ça revient de tous les côtés, les pertes, les absents. 

        1972, Santiago du Chili. L’Unité populaire a porté le companero Allende au pouvoir. « La chance de vivre une période historique où la lumière de l’horizon, de l’utopie était là, perceptible.» © AFP

        C’est pour cette raison que vous tenez à distance la jeune femme que vous étiez, la Catita, en parlant d’elle à la troisième personne ?

        Oui. le je était impossible, je ne pouvais pas parler à sa place. Qui étais-je alors ? Un être en dissolution qui mourrait, et qui est mort d’ailleurs : je l’ai vécue dans le corps, plus tard, la mort de la Catita. Ça s’est réellement passé en 1977, le 1er juin, à la Pentecôte… Là, l’écriture est venue comme un torrent. J’avais des carnets, des souvenirs épars et puis venait ce dialogue entre celle que j’étais et celle que j’avais été, qui n’était possible qu’à condition de la tenir à distance. Ce n’était pas moi, pas celle d’aujourd’hui. Celle d’hier avait vécu cet amour, cette lutte, cet enfantement, ces camarades, cette fratrie, cet espoir, ce combat. Et puis celle qui était arrivée, qui se levait le matin à Paris, rue Neuve-de-la-Chardonnière, qui elle était, je ne le savais pas du tout. Mais elle était le je.

        À l’époque, toucher à l’histoire collective en disant je, ça ne se faisait pas. Ma seule légitimité, pourtant, tenait au fait de dire d’où je parlais. Ce n’était pas à moi de raconter la vie de Miguel Enriquez, l’histoire du MIR, de parler de l’ensemble de la résistance. La seule chose que je pouvais faire, c’était raconter des fragments, des moments, autour du choc, du coup. Je repense à ces vers de Cesar Vallejo dans Los Heraldos Negros, Les hérauts noirs: « Hay golpes en la vida, tan fuertes... Yo no sé », « Il y a, dans la vie, des coups si forts . . . Moi je ne sais ! ». Tout d’un coup je le vivais. Cette façon dont le souvenir vous envahit et devient comme une vague... Tout ça, c’était fini : j’étais morte avec lui et celle qui survivait avait déjà oublié puisqu’elle vivait, et vivre impliquait comme une trahison. Je ne pouvais pas dire je au passé.

        AU SOULÈVEMENT DE 2019, NOUS AVONS EU LE PRIVILÈGE, NOUS LES VIEILLES SURVIVANTES, DE CONSTATER QUE LES MORTS ÉTAIENT VIVANTS. » CARMEN CASTILLO

        Vous dites de vos compagnons torturés à la Casa José Domingo Cañas que quelque chose circulait entre eux, qui échappait complètement à leurs tortionnaires de la Dina. Qu’est ce qui les reliait ?

        Le mot amour, nous avons eu du mal à le reprendre en tant que révolutionnaires. Mais il est lié à la fraternité. Ce mot, fraternité, avait disparu et le voilà qui revient, il est revenu très fort au Chili avec le soulèvement de 2019. C’est un mot rempli d’un dialogue secret. Les tortionnaires voulaient arracher des faits, des noms, les lieux, pour tuer. Et les torturés, dans ces situations inhumaines, parvenaient à se comprendre par un regard, une plainte, un frôlement. Ce qui circulait entre nous tenait non pas au sacrifice mais à une vie pleine, active, à des liens d’affect, d’amour, d’amitié. Devant cela, le tortionnaire est sourd et aveugle. Il n’a aucune prise là-dessus. Je n’ai jamais vécu la maison de torture clandestine. Je ne pourrais jamais savoir vraiment. Mais je pouvais au moins par le témoignage de mes amies reconstituer cet espace temps du lieu de torture clandestine. La haine, la barbarie qui portaient les tortionnaires se confrontaient avec des êtres qu’ils brisaient, bien sûr, qu’ils coupaient en morceaux, qu’ils tuaient, mais qu’ils ne pouvaient pas posséder. 

        La question de l’exil, du refuge, de l’hospitalité est au cœur de nos vies contemporaines, du débat politique. Comment l’exil en France a-t-il forgé cette autre Carmen Castillo, celle d’après ?

        John Berger dit de la solidarité internationale qu’elle est la seule patrie des exilés, des réfugiés. En arrivant en France, je me suis sentie portée par cette solidarité, cette affection. J’avais atteint une terre où il était possible de réapprendre à parler, à manger, à toucher, à avoir confiance, à nouer des liens. Les Français de ma génération, et plus jeunes que moi, les lycéens, les étudiants ont fait leurs premiers pas dans l’engagement politique autour des comités Chili. Il y avait dans la France d’alors une incroyable effervescence politique, intellectuelle.

        On nous prenait dans les bras et on nous donnait la possibilité de redevenir autonomes. Nous n’étions pas traités comme des victimes : on nous donnait les moyens de trouver du boulot, d’apprendre le Français, de vivre entre nous tout en cultivant la rencontre avec ceux d’ici. Renaître était possible, parce qu’on écoutait nos récits, il y avait une pudeur face à la douleur. Toutes ces personnes qui m’ont accueillie, chacune d’elles, je ne les oublierai jamais. Avec elles, j’ai appris à aimer mon exil.

        A Cuba aussi il y avait pour les réfugiés chiliens cet abrazo : au moins trois des sept ministres de Gabriel Boric ayant vécu en exil ont d’ailleurs étudié au collège Solidaridad con Chile de La Havane.

        Aujourd’hui, vous naviguez entre les deux pays, vous étiez dans les rues de Santiago au moment du soulèvement d’octobre 2019. Vous avez assisté à la victoire de la gauche en 2021. Comment le pays a-t-il échappé au retour annoncé de l’extrême droite pinochétiste ?

         J’ai vu avec une grande émotion Maya Fernandez Allende nommée ministre de la Défense, Gabriel Boric à la Moneda citant Salvador Allende : « Sachez que, plus tôt que tard, s’ouvriront les grandes allées où passera l’homme libre pour construire une société meilleure. »  Nous avons eu le privilège, nous les vieilles survivantes, de constater que les morts étaient vivants. Il s’agissait aussi, dans cette lutte du présent, de sauver les morts, qui étaient en danger. Jose Antonio Kast, le candidat pinochétiste, fasciste, pouvait gagner et ce qui s’est joué entre les deux tours, c’est la mémoire.

        Chili. Avec Gabriel Boric, la victoire de la démocratie sur les vestiges de la dictature

        La mémoire est entrée dans la bataille politique, avec la certitude d’une connexion entre les souffrances, les inégalités, les injustices, la répression, l’impunité d’aujourd’hui, et ce moment de notre histoire, celui du coup d’état mais aussi celui de l’espoir, de l’expérience des années Allende.

        Chili. Gabriel Boric dans les pas d’Allende

        Et les femmes, les jeunes, ceux qui appartiennent aux classes populaires ne voulaient pas de ce retour du mal. Leur soulèvement, leurs actions, tous leurs gestes accumulés ont ramené les morts, ont ouvert le tunnel du temps. C’est l’invention d’un langage où l’histoire, où les morts sont vivants. C’est comme ça qu’on peut gagner. Et on a gagné ! 

        chilicarmen castilloaugusto pinochetgabriel boric
        France24 - World

        Kyiv City Ballet founders on receiving refuge at Paris's Châtelet Theatre

        Issued on: 01/04/2022 - 16:54

        Eve JACKSON Follow Eve JACKSON Follow

        The Kyiv City Ballet company arrived in France the day before war broke out in Ukraine. Its dancers became exiles overnight. Paris has given them refuge with a residency at the city's Châtelet Theatre. The founders, Ivan Kozlov and Ekaterina Kozlova, created the troupe 10 years ago. They join Eve Jackson in the studio to discuss their unique situation and the importance of using culture as a peaceful weapon.

        >> Stranded by war, Ukraine's Kyiv City Ballet offered residency in Paris

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        BBC

        Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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        The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

        The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

        But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

        L'Humanité

        Hanna Bervoets, au cœur des ténèbres du Net

        Prescription culture

        L’auteure néerlandaise explore le quotidien éprouvant des nettoyeurs du Web, ces travailleurs précaires tenus au secret et chargés de purger la Toile des images ultraviolentes ou pornos. Un roman sous tension.

        Sophie Joubert

        Quand Kayleigh répond à une annonce pour un poste à l’intitulé flou, elle ne se doute pas qu’elle va s’enfoncer au cœur des ténèbres. Recrutée comme « personnel de gestion de la qualité », la jeune femme comprend que son travail consiste à nettoyer le Net des contenus violents ou pornographiques signalés par les usagers. Hexa, l’entreprise qui l’emploie, sous-traite pour un géant technologique. Ce Big Brother jamais nommé fixe les règles, mouvantes, que doivent appliquer des personnes peu qualifiées et rapidement formées qui, pour la plupart, ont travaillé sur des plateformes d’appels. Comme dans une société secrète aux mœurs paranoïaques, rien ne doit filtrer à l’extérieur, les Post-it et les stylos sont interdits, de même que les papiers de chewing-gums qui pourraient être utilisés pour prendre des notes. Kayleigh et ses collègues ne doivent garder aucune trace de ce qu’ils ont vu, ne rien dire à leur proches des vidéos qu’ils regardent et classent à la chaîne. Au bout de quelques semaines, ils parlent un langage commun, partagent le même humour limite et blasé, se retrouvent après le travail dans un bar où ils s’abrutissent de bières ou de cocktails. Fragilisée par des problèmes d’argent et une relation toxique avec Yena, son ex-petite amie, Kayleigh tombe amoureuse de Sigrid, une séduisante collègue.

        Tissant l’histoire sentimentale et l’observation fine du travail précaire à l’ère du néolibéralisme, Hanna Bervoets ouvre les portes d’un monde inconnu, ce Darknet où pullulent les contenus retirés des réseaux sociaux. Sur ce continent sauvage et souterrain où aucune règle n’existe, les gens s’automutilent, maltraitent les animaux, diffusent des théories complotistes ou affirment que la Terre est plate. Exposés pendant des heures à ces contenus haineux et sanglants, les modérateurs développent des problèmes auditifs, des angoisses et des addictions, perdent le sommeil. Ceux qui finissent par démissionner souffrent, comme des ­soldats revenus du front, de séquelles ­déteignant sur leur vie sociale et intime.

        Pour le seul intérêt du marché

        Écrit à la première personne du singulier et au passé, le roman prend la forme d’une confession adressée à un certain M. Stitic, avocat d’anciens employés d’Hexa qui portent plainte contre l’entreprise. Ce que refuse de faire Kayleigh, qui travaille désormais dans un musée. « Mais quelle est la pire chose que tu aies vue  ? » l’interroge Gregory, son nouveau collègue, animé d’une curiosité morbide. Autrice de huit romans, d’essais et de nouvelles, Hanna Bervoets interroge dans tous ses textes le rapport à la norme. Qu’est-ce qui est normal? Qui édicte les règles? Ne sommes-nous pas tous des modérateurs de contenu obligés de faire le tri parmi toutes les images et les informations dont nous sommes abreuvés? Avec ce roman bref, dense et sous tension, elle tend un miroir à une société où tout est évalué, jugé, qu’il s’agisse du corps des femmes ou des performances au travail, un monde où la rentabilité tient lieu d’échelle de ­valeurs. Glaçant.

        livres
        France24 - World

        Sweden 'needs the security of NATO membership': Leading Swedish MEP

        Issued on: 01/04/2022 - 15:58

        Catherine NICHOLSON Follow

        As a recent poll shows that six in 10 Swedish people support joining NATO alongside neighbour Finland, leading Swedish MEP Tomas Tobé tells FRANCE 24 why he backs ending two centuries of military neutrality in Sweden. "It is clear that Sweden needs to build security together with others. It is clear that Putin's aggression will not stop with Ukraine. We will have to take responsible decisions for Sweden. For me it is clear that we need the security that NATO membership will provide. I do not think that we should be neutral against Putin. The time for Sweden to be neutral is long past. It's important now that Sweden together with Finland make the decision to join NATO."

        As the Russian invasion of Ukraine continues, with significant loss of civilian life in Ukraine, warnings are being sounded about the knock-on effects of the conflict on people far from Europe. This is due to the massive hit to food production and exports from Ukraine and Russia – two countries that together provide more than 750 million people, in 27 countries, with over half of their total wheat needs.

        Tomas Tobé is Chair of the European Parliament's Development Committee. He admits he is "extremely worried", saying: "We had extreme problems with hunger in the world even before the invasion of Ukraine, and the war [… The EU] really need to step up our action, increase production within and outside of Europe."

        As the European Commission tells farmers that to help boost production they can work land that's currently left aside for environmental reasons, Green activists are pointing out the importance of leaving some land aside to recover each season. Tobé contends that "we need to be pragmatic", saying: "We are in an extreme situation. We have a war in Europe. If we do not do this, this will actually mean that people will die of hunger."

        We also discuss the situation of Ukrainian refugees, of which more than 70,000 are expected to arrive in Sweden in the coming months.

        Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero

        The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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        Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

        WAR IN UKRAINE

        Has war in Ukraine revived NATO?

        ANALYSIS

        ‘The Russians are coming’: Sweden on edge as Russia flexes military muscle

        L'Humanité

        Coup de force colonialiste en Tunisie

        Il était une fois

        Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

        Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

        C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

        Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

        Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

        Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

        Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

        Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

        Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

        Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

        « L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

        À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

        Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

        Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

        « Le soutien de la classe ouvrière de France »

        Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

        Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

        Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

        Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

        Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

        Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

        Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

        Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

        Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

        tunisiedécolonisation
        Valeurs Actuelles

        [Vidéo] Guerre en Ukraine : Dupont-Aignan fustige “un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français”, mais qui aurait pu être réglé intelligemment

        L’offensive russe en Ukraine se poursuit, vendredi 1er avril, 37 jours après son commencement. La veille, un haut responsable du Pentagone a estimé que le conflit risquait de se « prolonger ». Invité à s’exprimer au sujet de cette guerre, ce vendredi, sur les ondes d’Europe 1, Nicolas Dupont-Aignan a réagi en ces termes : « La seule chose que je sais, c’est qu’on est en train d’être entraînés dans un conflit dangereux pour l’Europe, qui va faire souffrir les Français, alors qu’on aurait pu le régler, et qu’on peut encore le régler par une position intelligente. »

        « Les souffrances terribles du peuple ukrainien »

        Après quoi, le candidat de Debout la République a jugé que sortir de ce conflit était « la meilleure façon d’éviter les souffrances terribles du peuple ukrainien ». Qu’appelle-t-il une position intelligente ? « La neutralité de l’Ukraine, l’autonomie constitutionnelle du Donbass – qui était prévue par les accords de Minsk, mais n’a pas été respectée par l’Ukraine, même si la Russie est bien sûr l’agresseur –, et enfin, des élections bien supervisées par l’ONU, avec le retrait des troupes russes », a répondu Nicolas Dupont-Aignan.

        Nicolas Dupont-Aignan, sur la guerre en Ukraine : « On est entraîné dans un conflit dangereux qui va faire souffrir les Français alors qu’on aurait pu le régler, et on peut encore le faire, par une position intelligente » #Europe1 pic.twitter.com/0ZZ7Wx3RYq

        — Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) April 1, 2022

        Le même jour, Yannick Jadot s’est lui aussi exprimé au sujet du conflit en Ukraine, mais sur le plateau de France Info. « On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine, a confié le candidat écologiste à l’élection présidentielle, après avoir été interrogé au sujet de sa volonté de mettre en place un embargo sur le gaz russe. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE. »

        🗣 Embargo sur le gaz russe ? ➡️ “On n’est pas là pour se créer des difficultés pour se faire plaisir. Il faut arrêter les crimes de guerre qui se déroulent en Ukraine. Cette guerre est financée par les ventes de gaz et de pétrole de l’Ukraine à l’UE”, dit Yannick Jadot. pic.twitter.com/sjLNNopZxq

        — franceinfo (@franceinfo) April 1, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        Guerre en Ukraine : la Croix Rouge prête “à diriger” l’évacuation de Marioupol vendredi

        La guerre n’est pas près de se terminer. Au 36e jour de conflit en Ukraine, un nouveau cessez-le-feu à Marioupol devrait permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. Mais l’Élysée reste toutefois prudent à cet égard. Volodymyr Zelensky ne croit pas non plus à une réduction de l’activité militaire de la Russie, tant que des actes ne seront pas montrés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays.

        Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl

        Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu’ils occupaient depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, ont annoncé jeudi soir les autorités ukrainiennes. « Il n’y a plus de personnes étrangères (au service) dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl », a indiqué sur Facebook l’agence d’Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.

        L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe

        L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe (…) c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », a-t-il ajouté.

        La Russie essaie de « renforcer son offensive », prévient l’Otan

        Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a émis des doutes quant aux récentes annonces de la Russie de réduire son activité militaire, relate BFM TV. Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 31 mars, Jens Stoltenberg a donc assuré que les troupes russes « ne se retirent pas mais se repositionnent » en Ukraine. D’après les « informations » de l’Otan, la Russie tenterait de « regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass ». Le secrétaire général de l’Otan a ajouté : « Et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d’autres villes. »

        Le Royaume-Uni annonce des sanctions contre les « propagandistes et médias » russes

        Le gouvernement britannique va imposer une nouvelle série de 14 sanctions à l’encontre de « propagandistes et médias d’Etat » russes qui « véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine », relaie BFM TV. À savoir, les propriétaires de Russia Today et de Sputnik. « La guerre de Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges », a déclaré Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, dans un communiqué.

        Putin’s war on Ukraine is founded on lies. Today I have announced new sanctions targeting Russian state media and the Kremlin mouthpieces who spew Putin’s propaganda.

        This includes Mikhail Mizintsev, responsible for the appalling shelling of Mariupol 👇 https://t.co/iz1yQh6xgP pic.twitter.com/cpkELBuk1Y

        — Liz Truss (@trussliz) March 31, 2022

        Jean-Yves Le Drian se rend en Finlande, en Estonie et en Lituanie

        Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit effectuer un déplacement en Finlande, en Estonie et en Lituanie. Le chef de la diplomatie française doit arriver en Finlande vers 17 h 30 (heure de Paris) pour tenir une conférence de presse à Helsinki. Il se rendra ensuite en Estonie et en Lituanie, vendredi 1er avril.

        #Finlande #Estonie #Lituanie | Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères effectue un déplacement en 🇫🇮, en 🇪🇪 et en 🇱🇹 le 31/03 et le 01/04.

        Déclaration → https://t.co/ygrFHiqycH pic.twitter.com/aoKKqrHbF6

        — France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) March 31, 2022

        La Croix Rouge prête à diriger l’évacuation de Marioupol

        Le Comité international de la Croix Rouge s’est dit prêt « à diriger » les évacuations des civils encore bloqués à Marioupol dès vendredi 1er avril. La Croix Rouge a toutefois précisé dans un communiqué qu’elle souhaitait obtenir les garanties nécessaires à cette opération, relate BFM TV. Un cessez-le-feu a commencé ce jeudi 31 mars dès 9 h du matin pour pouvoir mettre en place un couloir humanitaire.

        45 bus envoyés par Kiev pour l’évacuation de Marioupol

        L’évacuation de civils à Marioupol devrait prendre forme après un cessez-le-feu qui a commencé à 9h ce jeudi 31 mars. Pour aider, Kiev s’apprête à envoyer 45 bus pour faire la route en direction de la ville ukrainienne de Zaporojie. « Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus », a confirmé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, relaie BFM TV.

        Des soldats russes refusent d’obéir, selon les renseignements britanniques

        Le directeur de l’agence de renseignement britannique Government Communications Headquarters, Jeremy Fleming, a révélé ce jeudi 31 mars que certains soldats russes ne voulaient plus combattre, relate BFM TV. Lors d’un discours, Jeremy Fleming a indiqué : « Nous avons vu des soldats russes, à court d’armes et démoralisés, refuser d’obéir aux ordres. » D’autres combattants n’hésiteraient pas à « saboter leur propre équipement », et même à « abattre accidentellement leur propre avion ».

        Zelensky doute de la réduction de l’activité militaire russe

        « Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a indiqué le président ukrainien dans une vidéo. Volodymyr Zelensky ne croit pas à une réduction de l’activité militaire promise par Moscou. D’après lui, l’armée russe se préparerait à attaquer la région du Donbass, relate BFM TV. Face à cette possibilité, le chef de l’Etat ukrainien a promis : « Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire. » 

        L’Élysée reste « prudent » après l’annonce d’un cessez-le-feu à Marioupol

        Mercredi 30 mars, l’Élysée a réagi à l’annonce de Moscou de permettre un cessez-le-feu pour évacuer les civils restés à Marioupol. Pour l’instant, la présidence de la République française reste sceptique : « Nous sommes très prudents à ce stade, car ce n’est pas la première fois que la Russie fait une annonce de ce type. » Comme le relaie BFM TV, des « exigences » seraient à satisfaire pour que « les évacuations soient possibles ». Or, Vladimir Poutine avait promis à Emmanuel Macron, lors de leur appel téléphonique du mardi 29 mars, « qu’il reviendrait vers lui » à ce sujet. Mais « il ne l’a pas fait », pour l’heure. L’Élysée va donc « vérifier tout cela ».

        Des propos réitérés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Sur CNews ce jeudi 31 mars, il a déclaré : « C’est vrai qu’à plusieurs reprises déjà la Russie a eu l’occasion de prendre de tels engagements ou de tenir de tels propos qui ne se sont pas vérifiés ensuite sur le terrain. » Ainsi, « on ne se fie qu’à une chose, c’est aux actes et aux faits », a indiqué Gabriel Attal. Avant de déplorer : « Ce qui est certain, c’est que la situation à Marioupol est une situation de désolation absolue. » 

        Gabriel Attal : «La situation à Marioupol est une situation de désolation absolue», dans #LaMatinale pic.twitter.com/bjJBO85l7N

        — CNEWS (@CNEWS) March 31, 2022

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        All quiet on the cyber front: Ukraine's internet infrastructure remains resilient

        Issued on: 01/04/2022 - 16:17Modified: 01/04/2022 - 16:18

        Peter O'Brien Follow

        At the start of Russia's invasion of Ukraine, hackers brought down tens of thousands of satellite internet modems across Ukraine and Europe. This week, Reuters revealed that the same attacks are still underway. It raises questions about the state of the cyberwar in Ukraine: given the piecemeal information we receive about an attack, weeks after it happened, how can we assess Russia's cyberoffensive? Is it working, and has it begun to spill out internationally, as first predicted? So far, Ukraine's internet infrastructure has remained resilient. FRANCE 24's tech editor Peter O'Brien explains.

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        Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

        The Debate

        Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

        WAR IN UKRAINE

        Ukraine conflict presents a minefield for Anonymous and hacktivists

        Valeurs Actuelles

        Tchétchènes, les diables de Poutine

        Il y a un mois, sur la grande place de Grozny, le président tchétchène a réuni douze mille de ses meilleurs hommes pour un envoi théâtral, mais bien réel, vers le front ukrainien. Barbes longues, équipements de combat flambant neufs, armes lourdes, véhicules blindés, rien ne manque aux kadyrovtsy, appelés ainsi du nom d’Akhmat Kadyrov, leur fondateur, père de l’actuel président de la petite république du Caucase nord. “Akhmat Sila !” (“force à Akhmat !”) est leur cri de guerre, suivi invariablement d’un “Allahu akbar !” (“Dieu est le plus grand !”). Dans son discours ce jour-là, Ramzan Kadyrov met en garde : « Je veux donner des conseils à l’actuel président Zelensky, pour qu’il appelle notre président, le commandant suprême Vladimir Vladimirovitch Poutine et s’excuse de ne pas avoir fait un pas vers nous à temps. Faites-le pour sauver l’Ukraine. Demandez pardon et acceptez toutes les conditions posées par la Russie. » Une séquence de propagande largement relayée sur les réseaux sociaux russes et tchétchènes comme le canal Telegram Intel Slava Z.

        Depuis le XIX e siècle, la figure du “bandit tchétchène” s’est imposée dans l’imaginaire collectif russe (Ukraine incluse). On menaçait à l’époque les enfants pas sages de l’arrivée imminente d’un individu de cet acabit. Au tournant des années quatre vingt-dix, la chute de l’URSS réveille l’indépendantisme des républiques du Caucase.

        Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase

        Vont suivre les effroyables guerres de Tchétchénie, qui seront la hantise des soldats russes. Dans ces conflits, on verra l’action des mafias russes qui gangrènent l’État, les services secrets du monde entier à la manœuvre et l’arrivée des djihadistes arabes. Ces derniers transforment une lutte d’abord nationaliste en conflit islamiste. Le danger de voir les 15 millions de musulmans de Russie faire scission devient une réalité. Arrivé au pouvoir, Vladimir Poutine réagit brutalement : « Nous irons buter les terroristes jusque dans les chiottes ! », déclare-t-il. Et ce n’était pas une image.

        À Grozny, les hommes d’Akhmat Kadyrov forment un clan puissant, mais leur islam est l’islam traditionnel tchétchène, largement soufi. L’islam d’importation et l’arrogance croissante des mercenaires arabes, financés par les Turcs et différents fonds du Golfe, leur wahhabisme, les irritent de plus en plus. La rupture est vite consommée. Poutine en tire partie. Il négocie avec Kadyrov un statut d’autonomie de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie. Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase, mettant fin à l’influence étrangère dans la région. Certains Tchétchènes les suivent. Ce sont eux qui combattent aujourd’hui dans les rangs de l’armée ukrainienne. Ce sont eux que Kadyrov appelle les sheitan (diables). Depuis, la Tchétchénie s’est reconstruite, apaisée, une bourgeoisie s’est même constituée à Moscou, où elle est considérée.

        Avant cela, les kadyrovtsy ont mené sans pitié l’élimination des derniers wahhabites présents dans la République. Ramzan Kadyrov lui-même a pris part aux combats – il ne quitte d’ailleurs que rarement sa tenue militaire. Certaines ONG occidentales reprochent la persécution systématique des homosexuels en Tchétchénie jusqu’à ce jour. Cette question des droits de l’homme fait que Kadyrov est interdit de séjour aux États-Unis.

        En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep.

        Les kadyrovtsy ont été d’abord intégrés au ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie comme force de police auxiliaire. Depuis 2016, ils font partie de la Rosgvardiya (garde nationale créée à ce moment) qui comprend principalement des unités d’Omon (l’équivalent de nos gendarmes mobiles) et de SOBR, des forces d’intervention rapide, de type GIGN. À leurs qualités guerrières sont venues s’ajouter les formations reçues par les forces d’élites russes, du GRU (renseignement militaire) et des Spetsnaz (forces à destinations spéciales) Alpha et Vympel.

        À ce titre, les Tchétchènes ont été déployés à partir de 2017 comme force de police militaire en Syrie dans le cadre du soutien apporté par Moscou à Damas. Partageant l’islam sunnite avec une grande partie des Syriens, cette force a été un atout sur le terrain. Selon des témoignages enregistrés d’anciens combattants de cette guerre, plusieurs éléments salafistes se sont rendus après avoir été interpellés en tchétchène par radio. En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep. Il a demandé la même chose pour l’Ukraine, les kadyrovtsy étant notamment déployés au siège de Marioupol. Comme sur le terrain, l’affrontement se fait également via les réseaux sociaux. De l’autre côté, les bataillons d’Azov, où l’on préfère les tatouages de croix gammée aux longues barbes. On y trempe les balles dans de la graisse de porc pour tuer les Tchétchènes. Une propagande à laquelle Kadyrov a répondu en invitant les gens d’Azov « à ne pas fuir et à attendre leur arrivée pour le vrai combat ».

        Le paradoxe est ainsi qu’une force musulmane se tient désormais dans le même camp que la Russie. Cette même Russie que Vladimir Poutine décrit à l’envi comme le bastion des valeurs orthodoxes, recevant à cet égard l’appui du patriarche Cyrille. L’islam soufi du Caucase se retrouve finalement plus proche de l’orthodoxie chrétienne dans une alliance des traditions contre notre Occident libéral et progressiste, jugé décadent et auquel ils refusent de ressembler. Un phénomène à suivre, d’autant que les monarchies du Golfe, dans leur ensemble, ont refusé de condamner l’offensive russe en Ukraine.

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        France24 - World

        Chemical pollution: Surfing in toxic waters

        Issued on: 01/04/2022 - 14:56Modified: 01/04/2022 - 14:57

        Valérie DEKIMPE

        Scientists have issued a stark warning: chemical pollution has officially exceeded the limits safe for humans and the planet. The ocean, which has become a dumping ground for a cocktail of toxic pollutants, is bearing the brunt of this pollution. We take a closer look in this edition of Down to Earth.

        What exactly do we know about the risks to us humans from chemical pollution in the ocean? Surprisingly, not a whole lot. Surfrider Foundation Europe, a non-profit advocating for the protection of our seas, is on the hunt for answers. 

        "Every day we go into the water, so every day we swallow mouthfuls and mouthfuls of seawater," says Marc Valmassoni, a campaigner for the non-profit based in Biarritz, a world-renowned surfing destination on the French Basque Coast.

        "We have solid data on all things bacteriological pollution, but nothing on how chemical pollutants like hydrocarbons, cosmetics or drugs could impact our health in the short, medium or long term."

        Surfing in the name of science

        Enter the "Curl" project. Surfers have become guinea pigs in wetsuits, riding the waves in the name of science. 

        In partnership with the French National Institute for Ocean Science (IFREMER) and a sportswear brand, the NGO designed a special sleeve with several sensors attached, which can be worn around the ankle. The device can take water samples while surfers are in the water.

        The samples are then sent to a team of scientists, tasked with identifying the chemicals and measuring toxicity levels.

        The project is in the early stages, and scientists are only beginning to comprehend the full extent of the damage caused by chemical pollutants.

        From pesticides to drugs and metals, the list of substances that poison our ocean is well documented. Farida Akcha, an eco-toxicologist in charge of analysing the samples, says the challenge is determining if that cocktail of toxic chemicals can interfere with our health.

        "Nowadays, we hear a lot about hormone disruptors, possible effects on our immune system, and chemicals which could even cause cancer."

        But the scientist remains cautious.

        "It's important to keep in mind that just because a given substance is present in the water, it doesn't necessarily mean it will be harmful to our health," she explains. "It depends on the duration of exposure, as well as toxicity levels."

        Cleaning up with algae

        With the problem identified, is there a way to clean up the ocean of chemical particles so as to be able to surf and swim in purer water tomorrow?

        This is exactly the focus of Planctonid Environnement, a start-up specialised in the cultivation of microalgae. At a factory owned by the Norwegian company Yara in Montoir-de-Bretagne, on France's Atlantic coast, the production of fertiliser results in significant quantities of industrial effluents being released into the water, especially nitrogen and phosphorus.

        Yara decided to call on Planctonid to find a solution. Cultivated near the factory in photobioreactors, the microalgae are fed with waste. They absorb chemicals, thus purifying the water. However, this energy-intensive technology still needs to be improved. Like all plants, algae need a lot of light, and therefore a lot of energy.

        >> Read more: Oceans of opportunity: How seaweed can help fight climate change

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        Lake Victoria's massive pollution: Africa's largest lake is dying

        New York Times - World

        Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

        Ottawa Dispatch

        Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

        Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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        By Ian Austen

        Photographs by Aaron Vincent Elkaim

        OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

        But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

        “This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

        Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

        Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

        More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

        When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

        Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

        Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

        “Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

        Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

        CANADA

        ONTARIO

        QUEBEC

        Detail

        area

        Arrowhead

        Provincial Park

        Toronto

        N.Y.

        QUEBEC

        Patinage en Forêt

        Rideau Canal

        Skateway

        ONTARIO

        Icelynd

        Ottawa

        10 mileS

        By The New York Times

        When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

        The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

        To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

        Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

        Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

        But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

        Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

        The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

        This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

        The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

        One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

        But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

        While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

        Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

        Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

        In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

        But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

        “It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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        Valeurs Actuelles

        “Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

        Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

        Plus de la moitié des voitures concernées

        Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

        Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

        Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

        Too Fast, too Furious ?

        Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

        Vers une tension sociale

        Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

        Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

        Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

        Quelles solutions ?

        Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

        D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

        Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

        Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

        Le retour en force des voitures de collection

        L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

        La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

        Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

        Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        France24 - World

        'McKinsey Affair': Could using private consultants weaken Macron's campaign?

        Issued on: 01/04/2022 - 21:48

        Tom Burges WATSON Follow Shirli SITBON

        In this edition of the show, we examine the so-called "McKinsey Affair", an issue that French President Emmanuel Macron's opponents have described as a scandal. The incumbent is under fire for paying expensive fees to management consultants for their services in the public sector. Macron's opponents say he should have given precedence to France's highly trained civil servants. Could this issue hurt his presidential campaign?

        French presidential election © France 24

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        • Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees

        FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

        Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

        People & Profit

        Election economics: French presidential candidates lay out spending plans

        New York Times - World

        At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

        Angkor Wat Dispatch

        Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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        By Richard C. Paddock

        Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

        ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

        Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

        “It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

        But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

        This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

        “This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

        Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

        The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

        Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

        Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

        In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

        A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

        Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

        Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

        Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

        Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

        But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

        At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

        Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

        Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

        “I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

        Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

        In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

        Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

        In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

        “You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

        Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

        “There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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        Valeurs Actuelles

        Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

        L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        El País (ESP)

        Por los monasterios olvidados de Castilla y León

        LONELY PLANET

        Un viaje lleno de historia, magia y leyendas grabadas en piedras centenarias: del románico y romántico San Juan de Duero, en Soria, a los restos del convento de Extramuros, en Madrigal (Ávila); de la memoria del Cid en San Pedro de Arlanza (Burgos) al inaccesible monasterio de los Ángeles en las segovianas hoces del Duratón

        Más información en la guía Lonely Planet En ruta por Castilla y León y en www.lonelyplanet.es

        Sus esqueletos de piedra resisten al paso del tiempo creando románticas imágenes que sugieren historias envueltas en el misterio. Son los monasterios y conventos abandonados que encontramos dispersos por toda España, pero muy especialmente por Castilla y León. Proponemos una ruta siguiendo la estela de estos edificios que en otros tiempos fueron centros de poder y misticismo, y que hoy apenas se mantienen en pie, un viaje que nos llevará a descubrir las ruinas del antiguo monasterio de San Antón en Castrojeriz, en pleno Camino de Santiago; a contemplar cómo la naturaleza devora el monasterio de San Jerónimo de Guisando con el telón de fondo de la sierra de Gredos; a disfrutar del majestuoso esqueleto de San Pedro de Arlanza, en Burgos, o a descubrir la magia que envuelve el monasterio de Granja de Moreruela en la Moraña zamorana.

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        Abadía de San Antón, Castrojeriz (Burgos)

        El Camino de Santiago sigue más vivo que nunca, pero aquí y allá surgen al paso los restos de conventos, monasterios, hospederías y hospitales que antaño guiaban a los caminantes. Un buen ejemplo es el antiguo convento de San Antón en Castrojeriz, que los peregrinos encuentran unos kilómetros antes de llegar a este pueblo burgalés. Construido en el siglo XIV, estuvo regido por los monjes antonianos para atender a los caminantes enfermos. Todavía hoy pasar por debajo del arco del antiguo atrio del convento tiene un significado especial. Es como una puerta al pasado de la que solo quedan las viejas columnas y los muros, el techo hace mucho que desapareció. Un enorme rosetón desafía al tiempo y en el exterior se pueden ver las alacenas que durante siglos emplearon los monjes para dejar a los caminantes pan y vino.

        A pesar del estado de ruina, este antiguo hospital de peregrinos es la puerta de entrada al pueblo por la calle Real, donde se pueden ver las iglesias de Santo Domingo y de San Juan, la colegiata de Nuestra Señora del Manzano y las ruinas del castillo.

        Si dejamos el vehículo en Castrojeriz y desde el alto de Mostelares continuamos a pie un poco más allá de la cima, disfrutaremos de la vista emblemática de los campos de Castilla y su mar de cereal,  que se extiende hasta donde alcanza la vista.

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        San Pedro de Arlanza, Hortigüela (Burgos)

        Este monasterio benedictino rodeado por el río Arlanza, en Hortigüela, un pequeño pueblo de Burgos, se puede calificar rotundamente como una bellísima ruina. Los libros hablan de él como “la cuna de Castilla”, pues su historia es larga y se remonta al conde Fernán González, el legendario noble castellano al que se atribuyen los orígenes del hasta entonces inexistente reino de Castilla. También la fundación de San Pedro de Arlanza (aunque otros documentos apuntan a que fue su tío, el conde Gonzalo Téllez, quien auspició hacia el año 912 su fundación), donde fue enterrado junto con su esposa Sancha. Después de la desamortización del XIX, los sepulcros fueron trasladados a Covarrubias y el cenobio quedó abandonado.

        Aunque lo veamos derrumbado y apenas con cuatro muros en pie, fue uno de los centros monásticos más importantes del primero condado y luego reino de Castilla. Los restos más antiguos que se conservan corresponden a la iglesia y datan de 1080. También se pueden ver la torre del siglo XII y parte del claustro y de la sala capitular. Como en tantos otros casos, muchos de sus tesoros fueron expoliados o vendidos, como los fragmentos de su bello conjunto de frescos —un bestiario de animales fantásticos como sirenas, grifos, dragones hoy repartido por el Museu Nacional d'Art de Catalunya (Barcelona) y The MET Cloisters (Nueva York)—, o la portada románica que se exhibe en el Museo Arqueológico Nacional (MAN) de Madrid.

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        Santa María de Rioseco, Villarcayo (Burgos)

        Antes de llegar a Villarcayo, en el escondido valle de Manzanedo, el desfiladero de los Hocinos conduce a una cueva sorprendente. Estamos en Las Merindades de Burgos, tierra de monasterios e iglesias medievales. Pero la cueva de la Mosquita guarda, además, un monasterio muy especial: una ermita rupestre de los siglos VIII y IV en el pequeño pueblo de Incinillas. Cerca de allí sobreviven las majestuosas ruinas de lo que fue un próspero y monumental monasterio: Santa María de Rioseco. En sus buenos tiempos contó con más de un centenar de monjes blancos de la orden del Císter y todo tipo de dependencias, entre las que estaban la hospedería y el hospital, además de granjas, molinos, batanes y ventas. Los monjes crearon en Rioseco una explotación agrícola modélica e introdujeron muchos nuevos cultivos en el valle.

        Como para tantos otros monasterios españoles, el siglo XIX significó el final: tras la guerra de la independencia y las desamortizaciones, llegaron la desidia, el olvido y el expolio. Desde 2010, el colectivo Salvemos Rioseco trabaja para consolidar los restos del edificio, dar a conocer su importancia patrimonial y realizar visitas guiadas en horarios concertados. 

        Santa María de los Valles, Torresandino (Burgos)

        Hace más de 200 años que nadie habita el convento de Santa María de los Valles, en la Ribera del Duero, en Burgos. Es tan poco conocido que sus ruinas son difíciles de encontrar, porque hay que acceder por caminos no asfaltados y vías pecuarias. Durante años se han ido desmantelando sus muros para construir casas. Sigue siendo de propiedad privada y los muros que aún quedan en pie sirven a menudo de corral para ganado.

        En sus orígenes fue un convento carmelita, fundado en el siglo XIII en torno a unas pequeñas cuevas al borde del páramo, pero la iglesia actual, de estilo gótico, es del siglo XIV. Una vez más, la desamortización del siglo XIX fue la causante de su abandono y del reparto de su patrimonio entre diferentes iglesias de la provincia. Hoy solo quedan los muros de la iglesia, la sacristía y restos de las bodegas el refectorio.

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        San Jerónimo de Guisando, El Tiemblo (Ávila)

        Cuatro grandes toros de granito se alzan en el cerro de Guisando, en el término municipal de El Tiemblo (Ávila), en las estribaciones de la sierra de Gredos. Son los famosos berracos de piedra de origen vetón, datados entre los siglos IV y III antes de Cristo, donde se firmó en 1468 el tratado entre el rey Enrique IV y su hermana Isabel (futura Isabel la Católica) que la reconocía como heredera al trono de Castilla. Antigua ruta de paso entre Ávila y Madrid, por ella merodeaban los bandidos que acechaban a los viajeros para desvalijarlos. Para evitarlo, los Jerónimos instalaron aquí un monasterio, en un entorno magnífico, a pocos kilómetros del lugar donde todavía hoy pacen los toros de piedra.

        Declarado bien de interés cultural (BIC), el cenobio fue en sus orígenes una modesta ermita rupestre hasta que en el siglo XIII Juana Fernández, aya de la princesa Leonor de Castilla, cedió a los monjes los terrenos donde construyeron su primer monasterio, al que dos siglos más tarde se añadiría la renacentista ermita de San Miguel. Tras la desamortización de Mendizábal (1836-1837) pasó a manos privadas. A finales del siglo XIX se le añadieron unos jardines de estilo romántico, a la moda de la época. Hoy se pueden visitar, previa reserva, los jardines, la iglesia, el claustro y, si las condiciones meteorológicas lo permiten, las cuevas (eremitorio) y la ermita de San Miguel. 

        Convento Agustino de Extramuros, Madrigal de las Altas Torres (Ávila)

        En su día fue llamado “el Escorial de Castilla”, por su estilo herreriano y por el tamaño enorme de la construcción. Fue un monasterio muy importante en el que se escribieron páginas de la historia de España, como la muerte de Fray Luis de León en 1591, y entre sus muros se impartieron clases de Filosofía, Humanidades, Leyes y Teología. El edificio está fuera del recinto amurallado de Madrigal de las Altas Torres, y aunque en su día fue un convento de tamaño inmenso y de incalculable valor, hoy solo quedan en pie algunos de sus muros que han logrado resistir al abandono.

        Desde entonces, el edificio ha sido utilizado como granero, establo, silo y cantera de piedra para otras construcciones. Hoy solo se conserva en parte la iglesia, la fachada principal y el claustro, que es lo mejor conservado y llamativo del conjunto. Sus ruinas están consolidadas, y se puede visitar gratuitamente lo que queda en pie. 

        Santa María de la Sierra, Collado Hermoso (Segovia)

        Cuando uno va por la carretera segoviana entre Torrecaballeros y Pedraza puede observar a lo lejos, entre el bosque de pinares y de robles, las ruinas de un monasterio que a la distancia parece blanco y envuelto en magia, con un rosetón hueco contemplando el panorama desde lo alto. Es lo que queda del monasterio cisterciense de Santa María de la Sierra, en Collado Hermoso, a solo 20 kilómetros de la ciudad de Segovia. Parece ser que ya existía a principios del siglo XII, aunque el templo definitivo fue levantado entre 1220 y 1270 bajo la orden del Císter.

        Si por algo llaman la atención estas ruinas es por el admirable trabajo de consolidación que se hizo hace años. Elena Goded Rambaud, bióloga experta en tintes y tejidos, adquirió (y rescató del abandono) la ruinosa abadía, que estaba en manos privadas, para dar forma al proyecto Ábbatte, una pequeña firma que crea objetos textiles de alta calidad hechos a mano utilizando fibras y tintes naturales. Gracias a su restauración, hoy podemos apreciar las tres naves, los cinco tramos, y los arranques de las bóvedas de cañón apuntadas que las cubrían. En la fachada principal hay una portada con arquivoltas apuntadas decoradas y encima un gran rosetón cegado, todo dentro de un gran arco apuntado. Además de visitas guiadas, en este lugar se organizan seminarios, cursos y conferencias en torno al textil, la moda y el color.

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        Convento de la Hoz, Sebúlcor (Segovia)

        Cuesta llegar hasta las remotas ruinas de Nuestra Señora de Los Ángeles, el convento de la Hoz fundado en el año 1231 por la orden franciscana en el meandro más pronunciado de los cañones del río Duratón, cerca de Sebúlcor. Lo más sencillo es acercarse hasta allí en canoa, en las rutas guiadas por el parque natural de la Hoces del Duratón que organizan varias empresas de la localidad. También se puede acceder a pie, pero fuera de la época de cría de los buitres leonados, que va de enero a julio, y siempre que el caudal del Duratón sea bajo y permita caminar por su orilla (antes de la visita hay que consultar en el centro de visitantes del parque, ya que existen fechas y zonas de acceso restringido). Otra opción es contemplarlo, con su aire romántico y misterioso, desde la cresta rocosa sobre la que se asienta el monasterio benedictino, una vista maravillosa, aunque hay que arrimarse con cuidado al borde, sobre todo si se va con niños.

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        Iglesia rupestre de Olleros de Pisuerga (Palencia)

        Desde fuera es difícil imaginar lo que vamos a encontrar bajo tierra. Una torre con espadaña nos avisa de la ubicación del eremitorio rupestre de los santos Justo y Pastor en Olleros de Pisuerga, una pedanía de Aguilar de Campoo dentro del geoparque de Las Loras, en Palencia. De estilo románico, se cree que sus dos naves cubiertas con bóvedas de cañón y sus dos ábsides semicirculares fueron excavados a pico en la roca madre entre los siglos IX y XIII.

        Todo el monasterio está dentro de la montaña, excepto la torre del campanario, que se deja ver a unos metros de la iglesia. Con la puerta orientada hacia el oeste, el sol penetra en su interior cada 21 de junio, en el solsticio de verano, iluminando el altar. Por los alrededores del pueblo se ubican otros eremitorios rupestres, como el Santa María de Mave, y una necrópolis antropomorfa del siglo VIII.

        Desde Olleros, cruzando el río Pisuerga, podremos aprovechar para caminar hasta el cañón de la Horadada, que toma su nombre de una abertura o túnel natural por el que hay que abrirse paso a través de los cortados, y el paraje protegido de Las Tuerces, una meseta caliza con espectaculares formaciones rocosas.

        Santa Cruz de la Zarza, Ribas de Campos (Palencia)

        En la vega del río Carrión, en plena Tierra de Campos, encontramos otro de esos templos en ruinas que en su día tuvieron una intensa vida monacal: Santa Cruz de Ribas, también conocido como Santa Cruz de la Zarza. Es un antiguo cenobio de la orden premonstratense, situado entre Ribas de Campos y Monzón de Campos, en Palencia. Fue fundado en el siglo XII y estuvo funcionando hasta el XVIII, cuando su final se precipitó con un gran incendio, una inundación y la desamortización de Espartero en 1841. Desde entonces el edificio ha ido languideciendo, aunque la iglesia y sala capitular se conservan en buen estado. Actualmente está en obras de rehabilitación. Información sobre visitas: 609 47 86 34.

        Monasterio de San Salvador, Nogal de las Huertas (Palencia)

        Muy cerca de Carrión de los Condes, el monasterio románico más antiguo de Palencia es otra de esas ruinas románticas que sigue contándonos muchos siglos de historia. Fue fundado en el año 1063 y es clave en la aparición del estilo de Cluny en España. De su parte más antigua solo se conserva la cabecera cuadrada, y de la ampliación del siglo XIII apenas quedan sus arcos apuntados y la portada meridional con arquivoltas, lo más reconocible de la iglesia. En el siglo XIX fue abandonado, pasó a manos particulares y se fue deteriorando poco a poco. En 2004 se iniciaron obras de restauración, aunque el edificio continúa en mal estado y falta mucho para que los vecinos consigan ver consolidado este valioso monumento.

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        Santa María de Moreruela, La Moraña (Zamora)

        A solo 50 kilómetros de la ciudad de Zamora, en Tierra de Campos, está el paraíso ornitológico de las lagunas de Villafáfila. Es una zona poco conocida y visitada que, además de sus atractivos para el turismo de aves, tiene diversos tesoros artísticos y paisajísticos. Es aquí, muy cerca de la laguna, donde se encuentra uno de los primeros monasterios cistercienses edificados en la península Ibérica (data del siglo XII): es el de Santa María de Moreruela, unas ruinas que asombraron a grandes escritores como Miguel de Unamuno.

        Nada más entrar en lo que queda en pie de lo que fue un edificio grandioso se percibe una sensación sobrecogedora. La grandiosa cabecera de la iglesia y el tamaño de las bases de los pilares de la nave central indican la magnitud que tuvo. Siguiendo el ejemplo de Cluny, este templo medieval mezcla el románico y el gótico con maestría. Llama la atención la cantidad de marcas de cantero grabadas en los muros de piedra, y aún resisten algunos restos de policromía, aunque el conjunto fue siempre de gran sobriedad, siguiendo la norma cisterciense.

        Su época de mayor esplendor fue el siglo XIII, cuando los monjes contaban con más de 50 propiedades repartidas entre Salamanca y Portugal, además de salinas en la zona de las lagunas de Villafáfila, aceñas, molinos, derechos sobre algunas villas e incluso explotaciones mineras en la sierra de la Culebra. El monasterio no es el único edificio en ruinas de la zona: hay palacios y castillos, y también pueblos vacíos repartidos por una de las regiones españolas más afectadas por la despoblación.

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        San Juan de Duero (Soria)

        San Juan de Duero, a las afueras de la ciudad de Soria, es mucho más que una joya del románico español: todavía impresiona lo que queda en pie de este antiguo monasterio construido por caballeros hospitalarios de San Juan de Jerusalén, con su aire mágico y la exótica mezcla de estilos —románico con influencias árabes y bizantinas— de su maravilloso claustro. El lugar impresionó tanto a Bécquer que le inspiró su relato de terror La leyenda del monte de las Ánimas, y Gerardo Diego le dedicó asimismo un poema. Frente al claustro, junto al río, pueden observarse los restos de las antiguas murallas de Soria.

        La falta de techumbre le da un aire aún  más onírico y misterioso. Su abandono desde el siglo XVIII no ha impedido que se conserve su preciosa arquería y su sencilla iglesia, que también destaca por los singulares templetes adosados a los muros de su cabecera.

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        Monasterio de La Armedilla, Cogeces del Monte (Valladolid)

        Emplazado en la zona oriental de Valladolid, sus orígenes se remontan al siglo XII, cuando era poco más que una ermita dependiente de los monjes cistercienses de Santa María y San Juan de Sacramenia (Segovia). En 1402 pasó a manos de los jerónimos, que durante los siglos XV y XVI edificaron un claustro con tres alturas con las dependencias monacales, una gran iglesia gótico renacentista con portada plateresca e incluso un palacio que servía como residencia temporal de los duques de Alburquerque, señores de Cuéllar.

        A partir del siglo XIX, la historia se repite: desamortización y abandono, dispersión de su patrimonio por todo el mundo y destrucción progresiva de los edificios. Pero en las últimas décadas la situación del edificio movilizó al pueblo y en 2017 se creó la Asociación de Amigos del Monasterio de La Armedilla. Su labor ha conseguido sacar el templo de la Lista Roja de Patrimonio gracias a las obras que han consolidado su estructura. Aunque todavía queda mucho por hacer, hoy es más sencillo y seguro visitarlo. 

        Santa María de Sandoval, Villaverde de Sandoval (León)

        El Camino de Santiago está salpicado de monumentos que conservan todo su esplendor junto con otros que han quedado en el olvido y la ruina, como Santa María de Sandoval, que fue en otro tiempo uno de los monasterios cistercienses más importantes del norte peninsular. Se alza en la localidad leonesa de Villaverde de Sandoval y mantiene en muy buen estado su iglesia (todavía sigue abierta al culto), aunque el resto del complejo, como el claustro renacentista, o bien ha desaparecido o está en estado de ruina.

        Gracias a que la iglesia todavía se mantiene abierta hoy podemos contemplar los diferentes estilos artísticos del edificio, desde el románico de los ábsides y capiteles de la iglesia hasta el gótico tardío de su prolongación. Durante el siglo XX el lugar fue expoliado y es fácil ver algunos capiteles y columnas en otros edificios del pueblo, incluso en pequeñas viviendas o almacenes para herramientas. Afortunadamente, en los últimos años se han hecho trabajos de rehabilitación y en 2021 se anunció su salida de Lista Roja de Patrimonio.

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        France24 - Monde

        LE BURKINA FASO RÉPOND À LA CEDEAO : LA JUNTE REJETTE LES DÉLAIS DE L'INSTANCE AFRICAINE

        Publié le : 01/04/2022 - 23:39

        Fatimata WANE Suivre

        Le bras de fer continue entre la junte au pouvoir au Burkina Faso et la CEDEAO. L'instance sous régionale avait sommé les militaires au pouvoir de présenter un nouveau calendrier de moins de 3 ans et de libérer le président déchu, Roch Marc Christian Kaboré qui est toujours assigné à résidence depuis le 25 janvier dernier.

        Le Chef d'état-major des forces armées françaises était donc de passage à Niamey pour une nouvelle rencontre avec son homologue nigérien. Il s'est rendu dans le nord de la région de Tillabéri. près de la ville de Ouallam, à moins de 100 km de la frontière malienne. Un lieu où les affrontements continuent d'imposer une forte pression sur cette partie du Niger.

        En Ethiopie, le conflit dans le nord du pays semblait s'être apaisé ces derniers mois, mais dans la région d’Afar, à l'est du Tigré, un nouveau front fait rage. Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées et de nombreuses familles séparées. Les forces d’Afar disent se battre seuls dans une guerre qu'elles qualifient d'inégale sans le soutien de l'armée fédérale.

        Ca y est, on connait le tirage au sort de la prochaine coupe du monde avec 5 équipes africaines qualifiés. La Tunisie est tombée dans le groupe de la France et le Sénégal avec les Pays-Bas.

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        • Fatimata WANE, Journaliste – Présentatrice
        El País (ESP)

        La mejor croqueta de España se come en Madrid

        MADRID FUSIÓN

        Miguel Carretero, del restaurante Santerra, gana la octava edición del concurso de Madrid Fusión, feria gastronómica que también ha distinguido a Pedro Aguilera, del Mesón Sabor Andaluz, como cocinero revelación

        Tras las ponencias en Madrid Fusión de reconocidos cocineros del ámbito nacional, como Dabiz Muñoz y Rodrigo de la Calle, e internacional, como Gastón Acurio (Astrid & Gastón) o René Redzepi, chef del Noma —actualmente considerado el mejor restaurante del mundo—, la tercera y última jornada del congreso gastronómico ha tenido dos nombres propios. El de Miguel Carretero, del restaurante Santerra, en el madrileño barrio de Salamanca, como artífice de la mejor croqueta de España, y el de Pedro Aguilera, nombrado cocinero revelación. 

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        Con motivo del 20º aniversario de Madrid Fusión, celebrado en el recinto ferial de Ifema desde el lunes bajo el lema Más allá del producto, el concurso en busca de la mejor croqueta de jamón ibérico de España este año ha sido más especial que nunca. Han competido seis de los siete ganadores del certamen celebrado hasta la fecha. Tras la cata a ciegas de un jurado compuesto por cocineros, periodistas gastronómicos y especialistas en alimentación y en la que se han valorado el sabor, la integración de sus ingredientes, el punto de sal, su textura y aspecto, Miguel Carretero, triunfador del concurso celebrado en 2018, se ha alzado de nuevo con la victoria. "Una croqueta con una textura de bechamel perfecta, con el interior muy cremoso, delicada en el rebozado, que se come en dos mordiscos y con una proporción perfecta de jamón", la ha descrito el jurado.

        "Nosotros hemos mejorado la croqueta con la que ganamos hace cuatro años", ha reconocido Carretero. La croqueta elegida "Campeona de campeones" está hecha con leche de vaca, jamón y está rebozada con panko (una especie de pan rallado japonés). “El secreto es la selección de buenos productos, controlar mucho la bechamel y tratarla muy bien técnicamente”, ha explicado Carretero, quien asegura que “jamás” la quitará de la carta de su restaurante madrileño. 

        La croqueta está disponible en la Barra de Santerra desde su apertura en 2017, así como en la carta del restaurante gastronómico situado en la planta baja del espacio de la calle General Pardiñas, también en Santerra Neotaberna —espacio que dirige Miguel Carretero— y en el delivery del grupo.

        Además, se ha entregado el premio Croqueta de Oro al cocinero Iván Cerdeño, que también participaba en el concurso y ostenta dos estrellas Michelin en su restaurante del Cigarral del Ángel, en Toledo, “en reconocimiento a las sucesivas veces que su receta original ha llevado al triunfo a algunos de sus discípulos finalistas en años anteriores”. “La croqueta es un bocado que representa tradición y hogar, yo aprendí a hacerla con mi madre, mis tías y mis abuelas", ha dicho a Efe Cerdeño, para quien esta delicia debe tener "mucho gusto a jamón", que él lo infusiona en leche. 

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        En Madrid se puede probar también otro bocado premiado en Madrid Fusión, y del mismo grupo gastronómico. En la ciudad espera el mejor bocadillo de España, Ventresca madurada. Un bocado ideado por Máximo Benagues, de la Neotaberna Santerra en la madrileña calle Ponzano. Su suculenta composición: ventresca de atún rojo madurada en grasa de entrecot y emparedado entre lonchas de pan de cerveza, con tartar de piquillos confitados, ajo, salsa de piparras encurtidas, mostaza antigua, queso cheddar ahumado, canónigos y cerveza.

        Aguilera, una joven promesa reconocida 

        Un jurado, formado por más de 80 expertos en gastronomía, ha galardonado también este miércoles a Pedro Aguilera con el premio Cocinero Revelación 2022 de Madrid Fusión. El chef gaditano, de 33 años, está al frente del restaurante Mesón Sabor Andaluz, en la localidad de Alcalá del Valle, en la sierra de Cádiz. Un mesón rústico en el que se elaboran “platos modernos, sabrosos y bien resueltos”, y en el que  “dialoga con la despensa de proximidad, se recrea en el universo vegetal e interpreta la tradición con criterios de alta cocina”, escribía sobre su propuesta gastronómica José Carlos Capel, crítico gastronómico de El Viajero, el pasado mes de diciembre.

        Antes de regresar en 2020 al restaurante familiar, Aguilera ejerció durante cuatro años como jefe de cocina junto al prestigioso chef Ricard Camarena en Valencia (con dos estrellas Michelin) y también pasó por los fogones de Almanaque, casa de comidas en Cádiz.

        De entre los ocho candidatos, en segunda posición ha quedado Elisabeth Nolla, jefa de cocina de Normal, en Girona. Es el restaurante que Joan, Josep y Jordi Roca abrieron en 2021 para "representar el legado de la cocina matriarcal con toda la cultura que la acompaña". Adrián San Julián ha completado el podio. "En Yume Gastro (Avilés) ha consolidado un estilo moderno fundamentado en su conocimiento de los sabores y recetas tradicionales en el que deja al descubierto una elegancia que sorprende", ha destacado sobre su trabajo el jurado.

        Aguilera coge el testigo de Juanjo Sahuquillo y Javier Sanz, al frente de Cañitas Maite en Albacete. Una distinción que se concede desde el año 2003 y que en anteriores ocasiones ha galardonado a chefs hoy mundialmente reconocidos, como Dabiz Muñoz, Ricard Camarena o Rodrigo de la Calle. Un premio que “subraya el atrevimiento y la capacidad juvenil que albergan muchos restaurantes recién abiertos y que son una ventana al futuro de la profesión”, según destaca la organización.

        Ingredientes: 2,4 litros de leche de vaca doble crema; 250 gr. de mantequilla; 250 gr. de harina floja; 0,3 litros de nata (33% MG); 10 hojas de gelatina; 350 gr. de jamón ibérico Joselito cortado a cuchillo; 1 hueso de jamón ibérico; harina; huevo, y panko.

        Elaboración

        1. Derretir la mantequilla y añadir la harina en dos tandas, cocinar a fuego bajo hasta que la harina esté completamente cocinada.

        2. Infusionar por otro lado los huesos de jamón con la leche.

        3. Añadir la leche caliente al roux a chorro y remover continuamente a fuego suave, hasta tener la bechamel lisa. Añadir el jamón picado, remover durante un minuto y poner sal.

        4. Aparte, calentar la nata, añadir la gelatina que previamente hemos hidratado y derretido. Colar esta mezcla y añadir la nata a la masa, removiendo hasta bajar su temperatura.

        5. Verter en una bandeja y cubrir con papel film para refrigerar durante una noche.

        6. Hacer bolas, pasar por harina, huevo y panko.

        7. Freír en aceite de oliva suave a 190 grados, dejar reposar y servir.

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        France24 - Monde

        Tunisie : le chef du Parlement Rached Ghannouchi convoqué devant la justice

        Publié le : 01/04/2022 - 18:38Modifié le : 01/04/2022 - 18:47

        Ethan HAJJI

        Le président du Parlement tunisien dissous Rached Ghannouchi a été convoqué par la justice pour "complot contre la sûreté de l'Etat" après la tenue d'une séance plénière malgré le gel de la chambre depuis fin juillet par le chef de l'Etat.

        France24 - Monde

        En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré

        Publié le : 01/04/2022 - 17:35Modifié le : 01/04/2022 - 20:01

        FRANCE 24 Suivre

        Sur la vingtaine de camions d'un convoi d'aide alimentaire, le premier en trois mois, 13 viennent d'entrer vendredi à Mekele, capitale de la région éthiopienne du Tigré, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM). Cet État semi-autonome est en conflit avec Addis Abeba depuis novembre 2020, et demeure menacé de famine.

        La région éthiopienne du Tigré est menacée de famine, mais aucun convoi humanitaire n'avait pu y parvenir depuis trois mois, jusqu'à ce vendredi 1er avril. Treize camions chargés d'aide alimentaire viennent d'atteindre Mekele, capitale de cette région éthiopienne secouée par une guerre depuis novembre 2020, a annoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).

        "D'autres camions et du carburant suivront dans la matinée" samedi, a indiqué le PAM dans un tweet. "C'est le premier convoi humanitaire à arriver dans la région du Tigré depuis fin décembre. Progrès notable mais il y a besoin de plus" pour "répondre aux besoins de cinq millions de personnes", poursuit l'organisation onusienne.

        13 trucks have arrived safely into #Mekelle. More trucks & fuel will follow in morning. This is 1st humanitarian convoy to arrive into #Tigray region since last Dec.Good progress, much more needed - we need daily convoys flowing in safely to meet the needs of 5 million people. pic.twitter.com/A6UV7KuMpe

        April 1, 2022

        Depuis plusieurs jours, les autorités d'Addis Abeba et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui s'affrontent depuis bientôt 17 mois, s'accusaient mutuellement de bloquer les convois d'aide, malgré une "trêve humanitaire" annoncée le 24 mars pour permettre son acheminement.

        Le gouvernement éthiopien avait annoncé, jeudi, dans un bref communiqué que "21 camions chargés d'aide alimentaire du PAM ont commencé à transporter de l'aide humanitaire vers la région du Tigré", par une route traversant la région voisine de l'Afar.

        Le convoi - au total une vingtaine de camions d'aide alimentaire et un camion-citerne de carburant servant à ravitailler le convoi - a été bloqué, jeudi soir, par les forces régionales afar, mais a pu reprendre sa route vendredi, a expliqué une source humanitaire à l'AFP.

        Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies.

        Avec AFP

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        Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

        Publié le : 01/04/2022 - 16:31

        Guillaume GRALLET Suivre

        En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

        A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

        Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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        France24 - Monde

        Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

        Publié le : 01/04/2022 - 15:38

        Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

        Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

        Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

        ► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

        a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

        VPN : mode d'emploi 

        Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

        S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

        Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

        ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

        Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

        Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

        Avantages et inconvénients des VPN 

        Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

        Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

        Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

        Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

        Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

        Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

        Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

        Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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        L'Humanité

        Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

        Actu

        Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

        Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

        Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

        En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

        Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

        L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

        Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

        Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

        Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

        Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

        La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

        Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

        Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

        Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

        Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

        La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

        Emmanuel Alcaraz, historien

        Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
        France24 - Monde

        Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes

        Publié le : 31/03/2022 - 18:17

        Sébastian SEIBT Suivre

        Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts. 

        Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.

        Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.

        Voiture blindée et yacht démesuré

        Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland,  universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.

        >>  Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux 

        Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.

        Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg. 

        Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.

        Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.

        Des sanctions “atténuées”

        Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux. 

        >> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.

        Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions. 

        Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.

        “Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques. 

        Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.

        Risque de dommages collatéraux

        L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.

        Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital

        Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.

        En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”. 

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        .cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR La chronique de l’éco

        Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur

        CRISE UKRAINIENNE

        Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales

        Le Débat de France 24

        Oligarques sanctionnés, quel impact ?

        L'Humanité

        Mémoires incandescentes

        Actu

        Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

        Latifa Madani

        Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

        Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

        « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

        Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

        Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

        Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

        Guerre d'Algérie
        BBC

        Lateral flow tests: Should I recycle the plastic?

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        Researchers estimate the UK's lateral flow testing programme has produced enough plastic waste to fill 200,000 bathtubs or 19 Olympic swimming pools.

        Scientists at the Energy and Environment Institute at the University of Hull argue once we learned that Covid-19 spread more through the air than via surfaces, the UK government should have started recycling tests to avoid unnecessary plastic pollution.

        The government says it's already made changes to make the tests more sustainable. But should we have been recycling our lateral flow test kits?

        BBC Health reporter Laura Foster, who collected the waste from all her lateral flow tests, explains the situation in two minutes.

        France24 - Monde

        Une équipe africaine championne du monde ? "Il faut déjà dépasser les quarts de finale..."

        Publié le : 01/04/2022 - 22:27

        Romain HOUEIX Suivre

        Sénégal, Cameroun, Tunisie, Maroc, Ghana… Une de ces cinq équipes peut-elle s'imposer au Qatar et devenir la première équipe africaine championne du monde de football ? Pour nos deux consultants, Patrick Julliard et Hervé Kouamouo, le chemin reste long.

        L'Afrique soulèvera-t-elle sa première Coupe du monde le 18 décembre prochain au Qatar ? Alors que cinq sélections africaines – le Sénégal, le Cameroun, la Tunisie, le Maroc et le Ghana–  disputeront le Mondial-2022, la marche paraît encore trop haute, pour les deux spécialistes du football africain consultés par France 24.

        "Un bel objectif… politique

        "Une équipe africaine doit gagner la Coupe du monde dans un avenir proche", avait pourtant promis Patrice Motsepe, lors de son élection en mars 2021 à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).

        "C'est un objectif… politique. C'est un effet de manche intéressant, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui une équipe africaine puisse être championne du monde", explique Hervé Kouamouo, journaliste indépendant spécialiste du foot africain et consultant de France 24 lors de la CAN-2022. "Déjà arrivé en quart de finale se serait bien et enfin passer ce cap symbolique."

        En effet, aucune équipe africaine n'a encore jamais rallié le dernier carré. Seuls le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) sont parvenus jusqu'aux quarts de finale. L’Afrique a en outre fait piètre figure lors de la dernière Coupe du monde en Russie,il y a trois ans. Ses cinq équipes – l’Égypte, le Maroc, le Nigeria, la Tunisie et le Sénégal– ont toutes été éliminées dès la phase de poules. Seuls les Lions de la Teranga avaient même remporté un match.

        "La récente CAN-2022 a montré un certain nivellement : on a vu des 'jeunes' nations comme les Comores ou le Malawi montrant des belles choses tandis que les grandes nations patinent", notent Patrick Julliard, spécialiste du foot africain et fondateur de Foot365. "Il y a un ou deux ans, on aurait pu croire que l'Algérie avait le potentiel pour une demi-finale. On l'avait même vu battre sèchement la Colombie en amical à Lille en 2019. Mais trois ans plus tard, ils ne sont plus là. Les cycles sont courts en football."

        Le Sénégal, favori pour aller le plus loin

        Les deux journalistes sont unanimes sur la nation qu'ils voient aller le plus loin dans la compétition : le Sénégal, récent champion d'Afrique, qui a obtenu de haute lutte sa qualification face à l'Égypte dans un remake survolté de la finale de la CAN. Le tirage au sort a placé les hommes d'Aliou Cissé dans un groupe A "facile", selon les mots de Patrick Julliard, aux côtés du Qatar, des Pays-Bas et de l'Équateur :

        "Le Pays-Bas est un gros morceau mais aux résultats irréguliers, le Qatar était l'équipe la plus faible des têtes de série même si elle est à domicile et l'Équateur est loin d'être la meilleure sélection sudaméricaine", énumère le spécialiste du foot africain. "Le Sénégal a une belle équipe. Elle va peut-être encore se renforcer d'ici la Coupe du monde par quelques binationaux comme Boubacar Kamara."

        #WCQ2022 | Le Sénégal dans le groupe A en compagnie du pays hôte, le Qatar, de l’Equateur et des Pays-Bas. pic.twitter.com/eSlfd4d4kd

        April 1, 2022

         

        Les Lions de la Teranga ont un des plus beaux effectifs d'Afrique avec des joueurs de classe mondiale sur toutes les lignes : Édouard Mendy (Chelsea) aux buts, Kalidou Koulibaly (Naples) aux commandes de la défense, Idrissa Gueye (PSG) et enfin la superstar Sadio Mané (Liverpool) en attaque. Alors pourquoi les deux spécialistes ne les voient pas au sommet du football mondial ?

        "C'est un axe qui rassure mais avec une compétition resserrée où les équipes joueront tous les quatre jours, pourront-ils tenir sept matches à ce rythme ?", interroge Hervé Kouamouo

        "J'ai un petit doute sur l'efficacité. Ils sont frustrants, capables de faire des bons matches, de dominer mais sans arriver à concrétiser. Elle ne marque pas assez par rapport à son potentiel", estime, pour sa part, Patrick Julliard.

        Le Maroc, la bonne surprise ?

        Derrière le Sénégal, le fondateur de Foot365 préfère ne pas s'avancer, estimant que chacune des équipes constituent un outsider capable de s'extraire de son groupe, que ce soit la Tunisie (dans le groupe D avec la France, le Danemark et un barragiste), le Cameroun (dans le groupe avec le Brésil, la Serbie et la Suisse), le Ghana (dans le groupe H avec l'Uruguay, le Portugal et la Corée du Sud) ou encore le Maroc qui fera face à la Belgique, au Canada et à la Croatie dans le groupe F.

        Cette dernière est en revanche le second favori africain d'Hervé Kouamouo : "Si il n'implose pas, c'est un groupe qui possède rigueur et solidité. Il est capable d'avoir de l'emprise en milieu de terrain. C'est ce qui compte pour s'extraire d'un groupe en Coupe du monde."

        Les deux spécialistes notent qu'un facteur risque d'influencer la compétition : la préparation très courte avant le début de la compétition.

        "Cette Coupe du monde sera un peu spéciale avec cette préparation très courte (car les joueurs seront libérés par leur club seulement une semaine avant le début, NDLR). Il y aura donc un avantage aux équipes les mieux en place" affirme Hervé Kouamoua. "On a vu le Cameroun sur ses deux dernières Coupe du monde. Après une préparation désastreuse, ils ont eu des résultats désastreux se classant dernier (2014) et avant-dernier (2010). En Coupe du monde, le résultat du premier match est très important !"

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        Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

        COUPE DU MONDE

        La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

        ÉDITION SPÉCIALE

        Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

        L'Humanité

        Henri Curiel, un ardent internationaliste

        Actu

        La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

        La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

        Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

         La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

        L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

        Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

        Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

        Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

        À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

        En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

        En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

        Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

        Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

        Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

        Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

        Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

        Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

        FranceAlgérieGuerre d'Algérie
        BBC

        Researchers in Hong Kong create 'soft robot' made of magnetic slime

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        Researchers at The Chinese University of Hong Kong have created a "soft robot" made of slime containing magnetic particles, which can be manipulated using external magnets.

        The magnetic particles are toxic, but have theoretically been made safe to enter the human body after being covered in a layer of silicone compound - although further safety testing will be needed in the future.

        The team in Hong Kong hope the slime will one day be used to collect objects which have been accidentally swallowed.

        You can read more about the team's research here.

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        France24 - World

        US imposes fresh sanctions on N. Korea in response to missile launches

        Issued on: 01/04/2022 - 17:14

        NEWS WIRES

        The United States on Friday slapped sanctions on five entities it accused of providing support to North Korea's development of weapons of mass destruction and ballistic missile programs,  increasing pressure on Pyongyang following a recent series of missile launches.

        The U.S. Treasury Department in a statement said Friday's action targets the Ministry of Rocket Industry, which it said is a North Korean weapons of mass destruction research and development organization directly linked to the development of new intercontinental ballistic missiles (ICBMs).

        It also designated four of the organization's subsidiaries - Hapjanggang Trading Corporation, Korea Rounsan Trading Corporation, Sungnisan Trading Corporation, and Unchon Trading Corporation.

        The move follows a rise in tensions with North Korea following two ballistic missile tests on Feb. 26 and March 4 that involved a new ICBM system that North Korea is developing, and last week's first full ICBM test conducted by North Korea since 2017.

        “The DPRK’s (Democratic People's Republic of Korea's) provocative ballistic missile tests represent a clear threat to regional and global security and are in blatant violation of UN Security Council resolutions,” Treasury Secretary Janet Yellen said in the statement.

        “The United States is committed to using our sanctions authorities to respond to the DPRK’s continued development of weapons of mass destruction and ballistic missiles," she said.

        South Korean officials have also reported new construction at the North's only known nuclear test site, which was shuttered in 2018.

        There are increasing signs that North Korea could soon test a nuclear weapon for the first time since 2017 in a bid to improve its arsenal and increase political pressure, U.S. and South Korean officials and analysts said.

        (REUTERS)

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        Suspected North Korean missile launch fails, says South Korea

        US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM

        UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch

        L'Humanité

        Le 5 avril, l’Humanité aux côtés du Secours populaire français... Découvrez le programme

        Fidèle à sa longue tradition de solidarité et aux valeurs pacifistes et humanistes qui l’animent depuis sa création, le journal l’Humanité remettra, mardi 5 avril prochain, au Secours populaire français (SPF) le fruit de la collecte de dons, engagée, le 9 mars, auprès de ses lectrices et lecteurs, afin de contribuer à l’action conduite sur le terrain par le SPF pour venir en aide aux réfugié.es dans les pays proches de l’Ukraine.

        La remise de ces dons, d’un montant conséquent, se fera à l’occasion d’une soirée exceptionnelle ouverte au public sur réservation, à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde politique, associatif, culturel et syndical. Découvrez le programme.

         

         

        AU PROGRAMME  DE LA SOIREE

        Table-ronde « Comprendre le conflit. Faire taire les armes »

        Avec :

        Anna COLIN LEBEDEV, enseignante-chercheuse, spécialiste des sociétés postsoviétiques,

        Francis WURTZ, député européen honoraire,

        Vadim KAMENKA, journaliste à l’Humanité envoyé spécial en Ukraine

        Iryna DMYTRYCHYN, historienne, traductrice et maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales, spécialiste de l'Ukraine (sous réserve)

        Des témoignages

        Une famille ukrainienne réfugiée en France et Marie-Christine VERGIAT, ancienne députée européenne, Vice-Présidente de la Ligue des droits de l’Homme

        Culture et solidarité

        Laurent GAUDÉ, écrivain, Prix Goncourt 2004,

        Olivier RABOURDIN, comédien

        Philippe MARTINEZ, secrétaire général de la CGT,

         et un tour de chant de GARANCE

        Remise des dons de l’Humanité au Secours populaire français

        Henriette STEINBERG, secrétaire générale du Secours populaire français, et Fabien GAY, directeur de l’Humanité

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        Solidarité Ukraine
        France24 - World

        France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'

        Issued on: 31/03/2022 - 18:58

        FRANCE 24 Follow

        Russian President Vladimir Putin announced Thursday that all EU purchases of Russian gas must be made in roubles starting April 1, a demand immediately rejected by French and German officials who said they were preparing for a possible halt in Russian supplies. Europe will not be "blackmailed" by Putin, Germany's economy minister said.

        President Vladimir Putin on Thursday warned "unfriendly" countries, including all EU members, that they would be cut off from Russian gas unless they opened an account in roubles to pay for deliveries.

        "They must open rouble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said during a televised government meeting. 

        "If such payments are not made, we will consider this a breach of obligations on the part of our buyers with all the ensuing consequences," Putin said.

        Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.

        Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."

        French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.

        On a visit to Berlin, Le Maire said both nations were "preparing" for the possibility "there is no longer any Russian gas".

        While the United States banned the import of Russian oil and gas, the European Union – which received around 40 percent of its gas supplies from Russia in 2021 – has retained deliveries from Moscow.

        According to the decree, all payments would be handled by Russia's Gazprombank, a subsidiary of state energy giant Gazprom. Buyers will transfer payments into a Gazprombank account in foreign currency, which the bank will then convert into rubles and transfer into the buyer's ruble account.

        Western countries have piled crippling sanctions on Moscow since its invasion of Ukraine, including the freezing of its $300 billion of foreign currency reserves. 

        US State Department spokesperson Ned Price said that Putin's demand for payment in roubles is a sign of Moscow's economic and financial "desperation" caused by Western sanctions.

        Diplomatic tit for tat?

        Russia on Thursday said it would expand the list of EU figures banned from entering the country over its "anti-Russian" actions.

        "The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the Russian foreign ministry said in a statement.

        Others include "high-ranking officials ... as well as public figures and media workers who are personally responsible for promoting illegal anti-Russian sanctions, inciting Russophobic sentiment and infringing the rights and freedoms of the Russian-speaking population", the statement added.

        After the introduction of sanctions, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries that now includes the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others. 

        Propping up the rouble

        Putin spokesman Dmitry Peskov said the new payment method would not affect the price of deliveries stipulated in contracts. "Those who receive Russian gas ... they just acquire roubles for the amount in currency which is stipulated in the gas contract," he told reporters.   

        German Chancellor Olaf Scholz said Thursday that Western countries would continue paying for Russian gas in euros or dollars, as previously stipulated. "We looked at the contracts for the gas deliveries," Scholz told reporters in Berlin. "They say that payments are made in euros, sometimes in dollars ... and I made clear in my conversation with the Russian president that that will remain the case," he said, referring to a telephone call with Putin on Wednesday. 

        While the EU refrained from an energy embargo against Russia, the bloc announced plans to slash imports of Russian gas by two-thirds this year.

        Although payments for gas in roubles would allow Russia to support its national currency, it would also deprive Moscow of a source of foreign currency.  The Kremlin has also hinted that it may seek payments in roubles for other exports too. 

        Russia has already obliged its exporters, including Gazprom, to convert 80 percent of their revenue into roubles.

        According to Russia's Central Bank, its reserves – including the frozen $300 billion – decreased between February 18 and March 25 from $643.2 to $604.4 billion.

        (FRANCE 24 with AFP)

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        Nord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever

        Focus

        War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

        Energy security

        Reliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies

        Valeurs Actuelles

        Pouvoir d’achat, le grand enfumage

        À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

        Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

        Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

        L’énergie, principal moteur de l’inflation

        Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

        Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

        L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

        Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

        Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

        Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

        Le transport change de braquet

        S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

        Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

        Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

        Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

        Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

        Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        Valeurs Actuelles

        La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

        À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

        Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

        Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

        En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

        Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

        Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

        Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

        Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas

        Actu

        Alors que les idées d’extrême droite infusent la campagne électorale, les chercheuses Christine Bard et Christèle Lagier, invitées pour les journées intersyndicale Femmes, ont analysé comment cette idéologie misogyne pouvait attirer un vote féminin. Ces journées regroupent des militant-es de la CGT, de la FSU, et de l’Union Syndicale Solidaires qui travaillent ensemble depuis 1998.

        Kareen Janselme

        Le féminisme d’extrême-droite n’existe pas

        « Quand on est historienne des féminismes, on est obligée de faire de l’histoire de l’anti-féminisme et donc de l’extrême droite. » L’universitaire Christine Bard insiste : « Attention aux mots : il n’y a pas de féminisme d’extrême-droite ». L’habillage ne fait pas la militante… Même si Marine Le Pen, seule femme aujourd’hui à la tête d’un parti important dans le paysage politique, raconte sa féminité sur un blog, un livre, à la télévision au travers d’émission à grande écoute comme « Ambition intime » sur M6, son détournement du langage et l’utilisation de mots références n’en cachent pas moins une idéologie contre l’émancipation des femmes. Quant à Eric Zemmour, « on commence à réaliser que son discours est porteur d’un imaginaire sexuel viriliste, de culture du viol (…) Un imaginaire fondé sur la domination, l’autorité masculine, la soumission féminine que la nature justifierait » a détaillé Christine Bard lors des journées intersyndicales femmes du 25 mars, en présence de syndicalistes de la CGT, FSU et Solidaires.

        banalisation de l’extrême droite, et acculturation

        L’extrême droite a toujours défendu une conception traditionnelle et réactionnaire des rôles sexués, et dénoncé le progrès féministe comme une menace pour le couple, avec la possibilité de divorcer, ou pour la famille, quand celle-ci s’éloignerait du foyer pour aller travailler. L’arrivée de Marine le Pen comme présidente du FN est récente, « inimaginable il y a 25 ans ». Pour la chercheuse, « quelque chose a changé, comme une banalisation de l’extrême droite, et une acculturation, mais ces femmes leader ont toujours un lien avec l’homme puissant qui les a faites ce qu’elles sont ». Opportuniste, la communication de la numéro 1 du RN a évolué : en 2016, elle instrumentalisait la rhétorique féministe contre les migrants en dénonçant les viols à Cologne en Allemagne. En 2017, elle rendait hommage à Simone Veil, et utilisait plus tard le truchement d’un roman-photo pour s’adresser aux femmes.

        Pour autant, les électrices voteraient-elles pour Marine Le Pen parce qu’elle est du même sexe ? « Il n’y a pas de conscience féministe, pas de combat qui pourrait réunir cet électorat de femmes pour l’extrême droite », estime Christèle Lagier, politiste à l’université d’Avignon. « Depuis début 2000, les femmes encartées (classe moyenne haute et classe populaire) avaient toutes voté Sarkozy en 2007, puis sont revenues vers Marine Le Pen », remarque la maîtresse de conférence qui travaille précisément sur le vote FN et les femmes depuis plusieurs élections. Pour elle d’ailleurs, ce sont les hommes qui parlent le plus de leur porte-drapeau en tant que femme. Cette identité de genre cache en fait bien d’autres raisons pour lesquelles on vote FN (ou RN), assure Christèle Lagier. Si cet électorat est volatil et très mouvant, l’universitaire a remarqué une attitude grégaire devant les urnes : le vote est entraîné par le groupe, le couple, la famille.

        « S’il n’est toujours pas facile de déclarer qu’on vote à l’extrême droite, analyse-t-elle, celles qui disent voter RN sont souvent en couple, issues de milieux sociaux où l’on poursuit moins ses études. Elles se marient généralement car cela offre une stabilité sociale. Mais leur intérêt pour la politique est étroitement lié à leur niveau de diplôme, tout comme la légitimité pour en parler. Les discussions politiques et échanges se font donc exclusivement à l’intérieur du couple. » Pour cette chercheuse en sciences politiques, il n’y a rien d’évident à ce que ces femmes votent Marine Le Pen car c’est une femme. La moitié des votes RN proviennent des employés et des ouvriers. « Les femmes votent ainsi parce qu’elles sont précaires et dépendantes des environnements familiaux. Plus qu’une question de genre et de race, c’est une question sociale. »

        Pour Christine Bard, au-delà du vote, l’adhésion des femmes à ces mouvements est expliquée parfois par l’ « agentivité », c’est-à-dire la capacité d’agir : « des chercheuses ont expliqué que ces femmes se retrouvaient là en adéquation avec leur éducation, avec l’impression d’une petite prise sur le monde, en agissant dans des rassemblements, en collant des affiches. » Si l’historienne trouve la thèse intéressante, elle n’en relève pas moins que ces mouvements sont conservateurs et non émancipateurs. Pour elle, comme pour l’historienne Rita Thalmann qu’elle aime citer, les femmes ont une responsabilité politique. « On augmente la conscience de genre en augmentant la conscience politique » assure-t-elle. Alors, s’ils existent bien des associations féministes qui agissent contre l’extrême droite, la vague est courte et la chercheuse alerte sur les difficultés à dénoncer, s’opposer, s’organiser face « à ce qui devient un danger de plus en plus sérieux ».

        Extrême droiteÉgalité hommes femmesFéminisme
        France24 - World

        Biden orders record emergency oil release at 'moment of peril for the world'

        Issued on: 31/03/2022 - 21:42

        NEWS WIRES

        President Joe Biden on Thursday launched the largest release ever from the U.S. emergency oil reserve and challenged oil companies to drill more in an attempt to bring down gasoline prices that have soared during Russia’s war with Ukraine.

        Starting in May, the United States will release 1 million barrels per day (bpd) of crude oil for six months from the Strategic Petroleum Reserve (SPR), he said.

        “This is a moment of consequence and peril for the world, and pain at the pump for American families,” Biden said at an event at the White House.

        “It’s also a moment of patriotism,” Biden said, as he asked oil company executives to serve their customers and American families, instead of the investors they have rewarded with billions of dollars in dividends.

        He also called on Congress to make companies pay a fee if they are sitting on thousands of unused oil and gas leases and wells on public lands.

        Biden’s 180 million-barrel release is equivalent to about two days of global demand, and marks the third time Washington has tapped the SPR in the past six months.

        It will more than cover oil exports to the United States from Russia, which Biden banned this month. Russia typically produces about 10% of the world’s crude, but only accounts for 8% of U.S. liquid fuel imports.

        But the release will fall short of a loss of about 3 million bpd of Russian oil which the International Energy Agency estimates will be caused by Western sanctions and as global buyers avoid the oil.

        Biden also called on U.S. oil companies to drill more, and for boosts in production of  electric vehicles and batteries.

        The Biden administration has worked with allies in the IEA in recent weeks to coordinate releases which will bring the total volume to global markets to well over 1 million barrels per day, the official said.

        The IEA, the world’s energy watchdog, may announce a release when its 31 member states meet on Friday. The group, representing industrialized nations including the United States, but not Russia, presided over the fourth coordinated oil release in its history on March 1 of over 60 million barrels of crude - its largest yet. The U.S. portion of that release was about half of the total.

        Oil prices plunged about 5% on the news of the latest U.S. reserve draws while OPEC+, a production group including Saudi Arabia and Russia, stuck to a modest deal to slowly ramp up output.

        ‘Use it or lose it’

        The Biden administration has long said that energy companies are sitting on thousands of unused leases and are slow to open the spigot. Biden called for a “use it or lose it” policy that will seek to push oil companies to take advantage of unused oil leasing permits.

        “We do think there should be consequences if you’re sitting on unused approved permits for production on federal lands,” a senior administration official told reporters before Biden spoke.

        Oil companies say they like to have a deep inventory of permits to give them flexibility on future planning and that labor and logistical constraints can be a headwind in using them.

        Biden also invoked the Defense Production Act to support the production and processing of minerals and materials used for large capacity batteries used in electric vehicles – such as lithium, nickel, cobalt, graphite, and manganese. He also called on Congress to pass his plan to move the country toward clean energy policies.

        (REUTERS)

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        Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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        Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.

        Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.

        Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.

        Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.

        Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.

        À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.

        Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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        Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.

        Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.

        Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.

        Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.

        Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.

        À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.

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        Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.

        Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.

        Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.

        Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.

        Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.

        À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.

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        Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.

        Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.

        Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.

        Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.

        Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.

        À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.

        New York Times - World

        Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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        India Dispatch

        Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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        By Emily Schmall

        AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

        When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

        When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

        They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

        “It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

        The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

        That unity, however, has recently frayed.

        A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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        Gulf of

        Mannar

        50 mileS

        By The New York Times

        The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

        Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

        But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

        They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

        The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

        But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

        Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

        The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

        Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

        “Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

        Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

        Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

        “Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

        The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

        “We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

        The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

        “It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

        Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

        “Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

        Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

        “How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

        The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

        Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

        Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

        Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

        “These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

        Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

        While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

        Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

        “The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

        Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

        Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

        “Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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        Valeurs Actuelles

        “Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

        Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

        Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

        Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

        Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

        De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

        Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

        Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

        Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

        Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

        L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

        Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Turkey juggles relationships with Russia, Ukraine amid economic crisis

        Issued on: 31/03/2022 - 12:52

        Tom WHEELDON

        Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.

        Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.

        Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.  

        Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

        However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.  

        These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.

        ‘Extremely vulnerable’ 

        Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.

        The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation. 

        Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”. 

        Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021. 

        ‘Competitive co-operation’ 

        Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis. 

        The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.

        A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.

        Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.” 

        In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.  

        “It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.

        ‘Longstanding interests in Ukraine’ 

        At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism. 

        Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter. 

        And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law. 

        Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia. 

        So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow. 

        This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissenstat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.” 

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        New York Times - World

        ‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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        A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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        By Raphael Minder

        MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

        So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

        “I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

        Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

        In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

        In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

        During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

        Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

        But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

        Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

        In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

        Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

        While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

        Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

        “For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

        Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

        He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

        “Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

        As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

        “The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

        Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

        “The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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        BBC

        UK farmers call for weedkiller ban over Parkinson’s fears

        By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Environment & Rural Affairs Team

        Some British farmers are calling for a ban on the UK production of toxic weedkiller Paraquat, saying studies suggest it could be a factor in the onset of Parkinson's Disease. It comes as hundreds of US farm workers pursue a legal case against its manufacturer, alleging it knew the risk and failed to warn them.

        Andy Pollard was once a farm manager who could leap into his tractor cab. But now his limbs are rigid and his body contorts with spasms. He has advanced Parkinson's Disease, and can no longer control his own movements.

        He spent decades spraying herbicides on his land and, unaware of any danger, didn't use protective equipment.

        "Paraquat was a really good thing to use - or so we thought," his wife Sue says. "Andy would be driving around the fields and the spray would be going everywhere."

        She had thought it was a coincidence that the only people she knew with Parkinson's were farm workers, then read about the potential connection with the chemical.

        "Why hasn't it been regulated and stopped?" she asks. "We've got a lot of people in the same situation."

        Paraquat was first manufactured in the UK in the early 1960s and is sold globally - 377 companies have registered it for sale.

        It is one of the world's most popular and effective herbicides, millions of farmers have used it to kill weeds. But it is also one of the most dangerous and has caused thousands of poisoning deaths.

        Its manufacturer Syngenta says claims of a link between Paraquat and Parkinson's are not supported by scientific evidence, stating it has undergone more than 1,200 safety studies.

        Andy regularly visits a Dorset farm run by charity Countrymen UK, founded by Julie Plumley after her father John was diagnosed with Parkinson's.

        The 30-acre working farm sells beef and lamb. In the yard, instead of tractors is a fleet of mobility scooters. "The farmers come here not because they're ill," Julie explains, "but because they want to get on with living."

        Parkinson's Disease is believed to be the world's fastest-growing neurological condition. It affects neurons in a specific area of the brain called the substantia nigra.

        It is degenerative, gradually leading to tremors and stiffness in the limbs. Global studies show rural, agricultural areas often have higher rates of the disease.

        Julie explains her childhood farm was owned by the local council, so her father had to meet certain conditions. "He had to use chemicals, because if you got too many dock leaves or thistles, they could take money away from you. Paraquat was the pesticide all the farmers used."

        He would carry a backpack filled with the chemical and spend hours hand-spraying the fields. "He would have his sleeves rolled up, his arms bare, the liquid dripping down."

        John developed the disease in his 40s and always believed there was a connection to the chemicals. His suspicion deepened when his neighbour Ken Barnes was diagnosed around the same time - he was also in his 40s and had also been using Paraquat for years.

        Ken now visits Julie's farm. He has a twinkle in his eye, but his clarity of speech has gone. "It's a horrible disease," says his wife Sue. "It's taken his life away."

        She says its manufacture in the UK and export should be stopped. "I wouldn't want my son, who's got farming qualifications, ending up like his father."

        Paraquat has not been authorised for use in the EU since a court ruling in 2007. That is still the case in the UK after Brexit but it is still made - under the brand name Gramoxone - at Syngenta's plant in Huddersfield. It is exported to countries such as the US, Japan and Australia, with a fifth of exports going to the developing world.

        In the US, nearly 900 farmers and field workers have joined forces to sue the manufacturer, claiming not only is there a link between Paraquat and Parkinson's, but that Syngenta has deliberately hidden the health risks from the authorities.

        Syngenta rejects the claims made in the remaining multidistrict litigation case, which is due to come to court later this year.

        The company's most recent financial statement shows that the company has already paid $187.5m into a settlement fund. But it said the company believes that all of these claims are without merit and the payment is simply to keep the claims from going any further.

        Toxicologist Prof Jon Heylings worked for Syngenta and its predecessor companies for more than 20 years. After retiring, he turned whistleblower, and has given evidence as an expert witness in the US legal action.

        He said farmers who used it without protective equipment, damaging their skin, should be worried. "If they went out the next day and actually used it again, and the next day, you could absorb more Paraquat through the skin, into the blood and then into the brain," he says.

        "The issue is really does it actually cause Parkinson's when it gets into the brain? That's one of the key issues around the whole exposure. And if this chemical does cause Parkinson's, who is responsible?"

        There is no scientific consensus and many conflicting studies on any possible association between Paraquat and Parkinson's.

        In the UK, research charity Cure Parkinson's said exposure was "a well-recognised environmental risk factor" but Parkinson's UK said studies show "a small increased risk" at most.

        In the US, a 17-year-long study found Paraquat contributed to Parkinson's onset and progression. And research by the National Institute of Environmental Health Sciences - part of the US Department of Health - found people who used Paraquat developed Parkinson's two-and-a-half times more often than non-users.

        But the US regulator, the Environmental Protection Agency, says an updated study couldn't replicate those results and no clear link was found.

        But there are scientists who believe Syngenta is putting profit before product safety and public health.

        Prof Heylings has a Syngenta regulatory strategy document from 2003 written while Paraquat was still being used by UK farmers. Its author acknowledges a growing number of studies "citing a correlation between incidence of Parkinson's Disease and herbicide use, including Paraquat".

        He explains: "Syngenta are trying to influence researchers who are working on Paraquat and also influence the direction of the research because the last thing Syngenta wants is a big blow up on Parkinson's. So the strategy was to downplay anything to do with the potential neurotoxicity of Paraquat that could lead to Parkinson's."

        It said: "In our view, Jon Heylings is technically not qualified to comment on Paraquat and Parkinson's Disease. He is certainly not aware of Syngenta's research on the issue, which was mostly conducted from 2008 onwards, after he left the company. We spent tens of millions of dollars investigating Paraquat and Parkinson's disease - and this figure doesn't include the monetary value of internal expert time."

        In a statement, Syngenta said it had invested hundreds of millions of dollars over the product lifetime to ensure its safety.

        "Paraquat has been the subject of more than 1,200 safety studies submitted to, and reviewed by, regulatory authorities around the world. Recent thorough reviews performed by the most advanced and science-based regulatory authorities including the United States and Australia continue to support the view that Paraquat is safe."

        Photos by Claire Marshall

        See the full story on Countryfile on BBC1 at 17:30 BST on 3 April and afterwards on the iPlayer.

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        Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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        En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.

        Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.

        Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.

        « Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.

        Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».

        Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».

        Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.

        « Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.

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        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.

        Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.

        Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.

        « Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.

        Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».

        Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».

        Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.

        « Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.

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        En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.

        Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.

        Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.

        « Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.

        Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».

        Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».

        Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.

        « Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.

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        En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.

        Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.

        Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.

        « Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.

        Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».

        Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».

        Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.

        « Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.

        Valeurs Actuelles

        Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

        TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

        Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

        Le gaz finalement concerné

        À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

        Publié le : 01/04/2022 - 19:19Modifié le : 01/04/2022 - 19:36

        Romain HOUEIX Suivre

        Le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde 2022 s'est déroulé vendredi au Palais des Congrès et des Exposition de Doha, au Qatar. Découvrez la composition des huit groupes et les premiers chocs de la compétition, qui se déroulera du 21 novembre au 18 décembre prochains.

        Le tirage au sort a parlé et les huit groupes du Mondial-2022 sont désormais connus. Au menu pour la France, championne du monde en titre : le Danemark, la Tunisie et le vainqueur du premier barrage intercontinental (Australie/Pérou/Émirats arabes unis)

         

        Groupe A :

        - Qatar

        - Équateur

        - Sénégal

        - Pays-Bas

        Groupe B

        - Angleterre

        - Iran

        - États-Unis

        - Vainqueur barrage européen (Écosse / Pays de Galles / Ukraine)

        Groupe C

        - Argentine

        - Arabie saoudite

        - Mexique

        - Pologne

        Groupe D

        - France

        - Australie / Pérou / Émirats arabes unis

        - Danemark

        - Tunisie

        Groupe E

        - Espagne

        - Costa Rica / Nouvelle-Zélande

        - Allemagne

        - Japon

        Groupe F

        - Belgique

        - Canada

        - Maroc

        - Croatie

        Groupe G

        - Brésil

        - Serbie

        - Suisse

        - Cameroun

        Groupe H

        - Portugal

        - Ghana

        - Uruguay

        - Corée du Sud

        Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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        Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar

        Revue de presse

        Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

        ÉDITION SPÉCIALE

        Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

        Opex 360

        Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

        Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

        Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

        Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

        Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

        « Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

        Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

        Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

        Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

        « Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

        « En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

        Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

        Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

        Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

        Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

        Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

        Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

        Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

        Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

        « Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

        Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

        Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

        Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

        « Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

        « En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

        Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

        Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

        Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

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        Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

        Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

        Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

        Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

        Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

        « Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

        Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

        Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

        Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

        « Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

        « En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

        Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

        Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

        Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

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        Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.

        Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.

        Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.

        Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.

        Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.

        « Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.

        Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.

        Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.

        [.pdf]pdf

        Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.

        « Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].

        « En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.

        Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.

        Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».

        Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.

        BBC

        Facebook users angry after accounts locked for no reason

        By Jane WakefieldTechnology reporter

        Facebook users around the world have been waking up to find themselves locked out of their accounts for no apparent reason.

        The message many received reads: "Your Facebook account was disabled because it did not follow our Community Standards. This decision can't be reversed."

        One user told the BBC there was no warning or explanation given.

        Parent firm Meta said it was investigating.

        In a tweet, Meta's Andy Stone said: "We're aware that some users are experiencing issues accessing their Facebook accounts and we are working to resolve them as quickly as possible."

        He did not say how many were affected, or what the issue was.

        PR consultant Jen Roberts was one of those to find herself locked out of her account. She told the BBC: "I haven't posted anything or commented for quite some time, so it's extremely unlikely that I've done anything that could be construed as offensive."

        But, despite not being an avid user, finding her account locked was still upsetting: "All of the images from my university years and family occasions are on Facebook

        "I will no longer have access to 15-plus years of content, which is genuinely sad.

        "It is also quite stressful not knowing what the issue is, and having no recourse to resolve it. To be given no warning and then no way to access our own data is mindboggling."

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        Facebook in 'bare-knuckle' fight with TikTok

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        Valeurs Actuelles

        Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

        La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

        C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

        Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

        Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

        Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Mondial-2022 : le Danemark, la Tunisie et un inconnu... un tirage au sort clément pour la France

        Publié le : 01/04/2022 - 20:37

        Romain HOUEIX Suivre

        Championne du monde en titre, la France a eu droit à un tirage au sort favorable, vendredi. Les Bleus affronteront le Danemark et la Tunisie ainsi qu'un adversaire encore à déterminer parmi l'Australie, le Pérou et les Émirats arabes unis. 

        Immanquablement, on risque d'entendre encore parler de la chance légendaire de Didier Deschamps depuis sa prise de fonction en équipe de France. En effet, le tirage au sort du Mondial-2022, vendredi 1er avril, à Doha, a été plutôt clément pour la bande à Kylian Mbappé avec deux adversaires à leur portée (Danemark et Tunisie) et un dernier encore à déterminer parmi les barragistes (Pérou ou le vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis). Revue d'effectif.

        Le groupe des Bleus à la 𝘾𝙤𝙪𝙥𝙚 𝙙𝙪 𝙢𝙤𝙣𝙙𝙚 𝟮𝟬𝟮𝟮 est complet ! Nous affronterons le Danemark 🇩🇰, la Tunisie 🇹🇳 et le vainqueur du barrage entre le Pérou 🇵🇪 / Australie 🇦🇺 et les Émirats arabes unis 🇦🇪#FiersdetreBleus pic.twitter.com/xO7CwoB518

        April 1, 2022

         

        Danemark

        On prend les mêmes et on recommence. Comme en 1998, 2002 et 2018, la France a hérité du Danemark dans son groupe du Mondial-2022. Un tirage que le sélectionneur danois Kasper Hjulmand a qualifié de "difficile". 

         "La France est l'un des grands favoris, avec tellement de talents, et c'est le tenant du titre. Donc c'est clairement l'un des adversaires les plus durs. On se prépare aux équipes qu'on va affronter. Mais je vous conseille de vous préparer aussi car on a une très bonne équipe et on sera prêt à se battre", a-t-il expliqué.

        Les Danois sortent d'un excellent Euro où ils sont d'ailleurs aller plus loin que les Bleus, atteignant les demi-finales pour être battus par l'Angleterre, malgré la perte de leur meneur de jeu Christian Eriksen en raison d'un malaise cardiaque.

        Les hommes de Didier Deschamps retrouveront le Danemark à deux reprises avant le Qatar : le 3 juin au Stade de France puis le 25 septembre en déplacement, en Ligue des nations.

        Tunisie 

        Récente quart de finaliste lors de la CAN, la Tunisie n'a pas brillé pour arriver au Qatar. Sa qualification lors du barrage africain face au Mali (0-1, 0-0) a été obtenu presque par chance. La France n'a rencontré les Aigles de Carthage qu'à quatre reprises (deux victoires, deux matches nuls), et jamais en compétition officielle. Lors du dernier amical, l'équipe dirigée par Raymond Domenech n'avait pas fait mieux que 1-1 à Radès, le 30 mai 2010. Hugo Lloris, l'actuel capitaine des Bleus, est le seul rescapé parmi les joueurs ayant disputé ce match de préparation au Mondial-2010.

        La Tunisie va participer à sa sixième Coupe du monde, après 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018, autant d'aventures terminées dès le premier tour. Le n°10 de Saint-Étienne, Wahbi Khazri, reste le leader de cette génération tunisienne, déjà présente en Russie en 2018. Sur RMC, il a jubilé sur ce tirage : "Je suis super content. Ce sont les favoris. Nous, on en est loin. Mais en jouant dans le championnat de France, en ayant grandi ici, c’est le rêve de beaucoup de joueurs de les affronter en Coupe du monde. C’est un rêve qui va se réaliser", a-t-il déclaré.

        Avec un nouveau sélectionneur, Jalal Qaderi, les Aigles de Carthage présentent plus un collectif solide qu'une équipe brillante, Khazri apportant l'étincelle de génie.  Avec lui, la Tunisie s'appuie sur des attaquants frôlant la trentaine, Youssef Msakni (31 ans), Seifedine Jaziri (29 ans) ou Naïm Sliti (29 ans), et quelques autres vieilles connaissances de Ligue 1 comme Dylan Bronn (Metz) en défense ou Ellyes Skhiri (ex-Montpellier) au milieu.   

        Pérou / Australie / Émirats arabes unis

        La France ne connaît pas encore le nom de son dernier adversaire qui sera également le premier qu'elle affrontera. Troisième du groupe A asiatique, les Émirats arabes unis espèrent disputer leur première Coupe du monde en remportant leur duel face à l'Australie, troisième du groupe B et récemment exfiltré des qualifications océaniennes. Ils devront ensuite trouver la solution face au Pérou.

        Le Pérou, que la France a déjà affronté et battu au Mondial-2018 (1-0) a terminé cinquième des qualifications de la zone Amérique du Sud, écartant au passage le Chili, la Colombie et le Venezuela. Pour être au rendez-vous qatari, les Péruviens devront battre le 7 juin le vainqueur du repêchage asiatique.

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        La France face à la Tunisie, le Sénégal contre le Qatar ... Découvrez les 8 groupes du Mondial-2022

        ÉDITION SPÉCIALE

        Mondial-2022 : revivez le tirage au sort de la Coupe du monde au Qatar

        Revue de presse

        Mondial-2022 : le tirage au sort, une "étape clé"

        L'Humanité

        Premières recommandations pour protéger les mineurs

        Actu

        VIOLENCES SEXUELLES Dans ses conclusions intermédiaires, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants appelle à un repérage systématique par les professionnels et à un meilleur traitement judiciaire.

        Camille Bauer

        Les violences sexuelles sur mineurs sont un phénomène massif, mais caché. Dans ses conclusions intermédiaires, publiées jeudi, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime à 160 000 le nombre de victimes annuelles. Il s’agit en majorité de filles (90 % des cas) et l’agresseur est dans 73 % des cas un membre de la famille. En cas d’inceste, c’est même le père dans un cas sur trois, selon les résultats d’un questionnaire auquel plus de 5 000 personnes ont répondu.

        recueillir la parole traumatisée

        Signe que ces violences sont bien au cœur d’un système de domination, les enfants porteurs de handicap ont 2,9 fois plus de risques de subir des violences sexuelles que les autres. Pourtant, ces enfants victimes « sont invisibles », déplore la Ciivise. Elle évoque « une sous-révélation massive » et souligne que le faible nombre de condamnations « montre que les agresseurs bénéficient largement d’un système d’impunité ».

        Face à ce constat, la Ciivise appelle à changer en profondeur le fonctionnement d’institutions pour mettre en place une « culture de protection ». Celle-ci commence par « le repérage systématique » des victimes, qui est la première des vingt préconisations pouvant être mises en œuvre rapidement qu’elle a recensées.  « La priorité, c’est d’aller chercher les victimes pour les mettre en sécurité », a rappelé sur Franceinfo le coprésident de la Ciivise, le juge Édouard Durand. Les professionnels en contact avec des enfants doivent toujours leur « poser la question de l’existence des violences sexuelles, notamment de l’inceste », même en l’absence de signes. Une cellule nationale de soutien devrait être mise en place pour les aider à recueillir cette parole traumatisée.

        Les médecins figurent au premier rang de ces professionnels qui peuvent repérer les enfants victimes de violences sexuelles. Le nombre de signalements qu’ils réalisent est pourtant encore très faible (5 % du total en 2014). Trop souvent, le respect du secret professionnel est invoqué pour expliquer une absence de réaction. Des soignants ayant informé l’autorité judiciaire sont même poursuivis et sanctionnés par l’ordre des médecins. La Ciivise appelle donc à « clarifier l’obligation de signalement par les médecins » et à la « suspension de toute procédure disciplinaire pendant l’enquête pénale à la suite d’un signalement » que l’un d’eux aurait effectué.

        Il importe, enfin, que l’autorité judiciaire sorte du déni. Actuellement, 70 % des plaintes concernant des violences sexuelles contre les enfants sont classées sans suite. Pour améliorer cette situation, une meilleure prise en compte de la parole de l’enfant est nécessaire, tout au long de la procédure. Cela passe par la mise en place des conditions adéquates d’audition et par le recours à des experts formés sur ces problématiques. Par ailleurs, la Ciivise demande que les enfants victimes soient informés verbalement de l’avancée de la procédure et qu’en cas d’acquitement, ils puissent faire appel devant les tribunaux.

        ciiviseincesteViolences sexuelles
        Opex 360

        Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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        Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

        « Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

        Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

        Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

        Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

        En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

        « Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

        En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

        Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

        Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

        Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord

        par Laurent Lagneau · 30 mars 2022

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        Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

        « Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

        Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

        Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

        Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

        En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

        « Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

        En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

        Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

        Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

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        Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

        « Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

        Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

        Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

        Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

        En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

        « Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

        En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

        Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

        Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

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        Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

        « Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».

        Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.

        Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.

        Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.

        En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.

        « Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.

        En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…

        Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.

        Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.

        BBC

        Will Smith: Can his career recover after Oscars slap?

        By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

        Will Smith went from beloved film favourite to Hollywood villain when he slapped Chris Rock on stage at the Oscars last weekend. Has he done permanent damage to his image and career, and what might happen next?

        As the Oscars ended on Sunday night, Will Smith may have hoped he had nipped the fallout from his slap in the bud.

        His tearful best actor acceptance speech, in which he apologised to the Academy and his fellow nominees and tried to frame himself as a "defender of his family", received a standing ovation.

        He later made a show of posing and dancing with his best actor statuette at the after-show party in classic Big Willie style, as if nothing had happened. Or as if he was relieved to have ridden out the storm.

        But when he woke the next morning, the storm hadn't passed. It only intensified as people took stock of his violent behaviour in the cold light of day.

        "It is kind of crazy to think that this one incident could wipe away so many decades of goodwill," says The Wrap editor-in-chief Sharon Waxman.

        "But it was so public, it was so outside of the box. One agent we talked to called it a 'stunning act of narcissism'. The movie star brand for Will Smith is badly tarnished."

        Her website has published an article asking film industry insiders if Smith's career is "mortally wounded".

        "The conclusion is, yeah," Waxman says. "'Mortally wounded' is a quote, that's what one of the agents we talked to called it, and said he's kind of done as an A-list movie star.

        "The idea that people still relate to Will Smith and feel like he's somebody they want to look up to, and they want to admire, and pretend that - hey, that could be me up there on the screen - there's a real sense that that relatability has been taken away with this gesture."

        Kim Masters, editor-at-large of the Hollywood Reporter, agrees Smith - known for hits like Men In Black, Independence Day and Bad Boys - has done huge damage to his image.

        "He's built a persona over many, many years, and this was a complete break from that persona," she told BBC Radio 4's Today programme.

        "People were absolutely shocked by his comportment and subsequently a rather peculiar acceptance speech and then dancing as if he had not a care in the world at the Vanity Fair party. So this is a big change of what people know and expect from Will Smith."

        The 53-year-old star had no history of causing trouble and was known to be generous with fellow cast members, she added. "But nonetheless, many people have said they can't look at him the same again."

        What can we expect from him in the coming months?

        There may be charity work, a public announcement of therapy or anger management, and the obligatory confessional interview - perhaps even on his family's Facebook chat show Red Table Talk.

        That is where he and wife Jada Pinkett Smith came clean about their relationship issues in 2020, which is the closest he has come to scandal in the past.

        It is also where Pinkett Smith opened up about her alopecia - the hair loss condition that was at the nub of her husband's Oscars outburst - and where Kevin Hart talked about quitting as host of the 2019 Oscars.

        Forthcoming films

        Smith also has a number of films in the pipeline that have now been thrown into uncertainty. They include Bad Boys 4, Bright 2 and Apple's Emancipation, in which he plays a runaway slave.

        "A big indicator of how tarnished Will Smith's reputation is [will come] when we see what Apple decides to do with this movie," Waxman says.

        "Everybody thought it would come out the second half of the year and be in contention for awards for next year, and we don't know what Apple's going to do.

        "If they decide to push it [back], I think that'll give you some strong sense of, they don't want to be out in the marketplace with Will Smith this year."

        Other Hollywood stars who have fallen from grace may offer clues about what comes next, even if the circumstances of their behaviour differ.

        Johnny Depp lost his role in the third Fantastic Beasts film after losing a libel case over a newspaper article that called him a wife beater. But he kept his Christian Dior adverts and a die-hard fanbase who have continued to support him at every turn.

        He has also just been cast in his first film since the libel trial, a French production in which he will play Louis XV.

        Mel Gibson has been hit by scandal more than once, admitting a drunken anti-Semitic outburst in 2006, and in 2010 when leaked tapes emerged of a tirade including racist insults against his then-girlfriend, who accused him of physical abuse.

        He was eventually welcomed back by Hollywood - and was nominated for an Oscar in 2017.

        Smith's career may be wounded but, if he can reconcile with Hollywood, it's not necessarily over. The final words of his acceptance speech on Sunday were: "I hope the Academy invites me back."

        The chances of him being asked to present the best actress award at the 2023 Oscars - as the previous year's best actor winner would traditionally do - appear slim.

        But it's also unlikely that he will be forced to hand back the golden statuette he won on Sunday.

        Oscars organisers introduced a new code of conduct in 2017 in the wake of the #MeToo movement. Harvey Weinstein and Roman Polanski were expelled from the Academy as a result, but even they were not stripped of their Oscars.

        Former ceremony host Whoopi Goldberg, who is one of three governors in the Academy's acting branch, said last week: "We're not going to take that Oscar from him.

        "There will be consequences, I'm sure, but I don't think that's what they're going to do, particularly because Chris [Rock] said, 'Listen, I'm not pressing any charges.'"

        'Shocking and inexcusable'

        Police did not arrest Smith after consulting Rock on the night, but have said they could file a report at a later date if the comedian changes his mind.

        The Academy started disciplinary proceedings against Smith last week, with expulsion and suspension among the possible punishments. But Smith took matters into his own hands on Friday when he resigned his membership.

        Despite that, Academy bosses said their disciplinary proceedings would continue and will discuss any further action on 18 April.

        In his resignation letter, the actor hinted that he wants to move forward, saying he is "committed to doing the work to ensure that I never again allow violence to overtake reason".

        But he also made clear that the gravity of his actions has now fully sunk in, acknowledging how "shocking, painful and inexcusable" they were.

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        Will Smith resigns from Oscars Academy over slap

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        What Will Smith's slap says about him - and us

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        Valeurs Actuelles

        À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

        « Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

        À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

        « La SNCF a volontairement annulé des trains »

        Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

        Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

        Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

        La gauche réunie derrière Assa Traoré 

        D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

        La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

        Une prière de rue organisée au milieu de la route 

        La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

        En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

        Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

        Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

        — charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

        La famille Traoré : une guerre de l’image 

        À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

        La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

        Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

        Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

        Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

        De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

        Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

        « On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

        Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

        Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        L’homme du jour. Libre Flot

        Homme du jour

        Olivier Chartrain

        En détention provisoire depuis le 8 décembre 2020, Libre Flot a entamé le 27 février une grève de la faim pour que sa demande de liberté provisoire, toujours refusée jusqu’ici malgré un avis favorable des services pénitentiaires, soit enfin acceptée. Son avocat, Me Raphaël Kempf, l’a vu, le 29 mars, à l’hôpital de la prison de Fresnes, où il avait été placé cinq jours plus tôt. Inquiet, il le décrit comme « livide » et « sous perfusion pour ne pas sombrer ». Après trente-deux jours sans s’alimenter, il pèse 47 kg, contre 63 en temps normal. Libre Flot, c’est un nom de guerre, au sens premier du terme : Florian, son vrai prénom, fait partie de ces jeunes Français partis en Syrie, en 2017, pour combattre Daech aux côtés des troupes kurdes du YPG (Unités de protection du peuple). À ce titre, il a participé à la ­libération de Raqqa.

        Mais, à son retour, il est placé sur écoute par les services de renseignement, qui craignent que ces militants entraînés au combat commettent des actes violents une fois rentrés en France. Avec sept autres personnes, Libre Flot est mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise ­terroriste ». On lui reproche d’avoir eu l’intention de commettre une action violente contre les forces de l’ordre. Ce qu’il nie farouchement. Mais tandis que les sept autres ont été remis en liberté, lui, considéré comme le « chef » d’un projet terroriste, est resté enfermé et a même été placé à l’isolement. C’est parce que toutes ses voies de recours ont été épuisées en vain qu’il a commencé une grève de la faim.

        Ses soutiens, de plus en plus nombreux, ont organisé un rassemblement de soutien le 29 mars à Paris. Traité comme un terroriste de Daech alors qu’il les a combattus, Libre Flot garde espoir et, dans sa cellule, écoute… Anne Sylvestre. Drôle de terroriste.

        France24 - Monde

        Le climat, grand oublié de la campagne présidentielle

        Publié le : 01/04/2022 - 19:04

        Line RIFAI Suivre

        Même si les Français sont de plus en plus préoccupés par la question climatique, les enquêtes d'opinion montrent que l'environnement n'est pas en tête des principaux enjeux de l'élection présidentielle de 2022. Il arrive même en sixième position, derrière le pouvoir d'achat, la protection sociale, la sécurité, l'immigration et l'emploi, selon le dernier baromètre OpinionWay pour Les Échos. La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle sont-elles en train d'occulter l'urgence écologique ?

        • Katheline SCHUBERT, Professeure d'économie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
        • Jacques PERCEBOIS, Professeur émérite, Université de Montpellier
        BBC

        Artificial pancreas to revolutionise diabetes care in England

        By Fergus WalshMedical editor

        Nearly 900 patients with type 1 diabetes in England are testing a potentially life-changing artificial pancreas.

        It can eliminate the need for finger prick tests and prevent life-threatening hypoglycaemic attacks, where blood sugar levels fall too low.

        The technology uses a sensor under the skin.

        It continually monitors the levels, and a pump automatically adjusts the amount of insulin required.

        Six-year-old Charlotte, from Lancashire, is one of more than 200 children using the hybrid closed loop system.

        Her mother, Ange Abbott, told us it has made a massive impact on the whole family.

        "Prior to having the loop, everything was manual," she said. "At night we'd have to set the alarm every two hours to do finger pricks and corrections of insulin in order to deal with the ups and downs of Charlotte's blood sugars."

        About 400,000 people in the UK have type 1 diabetes, a condition where the body can't produce insulin, the hormone which regulates blood sugar levels.

        NHS England says it is the first nationwide test of the technology in the world, and it comes 100 years after the first diabetes patient received insulin injections.

        The hybrid system is not completely automated, because the amount of carbohydrates being eaten at mealtimes needs to be inputted.

        Charlotte's consultant Dr May Ng, a paediatric endocrinologist at Ormskirk District General Hospital, thinks the new technology has huge potential.

        "I think it's absolutely fantastic. I've been practising for 25 years in children's diabetes and it's a game-changer," she said.

        "To be able to improve the quality of life, to be able to see that most of their blood glucose readings are within that target range, it's very exciting."

        For Ange, the constant monitoring means that Charlotte can go back to being the child she was.

        "She loves days out with her friends and sleepovers, but we had to stop these as soon as she was diagnosed because other people couldn't manage her diabetes.

        "Now we can allow her to go out for these social occasions when we're not there."

        Yasmin Hopkins, 27, from London, has also received an artificial pancreas as part of the pilot.

        She was diagnosed with type 1 diabetes 15 years ago and had struggled to maintain her blood sugar levels.

        Yasmin told us she finds the new technology liberating.

        "I wake up now and I can do a normal day's work, or go on a dog walk without being concerned," she said.

        "Before, I felt like I'd have been at risk from some of the long-term complications of diabetes, whereas now I don't see that happening."

        If blood sugar levels are not kept under control, diabetes patients risk long-term damage to their heart, kidneys, eyes and nerves.

        Prof Partha Kar, NHS national speciality adviser for diabetes, said: "Having machines monitor and deliver medication for diabetes patients sounds quite sci-fi like, but technology and machines are part and parcel of how we live our lives every day.

        "It is not very far away from the holy grail of a fully automated system, where people with type 1 diabetes can get on with their lives without worrying about glucose levels or medication."

        Chris Askew, chief executive of Diabetes UK, said: "This technology has the potential to transform the lives of people with type 1 diabetes, improving both their quality of life and clinical outcomes."

        To date, 875 patients have joined the pilot, which will enrol up to 1,000 people. The results will be part of an assessment by the National Institute for Health and Care Excellence, which is considering where to roll out the technology more widely.

        It comes after NICE recommended that everyone in England with type 1 diabetes be offered some form of continuous glucose monitoring via a sensor attached to the skin.

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        Présidentielle 2022 : Macron sur le terrain de l'écologie

        Publié le : 01/04/2022 - 13:47Modifié le : 01/04/2022 - 13:56

        Marie SCHUSTER

        Mobilisation générale dans le camp d'Emmanuel Macron. Le président-candidat est retourné ce jeudi sur le terrain, à Fouras, en Charente-Martime, pour un déplacement sur le thème de l'écologie. Les précisions de Marie Schuster, journaliste pour FRANCE 24.

        L'Humanité

        Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups

        Reportage

        Soixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite. 

        Pia de Quatrebarbes

        Qui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.

        Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.  

        À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.

        Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »

        Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».

        De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups. 

         le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges

        Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…

        « Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.

        Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.

        Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».

        L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il. 

        Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes

        Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).

        Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné. 

        Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier

        À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.

        Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.

        Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.

        Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.

        Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence

        Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.

        Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.

        Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer

        L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.

        L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il. 

        Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence

        Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.

        La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.

        Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux.  Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage

        Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.

        Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.

        Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage

        Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…

        La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?

        Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue

        « On se focalise trop sur les chiffres »

        Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .

        Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?

        Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.

        Pourquoi est-ce un problème ?

        Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?

        À quel niveau se situe « l’acceptable » ?

        Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…

        Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.

        La question du comptage et des tirs de prélèvement

        Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.

        Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.

        loupsfaune sauvageBiodiversité
        BBC

        Warning of fresh energy bill shock in October as prices rise again

        By Kevin PeacheyPersonal finance correspondent, BBC News

        People have been warned to brace for another huge rise in energy bills when the next cap takes effect in October.

        This could add another £629 a year to a typical bill, on top of Friday's unprecedented £700-a-year rise, says energy consultancy Cornwall Insight.

        The expected rise in bills just as colder weather kicks in has prompted calls for fresh government support to those struggling to pay.

        Energy prices have been affected by the Ukraine war and pressure on suppliers.

        The most up-to-date prediction from Cornwall Insight would, if accurate, push annual energy bills for a household using a typical amount of gas and electricity to up to £2,600 from October.

        A typical bill is expected to fall back to the current level in summer 2023, although longer-term forecasts are tricky.

        Bill Bullen, the boss of Utilita, warned that elderly people and children were at serious risk over the next winter because of a lack of heating.

        "We are going to see an extra £500 or £600 added to bills in October, and frankly the chancellor's going to have to fund that entirely for low-income households," he told the BBC.

        "He won't be able to afford to take this problem away for everybody... but for customers who can't respond to that price [increase], that's where the help needs to be targeted."

        The warning comes on top of a huge rise in what energy suppliers can charge customers from Friday. The £693 a year rise in a typical energy bill will affect 18 million households, with 4.5 million customers on prepayment meters facing an even bigger increase of £708 a year.

        At the same time, a host of bill hikes take effect with council tax, water bills and car tax going up for some on 1 April.

        Minimum wage rates are rising which, along with some financial support from the government, is partially softening the blow.

        Prices in general are rising at their fastest rate for 30 years, but the sudden increase in the cost of energy is the most significant for individuals.

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        New official figures suggest four in 10 bill-payers have been finding it very, or somewhat, difficult to afford their energy costs.

        The governor of the Bank of England, Andrew Bailey, said the country is facing the biggest single shock from energy prices since the 1970s.

        It is the largest increase, by far, in the energy regulator Ofgem's price cap, since it was introduced.

        The cap, set every six months for England. Wales and Scotland, is designed to protect domestic customers from the volatility of wholesale energy prices.

        Chris O'Shea, chief executive of Centrica, which owns the UK's largest supplier British Gas, said his business was supporting struggling customers and was giving grants to those most in need.

        "We would love to do more. The reality is that for a retail energy company, the market has gone through quite a change, and profits have reduced quite substantially," he told the BBC's Big Green Money Show.

        However, he accepted that profits had risen sharply for the heavily taxed exploration arm of the business.

        The Office for National Statistics said that low earners, renters, parents, people with disabilities, unemployed people and divorcees were least able to afford a bill shock.

        The government has said it was taking "decisive action" to help people with the cost of living, including a £200 reduction to energy bills in October - which needs to be paid back in instalments, and a £150 reduction in council tax bills for 80% of billpayers.

        Speaking to BBC Breakfast, Sir Keir Starmer, the leader of the Labour party, branded the government's response as "pathetic".

        He accused the government of forcing people to choose between heating their homes or eating.

        He said that the Labour party would introduce a one-off windfall tax on the profits of oil and gas companies and use the money to help households struggling to cope with rising energy bills.

        But Chancellor Rishi Sunak told the BBC's Newscast: "I'm confident in what we've done. I know it's tough for people. We're facing a very difficult situation with the price of things going up and I want to do what we can to ameliorate some of that, but I'm also honest with people that we can't ameliorate all of it, sadly."

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        Une si longue attente

        C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

        À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

        Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

        Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

        Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

        Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

        Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

        Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

        Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        L’État mange sa parole climatique

        Marie-Noëlle Bertrand

        Justice Agira, n’agira pas ? L’État avait jusqu’au 31 mars pour dire quelles mesures il compte prendre pour respecter les engagements climatiques de la France. Saisi par Grande-Synthe, commune du littoral du Nord menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’État, en juillet 2021, avait donné neuf mois au gouvernement pour « prendre toutes mesures utiles » afin de tenir l’objectif que s’est fixé le pays de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Mais à dix jours de la présidentielle, l’exécutif n’avait toujours pas présenté le moindre argument. Libre au Conseil d’État, à présent, de rouvrir l’instruction du dossier et de convoquer une nouvelle audience entre les parties. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer plusieurs mois. M.-N. B.

        Climatjusticegrande-syntheRéchauffement climatique
        France24 - World

        French presidential elections: 'I gave my vote to a foreigner'

        Issued on: 01/04/2022 - 16:32

        Sam BALL

        When Iona, a 24-year-old student from Toulouse, casts her vote in this year's French presidential election, she won't be voting for the candidate of her choice but rather one chosen by Amir – a Moroccan immigrant whom she had never met until recently. They were put in touch by Alter-Votants, a service that allows French people who do not plan to vote to cast their ballots on behalf of foreigners living in France who would not normally get a say in the election because of their nationality.

        BBC

        Tonga eruption: Robot boat to map explosive volcano's aftermath

        Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

        The UK is sending a robot boat to survey the Tonga underwater volcano that blew its top in January.

        Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai's eruption caused one of the fiercest volcanic explosions in more than a century as gas-rich magma met cold seawater.

        It sent a plume of ash and vapour halfway to space and generated a tsunami that swept across the Pacific.

        The uncrewed surface vessel will gather data to help researchers understand precisely what happened.

        Called Maxlimer, the 12m-long robot based in Essex, England, will spend several weeks directly on top of Hunga-Tonga's submerged opening, or caldera, mapping its current shape.

        It will also lower cameras and instruments to measure environmental conditions, such as the oxygen content of seawater and its turbidity, or cloudiness. These are factors that would impact marine life.

        Sea-Kit International, the small British company that developed Maxlimer, is able to monitor and control the USV from anywhere. And during its survey, to take place in June, mission operations will be run out of the firm's headquarters in the village of Tollesbury on the Essex coast.

        That's a separation of 16,000km (10,000 miles). It's all done over satellite.

        The project is being funded by the Nippon Foundation of Japan and organised by New Zealand's National Institute of Water and Atmospheric Research (NIWA), together with Seabed2030, which is an international effort to properly chart Earth's ocean floor.

        NIWA will begin the investigations around the volcano this month using its Research Vessel Tangaroa.

        It will deploy a multitude of instruments to measure water properties and to retrieve samples from the seafloor.

        But the crewed ship will not be permitted to spend extended periods over the caldera. Only Maxlimer will be allowed to do that - for obvious reasons.

        "Other vessels taking part would struggle to get health and safety sign-off. But an uncrewed surface vessel can do 'the dull, the dirty and the dangerous'; and this is potentially quite dangerous," explained Wendy Hems, the mission lead for Sea-Kit.

        "Obviously, we don't want to lose Maxlimer but it's safer for people to do it this way and we're going to get a lot of data because of it," she told BBC News.

        Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai began erupting at the end of 2021. The explosion unleashed a few weeks later on 15 January was astonishing.

        It touched literally every corner of the globe as atmospheric waves spread out in all directions to complete a full circumnavigation.

        Scientists continue to debate the energy involved in the blast but by most measures it was at least as powerful as the 1991 eruption of Mount Pinatubo in the Philippines, and may even have got close in scale to the catastrophic 1883 Krakatoa event in Indonesia.

        Certainly, the volcanic plume was seen to climb to incredible heights by satellites - to at least 55km (35 miles) in altitude. The so-called Kármán line, which is often quoted as the atmospheric boundary with outer space, is at 100km (60 miles).

        Of course, for the Kingdom of Tonga, it was the effects on people and property that mattered.

        "The tsunami ran up to 15m (50ft) above sea level, and inundation was up to 1,700m (a mile) inland," said Taaniela Kula, of the Tonga Geological Services.

        "These waves in one evening destroyed over 600 structures, including at least 300 residential houses, displacing 1,525 persons and causing four deaths. As a country we're building back slowly. We hope this research will help in an effort to protect our nation and others like us in the future."

        Scientists think the ferocity can be explained in part by the relatively shallow depth of the seawater covering the caldera, which was about 200m at the time.

        This was just enough to drive strong interactions with molten rock when it rose up into the caldera. If the water was much deeper, its weight would have suppressed activity.

        The Tonga Eruption Seabed Mapping Project (TESMaP) is keen to learn what the opening to the volcano looks like now.

        It's possible that some portion of the volcano's flanks collapsed in the eruption. Almost certainly there were sediment slides. Such movements could have been generators for the tsunami.

        Both RV Tangaroa and Maxlimer will deploy echosounders to trace the depth and shape of the seafloor at high resolution.

        The volcano has an elevation of some 1,800m from the ocean bed. By the time the two vessels have surveyed the seamount, they will have acquired data across at least 8,000 sq km (3,000 sq miles).

        Between New Zealand and Tonga there are 76 undersea volcanoes that run along the seafloor ridge known as the Kermadec Arc. Eighty percent of these volcanoes are known to be active.

        Kevin Mackay is a marine geologist with NIWA and will lead the Tangaroa cruise.

        He said: "When Hunga-Tonga Hunga-Ha'apai erupted with tragic and devastating results, we knew we were going to have to rewrite the science books to understand what happened on 15 January. Through this project, we will gain in-depth knowledge of the post-eruptive changes and the marine environment around Hunga-Tonga because our understanding currently is poor, especially in the deep ocean."

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        Valeurs Actuelles

        Une histoire de la famille Peugeot

        Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

        C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

        Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

        Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

        C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

        Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        Russia-Ukraine War

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        The Saturday Profile

        For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

        Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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        By Carlotta Gall

        LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

        Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

        For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

        Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

        War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

        “I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

        More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

        “I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

        Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

        Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

        As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

        “I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

        The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

        As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

        “We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

        Live Updates: Russia-Ukraine War

        He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

        Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

        A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

        His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

        Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

        In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

        “That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

        In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

        In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

        “He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

        Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

        In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

        After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

        Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

        But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

        “So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

        Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

        He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

        “It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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        France24 - World

        'My soul aches': As war still rages, some Ukrainian refugees return home

        Issued on: 01/04/2022 - 11:29Modified: 01/04/2022 - 11:37

        Sam BALL

        More than four million people have now fled the war in Ukraine, according to the UN. But now, even as fighting in the country still rages, some refugees are choosing to return, whether to be with family they left behind or simply because they miss their home country.

        L'Humanité

        Mégabassines : la bataille de l’eau reprend

        Actu

        Lutte Un rassemblement est prévu, ce week-end, contre ces dispositifs d’irrigation qui divisent les agriculteurs des Deux-Sèvres. La tension risque de monter.

        Cette année, dans le sud des Deux-Sèvres, le printemps sera « maraîchin »… et crispé. À l’appel du collectif Bassines non merci (BNM), des milliers de personnes sont attendues, ce week-end, près de Mauzé-sur-le-Mignon. Ici, a été mis en eau le premier bassin géant d’irrigation du département. Quinze autres devraient suivre. Une vingtaine d’organisations politiques, syndicales et environnementales s’y opposent.

        Outre BNM, la coalition rassemble la Confédération paysanne, la LPO, des militants du PCF, ainsi que le collectif Plus jamais ça (CGT, FSU, Greenpeace, Oxfam ou Attac)… Tous se sont donné rendez-vous jusqu’à dimanche pour un « Printemps maraîchin », afin de défendre l’environnement, l’agriculture paysanne et la non-privatisation de l’eau.

        La partition, toutefois, n’est pas aussi évidente. Car la FNSEA, syndicat majoritaire, n’est pas seule à défendre ces « retenues ». Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) questionne ce système, sans s’y opposer frontalement. De même, le groupe PCF de Nouvelle-Aquitaine appelle à « calmer le jeu » dans cette bataille qui oppose les exploitants. « L’eau ne doit pas être une source de bagarre, résume Alain Baché, son président. D’accord pour changer de modèle. Encore faut-il le faire avec les agriculteurs, et non pas contre eux. »

        1,5 million de m2 de terre plastifiés en zone humide

        De quoi s’agit-il ? Ces mégabassines sont alimentées en eau puisée dans les nappes phréatiques durant l’hiver afin de la restituer en été, lorsqu’elle manque aux cultures. Le volume de celle de Mauzé-sur-le Mignon atteint les 260 000 m3, pour une surface de plus de 3 hectares. D’autres sont plus conséquentes. « Au total, 1,5 million de m2 de terre seront plastifiés, dans l’une des premières zones humides de France », estime Julien Le Guet (BNM). L’ensemble constitue une aberration climatique, estime-t-il, quand le système génère une évaporation de 20 % et risque d’asphyxier les cours d’eau. Surtout, mis en place par une coopérative d’agriculteurs rassemblant 450 exploitants, le dispositif s’apparente à une privatisation d’un bien commun. « Les plus gros sont aussi ceux qui disposeront du plus fort droit de tirage », poursuit Julien Le Guet, qui y voit la marque « d’un modèle agricole intensif ».

        Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, porteuse du projet, s’inscrit en faux : « Sortons des postures. Les études montrent un impact positif de ce type de bassins sur l’environnement. Ils sont l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. » Les volumes, au reste, sont alloués par l’établissement du Marais poitevin, fait-il valoir. « Ces autorisations de prélèvement sont réévaluées chaque année, à l’inverse des droits d’eau, immuables. » Il assure vouloir « en faire un outil public ».

        Sur place, l’ambiance reste tendue. À plusieurs reprises, les opposants ont entrepris des actions de « débachage », très mal vécues par certains agriculteurs. En retour, les contrôles d’identité et les contraventions se sont multipliés. En février, des policiers armés de mitraillettes étaient postés à l’entrée des villages. Mi-mars, une caméra militaire a été découverte près de l’habitation du père de Julien Le Guet. La préfecture de Vendée a, depuis, reconnu qu’elle avait été installée là par la police.

        agriculture
        Opex 360

        Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

        PartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

        Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

        Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

        Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

        Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

        Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

        Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

        Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

        « Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

        Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

        Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

        Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

        Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

        Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

        Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

        Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

        Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

        « Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

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        Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

        Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

        Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

        Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

        Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

        Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

        Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

        Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

        « Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

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        Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.

        Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.

        Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.

        Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».

        Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.

        Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».

        Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].

        Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.

        « Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.

        Valeurs Actuelles

        Impériale Peugeot 308 Hybrid

        PHILOSOPHIE

        La 308 inaugure le nouveau logo de la marque, un lion conquérant, épuré, véritable blason. Elle a gagné 11 centimètres en longueur et se caractérise par son long capot. Agressivité des lignes, carrosserie sculptée, elle est mieux campée sur la route. L’empattement gagne 55 millimètres, ce qui profite aux passagers à l’arrière. Dans les versions hybrides qui ont retenu notre attention, le confort de conduite atteint un niveau exceptionnel, sans même avoir à recourir à une suspension pilotée. La concurrence ne peut s’aligner sur ce point. Le coffre peut contenir 412 litres sur ce modèle, mais les versions à batterie plafonnent à 361 litres, celle-ci prenant place sous le plancher, au niveau du puits réservé en principe à la roue de secours.

        PRESTATIONS

        D’emblée, l’intérieur nous plonge dans une ambiance très technologique avec le fameux i-Cockpit tant prisé par la clientèle. Le petit volant à méplat très sportif fait son effet. La dalle centrale de 10 pouces fonctionne comme un smartphone désormais. On fait défiler les panneaux visuels comme on tourne les pages d’un livre. En mode navigation, on peut zoomer sur la carte avec deux doigts. L’utilisateur n’est plus piégé par le méandre des menus et dispose maintenant de raccourcis tactiles et personnalisables. Ici, pour retrouver en un éclair sa station préférée, son carnet de contacts ou sa température idéale dans l’habitacle. Sans oublier un rang de boutons classiques pour accéder aux fonctions vitales de l’auto, comme la climatisation ou les aides à la conduite. Un petit bémol toutefois en termes d’ergonomie avec l’écran de conduite, un peu caché par le volant pourtant réglable. Et puis certains seront peut-être déroutés par cet effet 3D pour l’affichage des compteurs.

        TECHNIQUE

        Au volant du haut de gamme hybride de 225 chevaux, on ne se refuse rien. Le 180 chevaux essence couplé à un bloc électrique de 81 kilowatts pousse fort. S’agissant d’une hybride rechargeable, vous pourrez aussi rouler près de 60 kilomètres sans émettre un gramme de CO2. Belle précision dans la conduite, avec une direction saine et informative. Le poids de plus de 1,6 tonne se fait à peine ressentir sur route sinueuse. Peugeot excelle plus que jamais en matière de tenue de route. Cette version de 225 chevaux a une petite sœur de 180 chevaux, à peine moins puissante et aussi agréable. De quoi faire baisser un peu la facture sans renoncer au plaisir. La version break SW fera bien des heureux également. Les versions thermiques classiques (dès 24 800 euros) demeurent l’alternative. Un Diesel figure aussi au catalogue pour les “gros rouleurs”.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Camilla says she voted for Rose on Strictly during EastEnders set visit

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        The Duchess of Cornwall has revealed she voted for Strictly Come Dancing champion Rose Ayling-Ellis during a visit to the EastEnders set.

        Ayling-Ellis, who plays Frankie Lewis in the BBC One soap, won dance show Strictly last year.

        The actress, who is deaf, said she was "mind-blown" at Camilla's support.

        Camilla and the Prince of Wales also met stars including Danny Dyer, Letitia Dean, and Steve McFadden during their tour of the set in Elstree, Herts.

        The tour took place after filming wrapped on an hour-long special for the Queen's Platinum Jubilee.

        Ayling-Ellis said after the meet-and greet that Camilla also revealed her grandchildren watched Strictly.

        "It is amazing, so lovely," the actress said.

        "I mean come on, it's the Royal Family voting for me, sometimes you forget how many people watch the show, I am mind-blown."

        Kellie Bright - Dyer's onscreen wife Linda Carter - said: "It was just a really special moment. I mean everybody has gone through a pandemic the last few years, it is just a nice thing to be able to do something like this again."

        Phil Mitchell actor McFadden presented Charles with a street sign of Albert Square covered in cast signatures.

        "On behalf of the cast, we hope it hangs on the mantelpiece," McFadden said.

        During a group photograph, the Prince of Wales took off his jacket and gave it to Dean, who plays Sharon Watts in the soap.

        The moment came after Dean said: "You've got your coat on, very wise."

        This prompted Charles to take his jacket off and place it around her shoulders.

        Charles was met with a round of applause after giving his jacket to Dean.

        Dean later told Charles: "Thanks for lending me your coat, it smelt rather lovely."

        Gillian Taylforth, who plays Kathy Beale, said: "It's just so exciting, we were all standing around the corner and we were all having fun, laughing and joking and when they said they're on their way suddenly I said: 'My stomach is going right jelly wobbles.'

        "What a wonderful thing, what a lovely, lovely couple."

        The royal couple were shown around the new set of EastEnders, which was originally due to be finished in 2018.

        After meeting with Charles, Natalie Cassidy, who plays Sonia Fowler, said he was "so personable and lovely".

        "They were very interested in all aspects and I think that is what's amazing about them, they make every conversation seem fresh," she added.

        It is not the first time a member of the royal family has visited the EastEnders set.

        The Queen met Dame Barbara Windsor, who played Peggy Mitchell in 2001.

        The monarch stepped behind the Queen Vic, walked around Albert Square and through the EastEnders street market, meeting stars of the show.

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        New York Times - World

        At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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        The Saturday Profile

        After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

        Send any friend a story

        As a subscriber, you have 10 gift articles to give each month. Anyone can read what you share.

        By Vjosa Isai

        MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

        By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

        Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

        She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

        She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

        When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

        By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

        She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

        Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

        The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

        No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

        “A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

        As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

        “It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

        Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

        “Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

        She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

        But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

        “I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

        In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

        Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

        Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

        “When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

        She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

        She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

        The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

        She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

        Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

        As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

        “Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

        Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

        One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

        Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

        “Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

        In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

        Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

        People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

        Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

        “If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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        BBC

        'I went back to the north with my tail between my legs'

        By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

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        "I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.

        And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.

        Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.

        It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.

        Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.

        He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.

        "What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.

        "If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."

        Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.

        Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.

        Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.

        Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.

        These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.

        From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.

        "Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."

        From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.

        His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.

        After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.

        "I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."

        "I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."

        However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.

        Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.

        Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.

        Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.

        But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."

        Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.

        But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.

        To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.

        He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.

        "A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.

        He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.

        "We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."

        You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc

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        France24 - World

        Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv

        Issued on: 30/03/2022 - 17:53

        Sam BALL

        A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.

        Valeurs Actuelles

        [Edito] Mickaël Fonton – Pourquoi les gilets jaunes n’auraient jamais dû quitter les ronds-points

        En délaissant leur mode de protestation original pour des manifestations plus conventionnelles, les gilets jaunes ont perdu leur identité et permis le maintien en vie d’une extrême gauche dont l’emprise sur le pays est pourtant à l’origine de leur malheur.

        Tout ça pour ça ! S’ils avaient su, les pauvres, à quel point leur mouvement se retournerait contre eux, il y a fort à parier qu’ils ne l’auraient jamais sorti, leur gilet jaune. Ils l’auraient laissé dans leur voiture, à prendre la poussière, objet moche et très largement inutile qu’on s’est quand même forcé à acheter pour éviter de se prendre une amende – déjà une amende – en cas de contrôle policier.

        Mais il était fort, le ras-le-bol, l’impression que trop, c’est trop, que ça va deux minutes, le foutage de gueule. « Qu’est-ce que vous faites du pognon ? » avait lancé Jacline Mouraud. C’est vrai : qu’est-ce qu’on fait du pognon, en France ? Ce pognon que l’Etat nous prend, parce que c’est son droit, sous formes d’impôts et de taxes aussi diverses que variées. Ce pognon qu’on lui donnait sans râler depuis des décennies parce qu’on était obéissants, honnêtes et qu’on croyait qu’il s’en servait encore plutôt pas mal, l’Etat, de notre argent. Pour nous défendre, nous protéger, instruire nos enfants et soigner nos vieux. Or ce qu’on voit, en fait, depuis le début, depuis qu’on paye des impôts, soit trente ou quarante ans, ce qu’on voit c’est que tout ça, ce sont des conneries. On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque. Pour plus d’insécurité, plus de déracinement, plus de solitude, plus de chômage. Il monte forcément aux lèvres l’envie de gueuler, l’envie de demander des comptes. « Rend le pognon, Macron ! »

        On paye toujours plus d’impôts, on est toujours plus ponctionnés, rackettés, de tous les côtés, on peine à boucler les fins de mois et, en plus, on se fait engueuler et tout ça pour rien ou presque

        Le cri originel des gilets jaunes, c’est ça. Ce n’est pas « donne-nous du pognon », ce n’est pas la demande éternelle de toujours plus de moyens, c’est très différent. C’est le refus de se voir encore et toujours ponctionnés pour toujours plus de bêtises. On connait la chanson. Comme Brel, elle dit aux gilets jaunes :

        « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour la solidarité avec les pauvres. Et le gilet jaune de répondre : d’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour aider les sans-papiers. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour lutter contre l’homophobie. D’accord, d’accord. « Tais-toi donc, grand Jacques », c’est pour sauver la planète. Et là nos grands Jacques se reprennent soudain et disent : stop. Assez ! Non possumus. Plus prosaïquement : « Non mais ce n’est pas bientôt fini ces conneries ? Quoi le climat ? Merde le climat ! C’est ma famille que je vois. Mon usine qui ferme. Mon village déserté. Mon église en ruines. Ne me fait pas chier avec ton écologie, connard ! Arrête, avec tes leçons de morale, avec tes leçons tout court, toi dont les diplômes ne valent pas mon Bac ou le certificat d’études de mon père. Ne nous fais pas chier, t’entend ? »

        Cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes

        Ce coup de gueule, ce sursaut vital d’un pays profond qui sent qu’il est déjà tard, qu’il est pire que tard, qu’il va bientôt être vraiment trop tard, cette certitude soudaine que tout ce qu’on nous a vendu (modèle social, Etat providence, valeurs de la République, transition écologique et solidaire) s’avère être une fantastique machine à fabriquer de la misère sous toutes ses formes, ce réflexe de survie, personne ne l’avait anticipé. Personne et surtout pas les habituels contestataires, les professionnels de la grève, du blocage, les syndicalistes, les droits de l’hommistes, les minorités discriminées qui nous pourrissent la vie à annuler des trains, arpenter nos boulevards et réclamer des droits depuis quarante ans. Le gilet jaune originel, c’est précisément le rejet de tout ça. Le gilet jaune, c’est ce qui reste d’un pays comme la France après quarante années de politique aux service des premiers, c’est-à-dire après quarante années d’une politique démagogique, cynique, honteuse, aussi ruineuse qu’inefficace.

        Imaginons un instant la panique d’un Philippe Martinez, patron de la CGT (ou d’un Jean-Luc Mélenchon, son pendant politique). Imaginons sa sidération devant un mouvement qu’il ne comprend pas et qui, quand il commence à le percevoir, lui apparaît radicalement différent de ce à quoi il est habitué. Déjà ringardisés par les immenses cortèges des Manifs pour tous, les mouvements syndicaux à l’ancienne voient apparaître cette fois des gens qui semblent leur ressembler et qui disent tout autre chose qu’eux. Des gens qui semblent leur ressembler et qui leur disent tout simplement : vous nous avez bien mis dans la merde, vous et les vôtres, à clochardiser lentement ce beau pays, à ruiner toute une nation en vous accrochant à vos fauteuils, à vos statuts, à vos régimes, à vos avantages acquis.

        La différence est que, la Manif pour tous, tous les Martinez de France, tous les grévistes de Navarre, tous les syndicalistes savaient y répondre. Des cathos, des aristos, des fachos, circulez, dehors ! Mais là ? Que dire à Jacline et aux autres ? Que dire aux artisans, aux retraités, aux petits patrons, aux travailleurs indépendants, aux jeunes pros, aux infirmières libérales ? Rien du tout ! Les gilets jaunes, c’était la mort des syndicats classiques donc, osons-le dire, la résurrection tant attendue de la France. A tout le moins le début de sa résurrection. L’aube du renouveau.

        Seulement voilà : dans la panique qui devait être la sienne à la contemplation d’un mouvement qui signait son arrêt de mort, sa relégation définitive dans les poubelles de l’histoire, Philippe Martinez a senti d’un coup une délicieuse brise d’hiver lui chatouiller les moustaches. « Oh les idiots, ils font comme nous », a-t-il dû s’écrier au bout du troisième ou du quatrième dimanche. Comment ça, comme nous ? Eh bien oui, ils bloquent, ils filtrent, ils manifestent, avec un peu de chance ils vont finir par casser. On connait. On est sauvés. Je l’imagine dire à ses sbires : « Venez les gars, on va faire croire qu’eux, c’est nous ». « Eux, c’est nous ». La phrase a d’ailleurs été explicitement prononcée par Mélenchon lui-même. « Les dégradations sur les Champs Elysées sont le fait de l’extrême-gauche », s’est-il vanté, après un nouveau samedi de désordre et de casse. Comprendre : c’est nous qui sommes revenus à la manœuvre. Fallait-il qu’ils aient eu peur, tous ces gauchistes, d’avoir perdu la main, d’avoir été mis au rebut, pour revendiquer ainsi des débordements qu’en général ils tentent plutôt de minimiser ou d’imputer à d’autres. Et ça a marché ! Ça a marché au-delà de toute mesure. Ils sont revenus dans le jeu. Les gilets jaunes du début avec leurs revendications originales (la fin de la taxe carbone notamment), ont cédé le pas, ils sont retournés chez eux. Très vite, d’ailleurs. Après Noël, le ton avait déjà changé. La suppression de l’ISF et les habituelles revendications gauchistes étaient revenues au premier plan : haro sur les patrons, sur les entreprises, sur le capitalisme…

        La première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur.

        Il me faut confesser quelque chose : la première fois que j’ai croisé des gilets jaunes, je leur ai fait un doigt d’honneur. Ce n’est pas très joli, pas très poli et pourtant j’y ai mis tout mon cœur. J’étais en voiture, j’allais prendre un TGV à Montauban pour remonter à Paris, avec ma femme et mon bébé de trois mois. Un blocage improvisé nous a fait sortir de l’autoroute. Nous avons manqué notre train, perdu 120 euros, passé trois heures sur les petites routes du Tarn-et-Garonne et du Lot pour rentrer chez nous, avec l’obligation de reprendre un train le lendemain. Dès ce jour-là, j’ai su que leur révolte n’irait nulle part. Je l’ai dit, je l’ai écrit. En choisissant ce mode d’action (faire suer des gens qui ne leur avaient rien demandé), ils se condamnaient d’avance. Ils se condamnaient doublement : d’abord en se coupant de toute une frange de la population que ce viol de la liberté individuelle révulse, à juste titre, en ce qu’il renvoie précisément à des modes d’action qui ont tué la France à petit feu ; ensuite parce que le trouble à l’ordre public, s’il attire les médias, vous rend aussi dépendant de leur travail ; or il est rapidement apparu que les médias méprisaient ces gilets jaunes qu’ils ne comprenaient pas. Il y avait donc fort à parier que BFMTV et consorts allaient s’évertuer à faire rentrer le discours des gilets jaunes dans des cases connues – celles de l’extrême gauche (ou, à la rigueur, des populistes). Et les lâcher en rase campagne au premier changement de vent dans l’actualité.

        Et c’est bien ce qui s’est passé ! Peu à peu, un travail de filtre s’est mis en place. La revendication originelle s’est effacée. Non ils n’étaient pas réacs – alors qu’au départ la gauche violente, qui sait reconnaître ses ennemis, les a bel et bien décrits comme ça ; non ils ne sont pas opposés aux délires de l’écologie – alors que l’étincelle motrice de leur mouvement, c’était précisément ça ; si, si, ils sont plutôt de gauche, il y en a qui votent Mélenchon etc. « Quand une erreur tombe dans le domaine public, elle n’en sort plus jamais et après ça s’appelle l’histoire », dit la formule. Voilà le drame : il fallait tout faire pour ne pas faire comme l’extrême-gauche, pour que tout rapprochement soit impensable. Or le blocage, l’entrave au libre déplacement, est la marque de cette extrême-gauche, qui a toujours vomi la liberté. Le rapprochement s’est fait. Il a tué le mouvement et ressuscité la CGT. Un an après les gilets jaunes du 17 novembre 2018 sont oubliés. Et les responsables de leur misère paradent, plus forts que jamais.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        New York Times - World

        In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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        Saturday Profile

        Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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        By Jason Horowitz

        ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

        In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

        Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

        “Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

        “Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

        She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

        An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

        The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

        For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

        “I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

        “It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

        The Great Read

        More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

        She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

        But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

        Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

        She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

        In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

        Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

        “We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

        The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

        What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

        That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

        Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

        For the princess, the past few years have been a constant battle.

        In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

        She considers the inspection tantamount to a home invasion.

        As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

        But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

        “This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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        El País (ESP)

        Cuando Julia Child se convirtió en Julia Child

        Tenía 50 años, era demasiado alta, demasiado rotunda, con una voz demasiado estridente y no era fotogénica. Es decir, carecía de lo que desde el principio ha necesitado la televisión, no solo la americana, sobre todo si eres mujer. Pero son los años sesenta, donde casi todo está por hacer en este medio -la mitad de los hogares estadounidenses tenía televisión, la otra mitad, no- y ella es Julia Child, la mujer entusiasta y peculiar que había publicado el libro El arte de la cocina francesa, una obra que estaba siendo recibida con entusiasmo en las casas americanas de la clase media. Cuando se publicó su libro los Kennedy estaban en la Casa Blanca.

        HBO Max estrenó el jueves los tres primeros capítulos de la serie Julia, una “serie caramelo” que cuenta esta historia de amor entre la televisión, la cocina, y una mujer increíble y pionera, con un amado marido, y un carácter bondadoso y afable. Solo he podido ver los tres primeros capítulos, pero desde aquí os digo que parece hecha para mi: cuenta entresijos televisivos y entresijos culinarios enredados con entresijos literarios. Es bonita de ver, clásica en su concepción, con ironía fina… Todo eso aderezado -que bien traída la palabra, la verdad- con esa música tan típica de las series americanas que cuentan esos años cincuenta y sesenta como nadie, con ese vestuario ad hoc, con ese mobiliario -ahí veo Mad men- y con una puesta en escena que te hace desear estar en el plató donde se graba el mítico programa y en las casas de los protagonistas.

        Porque tras vencer las adversidades relacionadas con su físico, y otras varias, Julia Child -que había nacido en Pasadena, California en 1912-, se convirtió en una estrella televisiva simplemente cocinando. Cocinando cocina francesa para que todos los hogares pudieran recibirla, no solo la Casa Blanca. Era el 11 de febrero de 1963, en el canal público americano (WGBH, hoy la famosa PBS) y su programa de cocina fue uno de esos éxitos inmediatos en un mundo sin redes ni medición de audiencia: bastó con saber que las esposas de los ejecutivos se habían puesto a cocinar sus platos y a comentar el espacio con sus amigas.

        Había nacido The French Chef, el programa más pintoresco de todos los que tenia la adusta cadena pública, y el que volvió locas de amor a las amas de casa americanas de la época, en plena segunda ola feminista, que podían leer a Betty Friedman y su recién publicado libro La mística de la feminidad, por la mañana y después ponerse a preparar para la cena el pollo al vino que la Child acababa de cocinar en la tele. La serie es, decía, bonita de veras, interesante, divertida, con las dosis precisas de humor e ironía, con personajes cálidos e histriónicos, con mucha comida buena y mucho borgoña, porque tanto Julia como Paul, su marido, diplomático de profesión, fueron dos grandes gourmets.

        Al frente está Daniel Goldfarb, responsable también de La maravillosa Sra. Maisel, otra comedia brillante que habla otras mujeres rompedoras, esta vez una cómica de ficción, inspirada en cómicas reales, que se metió de lleno en el masculinísimo mundo del stand up americano. Y el elenco de actores, con su protagonista Sarah Lancashire -si no la visteis en Happy Valley no sé a qué estáis esperando- funciona como una orquesta perfecta. Ahí está su editora-amiga, que decide dejar tirado a uno de esos escritores americanos narcisistas y encantados de conocerse, John Updike, para asistir a la caótica grabación del programa piloto, ayudarla a trocear el pollo si es necesario, y sobre todo, arroparla con la calidez que Julia se merece. Ahí está por supuesto su marido, Paul, que fue quien la llevó por medio mundo -sobre todo a París-, y con quien Julia construyó la persona que es. Disfrutaron de lo lindo de la vida en común, bebieron, y sí, se podría decir que comieron perdices, pero no cocinadas cualquier manera, por supuesto.

        Hay un momento precioso en el primer capítulo -esto no es un spoiler, no nos volvamos locos- en el que ella le prepara con esmero una simple tortilla francesa para desayunar: hay en ese proceso y en esa escena todo el amor y toda la ternura del mundo mundial. Y está tan bien rodada que parece que estás saboreando esa omelette jugosa tú también. Así se llamó por cierto su primer programa en la televisión americana, y así se llama el primer capítulo de esta serie hermosa y “clásica”, que creo que va a ser un calificativo que usen para desmerecerla un poco y yo quiero destacar para bien.

        Mesas perfectas con viandas estupendas, platos perfectos y apetitosos, mucho borgoña, ostras, postres de chocolate, mantequilla a toneladas, la música de jazz, todo te invita a quedarte a mirar y luego a levantarte y ponerte a cocinar. Personajes de la cadena de televisión (real), divertidos y reconocibles, pero no arquetípicos (lo agradezco tanto); amigas sofisticadas o mundanas de Julia, francesas, noruegas, americanas, (no en vano viajó por medio mundo siguiendo al diplomático); un padre peculiar; una ayudante de producción, Alice, (real también) que contribuyó al éxito televisivo y un sinfín de secundarias amas de casa que la convierten en un icono de la pantalla y de los fogones.

        ¿Pero cómo arranca la aventura televisiva de esta reputada autora culinaria? Un día Julia acepta una invitación de la cadena pública: la quieren entrevistar en uno de los programas de libros, presentado por un profesor adusto y como Updike, encantado de conocerse también. Ha sido una idea de Alice, nadie de los hombres ejecutivos está muy por la labor, pero allá que llega Julia con su candidez y su tesón a la entrevista. La recibe la recepcionista, que sabe quién es porque, por supuesto tiene su libro:

        -"He hecho más de 10 recetas de su libro, mi marido dice que ya no hace falta que vayamos a Francia", le dice la chica.

        -"Dígale que la lleve sin falta a París", le responde Julia.

        En el plató, junto a ese áspero presentador que podría ser como aquel Sánchez Dragó nuestro, pero más estirado, más gordo y sin pinta de darle al sexo tántrico, que la mira con desdén (en realidad no la mira; hay cosas que nunca cambian, por cierto), Julia rompe los esquemas televisivos desde el minuto uno: en lugar de hablar de su libro,-cosa que al profesor no le interesa nada, como deja patente, él quiere entrevistar a Navokov-, Julia decide preparar una tortilla, la misma tortilla que le ha hecho a Paul para desayunar. Se ha llevado de casa los utensilios, le ha pedido a Alice un hornillo, y allí en directo, con naturalidad y con desparpajo arranca lo que fue un hito culinario-televisivo, en la serie y en la vida real.

        A sus amigas y otras espectadoras les parece estupendo ese momento iniciático de la Julia televisiva, a Alice también. Una joven la para por la calle para felicitarla. Julia no le da importancia, hasta que la chica dice:

        -Le he preparado a mi marido su tortilla esta mañana.

        Pero resulta que Paul no la ha visto en pantalla, porque, como buenos intelectuales, conforman uno de esos hogares que no tiene televisión.

        -"Quizá tendríamos que comprarnos una", dice Julia.

        -"No somos los típicos que caen rendidos ante una moda pasajera", le contesta Paul.

        Un visionario, vamos. Más tarde la compraron, faltaría más, como el resto de los americanos.

        La serie cuenta cómo fueron aquellos inicios, quién era Julia dentro y fuera de la tele, cómo se comía, y cómo la cocina, cocinar, podía incluso salvar a las americanas medias de ese “malestar que no tiene nombre”, del que hablaba Betty Friedan (aprovecho siempre para recomendar este libro, y hoy no iba a ser menos). El programa estuvo diez años en antena con un éxito morrocotudo, ganó un Emmy educativo, pero sobre todo contribuyó a la felicidad de millones de americanos, bien porque disfrutaban cocinando sus platos, (ellas), bien porque luego se los comían (ellos). A pesar de que ella no fue la primera chef en la televisión, si fue la más vista. Atrajo a una audiencia inmensa y variopinta con su despreocupada y desprejuiciada manera de enseñar a cocinar. Suya es esta frase que me encanta: “Si sabemos leer sabemos cocinar”.

        Pero antes de ese éxito, todo fue un caos en la tele. Fue ella la que lo peleó desde el principio. La serie cuenta un inicio un poco diferente al que ella misma narra en la revisión de su reputado libro, pero como la historia de ficción, que es la que nos ocupa, es más divertida, más ¿americanada?, más apasionante, vamos a quedarnos con esa. La verdad no siempre nos hará libres, queridos. Así que allá va.

        Tras ese momento de la tortilla, el gusanillo de la tele toca a Julia, así que un día escribe una carta a la cadena, que recibe la eficaz y perspicaz Alice, que siempre vio claro el éxito que podía tener, donde propone lo siguiente: “Un programa que sería informal y fácil, familiar y actual. Un programa de cocina educativa presentado por mi. Los franceses han tratado la cocina como una profesión seria y como un arte, son mucho más precisos en sus métodos. Tal y como yo lo veo, las cuestiones se reducen a una serie de temas y variaciones sobre las que uno aprende y luego varía la técnica”. Eso es una sinopsis de programa y lo demás tonterías. Por cierto, Julia le cuenta lo que les ha propuesto a su amiga Avis, que es delgada y estilosa, aguda y un tanto cínica, y ella le responde, demostrando lo insólito que era aquello: "¿Qué es un programa de cocina?".

        La carta llega, Alice lo propone, los ejecutivos se ríen: necesitamos alguien más baja, con otra voz, más fotogénica… les cuenta que han recibido 27 cartas tras su famosa tortilla francesa -la tele pública americana era, es, residual en audiencia e importante en todo lo demás, en prestigio sobre todo- pero dan carpetazo al asunto. Aún así Alice la cita a una reunión: se lo quiere contar en persona. Julia cree que es una cita porque han aceptado su propuesta y se presenta en la cadena con un postre de chocolate, la reina de Sava, que ha cocinado -tras varias intentonas infructuosas) siguiendo una receta de su amiga francesa Simca, coautora con ella de su libro. Merece la pena pararse en la conversación/discusión que tienen ambas por teléfono sobre esa receta:

        -Lo he hecho siguiendo tus medidas y el resultado es… mediocre.

        -"Sí, pero se te habrá olvidado el je ne sais quoi", le dice Simca (que por cierto, es Isabella Rosellini).

        -"No puedo indicarles a nuestros lectores je ne sais quoi", le responde, contrariada Julia.

        Ese “no sé qué”, del que habla la francesa es justo lo que enrabieta a Julia

        -Es la exactitud lo que hace que la cocina francesa sea siempre elevada, ¡eso fue lo que les gustó a las lectoras, la dependencia total de las recetas!

        Cuelgan enfadadas. La asistenta de la amiga francesa, que ha escuchado la conversación, le dice intentando consolarla.

        -Señora, es americana, pobre..

        -¡Es imposible escribir un libro de cocina con alguien que no tiene ni una pizca de intuición, es como hacer el amor con un alemán!.

        Es una escena soberbia, he de decir, en la que ambas cocinan ese postre de chocolate: desastre para Julia, la excelencia para Simca. Cosa que me lleva a momentos similares, cuando copio una receta del jefe de El Comidista y no me sale igual. Me enfurezco igual que Julia y se lo hago saber.

        Volvamos a la serie. Todo es una celebración de la comida, del amor por la cocina, todo es grato de ver, sin cursilerías, con las dosis perfectas de “lo sentimental”. Se agradece también esa inocencia televisiva de los inicios, que hizo posible que tras un piloto caótico, se le diera una segunda oportunidad a una mujer como Julia. Era un mundo masculino de veras y ella era una intrusa, naif, patosa y encantadora. La serie es un festín que saboreas, contagiada por el entusiasmo, el mimo de Julia cuando toca los alimentos y los transforma en manjares, cuando paladea la salsa. Es un alarde de planos perfectos de perfectos platos de comida, de cocinas vividas, pobladas de utensilios culinarios. Cada escena alrededor de una cena, un cóctel, un almuerzo, en distintos lugares, crea un relato único y todos juntos componen una historia universal: cocinar es un acto de amor y puede ser revolucionario.

        La serie nos lleva por ese mundo, con las dosis justas de azúcar, de sal, de pimienta, de ironía y mantequilla. Acerca a una mujer a quien, efectivamente, la cámara quiso desde el primer día. Ella aspiraba a que “cualquier ama de casa pueda hacer lo que yo estoy cocinando” y lo logró. Se empecinó también en “cocinar lo que está disponible”, anticipándose a la cocina de mercado, de temporada, al kilómetro cero… Era imposible que no cautivara su naturalidad ante la cámara -tal y como lo clava la actriz protagonista, menudo prodigio-, su torpeza, su frescura y el amor a raudales hacia sus platos que irradiaba.

        Julia Child murió en Montecito, California, el 13 de agosto de 2004, pero antes de eso cumplió lo que le dijo al ejecutivo del programa de la cadena pública, cuando se resistía a contratarla:

        -"Yo no hago entretenimiento", le dijo él, "yo quiero cambiar la forma en a que la gente piensa, la forma en la que ven, la forma en la que viven".

        -"Yo también", le respondió ella.

        -"¿Pero cómo se puede hacer eso con la comida, con la cocina?", le pregunto él.

        Julia, en la serie, lo sienta a la mesa y le da a probar el paté de oca que ella había preparado. Él alucina con el sabor. Suena la música, se abre el plano.

        El resto es historia.

        La madre de Julia odiaba cocinar. En su casa siempre se comió mal pese a tener un cocinero personal que les preparaba cordero con menta (OMG). Cuando libraba, salían a comer o la madre cocinaba una especie de queso inglés, así que ella no tenía ningún bagaje. Pero llegó Paul -cuya madre era una excelente cocinera- y sobre todo llegó París, la escuela de cocina Cordon Bleu, sus estancias en distintos lugares del mundo, Probablemente sin Julia Child, sin Paul, con quién viajó a lugares más sabrosos, sin su libro, sin su saber hacer, sin ese “no sé que”, millones de mujeres americanas habrían seguido cocinando toda la vida perritos caliente, tortitas y las costillas de cerdo con aros de cebolla.

        En la tele americana de aquellos años se emitían Perry Mason, en la CBS, Bonanza, en la NBC, Los intocables en la ABC, o El fugitivo, en ABC, así que sería más que probable que cualquiera de esos estadounidenses asistieran a esa series favoritas cenando el plato que Julia Child había preparado aquella semana, tal fue la grandísima incidencia que tuvo su programa. Resume bien lo paradigmático que fue una escena de la serie. El jefe de la cadena está reunido con su equipo. Días antes ha tenido lugar el piloto, que todos menos Alice, consideraron un fracaso.

        -"¿Qué pasa con el programa de cocina?", pregunta.

        Se miran desconcertados.

        -"Uhmm, bueno, nada, era un piloto", responde justificándose uno de los responsables.

        -A mí me gustó. Y mi mujer Tily preparó el plato del pollo al vino. Mirad, generalmente a mi la cocina de Tily me pone triste y serio. Pero esa noche fue divino. Dormí como un bebé.

        Opex 360

        Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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        Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

        Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

        Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        « Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

        « Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

        Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

        Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

        Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

        Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

        « Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

        Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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        Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

        Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

        Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        « Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

        « Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

        Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

        Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

        Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

        Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

        « Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

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        Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

        Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

        Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        « Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

        « Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

        Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

        Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

        Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

        Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

        « Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

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        Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.

        Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».

        Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        une tribune

        « Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.

        « Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».

        défense aérienne

        Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.

        Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…

        Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».

        Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.

        « Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».

        Valeurs Actuelles

        La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

        À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

        Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

        Progression de l’euthanasie en Europe

        À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

        En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

        Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

        Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

        On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

        Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

        En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

        L’euthanasie progresse en Europe

        Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

        En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

        Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

        Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

        Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

        En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

        Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

        D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

        La sédation profonde, un glissement dangereux

        Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

        Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

        Incohérence du droit

        Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

        Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

        Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

        * Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed

        The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"

        More like this:Coda and the films treating deaf people with respectPower of the Dog and the toxic cowboyWhy Spielberg's West Side Story is a masterpiece

        Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.

        If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.

        But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control. 

        There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.

        Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)

        After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.

        The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.

        We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

        These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.

        The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

        From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too. 

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        L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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        Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

        Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

        Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

        Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

        En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

        Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

        Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

        Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

        Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

        Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

        Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

        Photo : US Air Force

        L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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        Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

        Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

        Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

        Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

        En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

        Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

        Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

        Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

        Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

        Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

        Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

        Photo : US Air Force

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        Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

        Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

        Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

        Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

        En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

        Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

        Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

        Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

        Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

        Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

        Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

        Photo : US Air Force

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        Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.

        Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.

        Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.

        Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.

        En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].

        Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.

        Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.

        Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].

        Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.

        Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.

        Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.

        Photo : US Air Force

        France24 - World

        Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

        Issued on: 23/03/2022 - 18:17

        Sam BALL

        At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

        Valeurs Actuelles

        Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

        Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

        Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

        l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

        Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

        Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

        Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

        L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

        Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

        * Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        In pictures: Behind the shop facade

        Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

        His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

        And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

        "More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

        "He was still opening his shop, every day, in his 80s."

        Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

        In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

        Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

        And the family lived above the business.

        Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

        And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

        "This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

        The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

        Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

        And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

        "I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

        "People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

        "I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

        In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

        And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

        "He was so kind," she said, "he included me in everything.

        "When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

        One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

        "I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

        "He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

        Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

        "His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

        From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

        The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

        Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

        One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

        Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

        Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

        The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

        It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

        Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

        "It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

        "The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

        "I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

        After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

        "The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

        "And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

        "But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

        Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

        Grover's other work can be seen on his website.

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        L'Humanité

        Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

        Actu

        Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

        Marine Cygler

        Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

        L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

        Des fossiles uniques

        Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

        De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

        Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

        La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

        La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

        Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

        La géographie et le vivant

        Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

        Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

        « Un changement climatique brutal »

        Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

        En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

        Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

        Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

        En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

        Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

        Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

        Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

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        Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

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        Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

        Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

        Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

        Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

        Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

        Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

        Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

        Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

        Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

        « Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

        Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

        Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A

        par Laurent Lagneau · 29 mars 2022

        Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

        Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

        Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

        Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

        Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

        Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

        Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

        Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

        Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

        Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

        « Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

        Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

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        Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

        Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

        Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

        Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

        Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

        Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

        Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

        Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

        Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

        « Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

        Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

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        Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].

        Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.

        Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.

        Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.

        Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.

        Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.

        Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.

        Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?

        Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.

        « Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

        Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.

        Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.

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        France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

        Issued on: 24/02/2022 - 18:04

        Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

        Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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        [Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

        Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

        Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

        Eric Zemmour et la civilisation

        Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

        A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

        Des religions et des visions du monde différentes

        Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

        On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

        La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

        C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - Monde

        Dans les méandres des marais de Bourges

        Publié le : 01/04/2022 - 11:40

        FRANCE 24 Suivre

        Découverte des marais de Bourges et de ceux qui les peuplent : les maraîchers. Cet espace naturel préservé de plus de 135 hectares est façonné par la main de l'homme depuis plus d’un siècle, depuis que des jésuites ont transformé ces marécages en jardins potagers, parfaitement irrigués. Un écosystème unique, exceptionnel mais aussi fragile. Des associations se battent pour maintenir le difficile équilibre entre l'homme et la nature.

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        Une sécheresse en hiver

        La Grande Barrière de corail à nouveau touchée par un blanchiment "généralisé"

        En France, la mort d'une randonneuse replace la chasse au cœur de la campagne électorale

        L'Humanité

        Le sarcophage de Notre-Dame de Paris

        Actu

        Archéologie Trois ans après son incendie, la cathédrale a livré des secrets, dont un mystérieux cercueil en plomb datant du XIVe siècle.

        Anna Musso

        Un sarcophage anthropomorphe (qui reproduit la forme du corps humain) en plomb « intégralement conservé » datant du XIVe siècle ainsi que des fragments précieux de l’ancien jubé (la clôture séparant le chœur de la nef) ont été mis au jour dans les entrailles de Notre-Dame, a annoncé le ministère de la Culture, le 14 mars. Ces fouilles menées par des archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont été organisées en amont de la reconstruction de la flèche, détruite lors de l’incendie du 15 avril 2019. Les caractéristiques et la localisation du sarcophage rendent « probable », selon les archéologues, l’hypothèse d’une sépulture d’un haut dignitaire de l’Église.

        Depuis le début de sa construction en 1163, Notre-Dame a abrité plusieurs sépultures de personnalités et responsables religieux, mais c’est la première fois qu’un sarcophage aussi bien conservé est retrouvé, selon les experts. « Sa découverte va permettre de mieux connaître à la fois les pratiques et les rites funéraires » du Moyen Âge, explique Dominique Garcia, président de l’Inrap. Le cercueil sera analysé dans un laboratoire et les archéologues ont déjà pu y introduire une minicaméra endoscopique. « On voit encore des éléments de tissus, des cheveux sans doute, et aussi et surtout on a vu tout un tapis de feuilles au-dessus de sa tête, ce qui est un phénomène assez bien connu » de l’histoire de l’inhumation religieuse, précise Christophe Besnier, archéologue et responsable des fouilles. A. M.

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        Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

        par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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        Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

        Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

        Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

        Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

        Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

        « La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

        Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

        « L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

        Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

        En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

        Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

        Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

        par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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        Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

        Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

        Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

        Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

        Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

        « La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

        Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

        « L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

        Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

        En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

        Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

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        Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

        Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

        Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

        Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

        Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

        « La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

        Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

        « L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

        Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

        En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

        Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

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        Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

        Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

        Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

        Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

        Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

        « La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

        Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

        « L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

        Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

        En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

        Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

        El País (ESP)

        SANS TITRE

        El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.

        Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.

        Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.

        Dificultad

        La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.

        Ingredientes

        Para 4 personas

        • 350 g de arroz jazmín
        • 4 chalotas picadas
        • 2 dientes de ajo chafados y picados
        • 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
        • 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
        • 10 tallos de cilantro
        • 12 langostinos crudos
        • 1 cucharada de mantequilla
        • 1 cucharada de aceite de oliva
        • Sal

        Tom yum

        • 450 ml de leche de coco

        • 300 ml de agua

        • 12 cabezas de langostino

        • La piel de una lima y su zumo

        • 2 cucharadas de salsa de pescado

        • 3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)

        • 1 cucharada de aceite de oliva

        Preparación

        1. Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.

        2. Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.

        3. En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.

        4. Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.

        5. Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.

        6. Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.

        Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

        Valeurs Actuelles

        [Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

        Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

        C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

        Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

        On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

        Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

        Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

        La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

        Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

        Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Patrick Demarchelier: Fashion photographer dies aged 78

        Patrick Demarchelier, who photographed famous figures including Princess Diana, Beyonce, Madonna and Jennifer Lopez, has died at the age of 78.

        Described by the princess as a "dream", he also worked on advertising campaigns for Dior, Chanel, Yves Saint Laurent, Tommy Hilfiger and Carolina Herrera.

        The French photographer's picture of Diana featured on the cover of Vogue's 1991 December issue.

        Demarchelier's representatives announced his death on Instagram.

        A post shared by info@demarchelierfineart.com (@patrickdemarchelier)

        The photographer - who was namechecked in 2006 film The Devil Wears Prada by Meryl Streep's infamous magazine editor character - also worked for high-profile titles including Harper's Bazaar, Elle and Rolling Stone.

        Model Bella Hadid posted on Instagram: "I am grateful to have been lucky enough to be in front of your lens. Most gentle, most legendary, soft but full of life. You will be missed Patrick. Rest In Peace."

        Others paying tribute included US designer Vera Wang, who said she was "saddened to the core".

        "I will always treasure his talent, his kindness and our long history," she wrote on Instagram.

        Sharing pictures of herself taken by Demarchelier, Cindy Crawford said: "Rest In Peace, @patrickdemarchelier. Thanks for so many great memories and beautiful, timeless images."

        Actress Kate Hudson said she had "so many memories" of working with the photographer.

        "I had the pleasure of being photographed by Patrick often and always enjoyed him and his team so much," she wrote.

        Model Christie Brinkley wrote: "I loved working with Patrick. I loved just hanging with Patrick on the many trips we did. I just loved him.

        "He was a creative genius but in a casual seemingly effortless way, and he was fun and funny in his broken Franglais."

        Celebrity hair stylist Sam McKnight, who also worked with Diana, said he had "so much" to thank Demarchelier for.

        "Oh I am so sad to hear this," he wrote. "I had the BEST TIMES with Patrick, endless incredible iconic photos, wonderful memories, a lifetime of laughter, I have so much to thank him for, there will never be another."

        He is survived by his wife Mia, his three sons Gustaf, Arthur, Victor and three grandchildren, his representatives said.

        In 2018, he was accused of sexual harassment, which he denied.

        In an investigation that year by the Boston Globe, six models and a former assistant accused Demarchelier of unwanted sexual advances.

        In response, he said he had "never, never, never" touched a model inappropriately, saying the accusations were "pure lying" by models who "get frustrated if they don't work".

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        Chronique

        Sylvestre Huet

        Quelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?

        Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »

        Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.

        L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.

        la chronique scientifique de sylvestre huet
        Opex 360

        Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

        par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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        Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

        Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

        Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

        En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

        Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

        Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

        Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

        Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

        Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

        Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

        Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

        Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

        Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

        Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

        Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

        par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

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        Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

        Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

        Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

        En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

        Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

        Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

        Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

        Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

        Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

        Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

        Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

        Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

        Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

        Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

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        Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

        Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

        Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

        En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

        Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

        Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

        Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

        Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

        Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

        Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

        Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

        Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

        Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

        Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

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        Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

        Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

        Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

        En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

        Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

        Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

        Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

        Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

        Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

        Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

        Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

        Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

        Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

        Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

        France24 - World

        The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

        Issued on: 16/02/2022 - 16:01

        For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

        Valeurs Actuelles

        Comment les châteaux de la Loire, fleurons de la culture française, attirent à nouveau les touristes

        « Elles portent les marques de la tendresse royale ». C’est ainsi que Balzac qualifie les rives de la Loire dans son roman historique sur Catherine de Médicis. L’écrivain réaliste poursuit : « Les châteaux de Chambord, de Blois, d’Amboise, de Chenonceaux, de Chaumont, du Plessis-lez-Tours, tous ceux que les maîtresses de nos rois, que les financiers et les seigneurs se bâtirent à Véretz, Azay-le-Rideau, Ussé, Villandry, Valençay, Chanteloup, Duretal, dont quelques-uns ont disparu, mais dont la plupart vivent encore, sont d’admirables monuments où respirent des merveilles de cette époque ».

        Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, le Val de Loire abrite de nombreux châteaux, souvent oubliés des habitants, par habitude. Car en Touraine, les châteaux de la Loire font partie du paysage. Jeanne, qui réside dans la commune de Saint-Avertin (37), témoigne : « On est tellement accoutumé à côtoyer ces châteaux, qu’on oublie souvent de réaliser la richesse qu’ils représentent ».

        De fait, nombre de tourangeaux préfèrent profiter des vacances pour voyager, plutôt que de redécouvrir leur région. Et la crise sanitaire n’a pas favorisé le tourisme : le ministère de la Culture recense une chute de 60% de la fréquentation touristique en France en 2020. Même après le confinement, les visites culturelles n’ont pas repris leur essor. En Touraine, selon la plateforme de l’information territoriale « Pilote », le château de Chambord a accueilli 707 000 visiteurs dans son domaine en 2021, contre 1 130 000 en 2019. Ce million de visiteurs annuels s’inscrivait dans une croissance régulière de la fréquentation depuis quelques années.

        L’art de vivre tourangeau mis en valeur par le « Jardin de la France »

        Alors pour remettre ces châteaux à l’honneur, la région Centre-Val de Loire a souhaité pérenniser la dynamique touristique et culturelle, créée en 2019 autour de l’évènement exceptionnel « Viva Leonardo da Vinci », en lançant « Les Nouvelles Renaissances ». D’après le rapport du projet, « Les Nouvelles Renaissances » veulent « s’imposer au fil des années comme un festival de la créativité et de l’art de vivre incontournable, mettant sous les projecteurs tous les atouts et valeurs du territoire régional ». L’édition 2022, intitulée le « Jardin de la France », se donne pour objectif de remettre à l’honneur la richesse des parcs des châteaux, et de montrer « une région du bien manger, du manger sain, qui s’impose en tant que contrées des bons légumes et des bons fruits, vignobles compris ». Ce qui n’est pas sans rappeler la culture gastronomique rabelaisienne !

        Concrètement, ce festival de l’art de vivre soutient et valorise tout projet événementiel régional inscrit dans la thématique du « Jardin de la France ». Une opportunité pour faire découvrir des lieux méconnus et favoriser les savoir-faire régionaux. Marie Olivron, responsable de l’évènement, témoigne : « Les Nouvelles Renaissances est un programme culturel et touristique pour mettre en valeur la région et échanger autour de quatre thématiques : nature et patrimoine, création et culture, art de vivre et gastronomie, science et innovation ».

        Pour l’heure, plusieurs éléments sont à l’affiche. Le château de Chambord, demeure de François 1er, organise un spectacle de chevaux et de rapaces dans son parc. Le château de la Bourdaisière, à Montlouis-sur-Loire, met en place une exposition dans ses jardins et ses caves autour du voyage du Petit Prince de Saint-Exupéry, tandis que des conférences autour du sculpteur Pierre Ripert, créateur d’un monde balzacien en miniature au début du XXème siècle. De même, des visites guidées dans les vignobles ligériens sont proposées aux amateurs de vin.

        Promouvoir un héritage historique

        Mais beaucoup de châteaux de la Loire, situés dans des régions voisines, rouvrent également leurs portes pour la nouvelle saison touristique : s’ils ne s’inscrivent pas dans le projet du « Jardin de la France », ils rivalisent toutefois d’ingéniosité pour accueillir leurs visiteurs et valoriser leur histoire, dès le début du mois d’avril : exposition culinaire au château de Valençay (36), fête des jardiniers au château du Lude (72) ou visite ludique au château du Rivau (37). Autant de lieux exceptionnels, forteresses médiévales, monuments religieux ou jardins royaux qui ambitionnent de promouvoir leur héritage auprès du public. L’association des Châteaux de la Loire, qui regroupe plus de 80 monuments, encourage la valorisation de ces joyaux du patrimoine ligérien.

        Des projets attrayants, qui, devraient susciter ou réveiller la curiosité des tourangeaux et de leurs voisins, pour des châteaux qui constituent le fleuron de la culture française et qui ont séduit tant de poètes. Faut-il rappeler que la première représentation du Bourgeois Gentilhomme par Molière s’est déroulée au château de Chambord ? Que le lyrisme ronsardien de « Mignonne allons voir si la rose » fut inspiré de ses amours en Touraine ? Que Charles Perrault écrivit son conte de La Belle au bois dormant au château d’Ussé ?

        Pourquoi les rives de la Loire possèdent tant de charme concentré dans un morceau de la France ? C’est, selon Balzac, grâce à « sa physionomie particulière » : « La France historique est là ! », écrit-il. « L’Auvergne est l’Auvergne, le Languedoc n’est que le Languedoc, mais la Touraine est la France, et le fleuve le plus national pour nous est la Loire qui arrose la Touraine. On doit dès lors moins s’ étonner de la quantité de monuments enfermés dans les départements qui ont pris le nom et les dérivations du nom de la Loire. À chaque pas qu’ on fait dans ce pays d’enchantements, on découvre un tableau dont la bordure est une rivière ou un ovale tranquille qui réfléchit dans ses profondeurs liquides un château, ses tourelles, ses bois, ses eaux jaillissantes. Il était naturel que là où vivait de préférence la Royauté, où elle établit si longtemps sa cour, vinssent se grouper les hautes fortunes, les distinctions de race et de mérite, et qu’elles s’y élevassent des palais grands comme elles ». Une belle méditation sur l’héritage historique du Val de Loire.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        BBC

        Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners

        The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.

        The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.

        The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.

        There is more information on the winners and the competition on the awards' website.

        All images are copyrighted.

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        L'Humanité

        Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

        Actu

        Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

        Anna MussoAnna Musso

        Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

        La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

        Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

        L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

        Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

        Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

        Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

        Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

        Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

        Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

        Un enjeu de santé publique

        Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

        Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

        sciencescancerFourmis
        Valeurs Actuelles

        À Toulouse, un chef d’orchestre russe prié de démissionner, ses musiciens le soutiennent

        « Vos explications et vos prises de position ont profondément heurté nos collègues artistes et au-delà bon nombre de vos concitoyens… Nous ne pouvons donc rester sans réagir à vos propos qui nous semblent pour certains infondés et pour d’autres totalement inacceptables. » Voilà ce qu’ont déclaré dans une lettre envoyée à Sacha Briand, élu de la majorité de la ville de Toulouse, les musiciens de l’orchestre du Capitole, vendredi 1er avril, rapporte La Dépêche. Par la plume de leur délégué syndical, les musiciens entendaient apporter leur soutien à leur chef, Tugan Sokhiev, de nationalité russe, démissionnaire de la direction de l’orchestre car sommé de se positionner sur la guerre en Ukraine par, notamment, Sacha Briand.

        Remplacé par un chef azerbaïdjanais

        Ce dernier avait violemment critiqué Tugan Sokhiev pour son choix de ne pas prendre parti dans le conflit opposant son pays à l’Ukraine. Devant ce choix intenable, Tugan Sokhiev avait donc préféré démissionner de la direction de l’orchestre du Capitole. Problème : il est question de le remplacer par un chef azerbaïdjanais, Fuad Ibrahimov, connu pour sa proximité avec le pouvoir dans son pays, pouvoir qui avait déclenché une guerre contre la république arménienne du Haut-Karabagh en 2020.

        Toulouse : les dernières actualités

        Un migrant tente de séquestrer une jeune fille dans un squat à Toulouse

        Toulouse : refusant de se soumettre à un contrôle, un automobiliste percute trois policiers

        Dix ans après les attentats de Mohammed Merah, Macron, Sarkozy et Hollande réunis à Toulouse

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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        From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

        Issued on: 10/02/2022 - 11:14

        The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

        Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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        Tunisia's president says no early elections after dissolving parliament

        Issued on: 01/04/2022 - 04:33

        NEWS WIRES

        Tunisia's parliamentary elections won't be held within the next three months, President Kais Saied said late on Thursday during a meeting with Prime Minister Najla Bouden, according to a Facebook post by the president's office.

        Saied issued a decree on Wednesday dissolving parliament, which has been suspended since last year, after it defied him by voting to repeal decrees that he used to assume near total power.

        The Free Constitutional Party, an opposition party that polls project would be the biggest in parliament if elections were held, urged Saied to call early elections following the dissolution of parliament.

        Abir Moussi, the party head and a supporter of late autocratic president Zine El Abidine Ben Ali, said that Saied has no choice, according to the constitution, and should call elections within three months.

        "I don't know how they get this interpretation," Saied said on Thursday, referring to article 89 of the constitution.

        He has previously said he will form a committee to rewrite the constitution, put it to a referendum in July then hold parliamentary elections in December.

        Tunisia's main opposition party, the Islamist Ennahda, rejects Saied's move to dissolve parliament and will boycott any referendum he calls to restructure the political system unilaterally, its leader, Rached Ghannouchi, said earlier on Thursday.

        Saied's opponents accuse him of a coup when he suspended the chamber last summer, brushed aside most of the 2014 constitution and moved to rule by decree as he set about remaking the political system.

        Tunisia's 2014 constitution says the parliament must remain in session during any exceptional period of the kind announced by Saied last summer and that dissolving the chamber should trigger a new election, though he has not yet announced one.

        (REUTERS)

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        Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary

        Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’

        Tunisian judges, lawyers protest president’s dissolution of key courts watchdog

        L'Humanité

        États-Unis. Naissance du premier syndicat chez Amazon

        Actu

        Historique ! À New York, dans un entrepôt de 8 000 travailleurs, un groupe de salariés auto-organisés, Amazon Labor Union (ALU), a ouvert une brèche au coeur de l’un des Gafam, bastion antisyndical.

        Christophe Deroubaix

        La digue faite de chantage à l’emploi, d’intimidations, de pressions, d’opérations de com interne et de moyens financiers hors norme a cédé. Amazon a perdu : pour la première fois, un syndicat a été créé dans un de ses entrepôts. Et là où la multinationale s’y attendait le moins. Elle s’activait nerveusement à Bessemer, dans l’Alabama, où un second vote avait lieu, après un premier échec du syndicat RWDSU (Retail, Wholesale and Department Store Union) à convaincre la majorité des salariés de cet entrepôt du Sud profond des États-Unis de créer une section syndicale.

        États-Unis. Le syndicalisme en poste restante à Amazon

        Finalement, c’est à New York qu’un petit groupe de collègues auto-organisés a fait flancher Amazon. Le résultat a été officialisé vendredi : 2 654 voix pour le « oui » à un syndicat contre 2 131. À l’annonce de ce résultat historique, Chris Smalls, le président du syndicat, dénommé ALU (Amazon Labor Union) a sabré le champagne devant les caméras et s’est gentiment payé la fiole de Jeff Bezos, remerciant ce dernier d’être allé dans l’espace «  car pendant qu’il était là-haut, on a pu monter un syndicat. »

        Amazon a accusé le coup, faisant part dans un communiqué de sa « déception » mais ne prenant pas acte du vote. Elle dit «  évaluer ses options » et envisage notamment de déposer une contestation contre « l’influence inappropriée» de la National Labor Relations Board (NLRB), une agence indépendante du gouvernement fédéral américain, notamment chargée de conduire et superviser les élections syndicales.

        États-Unis. Grande nouveauté chez Starbucks : la naissance d’un syndicat

        Le mouvement a commencé au début de la pandémie, quand quelques salariés de l’entrepôt avaient organisé une petite manifestation pour réclamer plus de protections sanitaires face au Covid-19. Amazon licenciait peu après l’un des « meneurs », Chris Smalls. Il se consacre dès lors à la création d’une section syndicale. Il a d’abord fallu recueillir la signature de 30 % des 8 325 salariés du site JFK8, situé à Staten Island, l’un des cinq « boroughs » de New York. Puis recueillir les signatures d’au moins 30 % des salariés de l’entrepôt afin de pouvoir organiser un scrutin.

        C’est vraiment un jour historiqueJe pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre. Eric Milner, l’avocat représentant ALU.

        Deux tiers des salariés sont Africains-Américains ou Latinos

        Affronter le rouleau compresseur d’un des Gafam qui pèse 381 milliards de dollars de chiffre d’affaires et a embauché, pour l’occasion, des consultants spécialisés et convoqué les salariés à plusieurs réunions obligatoires pour leur présenter les inconvénients d’un syndicat. De son côté, ALU ne dépense que 120 000 dollars, levés via des financements participatifs ou des ventes de tee-shirts. Il convainc peu à peu les salariés (dont les deux tiers sont Africains-Américains ou Latinos tandis que la majorité des membres de l’encadrement sont des Blancs ou des Asiatiques) sur la base de ses revendications : des pauses plus longues, des congés maladies et un salaire horaire de 30 dollars contre 18 actuellement, dans une métropole, où selon les données fédérales, le salaire moyen s’établit à 41 dollars. « C’est vraiment un jour historique, s’est félicité Eric Milner, l’avocat représentant ALU. Je pense que ça peut démarrer une réaction en chaîne, d’un entrepôt à l’autre ». Dans un mois, le centre de tri LDJ5 situé en face de l’entrepôt JFK8 votera lui aussi.

        Après la première syndicalisation à Starbucks, en décembre dernier le mouvement syndical – éreinté par quatre décennies de néo-libéralisme – marque un deuxième point, encore plus au cœur du capitalisme mondial.

        AmazonsyndicatsÉtats-Unissyndicalisme
        Valeurs Actuelles

        [Edito] Quand le wokisme s’attaque à Cyrano

        Comme le con d’Audiard, le woke ose tout. Et si le con n’a pas conscience de l’être, le woke, lui, prend sa bêtise pour de l’audace, ses ridicules pour de la bravoure, son idéologie bornée pour un insurpassable courage intellectuel. Plus il repousse loin les frontières du crétinisme, plus son petit torse creusé par la fragilité blanche se bombe de fierté militante. Et se demande déjà ce qu’il va bien pouvoir inventer pour terrasser encore un peu plus l’hydre intersectionnelle de la dictature majoritaire. Tout, absolument, doit en effet se transformer en champ de bataille de la lutte finale pour une société inclusive, où les minorités les plus diverses ne soient non seulement plus reléguées à la marge, mais acquièrent enfin la position centrale que leur ont méritée des siècles d’“oppression”. Quitte à embringuer de force ceux qui constituent ces supposées “minorités” dans des combats dont ils n’ont que faire. Quitte aussi à repousser sans cesse les bornes du risible.

        Le Cyrano qui sort sur nos écrans en est une preuve éclatante. Le film est l’adaptation d’une comédie musicale américaine ; comme si l’idée de voir les vers de Rostand remplacés par des roucoulades sirupeuses ne suffi sait pas, la version de Joe Wright opère un détournement majeur : si Cyrano y est empêché de déclarer sa flamme à Roxane, ce n’est plus à cause de son nez un peu trop… long, mais parce qu’il est nain – pardon, membre de la communauté des gens de petite taille… Ce qui ne l’empêche pas d’être mousquetaire et d’embrocher des adversaires qui font trois fois sa hauteur. Plus de tirade du nez, donc, pas même le « C’est un peu court jeune homme » qui, dans ce contexte, aurait pu être interprété comme une moquerie nanophobe… Peter Dinklage, qui incarne ce Cyrano de poche, ne plaisante pas avec le sujet : l’acteur s’était fait récemment remarquer en protestant contre la vision “stéréotypée” convoyée par Blanche-Neige

        Un acteur noir dans une Europe du XVIIe

        Dans cette Europe du XVIIe qui était scandaleusement blanche, le rôle de Christian est tenu par un acteur noir, Kelvin Harrison Jr, pour qu’on ne suspecte pas les gens de petite taille de monopoliser la lutte contre les stéréotypes ; au point qu’on se demande pourquoi diable l’actrice qui joue Roxane, Haley Bennett, n’est issue d’aucune minorité – encore que, puisqu’elle est assez rondelette, elle est peut-être là pour protester contre la grossophobie…

        Universal a hésité à sortir le film au pays de Rostand, le déprogrammant un temps, au vu sans doute des réactions pour le moins perplexes des premiers critiques. Mais le studio hollywoodien a probablement craint de se voir taxer de timidité woke, tant cette idéologie déconstructrice repose pour une large part sur l’intimidation. Et pensant avoir derrière elle le souffle puissant du vent de l’histoire. Car, n’en doutons pas, nous n’en sommes qu’au début et on tentera sans nul doute, dans les années à venir, de nous imposer un James Bond homosexuel, un Vercingétorix africain, une Jeanne d’Arc transgenre, un Obélix anorexique et un Astérix végan… Raison de plus pour faire de ce Cyrano new age une preuve que le ridicule tue encore et lui opposer, comme l’aurait fait Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac, un rédhibitoire “non, merci” !

        * Laurent Dandrieu est rédacteur en chef Culture à “Valeurs actuelles”.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Top court blocks Kenyan president's bid to change constitution

        Issued on: 31/03/2022 - 23:36

        Georja Calvin-Smith Follow

        In tonight's show: Kenya's top court blocks President Uhuru Kenyatta's bid to change the constitution. The controversial "Building Bridges Initiative" was proposed as a way to make politics more inclusive, but judges ruled it to be unconstitutional. 

        Also, Tunisia's main opposition party rejects President Kais Saied's dissolution of parliament and vows to boycott his planned referendum. The assembly was dissolved after more than 100 MPs took part in an online vote against the leader's 2021 power grab.

        And South Africa's Khoi community is split on how to best protect their heritage on a site in Cape Town earmarked to house Amazon's African headquarters. Judges ordered a stop to construction, but some of the indigenous locals are eager for the jobs the development might bring.

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        L'Humanité

        Indispensable conférence paneuropéenne de sécurité

        Chronique

        Francis Wurtz

        Tout laisse à penser que nous sommes à un moment-charnière de la guerre que mène l’armée russe contre l’Ukraine. Certains observateurs craignent le basculement dans un conflit encore plus ravageur, nous rapprochant toujours plus d’un engrenage incontrôlable. D’autres veulent croire, malgré tout, à de possibles chances de compromis entre agresseurs et agressés. N’est-ce pas le moment ou jamais – par exemple pour la présidence française du Conseil européen – de tenter une médiation en lançant une grande initiative diplomatique ?

        Celle-ci pourrait consister à proposer officiellement –parallèlement à l’établissement d’un cessez-le-feu en Ukraine – au président ukrainien et au président russe, puis, en cas d’acceptation de leur part, à tous les États du continent, quelque soit leur orientation politique, de se réunir ensemble dans le cadre d’une conférence paneuropéenne de sécurité ayant pour mission de mettre à plat tous les différends à l’origine des tensions et des confrontations, et, depuis peu, même d’une guerre, en vue d’aboutir à un règlement global mutuellement acceptable. Les négociations dureraient tout le temps nécessaire, mais tant qu’on discute, les armes se taisent. En cas d’accord, un traité pourrait être signé sous l’égide de l’ONU. 

        Rappelons, une fois de plus, à ce propos, un fait majeur, malheureusement trop peu connu : le 6 juin 2008, le président russe d’alors, Dmitri Medvedev, proposa, depuis Berlin, la signature d’un tel traité paneuropéen « juridiquement contraignant  ». Ce pacte – pouvait-on alors lire dans « le Monde » (17-7-2008), citant M. Medvedev – « pourrait parvenir à une résolution générale des questions de sécurité et de contrôle d’armements en Europe (…) L’atlantisme a vécu, nous devons (donc) parler d’unité au sein de tout l’espace euro-atlantique, de Vancouver à Vladivostok ». Et le quotidien de préciser : 

        « Nicolas Sarkozy a déclaré que si Moscou propose “un arc de sécurité de Vancouver à Vladivostok, ça mérite d’être étudié”, mais… reconnut la journaliste, « aucun dirigeant occidental n’a formellement donné suite aux idées de M. Medvedev ». 

        L’explication de cette désinvolture, on la trouva dans cette autre citation de M. Medvedev rapportée, elle, par la chaîne France 24 (27-9-2008) : « Le président russe a averti qu’un élargissement de l’Otan vers l’Est “saperait” les relations de Moscou avec les autres pays européens, de manière radicale » et « pour longtemps ». Stopper l’extension de l’Otan était, en effet, le prix à payer pour cet « arc de sécurité ». Or, pour nombre de dirigeants occidentaux, il n’était pas question de « donner à la Russie un droit de veto sur les décisions de l’Otan ». 

        Évidemment, rien de tout cela ne peut tenir lieu, quatorze ans plus tard, d’une quelconque excuse à Poutine, unique responsable de son agression armée contre l’Ukraine ! L’évocation de cette occasion manquée en 2008 vise, en revanche, à tirer les leçons du passé pour prendre les bonnes décisions aujourd’hui : je reste convaincu qu’une initiative, même tardive, en faveur d’une conférence paneuropéenne de sécurité servirait la cause la plus précieuse : la paix. 

        la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
        Valeurs Actuelles

        Les nouvelles chaussures de l’élégance

        Double Bexley

        La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.

        149 €. www.bexley.fr

        Revisité Tod’s

        Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com

        Made in England Edward Green

        Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.

        1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com

        Légèreté John Lobb

        John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.

        Prix sur demande. www.johnlobb.com

        Élancé Emling

        La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.

        450 €. www.emling.fr

        Collaboration Weston-Uniforme

        J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.

        1 150 €. eu.jmweston.com

        Monochrome Crockett & Jones

        Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.

        575 €. eu.crockettandjones.com

        Gentleman Berluti

        Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        L'Humanité

        Welcome, Médor !

        Actu

        Marc de Miramon

        Hostile à toute migration en provenance des pays du Sud, voilà que le Royaume-Uni se réveille pour ouvrir en grand ses bras aux réfugiés ukrainiens, mais pas seulement. L’affaire agite la presse et mobilise l’administration de Boris Johnson : comment faciliter l’accueil de ceux qui fuient la guerre, leur chat ou leur chien sous le bras ? Le gouvernement britannique précise dans un communiqué officiel qu’un « nouveau processus simplifié » a été adopté pour les « nombreuses personnes fuyant le conflit (et qui) n’auront pas été en mesure de compléter les préparatifs de santé complets pour leurs animaux de compagnie ». Tout cela avec le concours de « l’Agence de santé animale et végétale » qui fournira « des approbations rapides et des dispositions de quarantaine pertinentes », pour lesquelles tous les coûts seront couverts. Si « l’Humanité Magazine » compatit évidemment au sort des pauvres chiens et chats ukrainiens attachés à leur maître – et réciproquement –, rappelons que le Royaume-Uni dispute avec le Danemark la première place, en Europe continentale, des pays ayant mis en place les mesures les plus cruelles pour décourager l’immigration d’autres réfugiés fuyant la guerre, qu’il s’agisse des Afghans, des Yéménites ou des Syriens.

        Guerre en Ukraineréfugiés UkraineCharivari
        Opex 360

        Le Service de Santé des Armées disposera de 331 nouveaux blindés médicalisés d’ici 2029

        par Laurent Lagneau · 2 avril 2022

        Jusqu’à présent, dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], l’armée de Terre a reçu 339 Véhicules blindés multirôles [VBMR] lourds « Griffon », lesquels sont destinés à remplacer les Véhicules de l’avant blindé [VAB], utilisés depuis les années 1970. Et, cette année, 113 exemplaires supplémentaires devraient les rejoindre, tout comme les 70 premiers VBMR légers « Serval ».

        Pour rappel, selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de Terre comptera 1872 Griffon et 978 Serval à l’horizon 2030. Et un certain nombre de ces véhicules sera mis à la disposition du Service de Santé des Armées [SSA] pour lui permettre d’assurer le « soutien médical de l’avant ».

        Actuellement, le SSA utilise les VAB Sanitaires [VAB SAN] mis en service à une époque où un conflit de haute intensité en Allemagne faisait partie des hypothèses probables. Il s’agissait alors de pouvoir donner les soins de bases aux aux blessés, que l’on attendait nombreux, puis de les évacuer rapidement vers un hôpital de campagne évidemment situé à l’arrière de la ligne de front.

        Si l’approche du SSA en matière d’évacuation sanitaire a évolué au gré des RETEX [retours d’expérience] et de la nature des menaces, le VAB SAN est resté… Au plus a-t-il été modernisé, comme en 1998, avec l’intégration d’une boîte de vitesses automatique, de nouvelles supensions et d’un surblindage. Ou encore avec les versions « CIED », qui a consisté à renforcer la protection contre les engins explosifs improvisés, et EVOL CIED, dotée de sièges anti-mine, d’un nouveau système porte-brancard, de rangements supplémentaires, etc.

        Le développement du VAB EVOL CIED a été lancé en 2019, afin justement d’atteindre l’arrivée des Griffon et autres Serval en version sanitaire. Arrivée qui coïncidera avec la mise en oeuvre du plan stratégique SSA 2030.

        Dans le cadre de celui-ci, le SSA s’est donné comme objectif de mettre en place des « capacités médicales et chirurgicales légères, agiles et à faible empreinte logistique, permettant de suivre au plus près la manœuvre tactique ». Et, comme l’explique le dernier numéro de son magazine interne [Actu Santé], ce « modèle nouveau entraîne une conceptualisation du soutien médical, non plus en structures médicales, mais en niveaux de soins et donc en effet médical à obtenir ».

        Ainsi, le SSA estimant qu’un soldat blessé doit savoir « se mettre à l’abri, participer au combat dans la mesure du possible et mettre en œuvre lui-même les moyens de contrôler ses hémorragies » [ce qui augmente les chances de survie, ndlr], une Trousse individuelle du combattant de nouvelle génération [TIC NG], comprenant notamment des pansements compressifs et des syrettes de morphine, entrera en dotation. Ainsi, il pourra attendre d’être pris en charge par des opérateurs de sauvetage [OPS] et des opérateurs de premiers secours au combat [OPSC], dont « les compétences et parcours professionnels sont actuellement en cours de définition par l’armée de Terre et le SSA », explique Actu Santé.

        Plus généralement, le soutien médical d’unités de la taille d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] sera « réalisé avec le lot médical polyvalent [LMP] », destiné aux « équipes médicales mobiles » [EMM] et censé permettre de répondre aux « urgences et aux affections médicales les plus fréquentes pendant une durée limitée ».

        Ce LMP armera les VAB SAN, dans l’attente de leur remplacement dans le cadre du programme SCORPION. Au total, précise Actu Santé, le SSA devrait disposer de 196 Griffon et de 135 Serval en version sanitaire. Les premiers seront destinés aux équipes paramédicales mobiles [EPM] et escouades d’évacuation sanitaire [EES] tandis que les second iront aux équipes médicales mobiles.

        « Leur conception fait l’objet d’un suivi constant de la DCSSA par l’intermédiaire de sa division ‘opérations’, de la composante ‘médecine des forces’ et de la composante ‘ravitaillement' », précise Actu Santé. Leur entrée en service permettra ainsi le retrait des VAB SAN à l’horizon 2029.

        Par ailleurs, les véhicules 4×4 Land Rover SAN seront également remplacés, le programme « véhicule léger tactique polyvalent non protégé version santé [VLTP NP SAN] » ayant été lancé. Reposant, donc, sur le VT4 fourni par Arquus, il doit se concrétiser en 2025.

        France24 - World

        Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken

        Issued on: 31/03/2022 - 10:31

        NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

        Russia's invasion of Ukraine is having a "deadly" impact and threatening security in the Arab world, particularly through spiralling wheat prices, US Secretary of State Antony Blinken said in Algiers Wednesday.

        He was speaking on the final leg of a trip that began with an unprecedented summit in an Israeli kibbutz, attended by Blinken and the foreign ministers of Egypt, the Jewish state and three Arab countries that normalised ties with it in 2020.

        Addressing journalists in Algiers, he said that while Russia's invasion of Ukraine seemed distant, it has already had "deadly consequences for citizens in the region".

        "It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," he said.

        This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.

        North African nations are heavily dependent on wheat imports and Blinken earlier said they were facing "disaster" over the massive shock the war dealt to already tight supplies.

        Both Russia and Ukraine are major wheat producers, and Moscow also exports vast amounts of oil and gas.

        Blinken said there was "a clear aggressor and a clear victim" in the Ukraine conflict.

        "It's important to stand with the victim and to stand for the principles that have also been violated," he said.

        Blinken met Algeria's President Abdelmadjid Tebboune after holding talks with Foreign Minister Ramtane Lamamra.

        It was his first visit as top US diplomat to the North African country, a Moscow ally and a major gas producer that has faced calls to boost exports to Europe after prices soared.

        But Blinken made no mention of that subject during a press conference after his meetings on Wednesday.

        Soured Algeria ties

        The top US diplomat had flown in on Wednesday morning from Algeria's arch-rival Morocco, which in 2020 normalised ties with Israel under a deal that sparked renewed tensions between Algiers and Rabat over the disputed territory of Western Sahara.

        Relations between Washington and Algiers had also soured as a result of Morocco's normalisation deal, brokered under then-president Donald Trump. 

        As a quid pro quo for normalisation, the Trump administration recognised Moroccan sovereignty over Western Sahara, a phosphate-rich desert territory where Algeria has long backed the Polisario independence movement.

        In Rabat on Tuesday, Blinken had voiced support for a Moroccan autonomy plan for the Western Sahara, which he described as "serious, credible and realistic".

        In Algiers on Wednesday, he refrained from mentioning the Moroccan plan, instead voicing Washington's support for United Nations mediation.

        "We're very focused on diplomacy and on advancing a resolution through diplomacy," he said, insisting that there had been "no changes" in Washington's position.

        US 'values' UAE ties 

        Officials in Algeria, a longtime supporter of the Palestinian cause, have voiced concerns over Morocco's normalisation with Israel, particularly over the possibility their rival could access advanced Israeli military technology.

        Bahrain and the UAE were the other countries to establish formal ties with Israel in the last months of the Trump administration. 

        Blinken said on Wednesday that he hoped that the "real practical benefits" to normalisation would encourage other Arab nations to follow suit.

        But he re-emphasised that the normalisation process was "not a substitute for dealing with the conflict between Israelis and Palestinians" and reaching a two-state solution.

        The Palestinians have described the 2020 deals, which broke with decades of Arab consensus that Israel should not be recognised in the absence of a peace deal creating a Palestinian state, as a stab in the back. 

        Israel was keen to cast its summit, attended by the foreign ministers of Morocco, Bahrain and the United Arab Emirates, as an alliance of powers against its arch-foe Iran.

        Israel is fighting a regional shadow war against Iran and accuses it of seeking a nuclear bomb, something Tehran denies.

        The summit in Israel came after the UAE has come under cross-border missile and drone attack from Yemen's Iran-backed Huthi rebels.  

        Blinken said Wednesday that during talks the day before with the UAE's de facto ruler Mohammed bin Zayed he expressed Washington's strong support.

        "One of the things I made very clear to him is the value that we attach to that partnership," he said. 

        (AFP)

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        War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

        France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war

        WEB DOCUMENTARY

        Sixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War

        L'Humanité

        Détention de Salah Hamouri : l’indignation sélective du pays des droits de l’homme

        Actu

        Lina Sankari

        La France chérit la liberté dont elle se veut le phare depuis la Révolution de 1789. Les libertés aussi, devrait-on dire, puisque notre pays se targue de protéger un ensemble de droits reconnus par la grâce de la Constitution. On voit déjà quelques esprits chagrins rétorquer et pointer les assauts de ceux qui veulent la diminuer. Pourtant, qu’on en juge : le président Macron, malgré ses attaques contre la liberté d’informer, n’a-t-il pas proposé l’asile – refusé par l’intéressée – à la journaliste russe Marina Ovsiannikova qui avait fait irruption pendant un journal télévisé pour dénoncer l’offensive en Ukraine ?

        En termes de liberté, il y a également des silences éloquents. Le 10 mars, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a de nouveau été condamné à quatre mois de détention administrative par la justice militaire israélienne, qui considère qu’il représente une « menace pour la sécurité de la région ». Rien de moins. Interrogé par « l’Humanité » sur le harcèlement dont est l’objet Salah Hamouri pour sa critique de l’opération militaire israélienne dans les territoires palestiniens, le ministère des Affaires étrangères déclare avoir engagé des « démarches (…) pour obtenir des explications » auprès des autorités. Le Quai d’Orsay assure en outre que, en vertu de la convention de Vienne, les services consulaires ont pu lui rendre visite le 21 mars.

        Point de protestation à haute voix comme pour la Russie, donc. Il s’agirait de ne pas froisser l’allié israélien au nom de la liberté. Celle de vivre sur la terre où Salah Hamouri est né et celle de sa famille de le rejoindre. Malgré des dossiers d’accusation vides, un citoyen français est régulièrement incarcéré depuis l’âge de 19 ans. Selon le droit, la détention arbitraire constitue une violation. Mais le phare français s’allume par intermittence.

        réfugiésCharivariSalah HamouriGuerre en Ukraine
        Valeurs Actuelles

        Cosmétiques, la tendance du fait maison

        C’ est moi qui l’ai fait ! L’idée du bien fait chez soi a toujours existé dans la beauté avec les décoctions de grand-mère. Depuis quelques années, la tendance a pris un coup de fouet par réaction aux produits cosmétiques existants issus de la pétrochimie (perturbateurs endocriniens, tensioactifs polluants et irritants… ). Et certains se sont mis à concocter eux-mêmes leurs produits.

        Puis la pandémie a renforcé la tendance : du temps chez soi, du temps pour soi… avec en prime une quête de naturel et de traçabilité. De la même façon qu’ils ont massivement confectionné leur pain lors du premier confinement, « 33 % des Français se sont en effet lancés dans la beauté home made » , constate le bureau d’études Toluna. Pour répondre à une demande qui aujourd’hui se confirme, des livres de beauté dédiés au DIY ( do it yourself, “faites-le vous-même”) se multiplient, comme la Fabrique de cosmétiques naturels de Marika Wilmes et Hester de Goede (Marabout, 10,90 euros), ou Fabriquer ses produits de beauté et santé de Régine Quéva (Larousse Pratique, 14,90 euros).

        « Un phénomène qui repose sur trois intentions : le désir de reprendre le contrôle sur ce que l’on consomme, l’envie de s’offrir du sur-mesure et la satisfaction d’un travail réalisé par ses soins », remarque Alexandre Colin, cofondateur de MyCosmetik. Il y a de nombreux kits prêts à l’emploi : Mes premières tambouilles, de Waam (32 euros sur waamcosmetics.com), DIY Crème de jour universelle, de MyCosmetik (22,75 euros sur mycosmetik.fr), ou le coffret cosmétique maison Crème visage booster de jeunesse d’Aroma-Zone (14,50 € sur aroma-zone.com).

        Les conseils de Dieynaba Ndoye, dirigeante de Waam

        Leader sur ce marché, Aroma-Zone, dans chacune de ses boutiques, « dispose de présentoirs à thème (cosmétiques solides, crèmes visage… ), proposant à ces “consomm’acteurs” deux à trois ingrédients simples pour obtenir ensuite chez soi un produit fi ni » , explique Pascale Ruberti, sa responsable R & D. « Les magasins organisent des animations régulières pour apprendre à réaliser sur place son shampooing, son sérum… et même son parfum », ajoute-t-elle (à partir de 49 euros les trois heures).

        « Comme en cuisine, on ne peut pas utiliser n’importe quoi n’importe comment, surtout en ce qui concerne les huiles essentielles » , remarque le Dr Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon et vice-présidente du Syndicat des dermatologues- vénéréologues. Ce que confirme Dieynaba Ndoye, fondatrice de Waam, qui, sur son site, délivre toujours des formules courtes et naturelles. « Chaque recette est testée sous le contrôle d’un toxicologue, d’un chargé d’affaires réglementaires, d’un cosmétologue ou d’un pharmacien » , précise Pascale Ruberti.

        « Les préparations recommandées sont d’ailleurs soumises aux normes européennes et à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé », explique Alexandre Colin. Attention cependant, certains tutos sur Internet n’ont aucune caution professionnelle. Enfin, l’hygiène doit être irréprochable pour la préparation comme pour la conservation des produits : « Trois mois maximum pour une formule avec de l’eau et six avec une formule sans. À conserver au réfrigérateur de préférence », conclut le Dr Isabelle Gallay.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        Qatar 2022: FIFA faces new attack over human rights in World Cup host Qatar

        Issued on: 01/04/2022 - 18:45Modified: 01/04/2022 - 19:01

        Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

        L'Humanité

        Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »

        Entretien

        Effaré de voir la thèse raciale et complotiste du « grand remplacement » prendre pied dans la campagne présidentielle, le démographe et historien Hervé Le Bras démonte, en scientifique, l’entreprise de falsification du réel menée par l’extrême droite et reprise aussi à droite.

        Nicolas Mathey

        Depuis des années, le thème d’une identité nationale fantasmée parasite le débat public. L’expression de « grand remplacement », il y a peu confinée à l’ultradroite, est utilisée desormais par l’extrême droite officielle, mais aussi par une partie de la droite. Contre les amalgames et les faux calculs, le démographe Hervé Le Bras tord le cou à cette notion, démontant les très maigres arguments d’un Renaud Camus et de son suiveur Éric Zemmour. Le chercheur insiste sur l’importance de la citoyenneté et de la mixité, de la prise en compte des ségrégations en lieu et place de l’obsession identitaire. Il montre aussi que, paradoxalement, le vote d’extrême droite n’est pas lié localement à la proportion de population étrangère.

        Il « n’y a pas ou il n’y aura pas », selon vous, de « grand remplacement ». Pourtant, 61 % des Français se disent convaincus dans un récent sondage de la réalité de cette expression. En tant que démographe, comment démontrez-vous la vacuité de cette notion ?

        Renaud Camus, le grand prophète du « grand remplacement », dit que, au terme d’un temps proche, la population issue de l’immigration sera majoritaire dans la population française. Il suffit d’aller sur le site de l’Insee pour voir que c’est impossible. Actuellement, on compte en France 67 millions d’habitants, dont 6,8 % d’étrangers. Les enquêtes de recensement annuelles de l’Insee montrent une augmentation moyenne annuelle de 120 000 immigrés depuis 2006, ce qui ferait 3,6 millions dans les trente années qui nous séparent de 2052. Contrairement à ce qu’avance Renaud Camus, il n’y a donc pratiquement aucune chance d’observer 35 millions d’immigrés en 2050. Il faudrait un afflux d’immigrants énorme, ce qui n’est pas le cas de ces dernières années.

        Quelles sont les falsifications auxquelles se livrent les tenants de ce « grand remplacement » ?

        La principale falsification est de s’en tenir au nombre de 400 000 entrées par an. Ce qui compte, c’est la différence entre les entrées et les sorties. Même Didier Leschi, l’actuel directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), a commis l’erreur de ne considérer que le nombre d’entrées. C’est ne pas tenir compte ni des sorties ni des doubles comptes. Par exemple, 40 % des étudiants qui ont reçu un titre de séjour repartent moins d’un an après leur arrivée. Or ils étaient 90 000 l’an dernier. Pour mesurer l’immigration, l’Insee fait confiance au solde entre les entrées et les sorties, qui est la somme de l’accroissement annuel et des décès d’immigrés déjà présents, deux quantités bien mesurées, soit autour de 160 000 personnes par an au total, ces dernières années.

        Comment « le grand remplacement » s’est-il substitué au terme d’invasion et de submersion ?

        Le terme d’invasion a vieilli, puisqu’elle ne s’est pas produite. Marine Le Pen s’est mise à parler de submersion, terme plus dramatique encore, mais ce terme n’a pas fonctionné non plus. L’expression de « grand remplacement » s’est imposée comme un retournement de la preuve. Traditionnellement, depuis les années 1970, l’extrême droite et une partie de droite considèrent que l’écart de croissance démographique entre le Nord et le Sud va entraîner d’énormes migrations de populations venant du Sud, ce qui se traduira par un « changement de civilisation ». Le grand remplacement retourne le mécanisme : c’est une évidence, un point de départ, selon Renaud Camus. Il se refuse même à le définir. Ce discours a un côté apocalyptique : on crée la peur qui entretient ce qui mène à cette peur. La science est battue en brèche. Mon travail entend fournir au débat public des boîtes à outils, des faits, des données solides dont la source et la collecte sont définies. Ces discours de « grand remplacement » renvoient à ce que le politilogue allemand Jan-Werner Müller appelle une idéologie faible, pleine de contradictions, qui consiste à enfiler des slogans. L’immigration fournit le ciment de cette idéologie faible de l’extrême droite, la recette magique pour sortir des contradictions.

        Les thèses complotistes relatives au pays réel et au prétendu « vécu » s’expliquent-elles par ces glissements sémantiques ?

        Éric Zemmour s’appuie essentiellement sur les ouvrages de Renaud Camus. Tous deux se moquent des statistiques, car ils ont posé ce « grand remplacement » comme le point focal, comme la clé de voûte de leur système. Puisqu’il récuse les statistiques, Renaud Camus recommande à maintes reprises « avant tout d’en croire ses yeux ». Il donne en exemple le fait que son ami Richard Millet se soit retrouvé seul « Blanc » sur le quai d’un métro à la station Châtelet à 18 heures. Pour le vérifier, je suis allé faire des comptages à la même heure à la même station. Tout en prenant en compte le fait que la distinction Blancs et non-Blancs à vue d’œil est incertaine, le résultat moyen a été d’un quart de non-Blancs, ce qui est très différent. Cela ne signifie pas que Richard Millet ne s’est pas retrouvé seul Blanc sur un quai de métro, mais que des personnes différentes voient des faits différents. Toute la difficulté est de se mettre d’accord sur les faits, de voir les mêmes faits grâce à des procédures rationnelles dont les statistiques font partie. C’est le principe même de la science : répéter les expériences pour vérifier les faits. Toute la science depuis le XVIIe siècle repose sur ce postulat de la vérification. L’extrême droite nie ce postulat. Elle considère qu’il n’y a pas de différence entre une vision particulière et une vérité générale. Cette façon de raisonner dépasse la question de l’observation. Elle est consubstantielle à l’extrême droite : elle pense en termes de peuple homogène. Chaque personne du peuple représente le peuple entier, y compris le chef. C’est un mécanisme cognitif profond ici à l’œuvre.

        Vous critiquez les usages des citations de la part des chantres de ce prétendu grand remplacement. De fait, Zemmour reprend Samuel Huntington (auteur du « Choc des civilisations »), selon qui « la démographie dicte le destin de l’histoire ». Quelle réponse le démographe peut-il apporter à cette citation ?

        Ces formules sont vides de sens. Elles ne sont pas alimentées par des faits. En tant que scientifique, le chercheur s’appuie sur de l’observable. La littérature est pleine de telles déclarations creuses. En sciences sociales et historiques, le nombre d’explications est malheureusement supérieur au nombre de faits. J’ai entendu Zemmour parler des lois de la démographie. J’aimerais qu’il m’en cite une seule. Il y a des faits, certaines régularités dans les évolutions de population, certes, mais rien qui permette de dégager des lois démographiques strictes. C’est tricher avec le langage. Le fameux « grand remplacement » n’a pas de sens en démographie. Aucune population n’en a remplacé une autre dans notre pays, aussi loin que l’on puisse remonter. Les analyses génétiques montrent seulement que il y a plus de 8 000 ans, les agriculteurs venus du Proche-Orient se sont mêlés aux chasseurs-cueilleurs qui occupaient l’ouest de l’Europe, puis, il y a environ 6 000 ans, se sont agrégés des nomades yamnas, venus des steppes russes. C’est tout. Ce qu’on appelle « les grandes invasions » se composait en fait d’assez petits groupes. Ceux qui prennent le pouvoir sont presque toujours de petits groupes qui détiennent une supériorité militaire. Huntington raisonne en termes de religion, et non de population, donc en termes de conversion.

        Le grand remplacement consisterait à passer d’un peuple à l’autre. Vous demandez comment définir un peuple et quelle place faire au mélange, à la mixité, au métissage.

        Je pars d’une phrase de Renaud Camus selon laquelle un peuple remplace un autre peuple. Mais il n’y a pas de peuple remplaçant et de peuple remplacé. Dans les statistiques de l’Insee, les immigrés sont d’origine très diverse. À l’intérieur même de l’Afrique subsaharienne, comme dans le Maghreb, il y a des cultures très différentes. L’idée d’un peuple remplaçant homogène n’a aucune réalité. Quant à parler d’un peuple français, les différences sont grandes entre un Corse et un Flamand, un Breton et un Alsacien, d’où la formule de Renan, pour qui être français est « un plébiscite de tous les jours », un acte de la volonté. Un des charmes de la France est sa diversité. C’est une erreur de confondre identité et citoyenneté. Dans un précédent livre paru chez Actes Sud, « Malaise dans l’identité », je soulignais les difficultés soulevées par ces notions d’identité et de peuple. S’y ajoute la question de la mixité, si importante et souvent masquée, dévaluée. L’Insee a fait un gros travail sur les descendants d’immigrés, définis comme personnes nées étrangères à l’étranger. La moitié sont des descendants d’unions mixtes, mais traités comme des descendants d’immigrés dans presque tous les tableaux alors qu’ils sont autant descendants de non-immigrés, en général de Français. Cela gonfle les chiffres. On fait comme si le caractère « immigré » était dominant sur le caractère non-immigré.

        Dans votre ouvrage, vous ne niez pas que certains problèmes liés à l’immigration se posent dans certaines zones géographiques, notamment la concentration et la ségrégation. Vous parlez de problèmes locaux et non généraux, sociaux et non identitaires.

        Je fais allusion à une étude de France Stratégie sur les différences sociales et démographiques entre les quartiers de 40 grandes agglomérations. On y voit clairement la concentration très forte des enfants d’immigrés dans les écoles, notamment en Seine-Saint-Denis. L’extrême droite a beaucoup utilisé ce cas particulier comme s’il était général. Mais, dans d’autres agglomérations, le niveau d’immigration est beaucoup plus faible, par exemple dans celle de Douai-Lens, pourtant gangrenée par l’extrême droite, même si des différences existent là aussi entre quartiers. Le fait est la concentration d’immigrés dans certains quartiers, non le nombre total d’immigrés. En outre, quand on parle d’immigrés dans ces quartiers, on parle en fait très souvent de Français, car il s’agit de la seconde ou troisième génération et de descendants nombreux d’unions mixtes, donc de problèmes sociaux. Ce n’est pas un problème d’immigration mais la conséquence de l’immigration mal gérée des années 1960 et 1970. On ne peut pas changer ce fait en le qualifiant de problème de l’immigration. On doit s’attacher à en traiter les conséquences et particulièrement la ségrégation. Parler de « grand remplacement », c’est assigner une réponse fantasmée globale à des phénomènes qui demandent des traitements locaux. Cette confusion est causée par le langage. L’enquête de France Stratégie a aussi étudié la concentration des enfants de cadres. Elle est devenue aussi élevée dans les écoles, bien sûr pas dans les mêmes quartiers mais on ne l’évoque pas, surtout à droite ou à l’extrême droite. On jette un voile pudique sur la concentration des riches.

        hervé le brasImmigrationdémographieÉric Zemmour
        Valeurs Actuelles

        Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés

        Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.

        Six nouveaux restaurants étoilés

        Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.

        La province à l’honneur

        Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.

        La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        FIFA says human rights benefits of hosting Qatar World Cup already evident

        Issued on: 01/04/2022 - 18:39Modified: 01/04/2022 - 19:02

        FRANCE 24 Follow

        Lingering divisions over FIFA's decision to hold the World Cup in Qatar overshadowed the annual congress of football's world governing body on Thursday, forcing its president Gianni Infantino to insist that the event had already brought change to the Arab state.

        L'Humanité

        La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation de la justice des enfants et de la protection de l’enfance

        Tribune

        Nous publions cette tribune signés par 250 personnes, professionnels de la justice, de l’éducation, de la santé, élus, militants associatifs et représentants syndicaux, qui appelle à un sursaut des candidats à la présidentielle sur la protection de l’enfance et la justice des mineurs. 

        Collectif

        Texte collectif

        Nous professionnels de la justice des enfants, de l’éducation spécialisée, de la protection de l’enfance, de la prévention et de la médiation, appelons les candidats et candidates à l’élection présidentielle à se préoccuper de la question tant des moyens et des missions de la protection de l’enfance que de la justice pénale des mineur.e.s.

        La situation des enfants, des adolescents et adolescentes est alarmante dans notre pays et la crise que connaissent certains tribunaux pour enfants, comme notamment ceux de Bobigny ou de Marseille oblige à ce que les moyens nécessaires soient dégagés en urgence afin d’y mettre fin.

        Le code de la justice pénale des mineurs entré en vigueur le 30 septembre 2021 apparaît guidé par des logiques gestionnaires et comptables, il conduit à l’accélération des procédures judiciaires au détriment du temps éducatif pourtant indispensable dans l’aide à la construction des enfants et des adolescents. Ce faisant, il contribue à rapprocher la justice pénale des enfants de celle des adultes, au détriment de principes constitutionnels tels que la primauté de l’éducatif sur le répressif.

        La protection de l’enfance est défaillante.

        Loin d’être un dispositif de soutien et d’aide aux enfants et aux familles, cohérent et efficient sur l’ensemble des territoires, elle est sujette à de multiples paradoxes et dysfonctionnements qui ont parfois des conséquences tragiques sur le devenir des enfants et des adolescents.

        Les lois récentes relatives à de la protection de l’enfance, consacrent le retrait de l’Etat dans les prises en charge civiles et dans l’exercice de ses missions de prévention, alors que certains des départements sont incapables d’y faire face.

        Les conseils départementaux opèrent alors des choix en fonctions des budgets alloués souvent en faisant jouer la concurrence entre les associations habilitées et des entreprises du secteur de l’économie dite « sociale et solidaire ».

        La protection de l’enfance est donc diverse selon le département concerné, et les enfants ne sont pas égaux face à leur prise en charge.

        Plus grave, la loi de protection de l’enfance de 2007 et la mise en œuvre de la révision des politiques publiques en 2009 séparent les publics relevant de la protection de l’enfance de ceux de la justice pénale des mineurs.

        Décision lourde de conséquence, car si la spécialisation de l’intervention de la Protection Judiciaire de la Jeunesse en assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) auprès des adolescents a été complètement abandonnée dans les faits, les départements se sont trouvés dans l’incapacité d’assurer un vrai relai.

        A ce jour, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui dépend de l’Etat, ne peut toujours pas intervenir au civil dans le cadre de ses missions de prévention et de protection de l’enfance, ce malgré la quasi stabilité de l’activité au pénal.

        Ainsi faute d’intervention adaptée en temps utile, les mises en danger perdurent, des situations se dégradent. Dans ce contexte, certains jeunes se retrouvent ainsi confrontés à la justice sous le volet pénal, faute d’avoir pu éviter les passages à l’acte délinquants par des mesures de prévention.

        Ces mêmes jeunes, sont morcelés dans des suivis éducatifs dédoublés (civil et pénal) sans prise en compte de leur situation et de la nécessité de garantir le maintien de la continuité éducative.

        Face à ces constats, il est plus qu’urgent de rompre avec des politiques sociales et éducatives marquées d’une approche sécuritaire.

        La société ne peut être le témoin impuissant de la dégradation du service public de la justice des enfants et de la protection de l’enfance, qui conduit à une situation où près de 40% des jeunes SDF sont d’anciens jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance.

        Par ailleurs, la dernière loi du 7 février 2022 récemment adoptée ne va pas répondre au manque criant de moyens, notamment en hébergement pour les mineurs-es isolés-es étrangers-ères.

        Parce qu’il y a urgence à protéger les enfants et les adolescent.e.s de ce pays, nous revendiquons la remise en place d’un cadre commun pour qu’elles ou ils soient avant tout considéré.e.s comme des êtres en devenir ayant droit à la meilleure des protections . Cela passe par :

        - un dispositif législatif efficient, mais également et surtout par des moyens humains suffisants avec une reconnaissance et une valorisation des métiers du social ;

        - le redéploiement des budgets des structures d’enfermement au profit des structures éducatives ;

        - la fin des politiques de mise en concurrences entre les associations du secteur associatif habilité en matière civile comme pénale et l’abandon des Contrats à Impact Social qui installent une logique de rentabilité dans le champ du social ;

        - le fait de redonner – effectivement – un champ de compétence civil à la PJJ afin qu’elle puisse agir de nouveau au titre de l’action éducative et de la prévention, pour aider ou accompagner les départements dans le suivi des jeunes les plus en difficultés et pour lesquels la plus-value de l’approche de la PJJ est incontestable ;

        - plus généralement, par la mise en œuvre d’un code de l’enfance, incluant le civil et le pénal, protecteur, éducatif.

        Depuis trop longtemps, les politiques libérales ont déconstruit l’état social au profit de politiques sécuritaires renforçant les mesures pénales et leur mise en œuvre, au détriment d’un travail de fond, en amont.

        C’est pour cela que nous vous demandons de vous positionner sur l’ensemble de ces mesures, les questions relatives à l’enfance devant faire partie intégrante des sujets sur lesquels les citoyens auront à se prononcer au travers de l’élection du président de la République.

        Aujourd’hui, il faut faire le choix de la prévention, de la protection de l’enfance et de l’éducation pour l’avenir des enfants de ce pays. Nous pensons qu’ensemble nous devons faire le choix du pari de l’éducation !

        Premiers signataires :

        - Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)

        - Kim Reuflet, présidente du Syndicat de la magistrature

        - Le Conseil National des Barreaux

        - Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU)

        - Lyes Louffok, militant des droits de l’enfant

        - Sonia Ollivier, co-secretaire du Syndicat National des Personnels de l’Education et du Social à la Protection Judiciaire de la Jeunesse (SNPES-PJJ/FSU)

        - Marie-Rose Moro, Professeure de pédopsychiatrie Université de Paris

        - Dominique Attias, avocate, ancienne vice bâtonnière Barreau de Paris, présidente fédération Barreaux d’Europe

        - Mathilde Panot, députée du Val de Marne, Présidente du groupe parlementaire la France insoumise

        - Isabelle Clanet dit Lamanit, Bâtonnière élue, barreau des Hauts-de-Seine

        - Julien Rivoire, Porte-Parole d’Attac France

        - Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)

        - Philippe Bouyssou, Maire PCF d’Ivry sur Seine

        - Pierre Lecorcher co-secrétaire général de la Confédération générale du travail de la Protection judiciaire de la jeunesse (CGT-PJJ)

        - Thierry Baranger, ancien président des tribunaux pour enfants de Paris et Bobigny

        - Raymonde Poncet Monge Sénatrice Europe, écologie, les Verts (EELV)

        - Céline Verzeletti co-secrétaire générale de l’union fédérale des syndicats CGT de l’Etat (UFSE[1]CGT)

        - Amine Ghenim, Bâtonnier du barreau de la Seine-Saint-Denis

        - Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du TPE de Bobigny, expert UNICEF, membre du Bureau du Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE)

        - Murielle Guilbert et Simon Duteil, co-délégué-es généraux de Solidaires

        - Simon Warynski, Président de la Fédération nationale des unions des jeunes avocats (FNUJA)

        - Dr Christophe Libert président de l’Association des Psychiatres de secteur Infanto-juvénile (API)

        - Sophie Taillé-Polian, sénatrice du val de marne, génération.s

        - Daniel Pical, magistrat honoraire, représentant de l’Association Internationale des Magistrats de la Jeunesse et de la Famille (AIMJF) auprès du Conseil de l’Europe

        - Paul Jacquin, vice-président de la Société française pour la santé de l’adolescent

        - Jacqueline Francisco éducatrice à la PJJ Co-Sécretaire nationale du SNPES-PJJ/FSU

        – Jennifer Bellay SNEPAP-FSU Bureau Régional Ile de France

        - Stéphane Danancier Pavo, dessinateur de presse

        – Estellia Araez , avocate au barreau de Bordeaux- Julien Fonte SNUTER-FSU

        – Gisèle Fiche, AHPJM (Association pour l’histoire de la protection judiciaire des mineurs)

        - Gisèle Delcambre, Juge des enfants

        – Yazid Kherfi Consultant en prévention urbaine

        - Mehdy Belabbas - Éducateur PJJ Militant Associatif

        - Laurence Roques, présidente de la Commission LDH du CNB

        - Myriam Baghouli avocate au Barreau de la Seine-Saint-Denis

        - Sophie Herlin-Martinez, CGT Fédération des services publics

        - Christophe Delecourt Co-secrétaire général de l’Union Fédérale des Syndicats CGT de l’État

        - Pascale Bruston, juge des enfants, Paris

        - Sandrine Chabaneix, juge des enfants au TJ de Paris

        – Anaïs Vrain , magistrat

        - Caroline Mecary, avocate

        - Ugo Bernalicis, député FI du Nord

        – Marc Brzegowy, Directeur Interrégional honoraire de la PJJ

        - Carlos Lopez éducateur à la PJJ ex co secrétaire national du SNPES-PJJ/FSU

        - Benoît Hubert, co-secrétaire général du SNEP-FSU

        - Claude Romeo

        - Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU

        - Albert Lévy Ancien Magistrat

        - Jean-Luc Rongé, président de Défense des enfants international France (DEI-France)

        – Marie-Clair Peretti THÉÂTRE DU FIL metteur en scène chargé de la formation

        - Brice Castel, secrétaire général du SNUASFP FSU

        - Carla Dugault, présidente de la FCPE –

        - Vito Fortunato Co-secrétaire national du SNPES-PJJ/FSU

        - Carole Sulli, avocate au barreau de Paris (SAF)

        -Guislaine David, co-secrétaire nationale du SNUIPP FSU

        - Nicolas Wallet co-secrétaire national du SNUIPP FSU

        - Arnaud Malaisé Co-secrétaire national du SNUIPP FSU

        - Fred Sochard dessinateur

        - Jean-Christophe Chatelain, retraité PJJ

        - Elodie Lefebvre, Avocate au Barreau de Paris, membre du Conseil de l’Ordre

        - Ramon Vila, SUD Santé Sociaux

        - G.Bonnet, ancien Directeur d’établissement justice et DASS de mineurs en danger

        - Gilles Rouby Collectif des associations citoyennes

        - Esther Benbassa Sénatrice écologiste de Paris

        - Annie Lahmer, Conseillère Régionale d’Ile de France

        - Jean-Pierre Jurmand, membre de l’AHPJM

        - Hervé Hamon magistrat honoraire ancien président du Tribunal pour enfants de Paris

        - Daniel Brisson, DDPJJ Honoraire

        - Nathalie Kilo, avocate

        - Agathe Grenouillet avocate au Barreau de la Seine Saint Denis

        - Solène Debarre, avocate au barreau de Paris

        - Marc-Olivier Chort, avocat

        - Geneviève Lefebvre, Juge des enfants honoraire

        - Charles Rominger, avocat au Barreau de Paris

        - Aude Catala, avocate

        - Johanne Sfaoui, avocate au Barreau de Paris

        - Isabelle Roth, avocate au Barreau de Paris

        - Martine de Maximy, magistrate honoraire

        – Brigitte Jeannot, avocate Syndicat des avocats de France

        - Nawel Oumer, avocate, Syndicat des avocats de France

        - Patrice Blanc, avocat au Barreau de Seine St Denis

        – Frédérique Lendres avocate

        - Viviane Souet, avocate

        - Vince L’educ spécial

        - Rifka Peres, avocate au Barreau de Bobigny

        - Beatrice Beaudoin-Schneider, avocate de l’antenne des mineurs du barreau de Paris

        - Claudine Danvel , avocate de l’antenne des mineurs du barreau de Paris

        - Juliette Dorier, avocate au barreau de Seine-Saint-Denis

        - Agathe Fadier, avocate au barreau de Paris

        - Mireille Stissi, Directrice interrégionale honoraire de la Protection Judiciaire de la Jeunesse

         -Issa Keita avocat au Barreau de Bobigny

        - Josselin Valdenaire co-secrétaire général CGT PJJ

        - Justine Langlois avocate

        - Sandrine Rondin avocate

        - Aurélie Soria avocate

        - Catherine Delanoë Daoud, avocate Paris

        - Annabel Marie avocate

        -Pascale Poussin avocate

        - Léa Canches, avocate

        - Fatima Boulafrah, avocate barreau Hauts de Seine

        -Anne-Sophie Lepinard, avocate au Barreau des Hauts-de-Seine

        - Ariane Ory-Saal, avocate au Barreau des Hauts de Seine, FNUJA

        - Sarah Utard, avocate président de l’UJA de Metz membre de la FNUJA

        - Pauline Mouret, avocate d’enfants

        - Boris Rosenthal FNUJA

        - Pr Bernard Golse Pédopsychiatre-Psychanalyste, professeur émérite de Psychiatrie de ’l’enfant et de ’l’adolescent à l’Université Sorbonne-Paris Cité

        - Brigitte Cappe présidente de FOF PARIS NORD de France Collectif CEP Enfance

        – Claude Schauder, association Lire DOLTO aujourd’hui, Anc professeur assoc des Universités en psychopathologie

        - Mireille Damiano, avocate, Syndicat des Avocats de France

        - Guillemette Aubin-Viard, Présidente de la Fédération des Orthophonistes de France

        – Marlène Safar Gauthier, avocate Paris

        - Karine Shebabo, avocate au Barreau de Paris

        - Jessy Yongpeng collectif Elianna et EPA

        - Bénédicte Fegar-Cogneau, présidente de FOF-Bretagne

        -Marie Le Verre, juge des enfants

        - Véronique Jacquet Éducatrice de jeunes enfants

        - Evelina Ferro Monitrice Éducatrice

        – Cyrille Godfroy, co-secrétaire général, Syndicat National des Professionnel·le·s de la Petite Enfance (SNPPE)

        - Antoine Julié avocat –

        - Christelle Lafond, avocate au barreau de Paris

        - Yaël Hassid avocate

        - Catherine Chabrun, ICEM

        - Sylvie Barreteau pédopsychiatre 92

        - Jean-Louis CHABERNAUD, SNPEH et CNP de pédiatrie

        - Fabienne Voiseux Fofara

        - Julie Marty-Pichon FNEJE

        - Laurent Chazelas, président de l’AFPEN (association Française des Psychologues de l’Education nationale)

        - Alexandra Meregoni, avocate

        - Esther Tonna, UFAS CGT

        - Josiane Bigot, Association Themis accès au droit pour les enfants Strasbourg droit Strasbourg

        - Marie-Laure Cadart médecin et anthropologue

        - Jérôme Gleizes Conseiller de Paris Groupe écologiste

        - Marie-Edith Fleutot présidente de FOF.BFC, pour FOF BFC

        – Cécile Turon avocate

        - Alexandre Cacheux, Président de l’ANPASE

        - Eloi Lemaire secrétaire de l’ANPASE

        - Ariana Bobetic, avocat

        - Virginie Marques avocate au barreau de la Seine-Saint-Denis, SAF

        - Meriem Ghenim avocate au barreau de la Seine Saint Denis, syndicat des avocats de France

        - Florence Neple, présidente de la commission égalité du Conseil National des Barreaux

        - Dr Amandine Buffière, Présidente de la FDCMPP

        - Josine Bitton avocate

        - Marianne Savary-Goumi, avocate, Syndicat Avocats de France

        - Guillaume Boiseau chef de service en AED

        - Lalla Boustani avocate

        - Sandrine Rodrigues, avocate

        - Isabelle Gerdet, avocate

        - Maripierre Massou dit Labaquère avocate

        - Catherine Porge Dorange avocate à Paris

        - Marjorie Episcopo, avocate

        - Hélène Gacon, avocate au barreau de Paris

        - Sophie Durand thérapeute de famille et de couple- médiatrice familiale

        - Vervenne Hannes, avocat

        - Maya Assi avocate

        - Marie-Dominique Moustard

        - Sophie Royer, avocate au barreau de Seine Saint Denis

        - Alexandre Defosse-Montjarret avocate

        - Sabah Rahmani avocate Avocate au Barreau de Lyon

        - Caroline Lanuzel. Assistante de service social

        – Vincent Persuanne, Fédération des Espaces pour la Santé des Jeunes

        - Frédéric Picard avocat au barreau de Versailles

        - Lydie Tardy assistante sociale

        - Martine Peron, avocate au barreau de Versailles

        - Stéphanie Mouci avocate

        - Marie-Laure Houdaille - avocate au Barreau de Versailles

        - Florence Barthes avocate

        - Nathalie James co secrétaire nationale SNPES-PJJ/FSU

        - Arnaud Blatteyron co secrétaire SNPES-PJJ/FSU

        - Alexia Peyre psychologue clinicienne élue nationale SNPES-PJJ/FSU

        - Sylvie Garde-Lebreton avocate au barreau de Lyon

        - Julie Delorme, avocate

         Véronique Picard-Masson avocate au barreau des Hauts de Seine

        - Leïla Sadoun-Medjabra avocate

        - Anaïs Cruveiller avocate SAF Bordeaux

        - Fanny Ginsburg avocate

        - Sandy Jaunet Wegerhoff, avocate au barreau des Hauts-de-Seine

        - Vanessa Landais, avocate,

        - Emily Rastelli Éducatrice spécialisée, thérapeute familiale, Salon de la parentalithé et Semo Les Marronniers

        - Anne Chambellan avocate

        - Raphaël Pacouret, Commission Mineurs du barreau de Versailles

        - Xavier Fraissange, éducateur spécialisé

        - Bénédicte Bessard

        – Valérie Henry, référente éducative au titre de l’ASE

        - Aurélien Brisset

        - Elise Gorlier Cd 26

        - Nathalie Morcrette assistante sociale AEMO

        - Isabelle Gaudin éducatrice spécialisée AEMO

        - Marie Muraillat Educatrice Spécialisée

        - Françoise Abautret orthophoniste

        - Séverine Labbé Assistante sociale en Conseil Départemental

        - Gael Renoux

        - Sarah Mahdavi psychologue ASE

        - Céline Romieu ASE

        - Anne Creach, éducatrice spécialisée

        - Cécile Le Guiniec Éducatrice Spécialisée

        - Sophie Sauvanet chef de service éducatif

        - Josiane Oleotto-Guey avocate au barreau de Versailles

        - Mélanie Helle, éducatrice spécialisée MECS Ados

        - Sylvie Laridan

        - Aurore El Houari éducatrice spécialisée

        - Julie Tristram assistante sociale à l’ASE, protection de l’enfance

        - Laetitiat Cadet

        - Audrey Zoccoli (Ass)

        - Virginie Mandé, Psychologue

        - Béatrice Picard, tisf

        - Coralie Goineau

        - Madiana Denizet Étudiante éducatrice spécialisée

        - Cindy Varvier, éducatrice spécialisée

        - Elise Bagot ASS

        - Camille Dromart éducatrice de jeunes enfants

        - Géraldine Mallet, cheffe de service en protection de l’enfance

        - Marie Dugué assistante Familiale

        - Michèle Beltzung éducatrice en AEMO Sauvegarde69

        – Claire Jeanneau, éducatrice spécialisée dans un service de milieu ouvert en Loire- Atlantique

        - Nicolas Jamgotchian, éducateur

        - Emilie Carre, éducatrice spécialisée en investigation judiciaire

        - Jeanne Barbot, éducatrice spécialisée dans un service d’aemo Bretagne

        - Delphine Paran assistante familiale

        – Alice Janin, éducatrice spécialisée

        – Angèle Coulet, chef de service éducatif placement familial

        - Marion Le Luduec éducatrice spécialisée

        - Marie Laure Pavy

        - Nathalie Borot, assistante sociale

        - Estelle Foraud, assistante sociale, Sauvegarde de l’enfant 26

        – Aurélie Brossard, éducatrice spécialisée en AEMO

        – Maxime Dupain, Chef de service éducatif

        – Maryline Lebeau, éducatrice spécialisée

        - Marie Hubert, éducatrice spécialisée

        - Aurélie Foraud

        - José Fougère éducateur spécialisé

        - Johanna Chassé éducatrice spécialisée

        - Véro Sauriac, assistante familiale

        - Céline Renaudin éducatrice spécialisée

        - Marianne Mugnier, formatrice en travail social

        – Marie Cassiere, Éducatrice Spécialisée en Placement à Domicile

        – Elisabeth Courbon, Assistante sociale en AEMO

        – Virginie Ramel

        - Fabien Quéau Chef de Service

        - Julie Boton 3ème année de formation d’éducatrice spécialisée

        - Bénédicte Christy Assistante sociale

        - Marie-Pierre Vissiere, enseignante

        – Anne Lebegue Présidente de l’association l’avocat et l’enfant de Montpellier

        - Karine Gilbert

        - Olivier Pierron, Éducateur spécialisé

        - Marie-France Vulliermet avocate Lyon

        – Séverine Pillias

        - Flora Goudalle, éducatrice spécialisée

        - Caroline Gehin éducatrice spécialisée

        – David Hermesse, éducateur spécialisé EPDSAE

        – Karine Pelardy éducatrice spécialisée

        - Serif Saida

        – Antoine Théry, metteur en scène

        - Dorothée G

        - Maelys Mormiche éducatrice spécialisée

        - Lucien Kubiak

        - Pauline Signoret Puéricultrice de PMI

        - Anthony Auguste AEMP

        - Kate Weis, éducatrice spécialisée

        - Nissaf Ghenania AFMJF

        – Véronique Hobbé assistante sociale CD

        – Morgane Lamer, Éducatrice spécialisée

        - Nathalie Grundrich, monitrice éducatrice

        – Charline Lohou, éducatrice spécialisée

        - Fanny Baraduc - Perrine Gilles Éducatrice de prévention (29)

        - Alicia Dault ASE Finistère

        - Robin De Smet (ES en AEMO)

        – Christelle Baës, éducatrice spécialisée

        - Hélène Guiet. Éducatrice en protection de l’enfance.

        - Magali Nevers, Assistante Sociale

        - Mylène Malfondet, Puéricultrice PMI

        – Myriam Cantin, psychologue

        - Caroline Lanuzel. Assistante de service social

        - Adrien Villain, éducateur spécialisée directeur de lieu de vie et d’accueil

        - Christian Gaumont, CGT Insertion Probation

        - Marie Duperray

        - Elsa Blanc avocate

        - Martine Airault Vaquez avocate

        – Virginie Chanoinat, éducatrice spécialisée

        -Flavie Pages (Spip)

        - Cécile Marchal Éducatrice Spécialisée

        – Marie Valentin, secrétaire de la CGT EPI 59/62 (insertion probation)

        - Coralie Nouhaud Théâtre du Fil

        - Yoon Estienne, AsS

        - Mélina Urich Postic avocate

        - Richard Sancho Andreo Président Association Le Furet Strasbourg

        - Marie Elgard avocate

        - Robin Divan CPIP

        - Valérie Grimaud, avocate

        - Mme Claude Armand Luque CPIP

        - Caroline Klein

        - Nolwenn Rannou, avocate

        – Patricia Watieaux Desjardins, avocate

        - Karema Oughcha , avocate

        - Sainabou Sow, avocat

        – Didier Nivelle, CPIP, SPIP de la Vienne

        - Natacha Cibois, assistante sociale SPIP

        - Sophie Pozzoli, éducatrice spécialisée à la PJJ

        - Pauline Beurton CPIP

        – Cécile Leleu, Éducatrice spécialisée

        - Sandra Barboux, assistante sociale

        - Elodie Mauras Educatrice Spécialisée en libéral

        - Michel Dugnat président de l’Association Recherche Information Périnatalité

        - Evelina Ferro Monitrice Éducatrice

        – Victor Javel, éducateur spécialisé en formation, étudiant à l’ARIFTS Rezé

        - Angèle Brachet, éducatrice spécialisée

        - Odile Barral, juge des enfants, Toulouse

        – Laurence Bellon, juge des enfants, coordonnatrice du tribunal pour enfants de Marseille

        protection de l'enfancePrésidentielle 2022
        Valeurs Actuelles

        La première des “légions internationales”

        Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

        À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

        Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

        À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

        L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

        Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

        Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

        D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

        Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

        Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

        Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

        Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

        Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

        Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

        Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

        Les photos de Capa font la légende des brigades

        À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

        Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

        Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

        Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

        « Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

        Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

        Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

        À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

        La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

        Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

        Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

        Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

        Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

        Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

        France24 - World

        French presidential election: Macron campaigns on the theme of the environment

        Issued on: 01/04/2022 - 15:25Modified: 01/04/2022 - 15:33

        Seeking re-election, French President Emmanuel Macron arrived in Fouras, Charente-Maritime on Thursday, ten days before the first round of the presidential election. FRANCE 24's Marie Schuster reports.

        L'Humanité

        Année d’élections et pouvoir d’achat menacé par l’inflation

        Actu

        À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, qui sera suivie en juin de celle des députés, les hausses des prix du pétrole, du gaz, des céréales et des oléagineux sont en train de réduire le pouvoir d’achat des Français. Les ménages aux revenus modestes sont les plus impactés par ces hausses. Raison de plus pour analyser les propositions des candidats avant d’aller voter le 10 avril

        Gérard Le Puill

        On apprenait hier que le SMIC pourrait augmenter en mai prochain d’un montant pouvant varier de 2,4 % à 2,6 % en fonction du niveau de l’inflation pour les premiers mois de l’année 2022. Pour mémoire, il n’avait augmenté que de 0,9 % en janvier, sans le moindre « coup de pouce » de la part du gouvernement. Mais, depuis cette date, les prix des produits pétroliers et du gaz ne cessent d’augmenter. Cette inflation est partie pour durer en raison notamment de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Dans ce contexte, la remise à la pompe, dont on nous dit qu’elle sera de 18 centimes par litre pendant quatre mois, ne réduira guère la facture des smicards et des autres salariés qui n’ont d’autre choix que de prendre leur voiture pour se rendre au travail. La facture énergique réduira aussi le pouvoir d’achat des millions de retraités et retraitées dont les pensions payées par la Caisse nationale de l’assurance vieillesse (CNAV) n’ont augmenté que de 1,1 % en janvier de cette année après seulement 0,4 % pour toute l’année 2021.

        Une inflation durable et spéculative en 2022

        Plusieurs notes publiées hier par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) montrent que l’inflation sera à la fois durable et spéculative dans les prochains mois. La note portant le numéro 86 nous indique qu’en février 2022, « les prix de production de l’industrie française augmentent de 0,8 % sur un mois et de 20,1 % sur un an ». Le texte de cette note précise que « dans le sillage des cours du pétrole, les prix des produits du raffinage continuent d’augmenter sur un mois (+11,1 % après +12,6 %) et accélèrent sur un an (+75,3 % après +65,5 %) ».

        Concernant l’alimentation, la note de l’INSEE qui porte le numéro 91 indique qu’en février 2022 « les prix agricoles à la production sont en hausse de 14,4 % par rapport à ceux de février 2021. Hors fruits et légumes, les prix agricoles à la production augmentent de 16,3 % sur un an ». Mais ces chiffres s’arrêtent le 28 février et ne prennent pas en compte la spéculation qui s’est considérablement amplifiée sur les matières premières agricoles comme le blé, le maïs, le colza, le soja et le tournesol depuis un mois. Pour en avoir une idée, il faut savoir que la tonne de blé tendre rendue au port de Rouen pour l’exportation cotait 274 € le 22 février dernier. La tonne de maïs cotait 245 € à Creil et la tonne de colza 739 € contre 500 € un an plus tôt et 400 € en février 2020. Le 29 mars dernier à Rouen, la tonne de blé cotait 365 €, la tonne de maïs à Creil 347 €, la tonne de colza au même endroit 991 €.

        D’une façon générale, ces hausses ne profitent même pas aux producteurs car ils ont vendu tout ou partie de leur récolte sur le marché à terme, avant ou après l’été 2021. En juillet 2021, la tonne de blé ne cotait que 210 € au port de Rouen, avant d’évoluer autour de 270 € d’octobre 2021 à février 2022. Il en allait de même pour le maïs, autour de 250 € la tonne de septembre 2021 à février 2022. C’est parce que la Russie est le premier exportateur de blé au monde et l’Ukraine le cinquième que les prix flambent depuis un mois, car les exportations de ces deux pays sont à l’arrêt. C’est aussi parce que le prix du pétrole restera durablement élevé, suite à la décision de l’OPEP de n’augmenter la production que modérément, que les prix pétroliers resteront durablement élevés. Il en ira de même pour les céréales et les oléagineux. Car des pays comme les États-Unis, le Brésil et quelques autres, produiront plus d’éthanol pour les moteurs à essence à partir du blé et du maïs, plus de diester pour les moteurs diesel à partir des graines de colza, de soja, de tournesol sans oublier l’huile de palme dans certains pays. Les réservoirs des véhicules entrent ici en concurrence avec les estomacs des humains.

        Vers de nouvelles augmentations dans l’alimentation

        En France, les hausses des prix des céréales et des oléagineux vont augmenter les coûts de production du pain, des pâtes, les huiles de table et bien d’autres produits. D’autant plus que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz va aussi augmenter les coûts des transports et ceux de la transformation des céréales en produits consommables dans les usines de l’agroalimentaire comme dans les fours des boulangers.

        Alors que nous allons voter dans moins de dix jours au premier tour de l’élection présidentielle, il apparaît clairement que la question du maintien et de l’amélioration du pouvoir d’achat devient vitale pour l’immense majorité des salariés comme des retraités. Il faudra donc se méfier des propositions de candidats comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Eric Zemmour et quelques autres qui proposent d’augmenter le salaire net en réduisant les cotisations salariales et patronales dont ont besoin la Sécurité sociale et les caisses de retraite pour accomplir leurs missions au service de la population. Ce n’est pas de cette manière que l’on prépare les jours heureux que propose Fabien Roussel, candidat communiste à cette élection présidentielle.

        inflation
        Valeurs Actuelles

        [d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

        Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

        Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

        Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

        Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

        Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

        Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

        “Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

        Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

        Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

        Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

        Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

        Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

        Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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        Algérie, le dernier acte de la tragédie

        Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

        Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

        « De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

        Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

        C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

        En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

        Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

        « Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

        Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

        Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

        La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

        Des rafales, des hommes à terre…

        Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

        Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

        « La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

        “Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

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